Poster pour poster

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Mes 20 lignes. C’est là. À 01:13 entre 2 conversations Facebook et la vidéo du défilé Fendi printemps été 2015/ 2016 que je décide d’écrire mes 20 lignes de texte. Là, allongé sur un lit propre recouvert d’une housse IKEA à carreaux gris, en position ventrale le nez collé à mon écran (mes lunettes étant restées en bas) que l’idée me vient. Là, dans le noir, ayant pour seul éclairage l’écran rétina de mon ordi, que je décide d’entreprendre quelque chose. Là que je dé- cide d’imaginer ces 20 lignes. Mais voilà 20 lignes pour dire quoi ? Pour exprimer ma peur de ne pas réussir à relever le défi ? Pour dire que je suis motivé par l’idée de perdre pieds ? Pour manifester ma crainte de ne pas réussir à trouver de propos ? Pour faire sa- voir que j’aime écrire des trucs pour moi ? Pour dire que je ne n’ai pas le coup de crayon de Pierre ? Pour dire que je vais devoir sortir de ma zone de confort ? Pour dire que je suis autant intéressé par le design, la mode que par la politique ? Pour dire que je suis prêt à travailler en groupe comme en solo ? Pour dire que je n’ai pas la plume d’Emeline ? Pour dire que mes textes seront sans doute bourré de fautes d’orthographe ? Pour dire que je n’aime pas le sport ? Pour dire que je fais peut être tous ça pour rien parce qu’il n’y a que 8 places au final ? 20 lignes pour dire quoi ? C’est à 13 :07 que je décide de reprendre ces 20 lignes. Le « DING » du micro‐onde résonne dans la maison, et me replonge directe- ment dans le bain. Comme une alarme signalant qu’il est temps de reprendre. La pause étant finie. Comme un coup de feu avant le départ d’un marathon. Ça fait 12 heures, que mon texte stagne, là, patient, enregistrer en format Word. Le décor a changé, la lumière aussi, mais l’intention reste la même, finir ces 20 lignes de pré- sentation. J’y ai re-réfléchi cette nuit, et ce matin pendant que le coiffeur me rafraichissait ma coupe à l’aide du ciseau qui fait mal, parce qu’il désépaissit les cheveux, et qu’il les coupe pas vraiment. Un peu comme la guillotine qui ne coupe pas net, mais de biais, pour plus de spectacle et de souffrance devant une populace aguerrie. Je repense à ces 20 lignes sur lesquelles on va me ju- ger, essayer de me deviner. Je me dis que 20 lignes, c’est court et long à la fois, que c’est traitre et généreux. Du coup je me dis que j’aurais quand même voulu, que le lecteur détecte mon enthou- siasme à travers ce texte, dans lequel il doit ressentir une certaine sincérité et fragilité. Devine que je suis intéressé par le fait de m’ouvrir à autrui tout en évitant de m’autocensurer. Tout en évitant de regretter une parole, un dessin ou un propos que je trouverai trop intime pour réellement le dévoiler. Qu’il décèle le fait que je suis prêt à fournir le travail nécessaire pour réussir, pour essayer d’évoluer, pour essayer de changer, de progresser. Qu’il sache aussi, que le monde de l’édition et du livre d’artiste m’intéresse. Qu’il imagine que feuilleter les ouvrages comme ceux cités lors de la présentation m’intrigue. Qu’il sache aussi que de découvrir à chaque espace papier, une idée, un texte, un dessin ou encore une photo, et que d’essayer de de la déchiffrer me captive, comme une partie de Cluedo, où il faut chercher les indices, émettre des hypothèses sur le pourquoi du comment des choses. Stimuler l’esprit à travers des traces intimes laissées par d’autre. Il est 14 :07, un strident « A TABLE ! » viens de retentir dans l’es- pace clos que constitue la maison. Je suis assis (affalé) dans le ca- napé en lin beige. Je prends ça comme un signe, une signalétique, qui me dit, que le texte est comme le repas, prêt à être consommé.




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