DÉBAT PUBLIC Aujourd’hui dès 19 heures au CERM de Martigny
ect sur direc EEnn dir Facebook LUNDI 13 MARS 2017
www.lenouvelliste.ch
Numéro spécial
Supplément cantonales 2017
CANTONALES 2017
Sept candidats pour cinq sièges
19 heures au CERM de Martigny à un débat public de 1 h 30 retransmis sur Facebook Live. En présence des sept prétendants auxquels vous pourrez aussi poser vos questions. PAGES 2 à 8
CONSEIL D’ÉTAT A six jours du deuxième tour, «Le Nouvelliste»
vous propose un cahier spécial avec l’interview des sept candidats à une place au gouvernement. Et vous invite ce soir à PUBLICITÉ
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LUNDI 13 MARS 2017
CHRISTOPHE DARBELLAY
1971
Naissance à Martigny.
Formation
Il suit la formation d’ingénieur agronome à l’ETH de Zurich.
Tentative
Il se présente en vain au Conseil des Etats sous l’étiquette chrétienne-sociale.
Berne
Chef
Il devient conseiller national PDC après avoir été sousdirecteur de l’Office fédéral de l’agriculture.
1999
Le Valaisan est élu à la présidence du PDC Suisse.
2003
Echec
Il échoue lors de la primaire PDC contre Maurice Tornay.
2006
Privé
Marié et père de trois enfants, il doit rendre publique la naissance d’un quatrième enfant hors mariage.
2008
2016
«Je n’ai pas promis 3 milliards, mais oui, je sens les attentes» PDC
Christophe Darbellay se retrouve dans le même rôle qu’Oskar Freysinger, il y a quatre ans.
Quelle a été votre plus belle victoire le 5 mars. Votre première place ou la sixième d’Oskar Freysinger? J’ai appris que Rothschild avait réussi parce qu’il s’occupait de ses propres affaires. La plus belle victoire, c’est le tir groupé des trois PDC, tout en haut du classement, dépassant la force de notre parti.
51 160 VOIX 1er AU 1er TOUR
Reste que pour vous, c’est fait… La Constitution vous a déjà élu puisque vous êtes désormais le seul candidat du Bas-Valais? Pas du tout. Ce n’est pas fini. Je veux être l’élu du peuple et pas celui de la Constitution. La mobilisation continue pour confirmer au deuxième tour le résultat du premier. J’ai besoin de la légitimité populaire pour travailler à un Valais fort et progressiste. Et pour revendiquer le Département de la formation… Exactement. J’ai fait cette promesse à la population et je la tiens. Vous êtes-vous déjà arrangé avec vos deux collègues PDC pour redessiner les dicastères? Pour l’instant l’heure est, je l’ai déjà dit, à la mobilisation pour le second tour. C’est vrai que j’avais dit que je réclamerais la formation si j’obtenais une voix de plus qu’Oskar Freysinger, j’en ai fait 20 000 de plus.
42,1% HAUT: 16 109 VOIX CENTRE: 20 105 VOIX BAS: 14 946 VOIX
Vous n’avez donc pas envie de gouverner avec Oskar Freysinger? Je travaillerai avec toutes les personnalités que les Valaisannes et les Valaisans auront élues. Appelez-vous à ne pas voter pour lui? Je n’ai jamais voté pour Oskar Freysinger. Le peuple a parlé au premier tour. Je lui fais confiance. Seriez-vous prêt à lui donner sa chance, s’il change, comme il l’affirme…
Christophe Darbellay dit ne pas se faire une fierté d’avoir éjecté Christoph Blocher du Conseil fédéral. Si Oskar Freysinger n’est pas réélu au deuxième tour, il assure que c’est le peuple et pas lui qui aura choisi. HÉLOÏSE MARET
Je doute des reconversions en 24 heures. Sa gentillesse soudaine envers mon parti et moi-même me laisse pantois, si je repense à toutes les attaques qu’il a lancées à notre encontre durant ces quatre derniers mois. Vous préféreriez alors gouverner avec Rossini ou Favre? La stratégie électorale est une affaire de partis pas des candidats. Si Frédéric Favre est élu, nous pourrons composer un gouvernement de centre-droit et qui représente 80% de la population. Si Stéphane Rossini est élu, nous pourrons travailler avec un homme d’expérience. Le peuple aura le dernier mot.
Ceux qui « aiment le PDC ont voté PDC, même les plus conservateurs.»
En voulez-vous encore à Oskar Freysinger pour cette campagne durant laquelle il a attaqué le PDC? Cette campagne était d’une bassesse peu commune. Je n’ai pas envie de ressasser le passé. Ce qui m’intéresse, c’est l’avenir, le travail qui m’attend à partir du 1er mai pour faire progresser le Valais. Que s’est-il passé dans ce canton de conservateurs pour que le peuple plébiscite deux socialistes? Le Valais est conservateur sur certains points mais aussi tourné vers l’avenir. Le score d’Esther Waeber-Kalbermatten ne m’étonne pas. Elle est discrète et pragmatique. Et puis, elle dispose de trois assurances vie en étant femme, socialiste et haut-valaisanne. Quant à Stéphane Rossini, c’est sa notoriété et son expérience qui ont séduit. Il a réussi à mobiliser jusqu’à droite. Par ailleurs, je pense que le PLR a fait un score moindre qu’attendu à cause d’une erreur de stratégie: celle de présenter deux candidats pour un seul siège. Le retard de Frédéric Favre est donc moins important qu’il y paraît à la lecture des premiers résultats.
Que s’est-il passé au PDC pour qu’il termine au-dessus de la mêlée? Le PDC a poursuivi sa mue avec un positionnement clair au centre-droit. Il s’est rajeuni. Il s’est féminisé pour devenir un parti populaire qui donne envie de voter pour lui, que l’on soit chef d’entreprise, ouvrier ou retraité. C’est le résultat d’un énorme travail et d’une magnifique mobilisation emmenée par le président Serge Métrailler. Son aile conservatrice ne pèse donc plus très lourd… Ceux qui aiment le PDC ont voté PDC, même les plus conservateurs. Ils s’identifient à notre programme qui a été pensé et conçu avec toute notre base, pas sur le coin d’une table de bistrot en une semaine. Rien ne change vraiment au fond, puisque c’est quand même le PDC qui continuera de faire la loi en Valais… Nous travaillerons à des projets concrets pour faire avancer ce canton. Nous allons nous intéresser à tous les domaines, à toutes les thématiques et saisir toutes les possibilités de développer le Valais. Nous avons élargi notre base et notre horizon. Vous avez fait un score exceptionnel au premier tour. Aujourd’hui, c’est vous le Messie, comme l’a été Oskar Freysinger il y a quatre ans. Sentezvous le poids des attentes qui pèsent sur vous? Je n’ai pas promis 3 milliards mais je sens cette pression. Je sens ces attentes que je souhaite pouvoir réaliser grâce aussi à un gouvernement fort et soudé, avec le Grand Conseil. Je suis conscient que la latitude financière est réduite pour tout entreprendre et que c’est surtout en matière de développement économique qu’il faudra faire mieux pour se donner les moyens de nos ambitions. Vous avez été de ceux qui ont fomenté l’éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral. Allez-vous être celui qui éjectera Oskar Freysinger du Conseil d’Etat valaisan? Je ne retire aucune gloire d’avoir été un parmi 125 parlementaires à ne pas réélire Blocher. Je n’avais d’ailleurs pas voté pour lui quatre ans auparavant. Quant à Oskar Freysinger, c’est le peuple qui décidera de lui renouveler ou non sa confiance. STÉPHANIE GERMANIER
SES TROIS PRIORITÉS POUR LE VALAIS
1 Maintenir et créer des emplois 2 Développer la formation
3 S’intéresser à la santé
«Il faut améliorer les conditions-cadres de l’économie valaisanne pour poursuivre le développement et renforcer notre tissu économique.»
«Il faut renforcer la confiance dans l’Hôpital du Valais et améliorer son fonctionnement pour réduire le nombre d’hospitalisations hors canton, car celles-ci sont coûteuses et diminuent le nombre d’emplois en Valais.»
«J’aimerais faire de l’école valaisanne la meilleure école de Suisse et mieux reconnaître l’enseignant de l’école obligatoire.»
SG
LUNDI 13 MARS 2017
JACQUES MELLY
1951
Jacques Melly naît à Sierre. Formation classique.
Vie privée
Il épouse Graziella Göttier. Il est père de trois enfants.
1983
Politique
Il devient conseiller général à Sierre. Puis conseiller municipal.
Grand Conseil
Elu député et chef de groupe du PDC du Centre au Parlement cantonal.
1988
Profession
Conseil d’Etat
2005
2009
Président administrateur délégué de l’Oiseau bleu, agence de voyages.
2004
3
Devient conseiller d’Etat et préside le gouvernement en 2011 et 2015.
«Cette campagne est la plus engagée de ma carrière» PDC
Le sortant analyse le premier tour et donne sa préférence pour le 19 mars.
Jacques Melly, franchement, aucun des PDC ne pensait faire 50 000 voix au premier tour… Avec treize candidats et de nombreuses oppositions liées à la règle des districts, les pronostics étaient difficiles. Atteindre 50 000 voix avec une participation en baisse de 10% par rapport à 2013 est donc un résultat extrêmement positif. La dissidence de Nicolas Voide vous a-t-elle finalement favorisés? Elle nous a forcés à serrer les rangs. Sous l’emballage d’Ensemble à droite avec une candidature alibi dans le Haut-Valais, il s’agissait simplement d’une attaque directe envers le PDC, tout particulièrement envers Christophe Darbellay, ce qui nous a obligés à mener une campagne de proximité dans tout le canton. De mes trois campagnes, c’est certainement la plus engagée mais aussi la plus incertaine jusqu’au résultat du 19 mars.
502 AU518 VOIX 1 TOUR e
er
41,5% HAUT: 16 975 VOIX CENTRE: 20 502 VOIX BAS: 13 041 VOIX
A combien estimezvous les voix PDC qui sont parties vers Ensemble à droite? Je dirai entre 3000 et 5000. Durant la campagne, nous n’entendions pas trop de soutiens marqués pour cette liste. Peut-être que Nicolas Voide aurait pris plus de voix PDC s’il ne s’était pas allié à Oskar Freysinger. Justement, pour ce dernier peu de gens avaient prédit une perte de 20 000 voix par rapport à 2013. Vous nous plus? J’avais pensé qu’il terminerait entre la 4e et la 5e place, mais pas plus loin et avec une diminution de cette amAvec 50 000 voix au premier tour, Jacques Melly ne veut pas parler d’élection jouée. «Les cimetières politiques sont remplis de gens élus avant l’heure.» Les appels à voter PDC des autres partis le laissent de marbre. «Si on avait été 3e, 4e et 5e, vous croyez qu’on nous trouverait aussi bons et dignes de soutien?» SABINE PAPILLOUD
pleur. Il s’agit évidemment d’un votesanction amplifié par une erreur en matière de stratégie. Mais cette erreur s’explique par le fait qu’il n’a justement pas senti venir cette sanction. De votre côté, vous obtenez la majorité absolue dans le Haut-Valais alors que Jean-Marie Bornet vous a souvent attaqué sur l’A9 et qu’un conflit ouvert entre vous et le préposé à la transparence Sébastien Fanti est venu clore la campagne. Concernant l’A9, les arguments de M. Bornet ont surtout démontré sa méconnaissance du dossier concernant le Haut-Valais. Quant au mercure, les Haut-Valaisans savent que je suis certai-
Le score de « Freysinger est
évidemment un vote-sanction amplifié par une erreur stratégique.» nement le conseiller d’Etat qui a le plus communiqué sur le sujet. Je vous rappelle qu’avant 2011, personne ne parlait de ce problème. Jusqu’au jour où j’ai empoigné ce dossier. Mais que répondez-vous à ceux qui pensent qu’il y a forcément une bombe dans un rapport de 2011 que vous ne voulez pas montrer à la presse? Qu’il n’y en a pas et que surtout il n’y a aucun élément en lien avec la santé publique. Vous imaginez un conseiller d’Etat en place taire ce genre d’informations? Alors pourquoi ne pas le montrer à une commission du Grand Conseil pour rassurer tout le monde? Parce qu’une procédure juridique est en cours. Publier des données anciennes pourrait dans ce contexte porter préjudice aux propriétaires et à l’Etat.
Et si le Tribunal cantonal vous donne tort et vous oblige à le publier? Alors on le fera, mais avec la bonne conscience de ne pas avoir l’impression de nuire à la recherche des responsabilités en publiant des informations obsolètes et qui peuvent donc être interprétées de différentes manières. Pour le deuxième tour, presque tout le monde considère les trois PDC comme élus. Ça peut vous jouer un mauvais tour? C’est un risque réel. Car vous savez, les cimetières politiques sont remplis de gens élus avant l’heure. Surtout que la participation risque de diminuer et que les résultats seront donc pondérés. A nous d’être capables de mobiliser comme pour le 5 mars. Mais vous n’avez pas trop de soucis à vous faire puisque le PLR, le PS et même les mouvements citoyens appellent à voter en partie PDC pour éjecter Oskar Freysinger du gouvernement. Il ne faut pas accorder une importance démesurée à ces appels stratégiques. Si on avait été 3e, 4e et 5e, nous aurions certainement moins de soutien qu’aujourd’hui. (Sourire.) Durant le premier tour, vous avez clairement apporté votre soutien à Esther Waeber-Kalbermatten. Aujourd’hui, il y a aussi Stéphane Rossini dans les cinq premiers. Vous n’êtes pas pour deux socialistes au gouvernement? Non. Parce que je suis pour un gouvernement plus de centre droit et que le Parti socialiste serait surreprésenté avec deux conseillers d’Etat, alors qu’il a seulement 18 députés. Le Centre Gauche-PCS vous demande à vous et à Esther WaeberKalbermatten de vous arrêter après deux ans pour permettre un renouvellement et en raison de votre âge. Que leur répondez-vous? Je les remercie pour leur élégante remarque. Mais, plus sérieusement, je suis toujours passionné et en bonne santé. Je vais donc respecter le mandat de quatre ans donné par le peuple si je suis élu. VINCENT FRAGNIÈRE
SES TROIS PRIORITÉS POUR LE VALAIS
1 Grandes infrastructures
2 La mobilité
3 La valeur ajoutée économique
«Nous devons poursuivre la construction des grandes infrastructures comme la A9 et la troisième correction du Rhône et aussi les assainissements territoriaux en cours.»
«Le développement et l’optimisation des vecteurs de mobilité doivent se poursuivre en Valais sous toutes les formes, que ce soit de la mobilité douce, ferroviaire ou routière. Et aussi bien dans la plaine du Rhône que dans les vallées latérales.»
«Sur le plan économique, nous devrons soutenir notre activité touristique en mutation, mais aussi créer de nouvelles places de travail à haute valeur ajoutée. Il faudra favoriser le développement des hautes écoles telles que l’EPFL et la HES-SO pour amener de l’innovation et rapatrier des cerveaux valaisans en Valais.» VF
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NOUVELLISTE SUPPLÉMENT LUNDI 13 MARS 2017
ROBERTO SCHMIDT
1962
Il naît à l’hôpital de Sierre mais grandit à Loèche-Ville.
Musique
Il devient directeur de fanfare et de chœur.
1981
Formation
Licence en droit à l’Université de Fribourg.
1987
Profession
Famille
Il devient juriste à l’Etat du Valais.
Naissance de sa fille unique.
1988
1989
Politique
Elu président de Loèche, quatre ans après être entré au Conseil communal.
2005
Berne
Il est élu conseiller national.
2007 et 2015
«Je ne suis pas pour deux socialistes au gouvernement» PDC
Roberto Schmidt craint une démobilisation et que les PDC se retrouvent 4e, 5e et 6e.
Tout le monde vous voit déjà élu pour le second tour. Et vous? Je pense que je serai 4e ou 5e. Parce qu’au deuxième tour, les électeurs auront le réflexe de soutenir les perdants du premier. Le PS, le PLR et l’UDC vont se mobiliser, alors qu’il y a un risque de démobilisation au PDC. Parce que nous avons réalisé un score incroyable au premier tour, parce que nous avions 15 000 voix d’avance et parce que Christophe Darbellay est déjà élu par la Constitution. Il y a un risque que les candidats du PDC se retrouvent aux places 4-5-6. Il y a quatre ans, le parti avait déjà reculé entre les deux tours. Oskar Freysinger a dit qu’il n’avait pas de sang du Valais romand, mais du sang haut-valaisan. Est-il HautValaisan? C’est un secondos… Lui qui combat les étrangers est d’origine étrangère. Je ne crois pas qu’il va obtenir beaucoup de voix en se disant Haut-Valaisan. Au premier tour, un Haut-Valaisan sur trois a voté pour lui. C’est moins qu’en 2013, qui était une anomalie parce qu’il était vu comme le Messie. Mais c’est déjà beaucoup pour un candidat qui habite dans le Bas. Pour le deuxième tour, il a une marge de progression de 2000-3000 voix dans le Haut, pas beaucoup plus. Mais il bénéficiera de l’effet victime. Beaucoup d’électeurs voulaient le sanctionner, mais ne souhaitent pas forcément qu’il ne soit pas réélu.
49 96 4
3 AU er 1 TO VOIX UR e
41 ,1%
HAUT: CENTR 22 508 VO IX E BAS: 1 : 16 776 VOI X 0 680 VOIX
Avec qui préféreriez-vous siéger? Je peux travailler avec tout le monde. Ce n’est pas au PDC de choisir avec qui il va gouverner, mais au peuple.
Pour Roberto Schmidt, si le PLR, qui est la deuxième force au Grand Conseil, n’est pas représenté au gouvernement, cela pose problème. HÉLOÏSE MARET
Le PDC du Haut soutient Esther Waeber-Kalbermatten. Voulez-vous qu’elle reste au Conseil d’Etat? Nous avons dit qu’en tant que femme sortante, il serait malvenu de la mettre dehors. C’est normal qu’elle soit soutenue. Entre Rossini, Favre et Freysinger, avez-vous une préférence pour la cinquième place? A Berne, j’ai travaillé avec Rossini et Freysinger et je n’ai jamais eu de problème avec eux. J’ai fait connaissance avec Favre récemment. Je pense que si le PLR, qui est la deuxième force au Grand Conseil, n’est pas représenté au gouvernement, cela pose problème.
Certains « candidats me
voient aux finances parce qu’eux visent d’autres départements...» On rapporte que vous soutenez Favre, c’est donc le cas? J’ai dit que ceux qui veulent garder Esther Waeber-Kalbermatten vont voter Favre pour éliminer Rossini. C’est tout. Je ne dis pas que je veux ou que je ne veux pas Favre. C’est au peuple de décider. Imaginez-vous siéger avec deux socialistes au Conseil d’Etat? Je ne suis pas pour la présence de deux socialistes au gouvernement. Il ne faut pas exagérer. Ce ne serait pas sain. Si un tel scénario se produit, ce serait une solution intermédiaire pour quatre ans. Quel département aimeriez-vous diriger? Certains vous voient aux finances. Certains candidats me voient aux finances parce qu’eux visent d’autres
départements… (Rire.) Mon colistier déjà élu devra prendre l’instruction publique, il n’aura pas le choix après ses déclarations. Pour ma part, je préfère d’abord voir qui sera élu et quelles sont les compétences de chacun avant de réclamer tel ou tel département. Je suis prêt à mettre mes intérêts personnels de côté le cas échéant. Si Jacques Melly ne veut plus de son département, par exemple, je serai même prêt à le reprendre. Mais je ne crois pas que ce soit le cas… (Sourire.) Vous avez bien une préférence? Les domaines de l’énergie, du tourisme et de l’agriculture me tiennent le plus à cœur. Ce n’est pas un secret, j’y ai beaucoup travaillé à Berne. Vous visez donc le département de Jean-Michel Cina? Le département de Cina est beaucoup trop grand! Il concentre de gros défis, comme l’aménagement du territoire, l’avenir du tourisme, l’économie en général. Pourquoi ne pas remodeler les départements? On verra… Et si on vous pousse aux finances, accepterez-vous? J’ai travaillé aux contributions, je connais le domaine. Pourquoi ne pas former un département réunissant les finances, l’énergie et l’agriculture? Dans ce cas, pourquoi pas. Quand le PDC était majoritaire, les quatre groupes de la famille C se réunissaient pour des séances dites de la Matze pour définir des positions communes. Etes-vous favorable à un retour à ces réunions? Oui, je suis pour. Il faut que le PDC trouve le plus petit dénominateur commun, ensuite il faut élargir la discussion pour trouver des majorités. En cas d’élection, allez-vous continuer à siéger au Conseil national? Non. Je pense que ce qu’Oskar Freysinger a fait n’est pas bien. On n’a pas le temps de mener à bien les deux mandats. Je vais siéger encore lors de la session de juin et je démissionnerai durant l’été. JEAN-YVES GABBUD
SES TROIS PRIORITÉS POUR LE VALAIS
1
Créer un gouvernement collégial
«Il faut tout d’abord créer un gouvernement collégial. On sent que lors de ces quatre dernières années, le fonctionnement n’était pas évident. Il faut un gouvernement apaisé, collégial.» Un gouvernement sans Freysinger donc? «Lorsque j’ai siégé à Berne avec lui, je n’ai jamais eu de problème. A-t-il changé en arrivant au Conseil d’Etat? Je ne sais pas…»
2
Fixer un programme de législature
«Il faut fixer un programme de législature. C’est important pour le travail gouvernemental, mais c’est aussi important pour le Grand Conseil dans lequel il n’y a plus que des groupes minoritaires. Si chacun tire la corde dans son sens, sans une ligne directrice sur laquelle une majorité est d’accord, on n’y arrivera pas. Au Conseil communal, je n’ai jamais perdu… mais je ne suis jamais arrivé avec un projet qui n’ait déjà obtenu de majorité avant.»
3
Il faut soigner l’image du Valais
«Il faut soigner l’image du Valais à Berne. Notamment en faisant du lobbying, car le Valais va devoir relever des défis importants. Je suis favorable à engager un lobbyiste, comme c’était le cas avec Alfred Rey il y a quelques années. Je soutiens aussi un Conseil d’Etat à sept, justement pour qu’un conseiller d’Etat puisse défendre les intérêts du canton à Berne.» JYG
LUNDI 13 MARS 2017
ESTHER WAEBERKALBERMATTEN
1952
Naissance à Brigue.
Formation
Elle obtient un diplôme fédéral de pharmacienne.
1979
Parlement
La socialiste est élue au Grand Conseil où elle siège jusqu’en 2005.
1993
Ville
Elle est conseillère communale à Brigue chargée de la santé et de la culture.
Conseil d’Etat
Elue en 5e position au gouvernement. Première femme valaisanne à être présidente du Conseil d’Etat.
1997
2009
2e mandat
Réélue, elle devient cheffe du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture.
2013
Campagne
5
Elle se lance pour un troisième mandat à l’exécutif.
2017
«Le PS Valais sortira plus fort au soir du second tour» PS
Pressentie élue, la Haut-Valaisanne évoque une élection très ouverte.
Beaucoup d’observateurs vous voient élue. Et vous? Rien n’est gagné. Avec cette constellation, personne ne peut faire de pronostics dans une campagne très intensive et très courte. De nombreux changements sont possibles. C’est ce qui rend cette élection très intéressante. On vous sent confiante… Parce que mes arguments sont honnêtes. Je représente le Haut-Valais, les femmes et la minorité socialiste. Et mon bilan est très bon.
34 120 VOIX 4e AU 1er TOUR
28,1% HAUT: 16 170 VOIX CENTRE: 10 960 V OIX BAS: 6990 VOIX
N’est-ce pas gênant pour vous de devoir décliner sans cesse ces trois spécificités de minoritaire pour tenter d’être élue? Votre personnalité ne suffit pas… La personnalité est très importante. De plus, les femmes sont sous-représentées au Conseil d’Etat, alors qu’elles constituent 51% de la population. Il en faut au moins une au gouvernement. Les candidats PDC et leurs partis vous soutiennent explicitement ou implicitement. Un problème pour une socialiste qui a toujours combattu la famille démocratechrétienne? Vous entrez dans la stratégie des partis. Dans ce second tour, j’entends tout et son contraire. Ce n’est pas mon rôle de juger. Moi, je suis candidate à une élection au système majoritaire qui implique des soutiens en dehors de mon pro-
Esther WaeberKalbermatten ne trouve pas correcte la proposition d’ouvrir le jeu à mimandat compte tenu de l’âge de certains futurs élus. Une suggestion du Centre Gauche-PCS qui la vise directement… HÉLOÏSE MARET
pre parti. Tout ce que j’aimerais, c’est d’avoir convaincu les citoyennes et les citoyens.
hausse ou à la baisse. C’est ainsi qu’interviendra une clarification des rapports de force.
Sauf que là, vous avez aussi le soutien du PLR… Je comprends l’envie du PLR de réintégrer le Conseil d’Etat et sa volonté stratégique de dire avec qui il souhaiterait gouverner.
Vous reconnaissez, au vu des résultats du premier tour, qu’il y a une tendance en faveur de Rossini? La tendance est plutôt au reflet de la diversité de la société. Un Valais ouvert et moderne est un Valais avec, au minimum, une femme au gouvernement. Mais on aura certainement aussi un autre équilibre avec la nouvelle composition du gouvernement.
Un Valais « ouvert et moderne est un Valais avec, au minimum, une femme au gouvernement.»
A choisir, vous préférez Freysinger ou Favre? Il y a de la place pour cinq noms… Certains militants sont stressés. Les rumeurs vont bon train. L’une d’elles prétend que Rossini pourrait perdre 1500 voix des socialistes du Haut par rapport au premier tour. Si les électeurs de gauche cèdent à la panique et font leur primaire au second tour, le PS perd son siège? Oui, nous risquons de tout perdre. Certains chiffres sont lancés pour tenter de nous diviser et de nous affaiblir. Mais notre stratégie d’unité ne change pas au sein du PSVr et du SPO. Je pense au contraire que le PS Valais sortira plus fort au soir du second tour. Dimanche prochain, les électeurs pourraient au contraire soutenir les perdants du premier tour comme Freysinger ou Favre… Tout est possible. En 2013, mon score a augmenté de 13 111 voix entre le premier et le second tour. Il y a traditionnellement moins de candidats au second, donc davantage de possibilités pour les citoyens d’amplifier fortement les résultats du premier tour, que ce soit à la
Si vous êtes les deux élus, le PS sera surreprésenté. Or vous avez toujours dénoncé la surreprésentation à l’exécutif cantonal… Les électeurs choisiront des personnalités, indépendamment de toutes les stratégies des partis politiques. Ils composeront leur gouvernement idéal. Si c’est le cas, comment le nouveau Conseil d’Etat pourra-t-il travailler avec 49 députés (26 PLR et 23 UDC) non représentés au gouvernement? J’ai donné la preuve durant huit ans en tant que minoritaire que je peux bien travailler avec les autres conseillers d’Etat, avec le Parlement et les commissions. Les partis politiques présents au législatif ont leurs idées. En qualité d’exécutif, on doit chercher des solutions à des positions divergentes, même parfois avec son propre parti. Il incombe aux conseillers d’Etat de convaincre. La proposition du Centre GauchePCS destinée au PDC et au PS de faire des changements à mi-mandat compte tenu de l’âge de certains futurs élus vous vise directement… Je n’entre pas en matière. Ce n’est pas correct même si c’est un argument stratégique. Si l’on se présente, c’est pour une législature complète. Si vous êtes élue, vous conserverez à tout prix le Département de la santé, des affaires sociales et de la culture? Oui. Je veux garder mon département. Au terme de ces quatre années, je le connais très bien et j’ai énormément de projets à réaliser. PASCAL FAUCHÈRE
SES TROIS PRIORITÉS POUR LE VALAIS
1
Un Hôpital du Valais de qualité
«Je veux consolider les différents sites de l’Hôpital du Valais en donnant une identité aux spécialisations. Comment? En renforçant la qualité de la formation et en augmentant le nombre des personnels soignants qui suivent ces formations. L’objectif est également d’augmenter l’attractivité des postes de travail dans le domaine de la santé. Pas seulement en milieu hospitalier mais aussi dans les secteurs des EMS et des CMS.»
2
Une politique active pour les seniors
«Mon objectif est de soutenir au maximum le maintien à domicile des personnes malades ou dépendantes avant l’entrée en EMS. Pour les autres, je souhaite donner des impulsions politiques en matière de formations ou d’activités culturelles. A cette fin, je vais lancer une enquête sur les besoins des seniors et, pour parvenir à une participation active au niveau local, impliquer les responsables communaux sur le terrain.»
3
Valoriser les énergies renouvelables
«La mise en valeur des énergies renouvelables – force hydraulique, éolien, photovoltaïque – est prioritaire même si elle ne dépend pas de mon département. Je propose de soutenir encore davantage financièrement les projets pilotes, notamment pour le photovoltaïque. Au niveau des privés, il est important de leur donner davantage de moyens pour assainir l’enveloppe des bâtiments pour une meilleure efficience énergétique.» PF
6
LUNDI 13 MARS 2017
STÉPHANE ROSSINI
1963
Stéphane Rossini naît à Sion.
Formation
Il entame des études de sciences politiques, jusqu’au doctorat.
1984
Grand Conseil
Le chercheur entre au législatif. Il sera notamment chef de groupe.
Berne
PS Suisse
Elu conseiller national, il préside plusieurs commissions à Berne.
1993
Il devient viceprésident du PS Suisse et étend son réseau national.
1999
2008
Conseil fédéral Premier citoyen Au retrait de Micheline Calmy-Rey, il tente sa chance à sa succession.
Le Nendard devient président du Conseil national.
2011
2015
«Il s’agit de choisir entre Oskar Freysinger et moi» PS
Depuis que le PS est potentiellement surnuméraire au Conseil d’Etat, vous ne mettez plus en avant votre étiquette socialiste. Pourquoi? J’ai toujours assumé mes valeurs et mes idées. Mais désormais, l’étiquette n’est plus vraiment déterminante, car la population a choisi dans cette élection des personnalités. Il s’agit donc de choisir entre, d’un côté, Oskar Freysinger et son style et, de l’autre, mes compétences et mon parcours politique. Ainsi, je mets en avant ma capacité à gouverner. D’autant plus que les Valaisans doivent aussi trancher entre mon profil et celui de Frédéric Favre, qui n’a aucune expérience politique. L’essentiel désormais est de former un gouvernement fort pour l’intérêt du canton. Celui qui est ressorti des urnes au premier tour est équilibré avec deux HautValaisans, une femme, la gauche et la droite.
32 7U81 8TOUVROIX 5e A
Stéphane Rossini assure qu’un Conseil d’Etat avec deux socialistes peut fonctionner.
Reste que deux socialistes, c’est trop, surtout pour un parti qui a toujours dénoncé la surreprésentation des autres… Avec trois élus, le PDC est aussi trop représenté. Le PS n’a jamais réclamé deux sièges. Il voulait en garantir un avec de très bonnes candidatures. La population en a décidé autrement. Il faut le respecter.
er
27% HAUT: 3257 VOIX CENTRE: 17 839 VOIX BAS: 11 692 VOIX
Les Valaisans vont-ils corriger leur vote? J’espère qu’ils le confirment. Je suis cinquième, devant Oskar Freysinger. La tendance est donnée. Quant à Frédéric Favre, le peuple a donné un signal clair, avec 10 000 voix de retard sur moi. C’est trop tôt pour le PLR de retrouver une place au gouvernement. D’autant plus
Stéphane Rossini jure que ce n’est pas le socialiste qui fera la différence le 19 mars, mais l’homme d’expérience et de réseaux qu’il dit être. Il met dans la balance ses longues années de politique avec l’inexpérience politique de Frédéric Favre. SACHA BITTEL
qu’avec trois PDC et deux socialistes, ce sera une législature de transition. Dans quatre ans, Jacques Melly s’en ira, comme Esther Waeber-Kalbermatten. Il y aura alors la place pour un autre équilibre avec par exemple un UDC haut-valaisan et un libéral-radical. Comment expliquez-vous cette révolution du premier tour? La population a fait un choix de personnalités. Beaucoup ont reconnu l’utilité de mon parcours politique pour le canton et compris qu’ils pouvaient compter sur mon réseau et mon expérience en cas d’élection. La posture partisane joue un rôle moindre. On parle ainsi moins du socialiste que d’un can-
En 2021, « un autre équilibre
sera possible avec, par exemple, un UDC haut-valaisan et un libéralradical.» didat qui a un grand bagage politique et peut travailler de manière constructive au sein d’un collège. Les gens voient aussi ce qui se passe, par exemple dans le canton de Vaud, où la gauche et la droite cohabitent. C’est un réel succès. Etes-vous déçu que le PDC, notamment les deux candidats qui étaient vos collègues à Berne, invitent à demi-mot à voter pour Frédéric Favre? La question centrale est celle de savoir comment former un gouvernement fort et crédible pour le canton après une législature très difficile. Le Valais a fait l’expérience Oskar Freysinger, qui fut mauvaise. Veut-on prendre le risque d’avoir un conseiller d’Etat totalement inexpérimenté avec Frédéric Favre? On ne s’improvise pas conseiller d’Etat.
Certes Frédéric Favre fut un bon candidat, mais il aura besoin de temps pour entrer dans la fonction. Il a prétendu, par exemple, que le passé n’est pas important ou que la péréquation financière n’est pas si importante pour le Valais, ce qui est totalement erroné et peut être problématique. Cela dénote son manque d’expérience. C’est un fait, l’expérience politique est la condition d’une bonne gouvernance. La droite craint pour l’économie valaisanne avec deux PS. Vous allez nationaliser nos entreprises? Certains font un blocage idéologique. Je suis un social-démocrate qui a toujours donné une énorme importance à l’économie. Je suis convaincu qu’on peut mieux aider et soutenir les PME à innover, à se développer pour davantage de places de travail et de diversité économique. Bien sûr que j’ai aussi une vision sociale. Mais on ne fait pas de politiques publiques sans prospérité et sans un juste partage des ressources. Ne pas aider les familles, c’est réduire leur capacité économique. C’est pour cette raison par exemple que j’avais déposé à Berne l’initiative pour baisser les primes maladie pour les enfants et les jeunes. Un projet que j’avais monté conjointement avec une élue PDC et qui vient d’être accepté. Un gouvernement 3-2, c’est aussi l’assurance que deux groupes parlementaires ne soient plus représentés au gouvernement et donc l’assurance d’incessants blocages… Ensemble, le PDC et le PS seraient majoritaires au Grand Conseil. En réalité, il s’agit d’élaborer des projets de qualité avec les acteurs concernés pour convaincre le Parlement. Pour mémoire, Maurice Tornay a échoué en référendum avec la loi sur les établissements et les institutions sanitaires. Qu’a-t-il fait? Il est venu me chercher pour redessiner cette loi et j’ai réussi à préparer, avec une commission, un très bon projet en associant toutes les parties concernées. La loi est ensuite passée à l’unanimité et en une seule lecture devant le Grand Conseil. C’est le plus bel exemple pour démontrer ce que je peux apporter dans un gouvernement. STÉPHANIE GERMANIER
SES TROIS PRIORITÉS POUR LE VALAIS
1
Un programme de législature
«Il faut que le gouvernement puisse présenter un programme d’actions et des objectifs pour la législature. Cela permettrait de donner une ligne politique au Conseil d’Etat et d’améliorer sa cohésion.»
2
Consolider le trio innovation/PME/social
«Il faut renforcer l’innovation et le transfert technologique avec et pour nos PME. Les moyens financiers doivent être repensés et mieux ciblés pour conduire au succès.»
3
Renforcer les liens entre le Conseil d’Etat et la société
«Beaucoup se plaignent d’être peu entendus par le gouvernement. Je veux être un relais et faire en sorte que les patrons et les partenaires institutionnels puissent continuer d’être créatifs et dynamiques.» SG
LUNDI 13 MARS 2017
OSKAR FREYSINGER
1960
Naissance.
Professeur
Politique
Il enseigne Il fonde l’UDC valaisanne l’allemand au lycée- après avoir été conseiller collège de la Planta. communal PDC à Savièse.
1987
Berne
Oskar Freysinger est élu au Conseil national. Il est le premier UDC valaisan de l’histoire à réussir ce pari.
1999
Conseil fédéral
Comptes à rendre Deuxième tour
Cette année-là, il échoue Oskar Freysinger doit à la primaire UDC pour faire face aux affaires succéder à Eveline Cleusix et San Giorgio. Widmer-Schlumpf
2003
2015
2016
7
Marié et près de trois grands enfants, il se représente à un 2e mandat au Conseil d’Etat.
2017
«Oui, je vais devoir revoir ma copie si je suis réélu» UDC
Le ministre sortant, giflé au premier tour, promet d’opérer des changements, de style.
On vous annonce quatre ans difficiles avec la majorité PDC, vous avez vraiment envie d’être réélu? J’ai tellement donné, je me suis tellement battu durant quatre ans que j’aurais une impression de gâchis si tout s’arrêtait aujourd’hui. Je pense que mon bilan est bon tant dans le Service de la sécurité que dans celui de la formation et je veux terminer une foule de projets que j’ai amorcés.
VOIX 7 5 8 30 U 1 TOUR 6 A e
er
25,4% OIX V 3 3 0 0 1 : T U A H VOIX 4 7 8 1 1 : E R T N CE IX BAS: 8950 VO
Quel sentiment prédomine après ce premier tour? Une grande frustration. Je suis très en colère contre moi-même d’avoir commis une incontestable erreur stratégique. Je m’en veux d’avoir si mal compris et jugé les forces en présence. J’éprouve aussi un sentiment d’injustice, car j’ai l’impression de ne pas avoir été jugé à ma juste valeur. Cette semaine, presque tous mes chefs de service m’ont exhorté à me battre jusqu’au bout. La preuve que je vaux mieux que mon image. Vous avez l’image d’un arrogant qui est sans cesse dans l’attaque et l’affrontement. Ça a fini par vous desservir… C’est l’image que les médias ont reproduite de moi. «Le Nouvelliste» comme les autres: vous vous êtes toujours attachés à mettre en avant les sujets potentiellement polémiques et jamais les éléments attestant ma bonne gestion. J’ai même eu droit à une couverture d’une page d’une conférence de presse concernant mon département sans que mon nom n’apparaisse dans l’article. Vous avez toujours dit que le «Walliser Bote» vous traitait mieux et pourtant, le Haut-Valais vous a aussi boudé…
Oskar Freysinger ne reconnaît qu’une erreur: sa stratégie de liste avec Ensemble à droite. Il jure pourtant avoir entendu les reproches au sujet de ses activités annexes à sa fonction et promet de rectifier le tir. SABINE PAPILLOUD
Globalement, le problème que j’ai eu durant ces quatre ans, c’est que j’ai dû être collégial envers un gouvernement sous pression constante. En même temps, j’ai dû rester celui que j’ai toujours été pour une partie de mes électeurs de base: un militant. C’est pour eux que je suis resté actif sur le plan national et international. Avec ça, j’ai été pris entre deux feux. Vous allez changer alors? De ton? De coupe de cheveux? Je ne me couperai pas les cheveux, car ça, ce serait vraiment me trahir. Tout le monde pense que je suis une sorte de superman, mais c’est faux. Je suis étonnamment d’une grande sensibilité. Etant Gémeaux, je souffre en privé et non de-
Je vis la pire « période de ma vie.
Je souffre en privé, non devant les caméras.» vant les caméras. Depuis dimanche, je vis la pire période de ma vie. Je me rends bien compte que si je suis réélu, ces quatre prochaines années risquent d’être difficiles. Je n’ai pas envie d’être détruit, raison pour laquelle il va falloir que je réduise la voilure hors fonction, oui. Démissionner de la vice-présidence de l’UDC suisse? Peut-être le faudra-t-il, même si cette casquette m’a permis d’obtenir beaucoup pour le Valais (aéroport, police militaire, PdG, Savatan, etc.). Réduire vos déplacements à l’étranger? Oui, bien sûr. Mais je tiens à préciser que j’ai toujours pris du temps sur mes week-ends pour faire des conférences à l’étranger. Or, lorsque je me rends à Berlin pour parler du modèle démocratique suisse, on me fait des reproches, alors qu’Esther Waeber-Kalbermatten peut se rendre à une manifestation contre ma personne sans que cela ne choque personne, alors même qu’elle
est présidente du gouvernement. Il y a deux poids, deux mesures. Il y a surtout des insatisfactions que vous ne pouvez plus ignorer… Oui, je vais revoir la copie si je suis réélu. Il faudra que j’opère des changements au niveau de mes engagements. Il faut que je réduise la surface d’attaque, surtout celle des médias. Tout est dans les réglages fins et les choix. Votre manière de jouer sur les mots en élevant les valeurs traditionnelles en valeurs gréco-chrétiennes et l’influence de Slobodan Despot ne vous ont-elles pas éloigné de votre base? C’est faire un faux procès à Slobodan Despot. Il n’est pas consulté pour les options stratégiques de mon département. J’ai besoin de lui pour ses capacités littéraires, la rédaction et la correction de textes ou les préparations de conférences de presse. Votre défaite ne signifie-t-elle pas aussi que le Valais est moins conservateur que vous ne le pensiez? Non, l’erreur majeure est d’avoir poussé le PDC à se mobiliser. Vous dites que le PDC a serré les rangs quitte à faire fi de ses valeurs? Un parti se souciant de conserver son pouvoir menacé a besoin de discipline militaire, pas de philosophie. Ma stratégie a été comprise comme une attaque frontale alors qu’il s’agissait d’une primaire limitée à un district et deux personnes. C’est Ensemble à droite qui vous coûte plus de 20 000 voix? La stratégie m’en a coûté une bonne partie. L’autre partie vient de l’impossibilité de satisfaire tous ceux qui ont voté pour moi en espérant pour les uns que je sois un rebelle, pour les autres que je sois un magistrat modèle. Les Valaisans ne vous aiment plus? Je ne vois pas pourquoi, puisque je suis resté moi-même. Je suis toujours le même homme, avec la même épouse, les mêmes idéaux et les mêmes amis. C’est le résultat d’il y a quatre ans qui était totalement surfait. J’avais été saisi d’angoisse en prenant connaissance du résultat. Je savais que je ne pourrais jamais satisfaire à des attentes aussi démesurées. STÉPHANIE GERMANIER
SES TROIS PRIORITÉS POUR LE VALAIS
1 Conseil de la magistrature
«Le DFS va élaborer rapidement la loi d’application du Conseil de la magistrature qui permettra d’instaurer un contrôle indépendant de la justice.»
2 Reconnaissance de la formation 3 Sécurité à long terme «Nous allons finaliser le dossier de l’accréditation de la HEP afin de maintenir la reconnaissance fédérale.»
«L’extension de l’analyse cantonale des risques (fiches et mesures d’urgence) aux crises sociétales sera finalisée.» SG
8
LUNDI 13 MARS 2017
FRÉDÉRIC FAVRE
1979
Frédéric Favre est originaire de Sierre. Il est domicilié à Vétroz.
Formation
Il obtient son CFC d’employé de commerce.
Vie sportive
Ouvrages
Cinq fois champion suisse, Il publie son premier il va jusqu’en 8es de finale livre sur «L’externalisation au championnat du monde RH». de karaté.
1997
2002
Politique
Proche du PLR, il s’engage dans le mouvement Avenir écologie.
2011
2013
Spécialisation
Engagement
Après un brevet fédéral Il prend la présidence en gestion du personnel, par intérim du PLR il décroche un doctorat de Vétroz-Magnot. en gestion des affaires.
2015
2016
«Voter Frédéric Favre résout une double équation» PLR
Le candidat se pose en choix possible face à Oskar Freysinger et Stéphane Rossini.
Pourquoi estimez-vous légitime de partir au second tour alors que vous êtes arrivé neuvième au premier? Parce que je veux offrir un choix aux Valaisans. Voter Frédéric Favre résout une double équation pour ceux qui ne veulent plus d’Oskar Freysinger et pour ceux qui estiment la gauche surreprésentée au gouvernement en cas de confirmation des résultats du premier tour. Qu’est-ce qui vous permet de penser que vous allez reconquérir le siège du PLR? On vient de perdre quatre ans. La question est de savoir quelle est la meilleure équipe qui collaborera au bien de ce canton. Et lundi dernier, l’assemblée générale du PLR m’a soutenu à l’unanimité moins une abstention alors qu’au premier tour, il me manquait quelques milliers de voix pour faire le plein de mon parti. Elles seront toutes là dimanche.
22 731 VOIX 9 AU 1er TOUR e
Comment allez-vous combler vos 10 000 voix de retard sur Stéphane Rossini? Ces 10 000 voix de retard n’existaient déjà plus au soir du premier tour. Un tour qui n’était pas destiné à composer le Conseil d’Etat mais à arbitrer des matchs, à l’image du duel à gauche, entre femme et homme, entre Haut et Bas-Valais. Des citoyens hors du Parti socialiste ont donné leur avis. Cette fois, ils éliront.
18,7% HAUT: 1026 VOIX CENTRE: 11 793 VOIX BAS: 9912 VOIX
Et comment rattraper les 8000 voix que vous avez sur Oskar Freysinger? Aujourd’hui, ceux qui veulent le sortir du gouvernement ont intérêt à me soutenir. Les Largey et Bonvin avec qui j’ai une certaine proximité m’ont mis dans leur cinq de base au premier tour même si – et c’est normal – ils ont dû clarifier leur position vis-à-vis de leurs partis Frédéric Favre estime que les 10 000 voix de retard sur Rossini n’existaient déjà plus au soir du premier tour. SACHA BITTEL
pour le second tour. Bornet aussi a indirectement appelé à voter pour moi. Dans le district de Conthey, vous provoquez un match avec Rossini dont Freysinger pourrait tirer profit… Ce sont des supputations. Moi, je vous dis que du centre à la droite, tous les électeurs ne vont pas voter pour Rossini. Ceux qui ont voté Freysinger il y a quatre ans, mais qui ne souhaitent plus le retrouver au Conseil d’Etat en 2017, se reconnaîtront davantage en moi qu’en un socialiste, fût-il compétent.
J’ai un meilleur « réseau que Stéphane Rossini sur les villes valaisannes et certaines communes.»
La seule vraie question du second tour n’est-elle pas «qui de Rossini ou de Freysinger occupera le 5e rang au soir du 19 mars»? On ne peut pas s’opposer violemment durant des mois de campagne puis siéger collégialement au gouvernement. Freysinger est constant. Il ne saura donc pas entrer dans un costard de conseiller d’Etat, je vous l’assure. Mon métier, ce sont les ressources humaines… Nous avons donc la chance de reconstituer un exécutif harmonieux. De plus, l’Alliance de gauche ne pèse que 18 sièges au Grand Conseil. Avec 26 députés, le PLR est le groupe le plus fort après la famille C. Un gouvernement composé de trois PDC, d’une femme PS et d’un PLR est assurément le plus représentatif des forces politiques valaisannes. L’expérience se retrouve sur l’axe Darbellay-Rossini alors que vous n’avez siégé nulle part en politique…
On parle d’exécutif pour lequel j’ai une grande expérience. Un conseiller national, c’est 1/200e de pouvoir, soit 0,5%, pour légiférer sur le moyen-long terme. J’appartiens à une direction d’entreprise de six membres. Presque comme au Conseil d’Etat où l’on dispose de 20% de pouvoir décisionnel pour gérer les préoccupations des gens à la semaine. Et avant l’arrivée des quatre anciens conseillers nationaux, les conseillers d’Etat n’étaient pas tous passés par Berne. J’ai les compétences pour être élu. Et j’ai un meilleur réseau que Rossini sur les villes valaisannes et certaines communes de montagne. Mais je regarde tout cela avec un certain détachement. Le fait que votre parti drague le PDC – l’appel de Nantermod – pour votre élection, ça vous met mal à l’aise? Personne ne drague personne. Et Darbellay a tenu des propos constructifs, basés non sur de la stratégie mais sur un état de fait: le PDC et le PLR se rejoignent sur plusieurs thèmes comme la fiscalité ou l’éducation. Freysinger a annoncé qu’il ferait de l’opposition s’il était éjecté du gouvernement. Cela veut dire que le centre droit doit collaborer encore plus. Et je rappelle que le PDC, le PLR, auquel on ajoute le PS, constituent 80% du Parlement cantonal. Darbellay vous adoube et vous accédez au gouvernement grâce à l’électorat PDC: vous serez obligé d’être à la botte du nouvel homme fort du canton… Je ne suis pas isolé car mon parti pèse plus de 20% de l’électorat. De plus, il faut travailler à une saine collégialité car si l’UDC est sorti du gouvernement et que le PLR n’était pas impliqué dans les décisions exécutives à venir, les choses se compliqueraient au Grand Conseil. Enfin, ceux qui me connaissent savent que je ne suis jamais à la botte de quelqu’un… Un département qui vous plairait si vous êtes élu? L’économie évidemment, mais celui des finances se trouve devant de grands défis et je suis un homme de défis. PASCAL FAUCHÈRE
SES TROIS PRIORITÉS POUR LE VALAIS
1
Dynamiser l’économie valaisanne
«Je veux revoir rapidement la fiscalité des entreprises au risque de ne plus être concurrentielles avec nos voisins vaudois, principalement pour le Chablais valaisan. Nous devons aussi lutter activement contre le dumping salarial qui crée une distorsion de la concurrence et fait perdre du chiffre d’affaires à nos entreprises et des emplois aux habitant(e)s de notre canton. Il faut s’assurer du strict respect des règles pour l’attribution des marchés publics.»
2
Soutenir le tourisme en vue d’une destination plus prisée
«Je veux intensifier la collaboration avec les branches professionnelles afin de valoriser au maximum les services et produits régionaux. Mais aussi valoriser nos montagnes en dehors des périodes hivernales – tourisme annuel – au moyen des stations (balnéaires) thermales, des possibilités de randonnées, des tours à vélo, etc. Je veux favoriser l’organisation de grandes manifestations sportives d’été ou d’hiver qui font rayonner le Valais.»
3
Mise en place d’une politique de développement durable
«Je veux valoriser la recherche sur les nouvelles énergies renouvelables afin d’apporter une valeur ajoutée aux entreprises régionales. Je souhaite aussi améliorer l’information et la sensibilisation concernant les habitudes individuelles en matière d’environnement. Enfin, il faut construire les nouveaux bâtiments étatiques au standard Minergie-P.» PF