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Économies d’énergie aperçu des solutions

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Bloc-notes

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La situation géopolitique qui vient se greffer aux conséquences post-covid a fait exploser les coûts de l’énergie. La demande en énergies renouvelables s’emballe au niveau mondial. Face à cet appel qui ne cesse de croître à l’approche de l’hiver et à la crainte d’un éventuel black-out, usines de production, installateurs et fournisseurs n’arrivent plus à suivre.

Nous savons qu’avec le potentiel de toitures et de façades solaires disponibles en Suisse, nous aurions la possibilité de couvrir les besoins en électricité qui nous manque. «Mais pour cela, il faudrait installer en cinq ans dix fois plus de panneaux photovoltaïques que ce qui a été posé ces vingt dernières années», analyse Jean-Daniel Roehrich, ingénieur chez JDR Énergies SA. Or, au vu de la situation, le délai d’attente pour la réalisation d’une installation photovoltaïque est passé de trois à douze mois. Et bien que la Confédération multiplie les bonnes intentions, comme celles d’équiper toutes les toitures neuves et anciennes, les incitations ne suivent pas et la main-d’œuvre fait défaut; on parle d’un manque de quelque 200000 employés spécialisés. Le tableau actuel était prévisible et annoncé depuis des décennies. Malheureusement, il faut des catastrophes pour que les consciences s’ébrouent. Et, comme le souligne Steeve Bacher, directeur d’Agena SA: «Nous n’allons pas rattraper vingt ans de retard en quatre mois.» La seule réponse dans cette urgence ambiante n’est pas nouvelle, mais pragmatique: consommer moins.

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Magaly Mavilia

Idéal pour le chauffage des espaces de 50 à 220 m3, Connect Pellet de Rika est un poêle modulaire de classe d’efficacité énergétique A+. Il est doté d’une puissance de 2,5−8,0 kW. rika.ch

Les   priorités face   à l’urgence

Le taux de rénovation des 1,8 million de bâtiments dénombrés en Suisse ne dépasse pas 1 %. À ce rythme, il faudrait 100 ans pour parvenir aux objectifs de la transition énergétique. Malgré les mesures politiques prises depuis des décennies, les impulsions nécessaires restent faibles. Dans l’urgence, quelles actions utiles et rentables faut-il prioriser et comment faire des économies d’énergie ?

Magaly Mavilia

Les bâtiments de la fondation «La Chaloupe» sont réalisés avec les fenêtres bois/aluminium Ego®Allstar d’Egokiefer. L’association d’un cadre épais et d’un verre très performant allant jusqu’à des coefficients Ug de 0,5 W/m2K contribue à une excellente isolation.

DR Ego Kiefer - La Chaloupe, Collombey ©

Les actions prioritaires

Consommer moins n’est plus une option mais est en passe de devenir une obligation qui pourrait s’accompagner de sanctions. Tour d’horizon non exhaustif de quelques pratiques «simples» pour produire à moindre frais et limiter les dépenses énergétiques.

Les prix des énergies fossiles et de l’électricité connaissent une hausse sans précédent. Martin Vetterli, président de l’EPFL, confiait au journal 24 heures que la facture d’électricité du site pourrait grimper de 10 à 45 millions ces deux prochaines années. Les mesures envisagées par la haute école ne diffèrent pas de ce que tout le monde peut faire, propriétaires comme locataires. Baisser le chauffage, diminuer l’utilisation des lumières, ou changer les ampoules. Et ce ne sont pas de «petites» économies. Une ampoule à LED consomme en effet 10 fois moins d’électricité qu’une ampoule à incandescence et 6 à 8 fois moins qu’une halogène.

Toutes les études menées sur le sujet attestent que le remplacement de la toiture et des fenêtres est à mettre en priorité et peut constituer une économie d’environ 30% d’énergie de chauffage. Viennent ensuite l’isolation des façades et, en dernier lieu, le changement ou la rénovation des systèmes de production de chaleur et d’électricité. Autre constatation, la rénovation des grands ensembles est particulièrement efficace et plus rentable, car changer une chaudière ou installer une toiture solaire, par exemple, concerne dans ce cas un grand nombre de mètres carrés. Mais les locataires ont aussi de multiples possibilités d’économiser le chauffage et l’électricité.

Le 31 août, la Confédération a présenté ses recommandations pour baisser notre consommation d’électricité et de gaz. Objectif: une réduction de 15 % de la consommation de gaz entre octobre 2022 et mars 2023 par rapport à la moyenne des cinq derniers hivers. Cela implique avant tout la réduction de la température des pièces et de l’eau chaude. Appliquées dans les lieux de travail, ces mesures pourraient être ensuite étendues aux logements. Les ménages consommant plus de 40 % du gaz, une diminution substantielle de sa consommation n’est pas possible sans leur concours, rappelle le Conseil fédéral. Il s’agira donc de baisser le chauffage volontairement, car si ces mesures s’avèrent insuffisantes, des restrictions, voire des interdictions, pourraient

Francesca Giovanelli ©

Baisser le chauffage d’un degré (pour une économie de 7% d’énergie), s’emmitoufler dans un plaid, mettre des chaussettes. Pas si compliqué.

suivre. En cas de pénurie persistante, la consommation de gaz des installations mono-combustibles pourrait être réduite par voie de contingentement. Les ménages et les services essentiels ne seraient pas concernés.

LE HIC DE LA DOMOTIQUE

Prônée comme solution pour économiser l’énergie, la domotique est-elle vraiment la panacée? «La domotique est à l’image de notre société consumériste: elle nous a détourné du réel et dispense l’habitant de s’impliquer dans son lieu de vie. Il estime qu’il y a droit et ne cherche plus à comprendre ce qui se joue», analyse Laurent Guidetti, architecte-urbaniste associé chez Tribu architecture.

Un système gérant automatiquement la production et l’utilisation de l’énergie ne doit pas pour autant nous dispenser d’une réflexion sur nos réels besoins, le coût de l’énergie, sa provenance et son impact sur l’environnement.

Chaleur agréable à la salle de bain

Nos modèles de radiateurs pour salle de bain et infrarouges aux courbes élégantes et discrètes vous procurent une chaleur très agréable dans votre salle de bain. Nos chauffages au sol électriques contribuent également à augmenter encore votre confort. Transformez votre salle de bain en espace bien-être individuel!

Nattes chauffantes

Chauffage mural invisible

Radiateurs infrarouges

  Eh bien,   économisez maintenant!

Premier levier d’action: le chauffage et l’eau chaude, qui représentent un énorme potentiel d’économie. Non seulement d’énergie, mais aussi financière, puisque ces deux postes constituent le quart de la facture énergétique annuelle d'un ménage.

Selon les recommandations de SuisseÉnergie, 19 °C sont suffisants dans les pièces à vivre et les bureaux, soit généralement la position 3 sur le thermostat. Et 17 °C dans les chambres (position 2).

En cas d’absence, passer en mode économique et utiliser une application pour commander le chauffage à distance est particulièrement rentable. Selon SuisseÉnergie, ce type d’application permet une réduction annuelle d’énergie de 30 à 60 %, soit une économie financière de 200 à 1300 francs selon la taille et l’emplacement de la résidence secondaire, pour un investissement de quelques centaines de francs.

DESIGN ET PERFORMANCE

Quand un designer, Luciano Dell’Orefice, et un ingénieur, Xavier Aymon de l’Atelier R2D2, se penchent sur des solutions concrètes pour réduire la consommation d’énergie, le résultat est réjouissant, tant pour la baisse des coûts de chauffage – jusqu’à 20 % – que pour l’esthétisme espiègle de leur régulateur thermique surnommé Oblo. Nominé au Prix Design Suisse 2019-2020. Le système de régulation de chauffage anticipatif, OBLO est conçu pour tous types d’espaces habitables, commerciaux ou industriels. Il se décline en deux petits modules : Un régulateur connecté à internet qui pilote la production d’énergie de n’importe quel type de chaudière au meilleur tarif. Et un baromètre qui affiche, à l’intérieur, les prévisions météorologiques jusqu’à 8 heures, couplé à un capteur thermique qui maintient la température optimale. Enfin, l’App Oblo permet de visualiser et de contrôler les divers éléments du système, comme les besoins énergétiques et les coûts.

BON À SAVOIR

Selon le comparateur financier et environnemental du WWF, les agents énergétiques de chauffage les plus onéreux sont aujourd’hui le mazout et le gaz, suivi par les pellets, avec le premier qui émet quelque 4680 kg de CO2 par année, contre 710 pour les pellets. Les pompes à chaleur sont les plus avantageuses, aussi bien en termes financiers qu’en émissions de CO2, soit environ 380 kg pour une PAC avec sondes géothermiques et 490 pour une PAC air-air. Le bois est quant à lui neutre en CO2.

À CONSULTER

makeheatsimple.ch / hi-configurateur.ch / oblosolutions.ch

ÉCONOMIES D’ÉLECTRICITÉ

Parmi les recommandations d’économies d’énergie du Conseil fédéral, beaucoup sont de petits gestes simples et faciles à mettre en œuvre. Et bien que nous les connaissions pour la plupart, nous avons tendance à ne pas y penser. Info sur: stop-gaspillage.ch et au 0800 005 005.

DOUCHE

Selon un sondage publié par Link en septembre, plus de la moitié des personnes interrogées se disent prêtes à faire des économies d’énergie. Dans les faits, 42 % prennent des douches plutôt qu’un bain. L’idéal est qu’elles soient courtes et moins chaudes.

ÉCLAIRER AUTREMENT

Dans les lieux de passage, privilégier une lampe d’appoint basse consommation suffit amplement, tout en apportant un peu de douceur. Une jolie idée: le soir, utiliser des lampes solaires à l’intérieur.

EN MODE VEILLE

Voilà un geste qu’on oublie trop souvent: éteindre les appareils plutôt que de les laisser en veille. Pour se simplifier la vie, utiliser un bloc multiprises muni d’un interrupteur global.

UN DEGRÉ DE MOINS

En baissant d’un degré son chauffage, l’économie à la fin de l’année peut avoisiner les 7 %.

SE DÉCONNECTER

Sans internet, on a parfois l’impression d’être coupé du monde. Une action pourtant bénéfique, surtout la nuit, puisque éteindre la box permet d’économiser 200 kWh/an.

QUI VA LÀ ?

Installer des détecteurs de mouvements et de luminosité partout où c’est possible. En hiver, on oublie trop souvent d’éteindre les lumières du bureau lorsque le jour se lève…

Besoin croissant de recharge?

Nous avons la solution de recharge qui vous convient:

Extension facile

• Financement flexible

• Durabilité en entreprise

Nous sommes votre partenaire partout en Suisse pour des solutions de recharge évolutives. Chez nous, vous obtenez tout d’un seul fournisseur. Du financement et de la planification à l’exploitation de votre infrastructure de recharge, en passant par la construction.

En savoir plus sur nos solutions de recharge:

↑ Dalles photovoltaïques réalisées par Solarwall. Elles permettent de remplacer des matériaux de construction traditionnels tout en produisant de l’énergie.

← Le système Wiser by Feller à commande automatisée ou manuelle des éclairages et des stores.

Il permet l’éclairage des appareils ainsi que le réglage de l’intensité lumineuse en fonction des besoins.

Les actions prioritaires

La durabilité n’est plus une question de mode, mais de pérennité. Cette constatation de l’économiste Olivier Ferrari devrait, plus que jamais, stimuler les investissements et le soutien du politique dans ce tournant énergétique qui s’emballe. A portée de main, la production d’énergie solaire est, pour l’heure, la plus efficace à mettre en œuvre.

PRODUIRE À MOINDRES FRAIS

Si personne ne conteste le bien-fondé de recourir à l’énergie solaire, ce sont souvent les moyens financiers qui manquent pour le concrétiser. Le modèle du contracting solaire permet d’annuler les coûts d’installation. Des entreprises spécialisées, telles Énergie 360°, SI-REN SA, Romande Énergie ou le Groupe E, prennent en charge les coûts et la maintenance de l’installation. Un contracting, selon diverses modalités, permet de bénéficier de la sécurité d’approvisionnement d’une énergie durable à des prix souvent compétitifs et clairement inférieurs à ceux du gaz et du mazout.

LE SOLAIRE PEUT FAIRE PLUS

Le développement d’installations solaires s’est accru de 43% entre 2020 et 2021. C’est une bonne chose, mais ce n’est pas suffisant. « Dans la majorité des cas, seule la toiture est prise en compte, alors que les façades représentent des surfaces avec un potentiel de production d’énergie aussi important que les toitures », relève Sergi Aguacil, chef du Groupe Building2050, Smart Living Lab, EPFL, Fribourg, dans une chronique parue dans Le Nouvelliste.

«L’électricité, produite à la fois par le solaire et l’hydraulique, est probablement l’énergie que l’on parviendra le plus facilement à produire dans l’avenir. Mais nous sommes loin de tout cela», déplore Jean-Daniel Roehrich, ingénieur chez JDR Énergies SA. Car si la technologie est là, ce sont des montants faramineux qu’il faudrait investir pour parvenir aux objectifs de décarbonisation et d’autonomie énergétique.

↑ Le Silo Bleu à Renens est la plus grande façade photovoltaïque de Suisse romande. Le projet a obtenu le Prix Solaire suisse en 2019.

UN CRAN PLUS LOIN

Parmi les avancées technologiques, le film photovoltaïque organique (OPV) est une petite révolution. Développés par le fabricant ASCA®, honoré par le German Sustainability Award 2020, ces modules souples, transparents ou colorés peuvent être intégrés à presque tous les types de surfaces et ne contiennent ni dérivé chloré ou fluoré (CFC) ni métaux rares. Pour l’heure, la puissance affichée de ce film s’élève à 40 Wc le m². Le fabricant vise les 80 Wc au m² en 2023.

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