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Le lieu de vie de l’architecte Andrea Mingotti
EntrE lac Et collinEs
Enfilade des années 1950 en broussin. Canapé et fauteuil club des années 1950. Table d’appoint et table basse en fer laqué, Mirko Pancaldi. Table basse vintage en broussin, Willy Rizzo. Fauteuil en bois massif, LTwid.com. Tapis Art déco, Galleria Salvatori.
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Une oasis urbaine
Situé dans le quartier de la Porta Romana à Milan, cette ancienne fabrique de chaussures est devenue un lieu de vie idéal.
Texte: Sara Dal Zotto Traduction: Catherine Gachies-Stäuble Photos: Helenio Barbetta/Living Inside
Les deux grandes portesfenêtres ont été faites sur mesure et rappellent l’empreinte industrielle.
Chaise longue LC4 de Le Corbusier. Comptoir de bar des années 1940. Tabourets Bertrand, 1950. Table Mingotti-Giordano. Chaises Marcel Breuer, 1928, Thonet GmbH. Service à thé de Gio Ponti. Vase en céramique de Vietri, 1937.
« Le mélange de style a été pensé pour créer une ambiance personnalisée »
Dans la niche, guerriers chinois en terre cuite du 15e siècle. Lampadaire en marbre vintage, Domus production. Table en acier et verre par MingottiGiordano. Suspension Campanula, 1950, Laudarte.
Sur la table, vase bleu Aldo Londi, 1960, Bitossi Ceramiche Italia. Vase noir en verre de Murano, Venini, cruche en céramique émaillée, Fantoni, 1940.
Le plateau de la table à effet miroir apporte transparence et légèreté. Dans le dressing, vasque massive en marbre vert réalisée sur mesure. Tapis Galleria Salvatori. Boiseries réalisées par les architectes.
L’architecte-designer Andrea Mingotti avec son chien Leone.
C’est une maison urbaine idéale pour voir la ville sous un angle différent et se détendre après une longue journée de travail. «En été, mon endroit préféré c’est le jardin, une véritable oasis de détente silencieuse entourée de verdure, en plein centre de Milan», affirme son propriétaire. Placé juste en dehors de l’enceinte des murailles espagnoles, ce lieu exceptionnel est la résidence milanaise de l’architecte Andrea Mingotti, de Mingotti-Giordano Architetti, un cabinet qu’il a fondé avec Filippo Giordano et qui est spécialisé dans les projets de résidences et d’espaces commerciaux haut de gamme. L’endroit synthétise tradition et innovation, il dévoile toute la beauté d’un lieu à l’âme historique: «Il fait partie d’un complexe industriel, une ancienne fabrique de chaussures d’environ 600m2 construite en 1911», explique Andrea Mingotti.
↑ Dans la chambre habillée de gris perle, tables en marbre de Carrare et en laiton. Linge de lit Society
Limonta.
← Au fond du salon, une double porte donne accès à l’appartement des invités.
L’ensemble du complexe a été acheté en 2018 par les propriétaires actuels qui ont entrepris une rénovation complète. L’intervention réalisée par le cabinet Mingotti-Giordano, achevée en 2019, a impliqué la démolition d’une partie du bâtiment pour créer la longue cour d’entrée en pergola et a mis en lumière les caractéristiques originales du bâtiment principal.
Le loft aux contours géométriques s’étend sur environ 200m2 à l’intérieur, plus deux cours extérieures. L’une d’elle sert d’accès et est fermée par un imposant portail en acier et en verre de 3m de haut, réalisé sur mesure, avec ouverture pivotante. L’autre cour s’étend sur le côté sud du bâtiment et comprend le salon extérieur et la piscine. La hauteur sous plafond est impressionnante: pas moins de 6,5m, avec un toit classique de hangar et un sol en béton artisanal, restauré et vieilli pour ressembler à l’original. Afin de laisser les surfaces libres de tout équipement technique et sanitaire, l’architecte a conçu un cube de 5 m de côté et de 3m de haut en bois de noyer. Outre les équipements de cuisine, celui-ci abrite le dressing et la salle de bain principale, avec sa grande douche vert foncé à éclairage zénithal. «Le cube a été réalisé et assemblé dans l’atelier de menuiserie qui travaille pour notre studio, explique l’architecte. Il a été testé, démonté et réassemblé sur place.»
L’endroit synthétise tradition et innovation
La façade en panneaux de noyer Canaletto dissimule de nombreux compartiments de rangement où tous les équipements de cuisine trouvent leur place. L’îlot, quant à lui, n’est autre qu’un comptoir de bar original datant des années 1940. Au-dessus du cube, se trouve la chambre principale réalisée dans des tons de gris clair, et éclairée en toiture par une grande verrière de 6 m de long sur 2m de haut. On accède à la chambre par l’escalier droit en acier anthracite qui perce la paroi du cube de bois. Dans le salon baigné de lumière, deux grandes baies vitrées aux profilés métalliques s’ouvrent sur l’une des cours, avec la piscine créée dans l’alignement du séjour. L’ameublement est un véritable kaléidoscope de styles, avec, en point d’orgue, une cheminée moderne en marbre Noir Marquina.
Depuis la cour d’entrée au sol en pavés de ciment hexagonaux, on accède à l’appartement des invités, construit dans l’ancienne chaufferie de l’usine. «L’objectif du projet étant de préserver l’empreinte industrielle, les structures porteuses ont été laissées avec les couches de peinture originale apparentes, traitées avec de la résine pour les protéger», explique l’architecte. Un escalier en colimaçon en acier gris clair donne accès à la mezzanine. En dessous, dans le salon, un wet bar (mini-cuisine) en laque brillante rose tient la vedette.
MéLange de styLes
Les éléments d’ameublement reflètent le goût élégant et le souci du détail que le studio utilise habituellement pour ses projets. Les pièces vintage côtoient les objets Art déco ou d’art primitif, le mélange de styles est pensé et organisé pour créer une ambiance personnalisée. «Beaucoup de meubles sont des pièces anciennes ou modernes que nous collectionnons et utilisons pour nos projets dans le monde entier, d’autres sont faits sur mesure, fabriqués spécifiquement pour ce projet», précise Andrea.