L’EPERON
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LONG FORMAT
LES GRANDES TENDANCES DE L’ÉLEVAGE 2016
NICK SKELTON
LA FACE CACHÉE D’UN MIRACULÉ
ENQUÊTE CSI5*
LE CHEVAL EST-IL LE GRAND PERDANT DU SPORT BUSINESS ?
ASTIER NICOLAS
L’EFFRONTÉ ? N° 371 O Décembre 2016 - Janvier - Février 2017
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L’EDITO de Christelle Iraola-Maitre
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Bientraitance
L
e bien-être animal est désormais une préoccupation sociétale forte, et c’est tant mieux. A l’heure où les tweets et les posts gouvernent en partie l’opinion, les lobbyistes et les marketeurs n’ont pas manqué de relever notre réactivité collective à la cause animale. Notre capacité à nous émerveiller sur les mimiques d’un chaton, comme à nous insurger face à la photo d’un animal dénutri, est devenue un outil. Les vidéos tournées dans les abattoirs par les L214, par exemple, sont diffusées au compte-gouttes, orchestrées. Après celui des veaux, vaches, cochons, le tour du cheval viendra. Là encore, c’est tant mieux car les abus sont nombreux, la règlementation et les sanctions doivent évoluer. L’audience étant désormais un pouvoir à la portée de tous, tous les mouvements sauront-ils, pourront-ils lutter contre la récupération ? Aujourd’hui, les combats des végétariens militants servent un réformisme nécessaire, mais demain plaiderontils l’abolition des abattoirs au nom du droit des animaux ? Prenons garde à la manipulation et à la contamination des consciences. De la sensibilité à la sensiblerie, de la juste cause à l’amalgame, il n’y a souvent qu’un pas. Le cheval en général, et l’équitation en particulier sont d’ores et déjà dans le collimateur. Certains de nos voisins sont déjà concernés. Quand le rollkür a fait débat, les associations de protection animale suisses ont fait interdire
les rênes allemandes. Cette saison, après la disqualification de Martin Fuchs pour une trace de sang, elles militent pour faire interdire les éperons ! Inquiétant, non ? L’urgence est à la cohérence. Focaliser l’attention sur des traces de sang quand on autorise des protections qui n’en ont que le nom (comme les guêtres postérieures), encourager la multiplication des épreuves, des dotations, sans limitation d’engagement, sans investissement à l’avenant dans les contrôles, le stewarding, est-ce sans conséquence ? La vigilance est une évidence. Les dérives existent, des problèmes se posent, des positions fermes et claires s’imposent. Ne laissons pas pour autant des intérêts extérieurs s’emparer de nos failles pour les retourner contre nous. En se positionnant contre la FEI à la veille de son assemblée générale à Tokyo, en dénonçant un vote biaisé sur un sujet crucial, le format des épreuves par équipes, les cavaliers internationaux de saut font enfin entendre leur voix avec force. Et le bien-être des chevaux est leur premier argument. Espérons que cette historique prise de position collective sera suivie d’effet, et en appellera d’autres. Amateurs passionnés, professionnels et institutionnels, nous avons tous une responsabilité sur l’image de notre sport et donc sur l’avenir de notre passion. Œuvrons avec force pour la bientraitance quotidienne. Q
Retrouvez toute l’actualité de l’élevage et des sports équestres sur Décembre 2016 - Janvier - Février 2017•L’EPERON•3
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HOMME DE L’ANNÉE
Astier Nicolas, figure de proue d’une nouvelle génération
ERIC KNOLL
« François, un selfie ? » Le lustre et le protocole du Palais de l’Elysée n’ont pas empêché le double médaillé olympique de se lancer ce petit défi potache... Couronné de succès, puisqu’Astier est reparti de la cérémonie en l’honneur des médaillés français à Rio avec son selfie du président de la République !
E
spiègle, effronté, mais rarement impertinent. Astier semble toujours jouer avec les frontières de son éducation, chercher la limite dans tous les cas de figure. Tester les contours ne veux pas dire les franchir allègrement. Peut-être est-ce sa manière à lui de jauger son environnement pour se positionner au plus juste et se dépasser le moment venu. Issu d’un milieu confortable, ce petit dernier d’une fratrie de cinq est d’abord le bon élève fidèle par excellence. Le Toulousain a su imprégner son talent de l’expérience de celle qui l’a mis à cheval et révélé, Marie-Reine Périé, et a dès lors cherché à se dépasser. S’évertuant à finir ses tours de cross avec des poneys moyens, un étrier en moins ou même une cote cassée. Doué par nature, intelligent, beau gosse, les résultats s’accumulant, le jeune homme aurait pu rapidement devenir suffisant. Un excès de confiance l’aurait poussé à rester en pays de connaissance, non à partir faire ses preuves chez
les Anglais, rois du complet. Se mettre en difficulté pour progresser semble être un moteur. Pour autant, il n’a rien d’une tête brulée comme la discipline a pu en compter. Il a respecté une évolution « step by step », dictée par le rythme de progression de ses chevaux. Car c’est bien là que se logent ses valeurs cardinales : sa proximité et le respect de ses montures. Il en parle comme d’une bande de potes : « BEN (PIAF DE B’NEVILLE) est un mec cool » et partage leur vie avec la même authenticité, à découvrir dans le reportage qui lui est consacré p. 23. Conscient de ses forces, Astier a appris à en jouer pour imposer son prénom. Pas question pour lui d’incarner le rôle du gendre parfait que ses traits, son éducation et sa réussite pourraient cautionner. Aussi attachant que clivant, il porte sur sa carrière comme sur sa discipline un regard décomplexé. Performant et rafraîchissant, voilà ce qui a guidé le choix de notre homme de l’année. Q Christelle Iraola-Maitre
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REPORTAGE
NICK SKELTON
Le crépuscule d’un demi-dieu « Un reportage ? Non, cela ne m’intéresse pas. Je suis vieux, j’ai déjà tout dit, et je n’ai pas besoin de toute cette pub. »
M
ais… un sacre olympique, ce n’est pas juste une performance ! Qui le sait mieux que Nick Skelton, affamé comme un jeune loup à cinquante-neuf ans, à l’âge où les combattants ont rangé leurs bottes depuis belle lurette ? A Rio, le monde équestre stupéfait a vu des larmes couler sur un visage réputé impassible. Des larmes de joie au bout de quarante années de victoires au plus haut niveau. Des larmes de douleur et de découragement, Dieu sait qu’il y aurait pu en avoir aussi. Mais nous parlons bien de Nick Skelton. Un monument du haut de son petit 1,70 m coiffé d’une tignasse écrasée par le casque. Solide, carré, inébranlable, comme ses poings fermés dont il a notoirement fait usage, fermés comme quand il dit non. Abrupte mais professionnel, bourru mais foncièrement authentique, l’Anglais, devenu une légende dans son pays, a pourtant dû apprendre à composer, à se prêter au jeu des relations publiques. Car son histoire est devenue une belle histoire dont les Américains auraient déjà fait un film, et qui a dépassé le monde du cheval. Et si ses rares voisins se sont habitués, plus que lui manifestement, à voir des camionnettes de la BBC et des voitures de journalistes circuler le long des minuscules routes bordées de haies de ce coin retiré du Warwickshire, ils sont avant tout admiratifs de l’homme.
CAVALIER BIONIQUE… C’est qu’avant son retour avec ses breloques olympiques, en 2012 puis en 2016, avant de découvrir en gros plan à la TV ses yeux humides sur le podium de Rio, ils l’ont connu, seize années plus tôt, perdu pour le sport, la tête et le haut du corps prisonniers d’une armature métallique, faire de petites promenades de convalescent après sa terrible chute de cheval. « La première vertèbre cervicale était fracturée en deux endroits. Ce n’est pas tant que je ne devais plus marcher, je n’aurais même pas dû survivre », précise Nick.
Puis ses voisins l’ont vu marcher de plus en plus, accompagnant des lots de chevaux de courses de ses deux fils, l’un entraîneur, l’autre jockey, dont les pistes et les écuries jouxtent les siennes. Avec toujours un petit mot gentil pour les enfants attirés par le bruit des sabots le long des jardins. Un bon voisin anglais, réservé mais naturel et amical. Parce que plus anglais que lui, le flegme en moins, c’est difficile. D’ailleurs, quand il a pensé que sa carrière de cavalier était terminée, il s’est acheté un pub. La bière et la musique coulaient à flots. Anglais aussi, car à voir son air de goupil avisé, on l’imagine en héros d’une lithographie de chasse au renard. Et le destin l’a poursuivi pire qu’une meute de chiens, mais Nick le rusé n’a cessé de brouiller les pistes du destin et de lui faire des pieds de nez. Il se casse le cou ? Il remarche, puis se remet à cheval. Un genou, une hanche, une épaule, puis son dos le lâchent ? Il remporte une, puis deux médailles d’or olympiques ! Certes, son groom doit s’équiper d’un escabeau pour les
remises de prix. A Rio, il y a eu cette image du champion descendant du podium avec précaution puis escaladant la marche de l’escabeau pour accéder au dos de son grand cheval. Un contraste émouvant avec le cavalier impétueux dont la silhouette à l’équilibre parfait venait d’arracher le meilleur temps d’un barrage olympique. Mais à pied comme à cheval, le regard est le même. Vif, à l’affût du challenge. Goupil n’a pas dit son dernier mot et le jeune Nick, qui avait remporté la médaille d’or en Jeunes Cavaliers et qui savait qu’il serait pour toujours un cavalier international, habite encore le cavalier tout cassé.
« JE N’AIME PAS LE MOT NON » En son honneur, l’administration a bien pu peindre en or les boîtes aux lettres de la petite ville d’Alcester, sa ville de résidence, et de Bedworth, sa ville natale, en y fixant une belle plaque commémorative, le champion olympique reste immuable. « Je suis toujours le même, je n’ai pas changé. Je
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REPORTAGE
« J’ai accompli ce que je voulais accomplir. Je suis un homme heureux » continue à me lever à 6h30, comme je l’ai fait toute ma vie. Il n’y a rien de nouveau à dire », marmonne-t-il, détaché, avant d’ajouter : « Je dis toujours ce que je pense. Je ne parle pas beaucoup mais quand j’ai quelque chose à dire, on m’entend. »
Pas commode Nick, ce n’est pas un scoop. De bonne grâce, le cavalier se prête malgré tout au jeu de l’auto-portrait, pas facile pour quelqu’un qui n’aime ni la presse, ni parler de lui… « Bon… disons que j’ai beaucoup de volonté, je suis très déterminé, et je suis têtu. » Têtu ? Complètement acharné ! Un monstre de travail, de volonté et de courage. Derrière l’aspect rogue, il y a un tempérament de feu entièrement dédié à son art, une soif inextinguible pour l’action et la performance. Cette énergie vitale entièrement consumée, son univers s’arrête, de fait, à celui des chevaux. « Je ne lis pas les nouvelles, je me suis fait mon petit monde et je fais mon travail. Que chacun fasse le sien ! » Du Nick cash. Pur
et franc comme le métal glané à Londres puis à Rio. Rio, justement, où la communauté équestre s’inclinait devant
la victoire de cette icône du sport. « J’étais tellement stupéfait de voir que tout le monde était heureux pour moi, même Peder (Fredricson) et Eric (Lamaze) ! » Dans ce sport fait d’aléas, le mérite reste une notion rassurante pour tous les champions. Rio, où il y avait une aura d’émotion autour de la silhouette familière. « Oui à Rio, j’étais très ému pour ce que cela représente pour moi et pour tous ceux qui m’entourent. Je suis là depuis tellement longtemps ! Parvenir à cela à mon âge, c’est incroyable ! »
Le chant du cygne ? L’ultime morceau de bravoure, la sublime apothéose d’une carrière inouïe ? Il y a plus que cela. Nick est un roc, mais de rares lignes de faille conduisent subtilement mais sûrement à une fragilité admise.
SEUL, L’OR… L’OR, SEUL « Un soulagement ». Il n’a pas d’autre mot pour qualifier ce que représente une médaille olympique. « Oui, une médaille aux Jeux, en or bien entendu, a été la quête d’une vie », reconnaît
Nick qui aura dû attendre 2016 pour avoir l’or pour lui tout
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« Le meilleur cheval de sa vie… » Big Star, surnommé Henry à l’écurie, a offert l’Olympe par deux fois à Nick Skelton ! Ph. J.-B. de Monléon
ENQUÊTE
PROTECTIONS ET INTERDICTIONS
Le bien-être, un sujet sensible Disqualifier un couple à la moindre goutte de sang, même accidentelle, mais continuer à autoriser les guêtres postérieures qui peuvent nuire aux chevaux et améliorer leurs performances. Cette incohérence illustre parfaitement la difficulté d’adapter au mieux les règlements FEI et FFE en matière de protections et harnachements pour garantir le bien-être des chevaux et l’équité sportive en saut d’obstacles. Même s’ils évoluent plutôt dans le bon sens, des illogismes et des problèmes d’application subsistent. En voici quelques exemples concrets.
T
’as pensé à mettre les guêtres qui font sauter ? » Les
stewards n’entendront heureusement plus ce genre de phrases ahurissantes sur les paddocks des épreuves Amateurs. Déjà interdites en catégories Club, Ponam et Jeunes chevaux par la FFE, les guêtres postérieures sont, depuis septembre dernier, également prohibées en Amateur. Alors, pourquoi la Fédération française d’équitation (FFE) et la Fédération équestre internationale (FEI) ne font-elles pas de même pour les épreuves Pro et CSI ? « Comment voulezvous que nous les interdisions dans les épreuves Pro tant que la FEI n’a pas légiféré alors qu’il y a tant de Nationaux couplés avec des CSI en France ? Le même week-end, un cavalier n’aurait pas le droit de les mettre dans un Grand Prix 150, mais il pourrait les utiliser sur une 135 ou 140 internationale..., illustre
Sophie Dubourg, la directrice technique nationale (DTN). Le mieux serait qu’elles soient totalement interdites, mais c’est difficile pour nous d’être plus sévères que le règlement international sur les mêmes terrains... Comment voulez-vous être pédagogiques s’il y a deux poids, deux mesures ? Nous avons davantage intérêt à échanger avec la FEI pour évoluer ensemble là-dessus plutôt qu’avoir un règlement différent. »
Sauf que la FEI, qui a mis en place le contrôle du positionnement et du serrage des protège-boulets juste avant les JEM 2014, ne semble pas encore décidée à franchir le pas. « Nous avons des expertises et des avis très différents sur les effets de ces guêtres postérieures, et nous devons faire attention, car ce sont avant tout aussi des protections pour les chevaux, répond
John Madden, vice-président de la FEI en charge du saut d’obstacles. Nous devons mesurer plus précisément leurs effets sur la santé des chevaux et sur leurs performances avant de trancher. Si c’est une question de fairplay, que ça améliore juste la performance, on peut programmer leur interdiction d’ici trois à cinq ans afin que les cavaliers comprennent et s’y préparent. Si c’est une question de bien-être du cheval, en revanche, on les interdira plus rapidement. »
LE LOBBYING DU COMMERCE Aucune étude scientifique poussée n’a malheureusement encore été menée, mais des vétérinaires, éleveurs, propriétaires et cavaliers avaient déjà témoigné de leurs flagrants effets néfastes dans le dossier présenté à la FEI par Frédéric Cottier, le premier à être monté au créneau sur le sujet dès août 2014 (lire l’enquête dans L’EPERON n°351). Tous dénonçaient alors déjà « le dopage mécanique » provoqué par le pincement du tendon, les pathologies engendrées par cette hyper extension lombo-sacracle (notamment au niveau
du dos et des membres), ainsi que la difficulté, même si les observateurs ne sont pas dupes, à évaluer la réelle qualité d’un cheval avec toutes les conséquences que ça peut avoir sur l’élevage et sur le commerce. Le lobbying des marchands de chevaux semble d’ailleurs toujours être un des principaux freins à leur interdiction définitive. Un cheval vendu alors qu’il portait des guêtres postérieures alignera-t-il autant de sans-faute sans ? Un cheval sera-t-il aussi démonstratif et donc attractif sans elles ? Les prix des chevaux ont tellement flambé en saut d’obstacles que les enjeux financiers sont énormes. Le sport est devenu un business et le cheval une marchandise. Les dotations ont grimpé en flèche pour les meilleurs mondiaux, mais elles ont à l’inverse fondu dans la plupart des CSI moins étoilés et Nationaux, donc la vente des chevaux est aujourd’hui, pour beaucoup de cavaliers, le seul moyen de gagner leur vie face aux frais engagés en compétitions. Cela incite forcément certains à davantage les préparer et/ou utiliser ce genre d’artifices, d’autant que la concurrence et la difficulté des parcours ont, dans le même temps, aussi redoublé (lire encadré p. 64). Les contrôles effectués avant et après les épreuves les plus dotées et les Grands Prix en CSI limitent en partie les abus, mais ils font cruellement défaut aux niveaux inférieurs et ils ne sont, de toutes façons, pas fiables à 100 %. Comment
« Comment être pédagogiques s’il y a deux poids, deux mesures ? » établir précisément la frontière entre l’inconfort, la gêne, et la douleur ? « Les cavaliers sont habitués maintenant, mais nous sommes toujours obligés d’en recadrer quelques-uns. Et nous devons être très vigilants, car certains arrivent à les serrer quand même », constate Fabrina Lebourgeois, responsable de la Commission des stewards en Normandie. « On nous dit que les guêtres doivent être souples, mais qu’est-ce que ça veut dire “souple” ? Et “trop serré”, c’est quoi exactement ? D’autant que tout dépend aussi de la sensibilité de chaque cheval... On évalue le mieux possible avec nos connaissances et notre bon sens, mais ce n’est pas toujours si simple avec, en plus, tous les nouveaux modèles qui sortent. L’idéal serait que les protections soient homologuées avant d’être mises sur le marché », suggère
Patrick Hervé, steward depuis une trentaine d’années (lire son portrait p. 63). « Pourquoi ce qui serait mauvais pour un
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BEEZIE MADDEN
3m
« CONCENTRATION ET RÉACTIVITÉ »
Barre au sol
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6m Double
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6m
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3m
Vertical
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17 m
M
on travail sur le plat consiste essentiellement à alterner allongement et rétrécissement de la foulée, sur un contact léger, avec l’angle tête encolure un peu ouvert dans un rythme soutenu, et davantage fermé sur une foulée raccourcie. Les barres au sol permettent de varier le travail. J’alterne les transitions aux trois allures et les passages sur des barres isolées, comme une barre au pas, une barre au galop, une barre au pas, puis une transition galop-trot ou galop-pas sur trois ou quatre foulées. Je place des lignes de barres séparées de 14 mètres pour trois foulées, ou de 17,50 m pour quatre foulées. Selon le niveau de dressage des chevaux, je demande trois, quatre, cinq, voire six foulées avec les chevaux de Grand Prix. Je débute toujours par un nombre de foulées simple, puis je varie les demandes selon les passages et la façon dont le cheval répond, et ce dans les deux sens. Je peux remplacer les barres au sol par des cavalettis. Les barres au sol focalisent la concentration du cheval et simulent une situation de parcours. Je recherche un cheval attentif et réactif, qui conserve son équilibre, et ne s’inquiète pas des demandes de modification d’amplitude répétées et rapprochées. Il doit avoir une grande confiance en son cavalier. Tous les chevaux, y compris les jeunes, doivent être capables de faire ce travail, avec plus ou moins d’exigence selon leur niveau d’éducation, mais dans le relâchement, avec précision, dans la fluidité et sans défense. Je fais cette séance une fois par semaine, jusqu’à ce que le cheval le fasse parfaitement, et le matin des grosses épreuves si possible. »
14 m
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Américaine, 53 ans. Participation aux Jeux olympiques en 2004 (or par équipes), 2008 (or par équipes), 2012, 2016 (2e par équipes) et aux JEM 2006 (2e par équipes) et 2014 (3e par équipes).
14 m
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SON PARCOURS
Son dispositif préféré à l’obstacle « J’adapte mon travail à chacun de mes chevaux. Ils peuvent avoir besoin de gymnastique, de travailler sur un petit parcours, d’apprendre à s’étendre sur les oxers ou de travailler sur les verticaux. J’aime les doubles de droits avec une barre de réglage au milieu à 6 mètres, et une barre à la réception à 3 mètres, pour apprendre au cheval à placer sa trajectoire au sommet de l’obstacle. Je place aussi souvent deux obstacles sur une courbe, pour travailler les tournants dans la rectitude et l’engagement. Je ne saute jamais plus d’1,30 m, y compris avec les chevaux de Grand Prix. »
Ses conseils « L’exercice des barres au sol est bénéfique à la fois au cheval et au cavalier. »
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LONG FORMAT
GRANDES SEMAINES Dans chacune des trois disciplines olympiques, les finales jeunes chevaux organisées par la Société hippique française à Fontainebleau, Pompadour et Saumur réunissent, pendant trois semaines bien remplies, environ 2000 chevaux et poneys ; comme on dit communément : la vitrine de l’élevage français ! L’EPERON s’en empare ici pour expliquer les ressorts, explorer les tendances, distinguer les meilleurs, analyser les résultats de ce qui constitue le point d’orgue annuel de notre élevage en saut d’obstacles, dressage et concours complet.
Retrouvez également sur leperon.fr les compte-rendus d’épreuves et vidéos publiés lors de ces finales, ainsi que lors de celles du Sologn’Pony, de Compiègne (attelage), Uzès (endurance), et de L’Evénement femelles (2 et 3 ans SF).
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LONG FORMAT
SOMMAIRE P. 126 Intro : pourquoi les dotations ont augmenté cette année Grande Semaine de Fontainebleau P. 128 Analyses par générations P. 135 Le Cycle libre et les 7 ans : leurs spécificités P. 138 Les meilleurs pères 2016 P. 140 «F.-X.» Boudant, lauréat du Trophée L’EPERON P. 143 «Les filles» gagnent du terrain P. 144 Les forces en présence Grande Semaine de Pompadour P. 147 Analyses par générations P. 151 Le Cycle libre P. 152 Le National des Anglo-arabes Grande Semaine de Saumur P. 154 Analyses par générations P. 158 Le Cycle libre P. 159 Les épreuves France Dressage Les poneys P. 160 Focus dressage, complet et CSO