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Érectile est un magazine bi-mensuel gratuit extensif proposant des portraits, des interviews et des rencontres croisées de jeunes créateurs français. Ici, l’objectif est de parvenir à porter un regard plus objectif sur l’œuvre par le biais d’une démarche compréhensive du parcours de son géniteur. Nous souhaitons raconter des histoires plutôt que d’en inventer, avec simplicité – parfois – et sincérité – toujours.
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Rédacteur en chef Matthias Meunier
Directeur de publication Yannis Mouhoun
Rédaction magazine
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Charlotte Gelas Perrine Hériot Inès Lockert Cindy Renard
Conception graphique Matthias Meunier
Contact
E IN
redac@erectilemagazine.fr
Site web
www.érectile.fr
Un projet de
www.medias-culture.fr
Numéro deux.
Érectile adjectif.
Dérivé d’érection ou du latin erectum, supin de erigere, ériger. Qui peut se gonfler et durcir par afflux de sang dans les vaisseaux. Se dit également de poils susceptibles de se dresser. D’un point de vue symbolique, l’ours est un animal possédant bon nombre de facettes. Dans la cosmogonie chinoise, Yu le Grand, créateur du monde, prenait la forme d’un ours afin de l’organiser. Les Inuits, eux, voient l’ours comme un symbole de grande force et de courage symbolisant également le pouvoir de l’inconscience et de la connaissance de soi. Cette dernière vision de l’image de l’ours peut également se rapprocher de celle que possédaient les alchimistes puisqu’ils voyaient en lui une forme d’initiateur. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’ours possède également quelques point commun avec l’art. L’ours est considéré comme un animal violent et brutal, pourtant, c’est un animal capable d’être apprivoisé de manière très simple. Il n’en demeure pas moins capable de régresser violemment vers un état primaire, de la même façon que l’art peut lui aussi être considéré comme un moyen d’expression très brut, très primitif aujourd’hui apprivoisé et même intellectualisé. Enfin, quel animal, tout comme l’art, s’est retrouvé apprivoisé pour être donné en spectacle et exposé aux yeux de tous dansles cirques et les foires ? Et bien oui, il s’agit de l’ours. De la à trouver cohérente l’idée d’associer Érectile à un ours, il n’y qu’un poil...
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Mi-sculpteur mi-conteur,
Ludo Debrincat nous emporte dans son univers pop vaudou où la frontière entre l’artistique et le narratif se floute pour notre plus grand bonheur.
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Érectile Magazine
Janvier
Rencontre
Ludo Debrincat
Ludo ? Bonjour Ludo, tu es un artiste qui exerce désormais depuis plusieurs années, quel a été ton parcours ? Si je devais le qualifier je dirai atypique et chaotique (rires)… J’ai toujours dessiné peint raconté des histoires quand j’étais gamin j’étais très créatif, j’inventais toujours des trucs… Je fabriquais des bricoles pour m’amuser : à l’époque j’habitais à l’étranger avec mes parents en Irak. Il n’y avait pas de jouet, j’avais 6 ou 7 ans et j’étais un fan inconditionnel des « maitres de l’univers » et des « Jedi », mais une histoire de container de déménagement mal dédouané m’en avait privé ; du coup je bricolais mes jouets moi-même. Par la suite j’ai habité en Indonésie où j’ai surtout pratiqué le dessin et la peinture. À 18 ans je rentre en France pour des études classiques au départ : prépa IEP, IEP et droit, mais je n’étais pas vraiment fait pour ça. J’ai réussi à bifurquer rapidement vers une orientation plus artistique. Où là, j’avais l’enfin l’impression d’être dans le concret. Je voulais être sur le terrain le plus rapidement possible ; même si je ne savais pas vraiment de quel terrain je parlais en fait, j’avais une vision très parcellaire et floue du milieu artistique. J’ai trouvé une école à Bordeaux (malheureusement fermée depuis) qui s’appelait l’EDAG. Une petite école sans prétention, mais qui avait quand même 100 ans d’existence. Je suis resté là deux ans. C’était une école d’arts appliqués où j’ai appris beaucoup de chose en communication comme en technique décorative. J’ai ensuite enchainé sur un stage dans une boîte de com’ et ils m’ont engagé comme créatif. Ça a duré un an. À 24 ans, la boite coule et là je me retrouve confronté à un choix : retrouver un boulot dans la com’ ou m’atteler enfin à mes expériences artistiques. Ça faisait des années que j’étais frustré. Je voulais me consacrer pleinement à mes projets perso... J’ai pris 8 mois pour monter ma première exposition et c’est au garage moderne à Bordeaux que celle-ci a eu lieu en février 2003. À l’époque c’était essentiellement de la peinture, et ma première sculpture « le chien rouge ». À partir de là j’ai enchainé rencontres, voyages, expériences artistiques enrichissantes, expos, qui m’ont mené de Bordeaux à Paris et à Bruxelles… et en Saintonge… (Rires)
Sculpteur
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Qui est -
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Janvier
Rencontre
Ludo Debrincat
Sculpteur
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Comment te situes-tu dans les mouvements artistiques d’aujourd’hui ? Je pense que ce n’est pas à l’artiste ou au créatif de définir précisément son appartenance à tel courant ou tendance… Il a le nez sur sa création, il n’est vraiment pas la personne la mieux placée, pour parler de celle-ci : c’est à un autre maillon de la chaine de définir exactement de quelle manière chaque artiste apporte ou pas sa pierre au grand édifice de la création humaine… Mais si je devais me définir, je dirais que j’appartiens au Gaston Chaissac Crew, je fais de l’art brut pop de rase campagne… (Rires)
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Janvier
au skate art.
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Ludo Debrincat
Sculpteur
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Du street-
On ressent quand même une forte influence street-art et graffiti dans ce que tu fais. Oui, absolument, il faut dire qu’il est difficile de passer outre de nos jours… J’ai eu de nombreuses accointances (rires) avec ces mouvements ; au cours de mes pérégrinations, j’ai eu la chance de rencontrer et fréquenter d’excellents street artists, mais aussi des illustratrices de génie (qui même si ayant un style et une pratique radicalement différents m’ont beaucoup apporté) ; mais je revendique aussi d’autres influences : j’ai une passion pour les jouets des années 80 ; j’adore les packagings, l’esthétique générale de l’objet… Sur certaines boites des maitres de l’univers on frôle la perfection, l’objet ultime. Je suis aussi un fan inconditionnel de tous les artistes bricoleurs, adeptes du « fais-le toi-même au fond de ton garage », des groupuscules de créateurs de figurines de jouets maisons.
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Janvier
Rencontre
Ludo Debrincat
Autre chose ? Je pense aussi que je partage une influence souvent sous-évaluée avec de nombreux créatifs de ma génération : toute la culture dite du « skate art », je fais référence tout d’abord au travail remarquable de Jim Phillips et Vernon Johnson sur le plan purement artistique, mais aussi sur un autre plan, plus général, celui du rapport à l’œuvre et à son exploitation dans un processus commercial de manière décomplexée. Je pense que toute la production artistique issue de cette culture skate a plus influencé le graphisme, la pub et l’art qu’aucun autre mouvement issu d’une « pop culture » moderne graffiti compris… Concernant le graffiti, c’est vrai, j’aime bien les coulures, mais je n’en dirais pas plus sur le sujet. En fait, ce qui m’interpelle le plus c’est cette obsession de la bombe chez certains graffeurs, c’est un peu étrange quelquefois… Sinon je suis passionné par les contes et légendes, les mythes fondateurs, les anciennes civilisations… Mais on abordera peut-être ce sujet plus tard avec « La Vudu ».
Sculpteur
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Ludo Debrincat
de son art. Est-ce que tu te considères comme un artiste ? Artiste c’est plus un statut ‘passe-partout’ qu’une réalité tangible, artiste ça ne veut plus rien dire… Tout le monde est artiste de ci de ça… Non, pour moi, être artiste c’est la consécration d’une vie entière passée à son œuvre. Une entreprise artistique c’est sérieux et long, ce n’est pas la star ac’, c’est le travail d’une vie. Je vois ça plus comme une quête que comme une opportunité de carrière. Récemment j’ai participé à un accrochage de gravures de Philippe Mohlitz… ben lui c’est un artiste, 40 ans de gravures, un univers fantastique et inquiétant… 40 ans ! Son œuvre est exceptionnelle, une vraie rigueur qui perdure dans le temps, le genre de parcours qui pousse à l’humilité. Quand on me pose la question, je dis sculpteur. J’ai des activités artistiques, je monnaye certaines compétences et savoirs faire liés à ma pratique, et je vends mes pièces. J’essaye avant tout de faire de belles pièces, d’être un bon sculpteur, un bon illustrateur. Pouvoir se consacrer uniquement à ses œuvres personnelles est le luxe ultime de l’artiste sincère moderne. Mais encore une fois rien n’arrive par hasard et cet état de fait est souvent la conséquence d’un long travail acharné …mais aussi des fois d’une combinaison de multiples facteurs, pas forcément contrôlables ni avouables… En gros l’art c’est un peu la dernière aventure moderne palpitante (avec le mercenariat) tout est possible et rien à la fois… La production artistique est indissociable de la vie d’un artiste sincère… Il vivra son art quoiqu’il arrive, donc… il faut suivre la route de briques jaunes… De toute façon dépendre exclusivement de ses ventes entraine des conséquences immédiates sur la création, des notions de rentabilité, d’efficacité imposée apparaissent…en d’autres termes, on va à l’essentiel ; production, vente, efficacité. Il y a des factures à payer ! Lors de mon périple à Bruxelles, où j’ai tenu un temps avec mon collègue Grom4 un atelier-galerie. Je dépendais exclusivement de la vente de mes œuvres pour vivre et payer les factures… c’est vrai que ça oblige a être dans une démarche commerciale à plein temps qui peut modifier ton rapport à la production, et peut nuire à l’aboutissement des œuvres. Travailler dans l’urgence reste une épreuve pour moi, je suis aujourd’hui moins tributaire de mes ventes au quotidien, et j’ai l’impression que mes pièces sont plus abouties, mieux maitrisées, plus conformes à ce que j’en attends…
Sculpteur
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Vivre -
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Ludo Debrincat
Cette notion d’œuvre aboutie a l’air assez problématique pour toi, qu’en est-il exactement ? Une œuvre aboutie c’est quoi exactement ? Je suis très exigeant et très ‘spressé’ (contraction de stressé et pressé) en général, mais je travaille là-dessus… (Rires), Mais au-delà de ça c’est aussi une problématique bien spécifique dans mon rapport aux poupées : les poupées me semblent toujours ciselables, améliorables, une petite couture par ci, un patch par là… Certaines restent là quelques années et sont custmisées de nouveau un nombre assez incalculable de fois... Finalement la seule chose qui fasse qu’elles échappent à mon emprise est leur vente ou leur vol. Mais sinon, elles sont en réactualisation spontanée permanente (Rires) non vraiment… Avec les poupées, c’est difficile.
Comment s’est passé la transition entre « le chien rouge » ta première sculpture et la Vudu Corp ? Avant de répondre à cette question, je souhaite évoquer une anecdote… Quand j’étais ado j’ai vu un reportage sur César le sculpteur français célèbre pour ces compressions. Le jour où il a trouvé son système de compression, il avait 25 ans. Rapidement les gens l’ont identifié comme l’artiste qui fait des compressions et ils ne voulaient plus que de ça. Donc César ne vendait plus que des compressions et je me suis dit que c’était quand même un peu réducteur pour lui, condamné à faire des compressions tout le reste de sa vie ? Je ne sais pas ce qu’il en est exactement de ce reportage, je ne l’ai jamais revu, mais à l’époque j’en avais tiré la conclusion qu’il fallait se diversifier. Du coup je me suis autoconditionné dans une forme de schizophrénie artistique très jeune... Il n’y pas de transition, ce sont deux sujets différents, deux esthétiques différentes ; des lieux de vente et publics différents. La seule chose que partagent ces deux entités c’est leur papa, moi… Il n’y a pas eu de transition. Pour réaliser le chien rouge j’ai du acquérir de nouveaux savoirs faire : le moulage, les mousses polyuréthanes, élastomères, etc. Mes nouvelles découvertes m’ont permis d’entrevoir un autre processus de fabrication qui pouvait me permettre de lancer un projet différent : la Vudu Corporation. Ce qui est amusant c’est que même les délires artistiques les plus saugrenus et improbables des débuts genre « moi, maître des mondes occultes grâce à l’art » (Rires), peuvent devenir des réalités tangibles avec du temps et de la persévérance…
Sculpteur
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Logo de ‘La Vudu Corporation’ - version noir ou blanc
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Ludo Debrincat
Sculpteur
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Le branding que tu mets en place autour de ta marque est aussi une démarche artistique ?
Y a t-il un objectif commercial derrière cette démarche ?
Absolument ! Outre le fait qu’il est primordial pour tous les créatifs d’avoir une communication adaptée afin de faire connaitre leur travail… Je considère la communication comme un sujet à part entière dans la longue liste des choses primordiales à savoir-faire pour survivre en milieu hostile. Au final la vérité ce n’est pas important, l’important c’est que l’histoire soit bonne.
Non pas directement. La pseudo-démarche commerciale tient plus du clin d’œil que de la véritable entreprise à vocation mercantile. La Vudu Corp reste un projet artistique. Je ne travaille plus en espérant un retour immédiat sur l’investissement. Mais avec du temps et du travail, on peut espérer obtenir une forme de satisfaction… Un retour financier ? C’est plus aléatoire…
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Ludo Debrincat
Sculpteur
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Fascinationpour le vaudou. Revenons à la thématique : Le vaudou c’est venu comment ? Certaines de tes poupées me font penser aux personnages du jeu Wakfu. Alors au tout départ c’était une illustration réalisée lorsque j’avais 17 ans et que j’avais utilisée pour faire des flyers de soirées Drum ‘n Bass en 97. À l’époque le gens disaient que c’était Oogie Boogie de L’étrange Noël de Mr Jack. Quand j’ai fait cette première illustration, j’avais en tête, un vieux clip de Sepultura. Je pense que la poupée vaudou est devenue une figure de style quasi obligatoire, au même titre que le crâne ou la nature morte… La poupée vaudou est devenue une icône culturelle moderne suffisamment appareillée pour être identifiable : les coutures, les aiguilles, les couleurs, c’est quasiment devenu universel… Du coup la poupée vaudou devient vraiment un objet référent porteur d’un nombre incroyable de déclinaisons possibles…. Concernant l’équipe créative de Wakfu, il se peut que nous partagions certaines influences et centres d’intérêt… C’est là que s’installe la notion de l’originalité dans l’art. On est tous conditionnés par nos référents culturels propres, mais en temps d’uniformisation générale de l’esthétique, de plus en plus de choses vont commencer à vraiment se ressembler...
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Ludo Debrincat
Mais là tu nous parles d’illustrations… Ta première poupée en volume ? Concernant les poupées et la Vudu Corp. La toute première poupée a été réalisée en 2001, un weekend où je tournais en rond chez ma belle-famille de l’époque. J’ai trouvé un morceau de toile de jute et je me suis bricolé une poupée avec. J’aimais bien l’esthétique de la toile de jute peinte et cousue. La toile de jute était bien pourrie ce qui rendait la poupée inquiétante, mon ex-belle-maman avait fait les coutures à la machine à coudre. (Rires) Rien ne se passe plus pendant 2 ans. Et un jour une amie la repère, elle était très enthousiaste. Elle est partie avec ma poupée et quelque temps après le propriétaire de la librairie La Mauvaise Réputation à Bordeaux m’avait contacté… C’est là que j’ai commencé à faire des déclinaisons. Les premières poupées étaient trash, vraiment vaudou, crades, inquiétantes, je trempais dans l’eau croupie pour avoir des teintes étranges… Il y avait des cheveux, des os (de poulet). Par la suite au fil des expos, les poupées qui étaient un délire artistique de contrebande au départ ont commencé à évoluer, grâce à de nouvelles techniques j’ai pu « pop-iser » l’esthétique générale, la rendre plus accessible au grand public en quelques sortes. J’ai commencé à travailler sur les couleurs et à faire des adaptations graphiques, c’est la création de la Vudu Corp en 2005 Vudu for the masses. De mes poupées originales des débuts, je n’ai gardé que la toile de jute et les coutures. Ça s’appelle La Vudu Corp, mais c’est au vaudou ce que le Tiki commercial est à la culture ancestrale hawaïenne, dans l’esprit on est dans le faux total, la sorcellerie moderne en plastique made in Taïwan… Je m’écarte au plus possible de la religion vaudou, je suis dans l’Entertainment. La Vudu Corp pour moi c’est du Pokémon trash avec des sorts terribles… La grande idée c’était de charter genre pet-shop des monstres, des poupées et des dieux maléfiques… Au début l’idée était simplement de singer cette esthétique industrielle/grand publique, de manière artistique. Ceci achevé, je veux pousser le délire jusqu’au bout et assumer pleinement l’ultime déclinaison.
Sculpteur
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Ludo Debrincat
Sculpteur
et références. Comment va se passer leur déclinaison en art toy ? La vraie matrice artistique c’est la poupée comme tu la vois ici, en toile de jute peinte, c’est mon territoire d’expérimentations sans concessions. L’idée c’est d’extraire l’essence de ce travail et d’insuffler sa force dans un produit dérivé. La suite devient un travail moins personnel des concessions doivent être faites… Il faut valoriser cette matrice artistique auprès d’éditeurs et de partenaires, trouver un terrain d’entente et entrer en production. Si ce nouveau projet aboutit, la Vudu aura bouclé sa boucle en quelque sorte…
Donc les poupées ont une histoire ? Un passé inventé de toute pièce ? D’abord j’ai créé la poupée sacrifice qui est la poupée vaudou standard reconnaissable entre toutes. Les « Sacrifice Dolls : toujours implorantes, jamais menaçantes ». C’est un peu la poupée générique, elles sont absolument conformes aux attentes d’un imaginaire collectif. Elles ont les caractéristiques essentielles de la poupée vaudou à savoir le cœur, les coutures, la toile de jute et tu peux enfoncer des aiguilles dedans. Et en partant de cette base créative, et des techniques de fabrication découvertes (moulage de mousse) j’ai créé d’autres catégories de poupée. Les poupées Golem par exemple sont des aides de camps, chaque code couleur correspond à leurs compétences respectives. Par la suite j’ai aussi développé la série des compagnons maléfiques, les Sorcerics Companions des poupées avec des pouvoirs spécifiques qui pouvaient s’avérer bien utiles dans certaines situations. Rapidement lorsque l’on rentre dans un processus narratif une histoire en appelle une autre et j’ai créé une cosmogonie, une histoire viable, cohérente. Le bien, le mal, la vaudou au milieu, tout ça s’articule. Le seul moyen d’avoir cette articulation c’est de dépasser l’artistique plastique formel et d’entrer dans un autre processus plus narratif. En tant que sculpteur ma seule alternative était de rebasculer vers l’écriture et l’illustration pour finaliser le projet.
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Histoire-
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Ludo Debrincat
Sculpteur
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Quels sont les référents qui t’ont servi à créer cet univers ? Je suis passionné de mythologie, comme j’ai beaucoup voyagé je me suis systématiquement intéressé aux mythes fondateurs des différentes régions du monde où j’ai habité. En Irak par exemple c’était la civilisation mésopotamienne avec des villes mythiques, des héros improbables (Enkidû, Gilgamesh). Plus tard il y a eu aussi le Ramayana en Indonésie, avec des animaux légendaires et de fantastiques combats épiques. Depuis que je suis dans la région de la Saintonge, je me passionne pour les légendes locales ancestrales. J’adore l’esthétique du catholicisme médiéval également. Je parcoure les églises romanes à la recherche de Sainte-Radegonde…(Rires) Toutes ces influences me nourrissent et me permettent de créer de nouveaux mondes…
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Ludo Debrincat
Sculpteur
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Une vocation pour ces poupées ? Tes poupées rendent service aux hommes, mais sont-elles bonnes ou mauvaises finalement ? Elles ont un but caché ? C’est drôle cette question, peu de gens s’interrogent sur les conséquences possibles de certains de leurs actes. Chaque poupée a une fonction, des caractéristiques propres et des sorts associés. Mais ces pouvoirs ont un coût, pour faire simple dans le monde de l’occulte rien n’est gratos… La sorcellerie ce n’est pas très catholique, on n’est pas chez les enfants de chœur, donc en échange de pouvoirs spéciaux il va falloir se délester de son âme… Mais bon en général quand tu en es à utiliser la sorcellerie contre tes ennemis, il y a forcément un côté un peu désespéré. Les pouvoirs auxquels donnent accès les poupées de la Vudu Corp sont certifiés issus du 13e cercle des enfers, alors on ne rigole pas là, c’est la damnation éternelle assurée !
La passerelle entre la sculpture et l’univers que tu as créé tu la vois comment ? Comment s’est opérée cette bascule entre sculpture et narration ? Assez naturellement finalement, les histoires se sont imposées à moi. Je considère que de la rédaction de la fiche technique d’une poupée à la création d’un treizième cercle il n’y a qu’un pas finalement. Ce qui est important c’est la cohérence et la qualité de la réalisation dans chacun des différents supports d’expression. L’expo est un évènement à part entière, et l’écriture des histoires également. L’idée c’est que chaque chose puisse se répondre, mais aussi fonctionner dans sa singularité. Chaque support obéit à ses règles propres : il faut domestiquer ses codes. Par exemple, si quelqu’un se pointe à une expo de la Vudu Corp il n’a pas besoin de connaitre l’univers narratif qui se cache derrière pour apprécier spontanément les pièces exposées. Les déclinaisons sont passionnantes ; si elles sont cohérentes, elles enrichissent et valorisent la création originale.
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Ludo Debrincat
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Et pour -
ton avenir ? L’avenir de l’artiste sculpteur tu l’imagines comment ? Bon chacun fait son chemin avec ses atouts et son couteau, il y a autant d’avenir que de sculpteurs. Les sculpteurs ne sont pas encore en voie de disparition. (Rires), Mais les choses peuvent toujours changer… Pour l’instant les imprimantes 3D ce n’est pas encore au point et ça coûte cher, mais d’ici 15 ans le truc va être rodé. Je ne crois pas du tout à leur utilisation grand public avant 2250, mais je pense par contre que de nouveaux sculpteurs vont faire leur apparition avec des spécificités propres. Pourquoi se salir les mains ? Mais adieu le sculpteur à l’ancienne, adieu le grillage, adieu l’odeur de cire, la terre glaise qui engourdi les doigts l’hiver… Attends, je lance les violons… (Rires) Avec la technologie qui s’impose à nous, beaucoup de choses se modifient. Le rapport au temps, le rapport à l’œuvre, le rapport aux marchés, on vit une époque incertaine. Dans de nombreux domaines c’est un peu sauve qui peut, les choses changent, faut suivre le flow ou pas, chacun fait ses choix… Par exemple, j’ai appris la peinture sur toile acrylique, huile, tempera… Mais récemment j’ai fait l’acquisition d’une palette graphique… C’est quand même bien fascinant, en ce moment je ne dessine plus que dessus, tu peux te planter ‘ctrl-Z’ et tu peux tout modifier, arranger. C’est un mode d’expression différent, mais ça apporte de nouvelles perspectives… Plus sérieusement, à une époque où tout devient un calcul comptable, soit on s’adapte, soit on s’extrait complètement du circuit commercial avant que celui-ci ne t’expulse ; où sont passés les rough-mans ? Les illustrateurs publicitaires avec leurs mallettes pantone se font plus rares… Mais ils ne sont pas morts pour autant… On en revient à ce que je disais plus tôt, les choses changent, les artistes passionnés restent… Il faut suivre sa route de briques jaunes…
Le mot de la fin ? Les briques jaunes…c’est bien…non ? Merci Ines. Bonne année à tous ! Sainte-Radegonde guide vos pas…
Inès Lockert
http://blog.vuducorp.com
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Marion Catusse
Plasticienne
Armée d’encre, de pipettes, d’os, de dents et de résine
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Marion Catusse
sublime l’invisible dans un univers à la croisée de l’art et des sciences...
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Immersion
Marion Catusse
Plasticienne
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Un heureux hasard. Le parcours de Marion est atypique. Suite à l’obtention de son baccalauréat en sciences économiques et sociales elle décide de se lancer dans les arts appliqués et entre, comme beaucoup d’autres étudiants au croisement de leur destin dans ce domaine, en mise à niveaux en arts appliqués à l’École de Condé de Paris. S’initiant aux diverses pratiques enseignées par cette section, elle jette néanmoins son dévolu sur le design d’espace et le design de mode. C’est donc suite à moult hésitations que Marion s’engouffre dans BTS design d’espace et d’architecture qui, au final, ne saura la convaincre. La même année dans cette école s’ouvre une section Cycle supérieur d’arts plastiques et d’illustration. Coïncidence ? Probablement. Heureux hasard ? Il faut croire. C’est donc appuyé par le professeur slash plasticien Pascal Pillard que Marion termine sa première année d’apprenti architecte pour se lancer corps et âme dans les arts plastiques.
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Marion Catusse
Plasticienne
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Il était une fois la vie. Fascinée par la science de l’infiniment petit, Marion puise son travail dans l’imaginaire du biomédical, de la science et de la médecine. Ce choix, surprenant pour un artiste, a été initié par un projet étudiant sur la cartographie du corps humain. Armée d’un livre de planches anatomiques du 19e siècle, elle tombe sous le charme de ce dessin précis, presque chirurgical qu’elle retrouve plus particulièrement sur des coupes au microscope. C’est le déclic. La beauté inconnue de ce monde microscopique et invisible titille la passion créatrice de Marion qui puisera désormais son inspiration dans l’univers du biomédical avec pour principal élément de réflexion la cellule. Elle qualifie elle-même son travail de « colonisation des matériaux organiques et minéraux ».
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Marion Catusse
Plasticienne
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L’expérimentation comme motivation. En véritable fourmi de laboratoire (la fourmi étant plus travailleuse que le rat, et Marion plus scientifique qu’ouvrière), Marion, comme d’ailleurs beaucoup d’artistes et de scientifiques, laisse son travail découler d’une forme de hasard. Il est vrai qu’en matière de science et de médecine, les plus grandes découvertes ont souvent été le fruit du hasard. Ce parallèle, amusant, prend tout son sens lorsque la jeune artiste étudie de près les réactions chimiques provoquées par le mélange de substances diverses et variées comme la colle et l’encre.
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Marion Catusse
Inspirée par le corps humain, la science, la cellule, c’est tout naturellement que Marion travaille sur des médiums aussi divers qu’hétéroclites. Petit à petit les dessins à la plume laissent place à des expérimentations en volume à l’image de son projet Vitraux, réalisé pour le Musée de Cluny lors des journées des métiers d’arts. En fait, Marion explique d’elle-même : « chaque évolution est dûe au support précédent, soit parce qu’il me permet de m’ouvrir vers autre chose ou parce qu’il ne répond plus à mes attentes. » Si le travail sur vitrail confère un aspect sacré à son travail, réalisant ainsi une sorte d’autel organique à la gloire de la cellule, elle du néanmoins se confronter à un problème de taille. Cellule et verre ne font pas bon ménage, et les expérimentations plastiques finissent pas tristement se décoller de leur support.
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De l’échec naît la réussite. Qu’à cela ne tienne, Marion a plus d’une ressource dans son sac, et comme le disait si bien Baudelaire « Après un échec, tout n’est pas fini. C’est un cycle qui commence en beauté ». Avec pour volonté de conserver la transparence et la lumière qu’apportaient ses vitraux, Marion décide d’emprisonner, de figer ses cellules dans des blocs de résine. C’est donc un nouveau médium qui vient s’ajouter à la longue liste de ceux qu’elle utilisera désormais. Ces petites résines seront un formidable écho aux lames de verre utilisées pour observer des cellules au microscope. Marion révèle plastiquement l’infiniment petit, elle rend accessible l’inaccessible.
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Des cellules aux restes organiques. Si pour l’instant, son travail révèle effectivement une passion, ou du moins une fascination pour l’univers scientifique, Marion expérimente, encore et toujours, jusqu’à s’essayer à la création organique. Après tout, quoi de plus logique ? Après la culture de la moisissure et des cellules, pourquoi ne pas appliquer toutes ces expériences sur des ossements et des coquillages ? Aussi tôt dit, aussi tôt fait. Ces nouveaux supports de création tendent à conférer un esprit presque morbide au projet, passer comme ça d’éléments vivants à des restes organiques, en voilà une idée surprenante. Cette idée que les gens se retrouvent gênés, dégoutés par cette mise en avant constante de la moisissure, du travail sur os, symbole inconditionné de mort de vanité amuse l’artiste. L’essentiel c’est de faire réagir les gens bien que pour elle, il n’existe aucune opposition entre ces différents supports, au contraire, le lien est direct. « Je trouve que tout se suit, ou plutôt, possède un lien – des cellules ou bactéries à la culture de moisissures et finalement au support qu’est l’os ».
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Marion Catusse
Plasticienne
Le travail de Marion Catusse, au-delà de la science, puise son inspiration auprès d’autres artistes. Il ne faut pas oublier ce qu’il en est, elle est plasticienne avant tout. La médecine, la science, le microscopique sont des prétextes à la création. Ses sources, qu’elle nous donne elle-même, permettent de comprendre la genèse de son art. Sa propre expérimentation de la cartographie humaine puise son inspiration dans le travail de l’artiste Tchèque Lubos Plny qui a lui-même travaillé sur une sorte de cartographie du corps et des organes. Dans un tout autre genre, et comme un peu de culture n’a jamais fait de mal, (attention, un subtil trait d’esprit est en marche) un chercheur biologiste répondant au nom d’Antoine Bridier-Nahmias travaille sur la culture (badum tss) de micro-organisme dans des boîtes de pétri, révélant ainsi la porté graphique et esthétique de ces bactéries et autres moisissures microscopiques aux yeux de tous. Enfin, toujours teinté d’un esprit scientifique, le travail d’Anouck Durand-Gasselin sur des sporées continue de nourrir l’imaginaire de la jeune artiste. Qu’est-ce que des sporées me direz-vous ? Les sporées sont l’ensemble des spores recueillies sous le chapeau d’un champignon. À la manière d’un chimiste, Anouck Durand-Gasselin expérimente les mélanges de sporées avec divers autres matériaux. Si le travail de Marion vous touche, ces quelques références pourront vous permettre de prolonger votre voyage dans « l’art scientifique ».
http://www.abcd-artbrut.net/spip.php?article807
http://magical-contamination.tumblr.com
http://www.galeriealb.com/project/anouck-durand-gasselin
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Marion Catusse
Plasticienne
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Ce qu’il faut retenir. En définitive, le travail de Marion Catusse est propice à l’interrogation, ce qui, en sommes, est signe de réussite pour un artiste. D’un côté, certains peuvent y voir un projet glauque, proche de l’univers hospitalier, abondamment inspiré par la culture de la moisissure, de corps humain et de ses os. Mais de l’autre, nous retrouvons un univers singulier, permettant une réflexion autour de l’invisible. Porter aux yeux de tous ce qu’on ne peut pas voir, rendre visible l’invisible, sublimer la matière par l’expérimentation plastique, désacraliser la science pour en faire un domaine de recherche artistique fin, précieux et indubitablement inépuisable.
Matthias Meunier http://cargocollective.com/marioncatusse
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Marion Catusse
Plasticienne
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Naïma Erhart
Photographe
Entre photographie, vidéo, animation, dessin et graphisme, la pratique de
Naïma Erhart s’oriente vers des expérimentations diverses, mais globales autour de l’image.
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Naïma Erhart
Photographe
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Un voyage autour de l’image. Son premier amour : la photographie. C’est par le biais d’une formation photographique nommée « Atelier Nomade » qu’elle a pu apprendre à maitriser la photographie argentique, en plus de diverses expérimentations en termes de genres et de techniques. Cette formation avait pour singularité de comprendre un voyage en Afrique, dans divers pays comme le Maroc, la Mauritanie ou le Mali. Cette expérience particulière lui a permis de pratiquer la photographie de manière intensive dans des espaces et environnements singuliers, mais surtout au sein de cultures bien différentes de celle de l’Europe. Pas encore totalement rassasiée de cet apprentissage, elle n’avait qu’une idée en tête, celle de faire d’autres voyages pour en ramener de nouveaux clichés. À la fin de sa formation, Naïma s’envola pour l’Inde, le Népal et une nouvelle fois pour le Mali afin de poursuivre ses expérimentations photographiques, mais aussi pour continuer à rencontrer des peuples et à apprendre dans l’échange.
C’est progressivement, mais tout naturellement qu’elle se tourna ensuite vers le mélange image et son, en utilisant les récoltes effectuées pendant ses divers voyages : sa pratique s’élargit alors à la vidéo et à l’animation. C’est ainsi que ses perpétuels questionnements autour de l’Image la menèrent à reprendre ses études à l’ENSAAMA pour apprendre les méthodes de la communication visuelle multimédia. En bref, sa pratique est une pratique complète, jamais exhaustive et toujours en mouvement autour de l’image.
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Naïma Erhart
Photographe
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Je m’intéresse depuis un petit bout de temps déjà à tout ce qui touche à l’image. Et de manière assez éclatée d’ailleurs...
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Naïma Erhart
Varanasi. Pour mieux comprendre cette série établie durant un voyage de notre photographe en Inde, peut-être faut-il resituer les choses dans leur contexte. Avez-vous déjà entendu parler de Varanasi ? Il s’agit d’une ville sacrée située au bord du Gange. En quelque sorte, cette ville est « la ville de la mort » : finir sa vie entre les murs de cette ville permettrait d’échapper au cycle des réincarnations, bien ancrées dans les croyances hindoues. Pour cela, il faut bien sûr que le corps soit brûlé et jeté dans l’eau du Gange, selon un rituel précis. Cependant, lorsque les corps ne sont pas brûlés, ils sont directement jetés dans le fleuve. Parmi d’autres coutumes, il n’est pas rare de croiser des femmes au crâne rasé à Varanasi, c’est la tradition lorsqu’une femme devient veuve. En somme, durant son séjour, Naïma a réellement été marquée par l’atmosphère particulière de ce lieu, la vie et la mort étant réellement liées et ne faisant plus qu’un. Son impression a été celle de se situer dans un monde entre deux eaux : aussi flou qu’indescriptible.
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Série -
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Naïma Erhart
Photographe
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Le nom de l’ensemble “L’Autre rive” fait référence au mythe du Styx, un fleuve fameux qu’il faut traverser pour passer du monde terrestre au monde des enfers. Naïma a donné ce nom à sa série bien après la prise de vue : c’est après avoir pris du recul et en ayant regardé ses images après coup, qu’elle a fait le lien entre ce qu’elle y voyait, ses propres souvenirs et le mythe du Styx. Ici, le titre « L’Autre rive » est une désignation volontairement vague et imprécise de la part de notre photographe. De quelle rive s’agit-il ? Celle du monde des vivants ou celle du monde des morts ? Tout comme le doute s’est immiscé dans l’esprit de Naïma lorsqu’elle était sur une de ces rives, le spectateur ressent violemment cet entre-deux : de quel côté du fleuve est-on réellement ? La nuit est particulièrement propice à faire ressortir cette atmosphère particulière, empreinte d’étrangeté. Les images étant prises en pause B, tout semble indécis. Les Hommes deviennent alors des trainées de lumière de passage, aux contours flous. La représentation des êtres est ici éphémère, évanescente. Le degré de précision de la représentation fait ressortir l’échelle temporelle qui lie les choses au monde tangible. Naïma a mis en place un réel questionnement autour des problématiques suivantes : le réel dans la représentation, ainsi que le caractère évanescent de l’existence même.
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l’oeil.
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Naïma Erhart
Photographe
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Ouvrir De retour en France, Naïma est très sensible à l’Art Brut et à l’Art Populaire. Elle y voit une forme de nécessité et d’urgence dans la création, cette dernière se transformant alors en un véritable mode de survie. Le faire pour faire, c’est tout, celui qui vient du cœur, celui qui vient des tripes. Elle en ressent une relation plus forte, plus directe, plus empreinte à la vérité entre l’artiste, la création et le spectateur. Une autre source d’inspiration pour elle : ouvrir l’oeil et attraper en plein vol des interventions graphiques ou visuelles spontanées et sauvages. Du simple graffiti au bas d’un mur blanc à l’intervention graphique urbaine bien plus élaborée, qu’il s’agisse d’une véritable démarche artistique ou d’une expression primaire, son attention est captée. Entre autres fascinations, notre photographe affectionne beaucoup les lieux abandonnés comme espaces d’expérimentations. Souvent amenée à photographier des terrains vagues, des usines désaffectées, des maisons en ruines ou des anciennes voies de chemin de fer, elle affectionne particulièrement ces lieux car ils semblent posséder une véritable puissance : les lieux créés par et pour l’Homme étant ensuite désertés par celui-ci sont selon elle chargés d’une aura indescriptible. En somme, ce sont ces lieux entre-deux, où les repères et les règles se modifient qui l’intéresse, ceux qui pourraient s’apparenter à une sorte de monde post-apocalyptique où l’Autre, au sens sartrien du terme, n’existerait plus.
C’est souvent les traces du temps qui passe que je capture à travers la photographie. Il peut s’agir d’un lieu déserté comme d’une fissure dans le bitume ou d’un mur à la peinture qui s’écaille.
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Naïma Erhart
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Il y’a une dimension temporelle affirmée dans le travail de Naïma ERHART. Elle rend compte de l’empreinte et du poids de l’action du temps sur les choses. Voilà pourquoi certaines de ses photos sont si mystérieuses : elles sont les témoins d’un vécu, d’une véritable histoire et nous poussent à développer un imaginaire fort. De manière générale, l’Homme n’est pas très présent dans ses expérimentations photographiques. S’il l’est, il est alors placé au second plan : ce sont sa représentation, son évocation et la manière dont il interagit avec l’environnement qui l’intéressent, bien plus que son image de soi. Lorsque l’Homme est présent dans ses photographies, il apparaît comme être universel : chacun s’y reconnaît. Il peut être vous, il peut être moi, il est un échantillon donné d’une consistance et d’une sensibilité.
ceinture.
La petite En terme d’expérimentation des lieux à l’abandon, désertés par l’Homme, nous pouvons retenir une série, celle établie sur la petite ceinture parisienne. Ici, l’être est mis à l’écart, il est en dehors de tous codes spatiaux, temporels ou sociétaux. Ce lieu a attiré son intérêt tout d’abord car il est à l’écart et qu’il est un lieu où les règles collectives ont moins de prises. Selon elle, ce lieu favorise l’expression de choses contenues, refoulées habituellement par certaines normes collectives (normes sociales, morales, culturelles ou même politiques). Pour Naïma, ce lieu donne à voir qu’un accès vers d’autres possibles est envisageable. Une série qui capture l’œil du spectateur : une véritable bouffée d’oxygène en dehors des normes !
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Naïma Erhart
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L’inspi -
ration.
En ce qui concerne la photographie, les intérêts artistiques de Naïma sont divers et variés, mais sont complémentaires. Ils s’articulent entre les mises en scène de Jan SAUDEK à l’oeuvre intime de Nan GOLDIN, en passant par la photographie documentaire de Sebastião SALGADO bien sûr. Ses centres d’intérêt artistiques sont éclectiques que ce soit en photographie, en peinture, en cinéma ou même en littérature.
Vivre dans un pays ou l’hiver créatif n’existe pas. Dans la continuité de son intérêt pour l’Image dans sa globalité, Naïma ERHART s’intéresse en ce moment aux formes interactives de narration, en particulier au web-documentaire. C’est quelque chose qui fait partie intégrante des projets qu’elle souhaite développer. Aller à la découverte de personnes singulières, de lieux particuliers et en déployer un point de vue peu ordinaire, voici ce qui l’intéresse dans le documentaire. Quant à ses projets plus lointains, c’est bien simple : elle a pour ambition de gérer son temps comme elle l’entend pour pouvoir travailler et s’investir uniquement sur des projets qui lui tiennent réellement à cœur, comme son projet photographique nommé « Paris s’éveille ».
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Naïma Erhart
s’éveille.
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Série, Paris -
Pour cette série, Naïma a choisi d’utiliser un appareil photographique spécifique, l’Holga, utilisé en pose B. Cet appareil photographique prend des photos moyen format : le film se présente sous forme d’une simple bobine par opposition au format 35 mm, qui est contenu dans une cartouche l’abritant de la lumière. Son espace d’expérimentation : le métro parisien. Sur ses clichés, on ressent une atmosphère désertique voir paisible, tandis qu’en réalité, une foule dense évoluait perpétuellement. Du fait du long temps de pose, cette foule en mouvement n’a pas été capturée et seuls les éléments fixes ont impressionné la pellicule.
Le point de vue de chaque photographie, situé au ras du sol, permet d’associer la ligne d’horizon à la ligne du temps et constitue aussi un fil conducteur entre les images. Cette vision offerte au spectateur lui donne, de plus, l’impression d’être infime et insignifiant. Les partis pris de cette série sont forts et absorbent réellement le spectateur dans une atmosphère singulière, pourtant inspirée d’un lieu disgracieux et quotidien : le métro parisien.
Le sous-titre de cette série est Flux et reflux. Naïma s’est intéressée aux différents flux qui caractérisent le métro parisien : c’est un lieu de passage qui évolue au rythme de la foule et des mouvements pendulaires. Selon elle, ce flux constitue véritablement le pouls de la ville. Le parti pris fort de cette série : représenter cette foule insaisissable par son absence. La série soulève un paradoxe étonnant. Plus une foule est dense, moins les individus sont perceptibles. Les lieux se transforment ainsi en un immense dédale où s’égare l’individualité de chaque être.
Cindy Renard
http://naimaerhart.site50.net/wordpress/
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NaĂŻma Erhart
Photographe
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NaĂŻma Erhart
Photographe
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REN
Plasticien
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Rouflaquettes, barbichette, chemisette, bicyclette. C’est bon, c’est lui. Né le 4 mars 1992,
Thibaut REN
est un artiste/artisan/designer qui exploite plusieurs moyens d’expression : illustration, photographie, rénovation et création d’objets.
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contre. Il débute la création à l’âge de 7 ans, en griffonnant des bandes dessinées et en inventant ses propres jeux. Plusieurs années plus tard, après un bac STI art appliqué, il poursuit son chemin en BTS Design produit à SaintÉtienne. Aujourd’hui il se considère comme un artiste libre et aimerait un jour pouvoir vivre de ses créations : « c’est modeste, mais c’est ce que j’espère ».
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REN
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REN c
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chérie.
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Liberté -
Son travail est à son image : sensible, brut, débordant. Il aime exprimer dans ses créations un parcours temporel à travers des idées comme le souvenir, le rébus, les objets qui ont une histoire. Il projette aussi de développer un travail sur la démultiplication et les liens dans son activité future. Le but de sa démarche, c’est d’abord de capturer un espace-temps entre l’œuvre et le spectateur, de lui permettre de se libérer de toutes les contraintes extérieures. L’inspiration, il la trouve grâce à ses sens : une image, un objet, un détail de la nature, un croquis, « des choses banales, mais qui peuvent être regardées, admirées, sublimées ». En somme, n’importe quel élément peut déclencher une idée. Généralement, l’idée de départ n’est jamais figée, car l’inspiration évolue au fil de la production, elle découle de la création : « il y a encore de l’imagination quand on produit ». Le résultat est toujours différent de l’idée de départ, et même s’il suit une voie générale, Thibaut se laisse une totale liberté de création.
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Une image, un objet, un détail de la nature, un croquis, des choses banales, mais qui peuvent être regardées, admirées, sublimées
Comme tous les artistes, il voit l’art comme une échappatoire à la banalité du quotidien, un antidote contre la routine. Il a évidemment ses artistes favoris, qui en plus de l’inspirer pour son travail l’ont éduqué à tous les niveaux artistiques : peinture, photographie, art brut, street art, musique, croquis, illustration. Parmi eux, Jean Michel Basquiat, Jean Dubuffet, Keith Haring, Jean Cocteau, Mano Solo, Serge Gainsbourg, Raymond Depardon, et Paul Sleiter.
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pour s’enrichir.
REN
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Découvrir -
Son univers, il le définit comme « éclectique ». Il n’a pas de domaine de prédilection, il touche à toutes les techniques selon ses inspirations et ses envies. Pour lui, chaque domaine artistique est particulier et doté d’une sensibilité différente. Le fait d’exploiter plusieurs moyens d’expression lui permet d’explorer différents univers en toute liberté, de rencontrer des artistes, artisans ou designers et de s’enrichir de leur expérience dans tous les domaines. Son voyage de quatre mois en Suède fin 2012 lui a d’ailleurs permis de découvrir la technique de la céramique qu’il utilise aujourd’hui dans son travail personnel. Lors de ce périple en totale autonomie, il a pu découvrir le mode de vie scandinave et explorer de nouveaux univers artistiques.
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Pour la suite, il prévoit une collaboration avec une jeune styliste parisienne – Laure Hélène Vaudier – et aimerait davantage maitriser les techniques de la céramique et de la photographie. En somme, en apprendre toujours plus, découvrir et explorer : « Je veux faire mes propres expériences ».
Charlotte Gelas
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Claire Baldairon
Illustratrice
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L’illustratrice
Claire Baldairon aime les images sous toutes leurs formes, Syd Matters et Amélie Poulain. Cela ne prédit que du bon.
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Claire Baldairon
Claire. Claire Baldairon, Lyonnaise d’un quart de siècle, est passionnée par la culture visuelle. Il est ainsi impossible pour elle de vivre sans son ordinateur, ou plutôt sans Internet, source de ses inspirations. Une photo, un texte, un univers, il faut que Claire passe au moins une heure connectée par jour pour regarder des images. Attention, elle ne fait pas qu’admirer les ressources visuelles d’Internet, Claire utilise toutes ces inspirations pour ensuite laisser cours à son imagination et dessiner.
Illustratrice
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Qui est d
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d’un art.
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Claire Baldairon
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La génèse -
Après trois longues années d’études en gestion, un univers qui n’était pas le sien, elle découvre le graphisme lors d’un stage en agence, qui lui a donné l’opportunité de présenter ses créations aux clients alors qu’elle n’avait aucune formation dans ce domaine. L’histoire commence donc ici. S’en suit des cours de dessins intensifs et l’intégration de l’ESMA (Ecole Supérieur des Métiers Artistiques de Montpellier) afin de suivre un BTS en Communication visuelle option Graphisme Édition et Publicité. C’est donc seule dans son appartement lyonnais que Claire, assise sur son tapis avec de la musique dans les oreilles, se crée un univers crayon en main.
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du corps.
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Claire Baldairon
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Fascination -
Son inspiration découle d’une image qui l’a touché, après ses longues heures de recherches. La plupart du temps, Claire est fascinée par les visages, les mains, les yeux cernés, les gens nus et les couleurs pastels. Elle aime créer des univers surréalistes à l’aide d’éléments abstraits, mais s’inspire aussi de films, de musique et d’illustrations. Pour exemple, elle cite Amélie Poulain, Syd Matters, Blue Hawaii et en illustration, Hell’O Monster ou Julia Pott.
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Claire Baldairon
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Entre illustration musique et mode. Au moment d’aborder le sujet de LA collaboration rêvée, Claire explique son travail antérieur pour le site Vision Sonore et l’association Génération Spontanée. Ces projets-ci lui ont permis d’associer musique et illustration, pour son plus grand bonheur. En effet, elle aimerait collaborer avec un groupe de musique et réaliser leur identité visuelle et leur univers du début à la fin.
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Claire Baldairon
Illustratrice
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expériences. En terme de collaboration, Claire s’est déjà vue confier la réalisation du book de Comptoir des Cotonniers pour la saison Printemps Eté 2013. Une expérience riche qui lui a permis d’allier dessin au crayon avec univers féminin, qu’elle affectionne tout particulièrement. L’occasion pour elle de toucher le monde pointu de la mode en s’adaptant aux codes visuels de la marque. « C’est clairement un exercice que j’adorerai réitérer, pouvoir réunir deux passions : la mode et le dessin, cela représente aussi un projet rêvé. »
Claire Baldairon
Illustratrice
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Premières Alors que certains rêvent d’exposer au MoMA ou à la galerie Emmanuel Perrotin, Claire garde les pieds sur Terre et estime que c’est déjà un honneur de voir ses illustrations affichées même dans des petites galeries. « J’ai pu vivre cette expérience lorsque le webzine culturel MIIY m’a donné l’occasion d’exposer à la Galerie Artigone et c’est juste fou de se dire que des gens apprécient ton travail et s’arrêtent quelques minutes devant ! » Sinon, elle se voit exposer ses travaux dans la rue et pourquoi pas s’essayer au Street Art.
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Claire Baldairon
Illustratrice
Malgré sa peur du côté inconscient du dessin, de ce qu’il peut révéler, il fait partie intégrante de sa vie. Un avenir dans le milieu artistique est une nécessité et elle ne pourra pas vivre d’autre chose. Après s’être pris la claque du marché du travail en sortant de ses études, une remise en question s’est alors posée : être stagiaire à 25 ans ou se battre pour travailler en free-lance ? Dans tous les cas, quitte à ne pas vivre uniquement de ça, comme aujourd’hui, elle se battra pour pouvoir proposer ses projets et se développer.
Perrine Hériot
http://clairebaldairon.com
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Retrouvez dans chaque numéro d’Érectile Magazine une thématique proposée par l’artiste de couverture à propos laquelle ce dernier invite les autres créateurs publiés de réfléchir. Le support, le format et les médiums sont totalement libres. Les artistes sont alors détachés de toutes contraintes et peuvent ainsi s’exprimer comme bon leur semble.
vaudou
Le
Ludovic Debrincat:/ Marion Catusse:/ Naïma Erhart:/ Thibaut REN:/ Claire Baldairon:/
Nom masculin. Culte animiste d’origine africaine, associant des pratiques magiques à des éléments du rituel chrétien, qui est répandu dans les communautés noires des Antilles et dans une moindre mesure dans celles du Brésil et des États-Unis.
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Thématique
Ludovic Debrincat
Ludovic Debrincat
Je pense que la poupée vaudou est devenue une figure de style quasi obligatoire, au même titre que le crâne ou la nature morte… La poupée vaudou est devenue une icône culturelle moderne suffisamment appareillée pour être identifiable : les coutures, les aiguilles, les couleurs, c’est quasiment devenu universel… Du coup la poupée vaudou devient un objet référent porteur d’un nombre incroyable de déclinaisons possible.
Sculpteur
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Marion Catusse
Plasticienne
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Marion Catusse
Vaudou, au-delà du culte religieux pour moi c’était la magie, les poupées, les breloques, les colliers un peu comme les attrapes rêves chez les indiens d’Amérique. Alors j’ai décidé de travailler avec des os. Après je me suis intéressée aux dieux, les Vaudousa.
Et celui qui m’a interpellé c’est Mawu-Lis qui est le Dieu suprême et qui n’est jamais représenté, n’a pas de forme, qui est une sorte d’entité et qui littéralement se traduit par «l’inaccessible». J’ai trouvé plusieurs versions Mawu est la déesse de la lune, et son frère jumeau Lisa est le soleil - exprimant la dualité et la complémentarité.
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Naïma Erhart
Vaudoo Varanasi, Diptyque
Naïma Erhart
Photographe
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Thématique
REN
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Thibaut REN
Tout de suite je savais ce que j’allais faire. Une illustration qui fait office d’une communication directe, clairement visuelle. J’ai abordé ce thème assez linéairement avec un visuel fort : une sorte de personnage mi-homme – mi-oiseau en noir sur blanc, évoquant selon moi le sorcier pratiquant une danse en transe tout en dictant des « paroles incompréhensibles » (représentées par les traits sur l’illustration)
Le thème du Vaudou m’évoque la magie noire, le côté très rituel, une sorte de culte religieux. J’imagine quelque chose en mouvement à la fois désordonné, mais rythmé par des notes de musique assourdissante, des variations lumineuses, une danse électrisante.
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Thématique
Claire Baldairon
Lorsque le coq sacrifié se réveille d’entre les morts pour se venger sur la jeune fille qui devient alors une poupée vaudou...
Claire Baldairon
Illustratrice
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l ’ a m o u r c’est que t u s o i s l’amour c’est p o u que r tu sois m pour oi moi le couteau lequel l e c oje fouille uavec te a u en moi. Franz Kafka. avec lequel je fouille e n m o i . Cette rubrique est une véritable porte ouvertes dédiée aux jeunes créateurs souhaitant participer à l’aventure Érectile Magazine. Dans chaque numéro, il est proposé à qui le veut de venir illustrer une citation que nous proposons dans le médium de son choix.
Kristel Faure:/ Arthur Poitevin:/ Morvan Le Rest:/ The Stroobs:/
https://www.facebook.com/KristelFaureDrawing
http://apoitevin.tumblr.com
http://bookofvaan.blogspot.fr
https://www.facebook.com/pages/The-Stroobs/305033252862278?fref=ts
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