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Façades ventilées et façades solaires
FAÇADES VENTILÉES ET SOLAIRES, QUOI DE NEUF?
Les façades ventilées en céramique et les façades solaires se profilent de plus en plus dans le paysage architectural urbain. Et si ces techniques ne sont pas nouvelles, elles commencent à s’imposer pour plusieurs raisons.
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Magaly Mavilia
Hélène Maria photographe © Immeuble Les Ouches au Petit-Saconnex, façades ventilées Facetec pour ASS Architectes.
Hélène Maria photographe ©
FAÇADES EN CÉRAMIQUE
Les façades en grès cérame présentent de nombreux avantages aussi bien pour les architectes que pour les maîtres d’ouvrage. «Le coût d’une façade en céramique est très intéressant par rapport aux autres produits du marché, explique Romain Ferstler, directeur de Facetec SA. Au niveau technique, on peut la coller sans fixations apparentes, ce qui confère un rendu apprécié des architectes.» Ses variations presque infinies de couleurs et ses capacités d’imitation d’autres matériaux – bois, métal ou pierre – sont plus vraies que nature. Par ailleurs sa résistance est à toute épreuve et son entretien très facile. La céramique résiste aussi aux agressions extérieures, et les graffitis sont éliminés comme de la craie sur un tableau noir. «Les deux seuls inconvénients, précise toutefois le spécialiste, se situent à l’échelle du chantier. La mise en œuvre nécessite une température de 5 °C et un contrôle de l’hygrométrie rigoureux. Et contrairement à un système à fixations visibles que l’on peut ajuster à souhait, la pose, effectuée sur un scotch double face puis à la colle, ne permet pas d’erreur car une fois la plaque positionnée il n’est plus possible de l’ajuster. Cette technique demande donc une pose absolument parfaite.»
F Baud & T Früh SA ©
F Baud & T Früh SA ©
FAÇADES VENTILÉES, LE MEILLEUR CHOIX EN RÉNOVATION
Dans le cadre de la rénovation de l’immeuble de la coopérative d’habitation La Cigale à Genève, le but était d’assurer la pérennité de 13 immeubles d’habitations représentant 273 logements construits en 1952. Abaisser les charges par une réduction drastique de la dépendance aux énergies fossiles a été le fil conducteur de ce qui représente la plus importante rénovation labellisée Minergie P® en Suisse. Outre le recours à l’énergie solaire thermique et à une ventilation double flux, l’atelier d’architecture F. Baud & T. Früh SA à Genève a opté pour des façades ventilées. «C’est le meilleur investissement qu’un propriétaire puisse faire s’il envisage une rentabilité à long terme de son bâtiment, analyse François Baud. Dans le cadre d’une rénovation, étant donné que nous ne pouvons pas maîtriser les flux de vapeur d’eau, c’est le seul choix raisonnable à faire. Nous aurions pu ne pas recourir à des façades ventilées et nous serions probablement arrivés aux mêmes performances énergétiques, mais nous voulions nous assurer que l’humidité n’allait pas s’infiltrer sous le crépi, geler en hiver et créer des dommages. Ce système de façade permet d’évacuer la vapeur, et sa principale qualité, outre sa facilité d’entretien, c’est que les éléments abîmés peuvent être facilement remplacés et recyclés.»
Saint-Gobain_ISOVER ©
ISOLATION PHONIQUE EN FAÇADE
«Si la nécessité d’une bonne isolation thermique est acquise, la performance phonique – un point souvent délaissé dans la réalisation des façades d’un bâtiment – doit être intégrée dès le début de la planification», insiste Aurélien Luhmann, directeur marketing, Saint-Gobain ISOVER SA.
Que ce soit pour des façades crépies ou pour des façades ventilées, ces dernières étant désormais leader sur le marché, de plus en plus d’architectes ont recours à des isolations minérales. Si les laines minérales sont privilégiées pour leur qualité de réaction au feu et de durabilité, elles présentent aussi d’excellentes performances phoniques. Spécialiste de l’isolation, Saint-Gobain ISOVER à Lucens a réalisé un certain nombre de mesures avec l’EMPA (Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche). Différents isolants ont été testés en façade crépie sur un support de briques en terre cuite. Résultat: la laine de verre permet d’apporter plus de 10 dB de réduction du bruit de plus qu’une façade traditionnelle isolée avec de la mousse type polystyrène (isolant qui n’améliore pas la qualité phonique). Un isolant trop rigide n’atténue pas les bruits alors que l’élasticité de la laine de verre apporte une réelle plusvalue. À savoir aussi, la densité et la lourdeur de la laine minérale n’ont aucun impact sur la performance phonique du matériau.
«Un bon isolant doit jouer le rôle de ressort entre le mur porteur et le crépi ou le revêtement de façade. Il doit amortir le bruit, casser en quelque sorte l’onde sonore, explique Aurélien Luhmann et si sa densité n’a aucun impact, son épaisseur joue un rôle. Nous l’avons vu clairement dans les mesures réalisées dans les laboratoires spécialisés en Suisse (EMPA) et en France (CSTB); les seul facteurs d’influence sont la résistance spécifique à l’écoulement de l’air et l’épaisseur de l’isolant, en plus du type de crépi ou bardage et du type de structure porteuse.» isover.ch