Numéro 18 - Hiver 2007-08
Bibliothèque publique centrale de la Communauté française • Place Albert 1er, 1• 1400 Nivelles
e t s e Z n U Jeunesse
LA BIB LIOTHÈ QUE DE NIVELLES PREND LA
PLUME
Le chien de Noureev
Edito
HEIDENREICH Elke et SOWA Michael - Editions Sarbacane
comme les pommiers nous parlent de bons moments du verger, la bibliothèque nous parle de bons livres des travées qui reverdissent de nouveautés des auteurs plus ou moins connus chant muet des portes exaltantes ouvertures exceptionnelles osons entamer un livre en apparence inabordable dépassons le tourbillon des idées sombres laissons venir les oiseaux à la fenêtre comme des lettres les livres c’est comme un beau lustre sur la mer qui tient tête au néant comme une bougie dans la solitude l’amitié du livre est comme une tête d’épingle dans une botte de foin
Editeur responsable : Silvana Mei Comité de rédaction : Agnès, Christine, Marie-Paule, Marie-Thérèse, Myriam, Caroline, Nadine, Marie, Cathy, Virginie et Luc. Contact : bpccf.citronvert@skynet.be Tél.: 067.89.35.89
Rudolf Noureev, danseur et chorégraphe célèbre dans le monde entier, laissa à sa mort – c’était à Paris, en 1993 – outre quelques collections d’antiquités, un chien dénommé Oblomov. Comme peut aisément le deviner tout lecteur averti*, Oblomov était un chien particulièrement indolent. Il était lourd, trapu et court sur pattes, avec un pelage aux couleurs incertaines, blanc sale, beige et noir délavé. Ses yeux pleuraient constamment, ses grosses griffes trop longues crissaient sur le parquet ciré et ses oreilles pendaient tristement de part et d’autre de son visage mélancolique. Rudolf Noureev, qui garda une très bonne condition physique tout au long de sa vie, y compris au début de sa grave maladie, était aussi souple et gracieux que son chien Oblomov était empâté et maladroit. Les gens beaux et séduisants savent souvent s’entourer d’amis quelconques qui ne viennent pas ternir leur
éclat. C’est sans doute pourquoi Rudolf Noureev, ce maître de l’apesanteur, s’était choisi un chien empoté au souffle court qui le suivait partout en traînant la patte, tandis que lui-même virevoltait, sautait et dansait à travers la vie. Mais l’avait-il vraiment choisi ? Non. En général, quelqu’un qui voyage tout le temps, qui est constamment en tournée, ne tient pas à s’encombrer d’un animal. Simplement, un beau jour, le chien était entré dans sa vie. Rudolf Noureev était invité à une party chez l’écrivain Truman Capote à New York. Dès qu’il entra dans l’appartement, il vit Truman allongé sur le sol. Il était ivre, perdu au milieu de ses convives, et buvait avec un gros chien affreux quelque chose qui ressemblait à du champagne dans une coupe en argent. Ni l’un ni l’autre n’avait l’air particulièrement heureux. Plus tard dans la nuit, presque au matin, les invités étaient déjà tous partis et Truman, toujours allongé par terre, dormait à présent. Assis dans un fauteuil, Noureev écoutait de la musique. Le chien était couché sur le divan et, toujours larmoyant, ne le quittait pas des yeux. « C’est le chien de Truman, pensa le danseur, c’est évident. » Il se mit à lui parler, d’abord en anglais, mais le chien ne broncha pas. Puis il lui adressa la parole en français – toujours rien, pas même un frétillement de la queue. Noureev murmura alors quelques mots en russe. Immédiatement, l’animal sauta du divan et vint s’asseoir devant le danseur en lui tendant sa grosse patte. Emu, celui-ci lui caressa la tête puis s’endormit dans son fauteuil. A partir de 8 ans.
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r u œ c e d s p u o C Enfants
e noir, toutes les couleurs s’accordent… Dans l y Francis Bacon y
Dieu qui Pue. Dieu qui pète. Et autres petites histoires africaines.
Un nouvel ami pour Ours brun
WILSON Karma et CHAPMAN Jane (ill.) - Milan Jeunesse
VEHLMANN Fabien – DUCHAZEAU Frantz - Milan L’auteur, par quelques histoires courtes ancrées dans la culture africaine nous emmène sur les chemins de la gloire et de la cruauté. Sous la forme de planches dessinées, les aventures ne manquent pas. Ici, nous rencontrons animaux et esprits frappeurs… Là-bas, nous évitons des mangeurs de chair humaine… Et plus loin, des revenants. Enrobées d’une touche d’humour et de poésie, les illustrations renforcent la magie des récits. Entrons dans le monde des légendes et du merveilleux. A partir de 8 ans.
Par un bel après-midi d’été, Ours Brun a envie d’aller jouer. Il part à la recherche de son ami le souriceau, quand soudain, il entend un grand bruit. Rejoint par ses amis, Ours Brun mène l’enquête pour découvrir l’identité de ce mystérieux personnage qui se cache dans les arbres, fuit comme une fusée, se réfugie dans un trou et refuse de se montrer. Abordant le thème de l’amitié, cet album serait parfait pour une lecture à voix haute. Clin d’œil tout particulier aux illustrations de Jane Chapman dont les dessins contribuent à créer une atmosphère très rassurante et câline au fil des pages. A partir de 4 ans.
Les animaux de la ferme
Je ne veux plus pêcher avec papa !
DELEBECQUE François - Panama
DUBOIS Claude K. - Ecole des loisirs
Voici un imagier tout simple et qui pourtant sort de l’ordinaire par sa beauté. François Delebecque, l’auteur, est photographe et nous invite à découvrir les animaux dans leur environnement quotidien. Sur les grandes pages blanches cartonnées, les silhouettes des animaux sont présentées en noir comme des ombres chinoises et l’enfant peut soulever les volets pour y admirer les superbes photographies en couleurs de ces mêmes animaux. C’est simple, mais il fallait y penser… A partir de 1 an.
Comment Momo, une petite grenouille, va annoncer à son papa qu’il n’a plus envie d’aller à la pêche avec lui ? Il n’ose pas, il a peur de lui faire de la peine, il culpabilise. L’histoire est simple et née d’un souvenir de l’auteure belge Claude K. Dubois. Les dessins faits au crayon et à l’aquarelle sont expressifs et vivants. Ils traduisent parfaitement l’émotion qui se dégage de l’histoire. Ce livre magnifique vous aidera à expliquer aux enfants qu’il vaut mieux dire les choses plutôt que de les cacher et faire semblant que tout va bien. A partir de 4 ans.
du côté de la ludothèque
Les ludothécaires vous présentent leurs jeux de coopération. Pas de gagnant ni de perdant, on joue tous ensemble contre quelque chose.
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Jeu du dragon Herder Spiele 2 à 4 joueurs A partir de 4 ans
L’île aventureuse Herder Spiele 2 à 4 joueurs 5 à 10 ans
Un géant rustre Herder Spiele 2 à 4 joueurs A partir de 6 ans
La chasse aux lièvres Herder Spiele 2 à 5 joueurs A partir de 5 ans
Les nuages voyageurs – Hélicoptères de secours en vol Herder Spiele 2 à 4 joueurs A partir de 9 ans Momo Herder Spiele 2 à 6 joueurs A partir de 10 ans
Aventuria Herder Spiele 2 à 4 joueurs A partir de 8 ans Et bien d’autres titres encore…
r u œ c e d ais la peindre, e c’oesrts mjeovi aqius iyvm i v s a ettre le feu en ajou p M al u tant plein de couleurs. o Jeunes C
y Grand corps malade y
Un homme
RAPAPORT Gilles - Circonflexe
Le Code noir est un recueil d’une soixantaine d’articles promulgués en 1865 sous le règne de Louis XIV. Cet ouvrage rassemble toutes les dispositions réglant la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises des Antilles, de Guyane et de l’île de Bourbon. Ce n’est qu’en 1848 que l’esclavage sera définitivement aboli. Gilles Rapaport nous propose un superbe album mettant en situation un homme répondant aux coups et aux humiliations de son bourreau. Le texte est court et brutal et l’illustration sombre en regard à cette violence. Le dessin de l’homme est superbe et son visage exprime clairement la haine, la rage, le désespoir et l’humiliation de la condition d’esclave. A partir de 8 ans.
Le collectionneur d’horloges extraordinaires GALLEGO GARCIA Laura - Seuil jeunesse
En vacance en Espagne, Jonathan accompagné de son père et sa belle-mère, visite un bien étrange musée des horloges, propriété d’un mystérieux marquis. En pénétrant dans la salle des horloges extraordinaires et malgré les avertissements du marquis, la belle-mère du jeune homme effleure un globe de cristal et tombe immédiatement inanimée. Il ne reste maintenant que douze heures avant que l’horloge ne s’empare complètement de l’âme de la malheureuse. Commence alors une course-poursuite entre deux mondes parallèles pour cet adolescent de 14 ans auquel le lecteur s’identifiera parfaitement. Au cours de son aventure, il rencontrera des personnages terrifiants et poétiques détenteurs d’un secret remontant à la nuit des temps. Excellent roman fantastique et d’aventures d’une jeune auteure espagnole qui fera certainement parler d’elle. A partir de 14 ans.
Piège à Venise
METANTROPO - Pocket jeunesse Marco Cavallo, orphelin et mendiant, connaît Venise comme sa poche. Un jour, un noble découvre comment Marco et sa bande survivent en volant les commerçants du célèbre marché du Rialto. Il leur propose alors un étrange contrat. Le piège est tendu et Marco n’a encore rien vu… L’auteur a choisi la Venise du XVème siècle comme cadre pour son roman. L’écriture est particulièrement soignée, d’une élégance tout adaptée à l’ambiance de la ville. A partir de 10 ans.
la femme. ir de l’homme, c’est E n e v a ’ lle est la cou L
leur de son âme. y Louis Aragon y
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e t s e Z n U Adultes L’illettré
BARON Maurice – Anne Carrière […] A dix ans, je ne savais toujours pas lire et écrire. J’en parlais à Julien : « La maîtresse n’est pas contente… Elle dit que si ça continue, je deviendrai un âne et que tout le monde peut apprendre à lire. Elle montre une phrase au tableau : « Lisez ça. » Certains enfants lisent, d’autres pas. Moi je répète : « Les enfants sont heureux d’aller à l’école. » Je sais bien répéter, mais quand elle me demande de montrer « heureux », je ne sais pas le trouver. Les mots dansent comme des papillons. Où veux-tu que je trouve le mot « enfant » ou le mot « heureux » s’ils n’arrêtent pas de tourner et de se mélanger comme des papillons ? » Ma mère a fouillé dans un placard. Elle a sorti de la poussière un petit livre, avec des images en couleurs : « Tu vois, en rouge, la lettre ici et en dessous l’autre lettre ? Si tu les mets ensemble, ça fait ma qu’on appelle un son. » Elle m’a montré d’autres sons, au hasard. Avec eux, je pourrais lire tous les mots, et des phrases, et des livres. Je n’y croyais pas. « Tous les mots ? - Tous les mots ! Même la première fois que tu les vois. » Elle m’a emmené devant la vitrine de Julien et m’a dit de choisir un livre. J’ai montré du doigt celui des animaux qui dansent. Elle me l’achèterait quand je saurais lire vingt mots et une petite phrase de rien du tout. J’en étais à cinq mots et même un nouveau que j’avais su lire en trouvant les sons tout seul. J’étais fier. J’ai dit à la maîtresse : « C’est maman qui m’apprend à lire. » La maîtresse a fait venir ma mère. Je ne l’avais jamais vue comme ça. Elle était rouge et ses yeux tenaient mal dans leurs creux : « Madame, je vous interdis d’embêter – elle a dit un plus gros mot que je ne trouve pas bien dans la bouche d’une maîtresse -, vous m’entendez, je vous interdis d’embêter votre enfant avec une méthode dépassée qui ne mène à rien. » Elle a continué à crier : ça la gênait dans l’essai d’une nouvelle méthode qui laisserait l’autre à l’abandon, elle en était sûre, parce qu’avec elle, au moins, les enfants comprenaient ce qu’ils lisaient. Ma mère a refermé le petit livre en couleurs et l’a remis dans sa poussière. Son cœur aussi, elle l’a refermé. Après, j’ai refusé de répéter les phrases écrites au tableau. La maîtresse m’a mis au fond de la classe : elle attendrait que je me décide à apprendre. J’aurais bien répondu que c’est elle qui ne voulait pas m’apprendre, mais je n’ai rien dit. Une maîtresse n’a jamais tort. Et voilà ! Quand j’ouvre un livre, les personnages restent muets et se cachent dans les cendres noires des mots mêlés. […]
u œ r c e d s p Cou Adultes Le gène du doute
PANAYOTOPOULOS Nicos - Gallimard
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2050 : le monde artistique est en émoi ! Le doute sur la qualité d’artiste n’existe plus !!! En effet un test fiable, le test Zimmermann, permet d’identifier avec certitude qui est artiste et qui ne l’est pas grâce à la présence du gène de l’art. Ainsi, chaque écrivain se voit classé et relégué dans une case d’où il ne peut sortir. Grâce au test, rien ne sert d’attendre les années, le tri désormais se fait à l’entrée. Le marché, jusque là victime de surproduction, se raréfie. Les petites maisons d’édition meurent, les grands groupes réduisent leur personnel, les comités de lecture sont éliminés, devenus inutiles ! Leur unique problème est la matière première : trouver l’écrivain au berceau. Dans ce nouveau monde où le doute n’existe plus, James Wright fait de la résistance ! Bien que ses premiers romans aient été accueillis chaleureusement par la critique, le troisième déçoit. On lui propose de faire le test, il refuse, se coupe du monde et… ne parvient plus à écrire un seul mot… Ce roman d’anticipation de Nicos Panayotopoulos révèle le nouveau Georges Orwell bien que son roman, au titre à première vue rébarbatif, rappelle sans aucun doute nos sociétés occidentales et notre manière de vivre à l’européenne. Captivant…
De soie et de sang XIAOLONG Qiu - Liana Levi
Des femmes en qipao rouge sont retrouvées assassinées dans les rues de Shangaï. Bien en vue, dans des poses aguichantes et tendancieuses. La qipao est-elle une des clefs de l’énigme ? Vêtement traditionnel chinois, elle symbolise en effet la classe bourgeoise des années 30 que la Révolution culturelle de Mao tend à renverser. L’inspecteur principal Chen – figure emblématique des romans de Xiaolong - mène l’enquête. Arrivera-t-il à garder la tête froide et à démasquer le premier tueur en série de Shangaï dans cette Chine post Mao ? Un policier agréable à lire à la fois pour le suspens et l’enquête mais aussi pour les nombreuses digressions culinaires, littéraires et historiques. Un roman complet…
Wintergrün : histoires, contes et légendes de la Province du Luxembourg
Recueillis par WARKER Nicolas – Musée en Piconrue (éd.) Le Musée en Piconrue situé à Bastogne a pour mission de collecter les traces du passé de l’ancien Duché de Luxembourg. Il édite des publications inspirées de la culture ardennaise et ses croyances populaires. L’ouvrage « Wintergrün » relié soigneusement présente des pages écrues et épaisses illustrées avec talent par Josée Rochus-Kraus à la manière d’autrefois. Les veillées d’antan dans la province du Luxembourg étaient peuplées de sorcières, diables, feux follets, nutons… Ces contes et légendes de la tradition orale d’abord publiés en allemand en 1890 sont traduits et repris de façon très complète dans cette très belle édition qui pourrait constituer une idée de cadeau originale. Pour amoureux du folklore ardennais !!!
Belle-sœur
Le grand pouvoir du Chninkel
BESSON Patrick - Fayard « Belle-sœur » peut se résumer en quelques observations : une intrigue banale mais tragique, un trio diabolique, une écriture féroce et alerte. Patrick Besson campe des personnages classiques : la mère possessive ; le frère aîné amoureux de la femme que son cadet a choisie ; le frère cadet, acteur adulé de tous et préféré de sa mère, mais faible et torturé et enfin, la femme courtisée attirante et énigmatique. On se laisse prendre par le récit du frère aîné, par son obsession de la « belle-sœur » qu’il parvient à « voler » à son frère, comme si c’était une revanche sur les succès et l’attirance que son cadet exerce sur ceux qui le croisent. Ce qui frappe l’imagination du lecteur, c’est avant tout l’autodérision et l’amertume présentes dans tous les sentiments décrits par Patrick Besson. Une lecture troublante…
r e p a r t la vie au vol t A
VAN HAMME Jean et ROSINSKI Grzegorz (ill.) - Casterman Décliné en trois tomes, ce conte digne de la Fantasy nous immerge dans la réalité de Daar, un mondé régi par les Trois Immortels où J’On et G’Wel, deux chninkels esclaves, siègent tout en bas de l’échelle. Nous voici donc embarqués en apnée dans « la mémoire du monde » au rythme du mythe chrétien, sous les étendards guerriers des légions d’airain de Barr-Find Main noire, des archers volants de Jatgoth le Parfumé et des amazones borgnes de Zembria la Cyclope. C’est à l’issue d’un combat que J’On rencontra U’N le Maître créateur des mondes. Ce dernier le désigne comme l’élu et lui accorde alors « le grand pouvoir ». Très humain, dans la bonne veine des héros malgré eux, courageux comme un poltron, en proie à la pure découverte de ses sens, réceptacle des peurs, des angoisses et des envies, J’On mènera sa croisade pour tenter de sauver Daar en lui imposant la paix. Une BD déjà culte qui met en musique les ingrédients particuliers de la quête des hommes, des peuples opprimés, des croyances toutes puissantes et de la lutte des castes dans un décor croisant des mondes apocalyptiques et féeriques.
Un concours d’écriture proposé par la Bibliothèque de Nivelles a été organisé durant l’été 2007. Ecrire une lettre à la Ville de Nivelles, tel était le défi ! Sur 31 lettres reçues, le jury en a sélectionné trois parmi les plus belles. La lauréate s’appelle Mathias Caroline et nous avons décidé de lui rendre hommage en publiant son très beau texte. « Cher Amour, Je me suis retournée, à l’angle du miroir, décidée à percevoir ce mouvement flou qu’ont les pas qui s’interrogent… Ais-je eu raison de revenir ? Je ne le sais point encore, mais le moindre instant vécu en tes murs m’ôte vite tout soupçon… Effrontée et nomade, comme tant de vents qui se perdent, j’ai délaissé quelque temps tes pavés gris et ronds, tes petites rues fleuries et tes airs de grand siècle… Pour mieux te retrouver, à chaque retour de voyage, comme une jolie bouée au tréfonds des naufrages… Lorsque dans nos pensées se morcellent les rêves, et qu’au long des chaussées la grisaille tend ses pièges, tu resplendis, douce et tranquille, et charmeuse, tout apaise… J’ai gravi tant de marches à te courir derrière,
à tromper ta méfiance et défier tes mystères, qu’aussi loin que je fuie, tout m’appelle à ta terre… Paisible et vivante, toute emplie du parfum de tes rues commerçantes, et pétrie par autant de petites mains que la mie d’un bon pain, tu regardes de tes douces hauteurs tout qui bouge et s’affaire… Si, petite, j’ai longtemps longé les grands chemins d’école, partagé les tortueux secrets de nos promesses blondes, j’ai, grandissant, balbutiante et maladroite, plutôt que d’amitiés en châteaux de cartes, conservé en mémoire le bon goût de tes tartes ! En repassant sur mes souvenirs, dans la creuse torpeur de tes parcs, comme tant d’amoureuses solitaires effeuillant douloureuses, les rameaux des illusions perdues, j’égraine les ans, nostalgique mais enchantée de ces tendres instants, où complice, tu me rappelles en
murmures ce qui en moi est enfant… Ma ville, scintillante, tu m’as élevée, sautillante, par tous les temps et malgré les distances… Tu as ce quelque chose qui émerveille à Noël, ce petit bout de prose des plus belles poésies, cette flagrance de soleil dans les brumeux soucis, ce subtil mélange d’amour et d’attirance… Qui encore nous envoûte et toujours semble étrange… Mon Amour, en toi, nul calcul ni duperie… Tu signes sur mes cartes l’écrin de mon enfance… Magique, s’il te plaît, attendsmoi… Et ne désespère pas de me croire héritière oublieuse de tes bras… Car où que j’aille, et où que je sois, tu fais briller ta lumière à chacun de mes pas… »
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e t s e Z n U de détente
Recette
Citrons verts au tarama de haddock
4 citrons, 250gr de filet de haddock, 4 échalotes, 100gr de mie de pain, 20cl de crème fraîche très froide, 30cl de lait, 2 cuillères à soupe d’huile d’olive, 12 brins de ciboulette, poivre blanc. 1. Retirez la peau du haddock, arrosez avec 20cl de lait. Laissez de côté 15 minutes. 2. Arrosez le pain de 10cl de lait, hachez les échalotes, coupez un « chapeau » aux citrons verts, évidez-les, pressez-les pour recueillir le jus. 3. Coupez le haddock en morceaux, mixez avec les échalotes, le pain, le jus de citron, la crème, l’huile, relevez de poivre. 4. Remplissez les citrons de ce tarama. Parsemez de ciboulette hachée. Servir très frais. Recette tirée de « La cuisine aux fruits », BLIN Aglaé, Flammarion.
rs d Les fleu
Bonnes dates à retenir
u printemps sont les rêves de l’hiver racontés, le mati n, à la table des anges. y Khalil Gibran y
Après l’Arbre en 2007, le service Animations de la Bibliothèque publique de Nivelles a décidé de travailler sur la thématique des Couleurs. Toutes les activités proposées se rattacheront donc de près ou de loin à ce thème. Vous trouverez ci-dessous les bonnes dates à retenir pour le premier trimestre 2008. De la calligraphie aux Heures du Conte en passant par les ateliers et les rencontres, les animatrices de la Bibliothèque de Nivelles vous en feront voir de toutes les couleurs cette année.
Atelier de calligraphie
Cycle de 6 séances animées par Paul De Beys (9/01, 16/02, 15/03, 26/04, 17/05, 21/05), calligraphe professionnel. Pour ados et adultes. PAF : 50€.
Heure du conte
Chaque mercredi de 15 à 16h, les animatrices de la bibliothèque liront des histoires pour les enfants de 3 à 8 ans. Dans la section jeunesse de la bibliothèque (1er étage).
Club de jeux de rôle
Le club de jeux de rôle « Rêves de légende » se réunira les vendredis de 18 à 23h à la bibliothèque les 18/01, 15/02, 14/03, 11/04, 9/05, 6/06.
Aux histoires en dimanche et…
Chaque dimanche matin, les animatrices de la bibliothèque vous reçoivent et racontent des histoires aux enfants sages…et moins sages ! Participation gratuite.
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Le 6 janvier de 10h30 à 12h30 : « Les contes de la galette » les enfants de 3 à 8 ans sont invités à venir écouter des histoires issues des royaumes les plus lointains, à se prendre pour des rois et des reines et à venir partager la fameuse galette de l’Epiphanie.
Le 13 janvier et le 9 mars de 10h30 à 11h30 : « Bébés, bambins sourds bouquinent » les bébés de 0 à 3 ans entendants et malentendants sont invités à venir écouter les histoires lues à voix haute et en langue des signes. Bienvenue aussi aux frères et sœurs plus âgés. En collaboration avec l’APEDAF.
Le 2 mars de 10h30 à 12h30 : « Contes au chocolat » : lectures vivantes pour les enfants et atelier de peinture au chocolat. A partir de 3 ans.
Le 27 janvier de 10h30 à 12h30 : « Emmanuelle Eeckhout, illustratrice », rencontre avec l’illustratrice belge dont le dernier album « Trop la honte » a été sélectionné pour le concours La petite Fureur. Emmanuelle viendra nous parler de son métier et de la naissance de son album. Ensuite elle animera un atelier d’illustration pour les enfants présents. Pour les enfants de 3 à 8 ans.
Le 20 janvier de 10h30 à 12h30 : « Bleu » Le 24 février de 10h30 à 12h30 : « Jaune » Le 16 mars de 10h30 à 12h30 : « Rouge » Pour aborder la vie en contes et en couleurs : lecture d’un conte en couleurs, réflexion sur la symbolique de la couleur, expression créative par la peinture. Pour les enfants de 5 à 8 ans accompagnés de leurs parents ou grands-parents.
Le 17 février de 10h30 à 12h30 : « Contes de printemps et de renouveau », plus que 100 fois dormir et le printemps va revenir ! En attendant les beaux jours, le conteur Joël Smets viendra illuminer l’hiver de ses histoires issues du répertoire populaire. Sa devise : «Laissez-vous en conter, il en restera toujours quelque chose.»
Ateliers « Communication – Conte – Couleur » animés par Marie-Alice Compté.
Pour plus d’infos, Tout renseignement peut être obtenu auprès du Service Animations au 067/89.35.94
fum, les couleurs et les sons se répondent. Le par y Charles Baudelaire y
Élagages et retraits en bibliothèque publique Elaguer : « dépouiller un arbre de ses branches superflues » selon le Petit Robert. Voilà une action qui paraît bien bizarre pour un bibliothécaire ! Les bibliothécaires auraientils troqué les livres contre un bon sécateur ? Une nouvelle révolution se préparerait-elle ? Et bien détrompez-vous, cher lecteur ! Si le bibliothécaire élague, c’est pour encore mieux vous servir! L’élagage en bibliothèque est pratiqué mais la notion que cette action recouvre est bien différente. Les bibliothécaires élaguent, réorganisent les collections de la bibliothèque afin de proposer à leurs publics des collections attrayantes et actualisées. Ils retirent des collections de la bibliothèque les livres qui, en fonction de critères très spécifiques, n’ont plus leur raison d’être dans la bibliothèque. Il est nécessaire d’élaguer pour créer des « bibliothèques-jardins » où le lecteur peut flâner à la recherche du livre qu’il a envie de lire. L’élagage, s’il est aussi nécessaire que l’acquisition de nouveaux documents, n’est pas facile. Les bibliothécaires vous diront que c’est un travail minutieux qui prend du temps. Pour aider le bibliothécaire, des formations à l’élagage sont données par le Centre de Lecture publique de la Communauté française et une brochure sur les bonnes pratiques de l’élagage sera rééditée début 2008.
Mais que fait le bibliothécaire des ouvrages qu’il retire des collections de la bibliothèque ? Si l’ouvrage est usé d’avoir été souvent emprunté par les lecteurs et qu’il n’a pas de valeur patrimoniale, il sera jeté. Par contre, si le bibliothécaire considère que l’ouvrage peut bénéficier d’un second départ, il peut le transférer à la Réserve centrale. Cette institution de la Communauté française est un outil de centralisation pour les ouvrages retirés des bibliothèques publiques. À la fois réservoir pour le prêt interbibliothèques et lieu de réorientation notamment vers des centres de documentation, la Réserve centrale donne une seconde vie à la plupart des livres qu’elle reçoit. En outre, elle conserve les ouvrages possédant une valeur patrimoniale. En conclusion, les bibliothécaires ne vont pas commencer une nouvelle révolution à coup de sécateurs ! Le livre leur va d’ailleurs si bien ! Néanmoins plus que jamais, ils ont le souci de servir au mieux les lecteurs de la bibliothèque. Ils dynamisent les collections de la bibliothèque par l’élagage et permettent de donner une seconde vie à la plupart des livres retirés. Sylvie Vandamme Réserve centrale du Réseau public de Lecture de la Communauté française (Lobbes)
Fonds de littératures européennes non francophones Les bibliothèques du Brabant wallon ont décidé de faire l’acquisition de fonds spécialisés en littératures des pays de l’Union européenne. Chaque bibliothèque a donc choisi de se « spécialiser » dans un pays différent et les livres pourront faire l’objet d’un prêt Interbibliothèques. Dans le tableau ci-dessous, vous pourrez prendre connaissance des littératures européennes acquises par le réseau des bibliothèques brabançonnes : Braine-l’Alleud
Espagne
Court-Saint-Etienne
Irlande
Genappe
République tchèque, Slovaquie, Pologne
Nivelles
Pays baltes (Lettonie, Lituanie, Estonie), Grèce et Grand-Duché du Luxembourg
Ottignies
Royaume-Uni
Rebecq
Italie
Rixensart
Pays-Bas, Belgique (Flandre)
Tubize
Roumanie
Wavre
Suède, Finlande, Danemark, Norvège, Islande
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Bibliothèques locales du Brabant wallon Les bibliothécaires du Brabant wallon vous proposent leurs coups de coeur choisis dans leur nouveau fonds de littératures européennes non francophones. nuance et la subtilité ; comment des personnes Roumanie car la commune entretient des rapports Bibliothèque communale tout à fait banales peuvent se révéler être privilégiés avec la commune de Vedea Fratici. du Centre des monstres, comment le quotidien bascule Notre choix s’est porté sur un carnet de voyage
Bibliothèque publique centrale de la CF Place Albert 1er 1 - 1400 Nivelles
KAPLINSKII Jaan, Le désir de la poussière, traduit de l’estonien par Antoine Chalvin, Riveneuve éditions Grand poète estonien, Kaplinskii propose dans cet ouvrage un éventail de ses compositions sur près de 30 années. Il nous offre une écriture poétique méditative avec un soupçon de sagesse orientale mais jamais éloignée du quotidien. Aux détours de vers humbles, ce poète évoque le rythme des saisons et l’usure du temps, ces instants où la vie semble se réfugier, ces moments au vague goût d’éternité… Ce recueil a obtenu en 2003 le prix Max Jacob étranger.
Bibliothèque publique Ferme du Douaire
Avenue des Combattants 2 - 1340 Ottignies
FRENCH Nicci, Les Morsures du doute, Fleuve noir Joey, petite fille de 8 ans, raconte sa vie avec ses parents et surtout son papa, camionneur, qu’elle adore. Mais il n’est pas celui qu’elle pense… Rory, 5 ans, s’est noyé dans la piscine de la maison de vacances… Comment tuer son mari le jour de Noël… Trois nouvelles menées de main de maître par ce couple d’écrivains anglais : tout se joue dans la
sournoisement dans l’horreur ; Nicci Gerrard et Sean French excellent dans l’art de la nuance fatale, de la réflexion sur la mort. Ici, pas de descriptions de meurtres sanguinolents, mais bien une analyse psychologique toute en finesse qui nous mène au dénouement fatal… A déguster sans retenue.
Bibliothèque publique communale de Rebecq Ruelle du Tonnelier 4 - 1430 Rebecq
CAVALLI Patrizia, Mes poèmes ne changeront pas le monde, éd. des femmes Si les courts poèmes de Patrizia CAVALLI - et la poésie en général- ne changeront pas le monde, peut-être parviendront-ils à changer un peu le regard que nous portons sur le monde. Car partant de ce « je » intimiste, voire égocentrique, et abordant des thèmes en apparence futiles, c’est à l’universel qu’ouvre avec humour la poésie de ce jeune (elle est née en 1947) auteur italien. Un livre pour aimer lire la poésie…
Bibliothèque publique François de Troyer Rue A.Croy 2 - 1330 Rixensart
MORTIER Erwin, Ma deuxième peau, Fayard Elevé dans un village de Flandre, Anton est un enfant unique choyé par une nombreuse parentèle, rassurante et protectrice. Le décès brutal d’un oncle, l’arrivée d’un cousin mystérieux et envahissant sonnent le glas d’une période bénie pour le petit garçon, confronté pour la première fois à la dureté de l’existence. Vient l’âge des secrets, des découvertes et des premières amours, puis l’événement qui fera basculer Anton dans le monde des adultes. Par petites touches impressionnistes, Erwin Mortier recrée un style tout en retenue l’univers feutré d’un adolescent timide et contemplatif qui s’initie aux mystères de la vie, de la mort, de l’amour et du temps.
Bibliothèque publique communale de Tubize
Passage Champagne Rue de la déportation 61 - 1480 Tubize
La bibliothèque communale de Tubize a choisi la
intitulé « Roumanie, notre sœur latine » de JeanYves Guéguéniat et de Sergio Cozzi publié chez Géorama en 2004. Avant de découvrir la littérature roumaine, il nous semblait important de découvrir ce pays : paysages, coutumes, architecture… Cet ouvrage est une invitation au voyage dans un pays aux innombrables richesses, naturelles et humaines. Bonne lecture.
Bibliothèque communale Maurice Carême Galerie des Carmes 47 - 1300 Wavre
Henning MANKELL et le personnage de Kurt Wallander (éd. du Seuil, coll. Policiers) Henning Mankell est un auteur suédois né le 23 février 1948 à Härjedalen. Certains romans sont situés sur le continent africain (Afrique du Sud) comme Le fils du vent mais la plupart ont pour cadre les brumes du Sud de la Suède. C’est dans cette région que vit Kurt Wallander, le personnage principal de ses romans policiers. Il est le commissaire d’une petite ville « tranquille » de Scanie, Ystad, où rien n’est jamais censé se passer mais où les assassins prennent un malin plaisir à croiser le chemin du commissaire. Personnage atypique au caractère parfois ombrageux et introverti, avec une tendance très forte à s’apitoyer sur son sort, il se pose énormément de questions sur l’utilité de son métier, si bien qu’il est souvent sur le point de remettre sa démission ! Mais quand il se retrouve aux prémices d’une enquête, il s’investit tellement que rien ni personne au monde ne peut l’en détacher… Dans ses enquête, il sera amené à rencontrer des personnages sordides, mystérieux, hors du commun (L’homme qui souriait, La muraille invisible), à voyager en Lettonie (Les chiens de Riga), en Afrique du Sud (La lionne blanche),… Kurt Wallander, retraité, a cédé le relais à sa fille Linda Wallander et à l’amant de celle-ci Stefan Lindman (Le retour du professeur de danse). Henning Mankell écrit également pour la jeunesse (Le secret du feu) et pour le théâtre (Les antilopes).
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Rue de la Quenique 1b - 1490 Court St Etienne
La Bibliothèque communale de Court-St-Etienne développe depuis quelques années un fonds de littérature irlandaise. Plus de 400 titres récréatifs, mais aussi instructifs sont disponibles actuellement. Que dire de cette littérature, si ce n’est que l’imagination et la terre, l’histoire de cette terre et la langue qui la parcourent lui donnent une force si prégnante qu’on ne peut s’y soustraire. Les coups de cœur peuvent être multiples, mais dans des registres très différents nous n’en citerons que trois : - A l’irlandaise / Joseph O’Connor. – Robert Laffont - Tu n’as qu’un mot à dire / Niall Williams. – Denoël - Le pèlerinage de sœur Fidelma / Peter Tremayne. - 10/18