p 1^
1^
^W
G^'^
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http://www.archive.org/details/lesnomsdelieudel01long
f
n
Univsrsl'aa
/H-
l'idO 2
]/.hi
LES
NOMS DE LIEU DE LA FRANCE LEUR ORIGINE, LEUR SIGNIFICATION, LEURS TRANSFORMATIONS
AVAXï-PROPOS
Les noms de
lieu
forment
la
"
plus riche des nomencla-
tures qui se rattachent à la langue usuelle. Environ deux
cent mille vocables, dont certains s'appliquent, à plusieurs localités,
est vrai,
il
ont été réunis dans l'édition du Dic-
tionnaire des Postes et des Té légraphes publiée en 1898. Si
tous les lieux habités de
la
dépasserait certainement
France y figuraient, leur nombre le
million
;
et si
l'on
faisait le
dépouillement du cadastre, on arriverait incontestablement à cinq ou six millions de vocables géographiques.
Cet immense vocabulaire
n'est pas,
comme
celui des
le produit de la méditation, et encore moins le développement d'une donnée systématique. Il n'est pas l'œuvre de quelques hommes. Il s'est formé à la longue, et comme au hasard des circonstances. Il a pour auteurs tous les peuples qui, successivement, sont venus s'établir dans notre pays, toutes les races, victorieuses ou vaincues, dont le mélange a produit la nation française.
sciences,
1. Sauf quelques rares modifications qu'on n'a pas cru pouvoir se dispenser d'y apporter, le texte cjui suit est celui qu'Auguste Loug'non avait rédigé eu vue de sa leçon du jeudi 5 décembre 1880 au (^oUoyc de France, cl f(u il paraît avoir ensuite relouclié pour rada[)ter à son enseignement de
l'Ecoli'
des Hautes
/.es
l'.ludes.
nnins de llvn.
'
MOIS
Li:S
IJK
Lli:i'
Des éléments si divers par leur origine ne le sont pas moins par leur signification. Ils indiquent tantôt la configuration ou la nature du sol, tantôt les espèces animales ou végétales qui y vivent, d'autres fois la destination que les lieux ont reçue du fait des hommes ou bien encore :
nous ont conservé la mémoire d'anciens événements ou le nom des personnages par qui les centres de population furent créés ou transformés de sorte que. dans la nomenils
:
dun
clature
comme
pays
France,
la
les
renseigne-
non seulement pour le linguiste, ments abondent. mais aussi pour T historien, pour l'archéologue et pour l'économiste. Quant aux mots dont le sens nous échappe (et
en est encore beaucoup),
il
parce que,
l'histoire,
sait parfois
on
si
l'on
ils
eux-mêmes
sont
en ignore
utiles à
la signification,
cependant, grâce à leur structure,
à
on
quel peuple
les doit.
Une source où
y a
il
tant à puiser n'est
pas sans avoir
été déjà mise à contribution. Elle a servi à
la
plupart des
du temps passé, mais d'une manière tout à fait accidentelle et rarement intelligente. Adrien de Valois, dans érudits
sa Notitia Gfilli;irum,
dans Vllisloire de
date du milieu du aient tiré
dont
ils
habitude
un
de /ouf
xviii'' siècle,
le
diocèse de Paris, qui
le
sont les seuls auteurs qui
moyen
parti raisonnable de ce
avaient ac(piis et
publiée en 1679, et l'abbé Lebeuf,
la ville et
beaucoup de pénétration
parfois bien aventureux,
d'intormation
juste sentiment par une longue
ne
encore
;
doit-il être
le
second,
consulté (pi'avec
beaucoup de circonspection. ( (]e n'est
guère avant
cpnnnencé
à faiii-
(.«iidit
(i'es|)iil
l'révosl, a, en
milieu du
xix""
siècle,
cpi'on a
une élude spéciale des noms de lieu. Un cultivé et de sens droit, Auguste Le
tiès
\H'.V.),
eu réunissant, sous
1.
le
Diclionrmire i^x
la
tracé la voie qu'il convenait de suivre,
forme d'un dictionnaire
iin<iriis
ikuiih
<!*'
lifii
ihi
',
avec l'équi-
<l''j>;iih'iiifii/
(!<•
l'/'uri'.
AVANT-I'KUPOS
Valent moderne à côté, les noms anciens des localités du département de l'Eure, tels qu'il les avait recueillis dans les vieux textes et surtout dans les chartes. Des ouvrages conçus dans le même esprit, mais différents dans leur disposition, ont paru depuis,
diverses de
France.
la
consacrés aux régions les plus
Enfin, un répertoire général, qui
doit embrasser toute la France, entrepris
il y a plus de cinquante ans par ordre du ministre de l'Instruction publique, le Dictionnaire topographique de la France^ comprenanl
noms de lieu anciens et modernes, est aujourd'hui publié pour vingt-sept départements '. Les index géographiques des nombreux cartulaires publiés depuis un demi-siècle apportent une non moins utile contribution à l'étude des noms de lieu que les dictionnaires dont on vient de parler ils sont même en quelque sorte plus précieux, parce qu'ils les
~'
;
1. Voici rénumération de ces départements, le nom de chacun étant accompagné, entre parenthèses, du nom de l'auteur et de la date de publication du dictionnaire Aisne (Matton, 1871); Ain (Philipon, 1911); Hautes-Alpes (Roman, :
—
—
— Aube
—
(Boutiot et Socard, 1874) Aude (abbé Sabarthès, 1912) Calvados (Hippeau, 1883); Cantal (Amé, 1897); Dordogne de Drôme ^Brun-Durand, 1891); Eure (m'^ de BlosseGourgues, 1873); Eure-et-Loir (Merlet, 1861); Gard (Germer-Durand, ville, 1878); Hérault (Thomas, 1863); Haute-Loire (Chassaing et Jacotin, 1868); Marne (Longnon, 1891); Haute-Marne (Roserot, 1903); 1907); Meurthe (Lepage, 1862); Mayenne (Maitre, 18o8); Meuse (Liénard, 1884)
;
—
—
1872)
—
—
— — Morbihan
;
—
—
—
—
—
(Rosenzweig, 1870);
—
;
—
—
—
Moselle (de Bouteiller. 1874);
— Nièvre (de Soultrait, 1865); — Pas-de-Calais de Loisne, 1908); — Basses-Pyi'énées (^Raymond, 1863); — Haut-Rhin 1868); — Vienne (Bédet, 1881); — Yonne (Quantin, 1862). — Sont sous presse, (c'«
(StolTel,
à
l'heure actuelle, les dictionnaires du Cher et de la Côte-d'Or; en outre, onl été déposés au Ministère de l'Instruction publique les manuscrits des dictionnaires d'Ille-et- Vilaine, de la Sarthe, de Seine-et-Marne et des Vosges. Divers travaux conçus dans le même esprit ont été publiés on dehors do cette collection officielle; les principaux se rapportent aux départements de l'Indre (Eug. Hubert, 1889;, d'Indre-et-Loire (Carré de BusseroUe, 1878-
Loire-Inférieure (Quilgars, 1907), de Maine-et-Loire (Poil, la Savoie (Vernier, 1896), des Deux-Sèvres (Ledain ol Dupond, 1902), de la Somme (Jacques Garnier, 1867-1878, dans Mdm. de la Soc. des Antiq. de l^icardie, 3" série, t. I et IV). 2. H. Stcin, Biblioyraphie gérif-rale des cartulaires /'rançais (tome IV i.\^' la collection des Manuels de hibUo(j rapine hislori(/uo, Paris, Alph. Picard^ 1884),
de
la
187i-1878),
1907, in-8").
de
LKS NU.MS
Di:
lAEV
fournissent généralement les formes les plus anciennes, et partant les plus irtéressantes, des vocables géographiques.
D'autre part, quelques ouvrages ont été consacrés par divers érudits à l'étude de la formation ou de la signification des
noms de
lieu.
Tels sont, par exemple
:
Houzé, Etude sur la signification des noms de lieu en France (1864, in-8°, 140 p.). L'auteur de ce livre étudie quelques séries de vocables topographiques, en prenant pour point de départ l'explication d'un nom de lieu déterminé possédant à fond les travaux de Valois et de Lebeuf, et doué d'un sfrand bon sens, il arrive à des résultats vraiment étonnants pour le temps où il écrivait. ;
De
Quicherat,
la
formation française des anciens noms
de lieu, traité pratique suivi de remarques sur des
noms
de lieu fournis par divers documents (1867, petit in-8°,
176 pages). Ouvrage dont l'éloge n'est plus à faire, mais
auquel on aurait tort de se
fier complètement. H. Gocheris, Origine et formation des noms de lieu ([1874], in-12, 276 pages). Cet ouvrage a pour auteur un érudit auquel on doit d'estimables travaux mais, apparemment plus complet et plus méthodique que les livres mentionnés précédemment, il doit être consulté avec une grande méfiance pour tout ce qui appartient en propre à ;
son auteur.
la
H. d'Arbois de Jubainville, Recherches sur l'origine de propriété foncière et des noms de lieux habités en France
ouvrage renferme surtout de précieuses vocables géographiques formés en Gaule, à l'époque romaine, sur des noms propres de personnes el des noms de propriétaires. (iH[){),
in-8*^)
données sur
L'étude
cet
;
les
(le
la
des
signification
noms de
aujoMid'hni sur des bases assez solides. plus,
comme
dépecer
les
de syllabes si
graN'cs,
le
faisait iJullet
noms de
lieu
y
a
lieu
repose
ne se contente
un siècle
el
demi, de
en aulant de morceaux qu'ils ont
— sans paraître qii ils
il
On
se douter des altérations, parfois
uni subies au
cours des siècles
—
el,
ce
\VAM-Plt(»l'OS
dépocemeiil opéré, de chercher
la significaiion
de chacune
nom dans un prétendu langage celtique, commun avec celui qu'ont étudié, de nos
de ces parties du qui n'a rien de jours,
MM.
d'Arbois
Ernault. La seule
de
Jubainville,
Gaidoz,
méthode véritablement
Loth
et
scientifique con-
formes anciennes de chacun de ces noms, ou, à leur défaut, les formes anciennes sous lesquelles siste à
les
rechercher
les
anciens documents désignent quelque localité
nyme,
et
Ton part de
là
pour en déterminer
le
homo-
sens, à l'aide
des langues successivement parlées par nos ancêtres. Par-
comparée de tous les noms de lieu d'une région, aujourd'hui française, qui permet d'arriver à l'étyfois, c'est l'étude
.
mologie d'une série importante de vocables géographiques. Les progrès accomplis depuis un demi-siècle dans les études de philologie en général, et de philologie celtique
en particulier, d'études.
ne sont
pas
sans
utilité
pour ce genre
GRECQUES
ORIGINES
noms de
Les
apprennent
du
actuels
lieu
pour ainsi
rien,
teriiloire
français
ne
nous
que
les
Grecs
dire, sur les colonies
ou les Phéniciens formèrent jadis en Gaule, et, presque exclusivement dans la Gaule méridionale.
Pour
1.
de Gaule
les Grecs,
est possible ligure,
que
fondée par les Phocéens
nom
or le
;
Massilia en
grec,
par exemple, leur plus importante colonie
fut Marseille,
avant notre ère
semble-t-il,
ancien de cette
latin, n'est peut-être
ce soit
vers l'an 600 MaaaaX'la en
ville,
pas dorigine grecque
:
il
simplement un nom indigène, par exemple
puisque Marseille fut fondée dans une contrée où domi-
naient alors les Ligures.
Quelques noms géographiques d'origine grecque sont mentionnés et appliqués à des localités de Gaule, par d'anciens auteurs grecs ou latins, mais tous désignent des localités situées sur les
Athenopolis,
côtes de la Méditerranée. Tels sont, par exemple,
Portus Herculis Monoeci,
N-'y.a'.a,
'Avti-sa'.ç, 'Av^O-/;. 'Aspc-
Or,TlXÇ.
2.
Athenopolis,
la ville
de Minerve, localité dont
ne paraît pas avoir subsisté, et dont
qui n'a
la situation,
déterminée d'une façon certaine, répond peut-être
à
le
nom
i)as été
do
celle
Saint-Tropez (Var). 3.
Portus Herculis Monoeci
samment,
était, ce
nom
l'indique sulll-
port consacré à 'Hpay.A-^ç McvoTy.îç, dénomination
le
grec(|ue d'un
Hercule solitaire
([ui
n'est autre,
paraît-il,
que
THercule tyrien, c'est-à-dire le dieu phénicien Melkarth. C'est aujourd'hui Monaco, que l'on désignait encore au xvii'' siècle sous le
nom Deux
de Moiin/iics ou Moiin/iiez
Hercule, à en juger par leur 1.
'.
même région étaient nom d'Heraclea.
autres localités de la
Voir H.
1664, 2 vol.
Aa chorrxjruphic ou pnasim.
Boiiclie,
iii-fol.),
ilpxcrifi^ioii
<li'
dédiées
Prannirr
à
Aix,
8
-
4.
T.
NOMS DE
ES
LIEL'
était située, croit-on, vers Saint-Gilles (Gard),
L'une d'elles
l'embouchure du Rhône. 5. L'autre est Heraclea Caccabaria, qu'on a placée, non sans vraisemblance, au sud de Saint-Tropez, vers la baie de
c'est-à-dire à l'ouest de
Cavalaire.
On
deux Heraclea, de
est assez porté à considérer ces
comme
que Monaco,
même
d'anciens comptoirs phéniciens qui auraient
ensuite passé aux Grecs. 6.
ville
Nr/.aïa.
nom
grec reproduit par
le latin
Nicaea, désigne
la
de Nice. Ce nom, qui signifie littéralement « la victopeut-être originellement à un sanctuaire
rieuse », s'appliquait
la Victoire, Niv.t;, à moins qu'il ne s'agisse ici de Minerve, ou plutôt de Pallas, qui était, on le sait, honorée sous ce surnom dans la citadelle de Mégare, en Attique.
de
7.
'AvTizoA'.ç, c'est-à-dire « la ville
d'en face
sa situation opposée à celle de Nice, de
à
actuelle de Tortose, en Syrie, située en face de
Antaradus.
jadis appelée
vençal Antiboul, ce dernier 8.
qui,
'AvxOy;,
comme
C'est la
nom Nice
devait son
»,
même l'île
plet de cette localité aurait été AvaOr,
nom
nom Aille
d'Aradus, fut
la
seconde syllabe.
et Antibes, était à l'origine un la ville
d'Agde (Hérault).
Suivant Timosthène que cite Etienne de Byzance,
9.
la
moderne Antibes, en pro-
accentué sur
comptoir marseillais, est aujourd'hui
Fortune
que
le
nom com-
« ^'^'/Jn c'est-à-dire
Bonne
».
Aopoo'.Tiac,
c'est-à-dire
«
lieu consacré
à
Vénus
»,
est le
qu'Etienne de Byzance donne à Port-Vendres (Pyrénées-
nom actuel dérive du latin Portus Veneris que vendredi de Venèris dies. 10. Tels sont les quelques vocables géographiques d origine grecque qui ont pu être relevés sur notre pays. Ce modeste
Orientales) dont le
au
même
titre
ensemble n'a pas suffi à certains esprits qui, voulant voir en Gaule de plus nombreux vestiges de colonisation grecque, ont cru trouver satisfaction dans certaines régions avoisinant, les unes l'Océan Atlantique, les autres l'embouchure de la Somme. Les noms géographiques sont ici les seuls témoins invoqués eii :
l'espèce,
ils
ne prouvent pas grand' chose. Sans doute, dans les
départements des Landes, du Gers, des Basses-Pyrénées et des Hautes-Pyrénées, un assez grand nonii)r(' de villages ont h'ur
nom
Irriuiiié
on
o.s,
Alhos, Pissos, Ibos
;
mais
l;i
Icrminaisoii
di-
oKir;i>i:s
(iiiKCouKS
H
ces noms, correspondant à une syllabe accentuée du est sans rapport avec la terminaison
tif,
grecque
nom
primi-
-oç qui n'aurait,
en français, pas laissé plus de traces que les terminaisons latines
-us et -um, appartenant à des syllabes post-toniques. Les prétendues preuves de colonisation grecque vers chure de
Somme
la
ne sont pas plus convaincantes.
1
embou-
Il
se peut
le nom primitif de Saint- Valery-sur-Somme soit Leuconaus, comme le dit la Vita Sancti Walarici, écrite au vu® siècle mais
que
;
c'est à tort
qu'on voudrait reconnaître dans ce vocable deux mots
grecs, l'adjectif Xeuy.iç,
«
blanc
», et le
substantif vau;,
«
vais-
La terminaison du nom Leuconaus n'offre qu'un rapport fortuit avec le mot grec ^ouq ce nom paraît formé à l'aide d'un suffixe -a vus (réduit de bonne heure à -aus), qu'on trouve dans certains noms de lieu de la Gaule, tels Andelaus, Merlavus, 'Vertavus, et notamment Vinimaus etTellaus, ces deux derniers noms désignant deux régions peu éloignées de Saint- Valéry, seau
».
:
le
"Vimeu Il
et le
convient donc de ne pas exagérer
grecs dans
noms
la
la
recherche d'éléments
toponymie française, d'autant plus que
grecs qui se sont perpétués jusqu'à nous, tout
mots qui du de
Talou.
telle
latin sont passés
façon,
les
anciens
comme
les
dans notre langue, ont été altérés
que leurs formes modernes n'offrent rien qui
accuse leur origine, et sont presque méconnaissables, ainsi qu'on l'a
vu par l'exemple d'Agde, d'Antibes, de Nice
et
de Moun/iics.
II
ORIGINES
11. Les
noms de
lieu
n'apprennent rien sur
même
ciennes qui ont pu ou
PHÉNICIENNES
les colonies
phéni-
qui ont dû exister, à une époque
antérieure à la fondation de Marseille, dans le voisinage de la
Méditerranée.
Il
est vraisemblable
que
la
plupart des établisse-
ments grecs dont le nom rappelait celui d'Hercule, sont d'anciens comptoirs phéniciens passés aux Grecs, et que le nom d'Hercule évoquait là le souvenir du personnag'e mythologique que les Grecs appelaient l'Hercule tyrien, et que les Tyriens culte à Cadix, à Malte et
à Carthage
—
— qui ont porté son
nommaient Melkarth.
Mais il est périlleux de vouloir distinguer, parmi les localités de Gaule dont les écrits de l'antiquité nous ont transmis les noms, celles dont les vocables peuvent dériver de quelque langue sémitique. Par exemple, dans le nom de Ruscino, qui désigna tout d'abord Gastell-Rossello, près de Perpignan, en attendant que le la
nom
de Roussillon lut appliqué à un comté, puis à l'une de nos. provinces, on a voulu voir la racine rus, qui figure dans bien des
noms géographi(jues
africains d'origine
punique (Rusadir, Rus-
gunia, Rusuccurum), et dont lesens, identique à celui de ros, si fréquent dans les dénominations géographiques d'origine arabe, répond au français « cap » ou « promontoire » mais, outre que la position de Gastell-Rossello, même s'il s'était produit un ;
changement important dans la configuration du littoral méditerlanc'en, ne permet guère cette conjecture, le rapprochement est peut-être tout fortuit.
Ruscino
se
aujourd'hui
Il
rapproche
serait
par
sa
plus raisonnable de
terminaison
de
dire (jue
Rarchino,
Barcelone, ville d'Espagne certainement d'origine
punique, puisqu'elle a été fondée par Amilcar Rarca, vers 2H0
avant
.1. -(!),,
que son
nom
parait bien avoir été formé, à l'aide
un suffixe puni(jue, sxu- liarcn. MuMil d'un iimn dhointnc Ici ([uc
<l
Ruscino lifisrn!
(
procède-t-il pareille-
)m
no peut ([uc
le
sup-
ORIGIÎSES PHÉNICIENNES
I
1
Les noms phéniciens ou puniques ne doivent d'ailleurs pas nombreux en Gaule et, comme les monuments de
avoir été très l'antiquité
;
ne nous en font connaître aucun dont
ethnique soit certain, sous les formes,
il
le
caractère
faut se garder d'en chercher des vestiges
souvent
si
trompeuses, de
géographique moderne de notre pays.
la
nomenclature
III
LIGURES
ORIGINES Les Ligures
12.
qui, lors de la
conquête romaine, occupaient
les régions alpestres de la Haute-Italie et
de
la
Gaule, semblent
avoir dominé jadis sur une bien plus grande étendue de pays.
En
effet,
selon Justin, qui n'est que Fabréviateur de Trogue-
Pompée, historien
latin
contemporain d'Auguste
de
et originaire
inter Ligures et feras g entes Gallorum », sur le territoire des Segobriges, que les Phocéens auraient fondé, vers l'an 600 avant J. -G., la ville de Marseille. des Voconces, c'est
la cité
'<
Festus Avienus, qui écrivait à
la fin
du
en s'aidant de documents postérieurs fondation de Marseille, dit que
la
le
iv" siècle
d'un
de notre ère,
siècle
environ à
Rhône formait
la
limite
entre l'Ibérie et les rustiques Ligures. Cependant on a lieu de croire qu'il
même
y avait des colonies ligures au nord des Pyrénées, si ce peuple n'a pas occupé le pays
situé
un moment donné, entre ces montagnes et
dans
le
à
nom
le
Rhône
:
le
souvenir en subsiste
de Livière, porté par une plaine voisine de Nar-
bonne, que Grégoire de Tours, dans son Liher in fjlorin rnar/yruni\ désigne sous le nom de Liguria. Suivant l'opinion des savants modernes cjui se sont occupés d'ethnographie avec le plus de succès, Mûllenhotîen Allemagne, d'Arbois de Jubainville en France, les Ligures seraient venus des régions de la mer du Nord, chassant devant eux les Sicanes, établis alors en Gaule, qu'ils poursuivirent jusqu'en Italie, où ces derniers ne purent d'ailleurs se maintenir. En un mot, les Ligures auraient domim- (|urh|u(' temps jusijiic vers les conliiis do l'I^trurie, et même fondé en ]']spagne une colonie dont eniplacemenl 1
est
diflicile à
déterminer, mais qui aurait coinj)ris
la
région avoi-
sinant les sources du Hetis, c'est-à-dire du (iuad.ihpiivir actuel. ICn
Gaule,
ils
durent céder
irrivérf'nt cinf|
1.
Miiniuiinitl.i
ou
le
pas aux poj)ulations
c(^lli(|U('s cpii
y
six siècles .ivant l'ère chré'tiennc
fii'fiii.-ini.ii-
liisliii-ii;i, .S'c/'/'/j/m/cs
rfiiini iiirii,rin</lr;iril
m
.
I,
Dail.INES
La langue des Ligures
s'est
LKiUUES
13
perdue sans laisser de traces bien
apparentes, et aucune inscription ligurienne n'a été trouvée dans
Alpes maritimes, qui furent comme
les
dernier refuge de leur
le
indépendance. Cependant on possède quelques données sur des
noms propres 13.
Un
qui peuvent être attribués à cette nation.
texte épigraphique
trouvé dans
et
remontant à
l'an 147
avant
J. -G.
Valle di Polcevera, près de Gênes, soit en
la
Ligurie,
pleine
^
est
particulièrement
à
instructif
cet
égard.
Reproduisant une sentence arbitrale prononcée par les frères Minucius entre les Génois et les Viturii, il renferme des noms propres de populations, de
villag-es,
de forteresses, de montagnes,
de vallées, de cours deau, et parmi ces appellations, au nombre
—
de ving-t-neuf, on distingue les noms Neviasca, Vinelasca répété sous la forme
Vinelesca
— Veraglasca
tous appliqués à des cours d'eau. Le suffixe
Tutelasca, -asca qu'ils préet
sentent, et dont on constate ainsi la fréquence relative cette inscription, peut
mieux considéré comme
être d'autant
aux Ligures, qu'on ne
particulier
dans
le
rencontre dans aucune
des lang'ues de l'Europe occidentale qui nous sont connues Il est
la
et
impossible de ne pas reconnaître dans
le suffixe
~.
-asca
forme féminine d'un suffixe encore vivant dans la Haute-Italie dans la région alpestre, où on l'emploie pour la formation
d'ethniques tels que bergamasque, crémasque, monégasque, mots italiens francisés qui désignent les habitants
de Berg-ame, de Crème
noms de lieu Areliascus etCaudaliascus, qu'on litdansla Table alimentaire Ce de Veleia, document épig-raphique de l'ancienne Etrurie et
de Monaco. La forme masculine paraît dans les
'.
comme
suffixe étant à
bon
rechercher
a laissé des traces en France.
On
s'il
peut
droit considéré
répondre
affirmativement
à
ligure,
cette
on
a intérêt à
question
par
Corpus inscriptionmn lalinarum, V, 886. La même inscription présente 'd'autres sufûxes de noms de lieu, tels que -emia, -inus, et -atis ou -aies, qu'on peut aussi attribuer aux Ligures mais les deux derniers ne leur étaient pas spéciaux, car ils se retrouvent dans d'autres langues indo-européennes; quant à -emia, il est difficile à reconnaître dans les formes médiévales ou moilernes des noms de lieu on n'en tiendra donc pas compte ici. 3. Ces deux vocables figurent à la page xvii, ligne 21, du texte de la Tabula alimentaria Veleialium qu'Ernest Desjardins a donné à la suite de 1.
2.
;
;
sa liièse (le (loclorat
/>'•
/.i/iulis alinii'n/.iriis,...
(Paris, iSili, in-5-").
fi
Lies
>'OMS DE LIEU
l'examen de deux précieux documents de la période franque intéressant le pavs compris entre le Rhône inférieur el les Alpes, cest-à-dire le Testament du patrice Abbon, qui date de 739 ', et le Polvptique de l'églisede Marseille-, rédigé vers 815, sousl'évéque
Wadald. Le premier de ces textes, dans lequel sont énumérées d'assez nombreuses localités de la Provence, du Dauphiné et des régions voisines, en mentionne au moins quatre dont le nom est Annevasca, Cravasca, Barterminé en -asca ou -ascus et sept autres présentant le suffixe ciascus, Bicorascus -oscus, qui paraît n'être qu'une variante du précédent: x\lbarioscus, Bonnoscus, Gattaroscus, Cravioscus, Lavarios. eus, Lavarnoscus, Riacioscus. Quant au Polyptique de l'église de Marseille, on y rencontre Albarascus, Albaroscus, Albioscus, Curioscus, Dailosca, Lebrosca, Mainosca. On ne connaît malheureusement pas toujours l'équivalent moderne de ces vocables. Aux deux suffixes presque analogues -ascus et -oscus, il faut sans doute en joindre un troisième, -uscus, qui termine, :
;
dans Pline
et
dans Ptolémée,
donc vraisemblablement
le
nom
ligure, les
d'une population alpestre,
Rugusci.
Il
d'ajouter à ces trois suffixes, les suffixes -esc et
gamme vocale,
teraient la
serait isc,
imprudent
qui complé-
car ces deux derniers, lorsqu'ils se pré-
noms de lieu, proviennent le plus souvent d'un germanique, subsistant dans l'allemand -isch et dans
sentent dans les suffixe
l'anglais -ish, fjui caractérisent surtout des adjectifs ethniques.
Pour ne pas risquer d'attribuer une origine ligure à des noms en réalité germaniques ou semi-germaniques, il faut donc n'admettre pour ligures ou semi-ligures que des vocables dont le suffixe était originellement -asc, -esc ou -use. 14. En disant « ligures ou semi-ligures », on entend bien préciser que les noms dans lesquels on reconnaît ces sufFixes, sont h)in de remonter tous avec certitude à la période ligurienne du passé de hi France méridionale, car l'un de ces suflixes est, on vient de le voir, usité de nos jours encore pour la formation d'adjectifs
Diplomuln, 11,370-378. en 18!i7 par Guérard, à la suile tlu (.ariiiluire de l nbLmjc df Saint- Virlor Je Marseille, dans le l. IX (j). 033-0;)4) de l.i Culleclion des car1.
I\nrclf'.ssiis,
2.
l'ulilif';
lljl.'lIl-i'H
ilr
Fnilirr.
OUIGINES LIOLUKS
lo
ethniques dans la Haute-Italie. Les suffixes ligures paraissent être restés en usag'e pour la formation des adjectifs à l'époque
romaine,
et
sans doute
môme
précédemment habités par
à l'époque franque, dans les pays
les Ligures,
et
dans lesquels, par
phénomène
conséquent, leur langue avait été usitée. Par un
dont on peut citer d'autres exemples, langue à laquelle établi,
lieu
de
il
appartenait. Le
survécut à
le suffixe -asc
fait est d'ailleurs
parfaitement
grâce à une dissertation sur certaines formes de la Haute-Italie,
muniquée en 1870
et
qu'un érudit
italien,
la
noms de
Jean Flechia, a com-
1871 à l'Académie royale des Sciences de
Turin \ et dans laquelle sont énumérés plus de cent trente noms en -asca ou en- asco appartenant aux provinces italiennes situées
au nord de
l'Etrurie, et
que Ton
sait avoir été occ'upées,
A côté
certaine période de l'antiquité, par les Ligures. Affli-ascu,
dans une des
noms
Barhari-asco, Corneyli-asca, Lisin-asco, qui sont cer-
tainement dérivés des gentilices ou noms de AUius. Barbarius. Calvinius, Cornélius
famille et
romains
Licinius,
et
qui ne peuvent dater que de l'époque à laquelle la Ligurie était
devenue romaine, on trouve, dans la liste dressée par Flechia, des noms manifestement postérieurs à l'époque romaine, dérivés qu ils par exemple Boson-asco ou sont de noms d'origine germanique Bosn-asco, Garibald-asco, Gepkl-asco, formés sur les noms :
d'homme Boso, Garibaldus
et
Gepidus. Ces noms de lieu nombre relativement peu
liguro-lombards sont, à la vérité, en élevé.
Sous réserve de ce qui vient
noms de
d'être
lieu formés, soit à l'époque
franque, à l'aide du suffixe ligure -asc,
noms
dit
relativement aux
romaine, soit il
à
l'époque
convient d'examiner les
de lieu du territoire français dont la forme primitive était
en -asca, -ascus, -osca, -oscus, -usca, -uscus, afin de voir s'ils permettent d'admettre, avec les savants ethnographes de notre temps, que les Ligures ont étendu jadis leur domination en France, sur des pays autres que ceux où nous les trouvons confinés, à l'époque oii fut constituée la Province Pionuiinc.
alcune forme de nuini locnli deU' llalia superiorc, dis^erlnzione liiidans, Meinoricdellii renie Accadernia dellc s^cienze di Torino, 2" série, XXVII (1878), 273-374; au suffixe -ascn sont spécialement consacrées les pa.tres 333 à 3iO. l.
1)1
ffiiistica,
LHS
DE
iN'OMS
LIEL'
Ces noms de lieu se rencontrent dans toute l'étendue de pays comprise entre le Rhône et la Saône d'une part, les Alpes et le Jura d'autre part. On les trouve aussi à l'ouest du Rhône, dans le
Vivarais, l'Auvergne, le
on en constate de Metz,
Rouergue
et la
toutefois on peut faire état
si
Bourgogne
;
en outre,
présence plus au nord, jusque dans les environs
la
du nom de Caranusca,
Table de Peutinger attribue à une station itinéraire, située entre Metz et Trêves et, du côté du midi, on en rencontre un exemple dans le département de l'Hérault. De sorte que la topo-
que
la
;
nomastique permet d'affirmer que les Ligures habitèrent jadis dans une vingtaine au moins de nos actuelles circonscriptions départementales.
Parmi
15.
c'est le
formes
suffixes caractéristiques de ces
les
féminin -asca qui est
qu'il revêt
ordinairement
le :
noms de
lieu,
plus reconnaissable dans les
-asque dans
les
doc, -ache dans ceux de langue d'oïl. Annavasca, 739 Névache (Hautes-Alpes). Baascha, xn* s., pour un plus ancien
pays de langue
:
Bagasca
Bauche,
Saint-Seine-en-Bâche et
:
Badasca ou commune de
Saint-Symphorien (Côte-d'Or),
Girvascha, Gratiasca,
xn*^ s.
xi« s.
:
Gillivache (Isère,
commune
de Bresson).
Gréasque (Bouches-du-Rhône).
:
Manoasca, xu^ s. Manosque (Basses-Alpes), 148 texte s'appliquant « Inter duas Severiascas », :
\
à
;
affluents du Drac (Hautes- Alpes), la Severaisse et
deux
Severais-
la
sette.
Vindasca,
nom au 16.
iv"
s.
Venasque (Vaucluse), qui
:
a
donné son
Comtat-Venaissin.
Quant au masculin -a se us ou
à
son accusatif -ascum,
dans les pays de langue d'oc, est ceux de langue d'oïl, où il aisément dans on le reconnaît moins s'il
généralement
s'est réduit à a,
Avanascus, Brascus,
h peine altéré
aujourd'hui noté de diverses façons. 123(1
:
Saint-Sixte d'Avenas (Hérault).
chef-lieu de la
ix" s.,
vicaria Brascensis
:
Brasc
(Aveyron).
Caban ascum,
M ai a se us, MarasCy avoc
mn""
ix* s.
marescus
:
:
:
ancien prieuré du diocèse de (iap.
Maatz (Haute-Marne).
Marasco, 1188, cniifondu Marac (^Haute-Marne). do
Il.'i7,
s.
(\rs
le
\i\'
s.
UHlGliNES
IJUUKKS
17
Pahiriascus, époque carolingienne Pailharès (Ardèchej. Salascus, i\^ ou x*' s. Salasc (Hérault). Soleilhascus ou Soleilhascum, forme basse Soleilhas :
:
:
(Basses-Alpes).
Vennaschus ou Vennascum, localité aujourd'hui inconnue, mentionnée en i079 dans une charte de Tabbaye de Gellone. suffixes féminins -osca, -usca, 17. Les fréquemment confondus au moyen Bge, devraient donner en langue d'oc en langue
-osqiie, -usque,
d'oïl, oche, -uclie.
Lantosca, xii*' s. Lantosque (x\lpes-Maritimes). Gentusca, 1149 Santoche (Doubs). :
:
18.
A
ces
noms
il
convient d'ajouter les suivants, dont on
ignore les formes anciennes
Eydoche
:
Lambruche (Basses-Alpes), Mantoche (Haute-
(Isère),
Saône). 19. Beaucoup plus fréquent que son féminin, le masculin -ose us, -uscus, se reconnaît aisément dans les contrées de langue d'oc sous les formes -ose, -use on le pressent moins dans les formes vulgaires en -oc, -ost, -ot, -ou, -oud et -eux qu'il a ;
langue
prises en
d'abord, du
par suite de l'assourdissement de Vs
d'oïl,
c ensuite.
Albioscus, viii*^ ou ix® s. Albiosc (Basses-Alpes). Baroscus, 986 la forêt de Barou (Saône-et-Loire). Blanuscus, 927 Blanoscus, xri^ s. Blanot (Saône-etLoire), qui a un homonyme dans la Gôte-d'Or. Branoscus, xiv^ s. Branoux (Gard). :
:
:
;
:
Brinosc, 1100
:
Brignoux
(Isère).
Gadaroscus, 845, où il faut vraisemblablement reconnaître un cognomen formé sur le grec xaOapiç Cadarot (Bouches-du:
Rhône, commune de Berre).
Gagnoscus, xi" s. Saint-Jacques-de-Gagnosc (Var). Ghanozco, 960 Gannoscus, 1050 Chanos (Drôme). Gamaloscus, 1299, et en langue vulgaire C/«cmi/i/o.s/, xiii'' :
:
;
s,
:
Chamaloc (Drôme).
Gambloscum, ix* s. Champlost (Yonne). Gamboscus, xii" s. Chambost (Rhône). :
:
Gurioscus, 814 Flaioscus, xi*' Flavius Flayosc :
l^es
noms
de-
lieu.
:
Curiusque (Basses-Alpes). formé probablement sur s.,
le
gentilice
(Var). 2
18
l-I..-^
Hemuscum,
1293
>U.\]?
Eymeux
:
LILLX
LtE
(Droraei.
Monsioscus, x^ s. Monsols Rhône). Noioscus, 970 Niost (Ain). ^
:
:
Larnaud Jura). Ornosc, x^ s. Siguroscus, 852 Sirod \^Jura). Vallis Venusca, 8i8 Venosc Isère;. Velioscus, 1038 Vilhosc Basses- Alpes/. Vitroscus, x'^^-xi^ s. Vitrieux Isère). 20. Le nom de Vitrieux appelle une observation particulière. La terminaison qu il présente est, dans la région où est située cette localité, propre aux noms de lieu formés à laide de la dési:
:
:
i
:
:
nence d'origine celtique -iacus, dont il sera traité plus loin. Il est probable que ce nom, qui ne remonte qu'à l'époque romaine
—
—
eut dès l'origine on y reconnaît le gentilice Victorius deux formes indifféremment usitées, et caractérisées respectivement par le suffixe ligure -oscus et le suffixe celtique -acus.
Cette hypothèse d'une appellation double s'impose aussi à propos
que des textes du x*^ siècle appellent Appenniacus ou Appiniacus, mais dont le nom actuel ne peut s expliquer que par un primitif formé à l'aide du suffixe ligure -oscus. 21. A la précédente nomenclature il faut sans doute ajouter les
d'Apinost Rhône
noms la
,
suivants, dont les formes originelles sont inconnues
:
—
dont Artignosc iVar,, Brusque {Aveyron;, Gilhoc iArdèche; identique celle à de Ghamaloc, est terminaison Vanosc
—
(Ardèche). 22.
L examen
attentif des
noms
qui
précèdent prouve que
l'ancien suffixe ligure masculin, souvent reconnaissable au sud de la
Durance
et
en Dauphiné, où
orthographique -asc ou
même
-use,
il
parait aujourd hui sous la forme
s'est quelquefois assourdi
eu
-o/,
nom de Cadarot. dans le nom de Cha-
dans la Provence méridionale, témoin
le
Cet assourdissement s'est produit encore rnaloc, où Vs a disparu, et dont le c final n'est j)lus là sans doute observe aussi dans le nom on que comme un souvenir (THymeux. (lu'étymologiqucment on pounait écrire Enieusc; :
mais on ]('.s
noms
f>lost, (le
le
constate surtout, au nord de
\
ienne
et tle Ly<ni,
dans
de Sirod, de Mousols, de Niost, de Blanosl, de Cliam-
aussi bien que dans Rarou,
-oscus y.ïi
1
raison
s'est «b-
Branoux
et
Brignoux, ou
1
o
développé en ou.
<cs faits,
il
est impossibli-.
i|u;in<l
on ne possède
ORlGINiS LKilHKS
!9
pas de formes latines réellement anciennes, de distinguer, parmi les
noms de
la
partie septentrionale de notre pays, ceux qui
lieu
modernes en
-as et en ~ot qu'on rencontre dans
étaient origi-
nellement terminés par les suffixes ligures -ascus, -oscus et
-uscus.
On
23.
hésite aussi, en Tabsence de textes, à attribuer une
terminaison ligure féminine aux formes primitives des noms qui,
dans
même
la
région, sont terminés aujourd hui en -ache, -oche
et -oiiche, et qui,
dans un certain nombre de
une tout autre origine (Vaucluse) représente
:
c'est ainsi que, par
le latin
cataracta,
Dans ceux des pays de langue suffixes ligures,
nom
il
est
également
d'oc
«
cas,
peuvent avoir
exemple, Cadarache chute d'eau
où s'assourdit
difficile
».
le c
de déterminer
des
si
un
-ascus ou de -atis, et d'affirmer que les noms de lieu en -os, si nombreux dans les départements du sud-ouest, dérivent de noms primitifs en -oscus. En outre dans le département de TArdèche les noms d'Arlebosc et de de lieu en -as dérive de
Malbosc paraissent complètement étrangers à
l'influence ligure,
car on sait que bosc est, dans le midi de la France, l'équivalent
de notre mot bois.
donc se contenter, jusqu'à plus ample informé, de savoir que les suffixes caractéristiques des pays jadis occupés par les Ligures se rencontrent en Provence, dans le Dauphiné, faut
Il
Bresse,
la
Rouergue, 24.
la le
Franche- Comté,
la
Bourgogne, l'Auvergne,
le
Vivarais et le Languedoc oriental.
La présence d'un élément
ligure
dans
géographique de notre pays est maintenant un
la
nomenclature
fait
indiscutable.
Mais peut-être d'Arbois de Jubain ville va-t-il trop loin, quand aux Ligures tous les vocables d'apparence indoil attribue européenne, qui ne peuvent s'expliquer, ni par le latin, ni par
le gaulois, tels les
noms de
rivière
en -ra (Isara, Avara,
Savara), en -antia, -entia, -ontia (Asmantia, Druentia, Alisontiaj, en -umna (Olumna, Garumna) ou il y a là une exagération de en -ona (Axona, Matrona) nature à compromettre les résultats certains obtenus à si grand'
Tara,
.
:
peine d'une étude attentive de 25.
Ce que
les
noms de
lieu
toponomastic(ue française. en -ascus, -oscus, -uscus nous
la
apprennent de l'extension géographique des Ligures, on pourrait l'induire
également peut-être des vocables de
même
ordre termi-
20
LES
NU.MS
DE LIEL
nés par un autre suffixe, dont nous devons à «
Pline l'Ancien.
sans fond
écrivain
»,
En
signalant
nous indique suffisamment
trop rares, que fournissent
mention implicite qu'il
traduit
par
nom ligure du Po, cet -in eus comme un suffixe
(fundo carens), comme
ligure. Celui-ci se retrouve
la
Bodincus, le
en d'autres noms, malheureusement
les textes antiques
:
Lemincum,
loca-
du pays allobroge que représente aujourd'hui Lemens, faubourg de Chambérv; Alisincum, vraisemblablement SaintHonoré (Nièvre); Durotincumqu'ilfaut chercher dans le département de risère; Agedincum, qui a échangé son nom contre celui de la nation celtique des Senones, dont elle était, au temps de César, la ville capitale Yapincum. Gap (Hautes-Alpes). 26. Ce suffixe, qu'on trouve également en d autres noms de lité
;
lieu
pour lesquels on ne possède pas de
comme
mentions antiques, donc vers le nord, au suffixe -ose us. Mais il
celui de l'Albenc (Isère), s'étendait
moins jusqu'à Sens, de même que le serait dangereux d'être plus afïirmatif, car dans les formes modernes des noms de lieu le suffixe -incus se distingue difficilement d'un suffixe germanique presque identique, -ing, latinisé -ingum, qui se retrouve dans le haut bassin du Rhône, sous la forme -ans, et dans le Midi sous la forme -enc, au pluriel -ens, formes qui représentent, non moins régulièrement, le suffixe ligure -incus. Il
le
faut observer
nom
de
la ville
de lAlbenc.
que ce dernier a parfois perdu l'accent, témoin de
Gap
et la prononciation locale
Alb du nom
IV
PRÉSUMÉES IBÈRES
ORIGINES
Les Ibères ont dominé dans la péninsule hispanique antérieurement à l'invasion celtique, soit au iv'^ ou au v'" siècle avant notre ère.
Les Aquitains qui, au temps de César, occupaient la région de Gaule comprise entre la Garonne et les Pyrénées, s'étendaient antérieurement, au dire de Strabon, jusqu'aux Gévennes selon le même géographe, ils se distinguaient non seulement par leur langage, mais aussi par leur type physique, beaucoup plus rapla
;
proché du type ibère que du type gaulois,
et formaient un groupe complètement distinct des autres peuples de la Gaule. Ce pays entre Garonne et Pyrénées fut romanisé avec le reste de la Gaule, puis occupé au v*" siècle par les Goths, que les
Francs remplacèrent à Enfin,
moins d'un
la suite
siècle
de
plus tard,
l'époque impériale on désignait sous fut
envahie par
^^ascones,
les
de Veuille (507). la contrée, que depuis
la bataille
le
nom
de Novempopulanie,
habitant anciennement la Can-
tabrie, et dont l'influence sur la population et la langue du est notre Gascogne pays auquel ils ont donné leur nom invasion dernière en effet, à cette encore des plus visibles c'est, qu'il faut sans doute attribuer l'introduction de la langue basque
—
—
:
en Gaule,
oîi elle
fut d'ailleurs assez vite refoulée, et confinée
dans ce qu'on appela plus tard et la
Basse-Navarre
;
il
en deçà des Pyrénées, la totalité,
du moins
la
est
la seule
pays de Soûle
les
même où
et
de Labourd
probable que cette région les
est,
Basques formèrent, sinon
grande majorité de
la
que, dans les parties plus septentrionales de
population, tandis la
Gascogne,
l'élé-
ment romain conservait l'avantage du nombre. L'existence,
population
si
dans
vin
coin
caractérisée, a
de
l'Aquitaine primitive,
dune
et de
bonne
prévenu favorablement,
heure déjà, les ethnographes en faveur de l'identité des Aquitains mais on a peut-être eu le tort d'oublier la date et des Basques ;
récente de
la
venue des Gascons on Gauh\
LES NOMS DR LIEU
22
L'argument
27.
plus considérable pour apparenter
le
des Aquitains réside dans
le
nom
la
langue
primitif de la ville d'Auch,
Elimberris, dans Pomponius Mêla, Cliniberrum, par une faute de copiste, dans l'Itinéraire d'Antonin, Eliberre dans la
On
Table de Peutinger.
a
rapproché ce
nom
de celui d'Illiberis
qui s'en disting-ue cependant, non seulement par sa lettre initiale,
redoublement de 17 et par la présence d'un deux et comme le nom d'Illiberis s'appliquait dans l'antiquité aux villes d'Elne (Pyrénées-Orientales) et de Grenade (Espagne), on a voulu voir dans ces trois villes, trois mais encore par
le
seul r au lieu de
;
homonymes
localités
qui, par
nom
leur
d'origine à la fois ibé-
rienne et basque, et par leur situation, marquaient les points
extrêmes de
« Ces noms mêmes, dit eux seuls pour établir que le parlé jadis dans l'Andalousie, en Gascogne et en et il déclare ensuite que ces noms représentent le la
domination ibérienne.
Achille
Luchaire,
basque
fut
Pioussillon »
nom basque neuve
A
suffiraient à
;
que traduisent exactement
iriherri,
les
« ville
ces allégations on peut objecter que les trois vocables ne
sont pas entièrement identiques, et que l'ancien
de Grenade ne présente pas
il
double r
si «
nom
d'Elne et
caractéristique de
nouveau » d'autre deux syllabes illi ;
est téméraire d'aflirmer l'identité des
aveclemot basque Polybe,
le
basque herri au sens du français
l'adjectif
part,
mots
».
le
nom
iri
signifiant « ville »
;
enfin,
s'il
faut en croire
primitif de la ville d'Elne lui aurait été
avec un cours d'eau voisin,
le
Tech
;
or,
il
est constant
commun que dans
donné son nom à la ville, et la traduction d'Illiberis par « ville neuve » n'est pas acceptable pour un cours d'eau. L'étymologio bas([ue de ce nom,
les cas similaires, c'est le cours d'eau qui a
et partant l'identité
donc
i>icn
Aussi «
des Aquitains
des Basques, se trouvent
compromises.
paraît-il sage
de se ranger à
La science ne peut
Hasques,
et
ni
rien
dire
l'avis
encore,
sur la langue des Ibères
».
de M. Julien Vinson ni
sur
:
l'origine des
Peut-être,
comme
l'a
pensé Guillaume de Humboldt, y a-t-il dans l'Espagne, et même en Gaule, d'anciens voca})les géogra|>hiques qu'il est possii)lc d'expliquer par
le
bas(|ue,
ce qui, en
siq)posant
le
fait
prouverait qu'avant d'être confines dans les montagnes
Cantabrio. les ancêtres des Rasque-s avaient
r-n
avén-,
de
la
des établissements
OUKIINKS
l'IlKSlMl'lKS
ItîKliES
2-i
dans diverses parties de la péninsule ibérique el dans la Gaule méridionale mais rien ne démontre que la lang'ue des Ibères, ;
et
par suite celle des Aquitains, soit représentée aujourd'hui par
la
langue basque;
démontré
—
celle-ci, à vrai dire
—
le fait a été
récemment
renferme, avec une grammaire antique, un grand
nombre de mots romans. Si
l'on
ne peut identifier avec
la
langue ibérique
certains
vocables encore usités dans la France méridionale, et dont gine
peut-être imputable aux Basques,
est
il
faut
l'ori-
cependant
reconnaître que certaines appellations géographiques françaises
remontent aux Ibères. 28. Tel est en premier lieu le
mot
équivalent du latin
nlison,
al nu s, et représenté par l'espagnol aliso, dont on a rapproché le
basque elfza
latinisé
et l'allemand else,
anciennement
eliza
;
il
a été
en aliso, alisonis, réduit plus tard à also, alsonis,
qu'on reconnaît dans Alzon (Hérault], Alzonne (Aude), et dans l'Alzoïl (Aveyron, le nom d'un grand nombre de cours d'eau :
(Basses-Alpes,
Ardèche, Aube, Gard,
Gard),
l'AuzOîl
Loire,
Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Saône-et-Loire,
Indre,
Vaucluse,
on peut citer plusieurs cas oîi ce dernier nom désigne non seulement le cours d'eau, mais encore une des localités riveVienne)
:
raines.
29. Alisos est aussi la racine d'un autre
dont
le
territoire
gaulois
fournissait
nom
de cours d'eau
beaucoup d'exemplaires,
Alisontia. Ce nom, appliqué par le poète Ausone à l'Elz, affluent la Moselle, qui coule dans la région de Coblenz, et dont on reconnaît un diminutif dans le nom de l'Alzette, qui arrose de
Luxembourg, a désigné aussi l'Auzance, fleuve côtier du département de la Vendée, et son homonyme qui passe h Vouillé (Vienne), ainsi que l'Alsance, affluent du Tarn; c'est sans doute lui qui fournit le thème étymologique du nom des communes actuelles d'Aussonce (Ardennes) et d'Auzances (Creuse). 30. 11 est douteux qu'alisos soit un mot ligure, croyait d'Arbois de Jubainville.
Il
comme
le
dans
la
existe, à la vérité,
Corse, où les Gaulois n'ont jamais pénétré, un
hameau dénommé
Alzone, et des cours d'eau appelés Aliso, Alzeto, Alizani
dans
d'aliso
mais
Ligurie proprement dite, autrement dit dans la on n'observe aucun vocable dérivé d'alisos. La persistance en espagnol et lo basque elfza, autorisoni, scmble-t-il,
la
Italie,
;
Haute-
24
un mot
à tenir alisos pour
DE LIEU
><»MS
T'ES
ibère
qui sont la plus
les Ibères,
;
ancienne population connue de l'Espagne, ont occupé, nous d'ailleurs leur sphère d'indit, la Gaule du sud-ouest fluence dans notre pays est encore à déterminer. l'avons
;
Pareille origine est attribuable
aux mots
arfig, garric,
cahnis
et serra.
31.
Le premier, qui
Espagne sous
subsiste en
la
forme artiga,
au sens de défrichement ou d'essart, avait la même acception du Midi on le trouve aussi en catalan sous la forme artigo, dont le patois du Limousin olTre la variante artijo dans, la langue
;
:
ces deux dernières formes figurent dans le Trésor du Félibrige
de Frédéric Mistral. Or,
il
limousine a été employée
que la forme de lieu en Poitou, en
est curieux de constater
comme nom
—
Artige (Vienne), Marche et en Auvergne et Cantal, Puy-de-Dôme), Lartige (Charente)
Bourbonnais, dans
la
—
Arliges (Allier, que la forme méridionale Artigue ou Lartigue, avec ou sans final,
accompagnée ou non d'un complément,
s
se retrouve dans
des vocables géographiques de l'Ariège. de l'Aude, de l'Aveyron, de la Corrèze, de la Haute-Garonne, de la Gironde, des Landes,
du
des Basses-Pyrénées, des Hautes-
Lot, de Lot-et-Garonne,
Pyrénées,
et
même du
Var.
donc un mot d'une langue antéromaine, qui, encore où il n'est pas question ici d'en déterminer employé en Espagne a été jadis usité, ainsi que les noms de l'extension primitive 32. Voilà
— —
lieu l'attestent, à
ment dans
peu près dans
la
moitié de la Gaule, principale-
l'Aquitaine, au sens large de ce mot, c'est-à-dire dans
tout le pays compris entre les Pyrénées et la Loire ressant à noter, on
le
trouve
même
à l'est
;
et, fait inté-
du Rhône, dans
le
département du Var. Ce mot, antéromain et sans doute antéceltique, est-il ibère, est-il ligure? Ligure, ce n'est guère probable, car alors on le trouverait dans les régions de la Haute-Italie,
dernier refuge de l'indépendance ligure avoir observé. Ibère, on
le croirait
:
or,
on ne paraît pas
1
y
plus volontiers, puisque c'est
dans l'espagnol, qu'on le s'étend en France, retrouve surtout aujourd'hui, et non seulement dans la région habitée au temps de César par les Aquitains, dont Strabon indique la parenté avec les Ibères, mais
dans
la
langue actuelle de
l'Ibérie,
puisqu'il
aussi au delà
étendus
du Rhône, alors qu'on
juscpi'.iu lUiônc,
par
sait
le littoral
que
les Ibères se sont
médiferranéen.
ORIGINKS PHÉSUMÉr^S IUKURS
Non moins
33. ffarric,
au
intéressant est le
sens de
«
chêne
»,
2")
mot gascon
qui,
et
languedocien
au delà des Pyrénées,
se
retrouve en catalan sous la forme garrig. Ce mot, qui figure
avec ses dérivés dans
le dictionnaire provençal de Mistral, ou, pour parler plus exactement, son dérivé garrigo, au sens de « chênaie, lieu planté de chênes », a pour équivalent limousin
Jarrijo, et celui-ci semble avoir, dans les régions septentrionales,
une variante jarrie, dont
On
les
noms de
lieu révèlent l'existence.
rencontre dans la France méridionale Garric ou le Garric
(Aude,
Avejron,
Hérault,
Garrigou (Ariège, Lot-etAveyron, Cantal, Dordogne,
Tarn),
(Aude,
Garonne), la
Garrigue Haute-Garonne, Hérault, Lot, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Orien-
tales,
Tarn, Var), parfois orthographié officiellement Lagarrigue
Garrigues ou
(Lot-et-Garonne, Tarn),
les
Garrigues
(Gard,
Hérault, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Yaucluse). La
forme limousine est représentée par Indre, Haute-Loire, Lot,
la Jarrige (Cantal, Corrèze,
Puy-de-Dôme, Vienne, Haute- Vienne),
et les Jarriges (Charente, Indre, Vienne). Enfin,
on reconnaît
la
variante qui peut être rapportée à la langue d'oïl dans la Jarrie (Charente-Inférieure,
Dordogne,
Cher,
Indre-et-Loire,
Isère,
Loire- Inférieure, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Vienne, Yonne), les Jarries (Charente-Inférieure, Vienne), le Jarriel
(Seine-et-
Marne), Jarrier (Savoie), le Jarrier (Eure, Indre-et-Loire, LoireInférieure, Nièvre, Orne, Sarthe,
Seine-et-Marne), les Jarriers
du mot garric plus étendue, on le voit, que
(Sarthe). L'aire géographique
et de ses variantes
ou dérivés
celle
est
du mot
artig,
puisqu'elle atteint vers le nord les départements de la Sarthe, de l'Orne, de l'Eure et de Seine-et-Marne, vers l'est ceux de l'Isère
de la Savoie. D'après ces données, qu'une enquête plus approfondie pourra modifier, garric semble un mot qu'on attribuerait et
plutôt aux
France
Ibères qu'aux Ligures, puisqu'il est
et à l'Espagne, et qu'on
septentrionale;
mais,
là
encore,
ne
le
l'opinion
basque représenterait l'ancienne langue encore en défaut, car
le
mot
commun
retrouve pas dans d'après
à
la
l'Italie
laquelle
le
des Ibères, se trouve
garric n'appartient pas à
la
langue
le chêne est désigné par le mot ariz. Le mot espagnol calma désigne un plateau désert où l'on mène paître le bétail. Il est identique au bas latin calma ou cal mis, que fournissent de nombreux textes du moyen âge, et
basque, où 34.
56
NOMS
Il--f'
qu'on retrouve dans tous
formes
plus diverses
les
les
—
ru.
1.1
K[
dialectes
méridionaux, sous les
calm ou culm en Rouergue
champ en Auvergne, en Gévaudan. en
Albigeois,
et
en
^'^iva^ais,
en
—
chaup en Dauphiné auxquelles correspond la forme chaux de la Bourgogne et de la Franche-Comté. Ce mot. doù sont sortis de nombreux noms de Lyonnais, en Valentinois, chalp
et
que Calmettes 'Aveyron, Pyrénées-Orientales), Calmette ou la Calinette Ariège. Aude. Aveyron, Cantal, Gard. Hérault, Tarn Lacam Aveyron. Lot). Lacamp (Cantal), Lachamp lieu, tels
.
(Ardèche, Drôme, Isère). Laschamp
Hautes- Alpes.
Isère),
Chaux (Doubs, dans
la
(Puy-de-Dôme),
la
Chalp
Hautes-Alpes). Chaux ou la
Chaup
la
Jurai, peut aussi,
en raison de sa persistance
langue espagnole, être attribué aux Ibères de préférence
à tout autre peuple.
35.
dans
On le
en peut dire autant du
midi de
un château roche
«
».
à
la
créneaux,
Forme
vn.oi
peno, pennn. qui désigne,
France, une pointé, une hauteur, un sommet, qui
et
correspond à l'espagnol pena,
noms de Penne Penne (Alpes-Mari-
primitive, à ce qu'il semble, des
Drôme), de la Bouches-du-Rhône, Drôme), de Lapenne (Ariège) et des Pennes flîouches-du Rhône), ce mot a passé pour être d'origine latine Littré attribue en effet au mot latin pinna le sens de sommet » mais le seul texte qui autorise cette interprétation paraît être la Vie de saint ^'ictor et de saint Félix et il n'est pas des plus probants, car cette vie de saints aragonais du \'[ir siècle doit avoir été écrite au xiii*^ siècle, à Sarasrosse, et l'auteur a vraisemblablement emprunté j)inna. au sens de « faîte » et de « montagne », au langage vulgaire de son pays. 'Lot-et-Garonne), de Pennes
times, Aude,
:
><
36. et ];i
;
Le mot serre
est
certainement antéromain
tantôt féminin, suivant les dialectes,
il
;
tantôt masculin
se rencontre
dans toute
moitié méridionale de la France, et, désignant une chaîne de
montagnes, une
crête,
une cime dentelée,
il
l'esprigiiol sierra, ce (jui autoriserait à le tenir
37.
dans
Peut-être en
est-il
de
même
est l'équivalent de
pour
du mot saii/nr ou
ibère. sarjne,
qui.
un terrain humide, et (ju'on rencontre à un grand nombre d'exemplaires dans la nomenclature topographique de la France méridionale. C'est ce mot (pii est l'origine du nom de Grandsalgne 11'
p;ilois
(^orrèze).
limousin, désigne une prairie marécageuse,
.
.
V ORIGINES CELTIQUES
DUNOS Les noms de lieu d'origine celtique sont très nombreux en et, à défaut de résultats qui ne laissent rien à désirer, l'étude en procure des données intéressantes et certaines. France,
La plupart du temps on est en présence d'un substantif uni, avec un nom d'homme, soit avec un adjectif, et occupant
soit
d'ordinaire la seconde place.
du nom est constituée par un suffixe qui n'a de valeur que combiné avec un nom commun ou un nom Quelquefois
la fin
propre. 38. L'un des substantifs gaulois toponomastique de notre pays est
dont
sens originel est celui de
le
«
les
plus répandus 49ns
diinos,
montagne
latinisé
en
la
dunum,
»
Ce sens est attesté par trois écrits 1" Le pseudo-Plutarque, écrivain grec du premier quart du m° siècle, qui rédigea un livre sur les noms des fleuves et des montagnes, énonce formellement, à propos du nom de la ville de :
Lyon,
Ao'JYCouvov,
sens de
<(
que dans
lieu élevé*
la
langue des Gaulois,
coîivsv
avait le
>•>
—
—
donl De nominiLus galUcis Le petit glossaire gaulois Stephan Endlicher a signalé la présence dans un manuscrit du 2"
IX''
siècle,
ville S*'
:
conservé
à
Vienne, traduit ainsi
le
nom
de
la
même
Lugduno, desiderato monte''.
Enfin
la
Vifa sancti Germani, episcopi Antissiodorensis,
mefrica, écrite au ix" siècle par le moine Heric, affirme à deux
1.
Ao'jyov Y*p t^ acpwv oiaXEzno tôv zo'pa/.a
x.aXoj'j'.,
Plutarchi opéra, éd. Diibner (1855), V, 3.">. 2. Catalof/us codinim philolof/icnrum lal.inorinn Vinrlohnnpnsis ('Vienne, 183(1). p. 109.
ooiïvov
oï to't:ov
lilhliotlii'rae
sçiyovra.
i>:il;i/ln;ii'
2S
NOMS DE LlKf
Li:S
du nom d'Autiin et de celui de Lyon-, la synonymie du mot dont il s'agit et du latin nions. Malgré ce triple témoignage, on a beaucoup discuté, au siècle dernier, sur le sens du mot dunum, d'aucuns opposant au sens de « montagne » celui de « ville », qu on trouvé dans le saxon tun^ dans l'anglais moderne town opinion fondée sur ce que certaines localités au nom latin en dunum ne sont pas dans une situation élevée, par exemple Gaesarodunum, aujourd'hui reprises, à propos
'
:
Tours. Et, tout en n'admettant pas cette opinion, d'Arbois de Jubainville, attribuait à
dunum
sens de
le
«
forteresse
qu'a conservé
>>,
l'irlandais dun. Il
semble préférable de supposer que dunum, comme bien mots dans les diverses langues, a eu un sens primitif
d'autres et
un sens secondaire qu'après avoir, à élevé, il est devenu synonyme du
désigné un
l'origine,
;
lieu
oppidum,
latin
oppida occupant ordinairement des lieux élevés. Ainsi lallemand t
rum,
et le
reçut, dès
encore au cours du «
dont
variante hurff équivaut au latin cas-
la
bas latin rocca, origine de notre mot rnche\ ce dernier le
siècle,
vin''
xvi'',
moyen
château
château
Lerff
le
sens de
forteresse » qu'il
«
sous la forme roque, de âge, en France, le
fort », et celui
»,
les
ont évolué
à des localités
nom
de Rochefort, c'est-à-dire
de La Rochelle, c'est-à-dire
dont
avait
sorte qu'on donna, au
a
le petit
pas précisément
l'assiette n'était
une roche. Les noms de lieu ayant dunum pour origine sont nombreux. 39. En premier lieu doivent être signalés ceux dont dunum est l'élément unique.
Sans parler des Duno
d" Italie et
d'Espagne,
(jui
représentent
à coup sûr d'anciennes colonies celtiques, on note le
dans
les
départements de l'Ariège, du Cher, de
l'Indre, de la
Meuse,
l'i'hs <|iio(|iic
(h;
la
la
nom
de
Creuse, de
Nièvre et de Saône-et-Loire.
piovci-limi iiiciitis(|iio el
iiomiiio smnpsit,
Atif^iislodiimiin (Icmiiiu conce|)la vocaii, Aii},'iisli
moiitpiii Iraiisferl (|UO(l ccllica
liiii^iia.
(Arfa Sancinnini, jnillcl. Vil. 229
r>.
I.u^diiiio (l'IchtaMl (jallrinim raniinu noiiicu,
Imposilinn
<|ii(iiulaiu. (|iio(l sil \rl:,
iiiDns Incidiis
Srtiirlonini.
idem.
inilItM.
\ll.
Dun
JH
{'.
ORIGINES CELTlgUKS 40.
'.
ULWOS
29
Les Dunet qu'on rencontre dans l'Avayron et dans l'Indre à une date relativement récente,
sont d'anciens Diin pourvus,
le second était, k l'époque carod'une terminaison diminutive appelée vie aria circonscription lingienne, le chef-lieu d'une ;
Dunensis. 41.
de
Dunum
céder ce
la ville
castellum
l'usage, constaté dès 587, de faire pré-
;
nom du mot castellum,
autre que 42.
désignait encore vers 1061 un ancien
des Garnutes
la cité
a prévalu
:
cette localité n'est
de Ghâteaudun (Eure-et-Loir).
Le nom du Bourg-Dun (Seine-Inférieure)
est le
résultat
d'une juxtaposition analogue. 43.
Le
lac de
Thoune
est appelé
dans
la
chronique dite de
Frédégaire lacus Dunensis, ce qui révèle dans le ville de Suisse, qui s'écrit en allemand Thun,
Dunum
dont la dentale
nom
de cette
un antique
initiale s'est durcie.
Beaucoup plus fréquemment dunum est le dernier terme et il est parfaitement reconnaissable dans d'un nom composé 44.
;
les
noms
suivants
:
Bezaudun (Alpes-Maritimes, Drôme), homonymes,
k n'en pas
douter, de Besalû en Catalogne, qui fut le chef-lieu du
Bisuldunensis. Ghaudun (Aisne, Hautes-Alpes), dont au
xii^ siècle
sous la forme
le
Caudunum,
pagus
nom, qu'on rencontre représente sans doute
un ancien Calodunum. Coudun (Oise), mentionné dès 657 sous la forme Cosdunum. Exoudun (Deux-Sèvres) et Issoudun (Creuse, Indre), homonymes de rUxello dunum de César. Gavaudun (Lot-et-Garonne), nom dont la première partie est apparentée au nom du chef-lieu du Gévaudan, pagus Gabalitanus.
Laudun peut-être
(Gard),
Laudunum
en 1088, et plus anciennement
Lugdunum.
Liverdun (Meurthe-et-Moselle), vraisemblablement combinaison de dunum avec un nom d'homme romain tel que Liberius.
Loudun (Vienne),
k
l'époque carolingienne chef-lieu de
la
vicaria Laucidunensis ou Laucedunensis.
Tourdun (Gers). Verdun (Aude, Doubs, Eure, Meuse, Saone-et-Loire, Savoie, Tarn-et-Garonne), répondant à Virodununi. (pii est aussi lo
LES
30
nom
NOMS
UE
LIEL'
Château-Verdun (Ariège)
primitif de
et
de Montverdun
(Loire, Seine-Inférieure).
Vesdun
(Cher).
Le primitif dunum a subi également des altérations plus ou moins profondes, plus ou moins nombreuses, sous lesquelles on le reconnaît moins aisément. 45. Parfois dun est devenu don. Averdon (Loir-et-Cher), au xi^ siècle chef-lieu de la vie aria
E verdunensis
le
;
nom
primitif en était sans doute,
comme
d'Embrun et d'Yverdon, Eburodunum. Brandon (Saône-et-Loire).
celui
Bresdon (Charente-Inférieure), jadis chef-lieu d une viguerie du pagus Santonicus, la vicaria Brodunensis.
Cardunum
désignait, au x^ siècle, Villechardon (Mayenne),
comme un homonyme
qu'on peut donc considérer
de Karden
(Prusse rhénane).
Crodon 'Marne), en 1175 Craaldunum.
Loudon (Sarthe), au ix® siècle Lugdunum. Lourdon (Saône-et-Loire), au ix° siècle Lordunum. Meudon (Seine-et-Oise), au xii'' siècle Meldunum. Moudon Suisse^ canton de Vaud), le Min no dunum des
itiné-
raires,
Yverdon
(Suisse, canton
de Neuchàtel),
VEbrodunum
des
itinéraires.
On
ne
saurait joindre à cette catégorie le
nom
de Boscodon
(Hautes-Alpes), dont l'origine est bien différente, car sente, selon toute vraisemblance,
un ancien boscus
il
repré-
Aldonis
ou (Jddonis. 46.
Ardin
(Deux-Sèvres),
Aredunum,
ancien
olïre
jadis
Ardunum
[)our
l'exemple d'une autre
imputable à une prononciation vicieuse, de
la
un
plus
déformation,
voyelle tonique de
dunum. En vertu du phénomène phonétique j)ar le(|uel s expli{jue Vu la désinence du nom du Querci/ pagus Cadurcinus de du uni est tombé en Languedoc c'est im homonyme de Al.
—
—
II
:
Vcrdini r
(ju
il
faut voir dans
mot
qui termine ce
pas.
11
I
!
(I
lauto-daronne, Cers)
:
le
est adventice, et à l'origine ne se jirononçait
même
en est de
|iriiiiili\ riiu'iit
Verduc
iiead
de la linale du II II
II
m
.
nom
de Roquedur (Gard),
oHlGI^Ks ct:i;nuLEs 48.
le
dunus
'A[
Le nom, déjà mentionné, de Besalù, en Catalogne, prémais on observe, par surcroît, ou plutôt qu'il s'est assimilé à 17
sente aussi la chute de la nasale
que
:
(/
dunum
de
a disparu,
;
dune
qui le précédait, en vertu
loi
phonétique dont les
effets
sont particulièrement sensibles en Catalogne et en Roussillon
:
noms de personne Arnal, Giiibal, Raynal, Bigal y répondent à Arnaldus, Wilbaldus, Rei^inaldus, Rigaldus, la termimaison germanique aW, latinisée al du s, s'étant altérée en ail us, ainsi que des chartes du x^ siècle en font foi; de même Bisuldunum est devenu BisuUunum. Pareil phénomène sest
les
manifesté dans une région moins méridionale
:
l'Exel o dunum ou
Exoldunum
qu'vme charte du roi Raoul mentionne en 930, est xoUunum, témoin la forme Issolu que présente le nom
devenu E moderne de déformé
la localité
Puech
:
en Puy-Dissolu
:
d' Issolu
c'est
(Lot),
dans cette
maladroitement localité
rUxellodunum de
archéologues croient reconnaître
que des César.
un antique Lugdunum, devant le nom duquel le mot nions est venu de bonne heure se placer, comme il est arrivé à propos de Montverdun. 50. Ailleurs, mais toujours dans la France méridionale, le d 49.
de
Dans Montlahuc (Drame)
dunum
a fléchi
en
:;
:
il
faut voir
Lauzuil (Lot-et-Garonne), Montlauzun
Monlezun (Gers) représentent, eux aussi, et le Maudunum qui, dans un texte de 1207, désigne Mauzun (Puy-de-Dôme) est vraisemblablement pour un plus ancien Magdunum, vocable que l'on rencontre (Lot), et sans doute
Lugdunum;
d'anciens
Balazuc ( Ardèche) dont on rapprochera la terminaison de de Verduc, s'appela jadis Baladunum; et peut-être en
ailleurs.
celle
autant de Balaruc (Hérault), en supposant une manidu phénomène inverse du rhotacisme. 51. La chute complète d'une dentale originellement placée entre deux voyelles est un fait constant en pays de langue d'oïl, et ainsi explique-t-on que le </ de il u nu m n'ait pas laissé de faut-il dire
festation
l
races dans les
Achun
noms
suivants
(Nièvre), au
xi''
:
siècle
Scaduiium.
Âiglun (liasses-Alpes, Alj)es-Maritimesy.
Arthun (Loire), jadis Artedunum. Autun (Saône-et-Loirei, Augustodunuui.
Embrun
(Hautes-Alpes),
Notifia, dont
le
nom
la
civitas
E brodunensium de Eburodunum.
primitif était sans doute
la
32
LES NOMS
Mehun
(Cher. Indre
dunum
dont
haut de
la A^ovelle
.,
Meung
DE
LlEl"
(Loiret,
Nièvre;, ancien
Mag-
s'est vocalisé.
g Melun (Seine-et-Marne), le Melodunum de César. 52. La nomenclature qui précède doit être grossie des vocables dans lesquels on observe en outre les déformations signalées plus le
tonique de
Atton (Meurthe-et-Moselle)
dunum
:
Eton (Meuse), qu'on a lieu de réputer homonymes du Stadunum auquel doit son nom TAtenois, ancien pagus compris dans Farrondissement actuel de Sainte-Menehould (Marne). et
Brancion (Saône-et-Loire), Brancedunum. Cervon (Nièvre), au vi*^ siècle Cervedunum. Châlons (Mayenne), au viii*^ siècle Cala dunum.
Cugnon (Belgique, Luxembourg), Congidunum. Lyon (Rhône), Lugudunum, puis Lugdununi. Marquion (Pas-de-Calais), au
x<=
siècle
Markedunum.
Novio dunum. Sedunum.
Nyon
(Suisse, canton de Vaud),
Sion (Suisse, Valais), Suin (Saône-et-Loire), jadis chef-lieu de la vie aria Seodun en si s, et dont le nom primitif était probablement, comme celui de la ville de Rodez, Segodunum.
Torvéon (Rhône), au
x'=
de
siècle chef-lieu
la
vicaria Talve-
dunensis.
A
53.
côté de
Lyon on peut mentionner
Grégoire de Tours appelle
dans
la
Laoïl (Aisne),
Lugdunum Clavatum
prononciation, la (inale de ce
nom
;
on
que
sait que,
se réduit à an. Pareille
réduction est graphicjuement consacrée dans le
nom
de Belan
(Côte-d'Or), dont les formes anciennes, Beloûn en 1147, Bcleïin
Baladynum.
en 115i, autorisent à supposer un primitif 54. Les
noms de
pays et par une
la
Bourgogne
ai
de Conipiègne, portés par un
ville qui s'appelèrent
Burgundia
et
dium,
autorisent à supposer des formes intermédiaires
nia
Compenniuni, dans
et
(l
de
dunum
Sinduiium.
dans
C'est
là,
le
nom
Burgun-
lesquelles la lettrée^, précédée delà
lettres, se serait assimilée à cette dernière \i'.
Compen-
:
ainsi s'est
comporté
d'une localité que Flodoard appelle
nous apprend l'auteur de
l'y/Zs/o/'/'a
ccclesiae
nernensis, (ju'étaient honorées les reliques de saint Oricle, per-
sf»nnage qui périt lors de l'invasion des Vandales, au v" siècle; Mf l'unique paroisse de l'ancien diocèse de Reims, dont l'église
ORIGINES CELTIOLES
pour
ait
vocable
xm*^ siècle
dunum,
l'apparition tardive
ni
Dans
:^3
(Ardennes,
qu'au
On ne
tentera
appelle Senu.
chute, insolite en ces contrées, de
la
ici
termine aujourd'hui 55.
Senuc
Saint-Uricle est
Aubry de Trois-Fontaines
pas d'expliquer
D6'AO.s
."
nom
le
les parties
du
purement
c,
Tn de qui
parasite,
de cette localité.
de l'ancienne Gaule où lintluence germa-
dunum s est comportée tout autrement qu'ailleurs, en raison du recul de l'accent tonique, qui
nique a prévalu,
terminaison
la
porté sur la syllabe précédente
s'est
elle n'a laissé d'autre trace
:
l'on constate dans le nom dans celui de Birten (régence de Dûsseldorf), que Grégoire de Tours désigne par les mots apud Bertunensim oppidum, dans celui de Leyde, en hollandais Leiden un
qu'une désinence atone. C'est ce que
de Karden, déjà
cité,
—
Lugdunum
autre
—
enfin dans
don, de
Moudon
de Sion, dont
et
appellations allemandes
les
Ifferden, Milden et Sitten, appliquées
aux
villes suisses
d'Yver-
a été aussi question plus
il
haut.
convient d'examiner maintenant l'interprétation dont plu-
Il
noms en
sieurs des
On
56.
a constaté
dunum 1
sont susceptibles.
extrême fréquence du vocable Lug-dunum,
aujourd'hui représenté par Laon, Laudun, Lauzun, Leyde, Lou-
dun, Lyon, Monlezun, Montlahuc et Montlauzun, et qui fut
nom
primitif
—
trand-de-Gomminges (Haute-Garonne). «
mont des corbeaux
désiré
»
d'après
d'après le moine Heric
dans
la
»
le petit ;
d'après
le
le
— de
Saint-Ber-
Lugdunum
signifierait
Lug-dunum Convenarum
« mont mont lumineux »
pseudo-Plutarque,
glossaire d'Endlicher,
<(
d'Arbois de Jubainville a cru reconnaître
première partie de
Lugdunum
le
nom
d'une divinité,
dans des poèmes irlandais, mais dont il resterait à prouver que le culte fut répandu aussi en Gaule. L'opinion du moine Heric paraît la plus vraisemblable elle fait
Lug, dont
il
est question
:
de
Lugdunum
le
synonyme des CAermont
f[u'on rencontre
grand nombre également sur le sol de notre pays. Dans \'erodunum, non moins répandu ([ue Lugdunum, puisqu'il est représenté par sept \'erdun, deux \'erduo, doux
en
si
57.
Montverdun et par Chàteau-Verdun, un nom d'homme Veros^ d'ailleurs Les nnins
ilc
lien.
la
première partie
est, soit
un
adji'olif
fort
rare,
soit
•'
LRS
ni
verus
équivalant au latin
improbable, 58.
Verodunum
UE
.Nti.VIS
LlEi:
dans ce dernier cas,
:
le
moins
signifierait « vraie forteresse ».
Uxellodunum, que
l'on reconnaît
dans
les
deux Issou-
dun, dans Exouduu et dans le Puech-d'lssolu. dériverait d'un mot gaulois uxellos, qui peut avoir été employé comme nom d'homme, mais dont on ne saurait méconnaître la parenté avec l'adjectif
breton «ce/, au sens
nant bien à une montagne ou
d'
à
«
une
élevé
»,
qualification conve-
forteresse.
Le premier terme de Noviodunum, nom originel de Noy on, ce nom est sans doute un adjectif équivalant au latin no vus signifierait donc « nouvelle forteresse ". 60. Tandis que dans la première partie des vocables qui viennent d'être passés eu revue, on incline à voir des adjectifs, il semble bien que dunum soit précédé d'un nom d'homme dans 59.
:
chacun des noms suivants
Artedunum,
:
aujourd'hui Arthun, qui serait formé sur
ilhomme Artos, au sens d' « ours ». Brandon, où api^araî trait le nom d homme «
corbeau sanglier
nom
lira nos, signifiant
».
Eburodunum. :«
le
dont
le
preniiei'
terme aurait l'acception de
».
Des noms dhoujuies romains sont entrés pareillement en composition avec dunum. Bien connus sont les exemples four61.
Augus todunum, d'où Autun (Saùne-etCaesarodunum, qui fut, jusqu'au ui'- siècle, le
nis à cet égard par
Loire), et par
non» gie
(h: la
ville
de Tours
qn'^Viglun
qu.\(|uilius
et et
;
il
Liverdun
Liberius.
faut sans doute supposer pur analo-
dérivent
de
noms
i-onu\ins
tels
V
DUROS Duras
62.
comme du nos
signilie « forteresse »,
;
mais
il
est
probable que c'est un sens secondaire, et qu'à lorigine ce mot était
un
fortis,
adjectif équivalent au latin «
brave
>',
est
durus
ainsi ladjectif latin
;
devenu notre substantif «fort
».
dur uni, ce mot constitue la désinence d'un certain nombre de noms de lieu, dont deux apparaissent déjà dans les Commentaires de César et dans les Itinéraires Octodurum, Latinisé en
:
aujourd'hui Martig'ny (Suisse, canton du Valais) et
Augus-
todurum, aujourd'hui Baveux (Calvados). 63. En raison de la voyelle finale qu'en présente le premier terme, les noms de lieu de cette catég'orie se terminent invariab.lement en -odurum. Cette constatation a son intérêt, car le premier u de durum étant bref, c'est sur la syllabe précédente que se place
1
accent tonique, ce qui devait entraîner
la
chute de
r« atone, et l'assimilation du d à ïr avec lequel il se trouvait conséquemment en contact -odurum, altéré à l'époque franque en -odorum ou -ode ru m, puis réduit à -odrum, est devenu ;
en
ÎTdii^çixis-eure.
qui s'est à son tour, on va
de diverses façons. La
le voir, altéré parfois
romaine, s'appelait
ville qui, à l'époque
Autessiodurum, est, sous la domination Autissiodorum, Autixioderum de là :
romane Auçuerre, qui écrit Auxerre (Yonne). 64.
se prononçait
Auccure
La forme -eurcs'eal maintenue pour
suivants
franque,
l
venue
est
nommée la
forme
aujourd'hui Ton
;
oreille
dans
les iioni^
:
Aujeures (Haute-Marne), l'Albiodero des monnaies mérovingiennes, représentant un plus ancien
Albiodorum.
Ghilleurs (Loiret), qu'un pouillé du
xi''
siècle
appelle
Calo-
tluruni.
Izeure (Cote-d'On, Yzeure (Allier), Yzeures le ])reniier
appelé Iciodoro
Mandeure
(Doubs),
i
Indre-et-Loire),
en 763.
représente
l'antique
luni. privé par une aphérèse de ses deux
l'^pamanduodu-
|)ri'mièrt'S syllal>es.
36
LES .NOMS DE LIEL
•
Soleure (Suisse),
Salodurum
le
des itinéraires.
65. Ces exemples bien avérés autorisent à ranger, avec beaucoup de vraisemblance, dans la même catégorie, les noms de lieu français qui se terminent par le son eiire. Avalleur (Aube), dont le premier terme est presque certaine-
ment
le
mier
»,
mot gaulois Ahallos, employé, soit comme nom d'homme. et à
«
pom-
au point de vue du
Balleure (Saône-et-Loire), comparable,
premier terme, à Balazuc
au sens de
soit
Belan, mentionnés plus haut.
Pleurs (Marne), appelé Plaiotrum en 1052, et dont H. d'Arforme primitive était de Jubainville suppose que la
bois
Pelagiodurum. 66. On a vu par l'exemple d^Auxerre que
son
le
eiire,
représen-
tant -odurum, peut se réduire à erre. Ainsi en a-t-il été dans les
noms
ci-api'ès
:
Augers (Seine-et-Marne), prononcé Augère
;
ce vocable appa-
au moyen âge sous les formes Aljotrum, Aujotrum, qui semblent permettre d'y reconnaître l'Albioderum de Frédé-
rait
gaire, soit
un homonyme
d^ Aujeure.
Brières 'Ardennes, appelé à l'époque franque
Brioderum, formes Nanterre
(^
Seine),
Xemetodorum
basses pour
Nemptodorum
dans
Briodrum ou
Brivodurum. dans Grégoire de Tours,
Vie de sainte Geneviève, pour
la
Neme-
todurum. prononcé Solère ce nom, que les du moyen âge traduisaient abusivement par S oie ri a,
Solers (Seine-et-Marne), clercs
pourrait bien venir,
comme
;
Soleure, de
Salodurum.
Tonnerre (^onne), appelé par Grégoire de Tours Ternodorense castrum, ce qui suppose un primitif Turnodorum on ;
rencontre au cours du
moyen âge
formes
les
intermédiaires
Tornuerre, Tournoirre. 67.
A
son touc -erre
Briare (Loiret) est Briarres
s'est parfois
le
déformé en
Brivodurum
Loiret) représente
tic
-arc.
l'Itinéraire d'Anlitiiiii.
probablement un
primitif
sem-
blable.
Bussiares (^Aisnej,
(pi
il
nu faut pas confondre avec les
breux Jiussirres (^représentant autant de
nom a
Buxaria formés
nomsur
le
du buis) est ujqx'lé Boissucrrr en l^lli, ce (pii autorise supp()S(M' une forme originelle telle (|ue l?>i \ nd u ru m hypo-
thèse
latin
:
;i
la(|ue||e
ne
Cdii re<li I
|
|),is
je
/tn.ssiT/r
il
un |e\|e de
ll('»!l.
.
OIUGINKS CKI.TIOIES 68.
uriios
:
:{/
Une déformation exceptionnelle de la terminaison -erre. le phénomène inverse dn rhotacisme, se manifeste
explicable par
dans
le
nom
commune
d'Arnaise, porté par deux écarts de la
de
Saint-Ambroix (Cher) les formes médiévales de ce nom, Arnuria en 1208, Arreneure en 1398, procèdent sans nul doute de l'appellation antique du bourg de Saint-Ambroix. TErnodurum :
de ritinéraire d'Antonin. 69.
Dans une région étroitement
délimitée, la iinale -eure s'est
altérée différemment, par l'effet d'une substitution de liquide.
Briodorum dans
Brieulles-sizr-MeHS^ (Meuse) est appelé textes des
x*^,
et
xi*^
comme un homonyme
xii*"
siècles
on peut donc
:
de Briare; peut-être en
le
est-il
des
considérer
de
même
de
Brieulles-sHr-i?3r Ardennes) (
Manheulles (Meuse)
est
Manhuere, Manhuerre au Boureuilles (Meuse),
appelé
Manhodorum
au
y.f siècle, et
xni*".
nom dans
lequel la mouillure
n^apparaît que tardivement, est appelé Bourreiire en 1265
forme autorise l'hypothèse d'un piumitif 70.
Le nom de Tonnerre
Tournoirre
:
la
est passé,
finale :
cette
Burrodurum. on
l'a
vu. par la forme
prononciation ainsi notée se rencontre ailleurs.
Issoire (Puy-de-Dôme), appelé
Iciodorum
par Grégoire de
Tours, et depuis Issoerre, hsuerre, ce dernier prononcé Isseure, est l'équivalent d'Izeure.
de
Jouars (Seine-et-Oise) a pour ancien nom Diodurum, variante Divodurum, qui désigna la ville de Metz; c'est une contrac-
tion
du
même nom
qu'on reconnaîtra dans Jotrum, appellation
médiévale de Jouarre (Seine-et-Marne De ces noms on est tenté de rapprocher celui de Bouchoir (Somme), en raison de ses formes anciennes Buc/iuere e.r\ 121o, i.
:
Boucheure en 12o7. 71.
Waulsort
(Belgique,
Walciodorus en est vin*'
moins siècle
9i6.
surprenante
[.a
Namur) est appelé transformation de -odurum en -are province de
dans
Isarnodorum,
le
nom d'Izemore
qui appartient
méridionale que celles où ont été relevés
ment passés en revue. Ballore
les
(Ain),
(Allier, Saône-et-Loire)
sente sans doute aussi un primitif en
au
une région plus vocables précédemà
durum
;
repré-
mais cette hypo-
thèse n'est pas permise en ce qui concerne Saiiit-Paul-d'/ zore (Loire) et S'o/o/v-Saint-Laureiit. aujourd'hui Saiiit-Laureiil-sdiis-
J.ES
'AS
N(l>rs
DE
LIEL"
noms ayant
Rochefort (Loire), la terminaison de ces
moven âge par
En pays
72.
en -du ru
m
de langue germanique, l'accent tonique des
sest déplacé, mais non pas de
noms en -dunum s'est
porté
durum
:
c'est sur la
même
que
première syllabe de
d'Antonin
Itinéraire
1
(régence d'Aix-la-Chapelle) Zurich) répond à un antique
et
:
aujourd'hui
est
noms
celui des
durum qu il
Soleure s'appelle en allemand Solothum;
:
de
passé au
forme -ovre ou -obre.
la
le
Theu-
Tûdderen
Winterthur Suisse, canton de s
Vitodurum.
Les noms primitifs d Auxerre, de Boureuilles, d'Izernore,
73.
d Izeure ou d Issoire, de Tonnerre, paraissent avoir pour premiers
termes des noms d'hommes gaulois
Turnos
ceux d'Aujeure
;
Autecios,
:
et d' Angers et
noms romains. Albiuset Pelagius.
par des
Burros. Iccios,
de Pleurs débuteraient ce dernier d'origine
grecque.
«
Avalleur
et
pommier
i)
aussi
temple
»
qui peuvent avoir été pris
comme noms d'homme.
Dans «
Xanterre dériveraient des mots gaulois aballos, et fiemetos, «
pont
Brière,
Briare.
Brieulles
on reconnaît
le
mot
hrira.
».
Ernodurum
est apparenté
au
nom
de
la
rivière cjui arrose
Saint-Ambroix, l'Arnon.
On retrouve le premier terme du nom des Bajocasses, dans le nom que portait le chef-lieu de la finis Baiotrensis. en Duesmois.
Durum Bataves
combiné en outre avec des noms ethniques
s'est
et les
Boïens avaient des villes appelées
:
les
Batavodurum
elBoiodurum. 74.
Durum
exemple dans
a été les
Durocortorurn })reniiers,
et
employé aussi comme premier terme, par
noms Durovernum. Durocorn()^ iuni. Durocatuellauni. qui ont désigné, les deux
en Angleterre, (iantorbéry (comté de Kent) et (arcii-
cesler (comté de Gloucester), les deux autres lieims ef ('hàlons-
sur-Marne
:
il
a, à cet
égard, laissé des traces dans les
noms de
Dreux (Eure-et-Loirj, de Dormans (Marne) et de Donqueur (Somme), correspondant aux vocables antiques Durocasscs,
Duromannum, Durocoregum, Inféricure) et de Drucat
basses Durclarinn df Durbuy
<M
l5i'lLri(|u<\
dans ceux de Duclair (Seiile'Somme;, pour lesquels on a les formes Durcaptum. peul-ètre aussi dans celui
pr<»Nince de Luxfinboiu'gi.
oiiic.iMvS
75.
A
i.Ki.nni
i;s
:
iii
nos
'.\\\
considérer les contrées intéressées par les énumérations
qui précèdent, on observera que les
noms dans
la
composition
desquels entre diiros sont inconnus à lest du Rhin, entre lîhône et les Alpes, dans
(juon appela
la
le
Septimanie.
bassin de la Garonne et dans
le
le
pavs
VI
BRÏGA 76. Les
noms de
lieu
ayant pour terminaison hriga, autre mot
auquel les celtistes les plus autorisés attribuent aussi «
forteresse », ont
dû
être jadis fort
qu'en deçà des Pyrénées révèlent l'existence
:
le
sens de
nombreux, mais plus au delà
les écrits de l'antiquité, tandis qu'ils
en Espagne d'une vingtaine de vocables de
cette catégorie, en font connaître seulement quatre ayant appar-
Baudobriga, Eburobriga, Litanobriga, la Gaule mentionnés dans les textes itinéraires, et Magetobriga ou Admagetobriga, qui figure dans les Commentaires de César.
tenu à
:
Évidemment briga appartenait au
dialecte des Celtibères, et ce
hors d'Espagne, constitue une
mot,
trace
du passage de ces
tribus.
Des quatre noms qui viennent n'ont
niers
nulle
laissé
Boppard (régence de Coblenz)
d'être rappelés, les
deux der-
Baudobriga est aujourd'hui mais ce nom moderne, formé
trace. ;
sous l'influence germanique, ne
en rien connaître
fait
le sort
mot gaulois briga. Eburobriga n'est autre qu AvroUes (Yonne), dont le nom, qui se présente dès le ix= siècle sous la forme Evrola, rappelle assez bien la première partie du réservé en France au
nom
antique, mais nullement sa finale
:
celle-ci aura subi
une
de ces transformations inattendues qu'on ne peut que constater, sans que 77.
la
Parmi
cause en soit déterminable. les
sule hispanique,
noms en briga qu on observait dans la péninun des plus sûrement identiliésest Conimbriga,
aujourd'hui Coimbre (Portugal)
briga
était bref,
:
on doit conclure de
par conséquent atone quand b
r
i
là
g
quel'/ de a jouait le
rôle de désinence.
78.
dérer
Broye
L't bief
accentué devenant en
comme
représentant briga
(Haute-Saône,
lianvi»»!^ "i,
employé
Saône-et-Loire)
de
et
<>ii
peut consi-
seul, les
noms de
Broyés (Marne,
Oise). 79.
Mais dans
le
cas, bien
plus
rr(''(|U('iil
,
<>ii
briga
est
1»'
(1er-
OR[GINES CELIIOLES
nom
nier terme d'un
de
FiHIGA
:
l'accent se
lieu,
— on — un
41
porte sur la svllabe
l'a vu par les quatre exemples que nous a laissés l'antiquité o. 80. Des formes vulgaires qu'a revêtues la terminaison -obrig'a, la plus reconnaissable est -obre on la rencontre dans Vèzenobre
précédente, qui est d'ordinaire
:
Vezenobrium en 1050, Vedenobrium en llol, dans Vinsobres (Drôme), Vinzobrium en 1137, vraisemblablement (Gard),
pour un plus ancien Vindobriga, peut-être aussi dans Lanobre (Cantal). 81. Plus au nord, le b devient est appelé
primitif celui de
v. Verosvres (Saône-et-Loire) au xiv" siècle Vorovre, ce qui autorise à supposer un
Verobriga dont
le
terme
initial serait
Parfois -ovre s'est réduit à -ore.
82.
Solobrensis ou Solovrensis du Saint- Laurent (Loire).
le
même
que
Verodunum.
Et
;
la
Le
chef-lieu de l'ager
x* siècle a été appelé Solore-
c'est aujourd'hui Saint-Laurent-sous-Rochefort forme Ysovrus, des x' et xi*^ siècles, donne à
Saint-Paul-d'Vzove (Loire), représente un ancien
penser que Icciobrig-a,
apparenté par son premier terme à Issoire
et à
Izeure.
C'est sans doute par l'intermédiaire de cette forme réduite,
83.
son liquide aura été altéré, que s'explique le nom déjà d'AvroUes (Yonne) représentant Eburobriga. 84. Le sonde Vo peut s'être allongé en ou Cottrouvre (Meuse
dont
le
cité
:
Corrubrium ment
en 1149,
à l'origine
85.
Mais
la
Corrobrium
Corrobriga.
forme que -obriga revêt
pays de langue
nom
plus
communément en
Donnobriga,
même de le
i\^ siècle,
Donobrium
Deneuvre (Meurthe-et-Moselle), paraît représenter
mérovingienne,
le
d'oïl est -euvre.
Ghartreuve (Aisne), Cartobra au ment pour Cartobriga.
en est de
,
en 1207. était probable-
«
la forteresse
vraisemblable-
au
xii" siècle,
de Dunos »;
il
Ghâtel-de-Neuvre (.\llier), qui était, à l'époque chef-lieu du pagus Donobrensis, et dont le
devrait s'écrire Chàtel-Deneuvre.
Escaudœuvres (Nord), Scaldeuvrium en 1137 nul doute n'est possible sur le sens de ce nom, dont le premier terme est ;
le
nom
de l'Escaut.
Vendeuvre (Vienne)
est appelé à
la
lin
du
\'"
sied.- \'end<»-
LES NOMS
i2
DE
I.IKC
Vindobriga que donne à supdans le premier ternie duquel on reconnaîtrait
bria, ce qui ne diffère guère du
poser Vinsobre,
et
l'adjectif inndos «
blanc
»,
peut-être pris
comme nom d'homme:
forme plus altérée Yindopera, sous aussi, vers la même époque, Vandœuvre (Meurthe-et-Moselle;, Une forme presque semblable, ^ en dopera, est appliquée en 1174 à Vendœuvres (Indre). Vendeuvre Calvados) est probablement de même origine, mais non point, on le verra plus loin (n*' 121), Vendeuvre Aube).
un texte de 938 donne laquelle on voit désigné
la
I
|
86.
Il est
Denèvre
arrivé que cette finale -euvre se soit réduite à -èvre.
(Haute-Saône'
apparaît
clairement
comme une
variante de Deneiivre.
Lingèvres
f
Calvados^ est mentionné
au
xii*"
siècle sous
la
forme Linguevre. Soulièvres (Deux-Sèvres) peut passer pour un homonyme de Solore, témoin l'appellation S olubriu m. qu'on trouve encore au xiv'^ siècle.
Sur
le
nom
de Suèvres ^Loir-et-Cher)
carolingienne, l'adjectif
a été
formé, à l'époque
Solobrensis.
Volesvres Saône-et-Loire). jadis }^nlnevre. donne à supposer
un primitif Volobriga. 87.
A
son tour -èvre s'est réduit à -ève dans
le
nom
de Char-
tèves (Aisne), dont l'origine paraît ne pas différer de celle de Charfreiivp.
VII
MAGOS Le substantif
88.
du
latin
témoin
le
camp nom
g-aulois ma(jos, latinisé
On
us.
de
la
retrouve dans
le
magus,
avait le sens
gaélique irlandais,
le
archiépiscopale d'Armagh, et dans
ville
le
breton armoricain maez, qui termine un assez grand nombre de vocables néo-celtiques.
magus
89. L'a de
était
bref, et
conséquemment atone dans
noms dont ce mot constituait la désinence de ces noms se terminant d'ordinaire par un
les
voyelle que se portait l'accent tonique
:
le
premier terme
o,
cest sur cette
or la finale
;
de bonne heure perdu tout ce qui suivait Y m
:
-omagus
a
on rencontre sur
formes Cisomo, Noviomo, Rotomo, au lieu des formes Cisomagus, Noviomagus, Roto magus, que fournissaient les textes antérieurs
des triens ou tiers de sou mérovingiens les
au
vii^ siècle.
90. Les plus anciennes formes
romanes des noms en -omagus
présentent la désinence -om, qui souvent deviendra -on et parfois se réduira à -an et -en.
91.
A cette règle
générale Quicherat a voulu opposer quelques
exceptions, caractérisées par l'absence de la nasale finale les faits allégués par lui
;
mais
ne sont rien moins que probants.
L'identification qu'il fait
du
Cenomagus
des Itinéraires avec
Senos (Vaucluse) n'est pas certaine. Néris
(Allier)
correspond
bien
a
lantique
Nerio magus,
témoin l'inscription qu'on y a trouvée, oîi il est question des vicani Neromagienses mais aussi Grégoire de Tours désigne ;
mots viens Ne re en si s d'où l'on est fondé à y eut jadis, pour désigner Néris, deux appellations
ce lieu par les
conclure qu'il
;
formées d'ailleurs l'une et l'autre sur
le
nom
d'une des divinités
gauloises auxquelles étaient consacrées les fontaines. Tandis (|uc
Neriomagus l'autre
ne pouvait donner que Néron ou Méran,
appellation,
celle
sur
employé par Grégoire de Tours, moderne.
laquelle
a
qu'il faut
été
formé
c'est
ii
l'adjectif
rapportei- le voc^ablc
NOMS DE
LES
i-i
f.IKl
Claudiomagus, que Quicherat
—
à
légèrement différente —
sous une forme
lig'ure
dio macho
traduit
dans une bulle du pape Calixte
par Cloué.
tort
altare de Clauen faveur de
II,
Tabbaye du Bourg-Dieu il s'ag-it de Clion (Indre), dont l'église jusquà une époque récente, sous le patronage de ce fut, monastère on peut supposer une forme intermédiaire Cloïon. :
:
Enfin
Cisomagus
comme
n'est pas,
Quicherat
seaux (Indre-et-Loire), car on ne saurait expliquer
l'a
le
cru, Chia-
chuintement
du c initial, non plus que le redoublement de Vs intervocal, sans compter que la désinence du nom de Ghisseaux n'est autre chose qu une désinence diminutive bien connue, ce nom étant le diminutif de celui d une localité voisine, Chissey (Loir-et-Cher). Cisomagus est devenu Cison, puis Cisan, forme attestée par un pouillé, enfin Ciran (Indre-et-Loire), par un phénomène dont il y a d'autres manifestations en Touraine et en Berry. 92. Aux deux noms en -magus dont l'équivalent moderne vient d'être déterminé,
Argéntomagvis, Argenton (Indre)
communes
de
il
qui,
convient d'ajouter les suivants
dans
renferment
Mayenne
la
d'Antonin,
:
désigne
doute l'appellation originelle des
est sans nul
même nom que
Lot-et-Garonne, de
l'Itinéraire
les
départements de
des Deux-Sèvres, et de
et
la ville
d'Argentan lOme).
Blatomagus, que donne à supposer la forme basse Blatomos, inscrite sur un triens mérovingien, est aujourd'hui Blond Ilaute-Vienne)
:
la
consonne parasite qui termine ce dernier
est l'elfet d'une assimilation de ce vocable
communal
nom
à l'adjectif
connu.
lîurno magus qui
Buinomo,
n'est aussi
figurant
sur
un
connu
([ue
par une forme basse.
est l'origine de Bournan Bournand (\'ienne). champ du combat », est le nom
triens,
(Indre-et-Loire, Maine-et-Loire) et de
Ca
tu
magus,
c'est-à-dire
le
«
Caen (Calvados), appelée Cadomum au de Cahon (Somme), dont le nom se présente en 1207
primitif de la ville de XI'"
siècle, et
sous
la
forme
très
suggestive dahoni.
Caren tomagus, dans un (Avcyron au
i\''
.
dont
sièch;
chef-lieu
Carentan (Manche se déclinait
texte
itiiiéraii-e,
désigne Granton
faut rapproche:- Charenton-.s///'-^.7/(v ((]her),
il
1.
de
Carenlo, Ca
ic n
\icaria
la
mais non
Cari n tominsis,
|)as (!/i;irrn/nn-l)'-I'i>n/ (Sc'wn' I
o
ii
i
s.
.
et (\u\
ORIGINES CELTIOLES
Cas sa 11 orna g US, antique Angoulème,
Rhône
et
de
la
Chassenon (Charente), qui
départements de Vendée. les
Condatomagus,
40
station de la voie de Périyueux à
est représenté par-
homonymes dans
MAG(JS
:
c'est-à-dire
«
le
a des
du
Loire-Inférieure,
la
champ du
confluent
»,
s'applique, dans les textes itinéraires, à une localité
du Rouergue, vraisemblablement un homonyme.
dont Gondéoni Charente), est On ne formule pas la même hypothèse à propos de Condom (Aveyron, Gers), car en pays de langue d'oc le t intervocal ne
tombé
serait pas
mais
:
la
graphie -orn, dont on observe aussi
maintien dans Biorn, autorise à rattacher ce nom, passant,
et, soit dit
le
en
de Billom (Puy-de-Dôme), à des primitifs en
celui
-omagus.
Eburomagus, de la Table théodosienne, parait être devenu Bram (Aude), moyennant une aphérèse. Iciomagus ainsi faut-il rectifier, semble-t-il, l'Icidinagus
—
de
la
a des
—
répond à Usson (Haute-Loire), qui Puy-de-Dôme et dans la Vienne.
Table de Peutinger
homonymes dans
Mantalomagus
ou
le
Mantalomaus, dans
désigne Manthelan (Indre-et-Loire). à
Il
Grégoire de Tours,
serait téméraire d'assigner
Manthelon (Eure) une origine analogue.
Mosomagus est le nom originel de Mouzon (Ardennes). Le premier terme de ce vocable paraît n'être autre chose que le nom de la Meuse, osa. Cet exemple de la combinaison de magus
M
avec un
nom
de cours d'eau, ne serait pas unique,
mis de voir dans se tint
en 670,
le
la
Xoviomagus Noyon
s'il
concile
Garumnomagus.
contraction d'un primitif
désigne, dans la Notitia dignitatum,
la ville
de
Noyen (Sarthe, Seine-et-Marne), Noyant IndreNyons (Drôme) et Nouvion-en-Po/i//t/eu (Somme) ont
(Oise).
et-Loire),
i
pareille origine.
Il
en est sans doute de
même
de Neung-«ff/r-
Beiivron (Loir-et-Cher), qu'un pouilléde 1226 appelle et
était per-
nom du Garnomus castrum, où un
de Nogent-/e-/io<row
mention certaine, datée
Nogiomum.
Ici
consécutif à une
l'on
'
Eure-et-Loir i,
d(^
1031, présente
observe cette
labiale
dont
dont
les
la
la
Noemiuni,
plus ancienne
forme
basse
très
« consonnification
»
de
exemples ne manquent
1'/
pas.
C'est peut-être, fort bizarrement altéré, le diminutif de queUiue «
Nogent.
»
de
même
nom
écrit,
origine
que Nogent-le-Rotnni
Longjumeau Seine-et-Oise), au xiii"' siècle, X ogemelluin.
reconnaîlre dans
d<>nl
qu'il
on
faut
voil
le
l.KS
4()
NOMS DE
LIKli
\
Kicomagus ou Higomagus, de Jubain ville,
champ du
« le
d'Arbois
c'est-à-dire, d'après
roi
était
*>,
province des Alpes Grées et Pennines, Ce
une des
nom
de
cités
la
fut aussi celui de
Riom (Puy-de-Dôme),
et sans doute de Rians (Cher), chef-lieu vicaria Riomensis. Piotomagus, primitivement Ratumagos. est représenté par
au
siècle
x*^
Rouen
de
la
par Pon^-(7e-Ruan (Indre-et-Loire), vicaria Rotomensis, et par Pondron (Oisei. qu'il conviendrait décrire Pont-de-Ron. et qui correspond au Rodomum d un diplôme de Charles le Simple pour 1 abbaye (Seine-Inférieure),
l'ancien chef-lieu de la
de Morienval,
Turnomagus désigne
Tornomagus, dans
ou
Tournon-'S'am^--Ucïr///i
(Indre;.
Grégoire de Tours,
Tournan
(^Seine-et-
Marne) se nommait sans doute de même on trouve au xii*" siècle, pour cette localité, l'appellation Turnomium. Vindomagus, que Pline signale comme un des vici des Volques Arécomiques, a pour homonyme, croit-on, Vendon :
(Puy-de-Dôme). 93. Le nom dEcouen iSeine-et-Oise) paraît devoir être rangé dans la même catégorie. On n'en possède pas, à vrai dire, de formes latines, mais la j^lus ancienne forme vulgaire. Escueni donne lieu de supposer, en raison de son m tinale, un primitif que Scotomagus, dont le premier terme serait apparenté nom des habitants de l'Ecosse. 94. On ne doit pas, a priori, considérer comme provenant d'un nom en -omagus tout nom moderne terminé par -ont tel
au
;
avant de se prononcer dans ce sens, finale
essentielle
retrouve dans
MU" en
Dans
les
-omagus
très dill'érents
Le
math
de cette
que Yin,
terminaison,
il
se
xn^ et
s'agit.
pays de langue germanique, l'accent des noms
s'est
déplacé et porté sur \a
;
de
là
des résultats
de ceux qu'on observe en pays roman.
Brocomagus ( 1
faut s assurer
formes vulgaires, appartenant aux
les
du nom dont
siècles,
95.
caractéristique
et
il
>asse-.\lsace
de
l'IliiK
raire
d'.Antonin paraît être
Bru-
.
Diirnomagus donné Domiagen régence de Diisseldorf), Marcoiuagus Marmagen (régence d'Aix-la-Chapelle), Novlo?i
niagus Neuraagen
i
régence de
appelons Nitnrgue (Pays-Bas), de
(
.iiblfll/
.
Trêves) el Nijmegen, que nous
Rigomagus Remagen
i
régence
VIII
BRI VA Le mot briva ne
96.
On
néo-celtiques.
sement
lui a,
s est
dès
conservé dans aucune des langues
le xvi*' siècle,
attribué assez heureu-
sens du latin pons, qui semble ressortir, en
le
nom Briva
Isara, désignant, sur
remplacement de n'est autre chose
la ville actuelle
que
la
la voie
de Pon toise
traduction de
du
effet,
de Paris à Rouen,
nom
ce dernier
:
Briva Isara. Cette con-
jecture s'est trouvée vérifiée par Fexamen, non seulement des
noms analogues que
fournit la nomenclature géographique, mais
encore du petit glossaire d'Endlicher, où hi'io, une forme masculine de briva, est traduit par le 97.
Employé
parfois isolément
l'origine de Brive
comme nom
de
représentant latin
(Mayenne), de Bvive-la-Gaillarde
ponte.
Briva
lieu,
est
i^Corrèze),
de
Brives (Indre, Haute-Loii'e), de Briwes-sur-C/iarente (CharenteInférieure), de
désignant franchit la 98.
Il
nom
Brèves (Nièvre), de Brie (Aisne), ce dernier
point où l'antique voie de Saint-Quentin à
le
Amiens
Somme.
est à noter
que Brive-la-Gaillarde
est
mentionné par
Grégoire de Tours sous l'appellation de Briva Curretia, dont le
second terme n'est autre chose que
le
nom delà
Corrèze
:
ainsi
le mot briva est suivi d'un nom de Des exemples analogues sont fournis par Briva Sugnutia, nom qu'une inscription romaine applique à un viens par Briovera, du pays éduen où existait une fabrique d'armes ou mieux, sans doute, Briavera, forme basse pour BrivaA^era, aujourd'hui Saint-Là, sur la Vire: par Bria Sarta, pour Briva
que dans Briva Isara, rivière.
'
;
Sarta. 99. 1
nom
antique
I.
iS'.KJ,
liaul.
qui s'est conservé (hins Brissarthe (Maine-et-Loire).
Ailleurs,
Llriu'sl
le
mot briva
appellation
Ufsjiiiiliiis, (iéoijiupliH\...
yr. \n-H'\
II,
ir2-\l.\] l'identilif
secoutl rang. Dans Samarobrivii ou Samara-
(»ccupc le
àWinieiti^,
</(-•
lu (iaulf
ronuiinc
!
Paris,
a\fC Brèves (Nièvre), nuMitioiiiu'
ISTli[Avts
48
NOMS DE LIEU
LliS
briva.
le
premier terme est
Samara. Ghabris chef-lieu de la
blement à en latin
(Indre),
nom
le
primitif de
qui était à
vicaria Carobriensis,
l'orig-ine
Carobriva
même
façon
la
:
Somme,
caroling-ienne
s'appelait vraisembla-
Chabris est situé sur
:
Carus ou Garis. Le nom
peut-être formé de la
l'époque
le
Cher,
de Salbris (Loir-et-Cher) est
en tout cas, cette localité est
placée sur la Sauldre, en latin Salera. 100. L'exemple de Chabris atteste que
1'/
de briva était long,
les deux mots donc tonique, à la différence de celui de briga ne sauraient donc être confondus. 101. C'est sans nul doute briva qu'on doit reconnaître dans le :
nom. mentionné
déjà, de
Brivodurum,
primitif de Brières, de
Briare, de Briarresetde Brieulles, et qui signifie, par conséquent, la «
forteresse
du pont
».
IX
RIT os 102. Le mot gaulois ritos avait le sens de « gué », tel le latin va dus, tel aussi l'anglais ford dans Oxford, « le gué des bœufs » et Tallemand furt, dans Frankfurt, le gué des Francs ». 103. Les textes antiques relatifs à la Gaule ne font connaître que trois noms de lieu dans lesquels on reconnaisse ritos Ritumagus, « le champ du gué », station de la voie de Paris à Rouen, sur l'Andelle, dans le voisinage de Radepont (Eure); Augustoritum qui a, au iLi'' siècle, échangé son nom contre «.
:
celui des Lemovices, dont
station itinéraire
dont
(Yonne), sans qu'il y
il
la
était le chef-lieu
situation
ait d'ailleurs
;
enfin
répond à
entre le
nom
Bandritum,
celle de
antique et
Basson le
nom
actuel le moindre rapport.
104. Les noms Augustoritum et Bandritum n'ayant laissé aucune trace dans la toponomastique moderne, on ignore quelle était, dans ces noms, la quantité de It, et par conséquent, la place de l'accent tonique.
A
supposer que cet
/
ait été bref,
à voir des équivalents de
donc atone, on
Camboritum,
serait fondé
localité disparue
de
la
Grande-Bretagne, dans Chambord (Eure, Loir-et-Cher), Chamforme plus altérée Ghambourg (Indre-etbors (Oise) et Loire), qui était, à l'époque carolingienne, chef-lieu de la vicaria
—
—
Cambortensis. Camboritum peut-être faut-il rattacher à la
signifie
même
«
série le
le
gué tortu
nom de
».
Et
Niort (Deux-
forme Noiortum, constatée à l'époque carolingienne, représente vraisemblablement un primitif Noviorituni, apparenté par son premier terme à Noviomagus. Sèvres), dont
Li's
iii'ins
la
lie
lien.
X
DU B MON 105. Le
mot gaulois dubrun.
aqua.
latin
s'est
Il
notamment
latinisé
dubruui, équivalait au
conservé dans divers dialectes néo-celtiques,
dans. le gallois et bas-breton
dour par l'intermédiaire
d'une forme médiévale diivr. C'est faute de connaitre celle-ci que savants qui, du xvr' siècle à nos jours, se sont occupés de
les
noms de
lorigine des s agit
dans
Duhron ou
106.
ont pensé retrouver
lieu,
mot dont
le
-durum précédemment étudiée. dubrum ne paraît dans aucun des noms
il
terminaison
la
de
Gaule que mentionnent les monuments de l'antiquité l'époque carolingienne, on voit dubrum pris isolément
lieu de
:
mais à pour désigner Douvres (Seine-et-Marne et emplo vé comme second terme du nom de deux localités du Rouergue méridional dont il est (juestion dans une charte de 883 en faveur du monastère de Vabres L a d e d u b r u m et \' u 1 e d u b r u m, au jourd' bui Ladezouvre ,
:
et
Valezoubre (Aveyron). Clrégoire de Tours avait d'ailleurs parlé
Cambidobrense monasterium.
d'un certain
107. Par contre on reconnaît
nom
dubrum
dans
la
terminaison du
d'un certain nombre de cours d'eau de l'ancienne Septimanie.
Pline,
dans son Histoire mUiiroVe, appelle \'ornodubrum cet dans le département des Pyrénées-Orien-
allluenl de l'Agi v qui. tides, a
de nos jours
nom
Verdouble
le
:
pareille est l'origine des
du Vernoubre. affluents de 1 Agout, et du Vernazoubre, afihumt de l'Urb dans le département de l'Hérault, oii d ailleurs le Vernezoubre et leA'ernazoulne
noms du
"Vernazobre,
ont donné leur
nom
<Iu
à des
Vernezoubre
bameaux
et
riverains.
loilubriim est bien reconnaissable sous
dublum. aux
vin" et
.\
rgen tumduphi'.n
IN'"
siècles,
et
les
Un
primitif
formes
A rgrn umdu p ru m I
désigné lArgentdouble.
(Uit
Argen-
Argcntum(pu.
;ifllucul
de
l'Au.b-.
108. C^es
noms de
rivières
méritent (|uel(jue attention
:
ou de ruisseaux
les
noms de cours
en
-ilubrum
d'eau d'origine
tidtique étant, de l'avis des leltistes les plus autorisés, très rares
ORIGINES
en Gaule,
il
CELTlnUES
:
DIBROX
est intéressant de rencontrer
."i
|
ceux-là en nombre
relativement considérable dans une région où précisément les
Gaulois n'ont pénétré, semble-t-il, qu'à une époque peu reculée, trois
siècles
environ
doivent être considérés
avant
l'ère
comme
chrétienne
;
et
si
ces
noms
particuliers à telle tribu gauloise
plutôt qu'à telle autre, les exemples qui viennent d'être cités,
relevés dans le
aux Volcac.
Languedoc
oriental, tendraient à les faire attribuer
XI
XAXTOS Le motg^aulois
109.
sous
la
latinisé
nantus ou nantuin
oblique nanto dans
forme
le
est
mentionné
glossaire
petit
d'Endlicher, qui le traduit par vallis, et indique,
gaulois
en outre,
le
composé trinanio, traduit par très valles. G est évidemment ce mot qui, dans le langage des régions alpestres de la Savoie et de la Suisse romande, subsiste sous la forme nand, avec une légère déviation de sens,
la partie
étant prise pour
ime cascade, un torrent. 110. De même que dunos, nantos
nom autre
propre de
nom
lieu,
propre,
sans et
il
le
secours
subsiste,
le tout,
a été parfois
daucUn
pour désigner
employé comme
adjectif, ni
d'aucun
sans autre altération pour
que la chute de la syllabe atone, dans les noms de Nant (Aveyron, Meuse), Nans (Doubs, Var), Namps (Somme). Nantus fut, à l'époque mérovingienne, le nom d'un monastère du diocèse de Coutances, qu'a désigné depuis le vocable de Saint-Marcouf loreille,
(Manche).
On
reconnaît aussi un primitif nantus, accompagné
d'un déterminatif moderne,
dans ]^din-sous-Thil (Cùte-d'Or), devenu celui d'une famille militaire célèbre, sous forme Xansouty. 111. Dans les noms composés où il paraît comme second terme, mot gaulois nanloa n'a jamais subi d'altération plus sensible.
dont la
le
le
nom
est
Dînant (Belgique, province de Namur),
et
peut-être Dinan
(Côtes-du-Nord), représentent un bas-latin Dionantus, originairement sans doute Divonaiitus, cjui se rapproche par son j)reinier
terme
deDivodurum
ou
Diodurum.
Grenant '^Gôte-d'Or, Haute-Marne, Nièvre), correspond au Grauiitinto des triens mérovingiens, et on h' voit, dans Vaugrenant ''Saône-cl-Loire), combiné avec vallis.
Lournand (Sa6ne-el-Loire), nom d'une localité Muntionnée fréfjueminent dans les chartes du \'' siècle de l'abbaye de Gluny, sous
la
formiî
Loinantum, semble
d'une localité toute voisine,
avoir pour jiarallèlc
/.uurdon, dont
il
est
le
nom
question dans
oHic.iNEs
mêmes documents,
les la
et
cKi/rioiEs
dont
le
.\A.\ros
:
o3
second terme
dunum
indi([ue
position élevée par rapport k Lournant.
Mornand
(Loire),
Mornans (Drôme), Mornant (Rhône, Haute-
représentent
Savoie),
un primitif
que
tel
Mauronantus ou
Maurinantus. Pargnan
Pernand (Côte-d'Or), Pernant (Aisne, Orne), nom de Parronantus, k rapprocher du nom de lieu celtique Parrodunum, mentionné par (Aisne),
portaient sans doute à l'origine le
Ptolémée.
Dans Ternant (Ain, Charente-Inférieure, Côte-d'Or, Nièvre, Orne, Puj-de-Dôme, Yonne), d'anciens
naître
Taronantus, apparentés par
Tarodunum
terme k
faut vraisemblablement recon-
il
à l'époque romaine,
qui,
leur premier
une
désig-nait
de Germanie, d'orig-ine g'auloise, et sans doute aussi
localité
chef-lieu, à rechercher entre Soissons et
le
Reims, du pagus qu'on
appelle le Tardenois. 112. Le g-aulois naiitos semble être en outre
de
Nantoialum, que
lieu
l'adjectif latin
la
racine du
traduirait assez bien,
nom
semble-t-il,
vallestris. Ce vocable est l'origine du
nom
si
répandu de Nanteuil, et de ceux de Nanteau (Seine-et-Marne, Yonne), de NantOUX (Côte-d'Or, Saône-et-Loire) et de Nampteuil (Aisne), variante graphique du premier. Dans Monampteuil on reconnaîtra
(Aisne),
(Seine-et-Marne)
Mons Nantoialum.
un ancien
est
diminutive différencie d'un
Nanteuil,
homonyme
Kt Nantouillet
qu'une
désinence
plus important, Nanleuil-
le-Haudouiii (Oise). 113.
Peut-être faut-il voir
monasteriolum
([uod
même racine dans Nantua (Ain) Nantuadus ab a qui s e vicino
la
:
emerg-entibus publiée vocitatur, porte un diplôme du Lothaire daté de 852
nom
—
dans
la
a
;
multitudine aquarum
chronique de Saint-Bénig-ne.
(Meuse).
roi
une interprétation toute semblable de ce ibi
conlluentium
— se
lit
On en rapprochera Nantois
XII
ONXA 114. L'existence d'un mot g-aulois onna, au sens du latin fons, nest attestée par aucun écrit de lantiquité, mais on peut l'induire en quelque sorte de deux faits. L'un est la mention, dans un la Vil a. sancf.i Domitiani consacré au récit de la vie écrit d'un personnage du iv* siècle, de deux sources, de deux fontaines
—
—
du
de
territoire
Bebronna
Lasfuieu
respectivement
appelées
(Ain),
Calonna. L'autre fait est la présence, dans le petit glossaire d'Endlicher, d'un mot qui ne diffère de onna que par le genre, onno, traduit par flumen. 115. Le nom de Calonna ne s'est pas, dans le Bugey, où et
vivait saint Domitien, transmis jvisqu'à nous, l'hagiographe
apprenant qu'au
Latini, ou plutôt
ce
siècle
iv*^
Fons
nom
Latinii. Mais
il
du vi'' au département
a désigné,
Chaàonnes-sur- Loire, aujourd'hui dans
XI® siècle,
nous
Fons
de
place à celui
fit
le
de Maine-et-Loire, qui possède, en outre, un Calonnes-sofzs-/e-
nom de Calonna lui serait commune Calodunum, forme primitive supposée de Chaudnn et Calodurum, que représente Chilleurs.
Lude. La première partie du avec
Quant
116.
Bebronna,
à
qu'on pourrait traduire par castors
en Gaule
», c'était
le
<(
peut-être à l'origine la
nom
fontaine des bièvres
Bibronna, »
ou
«
des
d un grand nombre de fontaines
ou de ruisseaux, appliqué parfois
à
des localités riveraines
:
la
Beuvronne, affluent de la Marne; la Brevonne, sous-aftluent de r.Vube, la Brevenne, allluent du Hhône, la Brevanne, qui coule dans le Luxembourg belge. 117. Notre pays possède un certain nombre de cours d'eau, désignés par un nom masculin, qui ne dilTère de ceux (jui viennent d'être la
dans le
iiuii(|U(''S,
conséquence les
nom
(pic :
par
le
départements se
(Manche);
retrriuve le
le
genre et par
la
Beuvroil, affluent de d'ille-et- Vilaine et
dans
le
nom
Beuvron. affluent de
terminaison qui en est la
de
Selune, qui coule la
Manche,
et
dont
de Sain/Senin-de-lieuvron la
Loire,
(pii
coule dans les
OKiGiNRs (>;T;nnii;s
départements du Cher, du Loiret
et
;
l'Yonne,
la
(Nièvre)
a
enfin
:
Bebronna
\e
Brevon, qui prend
nom
Beuvron, affluent de
le
commune sa
de
Beuvj'on
source à la fontaine
de la Vila sancti Domiiiani, et qui se jette dans
l'Albarine k Saiut-Ramhert (Ain),
son
.">.»
i
de Loir-et-Cher, et qui, dans
Motte-Beuvron donné son nom à
ce dernier, arrose la
qui
o.v.v
:
avant de porter
localité qui,
actuel, était désignée à l'époque franque, par celui
cours d'eau en question. 118.
On
est fondé à reg-arder
-onna ronna
les
noms de
comme
procédant de primitifs en
Chalaronne, affluent de
la
du
Bebronna.
de l'Aronde. affluent de lOise,
Ui
Saône, Cala-
Aronna;
de la Saône, Boutonne, affluent de la Charente, Vultunna. 119. Mais on ne confondra pas onna avec la terminaison -ona, qu'on observe dans xVxona et dans Matrona; tandis que ;
Saugonna
;
Vo de onna
-ona
de
la
était long,
donc tonique, et s est conservé, celui de modernes Aisne et Marne en font
était atone, les vocal)les
foi.
120.
Il
est possible
que Divonne (Ain) représente un primitif
en -onna, apparenté par son premier terme
à
Divoduruni;
mais on ne saurait sans danger former pareille conjecture pos de tous
les
noms
à
pro-
qui se terminent actuellement en -onnc,
car on sait positivement que certains d'entre eux, Carcassonne,
Narbonne, Bourhonne, représentent des noms son imparisyllabique en -o, -onis.
latins de déclinai-
.
XIII
VERA 121.
Vera
se serait «
mot
Quoi
forme latine d'un mot supposé gaulois qui
conservé dans
ruisseau
nier
est la
»
est
qu'il
le
breton armoricain ffouer, au sens de
toutefois certains celtistes prétendent que ce der-
;
pour un ancien ivober en
de vera était bref, on peut s'en convaincre noms dont il constitue le second terme, et dans
soit, l'e
par l'étude des
lesquels l'accent était sur la syllabe précédente.
Dèvre (Cher), anciennement Oeuvre,
était à l'époque carolin-
gienne Dovera.
Meg-avera et
une de ses L'ancien
désignait à la fois le Mesvrin, affluent de l'Arroux, localités riveraines,
nom
de
la
Mesvres (Saône-et-Loire).
Touvre, affluent de
la
Charente, est Tol-
vera.
Vendeuvre (Aube) est appelé sur des monnaies mérovingiennes Vin do vera il se distingue donc de ses homonymes indiqués plus haut (n*> 85) qui sont d'anciens Vindobriga. 122. Dans vera, employé seul, l'e était nécessairement :
accentué ce que
Marne.
;
étant bref,
il
devait, en langue d'oïl, devenir ié
Ion constate dans
le
nom
de
la
:
c'est
Vière, sous-affluent de
la
XIV
yE METIS 123. Le sens
du mot nemetis, qu'on pourrait induire de
de l'irlandais nemed, au sens de
«
sanctuaire
»
celui
est clairement
que Fortunat, au vi'' siècle, a consacrés au Vernemetis porté par une localité de l'Aquitaine.
attesté par ces vers
nom
Nomine Vernemetis Quod quasi fanum
volait vocitare vetustas, iiigens gallica lingua refert.
Nemetis, qui figure quelquefois dans sous la forme tagne,
Tassinemetum
—
en Gaule
du
nemetum
latin
était
donc
—
dans pris,
noms
les
g-aulois latinisés
Vernemetum dans l'île de Brela Norique, Augustonemetum comme
l'irlandais
nemed^ au sens
fanum.
124. Les seuls
noms de
lieu
modernes qu'on puisse rattacher
d'une façon certaine et pour une de leurs parties à ce mot gaulois sont
:
Vernantes (Maine-et-Loire), au
ix^ siècle
Vernimptas,
dérivé
précisément de Vernemetis, accentué sur l'antépénultième, dont
nous devons à Fortunat de connaître le sens. Nanterre (Seine), dont le thème étymologique est Nemetodurum, déformé au vi® siècle, dans les écrits de Grégoire de Tours, en
Nemptodorum.
le département du Gard signalent l'existence, dans la Gaule méridionale, des Arnemetici, c'est-à-dire des habitants d'une localité appelée
125.
Des inscriptions romaines trouvées dans
Arnemetis
:
peut-être
doit-on rattacher à ce dernier vocable,
moyennant une substitution de et
liquide,
Arlempdes (Haute-Loire)
Arlende (Gard). 126. Les
noms Augustonemetum
et
Nemelocenna,
nis par des écrits de l'antiquité, et désignant, le premier
le
four-
chet-
second une importante localilé gauloise voisine de l'Artois, n'ont rien donné en français, ayant cessé, dès répo(|ue romaine, d'être en usage. lieu
de
la cité
des Arvernes,
le
E
XV
GOND AT 127.
La fréquence du nom antique Condate, dont
la
forme
nominative est peut-être Gondas. est déjà indiquée par les monuments de l'antiquité romaine. En effet, les documents
moins de huit
itinéraires relatifs à la Gaule, ne font pas connaître localités ainsi dénommées — une seule Condé-SUr-Iton (Eure) — auxquelles c'est
conservé son nom,
a il
en faut joindre une
neuvième, Gondatomagiis.
nom, paraît
128. La terminaison, étudiée déjà, de ce dernier établir la celticité de condate f[ui
portent aujourd'hui
condate avait
(pi'en p^aulois
;
comme
nom de Condat ou le
sens
donc synonymes de Cnhlcnz
seraient
(^onfluentes.
d'ordinaire les localités
deux cours d'eau, en
siluées à la jonction de
le latin
le
et
et
tle
et
de Condé sont
est fondé à croire
confluent
ces localités
;
de Coiiflans, formés sur
de Quimper. qui représente
le
breton
armoricain Kemher.
Ges noms de Gondé et de Gondat sont les formes vulg-aires les la première dans le nord de la France, la seconde dans le midi, de lan tique Gondate. 129. Le nom de Condé est porté par une trentaine de localités françaises, dont les deux tiers ont rang- de commune dans les plus répandues,
départements de l'Aisne, des Ardennes, du Galvados, de l'Eure, de rindre, de la Manche, de .la Marne, de la Meuse, de l'ancienne Moselle, du Nord, do l'Orne, de Seine-et-Mnrno, de Seine-etOise et de
Somme.
la
130. Parmi toutes ces localités on n Cn compte
Gondé
f
Indre)
situation ne justilio pas le sens attribué être les
^\\\o
et (Jondé-snr-Vèffrc (Seine-et-Oise)
noms de
ces
deux
—
deux dont
— la
au mot condato. Peut-
localilés n'ont-ils [)as plus de rapport,
au point de vue de l'origine, avec ce mot que
le
nom
rourt fSeine-et-()ise), pour lequel on possède
la
forme ancienne
(inndonrourt
curtis.
,
(\\\\
donne
lieu
de supposer un
|)rimitif
de G.ondé-
Gu ndildis
ORIGINKS CEMluLES
dans
Parfois,
131.
les
COX DATI-:
:
régions de langue
"«O
Gondate
d'oïl,
a
produit une forme qui se distingue de celle qu'on vient d'obser-
ver par
la
réduction du son nasal de
Condate
anciens
départements de Loir-et-Cher 132.
Dans
huit
Gondate
le
communes,
nom y
antique, et ce
est porté par
toutes situées à des confluents, et qui appar-
dogne. du Lot, du Puy-de-Dôme et de sur Va
un
;
mais
les
de Maine-et-Loire.
tiennent aux départements du Gantai, de la Corrèze, de 133. Condé,
deux
:
portion méridionale de la France, c'est Condat
la
qui représente
et
première syllabe
la
dénommés Candé dans
sont aujourd'hui
Candé il
et
Condat représentent Gondate accentué
Gondate
est probable, sinon certain, que
Gondas, dont Va
cas oblique de
Dor-
la
Haute-Vienne.
la
était
on ne peut expliquer autrement le Loire), localité située au confluent de
nom la V
était
nécessairement atone
:
de Candes (Indre-etienne et de
la
Loire, et
que Sulpice Sévère et Grégoire de Tours appellent vicus Gondatensis. Condes (Jura, Haute-Marne), a la même origine, ain.si, peut-être, que Cosne (Nièvre). 134. Gondate est aussi, mais médiatement, l'origine des noms et Condeau de Condel (Galvados), Condets (Seine-et-Marne (Ornei, qui, sous leur ancienne forme Condeel, représentent des i,
diminutifs de Condé. 135.
Le mot gaulois condate, qui
de
a servi
nom
propre
à
tant
de localités celtiques, a en outre contribué à former des noms composés. Les textes antérieurs au vu® siècle nous en font con-
deux Gondatisco et Gondatomagus. Le premier désignait à l'époque franque, au confluent de la Bienne et du Tacon, le lieu qui, d'un monastère célèbre qu'on y établit, prit successivement les noms de Saint-Oyand (Sanctus
naître
:
Eugendus) et de Saint-Claude dune des sous-préfectures du Quant à Gondatomagus, nom :
siège
conMuent
»
et
qui,
sur
la
station itinéraire voi.sine
ce
lieu
est
actuellement
le
Jura. qui
signifie
«
le
champ du
Table de Peutinger, s'applique à une de Milhau (Avoyron), il doit être, en
outre, le terme étymologique
du nom de Condéon M]harente\
.
XVI
MEDIOLAXUM Le nom gaulois
136.
nium
latinisé en
Mediolanum
presque aussi fréquent que condate,
est
ou Mediolaet
textes
les
dénommées
antiques font connaître huit localités ainsi
:
l'une
Gaule cisalpine cinq étaient comprises dans la Gaule transalpine, une dans la Germanie et une autre encore dans
appartenait à
l'île
la
;
de Bretagne.
Trois seulement de ces localités peuvent être reconnues avec
nom
certitude dans des lieux dont le
actuel dérive de l'ancien
:
ce sont Milan/ Italie), Ghâteaumeillant (Cher) et le Mont-Miolant (Loire).
Deux
autres, le
Mediolanum des Sanfoni et celui des nom dès l'époque romaine, et sont
Eharovices ont changé de
aujourd'hui représentées par Saintes et par Evreux.
antiques prouvent
les textes
Si
géographique,
mastique de
la
France, qui contient une trentaine de
selon toute apparence, de fait est
le
fréquence de ce vocable
la
en est encore attestée par
la diffusion
Mediolanum
d'ailleurs incontestable
ou de
pour
Mediolanium grâce à
plupart,
la
topono-
la
noms venant, :
la
mention qu on en trouve dans des chartes. Ces noms modernes se divisent tout naturellement en deux séries les uns dérivant certainement de la forme antique, attestée :
par des inscriptions,
de rapporter à
Med
i
Mediolanium
o1anu
;
les autres
qu
il
convient
m
137. La premièie série est représentée par Ghâteaumeillant et
Meillant
Cher), Meilhan (Gers. Landes, Lot-et-G;ironne
,
Meil-
lan niaute-Garonne, Gironde), Moilien (Aisne), Moliens (Oise, Scinp-et-Mariio Molllens-aux-BoisetMolliens-Vidame Sonmiej, Montmeillant ^Vrdennes, Seine-et-Marno), Montmeillien (Côte.
d"()ri,
par
l:i
Montmélian iiKtiiilhirr,
fxplicabh' le
'
'Oise, Savoie)
de
la
j)ar h' recul
li(|uide
de
1'/
tous ces
:
médiane
(|ui,
dans
—
noms //,
///,
sont caractéi-isés //
- uïouillure
Mediolanium
—
sxiivait
gr(»u|)e a n.
138.
Au
coiilrain'.
indlc
liiui-
{{{'
ocl
/
ii
apporail
dans
les
t)Ri(;i.M:s
noms
cixiinuEïi
mkdiolaxum
:
61
seconde série Mâlain Gôte-d"Or), Méolans (Basses- Alpes), Meulin (Saôneet- Loire), Meylan (Isère, Lot-et-Garonne j, Miolan (Rhône, Savoie), Mioland (Rhône, Saône-et- Loire), Moëlaln (HauteMarne), Moislains (Somme), Molain (Aisne, Jura), et le Mont([ui
constituent
Maulain Haute-Marne (
la
:
j,
Molain (Loire). 139. Le nom antique de
Mediolanum se retrouve, on le voit, un peu partout en Gaule, sauf peut-être dans le nord-ouest, en Auvergne, en Limousin et dans le Languedoc. Que signifiait-il? Henri Martin Ta traduit par « terre sainte du milieu », lan représentant, à ses yeux, l'idée de tuaire », le sens de
«
milieu
du nom et il semblait un mediolanum mais ;
;
dont on vient de nion
lire
)-,
terre sainte » ou de « sanc-
que chaque peuple gaulois avait géographique des localités l'énumération ne favorise guère cette opicroire
la répartition
on en a compté trente-deux,
:
appartenaient au
«
étant attaché à la première partie
mojen
âge,
et les diocèses
sont au
auxquels
et une cités romaines d'où il Henri Martin dans son hypothèse, que les
seulement, correspondant à vingt résulte, à suivre
Ambiani auraient eu (Oise)*,
:
trois « terres saintes
du milieu
Molliens-aux-Bois et MoUiens-Vidame
;
»
les
:
:
;
:
;
:
;
;
sieurs de ces locatités n'étaient pas situées au elles faisaient partie.
Meulin,
:
;
Moliens
Bituriges
deux Ghàteaumeillant et Meillant les Aedui trois Mioland et Montmeillien les Se ffusiavi trois également Mioland et le Mont-Miolan les Allohroges trois aussi Miolan et Montmélian enfin les Auscii deux les deux du département du Gers il faut remarquer, en outre, dont
elles
nombre de vingt-deux
:
Miolan,
Meylan, Meilhan que plu-
centre des cités
L'interpi'étation proposée par Henri
Martin paraît donc devoir être rejetée.
XVII
NOVIENTUM ET -ENTOS 140. Le
nom
Novientum
de lieu de
n'apparaît dans aucun
des textes de l'époque romaine qui sont parvenus jusqu'à nous,
mais on
le
tVanque, où
fréquemment dans
trouve il
les textes
figure parfois sous la forme
térisée par la présence d'un
de Tépoque
Novigentum,
carac-
g qui n'en modifiait guère la pronon-
— du moins sentiment de — bois de Jubainville dériverait de racine qui a fourni
ciation.
Ce vocable
tel était
l'adjectif
la
gaulois novios au
sens de
-entum, analogue au le
nouveau
«
d'x\r-
le
»,
l'aide d'un suffixe
à
suffixe -entez, (jui a servi à former,
dans
breton armoricain, un certain nombre de substantifs dérivés
d'adjectifs. Ainsi
Novientum,
littéralement» nouveauté
»,
serait
un vocable topographique équivalant aux Xeuville et Villeneuve qui ont été formés en si grand nombre au moyen âge.
Novientum
141.
a produit le
ne désigne pas moins de seize
tements de l'Aisne, de la
Haute-Marne, de
la
nom
Nogent.
([ui,
en France,
communes appartenant aux
dépar-
Côte-d'Or, de l'Eure, d'Eure-et-Loir, de
l'Oise,
de
Sarthe et de
la
la Seine, et
formation est régulière, caractérisée qu'elle est par
la
dont
la
consonni-
dans ce nombre n'est pas compris Nogent-leHolrou (lîlure-et-Loir), qui, à en juger par une forme du xi'' siècle, Nogiomum, représenterait un primitif Noviomagus, et serait non plus que Xoi/entplus régulièrement orthographié Xogen fication de
1"/
;
;
sur-\'ernis\oit
(I.,oiret),
qu'un
pouillé
du
xiv*"
siècle
Noemium, ce qui autorise la même conjecture. 142. Le nom de Nogentel (.Visne, Marne), s'applique mitifs Xofjenl, (ju
d
homonymes
il
plus
diU'érencie,
importants
appelle
à de pri-
au moyen d'un suffixe diminutif, ;
il
a
poui-
é(juivalonl Nointel
(Oise, Sein(;-et-(Jise'.
143.
Dans un
ceitain ncjmbre d autres cas 1/ de
Novientum
ne s'est pas eonsonnifié, de sorte que ce vocable a produit Noyant .Vin.
Allier, Indre-et-Loire, Maine-et-Loirej.
ORIGINES CELIJOUES
{y.]
Par contre, on peut signaler des formes modernes qui ont le de Novientum, et représentent presque intact le
144.
conservé
nom
XOVIh.XTLM ET -fîNTOS
:
i'
antique
nord-est
;
elles paraissent d'ailleurs localisées à la région
lioviant-aux-Prés
du
(Meurthe-et-Moselle),
Novéant Noviand (Prusse rhénane, régence de Trêves) et Nepvant (Meuse;, dont le p ne se prononce pas. Ces formes ont pour variante Vouuinn/, qui désigna jusqu'auxvii'' siècle, trois :
(Lorraine;,
Nouvion de l'Aisne qu'on trouve très
ici
fréquent,
:
l'altération du son an en on, que le phénomène inverse est noms d'Argentan, de Caen et de
à la vérité,
est rare, tandis
témoin
les
Rouen. 145. Nogeiii entre en composition dans Nogentvilliers, formé
au moyen âge par
nom commun
la
combinaison du
nom
propre Nogeni avec
procédant de vil lare ou villa rium
;
par
le
l'effet
d'une aphécèse qui remonte peut-être à huit siècles, Noyentuilliers est aujourd'hui JanviUiers (Marne).
146. Chose singulière d'être
énumérées,
les plus
:
de
toutes les localités qui
tements de Maine-et-Loire, d'Indre-et-Loire aurait-il pas
quelque indication ethnique à
dans
le
nom d'Agentum,
et
tirer
147. Le suffixe gaulois -enlos que révèle se retrouver
viennent
méridionales appartiennent aux déparde l'Ain
:
n'y
de là?
Novientum
porté jadis par
le
parait village
un bourg du diocè.se de Limoges où l'établissement d'un monastère fît prévaloir l'appel-
actuel d'Hains (Vienne), ainsi que par
lation
Agenti monasterium,
et
qui
n'est autre aujourd'hui
quTymoutiers (Haute- Vienne). 148.
((
la
chêne
Derventuni, présente, en mot gaulois dervos, au sens de doivent leur nom le hameau de Der (Aube et
Drevant (Cher), en
avant du »
même au([uel
suffixe,
latin
le
région forestière où se trouve Monficr-en-Dev (Haute-Marne).
Drevant serait donc l'équivalent des noms romans Chcsnuy, Chesnoy, Qaes?iay, Qiiesnoij, et doit être rapproché du nom antique
une
Derventione. sous
localité de la
le([uel l'Itinéraire il'Antonin
Grande-Bretagne.
désigne
XVIIl
-ACTE OU -ACTA 149.
Le
suffixe gaulois -acte,
ou mieux -acla, que d'Arbois
de Jubainville pense reconnaitre dans le suffixe -ez du bas breton
moderne, paraît dans deux noms de
lieu
mentionnés par
les textes
antiques.
Bibracte ou Bibracta, qui désigne, dans César, le principal oppidum des Eduens, est représenté par le mont Beuvray, dont le nom, qui s'écrivait jadis Bevrait, est très régulièrement formé, la désinence s'étant comportée tout comme le mot factum, devenu fait, et le radical dé même que celui de biberaticum, mot qui a donné hevrar/e, ancienne forme de breuvage. Ce radical paraît n être autre que le nom celtique du castor, apparenté au latin fiber, et qu'on retrouve dans les noms de cours d'eau bibronnum, bibronna Bibracte aurait donc été un lieu servant de retraite aux castors. Le second nom, Carpentoracte, fut celui delà ville actuelle ;
de
Carpentras.
D'après
d'Arbois
de Jubainville,
il
faudrait
entendre par ce vocable un lieu où l'on fabriquait des chars, appelés en latin carpenta, d'un
mot emprunté sans doute
carpentum fut, dans le mot, on le sait, que français charpentier, qui devrait, étymologiquement,
langue gauloise, puisqu'on pense que principe, particulier se -rattache le
désigner
le
à la
charron.
aux Gaulois;
le
c'est à ce
XIX -OIALOS
150.
Les noms de lieu terminés par
le suffixe -oialos, latinisé
en -oialus ou -oialum, devaient être fort répandus en Gaule, à en juger par les
nombreux vocables géographiques modernes
qui présentent les terminaisons -enil ei -ue'jols, formes vulgaires
Cependant les parvenus jusqu'à nous ne mentionnent qu'un
les plus fréquentes de cet ancien suffixe gaulois.
textes de l'antiquité
nom
seul
thermae
de cette catégorie, reconnaissable dans les
Maroialieae dont désignant
les
parlait au
bains d'une localité,
semble-t-il, à la région
saint Paulin de Noie,
siècle
iv"
Maroialum,
du sud-ouest de
la
qui appartenait,
Gaule.
Les noms en -oialum apparaissent plus fréquemment dans les textes de l'époque mérovingienne, notamment dans Grégoire de Tours.
Au vu" siècle la graphie -oialum s'est altérée en -oilum, forme qui, à l'époque carolingienne, a été, par l'introduction d'une gutturale, modifiée en -ogilum ou -ogelum, qu'on a enfin remplacé par
-olium.
Le nombre des noms de est considérable.
On
formés à
l'aide
n'en donnera pas
ici le
lieu
l'on se bornera à en présenter
du
suffixe
-oialum
relevé complet, et
quelques-uns parmi ceux que men-
tionnent les textes latins antérieurs à l'an mil. 151.
Aballoialum, déformé en Avaloialum ou Avalogi-
une sorte reconon de locatif, Valeuil (Dordogne) et "Valuéjols (Cantal): naît dans le premier terme de ce vocable le nom gaulois du
lum,
est
devenu, par l'aphérèse de
l'a initial,
pris pour
pommier, ce qui autorise à considérer Valeuil et Valuéjols comme des synonymes de « pommeraie ». 152. Arcoialum, en 1 1 19' Archoilus, en H42 Arcoilus, désigne Arcueil (Seine), qui doit son nom, de toute évidence, aux arcades d'un aqueduc romain dont
les vestiges sont
encore
visibles.
153.
Argentoialum,
d'où
Les nnnis de lieu.
/
Argentogeluni
el
Argenlo-
NOMS
LKs
(iO
gilum, aujourd'hui Argenteuil
i3i;
i.u:l"
(Seine-el-Oise, Yonne).
Ce nom,
indiquant sans doute à Torig'ine un gisement d'argent, et comparable en ce cas au
nom
tière,
ne serait pas
terme
soit à rattacher
le
entièrement latin Argentaria, Largcn-
seul
nom
en -oialum dont
au règne minéral
:
contraction de Perçu// est appelé en 1130
blablement pour Petroialum,
«
le
premier
Maine-et-Loire),
Preuil
Petroilum. vraisem-
lieu pierreux », et
il
est
permis
de penser que Sablé (Sarthe), anciennement Sahleil, représente
Sabuloialum, « sablière ». Balioialum est sans doute la forme primitive d'un nom qu'on trouve écrit Baliolum à la tin du x'' siècle, et duquel
un
primitif
154.
dérive
le
Calais,
nom
de lieu Bailleul (Eure, Nord, Oise, Orne, Pas-deSeine-Inférieure,
Sarthe,
Somme), reconnaissable, en
composition, dans Bailleulmont et Bailleulval t^Pas-de-Cahiis), et qui a
pour variantes BaiUeu (Oise), Baslieux (Marne), Bailleau
(Eure-et-Loir) et Baillet (Seine-et-Oise), ce dernier pour Bailleil.
155.
Blanoialum, d'où Blanoilum, Bléneau (Yonne).
Bon oialum, devenu Bonogelum au vu® siècle Bonogilum à époque carolingienne, est l'origine des noms 156.
1
et
de
Bonneuil '^Charente, Indre, Oise, Seine, Seine-et-Oise, Vienne),
—
notation rappelant la traduction latine Bonnœil (Calvados) Bonus o eu lus adoptée par les clercs parisiens des xni'' et xiv'=
siècles
pour désigner
le
Bonneuil
de Seine-et-Oise
—
et
Bonneil i^Aisne). 157. Burgoialum Burgogalum, qui a
est,
des écarts également
nommés
dans
la
peut-on supposer,
la
forme correcte de
désigné Bourgueil ^^Indie-et-Loire).
11
y a
Bourgueil dans Saùne-et-Loire et
Vienne.
Buxoialum, qui, formé sur le léquivalent de Buxctum, le(|uel a donné thème étymologique des noms de Buxeuil 158.
latin
buxus,
Biicij et
serait
Bussy, est
le
f.Aube, Vienne) et de
Bisseuil (Marne;.
159. ,
Cantoialum
u
donné Chanteau
Loint;
ei
Ghanteuges
IIaute-L<nrej. priiuiti\emeiit C/uiiUcikjcdL accentué sur
'-//.
160. (^assanoial um ou Cassi noiii lum. forme [)rimiti\t.' du nom carolingien C-assinogilum, a donné Gasseneuil (Lol-etoù l'on constate l'clfet de la Garonuej, Cas&euil ;Gironde) et Chasseneuil (CJiacimte (le Vu pl;icé outre deux voyelks
—
OHKilNKS
CKI.TIQlJliS
-OIMJJS
'.
67
premier terme de Gassanoialum est mot antéromain cassanos, au sens de « chêne ». rente, Indre, tienne)
Corboialum
161.
de
;
le
nom
Corbeil (Seine-et-Oise).
Cristoialum. d'où
162.
forme hypothétique du
est l'ancienne
Corboilum, désignant
le
(Seine)
Créteil
et
Criteuil
(Cha-
rente).
Ebrogilum,
163. ,Ebroialuin d'où
Ebreuil
(^
Allier).
164. Garrig-ojalum, formé sur
un des noms antéromains du chêne, est sans doute le thème étymologique du nom de Jargeau (Loiret), en latin de basse époque Jarg'og-ilum ou Jarg^olium. 165. Genistoialum, où l'on reconnaît le latin ^enista, «
genêt 166.
serait l'orig-ine de Genneteil (Maine-et-Loire).
-),
Lemoialum, formé
sur
le g-aulois
le/nos, «
orme
»,
qui
subsiste dans l'irlandais leamh, a produit Limeuil (Dordogne),
Limeil (Seine-et-Oise) et Limejouls (Dordogne). 167.
Maroialum;
ce
nom
est
un des plus fréquents de
la
présente série, et cela sans doute en raison d'une circonstance
topographique qui se produit souvent effet,
que
la
racine de ce vocable est
germanique, à laquelle
noms communs et «
marais
».,
<<
mare
une
même que
la
en
celle, d'origine les
désignant une masse d'eau dormante,
ce dernier représentant
dérivé d'un adjectif germanique en ainsi
croit volontiers,
langue française semble devoir
la »,
on
:
localité voisine de
isc
:
un bas-latin mariscum
Maroialum désignerait nom viennent ceux
marécages. De ce
Charente, Cher,. Dordogne, Loir-et-Cher, Marne, Oise, Seine-et-Marne, Somme, Vendée Marœuil (Pas-
de Mareuil (Aisne,
i,
Mareau Loiret), Mareugheol (Puy-de-Dôme), Mareuge (Puy-de-Dôme Maruéjols (Gard), Marvéjols (Lozère), Marvège (Gard). Il est à remarquer de-Calais),
(Sarthe,
Mareil
Seine-et-Oise),
,
que dans
les
nière syllabe
noms Mareugheol, Maruéjols et Marvéjols la derest atone, et que ces noms se prononcent Mureiicjc,
Mariu-rfc et Marvcr/e. 168.
Najoialum, doù
Nieuil (Charente,
(Charente-Inférieure, \'endée, 169.
du
latin
val lest
mot gaulois
le
/j,7///o.ç,
(K'jà
un
lieu
ris, et désignerait
a produit Nanteuil 'Aisne, Ardennes, Cha-
dans une vallée il Marne, Oise, Seine-et-Marne), Nampteuil (Aisne) en composition Monampteuil (Aisne) on verra des «limiiui;
rente, Dordogne, et,
Vienne) et Nieul
laule-\'ienneK
Nantoialum, où Ion reconnaît
signalé, aurait le sens sis
1
:
LES NOMS DE LIEU
68 tifs
de Nanteuil dans Nantouillet
170.
N a voie lu m,
d'où
la
et
Nanteau ,Seine-el-Marne).
forme basse
Xavolium
Naveil
:
(Loir-et-Cher).
171.
Orgadoialum, Kotoialum est
d'où Orgedeuil (Charente).
la forme orig-inelle des noms de Reuil 172. (Marne, Oisei et de Rueil (Eure-et-Loir, Seine-et-Oise), et dési-
gnait une villa royale que mentionne Grégoire de Tours, et dont
souvenir persiste dans l'appellation des communes de NotreDame-du-Vaudreuil et de Saint-Cyr-du-Vaudreuil (Eure), Vaudreuil devant s'entendre « vau de Reuil ». Reuil (Seine-et-Marne) a une autre origine ce nom, qui ne remonte qu'au vu*' siècle, désigna tout d'abord un monastère fondé par un frère de saint Ouen, Rado, qui de son nom, nous apprend la vie de saint Aile, abbé de Rebais, l'appela Radolium. 173. Septoialum, au ix*^ siècle Septogilum Septeuil le
:
:
(Seine-et-Oise).
174.
dans
la
Spinoialum, d'où Spinogelum qui figure au vu'' siècle chronique de Frédégaire. Ce nom, qui paraît formé sur le
nom latin de l'épine, serait donc .synonyme de spinetum. Ses formes vulgaires sont Epineuil (Cher, Yonne), Epineil, adouci en Epinay. dans le nom d' Epinay-sur-Orge Seine-et-Oise) le
—
;
Spinogilumdu Polyptique d'Irminon — et d'Épinay-sur-Seine (Seine) — le Spinogelum de Frédégaire enfin Epineau
—
(Yonne).
Vernoialum, le nom le plus répandu du groupe avec et Nantoialum, est formé sur le mot gaulois
175.
Maroialum
vernos, désignant l'aune
Charente, Cher, Eure, Nièvre,
il
a
Seine-et-Marne,
Oise,
Verneil 'Sarthe), et
moins de
donné Verneuil (Aisne, Allier, Indre, Indre-et-Loire, Marne, Meuse, :
traces
:
dans
le
Seine-et-Oise,
Midi,
oîi
On
(
I,
est
un diminu-
le mot vernos, employé ver nu s ou vernum, est l'origine de plusieurs lieu Vern (Ille-el-Villaine, Maine-el-Loire) "Ver Manche, ()ise/, (lii l'rdi oj)soi\t' le niénie assourdisse-
fera
observer en passant que
seul et latinisé en
noms
de
(Calv.'idos,
bien
Puy-de-Dôme Verneughol Verneuge Haute-Loire, Puy-de-
"Vemeugheol
(Cantal), Vernuéjou (Cantal), Dômei. Vernouillet Eure-et-Loir, Seine-et-Oise) tif de \ erncuil, commi; Xanlouillet de Nanteuil.
176.
Haute-Vienne),
on en remarque
:
;
OKKIINKS (^KI.riOUKS
ment de Vn que dans four,
-OIALOS
:
69
hiver, Jour, Nevers, Anvers, dérivés
de furnuni, hibernuni, diurnum, Nivernis, Alvernis et, par l'elFet dune notation vicieuse, Vert (Landes. Marne, Seine;
et-Oise).
m.
Vindoialum est la forme primitive du carolingien Vindoilum, d'où Vendeuil (Aisne, Marne, Oise). 178. Vinoialum, forme primitive du caroling-ien Vinogilum, a donné Vineuil (Indre, Loir-et-Cher), et Vignols (Gorrèze). 179. Zezinoialum, dans la vie de saint Léger, écrite au vil'"
désigne Jazeneuil (Vienne).
siècle,
De
180.
ce que le plus grand
nombre des vocables modernes
qu'on vient de passer en revue sont terminés en
nom
tort d'induire que tout
représente nécessairement
on aurait
-eull,
de lieu présentant cette désinence,
un
primitif en -oialum. Ainsi le
communes de France,
de Montreuil, porté par une trentaine de provient du bas latin
Monasteriolum,
mun monasterium,
qui a donné
le
nom
diminutif du
nom com-
vieux mot français tnoutier
;
Marchespuil (Côte-d'Or, Saône-et-Loire) représente une forme diminutive du vieux mot marchais, représentant en bas latin
et
mercasium, 181.
de
et
désignant un lieu humide et marécageux.
convient d'examiner maintenant les diverses altérations
Il
gauloise
la finale
oialum, accentuée sur de
la partie septentrionale
Berry, et la
la
Bourbonnais, rAngoumois,
le
Guyenne,
la
diphtongue
France, ainsi que dans
cette finale est
la Saintonge,
devenue
le
Bourg ueil, Buxeuil,
Arcjenteuil,
Bailleul,
Bonneuii,
Casseneuil,
Casseuil,
Chasseneuil,
Dans le
Périgord
le
ou -eul
-euil
oi.
Poitou,
Valeuil,
:
Bisseuil,
Ehreuil. Liinenil,
Criteuil,
Nieul, Nanteuil, Orf/cdeuil, Beuil. Sep/cuiL EpincaiL Verneuil, Vendeuil et Vineuil. Au lieu de -euil on rencontre
Nieuil,
sud-ouest du département de Seine-et-Marne, dans une partie de celui de FYonne, dans le Loiret et dans Eure-etLoir Bailleau, Bléneau, Chanle^u, Jan/eau, Mareau, Manteau, -eau dans
le
:
Bagncux dernier dérivé du bas latin Balneolum réd'uit à Banioont pour équivalents Montereau et Hagneaux ou Bai-
Epineau
—
ce
lum
:
c'est
dans
la
même
région que Montreuil et
—
gneaux. La désinence -euil devient
-cil
dans une partie im|)ortante du Maine témoins
les
noms
île
aux environs de et
dans
linnncil, Cnrhcil, (Irctcil
.
le
Paris,
Ven(b')mois,
(ic/iiic/cil.
Lundi,
.
,
70
I>I-:S
Mareil, Naveil, liueil
NOMS
Verneil\
et
cette finale s'est éteint parfois
l'Auvergne
pays
et les
LIEU
Di:
:
son mouillé qui termine
le
Épinay, Sablé. Enfin dans Gévaudan, Velay et partie du
Baillel,
a voisinant s
:
Languedoc — départements du Gard
et
oialum
de l'Hérault
—
est représenté par -iiéjols, -eugheol, -eiighol, -uéjou
-ojouh,
comme dans
Caussiniojouls (Hérault)
—
finales
même
et
dans les-
quelles le groupe ol ou oui est atone, et qui, dans le langage
du pays,
traditionnel
noms
des
se
prononcent ueje
enge
et
;
il
en est ainsi
Valuéjols, Limejouls, Maleugheol, Marvpjols.
Ver-
neiigheol, et c'est de cette prononciation que dérivent les formes graphiques CJianteuges, Mareiige et Verneuge. Dans un certain nombre des vocables qui viennent d'être pas-
sés en revue, on peut déterminer la valeur du premier terme.
182. Celui-ci est assez souvent emprunté au règne végétal, on l'a vu par l'exemple d'Aballoialum, de Cassanoialum, de
Garrigoialum, de Lemoialum et de 'N'ernoialum. ainsi que par celui de B u x o a 1 u m de G n e s t o a u m et de S p n o a 1 u m Dans ces derniers noms, le premier terme appartient à la langue latine, d'où 1 on est amené à conclure que l'usage du suffixe -oiai
lum
persista en iK^inr,
s'est
la
l'Italie
i
1
Gaule postérieurement à on ne l'a pas oublié, que
maintenu dans
peut supposer
i
i
,
la
i
conquête romaine
le suffixe ligure
:
-asca
Gonséquemment on noms en -oialum sur d'autres mots Cerasoialum, formé sur le nom du septentrionale.
formation de
latins désignant des arbres.
thème étymologique de Cerseuil (Aisne, Marne). Corn oialum, formé sur le nom du cornouiller, aurait donné Corneuil (Eure) et Cornuéjouls (Aveyron). A l*inoialum, formé sur le nom du pin, on devrait Pineuilh (Gironde. Et Péreuil
ceinsier, serait le
Pereuilh
(Charente),
nom du
le
Perruel
(Hautes-Pyrénées),
Perruéjoul (Cantal) se réclameraient de
(Eure),
Piroiahim, formé sur
poiiier.
183. Le ra|)[)rociiement,
fait
plus haut, dos
noms
d'Argcnlenil,
de PrciiH et de Suhlé donnerait lieu dadmt'ttre que le suffixe -oialum s'est combiné avec des mots empruntés à la nomenclature
règne minéral.
(\n
184.
Il
est fort probable aussi
({u'il
ait été
combiné avec des
noms d'animaux, témoin le nom Cabrogilum ([ui, dans un textcî du x*" siècle, conservé par le cartulaire de lirioude, désigne une
localité
d'Auvergne qu'on
n'a
pas identifiée
oMKii.Mvs (;i:L.iign;s
:
-oialos
71
185. Dans Maroialum, Nantoialum, et dans Arcoialum le premier terme évoque mie particularité d'ordre topographique. 186. Enfin le nom de Reuil (Seine-el-Marne) nous a montré le suffixe
avec un 187.
en question combiné, à une époque d'ailleurs tardive,
nom d'homme. On a pu voir que
les
retrouvent du nord au midi de
noms de la
Pas-de-Calais à celui de l'Hérault.
ou du moins ne sont
lieu
en -oialum se
France, du département du Ils
ne semblent pas exister,
—
dans la Gascogne qui d'ailleurs représente l'Aquitaine de César, où l'élément g-aulois ni dans le Toulousain. On ne les trouve devait être presque nul pas davantag'e semble-t-il, dans les provinces les plus orientales jçuère apparents,
—
:
Lorraine,
Bourgogne,
Franche-Comté,
Dauphiné,
Provence.
Peut-être un jour l'ethnographie pourra-t-elle tirer parti de ces indications qui, fort sommaires
complétées.
du
reste,
auraient besoin d'être
XX ORIGINES ANTÈROU AINES IV URAIVD A OU IGORANDA^ :
188.
On
étudiera plus loin, parmi les
noms de
lieu d'origine
romaine, ceux qui expriment une situation voisine des confins de
—
on deux cités. Tel parait avoir été le rôle du mot antéromain ivuranda ou igoranda. nose dire g-aulois Les formes vulgaires de ce mot sont au nombre d'au moins
—
neuf'.
Nous reproduisons
ici, en la condensant légèrement, une partie de mars 1890 au Collège de France, dans laquelle Auguste Longnon, après avoir étudié les vocables issus des mots latins fines et limi1.
la leçon, faite ie 13
tes,
en rapprocha ceux de
même
signification, qui représentent le
mol,
sinon gaulois, à coup sûr antéromain, ivuranda ou igoranda. Depuis lors
— en 1802 — on a
vu paraître dans la Revue archéulor/ique [3'' série, t. XX) la matière: lun (p. 17U-175) de Julien Havet, sous le titre "Igoranda ou * icoranda, frontière, note de toponymie gauloise l'autre Le nom de lieu gaulois (p. 281-287) d'Auguste Longnon lui-même, intitulé
deux mémoires sur :
;
:
ewiranda. 2.
Il
convient d'y ajouter les formes Âiguerande et Egarande, mention-
nées par Julien llavet
(p. 173), et
qui désignent, la première un écart de
àquehjues kilomètres de la limite sépaet de Màcon », la seconde un écart d'Eslivareilles (Loire) « dans Tancicn diocèse du Puy-en-Velay, à la limite U'aulre jjarl le mémoire d'Auguste de ceux de Lyon et de Clermont ». Longnon indiiim'' dans la note précédente signale (p. 284 et 285) la forme aphérésée Guirande, nom d'un hameau de Lagorce (Gironde), qui appartenait à l'ancien diocèse de Hordeaux, el confinait à celui de Saintes; d'un hameau du dépariemenl de la Loire aciuellemont rattaché à Noirétable (ancien diocèse de ClermonI mais <[ui ()arai( avoir dépen<lu auparavant d'un hameau de Felzins (Lot), des Salles (ancien diocèse de Lyon) qui appartenait au diocèse de Cahors, et n'était séparé de celui de Rpdez que par une dislance de 1.(300 mètres localité (|ui ne parait pas « dillériMite (\ii ci'Wv i\\n' \l' Dirtionnnirr des Postes [i'dW.. de 1876) mentionne sous le nom Enguirande, comme un écarl de Saint-Kélix », canton de Velzins d un aflluenl de la Sèvre Niortaise traversé • vers le milieu de son cours par la limite séparant avaiil 1317 h' iliocèse (h- Poitier-s... de celui de li.iiricau de la couiniune <h' Saillies l£n outre « les Guirandes, pi'lil Monlignac-le-( lo(| ((^iiarenU-;, clail siluc dans l'anciru diocèM' (h' l'erigueux, «le S.iiiilcs cl d'AiigoMlêmc . Helleville-sur-Saone (Rhône), situé
vative des anciens diocèses de
«
Lyon
—
:
i,
;
—
:
;
-•.
—
OHIOrNES ANTÉROMAINES
'.
IVl'BAXDA OU IGOHAXDA
7H
189. Aigurande (Indre) est une paroisse de l'ancien diocèse de
Bourges {civitas
190. ainsi
(civitas
Bilurl(jum)
située près de celui de
Limoges
Lemovicuni).
Eygurande (Gorrèze, Dordogne)
nommées
se trouve
Wr
le territoire
:
lune des communes
de l'ancien diocèse de
Clermont l'autre, du diocèse de Périgueux, était voisine de celui de Bordeaux. 191. Iguerande (Saône-et-Loire), Ivuranda à l'époque carolingienne, appartenait au diocèse de Lyon, confinant à celui de Mâcon, qui fut formé d'un démembrement de la civitas Aediiorum. 192. Ingrande (Afaine-et-Loire, Mayenne, Vienne) est le nom de trois paroisses qui appartenaient respectivement aux diocèses d'Angers, du Mans et de Poitiers, dans les régions où ils confinaient, le premier à ceux de Nantes et de Poitiers, le second à ;
celui d'Angers, le troisième à celui de Tours. D'ailleurs l'empla-
cement d'Ingrande (Vienne) répond à celui de la station Fines de la voie romaine de Tours à Poitiers. 193. Dans l'ancien diocèse de Poitiers, vers celui de Bourges ;
dans l'ancien diocèse de Tours, vers ceux d'Angers, d'une part, et de Poitiers, d'autre part
;
et
dans l'ancien diocèse d'Angers,
vers celui de Nantes, on remarque quatre localités dont le
nom
Ingrandes (Indre, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire), et dont l'une correspond à la station Fines de la voie romaine de Bourges s'écrit
à Poitiers.
194. Ingrannes (Loiret), de l'ancien diocèse d'Orléans, confinait à celui de Sens.
195.
Ygrande
(Allier) était
une paroisse du diocèse de Bourges
à vingt-trois kilomètres de l'ancienne limite de celui d'Autun.
196. Yvrandes (Orne) est aux confins des anciens diocèses de
Baveux
et
d'Avranches;
il
appartenait au premier.
Douvres (Calvados), dont le véritable nom est Yvrande, encore employé au xiv'" siècle, se trouvait dans le diocèse de Baveux, à une vingtaine tle kilomètres do la 197. Enfin la Délivrande, à
limite occidentale de celui de Lisieux.
nom Ingrande
198. L'identité du
Igrande est nettement attestée par d'Ingrande (Vienne) par
là le
peu de cas
:
avec
les
les
Ai;/uran<lf et
formes anciennes du
Evranda, Igoranda
(ju'il
noms et
Igranda.
nom
C)n voit
faut faire de l'opinion (|ui, fondée sur ce
LRS NOMS
7i qu'il
y a deux ou
tirait ce
trois
l)K
Lii;u
Ingrande k rextrémité du
vocable de ingressus
territoire
Andium, Andes
angevin,
étant le
nom
sous lequel César désigne les habitants de notre Anjou. 199. On voit que. sauf deux exceptions', toutes les localités énumérées plus haut étaient situées près des limites des diocèses auxquels elles appartenaient et l'on sait ({ue la circonscription ;
des
diocèses
français,
1
qu'elle
se
présentait
encore
au
correspondait, dans son ensemble^ k celle des cités
xviii® siècle,
de
telle
époque romaine. Or,
il
n'est pas interdit d'expliquer les
exceptions que constituent Ygrande et modifications que
la
limite des
la
deux
Délivrande par des
Aedui et celle des Lexovii auraient du moyen âge, soit même anté-
subies, soit aux premiers siècles
rieurement à
la
ou igoranda
est
200. ce
mot
Il
les
conquête romaine, puisque
le
mot ivuranda
antéromain.
n'est pas sans intérêt de rapprocher de la désinence de
expressions rand et randon, qui, dans
la
partie méri-
dionale du département de l'Aube, désignent certains tertres
servant de limites aux territoires des communes, et qu'aux envi-
rons de Troyes, on appelle pns.
l. «
011
Plus celle
constitue Iiigrando, rcart de
(jiie
plein Poitou
>>
(J.
Havet,
loc.cil., p.
171
j.
l,\
Rôoi'llio
Veuflée'l situé
XXI
GALLO-ROMAINES
ORIGINES
-ACOS
:
201. Le suffixe -acos, latinisé -acus. tient dans l'onomastique gauloise une place considérable,
nombre immense de noms de
et
contribué à former un
a
lieu gallo-romains encore subsis-
tants aujourd'hui.
La valeur de ce du
un peu
suffixe est suffixe
ég^ard à celle
-arius, -aria, qui sert
à
vag'ue, et
comparable
à cet
du
latin
dérivé
français
-ier,
former
des adjectifs dérivés dadjec-
:
-ière,
comme premier et sinf/ulier; des adjectifs dérivés de substantifs, comme régulier et séculier des noms d'ai^ents ou de professionnels, comme chevalier, potier, tuilier des noms locaux communs dérivés de noms communs, comme foyer, '/re-
tifs,
;
;
nier, ririère, sablière
;
des noms de lieu dérivés de
dhommes, comme Bernard ière, 202. Le suffixe -acos
dans la
a
forme
En
203. jectifs
:
sous
la
forme -ach
;
forme
la
-ec qui.
au
siècle,
xiri''
:
en gallois sous
souvent réduite aujourd'hui à og,
aivc,
moyen-breton
Blanchardière, Girardière.
subsisté dans les lang-ues néo-celtiques
les dialectes g-aéliques
armoricain sous
noms propres
en breton
et a
remplacé
le
oc.
breton,
harrec,
le
suflixe -ec termine
brancher
«
»,
de barr,
un grand nombre d ad«
branche
»
dourec,
;
marécageux », de jtoul, aqueux »>. de dour, « eau » \poullec, « marécage ». Il sert aussi à donner aux substantifs une idée de collectivité faoec, de fao, « hêtre », désigne une hêtraie <(
<(
;
:
spernec, de spern, épine », un buisson d'épines. Cette dernière circonstance explique pourquoi les érudits qui les premiers ont «
consacré leurs
pensé que
le
loisirs
nom
à l'étude
des anciens
d'Épernay. en httin
noms do
lieu,
onl
Sparnacus ou Sparna-
cum, pouvait ollVïr le même sens que le breton spernec. et constituer un synonyme des noms romans h'pinoi/. Jipinai/. (|iu représentent le latin spinetum. On ne saurait condamner absolument cette opinion formulée en 186 i par Mou/é. Mais des études auxquelles d'autres savants se sont livrés,
il
rt'sidle
(pi
en très
76
LFS
grande majorité
noms de
les
DE LIEU
Xt.AIS
lieu terminés par le suffixe gaulois
-acus, dérivent de noms d'hommes, et surtout de latins la très grande majorité, et non, comme prétendait Henri d'Arbois de Jubainville, la totalité, car le
-acos. latinisé
noms d'hommes le
nom
:
de Mouzay (Meuse), en latin
formé sur celui de
—
Mosacum,
comme
est visiblement
en Belgique les
Ligny (province de Namun. de
Tilly (Brabanti, de
naut) sur les
Meuse,
la
noms
des cours d'eau
—
la Tille,
noms
de
Silly (Hai-
Lisrne et la
la
dont elles sont riveraines; à ces exemples on peut ajouter celui de Blézy Haute-Marne) sur la Biaise.
Sille
i
204.
Au
sujet
des
noms
H. d'Arbois de Jubainville téressante.
Il
de
lieu
-acus de la Gaule, une statistique assez in-
en
s'est livré à
que sur quarante-cinq de ces noms dont
a constaté
l'existence est attestée à l'époque romaine, trente-six, soit les
quatre cinquièmes, présentent un
termes se terminent en
iacus
-
tor-iacus, Germin-iacus,
:
etc.
/
avant
le
suffixe,
en d'autres
Blar-iacus, Catus-iacus, Coril a observé la même particula;
dans quarante-cinq des cinquante-trois noms en -acus qui figurent dans les écrits de Grégoire de Tours et la proportion rité
;
des
noms en -iacus
est bien plus forte encore
parmi
les
noms
de lieu que mentionnent les documents des siècles suivants.
205.
En
étudiant de plus
constaté que
dit a
nom d que
tous ces
noms de
ils
lieu, cet
éru-
ont pour radical un
liomnie d'origine l'omaine, d'ordinaire un gentilice, c'est-à-
un nom de
dire
pi'ès
plupart du temps
la
famille, et
il
a observé avec beaucoup de justesse
c'est à cette dernière circonstance qu'est
due
la
fréquence de
Yi précédant le .suffixe -acus, la très grande majorité des genti-
romains étant terminés en -ius. C'est alors qu'il a cru pouconnue aujourd'hui, et à laquelle i(''ussi a donner une grande vraisemblance, qu'aux temj)s de
lices
voir présenter sa fliéorie, bien il
1
a
ind('[)endance gauloise,
dans chaque
des céréales, après
la
que ce
cité, et la
propriété rurale était encore indivise fut
le
développement
coïKjuête rinnainc,
(jui
anu^na
tle
le
la
culture
partage de
cette propriété collective, c'est-à-dire la constitution de la pro-
individuelle dans notre pays. La meilleure preuve de l'origine romaine di- la pi'oj)riété individuelle en Gaule ri-sultc, à ses yeux, des non)s pro})res en -iacus <|ui. pour le plus grand nombre, dérivent de non)s de [)riél<''
gentilices
romains,
et
durent être, à l'origine, des
noms de
ORIGINES GALLO-ROMAINES
-ACOS
:
77
fundi ou de propriétés immobilières les noms de lieu gaulois, ou plutôt gallo-romains, en -iacus seraient donc analogues, comme :
noms de
formation, aux
dans
Italie et
lieu latins
Gaule méridionale,
la
en -ianus,
si
nombreux en
et qui seront ultérieurement
étudiés.
206. Les
noms de
en latin par
lieu
le suffixe
dont
forme primitive
la
terminée
était
-a eus appartiennent à toutes les régions
France actuelle, et cela prouverait, s'il était nécessaire, que les Celtes ou Gaulois ont occupé toutes les parties de notre pavs. Tous nos départements, à lexception des Alpes-Maritimes et du de
la
Var, possèdent des cette catégorie
que
communes dont
les
noms appartiennent
population celtique était peu répandue dans
la
respondante, car
Bezaudun (Var)
le
est
de cette partie de
la
moderne,
les
noms
Provence par
:
la
région cor-
les Gaulois.
nomenclature communale
en -acus sont en général beaucoup moins
nombreux dans l'ancienne province romaine populanie
la
nom, qu'on a eu occasion de rencontrer, de une preuve non équivoque de l'occupation
D'ailleurs, à en juger par la
207.
k
encore cette exception prouverait-elle seulement
;
et
dans
chose s'explique, en ce qui touche
la
Novem-
première de
la
noms de fundi y étaient, à la plus souvent en -anus, ce qui est
ces régions, par ce fait que les
manière romaine, terminés
un des
nombreux
le
du haut degré de romanisaPour la Novempopulanie, l'explication est autre, car cette province, comprenant d'une entre Garonne et Pyréfaçon à peu près complète le pays
tion
représente
nées, était
indices
de cette partie de
de
même
signalés déjà,
et variés
la
Gaule.
de
l'Aquitaine
race que les Ibères
César, dont ;
les
la
noms en
de Monlezun et de Tourdun
indéniablement une infdtration celtique dont
population
-ar, et ceux,
(Gers) y attestent les écrits
de
l'anti-
quité parvenus jusqu'à nous ne font aucune mention. Si
nombreux sont
-acus,
qu'il n'en sera
les
noms correspondant
donné
ici
à des primitifs en
qu'un choix d exemples énumérés
selon l'ordre alphabétique de ces primitifs.
208. Albiacus, formé sur dérive
du cofjnomen Albus
le gentilice :
Albius, qui lui-même
Alblac (Haulc-Garonno,
Lot),
Albieux (^Loire),Aubiac (Gironde, Lot-et-Garonne Aubiat (Puyde-Dôme), Auby (Nord), Augea (Jura), Augy (Aisne, Cher, ,
Yonne), Aujac fCharente-Inférieure, Gard).
LES NOMS DE
78 209. sur
Albiniacus, du
Albinius. formé lui-même
gentilice
Albinus
coijnomen
LIEL'
Albignac
iCorrèzei, Albigneux Rhône, Savoie. Haute-Savoie), Aubignac (Aveyron. Gorrèze. Haute-Loiret, Aubignat Puy-de-Dome', Aubigné Ille-et-Vilaine. Maine-et-Loire, Sarthe, Deux-Sèvres), Aubigny (Aisne. Allier, Ardennes, Aubigney Haute-Saône Aube, Calvados, Cher, Côte-d Or, Haute-Marne, Nord, Pas-deCalais, Deux-Sèvres, Somme. Vendée). Arbigny (Ain, Hautele
:
(Loire), Albigny (Loire,
.
Herbigny (Ardennesi, appelé Albiniacus vers 860, Herbignac Loire-Inférieure Arbignieu (Am). 210. Alciacus Aussac (^Charente, Tarn,. Aucey (Manche), Marnei.
i,
;
:
Aussy
Auchy (Nord.
(Seine-et-Marne),
'Ausqiics,
composition
en
ligure
f[ui
Oise.
dans
Pas-de-Calais"),
Nordausques
Zudausques Pas-de-Calais;. 211. Antoniacus: Antony (Seine). Antogny Loire). Antoigni lOrnei, Antoigné (Maine-et-Loire
et
;
i
Indre-et-
Antonniat
i.
(Dordoj,!,ne,i.
Aureliacus
212.
dognei,
—
Aureillac
:
(Lot-et-Garonne
(Charente-Inférieure),
Orlac
(Cantal),
d'où
Orliac
diminutif Orliaguet
le
Dordog-ne),
(Puy-de-Dôme), Orly (Seine). 213. Avitiacus Avessac Loire-Inférieure Pyrénées Avezé Sarthe :
,
214.
Blandiacus
(Charente).
—
DorOrléat
Avezac (Hautes-
Blanzac (Charente, Charente-Inférieure
:
Haute-Vienne),
—
Aurillac
.
I
Haule-Loire,
i,
.
(Corrèze,
Blanzat
i
— d'où
le
diminutif Blanzaguet
Puy-ile-Dôme). Blanzay
Charente-In-
férieurei. Blanzée (Meuse), Blanzy (Aisne. Ardennes. Saône-et-
Loire),Blandy (Seine-et-Marne, Seine-et-Oise). Blandecques Pas(
iCôte-dOr
de-Calaisj, Blangey lais,
Seine-Inférieure,
215. (^al via eus (Gard).
:
.
Blangy (Calvados, Pas-de-Ca-
Somme).
Calviac ^Lot), Calviat
Dordog-ne), Cauviac
Chaugey (Côte-dOr).
Loi). Chalvignac iCantali, 216. Calviniacus Calvignac Gauvigny (Oise), Ghauvigné (Ille-et- VilCauvignac Tiironde laine Ghauvigny (Loir-et-(]her, Vienne). 217. Campaniacus Gampagnac (Dordogne, Tai-n), Gham:
,
i,
:
pagnac (Cantal, Charente-Inférieure, Corrèze, Creuse, Dordogne, Ghanipagnat (Puy-de-Dôme, HauU -Loire, Haute- Vienne; Sarlhe, Vendée, Vienne S;iône-et-Loire Ghampagné Gham,
.
,
OKIGliNKS (;ALL0-KOMAIi\ES
Douhs,
pagney
71)
Haute-Saône), Ghampagny (Gôte-d'Oi-,
Jura,
Champigné (Maine-et-Loire), Champigny (Aube,
Jura, Savoie),
Eure,
-ACOS
:
Indre-et-Loire.
Marne,
Loir-et-Cher,
Haute-Marne,
Seine. Vienne, Yonne).
218. (]assiacus
Chassey
:
(Gôte-d'Or.
Chassac (Gorrèze, Gard), Chassé (Sarthe), Meuse, Haute-Saône, Saône-et-Loire),
Ghassiecq (Gharente), Chassieu
Yonne
Loire,
,
(Isère), Ghassy (Gher, Saône-etChessy (Aube, Rhône, Seine-et-Marne).
Domitiacus
219.
Donzy
Domezac
:
Domecy (Yonne),
(Gharente),
(Nièvre), et sans doute aussi
Donzac (Gironde, Tarn-et-
Garonne), Donzacq (Landes).
Eburiacus, dérivé par
220.
d'un
l'intermédiaire
o-entilice
Eburius du nom gaulois Eburos déjà rencontré dans Eburodunum, Eburobriga, Eburomagus Evry (Seine-et-Marne. :
Seine-et-Oise, Yonne), Yvrac (Gharente, Gironde), Ivrey (Jura),
Yvré (Sarthe), Ivry (Gôte-d'Or, Eure,
Flaviacus
221.
Fléac (Gharente, Gharente-Inférieure),
(Greuse),
Flayat
(Vienne),
(Sarthe
Fiée
Oise, Seine).
Flaviac (Ardèche), Flavy (Aisne, Oise),
:
j
Saini-S;uireur-de-F\ée
et
Fleix
(Maine-et-
Loire), Saint-Gernier-de-Y\y (Oise), Flaugeac (Dordognei, Flau-
jac (Lot), Flageac (Dordogne, Haute-Loire), Flagey (Gôte-d'Or,
Haute-Marne),
Doubs,
Flagy
(Haute-Saôiie,
—
Seine-et-Marne), Fyé (Sarthe). origine, cette localité étant,
nommée
aux
Saône-et-Loire,
Fiée (Gôte-d'Or), a une autre
viii*^
et
ix''
siècles,
conslamnient
F'iexus.
Flaviniacus
Flavignac (Haule-Vienne), Flavigny (Aisne, Gher, Gôte-d'Or, Marne, Meurlhe-et-Mosellc), Flaugnac 222.
:
Flagnac (Aveyron), Flagnat (Gharente), Flagny (Nord,
(Lot),
Seine-et-Marne).
Floriacus
223.
:
Florac
(Lozère),
Florat
i
Haute-Loire),
Floirac (Gharente-Inférieure, Gironde, Lot), Fleurac (Gharente, Dordogne), Fleurât (Greuse), Fleuré (Orne, Vienne), Fleurey (Gôle-d'Or,
ment
Fleurie,
(Aisne,
Haute-Saône), Fleuriel (Allier), ancienneFleurieu (Rhône), Fleurieux (Rhône), Fleury
Doubs,
Eure,
Ras-de-Galais,
Loiret,
Somme, Yonne) I.
Manche, Marne, Meuse,
Saône-et-Loire,
Seine-et-Marne,
Nièvre,
Oise.
Seine-el-Oise.
'.
Si le iiKiii ilr l'Ieuiv fi-inc dniis
I:i
Ticirtn-nclnhiro
rommiinnlc du
(h'pnr-
LES NOMS DE LIEU
80
224. Juliacus. du gentilice Jiilius. très répandu en Gaule, beaucoup de nobles Gaulois, qui devaient le droit de cité à Jules César, ayant pris son
— d'où
Gironde).
nom
Juillac Cbarente, Corrèze. Gers,
:
'
diminutif Juillaguet (Charente),
le
— JuiUé
Sarthe, Deux-Sèvres), JuUié (Rhône), Saint-Pierre-
(Charente, Je-Juillers
Manche). JuiUy (Côte(Aube. Saône-et-Loire. Yonne), (Prusse rhénane, régence d'Aix-la-
Charente-Inférieure), Juilley
i
Seine-et-Marne), Jully
d'Or.
allemand
Juliers. en
Jiilich
Chapelle).
Jussac Cantal). Jussas Charente-Inférieurei. Jussey (Haute-Saône), Jussy (Aisne, Cher. Yonne). Ladignac l'Corrèze, Haute -'Vienne), 226. La tin ia eus
Justiacus
225.
:
\
:
Haute-Loire). Lagnat (Ain;, Ladignat Lagney Meurthe-et-Moselle Lagnieu (Ain Lagny (Oise. Seineet-Marne), Laigné (Mayenne, Sarthe), Laigny (Aisne). Lésignac Haute-Vienne). Léslgnat Cha227. Liciniacus
Ladinhac
(Cantal
i.
I.
.
t
:
Lésigné
rente),
Seine-et-Marne,
Lésigny
(Maine-et-Loire),
Ain. Creuse), Lusigny Lusignan (Vienne) est de même oridernière syllabe ne date que du temps
Vienne), Lusignac (Dordog-nei, Lusignat
Aube, Côte-d'Or
(Allier,
gine
;
de la
la nasalisation
de Philippe 228.
Bel.
le
Marcelliacus
(
.
Puy-de-Dôme).
Cher, Côte-d'Or, Eure, Indre-et-Luire. Loir-etLoiret.
Loire,
Marne.
Manche,
Saône-et-Loire, Seine-et-Marne 229.
l'AUier.
Marcillat
lUe-el-Vilaine, Mayenne). MarciUieu (Loire), Marcilly
(Aisne, .Vube,
Cher,
Marcillac (Aveyron, Charente, Corrèze,
:
Lot
Gironde,
Dordogiie. Marcillé
.
i.
Hhône,
Haute-Marne,
Marsilly Charente-Inférieure).
Ma.ximiacus: Meximieux
(Ain.,
Messimy (Ain, Rhône),
Massingy (Côte-d'Or, Haute-Savoie), Marsangis (Marne, Yonne),
Marchangy fLoirej. niacus Montagnac (Basses-Alpes, Dordogne, Montagnat (Ain), Hérault, Lot-el-(iaronne), Montagna .Iuim Isère), (.Vin, Doubs, Haute-Saône;, Montagnieu Montagney Saôno-et-Loire, Montagny (Côte-d'Or, Loire, Oise, Rhône, et peut-être aussi
230. .Monta
:
.
'
IciiH'iil
lit'
l'AïKlf, ou
slance spéciiile pairie sous le
rienrv.
:
il
|)in;iit
insf)lil»',
réioclion, en mars
nom de
Fleury, en
ITiUj,
c'csl
do
la
en
r.iisoii
d
iiiio
leiic do l'éiif,Mian vu
faveur de .lean-IIercule de
circdii-
duché-
Hossel do
ORIGINES GALLO-ROMAINES
I
ACOS
81
Savoie, Haute-Savoie), Montignac (Charente, Dordogne, Gironde, Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées), Montigné (Charente, Maineet-Loire, Mayenne, Deux-Sèvres), Montigny, nom porté par une
cinquantaine de communes, et par nombre d'écarts, dans la partie septentrionale de la France. 231. Pauliacus Pauilhac (Gers), Pauillac (Gironde), Paulhac (Cantal, Haute-Garonne, Haute-Loire, Loire), d'où le diminutif Paulhaguet (Haute-Loire), Paulhiac (Lot-et-Ga:
—
—
ronne), Pauliac (Ariège, Corrèze, etc.), Pauliat (Allier, Creuse), la
plupart des Poilly, Pouillé, Pouilley, Pouilly de la moitié sep-
tentrionale de la France, Peillac (Morbihan), et peut-être Paillé
(Charente-Inférieure) et Pailly (Yonne). 232.
Postumiacus
:
Pouthumé
(Vienne),
Potangey (Côte-
d'Or), Potangis (Marne).
233. Quintiacus Quinsac (Dordogne, Gironde), Quinssat (Puy-de-Dôme), Quinçay (Vienne), Quincé (Maine-et-Loire), Quincey (Aube, Côte-d'Or, Haute-Saône), Quincié (Rhône), :
Quincieu
(Isère),
Quincieux (Rhône), Quincy (Aisne, Cher, Côte-
d'Or, Meuse, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise), Guinchy (Pas-de-
Cuincy (Nord). Quincy a pour diminutif Quincerot (Côted'Or, Yonne), qui est à rapprocher de Flavignerot et de Qiiétignerot (Côte-d'Or), diminutifs de Flavignif et de Quétigny. 234. Romaniacus Romagnac (Cantal), Romagnat (Puy-deCalais),
:
Dôme), Romagné (lUe-et- Vilaine), Romagnieu (Isère), Romagny (Manche, ancien Haut-Rhin), Romenay (Saône-et-Loire), Romeny (Aisne). , 235. Sabiniacus Savignac (Arièg-e, Aveyron, Dordogne, Gers, Gironde, Lot-et-Garonne), Savignat (Creuse), Savigpa (Jura), Savigné (Indre-et-Loire, Sarthe, Vienne), Savigneux :
(Ain), Savignies (Oise), Savigny,
communes
nom
porté par plus de vingt
de la France septentrionale.
Séverac (Aveyron), Sévérac (Loire-Inférieure), Sevrai (Orne), Sevrey (Saône-et-Loire), Sivrey (Aube), Sivry (Ardennes, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Seine-etMarne), Cieurac (Lot), Civrac (Gironde), Civray (Cher, Indroet-Loire, Vienne), Civrieux (Ain, Rhône), Givry (Côte-d'Or), Eure-et-Loire, Seine-et-Oise, Yonne), Xivray (Meuse), Xivry 236. S.everiacus
:
(Meurthe-et-Moselle). 237. Tilliacus! Tillac fGers), Tilly (Calvados, Eure. Indre, Les noms de lieu.
"
LES NOMS
82
LIE
LIEU
Meuse, Pas-de-Calais, Seine-et-Oise), Teille (Loire-Inférieure), Tilques (Pas-de-Calais).
Valeriacus Vallery (Haute-Savoie, Yonne), Vaudrey (Jura), Vaudry (Calvados). 239. Mais les noms de lieu g-allo-romains en -acus ne sont 238.
:
pas tous formés sur des
en -ius, car
j^^entilices
plupart des
si la
autres étaient
g-entilices présentaient cette désinence, quel([ues
terminés différemment, par exemple en -enus Antius, Avius, Lucius et Marcius ont pour doublets Antenus, Avenus, :
Lucenuset Marcenus, qui, combinés avec formé des noms de lieu gallo-romains Anthenay (Marne). 240. Antenacus
le suffixe
-acus, ont
:
:
241.
Aven acus
242.
Lucenacus
:
Avenay (Marne). Lucenat
:
Lucenay (Côte-dOr,
(Allier),
Nièvre, Saône-et- Loire), Luzenac (Ariège), Luzinay (Isère). 243.
Marcenacus Marcenat :
(Allier),
Marcenay, Marsannay
(Côte-d'Or).
On trouve aussi -acus combiné avec un cognomen latin ou un nom d'homme gaulois. 244. A vit a eu s est le nom sous lequel Sidoine Apollinaire désigne
la
qu'il
villa
possédait en Auvergne
du chef de
sa
femme, fille de l'empereur Avitus l'emplacement en est aujourd'hui marqué par Aydat (Puv-de-Dôme). 245. Brennacus, nom d'une ville royale du Soissonnais au ;
vi*^
siècle, est
doit être identifié,
Braisne
nom gaulois non pas cpmme on
formé sur
le
mais
(Xisne),
avec
Berny
Brennacus
Brennos. a
voulu
(Aisne),
le
faire,
avec
anciennement
Breny.
Tu ma eus, formé sur le nom d'homme gaulois latinisé Turnus est l'origine des noms de Tournai (Belgique), de Tour246.
nay (Calvados, Marne), de Temay 24T. L'usage de former des
brusquement abandonné franque,
comme
:
il
(Loir-et-C^her).
noms de
lieu en
-acus ne
fut
pas
persista en Gaule pendant la période
d ailleurs en Gaule cisalpine, c"est-à-diro dans
la Haute-Italie, pendant
248. (juand les
la
période lombarde.
Francs s'établirent dans
la
Gaule du Nord,
la
grande majorité des noms romains en -ius, se terminaient en -iacus; mais à D cette époque, les gentiliccs n'existant plus, on ne comprenait très
"•enlilices
de lieu de notre pays, dérivés de
.
ORIGINES (lALLO-KO.MAlNES
plus bien le
mode de formation
de notre ère, et
noms aux avec
le
les Francs,
-ACOS
:
83
usité dans les premiers
siècles
lorsqu'ils voulurent
donner leurs possédaient, combinèrent ces noms
propriétés qu'ils
groupe -iacus, au
lieu de suivre les
exemples que pou-
Avit-acus, Brenn-acus et Turn-acus. Les noms de lieu en -iacus formés sur des noms d'homme d'origine germanique, sont en nombre moins considérable que
vaient leur fournir
les
vocables gallo-romains terminés de
même
;
ils
paraissent sur-
tout dans les pays colonisés par les Francs, soit en Belgique et
dans
noms
la
France du nord-est.
suivants
On
citera ici, à titre d'exemples, les
:
249.
Achariacus, de x\charius
250.
Alamundiacus.
de
:
Achery (Aisne).
Alamundus, devenu
par aphé-
Lamontzée (Belgique, prov. de Liège). 251. Albericiacus, de Albericus Obrechies (Nord) Auberchicourt (Nord), représentant Albericiaca curtis. 252. Bertmariacus, de Bertmarus Bermeries (Nordj Berméricourt Marne 253. Bettiniacus, de Betto, -onis Bétheny (Marne); rèse
:
;
:
;
cf.
cf.
)
(
:
cf.
Bétheniville (Marne).
254.
Blitmariacus, de Blitmarus
(Haute-
Bluiîierey
:
Marne), Blémerey (Meurthe-et-Moselle, Vosges). 255. Carliacus, formé sur un radical Karl 256. Fulcoldiacus. de Fulcoaldus 257. Gerbertiacus, de Gairebertus
prov. de Liège), au
258.
xiii*^
:
Charly (Aisne).
Faucouzy 'Aisne). Gerbehaye (Belgique,
:
:
siècle Gerhercheis.
Gerhildiacus, du nom de femme Gairehildis
:
Grugis
(Aisne).
Geroldiacus, de Gairoaldus Grougis (Aisne). Gelbressée (^iici260. Gislebertiacus, de Gislebertus gique, prov. de Namur). Childericus Hildericiacus, de Haudrecy 261. 259.
:
:
:
(Ardennes).
Landericiacus, de Landericus Landrecies (Nord). 263. Landoldiacus, de Landoaldus Landouzy (Aisne). Lambercy (Aisne). 264. Lantberciacus, de Landbertus La Hérie et Le Hérie 265. Leuthariacus, de Leutharius
262.
:
:
:
:
(Aisne), qui devraient s'écrire tous deux en un seul mol.
266.
Rathariacus, de Ratharius
:
Raray
(Oise).
LES NOMS DE LIEU
84
Rodogarius Rougeries Aisue Theodebertiacus. de Theodebertus Thiverzé. loca-
267. Rotg-ariacus. de 268. lité
.
:
:
aujourd hui englobée dans Fontenay-le-Comte
269.
Theodericiacus, de Theodoricus
\
endée
.
Maine-
Tiercé
:
et-Loire).
270.
Trudoniacus. de Trudo
Belg-ique, prov. de
Trignée
:
Liège).
Walismiacus. de Walisnius Valmy Marne. Waltbertiacus. de Waldebertus Vaubercey Aube), Vaubexy Vosges WarGuérigny Nièvre 273. Wariniacus, de Warinus 271.
:
272.
:
.
:
,
gnies Nord. Somme). 274.
Witmeriacus. de Widomarus
:
Gumery
(Avibe).
V a lieu d'aborder l'étude des formes vulgaires du La question ne serait pas compliquée si cette terprécédée d'une consonne, comme dans les toujours était minaison 275.
Il
suffixe -acus.
noms de
lieu dérivés de gentilices en
-acus devient en langue Mais beaucoup plus fréquemment
d'oïl -ay
et
.
-enus
:
Dans
ce cas,
en langue d'oc -ac ou
le suffixe est
-at.
précédé d'un
/
;
prodmt. par le voisinage de cet / et de Y a, une sorte d'amalgame qui, de bonne heure, dans les pays romans qui furent c'est plus tard de langue d'oïl, fit substituer.au groupe ia un e or
s'est
il
;
du moins ce que permettent de conjecturer les formes Criscecus et Erchj-ecus, substituées dans la seconde moitié du viu*^ siècle, par le pseudo-continuateur de Frédégaire. aux primitifs Crisciacus
et
Ercuriacus, aujourd'hui représentés par Crécy
276. C'est vers rée -ecus s'est le notait encore
le
Poitou
et la
mieux maintenue
-ec la
finale,
:
au début du
présent
à
et
Ecry.
Saintonge que cette forme altéréduite
à
xiv*'
Andillé. Chiré. Gissé, Cloué. Latillé. Ligugé (Vienne)
siècle
des
-e, ;
on
noms
d'ailleurs
cette finale -ec et sa variante -ecq subsistent encore dans Cersec. Lirec.
rente
.
Pressée
Vienne), Aizecq, Chassiecq. Ruffec
Prahec. Sciecq
277. Tout au contraire, à droite de
la
Loire, le c de -ecus s'est
au de bonne heure vocalisé en de Saint-Remy de lUims, Fleury-/^-/?/r/ère -/
:
ix* siècle,
dans
le
polyptique
et ?d\\^-l a- Montagne
(Marne; sont appelés Floreius et Risleius remontant donc pour le moins au ix*"
-ci us,
Cha-
Deux-Sèvres), par exemple.
:
cette linalc latine
siècle,
suppose une
ORIGINES GALLO-ROMAINES
-ACOS
:
83
forme vulg-aire contemporaine en -ei; celle-ci subsiste, sous la notation -ei/, dans nos provinces romanes de l'est, Lorraine, Franche-Comté, Bourgogne orientale, et même dans la Cham-
Aubigney (Haute-Saône), Champagney (Doubs, Jura, Haute-Saône), Vaudrey (Jura). 278. Dans la Picardie, le reste de la Champagne, l'Ile-deFrance, l'Orléanais, le Berry, la forme -ei a de bonne heure, au xi^ siècle au plus tard, fait place à un -i que depuis déjà plusieurs Antony, Aubigny, Blanzy, Goucy, Domecy, siècles on note -y pays wallons cette lînale a pris la forme féminine les Dans etc. et méridionale
pagne orientale
:
:
plurielle -ies
279.
Il
:
Landrecies, Orchies.
convient d'observer que
la
provenant de
finale -é,
-iacus, domine non seulement en Poitou et en Saintonge, mais aussi dans TAunis, la Touraine, l'Anjou, le Maine, la partie de la
Normandie représentée par
fractions de
la
le
département de l'Orne,
Bretagne où l'influence bretonne ne
s'est
et les
exercée
qu'à partir du ix® siècle.
Dans les pays de langue d'oc, l'a de -acus s'est maintenu, forme vulgaire de cette terminaison est -ac, Albignac, Albiac, Aurillac, Blanzac, Calviac. Calvignac, Chassac, etc. 280.
et
la
Mais dans
les plus
septentrionaux de ces pays
est remplacée par -at dans
assourdie, et
l'Auvergne, la Marche
:
le
la finale
-ac s'est
sud du Bourbonnais,
Aubignat, Aubiat, Calviat. Ghampagnat,
Fleurât, Ladignat, Lusignat, Marcillat, Quinssat, Savignat, etc. cet assourdissement est parfois
tion locale, bien
même
que l'orthog-raphe
consacré par
officielle ait
la
;
prononcia-
conservé
la
nota-
le nom de Boussac Creuse), se prononce Boussa. tion -ac 281. On constate aussi l'assourdissement du c final dans la partie méridionale du département du Jura, et dans la partie :
septentrionale de celui de l'Ain limite de ces
:
la
qui avoisine
région
la
deux départements présente un grand nombre de aujourd'hui en -a ou en
noms géographiques terminés la finale latine était
-iacus
:
Bissia, Broissia.
-ia, et
Dénia,
dont
Loisia.
Savigna (Jura^ dans le département de l'Ain, ou observe parAttignat. Ceyzériat. fois, comme en Auverg-ne, la notation -at ;
:
Curciat. Maillât, Martignat. Polliat. Pressiat.
282.
Une
autre forme vulgaire correspondant à -iacus est
ou -ieux, qui existe dans
le
Seyssel jusqu'au confluent de
pays arrosé
i)ar le
l'Isère, et (jui,
de
-/<•//
Bhône depuLs l;i.
s'itmtl sm-
LES NOMS DE LIEU
86
du Rhône, de la Loire et de lArdèche. La plus ancienne notation de cette forme était -ié, qui s'est conservé dans les noms de Jullié et de Quincié (Rhône) départements de l'Ain, de
les
l'Isère,
;
que se terminaient, vers le xii^ siècle, la plupart des noms qui sont aujourd'hui en -ieu ou ieux, parmi lesquels on mentionnera ici Albigneux ;Loire), Albieux (Loire), Ghassieu (Isère', Fleurieux (Ain, Rhonel, Jussieux Rhône),
du moins,
c'est
en
-ié
Lagnieu (Ain), Marcillieu (Loire), Montagnieu (Ain, Isère), Quincieu (Isère), Romagnieu (Isère). Savignieux Ain, Loire), 283. La détermination des zones occupées par les diverses formes vulgaires correspondant à -iacus. sûr pour
le linguiste,
Celui-ci,
toutefois,
ne
l'est
fort intéressante à
par moins pour
coup
l'ethnographe.
n'attachera pas plus d'importance qu
ne
il
forme -y originellement circonscrite dans une zone déterminée, elle en est sortie peu à peu sous l'influence de l'exconvient à
la
:
tension de la langue française, et par tralisation
c'est ce
:
(Ain), qui dans
le
l'etTet
d'une sorte de cen-
qu'on remarque à propos du
nom
de Coligny
patois s'appelle encore Couligna.
284. La forme -ac, qui est, on la vu, celle de la langue d'oc, se rencontre aussi dans la partie de la Bretagne qui a été sou-
mise, dès bihan),
le
v''
siècle, à l'influence
bretonne
Comblessac (lUe-et-Vilaine), Marsac
Campénéac (Mor-
:
i
Loire-Inférieure),
Peillac (Morbihan), Ruffiac (Morbihan).
285.
France
On et
trouve,
il
est vrai,
ailleurs
en Bretagne, quelques noms de
que dans lieu
le
midi de
terminés par
le
la
son
que Brissac (Maine-et-Loire), Jaillac (Aube). Toiissac mais ils ne représentent pas des primitifs en -ac'us. Jaillac est appelé JaiUard dans les textes anciens. Gressonsacq, dont le nom se prononce ou se pro-
ac, tels
(Seine-et-Marne) et Cressonsac (Oise)
nonçait
Crcssonsa, est
pour
;
Cressonesftnrf.
Toussac,
vocable
appliqué exclusivement à des moulins, a son origine dans une locution facétieuse,
aux méfaits
si
tollit
saccum,
«
enlève sac
souvent reprochés aux meuniers
semblablement de
même
il
;
»,
de Brissac, à en juger par
ancienne lircchessac, dont malheureusement
le
allusion
en est vraila
forme
premier terme
est iiiexpli(jué.
Dans les pays ((uc les invasions ont germanisés, -iacus Hl.iriacus, Blerick devenu -/c/t, en hiis-allemand -icii
286. est
:
(Pays-Bas, Limbourg"), C^)rloriacus. Coortryck,
nom
llamand
oiuftiNKs <;ai.lo-ro:mai.nes
de Gourtrai, Liège)
;
:
-acos
87
Gemeniacus, Gemmenich (Belgique, province de Jtilich, nom allemand de Juliers (régence
Juliacus,
Tiberiacus, Zieverich ^régence de Gologne), Tolbiacus ou Tulpiacus, Zûlpich (régence d'Aix-la-Ghapelle); Turnacus, Doornyck. nom flamand de Tournai ^^iroYiacus, Werwicq (Belgique, Flandre Occidentale). d'Aix-la-Ghapelle)
;
;
287. Cette forme, dont on pourrait multiplier les exemples, semble avoir donné naissance à la finale germanique romanisée -ecques, observée dans la partie nord-ouest du département du soit dans les arrondissements de Boulogne et Pas-de-Galais
—
— qui avait reçu à l'époque des grandes invasions appoint de population germanique. La forme -ecques — un — substituée au bas-allemand Vs n'en date que du de Saint-Omer fort
xvi'' siècle
-ick implique nécessairement le recul de l'élément
germanique
devant l'élément roman Elle paraît dans les noms de Blandecques, de Coyecques, d'Eperlecques, de Questrecques, deSenlecquesetde Wardrecques assez fréquemment un déplacement de l'accent .
;
tonique la réduite
à
-ques atone
:
Nordausques
et
Zudausques,
Isques, Mentques, Quesques, Setques, Tilques, Wisques.
XXII
ROMAINES FORMÉS SUR DES GENTILIGES ORIGINES
NOMS
Les Romains appelaient fréquemment les propriétés rurales du nom des propriétaires, et en France, depuis l'époque romaine, il en fut souvent ainsi. La plupart du temps le vocable du domaine rural était un adjectif formé sur le nom du propriétaire à l'aide du suffixe -anus, en sous-entendant le substantif fundus; cette formation est identique,
on
romains en -acus. 288. Mais aussi
il
seur
comme un
ait été traité
le
voit,
que
est arrivé
à
celle
le gentilice
noms
des
même du
véritable adjectif,
gallo-
posses-
fundus
étant
Albinius, Aubin Aveyron) Antonius, Antoingt (Puy-de-Dôme), Antoing (Belg^ique, Hainaut) Aurelius, Aureil (Haute- Vienne) Calvinius, Calvin (Aveyron); Grispinius, Crespin (Aveyron, Tarn); Flavinius, Flavin (Aveyron) Florentinius, Florentin Aveyron) Lucanius, Lugan (Aveyron, Tarn) Pomponius, Pontpoint (Oise), qu'on devrait écrire Pompoin Tiberius, Thiviers (Dordogne). 289. Parfois le gentilice est employé au féminin alors le substantif sous-entendu n'est plus fundus. mais casa, villa ou domus Albania, Aubagne (Bouches-du-Rhône) Aurélia, Aureille l'Bouches-du-Rhône) A vitia. Avèze (Gard); GamuIlispania, Espagne (Gorrèze), Épagne lia. Charaouille (Aisne) (Aube, Indre, Somme, Vendée); Epaignes (Eure); Lusitania, toujours sous-entendu
:
;
l
;
;
;
;
;
;
:
:
;
;
;
Luisetaines Marseilles
'Seine-et-Marne);
pon ia, Pompogne Mais ces noms, j)ris
Marc-tllia.
(Lot-et-Garonne), <jui
Pomponne
(Oise), ;
Pom-
(Seine-et-Marne).
consistent uniquement dans les gentilices
adjectivement, sont
comme
perdus dans
qui ont été formés sur lesgentilices au et
Marseille
Gher) et leur diminutif Marseillette (Audej
la
moyen des
foule
de ceux
suffixes
-acus
-anus. 290. Los
noms en -anus sont
l'idvincft roinaini' (lue
aussi fré(juenls dans l'ancienne
ceux on -acus dans
\o
rosto de
la
Gaido.
ORIGINES ROMAINES
291.
:
iNOMS
FORMÉS SUR DES GENTILICES
Abellianus, dérivé du
Abellius
gentilice
:
89
Abeilhan
(Hérault).
Albianus, de Albius Aubian (Hérault). Albinianus, de Albinius Aubignan (Vaucluse). 294. Anicianus, du g-entilice Anicius, qui, pris adjectivement, constitue le nom primitif, Anicium, de la ville du Puy 292.
:
293.
:
(Haute-Loire) l'a initial,
295.
296.
Nissan (Hérault), pour Anissan, par aphérèse de confondu avec un locatif. :
Anianus, de Anius Aignan (Gers), Agnin (Isère). Aurelianus, de Aurelius Aurellhan (Landes, :
:
Hautes-Pyrénées j, Orellhan (Hérault), Oreilla (Pyrénées-Orientales).
297. 298. 299. 300. 301.
302. 303. 304. 305.
Avitianus, de Avitius Avezan (Gers). Balbianus, de Balbius Balbins (Isère). Barba rianus, de Barbarius Barbaira (Aude) Bassianus, de Bassins Bassan (Hérault). Blandianus, de Blandius Blandin (Isère). Bojanus, de Boius Boujan (Hérault). Caprilianus, de Gaprilius ChabriUan (Drôme). Cassianus, de Cassius Cassan (Cantal). Clarianus, de Clarius Clérans (Dordo^ne), Claira :
:
:
:
:
:
:
:
:
et
Clara (Pyrénées-Orientales). 306.
Clementianus,
de
Glementius
:
Glémençan
(Hérault).
307.
Cornelianus,
de
Cornélius
'Gorneilhan (Hérault),
:
Corneillan (Gers), Corneilla (Pyrénées-Orientales). 308. 309.
310.
Grispianus, de Crispius Grespian (Gard). Curtianus, de Curtius Coursan (Aude). :
:
Dalmatianus, de Dalmatius Domitianus, de Domitius
Daumazan
:
(Ariège).
Domessin (Savoie), 311. Domezain (Basses-Pyrénées). 312. Fabricianus, de Fabricius Fabrezan (Aude). 313. Flaccianus, deFlaccius Flassans(Var), Flassa (Pyré:
:
:
nées-Orientales).
314. Florianus,
de
Florins
:
Florian
(Gard),
Fleurian
(Haute-Garonne), Floure (Aude). 315.
Frontinianus, de Frontinius
:
Frontignan (Ilaulo-
Garonne, Hérault). 316. Gallianus, (Gard).
de Gallus
:
Gaillan ((nronde).
Galhan
.
LES NOMS DE
90 317.
Llt:i'
Gratianus, de Gratins Grazan (Gers). deJulius: Juillan Hautes-Pyrénées), Julians :
318. Julianus.
(
(Vaucluse). Julhians(Bouches-du-Rliône), Julia (Haute-Garonne,
Pyrénées-Orientales). 319. Licinianus, de Licinius
Lézignan (Aude,
:
Hérault,
Hautes- Pyrénées). 320.
Lucanianus, de Lucanius
:
Lugagnan (Hautes- Pyré-
nées).
321.
Lucianus, de Lucius
:
Lussan (Gard, Haute-Garonne,
Gers), Lucia (Pyrénées-Orientales).
322.
Lupianus, de Lupius
Loupian
:
,'Hérault),
Loupia
(Aude). 323.
324.
Mari ni a nus, de Mari ni us Marignan (Gers), Marcellianus, de Marcellius Marseillan :
:
(Gers,
Hérault, Hautes- Pyrénées).
Martianus,
325.
de
Martius
Marsan
:
(Gers),
Marsa
(Aude, Lot). 326.
Maurianus, deMaurius: Maurian (Gironde, de Maurillius Maureilhan
327. Maurillianus,
;
Hérault). (Hérault,
Landes). 328.
Naevianus, de Naevius
:
Névian (Aude), Nébian
(Hérault).
329.
Pardelianus. de Pardelius
:
Pardailhan (Hérault),
Pardaillan (Lot-et-Garonne), Pardeillan (Gers). 330.
331.
Paulianus, de Paulius
Pomponianus,
:
Paulhan (Hérault).
Pomponius
de
:
Pompignan
((iard,
Tarn-et-Garonne) 332.
Pontianus,
de
Pou Lias
Ponsan
:
(Gers),
Ponsas
(Drôme», Poncin (Ain;, Poncins (Loire). 333. Porcianus, de Porcins Poussan (Hérault). :
334.
Priscianus, de l^iscius
:
Preixan (Aude), Pressins
misère).
335. (hiin
l
ilianus, de (Jui n tilius
:
Quintillan (Aude).
Salvianus, de Salvius Sauvian (Hérault). Seius Sigean (Aude). 338. Scscianus. de Scscius Seissan (Gers, Bouches-du336.
:
337. Soi anus, dn
:
:
Hh«')nei.
339. tales
.
Seyssins
Soin
ia
II
'
Isère).
us.
de
Soniius
:
Sournia
(
Pyrénéos-Orien-
OHIGLNES ROMAINES
:
NOMS FORMÉS SUR DES GENTILICES
Taurinionus, de Taurinius
340.
:
91
Taurignan (Ariège),
Taurinya (Pyrénées-Orientales). 341. Tiberianus, de Tiberius
:
Tibiran (Hautes-Pyrénées).
Trebellius Travaillai! (Vaucluse). Tullianus, de Tullius TuUins (Isère). Ursianus, de Ursus Orsan (Gard). Valentianus, de Valentius Valencin (Isère). Valerianus, de Valerius Vallerins (Nièvre). Vindemianus, de Vin de mi us Vendémian Hérault).
342. Trebellianiis, de 343.
:
:
344.
:
345.
;
346.
:
347.
:
348. Si l'on cherche à déterminer l'étendue de pays où se ren-
contre le suffixe latin
-anus dans
les
noms de
lieu de l'époque
romaine, on constatera qu'elle correspond, d'une manière générale,
Province romaine
à l'ancienne
et à l'ancienne
Aquitaine, c'est-à-
aux parties de la Gaule où les noms gallo-romains en -acus sont le moins nombreux. Le fait s'explique, pour la Province romaine, par une romanisation plus complète que celle dire précisément
des autres parties de la Gaule, et pour l'Aquitaine, parce que, ce
pays n'étant pas, peut-être
les
d'homme en
proprement
à
celtique, on y forma ruraux dérivés de noms
parler,
vocables de domaines
le suffixe
du suffixe latin -anus. pu constater que les formes vulgaires revêtues par -anus sont au nombre de trois -an, -in et -a. La pre-
mière est
la
On
349.
se servant, de préférence,
a
:
mais on ne l'observe pas dans la Province romaine, en deçà de l'Isère dans
plus fréquente,
partie orientale de la
;
moins fréquemment d'ailleurs, dans ceux de la Loire et du Rhône, la combinaison de l'a de -an vis avec Yi qui le précédait a eu pour résultat la forme -in ou, par l'addition d'un s parasite, -ins le nom de
les
départements de
l'Isère et
de
la Savoie, et,
;
Domezain (Basses-Pyrénées), atteste que le même phénomène a pu se produire assez loin de la région qui vient d'être indiquée. Quant à la forme -a, les exemples cités plus haut montrent qu'elle se rencontre
presque
exclusivement dans
Pyrénées-Orientales et dans
l'Aude le
:
elle résulte
Midi de
la
la
le
département des
partie méridionale de celui de
d'un phénomène phonétique très connu dans
France,
la
chute de Vn placé entre deux voyelles.
Parfois cet a final, bien que tonique, a été francisé en un c nuiet atone, on
l'a
Florianum.
vu par l'exemple de Floure, représentant
le latin
92
LES NO^IS DE LIEU
350.
A
la différence
de ceux formés à l'aide du suffixe mascu-
lin
-anus, fort nombreux,
les
noms de
sont assez
et
dont
il
n'a été cité qu'un choix,
lieu qui présentaient le féminin de ce suffixe,
On
rares.
peut citer pourtant, dans
la
-an a,
Province
romaine Chichilianne et Séchilienne (Isère), de Caeciliana Maillanne (Bouches-du-Rhône) de Mal lia na ou Manliana Marsanne (Drôme), de Marciana Marignane (Bouches-duHhône), de Mariniana; Reillanne (Basses-Alpes) et son dimi;
;
;
nutif Reilhanette (Drôme), de
ment
même
à la
Reguliana.
C'est vraisemblable-
catégorie qu'appartiennent Glamensane, Sau-
mane
et Taulanne (Basses-x\lpes), Maussanne, Pélissanne et Simiane (Bouches-du-Rhône), Gumiàne (Drôme). Hors de la région provençale, ces formes féminines sont encore plus rares cependant on note, dans la France septentrionale Louveciennes ;
(Seine-et-Oise), de
ciana;
Lupiciana; Marchiennes (Nord), de Marde Valentiana Vauciennes
Valenciennes (Nord), (Marne), de Veltiana.
;
noms de lieu dont le thème -anus sous sa forme masculine plurielle toutefois, il en existe un spécimen bien connu Orléans (Loiret) répond au latin Aurélia ni jusqu'au xiv* siècle 351. Plus rares encore sont les
étymologique présente
le suffixe
;
:
;
on
disait
Orliens et Olliens
;
la
forme actuelle est
l'effet
d'une
réaction savante.
352. 11 convient de rappeler ici que dans le sud-est de la Gaule un certain nombre de noms de lieu ont été formés sur des gentilices, au moyen des suffixes d'origine ligure -a s eu s et
-oscus, dont l'usage avait persisté dans cette contrée. 353. Les
nombreux vocables géographiques en
qu'on rencontre dans
les
-in, -ain, -aing^
pays wallons de France
et
de Belgique,
que Hesdin (Pas-de-Calais), Crespin, Bouchain, Gantaing, Vertain (Nord), sont, dans les textes carolingiens, terminés en tels
-inium; on peut supposer
qu'ils ont été formés,
des gentilices romains, et que k la Gaule Belgi(pie
;
le suffixe
comme, au
-inr/, fit'
suffixe
est-il
qui termine tant de
IKMSOIMIC.
une
aussi, sur
-inius était particulier
dire de César, certaines popula-
tions belgiques étaient apparentées |)eut-èlre ce
eux
aux populations germaniques,
vai'iante
noms de
lieu
(Ui
suffixe germanicjue
ayant pour racine un
nom
.
ORIGINES ROMAINES
:
NOMS FORMÉS SUK DES GENTILICES
354. Sur les gentilices romains ont été formés encore des
de lieu imparisyllabiques en -o, -onis 355. doit
Albucio, formé sur
Albussac
(Corrèzei
356. Bullio,
—
BuUius
de
dog-ne. Tarn-et-Garonnej
—
:
:
Caixon (Hautes-Pvrénées). 359. Cornelio, de Cornélius nille
—
Corneilhan (Hérault), Corneillan (Gers), Cor-
—
neilla (Pyrénées-Orientales)
Drôme, Gard,
et
cf. Cornil (Corrèze), Cor(Drôme), Cornillé (lUe-et-Vilaine,
(Dordogne), Cornillac
Maine-et-Loire),
Dor-
Belgique, Luxembourg).
Cabellius Gavaillon (Vaucluse). Cassius »Sam/-Pau Ze^-c/e-Caisson (Gard)
357. Cabellio, de
358. Cassio, de
(Cher)
Bouillac (Aveyron,
cf.
Bouillon
:
— auquel on — a donné
Albucius
Aiihussay
Aubusson (Creuse).
noms
:
le g-entilice
et
93
:
Cornillon (Bouches-du-Rhône,
Isère).
360. Crispio, de 361. Curlio, de
Crispius Curtius
:
—
Crépion (Meuse).
362. Divio,
de
Divins
:
Coursan (Aude),
Courcy Courson (Calvados). Digeon (Cantal, Somme), Dijon cf.
(Calvados, Loiret, Manche, Marne)
:
—
(Côte-d"Or).
363. Fulvio, de
Fulvius
Fougeon (Aube). cf. Lignan (Hérault), Lignac Ligné (Charente, Loire-Inférieure), Ligny (Loiret, (Indre), Meuse, Nord, Pas-de-Calais, Yonne) Lignon (Marne). 365. Martio, de Martius Marçon (Sarthe), Marson (Marne, 364.
:
—
Linio, de Linius
—
:
:
Meuse). 366. Pontio, de
Pontius
367. Pullio, de Pullius
Ponson Basses-Pyrénées)
:
:
i
Pouillon (Landes, Marne).
—
cf. Royer (Saône-et- Loire) et Rogio, de Rogius Nièvre, Somme) (Aisne, Royon (Paspeut-être aussi Rony
368.
—
:
de-Calais).
369.
Sylvanio, de Sylvanius
:
Sauvagnon (Basses-Pyré-
nées).
370. Tullio, de
TuUius
:
Touillon ^Cote-d'Or, Doubs). Vicrzy cf. Viessat (Creuse),
371. Viridio, de Viridius (Aisne),
372. il
Verzy (Marne) —
De
tous les
convient
de
noms
:
—
Vierzon (Cher).
d'origine romaine qu'on vient d'étudier,
rapprocher
la
catégorie des
noms
do lieu en
NOMS DE LIEU
LES
94 -ailicus.
-anus
;
pas impossible que
n'est
Il
formés, au
moyen du
mais
suffixe
-icus,
ces vocables aient été
des
sur
cognomina en
est aussi bien permis de voir dans -anicus un
il
suffixe spécial dont l'adjectif
graecanicus, employé par Suétone,
Pline et ^ arron. atteste l'existence, et qui aurait été joint, tels
-acus et -anus, à des g-entilices dans l'une comme dans l'autre hypothèse, c'est sur l'a que porte l'accent tonique. les suffixes
:
Acutianicus, Guzargues (Hérault) Albucianicus, Aubussargues (Gard); BuUianicus, Bouillargues (Gard); Cassianicus, Caissargues (Gard); Celsinianicus, Sauxillanges (Puy-de-Dùme), pour Saussu/nanges Domitianicus, Doiliessargues (Gard) Gallianicus, Gallargues (Gard); Gallinianicus, Galinagues fAude) Gordianicus, Gondargues (Gard); Graniauicus, Gragnague (Haute-Garonne) Har[)ilianicus, ;
]
;
;
;
Julianicus, Julianges (Lozère), Jullianges (Haute-Loire); Mallianicus, Maillargues (Cantal); Marcellianicus,Marsillargues (Hérault), Massillargues (Aude, Gard, Lozère), Marcelange (Allier, Puy-de-Dôme); MarcianiArpaillargues
(Gard);
Marsange (Haute-Loire), Massanges (Puy-de-Dôme) Martinianicus. Martignargues Gard) Maurontianicus, Mauressargues Gard; anciennement Mauronsargues; Patronianicus, Parignargues (Gard); Porcarianicus. Massargues (Gard), ;
(
;
cus, Portiragnes (Hérault), au xvir' siècle encore Porcairagnes
ou
Pourcairagnes
;
Probilianicus,
Provilhergues
(Tarn);
Saturianicus, SatuSabinianicus, rargues (Hérault;; Silvinianicus, Souvignargues (Gard); Venerianicus, Vendargues (Hérault), anciennement Ven(Jrargues; Veranicus, Verargues. Il convient de rapprocher de ce dernier nom celui de Vauvenargues (Bouches-du-llhône), jadis Vauverargues, représentant Vallis Veranica. Savignargues (Gard);
373.
On
le voit,
les
formes par lesquelles est représenté
le
-argues, la plus -anicus, sont au nombre de quatre fréquente, (ju on rencontre dans les déparlements des lîouches-
suflixe
:
du-Uhône, du Gard, de ITiérault, du Tarn, de LAveyron, du Cantal; -ague.t, dans l'Aude et la Haute-Garonne; -agnos, dont un seul exemple e.sl fourni par Portlragiiea (Hérault) enfin -ange qui apparlicnl aux ii'-^ions plus si'pleiihionales, déparlemenls du Puy-de-Dôme et de la Corrè/.e. Plus d un auteur, nu^ne parmi les moderjies, a prélendu (pie -a/gucs représentitit le latin ager, ;
ORIGINES ROMAINES
champ
:
NOMS FORMÉS SUR DES GENTILICES
1J5
n'en est rien, et le passage de -anicus à -argues surprenant pour qui sait que les noms propres Domerf/Lic et Houerguc viennent de Dominicus et Rutheniu
n'a
»
;
il
rien de
cus.
Il
faut voir, semble-t-ii^
dans -agnes une altération phoné-
tique de -agues, qui lui-même est une réduction de -argues.
Quant
forme -anges,
elle s'explique non moins aisément, si que le même nom Dominicus, qui vient d être cité, est devenu en pays de langue doïl Domange ou Démange. L's terminal des noms modernes qui viennent d'être énumérés
à la
l'on considère
c'est vers an mil que l'usage s'est intropluriel les noms latins correspondants. d'employer au duit 374. La terminaison -ange ne représente pas toujours le latin les exemples qu'on en trouve en Lorraine et en -anicus
n'est pas étymolog-ique
1
:
:
Franche-Comté correspondent -ing ou -ingen.
à
une terminaison germanique
375. Qu'ils aient été employés adjectivement au masculin ou
au féminin, ou bien qu'ils aient été combinés
avec
soit
le
suffixe
d'origine gauloise -acus, soit avec les suffixes d'origine ligure
-ascus
et
-oscus,
soit
avec
les suffixes latins -o,
-anviset -ani-
cus, les gentilices romains ont produit un nombre de
noms de
lieu si considérable, qu'on sera peut-être tenté d'accueillir avec
quelque scepticisme l'exposé qui précède. L'usage d'appliquer à une localité un nom d'homme remonte cependant à la plus haute antiquité, témoin ce passage de la Genèse (IV, 17) relatif à Caïn
Et aedificavit civitatem,
nomine
filii
sui,
vocavitque nomen
Henoch. Et
:
ejus, ex
cet usage s'est perpétué jus-
qu'aux temps modernes. 376.
mées à
Une quantité de localités rurales en France sont dénoml'aide de noms de famille français ceux-ci ont été combinés :
avec des suffixes différant, à
la vérité,
de c(;ux étudiés dans ces
dernières pages, mais jouant exactement
fréquent de ces suffixes est
-iàre,
formés sur
Ghampionnière, la Rigaudière,
miques Champion -crie
A
et
Jiigaud
même
le
;
rôle.
Le plus
forme française de -aria parfois,
il
les est
:
lai
noms patronyremplacé par
la Doucetterie, la Marchanderie, de Dmicciei Marchand. côté de ces deux suffixc^s, employés aussi généralement que :
l'était,
il
d'autres,
y a dix-sept comparables
le gallo-romain -acus, il en est égard au suffixe latin -anicus. dont
siècles, à cet
l'usage est particulier à telle ou telle région.
LES NOMS m: LIEU
96
377. Tels sont, par exemple, dans la Bretagne non bretonnante et les parties qui l'avoisinent des
départements de
de Maine-et-Loire, les suffixes -a/e et -ais
:
la
la
Mayenne
Hunaudaie,
la
et
Robi-
nais, la Séguinais.
378.
En Limousin,
partie de
en Auvergne, en Périgord, et dans une
TAngoumois,
c'est le
suffixe -ie qu'on a
Robertie. Leyraarie, Lasteyrie, dérivent de Robert,
employé
:
d'Eymar
la et
d'Asiier.
Ce sont là d'inconscientes applications de la méthode des Romains. On ne peut nier que parfois tel des noms de lieu dont il s'agit a pour racine, non pas un nom de famille, mais un nom de baptême; mais la distinction n'est pas aisée à faire, bien des noms de baptême étant devenus noms de famille à partir du xii^ siècle.
XXIII
SOUVENIRS
ANCIENNES POPULATIONS DE LA GAULE
DES
Lors de Tarrivée de Jules César, la Gaule, exception faite de Province romaine déjà soumise, se divisait, au témoignage du conquérant, en trois parties, habitées respectivement par les la
Belges, les Gaulois et les Aquitains
romanisée
de là aussi
;
le
nom
noms de Belgica
de là les
:
d'Aquitania, donnés plus tard
et
à
des provinces de
Gaule
la
de Gaule, Gallia, qu'oi} donnait,
dès lors, non plus au seul pays, situé entre Seine et Garonne,
que César dit être habité par les Gaulois, mais à toute comprise entre le Rhin et les Pyrénées.
la
région
noms, Gallia, Aquitania, Belgica, subsistent il semble bien que les deux premiers seuls ont été conservés dans le langage populaire quant au nom de Belgique, qui s'appliquait à 1 vme des parties de la Gaule, s'étendant de la Marne aux Vosges et à la Meuse, il ne semble pas avoir été connu au moyen âge, et c'est par une sorte d'évocation du passé que, depuis un siècle, il a été appliqué à une importante portion du pays qui l'avait jadis porté. 379. Le mot « Gaule » provient régulièrement de Gallia, moyennant la consonnification du premier l mais il n'appartient pas au dialecte français, où le g initial fût devenu j, comme il Ces
trois
encore, mais
;
;
est
dans
arrivé
galbinus
:
notre
Gaule
«
mot
» est,
«
jaune
représentant
»,
le
latin
suivant toute apparence, une forme
wallonne. 380. Tandis qu'à l'origine
parles Pyrénées et pellation
la
pays des Aquitains
le
était limité
Garonne, l'empereur Auguste à toute la région située au sud delà Loire,
étendit l'ap-
d'Aquitania
en dehors de
la
Province romaine. Dès
le
siècle, l'Aquitaine
ni*'
nom
de Novempopulanie, qu'oUo échangea depuis contre celui de Gasco(/ne, Vasconia, par suite de
primitive était désignée par
le
l'établissement d'une nouvelle population venue des Pyrénées
espagnoles.
En
Les noms de
français primitif, lien.
le
mol
.V
([
u
i
l;i
n
i
;i
rsl
devenu
98
l-ES
NOMS DE LIEU
Aguiaine ou Agiiienne, bientôt réduit à Guyenne, par une aphérèse dont le nom de la Fouille, répondant au latin Apulia, four-
un exemple non moins connu.
nit
— ou, comme
381. Le souvenir d'une cinquantaine dépeuples,
—
de la Gaule, subsiste on dis9it dans l'antiquité, de civiiates, ces noms géog-radans des noms de villes, parfois de régions phiques, extrêmement précieux, ont puissamment contribué à donner une base solide aux recherches concernant la géographie :
antique de notre pays.
Par un phénomène presque particulier à la Gaule, et qu'on fois dans la Province romaine, les noms de la plupart des anciens peuples ou civiiates passèrent, du m'' au n'observe qu'une
siècle,
iv^
aux chefs-lieux
ceux-ci perdirent dès lors les
et
;
noms qui, jusque là, cortorum qui, dès le temps de
les désignaient
la nation
place au
fit
ainsi
le
César, désignait
nom même
nom
de
Duro-
le chef-lieu
de cette nation,
de
nom
Remos a donné en français Reims. comprendre comment de tels changements de noms sont opérés. La confusion entre la civitas, c'est-à-dire le
dont Il
se
des Rémi,
:
la
forme accusative
est aisé de
peuple antique, et se faire
le
rapidement
:
chef-lieu où siégeaient ses magistrats dut
de
là l'emploi,
qu'on trouve dès
le
premier
notamment dans Frontin, du mot civitas au de là aussi,, par un mouvement parallèle, l'ap-
siècle de notre ère,
sens de
« ville »
plication
;
du nom propre de
la civitas à
noms
Pour déterminer les villes où siégeaient
aux
civiiates,
il
vinciarum
les administrations respectives
n'est pas de guide plus et
son chef-lieu.
de civiiates gauloises qui passèrent
civitatum Gallise
',
commode que
la
de ces
Notilia pro-
précieux document rédigé après
375, probablement au début du v'^ siècle, et dans lequel les cités gauloises alors existantes sont réparties entre les dix-sept pro-
vinces de la Gaule, selon un ordre qu'on va suivre
ici.
Des trois cités que comprenait la Première Lyonnaise, deux seulement poitaient des noms df peuples la civitas Aedtioruni :
et la civitas Linr/o/iuni.
Ce flocumonl, maiiiles lois imprimé, a élé reproduit, « accompagné que louiuisseiil les deux phis anciens inanuscrils connus >>, variantes des par Aufç. Lonj^non, dans le Texte explicatif des plandies (Paris, 1907, in-i") i.
de
.son .l/Z/is
liixlori</iii'
ih
In
h'rnncf, p. li-lC.
•
ORIGhMES ROMAINKS
:
SOIIVEMHS DES ANClENNliS
l'(
tPLLATIONS
99
382. Le nom de la cioitas Aeduorum semble indiquer qu'Autun, Aug^ustodunum, avait abandonné ce nom, remontant à sa fondation sous le règ-ne d'Aug-uste, pour y substituer le nom du
peuple dont
il était le chef-lieu mais cet abandon ne fut que momentané, YHistoria Francorum de Grégoire de Tours en fait foi, et le mot Aedui n'a laissé aucune trace dans la géographie du moyen âge. 383. Lingones, substitué à Andematunnum, est Torigine du nom de Langres(Hante-Marne), qui s'est formé de Lingones, ;
accentué sur l'antépénultième,
comme
diacre,
coffre,
ordre,
pampre et timbre sont formés de diaconum, cophinum, ordinem. pampanum et tympanum. De Lingones est dérivée l'expression
Lingonicum,
le chef-lieu, et
désignant
qu on trouve en
le
pays dont Langres
du
français
était
siècle sous
xiii*^
la
forme I.angoinc.
Dans
la Provincia Liif/dunensis secunda la Notifia compte sept dont cinq portent des noms de peuples ce sont les civitates Bajocassium, Abrincatum, Ebroicorum, Sagiorum et Lexo-
villes
:
viorum. 384. Le nom des Bajocasses, qui a pris la place de celui d'Augustodurum, était accentué sur l'antépénultième il a donc formé régulièrement le nom de Bayeux (Calvados), dont le territoire Bajocassinum est appelé le Bessill. 385. Le nom des Abrincates les Abrincatui de Pline — :
—
—
—
accentué sur l'antépénultième, est devenu en français Avranches (Manche'; le territoire de cette ville Al)rinca tinum est
—
—
appelé rAvranchin. 386. Ebroici, altération d'Eburovices.
l'antépénultième;
substitué
devenu Evreux (Eure),
et
à
était
Mediolanium,
son dérivé
accentué sur ce
nom
est
Ebroicinuni adonné
Évrecin.
nom des Nudionnum,
387. Le ville
Sagii, qui paraît avoir remplacé un est le
nom
de
thème étymologicpie du nom de Sées
(Orne).
388. Le nom des Lexovii, ({ui Noviomagus, est devenu Lisieux
Lisieux
— Léxovinum —
En dehors de
ces cinq
a pris la
place de
(Calvados);
h^
ci'lui
<\c
tei-rildin'
de
est le Lieuvin.
noms de peupk^s
de
la
Seconde Lyon-
LES NOMS DE LIEU
100
mentionnés dans
naise,
comme nom
sistent, l'un
il
en est trois autres qui sub-
lieu, les
deux autres dans des noms
la Notitia,
de
de régions.
La
389.
Viducassium, mentionnée au
civitas
m'' siècle
dans
la
fameuse inscription de Torigni-sur-Vire K était sans doute, quand mais le fut écrite la Notitia, fondue dans la cité des Bajocasses (Calvados). dans celui de Vieux subsiste Viducasses nom des 390. La cité de Rouen mentionnée dans la Notitia résultait de l'union des cités des Caleti et des Veliocasses qu'on avait rencontrés dans César. Le nom des premiers se retrouve dans celui ;
d'une circonscription de Fépoque franque, le pagus Cal et us, ou pays de Caux; de même le nom des Veliocasses est l'origine du
moyen La
pagus Vilcassinus ou Velcassinus, en
Notitia
comprend sous
toutes désignées par des
manni,
français
du
âge Vequessin, qu'on écrit aujourd'hui Vexin.
Andecavi,
Redones,
la
Troisième Lyonnaise neuf
noms de peuples Namnetes,
:
Coriosolites,
cités,
Ceno-
Turoiies,
Venetes,
Osismii et Diablintes.
remplacé celui de Caesarodunum; accentué sur l'antépénultième, il se présente en français sous la forme Tours (Indre-et-Loire); c'est probablement de 391. Le
nom
de
Turones
a
à l'aide du suffixe -icum dont l'i est mot Touraine pour Touroine l'ethnique atone, que provient tourangeau dérive du même mot par l'intermédiaire d'un primitif Tour ange, dont il est le diminutif. 392. Cenomanni, qui a remplacé le nom de lieu Subdinnum ou Suindinum, est la forme primitive du nom du Mans
Turonicum, mot formé le
;
(Sarthe); mais la chose a été fort bien expliquée par Jules Quicherat,
à l'aide d'une
Cilmannis
:
la
forme donnée par un document de
forme vulgaire qui en
7(i5,
est résultée a passé par
un substantif Mann précédé d'un adjectif démonstratif, auquel l'article a été substitué. Le nom de la province du Maine, en latin Cenomann icum ou (^ilman nicun», a subi la même altération.
393.
{.
Le
nom
(les
Kedones,
qui a remplacé
le
nom
de lieu
Voir, relativement à cette inscription, K. Dcsjardins, Gt^ofjraphie...
la (iaiilr
romaine {V:u\s, IKTO-lSy".,
4 vol. iii-4»), III,
I'.)H-2(>0.
<ie
ORfOLNES ROMAINES
:
SO( VKNIRS DES ANCIENNES
POPULATIONS
Condate, était accentué sur l'antépénultième il Rennes (Ule-et- Vilaine). 394. Le nom des Andegavi, qu'on trouve sous
est
:
dans Pline, et sous dérivé du
forme
la
mot Andes, par
Andecavi dans
lequel César désig-ne le
lOl
devenu
cette forme
Tacite,
même
est
un
peuple.
Substituée à Juliomag-us, la forme oblique Andfegavis est le thème étymologique du nom d'Angers (Maine-et-Loire) et, d'autre part, le nom Andeg-avum, par lequel on désignait, à l'époque franque, le territoire dont Angers était le chef-lieu, a ;
produit
le
mot Anjou.
395. Le
divicnum
Namnetes
nom
des
et a
donné naissance au nom français Nantes (Loire-
a remplacé le
nom
de lieu
Con-
Inférieure).
396. Le nom des Goriosolites ou Guriosolites, peuple mentionné par César, subsiste dans celui de Gorseul (Gôtes-duNord), où l'on a retrouvé, en 1709, les vestiges de cette cité ;
celle-ci
ne subsistait peut-être plus quand fut écrite
la Notitia,
car les plus anciens manuscrits portent, non pas civitas Corio-
solitum, mais bien civitas Coriosopitum, ce qui est l'ancien nom de Quimper (Finistère). 397. Le nom des Venetes, substitué à Dariorigum, a donné Vennes, qui s'est prononcé, puis écrit Vannes (Morbihan). 398. Le nom des Osismii, qui a pris la place de Vorganium, n'a pas laissé de trace bien apparente. M. J. Loth prétend le reconnaître dans le dernier terme du nom de Coz-Castell-Ach, cest-à-dire « le vieux château d'Ach », porté par une ruine sise en Plouguerneau (Finistère) en dehors d'arguments phonétiques empruntés à la langue bretonne, l'opinion de M. Loth se fonde sur ce que le pays dont Coz-Castell-Ach était le chef-lieu, est appelé pagus Achmensis, ce qui serait une altération de pagus Osismiensis. Par contre, dans l'opinion de M. Ferdinand Lot, ;
Vorganium
l'emplacement de l'antique
serait
représenté par
Carhaix (Finistère), anciennement Kaer-Ahes, dont le nom, par son second terme, répondrait à Osismii. Il est difficile d'opter entre ces deux solutions.
399. Mais
si
l'on
n'est pas très fixé touchant
les Osismii ont laissées
dans
nir s'en rencontre ailleurs.
Il
la
les traces
péninsule armoricaine,
le
que
souve-
semble évident que des familles de
ce peuple avaient émigré et fondé dos villages appelés
Osismas
XOMS DE LIEU
LES
102
OU Osisma telle paraitètre lorig-ine dExmes Orne), à l'époque mérovingienne Oxma; d'Huismes Indre-et-Loire), au x*^ siècle Oximensis villa de Hûmes (Haute-Marne), que Flodoard :
i
;
appelle
Isma
Oximas
porté jusqu'au xvni^ siècle qui
(Eure-et-Loir),
un
représente
mérovingien.
400. Le
num
nom
de Hiesmes,
et
;
Villiers-le-Morhiers
par
nom
dans celui de Jublains (^Mayenne).
se retrouve
Des sept
Noiodu-
des Diablintes, substitué à celui de
cités qui
composaient
étaient désignées par des
la
Quatrième Lyonnaise, cinq Senones, Carnutes
noms de peuples
:
ou Carnotes, Tricasses, Parisii et Meldi. 401. Le nom des Senones, qui a remplacé le nom de ville Agedincum. était accentué sur l'antépénultième de \l\, la :
forme vulgaire Sens (Yonne). Sens-de-Brefa(jne (Ille-et-Vilaine) doit peut-être son orig-ine à les
une colonie de Senones
établie chez
Redones.
402.
Carnutes, également accentué sur l'antépénultième,
TAutricum de César, son dérivé Carnotenum,
qui a remplacé (Eure-et-Loir),
Chartres était
cription dont
le
devenu
est
appliqué à
chef-lieu,
a
Marne), dont
Carnotule,
et
;
il
nom
le
la
circons-
donné Chartrain, Bédanes un pagus
anciennement Charfain. Il y avait chez les Carnutenus dont le souvenir survit dans le (Ille-et-Vilaine)
et
Chartres
nom
de Chartres
que Chartrettes Seine-etest traduit aux xu'' et xni*' siècles par
est probable
;
la terminaison diminapour prévenir toute confusion. 403. Le nom des Tricasses, qui a fait oublier le nom de ville Augustobona, et dans lequel, comme dans Bfijocasses
s'appelait aussi Chartres,
tive ayant été ajoutée
et
Viducasses.
(.Aube);
franque,
la
dérivé
le
le territoire
linale
-casses
était atone,
Tricassinum,
(jui
a
donné Troyes
désignait,
de Troyes, est devenu en
réi)oque
à
franc^-ais
du moyen
âge Troiesin. 404. Substitué à Lutetia, celui de Paris, et son dérivé
le
nom
des Parisii est l'origine de
Parisiacum
a produit le vocable
de région Parisis. 405. Le nom des Meldi, substitué à ctdui de jatinum ou de H'ixtinum, est l'origine du nom de Meaux 'Seine-et-Marne) le ;
vocable bas-latin
de Meaux,
est
Melcianum,
devenu en
pai-
le(piel
on
l'ianvais Mrussir/i et
(b'-signait le
Multien.
pays
ORl(ilNI':S
Dans
la
ROMAINKS
SOUVENIRS DES ANCIENNES POPULATIONS
:
Première Belgique,
gnées par des
103
trois cités sur quatre étaient dési-
noms de peuples
:
Medionmlrici
Treveri,
et
Leuci.
406. Le nom des Treveri, qui remplaça celui d" A ug us ta, est devenu Trèves (Prusse rhénane), en allemand Trier. 407. Substitué à Divodurum, le nom des Alediomatrici a lui-même bientôt cédé la place à un autre vocable, Mettis, qui
sans doute ne désignait à l'origine qu'un quartier de
Metz.
Mediomatrici
n'a
donc
laissé
la ville
aucune trace dans
la
de
topo-
nomastique française. 408.
Il
en est de
tanément au
nom
même du nom
momen-
des Leuci, substitué
primitif de la ville de Toul,
TuUum.
qui
finit *
par prévaloir.
Neuf noms de villes sur douze, dans la Seconde Belgique, sont empruntés aux peuples gaulois Rémi, Siiessiones^ Catalauni ou Catuellauni, Veromandui, Atrehates, Silvanectes, Bellouaciy :
Amhiani et Morini. 409. Rémi, substitué à Durocortorum, est l'origine du nom de Reims (Marne) de là aussi le nom de région Remtianus, en français du moyen âge Rancien. 410. Suessiones. qui a pris la place du nom Augusta, a produit le nom moderne Soissons (Aisne). 411. Catalauni, substitué à Duro catalauni, est devenu Cliaalons, aujourd'hui ChàlOïiS-sur- Marne. 412. Le nom des Veromandui, qui avait été substitué à celui d'Augusta, fit à son tour place, vers le ix* siècle, au nom du martyr dont ce lieu possédait le tombeau. Le vocable de la ville ;
de Saint-Quentin (Aisne) n'a pas elFacé complètement nir
de l'appellation antérieure, dont dérive
Vermandois, en
latin
médiéval
le
Vermandense,
raisons archéologiques, fut transportée, dans
le
nom
le
souve-
de région
et qui,
pour des
cours du
moyen
âge, aux ruines d'un ancien vicus romain, près desquelles s'éleva le
bourg actuel de Vermand (Aisne).
413. Atrebates, qui avait supplanté Nemetacum, s'est de bonne heure contracté en Atrades ou Atradis, d'où Arras (Pas-de-Calais) le i)agus Atradensis, puis Artonsis, est ;
devenu F Artois. 414. Silvanectes, substitué
à
Augustomagus,
s'est réduit,
LES NOMS DE LIEU
104
méroving-ienne, à Selnectis. dont une métathèse
dès l'époque
Senlectis
fît
:
âg-e le territoire
nom
415. Le
magus,
de là
nom moderne
le
de Senlis était appelé
Senlis (Oise).
moj^en
le Sellentois.
des Bellovaci, qui avait
devenu
Au
fait
oublier
Gaesaro-
celui de la ville de
Beauvais lOise). 416. Le nom des Ambiani, quia remplacé celui de Samarabriva, est la forme primitive du nom d'Amiens (Somme). leur chef-lieu 417. Il ne reste pas trace du nom des Mo ri ni était Thérouanne (Pas-de-Calais), en latin Taruenna, dont le est
:
Taruanense, fut appelé Ternois. Il convient de noter moyen âge l'évêque de Thérouanne se disait episcopus Morinensis.
pays,
qu'au
'
nom
418. Le
Touinai xii*^
des Menapii, qui avaient pour ville principale
(Belgique),
siècle,
subsista,
isc
ou
l'époque franque et
jusqu'au
Mempiscum,
dans celui de
germanique
à
isch, et
formé à laide du suffixe qui désignait une partie au moins de
leur territoire.
419. Des quatre cités de la Première Germanie, deux portaient
noms de
Nemetes
et
vocables, qui avaient remplacé,
le
des
second
peuples,
Borbetomagus,
Vangiones premier
;
mais ces deux
Noviomagus,
le
furent à leur tour abandonnés respec-
tivement pour Spira, d'où Spire (Bavière rhénane), en allemand Speier, et
Warmatia,
d'où T'Forms (Hesse rhénane).
Une des deux cités qui composaient la Seconde Germanie un nom de peuple c'est Tungri, primitivement Aduatuca. aujourd'hui Tongres (Belgique, Limbourg). 420.
portait
;
la Nolitia pour la Provinporte un nom de peuple, la une seule cia maxirna Serfiianorum, mais c'est le nom du chi'f-lieu, Aventica, civi/as Elvelionun ÂDenches (Suisse, canton de Vaud), qui a prévalu, (^est par une
421
.
Sur
les
quatre cités qu'indique
;
fin du Le nom du Nolilia mentionne également à pro-
évocation des souvenirs de l'antiquité qu'a été créée, à la xvin'' siècle,
1
expression
castrum Raiirncensc, que pos de
ha
raci, n'a
<«
la
république hclvétit/uc
Séquanie, et qui rappelait
le
».
souvenir des anciens liau-
pas davantage survécu, ce castrum ayant repris son
d'Augusta, aujourd'hui
Aiiffs/ /Suisse,
canton de Bâle).
nom
ROMAINES
ORir.hNKS
SOUVENIRS DES ANCIENNES POPULATIONS
:
Les deux cités de
422.
la
province des Alpes Graies
nines étaient désignées par des Vallenses
:
(Savoie),
devenu la
ces deux
noms
et
de peuples
ont dû rendre
—
Darantasia
mitifs
noms
aujourd'hui
Octodurum
mais
;
le
noms
pri-
Moiitiers-en-Tareniaise
nom
Vallenses
des
est
celui de la région, le Valais, qui est l'un des cantons de
Confédération suisse
;
il
est à noter, d'autre part,
d'une des quatre tribus qui composaient
Seduni, 423.
Pen-
Centrones et
:
place aux
la
et
lOo
du nom de Sion, capitale du
est l'oi-igine
Dans
Viennoise, formée d'un
la
Province romaine, une seule
le
nom
Valais.
démembrement de
la
nom
de
cité sur treize portait
peuple, Tricastini, substitué à
que
des Vallenses, les
la cité
Augusta
:
ce
un
nom
subsiste,
avec une dérivation qui résulte d'une étymologie populaire, dans le
surnom de
la ville
de Sai/ï/-Pat//-Trois-Ghâteaux (Drôme).
La Première Aquitaine comptait
dont sept dési-
huit cités,
gnées par des noms de peuples gaulois
:
Bituriges, Arverni,
Ruteni, Cadui'ci, Lemovices, Gabales et Vellavi. 424. Le et
nom
des Bituriges, accentué sur l'antépénultième,
qu'on substitua au
nom
de
ville
Avaricum,
a
produit
le
nom
moderne Bourges (Cher), anciennement Beorges ou Beourges c'est d'un adjectif Bituricum, accentué sur la pénultième, qu'est ;
nom de province Berry. nom des Arverni, qui a remplacé le nom de ville Augustonemetum, a lui-même été abandonné à l'époque carolingienne pour le nom Clarus Mon s, qui désignait la citadelle dérivé
le
425. Le
cité arverne, aujourd'hui Clermont (Puy-de-Dôme). Mais d'Arverni que dérive le nom de région Arvernia ou Alvernia, en français Auvergne. La forme basse Alvernis (jui,
de
la
c'est
dans des textes carolingiens, désigne plusieurs villages de la France septentrionale, rappelle vraisemblablement de petites colonies auvergnates
:
elle est l'origine
des
noms
d'Auvers-sf//'-
Oise et d^ Auvers-Sainf-Georges (Seine-et-Oise), dont
second
le
a
un diminutif, Auvernaux (Seine-et-Oise), dans lequel ïn s'est conservé, Arverni ou Alverni semble être aussi la ratine d'Alvernicum, dénomination primitive de Vernègues Houches!
du-Rhône). 426.
Hutenis.
(|ui
s'est
substitué
à
Segoduiuim,
n
produit
LKS NOMS DE
IO(i
lAF.V
Rodez (Aveyron), moyennant la chute de Yn latin placé entre deux voyelles son dérivé Rutenicum, accentué sur l'antépénultième, est l'origine du nom du Rouergue. 427. Le nom des Cadurci. qui remplaça le nom de ville Divona. est l'orig-ine du nom de Cahors (Lot) son dérivé ;
;
Cadurci num
a produit, par la double chute de la dentale et de
In intervocaux,
le
nom
de ûuercy.
territorial
Lemovices. substituée Aug-ustoritum,
428.
Lemovicinum
ont donné
respectivement
et
son dérivé
Limoges
(Haute-
Limousin. Le villag-e de Limoges (Seine-et-Marne), une charte du roi Robert appelle Lemovices, représente qu
Vienne)
et
évidemment une ancienne colonie de Limousins. 429. Cabales, qui a pris la place d'Anderitum, est le thème étymologique du nom de Javols (Lozère), et son dérivé Gabalitanum, celui du mot Gévaudan. Les éditeurs des Afonwmenta Germaniae hisforica ont traduit pagus Gabaldanus, qu'ils ont imprimé Galvadanus, par Calvados, erreur d'autant plus étrange que la notoriété du Calvados ne date que de la création du département de ce nom. 430. Le nom de Vella vi, substitué au nom de lieu Revessio, a été lui-même remplacé au cours du moyen âge par le nom de Sainf-Paulien (Haute-Loire), emprunté à un sanctuaire chrétien, mais, grâce à son dérivé Vellavicum. puis Vellaicum, le souvenir en est conservé dans le nom du Velay, que porte leur ancien pays. la Seconde Aquitaine, trois noms de cités sur six sont noms de peuples Sanlone.s, Pictavi et Pefrocorii. 431. Le vocal de Santones, qui a pris la place du nom de ville .Mediolanium, étant accentué sur l'antépénultième, a pro-
Dans
des
:
duit le
nom
(\v
Saintes 'Charente-Inférieure), et son dérivé S an-
ton eu m produit le nom de 432. Pictavi, variante du i
pluir)t
it
—
(N'ieiine], ville
le
—
di's
anciens Lie to ne
ou
thème étym(»logi(|ue du nom de Poitiers
Nient de
l'elrocorii,
s,
pareil fait a été signalé poiu'
originairement connue sons
nom du PoitOU 433.
I'
est
Saintonge.
nom
son cas oblicjue Pictavis
Andegavis Le
la
le
nom deLemonum.
Piclavum.
substitué
\c'sunna,
ii
et
son
dérivé
elrocoi- cum, accentué sur l'antépénultième, ont donné resi
|)e(livernent
Périgueux
''1
)<ir(logne
i
et
Périgord.
ORUilNES ROMAliNES
SOUVENIRS DKS ANCIENNPIS POPULATIONS
:
107
Sur douze noms de cités, la Novempopulanie n'en comptait que quatre qui fussent des noms de peuples Convenae, Conso:
ranni^ Vasates et Aiiscii.
434. Les deux premiers de ces noms, qui avaient été substitués,
premier à
le
Lugdununi,
second peut-être à Austria. ne monde romain toutefois, ils noms de pays Cominges Gon venicum le
paraissent pas avoir survécu au subsistent dans les
GouSerans
et
encore
—
Consoranum
le territoire
de ces deux
435. Vasates, qui
aujourd'hui dans
—
qui désignent aujourd'hui
cités.
a pris la place de
nom
le
—
;
—
Gossium,
se retrouve
de Bazas (Gironde).
436. Le nom des Auscii, qui a détrôné les noms successifs d'Elimberris et d'Aug-usta, a produit le nom d'Auch (Gers). 437. La Notifia p\a.ce encore dans la Novempopulanie la civitas Boiatium, dont on ignore l'emplacement exact, mais dont le territoire, pagus Boicus, devint l'une des divisions du diocèse de Bordeaux, l'archiprêtré de Buch dans Boiates et ;
dans Boicus on reconnaît
Aucune des
438.
nom
de
la
des Boii, duquel dérivent
de
et
la
:
Bavière^ Boioaria.
Première Narbonnaise
n'était désignée
de peuple.
La Seconde Narbonnaise, sur sept
seule, la
peuple
cités
nom
Boiohemum
ceux delà Bohême,
par un
le
civitas Reiorum, qui c'est de ce
nom que
soit
cités, n'en oll're
désignée par un
qu'une
nom
de
provient celui de Riez (Basses-
Alpes).
439.
Dans
la
province des Alpes-Maritimes,
désigne aucune des huit
métropole de cette
cité,
cités par
Embrun,
la
Xofitia ne
un nom de peuple
était
comprise dans
;
mais
la cité
la
des
Gaturiges, dont le nom se retrouve dans celui de Chorges (Hautes-Alpes). Que les Gaturiges aient, comme les Arverni et les
Lemooiccs, colonisé hors de leur pays,
de ce que leur
nom
est attribué
le
fait paraît résulter
parla Table de Peutiiiger,
à l'une
de Reims àToul, station dont l'emplacela ville actuelle de Bar-le-l)uc (Meuse). ment est marqué par
des stations de
la voie
XXIV
DES
LIMITES
CITÉS
440. Les textes itinéraires de l'époque romaine mentionnent
mot Fines; on n'en compte pas moins de dix-sept en Gaule. Grâce aux ressources qu'offrent, pour la connaissance du territoire des anciennes cités, les documents relatifs à la géographie ecclésiastique du moyen âge, on arrive, pour la plupart de ces stations, à une certitude absolue touchant leur situation aux confins de deux cités les cas exceptionnels où pareille preuve n'a pu être faite, sont imputables évidemment à l'insuffisance des moyens d'information dont des stations désig'nées seulement
par
le
;
on dispose actuellement. 441. Les localités du
documents
nom
de Fines qu'on rencontre dans les
itinéraires, étaient le plus
souvent de simples
relais
de poste qui n'auront pas survécu k
la chute de l'empire romain deux seulement d'entre elles, Pfyn et Fismes, ont conservé, plus ou moins altérée, leur appellation primitive. En revanche, la nomenclature topographique de notre pays fournit plusieurs :
nommées dans
autres localités qui, bien quelles ne soient pas les textes antiques, représentent,
sans nul doute, des Fines
pri-
mitifs.
442. Fains-/a-Fo//p (Eure-et-Loir), au diocèse de Chartres, était éloigné de cinq kilomètres seulement du diocèse
graphie Fains est condamnable, car l'équivalent des
noms
elle fait
qui paraissent représenter
le latin
443. C'est également à l'ancienne limite des (juest situé Feings
dans
le
Loir-et-Cher), dont un
La
d'Orléans.
d'un Fines antique
mêmes
Fa nu m. diocèses
homonyme, compris
département de l'Orne, appartenait au diocèse de Sées,
et confinait à celui (k- Chartres.
444.
Le
nom
localités sises
de Feins (llle-et-\'ilaine, Loiretj, désigne deux
aux confins,
de Sîiint-Malo,
la
la
jjrt'micre
des diocèses de Hennés et
seconde de ceux de Sens
et
d'Auxerre
;
la
paroisse de Sainf-Michel-dr-YeiïiS (Mayoniu'), au diocèse d'Angers, était contiguë au diocèse
du Mans.
ORIGINES ROMAINES
445. Fins
(Somme)
était
LIMITES DES CITÉS
:
109
du diocèse de Noyon, aux confins de
Cambrai.
celui de
446. Yix-Saint-Geneys eiTix-Villeneuve, qu'on appelle aujourd'hui Sainte-Eugénie-de- Villeneuve (Haute-Loire), appartenaient,
avant 1317, au diocèse de Clermont, près des limites de celui du Puy. La forme Flx procède de la chute de Yn latin intervocal,
phénomène observé déjà
du nom de Rodez.
à propos
447. Fismes (Marne), à la limite des diocèses de
Fines de
Soissons, est l'un des insolite de
tant
son
nom
l'Itinéraire
Reims
d'Antonin
:
la
et
de
forme
s'explique par le datif Finibus, l'm résul-
du contact de Yn
et
du
h, après la
chute de Vi atone de la
désinence.
448. Hinx (Landes) est
le
nom
d'une paroisse de l'ancien dio-
cèse de Dax, confinant à celui d'Aire latin
en h est un
fait
phonétique
;
transformation de
la
commun
à l'espag-nol et
1 /'
au dia-
lecte gascon.
449. Hix.
hameau de Bourg-Madame (Pyrénées-Orientales)
est
situé près de la frontière espagnole qui, sans doute, a toujours été
une ligne de démarcation. Pfyn (Suisse, Thurgovie) est le Fines placé, par l'Itinéà'Augusta Vindelicorum à Trêves. La situation de Pfyn correspondait à la limite même de la Gaule, car, à partir de ce point, la mesure itinéraire des Romains, le 450..
raire d'Antonin, sur la route
mille, fait place à la lieue gauloise.
451. Le nom commun fines nest pas le seul qui employé à l'époque romaine pour désigner, en Gaule, des
ait
été
locali-
On paraît s'être servi, dans le même ordre d'idées, du nom commun limes, au génitif limitis, qui est l'origine de notre mot limite. En effet, une charte de 813 prouve que Limites était le nom primitif du village de Linthes
tés situées sur les confins de cités.
(Marne),
Châlons.
dans 1
la
sis
à l'ancienne
limite
des diocèses de Troyes et de
Peut-être faut-il reconnaître
dernière partie du
nom
le
même nom commun
de Ghamplitte (Haute-Saône), qu'à
époque mérovingienne on appelait Cantolimete.
\
XXV SANCTUAIRES Parmi
les
noms de
qui attestent l'influence de la
lieu
sation romaine en Gaule, ceux qui rappellent
mieux
divinités du paganisme, ou, pour
—
civili-
souvenir des
des sanctuaires
moins intéressants. les uns représentent sont de deux sortes régissant un nom fa nu m. par exemple ne sont pas
qui leur étaient consacrés,
Ces noms de lieu un nom commun
dire,
le
les :
—
de divinité; les autres sont dérivés dun nom divin, au moyen d'un suffixe, ou bien présentent le nom divin accompag-né de la préposition ad.
du mot fanum ne sont pas les plus nombreux, et les textes de 1 époque romaine n'en font deux Fanum Martis et un connaître que trois pour la Gaule 452. Les
noms composés
à l'aide
:
Fanum Minervae. 453.
De même que
noms d"Aix (Bouches-du-Rhône), de
les
Cologne (Prusse rhénane), de Fos (Bouches-du-Rhône) et de Luc-en-Diois (Drôme), représentent les antiques Aquae Sextiae,
Colonia Agrippina, Fossae Marianae de
même
il
est
et
Lucus Augusti,
permis d'admettre que, dans un certain nombre
comprenant le mot fanum et un déterminatif, ce de là les noms de Fain-Z^sdernier est tombé en désuétude Monthard, de Tain-lès-Mou fiers 'Cùte-dOr) et de Fains (Calvados, Eure, Meuse). Dans les pays de langue d'oc, fanum a de
noms de
lieu
:
la Hoque-de-TB. (Aude). produit fan, ou fa, par la chute de Vn 454. Le nom de Jupiter, qui .se présente, à l'époque romaine, :
dans
les
Ad Jovem
noms géographi(juos
retrouve aujourd'hui dans
les
(Cote-d'Or), Joux (Rhône
si
I,
noms do
et
lieu
toutefois ces
Fanum Jeu
Jovis, se
(Indre),
Jeux
noms ne représentent
pas un mot gaulois latinisé jugum, au sons do a montagne », comme cela se constate piopos do Brnii/ru. synonyme de Boau;i
nioul
;
d;ins le
Bernard, où partie
nom
s'élevait
du nom do
de Montjoux.
un
(pii
[iuij)lo dfdii'
il
;•
désigné
le
Grand-Saint-
Jupilor; dans
la
dernière
Sinri/-/'unl-(!ajt-tlc-3o\iX (Tarn), lieu riche en
UUlGl^ES ROMAINES
:
SANCTUAIRES
111
antiquités romaines, où l'on découvrit, dit-on, une tête de Jupi-
noms de Fanjeaux (Aude
Les
et de Fanjoux (HauteGaronne) ont pour thème étymologique Fanum Jovis. 455. Mercure est peut-être la divinité dont la toponomastique française évoque le plus fréquemment le souvenir, en raison sans
ter.
doute de l'importance et de l'universalité du culte d'une divinité fut, après la conquête romaine, assimilée au fils de
gauloise qui
Maia.
De
là
noms de
les
Haute-Loire), Mercoire (Lozère), (Lot),
Mercœur
lieu mjodcrnes
(Gorrèze,
Mercuer (Ardèche), Mercuès
Mercueil (Côte-d'Or), qui se prononce Merqucux
;
leurs
diminutifs Mercoiret (Gard), Mercuriol (Gard), Mercurol (Allier,
Drame
et
Puy-de-Dôme). De
Mons Mer-
là aussi l'expression
curii, qui d'une part a désigné Montmalchus ou Saint-Michcl-
Mont-Mercure (Vendée),
et
qui,
fig-ure dans la forme Mercori Mons
d'autre part,
chronique dite de Frédégaire, sous
la
la hauteur de Montmartre, aujourd'hui comprise dans l'enceinte de Paris à vrai dire, Montmartre procède, non pas de Mons Mercurii, ce dernier mot étant accentué sur l'antépénultième, mais bien de lappellation Mons Martyrum, que
pour désigner
;
l'usag-e populaire
fil
prévaloir, soucieux d'abolir le souvenir d'un
un
passe pour avoir vu le martyre de compagnons. le 456. Le nom de Mars se retrouve dans Famars (Nord)
culte païen dans
lieu qui
saint Denis et de ses
Fanum
Martis de
Talmas (Somme), qui
—
la
Notitia.
traduit
dujnitatum
iinperii
Te mplu m Martis.
Il
—
et
dans
est possible
que Mars, nom porté par des localités de diverses régions de la France, provienne parfois de quelque sanctuaire du dieu guerrier mais cela n'est pas vrai pour toutes, car Mars (Ardennes) ;
est appelé
Medarcum
(Eure-et-Loin 457. Le
est
nom
dans
désigné
le latin
a.u ix^ siècle
du moyen par
âge.
Campus
de Vénus subsiste dans plusieurs
Chamars
Martis.
noms de
lieu
:
Vendres (Hérault), dérivé d'un cas oblique. Venerem par exemple, du nom de la déesse Port-Vendres (Pyrénées-OrienMonivendre tales), le Portus Veneris de Pompouius Mêla ;
;
Mons
Veneris. 458. Le nom de Minerve se retrouve aujourd'hui dans Minerve (Hérault), dans Menerbes (Vaucluse), et dans Menesbles iCote-
(Drome),
d'Or).
459.
Le nom de Diane
est l'origine de ceux de
Dienne (Can-
112
LES NOMS DE LIEU
tal) et
de Dieniies (Nièvre). Le surnom de Villiers-en-j)ésœ\ivre
(Eure)
Dianae SiU^a, silva ayant subi la même nom bizarrement écrit de Pleines-OEuvres produit Plana Silva.
i-eprésente
altération que dans le
(Calvados) qu'a
460. Le nom de Latone, mère de Diane et d'Apollon, est thème étymolog-ique du nom de Losne (Côte-d'Or) que
—
Latona
chronique de Frédégaire appelle effectivement
—
le
la et
peut-être aussi celui de Lannes (Haute- Marne). 461. Le nom de Cupidon paraît être l'origine de Cupedonia, pour Cupidonia, qui, au viii* siècle, désigne Gouvonges (Meuse). La formation de Cupidonia serait aussi régulière que celle du
nom
de lieu Apollonia, fréquent dans l'antiquité.
462. Enfin, et l'on pourrait sans doute en citer bien d'autres, certains
noms de
rappellent
le
lieu de la
France méridionale
et
de l'Espagne
souvenir d'une divinité romaine que l'on
nommait
Tutela. et dont le culte reposait essentiellement sur une métonymie, car il consistait à adorer, sous ce vocable, le dieu inconnu protecteur d'une ville. Le nom de Tutela, considéré comme celui dune divinité, n'apparaît guère que dans les inscriptions du sudouest de la Gaule, de l'Espagne et des bords du Rhin il est ;
l'origine des sait qu'à
noms de
Bordeaux,
dénommées
«
Tulle (Corrèze) et de Tudela (Espagne).
les ruines
On
du grand sanctuaire de Tutela sont
piliers de Tutelle ».
463. Le souvenir d'Apollon paraît n avoir été rappelé, dans
la
toponomastique de notre pays, que par l'ancien nom de la ville de Riez (Basses-Alpes), Reii Apollinares mais ce détermina;
tif
Apollinares
n'a pas survécu, semble-t-il,
noms
romaine, (^uant aux
à la civilisation
Polignac, Poligmj, qu'on a souvent
apparentés à celui d'Apollon, on
sait
maintenant que
la
forme
Podem[)niacus ou Polemniacus. Mais à défaut du nom divin A polio, on compte en France plus d'un
latine en est
de dérivés
vocable rappelant
le
nom
d'une des divinités gauloises assimilées
Romains à Apollon. 464. Parmi ces dieux indigètes de Gaule,
par- les
il faut citer en prementionnent des inscriptions votives de l'époque romaine retrouvées à Langres, à Vienne et à ClermontFerrand, et dont parle aussi le j)oète Ausone. (Test dans le nom
mier
lieu Belenus, (jue
de Belenus. acc(Mitué sur l'aMtépénultième, l'origine
(I<^s
noms
«U;
Beaune
(]u
il
faut chercher
(Allier, (iorrè/.e, Gôte-d'Gr,
Haute-
ORIGINES ROMAINES
Puy-de-Dôme,
Loiret,
Loire,
!
SANCTLIAIRES
Savoie,
II3
Haute-Vienne),
de
Beaulne (Aisne), Baulne (Aisne, Seine-et-Oise) cette origine, phonétiquement rég-ulière, est d'ailleurs attestée par la légende BELENO CAS[TRO] d'un triens mérovingien, qui est la plus ancienne mention de Beaune (Côte-d'Or). A Bêle nu s on doit ;
rapporter Beaunotte (Gôte-d'Or), caractérisé par une désinence
diminutive moderne, et sans doute aussi
Belenas
et
Mons
Belenatensis, noms sous lesquels on désignait, au vi^ siècle. Saint- Bonne t-prèa-Biom (Puy-de-Dôme). Belenas est vraisemblablement une forme adjective, de même que Belenacus qui paraît être le thème étymologique de Beaunay (Marne, SeineInférieure).
Borvo ou Bormo
465.
présentent l'une
comme
le
même
—
les inscriptions
de ces formes
et l'autre
de l'époque romaine
— fut
aussi considéré
dieu que l'Apollon des Grecs et des Romains
:
une inscription votive de Bourbonne-les-Bains porte en effet DEO APOLLINI BORVONI. En réalité, Borvo ou Bormo était une divinité indigète à laquelle nos plus anciens ancêtres consacrèrent plusieurs des eaux thermales qu'ils avaient su apprécier
Les monuments épigraphiques mentionnent, en effet, Bormo aux stations de Bourbonne-les-Bains et d'Aix en
et utiliser. le
dieu
dieu Borvo à Bourbon-Lancy, à Bourbon-l'Archam-
Savoie, et
le
bault,
encore
et
à
Bourbonne-les-Bains.
Il
probable que
est
toutes ces stations étaient désignées, au temps des le
— Table de Peutinger atteste — ou d'Aquae Borvonis mais
nom d'Aquae Bormonis
fait
pour
Bourbon-Lancy
chacune n'aurait, dans ce lation antique, car les
Romains sous le
la
;
cas,
gardé qu'une partie de son appel-
noms de
BourbOïl-Z-anc.?/ (Saône-et-Loire),
de 'Qo\XThow-l' Archanihaiilt (Allier), et de Bourbonne-/es-J5ams
(Haute-Marne) représentent
le
cas oblique du
nom
divin
Borvo,
tandis que le vocable de la ville d'^ta^-les-Bains (Savoie) est la
transcription
noms
romane du
latin
d'^f'a^-en-Provence,
A qui s,
qui a également fourni les
d'^t.r-la-Ghapelle, de
Dax
(Landes),
anciennement Acqs, et à' Ax (Ariège). 466. Le dieu gaulois Grannus, connu par'sjdes inscriptions rhénanes, était également assimilé à Apollon, témoin la dédicace
APOLLINI GRANNO,
qu'on voit, gravée sur
la
pierre, k,
Erp (régence deGologne), à Neuenstadt (Wurtemberg) et à Horbourg (Alsace). On lui consacrait, comme à Borvo, K^s sources Les noms de
lieu.
8
*H4
LES NOMS DE LIEU
thermales
de laie
:
nom d'Aquae Granni,
qui désigna Aix-la-
Chapelle jusqu'au temps de Gharlemagne. C'est sans doute aussi ce
nom
divin que reproduit la dénomination de
jadis Gra/i, localité bien
vestiges romains qu'on
Grand (Vosg-es), connue des archéologues en raison des
y a découverts.
La dédicace APOLLINI VIROTVTI d'un
467.
autel romain
dont on a retrouvé les vestiges en 1844, près d'Annecy, fait connaître une autre des divinités indigètes qui furent, après la con-
Virotus ou Virotutes du nom de Vertus (Marne), et de celui
quête romaine, assimilées à Apollon. paraît offrir l'explication
d'une autre localité de
la
n'a pris la terminaison
même
région, Vertuelle, dont le
nom
diminutive qu'à une date relativement
récente.
Vellaunus
est une des divinités gauloises qui ont été rapromain on lit, en effet, sur un autel découMercure prochées du DEC vert en 1857, dans le mur du cimetière d'Hiéres (Isère) MERGVRIO VlCTORl MAGNIACO VEILAUNO. Sans doute peut-on tirer de là l'explication du nom de Vellaunodunum, que portait, au temps de Jules César, l'un des oppida des
468.
;
:
Senones. 469. Le
nom
Artaius,
d'un autre Mercure gaulois,
figurait
sur un autel votif découvert au xviii^ siècle, près de Beaucroissant (Isère)
:
MERGVRIO AVGVSTO ARÏAIO
de cette découverte
même
était
appelé Artay.
C'est
;
le lieu
même
peut-être à
la
divinité que le village d'Artaix (Saùne-et- Loire) doit son
nom. 470. Le dieu
Vin tins, adoré
.surtout
dans
la
région alpestre
ou rhodanienne, était peut-être, en raison de cette circonstance, une divinité ligure plutôt que gauloise. Certains traits caractéristiques le (iront considérer comme une sorte de Mars^ d'où la dédicace MARTI VINTIO trouvée à Vence (Alpes-Maritimes) ailleurs, ou du moins à Seyssel (Ain), c'est à PoUux qu'on ;
l'assimilait,
comme
en
LVCI, gravée sur un
fait foi
la
dédicace
DEO VINTIO POL-
autel découvert en ce lieu.
Il
est intéressant
de constater que le souvenir de l'un et l'autre des sanctuaires
auxquels on doit ces deux inscriptions s'est conservé dans le nom de la ville d(^ Vence, el dans celui de Vence ou Vens, que porte
une coljine voisine de Sevssel.
ORIGINES ROMAlMiS
:
H5
SANCTUAIRES
471. La déesse gauloise Belisama, assimilée à la Minerve romaine dans une inscription de Saint-Lizier (Arièg-e), a également donné son nom à plusieurs localités de notre pays. Du
moins, Belisama, accentué sur l'antépénultième, paraît être le thème étymologique des noms de Bellême (Orne) et de Blesmes (Aisne, Marne).
472.
Il
convient de citer encore
la
déesse Andarta, dont le
apparemment très populaire chez les Vocontii, puisqu'on ne cite pas moins de huit inscriptions votives en son honneur
culte fut
:
DEAE ANDARTAE
ou DEAE AVGVSTAE ANDARTAE dans l'ancienne ville romaine de Die (Drôme) ou aux environs. Toutes ces inscriptions font précéder le nom d'Andarta du titre de « déesse », dea, sous lequel il est vraisemblable qu'on désignait vulgairement Andarta, puisque c'est de ce
nom même 473.
En
mot que
vient le
de Die. se bornant à n'envisager
ici
que des divinités dont
le
culte et le caractère ne peuvent être discutés, on a voulu ne pas
risquer de considérer
comme
formés de noms divins, des noms
de localités qui ont, tout au contraire, servi à désigner les génies protecteurs de celles-ci. C'est pourquoi on a passé sous silence la
déesse Bibracte, honorée au mont Beuvray, et
Aramo, Letinno, Nemausus ment
à
Ara/non (Gard),
Vaison (Vaucluse).
à
et
les
dieux
Vasio, honorés respective-
Lédenon (Gard),
à
Nîmes (Gard)
et à
XXVI
ROMAINES
VOIES
474.
Parmi
noms de
les
lieu
empruntés
du parcours des voies de l'Empire romain, sens soit moins douteux que celui des
le
par les Itinéraires, sous les
Ad Septimum,
etc.
circonstances
à diverses il
n'en est point dont
stations mentionnées
Ad Sextum,
noms Ad Quintum,
L'examen des textes qui
concernent
les
prouve que ces localités devaient leurs vocables à leur situation sur une route, aux cinquième, sixième, septième... milliaire, par
rapport au chef-lieu de la cité dont elles dépendaient, car ces adjectifs
numériques étaient marqués sur
le milliaire
même,
et
numérotation commençait ordinairement au chef-lieu de la cité, pour se terminer aux confins de son territoire. Les noms Ad la
Quintum, Ad Sextum,
étaient des
Ad quintum lapidem. Ad sextum
locutions vulgaires pour
lapidem.
475. Beaucoup d'autres localités, que n'indiquent pas les
iti-
noms analogues. En Gaule, du quelques noms de lieu empruntés aux
néraires romains, portaient des
moins, on peut signaler
des voies romaines qui,
milliaires
en dehors de
la
Province
romaine, étaient distants l'un de l'autre d'une lieue gauloise, soit le mille romain, employé dans la
de 2.222 mètres, tandis que
Province mesurait
comme
numérique
dans
la
plupart des parties de l'Empire,
1.481 mètres. Voici ces
<|ue
noms de
lieu,
ne
selon l'ordre
:
476. Quartes,
hameau de Pont-sur-Sambre (Nord),
le
locus
Quartensis de la Nolitia dujnilalum imperli romani, doit évidemment son nom au quatrième milliaire de la voie romaine de Bavai à Reims. 477. Sixte,
sous
le
nom
hameau de Michery (Yonne), mentionné, dès
de Sexta,
était
au sixième milliaire de
la
voie
803, (jui,
de Sens, se dirigeait sur Paris. 478.
Vienne la
Septême a
(^
Isère
Genève, sont
première de ces
naient.
et
Oytier (Isère), sur
situéii
villes,
au
à sept et huit territoire
la
voie anti(jue de
milles romains de
de laquelle
ils
apparte-
ORIGliNEvS
Uchaud (Gard),
479.
Domitienne qui
ROMAINES
VOIES ROMAINES
:
117
Nîmes, sur Narbonne, doit son
situé à huit milles de
reliait cette ville
à
la
voie
nom
à
Octavum.
Cette dernière appellation désigne aussi, dans des textes de l'époque franque, le bourg- actuel de Saint-Sympho-
rien-d'Ozon (Isère), au huitième milliaire de
la
Lyon
voie de
à
Vienne. 480. Ces exemples sont indéniables, car
ils
intéressent tous des
voies décrites par les textes itinéraires de l'époque romaine.
Il
y
a donc lieu de tenir compte des dénominations analogues, lors
même
qu'elles s'appliquent à des localités placées sur des routes
qui ne figurent ni dans l'Itinéraire d'Antonin, ni dans la Table
de Peutinger
pourquoi
c'est
;
Rhône), village situé sur
le
nom
de Septêmes (Bouches-dula civitas MassUiensium, romains de Marseille, sur
de
le territoire
et à onze kilomètres, soit à sept milles
roule qui conduit de cette ville à Aix, paraît être
la
suffisant de l'origine
481.
faut citer encore,
Il
romains, les
un
indice
romaine de cette voie de communication.
comme
se rapportant à des milliaires
noms de Tiercelieux (Seine-et-Marne)
et
de Carte-
lègue (Gironde), les localités qui sont appelées, dans les textes
du
xiii" siècle,
482.
Tertia leuca
Quarta leuga.
et
Le mot mutatio, par lequel
relais de
poste,
quelques noms
:
a
aussi fourni à
celui de
les
la
Romains désignaient
Mulzon (Marne),
cienne voie de Reims à Soissons
;
village situé sur l'an-
et peut-être
localité située à trois kilomètres et
les
toponomastique française
— car
il
s'agit d'une
demi au sud-est de
la voie
Domitienne — celui de Mudaison (Hérault). 483. Le
mot mansio,
de gîte des voies
qui s'appliquait aux étapes, aux lieux
romaines, -peut avoir contribué
à
former
quelques-uns des nombreux vocables topographiques où figure
mot maison mais le sens plus vague de « demeure » qu'a pris ce mot au cours du moyen âge commande à cet égard une le
;
réserve absolue. 484. Par contre, on peut faire fond, dans les pays de langue d'oïl
du moins, sur
les
noms
par lequel on désignait
les
de lieu représentant
le latin
strata,
grandes voies pavées de l'époque
romaine; ce mot, participe passé du verbe sterno,
figurait à
LES NOMS DE
118
locution via
l'origine
dans
employé
seul, et c'est ainsi
Répandu dans
IV® siècle.
Romains,
la
LIEE
strata lapide
ensuite
fut
début du
le
toutes les régions où dominèrent les
vençal es^rac/e, dans l'espagnol es^rac^a, dans
le
il
se retrouve dans l'ancien français estrée, dans
il
l'allemand sfrasse et dans l'anglais street.
que
;
qu'en use Eutrope, dès
provençal estrade est encore usité
jours, tandis
que dans
les
tombé en désuétude vers
pays de langue le
xii*"
l'italien s/ra(7a, Il
pro-
le
dans
importe d'observer
communément d'oïl, le
et le xui*^ siècle
;
de nos
mot
estrée est
c'est
pourquoi
cette région est la seule où l'on puisse avec sûreté attribuer
origine ancienne aux
noms de
Voici ces noms, en ne tenant compte que des
une
strata.
lieu représentant le latin
communes
:
Estrée-Cauc% (Pas-de-Calais), (Aisne, Nord, Somme), Esirées-Deniécourf, 486. Estrées 485. Estrée,
'Esivées-en-C haussée,
Campagne
Esivées- lès-Crécy
(Somme),
Estrées-/a-
(Calvados), Estrées-Sam/-Z)e/u's (Oise), Nolre-Dame-
(/'Estrées (Calvados).
487. Etrez (Ain).
488. Strée (Belgique, Hainaut et province de Liège). 489. Saint-Martin-hesiVdi (Loire), présentant une forme particulière à
la
région méridionale du pays
de langue
d'oïl,
trouve aussi dans Etrat (Loire) et dans Etraz (Savoie,
qu'on
Haute-
Savoie).
490. Estréelles (Pas-de-Calais), Étrelles (Aube, lUe-et- Vilaine,
Haute-Saône), formes diminutives. 491. Ces
noms sont
lindice
certain
du passage de voies
antiques, on peut s'en rendre compte par l'examen des cartes à
grande échelle. C'est grâce à un Estrées, aujourd'hui disparu,
mentionné par des actes des xiv'" et xvi*^ siècles, et dont l'emplacement appartient au (inage de Montmirail (Marne), qu'a pu être retrouvé un tronçon de la voie romaine, tracée sur la Table de Peutinger, qui reliait 492.
Le
Meaux
quelques noms de
lieu
composés
Blanche Pas-de-Calais) '^
à Bibe.
vieux mot français estrée a aussi :
tels que,
servi
à
former
par exemple, Estrée-
et Froidestrées l'Aisne).
Le premier de
noms olfre un sens que Ton trouve dans un autre vocable communal, Aubevoye (Eure), du latin Alba Via, le « blanc chemin ». Le second, Fracta Strata, dans le latin du xii" siècle, et
ces
alors en
langue vulgaire Frète Estrée ou Fraite Estrée, signilie
ORIGINES ROMAINES
littéralement
qui
le
«
route brisée
», et
:
VOIES ROMAINES
indique
la situation
porte à une légère déviation du tracé de
de Bavai à Reims,
si
119
la
du
village
voie romaine,
généralement remarquable par sa rectitude;
en quelque sorte, un synonyme du Curva Via. (Seine),
c'est donc,
nom
Courbevoie
493. Le mot strata avait pour synonyme le bas-latin calceata, originairement pris adjectivement, témoin l'expression via calciata, relevée par du Gange dans une charte de 1043.
De
là
viennent les
noms Chaussée dans
plupart des pays de
la
d'oïl, Gauchie, dans ceux de dialecte picard ou wallon, Chaussade, dans la France centrale, Caussade dans les pays de langue d'oc, qui sont, au point de vue du tracé des voies
langue
antiques, des indices de
même
ordre que les
noms de
trionaux dérivés du latin strata. Toutefois,
comme
lieux septenles expres-
sions chaussée, cauchie, chaussade et caussade ont été employées
durant tout
le
moyen
constituent point
ancienneté avérée les voies
âge, et le sont encore aujourd'hui, elles ne
— à moins de désigner des d'une — une présomption certaine d'antiquité pour
auxquelles elles s'appliquent.
localités
XXVII
NOMS COMMUNS
DE
noms communs du
494. Parmi les
HABITÉS
LIEUX
vocabulaire latin s'appli-
quant à des lieux habités, le premier rang- hiérarchique appartient
au mot civitas. Ce mot désignait, à
une réunion
l'origine,
de citoyens, un corps de nation g'ouverné par ses propres
une évolution heure
fort
naturelle de langage, confondant de
lois
;
bonne
nation avec la ville qui, en sa qualité de chef-lieu, en
la
était l'expression la plus autorisée, « ville »,
du moins pour
donne à civitas
désig-ner ce chef -lieu
:
le
sens de
cette évolution
aux noms primitifs de la plupart des chefs-lieux de cités romaines en Gaule les vocables de pour ne citer qu'un exemple ces cités, tel à Lutetia Parisii. Le mot civitas n'a jamais été employé à l'époque romaine comme nom propre de ville, mais dès lors on désigna
est parallèle à celle qui substitua
—
—
sous ce
nom commun
lorsque ces villes
les chefs-lieux des
eurent
pris,
civitas ou ses équivalents vulgaires, en langue d'oc, devint
l'emplacement de
le
la cité
nom
cité
particulier
romaine
anciennes
plus tard,
:
civitates, et,
quelque extension,
en langue
d'oïl, cieutat
du quartier répondant
on constate
le
fait à
à
Paris, k
la chute du monde romain, le nom aux ruines ou à l'emplacement des
Troyes, k Carcassonne. Après
Civitas
est resté attaché
anciennes villes romaines détruites par les invasions
nom de Cieutat
:
de
Ik le
(Gers, Hautes-Pyrénées), qui s'applique d'une part
l'emplacement d'ii/w.sa, aujourd'hui Eauze, ancienne métropole de la Novenipopulanie, d'autre part au chef-lieu primitif de la cité de Bigorre. La ville de la Ciotat (Bouches-du-Rhône) n'oc-
k
cupe pas, k la vérité, l'emplacement d'un chef-lieu de civitas; mais son site est celui d'une localité antique, le ])ort de Citharista, qui fut, croit-on, une colonie des Grecs de Marseille, et le nom qu'elle porte lui fut donné, au xiii* siècle, en raison des nom-
breux vestiges de l'antiquité qu'on y voyait alors. C'est ainsi (|u'aux environs de Tréguier (Cotes-du-Nord), une autre localité antique, bitwj connue des archéologues de la région, reçut, au
ORIGI^ES KOMAI^ES
moyen cité »,
âge,
nom
le
COMMUNS
^OIMS
:
121
de Coz-Guéodel, c'est-à-dire
vieille
la
c
guéodel étant l'équivalent breton du latin civitas.
495. Le
nom
de Colonia, donné par les Romains à
part des villes où
la
plu-
établissaient des colons, était plutôt, à pro-
ils
un nom commun qu'un nom propre, et l'on y un ou plusieurs déterminatifs ces noms n'ont pas, le plus souvent, laissé de traces dans la toponymie actuelle, parce qu'ordinairement ils n'ont pu faire oublier le nom prement
parler,
joignait ordinairement
;
primitif de la ville, qui bientôt a repris est arrivé,
le
dessus
:
c'est ce qui
par exemple, pour Narbonne, Garcassonne, Nîmes,
Vienne, Lyon. Toutefois une ancienne colonie de Gaule porte aujourd'hui un nom qui rappelle son ancienne qualité c'est la ville de Cologne, appelée en allemand Kœln, dont Toulouse,
:
nom
le
Golonia Agrippina,
latin,
lui avait
donnée en
été
femme de l'empereur Glaude. En AngleLindum Golonia est devenu Lincoln.
l'honneur d'Agrippine, terre,
496. Le teresse ou
de
lieu,
mot une
car
il
latin ville
est
castrum, par
lequel on désignait une for-
fermée, a fourni à la France plus d'un
thème étymologique de Castres
le
Gironde, Tarn), forme
commune au
nom
(/Visne,
dialecte picard et à la langue
moderne, conforme Aube, Gorrèze, Greuse,
d'oc, de Chastres (Cantal), et de sa notation
au dialecte français. Châtres
Dordogne,
Loir-et-Gher^
'
(Allier,
Mayenne,
Nièvre,
Seine-et-Marne,
Haute- Vienne), enfin de Chestres (Ardennes), variante empruntée à la région lorraine.
noms de
497. Si les
lieu représentant
castrum
peuvent, en
raison de la désuétude précoce de ce mot, qui n'a rien donné à
langue française, être considérés comme remontant à l'époque romaine ou aux premiers siècles du moyen âge, il n'en est pas de
la
même de ceux qui répondent au mun étant passé dans le langage câiel, châtel,
latin
castellum,
ce
nom com-
vulgaire, sous les formes rastcl,
châté et château. Gependant, on pourrait citer plus le nom moderne remonterait véritablement à
d'une localité dont l'époque romaine
:
tel est,
Castellum Menapiorum l.
Ce nom
fuL,
du moins, de
la
le
cas de Cassel (Nord),
Table de Peutinger,
et
le
de Kas-
jusqu'en 1720, celui du boury dAi-pajou ^Seiue-el-Oise).
LES NOMS DE LIEU
122 sel
appelle Cas-
qu'Ammien Marcellin
(Pays-Bas. Limbourg),
tellum.
Oppidulum, diminutif d'oppidum, est le thème étymologique du nom d'Oppède (Vaucluse), qui ne saurait venir 498.
d'oppidum, accentué sur
l'o.
muro
499. La locution latine
cinctus, désignant une
entourée d'une muraille, est devenue un
quent en Gaule,
nom
qu'on trouve employé au
et
localité
de lieu assez siècle
iv^
fré-
par
Ammien Marcellin sous une forme féminine, Murocincta, comme
le
cinctus
Mursens
nom
propre d'une
en France
est
localité
fLot).
gaulois, de
Murcin
de
ville
la
Muro
Basse-Pannonie.
thème étymologique des noms de célèbre par les vestiges d'un oppidum le
de Morsan (Eure), de Morsang-sur-
(Allier),
Orge eilAoTsanq-sur-Seine (Seine-et-Oise), de
Morsans (Eure-et-
Morsant Loire), de Morsent (Eure), de Mulcent (Seineet-Oise), de Meursants (Indre), de Mercin (Aisne), de Meurchin (Pas-de-Calais et de Morchain (Somme). 500. De même que Mursens doit son nom à une ancienne Loir), de
muraille gauloise, Murviel (Hérault) doit
murs d'enceinte en
le
sien à de curieux
pierres sèches, de trois mètres d'épaisseur,
certainement antérieurs à la conquête romaine sentant un thème étymologique,
nymes Vielmur
(Cantal,
Murviedro, qui procède de 501.
Semur
Murum
Senmurus
nom, repréa
pour syno-
et
l'espagnol
Sarthe),
peut être
Tarn)
veterem.
Saône-et-Loire,
senex murus
rapporté à un primitif
gienne
Maine-et-Loire,
(Côte-d'Or,
ce
:
Murus vetulus,
— on
a la
forme carolin-
— plus vraisemblablement qu'à
sine muro,
imaginé par des clercs du moyen âge. 502.
Des noms qui précèdent
rapprocher
celui
de
Frémur
est peut-être intéressant
il
(Maine-et-Loire),
qui
de
répond à
Fractus murus. murailles,
503. C'est encore à d'anciennes
probablement, qu'est dû (ju
Ou
le
bas-latin
trouve dans des chartes du
originelle des
noms de
lieu
murs d'enceinte
murittum,
ix''
«
petit
mur
siècle, et qui est la
Muret (Aisne, Aveyron)
et
»,
forme
Moret
('SeiiH'-et-Marnc.
504.
Le mot
latin
lOrum,
(jui
désignait priniilivemenl une
romaines
()rr;imvs
;
noms communs
128
place publique, un marché et tout entrepôt de marchandises, a
fréquemment combiné avec des noms propres dhomme, paravec des adjectifs, pour former des noms de lieu mais un petit nombre seulement de ces noms ont subsisté à travers les été
fois
;
siècles
:
Italie Forum Livii, Forum Forum Sempronii, Forum novum, aujourd'hui
cependant, en
tels sont
Popilii,
Fossombrone et Fornovo, que nous appelons oîi les documents de l'époque romaine nous connaître au moins sept noms géographiques ayant Forum
Forli, Forlimpopoli,
Fornoue. font
En
Gaule,
pour premier terme, on ne peut signaler
mot que
les
le chef-lieu
les itinéraires,
sous
le
renfermant ce
vocables de Feurs (Loire), de Four-
trois seuls
vières (Rhône) et de Fréjus (Var).
représente
comme
de
la
nom
La première de
ces localités
nation des Segusiavi^ mentionné dans
de
Forum Segusiavorum,
dont
le
thème étymologique du vocable moderne racine dérivé et la du Feurs Forez, Forense. Fourvières, quartier de Lyon, doit son nom à un cas oblique, tel que Foro veteri, de Forum vêtus. Quant à FréjUS, qui a pour origine un entrepôt établi par Jules César pour les besoins de son armée des Gaules, son nom représente le latin Forum Julii, qui a dû passer par un intermédiaire Feurjiis, avant de revêtir la forme premier terme est
le
actuelle, résultant d'une
métathèse de Yr.
Le nom commun vicus, qui désigne en latin un centre fortifié, c'est-à-dire une bourgade ou un gros village, a formé le nom d'un bon nombre de localités de France qui remontent, sinon à l'époque romaine, tout au moins à l'époque franque Vy (Haute-Saône), Vic (Aisne, Ariège, Cantal, Côte-d'Or, Gard, Gers, Hérault, Lot, Puy-de-Dôme, HautesPyrénées), Vicq (Allier, Dordogne, Indre, Landes, Haute-Marne, 505.
de population non
:
Nord, Seine-et-Oise, Vienne, Haute-Vienne),
et
les diminutifs
Viel (Ardennes), Vieu (Ain) et Vieux (Ardennes). Parfois vicus a remplacé un vocable plus ancien, ce qui est arrivé pour Vieu,
anciennement Venetonimagus. 506. (Oise),
Combiné avec l'adjectif no vu s, vicus a produit Neufvy Neuvy (Allier, Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire,
Loir-et-Cher,
Loiret,
Maine-et-Loire,
Marne,
Nièvre,
Orne,
Saône-et-Loire, Sarthe, Deux-Sèvres, Yonne), Neuvic (Corrèze,
Dordogne, Haute-Vienne), Neuvicq (Charente-lnl'érieuro),
et, les
12i
LES NOMS DE
deux termes étant disposés dans et-Oise) et Vinneuf (Yonne).
LIEL'
l'ordre inverse,
Vêtus vicus,
Vigneux (Seine-
désignation qui paraît
avoir été appliquée, pendant la période franque, à d'anciens vici
romains abandonnés par leurs habitants, a donné Viévy (CôteLoir-et-Cher. Loiret), Vivy (Maine-et-Loire), Vieuvy (Mayenne), Vieuxvy et son diminutif Vieuxviel (lUe-et- Vilaine), Vieuvicq (Eure-et-Loir). d'Or,
En combinaison
507.
avec long-us, vicus est
mologique de Longvic (Gôte-d'Or)
et
de
Longwy
le
thème étyMeurthe-
(Jura,
et-Moselle).
508. Il existe encore en France un certain nombre d'autres noms géographiques comprenant, avec vicus comme élément,
un nom de rivière Vicus 509. Axonae, au passage, sur l'Aisne, de la voie romaine de Reims à Verdun, est aujourd'hui Wenne-la-Ville soit initial, soit final,
:
(Meuse), que jusqu'au xvi" siècle on a appelé Viaisne. 510.
Vicus Brigiae répond
droit où
à Vibraye (Sarthe), situé à l'enun chemin antique, conduisant du Mans à Chàteaudun,
traversait la Braye.
511.
Vicus Sipiae, aujourd'hui Visseiche
est construit
au lieu où
sait la Seiches, soit
la
(lUe-et- Vilaine),
romaine d'Angers à Rennes, pasà l'emplacement de la station itinéraire que la voie
Table de Peutinger désigne simplement sous
le
nom
de
la
rivière, Si pi a.
512.
Vicus Vedonae,
à présent
Vivonne (Vienne),
se trouve
sur la voie de Poitiers à Saintes, au passage de l'aflluent du Clain
qu'on appelle
la
Vonne.
Blesae vicus, actuellement Blévy (Eure-et-Loir), est au point où un chemin antique, allant de Chartres à Lisieux,
513. situé
franchit
la
Biaise, affluent de l'Eure.
514. Duiiiae vicus, aujourd'hui est sur la voie elle
passe
la
romaine d'Autun
à
Dheune, affluent de
Dennevy (Saône-et-Loire),
Chalon-sur-Saône, au la
lieu
où
Saône.
Mosae
vicus, l'actuel Meuvy (Haute-Marne), s'élève au Meuse, d'un chemin antique dans lequel certains auteurs ont voulu reconnaître la voie romaine de Langres à Toul. 515.
passage, sur
516.
la
De l'ensemble des
résulter fju'ils ont été
sept
donnés aux
ikhhs
<pii
précèdent,
il
paraît
localités (pii les portent, de pré-
férence à toutes autres situées sur les
mêmes
cours d'eau, en
rai-
.
ROMAINKS
ORlGliN'ES
NOMS COMMUNS
'.
son de l'importance qu'elles avaient pour
\
les voyag-eurs
vu, en effet, qu'elles sont toutes situées sur
le
:
'2o
on a
parcours de voies
antiques. D'ailleurs, les itinéraires de l'Empire romain indiquent
plus d'un
de poste désigné uniquement par
relai
rivière sur laquelle
endroit
:
il
à l'exemple,
que
était situé, et
cité plus haut,
Alsace, de
Meuse, de
la
la
Vidubia, noms
et
appliqués à des stations situées au passage de la
de
en cet
de Sipia, s'ajoutent, en
Mosa, Vanesia
Gaule, ceux de Larga,
nom
le
la voie traversait
Baise et de
la
Largue, en
la
Vouge.
517. Le nom commun villa, par lequel on désignait un domaine rural, et qui est entré, à l'époque franque, dans la composition d'un grand nombre de noms de lieu, ne paraît guère avoir été employé au même usage à l'époque i^omaine, ce qui se comprend aisément, puisque la plupart des noms de domaines
ruraux étaient alors formés sur
noms
les
des possesseurs,
ticulièrement sur leurs gentilices. Cependant, les
noms de Villeurbanne (Rhône)
il
et par-
que
est possible
et de Villorbaine (Saône-et-
Loire) remontent à l'époque romaine, puisque
villa urbana,
au témoignage de Golumelle, désignait alors, dans une maison de campagne ayant une exploitation, l'habitation du propriétaire.
Ces noms seraient donc les synonymes romains des noms Villedemanche, Villedornange, Demangeville et Dimancheville, villa dominica ou dominica villa, « la demeure du maître », qui datent de l'époque franque.
Mais la
si le
des
noms communs
qui désignaient des habitations rurales d'un
humble
plus
caractère t
mot villa n'entre pas, ou n'entre que rarement, dans noms de lieu romains, il en va tout autrement
composition des
:
colonica,
attegia,
stabulum
et
aberna
518. Dérivé de col o nus, colonica désignait une maison de cultivateur ou de paysan était altéré
en colonia,
;
dès l'époque mérovingienne, ce mot
comme
le
prouve notamment un passage
des Miracula sancii Juliani de Grégoire de Tours.
noms de
lieu
:
la Coulonche (Orne),
CoUorgues
De
là,
^Gard),
les
Col-
longues (Alpes-Maritimes, Hautes-Pyrénées), Collonge (Saôneet-Loire), la Collonge (Haut-Rhin), Collonges i^Ain. Corrèze, Côte-d'Or,
Rhône,
Saône-et-Loire,
Haute-Savoie),
Coulonges
LES KOMS
126
DE LIEU
(Aisne, Charente, Charente-Inférieure, Eure, Orne, Deux-Sèvres,
du son nasal, Collanges CoUange et les Collanges, noms d "écarts fort répandus en Auvergne et dans les pays voisins, et Goulanges (Loir-et-Cher, Nièvre, Yonne). C'est aussi de Colonie a, altéré en Colonia, que proviennent les noms de Cologne Aisne, Cher) dont l'origine diffère conséquemment de celle du nom de la Vienne),
caractérisés par l'altération
et,
(Puv-de-Dôme),
la
(^
—
célèbre ville rhénane
— de
Coulogne (Pas-de-Calais)
de Cou-
et
laines (Sarthe).
519. Le
des Maures
mot attegia ;
mais
désignait, au dire de Papias, les huttes
s'appliquait aussi à des constructions
il
moins
DEO MERCVRIO ATTEGIAM ÏEGVLITIAM COMPOSITAM SEVERINVS SATVLLINVS EX VOTO POSVIT il paraît être devenu un nom de lieu assez
primitives, témoin l'inscription
:
;
Athée (Côte-d'Or, Indre-et-Loire, Mayenne), Yonne), Athies (Aisne, Pas-de-Calais, (Côte-d'Or,
fréquent en Gaule
Athie
:
Somme), Athis (Marne, Orne, Etiolles (Seine-et-Oise), qui
Seine-et-Oise),
compter
sans
suppose un diminutif Attegiolae.
Le mot stabulum avait en latin, entre autres sens, ceux » de a chauce mot français en est dérivé » dernier sens paraît résulter ce de ce que mière )), d' « auberge 520.
d" "
étable
—
—
:
les textes itinéraires
indiquent des stations appelées
Stabulum novum, Stabula. Ce mot gique des Loire
,
noms
est le
Stabulum,
thème étymolo-
suivants Estables (Lozère), les Estables (Haute-
Étable (Savoie), Étables (Ain, Ardèche, Côtes-du-Nord,
Seine- Inférieure),
Etaules
Cùte-d'Or,
(Charente -Inférieure,
Yonne), Etaves (Aisne), anciennement Estavles, et
le
diminutif
Establet (Drôme).
Dérivé du hitin
521.
taberna,
archaïque taba,
avait sans doute ce dernier sens dans les
Tabernae qu on raire
«
planche
»,
le
mot
qui désignait une cabane, une chaumièi'e, une auberge,
d'Antonin.
noms Tabernae, Très
rencontre à plusieurs exemplaires dans
Tabernae
est
le
thème
l'Itiné-
étymologi(iue
de
Tavernes (Var), de Saverne (Alsace), do Rheinzabern (Bavière rhéiuine) et de Tavers (^Loiret).
I
XXVIII
BARBARES ET ÉTRANGÈRES
COLONIES 522. Les Goths
Claude,
ayant été
surnommé depuis
vécurent entrèrent dans
En
terres de l'Empire. fît
cultiver les
En
nation.
le
la
en 270, par Terapereur
défaits,
Gothique, ceux d'entre eux qui surmilice
romaine ou cultivèrent
les
277, Probus ayant vaincu les Germains,
champs des Gaules par
les prisonniers de cette
291, les Francs, reçus dans l'Empire, furent établis
par l'empereur Maximien dans les terres en friche des Nerviens et
du pays de Trêves
;
et,
Constance Chlore forcèrent peuples
barbares à porter
cinq ans plus tard, les victoires de les
Chamaves, les Frisons et d'auti*es armes et à travailler pour les
les
Romains. Ce furent, en particulier, ces peuples qui cultivèrent les terres désertes dans les cités d'Amiens, de Beauvais, de Troyes et de Langres. Les Eduens reçurent aussi, de la Bretagne subjuguée, des artisans qu'ils employèrent à restaurer leurs édifices. En 358, Julien incorpora dans l'armée romaine des Francs Saliens, des
Quades
mains fin du
dans
établis
et
l'île
i\° siècle, les
des Chamaves, ainsi que d'autres Ger-
des Bataves, au milieu du Rhin. Vers
la
riverains de ce fleuve, ayant été contraints,
par les succès de Stilicon, de renoncer à leur vie sauvage, les
Francs Saliens qui se trouvaient parmi eux s'adonnèrent
à l'agri-
culture; et les Sicambres, dont les épées, suivant l'expression
du poète Claudien, si
se recourbèrent en faux, rendirent leur pays
que le voyageur, en contemplant les deux rives du demandait quelle était celle des Romains. Divers historiens, et parmi les plus modernes Amédée fertile,
fleuve,
Thierry, dans son
Tableau de VEmpire romain, ont étudié
condition du Barbare admis en Gaule à
l'état
de
devait d'abord obtenir une concession de l'empereur à créer des
centres de population,
le
« ;
gouvernement
lète et,
».
la 11
tendant
favorisait,
selon toute apparence, les immigrations par familles. Une lois admises, les familles étaient groupées en villages, dont l'ensemble ijraefccformait une préfecture administrée par un magistrat
—
LES NOMS DK
128 (as
—
LIICL"
moitié militaire, moitié civil, présidant à la fois à l'exploi-
tation agricole de
Le
colons.
lète, à
la
contrée et à Torganisation
des
militaire
son installation, trouvait dans
colonie le
la
Chaque préfecture ou chaque quartier d'une grande préfecture était muni d'un champ dé manœuvres pour les exercices militaires, et aussi d'écoles
bétail et les instruments de culture nécessaires.
où s'enseignaient
la
langue
et
les
lettres latines
pépinière de futurs citoyens romains, car, «
déditice
»,
devenir
firent
romain de
plein droit
latin, ce qui contribuait à etfacer
Alagnentius et Decentius, qui, de 3S1
pourpre impériale en Gaule,
et
;
on
voit,
le
nom germanique pour un
changer souvent son
entièrement
la
qui était originairement un prisonnier de guerre, le
lète pouvait ly^ siècle,
à
une différence du c'était
;
Sylvanus
à
son origine
au
autre ;
ainsi
3o3, revêtirent la
qui, à son tour, fut pro-
clamé auguste en 355. Mais, en revanche, les lètes mirent en circulation, dans le monde romain, un certain nombre de noms propres d'origine germanique c'est ainsi qu'à Nanterre deux époux, vraisemblablement d'origine létique, Gerontius et Severa, donnèrent le nom de Genovefa à leur fille, que l'Eglise honore sous le nom de sainte Geneviève. La \otilia dignitatum imperii romani mentionne, en Gaule, divers cantonnements de Lètes et de Sarmates malheureusement le paragraphe qui les concerne, dans le chapitre xlii de la partie :
'
;
consacrée à l'Occident, est incomplet. Elle indique lètes francs à
le préfet
des
Rennes, des préfets de lètes suèves à Coutances,
au Mans et à Glermont en Auvergne, des préfets de lètes bataves à Baveux, à Arras et à No\'on, le préfet des lètes teutoniciens à Chartres, le préfet des lètes Ac/i à Ivoy, aujourd'hui Carignan (Ardennes),
et celui
des
lacti
D'autres lètes sont désignés par laquelle
dans
la
demeure
ils
avaient été re^us
Première Belgique, le
territoire
résidait encore en
:
Lagenses
nom
le
laeti
et
Lingonenses, alors dispersés
à
;
laed Nervii, dont
1.
Du
Reims ou
Chosiio, Ilisturi.r Francuriiin ncriplorcs cou'lanoi,
des autres éditions de
Iheca hislorica medii
.tvï, 2*
la JSotilin
éd.,
Il,
868.
le préfet
Famars, près de ^'alenciennes.
Enfin, d'autres lètes, dont le préfet était à
(licîilion
Tongres.
qui avaient eu pour première
de Langres
pays nervien,
auprès de
de la cité gauloise dans
I,
à Senlis,
l-'t;
voir
diffuUntinn dans l'olllmsl,
l'iii-
liiltlio-
omr.lNKS UOMAI.NES
COLOiMES KTHANGÈRKS
:
129
sont disting-ués simplement par la qualification gentiles, sans on reviendra bientôt sur ce point doute parce qu'ils tiraient
—
—
leur origine de diverses populations germaniques.
523. Les
établissements
des
les
établissements létiques,
— appellation — n'étaient pas, comme
Sarmates
désignait les colons d'origine scvthique
particuliers à
cette
la
Gaule, la Notitia
dignitatum n'en mentionnant pas moins de quinze pour l'Italie La Gaule avait les siens sur les territoires de Poitiers, de Langres, d'Autun, dans
et peut-être
Amiens, dans
la
région comprise entre
Reims
et
celle qui sépare Paris de Vézelay, et
dans plusieurs autres contrées encore. Ceux de Poitiers étaient mélangés à des Taifali, tribu d'origine gothique. Les Sarmates étaient, comme les lètes, sous la direction supérieure du maître de l'infanterie. 524. Ces indications de la
Notitia dignitatum sont fort prémais malheureusement trop vagues et fragmentaires; du moins, elles peuvent être utilement complétées par des témoicieuses,
gnages remontant aux premiers siècles du moyen âge, par la toponomastique. 525. Les Taifali, ces
du
v*^
hommes de race gothique, qui, au début même préfet que les Sarmates du
soumis au
siècle, étaient
Poitou, conservaient encore leur individualité dans
moitié du siècle suivant, et habitaient alors cien
territoire
de
Angers
port de Grégoire de Tours,
Poitou, où fut
ils
la
rive
la
la
seconde
partie de l'an-
détachée plus tard du Poitou,
Poitiers qui,
avoisinait la Loire entre
Chantoceaux, sur
et surtout
Nantes
et
vinrent,
gauche de
:
les
Taifali,
peu après 561 la
,
au rapattaquer
Loire. Or, la partie
du
constituaient une part importante de la population,
nom pagus Taifalicus, vocable qu'on renforme altérée pagus Theofalgicus, aujourd'hui dans le nom de Tiffauges ('Vendée),
appelée de leur
contre au
x*^
siècle sous la
et qui subsiste
vraisemblablement l'ancien chef-lieu de cette population barbare. 526. C'est là un exemple avéré d'un nom de région formé sur le
vocable
dune population barbare
établie en
Gaule au cours de
la période impériale.
Peut-être faut-il attribuer une origine ana-
logue aux
noms de
plusieurs circonscriptions administratives
formées à
l'époque franque du
démembrement de
la
cit(?
de
pagus Attoariorutn ot ses voisins orientaux, le pagus Aniaus ou Comavoruin, le pagus Varascus ou Warascorum et le pagus Scodingus ou SrotingoLangres
Les
et
noms
de celle de Besançon
de,
lieu.
:
le
9
i30
I-ES
NOMS DE LIEU
rum. Le pagus Aitoariorum, dont le nom ne s'est pas conservé dans la toponomastique s'entend, car on peut jusqu'à nous,
—
en rapprocher
le
nom
de famille Atui/er
—
rappelle le souvenir
d'une population, sans doute apparentée aux
les
—
Eumène.
—
les
texte
du
et
sol des Lingones. Le nom du pagus pagus Gomavorum pour Camavorum, dans un
établit sur le
—
Amaus
viii*'
siècle
se reconnaît dans
même
de
Hessois
dans laquelle on est tenté de reconnaître barbares que Constance Chlore, au dire de son panég-yriste
Chatti de Tacite
— évidemment formé sur celui des Chamaves, surnom de Siaint-Vivant-en-kmows,
le
(Jura),
que l'on trouve, dans celui de Sceg-en-Yaray (Doubs),
du pagus Varascus, qui devait son nom aux Warasci, hagiographique du texte population mentionnée dans un vii^ siècle. Enfin le nom du pagus Scodingus, formé sur celui d'une population qu'un chroniqueur du vu'' siècle appelle Scorevêtu au xiii'' la forme Escucns. Mais faute de témoit in Sri. a gnages aussi significatifs que celui de la Notitia dignitatiim au trace
sujet des Taifali, on ne peut affirmer avec certitude que l'établissement en Gaule des Hattuarii, des Chamavi, des Warasci et des Scotingi remonte à l'époque romaine.
527. Parmi les articles de la Xotilia dignitatum, dont on a lu
plus haut le
le
résumé, celui
qiii se
rapporte aux laeti gentiles dont
préfet résidait, soit b Reims, soit à Senlis, est aussi celui
lequel les
noms de
lieu fournissent
le
commentaire
le
pour
plus élo-
quent. 528.
Dans
la
banlieue occidentale de Reims, où elles sont dis-
posées en demi-circonférence, on remarque les localités dénommées Bourgogne, Auménancourt, "Villers-Franqueux, Gueux et Sermiers,
ainsi qu'une
Bourgogne, en rési(U'nc('
latin
voie antique,
le
chemin de Barbarie.
Burgundia ou Burgondia,
indicjue la
d'individus appartenant à la race des Burgondes. Le
nom d'Auménancourt,
dans plusieurs textes carolingiens, se présente sous les formes Curtis A lama n no rum ou Al amanno rum (hirtis, désigne un domaine rural ou un village habité j)ar
(les
qui,
individus de race alamanniquo. Le sens de Villers-Fran-
queux, Villa re Francorum, n'est pas moins transparent. Gueux, dans le Polvptique de Saint-Remy de Reims, dressé au milieu du ix*" siècle, est appelé Gothi. Quant au vocable de
ORIGINES HUMAINES
:
COLONIES ÉTRANGÈRES
11^1
Sarmedus dans le même document, il paraît reprénom des Sarmates. Enfin le nom du chemin de Barba-
Sermiers, senter rie,
le
voie antique tracée au pied de la
Montagne de Reims
et
rejoignant la voie de Soissons, est des plus intéressants. Ce che-
mentionné deux fois dans les écrits de l'archelettre que ce prélat écrivit, entre 849 et 857, à Pardule, évêquede Laon, il est question de la via j uxta
min
en
est,
eftet,
vêque Hincmar
daus une
;
montes Remorum que vocatur Barbaria et dans la Vie de saint Remy, parlant de cette voie comme existant au v'' siècle, Hincmar ajoute Quae usque hodie, propter Barbarorum per eam iter, Barbarica nuncupatur. L'explication contenue ;
:
dans ces derniers mots paraît erronée
:
ce n'est certainement pas
une circonstance aussi fugitive que le passage de l'armée de Glovis que le chçmin de Barbarie doit un nom aussi tenace, et celui-ci ne peut s'expliquer que par un séjour permanent de Barbares, à l'ouest de Reims. Lorsqu'on rapproche, de l'existence d'un
à
établissement de lètes sur
le territoire
rémois, les
noms de lieu qui
viennent d'être passés en revue, et que l'on constate que
min de Barbarie desservait Sermiers
et
che-
le
Gueux, on voit bien
qu'il
n'y a pas là une coïncidence simplement fortuite. Les laeti gentiles
de
appartenaient
région
cette
vraisemblablement aux
nations les plus diverses, d'où l'impossibilité de les désigner par
un ethnique quelconque sans doute, il faut, dans les Burgondes de Bourgogne, les Alamans d'Auménancourt, les Francs de Villers-Franqueux, les Goths de Gueux et les Sarmates de Ser:
miers, reconnaître à la fois les laeti gentiles de la Notitia digiii-
tatum, et les Barbares dont
le
chemin de Barbarie conserve un
vague souvenir.
De
529.
Reims
ce que
préfet
le
des
laeti gentiles résidait
tantôt à
semble résulter qu'une partie de ces colons barbares étaient établis vers la seconde de ces villes. Eiïectivement, un diplôme royal, en date de 920, mentionne dans
et tantôt à Senlis,
le
Sellentois
Auniénancourt
une
l'origine
villa
et d'autre part, à
;
sud-est de Senlis, une
vocable dont
il
Almannorum, une huitaine de
petite localité
porte
le
qui
rappelle
lieues à l'est-
nom
de Gueux,
Polyptique de Saint-Remy permet de pénétrer
le
en tant
qu'il
s'applique à un village des environs de
Reims. 530. Faut-il
voir
dans
le
nom d'Allemagne
(Calvados),
du
LES NOMS DE LIEU
132
Alamannia, et dans celui d'Almenêches Alamannisca, quelques souvenirs des
latin latin
du bas-
(Orne),
de
le tes
suévique. dont les préfets résidaient à Baveux et au
nation
Mans? On
peut alléo^uer en faveur de cette hypothèse la confusion qu'on faisait volontiers, au début du moyen âge, entre les Suèves et les Alanians. Toujours est-il que ces
ment
germanique des
l'origine
531
noms indiquent
Des constatations qui précèdent,
.
il
résulte
clairement
du moyen âge,
qu'à l'époque romaine, ou tout au moins au début les
incontestable-
localités qu'ils désignent.
dénominations ethniques pouvaient fournir cinq variétés de
noms de
lieu
:
Le nom même de Sarmatae, Sermiers l**
nation ou de
la
la
tribu
Gothi, Gueux
:
;
;
2°
Le nom de nation ou de tribu combiné avec
servant d'ordinaire à former des
noms de
régions
le suffixe -ia, :
Burgundia,
Bourgogne; Alamannia, Allemagne; 3° Le nom de nation ou de tribu combiné avec le suffixe latin -icus, -icum, -ica, à laide duquel on forme ordinairement des Taifalicus ou Taifalica, Tiffauges; adjectifs 4° Le nom de nation ou de tribu combiné avec le suffixe ger:
manique qui est usité encore aujourd'hui sous la forme -isch, notamment pour former des adjectifs ethniques Alamannisca, Almenêches 5° Le nom de nation ou de tribu employé au génitif, et comAlamannorum biné conséquemment avec un nom commun Villare P'rancorum, Mllers-Francortis, Auménancourt :
;
:
;
queux. Cette théorie établie,
noms de ment
il
à répof{ue romaine, qu'offre la
de notre 532.
remontant
très probable-
nomenclature géographique
p.'tys.
Aux Sarmates, indépendamment du nom
on doit ceux de Sarmazes Oise,
convient de passer à l'examen des
lieu d'origine semi-barbare, et
Saône-et-Loirc,
Sermiers
de
(Orne), de Sermaise (Maine-et-Loire,
Seine-et-Marne,
Seine-el-Oisc),
de
Ser-
maises (Loiret), de Sermaize (Marne), de Sermoise (Aisne, Aube, Nièvre, Yonne), de Salmaise (Côte-d'Or), de Saumaise (Côle-d'Or;, de
Charmasse ^Saùnc-ct-Loin")
—
(|ue,
vers 1300,
ORIGINES ROMAINES
:
COLONIES ÉTRANGÈRES
133
—
représentant le thème Saron appelait Sarmace ou Salmace matia, et auxquels on peut joindre le diminvitif Seriïlizelles
même que Taifalica a donné Tiffauges de même Sarmaticum aura donné Sermages (Nièvre). 533. Le nom des Alamans paraît avoir produit un plus grand
(Yonne). De
^
nombre de noms de lieu primitifs, mais pour désigner de moins nombreuses localités A la m an ni, AUemans (Dordogne, Lotet-Garonne), Allemant (Aisne, Marne) Alamannia, Allemagne :
;
AUemogne (Ain) Alamannicum ou Alamannica, AUemanche (Marne); Alamannisca, Alme(Basses-Alpes, Calvados),
;
nêches (Orne); Alamannorum curtis, Auménancourt-/eGrand et Auménancourt-/e-Pe/i7 (Marne) Villa Alamannorum, dont l'emplacement, en Sellentois, n'a pas été déterminé. ;
Le souvenir des Alains qui fondèrent en Gaule, au quelques établissements de peu d'importance, notam-
534. v*'
siècle,
ment dans
Valentinois et l'Orléanais, se retrouve dans le
le
d'AWdiin-aux-Bœiifs et
nom
(Meurthe-et-Moselle), représentant Alani,
dans ceux, ayant pour thème étymologique Alania, d'Alagne
(Aude)
(Eure-et-Loir,
et d'Allaines
Somme)
:
on remarquera
qu'une de ces dernières localités appartenait au diocèse d'Or-
que
léans, territoire
les
Alains occupaient lors de
l'invasion
d'Attila.
535.
Formé
sur
le
nom
des Burgondes,
Burgundia
est,
on
le
Bourgogne (Marne), tandis que l'ethnique Burgundiones est représenté par Bourguignon (Aisne, Doubs) et Bour-
répète,
guignons (Aube). la Gaule romaine submodernes qui ont pour thèmes étymologiques Franci, ad Francos, Francs (Gironde), Frans (Ain); Franeia, France; Francorum campus, Francor champs (Bel-
536. Le souvenir des colons francs de
siste
dans
noms de
les
lieu
gique, province de Liège); (Eure-et-Loir),
Francorville
;
Francorum
Franconville
villa, Francourville
(Seine-et-Oise),
anciennement
Francorum, Villefrancœur (Loir-etFrancorum, Villers-Franqueux (Marne).
Villa
Cher); Villare
537. La mémoire des Goths est conservée dans un assez grand nombre de noms de lieu, dont les plus méridionaux rappellent vraisemblablement le souvenir des Wisigoths, qui dominèrent un
Gaule d'outre-Loire, tandis que les plus septentrionaux sont bien plutôt d'origine romaine, ou pour mieux
moment
sur toute la
LES NOMS DK LIEU
131 dire, létique
;
mais
il
ne paraît guère possible de
les distinguer
La forme primitive de ces divers noms de lieu est Gothi, Vallis Godesca, Mons Gothorum, Gothorum villa, Villa Gothorum, Mors Gothorum. On a vu que Gothi a produit Gueux (Marne, Oise) le nom de Vallis Godesca, qui désignait, à l'époque carolingienne, une localité de la Septimanie, doit être signalé parce qu'il présente un adjectif formé sur le nom des Goths au moyen du suffixe germanique Mons Gothorum est Gothole thème étymologique du nom de Montgueux (Aube) ici.
;
;
;
rum
villa,
nom
de lieu assez fréquent dans les contrées d'outre
un temps plus ou moins long aux Wisigoths, a parfois été remplacé au moyen âge par d'autres dans le Toulousain par Escatalens (Tarn-etnoms de lieu Garonne), dans leRoussillon par Mailloles ;Pjrénées-Orientales) Loire, qui ont été soumises pendant
:
;
où il s'est maintenu, il se présente sous des formes variées, toutes conformes, d'ailleurs, aux lois phonétiques des régions auxquelles elles appartiennent Goudourville (Tarn-et-Garonne), Goudourvielle (Gers), Gourville (Charente, Loiret, Seine-et-Oise) et son là
:
diminutif Gourvillette (Charente-Inférieure) est l'origine
rum, nom
du nom de Villegoudou (Tarn)
cité
;
;
Villa
Gothorum
Mors Gotho-
enfin
par l'Astronome, historien de Louis
Pieux, et
le
qui rappelle sans doute un désastre subi par les Wisigoths, est
thème étymologique du nom de Morgoudou (Tarn). Aucun document de l'époque romaine parvenu jusqu'à nous ne parle de Marcomans cantonnés en Gaule. Le nom de
le
538.
cette tribu suévique, chassée de
Bohême par
n'a laissé aucune trace dans les contrées
formé en Gaule
le
nom
de lieu
dans des textes de l'époque
germaniques
Marcomannia,
mérovingienne,
représenté par Mariïiagne (Allier, Cher, Loire) et
de
est
;
qui,
mais
il
a
figurant
aujourd'hui
Côte-d'Or, Saône-et-
Marmaigne (Mayenne).
539. Le nom de
nom
les Celtes Boiens,
lieu
la
grande nation des Saxons
Saxo nia,
qui
a
est la racine
produit certainement les
du
noms
modernes Sassogne (Nord) et Sissonne (Aisne). On n'ose afïirmer que ces vocables remontent à l'époque romaine, car les Saxons ayant conservé leur dénomination ethnique pendant tout le moyen âge, il est possible f[ue les lieux appelés Saxonia, appartiennent seulement d(!vait
y avoir
à
période franque.
En
tout cas,
il
Sissonne un fonds de population bien vivace,
et
à la
ORIGINES ROMAINES
!
COLONIES ÉTRANGÈRES
135
qui trancha, pendant plusieurs siècles, sur la population romane
des environs, témoin l'appellation theotunica villa de Sissonia qu'on trouve dans une charte de 1222 il est juste d'ajouter que, dès lors, ou peu après, la population de Sissonne perdit son caractère étranger, et qu à une appellation considérée sans doute comme injurieuse, fut substituée celle de « Sissonne la Fran;
çoise » qui paraît
540. pelant
pour
On ne peut le
la
citer
première
fois
en 1276.
avec certitude aucun
nom
de lieu rap-
souvenir des Suèves, puissante nation g-ermanique sou-
vent confondue avec
dignitatum imperii
les
Alamans,
l'atteste
—
en Gaule
et qui
— avait des
;
mais
il
Notitia
établissements, tout au
moins, aux environs de Bayeux, de Coutances, du
Glermont en Auverg'ue
la
Mans
et
de
n'est pas téméraire de considérer
nom de Wissous (Seine-et-Oise) comme représentant Vicus Suevorum c'est du moins là l'hypothèse la plus plausible que le
:
permettent
rium en de la
même
541.
les
latin
premières formes connues de son vocable, Vizeo-
du
xii^ siècle,
L'appellation
X" siècle,
Vizoor
et
Viceor en langue vulgaire
époque.
dans
le
retrouve, au
ethnique des Vandales se
nom Gastrum 'Vandalorum
ou
Castellum
Wandelons, aujourd'hui Gandalou (Tarn-et-Garonne).
Tous ces noms de
lieu
ne sont pas les seuls de leur espèce
qu'on puisse attribuer au déclin de
la
période romaine
:
d'autres
effectivement semblent se rapporter à des cantonnements de barbares étrangers aux races germanique et slave. 542. Les Maures, nation africaine dont
correspondant au Maroc actuel,
le
pays, la Mauritanie,
incorporé à l'Empire romain
fut
en l'an 42 de notre ère, fournissaient aux armées romaines des cohortes auxiliaires, dont la Notitia dignitatum imperii indicjue les
cantonnements, non seulement dans
leur pays d'origine, mais aussi dans rie,
dans
l'Italie,
l'île
en Pannonie, dans
parties de l'empire d'Orient. C'est
tonnement de cavaliers maures,
la
la
Mauritanie Tingitane,
de Bretagne, dans l'Uly-
Gaule
évidemment
les
mêmes
et
à
dans diverses
un ancien can-
peut-être qui rési-
daient, lors de la rédaction de la Notitia dignitatum, à
tum, dans devait
le
la
Quadra-
Première Pannonie, qu'une localité du Norique
nom Ad Mauros
commencement du
v" siècle,
sous lequel cet écrit
la
désigne.
Au
des soldats de cette nation tenaient
LKS NOMS
136
Di:
LIEU
garnison en Gaule, dans la péninsule armoricaine, et
dignitatum
étaient établis,
du nom des
appelle,
les
Mauri Veneti
et
cités
la Notifia
dans lesquelles
Mauri Osismiaci. La
tude du séjour des Maures en Gaule, sous
la
ils
certi-
domination romaine,
précédemment permettent de fixer le Mauritania, que Ton trouve dans de nom-
et les constatations faites
nom
sens du
de lieu
breux textes latins pour désigner d'hui
nom
le
de Mortagne
les
lieux qui portent aujour-
(Charente-Inférieure,
Nord, Orne,
Mauritania serait une forme basse du nom latin Mauretania, et en France le nom Mortagne désignerait des Vendée)
:
ou occupées, à l'époque romaine, par les soldats licenciés sans doute après la chute de l'empire, ont
localités fondées
maures (jui, dû chercher un
asile
dans des lieux divers.
543. Certaines localités de notre pays paraissent rappeler la
mémoire de petits établissements bretons, contemporains des derniers temps de l'Empire ou de l'époque immédiatement postérieure. On a vu que les Eduens reçurent, de l'île de Bretagne subjuguée par les Romains, des artisans qu'ils employèrent à restîiurer
leurs édifices
;
on
sait,
jours de la domination romaine,
d'autre part, qu'aux derniers
l'empereur Anthemius confia
garde du Berry à un corps breton de 1.200 hommes, auquel
la
les
Wisigoths, sous
h\
conduite de leur roi Euric, infligèrent un
échec sanglant près de Chàteauroux. nière et intéressante notion
berrichonnes voisines du lieu de et la
latin
Berthenoux Britannia
primitif à
et
le
:
la
deux noms de
localités
défaite des Bretons,
Bretagne
premier de ces noms représente
second, dans lequel
les
cité plus haut.
mêmes
Bretenoux
rum.
;
le
a rapproché de cette der-
il
Britannorum, en sous-entendant
Gandalnu,
ayant
(Indre)
On
histori(|ue
11
le
permis de voir un
villa, est comparable
existe en France d'autres localités
Bretagne (Gers, Landes, Haut-Rhin) qu'un acte do (SOG ap])elle Villa Bretono-
origines
'Lot),
Il
est
est intéressant
:
de rapprocher de ces
noms
celui
de
Santa Maria de Bretona, en Galice, qui rappelle le souvenir d'une colonie bretonne, assez importante pour avoir eu, au vi*"
siècle,
un évêque d'origine britannique,
544. Peut-être les localités dont les primitifs Ilispania, il
d'anciennes
nommé Madoc.
noms
représentent des
Lusitania, Vascouia, correspondent-elles
colonies
d'étrangeis,
espagnols,
lusitaniens,
ORIGINES HUMAINES
:
COLOMES
gascons; mais ou ne peut, à cet tures, car
il
Hispanius
137
que former des conjecque ces primitifs représentent
ég*ard,
est tout aussi possible
des gentilices pris adjectivement
ÉTRAiNfiÈRES
—
d'un gentilice
l'existence
noms de lieu tels quEpagny les noms dont il s'agit dans une
étant attestée par des
—
Espagnac ce qui rangerait catégorie précédemment étudiée (cf. ci-dessus, n° 289). Quoi qu'il en soit, on croit devoir énumérer ici ces noms. 545. H ispa nia est représenté par Espagne (Gorrèze, Gironde), et
Indre, Somme, Vendée) et par Epaignes dans /?0i6e/'/-Espagne (Meuse) un homonyme différencié au moyen d'un nom de propriétaire
par Epagne (Aube, (Eure).
Il
faut voir
de ces localités,
;
on eût dit Espagne-la-Bobert et Robert-Espag ne suppose une ancienneté relative au
xiii® siècle,
,
charte de 1019 appelle ce lieu
nom
Membodi
la
construction
d'ailleurs une Spania, moyennant le ;
d'un autre tenancier.
546.
Lusitania
547.
A Vasconia
(Calvados),
est l'origine de Luisetaines (Seine-et-Marne).
"Vacongne
répondent
(Somme),
les
noms modernes Vacognes
"Vaucogne (Aube), Gacogne
(Nièvre) et le diminutif Gacougnolle (Deux-Sèvres).
XXIX
DE
SOUVENIRS
PERSONNAGES HISTORIQUES
Les vocables géographiques évoquant le souvenir de personnages historiques sont beaucoup plus rares qu'on n'inclinerait à Les dix siècles du moyen âge n'en
le croire.
particulièrement,
faut attendre jusqu'au
il
du moins
offrent,
dans l'Europe occidentale, qu'un très petit nombre
:
xvi'" siècle
en France,
pour en voir
paraître quelques exemples, tels que Vitry-le-François et Ville-
Françoise-de-Gràce
A vrai dire,
.
que dans des milieux
le fait
fort civilisés
ne se produit, semble-t-il,
ou civilisateurs
possible de citer pour notre pays quelques
;
noms de
aussi est-il cette espèce
remontant à l'époque romaine mais, dans plus d'un cas, le nom de personnage historique compris dans un nom de lieu romain, n'a pas réussi à traverser les siècles, car, employé à l'état de surnom, il demeurait à peu près ignoré du vulgaire parfois ;
;
I
1
même
tout,
dans
le
vocable antique, a disparu à la
déter-
fois,
minatifet déterminé, pour faire place à une dénomination nouvelle, à
supposer que
la localité
elle-même
ait
survécu aux inva-
sions.
548. Le plus ancien nom de lieu renfermant un nom de personnage historique qui ait apparu en Gaule est Aquae Sextiae, dû au consul C. Sextius Calvinus, qui acheva, en l'an 124 avant notre ère,
la
soumission des
du Rhône, vers métropole
et
Salliiini,
peuple ligure établi :
son des eaux thermales qui s'y trouvaient, fut appelé
Sextiae;
la
Aquae
première partie de cette appellation a seule subsisté,
et se retrouve
dans
le
nom moderne
.li>
(Bouches-du-Rhône).
L'un des consuls de l'an 122 avant J.-C., Cn, Domitius
549.
.\enobyrbus, l'un des ancêtres de l'empereur Néron,
années dans
et
qui resta
Province romaine en qualité de proconlaissé son souvenir dans jilusieurs vocables géographiques:
j)lusieurs sul, a Cl lui
à l'est
bouches de ce fleuve ce consul détruisit leur fonda, dans le voisinage, un castellum, qui, en railes
de
Nimes
et
la
la
via Domitia. cette grande voie par hupielle
Xarbonui' à l'Espagne, et celui de
Eorum
il
relia
Domitii,
ORIGINKS ROMALNKS l'une des stations de la
PERSO^NAGKS HISTORIQUES
:
même
voie
;
mais
139
ni l'un ni l'autre
de ces
vocables ne s'est conservé.
On
550.
Fossae Marianae
appelait
pour
alors consul
J.-C, pendant
quatrième
la
la
campagne entre
par vaisseaux,
les
exposées aux coups de appliquée par
canal que Marius,
le
creuser, en
les
Cimbres
Im
Tan 102 avant Teutons,
et les
amenés embouchures du Rhône étant ensablées et
de recevoir plus aisément
afin
fut
fois, fit
la
les vivres
qui
étaient
mer. L'appellation Fossae
la suite,
Marianae
non seulement au canal de Marius,
mais aussi au port qui en gardait l'entrée,
et que représente la bourgade actuelle de Fos (Bouches-du-Rhône). Dans cet exemple comme dans celui d'x\ix, le déterminatif n'a pas laissé de
traces.
551. C'est incontestablement à Jules César que Fréjus (Var), l'antique
Forum
nom; mais
Julii, doit son
il
serait téméraire
de rapporter au conquérant des Gaules, l'origine ou
grand nombre de
tion d'un entré, soit
noms
le
gentilice Julius,
se rapportent
formément adoptif.
villes,
à la
gaulois
Le
celui
gentilice
Juliobona
Andecavi,
la
dénomina-
vocable desquels est
surnom Caesar, car ces
personne d'Auguste qui, con-
villes
les noms de son père vont donc être indiqués sans qu'on s'ils
datent de l'époque de César
d'Auguste.
celle
552.
la
le
romaine, avait pris
Les noms de ces
préjuge la question de savoir
ou de
soit le
également à
loi
dans
le
dans les noms de lieu demiJuliomagus. Appliqué au chef-lieu des
Julius et
figure
second de ces noms a été supplanté, au
ui*^
siècle,
par
de cette nation, d'où Angers. Juliobona, chef-lieu des
Calètes, est aujourd'hui Lillebonne (Seine-Inférieure) est l'effet d'une interprétation qui
remonte au
:
ce
xii^ siècle, et
nom que
une altération analogue à celle qu'atteste le du mois de juillet, liiglio. Le nom de Viens Julius ou Viens Julii, que portèrent à la fois Aire-snr-la-Lys (Pas-deCalais) et Germersheim (Bavière rhénane), a été abandonné dès le début du moyen âge. Apt (Vaucluse) n'a conservé que la première partie du nom Apta Julia, sous lequel Pline, l'Itinéraire d'Antonin et la Table de Peutinger le désignent, abrégeant
favorisa peut-être
nom
italien
l'appellation
officielle,
Julia Apta.
Il
et
Julianus,
attestée
si
Colonia noms Julia eus
par les inscriptions,
n'est pas inutile d'ajouter (jne les
fréquents en Gaule, n'ont ordinairement rien à
LES NOMS
140
DE LIEU
César ni avec Auguste ils s'appliquaient à des domaines ruraux appartenant à des propriétaires qui portaient le gentilice Julius, adopté, après la conquête romaine, par un grand voir avec
:
nombre de familles gauloises il est probable que, de même, les noms de lieu Tiberiacus et Glaudiacusne rappellent en rien ;
le
souvenir des empereurs Tibère et Claude.
La géographie de
553.
més à
la
Gaule romaine
offre trois
noms
for-
sur celui de César, se rapportant sans doute, dans l'espèce,
Auguste
Caesarodunum,
:
aujourd'hui Tours,
gus, aujourd'hui Beauvais, et Caesarea,
mand aucun ne
s'est
;
Dans
554.
les
il
Sacrum Caesaris,
par lesquels
des
ont désigné Cherbourg (Manche),
(Mayenne), Millançay (Loir-et-Cher)
et
Sancerre
ne faut voir que des fantaisies de clercs qu'on ne sau-
rait accepter.
César
et
xii^ et xiii® siècles
Courceriers (Cher),
de l'archipel nor-
maintenu.
noms Caesaris burgus, Curtis Caesaris,
Militia Caesaris chartes des
île
Caesaroma-
Quant aux noms de Chemin de César, de Camp de
de Tour de César, appliqués à tant de chemins antiques,
et
de vieilles enceintes et de donjons féodaux, ce sont des dénominations relativement
modernes,
parfois ridicules,
et
dont
l'ar-
chéologue ne doit tenir aucun compte.
Le
555.
titre
d'Auguste, décerné en 27 avant J.-C. à Octave,
l'héritier de César,
et
que
l'histoire
comme un nom
a traité
noms de lieu de Augustobona, Troyes Augustodunum, Autun Augustodurum, Bayeux; x\ugustomagus, Senlis; Augustonemetum, Clcrmont-Fcrrand, et Augustoritum, Limoges. Si de ces six noms semi-gaulois un seul a subsisté, le nom d'Aupropre, est entré en composition dans bien des
Gaule
:
;
;
guste n'a laissé aucune trace dans les formes vulgaires où
il
figu-
comme déterminatif Alba Augusta, chef-lieu des Helvii, Aquae Augustae, chef-lieu des Tarbelli, l^ucxis Augusti,run des munici[)esdes Voconces, et Tropaea Augusti, qui doit son
rait
:
existence au
monument de la victoire des Romains sur les peunomment aujourd'hui sinq)lemenl .4/>5(Ardèche),
plades alpines, se FJax (Landes),
—
naguère Ac(/s,
Turbie (Alpes-Maritimes). vici qui,
En
en l'honneur d'Auguste, avaient pris
plusieurs l'ont abandonné, on Si/issous,
— Luc-en-Diois
(Drôme)
et la
ce qui concerne les villes et les
le
le
nom d'Augusta,
voit par l'exemple
de Trêves, de Sainl-Quentin.
Où
il
(VAuch, de
a subsisté,
il
est
ORIGLNES ROMAINES
:
PEKSONNAGKS IIISTORIOUES
141
devenu Aoste (Isère, Italie), Aouste (Ardennes, Drùme) et Oust (Somme). Il convient de signaler, en pavs de langue allemande, Augst (Suisse, canton de Bâle) et Augsbourg (Bavière), qui s'appelaient respectivement, au temps des Romains, Augusta Rau-
racorum et Augusta Vindelicorum, 556. On mentionnera pour mémoire le nom nis, porté
momentanément par Lodève,
de
Forum Nero-
et peut-être
aussi par
Carpentras, en l'honneur de Tiberius Claudius Nero, qui gou-
verna ère
;
Gaule, en qualité de questeur, de 47 à 44 avant notre
la
celui de
Forum
Tiberii, qu'une
dojmé
ville
des Helvètes devait
Forum
au successeur d'Auguste; celui de
Claudii, qui
fut
à la ville de Daranfasia, aujourd'hui Moutiers (Savoie)
;
Germanicomagus
que portait, en l'honneur de Germanicus, neveu de Tibère, une ville de Saintonge celui de Colo-
celui de
;
nia Agrippina, aujourd'hui Cologne^ sur le Rhin, qui portait le nom d'Agrippine, fille de Germanicus et femme de Claude celui de Golonia Trajana, aujourd'hui Xanten (Prusse rhénane, régence de Dùsseldorf), qui date évidemment du règne de Trajan, ;
Forum Ha driani,
celui de
reur Hadrien, dans
Aeduorum, cours du
le
sous lequel
IV® siècle,
fondé sans doute par ordre de l'em-
pays des Bataves
Autun
fut
;
enfin celui de
momentanément
Flavia
désigné, au
en l'honneur de l'empereur Constance Chlore,
qui avait relevé cette ville de ses ruines, et dont
le gentilice était
Flavius.
Mais
il
noms Claudiomagus, Gratianopolis, qui tous quatre sont
convient d'insister sur les
Gonstantia, Helena
et
parvenus jusqu'à nous sous une forme vulgaire. 557. Le
nom
de
Claudiomagus, remontant probablement
l'empereur Claude, figure dans iv*^
siècle
par Sulpice Sévère,
dans des bulles du
xu'' siècle,
et,
la
à
Vie de saint Martin., écrite au
sous la forme
Claudiomachus,
concernant l'abbaye de Déols, pour
désigner Clion (Indre j. 558. C'est à Constance Chlore qui, de 292 à 305,
en qualité de césar,
la
Bretagne,
la
Gaule
et
gouverna
l'Espagne, avec
que Goutances (^Manchei et Constance (Grand-duché de Bade) doivent leur nom, Gonstantia, qui leur était commun avec un port situé vers l'embouchure de la Seine, Trêves pour résidence,
peut-être sur l'emplacement occupé aujourd'hui par Ilonlleur. 559. Les successeurs de Constance Chlore, voulant honorer
1
LES NOMS DE
42
la
mémoire de
donnèrent son
dHelena
mère de l'empereur Constantin, de l'Empire. Du moins Helenopolis au lieu d'Helena ou nom
sainte Hélène,
nom
Constantin donna
mère
natal de sa
LIEl'
;
à plusieurs villes
le
et c'est lui, sans doute, qui substitua le
nom
que portait une bourg^ade de la cité de Narbonne. Un vicus du pays des Atrebates, ou les Francs de Clodion furent défaits par Majorien, portait aussi au v® siècle le nom d'Helena, qui, en ce pays soumis quelque temps à à celui à'Illiberis
germanique, est devenu Hélesmes (Nord), par déplacement de l'accent tonique, tandis que l'Helena de la Première Narbonnaise est devenu rég^ulièrement Elne (Pyrénées-Orien-
l'influence
tales),
que
les Français
du Nord appelaient aux
xiii* et
xiv^ siècles
Eaune ou laune.
nom
560. Le
de Gratianopolis paraît pour
la
première
fois
en 381, sous l'empereur Gratien, en l'honneur de qui la cité de Ciilaro, peu auparavant démembrée de celle de Vienne, prit cette nouvelle appellation formée, on ne sait trop pourquoi, à la façon
grecque.
Accentué sur l'antépénultième,
devenu Grenoble 561. x''
On
siècle
est
(Isère).
rappelle
Charles
Gratianopolis
le
en passant-
le
nom
de Carlopolis qu'au
Chauve essaya de donner
à
Compiègne.
XXX
MONUMENTS MEGALITHIQUES Plusieurs des
noms de
lieu rappelant
souvenir des
le
monu-
ments mégalithiques de la Gaule peuvent remonter à l'époque romaine, ou tout au moins aux premiers siècles du moyen âge, 562. Le nom Petra ficta, dont les monuments de la période franque parvenus jusqu'à nous offrent plus d'un exemple, signifie littéralement
pierre
«
fichée
car ficta doit être là non pas
»,
mais une forme basse de
participe passé féminin de fingo,
le
celui de figo
:
selon toute apparence
allusion à la présence
fait
il
d'une de ces énormes pierres brutes de forme allongée, implantées verticalement dans
la terre
comme
des bornes, et qui, mainte-
nant, sont désignées en archéologie par les mots bretons menhir
peulvan.
et
formes
:
la
Ce nom Petra ficta revêt aujourd'hui diverses plus répandue dans nos contrées de langue d'oïl est (Allier,
Pierrefitte
Calvados,
Creuse,
Corrèze,
Loir-et-Cher,
Meuse, Oise, Seine, Deux-Sèvres, Vosges), qui a pour variante Pierrefixte (Eure-et-Loir). Les autres formes modernes Loiret,
sont Pierrefaite (Haute-Marnej,
Peyrefite
(Aude),
Pierrefiche
(Aveyron, Cantal, Corrèze, Dordogne, Lozère, Haute-Vienne)
et
Peyrefiche
et
(Hérault).
(Seine-Inférieure)
Pierreficques
Peyrefic (Lot) paraissent provenir plutôt de
Petra
fixa, altéré
en Petra fisca.
nom Petra longa, dont le sens correspond exactement du breton menhir, peut être considéré comme un synonyme
563. Le à celui
de Petra ficta, bien qu'à fois
avec l'acception de
gique des
«
la
rigueur
long rocher
il
»
puisse avoir été pris par;
il
est le
thème étymolo-
noms modernes Pierrelongue (Drôme, Rhône,
Seine-
Peyrelongue (Gers, Landes, Basses-Pyrénées). 564. Le nom Petra levata, c'est-à-dire « pierre soulevée », désignait un lieu voisin de quelque dolmen, c'est-à-dire d'un de ces monuments préhistoriques formés d'une grande pierre plate posée sur deux pierres placées verticalement, monuments funéraires recouverts primitivement par une éminence artificielle, un et-Marne)
et
.
LES NOMS
lii
\)K
LIEL"
/umulus que des cultures réitérées, les pluies et les g-elées ont peu à peu nivelé et abaissé à la surface du sol environnant.
De
là
les
Vendée)
et
noms de Pierre-Levée (Charente, Seine-et-Marne, de Peyrelevade (Aveyron, Cantal, Corrèze, Dordogne,
Gironde, Lot, Lot-et-Garonne). 565. Le
nom Fetra
lata s'appliquait sans doute également
au dolmen, faisant allusion à talement
;
il
se
la pierre
(Eure), Pierrelez
(Seine-et-Marne), Pierrelaye (Seine-et-Oise),
Peyrelade (Aveyron, Cantal, Garonne, Haute-Vienne). 566. Ce dernier
nom
Corrèze,
apsa
Dordogne,
Tarn-et-
ne doit pas être confondu avec celui de
Pierrelatte (Drôme), qui représente 1
principale posée horizon-
présente aujourd'hui sous les formes Pierrelée
Petra lapta, pour Petra
XXXI
ÉTABLISSEMENTS Généralement
nom
les stations balnéaires étaient
Aquae,
propre
BALNÉAIRES désignées par
le
d'Antonin ne mentionne pas moins d'une trentaine de localités ainsi nommées dans l'étendue mais pour remédier à ce que ce nom avait de trop de l'Empire vague, on y ajoutait un surnom indiquant, soit la divinité à laquelle les eaux étaient consacrées Aquae Apollinares, l'Itinéraire
et
;
—
Borvonis, Granni, Segestae ou Segetae, Solis, ce cas le
rable
surnom, véritablement topique,
du nom,
station
—
—
soit la
et
dans
population chez laquelle était située la
Aquae Bilbitanorum, Convenarum, Dacicae,
Neapolitanae, Tarbellicae,
comme
lieu,
—
presque insépa-
était
est arrivé
il
—
enfin
soit
fondateur du
le
pour Aix en Provence,
Aquae Sex-
tiae.
567.
On
vu par les exemples de Bourbon et de Bourhonne surnom fut assez populaire pour se maintenir à du mot Aquae mais le fait contraire s'est produit
a
que parfois l'exclusion
le
;
plus souvent, et c'est le .déterminatif qui a disparu, laissant la place à la dénomination trop vague la
chute du
nom
monde romain,
d'Aix, dérivé
France par deux
du
Aquae,
latin
Aquae,
si
toutefois, après
pas changé de nom. Le
la localité n'a
est aujourd'hui
porté en
pourvues d'eaux thermales appréciées dès l'époque romaine, Aix en Provence et kix-le's-Bains, et par une bourgade du département de l'Aube, kîX.-en-Othe, où existait villes
vraisemblablement un établissement balnéaire alimenté par les eaux que les Romains y avaient amenées de la colline voisine.
Ce
nom
a
(Landes),
pour variantes cette
dernière
méridionales appellation
Aquae Tarbellicae. Aquae On
commun
maux,
station
la
noms de
lien.
Dax
et
du nom
d'^/.r-
allemand Aachen.
désignait, à l'époque romaine, sous le
calidae, Les
(Ariège)
est aussi l'origine
la-CJiapelle (Prusse rhénane), en
568.
Ax
s'appliquant à l'antique
nom d'Aquae
sans doute à plusieurs établissements therbalnéaire qui porte
aujourd'hui
le
nom 10
de
LES NOMS DE LIEU
146
Vlcky
^Allier)
;
mais
si
en cet endroit
son équivalent Calidae
donné,
nom
le
Aquae
antique n'a rien
a produit ailleurs
le
nom- moderne Chaudesaigues (Cantal). 569. Quelques-unes des localités de
la
Gaule romaine possé-
dant des établissements balnéaires de quelque importance leur
noms
doivent évidemment les
qu'elles portent aujourd'hui.
Le
cas n'est pas douteux pour Bains (Vosges), dont les eaux ther-
males étaient déjà fréquentées au premier dont
nom
le
représente
le
latin
siècle de notre ère, et
Balneum;
ne
il
lest
pas
davantage pour Bagnères-cfe-^i'grorre (Hautes- Pyrénées) et pour Bagnères-t/e-Luc/ion (Haute-Garonne), dont le nom représente le latin balnearia, adjectif formé sur balneum, et qui, dès le temps de Cicéron, était employé substantivement d'ailleurs le surnom de la seconde de ces localités rappelle le souvenir d'une ;
divinité pyrénéenne, Ilixo, à laquelle étaient dédiées les sources
thermales de l'endroit. 570.
faut joindre à ces
Il
balneolum ou de son balneolas
:
qui dérivent du diminutif
balneolae, à l'accusatif Aube, Cher, Indre, Isère, Meurthe-et-Moselle, Seine, Deux-Sèvres,
Bagneux (Aisne,
Maine-et-Loire,
Somme,
noms ceux
pluriel hétéroclite
Allier,
Vienne), Baigneux (Côte-d'Or, Indre-et-Loire, Sarthe),
Bagneaux (Seine-et-Marne, Yonne), Baigneaux (Eure-et-Loir, (jironde, Loir-et-Cher),
Bagnot (Côte-d'Or
j
—
et leurs
diminutifs
—
Bagnol (Vaucluse, Bagnolet (Seine) et Baignolet (Eure-et-Loir) Haute-Vienne), Bagnoles (Aude, Orne), Bagnols (Gard, Hérault, Lozère,
Puy-de-Dùme, Pihône, Var), (Pyrénées-Orientales).
Banyuls
et
Bagnoles
la
variante catalane
(Orne)
(Lozère) ont des eaux minérales réputées, et à
et
Bagnols
Bagneux (Maine-
et-Loire) on a trouvé des vestiges de bains romains.
571.
au sens
Le d'
«
Orientales).
mot caldarium, employé notanmient par Vitruve étuve », est l'origine du nom de Caudiès (Pyrénées-
XXXII
AQUEDUCS Les Romains ont construit de nombreux aqueducs j)our conduire Teau, de
très loin
parfois,
dans leurs centres d'habita-
tion.
572. Parmi les
noms de
travaux, celui dont
le
«
Aquaeductus,
aqueduc
».
le
souvenir de ces
moins douteux,
le
peu près certaine
attribuer d'une manière à est
lieu rappelant
sens est
et
qu'on peut
à l'époque romaine,
qui n'est autre que la forme latine du
Ce nom
figure
mot
dans des textes carolingiens pour la Bourgogne,
désigner deux localités qui appartenaient, l'une à
Narbonnaise
l'autre à la
;
on ignore
le
nom
actuel de celle-ci
;
mais l'Aquaeductus bourguignon est aujourd'hui Ahuy (Côted'Or).
Pareille est l'origine
du nom d'Adich (Luxembourg)
sans doute de ceux d'Audun-/e-/?oman
(Meurthe-et-Moselle) et
surnoms rappellent les pays de respectives en pays de langue romane et
d'Axidun- le- Tiche situations
et
dont
(Moselle)
les
m
langue tudesque.
un aqueduc antique que le bourg d'Arciieil nom, dont la forme originelle, Arcoialum, (Seine) doit son présente le mot latin arcus « arcade », combiné avec le suffixe celtique -oialum, et constitue une allusion directe aux arcs de l'aqueduc que les Romains y construisirent pour l'alimentation de Paris et du palais des Thermes. 574. Le nom d'Arcueil, formé à l'aide d'un suffixe celtique, 573. C'est aussi à
est certainement antérieur
der d'attribuer la
formés à
l'aide
au moyen âge
même antiquité
du mot
latin
;
mais on doit se gar-
à tous les
noms topographiques
arcus ou de
ses
synonymes,
et se
rapportant également à des aqueducs antiques. Plusieurs de ce»
noms ne remontent même qu'à une période assez tardive du moyen âge mais ils n'en sont pas moins intéressants au point ;
de vue archéologique,
et
subsisteront
sans
doute longtemps
encore après qu'auront disparu les derniers vestiges des monu-
ments romains
qu'ils rappellent. Diverses portions des anciens
148
Î.ES
NOMS LE LIEU
aqueducs sont ordinairement désig-nées au moyen âge sous le nom d" arcs » ainsi les arcades qui supportent l'aqueduc de Fréjus (Var), aqueduc dont le développement est d'une trentaine ('
:
de kilomètres, se les
nomment successivement
Ares-Bering net,
lière,
les
les
Arcs de Gargalon,
Arcs-Escof/ier,
les
les
les
Arcs-Sorellier^
Arcs de
la
Arcs-Senesqiiier, etc. Sur
Bouteille terri-
toire de Fontcouverte (Charente-Inférieure), l'aqueduc de Saintes
franchissait
donner
fait
un vallon sur des arcades dont le
nom
pays et plus près de également significatif, ;
la ville, il
dans
la
très les
io\x\
Près de
l'aqueduc qui conduisait à Metz les
-aux- Arches,
le
vocable
Poitiers,
il
ne
on
aqueduc romain. eaux de la fontaine
vestiges d'un
des Bouillons, près Gorze, traversait
de
vallée cVArcoul,
ruinées.
ont
lui
dans
passait encore sur des arcs, dont
que quelques piles appelle Arcs de Parigny reste
Enfin,
les ruines
de vallée des A?'cs, encore usité
la
Moselle, vers
le village
sur une longue suite de grandes arcades
formant un magnifique pont d'un kilomètre de longueur, qu'on appelait au xv^ siècle le
surnom
les
arcs de Joy, et qui ont valu à ce village
qu'il porte aujourd'hui.
c-
XXXIII
THÉÂTRES Parmi
noms
les
de lieu intéressants au point de vue de lar-
chéologie romaine,
il
aux jeux
consacrés
faut citer ceux qui rappellent les édifices
publics,
cest-à-dire
amphithéâtres dont notre pays
offre
les
théâtres
et
les
un assez grand nombre
Les noms de cette espèce ne sont peut-être pas toujours, à proprement parler, des noms de l'époque romaine, mais ils datent vraisemblablement au moins de l'époque franque,
d'exemples.
doivent être mentionnés, à l'occasion des vocables géogra-
et
phiques dus
à la civilisation
mot
575. Le
latin
romaine.
arena, dont
le
sens primitif est
«
sable
com-
désignait la partie sablée de l'amphithéâtre, réservée aux battants,
et,
par une sorte de métonymie, l'amphithéâtre
même. Au moyen
^),
lui-
âge, dans ce dernier sens, on semble l'avoir
eniployé de préférence au pluriel, et c'est ainsi que nous disons
aujourd'hui
Arènes
« les
».
L'attention ne saurait être trop appelée sur le
nom Araine ou amphithéâtre
d' «
moyen âge; sans l'on
et
sol
;
l'utilité
Airaine, représentant le latin arena. au sens »,
surtout lorsqu'il figure dans des textes du
doute,
il
peut n'offrir que
sens de
le
peut être CiKé à cet égard en considérant
mais
le
monument
de relever
plus souvent
il
la
indiquera au chercheur
«
sable
»,
nature du
la trace
d'un
antique, ou l'aidera à déterminer la nature de vestiges
romains qui n'ont pas été sufTisamment mis au joiu\ Ainsi, pour citer
graphie parisienne, vingien Chilpéric
comme
la le
nombreux
1
870 pour
rue Monge, conservait au xiu^ siècle
prouve
la
à la topo-
roi
méro-
restaurer en 583, et dont l'emplacement pré-
révélé par les travaux exécutés en
cis a été
ment de
fit
im exemple bien connu, emprunté le cirque romain de Paris^ que le
dénomination de
clos
le
nom
le
perce-
d'Arènes,
d'Arènes donné par de
actes à un lieu voisin de l'abbaye de Saint-Victor. L'emplacement de l'amphithéâtre de Reims, situé à peu de dis tance au nord de la ville, se nomme encore le mont d' Araine, et
LES NOMS DE LIEU
loO
le sens de ce vocable, a dit parfois, paraît-il, Reine ». A Senlis enfin, on a retrouvé, vers 1866, les restes d'un amphithéâtre dans un lieu appelé Fontaine des Reines, ce qu'on serait tenté dinterpréter dans le sens de « fon-
le
!
peuple, ignorant
« le
mont de
la
taine des grenouilles », alors qu'il conviendrait d'écrire
d'Airaine
»,
conformément à
employée dans
la
dénomination fons
les chartes latines
du moyen âge
ment sur les indices fournis par ce vocable que logique de Senlis avait entrepris
la
le
:
«
fontaine
arenarum
c'est
unique-
Comité archéo-
recherche de cet amphithéâtre
jusqu'alors inconnu des archéologues.
Tout
nom
de lieu dont
forme est arena ne suppose pas
la
nécessairement un amphitéâtre
;
le
nom
d'Areines (^Loir-et-Cher)
que par « arène », on a parfois entendu un simple théâtre du moins ce village paraît devoir son nom à un théâtre romain situé à six cents mètres à l'ouest de l'église du lieu, théâtre que la Société archéologique de Vendôme a fait explorer. Le mot latin arena, soit en son sens primitif de « sable », soit en son sens secondaire d' « amphithéâtre » ou de « théâtre », est encore l'origine des noms de lieu modernes Arrènes (Creuse), Airaines (Somme), Éraine (Oise), Eraines (Calvados). Sur un prouve en
effet
:
plateau voisin de cette dernière localité, on a sig^nalé des substructions romaines fort
savoir
si
576. partie
importantes
:
il
serait
intéressant de
ce ne sont pas là les restes d'un amphithéâtre.
Un
autre
mot
du théâtre ou
latin,
île
cavea, désignant primitivement
la
l'amphithéâtre où étaient assis les spec-
tateurs, a pris ensuite l'acception de théâtre ou d'amphithéâtre.
Plus tard, à l'époque franque, il est devenu le nom propre du lieu où s'élevait antérieurement l'édifice consacré aux jeux publics. L'abbaye de Saint-Cre'pin-en-ChSiye, dans lal)anlieue de Soissons, tirait
son
nom
—
Sanctus Crispinus
phithéàtrc sur l'emplacement
in
Cavea
— de l'am-
ducjuel elle avait été fondée. L'ab-
baye de Chage, fondée en 1135 au faubourg- de Meaux, doit son nom, également formé sur cavea, à une circonstance analogue.
XXXIV INDUSTRIES La
noms de
DIVERSES
romaine empruntée aux mais nul doute approfondie de la toponomastique n'y qu'une connaissance plus série des
lieu d'origine
industries est encore peu étendue
diverses
;
ajoute plus tard d'importants éléments.
577.
De
ces industries, c'est la céramique qui fournit les
noms
les plus intéressants.
Le nom commun figlina, au sens d' « atelier de potier », du latin figulus, « potier », est devenu sous cette forme Figlina, ou sous la forme plurielle Figlinae, un nom propre de lieu dès l'époque romaine, témoin le nom de Figlinae donné dérivé
dans
la
Table de Peutinger,
à
un
relais de
poste situé entre
du Rhône, à 2.500 mètres environ au sud de Saint-Rambert-d'Albon (Drôme), Les ateliers Vienne
et
Valence, sur
la rive
g-auche
de potier ayant été, semble-t-il,
dans
les autres parties
nombreux en Gaule, comme
de l'Empire romain, on ne s'étonnera pas
et Figlinae nombre de noms de
le thème étymologique d'un dans notre pays.
que Fig-lina
soient
certain
lieu
Félines (Ardèche, A-ude, Drôme, Hérault, Loire, Haute-Loire, Lot,
Puy-de-Dôme, Tarn, Tarn-et-Garonne),
Flines (Nord)
la Féline (Allier),
paraissent représenter, malgré Vs final de la plu-
part de ces noms, lequel n'est pas toujours étymologique, le singulier Figlina.
Filaine
On en peut
dire autant de Fieulaine (Aisne), de
(Cher, Loir-et-Cher) et de Fulaine
(Marne, Oise). La
diphtongue eu de Fieulaine paraît résulter d'une vocalisation du g de Figlina, vocalisation dont fournissent d'autres' exemples le
nom
smaragdus, et l'appellation Baudu moyen âge désignait Bagdad. Dans Flins (Seine-et-Oise) et dans Filain (^Aisne, Hautede Vémeraude, en
das par laquelle
le
latin
français
Saône) l'absence de terminaison muette autorise primitif
578.
nom
Figlinae. Il
y
à
supposer
le
'
a peut-être intérêt à
mentionner
ici,
en passant,
de Montpothier (Aube), écrit Mont-le-Potier du
le
\ni"' siècle
LES NOMS DE LIEU
132
répond au
xviir, ce qui
au du
xii^
Mons Potarius
on retrouve en ce
:
ou Mons Fig-uli un grand nombre de poteries
lieu
antiques.
579. L'Itinéraire d Antonin mentionne deux relais du
nom
de
Cal caria situés, l'un dans l'île de Bretagne, l'autre en Provence, non loin de Marseille. Ce nom, désignant un four à chaux, mais sa n'a aucun équivalent dans la nomenclature moderne variante Fur nus calcarius est le thème étymologique du nom ;
de Forcalquier (Basses-Alpes) et de son diminutif Forcalqueiret (Var).
580. Les vocables Caufoiir, Chaufour, qui sont de véritables
synonymes de Forcalquier^ formés
qu'ils sont
n'appartiennent pas à l'époque romaine, ni l'époque franque
La recherche
:
il
n'y
donc pas
et l'exploitation des
géographiques,
vocables
a
surcal cis furnus,
même,
lieu de les
métaux
semble-t-il, à
examiner
ici,
a fourni quelques
dont plusieurs remontent à l'époque
romaine. 581.
Argentaria, désignant une mine
senté par Argentières
d'argent,
est repré-
(Seine-et-Marne), l'Argentière (Hautes-
Alpes), Largentière (Ardèche), Argenteyres (Gironde), qui sont,
on
le rappelle, les
nom
équivalents du
d'origine celtique
Argen-
teuil.
mot latin ferraria, désignant un gisement de fer, dont Va des noms de lieu Perrière. Ferrières
582. Le l'origine
parasite
—
—
de ces noms, dont
et la Ferrière; à côté
grand nombre
on
il
existe
est
est
un
ceux de Ferrère (Ilautes-Pyrénées), de Fraire (Belgique, province de Namur), de Herrère (Basses-Pyrénées) et de la Herrère (Haute-Garonne), ces si
d'exemplaires,
deux derniers caractérisés par latin en h aspiré. 583.
la
citera
transformation gasconne de
\
f
D'antiques exploitations de minerai de fer sont révélées
parfois à l'archéologue par des dépôts de mâchefer, que désignent le
plus souvent des
tère) signifie
584.
A
la
noms
en breton
significatifs
:
le
nom
de /Vo-sco^ (Finis-
du forgeron ». rapporte également
« le tertre
métallurgie se
fabrica, dérivé de faber,
«
forgeron
»>,
et qui a
le mol donné en
latin
fran-
forge ». C'est de ce mot que viennent les noms de lieu Fargues ((iironde, Landes, Lot, Lol-et-Garonnej, Farges (Ain, çais
('
ORIGLNES KOMAI.NLS
I.NDLSTRILS DIVERSES
'.
1
o'i
Cher, Saône-et-Loirei, Forgues (Haute-Garonne), Forges (Cha-
Maine-et-Loire, Meuse, Orne,
Ille-et- Vilaine,
rente-Inférieure,
Seine-et-Marne,
Seine -et- Oise,
Horgues
Seine-Inférieure),
(Hautes-Pyrénées). 585. la
Il
que l'accent tonique de fabrica, dont sur la première syllabe, s'est reporté sur la
est arrivé parfois
place régulière est
de là les noms suivants Fabrèges (Lozère), Fabrègues (Aveyron, Cantal, Hérault, Var), la Fabrègue (Tarn), Faverge Faverges (Isère, Jura, Haute(Savoie), la Faverge (Loire
seconde
:
:
i,
Savoie).
586. Ces différents
homonymes
appliqués
semblablement à
la
noms à
de
communes
—
de simples écarts
période romaine.
Il
on a négligé leurs remontent vrai-
—
en est peut-être de
même
d'un certain nond^re de villages appelés Fours, et qui peuvent
nom
chaux mais le dans la langue persisté furnus, ayant mot four, localités ne soient moderne, il est possible que plusieurs de ces pas d'une origine aussi ancienne on n'en dira donc rien de plus devoir ce
du
à d'anciens fours à poterie ou à latin
:
ici.
;
XXXV -ARIA Le
combiné, non seulement avec des
suffixe latin -aria a été
noms de métaux, mais encore avec des noms de plantes pour former des noms de lieu ceux-ci se présentent pour la plupart :
dans
les textes
de
la
période franque
sans doute de plus anciens exemples
;
si
mais on en rencontrerait topographiques
les textes
de la période romaine étaient plus abondants. 587. Cannabaria, formé sur cannabis, « chanvre », est la forme primitive des noms de Chenevières (Meurthe-et-Moselle), Chennevières (Meuse, Seine-et-Oise), et de Canabières (Aveyron). 588.
Fabaria, dérivé de faba,
«
fève
»,
a produit Favières
(Eure-et-Loir, Meurthe-et-Moselle, Seine-et-Marne,
Favière (Jura),
et,
moyennant
Indre. Loir-et-Cher, Haute-Marne. Orne,
Somme).
Frumentaria, de frumentum,
589.
«
blé
»,
étymologique de Fromentières (Marne, Mayenne). 590. De Humularia, formé sur le bas-latin
houblon
on a
la.
Faverolles (Aisne, Cantal, Côte-d'Or, Eure, Eure-et-Loir,
tive.
«
Somme),
l'addition d'une désinence diminu-
la
provient
»,
le
dérivé de linum',
aux noms de Linières Charente, joindre
le
et
do
« lin
»,
humulus,
(Aisne), pour lequel
Loir-et-Cher,
Lignères
a
donné naissance
de Lignières (Aube,
^Laine-et-Loire),
Indre-et-Loire,
Somme)
thème
Humolariae.
forme carolingienne
591. Linaria.
Sarthe,
nom dHomblières
est le
Mayenne,
(Somme), auxquels
Meuse, il
faut
diminutif Lignerolles (Allier, Côte-d'Or, Eure, Indre,
Orne).
A
noms
côté des
qui viennent d'être énumérés, et qui désignent
des localités où Ton cultiva
blon et
le lin,
la
le
toponymie
chanvre,
les fèves, le blé, le
latine présente des
formation, ayant pour racine des
noms de
hou-
noms de même
plantes croissant sans
culture.
Pt'rv ncaria, désignant un
592. t;st la
i
lieu
où
croit la piM'vonche,
forme prinùlive des noms niodernes Pervenchères
llle-et-
ORIGINES ROMAINES Vilaine, Orne),
:
-ARtA
155
Pervinquières (Tarn-et-Garonne), Prévenchère
(Ardèche, Cher), Prévenchères (Creuse, Lozère), Prévinquières
(Doubs, Puy-de-Dôme, Haute-Saône), Provenchère (Eure-et-Loir, Loiret, Savoie), Provenchères (Haute-lVIarne, Vosges), les Provenchères (Savoie), la Provenquière et Provenquières (Tarn). 593. Sinaparia, c'est-à-dire « lieu où croît le sénevé >>, se rencontre au Vi® siècle dans Grégoire de Tours, sous la forme Senaparia, pour désigner le monastère de Sennevières (Indre-etLoire). Sennevières (Oise, Yonne) et Cenevières (Lot) ont la (Aveyron), Provenchère
la
même
origine.
le nom du genéA^rier, junipedonné (Haute-Marne), rus, a Genevrières la Genévrière (Cor-
594. Juniperaria, formé sur
rèze), les
Genevrières (Gôte-d'Or).
Au moyen
595.
noms de
âge on a formé selon
lieu sur des
noms de
le
même
pas d'origine latine, et c'est ainsi qu'à côté des la Jonchère,
Jonquière.
la
Bussière, Bus-
la Boissière.
représentant un bas-latin Buxaria,
sières, Buxière, Buxières,
on trouve des noms
noms Jonchères,
Jonquières, représentant un bas-latin
Juncaria, des noms Boissières,
indiquant
procédé des
plantes dont quelques-uns n'étaient
que Leschères, en bas-latin Liscaria,
tels
présence de cette plante de
la famille
des cypéracées
que Rozières. en bas-latin Rosaria, dérivé de la forme primitive du nom de la plante qu'aujourd'hui nous appelons diminutivement le roseau. Liscaria est l'origine qu'on appelle la laiche,
et
de Leschères (Jura, Haute-Marne, Savoie) nutif Lescherolles
A
—
qui a pour dimiet
de
l'Échelle
:
substitution de liquide a prétation.
—
-
on voit que dans ce dernier nom, une eu pour conséquence une fausse inter-
(Marne, Seine-et-Marne)
la
Seine-et-Marne)
Cher,
signaler les variantes bourguignonnes et lorraines
Lochère (Côte-dOrj,
les
Lochères iSaône-et- Loire), Lochéres
(Meuse). 596. Le suffixe -aria a été combiné, non seulement vient de le voir, avec des
des
noms d'animaux
:
les
tion ont trait à l'élevage
597.
noms de végétaux, mais encore avec noms de lieu de cette dernière forma-
du
Armentaria. formé
urmentum,
est Torigine
comme on
bétail.
sur
le
nom
du nom de
générique du gros
lieu
bétail,
Armentières (Aisne,
LES NOMS DK LIEU
456 Ariège,
Aube,
Eure,
Indre-et-Loire,
Nord, Oise,
Seine-et-
Marne).
où l'on élève des ânes » est représenté par Asnlères (Ain, Calvados, Charente, CharenteCôte-dOr, Eure, Sarthe, Seine, Seine-et-Oise, Inférieure, Vienne, Yonne"), Anières (Deux-Sèvres), Agnières (Hautes598. Asiuaria, c'est-à-dire
« lieu
Alpes, Pas-de-Calais, Somme), Anères (Hautes-Pyrénées). 599. Berbicaria,
formé
sur le latin
berbex,
«
brebis »,
employée par Pétrone, du classique vervex, a fourni les noms de lieu modernes Berbiguières (Dordogne), Brebières Pas-de-Calais^, Berchères (Eure-et-Loir), Bergères (Aube, Marne), la Bregère (Haute- Vienne), la Bregière (Allier). 600. Bo varia est l'origine du nom de Bovière (Mayenne). 601. Capraria, qui indique un lieu où Ion élève des chèvres, et qui est d'ailleurs un nom géographique connu de l'antiquité latine, a donné en France Cabrières (Gard. Hérault. Vaucluse) variante,
—
—
et Chevrières d'où le diminutif CabreroUes (Héraultj (Ardennes, Isère, Loire. Oise;. Les noms de Cabriès (Bouches-
Chevrier (Haute-Savoie) tirent leur origine dune forme masculine ou neutre de Capraria. 602. Porcaria, « porcherie », a produit Porchères Gironde),
du-Rhône)
et
de
Fourcheras (Ardèche),
et,
par l'adjonction
dune terminaison
diminutive. Porquerolles (Var).
Vaccaria. « vacherie ». a fourni les noms de lieu modernes Vachères (Basses- Alpes, Drôme), la Vachère (Puyde-Dôme), Vacquières 'Bouches-du-Rhône, Hérault), desquels 603.
il
faut rapprocher le diminutif Vaqueirolle (Gard) et
Vacquiers
évidemment pour origine un neutre Vaccarium, synonyme de Vaccaria. (Haute-Garonne), qui
a
604. C'est aussi, selon toute apparence, à l'époque romaine qu'il faut
rapporter l'origine du
nom
de lieu Apiaria, mentionné
dans plusieurs textes de la période franque, et qui désignait à l'origine un lieu où l'on élevait des abeilles, apes. Ce nom a produit le nom Achères (Cher, Eure-et-Loir, Loiret, Seine-etMarne, Soine-et-Oise), et sa variante fautive Aschères (Loiret). 605. Le curieux capitulaire
antérieurement
syiionvmes
di;
;i
De
Villis. édicté
l'an HOO. n'-vèlo l'emploi
plMsic'urs des
mois
(pii
au
par Charlemagne, viiT' siècle,
comme
vicuiiciit d'élu- pMsst's
en
ROMAINES
OliKilNES
'.
lo7
-AHtA
revue, de termes qui s'en distinguent par la désinence -aritia,
employée au lieu de -aria. On lit à l'article XXIll de cette In unaquaque villa nostra habeant judices ordonnance vaccaritias, porcaritias, berbicaritias, capraritias, hircaritias, quantum plus potuerint. Chacun de ces mots, à l'exception peut-être du dernier, qui semble n'être qu'un synonyme de capraritia, a fourni des noms de lieu qui remontent vraisemblablement pour la plupart à Tépoque franque. 606. Vaccaritia est le thème étymologique des noms Vacheresse (Charente, Doubs, Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, :
Vacheresse (Seine-et-Oise, Vosges), Vacheresses (Eure-et-Loir), Vacqueresse (Somme) et Haute-Savoie
Haute-Saône,
i,
la
Lavaqueresse (Aisne). 607. Porcaritia est la forme primitive des noms de lieu Loiret), (Charente- Inférieure, Pourcharesse Porcheresse (Ardèche), Pourcharesses (Lozère), Pourcheresse (Puy-de-
Dôme). 608. Berbicaritia a produit tout au moins
le
nom
la
Berge-
dans un acte de 1423, désigne une localité de la Brie. 609. Capraritia est vraisemblablement l'origine du nom de Chevresse (Cher), dans lequel on verrait l'effet d'une contraction. resse qui,
Gabrerets (Lot)
paraît représenter
un synonyme masculin ou
neutre de Capraritia. 610. Bovaritia, dont
le
capitulaire
poser l'existence, est sans doute
le
De
Vlllls
permet de sup-
thènie étymologique du
nom
de Bouresse (Vienne).
mot hircaritia, désignant une étable à boucs, n'a rien donné, cela tient a ce que ce mot n'est qu'une traduction d'une expression vulgaire qui subsiste évidemment dans le nom de lieu Boucheresse (Creuse), formé sur le nom roman du bouc, et non pas sur son nom latin. Le sens que permettent de donner 611. Si
aunom
le
Boucheresse
noms de
Bouchère (Charente, Hautes-PyréBouchère (Nord) et Bouchères (Lot-et-Garonne) par la
à traduire les
nées), la
les constatations qui précèdent, autorise aussi
périphrase
«
lieu
étable à boucs
».
XXXVI
ARBRES grand nombre de noms de
Un qui,
lieu représentent des collectifs
formés sur des noms d'arbres
latins
à
Taide du sufïixe -etum,
-idum
l'époque caroling-ienne, a été altéré en
à
;
-et a,
forme féminine de -etum, a été aussi employé à la même fin. Pour énumérer ces noms de lieu on suivra l'ordre alphabétique des formes originelles. 612.
Alnetum,
de alnus,
etc.j,
Aulnois (Aisne, Meuse,
etc.),
Aunay
vados,
» Aulnay lAube, Eure, Aulnoy (Haute-Marne, Nord, :
(Eure-et-Loir, Nièvre, etc.),
etc.),
Launoy
Launay (Aisne, Cal-
Ardennes)
(Aisne,
Lannoy (Nord,
champenoise,
variante
aune
«
etc.),
,
Launat
(Marne),
Pas-de-Calais),
Oise,
variante picarde. 613.
Betuletum, de betula, « bouleau » Belloy (Oise, Somme), le Belloy (Seine-et-Oise), Bellay (Marne, dune manière générale, la préle Bellay (Seine-et-Oise) :
Seine-et-Oise, Oise),
;
sence de l'article peut être l'indice 614.
dune
origine moins ancienne.
Betulletum, doublet du précédent, qu'autorisent
à sup-
poser les vocables Bouloy (Côte-d'Or, Seine-et-Marne), le Boulois
(Doubs;, (Eure,
Boulay (Loiret, Mayenne, Seine-et-Oise),
Eure-et-Loir,
Indre-et-Loire,
Vosges).
La
Boulay
le
Boulaye
fSaône-et-Loire) viendrait de Betulleta.
Buxetum,
de buxus,
buis » Bucy (Aisne, Loiret), Bussy (Ardennes, Calvados, etc.), Buxy (Saône-et-Loire), Bouquelques-uns de ces nombreux noms peuvent à chy (Marne), la vérité représenter un primitif Buciacus ou Bucciacus, formé sur un gentilice Bucius ou Buccins Boissy (Eure, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, MaineEure-et-Loir, etc.), Boissay
615.
i<
:
—
—
^
et-Loire, Seine-Infériourc
Loire,
Haute-Loire),
.
Boisset (Cantal, Eure, Gard, Hérault,
Boissets
(Seine-et-Oise), Busset (Allier).
Le changement, ([u on observe en plusieurs en est l'effet du son sifflant (jui précède le moi ciro, venant du latin cera. i
cas, :
il
de IV de
-etum
en est ainsi dans
.
ORIGINES ROMAINES
ARBRES
:
159
616. Carpinetum, de carpinus, « charme » Carnoy (Somme), Chamois (Ardennes), Gharnoy (Marne, Nièvre), le Charnoy (Seine-et-Marne), Charmoy (Aube, Haute-Marne, Saôneet-Loire, Yonne, etc.). 617. Casnetum, qu'on rencontre dans des textes de l'époque franque, et qui est formé sur le nom du chêne dans une langue antéromaine de Gaule Chanoy (Loiret, Haute-Marne, Haute:
:
Chanoy (Seine-et-Marne), Chesnois et le (Ardennes), le Chesnoy (Nièvre), le Chesnay (SeineChesnois et-Oise), le Chenoy (Loiret, Meurthe-et-Moselle, Seine-et-Marne, Yonne), Chenay et le Chenay (Calvados, Eure, etc.), Quesnay et le Quesnay (Calvados, Eure, etc.), Quesnoy ou le Quesnoy Saône, Vosges),
(Manche, Nord, 618.
le
etc.).
Castanetum, de castanea,
(Haute-Garonne,
Hérault,
Tarn,
châtaignier
«
»
:
Castenet
Tarn-et-Garonne),
Catenoy Catenay (Seine-Inférieure), Châtenois (Jura, Haut-Rhin, Haute-Saône, Vosges), Châtenoy (Loiret, Saône-et-Loire, Seineet-Marne), Châtenay ou le Châtenay (Ain, Drôme, etc.), Châtenet ou le Châtenet (Charente, Corrèze, Haute- Vienne). (Oise),
619.
Cerasetum, en
cerasus, et-Oise),
bas-latin
Cersetum ou Cersitum, de
cerisier Cerçay (Côte-d'Or, Loir-et-Cher, SeineCersay (Deux-Sèvres). <(
»>
:
Coryletum,
à l'époque franque Colritum ou Cohicorylus, « coudrier » Coiroy (V'osges), Corry (Loiret, Marne), Cauroy (Ardennes, Marne), Cauroir (Nord). 621. Eagetum, de fagus, u hêtre » Faget ou le Faget (Dordogne, Gers, Haute-Garonne, Lot, Lot-et-Garonne, Basses-
620.
dum,
de
:
:
Pyrénées,
Puy-de-Dôme, 622.
Haget
Savoie),
Basses-Pyrénées,
Fayet
Lot-et-Garonne, (Aisne,
Aveyron,
etc.).
Fraxinetum, de fraxinus,
Freycenet
Landes,
(Gers,
Hautes-Pyrénées),
«
frêne
»
:
Frayssinet (Lot),
(Haute-Loire),
Freychenet (Ariège), Freyssenet (Ardèche), et en pays de langue d'oïl, les noms si fréquents de Fresnoy, Fresnois, Fresnay, Fresnai, Fresnais, Frenoy, Freney et
Frenay. 628.
Nucetum,
de
nux
noyer
Noisy (Seine, Seine-etMarne, Seine-et-Oise), qui a pour diminutifs Noisiel et Noiseau ((
»
:
(Seine-et-Marne) 624.
Pinetum, de pinus,
(Nièvre).
«
pin
»
:
Pinay (Loire). Pinet
.
.
NOMS DE LIEU
LES
HiO
Prunetum,
625.
prunus,
prunier
«
Loir-et-Cher,
Loir,
Ardèche,
Pournoy
Marne,
(Moselle).
Rouvray,
Prunet
Seine-et-Oise),
(Allier,
Pyrénées-Orientales),
Lozère.
Roboretum, derobur,
626.
de
Prunoy (Yonne), Prunay (Aube, Eure-et-
:
Haute-Loire,
Cantal,
Prunidum,
l'époque mérovingienne
à
»
« rouvre » Rouvroy. Rouvrois, en pays de langue d'oc, Rouret Gard), le Rouret
et,
:
(Alpes-Maritimes)
Salicetum, de
627.
salix,
saule
«
»
:
Saulcy
(xAube,
Vosges), le Saulcy (Vosges), Sauchy (Pas-de-Calais), le Saussoy (Seine-et-Marne, Yonne), Saussay et le Saussay (FAire, Eure-et-
Saulchoy (Oise, Pas-de-Calais, Somme), Saulcet Aveyron), Saulzais (Cher), Saulzet (Allier, Puy-de-Dôme). pour Sambucetum, de sambucus, 628. Sabucetum, sureau », est probablement l'origine de quelqu'un des vocables Loir,
etc.),
Sauzet
(Allier),
((
Sucy fSeine-et-Marne,
Suzy (Aisne), Souchez
Seine-et-Oisej,
(Pas-de-Calais).
629.
Spinetum, de spina,
«
épine
»
Epinoy (Nord, Oise,
:
Pas-de-Calais), l'Épinoy (Loiret, Pas-de-Calais), Lespinoy (Pas-
Epinay ou TEpinay, vocable très répandu, mais qui cependant, en ce qui concerne Epinay -sur-Seine (Seine), et Épinay-sar-Orffe (Seine-et-Oise), représente une forme assourde-Calais)
enfin
;
du synonyme gallo-romain de spinetum,
die à'Epineil, qui vient s
pinoia1um 630.
Tilietum, de
tilia, « tilleul»
:
Tilloy, Thillois, Tillay,
Theillay, Teillay, Teillet et Teilhet, vocables très fréquents.
631. «
Tremuietum, du
(^alaisj,
Tremblois, 632.
Ormoy et-Oise, (Jise,
populus tremula,
de
qualificatif
Tranloy (Oise), le Transloy (Nord, Pas-deTranlay (Somme), et les noms de lieu si communs,
tremble
»
le
:
le
Tremblois, Tremblay,
L'imelum, de ulmus,
»
le
Tremblay.
orme
»
:
Ulmoy (Marne),
(Eure-et-Loir, Haute-Marne, Oise, Haute-Saône, Seine-
Yonne),
Osmoy
(Cher,
Eure,
Ommoi (Orne). Vernetum, du nom gaulois de
Eure-et-Loir, Seine-et-
Seine-Inférieurcy,
633.
l'aune,
<|ui
a i)ersislé
:
Yoime), Vernois (Côte-d'Or, Doubs, Haute-Saône), le Doubs, Jura), le Vemet (Hasses-Alpes, (Côte-d'Or, Vernois Ariège, Haute-Garonne, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Pyrénées-
Vernoy
Orientales).
.
ORIGINES ROMAINES
:
ARIîRES
161
La longue énumération qui précède ne comprend qu'une partie des noms de lieu de France, pouvant remonter à l'époque romaine, qui sont empruntés au rè^ne végétal. D'autres consistent dans les noms mêmes des arbres, employés sans aucun suffixe
634.
une
:
Alnus
localité
identifier
635. d'Or,
;
dé.signe
mot
ce
dans un diplôme de Charles
le
Chauve
de Nogent-sur-Seine qu'on ne peut plus
voisine
est l'origine
du nom de Laulne (Manche).
Carpinus Charmes (Aisne, Allier, Ardèche, CôteDrùme, Haute-Marne, Haute-Saône, Vosges), la Charme :
Charme
(Jura), le
Casnus
(Loiret).
Chanes (Saône-et-Loire), le Chêne (Aube), le Chesne (Ardennes, Eure), le Quesne (Somme), Casse (Lot-etGaronne) cette dernière forme, plus rare, est l'origine des noms 636.
:
;
de famille Ducasse 637.
Corylus
:
et Delcassé.
la
Caure (Marne'i, Caulre,
la
Caulre (Meurthe-
et-Moselle), et peut-être Corre (Haute-Saône).
638.
Fagus
Oise, Sarthe,
Fay (Aube, Drôme, Loire-Inférieure, Loiret, Somme); Fai (Orne), le Fay (Saône-et-Loire), Faux :
(Ardennes, Aube, Creuse, Dordogne, Marne), Faulx (Meurthe-
Faux Fraxinus
et-Moselle), le
639.
:
(Pas-de-Calais).
Fraysse
(Dordogne),
Fraisse
(Hérault,
Loire), Fraisnes (Meurthe-et-Moselle),
Fresne Côte-d'Or, Eure, Seine-Inférieure;, le Fresne (Calvados, Eure, Manche, Marne), Fresnes (Aisne, Loir-et-Cher, Marne, Haute-Marne, Meuse, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Seine, Seine-et-Marne, Somme), Frênes lOrne), Frasne (Doubs, Jura, Haute-Saône). 640.
Pinus
:
Pin (Haute-Saône),
le
Pin
(Allier,
Calvados,
Charente-Inférieure, Gard, Haute-Garonne, Indre, Isère, Jura,
Seine-et-Marne,
Loire -Inférieure,
Deùx-Sèvres,
Tarn-et-
Garonnej. 641. Robur Reuves (Marne), Rouvre (Deux-Sèvres), Rouvres (Aube, Calvados, Côte-d"Or, Eurp-et-Loir, Indre, Loiret, Haute-Marne, Meuse, Oise, Seine-et-Marne, Vosges), Roure :
(Alpes-Maritimes) 642. Salix
Saulx (Côte-d'Or, Meuse, Haute-Saône, Seine-etOise) parfois employé, comme nom d'écart, Saulx est précédé de l'article la, conservant le genre (ju'avait salix en latin; il résulte de là que le nom de lieu dit Fonlaine de la Saulx, tra:
;
Les
noms de
lieu.
Il
LES NOMS
162 duisant
t'ons salie is, est souvent
le latin
l'Assault
Spina
644.
Tilia
:
Fontaine de
l'Épine (Hautes- Alpes, Marne, Pas-de-Calais). Thil (Ain,
:
Marne, Meurthe-et-Moselle, I
écrit «
».
643.
le Thil
DE LIEU
Eure.
Aube, Gôte-dOr, Haute-Garonne, Saône-et-Loire,
Seine-Inférieure),
Seine-Inférieure),
Charente, Yonne),
Theil
Theil (Allier, Calvados, Eure, lUe-et- Vilaine,
le
Manche, Orne),
le
Teil Ardèche).
645.
Ulmus
Olmes (Aveyron),
:
Ormes
(Vendée),
i^Aube,
Moselle, Saône-et-Loire),
Oms
l'Homme
(Pyrénées-Orientales),
à rapprocher
Eure,
Omps
les
Olmes (Rhône), Oulmes Meurthe-et-
Loiret,
Vlarne,
(Sarthe),
THoume (Charente), Homps (Aude), sont
(Cantal),
du nom de famille Delzons, forme auvergnate de
Désarmes. 646. La plupart des arbres étaient désig-nés dans la langue
du moyen âge sous deux formes différentes, lune houle, charme, chêne, corre, fay, fresne, pin,
vulgaire
simple,
comme
rouvre,
thil,
diminutive pinel,
orme,
l'autre dérivée
d'une terminaison
à l'aide
— bouleau, charmel, chesneau, caurel, fayel, fresnel, ormel — qui n'impliquait
rouvrel,
d'ailleurs
tilleul,
aucune idée de petitesse ou de jeunesse, mais dans laquelle il ne faut voir qu'une manifestation de la tendance à allonger les mots monosyllabi(jues. Toutes ces formes dérivées ont donné naissance à des noms de lieu qu'on s'abstiendra d'énumérer ici, car il est peu probable qu ils soient antérieurs au moyen âge. 647.
Il
est plus légitime
de classer parmi
d'origine romaine ceux qui présentent
noms de
les
lieu
un nom d'arbre combiné
avec un adjectif, soit numéral, soit qualificatif
:
certains perpé-
tuent le souvenir d'un ou de plusieurs arbres remarqués par nos lointains ancêtres qui les avaient parfois divinisés, témoin le
du dieu Sex arbores, que mentionne une relais de poste voisin de
Bo/as portait
le
Le nom de Se/)tauhres, qui désignait une
nom
de Très Arbores.
localité
du Limousin,
pour équivalent les Sept-Arbres 'Tarn-ct-Caronne). rapprochera Cinq-Albres Lol-et-Caroiuie (
\ oici
(juchiuos
terme un nom
vocables
d'iiibro.
nom Un
inscription votive.
et
on
a
m
.
géograpliicjucs
ayant
pour second
ORIGINES ROMAINES
:
ARBRES
163
648. Beauchêne (Loir-et-Cher, Orne), de Bellus Gasnus; le Torquesne (Calvados), de Tortus casnus Tortequenne (Pasde-Calais), équivalent du précédent, mais particulièrement inté;
ressant parce qu'on
plupart des
noms
y voit
casnus
au féminin
pris
d'arbres, dont le latin
comme
la
quercus.
Grossus CastaGrossa Castanea.
649. Gros-Chastang 'Corrèze), du bas-latin
neus
:
classique eût réclamé
le latin
650. Beaufai (Orne), Beaufay (Sarthe), Beaufou (Vendée), de Bellus Fag-us; Torfou (Maine-et-Loire, Seine-et-Oise), de Tortus Fagus; Trefols (Marne), de Très Fagi. 651. Grosrouvres (Meurthe-et-Moselle), de Grossum Robur Tourouvre (Orne), de Tortum Robur Silvarouvre (Haute;
;
Sopinum Robur
Marne), jadis Soiwainrouvre, appelé en 877
pour «
le
nom
Supinum Robur. Dans rouvre desséché
»,
Sècherouvre (Orne), cest-à-dire on voit le genre féminin attribué à un
d'arbre, qui, par exception, est neutre en latin.
652.
(Marne),
Septsaulx
de
Septem
Salices; Séchault
(Ardennes), de Siccus Salix. 653. Le Gros-Theil (Eure), c'est-à-dire 654.
Lancôme
même
655. C'est de la
ment dans perrier
la
«
le
(Loir-et-Cher), de Long- us
gros
tilleul ».
Ulmus.
manière qu'a été formé, vraisemblable-
première moitié du
(Seine-et-Marne), sur
moyen
Longus
âge, le
nom
Pirarius,
<(
de Longle
grand
poirier ».
Il
faut encore
sans doute
reporter à l'époque romaine les
noms de lieu qui représentent des adjectifs latins formés sur des noms d'arbres et qui, suivant toute apparence, ont été d'abord employés substantivement dans le langage populaire à titre de collectifs pour lesquels la forme féminine a généralement prévalu.
Une des
catégories de ces collectifs présentait
la
terminaison
-ea.
656.
Buxea
Boisse (Dordogne), la Boisse (Ain), Boësse Boesses (Loiret), Bouesse (Indre), la Bouesse
:
(Deux-Sèvres),
(Allier, Vienne).
Fage (Aude, Corrèze, Lozère), Fage (Allier), Fages (Aude, Cantal, Dordogne, Lot, Pyrénées-Orientales), Faye Maine-et-Loire, DouxLoir-et-Cher, (Indre-et-Loire, Jura, 657.
F âge a
Sèvres), la
:
Faye
la
(Allier,
Hautes-Alpes,
etc.).
LES NOMS DE LIEU
164 658.
Fraxinea
Fraissigne (Creuse),
:
Frayssinhes
(Lot),
Fraissines (Tarn), Fressigne (Creuse), Fressines (Deux-Sèvres). 659. Salie ea ou plutôt
—
Diminutif 660.
la Saulsotte
:
Tremulea
Salcea
:
Saulce (Drôme), la Saulce
(Ardennes),
(Hautes- Alpes), Saulces
Sausses (Basses- Alpes).
(Aube).
Trémouille (Cantal, Puy-de-Dôme), la Tré-
:
mouille (Dordogne, Haute-Vienne), TrémouiUes (Aveyron), la Trimouille (Vienne).
-ea a été combinée aussi avec des noms d'arbres appartenant à des langues parlées en Gaule antérieurement à la conquête romaine.
La désinence
661.
latine
Cassanea, formé sur un nom antéromain du chêne, qui
conservé dans les provinces du centre sous les formes cassan
s'est
ou chassan Cassaigne (Gers), la Cassaigne et Cassaignes (Aude), Cassagne (Haute-Garonne), Gassagnes (Aveyron, Lot, Pyrénées-Orientales), et le diminutif Gassagnoles (Gard, Hérault) Chassagne (Côte-d'Or, Doubs, Haute-Loire, Puy-de-Dôme), Chassagnes Ardèche), la Chassagne (Jura, Rhône), Chas:
;
saignes (Dordogne), Chasseigne (Cher, Nièvre, Vienne). 662.
Vernea, formé
(Charente-Inférieure,
Sur tatifs
les
noms
sur le
nom
gaulois de l'aune
:
la
Vergne
etc.).
d'arbres également ont été formés des fréquen-
noms de lieu. BetuUosa Bouleuse (Marne), la Boulouze (Manche). Cas sa ni osa Cassaniouze (Cantal).
en -osus, -osa, qui sont devenus
663.
664.
:
:
665. Fraxinosa Freneuse (Kure, Seine-et-Oise, Seine-InféFraxinosus Frayssinous (Aveyron, Tarn). ricun;). Sausseuze666. Saliceosus Sausseux (Eure-et-Loir). mare (Seine-Inférieure) représente un bas-la tinSaliceosa Mara. Spino667. Spinosa Épineuse (Oise), Épinouze (Drôme). :
—
:
:
—
:
Épineux (Mayenne). 668. Tiliosa Thilouze (Indre-et-Loire).
sus
—
:
:
— Tiliosus
:
Thil-
loux 'Indre), TeiUoux (Creuse), les Teilloux (Puy-de-Dôme).
—
Vernosa Vernouze (.Viu;,Lavernose (Haute-Garonne). Ver n osus Vernoux (Ain).
669.
:
:
XXXVII
AUTRES USAGRS DES SUFFIXES -ETUM ET -OSUS Les suffixes -etum, -osus lement,
comme on
encore avec des
-osa ont été combinés non seu-
et
noms
vient de le voir, avec des
noms de
plantes, et
même
d'arbres, mais
avec des mots étran-
gers à la nomenclature végétale.
670.
Sinapetum,
synonyme de Sinaparia
véritable
:
Sen-
nevoy (Yonne). 671.
Ginestetum
Ginestet (Dordogne), et ses équivalents
:
plus modernes Genetay, le Genetay.
Juniperetum
Genevrey (Haute-Saône), qui a pour équivalent féminin la Genevroye (Haute-Marne), 673. Fon tan etum, formé sur l'adjectif fontana, auprès duquel on sous-entendait aqua, et qui a été ensuite, et dès 672.
l'époque romaine,
:
substantivement
Fontenoy (Aisne, Yonne), Fontenay (Aube, CalvaFontanet (Lot, Lot-et-Garonne, Puy-de-Dôme). pris
:
Meurthe-et-Moselle, Vosges, dos, etc.),
674. la
Ginestosa:Ia Genetouze
Geneytouze
(Haute-Vienne).
(Charente-Inférieure, Vendée),
—
Ginestosus
:
Ginestous
(Hérault, Tarn, Tarn-et-Garonne), GinestOUX (Aveyron).
675.
Lut osa,
c'est-à-dire
«
la
boueuse
Marne), Louzes (Sarthe), Leuze (Aisne
et,
»
:
Louze (Haute-
enBelgique, Hainautet
province de Namur). 676.
B rai os a, synonyme de Lutosa, formé sur un mot antés'est conservé dans le français du moyen âge sous la
romain qui forme hi^ai
:
Briouze (Orne).
677. Argillosa,
(Landes).
désignant un
— Argillosus
678. Petrosa,
:
lieu
argileux
:
Argelouse
Argelos (Landes, Basses-Pyrénées). « lieu pierreux, rocheux »
c'est-à-dire
:
Peyrouse (Hautes-Pyrénées), la Peyrouse (Gironde, Puy-dePetrosus Dôme, etc.), la Péreuse (Ardennes, Charente). Peyroux, fréquent en Auvergne, en Limousin et dans le voisi-
—
nage.
:
LES NOMS DE LIEUX
1()6
Parfois les adjectifs en -osus ont formé des noms de lieu par combinaison avec des noms communs. 679. Fons petrosa Fontpédrouse (Pyrénées-Orientales). :
680. Petrosa Villa 681.
Preuseville (Seine-Inférieure).
Vadum petrosum
(Seine-et-Oise), le
Voipreux Guéperoux (Manche). :
(Marne),
Guipereux
c'est-à-dire « source environnée de Fontjoncouse (Aude), à rapprocher, au point de vue de formation, de la Loge-Fougereuse (Vendée).
682.
joncs la
:
»
Fons juncosa, :
XXXVIII
FORÊTS mot
noms de Aveyron), Selves (Aveyron, Cantal), la Serve (Ain, Jura, Loire, Puy-de-Dôme, Rhône), la Sauve (Nièvre) mais en raison de ce que les mots selve^ serve, sauve 683. Le
lieu suivants
:
latin silva, « forêt, bois », a produit les
la Selve (i\isne,
;
ont été employés
silva dans
le
comme noms communs
avec
le
sens du latin
langage de plusieurs de nos provinces au moyen âge,
et plus tard encore, il se peut que tel de ces noms de lieu ne remonte pas nécessairement à l'époque romaine. Silva a été employé en composition, témoin les exemples sui-
vants
:
Plana Silva
684.
Pleine-Selve (Aisne, Gironde), Pleine-
:
(Calvados), pour Pleines-Œuvres La disposition inverse des deux éléments de ce nom a produit Sauveplane (Aveyron,
Sève
(Seine-Inférieure),
Pleineseuve, Pleinesserve (Haute -Savoie).
Lozère).
685.
Dianae Silva
du nom de
la
est,
on
le
rappelle
région forestière à laquelle
(cf.
n° 459), l'origine
Villiers-en-Désce\rfTe
(Eure) doit son surnom.
Grossa Silva Grossœuvre (Eure). noms composés Plana Silva, Dianae Silva Grossa Silva remontent très probablement à l'époque
686.
:
687. Les trois et
romaine; on ne peut être aussi affirmatif au sujet de Silva plantata et de
Mansus
Silvae, thèmes étymologiques de Sauve-
plantade (Ardèche), et de Masseube (Gers).
peu près synonyme de silva, mais désignait, semble-t-il, un bois ou une forêt de moindre dimension, était peut-être plus fréquemment employé du que le mot silva comme nom de lieu à l'époque romaine moins l'Itinéraire d'Antonin, qui n'indique aucune station appe688.
Le mot
latin
lucus, qui
était
à
:
lée
Silva, en
fait
connaître trois du
pectivement en Gaule, en
Italie et
nom
de Lucus, situées res-
en Espagne. Le
Lucus
de
LES NOMS DE LIEU
168
Gaule est aujourd'hui Lnc-en-Diois (Drôme), se nomme actuellement Lugo. 689. On peut induire de là que lucus est
d'Espagne
et celui
l'orig-ine
des
noms
de lieu Luc (Aude, Aveyron, Calvados, Drôme, Basses-Pyrénées), Lucq (Basses-Pyrénées) et le Luc (Var).
—
En admettant nom
690.
formes anciennes du
sourdissement du
nom
origine au
c
de
ce
qu'autorise
moins
au
une des
étymologique, on peut attribuer
Lu
—
de Luc-sur-Mer (Calvados)
(Seine-et-Oise) et à celui
la
l'as-
même
du bois de Lhu
(Aisne).
noms composés dont
thème étymologique préégalement assourdi Granlu et Grantlu, xii'' siècle 691. Grandlup (Aisne), appelé au représentant Grand'is Lucus. 692. Grolu (Savoie), de Grossus Lucus, « bois épais ».
Dans
les
sente lucus
comme
693. Nélu
second terme,
le
le c s'est
:
vraisemblablement
(Eure-et-Loir),
de
Niger
Lucus. 694. OrlufAriège, Eure-et-Loir), Orluc (Corrèze), Orlut (Cha-
du
rente),
latin
695. Velu
bien ((
venir
garenne 696.
Il
Aureus Lucus.
(Pas-de-Calais),
de
"Veslud
Vetatus Lucus,
(Aisne),
expression
qui
pourraient
synonyme
de
».
est
permis de ranger dans
puisse en déterminer sûrement
le
la
même
catégorie, sans qu'on
premier terme, les noms sui-
Andelu (Seine-et-Oise), Banthelu (Seine-et-Oise), Dolus Wandeluz au (Charente -Inférieure), Gandelu (Aisne)
vants
:
xfi" siècle,
Gandelucus
au
xiii*'
—
—
Ramoulu
(Loiret) et
Retolu
fSeine-et-Oise).
697.
Lucus
apparaît
Lucus plantatus,
comme
premier terme de l'appellation
sous laquelle une charte de 1206 désigne
Luplanté (Eure-et-Loir), synonyme de Sauveplantade.
XXXIX
COURS 698.
De
tout temps, dans notre pays, des
noms de cours
sur des
formés
D'EAU
d'eau.
noms de
Les
lieu ont été
villes
g-auloises
d'Avaricum, aujourd'hui Bourges, et d'Autricum, aujourd'hui Chartres, devaient leurs noms aux rivières qui les arrosent, l'Yèvre, Avara, et l'Eure, Autura. Le nom de Thouars (DeuxSèvres), ville située sur le Thouet, Toaris, était sans doute à l'orig-ine,
Toaricum, témoin
par une construction analogue,
l'appellation latine
du
territoire
Par un procédé différent, le formé sur celui de la Nièvre. 699. Ce sont
là
des
de Thouars, pag-us Toarcensis.
nom
de Nevers,
Ni vernis,
noms antéromains ou celtiques noms de lieu résultant de
;
rencontré précédemment des
naison de
noms de
a été
et l'on a la
combi-
rivières avec les mots, celtiques aussi, hriva
duros (n° 73). On peut attribuer une orinon moins gine ancienne au nom deChacrise (Aisne), au x*^ siècle Garcarisia, village situé sur la Grise, sans pouvoir toutefois (n° 98), mac/os (n° 92),
expliquer d'une manière certaine la première partie de ce nom.
Par contre, c'est à l'époque romaine qu'il faut rapporter les noms, eux aussi étudiés déjà, qui résultent de la combinaison de
noms de
rivières avec le
mot
latin
vicus,
bourg
«
»
:
Vibraye,
Visseiche, Vivonne, Blévy, Dennevy, Meuvy.
Le mot pons on
l'a
vu, le
— — à un nom de
a été parfois associé
mot Lriva
Pons Isarae
tel,
à l'époque gauloise,
rivière.
thème étymologique du nom de Pontoise (Oise, Seine-et-Oise) appliqué à deux localités situées sur l'Oise, l'une au passage de la voie de Soissons à Amiens, l'autre au passage de celle de Paris à Rouen toutes deux sont mentionnées dans les documents itinéraires de l'époque romaine, 700.
est
le
;
la
première sous
conde sous Isarae.
le
simple appellation delà rivière, Isara,
la se-
vocable Briva Isara, équivalent gaulois de
Pons
la
170
LES NOMS DE LIEU
-
Pons Dubis,
701.
Table de
d'après la
l'une des stations,
Besançon à Chalon-sur-Saône, est aujourd'hui PontOUX (Saône-et-Loire), village situé au point où cette voie traversait le Doubs, Dubis. 702. Le Pons Se al dis que l'Itinéraire d'Antonin et la Table de la voie de
Peuting-er,
de Peutinger placent sur la voie de Bavai à Tournai, est actuellement, moyennant le renversement des termes, Escaupont
(Nord) 703.
c'est là
:
que cette voie franchissait l'Escaut, Se al dis. n'apparaît qu'au moyen âge pour désigner
Pons Mucrae
Grand-Morin, en latin Muera ou dune voie romaine se dirigeant Mogra, de Meaux vers Troyes le nom de cette localité est devenu Pommeure, puis, par le changement d'r en s, souvent constaté au
une
sur le
localité située
sans doute au passage :
XYi" siècle,
704. Les
Pommeuse (Seine-et-Marne). noms de Pontrieux (Gôtes-du-Nord),
sur
Trieux,
le
de Rennepont (Haute-Marne), sur la Renne, sont de même formation que ceux de Pantoise, de Pontoux, d'Escaupont et de et
Pommeuse
on n'ose toutefois leur attribuer une origine aussi
:
ancienne.
705.
Il
va sans dire que
un des éléments
ViC
moyen âge on
Ainsi, au
les
noms de
Pons Eberhardi
Remigii trudis.
noms
;
Il
ainsi
le
nom
mot pont de
est
rivière.
noms de lieu, Ponthévrard (Seine-
a parfois, pour former des
combiné ce mot avec des noms de personne et-Oise),
dont
lieu
renferment pas tous un
;
:
Pont-Hemy
Pons Pons Ragne-
(^Somme),
Porrcnlruy (Suisse, canton de Bàle),
apparaît aussi en composition avec un adjectif, et les
formés peuvent remonter à l'époque romaine
;
on
les
trouve du moins mentionnés dans des textes appartenant au début
du moyen âge
:
tel
Pons petreus,
par exemple
de Tours, désigne Pompierre
thème étymologique
tU's
f
qui dans Grégoire
Vosges), et qui est également
noms de Pompierre
le
Doubs, Seine-et-
Marne), de Pontpierre (Ardèche, Indre-et-Loire, Loiret) et de Pompières Aisne Pierrepont (Aisne, Ardennes, Calvados, i.
(
Maiiclie,
Mcurlhe-et-Mosellc,
Oise,
un .synonyme
hilin
Somme,
A'osge.s)
offre
la
deux termes. Ces divers noms de lieu ont de forme plus classique dans Pons lapideus,
disposition inverse des
aujourd'hui Pontlevoy (Loir-et-Cher).
ORIGINES ROMAINES
I
COURS d'eAU
nom
Plusieurs localités portent un
171
rappelant leur situation à
source d'un cours d'eau.
la
nom
706. Tantôt le
de celui-ci est combiné avec
le
mot
latin
source », par exemple dans le nom de Fonsommes Fons Sommae dans celui de Fontvannes (Aube), Fons Vannae; dans celui de Fouvent-^e-i?as et de Fouvent-/eHaut (Haute-Saône) situés vers la source d'un affluent de la Saône appelé le Vannon. Fons Lagnis désigne, dans un texte de 632, une localité qui ne porte plus maintenant que le nom de
fons,
((
(Aisne),
;
Seine qui y prend naissance Laignes (Côte-d'Or). de Caput Vul707. Tantôt fons est remplacé par caput
l'afïluent
de
tumnae
vient le
la
:
:
a d'ailleurs
le
nom
sens
d'
«
Caput Droti
de Chef-Boutonne (Deux-Sèvres). extrémité
»
plutôt que celui d'
«
Caput
origine
»
:
thème étymologique, non seulement du nom de Gapdrot (Qordogne), à la source du Drot, mais encore de celui de Caudrot (Gironde), au confluent de cette rivière et de la Garonne. 708. Mais dans la majeure partie des cas le nom de la rivière est combiné avec l'adjectif latin summus, qui désigne ainsi le point le plus élevé du cours de cette rivière. Les noms de lieu de cette formation sont pour la plupart groupés vers les confins en
effet
de la
Champagne
et
est le
de la Lorraine, et telle en est la fréquence
relative en cette région, qu'un érudit
Grosley, a cru voir dans soin ou
troyen qui aurait eu véritaiile origine
le
de ce
sens de
<(
membre
champenois du
xviii® siècle,
somme un mot du langage
source initial
»
:
méconnaître
c'était
du nom de nombreux
la
vil-
aucun doute n'est maintenant possible. Les s'agit vont être énumérés selon leur ordre alpha-
lages, sur laquelle
vocables dont
il
bétique, plutôt que selon celui de leurs formes originelles, qu'on est loin de connaître toutes.
709. Soinloire (Maine-et-Loire), vers la source écrit
souvent VOuère
—
affluent de
du Louère
nom, Soin, représente le latin summus, qui corde avec le nom, masculin, de la rivière.
syllabe de ce
710.
Sommaisne (Meuse),
Summa
—
l'Argenton. La première
Axona,
s'ac-
à la source de
l'Aisne.
711.
Sommauthe (Ardennes),
TAuthe, affluent de 712. la
la
Summa
Altéra, à
la
source de
Bar.
Somme-Bionne (Marne),
Bionne, affluent de l'Aisne.
Summa
Hiunna,
à la source
de
172
Summa
Sommedieue (Meuse),
713. la
NOMS DE LIEU
LES
Deva,
à la source de
Dieue, affluent de la Meuse.
Sommelans
714.
(Aisne), à la source
du ru d'Allan,
affluent
de rOurcq.
Sommelonne (Meuse), à la source de l'Ornelle, Marne dont le nom actuel est un diminutif du nom
715.
de la
Olomna,
par lequel fut désignée, à son
orio^ine,
la
affluent
primitif ville
de
Sainf-Dlzie?' (Haute-Marne).
716.
Suippe
;
Sommepy (Marne), à la source du Py, affluent de la le nom correct serait Sompy on a dit Sommepy par ;
nombreux noms qui commencent par somme. Somsois (Marne), à la source du Sois, affluent du
analogie avec les 717.
Meldançon. 718.
Sommesarthe
Summa
(Orne),
Sarta, à
source de la
la
Sarthe.
Sommescaut (Aisne), à la source de l'Escaut. Sommesous (Marne), Summa Saltus, à la source de la Sommesoude, affluent de la Marne, dont l'ancien nom était Sovs. 721. Somme-Suippe (Marne), Summa Soppia, à la source 719.
720.
de
la
Suippe, affluent de l'Aisne.
722. la
723. la
Summa
Somme-Tourbe (Marne),
Turba,
à la source
de
Vidula,
h la source
de
Tourbe, affluent de l'Aisne.
Sommevesle (Marne),
Summa
Vesle. 724.
Somme voire
Summa
(Haute-Marne),
Vigera,
à
la
source de la Voire, affluent de l'Aube. 725.
Somme-Yèvre (Marne),
Summa
Evern,
à la source de
TYèvre, affluent de l'Aisne. 726.
Summus
Sompuis (Marne),
Puteus,
à
la
source du
Puis, affluent de l'Aube.
A
ces noms, dans lesquels l'adjectif laiin est aisément recon-
naissal)le,
727.
il
faut joindre les
Semide (Ardennes),
deux suivants à la
:
source de l'Aidain. primitive-
incnl Ai(](\ afduont de l'Aisne.
728. Souain
(Marne),
à
la
Suij^pc.
Sou- est évidemment
Somain,
c'est sans
çait jadis
source de lAin, i)()ur
doute parce que
par une aspiration.
le
Som-, Si
nom
do
affluent de
l'on
la
n'a pas dit
la rivière
commen-
ORIGINES ROMAINES
En
729.
plus d'un cas,
tel
173
nom
riveraines, la plus
localités
COURS d'eaU
:
de rivière a désigné une des ancienne peut-être. Dès l'époque
romaine, les documents itinéraires mentionnent plus d'un relais de poste qui, situé au passag-e d'un cours d'eau, empruntait à
nom
Axuenna, du nom de l'Aisne; Banesia, du nom de la Baise; Isara, du nom de l'Oise Mosa, du nom de la Meuse Odoana, aujourd'hui Ouanne (Yonne), du nom de l'Ouanne Sipia, du nom de la Seiches; Vidubia, du nom de la Vouge. celui-ci le
sous lequel on
le
désignait
:
;
;
;
Au
730.
point de vue de l'origine on peut assimiler à ces relais
antiques un certain
nom du
le
nombre de
localités désignées
cours d'eau qui l'arrose, par exemple
ron), Altier ('Lozère),
Amance
:
chacune par
Alrance (Avey-
(Haute-Saône), Ancre, aujourd'hui
Albert (Somme), Anille, aujourd'hui Saini-Calais (Sarthe), Ante (Marne), Authe (Ardennes), Authies (Somme), Auve (Marne),
Barbuize (Aube), Beuvron (Nièvre), Bèze fCôte-d'Or), Bièvres (Seine-et-Oise B\aise-sous-Haufeville (Marne), Dives (Calvados, ,
Doubs
Oise),
(Doubs).
Essonnes
(Seine-et-Oise),
Gartempe
Mœurs Marne), sur le Grand-Morin, jadis Meure, du latin Muera. Moivre (Marne), Morains (Marne), sur le PetitMorin, Reyssouze (Ain), Sommette (xVisne), sur la Somme, (Creuse),
i
Suippes (Marne), Touques (Calvados), Vire (Calvados), "Vismes
(Somme).
De
ces vocables divers la transition est toute naturelle à ceux
qui expriment
situation des localités à tel
la
ou
tel
point du
cours des rivières. 731.
On
vu qu'à l'époque celtique certaines localités étaient le mot hriva, équivalent du latin pons. Les localinom français Pont dérive de ce mot latin sont bien
a
désignées par tés
dont
le
plus nombreuses, de sorte qu'il a fallu de toute nécessité les distinguer entre elles par des surnoms
ner
ici
732.
;
on se dispensera d'en don-
lénumération.
Vadum
Le mot
sans parler des
employé seul comme nom de
'Wé (Ardennes), de
Wez
lieu est,
Gué, l'origine des noms de (Marne), de 'WetZ (Nord) et de Vez
noms modernes
le
(Oise). Cette dernière.localité fut le chef-lieu d'une circonscription
administrative,
le
pagus Vadensis, dont
à l'époque féodale, s'est
conservé sous
le
la
nom, devenu fameux forme
"Valois.
LES NOMS DE LIEU
174
733. Ces formes vulgaires légèrement dissemblables latin
vadum,
et qui,
pour
la
du mot
prononciation, se réduisent à vé ou
wé, sont spéciales aux pays wallons, à la Picardie et à
pagne, où on les voit aussi entrer en composition
:
la
Cham-
Regniowez,
Renwez, Maranwez (Ardennes). Parfois elles ont subi des déformations qui les rendent quelque peu méconnaissables. Un
Vadum gallo-romain ou gallo-franc est devenuVoillecomte (HauteMarne), par suite de l'agglutination au localité d'un
surnom du
nom
vulgaire de cette
exprimant qu'elle appartenait
xii^ siècle,
au domaine d'un comte, le comte de Champagne. L'altération est plus grande encore dans le nom moderne du lieu que des chartes du
xii''
siècle appellent
Vadum
Passonis, nom
latin
de Woepasson est devenu Vaupoisson (Aube). Un autre composé de vadum est Vadum petrosum, dont les formes vulgaires ont été énumérées ci-dessus (n** 681). qui,
Le mot gaulois condas ou condate a pour équivalent latin mot pluriel confluentes qui, dès l'époque romaine, désignait un castrum situé au confluent de la Moselle et du Rhin, et 734.
le
qui nest autre que
la ville actuelle
Selon les régions ce
nom
latin
de Coblenz (Prusse rhénane).
Confluentes
langue vulgaire des altérations diverses Loiret,
:
a
subi dans la
Conflans (Ain, Drôme,
Marne, Meurthe-et-Moselle, Haute-Saône, Sarthe, Seine,
Seine-et-Oise),
Gonfolens (Charente, Haute-Vienne),
(Cantal, Corrèze, Haute-Loire,
Confolent
Puy-de-Dôme), Gonflent (Corrèze),
Gouffoulens (Aude), Gouffouleux (Aveyron), Goufouleux (Tarn),
Gomblain (Belgique, province de Liège), Goublanc (Haute-Marne, Saône-et-Loire). 735.
A
côté de
Confluentes,
il
convient de signaler les
noms
exprimant une situation, sinon au confluent, du moins dans le voisinage de deux cours d'eau. In ter A m nés est représenté par
Entrammes (Mayenne) et par Antran (Vienne). Inter Aquas est l'origine des noms modernes Entraigues (Indre, Isère, Puyde-Dôme, Savoie, Var, Vaucluse), Entraygues (Aveyron, Corrèze),
rèze).
Entre-Aigue (Savoie), Anlraigues (Ardèche, (Santal, Corliilcr amhas a(juas est devenu Tramesaigues (Ilaute-
(iaronne. Hautes- Pyrénées).
XL ORIGINES GERMANIQUES Dans çaise
—
-ING
:
contingent qu'ont apporté k la toponomastique fran-
le
en Gaule du
populations établies
les
v°
au
siècle
x''
Saxons, Burgondes, Goths, Francs, Scandinaves, Bretons et
—
Basques
préciser le
dans
la
noms d'origine germanique tiennent une place préAvant d'en aborder le détail, il convient de bien sens du suffixe -ing^ au pluriel -ingen, dont le rôle,
les
pondérante.
formation de ces
Bretagne, en suffixe -acus
736. riens.
Ce
Italie, n'a
dans
les
noms en Germanie, en Gaule, en Grandepas eu moins d'importance que celui du
noms de
suffixe a de
lieu d'origine gallo-romaine.
bonne heure
attiré l'attention
des histo-
doit cette faveur à ce qu'on le voit paraître dans les
Il
noms des deux premières dynasties franques
et
dans celui de
la
Lorraine. Augustin Thierry et Henri Martin ont cru retrouver dans les
noms Mérovingiens, Carolingiens, Lotharingiens, des noms pa-
tronymiques désignant
les
descendants de Mérovée, de Charles,
de Lothaire, de mémequ'Agilulfingi désignerait les descendants d'Agilulf, qui gouvernèrent la Bavière
du
vi®
au x"
C'est
siècle.
ainsi que Withgils, père des princes anglo-saxons Hengist et
Witting,
Horsa, était dit
Weçting,
de
fils
Wecta,
c'est-à-dire et
ce
lîls
dernier
de Witta,
Wodening ou
celui-ci fils
de
Woden. Dans tous
ces
mal informés
il
noms est
le suffixe
apparu
-ing reparaît, et aux historiens
comme
l'équivalent de
notre
mot
« fils » et de l'allemand Jung. Cette opinion est complètement erronée. Ing au sens de « fils », n'existe dans aucune langue germanique mais supposé qu'il existât, on ne saurait expliquer à quel titre il est entré dans la composition de nombreux noms de ;
formés sur des noms d'homme ni comment le roi Lothaire ayant eu trois enfants, le nom de Lotharingen, au sens de « pays des fils de Lothaire » aurait été donné à une seule contrée de lieu
l'empire
;
franc,
alors
que ces princes régnaient sur des pays
LES NOMS DE LIEU
476
noms
portant des
l'empire franc.
tout ditTérents, et faisant cependant partie de faut noter aussi
Il
mot Mero'vingi sujets
;
désigna,
que Kerlinc/en, aux
et
que dans
le
non seulement
moyen âge
haut
xi^ et xii* siècles, fut
habitants des provinces septentrionales du
appliqué aux
royaume capétien qui
On
avaient été antérieurement sous la domination caroling-ienne.
conclura de là que
Par
la sujétion.
«
le suffixe -inff
exprime non
Lorrains
Lotharingi, Loherains
—
»
faut entendre « les sujets de Lothaire
le
mais leurs
les rois,
la
mais
filiation,
—
il
»>.
Le suffixe germanique -inc[ est donc léquiA'alent du galloromain -acus et du romain -anus c'est là un fait dont la notion était encore vivace au ix^ siècle, alors qu'on substitua :
Salmoringus
et
Scudingus aux
vocables
Salmoriacus
Scutiacus qui désignaient, le premier un comté de de risère, le second un pays de la Franche-Comté.
et
la région
737. On sait du reste que ce suffixe s'ajoutait à des noms d'hommes pour former des adjectifs nominaux. C'est ainsi que dans le capitulaire De villis, par lequel Charlemagne réglementa
domaines royaux, sont mentionnées deux
l'administration des sortes
de
pommes nommées Gozmaringa
et
Geroldinga
;
un manuscrit deWolfenbûttel remontant au x'^ siècle, certains modes musicaux sonl appelés modus Garlemanic, modus Florinc, modus Liebinc et modus Ottinc, et l'auteur a spécifié que cette dernière expression était due à l'empereur Othon P"", d'où l'on peut rapporter les trois autres mots à des personnages nommés Garloman, Florus et Liebo ou d'autre part, dans
Liubo. 738.
Dans
certains cas -ing est joint,
mais à son
personne,
siècles sont appelées
—
titre
non plus au
nom
de
diverses localités, aux xi" et
:
Abbatinga,
la
xii'^
Ahhalissin/jen, Biskopfingen^
Abbatissalia, Episcopalia, Comitialia désignant (U>s domaines appartenant à un abbé, à une abbesse, à un évéque, à un comte. Plu(iravingcn
sieurs de ces
on eût
noms
Grafing, Grafing
duché de Bade).
Il
dit
on latin Abbatialia,
—
subsistent
Autriche)
Grafflngen
;
convient d'en rapprocher
maison du comte bois du comte », Grafingloh
finhaus,
:
(Bavière,
"
..,
'
les
(grand-
composés Gra-
Grafingholz ('W'^estphalie),
VVesIpiialiiM,
« le
« le
pré du comte
Bischofing (liavière), Bischot'fingen (grand-duché de Bade).
»,
ORIGINES GERMANIQUES
177
Quant aux noms de lieu formés au moyen du noms d'hommes, ils sont fort nombreux. Ainsi l'on doit au nom d'Otto, -onis les noms de 739.
suffixe -ing
sur des
Oetting,
Oettingen (Autriche,
Ottinghausen
Bavière),
Ottingen
lieu Otting,
(Hanovre),
(Lippe-Detmold),
Oettinghausen (Westphalie), Ottingmuhle (Autriche), « le moulin d'Othon », Ottikon (Suisse, cant. de Zurich), altération d'O^^/n^/io/fe/i, « la ferme d'Othon».
De même
sur le
nom
propre
Waddo,
-onis,
qui,
d'après
un contemporain de Chilpéric, on a formé l'adjectif nominal Wadding^ d'où les noms de lieu Ter Wadding (Pays-Bas, Hollande méridionale), Vadans (Jura, Haute-Saône), Waddinghan (comté de Lincoln), Waddington (comtés de Lincoln et d'York), Waddingworth (comté de Lincoln), Grég-oire de Tours était porté par
Wedenthun
(Pas-de-Calais).
C'est également le suffixe -ing qu'on reconnaît dans la termi-
naison
-an
flamingus,
ou -en et les
merlan, cperlan.
de certains mots,
noms
tels
que flamand^
de
de poisson d'origine germanique hareng,
I
l'i
ORIGINES GERMANIQUES
:
-ING
177
739. Quant aux noms de lieu formés sur des noms d'hommes au moyen du suffixe -iiKj, ils sont fort nombreux. Ainsi l'on doit au nom Otto, -onis, les noms de lieu Ottlng, Oetting,
Oettingen
Bavière),
Ottingen (Hanovre), Oettinghausen (Westphalie), moulin d'Othon », Ottikon (Suisse,
(Autriche,
(Lippe-Detmold),
Ottinghausen
Ottingmiihle (Autriche),
« le
cant, de Zurich), altération d'Otfinghoffen, « la ferme
De même
sur
le
nom
propre
Waddo,
d'Othon
-onis, qui,
».
d'après
Grégoire de Tours, était porté par un contemporain de Chilpéric,
on a formé l'adjectif nominal icadding, d'où les noms de lieu Ter-Wadding (Pays-Bas, Hollande méridionale), Vadans (Jura, Haute-Saône), York),
Waddingham
Waddingworth
(Lincoln),
(Lincoln),
Waddiïigton (Lincoln,
Wadenthun
(Pas-de-Calais).
C'est également le suffixe -ing qu'on reconnaît dans la termi-an, de certains mots, tels que flamand, de lesnoms de poisson, d'origine germanique, hareng,
-naison, prononcée
flaming-us,
et
merlan, éperlan.
Les
noms de
lien.
"I^
XLI
SAXONNES
ORIGINES 740.
Tous
les
GÉNÉRALITÉS
:
peuples riverains orientaux de
Saxons, Danois, Jutes, Ang-les
mené
de pirates. La misère à laquelle
les
la vie
uns en raison de
progrès de
la
mer
loppa chez eux le
le
du climat,
la rigueur
les forçaient
la
Mer du Nord
— ont plus
— Frisons,
ils
ou moins
étaient en proie,
les autres
parce que les
de chercher une autre patrie, déve-
goût des courses maritimes, d'où
plus souvent un riche butin.
Au
ui"^
ils
rapportaient
siècle, les pirates
saxons
et Ton confondait évidemment sous ce nom appartenant aux régions voisines de la Saxe proprement dite infestaient déjà les côtes de la Gaule, et tenaient dans ce pays
—
de hardis navigateurs
rôle
quv
— le
joueront, six siècles plus tard, les pirates Scandinaves
ou normands. Dès l'an 286, ils dévastent le littoral gaulois, que Carausius était alors chargé de protéger contre leurs incursions, et ils ravagent également le littoral de l'île de Bretagne. Leurs incursions prenant un caractère chronique, les régions les plus
particulièrement exposées sont désignées, à
d'une manière
officielle,
par
l'Empire romain en confie
la
le
la fin
du
iv*^
siècle, et
vocable de littus saxo ni eu m
défense à un
commandant
:
militaire,
comte du rivage saxon en Bretagne », comes littoris Saxonici per Britanniam. Si l'on en juge par les deux mentions qu'en fait la Notifia dignitatum Imperii, le « rivage saxon » devait s'étendre, en Gaule, des bouches de l'Escaut à qualifié de «
l'embouchure de
la Loire,
peut-être
même
à celle de la Gironde.
peu près à l'Armorique Le pays leurs ravages. Sidoine Apolexposé a de César, était constamment « L'Armoricjue est toujours menalinaire dit en propres termes ainsi désigné, et qui répondait à
:
cée de l'invasion du pirate saxon, qui se fait un jeu de sillonner,
sur une peau, les eaux de
l'île
verte sur des cuirs cousus
'
Mais
1.
les
Saxons ne
britannique, et de courir la
mer
».
s'en tinrent pas à ces courses proscpic con-
Cirmi/iiiiii VII, v. .'100-371
[Mon. (imii.,
Aiict.
.inti>/iiis<i.
Vill, 212).
ORIGINES SAXONNES
GÉNÉRALITÉS
:
179
Les Romains ayant dû abandonner la Grande-Bretagne à elle-même pour concentrer la défense de l'Empire, ces hardis façon presque permanente dans s'établirent d'une pirates tinuelles.
cette
île,
fortune secondant leur
la
et,
audace,
Saxons,
les
aux Angles, leurs voisins de la péninsule cimbrique et leurs congénères, y fondèrent, dans l'espace de moins d'un siècle et demi, de 449 à 584, sept royaumes, refoulant successivement associés
bretonne dans
la race
la partie occidentale
maintenue, surtout dans Trois de ces royaumes,
de
pays de Galles
les
—
l'île,
et
oii elle s'est
de Cornouailles.
celui de Sussex ou Saxe du sud fondé Wessex, ou Saxe de l'ouest, qui date de 519 et celui d'Essex, ou Saxe de l'est, dont on fixe le commencement à portaient même dans leur appellation l'indication de leur 526 origine saxonne, qu'on retrouve également dans le nom du comté
en 491
celui de
;
;
—
dans lequel est située sex, signifie la
anglo-saxons portait des Angles de
Dans
ville
la
de Londres, car ce nom, Middle-
Saxe du milieu
((
nom
le
Un
».
autre des sept royaumes
à' Estanglie^
indiquant
la
résidence
l'est.
Gaule, objet de la convoitise d'un plus grand nombre de nations germaniques que ne l'était, par le fait de sa situation, l'île
la
de Bretagne, l'établissement des Saxons ne pouvait s'effecmême facilité. Aussi ne semble-t-elle pas avoir offert,
tuer avec la
comme
l'île
de Bretagne, une suite de Saxes contiguës, mais seuisolées, ne s'écartant guère, en aucun
lement de petites Saxes point,
du
littoral
maritime. Les textes historiques
concernant
au cours de la période franque, signalent deux de ces colonies saxonnes; l'une au voisinage de Bayeux, repré-
notre pays,
sentée au VI® siècle par les
de Tours, et au
ix''
qu'on appelait Ottinga
Saxones Bajocassini par
siècle
la circonscription
Saxo nia;
de Grégoire
administrative
l'autre, établie dès les der-
nières années de l'Empire d'(3ccident dans les îles que formait la
Loire à son embouchure, avait alors pour chef un certain Odoacre qui,
un moment maître d'Angers,
franc Ghildéric, dont
L'étude des
il
noms de
dut accepter lieu
dompté par
fut ensuite la
le roi
domination.
permet de croire
à l'existence d'autres
Manche ou de la monuments écrits
colonies saxonnes sur le littoral gaulois de la
Mer du
Nord,
colonies sur lesquelles les
sont entièrement muets
:
dans
le
pays de Gaux (Seine-Inférieure)
;
Gotentin (Manche)
dans
le
;
dans
le
Boulenois (Pas-de-
LES NOMS DE LIEU
180
Très probablement
Calais).
points où
ils
de la Belgique actuelle
les côtes
reçurent aussi des colons de
saxonne. Mais sur tous les
r;ice
s'établirent en Gaule, des
l'embouchure de
la
commencement du
Loire vi''
^,
les
siècle
bouches de TEscaut k
colons saxons avaient dû, dès
le
au plus tard, reconnaître l'autorité
des rois mérovingiens.
Ce qui
s'était
passé dans
l'île
de Bretagne et en Gaule aux \^ et
après la vi'' siècles, du fait des Saxons, se renouvela en partie mort de Charlemagne. Cette fois les pirates, ordinairement désignés par les chroniqueurs sous et
de Dani, appartenaient à
le
la famille
nom
de
Northmanni
Scandinave. Après avoir
dévasté, par des incursions souvent répétées, les côtes de la
Gaule
et des îles britanniques, ils y fondèrent à leur tour d importants établissements qui souvent se superposèrent aux anciennes colonies d'Angles et de Saxons, de sorte que la toponymie actuelle de plusieurs des régions où ils se fixèrent offre un grand nombre de vocables Scandinaves ou demi-scandinaves,
qui, en plus d'un cas sans doute,
se substituèrent à des
noms
les ravages des nouveaux venus avaient fait oublier. La langue de ces derniers était d'ailleurs étroitement apparentée à celle des Saxons; aussi n'est-il pas toujours facile de déterminer ce qui doit être attribué en propre aux uns et aux autres.
saxons que
1.
A.
Touchant cette dernière région,
Longnon s'exprimait dans
sa leçon
voici, textuellement, en quels
du
11
termes
décembre 1890, au Collège de
défaut de noms d'origine foncièrement saxonne, on peut l'embouchure de la Loire, (juehiues noms de lieu originairement terminés en -acus, et dans lesquels ce suffixe, sous l'influence sans doute d'un élément assez important de population saxonne, se présente aujourd'hui sous la foinie -ic, c'csL-à-dire sous une forme très voisine de celle quil revêt dans les régions voisines du Rhin, où l'élément germanique n'a jamais cessé d'être prédominant j'entends parler ici du nom du Croisic, bourgade de la presqu'île de Batz (Loire-Inférieure), en latin Cruciacus, et du vocable de Pomic, autre bourgade du même déparlement, mais située, elle, au sud de In Loire, à douze lieues au sud-est du Croisic, et dont le nom latin semble avoir été quelque chose comme Pruniacus. La forme moderne des noms du Croisic et de Pornic, bourgades maritimes ([uune distance de six lieues sépare l'une et l'autre de l'embouchure de la Loire, a été très proljabiemenl influencée |i;ir la colonie saxonne (|ui se lixa dans ces parages au cours du v*" siècle <>. P^rance
:
«
A
signaler, vers
:
XLII
ORIGINES
SAXONNES EN NORMANDIE
Pour trouver dans la toponymie du Bassin, du Cotentin et du pays de Gaux des vestiges de la domination saxonne, il y a lieu d'y rechercher les vocables formés à l'aide de divers noms com-
muns
qui appartiennent à la langue des envahisseurs, et qui
vont être successivement passés en revue.
TUN Ce mot est commun à l'anglo-saxon, au vieux norois et au vieux frison il est devenu dans l'ancien haut-allemand zûn, correspondant à l'allemand moderne zaun, « haie », et dans l'an741
.
:
cien anglais ton, aujourd'hui foicn, « cité clôture
—
saxon tynan, à celle
du
même
la «
racine se
enclore
»
—
il
».
Du
rencontre dans
est passé à
sens primitif de anglo-
le vieil
une acception analogue
latin villa.
fut commun à plusieurs nations germaniques, les Saxons seuls paraissent l'avoir employé comme second terme de noms de lieu composés. Les noms en -ton sont très fréquents en Angleterre, et l'existence, sur laquelle on reviendra plus loin (n°* 760 à 790), d'une trentaine de noms en -thiin dans le Boulenois, est le principal argument sur lequel on se fonde pour croire que cette région reçut, aux v*^ et \f siècles, une colonie
Si ce
mot
saxonne.
En Normandie, on ne peut nant à cette catégorie, que
aujourd'hui
le
nom
citer,
comme
apparte-
de Gottun, porté, dans
le
du Galvados, par une commune du canton de par deux écarts situés respectivement à Barbeville
département
Bayeux
(même
et
canton) et à Tournières (cant. de Balleroy). C'est d'une
de ces localités qu'il s'agit dans une charte de 103()
Goltun;
Osketelli de intéressante,
le
nom
:
terra
mention est particulièrement du personnage étant purement saxon cette
équivalent du moderne Anqiietil,
;
il
présente
comme
premier
LES NOMS DE LIEU
182
terme
le
Ans par
L7
nom
les Francs,
de Coltun
on a
As par
des
les
s'est vocalisée
forme Coutiim.
la
nyme
de ces divinités germaniques qui furent appelées
localités
Scandinaves, et Os par les Saxons. de bonne heure
— On peut
anglaises
:
dès 1160 enviroiî,
un homo-
voir dans Cottun
dénommées
Goltoil
(Lancaster,
Norfolk, Stafford, Worcester, York), dont l'une est appelée Coltun, en 970, dans
une charte du
roi
Edgar.
HAM mot anglo-saxon ham
Le
142.
heims, qu'on trouve, avec
le
est
analogue
sens de « village
»
gothique
au
dans
la
traduc-
tion de la Bible écrite au iv® siècle par Ulfilas, au vieux norois
heimni, au vieux frison hem, au danois djem, et à l'allemand heim encore usité, à l'état d'adverbe, au sens de « à la maison, employé par les Francs, le mot ham s'est conservé chez soi » dans le diminutif Aa/ne/, aujourd hui hameau. Ce mot était, on le voit, commun aux diverses langues germamais comme il a laissé de nombreuses traces dans la niques toponomastique de l'Angleterre et du Boulenois, on peut attribuer aux Saxons les quelques noms de lieu du Bessin dans lesquels ;
;
il
est possible de le reconnaître.
Ouistreham (cant. de Douvres) est appelé en 1086 Oistreham; même forme ancienne désigne, vers la même date, dans le Domesday-Book., un village du comté de Kent, dont le nom actuel est "Westerhaiïl. 11 faut vraisemblablement entendre par là « village occidental », acception que justifie la situation d'Ouistreham sur la rive gauche de l'Orne. Etreham (cant. de Trévières), qu'on prendrait à première vue pour un « village oriental », est en réalité uiu^ variante d'Ow/streham, car ce village est dénommé Oesterham dans un pouillé du diocèse de Bayeux, établi en 1350, Surrain (cant. de Trévières), appelé Surrchain, ou plutôt Surrehuni, au xi* siècle, Siirrehcun en 122"), elSurrehan en 1257, c'est le paraît être un synonyme do Southerham (^^'iUs) « village du sud ». 743. Sur d'autres points de la Noi-mandio, le Ham (Manche, cant. de Montebourg (>alvados, cant. de Cambrenier), ainsi que Canehan (Seine-Inférieure, cant. d'Iilu), appelé Kenehan en 1030 la
;
;
ORIGINES SAXONNES EN NORMANDIE
183
Chenean ou Chanahan en 1035, sont assez peu distants des
et
côtes pour
qu'il
permis d'y
soit
d'anciennes
voir
colonies
saxonnes.
Plus à l'intérieur, c'est aux Francs qu'il faut attribuer
744. les
noms de
lieu
ham
dans lesquels
est plus
ou moins reconnais-
sable.
COT Le terme cot, qui désignait une petite habitation, est la par lequel, en Normandie, on entendait, racine du mot coterie au moyen âge, un groupe de paysans constitué pour tenir les et celle aussi du mot collage, que nous terres d'un seigneur avons emprunté aux Anglais pour l'appliquer à un domaine rus745.
— —
mais élégant. Les noms de lieu Caudecotte (Calvados, Eure, Seine-Infé-
tique,
(Calvados)
BroCOttes
rieure),
sont, de toute
et
formés
évidence,
à
Vaucotte (Seine-Inférieure) mais l'aide de ce terme :
remontent-ils aux Saxons, ou datent-ils seulement de l'établisse-
ment des Normands? On
a d'autant plus sujet d'hésiter que cot
Du
appartenait aussi à la langue noroise.
hypothèse est vraisemblable quand à
une
localité
du
voisine
littoral
moins
la
première
tel de ces vocables correspond :
l'un des Caudecotte de
la
Seine-Inférieure est à Dieppe, et l'autre à Avesnes (cant. d'En-
vermeu)
;
Vaucotte est à Vattetot-sur-Mer.
Caudecotte terre
:
a
d'ailleurs
Caldecot (Norfolk),
plusieurs
équivalents
Caldecote (Cambridge,
Caldecott (Bedford), Caldicot (Monmouth) sont désignées dans le cot,
;
AngleWarwick),
en
ces diverses localités
Domesday-Book sous
les
formes Calde-
Caldecote^ Caldecotes.
746.
Le
nom
de Caudecotte a été traduit aux
xiii® et
xiv^ siècles
parCalida tunica c'est un jeu de mots dont il convient de ne faire aucunement état. Le premier élément de ce nom n'est autre ;
chose que l'adjectif correspondant à l'allemand kalt, à l'anglais cold, au sens de « froid «
habitation froide
»,
»,
et
il
faut voir dans Caudecotte,
une
c'est-à-dire exposée par son isolement à
tous les vents. 110
747. Les
noms de
lieu Cridcsho,
Caegesho
— qu'on rencontre,
LES NOMS DE LIEU
184 le
premier en 780,
—
Offa
et
le
Clofeshoas
second en 793, dans des diplômes du
— forme
—
figure dans des textes de 794 et de 824
naison qui, dans
la
affecte toujours la
roi
latinisée, à l'accusatif pluriel, qui
présentent une termitoponomastique actuelle du Royaume-Uni, forme hoo Northoo (Suffolk), Poddinghoo :
(Worcester), MiUhoo (Essex), ce dernier appelé Melaho dans des
Dans cette terminaison les un mot saxon désignant un pro-
textes de l'époque anglo-saxonne. érudits anglais reconnaissent
montoire en forme de talon dominant, de
mer. Ce mot est entré dans
la
noms de lieu du Cotentin 748. En Cotentin il y
la
soit la plaine, soit les flots
formation de bon nombre de
anglo-normandes.
et des îles
a lieu de signaler
:
Nehou
(cant.
de
Saint-Sauveur-le- Vicomte), Pirou (cant. de Lessay), Quettehou, r/s/e-Tatihou, à Saint- Vaast-de-la-Hougue (cant. de Quettehou).
Dans
de ces noms, la terminaison a été, aux xn^ et
tel
hulmum,
en
latinisée
norois holm,
signifiant
et l'on a île
:
il
voulu faut
tenir
xui'' siècles,
avec
l'identifier
le
mot
pour erronée cette
fondée uniquement sur une fantaisie de clercs. Holni
opinion,
est représenté dans la
toponomastique par -/lomme
:
Robehonirne
(Calvados). 749. Autour des îles anglo-normandes on observe des îlots et
Hou
Brecquehou, près de Guernesey, Brehou, Bernehou, Burhou, Coquelihou et Gethou, près d'Aurigny, Ecrehou, près de Jersey. des rochers appelés
le
et
IG
A
considérer ce dernier groupe, on est amené à penser Saxons des v'- et vi'' siècles ont occupé, non seulement le Cotentin, mais aussi les îles voisines. A l'appui de cette hypothèse on peut invoquer également la présence de la terminaison 750.
que
les
dans
nom
Guernesey, Jersey, Chausey, quAlderney, nom anglais de lîle d'Aurigny terminaison des Orkney qu'on observe de même dans le nom anglais
-pjj
le
de ces
îles,
ainsi
;
—
—
Orcades.
Ey « île
lieu
n'est autre chose >»,
qui constitue
mentionnés
moyen âge
la
que
le
saxon
iff,
au pluriel
igc^ signifiant
terminaison de bon nombre de
ilans les
chroniques et
intéressant l'Angleterre
:
les
noms de
diplômes du haut
ORIGINES SAXONNES EN NORMANDIE
— —
18S
formé sur le nom que porta le premier roi de Hengestig aujourd'hui Hincksey (Hants) Kent ancienne forme du nom d'Athelney (Somerset) Mdelig parfois traduit par Insula Glitonum (/.autîç^: edel, noble);
—
—
;
Cymesige, aujourd'hui Kempsey (Worcester) t/iorn, épine, aujourd'hui Tliornig, formé sur ;
(Middlesex)
Thorney
;
Runimaesig, aujourd'hui Ramsey (Hants). Pour en revenir au nom des îles anglo-normandes, il est à remarquer que dans le Roman de Bon, écrit au xu*' siècle, Jersey est appelée Gersui, et
Guernesey Guernesiii ou Guernesi la teranciennes apparaît comme une variante :
minaison de ces forme de -ig.
NAES 751.
Le substantif saxon naes, dont l'équivalent norois
est
au sens de « cap », et qui se retrouve dans l'anglais -ness a donné le mot nez, employé dans le langage Inverness courant du Gotentin et des îks anglo-normandes le Nez de Garneis,
—
—
:
Gros-Nez de Flamanville, de Jersey. dit en passant, ce mot fut employé aussi dans le Soit 752. Boulenois, où l'on remarque le cap Blanc-Nez, anciennement
teret,
de Jobourg,
le
Blaknez, c'est-à-dire
4312
/e
cap noir
«
cap Gris-Nez, appelé en
», et le
Ness.
FLEOD 753. Le dernier terme des
noms
Quettehou), Fiquefleur (Eure,
Barfleur (Manche, cant. de de
cant.
Beuzeville),
Harfleur
(Seine-Inférieure, cant. de Montivilliers), Honfleur (Galvados) et Vittefleur
(Seine-Inférieure, cant.
vue, penser au norois flodh, été
«
Gany)
de
golfe
»
;
ces
importés sur notre sol par les Normands,
seulement.
fait,
noms
à
première
auraient alors
soit
au
ix® siècle
Mais à considérer qu'ils ne constituent qu'un fort
petit groupe,
et s'appliquent à des localités
maritimes ou peu
éloignées de la côte, on peut, sans trop s'aventurer, les attribuer
aux Saxons, dont la langue désignait par flead une eau courante, une petite rivière, un canal, par flod un amas d'eau, la marée. Le nom de Vittefleur, village situé sur la rive droite de la Durdent, à six kilomètres environ de son embouchure, a vraisem-
blablement
le
sens d"
«
eau blanche
».
LES NOMS DE LIEU
186 754.
En
faveur de l'origine saxonne du
nom
dont
il
s'agit,
peut invoquer par surcroît l'existence en Boulenois du
on
nom
d'Ambleteuse, localité que Bède le Vénérable, au viii^ siècle, appelait Amfleat. La forme actuelle de ce nom ne remonte qu'au
—
y compris Ambleteiive^ procèdent manifestement d'un
xvi' siècle, et les formes antérieures
—
qu'on trouve encore en 1359 primitif tel que Amfleat hove.
755. Honfleur est appelé en
1
198 Honneflo^
médiévales des noms qu'on vient de
ou
dinaire -fine
fluctus, dont finale n'est
-fleu
le
parfois
;
lire, la
elle
est
dans
et,
les
formes
terminaison est d'or-
rendue par
le
latin
sens ne diffère guère de celui 'de fleod. L'r
apparue qu'à une époque relativement récente, et, de la prononciation locale ne la fait ordinairement
nos jours encore, pas sentir. 756.
On
se gardera d'apparenter à ces
(Eure, cant. de Bernay)
:
noms
celui de
Camfleur
la localité est trop éloignée des côtes
pour qu'on puisse supposer que les Saxons s'y soient établis l'r finale se rencontre dès le début du xi^ siècle et Campflor l'appellation Campus floridus, qui se trouve dans un ancien ;
:
pouillé de Lisieux, est sans doute le
dus
;
thème étymologique, flori-
étant accentué sur l'antépénultième.
GATE 757.
Le mot gale
passage, «
porte
(cf.
»,
ouverture
de
«
avait, chez les »
Saxons,
le
dans l'anglais moderne
;
sens de il
a
«
trou,
celui
de
On en trouve des traces en Boulenois Mais comme ce mot paraît avoir appartenu
barrière
ci-après, n° 802).
».
aussi à la langue noroise, puisqu'en suédois gâta signifie « rue
»,
on peut hésiter sur la question de savoir si le nom de Houlgate, poité dans le département du Calvados par une station l)alnéaire bien connue (cant. de Dozulé) et par des hameaux de Biéville
(cant.
de Mé/.idon) et de Deux-Jumeaux (cant. d'Isigny),
remonte aux Saxons ou aux Normands. La première hypothèse légitime à l'égard de
la
première et de
dont l'une est à l'embouchure de dislance du littoral
;
elles
la
la
est
dernière de ces localités,
Dives, et l'autre à peu de
ont d'ailleurs un
saxonne bien avérée dans Holgate (York). On peut attribuer également aux Saxons
homonyme le
nom
d'origine
de Hiégathe,
ORIGINES SAXONNES EN NORMANDIE
commune
porté par un écart de la
187
de Montmartin-en-Graijjnes
{Manche, cant. de Saint-Jean-de-Daye).
DIKE Dans une anse voisine d'Herqueville (Manche, cant. de Beaumont) existe presque en son entier un retranchement connu sous le nom de Haguedike, lequel dut être élevé par les pirates du Nord, pour protéger contre les entreprises des populations romanes un de leurs postes, établi à l'extrémité de la pointe de la Hague. Ce retranchement est-il d'orig-ine normande ou d'orig-ine saxonne? Dike, en effet, apparenté à notre mot 758.
((
dig-ue », appartient à
toutes les langues germaniques, aussi
bien au norois qu'au saxon.
aux Saxons, car dans lequel l'indique,
Saxons
;
il
il
faut voir
par les
un Danesdike (York), élevé,
comme
son
nom
mais qui dut son appellation aux noms de lieu en dike, assez rares dans
Danois,
d'autre part, les
(Kent), Dogdike (Lincoln),
759.
peut, dans l'espèce, l'attribuer
un retranchement
Scandinavie, sont plus
la
On
existe en Angleterre
Pour terminer
nombreux en Angleterre Wanesdike (Wilts).
cette revue des
die qui paraissent d'origine saxonne,
noms de il
reste à
Kinsdike
:
Norman-
lieu de
examiner
noms en -mare doivent être rapprochés des noms communs en Angleterre, A vrai dire, ils sont plutôt
les
si
en -mer,
chose est incontestable quand on voit
norois
si :
la
terme dont il s'agit précédé d'un adjectif Longueniare (Eure), Sausseuzemare (Seine-Inférieure) ou d'un nom d'homme normand. Ce terme a dans ces noms le sens de notre mot « mare ».
—
—
Quant aux noms en -mer, dont
la
le
Normandie présente plusieurs
exemples, leurs formes anciennes attestent en plus d'un cas une tout autre, Cambremer (Calvados), connu depuis le
origine vii*^
est
siècle, était alors
un nom de
appelé
Cambrimarum. Courtomer
lieu de type bien
connu, présentant, à
[Orne)
la suite
du
nom commun cortis, un nom d'homme gallo-franc Cortis Audomari. Et le thème étymologique de Mortemcr (Seine:
Inférieure) peut bien être exclusivement latin.
XLIII
SAXONNES EN
ORIGINES
BOULENOIS
dune colonie saxonne en Boulenois est attestée^ monuments écrits, du moins par la toponomastique
L'existence
sinon par les
de le
la rég-ion.
760.
On
mot
tun. S'il a laissé peu de traces en
vu
a
ci-dessus,
(cf.
contre dans une trentaine de
n"^
741) ce qu'il faut entendre par
noms
Normandie, on
le ren-
de lieu du Boulenois, et cette
constatation est à rapprocher de celle que faisait jadis
le
philo-
logue allemand Léo, lorsqu'il établissait, à l'aide des cinq cent vingt-sept chartes, comprises entre les années 604 à 966, que
renferment
les
aevi saxonici,
deux premiers tomes
du Codex diplomatîciis
que l'ensemble des noms terminés en tun, consti-
tue, de l'autre côté
du
détroit, le huitième des vocables géog-ra-
phiques. 761. Alenthun, écart de Pihen (cant. de Guînes), appelé en 1084 Ellingatum et AUingatun, est formé de tun^ précédé de l'adjectif
nominal alling il a pour équivalents Alincthun (cant. Alinghetun en 1199 et, en Angleterre,
de Desvres)
(Dorset,
Allington
\
—
—
Hauts,
Kent,
Wilts,
etc.)
et
Ellington
(Northumberland, Kent, Huntington, York). 762. Audincthun (cant. de Fauquembergues), en 1016 Odinfjatun
-m^, Cf.
,
nom d'homme
le
le
sur lequel est formé, à l'aide du suffixe
—
est Oddo, origine du nom Eudes. d'Amlinghen (cant. de Marquise), Audinde Zudausques (cant. de Lumbres), et, en Ang-leterre,
])remier terme,
Audincthun, écart
thun,
('cart
Oddington (Gloucester, Oxford). 763. Baincthun (cant. de Boulogue-Sud), en 811 Baf/inr/alun. Cf. Baginton fWarw^ick), Bainton (Norlhampton, Oxford,
—
Suiïolk;.
764. Bandrethun,
765. Golincthun, (^f.,
hameau de Marquise. ('cart
de Ba/inglum (cant. de Marquise).
on Ecosse, GoUington
766. Dirlinctun,
viUage
(
—
l'.diinbourg).
disparu
au
t(M"riloire
île
liâmes-
ORIGINES SAXONNES EN BOULENOIS
Boucres (cant. de Guînes)
en
;
H07
189
—
Dirlingatun.
Cf.,
sous
réserves, Darlington (Durham).
hameau de Gondette
767. Florinctun,
1297 Florincfhelun
nominal floring, formé
de Samer), en
(cant.
premier terme de ce
le
;
nom
est Tadjectit'
Florus.
svir
768. Fréthun (cant. de Galais-Nord-Ouest), Frailum, Fraittum, Fraitun en 1084, Frettun en 1150.
Godincthun, écart de Pernes (cant. de Boulogne-Sud). 770. Guiptun, écart de Tarding-hen (cant. de Marquise), en 769.
1130 Gihhinf/atun.
—
hameau de Marquise.
771. Hardenthun,
Cf.
Hardington
(Somerset). 772. Landrethun-/e-iVo/Y/ (cant. de Marquise) et Landrethun-
lez-Ardres (cant. d'Ardres), appelés,
le
premier Landringhetun
le second Landringetun, Landregatun en 1084. L'adnominal constituant le premier terme est bien appai^ent dans ces formes anciennes il n'en reste plus trace à présent.
en 1119, jectif
;
773. Offrethun (cant.
nom
de Marquise). Ce
évolution plus grande que celles
résulte d'une
précédemment constatées. La
forme Wolfertiin, qu'on rencontre en 1286, permet de le rattacher au nom d'homme germanique qu'au temps des Mérovingiens et le
des Carolingiens on latinisait en Vulfarius, et d'où procède
nom
—
de famille Gouffier.
Wolverton (Bucks, Hauts,
Cf.
Norfolk, Warwick). 774.
Olincthun, écart de Wimille (cant. de Boulog-ne-Nord),
en 1367 Olinguetun. 775. Paincthun,
hameau d'Eching'hem
—
Sud), en 1118 Panningaium.
(cant.
de
Boulogne-
Paington (De von). 776. Pélincthun, hameau de Verlincthun (cant. de Samer), en 1112 Pannigelun, en 1748 Pénincihun. Cf. Pennington Cf.
—
Hauts, Lancaster). 777. Raventhun,
hameau d'Ambleteuse
(cant. de Marquise),
en 1084 Bavent uni. 778. Rocthun, ancien 779. Samblethun,
fief à
ancien
Longueville (cant. de Desvres). à Coyecques (cant. de Fau-
fief
quembergues). 780. Tardincthun, quise). et
ancien
On remarquera
dans celui du
fief, le
-fief
que, dans
à le
Tardinghen
nom
de
premier ternie est
commune même.
la
le
(cant.
de Maractuelle
LES NOMS DE LIEU
190
Wimille
781. Terlincthun, écart de
de Boulogne-Nord).
(cant.
Les anciennes formes de ce nom, à commencer par le Telingetun de 1208, ne présentent pas, dans la syllabe initiale, IV qu'on observe dans la forme actuelle. Cette lettre n'apparaît qu'au
un premier
xvi^ siècle, correspondant à
—
présentait à coup sûr.
que
l
Cf. Tellington
le
thème
originel
(Lincoln) et Tillington
(Hereford. StatTord. Sussex). 782. Todincthun,
Ce nom
bergues).
hameau d'Audincthun
se trouve en 807,
sous
(cant. de la
Fauquem-
forme Totingetun^
dans une charte de Saint-Bertin de tous ceux présentement étudiés, c'est celui dont on possède la plus ancienne mention. ;
—
—
Cf.
Toddington (Bedford, Gloucester),
783. Tourlincthun,
hameau de Wirwignes
(cant. de Desvres).
Cf., sous réserves, Torleton (Gloucester).
784. Verlincthun (cant. de Samer), en 1173 Verlingtun. 785. quise),
Wadenthun, hameau de Saint-Inglevert (cant. de MarCf. Waddington (Lincoln, en 1084 Wadingatim.
—
York).
Waincthun, ancien fief à Saint-Léonard (cant. de Samer). 787. Wingthun, ancien fief à Tarding-hen (cant. de Marquise). Ce nom est sans doute une variante du précédent. 788. Warincthun, hameau d'Audinghen (cant. de Marquise). 786.
—
Cf.
Warrington (Lancasten.
789. Witrethun, écart de Leubringhen (cant. de Marquise), 790. Zeltun, ancien
fief à
Polincove (cant. d'Audruicq),
en
1084 Scellun. Etroitement apparentés des
noms
ser en revue sont dus
groupés,
—
on
l'a
vu par maint exemple
—à
de lieu d'Angleterre, les vocables qu'on vient de pas-
à
évidemment aux Saxons. Actuellement
cinq exceptions près
—
les
cantons d'Ardres. d'Au-
druicq et de Fauquembergues appartiennent à l'arrondissement de
— dans l'arrondissomont de Bouhigne,
Saint-Omer mêlés sur le
est légitime d'attribuer aussi
noms
ils
se trouvent
qu il aux Saxons, mais que, faute de con-
terrain à d autres
d'origine germanique,
sidérer qu'ils sont ainsi encadrés, l'on hésiterait à rapporter à tel
ou
tel dialecte.
791.
Plusieurs de ces
noms
représentent
simplement
tlos
ORIGINES SAXONNES EN BOULENOIS
191
nominaux en
-ing, -ingen. Lorsqu'ils s'appliquent à des en raison de leur importance, sont devenues des communes, la finale, remaniée, ordinairement dès le xii^ siècle, adjectifs
localités qui,
en -enghes, affecte aujourd'hui
comme dans
forme -ingues,
la
Affringues (cant. de Lumbres), Autingues (cant. d'Ardres), etc. 792. Dans les noms de simples écarts ou lieux dits, moins bien prot5g-és contre les altérations populaires, -enghes s'est déformé
en -enne ou -ennes
:
Foucardennes,
Samer), Rabodennes, ancien
lieu dit
d'Outreau (cant. de
Maninghen
(cant. d'HucqueWicardenne, hameau de Saint-Martin-Boulogne (cant. de
liers),
à
fief
Boulogne-Sud).
Les autres noms de dans
lieu d'origine
germanique qu'on remarque
région sont de forme composée.
la
On
peut les grouper
sous les divers ternies qui en constituent les désinences, et c'est selon l'ordre de ceux-ci qu'ils vont être indiqués, assez rapide-
ment
d'ailleurs, car tel
Francs ou
les
de ces termes, à la différence de
dans d'autres parties de
laissé des traces les
la
tini,
a
Gaule, colonisées par
Bourguignons.
champ
» Dampnacre, Heu dit d'Outreau (cant. Denacre, hameau de Saint-Martin-Boulogne (cant. de Boulogne-Sud) et de Wimille (cant. de Boulogne-Nord),
793. Acker,
de Samer),
«
:
le
hameau de Leubringhen
Disacre,
(cant. de Marquise),
Gouve-
nacre, lieu dit de Fiennes (cant. de Guînes). Honnacre, ancien fief à
Wissant
ghen
et
794.
(cant. de Marquise),
Landacre, hameau d'Halin-
d'Hesdin-l'Abbé (cant. de Samer). Beke,
«
ruisseau
»
anciennement
Belbet,
:
Belbecq,
hameau d'Henneveux (cant. de Desvres), 1 Estebecque, ruisseau coulant à Audembert (cant. de Marquise), Estiembecque, anciens fiefs
à Clerques et à
Louches
hameau de Samer, Rebecques nier
nom
trouve au n"
866j
;
nom
est l'équivalent d'un vii*^
et
siècle
sous
la
de lieu
EsLicmhecque doit
être
— LTn certain
ruisseau pierreux
».
ruisseaux de
la
région portent
nom
féminin, qui atteste que
le le
(cf.
ci-après
rapproché de l'allemand
le
l'article
la
Uesbacis
forme
«
Steinhach,
Marbecque, Ce derfrancique que l'on
(cant. d'Ardres),
(cant. d'Aire-sur-la-Lys).
mot
nombre de
de BecqUB, précédé de était passé
dans
le
bm-
gage courant. 795. Berg,
«
montagne
»,
devenu, par assourdissement
île la
LES NOMS DE LIEU
192
consonne
nembert
finale, -bert
Audembert
:
(cant. de Desvres),
de Marquise), Bru-
(cant.
Golembert (même canton), Humbert
d'Hucqueliers), Milembert, lieu dit d'Outreau (cant. de
(cant.
Samer), Palembert, lieu dit de Wimille (cant. de Boulogne-Nord), Pouplembert, ancien fief à Golembert, Riquembert, bois à
Montcavrel (cant. d'Etaples), Rotembert, hameau de Saint-Martin-Boulog-ne (cant, de Boulogne-Sud), Rupembert, ham^u de Wimille. Le mot herc[ ayant appartenu à tous les dialectes geril convient d'insister sur ce que les localités dont rénumération précède appartiennent à Tarrondissement de Bou-
maniques,
—
logne ou à des cantons qui en sont voisins.
La nasale qui
précède dans tous ces noms, la désinence -herf représente Vn d'un génitif germanique. 796. Bricfy,
«.
pont
»
— en
(cant. de Desvi-es)
le Cobrique, hameau de Bellebrune 1286 Quodbrigge lEtiembrique ou :
—
Estiembrique, hameau de Wimille,
nom dont
la
première partie
allemand stein, « pierre ». les Crambreucqs, nom désignant 797. Brock, « marécage » un ruisseau qui prend sa source à Fiennes, Dennebrœucq (cant. de Fauquembergues), Godelimbreucq, lieu dit de Wimille. le
répond
à
1
:
Hambreiicq, écart de Tardinghen (cant. de Marquise), RequeA menbreucq, hameau d'Ouve-Wirquin (cant. de Lumbres).
—
tionner quelques écarts, lieux dits et cours le
I"
Breucq et les Breucqs. 798. Brun, « fontaine », -hronnc
:
est
Acqueiïlbronne,
Caudebrone, Heu
deau appelés
l'origine de
nom
Breu,
le
désinences
trois
de cinq écarts ou lieux
:
dits,
Saint-Omer-Sud), Caud'Outreau, Cottebronne, lieu dit de Saint-Mur-
dit
d'Arqués
fcant. de
debronne, lieu dit tin-Boulogne et écart de Wierre-Effroy (cant. de Marquise), Coubronne, nom de cinq écarts ou lieux dits, Follembronne, ancien lief à
Saint-l'Uienne (cant. de Samer), Hassebronne. ancien
Maninghen (cant.
(cant. d'Hucqueliers), Hellebronne, ancien lief à
de Mincpiisc), HouUebronne,
(cant. de M;ir(iuise).
lieu
dit
lief à
Réty
de Wacquinghen
Liembronne, hameau de Tingrv
Samer), Thiembronne (cant. de Fauquembergues)
;
—
(cant.
2"
de
-brune
:
Bellebrune (cant. de Desvres), Rosquebrune, écart de Longfossé ^" -bournc Courlebourne, lianieaude Licfiuos (même canton); faut entcnch-,' vrais(MnblahhMnenl jiar 11 (cant. de Guînes
— .
diiiidchronnc et
:
—
(lolloltromio
«
froide
fonlainc
».
|)ar
Ilcllr-
SAXONNES EN BOLLENOIS
|>R1(;INES
bronne creuse
fontaine sacrée
«
et
»,
193
Houllebronne
par
«
fontaine
».
Daie,
799.
vallée
«
»
:
écart
Belle-Dalle,
de Tardinghen,
hameau dllesdin-l'Abbé, Dippendale, hameau de
Brucquedalle,
Bouquehault (cant. deGuînes), le Wimendalle, lieudit d'Outreau. On rencontre en Normandie des noms analogues Briique:
dalle
Dieppedalle
et
(Seine-Inférieure)
;
ne sauraient être
ils
aux Saxons, car ils ont pu tout aussi Normands. Le premier de ces noms parait signifier u vallée marécageuse »), et le second « vallée profonde » ce dernier qualificatif était exprimé par le saxon deop,
attribués en toute sûreté
bien être importés par les
;
analogue à l'anglais deep, et par 800. Feld,
dont
la
».
Parmi
le norois diup.
noms
les
forme originelle présentait ce mot
ceux qui
hameau de Dennebrœucq,
Julien (cant. de
logne-Nord),
second terme,
sont Helfaut (cant. de Saint-Omer-Sudi, Mil-
tels
:
de lieu du Boulenois
comme
romanisés les premiers sont actuellement termi-
se sont
nés en -faut faut,
champ
«
Fauquembergues)
et
premier romanisé dès
le
ancien
fief k
et Pittefaux
Erny-Saintde Bou-
(cant.
le xn*' siècle.
L'adoucisse-
dans le nom de Clémevaut, lieu d Outreau, parait l'indice dune romanisation moins ancienne. Enfin, dans les contrées où 1 influence des populations de langue
ment de ly en
v qu'on observe
dit
germanique a persisté
le
plus longtemps, la romanisation, con-
séquemment plus tardive, est caractérisée non seulement par changement de Vf en r, mais de plus par celui de 17 en
le /•
:
Gazevert, ancienne maladrerie à Wissant, Pichevert, en 130o Pissevclf.,
hameau de Wimille,
chronique
Sontinghevelt
au
xiii® siècle,
Lambert d'Ardres, Sontium
de ;
et
de Mar-
et Saint-Inglevert (cant.
quise). Cette dernière localité est appelée
campus
dans
la
viilgo
de cette forme vulgaire on rencontre, depuis
le
XII* siècle jusqu'au xiv®, de légères variantes attestant qu'on se trouve en présence d'un nom dont le type primitif consiste dans
le
nom commun
fcld précédé d'un adjectif nominal
en -ing^
bien loin qu'il évoque le souvenir d'un personnage honoré par l'Eglise.
801. Ford,
«
gué
d'Ardresj, Etienfort,
flamand Sleenvoorde Le.s
iiotiis
de lieu.
»
:
Audenfort, hameau de Clerques (cant.
nom
de (juatre hameaux et synonyme du
(Nord)
et
de Ginpicreiix (voir n" 681), 13
I
LES NOMS DE LIEU
94
Houllefort. c est-à-dire
<(
le
gué profond
section de Belle-et-
»,
Houllefort (cant. de Desvres). 802. Gâte
ci-dessus n° 757)
(cf.
Enguinegatte (cant. de Fau-
:
quemberg-ues), Sangatte (cant. de Calais-Nord-Ouest), Tégatte,
hameau du Portel
Ham
803.
(cant. de Samer).
ci-dessus n" 742).
(cf.
qu'on rencontre
le
Ce mot
plus fréquemment dans
donné
a
la
le suffixe
partie occidentale
du département du Pas-de-Calais. Généralement combiné avec -in(/^ et prononcé -an ou -in, la forme qu il revêt est -hem, et, dans le sud du Boulenois, -hen. Pludes adjectifs nominaux en sieurs des
noms
ainsi formés ont,
équivalents en Angleterre
comme ceux
Barbingheiïl,
:
(canton de Saint-Omer-Nord\ appelé au
en -thiin, leurs
hameau de Moringhem
ix*^
siècle Birmijir/haem,
synonyme de Birmingham (Warwick), et le nom de Bouquinghen, hameau de Marquise, doit être rapproché de celui de est
Buckingham, qu'à la cour de Louis XIII on prononçait Bouquingan. Dautre part, il existe quelques noms dans la forme ori-
—
g^inelle
par
desquels on voyait
la finale s
Ardingeshem au liinningshem
ham
précédé d'un génitif caractérisé
Hardinxent, écart de Réty (cant. de Marquise),
:
—
—
Rinxent (même canton), en 1119 Tubersent (cant. d'Etaples), au ix° siècle
xu'' siècle
et
Thorhodeshem. « cour, ferme » Fouquehove. hameau de Pernes Boulogne-Nord;, Monnecove, hameau de Bayenghemlez-Eperlecques (cant. d'Ardres)^ Rorichove, lieu dit d'Andres
804. Hof,
:
(cant. de
(cant.
de Guînes), Walricove, lieu dit de Ferques (cant.
Marquise),
d'homme;
manifestement
vocables
formés
— Osthove, hameau de Bainghen
sur
des
de
noms
(cant. de Desvres),
Ostrohove, hameau de Saint-Martin-Boul'ogne, "Westhove, hameau de Blandec(jues fcant. de Sainl-(Jmcr-Sud) et ancien manoir à (Juehnes fcant. de Lumbres), Westrehove, hameau d'I^qierlecques et
ancien
fief
entre Rebergues (cant. d'Ardres) et Surques (cant.
Zuthove, lieu dit de Ouelmes (cant. de Lumbres), noms rappehint par leurs premiers termes la situation
de
Lumbres), enfin
orientale, occidentale
plus inq)orlants,
805. Jlolf,
hameaux ''cant.
«
ou méridionale, par rapport à des centres
<les localités
bois
.)
:
auxquelles
Bouquehault
d'Olfretliun (cant.
ils
s'appliquent.
fcant. de Guînes), Écault,
de Mar(piise) et de Saint-l^ltienne
de Samcrj, bois à (juestreccpies
(inêiiu'
canton), Hodre-
SAXONNES
(JRIGlMiS
Réty
nault, ancien fief à
terminaison
E.N
(cant. de
HOLLENOIS
Marquise)
Cambrehout,
dillérente,
bois
;
195
—
avec une
et,
Clerques
à
(cant.
Tournehem (même canton), Ecout,
d'Ardres), Cupréhout, bois à
écart à Tilques (cant. de Saint-Omer-Nord), Northout, écart de
—
Bayeng-hem-lez-Eperlecques (cant. d'Ardres).
noms
vocables sont formés sur des
d'arbres
:
Tels
de ces
Écault sur celui
du chêne, en allemand eiche, et Bouquehault sur celui du hêtre, en allemand bûche ce sont aussi des hêtraies qu'il faut reconnaître dans Bécourt (cant. d'Hucqueliers), en 1170 Becolt, et ;
dans Boncourt, en 1157 Bocolt, hameau de Fléchin (cant. de Fauquemberg'ues) à la désinence primitive de ces deux noms ;
substitué une autre,
l'usage en a
extrêmement fréquente en
diverses régions de la France septentrionale, mais dont l'origine est toute différente.
806. Naes
voir ci-dessus n"* 751 et 752.
:
nom de Wissant (cant. de abondent depuis le xi'' giècle, est Britannicus porattesté parce passage de Lambert d'Ardres tus, qui ab albedine arène vulgari nomine appellatur Sand semble bien être le premier terme du nom de Witsant. 807. Sand,
«
sable
»
le
:
sens du
Marqtiise), dont les mentions
:
—
Sangatte, mentionné ci-dessus (n" 802). 808. Stan,
comme l'a
« pierre,
désinence dans
rencontré
(n« 794),
809.
comme
Étiembrique
Wald,
810. Zelle,
«
la
;
premier terme des noms
Estiembecqiic
(n« 796) et Étienfort (n" 801).
forêt »
«
», ne paraît pas avoir été employé toponomastique du Boulenois mais on
roche
:
chapelle
Pelengaud -
»
:
.
'.
Floringuezelle, Haringuezelle et
Waringuezelle, hameaux d'Audinghen Watrezelle, hameau de Wimille.
(cant.
Marquise),
de
1. Le Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais de Pklinc.hiîn, M. de Loisne, paru en 1907, renferme un article ainsi conçu Pelinghen, 1305 (terr. do Saintf., com. de Saint-Martin-Boulogne. Wulmer, p. 46). Pellinghuen, 1.530 ^cueill. do N.-D. de Boul., G. 23). Peleufjaad (Etat-maj.) ». Il est évident que la dernière de ces « formes anciennes », comparée aux deux autres, doit être lue Pelengand. Nous ne reproduisons donc que sous toutes réserves une indication qu'Aug. Longfnon, s'il s'était arrêté aux textes du xvi« siècle signalés par M. de Loisne, aurait sans nui doute sacrifiée, et dont on retiendra seulement que le mot wald, commun aux divers idiomes germanicjues, peut bien avoir laissé des traces en Boulenois comme dans d'autres régions de notre pays. 2. Sur le sens de ce mot, A. Loiii^non s'exprimait ditlVremment dans sa « Le mot zelle, au sens lc(,:on du 18 décembre 1890, au Collège de France de cellule ou de petite maison, emprunte nu latin ce lia par les poi)uia-
—
:
—
—
:
tions germani(jues... ».
<(
XLIV
ORIGINES BURGONDES 811.
Il
est question des
Bur^ondes pour
la
première
fois
dans
nom est associé à celui des ils habiVandales Vindili quorum pars Burgundiones On trouve mer Baltique. dans Ptoléde la alors non loin taient l'Histoire nafuT'elle de Pline, où leur
^
:
;
mée ime mention des ciable à tirer.
Bcup-^foii^^-î.:,
dont
il
n'y a pas un parti appré-
Les Burg-ondes furent chassés de leur
vers le milieu du
iii*^
l'historien national des Goths, Jordanès, ils
territoire
siècle par les Gépides, le fait est attesté par
évêque de Ravenne
vinrent alors se fixer vers la forêt Hercynienne, dans
sinage des P'rancs, des Thuringiens, des Suèves et des alliés
par des mariages aux garnisons romaines de
Alamans
maisons contiguës
:
c'est
;
la région, ils
prirent des habitudes sédentaires, et construisirent des « bourgs à
;
le voi-
»
dans cette dernière circonstance
qu'Orose et Isidore ont pensé trouver l'étymologie de leur nom. Leur premier établissement en Gaule date vraisemblablement de la îrrande invasion barbare de 406-407. Ils se fixèrent dans la Première Germanie, près de Worms, qui devint la résidence de
Le souvenir de ceux-ci
leurs rois.
hclte et dans le
portent les
noms de
les textes des v^ et
carius,
se
est consigné
dans
la
poème épique des Xihelungen, où Gibich, Gisleher et Gunther vi*^
considérait
:
comme un il
Gom-
ce dernier, que
siècles appellent Gundahariiis
romaine, et en 411, à Mayence,
Loi
ces princes
ou Gundi-
de la puissance proclamer empereur un
auxiliaire fit
obscur soldat, Jovin, qui fut tué l'année suivante. Vers 435, fut battu par Aétius qui, selon l'expression de Prosper
Gunther
d'Aquitaine, accorda les
Huns
la
paix à ses supplications
d'Attila taillèrent en pièces les
Rhin, en une bataille où périt toute
de ce désastre termine
le
poème des
Ilisl.
n;it., I\',
-JH
rd.
i.ciiiiiiic,
II.
mais pou après,
Burgondos, près du
la famille
royale
IViheliiii'jcn,
appelé Elzel.
1.
;
:Ci)\.
:
le récit
où Attila est
ORIGINES BUKGONDES
On
du chroniqueur Prosper Tiro que, qi;elques années Romains recueillirent les débris du peuple bur-
tient
plus tard,
dans
«j^onde
la partie
197
les
pays qui, sous
le
de
la Suisse
le
nom
de Sapaudia, s'étendait dans
qui confine au lac Léman, et comprenait en
une partie du département de TAin. Bur^ondes paraissent avoir accru leur territoire En la Séquanaise reconnut leur autorité. Lyon et la Première Lyonnaise devinrent leur proie vers 469 et Ion sait la douleur causée outre, semble-t-il,
436, les
;
;
à
Sidoine Apollinaire
natale, de la
fille
par
le
mariage,
célébré dans
d'un roi burgonde avec
sa
ville
franc Sigismer. Les
le
Burgondes poussèrent bientôt -leurs conquêtes jusqu'à la Durance. Indépendants jusqu'en 334, ils furent alors soumis par les Francs. Dans cette vaste « Bourgogne «, comprenant, avec la région qui a conservé ce nom, le pays de Langres, la Franche-Comté, une partie de la Suisse, la Savoie, le Lyonnais, le Forez, le Dauphiné et la Provence septentrionale, les colons burgondes étaient inégalement répartis. Il convient de distinguer entre les pays que ces étrangers colonisèrent effectivement, et ceux qui ne firent que reconnaître leur domination c'est surtout à l'étude des noms de lieu qu il faut demander les moyens d'établir cette distinction. On se gardera donc d'attribuer aux Burgondes, comme l'a fait M. Perrenot dans une étude publiée en 1904 par la Société :
d'émulation de Montbéliard, l'ensemble des
noms de
lieu d'ori-
gine germanique signalés dans l'étendue de l'ancien royaume de
Bouro:oone.
du v^ siècle et peu près exclusivement, de langue romane. A première vue, on n'y découvre pas de noms de lieu accusant nettement une origine germanique mais l'étude des chartes antérieures au xir siècle malheureusement très rares pour cette contrée révèle l'existence en Franche-Comté et dans la Suisse romande, de vocables géographiques dont les terminaisons dénotent l'origine germanique, et, Les pays où dominèrent les Burgondes à la le premier tiers du vi'^, sont aujourd'hui,
dans
fin
à
;
—
—
dans l'espèce, burgonde. 812.
Un
cartulaire de l'église cathédrale de Lausanne, publié
en 1831 par
la
Société de l'Histoire de
la
Suisse romande,
passer sous nos yeux, dans des chartes des
quelques noms de lieu présentant latinisée en -ingus, -ingi.
On
la
ix*"
terminaison
rencontre ainsi
:
et
x*^
fait
siècles,
-in(/, -inffcn,
en 836 Marsin-
LES NOMS
198
DE LIEU
Vuipedingus, Marsens,
Escarlingus,
Écharlens et Vuippens, en allemand Wippingen, localités appartenant toutes vers 948, Sclepeding-us et trois au canton de Fribourgen 963. Runing-i, Éclepens et Renens, au canton de Vaud g-us.
;
—
;
—
Lucens, au même canou Soring, au canton Sotringi, soit vers 975 Sorens ton siècle enfin, Dalling-i et Resolding-i, au x*" de Fribourg-; Dailians et Ressudans, au canton de Vaud.
Scubilingus
—
;
et
Losingus. Écublens
et
—
813. Les chartes de l'abbave de Cluny intéressant la Bourgogne fournissent peu de noms de cette espèce on peut citer Offanengos, vers 908, Offeningo, vers 952, Ofifanans (Ain"). 814. On constate, que la terminaison romane qui procède de -ing est -ens dans la Suisse romande, -ans entre le Jura et la Saône. Au point de vue de la prononciation le résultat est le :
même,
et c'est celui qui a été sig-nalé plus
haut [n° 739) à propos
des mots flamand^ hareng, merlan, éperlan
;
dans certaines par-
du département on observera la variante -eins (cf. ci-dessous, n" 850). -ans est une g;raphie plus moderne que -ens, car dans les noms Abhans, Foucherans, Gonsans, Boulans, les formes antéties
rieures au
De
se terminent par -ens.
XIII* siècle
toutes les régions de la France qui ont été soumises
Burgondes,
c'est la
Franche-Comté qui comprend
nombre de noms de commune en
le
aux
plus grand
-ans, c'est-à-dire issus d'adjec-
tifs germaniques terminés en -ing. On en compte 87 dans le département du Doubs, soit presque un septième de l'effectif 50 sur 583 dans la total des communes, qui est de 636 Haute-Saône, soit un peu plus du douzième 38 sur 585 dans le ;
;
Jura, soit
un peu moins du quinzième. Un
vocables vont être passés en revue
;
certain
nombre de
ces
on considérera d'abord les
départements franc-comtois en procédant, pour le Doubs, par arrondissements ensuite les départements voisins. trois
^
;
Arrondissement de
Jies,inçon.
815. Abbans, de Ahhing, adjectif nominal formé sur l'équivalent
1.
buigonde du nom franc Abbo, qu'on
I.'aiTondisscriKMil
en -un».
<l(^
l*(iii(:irlior
voit,
au
ne (•oinpivnd iniPim
ix" siècle, portt'
nom
(1(>
comnimio
.
ORIGINES BUKdOiNDES
199
par un moine de Saint-Gerniain-des-Prés, auteur d'un poème sur le
siège de Paris.
816.
Amondans, de Agmonding, formé sur un nom d'homme
latinisé en
Ag-imundus
;
celui-ci présente
n°- 1134 à 1136) qui lui est
avons 817.
fait
commune
une
avec les noms dont nous
Pharamond, Raymond, Fî^omond, pour Bertherem,
Bartherans,
d'homme germanique
latinisé
finale (cf. ci-après,
a
etc.
pour racine
en Bertharius. Le
nom
le
nom
Berihier,
qu on ne rencontre plus que comme nom de famille, était, au moins jusqu'au xiv'^ siècle, employé comme nom de baptême en Franche-Comté. 818. FoucheranSj en 1162 Folcherens^ est apparenté au
Foucher, dont
le
nom
thème g-ermano-la tin estFolcarius ou Fulca-
rius.
819. Germondàns a pour origine probable formé sur Garimund, lequel a donné Gerniond.
Garimunding
Arrondissement de Baunie-les-Dames 820. Bremondans, de Bretmund. 821. Glamondans, de
822.
Glaumund.
Hyémondans, probablement de Leudmund.
823. Guians-Fennes, du nom, latinisé en
Wido,
qui a donné
Ginj.
824. Orsans, du
nom
latin
Ursus.
Arrondissement de Montbéliard. 825. Bavans, du
nom
latinisé en
Babo, puis Bavo.
826. Frambouhans, de Francobod,
second terme se retrouve dans
le
nom
nom
g-ermani(|ue dont le
qui suit.
Mambohans, de Mcyinhod, qui a donné Maimbeuf. Rémondans, de Regimund ou Ralmund. 829. Semondans, de Sigismand, qui fut au vi'' sièeh? le nom 827.
828.
d'un roi burgoude, et dont la forme vulgaire est Siniond. 830. Thiébouhans, de Teulhod.
831.
Vermondans, du nom
latinisé
en \\'ariinuiulus.
NOMS UE LIEU
LES
200
Hâuie-Saône. nom.
832. Amblans, du
latinisé
en
Amalo
ou
Amulo,
qui,
sous cette dernière forme, a désigné un archevêque de Lyon au nom se retrouve dans Ablancoui^t (Marne), appelé
ix^ siècle; ce
en 850
Amblonis
curtis.
833. Aubertans, de Adalhert ou de Autbert. nom porté par trois communes 834. Bouhans
— du nom
—
d'homme, latinisé en Bodo, qui représente nom de Boncoiwt (cf. ci-après, n° 1011).
la
première partie du
835. Lieffrans, de Lietfrid ou Liutfrid, en français Leufroi.
836. Malbouhans, de Madnlhod.
837. Thieffrans, de Teotfrid
Loheran
ce que
;
ce
est à J.e-rrain,
nom
est à Thieffrain (Aube),
comme
dérivé
de Lotha-
lui
ring-us. 838. Vadans, du
nom d'homme latinisé en Waddo, qui condu nom de Wadenfhun, mentionné
l'un des éléments
stitue
ci-dessus (n» 785).
—
de Fribourg).
Cf. 'Vuadens (Suisse, cant.
Jui^a.
x\delgarius, primitif du de famille Augier ou Augcr, qui a pour diminutif Auge-
nom
839. Augerans, du
nom
latinisé en
reau.
homonyme dune commune du Doul)s homonyme dune commune de la Haute-
840. Foucherans, (n" 818), et "Vadans,
Saône
(n" 838).
Côle-dOr. 841.
Chamblanc
de Seurrei, au
(cant.
xiii'"
s.
Chamlilans.
Saône-et-Loirc. 842.
Bouhans
de trois coiiiiiiunes de 843.
Gommerans.
nom que gondes,
et
homonyme
(cant. de Saint-(iermain-du-Bois),
|)ortèrent,
hi
Ihuito-Saône
ccait
aux
notamment un
(^n"
834).
du Tartre (même canton), de ^rW<'m;}/\
v''
et
vi'=
frèi-e et
844. Louhans. appelé en S"')
siècles, plusieurs princes bui-
un l't
fils
!>l.'»
du
roi
(jondebaud.
Lovingus
:
cette
ville
ORIGINES BURGONDES est
le
201
chef-lieu de l'arrondissement auquel appartiennent les
deux communes qui précèdent
et celle qui suit.
Mervans (cant. de Saint-Germain-du-Bois), en 1140 Merven^i, du nom, latinisé en Merovecus, qui fut celui du fon845.
dateur de
la
première race de nos
rois.
Ain. 846. Garnerans (cant. de Thoissey), auxii" siècle Guarnerens, du nom qu'on voit, au \f siècle, latinisé en Warnacarius, et qui a donné en français Garnier.
hameau de Villeneuve (cant. de Saint-Triviersur-Moignans), synonyme des Grafiiig, Gnifuiff, Graffingen, 847. Graveins,
haut (n° 738), au sens de
cités plus
848. Offanans
«
domaine du comte
».
voir ci-dessus, n° 813.
:
849. Romaneins, écart de Saint-Didier-sur-Chalaronne (cant.
de Thoissey), fournit un exemple d'adaptation du suffixe -Ing à
un nom d'homme 850.
On
latin.
vient de rencontrer deux exemples de la variante -ej'/is
celle-ci est fréquente
g-nans, qui appartient,
ment de Trévoux
:
le
canton de Saint-Trivier-sur-Moi-
comme
celui de Thoissey, à l'arrondisse-
dans
Amareins, Baneins, Cesseins, Ghaleins, GhaSi l'on possédait de ces noms neins, Fareins, Francheleins des formes suffisamment anciennes, on déterminerait aisément les noms d'hommes auxquels ils se rattachent '. Du moins, il est permis de reconnaître dans la racine de Fareins le nom de Faro, porté au vu- siècle par un évêque de Meaux, qui était précisé:
.
M. Ed. Philipon, (dont
le Dictionnaire lopoçjraphiquc du déparieuient paru en 1911, c'est-à-dire l'année même de la mort d'Auguste Longnon, prétend {In/rod., p. x) que « l'influence exei-cée par l'occupation burgonde. sur l'onomastique de l'Ain a été à peu près nulle » il estime 1.
de l'Ain
a
.
;
.
malaisé de reconnaître, sous leurs formes romanes, le suflixe germanique -in;/- du suffixe ligure -inco- » et il opine visiblement pour ce dernier. Ses arguments ne nous paraissent pas probants: on ne saurait, [ihid., p. xi) «
;
par exemple, souscrire
à l'aflirmation
s'ajoute jamais qu'à des
D'autre part,
le
qu'« en germanique,
noms simples
groupement, sur
»
le terrain,
(cf.
Revue
le suffixe -j/i(/-
hiatoric/ue, ('.\,
ne
304).
des noms cités par A. Longnoa
l'hypothèse d'une colonie burgonde à une assez faible distance de Lyon est on ne peut plus vraisemblable tandis qu'on n"a aucune raison positive de supposer qu'il y ait eu là un étal)iisseest particulièrement caractéristique
;
;
nu'ul ligure aussi élroitemoiil (ItMiniilé.
LES NOMS DE LIEU
202
ment d'origine burgonde. Quand à FrancJicleins, il représente évidemment l'ancien adjectif F/'ankaling latinisé en Fiancalingus cet adjectif est aussi la source du mot franklin, qui désignait une certaine classe d'hommes libres dans l'Angleterre médié,
:
vale, et est
devenu
851. Le
noms
du
ff
nom
de famille.
suffixe -inff n'a
pas laissé de traces dans les
de lieu en -ens, -ans eÀ-eins.
sister lorsque
devait, au contraire, per-
Il
ce suffixe était latinisé sous la forme féminine.
noms de lieu, qu'on rencontre entre le Doubs rOgnon, paraissent correspondre à des primitifs en -inga. Ce sont dans le département du Doubs Berthelange, Jallerange (cant. d'Audeux) dans le Jura Auxange, Louvatange. Malange. Rouffange, Sermange (cant. de Gendrey), Offlanges (cant. de
Une
quinzaine de
et
:
;
Amange,
Montmirey-le- Château),
Romange, Vriange
Archelange,
Audelange, dans la
de Rochefort-sur-Menon)
(cant.
;
Côte-d'Or Bousselange et Jallanges (cant. de Seurre). Ces noms n'ont de commun qu'une ressemest-il besoin de le dire ?
—
—
blance de terminaison toute fortuite avec les
noms en
-ange,
procédant de primitifs purement latins en -anicus, dont on a constaté
(cf.
ci-dessus,
372
n***
et 373) la
présence aux confins
de l'Auvergne et du Limousin. 852. Voici
un autre exemple de
la
survivance du g de -ing,
due cette fois à ce que ce suffixe s'est trouvé suivi d'une désinence diminutive il est impossible, en etfet, de voir dans Blussangeaux (Doubs, cant. de l'Isle-sur-le-Doubs) autre chose qu'un :
diminutif du
nom
de Blussans, porté par une
commune
un primitif Blcssing. catégorie présentement
voisine,
et représentant, semblc-t-il,
853. Faut-il, dans icntrer les mciil
(le
noms de
la
la
lieu suivants, qui
llaule-Savoie
:
Samoëns
|)ruiient
iiiaiiquoiis
854.
<
faire
et
Vulbens. d'une part,
Lucinges, dauire part? Il est de s'en tenir, sur ce point, à une simple hyj)()thèse, car
AUinges, Fillinges, Larringes
nous
étudiéie,
appartiennent au départe-
Ml a
et
de documents anciens sur
découvert, dans
la
légion.
la
Suisse romande
l'I
dans
la
Franclie-
les données de Comtc, bon nombre de cimetières germaniques rarclu'olo^ie conlirment donc celles de l'histoire, (jui placent, on l'a vu (n" 811j dans la Sajuuidia piiinitive le premier élai)lisse:
ORIGINES nURGONDES
203
_
ment des Burgondes en Gaule. Une autre attestation de la colonisation germanique de ces contrées est fournie par le nom de Romanèche, qu'on rencontre dans le canton de Vaud et dans nos où il est porté par une commune et départements de IWin et de Saône-et-Loire. Il faut voir dans au moins quatre écarts
— — ce nom — Romanisca — l'appellation imposée parles barbares à de petits centres où la population romaine s'était maintenue.
Le
même
produit dans une autre région, qui a
fait s'est
partie de l'empire romain.
Un
villag-e
fait aussi
des environs de Salzburg",
en Bavière, est appelé, dans des textes de l'époque caroling'ienne, tantôt
vicus romaniscus, tantôt vicus Walschdorf. L'adjecauquel, sous la forme ivelsch, les Allemands donnent
tif i/^a /se /le,
sens
le
Italiens, les «
d' «
étrangers
Romains
surtout à propos des Français et des
\velche »
;
»
a
désigné dans
France septentrionale,
la
désigne encore en Belgique, les populations de langue romane.
exclusive aux Burgondes de
de lieu d'origine germanique qui revue.
du
Une
quelque réserve dans
convient-il d'apporter
855. Peut-être
fin
barbares désignaient
;
wallon
l'attribution
le
les
on connaît l'emploi que Voltaire faisait du mot la langue anglaise appelle Welsh les Gallois et le
;
qualificatif « et
>>,
procède du mot ivala, par lequel
la totalité
viennent
part n'en serait-elle pas due aux
vi" siècle
ou
pays avoisinant
le
commencement du
Jura?
le
D
noms
des
d'être
passés en
Alamans
qui, vers la
pénétrèrent dans
vii^,
autre part, les Varasci et les Sco-
Franche-Comté, où deux paçfi ont et VEscuens (cf. ci- dessus, n*^ 526)Les Varasci furent convertis par saint Eustase, abbé de Luxeuil, qui mourut en 623, L'établissement de ces barbares tingi s'établirent à l'est de la
conservé leurs
noms
:
le
Varay
raviva certainement l'élément germanique sur
le
versant occiden-
tal
du Jura, mais
La
distinction est d'autant plus difficile à faire que, dans d'autres
est impossible de dire
il
dans quelle proportion.
Bourgogne où ces Germains n'ont jamais pénétré, ne dilfèrent pas de ceux du Valais et du pays de Vaud. Si l'on était tenté d'attribuer aux Varasci les noms en -ange énumérés plus haut, il faudrait prendre garde à ce que le parties de la les
noms de
lieu
pays dans lequel
— rappelle on ne pire.
le
ils
sont groupés
—
YAnious,
pagus Amavus
souvenir des Francs Ghaniaves, qui s'y s'établirent
sait à quelle
époque, peut-être
comme
auxiliaires de
1
1^'m-
.
XLV GOTHIQUES
ORIGINES
856. Les Goths ont dominé pendant plus de deux siècles et
demi dans
le
midi de
France, en Septimanie.
de la Scandinavie,
Originaires
quittèrent
ils
Gépides formant leur arrière-garde
patrie, les
Baltique,
la
ils
s'avancèrent à travers l'Europe
l'embouchure du Dniepr
;
;
leur première
des bords de la
orientale jusqu'à
tandis que les Gépides poussaient plus
deux côtés du fleuve, et formèrent, dès la fin du ii^ siècle de notre ère, deux nations distinctes, les Ostrogoths ou « Goths de l'est », sur la rive gauche, et les Wisigoths au sud,
Au
s'établirent des
ils
iv®
siècle,
domination sur
Hermanaric^ les Slaves,
vivait encore en 374,
quand
roi
Gépides
les
Huns,
versants des monts Ourals, passèrent
son empire
:
le
vieux
roi,
Ostrogoths, étendit sa
des
les
deux
fois
-le
et les
qui.
Ostrogoths
;
il
couvraient les deux
Volga, et se ruèrent sur
vaincu par eux, se donna
la
mort.
Les Wisigoths se replièrent vers alors
que lévêque
le
Pruth
et le
Danube
reur la permission de se réfugier sur son territoire
passèrent se
le
:
c'est
Ulfilas leur conseilla de solliciter de l'empe-
Danube au nombre d'environ deux cent
:
en 376,
montrèrent pas reconnaissants d'une hospitalité qui n'était humaine, ni très honorable ils se révoltèrent et mirent
très
siège
ils
mille. Ils ne
:
ni le
devant Constantinople. L'empereur Valens, après avoir
réussi à les refouler, fut battu et périt près d'Andrinople.
Théodore Mais après l'I^mpire
Home.
fit
bientôt rentrer les Wisigoths sous sa domination.
sa mort,
situées au
leur chef Alaric dévasta les pr(»vinces de
sud du Danube,
et
s'empara trois
fois
de
mourut assasGaule et une par-
Ataulf, beau-frère et successeur d'Ahiric,
siné en 415, après avoir parcouru le midi de la
de l'Espagne. Les Wisigoths avaient ainsi pris pied une j)ri'mière fois dans l'empei-our notre pays. On les y retrouve dès4lî) avec \\ allia
tie
:
205
UHUUiNES (lOTHlQUES
Honorius leur céda le territoire compris entre la Garonne, les Pyrénées et l'Océan, avec plusieurs cités avoisinantes Toulouse devint leur capitale. Ils luttèrent avec succès en Espagne contre et, en Gaule, leur domaine s'étendit, d'une part, les Suèves jusqu'à Narbonne et Nîmes, d'autre part, jusqu'à la Loire. Sous :
;
royaume wisigoth, borné par l'Océan et la Loire, au delà du Rhône, sur la partie de la Provence située au sud de la Durance. La victoire de Vouillé, remportée en 507 par Glovis, restreignit considérablement en Gaule la puissance des Wisigoths, qui n'y conservèrent que la Septimanie, c'est-à-dire le pays compris
Alaric
II,
le
s'étendait,
Rhône
entre les Cévennes et la Méditerranée, le
Pj'rénées
:
mort de tombé au pouvoir des Wisigoths
par les Francs qu'au temps de Pépin Glovis, le
inférieur et les
ce pays, appelé aussi Gothie, ne devait être soumis
Rouergue paraît
être
le Bref.
Après
la
pour une vingtaine d'années. Les établissements wisigoths ne furent pas également répartis
entre toutes les contrées de la Gaule qui leur étaient sou-
mises. C'est dans le Rouergue, le bas Languedoc et les pays
adjacents qu'on a trouvé
rencontre
le
plus de
le
plus de cimetières barbares, et qu'on
noms de lieu rappelant le souvenir d'hommes
de race germanique.
,
857. Les textes antérieurs au
régions sont, à la vérité, peu
ix*^
siècle qui
nombreux
:
concernent ces
pourtant, on y relève
quelques vocables topographiques terminés par le suffixe -ing. Une charte de l'abbaye de Moissac, datée de 682, mentionne,
dans le Toulousain Barolingus, Besingus, Orfollingus et Speutingus, et, dans le pagus Elusanus ou pays d'Eauze (Gers), Ginningus. A l'époque carolingienne, on voit le nom Scatalingi appliqué à
une
localité qui, vers
850, était désignée
vague, mais très intéressante, de Villa
Dans une charte de 93 i, une Moschelingus.
On
localité
par l'appellation
Gotho rum.
du Carcasses
est appelée
ne peut, à l'heure actuelle, identifier tous ces noms de
du moins on reconnaît Besingus dans Bessens (Tarn-etGaronne), Scatalingi dans Escatalens (Tarn-ct-Garonne), Moschelingus dans Moussoulens (Aude).
lieu;
206
LES NOMS DE LIEU
On
858.
le voit,
dans ces pays du Midi,
-ing a pro-
le suffixe
comme
duit des
noms de
dans
Suisse romande, -ens. Dans les textes des x^ et xi^ siècles
la
lieu dont la terminaison est aujourd'hui,
cette terminaison affecte
représente le
On
859.
ff
du
généralement
la
forme -encs, dont
se gardera bien de rapporter à ce suffixe tous les
nomenclature topographique
la
France méridionale. Flourens (Haute-Garonne)
noms
(Hérault) correspondent aux
rentius,
dans
et rentrent
consistant en
fundus
le c
germanique.
suffixe
vocables en -ens qui figurent dans
de
la
un
latiiis
la catégorie
(
n°
gentilice pris adjectivement, le
étant sous-entendu
en -entius. Moins anciens,
:
Laurens
et
Florentins et Lau288) des noms de lieu
nom commun
s'agit ici de gentilices terminés
il
Puilaurens (Aude)
et
Puylaurens
pour thème étymologique Podium Laurentii. Villarzens (Aude) est appelé en 898 Villa Ranesindi la dési-
(Tarn)
ont
:
nence représente
d un nom d homme —
celle
— que précède,
gothique
dans l'espèce, un
d'ailleurs peut-être
nom commun.
860. Ces réserves faites, on peut tenir pour considérable
nombre des noms de
le
forme primitive aurait été un adjectif nominal en -ing attribuable aux Wisigoths. Nombreux
dans
les
la
départements de lAude, de
du Tarn dogne,
dont
lieu
la
et
de Tarn-et-Garonne,
la
ils le
Haute-Garonne, du Gers, sont moins dans la Dor-
Gifonde, les Landes, les Basses-Pyrénées, les Hautes-
Pyrénées, ainsi que dans l'Ariège et Lot-et-Garonne. La dési-
nence -ens
a
pour variantes -enx
(cf.
dans
-encs, n" 858j et -eng
Landes et les Basses-Pyrénées. 861. Parmi ces vocables, il en est dans la racine desquels on reconnaît sûrement un nom d homme germanique Guitalens (Tarn), de Witalus ArtaRatayrens (Tarn), de Ratarius lens (Hautes-Pyrénées), de Artaldus, 862. Parfois l'adjectif nominal a été formé sur un nom les
:
—
d'homme romain avec
le suffixe
dogne), appelé
:
—
c est,
en
effet,
la
comI>inaison de
-ing qu'il est permis de voir dans
Maurencum
en
136." et
Maurus
Maurens Dori
Mmircn.r on Maurcnrx
homonymes dans \u Haute-Garonne, imprudent de leur attribuer la même origine sans s'être reporté aux formes anciennes. 863. On a vu (n" 537) qu un certain nombre de noms de lieu inutile de (h; France rappellent le souvenir des Goths il est en 1382. Cette localité
le
Gers
et le
Tarn
:
il
a
des
serait
:
207
ORIGINES GOTHIQUES
reproduire
ici
lénumération des
localités qu'ils désignent,
parmi
ne faudrait présentement envisager que celles qui sont situées au sud de la Loire. On observera seulement que lesquelles
il
Gourville (Charente) et Gourvillette (Charente-Inférieure) sont à
peu de distance du hameau d'Herpès, au territoire de Gourbillac (Charente), où l'on a exploré une importante nécropole barbare qui peut, à tous points de vue, être considérée
comme
gothique.
XLVI
FRANQUES
ORIGINES
GÉNÉRALITÉS
:
Le nom des Francs apparaît pour
la première fois dans 240 de notre ère. Ils habitaient sur la rive droite du Rhin, dans la basse Germanie. Le futur empereur
864.
•
riiistoire vers
l'an
Aurélien, alors tribun de la ^'P légion, eut à repousser leurs
sept cents
Gaule
en
incursions
les
il
:
hommes, en vendit
complètement^
défit
leur
tua
trois cents à l'encan, et cet exploit
une chanson militaire dont Thistorien Flavius le début Mille Francos, mille Sarmatas semeloccidimus...^. Le nom de F r a n c i désignait collectivement diverses nations germaniques unies par un lien fédéral, mais dont chacune avait son nom particulier les Saliens les Chaqui peut-être ne différaient pas des Sicambres maves, les Chattes le nom de ces derniers se retrouve dans celui
donna
lieu
à
Vopiscus nous a conservé
:
:
—
—
;
delà Hèsse, l'aspiration
initiale
tale sétant altérée en un son
ayant persisté,
Cette dernière peuplade s'est bientôt Ilattuarii, présentant, à suffixe
que
suffixe
a
ancien
les
servi
nom
tique Boii
établis dans la
la suite
fait
connaître sous
former des adjectifs ethniques
—
le
nom
de l'appellation originelle, un
Romains ont rendu par -uarii ou à
des Bavarois
—
double den-
et la
sifflant.
formé sur
le
nom
-oarii. :
Ce
Baioarii,
de peuple cel-
Cantuarii, Vectuarii, noms que les Saxons Grande-Bretagne donnèrent aux habitants du pays
l'Ile de Wight et 1 on remarque, dans l'allemand moderne, des adjectifs, tels que herliner et fvicncr, formés à l'aide du suffixe -cr sur des noms de ville. Les Francs, vers 2(i0, assiégèrent Toul, et une tle leurs bandes, après avoir traversé toute la Gaule et la péninsule ibéricjue, franchit le détroit de Gibraltai-, et alla périr dans les sables de
de Kent et de
la
;
Mauritanie.
I.
Vilu Aiiri'li.ini,
<l;iii^
lintn'H
ih's
llislDiim^
ilrs (îniilcs, I, il'iO.
oituiiiN'Ks
\'ingt ans plus tard,
FKANuui:s
:
209
GKiMiKAi.i ri:s
lempereur Probus battit les Francs, eux en Gaule comme colons.
et
établit plusieurs milliers d'entre
En 286, les Francs ravagèrent les côtes de la Belgique et de TArmorique. De nouveaux colons furent introduits par Maximien Hercule et Constance Chlore dans le territoire, alors inculte, des Nerviens et dans les cités de Trêves, d'Amiens, de Troyes ils n'ont guère laissé de traces dans ces régions, et de Langres sauf peut-être dans le sud-est de la cité de Langres, où l'existence, attestée par des textes du haut moyen âge, d'un pagus Attoariorum, donne lieu de penser que des Chattes furent :
établis (cf. ci-dessus, n° 526).
Vers 290,
occupèrent lîle des Bataves, soumise
les Saliens
depuis trois siècles à la domination de tard, ils envahirent la Toxandrie, les contrées avoisinantes
Celui-ci battit les
;
Rome un ;
demi-siècle plus
représentée par
en 358,
Chamaves en
ils
le
Brabant
et
furent défaits par Julien,
On
360.
voit alors des Francs
Saliens servir dans les armées impériales, où certains parvinrent à
importantes.
charges
des
Il
est
probable
qu'au début du
ces Francs colonisèrent les pays arrosés par le cours
v" siècle,
inférieur de l'Escaut.
Sous leur chef Clodion, vers 440, ils se rendirent maîtres de la région située au nord de la Somme, et continuèrent la
toute
marche en avant. Les Francs Ripuaires, riverains du Rhin formé à
l'aide
au début du
du v*'
suffixe -uarii sur le latin siècle,
—
d'où leur nom,
ripa
— occupaient,
après des fortunes diverses, Cologne,
une partie de la Basse Germanie. Au temps de Clovis, avaient pour roi Sigebert le Boiteux, qui combattit les Ala-
Trêves ils
mans
et
à Tolbiac.
Les Ripuaires jusqu'à
la
Sarre
Chattes — ceux-ci — reconnurent, dans et les
les
s'étendaient k l'ouest
premières années du de
domination de Clovis. Ce prince soumit Tournai, s'empara des cités de Soissons et de Reims,
le
maître, par la victoire de Vouillé, dé presque tout
territoire
vi*"
siècle, la
compris entre
la
Loire et les Pyrénées
;
peu
à peu,
il
le
roi
et devint
absorba
les
Etats des petits rois saliens qui régnaient à Cambrai et au Mans.
Ses Ois réunirent à IF.tat franc, en
gondes,
et,
en 539,
la partie
de
la
53i-,
le
royaume des Bur-
Provence placée sous
le
sceptre
des rois ostrogoths. Les
noms
de lieu.
\i
LES NOMS DE LIEU
210
La Gaule pouvait, dès
lors,
s'appeler la France, puisque la
domination franque s'étendait sur la presque totalité de notre elle en débordait d'ailleurs considérablement les pçiys actuel ;
limites au nord et à
Au
milieu du
parties
à
l'est,
nom
l'est.
on distinguait dans
vi^ siècle,
la
France deux
à l'ouest, la Neustrie, soumise depuis 561 à Ghilpéric
:
même
lAustrasie, où régnait à la
;
époque Sigebert. Le
Neustrie paraît formé sur niust, superlatif de l'adou neu, cette région étant, en effet, celle que les Francs avaient « le plus nouvellement » occupée. Dans l'Austrasie ou France de l'est, les Francs avaient sur les
de
la
jectif niu
populations gallo-romaines l'avantage de la force et du nombre
:
y imposèrent leur langue et donnèrent aux localités des noms germaniques, qui subsistent encore dans la Prusse et la Bavière rhénanes, les grands-duchés de Hesse et de Luxembourg, le Limbourg, l'Alsace et la partie orientale de la Lorraine c'est ainsi que Strasbourg^ Spire et Worms ont remplacé Argentoils
;
ratum, Nemetes
En
et
Vangiones.
Neustrie, la population gallo-romaine était assez dense,
tandis que la population
franque était éparse
bientôt la langue latine, et les
noms de
lieu
:
celle-ci
adopta
purement germa-
niques qu'on peut rencontrer dans cette région sont en minorité.
On
peut tracer
les limites
en distinguant, parmi les
dont tous
les
de
la
colonisation franque en Gaule
noms de
lieu
dus aux Francs, ceux
éléments sont germaniques, et ceux, pouvant être
qualifiés de « romano-francs », qui comprennent des éléments empruntés à la langue des Gallo-Romains. Ces deux catégories
vont être étudiées l'une après
l'autre.
XLVII
NOMS GERMANIQUES Par analogie avec ce qui a été fait pour l'étude des noms de lieu d'origine saxonne en Normandie, on passera en revue, suc-
noms communs pour la plulangue des Francs, ont laissé des traces
cessivement, les divers éléments, part, qui,
dans
la
tirés
de
la
toponomastique de notre pays.
BAC Equivalent de l'allemand moderne hachei du néerlandais heek, «
ruisseau
de
»,
ce
mot
se retrouve
dans un grand nombre de noms
lieu.
Orbacus
865.
désignait, au
ix*'
siècle,
un monastère du
dio-
cèse de Soissons, l'abbaye d'Orbais (Marne), située sur un ruis-
seau auquel primitivement l'appellation s'appliquait en propre.
On
ignore
le
sens du terme qui précède bac
:
se retrouve
il
dans
synonymes d^Orhais existant aux pays de langue germanique Orbach frégence de Cologne) et ses dérivés Orbachshof (Wurtemberg) et Orbachsmûhle (régence de Coblenz) c'est-
les
:
—
à-dire
«
la
ferme d'Orbach
»
moulin d'Orbach
et « le
Oirbeek (Belgique. Brabaut). Orbcc ((Calvados) une variante Scandinave d'Orbais. 866.
Saint
Ouen
fonda, en 634,
est
»
—
-
et
évidemment
au diocèse de Meaux, une
abbaye appelée d'abord Jérusalem, et qui prit ensuite, du
nom du
fluviolus Resbacenus, celui de Rebais (Seine-et-Marne), que la localité a conservé. Le nom de Rebais est porté aussi par un écart du département de l'Eure. Dans un diplôme donné en 87U pour l'abba^'e de Saint-Denis, cours d'eau
qui l'arrosait,
Resbacis super fluvium Resbacis désigne Roubais (Aisne).
RebetS
(Seine-Inférieure),
On
in
pago Laudunensi
même
origine a
Rebecq
(Pas-de-
peut attribuer la
RebetZ /Oise)
et
Calais).
867.
Rosbacius
est appliqué
par un diplôme de 731 à une
LES NOMS
212
LUX'
UL;
—
pays de Méré, situé entre du pagus Madriacensis dont on ignore le nom actuel. Cette localité Évreux et Poissy a pour synonymes Roubaix (Nord), au xi'' siècle Boshace, Robecq (Pas-de-Calais) et, en AUemag-ne, Rossbach, ou le prince de Soulocalité
—
bise fut battu par le roi de Prusse
permis de voir, dans mand ross, « cheval
;
dun
II,
en 1757. le
mot
Il
est
alle-
cette hypothèse est autorisée par l'exis-
au territoire de Fontenay-
banlieue parisienne,
tence, dans la
dont le nom, entièrement thème étymologique caballi ri vus. De appellations évoquent sans doute quelque légende germa-
sous-Bois,
lieu dit Chevaiiru,
roman, représente telles
le »
Frédéric
premier terme de ces noms,
le
nique.
868. Les Miracula sancti RicariL écrits au tionnent, sous le
nom Scalbacis, un
xi*^
siècle,
men-
ruisseau et un village voi-
Saint-Valery-sur-Somme. Ce nom, latinisé aussi en Scalbacius, ne pouvait donner que Escaubais ou Ecauhec, et on ne saurait se rallier à l'opinion qui l'identifie avec Estréhœuf (Somme). Schallbach (grand-duché de Bade) est certainement un synonyme de Scalbacis. 869. Waiïlbach, nom porté en Allemagne par une douzaine de localités, a pour équivalents romanisés Warabaix(Nordi, Wambez (Oise) et Gambais (Seine-et-Oise), dont le diminutif Gambaiseul désigne une localité voisine. On rencontre en Belgique Wambeek sins de
(Brabant). 870. bais
et
On
peut rapprocher de ces
Lambay, qui appartiennent
tement de l'Aisne,
Un
le
second
noms ceux de à la
Corbais, Gernomenclature du dépar-
comme nom
de ruisseau.
nombre de vocables analogues ont été étudiés, La frontière par Godefroid Kurth, dans son ouvrage intitulé 871.
certain
:
linf/iiislif/iie
bais, Bierbais,
dans
nord de
France
BercenBrombais. Chebais, Ghisebais Brabant;, Corbais
en Belrjique
el
j^rabant, Nanjurj, Fleurbais
'
le
la
•
:
Pas-de-(>alais), Glabais (Brabant),
Harbais (Luxembourg), Herbais (Brabant). Hollebais niainaut), Lembais. Marbais, Metchebais. Nodebais. Opprebais, Orbais, Pietrebais. Pourbais, miiiaisf)iis (jui
I.
ih-
ne
Thorembais Tuahanlj
dilTèrciit
guère de -huis
;
—
et
avec des ler-
(jue p;ir la gr;q)hie
:
Mrniniri's i-Diironrirs ri .nilrrs nn'-ninirt'K jnihlirs /tar rAcndiUiiic r<>i/;dr
It.hii.pm^ (.ollcclion
iii-N".
lomt- .\L\'1I1, L'-Urrs
(
IJiuxclIrs,
IHU.'i).
OIUGI.NES
KllA>QL'Eï>
-l-">
l^-'^''-
'
Marbaix (Nord, Hainautj, Molembaix, Moulbaix, Obaix, Pipaix, Robaix (Hainaut); Marbay, Rabay (Luxembourg), Rebay (Namurj, Steinbay (rég-ence d'Aix-la-Chapelle ', Brabant), Wembay (Luxembourg) Bombaye, Hallembaye (Liège). Lutrebois (Luxembourg), est appelé, en 1469, Lutrehay^ ce qui
—
;
—
—
l'apparente à l'allemand Lauterhach, équivalent de Clairefon-
— Lobbes
tuine.
forme
la
(Hainaut) se rattache au
Laubacum,
même
groupe, témoin
qu'on rencontre en 707.
Dans quelques vocables le suffixe formé sur -bac a revêtu forme -hacia, qui a donné en roman -baise ou -bise Barbaize
872. la
:
Berbacis, Jurbise, Lombise, Straubise (Hainaut), Tubise (Brabant), en 877 Tobacis, en 10o9 Tubecca. 873. Le mot francique bac, employé isolément, est vraisemblablement le primitif du nom de Betz (Oise), localité située sur (Ardennes),
en 868
la Grivelle, affluent
de l'Ourcq. Betz (Indre-et-Loire) se réclame
sans doute d'une origine différente, car
où
il
il
appartient à une région
n'y eut guère de colons germaniques. Et Bais (Mayenne),
en 1125
Bediscum,
noms en
-hais dont on vient de lire l'énumération.
est sans
rapport étymologique avec les
STROOM 874. Le
mot stroom, au sens de « cours d'eau » est reprénoms de lieu de la France septentrionale.
senté par quelques
Etrun (Nord) est appelé, sous de Saint-Bertin,
chose près,
le
Stromus
terme originel
la
date de 881, dans les Annales
— qui représente, à bien peu de — en 1254 Estrueni. Cette deret
nière forme désigne aussi, en 1227, Etrun (Pas-de-Calais), loca-
pour laquelle on rencontre, dès
lité
1053,
une autre forme Estrum.
vulgaire, également caractérisée par la prosthèse d'un e
On
:
constate (|ue l'm finale s'est ultérieurement modifiée en n.
Le nom d'Etrœungt Nord a la même origine que les précédents, il ne diffère que par une graphie toute fantaisiste. (
j
dont
un écart de la commune de Weismes, et celle-ci faisait Malmédy, auquel l'Allemagne, aux termes de l'article XXXIV du traité de Versailles, a renoncé en faveur de la Belgique. G. Kurlh observe que SleinLay est la prononciation indigène du nom de Sleinhach — dont rortliogra[)lie officielle est prfih.ihlcMUMil moderne 1.
Steinha;/ est
partie du
cercle de
—
—
porté par un écart de l.imerlé (Luxembourg).
LES NOMS DE
214
Dans
les
noms d'Estreux
LIEL"
(Nord), en 1107 Estrucni, et dÉtreux
son nasal, attesté par ces formes
(Aisne), en 1144 Estron, le
anciennes, a disparu.
nom
Enfin, dans le
de Lestrun (Pas-de-Calais),
1140, on observe l'adjonction de droit de conclure
que
roman, d'où
l'article
mot estrum ou estrem
le
Strunium
en
l'on est en
a été usité
dans
le
langage courant.
PARA 875. Le
de
(i
mot fara
famille
fut
employé par
passage de ledit donné en 640, par
homo potestatem habeat
liber
cum
les
Lombards avec
le
sens
attesté par les écrits de Paul Diacre, et par ce
»,
fara sua
roi
le
Rotharic
Si qui
s
dominium régis Le nom d'homme
intra
megrare ubi voluerit
:
'.
Faramannus
s'applique au « chef de la famille )>, et donne au mot « famille » le sens de « ménage », séquelle » qu'aura, dans le français du moyen âge, le mot de mesnie. Certains textes empruntés à la Chronique du Mont-Cassin et à celle de Farfa établissent nettement que, dans les parties de l'Italie qui furent habitées par les Lombards, on a considéré le mot fara comme un équivalent de cortis, « domaine ». latinisé
cette expression c<
-
Fara, qui désigne, dans Flodoard, la ville de la Fère (Aisne), le primitif des noms de YèVQ-en-Tardenois (Aisne), Fèrebrianges et ¥ère-C hampenoise (Marne) ces deux dernières localités ne sont guère éloignées l'une de l'autre, et de bonne est aussi
:
heure on a pris soin de lation qui leur était
les
difl'érencier
commune un
autre
en adjoignant à l'appel-
nom.
IIAM 876. Le sens de ce mot, qui appartenait aussi aux Saxons, a été déjà expliqué (n" 742j.
Il
a
trouvé chez les Francs un emploi
comparable à celui qu'avaient fait les Gallo-Romains de son équivalent vicus isolé ou en composition, il a servi k dénom:
mer des
localités. Iluni,
est le motif pour KmjucI
i.
Mon.
2.
(^ilé.s (l;iiis
fjcrm.
Iiixt.,
au moyen âge, se prononçait Ilun,
Ham
f.rf/iuii
IV, 41,
rrilition Didol. ilu
et tel
(Ardennes, Pas-de-Calais, Seine-
î^
I7Î.
<il()sx:u-iiiiii
de
I)n (!:iu^(', v"
Fara.
ORIGINES FliANQUES
Somme);
et-Oise,
a
pour
HAM
:
Han
variante
215
(Meurthe*et-Moselle,
nom
Meuse). L'article qu'on remarque dans le Han,
d'un écart
de Bourg-Bruche \ ainsi que dans le Ham, nom porté par des communes du Calvados, de la Manche et de la Mayenne,
mot
attestent que le
place dans
le
ham
qui procède du germanique
a trouvé
langage courant.
877. Bohain (Aisne) est appelé au
xi"^
siècle
Buchammum,
qui autorise à reconnaître, dans le premier terme de ce
ce
nom,
du hêtre (cf. n** 805). Bohain est donc l'équivalent des vocables, mentionnés plus haut (n°* 621, 638 et 657), qui représentent le latin fagus ou ses dérivés. 878. Etinehem (Somme), qui se prononce Étinan, est appelé Astenhem en 1158, Astinham en H 76. Malgré la ressemblance de ce nom avec certains vocables du Boulenois (sur lesquels voir n" 803), on doit le rapporter aux Francs plutôt qu'aux Saxons, l'appellation allemande
car la localité qu'il désigne, appartenant au canton de Bray-sur-
Somme,
est fort éloignée de la mer. L'hypothèse inverse serait
mieux indiquée
à propos des localités qui se
nomment Behcn (même can-
Rogent, écart de Tœulles
(cant. de Moyenneville),
ton) et Fro/ie/i-le-Grand et
Fro/ie/i-le-Petit
de Berna-
(cant.
ville).
LAR, LARI 879.
On
ignore
le
mot germanique lar ou lari mot français
sens précis du
:
peut-être en faut-il voir un dérivé dans le vieux larris, qui avait le sens
part,
on
l'a
de
«
lande
»
ou de
« friche »
de terre, qui est représenté par l'irlandais lar et
ou
;
et,
d'autre
rapproché d'un mot celtique, désignant un fonds le
breton
laiir
llaiior.
Quoi qu'il en soît^ lar ou lari est entré, comme dernier terme, dans la composition d'un grand nombre de noms de lieu d.'origine germanique Fôrstemann en a relevé jusqu'à cinquantequatre dans les textes antérieurs à l'an mil; et l'onPpeut citer, dans la toponomastique de l'Allemagne moderne, les noms :
Fritzlar, Goslar, "Wetzlar.
Ce terme
a été
romanisé de dillerentes
façons.
1.
Cette ancienne
de l'Alsace
à la
commune
France, dans
le
des Vosges resie comprise, depuis départenicnl du H;is-Hliin.
le
retour
216
NOMS DE LIEU
LES
880. Roulers (Belgique. Flandre occidentale^ est appelé, du ix*"
au
xii''
siècle, Boslai'.
De même que
nom
le
romane
d'origine
Villers
même
variante Villiers (voir ci-après n" 955), de
la
pour
a
terminaison
qu'on vient d'observer dans Roulers a pour variante -lier, qui s'explique par lari plutôt que par lar Longlier (Belgique, :
Luxembourg),
A
881.
au
est appelé
noms de
des
la catég-orie
certitude Roulers et
siècle
viii''
Longlier.
que représentent avec permis de rattacher les
lieu
est
il
Longolare.
appartenant aux régions depuis longtemps
vocables suivants,
romanisées de l'Artois et de
Picardie
la
Amplier (Pas-de-
:
Somme). Canlers. Huclier. Hucqueliers (Pas(Somme Maulers Oise), Mouflers (Somme). iSeine-et-Oise) est appelé au moyen âge Masflare.
Calais), Bouflers
de-Calais), Marlers
— Maffliers
Une graphie
882. -lier
:
,
fantaisiste a parfois défiguré la finale -1er
ou
Mouflières (Somme) s'est substitué aux formes anciennes
Moufliers ou Moflers
—
;
antérieurement au xvi® 883. Mérélessart
—
nom
le
siècle,
(Somme)
de Maignelay (Oise) s'écrivait,
Maignelers.
résulte de la combinaison de
dont Vr a été déplacée ou Mesler essarf, « défrichement ».
—
avec
Masler
nom commun
le
LOH 884. Le substantif germanique loh a plusieurs sens, dont plus répandu, dans
le
lucus
l'apparente au latin la
forme
comme
-loo,
de lieu en Belgique
nord de
la
fn"^
Gaule, est celui de
688-697)
:
on
le
«
bois
le
», qvxi
reconnaît, sous
noms
terminaison d'un grand nombre de
Tessenderloo fLimbourg), "Waterloo (Bra-
:
bant), etc.
885. L'aire géographique des vocables dont
répond à loh paraît
comprendrait notamment Barleux fSomme) en
Hurlas
11
OS
Seine-Inférieure,
886.
dans
:
«
telle est,
.iiigU)-saxoii
.
dernier terme
Hucleu
—
:
elle
Bnrlous en 882,
Seine-Inférieure),
Huleux
(Oise,
Somme).
est possible
sens de
le
locus «•n
Il
—
le
étendue au moins jusqu'en Picardie
s'être
bois
en
\Va
que »,
ell'cl. (1
ri'
le
mot
loh n'ait pas toujours été pris
et qu'il ait
I
eu
pai-fuis celui
l'acception de
(Mil
s.
(pii
lt)c/i
di-signe, à
de
«
lieu »,
en vieux fiison 1
et
(''pixpic iiK-rovin-
FrtANQi;ES
()RIGINi:S
gieuno, une localité
:
217
ij>u
du pagus Velcassinus,
du Wattrelos
c'est-à-dire
Vexin, oirro une analogie frappante avec Waterloo
et
(Nord).
-ING 887. Le suffixe -ing,
on
commun aux
vu, était
l'a
diverses
nations germaniques. Dans la partie de la Francia où l'élément
romain dominait sous
les
Mérovingiens, les noms de lieu formés
nombre.
à l'aide de ce suffixe sont en petit
Dourdan
(Seine-et-Oise) est mentionné en 956 sous la forme
Dordincum, comme le
Houdan plusieurs (Oise),
le
(Seine-et-Oise),
homonymes
du décès du père de Hugues Gapet,
le lieu
duc de France Hugues
:
Grand.
Hosdingus dans
les textes latins, a
Hodant, Hodent (Seine-et-Oise), Hodenc
Hodeng (Seine-Inférieure), peut-être aussi Houdain (PasHoudeng (Belgique, Hainaut). Le g du suffixe ori-
de-Calais) et
ginel a disparu dans quelques-uns de ces noms, mais
s'est
il
maintenu dans les dérivés Hodenger (Seine-Inférieure) représente un plus ancien Hodengel, signifiant « Hodeng-le-Petit ». :
Gazeran (Seine-et-Oise) charte du comte
Eudes,
mentionné en 885,
est
fils
de Robert
le
dans une
Fort, sous la forme
Wasiringus. Doullens (Somme) est appelé Dourleng en 1147,
et
Dorengt
(Aisne), Dorenc en 1155.
888. L'exemple de
naison -ain, -aing,
si
lons, procède parfois
Houdain permet d'avancer que
la termi-
fréquente en Artois et dans les pays wal-
du
germanique -ing
sufïîxe
;
mais on doit
se garder de généraliser cette interprétation, la terminaison dont il
représentant, en d'autres cas, un suffixe latin
s'agit
-inium
Du moins, on ne saurait mettre en doute l'origine germanique du nom de Bermerain (Nord), en 1095 Bermering car le premier terme en présente le nom d'homme, latinisé en Bert(n**
353).
;
marus,
qui entre aussi dans la composition des
(Nord),
Bertmariacas,
et Berinéricourl
noms Bermeries (Marne), Bertmariaca
cortis. 889.
Un
autre exemple
région dilférente, est sente
de
la
terminaison -ain,
fourni par Thieffraiil
un adjectif en -ing formé sur
le
dans une
(Aube), qui repré-
nom d'homme Toudofridus,
LES NOMS DE LIEU
218
dont on a rencontré plus haut
et
835) un équivalent
(n*'
Thieffrans (Haute-Saône). 890. Dans le pays messin, ou, pour mieux dire, dans qui confine, en ces parages,
dans région
la
à la limite des langues, les
noms
— employé au pluriel,
le de lieu formés à Taide du sont plus nombreux que partout ailleurs. noté
suffixe -ing
—
fait doit être
Et dans
partie
la
du
mainte
xii^ siècle,
remment par deux riel
moyennant un
occidentale de cette région,
progrès de la romanisation qui n'a
que s'accentuer à partir
fait
concur-
localité a été depuis lors désignée
lune allemande en -ingen, plu-
appellations,
de -ing^ l'autre romane en -enges. puis -ange.
891. Par contre, dans les parties de la Lorraine où l'influence germanique persista plus longtemps, les formes adoptées depuis le xvin" siècle, et
conservées jusqu'en 1871 par l'usage
officiel,
ne se distinguent des formes allemandes en -ingen que par la chute de la syllabe atone qui termine celles-ci. En d'autres termes, dans
Moselle
— caractérise, d'une à l'aide
moyen
du
la
terminaison -ing
manière générale,
les
synonymes romans en
noms de
les
dont
suffixe pluriel -ingen,
âge, de
Parmi
des anciens départements de
la partie orientale
de la Meurthe,
et
il
— prononcée
noms de
lieu,
la
-in
formés
n'avait pas été créé, au
-enges.
dont
lieu de la Lorraine
le suffixe
ment de
la
-ingen, on n'étudiera
forme primitive
la
que les plus intéressants. A l'exception de Fénétrange, de Gondrcxange et de Pévange, communes qui appartenaient, avant 1871, au départeprésente
Meurthe,
ils
sont tous empruntés à
de l'ancien département de la Moselle 892. Adelange (Edelingen) dérive du nisé sous la forme imparisyllabique
nis
:
nom
forme familière, hypocoristique, de l'un est
Aclelans (Haute-Saône)
1.
l'our cliaciiii <io ces
llu'ses,
à la
suile do
la
a hi
noms,
le
mot
do
la
Moselle.
udal,
«
noble
».
—
niT-me origine.
lo t'as éclu^aiit,
nous
l'ornic (>f(ici('llcmenl usitée
pour rapprochement, dans
|)1i(|uent aussi,
génitif
Adalmundus, Adalri-
ensuite imposée par radniinislralioii allemande. lioniiés,
d'homme latiAdalodes nombreux
propre
Adalo, au
— Adalbaldus, Adalbertus, — dont premier terme le
nomenclature
la
'.
noms cus
ici
sauf avis contrairi',
le
à
—
iii(li(|uoiis,
on dS7l,
onlio
i^areii-
colli* ([ui
Les noms de
fui
lieu meii-
corps des alinéas qui suivent, s'ap-
des localilés Ao l'anrion (h^partiMiienl
.
ORIGINES FRANQUES
-INGEN
'.
219
Algrange (Algringen), dès 120G Algerange du nom latinisé Adalgarius. Cf. Augerans (n° 839).
893.
:
—
d'homme
894. Bertrange (Bertringen), en 1222, et peut-être dès 1130
homonymes Bertring
Bcrtninges, a pour
Bertringen
nom
de Bertarius, origine de Bertier,
:
en 1594
et Bettring,
de baptême
usité en Bourg-og-ne jusqu'au xv^ siècle, mais qu'aujourd'hui
comme nom
ne rencontre que
895. Bettange et Betting (Bettingen)
:
terme
— qui,
etc.
franque
(cf.
—
comme Bertarius,
l'adjectif berct, « brillant ».
position d'un g-rand
de Betto, -onis, forme
noms
hypocoristique et altérée de l'un des
Bertoaldus,
Ton
de famille.
Bertmundus,
ont pour premier
— Betto entre dans
nombre de noms de
lieu
com-
la
remontant à l'époque
ci-après, n" 1010).
du nom imparisyllabique noté Bollo en 802. de Bolzo, forme hypo897. Boussange, en 1128 Bolsenges 896. Boulange
^Bolo au
(Bollingen),
VIII* siècle et
:
noms d'homme ayant pour terme Baldricus, Balduinus.
coristique de l'un des
hold ou hald
:
898. Éblange (Eblingen)
initial
du nom Ebalo, -onis, dont
:
les
formes romanes sont Eble au cas sujet et Ehlon au cas rég-ime. 899. Elvange
en 1121
(Elwingen),
llbing-a
cette
:
ancienne permet de reconnaître pour racine du vocable
d'homme Hilbo, qu'on trouve dans des
nom
peut être une forme hypocoristique du
et qui
p
textes du
viii°
forme le
nom
siècle,
royal Chil-
e ricus
900. Elzange (Elsingen) et Elzing
:
de Elso ou llso.
901. Évrange (Ewringen), Ehiringcn en 9G3 du nom Ebero, que portait un personnage mentionné par Grégoire de' Tours. :
Ebero
dérive du
mot
e/>er, «
sanglier ».
902. Fénétrange (Finstingen), dès 1070 Filisienges et en 1222
P/iylestanges
du nom de
:
notamment dans
les
femme Filista qu'on
Miracula sancti Apri,
rencontre
écrits à la fin
du
IX® siècle.
903. Florange (Florchingen), à
Florus
:
la fin
du
ix^'
siècle
visiblement un adjectif formé sur
représente il
y
a lieu
le
Floringas,
nom romain
d'en rapprocher FlorincUtnn (n" 767j
Floringuczelle in" 810). 904. Gondrexange, dont assez
commun
en Lorraine
l'.r
—
est la notation
du son
a pour racine le
nom
cil
d
—
et
fait
homme
LES NOMS DE LIEU
220
Gundericus, qu'on reconnaît dans de
Gojidrecourt,
lieu
(Vosges)
=
Gundericiaca
première partie des noms
la
Gondreville
(n°
1139),
Contréxeville
Gondrexon (Meurthe-et-
villa, et
Moselle).
905. Guéblange (Geblingen)
formes médiévales Guebol-
les
:
danges, Guehledanges, Guebeldanges, permettent de reconnaître
dans dis
le
premier terme de ce vocable
le
nom
femme Gibohil-
de
qui ligure dans le Polyptique d Irminon
:
cf.
Guéblange
'
(anc. Meurthe), en 1225 Geheldingen.
906. Guirlange (Girlingen), dès 114cS Gerildanges, dérive
nom
dun
femme, également connu par le Polyptique d'IrmiGerhildis. La contraction remarquable dont résulte le non nom moderne de cette localité s'explique peut-être par une forme intermédiaire telle que Guirledange. dont la dentale sera très normalement tombée. 907. Inglange (Inglingen), de Ingelo, -onis. forme hypocoristique de l'un des noms Ingelbertus, Ingelramnus, etc. 908. Knutange Kneuttingen), de Knuto, nom qui fut porté en autre
de
:
Danemark par six rois. dans le patois local Leu909. Lommerange i^Lommeringen merange, du nom Leudomirus. qui fut celui d'un personnage .
honoré par l'Eglise dans deux villages du département de
la
Marne appelés Sainf-Lurnier.
nom
Oettingen), du
910. Ottange
dOdo, que
si
répandu Otto, variante
représentent, dans l'onomastique romane,
Eudes
et
Odon.
Pewingeni procède vraisemblablement du nom au xT' siècle par un évèque de Toul. 912. Piblange Pieblingeni dériverait d'un diminutif de Pibo,
911. Pévange
Pibo, qui
fut porté
Pibilo.
nom de deux communes dont Putilinga, paraît formé sur Putilo, variante alamane du nom francique Budilo, qu'on trouve dans Frédégaire peut-être atteste-t-il quehjue infiltration alamane dans le territoire de la explicable par le voisinage de l'Alsace 913. Puttelange
Piittlingen
,
l'une est appelée, en lOOÎJ
—
:
—
cité
de Trêves.
914. Racrange
1.
Niim
nlTiiirl
Rakringen), de Halgurius.
sons
le n'-^^imc .illciii.iml
:
Gebling.
OltldlMOS
FKANOUHS
-IXGEN
:
221
Rédange (Redingen), en 926 Radin ga, de Rado, forme Ratbodus, Ratbertus, Radulfus, etc. 916. Rurange (Rorchingen), Rudrekanc/e en \221 Burckamjcs en 1299, de Rode ri eu s. 915.
hypocoristique de
,
917. Talange (Talingen), Tatoling-a en 960, Tateling-a en
Tatilinga en 993, de Tadilo ou Tatilo, nom dont on
977,
connaît une forme féminine 918.
Tatila.
:
Volmerange (Volmeringen), dès
le
de Vole ma ru s, nom fréquent dans Tépoque féodale, sous la forme Folmarus. reiiges,
Wolme-
siècle
xii''
la région
messine, à
-OAR 919. Telle était, peut-on supposer, suffixe
g-ermanique
-oarii, dont les
il
latinisé
a été
forme originelle d'un
la
au nominatif pluriel en
-uarii,
parlé déjà (n° 864). L'usage qu'en ont
Francs est attesté, non seulement par
le
nom
fait
des Hattuarii,
mais encore par un certain nombre d'adjectifs ethniques qui ont eu cours au
moyen
âg'e, et qu'il
paraît intéressant d'étudier
ici.
nom du Hainaut, pag-us Hainaus, apparaît bien comme un nom formé à la mode gerjuanique sur celui d'un cours 920. Le
d'eau, dans l'espèce la Haisne. Or, les habitants de ce pays ont été appelés
Hennuyer
au moyen âge
—
même
de
les
Hainuires
— doîi
le
nom
de famille
qu'on a des exemples du mot Baiviers
pour désigner les Bavarois, Baioarii. Le suffixe qui nous occupe a donc revêtu, en français, la forme -ie?'. 921. x\ux
XI*',
étaient appelés
nom
:
la
Picardie
Pouyer subsiste comme
de famille.
922. Le XLi''
xu^ et xui^ siècles, les habitants de
Pohiers ou Pouhiers
terme
siècle, et
B rai crus désigne,
dans Guillaume
le
dans Orderic Vital au
Breton au
pays de Bray, aujourd'hui partagé entre
xm'',
les
un habitant du
départements de
l'Oise et de la Seine-Inférieure.
923. Le nom Gohier s'appliquait originellement à un habitant du pays de Gouy-en-Gohelle (Pas-de-Calais) Gohelle est l'altération du nom Gohiere, qui désignait ce pays au moyen-àge. 924. Les habitants d'Anglure (Marne) sont appelés Angluce fait autorise à supposer (ju'à un moment donné le lond riers :
:
de
la
p(jpulation de l'endroit était entièrement francique.
A
Fère-
LES NOMS DE LIEU
Champenoise (Marne),
les habitants
du
^i-f^'^^\^:^^lZ lahoyers et
sont appelés respectivement fier bas de la ville dénom>nat.o„s peut voir dans ces bizarres
àïavers
*:^
ient du'n suffixe
par la famille franque doit son
1
emplo,
on
nom
-
originairement la fara
(voir n° 875).
g-r^^VZ»» Fere-Champenmse - à laquelle
XLVIII
NOMS ROMANO-FRANCS 925. Les laquelle
il
noms de
lieu
:
EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE
i
romano-francs forment une catégorie à
convient de s'arrêter plus longuement qu'à celle qui
précède. Sans compter qu'ils sont en bien plus grand nombre, tel d'entre
eux est susceptible d'être considéré de points de vue
différents,
suivant que l'on s'attache à l'un ou l'autre des élé-
ments qui le composent. L'étude qu'ils appellent est passablement complexe avant de l'aborder, on croit utile de s'expliquer sur la méthode qui sera suivie. :
1.
Pour
sur le
qualifier les
monde
noms de
lieu qui contribuent à
démontrer
l'influence
gallo-romain de la pénétration franque, Auguste Longnon a
employé parfois l'expression
ne convient, à vrai dire, à 274) et aux adjectifs nominaux qui résultent les uns et les autres de la combinaison du suffixe celtique -acus avec des noms germaniques de personne; il serait excessif de l'étendre à tous les vocables qui ont été étudiés dans les chapitres xlix, à Lir ces vocables, dans leur ensemble, appartiennent à un langage où l'élément gaulois n'avait laissé que de faibles traces, et qu'au ix« siècle on appellera lingua romana voilà pourquoi nous préférons les qualifier de qu'aux
noms de
«
lieu déjà cités
gallo-francs
»
incidemment
:
elle
(n"*
248
;
:
romano-francs ». Nous ne pouvions, en ce qui concerne ces noms de lieu, résumer renseignement du maitre en le suivant, comme ailleurs, pas à pas. Il était indispensable de reconstituer dans ce livre, en vue d'une consultation commode, telles énumérations dont A. Longnon, pour en épargner la monotonie à ses auditeurs, dispersait quelque peu les éléments, anticipant ici, et là revenant en arrière. C'est ainsi qu'au Collège de Finance (cours professé en 1890-91) à propos comme à l'École des Hautes Études, il s'y reprenait à deux fois des noms formés sur cortis, et puis avant d'en finir avec les noms de lieu <(
—
—
de l'époque franque pour énoncer les notions d'onomastique gei'manique qu'il nous a paru convenable de grouper dans un chapitre spécial le chapitre LU contre-partie des trois précédents, ceux-ci comme celui-là traitant de la même catégorie de vocables. En un mot, nous avons voulu réaliser une division du sujet qui n'était que virtuelle et c'est pour l'iiidi(juer que nous intercalons ici le présent « exposé préliminaire », ({u'on chercherait en vain dans le manuscrit du cours du Collège de France, et dans les notes, prises à l'École des Hautes Études par des auditeurs d'Au-
—
—
;
guste Longnon, qui nous ont été communiquées.
•Mf±
LES NOMS
Ces vocables répondent
bl-:
LIEU
type ({uon peut ainsi caractériser
tiu
:
un nom commun, latin ou bas-latin, élément principal, à côté duquel un nom propre de personne, d'orig-ine germanique, joue le rôle
de déterminatif. Voilà la règle générale, mais elle souffre
il est des noms de lieu dans lesquels l'élément germanique n'apparaît pas aussi nettement, et que pourtant on aurait tort d'exclure de la catégorie des noms de lieu romanofranes. Tantôt le nom d'homme n'est pas germanique. Tantôt le
des exceptions, car
nom
déterminatif est autre chose qu'un
même
qu'un substantif.
déterminatif
fait
de personne, autre chose
Tantôt enfin, rarement d'ailleurs,
le
totalement défaut, et l'on est en présence d'un
—
comme souvent celui qui l'accompagne Ce mot deux autres éventualités appartient à la langue des Gallo-Romains mais l'acception dans laquelle il est pris, l'usage auquel il est employé, étaient propres aux Francs, et c'est bien mot
isolé.
dans
les
—
;
là ce qu'il faut retenir.
Parmi
les
mots
qui,
dans
la
composition des noms de lieu
romano-francs, constituent l'élément principal, cortis est celui convient d'étudier
qu'il
926
(n°* à
à 948)
défaut de la
:
le
premier et avec
le
fut de tous, sans conteste,
il
le
plus de détail plus usité
et,
;
trop longue, des vocables dans lesquels on
liste,
le reconnaît, un choix raisonné de ceux-ci sera l'occasion de remarques qui seront formulées une fois pour toutes, et qu'on se
contentera de rappeler brièvement, lorsqu'à propos de lieu
noms de
formés sur d'autres mots que cortis, on aurait sujet de
les
répéter.
De
deux parts seront
ces derniers,
971) les mots qui s'appliquent, tés
;
de l'autre
972
(n"'*
d'une métonymie,
faites
comme
à 983)
d'un côté
:
(n"*
949
ceux dont l'emploi est
l'effet
car chacun d'eux désigne, proproment,
pas un lieu habité, mais
le site
Apres l'élément principal, s'agit en principe,
de
et
l'ail
à
cortis, à des lieux habi-
non
qui l'avoisine.
le
déterminatif. Encore un coup,
la
j)Iupart
du
lemj)s, d
un
nom
il
de
personne. Or, l'onomastique gerinani(jue olfre un certain nombre <le
désinences dont
j)()iiit
d(!
vue de
étude particulière U^er.
il
la ^
est intéressant de considérei- révolution
formation dos
n"~
984
ii
1150)
noms de (pi
Ou
lieu
:
c est
là
au
une
n'aura garde de négli-
XLIX
CORTIS
926. Le
mot cortis
est ancien
employé, au cours du grammairien Varron, sous
dans
langue latine
la
siècle qui précéda Tère chrétienne,
et
il
la
dun
bâtiments. C'est
primitif, originel, de ce mot, celui qu'on retrouve
de notre ère, chez l'agronome Golumelle entourée, palissadée
»
par
le
établissement rural, la cour
les étables et les autres
—
est
forme cohors, au génitif cohortis,
désignait la cour intérieure
entourée par
il
:
;
le
sens de
d'où le terme militaire
métonymie. Le sens primitif a subsisté,
là le
sens
au premier siècle «
«
troupe
cohorte
»
—
est l'eifet d'une
exemple, le
le
mot cour
mot cohors,
;
toutefois,
et
il
dans
a
donné en
le
français,
par
langage des campagnes
réduit à cors, et employé,
même
au nominatif,
sous la forme cortis, originairement génitive, ne désignait plus
simplement
la
cour de
la
ferme, siège du domaine rural. C'est
grâce- à ce que la partie a été prise tis est
pour
le
tout que le
mot cor-
devenu, non seulement un synonyme de villa,
c'est-à-
mais aussi un véritable équivalent voit, dans la Vita sancti PlaIon « domaine et », de notre mot cidi, qui, en son premier état, date du vi^ siècle, un personnage
dire d'
«
exploitation rurale
possédant en
Sicile
«
»,
plusieurs cortes très riches et de bon pro-
eaux et cours d'eau, moulins, pêcheries, chacune cultivée par quelques centaines d'esclaves ». A cette époque, fundus, praedium, ager, villa, cortis, étaient des termes complètement synonymes, et c'est au sens de « domaine rural » que cortis figure en de nombreux noms de lieu composés
duit, contenant bois,
de l'époque mérovingienne.
Là ne s'arrêtent pas les évolutions de cortis ou de court, forme romane de ce mot. ('omme il désignait tout domaine rural, et par conséquent la résidence rurale du roi et des seigneurs, on Les
noms da
lieu.
'•'
LES NOMS DE LIEU
22G
nom
appela du
de court
de
le siège
la justice
du
roi
ou des
sei-
ou les seigneurs rendaient la justice, puis, toute assemblée chargée de rendre la justice. C'est lorsque
gneurs, enfin,
le lieu
où
le roi
« cour » commença à devenir synonyme de « siège de justice » qu'une confusion facilement explicable se produisit dans l'esprit des gens instruits, touchant la forme latine de ce mot c'est par :
qu on
suite de cette confusion
curia au
écrivit plus d'une fois
curtis ou cortis dans des noms de lieu composés qui datent de l'époque mérovingienne. Mais le mot curia qui. en latin, désigna d abord le lieu où le Sénat s'assemblait, et par suite lieu de
de réunion,
le lieu
de .séance, d une assemblée quelconque,
la salle
n'a rien à voir dans l'étymologie du mot français « cour », quelle mot ([ui devrait s'écrire régulièrement que soit son acception court, la perte du t final étant due à l'influence du latin curia
—
—
ni
dans celle des noms de lieu qui présentent ce mot.
court, au sens de « domaine rural », paraît avoir été généralement préféré au mot villa par la plupart des nations germaniques qui envahirent les provinces occidentales de l'Em-
Le mot
On
pire romain.
le
trouve, sous les formes cortis et curtis, dans
Wisigoths, Bourde plusieurs des nations barbares guignons, Francs Saliens, Lond>ards et Bavarois; mais aucune les lois
:
même
nation ne lafîectionna au 927.
dans
la
On
rencontre des
Bourgogne,
qui avoisinent
hommes
les
Tourainc
et les parties
de
la Suis.se
Jura, mais surtout dans les pays où s'établirent
le
de race franque
;
au
fleuve et la Sauldre
ils
;
Lorraine,
:
delii ;
Champagne,
Artois,
sont plus clairsemés dans l'Orléa-
Vendômois,
nais, le Chartrain, le la
formés à laide de cortis
lieu
Franche-Comté,
la
Picardie, Ile-de-France
jou,
degré que les Francs.
noms de
de
la
le )*Iaine, hi
Normandie, l'An-
Loire on n'en voit qu'entre ce
encore cette bande de terre dé[)endait-elle
Parmi ces derniers pays, c'est le Maine qui en le fait ne semblera pas surjueolîre le plus grand nombre ii;int. si l'on se rappelle qu'au temps de Clovis, le Mans était le chef-lieu d'un petit l'Uat franc où régnait Hignomir. D'ailleurs, on a pu, par des fouilles, constater l'existence dans le Maine de l'Orléanais.
:
d un la 1
ilôt
de
limite
étude des
p<»[)id.ili(in
de
la
c()l<)nisaiit)n
noms de
qui résulte de
la
gerinani(jue
lieu
;
et
d'une manière générale,
gi'rniani(jue
permet
tle la
en (iaule,
tracer, dilîère
telle
(pie
peu de
celle
carte des eimetièics niiTovingiens dressée vers
FKA.XOLKS
(JRIGINKS
227
CORTfS
Commission de topographie des Gaules, par le seulement un peu plus précise. 928. En deçà de cette limite le mot cortis tenait trop de place pour
1877, D''
:
Hamy
'
la
:
elle est
dans le langage courant pour apparaître dans la toponomastique autrement qu'en composition. Il faut s'éloigner, parfois beaucoup, de la région soumise à l'influence franque pour découvrir, très
noms
rares et très disséminés, des
employé
seul
:
Gours
(Lot,
de lieu représentant ce
Nièvre,
Rhône,
mot
Deux-Sèvres),
Co\xrs,-de-Pile (Dordogne), CourB-les-Bains (Gironde), Cours-Zes-
Barres (Cher),
ainsi
de ces localités doit
que CovLT-sur-Loire (Loir-et-Cher). Chacune vraisemblablement son origine à un domaine
mot
rural dont le propriétaire, de race franque, avait importé le
l'empruntant à
cortis, il
929. ce
langue adoptée dans
la
la
contrée
doù
venait.
mot
I^e
domaine
rural désigné à l'époque mérovingienne par
constituait le plus souvent, en raison des habitations des
tenanciers et de leurs familles, un véritable Alliage. Voilà pourquoi, dans les parties de la Suisse qui sont situées
langues, et où certaines localités ont à la fois un
un nom allemand, on
voit le
limite des
à la
nom
français et
cour, terme initial du premier,
mot
second par dorf Courcelon = Sollendorf — — = Jennsdorf — Gour= Gourgenay Gebstorf Courchapoix — Gourroux, de Cortis Rodoldi = rendlin = Rennendorf
traduit dans
le
:
;
;
;
;
Ltittelsdorf,
— Gorban, pour Coiirhiion, de = Battendorf ces localités appartiennent au
pour liafolsdorf;
Cortis Battonis
;
canton de Berne. 930.
On remarquera
par ces exemples que dans
le
nom
alle-
mand, à la différence de ce qui se produit dans le nom français, le terme principal est rejeté à la fin, la première place étant tenue par
le
déterminatif
:
c'est là
toponymie germanique, ne contraire, dans les noms romans,
dans
la
l'application d'une règle qui, soulfre pas d'exceptions.
Au
ainsi qu'on va l'observer, le
déterminatif occupe tantôt la première place, tantôt
la
dernière.
Salomon Re\i\i\ch {Revue arch<''ologi'/iir, WH'o, du Musée des antiquités nationales au château de Saint-Gennain-en-Laye, I, 189) les cartes dressées pour la Commission Gaule mérovinde topographie des Gaules, et notamment celle de la gienne », sont acLuellemenl déposés dans un cal)iuel du musée de Saiiit1.
II,
Ainsi que
l'a
signalé M.
219, et Catalogue illustré
>i
Gcrm ain.
.
228
DE LIKU
LES .NOMS
Henri d'Arbois de Jubainville émettait à ce propos l'opinion que la disposition qui donne la seconde place au déterminatif est plus
moderne que exemple,
en tête
celle oii le déterminatif ligure
nom
le
:
que, par
Bougival, Baudeg-isili vallis, appartient à
l'époque mérovingienne, tandis que Vauffirard, Vallis Girardi, date seulement du
sièle
xiii'=
que
;
Nova
Villa, Neuville, est
plus ancien que Villa nova, Villeneuve, qui serait une forme
contemporaine du nom de Vaug-irard. On peut étayer cette théomais pour peu qu'on aille au rie de faits qui semblent probants ;
fond des choses, on s'aperçoit combien
elle est
décevante, et
deux constructions, les deux franque. existent dès l'époque Et l'on est amené à dispositions, constater, dans les noms romans de la période mérovingienne, deux courants différents le courant g-ermanique, où l'ordre des mots, régulé sans appel, donne toujours la première place au déterminatif et le courant romain, qui laisse d'abord une certaine liberté d action, mais qui, après plusieurs siècles, arrive à rejeter le déterminatif à la fin du mot, conformément à l'usage qui a prévalu dans la lang-ue française. Dans les noms de lieu formés à 1 aide du bas-latin cortis. et ([ui semblent caractéristiques de la colonisation franque, le courant germanique l'eml'on est forcé de reconnaitre
que
les
:
;
porte de beaucoup.
931. Sauf de rares exceptions qui seront signalées plus loin
943
(n""
à 948), le
d'origine
mot cortis
est
germanique qui rappelle
1
combiné avec un nom propre un des premiers possesseurs
nom paraîtaussidans l'appellation de telle cortis. G est ce qu'on observe à Courbetaux (Marne) le nom primitif de ce village, Gortis Bertoaldi, a pour second élément un nom d homme qu'au vii*^ siècle de lacortis. Parfois ce
ou
telle
dépendance de
la
;
la
chronique de Frédégaire appliquait à un maire du palais au
royaume de Bourgogne, âge
comme nom
et qui, après avoir été usité
de baptême, subsiste aujourd'hui
au moyen
comme
nonï de
famille sous les formes Ber/aud. Jier/au.r,ei, vers le Jura, Bcrihod (;t
lirrllioud. (Jr, ce
(lourhcrl aux,
mais
nom
(igurc
par un
;i
Gourl)etaux
phénomène de
—
commun,
la
seconde
do
la
commune, mais dans
lalion
/•
bois de son lerriloiri'.
a
le
disparu
— on devrait dire
dissimilation assez
non seulenu'ut dans d im ruisseau
celles
lin-liarhuid
et
le
liois-lirrlaud
l'aj)])?!et
d un
KKANmIjKS
(JUKUiN'KS
932.
I^e
mot
forme uni([ue,
bas-latin cortis se présente aujourd'hui sous et correcte, court,
lorsqu'il est
—
cas de beaucoup le plus frécjuent
le
Gondrecourf, Baucoiirt, Vaudoncourl
comprime,
et
romane
il
reste tovijours
nom
en tête d'un
229
COIIIIS
'.
comme élément
Acbodi
final
:
lui-même. En revanche,
s'il
figure
de lieu de deux ou trois syllabes, sa forme
est susceptible d'altérations plus
son voyelle
d'un
une c'est
à cette place rien ne le
:
ou moins importantes.
933. Elle n'échappe à ces altérations qu'à suivie
—
employé
:
—
la
condition d'être
Courtabœuf (Seine-et-Oise)
=
C.
— —
Courtabon (Indre-et-Loire) =: C. Abbonis; C. Ilaganonis Gourtagnon (Marnej Gourtangis (Sarthe) = C. Ansegisi G. Arnulfi Gourtenot (Aube) (Yonne) Audoeni; G. Gourtoin Gourtomer (Seine-etMarne) =: G. Audomari, vraisemblablement. 934. Le t final subsiste aussi dans les noms de lieu du département de lAin, les plus méridionaux de ceux formés sur cortis, dans lesquels ce mot est devenu cnrt Gurtablanc, Gurtafond, C. Acfredi, Gurtalin. Gurtafray Devant une consonne, cortis devient le plus ordinai935. rement cour G. Bovane; — GourGourbouvin (Aisne) ;
;
= —
;
—
=
— =
;
:
=
= — Gourcerault (Orne) = = G. Giboaldi — Gour-
:
bouzon (Loir-et-Gher) ==^ G. Bosonis C. Geroldi Gourgiyaux (Marne) G. Do do le ni. toulin (Sarthe) ;
— =
936. Parfois cependant \o
—
;
s'est
maintenu en français
=
Gorcundray (Doubs) G. Gundradi; Gorfélix (Marne) G. Felicis Gorgebin (Haute-Marne) G. Gibuini; G. Gangulfi; Gorgengoux (Gôte-dOr) Gorgoloin (Gôte-d'Or) G. Godoleni Gormolain (Gal-
sans prendre
= —
latin
;
le
son ow
—
:
=
—
;
=
=
;
—
= G. Modoleni; — Gornantier (Marne) = G. Nan— Gorquelin (Aube) = G. Roccoleni; — Gorribert (Marne) =: G. liigoberti; — Gorricard (Eure) G, Richardi — Gorrobert (Marne) = G. Botberti — Gortambert (Saône-et-Loire) = G. Ansberti, vados)
tharii
;
==-
;
;
etc.
937. tial,
On
peut citer quelques exenq)les de cor pour cortis
ini-
ayant perdu \r par suite de circonstances diverses, mais non
toujours appréciables lieu est assez altérée
;
dans ce cas,
pour
la
([u'en l'absence de
hésite à se prononcer sur son orig^ine
(Saône-et-Loire) -^ G.
forme vulgaire du
Claudia;
—
:
nom
de
textes anciens on
Gocloix (Aube) et Goclois Gorabœuf (GAte-d'Or) ^^
LES NOMS DE
230
—
Ratbodi;
C.
LIEU
Cosdon (Aube), prononcé Codon, en
1328
= C. Oddonis Coizard Marne), en 1164 Cohei= C. Hairhardi; — Colléard (Marne) (Aisne) = G. Liethardi; — C. Lietgisi — Colo— = Leonardi; (Gote-d'Or) = Gommarin G. (Orne) nard Coaudon
—
;
rart et en 1375 Coirart
--=
Golligis
G.
;
Mariani. 938. Gette chute de IV sest produite aussi alors que
l'o
de
cortis était devenu ou Coubert (Seine-et-Marne), au xni'^ siècle Corheard: Goubertin (Seine-et-Marne, Seine-et-Oise) ^^ G. Landonis; CouGoulandon (Allier G. Bertane; et Levonis; (Haute-Saône) G. Goulimer Goulmer levon (Orne) G. Lietmari; Coupvray (Seine-et-Marne) G. Arnulfi GouCoutarnoux (Yonne) G. Protasii; G. Eberulfi. tevroult (Seine-et-Mai'ne) :
=
— —
=
—
''i
=
—
—
—
=
;
=
—
=
939. La syllabe initiale procédant de cortis, et altérée par la la nasale étant une n ou, 'Gôte-dOr une G. Berlabiale, m une Gombertault devant Gomblanchien Gôte-d"Or) toaldi cf. Courhetaux (n° 931) G. Bertrici; Gompertrix (Marne) G. Blancane; G. superior; Gonfavreux 'Aisne) =. Goncevreux (Aisne) Gonfrançon (Ain) rrr- G. Francionis. G. fabrorum
chute de 1>, sest parfois nasalisée,
=
:
:
;
— =
=
nom
le
—
=
—
—
;
940. Si
—
mot cortis, employé
seul,
n a pu constituer un
de lieu dans les régions situées en deçà de
est pas de
même
la Loire,
il
n'en
de son dérivé corticella, formé à l'aide d'un
suffixe diminutif fort usité en latin vulj^aii-e, et qu'on trouve on
exemple dans les mots masculins lionceau, monceau, ponceau, et dans le mot féminin nacelle. Gorticella, c'est-à-dire « le petit domaine », est l'origine des noms de lieu suivants Gorcelle (Ain, Doubs, Saône-et-Loire), Gorcelles (Ain, Gôte-d"(Jr, Jura, Nièvre, Bhône, Haute-Saône, français, pai-
:
Saône-et-Loircj, Galais,
(Doubs,
Gourcelle
Haute-Saône,
Vienne),
la
Pas-de-
Nièvre,
Loiret,
(Charente, Gher,
Courcelle
Grouse, Haute-Vienne. Yonne), Gourcelles (Aisne, Auh(\ Gha-
i.
Co
se
(l(''[).')rU'iiHMil
dôcrilc plus liant llirs»' forniul«''P
scnlc cortis
'\V'
troiiv.'inl
927),
nous
(n" 928^ au sujet
(•iTi|)lo,vt''
scid.
coinjilrLcmciil en
dcliors de
|iiv)|)osons d'élcntlro h il(^
l'orif^ino
dos lncdilt's
((''j^ioii
l;i
doiiLiiiiltui
doiil le moiii
I
li\ |i(>-
ri|ii'c''-
ORIGINES FRANQUES
Gôte-d"Or,
rente-Inférieure, Loire,
Loiret,
Loir-et-Cher,
!
CORTIS
231
Doubs, Eure, Indre-etMarne, Haute-Marne, Mayenne,
Creuse,
Meurthe-et-Moselle, Meuse, Nièvre, Oise, Pas-de-Calais, Sarthe,
Somme,
Seine, Seine-Inférieure,
Seine-et-Marne, Seine-et-Oise,
Vosg-es, Yonne).
n'a pas lieu, semble-t-il, de distinguer,
— On
parmi ces noms, ceux qui se terminent par une s ainsi sont écrits aujourd'hui beaucoup de noms de lieu dont la forme primitive présentait une finale muette, sans apparence de pluriel. 941. Il est à remarquer que, dans l'énumération qui précède, les noms dont la première syllabe affecte la forme cor appartiennent à la région bourguignonne. :
942. Corcelle, Courcelle et leur variante picarde Courchelle,
— qu'on rencontre parfois dans
les textes
— bien que résultant
de la combinaison de cortis avec une désinence diminutive, n'ont pas laissé de former à leur tour des diminutifs, plus modernes
d'ailleurs
Corcelette (Ain), Corcelotte Doubs), Cource(Sommel, Gourcelotte (Côte-d'Or), Gourchelettes (Nordj autrement dit « le petit Corcelles » ou « le petit Courcelles ». :
lette
;
Dans
les
noms de
nom
d'ordinaire un ])as
formés sur cortis,
lieu
de personne germanique
toujours ainsi, quelques-uns
des
le ;
déterminatif est
mais
exemples
il
n'en est
qui viennent
La règle générale a des exceptions, qui
d'être cités l'attestent.
vont être examinées. 943. Tantôt cortis est combiné avec
Cortis dominica,
« le
un
adjectif.
domaine seigneurial
»
:
Courdeniaiiche
Gourdemange (Marne), Gourdimanche (Seine-et-Oise), Gourtemanche (Somme). Avec villa, (pii est, on le verra plus loin (n" 950), un synonyme de cortis, le même (Eure, Orne,
Sarthe;,
—
Villedomange (Marne), "Villedemanche (Puyde-Dôme), Demangevelle (Haute-Saône) et Dimancheville (Eure-
adjectif a produit
et-Loir, Loiret).
Cortis superior, (cf.
«
le
domaine d'en haut
n" 939), en 12i4 (Jorcevreus.
—
»
:
Goncevreux,
L'adjectif se comporte sen-
même dans Montseveroux (Isère), qui répond à superior, tandis que Monsteroux, nom d'une localité toute voisine, représente Mons subterior. Courgerennes Cortis jusana, « le domaine d'en bas » siblement de
Mons
:
(Aube), au
xn'"
siècle
Curtjusainr, doni l'équivalent Juzeiine-
LES NOMS DE LIEU
232
—
court (Haute-Marne), offre la disposition inverse des termes. La racine de l'adjectif bas-latin qui est ici nais en cause est celle
que reproduit notre vieil adverbe Jus. « en bas » peut-être cet dans la composition du nom de Juzanvig-ny ;
adjectif entre-t-il
(Aube^, en 11 io Jusenvisneir.
Romana
cortis,
domaine romain
le
«
»
:
Romainecourt
(^Aube;.
944. Tantôt
déterminalif de cortis est un
le
Abbatis cortis
nom commun
du domaine.
désig-nant le possesseur
Abbecourt (Aisne, Oise"). La dignité abbatiale tient lieu de la personnalité du possesseur (cf. ci-dessus, n° 738 Abbatinga) le nom semi-germanique Abbatis Ham était porté au ix^ siècle par une possession de l'abbaye de SaintRiquier, cjui paraît avoir donné naissance au village d Authie (Somme). Cf. Abbeville (Seine-et-Oise, Somme), Abbéville Abbatis vil lare a donné Abbevil(Meurthe-et-Moselle) :
:
;
—
;
—
lers (Doubs).
Cortis monasterioli.
«
le
domaine du
monastère
petit
aujourd'hui Gormontreuil (Marne), appartenait, au
ix*"
»,
siècle, à
fameuse abbaje de Saint-Remy de Reims celle-ci, sans la tenait d'un monastère moins important qui lui avait été
la
;
doute,
soumis. 945. Ailleurs cortis est combiné avec un tif,
ou pour mieux dire avec un
nom
nom
propre collec-
de population.
Auménancourt-/e-Gra/î(/ et Auménancourt-/('-/^e/i7 (Marne)
Alamannorum
=
domaine des Alamans » (^cf. n*^ 528). Cortis Francorum il va sans dire Confrecourt Aisne) que c ortis n'est aucunement représenté par la dernière syllabe du nom, comme pourrait le faire croire le t qui la termine à tort. On peut rapprocher de ce nom la plupart de ceux, énumérés cortis,
« le
=
i
;
—
plus haut In" 536;, qui rappellent
le
souvenir des colons francs de
Gaule romaine. 946. Le nom de Confavreux (Aisne), déjà un exemple de composition im peu dilTérente, la
fjue le village ('lait
cité (n" 939), offre et
semble inditjuer
occupé par une jxjpulation industrielle.
947. \ «nci maint<'iiaMt une série de vocables qui rentrent, à vérité,
parmi ceux dans
nom
de personne
à la
règle générale, car
;i
;
ils
lcs(juels
la
cortis est accompagné d un
n'en constituent pas moins une exception
j'onumasl iqm- romuiiic.
ici
les
noms
de personne appartiein\enl
ORKIINKS G.
Claudia
C. Felicis C.
Fl{A.\OL'l':s
CORTIS
:
233
voir ci-dessus n" 937.
:
voir n" 936.
:
Genesii
Courgenay (Calvados,
:
Berne), Courjeonnet C. Palladii
et
canton
de
Courpalay (Seine-et-Marne).
:
C. Protasii
Yonne,
Mamej.
voir n" 938.
:
Cyrici c. Circourt (Meurthe-et-Moselle, Vosges). Jovini c. Juvaincourt (Vosges), Juvincourt (Aisne). Martini c. Martincourt (Ardennes, Meurthe-et-Moselle, Meuse, OiseK Mauri c. Maucourt (Meuse, Oise, Somme), Maurcourt (Seine-et-Oise), Morcourt (Aisne, Oise, Somme). Maucourt était le nom du village sur l'emplacement duquel fut édifiée la :
:
:
:
—
ville
de Vitry-le-François.
Pétri
c.
Remigii
:
Pierrecourt (Haute-Saône, Saône-et-Loire). c.
Remicourt (Aisne).
:
— liemicourt (Marne)
était
à l'origine Ramicorf.
Romani
Romaincourt (Seine). Sulpitii c, ou mieux Suplitii c.
948.
Une
c.
:
:
Souplicourt (Somme).
dernière série d'exceptions à la règle générale, beau-
coup plus importante que vocables dont
celles qui
précèdent, se compose de
déterminatif est, non pas un
le
nom
propre de per-
sonne, mais un adjectif formé à l'aide du suffixe -a eu s ou -iacus sur un la
nom
propre de personne, soit germanique, soit romain
;
persistance en Gaule, à l'époque franque, de l'usage de ce suf-
fixe a été
précédemment signalée
fn"^
247-274)
'.
Abriniaca c. Évergnicourt (Aisne). Aculiacac. Aguilcourt (Aisne"). :
:
1. Les chartes de l'abbaye de Gorze fournisseiiL de curieux exemples de lusage de ces adjectifs nominaux. Pour n'en citer qu'un, on peut, de ce passage in Dodenega fine, vel in ipsa villa que vocatur Dodona curtem, inférer que, le village actuel (villa) de Doncourt-auxTempliers (Meuse) étant appelé Dodonis cortis, on appliquait à son territoire (finis) un adjectif en -iacu s (par altération -egus) formé sur le nom d'homme Dodo. L'un de nous ayant cherché (Mettensia, 111, 45 et 84) à tirer parti de ce fait, croit devoir attester ici qu'il avait entendu Auguste Longnon l'énoncer dans son enseignement. Les énumérations qu'on trouve aux pages x et xi du Dictionnaire topographique de la Marne com[)rennent un certain nombre de vocables dans lesquels on voit un adjectif nominal en -acus suivi, nonphisde cortis, mais de villa (Bétheniville^ :
—
LES NOMS DE LIEU
234
Albericiaca Aldiniaca c.
Auberchicourt (Nord). Audignicourt (Aisne).
c.
:
:
Anguliaca c. Anguilcourt (Aisne). Aniaca c. Agnicourt (Aisne. Oise, Somme). :
:
Baldiniaca Bertiniaca Bettiniaca
c.
Baudignécourt (Meuse),
:
c.
Berthenicourt (Aisne).
:
c.
Bétignicourt (Aube).
:
—
Cf.
Bétheniville
(Marne).
Bertmariaca c. Berméricourt Marne). Gerniaca c. Gernicourt (Aisne). Gudiniaca c. Guignicourt (Aisne, Ardennes). Limosiaca c. Melzicourt (Marne), orig-inellement :
:
:
Leinesi-
:
court.
Mutiaca c. Muscourt (Aisne). Ponciniaca c. Pontséricourt :
:
(Aisne).
Porcariacac. Pixerécourt (Meurthe-et-Moselle), Ratbertiaca c. Rapsécourt (Marne). :
:
Dans
la
plupart des
noms de
dehors du dernier groupe,
le
lieu
qu'on vient de rencontrer, en
nom commun cortis
est suivi de
La disposition inverse est, il ne faut pas le perdre de vue, de beaucoup plus fréquente (cf. n" 930) mais ce mot étant alors aisément reconnaissable (cf. n° 932), l'intérêt qu'offrent les vocables réside dans l'étude des altérations subies par les noms de personne qu'ils présentent comme termes initiaux. Comme il n'importe guère pour cette étude que le terme linal soit cortis ou un autre nom commun, elle fera l'objet d'un son déterminatif.
:
chapitre spécial
(n°^
984
à 1150),
l'enfermant
indispensable des notions énoncées dans celui-ci lieu
f)ii
formés
1
aide
du mot cortis.
liions (Haussignémont)
(le
dans
;i
les dépai leinenis voisins
48-49;
—
;
d :
des
noms de
904.
lion
analogues se trnnvon
Butgnéville Meuse);
Buthegnémont Menrihe-el-Moselie
rf. ci-desijus, n"
complément sur les noms de le
;
cf.
Mrl/cnsin,
— Contrexéville
III.
^Vosf^es)
:
L
NOMS COMMUNS DE LIEUX HABITÉS D'autres
usa^e dans
—
noms communs que cortis la
ont été affectés au même toponomastique de notre pays. Mais en examinant
—
les noms de lieu qui dans ce chapitre et le suivant résultent de là, on ne perdra pas de vue que tels d'entre eux peuvent n'avoir été formés que pendant la période féodale les :
noms de personne
dans ces vocables, jouent
qui,
déterminatifs, ont continué
même
franque, parfois
communs
d'être
bien après l'époque
usités
jusqu'à nos jours
;
rôle de
le
de
et
même
en question ont g-énéralement subsisté dans
les
noms
le lang-age
courant.
949. Le mot villa, qui désignait, dans le latin classique, une maison de campagne, prit, à la basse époque, ce sens de domaine rural » que les populations d'origine franque allaient exprimer plus volontiers par le mot cortis. Et par une évolution ((
toute pareille à celle indiquée plus haut dernier, on voit au
moyen
âge,
et
in*'
929) à propos de ce
jusqu'au
xv*'
siècle,
le
mot
employé dans le sens de « village ». On peut donc affirmer la synonymie de cortis et de villa. Mais le premier de ces mots, pris dans l'acception dont il s'agit, tomba en désuétude de bonne heure, peut-être au x° siècle, tandis que le second ayant subsisté, certaines localités dont le nom renferme le mot ville sont de date relativement moderne. D'autre part, le mot villa ayant formé des noms de lieu, dès le haut moyen-àge, dans les diverses régions de la France, on ne saurait tirer de ces noms les renseignements précieux que fournissent, touchant la distriville
bution des races sur notre primitive desquels entre
Le mot villa ville
^
le
sol, les noms de mot cortis.
revêt, dans les
noms de
velle, vialle et vielle.
950. La forme
notée à tort
vil,
ville,
dans
la
lieu français, les
forme formes
«
qui est
lorsqu'elle est
Vilbert (Seine-et-Marne) est
lieu
la
plus fréquente, est (juekjuefois
employée comme mend)re
synonyme de
initial.
(loiihcri (n" 938).
et
236
LES NOMS
LIEU
Di;
Adtane,
est une variante de Villetain (Côtes-du-Nord, Ille -et -Vilaine, Mayenne, Vendée), représentent le thème étymologique V. Dei les localités appelées Villedieu sont souvent d'anciens domaines
de
Viltain (Oise),
(Seine -et -Oise).
V.
—
Vildé
:
ayant appartenu à Tordre de Malte.
La forme
semble particulière aux pays romans qui, à l'époque franque, ont subi, durant un temps plus ou moins 951.
velle
prolongé, l'influence du lang-gige germanique apparaissent par groupes vers
provinces de
Champagne
de
Lorraine,
vers la source de
Saône
la
:
:
les
noms en
commune
la limite
et
-velle
des anciennes
de Franche-Comté,
=
Demangevelle (Haute-Saône)
— Franchevelle (Haute-Saône; = Franca — Jonvelle Haute-Saône — Longevelle iDoubs, Haute— Martinvelle Vosges) = Martini Saône) = Longa — Neuvelle (Côte-d'Or, Haule-Marne, Haute-Saône) — Nova — Neuvelle (Haute-Marne, Haute-Saône) (Côte-d'Or, Meurthe-et-Moselle). — Les noms de dont Dominica
v.
v.
;
i
v.
V.
;
v.
i
;
la
cf.
relie
premier terme sont fréquents dans
la
Franche-Comté sep-
convient d ajouter que
le
terme
—
tentrionale. ville
;
"Velle
;
lieu
est le
;
;
noms
des
11
de lieu de
ou fmal
initial
Lorraine est prononcé velle par les
populations locales d'entre Metz et Verdun. 952.
Vialle,
résultant de la diphtongaison de 1/ tonique de
viUa, se rencontre dans le Forez,
Périgord,
le
Rouergue
et
l'Auvergne,
Limousin,
le
le
dans quelques parties du Languedoc
:
ou la Vialle (Creuse, Gard, Loire, Haute-Loire. Puy-deDôme), les Vialles I^iy-de-Dôme) Nauvialle ou Nauviale (Allier, Aveyron, Cantéd, Corrèze, Tarn-ct-Ciaionne) Nova Vialle
;
—
=
villa.
953.
Vielle,
autre exemple de diphtongaison, ;q)partienl aux
dé]iartements du sud-ouest, c'est-à-dire aux contrées gasconnes Vielle
(Landes,
—
Hautes-Pyrénées'»;
:
(Basses-
Viellenave
— Vielleségure Basses-Pyrénées) r— Catonvielle (Gersi — Franquevielle (Gers) = — Goudourvielle Gol liDium n"537).
Pyrénées) r= V. nova; V. secur.i
V
\:\
ne a
954.
I.
l'^l
v.;
;
;
l'Gers)
v.
i f.
Le mot viMari's ou villarc. lonué sur villa au
sa v.'iriimlc Bielle
viiliriiirc lin
trascim.
lî.isscs
l'v
ii'in'cs
,
ciMiroiiiic à
l;i
nioxcii
|iii>iioiici:il
imi
ORIGINES l'KANgUES
:
VJLLAIilS UL
VILLAHE
237
dû servir d'abord comme dépendances dun domaine rural terrae vil lare s, lit-on dans une charte du vii° siècle mais on le voit pris substantivement dans divers textes de l'époque franque, du
s.unixe -aris, variante de -alis, a
adjectif à qualifier les
:
;
parmi lesquels il faut citer ce passage d'un diplôme de Louis le Pieux donné en 834 en faveur de l'église de Girone a- il la :
quae est in pag'o Bisuldunense
vocatur Bascara, cum
et
necnon
suo termino,
suis villaribus et
vocantem Spadulias,
et
Arcas, et
alium villare quod est infra memoratarum villarum terminos; on le voit, tandis villare
et
que villa correspond à ce que nous appelons aujourd'hui la la paroisse, villa ris ou villare désignait l'é([ui^ valent de nos hameaux, de nos écarts modernes.
commune ou
Dans le nord de la France, le mot dont il s'agit a revêtu deux formes vulgaires villers et villiers. La première a pour
955. les
variantes viller
—
et plus
'
—
que
la
l's
finale, d'ailleurs
abusive
La seconde s'explique rarement Villez (Seine-et-Oise) c'est ainsi qu'on a vu (n" 880) le mot ger-.
par Yi de villaris
manique
par l'absence de
;
lar prendre la
forme
1er
nom
dernière syllabe du
dans
le
nom
de Roulers, tandis
de LoncfUer procéderait de
la
variante lari.
956. Dans la partie méridionale de
donner
villar, et cette
forme
la
France, villare devait
s'y trouve, en
elîet, ainsi
variantes purement graphiques villard, villards. villars.
que ses Il
serait
trop long d'énumérer les départements dans lesquels elle paraît;
on observera seulement quelle s'étend jusque dans certains pays de langue d'oïl, la Franche-Comté, par exemple, et même dans les départements de la Côte-d'Or et de la Haute-Marne. 957. En Auvergne et dans les régions voisines, où le latin
1.
L'emploi de
villers
préférablement à
— imputable
viller est parfois
—
nous croyons
des circonstances toutes modernes. \.;\ nomenclature communale du département de Meurthe-et-Moselle ofTre des exemples des deux formes or, les localités dont le nom se termine en -villers par exemple Bonvillers appartenaient, avant 1871, au dépardevoir le faire observer
à
:
—
tement de
—
la
Moselle,
i-xemple Gerbéviller
—
tandis
que
les
communes au nom en
-viller
—
par
faisaient partie de celui de la Meurllie.
la forme ville dans l'appelde certaines localités situées en [lays de lang'ue allemande, eoiume Ribeauvillé Haut-Rhin^, en allemand Riippol/sireUrr. 2.
Peut-être convient-il d'ajouter (pfoii trouve
lation française
LES NOMS DK LIEU
238 villa est devenu
on trouve les noms de lieu Vialard ou le Dordogne, Puy-de-Dôme, Haute-
vialle,
Corrèze,
(Cantal,
Vialard
Vienne), au lieu de Villar ou
— La forme Viala
Villar.
le
ou
le
Viala, caractérisée par l'assourdissement de IV final, appartient
aux départements de l'Aveyron, du Cantal, du Gard, de THérault, de la Lozère et du Tarn, En Gascogne on a la variante Viella (Gers, Hautes-Pyrénées).
958.
On
voit,
par
le
diplôme de 834, qu'au
même, longtemps encore
en
siècle,
ix*^
Catalog-ne, villare appartenait au lang-ag-e courant.
Il
en fut de
après, de ses formes vulgaires dans nos
provinces méridionales, témoin
l'article,
singulier ou pluriel,
dont les noms Villar, Villard, Villars, Vialard et Viala sont souvent précédés. Par contre, aucune des nombreuses localités
ou Villiers n'a son nom ainsi précédé on a lieu de conclure de là que 1 emploi de villare commun tomba en désuétude de très bonne heure
qui s'appellent Villers
de
l'article
:
comme nom
—
peut-être antérieurement à l'époque carolingienne
nord de
la
le
France, et de faire remonter assez haut l'origine, tant
de ces localités que de celles dont liers
— dans
comme terme
initial
ou
le
nom
présente villers ou
vil-
final.
mot villare a été adopté par les Alamaiis, lune des germaniques qui, par raison de voisinage, ont été le plus nations 959. Le
directement en contact avec les populations l'omaines trouve-t-on
noms de
comme
lieu
dans
second terme les
aussi le
:
d'un grand nombre de
final
pays occupés à l'époque franque par
la
nation alamannc. Ses formes vulgaires les plus fréquentes sont aujourd'hui -willer, -weiler, -weier, -wihr en Alsace, et -wil ou -weil. dans
la
même
Suisse allemande.
960. La combinaison de villare avec
un
suffixe signalé plus
haut (n" 940) a produit le diminutif villarecellum, (ju'on trouve employé comme nom commun dans une charte de 878, el qui est l'origine des
noms Villarceaux
Cher, Seine-et-Marne,
xnr
Seinc-ct-()ise
Loir-et-
ViUacerf (Aube),
au
siècle Villarcel.
961.
.V
l'épocjue
frimquc,
dans aucun document
k'
une (juantitéde
mot mansus, qu'on ne trouve
antc'iieur,
ferme ou d'habitation rurale à tuité,
;
(FAu-e-ct-Loir,
el
désignait une sorte
]a(|ut;lle
était attachée,
terre. délcM-miiu'-r, et,
de petite à per[)é
en principe, invariable.
.
ORIGINES FRANOUES
:
239
MA.\SUS
Quoique ce uoni se rapporte d'ordinaire à la seule habitation, comme on le voit très nettement dans plusieurs passages du d'Irminon,
Polyptique
il
désignait aussi
l'habitation, les terres qui en dépendaient
tains cas,
;
outre
quelquefois,
même, dans
et
cer-
aux terres qu'on paraît l'appliquer principale-
c'est
ment. Ce mot, d'un emploi encore très fréquent à l'époque carolingienne, a
pris,
dans
parlers
les
vulgaires de notre
pays,
deux formes bien différentes, qui participent du caractère de chacune des deux langues romanes entre lesquelles la France se partage 962.
Dans
la
langue
d'oïl,
chute de Vn suivie d'une
s
mansus,
masus, par
réduit à
cette
dont on connaît tant d'exemples
—
=insula métier =ministerium maison =:mansionem; mensis époux sponsus mesure = mensura mois île
;
;
=
;
—
=
;
devenu ryiés, écrit plus tard, et notamment au xiv*^ siècle, meix dans les contrées du nord-est. 963. Dans la langue d'oc, réduit de même, il est devenu mas, mot encore employé à Arles, dans le Languedoc, en Dauphiné, en Forez et en Cerdagne, au sens de u maison de campagne », de « tènement », de « ferme », de « métairie », et dans une acception quelque peu diiférente dans plusieurs régions du Midi. est
Les noms de lieu formés en tout ou en partie du mot méridional mas peuvent donc ne remonter parfois qu'à une date peu éloignée. 964. Il n'en est pas de même de son équivalent septentrional niés qui, dès l'époque féodale, ne semble plus guère avoir été en usage que dans
les
provinces françaises du nord-est
qu'il est légitime d'attribuer à
plvipart des
noms de
comme Mée Loiret,
une date antérieure à
lieu qui présentent ce
(Mayenne),
le
Mée
nom,
(Eure-et-Loir,
Manche, Seine-et-Marne, Yonne),
les
;
de sorte
l'an mil la
soit isolément,
lUe-et- Vilaine,
Mées (Indre-et-
Loire, Loir-et-Cher, Sarthe, Seine-et-Oise, Vienne), soit cond^iné
avec un
nom
propre de personne, sous les formes me, meix, metz,
mi, cette dernière résultant d'une altération favorisée par
gnement de
la
syllabe représentant le bas-latin
port à l'accent tonique.
On se
mansus,
l'éloi-
par rap-
contentera de citer de ces diverses
formes quelques exemples pris au hasard
:
= M. David; — Méguillaume (Orne) = — Melanfroy (Seine-et-Marne) ^= M. Lande-
Médavi (Orne) M. Willelmi; fridi
;
—
Mémillon (Eure-et-Loir) ^= M. Milonis;
.NOMS DE LIKU
Li:S
•2'ir()
=
M. Sancti llispani Le Meix-Saint-Époing (Marne) M. Tetselini; Meix-Thiercelin Marne)
=
Metz-Robert (Aube)
= M. Rotberti
=
;
—
le
;
— Migaudry = M. Walderici — Mihardouin Eure-et-Loir) Harduini — Mirougrain Eure-et-Loir), en 1300 Meso(Eure-et-Loir)
Mifoucher
M. Folcharii
Eure-et-Loir)
= M.
;
;
f
;
grain.
Mansus
965.
représente
le
terme
vants, dans lesquels la prononciation
iinal des
me
noms de
lieu sui-
de façon plus
est figurée
Englebelmer (Somme) = Ingelberti ni. Ysengarii m. Yzengremer (Somme) Bertrameix (Meurthe-et-Moselle), Bertrametz Meuse) Bertramni m. Brunehamel (Aisne;, Brunehaut mets en 126o, BrunehautBrunehildis m. inez en 1290. Brunehaumez en 1340 ou moins fantaisiste
:
—
=
;
=
—
;
—
;
=
mot mansio, employé dès l'époque impériale au sens » qu'a conservé le mot maison, a donné naissance au mot bas-latin mansionile qui, à l'origine, ne devait être quun adjectif désignant un terrain à bâtir, et qui, 966. Le
spécial d" « habitation
dès
IX® siècle,
le
Mansionile écrit
sinon plus tôt, a pris
le
sens de
<(
maison
».
souvent encore
est ordinairement en français ménil,
mesnil.
Champagne, en Bourgogne et en FrancheComté, mansionile se présente sous la forme magny, qu il faut savoir distinguer du nom de lieu gallo-romain formé à l'aide du suffixe -acus sur le gentilice Magnius. Bien entendu, la question ne se pose pas quand maffiirj est accompagné d'un nom d'homme, comme dans Magny-Lambert (Côte-d'Or). 968. La forme plurielle de mansionile est représentée par Magneux ALirne, Haute-Marne,, les Mesneux (Marne). 967. Parfois, en
(Quelques autres
dans
noms communs de
toponomastique dès l'éjioque
la
lieu.\
habités,
employés
no seront
francjuo,
ici
qu'indiqués. 969.
Le mot
castrum
latin n""
(cf.
castellum
496
et
497
>,
"
lieu fortifié
sous les formes château, châtel, casteau, castel nières sont
communes, d'une
flauli-c |)ait,
par
(l<\('i)ir,
il
;iu
la
Picardie et
moins dans
diminutif de
»,
apparaît (hins les ;
noms de
ces deux der-
aux pays de langue dOc. aux pays wallons, où elles ont part,
la ))ron(tncial ion.
lieu
catcau
et
catel.
et, lini
ORIGINES FRANQUES
9T0. Moiiastei'ium,
k
:
MOXASTKRIUM
sanctuaire
241
est représenté
»
dans
les
pays de langue d'oc par Monastier. Monestier, Monêtier; plus au nord par Moustier, Moustiers, Moutier, Moutiers, Mouthier, Moulhiers. Motier, qui ont pour variantes Moustoir en Bretagne et les Moitiers
dans
le
département de
pays de lang-ue allemande 971. Le
la
monasterium
mot capella, désignant un
sanctuaire chrétien d'im-
portance secondaire, ne figure parmi les les la
Normandie,
noms de
— cette dernière
formes Chapelle et Capelle à la Picardie et
—
qu'aux pays de 4angue d'oc variante gasconne Capère, dont
—
Manche. Dans les devenu Miinster.
est
lieu
que sous
appartenant k
aux pays ^vallons. aussi bien auxquelles
l'aire
il
faut joindre
géographique
étendue.
Les
noms de
lieu.
la
n'est pas fort
l**
LI
NOMS COMMUNS DE Les mots
SITES
ou bas-latins étudiés dans
latins
précédent cha-
le
désignent des lieux habités, ne sont pas les
pitre, et qui, tous,
seuls dont la nomenclature géographique de notre pays présente
combinaison avec des déterminatifs, la plupart du temps de personne de Tépoque franque ou de l'époque féodale. Il convient de mentionner au même titre un certain nombre de noms communs indiquant une circonstance topograla
noms propres
phique, l'assiette du lieu
Mous, au
972.
tagne
»,
t,
», de « colline », de « monnoms de lieu composés, où sa ordinairement mont souvent noté mon, «
dans
Guyenne,
est
les
;
départements formés de l'ancienne province de
les
elle
élévation
dans
est très fréquent
forme vulgaire sans
dénommé.
sens d
ou mou, lorsque le composé commence par une liquide MoliM. Lietardi Moulicent (Orne)
se réduit quelquefois à
nom
second terme du
tard (Eure-et-Loir)
—
ino
:
=
= —
—
;
=
M. Moderamni; M. Letsendis Momorant (Orne) M. Xantoiali ici le déterminatif est Monampteuil i^Aisnei exceptionnellement un nom de lieu (cf. n" 169) Morambert Ragncberti (Aube) M. Morintru Seine-et-Marne) M. Hagnetrudis. ;
=
:
;
=
973.
;
Val lis,
<(
vallée
l'rance les formes val vfiu.
L'une
»
—
—
=
—
revêt dans les
noms de
lieu roiuans de
assourdie éventuellement en vn
et l'autre sont parfois
—
—
et
noms locaux d'où Laval et Lavau
précédées dans les
—
du moyen âge de l'article féminin parce que le français t'a/ ou vhu était originairement féminin.
comme
le latin
vallis. 4
974. Hivus, ri(j.
m.
Rieu
rcij, ri,
rVriège,
RieumajOU
«
ruisseau
»,
se présente sous
les
formes rien,
divci-sement notées. (lard,
Ilaute-Cjaronni'.
niaute-Ofironm'.
IIiT.iull
Tarn, li.
\'aucluse).
—
luajorcm;
—
KHAMJLLS
OHl<aM:;S
243
filVUS
J
=
Rieupeyroux (Aveyron, (lers), Riupeyrous (Basses-F'yrénées) R. siccus R. petrosus; Rieussec (Hérault) Rieutort (Lozère), Riotord (Haute-Loire), le Riotord (Vaueluse) -=
=
—
—
;
— Grandrieu (Lozère) := Grandis Hnute-Garonne, Marne, Morbihan, Seine-InféRieux — Rieux-Martin (Charente) = R. Martini — Beau— Grandrieux (Aisne) = rieux (Aisne, Nord) = Bel lus R. tortus;
r.
(Arièg-e,
rieure)
;
;
r.
Grandis
;
r.
Rioux (Charente-Inférieure). Rupt est l'ordinaire et abusive graphie de la forme ru, très répandue dans le nord-est de la France. Le Bonrupt Yonne) Malus r. Bonus r. Maurupt (Marne, Haute-Marne) Grandis rivus; Grandru (Aisne), Grandrupt (Vosges) Parfondru L\isne Parfondrupt (Meuse, Haute-Saône^, Parfouru Profundus r. (Calvados) Rupereux (Seine-et-Marne) R, petrosus. ;
—
—
i
=
=
;
= — —
.
^
Buffignereux (Aisne)
=
—
;
appelé au
est
ix^
siècle
Wulfiniaci
rivus dans ÏHisioria ecclesiae Bemensis de Flodoard. Grandrif Puy-deRis (Puy-de-Dôme, Hautes-Pyrénées) Grandis r. Vignory (HauteDôme), Grand-Ris (Loire) Rix Nièvre). Marne), au ix*" siècle Wanbionis rivus; ;
=
975. Fons,
«
fontaine
— — — ;
i
dont quelques composés ont été vus noms de lieu français
»,
déjà (n" 106), figure aujourd'hui dans les
sous
la
fonds
(Haute-Marne),
en
II
—
SeptFroidefond (Allier, Cher) Ceffonds Sept-Fonds (Yonne) 11 Sigifons -Fondouce (Charente-
forme font ou fond
:
(Tarn-et-Caronne),
;
—
;
—
;
—
Fonfrède (Basses -Alpes, Lot-etGaronne). Cette racine est moins fréquente que ses analogues fontaine en langue d'oïl, fontane en langue d'oc, répondant à Inférieure,
Hérault)
l'adjectif pris
;
substantivement
976. Le mot latin pons.
(cf.
d'où
sous cette forme vulgaire dans les
n" 673)
le
fontana.
français pont, se présente
noms de
lieu de la France.
On
a mentionné plus haut plusieurs des vocables, formés au cours
du moyen âge, dans lesquels
il
entre en composition. L'exemple
—
cette derPorrentruy n^' 705) que, atteste allemand Pruntrut s'appelle en localité nière position pareille en sul)it que par une altération analogue à celle
de
Pommeuse
(n" 703) et de
—
LES -NOMS DE LIEU
2i4
forme vulg-aire de nions devant une liquide.
(n" 972j,
la
Le mot campus,
977.
plaine
(c
noms de
pont peut se réduire
»,
po
k
ordinairement fort
est
modernes, soit qu'il figure sous la forme champ, qui a prévalu dans notre langue, soit qu'il conserve la forme camp, usitée dans les dialectes normand, reconnaissable dans
les
lieu
picard et wallon et dans ceux de
perd
lorsque
son nasal,
le
lesquels
il
comme élément
figure
Un
aperçu des noms de lieu dans lesquels enti-ent les
Chamartin
(Isère)
C. Maurini; Ragnetrudis.
formes vulgaires du (n°
732)
= V.
P rat uni,
979.
ajouter
—
(Maine-et-Loire)
ici
«
n'a
»,
dans
en construction — en
mot
980. Le
podium,
latin
»,
de
« tertre »,
nyme de mon s.
dionales puech,
lois
b;iibai'es.
dialectes
l'époque romaine, »,
de
petite
*(
devenu un véritable syno:
plus
la
avec l'équi-
noms de
liou
;
en Berry, les formes méri-
pey, enUn pié, qu'on trouve notamment en Poitou, et qu'une autre
parfois écrire pied.
mais dès L;i
de
c
le
défrichement (l(''but
»
n'appartient pas au latin
du moyen âge,
il
dans
paraît
forme française de ce mot est essart, et
j)icard
comme nom
et
prat
;
puch,, pech, pé,
Exsartum,
cl;issi([ue,
à
petite butte
entre aussi dans quelques
entre Loire et Garonne, fait
d'oïl
langue doc.
écrit parfois puitS, par confusion (jui
=
Guédéniau
le
pré en langue
:
est bientôt
viennent ensuite poux en Poitou
981.
—
Ses formes vulgaires sont assez variées
répandue est puy, valent de puteus,
confusion
«
a été donné déjà
(Haute-Vienne)
toponomastique française
la
qui avait,
entre autres acceptions, celles de
éminence
»,
Gajoubert
que deux formes vulgaires possibles
— parfois pra
gué
Guéhébert (Manche); Danielis.
pré
«
va du m,
latin
on peut y
;
Gauzberti;
V.
commence par une
initial,
=
:
(Indre)
978.
il
dans
= G. Martini; — Chamorin — Charaintru (Seine-et-Oise) =
liquide
C.
langue d'oc. Cependant
la
second terme des noms
le
\\;illon
it-duiscnt
lieu, tuiilôl seul, tantôt
;t
sart
:
il
enq)loyé
est
en conqjosition
les
»pie les
;
et,
dans
I
fha.nulis
oiîh;im:s
ce dernier cas.
Marne)
est parfois
il
au
cssarf
mot
982. Le
commun terme
germanique
d'origine
Mortcerf (Seine-et-
:
Corbeil-Cerf (Oise) était (Oise)
on
est,
sait
le
comme terme
noms de
final,
dans un
parc.
Il
(Loiret,
pour broialum,
est
grand nombre
mot d'origine celtique, un bois clos, une sorte de
devenu en français Breuil, forme très répandue, Bréau ou le Bréau
les régions occidentales, et parfois
Seine-et-Marne,
Nièvre,
Belgeard (Mayenne) B, Leutgardis.
anciennement
était
Plusieurs autres
noms communs,
pourraient être encore cités,
comme
la
Breil-Liégeard
plupart d'origine latine,
avant, à l'époque franque et
noms de
négliger, dans la certitude où
aucun de ceux dont l'emploi suffisamment préparé
mation des noms de
le
Ton
noms propres
On
de
croit
pou-
est de n'avoir
omis
lieu'.
est le plus fréquent, et d'avoir ainsi
pour étudier
terrain
lieu,
— =
est représenté à de très
ré])oque féodale, par combinaison avec des
personne, contribué à former des
Yonne).
Seine-et-Oise,
Dans la France méridionale broilum nombreux exemplaires par Bruel.
A^oir les
nom comme
Le
lieu.
Broilum,
Breil dans
fort
sup-
a
mu s.
bois et ses variantes bos et bosc figurent, soit
initial, soit
983.
boscus
latinisé
classique ne
le
désigne, dans les textes mérovingiens,
à
24o
n" 285), pour Cressonessar/.
planté dans les langues romanes
de
—
Cressonsacq
et
;
méconnaissable
Moressart;
xii« siècle
Cnrbeil
jadis (cf.
était
/:\sAHTrM
:
des
le rôle,
dans
la for-
noms de personne empruntés aux
nations germaniques.
1.
On
renconirera ci-après, par exemple les mots casa [n" 1058
sia in" 993),
précédent (u'^'
1026
,
granica
chapitre
insula
—
iu° 1126)
—
([ui
cisterna
n" 1108
,
sa
1
1
u s
n" (
,
eecle-
pouvaient trouver place dans 1074),
n» 1107).
cultura
i^n"
994i,
le
l'ossa
LU
NOMS DE PERSONNE 984. Le meilleur répertoire donomastique g-ermanique est le
volume
en Iboli par Forstemann, sous
publié
in-4°,
Namenbuch 985. Parmi les noms germaniques de personne dans la composition des noms de lieu, les noms Altdeutsches
le
titre
'.
tiennent une place
à la vérité restreinte,
rpii
entrent
de
femme
mais qui vaut qu'on
s'y arrête.
Les plus apparents sont à coup sûr ceux qui appartiennent à une déclinaison imparisyllabique propre à l'époque franque le :
nominatif est en flexion
dans laquelle
faible des
le
-a,
en -ane
Berta,
:
Bertane
;
faut voir une influence de la déclinaison
il
langues germaniques présentant aux cas obliques une n pas au nominatif.
qui n'existe
même nom
langue vulgaire, un
son cas régime, Berte des
g-énitif
noms propres
Eve, Evain
;
des
et à
de
Berlain
et
passé dans
Cette flexion a
;
femme ayant son elle
a
même
cas sujet et
été appliquée à
noms communs empruntés au
— Marie, Mariain — ante ;
[=
la
amita),
latin
an/ai/i
;
:
—
nonne, nonnain. Ainsi s'expliquent, soit dit en passant,
les
écrivain et sacristain, formés sur des
première
mots
latins de la
mots
déclinaison. Les effets de cette déclinaison sont particulièrement
noms de lieu, dans la composition des(|uels noms de personne ne peuvent entrer qu'au génitif. Agiane cortis Aincôurt (Oise, Seine-et-Oise). Ayencourt
sensibles dans les les
:
(Somme).
— A.
vallis
:
Ainval (Somme).
—
A.
villa
:
Ain-
velle flIaute-Saône, Vosges).
Amblane Azane c. Babane c. Une
cortis :
:
Amblaincourt (Meu.se).
Azincourt :
.Nord, l*as-de-(^alais).
Bavincourt (Pas-de-Calais).
—
Huiiii vu l'.lOO. c-lô doniiéo Il convicnl de des appendices donnés par Aw},^. Lon^Miou d.uis son ('dilion du Poli/ftli<fiif iTIrininon (H, •2''i4-.'lS2^, sons ce litre Lrs hhhik tir jutI.
iiouvcîllc ('•(lilion
si^-ii:il(;r ici
;i
ii
l'un
:
f<i>iinp nii /i-mjis ilr (',li,irlcni.i(/iic.
.
OIUGINES FRANOLES
NOMS DE PERSONNE
:
247
Baiane c. Bayencourt (Oise, Somme] Biencourt (Meuse, Somme). Bettane c. Bettaincourt (Haute-Marne) ;Betaincourt (Eure:
;
:
et-Loir).
Bosane Bovane
c.
Bouzincourt (Somme).
:
c.
Bouvaincourt (Somme); Bouvincourt (Nord,
:
Somme).
Farane
c.
Farincourt (Haute-Marne).
:
Gaudiane c. Goy encourt (Somme). Godanec. Goincourt (Oise). Gonzane c. Goussaincourt (Meuse). :
:
— G.
:
v.
Goussain-
:
ville (Eure-et-Loir, Seine-et-Oise).
Sigradane Dans place
les
c.
Seraincourt (Ardennes).
:
exemples suivants
le
nom
femme
de
tient la
seconde
:
Villa Ad ta ne Viltain (cf. n« 950). Gortis Blancane Gomblanchien cf. G. Bovane Courbouvin (cf. n" 935'. G. Bertane Coubertin (cf. n« 938). :
:
n" 939).
:
:
— V.
B.
Villebertin
:
(Aube).
V. G.
Lu pane Villeloin (Indre-et-Loire). Waldradane, dans le Polyptique d'Irminon :
:
Courgau-
dray (Orne).
Dans
986.
nom
ce dernier
du nom féminin
a tlisparu
Bubertré (Orne), dont
le
:
la
nasale qui termine le cas régime
on constate
le
même phénomène
—
dane, et dans les noms lune de l'autre Villacoublay, Ville-d'Avray
—
qui s'écrivaient au xin" siècle
et-Oise),
Davrain
et
A
dans
second terme répond au génitif Bertraportés par trois localités peu éloignées et Viroflay (Seine-
Ville
Escohlein,
Ville
Villoflein
11G2, attestant qu'il
du nom de Viroflay n'est forme Offleni villa, qu'on trouve en s'agit d'un nom masculin en -lonus. Dune
manière g-énérale,
faut se garder de considérer
987.
pas un
vrai dire, le second terme
nom
de femme,
il
la
comme
autant
noms féminins tous les déterminatifs en -ain compris dans les noms de lieu en -ville ou en -court on s'exposerait plus d'une de
:
;i
en ce sens sans avoir examiné les formes anciennes. Gelles-ci peuvent révéler qu'on est on présence de
méprise
si
l'on concluait
noms en -lenus
—
comme
celui qui enlr(^ dans la composition
.
LKS NOMS
248
I.IEU
DI-:
—
ou de noms, également germaniques, en du nom de Yiroflay Goin ville (Eure-et-Loir), au ix" siècle Gau-enus ou -in us V. Baddeni. D'autre part, deni villa: Villehadin (Orne) :
=
(Calvados),
Mondrainville
Trancrainville (Eure-et-Loir)
Mondreville,
V.
:
dehors de ceux que
le latin
v.
siècle
les
Tancradi
et
ou au
xvii^.
de l'époque franque déclinait en
lonomastique germanique
-a, -a ne,
suppose
qui
ce
Thorfredi
v.,
nest intervenue qu'au xvi^
la nasalisation
En
Tancreville,
Mundradi
et
moyen-âge
au
appelés
étaient
Toiifreville et
formes primitives
(Seine-Inférieure)
Toufjfrainville
comprenait divers
latinisée
noms de femme
caractérisés par des terminaisons telles que -burgis, -gardis, -gundis, -hagdis, -hildis, -lindis, -sindis, -trudis les formes vulgaires de ces terminaisons, dans la :
n'avaient aucunement le
langue du moyen-âge,
noms de femme
de nos jours les
988. -burgis est devenu en français -hoiirc,
-hourg.
C
est le
nom Eramburgis
ancienne d'une aujourd'hui
nom
«
Guihours,
voie
([ui
de Charlemagne. raît
parisienne,
rue Boutebrie
».
muet
final
que
présentent presque tous. plus tard écrit
qui ligure dans l'appellation rue Eramhourrj de Brie.
la
—
Witburgis
figure en plus d'une
est l'origine du chanson de geste du cycle
— La forme vulgaire
de
Hildeburgis appa-
dans Fontaine-Heudebourg (Eure).
989. -gardis a donné -//ard, -jard, -f/eard, ou simplement -ard le g se trouvait précédé dune voyelle Villa Adalgardis Villaugeard (Eure-et-Loir).
quand
:
:
Mo nsBeli gardis: Montbéliard Doubs M ontbiiard (Belgique, — Podium Beligardis Puybelliard (Vendée). i
'
Ilainaut).
:
Vallis Engelgardis F. P.r.
Ermengardis Leutgardis
Ligeard (Mayenne),
:
Vallangoujard
Seine-et-Oise).
Fontaine-Émangard
:
Belgeard
:
(cf.
n"
i(-alvados).
983).
—
Cf.
le
Clos-
et Lijardière (Charente-Inférieure).
Dans l'étude mentioniu'e i)lus haut (n" 811), M. Perrenot a donné du nom de Monlbéliard une étymologie (ju'on ne saurait a<hnettre Mous be v a rdae, « moiil du cloclu'r »; l'atrcrlomé1
:
ration à
nom
laquelle
l)ien
i
Monlbi-Hard
.avant cpi'un
doit
son origine avait reçu son
clocher no s'y
appelée en allemand Mbnpelgard.
élevât.
Ci'llc
ville
est
.
.
ORIGINES l'RAN'QUES
249
NOMS DE PERSONNE
:
990. -gundis est devenu -goiit (jonde sont de formation savante
:
les
\
noms Aldegondc, Frédé-
Sainte-Aldegonde (Nord) sest
toiit le moyen-àge Sainte- Audegont Bois-Ragon (Deux-Sèvres) présente la forme vulgaire du nom
appelé, durant
Rade g u n
s
-hagdis ou -haidis
991. à
il i
produit
a
réduit
-ais,
plus tard
-is.
Adalhag'dis ou Adalhaidis, en langue vulgaire Alais ou Alis,
dans
se retrouve
Oise),
les
noms de
du Bosc-Alix (Eure),
la
Ferté-Alais fSeine-et-
d"Écalles-Alix (Seine-Inférieure),
de la Fontaine-Alix (Aisne), sans compter ceux de Pontalis. Portails
Portalès,
Pourtalès,
et
devenus noms
qui sont
de
famille.
992. La finale -h il dis autre dans les
noms de
moins reconnaissable qu'aucune
est
lieu français, car, par suite de la vocalisa-
tion de 17 et la chute de la désinence atone -is,
elle a
produit
-haut dans Briiun mono.syllabe noté de diverses façons -lient nehaut, de Brunehildis, et Alahaut, de Mathildis -lioiit, dans Sainte-AIenehould, dans Richeut^ de Richildis de Sancta Manehildis; et ce monosyllabe est plus d'une fois :
;
;
altéré par des accidents de graphie et de négligences de
pronon-
ciation,
Mons Ainhildis, dans le Polyptique d'Irminon. désigne Monhinot (Orne). Berthildis cortis Brétencourt (Seine-et-Oise), anciennement Bertheucourt^ puis Brethcucourt. :
Castrum Brunehildis Bruniquel (Tarn-et-Garonne), le Brunehildis terme principal étant tombé en désuétude. :
—
m an su s
Brunehamel (cf. n" 965). Gisehildis cortis Gizaucourt (^Marne). :
:
Gundhildis
c.
Richildis m. V. Senihildis 993. -lindis
:
:
:
—
n° 130),
-lent, -Uinl
comme lingua
langue.
Berlancourt (Aisne, Oise), Berlencourt (Pas-
de-Calais), Bellancourt
(Aisne).
(cf.
(Aisne).
Villeseneux (Marne),
donné
a
Berelindisc.
Condécourt
Richaumont
:
lioscus- 1^
(Somme), :
—
B. ecclesia
Boisbellent Manche).
:
Bellenglise
2o0
LES N0>1S DE LIEU
Gundelindis cortis Ingolindis
c.
Goudelancourt (Aisne).
:
Aingoulaincourt (Haute-Marne).
:
994. -s in dis est devenu -sent.
Fredesindis cortis Mainsindis cultura
Fressencourt Aisne).-
:
Metz-en-Gouture Pas-de-Calais), jadis
:
Messencouture.
Burgus Herisindis
:
Bourg-Hersent (Mayenne).
le
995. -trudis a pour forme vulgaire -fru.
Campus Ragnetrudis R.
:
Morintru
(cf.
n" 9721.
Charaintru
:
— Pons R.
:
cf.
n"
977
Porrentruy
.
—
Mons
(cf. n°''
705
et 976).
Quant aux noms germaniques d'homme, ils peuvent être deux grandes séries, dont la principale comprend ceux de forme qu'on pourrait appeler solennelle, composés de deux éléments, comme on le voit dans la plupart des noms royaux de répartis en
A
mérovingienne.
dynastie
la
ces
noms correspondent, en
moindre nombre, des formes familières, dont l'ensemble constitue l'autre série.
C
est celle-ci qu'on envisagera tout d'abord, la
théorie de la formation des
noms
qui la composent
présentant
quelque complication.
Allemands emploient Fritz concurremment avec disent Bob pour Robert, Dich pour Bill liichard^ pour William, Tod j)our Ed/rard, Noll pour Oli996. Les
Friedrich
vier.
Les Anglais
;
L'usage des
noms
familiers, très vivace encore,
on
le voit,
chez les nations germaniques, est constaté dès l'époque franque.
Le nom de Chlodio, réduit quelquefois k.Cioio, chose que
la
forme familière,
«
hypocoristique
»,
d'im
n'est autre
nom tel que
Chlodovicus, Chlodomirus, Chlodericus. Le troisième lils de Charles Martel et de Soanachildis, d'ordinaire appelé Grifo, doit être reconnu dans le comte de Paris Cairefreilus, que mentionne un acte de Pépin le Bref '. Dans une charte du IX'" siècle, on voit une femme nommée Richoara signer Deca(cf. Dirk =-- Richard ).
1,
2.
Il (le Ljisleyrif, Curliilairr
\.
lîi iifl,
(fi^nér.il
de
J'.iris,
I,
27.
n,-ni,'il ilf'sch.irlPH (h- l'.-ihhni/e drCliini/, IIl, r.fifi-r.87,
n" 2;ilO.
b
ORIGINES FKANQUES
La formation du
second
nom
d'un
élément
de
familier comportait la
forme
la
étant, par compensation,
NOMS DE PERvSONNE
:
solennelle,
251 suppression
premier
le
affublé de la désinence -o.
A
l'un des
noms Fridericus, Fredboldus, Fredmundus, etc., était ainsi substitué Frido en Fredo, que le latin de l'époque déclinait imparisyllabiquement en
Par
la suite,
noms
les
-o,
-onis.
ainsi formés ont reçu
un suffixe dimil'allemand moderne -lein, et latinisé en
nutif Qorrespondant à
Frido
devenu Fridolinus. 997. Avant d'aborder l'examen de ces deux catégories successives de noms hypocoristiques, il paraît à propos de condenser, dans un exemple typique, l'exposé qui précède. On s'est étonné devoir un évêque de Paris, contemporain du roi Robert, appelé indifféremment Adalbertus et Ascelinus. Or, il est avéré qu'aux xi*' et xii® siècles, en Lombardie à tout le moins, le nom Adalbertus, par la suppi^ession du dernier terme, la réduction du premier, et l'introduction du son sifflant, est devenu Adzo Ascelinus s'explique par la combinaison d Adzo avec -lenus ou -linus
:
est
^
:
le suffixe
998.
11
-linus.
est aisé de
-onis, dans les
reconnaître les
noms de
noms
hypocoristiques
en
où ils occupent la dernière place Concourson (Maine-et-Loire) ^= Cortis Gontionis Courtabon (cf. n» 933) G. A bonis; Courbouzon (cf. -o,
lieu
:
;
= G.
n° 935)
Bosonis
—
= — — Gourvaudon (Calvados) = G. Wal-
;
donis. Le maintien du son -on est favorisé par ce fait que l'accent tonique est sur Vo du g-énitif -onis. Par contre, cet o n'a plus, pour ainsi dire, qu'un demi-accent
quand de
nom d'homme en
le
-o,
-onis est
le
premier terme du
nom
Diverses altérations peuvent alors se produire, ainsi
lieu.
qu'on en jugera par plusieurs des exemples qui vont être énu-
mérés en regard d'un choix de ces noms d'homme. 999. Abbo (cf. n" 815) Aboncourt (Meurthe-et-Moselle, Haute-Saône), Abancourt 'Nord, Oise, Seine-Inférieure); Cour:
—
tabon
(cf.
1000.
1.
H.
n" 933).
Agio
(le
:
Ailloncourt (Haute-Saône).
l^!\sl.oyrio,
op.
cil., 1,
112,
iiolo
(i.
.
NOMS DE LIEU
LES
2o2
Amblo
1001.
pour
Amalo
A mule
ou
(cf.
n" 832)
:
Ablan-
COUrt (Marne).
Anibo Anso,
1002. 1003.
Ambonville (Loiret, Haute-Marne). formé sur l'un des noms de la
:
appartiennent
laquelle
Ansbertus
et
Ansegisus
famille :
à
AnsOïl-
COurt (Meurthe-et-Moselle), Ansonville (Eure-et-Loir, Loiret), Le même nom se retrouve dans Ensonville (Eure-et-Loir).
—
la
Arno
Lande- Anwn. (Haute-Marne), Arnancourt
(Oise), qui devrait s'écrire la
Lande-en-Son 1004.
Arnoncourt
:
(Haute-Marne).
Atto
1005.
Attancourt (^Haute-Marne), Attencourt (Aisne,
:
Eure-et-Loir), Hattencourt (Sonmie).
Austro Outrancourt (Vosges). Baddo, nom qui dt'sig-ne dans
1006.
:
1007.
émissaire de Frédégonde
:
Grégoire de Tours un
Badonville (Eure-et-Loir), Badonvil-
1er (Meurthe-et-Moselle), Badonvilliers (Meuse)
;
—
Vaubadon
(Calvados).
1008. Bal do
de Paris
:
Causse-Bégon (Gard), Champbegon (Saône-et-Loire).
1010. Betto
Saône),
:
Bethoncourt (Doubs), Betoncourt (Haute. (Haute-Marne, Vosges), Béthancourt
Bettoncourt
(Aisne, rieure,
Baudoncourt (Haute-Saône). porté au début du \f siècle par un comte
:
nom
1009. Bego,
Béthencourt (Nord, Pas-de-Calais, Seine-Infé(terr. de Belfort), Bethonval et
Oise),
Somme), Béthonvilliers
Béthonsart f Pas-de-Calais) 1011.
Bodo
Ii!ure-et-Loir,
(cf. n" 834) Boncourt (Aisne, Côte-dOr, Eure, Meurlhe-et-Moselle, Meuse, Oise), Bancourt :
(I^as-de-Calais).
1012.
Boso
Sailli -Rciinj-cn-^owzemoxii (Marne), BouzonBossancourt (Aube), Bouzancourt (Haute-Marne. Montbozon llaule-Saône), Courbouzon (cf. n" 935). :
ville (Loiret),
Somme). 1013.
—
!
Bovo
Bouvancourt (Marne).
:
1014. l)ago,
Dagdbcrt 1015.
:
(jui
peut être
la
forme h\
|)()c()risti(|U('
Dodo
iioiii
de
Doncourt (Haute-Marne, Mcurthe-et-Mosellc,
:
Meuse), Dancourt LArdenuesi, Daiiipcourt (Aisne).
Dodon (Gers)
nsul a d om nom i\\\\\ due
se traduit par
1016. ImkIo. r.iiii
du
Dagonville iMeusc).
«le Cli;irles
(jui
fut le
Martel
-
el
I
(piim
;i
i
ni
— L'Isle-en-
Dodonis.
({".Vcpiilaine coiiIcMupo-
coiirniidu à tort avec
()ddo.
.
KKANgLL;s
i.)Ui(;i.Nt;.s
d'où PJudes
Von
rég-ime
noms
:
i'Ekso.x.m-:
ije
'2lVi
— donné en au cas — Saint-Yon (Seine-et-Oise) — ou Eon a
français,
(Seine -Inférieure),
le
Boshion
sujet
(Eure),
au cas
Vs, et
Monthyoïl
:
Bosc-Hyon (Seine-et-
Marne). 1017. Faro, au début du
Meaux
:
1018.
vu"^ siècle
nom
d'un saint évêque de
Faronville (Loiret), Féronval (Aisne).
Franco
Franconville (Loiret, Meurthe-et-Moselle),
:
—
Mais Franconville (Seine-etFranquemont (Ille-èt- Vilaine). Oise) ;^ Francoruni villa (cf. n° 536i. 1019. Giso Gisancourt (Eure), Gizancourt (Oise). Mont-
—
:
geron Seine-et-Oise j, anciennement Montgeson. 1020. Godo, pour un nom commençant par God, comme Godbertus Goncourt (Marne, Haute-Marne), Gancourt (Seinei
:
Inférieure).
Gontio
1021.
Goussancourt
:
(Aisne),
Goncourson
cf.
n^'998).
1022. Grime, forme familière dun nom tel que Grimoaldus Grémoménil (Vosges), Grémontmesnil (Seine-Inférieure), Grimomez (Nord), Grimonpont (Nord), Grémonville (Seine-Infé:
rieure), le
Grimonville (Cher), Grimonviller (Meurthe-et-Moselle),
Grémonpré ^Seine-Inférieure). 1023. Hatto Hattonchâtel (Meuse), Hattencourt (Somme j, :
Attancourt (Haute-Marne), Hattonville
(Meuse),
Seine-et-Oise),
Hattenville
— Ménil-Haton (Orne).
(Seine-Inférieure).
1024.
Eure-et-Loir),
(Aisne,
Attencourt
Hathonville
Hajmo
Heymonrupt (Meurthe-et-Moselle), Henne-
:
mont (Meuse). — La
ville
du (Juesnoy (Nord)
était jadis
appelée
Haymonquesnoy 1025.
Hugo
de-Calais)
d o m ni
;
La Ghapelle-Huon (Sarthe), Valhuon (PasMansionile Magny-Danigon (Haute- Saône) :
=
FI.
1026. Milo,
l'un
noms g-ermaniques
:
des plus anciennement connus parmi l^s Millencourt (Somme)
—
;
Millonfosse (Nord) :=
M. fossa Millemont (Seine-et-Oise). Le Bois Milon Aisne, Eure, Oise), Champmillon (Charente), Fontaine-Milon (Maine;
et-Loire), la Ferté-Milon (Aisne).
1027.
Modo
:
Monville (Seine-Inférieure). Montville
rente, Loiret I, Monvilliers (Eure-et-Loir
1028.
Plopkionis curtis
est le
(Cha-
i.
nom donné
par un texte de
.
254
UE LIEU
LES >'UMS
on ignore à quelle forme solen004 à Plichancourt (Marne) nom d'homme peut répondre l'hjpocoristique Plopkio. :
nelle de
Rado Rancourt (Meuse, Somme, Vosg-es). Rocco Rocquancourt (Calvados), Rocquencourt
1029.
:
1030.
:
(Seine-et-Oise)
Waddo
Vadencourt (Aisne, Sonmie), Gadancourt (Seine-et Oise), Gadencourt (Eure), Vadonville, Wadonville (Meuse). 1032. Waldo Vaudoncourt (Meuse, Vosges), Godoncourt (Vosges), Vaudancourt (Marne, Oise). 1033. Walo Champvallon (Yonne), Chapelle- Vallon (Aube). 1034. Warno Vernancourt (Marne). 1035. Wido Guyancourt (Seine-et-Oise), Guyencourt (Aisne, Somme), Wiencourt (Somme), Guyonvelle (HauteMarne), Yonval (Somme). Bois-Guyon (Eure-et-Loir), Ghampguyon (Marne), le Mesnil-Guyon (Seine-et-Oise), Montguyon (Charente-Inférieure), La Roche-Guyon (Seine-et-Oise), LavauAu moyen àg-e la ville de Laval guyon (Haute-Vienne). (Mayenne) était appelée la Val Guyon ou la Vaii Guyoti, parce que ses seigneurs ont porté, pendant de nombreuses générations, le nom de Guy. 1036. On voit que la finale -on^ que présentent régulièrement 1031.
(cf.
n»*
785
et
838)
:
:
:
:
—
—
les
noms d'homme correspondant
-onis,
s'altère
à des hypocoristiques en -o,
souvent en -an ou -en, dans
graphiques où ces noms d'hommes tiennent Béthancourt, Béthencourt (n° 1010), etc. mont (n^' 1012;, Franquemont (n« IOI81
pour Bouzon-monI Francoii-iaonl ,
et
les
la
vocables topo-
première place
— D'autre
et
part.
Millemont
:
Bouze-
(n" 1026)
Milon-inonl ollVi'utrexemple ^
même du nom
d'une altération plus marquée, pour raison d'euphonie, de
que Hennemont
fn"
1024) pour Hemon-mont,
où
1'///
d'honuiu', trop voisine de celle de mont, est devenue n.
1037. Dans les noms Bocasse (Seine-Inférieure), le MesnilEudes (Calvados), le Mesnil-Hue (Manche) et le MesniLRogues
(Manche), qu'on pourrait traduire
sionile Oddonis,
M. Ilugonis
j)ar
et
Boscus Adsonis, ManM. Roriconis, h' nom
non phis au cas régime en -on, mais au cas sujet évidemment il n'a été ajouté (ju à une épocjue tardive, alors que lusage (k' la déclinaison était abantUmné, c'est-à-dire à partir de la première moitié du xiv' siècle. (1
se présente,
lioinine
:
ORIGINES FRA.NOCES
:
NOMS DE PICRSOMSE
255
Les noms hypocoristiques en -lenus ou -linus, diminutifs (les précédents, ont contribué, eux aussi, à former des noms de lieu.
1038.
Abbolenus ou Abolenus,
Abbo
de
(n''
999)
:
Mon-
taboulin (Indre), Montaulin (Aube).
1039.
Ambolenus,
de
Ambo(n°1002)
Amblainville (Oise),
:
Amblainvilliers .Seine-et-Oise).
1040.
Ascelinus
997)
icf. n*^
1041. 1042.
:
le
Bosc-Asselin (Eure, Seine-
Calvados'.
Inférieure), Mesnil-Asselin
Babolenus, de Babo in" 825 Bavelincourt (Somme). Bobolenus, de Bobo ou Bovo (n" 1013j Bouvelle:
i
:
mont (Ardennes). 1043. Dodolenus, de Dodo (n^lOlS) Giso
1044. Gislenus, de
1045. Ilugolinus le
Bois-Hulin
:
Dolaincourt (Vosges),
— Courtoulin
Doulaincourt (Haute-Marne).
(n°
1019)
(cf. l'italien
:
Ugolino), de
Seine-Inférieure),
(Eure,
n" 935).
(cf.
Villers-Guislain (Nord).
la
Hugo
(n"
1025):
Chapelle-Heulin
(Loire-Inférieure), la Ghapelle-Hullin (Maine-et-Loire), le
Mont-
Hulin (Oise, Pas-de-Calais). 1046.
Modolenus, de Modo
— Gormolain
(cf.
1048.
Offolenus Viroflay (cf. n" 987). Roccolenus, de Rocco (n" 1030)
1049.
Rosce linus
1047.
(Meuse)
;
:
et-Loir); — Corquelin
le
(n° 1027) Moulainville
n» 936).
la
Reclainville (Eure-
n" 936).
(cf.
:
:
Chapelle-Rousselin (Maine-et-Loire),
Mesnil-Rousselin (Manche). 1050.
Sigolenus Selincourt (Somme), Selaincourt (Meurthe:
et-Moselle).
1051.
Waddo lenus,
de
Waddo
(n»
1031)
:
Vadelaincourt
(Meuse), Wadelincourt (Ardennes). 1052.
Wandelinus
:
Vandelainville et Vandeléville (Meurthe-
et-Moselle).
1053.
Wazelinus
:
Valaincourt (Vosges), ValainviUe (Eure-
et-Loir).
Les noms d'homme germaniques de forme solennelle sont extrêmement nombreux, et Ténumération complète n'en saurait trouver place
ici;
on se contentera de
faire
connaître les princi-
pales modilications que leurs terminaisons ont subies dans les
2."JG
l.liS
noms
lie
lieu^ et à celle fin
NOMS
LIEL
Ut;
Ion suivra
l'ordre alphabélique de
ces terminaisons latinisées.
1054.'
La
finale
-aldus ou -oldus de
1
époque caroling^ienne
représente la terminaison méroA'ingiènne -oaldus, qu'on observe
Chlodoaldus
dans
ment en
Theobaldus.
et
français -aiid,
noté -aulcl ou
-aiilt
Aances, telles que la Touraine et le Poitou
langue d'oc -aldus devient
;
dans quelques pro-
dans certains pavs de
dans les ci-dessus n" 48) et inférieur de la Seine,
-al (cf.
régions qui avoisinent le cours
devient ordinaire-
Elle
;
moyen
en Normandie, -oaldus a, par Tintermédiaire de -oldus, donné -oud ou -ouït, comme dans le nom de saint Cloud (== Chlodoaldus). Celte forme vulgaire -o;//^, -oud, aujourd'hui confinée presque exclusivement en Normandie, alors qu'au moyen-âge on la rencontrait aussi dans le Parisis et aux environs et
de Melun, peut être facilement confondue avec
la
forme vulgaire
en -ou des noms originairement terminés en -ulfus j^os
/[143 à 1150), de sorte qu'en cas de doute,
reporter aux formes latines des
noms de
est.
il
(cf.
ci-après,
prudent de se
lieu qui les présentent.
formes vulgaires des noms d homme en -oaldus se terminent par une dentale, d om t mais celle-ci disparaît toujours dans la forme moderne des noms de
Dans tous
les
pays de langue
d'oïl les
;
lieu
dont ces
noms d'homme
constituent
dans ceux où
tandis quelle persiste
ils
premier élément,
le
tiennent
dernière
la
place.
Ansoaldus
Ansauville (Meurthe-et-Moselle), AnsauLa seigneurie du Plessis-feu-Aussoux (Seineet-Marne) appartenait, en 1170, à un chevalier nommé Ansould le qualificatif « feu » indique que le surnom qu'a du Plessis 1055.
villers (Oise).
:
—
:
conservé 1056.
postérieur à
le Plessis est
Beroaldus
la
mort de
ce personnage.
Braucourt (Haute-Marne),
:
Brauvilliers
(Meuse).
—
Fulcoaldus La Rochefoucauld (Charente) Foucaucourt (Meuse, Sommej. la 1058. Gairoaldus, plus tard Geraldus ou (liraldus Bois-Giroult Casa Geialdi le Chaize-Giraud '^Vendée) 1057.
:
;
:
(l^^urey
;
—
=
Géraumont
;
(.Vrdenncs),
Giraumont
i.\i(U
mus,
Meurthe-et-Moselle, Oise), Gérauvilliers (Meuse). 1059.
CrimoMJdus
:
le
Boulay-Grimault
(lùire-el-Loirj,
ORIGINES KUAiNOLKS
AOMS
'.
Champ-Grimaud (Puy-de-Dômej,
le
257
l'ERSONNK
Dli
Plessis-Grimoult
i(^alva-
—
Grimaucourt (Meuse, Oise), Grimouville ^Manche). 1060. Ragnoaldus Ghamprenault Cote-d'Or), ChâteauRegnault fArdennes), Ghâteau-Renaud (Saone-et-Loire), Château-Renault (Indre-et-Loire) Rignaucourt (Meuse), Renaudos)
;
:
^
;
val (Marne).
Theodaldus
1061.
Thiaucourt lAreurtlie-et-Moselle), Thiau-
:
mont (Meuse). 1062. La (inale -baldus
-boldus, la
— au sens de
«
hardi
— plus
»
a subi des variations parallèles à celles
tard
de -aldus.
Theodebaldus, qu'on trouve à l'époque carolingienne sous forme Teutboldus le Bois-Thibault (Orne), Thiébauménil :
(Meurthe-et-Moselle),
Ghapelle-Thiboust
la
(Seine-et-Marne),
Thibouville (Eure).
1063. Parfois, à l'intérieur des
vement noté -beau-
noms de
-bau- est abusi-
lieu,
Ribeaucourt (Meuse, Ribeauville (Aisne, Ardennes, Oise, Somme). :
Nord,
1064. -bertus, plus anciennement -berchtus, devient -herf, dont il
le
partie est le premier
fait
quand
disparaît,
t
terme d'un
u
Somme),
brillant »,
nom d'homme dont nom de lievi parfois
le
;
même, dans ce cas, !'/• s'assourdit, et -ber- se réduit à -bé-. 1065. Gharibertus, à l'époque méroving-ienne nom royal, au IX'' siècle noté Heribertus, est sujet à des altérations diverses, en raison des
deux
r qu'il renferme, et
de celle qui
terme dont il est suivi la dlssimilation intervient nécessairement Herbécourt (Somme), Hébécourt le (Eure, Pas-de-Calais), Hébécrevon (Manche) --= H. caprio,
peut se trouver dans
le
:
:
<>
chevron,
le
pont de bois d'LIerbert
—
;
dont le dernier terme est d'oriHébertot (Calvados) Scandinave HerbéviUer Herbeville (Seine-et-Oise)
rieure),
gine
»
Héberville (Seine-Infé-
—
(Meurthe-et-Moselle),
,
Herbémont (Meurthe-et-Moselle), Her-
be val Pas-de-Calais). f
1066.
Chuniberchtus.
Ilumbertus
[mis
:
Humbécourt
=
IL Haute -Marne), Humbépaire Meurthe-et-Moselle) lliuuberpetra '. On se gardera de rattacher à ce grou[)i' (
i
—
I.
C'est sous loutcs réserves ((uo nous reproduisons celle iiilcriirétutiou. /.es
noms de
lien.
'"
LES NOMS DE
258
LIEU
camps (Pas-de-Calais), appelé, en 1200, Heudcbcrcamp (=Hildeberti campus) et Hiimherville (voir ci-après n° 1073). Libercourt (Pas-de-Calais), Libermont 1067. Leutbertus :
(Oise), Libessart (Pas-de-Calaisj.
Rotbertus,
1068.
Chrodobertus
à l'époque méroving'ienne
;
Robermesnil (Calvados), Robermetz (Nord), Robersart (Nord). Robécourt (Vosg-es). Roberval (Oise) 1069. Sigibertus, nom de plusieurs rois de la dynastie
—
;
mérovingienne
On
1070.
Inférieure)
Sebécourt (Eure), Sebéville (Manche). dans Anhermesnil (Seine-
:
serait tenté de reconnaître et
Aubcrville (Calvados,
d'homme Adalbertus;
or,
appelées Oshermesnil et Osherville le
Seine-Inférieure)
d'où l'on doit conclure que
;
premier terme de leurs noms est Osbernus,
nom d'homme
non point franque, mais bien anglo-saxonne, mot Os, équivalent du latin De us.
d'origine
sur
le
-bodus
1071.
lieu, cette
a
nom
le
au moyen âge, ces localités sont
donné -hue^ puis -heu.
A
fin
la
et
formé
noms de
des
forme vulgaire est souvent notée -heuf ou -bœuf à elle s'altère parfois en -i?e-, et, dans ce cas, l'examen ;
l'intérieur,
des formes anciennes est de rigueur pour c{u'on sache
nom en -bertus ou en -bodus. Acbodus Courtabœuf (cf. 1073. Haginbodus Humberville
s'il
s'agit
d'un
1072.
:
:
à
n' 933).
fllaute-Marne), .semblerait
première vue, répondre à llumberti villa
du diocèse de Toul rédigé en
I
;
dans un pouillé
i02, cette paroisse est appelée
llaimbuevilla 1'/" n'est pas étymologique. Herbeuval (Ardennes), Herbeuville 1074. lïeribodus Ilerbodi cisterna. Hébuterne Pas-de-Calais), (Meuse) Heubécourt (Hure). 1075. Hililebodus ;
:
=
;
:
Halbodus Kicboius
1076. 1077.
—
Sommcj.
:
liih'-courl
1078. Sigilxjdus
1079. Warliorliis 1080. «
p;ii\
noms
-I'iimIu.s, .),
d(!
en -fie-.
a doniK'
lieu,
Corabœuf(cf.
:
peul
Ribécourt (Nord)
= Ricberli
Courcebœufs
:
:
n» 937).
(Oise),
Ribemont
(Aisne,
corlis.
''Sarthe).
"Vaubecourt (Meu.sc;.
appanîuLé -froif,
à
-fntij
.s'allércr
l'allemand
ou
en -/'•'
moderne
friedc,
-frcji, (jui, à l'intérieur <'^'
'l>'<^-i
des
piirfois s'assourdir
.
ORIGINES
1081.
KRAMjrKS
Ansfredus
;
NdMS DE
259
PEHSO.WN'E
Anfroipret (Nord), Amfreville (Calvados,
:
Eure, Manche, Seine-Inférieure). 1082.
Autfredus
Affracourt
:
(Meurthe-et-Moselle),
jadis
()/f'roicoiirt
1083.
Berfredus
Beffecourt (Aisne), en
:
\2~{)
BcffrecourI
;
Beaufremont (Vosges), jadis Boffroimont.
Gundefredus Confrecourt (Aisne), en 1203 GunfreGonfracourt (Haute-Saône), que Quicherat supposait à tort répondre à Curtis Francorum Gonfreville (Manche, 1084.
coiirt
:
;
;
Seine-Inférieure)
1085. Landefredus Lanfroicourt (Meurthe-et-Moselle); Mélanfroy (Seine-et-Marne) et sa variante le Mélanfray (Mayenne) ^= Ma n sus Landefredi. :
1086.
1087.
Matfredus Rotfredus
Maffrécourt (Marne).
:
Vaurefroy (Marne).
:
1088. -garius devient en français
-[/ier
ou
-f/er
;
à l'intérieur
noms de lieu IV peut disparaître, et Ve devenir muet. 1089. Adalgarius Champauger (Seine-et-Marne), Auger-
des
:
ville (Loiret).
1090. Ansg-arius
Mésanger (Loire -Inférieure), Angerville
;
(Calvados, Eure, Seine-Inférieure, Seine-et-Oise), Angervilliers (Seine-et-Oise).
1091. Autg-arius
Bois-Oger (Maine-et-Loire),
:
le
Mesnil-
Oger (Calvados), Ogéviller (Meurthe-et-Moselle).
Beringarius
1092.
Bérengeville
:
(Eure),
Bellengreville
(Calvados, Seine-Inférieure).
Rotg-arius
1093.
Calvados), Boisroger Bois-Roger Bois-Roger (Aisne), Champroger (Seine-et-Marne), :
(Manche),
le
Méroger
(Eure-et-Loir,
i
Seine-et-Marne),
Rogécourt
(Aisne),
Ticheville 'Orne), présentant,
ouhc Vc
Rogéville (Meurthe-et-Moselle). 1094. Teutg-arius
:
muet, une altération du 1095. 1096.
Warengarius Dans le nom
(n" 1092),
entre
la
;/ :
.
Varenge ville (Seine- Inférieure). mentionné plus
Bellengreville,
sans parler du clianj^ement de
première SAdlabe et
—
la
li({ui(K'
seconde, on ohservc
haut
qui se j)roduit
dune
|)ar(, la
persistance du y dur ce qui est le fait des dialectes normand, picard et w^dlon et d'autre [)art l'interversion de Vr et du son
—
LUS Mi.MS
2r»()
voA'elle
qui
exemple
siècles
KiY*^
la
double phénomène dont un autre Yzengremer (cf. n" 964), aux \iW et
précède
:
fourni par
est
LIEU
Di:
Ysenguiermer.
—
témoin le nom 1097. -g-isus, plus anciennement -gaisus Radagaisus porté par un roi franc contemporain de l'empereur Constantin
— a donné en
de lieu Vs disparaît
;
A
français -gis.
de plus
\'i
pouvant
l'intérieur des
un
faire place à
noms muet,
e
g subissant parfois une altération semblable à celle qu'on a vue dans Ticheville (n" 1094), la forme vulgaire de -gisus se confond éventuellement avec celle de -garius. et le
Adalgisus Ansegisus
1098. 1099.
Augicourt (Flaute-Saône).
:
Courtangis
:
(cf.
n° 933)
Angicourt (Oise),
;
Angivillers (Oise).
1101.
Artgisus Autgisus
1102.
Gundegisus
1103.
Ratgisus
1100.
Montargis (Loiret). Auchecourt (Marne), Ogicort \ers 1220.
:
:
Villegongis (Indre).
:
(Haute-Marne),
Rachecourt
:
Richecourt
(Aisne), en 1278 Regicourl, en 1331 Bigicourt.
Rotgisus
1104.
Mérogis (Seine-et-Oise),
:
(Ar-
Rogiville
dennes). 1105.
Teutgisus
1106.
Warengisus
Tigecourt (Marne), au xii^ siècle Tegicort. Varangéville (Meurthe-et-Moselle).
:
:
1107. -iiardus, représentant un vieux mot germani({ue qui subsiste dans fort », devient
l'allemand moderne har/,
en français -ard,
dur, ferme,
«
comme on
d'homme bien connus, Bernard, Renard,
le
etc.
solide,
voit par des ;
le
d
final
noms
de cette
forme vulgaire disparaît généralement dans l'intérieur des noms de lieu
(Seine-Inférieure)
Bénarville
:
=--
Bornehardi villa;
Gérarcourt Meurthe-et-Moselle), Ménarmont (Vosges), Garsault fMarnc), anciennement (ioarsauf — (lunliardi saltus. 1108. Toutefois ce (/ peut laisser (juelque trace, {|u;ui(l h> terme -
(|ui
nom dhomme commence
suit le
(Aisnej
-
Gun hardi
1109. D'autre part dissimilalion.
-
:
Cohartille
1"/'
de -hardus est sujet
à disparaître.
i)ar
(piand lune des syllabes voisines renferme une
autre r: Bénaménil
sionih';
par une voyelle
in su la.
'
Bernapré (Somme)
^
B.
—
Hernehardi maiipralum: Bernaville
Meurlhe-el-Moselle)
—
à
.
OKIGINKS
(Somme,
=
tale)
G. villa
I
HAMjl
i:S
N(P
:
—
s
l'KKSdNNE
|>i:
'2(')\
= B. villa Grammont Belgique, Flandre orienGerehardi mons; GrasviUe (Seine-Inférieure) ;
:
(
—
=
— Gravai (Seine-Inlerieurej =
IHO. -harius
est
G. vallis.
devenu en français -hier ou
noms
reconnaissable dans les
-ier,
toujours
de lieu ayant pour dernier élément
un nom dhomme ainsi terminé Cornantier (Marne) = Cortis Nantharii Boisgarnier (Eure-et-Loir) =^Boscus Warnharii. :
;
1111. h'r de -ier se maintient parfois à
de lieu
mont
:
de Belfort)=
(territ.
(Seine-Inférieure)
(Somme)
=
= W.
Doubs)
Vernierfontaine
Waltharii mons;
^ Vauthier— Vattierville ;
La graphie de Regilière-Ecluse
\V. villa.
= Rainharii exclusa,
est im[)utable à la liaison.
1112. Mais souvent aussi cette r disparaît, ainsi diverses intluences,
de sorte que -ier- se réduit à
Iz,
noms
l'intérieur des
fontana
sous
que, -é-
:
Bréval
Berharii vallis dans le Polvptique dirminon Vosges) Rainharii villa. 1113. Dans d'autres cas -ier- devient, non plus -e-, mais -i-
(Seine-et-Oise),
— Regnévelle
Vatimesnil (Eure) t
ha
1" i
i
mans
i
et
Vathiménil (Meurthe-et-Moselle)
:
Wal-
==3
oni1e
1114. La forme vulgaire de 1
;
=
allemand marin,
«
homme
la finale
-mannus,
qui reproduit
d'ordinaire notée
», est
-mand on \
le
exemple dans Mondement (Marne), jadis Mont Hetidemant, de Mons Ilildemanni. A^oit
altérée en -ment, par
1115.
A
l'intérieur des
d'étymologique, disparait
manni ou Hartmanni
:
noms de lieu, la dentale, qui n'a rien Armancourt (Oise, Somme = Ilerii
cortis.
1116. La finale -marus, -meris ou -mirus, répond à un vieil adjectif germani([ue qui signifie
formes vulgaires -mer
et
-mier
\
«
illustre,
noble
»
;
elle a
pour
de cette dernière, mieux expli-
cable par -meris que par -marus, on a vu un exemple dans
Saint-Lumier
(n"
toponomasticjue.
909
;
elle est d'ailleurs
L'/' finale
peu fréquente dans
disparaît assez souvent, tant à
la
la
fin
noms de lieu. lin. Adamarus ?): Amécourt (Eurei, Amermont Meurtlie-
que dans
l'intérieur des
et-Moselle),
Amerval
Nord).
LES >OMS DE LIEU
262 1118.
Adremarus
Montieramey (Aube), en 1182 Mosiier
:
Arrainé. 1119.
Aldemarus
1120.
Audomarus Courtomer (^Orne). Autmarus Omécourt (Oise).
1121.
1122. 1123.
Pont-Audemer
:
(Eure).
:
:
Gauzniarus Herimarus
Goniiécourt (Somme),
:
Monthermé
:
(Ardennes),
Chapelle-
la
Hermier (Vendée). 1124. 1125.
Nortmarus AVidomarus
Witinar, au
877
Mons
Mohimer.
-mundus
a
pour forme vulgaire -inoml, qu'on
Le thème étymologique de Grangermont qui semblerait à première vue avoir pour second terme
parfois notée -mont.
(Loiret), le
:
siècle
xiii"^
1126. La finale a
Noniécourt (Haute-Marne). Mont-Aimé (Marne), en
:
substantif latin
A
1127.
mons,
et
=
Bermonville (Loiret)
en réalité
noms de
l'intérieur des
Granica Herimundi.
lieu
-moud-
Bertmundi
se réduit à
villa;
-mon-
:
—
Fromonville (Seine-et-Marne), Frémonville (Meurthe-et-Moselle) Frotmundi villa Geriïionville (Eure-et-Loir, Loiret, Meurtheet-Moselle, Meuse); — Hérimoncourt (Doubs) := Herimundi ;
cortis
;
—
—
— Hermonville
(Marne)
=
Herimundi
villa.
1128. Dans Autremencourt (Aisne), -mon- est devenu -mon-
;
on ne disposait de textes anciens, le thème étjmoloi^ique Austremundi cortis ne saurait être déterminé siirement.
si
1
1129. La finale -oenus, ou -oinus, représentant un mot germanique ayant le sens d' « ami », devient en français -oiiin ou -oin
:
Villiers-au-Bouin(Indre-el-Loire) pour Villiers-Aubouin
;
—
le
—
=
Mons IJerMontbertoin (Aisne) Mesnil-Foucoin lEuie) - Mansionile Fulcoini
Villaris Alboiiii; toini
— ;
— Ménil-Gondouin (Orne) = Mansionile Gundoi ni — Ville;
hardouin (Ard)e) 1130.
A
=
'Villa
l'intérieur des
Hardoini.
noms de
cette terminaison peut
lieu,
subir des altérations plus ou moins graves
devenu Baudimont n*as-(le-Calais) aujourd'hui Hardoncelle lioii
comparable
a celh*
di' (pi('|(pics h»c;ilil(''s (lu
;
Ardennesi.
que présente ce lnissin
de
la
:
Baldoini mons
est
— llardoiiii cclla — On observe une alléra-
est
nom dans ceux Au honnirrc (Yen-
(h^-nier
Loire
—
l'
.
ORIGINES KHANQUIOS
NOMS DE PERSONNE
:
,
2H3
Hardonnièrc (Loir-et-Cher, Loire-inférieure, Mayenne,
dée), la
Sarthe),
Jaudonnière
la
d'homme dont Galdoinus.
—
(Vendée)
noms
formés sur des
formes latines sont Alboinus, Hardoinus,
les
1131. La finale -radus dont on a un exemple bien connu dans Conrad, a donné en français -ré, et Fourré est, dans la langue d'oïl du moyen âge, la forme vulgaire de Fulradus. Les noms
d'homme en -radus dans
noms de
des
ne paraissent pas avoir été très fréquents
France romane, car bien peu ont contribué k y former
la
Mundradi
lieu.
Tancradi
villa et
devenus au moyen âge Mondreville
Tancreville
et
;
villa sont
mais on a
987) qu'au xvi'' siècle la syllabe qui représente -radus a été nasalisée, d'où les formes actuelles Mondrainville (Calvados)
vu
(n"
et Trancrainville (Eure-et-Loir).
1132. Dans la Franche-Comté septentrionale, où l'influence germanique s'est fait sentir fortement au début du moyen âge, on voit -radus devenir -ra~ Corravillers (Haute-Saône)
=
:
Con rad
i
v
i
1 1
a re
1133. La finale -ramnus, à rapprocher du mot chramnus ou h ramnus, qui paraît avoir eu le sens de « corbeau », est devenue d'ordinaire en français -ran. qu'aujourd'hui, sans égard
létymologie, on écrit avec un d final, comme dans Bertrand Villers-Allerand (Marne) ^= Villare Aledramni. Les noms de à
:
lieu
dont Bert ramnus constitue son ran
aussi le
le premier terme présentent Bertrambois (Meurthe-et-Moselle), Bertran-
:
COUrt (Somme), Bertrandfosse (Oise) raît
devant une
m
Bertrameix
:
;
toutefois la nasale dispa-
(cf.
n°
965),
Bertraménil
(Vosges).
1134. -ricus, qui se retrouve dans l'allemand rcich, sani
»,
est
une des
(inales les plus
ronomasti(pie franquo
dans
les
;
elle apparaît k
noms royaux (^hildericus,
ricus. Sa forme françjiise,
-/•/,
est
«
puis-
usitées dans
l'époque mérovingienne, Tli
eodericus, Chilpe-
qu'aujourd'hui l'on note généra-
lement-/*?/, sui)siste toujours dans les
élément
fréquemment
noms de
lieu
un nom d'homme en -ricus; mais
dont
le
(piaïul
second au con-
264
NOMS DE [lEU
LIS
.
traire le
nom d'homme
première place,
lient la
se réduit le
-ri-
plus souvent à -re-,-rc-.
Albericus Chapelle- Aubry
1135. la
(cf.
n° 251
1
:
le
Bois-Aubry Indre-et-Loire),
(Maine-et-Loire),
Ville-
la
Aubry
ilUe-et-
Vilaine).
1136. Baldericus Baudrecourt 'Haute-Marneu Baudrémont Meusej, Baudreville (Manche), Beaudreville (Eure-et-Loir, :
Loiret, Seine-et-Oise).
1137. Bertricus (Aisne.,
tricourt
Bertrichamp (Meurthe-et-Moselle), BerBétricourt (Pas-de-Calais Bertrimoulin :
,
(Vosges). Bertrimoutier (Vosges^, Bertrimont (Seine-Inférieure), Bertreville
Seine - Inférieure)
Compertrix
;
voir
ci-dessus,
n° 939).
1138. Fredericus, dont les formes vulgaires étaient Freri ou
Ferri (
— Le surnom
Villeferry (Gôte-d'Or).
'.
de Puraii-le-Fréail
Allier j est une variante de Freri.
1139. Gundericus Gondrecourt Meurthe-et-Moselle, Meuse), Gondreville (Loiret, Oise). Contrexéville (Vosges) :
—
Gundericiaca villa. 1140. Landericus
^cf.
n°
Landrichamp
262).
Marne),
—
Landricourt
mont
Landremont (Meurihe- et -Moselle),
(Oise),
Landrecourt
Ardennes',
Meuse),
Aisne,
Landré-
Landreville
(^Ardennes, Aube, Loiret, Seine-et-Marne).
1141.
Theodericus
pelle le
(cf.
n" 269^
— Le surnom
:
Villethierry
i
Yonne), Thi-
Château-Thierry (Aisne) rapsouvenir, non pas du roi Thierrv IV, comme on l'a
riville (Vosges).
d(>
souvent répété, mais d'un personnage qui vivait au début du x^ siècle.
1142.
Waldericus == Montgaudri (Ornei, Vaudricourl (PasSomme. Yonne), Vaudrecourtf^Haulc-Marne, Meurthe-
de-(>alais,
et-Moselle),
Marne j,
(Manche
"Vaudrimesnil
i,
"Vaudremont
(Haute-
"Vaudrivillers (Marne).
allemand moderne ivol/\ c loup » ILadulfus adonné Raoul. L7 est mais sujette à disparaître, surtout à l'intérieur des noms de lieu il arrive aussi que le grouj)e ou est accompagné de consonnes j)arasites. D'autre pari certaines altérations, comme celle du son ou i-n ô, ou même en un son nasal, peuvent donnei- 1(> change à 1143. -ulfus,
est
(|ui
répond
devenu en français
-oui
;i
1
:
;
KRANQIJES
OIUr,lM:S
qui.
que
pour chercher la
l'ét
:
NOMS
I>E
PERSONNE
^ftH
ymolog-ie d'un vocnble, n'en considérei'ait
forme actuelle.
1144. Arnulfus Arnulfi cortis ;
(Yonne),
Arnancourt (Flaute-Marne), au
:
—
Château -Arnoux (Basses -Alpes),
n" 938). Gourtenot
on,
siècle
dont on
xi*^
siècle
trouvera plus
s'observe aussi dans les
Coutamoux
(cf.
Couternon (Côte-dOrj. Cette
n" 933),
^cf.
dernière localité est appelée au tion en
ix*'
Arnouville (Eure-et-Loir), Chêne-Arnoult
Cortarnulfus d'autres
loin
noms Saint-Gondon
;
l'altéra-
exemples,
(Loiret), Saint-Mijnn
(Puy-de-Dôme), Saint- Pardon (Gironde), Saint-Sandon (Marne), qui répondent respectivement à S.
Pardulfus,
S.
S.
Sindulfus.
Gundulfus,
Ermenovilla,
et-Oise) est appelé en 1205
S.
Medulfus,
— Arnoiwille-lès-Goncsse [Seinece qui suppose
un
thème étymologique Ermenulfi villa. 1145. Berulfus Montbron (Charente). :
1146.
Burnulfus
:
Burnulvilla. 1147. Hildulfus 1148. Raculfus 1149. Radulfus
Bournonville (Pas-de-Calais), en
Monthodon
:
1084
(Indre-et-Loire).
Montracol (Ain).
:
Raucourt (Ardennes, Meurthe-et-Moselle, Nord, Haute-Saône), Raumesnil (Calvados), Rouxmesilil (SeineInférieure), Rauville (Manche), Rouville (Eure, Loiret, Manche, Haute-Marne, Oise, Pas-de-Calais, Seine-Inférieure) ',Rouvillers :
(Somme), Croix-Rault (Somme), Château-
(Oise), le Bois-Rault
roux (Hautes-Alpes, Raould (Marne). 1150.
Theodulfus
appelé dans
le
Il
existe dans la
ment nommé
:
Sarthe,
Vendéei,
dlrminon Teodulfi
Thionville (Moselle) a une
commmio
Rouville.
Orne,
Thionville-5w/--0/)/o/î
Polyptic[ue
nom de la ville de Theodonis villa. 1.
Indre,
Châtel-
(Seine-et-Oise)
villa.
—
Le
autre orig-ine
•
do Marsac (Piiy-de-Dômo), un écail égale-
LUI
NOMS DE RIVIÈRE 1151. Bien que Télude
de
la
utile
îles
no. us que portent les cours d'eau
France n'entre pas dans le plan de cet ouvrage^, de souligner ici les renseignements qu'on en peut
dominé sur
sujet des diverses races qui ont successivement
ou
telles
1152.
paraît
il
au
tirer,
telles
de nos provinces.
Les noms de cours d'eau
«
remontent à
l'antiquité,
et
montagnes, qui plupart à une
de
appartiennent pour
la
ou plusieurs langues antérieures à la conquête celtique, et sont inexplicables pour nous ». Ainsi s'exprime Henri d'Arbois de JubainAdlle, dans
préface de ses Recherches sur Vorigine de
la
propriété foncière
des Jioins de lieux habites
et
en France
;
la
et
cette façon d'envisager la question est très préférable à celle qui
nous depuis un demi-siècle,
avait cours chez
considérer tous les
noms de
comme
rivière
et qui consistait à
celtiques, et k les
expliquer par des mots celtiques ou prétendus rattachait
à
dour,
mot
dans
qui,
tels.
Ainsi, l'on
breton moderne,
le
signifie
eau », les noms de rivière présentant aujourd'hui quelque son analogue: Adour. Dordoffne, Durance. Or. attribuer au langage «
De l'ait, nous n'avons pas trouvé, dans les notes d'auditeurs que nous 1. avons eues sous les yeux, l'équivalent du présent cliapitre. Celui-ci est le résumé d'une leçon faite au ("ollèg'e de France, le 19 mars 1891, c'est-àdire le jeudi qui, celte année-là, précédait la
s'exprimait ainsi
:
«
lieu d'origine francique
[terminée
l'examen des vocables
},''éo<4raphiques (pii
dinave ou normande, au
dû y renoncer pour ne cette
Semaine
sainte. A. l^onj^non
Je pensais, immédialement après l'étude des le jeudi
x» siècle,
jias
dans
rappellent
la
couper, par les
intéressante partie de
toponymie
la
décidé de consacrer cette leçon
;i
noms de
précédent], aborder devant vous la
colonisation Scan-
du nord-ouest. Mais j'ai vacances de Pâques, l'étude de
t'rance
fi'an(;aise.
C'est
pourquoi
(pichpies indications sur les
j'ai
noms de
peu près exclusivement au point de vue rivières de France, considérées des renseignemenls cpie ces vocal)les pcuv<'nt rcnreinier au sujet des diverses races rpii ont successiv cmeni dominé sui' noire pays ou sur quelipriine de nos provinces ». i\
ORIGINES FRANQUES
des Gaulois
que
sière
mot dour,
le
267
NOMS DE RIVIERE
:
commettre une erreur aussi grosvoir un mot latin dans notre
c'est
celle qui consisterait à
nom commun
eau
:
dour
est
un mot néo-celtique représentant le comme eau est un mot
gaulois duhron (voir ci-dessus n° 105),
représentant
néo-latin
anciennement connus de ces
nonia
Druentia
et
;
trois cours
et
noms
les
deau,
commun
n'ont rien de
encore moins avec
gaulois dour,
dubron
aqua
latin
le
avec
le
plus
les
'Azo'jpic,
Doro-
prétendu
gaulois bien authentique
le
.
que beaucoup des noms de cours deau français sont antérieurs aux Celtes, il serait exagéré de n'ad1153.
S'il
mettre la
vrai
est
celticité
On a vu (n" 107) qvie les noms de cours d'eau de l'ancienne Septimanie
d'aucun d'eux.
d'une demi-douzaine
comme dernier terme de leur forme originelle le mot Vernodubrum, le terme initial est également celtique, le nom gaulois de 1 aune (cf. n'' 175) et par
présentent
duhron un mot
dans
:
;
Argentdouble, blanche
faut vraiseml^lablement entendre «
il
la rivière
».
1154. D'ailleurs, les
noms
primitifs des rivières n'étaient pas
immuables. Sans doute, les peuples nouveaux venus dans un pavs n'en u débaptisaient » pas systématiquement les cours d'eau, mais
il
s'en faut qu'ils aient toujours adopté les
On
étaient en usage avant leur arrivée.
même fini
vu dans
l'antiquité
par prévaloir. Le Po, Padus, avait été désigné par
noms
Bodincus
différents
le
:
tarque sous la forme trouve
dans siècle
le
dans
On
n° 25).
(cf.
connaît à
la
ancien est indiqué par
plus
Hpi-fcjKzç,
César
romaine; enfin IV''
qui
un
cours d'eau porter plusieurs noms, dont l'un seulement a
ligure de
au
a
noms
;
il
fut
le
le
noni
Saône trois pseudo-Plu-
remplacé par Arar K qu'on écrivains de l'épocjue
dans plusieurs
et
nom Sauconna parait Ammien Marcellin. qui
pour le
piemière
la
présente
fois
comme un
surnom de l'Arar'^; n'est-il pas viaiseinblable que chacun de ces noms fut imposé par un groupe ethnique particulier, et que le nom Sauconna, le moins conim d'abord, mais qui a fait oublier les
1.
deux autres, puisqu "Apap
::oTa[j.oç
èari rf,î
Inrchi opprn, éd. Diihner i. I,
Arariin, ([iiein
")t7.
subsiste encore aujourd'hui sous
il
KEÀTtx.f,;.
(18:l:)i,
.Sa u
co
n
\',
iiiiiii
.
.
.
ey.a/.îÏTO
oï
-po-.spov
npfyouÀo;.
la
I*lii-
84. n
|)
pc
1
1
.i
ii
I.
l{<-c.
ili-s
hisl. (/es
(i.iiili'^,
LES NOMS DK LUX'
268
forme Saône, est d'origine plus récente, et que, par. conséquent, on doit Y voir un vocable gaulois dont les celtistes actuels, en raison de l'état de la science, ne peuvent encore prétendre donner une explication rationnelle? Le nom Samara, qui désignait, au temps de César, la Somme témoin l'ancien nom d'Amiens,
—
Samarabriva (cf. ci-dessus n° 99) Sumina ou Somena, origine de
1
que plus au nord
Meuse,
On
le voit, les
qu'on ne la prétendu. ces
depuis cédé
la place à
nom
le
d'un affluent de
la
Sambre.
la
1155.
demeuré
est
il
—a
appellation moderne, tandis
noms de
noms que des noms de
moins immuables
rivière sont
est d ailleurs
Il
moins
aisé de parler de
lieux habités, rien n'étant plus rare
que ceux-là dans les textes. Les auteurs de l'antiquité ne nous donnent les noms que d'un très petit nomjjre des cours d'eau de la Gaule et la plupart des mentions qu'on leur doit sont grou;
pées dans deux textes qu'on peut qualifier de spéciaux part
le petit
lequel
sont
poème qu'Ausone
nommés
a
consacré à
la
d une
:
Moselle, et dans
plusieurs des affluents de cette rivière
;
deux vers du panégyrique de l'empereur Majorien, par Sidoine Apollinaire ', qui renferment une énumération de douze rivières de Gaule, destinée à prouver que le nouvel Auguste était connu dans toute cette importante région de l'Enqjire romain, (^uant aux chartes du moyen âge, qui renferment tant d'autre part,
noms propres de
de
lieux habités et
même
de lieux
par une sorte d'exception qu'on y trouve des
tlits,
c'est
noms de cours
d'eau.
1156. D'ailleurs
la
nomenclature des cours d'eau de notre pays noms anté-celticjues et gaulois on y
ne se conipose pas que de
;
rencontre un certain nombre de vocables latins ou romans, sans
compter
les
noms
bretons de l'ancienne Armorique, les
noms
g(Minani(jues de bien des cours d eau appartenant au bassin du les noms bascjues du département îles Basses-Pyrénées, noms Scandinaves de la XormancHc. Parmi les uftins altribuables à l'épocjue romaim on jx'ut citer à coup sûr Alba, ([ui
lUiin,
les
,
désignait,
non seulement
l
Aube, allluent bien connu de
la
Seine,
mais aussi les diverses rivières appelées l'Aubette (Cote-d'Or, ()ise,
1.
Seinc-IidVïrieui-c
Cirmiiiiim V,
v.
)
et
ilS-il'.l
l'Aubetin.
(Mon.
Crriii..
aniuent Auil.
.1 /i
(hi
(
Irand-Morin
//</// (n.<.
.
\ill, 212).
;
OUKÎLNKS
nom Alba,
ce
espèces, soit à
c'est-à-dire
ES
«
la
NOMS
:
Grosa,
«
la
»
même,
profonde
'HVJ
lilVlÈKI-J
Ui:
blanche
couleur de leau
la
qu'elle recouvre. tifiée
! UAiNul
suivant les
est dû.
du fond
soit à celle
», qualification
bien jus-
pour certaines rivières, désig-ne au temps de Charlemagne,
dans l'Anonyme de Ravenne,
nom
la
Creuse, affluent de la Vienne,
donné à l'un de nos départements. On peut citer parmi les cours d'eau dont l'appellation est Nigra d'orig-ine latine ou simplement romane le Noireau affluent de l'Orne, et la aqua dans les textes du moyen âge sous-aflluent de la Clairette, anciennement Clère, Clara Seine, dans l'arrondissement de Rouen, et ceux qui, en vertu d'un usage que l'on constate chez les populations tant g-ermaniques que néo-celtique>s et chez un grand nombre -de nations plus ou moins civilisées, sont désignés par des noms d'animaux
dont
le
a été
—
—
—
(cf.
ci-après, n"
Les
faits
1164
:
Lupa).
sur lesquels on entend insister
ici
appartiennent à
période envisag'ée dans les précédents chapitres. part, de l'emploi (pie les
hommes
Il
s'agit,
la
d'une
de race germanique firent des
noms de rivière pour créer les vocables appliqués à un certain nombre de circonscriptions administratives, et, d'autre part, des modifications que ce nouvel élément ethnique vint apporter à
la
forme de divers noms de cours d'eau. 1157. Tel peuple affectionne plus particulièrement
tel
mode de
dénomination. Les Romains et les Gaulois, par exemple, s'ils ont en bien des cas, employé un nom de rivière pour former le nom d'un lieu habité, ne paraissent pas avoir songé à
dénommer une
nom
de son principal cours d'eau. Or, un certain nombre de divisions de la Gaule fran({ue sont désignées par des vocables formés sur des noms de rivière, et ce sont là des dénominations qui, lors même qu'elles revêtent extérieurement
contrée à l'aide du
une forme romane, portent la marque caractéristique d une origine germanique, car, dans l'Europe occidentale, c'est presque exclusivement en Germanie et en Gaule, dans le bassin du Rhin,
On peut donc, a priori, considérer comme ayant été colonisée par des hommes de race germanique, toute l'époque mérovingienne ou carocontrée dont le nom otïiciel, lingienne, était dérivé d'un nom de rivière. Les noms de régions, qu'on les rencontre.
ii
de
parfi, ainsi
formés sont de plusieurs espèces.
LES NOMS DR LIEU
270
Lun
1158.
consiste à joindre au
une sorte
—
de ces modes de formation
exemples
celui pour lequel on possède les
nom
d'adjectif. C'est
et c'est
peut être
de rivière un suffixe -au s, qui en
seulement dans
—
les ])lus anciens
fait
les régions qui avoi-
Mer du Nord, entre l'emMeuse, que se rencontrent les noms de régions ainsi formés. Une portion du pays de Caux, démembré de la cité de Rouen, fut appelé pagus Tellaus, en langue vulgaire le Talou, du nom du fluvius Tellas, que portail alors la Béthune. Au nord de ce pays, dont le point le plus septentrional était la ville d'Eu (Seine-Inférieure), se trouvait le pagus Viminaus ou Vimeu, démembré de la cité d'Amiens, et dont le vocable était emprunté à un petit affluent de la Bresle, la Vismes, Vimina. Plus au nord encore, lune des subdivisions de l'ancienne cité de Cambrai était le pagus sinent plus ou moins directement
la
bouchure de
la
la
Hainaus ou Haina,
Seine et
le
cours de
Hainaut. qui devait son
nom
à la Haisne, en latin
Ces
affluent de droite de l'Escaut.
trois
noms de même
formation remontent sans doute aux premiers temps de l'occupapar des tribus germaines, des pays situés au nord de
tion,
Seine
;
et
deux d'entre eux
VIMINAO demment
figurent, sous les formes
sur des triens de l'époque mérovingienne. Onpeutévi-
même
assigner la
date à un quatrième
pagus Masaus, démembré de
franque, le
qui devait ce vocable à la Meuse,
dans
les divers dialectes
1159. TJn autre
l'équivalent
Si
1
moyen
mode de
latin
Celui-ci,
dans
r/Hii a
combiner
à
pagus,
le
le
Maas ou Macs
nom
de rivière avec
mot gmi^ qu'on
notait dans le
les
une apparence
à ces vocables (/oive
les textes des
xii''
formes romanes
ou chotce par et
latine,
le suffixe
docuiîients
est ap[)elé
au
i\"'
xui" siècles, a revêtu, selon
-o/.s,
-;iis
Mnsuf/ouiri
siècle,
on
-ensis.
ou
-es.
Quelquefois
été substitué à la terminaison -aus. et c'est ainsi
pagus Masaus
tains
latin,
formation, aboutissant à des vocables
nom commun
le
les régions,
aussi
en
de région
de Tongres, et
âge, assez diversement, (joioe et choive. par exemple.
on voulait donner
remplaçait
le
du
M osa
nom
la cité
germaniques.
germaniques, consistait haut
la
TELLAO et
ipie
et
que
Mosut/no dans cer-
reproduisent
Nitliaid
cl
une substitution analogue que l'allemand moderne appelle le Hainaut Hcnne(/fiu. 1160. .\ gaucln; du Hliin. c'est dans le bassin de la Moselle.
1
évê(|ue
Prudence de Troyes. C'est
j)ar
OKIGIN'ES I-'RANijL'ES
!
NOMS DE RIVIÈRE
271
l'on rencontre des noms de pays fofcombinaison de noms de rivière avec le suffixe latin -en sis ou avec le mot germanique gau. Le plus oriental de ces pays est le pagus Nafinsis, Xavinsis ou Nainsis, en alle-
OU dans son voisinage, que
més par
la
mand Nahagoive qui doit son nom du Rhin. Entre Trêves et Metz, et
Nahe, affluent de g-auche
à la
à Test de cette dernière ville,
on rencontre à l'époque carolingienne jusqu'à six noms de pa(ji ou comtés formés de même que celui du p. Nainsis ou Naha-
gowc
:
le
p.
Saroensis ou Sarachowe,
droite de la Moselle, qui
affluent de
—
Nitensis ou Nitagoica Blesensis ou Blesitchoice devaient leurs :
Sarre
la
la
à
—
Moselle et à quatre affluents de
la
à
— —
ou Musahjowe Rosalensis ou Boslohgowe Albensis ou Alhechowe, qui la
Nied, la Rosselle, la Bliese et l'Albe.
A
1161.
nique n'a
noms
»,
Saravus
appelé
romaine, et les pagi ^loslensis
l'époque
Sarre
pays de
«
était
la différence
de ces sept pagi, où l'élément germa-
pas cessé d'être prépondérant,
tiennent à des contrées où
jours dominante
:
le p.
la
Odornensis, au
langue vulgaire l'Ornois, qui doit son le-Duc, rOi^nain, en latin
les
suivants appar-
langue romane paraît avoir été tou-
Odorna
'
nom
—
;
diocèse de
le
la rivière
rensis ou Oscheret.
situé
de Wassy,
la Biaise
au sud-est de Dijon,
de Bar-
Blesensis ou
p.
Biaisois, entre les diocèses de Châlons, de Troyes, de
de Toul, arrosé par
en
Toul,
à la rivière
;
et
procède de celui de l'Ouche, affluent de droite de
le
Langres p.
dont la
et
Oscale
Saône
nom ;
—
Orcensis ou Urcensis, l'Orxois. « pays de au sud de Soissons. Ces deux derniers pagi sont plus éloignés que l'Ornois et le Biaisois des pays où les hommes de race teutonique ont dominé par le nombre à répo([ue mérovineniîn
le
rOurcq
1.
p.
»,
A. Long-non mentionnait auparavant le
nensis, dans
la
«
pagus Ornensis ou
Ilor-
nom, mentionné par l'Orne, alïluent de gauche de la supprimer cette indication, for-
partie nord-est du Verdunois, dont le
des actes de 726 et de 933, est emprunté à Moselle »; nous nous crojons autorisés à
la foi du Dictionnaire topoijrtiphique de la Meuse, car, observer une dizaine d'années plus tard [Mcdcnxia, IIl, Hl-8o et M(''rn. de. la. Soc. f/e,s Lpltrea do Bar-le-Duc, IV" série, I. p. in et i.v l'existence de l'acte de 933 est à démontrer, et la localité dont il ol
mulée en 1891 sur
ainsi qu'on
l'a
fait
questiou dans l'acte de 726 peut être iilentiûée avec un village qui n'est guère éloigné de l'Ornain, de telle sorlc que l'Orncnsis ou Hornensis se confondrait avec
l'Odornensis.
LE^ .NOMS •^feime
mais
;
le
LihlL
Ul::
nom
g-ermanique du
caractère
de lOscheret
s'explique par le fait que cette circonscrijHion fut formée entre 83()
démembrement du
844, d'un
et
on
l'origine,
le sait (voir
de race franque, appartenant à
vient de lire l'énumération
sont incontestablement d origine germanique, alors leur
mode
hommes
tribu des Chattes.
la
noms de pagi dont on
1162. Les
Attoariorum, dont
p.
ci-dessus n° 526), est due à des
de formation est
roman
mais
;
même
est possible
il
que
qu'on
ait
formé sur le même type d'autres noms de région. L'ager Jarensis, en Lyonnais, dont le souvenir subsiste, sous la forme Jarez ou Jarest, dans les surnoms d'une demi-douzaine de communes du département du Rhône, paraît devoir son nom et il faut, semble-t-il, au Gier, affluent de gauche du Rhône ;
reconnaître
dans
sain,
la
du ministerium Garonense, en Toulou-
trace
nom du Mas-Grenier
le
Mas
t^Tarn-et-Garonne), jadis
Garnès.
Un
1163.
autre
colonisation d'une partie de la
de la
ell'et
Gaule par des populations franques ou bourguignonnes est révélé par l'application à des noms de cours d'eau, présentant une terminaison féminine, de -a ne,
dont
il
(n*'"
qui concerne plusieurs de ces vocables
—
rivières les plus importantes
pondant
à
l'a
accentuée
en
déclinaison imparisyllabique
la
a été question plus haut
—
-a,
985 et 986) '. En ce mais non ceux des
terminaison muette, corres-
la
du nominatif latin, fit place à une terminaison ain ou -an selon les régions —qui, originairement,
caractérisait le cas régime
;
de cette ter-
et l'adoption définitive
minaison eut pour conséquence, à
égard de ces noms,
1
la
substi-
tution du genre ma.sculin au féminin. On en peut Juger par lexemple que voici. L'afïluent de lOise (pii passe à Beauvais est
dans
appelé,
Thara ment
:
les
Annales Bcrliniani,
nominatif a donné Tlirre,
nom
noté, dans le
rain; et I.
le
(!f.
c
noms de
ijunijinn ;/rrmuni'fue, dans
lioin.ini.i,
primé
sous
SCS
piir l'aulour
A".s.s;i/.s
en
IH',17,
lie iiliiloloi/ir
la
fr.inr.iiae,
|».
:
(l^i'.K^
I.i's
3(>-!>0.
Mon s
déclinaison en
ririrrcs
XXII
le lilic
la
date
de
8'îîl,
on retrouve, dill'érom-
de Montataire (Oise),
est par un cas oblicjue de
Aiiloinc Tliom.is, Ae.s
sous (ju
i-l
,
lu
ad Thaa,
-ane,
déclinuison féminine
489-!l().'<
:
arlicli'
n'im-
iioim^ ilr liriùrr en -uin, diiiis
l'KANOUES
OlUGliNKS
que s'explique
nom
le
273
NOMS DE BIVIÈRK
:
Thérain, qui a prévalu
;
nom, n'ayant
ce
plus l'apparence féminine, est devenu masculin.
noms ont
1164. Parmi les cours d'eau dont les
même, on peut mentionner avec altluent de la
L'Anglin, qui
reproduit
de
celui
Gartempe,
'
:
nom
Engle,
l'origine
à
commune
la
été traités de
certitude les suivants
d'Angles-SUr-Langlin
(Vienne).
L'Aubetin, aftluent du Grand-Morin, qui coule dans les dépar-
tements de
Marne
la
de Seine-et-Marne
et
:
Alba au
vu'' siècle,
Albeta en 1213. Lanterne, qui passe à Breuches
affluent de la
Le Breuchin, (Haute-Saône).
Le Cousin,
affluent de la
Cure (Yonne)
Cosa en
:
1147.
du Doubs, qui passe à Gusance (Doubs). Ausa en 754. La forme de la Seine
Le Cusancin, affluent
L'Hozain, affluent nomimitive s'est conservée dans
:
le
nom
de
C hapelle-d' Oze
la
(Aube). L'Ingressin, affluent de la Moselle
Le Jarnossin,
aflluent
de
la
:
Angruxia
Loire,
qui
en 982.
passe à Jarnosse
(Loire).
Le Lalain ou semble
l'Alain, affluent de la
appelée d'abord
s'être
Vanne (Aube, Yonne),
la Leie,
qui
puisqu'on a au \n° siècle
forme Lege.
la
aflluent delà Seine
Le Loing, au
vii*^
siècle
(Yonne, Loiret, Seine-et-Marne),
Lupa.
Le Mesvrin, Ma^avera, aflluent de l'Arroux, passant à Mesvres (Saône-et-Loire). Le Grand-Morin, aflluent de la Marne le nominatif de son voir ci-dessus nom latin, Muera, a donné Mœurs (Marne ;
:
n" 730) et
Pommeure, aujourd'hui Pommeuse
(Seine-et-Marne
:
voir ci-dessus n° 703).
Le Petit-Morin, autre affluent de
la
Marne, homonyme du
précédent.
L'Ornain,
i.
Odoma,
L'éiuiniératioii (|u'ou
aflluent
v;i
lii\',
delà Saulx. et (jui se
plus longue (|ue celle que com|)reniiit
la
poursuit sous
leçon du 19 mars
le
n" 1164,
IH'.II.
Nous
ost
l'éta-
blissons d'après une note (jue nous avons trouvée jointe au texte de cotte leçon, et (pi'Auf^uste Lon^non a écrite au {ilus tôt en IS'Ji. /vfi.s
noms
lie
lieu.
"^
LES NOMS
274
LOrvin,
\)E
LIEU
artluent de la Seine (Aube,
Seine-et-Marncy
,
Al va
H73.
en
L'Othain, affluent de
de
la
Ghiers (Meuse)
;
Otha dans un
texte
1283.
Le Sagonin, affluent de lAubois, qui passe à Sagonne (Cher). Le Serein, affluent de l'Yonne, anciennement Sedena, Senc Se nain.
et
Le Sornain, en 879
Le dans Le Le
affluent de la Loire (Rhône, Saùne-et-Loire, Loire),
Son a.
Ternin, affluent de TArroux,
son cours supérieur. Thérain, mentionné ci-dessus (n" 1163).
Valouzin ou
la
Valouze, affluent de
exemples que
voit par plusieurs de ces
;
Loiwj a
et
France
;
finale
long-e.
le latin
noms de cours
d'eau dont l'énumération précède
appartiennent, dans leur ensemble, à la
une
été substitué à Loiiain sous linfluence
de l'adverbe représentant 1165. Les
forme régulière
la
altérée en -in, par confusion avec
-ain a parfois été
bien connue
Grosne (Saône-et-
la
Aval osa.
Loire), au x^ siècle
On
dénommé Tarêne ou Tarenne
la partie
septentrionale de
plus au sud, d'une manière générale,
la
terminaison
des cas obliques est devenue -an.
En
1203, on désignait, aux cas obliques, l'Isère sous
Iserun, et celle-ci subsiste dans l'expression,
géogra])hes
—
«
Gol
le
d'Iseran
»
—
la
forme
bien connue des
qui désigne le passage
Maurienne et de Tarentaise, en Savoie. Le Conan, affluent de la Brévenne ;Hhône), était, à l'origine ce dernier nom désigne un autre Coin a, en français Cosne réunis.sant les vallées de
:
affluent de la
même
rivière.
Le Drouvenant ou la Drouvenne, affluent de l'Ain (Jura). Le Formans, affluent de la- Saône, Folmoda vers 980, au
moyen Age Forinoan. Le Séran, affluent du dénoinuK'
Le
;
la
lîliône
.\ini
:
un de
ses affluents
l'st
Serre.
Soanan ou
Soanna lilt-
la
Souanan.
affluent
Je
l'Azergues,
forme nomiuative subsiste dans
le
nom
en
S'iS
d'une loca-
riveraine, Valsonne.
L(î
Tranibouzan, afflucMl
cours d'eau appi-lé
I;i
(K^
la
Trambouze.
Loiic (Loire), voisin
(1
un autre
ORKiINKS FRAN'tJUES
:
iSOMS
DE RIVIÈRK
1166. Beaucoup d'autres cours d'eau ont leurs
de
même,
et sans
doute
la
place k côté de ceux-là
formes latines ou les
;
275
noms terminés
plupart d'entre eux devraient prendre
mais on ne possède pas toujours les formes vulgaires qui attesteraient
vieilles
l'emploi, en ce qui les concerne,
de
la
déclinaison imparisylla-
bique féminine. Néanmoins, povir arriver à déterminer, plus exac-
tement qu'on ne
l'a
pu
faire jusqu'ici, les limites
de la colonisa-
germanique en Gaule, il serait peut-être intéressant d'indiquer sur une carte de France tous les noms de cours d'eau en et l'on peut espérer que cela se fera quelque -ain^ -in ou -an tion
;
jour.
LIV
ORIGINES SCANDINAVES
i :
GENERALITES
1167. Les contrées maritimes de la Gaule semblent avoir joui
d'une quiétude relative durant le
la
période méroving-ienne et sous
règne des deux premiers princes carolingiens
règne de Louis
le
;
mais à partir du
Pieux, et surtout après sa mort, elles furent
exposées aux déprédations des pirates Scandinaves, des Nor-
mands ou
«
venus des mêmes régions, ou à pirates saxons, et qui, remontant le cours
hommes du Nord
»,
peu près, que jadis les des fleuves dans leurs barques légères, ravagèrent même les provinces centrales de la France. Dès le ix'' siècle, plusieurs des « rois de mer » qui commandaient leurs escadres se fixèrent en Angleterre et en Irlande, se taillant dans Tune ou l'autre de ces îles de petits royaumes. Ils ne réussirent pas aussi vite à s implanter dans quelqu'une des riches contrées de la Gaule. Cependant, avant Tannée 8o0, on trouve un chef normand, Harald, converti à la foi chrétienne, et occupant, en Frise, dans les pays qui avoisinent les bouches du Rhin, ainsi que son frère Ruric, des fiefs qu'il doit à la libéralité
blissement normand il
de l'empereur Lothaire P'
;
cet éta-
subsistait encore après vingt-cinq années, et
dynastes féodaux qui dominèrent
est possible «pie certains des
plus tard en Frise aient appartenu au sang
de Harald et de
Ruric.
Mais
le
plus fameux des établissements Scandinaves que reçut
l'empire carolingien est sans contredit
le
duché de Normandie.
L'origine en est due au traité de Saint-Clair-sur-Epte, qui, 01
1
régularisa
,
déjà
:
dans
I.
(
1
les
un
état de choses existant depuis plusieurs
installation
du
roi
de mer lîollon
contrées arrosées par
ioiisiillcir
sur
ccll»! i(iu'.slii)ii
la
iiioild'A. I.oD^Mion, sous <t lilic:
ot
In
tlS
|j.
cnloniunlifiit iii-4".
ifrr/iiaiiii/in'
cl
de ses C()m[)agnons
basse Seine.
le iiiénioirL' ilf
\h
et
l.i's
(Ai.
En
outre du Talou.
Joicl,
|Jiil)lit''
nanis de Uni <ri)ri<jinr
si-:in(lin;iri'
»'/i
en
années
Nnrnianflir.
mm
(li'|)uis
iDinain'
l'iiris,
l'.Mi^,
I
OnUil.NF.S
SCANDI.NAVKS
du pays de Caux, du Roumois
:
de
et
2ll
(IKNF.RALITKS
la partie
du Vexin
située à
droite de l'Epte, Rollon ne reçut d'abord, au sud de la Seine, que
Lieuvin et TEvrecin, c'est-à-dire les comtés dont Lisieux et Evreux étaient les chefs-lieux. Le diocèse de Baveux et celui du Mans, et conséquemment celui de Sées, situé entre deux, furent le
cédés au nouvel état, en 924, par encore, en 933, c'est-à-dire
de
diocèses
les
le
roi
Raoul, qui y joignit
la terre des Bretons située sur le
«
Coutances
et
littoral »,
d'Avranches,
A
rattachés depuis soixante-six ans à la Bretag'ne.
alors
l'exception
du
Maine, dont l'occupation par les Normands ne fut probablement pas consommée, les pays cédés à Rollon et à son
Guillaume Longue-Epée, constituèrent féodal de Normandie.
seur,
A
l'époque
actuelle,
appelé
même
d'autres
sur
paraît-il,
la
et succes-
fils
glorieux duché
où Rollon prenait pied dans la Normandie Scandinaves, dont le chef a été
pirates
Ragenoldus.
l'embouchure de
le
s'établissaient
Loire
la
;
de là
dans
ils
les
contrées voisines de
dominèrent un moment,
Bretagne entière, mais, en 936,
ils
en furent
chassés par les princes bretons revenus d'Angleterre.
Normands,
Les
les compagnons de Rollon, du Danemark, comme l'indique Dudon de
ou du moins
étaient-ils originaires
Saint-Quentin, qui recueillit, vers l'an 1000,
mande?
Venaient-ils de la Norvège, ainsi que
dont
sarfHs islandaises,
mencement du
XII''
siècle? La première opinion a été défendue de
des premiers siècles de
hi
le
plus au courant de l'histoire
race Scandinave.
Si la question est cependant encore douteuse,
nombre dans Simple
et
hommes de les
prétendent les
rédaction n'est pas antérieure au com-
la
nos jours par Steenstrup, l'érudit
certain que les
tradition nor-
la le
il
est
du moins
race Scandinave s'établirent en grand
pays cédés à Rollon par
les rois
Charles
le
Raoul. La Normandie, depuis longtemps exposée aux
ravages des pirates, était alors presque entièiement déserte,
et
au
Dudon, Rollon aurait divisé les terres au cordeau pour les distribuer à ses fidèles compagnons. Le grand nombre de noms de lieu Scandinaves qu on petit relever en Normandie prouve que la colonisation fut réalisée sur ime grande échelle, saus atteindre toutefois le département actuel de l'Orne il parait attester aussi que la langue des compagnons de Rollon la langue noroise ne s'éteignit complètement qu'après plusieurs générations, et
dire de
;
—
—
LES >()MS DE LIEU
27S
que certains de ses mots passèrent langag-e
roman de
la contrée, ainsi
même pour un temps dans le que l'indique l'emploi, comme
noms de lieu, de certaines expressions précédées de l'article le, la. De plus, la limite atteinte par la colonisation Scandinave en Normandie,
noms de
ainsi dti
lieu,
moins qu on en peut juger par l'étude des
ne difîère pas de celle en deçà de laquelle se mani-
du dialecte normand. Les noms de lieu qui, en Normandie, portent témoignage de les uns sont colonisation Scandinave sont de deux espèces
festent les principaux caractères
la
:
caractérisés par des terminaisons noroises la
combinaison d'un
nave
— avec
-court
le
des pays
hommes
nom
mot roman
ville,
—
d origine Scandi-
rappellent les
colonisés à l'époque
de race franque.
;
propre d'homme
les autres présentant
noms de
lieu en
mérovingienne par des
LV
NOMS A TEliMINAISON XOROISE
i
Ces noms seront étudiés selon Tordre alphabétique des mots norois
([ui
constituent
la
désinence.
BEKKU Synonyme de raliemand moderne bacli, du danois bsek du suédois back, ce mot a le sens de « ruisseau ». Il a trouvé place, pour un temps du moins, dans le lang-age roman de la Normandie, comme lattestent le nom de cours d'eau le Bec et son diminutif le Becquet. Ces vocables sont parfois passés des 1168.
et
Deux
cours d'eau à certaines des localités riveraines. elles,
d'entre
appartenant au département de l'Eure, sont disting-uées,
depuis au moins huit siècles, au
moyen
des surnoms rappelant
le Bec-Hellouin, où le bienheureux Hellouin fonda une abbaye en 1034. et le Bec-Thomas, dont le château fut construit, d'après Le Prévost, par Thomas de
des particularités de leur histoires
:
Tournebu, qui vivait en 1180. Nous avons utilisé pour ce chapitre 1" le texte des leçons 2" Longnon au Collège de France les 9 et 16 avril 1891
1.
A.
:
;
—
faites par
les notes
assez développées, tantôt complétant ce texte, et tantôt le résumant, ou y renvoyant, qui représentent le plan des conférences faites à l'Lcole des
Hautes Études les samedis 17 et 24 décembre 1892, 7, 14, 21 et 28 janvier 189.3 car, en Tannée scolaire 1892-189.3, à l'Ecole dos Hautes Etudes, au lieu de ne s'occuper, comme auparavant et comme depuis, do toponomastiquo générale ((u'une fois par semaine, A. Longnon mena de front, le jeudi l'étude des noms ligures, gaulois, romains, et le samedi celle des « noms de lieu d'origine noroise en Normandie, comparés à ceux de la Scandinavie et 3" et 4° des noies d'auditeurs, de doux auditeurs des Iles Britanniques » différonls, qui suivirent les conférences de Louguon, l'un on 1901-1902, l'autre on 1905-1906. 11 nous a été ainsi donné d'observer les rolouoiies que le niaitre fit sul)ir à son enseignement ol l'on trouvera là-dessus quelques indications au bas des prochaines pages ajoutons ici (|u'en 1891 et en 1892-1893, il comprenait [)armi les mots norois éluiliés, les expressions ey, flpod et nae.s, que depuis il prit h> [)arli i\i' rappoiior aux Saxons ;
;
—
—
;
;
(voir ci-dessus n»* 750-753).
.
280
deau dont -bec est le terme dans la Seine-Inférieure le Bolbec le ce nom est à rapprocher du nom de lieu danois Rodedans le Calvados FOrbec dans la et le Saffimbec
1169. Parmi les final,
noms
de cours
convient de citer
il
:
— —
Robec baek
NOMS UE LIEU
r.KS
;
;
Bricquebec et le Trottebec! dont le nom rappelle, par son premier terme, les noms de lieu suédois Trottaberg, Trotta-
Manche
le
torp et Trottorp
'
inO. Quant aux noms de lieu en -hec. ils sont assez nombreux en Normandie Annebecq (G.) cf. BjàlleBeaubec S.-l. cf. B0lb8ek D. Bricquebec M. Bolbec iS.-l. back S.) Garbec (E. Caudebec S.-l. Glarbec C.) Grabec Drubec M.) Foulbec :E.) 'M.l; cf. Kragbsek D.) Mobecq (M.) Houlbec (E.); cf. Holbœk (D.) Orbec (G.); cf. j3rb8ek D.) et Orbàck (S.) Varenguebec (M.). 1171. Dans plusieurs de ces noms, le premier terme est un
—
:
—
—
:
:
—
i
i
—
—
—
i
—
—
—
—
— —
adjectif.
formé sur
Iloulhec,
l'adjectif
Scandinave
de Parfondru (voir ci-dessus
l'équivalent
creux
«
/lo/,
n"
974)
»
est
de ses
et
variantes.
Dans «
nom du Robec
le
roug-e »
du
:
on
sol sur lequel
Si
l'élément initial peut être ladjectif rod,
voit parfois attribuer à il
coule
cf.
premier terme du
le
suédois
vilain
«
fui,
»,
ce
un cours d'eau
ci-dessus n° 1156
la
couleur
Aube).
:
nom Foulbec est à rapprocher ilu nom est synonyme de }faurupf
(Marne).
Clarhec signifie évidemment
comme partie
'
fort
ruisseau limpide
le
du nom Clarhec au suédois
ndjectif
aurait
«
Rieuclar (Ardèche). Mais doit-on apparenter
roman
Si cette
?
klar,
ou
faut-il
dernière hypothèse est
la
»,
tout
première
y voir un
plausible, on
un autre exemple de combinaison similaire dans Drubec, luisseau
1172.
Plus
d'homme
:
quand on
le
on
».
fréquemment -bec a
lieu de
est
considérer
retrouve, dans d'autres
cond^iné avec le mot roman
ville
:
combiné
comme noms de
à cet
avec
un
nom
termi' initial
tel
le
lieu
de Normandie,
égard Bolbec est
à rap-
1. .Vfin do no pas sn relia r^'^or lo texte de ce ehapilie et (hi suivant, nous avons cru devoir y désigner simplement par les initiales de leurs noms les
départernenls foiMués par Suèrie,
Norvège
et
la
NfHinaiidic,
Danemark.
.liiisi
ipie les
|>ays
seandinaves-
ORIGINKS SCANDINAVRS
procher de Bnlleville
AI..
—
S.-l.)
M.) — Carhec de Carvillc — Varenguehec M.,
(C,
HEKKH
:
Bricquebec de Bricqucville
(G., S.-I.)
de
S.-I.)
(E.,
Varengiieville
281
— Crahec de Crasville
Varengeville (S.-I.), jadis
'.
BUDH mot
1173. Le
dans
hiidh,
danois bod,
le
cabane, chaumière
«
former un nombre relativement élevé de
mandie.
Il
qu'on retrouve
»,
baraque, loge, boutique
«
noms
»,
a
contribué à
de lieu en Nor-
devient en français du xi® siècle -bued ou -huet, qu'on
prononçait heu, et cette forme francisée du mot norois subsiste
encore aujourd'hui, mais dénaturée par
-beuf
final et
la
notation fantaisiste
même
-bœuf, dont on tend maintenant à prononcer Vf parasite. On a vu (n°^ 1071, 1072, 1076. 1078) pareille
et
transformation subie par
la finale, latinisée
-bodus, d'un grand
nombre de noms d'homme des époques nîérovingienne
et caro-
lingienne.
1174. Le mot hudh
Bothus au
xi° siècle,
1175. Parmi les
est
noms de
1.
Dans
la
leçon du
a lieu de citer
y
il
avril 1891, après avoir
en -hec des indications analogues A. Long-non s'exprimait ainsi
:
Normandie, présentent
lieu qui, en
terminaison -beuf ou -bœuf,
la
du nom de BOOS (S.-L),
l'origine
puis Boes.
à
celles
donné, sur
les
-
Belbeuf
:
noms de
Le mot norois berg, au sens de
«
lieu
que nous venons de résumer,
mon-
><
guère été relevé que dans des noms de lieu dit, et je citerai Wimbergue (Manche) encore, le plus souvent, herg est-il assourdi eu ber, noté berl, comme dans Cannebert (Calvados), le MontCabert et Godebert (Seine-Inférieure). Il est possiljle que ce soit lui aussi qu'on retrouve dans la finale du nom Camembert (Orne), village construit tagne
»
ou de
«
roc
»
n'a
;
sur une colline qui domine un
at'tluent
hypothèse, une simple hypothèse, car
de la
la
Vie; mais ce n'est
là
terminaison beri d'un
qu'une
nom de
souvent la finale, originairement Aerc/jY dans langage des Francs, d'un nom propre d'homme germain ». Dans son enseignement do l't^cole des Hautes Études, il a reproduit ces énoncialions en 1901-1902, mais non plus en 190'J-190(); d'ailleurs les réserves qu'il avait en formulées au sujet du nom de Cmnembcrl étaient des plus fondées efTet, dans son Rapport sur Vorlhographe des noms de comrtiunes du drparlieu français représente le plus
le
:
lomont
(Je
VOrne, publié en 1903, Louis Duval signale(p. 78) qu'au
cette localité est appelée 2.
Nous reproduisons
xii'"
siècle
Campus Maimberti. ici,
à
toutes fins utiles, cet aiitic passage de
la
282
LES .NOMS UE LIEU
(S.-I.);
(S.),
beuf (E.. S. -T.);
Çalby
cf.
Elbeuf
(D.),
Lindby
cf.
—
— Marbeuf
cf.
;
Limbeuf
Markebo
(S.
qui
(S.),
—
cf.
;
Markby
,
(S.)
un homonyme dans
a
Vejlby (D.l, Velebo
Lindebeuf
(S.-I.)
;
— MarLincoln) — Pibeuf — Ribeuf Lancashire — Vibeuf
Marebo
S.i
S. et
Kilbo
cf.
cl.
\
(E.),
(E.. S.-I.)
Quillebeuf (E.);
Ribby
cf.
anciennement WeUebeuf
(S.)
-
:
(Lincoln)
quebeuf (E.) S.-L)
—
qui a des homonymes en Angleterre (Lincolnj —
(S.-I.),
Welby
(S.),
—
—
(S.) Brébeuf 'M.) Coulibœuf (G.); Kolbu (N.) Cricquebœuf (G.) et Griquecf. KirkebofD.. N.)— Daubeuf (G., E., S.-I.)
Bjàlbo
cf.
Kolebo
cf.
le
(S.-I.)
;
cf. Yquebeuf (S.-I.) Egebo, Egeby (D.), Ekebo, (.)n remarcjuera qu à l'exception de Brébeuf, de Ekeby (S.). Coulibœuf et de Cricquebœuf, tous ces noms appartiennent à la
(S.-l.i
;
—
Haute-Normandie. 1176. Le terme
nom commun Daubeuf
le
initial est,
beuf le mot mar, (n**"* 1202 à 1204)
—
ek,
klilla, ((
chêne
1177.
més de
source
»
vallée »;
le
suédois lind,
ou
»
«
de Quillebeuf, ;
— à' Yquebeuf
peut rapprocher
de Lindebeuf, « tilleul »
marais
;
le
danois
de
— de Mar-
étudié ci-après
danois kilde ou
le ,
»,
:
sans
et
er/
ou
le
le
sué-
suédois
».
que Cricquebœuf
se peut
Il
—
«
étang
u
;
dois
On
d ordre topographique.
danois dkl,
doute aussi de Limbeuf,
«
dans un certain nombre de cas, un
façon analogue sur
le
et
Criquebeuf soient
mot norois qui
signifie
«
for-
église »,
» Avaiil d(î vous énumérer les noms de lieu norsecond terme est le mol norois i!>urf/i,... je crois intéressant de vous signaler, hors de Normandie, deux noms de lieu modernes dont le second terme représente très certainement ce mol c'est d'abord la ville de Paimbœuf, « l'emboucliure de la Loire, ;im déparlemenl de la Loirec'est ensuite le villa^j-e d'Estrébœuf, près de renii)ouciuire de lid'érieure la Somme, à une lieue au sud de Sainl-Valery, au département delà SommeLe premier de ces noms, Pahnbii'iif, vsi certainement un vestif^e de l'occupalioii par les .Normands du pays nantais, dont ils restèrent maîtres de
leçon du
avril 1891
'3
mands dont
:
le
:
;
dOX
à \y.M
est
dû
à
à
environ
;
et
il
est
extrêmement pnjhahle (pie le nom iV Kiilrrliivii/ les liommes du Nord du pays silué
une occupation temporaire par
l'embouelnire
f!«'
la
Somme
».
A.
Lon},Mioii
rapprochait
iVKsIi-i^Iia-nf les
Scandinaves 0sterby Danemark) et Osterbo iSuède) et en cet endroit de sf)n manuscrit nue nnle marj^inale, peut-être ajoutée après coup, mentionne Thubœuf Mayenne Il a répélé ces indications en IS'.t.'l et
noms de
lieu
;
.
l'.M»|-l'.«t)2,
mais non,
paiail-il,
en
llK):')- l'.lOd.
ORIGIIVES SCANDINAVES
kirke en danois et kyrka en suédois
naître dans
la
283
liUDH
toutefois on est autorisé (Iricqueville (C.
5ont à rapprocher,
le
les
noms Bolbeuf
premier de Bolbec
et
)
recon-
à
nom
première partie de ces vocables un
d'homme, de même que dans sus n" 1172),
;
du nom
tout aussi bien, pai l'existence
:
propre
Brébeuf, qui
et
de Bolleville
ci-des-
(cf.
second de Bréville (C, M.j.
le
BU 1178. Ce mot, qui se rapproche de et il
par
le sens, avait l'acception
revêt aujourd'hui
lage, en danois
une
la
forme
bij
ville. Il se
de ,
budh
à la fois
maison
«
de
»,
par la forme
domaine
«
présente dans les
Normandie sous les deux formes -bu à l'évolution du mot Scandinave. 1179. La forme -hii a prévalu dans
et -bie
dernier
nom »,
et
—
:
noms de
lieu
de
qui répondent bien
les noms Bourguébus (G.) Ce Carquebut (M.i. Tournebu (G., E. maison « signitient (M.) sa variante Tournebut et a pour « épine » se disant en danois for/)
vers 1078 Borgeshu,
de l'épine
»
qui désigne en suédois un vil-
.
—
synonymes Tornby
(D.) et
1180. Par contre, c'est
Thomby
la
(Northampton).
forme -/)/c que présente
Hambye
[M.].
1181. L'équivalence des deux terminaisons -bu et -bie résulte
de ce que Carquebut est appelé dans un texte du
Kirkebi
:
cette forme,
peine différente
à
Kirkeby de Danemark et de Norvège, Kyrkby et Suède, attestent que par Cunjuehut il faut entendre de l'église
xiii''
siècle
nombreux Kyrkeby de
des très
« la
maison
».
DAL 1182. Ce mot, commun aux dialectes Scandinaves et bas-allemands, avec le sens de « vallée ». termine quelques noms de lieu Croixdalle en Normandie Becdalle (E.i. Bruquedalle S.-I. :
.
(S.-L), Dieppedalle (S.-I.), Oudalle ^S.-l.j.
1183.
Baekdal
Par il
le
premier de ces noms
faut entendre « la vallée
et par
son équivalent danois
du ruisseau
»,
1184. Le premier terme de Bruquedalle est peut-èlie appa-
marécage >'. 1185. Dieppedalle, comparable à Djupdal, Djupedal
renté à l'allemand /"rwc/ï,
«
(S., N.i,
LES NOMS DK \AEV
2(Si
Dybdal
(D., N.), a le sens de « vallée profonde »
synonyme de Parfondeval
:
c'est
donc un
(Aisne, Oise, Orne. S.-I.).
GARD 1186. Gard avait, dans
la
langue noroise
qu'on retrouve dans notre mot jardin «
domaine
;
il
le
sens
d" «
enclos
»
a'pris depuis celui de
voisin de celui de « maison », que présentait le
»,
g-othique gards, et que conservent le danois
gaard
et le suédois
gàrd. 1187. Auppegard
—
gard
—
—
pomme
«
se
»
Il
a
1188. Bigards (E.)
—
Ecosse
nom du
disant en danois a'ble et en suédois
pour variante Epégard Auppegard et en 1 199 Alpegard.
aple.
moyen âge Apple-
iEblegaard (D.), Apelgârden (S.), et en a pour premier terme le
cf.
Applegarden (Dumfries) ponimier,
appelé parfois au
(S.-I.),
cf.
(E.), qui est appelé
Bygârden
et
Bygàrde
fS.)
en 1181
—
peut-
un équivalent A'Achères (v. ci-dessus n" 604 car dans son premier terme on reconnaît le nom de l'abeille, en suédois bi ^ être
I.
i,
Outre Auppegard, Epôf/ard
Ic^on du
avril 1891,
ol
Bigards, A. I.,ongn()n indiquait, flans sa
au Collège de France, et dans sa conféi'enco du 7 jan-
Hautes Études, les noms Fisigard et Vingurl, qu'il premierà la Scine-Inférieuro, le second au Calvados, mais dont nous ne pouvons donner ridentificatiou prrcise, et sur la signiûcalion des(juels il no s'exprime qu'avec beaucoup de réserve. Vingarl, désignant un lieu dit du Bessin, pourrait être rapproclu' du danois vingaard, « vignoble » !.. Dclislf, dans ses Eludes sur la condition de la classe agricole et l'élnl de l'agrirullure en Xorniandie au moyen ih/e, s'est étiMidu assez longuement (p. i-t8 à 470! sur la culture de la vigne, et le tiéparlemenl du Calvados com|)rend un certain noiniire de localités dénommées la Vigne, les Vignes, Quant h Fisigar(], après l'avoir comparé, en la Vignette, les Vignettes. I.ongnon le 1903, à Fisherganrd M)anemark et à I''ishguaril (Pembroke passait sous silence en 1901-1902, et l'aurait placé dans l'iMireen 190."t- 190(1 vier 1893 à l'École des
attribue, le
:
—
,
nom
;
—
le sens de sous réserves, nous le répétons r:i|i|)ui de eetir opinion, nous croyons devf)ir signaler, pèclu'rie > s id^h'-e de lO.tO, Mienliontie n n u m (pi' une chai'te do la Trinile dti MonI e p p a. ga rd m in
il
attribuai!
ce
ii
(>
ii
:
,
II
1
>
i
l'i
OKIGIMKiS SCA.NDLNAVLS
GliUNN
:
dRLiW
28o
^
1189. Le mot norois (/runn, « haut fond, écueil », est probablement l'orig-ine du mot « grune », qui désigne certains
rochers des côtes nord-ouest du Cotentin
On
:
le
Banc des Grunes, la
pourrait être tenté de reconnaitre
ce
;
Flamanvilie; les 1190.
—
—
devant Carteret
second élément
Grune, à JobourgGrunes, de Bretteville, etc.
dvi
la
nom
;
de Langrune
(G.), village
Grunette, à
mot dans
le
de la côte en
duquel s'étend une ligne de rochers plats; mais la forme Ling'ionia, qu'on rencontre en 1162, interdit à cet égard une affirface
mation absolue et il faut chercher une autre origine au nom Lengronne, que porte une commune du canton de Gavray (M.), ;
située à 13 kilomètres des côtes.
IIOLM
mot
1191. Le les
holni, qui termine tant de
pays Scandinaves,
et
notamment
celui
noms de de
la
lieu
dans du
capitale
royaume de Suède, désignait une île, non pas seulement une île maritime, comme le mot saxon ig (voir ci-dessus n" 750), mais encore une île située dans l'intérieur des terres, et même, s'il est permis de s'exprimer ainsi, une île de terre, c'est-à-dire, par exemple, un mamelon isolé qui, en raison de la dépression des terres environnantes, se trouve de temps à autre environné par les eaux. On le rencontre, sous la forme -homme, dans les noms
Engehomme mier à une
(E.) et
île
de
la
Robéhomme
(G.), qui s'appliquent, le pre-
Seine située en face de Martot.
le
second
—
Raimberthomme au xui'' siècle - à un village construit sur \\n Dans une charte de mamelon dominant un vaste marécage. insulam super alveum Sequane 1030, le texte que voici quam dicunt nomine Torhulmum, alio quidem vocabulo Oscellum, désigne sans doute l'île d'Oissel (S.-L), mentionnée
—
:
au
IX''
siècle
1192.
Il
comme une
semble que
station très fréquentée des pirates. le
mot norois holm
soit entré
dans
le
La leçon du D avril IHOl ne l'ail aucune allusion à ce mol; A. l.on^nion il fil de niènu- en l'JO.'i-lOOO, la conférence du 7 janvier ISO.'i alors (|n'il l'avait de nouveau passé sons silence en l'.Mtl-l'.l()2. 1.
Icludia dans
;
286
i\OMS DE LIEU
I^KS
langage roman des populations de la Normandie, car la nomenclature topographique de cette province présente les formes vulgaires Houlme et Homme précédées de l'article. Le Houlme iS.-I.)
d'une
est voisin
Honime, Calvados
Hommel 1193.
et de FEiu-e
;
Hommet
et le
On
noms de
du ru de
île
Gailly.
Quant au nom
le
désigne plusieurs écarts dans les départements du
il
l'Homme
et
qui existent en assez grand
vinces de rOuest
:
le
même élymologie aux VHommeau, V Houme et VHoiimcau,
gardera d'appliquer
se
lieu
Ion en rencontre des diminutifs
et
(M.). la
nombre dans plusieurs autres
pro-
Anjou, Maine, Touraine, Poitou, Saintonge,
:
Angoumois, et dans lesquels il faut voir une variante des mots orme et ormeau (cf. ci-dessus n° 645).
nus
dialectale
'
Le mot norois Jiiis, « maison, demeure », (jvii n'est qu'une variante de Tallemand moderne liaus, termine, dans les pays du Nord, un certain nombre de noms de lieu, par exemple celui de la ville à' Aarhiis (D.); c'est incontestablement ce mot qui constitue le dernier terme du nom Etainhus (S.-I.), jadis Estain/ius, qui a pour équivalents Stenhus (D. et Stenhuse ces noms ont le sens de « maison de pierre ». Peut-être (S.) doit-on reconnaître la même désinence dans Cropus (S.-I.) et 1194.
j
;
Gavrus (C.) terme initial
le
:
—
premier de ces noms serait apparenté par son à Kroppsiad, un nom d'homme sans doute
—
Krojjpelorp, Kroppfjiill, Kro/jpkiirr (S.).
JiLIF
1195. Klif, au sens de
—
.suédois klippa
mande. Un texte
de;
l'Eure rapporte à
<<
la
122i, que
Vnrsli'ii
I.
—
cf.
la
le
hviU en suédois, Iv)
est à
danois klippe et
tvi/.c
Dic/ioniniire topograpliiquc de
le
clive
h'IiI/j-
:
en
rapprochoi-,
mentionne
on reconnaît dans
;inglais,
pour son
k
blanc iceiss
»,
11
:i
|i,is
eh' clinlir
(l.iiis
le
pre-
livid
en
en allemand.
premier terme, de
S.).
i.r ijKil
le
toponomastique nor-
l'équivalent de notre adjectif
mier terme Verclives
»
dans
Côte-Blanche, près d'iwreux,
une roc h a qui vocatur il;iii()is,
rocher
est aussi entré
Ifs CDiilVu'cnct'S (le
l".((>!'i-iyO(l.
.
ORIGIMiS SCANDINAVES
LUXDH
:
287
LUNDR mot
1196. Le
bocage », a laissé de très nombreuses traces dans la toponomastique Scandinave on l'y voit employé tantôt seul, comme dans le nom de la ville universitaire de Lund, tantôt en composition. liindr, u bois,
:
On
1197.
pensé
a
reconnaître dans
le
le
nom
de lieu
la
Londe,
assez fréquent en Normandie, où une forêt, située au sud de
Rouen,
nom
est appelée forêt de la
Londe. Mais cette forêt
d'une localité voisine et l'on doit,
s'agit, objecter
d'une part
le
tire
son
à l'hypothèse dont
il
genre féminin attribué au mot londe,
du (/, alors que dans les noms énudont l'origine noroise est incontestable, ce d
et d'autre part la persistance
mérés ci-après,
et
Londe apparaît comme une variante dialectale de Anglo-normands ont fait launde. 1198. Lundr est évidemment le terme final des noms suivants Beslon (M.), Boslon (E.), Boulon (Ci, Bouquelon (E.),
s'est assourdi.
lande, dont les
:
le
Catelon
(E.),
Grollon
Écaquelon
(M.),
Scellon (E.), Yébleron (S.-L), jadis
(E.j,
Yhlelon
(C),
Ellon
(S.-I.),
Yquelon
(M., S.-L).
1199.
Un
bois voisin de Boslon,
était appelée
1200.
terme
Yquelon
initial le
—
hameau de Quittebeuf
mus de Boolon.
en 1189 ne cf.
Egelund (D.)
nom du chêne
et
Eklund
(S.)
—
a
(E.),
pour
(voir ci-dessus, n" 1176).
Bôkelund (S.)
—
1202. La terminaison -mare, k laquelle on peut attribuer
le
1201. Bouquelon
—
cf.
B0gelund
(D.) et
signifie « la hêtraie »
MAR
sens
d' «
étang
»,
de
«
marais
»,
comparal^le à celui de notre
mot « mare », est très fréquente dans la toponomastique de la Normandie Alvimare (S.-L), Aumare (E.\ Bellemare (E., S.-L), Bocquemare (]\.), Briquemare (S.-I.i, Brumare (E.), Colraare (S.-L), (E.), Croixmare (S.-L), Drumare (Ci, Étennemare Fine-Mare (E.), Fongueusemare (S.-L), Germare (E.), Hectomare (E.), Homare (Iv), Honguemare Iv Inglemare [V., M.), Ingremare [K.], Intremare Iv Landemare (C), Lignemare (S.-L), Limare (E.), Longuemare E., S.-L), Melamare (S.-L), :
,
,
LhJS
:2SiS
.NO.MS
DE
ni;i"
Normare (E.\ Rondemare E. Roumare (S.-I.), Sausseuzemare (S.-I.), Vandrimare (E.), Ymare (S.-I.). 1203. Les noms Belleniare, Fongueusernare. Longucmare, Rondemare Sausseuzemare, dans lesquels on voit -mare précédé d'un adjectif roman, attestent que le mot norois mar avoit pénétré, sous la forme dun substantif féminin, dans le lanijas^e roman '.
,
de la réo-ion.
1204. Le premier terme des noms Briquemare, Colmare, Etennemare, Normare, Roumare et Ymare^ qu on retrouve dans
E tenue ville {M.),
Bricqueville [C], Colleville (C, S.-L), (S.-l.),
JVorville
Rouville (E., S.-L), Yville (S.-L), est sans doute un
nom
dhomme. THORP 1205. Le
mot norois
f/iorp, « village », variante
de lallemand
dorf, s est romanisé, témoin l'article qu'on observe dans les
noms
Torp (M., S.-L), le Torpt (E.). le Tourp (M.); mais il est tombé de bonne heure en désuétude, car on ne le rencontre, employé comme nom commun, dans aucun texte en langue vulgaire de Normandie. Torps (C.), sans article, doit être raple
—
proché des nombreux Torp de Danemark
On ne employé comme 1206.
peut
dernier terme
Cametours (M.) terme
le
sur
le
Au
mot
klif,
territoire
— «
de Suède.
et
de rares exemples de
dun nom
de
kamp,
cf.
«
combat
»,
—
est
le-\ icomte, fut la
dénommé
désigné pendant tout
plus ancienne forme
connue
le
Ici le
Soir,
(l.iiis
iJiitiunn.iire
'X. Oliaimcs, J.f
('.iiinitr îles
de
la
',
rare dans
Franc»'.
Irnuii.r liixlufii/iirs ri
à peine
premier élément est
en Normandie,
le Kjirrinv'n joiiil jiiix iiislriiclioiis t/t'-oi/rnpini/iir
Prieuré, repré-
Saint-Sauveur-
moyen âge par un nom
du nom de Torgestorp (S.). nom d'homme Thorglls, qui subsiste nom de famille, sous la f(»rme Tunjis. 1207. Somme toute, le mot lltorj) est .
le île
est Torgistorp
le
I
;
étudié plus haut (n^ 1195).
de ('Utourps. l'écart
dillérente
lu
(S.)
certainement formé
sentant une ancienne dépendance de l'abbaye
dont
Kampetorp
».
Klippestorp (S.)
rocher
thorp
lieu.
est peut-être à rapprocher de
initial serait
Clitourps (M.)
que
citer
de
les
l,éo|<<)lil
l'ailirlc
comme noms de
Dolislc, sur
l'iuiiiii':
si-li'nll/i'/iira, lli.
(I.it, i'.Ml
.
.
OKKJLNES SCANDINAVES
:
289
TIIORP
Normandie, mais cette rareté s'explique lorsqu'on consnoms donnés par les compagnons de RoUon aux domaines que ce prince leur concéda sont ordinairement termi-
lieu de la
que
tate
les
nés parle
nom commun
ville qui,
dans
la lang-ue
de leur nouvelle
—
synonyme de ihorp il y a en Normandie sans parler des écarts, également fort nombreux plus de cinq cents communes dont les noms, terminés en -ville^ paraissent remonter, soit au x*' siècle, soit au commencement du xi". La parité de l'emploi des deux termes ihorp et ville dans les noms de lieu normands apparaît clairement, si de Torgistorp on rapproche le
patrie, était le
:
—
nom
Torgisville qui, au
Tournée ville (M.
xni'' siècle,
désignait le village actuel de
i.
THVEIT 1208. Le mot norois thveit désignait une pièce de terre, mais,
une pièce de
semble-t-il,
comme
terre
provenant d'un défricliement,
l'indiquent les mots tveit, tved,
lectes norvégiens et suédois, désignent
sens du
un
tvet.,
qui,
dans
les dia-
abatis d'arbres. Thveit^
mot
français essart —- sart
qui avait, par conséquent,
le
dans
fréquent lui-même dans la toponymie
les
pays wallons
(voir ci-dessus
n**
—
si
second élément de composés, pour former des noms de les pays Scandinaves. 1209.
comme
981), a été fort employé soit seul, soit
En Normandie, où
il
a revêtu la
forme
fhiiit
lieu
ou
dans
tuif,
il
se rencontre presque exclusivement dans la région de la basse
Seine, c'est-à-dire dans les départements de l'Eure et de la SeineInférieure
:
Boulon (C), présence de
Normandie,
Thuit, Thuit-Agron, Thuit-Anger,
le
Thuit-Hébert,
Thuit-Simer (E.); assez loin de ces
Thuit-Signol,
a
y
il
un
écart également
l'article atteste
mot
le
est
dénommé
localités,
le Thuit.
que, dans une partie au moins de
passé pour un temps dans
à
La la
langage
le
usuel.
1210. certain
On
voit -fuit ou -/huit constituer le lerme (inal d'un
nombre de noms de
lieu
— Bliquetuit, Brennetuit
iS.-I.j,
Écriquetuit (E.), Long-Thuit, le Milthuit, Vauthuit (S.-I.)
premier terme
d'homme,
ét;uit
parfois
Les noms
i/c
lien
un
le
plus
souvent,
sendde-t-il,
—
le
un nom
adjectif roman. 19
,
290
LES NOMS- DE LIEU
TOFT 1211. Le mot toft est un de ceux qui se présentent le plus fréquemment dans la toponomastique de la Normandie. Bien que
mot
ce
dans
ait,
danois moderne,
le
le
sens de
«
champ
».
sa
mot un emplacement jadis occupé par une maison, ou, plus exactement, « ce qui reste de bâtiments tombés en ruine » c'est du moins ce qu'on peut conclure de l'explication donnée par Biôrn Haldorsen, dans son Lexicon islandico« Toft, area do mus vacua, parietina, en latino-danicuni tomt » et tomt, en danois, signifie « emplacement à bâtir ». 1212. Toft, qui en Normandie se réduit à tôt, fut employé par les compagnons de RoUon pour désigner, soit seul, soit combiné avec un autre élément, certaines des habitations qu'ils se signification noroise paraît avoir été celle de notre vieux «
masure
désignant
»,
:
:
;
construisirent là où l'on voyait encore sur le sol des traces des
hameaux qu'avaient ruinés les incursions des On comprend dès lors qu'il soit relativement plus fréquent toponymie noroise de la Normandie que dans celle des
villages et des pirates.
dans
la
pays Scandinaves. 1213. Les noms de lieu de Normandie dans lesquels entre le mot toft, aujourd'hvii tôt, offrent donc un sens analogue aux noms de lieu français dont le vocable représente le latin maceria, «
muraille
»
:
Mézières, Maizières, Mazères, leurs dérivés Mézeray
Maizeray, Mazcret lités édifiées
— qui,
le
plus souvent, s'appliquent à des loca-
au moyen âge auprès de ruines antiques
moguer
équivalents bretons
(cf.
—
et à leurs
ci-après n" 1342) et mogiicriou.
De même que les formes vulgaires de plusieurs des mots norois précédemment passés en revue (n''" 1167, 1193, 1206, 1210), tôt est momentanément entré dans le langage cou1214.
rant de la Normandie, témoin l'article qu'on observe diuis le Tôt
(M., S.-L).
On
le
trouve en composition dans une soixantaine
de noms de Hou désignant plus de rpiatre-vingts (juehpios-uns seulemonl seront indi([ués
1215. Par MartOt (E.), cf.
ou
Maretoft ('
—
(^D.)
du marais
1216. Lilletot
il
localités, et
dont
ici.
Marclot vers 11(10 v\ on 1107 faut enlcndn> « la masiuc de l'étang
— »
». (I*>.)
fouinit
un (.'xrmplc de coiubinaisoii du non»
I
OlUGlNliS SCANDIINAVES
commun
toft
avec un adjectif
:
Danemark sous
existe en
il
291
TOI-T
!
la
masure ». Dans Fultot (S.-I.) le premier terme peut bien être l'adjeccf. Fulletofta (S.) tif /"fi/, « laid, vilain », mentionné plus haut (n° 1171). 1217. On voit toft combiné avec un nom d'arbre dans Appetot (E.), en 1258 Apletot, « la masure du pommier » (cf. n° 1187) Bouquetot (E.), « la masure du hêtre » (cf. n» 1201); cf. « la Egetoft (D.), Ektomta (S.) Ecquetot (E.) Lintot (S.-I.), « la masure du chêne » (cf. n°« 1177 et 1200) masure du tilleul » (cf. n° 1176) Tournetot (E.), « la masure forme
Lilletoft, et signifie « petite
—
—
:
—
;
—
—
—
;
de l'épine
il
propre
d'homme
Routot
(E.),
nom
—
—
n° 1179).
» (cf.
1218. Enfin
;
est fréquent :
nom
que
le
terme
initial soit
un nom
d'origine Scandinave dans Colletot (E.),
(S.-I.), formés sur Kolli, Hrolf et Saxi; germanique dans Hébertot (G.), Raimbertot Robertot (S.-I.), où l'on reconnaît Ileriberctus,
Sassetot
d'origine
(S.-I.),
Raginberctus, Rotberctus. VIK 1219. Ce
'
mot, qui subsiste en suédois
et
auquel
le
danois
une anse, une baie, sinus brevior il est, on le sait, la racine du et laxior, dit Biôrn Haldorsen hardis navigateurs qui, non ces désignant commun nom vikiriff,
donne
la
forme
vig, désignait
:
contents de courir les mers pour chercher fortune aux dépens des nations chrétiennes, allaient s'établir dans des terres loincomme l'Islande et même certaines parties du continent
taines,
américain.
1220. Vik se retrouve, par exemple, dans
le
nom Sanvic (S.-I.),
porté par une commune située au fond d'une cri(|ue voisine au Havre, et qui a pour équivalents Sandvik, très fréquent en Suède
Norvège, Sandvig en Danemark, Sandwich en Angleterre premier terme de ces noms est sand, « sable ». 1221. On reconnaît également le mot vik dans le nom de plu-
et en le
:
sieurs petites anses
du Cotentin,
Cap-Levy (M.), au xn" 1222.
On
.siècle
et
notamment dans
celui
de
Kapelvic.
ne saurait considérer
comme
1. A. Long-non no s'est pas occupé de ce 1901-1902 et de 190;j-190(l.
épuisée, dans les pages
mol dans
ses conférences de
LES .NOMS DE LIEU
292 qui précèdent,
la
des mots Scandinaves que présente
liste
la
il en est certainomenclature g-éoo^raphique de la Normandie nement qui, pour l'instant, sont ignorés, et qu'on signalera quelque jour il en est d'autres qui ont été omis à dessein, soit :
;
qu ils n'existent que dans des noms simples, soit que, communs aux anciennes lang-ues germaniques et à la langue Scandinave, ils n'attestent pas avec assez de certitude l'origine normande des noms de lieu qu'ils terminent. Par exemple, les noms de Cherbourg, de Johourg et de Montehourg (M.), celui de Caboiirg (C),
sont-ils bien certainement Scandinaves,
avant
la
prononcer, car
elle
peut provenir aussi bien du hurg de
part des langues germaniques, au sens de norois borg resse
»
ou existaient-ils
domination normande? Leur finale ne permet pas de se
—
—
rempart de pierre
«
terme
et,
noms de
de
final
»
forteresse »,
«
par extension,
la plu-
que du «
forte-
que
tant anciens
lieu,
royaumes du Nord. Il convient toutefois de en 1077 Cadburgus et Cathburnoter l'analogie de Cahourg le premier terme pourrait être l'adavec Catborg (D.) gus modernes, dans
les
—
—
:
jectif norois katr, « riant, gai ».
Deu.x autres mots, du
pour
la
nombre de ceux volontairement omis
semble-t-il, d'être mentionnés
ont prise dans
le
1223. Haiig,
ici
*,
langage courant de «
élévation,
en raison de la
hauteur
Hogue (C, M.), la Hougue M., S.-I.), les Hougues (M.).
noms
ont pourtant droit,
raison qui vient d'être indiquée,
la
place qu'ils
la
Normandie. se
»,
retrouve dans
les
Hogues (C,
E.,
(M.), les
—
E.j, sont des
Hoguettes (G.,
La Hoguette (C), les formes diminutives qui n'ont pu
appartenir qu'au langage roman parlé par les descendants des
compagnons de Rollon. 1224. ffafn, fut attribué
port
«
subsiste encore dans le
»,
comme nom
propre, au
time fondée par François
nombre
nom
P"",
le
xv!*" siècle,
à
mot havre, une
ville
Havre de Grâce. Un certain
de lieux, de lieux dits presque exclusivement, portent le
de Havre, mais
est Ilahlc, ainsi
le
vocable qu'on rencontre
que son diminutif Ilahlel
:
de Veuletles (S.-L), de Cricqueville (G.),
le i)lus
Il
n'en
;i
|i;i
s
('•!('•
i|iii'Mliuii
i\.\w^ les cinift'i
souvent
le
Hable de Dieppe,
le
Hablet d'Kculle-
ville (M.).
1.
qui
mari-
(Micc^ de
I
'.M).'i-
I
0(M).
LVI
NOMS EN -VILLE 1225. Les
mandie, où
au
x*"
siècle.
noms de
ils
lieu en -ville sont fort
paraissent remonter, à quelques exceptions près,
Le mot villa
(voir ci-dessus
nombreux en Nor-
avait,
on
le sait, le
sens de
«
village »
noms s'appliquent aussi bien à de communes. La proportion dans
n° 950), et ces
des écarts qu'à des chefs-lieux
laquelle les présente la nomenclature topographique des dépar-
tements qu'a formés la Normandie procure d'utiles indications sur l'étendue de la colonisation Scandinave. Si l'on ne tient compte que des noms de commune, on voit que cette proportion atteint presque le tiers, avec 233 vocables, dans le département de
la
qui
Seine-Inférieure,
comprend 759 communes
elle
' ;
— dans l'Eure sixième dépasse — Calvados, 111 sur 767 — dans près d'un septième Manche; quant près d'un quart — io7 sur 664 — dans —
le
121 sur 700
•
;
elle est
et
le
la
de de
au
département de l'Orne, correspondant k une contrée qui ne parait guère avoir reçu de colons Scandinaves, on n'y compte que 10 noms de commune terminés en -ville sur 511. c'est-à-dire moins d'un cinquantième
;
encore deux de ces noms, Francheville et
Neuville, ne peuvent-ils rentrer dans la série actuellement étudiée, ce qui réduit encore,
proportion des vocables
dans ce département,
le
communaux auxquels on
nombre
et la
pourrait être
tenté d'attribuer une origine normande.
L'exemple du département de l'Orne prouve bien que la fréquence et la terminaison -ville dans la toponomastique des quatre
((
hommes du Nord
résulte de l'établissement des Bien qu'on rencontre des noms en -ville
normands
autres départements ».
1. Ces chiffres et ceux (jui suivent sont ceux qu'énonçait .\. Lonfïnon dans sa leçon du 23 avril 1801, au Collège de France. Les créations et sup|M-essions de communes qui se sont produites depuis lors les ont plus ou moins modifiés mais la slatisti(|iu- él)auchée ici demeure exacle dans son ;
enseml)le.
LES NOMS DE LIEU
294 dans
les différentes régions
même
la
de
proportion. Ainsi,
la
France,
confine à celui de la Seine-Inférieure, ne
commune en
de
vingt-cinquième voisin,
où
-ville :
n'existent pas dans la
Somme,
qui
comprend que 34 noms
sur 832, c'est-à-dire à peine plus d'un
contraste bien apparent avec le département
proportion des
la
ils
département de
le
noms en
-ville
est,
on Fa vu, de
près d'un tiers.
1226. lieu,
On
noms de
peut affirmer d'une façon générale, que ces
en Normandie, sont dus aux compagnons de Rollon, ou à
leurs descendants immédiats,
et les attribuer,
d'une façon plus
générale encore^ peut-être, au x^ siècle ou à une date fort voisine. II va sans dire que la finale -ville étant romane, quelquesuns de ces noms peuvent avoir été donnés aux localités qui les portent en dehors des Normands, mais c'est l'exception.
Une exception plus rare encore, sans doute, consiste dans l'emploi, comme membre initial, d'un adjectif au lieu d'un nom propre d'homme aussi n'est-il pas inutile d'insister ici sur 1227.
;
exemples qu'en offre la toponymie normande. Les adjectifs adjectifs qualificatifs proainsi employés sont de deux sortes prement dits et adjectifs ethniques. 1228. A ne considérer que la nomenclature communale, on reconnaît les premiers dans Belleville (S.-I.), la Bonneville (G.), les
:
Longueville (C,
M.,
S.-I.), Neuville (G., E., S.-I.).
Gampanosa
ncuseville représente le bas-latin
—
Camp-
villa, désignant
—
Grenieuseville (E.) semble un village situé dans un pays plat. habitants étaient désagréables, grigneux, indiquer que les comme on disait au moyen âge on dirait aujourd'hui « grinPreuscvillc (S.-I.) répond au latin Petrosa villa. cheux ». 1229. (Juant aux adjectifs ethniques, on en compte quatre. Le vieux mot saisne, du latin Saxonem, accentué sur l'a, ligure ;
—
dans
les
nier
nom
noms
Sainncville (S.-I.), Senncville (E., S.-I.)
existe aussi, en dehors de la
Oise et dans Eure-et-Loir.
—
;
ce der-
Normandie, dans Seine-et-
L'adjectif féminin cih/lcst/ue
se
présente dans Englcsqueville (G., M., S.-I.) et dans AiH/icsfjiicville (S.-I.)
:
ces
noms s'appliquent à des villages qui ont été commencement du xi" siècle, par les parti-
fondés peut-être, au
sans exilés des rois anglais, dépouillés, en 1014, du trône d'Angleterre par
la
con(juête danoise, et qui,
normands, vinrent chercher
asile
apparentés aux ducs
auprès de ces princes.
—
Lad-
(JRIGINES SCANDINAVES
-VILLH
'.
295
féminin bref te au sens de
nom
« bretonne », qu'il a conservé langage dé certaines provinces de France, existe dans le Bretteville (G., M., S.-I.l, porté par une quinzaine de loca-
lités
:
jectif
dans
^
le
cette fréquence s'explique en partie par le fait que, durant
plus de soixante ans, de 867 à 933, les Bretons dominèrent sur
TAvranchin
et le Cotentin, et
— Enfin
contrées voisines.
poussèrent leurs incursions sur les
l'adjectif cossesse, « cauchoise
»
— —
pays de Gaux forme l'extrémité nord-est de la Normandie a contribué à former le nom Cossesseville (G.), comme son mascule
lin le
le
nom du
Mesnil-Caussois (G.).
1230. Encore une fois les noms de lieu en -ville dans lesquels terme initial est un adjectif ne sont qu'une exception, et dans
l'immense
d'homme. Parmi
majorité des
terme
ce
cas,
initial
est
un
nom
noms d'homme que présentent, employés de la sorte, les noms de lieu en -ville de Normandie, il en est un grand nombre dans lesquels on reconnaît tout d'abord de ces noms français, fort à la mode à l'époque féodale, qui étaient les
d'origine francique
lon, soit tels
que 912,
;
tels
cependant, dans
nom
le ;
et ce
sait aussi
la
plupart des cas où
désignaient, soit des
de leurs
iils
ou
ils
se
compagnons de Kol-
petit-fils.
On
sait,
en
effet,
établis en terre française pouvaient porter des
français, puisque Rollon
France
On
ou
Normands
les
noms
*
noms
présentent, ces
lui-même reçut au baptême, en le duc de
de Robert, que portait son parrain,
nom que
passa depuis à plusieurs de ses descendants.
les enfants issus de l'union
des corsaires Scan-
dinaves établis en France avec des femmes de ce pays, portaient
noms français, tel, par exemple, le fils de duc Guillaume Longue-Epée, né, antérieurement à la
plus d'une fois des
Rollon,
le
fille d'un comte franc de Bayeux. compte des rapports existant entre l'onomastique franque et l'onomastique Scandinave, moyennant lesquels le nom d'un immigrant Scandinave pouvait être assez souvent traduit par un équivalent français. Ainsi nos chroniqueurs du x*^ siècle appellent en latin Ragenoldus le chef des Nor-
conversion de son père, de la
On
doit encore tenir
mands 1.
établis
à
l'embouchure de
la
Loire, alors que le
C'est ainsi qu'à propos de plusieurs de ces
noms, on
a
nom
vu mentionnées
ci-dessus (n"- 1022, 1023, 1027, 1062, 1065. 1084, 1089. 1092. 1095, 1109, 1111. 1131' un certain nombre de localités de Noi'mandie.
296
NOMS DE LIEU
I>ES
nom
norois de ce personnage était sans doute Rdgnvalld. Le
—
Rollon lui-même
— qui
RoUo
chez ces
chroni'queurs,
de
Hrolf en
une variante Scandinave de Rodulfus, est devenu en langue romane Rou^ qui fut aussi l'une des formes vulg-aires du nom Raoul. Il serait trop long dénumérer ici tous les noms d'homme norois
était peut-être
d'origine Scandinave qu'on trouve, dans la toponomastique nor-
mande, combinés avec il
y en a de simples,
le
mot
y en
il
ville.
Ces noms sont de deux sortes
:
de composés.
a
1231. Les noms simples qui vont être passés en revue sont empruntés presque tous à deux textes particulièrement intéresVIslands Landnamabok récit de sants dans cet ordre d'idées rétablissement des Norvégiens en Islande-— édité k Copenhague
—
:
en 1774 par Hannes Finnsson,
Lund
— Liber daticus
un nécrologe de
et
Lundensis
— qui occupe
les
l'église
de
pages 474 à
o79 dans le troisième volume des Scriptores reruin danicariim Aki^ Bard, Bero, Blok, J. Langebek. Tels de ces noms étaient encore usités en Suède au Boite, Ketell, par exemple
—
de
-
—
XIV® siècle.
Assez fréquemment, ces noms simples avaient, à vrai dire, le surnoms hjdrn est le nom suédois de l'ours blakk
caractère de
:
pouvait avoir (/aasl
désignait
exprime
;
sens de
le
l'oie
noir
«
»
de petitesse, d'exiguïté qu'on retrouve dans
l'idée
substantif allemand knabe,
«
garçon
danois et suédois de l'allemand
évidemment
«
Saxon
le
l'allemand schncll,
«
1232. Ahl, latinisé 1233. Jiardr
:
»
rapide,
Aco
)>
;
stolt est
« fier »
sfolz,
et sniall
;
;
Berville
:
1235. revêt .Ml'"
siècle
vif, leste ».
().).
conslilue
le
nom
le
le
premier terme
:
de
lieu
lihil.h
:
Liber da/i-
Rou, est devenu, de Normandie dont
au il
Besneville (M.), ijadis licrncvillc,
Bennetot (S.-L), originellement lijnrniofi, 1236.
le
de plusieurs rois de Suède, et qui
Roman
dans les noms de
lie/Il
sig-nifiait
E., S.-L).
qui fut
forme Bier dans
la
Saxi
Acqueville (C, M.).
:
Barville iK., M.,
(C,
lijiirn,
le
l'équivalent
peut bien correspondre à
1234. l>ero, forme latinisée qu'on trouve dans cua
;
danois knap ou suédois knapp
l'adjectif
;
qui est celui de l'ang-lais black
Blacqueville ^S.-L).
et
Bemeval
l^S.-I.).
.
OHKilNES SCANDINAVES
-VILLE
:
297
1237. Blol;, dont Tusag-e en Normandie, au début du est attesté par le cartulaire de
Trinité
la
du Mont
:
xi'^
siècle,
Blosville
(C, M.). 1238. Blund :Blonville(G.).
1239. Bolli, Bolle
1040 BolliviUa
:
Bolleville (M., S.-I.), Boulleville (E.), en
Bolbec (S.-I.). 1240. Bondo, forme latinisée Bondeville (M.). 1241. Eysteinn Étienville (M.). cf.
;
:
:
1242. GaasL qui paraît dans les sagas islandaises, et qu'on
retrouve sous les formes Gaas et Gase^ était l'équivalent de
mand gans Ganzeville
sous l'influence francique
'.
est
devenu Ganse
:
S.-I.).
1243. Geiri, Gerri
Haki
1244.
il
l'alle-
1245. Kalp 1246. Kare 1247. Karl
:
Gerville (M., S.-I.), Guerville (S.-I.).
Hacqueville (E., M.;.
:
Cauville (G., S.-I.).
:
Carville
:
(C,
S.-I.);
Calleville (E.),
:
1248. Ketell
Quetteville
:
au
(E.).
siècle Carleville
xiii''
(C,
Carbec
cf.
AI.),
Quettreville
(M.);
cf.
Quettehou, Quettetot (M.).
Knappr
1249.
1250. Kollr
:
Ganappeville
(C,
Golleville
:
1251. Krakr
Grasville (E.,
:
Groco dans
1252. Krokr,
Crosville (E., M., S.-I.)
:
le
Canapville (C, 0.).
(E.),
Golmare (S.-I.). M., S.-I.); cf. Crabec (M.). cartulaire de la Trinité du Mont
S.-I.)
;
cf.
celui de l'Eure est appelé
:
G roc vil la
vers 1027.
Saxa
1253. Saxi,
:
Sasseville (S.-I.);
cf.
Sassetot (S.-I.).
—
Le dépendance dEvreux, est désigné dans une charte de 1195, par l'appellation Isnelmaisnille. 1254. Sniall, en
français Isnel
Isneauville (S.-I.).
;•
Buisson-Hocpin,
1255. Stolt, en français (S.-I.).
dans
Estant Estouteville, Étoutteville Le nom d'homme Estout était encore usité au xiv'' siècle, :
la famille d'Estouteville.
1256. Sfiire,
nom
d'une famille qui fournit à
administrateurs entre 1471 et io20
Estervilla,
:
la
Suède
Etréville (E.\ vers
trois
M 48
et peut-être aussi Éterville (G.).
et Tocco, et dont le nom di' Tycho n'est, paraît-il, qu'une variante Tocqueville lE., M., S.-I.); cf. Tocquemont (G.). Guillaume do .lumières. 1258. Torf Tourville ^E., S.-I.).
1257.
Toki,
baptême
latinisé
suédois
et
Toko
danois
:
:
—
LES NOMS DE LIEU
298
qui écrivait au début du xu* siècle, mentionne
Turulfus de
Ponte Audemari qui fuerat filius cujusdam nomine Torf, a quo etiamusquenuncquaedamvillaecog'nominatae sunt Torfvillae Parmi
noms propres de personne, composés de deux éléont contribué à former, en Normandie, des noms de
les
ments, qui
on se contentera d'examiner
lieu en -ville,
noms
nom
théophores
«
'.
»,
deux
ici
séries de
c'est-à-dire ayant pour élément initial
un
de .divinité, celui des Ases ou celui de Thor.
4259. Les Ases, au nombre de trente-deux, dont quatorze dieux déesses, constituaient le panthéon Scandinave,
et dix-huit
et,
panthéon des autres nations germaniques antérieurement à leur conversion au christianisme mais chez les peut-on dire,
le
;
nom divin As se disait Ans forme Anses dans Jordanès — et
Francs, les Lombards et les Goths,
—
au pluriel sous
latinisé
la
chez les Saxons on l'écrivait Os
:
le
de
là,
Ansoald, Ansbert, Anshelm, Ansgar; Osbert, Osborn, Oger, Osicin
;
chez les Francs, les
— chez
— chez
les
les
Saxons
noms
Osît"a/(7,
Scandinaves Asbiôrn,
Asbrand, Asdis, Ascjaut, Asgeir, Asffrim, Askilld, Askell, Asketell, Aslak, Asleik, Asmund, Astolf, Asvalld, Asvôr. Lorsque ces
noms
derniers
pénétrèrent en Gaule, leur élément initial devint
— sous l'influence francique, de sorte que
Ans
Asf/eir et Asketell, qu'on peut considérer
noms
Asf/aut,
étant au
nombre
les
comme
des plus répandus, se sont perpétués en Normandie, d'abord
comme nom
de baptême, ensuite
formes vulgaires Angot,
les
d autre part, sous l'influence
comme noms
de famille, sous
Angier ou Angcr et Anqiictil; saxonne qui pouvait bien s'exercer
encore sur certains points, As-
fit
place à Os-
:
Asbiôrn devint
Osborn ou Osborne — Asolf, Ôsulfus, d'où Ausouf — Asmund,
Osmundus,
d'où
Osnwnd
et Oniont.
1260. Asbiôrn a produit, sous l'influence francique,
l'Aul)erville
su
j)ra
sous l'influence
et
ville (E.),
du Calvados
est ajipch'
:
Angerville 'C.
A n sger I.
l>ii
on
IINH Osbernivilla
ma rc.
1261. Asgcir, confondu avec
rius
Amber-
saxonne Auberville (C, S.-L);
N
i
V...
le
S.-I/),
nom
franci{jue latinisé
Angreville (F.), au
Ansga-
xii''
lia.
('.licsiic.
/lislori.-ic
Xnrm.-nninrimi
s<'/'//)/o/v.<< ;iiilii/iii.
\).
ill'J.
siècle
ORIGINES SCANDINAVES
1262. Asgaiit
Angot
Angoville (G.,
:
-VILLE
!
E.,
299
—
M.).
Le Mesnil-
Cf.
{M.).
1263. Askeéell
Ancourteville
Ancretiéville,
:
(S.-I.),
Ancretteville, Anquetierville.
Ancteville (M.), Anctoville (C, M.i.
1264. Asleik, latinisé sous l'influence francique
Anneville (M., S.-L), au
xiii«
siècle
Anslaicus
—
Anslevilla.
becq (voir ci-dessus n" 1170). 1265. Asmund, devenu Osniiind sous l'influence saxonne Osmonville (S.-L), Omonville (E., M., S.-L). 1266. Asolf\ soumis à la même influence et latinisé suif us
—
Auzouville (S.-L).
Cf.
Ghamposoult
le
(0.),
:
Anne-
Cf.
:
:
Mesnil-Ausouf
(C). 1267. D'autres
noms d'homme,
rappelant
le
souvenir
des
anses g-ermaniques ou des ases Scandinaves ont également, en
Normandie, contribué à former des noms de lieu en -ville Anselmus, Ansfredus, Anseredus, reconnaissables dans :
Anceaumeville (S.-L),
dans Amfreville (C, E., M., S.-L)
Amferville (C), ainsi que dans Anseréville, ancien nom,
qu'on prétend,
de
mais ces
Saint-Mards-de-Blacarville (E.);
vocables paraissent avoir été empruntés par les x^ siècle à l'onomastique franque,
et
à ce
Normands au
et n'avoir point d'équivalents
dans l'onomastique Scandinave. 1268. Le dieu Thor, lun des Ases, présidait à sons, aux orages, et pour ce motif, on
l'a
torsclag.
au contraire
le
sai-
Son nom,
qui n'est peut-être point entré dans la composition de
personne chez
aux
parfois assimilé à Jupi-
témoin l'appellation Scandinave du jeudi,
ter,
l'air,
noms de
germaniques proprement dites, forme premier terme de nombreux noms d'homme Scan-
les nations
dinaves.
1269. locale
Thoralld, latinisé
(cf.
Turoldus sous
ci-dessus n° 1054)
:
l'inthience francique
Thérouldeville (S.-L)
;
cf.
Bourg-
théroulde (E.). 1270.
Thorhioni
:
Thouberville (E.);
—
cf.
Thibermesnil
(S.-L), jadis Toubermesnil.
1271.
Thorfred
:
Touffrainville (S.-L), jadis Toufrcville (voir
ci-dessus n«987i, Touffreville (C, E.. S.-L
—
le
1272.
(C).
,
Toufresville (M.)
;
Mesnil Toufray [C). Thorgils, d'ovi
le
nom
de famille Tur<fis
:
Tourgéville
300
LES NOMS
1273.
Thorkcll
1274.
Thorketell, d'où
DI-:
LIEU
Turqueville (M.), jadis Tordeville. le nom de famille Turquety Teurthé-
:
:
ville uM.i.
1275.
Thorlak
1276.
Thormod
1277.
Thorolf
:
Tourlaville (M.). :
Trémauville
(S.-I.), jadis
Tormoville
Trouville (G., M., E., S.-I.). 1278. Thorsteinn, d'où les noms de famille Tousfain pris à tort pour une altération de Toussaint et Toutain Toutain:
—
Ville (E.).
—
:
LVII
BRETONNES
ORIGINES
GÉNÉRALITÉS
:
1279. Les noms de lieu formés à Taide d'éléments bretons dominent par le nombre dans la péninsule armoricaine, exception faite cependant des anciens diocèses de Rennes et de Nantes mais il faut bien se garder de croire, selon une opinion populaire qui n'est pas encore entièrement déracinée, que la langue bretonne soit dans cette contrée un vestige de l'ancienne langue gauloise qui y aurait été conservée, parce que la civilisation et ;
langue des Romains n'auraient pu s'implanter jusqu'en ce coin reculé de la Gaule. La péninsule armoricaine a subi, comme les
la
autres
parties
romaine latin
;
ils
de
pays,
notre
l'influence
ses habitants ont parlé
;
ont pris des
—
noms romains,
de
civilisation
la
plus ou moins bien
vécu de
et
—
ce dernier point est suffisamment établi par les voies qui
lonnent
le
;
sil-
pays, par les vestiges des édifices et des demeures
antiques qu'on trouve sur tant de points,
extrêmes de
les plus
le
romaine
la vie
la péninsule, et
même
dans
les parties
par les ustensiles et
menus
objets qu'on y recueille.
Mais l'Armorique ne jouit pas, durant tout domination romaine, de les
la
quiétude et de
le
temps de la pendant
la sécurité qui,
premiers siècles, y favorisèrent l'expansion de
la civilisation.
Comme
toutes les contrées du littoral septentrional de l'Empire,
elle fut
en butte, du m" au
v*=
siècle,
aux incursions des pirates
saxons, contre lesquelles la défendaient à grand' peine quelques postes
fortifiés
dont on trouve l'énumération dans
la
Notifia
dirjnitatum. Plusieurs de ses villes périrent, et le sol armoricain se dépeupla
vers
le
breton
rapidement. C'est à
la fin
de ces rudes épreuves,
milieu du v^ siècle, qu'apparaît alors sur :
il
venait de
race celtique
—
les
l'île
et
l'élément
de Bretagne, habitée par une nation de siècle à la soumise dès le encore pas s'était ne peuple-roi que le
Britanni
domination romaine, et complètement assimilée.
le sol
—
L'immigration des Bretons en Armoriquc
i'"''
fut la
conséquence
LES NOMS DE LIEU
302
de renvahissenient et de la conquête de
Saxons
les
l'île
mêmes
cimbrique, c'est-à-dire par ces
la péninsule
de Bretag-ne par
par les Angles, venus des contrées qui avoisinent
et
populations
de pirates qui avaient été. durant deux siècles, la terreur du
de la Gaule. La chose paraît établie par
ral
l'érudition
moderne,
de La Borderie
le
:
la
en particulier par les travaux d'Arthur
et
les
Annales d'Eginhard, parlant, sous
que, lors de l'invasion de
dans
le
la
réduction de la Bretagne cismarine, rappellent l'île
de Bretagne par les Angles et les
Saxons, une grande partie de ses habitants, passant s'établir
litto-
découvertes de
souvenir en était encore vivace au temps de
Charlemagne, puisque date de 786, de
les
pays des Venetes
la
mer, vint
dans celui des Curioso-
et
litae, c'est-à-dire dans les territoires dont les villes romaines de
Vannes
et de Gorseul étaient les chefs-lieux.
L'école de
La Borderie ne reconnaît
d'immigrants bretons en Gaule avant
l'existence d 1
aucune bande
an 460 environ. Le pre-
mier établissement durable de quelque importance aurait été le royaume de Cornouaille, ayant pour capitale Quimper,
petit
fondé, vers 480, par un chef connu, dans les traditions de
et la
Bretagne, sous
le
vocable de Grallon Meur,
c est-à-dire
Gral-
Grand. La fondation du petit Etat de Léon, l'établissement d'une colonie bretonne dans la partie septentrionale du diocèse de Vannes, et la création du royaume de Domnonée, qui correslon
le
pondait au département des Côtes-du-Nord
et à la partie
occi-
dentale de celui d'ille-et- Vilaine, n'appartiendraient qu'au com-
mencement du la
péninsule
mèrent. Celui de âge,
outre
Les noms de deux des Etats bretons de
vi^ siècle.
rappellent ceux des tribus insulaires qui les forla
Gornubia en latin du moyen dû aux Cornu vii, qui habitaient
Cornouaille,
Kernaw en breton, est mer le comté de Chester
voisines
et
quelques-unes des contrées
de l'extrémité sud-ouest du
pays de Galles,
et qui.
chassés de ces régions par les Angles, portèrent aussi leur à la pointe sud-ouest de
1
île
de Bretagne. Quant à
la
nom
Domnonée,
une colonie des Dumnonei dont le nom subsiste, transformé rlans celui du comté de Devon. Durant plus rk' trois siècles les jiietons ne s'étendirent gucrc en dehors du pays (jui, jusqu à la veille de la Hévolution franc'était
çaise, conq)ril les diocèses de
de Dol, de Sainl-Malo, de
Léon, de Tréguier, de Saint-Brieuc,
Quimper
et
de Vannes.
Ils
n'en soi-
OKIGINES URETOKNES tirent réellement le roi
303
GÉNÉRALITÉS
que vers Tan 84S, alors que Noménoé, devenu
national de tous les Bretons de la péninsule, enleva aux
Francs
les territoires
de Nantes et de Rennes, qui furent, en
ofïiciellement à son
851, cédés
tîls
successeur Erispoé, par
et
Chauve. 1280. Par suite des progrès incessants que fit, depuis le siècle, Télément roman dans le pays armoricain colonisé aux
Charles
x'^
!
le
ye qi yje siècles par les Bretons,
la
langue bretonne n'est en
usage, depuis longtemps, que dans les départements du Finistère et
du Morbihan
et
Côtes-du-Nord, autrement
dans dit
le
tiers
dans
les
occidental
de celui des
anciens diocèses de Léon,
de Tréguier, de Gornouaille et de Vannes, dont les noms servent à désigner ses quatre dialectes. On ne la parle plus dans les anciens diocèses de Saint- Brieuc, de Saint-Malo et de Dol
;
et
grande partie de royaume de Domnonée, présente un grand nombre
pourtant cette région, qui correspond à la plus ce que fut le
de
noms de
lieu d'origine bretonne.
De
plus, l'étude attentive
toponymie révèle des traces d'influence bretonne à gauche de la Vilaine, depuis la pointe où elle reçoit le Samnon jusqu'à la mer, et sur une largeur d'environ vingt kilomètres, alors que
de
la
la
Vilaine passe pour avoir été, vers le sud et le sud-est, la
limite
du pays breton antérieurement au
ix^
siècle.
Ces traces
d'influence bretonne, on ne doit pas les chercher seulement dans le pays pays roman, on peut
des vocables formés à l'aide de racines bretonnes. Entre
breton de l'époque mérovingienne
et le
tracer une ligne de démarcation en considérant
comment
se sont
les noms de lieu, d'origine gallo-romaine, dont la forme primitive présentait la finale -iacus dans le pays roman
comportés
:
qui avoisine
la
Bretagne,
Nantes, aussi bien que dans
c'est-à-dire le
;
dans
la
Hennés
Maine, l'Anjou,
Poitou, -iacus s'est réduit à -c
228, 237)
vers
(cf.
la
et
vers
Touraine,
le
ci-dessus n°^ 279 et 209,
région où la race bretonne dominait au début
il est devenu -ac (cf. ci-dessus n*> 284). De sorte que les noms de Nivillac et de Trédillac (Morbihan), ainsi que ceux àWsscrac, à' Avessac, de Crossac, de Dre/féac, de Fc(jrcac,
du moyen âge,
d'Herhif/nac, de Marsac, de Massérac, de Missillac, de Piriac et
de Sévcrac (Loire-Inférieure), appartenant tous à des paroisses de l'ancien diocèse de Nantes, et celui de Messac (Ille-et-Vilaine) porté par une paroisse de l'ancien diocèse de Rennes, ([ui semble
LES NOMS
304
DE
LIEL'
avoir d'abord appartenu au pays nantais, sont des indices non
équivoques des progrès de
gauche de la Vilaine. 1281. Les noms de
ment envisagés
ici,
colonisation bretonne sur la rive
lieu d'origine bretonne, qui sont spéciale-
bien que tirant leurs éléments du langage
parlé par une population
sont fort différents
la
des
étroitement apparentée aux Gaulois,
noms
forment l'une des parties
de lieu
les plus
d'origine
anciennes de
gauloise la
qui
toponomas-
D'une manière générale, on n'y reconnaît aucun de ces mots celtiques qui ont été étudiés plus haut dunos, duros, hriga, magos, hriva, rifos, duhron, nantos, onna. vera, nemetis. En revanche, ils renferment un certain nombre de mots d origine latine dont les Bretons avaient enrichi leur langue.
tique de notre pays.
:
mode de formation de ces noms de lieu est tout noms de lieu gaulois le mot principal est employé comme élément final, ce mot occupe la première place dans les noms donnés depuis le v** siècle aux D'ailleurs, le
autre
:
tandis que dans les vieux
Aussi, pour grouper ces derniers en vue de l'étude qu on se propose ici, doit-on considérer tout d'abord leur terme initial. Celui-ci est un nom commun désignant soit une circonscription territoriale, soit un lieu habité, localités de l'Armorique.
soit
un
site.
LVllI
NOMS COMMUNS DE CIRCONSCRIPTIONS Ces noms seront étudiés selon l'ordre d'importance des conscriptions qu
ils
cir-
désignent.
BRO 1282. Ce
apparenté à
mot breton,
En Bretagne,
est le
il
venus donnèrent au
tum. où qu'ils
signifiant
désinence du
la
nom
terme
pour cette
appelèrent
est
»,
évidemment
du nom que
initial
territoire de
leur premier prince
pays
«
de peuple gaulois Allobrog-es. \ an nés, à
la
les nouveaux civitas Vene-
un certain Waroch, et raison Bro- Waroch, c'est-à-dire
connu
fut
pays de Waroch » vocable traduit parfois par le latin Warrocliia ou patria Gueroci, et qui, affaibli depuis en Broërec, a désig-né, jusqu'au xv'" siècle, une des sénéchaussées ducales de «
:
Bretagne,
et
jusqu'à la Révolution l'unique archidiaconé du dio-
cèse de Vannes.
POU 1283. Le
nom du
puisse citer de
1
Broërec parait être
emploi, dans
le
seul
exemple qu on
péninsule armoricaine, pour
la
désigner une circonscription territoriale, du mot d'orig-ine celtique hro. Les Bretons établis sur le continent semblent avoir de très
bonne heure préféré ils
firent /)0f7, et
comtés
:
mot son équivalent latin pagus. dont les noms de quatre anciens
à ce
qu'on retrouve dans
Poher, Porhoët, Poudouvre et Poulet.
1284. Le Poher, en tant que comté indépendant du comté de Cornouaille, remonterait au tions relatives au prince
rement Poucaer,
«
le
vi= siècle, si
Comorre
il
;
pays de Caer
l'on
en croit
devait son
». à
sa capitale, la
Carhaix (Finistère), qu'on appelait en breton Kaer-Ahès 1.
I^c
nom
(lu
Polic'i'
s'est t'onservé
munes du canton de Carhaix, I.cs
nnim
ilc
Uni.
dans
les tradi-
nom.
le
originaiville
de
'.
surnom liune dos com-
(Hrdrn-I'nlipr. 20
LKS NOMS DE LIEU
306 1285. Le
nom
de Porhoët. dont
et à l'archidiaconé
au
nom
le
un comté
fut a23pliqué à
méridional du diocèse de Saint-Malo, apparaît
siècle sous la forme pagus Trocoet, traduite parfois par mots pagus trans sylvam, tro ayant le sens de la prépo-
xi*"
les
trans,
sition latine
n° 1335)
;
koat
et
signifiant
dès 859, on rencontre
On
Poutrecoët.
voit
que
«
forêt »
ci-après
(cf.
forme entièrement bretonne
la
Porhoët était à lorig^ine une contrée
le
naturelle.
1286. « le
On
en peut dire autant du Poudouvre,
pays des deux rivières
ou
»
breton moderne daou désigne
pagus
Z)au(/oy/',
entre deux rivières
«
nombre
>/
dans
:
deux » et doiir se rivière ». La forme francisée Poudouvre a servi à traduit par dénommer une vicomte féodale et un archidiaconé du diocèse de le
le
«
((
Saint-Malo. 1287. C'est au latin il
même
pagus Aleti,
et
qu'appartenait
diocèse
ville
en
immédiatement de
faut entendre par là le pays qui dépendait
la ville épiscopale d'Alet
par la
Poulet,
le
en langue vulgaire Poualet, puis Pouelet\
;
celle-ci fut remplacée,
au
siècle,
xii^
nouvellement construite de Saint-Malo.
Des quatre noms qui précèdent, une contrée où l'on parle encore appartenant à
la
Bretagne
le
premier seul s'applique
le
breton
;
les
trois
à
autres,
galle », c'èst-à-dire à la Bretagne
«
aujourd'hui de langue française, se sont plus ou moins altérés
sous l'influence romane.
PLOU 1288. Au-dessous du
diocèse,
armoricaine reconnaissaient
peuplade
»
les
que
chez, les Gallois aussi
:
Bretons de
la
péninsule
plou. Ce mot, qui correspond au
n'est autre chose
gallois phvif, «
le
le latin
plebs, au sens de
bien que chez nos Bretons,
ses diiïérentes formes désignaient tout à la fois
une peuplade
organisée, une
paroisse.
comprend dès forme
h;
paroisse et
lors
pourquoi
territoire de
le
mot
le
/ilnii,
cette
On
ou l'une de ses variantes,
premier terme de tant de noms de paroisses en Bre-
tagne. .Vu reste, un hagiographe du
ix' siècle,
rabl)é de Landé-
vennec, Cîurdestin, rapporte ainsi l'origine de l'une d'entre
Ploufragan
(-oles-du-Nord)
:
"
Un linmmc
illustre,
de
la
elles,
race
(jRKiiiNEs
iiitirrô.NNLs
:
307
l'i.or
des rois de lîle de Bretaj,'ne, Fracan, aj^ant ouï dire quil j avait encore, en Armorique, des forêts où l'on pouvait vivre en paix,
monta sur un vaisseau avec un
petit
par un bon vent du nord-ouest,
De
de Bréhec.
longeant
de
nombre des
siens, et, favorisé
vint prendre terre dans la baie
découvrit un terrain d'une d'un seul tenant (quasi unius piedes bois touffus l'entouraient de tous côtés, et, non loin là,
certaine étendue, et
bis)
il
;
là coulait
le rivage,
il
comme
un fleuve
nommé San guis.
Fracan
avec
s'établit
sa petite tribu sur ce territoire, que fertilisaient les eaux de la rivière et dont le climat lui otïrait toute sécurité
'
».
L'emploi du mot plebs pour désigner une circonscription ecclésiastique n'est pas exclusivement breton. Dans les textes de
du iv'" siècle, ce mot est pris au sens de « diocest ainsi que l'évêque de Potenza se qualifie episco-
certains conciles
cèse
»,
et
pus plebis Potentinae au
concile de Garthage; mais cette dans un diplôme de Charles le Chauve, pour l'église de Paris, ne s'est maintenue dans aucun pays roman. Tout au contraire, le mot plebs, au sens de
acception, qu'on trouve
«
paroisse
»,
aussi produit l'Italie et
par
n'est pas resté 1
vi®
même
seulement dans
italien pieve, qu'on retrouve
de la Corse; et son dérivé
l'italien
pievano ou piouano,
«
curé
le
breton plou
dans
la
plebanus
:
il
a
toponymie de
est représenté
».
1289. Le mot breton qui représente
le
latin
plebs
paraît
aujourd'hui sous une demi-douzaine de formes différentes dans
toponymie de
la
la
Bretagne
:
la
plus pure, plou,
appartient
exclusivement aux départements du Finistère, du Morbihan, et à la partie bretonnante des Côtes-du-Nord elle cède parfois la ;
place
à
plu dans
le
Morbihan
et les
Côtes-du-Nord, à plo ou ploe
dans le Morbihan pieu, qu'on rencontre dans les départements du Morbihan, des Côtes-du-Nord et d'Ille-et-Vilaine, est fort rare en pays bretonnant; on trouve pley dans le Finistère enfin plé ;
;
une forme francisée depuis plusieurs siècles qu on observe seulement en pays gallo. 1290. Les noms de lieu bretons présentant comme premiers termes l'une de ces formes sont relativement nombreux et portés est
exclusivement par des chefs-lieux de communes, représentant d'ancii'nnes paroisses.
1.
On
en compte dans
le
l'inistère
57
Vila S. Winvuloei, dans Aiia.lecla Bollundiana, Vil (1888), 177.
siu"
LES NU-MS DE LIEU
308
communes, soit le cinquième de l'effectif total dans les 284 Gôtes-du-Nord 70 sur 382, soit un peu plus des deux onzièmes dans le Morbihan 21 sur 237, soit presque le onzième dans Ille^
;
;
;
et- Vilaine 8
seulement, appartenant à l'extrémité occidentale du
département, sur 350
enfin la Loire-Inférieure n'en offre qu'un,
;
Plessé, qui confirme le
fait,
de l'élément breton dans Vilaine.
de
la
On
le voit,
il
entrevu déjà (n° 1280 de la diffusion du pays nantais qui avoisine la 1,
la partie
y
a
de ces
noms dans
toutes les parties
péninsule armoricaine qui ont reçu, aux
des colons bretons
—
par contre
;
caractère régional des
et l'on
et vi" siècles,
v*'
peut juger par
modes de dénomination
— phvif,
là
du
équiva-
lent g-allois de ploii, n'est entré dans la composition d'aucun des
noms de
Grande-Bretagne.
lieu de la
L'exemple de Ploufragan, plou se combine avec un
blement
le
avec un
nom
cas
cité
plus fréquent
le
—
plus haut
nom d'homme,
propre ou
;
mais
commun
il
(n**
1288), prouve que
et c'est là incontesta-
peut aussi se combiner
—
de lieu
ou avec un
,
adjectif.
1291.
Il
combine avec un nom propre de
se
dans
lieu
le
nom
plebs de Plessé (L.-L), qu'un acte de 854 mentionne ainsi que vocatur Sei le nom propre Sei, latinisé, se retrouve dans :
;
un
texte de l'an 900
1292.
Comme
nom commun
:
castrum Seium.
exemples de
de
lieu, l'on
la
combinaison de plebs avec un
peut citer Plcchàlel^ Plogastel, Ploii-
gner\ Plrlun, Ploulech, Plounun/oar et Ploumoyuer, Pléchâtel
(I.-et-V.)
et
Plogastel
(F.)
sont
deux
celle-ci plus bretonne, celle-là presque française, d'un
thème étymologique est Plebs castelli, château » ou « du lieu fortifié ». le
Plouguer (F.) scription
était,
avant la Révolution,
paroissiale de la
ville
le
«
la
nom
formes,
nom
dont
paroisse du
de
circon-
la
de Carhaix, et son nom,
ipii
ceux (|ui suivciil soiil ceux (juVMion(.iul A. Loiij,^noii, du 3()avril 1891 au Collège de Fiance. Depuis lors, le nombre des coniniunes, dans les divers dé[)artemeiils hrelons, a lérfèreuient augmenté; el Ton a lieu de rappeler à celle occasion l'observation formulée Par analogie avec ce que nous avons fait [jouiplus haut, p. 2'J.'{, noie 1. nous les départements de la Normandie ^cf. ci-dessus p. 280, noie désignerons, dans ceciiapitre et lesdeux suivants, ceux de la Mi(>lague par les initiales de leurs noms. I.
(À'S tliiiïi'fs et
<lans sa leçon
—
1
',
ORIGINES BRETONNES sigTiitie
la
<c
paroisse de la ville
»,
1304
'.
PLOU
309
a pour second
terme
le
mot
1309 i, qu'on rencontre dans le vocable Poucaër, aujourd'hui Poher, du pagus, du comté dont Carhaix était le chef-lieu (cf. ci-dessus n" 1284). La transformation de kaer ou ker engner est bien conforme à l'usage breton ker (voir ci-après
n'"'
à
—
breton qui, en composition, c'est-à-dire à l'intérieur des mots, adoucit
même
les
consonnes
initiales
kasfell
;
transformé
s'est
dans Plogastol (voir en outre ci-après
n''
de
1296).
Par Plélan (C.-du-N.. I.-et-^^^ il faut entendre « du monastère » ou « du lieu consacré » (cf. ci-après
la
paroisse
n'"*
1312
à
1316).
lapidum,
Ploulec'h (G.-du-\.), se traduit en latin par plebs la
«
paroisse des pierres
llech
»,
armoricain, signitiant effectivement
en
g^allois,
pierre
^
leach en breton
».
Ploumoguer (Finistère) représentent primitif formé de deux mots empruntés au un même vocable latin, et dont le thème étymologique serait plebs maceriarum, « la paroisse des murailles », allusion probable aux vestiges des Ploumagoar G.-du-N. '
)
et
constructions antiques que les Bretons des
vèrent
dans
1
une
n° 1213 et ci-après
l'autre de
et n''
1342)
le
:
v*"
et
vi''
ces bourgades
mot
latin
siècles trou-
(cf.
maceria
ci-dessus
est l'origine
magiuyr et du breton armoricain magoer ou moguer. 1293. La combinaison de plebs avec un adjectif apparaît dans Pleuhian, Pleuineur, Ploemeur, Plounévez, Plonévez. par plebs Pleubian ((^.-du-N.) se traduisait en latin par va il a pour second terme l'adjectif breton hi/ian, qu'on trouve aussi dans le nom du golfe du Morbihan, « la petite
du
gallois
:
mer ». Dans Pleumeur (C.-du-N.) est l'adjectif
meur,
«
maros, termine tant de
la
nouvelle paroisse
1294.
On
»,
Plœmeur dont
noms dhomme
Par Plounévez (C.-du-N.) «
et
grand
»,
et
1
(M.), l'élément final
antique forme gauloise, d'origine celtique.
Plonévez
(F.),
il
faut entendre
l'adjectif nevez signifiant «
nouveau
».
plebs combiné avec un nom commun de per-
voit
sonne dans Plogo/f
ei Plescop.
que Plogoff (F.) a sollicité l'attention de second terme de ce nom se rencontre aussi nom, incidemment cité plus haut (n" 583) de Iharo/J'.
C'est bien à tort
quelques slavistes
dans
le
Fin breton
goffu
;
le
le
sens de
k
foi-^eron » et /^logn/f\ «la paroisse
LKS NOMS
310
du forgeron 939
»,
sus, n"^
apparenté par
est
et 946),
DK LIKU
sens à Confavreux
le
(cf.
ci-des-
Cortis fabrorum.
Plescop (Morbihan), bourg- où les évêques de Vannes avaient une maison, est appelé en 136o Ploescoh le thème étymologique est Plebs episcopi. :
1295.
Dans et
est très
souvent
du
lieu, et
siale le
noms de
les
lieu
dont
le
nom même du
nom d'homme,
celui-ci
saint patron de l'égli.se parois-
plus d'une fois aussi ce patron n'est autre que
fondateur du plou, car, ainsi que
moines
derie, les
premier terme répond à
le
qui ont pour second terme un
plebs,
et les
évêques de
l'a
établi
l'île
Arthur de La Bor-
de Bretagne étaient les
véritables chefs, les véritables conducteurs des immigrants brev*^ et du VI'' siècles, et « il n'est pas téméraire d'affirmer chaque saint qui débarque en Armorique, venant de la Grande-Bretagne, c est une nouvelle bande d'émigrés qui débarque avec lui ».
tons du
qu'à
1296. Le patron de l'église de Pléboulle (C.-du-N.) est saint Paul, ei Pléhoutle équivaut à
Plebs Pauli; de même Ploubezre
(C.-du-N.) a pour thème étymologique Plebs Pétri. L'église de Ploujean (F.) est dédiée
à saint
Jean-Baptiste
gras (C.-du-N.) est placée sous l'invocation de «
;
la
celle de
Plou-
Sainte Croix,
croix » se disant en breton kroaz.
A
1297.
la
différence de
ces
noms,
vocables que l'on rencontre dans toute
correspondant à des suivants
la chrétienté, les
sont d'origine plus particulièrement bretonne.
Plouégat (F.) rappelle
ment
saint
l*lgat
;
le
souvenir de saint Agapat, vulgaire-
Plouagat (C.-du-N.) a sans doute
la
même
origine.
Pleucadeuc (M.), Plebs Cache, en 82G, second terme un nom breton bien connu.
présente
comme
Ploudaniel (F.) a pour patron saint Daniel, évêtjue hicton au
pays de Galles;
il
en fut sans doute jadis de
même
de Pleudaniel
(C.-du-N.).
Ploërmel (M.), en
H'.\:\
Plebs ArfhnuicL
a pour patron .saint
.\i iiicl.
Plougoulm
(F.) a poui-
nom
patron
le
saint
abbé irlandais (]oloni-
bau, dont
le
tion
adoncisscnicnt de sa consonne initiale
[)ai-
n"M292
1
cl
1296
.
bas-breton
doiihn
a élé
modijié en composi(cf.
ci-dessus
.
ORKilNKS BRKTONNES
PlOUédern
(F.) doit
nom
son
de Pluvigner (M.)
L'ég-lise
—
PLOf
:
311
à saint Édern.
—
Pleuguinner en 1239, Pleuvin-
gner en 1327 vivait au vi*" siècle.
est dédiée à saint Eguigner ou Guégner, qui
Plonéour (F.) est appelé, vers le x« siècle, Plebs sancti Eneg-uorii les deux Plounéour (F.) ont le même patron, saint Enéour, abbé. L'église de Plestin (C.-du-N.) a pour patron saint Gestin, anachorète du vi" siècle. ;
Plougonven
Celle de
mais on
sait
que
(F.) est aujourd'hui dédiée à saint
culte de ce saint, qui vivait au
le
relativement moderne
est
Plougonven,
et
;
c'est
xiii*'
Yves
presque de nos jours qu'à
a été substitué à celui de l'anachorète saint
il
;
siècle,
Gon-
ven.
Le patron de Plouigneau
un nom breton qui
(F.) est saint Igneau.
Plebs Huiernim
Pluherlin (M.), en 833
revêt, au ix" siècle, les
Hoiarnien, et qui répondrait à un fils
du
fer
nom
a pour second terme
formes Hoiarngen
gaulois Isarnogenos,
et
« le
<>
Plumaudan (C.-du-N.)
a pour patron saint
Ploumillian (C.-du-N.)
et
Maudan, abbé.
Plumélian (M.) ont leurs églises
dédiées à saint Mélian,
Plomelin de Rouen
(F.) a
mais
;
aujourd'hui pour patron saint Mellon, évêque
il
est probable
que
le
culte de ce bienheureux
a été substitué à celui d'un saint local dont on ne savait plus rien, et
avec lequel
il
aura été confondu.
Pluftlieux (C.-du-N.) a pour patron saint Mioch, abbé, vulgai-
rement saint Mieux. Plounérin a son église dédiée à saint Nérin, évêque.
Plouzané (F.
)
Sanaus, évêque
doit la seconde partie de son
irlandais
nom
à saint Sané,
mort vers 48d.
TREF 1298. Le latin
tribus.
moi plou, ton
;
il
mot
A
tref ou trev, francisé
«
trêve
»,
représente
travers les modifications successives de sens
le
du
ne cessa pas de désigner une fraction du plou brecomme le bourg chef-lieu de
par rapport au plou considéré
la paroisse,
la
tref était
un
village
;
par rapport au plou consi-
LES NOMS
312 déré sale.
DE LIEU
comme l'église paroissiale, la tref C est naturellement au sens de «
plou
que
»
le
mot
était
une
église succur-
village subalterne d'un
tref figure dans les
chartes des premiers
de la domination bretonne en Armorique, et l'un
siècles
des
exemples les plus intéressants qu'on puisse citer à cet égard se trouve dans le cartulaire de Landévennec. On y voit qu'un breton du nom d'Harthoc, venu doutre-mer au temps où le roi Grallon régrnait sur la Cornouaille, acheta une « trêve » de trente-deux villas, dépendant du « plou » de Briec, et qui, Harthoc étant
mort sans postérité, passa, désignée sous le nom de Tref-Haj-thoc, au roi Grallon, lequel la donna à saint Guénolé, c'est-à-dire au monastère de Landévennec le nom que la « trêve » avait ainsi et, sous la forme Trcpris de son propriétaire lui demeura par adoucissement de la consonne varzec, en construction initiale — -drévarzec, il forme aujourd'hui la seconde partie du ;
;
—
Landrécarz-ec — — porté par une commune voisine de Briec
nom
c'est-à-dire «
l'église
1299. Le mot tref figure aujourd'hui Tre- dans
forme
les
noms de
le
le
ix*"
du
communes
;
territoire breton
représentent autant de
siècle, et
»
plus souvent sous la
de soixante
plus
celles-ci appartiennent à toutes les parties
d'avant
de Tref-Harthoc (F.).
trêves
«
»
qui,
au cours du moyen âge, ont été élevées au rang de paroisse. Mais il est bien plus fréquent dans les noms des localités d'ordre par exemple le département du Morbihan, à côté de inférieur trois ou quatre communes dont le nom commence par Tre'- ou :
Tref-,
comprend environ deux cent quarante
même
particularité.
écarts offrant la
1300. Le mot tref est assez fréquemment, dans la toponymie
bretonne, combiné avec un
parmi ceux des noms de
nom lieu
propre
d'homme
;
mais,
même
constitués, qui désignent
ainsi
aujourd'hui des comr.iunes, c'est-à-dire d'anciennes paroisses,
il
peu dans lesquels le second terme i-eproduise le nom du saint patron de l'église on peut citer toutefois, comme remplis-
en
i-st
;
sant cette condition, Treffiagat (F.j, Tréméven fC.-du-\.)
et
1"'. ,
Treffléan ^^L
Tréouergat
F.j,
,
Tréflaouénan
noms
portés par
|)i)ur [)atrons respectifs saint Riagal, anachosaint Laouénan, tlisciple du v'' siècle saint Léon de saint Tugdual saint Méen, Mevennus, abbé, (|ui vivait au
des bourgs ayant rète breton
;
;
;
VI' siècle
;
cl saint l^lrgal,
abbé.
ORIGINES riRK'l'ONXES
!
TRHF
313
1301. Tréflez (F.), qu'une fort ancienne vie de saint appelle
Tribus Lisiae, terme
le
nom du
el
Tréblavet (M.), présentant
comme
Port-Louis, montrent /rrf en combinaison avec un
géographique. 1302. Dans Trébras (M.) lage
»
— pour
— Tréguen (M.) — pour
Tref-braz,
Trcf-girenn,
«
le
— etTrémeur (G.-du-N., — pour Tref-meur, — second terme un lage F.)
')
le
second
Blavet, fleuve côtier qui se jette dans l'Océan à
est
nom
« le
propre
grand
vil-
village blanc » « le
grand
vil-
adjectif.
1303. Enlin iref peut être suivi d'un nom commun d'ordre topographique, témoins les noms Trébont (M.), « le village du
pont .), Trécouet (M.), le Trécouet (I.-et-V.), Trégouet (M.) et Tréhouet(C.-du-N.), variantes de Tref-coëf, « le village du bois ».
LIX
NOMS COMMUNS DE LIEUX HABITÉS KER 1304. Un des quemment dans kej'.
Il a,
dans
substantifs bretons qui paraissent le plus fréles
noms de
incontestablement
lieu est
breton moderne,
le
le
sens de
«
maison
le
mot
», et l'on
s'explique par là pourquoi, dans toute la Bretagne,
il est le terme du nom de plusieurs milliers d'écarts et d'une quinzaine seulement de communes dans le seul département du Morbihan
initial
;
proportion est de 4 à 2.000 environ.
la
1305. L'histoire du
mot ker
est particulièrement
avait à Torigine le sens de « ville », de
Il
considérait
le
Ainsi un
comme un
véritable
breton insulaire,
siècle, l'écrit cair
dans
«
synonyme du
Nennius,
remarquable.
lieu retranché », et
on
latin civitas.
qui vivait au milieu du
donne, au chapitre lxvii de son Eulogium Britanniae seu Historia Britonum, des cités de l'île de Bretagne il y nomme York, l'Eboracum de Romains, IX'"
la liste qu'il
:
Cair Ebroauc
Londres, Cair Lundeji Gloucester, Cair Glovi Cirencester, Cair Ceri Dorchester, Cair Dauri, etc. Le mot ;
;
;
;
cair ne paraît pas s'être avili
dans
la
Bretagne insulaire
;
et à la
du xii" .siècle encore Giraud le Cambrien le traduisait par urbs; aussi les noms de lieu dont il constitue le terme initial sont-ils peu nombreux en Angleterre tels sont Caermarthen, fin
:
;
réunis.sant au
num;
—
substantif breton kaer le
nom
anti(jue
Maridu-
Carlisle (Gumberland), dont le second terme procède
de Lugiivallum,
nom que cette ville portait sous la domination Caerleon (Monmouth), qui doit .sans doute à quelque poste militaire romain ce nom de « ville des légions » pour lequel elle a abandonné celui d'Isca Silurum. romaine
1306.
;
—
I)ans les premiers siècles de
.\rtMori(iue, le
mot
rhnpr ou carr,
a aussi le
ker, qui paraît
sens de
((
la
dans ville
(h»mination l)retoiine en les textes
sous
la
forme
», et c'est ainsi qu'il a
désigné dès cette époque deux localités (pii ont conservé d'importants \('sliges de l'âge romain Cnrinii.r t-l /.orrn.iri.K/nrr. :
ORi(;i>Ks
iîRE'io.N>ii:s
kkr
:
315
Carhaix (F), le Vorgium des anciens, se dit en breton KerAhès pour Kaer-Ahès on a cru reconnaître dans la seconde partie de ce nom celui d'une princesse bretonne, qui joue dans les traditions du pays un rôle comparable à celui de la reine Bru;
nehaut dans celles de nos provinces septentrionales mais la le nom des Osismii ;
cri-
tique moderne voit plutôt dans Ahes
(cf.
ci-dessus n° 398). Carhaix, au début de la domination bretonne,
simplement appelé Kaer, « la ville », d'où les noms signaplus haut, Plouguer (n" 1292) et Poucaer^ aujourd'hui Poher
était
lés (n"
respectivement
désigné
ont
qui
1284)
circonscription
la
comté dont cette
paroissiale de Carhaix et le
fut
ville
chef-
le
lieu.
romaine de la cité de Vannes, ne fut aussi connue tout d'abord des Bretons que sous le nom de Kaer, et la mention de la plebs quae vocatur Chaer, qu'on lit dans une charte de 856 environ, prouve que
Locmariaquer
ancienne
(M.),
ville
cette localité a risqué de s'appeler Plouguer,
scription paroissiale de Carhaix lui a ((
valu
le
nom si,
l'a
circon-
Vierge,
ou
».
dans
les
moyen
premiers siècles du
breton kaer ou ker a conservé il
la
à la
qu'elle porte, et qui signifie « Sainte-Marie »
Notre-Dame de Ker 1307. Mais
;
comme
son église, dédiée
le
bientôt perdu pour celui de
«
âge, le
urbs ou castrum,
sens du latin
village », voire de « logis »,
maison ». Il a suivi, dans cet avilissement de sens, une de marche tout opposée à celle du mot latin villa, le français ville '), qui, désignant à l'origine une ferme, un domaine rural, a pris plus tard la signification de « village », qu il con«
((
le moyen urbs ou civitas.
serva durant presque tout l'équivalent du latin
1308. C'est
le
sens avili de
«
âge,
village
»
pour devenir enfin
ou de
«
maison
»
que
présente le mot ker dans les milliers de noms de lieu des départements du Finistère, du Morbihan et des Côtes-du-Nord dont il est le terme initial, car ces noms sont, en général, postérieurs aux premiers siècles de la domination bretonne. Dans la partie orientale du département des Côtes-du-Nord, où l'usage du
abandonné depuis longtemps, et dans la du département d'IUe-et-Vilaine, qui avait revu au vT breton des
partie
est
colons
de
race
nombre de noms de
britannique,
lieu
il
existe
commençant par
la
un
siècle,
grand
assez
syllabe car-
:
c est
LES NOMS
316 là
une forme francisée de ker.
qu'on a observée dans
celle
le
nom
de Carhaix. Quelquefois aussi, dans la Bretagne de langue
officiel
mais
française, ker- est noté quer-,
cour des rois de France, aux
même
LIEU
Di:
à l'éçard
des
noms
le fait est
xvi'^ et
peu fréquent. A la on en usait de
xvii^ siècles,
des seigneurs bretons de ces localités.
François de Kernevenoy. gouverneur du duc d'Anjou,
le
futur
connu à la Cour que sous le nom de Carnavalet, et ce nom, grâce à une acquisition faite par sa veuve, dans le quartier du Marais, à Paris, désigne le charmant hôtel, construit par Du Cerceau et orné des sculptures de Jean Goujon, où est actuellement installé le musée historique de la ville de Henri
III, n'était
Paris.
Un
au
xviii''
membres de
des
siècle,
la famille
du duc de Tallard,
Vendômois, obtint
l'attribution de son
chef-lieu de cette seigneurie
Révolution, 1309.
de
le
nom
Il serait
noms de
officiel
sans intérêt
lieu bretons
:
nom
de Montoire en
nom patronymique au
Qiierhoent demeura, jusqu'à la
de Montoire. ici
de disséquer un certain nombre
commençant par Ker- ou par
prouver que dans ces vocables vent un
de Kerhoent, ayant acquis,
la seigneurie
le
second terme est
propre de personne, parfois un
d'ordre topographique ou
un
Car-, pour
plus sou-
nom commun
au beaucoup de ces noms sont relativement modernes, tels, par exemple, ceux qui présentent comme élément final un nom de baptême de époque féodale, un nom de baptême d'origine germanique ou mieux Kerguillerme, Kerroland, Kerrobin, Kerrichard encore un nom de famille français, comme Kerrousseau. Kerroussel, Kerchevalier. 11 convient seulement d'observer que dans la Bretagne gallo, ou du moins dans la partie de cette contrée où le français s'est substitué au breton, une grande quantité de noms de maisons isolées ou de hameaux commencent par les mots la Ville, accompagnés du nom de baptême ou du nom de famille de quelque ancien possesseur la Ville- André (I.-et-V., M.), la adjectif
:
on n'en
le
tirerait rien
sujet de l'histoire de la colonisation bretonne, car
—
1
—
:
Ville-Artus
I.-et-\'.).
'l.-el-V.)
;
la
Ville-Aubert
au-Boucher dans tous ces noms,
(^.-du-N.;. la Ville
du breton Ker.
iM.), la Ville-Baudoin
l.-et-V.), la la
Ville-au-Marchand
Ville est ré(ju vah-nt français
OKIGlMiS IJRETONXES
:
GWIK
1317
GWIK 1310. Ce mot, au
vicus, entré dans
sens de
bourg
«
représente
»,
latin
le
langue bretonne à l'exemple des mots pagus, plebs et tribus. Girik s'est réduit à Gui- dans les noms de lieu dont il constitue le membre initial Guichen la
:
Guiclan
(I.-et-V.),
(F.).
(F.), et peut-être aussi
(M.)
criflF
ces
;
Guimiliau
iF.),
Guiprouvel
noms désignent
(F.),
Guipavas Guipry
(F.;,
Guissény
(I.-et-V.),
Guistous d'anciennes paroisses bre-
tonnes, parmi les({uelles deux au moins avaient, au moyen âge, un second nom, synonyme en quelque sorte du premier, et qui n'en différait que par la substitution de plou à (/wik Guiclan se nommait aussi Ploelan, et Guipavas Ploeavaz. Par contre, Plou:
gourvest (F.)
s'est appelé
Guicourrest
;
dans l'ancien diocèse
et
de Saint-Pol-de-Léon, auquel appartenaient Guiclan, Guipavas et
Plougourvest, on a souvent désigné sous
les
noms de
Guital-
mezeaii et Guikerneau les chefs-lieux des paroisses de Ploudal-
mézeau
de Plouguerneau (F.).
Il est à remarquer que les Guissény ont pour patrons respectifs saint Méliau, prince breton, et saint Seny, évêque d origine irlandaise, et l'on a là une preuve de plus de l'analogie qu'il y a dans la toponymie au moins de l'ancien diocèse de Léon, entre
et
églises de Guimiliau et de
l'usage
àegwik
proprement
le
et celui de plou, le
bourg
premier de ces mots désignant
paroissial, et le
second
la
circonscription
tout entière.
—
Un exemple de combinaison de gwick
1311.
dans l'espèce e«, qui signifie
Guichen,
le
«
vieux bourg
«
vieux
avec un adjectif
—
»
est fourni
par
».
LAN noms
1312. Les
pas spéciaux
de lieu ayant lan pour premier terme ne sont
Bretagne armoricaine. Dans
les contrées de la Bretagne insulaire qui ont conservé une toponymie bretonne pays de Galles, Cornouailles, île d'Anglesey on ne compte à la
—
—
pas moins de 440 noms commençant par nique
le
mot
gallois
llan. Celui-ci avait le sens'd' « église », attesté
dans
les lois
llan
—
et
du prince de Galles, Hoël
au
xii^
[)ar
le
Bon
—
au
ou cor-
x''
cglicijs,
siècle,
alias
Giraud de Barry, auteur de Y irmcruriiuti
318
LES .NOMS DE LIEC
Cambriae et de la Descriptio Cariibriae, qui atteste que lan locus ecclesiasticus sonat, et traduit les noms de lieu Lavanan, Landevi, Lai\du, Lanmeir et Lanpadern Maur par Ecclesia S. Avani, Ecclesia David, Ecclesia Dei, Ecclesia Mariae, Ecclesia Pateriii Magni, et celui de Landaph par Ecclesia sita super Taph fluvium. Il ne peut donc y avoir doute sur la signification du terme initial Lan- des noms de lieu
de
la
Bretagne armoricaine, et à
qu'ils sont étroitement apparentés
par Giraud
examiner, on voit bien
les
aux noms de
lieu gallois cités
Gambrien, lesquels font partie d'un groupe
le
très
nombreux. On ne compte pas moins dune soixantaine de communes de péninsule armoricaine dont
la
nom commence
le
par Lan-.
1313. L'une d'elles, à l'exemple de la ville archiépiscopale de Landaff,
au pays de Galles
dans son
nom
du-N.), sur
(cf.
ci-dessus n° 1312), renferme
celui de la rivière qui l'arrose
affluent
le Leiî,
du Trieux.
1314. Lan- est suivi d'un adjectif dans « la
grande église
église
»
Lanmeur
Lannevez (G.-du-N.,
et
c'est Lanleff \C>.-
:
F.),
(F.,
« la
M.),
nouvelle
').
1315.
On
a
vu dans Landrévarzec
combinaison de lan avec
le
nom
ci-dessus n" 1298)
i^cf.
primitif
du
la
lieu.
1316. Mais dans la majeure partie des cas, lan a pour déterminatif le
nom du
consonne
la
quand
il
boulle), (cf.
saint auquel est dédié le sanctuaire du lieu
initiale
de ce déterminatif s'adoucit
commence par une
labiale (cf.
une gutturale
n"
(cf.
;
plus souvent,
1296, Pléhczre et Plé-
1292, Plouguer) ou une dentale
n" 1298, Landrévarzec).
Laraballe
G.-du-N.) et Lampaul i(>.-du-N., F.), doivent se
traduire par u église de saint Paul
Landeleau vus. Celle de
évêquc, bert
n"*
le
Landemeau
fils
>.
F.) a son église dédiée à saint
du
roi
Theliau, Thelia-
^F.) est sous l'invocation
bieton
Judicaol,
de saint Ternoc,
contemporain de Dago-
I''.
Landivisiau (F.), Lanloup fG.-du-X.
,
Lanildut (F.),
dez 'G.-du-X.). Lannédern
F.i.
Lanvollon G.-du-X.^ ont
ont eu pour- jjatrons
(»u
Thivisiau, saint Loup, saint
Lanriec
Ildul,
'F.),
Lanmo-
Lanrivoaré
abbé, saint
iF.),
res[KH-tifs saint
Maudez, abbé,
OltlGINES
saint Edern,
solitaire,
saint
LAX
319
disciple
de saint Gnénolé,
BRETONNES Riec,
:
saint Rivoaré, prêtre breton, oncle de saint Henri, et saint VolIon, abbé.
LOK On
1317.
peut être de prime abord porté à rattacher au mot
au breton armoricain
loch, qui appartient
sens de
— —
cabane
«
»
ou de
« log-e
nombreux noms de
d'assez
>'
le
et
au
membre
avec
g^allois,
— lok
initial
le lo
Bretagne armoricaine
lieu de la
pays de Galles ne possède pas de noms analogues
le
ou
—
et,
y précède généralement un nom de saint breton, on a pu croire qu'il servait à désigner les retraites que de
comme
ce
mot
lok
pieux ermites
dans
ou autres saints personnages s'étaient choisies centres habités. Mais le nom
des localités éloignées des
assez répandu de LociDaria (C.-du-N., F., M.), désignant des localités possédant
un sanctuaire dédiée
se prête pas à cette explication
dans lok le
mot
le
:
latin locus, passé
sens restreint de
«
dans
forme
primitive,
la
Vierge Marie, ne
la
à reconnaître
langue bretonne avec
lieu saint », de « lieu consacré »
ture à laquelle est loin de s'opposer le la
à
on songe alors
nom Locminé
;
conjec-
(M.), dont
Loch-Menech en 1108, présente comme
menech, forme plurielle de nianach, moine » en etfet, ce vocable, qu'on rend assez exactement dans les chartes du moyen âge par Locus monachorum, est dû à un monastère qui remonte, paraît-il. au vin^ siècle. 1318. La consonne finale de lok persiste dans Loc-Brévalaire (F.), Loc-Éguiner (F.), Locmalo (M.), Locronan (F.), Loctudy (F.), noms désignant des paroisses qui ont ou qui avaient à l'origine pour patrons saint Brandwalader, abbé, saint Eguiner, martyr, saint Malo, évêque, saint Renan, ermite, et saint Tudy, abbé. 1319. Cette finale se confond presque complètement parfois avec l'initiale du nom du saint patron, ([uand cette initiale est un r/ Locoal (M.), Locus Guduali; Locqueltas (M.), dont l'église est dédiée au fameux saint Gildas, GiieUas en breton déterminatif «
le
breton
;
—
:
— Locquirec (F.), qui a pour patron Warochus; — Locquénolé (F.) Locunolé armoricain
;
et
nyme
est saint
dévennc'c.
Guénolé,
saint Guerec.
(F.),
dont l'épo-
Win^A aloeus, premier abbé
de Lan-
LES NOMS VE LIEU
320
L'assourdissement total du
1320.
noms Loperhet Lothey
F.
A-
de lok se constate dans les
M.), Lohuec iC.-du-N.
F..
,
Loperec
(F.) et
dus au culte de sainte Brigitte, en breton Berhet^
,
de saint Josse,
Judocus, de
saint Perec,
Petrocus, de
saint
Thei. Taicus.
1321. Enfin lok. assourdi en
(C.-du-N.
,,
nom d'une
dans Laurenan
s'écrit lau
la.
paroisse de langue française dont
primitif était saint Renan,
le
patron
remplacé aujourd hui par l'évêque
d'Angers, saint René.
ILIZ équivalent du gallois e^/îrî/s, repréecclesia \^ci. ci-dessus, n" 1312). Beaucoup moins employé que lan. il apparaît surtout dans le nom de lieu dit Goz-Ilis ou Goh-Ilis. « la vieille église », nom relativement moderne appliqué, parait-il. k des endroits possédant des substructions romaines, que les paysans ont pris pour 1322. Le
mot breton
sente visiblement
iliz^
latin
le
des restes d'édifices religieux. F.) signifie u le buisson de l'église »
Bodilis ((
la
butte de l'église
»
;
;
Brennilis (F.),
maison de est formée par Ker-
Kerillis (C.-du-N.),
«
la
une variante de ce dernier nom où Yn joue le rôle de la préposition « de » vocable assez ancien pour qu'on ait lieu d'en interpréter le terme initial par " village » plutôt que par « maison ». l'église »
nilis (F.)
;
—
—
KASTELL 1323. Le mot breton Âas/e// n'est autre que le latin castellum, avec les diverses acceptions qu'a reçues le mot français château
dans la langue du moyen âge. U désigne parfois quelque retranchement, voire même quelque ancienne ville fermée, comme dans le nom Coz-Castell-Ach. porté en Plouguerneau (F.) par des ruines qui passent pour être celles de l'ancienne capitale
Osisrnii
cf.
ci-dessus, n" 398), et dans les
Plougastel (F.j, qu'on a traduits par 1324. Ainsi qu'on
pour
variante,
en
l'a
vu
Bretagne
'U"
de
noms
des
Plogastel et
Plebs castelli.
1292), ces derniers
langue
française,
noms ont Pléchâtel
()hi(um;s
Un
(I.-et-V.).
Br,ETON>'Es
kastull
:
autre dérivé de kaslelL qui a été complètement
francisé, est Châteaulin (F.), jadis Castelnin
on ignore ce que
:
déterminatif ~nin.
sig-nifiait le
1325.
321
Dans Châtelaudren (G.-du-N.),
nom d'iiomme
breton,
le second terme est un répandu encore comme nom de
assez
famille.
Gastellum Noec.
1326. Gastennec (^î.) est appelé en 1066
LIS
nom
1327. Le
lis.
qui subsiste en
en breton armoricain sous la forme
aula
latin
g-allois
eu, à la fois,
la
forme
llys,
un synonyme du comme ces deux mots, il a
du bas-latin cortis, et les deux sens de notre mot
et
sous
est
lez,
«
cour
»,
celui de cour
comme un synonyme d'un prince ou d'un seigneur — qui en — de cour d'une maison. C'est en sonde château fait
«
et celui
»
geant à ce dernier sens qu'un glossateur du
donne comme équivalent de siccatorium, avant cette époque, et dès
le
siècle,
ix'^
chartes de l'abbaye de Redon,
est
lis
le
x**
ou du
«
xi**
séchoir
siècle le
Mais
».
notamment dans les terme initial de noms
propres désignant un certain nombre de demeures seigneuriales,
comme Lishedu ou vid, Lispraf,
Lisuedu, Liscoet, Lisfaii, Lisfavin, JJsnou-
Lisrannac, Lisros, Lisicern, qui doivent se traduire
par « la cour du bouleau hêtre pré
»,
»,
la
((
Redon
—
«
»,
cour des hêtres
la
c
cour de Renac la
« la »,
« la
—
»
cour du tertre
»
cour du bois cour neuve
Renac
et « la
est
«
la
cour du
», «
la
cour du
»,
un bourg
cour de l'aune
voisin de », et
dont
certains ont des
homonymes dans
du Morbihan
Liscoet est à rapprocher de LesCOët et de Les-
:
la
nomenclature topographique
Le nom de Lescouet est aussi porté par deux communes des Côtes-du-Nord. Lesneven (F.) et Lescastel (M.) peuvent être cités comme appartenant à la même COUet,
LisnoLivid de Lesnevé.
famille.
KEMENET nom commandement » ou « ordonnance », et au commander », est traduit dans les chartes
1328. Le vieux mot breton kemenet, apparenté au
mun
breton kemenn,
verbe kemenna,
«
Les iinins de lieu.
«
21
322
LES NOMS DE LIEU
latines
bien
Le
le
nom
du moyen sens de «
àg'e
fief »
par
le
ou de
mot commendatio, exprimant
« bénéfice », qu'il paraît avoir eu.
Komenei-Illy, dont
le second terme est un nom propre de lieu, désignait un des archidiaconés du diocèse de Léon l'auteur de la Vie de saint Judicaël le traduit par Commenda:
tio
m.
M.),
et,
Aujourd'hui Kcmcnet se retrouve dans Guémené (L.-L, en composition dans Quéménéven {¥.).
I
LX
NOMS COMMUNS DE
SITES
ABER mot
1329. Le
par
«
havre
aber, que les lexicographes bretons traduisent
ne s'entendait à l'origine que de l'embouchure
»,
d'une rivière, et non pas seulement d'une embouchure maritime, mais aussi du confluent de deux rivières. mitif est attesté, à la fin
du
Ce sens
pri-
en ce qui concerne
xii® siècle,
le
gallois, par Giraud de Barry, qui nous apprend quAherhotheni, alors chef-lieu d'une province du pays de Galles, était situé ubi rivus Hotheni in aquam Oschee devolvitur, car ajoutet-il, aher lingua britannica dicitur locus omnis ubi
fluvius
in
fluvium cadit. Rien ne prouve
toutefois
que, sur
le continent aber ait désigné le confluent de deux rivières; il est possible qu'on l'ait réduit de bonne heure à n'indiquer, que le point où un covirs d'eau tombe dans la mer. Le breton armoricain emploie en eflet un autre mot (cf. ci-après, n" 1333) pour exprimer ridée de « confluent », et en Bretagne le mot aber ne paraît pas se rencontrer ailleurs que vers le littoral. Les réperioires géo-
graphiques
que
les plus
complets concernant
(juatre vocables
le
renfermant
:
la
France ne présentent
Aber, Aber-Benoit, Aber-
Ces noms sont portés par quatre fleuves mais à l'origine chacun d'eux désignait côtiers du Finistère proprement la localité située à l'embouchure du cours d'eau,
Iltud et Aber-Vrac'h.
;
comme on
le
reconnaît à l'existence des petits ports d'Aber-
Benoit et d'Aber- Vrac h.
BOT aujourd'hui bod, au sens de « buisson », de u touffe d'arbres ou de plantes », a contribué, dès le ix'' siècle k former des noms de on le voit par le cartulaire de Redon lieu en] Bretagne. Il existe à l'heure actuelle, commençant par 1330. Le
mot
bot,
—
—
Bod-, un
nom
de
commune
—
Bodilis (cf.^ci-dessus, n" 1322) et
.
LES >OMS DE
32i
LIEU
beaucoup de noms d'écart, surtout dans «
buisson de pommiers
le
Bod-er-Guen. «
«
buisson du
le
nommé Le
il
le
Morbihan
Bodelven, hameau
nommé Le
Blanc
sis »,
Bodaval, en Elven, :
Boderbihan. du
Petit », Bodermoël. « le buisson
», etc.
a pour
Bodanic (M.),
;
buisson du
le
nommé Le Chauve 1331. Bod
»
synonyme hoden
faut entendre
«
:
le petit
le
Bodan (M.); par
buisson
le
».
BREN 1332. Ce mot, au sens de c colline » ou « butte -'. se reconnaît dans Brennilis (cf. ci-dessus, n" 1322; et dans Brénédan (M.) ;
le
nom
de cette dernière localité s'écrit en
1447 Brannadan,
d où Ion peut conclure que hren avait à l'origine deux
n.
KEMBER 1333. Le mot keniber est l'équivalent du latin confluentes
=
eu m et hera == fluere). Il se présente dans la topom'mie bretonne sous la forme kemper, au k initial duquel on substitue d'ordinaire aujourd'hui le groupe qu. Quimper (F.) est au confluent de l'Odet et du Steyr on le distingue de ses homonymes en l'appelant Quimper-Coreniin, du nom de son patron [ken
;
saint Corentin. le premier
évêque de Cornouaille. Le surnom de du Trieux et du
Queraper-Gf/ere/utfic (C.-du-X.), au confluent Leir, est
moyen
également un
nom d'homme, Guethenocus
âge. Quimperlé (F.
i,
en latin du primitivement Keinpcr-Ellé, est au
confluent de l'IsoUe et de l'Ellé; et
Quemperven C.-du-N.) à de deux ruisseaux dont les eaux vont ensuite grossir le r.tiindv. Il existe dans le Morbihan deux villages dénonmiés
celui
Camper
et le
Camper.
KENECH 1334.
dune ner'fi^
L<'
vieux mot koncch, au sens de
colline
» (^st
en breton moderne
selon les dialectes.
Il
«
tertre », de «
krcc'/i,
subsiste, sous
krrac'h,
sommet et
même
une forme conservant
Vu primitive, dans Quillipily (M.), en 1441 Quencchhili, QuénéM. en \'t'M) (jiirnrr/Hfolorf, Quénépozan (M.), en 1422
colet
,
QnciH'/h/irnsa/i
ORIGINES BKKTONNES
:
KO AT
325
KO A T mot breton lioat, au sens de « bois », qui reprémot gaulois, ketos, existant dans le nom Letoce-
1335. Le
sente un vieux
tum
l'île de Bretagne, est extrêmement toponymie bretonne sous les formes coat, coët^ couëi. Il figure dans les noms d'une quantité innombrable de menues localités, d'écarts, et aussi dans quelques noms de commune Coatascorn (C.-du-N.), Goat-Méal (F.), Coatreven, Coëtlogon, Coëtmieux (G.-du-N.) cette dernière localité doit la seconde partie de son nom au patron de son ég"lise paroissiale saint Mieux, Miocus qui est ég-alement celui de l'église de Plumieux (C.-du-N.), Plebs Mioci. 1336. Aoa/ joue aussi le rôle de déterminatif dans bon nombre
d'une localité antique de
fréquent dans
la
:
;
—
—
de
noms
teîme hoct
;
de lieu dont
alors
il
Huelgoat
:
(F.),
constitue, en conséquence, le
il
est assez «
fréquemment adouci en goët haut bois,
le
le
bois élevé
second
et
même
»
Kergoat,
;
en
Kergouet, Kerhoat, Kerhouat (M.), « la maison du bois » Lescouet (C.-du-N., M.), « la cour du bois » Porhoët, nom de contrée dont le sens a été expliqué déjà (n° 1285) Penhoat, ;
;
—
;
Penhoët, Penhouet (M.) Goat
(F.),
(M.),
«
;
la cavité
du bois
».
dune
Le château de Penhoat, en Plœmeur
seigneurie dite vulgairement Chef-du-
cette appellation, qui ne fait
la situation
et
;
Toulgoët, Toulgouet, Toulhoat, Toulhoët, Toulhouet
(M.), était le siège
Bois
;
— Talhoët, Talhouet (M.) — Toul-an-
du
que traduire Penhoat, indique du bois Talhoët
lieu à la « tête », à la lisière
Talhouet ont à peu près
le
même
;
sens.
1337. On se gardera d'apparenter aux noms qui précèdent le surnom de Saint-Hilaire-du-//arcoî?e^ (Manche), dans lequel on serait tenté de voir un témoignage de l'occupation bretonne au delà du Couesnon en réalité, Harcouet est une altération de Hascou, H a seul fus, nom du personnage qui possédait la terre ;
de Saint-Hilaire au
xi^ siècle.
A'OA^A'
1338. Le
mot konk,
«
angle, coin
»,
constituait le
nom
de
maritimes du département du Finistère, situées l'une et l'autre à des pointes de terre, à des sortes de caps. Le nom de la moins inqjortanle, le Conquet, se distingue par une
deux
localités
LES NOMS DE LIEU
326
terminaison diminutive.
située en
L'autre,
Cornouaille,
est,
pour ce motif, appelée en breton Konk Kernaiv, d'où Concarneau.
DOUR 1339. Le
dubron
(cf.
mot breton dour,
eau
«
qui reproduit
»,
ci-dessus, n° 105), paraît dans le
Dordu, porté par une rivière du Morbihan,
ment
sig-nifie «
noir
»,
ce qui fait de ce
et
nom
reau (n° 1156). Dourduff (F.) a sans doute
le
gaulois
nom Dourdu ou
dont
le
second élé-
l'équivalent de Noi-
le
même
sens, tandis
que par Dourguen (M.), il faut entendre « eau blanche ». 1340. Le nom du Poudouvre qui résulte, on l'a vu (n*^ 1286), d'une forte altération de expression pag-us Daudovr., « pays des deux rivières », conserve du moins trace de la ïorme diivr, inter1
niédiaire entre
dubron
et
dour.
ENIS 1341. Le
mot
« île » qui revêt dans le breton moderne mieux conservé dans le nom de Gavrinnis, « l'île aux chèvres », île du golfe du Morbihan qu'a rendue fameuse un monument mégalithique avec sculptures,
la
forme enez.
enis,
s'est
MACOER, MAGOER 1342. Macoer ou magoer, en bas-breton mof/uer., représente
maceria,
latin
On
l'époque romaine.
Magouer
généralement
et s'applique le
Magoar (C.-du-N.), Ploumoguer (cf. ci-dessus,
reconnaît dans
Ploumagoar
(M.i,
le
des vestiges de
h
et
n" 1292 Coët-Magouer (M.), Magoro, Magouero, Maguero, Mangoro, Manguéro, le Manguéro (M.), ainsi que dans le Magouérec (M.), qui représente une forme adjective. .
MA EN 1343. iiiilial
dans
Le mot niarn, aujourd'hui
lej\l(»rbiliaii
pierre noire
»,
pierre blanche
nom
:
Men-Bihan,
Mengouet, ",
rnr/ij
nombre de noms de
d'un grand
Menhir,
" -<
la
coiiiiinin incitlnr (h'signc
«
la
pclilt'
pierre
la
«
|)it'ri-t'
pierre
» est K'
terme
nnlamment », Mendu, « la Menguen, » la
lieu bretons,
du
pierre
boi.s
longue
une picric
»,
»
liclu'c
;
en
on
sait (pie
teri'e.
le
ORIGINES BKETONNKS
MEXEZ
!
MENÉ, MENEZ 1344. Ce mot, au sens de la
«
'
montag-ne
nomenclature géographique de
la
327
», est très
fréquent dans
Bretagne. Par une sorte de
« montagnes du Mené » une chaîne importante de ce pays les ingénieurs employés par Cassini ont pris pour un nom propre le mot du langage courant que les populations appliquaient à cette chaîne. Ce mot se reconnaît dans le Mené 'C.-du-N., M.), Ménéguen (M.), « la montagne blanche », Ménémeur (M.), « la &' grande montao^ne Ménégoff, " la montagne du forgeron
tautologie,
la
carte de Cassini appelle :
'
)
PEN 1345. Le mot pen
« tête
»,
qu'on a rencontré en combinaison
avec koat (n" 1336), ligure également dans Penmarch (F.), « la appellation due vraisemblablement à la forme tête de cheval » d'un rocher
—
—
et dtins
(G.-du-N.)etPenhars
Pencran
(F.),
Pénestin (M.), Penguily
(F.).
PONT
Au
1346.
sujet de ce mot, d'origine latine et par conséquent
analogue au mot français,
le
seul
fait
qui soit à signaler est
l'adoucissement de sa consonne initiale quand
comme
nom composé,
second terme d'un
Henhonl,
«
le
vieux pont
(M.), et dans Trébont
(cf.
»,
il
est
employé dans
par exemple
qui s'écrit aujourd'hui Hennebont
ci-dessus, n° 1303).
POUL 1347. Le '(
le
trou
»,
de
mot breton «
fosse
»,
de
au sens
poiil^ «
mare
premier terme des noms de
»
et
d'
«
par suite
excavation
»,
de
étang
»,
est
d' «
commune Pouldergat
(F.),
Poul-
Ici le texte rédigé par A. Longnon pour sa leçon du 21 mai 1891, au 1. Collège de France, intercale le court alinéa suivant " I.e mot breton :
nioïK-r'/ii,
le
Ménéhi
noms noms méridio-
minic'hi, signifiant « asile, franchise », est l'origine des et
Minihy
(M.), analogues,
par conséquent, aux
naux de France, la Salvelal, la Sauvelal ». Nous ne trouvons rien de dans les notes prises à l'École des Hautes-Études on 1902 et en 1906.
tel
LES NOMS DE LIEU
328
douran (C.-du-N.\ Pouldreuzic (F.). Uni à un nom d'homme et Pouldavid (F.), il est combiné avec un nom commun de lieu dans Poulderf et Pouldero M.); 1^^ fosse du chêne », et dans Poulprat (M.), « la fosse du pré » avec un adjectif dans Pouldu (G.-du-N., F., M.), « la fosse noire ». dans Poulbrient (M.
^<
;
nos 1348. Le
quent dans
mot la
butte
ros, h tertre,
», est
d'un emploi assez fré-
toponymie bretonne. Roz-Landrieux
et Roz-5u/'-
Couesnon (I.-et-V,) appartiennent à l'ancien diocèse de Dol, c'est-à-dire à la partie la plus orientale du pays colonisé par les Bretons du vi' siècle. Ros est le terme initial des noms de com-
mune Roscanvel,
Rosporden
Roscoff, Rosnoën.
Rostrenen (C.-du-N.),
de bien des
et
noms
(F.j,
d'écart
:
Rospez. Roscoat,
Roscoët. Roscouet, Roscouedo. Rosguillerme. Roslagadec
M.).
—
Le nom de Roscoff « la butte du forgeron )i. est porté, non seulement par une ville du Finistère, mais par plusieurs lieux dits de Bretagne où existent des amas de scories témoignant d'une ancienne exploitation de minerai
n«583
de
fer
(cf.
ci-dessus,
.
EUN 1349. Le mot run,
« colline », se
Runespern (C.-du-N.),
«
rencontre notamment dans
de l'épine
la colline
».
TUILL 1350. Ainsi
fju'on
signalé
l'a
à
propos de
Toul-an-Coat,
Toulgoët. Toulgouet, Toulhoat, Toulhoët, Toulhouet loull a le sens de
creux
«
rencontre aussi dans Jes
noms
nomenclatnre du Finistère
Toul-an-Marc h. trou du Steyr »), etc.
croix <<
le
de
»,
»,
cavité
»,
de
lien snivants.
Toul-an-GroaS,
:
"
(h'
«
le
trou
du cheval
«
(n'^
1336),
ti-ou »,
«
empruntés la »,
on
le
h
la
cavité de la
Toul-an-Ster,
TNOU 1351. Le mot breton trouve, au lornic ItuHi,
xi'^
siècle,
signilic
<<
(jui,
dans
en gallois, à
le
la
cartulaire de
bas-fond,
valh'*{> »
:
forme
fi/no, et
qu'on
Landévennec sous il est devenu fninii
la
et
BiîKTONNL'S
(iRKilNKS
même
fraon.
De
noms de
là les
TXOr
:
lieu le
329
Traon
(F.),
Traon-Jacob
(G.-du-N.), et beaucoup d'autres dont traoïi ou traon constitue
premier terme.
le
Traon
1352. «
dans les noms Tronjoly (M.), Tronscorf (M.), ce dernier porté par un
s'est réduit à tj-on
belle vallée
la
»
et
écart situé sur le Scortî.
1353. Ailleurs le vieux breton tnou est représenté par tro
Tromelin (M.)'
Tromeur
(M.),
Aux noms rattachent
« la
ou
vallée jaune »
^^
"
grande vallée
naturellement
ceux
:
Orval),
(cf.
noms communs de
de lieu formés sur des
tout
»
Grandval).
(cf.
>>
dorée
«
qui
sites
se
noms présente un
dérivent
de
La toponymie bretonne en grand nombre. 1354. Les uns ne font que reproduire un nom darbre
d'arbres ou de plantes.
:
le
Guern AL), c'est-à-dire « l'aune ». Ce dernier nom a pour équivalent Guer (M.), forme dans laquelle, sous l'influence française (cf. Jour diurnus, hibernus) Vn finale s'est assourdie. Guern a pour hiver diminutif Guernic (M.), le petit aune », pour pluriel Guerno,
Faou
(F.),
c'est-à-dire «
le
hêtre
»,
=
=
<(
« les
aunes
».
1355. Ailleurs on se trouve en présence de collectifs formés au
moyen du suffixe -hué ou -oéY, qui n'est autre que Vernetum (n° -etum Guemehué, Guernué [M.)
=
:
Faouet iG.-du-X., M.)
le
(M.)
= Cas tan etum
(M
formés sur
.
)
les équivalents
1356. Mais
=
(n° 618).
—
noms bretons àEpinay (n° 629) les
le suffixe
d'arbrisseaux plus
—
(n" 621)
Le Spernoët
et
—
Casténoët le
Bézouet
de l'épine et du bouleau^ sont et
de Bouloy
in'*
614).
—
il
se joint d'ailleurs à des
souvent qu'à des noms d'arbres —
analogue au gaulois -acos
pommeraie
latin
633)
qui sert à former le plus grand nomi)re
de collectifs de cette nature fixe -ec,
Fagetum
le
(cf.
ci-dessus,
n*'
noms
est le suf-
203) Avallec
», Beuzec Dremiec F.), le Dreneuc (L.-L), « l'épinaie », Quélenec (C.-du-X.i, Quélennec F.), « la houssaie », Radenec (M.), a la fougeraie », le Spernec (Morbihan), « l'épi-
(M.), « la
»,
(F.), « la buissière », le
naie
».
Balanec
(F.),
u la
genêtaie
LXI
BASQUES
ORIGINES
1357. C'est une erreur que de voir dans les Basques de l'ex-
un dernier vestige des populahabitaient entre la Garonne et les César, temps de tions qui, au Pyrénées, et que le conquérant désigne sous le nom d'Aquitains. Il est possible que, parmi les Aquitains, il y ait eu une dose plus ou moins forte de population apparentée aux Basques
trémité sud-ouest de la France,
;
mais
la
présence de cet élément ne se révèle, d'une façon cer-
toponymie antique de la Elimberris, sous lequel Pomponius Mêla le nom région désigne la ville d'Auch, est le seul argument un peu sérieux, au point de vue linguistique, présenté par les partisans dune origine ethnique commune des Aquitains et des Basques; argument résultant de la comparaison de ce vocable avec un nom de lieu basque moderne, Iriherri, qui, formé du substantif iri « demeure, ville », et de l'adjectif herri, « neuf », a un sens
taine,
ni par
par les textes,
ni
la
;
analogue à celui de notre
nom
de lieu Villeneuve
(cf.
ci-après
y a lieu de faire à cette opinion ont été indiquées déjà (n° 27). Lors même qu'on admettrait la présence d'un élément basque chez les A qui ta ni de César, cet élément, par suite delà romanisation si complète de la Gaule, n° 1358)
;
mais
les objections qu'il
ne devait plus se
trahir,
grandes invasions du
au point de vue linguistique, lors des pays sous la
v® siècle qui placèrent notre
domination barbare de nations d'origine germanique. Les ancêtres des populations basques de notre département des Basses-Pyrénées habitaient alors,
comme
au cours de
la
période romaine, la région, comprise entre les Pyrénées et l'Ebre, qui correspond d'une manière générale à la Navarre espagnt>le. Ils
réussirent tout d'abord à se maintenir dans une sorte d indé-
pendance
à l'égard des
partie de l'Espagne,
seconde moitié du vers ÎITS par
le
roi
Wisigoths qui, maîtres de la plus grande vigoureusement pendant la
les assaillirent
vi'^
siècle.
Ils
furent délinitivement vaincus
golh Leovigilde, et une partie de
la
nation
OniGINliS
basque, pour échapper à
la
BASQUES
nouvelle domination, se porta au
nord des Pyrénées, entre cette chaîne et qui, de leur cog-ne,
nom
latin,
Vasconia
;
331
Vascones,
a
la
Garonne, dans
conservé
le
nom
pays
le
de Gas-
leur présence sur le versant français des Pyré-
nées est attestée pour la première
fois en 587. Grégoire de Tours Les Vascons, se précipitant des montagnes, descendent dans les plaines, raA^agent les vignes et les champs, livrent les maisons au feu et emmènent quelques-uns des habitants
s'exprime ainsi
captifs avec
«
:
leurs troupeaux.
vent contre eux, mais
il
Le duc Austrovald marcha sou-
n'en tira qu'une faible vengeance
».
Les Vascons se fixèrent d'abord, en des proportions dans l'ancienne province différentes, selon les régions, et
dès
le
la
— Eudo — étendit sa domination dans il
de
de
Garonne et les Pyrénées. commencement du Yiii^ siècle, leur duc Yon
Novempopulanie, comprise entre Plus tard,
fort
les
provinces voisines
dominait non seulement à Toulouse, mais dans toute
:
la partie
Gaule comprise entre la Loire et les Pyrénées, entre le Rhône. Aussi le mot Gascogne, Vasconia, dési-
la
l'Océan et
gnant chez
les auteurs
du
vni^ siècle et
gouvernèrent successivement Yon, à tort
même du
Hunaud
Waïfre par nos historiens modernes
synonyme d'Aquitania, témoin Charlemagne, le
—
est-il
un
le capitulaire, édicté
pays que
— appelé véritable
en 806 par
relativement au partage de l'empire franc,
l'Aquitaine est appelée C'est là
ix®, le
et Gaifîer
sens
le
où
Aquitania vel Wasconia.
plus large dans lequel ait été pris
le
nom
Vasconia. Dans une acception plus restreinte, il fut appliqué à la partie du domaine d'Yon, situé entre la Garonne et les Pj'rénées, qui forma au ix" siècle, le duché carolingien de Gascogne,
région dans laquelle, sans doute, s'étaient établis, pour se fondre bientôt dans la population gallo-romaine, une partie des envahisseurs vascons de
encore, désigner
la
le
—
fin
du
vi" siècle.
Mais
pays basque, qui répond
il
à
aurait pu,
peu près
mieux
à la par-
—
occidentale arrondissements de Bayonne et de Mauléon du département des Basses-Pyrénées^ autrement dit au Labourdan ou pays de Bayonne, à la Basse-Navarre et au pays de Soûle la population vasconne, beaucoup plus dense, y dominait parle nombre, et elle a pu y maintenir, jusqu'à nos jours, tie
;
l'usage presque exclusif de sa langue nationale, parlée aussi, au
delà des Pyronées, par les Basques espagnols qui peuplent les
332
NOMS DE LIEU
I>ES
provinces de l'Alava, de
maintint
même
avec une
la
Biscaye et du Guipuzcoa. Elle s'y force que, durant
telle
le
cours du
xrx*^ siècle, le
seul où l'on se soit préoccupé de l'étudier, on n'a
pu, paraît-il,
constater un recul quelconque de cette
appelée euskara par ceux qui
langue,
la parlent.
Les documents qui permettraient de juger la question pour les temps plus anciens manquent d'une façon à peu près absolue. Il semble cependant incontestable que l'euskara a reculé quelque peu devant le dialecte roman que l'on qualifie de gascon ce fait est attesté par l'existence de toute une série de villes ou de villages où l'on parle aujourd'hui gascon, mais dont les noms sont Biarritz, Bayonne, Bidache, Arancou, de physionomie basque :
:
Osserain, Charre, Bidos, Aramiis, Asasp, Issor, etc.
Des noms de
lieu d'orig-ine
basque existent sans doute
aussi,
plus de distance encore de la limite des langues, dans les diffé-
à
rentes parties de
la
Gascogne, où
ils
apparaîtront, aux yeux des
érudits qui en constateront l'existence,
irrécusables de la polonisation basque
comme
du
des témoignantes
vu'' siècle.
Malheureu-
sement, ces noms doivent avoir subi de sérieuses transformations sous l'intluence du dialecte gascon, qui, depuis plus de dix siècles, tend à se les assimiler
sont tellement rares pour
la
;
du haut moyen-âge
et les actes
Gascogne, que
le
philologue ne peut
guère en attendre d'utiles indications sur leurs formes primitives. Néanmoins, quelques-uns de ces noms ont conservé, sous le
costume français, ou plutôt gascon, une physionomie qui atteste suffisamment leur origine basque. Mendosse Lot-et-Garonne ^)et f
Mendousse (Basses-Pyrénées)
—
ce dernier
nom
est celui d'une
—
localité située à quatorze lieues du pays de langue basque sont des formes francisées d'im nom de lieu basque <}u'on trouve
en Espagne sous les formes Mendoz (Guipuzcoa) et Mendoza (Alava, Bi.scaye). Or, Mendousse est appelée au xi" siècle Mcndioza, et l'on reconnaît dans le premier terme de cette forme If!
mol
b;is(jue tnendi,
"
montagne
» (cf.
ci-après, n° 1364).
Get exemple met sullisamment en hunière l'intérêt que présenterait, pour déterminer l'extension primitive de l'élément
vascon
en
l'"iance,
l'étude de
la
toponymie gasconne. Mais,
1. Lieu dil de la coiiimiuie «l'Kslill.'K', -.wy. renseignement dû à l'oIjUpeance de M. lU-né
cl-riai'onni'
.
d'\[;i^\\,
e;ml. de Lciplumc
Hoiiiial,
archiviste iW I.ol-
liASQLES
UlUGliNES
'.Vi3
de documents anciens, cette étude se heurterait
faute
sérieuses difficultés, et on ne l'entreprendra pas
On
ici.
de
à
se bor-
nera à l'indication des principales racines et des principaux sufles noms de lieu du pays basque. mot iri, au sens de « villag-e » ou de « localité noms géographiques Iriart (Basses-Pyrénées '),
que présentent
fixes
1358. Le
produit
les
»,
:
sous une forme un peu différente,
—
devenu nom de
Yriarte, est
nom
a
qui,
deux deux cours d'eau, et sa variante Iribarnia Iriberry, qui désigne deux villages ou hameaux appelés dans des textes des xvi^, xvii^ et xyui^ siècles Villanova, Villanueua ou Villeneuve, herri signifiant « nouveau » en basque Irigaray, village élevé » Irissarry Irigoyen, « village du bois »; Irissura. Le même mot est le second terme des noms Baratchéry, famille
;
Iribarne,
«
lieu
profond
»,
porté par
écarts et
((
;
a
—
jardin
», carriqiii,
»
«
;
pour premier
qui ont respectivement
rue», quehel,
«
muraille
».
Le mot carrica, qui désigne une rue ou un chemin
bordé de murailles, paraît dans
bout
— —
;
Carriquiri et Queheliri,
terme haratch, 1359.
—
;
ou
((
la tête
de
la
rue
»,
les
noms
Carricaburu,
:
équivalant au
nom
<(
le
Chedeville,
caput villae, qui désigne la partie extrême de certains villages généralement formés d'une longue rue unique; Garricaçarra, dont le second terme est le même Carricamussa, Carricart
—
—
que dans Iriart Carriquiri (cf. ci-dessus n° 1358), etc. 1360. Le nom commun jaiirer/ui, formé à l'aide du suffixe -ffui sur un substantif ?/a«/i, au sens de " seigneur » désigne une maison noble. De là les noms de lieu Jauréguy, Jauréguia cf. Jauréguia (Biscaye) Jauréguiberry. « le nouveau manoir »,
—
—
Jauréguissahar,
«
vieux manoir
le
».
1361. Le mot sala, d'origine française, a en basque
qu'au moyen-âge «
notre langue donnait au
demeure seigneuriale ». Sallaberry « et ou « nouveau manoir »
neuve
;
mot
salle,
signifie
l'une
des
donc
le
sens
celui de «
salle
localités
de
ce nom est en effet appelée Salanova dans un texte de 1621, 1362. Elche, qui a le sens de « maison », a produit beaucoup 1. Il nous paraît inutile de répéter cette indication à [iropos des nombreuses localités appartenant au même département, qui sont nommées nous avons constaté le dans le présent chapitre plusieurs d'entre elles no fiR-urenl pas dans le Dirlionnaire fait, et croyonsdevoir le signaler ici ;
lopofjraphù/nc de Paul
Raymond.
—
—
LES NOMS DE LIEU
334 de
noms de
L'un des plus répandus est Etcheberry, Etche« la maison neuve ^), dont les équivalents
lieu.
Echeberry,
verry,
Javerri ou Xaberri et Javier ou Xavier
sont, en Espag-ne,
nom
dernier
du
est celui
;
ce
lieu de naissance de saint François de
Xavier, lapôtre des Indes.
Il convient de citer aussi: Etcharry Etchéandy, « la grande maison » Etchébar et Etchébarne, « la maison d'en bas » Etcheçahar « la vieille mai;
—
;
son
—
Etchechurry,
;
—
—
maison blanche
—
» Etchegaray, maison du bois » Etchegoyen, La forme Echeberry Etchepare, « les deux maisons ». autorise à reconnaître la même racine dans Echagoyti, « la maison d'en haut » Echart, dont on a rencontré le second terme dans Iriart (n" 1358) et dans Carricart (n° 1359) Échat. 1363. Le mot basque eliça, qui, comme le breton ilis, représente le latin ecclesia, figure dans les noms Eliçabélar, littéralement « front de l'église », c'est-à-dire « lieu faisant face à l'église » Eliçaberria ou Eliçaberry, « la nouvelle ég-lise » Élicerry, « le village de l'église » Élicetche ou Élissetche, « la maison de l'église » la haute église » Elissagaray, « pour Eliçaalt, près de l'église Elissalt, », etc. 1364. Mendi, a montagne », se présente seul dans Mendy, et »
;
haute maison
la
«
»
;
—
« la
—
;
la
«
;
—
:
;
—
;
—
:
;
— —
—
:
—
;
;
—
><
;
noms
Mendionde, « près de la le Mendiburu, Mendive bout de la montagne » Mendigorry, « la montagne rouge » et Mendousse, mentionné déjà (n" 135T). 1365. Le mot aran, « vallée », est aussi employé comme nom de lieu, et figure comme premier terme dans Arance, AranArangaixa, « la mauvaise vallée » (cf. Mnlleval) cou Aranpuru, « le Arangorine. Arangorry, « la vallée rouge » bout » ou « la tête de la vallée », etc. constitue l'élément initial des
montagne
»
—
;
Menditte
;
—
—
;
;
beïty,
Ibarle
« ;
on bas de
1367.
la
— Ibarrolle.
bonne vallée
nom
synonyme
//>«/',
» (cf.
ftiirri,
Iturbide,
«
«
le
vallée « la
paraît dans
à'aran, »
;
— Ibarbidea,
forge de la vallée
»
—
—
;
1366.
*<
—
;
—
:
—
;
les
noms
:
Ibar-
Ibarburia, Ibarla, ;
— Ibarron,
«
la
lîonneval)\ Ibarrondoa, etc.
source, fontaine
chemin de
la
»,
est le
source
premier
», ([ui était
membre du au comnuMi-
cement du .mx" siècle le nom patronymicjuc de rempereur du Mexi(|ue, Augustin 1". ()i\ le rencontre aussi dans le nom de
commune
Ithorots,
i;t
il;ins
divers
noms géographiques
:
333
ORIGINES BASQUES
Ithorrondo, «
contre la fontaine
nom
— Ithorchilo — Ithurralde, — Ithurramburu, des fontaines
près delà fontaine
«
de montagne
»
;
—
;
ravin
«
;
;
u la
tête
»,
IthurrétO, etc.
1368. Les mots basques
ou
»
ibai^ « rivière » et erreka, «
ruisseau
»
ont contribué également à former un certain
»,
nombre d appellations géographiques parmi celles qui procèdent du second de ces mots, on peut citer Errécagorry, « le ruisseau ;
rouge
—
Errequidor, 'qui
», et
—
idor ayant le
même du nom
sens que
Rieussec, est un équivalent toponymie de la France méridionale. arri dans les dia1369. Harri, « pierre », ou « roche » Harparaît dans Harriague lectes basques d'Espagne
l'adjectif français « sec o
dans
très fréquent
la
—
—
riondo,
«
près de la roche
1370. Oihan, oyan,
:
—
—
est l'élément initial des
forêt »,
bois,
«
;
».
Oyanbelché, « le bois noir » ou mieux Oyanhart sombre » Oyhanhandy, « le grand bois », Oyhançarré etc. C'est le même mot qui, à la fm des vocables géogra-
noms
;
:
«
—
;
—
phiques,
—
;
par
peut-être
affecte,
Irigoyen, Etchegoyen
(cf.
euphonie, la forme -goyen
ci-dessus,
n*'"
1358
:
et 1362).
Les noms communs d'arbres figurent naturellement dans un grand nombre de noms de lieu. 1371. Ainsi haritz ou aritz, « chêne », est la racine des noms Aris, les
chêne
« le
chênes
»
Harispuru,
»
;
— Ariste,
— Harismendy,
;
«
la tête
« la
chênaie la
«
des chênes
».
»
;
— Harispe,
Il
se
sous
«
montagne des chênes
»
;
—
dans
voit également
deux chênes ». 1372. Ametz, nom basque du chêne tauzin, paraît dans Ames-
Biarritz, « les
petzu, Amestoy,
Amexague.
1373. L'appellation du frêne, lizar, se présente dans les Lissaragay, " la frênaie » et Licerasse, en 1402 Liçaraçu.
nom du noyer, incham, devenu nom de famille.
1374. Inchampe, formé sur ((
sous les noyers
nom du pommier, safjar, a pommiers ». Le nom de famille
1375. Le les
» et est
le
traduire par
—
« la
pommeraie
1376. Le mot »aras, saussaie
»
et
«
noms
signifie
produit Sagarspe, « sous espagnol Sagasta doit se
».
saule
»
est la racine de Sarastey,
'<
la
de Sarrasguette.
1377. Gueres,
«
cerise »,
recouuait dans Guerestey.
"
mot la
d'origine
cerisaie
«.
évidemment
latine, se
LES NOMS
336 13T8. Enfin d'Elhorry.
1379.
le
nom
LIEL'
de l'épine, elhorri. est porté par
— Elhoriet, Elhoriéta,
On
de;
le
hameau
sont des équivalents d'Epinay.
pourrait citer une multitude d'autres
noms de
lieu
formés sur des noms communs d'arbres ou de plantes. On se contentera de mentionner ici, parmi ces derniers, le mot iraze, «
fougère
»,
d'où dérivent les
noms de
lieu Iracelhay et Iraçabal,
qu'on a peut-être lieu de reconnaître, combiné avec quelque
et
suffixe locatif, fois,
dans
le
noms appartenant
les
nom
en ce qui concerne
d'Irazein (Ariège). Mais, encore une
la possibilité
à la
d'une origine basque pour
Gascogne proprement
dite,
il
serait
imprudent de conclure sans avoir préalablement étudié leurs formes anciennes. Ici, d'ailleurs, on n'entendait apporter que quelques notions de toponymie basque. La traduction, donnée en passant, de plusieurs des vocables énumérés, a mis en vedette, concurremment avec les substantifs particulièrement étudiés, un certain nombre d'adjectifs et de locutions adverbiales, et de plus un certain
nombre des
suffixes les plus
communément
usités.
Mais parmi ces derniers il convient de signaler encore ceux qu'on voit combinés avec des noms de personne pour former des noms de lieu car ce mode de formation n'a pas été moins familier aux l^asques qu'aux groupes ethniques dont il a été question dans ;
les chapitres qui
précèdent
celui-ci.
1380. Le suffixe -haïthau ou -haïtha a
le
sens de notre prépo-
Par Goyetcheba'ita et Laffitteba'ita, il faut entendre « chez Goyetche » et « chez Laflitle ». 1381. Analogue aux suffixes français -ière et -crie (cf. ci-dessus, n"^ 201 et 376), le basque -cnea ou -cnla se joint très fréquemment aux noms propres de personne Errolenea et Catalesition
«
chez
».
;
nea [)ourraient se traduire par la liolandirrc et la (Jathoriiiirre. Mais par surcroît d'analogie avec -aria, primitif de -/Vtc, il se combine aussi avec des noms communs de végétaux Mahatrenia, :
" la
raisinière », Iratzenea, « la fougeraie ».
1382. Le suffixe (|u
avec des
noms
-ia, paraît
de personne
ne se combiner, :
Bidegainia,
"
comme
-haïtha,
chez lîidegain
».
I
LXIII
ETABLISSEMENTS
RELIGIEUX
Le choix des noms communs employés à désigner les établisa varié selon les temps les plus anciennement
sements religieux
;
usités sont ceux qu'ici l'on étudiera les premiers.
1384. Le mot basilica était un
grecque, au sens de
dans
la
Rome
rendaient
dans
rovale
«
adjectif féminin d origine
Pris substantivement,
».
justice. Cette acception
la
primitive s'est conservée
mot « basoche », nom de la du Parlement soumettaient les
juridiction à laquelle les
le
clercs
désigna,
il
païenne, un édifice somptueux où les magistrats
dilférends qui pouvaient
surgir entre eux. Par une évolution de sens qu'on ne tentera pas
—
basilica en est arrivé dès le v'' siècle les Jérôme et de Sulpice Sévère en font foi à désigner un édifice chrétien consacré au culte, une église, parfois même, sous la plume du premier de ces auteurs, une simple chapelle. Dans les œuvres de Grégoire de Tours et dans plusieurs diplômes mérovingiens, où il revêt souvent les formes basileca et baseleca, il a toujours ce sens d' église », moyennant d'expliquer
ici,
—
écrits de saint
((
lequel
a trouvé place
il
Les noms de
lieu qui le
dans
toponomastique de notre pays. représentent diffèrent assez sensiblement
du type
primitif,
quels
convient de s'arrêter.
il
1385.
A
en raison de plusieurs
la (jue
qui
faits
de phonétique aux-
l'exemple des autres adjectifs latins en -icus, -ica,
-icum, basilica de
la
était
d'ordinaire,
accentué sur l'antépénultième
Vi
post-tonique étant tombé,
suivait a laissé quelque trace
;
le c
il
résulte
guttural
en revanche ce c disparail en raison de ce que de bonne heure on a dit basilia pour basilica, de même que colon ica s'est altéré en colonia (cf. le
;
parfois,
ci-d(;ssus, n" 918).
1386. Soit dit en pas.sant, liasilia, déformation de Hasilea, (l(! la viUe de li.ile. n'a rien de commun avec les noms
iHjin jjitin
présent<'m(;nt
1387.
Le
étudit'-s.
r latin,
pl.icé (h;vant
un
.7,
(it'\
icnt
c/i
en
friinc^-ais
;
OltlGhNES ECCLÉSIASIIOUES
mais dans
il
conserve
le
son guttural dans
:
la
'
BASILICA
339
langue d'oc d'une part,
normand, picard et wallon d'autre part. Conséquemment on voit basilica représenté en Normandie par la Bazoque (Calvados, Orne) et Bazoques (Eure) dans ce dernier nom, comme dans une foule d'autres noms de lieu français les dialectes
;
à
terminaison féminine
940),
(cf. ci-dessus, n°* 373, 577, 581, 582, Vs finale est parasite. L'i atone de basilica étant tombé
de bonne heure, ce mot
s'est réduit à
se trouvant en contact avec le
c,
basilca ou baselca;
s'est vocalisée, ce qui
1'/,
pouvait
produire une forme telle que haseurjue ou baseuclie, suivant les rég-ions
à vrai dire, les textes ne font connaître que husoque et
;
basoche. 1388. Cette dernière forme, propre aux pays de langue d'oïl
Normandie et de la Picardie, paraît dans les dont le surnom est Bazoche-Gû»e^ (Eure-et-Loir) celui d un de ses anciens seigneurs, Guillaume Gouet, qui vivait en 1050 Bazoche (Oise), Bazoches (Aisne, Eure-et-Loir, Loisitués en deçà de la
noms
:
—
la
—
Nièvre,
ret,
Orne,
Seine-et-Marne,
Seine-et-Oise
'),
Beton-
—
dont le thème étymologique fait Bazoches (Seine-et-Marne) précéder basilica d'un nom d'homme bien connu, d'orig-ine germanique, Betto (cf. ci-dessus, n" 1010). 1389. Aux xv^et xvi° siècles on a fréquemment confondu, dans la prononciation, l'r et \s intervocale. Clément Marot, dans sa célèbre Epistre du hiau fys de Pazy a raillé cette façon de parler, qui de son temps était en vog^ue dans certaines contrées arrosées par le cours moyen de la Loire, et dans l'Ile-de-France, et ([u'on observe encore de nos jours en Berry, et peut-être en Touraine. La substitution delV à l's, autrement dite le rhotacisme, a parfois transformé basoche en baroche, témoin les noms de la Barochesous-Lucé (Orne) et de la Baroche-6'onf/owin (Mayenne), le premier latinisé en lloO Bozocha, le second revêtant en HIO la forme Basilgia Gunduini mais on verra bientôt (n'^ 1398), ,
;
qu'ailleurs baroc/ie se réclame d'une origine dilférente.
1390. Le ch répondant au
dans
1.
esl-il
Bazoges (Vendée),
c
de basilica prend
Bazouges (lUe-et-Vilaîne,
le
son du
/
Mayenne,
Trois de ces départements })OSsèdenL deux Bazoches; aussi ce nom d'ordinaire suivi d'un déleiminalif, (pi'il serait d'ailleurs sans intérêl
d'indiquer
ici.
.
.
LES NOMS
340
LIEU
Ut;
la Bazoge (Alanche, Bazauges (Charente-Inférieure Mayenne. Sarthe), la Bazouge (Mayenne), ainsi que dans laBazeuge (Haute-Vienne); ce dernier nom se rapproche, par sa
Sarthe),
,
diphtongue (cf.
de
tonique,
forme haseuche,
la
qu'on
suppose
ci-dessus, n° 1387) avoir précédé basoche.
1391. Dans
France méridionale,
la
le c
de basilica, ayant
son guttural, ne peut s'adoucir qu en g dur. Il est permis de supposer que ce mot est le primitif de Bazugues (Gers)
conservé
le
En
Bazialgues (Haute-Garonne).
et de
mier de ces noms,
On
1392.
il
qu
faut admettre
pourrait
sest altéré en
eti
de
tenté
être
qui concerne
ce
croire
que
le
pre-
u.
Bazoïiyers
(Mayenne) a pour primitif un adjectif formé sur basilica, tel mais la plus ancienne forme connue de ce nom, fournie par un texte de 989 transcrit au cartulaire d Evron, est Basilg-eacum d'où l'on doit conclure qu'il a pour origine "un nom en -acus formé sur le gentilice Basilius. 1393. Par contre, il seml)le bien que basilica entre dans la que basilicarius
;
;
composition du vait
nom
au milieu du
de Bazancourt (Marne). Flodoard, qui écri-
cortis, c'est-à-dire
appelle cette
siècle,
x"^
le
«
domaine de
la
localité
basilique
»,
Basilicae ce dernier
monaterme sappliquant, stères de Reims. Basilicae cortis a dû donner d'abord Bazecourf la nasalisation de la syllabe antétonique est explicable soit à la cathédrale, soit à l'un des
;
phénomène
par un
particulier
à
région,
la
cortis n'ayant pu devenir Auniéiiancourl
que par
et 945)
1
(cf.
Alamannorum ci-dessus, n^"
intermédiaire d'une forme telle
(\n
528
Autne/icu-
rourl
1394. La forme basse basilia est représentée par Bazeilles Ardennes, Meuse), dont Bazoilles (Vosges) est peut-être une variante lorraine mais il n'y faut pas vniUxchQY BnzoUcn (Nièvre), dont la terminaison csl sans mouillure. ;
Transcription du grec
1395.
paroecia
saint Augustin fJi'jtciMhint
double
s(;ns
:
d un
il
du
de
«
désignait alors
il
jjrètrc
.1
(ini j);ir
;
la
v*"
» et
de
«
circonsci-iption
diocèse
mais en Gaule,
iHî^désigner
i[\xv.
le
voisinage
«
»,
le
mot
siècle daiLS les écrits de
ou diin éviMpic.
paroisse
du haut niQyen-àge gienne,
Trapsiyia,
se rencontre au début
et
a
Il
»
territoriale
buMi conservé ce
dans
les
documents
dès l'épocjuc carolin-
rcssoit d'une église urbaine
OBKilNKS KCcrJÔSlAS'nQCRS
ou rurale. Cette acception restreinte, paroisse, est la seule avec
laquelle
PAROCIIIA
:
celle de sa
il
3il
forme vulgaire
se soit introduit
toponomastique. De bonne heure paroecia
chia, moyennant un apparentement mal fondé avec
parochus, qui répond au grec
tif
noms
1396. Les
Trapoyj;, «
de lieu représentant
le
la
substan-
pourvoyeur
».
paroecia ou
latin
le
dans
en paro-
s'est altéré
parocliia sont d'ailleurs en petit nombre. Peut-êtie l'étude des textes locaux révélera-t-elle pourquoi la Paroisse (Allier, Loire, Isère) et Paroisse (Isère)
sont de simples écarts.
Quant
à
la
forme plurielle les Paroisses (Puy-de-Dôme), l'explication en est aisée ce nom s'applique à un groupe actuellement réduit à trois maisons, dont deux appartiennent au territoire communal de :
Saint-Dier ellautre à celui de Saint-Jean-des-OUières. L'appellation la Paroisse-(i«- V7yfln
(Gard), qui désignait une
réunie en 1860 à celle du Vigan, remonte à 1435
;
commune
on entendait
alors par là la partie rurale, imposée à part, de la circonscription paroissiale
du Vigan
nom
1397. Le
appliqué depuis
'.
de la
le
Grande-Paroisse (Seine-et-Marne) est à une localité dont l'existence est
xv" siècle
^
attestée dès l'époque mérovingienne, et
chartes de
l'église
dans l'étendue considérable
d'être
communal,
toire
Grande-Paroisse (Aube), à
paroisse
la
» est
ville
— 2.907
;
il
hectares
a
anciennes sa raison
— du
terri-
commune
»
de 2.046 hectares, doit évi-
une particularité analogue.
Dans cet exemple, qui rappelle
\.
les plus
jadis paroissial, de cette localité. Maizières-lB.-
demment son surnom
paroisse de
que
de Paris appellent Cellas
de Carhaix
(cf.
celui de
Plouguer (Finistère),
la
«
ci-dessus n" 1292), l'expression
(
la
prise dans une acception, non plus ecclésiastique, mais civile;
même sens, exactement, que « les villages » en Beri'y, " le plat en Bourgogne, « les granges » en Lorraine. On voit, dès 1701, la future commune d'Aubigny-Villages former une collecte distincte de celle
elle a
pays
le
j)
d'Aubigny-Ville
communes
:
et c'est
de nos jours seulement, en
ont été réunies en une seule, sous
le
nom
190(i, (jue les
deux
d'Aubigny-sur-Nère
La sépai'ation de Vierzon- Villages (Cher) d'avec Vierzon- Ville remonte au moins à 1580. Le Plat-Pays-de-Saulieu, mentionné dès 1476, a formé, jusqu'en 1859, une commune distincte de celle de Saulieu (Côted'Or) (ju'elle entourait. Les Granges-de-Plombières (Vosges), commune dont le territoire atteint presque le bourg de Plombières, consiituaitMil dès 1753 une communauté distincte. 2, Donc il ne remonte pas à la première moitié du moyen-i'ige, cl c'osi à peine si on pont le considérer comme un nom d'origine ecclésinslifiuc
(Cher).
LES NOMS DE LIEU
342 1398. Le le
mot
paroisse semble avoir eu pour variantes, dans
nord-est de notre pays, parodie et Laroche, employés con-
curremment. La commune appelée les Paroches, près de Saint-Mihiel (Meuse) aux xvii- et xviii'' siècles on disait les Baroches comprend deux hameaux, la Grande-Paroche et la PetiteParoche, dont l'un se nommait jadis Guigniville ou Gnéville, et
—
—
Hametel
une chapelle isolée a conservé le nom de Refroicourt, village disparu où se trouvait l'église mère '.
l'autre
On
;
territoire
voit désigné, en 1753, sous le
pement formé, dans par la
sur son
et
nom
un grou-
Paroisses,
les
le
voisinage de Briey (Meurthe-et-Moselle),
communauté de
Génaville, celle de Pénil et Méraumont,
et celle
de Lantéfontaine, et que
de la Moselle appelle
« la
le
Dictionnaire topographique
mairie des Paroches
»
ancienne
la plus
;
mention qu'en rapporte cet ouvrage n'est que de 1689 mais on peut citer également un contrat de 1399% dans lequel il est ;
question de
la
mairie de
la Paroche'-^,
le
contexte ne laissant
D'après Liénard [Dictionnaire topographique de
1.
seraient appelées en 1135
Parochia.
lu
Meuse), les Paroches
dans le texte qu'il Joseph de L'Isle, paniii les preuves de son Ilialoire de Saint-Mihiel p. 460-4771, le passage Parrochia Guene villa, Mamotello concerne incontestablement les Paroches, sans qu'il importe beaucoup de savoir si parrochia — employé, remarquons-le, au singulier est dans l'espèce nom propre ou nom commun. Mais ce texte latin, dans lequel on voit intercalées des expressions vulgaires (certum jus vulgaritcr nuiicupalum le lard, quod est Vépine de porc, cotex, nndouillex et houdins ferculum vocatum la purée de dominio directo, vulgariter nuncupato la seigneurie foncière, eic.) est bien moins ancien que ne le pen.saient Dom de L'isle et Liénard, et pourrait bien ne dater que du xv siècle. 2. Bibl. Nat., coll. de Lorraine, vol. 5-7, fol. '.tO. Il nous [)araîl intéressant do constater, ici encore, l'emploi du singu.3. lier si le terme dont il s'agit avait été pris dans sou acception ecclésiastique, le pluriel se fût imposé, car ce texte de 1.399 atteste que, parmi les hommes de cette mairie, il y en avait de Oénnville, paroisse du diocèse de Met/, il yen avait d'Imonville, paroisse (hi diocèse de Verdun. On peut conclure de là, semble-t-il, qu'en Barrois, vers la fin du moyen-Age, le mot p.'iroisxe, ou tout au moins sa variante locale paroche, |)ouvait s'entendre cite, et
qui a été publié par
Il
est de fait (|ue,
Dom
—
—
—
:
d'une circonscription
civile. lînsuito,
Barrois, parorhe ou haroche, ou
à partir
même
un simple hameau, témoin l'emploi du
du
xvir*"
siècle, toujours
paroisse, en serait venu
i\
en
désigner
|iluriel, uiii(|ii(Mnen( jiisiKié,
près de
ORKiINKS ECCLÉSIASTIQUES
:
ECCLKSIA
343
aucun doute sur ce qu'on doit entendre par là. Le souvenir de l'appellation les cette mairie a persisté au cours du xix^ siècle Baroches, qu'on rencontre dans le Dictionnaire des Postes, à ;
partir de l'édition de
18.^)9,
a été appliquée
en propre,
et g-loba-
lement, aux hameaux contig-us de Pénil et de Méraumont; et elle a été officiellement
au
qui, transférant
commune
«
consacrée par un décret du 2 février 1907,
hameau
de Génaville, a
des Baroches
fait
»,
le chef-lieu
de
la
nom
de
la
disparaître ce dernier
nomenclature communale.
La Baroche (Haut-Rhin), répond au kilchspel zii Zelle spiel)
La
de Zell
— de 1441.
appelée Zell par les Allemands,
—
à la paroisse {kirch-
c'est-à-dire
ferme dite la Baroche » marquait, en 17o3, au finage de Gizaucourt (Marne), l'emplacement d'un village détruit, appelé «
en 1092 Sancti Pétri Parrochia, et en 1352
PerroicheK
la
1399. Laparrouquial (Tarn), qu'on devrait écrire qiiial,
la
Parrou-
représente l'adjectif parochialis, qualifiant quelque sub-
stantif féminin sous-entendu.
1400. Le ((
assemblée
assemblées
:
mot »
ecclesia représente le grec iy//./,Y;(j(a, proprement à leurs désigna tout local où l'une de leurs commu-
latin
les chrétiens l'appliquèrent
;
puis
il
Saint-Mihiel, par Texistence d'une Grande-Paroche et d'une Petite-Pai'oche, localités
—
vers 1600, les Paroches dont aucune n'avait rang- de paroisse annexe de Refroicourt (Pouillés rie la province de aux environs de Briey, par le fait qu'au milieu du p. 382;
n'étaient encore qu'une Tri'ves,
—
XVIII* siècle, la "
mairie des Paroisses
»
ou
«
des Paroches
par un groupe de petites communautés, et que le d'avant 1907 n'était autre chose que la réunion
Méraumont. 1. Cet exemple plein moyen-âge, la
"
» était
constituée
hameau des Baroches
"
de ceux de Péuil et de
montre employé comme nom de Hou, en mot parochia, pris dans son acception originelle. A
est le seul qui le
suite des recherches auxquelles l'un
de nous
s'est livré
pour metlie au
point les notes dont nous disposions, nous avons cru devoir insister, dans ce paragraphe et dans les deux précédents, ainsi que dans les notes qui les
accompagnent, sur ce rpie, à notre avis, les autres vocables qui y sont mensont relativeparce que Longnon les étudiait à cette place tionnés ment modernes, et ne doivent pas être considérés, à proprement parler, comme des noms de lieu d'origine ecclésiastique de là certains développements de nature h surprendre ceux de nos lecteurs qui auraient gardé de
—
—
:
l'onseisnement du maître un fidèle souvenir.
i
LES NOMS DE LIEU
."Hi
réunissait pour les cérémonies religieuses, et ce sens
nautés se
d'« église » est attesté, vers la lin
du
vi''
basilica.
par les écrits de
siècle,
même
que son synonyme devait fournir des noms de lieu aux divers pays
Grégoire de Tours et de Fortunat. De il
chrétiens, entre autres à la Gaule.
nom
1401. L'Église est le
appartenant aux régions
accompagné
voit
le
noms de communes
l'Eglise-aur-
:
Église-Neuve-(f /ssac et Église-Neuve-G?e-l'err/^
Bois (Corrèzei,
Éqlisenenye-d' E nt raig lies
.
On
les plus variées.
d'un déterminatif dans les
Dordogne
d'au moins une trentaine d'écarts
ÉQli&eneUYe-d os-Liards, (Puy-de-Dôme). Neuvéglise Cantal chef-lieu de la vicaria de Nova Ecclesia. .
et Égliseneuve-/>'"^'*-^'^'''5''* était,
en 928.
1402. Les
le
i
Drômei et Gleysenove Aveyrom préFrance méridionale, une forme vulgaire du mot
Gleizes
sentent, dans
la
ecclesia, caractérisé par une aphérèse,
dû
même
la
à laquelle est
l'italien cJiiesa.
1403. Le nom, signalé déjà fn" 993) de Bellenglise
Aisne), en
—
IIIK) BeJaineijl'iHo ce qui suppose un thème étymologique Berelindis ecclesia, dans lequel ecclesia est précédé dun
nom
de
femme
—
noms de
doit être rapproché des
niques en -kirch, ayant pour terme mitial un celui
du fondateur ou du patron de
nom
l'église qui a
lieu
germa-
de personne,
donné naissance
à la localité.
Dans Roiglise (Somme
1404.
d'ecclesia avec
le
nom
Amiens sur
on observe
primitif de
combinaison
la
entre
située
la localité,
romaine de \e\ey à Boulognecomsui'-Mcr, et appelée Rodium parla Tal)le de Peutinger binaison imaginée pour dilVérencier ce lieu du caslruin voisin,
Soissons et
la voie
;
portant
le
même nom,
petite
aucpicl la
ville
de Roye doit son
origine.
Fcclesia est également reconnaissable dans Witainéglise (Somme), nom d'un hameau connu dès le xi* siècle mais on ;
ne saurait dire en toute sûreté ce
(|u'il
faut
entendre
par
le
premier terme de ce nom, 1405.
On
riiilluonce
sait (jue
romaine,
mot ecclesia, imjjorté en Gaule sous
le
s'est
inaiiileiiu
langue romane a cédé du terrain (cf.
ci-dessus, n" 1322
(cf.
ci-des8us, n" 1363
:
.lU
:
dans
des régions
en Rietaijne, sous
pays
bas(|n<'.
sons
l:i
la
oii
forme
forme
la iliz
r/ir.i
.
ouifiiiNEs
1406.
KccLi':ai.\STiQUf':s
noms
existe eu France des
11
formes diniinutives d'ecclesia,
kiriciia
:
345
de lieu représentant des
principalement des dérivés
et
romans decclesiola Eglisolles (Puy-de-Dôme), et, moyennant une aphérèse, Glisolles (Eure), en 1130 Iglisolcs, la Gleizole :
Lozère), les Gleizolles (Basses-iVlpes,
(Gorrèze, Indre,
Hautes-
Alpes, Drôme), GleygeoUe (Gorrèze).
Dans
(Aisne,
Grisolles
d'ecclesia
;
Tarn-et-Garonne), Grisols (Gantai),
on note une
(Loire),
Grisollettes
modification
cette liquide disparaît, ainsi
de
que Vs de
la
licjuide
la
syllabe
suivante, dans Laguiole (Aveyron) et Laguiolle (Gard).
La terminaison
nom
Égriselles,
s
de
tardivement d'ailleurs,
altérée,
est
trois localités
dans
du département de l'Yonne,
dont lune, Ef/riselles-le-Boca(/e, est appelée Aecclesiola par
un
sénonais datant du
petit pouillé
nom
Loiret est
communes,
dans Griselles,
xi^ siècle, et
du un certain Hugues, qui tii-ait sou surnom de la première, appelé en 1090, dans une charte de l'abbaye de Molesme, porté par deux ;
Hugo E c c Dans d'être
l'une de la Gôte-d'Or, l'autre
1
esio1e
nsis
noms terminés
plupart des
la
énumérés,
l's
sumer un primitif
par une
est parasite, et n'autorise
à
forme plurielle
;
il
s
qui viennent
aucunement
n'en est pas de
à pré-
même
dans les Églisottes (Gironde).
mot ecclesia
1407. Le
mand
avait pour équivalent
le
haut alle-
kiricha, aujourd'hui représenté par l'allemand kirche et le
(lamand kerkc.
Dans
la
nom
l'adjectif ait, «
le premier terme est donc à rapprocher, au point
d'Altkirch (Haut-Rhin),
vieux
»
;
ce
nom
est
de vue du sens, de ceux de Vieille-Eglise (Seine-et-Oise) et de
la
Vieille-Eglise (Haute-Savoie).
La
petite ville
Darnmerkirch
allemand Marie
de Dannemarie (Haut-Rhin) est appelée en ,
c'est-à-dire
«
l'église
de sainte
».
Quant
à la
de lieu de
la
forme flamande, on
la
France septentrionale
reconnaît dans quelques
noms
:
Brouckerque (Nord), « l'église du marais » (hroek -— marais) l'église froide » [koud =^ froid); Goudekerque (Nord), Dunkerque (Nord), « l'église des dunes »; Houtkerque (Nord). « l'église du bois » [hout — bois). ((
;
.
"~
346
noms de lieu
lf;s
Dans
nom Haverskerque
le
premier ternie
(Nord), en
penser à havik,
fait
1362 Haveskerke,
nom du
le
gerfaut en flamand
moderne mais dans l'espèce, il s'ag-it vraisemblablement dun nom d'homme, comme dans la plupart des noms de lieu germaniques de forme composée antérieurs au xii"^ siècle. Offekerque (Pas-de-Calais) est appelée Houve en 1100, Flovekirke en oo6 on voit par là que le mot signifiant « église » est combiné avec le nom primitif de la localité (cf. ci-dessus, ;
I
;
n° 1404).
1408. Le mot latin altare,
bonne heure témoin ce passage, cité par Du Gange, d'un capitulaire de Charles le Chauve, Si nécessitas populi exedonné à Toulouse en juin 844 gerit, ut plures fianl ecclesiae, aut statuantur altaria, eu m ratio ne et auctoritate hoc faciant^. Dans l'ancien français « altare a donné régulièrement aller, ou allier, ou en Gaule
sens
le
d' « église
autel
«
», a
pris de
d'ordre secondaire
»,
:
aulier
;
la
forme aulel
s'est glissée à côté,
par
grand usage de l'adjectif mot très usité dans ces temps- ». Dans la toponymie française actuelle, le mot
et Vr, et aussi
par
le
jours employé au pluriel
l'affinité
entre Yl
aulel, semblable,
«
autel
»
est tou-
Les Autels (Aisne, Calvados, Eure-etLoir) Un écart du département de Saône-et-Loire est également appelé les Autels mais il semble que ce soit là une graphie fautive pour les Ilôlels, c'est-à-dire « les maisons ». La forme les Authieux (Calvados, Eure, Eure-et-Loir, Orne, :
.
;
Seine-Inférieuip) est à
formes du pluiiol de
rapprocher de
Le nom d'Autheux l'Somme) l'absence
d'article.
l'altération
de
les
picard
c'est
nom Zoteux
une trace
d'article
qu'on
résultant de
(Pas-de-Calais),
Auleu.c dans une région où l'on prononçait
Vz Aul.eux, et où Zaleu.v dit en
des
se dislingue des précédents par
contre,
Pai-
observe en tête du
qui fut une
lieux,
l'adjectif indéfini lel.
(Somme)
se dit
pour
les
Alleux. Soit
passant, c'est à cette jirononciation, i)ropre aux dialectes et
wallon,
(lielgi(|ue, [)r()v.
primitivement Huy,
et
1.
Moniini. fiorin.. l.rf/im)
2.
V..
I.illrô.
duc
qu'est
la
de Namur), du
forme actuelle,
nom
Ilulsonniaux
d'un village qui s'appelait
qu'on voulut distinguer de iifrfio fI,(J,iiiUiil;irin rrgiini
I>iiliniin:iirr ih'
l.'i
luiii/iir fr/inrnisi'. -.wi
.
la
ville
fr;inrorin)K\\.
AiiIpI.
de
VM
ORKilNKS llcr.LÉSIASTIOrKS
même nom,
au moyen d un surnom
347
ORATORIi'M
!
tiré
des aunes qui abon-
daient sur son territoire, autrement dit en l'appelant Huy-les-
Auniaux. 1409. Le
substantif
orare, qui, du sens de
oratorium, formé sur
latin «
parler
»
temps de l'Empire romain, un
a désigné, aux bas
verbe
le
est passé à celui de « prier », « lieu
consa-
cré à la prière », et c'est ainsi que l'emploie saint Aug-ustin. est représenté, sur le sol français par
un
g-rand
Il
nombre de noms
de lieu de formes très variées. 1410. Dans les pays de langue doc, la dentale intervocale s est
adoucie en
d'où Oradour
f/,
Vienne) et rOradour (Dordogne), dont f/oH/' était
/
Charente,
Haute-
l'article atteste
qu'ora-
(Cantal,
un mot du langage courant.
1411. L'article paraît également, mais faisant corps avec le
mot
—
caprice de graphie dont
nom
dans Lourdoueix,
dont
—
y a bien d'autres exemples forme est caractérisée par des
il
la
particularités imputables à la situation vers la limite des langues
d'oc et
des localités, contiguës d'ailleurs,
d'oïl
Lourdoueix-Saint-Michel (Creuse)
:
disparition de
(Indre l'a
i,
et
qu'il désigne,
Lourdoueix-Saint-Plerre
antétonique, qui était sans doute
devenu un e muet; persistance de la dentale; enfin complication du son voyelle de la syllabe tonique, par l'etFet du passage à cette syllabe de
1412.
de
1'/
En pays
la
désinence
de langue
d'oïl,
(cf. ci-après, n°
le
/
1413).
intervocal tombe, et
la
voyelle antétonique, se trouvant en contact avec Va tonique, ne tarde pas à disparaître.
Oroux la désinence ne laisse aucune trace Ouroux (Ain, Nièvre, Rhône, Saône-et-Loire), moyennant la prosthèse de l'article, Louroux (Allier), Loreux
Tantôt 1/ de
(Deux-Sèvres et,
(Loir-et-Cher)
Yr
:
1,
:
ce sont là d'anciens Orour, (Juroiir, Oreux, dont
finale s'est assourdie
1413. Tantôt cet le
son
voyelle
:
i
;
Yx
passe à
Ourouër
est parasite. la
syllabe tonique, dont
(Nièvre),
il
modifie
OuTOUeT-Ies-Bourdelins
(Cher), Oroër (Oise), Orrouer (Eure-et-Loir), Oroir, ancien
nom
de "Villevaudé (Seine-et-Marne), Orrouy (Oise), anciennement Yrouerre Yonne). Oroiier, Aurouër l'.VUieru Auroir (Aisne i,
Le nom Lourouer désignait deux communes
i
(\\\
déparlemont de
l'Indre, Lourourr-lr-Bois oi Louroiier-Saint-Lnurcnl:
la
pnMiiière
LES NOMS DE LIEU
3i8 aujourdhui
s'appelle
le
Poinçonne/
nom
transféré au village qui doit ce
mentionnée au
On
1414.
xv!!*"
son chel'-lieu avant élé
',
à
une famille de laboureurs
siècle.
a A'u (n° 1389) le rhotacisme modifier basoche en
haroche. Le phénomène inverse
(cf.
68, 703, 1138) a changé
n<**
Seine-et-Marne), \'r d'oratorium dans Ozouer et Ozoir Loir-et-Cher, Loiret), Auzouer (Indre-et-Loire), Ouzouer Louzouer (Loiret). 1415. A propos de la prosthèse de Tarticle, qu'on observe dans ce dernier nom et dans plusieurs de ceux j)récédemment énumérés, il convient de l'appeler les exemples qu'en olfre le vocabuaureolus et hedera sont devenus loriot et laire français lierre^ et l'on a si complètement oublié que l'initiale de ces mots était à l'orig'ine un article, qu'on dit « le loriot » et « le lierre », de même que « le lendemain » se dit pour lendemain la célèbre foire du Lendit, à Saint-Denis, était appelée en latin indictum. Or, pareil redoublement d'article s'est produit à l'égard de (Ille-et-Mlaine, quelques primitifs oratorium le Loroux Maine-et-Loire), .Sa/nZ-P/V/vr-du-Lorouër (Sarthe\ le Loreur (Manche) et tandis que, dans les expressions qui viennent d'être citées, il ne remonte pas au delà du xV^ siècle, on voit dès
en
:;
i
:
;
:
;
nom du Louroux-Z^econ/it-?/.'? (Maine-et-Loire), latinisé Loratorium plus anciennement encore, en 1096, certain scribe traduisait par Laboratorium le nom de Saint-Pierre-
113i, le
;
du-Lorouër, ne soupçonnant pas
même
ce qu'il devait entendre
par ce nom. 1416.
Le mot capella,
cappella,
est
(jui
régulièiement
un diminutif du bas-latin caj)pa,
devrait «
chape
s'écrire ».
Il a
eu plusieurs sens successifs.
Primitivement,
il
s'entendit
dune
petite
chape, d'un petit
manteau, la chape de saint Martin, relique insig;ne conservée dans le palais des rois, et sur laquelle se prêtaient les serments, (je
On lit, De novo denomesua mano septima, (lies duos ante oralurio nosiro. super ca|)ella iu
sens est attesté par plusieurs textes nu-roving-iens.
dans un diplônu' de Thierry
nalus
aput
calt'iidas
I.
l'ii
vnrdi
sc!X.
julias,
iriiii
(lécrot
du
'^
III (()7.")-(»lll
mnrs
1H7M.
i
:
ORIGhNES KCCLÉSIASTHJUES
:
CAb'KLLA
349
Martini, ubi reliqua sacranieiita perciirribant, hoc dibiret conjurare^ Les mêmes termes, ou à peu près, se retrouvent dans un diplôme de Cliildebert III '695-710), k propos d'un jugement rendu par le maire du palais Grimoald Sic ad ipso viro Grimoaldo fuit judecatum, ut sex homenis de Verno. et sex de Latiniaco, bona fideus in oraturio suo, seu cappella Sancti Marcthyni, memorate homedoniiii
:
hoc debirent conjurare-.
nis
semblables
(pie
premier de son recueil
livre
:
C'est encore d'expressions
dans
se sert Marculfe,
Sed dum
la
XXXVIII du intenderent,
formule
in ter se
eidem a proceribus nostris, in quantum inlustris vir comes palatii nostri, testimoniavit, fuitjudicatum, et de quinque denominatus idem ille apud très et alios très sua manu septima tune in palatio nostro super capellam domni Martini, ubi reliqua sacramenta persic
ille,
currunt, debeat conjurare'^. Bientôt capella désigna le lieu même où, dans le palais, était conservée la chape de saint Martin et c'est dans ce sens qu'il faut entendre le surnom de la ville d'Aix-la-Chapelle, où l'on sait que les rois de la seconde race avaient un palais Caries serai ad Ais^ a sa capele, lit-on dans la Chanson de Roland Plus tard, l'appellation capella fut appliquée à tout édifice religieux où étaient conservées des reliques. ;
:
''.
Entin, le sens de ce
mot
se restreignit, et aujourd'hui
«
cha-
le local all'ecté à que dans trois sens Texercice du culte dans un palais, un château, un établissement hospitalier ou d'enseignement une petite église non paroissiale toute partie d'une église, autre que le chœur, ayant un
pelle » ne se prend plus
:
:
;
—
—
autel.
Le mot capella, désig-nant un
nom
devait nécessairement devenir
1417.
dans les
Il
édifice
de
consacré
au culte,
lieu.
revêt la forme capelle dans la langue d'oc, d'une part,
les dialectes
noms de
normand, picard
lieu
suivants
1.
Pardessus, Diplomala,
11,
2.
Pardessus, Diplomnin,
II, 2X('>.
.3.
Monumcnta Gcrnmniae,
4.
Kd. Léon Gautier, vers
:
et w^allon, d'autre part
Capelle
(Aude,
Nord,
18H.
Legiiin suclio :'>2.
\',
Foriniilue, p. 67-08.
;
de
là
Pas-de-
LES .NOMS DE LIEU
3o0 Calais)
;
—
Cappelle (Nord)
—
;
La Capelle (Aude, Aveyron,
— Lacapelle (Cantal, Lot, — Capelles (Eure)
Gard, Lozère, Eure, Pas-de-Calais);
Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne)
— les
;
;
Capelles (Calvados).
1418. Capelle a pour variante, dans le dialecte gascon, capère
:
Lacapère (Hautes-Pyrénées). 1419. Dans la France de langue d'oïl, en deçà, bien entendu,
des limites des dialectes normand, picard et wallon, le qu'il était,
trop long- et
déterminatif, surtout lorsqu
il
Chapelles, souvent avec
en occupe six pages dans
la liste
si
de communes, qu'on ren-
s'agit
grand nombre — contre en Dictionnaire des Postes — sur
le
de notre pays.
le sol
On
vera seulement que l'influence de la langue française
quelques cas
où
dans
:
il
existe des écarts appe-
Chapelle dans des départements qui comptent parmi les
lés la
méridionaux
plus
obser-
a,
forme chapelle en des régions
isolés, fait prévaloir la
parler local a maintenu capelle
le
lors-
a,
Chapelle, la Chapelle, Lachapelle. les
un
c,
prend le son chuintant. Il serait sans intérêt d'énumérer ici les localités dénommées
en latin, suivi d'un
:
Haute-Garonne, Landes, Basses-Pyrénées. Le nom Lachapelle voisine, dans la
Var.
Hautes-Pyrénées.
nomenclature communale Lacapelle-Biron,
pelle-Livron
Cahanac
et
et,
dans
portante
Lot-et-Garonne, avec
de Tarn-et-Garonne, avec Laca-
département du Lot, LacapelleLacapelle-Marival, et aussi Lachapelle- Auzac. \\\ ;
on
voit,
dans
le
autre Lachapelle se trouve dans la
Nord, où
de
ollicielle
celle
l'on a
Somme. Et
remarqué Capelle
commune
le
Cappelle,
et
département du
comprend
l'im-
de CJiapello-dArmenticros.
1420. Capelette Lot-et-Garonne j, la Capelette (Bouches-duRhône, Lot, Pas-de-Calais, Tarn-et-Garonne), Chapelette (Puyde-Dôme), la Chapelette (.\lliei\ Haute-Loire. Loire-lnférieuro, Somme) et la Chapelotte (Cher, Haute-Marne, Haute-Saone, Yonne) sont des diminutifs de capelle et de chapelle. l
1421.
Dans
les
bronck, quelques il
arrondissements de Dunkerque
noms de
laide du mol capella, qui revêt
(1
finale
.s.
d'Hazefaits
forme atppel. Tel est
la
nom ArmboutS-Cappel (Nord), dont nom lionmie employé au gi'nilif, ce
et
flamingant ont été
lieu d'as])ect
le
premier
le
terme est un
cas étant caractérisé par
la
ORIGINKS ECCI.KSl AS TIQUES
1422. Tianscriptioii du grec
MONASTHRIUM
:
3o 1
mot moiias terium
;j.svajTr,pivV, le
apparaît au déclin de la période romaine, pour désigner ce que
nous appelons un monastère. Certains indices permettent d'aflirmer que, dans quelques parties de la Gaule, il est devenu, par chute de l'a antétonique, monsterium ïn se trouvant ainsi en contact avec Vs, est tombée à son tour, par un phénomène dont plusieurs exemples ont été cités déjà(n'^ 962) de même que ministerium est devenu métier, de même monasterium, la
;
;
réduit
successivement à
monsterium
et
à
mosterium,
a
donné niustier, moastier, nioufier. A la fin du moyen-àge, le mot moiisller avait le sens à peu près exclusif d' « église », et de nos jours encore, on voit, dans plus d'une localité, la rue qui mène à l'église, dénommée « rue du Moutier » mais dans la toponomastique proprement dite, lors({u'on rencontre l'une ou ;
l'autre
des formes vulgaires de
monasterium, on
tendre au sens orig-inel de ce mot, car, localité
dont
il
la
doit l'en-
plupart du temps, la
un monastère de fondation antéremontant parfois même à l'époque méro-
s'agit possédait
rieure au xi^ siècle, et
vingienne. 1423. Les tier
:
noms de
lieu suivants sont des variantes de
Dordogne,
Moustier (Gorrèze,
Moustiers (Basses-Alpes),
Puy-de-Dôme,
Manche,
le
Moutier
Lot-et-Garonne,
mou-
Nord),
(Allier, Calvados, Creuse,
Seine-et-Oise),
Moutiers
(Côte-d'Or,
Eure-et-Loir, llle-et- Vilaine, Meurthe-et-Moselle, Orne, Savoie,
Deux-Sèvres,
Yonne), les Moutiers (Calvados, Loire-Inférieure, Drôme, Manche, Orne, Vendée, Vienne), Mouthier (Doubs, Saône-et-Loire), Mouthiers (Charente), et, en Seine-et-Oise,
Suisse, MÔtier tel).
cant. de Fribourgj, et Môtiers (cant. de
Deux communes de
pour l'une peut-être
.
la
Manche
on voit ce
d'elles,
rappellent-elles
le
nom
Neuchà-
s'appellent les Moitiers, et latinisé
souvenir
de
en
Monasteria;
monastères doubles
de l'époque franque. 1424. Par delà les limites du lang-age roman,
monasterium
Bretagne Mouster (Côtes-du-Nord, Finistère), Moustoir (Morbihan), le Moustoir (Côtes-du-Nord, Morbihan) est devenu,
en
— en Alsace Munster. 1425. Le département
nom (h» la
de Mouterre, porté par deux
Vienne, et dans
n'a été ajoutée qu'à
la
communes du
graphie ducjuel
une époque récente,
diffère
la finale re
des précédents
LES
'.Mrl
par ce
que
tait
DE LIEU
iNO.VIS
posttonique n'a eu aucune inlluence sur la
\'i
voyelle accentuée.
1426. Vers la
provoquée par
du moyen âge
fin
et
les clercs a substitué
au xvi^ siècle, une réaction une n à Vu de moiistier de ;
noms Montier (Aube), Montiers (Meuse.
là les
(Aisne),
Montiéramey (Aubei, Montierchaume
Oise), Monthiers (Indre), Montier-
en-Der (Haute-Marne).
A
1427.
ces diverses formes, qui procèdent toutes de
monasterium
populaire de
tion
en
mosterium,
altéra-
1
y
il
a lieu
d opposer quelques formes, plus ou moins savantes, qui se rencontrent, en
nombre
restreint d'ailleurs, dans la partie méridio-
Monastère Aveyron), le Monastier (HauteLoire, Lozèrei. Monestier lAUier, Ardèche, Gorrèze, Dordogne, Drôme, Isère), le Monestier Drôme, Puy-de-Dôme), le Monêtier nale de la France
:
le
(
(Hautes-Alpes), Monestiès (Aude, Tarn), et leur variante catalane le Monestir (Pyrénées-Orientales).
nombre de noms de lieu où Ion reconnaît monasterium, ce mot est en composition.
1428. Dans un grand
mot
le
latin
L élément
nom
qui l'accompagne peut être d'ordre topographique
de région, de
site,
:
de cours d'eau, ancienne appellation de
la localité.
Montier-en-Der (Haute-Marne), Monasterium in rappelle le souvenir d'une abbaye fondée vers G73 dans forestière (cf.
dite le
Der — dervos 148) — au
nom gaulois du chêne Putiolus ou Pociolus.
Labbaye de Montiers, près Possesse (Marne), Montiers-en-Argonne. du connue.
nom dune
Le vocable Vimoutiers (Orne) In
a
région
était le
lieu dit
ci-dessus, n°
Dervo, la
a été appelée
autre région forestière bien
pour premier terme
le
nom
de
Vie. afllueiil de droite de la Dive.
Montier-en-llsle (^Aubc) doit son origine à un monastère fon^lé assez anciennement dans une île de l'Aube.
Forest-Montiers 'Somme) est désigné, au
Fresmontiers (^Somme) âge
ix''
siècle, par l'ex-
cellaou Forestensis ceUa
])rcssion l'orestis
J'^rcsncniDiisfirr
:
\v
est appelé
dans
du
moyeu
n'-poud
donc au
les textes
picmicr Icrnu- de ce
nom
latin fra x in us.
Celui du liitin
nom
mariscus.
(h'-
Marestmontiers (Somme) représente man'cai,^e
)>.
h' ba.s-
.
oRiGiisEs
i:(:(;lksiasiiques
Mo.\ASTh:HiiM
:
Montipouret (Indre) est appelé au moyen ce qui autorise à penser que, dans le
.So3
Mostier Porrec,
àg-e
thème étymologique de
ce
nom, monasterium est suivi d'un nom de lieu erallo-romain en -a cus Le nom de Noirmoutier (Vendée) otTre la combinaison de Tanlie rus de l'île où s'élève ce bourg-, et du mot cien nom
—
—
monasterium,
s'appliquant à l'abbaye qu'y fonda saint Phili-
bert au vu^ siècle.
Heri monasterium
vulgaire Oinnoustier, et
devait donner en langue
prosthèse de Vn qui s'est produite
la
résulte vraisemblablement de la fréquence
que
:
«
je vais en Oirmoustier
de
locutions telles
»>.
Montier-Ia-Celle, abbaye bénédictine fondée vers 6()0, auprès
de Troyes, est appelé au
1215
ix*^
ecclesia Gellensis
;
Gella do m ni B obi ni, en résulte du rapprode Gella, qui était devenu le nom
siècle le
nom moderne
chement de monasterium et propie du lieu. Un rapprochement analogue (Seine-Inférieure), en latin
1429.
On
a
peut citer quelques
combinaison de
produit
Monasterium
monasterium
noms de
le
nom
Montivilliers
Villare. lieu
avec un adjectif
résultant de la '.
Puellemontier (Haute-Marne) doit son origine à un monastère dont l'existence remonte presque aussi loin que celle de c'était un monastère de femmes, Puellare monasterium. Le nom actuel a sans doute succédé à une forme plus ancienne Puellermuustier. Le nom de Marmoutiers (Indre-et-Loire) s'appliquait à une abbaye très fameuse, fondée au iv*^ siècle par saint Martin l'importance considérable de ce monastère le fit appeler majus monasteriu^m la forme de ce nom qui a prévalu suppose l'em-
Montier-en-Der, située tout auprès
;
;
;
ploi de
major au
Pour expliquer
lieu
de majus.
nom
Brémontier. que portent deux localités on n'ose faire état de la forme Brève monasterium, donné par un pouillé de 1337 il faudrait, pour
de
le
la Seine-Inféi'ieure,
:
fonder une hypothèse plausible,
j)ouvoir
recourir à des textes
plus anciens.
1430.
Somme toute, il n'y monasterium et
formés de 1.
('A'.
Les
L'AI)l)aYf
noms
ilc
tic
lien.
Montierneuf.
a pas
beaucoup de noms de
d'un adjectif, M
et
l'on
lieu
con(,'oit
l\)iliiM's.
23
it
354
LES .XOXS DE
quelle erreur on s exposerait
nigrum
le
terme
initial
si
l
UKU
on voulait rapporter au
du nom de Xoirnioutier. De même
latin
l'éty-
mologie donnée pour Marmoutiers ne saurait être répétée à propos de la petite ville des environs de Saverne qui porte presque
même nom
formée autour d une abbave dont le fondateur est un saint personnage du nom de Maurus, et Maren allemand Maursmànster. représentant moutier Ba>-Rhin le
:
celle-ci s est
.
Mauri monasterium. appartient à la catégorie des noms de lieu dans lesquels monasterium a pour déterminatif le latin
un nom de personne. Le nom de Montiéramey Aube est une contraction de la forme Mostier Arramé, qu'on rencontre dès 1 182. et qui répond au thème étymologique Monasterium Adremari. ce dernier nom étant celui d un prêtre de Troyes, qui. en 837. y fonda une abbaye bénédictine. Celle-ci, assez voisine de la lisière occidentale du Der. a été appelée, notamment en 1115. Dervense monasterium. et aurait pu êire l'homonyme de celle de Montier-en-Der. située à 1 autre extrémité de la même région. Monthieraolt (Aubei est appelé, en 1151. Monasterium Airaldi on ne sait rien de certain sur 1 origine de cette locaité le nom d homme combiné avec monasterium est \Taisemblablement le nom germanique Adroaldus. devenu ensuite Adraldus peut-être s'agit-il d'un saint personnage nommé Adraldus, dont 1 éfflise de Troyes conserve le souvenir. Dans le nom de Faremoutiers Seine-et-Marne le terme initial est le nom de sainte Fare. sœur de 1 evéque dt- Meaux saint Faron. qui. dans la première moitié du vu* siècle, fonda là une abbaye de femmes. Un document bien connu du ix* siècle, le testament du comte Aicard ou -\chard d'Autun. appelle ce monastère F ara ne ou Ferane monasterium. La forme vulgaire primitive a dû être Farainmoastier le son nasal ain se sera :
:
;
.
:
réduit à
<?
sous rintluence de
1
m
qui
le suivait.
Giremoutiers Seine-el-Mamer est appelé Girodi monasterium dans des textes latins qui ne sont, à vrai dire, pas très aussi est-il pemns d'hésiter sur la question de savoir nom de personne qui constitue la première partie de ce ocable est un nom d'homme, tel que Geroldus ou Giraldus. ou bien le nom de femme Gerhildis.
anciens si
;
le
Dans Romainmôtier
Suisse, cant. de Vaud.,
il
faut
recon-
ECCLÉSIASTIOl ES
0R1GIM.-S
naître le
anciens
nom
de
:
MOyASTERlOLL'M
Homain, dont
saint
un des
la vie est
monuments hagiographiques que Ton
355 tilu<
connaisse.
désignait, comme il convient à un monasterium. un monastère de peu d'importance,
Monasterioliim. qui diminutif de
devenu le nom d'un grand nombre de localités. Dans le midi de la France, il ne s'est guère altéré Monestrol Aude, Haute-Garonne Monistrol vHaute-LoireL 1432. Les formes suivantes, répandues sur une assez vaste
est
1431.
:
.
étendue de territoires, sont caractérisées par l'atTaiblissement de Yo de la première svllabe Ménestérol Dordogne Ménétréol (Cher Ménétréols Indre Ménétrol Puv-de-Dôme Menestniel Ain Ménétreuil Saône-et-Lo;re Menestreau Loiret. Nièvre .
:
.
.
i
.
.
.
Menétreau Jura
.
Nièvre
Cher.
.
Ménétreux
Ménétm
rOi-
C"t
.
1433. Par une transformation semblable à celle signalée plus
haut n*'1422 à propos de monast erium. monasteriohim est devenu mosteriolum. De là le vocable si répandu Montreuil Aisne, .\rdennes. Aube. Calvados. Eure. Eure-et-Loir, Ille-etVilaine.
Indrf-et- Loire,
Loire -Inférieure.
Manche, Haute-Marne. Mayenne.
Oise.
Maine-et-Loire.
Orne,
Pas-de-Calais.
Sarthe. Seine. Seine-Inférieure. Seine-et-Oise. Vendée. Vienne
,
au siii* siècle, sous les formes Mosteruei, MoiisterueL dont la diphtongue ue se prononçait eu Vn a été rétablie, vers la tin du moyen âge. comme dans Montier cf. qui se présentait,
:
par l'etîet d'une réaction savante, m cléri1427 cale ». et c est au xvi^ siècle que l's étymologique a disparu. Mosteruel et Monsteruel sont d'ailleurs les formes médiévales. non seulement de Montreuil. mais des variantes de ce nom qui
ci-dessus,
n**
.
vont être indiquées.
Dans les unes, mais -eau Montereau
la finale -et// est
1434.
Cher, Loiret.
:
devenue, non pas -euU, Seine.
Seine-et-Marne,
Maroialum
n** 167 174 sont devenus, non pas MareuîL XanteuiL Epineuil. mais Mareau Loiret). Xanteau ^Seine-et-Marne), Épineau Yonne), et où le nom de
Seine-et-Oise
Nantoialum
.
appartiennent àla région où n" 169
Jar</eiiu ^Loiret"
n
.
Spinoialum
n"
parait représenter au primitif
.
,
Garrigojaluni
164..
1435.
-\illeurs,
celte
finale
s'assourdit en
-eu
:
Montreiix
DE
LES iNOMS
iJo6
Nord,
Meurthe-et-Moselle,
.^Aisne,
lAEV.
sur laquelle a été fondée
dernière graphie,
cette
;
Mons
traduction
la
Montureux
Haut-Hhin).
(Haute-Saône), Monthureux (Vosges)
felix, a été adop-
tée à une époque relativement récente.
noms
1436. Les
Moutherot (Doubs)
le
comme
Vienne) doivent être considérés
Montrol (Haute-
et
des diminutifs de mous-
de montier, plutôt que comptés parmi les formes romanes
tier et
monasteriolum.
de
1437. Par Montrollet
d où
tirait
—
trelet
il
nom
son
(Charente) et Montrelet
faut entendre
petit
« le
Mil" siècle
MenetOU
et
l'hypothèse d'un autre diminutif de
monastellum,
et
de cape lia
de
et
dont
».
Moaastallum
on voit rendu par
MennetOU (Loir-et-Cher)
Montreuil
noms Monéteau (Yonne»
1438. Pour expliquer les
—
—
(Somme) Mons-
célèbre chroniqueur Enguerrand de
le
et
(Cher),
—
Monestallum
il
faut recourir à
monasterium,
([ui serait
formation serait comparable
la
castellum,
de
diminutifs
qu'au
capra
à celle
et
de
castrum. 1439. Un adjectif formé sur monasterium figure, au polyptyque de Saint-Hemi de Reims, composé vers 6o0, dans la plus
—
—
de mention connue Curtis monasterialis Cormontreuil (Marne). Le nom de cette localité signilierait donc « le domaine du monastère » comme Courdcnianche (cf. ci-des-
ancienne
domaine seigneurial ». 1440. G est comme un synonyme de monasterium qu il faut reconnaître dans Lamoiltgie (Puy-de-Dôme) et Lamonzie
sus, n" 943^
1.
Dans
le
«
riiilioiluction,
de présente
la
loi)0(ji-iij)hif/ue
Irc'uil
*
adjeclif ialin
-)
;
<'
et
qu'il
rialis
combinaison du
la
j)liis
à
la
mo n
cl coi'lis
ani'ait
rédigée avant 1891, de son Diclionmiirc
nom commun cortis a\oc nn
au cours de ses conlérences de 1906-1907 à
Hautes lUudes, signalant il
;i
Marut', Auf^usto Lonj^non affirme (p. xj (\nc dtrinon-
;i
penché pour
s
la
deux interprétations
les l
e
r
i
ol
i
—
dont ce
—
nom de
l'I-'-cole
des
eortis monasteiit-u
est susceptii)Ie,
premicri", contredisant ainsi rc\|)licalion
donnée
haut In" 944j, et dont nous axons cmpiiinlé les termes, Icxtuellenienl, le(.'on qu'il avait laite, le 11 le\rier INUI, au (]ollcg(> de l-rance. Clelte lavait ré[>étée, neuf ans plus
<;xplicalion,
il
ICtudes
mieux
;
'iurlis véritahle
et,
mouas thème
t
cncoi'C.
e li a él
1
i
s
en
190."i-190(i,
il
l'IOeole des Hautes expiimc lavis (|ue le paraphrase du qu une
lard, n
mirait
du l'olyptyqui' n'est Nous avons voidu, moyennant cet expose,
yuiologiqu*!
<•
.
•'
OniniMÎS ECCLÉSIASTIQl ES
357
(:h:LLA
:
deux communes qui portent ce. dernier nom sont la Mongie dans le Dictionnaire topographique du vicomte de Gourg-ues. Le mot latin monachus, qui reproduit le g-rec [j.oyy.yô:, et qui a donné le français moine, est devenu monge^ (Dordogne)
;
les
appelées
vers la limite des langues d'oïl et d'oc et le substantif mongie, formé sur monge, est comparable à notre expression familière ;
moinerie.
Dans
1441.
l'on a vu, par (n" 372j sait ville
et
que
le
le
domaine proprement
même
latin
Monoecus
forme mourgiie
7Vo^/'e-Da/?ie-f/e-Lamourguier
en 1302
—
de la langue d'oc, où devenir Domessargues
Rutenicum, Rouergue fn«^ 373 et 426), et où l'on nom de Monrgues désigna, jusqu'au xvu" siècle, la
Monaco, en
de
revêtu cette
dit
Domit i-uiicus
exemple,
à
Narbonne,
—
:
(n*'
3),
monachus
a
l'ancienne église paroissiale
Beata Maria de Monachia
faisait partie
d'un prieuré dépendant de
l'abbaye de Saint- Victor de Marseille.
De monachus
dérive l'adjectif monachalis, qui surnom de plusieurs localités, par exemple la FoyeMonjault (Deux-Sèvres), Faia monachalis en 1223. Paray-leMonial (Saône-et-Loire) doit le sien à un prieuré clunisien. Le
1442.
paraît dans le
commune de Paray-Douaville (Seine-et-Oise) a pour appellation propre _Para2/-/e-Moineau. variante populaire de Paray-le-Monial, rappelant le souvenir d'un prieuré dépenchef-lieu de la
dant de l'abbaye de Glairefontaine, au diocèse de Chartres. 1443. Le
mot cella,
qui
devint,
à
certaines
époques
moyen-âg-e, un véritable synonyme de monasteri'um, dait primitivement,
dans
le latin classi({ue,
met en réserve des provisions,
du
s'enten-
de l'endroit où l'on
celles-ci étant désignées à l'aide
d'un adjectif: cella farinaria, lignaria, pomaria, olearia; ce
qui s'est conservé dans notre
sens,
mot
cellier,
ne paraît
pas avoir laissé de traces en toponymie ailleurs que dans Vincelles (Aisne, Jura, Marne, Saône-et-Loire, Seine-et-Marne,
Yonne),
si
du moins
il
est
permis de rapporter ce
nom
au thème
foime conditionnelle sous laquelle se présente le paragraphe qu'on vient de lire; sans compter qu'au point de vue philologique nion-
justifier la
répond mieux à monasterioli qu'à monasteriali s. Dans le nom Lto»uC-les-Monges (Creuse) le déterminatif so rapporte une communauté, non de moines, mais de rclifîieuses. Ireuil t.
à
LES NOMS
3.-)8
LIEU
DIC
étymologique viui cella, en considérant que les localités auxquelles il s'applique appartiennent à des régions viticoles celle :
de
Marne est voisine de Dornians, et celle de l'Yonne fait du canton dont le chef-lieu poi*te le nom significatif de
la
partie
Cou\singeS'la-'Vineuse
.
Vincelottes (Yonne), au
même
canton, est
un diminutif de VincellesK 1444. Toujours à
chambre
ré[)oque classique,
cella a signifié aussi
que nous donnons encore au le qualificatif ostiaria, la loge du portier, dans Pline un cabinet de bains, dans Martial une maisonnette. De bonne heure, il prit un sens plus «
petite
mot
cellule.
nolile
de
»,
»
:
c'est le sens
désigne dans Pétrone, avec
celui de
:
temple
«
11
«
sanctuaire», qu'on
dans lequel Cicéron
dans Vitruve, celui
lui voit
l'avait déjà pris.
1445. Certains érudits ont voulu rattacher, les uns au sens de « cellier », les
La
autres à celui de
u
sanctuaire
le
»,
nom
de lieu
fréquemment. Benjamin Guérard veut que cel-la, dans la première moitié du moyen âge, ait désigné une grange, un cellier de monastèie et suivant lui, la plupart de ces granges étant devenues des prieurés, cella se serait entendu d'un prieuré, c'est-à-dire d'un monastère d'ordre inférieur, soumis à une abbaye. Sans doute, il en est ainsi dans ce passage de la Vie de saint Benoit d'Aniane, rédigée par le moine Ardon, au début du ix'' siècle Et quia caetera loca eos Celle, qu'on rencontre assez
;
:
capere non quibant, constituit locis congruis cellas, quibus praefectis magistris posuit fratres et une ;
charte donnée, en 1120, par Arnaud, archevêque de Bordeaux, dit, à
propos de Saint-Macaire (Gironde)
non
rius erat.
Par contre, dans
où
la liste
le
lacjuelle figure l'abbé Ililduin
premier évê(jue do Paris
l'Aréopagite
—
Saint-Denis.
On
qurdifié de cella
i.
I-f'S
Cfiis lie
l"Aii\<'iiois.
d(;
n'est pas
Viiicfllfs cl
de l'abbaye :
cella Sancti Dyonisii,
— l'auteur des Areopaffitica^
est
identifié
ne concei-ne rien moins (jue conclura
se
annoncée en ces termes
Haec sunt no mina monachorum ex dans
SanctusMacamonasterium
(Kiia
Livre des confraternités
le
de Saint-Gall, écrit vers 830, et
:
Sanctao Crucis, sed per
cella
avec saint Denis
l'illustre
abbaye de
ce dernier exeiuple qu'un monastère
nécessairemcnl de rang subalterne,
(le
N'iin'clolLi'S soiil
«oiiini'i
|ini'iiii
criix
dr
ORIGINES ECCr.ÉSIASTIQi:ES
CELLA
:
359
en d'autres termes que l'opinion émise par Guérard ne peut être posée en règle générale. Mais cette opinion se vérifie dans un
grand nombre de cas, par exemple en ce qui concerne Saint-Cloud (Seine-et-Oisej.
la Gelle-
La seigneurie de ce lieu, que Louis XIV acheta, en 1683, pour domaine de Versailles, appartenait auparavant à
l'incorporer au
l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, en vertu d'une donation de l'abbé
Wandremar, remontant
à l'an
nom
700 environ. Le
pri-
mitif de la localité, Villaris, s'est perdu en raison de la maison
monastique
—
cella fratrum
— qui
&\
fonda, et dont
il
est
mention au chapitre MI du Polyptyque d'Irminon on le voit encore dans une charte de 829 cella quae dicitur \'illamais une trentaine d'années plus tard, Aimoin, moine de ris fait
;
:
;
Saint-Germain-des-Prés,
cella nostra
remplacera
le
par une périphrase
:
quae contra vel s ecus locum Karoli Venna le nom Karoli Venna désignant le hameau,
posita est, dépendant de Bougival, qu'on nomme aujourd'hui la Chaussée. 1446. Pris ainsi dans le sens de monastère, la plupart du
temps de second ordre, cella
fréquemment devenu nom de
est
lieu.
La forme Celle
est rare
Celle-V Evècaull (Vienne) t-il, n''
;
encore
le
seul
—
nom
de
commune
—
dans lequel elle figure, représentenon pas cella, mais son diminutif cellula (cf. ci-après,
—
En revanche, beaucoup de
1455).
nom
localités portent le
de
Celles (Aisne, Ardèche, Corrèze, Aube, Cantal, Charente-Infé-
Dordogne, Hérault, Haute-Marne, Puy-de-Dôme, Vosges), le plus souvent parasite (cf. ci-dessus, il est toutefois prudent de n'affirmer cette dernière n" 1387)
rieure,
dont Vs terminale est ;
particularité qu'après avoir interrogé les textes
de Celles, qui désigna longtemps
la
en
:
effet, le
nom
Grande- Paroisse (Seine-etla forme
Marne), se présente dès l'époque mérovingienne sous
Cellas
(cf.
ci-dessus, n° 1397);
qu'employé ainsi au «
grange
))
ou de
«
pluriel,
grenier
»
le
il
est
du reste vraisemblable,
mot cella
avait
plutôt que celui de
«
1447. Selles-swr-.Va/io/j (Indre), ^eWeB-Saint-Denis snr-C/ier (Loir-et-Cher), représentant d'anci(>ns cella faut se garder d'attribuer
nymes, 1448.
et
notamment
S'il
la
même
à Selles
n'existe aucune
sens
le
monastère
de ».
et Selles;
mais
il
étymologie k tous leurs homo-
(Marne).
commune du nom
do
('elle
ic'pon-
.
LKS NOMS DK LIEU
360 dant à cella
compte une ving
ci-dessus, n° 1446), on eu
icf.
taine qui s'appellent la Celle (Aisne, Allier, Cher, Creuse. Indre-
Marne, \iè\re. Puy-de-Dôme, Seine-et-Marne, Seineou Lacelle (Corrèze), vocable dont la Selle
et-Loire,
et-Oise. Var, Yonne),
—
Mayenne, Saône-et-Loire)
(lUe-et-Vilaine, Loiret,
Tune
l'autre forme désignant en outre un certain nombre d'écarts
peut être une variante jusqu'au xix"
siècle,
:
le
nom
avec une
et
—
de la Celle-Saint-Cloud s'est écrit, s initiale
peut-être grâce
et c'est
;
de Benjamin Guérard que cette incorrection ne s'est
à l'autorité
pas maintenue
On
1449.
dans
a
proposé de reconnaître l'abbaye de Saramon (Gers),
Cella Medulfi, que mentionne un capitulaire de 817.
la
Cette opinion, sur le bien fondé de laquelle se
prononcer
que, dans
le
ici.
tire
n'y a pas lieu de
il
du moins quelque vraisemblance du
dialecte gascon,
devient /
//
fait
ci-dessus, n" 1418).
cf.
le nom de la Serre ou Lasserre. quand on le rencontre de ce dialecte, échappe- t-il à l'interprétation domaine dans le précédemment donnée (n** 36) du mot Serre, et se réclame-t-il
Peut-être
du primitif cella. 1450. Lalacelle (Orne), qui est aussi un ancien
un redoublement
sente
(n" 1415),
analogue
d'article
par exemple, dans
le
si l'on
en juge par
pré-
qui a
produite de
bonne
fort
forme latine Lacella, sous laquelle
la
un texte des environs de
cella,
qu'on a observé
Loroiix. L'agglutination
préparé ce redoublement, peut s'être heure,
à celui
désigne
1200
l'an
la
Selle-la-Forge
(Orne).
1451. Les localités appelées
pour
(pie,
maintes
fois,
ce
nom
///
délie sont assez
ait été
nombreuses
complété au moyen d'un
déterminatif.
Tantôt celui-ci est d'ordre topographi(iue il a été adopté surcar les habitants de l'endroit ne l'emploient guère dans ;
tout
—
leur langage courant
—
ou moins étiangèi'cs
à la région.
pour
la
commodité des personnes plus
Un nom
tel ([ue la
Celle-SOUS-
Ghantemerle (Marnei se passe de toute exjjlication. (^eux île la Celle-Barmontoise et de la Celle-Dunoise (Creuse) rappellent que ces localités appartenaient à des circonscriptions dont les chefs-lieux respectifs étaient
Tantôt nicnl
If
le
Barmontet l)un-le-Palleteau. nom d'homme, vraisembhible-
déterminatif est un
nom du
pieux j'oudateur de
la
cella
:
la Celle-Gueiiand
ORIGIiNP:S
(Indre-et-Loire),
ECCLÉSI-ASllQCES
CeUa Waningi
;
—
CELLA
'.
361
Cellefrouin (Charente),
Gella Fruini ou Freg-ohii. Ce mode de juxtaposition a été pratiqué de fort bonne heure, on l'a vu par l'exemple de Cella Medulfi (n" 1449), et parfois le nom d'homme a tôt ou tard fini par disparaître. La Cella domni Boliini du ix" siècle a pris
nom
le
de Monlier-la-Celle
Selles en Berry
Cher)
—
—
on
(cf.
ci-dessus, n" 1428). L'abbaye de
aujourd'hui Se Iles-su r-C lier (Loir-et-
dit
Cella sancti Eusicii, en souvenir fils de Clovis. La Translatio
était appelée jadis
de son fondateur, contemporain des écrite vers 8i0,
sancti Vi(i, l'itinéraire
suivi
par
le
mentionne, entre autres points de
pieux cortèg-e, Cella Gislefridi
située entre Rebais (Seine-et-Marne) et lité se
nomme
aujourd'hui
la
Oyes (Marne),
'
:
cette loca-
La
Celle (Aisne) tout court.
Celle
longtemps porté le nom de la Celle-Saint-Patrocle. D'autre part, le nom de Marmoutier, en Alsace (cf. ci-dessus, n° 1430] a remplacé celui de Cella Leobardi. (Allier) a
1452. La combinaison de cella avec un
nom d'homme
assez fréquente dans les pays de langue germanique.
en
cite
a été
Fœrstemann
une trentaine d'exemples, dont douze sont tirés de textes au xu'' siècle, et qui répondent à des noms pré-
latins antérieurs
sentant aujourd'hui
la
terminaison
fondée, dit-on, en
(Suisse) a été
Saint-Gall, et l'on a pensé que ce tis cella
d'iiomme
;
il
est plus
Abbo
-zell.
1161,
nom
L'église
d'Appenzell
abbé
par Norbert,
représente
le latin
probable que son premier terme est
de
Abbale nom
(voir ci-dessus. n° 999).
roman
1453. Si zell est l'équivalent germanique du
celle,
il
ne faut pas classer parmi les noms de lieu formés à l'aide de
cella
Aaciresselles,
Winnezeele,
Framezelle
Zermczeele
(Nord),
(Pas-de-Calais),
Moorseele,
inezeele (Belgique, Flandre occidentale).
Dans
appartiennent au pays de langue flamande,
Lederzeele,
Sysseele,
Voor-
ces vocables, qui
zeele, selon
Fœrste-
mann, représenterait un nom d'origine germanique, au sens du latin do mus, atrium, du français « maison, demeure », qui paraît dans l'ancien haut-allemand sous la
forme
sal,
dans
l'an-
cien saxon sous la forme seli.
1454. Dans Ilardoncelle (Ardennes), dont le
nom d'homme Hardoinus i.
Mon. (imm.
hist,, Scri/>t...
II.
(cf.
'-'tHi.
le
terme
ci-dessus, n" 1130).
initial est le
second
LES >OMS DE LIEU
3G2
terme
non pas cella, mais silva les Feoda Campaniae On notera là une forme vulgaire de silva, qui, avec que présentent Veuxhaules (Gùte-d'Or), en 1101, Vacua est
;
l'attestent.
celles
Haute-Seille
silva, et
AU
latins
ailleurs
(
a silva,
;
Meurthe-et-Moselle), dans les textes
pouvait compléter une énumération donnée
683-687;.
n°^
1455. La toponomastique olfre quelques diminutifs de cella.
Le liitin cellula, dont la terminaison est atone, peut donner une forme romane semblable à celle qu'a revêtue cella, dé
et
fait
la
localité
poitevine qu'un
texte
de
1218
appelle
Episcopalis cellula est maintenant Gelle-Lévescault (Vienne). De même Celles-SUr-Belle Deux-Sèvres) est, dans une charte de 1031, désis^né par les mots villa quae vocatur Cellula, ce f
qui interdit de rapporter à cette localité la légende
CELLA
qu'on
que
voit sur des triens méroving-iens. Cela considéré, on ne doit
sous réserves rapporter à un primitif cella
le
nom
des localités
appelées Celles. Selles, la Celle, la Selle, qui ont été mention-
nées plus haut
:
l'étude des textes peut révéler que telle d'entre
nommait à l'orig'ine cellula '. 1456.' Le diminutif roman collette appelle une observation. 11 est à pré.sumer que les localités aujourd'hui dénommées Celettes elles se
(Charente), Cellettes (Loir-et-Cher) (^Creuse,
la Cellette (Icllo
ou
la Colle, et
cier de localités
voisinage
1.
»,
mais bien
C'est lo cas do
rédigé vers
homonymes
cellolte sig-nifie
;
petite cella
la
~,
la Celette
Cher, Corrèze;,
Puy-de-Dôme) s'appelaient primitivement le diminutif a été emplové pour les dilleren-
a
plus importantes-^ situées dans
donc, non pas Celle-la-Petite
comme
cellula,
c
Colle-aous-Morel (Seine-ot-Marne\ dans un pouillé
l.'iiO.
2.
Cellâ sancli Muudricii dans un
3.
Cellefrouin l'Cliaienle), au caiilon do Mansle,
pouillé rédigé vers 1272.
comme Celelles — La comme la Celetlc ;
;
Lacelle fConè/.o), dans l'arrondissemenl de Tullo, nu(|uol confine
ritoire
de Monestier-Mcrlines, comprenant
l'écarl
dit
la
Celclle;
Celle-sous-(iouzon (Creuse), dans rarrondissement de lioussac, Cellolte;
—
comme
Collclle.
la
la
».
Celle (Cher), dans l'arrondissement de Sainl-Ainand,
—
le
la
Celle
Puy-de-Dome), dans
Tju
rondissemenl
le ter-
—
comme
l.a
la
de Hiom,
ORIGIMKS ECCLRSIASTinUES
:
363
Afin ATI A
1457. Un monastère ayant à sa tête un « abbé », en latin abbas, du syriaque aha, « père », était appelé « abbaye », en latin abbatia. La commune deVAbbaLye-sons-Planci/ (Aube) doit son origine, non pas à une abbaye^ mais à un prieuré de l'abbaye de Molesme, fondé vers 1080, et appelé alors monasterium ad
Ulmos. On voit qu'en l'espèce le mot abbaye » n'est pas pris dans son sens propre, mais bien dans celui de « dépendance d'une abbaye ». La même observation s'applique à beaucoup des nombreux écarts il qui y en a plus de quatre-vingts <'
—
—
nom de 1 Abbaye. Il s'en faut, en effet, que tous représentent, comme l'Abbaye -d'Emont (Somme), lAbbayeportent
le
d'Igny (Marne), l'Abbaye-de-Jouy
ment d'abbayes supprimées par fois
on n'est en présence
Seine-et-Marne), l'emplacela
Révolution
1458. Dans la toponomastique du nord de qui répond au latin
:
plus
d'une
d'un ancien domaine abbatial.
(|ue
abbatia
la
se présente sous
France,
le
mot
une forme plus
réduite.
Abbie (Pas-de-Calais) est une ancienne ferme de l'abbaye du Mont-Saint-Eloi.
Les fermes dénommées l'Abby, aux
territoires de Bonnières,
d'Haisnes, de Neuville-Saint- Vaast et de Thélus (Pas-de-Calais), appartenaient,
la
première
l'abbaye de Cercamp,
à
la
seconde à
l'abbaye de Marchiennes, les deux autres à l'abbaye de Saint-
Vaast d'Arras.
Le nom de doute
même
la
l'Abie, ancien
écart
étymologie que
du Crotoy (Somme), a sans
les précédents.
1459. La forme méridionale d'abbatia est représentée par les
noms de
lieu
Abadie (Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées), LabaAba-
die (Alpes-Maritimes), les Abadies (Pyrénées-Orientales) die est
;
devenu un nom de famille assez répandu. En Gascogne
et vers les
Pyrénées, ce mot s'entendait d'un alleu, très vraiseml'orig-ine, mais de bonne heure
blablement domaine abbatial à usurpé par quelque
la'ique
:
le
Glossaire de
des exemples de cette acception remontant .
1460.
Abbaye
et abbie
à
Du Cange
fournit
961, 1002 et 1054.
ont pour diminutifs Ablette (Somme),
lAbbayette (Pas-de-Calais), l'Abbiette (Aisne, Pas-de-Calais), Lablette (Pas-de-Calaisi, la Blette 'Nord, si l'on se reporte nu Diclinnnairo f()po;/ra/)hif/ire de l'Aisne et à celui du
l'Ablette,
;
LES NOMS
364
DR LIEU
Pas-de-Calais, ou constatera que bon nombre des écarts ainsi
dénommés 1461.
sont d'anciens biens d'abbayes.
Un
abbaye, et
monastère de second
dirig-é
par un prieur
—
ordre, subordonné à une ou une prieure est appelé
—
mot prior, comparatif de l'adjectif dont primus, est employé substantivement, en plu-
prieuré, prioratus. Le le
superlatif est
sieurs endroits de la règle de saint Benoît, pour désigner celui
qui est à la tête
dune abbaye, autrement
dit l'abbé.
Le sens
qui a prévalu paraît vers le xi^ siècle. Abusivement on appela «
prieur
ne dirigeât aucune conmiunauté,
)),,bien qu'il
reli-
le
gieux desservant une église paroissiale soumise à une abljaye, « 1
prieuré
»
non moins abusivement, vers la fin de dénomma.» prieuré » la demeure du prieur,
sa cure. Et,
ancien régime, on
même qunnd
elle n'était
pas située dans
du prieuré primimot
le lieu
C'est à cette circonstance, relativement moderne, que le
tif.
«
et
prieuré » doit la place assez importante qu'il tient dans la
toponomastique
;
importante, soit dit en passant, que
plus
Dictionnaire des Postes ne trente écarts appelés le seul
le
laisserai
Prieuré que ce répertoire indique, un
appartient au département des Hautes-Alpes
rencontre cinq dans
le
le
Sur près de
supposer.
it
;
or,
on en
Dictionnaire topographic/uc de ce dépar-
tement. Et l'on doit observer qu'en cette région, où un primitif
prioratus
aurait
—
donné priorat
plus au sud, on remarf[ue
eiFectivement le Priora (Alpes-Maritimes)
—
le
vocable Prieure
ne peut remonter à une date bien lointaine. Ppvn-tant, l'un
cU;
ces cinq écarts des Hautes-Alpes, celui compris dans le territoire
communal deChorges, correspond
bien
à
im ancien prieuré,
après avoir dépendu de Saint- Victor de Marseille,
fut
vers
cpii,
H 10,
uni à l'abbaye de Boscodon.
En
règle générale,
nom que celui nom servir de
im prieuié proprement
dit n'avait d'autre
où il s'élevait parfois, on voit ce déterminatif au mol prieuré, comme dans le
de
la localité
;
Prieuré-de-Baillon (Seine-et-Oise) et
le
Prieuré-d"Er, en Donges
(Loii-e-Iiiférieure).
1462. l.iliii
A
paiiir
du
v''
siècle,
ecclésiastique désigne
bium, calqué sur
le
grec
il
arrive assez, souvent
un monastère par
y.îiviÇiov.
qui s'applique
le i»
(jue
K»
mot coenoun endroit où
OKlliLNKS ECCLESIASlKjUbiS
l'on nieue
«
la vie
commun
en
pas trace de ce mot dans
On
».
CHAPITRLS
:
3(),'j
pourrait dire qu'il ne reste
toponymie française, si le bourg de Villefranche (Allier) n'était appelé, dans un document rédigé entre 1048 et 1137, Villal'ranca Montis Cenobii. Dans cette expression, Montis Cenobium à moins que ce ne soit désigne un écart de la commune actuelle de Mons Cenobii la
—
—
nom Montcenoux.
A'illefranche, qui a
La stiques aux
transition
1463.
toute naturelle
est
des
églises
mona-
églises collégiales, desservies par des chapitres de
chanoines.
—
—
d'où le français chanoine Le mot latin canonicus dérive du grec xavcôv, désignant la « règle » à laquelle étaient assujettis les chanoines. De même qu on a vu monachus devenir, suivant les régions, moine, mange (n" 1440) ou mourgue (n° 1441), de même canonicus, accentué aussi sur l'o de l'antépénultième, est
devenu, dans
la partie méridionale de la France, canonge et canorgue ou canourgue. Quand un de ces mots, précédé de l'ar-
ticle
féminin, paraît
comme nom
de
lieu,
il
représente l'adjectif
canonica, qualifiant ecclesia sous-entendu. La Canourgue (Lozère) doit bien son nom, et sans doute aussi une collégiale qui y subsista jusqu'à la Révolution, Ganonge (Lozère), la Canorgue (Vaucluse), la Canourgue (Hérault), ainsi que Canourgue (Bouches-du-Rhùne, Lot), ne répondent vraisemblablement (ju'à d'anciens biens de son origine,
à
tandis que la
chapitres
1464.
'.
On
peut rapprocher de ces vocables, au point de vue de
la signification,
les
déterminatifs des
qui ont trait, tantôt à
noms de
lieux suivants,
un chapitre de chanoines, tantôt
à l'un de
ses dignitaires. Gesy/'es-le- Chapitre
(Seine-et-Marne), ancienne possession du
chapitre de Meaux, se distingue, par son surnom, du
en dernier lieu Gesvres-le-Duc, par un écart des
communes
<[ui
fief
appelé
est aujourd'hui représenté
de Crouy-sur-Ourcq et de May-en-
Multien (Seine-et-Marne).
1.
Le Diclion/iaire
(uj)<)</r!ii>lii(/iir
un fief du Canorgues, au leniloiro de Palaja. giislo
Loiif^non,
iiidi((ue
do
l'AiicIe,
cliaijjlre
paiu depuis
de
la
mort d'Aii-
'Jaicassoiiiie
tiénommé
LES NOMS
366
DE LIEU
1465. Le nom de la Fe/v/ère-au -Doyen, qui figure dans la nomenclature communale du Calvados et dans celle de lOrne, s'applique à des localités dont les seigneurs respectifs étaient le
doyen du chapitre cathédral de Bajeux
du chapitre
et celui
cathédral de Sées.
Grange-dM-Doyen, dans la paroisse de Véron (Yonne), appartenait au doyen du chapitre métropolitain de
La
terre de
la
Sens.
Le surnom de Neuilly -le-Dien (Somme), qu on depuis
le
s.i\^
siècle,
n'est
autre chose
— qu'une altération
époque en font foi 1466. La cure de
—
voit paraître
textes de cette
les
du mot doyen.
Brir/ueil-le-Ch.ainiTe (Vienne) était, jusqu'à
1 ancien rég-ime, à la collation du chantre de Fég-lise coldu Dorât. 1467. La cure de Villeneuve-Minervois (Aude), qu'on appela
la lin
de
légiale
longternps F//Z(?;î(?aue-les-Chanoines l'église cathédrale
',
au chapitre de
était unie
Saint-Nazaire de Garcassonne
L'Anffle-diUX-
'-.
Chanoines. écart de Ghantonnay (Vendée), était sans doute aussi la propriété de quelque chapitre. 1468.
Avant d'expliquer par une circonstance
vocable les Chanoines (Bouches-du-Rhône, Loiret), drait de s'assurer
nombre de
celles
que dont
les localités le
dont
il
est celui de la famille d'un ancien propriétaire
1.
Le cliangcuieiil de nom
2.
Brixeiy-aux-Chunoineu (Meiise; étail
a élé pi-esci-it paile
il
le
convien-
ne sont pas au
s'agit
nom, commençant par
similaire
1
article pluriel,
^.
décrcl du
3.'j
ocLobro 1894.
siège d'un chapitre fondé on
son surnom ne peut donc remonter qu'à une épo(jue tardive du moyen-âg-e, et c'est peut-être pour ce motif qu'Auguste Longnon ne l'a pas
1261
;
mentionné ici. A. Longnon formulait la même réserve à propos du nom les Canongss porté par deux écarts de l'Aude; mais, l'un deux, situé au territoire de Laurabnc, est api>elé, en 1306, tenenlia Ca pell a norum. '.i.
LXIV
SOUVENIRS DES ORDRES RELIGIEUX Moins anciens que ceux précédemment passés en revue, les de lieu dont l'étude est abordée ici sont empruntés surtout aux ordres hospitaliers qui jouèrent un rôle important pendant la seconde moitié du moyen-àg'e.
noms
1469. L'ordre militaire et religieux du Temple fut fondé en
1118,
à Jérusalem,
par un chevalier champenois,
Hugues de
Pains, et huit autres croisés français. Son but était de protéger
Baudouin II attribua aux nouveaux chevaliers une maison voisine de l'emplacement du Temple de Salomon, d'où les noms de Temple et de Templiers donnés à l'ordre et à ses membres. Par suite des les pèlerins qui allaient visiter les lieux saints.
donations considérables dont
ils
bénéficièrent, les Templiers se
répandirent dans toute l'Europe chrétienne, leur réputation méritée de bravoure,
ils
et
non contents de
se livrèrent à des opéra-
tions financières qui accrurent leur richesse et leur puissance.
Leurs
même
maisons étaient nombreuses, après
la
surtout
suppression de l'ordre en 1312,
en
France,
et l'attribution
où,
de
ses biens aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ces maile nom de Temple. Le Dictionnaire des Postes indique plus de soixante 1470. localités dénommées le Temple on pourrait, à l'aide des Dictionnaires topographicfues départementaux et des diverses nomenclatures rég-ionales, grossir notablement ce nombre sans compter que le nom dont il s'agit est resté à certaines maisons de Tem-
sons conservèrent
;
;
pliers, situées
à l'intérieur des
villes,
telle,
par exemple, leur
maison parisienne, qui devint, entre les mains des Hospitaliers de Saint-Jean, le siège du Grand -Prieuré de France. Le souvenir du Temple subsiste encore, son nom ayant été attribué successivement à l'un des quartiers du sixième arrondissement, et, depuis i860 •, au troisième arrondissement de Paris. Parfois ce 1.
Décret
(lu 31
octobre
18iJ9.
368
i^Es
nom
^OMs de lieu
accompagné d'un déterminatil' le Temple-de-Bretagne le Temple-de-Médoc (Gironde), le Templfe(Lot-et-Garonne), le Temple-la-Guyon (Dordogne), etc. Sur-Lot 1471. Dans quelques noms de lieu, le mot temple est employé, non comme terme principal, mais comme déterminatif ces noms est
:
(Loire-Inférieure),
:
s'appliquent
comme
d'ailleurs,
les
précédents,
commanderies ou dépendances de commanderies
Temple Temple
lAisne),
C/îo/sv-le-Temple
d'anciennes
à
CatiUon-du-
:
(Seine-et-Marne),
(Oise). Z)am/)/>/'/r-au-Temple et
Ivry-\e-
Sa i/?/-//i/cî/re-au-Temple
(Marne) appartenaient k la commanderie de la Neuville-auTemple, dont l'emplacement est situé au fînage de Dampierre. 1472. Le souvenir des chevaliers de l'ordre du Temple est
également rappelé par
le
nom
d'écart la Templerie (Charente,
Mayenne, Vendée)
Loire-Inférieure,
llle-et- Vilaine,
surnom des communes
et
par
le
Voulalnes-
de
de i?H/'e-les-Templiers et
les- Templiers (Côte-d'Or).
1473. Le sens du surnom de Dampierre-au-Temple et de Saint-Hilaire-au-Temple est nettement établi par les chartes de la
commanderie de
la
Neuville. C'est donc bien à tort qu'on a
pensé reconnaître dans l'une de ces localités le Fanum Minervae des textes itinéraires. Jamais dans la toponomastique, où quelques exemplaires s'en rencontrent et 456), le
mot
fanum
latin
(cf.
ci-dessus,
452-454 Les seuls
x\°^
n'a été traduit par temple.
vocables qu'on puisse rapporter au primitif
templum,
désignant
un sanctuaire païen, sont Templemai'S [Nord) et Talmas (Somme) de famille dn célèbre tragédien Talmn est une le nom synonymes l'un et l'autre de variante de ce dernier nom Famars (Nord), Fanum Martis (cf. ci-dessus, n^ 345).
—
—
1474. L'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem a été créé dès 1099, au lendemain de la prise de Jérusalem par les croisés. les
l'église tal
lieu
Il
avait
pèlei-ins.
»
et
et
pour mission de prali(juer l'hospitalité envers son [iremier chef-liou
Saint-Jean de
«
:
de
(îhev.iliers
lii
salem par Saladin en 1187. 1329. Chassés de lîhodes |)ai'
;i
les
dans
la ville
chcvalieis
à
Acre, après
Rhodes après le
sull;iii
s'c-iablirciil
,
sainte,
ordre de l'Ilopi-
de Saint-Jcan-de-.Iéiusalem
fut transféi'é successivement
m(''mor;il)lc,
fut,
les appellations d' «
la
)i.
Ce
chef-
prise de .léru-
la jierte
d'.Vcre en
S<»liman, après un siège
en
L")30.
dans
l'île
de
,
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
:
Malte, dont Charles-Quint leur avait
ORDRES RELIGIEUX fait
369
don. Malte leur fut enle-
vée, en 1798, par Bonaparte, et, de nos jours, l'ordre ne subsiste g-uère
que de nom.
1475. C'est
le
souvenir de cet ordre que rappellent
des localités appelées Hôpital ou l'Hôpital. Ce
nom
la
plupart
est souvent
employé seul, et parfois, surtout quand il s*ag-it d'une commune, 'accompagné d'un qualificatif IHÔpital-le-Grand (Loire) ou
—
—
d'un déterminatif qui rappelle, selon l'endroit
les cas, le
nom
primitif de
— Hôpital-Camfront (Finistère), l'Hôpital-du-Gros-Bois
(Doubsi, IHôpital-d'Orion (Basses-Pyrénées), IHôpital-le-Mercier (Saône-et- Loire), Mercier répondant ici au latin Marciacus le
vocable de l'église paroissiale
— l'Hôpital-Saint-Blaise
Pyrénées), l'HÔpital-Saint-Lieffroy (Doubs)
—
,
—
Basses-
la situation
topo-
— l'Hôpital-sur-Dorthe (Ain), IHôpital-sous— L'Hôpital pour variante l'Hopitau (Aube, Rochefort Charente, Charente-Inférieure, Côtes-du-Nord, Eure-et-Loir, Loire-Inférieure, Nièvre, Sarthe, Deux-Sèvres). — Les
graphique du lieu
(Loire).
a
Loiret,
noms
Champignij-YYxO'^lidM'yi (Seine-et-Marne) et Champignolles-
les-Hospitaliers (Cote-d'Or) doivent être rapprochés des précédents, en raison de leurs détermiiiatifs.
En revanche,
1476.
les
noms
caractérisés par la forme plu-
Hôpitaux-Neufs, les Hôpitaux-Vieux (Doubs), ne rappellent certainement en rien l'ordre de l'Hôpital. Il va sans
rielle,
les
que dans un petit nombre de cas l'emploi du mot hôpital, en toponymie, peut s'appliquer à d'autres ordres
dire, d'ailleurs,
nullement militaires, et désigner d'anciens établissements destinés à recueillir les voyageurs, les pèlerins, les hospitaliers,
enfants trouvés. Tel paraît bien être la
noms de
plupart des
IHospitalet Lozère)
:
• i
le
la forme diminutive Aveyron, Loire, Loi,
nommées
se trouvaient, en général,
Basses- Alpes,
les localités ainsi
sens auquel se rapportent
Ariège,
lieu désignés
par
sur d'anciennes grandes routes fréquentées par les voyageurs. L'Espitalet (Audej est une variante de V Hospitalct.
Dune
manière générale, il con^aent, pour expliquer le nom, au mot hôpital, d'une localité, de s'informer tout d'abord du passé de celle-ci. On trouve d'abondants renseignements sur les anciennes possessions de l'ordre de Malte, dans le apparenté
Cartulaire de
l
ordre des Hospitaliers de Sainf-Jean-de-Jérusalem
{1100-1 :]10), publié de 1894 Les notriA de lieu.
à
1906, en quatre volumes in-f<dio. -<
LES NOMS DE LIEU
370
par Joseph Delaville Le Roulx, et dans les publications d'un
comme celles de Mannier sur les commandedu grand-prieuré de France, de Du Bourg- sur le grandprieuré de Toulouse, de Niepce sur le grand-prieuré d'Auvergne. Il faut aussi tenir compte de ce qu'un établissement de l'ordre de l'Hôpital comportait d'ordinaire une chapelle sous le vocable objet plus spécial,
ries
de son patron, saint Jean. 1477.
l^es
noms de
rapportent en propre,
dans
lieu cités
les
pages qui précèdent se
uns aux Templiers,
les
les
autres aux
chevaliers de Malte. Les suivants peuvent concerner soit l'un, soit
létude des documents permettrait
l'autre de ces ordres, et seule
de tixer la part de chacun.
du Temple et de l'Hôpital étaient appelées commanderies », chacune ayant à sa tête un praeceptor ou commandeur. L'ordre de Saint-Lazare, dont il sera question plus loin, avait aussi ses commandeurs, comme ses chevaliers. Le nom d'écart la Commanderie se rencontre dans on le voit accompagné du nom les régions les plus diverses Les
maisons
((
:
originel
de la localité
Commanderie-de-Beaiigy
<lans la
(Cal-
vados).
1478. Les écarts dénommés la Chevalerie correspondent k d'anciennes commanderies, considérées comme « maisons de chevaliers », quand ils ne représentent pas les biens de propriétaires
dont
le
nom patronymique
(Chevalier. L'équivalent de la
était
Chevalerie est, en pays de langue d'oc, la Cavalerie (Arièg-e, Aveyron, Dordogne, Tarn, 'Vaucluse) et l'on sait positivement ;
Cavalerie, écart situé au territoire de Pamiers, doit son oiigine à une maison du Temple, fondée en 1130, et qu'on ai)pela longtemps la Cavalerie de la Noiujarède.
que
la
1479.
Le
nom
'Villedieu
ou
la Villedieu,
par dix-neuf
diverses parties de
la
nombre
remonte pas au delà du
d'écarts, ne
Franci',
porté,
dans
les
communes
et
bon
siècle,
et
l'on
xii"'
peut allirmcr (|ue toutes ces localités sont (rancicnnes posses(^e nom est souvent
sions des Templiers ou des Hospitaliers,
accompagné d'un surnom
:
celui
d»'
\'illedicu-les-Poèles [^lunclwj,
qui a cessé d'être officiel, fait allusion à l'industrie des pcfcéles à frii-c,
Imn.
assez anciemie dans
le
pays. |)uis(pu' Habclais en
fait iiien-
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
1480. Vildé (Côtes-du-Nord,
:
ORDRES RELIGIEUX
lUe-et- Vilaine,
371
Mayenne, Ven-
Deux-Sèvres), la ViUedée (Gôtes-du-Nord), peutêtre la ViUedée (Morbihan), sont des altérations de Villedieii ou dée), Villedé
la.
!
Villedieu.
1481. L'interprétation qui vient d'être donnée de ce nom, et qu'il serait facile de justifier historiquement,
ne peut être éten-
due à tous les noms de lieu dont le thème étymologique est Vallis Dei. A la vérité, l'ancienne commune' de la Vaudieu (Indrel était le siège d'une commanderie mais on n'a pas la preuve qu'il en ait été de même de Vaudieu (Vaucluse). Valdieu (Marne) était, au diocèse de Troyes, un prieuré de Tordre du Val-des-Choux, fondé en 1219. Quant au village de Lavaudieu ;
(Haute-Loire),
nom
de
il
changement au moyenun monastère
n'est ainsi appelé qu'en vertu d'un
autorisé par
acte royal, postérieurement
en ce lieu, jadis dénommé Comps, s'élevait femmes subordonné à l'abbaye de la Chaise-Dieu l'abbé de Renaud de Blot, voulant que ce monastère reçût un nom « consonnant au nom de sa dite abbaye », obtint du roi Charles VIII, àge
;
;
par lettres données à Laval
Gomps
s'appelât désormais
autrement 1482.
le «
9 octobre 1487, que le prieuré de le
prieuré de Vaudieu... et
non
».
L
des
ordre
chevaliers
de
Saint-Lazare
croit-on, en 11 19, à Jérusalem, par le roi
Baudouin
fut
II, et
établi,
confirmé
pape Alexandre IV, en 1255. L'importance qu'il tirait de sa mission spéciale, celle de soigner les malades atteints de la lèpre, diminua en raison de ce que le fléau perdit de son intensité. En France, où il avait fixé son chef-lieu dans le domaine de Boigny, concédé par le roi Louis VII, cet ordre fut réuni en 1693 par
le
à celui de Saint-Michel
;
tandis que l'union, en Savoie, de l'ordre
de Saint-Lazare à celui de Saint- Maurice est l'origine de l'ordre honorifique
«
des saints Maurice et Lazare
»
au royaume actuel
d'Italie.
On
peut rattacher au souvenir de l'ordre de Saint-Lazare
plupart des
plupart
noms
de lieu désignant d'anciennes léproseries
seulement,
étaient antérieurs à
car l;i
création de l'ordre
maison de Saint-Lazare, 1.
Réunie
à celle
de
quelques-uns
de :
ces
telle,
;
la la
établissements
par exemple,
la
à Paris.
Saiiil-Ililiiire
[)ai'
ordonnance du
l"''
so|)lonibre l8i'J
372
LES NOMS DE LIEU
1483. Les lépreux avaient été placés sous
la
protection de
saint Lazare, par l'effet d'une confusion entre Lazare, le
diant couvert d'ulcères
— dont parle,
—
moyen-âge en avait
le
dans l'Evang-ile selon saint Luc,
Mauvais Riche,
et saint
Lazare,
le frère
fait
la
menun lépreux parabole du
de Marthe et de Marie,
repas de Jésus, six jours avant la
qui, ressuscité, parta^^ea le
Pàque, chez Simon
le lépreux, à Béthanie. La forme vulgaire de Lazarus, accentué sur l'antépénultième, étant Ladre, la lèpre était dite mal Ladre, d'où le mot maladreries désignant les maisons où les lépreux étaient confinés. Le mot léproserie, de forma-
moderne, n"a pas trouvé place dans la toponomastique mais bon nombre d'écarts sont appelés la Maladrerie, la Malacar mal Ladre a été parfois abusivement assimilé à drie, et l'adjectif malade ^ la Maladière. les Maladières. tion
:
'
—
—
1484. Plus fréquemment, les localités correspondant à d'an-
ciennes léproseries portent
le
nom
de Saint-Lazare
;
mais l'em-
forme savante Lazare ne remonte guère qu'à l'époque auparavant la forme vulgaire était seule usi-
ploi de la
de la Renaissance
;
quelques Saint-Ladre (Cher, Eure-et-Loir, Nord, Oise, Pasde-Calais\ se sont d'ailleurs maintenus. tée
;
1485. La ville de Po/i ^-Saint-Esprit (Gard), qui s'est formée
autour d'un prieuré clunisien, ecclesia sancti Saturnini, dont
on constate l'existence dès 945, doit son nom actuel à un pont, jeté sur le Rhône, dont les travaux durèrent de 1269 à 1309, et à un hôpital de l'ordre du Saint-Esprit de Montpellier qui fut fondé vers
la
même
époque.
C'est vraisemblablement à ce siècle et
xii"
1.
Et,
poiirrail-oii ajouter,
ordre hospitalier, créé au
le
pape Innocent
III,
que
un nombre bien plus considérable encore de
On
en peut juyor en consultant les dictionnaires topographiques Haute-Marne et de la Côte-d'Or, et l'un de nous a fait pareille consla-
lieux dits. rie la
même
confirmé en 1198 par
en dépouillant les états de sections des communes du département II va sans dire que dans la |)lupait des cas un lieu dit appelé M.iL.tJii-rc ou la Maladrerie représente une ancienne [jossession d("
lalion
des Vosffes. la
léproserie, et non l'emplacement d'une léproserie. 2. Monl-aiJX-M;d;i(Jcs,
20 janvier actuelle
1819
de
a
ancienne
commune
à laquelle
une ordonnance du
réuid celle de Sainl-Aij^nan pour former
Mont-Sainl-.Vif^nan
textes latins du moyen-àf^-e,
(Seine-Inférieurel, est
Mous
l.c
|)
r
o so
r
ii
m.
la
ap|)t!lé,
commune dans
le»
ORIGLNES ECCLÉSIASTIQUES
nom
doivent leur
ORDRES RELIGIEUX
:
373
appelées Saint-Esprit (Allier, Côtes-du-Noi'd, Finistère, Gers, Lot-et-Garonne, Basses-Pyréles
localités
nées, Vaucluse) et le
Saint-Esprit (Orne).
Antérieurement au
xu^ siècle, on n'aurait pas eu l'idée de placer un sanctuaire sous l'invocation exclusive de la troisième personne de la Trinité
(cf.
ci-après, n" 1515).
1486. L'ordre de la Sainte-Trinité fut fondé en 1199 par saint Jean de Matha et saint Félix de Valois, pour racheter les captifs des mains des intîdèles. En France, les Trinitaires étaient appe-
maison de Paris, voisine de on les désifirnait aussi sous le nom d' « âniers » ou de « frères aux ânes » parce qu'à l'origine l'âne était la seule monture qui leur fût permise, témoin ce passage du Magnum chronicon Belyicum^ lés
Mathurins
cité
cause de
à
leur
Saint-Mathurin, qui leur avait été donnée en 1228
l'église
par
Du Gange
:
Anno Domini anno
centii pape 111
1198, pontificatus et institutus est
coepit
1,
;
Innoordo
Sanctae Trinitatis, quem solebant appellare ordinem asinorum, eo quod asinos equitabant, non equos c'est seulement en 12137 que le pape Clément IV leur permit de mon;
chevaux, à l'occasion. Mais leur
ter des
on
le
dans un compte de
voit
Du Gange
rapporte également
Madame En raison
bliaut^ ou
1487. l'ordre,
chaque
«
l'hôtel
nom du
roi
vulgaire subsista,
pour 1330, que
Les frères des asnes de Fontaine-
:
fut espousée.
de
cette
ministrerie »
— entretenait
circonstance, chaque maison
de
—
de
le
supérieur portant
le titre
un certain nombre d'ânes. De là le surnom « aux ânes » accolé, quand elle avait beaucoup d'homonymes, au nom d'une localité où se trouvait une ministrerie Fay-ai\xx-kne& (Oise). On voit ce surnom déformé dans la Ville«
ministre
»
:
neuve-di\xx-kanes et
la
ViUefte-aux-h.u\nes (Seine-et-Marne).
1488. S'agit-il, dans ces deux derniers noms, d'une déformation intentiotmelle, les habitants voulant échapper teries
que
le
mot
«
ânes
»
pouvait
leur attirer ?
aux plaisan-
Ou
bien
se
trouve-t-on en présence d'une altération de prononciation, étrangère à toute arrière-pensée ? Gette dernière supposition n'est pas
Polyptyque de Saint-Remi et une charte de 1240 aujourd'hui Villers-aux-Nœuds (Miwne), parle
sans vraisemblance. La localité cjue
le
de Reims appelle Villare asinorum, Vilers Anous, est
374 double
LES effet
de
la
même
NOMS DE LfEU altération, et d'un jeu de
remonte au moms au début du x,v« surnom „ au.-Xœuds „, qui devrait
nen
mots qui va sans dire m,e le s-écrire asneu., névoqie en siècle. Il
le souvenir de l'ordre des Trinitaires. à la eréation duquel .1 anteneur; ,1 a trait à l'élevage des ânes, et VUterlaur-^œuds répond à la même not.on d'économie rurale nue le, vocables représentant le latm asinar.a ceux-ci ont été indiqués a. leurs n598), et on j peut joindre les noms
est
:
plus
.4«,e.e
modern
Loiret, et f.inerie (Ardennes, Loire-Inférieure, Sarthe Lo,re-Infe„eure,. du moins dans les cas où ce dernier ne s'ap: plique pas à quelque propriété d'une famille
Unier ou Lamier
LXV
1489.
On
voit, à
l'heure actuelle, dans notre pays,
nombre de localités porter les Haute-Saône, Somme) à
et
une exception près Mais
noms ont
il
noms de Bethléem
un
petit
(Nièvre, Nord,
de Jérusalem (Nord, Vaucluse, Vienne) ci-après, n° 1493], elles
(cf.
d'importance, et l'on anciennes.
LA TERRE-SAINTE
DE
SOUVENIRS
n'a
pas
la
preuve qu'elles soient
est certain que, dès
;
sont de peu très
l'époque franque, ces
été en usage sur le sol gaulois.
1490. Le
fait a été
signalé incidemment (n" 866) à propos
du
monastère de Rebais, qui, lors de sa fondation, fut appelé Jérusalem. Et Flodoard, dans son Histoire de Véglise de Reims,
mentionne un autre Jérusalem, situé en Noyongauche de l'Oise, et dont il fut question, en un concile tenu à Noyon en 814, à propos de contestations entre les évêques de Noyon et de Soissons touchant U^s limites de leurs écrite vers 940,
nais, sur la rive
diocèses.
1491. L'abbaye de Spermalie, au territoire de Sysseele, près
de Bruges, dans l'ancien diocèse de Tournai, est dite
Jérusalem dans
des textes latins du
xiii''
Nova
siècle.
1492. La célèbre abbaye de Ferrières (Loiret), au diocèse de lors de
Sens, reçut,
sa
fondation, au xin"
siècle,
le
nom
Bethléem, qui, tout comme celui de Jérusalem, appliqué à même époque à Rebais, est tombé en désuétude. 1493. Par contre, un faubourg de a conservé le
Au
début du
nom xiii*"
de
la ville
la petite ville
siècle, l'évêque
de la
de Clamecy (Nièvre)
de Judée où naquit Jésus.
de Bethléem, chassé de Pales-
de Claune chapelle légués à l'un de par le comte de Nevers Guil-
tine par les infidèles, vint se fixer à Panthenor, près
mecy, où s'élevaient un hôpital prédécesseurs,
ses
laume IV
;
en
Panthenor
sans juridiction
1168,
et
prit alors le
— de Bethléem
nom
et le titre épiscopal
—
'.
Dans sa conférence du 25 janvier 1903, à l'Ecole des Hautes lUudes, Longnoa a fait remarquer que Bethléem a pour forme romane Belhle.in
1.
A.
ou Belean. L'hôpital de Bethléem, à Clamecy, est elTectivemenl appelé Bellenm et Belhliuin en 1408, et la forme Belhan, fpii se dit Bè-iaii dans le
.
LES iNOMS DE LIEU
376
1494. Le villag'e de Bithaine (Haute-Saône), doit son origine une abbaye cistercienne fondée en 1133; son nom est une forme vulgaire du latin Bethania. On n'est pas surpris de voir évoqué de la sorte le souvenir d'une localité, située à deux kilomètres de Jérusalem, dont les Evangiles font douze fois mention: c'est à Bétlianie que saint Luc place la dernière apparition du Eduxit autem eos foras in BethaChrist à ses Apôtres niam, et, élevât is manibussuis.benedixit eis; et factuni est, dum benediceret illis, récessif ab eis, et ferebatur in c a e 1 u m 1495. Ces derniers mots ont trait à l'Ascension, qui, selon la à
:
'
tradition, se produisit sur la
Montagne des
olivarum ou Mons oliveti de Béthanie.
voisine s est-elle
des
la
toute
pour ce lieu
toponomastique ? Il se peut mais les exemples qui paraissent ;
sentiment. Moiitolivet (Seine-et-Marne), paroisse de
Montaillevert
de
Mons
le
d'ailleurs
fidèles
l'ancien diocèse de Troyes, est appelé, dans
nom
—
soigneusement
on doit contrôler justifier ce
Ecritures —
La vénération des
manifestée dans
Oliviers
:
il
faut conclure de là
lieu, loin d'être le
que
calque du latin
le
un pouillé de 1407, second terme de ce
olivetum qu'on supnom d'homme
poserait sans défiance, résulte de l'altération d'un
l'époque franque, celui qu'on rencontre dans le Polyptyque d'Irminon sous la forme Aglovertus, et qui représente un ancien Aglebertus. Le nom de Monlolieu [Xxxàe) ei cqXxù Ae MontouUeu (Hérault), dont le terme final n'est jamais traduit, dans les textes latins, par un pluriel ou par un collectif, rappellent vraisemblablement l'existence, en chacun de ces lieux, d'un olivier isolé, plutôt que
en usage à
souvenir des oliviers de Béthanie
le
—
-.
eesL aussi un primitir commuue de Mesvin (Belf^ique, Ilaiuaut), près Mons, où fut fondée, en 1244, une abbaye de femmes de l'ordre de saint Augustin; et peut-être en esl-il de même de Balham ^Vrdcnues), qu'nu [)Ouillé du diocèse de Heims, antérieur à 1312parler local, est toujours eu usage.
D'autre
j)ait,
Betiiléem que représente Béliam ou Bélion, écart de
la
1
iippclle linlehun. i
.
Luc, XXIV,
;')U-!il.
de Saiiil-N'craiu Nièvre; ou l't'Mianjue un ruisseau et des écarts tlénoiuuiés le Jourdain, Betphagé, Jéricho, Jérusalem, sans parler du hameau des Hcrtlies, (pii fut, jus(pi'au xvii" siècle, appidé Bethléem ces noms ont été importes de l'errc-Sainte, à l'époipie des croisades, pai' 2.
Sur
le Ici-riloiic
:
les
seigneurs
de;
Sainl-\ Crain.
1
LXVI
ÉVÉNEMENTS DE L'HISTOIRE RELIGIEUSE 1496. Le plus ancien texte où soit consignée la tradition qui place à Montmartre
lieu
le
du martyre des
et Eleuthère est-ce passag-e de
la
saints Denis, Rustique
Vita sancti Dionyaii, écrite
antérieurement à 840 par l'abbé Hilduin
:
Quorum memo-
regione urbis Parisiorum in colle qui antea Mons Mercurii, quoniam inibi idolum ipsius principaliter colebatur a Gallis, nunc vero Mons Martyrum vocatur,... celebrata est vu idus
randa
et g-loriosissima passio e
octobris.
mémoire sur
Julien Havet, dans son
publié en
Denis, « le
même nom
que
«
1890
',
de deux façons différentes
»,
estimait que
Origines de Saint-
», et
concluant de
là
ces étymologies est nécessairement
l'une ou l'autre de
fausse
les
prétendant quHilduin explique ainsi
Mons
vraie est
« la
texte relativement ancien, la chronique dite
Mercurii. car un de Frédégaire, nous
apprend que Montmartre s'appelait au vu*' siècle Mons Mercore ». x\ vrai dire Hilduin, en s^exprimant dans les termes qu'on vient de lire, « ne présente aucunement Mons Mercurii et Mons Martyrum comme étant l'un et l'autre la forme pri'
mitive du
nom
de Montmartre
;
il
les
indique simplement
comme
deux vocables successifs d un même lieu, deux vocables dont le plus ancien, emprunté au paganisme, a été, postérieurement au Heimprimô en 189(1 dans U-s 1. Bihl. de VÉcole des chartes, LI, rj-62. LEuvres de Julien Iluvel, I, 191-246. •2. Julien Ilavet s'avançait plus que de raison. Le texte do Frédégaire ne Mercore et la mention d"un fait (]ue juxtaposer les mots in monte tout ce qu'il est permis de tirer de là séjour du roi Clotaire à Clichy c'est que la hauteur ainsi désignée vraisemblance el non certitude appartenait à la région parisienne; et, pour l'identifier avec Montmartre,
—
:
—
on ne saurait, en bonne criti(|ue, se contenter de Taffirmation d'Ililduin portant (pie la Havet tenait son témoignage pour « absolument nul »
—
«
Butte
»
s'appelait jadis
Mons Mercurii.
LES NOMS DE LIEU
378
martyre de saint Denis, remplacé par une appellation rappelant le souvenir du pieux évêque et de ses compagnons K Une telle affirmation n'offre absolument rien qui,
mette de
la
«
Mons
par
le culte
le
nom
condamner -. Mercurii est de Mercure,
il
le
nom
n" 455)
primitif de Montmartre. Inspiré
certainement, à l'époque romaine,
était
de plusieurs autres lieux de
;
«
Mons
en roman que
la
Gaule
^fercurii, accentué sur u
Merquevx
Merciieil, prononcé
finalement à Montmalchus, en passant
Mont?nercu,
Montmarcu, Montmalcu,
preuve quelconque,
il
est
».
Mercurii Mercurii dies
syllabe tonique de
mercredi,
:
a
—
—
«
et,
fait
en l'absence d'une qu'il ait produit
alléguera-t-on que
perdu son accent dans
elle
a
pour aboutir
par les intermédiaires
En vain
trouvant suivie immédiatement de accentué ce mot
»
pu donner par une
Mercurium
imprudent d'affirmer
Montmertre ou Montmartre
ci-dessus,
(cf.
bref, n"a
Montmerqueur ou Montmerqueu
évolution exactement semblable à celle qui de
Mercœur ou
notamment de
», et
Montmalchus
ou
Saint-Michel-AIont-Merciire
première vue, per-
à
ne pouvait la syllabe di,
le
le
la
mot
conserver, se
sur laquelle est
^.
observer que celte interprétation de Mons Rien n'indique positivement que bien plus, les martyrs dont il s'agit soient saint Denis et ses compagnons si la tradition avait été très nette à cet égard, il serait surprenant que, pour honorer la mémoire du premier évêque de Paris, on se fût contenté d'une 1.
Nous croyons devoir
Martyrum
faire
n'est pas la seule possible.
;
appellation collective, anonyme. Et cette appellation oblige-t-elle
même
à
que des chrétiens aient, à Montmartre, subi la mort pour leur foi? N'y peut-on voir, tout simplement, une manifestation du culte des martyrs, peut-être même des saints en général la fête de la Toussaint a été appelée lu Marlror — substitué fort naturellement par le populaire croire
—
i^
celui des faux dieux? 2.
sage
—
D'ailleurs, le rapi^oclicmenl
—
Mons Marti s, nu ne
du tcxlo d'ililduin
felici
et
de certain pas-
mutatione Mons Martyrum
des Mir.tcula suncti Uiimiaii, œuvre d'un de ses contemporains, établit
l'existence, dès le
chrétienne
ix"*
siècle, d'une tradition d'après la(|uel]e rappellatioii
Mons Martyrum
aurail
pris
la
place
dune
appellation
pa'KMine.
A cette observation, formulée par Longnon dans ses conférences de de 1900-1007, il convient d'objecter que, concurremment avec Mercurius, Mercurii, une déclinaison Mercur, Mercoris, avec raccent sur 1'*?, |)arait avoir été en usage elle expliepierait, avec l'ancien :!.
d9()2-190.'5 et
;
français inercresdi, le provençal inercn'x et l'espagnol nncrroli's.
OKiniNES ECCLÉSIASTIQUES
Le nom
«
été
qu'Hilduin dit avoir
primitif de la montag'ne, portait l'accent
l'antépénultième, c'est-à-dire sur
sur
conséquent,
Mons Martyrum,
nom
substitué au
toni(jue
de
latin
379
HISTOIRE RELIGIEUSE
]
l'a
:
par
c'est,
seule étymologie qu'on puisse accepter du
la
nom
de Montmartre. Si l'on admettait, avec Julien Havet, que Mons Martyrum est de l'invention d'Hilduin,
vocable de
le il
faudrait supposer que ce prélat connaissait les lois qui ont présidé au passage
révélée qu'au Paris 1.
du
latin en français, et
».
'
En dehors de l'observalion
—
mot
relative au
début de du nom de MontRecueil que la Société
Dtercrerli, tout ce
— Uélymologie
mémoire
chapitre est l'abrégé d'un petit
martre
dont l'existence n'a été
seulement, par Diez et par Gaston
siècle
xix*"
publié par Auguste Longnon, dans
le
nationale des Antiquaires de France, à l'occasion de son centenaire, a paraître en 1904.
—
Dans un
travail récent
fait
— Etudes sur Vahbaye de Saint-
Vépoque mérovingienne [Bihl. de VEcole des chartes, LXXXII, Levillain est revenu sur le même sujet. Selon lui, Montmartre devrait se dire Montmarie, et l'appellerait le culte de Mars (voir ci-dessus, Mons Martyrum serait, soit une invention des moines de p. 378, n. 2) Saint-Denis, soit la traduction en latin de Montmartre, altération de Monlmarte qui se serait produite dès ce temps-là. Constatant que Campus Martis est devenu Chamars, Fanum Martis Famars, et Templum Marias Talnias (cf. ci-dessus, n° 456), M. Levillain reconnaît que Mons Martis aurait dû donner en fi-ançais Montmars ou Muntmas, et, de fait, il cite les vocables Montmart (Aube) et Monf-Mart mais l'existence de lieux dits Montmarte, aux environs d'Avallon et sur le territoire de Nîmes, l'engage à dire qu' « il faut bien admettre une autre déformation populaire de Mons Martis. Nous ne pensons pas que cette conjecture s'impose. Quand bien môme les découvertes archéologiques faites au Montmarte de l'Yonne justifieraient l'explication du nom de ce lieu dit j)roposée p;ir M. Levillain, il serait téméraire d'étendre cette explication au Montmartre nîmois, sur le passé duquel on ne connaît qu'une tradition toute chréDenis
à
42-43)
— M.
;
;
->
celle d'après laquelle saint Baudile
tienne,
endroit. Et tique,
il
si
l'on
paraît
envisage
la
certain qu'au
aurait été
ix*"
siècle,
en Gaule,
Martis ne comportait aucune voyelle d'appui en
effet,
martyrisé en cet
question au point de vue purement phonéà
la
la
forme vulgaire de du groupe ri
suite
:
de pars, qui se décline comme Mars, serment des soldats de Charles le Chauve, par le
l'un des cas obliques
est représenté,
dans
le
mot part {Mon. Germ., Scri])t. C'est évidemment pour ne
II,
666,
1.
9).
pas avisés de disjoindre la (lueslit)n historique du lieu du martyre de saint Denis et la question philologi(iue de l'étymologie du nom de Montmartre, que Julien Havet et M. Levillain ont attaché tant d'impoitance
Mons Maityrnm
:
s'ils
s'être
à tenir
pour inventé de toutes pièces
le
vocable
s'étaient bornés à criticpier le rapproclunienl
LES NOMS DE LIEE
380
Employé au m"
au x'' par saint le mot exemples en abondent latin martyrium désignait le lieu du supplice ou de la sépulture des martyrs. Peut-être certains exemplaires du vocable Martres ou les Martres (Charente, Dordogne, Gers, Haute-Loire, 1497.
Jérôme
—
et
Puy-de-Dôme) 1498.
(ait
On
depuis
siècle par Tertullien,
—
lors les
sont-ils apparentés à ce mot.
peut en toute sûreté rapporter au latin
martyrium
par Hilduin de ce vocable et du souvenir de saint Denis, leurs argu-
ments, eu ce qui concei-ne
la
première question, n'eussent rien perdu de
leur valeur.
Le nom de Montmartre est étudié aussi dans une brocimre de 29 pages, que M. labbé J.-M. Meunier a fait imprimer à Nevers en 1914 l'auteur a judicieusement cru pouvoir aborder cette étude « sans essayer d'approfon dir la question difficile du lieu où saint Denis fut mis à mort ;>. Son avis est que iïfon^marfre « ne dérive pasdeMonte M arty rum, mais de Monte Mereore, forme du latin vulgaire pour le classique Mercurio » l'o posf tonique de Mereore serait tombé dès le viii"^ siècle, et « au temps d'Hilduin, il a fallu que Montinercre fût, comme prononciation dans la bouche du peuple, bien près de Montmartre, pour que cet historien pûl La gutturale sourde de déjà rapprocher ce mot de Mons Martyrum. Mercre s'avançait vers la dentale sourde /, et elle devait en être bien près déjà de même l'e entravé devant r devait être très ouvert, el sonner [)resque comme a, pour que Mercre soit devenu, vers le milieu du ix*^ siècle, presque Martre, et pût être rapproché de Martyrum ». Les faits dé phonétique apportés à profusion à l'appui de ces hypothèses, à supposer qu'ils soient applicables à la langue parlée en Gaule au temps d'Hilduin, n'infirment en rien l'opinion que défendait Longuon. A cette opinion M. Meunier objecte seulement que le mot martyr « n'a pas passé dans la couche populaire des mots des langues romanes », et n'a pénétré dans le français (ju'à titre de mot savant, caractérisé par le déplacement de l'accent tonique. L'argument, à notre avis, loin de servir la thèse de M. Meunier, établit l'ancienneté du vocable Mons Martyrum; àncionueté comparable à celle des noms de lieu dans lescpiels se reconnaissent des termes de bonne latinité disparus du langage courant, comme ;
;
.
.
.
.
.
;
les
substantifs
lucus
viens
(cf.
ci-dessus, n"" 506-515i, fa
(n»" 688-697,, l'adjcclil'
lapideus m"
705
nu
ni
n°-
453, 456).
.
autres lieux en France appelés M. Meunier signale enfin (pic, parmi les nous avons dit que M. LevilMontmartre », celui des environs d'Avallon laiu l'appelle Montmarle possédait un temple dédié à Mercure. On conçoit <|uc ce fait, à coup sûr rcmanjuable, l'ail parliculièrenu'ul séduit. Mais
—
—
on peut légitimement considérer qu'en raison de la réputation ([u'ont procurée à la butte aujourd'hui [)arisiennc les Areopni/itica d'Hilduin, le nom (le
Montmartre peut l)ien .ivoir él('- (huinc. par analogie, à Mercure par le paj^'aiiismc romain.
tagnes vouées
à
d'autios
mon-
OiUGlNES ECCLÉSIASTIQUES
nom
:
HISTOIRE RELIGIEUSE
381
de lieu breton
le Merzer (Côtes-du-Nord, Morbihan). Merzer-Salaiin (Finistère) est l'endroit où fut assassiné, en 814,
le
le roi
des Bretons Salomon
Salomon
—
— Salaiin
est l'équivalent breton de
deuxième successeur de Noméiioé la mort violente de ce prince fut assimilée au supplice du chrétien mourant pour sa foi. Limerzel (Morbihan) est appelé, dans un texte latin de 1387, Ecclesia martyrum, ce qui est bien le thème étymologique de son nom en effet, on sait qu'en breton ecclesia est devenu iliz (cf. ci-dessus, n° 1322), et un document de 148i donne la forme Illimerzel la forme moderne résulte de l'aphé;
;
;
rèse de la première syllabe.
LXVII
DE
CULTE On
1499.
appelait, au
un établissement geurs,
soit
il
LA DIVINITÉ
moyen âge
hôtel-Diou ou maison-Dieu,
hospitalier destiné,
héberger les voya-
soit à
De
recueillir les malades.
deux expressions
ces
synonymes, uniformément traduites par le latin domus Dei, la première, un peu archaïque, ne s'est guère maintenue que dans les villes, où elle désigne souvent le principal hôpital, ou le plus ancien, comme c'est le cas à Paris. Les localités appelées MaiSOn-Dieu (Haute-Marne, Deux-Sèvresj et la Maison-Dieu (CôtedOr, Creuse, Indre, Marne, Nièvre, Seine-et-Marne, Yonne) correspondent, soit à d'anciens hôpitaux ruraux, priétés d'hôpitaux urbains.
—
commune nom actuel
la
1500. L'appellation
Locus
—
Nièvre
substitué à celui de Trisi, qu'on
du diocèse d'Autun antérieur
pouillé
à des pro-
soit
seule de ces localités a rang de
du département de
c'est celle
a été
Une
lit
et
son
dans un
à 4312.
Dei, attribuée d'ordinaire à des
monastères remontant au xii'' siècle, est représentée par le LieuDieu (Gôte-d'Or), abbaye de bernardines fondée vers IloO, le Lieu-Dieu 1
HM
,.
Somme), abbaye de
l'ordre de
(\'endée),
Lieu-Dieu-en-./a/'(/
Cîteaux fondée en
abbaye de l'ordre de Pré-
Lieu-Dieu (Dordogne, Isère), et par LocDillo Dieu (Aveyron), abbaye cistercienne fondée en 1126. (Yonne), où une autre a])baye de l'ordre de Prémontré fui fondée
montré fondée en
on
113'),
1 14.^,
—
répondu Dei locus.
L'abbaye bénédictine du Joug-Dieu (Rhône), dont ht 18, était appelée en latin Jugum Dei. l'ondalion se j)lace vers 1501.
1
I
1502. Le Mont-Dieu Ardennes
,
Mon s
Dei,
(h)it
son origine
une chartreuse. 1503. L'abbaye de Mondai/e (Calvados), fondée en 1212 par Jourdain (ki Hommet, évècjue de Lisieux, passerai! pour avoir été à
l'homonyme (|ue voici d
de Monte
(h'
cette chartreuse,
un (hicmnent de 1217 |)ei: mais c'est hi
si :
l'on s en lenait
con une
us sa ne
\
t-nl
li
a(huli()ii
aux termes I
i
Mari
faulixc
(h'
in
i
la
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
:
383
CULTE DE LA DIVINITÉ
forme vulgaire, on peut s'en convaincre par l'examen des textes iSIons d'Ae, en 1202; Sanctus Martinus de Martinus de Aeio en 121o ecclesia de Sanctus et Ae en 1242. Ces diverses formes permettent Mondée Ae en 1216; plus anciens
:
;
de reconnaître dans
Mondaye
tion de la préposition de,
le mot mont suivi, avec intercaladu nom primitif du lieu, nom d'orig-ine
et vraisemblablement analogue à celui à Ay (Marne) qu'on rapporte généralement au latin Agiacus. 1504. Gloria Dei, qui désignait jadis une ministrerie de
gallo-romaine,
l'ordre des Trinitaires, est aujourd'hui Gloire-Dieu 'Aube).
1505. La Grâce-Dieu (Charente-Inférieure, Doubs, HauteGaronne), Gralia Dei, c'est-à-dire « la faveur divine », répond à une idée qui paraît avoir été en honneur dans la première moitié
du
xii*^
siècle.
Deux des
localités ainsi
nommées occupant
l'emplacement de monastères fondés, l'un en 1135, au diocèse de Dans le Poitiers, l'autre en 1139, au diocèse de Besançon.
—
nom nom
de
la
Grâce, écart de Gourbetaux (Marne), ce n'est pas
divin qui est sous-entendu
;
en ce
lieu,
voisin de
le
Montmi-
s'élevait, antérieurement aux guerres de religion, une rail, abbaye fondée en 1223, qu'on voit, en 1263, désignée par les mots ecclesia de Gratia béate Marie subtus Montem
Mirabilem. 1506. La Bénissons-Dieu (Loire) était appelée en latin Benedictio Dei l'accusatif benedictionem a donné très régulièrement henisson et Vs a été ajoutée à ce mot sous l'influence d'un :
impératif fréquemment employé.
D'autres
noms de
lieu présentent le
nom
divin compris dans
une formule précative ou votive. 1507. Celui de Dieulouard (Meurthe-et-Moselle) reproduit l'expression lorraine /)/<'« /ou icart, c'est-à-dire « Dieu le garde » ;
par Dei custodia, faute d'en pouvoir aisément donner une traduction exacte. Ce nom est certainement antérieur à l'an mil, témoin la mention qu'on en trouve sous la forme Deilaiwart, dans VHistoria episcoporiun Virdiinensiuni.
on
l'a
rendu en
latin
1508. Dieu-s'en-SOUvienne (Meuse) est un ancien prieuré de l'ordre du Val-des-Kcoliers fondé en 1227.
de Divajeu (Drôme) se présente sous les formes dialectales Devajua en 1145, Devajnda en 1201 on la traduit en 1509. Le
nom
;
i
LES NOMS DE LIEU
38
Dei adjutoiium. A vrai dire le thème étymolog-ique est Deus adjuvat. 1510. Dieulefit (Drôine) comprend dans son territoire une
latin par
montag-ne appelée Dieugrâce
:
ces
noms
s'expliquent d'eux-
mêmes.
nom
1511. Le
de
foi
en
comme un
Dieulivol (Gironde) comporte
acte
protection divine.
la
1512. Beaucoup d'ég-lises sont ou étaient dédiées à la SainteTrinité
existe, outre la Trinitat
il
:
une trentaine de
(Cantal),
Alpes-Maritimes,
appelées la Trinité (Basses-Alpes,
localités
Aube, Calvados, Côtes-du-Nord, Eure, Finistère, Loire-Inférieure, Manche, Mayenne, Meurthe-et-Moselle, Morbihan, Oise, Orne, Basses-Pyrénées, Savoie, Seine-Inférieure, Seine-et-Oise, Var, Vosges 1513.
On
^).
ne peut citer aucun vocable honorant en particulier
première personne de la Trinité. Mais le culte de Dieu le Fils donné naissance aux noms de lieu dont la forme latine est Sanctus Salvator. Le nom Saint- Sauveur, porté par plus de quarante communes et par quelques écarts, a pour variantes, dans la France méridionale, Saint-Salvadour (Corrèze) et, par assourdissement de 1'/' finale. Saint-Salvadou (Aude, Aveyron)
la
a
:
ces formes répondent à l'accusatif dis
que
Sanctum Salvatorem,
tan-
nominatif est représenté par Saint-Salvaire (Alpes-
le
Maritimes, Aude). 1514.
pas
n'est
Il
règne de Philippe-Auguste,
roynume dès 1182,
le
qui
avait
expulsé
Juifs
les
du du
vocable du Saint-Sauveur fut attribué à
une ancienne .synagogue convertie en église fait
qu'au début
sans intérêt d'observer
à
Orléans
:
le
même
peut s'être produit ailleurs.
1515.
L
idée première de placer un édiiice religieux sous
1
in-
vocation spéciale de la troisième personne de la Trinité semble avoir appartenu à Pierre Abélard, le célèbre philoso})he
cjui.
en
le monastère du Paraclet, au Saint-Esprit consolateur. Cette appellation causa un certain scandale, parce alors sans exemple. .Vbéhird, dans sa célèbre Lfllrc
1122, fonda au diocèse de Troyes dédié,
comme
T^y-px/Xr-zz
.
qu'elle (Hait
I.
(>('l,t<'
son
(leniièro
aiicifu coiiveiil lie
nom
l'indique,
localilr,
l'i'iiiilairos.
(''cori
de
l.i
coiiuniiiir
Av
L;mi;irclie,
ost un
ORIGINES ECCLÉSlASTrQLES
LE SAINT-ESPRIT
:
à un ami, s'en explique en ces termes
de
la Sainte-Trinité,
mémoire de ce que
de ce qu'au milieu de
Tugitif, et
Fondé d'abord au nom
«
placé ensuite sous son invocation,
tuaire fut appelé Paraclet, en
en
:
385
mon
le
sanc-
j'y étais
désespoir, j'y
trouvé quelque repos dans les consolations de
la
venu avais
grâce divine.
Cette dénomination fut accueillie par plusieurs avec un grand
étonne ment
;
quelques-uns l'attaquèrent avec violence, sous prépas permis de consacrer spécialement une
texte qu'il n'était
au Saint-Esprit, pas plus qu'à Dieu
église fallait,
le
Père, mais qu'il
suivant l'usage ancien, la dédier, soit au Fils seul, soit à
Leur erreur provenait de ce qu'ils ne voyaient pas la distinction qui existe entre l'Esprit du Paraclet et le Paraclet.
la Trinité.
En
effet, la
nité,
Trinité elle-même, et toutes les personnes de la Tri-
même
de
qu'elle est appelée
parfaitement invoquée sous
le
Dieu
nom
consolateur, selon la parole de l'Apôtre « u
de Notre-Seigneur Jésus-Christ, cordes,
le
Dieu de toutes
les
et Protecteur,
de Paraclet
le
:
«
;
peut être
c'est-à-dire de
Dieu béni
et le
Père
Père de toutes les miséri-
consolations, la consolation de
que dit la vérité vous donnera un autre consolateur ». Puisque toute église est également consacrée au nom du Père, du Fils et du Saint«
toutes les tribulations »
;
et aussi, selon ce
:
« Il
Esprit, et
qu
elle est la
possession indivise des trois personnes,
qu'est-ce qui empêche de dédier la maison du Seigneur au Père
ou au Saint-Esprit, aussi bien qu'au Fils ? » Abélard obtint gain de cause, puisque le nom de Paraclet fut également donné à une abbaye fondée en 1219 au diocèse d'Amiens. Et l'on a vu(n«' 1485) qu'entre temps avait été fondé Tordre du Saint-Esprit, auquel un certain nombre de localités doivent leur nom.
/.Ci
noms de
lieu.
j
LXVIIl
APPELLATIONS On
1516.
nom
le
a
vu
(n°
1503j
MYSTIQUES
mot gratia, en combinaison avec noms la Grâce-Dieu. La Grâce-Notre-Dame, Gratia beatae
le
—
divin, représenté par les
Grâce (Marne)
est
pour
la
Mariae.
Gaudium,
1517.
du
tinctif
désignant
vrai chrétien,
la joie
nom
est le
spirituelle, caractère dis-
de la Joie, porté par des
abbayes cisterciennes de femmes, fondées, lune en 1231. au diocèse de Sens, près de
Nemours (Seine-et-Marne),
l'autre en
La
1230, au diocèse de Vannes, près d'Hennebont (Morbihan).
première fut
réunie en
1764 à celle de Villiers-aux-Nonains
(Seine-et-Oise) qu'à cette occasion on appela
On et
de
nom
renseignements précis sur Torig-ine du
n"a pas de
la Joie
yf7//ers-la-Joie
'.
de
porté par des écarts des Ardennes, de la Loire-Inférieure
Haute-Savoie.
la
Dei
1518. Pietas
est le
nom
sous lequel fut fondée, en 1229,
au diocèse de Troyes, une abbaye cistercienne, aujourd'hui
la
Piété (Aube).
1519.
Il
serait
hasardeux de rapporter
le
nom la
Foi (Charente,
Charente-Inférieure, Vendée) au latin fides, car
il
est possible
qu'on soit en présence d'une variante, d'une altération de (Deux-Sèvres), aurait
pu
nom
qui appartient à la
même
la
rég-ion,
Foi/e
et
qui
être compris parmi ceux représentant fagea, « hêtraie
(n" 657).
En
revanche,
il
ny
a pas
(h^
doute possible sur
»
la
du nom de Bonne-Espérance (Nord), ancienne abbaye du diocèse de Cambrai fondée avant 1226. Mais des trois sig^nilication
vertus théologales, c'est la
doit
son
origine à
xiT siècle. Sur
1.
p.
'.M
('A'.
-02.
la
charité
([ui se
toponomastique française. La
dans
1*.
Qiiesvers et H.
trouve
la
plus honorée
de la Charité
(
Nièvre
Cluny fondé au de Ghâteau-l'hierry (Aisne), un lios-
un prieuré de
le territoire
ville
Stciii,
l'ordre de
Pniiillô
ilc
l.tnrii'n
r//Vjc/».sv»
tJe
SerTs,
ORKHNES ECCLÉSIASTIQUES pice isolé est appelé la Charité
;
:
387
LA CHARITÉ
et l'on voit le
même nom
dési-
hôpitaux url^ains, à Auxonne, Besançon, Chambéry, Langres, Paris, Toulouse, par exemple. Quant aux écarts appelés
g-ner des
Charité (Ardennes, Haute-Saône, Savoie, Seine-et-Marne), il y aurait lieu de rechercher, pour chacun d'eux, à quelle circonstance il doit son nom. la
1520. L'écart appelé Réconfort (Nièvre) est une ancienne abbaye de cisterciennes fondée vers 1235. monasterium quod dicitur Consolatio béate Virginis. Le nom latin de Consolatio béate Marie a été appliqué à un autre établissement du même ordre, l'abbaye des Mazures (Ardennes), au diocèse de
Reims, mentionnée en 1274 et réunie en 1399 La chapelle de lermitag-e de Ghèvreroche,
à l'abbaye d'Elan.
près
Thuillières
au diocèse de Toul, était sous le vocable de NotreDame-de-Consolation '. Les écarts dénommés Consolation (Vosg-es
,
(Doubs, Pyrénées-Orientales) sont peut-être aussi
d'orig-ine reli-
g-ieusc.
1521. Entre le xu^ siècle et
Marie
le xiv®,
fut attribué à plusieurs
le
nom
de
Corona béate
monastères, dont l'un, fondé en
1124, a donné naissance au bourg de la Couronne, près d'Ang-oulême.
—
Grand-Couronne
et
Petit-Couronne (Seine-Infé-
dans l'espèce, Couronne, qui est masculin, résulte d'une altération de Courcnine, latinisé Curholmum, nom de lieu dans lequel on reconnaît
rieure) sont d'une origine toute différente
le
;
terme Scandinave holm, précédemment étudié
1.
Mémoires dp
la Société
(n° 1191).
d'archéologie lorraine, 1910, p. 118.
LXIX
CULTE DES SAINTS noms de
1522. Les
PARTICULARITÉS DIVERSES
:
lieu se rapportant
au culte des saints sont
nombreux. Quelques-uns de ces noms, représentant le pluriel de l'adjectif sanctus, évoquent le souvenir de plusieurs saints réunis en
fort
un
commun.
culte
Tel est Xanten (rég'ence de Dùsseldorf), où
sont vénérées les reliques de plusieurs des martyrs de
la
Légion
dénommées Sains (Aisne, Ille-et- Vilaine, Nord, Pas-de-Calais, Somme) et ^a.iïl&-en-Amiciiois (Somme) Saints (Seine-et-Marne, Yonne) est désigné dans un texte de 1090 par les mots f un dus ex
thébaine.
Il
existe,
en France,
plusieurs localités
:
nomine Sanctorum cus adSanctosau vi^ ;
les saints
Maintes la localité
^ainis-en-Puisaye (Yonne
et
le lieu
Cottiaoù furent martyrisés ,
Cottus et Priscus.
nom
fois le
vocable d'un sanctuaire est devenu
où
sélève, et la plupart du temps ce nom. bien
il
lificatif sa//?/.
Mais
le
de
un nom de personne précédé du qua-
reconnaissable, consiste dans
à
est
siècle,
cette règle générale souiïVe diverses exceptions
l'examen desquelles va se borner
l'objet
du présent chapitre
:
dans le suivant, beaucoup plus développé, que seront passés en revue les noms de personnages honorés par l'Eglise, qui ont trouvé place dans la toponomastique française. c'est
Sanctus nest pas ait
le
seul qualificatif que le latin médiéval
appliqué à ces personnages.
1523.
Beatus
a été
d'un usage tout aussi fréquent;
mais
le
nom de lieu dans lequel on soit fondé à le reconnaître est Belhomert (Eure-et-Loir). Cette localité doit son orig^ine à un siècle par un pieux abbé charlrain nonuné oratoire fondé au seul
W
Launomarus, l-'ontevrault.
et (|ui devint,
Launomarus
Suint-Loiiu'r de
Blnis, et
il
par
fut
la suite,
prieuré de l'abbaye de
donné pour
est
lionoiv
j)atron à l'abbaye de
au pHS-Sniitl-l. Iloincr
I
I
ORIGINES
ECCLÉSIASTIQUES
BEATUS
I
389
nul doute que son nom doive être reconnu dans (Ornej Belhomert cela dit, on ne saurait souscrire à la traduction Bellus Launomarus que les auteurs du Gallia christiana ont imag-inée au qualificatif bellus, qui jamais n'a été appliqué à :
;
;
un bienheureux,
il
faut,
sans hésitation, substituer beat us.
1524. Doninus, forme réduite de dominus, a été, aux époques mérovingienne et carolingienne, un véritable synonyme de sanctus. Les deux expressions sont employées concurremment dans le testament, écrit vers l'an 700, d'une dame parisienne du nom d Ermintrude, contenant de nombreuses libéralités en faveur des ég-lises de Paris ou des environs baselica sancti Dionisi, baselica domni Sinfuriani. Beaucoup de noms de lieu correspondent à des vocables d'églises, dans les:
nom du
quels
le
tus,
mais de
domnus
:
Domnus Germanus
Petrus ont donné Domgermain 1525.
non de sanc-
saint patron était ainsi précédé,
Domnus,
on
Domnus
devient dom, altéré parfois en
le voit,
dam. Le son nasal qui
et
Dampierre.
et
caractérise
ces
formes peut disparaître
devant une voyelle ou devant une liquide,
—
comme
dans Domalain
Domnus Al anus Bonnement (Aube), — Domnus Amandus Dannevoux (Meuse), Domnus Hipolitus, d'une part — Dommartin, Dammartin, Domnus Martinus — Doulevant (Haute-Marne), Domnus Lupentius — Dommarien (Haute-Marne), Domnus Marianus — Douriez ^Pas-de-Calais), Domnus Ricarius, d'autre part. 1526. Dans Demuin (Somme), Domnus Audoenus, l'o de (Ille-et- Vilaine),
;
dom ou
l'a
de
dam
s'est assourdi
en
muet.
e
domnus, domna, revêt des formes assez variées, témoin les noms Dommarie (Meurthe-et-Moselle), Dame-Marie (Eure, Indre-et-Loire, Orne), Dammarie (Eure-et1527. Le
féminin de
Loir, Loiret, Meuse, Seine-et-Marne),
Donnemarie (FLaute-Marne,
Seine-et-Marne), Dannemarie (Doubs, Haut-Hhin, Seine-et-Oise), qui tous procèdent de
Domna
Maria.
1528. Passé l'an mil, on n'a plus d'exemples avérés de l'emploi de domnus au sens de « .saint », mais la forme vulgaire de ce
mot
s'est
maintenue dans
postérieurement à
la
la
langue française, (^n
Renaissance,
aux membres de certains ordres
le
titre
dom
religieux, de
sait
a été
que,
donné
l'ordre de saint
390
ycms de lieu
-LES
Benoît notamment. D'autre part, pendant les derniei's siècles du moyen-àg-e, cloni ou dam, appellation de courtoisie analogue à l'espag-nol don et au portugais dom, avait été attribué à des seigneurs ou à des gens d Eglise. Et parfois le nom de tel personnage, précédé de cette appellation, est devenu celui d un établissement fondé par lui, dune maison qu'il avait possédée.
De
noms de
là certains
lieu, très
analogues d'aspect à ceux qu'on
vient de rencontrer, mais dans lesquels
il
faut bien se garder de
thème étymologique du nom de Damparis (Jura) est bien Do m nus Patricius, du moins doit-on entendre par là, non pas saint Patrice, mais un religieux du nom de Paris, qui, vers 1150, fonda en ce lieu un monastère. Danirémont (Haute-Marne) n'a que tardivement pris rang de paroisse c'était à l'origine une simple maison rurale fondée par un nommé Rémond, sans doute prieur de Varennes. Des noms la de femme, précédés du mot dame, ont eu le même sort Dame-Alix (Haute-Marne), la Dame-Huguenote (Haute-Marne), Dame-Jeanne (Côte-d"Or). Il convient d'observer que dam, signifiant non pas saint », mais « seigneur », fait partie du déterminatif, singulièrement voir des vocables hagiographiques. Si le
—
;
:
<(
défiguré par la graphie
d' Angillon
Chapelle
dam
les
certains
noms de
lieu.
Aix-d' Angillon (Cher) et
(Cher), devraient s'écrire
Magny dan
la
Igon,
dam Gillon, répondant resdomni Hugonis (cf. ci-dessus, Haiae domni (lilonis, Cappella domni Gilonis.
Haies
les
de
officielle,
Magny-Danigon (Haute-Saône),
Gillon et la Chapelle
pectivement à Mansionile n" 1025),
Ces deux derniers noms rappellent
le
souvenir d'un seigneur
berrichon, Gilles de Sully.
noms de
1529. Les
dont
ou
la
domna,
1.
lieu,
se
rapportant au culte des saints,
forme origimdle présente
lin cela
comme
seront indiqués dans
nous modifions
le
plan
le
premier terme
prochain chapitre
conslamniont suivi par
domnus ',
à
pro-
Longnon.
l'examen de ces noms la majeure partie de la conférence du 29 janvier dont le début coïncidait avec celui du pré-
Kn
1903,
il
a
consacré
à
—
sent chapitre
—
et
toute
la
conférence du
devait aborder, pour
ïi
février; c'est seulement
le
de l'année scolaire, l'élude des noms de lieu ayant pour premier terme le mot u saint ". De là. dans les notes orises nar ses auditeurs deux séries de 20 février
(pi'il
la
poursuivre jusqu'il
la fin
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
pos des divers
noms
I
DOMXUS
de personne sur lesquels
391 ont été formés.
ils
L'un d'eux cependant doit être mentionné à part, à raison de sa composition exceptionnelle et des altérations remarquables dont c'est celui de Dandesigny (Vienne). Les plus est le résultat anciennes mentions qu'on connaisse de ce village, jadis paroisse de l'archiprêtré de Mirebeau, appartiennent aux toutes dernières
il
:
années du
ix" siècle
Sennes
et
l'une est ainsi conçue
;
forme vulgaire Doni de Seigne, où, par forte,
de représente
qui semble,
-acus la
;
Abdon
;
l'effet
;
l'autre
Abdon offre
la
d'une crase assez
en 1307, on rencontre Dandeseiffné, répondre à quelque primitif en
première vue,
forme actuelle
la
même
à
:ecclesia
Mirebellense
in castellania
s'est produite sous l'influence qui,
région, a substitué
le
Champigny au
français
Champeigné, usité encore en 1437.
Si
dans
poitevin
compliquée que puisse
paraître cette étymologie, elle est pourtant indiscutable, car, à la veille de la Révolution, l'église de
patrons les saints martyrs
Abdon
Dandesigny avait encore pour Sennen, victimes de
la
per-
de lieu a pour premier élément
le
mot
terme qui
suit
et
sécution de Decius.
1530.
De
« saint »,
il
ce qu'un
nom
ne faut pas toujours conclure que
le
un nom de bienheureux. La démonstration n'a pas besoin d'être faite à propos des noms précédemment étudiés, qui se rapportent au culte des seconde et soit
troisième personnes de variantes
i
la
Sainte-Trinité
— Saint-Sauveur ses — non plus que des et
n° 1512), Saint-Esprit (n° 1484)
vocables Sainte-Croix, figurant à plus de cinquante exemplaires
au Dictionnaire des Postes, et Saint-Sépulcre (Côtes-du-Nord, Nord) cf. la Chapelle-Saint-Sépulcre (Loiret), Neuvy-Saint-
—
—
Sépulcre (Indre) et Villers-Saint-Sépulcre (Oise) dont on prétend que Saint-Polgues (Loire), prononcé dans le pays SaintPorgue, est une altération. Dans le surnom du village de BrauxSainte-Cohière (Marne), qui a pour objet de le différencier de
mot
son voisin Braux-Saint-Remy,
si le
vocables hagiographiques, dont
seconde présentait bien des élémenls
la
saint procède bien d
une
l'encontrés déjà dans la première, et donnant lieu inévitablemonl, qu'on
nous passe
le mot, à des redites qu'avantage, avons-nous il n'y avait pensé, à faire disparaître celles ci par la fusion des deux séries en une
seule.
;
LES NOMS DE LIEU
392 idée
cohière paraît être une expression locale dési-
relig'ieuse,
gnant
l'action de mettre
un prisonnier aux
y voir une allusion
l'espèce,
à
la
fers, et l'on doit,
dans
Saint-Pierre-ès-Liens,
fête
patronale du lieu.
1531.
Dans chacun des noms qui suivent, Saint est une altésyllabe, indûment séparée du reste du
ration de la première
nom. Les formes anciennes du nom de Saint-Boingt (Meurthe-etMoselle) sont, en 1179 Cemhench, en 1431 Samboin, en 1558 Sambeinff.
Saint-Cy (Nièvre) est
dit
en 1357 Saincy,
nom est d'orig-ine g^allo-romaine, forme Suenciacum, ([u'on trouve en ce
et
en 1699 Sincy
faut faire
s'il
état
de
:
la
1287.
Saint-Dréniont (Vienne) est appelé vers 1090 Sidrejuiim.
Saint-Ény (Manche) a pour forme primitive Centeniacus. Le nom de Saint- Inglevert (Pas-de-Calais) a été expliqué ailleurs (n^ 800).
Celui de Saint-Sauflieu ce
Sessaulieii,
Somme)
écrit au moyen-âge Saxoaldi ou Saxoldi
était
qui suppose un primitif
locus.
La substitution de
la
graphie Saint-Tronc à Centron, pour
désigner un écart du territoire de Marseille, a peut-être pour
cause
la
grande notoriété de
(Limbourg)
la
ville
— sanctus Trudo — dont
taient les foires de
Champagne
et celle
belge de les
Saint-Trond
marchands fréquen-
du Lendit.
1532. Dans certains cas, saint correspondant bien au latin le nom du bienheureux un autre élément, par exemple avec un de ces noms communs qui ont été d'un usage si fréquent j)our la formamons, dans Sainf-Baslemonf (Vosges), tion des noms de lieu Sainl-Germaininont (Ardennes), Saint-IIilaireniont (Marne), Saint- Pierremont (Aisne, Ardennes, Meurthe-et-Moselle, Vf)sges), Saint- fiemimonl (Meurthe-et-Moselle, Vosges) villa dans Saint-Piercortis d-AUs Saint-Deniscourt (Oise); rcville (Ardèche); — villare dans Saint-Pierrcvillers (Meuse)
sanctus, dont
il
le
terme qui suit combine
s'agit avec
:
;
—
—
;
noms
construits
d(;
mémo
((ue
celui
de
Saint-Eloi-Fontaine
(Aisnej, que porl.iit une ,d)h.iye auguslini' du diocèse de Noyon,
fondée on
1
1
'{îl.
1533. Les anciennes menlions de Sulnl-l'ri-nvillc (Nièvre)
—
ORIGLXES ECCLÉSIASTIQLES
parrochia Sancti Pétri de Villa en
SAXCTUS
:
393
1232, Saint Père en Ville en 1355, Saine t Père a Ville en 1405 donnent lieu de croire que Villa était devenu le nom de la localité; Saint-Péraville résulterait donc dune combinaison analogue à celle qui a donné Saint-Cy bardeaux (Charente), nom dont la forme correcte serait Saint-Ci/bard-d'Eaux Sanctus Eparchius (cf. ci-après, n° 1551) de Ilice ou de Ilcio. 1534. Le nom de Saint-Péravy-la-Colomhe (Loirety répond au
—
,
latin
Sanctus Petrus ad vicum Columnam. Columna
le
nom
de
la cité
sous lequel Grégoire de Tours désigne d'Orléans où
le roi
le
Clodomir, en 523,
est
bourg (vicus't
fît
tuer son pri-
sonnier Sigismond, roi des Burgondes. Celui-ci fut réputé martyr, et le puits
où son corps avait été jeté
Sigismundi, Puits-Saint-Simond
—
puteus sancti
— devint un lieu de pèlerinage
Columcomme on Ta cru, avec Coulmiers, columbarium, mais avec Saint-Péravy-
qui donna naissance au village actuel de Saint-Sigismond
na
doit être identifié,
dont
le
non
nom représente
la-Golombe, dont
pas,
le territoire
communal
confine à celui de Saint-
Sigismond colombe est d'ailleurs une des formes vulgaires que revêtit au moyen-âge le latin columna, à telles enseignes qu'il est souvent question, dans les inventaires de librairies des xiv'' et xv*" siècles, de livres écrits « à deux colombes » '. Saint-Péravy-Épreux (Loiret) est évidemment un autre Sanc;
tus Petrus ad vicum. noms Saint- Amancet (Tarn;, Saint-Canadel 1535. Les fBouches-du-Rhône), Saint-Cy branet (Dordogne), Saint-Floret
(Puy-de-Dôme
Saint-Gallet
I,
(Indre),
Saint-Jeannet
(Basses-
Alpes, Alpes-Maritimes), Saint-Jouannet 'Landes), Saint-Louet (Calvados, Manche), Saint-Paulet (Ariège, Aude, Gard), SaintSevret (Landes), s'appliquent à des localités primitivement appe-
Saint-Amans, Sainf-Cannat, Saint-Cybran,
lées
Saint-Jean,
Saint-Jalle,
Saint-Sever objet
1.
—
le
;
la
Saint-Jouan,
Saint-Lô,
Saint-Flour,
Saint-Paul,
terminaison diminutive qu'ils présentent
déterminatif
('
le-Petit
»
eût pu être
employé
a
pour
à pareille
de détails, A. Longnon, (iéograpliic de la Gaule au J. Soyer, Le « Columnae vicus » ri /' « a(/er Columdans les Bull, de la Soc. archéol. ci liist. de rOrléanah, l. XVIII
Voir pour
|)lus
V/« siècle, p. 344-346, et neiisis
»,
tiré à part
;
(Orléans, 1918,
l-'i
p. iii-8»
.
LES NOMS DE LIEU
39 i jJq
— de ditférencier
ces localités de localités
homonymes
plus
importantes.
Diverses circonstances ont eu parfois pour résultat de changer le
nom
genre du
de
Sancta Agatha Sancta Agnes
1536. 1537.
(Hérault),
Saint-Aiinès
de
l'oreille,
«
ou de telle sainte, est devenu Saint-Chaptes (Gard). a produit Saint-Agnet (Landes) et saint » ne se distinguant pas, pour
tel saint
«
le nom qui suit commence par une que Sancta Alvera est aujourd'hxii Saint-
sainte
»
voyelle; c'est ainsi
quand
Alvère (Dordogne). 1538. Sainte Barbe est la patronne de Saint-Barbant (Hautenom latin Barbara, qui était accentué sur l'antépé-
Vienne). Le
s'est réduit à
nultième,
Barba,
appliquer la déclinaison n" 985)
ci-dessus,
;
le
et
cette
imparisyllabique
cas régime
forme basse s'est vu en -a, -ane (voir
—
Barhan
comme
tout
les
Morin. Serein, Thérain 1164), exemple a été, en raison de son aspect, attribué au genre masculin il va sans dire que le / final de Saint-Barbant est parasite. 1539. Sanctus Candidus est devenu successivement Sain/-
noms de
rivière
Conan
Formans
et
Cousin,
(n*»
—
(n° 1165), par
;
Cande, Saint-Canne, enfin, en raison de l'apparence féminine qui lui donnait sa terminaison muette, Sainte-Canne (Gers). est le nom primitif de Saint-Aulaire Dordogne), de Saint-Aulais (Charente), de SainfAiilaye (Dordogne), de Saint-Aulazie (Tarn-et-Garonne) et de le changement de genre s'explique Saint-Arailles (Gers^
Sancta Eulalia
1540.
(Corrèze,
—
;
comme
à
propos des noms, mentionnés précédemment
qui répondent à sainte
— par
Sancta Agnes
commence par une
le fait
que
le
(n" 1537),
nom
de
la
voyelle.
1541. Sainle-Gergoine, ferme détruite au linage de
Dommar-
lin-la-Planchette (Marne) est appelée Saint Jargoinne en 1400,
Saint Gergoinne en litO. Saint Jargoi ne en
gonne en 1509;
la
féminisation,
imputable
151
IJ,
sans
Sninct Gcr-
doute à
terminaison muette, paraît n'être pas antérieure au xix" siècle 1.
l^es reli(|iies
de
saiiil Goij^oii
Goigonius)
étaient vénérôes
îi
la '•
ral)l)aye
ce moiuistorc posstMlait des l)iens dans la réf,^ion à la(]iu'lle On trouve conslanunent, dans la iipparlieiil Dommaitin-hi-PliMiclicllc. ié;,'ion lonaiiie, la forme (iiTf/i)iii<', fl d'autres (|ui n'en dilTèrcnl ynère. (le fîoi/.o, cl
—
I
.
.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
SAXCTUS
:
395
San c tus lllidius s'est altéré en Sainte-Olive (Ain) K Abbatia sancti Petrusii in Alorveno désigne, dans
1542. 1543.
un
texte de 887, Sainfe-Pereuse (Nièvre).
de
la
La terminaison muette forme vulgaire de Petrusius n'a rien d'anormal dans une région où sanctus Patricius a donné Saint-Parize (Nièvre). 1544. Sainte-Ramée (Charente-Inférieure) représente
Sanctus
Rem g us i
i
Sanctus Syniphorianus
1545.
devenu
est
Sainte-Fcijre
(Creuse), par l'intermédiaire d'une forme telle que Saint-Sinfeira
en disant Saint-Feira
;
puis, par
un phénomène analogue
qui a produit Saint-Affrique (Africanus, Africa),
L
adjectif
muet sous l'influence du français, passé pour un nom féminin-.
sanctus
importe de noter
On
1546.
Samer
un caractère régional,
ne soupçonnerait pas cet élément dans si
l'on
le
nom
ignorait que le monastère
en cet endroit est cippelé,
sancti Vulmari;
perdu
ici.
(Pas-de-Calais),
s'élevait
a
de
a subi diverses altérations, les unes acci-
dentelles et isolées, les autres présentant qu'il
à celui
l'a final
Ferla, transformé en e l'accent, et Feire a
:
une redondance qu'on aura évitée
celle-ci présentait à l'oreille
en
1107,
de qui
monasterium
forme Saunier, qu'on rencontre en 1298, reproduit évidemment une prononciation populaire Sa-ii-nier, la
pour Saint- L' nier. 1547. C'est par une prononciation similaire, ne sentir le
Aubin
t
faisant pas
de saint, qu on peut expliquer l'altération de Saint-
— Sanctus
Albinus
— en Sambin
(l.oir-et-Cher'i.
dans les anciennes désignations tant du village de Saint-Gorgon (Vosges) que de la paroisse messine dénommée de même vera Sainct Gergoine. ail nng vivier [La Guerre de Metz en 1 324, poëine publia par E. de Bouteil:
.
ler, 1.
str. d.o,
vers
.
.
6).
Le Dictionnaire topograpliique de
l'Ain porte Saint-Olive
;
mais cette
encore officiellement consacrée. Qu'il nous soit permis de citer un autre exemple de changement de genre, résultant à la fois de ce que le nom de la sainte commence par une voyelle et a été décliné en -a, -ane Saint-Ouen-lès-Pareg (Vosges^ a pour patronne sainte Ode, Oda, dont le nom, au cas régime, prenait la forme rectification,
si
justifiée qu'elle soit, n'est pas
—
:
Ouain. 2.
La forme originelle du
T roj a n u s
nom
de Sainle-Trie (Dordogne» est S.inrlus
396
LES NOMS DE LIEU
du son nasal caractéristique du mot du nom qui le suit, a donné au nom de Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme) la forme vul1548. La
disparition
saint sous l'influence de la liquide initiale
désignant la famille,
gaire Senneterre,
originaire de
ce lieu,
maréchal de La Ferté. La petite
à laquelle appartenait
le
La Ferté-Saint- Aubin
(Loiret), ancien chef-lieu d'un duché-pairie
ville
de
en 1665, en faveur de ce personnage, a été appelée La
érigé,
FertéSenne/erre. 1549. Sniarve
Saint-Marve contraction avoir
le
et
(^
Vienne), appelé par des textes du xiv® siècle
Sancta Marvia,
paraît fournir l'exemple d'une
remarquable qu'on ne pourrait que constater, sans
moyen de
l'expliquer.
1550. Le passage du groupe latin
observe dans
—
octo; de
la
la
=
techo
tectum)
Octavum
(cf.
au son chuintant, qu'on
= noctem — ocho = ;
dans les parlers à'Uchaud, dont le pri-
s'est aussi produit
France méridionale, témoin
mitif est
cf.
langue espagnole [noche le
nom
Sanctus
ci-dessus, n" 479).
et
sancta
sont ainsi devenus, au moyen-âge, sanch et sa ne ha; puis, sous l'influence
du
parfois, le
nom
français, sancJi
qui suivait
chuintant de sanch
son
ou sancha
devenu sainche,
est
commençant par un son
s est
et
voyelle, le
détaché de l'adjectif pour
faire
nom. Telle est l'origine des vocables Saini-Chinian (Hérault), Saint-Chamans (Vaucluse), Saint-Chaniant (Cantal, Gorrèze, Puy-de-Dôme) et Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône), Saint-Chaniond (Loire), Saint -Chapies (Gard), Saint-Chély
corps avec
(Aveyron,
le
Lozère), qui
répondent respectivement à Sanctus
Anianus, Sanctus Amantius, Sanctus Sancta Agatha (cf. ci-dessus. n° 1536) — par formes
telles
rius. Le la
i\\\e.
nom
de
lo|)<)grapliie
Sanche Ate la ville
et
—
Sainche Ate
Annemundus, l'intermédiaire de et
Sanctus
llila-
de Saint-Chamond a trouvé place dans
parisienne sous
la
forme Saint-Chauniont
'.
de Saiiit-Cliaumoiit, coiislruil pour k' marquis de Sainl-Cha16iî>, fut ac((uis, eu 1G83, par les religieuses de Filles de Saint-Chaul'Union chrétienne, (jui, depuis lors, furent dites nionl ", et s'avisèrent, après coup, de prendre pour second patron « saint Cliauinond, év»*-que de Lyon et martyr >, fêté le 28 septenil)re (voir CoinI.
L'Iiotol
iuoikI, (jui
mourut en
<<
ininaion mnniriiiuli-
Ha/iporl préxenl)^ (If
<lii
f>;tr
S.tinl-Chaaiiwnl,
.'/
\'fiix-Paris,
anin^r
M. (Charles Scllirr .. jiroiiDs <lc
!!)()(!, .
procds-verh.iiix,
mir runcirri couvent
lu ih'-inulilion ilu
n"
22
i
<lr
l;i
\>
.
<l<-s
0-1 S
:
////es
rue Suiitl-
ORIGINES ECCLESIASTIQUES
1551. Parfois,
et,
SANCTUS
:
397
d'une manière g-énérale, dans une région
moins méridionale que
appartiennent les
celle à laquelle
énumérés, au
noms
du son chuintant, on observe un son sifflant qui s'est comporté de même. Sanctus Aredius, Sanctus Avitus, Sanctus Eparohius, Sanctus Hospitius ont donné Saint-Scriès (Hérault), Saint-Savy (Dordogne), Saint-Cybard (Charente, Dordogne, Gironde) et qui viennent
d'être
lieu
—
—
ajouter, comme le faisait LonButtes-Chaumont devraient s'appeler du nom de cette communauté, Buttes Saint-Chaumont. 11 existait bien, voilà quelque soixanle-dix ans, une « Société des Buttes-Saint-Chaumont », témoin certaine demande de recherches adressée de sa part, le 20 juillet 1854, au secrétariat de la Direction générale des Archives de l'Empire, où elle fut enregistrée sous le n** 16027; la « cité Saint-Chaumont » relie le boulevard de la Villette à la rue Bolivar, qui contourne les Buttes et au n" 215 de la rue du Fauboui'g-Saint-Martin, presque au coin de la rue Louis-Blanc dénommée juscju'en 1885 « rue delà Butte-Chaumont on lit l'enseigne « Bains Saint-Chaumont ». Tout cela suppose, à coup sûr, que l'appellation dont il s'agit fut effectivement usitée, mais ne prouve aucunement qu'elle on écrivait ceci in terri torio de la soit fort ancienne. En 1657,
Denis).
gnon, que
Nous ne croyons pas devoir les
;
)>
—
—
:
Courtille,
(Arch. nat.
ce dernier
nom
fol.
14)
quiconniie sait que
la «
barrière de la Courtille
la
;
» était
rue du Faubourg-du-Temple, prolongée par
barrière de la Chopinette
de Chaumoiif d'énigmatique pour
n'a rien
S* 500,
de
montem
loco dicto Chopinette, prope
in
la
située à l'extrémité
rue de Belleville, et
la
rue du Buisson-SaintLouis, et où commence la rue Rébeval. Longtemps avant que le nom SaintChaumont ne prit racine à Paris, un censier de Belleville, daté de 1540, «
mentionnait
le
«
lieu
»
à l'endroit
de Chaumont
encore, dans une charte de 1276, in
lette,
territorio
»
finit la
(Arch. nat., S 1184).
Et,
mieux
est question de biens sis vers la Vil-
Calvo monte
prope patibulum
par patibulum, il faut entendre le gibet de dont l'emplacement, autant qu'on peut le déterminer en
(Arch. nat., S 910, n°
Montfaucon,
dicto de
il
où
4)
:
reportant sur un plan moderne les données du plan de Verniquet, correspond à la bifurcation des rues Bolivar et Secrétan, au pied des Buttes-
Chaumont. Nous avons rencontré ces textes parmi ceux qu'a jadis recueilen vue de l'établissement d'un Dictionnaire topographique du département de la Seine, .M. Raymond Teulet, alors archiviste aux Arciiives nationales ils permettent d'aflirmer que les Buttes, dont l'aspect, antérieurement aux embellissements qui les ont transformées comme chacun sait justifiait l'appellation de cal vus mon s, n'ont été [)lacécs que tardivemont sous le patronage de « saint Cliaumond », moyennant une adaptation comparable à sans (ju'oii puisse l'expliquer avec la même sûreté celle qu'avaient niis(ï en œuvre les Filles de l'Union ehrélienne. lis,
;
—
—
LES NOMS DE LIEU
398
—
enfin Samt-Sospis, Saint-Cy bardeaux (cf. ci-dessus, n" 1533) ancienne forme du nom de Saint-Hospice (Alpes-Maritimes). 1552. Dans le centre de la France on voit l'adjectif sanctus conserver la forme méridionale san et faire corps avec le nom qui suit. Des clercs des xi*" et xii*^ siècles ont appelé Sancerre
(Cherj
Sacrum Gaesaris,
qu'en
alors
l'appellation
réalité
antique de ce lieu est Gortona, d'où celle de Chàteau-Gordon usitée au début de l'époque féodale, et que Sancerre n'est autre
chose que
le
— Sanctus
vocable
toute voisine de cette ville. Le
du bienheureux auquel
cette
nom,
—
Satyrus
d'une abbaye
d'origine grecque (Z^atupor),
abbaye
accentué sur
était dédiée,
l'antépénultième, et réduit à Satrus, a
donné serre aussi régu-
lièrement que pâtre m père. Dans la G v rie us est devenu Saucer gués (Gher).
même
1553. Sentaraille
répondent
(x\riège)
— comme
Sanctus
région
(Lot-eL-Garonne),
et Xaintrailles
Saint- Ar ailles, cité plus haut (n° 1540)
à Sancta Eulalia. 1554. Le nom d'homme
Medardus
a
—
revêtu, au moyen-âge,
formes vulgaires Meard et Mard, et bon nombre de localités dont l'église est sous le vocable du premier évêque de Noyon sont les
appelées Saint-Mard ou Saint-Mars. Le nom de l'une d'elles, incompris dès le xii'^ siècle, a été traduit par Quinque Martes, et
ce jeu
de mots
a
été consacré par
la
graphie Cinq-Mars
(Indre-et-Loire), officielle de nos jours encore. 1555. Cintegabelle (Haute-Garonne) est appelé xi"
siècles
Sancta Gavella ou Gabella
;
le
aux
nom
x.'^
et
de cette
commune est donc d'origine religieuse, en dépit des apparences. 1556. On sait qu'à l'époque de la Révolution, un certain nombre de noms de lieu commençant par Saint- ou par Saintemais cette disposition n'a été que fort peu de temps en vigueur, et l'usage courant ne l'avait jamais complètement adoptée. Il est assez curieux d'observer que, dans un cas au moins, pareille amputation s'est produite bien plus anciennement. La plus ancienne mention connue de ont été privés de ce premier terme
Marrjcrie (Marne) est
;
Sancta Margariia,
texte de 1110; et dès 1222, on
voit
les appellations Merr/erie et Sainte
l)rétendu que Mamer.s (Sarthe)
lus, mais aucun texte ne vient
lit
dans un
Margeric. Jules Quicherat
s'e.st ;i
(pi'oii
concurremment iMuployées appelé
a
Sanctus Mamer-
l'appui de (clIc
(ti)ini(tn
;
peut-
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
:
SAXCTUS
399
mieux inspiré en citant, dans la même région, dénommée, dans les textes latins du moyen-âge, Sanctus Errehaldus saint n'aurait laissé d'autre trace que son t final, soudé au nom, oublié de bonne heure, du bienheureux. L'église de Bologne (Haute-Marne) a pour patronne sainte Bologne, martyrisée au iv® siècle mais ce être a-t-il été
Terrehaiilt (Sarthe), localité
:
;
lieu était, dès 834, le centre d'un des le
pagus Boloniensis,
la
sainte
y
ait été
et
il
pagi de
la cité
n'est pas impossible
de Langres,
que
introduit en raison de l'homonymie.
le culte
port que certains érudits locaux ont voulu établir entre
de saint Eloi
et le
nom
le
culte
d^Eloyes (Vosges) ne repose que sur
graphie toute moderne de ce dernier
de
— Le rapla
'.
1. Une charte de 1337 (Arch. des \'osges, G 1291) mentionne le r.uj^ei des. Loyes; la paroisse est désignée dans un pouillé de 1402 par les mots de Lobiis. L'église d'Éloyes est sous le vocable de l'Assomption.
LXX VOCABLES HAGIOGRAPHIQUES La très longue énuniération qui suit se compose exclusivement de vocables dont chacun, sous sa forme primitive, consiste en un nom de personne précédé de l'un des mots domnus ou domna, sanctus ou sancta. Les transformations qu'ont pu '
subir ceux-ci il
n'y
suffisamment indiquées
ont été
a plus lieu de les souligner
désormais à considérer sol français, les
au passage.
les aspects variés qu'ont
noms des
plus
On
haut,
et
s'attachera
revêtus, sur le
saints et des saintes, et c'est à cette
revue qu'on va procéder dans
le
présent chapitre, en suivant
noms. Saint-Haon (Loire, Haute-Loire)
l'ordre alphabétique des formes originelles de ces
Abundius
1557.
:
et
peut-
être Saint- Ahon (Gironde).
Acardus
1558. vii« siècle
:
ou
Achardus,
abbé
de
Jumièges
au
Saint-Accard (Somme).
1. lît, ajouterons-nous, 1res sèche, cardans ces pages, que vraisemblablement on consullera par endroits plutôt que d'en faire l'objet d'une lecture suivie, on n'aurait que faire des développements de style dont il fallait bien, dans un enseignement oral, accompagner cette énumération pour la rendre supportable. D'ailleurs, il nous a paru convenable de condenser, autant que faire se peut, le texte du présent chapitre, dont l'étendue rescontient la tera néanmoins exceptionnellement considérable, puisqu'il matière d'une quinzaine de conférences c'est à cette fin que nous nous abstiendrons, s'agissant d'un vocable très répandu, d'énumérer les départements où on le rencontre, à moins que cette énumération n'en fasse ressortir le caractère régional, comme cela se produit, par exemple, pour Saint:
Bonnel.
On
sait que,
dans
le
Dicliunnaire des Postes, les
çant par Saint forment un groupe à
|)art, à la
noms de
suile de
lieu
la lettre
N.
commenTous ces
nous nous en sommes tenus h ceux ijue rechercher les ra,otifs du choix (|ui I.ongnon a étudiés, sans nous attarder bii fait accueillii' Sainl-dhvysole et laisser de côté Saint-Agathon, men-
noms ne
se retrouvent pas
ici
;
;i
;i
tionner Saint- lie ma rtJ et Sninte-Cat/ierine, et passer sous silence Sainteet S;iint-Cfirislo/)he, ainsi ({ue ses variantes Saint-(^hristol, Saint-
Anne
f'./iiist:iii(l
ot S:iinl-(!hrisli>li/.
OKIGINES ECCLÉSIASTIQUES
ACEOLUS
:
401
1559. Aceolus, martyrisé à Amiens avec son frère Aceus Saint-Acheul (Somme). 1560. Acharius, évêque de No^^on au vii'^ siècle Saint:
:
Accaire (Nord), Saint-Acquaire (Aisne); -aire est une forme demi-savante de -a ri us, comme dans Clotaire, représentant
Chlotacharius. 1561. Adalhertus, de bonne heure
Albertus
réduit,
par chute de
la
Saint-Albert (Ardennes, Gironde), SaintAubert (Ilautes-Alpes, Alpes-Maritimes) cette dernière forme dentale, k
:
;
peut aussi bien représenter
Sanctus Autbertus
ci-après,
(cf.
n" 1617).
1562. Adalg-isus
ci-dessus,
cf.
n''
1098;
:
Saint- Algis (Aisne),
forme demi-savante.
Adalveus
Saint-Auvieux (Orne); c'est ainsi que donné He/'vieu. 1564. .Vdjutorius Salnt-Adjutory (Charente), forme savante
1563.
Heriveus
:
a
:
;
l'y, il
représentant
est sans doute
de
\ i
terminaison latine, était jadis atone
la
devenu accentué, sous
de l'instruction primaire
;
—
•
;
l'influence des progrès
Saint-Ustre (Vienne), forme vul-
gaire qui se prononce Saint-Uire, et qui est vraisemblablement la contraction
1565.
d'un plus ancien Saint-Ayutj'e.
Adora tor
Saint-Oradoux
:
(Creuse i,
Adoratorem, accentué sur Vo de la Aegidius Saint-Gilles, moyennant
l'accusatif
1566.
:
première syllabe et le
nom du
Valois
changement de
le (cf.
;
en
/
l'apliérèse de la
qu'on observe dans
ci-dessus, n" 732) et dans celui
de Blois, ancien paçfus de
Bedensis
cl
représentant
pénultième.
la cité
de Toul, en latin
du pays
Vadensis
et
— Saint-Gil (Savoie) — Saint-Gély (Gard, Hérault), ;
ou devrait être atone. Saint-Gély-du-Fesc (Hérault) et l'église au xvn" siècle, Sainf-Géri/ bien patron saint (Dordogne) a pour paroissiale de Saint-Géry Gilles mais on verra plus loin (n"* 1692 et 1774) que Sainl-(iéry
dont
1";//
est
a été appelé parfois,
:
;
n a pas partout 1567.
la
même
x\emilianus
:
origine.
Saint-Émilien (Loire-Inférieure), Saint-
Émiland (Saône-et-Loire), Saint-Émilion (Gironde). premières de ces localités ra[)pelleraient
le
souvenir
Les deux
dun
saint
évêque de Nantes, qui mourut en Bourgogne en combattant les Sarrasins, au
1568. Les
viii''
siècle.
Africanus noms de
lieu.
:
Saint-Affrique (Aveyron, Tarn)
;
hi
forme -'»
402
LES >'OMS DE LIEU
vulgaire d'Africanus, en cette région, était Africa, dont
1
;/
sous l'influence du français, a perdu l'accent et s'est trans-
final,
formé en
muet
e
ci-dessus, n° 1545).
(cf.
Agatha
1569.
Le nom
Sainte- Agathe, forme savante.
:
latin
étant accentué sur l'antépénultième, la forme vulgaire se rap-
nom
procherait du
de
la ville
d'Affde
de cette forme vulgaire que procède
qué
1536
(n°^
d'une abbaye située en cette
vi® siècle
Domprix (Meurthe-et-Moselle)
;
dans
',
à
prononciation populaire
Agilus
Saint-Airy,
la
a
peine différente le village
forme actuelle
du contact de Vin
introduit très tardivement, résulte
:
Domnus Agericus
ville.
de Domery, qui, au xviii^ siècle encore, désignait
1571.
indi-
de Saint-Chaptes (Gard).
revêtu, dès 1064, la forme vulgaire Domereis
la
et c'est
;
nom, précédemment
Agericus, évéque de Verdun au
1570.
nom
et 1551),
ci-dessus, n° 8)
(cf.
le
et
le
de p,
de Vr dans
Domri.
Saint-Agil (Loir-et-Cher), Saint-Ay (Loiret), (Mayenne). Le premier de ces noms est une forme Saint-Isle savante le second se prononce dans le pays Saint-I dans le troisième, où agi est également représenté par le son /, 1'/ étymo:
;
;
logique s'est maintenue, et Y s parasite est tion avec le
nom commun
l'effet
d'une assimila-
qui répond au latin insula.
Agiulfus ou Aigulfus Saint-Aigout nom dune église Provins. à Le / parasite Saint-Ayoul, 1572.
:
(Var)
et
de Sainf-
Aufout se remarque aussi dans sa variante Saint-AoÛt (Indre) le second terme de ce nom, qu'à première vue on rapporterait à :
Augustus, le
comme
parut, au temps de la Révolution, emprunté,
premier, à un vocabulaire proscrit, ce qui valut à
la localité
pour un temps, appelée Thermidor. Sainte-Agnès (Alpes-Maritimes, 1573. Agnes
d'être,
Doubs,
:
forme savante. La déclinaison de ce
Jurai,
Isère,
imparisyllabique,
nom
étant
de ses cas obliques que procèdent
c'est
les
formes populaires, mentionnées précédemment (n" 1537), SaintAgnet Lan(h;s) et Saint-Aunès (Hérault) dans celle-ci le </ s'est i
;
vocalise''
et dans la ville
1574.
\.
comme le
nom
dans
le
lininhis,
mot cmcraudc en .
latin
Smaragdus,
sous lequel on désign;iit, au
XMi'" siècle,
de Bagdad. .\
gr p i
Cf. Mrth-nsi;,,
[)a
II,
nus, dérivé
2;t'.t.
cl III,
ilu
nom romain Agrippa
iiî-.'i.i.
:
Saint-
.
ORKlhNES ECCLÉSIASTIQUES
:
Agrève (Ardèche), Saint-Égrève
403
(Isère) dans ces noms, où le p comporté, entre deux voyelles, comme déplacement d'accent s'est produit de la même
redoublé du latin
un p simple,
AGRIPPANUS
le
;
s'est
manière que dans Saint-Aff'rique (cf. n°* 1545 et 1568). 1575. A la nus, précédé de do m nus Domalain (cf. ci-des:
sus, n" 1525).
Albanus
1576.
Saint-Albain (Saône-et-Loire), Saint-Alban Drome, Gard, Haute-Garonne,
:
(Ain, Hautes-Alpes, Ardèche, Hérault,
Rhône, Savoie),
Lozère,
Loire,
Isère,
Saint-Auban
(Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme). Appli-
qué à une commune des Gotes-du-Nord, Saint-Auban est une forme savante.
Albinus
1577.
Saint-Albin
:
Loire,
(Isère,
Pas-de-Calais,
— Saint- Alby (Tarn), caractérisé par chute de nom du Quercy ci-dessus, n° 427) Yn intervocale, comme — Saint- Aubin — Sambin ci-dessus, n" 1547). Haute-Saône)
la
;
(cf.
le
;
(voir
;
1578. Aida, peut-être déformation du germanique
Hilda
:
Sainte-Aulde (Seine-et-Marne) où 1'/ est abusive, comme dans la graphie aultre, adoptée à la Renaissance l'existence du nom de ;
un épisode bien Chanson de Roland. 1579. Alpinianus, prêtre du Limousin honoré par l'Eglise
femme Aude, auparavant connu de le
même
la
jour que saint Martial
refaite', et la
Aide, est attestée par
même
:
Saint-AIpinien (Creuse), forme
Saint-Auprien (Indre \ forme vulgaire où l'on observe
noms communs cophinus.
substitution de liquide que dans les
pampinus
pampre
et coffre,
1580.
Alvera
1581.
Amandinus Saint- Amandin (Cantal). Amandus Saint-Amand, — Saint- Amant
—
1582.
en latin :
Saint- Alvère (voir ci-dessus, n° 1537). :
:
Domnus Amandus 1583.
et
Amantius
:
;
Bonnement
(Charente).
(voir ci-dessus, n" 1525).
Saint-Amans (Ariège, Aude, Aveyron,
Haute-Garonne, Hérault, Lot-et-Garonne, Lozère, Tarn, Tarn-
Saint-Chamans et Saint- Chamant (voir ci-dessus, n« 1550); Saint-Ghamas (Bouches-du-Rhône), qu'en 1035 une charte de Saint-Victor de Marseille appelait castrum sancti et-Garonne)
Amantii.
;
—
correspondant
1.
Au
A
vrai dire, le départ entre les
respectivement
à
Sanctus
nu)yen-;ii;e on disait Sninl-Auperien
noms de
Amandus
lieu et
à
404
LES NOMS DE LIEU
•
Sanctus Amantius estime question d'espèce il importe de le martyrolog'e comprend cinq personnages du nom d'Amand, et que le culte de saint Amans, premier évêque ;
considérer que
de Rodez, a un caractère rég-ional.
par Saint-Amancet (Tarn), Petit
il
— On
vu
a
1535) que
(n**
faut entendre « Saint- Amans-le-
».
Amator
Saint-Amator (Calvados), forme savante. Le en usage à Auxerre et à Langres, est une forme demi-savante, car la forme populaire du nominatif Amator serait Amèro '. Le cas oblique Amatorem est représenté par Saint- Amadour (Mayenne) et, IV finale s'étant assourdie, 1584.
:
vocable Saint- Amâtre
,
Saint-Amadou (Ariège) on s'étonne de rencontrer le premier de noms fort loin du domaine de la langue d'oc peut-être le fait s'explique-t-il par la grande célébrité de Rocamadour (Lot). Soit dit en passant, l'Amator au souvenir duquel ce lieu de ;
ces
:
nom
pèlerinage doit son
pubiicain Zachée, dont
hagiographes,
serait, d'après certains
est question
il
au chapitre
XIX
le
l'Evan-
de.
gile selon saint Luc.
1585.
Amatus
1586.
Ambrosius
Saint-Amé (Vosges). Saint- Ambroise (Finistère, Gard, RassesPyrénées), Saint-Ambroix (Cher, Gard), Saint-Ambreuil (Saôneet-Loire) et le P////-Saint-Ambreuil (Allier)'. La forme très Ambroise de Loré, prévôt de Paris sous régulière Amhroix :
:
—
Charles VII, est appelé dans les textes contemporains Arnhrois,
époque
à cette
et
-ius sur
dont
la
Ambroise ne représentait
— s'explique par
Ambrosia
(jue
linlluence de Vi de
la
féminin
le
terminaison
voyelle tonique. Anihreu il était auparavant Ambreii
la finale a
-cnil\ c'est ainsi
été
abusivement assimilée
que
Luxovium
Saônet, après avoir été, jus(ju à
à celle
des
est aujourd'hui Z.i/xeui7 la fin
;
noms en (Haute-
du moyen-âge, prononcé
Lussou. 1587.
A Ml or,
martyr
a
P)esanç()n
:
Saint-Amour
(Jura,
ilaulc-Marne, Saône-et-Loire). 1588.
Anastasia
forme savante
1.
1.
r,r.
:
Sainte-Anastasie (Canlal, Gaid,
Saint-Anaslaise (Puy-de-Dôme),
\av)
forme popu-
(rijurrro.
A. Uniel,
11" 21;î.
;
l'oiiilli'H '(Jcs
ilioinsi-s
dr (Uit/iio/iI
t-l
il<-
Suml'l'loiir,
\<
.
\)\,
.
.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
n°*
changement
compliquée d'un
laire
1537
AXASTASIA
:
genre
de
40o
(cf.
ci-dessus,
et suivants).
1589. Anatolius, martyr d'Asie-Mineure, dont les reliques étaient vénérées
en
l'église
Saint- Anatole (Tarn)
atone
finale était jadis
1590. d'Or)
Saint-Anatoile de Salins
(Jura)
:
Saint- Anatholy (Haute-Garonne), dont la
;
ci-dessus,
n''
Andochius, martyrisé au
ii''
(cf.
1564). siècle à Saulieu
(Côte-
Saint- Andoche (Haute-Saône), forme savante.
' ;
—
Saint-André; 1591. Andréas Saint-Andrieu (BassesPyrénées. Seine-Inférieure). Saint- Andrieux (Dordogne). La :
—
forme Saint-Andréau a été employée, concurremment avec SainiAndré, pour désigner une commune du canton d'Aurignac Haute-Garonne) 1592. Angélus Saint-Ange (Drôme, fEure-et-Loir, Seine(
:
et-Marne).
— Saint-Angel
1593.
Anianus
s'est altéi^ée
—
'2,
Puy-de-
en Saint-
Saint-Agnan Saint-Agnant (Charente— Creuse, Meuse) Saint-Agnin Saint- Aignan dont la terminaison est à rapprocher de celle de Tullins :
;
Inférieure, (Isère),
Dordogne
(Allier, Gorrèze,
Dôme, Tarn) est une forme savante qui Angeau (Cantal, Gharente).
;
;
(voir ci-dessus,
n"
343)
—
;
—
Saint-Ignan (Haute-Garonne)
;
—
—
Saint-Ghinian (voir ci-dessus, n" 1550). La finale d'Anianus ayant passé par les mêmes vicissitudes que celle de Sympho-
rianus
(n°
1545)
et
d'Africanus
(n" 1568),
Sanctus Anianus
Saint-Agne (Dordogne^^ Haute-Garonne, Lot-et-Garonne), Saint-Igne (Tarn-et-Garonne) et Saint-Chignes est aussi représenté par
(Lot),
pour un ancien Sanch-Igna.
1594.
Annemundus,
Ennemond
(Allier,
évêque de Lyon
Pihône),
avi vu'' siècle
Saint- Ghamond
(voir
:
Saint-
ci-dessus,
n° 1550).
\.
—
Les formes anciennes
—
à
commencer par Sanctus Andeolus
du nom de Sainl-Andeux (Côte-d'Or) ne permettent pas d'y reconnaître une l'orme vulgaire d'Andochius; on serait d'autant plus enclin à commettre cette erreur, que Saint-Andeux appartient au canton (1272)
de Saulieu, 2.
son
Cette paroisse
a
pour patron saint Michel
nom comprend donc
saint Ange,
l'été le
il
le
mol angélus,
et
:
le
llièmo ét\ niolo^icpie de
non pas
le
nom du nimtyr
mai.
3. L'auteur du Diclioiinaire forme Saint-Aigne
{n[)()(jr;iphi<ju('
de ce département
a
adopté
la
LES NOMS DE LIEC
406
Anthemius
1595.
Puy-de-Dôme), forme
Saint-Anthême
:
savante.
Antidius
1596.
(Côte-
Saint-Anthot
Saint-Anthet (Loti,
:
d"Or). Ce dernier est appelé en 1197 Sant Anleil, en \22i Saint
Anfoil; T/, représentant
le
</
du primitif
ci-dessus. n° 1566).
cf.
sest assourdie.
Saint-Antonin (Alpes-Maritimes, Bou1597. Antoninus ches-du-Hhône, Gers, Tarn, Tarn-et-Garonne, Var). Saint-Antoine il est surprenant que cette 1598. Antonius :
:
;
soit la seule
forme savante
quon
donné Antoing
emplové seul a
rencontre, alors qvi'Antonius
Antoingt
et
(cf.
ci-dessus,
n« 288).
Saint1599. Aper, évèque de Toul au début du vi'^ siècle Epvre Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle), dont le p fait double emploi avec le u Domnus Aper adonné Domêvre MeurtheC'est au culte d'un autre et-Moselle) et Domèvre (Vosges). sanctus Aper, prêtre genevois fêté le 4 décembre, que se :
;
—
noms Saint- Avre (Savoie) et Saint- Aupre (Isère) K Apollinaris Saint- Apollinaire (Hautes -Alpes,
rapportent les 1600.
:
Ardèche,
Saint- Appolinaire (Rhône)
Côte-d'Or),
savantes ont été substituées
moyen-âge
".
Sainte-Appoline (Meurthe-et-Moselle 1602. A(juiliiius
:
formes
(Isère, Loire).
(Hauts -Garonne),
Sainte- Apollonie
:
ces
;
des formes populaires usitées au
— Saint-Appolinard
Apollonia
1601.
à
/.
Eure, Orne),
Saint-Aquilin (Dordogne,
Puy-de-Dôme), Saint-Aigulin Saint-Agoulin (Charente-Inférieure I, formes méridionales dans le nord de la forme
savante
;
;
France, où Ion chercherait quelque chose de comparable à Yveline, en latin E(iuilina, ancien nom delà forêt de Rambouillet, on ne trouve que Saint-Eulien (Marne), dont la iinale a été assimilée de bonne heure à celle que produit
1603.
Archontius, nom
de Gharlemagne par un saint évè(jue
le latin
-ianus.
grecque porté au temps
d'origine do.
Viviers
:
Saint-Arcons
(Haute-Loire).
1.
I.t-
nom
(le
Saint-Apre-'-/-
puiS'ju'on le voit traduit eu
Sanctus A.sperus. 2. On on trouvera une de
la
Côtc-d'Or.
une nuire oi'i<;iiU', S.inclus As|irus. el vn I.WO par
/"or.f/j.'dJonloj,--!!!') ;iiiiail
l.U"."l,
pitr
friande variélé dans
le
Dirlioiin.urr tniiof/niiilii'/iir
ORIGINKS ECCLÉSIASTIQUES
Aredius, abbé en Limousin
1604.
407
AREDIl'S
:
à la
Saint-Yrieix (Charente, Gorrèze, Creuse,
du
(iii
vi''
siècle
Haute-Vienne),
:
pro-
noncé Saint-Irié la i1/o ^/^^-Saint-Héraye (Deux-Sèvres), SaintHérie (Charente-Inférieure), Saint-Izaire (Aveyron), pour SaintGéri/ Jraire (cf. n° 1566 Aeg'idius) Saint-Sériès (voir -,
=
:
;
ci-dessus, n" 1551).
1605. Armag-ilus
Saint-Armel (Ille-et- Vilaine, Morbihan). la composition du nom de Ploënnel
:
Le même nom entre dans ci-dessus, n^ 1297).
(cf.
Arnoaldus
1606.
Sanct-Amuald, près Sarrebruck
:
Ariiaud (Lot-et-Garonne,
un
Orientales) présente
Arnulfus
1607.
Savoie)
—
;
Saint-
c parasite.
Saint-Arnoult (Calvados,
:
;
Saint-Arnac (PyrénéesEure-et-Loir,
Loir-et-Cher, Oise, Seine, Seine-Inférieure, Seine-et-Oise).
Artemius
1608.
Saint-Arthémie (Tarn-et-Garonnej, dont
:
aujourd'hui suivi indûment d'un
li.
1609.
Asterius
1610.
Audoenus
Vien-ne).
1611.
muet, était jadis atone.
e
Saint-Ouen
:
— Domnus
A.
.Vudomarus
:
Demuin
—
'
;
(cf.
1612. 1614. 1615.
Saint-Auvent (Haute-
ci-dessus, n°1526).
Saint-Omer (Calvados,
:
Calais).
1613.
Lot-et-Garonne).
Saint-Astier (Dordog-ne,
:
Oise, Pas-de-
—
Augustinus Saint-Augustin Saint-Utin (Marne). Aurelius Saint-Aureil (Lot). Aureolus Saint-Auriol (Aude). Austreberta Sainte-Austreberthe (Eure, Pas-de:
;
:
:
:
Calais, Seine-Inférieure).
1616.
du
VII'
Austregis ilus, évèque de Bourges au commencement siècle
:
Saint-Outrille
/a-row/'-Saint-Austrille
(Cher),
(Creuse)
;
le
Saint-Aoustrille (Indre),
nom
latin
était
accentué
sur l'antépénultième.
1617.
Autbertus, nom
Cambrai au
\\\^
Saint- Aubert (Nord, Orne)
notamment par un évêque de un évèque d'Avranches au viir"
porté
siècle et par ;
la
:
forme populaire
serait Ohcrt.
1618. Autbodus Saint-Aubeuf (Marne), eu 132i Sainf Ohiicfisuv Vf parasite de la llnale, cf. ci-dessus, n" 1071). 1619. Autgarius Saint-Oger (Vosges). :
:
1.
note
Mais non pas Suint-Oiicn-U-s-Purei/ (Vosges) 1.
;
cf.
ci-dossus, p.
VJ-ô,
LES NOMS DE LIEU
408
et,
et
—
Avitus Saint-Avit Saint-Abit (Basses-Pyrénées); moyennant les altérations indiquées précédemment (n°* 1550
r^'1620.
:
;
1551), Saint-Chavis, Saint-Chabit et Saint-Savy (Dordog^ne).
Aybertus Babylas
1621. 1622.
Saint-Aybert (Nord).
:
Saint-Babel (Puj-de-Dôme).
:
—
femme
1623. Baldechildis,
du roi Clovis II sainte est connue surtout pour avoir fondé l'abbaye de Bathilde Ghelles (Seine-et-Marne), qui, au moyen-âge, était appelée C/ie//es-Sainte-Baudour ou Sainte-Baudeur. Dans ces formes
—
vulgaires
1'/*
iinale est parasite, la finale
comportée ainsi
-hildis s'étant d'ailleurs
qu'il a été dit ailleurs (n"992).
1624. Baldulfus,
abbé
d'Ainay,
à
Lyon
:
|Saint-Badolph
(Savoie), Saint-Bardoux (Drôme).
Baldus
1625.
Saint-Bauld
:
(Indre-et-Loire),
Saint-Bond
(Yonne). 1626. Baise mius, patron de l'église paroissiale Saiïlt-Baus-
sange, aujourd'hui détruite, qui avait pour succursale celle du
Chêne fAube) Saint-Baussant (Meurthe-et-Moselle). 1627. Bandarides, évêque de Soissons au iv*^ siècle Bandry (Aisne). ;
:
Saint-
Baomadus,
diacre dans le Perche au iv^ siècle, honoré Saint-Bomer (Mayenne, Orne), Saint-Bomert Vr n'avait à (Eure-et-Loir). La forme correcte serait Borné l'origine d'autre raison d'être que d'empêcher l'e d'être pris pour un e muet puis elle s'est prononcée, ce qui a favorisé l'addition
1628.
novembre
le 3
:
:
;
d'un
parasite.
/
Barbara,
1629.
—
Barbe.
demment 1630.
Le
expliqué (n" 1538).
,
I.
Il
s'est
Basilius
est
P>asilia |)f)ssil)lr
:
(Ardèche,
Saint-Basile
:
Sainte-Bazeille
<|in',
(l.iiis
ilii
moins en ce
appelé anssi
tpii
et
Berlhomé.
Calvados, Cote-
'.
Lot-ol-Garonne).
(
iiuMidioiiiilc, ce
l'iaiice
i.i
nom
icpréstMilo,
admis la conceine Sainl-Ha/.ilo-dc-la-Woclic (Clonvzo ,
pas S. Masiliiis, mais S. H
«•liosf,
Sainte-
—
Saint-Bazile (Corrè/c, Haute- Vienne)
1632.
:
cette forme Saint-Barthélémy; substituée à une époque plus ou moins récente :
formes vulgaires présentant Berihomicu
1631.
iioii
l'antépénultième
sur
Saint-Barbant (Haute- Vienne] a été précé-
Bartholomaeus
demi-savante à des
<l'<)i'
accentué
nom
S!iinl.~}i;im)ir<' (voir
a
ii <l
i
I
i
ci-après,
ii
s.
ii"
Loiif^non paraît avoir
1634
.
ORIGINES KCCLÉSIASÏIQUES
:
BASOLl'S
4 09
1633. Basolus, accentué sur rantépénultièine
(Marne), Saint-Baie (Ardennes)
—
Domnus
B.
;
Dombasle
:
Saint-Basle
:
Saint-Baslemont
'cf.
(n" 1532).
(Meurthe-et-Moselle,
Meuse,
Vosg-es).
1634. Baudilius, martvrisé à
Nîmes Saint-Baudel (Cheri, Saint-Baudelle (Mayenne), Saint-Baudille (Isère, Tarn), et par substitution de liquide, Saint-Baudière (Nièvre). Le d intervocal, :
qui s'est maintenu dans ces formes plus ou moins savantes, est
devenu
dans
z
formes méridionales Saint-Bauzeil (Ariège), dont Vy, comme celui de Saint-Bauzély
les
Saint-Beauzély (Gard)
—
—
(Aveyron), était orig-inellement atone Saint Bauzille
(Hérault),
Saint-Beauzile
(Ardèche,
-
Puy-de-Dôme)
;
et,
par
diphtong-ue au dans
la
Saint-Bauzile (Lozère),
(Tam-et-Garonne),
Saint -Beauzeil
Tarn), Saint-Beauzire (Haute-Loire,
la substitution régulière le dialecte
de v à d après
qui a parfois désig'né Saint-Bazile-de-la-Roche (Corrèze). les
pays de lang-ue
d'oïl le
d intervocal
qu'il séparait se sont contractées
jadis Saint-Boël,
nom
limousin, Saint-Bauvire,
:
est
tombé,
Dans
et les syllabes
Saint-Boil (Saône-et-Loire),
Saint-Bois (Ain), Saint-Bueil (Isère)
;
et,
gra-
phie bizarre, Saint-Bel (Rhône).
1635.
Beatus
Saint-Béat
:
(Haute- Garonne),
Saint-Biez
(Sarthe).
—
1636.
Benedictus
Domnus
B.
:
:
Saint-Benoît
;
— Saint-Benezet
Dambenois (Doubs),
(Gard).
Dambenoit (Haute-
Saône).
1637.
Benignus
Saint-Bénigne (Ain), forme savante dont
:
l'usage ne paraît pas antérieur à la Renaissance (Allier,
Calvados,
(Saône-et-Loire)
(Haute-Marne),
;
Nièvre,
et,
Nord),
altéré
en
par dissimilation des deux
Saint-Berain
(Haute-Loire,
Saint-Benin
^ ;
Saint-Bonnin Saint-Blin
n.
Saône-et-Loire
|,
Saint-Baraing (Juraj, Saint-Broing (Côte-d'Or), Saint-Broingt (Haute-Marne, Haute-Saône), le nom de famille HroïKjniarl
—
est
un dérivé de Broinr/
— Saint-Beron (Savoie),
(Indre-et-Loire). Cette dernière localité doit son local
Saint-Branchs à un saint
nom
mentionné par Grég-oire de Tours, mais dont
\. M. Kd. forme Sanz
tion suil.
souvenir
dans un pouillé du iiulicu du \m'' siècle, la ressemble à j)lusieurs des noms dont ri-unnu'Ta-
Phili|)(jn a relevé,
liprciiu/s, ([ui
le
LES NOMS
410 sest
DE LIEU
bien perdu, qu'à son culte on a substitué celui de son
si
—
à Dijon. Domnus B. Damblain (Vosges), Dambelain (Doubs), Domblain (Haute-Marne). 1638. Bercharius, fondateur de labbaye de Montier-enDer Saint-Bercaire (Haute-Marne), forme savante la forme
homonyme honoré
:
:
;
populaire serait Saint-Berier. 1639.
1640.
m
Be ardus Saint-Bernard. Bertramnus Saint-Bertrand (Haute-Garonne), :
ville
:
fondée au
xii*^
sur les ruines de
siècle
Convenarum,
du
chef-lieu
pays
de
Lugdunum
l'antique
Cominges, détruit au
siècle.
vi*^
1641. Betharius, évêque de Chartres au Bohaire (Loir-et-Cher). 1642.
vii° siècle
Bibianus, évêque de Saintes au m"
siècle
Saint-
:
Saint-
:
Vivien (Charente, Charente-Inférieure, Dordogne, Gironde, Lotet-Garonne, Basses-Pyrénées). 1643. Blasius
Saint-Biais (Vienne), Saint-Blaise
:
;
— Saint-
Blaize (Haute-Savoie).
1644.
Blitmundus, second abbé de Saint-Valery-sur-Somme
:
Saint-Blimont (Somme). 1645.
1646.
Bonifacius Saint-Bonifet (Vienne). Bonittus Saint-Bonnet (Allier, Hautes-Alpes, Can.•
:
Charente,
tal,
Charente-Inférieure,
Gard,
Drônie,
Gorrèze,
Gironde, Isère, Loire, Haute-Loire, Lot, Lozère, Puy-de-Dôme,
Rhône,
Savoie, Vienne, Haute-Vienne) et sa
Saône-et-Loire,
Les textes du moyen-âge portent S. Boni lus, mais ce n'est pas là certainement la forme originelle, car un t unicjue entre deux voyelles serait tombé cette appellation paraît avoir été aussi celle de Saint-Bon ^Marne, Haute-Marne, Savoie) ', dont le nom résulvariante bourguignonne Saint-Bonnot (Nièvre).
;
terait
dune
altération [)liilol()gi(|uement inexplicable.
1647. Botericus
qu'on
:
Saint-Beury (Côte-d'Or)
a j)ailois traduit ce
nom
|)ar S.
c'est
;
Baldericus.
(jui
à
tort
eût donné
Sainl-Bniidri.
1648.
l.
Ainsi
MiigDiiin 2'»K
—
Bova
:
Sainte-Beuve Seine- Inférieure).
s:inclii;iirc
<|M<' (lu
l'oiilfin,
dont
l;i
riu-
<'ii
W'M't
Saint-Bon
p.-irision
— ccclosia
s
(I.asloyrio, (Jnrliiliiirc r;i|>|)('lli'
le
;i
n c
I
i
Honili
</i''iiri;il
iillr:i
dr l'uria,
1,
souvenir.
à
i
ORIGl.NES ECCLÉSIASTIQLES
1649. Brictius,
métropolitain
BRICTIUS
'.
successeur de saint
de Tours
411
Martin
sur
siège
le
Saint-Brice (Charente, Eure-et-Loir,
:
Haute- Garonne, Gironde, Ille-et- Vilaine, Lot-et-Garonne. Manche, Marne, Oise, Orne, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Haute- Vienne), forme savante Saint-Brix
Garonne, Saùne),
donnent Brictio,
Gers,
Saint-Bris (Charente-Inférieure),
Saint-Brès
(Gard,
Haute-
Saint-Bresson
(Gard,
HauteNièvre
Saint-Bressou (Loti et Saint-Brisson (Loiret, lieu de supposer une déclinaison imparisyllabique
—
Brictionis.
Dombresson
'),
Domnus
B.
Dombras
:
jadis appelés l'un et l'autre
(Meuse),
Domhrez
:
(Suisse, cant. de Neuchâtel).
Brigida,
1650. Brigitta, culte en
—
Hérault).
Dombrot-/e-S>c (Vosges
—
;
(Charente-Inférieure),
Britta
:
cette sainte,
Bretagne a été signalé précédemment
dont
[n° 1320),
le
est
appelée Bride dans les anciens calendriers français, mais la forme
savante Sainte-Brigitte (Basses-Alpes, Côtes-du-Nord, Hérault,
Morbihan, Var) 1651.
Gado
est la seule usitée
Cadocus,
(Finistère,
saint breton
dans
(cf.
la
toponomastique.
ci-dessus, n" 1297)
:
Saint-
Morbihan), Saint-Cadou (Côtes-du-Nord, Fini-
stère).
1652. Caecilia 1653.
Sainte-Cécile.
:
Caesarius
Saint-Césaire (Bouches-du-Rhône, Cha-
:
Gard,
rente-Inférieure,
Meurthe-et-Moselle),
Saint -Cézaire
(Alpes-Maritimes). 1654. Calixtus 1655.
1656.
Saint-Calix (Hautes-Pyrénées).
:
Camélia Sainte-Camelle (Aude Candidus Saint-Cande, nom jadis :
.
:
deux paroisses
;
—
Sainte-Canne
(voir
porté à
ci-dessus,
Rouen par n"
1539
.
Saint-Xandre (Charente-Inférieure). 1657.
Cannatus
:
Saint-Cannat (Bouches-du-Rhône)
diminutif Saint-Canadet
1658.
Garonne,
Caprasius Gers,
:
et
son
voir ci-dessus. n° 1535).
Saint-Caprais
Cher,
(Allier,
Gironde, Lot, Lot-et-Garonne,
Haute-
Seine-et-Oise,
Tarn,Tarn-et-Gar()nneK Saint-Chabrais (CreuseV Saint-Capraise (Dordogne), Saint-Caprazy Aveyion). !
1. Dombrot-sur-Vair, au même département, a pour patron saint Denis; mais cette localité ne s'appelle Dombrof que depuis 171") elle portait auparavant le nom de Bouzeij, que l'usage local a conservé jusqu'à nos jours. ;
LES NOMS DE LIEU
412
Caradocus
1659.
Saint- Cadreuc
Saint-Caradu(Gôtes-du-Xord, Morbihan), Saint-Garreuc (Gôtes-du-
:
(Côtes- du- Nord),
Nord).
Caraunus. martyr
1660.
chartrain du
v*^
siècle
:
Saint-Ché-
ron (Eure, Eure-et-Loir, Marne, Sarthe, Seiue-et-Oise). 1661. Carilefus
Saint-Calais i^Eure, Eure-et-Loir, Maine-
:
Mayenne, Sarthej Saint-Galez (Sarthe), Saint-Garlais (Deux-Sèvres). Tous ces ^vocables appartiennent à une région où on ne peut que le c primitif aurait dû prendre le son chuintant et-Loire,
;
;
constater qu'il n'y en a rien été.
1662. Garterius
Saint-Chartier (Indre).
:
1663. Cassianus, fondateur de l'abbaye de Saint- Victor de Marseille, au s" siècle
:
Saint-Cassian (Haute-Garonne,
Var),
Saint-Cassien (Basses- Alpes, Alpes-Maritimes, Dordogne, Isère,
Tarn-et-Garonne, Vienne), Saint-Gassin (Savoie).
Gastinus 1665. Gatharina
1664.
:
1666. Gel sus
Saint- Gastin (Basses-Pyrénées).
Sainte-Gatherine.
:
Saint-Géols
:
(Gher),
Un
Saint-Ghels (Lot).
du diocèse de Rouen, daté de 1337, mentionne, parmi les paroisses du doyenné de Bourgtheroulde, celle de San et us Geisus, g-allice [SaintJ Ghaus on remarque dans cette forme vulgaire le chuintement du dialecte picard. pouillé
:
1667. Ghristina
Gironde,
:
Sainte-Christine (Eure-et-Loir, Finistère,
Maine-et-Loire,
Oise.
Puy-de-Dôme, Var,
\'endée),
Sainte- Ghristie (Gers).
1668.
Ghrysolius
1669. Gitronius
Saint- Chry sole (Nord).
:
Saint-Citroine
:
1670. C^izius ou Gidius
1671. Glar.us
:
:
Saint-Clair,
Vienne").
Saint-Gizy (Ilaute-Garonne). (jui s'écrivait
jadis Saint Cler
—
;
Saint-Glar (Haute-Garonne, Gersl. prononcé quelquefois Sain/CLa.
1672. vu"
Glaudius,
siècle,
t'vêque métro{)olitain de Besançon au abbé de Saint-O^'and (Sanctus Eugendus) mona-
stère (jui revut pUis villages
du
territoire de
Dene/ières /Jura) en latin
tard
a
('-té
le
nom
Besancon
de Saint-Glaude
les
Un
se nt)nune aussi Saint-Claude.
appeh' jus(ju'au
xiii"
siècle Saint-Cloud.
Sanctus Glaudius. Mais Sninl-dlond
Claudc, quand on
(Jura).
rencontre loin de
susceptibles d'une autre interprétation
la
(cf.
et
même
Snint-
Franche-C^omté, sont ci-après, n" 1675).
.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
1673.
1674.
CLHMEAS
:
413
—
Clemens Saint-Clément: Saint-Clamens (Gers). Clementiuus Saint - Clémentin (Deux-Sèvres, :
:
^'ienne).
1675.
Clodoaldus,
du
(ils
échappé au poignard
roi Clodoinir,
Novigentum,
de ses oncles et retiré au monastère de
appela en son honneur Saint-Cloud (Seine-et-Oise).
qu'on existe
11
d'autres Saint-Gloud (Aisne, Calvados, Dordogne, Eure-et-Loir,
Vaucluse)
-oaldus
forme Cloud
la
;
s'explique
par
à -oldvis (cf. ci-dessus, n° 1054).
réduction
la
Sur
le territoire
de
de la
Ghapelle-Moulière (Vienne), au village de Saint- Glaud ', une foire se tient, chaque année, le 7 septembre, jour de la Saint-Gloud.
La chapelle de Saint-Claude, qui Blaslay (Vienne) et Saini-Clouault,
ce
le village
s'élevait entre
bourg de
le
de Poirier est appelée, en 1445,
Glodoaldus. Et dans
qui répond bien à
Saint- Claude -c?f-D//*aî/ (Loir-et-Gher), localité située sur la rive
gauche de
la Loire,
on est d'autant mieux fondé à reconnaître
le
monasterium sancti
Fludualdi super Lige rem dont parle Nithard, que Fludualdus est la forme revêtue par Glodoaldus à l'époque carolingienne. 1676. (
Golumba
Sainte-Colombe
:
;
—
Sainte-Colomme
Basses-P vrénées) 1677.
Golumbanus,
missionnaire
irlandais,
l'abbaye de Luxeuil, mort à Bobbio en (Loire -Inférieure),
(Morbihan,
pour
Haute-Saône,
615
Saint -Colomhain
Savoie);
fondateur de
Saint-Colombin
;
Saint-Colomban
\
Saint-Colombas
(Alpes-
Maritimes), dont Vs est parasite. 1678.
Coulomb 1679. 1680.
Golumbus
:
Saint-Colomb
(Lot-et-Garonne),
Saint-
fllle-et-Vilaine).
Gonsortia Sainte-Consorce (Rhône). Gonstantius Saint- Constant (Gantai, :
:
Gharente),
Saint-Coutant (Gharente, Gharente-lnférieure, Deux-Sèvres). 1681.
Gontextus, évêque de Baveux
:
Saint-Contest (Cal-
vados), Saint-Conté (Finistère).
Saint-Corentin 1682. Corentinus (cf. ci-dessus, n" 1333) (Côtes-du-Nord), Saint-Corantin (Seine-et-Oise), 1683. Cornélius Saint- Corneille (Oise, Sarthe, Tarn); :
:
Saint-Cornier (Orne), où l'influence de
1.
1'/
la
voyelle accentuée
s'e.st
modih'ée sous
posttonique.
es. Saint-Clau
Donlogno), Saint-Claud-.f(;/--/e-Son
fClinrcnle).
LES NOMS DE LIEU
414 1684.
Grispinus
Saint- Crépin
:
—
;
Saint-Crespin (Calva-
dos, Maine-et-Loire, Seine-Inférieure).
1685.
Cucufas
—
au
Gueufatis
g;énitif
—
martyrisé à Bar-
celone sous Dioclétien, et dont les reliques furent transférées au
cours du IX® siècle en l'abbaye de
forme
(Seine-et-Oise),
Saint-Denis
savante;
Saint-Couat
:
Saint-Gucufa
(Audej,
Saint-
Cophan (Tarn-et-Garonne), formes explicables par la simplification de la syllabe redoublée (cf. le mot français vieilli coulle,
= cucullat.
jadis cooule
Gyprianus
Saint-Gyprien (Allier, Aveyron, Gorrèze, Dordogne, Lot, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Rhône), Par Saint- Cybranet (cf. ci-desforme savante Saint-Civran. 1686.
:
—
;
sus, n° 1535)
1687.
cus
—
il
faut entendre
sa variante
et
Saint-Gyprien-le-Petit
«
Gyriacus — du grec
/.upiaxôç,
équivalent de
Quiriacus
médiévale
domini-
Saint-Ciriac
:
Saint-Girac (Ariège), Saint-Gréac (Gers,
(Tarn),
».
Hautes-Pyré-
nées); Saint-Quiriace, église à Provins.
1688.
Gyricus ou Quiricus Tarn-c't-Garonne),
et-Garonne,
Saint-Girice (Gers, Lot, Lot-
:
Saint-Gyrice
(Hautes- Alpes,
Aveyron), formes savantes, car le nom était accentué sur Tantépénultième Saint-Gyr (Ain, Ardèche, Aube, Galvados, Gha;
rente-Inférieure, Gorrèze, Dordogne, Eure, Eure-et-Loir, lUe-etVilaine,
Indre-et-Loire, Jura, Loir-et-Gher, Loire,
rieure, Loiret, Maine-et-Loire,
Loire-Infé-
Manche, Mayenne, Nièvre, Oise,
Orne, Pihône, Saône-et-Loire, Haute-Savoie, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise, Deux-Sèvres, Tarn, Var, Vendée, Vienne, HauteSaint-Cirgue (Tarn), Saint-Girgues (Ardèche,
Vienne. Yonne,, Gantai,
Gorrèze, Haute-Loire.
Lot,
l*uy-de-Dôme), Saint-Girq
Haute-
(Aveyron, Dordogne, Lot, Lot-et-Garonne), Saint-Gricq
Garonne, Gers, Landes, Hautes- Pyrénées). Charente-Inférieure, Gironde),
rente,
Saint-Giers
Saint-Giergues
Marne), Saint-Gergues (Haute-Savoie), Sancergues sus, n"
1552), et Saint-Gierge ^\^dèchei.
vines portent et
le
l'une d'elles,
Louis
lii'det,
nom
Deux
(Cha-
(Haute-
(cf.
ci-des-
localités poite-
Saint-Ghartres (Deux-Sèvres, Vienne), dans li^s textes latins cités au Dic/.ionnuirc de
est
(le
aj)pi'lt'M>
Sanctus
(!liricus.
—
Domnus
C.
:
Doncières (Vosges), Donceel flielgicjuc, province de Liège). 1689.
Decentius
graphie inijuitalde
:i
:
hi
Saint-Dizant |)rorH»iiciation,
(lliarinlt-lnférieure)
Saint-Ysans (Gironde).
et.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
De datus
1690.
41.')
(Vosges), Saint-Dyé (Loir-et-
Saint-Dié
:
DEODAIUS
I
Cher,.
Desideratus
1691.
Saint-Désirat (Ardèche), Saint-Désiré
:
(Allier).
1692. Desiderius,
en
altéré
Saint-Disdier (Hautes- Alpes),
Bouches-du-Pihone,
dèche,
Desderius
Saint-Didier
Côte-dOr,
Deserius
et
(Ain,
Allier,
Drôme, Eure,
:
Ar-
Ille-et-
Vilaine, Isère, Jura, Loire, Haute-Loire,
Haute-Marne, Nièvre, Orne, Rhône. Saône-et-Loire, Savoie, Haute-Savoie, Vaucluse), Saint-Dizier (Creuse, Drôme, Lot-et-Garonne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Haut-Rhin), Saint-Dézéry (Gorrèze, Gardj,
—
Saint-Dier (Puy-de-Dôme) résulte Saint-Drézéry (Hérault). vraisemblablement de la simplification (cf. ci-dessus, n" 1685) de il a pour variantes Saint -Diéry (Puy-de-Dôme) Géry Dordogne, Lot, Tarn).
Didier
\
et Saint-
i
1693. Dionysius,
Denis
;
—
Deniscourt 1694. 1695.
fondateur de l'église
— Sancti
Saint-Daunès (Lot).
Paris
:
:
SaintSaint-
ci-dessus, n° 1552).
(cf.
Doda Dodo
de
D. cortis
:
Sainte-Dode (Gers,. ci-dessus, n° 1015j
(cf.
:
Saint-Don (Meurthe-et-
Moselle).
1696.
Domninus
Saint-Donin
:
(Seine-et-Marne),
Saint-
Donis (Drôme). — ^diiXii-\)&mB>-Comharnazat (Puy-de-Dôme) parfois appelé Sairt/-Z)o//r/zin
aussi
un sanctuaire dédié à
;
et
est
Saint-Domet (Creuse) représente
saint
Domnin.
1697.
Domnolenus
1698.
Donatianus Saint-Donatien (Loire-Inférieure). Donatus Saint-Donat (Basses-Alpes, Drôme, Puy-
1699.
de-Dôme
Saint- Andelain
:
i
Nièvre).
:
:
i.
1700.
Drogo
1701.
Dulcardus
quelques textes
:
Saint-Druon (Nord). Saint-Doulehard (Cher), appelé dans par une altération commvme
:
Saint-OucharcI,
aux vocables hagiographiques dans lesquels le nom du saint commence par une dentale (cf. ci-dessus, n"*" 1689 et 1697) Sâint-Eble 1702. Lbalo, accentué sur rantépénullièine :
(Haute-Loire). 1703.
Ebremundus
:
Saint-Ébremond (Manche)
et sa
forme
populaire Saint-Évremond.
1704. et-Uiscj.
Ebrulfus
:
Saint-Évroult (Eure-et-Loir, Orne, Seiiie-
LES NOMS DE LIEU
41(i
n05. Egetius
:
Saint-Igest (Aveyron).
1706. Eleutherius, nom
grecque
d'origine
:
Saint-Lattier
(Isère), par aphérèse.
Saint-Éloy Ain. Allier, Charente, CharenteInférieure, Cher, Corrèze, Côtes-du-Nord. Creuse, Eure, FiniManche, Haute-Marne, Nièvre, Orne, Puy-de-Dôme, stère,
n07. Eligius
:
Seine-et-Oise, Var, Yonne)'.
Saône-et-Loire, Seine,
—
Saint-
Éloi-Fontaine (Aisne).
nos. Eliphius (Vosges) celui de
dans ce dernier
;
Eure-et-Loir),
Saint-Éliph
:
nom
1/ tonique s'est
Saint-Élophe
comporté
comme
Sol ici a. aujourd'hui Soulosse (Vosges), tout à côté de
Saint Elophe.
n09. Eloquius, moine
à
Lagny au
viii*^
siècle
:
Saint-Lot
(Aisne), par aphérèse.
niO. Elpidius, honoré
Brioude
à
Saint-Ilpize
:
'Haute-
Loire).
Emelerius
1711.
Saint-Hymetière (Jura,, Saint-Émétéry
:
par aphérèse, Saint-Médier (Gard) 2. 1712. Engratia Sainte-Engrace (Basses-Pyrénées).
(Gard),
et,
:
1713.
Enimia
:
Saint-Ybard
f
reclus du
Corrèze
Saint-Cybard
cf.
Lozère).
Sainte-Énimie
1714. Eparchius,
Saint- Ybars
,
ci-dessus,
honoré à Angoulême
siècle,
vi""
:
Ariège), Saint-Bars (Gers),
—
n" 1551).
Cf.
Saint-Cybardeaux
(n« 1533).
1715.
(Aisne
Ermino, abhé
de Lobbes au
vu'' siècle
Saint-Erme
:
I.
1716.
Errehaldus
Terrehault
:
1717. b^thelburgis
:
voir ci-dessus, n" 1556).
Salnte-Aubierge (Seine-et-Marne), par
Adalberga. Eudo, martyr cliartrain Saint-Yon (Seine-et-Oise). Eugendus(cf. ci-dessus, n" 1672) Saint-Oyen Saône-
confusion avec 1718. 1719. et-Loire, f
:
:
Saône-et-Loire),
Saint-Yan
Savoie),
Saint-Héand
Loire).
1720. 1.
Lugenia
:
(Côtes-du-Xord.
Sainte-Eugénie
llaule-
Saint-Aleix ((lieuse).
Le bir.lionnnin- lnii(>(/r,ii>lii'/it'- de IWiii. <lo .M. I*liili|)on, meiilioiUK', pelil niouaslèie ((ui paraît la forme liyf)Olliéli(]ue Saint-Imier, un d (|ii on voit avoii- élé situé au départemeiil <!«' l'.Xin, non loin de Miiciui s m c r s. apix'lé, aux i\'' el X'' siècles. Sa uc 2.
sous
..,
I
II
I
i
I
i
ii
.
OKIGINES KCCLÉSIASTIQUES
:
KUGEMA
417
Orne, Pyrénées-Orientales), forme savante Loire, SainteEugienne (Manche), Sainte-Ouenne (Deux-Sèvres), et, par chang-ement de genre, Saint-Eugène (Aisne). 1721. Eugenius Saint-Eugène (Aude, Calvados, Charente;
:
Inférieure, Saône-et-Loire, Tarn).
1722. Eulalia, fêtée le 12 février
martyrisée
à
Barcelone
Corrèze, Dordogne, Gard,
ron. Cantal,
sous Dioclétien, et
Sainte-Eulalie (Ardèche, Aube, Aude,
:
Avej-
Gironde, Lot, Lot-et-
Garonne, Lozère, Tarn-et-Garonne), forme savante. Parmi les formes populaires, certaines s'expliquent par l'hypothèse d'une variante Euladia, dont s'est altérée
en
z
—
Alauzie (Lot)
—
la
dentale intervocale, selon les régions,
Sainte-Aulazie (Tarn-et-Garonne), Sainte-
ou est tombée
:
Saint-Aulaye
(Dordogne)
et
Saint-Aulais (Charente), ont été signalés ailleurs (n° 1540), en raison du changement de genre qu ils présentent. On obser-
vera aussi ce dernier
Dordogne),
dans
fait
noms Saint-Aulaire
les
(Corrèz«,
(Haute-Garonne) et Saint-Arailles (Gers), caractérisés par des changements de liquides. C'est une contraction de l'une de ces deux dernières formes qu'il faut reconnaître dans XaintraiUes (Lot-et-Garonne). 1723. Eumachius, confesseur honoré dans lAngoumois Saint-Chamassy (Dordogne), dont on se gardera de rapprocher Sainl-Chamas (cf. ci-dessus, n'* 1583). Saint-Araille
:
Euphemia
1724.
Sainte-Euphémie (Ain, Drôme), forme
:
savante, les deux localités dont
Ofeyme par un
du
il
s'agit
étant appelées, l'une
que donne Claude Guigue dans sa Topographie historique du département de l'Ain, et l'autre Sainct Euphème, dans une pièce de 1633, conservée aux archives de la Drôme Saint-Offenge (Savoie), dont on Sainte
texte
xiv^ siècle
;
rapprochera
le
nom
de l'ancienne famille angevine de Saint-
Of fange.
1725. 1726. 1727. 1728. Loire,
Euphrasia Sainte-Euphrasie (Marne) Euphronius Saint-Euplirône (Côte-d'Or), Eusebia Sainte-Eusoye (Oise). Eusebius Saint-Eusèbe (Hautes- Alpes, :
:
:
:
Haute -Savoie),
Saint -Eusoge
(Yonne),
(Aube, Côte-d'Or), Saint-Usuges (Saône-et-Loire
Saône-et-
Saint -Usage .
et,
par
le
rhotacisme, Saint-Huruge (Saône-et-Loire). 1729. Eusicius, fondateur de l'abbaye Les noms de lieu.
de Selles-sur-Cher 2"
LES >OMS DE LIEU
418 (Loir-et-Clier) le
nom
au
:
1730.
on
xyii*" siècle,
de Ce//e-Saint-Eurice
Eutropius
désigné cette localité sous
a
ci-dessus, n° 1451).
(cf.
Saint-Eutrope (Charente, Charente-Infé-
:
Mayenne). Exupère (^Averron,
rieure. Finistère, Lot-et-Garonne,
1731.
Exuperius
Saint
:
-
Haute-Garonne), Saint-Exupéry
Calvados,
Corrèze, Gironde); Saint-Spire,
i
église à Corbeil.
1732. Faro, évèque de
1733. Fasciolus
Meaux
Saint-Faron (Seine-et-Marne). Saint -Faziol (Deux -Sèvres), en 1559
:
:
Saint Faziou. 1734.
1735.
Fausta Sainte-Fauste (Gers, Indre). Faustus Saint-Faust Basses-Pyrénées) :
(
:
;
dans Saint-
Ost (Gers), la chute de 1"/ a eu pour prélude sa transformation en
h aspirée, (cf.
phénomène commun
ci-dessus, n" 448).
1736. Félix: Saint-Félix;
forme catalane
tales),
gasconne (voir 1737.
—
l'alinéa précédent)
(Charente), formes
et
gascon
au
Saint-Féliu (Pyrénées-Orien-
Saint-Elix (Haute-Garonne, Gers), forme
;
Ferme rius
l'espag'nol
à
:
'.
Saint-Ferme (Gironde),
qu'il faut constater,
Saint-Fraigne
sans pouvoir expliquer
le
recul de l'accent.
—
Les formes vulgaires Saint-Féréol. 1738. Ferreolus donnent lieu de supposer une variante Ferriolus, dont 1'/, sauf dans Saint-Ferriol (Aude), s'est constamment consonSaintnilié Saint-Ferjeux Doubs. Marne, Haute-Saône), :
:
Fergeux 'Ardennesi, Saint-Ferjus
Saint-Fargeau (Seine-
(Isère).
et-Marne, Seine-et-Oise. Yonne), Saint-Fargeol (Allier), Saint-
Fargheot (Puy-de-Dôme
Forgeux
Forget (Seine-et-Oi.se). caiil.
Saint-Forgeot Saône-et-Loire). Saint-
—
Domnus
F.
:
Damphreux
(Sui.sse,
de Berne).
1739. Fiacrius 1740. I.
i,
(Loire, lihônej, Saint-Forgueil (Saône-et-Loire), Saint-
F ides
Saint-Flin
:
:
Saint-Fiacre.
Sainte-Foy.
Meinllio-eL-Moscllt'j csl uiif ancieniie possession
i\i.-
\':\h-
baye rloSainUdlément de Met/, liKincllc «Mil pour p.ilioii primitif sainl l'clix (cf. McUfiisii, III, 00); le son nasal ipie piésenle celle forme s'est piiulnil tardivement, comme dans le nom, appartenant à la même région, de Piilin fMeurthe-el-Moselle), aneiennemcnl l-'ilis cl /•'(•//./• icf. MrHcnai.i, l\', 2, note
2).
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
FIDOLUS
!
4^9
1741. Fidolus, nom, accentué sur l'antépénultième, d'un saint d'origine auvergnate qui vécut au diocèse de Troyes
(Aube. Loiret, Yonne), Saint-Fiel (Creuse) ^ Damphal (Haute-Marne). 1742. Filibertus
Saint-Philibert (Côte-d'Or,
:
:
Saint-Phal
— Domnus
¥.
:
Drôme, Indre-
et-Loire, Isère, Morbihan, Pas-de-Calais, Seine-et-Oise), Saint-
Philbert (Calvados, Eure, Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Orne, Vendée) l'usage constant de la notation /)/i s'explique par l'in;
fluence de Philippe.
Firminus Flaminia
1743. 1744.
1745. Fia via
Saint-Firmin, forme savante.
:
Sainte- Flamine (Allier)-.
:
Sainte-Flaive (Vendée).
:
1746. Flavitus
Saint-Flavy (Aube).
:
1747. Flodoveus, n" 1675)
en
l.'^72
1748.
Clodoveus
Saint-Flovier (Indre-et-Loire)
:
Saint
;
ci-dessus,
(cf.
Saint-Fleur (Vienne),
F huer.
Florentinus
1749. Florina
:
1750. Florins
—
variante de
:
Saint-FIorentin (Indre, Yonne).
:
Sainte-Florine (Haute-Loire).
Saint-Floury (Lot).
Florus Saint-Flour (Cantal, Lozère, Puy-de-Dôme). Saint-Floret (Puy-de-Dôme) signifie « Saint-Flour-le-Petit
1751.
:
->
(cf.
ci-dessus, n° 1535).
1752. Floscellus
1753.
Folcuinus
1754. Fortis
:
peut-être Saint-FIoxel (Manche).
:
:
Saint-Foiquin (Pas-de-Calais).
Saint-Fort
Charente-Inférieure,
(Charente,
Mayenne, Tarn-et-Garoune). 1755. 1756.
1757.
Fortunata Sainte-Fortunade (Corrèze). Fortunatus Saint-Fortunat (Ardèche, Rhône). F ra gui fus, martyr du pays de Cominges peut-être :
:
:
Saint-Frajou (Haute-Garonne), paraît insolite
dont
le
J,
dans cette région,
-^
Framboldus
Saint-Fraimbault (Mayenne, Orne, ce Sarthe), Saint-Frambourg, quartier dlvry-sur-Seine (Seine) dernier nom était aussi celui d'une église collégiale à SenHs. 1758.
:
;
1.
Cf.
2. 3.
Mrm. de
la Sociélé
.
.
.
de
la
Creuse, XI, 82, et A.
l,(^clcr, l>u-(ion-
Creuse, p. 621 A. Bruel, Pouillés dc^ diocèses de Clermont et de Saint-Flonr, p. 192. Cette réserve s'impose-l-elle, alors que, à une dizaine de lieues de \h, el
naire.
.
.
de
la
plus au sud,
Mons
.
régal
is est représenté par
Montrejeaul
LES NOMS
420
Francoveiis
1759.
vation qu'on n'a pas 1760.
Fredulfus
1761.
Fredus
1762. Frigio
Saint-Franchy (Nièvre), par une déri-
:
moyen d
le
expliquer. (Charente-Inférieure).
Saint-Froult
:
Saint-Fray iSarthe). Saint-Frion Creuse •. Saint-Fréjoux(Corrèze). :
:
)
(
Frodoaldus,
1763.
DE LIEU
réduit
Frodaldus
k
:
Saint-Frézal
Lozère).
Fronto
1764.
:
Saint-Front (Aisne, Allier, Charente.
dogne, Haute-Loire, Lot-et-Garonne, Orne).
Domfront
(Oise, Orne,
—
Dor-
Domnus
F.
:
Sarthe).
1765.
Frotmundus
1766.
Fructuosus
Saint-Fromond (Marne). Saint-Fructueux (Tarn), forme savante Saint-Frichoux (Aude, Hérault), par le changement de et en ch (cf.
:
;
:
ci-dessus, n° 1550).
Fulgentius
forme savante substituée, en ce qui concerne Saint-Fulgent-des-Ormes (Orne), à Saint-Frogent, qu'on avait latinisé Sanctus Fro1767.
Saint-Fulgent (Orne,
:
Vendée),
gentius.
Fuscianus Saint-Fuscien Somme). Gai la Sainte- Jalle (Drôme). Saint-Gai (Cantal, Lozère, Puy-de-Dôme j, 1770. Gai lus 1768.
:
1769.
:
:
Saint-Gaux (Gironde), Saint-Jal (Corrèze).
— Saint-Jallet (Indre)
signifie « Saint-Jal-le-Petit ».
nom
1771. Gang.ulfus,
présentant les
prénom allemand Wolfgang
mêmes éléments que
Saint-Gengoux (Saône-et-Loire),. (Nièvre). Saint- Gengoulph (Aisne), Saint-GinSaint- Gengoult'
le
golph
Ilautc-Savoie).
1772. (iatianus
1773.
:
Saint-Gatien Calvados). •
Gaudentius
Gaudent l'\
:
rénéesj
Vienne),
:
Saint-Gaudens (Haute-Garonne), Saint-
Saint-Gauzens (Tarn),
Saint-Jouvent
;
Saint-Goin iBasses-
llautc-\'ienne), jadis Sainl-Joucn.
p. 023), toiil en produisaiil clos texles forme originelle du nom de celle paroisse. juillel. assure que « son patron est saint Frédulphe, al)bé », qu'on fêle le Kt la liio-bihlioçffapliu' du chanoine Ul. (.lievalier renvoie de l-'i-nlnlp/iiis ' Frion (saint) de Saintonge », honoré le 4 aoijl. 2. (a' nom est aussi celui d'une des paroisses de Tonl, aiuieiine collégiale, et il y avait à Metz une paroisse Saint-Gengoulf. On eomitle, dans les diocèses acluels de Metz, Nancy, Verdun et Sainl-l)ié, une viiif^laine au moins d'églises paroissiales placées sous le même patronai;i'. 1.
qui
.\
lie
.
Lecler [Dicl. de
laissent
la (Jreu^e,
aucun doute sur
la
"i
i*
ORIGINES ECCLÉSIAST1QI;ES
:
GAUDERICUS
Gaudericus ou Gaug-ericus
1774.
:
421 à
Saint-Géry, église
Gambrai.
Gelasius Saint-Gelais (Deux-Sèvres). Gemini, appellation collective des Saints Jumeaux
1775.
:
1776.
((
Saint-Geosmes (Haute-Marne) en est un fait particulier à la
Gemma
1777.
;
la
transformation de
l'e
»
:
tonique
rég'ion bourguig-nonne.
Sainte-Gemme (Aude, Charente-Inférieure,
:
Cher, Eure-et-Loir, Gers, Gironde, Indre, Lot-et-Garonne, Marne, Seine-et-Oise, Deux-Sèvres. Tarn, Vendée), SainteGemmes (Loir-et-Cher, Maine-et-Loire, Mayenne), SaintB-
Jamme
(Sarthe).
Genardus Saint-Génard (Deux-Sèvres). Generosus Saint-Généroux (Deux-Sèvres). Genesius Saint-Genès (Ariège, Corrèzç,
1778.
:
1779.
:
1780.
:
Gironde,
Lot-et-Garonne. Puy-de-Dôme), Saint-Genest (Allier, Ardèche, Loire,
Marne, Tarn,
Vienne,
Haute-^ ienne,
Vosges),
Saint-
Geneys (Haute- Loire), Saint-Geniès (Ardèche, Dordogne, Gard, Haute-Garonne, Hérault. Lot, Tarn-et-Garonne), Saint-Geniez Bouches-du-Rhône, Corrèze, HauteGaronne), Saint-Genis (Ain, Hautes-x\lpes, Charente, CharenteInférieure, Drôme, Gironde, Isère, Loire, Lot-et-Garonne, Pyré(Basses-Alpes, Aveyron,
nées-Orientales,
Rhône),
Saint-Genix
(Savoie),
Saint-Gineis
(Ardèche), Saint-Giniès (Aude), Saint-Genois (Belgique, Flandre Occidentale).
Gênais, de
Dans
même
dernier nom,
ce
que
le
nom
(réunis
substitvié
a été
à
de famille S'eruots est pour Servais,
en latin Servatius. 1781.
Genius, martyrisé
à Lectoure
Saint-Gein (Landes),
:
Saint- Geny (Gers).
1782. Loiret,
Genovefa
:
Sainte-Geneviève (Aisne, Aveyron, Eure,
Manche, Meurthe-et-VIoselle, Morbihan,
Oise,
Seine-
Inférieure, Seine-et-Oise).
1783. Gentianus Saint-Gence (Haute-Vienne), par un déplacement d'accent frécjueut dans la région cf ci-dessus, :
i
1545
n°«
1784.
.
et 1568).
Gentius
1785. Genulfus
:
:
Saint- Gens (Vaucluse).
Saint-Genou (Indre), Saint-Genoux "Loir-et-
Cher), Saint-Genouph (Indre-et-Loire).
1786.
Georgius
:
Saint-Georges.
—
Les formes populaires,
.
LES iNOMs
422 auxquelles se rattache la
forme
basse
le
nom
Georius
:
lieu
d;j
de famille Joret, répondent à (Meuse),
Saint-Joire
Saint-Jeoire
(Savoie, Haute-Savoie), Saint-Geoire (Isère), Saint-Geoirs (Isère),
Saint-Geours (Landes), Saint-Juire (Vendée), Saint-Jure (Moselle),
Saint- Yors
(Basses-Alpes),
Saint-Jurs
—
Saint-
(Gers),
en Savoie, les terminaisons -az et Jorioz (Dordogne, Haute-Garonne), Saiïlt-Jory -oz sont atones Saint-Juéry (Aveyron, Lozère, Tarn). Saint-Georges-de-Lusen(Haute-Savoie)
—
—
Domnus G. con (Aveyron) est appelé aussi Saint-Jordy Donjeux (Haute-Marne, Moselle), Dampjoux (Doubs), Daiigeul .
:
(Sarthe).
1787. Geraldus,
plus
Gairaldus
anciennement
Saint-
:
Géraud (Corrèze, Dordog-ne, Lot-et-Garonne, Tarn), Saint-Giraud Saint-Glrault (Deux-Sèvres), Saint-Girod Isère), (Ardèche, (Savoie), Saint-Guiral (Tarn), Saint-Guiraud (Gers, Hérault).
1788.
Gerboldus, évêque de Baveux au
siècle
vu''
:
Saint-
Gerbold (Calvados).
Geremarus
1789.
Deux-Sèvres,
Saint-Germer
Saint-Germier (Haute-Garonne, Gers, Saint-Germé (Gers, Hautes-Pyrénées),
:
Tarn), (Oise).
1790. Gereo,
martyr de
la
Légion thébaine
Saint-Géréon
:
Loire-Inférieure) (
Germanus, nom
1791.
par plusieurs saints, dont un
porté
un évêque dAuxerre Saint-Germain, Saneti vocable des plus répandus; Saint-German (Gers).
évêque de
Paris
et
:
—
—
Domnus G. Saint- Germainmont (Ardennes). Domgermain (Meurthe-et-Moselle). Saint- Giron Saint- Gérons (Cantal), 1792. Gerontius
G.mons
:
:
:
flIaute-Loire), Saint-Girons
(Ariège, Gironde,
Pyrénées j.
Gervasius
1793.
:
Saint- Gervais
Saint-Gervazy (^Puy-de-Dôme)
;
—
;
—
ei
Landes, Basses-
Saint-Gervasy (Gard),
Saint-Urbary
peut-élre
((iersj.
Gibrianus,
1794. Y*'
siècle
:
confesseur
Saint-Gibrien (Marne,
du
Chàlons au
diocèse de
Mcurlhe-et-Moselle),
Saint-
Gibrin (^Meurlhe-el-Moselle). 1795. évêcpic
Gildardus, (If
Xoyoïi
:
évé(pu> de Houen, frère
Saint-Godard,
(''glise
à
île
saint Mt'dard,
Houen,
jadis Sn'ml-
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
Gaudard
dlLDARDl'S
:
423
Saint-Jodard (Loire), qui, par confusion, a aujour-
;
d'hui pour patron saint Gildas.
1796. Gildasius, fondateur de l'abbaye de Rhuis, au diocèse de Vannes Saint-Gildas (Côtes-du-Nord, Finistère, Loire-Infé:
rieure, Morbihan).
1797.
Gislenus: Saint-Gelin
(Indre-et-Loire, Saône-et-Loire),
Saint- Guislain (Aisne, Nord).
1798. Glycerius,
évêque de Couserans vers 700
Lizier (Ariège, Gers), Saint-Lézer (Hautes-Pyrénées)
comme dans
est
tombé,
du
latin glis.
1799.
le
mot
Saint-
:
g initial représentant un cas oblique
loir,
Gobbanus, nom emprunté
;
le
l'onomastique irlandaise
à
:
Saint-Gobain (Aisne), Saint-Gobin (Allier). 1800.
Godebertus
1801.
Godo
Saint-Gobert (Aisne, Seine-et-Marne Saint-Gond (Marne), Saint-Gaud (Haute-Saône). 1802. Gorgonius Saint-Gorgon (Doubs, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Morbihan, Nord, Vosges), Saint-Gourgon (Eure, I.
:
:
:
Loir-et-Cher, Orne), Saint-Golgon (Côtes-du-Nord), Sainte-Ger-
goine (voir ci-dessus, n° 1541).
1805.
Gradulfus Saint-Groux (Charente). Gratus Saint-Grat (Aveyron). Gregorius Saint-Grégoire.
1806.
Guenocus
1807.
Gundulfus
1803.
:
1804.
:
:
Saint-Guénoux (Ille-et-Vilaine).
:
Saint-Gondon
:
(Loiret
;
cf.
ci-dessus,
n" 1144).
1808.
Gunhardus, évêque
de Nantes au
ix^ siècle
Saint-
:
Goard (Deux-Sèvres). 1809.
Gunsaldus
:
Saint-Goussaud (Creuse).
1810. Heriboldus, solitaire en Bretagne au
Herbot (Côtes-du-Nord, 1811.
Hermelandus
Saint-Herblon
(
ix® siècle
:
Saint-
Finistère). :
Saint-Erblon lUe-et-Vilaine, Mayenne),
Loire- Inférieure
),
Saint -Herblaln
(Loire-Infé-
rieure).
1812.
Hieronymus
:
Saint- Jérôme
i^^.
Vin,
Houches-du-Rhône,
Tarn, Vaucluse). 1813.
Ililarius
Saint-EIlier (île
:
Saint-Hilaire
(Maine-et-Loire,
;
—
Mayenne,
de Jersey), Saint-Hellier (Côto-d'Or,
Saint-Élier
Orne),
(Eure),
Saint-Hélier
llle-et- Vilaine, Seine-
Inférieure), Saint-Hilliers (Seine-et-Marne), Saint-Illiers (Seine-
LES NOMS DE LIEU
424
et-Oise), Saint-Ghély (voir ci-dessus, n° 1550), Saint- Ylifi (Jura),
Haute-Garonne, Gers, Lot-et-Garonne, Saint-Lary (Ariège, Hautes-Pvrénées). Le lieu dit Saint-Hilier, marquant, au territoire
de Bannoncourt (Meuse), l'emplacement
chapelle, est appelé, dans
m on s
H.
:
le
d'une ancienne
parler local, Sainte-Laie.
—
Sancti
Saint-Hilairemont (Marne).
1814.
Hildebertus
1S15.
Himerius
:
Saint-Hildevert (Eure).
Saint-Hymer
:
(Calvados),
Saint-Imier
(Suisse, cant. de Berne), et peut-être Saint-Ismier (Isère).
Hippolytus Saint- Hippolyte (Hérault;. Aucun texte du moven âge latine du nom de Dannevoux (Meuse) mais
—
Saint-ApoUis donne la forme cette paroisse a pour patron saint Hippolyte or en supposant que le p redoublé de Hippolytus, s'est comporté comme un p simple (cf. ci-dessus, n° 1574), ce nom, accentué sur l'antépénultième, donne nécessairement evolt, evoui, evou on peut donc admettre que le primitif du nom de lieu dont il sagit est Domnus Hippolytus 1816.
:
—
;
ne
;
;
;
(cf.
ci-dessus, n° 1525).
Hispanus
1817. (Oise),
Saint-Épain (Indre-et-Loire), Salnt-Épin
:
Mei.r-Saint-Époing (Marne).
le
Honora tus
1818.
:
Saint-Honorat (Basses-Alpes, Bouches-
du-Rhône, Drôme). Saint-Honoré
(^Finistère, Isère,
Inférieure, Var), Saint-Ondras (Isère);
est produit par le contact de l'net de
second
Nièvre, Seine-
dans ce dernier
1'/-,
consécutif à
la
nom
le
il
chute du
o.
1819.
Honorina
Seine-Inférieure).
Sainte-Honorine (Calvados, Eure, Orne,
:
—
1820. Ilospitius
Con/7a/is-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise). :
Saint-Hospice (Alpes-Maritimes),
jadis
Sainl-Sospis (voir ci-dessus, n" 1551).
1821.
Hostianus
:
1822. Ilucbertus,
voir ci-après, n" 1950.
évêque de
Maastricht
au
viii*"
siècle
:
Saint-Hubert (Allier, Cher, Eure, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher,
Haute-Marne, Mayenne, Sarthe, Seine-et-Oise, Somme, \'ienne, ^Belgique, Saint-HuLcrt-dc-Caslagnolc Luxembourg (Tani-ct-Garoiine) réponih-ail un ancien S anc tus Ansbertus. 1823. Hugo Saint- Hugues (Isère, Tam-et-Garonne), Saint-
et
—
.
;i
:
Hugon 1.
Isère, Savoie).
Cr. I.oii-iioii,
l>i,iiillr ihi ,li.,rèsijile (:;ilii>r>!,
|>.
liH,
ii"
008.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
Ilumbertus
1824.
1825. Ig-natius
!
HUMBERTUS
42")
Saint-Imbert (Nièvre).
:
Saint- [gnace iGôles-du-Nord),
:
Saint-Tgnat
(Puy-de-Dôme). 1826. lUidius, évêque des Arvernes au iv^ siècle SaintIllide (Cantal), Saint-Alyre (Puv-de-Dôme), Sainte-Olive (cf. ci:
dessus,
n^'
1542).
L'/'
d'Alyt^e s'est produite
et d'Tzaire (a"
(n° 1566)
1604);
blable que, dans la langue
représente
c'est
comme
Géry sem-
celle de
par un phénomène
du moyen-âg-e, le nom commun mire réduit à médius.
medicus,
le latin
Irmina Sainte-Hermine (Vendée). Jacobus Saint-Jacob (Finistère) Saint-Jacques
1827.
:
1828.
:
;
;
—
Aude, Gironde, Loire-Inférieuie, Manche, Puy-de-Dôme, Seine), Saint-Jammes (Basses-Pyrénées), par le changement de h en m dont l'exemple le plus ancien est fourni par sabbati dies devenant samedi, et que l'on observe aussi dans les formes anglaise et italienne de Jacobus, James et Giacomo; Saint-Jaumes (Var), Saint-Jeaume (Var, Vaucluse), moyennant, par surcroît, une vocalisation de gutturale comparable à celle qui, d'Agnes a fait Aunes [n° 1573) SaintJaymes (Gers), dont le second terme ne diffère guère de l'espagnol Saint-James
(Allier,
—
—
;
— Gelui de Saint-Jacôme (Savoie) ime variante du wallon Jaqiiemes, Jakme. — Saint-Yaguen (Landes), répond Jaime.
était
l'origine,
S
certainement, à
qui se prononçait peut-être
aussi à
Jacobus,
.
Joannes
1829.
Saint-Jean
:
(cf.
— Saint-Jouan (Côtes-du-Nord,
diminutifs Saint-Jeannet et Saint-Jouan-
Ille-et- Vilaine) et leurs
net
;
ci-dessus, n° 1535).
— Domnus
J.
Danjouan (Seine-et-Oise). 1830. Jovinus Saint-Jouin (Galvados,
:
Domjean (Manche)
et peut-être
:
et-Loii'e,
Orne,
Seine-Inférieure,
(Manche), Saint- Juvin (.\rdennes), et-Garonne). 1831.
Nord), lieu
—
Domnus
Judo eus,
:
Saint-Jouvin
et peut-être Saint-Juin (Lot-
Domjevin (Meurthe-et-Moselle).
breton
:
;
Saint-Judoce ces deux
(Côtes-du-
formes donniMit
de supposer une variante Judocius.
Maritimes), :
J.
Saint-Josse (Pas-de-Calais)
1832. Julianus
J.
prince
Ille-et-Vilaine, Indre-
Deux-Sèvres),
:
Saint-Julien
;
—
Domjulien
f
.Alpes-
Saint- Juillen
Saint-Julia (Aude. Haute-Garonne).
—
Domnus
Vosges).
1833. .lulitta, mère de saint Cyv. et martyrisée avec
lui
sous
LES >'OMS DE LIEU
426 Dioclétien
:
Sainte -Juliette (Aveyroa, Indre-et-Loire, Tarn-etforme refaite à la manière dun diminutif de Julie
Garonne), Julitta eût donné Julette. Saint-Junien (Creuse, Haute-Vienne). 1834. Junianus Saint-Justin (Gers, Landes). Domnus 1835. Justinus
:
:
:
Danjoutin
J.
:
de Belfort).
(territoire
Justus Saint-Just, prononcé Saint-Ju. Saint-Lactencin (Indre). 1837. Lactantianus Saint-Lié (Marne), Saint-Lyé (Loiret), mais 1838. Laetus
1836.
:
:
:
non pas
(cf.
ci-après, n^ 1848)
La ma nus
1839.
Landbertus
1840.
Saini-Lyé (Aube).
Saint-Lamain
:
(Jura).
Saint -Lambert
:
Ardennes,
(Aisne,
Bouches-du-Rhône, Calvados, Côtes-du-Nord,
Eure,
Gironde,
Maine-et-Loire, Orne, Seine-et-Oise, Vaucluse).
Laudus, primitivement Lauto
1841.
Somme)
et
Saint-Lo (Manche,
:
son diminutif Saint-Louet (voir ci-dessus, n° 1535),
—
Saint-Lot (F.uretardivement latinisé Sanctus Laudulus; [Aisne) ci-dessus, Saint-Lot non (cf. n** 1709) et-Loir), mais ;
la
—
CAa/:»e^/e-Saint-Laud (Maine-et-Loire).
1842.
(Orne
Launoyisilus
Saint-Longis (Sarthe),
:
Saint-Langis
i.
1843.
Launomarus
:
le
être Saint-Léomer (Vienne).
Pas-Saint-LHomer (Orne), et peutBeatus L. Belhomert (cf. ci-
—
:
dessus, n" 1523).
1844.
Launus
Saint-Laon
:
(Vienne)
;
(Deux-
Thouars
à
Sèvres), ce saint a été confondu avec saint Lo.
1845.
Laurus
Saint-Laurs (Deux -Sèvres),
:
Saint- Laure
/Puy-de-Dôme). 1846.
Lau tenus
:
—
Saint- Lothain (Jura).
Les noms de lieu se rapportant au culte 1847. Lazarus. de saint Lazare, ressuscité par Jésus, et confondu avec le mendiant de la parabole du Mauvais Riche, ont été déjà passés en revue
(n*"*
f^nant
1482-1484
;
l'emplacement
on [jouvait y joindre Saint-Laze, nom déside l'ancienne léproserie de Sommières
(Gard).
1848.
Léo
Dordoj^ne,
Saint-Léon Haute-Garonne, :
(Allier,
Girojide,
Aveyron, Côte.s-du-Nord, Indre,
Lot-et-Garonne,
n;iss"s-PyrtMiées, Tarn), Saint-Lyé (.\ube).
1849.
Leobinus,
évêcpu- de
C^liai'tres
au
vT'
siècle
:
Saint"
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUKS
LEOBIXUS
:
427
Lubin ((]otes-du-Norcl. Eure, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Seineet-Oise).
1850. Leodeg-arius
— Domnus
L.
Saint-Léger:
:
Rhône), Saint-Ligaire
Vieunei.
(Somme;,
Domléger
:
— Saint-Lager
(Ardèche^
Deux-Sèvres).
Saint-Liguaire
Dampléger
(Seine-et-
Marne).
Leonardus Saint-Léonard, forme populaire de Leonardus étant IJénard. 1851. 1852.
:
Leonius
Saint-Liesne (Seine-et-Marne).
:
de famille Lioine se rencontre dans 1853.
savante,
la
forme
la
—
Le nom
région de Sézanne.
Leonorius, évêque breton du
vi''
siècle
Saint-Lunaire
:
(Ille-et- Vilaine).
1854.
Leontius
Saint-Léonce (Tarn), Saint-Lions (Basses-
:
Alpes), Saint-Léon-swr-Fe:;^re Dordogne). i
1855.
Leopardinus
1856. Leofarius 1857.
1858.
:
Saint-Lieux (Tarn).
Saint-Léopardin (Allier). Saint-Nauphary (Tarn-et-Garonne). :
Leporius Saint-Loubouer (Landes). Leutfredus la C/-oi.r-Saint-Leufroy (Eure), :
:
V HôpUal-
Saint-Lieffroy (Doubs).
1859. 1860.
Leudomirus Leudovinus
:
:
Saint-Lumier (Marne). Saint-Llévin (Nord, Pas-de-Calais).
Sainte-Livrade (Haute-Garonne, 1861. Liberata Garonne, Tarn-et-Garonne).
Lot-et-
:
1862. Libéria,
Libère
Domna
peut-être
(Meuse), L.
:
à
Torigine
Leobaria
:
Sainte-
Sainte-Libaire (Meurthe -et -Moselle], Sainte-
Livière (Marne),
Co/u/e - Sainte -Libiaire
(Seine-et-Marne j.
—
Damelevières (Meurthe-et-Moselle).
1863. Licinia
Sainte-Lizaigne (Indre).
:
1864. Licinius
:
Saint-Lézin (Maine-et-Loire).
1865. Lifardus, honoré
à
Meung-sur-Loire
:
Saint-Lyphard
(Loire-Inférieure).
1866. Lotharius, évêque de Sées au
vin'' siècle
:
Saint-Loyer
(Orne).
1867.
Lucas,
Hautes-Pyrénées), 1868.
Lucia
Morbihan)
et,
:
l'évangéliste
saint
Luc
:
Saint-Luc
Eure,
r;Aa/)e//e-Saint-Luc (Aube).
la
Sainte-Lucie
Aude,
forme plus régulière,
Drôme, Lozère, Meuse, Sainte-Luce
(Dordogne,
Gironde, Isère, Loire-Inférieure, Oise, Tarn). 1869.
Lucianus
:
Saint-Lucien (Eure-et-Loir, Oise, Seine-
LES NOMS DE LIKU
i28
mais non (cf. ci-après, n" 1872) Saint-Lucien, en Rezé (Loire-Inférieure).
Inférieure/,
Lupentius, abbé du Gévaudan, qui périt en Chamla fin du vi*" siècle, victime des intrigues de BruSaint-Louvent (Mamei, et, s'il faut en croire un pouillé
1870.
pag^ne. vers
nehaiit
'
:
du xvin^
—
Loire).
Saint-Lupien (.\ube)
siècle,
Domnus
L.
Lupercius
1871.
:
Saint-Louand (Indre-etDoulevant (Haute-Marne). ;
Saint-Loubert (Gironde), Saint-Loubergt
:
(Gironde), Saint-Loubès (Gironde),
et,
Saint-Loube
a.ssure-t-on,
—
Saint-Luperce (Eure-et-Loir) est une forme savante, car dans une forme populaire, le p du latin serait devenu v, (Gers).
témoin
le
1872.
nom deLouvercy (Marne), au ix'' siècle Luperciacum. Lupianus Saint-Lucien, chapelle en Rezé (Loire:
Inférieure)
;
à
une forme
que Luchain, une fausse interpré-
telle
tation aura fait substituer Lucien,
Lupus
1873.
(Saône-et-Loire, L.
:
nom
;
Damloup (Meuse), Domioup
(Aisne);
le
(Ille-et- Vilaine),
Dampleux
-6ois-Danloup, au territoire d'Ourouer (Nièvre)
appelé en 1266
est
nemusde Sancto Lupo.
Macarius
1874.
d'un usage courant.
— Saint-Leu (Oise, Pas-de-Calais, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise). — Domnus Saint-Loup
:
Saint-Macaire (Haute-Garonne, Gironde,
:
Hérault, Maine-et-Loire), Saint-Macary (Bouches-du-Rhône).
Maclovius, évèque d'AIeth au vi« siècle Saint-Malo Loire-Inférieure, Manche, Morbihan, Nièvre,
1875.
:
(Ille-et- Vilaine.
Orne, Vendée), Saint-Maclou (Calvados, Eure, Seine-Inférieure), Saint-Malon (lUe-et-Vilaine) le vocable Saint-Maclou résulte parfois d'une confusion (cf. ci-après, n" 1877). ;
Macrinus
1876.
:
Ma cul fus,
Saint-Maigrin (Cliarente-Inférieure).
en Macutus, honoré à Ars au dioSaint-Macoux (Vienne). C'est sous l'invocation de ce saint qu'était, en réalité, placée l'église Saint-Maclou de Mantes et le nom de l'église Saint-Maclou de Bar-sur-Aube a
1877.
cèse de Saintes
alti'ré
:
;
Sanctus Macutus. Madalgisilus Saint-Mauguille (Somme). 1879. Madalvcus Saint-Maulvis Somme).
été latinisé
1878.
:
:
i.
On
silui'G
.uK'iitKMiU'iil
ira|)('r<;<)il
li>p(};/rni>hif/iie
de
an Icniloirt;
l.i
(Je
i
l.-i
i-aison
pDiir
M(miso désii^iie sons ce
l'iesnes-au-Mont.
l.nnicllt'
nom
l:i
le
friinc
/)irli(niii:iirt' il(>
l.onvcnl,
.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
1880.
429
Magdalena,
surnom de lune des trois Marie de Magdala la Madeleine, la Madelaine, parla Magdeleine (Charente), la Magdelaine
l'Évangile, native de fois
MAGDALEXA
:
sans article
;
:
—
(Alpes-Maritimes, Savoie;, Sainte-Madeleine (Haute-Garonne).
—
C'est à une église placée sous l'invocation de sainte Marie-
Madeleine que doit son origine Mont-Notre-Dame (Aisne) mais dans l'expression Mons béate Marie Magdalene, le dernier ;
terme étant tombé de bonne heure en désuétude, Béate Marie, fut rendu par Notre-Dame. 1881. Maglorius, évêque breton Saint-Magloire (Seine-et-
désormais mal compris,
:
Oise).
1882.
Magnentia
1883.
Magnus Saint-Magne (Gironde). Mamertus Saint-Mamert (Eure,
Sainte-Magnance (Yonne).
:
:
1884.
:
Eure-et-Loir,
Gard, Isère, Morbihan, Rhône). 1885.
Mammes
Saint-Mammès (Seine-et-Marne), Saint-
:
Mamest
(Dordogne),
Garonnej,
et
Saint-Mamet (Allier, Cantal, Hautepeut-être Saint-Mamans (Drôme), ecclesia Sancti
Mamatis en 1196. 1886. Mandrarius
Saint-Mandrier
:
Manehildis
1887.
('V^ar)
Sainte-Menehould
:
(Marne),
prononcé
Sainte-Menou. 1888.
Mansuetus
Saint-Mansuy (Meurthe-et-Moselle). Saint-Manvieu (Calvados). :
1889.
Manveus
1890.
Marcellinus
:
:
Saint-Marcellin (Basses-Alpes, flautes-
Alpes, Ille-et- Vilaine, Isèie,
Loire,
Saône-et-Loire, Var,
Vau-
cluse).
1891.
dennes,
donné
Marcellus
:
Saint- Marcel
Loiret, Sarthe), et,
castet,
1892.
1893. 1894.
—
Saint-Marceau (Ardans une région où castellum a ;
Saint-Marcet (Haute-Garonne).
Marciana Sainte-Martianne (Tarn). Marculfus Saint-Marcouf Calvados, Manche). Maicus Saint-Marc, que la prononciation peut :
:
i
:
avoir
—
confondu avec Saint-Mard (voir ci-après, n" 1918V Dans le département de la Mayenne, Saint-Mars-SUr-Colniont et SaintMars-sur-la-Fiitaie sont appelés, le premier Sanctus Marchus vers 1200, 922.
le
second
— Saint-Max
appeli';
Sanctus Medardus super Fustayam en
(Meurthe-et-Moselle), prononcé .Sam/-.l/à, est
Sanctus Marcus dans un
pouillé de 1402.
LES NOMS
430
Dli
LIEU
1895. Marg^arita (cf. ci-dessus, n" 1556) Sainte-Marguerite. 1896. Maria, la Vierge, mère du Sauveur Sainte-Marie :
:
;
— —
(Manche), Sanctae Mariae ecclesia. Dommarie Meurthe-et-Moselle), Dommary M. (Meuse), Damemarie (Eure, Indre-et-Loire, Orne), Dammarie Meuse, Seine-et-Marne), Donnemarie (Eure-et-Loir, Loiret, (Haute-Marne, Seine-et-Marne), Dannemarie (Doubs, Seine-etOise) on a vu (n° 1407) que Dannemarie est aussi le nom d'une commune du Haut-Rhin, appelée en allemand Dammerkirch. Sainte-Mère-Eglise
Domna
(^
:
;
Domnae Mariae
ecclesia.
—
Très fréquemment,
dans
les
du moyen-âge, Sa ne ta ^Slaria ou Beata Maria mais en ce qui concerne la traduit l'expression Notre-Dame réciproque, on sait (cf. ci-dessus, n° 1880) que le nom de MontNotre-Dame (Aisne), n'a pas trait au culte de la Mère du Christ. Saint-Marien (Creuse), Saint-Mariens 1897. M aria nus Dommarien (Haute-Marne). (Gironde). — Domnus M. textes latins
;
:
:
1898.
1899. 1900.
Marina Sainte-Marine (Finistère). Marinus Saint-Marin Indre). Marins Saint-Mary (Cantal, Charente), :
(^
:
:
Saint-Maire,
Lausanne Saint-May (Drôme). 1901. Martialis, fondateur de l'église de Limoges
église à
;
Martial (Ardèche,
x\veyron.
:
Saint-
Cantal, Charente, Charente-Infé-
Haute- Garonne, Gironde. Hérault, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne, Vienne, HauteVienne j, Saint-Marsault (Deux-Sèvres). Saint-Marsal (Pyrénées-
rieure,
Corrèze,
Creuse,
Dordogne,
Gard,
Orientales).
Saint-Martin, à coup l'apôtre des Gaules répandu en France des noms de litu se rapportant au Domnus M. Dommartin (Ain, Aube, culte des saints. Doubs, Marne, Haute- Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse,
Martinus,
1902.
sur
le j)lus
:
—
:
Nièvre, Pas-de-Calais, Rhône, Saône-et-Loire,
Dammartin Doubs, i
et-Oisej
;
Mf)selle).
—
nom
Vosges),
Jura, Haute-Marne, Seine-et-Marne, Seine-
Domni M. mons (|ui
Somme,
foinnit
:
Dommartemont
i
Meuillie-et-
un double cxemph' d'assourdissement
du son nasal devant une m (cf. ci-ilessus, n" 1525). Saint-Mart, 1903. Martius, abbc en .Vuvergne au vi' sièch> pics Pioyat (Puy-de-Dôme). Saint-Martory Haute-Garonne). 1904. Martyrius :
:
1905. Mascilius
:
i
Saint-Maxire (Deux-Sèvres).
OKlGliMiS ECCLÉSIASTIQUKS
:
MATTHAEIJS
M
43i
1906. Matthaeus, réduit parfois à a te us Saint-Mathieu {Côtes-du-Nord, Finistère, Hérault, Morbihan, Haute- Vienne), :
Saint-Mahé (Finistère), Saint-Macé (Maine-et-Loire); l'égUse Saint-Mathieu de Moidaix (Finistère) est appelée dans un compte
rendu au chapitre de Trég^uier en 14(J1, Saint-Mahé. 1907. M a tu ri nus Saint-Mathurin (Côtes-du-Nord,
Cor-
:
rèze, Maine-et-Loire, Vendée).
Maudetus,
1908.
solitaire breton
pays de Trég-uier, et dont les transportées dans l'intérieur de
du-Nord, Finistère),
et,
du
vi^ siècle
reliques la
France
furent, :
ayant vécu au au
ix®
siècle,
Saint-Maudez (Côtes-
par une altération graphique, Saint-Man-
dez (Côtes-du-Nord),
Saint-Mandé (Charente-Inférieure, Côtesdu-Nord, Loir-et-Cher, Morbihan, Pu^^-de-Dôme Seine, Vienne). La chapelle de Saint-Mandé, au territoire de Mouterre-Silly (Vienne), est désig'née, dans un pouillé composé au ,
—
début du xiv" dont
le
siècle,
par les mots capellania
dernier semble attester que la forme
San
cti
Mandé
Malde ti,
était
encore
en usage. 1909.
M aura
Sainte-Maure (Aube, Indre-et-Loire, Lot-et-
:
Garonne). 1910. Maurilius, rille,
(Creuse),
Saint-Moreil
imparisyllabique
évêque d'Angers au
usitée
à
et,
v*"
par" l'effet
l'époque
siècle
de
franque,
:
la
Saint-Maudéclinaison
Saint-Morillon
(Gironde).
1911.
Maurinus
:
Saint-Maurin (Lot-et-Garonne, Var, Vau-
cluse).
Légion thébaine Saint-Maurice, forme savante substituée plus ou moins tardivement à diverses formes populaires, Saint-Maurice de Beynost (Ain), 1912. Mauritius, n^artyr de
la
:
ayant été appelé, vers 1320, Saint Mûris Saint-Mury (Drôme, Isère), Saint-Morezi (Dordo^ne). par exemple,
Maurus
;
—
Saint-Maur (Calvados, Cher, Eure-et-Loir, Gers, Indre, Jura, Maine-et-Loire, Meurthe, Oise, Seine, Seine1913.
:
Inférieure).
1914.
1915.
Maxentia Po/î/-Sainte-Maxence (Oise). Maxentius Saint-Maixant (Creuse, Gironde), :
:
Saint-
Maixent ((Charente, Charente-Inférieure, Sarthe, Deux-Sèvres, Il Vendée), Saint-Maxent (Somme), Saint-Mexant (Corrèze). résulte d'une altération (Dordogne) est possible que Saint-Naixenl on est toutefois semblable à celle qui de mappa a fait nappe
—
\
LES NOMS DE LIEU
i32
en droit de
de
faire état
forme Sanctus Xascentius, qu'on
la
rencontre en 1295.
Ma xi minus
Saint-Maximin (Gard, Isère, Oise, Var), Saint-Mesmin ^Gôte-dOr, Loiret, Deux-Sèvres. Vendée), SailltMéinin (Dordogne), Saint-Mémy Tarn). Saint-Même (LoireInférieure) était une possession de labbaye de Saint-Mesmin de Saiiit-Mesryiin (Aube) est dune origine Micy, près Orléans. 1916.
:
—
—
différente (voir ci-après, n" 1923).
Maxim us
Saint-Maxime Var), Saint-Maime BassesAlpes), Saint-Maïmes (Vari, Saint-Maixme (Eure-et-Loir), SaintMayme Aveyron, Dordogne), Saint-Mesmes Seine-et-Marne), L'/u de Saint-Même {Charente, Charente-Inférieure, Savoie). la dernière syllabe a parfois disparu, témoin les noms Saint1917.
:
,
^
—
Masse
A'ar),
ancienne
Saint-Maxe,
—
collégiale
à
Bar-le-Duc,
MaxiSaint-Mauxe (Eure). mus Saint-Masmes (Marne), qu'un texte de 1209 appelle Sanctus Mammius. 1918. Medardus, évèque de Xoyon au vi" siècle SaintII
serait risqué de rapporter à S.
:
—
Saint-Méard (Dordogne, Haute-Vienne SaintMédard CharenteInférieure, Marne, Meurthe-et-Moselle, (Aisne, Mard :
Orne,
Oise,
j
Saùne-et-Loire,
Mards (Aube, Eure,
Seine-Inférieure
Mayenne
Inférieure. Maine-et-Loire,
—
Orne,
(Gers).
Seine-et-Marne,
Sarthe.
ci-dessus,
n*'
M.
Saint-Merry,
Saint-
Saint-Mars (Eure, Loire-
—
voir ci-dessus,
n°
Vendée), Cinq-Mars
Domart (Somme), Dammard
1894 voir
:
:
(Aisne),
'.
Saint-Méry
à Paris, a été appelée,
Medulfus
1920.
:
(Seine-et-Marne)
Medericiis
1919.
i,
Vendée),
1554.. Saint-Merd (Corrèze, Creuse), Saint-Mézard
— Do m nus
Dampmart
Seine-et-Marne,
,
Saint-Molf
(Seine-et-Marne);
l'église
par réaction. Saint-Médéric
Loire-Inférieure),
Saint-Myon
Liiy-de-Dome).
Melanius, évèque de Rennes au
1921.
(Calvados,
Melaine
Saint-Melain
Eure
Ille-et-\'ilaine,
Saint-Meslin
,
—
1.
342).
Damas .\
|)
u
(I
Saint-Menges
{\'osf,'es
Saint-
Saint-Mélan (Mor-
Mcnuiiiiis. prcmiei- évèque de Châlons
1922.
2,
Maine-et-Loire, (Eure),
:
N'endée).
Ardeche/.
bihan;. Saint-Mélany
(Marnej;
siècle
vT'
:
Saint-Memmie
.Vrdennes), Saint-Menge
'
(Vosges).
.
.s.-inctuin
.M
f
mm
i
n
m, au
xii''
siècle y^Uo/*. '/c/v/i.,
.Sc/v/j/., .\II,
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
MEMORIUS
I
433
1923. Memoi-ius Saint-Mesmin (Aube^, nom dont le second terme est écrit, en 1291. Mirnmy, les formes intermédiaires le son nasal avant été vraisemblablement Memuir et Memui région champerésulte d'un phénomène assez fréquent dans la noise, où il paraît que Valmy sest dit vers 1274 Walemain, et :
;
où x\conin
Saconin (Aisne) répondent peut-être
et
des primitifs
à
en -iacus.
Menulfus,
1924.
Menoux 1925.
Merulfus
1926.
Mevennus Michael
La forme
Saint-
:
le
nom
prononcé Saint-Min.
Saint-Michel:
:
Michael
vulg-aire de
rapprocher
est
—
Salnt-Mihiel (Meuse).
Michau
;
on
inexplicable
:
commune en c
le
dur serait
aucun texte du moyen-àge n'ayant
d'ailleurs
—
gardera d'en
se
Saint-Micaud, porté par une
Saône-et-Loire, c'est-à-dire dans une région où
recueilli
:
Saint-Méru ou Saint-Méry (Vienne). Saint-Méen (Gôtes-du-Nord, Finistère,
:
lUe-et- Vilaine, Morbihan),
1927.
Mainulfus
plus anciennement
(Allier).
sur cette localité, dont l'église est sous
le
été
vocable de
Saint-Pierre, on ignore ce qu'il faut entendre par Saint-Micaud.
Aix-en-Provence
1928. Mitrias, confesseur à
:
Saint-Mitre
(Bouches-du-Rhône, Var). 1929.
Modéra mnus
:
Saint-Moran (Ule-et- Vilaine),
Saint-
Morand (Haut-Rhin). 1930. 1931.
Modéra tus Saint-Moré (Yonne). Montana: Sainte-Montaine (Cher). :
Mon ta nu s.
1932.
Vivarais
en
ermite
Saint -Montant
:
(Ardèche). 1933.
Mummolenus,
évêque
Noyon
de
et
Tournai au
Saint-Momelin (Nord, Pas-de-Calais). Le nom de Saint-Momble (AisneV Villeinomhlc (Seine) est formé de même sur Villa Mumn\oli.
vu'' siècle
1934.
:
Mummolus Mundana
—
:
Sainte-Mondane (l)ordogne^. Saint-Naamas Aveyron 1936. Naamalius Saint-Nabor Bas-Rhin Saint-Nabord lAube, 1937. Nabor 1935.
:
i.
(
:
).
(
:
ayant été absorbée par le son nasal du mot.sam/, Saînt-Avold (Moselle), prononcé 5am/-.4ud. Sainte-NathalèiiB (Dordogne). 1938. Natalena
Vosges),
et,
Vn
initiale
:
1939. Natalis 1940. Les
:
Xazarius noms de
lien.
Saint-Nadeau :
Charente-Inférieure).
Saint-Nazaire. '^^
LES NOMS DE LIEU
434
Nectarius
1941. sus,
:
Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme;
cf.
ci-des-
1548).
n<>
1942.
Neomadia
1943.
Nicasius Nicetius
1944.
:
Sainte-Néomaye (Deux-Sèvres).
Saint-Nicaise.
:
(Ain,
Saint-Nizier
:
Loire,
Isère,
Rhône,
Saône-et-Loire), forme populaire, qui serait écrite plus correcte-
ment
Saint-Xiziès.
1945.
Xummius
1946. 011a
:
:
Saint-Nom (Seine-et-Oise).
Sainte-Olle (Nord).
Saint-Orens 1947. Orientius, évêque d'Auch au v<= siècle (Haute-Garonne, Gers, Landes, Lot-et-Garonne), Saint-Ourens :
Lot-et-Garonne)
(Gironde,
;
—
17///e/-s-Saint-0rien
(Eure-et-
Loir).
1948.
Ortharius
1949.
Osmanna
1950.
Ostianus
:
Saint-Orthaire (Manche).
Sainte-Osmane (Sarthe). Saint-Hostien ou Hostianus
:
:
(Haute-
Loire).
1951.
Osvinus
Saint-Ovin (Alanche).
:
1952. Othildis, réduit à Ohildis
Sainte-Hoïlde (Meuse),
:
qu'on appelle aussi Sainte-Hould. 1953. Othilia
1954.
Sainte-Odile (Vosges).
:
Paduinus
Saint-Pavin (Orne, Sarthe).
:
Palladia Sainte-Pallaye (Orne). Saint-Palais (Allier, Charente, Charente1956. Palladius
1955.
:
:
Inférieure, Gironde, Basses-Pyrénées), Saint-Palavy (Lot).
Saint-Pancrace (Basses-Alpes, HautesAlpes, Alpes-Maritimes, Dordogne, Gard, Meurthe-et-Moselle, Vaucluse), Saint-Pancrasse (Isère), Saint-Pancré (Meurthe-etMoselle), et, semblant indiquer une forme basse Prancatius, Saint-Prancher (Vos^^es), Saint-Planchers (Manche), Saint1957.
Pancratius
:
Brancher Saône-et-Loire, Yonne;,
ainsi que. selon toute proba-
bilité, Saint-Plancard (Haute-Garonne), Saint-Blancard (Gers), Saint-Blanquat Ariègej. Saint-Brancaï Aliics-iMaritimes). <
!
Saint-Pantaléon (Corrèze, Drôme, Lot. Haute-Marne, Saône-et-Loire, Tarn, Vaucluse), Saint-Pandelon 1958.
Pantaleo
:
Dordoi^ne) '. Saint-Papoul (.\ude, Haute-Garonne), qui lOrif^inc, comme le nom latin, accentué sur 1 .i.
(Landesj, Saint-Pantaly
1959.
Papulus
était sans
1.
doute
à
Saint-Plantaire
:
(liirlrc .<•(•(•
le si.t
sducli
l':in
l
Im loonis en 1212.
.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
:
PARDULFUS
435
1960. Pardulfus, abbé de Guéret, mort vers 737 Saint(Allier, Corrèze, Creuse, Dordogne, Gironde, Lot-et:
Pardoux
Garonne, Puy-de-Dôme, Deux-Sèvres, Haute-Vienne), SaintPardoult (Charente-Inférieure), Saint-Perdoux (Dordogne, Lot, Tarn), Saint-Pardon (Gironde, Lot-et-Garonne: cf. ci-dessus, no 1144)^ Saint-Perdon (Landes, Lot-et-Garonne).
Parthenius
1961.
1962. Pastor
:
Saint-Parthem (Aveyron).
Saint-Pastour (Lot-et-Garonne, Var), SaintPastOUS (Hautes-Pyrénées). :
Paternus
1963.
Saint-Paterne
:
Indre-et-Loire, Morbihan, Oise,
(Côtes-du-Nord,
Indre,
Sarthe), Saint-Pater (Sarthe),
Saint-Paër (Eure, Seine- Inférieure), Saint-Pair (Calvados, Manche), Saint-Pois (Manchej, Saint-Poix (Mayenne), Saint-
Pern
(Ille-et- Vilaine).
Patricius
1964.
Saint-Patrice
:
Manche,
(Indre-et-Loire,
Orne), Saint-Patris (Côtes-du-Nord), Saint-Parize (Nièvre).
1965. Patrocles ou
Patroclus
:
Saint-Parres (Aube).
Patuscius, chanoine de Meaux vers
1966.
le
vi*^
siècle
:
Saint-Pathus (Seine-et-Marne)
Pau la
1967.
Sainte-Paule (Rhône), Sainte-Pôle (Meurthe-
:
et-Moselle).
1968.
1969.
Paulianus Saint-Paulien (Haute-Loire). Paulus Saint-Paul Saint-Pol (Finistère, Nord, :
:
Pas-de-Calais) n**
diminutif
le
et
—
Saint-Paulet
(voir
ci-dessus,
Les noms de Lamhallc et de Lampaul, en Bretagne ci-dessus, n° 1316) sont dus au culte de saint Paul, évêque
1535).
(cf.
—
;
de Léon.
Pavatius Saint-Pavace (Sarthe). La MothePaxentius Saint-Paixant (Vienne). Montravel (Dordogne) s'est jadis appelée la Mot he-^aint-Faixent. Sainte-Pécinne, chapelle à Saint-Quentin 1972. Pecinna 1970.
:
1971.
—
:
:
(Deux-Sèvres), Sainte-Pazanne (Loire-Inférieure). 1973.
Peregrinus
:
Saint-Pellerin (Eure-et-Loir, Manche),
Saint-Pérégrin (Haute-Marne). 1974.
Petrocus
:
1975. Petronilla
bue
la
même
ter plutôt
1976.
Saint-Perreux (Morbihan). :
Sainte-Pétronille (Gironde).
—
On
attri-
origine à Sainte-Périne (Oise), qui paraît représen-
un autre dérivé féminin de Petrus, Pétri na.
Petrus:
Saint- Pierre
;
—
Saint-Père
(Ille-et- Vihiine,
LES NOMS
436
lieu
dl;
Loire-Inférieure, Loiret, Nièvre, Sarthe. Seine-et-Oise, Vendée,
Yonne)
—
en-Vallée, rant, le
à Chartres s'élevait la célèbre et, à
nom
abbave de Saint-Père-
Paris, la rue des Saints-Pères rappelle, en Talté-
de la chapelle Saint-Pierre, dont l'emplacement est
actuellement occupé par l'hôpital de (Alpes-Maritimes,
Hérault,
la
Charité
Var,
Lot,
—
'
Saint-Peyre
Vaucluse),
Saint-Pey
(Gironde), Saint-Pé (Haute-Garonne, Gers, Landes, Lot-et-Ga-
Basses-Pyrénées,
ronne,
Hautes-Pyrénées
i.
(Vaucluse) est un diminutif de Sainù-Pei/re.
demment
!n°*
— Saint-Peyret — On a vu précé-
1532-1534) des noms de lieu dont
le
thème
—
mologique présente Sanctus P. en combinaison.
éty-
Domnus
P. Dompierre (Ain, Allier, Charente-Inférieure, Côte-dOr, Doubs, lUe-et- Vilaine, Jura, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Nièvre, Nord, Oise, Orne, Saône-et-Loire, Somme, Vendée, Haute:
Dampierre (Aube, Calvados, Charente-InféDoubs, Eure-et-Loir, Indre, Jura, Loiret, Haute-Marne. Nièvre, Haute-Saône, Maine-et-Loire, Marne. Le nom de Saône-et-Loire, Seine-Inférieure, Seine-et-Oise) Domprot (Marne), dont Téglise est dédiée à saint Pierre, doit Vienne,
Vosges),
rieure, Cher, Côte-d'Or,
-'.
s'interpréter
Dompierre-le-Petit
<(
1977. Petrusius (cf.
—
».
Sainte-Péreuse, par changement de genre
:
ci-dessus, n° 1543).
1978.
Pharetrius
:
Saint-Phalier (Cher, Indre), Saint-Phal-
lier ;Seine-et-Oise), par substitution
1979. Pientia
de liquide.
Sainte-Pience (Manche).
:
1980. Placidius
Saint-Plaisir
:
(Allier),
dont
1'/-
finale est
parasite.
1981.
Pompouia
Révolution par 1.
A
la
:
Saiiite-Pompoigne,
commune
Moiilreuil (Seine) les
nom
porté jusqu'à
la
de Poinpogne (Lot-et-Garonne)^.
rues
rlo
Homainvillc el Danton, voisines de
l'éplisc paroissiale Sam^-PiVTre-et-Sainl-l'anl, étaient appelées, antérieiire-
mentà
1882, la première, rue Basse-Saint-Père,
la
seconde, rue//au<e-Saint-
Père. 2. A ces noms Lonf^^non ajoiilait celui de iJoinimire (Vosges) nous faisons ne traon en a depuis le xii" siècle observer que les textes latins duisenl jamais ce nom |)ar Dom nus Pet r u s, el (\ue réglisc du lieu a pour [)atron saint Nicolas. (>elte église était primitivement annexe de celle de ;
—
—
Laviéville, dédiée à saint .lean-Baptiste. H.
Il
Y a
donc
cédemment
lieu
fn" 289)
de tenir pour non avenue de ce nom.
riiiter|)ietation doinu'-e pré-
OUIGINES ECCLÉSIASTIQUES
1982.
Pomponius
:
POMPOXIUS
437
Saint-Pompont (Dordogne); dans Saint-
:
Pompain (Deux-Sèvres) le second terme était sans doute, à rorig-ine, Pompoin (cf. ci-dessus, n° 288). 1983. Pontius Saint-Ponce (Ardennes), Saint-Pons (Basses:
Alpes, Alpes-Maritimes, Ardèclie. Bouches-du-Rhône, Drôme,
Gard, Hérault. Var). Saint-Pont (Allier). Saint-Point (Doubs, Saône-et- Loire), Saint-Poncy (Cantal). 1984.
Porcarius
Porchaire
Saint-Porquier (Tarn-et-Garonne), Saint(Charente -Inférieure, Deux-Sèvres). :
1985. Portianus, abbé en Auvergne dans
du
vi'^
siècle
1986.
:
Potamius
première moitié
Saint-Pouange (Aube).
:
Praecordius 1988. Praejectus
1987.
:
Saint-Précord (Aisne). (Ilaute-Loire,
Saint-Préjet
:
Lozère),
Ardèche, Cher, Gorrèze, Creuse, Dordogne,
Saint-Priest (Allier, Isère, Loire,
la
Saint-Pourçain (Allier).
Puy-de-Dôme, Haute- Vienne), Saint-Prayel( Vosges),
Saint-Pregts (Yonne). Saint-Prix (Aisne, Allier, Ardèche, Côted'Or, Marne, Saône-et-Loire, Seine-et-Oise), peut-être Saint-Pré
(Var) et Saint-Projet (Cantal, Charente, Corrèze, Eure-et-Loir, Lot, Deux-Sèvres, Tarn, Tarn-et-Garonnej.
1989.
Primus
1^90. Priscus,
(Yonne)
:
Saint-Prim (Isère). martyr à Auxerre
vers 274
Saint-Bris
:
et peut-être Saint-Prest (Eure-et-Loir).
1991.' Priva tus Saint-Privat (Ardèche, Aveyron, Corrèze, Dordogne, Gard, Héravilt, Haute-Loire, Lot, Lozère, Puy-de:
Dôme, Vaucluse), Saint-Privé
(Loiret, Nièvre, Saône-et-Loire,
Yonne). 1992.
Proba
:
Sainte-Preuve (Aisne).
1993. Proculus, accentué
sui'
l'antépénultième
:
Saint-Preuil
(Charente).
1994. Protasius, évêque d'Avenche au
vi''
siècle
—
:
Saint-Prex
On remarcpiei'a que, dans la tojionomastique française, aucun nom n"a trait au culte du martyr saint Protais, de Milan, qui était comme subordonné à celui de (Suisse, cant.
de Vaud).
son frère, saint Gervais. 1995.
1996.
Prudentius Quintinus
:
Saint-Prouant (Vendée).
:
Saint- Quentin
;
—
Saint-Quintin
.Vriège,
Puy-de-Dôme, Tarn-et-Garonne), Saint-Quenty (Lot). Sainte-Quitterie (Ariège, Haute-Garonne, 1997. Quiteria :
Lot-et-Garonne, Tarn).
.
LES NOMS DE LIEU
438
Raco, évêque dWutun au
1998.
xi"
siècle
Saint-Racho
:
(Saône-et-Loire)
Radeg'undis
1999.
:
Sainte-Radegonde
Aveyron,
Allier,
Charente, Charente-Inférieure, Cher, Creuse, Dordogne, Eureet-Loir, Gers, Gironde, Indre-et-Loire, Lot-et-Garonne. Saône-
Somme,
et-Loire, Seine-Inférieure, Seine-et-Oise, Deux-Sèvres,
Vendée, Vienne) ci-dessus,
(cf.
n''
la
;
forme
vulg-aire de
Radeg'undis
est
Ragon
990).
2000. Radulfus,
Nant en Rouergue
abbé de
Saint-Rau
:
(Aveyron).
Rag-nebertus ou Rag-nobertus Saint -Rambert Drôme, Loire, Rhône), Saint-Renobert (Haute-Marne).
2001. (Ain,
:
Raphaël
2002.
Saint-Raphaël (Alpes-Maritimes, Dordogne.
:
Drôme, Gironde, Var, Vaucluse), Saint-Raffel (Tarn).
Régi m un du s, chanoine de
2003.
au
xii*^
siècle
:
Saint-Sernin-de-Toulouse,
Saint-Ramond (Lot-et-Garonne).
— On signale en
passant que le nom de Saramon (Gers), sur l'étymologie duquel une hypothèse a été formulée précédemment (n° 1449) a été altérée en Saint-Raymond et appliqué à une famille originaire de ce
lieu.
Regina Sainte-Reine (Haute-Loire, Loire-Inférieure, Meurthe-et-Moselle, Haute-Saône, Haute-Savoie) Alise2004.
:
—
;
Sainte-Reine fCôte-d"Or).
Regius
2005.
:
Damery (Marne)
Domnus
de Charles-le-Chauve,
du
est appelé, dans un diplôme Regius. On ne connaît rien
que ce vocable honore; le souvenir s'en est d'ailleurs car depuis longtemps l'église de Damery, dont la
saint
vite perdu,
cure était à
la
présentation de l'abbé de Saint-Médard de Sois-
sons, a pour patron saint Médard.
2006.
nom
Regulus
était porté
:
Saint-Rieul
(Gôtes-du-Nord,
par une église de Senlis;
—
Meuse)
Saint-Règle
;
ce
Indre-
et-Loire).
2007. m;iis
Remedius. Hemegius.
non Saint-Remij-dii-P/uin
Remège Puy-de-Dôme (voir inèiic
(cf.
Hemigius
:
Saint-Remy.
ri-après, n" 2018);
—
Saint-
Saint-Remèze Ardèche), Sainte-Ramée ci-dessus, n" 1544; et, avec un prosthétique phéno|);irticulier nu dialecte gascon (cf. /i/vvV<;= rivus) Sainti
,
—
ii
—
—
Arroumex Tarn-et-Garonne). Sancti H. mons: Saint-Remimont Meurthe-et-Moselle, Vosges). Doinuus H. Domremy I
—
:
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
(Haute-Manie, Meuse, Vosges), (Belg-i(|ue.
2008.
:
RKMIGIUS
Dompremy
439
(Marne),
Dampremy
Hainaut).
Renatus
Saint-René
:
(
Côtes-du-Nord
Maine-et-
,
Loire).
2009.
Repara ta
Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône).
:
2010. Restituta
^Ircv-Sainte-Restitue (Aisne).
:
2011. Restitutus 2012.
graphie a
la
Saint-Restitut (Drôme).
:
Reverentius subi
Saint-Révérend (Vendée, Vienne) dont de l'adjectif calqué sur reve-
:
l'intluence
rendus. 2013.
Reverianus
:
Saint-Révérien (Allier, Nièvre), Saint-
Rirand (Loire).
Riberius Saint-Rabier (Dordogne). Ricardus: Saint-Richard (Meurthe-et-Moselle). —On affirmer que dans le nom Damprichard (Doubs), le pre-
2014.
:
2015. n'ose
mier terme
ait le
sens de
appelé Richard, qui
âge
;
ait
«
saint », car on ne connaît
vécu dans
vraisemblablement ce
que Damparis
et
2016. Ricarius Saint-Riquier
Douriez
(cf.
aucun saint
première partie du moyen
appartient
la
à
même
catégorie
(voir ci-dessus, n° 1528).
Saint-Richer (Calvados, Seine-Inférieure),
:
(Seine-Inférieure,
Somme).
—
Domnus
R.
:
ci-dessus. n° 1525).
2017. Ri gai du s
2018.
nom
Damrcmonf
la
Saint-Rigaud (Saône-et-Loire).
:
Rigomerus ou Richmerus
Saint-Rigonnet
(Indre-et-Loire),
:
Saint-Rigomer (Sarthe),
Saint-Rimay
(Loir-et-Cher).
Saint-Remy-dii-Plain (Sarthe).
Saint-Rouin 2019. Rodingus, succédané de Chrodingus (Meuse), ancien ermitage placé sous l'invocation du fondateur :
de l'abbaye de Beaulieu, en Argonne.
—
Saint-Roman (Drome, 2020. Romanus Saint-Romain; Gard, Var, Vaucluse), Saint-Romans (Alpes- Maritimes, Isère, Lozère, Deux-Sèvres). Saint-Rome Aude, Aveyron, Dordogne, :
(
Haute-Garonne, Lozère) résulte d'un déplacement d'accent dont la région offre plusieurs exemples (cf. ci-dessus, n"^ 1545, 1568, 1574, 1593). Saint-Arroman (Gers, Hautes-Pyrénées), est une forme gasconne (cf. ci-dessus, n" 2007), qui a pour variante
Saint-Armon (Ba.sses-Pyrénées), en 1371 Sent Arromaii. 2021. Romulus Saint-Rombe (Cher), pour Sninl-RomJde. :
2022.
Roua nus,
ermite breton dont on
a
vu
<pie
le culte a
LKS NOMS DE LIEU
140
donné naissance aux noms Locronan (n° 1321)
Ridina
2023.
(n°
1318) et
Laurenan
Saint-Renan (Finistère).
:
Sainte-Ruffine
:
(Moselle),
Sainte-Rafine
fHaute-Garonne. Gers. Lot-et-Garonne. Tarn-et-Garonne).
Rufinus Saint-Rouffy (Cantal). Rufus Saint-Ruf (Vaucluse).
2024.
:
2025.
:
2027.
Rumoldus: Saint-Rimault (Oise). Rumpharius Saint-Romphaire (Manche).
2028.
Rusticus
2026.
:
savante donnant au 2029.
Sabina
:
(Haute-Garonne), forme nest pas justifié. Sainte-Sabine (Côte-d"Or, Dordogne. Sarthe, Saint-Rustice
:
un son
c
sitilant qui
Tarn-et-Garonne), Sainte-Savine (Aube).
Sabinianus
2030.
(Charente-Inférieure),
Saint-Savinien
:
Yonne).
Sabinus: Saint-Savin
2031.
(Charente-Inférieure, Isère, Jura,
Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées_, Vienne), Saint-Sabin (Landes, Loire), Saint-Saby (Aveyron), Saint-Sevin (Lot-et-Garonne).
Sacerdos
2032.
Saint-Sardos
:
(Lot-et-Garonne,
Tarn-et-
Garonne). 2033. Sa 1 vins Saint-Saulve (Nord). Saint-Salvy (Lot-etGaronne, Tarn, Tarn-et-Garonne), Saint-Sauvy (Gers), Saint:
Saulge (Nièvre)
supposant une forme basse Sallius, Saint-
et,
Saire (Seine- Inférieure).
2034.
Sanctinus
Saint-Santin (Aveyron, Cantal,
:
Orne), Saint-Xantin (Corrèze).
Loiret,
—
2035. Saturninus Saint-Saturnin; Saint-Sornin (Allier, Ardèche, Arièj^e, Charente. Cliarcnte-lnférieure, Corrèze, Creuse, Vendée, Haute-Vienne), Saint-Sernin (^Ardèche, Ariège, Aude, :
Aveyron,
Haute-Garonne,
Dordog-ne,
Saône-et-Loire,
Gers,
Lot-et-Garonne,
Tarn, Tarn-et-Garonne), Saint-Gemin (Ariège,
Cantal, Corrèze, Dordogne, Lot, Tarn-et-Garonne
(Dordognei, Isère,
(Ain,
Saint-Sorlin
,
Saint-Sarnin
Charente-lid'érieure,
Drôme,
Rhône, Saône-et-Loire, Savoie), Saint-Savoumin (Bouohes-
du-Hliône).
2036.
Satyrus
:
Sancerre (voir ci-dessus,
n" 1552j, Saint-
Satur (Cher). 2037.
Scholastica
2038.
Scubiculus
changement de
g(Mire.
Sainte
:
savanttî; Sainte-ScolaSSe :
i
<
)rn('
-
Scolastique
(Loiret),
forme
).
Sainte-Escobille
(Seim-el-Oiseï,
|)ar
.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
Secundinus
2039.
2040. Senarius,
:
SHCUXDINUS
:
441
Saint-Secondin (Loir-et-Cher, Vienne).
peut-être altération
de
Sénat or
Saint-
:
Senier (Manche).
Seneratus 2042. Senericus
2041.
Saint-Géneré Mayenne).
:
Saint -Céneri
:
(Orné),
Saint -Gélerin
(Sarthe).
2043. Sequaniis 2044.
Serenus
Saint-Seine (Nièvre, Côte-d'Or).
:
Saint-Céré (Lot).
:
2045. Se r va tins
Saint-Servais (Gôtes-du-Nord,
:
Finistère,
Morbihan). r vus Saint-Ser (Bouches-du-Rhône) ^ Severa Sainte-Sévère (Charente, Indre). Severinus Saint-Séverin (Charente, Charente-Infé-
2046. Se
:
2047.
:
2048.
;
rieure, Creuse,
Dordog-ne, Finistère, Haute-Garonne, Seine-et-
Marnej, Saint-Seurin (Charente-Inférieure. Dordogne, Gironde, Lot-et-Garonne), Saint-Surin (Charente), Saint-Saury (Cantal). 2049.
Sève ru s
Saint-Sever (x\veyron, Calvados, Charente-
:
Inférieure, Landes, Hautes-Pyrénées, Seine-Inférieure) et,
nant un recul d'accent préparé par
moyen-
prononciation Saint-Sevé,
la
Saint-Sève (Gironde). 2050.
Sicarius
(Dordogne),
Saint-Sicaire
:
Saint-Cicaire
(Dordof^ne).
2051. Si do ni us
Saint-Saëns (Seine-Inférieure).
:
Sidronius Saint-Cydroine (Yonne). 2053. Sigifredus Saint-Siffret (Gard), 2052.
:
Saint-Suffren
:
(Basses- Alpes, Bouches-du-Rhône).
Sigiramnus
Saint-Cyran (Indre). 2055. Sig-ismundus, roi de Bourg-o^ne, mis
2054.
du
roi
:
Clodomir (voir
(Charente-Inférieure,
ci-dessus,
Loiret,
1534)
n'^
à
:
Maine-et-Loire,
Savoie, Vendée), forme savante substituée à
la
mort par ordre
Saint-Slgismond Savoie, Haute-
forme vulgaire
Sainl-Simond 2056.
Sigolena
2057. Sig-rada f
:
:
Sainte-Sigolène (Haute-Loire, Tarn). Somme)), Sainte-Segros Sainte-Se grée !
Côte-d'Or).
2058.
Silvanus
Maine-et-Loire,
i.
:
Saint-Silvain
Seine-Inférieure),
Giiérartl, CarLidairn
Calvados, Corrèze, Creuse,
Saint-Sauvant
(Charenle-
de Vnhhntjc de Sainl-Viclor do Mursoille,
II, '.t23.
LES NOMS DE LIEU
442
Saint-Sauvent (Vienne),
Inférieure),
ci-dessus,
(cf.
avec recul
et,
d'accent
2020), Saint-Sauves (Puy-de-Dôme),
n°
Saint-
Solve (Corrèze). 2059.
Silveus
Saint-Sauvier (Allier), dont
:
pas insolite, car on a des exemples de
veus donnant Hervier 2060. Silvius
graphie n'est
de Flodo-
et
et Flovicr.
Saint-Selve (Gironde).
:
2061. Si me on
la
Herveus
Saint-Siméon (Eure,
:
Isère,
Manche, Orne,
Seine-et-Marne), Saint-Simeux (Charente).
Simon
2062.
Garonne),
nom
Bouches-du-Rhône,
(Aisne,
Haute-Garonne, LoireRhône, Savoie, Tarn-et-
Charente-Inférieure,
Lot-et-Garonne,
Lot,
Inférieure,
Saint-Simon
:
Cantal, Charente,
qui, parfois, peut représenter
S.
Sigismundus
ci-dessus, n° 2055).
(cf.
2063. Sindulfus Saint-Sandoux (Puy-de-Dôme), Sidoux (Marne), Saint-Sindulphe (Marne). :
2064. 2065.
Solemius Solemnia
2066. Solina f
:
Saint-
Saint-Soulan (Gers).
:
Sainte-Solange (Cher).
:
Sainte-Soline (Deux-Sèvres), Sainte-Souline
Charente).
2067. Sosius 2068.
Saint-Sozy (Lot).
:
Stephanus,
premier martyr
le
:
Saint-Etienne
;
—
Saint-Estèphe (Charente, Dordog-ne, Gironde, Tarn-et-Garonne),
Alpes-Maritimes, Aude, Bouchesdu-Rhône, Gard, Pyrénées-Orientales, Var. Vaucluse), SaintEsteben (Basses- Pyrénées), accentué sur la pénultième, et par Saint-Estève (Basses-Alpes.
substitution
de
17
à
(Meurthe-et-Moselle).
Vn,
Saint-Stail
— Domnus
S.
:
(Vosges)
Saint-Ail
et
Donstiennes (Belgique.
Domptail (Meurthe-et-Moselle, Vosges). 2069. Stremonius, l'apôtre de l'Auvergne Saint-Astrômoine Aveyron), Saint-Austremoine (Haute-Loire). Ilainaut),
:
2070. Sulpicius Vl
et
du p
:
:
Saint-Sulpice
phori.i
nus
et, })ar
Nord),
l'interversion de
Saint- Soupplets
(Meurthe-et-Moselle),
Saint-Supplet
Supplix (Seine-Inférieure
Sy m
—
Saint-Souplet (Marne,
'Seine-('t-Marnej,
2071.
;
:
Saint-Symphorien,
forme
savante
suiistituée à divoises formes vulgaires ayant eu cours au
âge,
et
répondcint
Sainte-Feyre vrin
Meuse).
(cf.
Saint-
.
d'oidinaire
à
la
ci-dessus, n"1545).
moyen-
variante Si for ia nu.s
—
Doumus
S.
:
;
—
Dompce-
I
.
ORIGINES ECCLÉSIASTIQIES
I
TAURIXUS
443
Tau ri nus Saint-Taurin (Eure), Saint-Thurin (Loire) forme dont on n'a pas lieu d'être surpris si l'on observe que plusieurs Tliiiry (Aisne, Calvados, Yonne), représentent cer-
—
2072.
:
tainement un primitif Tauriacus ciation,
—
et,
2073. Terentia
(Aisne, Aube, Cher,
de
pronon-
la
Saint-Thibaud (Savoie). Saint-Thibault
:
Côte-d'Or,
Eure-et-Loir,
Oise, Sarthe, Seine-et-Marne, Yonne),
de
l'effet
Sainte-Thérence (Allier).
:
Theobaldus
2074.
l'est
par
Saint-Aurin (Somme).
la
et,
Nièvre,
Loiret,
formes particulières à
France, Saint-Thiébaud (Jura, Haute-Saône),
Saint-
Thiébault (Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle). 2075. Theodardus, fondateur de l'abbaye de Saint-Auzard
de Montauban 2076.
:
Saint-Théodast (Tarn).
Theoderius
Saint-Chef (Isère), moyennant la pala-
:
forme basse Tioderius. patron de l'abbaye du Monastier (HauteTheofredus, 2077. Saint Cheffroy Saint-GhafMonestier Loire), appelée en 1493 le Saintfrey (Hautes-Alpes), en 1118 Sanctus Theotfredus talisation de Y yod de la
:
;
Théofrède (Ardèche), Saint-Théoffray 2078.
Theodericus Theodoretus
—
(Isère).
Saint-Thierry (Marne).
:
Saint-Théodorit (Gard). L'église de (Indre). Saint-Théodore 2080. domnus TheoThéodore, saint Domsure (Am) a pour patron dorus la forme .swre s'expliquerait par la prononciation sifflante du / initial dans une forme basse Tiodorus. 2079.
Theodorus
:
—
:
;
2081.
Theodosia
2082.
Thomas
2083.
Thyrrus
:
Sainte -Thuise (Aube).
Saint-Thomas
:
;
—
Saint-Thomé (Ardèche).
Saint-Trys (Rhône), semble-t-il, par
:
l'elTet
d'une métathèse. 2084. Tiberius
2085.
Torpes
loin de là,
par
la
:
:
Saint-Thibéry fHérault). on a vu
Saint-Tropez (Var)
métathèse inverse.
Tiirbie (Alpes-Maritimes
;
m» 555) que, non Tropaea est devenue la
)
2086. Torfjualus: Saint-Torquat ou Saint-Turquoi (Drôme), Saint-Tronquet (Vaucluse), avec une nasalisation adventice. Saint2087. Trechmorus, confesseur breton du vu'" siècle :
Trémeur 2088.
(Finistère, Morbihan).
Treverius
:
Saint-Trivier (Ain).
2089. Troianus, évoque de Saintes
:
Saint-Trojan Charente,
.
LES NOMS DE LIEU
444
Gironde)'.
Charente-Inférieure,
—
Domnus
T.
Dontrien
:
(Marne).
Trophimius
2090.
:
Saint-Trophime
(Bouches-du-Rhône,
Vaucluse).
Trudo
2091.
Saiïlt-Trond (Belgique, Limbourg), en flamand
:
Sint-Truyden.
Tugdualus
Saint-Tugdual (Côtes-du-Nord, MorD'après une légende bihan), Saint-Thual (Ille-et-Vilaine). fort accréditée au moyen-âg'e, ce saint serait allé à Rome, et y 2092.
:
—
devenu pape, d'où la qualification de pahu qui On a donc lieu d'attribuer à son culte
serait
parfois donnée.
lui a été
les
noms
de lieu Saint-Pabu (Côtes-du-Nord, Finistère) et Trébabu (Finistère).
2093. Turiavus, évêque de Dol au viu" siècle
Saint-Thuriau dont Saint-Thurian (Côtes-du-Nord, Morbihan) ne serait qu'une variante graphique (cf. ci-dessus, n** 1908)
(Morbihan)
—
Saint-Thurien par
—
(Finistère),
perte du
la
:
•
initial
/
Saint-Thurial cf.
ci-dessus,
(Ille-et-Vilaine),
et,
n° 2072), Saint-Urien
(Côtes-du-Nord, Eure), peut-être Saint-Euriel (Côtes-du-Nord). 2094. Turibius, évêque du Mans au v'^ siècle Saint-Tref :
('Mayenne).
2095.
Udalricus: Saint-Oury
(Moselle), Saint-Ulrich (Haut-
lUiin).
2096. IJlfacius, solitaire
du Perche au
vu''
siècle
Saint-
:
Ulphace (Sarthe). 2097. Ulfus
Saint-Oulph (Aube). 2098. Ursicinus Saint-Urcisse (Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne), Saint-Urcize (Cantal), noms dans lesquels le :
:
recul de i'acceni s'explique par l'hypothèse d'une forme Urcissy, (loni
la
voyelle finale aura passé à tort pour atone
Ursitz (^Suisse, cant. de
Berne), qui se dit en
;
—
Sankt-
français Saint-
Ursanne 2099. llrsinus: Saint-Ursin (Calvados, Eure, luue-et-Loir. Manche, Mayenne). 2100. Ursus Puy-de-Dôme. Saint-Ours (Basses-Alpes, :
Savoie, Ilaute-Savoie), Saint-Orse (Dordogne).
2101. Valeria
I.
Sainte-Trie
r.\'.
:
Sainte-Valière (Allier, Aude, Nièvre).
ci-dessus, p.
;Ut:i,
note
2).
ORIGINES ECCLÉSIASTIQUES
Valerianus
2102.
VALERIANCS
:
445
Saint-Valérien (Vendée, Yonne), Saint-
:
Vallerin (Saône-et- Loire).
Valerius
2103.
Saint-Valère (Haute-Saône), Saint- Vallier
:
(Alpes-Maritimes, Charente, Drùnie, Isère, Haute-Mtirne, HauteSaône, Saône-et-Loire, Vosges). Domnus V. Domvallier
—
(Vosg-es),
:
Dampvalley (Haute-Saône).
Vasius Saint-Vaize (Charente-Inférieure). 2105. Vedastus, évêque d'Arras au v® siècle Saint-Vaast 2104.
:
:
(Calvados, Manche, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Seine-Inférieure),
—
Saint- Waast (Nord),
Saint- Vast (Manche, Somme, Tarn). Domvast (Somme 2106. Venantius Saint-Venant (Pas-de-Calais). 2107. Venerandus Saint- Vénérand (Haute-Loire). 2108. Venitia Sainte-Venise (Seine-Inférieure).
Domnus
V.
:
.
:
:
:
2109.
Veranus
Saint-Verain Nièvre), Saint-Véran (^Hautes-
:
!
Alpes, Aveyron, Vaucluse), Saint-Varent (Deux-Sèvres), Saint-
Vrain (Marne, Seine-et-Oise), Saint-Vran iCôtes-du-Nord). 2110.
Verus
Saint-Vert (Haute-Loirej, Saint-Voir (Allier).
:
2111. Viator
Sainf-Amâtrc
2112. Victor
(Loir-et-Cher),
Saint- Viâtre
;
comme
Saint-Victor, VilleneuveSaint-Yisire (Marne),
:
forme populaire répondant au cas sujet rèze).
formé
ci-dessus, n° 1584).
(cf.
Saint- Vidou
(Landes).
—
;
—
Saint-Victour (Cor-
Domnus
V.
Dampvitoux
:
(Meurthe-et-Moselle).
2113. Victoria
Sainte -Victoire (Tarn-et-Garonne).
:
2114. Victurius, évêque du
2115.
Victurnianus
:
Mans
:
Saint-Victeur (Sarthe).
Saint-Victurnien (Haute- Vienne).
2116. Vigor, évêque de Baveux au
siècle
vi''
(Calvados, Eure, Manche, Seine-Inférieure).
DanvOU 2117.
—
:
Saint- Vigor
Domnus
V.
:
(Calvados).
Vincentianus:
2118. Vi ne en tins
:
Saint- Viance (Corrèze).
Saint- Vincent.
2119. Virg-ana, berg'ère des environs de Thouars honorée par l'Eglise le 7 janvier
2120.
Vitonus
abbaye célèbre, 2121. Vitus,
:
:
Sainte-Vorge (Deux-Sèvres). nom que portait à \'erdun une
Saint-Vanne,
martyr sous
Dioclétien
:
Saint- Vi
(Savoie),
Saint-Wit 'Doubs), Saint-Witz (Seine-et-Oise), Saint-Vite (Lotet-Garonne Saint-Vitte (Cher, Haute- Vienne). i,
.
LES .NOMS DE LIEU
446
Viventianus
2122.
second v sera de là une forme
nom
résulte le
2123.
2124. rieure,
;
le
qui a donné viande:
que Vincien, favorable à
telle
(Sarthe)
Saint-Vincent-f/es-P/'es
:
tombé, comme dans vivenda,
confusion d'où
la
actuel.
Viventius Vivian us
Saint- Vivant (Gôte-d'Or, Jura).
:
Saint-Vivien
:
Charente- Infé-
(Charente,
Dordogne, Gironde, Lot-et-Garonne, Basses-Pjrénées).
2125.
Walaricus
rieure, Seine-et-Oise,
2126.
Walburgis
Saint-Valery (Meuse, Oise, Seine-Infé-
:
Somme), Saint-Vaury
(Creuse).
Sainte-Vaubourg (Ardennes, Eure, Seine-
:
Inférieure), Sainte- Gauburge (Orne), Sainte-Valburge (Meurthe-
et-Moselle).
— L'altération
que présente
le
nom
de Saint- Avau-
gourd (Vendée), s'explique par la grande notoriété, surtout dans l'ouest de la France, de la baronnie bretonne d'Avaugour. 2127.
Waldebertus
Saint-Valbert
:
(Haute-Saône), jadis
Saint-Vauhert. 2128.
Waldericus
Saint-Gaudéric (Aude),
:
Saint-Gaudé-
rique (Pyrénées-Orientales).
Waldrada
2129.
Sainte-Valdrée
:
(Meurthe-et-Moselle),
autrefois Sainte-Vaudréc.
2130. 2131.
Waltarius Saint-Gaultier (Indre) Wandregesilus Saint-Vandrille (Orne), Saint-Wan:
:
drille (Seine-Inférieure).
2132.
Willelmus
Saint-Guillaume (Hautes- Alpes, Côtes-
:
du-Nord, Isère, Var), Saint-Guilhem (Haute-Garonne, Hérault). 2133.
Winimarus Winwaloeus
:
Saint-Vinnemer (Yonne).
Saint-Guénolé (cf. ci-dessus, nM319) probablement Saint-Gueneul (Morbihan). 2135. Wulfilaicus, solitaire d'origine lombarde, retiré dans Saintf(M(''t des Ardennes au temps de Grégoire de Tours
2134.
:
(Finistère) et
la
:
Walfroid (Ardennes). 2136.
Wulframnus
:
Saint-Vulfran,
église
à
Abbeville
;
Saint-Ulfrand (Eurej. 2137.
Wulmarus
:
Samer (Pas-de-Calais:
cf.
ci-dessus,
n" 1546).
2138. ^ vo M<)il)i!i.iii
I.
:
Saint-Yves ^Vveyron, Côtes-du-Noid, Finistère.
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The Librory Ottawa
La Bibliothèque
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Université d'Ottawa
Date due
Echéance
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