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ESPRIT CABANE DE MONTAGNE

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Perché sur les hauts de Leysin, le centre pédagogique alpin Les Cabris séduit par la qualité de ses espaces collectifs. Clin d’œil aux cliniques de montagne d’antan, une longue coursive magnifie les Dents-du-Midi.

Profitant au maximum d’une orientation solaire et visuelle offerte par la situation en balcon, la construction de bois sombre zigzague à la lisière d’une forêt de conifères, faisant écho aux montagnes.

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Lorsque le concours est lancé au début 2018, le maître d’ouvrage a une vision précise de ce lieu destiné aux jeunes en camp de ski et aux adultes en formation continue. Le programme du bâtiment compte 25 chambres à 4 lits, 10 chambres individuelles, un restaurant, un local à skis, une réception, une cuisine et une salle de cours polyvalente. Plus singuliers, un mur de grimpe et un carnotzet donnent au projet une approche programmatique originale.

Le bureau meier + associés architectes remporte le premier prix, fort de son savoir-faire et de son expérience acquise lors de la réalisation de la cabane de montagne Topali sise à plus de 2700 m au-dessus de St. Niklaus. L’agencement des espaces collectifs séduit le jury à l’unanimité. Les couloirs sont transformés en espaces appropriables, sans se limiter à un rôle de distribution. Il y a une volonté claire de créer des lieux adaptables à chaque envie dans un esprit de collectivité face à la vue panoramique. Les espaces plus privatifs comme les chambres sont réduits à l’image de ceux des cabanes de montagne.

Une Histoire Encore Pr Sente

A la fin du 19e siècle, le village de Leysin était caractérisé par la construction de plusieurs sanatoriums pour enfants destinés à les soigner de la tuberculose qui sévissait alors. De magnifiques bâtiments avec de grandes terrasses s’implantent dans la pente, orientés vers le sud, y compris sur la parcelle du projet, où deux anciens chalets étaient reliés par un long balcon exposant les petits patients à l’air et au soleil.

HABITATS D’EXCEPTION… ABORDABLES !

Deux petits immeubles d’habitation jumeaux sont venus s’intercaler aux côtés de deux autres immeubles jumeaux des années 60, à Villars-sur-Glâne (FR). Une densification heureuse où optimisation maximum du budget rime avec qualité. Pari réussi !

Histoire inattendue que ces réalisations jumelles sur deux parcelles distinctes que rien ne liait sur le foncier. Une situation idéale, entre ville et campagne, proche du centre de Fribourg et face aux champs cultivés, une recherche de valorisation par le propriétaire de l’une des parcelles, un architecte proactif et créatif, et le tour était « presque » joué pour faire d’une pierre deux coups.

À l’initiative de Valentin Deschenaux, auteur du projet, qui a contacté le propriétaire de la deuxième parcelle, l’opération consistant à réaliser un nouvel immeuble a pu être répétée à l’identique sur la parcelle voisine. Ce qui a permis de réduire les coûts, tout en garantissant une densification réfléchie. Le résultat est bluffant. Qualité spatiale des logements, richesse des matériaux, soin des détails, tout y est, pour un plan financier défiant toute concurrence. Les douze logements

(2 x 6) réalisés ont ainsi trouvé preneurs à la location avant même la fin du chantier en juillet 2021.

Efficacit Du Plan

Un principe typologique et structurel d’une grande efficacité a permis de dédier toute la qualité spatiale aux logements. Tous traversants nord-sud, les appartements, deux par étage, s’étirent de manière symétrique le long d’un grand mur porteur. Chaque logement bénéficie d’une grande loggia ouverte plein sud, face aux champs et au cordon boisé terminé par un chêne existant, dans le prolongement de la cuisine. Les espaces s’égrènent tout en longueur, avec une fluidité certaine. Les espaces de vie, salon et cuisine, fonctionnent comme des poches spatiales sans porte, offrant une perception de l’espace augmentée. Chaque pièce profite de larges ouvertures avec vue sur les montagnes et la ville, ce qui crée une ambiance particulièrement calme et apaisante. Les appartements apparaissent très lumineux. Même le hall d’entrée et la salle de bain bénéficient de leur propre fenêtre. Le « bel étage », celui des combles, bénéficie d’une hauteur plus généreuse. Les fenêtres sont placées en fonction des espaces intérieurs et de leur relation à l’extérieur, et non en fonction d’une cohérence de façades. Ce qui laisse apparaître à l’extérieur un jeu graphique irrégulier très fin, à peine perceptible, pour un résultat particulièrement harmonieux.

Construits sur d’anciens marais, les immeubles reposent sur une cinquantaine de pieux ancrés dans le sol à six mètres de profondeur. Ce sont quasiment des bâtiments sur pilotis qui

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