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2- Les modes d’implantation des marchés périodiques en Tunisie
Figure 77-1 :Etalage accolé au Marché municipal d’Ariana Marché couvert
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Etalage du marché périodique
Figure 77-2 : Illustration personnelle implantation devant le marché d’Ariana
L’Etat incapable de gérer cette mutation rapide et incontrôlable des marchands ambulants, propose le marché hebdomadaire comme solution « formelle » pour limiter et contrôler l’étalage anarchique, une solution qui participe aussi au développement économique de la localité concernée.
L’objectif de la commune est donc :
Répondre aux besoins des citoyens : en approvisionnement et source de travail pour les marchands Créer une source de revenu fixe pour la commune pour son développement et l’amélioration de ses services
En Tunisie, les marchés hebdomadaires s’implantent présentent différentes formes d’implantation, en fonction du contexte et des besoins. Implantation à proximité d’un marché municipal :
Il s’agit de la forme la plus courante d’implantation d’un marché hebdomadaire, tel que le souk de dimanche de Hay el Zouhour et le souk d’Ibn Khaldoun.
Pour le marché Ibn Khaldoun cette forme d’implantation a participé à la création d’une identité de la zone ainsi que l’élargissement de son aire de servitude pour rayonner sur toute la région de Tunis, par conséquent la partie souk est devenu permanente et son étalement est incontrôlable pour déborder sur les rues et la voie ferroviaire.
Le souk Hay el zouhour en dehors des jours du marché
Figure 78 : Le marché Ibn Khaldoun Figure 79-1 : Le souk Hay el zouhour en dehors des jours du marché
L’entité d’étalage Marché municipal Figure 79-2 :Le souk Hay el zouhour le jour du marché
Implantation sur des terrains à ciel ouvert qui donnent sur des voies principales : des carrefours ou des intersections des voies comme le souk de monastir, et souk El Mellasine
Figure 80-1 : Souk El Mellassine en dehors des jours du marché Figure 81-1 : Le souk de Monastir en dehors des jours du marché
Figure 80-2 : Souk El Mellassine le jour du marché Figure 81-2 : Le souk de Monastir le jour du marché
Implantation à proximité des voies commerçantes : Une forme qui attire pour les marchands temporaires plus de clientèle, étant donné que l’acheteur préfère le prix moins cher que celui des boutiques, cependant elle pose des grands problèmes pour les vendeurs des boutiques vu la concurrence.
Figure 82:Le Souk de Sousse, Tunisie
3- « les marchands ambulants », « l’étalage anarchique » une forme de vente qui domine aujourd’hui les marchés :
Actuellement la Tunisie affiche une hausse de l’économie informelle de 30% à 54% du P.I.B. Les marchands ambulants présentent une partie dominante dans ce type d’économie, ils présentent pour l’Etat un grand problème pour l’évasion fiscale et l’occupation des espaces publics ainsi que les marchands formels qui payent leurs loyers des boutiques et leurs taxes et se trouvent par conséquent lésés.
Qu’est-ce que le commerce ambulant ?
C’est une forme de vente éphémère, temporaire, qui varie dans l’espace, le temps, l’échelle ainsi que le type de marchandise. Elle est considérée comme une vente informelle vu son occupation anarchique des espaces publics et absence de tous payement de loyer ou de taxe.
Figure 83 :Le Souk rue El jazira, Tunis
Cette forme de vente qui évolue d’une manière exponentielle et qui devient à la fin incontrôlable pour l’Etat et les communes, est présente sous différente forme : devant les marchés municipaux, dans les rues commerçantes, déborde sur les voies publiques…Les problèmes engendrés par ce type forme informelle a poussé l’Etat à l’accepter, et essayer de présenter des solutions
Figure 84 : démolition d’étalage anarchique, Ariana
variées afin de les « formaliser » étant donné que l’Etat est incapable de créer des emplois pour les chômeurs qui ont choisi la vente informelle comme source de revenu et de vie.
Par exemple la commune de Tunis a proposé comme solution en 2017face au nombre important des étalages anarchiques cinq espaces dédiés à 700 marchands ambulants qui sont rue de Malte, Zarkoun, El Khirba, Sidi Bechir, et beb el khadhra. Pour la commune d’Ariana elle a proposé le déplacement des marchands ambulants qui ont causés un grand problème de mobilité urbaine à Sidi Salah en créant un marché hebdomadaire dans cette zone qui va regrouper tous ces marchands et répondre en même temps aux besoins des habitants de cette zone.
Pour conclure, l’Etat a abandonné l’idée d’éliminer les marchands ambulants. Il est dans l’acceptation de cette forme « informelle » voir même dans la logique de les formaliser et de les intégrer dans les marchés existants.
4- Les problèmes des marchés hebdomadaires en Tunisie :
Malgré le rôle important d’un marché périodique dans une ville et ses avantages envers les marchands, les usagers et la commune, cette forme de vente présente des problèmes divers qu’on peut classer comme suit :
Problème de flux et de mobilité urbaine :
Qui est la contrainte primordiale, en effet les activités commerciales occupent les espaces libres de la ville en s’étalant sur les trottoirs, et en occupant aussi les voies publiques dans le but d’attirer l’attention et vendre rapidement sa marchandise.
Ce mode d’implantation qui ne respecte pas les limites définies par la commune engendre un flux véhiculaire important et parfois même la fermeture des voies aucune voiture n’a le droit de passer tel que le Souk el Mellasine le dimanche, ou bien Souk Ibn Khaldoun le samedi avec son étalage de friperie qui déborde sur les voies véhiculaires et la voie ferroviaire.
Souk Moncef Bey, Tunis
Les piétons et les usagers du marché seront donc dans l’obligation de circuler dans les voies véhiculaires suite à l’occupation des trottoirs par les marchands.