Un même regard pour tous

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Association Equa'Vision Lutte contre les discriminations Égalité | Tolérance | Respect Contact : equavision@gmail.com Site web : equavision.fr Réseaux sociaux : facebook.com/equavision twitter.com/equavision instagram.com/equavision

Equa'Vision est une association apolitique et laïque loi 1901 de lutte contre les discriminations, créée en 2015 par deux étudiants. Elle promeut l'égalité de tous les hommes et de toutes les femmes en droit et en dignité. Elle encourage donc la tolérance et le respect humain. L'équipe qui la constitue lutte au quotidien pour la défense des droits de tous et pour faire de l’égalité un réel pilier de la société.


"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits." - Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 -

"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits." - Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948-


Rédigé par

Ludovic EYCHENNE Olivier AYITEE

Remerciements à

Simon FOURRE Marianne SANCHEZ Lucas SECCHI Ghislaine SECCHI, professeur de français

Dessin de couverture : Julien PEYROT

© Equa'Vision 2016


Élever l'homme à un stade de stricte égalité morale.

« Tu es blanche et je suis noir ; mais le jour a besoin de s'unir à la nuit pour enfanter l'aurore et le couchant, qui sont plus beaux que lui ! » - Victor Hugo, Bug-Jargal -

« Nous ne sommes pas ennemis, mais amis. Nous ne devons pas être ennemis. Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser l’affection qui nous lie. Les cordes sensibles de la mémoire vibreront dès qu’on les touchera, elles résonneront au contact de ce qu’il y a de meilleur en nous. » - Abraham Lincoln -


Cet ouvrage parle d'égalité, de tolérance et de respect. Il s’inscrit dans une lignée alliant humanisme, féminisme et universalisme. C’est un ouvrage qui invite à une profonde réflexion sur l’être humain. Il vous invite à replacer les humains, dans un réel contexte d’égalité. Il aborde des thèmes très variés, pour proposer une vue générale de l’égalité entre les êtres humains. Il répond, entre autres, aux interrogations suivantes : Qu'est-ce que l'égalité ? La discrimination ? Le racisme ? Ai-je raison de me considérer comme normal ? La diversité est-elle un cadeau ? Que pouvons-nous dire des races ? La vie en société nous oblige à avoir des interactions avec les gens. Il peut s’agir de faire du commerce, de s’instruire, de s’aider. Et la réflexion sur les autres s’installe naturellement. Nous jugeons régulièrement les gens que nous voyons et que nous rencontrons. Mais avant de juger une personne, il est important de la connaître. Car elle peut se révéler comme quelqu'un d'exception. Le but est que nous n'ayons plus qu'un seul regard pour observer les gens. Il faudrait qu'il n'y ait plus qu'un seul et même regard pour tous, quelles que soient notre apparence ou nos croyances.


Sommaire

Introduction. ............................................................................................................ 1 OBJET .......................................................................................................................... 2 Discrimination. ....................................................................................................... 3 De l'amalgame. ........................................................................................................ 4 L’égalité. ..................................................................................................................... 5 L'égalité dans l'écosystème............................................................................... 6 Race humaine. ......................................................................................................... 7 Normal. ....................................................................................................................... 8 Groupe humain. .................................................................................................... 10 Inégalité. .................................................................................................................. 12 Nous avons besoin. ............................................................................................. 14 L’être et le corps, une idée de la tolérance............................................... 14 Le regard. ................................................................................................................ 15 Et si... ? ...................................................................................................................... 17 Annexes .................................................................................................................... 23 Qu'est-ce que réellement le racisme ? ........................................................... 24 Quels sont les 22 critères sur lesquels se basent les discriminations ? . 25 Petites pensées ................................................................................................... 26


Introduction. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il existe un lien fort entre suicide et discrimination1. Ce ne sont pourtant que des mots. Mais ils touchent, ils blessent sans que l'on s'en rende compte. Cela peut sembler insignifiant, mais une accumulation d'insultes peut facilement conduire à un suicide. D’ailleurs, en France, le suicide est la première cause de mortalité des 25-34 ans2 et 27 Français se suicident tous les jours3. C’est terrible et extrêmement grave. Oui, discriminer tue. Cette discrimination peut passer par la violence physique, mais aussi par la violence verbale, par des insultes.4 Nous avons tous un jour ressenti ce sentiment de peine ou de tristesse après que quelqu'un nous a injurié. Et la plupart du temps, ces personnes ne le font pas intentionnellement. Il faut bien se rendre compte que la parole est la plus puissante arme qui existe. C'est pour cela qu'il est nécessaire de contrôler ses mots. Pourquoi dire aux autres des mots qui nous blesseraient ? Quand on commence à faire preuve envers les autres du même respect que l'on a envers soi-même, c'est que l'on commence à avoir une idée de l'égalité. Cette idée n'est pas anodine. Elle est essentielle à la construction d'une société durable. Mais c'est cette même société qui est menacée par les discriminations.

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« Le suicide affecte […] les groupes sociaux qui souffrent […] de discrimination. ». « Les taux de suicide […] sont plus élevés chez […] les victimes de discrimination. ». Rapport de l’Organisation mondiale de la Santé de 2014 : Prévention du suicide l’état d’urgence mondial. 2 « Le suicide est la 1ère cause de mortalité des 25-34 ans (20 % du total des décès dans cette tranche d’âge) et la 2ème cause (après les accidents de la circulation) chez les 15-24 ans (16,3 % du total des décès). » État des lieux du suicide en France, mis à jour en 2014, du Ministère des Affaires sociales et de la Santé (socialsante.gouv.fr). 3 « En 2012, le suicide a causé la mort de 9 715 personnes en France métropolitaine, soit près de 27 décès par jour, loin devant la mortalité routière qui s’est élevée, cette même année, à 3 426 victimes. » Rapport de février 2016 de l’Observatoire national du Suicide : SUICIDE Connaître pour prévenir : dimensions nationales, locales et associatives. 4 Pour plus d’informations voir la campagne de sensibilisation de l’association : « DiscriminerTUE ».

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OBJET Dans une société qui divise, il faudrait retrouver le chemin de l'unité humaine par-delà les différences. La tolérance est le seul moyen pour parvenir à rassembler une humanité qui se cherche, et parfois se perd. Il est nécessaire de rappeler l'existence d'un individualisme de l'homme, car chaque être humain est unique. Mais il ne faut surtout pas oublier que l'universalisme de l'homme doit être au cœur des débats. L'homme est grand de par son unité, sa force, sa puissance, sa beauté et son avenir. Nous devons tenir bon face aux préjugés, aux amalgames, à la constitution de groupes humains qui divisent plus qu'ils ne rassemblent. Il n'est qu'un seul groupe d'humains sur la planète : l'humanité, sans division, sans distinction et sans haine.

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Discrimination - Séparation, distinction et traitement différent d'un groupe ou d'un individu par rapport aux autres à cause de caractères distinctifs Telle est la discrimination. Elle nous semble lointaine et inoffensive et pourtant elle est la cause de nombre de morts. Discriminer, c'est détruire l'humanité et ôter l'amour au sein même d'un être humain. Parfois, certaines personnes préfèrent la discrimination à l'apaisement. Elles ont tort. La discrimination cause bien plus de dommages que l'apaisement et, si nous voulons bien nous en donner la peine, nous trouverons en chacun d'entre nous la force pour faciliter notre vivre ensemble. La discrimination est une action de haine. L'humanité, croyant qu’elle allait s'accepter ellemême, et que ses semblables allaient s'aimer " La diversité sans haine ni égoïsme, a cédé à un laisser-aller culturelle est collectif. Il en résulte que, de nos jours, les divisions nous minent et la société s’est mise à se la clé de la méfier de tout le monde. La suspicion a paix contaminé un nombre croissant de citoyens. Mais, c’est grâce à l’effort de chacun que humaine" l'humanité pourra vivre avec elle-même. La lutte contre la discrimination est en réalité une lutte contre les discriminations. Il est évident qu’aujourd'hui la multiplicité de ce phénomène montre la gravité de la situation et l'indifférence des peuples face à l'intolérance et au mépris. Les discriminations sont nombreuses ; nombreux du moins sont les critères sur lesquels elles se basent : ils sont vingt-deux5. Il existe vingt-deux manières de détruire les seuls liens qui nous unissent à jamais par un pacte sociétal humain. Il faut réagir tant que l'humanité peut encore prétendre à une grande réconciliation. Les êtres humains sont capables de grandes choses et peuvent vivre ensemble. Ils savent créer des liens entre eux et ils en ont tant besoin. La question n'est 5

Voir les annexes : Annexe 2, quels sont les 22 critères sur lesquels se basent les discriminations ?, page 25.

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pas de savoir s'il faut vivre ensemble à une époque où nous sommes des milliards sur la planète. La question est de savoir quels sont les liens qui nous unissent et qui font que nous sommes heureux de transmettre aux autres, heureux d'apporter au reste du monde tout autant qu'il nous apporte. La diversité culturelle est la clé de la paix humaine. Face aux discriminations, la seule volonté de tolérance, animée par l’envie de vivre dans un monde harmonisé par un partage culturel, peut faire disparaître les haines.

De l'amalgame Les discriminations sont souvent liées aux amalgames. L'amalgame vise à associer abusivement des groupes humains ou des personnes entre elles, dans le but d’engendrer une confusion. L'idée principale est d'assimiler un esprit ou une façon de penser à un ou des individus qui ne méritent pas forcément cette attribution. En ce sens, l'amalgame ajoute à la discrimination ce que la haine ajoute à la colère. Ce mensonge délibéré détruit peu à peu le respect qui lie le genre humain. Avoir la présence d'esprit "L'amalgame d'analyser et de comprendre avant d'agir permet de l’éviter. L'amalgame conduit à la ajoute à la discrimination. Assimiler les êtres humains entre discrimination eux, les comparer, les opposer ne peut ce que la qu'apporter haine et rejet. Les hommes sont tous uniques et les comparer les uns les autres haine ajoute à est aussi dangereux qu'inutile. En ce sens, la colère" l'amalgame est le terreau de nombre de discriminations. Dans des moments de tensions et de conflits, il est préférable de se garder de ce procédé et toujours écouter ce que la raison préconise plutôt que ce que l'émotion dicte, contrairement à ce qui se passe depuis le début du XXIe siècle. Ce sont en effet des années où les tensions ont atteint leur paroxysme. Les actes d'un être 4


humain n’entraînent pas la responsabilité d'un groupe entier, et accuser un groupe humain n’est, par conséquent, pas la meilleure solution. Dans ces moments, évitons les accusations hâtives.

L’égalité Egalité. Ce mot nous est familier. Et pourtant, sa définition reste pour nous floue. Certains d’entre nous ne savent plus si elle vaut réellement la peine d’être respectée. Dans ces quelques mots, nous allons parler d’elle. L’égalité mérite qu’on lui attribue de l’importance, car elle fait tant pour nous. C’est un des piliers de la République Française. Liberté, Egalité, Fraternité sont les trois principes qui garantissent à chacun la possibilité de vivre en paix dans une société durable. L'égalité est le principe qui permet à tous les êtres humains d’être traités de façon digne de la même manière en disposant des mêmes droits. Nous distinguons plusieurs types d’égalités. L’égalité morale est de loin l’égalité la plus importante. C’est l’égalité qui relève de la dignité des êtres humains. C’est le fait que chacun reconnaisse le principe d’égalité et en soit convaincu. Elle est donc la plus importante, car si les êtres humains en sont convaincus alors les actes suivent nécessairement. Il existe aussi l’égalité civique. Elle prévoit l’application de la loi à tous les citoyens sans distinction ni discrimination. C'est l'égalité devant la loi. Enfin, l’égalité sociale essaie d’égaliser les moyens et les conditions d’existence. Chacun doit pouvoir avoir les mêmes chances pour vivre sa vie. Au vu de ces définitions, il est clair que l’égalité est nécessaire à tous, car elle garantit une société dépourvue de hiérarchisation qui place tous les citoyens au même niveau. Ce principe n’est pas à prendre à la légère. Les principes ne sont pas à prendre à la légère, car ils posent les fondations de toute société. Les préserver, c’est garantir la vie en société. L’égalité morale, dans une société durable, est à mettre en avant et à protéger. Soyons tous vigilants. L’égalité, la 5


liberté, la fraternité, la démocratie sont nos biens les plus précieux. Ils sont indissociables les uns des autres.

L'égalité dans l'écosystème Tous les êtres humains sont en interaction avec notre écosystème. Un écosystème est un système constitué d’un environnement et des êtres vivants qui y vivent. Nous vivons dans la biosphère, qui regroupe tous les écosystèmes de la Terre. Un écosystème rassemble donc tout ce que nous pouvons voir et ressentir : les arbres, les fleurs, les animaux, les nuages, la pluie, l'eau, la matière, etc. Il est régit par des relations particulières entre les êtres vivants qui y vivent, et le milieu naturel qu’il délimite. C’està-dire que tous les êtres humains, sans exception, doivent interagir de la même façon avec lui. Chaque homme et chaque femme, sans aucune distinction, est obligé de se nourrir, de " Nous tenons boire, etc. Nous avons tous les mêmes notre égalité interactions biologiques avec notre écosystème et cela, que l'on vienne d'un pays ou d'un autre, du milieu que l'on soit athée ou bien croyant, que l'on ait dans lequel des opinions politiques différentes ou que nos nous vivons " pratiques sexuelles diffèrent. Personne n'est audessus de cet habitat naturel et tout le monde en est dépendant de la même façon. Cette dépendance montre que nous sommes semblables face à ce milieu naturel, car tout le monde possède les mêmes attentes face à l'écosystème, sans que personne ne puisse y déroger. Nous tenons notre égalité du milieu dans lequel nous vivons. Ce milieu nous rappelle que nous avons tous les mêmes dépendances biologiques. Nous avons tous besoin de la même façon de notre biosphère et de cette dépendance transparaît une égalité humaine universelle. Nous sommes tous égaux car, devant l'écosystème, nous sommes tous semblables, à travers toutes nos différences. Il met biologiquement tous les êtres humains au même niveau, sur un pied d'égalité. 6


La dépendance vis-à-vis de notre biosphère est aussi visible lors de la disparition de celle-ci. Si elle meurt, alors tous les êtres humains disparaissent, car nous ne pouvons vivre sans notre écosystème. Tous les êtres humains sont condamnés à la mort, sans aucune distinction, si l'écosystème disparaît. Finalement, que l'on soit d'une couleur de peau ou d'une autre, que l'on s'aime avec passion ou que l'on se haïsse avec ardeur, nous devons tous boire, faire nos besoins, manger, pleurer, crier, marcher, courir, respirer… et personne ne déroge à ces lois humaines. Nous sommes donc tous des êtres humains égaux, quoi qu'il arrive.

Race humaine L'idée de race est une idée de groupe humain, dans lequel chacun possèderait les mêmes critères morphologiques ou culturels 6. Cette idée cherche à diviser ce qui ne l'est pas, à opposer ce qui ne peut pas l'être. La théorie des races n'est qu'un mythe : les races n'existent pas. Il n'existe qu'une unique race : la race humaine. Car personne n’est supérieur à qui que ce soit. Personne ne peut prétendre dominer l’autre de par sa différence. En effet, nous sommes tous différents. Par conséquent, tous les êtres humains sont égaux en droit, c'est-à-dire du point de vue de la loi et des droits, des devoirs et obligations citoyennes, et en conscience et " L'humain, c'est dignité, c'est-à-dire que d'un point de vue la diversité, et la sociétal, leur vue n'inspire rien de plus ou de diversité, c'est moins que la vue de n'importe qui, et aucun notre richesse" peuple, aucune ethnie, aucune communauté, aucune religion, aucun individu n'est audessus d'autres. Tous les êtres humains se valent, quelle que soit la couleur de leur peau, qu'ils soient des hommes, des femmes, des hétérosexuels ou des homosexuels, des démunis, des handicapés, des croyants de religions différentes. Nous valons tous autant l’un 6

Voir les annexes : Annexe 1, qu’est-ce que réellement le racisme ?, page 24.

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que l’autre, car nous appartenons à un même groupe biologique sans ordre hiérarchique. La race humaine nous met sur un pied d'égalité où les distinctions ne sont pas une horreur. Ni la couleur de peau, ni la condition sociale, ni la différence biologique ou la différence identitaire, ou la différence sociale ne peuvent déterminer l'essence humaine ; les différences au sein même de l'espèce humaine ne peuvent être prises comme définition de l'humain. L'humain, c'est la diversité, et la diversité, c'est notre richesse. Seule la condition d'être humain devrait être prise en compte et tout le monde doit donc être mis au même niveau. C'est l'idée de l'universalisme de l'être humain. Car à l'origine, nous sommes tous humains quels que soient nos clivages ou nos différences. Nous sommes tous constitués des mêmes éléments chimiques : carbone, hydrogène, oxygène, azote… Cette étroite proximité doit inciter à l’union. L'idée de rassembler tous les êtres humains dans un même groupe unique originel est primordiale. Il est nécessaire de pouvoir penser l'autre comme nous nous pensons nous-mêmes. Car nous ne sommes pas différents de l'autre, c'est un être humain lui aussi.

Normal La normalité n'existe pas ; être normal ne signifie rien. Personne n'est normal. La diversité est le synonyme même de l'être humain. Quand bien même certains prôneraient une normalité chez l'être humain comme d'être hétérosexuel, avec la " Il y a plus de peau blanche, un nez fin etc., cela reste erroné car cette pseudo-normalité est un mythe. différences Personne ne ressemble à personne et aucun qui nous être dans le monde n'est semblable à un autre. séparent que La science apporte bien des preuves génétiques de similitudes à ce sujet : le patrimoine génétique d'une personne est unique et il y a une chance sur des qui nous milliards pour qu'une personne dans le monde

rassemblent "

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possède le même patrimoine génétique que quelqu'un existant. Ceux qui se disent normaux par rapport à des personnes qui ont la peau blanche n'ont pas regardé le teint foncé ou bien le nez très différent de leurs voisins. Au sein même d'une famille, les différences l'emportent sur les ressemblances. Si l'on veut définir une normalité sur des traits identiques que possède une majorité de la population, c'est également vain, car il ne semble pas y avoir de telle majorité. Par exemple, il y a sensiblement autant de personnes qui ont la peau blanche que de personnes qui ont la peau noire. Si nous faisons attention à tous les détails qui nous séparent, même chez notre voisin, nous trouverons plus de différences que de ressemblances (couleur de cheveux, taille du nez, forme du visage, pilosité, taille des pieds, etc.). Il y a donc plus de différences qui nous séparent que de similitudes qui nous rassemblent. La normalité n'existe donc pas, et, par exemple, il n'y a pas d'orientation sexuelle normale et toutes les orientations sexuelles sont tolérables. C'est l'idée de l'individualisme de l'homme. De plus, si l’on s’intéresse à la norme de la société, nous remarquons que celle-ci est fluctuante. Elle diffère selon les endroits dans lesquels nous nous trouvons. Si la norme en Europe était d’être « blanc », en Afrique, elle était d’être « noir ». La norme est définie par les points de vue et les cultures. Elle ne peut donc pas, elle aussi, être une définition de l’être humain. Les êtres humains seront donc "normaux" à un endroit, car ils respectent la norme, mais pas à un autre, car ils ne la respectent pas. L'homme n’est-il alors pas une entité à part entière, qui n’a rien de "normal" ? Toutefois, il y a une grande force dans la diversité. Nos différences sont une force et c'est parce que l'on est différent que l'on peut avancer, car chacun, dans sa diversité, apporte sa contribution à la grande aventure humaine. Il faut savoir penser les êtres humains de façon individuelle mais aussi de façon collective. Le lien entre les deux

" C'est notre différence qui doit nous unir, car elle fait notre force et notre intelligence" 9


concepts est en effet primordial. C'est l'individu qui apporte au collectif et c'est ensemble, grâce à tous les individus, que le collectif avance et évolue. Cette étrangeté de l'humain et cette force vient du fait que les particularités individuelles de chacun apportent au groupe. Il faut considérer notre hétérogénéité comme un cadeau qui nous permet d'aller de l'avant. Si nous étions tous semblables, alors nous n'avancerions jamais, car ayant la même vision du monde, le débat ne s'installerait pas et l'évolution serait morne et stérile. C'est notre différence qui doit nous unir, car elle fait notre force et notre intelligence. De plus, notre dépendance commune à un même écosystème doit être fédératrice. Au-delà de nos différences, qui nous montrent un avenir certain, nous devons tous nous sentir humains et mettre nos semblables au même niveau que nous. Tous les êtres humains sont égaux en droit et il est injuste qu'un groupe d'individus n'ait pas les mêmes droits qu’un autre. Il parait donc injustifié de stigmatiser une partie de la population en voulant la priver de certains de ses droits. Il peut être dangereux de croire que la nature nous crée différents pour que l'un domine l'autre. Si la différence existe dans notre espèce, c'est pour que chacun apporte de son être aux autres et que chacun aide les autres. C'est parce que nous sommes si différents que nous avons besoin d'avoir des interactions entre nous et ces interactions sont belles. Nous apprenons toujours des autres par nos différences. Notre uniformité humaine dans nos différences caractéristiques est une force inaliénable.

Groupe humain Dans un souci pratique, la société fait des approximations grossières. Elle crée des catégories humaines, des groupes humains en fonction de la couleur de peau, de l'identité sexuelle, de la couleur des cheveux, ou d’autres différences. Un groupe humain est un rassemblement d'êtres humains qui repose sur une approximation. 10


Par exemple, les blancs, les blonds ou encore les maigres. Le danger apparaît lorsque ces groupes humains commencent à se hiérarchiser. Par exemple, la catégorie des êtres humains dits "blancs" est considérée par certaines personnes comme supérieure à la catégorie des êtres humains dits "noirs". La hiérarchisation relève d'une idée de valeur. Dire que tel groupe prévaut sur un autre, c'est dire qu'il vaut mieux que l'autre et que, par conséquent, les êtres humains présents dans le groupe dénigré sont inférieurs. S'installe alors le rejet de l'autre, "le différent", car il ne nous ressemble pas. Ce danger, comme nous l'avons déjà présenté, s'appelle une discrimination. Les groupes humains sont très ambivalents. Ils sont à la fois utiles d'un point de vue pratique (par exemple : classer les êtres humains par nationalité), et à la fois inutiles et illusoires, car au sein même d'un groupe humain règne la différence (par exemple : les personnes ayant la couleur de peau blanche n'existent pas car il existe autant de couleurs de peau que d'êtres humains). De plus, il apparaît que créer des groupes humains n'a aucun intérêt car plus de caractéristiques nous séparent que ne nous rassemblent. De plus, un même individu peut appartenir à des dizaines de groupes : français, musulman, maigre, roux, etc. Ces groupes sont donc une illusion qui fait pourtant beaucoup de mal. Ces groupes peuvent être dangereux au moment où l'on commence à leur donner de la valeur. Et c’est ce qui arrive lorsque l’on commence à raisonner en groupes de façon trop systématique. Nous oublions les particularités de chacun et nous ne considérons que le groupe (ce qui conduit par ailleurs aux amalgames). Il en résulte une évidente opposition entres groupes. Par exemple, le nationalisme se base sur une idée de valeur d'une nationalité par rapport aux autres. Cela ne cache pourtant pas le fait que ces catégories humaines peuvent s'avérer pratiques dans certains cas. Mais au-delà de l’aspect pratique, il faut faire attention aux approximations dans lesquelles nous plongent ces groupes humains. 11


Mais il apparaît rapidement qu’il faille briser ces groupes humains qui nous enferment dans une vision raciale de l’être humain. En pensant en groupes distincts et totalement séparés, nous sommes tentés de raisonner en races. Nous sommes tentés de classer les êtres humains selon des critères morphologiques ou culturels. Les groupes humains nous poussent à parler de races. Nous parlons des Noirs ou des Arabes en enfermant le monde dans des cases. Nous déshumanisons donc les êtres humains en les rangeant dans des groupes et en les assimilant les uns les autres, en croyant que les membres du groupe ont tous un destin commun différent des autres. L'objectif est donc d'éviter la hiérarchisation des groupes humains. L’humanité doit se rappeler que ces groupes humains sont à la base de grandes approximations grossières sans valeur. Le but est de remettre tous les groupes humains au même niveau, celui où ils se valent tous : celui où tous les groupes sont égaux et où un nouveau groupe uni émerge : l'humanité, ce groupe rempli d’êtres humains tous différents et tous unis pour avancer vers un futur prometteur que nous construisons.

Inégalité L'inégalité représente l'absence d'uniformité des droits parmi les êtres humains. Certains diront que ces inégalités civiques, morales et sociales sont naturelles. Et que par conséquent, nous ne sommes pas égaux et ne le serons jamais. Ils affirment que cette inégalité doit être respectée de par son caractère naturel. Cependant, quand bien même cette inégalité serait naturelle, elle n'est pas forcément salutaire pour l'individu. Nous combattons bien des maladies qui sont naturelles. Nous considérons ainsi néfaste quelque chose de naturel. L'idée selon laquelle l'inégalité serait naturelle et, par conséquent, acceptable, est illusoire. En effet, l'inégalité n'est pas naturelle. Pour expliquer ceci, il faut remonter au début, au 12


commencement de tout. Il faut observer et commenter le début de la vie : la naissance. Toute forme de vie commence lors de la naissance et c'est cet état qui doit concentrer l’attention. Observez un enfant qui vient de naître. Regardez son innocence, sa joie, son calme. Il n'en veut à personne. Il ne se préoccupe que de laisser filer le temps sans même vouloir le rattraper. C'est à ce stade de la naissance que toute la beauté de l'humanité rayonne. Elle nous éclaire lorsqu'on la regarde. Si vous prenez le temps de la regarder, vous observerez la vie et l'humain. Cet enfant naît avec un regard neuf, sans être au courant de ce qu'est ce monde. Regardez bien. Observez deux enfants côte à côte dans une nurserie. Qu’y a-t-il d'inégal entre ces deux enfants ? Comment peut-on affirmer que ces deux enfants, alors même qu'ils ne connaissent rien du monde qui les entoure, sont inégaux ? Si l'on prend le temps de les regarder, nous voyons bien que ces deux enfants sont égaux. Ces deux enfants se valent et ont les mêmes droits naturels. Certes, ils sont différents. C'est le concept d'individualisme de l'être humain. Mais différent ne veut pas dire inégal. L'inégalité relève de la valeur et des droits des individus. La différence relève simplement de caractéristiques. Ces deux enfants qui viennent juste de naître ne peuvent pas avoir des valeurs différentes. Ils se valent. Dénués de toute information extérieure, ce sont les mêmes en tant qu'êtres humains. L'égalité est naturelle. C'est en effet la caractéristique présente à l'origine de la vie parmi tous les individus. Il faut constamment essayer de retrouver cette égalité au lieu de nous diviser. Il faut toujours avoir en tête cet enfant qui vient de naître et qui ne se soucie de rien. Il faut, dans chaque situation où l'on serait tenter de diviser, se remémorer cet enfant et se rappeler que l’égalité est inhérente à l’homme. Mais l’égalité est à détacher de la notion d’unicité formelle des êtres humains. Nous sommes tous égaux mais pas uniformes. C’est-à-dire que nous sommes tous différents. Mais notre seule condition d’être humain nous rend égaux.

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La question est aussi de savoir si l'inégalité est salutaire. Il apparaît facilement que l'inégalité provoque un mal-être néfaste pour les individus. Elle provoque de la tristesse et de la peine. Elle conduit à des suicides. L'inégalité est comme les maladies : néfaste. Et comme les maladies, nous devons la combattre pour retrouver ce bien-être dans lequel nous baignions quand nous venions de naître.

Nous avons besoin Nous avons besoin d'égalité parce que nous avons besoin des autres pour être humain. Nous avons besoin d'égalité, car c'est la voie de l'unité humaine. Nous avons besoin " Pour pouvoir d'égalité, parce que les autres ont besoin de nous. Nous avons besoin d’égalité, car les plus se définir de 7,3 milliards d’êtres humains que nous comme sommes ont l’obligation de vivre ensemble.

humain, nous avons besoin des autres "

Nous avons besoin des autres pour nous définir, pour bâtir notre identité. En effet, on ne se définit que parce qu'on peut se comparer, se distinguer. Certains se définissent comme progressistes, car d’autres se définissent comme conservateurs. S'il n'y avait pas eu de conservateurs, tout le monde serait d'accord et le terme « progressiste » n'existerait pas. Les identités individuelles viennent donc de la comparaison avec les autres, sans qui il n’est pas possible d’être particulier en tant qu'individu. Cependant, chacun apporte aux autres si et seulement si tout le monde est mis sur un même pied d'égalité.

L’être et le corps, une idée de la tolérance Nous sommes tous différents. C’est le principe de l’individualisme de l’être humain. Nos différences sont d’ordre 14


physique et psychologique. Nous n’avons ni la même apparence physique, ni les mêmes aptitudes intellectuelles, ni les mêmes façons de penser. Mais le point le plus important à comprendre est que nous ne sommes pas responsables de nos différences physiques. L’être humain " L’humain enveloppe l’être possède une conscience de soi. Il est capable de différencier son corps (l’humain) de luipour révéler même (l’être). Cette capacité nous conduit à l’être humain " redéfinir la notion d’être humain. La notion d’être doit être différenciée de la notion de corps, d’humain. L’humain n’est qu’une machine au service de l’être. De ce fait, l’humain enveloppe l’être pour révéler l’être humain. L’être est piégé dans une enveloppe corporelle qu’il ne choisit pas. Si nous naissons avec une certaine couleur de peau ou une certaine forme du visage, nous n’en sommes pas responsables en tant qu’être. Donc si quelqu’un a une couleur de peau noire, ce n’est pas « un noir ». Il n’est pas noir en tant qu’être. Son enveloppe corporelle l’est peut-être, mais lui ne l’est pas. Nous ne sommes pas notre corps et nous ne devons pas assimiler les gens à leur corps. Avant de juger quelqu’un, ayons à l’esprit qu’il n’est pas responsable de son apparence. Nous venons au monde avec des caractéristiques prédéfinies. C’est pour cela qu’il faut être tolérant et savoir admettre les différences chez les autres. Des différences par rapport à soi que personne ne peut contrôler. C’est pour cette dernière raison qu’il faut aussi être respectueux envers les autres êtres humains. Nous vivons tous sur une même planète et nous y sommes arrivés avec des caractéristiques qui nous sont propres. C’est le moment de les accepter.

Le regard Il paraît anodin, mais ne l'est pas. Le regard, c'est une arme. Avec un seul regard, il est aisé de savoir ce que la personne pense de vous. Par exemple, nous reconnaissons facilement un regard 15


discriminatoire. Le problème est que ce geste anodin ne l'est pas pour la personne qui le subit. Si quelqu'un vous regarde différemment, alors vous sentez que votre différence pose problème. Finalement, à force de regards, vous vous en persuadez. Finalement, c'est l'égalité qui est mise à mal. Il est stupéfiant de voir le pouvoir qu'a un regard sur les gens. S'il est discriminatoire, alors on se sent mal, on s'angoisse et on se met à stresser. Pour finir, on ne sort plus de chez soi. Par peur de souffrir du regard des " Si quelqu'un autres. Le regard a des effets vous regarde psychologiques qui peuvent être graves. Si différemment, l'on se persuade que l'on est différent et alors vous sentez rejeté parce que tout le monde nous regarde différemment, alors les que votre conséquences peuvent être désastreuses. différence pose Elles peuvent conduire à un suicide. problème " Le regard est important et il faut savoir le maîtriser. Le regard donne une opinion et peut insulter. Il faudrait que chaque personne ait un unique regard pour voir les gens. Il faudrait que notre regard soit identique, que l'on regarde une personne valide ou handicapée, que l'on regarde une personne de couleur de peau blanche ou noire. Finalement, il ne faudrait qu'un même regard pour tous.

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Et si... ? Histoire d'une rencontre

Il fait beau aujourd’hui à Manhattan et comme tous les jours, les foules se pressent dans les rues. Parmi eux, Dylan Cooper, pour qui l’effort nécessaire pour se frayer un chemin parmi la masse est rendu encore plus difficile par le handicap auquel il doit faire face depuis l’enfance : il est non-voyant. Ainsi, chaque sortie est un parcours du combattant pour lui, entre les obstacles imprévus tels que les échafaudages ou les travaux à éviter, les passages piétons à traverser sans se faire écraser ou bousculer et les autres… C’est lorsqu’on est en difficulté qu’on mesure à quel point la société peut être injuste et indifférente. On vous ignore, on vous insulte ou on vous tutoie de manière désinvolte, on vous bouscule comme si vous n’étiez pas là… Alors, certes, il y a des personnes qui feront toujours preuve de bonté et vous aideront à traverser ou essaieront de vous rediriger si elles vous voient égaré, mais ces personnes restent rares, trop rares. Et, pour Dylan, ce ne sont pas les Noirs qui seront de ceux-là. En effet, Dylan est un adepte des idées conservatrices et, en particulier, un fervent raciste. Les Noirs, il les hait, et à chaque fois que quelqu’un fait preuve de mauvaise volonté à son égard, Dylan ne s’autorise que peu de doutes sur sa couleur de peau. Alors, cette après-midi à Manhattan, il doit y en avoir beaucoup, des Noirs. Bousculé, peinant à trouver son chemin parmi la multitude de passants, Dylan comprend tant bien que mal qu’il arrive à nouveau sur l’un de ces maudits passages piétons. Mais cette fois, plus encore que d’habitude, il a du mal à se repérer, à trouver son chemin. L’extérieur lui apparaît juste comme un milieu confus où rien n’a plus de sens. Trop de Noirs encore une fois, pense Dylan. Il commence à se dire qu’il vaudrait mieux trouver un coin tranquille et attendre une « accalmie » pour traverser lorsque qu’une voix masculine, douce et posée, se distingue parmi le brouhaha ambiant : « Je peux vous aider ? » La lumière au bout du tunnel. Dylan ne se le fait pas dire deux fois et saute sur cette occasion inespérée : 17


Oui, si ça ne vous dérange pas, je me sens un peu perdu… Pas de problème, si ça peut aider ! Allez, suivez-moi. Une main attrape celle de Dylan, il se laisse guider sans broncher. La foule est toujours là, massive, bruyante, presque oppressante, mais ce n’est plus un problème. Maintenant, il s’en remet complètement à ce mystérieux mais si avenant inconnu et tous deux fondent la masse comme un seul homme, comme un homme capable de voir et d’éviter ce qui arrive devant lui, comme un homme qui aurait recouvré la vue… Mais ce passage mélancolique dans l’esprit de Dylan prend bien vite fin, à vrai dire, en même temps que le passage piéton. Voilà, j’espère que vous avez apprécié le voyage ! Merci beaucoup, sans vous j’aurais pu attendre encore un moment, avant que cette foule de damnés veuille bien me laisser un moment pour passer ! Où allez-vous ensuite ? A l’université de New York. Vraiment ? C’est sur mon chemin ! Je peux vous accompagner si vous voulez, ça vous évitera de refaire face à des situations comme celle-là. C’est très gentil de votre part, mais je ne voudrais pas vous déranger… Mais non, ça me fait plaisir ! Allons-y ! Ainsi, pendant que les deux hommes déambulent dans les rues de Manhattan, et que l’inconnu aide Dylan à trouver son chemin parmi la foule et à surmonter les difficultés de la vie de non-voyant, une discussion s’installe, qui les amène à parler de tout et n’importe quoi. Au fait, comment vous appelez-vous ? demande l’inconnu. Dylan Cooper. Enchanté, je suis Mason Brown. Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? J’imagine que les perspectives d’emploi pour une personne handicapée sont assez faibles… Oui, mais il y a quelques métiers que nous pouvons exercer sans avoir besoin de voir ! Personnellement, je suis informaticien.

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Oui, c’est un bon métier, ça prouve que des non-voyants peuvent occuper des postes exigeants et ça fait plaisir à voir ! Et vous, que faites-vous ? Je travaille dans l’audio ; en fait, je fais partie d’un groupe qui développe des aides auditives sur smartphone pour en faciliter l’emploi par des malentendants. Ah ! Pas surprenant alors que vous soyez si serviable envers les personnes handicapées ! Et, en même temps, Dylan commence à se dire qu’il est tombé sur une de ces perles rares… Plus tard, lorsque les deux hommes arrivent du côté de la 11e avenue, le sujet de conversation a déjà changé : Vraiment, vous êtes aussi un fan de football américain ? s’exclame Dylan. Alors, qui pour le Super Bowl ce week-end ? Les Seattle Seahawks! Ce sont les favoris légitimes après avoir gagné l’année dernière ! Mais j’ai bon espoir tout de même pour les New England Patriots, c’est une équipe prometteuse et qui a déjà eu beaucoup de succès ! Avec les scandales qui ont éclaté, le Deflategate ? Essayer de tirer un avantage en jouant avec des ballons dégonflés, c’est quand même pas très sport ! Avec ça, ils ne vont pas arriver très en confiance, vos amis ! s’esclaffe Mason. Bah, on en a vu d’autres, en football ! Ca ne les empêchera pas de triompher ! On a Tom Brady avec nous ! Et le débat continue… Les deux hommes, arrivant du côté de l’université de New York et ayant encore du temps devant eux, décident de s’arrêter un moment au Washington Square Park tout proche. Bien sûr, le sujet de conversation a encore changé… Ma vue était encore bonne quand j’étais jeune, bien que loin d’être parfaite. Mais elle s’est dégradée au fur et à mesure sans que je ne puisse rien faire, jusqu’à la cécité. Cette période a vraiment été difficile, mais j’ai eu la chance de côtoyer beaucoup de personnes qui m’ont aidé à surmonter tout ça. Comme quoi, l’entraide est vraiment importante parce qu’avec un peu de soutien, on peut faire face aux 19


plus grandes difficultés… Mais, d’ailleurs, qu’est-ce qui vous a amené au métier que vous exercez aujourd’hui ? demande Dylan. Eh bien, je suis passionné de musique depuis longtemps, je joue de plusieurs instruments, mais je ne me sentais pas assez talentueux pour en faire mon métier. Du coup, je me suis lancé dans l’aide aux malentendants. Ça me permet de rester proche de ce qui m’intéresse puisque j’utilise beaucoup de mes connaissances acquises grâce à la musique dans ce métier. En même temps, ça me tient à cœur parce qu’apporter de l’aide à ceux qui en ont le plus besoin a toujours été important pour moi. Ça me permet donc de concilier deux choses que j’adore. Que demander de plus ? Pas grand-chose, en effet ! Ça fait plaisir de voir des personnes dévouées envers les personnes handicapées, ça manque par les temps qui courent ! A la place, on récolte insultes et bousculades. Et ça, parce que les gens ne se rendent pas compte de ce que c’est d’être handicapé aujourd’hui. En fait, notre société souffre d’un manque de considération généralisé… C’est vrai que beaucoup de gens montrent peu de patience et de tolérance aujourd’hui parce qu’ils voient les choses à travers leurs sensations, les sensations d’une personne valide. Ils ne savent pas ce que c’est d’être handicapé parce qu’on leur a peu ou pas appris. Les mentalités commencent à changer, mais ce changement doit encore s’accentuer. C’est par un travail à long terme qu’on y arrivera. Les pouvoirs publics ont un rôle important de sensibilisation, mais chacun peut faire quelque chose pour améliorer ça : adhérer à des associations, sensibiliser son entourage, lancer des débats ou même simplement faire preuve de gentillesse envers les personnes qui en ont besoin. On y arrivera le jour où chacun aura apporté son petit quelque chose à l’édifice et c’est ça qui rendra votre vie et notre société meilleure. D’ici là, il faudra laisser le temps au temps… Oui, mais le temps adoucit tout ! rétorque Mason dans un sourire. A cet instant, un lien fort s’est déjà établi entre les deux hommes. Ils ont des passions communes, des valeurs communes, se sont 20


chamaillés à propos de leurs équipes favorites, ont partagé leurs points de vue sur la société actuelle comme deux bons amis. Ils ont appris à se connaître. Ils se connaissent et pourtant ils se sont rencontrés il y a trois quarts d’heure. Pour Dylan, cette rencontre est l’une des rares occasions d’oublier son handicap et d’être considéré comme une personne valide. Pas d’insultes, pas de questions ou de remarques déplacées, ce Mason est définitivement une de ces perles rares qui manquent aujourd’hui et c’est pourquoi Dylan est si content de l’avoir rencontré aujourd’hui. Pour Mason, cette expérience est tout aussi bénéfique, car elle donne un sens concret à son travail et son dévouement envers les autres. Il a ici une preuve que cela paie et que cela revêt une importance non négligeable pour ceux qui en bénéficient. Comme le lui a dit Dylan lorsqu’ils parlaient des origines de son handicap, l’aide que l’on peut apporter à quelqu’un qui en a besoin peut se révéler déterminante lorsqu’il faut dépasser les difficultés de la vie et, pour Mason, apporter sa touche personnelle à l’œuvre est extrêmement gratifiant. Et ce sont les jours comme aujourd’hui qui le lui rappellent. Ah mince, il est déjà 5h du soir ! s’aperçoit Mason ! Il faut que j’y aille alors, c’est l’anniversaire de ma femme et je lui ai promis de rentrer tôt. Là, je suis déjà en retard et elle va me tuer ! Allez-y alors, je m’en voudrais de causer la perte de quelqu’un d’aussi aimable que vous ! Ce fut un plaisir de vous rencontrer ! Attendez, est-ce que ça vous direz de regarder le Super Bowl avec moi ? Je peux venir chez vous si vous voulez, ça vous évitera des déplacements difficiles… C’est très gentil, mais il n’y a pas de télévision chez moi ; la radio suffit quand nos yeux ne sont plus dans la partie, vous savez… Mais je dois pouvoir venir chez vous sans problème, ce serait avec plaisir ! Donnez-moi votre adresse et je me débrouillerai. Vous êtes sûr ? Bon, je vous laisse mon adresse et mon numéro sur un papier, on pourra se rappeler si besoin…

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Parfait, notez vos coordonnées et filez, je tiens à votre vie ! Je ferai lire le papier par quelqu’un d’autre, ça me laissera le temps de le retenir. Et c’est ainsi que les deux hommes se séparèrent, Mason courant pour rattraper tant bien que mal son retard et Dylan reprenant son combat quotidien pour se frayer un chemin parmi les passants. Quelques heures après que Mason fut rentré et eut dû faire face aux reproches mi-vexés, mi-blagueurs de sa femme, Dylan rentra luimême chez lui. Avant d’ouvrir la porte de son appartement, il toqua à celle de sa bienveillante voisine pour qu’elle lui lise l’adresse de Mason, cet « homme très sympathique qui lui offrait de regarder avec lui le Super Bowl ». Vraiment ? Tant mieux, c’est rare de rencontrer des hommes de ce genre aujourd’hui. Eh bien, il habite sur Edgcombe Avenue, au numéro 60. Dylan sentit alors un malaise s’installer peu à peu en lui, un malaise qui semblait devoir gâcher la belle après-midi qu’il venait de passer. A l’origine de ce malaise, un doute : Edgcombe Avenue… C’est à Central Harlem, non ? Oui, tout à fait, c’est juste à côté de St Nicholas Park ! Ainsi, les craintes de Dylan se confirmèrent et il en acquit la certitude. Mason habitait un quartier noir. Il était noir.

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Annexes

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Annexe 1 Qu'est-ce que réellement le racisme ? Il est indispensable d'expliquer une bonne fois pour toutes ce qu'est vraiment le racisme. Peu de gens arrivent vraiment à le définir. Nous pensons que c'est le fait d'être insultant envers les origines. Ce n'est que partiellement vrai. Avant tout, il faut savoir que le racisme est un comportement. Ce comportement peut entraîner des actes de violences verbales ou physiques. Il peut très bien s'agir d'insultes comme de coups. Ce comportement entraîne le plus souvent une attitude d'hostilité et de rejet, et par conséquent l'exclusion. Ce comportement et ces actes sont motivés par une idéologie. Elle est fondée sur une double idée. Premièrement l'idée selon laquelle l'humanité est divisée en groupes humains, en catégories de personnes : les "races". Deuxièmement, l'idée selon laquelle il existe une hiérarchie entre ces "races". C'est-à-dire que les individus sont définis par des critères identitaires qui comportent des jugements de valeur (inférieur, supérieur, nuisible, etc.). La hiérarchie est un système qui établit un ordre parmi les "races". Il est donc défini que telle ou telle "race" est supérieure à d'autres et que telle ou telle "race" est inférieure à d'autres. Il en résulte un sentiment de domination chez les personnes baignant dans cette idéologie. Il s’en suit une attitude d'hostilité systématique et de rejet de principe à l'égard de certaines catégories de personnes. Les exclusions sont donc fréquentes. Cette idéologie a pour principale conséquence la domination. C’est pour cela qu’elle entraîne un comportement de haine.

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Annexe 2 Quels sont les 22 critères sur lesquels se basent les discriminations ? L'âge L'apparence physique Les caractéristiques génétiques L'appartenance ou non à une ethnie, une nation, une race, une religion (vraie ou supposée)

Les mœurs L’origine Le lieu de résidence L'état de santé Le handicap La perte d’autonomie L'identité sexuelle L'orientation sexuelle Le sexe La grossesse La situation de famille La particulière vulnérabilité résultant de la situation économique (apparente ou connue)

Le patronyme Les activités syndicales Les opinions politiques

L'association rappelle que toute discrimination basée sur un de ces critères est prohibée par la loi7. Elle peut être punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. 7

Articles 225-1 et 225-2 du Code Pénal, LOI n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations et Article 24 de la LOI du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

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Petites pensées Nous sommes l’Humanité, et nous sommes si semblables…

Face à la haine, seule la lumière de la raison peut nous guider vers une société durable.

Nous avons tant à gagner à être fraternels ! Ne laissons pas notre modèle sociétal se détruire au profit des petits égoïsmes personnels, du rejet permanent et de la haine. L'Humanité a tellement plus à gagner en se rassemblant. Nous pouvons aller de l'avant. Mais pour cela, il nous faut compter les uns sur les autres. Il faut regarder au-delà de la différence. Il faut voir en chaque homme et chaque femme un être humain à part entière. Nous sommes tous des êtres humains et c'est tout. Cela peut paraître trop simple, mais c'est la vérité. C'est la réalité. Si chacun d'entre nous faisait, ne serait-ce qu'un petit effort envers l'autre, alors la notion d'Humanité pourrait avoir un sens.

Nous ne naissons pas racistes. Un enfant n’est pas raciste. Mais nous le devenons…

Non, je ne suis pas chrétien. Non je ne suis pas blond. Non je ne suis pas français. Non je ne suis pas blanc de peau. Non je ne suis pas hétérosexuel. Non. Je suis un être humain. Ne l’oubliez jamais.

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UN MEME REGARD POUR TOUS

Comprendre, c'est respecter. Mais la première étape, c'est de savoir. C'est pour cela qu'il faut expliquer.

Equa'Vision est une association apolitique et laïque loi 1901 de lutte contre les discriminations, créée en 2015 par deux étudiants. Elle promeut l'égalité de tous les hommes et de toutes les femmes en droit et en dignité. Elle encourage donc la tolérance et le respect humain. L'équipe qui la constitue lutte au quotidien pour la défense des droits de tous et pour faire de l’égalité un réel pilier de la société. Pour plus d'informations consultez notre site web : www.equavision.fr


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