SUPPLÉMENT GRATUIT DU 18/01/2012
n° 146+
Spécial BRAFA, la Foire des Antiquaires de Bruxelles Le Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin : 25 ans ! Les coups de cœur de François Schuiten
édito
René Lalique (Aÿ 1860-1945 Paris). Pendentif Art Nouveau : libellules figurant un vol de quatre libellules affrontées. Or jaune. Signé : LALIQUE. Paris, vers 1903. Chez Epoque Fine Jewels, Belgique
Les grandes foires internationales sont des moments privilégiés pour s’interroger sur le devenir du marché de l’art. Les structures héritées d’un passé vieux de cent cinquante à deux cents ans sont toujours là. Il y a toujours des marchands ayant pignon sur rue, on trouve encore des marchés publics comme à la Batte à Liège et les ventes à l’encan font florès. Depuis cinquante à soixante ans, les foires se sont installées dans le paysage européen puis américain et certaines ont pris une ampleur internationale. Que reste-t-il de ces structures, de ce tissu économique, social et culturel ? A la fois beaucoup et peu, mais surtout, c’est autrement que le marché de l’art se vit. Les antiquaires sont de moins en moins nombreux et ceux qui tiennent le coup sont les anciens et les plus spécialisés. Les plus anciens sont donc les plus âgés ou ceux qui ont réussi à passer le témoin à un fils, une fille, un actionnariat comme on le voit chez les Britanniques. Les jeunes marchands sont rares et se pose ici un problème structurel de remplacement des générations. Certains quartiers de ville déclinent et les échoppes sont reprises par des commerces différents. Il n’y a pas que le Sablon à Bruxelles qui soit dans cette tourmente, lente et continue. Du côté des salles de ventes, il y a quarante, soixante ans, elles étaient moins nombreuses que maintenant, moins soutenues par la presse qui a trouvé là un créneau porteur pour un lectorat à l’affût mais aussi pour des annonceurs en quête de rentabilité et de notoriété. Puis jadis, les salles n’étaient fréquentées que par les marchands. Aujourd’hui, ils se battent non seulement entre eux mais aussi face à des milliers de particuliers. Quant aux foires d’antiquaires, inexistantes avant la guerre 40-45, elles ont émergé dans un contexte de mise en lumière des choses de l’art par les intellectuels venus des musées et des universités qui après le conflit se mirent à monter des foules d’expositions. Ces travaux mondiaux de redécouverte de courants plastiques anciens ont créé le terreau d’exploitation de ce qui s’est révélé être une mine d’or pour les négociants au regard aiguisé. Le marketing a aidé ensuite à façonner des images radieuses autour de certaines foires dont les succès furent planétaires. La Biennale à Paris fut le plus bel exemple de cette réussite et d’une adaptation du marché à de nouvelles
contingences que les moyens de communication favorisaient. Mais cette Biennale est tout aussi exemplative de ce que le marché ne se fige jamais, que toujours il convient d’être à l’affût des courants d’arts et que les maîtres d’œuvres doivent s’adapter. De ses mille étoiles du temps des Pompidou et des Giscard, il en reste bien moins aujourd’hui. Dans cette époque-là, à Maastricht, il n’y avait rien ou presque. Puis les étoiles sont nées et se sont multipliées pour générer la TEFAF. À Bruxelles, alors, ils n’étaient pas cinquante et croquaient ensemble un joli gâteau dont les parts nourrissaient leurs hommes et dames une année entière. Maintenant ils sont 130. La Foire des Beaux-Arts est devenue la BRAFA et s’il n’y avait cette satanée crise des dettes souveraines, l’ombre portée sur les deux rivales précitées aurait crû encore. Paris et Maastricht ne tremblent pas encore mais l’heure viendra où notre vitalité commerciale héritée du XIXe siècle nous fera gravir sur la première marche. Toutefois, ces foires éloquentes, magnifiques et mondaines à mort ne doivent pas faire oublier que les temps sont durs, impitoyables même, pour ceux qui ne travaillent pas sur les bons segments et pour ceux qui manquent de moyens financiers. Les banques serrent les vis. Les petits indépendants crèvent. La classe moyenne disparaît et quand la banque Delen ouvre les cordons de sa bourse afin de soutenir la BRAFA, c’est pour attirer à juste titre les meilleurs clients, privés plus que marchands, ce qui montre bien que l’on ne prête (attention) qu’aux riches.
— Philippe Farcy
SOMMAIRE Événement 04 BRAFA, réunion éclectique 12 Fondation roi Baudouin : un fonds pour le futur 18 Vienne : l’année Klimt Sélection 08 François Schuiten : passeur d’époques Tendance 06 Prépondérance picturale du XXe siècle Portrait 14 Flore de Brantes : vision cosmopolite 16 Piet Hein Eek Auto 20 Un carrosse pour les grands de ce monde Pêle-mêle 22 Les actus de l’art
Rédactrice en chef Marie Pok / Rédaction : 79 rue des Francs - 1040 Bruxelles - e-mail : llb.essentielle@ saipm.com / Cover : Vase en verre, circa 1933 Vittorio Donà, designer pour S.A.I.A.R.-Ferro Toso Murano, Italie. Chez Marc Heiremans / Ont collaboré à ce numéro Max Borka, Muriel de Crayencour, Philippe Farcy, PierreBenoît Sepulchre / Direction artistique et mise en page mpointproduction / Régie Publicitaire RGP Dominique Flamand - 02 211 31 35 - Dominique.flamand@saipm. com / Marketing et Promotion Delphine Guillaume - 02 211 31 78 delphine.guillaume@saipm.com / Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d’administration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsable François le Hodey
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événement
Brafa, réunion éclectique La BRAFA, c’est évidemment le meilleur moment dans le marché de l’art belge. Au sein du remarquable site de Tour et Taxi non loin du canal de Bruxelles, la foire a pris une tournure magnifique et repose sur une vision internationale du marché qui sert les intérêts de notre pays.
Le sommeil du monstre, 1998 Enki Bilal (Belgrade, 1951) Carré de la bande dessinée. Acrylique et pastel sur tableau 28.5 x 37.5cm. Galerie 9e Art.
— Philippe Farcy La vitalité des collectionneurs belges n’est plus à démontrer, surtout dans l’art contemporain et dans celui du siècle passé. Cela n’empêche pas, par besoin de diversité, d’appeler dans les rangs un nombre stable mais dense de marchands spécialisés dans la bande dessinée et de renforcer les secteurs commerciaux qui ont le vent en poupe. C’est le cas des arts graphiques, peints, dessinés et gravés, du XXe siècle. Ce qu’il faut c’est tenir les caps, celui de la constance dans la qualité, de la rentabilité qui sera trouvée en renforçant toujours le niveau d’excellence, et enfin celui de l’écoute de ce qu’impose le marché. Surfer sur les vagues des goûts est la bonne manière de tenir le navire à flot. Bernard de Leye, président de la foire, tente de gouverner au centre. Il cherche à conserver à ce type de manifestation son caractère qui cultive les amateurs d’arts ancien et moderne, mais il ouvre aussi les portes à ce qui représente le futur. Question de futur, comme nous le disait Alain Chuderland de la galerie bruxelloise Futur Antérieur (première participation) « la BRAFA est très belle ; celle de l’an dernier m’a frappé par sa tenue et la densité qualitative que l’on croise de stand en stand, et elle est en devenir. A partir de là, je me suis dit qu’il était temps d’y participer. » La venue de Futur Antérieur montre qu’un Belge peut faire aussi bien que des Vallois ou d’autres Parisiens qui travaillent l’Art déco avec des moyens immenses.
MOINS MAIS MIEUX Ils seront 122 exposants cette année, à tenter ce qui reste une aventure. Quelles que soient les manifestations d’art et d’antiquités, on peut désormais y générer des sommes considérables ou en sortir « sans un franc en poche ». Il se disait voici dix mois que deux marchands français avaient « cassé la baraque » en 2011 parce que de part et d’autre, deux clients avaient fait main basse sur leurs stands, emportant tout ce qui n’avait pas encore été vendu. C’est donc qu’il y a encore des gens très bien dans leurs papiers, capables de coups de cœur magistraux. On trouvera un stand très parlant de cette évolution des genres qui est une marche en avant des mentalités. Ce sera le stand de Flore de Brantes. Ses mélanges de meubles anciens, d’objets décoratifs Louis XV et Louis XVI juxtaposés à des créations récentes parlent d’eux-mêmes. Les clients achètent moins, mais mieux. Ils achètent en jouant sur les contrastes. L’idée n’est pas neuve et elle avait même fait la première fortune du Pavillon des Antiquaires aux Tuileries, il y a plus de quinze ans. Maintenant, les esprits ont mûri. Tout ceci n’empêche pas les collectionneurs de se comporter comme naguère et jadis, en travaillant sur une niche, comme l’argenterie, la sculpture, les livres rares, la céramique ou la verrerie. La BRAFA est ouverte à toutes les possibilités dans des gammes de prix très diversifiées. Ce qu’il faut, c’est choisir le meilleur pour sauvegarder son investissement en cas de revente. Tour & Taxis, avenue du Port 86 C, 1000 Bruxelles. Ouvert du samedi 21 au dimanche 29 janvier 2012 de 11h à 19 h. Nocturnes mardi 24 et jeudi 26 janvier jusqu’à 22h.
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GALERIE BERNARD DE LEYE ORFEVRERIES ANCIENNES ET ANTIQUITES
RARISSIME COUPE A ‘FACETIES’ AU POINÇON DE LILLE, 1646, DU MAITRE ORFEVRE FRANÇOIS VRANX ARGENT ET VERMEIL - HAUTEUR : 27 CM BRAFA - STAND 102 41 AVENUE HAMOIR – B-1180 BRUXELLES - TEL + 32 (0) 2 514 34 77 - GSM + 32 (0) 475 46 54 41
littérature Joana VASCONCELOS Material Girl, 2011. Chez Francis Noël.
Prépondérance picturale è du XX siècle
Plus le temps passe et plus les tendances se confirment dans le monde du marché de l’art international. Tellement international que les régionialismes n’ont plus guère droit de cité. La BRAFA 2012 sera en partie portée en sa vitalité par les arts picturaux du XXè siècle.
— Philippe Farcy Par raison de cohérence dans une foire qui se veut encore d’antiquités, l’art purement contemporain ne sera que très peu représenté, mais entre 1880 ( date moyenne du début de la modernité ) et 1980, il y a de la place pour un large éventail de mouvements picturaux, belges et étrangers qui vont trouver ici de quoi déployer les ailes de la convoitise. Sur les 120 exposants de cette année, une vingtaine est spécialisée dans ce secteur. Et plus de trente vendent des tableaux en même temps que d’autres objets d’art ou meubles. SIGNAL POSITIF Les exposants dans le segment qui nous intéresse ici sont des fidèles. La plupart sont là depuis plus de cinq ans, dix ans pour d’autres, vingt ans pour certains comme les Berko qui ne font qu’effleurer le XXè siècle. Il y a des nouveaux aussi, comme la galerie du fils Cazeau ( Paris ), celle de Madame Bastien ( Bruxelles ) et puis le petit poucet venu de Gomzé au sud de Liège, à savoir la galerie de Francis Noël. La présence de cet exposant est en soi un signal positif de la part du comité organisateur donné en faveur d’un marchand qui a su évoluer avec son temps. Lequel comité a observé l’adaptation constante de ce négociant passionné depuis plus de trente ans par les arts plastiques mais qui avait fondé
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avec sa femme Carmen une maison d’antiquités de tradition liégeoise. Depuis l’an 2000, et pour faire face à la ( déjà ) désaffection du public pour le mobilier de ce genre, Francis Noël a viré sa cuti et s’est lancé dans sa deuxième passion, celle des tableaux modernes. Selon lui, « les tendances et les goûts ont bien changé depuis vingt ans, et même depuis dix ans. Pour tenir le coup dans le métier, il ne faut acheter que des choses de grande qualité, de niveau international, et d’une évidente rareté. Le mieux c’est de travailler les années 50-70 du siècle passé bien sûr. Et comme on a dû vous le dire, il est plus facile de vendre des pièces à 20/25.000 € que d’autres à 2/3.000 €. Le marché se rétrécit mais il y a toujours une vraie demande pour certains courants artistiques. » Le stand de 55 m² semble trop petit pour tout ce que ce négociant liégeois voudrait exposer. Et il compte accoler les maîtres belges comme Jespers et Mambour, Delahaut et Rets, à des pointures internationales comme Cremonini, Csaky, Kurt Lewis ou Vasconcelos. Il y aura donc de l’éclectisme stylistique dans cet espace d’où les meubles seront exclus, ce qui n’était pas le cas lors de la dernière foire de Francis Noël à Namur en novembre 2011.
Jean Brusselmans Bouquet de fleurs, 1943. Chez Francis Noël.
GALERIE MERMOZ Depuis 1970
Santo Micali ART PRECOLOMBIEN - ANTIQUITES
MASQUE Mezcala - Guerrero - Mexique 350 - 100 av. J.C. Hauteur : 15,9 - Largeur : 14,5 cm
Expert Consultant - Membre du S.N.A. et du C.N.E. 6, rue du Cirque, 75008 PARIS. Tel : +33 (0)1 42 25 84 80 - Fax : +33 (0)1 40 75 03 90 12, rue des Beaux Arts, 75006 PARIS. Tel : +33 (0)1 40 46 82 40 - Fax : +33 (0)1 40 46 82 43 info@galerie-mermoz.com - www.galerie-mermoz.com
sélection
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François Schuiten, passeur d’époques FRANÇOIS SCHUITEN EN 5 DATES 1956 Naissance à Bruxelles 1983 Début du Cycles des Cités obscures avec Benoît Peeters 1992 Album Brüsel 2000 Création du Pavillon des Utopies à l’Exposition universelle d’Hanovre 2012 Grand Prix d’Angoulême
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Lumière, mouvement, transparence. La mise en scène dont François Schuiten a entouré les chefs-d’œuvre de la Fondation Roi Baudouin isole cet espace de l’agitation commerciale de la foire. Entre la préparation de son prochain album et son travail en coulisses de BRAFA, l’auteur des Cités obscures s’épanche sur quelques pièces proposées par les exposants.
— Marie Pok Passionné d’art, François Schuiten ne pouvait que s’enthousiasmer pour ce projet de scénographie, la création d’un cadre où puissent cohabiter des expressions extrêmement différentes puisque s’y côtoieront des peintures, de l’orfèvrerie, des manuscrits, de la céramique et même une collection historique de hochets. « Le défi réside dans l’inscription de ces objets dans la triple dimension de préservation, d’étude et de mise en valeur du patrimoine, induite par les missions de la Fondation Roi Baudouin. La scénographie doit permettre à cette institution de marquer sa différence par rapport aux autres stands. Et cette distinction est loin d’être anodine puisque toutes les pièces présentées n’appartiennent plus au marché, au monde de l’argent. » En collaboration avec Expoduo, avec qui il avait notamment signé la scénographie de l’exposition Le Transsibérien en 2006, François Schuiten a traduit cette dimension culturelle en immergeant le visiteur dans un climat qui joue sur l’alternance de sentiments de distance et de proximité. Tulle, jeux de lumière, environnements sonores sculptent un espace résolument différencié du reste de la Foire.
QUE L’ETAT PRÉSERVE SON PATRIMOINE ! L’engagement de François Schuiten dans cette opération menée par la Fondation Roi Baudouin rejoint sa propre réflexion sur la transmission du patrimoine. « Pour un auteur, il est essentiel que ses originaux soient conservés en un ensemble, disponible à la fois pour les lecteurs et les éditeurs. C’est à cette condition qu’on peut s’assurer de la qualité des rééditions et de la transmission de l’œuvre. Or, lorsque l’auteur a du mal à vivre de ses droits, il est assez logique qu’il soit tenté de disperser ses originaux en vente aux enchères où les lots atteignent des sommes folles. Lorsqu’on ne veut pas laisser à ses enfants le poids des droits de succession, il n’existe pas beaucoup d’autres solutions. Pourquoi l’État ne propose-t-il pas de nouveaux systèmes pour préserver les œuvres de ses citoyens et enrichir ainsi son propre patrimoine ? » Sans colère mais sans résignation, François Schuiten s’interroge ainsi sur la place de l’artiste dans la société et dans l’histoire de son pays, tout en planchant sur sa prochaine B.D. Tandis que l’encre sèche sur le papier, il quitte un instant sa table à dessin pour scruter les œuvres proposées par les exposants de la BRAFA. En détail.
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MAGRITTE (© CH. HERSCOVICI - SABAM BELGIUM 2012 !)
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INSONDABLE 1 François Schuiten s’intéresse de près aux cabinets de curiosités, comme en atteste le beau livre « Cabinets of curiosities » de Patrick Mauries, qui se trouve en bonne place dans son immense bibliothèque. Le portique central de ce cabinet anversois est flanqué de deux ensembles de quatre paysages et l’intérieur des battants est également peint par l’Anversois Jasper Van Der Laenen (1592-1626). « Il y a dans ces paysage des changements d’échelle qui donnent à l’image une profondeur extraordinaire. Les maîtres anciens avaient ce don de poser les bleus et de rendre l’épaisseur de l’air, dans une ambiance insondable, mystérieuse. » A découvrir chez De Pauw-Muller. NATURE HEUREUSE 2 « Bien qu’il reste fermement attaché à une tradition réaliste, Emile Claus est un véritable impressionniste. Il parvient à faire vibrer la lumière et à réveiller un monde heureux, un moment de grâce capturé par ses touches gracieuses. » Il faut dire que François Schuiten a analysé l’œuvre de ce luministe flamand avec minutie dans le cadre de l’aménagement intérieur du Comme chez
Soi. Les saules est une huile sur toile provenant d’une collection privée et proposée par la galerie Oscar De Vos. DE L’ORDINAIRE À L’IMAGINAIRE 3 Parmi toutes les images des objets dévoilés à la presse par les antiquaires de BRAFA se glissait une plume de Magritte. Elle n’a pas échappé à François Schuiten, inconditionnel de ce célèbre artiste né à Lessines (1898–1967) et qui porta l’image du surréalisme belge bien au-delà de nos frontières. « Je suis troublé par la façon dont il a regardé son époque, son pays, son entourage. Il peint des choses proches, familières : un chevalet, un réverbère, sa femme… mais ces objets anodins ouvrent chacun une porte vers des espaces imaginaires. Magritte est un conteur d’histoires : un bonheur pour moi. Et puis, à l’ère de la globalisation, il est remarquable de voir que le côté hyper local de son œuvre parle au monde entier. On a souvent critiqué sa technique. Or nous avons dans cette étude d’après Les travaux d’Alexandre, une véritable maîtrise de la plume. » A admirer sur le stand de la galerie OFFA.
CARTOGRAPHIE 4 « Les cartes ont toujours fasciné les gens, ce sont des objets de rêverie. A notre époque, un système comme Google Earth connaît un irrésistible succès et ce n’est pas innocent. La cartographie est une façon de parler de notre monde”, estime celui qui dans “La Frontière invisible”, met en scène un Centre de cartographie, inspiré du Mundaneum. « Certains fantasment sur la carte, la cartographie après tout c’est une mise à plat. Il y a plusieurs cartes qui le disent : on pourrait faire une carte des rumeurs, une carte des angoisses, des rêves, on pourrait cartographier indéfiniment », confiait François Schuiten à la Libre en 2002 déjà. Son coup de foudre pour le Leo Belgicus dévoilé par l’antiquaire Sanderus était évident ! A la fois figure héraldique et espace géographique, le Leo Belgicus est une représentation cartographiée d’un territoire allant des Pays-Bas à la Picardie, englobant la Belgique, le Luxembourg ainsi que certaines provinces allemandes. Cette carte prend la silhouette d’un lion. Cette gravure-ci est l’œuvre de C.J. Visscher (Amsterdam, 15871652) et représente la Trève de Douze ans entre l’Espagne et les Provinces unies (1609-1621).
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COSMOLOGIE 5 « Quelle prouesse de sculpture ! » s’exclame François Schuiten devant ce superbe objet en ivoire de la fin du XVIIe. La pièce, pas plus haute que 13 cm, avec un globe de 6 cm de diamètre, est en effet d’une incroyable virtuosité. L’univers sidéral évoqué par toutes ces planètes enchâssées rejoint un thème fondamental de l’œuvre du troisième Belge couronné par le Grand Prix d’Angoulême (en 2002). On ne s’étonne donc pas de le voir fasciné par cet objet plein de sens cachés. PAPIERS PEINTS 6 Le rapport à l’art évolue. Des pièces autrefois perçues comme simplement décoratives accèdent aujourd’hui au statut d’œuvres d’art. Ainsi des papiers peints montés sur châssis que présente la franco-américaine Carolle Thibaut-Pomerantz. Sortir ces éléments de décoration intérieure de leur contexte, interroger ces formes d’expression déconsidérées, sont des démarches auxquelles François Schuiten se montre sensible. Dans Les Chasses de Compiègne : La Curée et Le piquenique, réalisées en 1812 par Carle Vernet (17581836), il salue d’abord la haute performance d’une sérigraphie comptant d’innombrables passages. « La colorimétrie nous fait basculer dans un univers presque fauve. » Et de s’attendrir ensuite face au sentiment qui se dégage de cette représentation de la nature : « Ca respire la sérénité et le bonheur ! »
LA LEÇON DES ANCIENS 7 « Les anciens avaient une façon incroyable de disposer leurs plans », remarque Schuiten. Il analyse avec attention et enthousiasme un petit tondo (12cm) d’ Abel Grimmer (Anvers, 1570-1610) proposé par la galerie Florence de Voldère. « Ces mondes qui s’entrecroisent, se répondent et se renvoient ont véritablement quelque chose de cosmique. Et de matriciel… comme s’ils se fécondaient et se reproduisaient de façon organique, un monde en enfantant un autre. Et ce laboureur : quelle petite merveille ! » Fils d’un architecte dont le grand rêve était la peinture, notre dessinateur a côtoyé très tôt les tableaux de maîtres anciens. Aujourd’hui, il considère qu’on ne cesse jamais de redécouvrir la beauté des œuvres qui ont fait l’histoire. Pourtant, la relecture des classiques n’a de sens que si elle éclaire le présent. Et François Schuiten est certainement un « passeur » d’une époque à une autre.
Expertise
Ouvert sur rendez-vous Couverture couleurs Uderzo 125.000 euros Couverture couleurs Moébius 65.000 euros
30 ans d’expérience
Collectionneur de l’oeuvre d’Hergé depuis 30 ans. Membre de la chambre Royale des antiquaires de Belgique.
Notre galerie propose le plus grand choix de dessins d’Hergé, Franquin, Uderzo, Jacobs.
Plus de 50 dessins et planches d’Hergé
événement © CHRISTIE’S IMAGES LIMITED.
Henri VIEUXTEMPS, Fantaisie sur Faust de Gounod, partition (sans n° d’opus) pour violon et piano, brouillon de travail, 27 x 35 cm. Signée et datée : Paris, 1er février 1869, croquis représentant Méphistophélès sur la couverture, acquis par le Fonds Léon Courtin - Marcelle Bouché en 2011. Coll. Fondation Roi Baudouin, en dépôt à la Bibliothèque royale de Belgique.
© DE WIT-SPELTDOORN BELGIUM.
Un fonds pour le futur
Scène forestière avec hérons. Tapisserie d’Enghien, manufacture d’Henri van der Cammen, 1615-1650. Laine et soie, 358 x 260 cm Don de Michel Demoortel en 2009. Coll. Fondation Roi Baudouin, en dépôt à la Maison Jonathas, Enghien.
En 1975, à l’occasion des festivités marquant le 25e anniversaire de l’accession au trône du Roi Baudouin, le Souverain annonce qu’il ne souhaite recevoir aucun cadeau personnel mais s’engage dans la création d’une Fondation indépendante ayant pour but de soutenir des initiatives contribuant à l’avènement d’une société meilleure, en quête de plus de justice, de démocratie et de respect pour la diversité. Parmi ses différents domaines d’action – santé, pauvreté, justice sociale, démocratie… – le Fonds du Patrimoine s’attache, depuis 25 ans, à la conservation et à l’accessibilité de notre patrimoine le plus significatif. Grâce à de nombreux et généreux dons, et par une politique d’acquisition (environ 600.000 € par an) le Fonds a pu constituer une collection de 7.000 éléments d’une grande diversité. Elle comprend des œuvres allant de Jacob Jordaens à Philippe Wolfers, de la peinture ancienne à l’art contemporain en passant par les arts appliqués. Chaque pièce de la collection est confiée à une institution publique qui aura pour mission de la conserver et de la rendre publique à travers des expositions ou des publications. En outre, le Centre de Philanthropie de la Fondation Roi Baudouin permet aux particuliers, organisations ou sociétés de créer leur propre Fonds au sein même de la Fondation Roi Baudouin. Celleci assurera la gestion du Fonds créé, en garantira la pérennité tout en prodiguant des conseils d’experts. Voilà comment éviter les lourdeurs administratives inhérentes à une telle entreprise.
PEINTURE, TAPISSERIE, MUSIQUE Pour donner un aperçu représentatif de sa collection, la Fondation Roi Baudouin a fait appel au célèbre auteur de bande dessinée et scénographe François Schuiten. Un défi sur mesure pour ce faiseur d’images qui aura à charge d’in-
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Le Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin célèbre cette année ses 25 ans. Une occasion en or pour s’inviter au cœur de la BRAFA et y dévoiler les pièces maîtresses de sa collection. François Schuiten s’est attelé à la mise en scène de cet ensemble exceptionnel et varié.
— Texte : Marie Pok terpeler le visiteur et de créer un lien entre des œuvres d’époques et de provenances si diverses. A lui de magnifier le phylactère issu du Trésor d’Hugo d’Oignies, l’une des sept merveilles de Belgique, l’aquarelle La Dame au pantin de Félicien Rops, le Portrait de Marguerite de Fernand Khnopf, la tapisserie d’Enghien de la manufacture d’Henri van der Cammen (16151650) ou la Vierge à l’enfant en terre cuite de Johannes Cardon (1643). On verra aussi l’aiguière et le bassin d’argenterie ayant appartenus à Rubens et acquis à Monaco par le chevalier Bauchau, grand collectionneur d’orfèvrerie ancienne, qui rapatria l’ensemble en Belgique pour en faire don aux générations futures à travers la Fondation. On a également beaucoup parlé ces dernières semaines de l’ensemble des 32 manuscrits du violoniste-compositeur belge Henry Vieuxtemps (1820-1881). Rapatriées de France, ces pièces seront confiées au département Musique de la Bibliothèque royale où elles feront l’objet de recherches approfondies qui permettront d’en apprendre davantage sur cet éminent compositeur et fondateur de l’école de violon de Belgique. Car, si son influence est indéniable, l’homme reste méconnu des musicologues hors de nos frontières. En outre, ce fonds comporte plusieurs partitions autographes inédites dont on procèdera à l’enregistrement et à plusieurs auditions publiques. A découvrir à la BRAFA. Du 21 au 29 janvier. BRAFA, Tour & Taxis, avenue du Port 86C, 1000 Bruxelles. Infos Fondation Roi Baudouin : 02 511 18 40 - www.kbs-frb.be
Best Wishes 2012
The Future in Respect for Traditions
Nous vous accueillons du lundi au mercredi sur rendez-vous, le jeudi et vendredi le showroom est ouvert. 78, Rue de la Borne - 1080 Brussels Tel +32 (0)2 410 61 50 - Fax +32 (0)2 410 63 81 info@vervloet.com - www.vervloet.com
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Portrait de Flore de Brantes devant un tableau de Todd & Fitch.
Flore de Brantes: vision cosmopolite Ce qui fascine sur les stands que Flore de Brantes a composés pour les dernières éditions de la BRAFA, c’est cet équilibre entre classicisme et avant-garde. Du mobilier Louis XV ou Louis XVI aux œuvres d’art contemporain en passant par les arts décoratifs des XIXe et XXe, elle peut puiser dans (presque) tous les genres et les époques, les objets qui créeront ces ambiances sophistiquées dont elle a le secret, reflets d’un art de vivre cosmopolite. D’origine française mais ayant roulé sa bosse de par le monde, Flore de Brantes s’est installée à Bruxelles il y a quelques années, concentrant ses activités sur la foire de Maastricht et de Bruxelles, tout en recevant ses clients privilégiés à domicile. Aujourd’hui, elle a ouvert un espace qu’elle dédie à des événements ponctuels, réceptions et autres rencontres que l’on imagine joyeuses à son image, autour d’expositions thématiques. Une façon de dynamiser le métier d’antiquaire, un peu mis à mal par l’évolution des goûts et des modes de vie. La jeune femme n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle avait déjà organisé une expo sur « Le monde fabuleux des écrans de cheminée des XVIIIe et XIXe siècles », une rétrospective du bijoutier Jean Després et d’autres événements ponctuels. Entourée de son époux Amaury de La Moussaye et du pétillant Axel van der Stappen, ex-pilier de la galerie de Jonckheere, Flore de Brantes ne fait pas les choses à moitié. La galerie jouit d’une situation enviable, à deux pas des Etangs d’Ixelles, et d’un cadre exceptionnel quoique martyrisé par ses précédents occupants. La maison investie par l’antiquaire est l’œuvre de
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Todd & Fitch, Blame the Unicorn, 120 x 166 cm.
Voilà dix ans que Flore de Brantes participe à la BRAFA (autrefois la Foire des Antiquaires au Palais des Beaux-Arts). Avec une identité qui s’affirme dans la communion d’œuvres anciennes et contemporaines, elle offre désormais au public un nouvel espace, dans les murs d’une maison Art Nouveau, à deux pas des Etangs d’Ixelles.
— Texte : Marie Pok l’architecte Ernest Blérot, dont l’essentiel de la production s’étale entre 1898 et 1904. Datée de 1903, cette demeure Art Nouveau est classée, ce qui ne facilite sans doute pas sa restauration. Mais les sgraffites de la façade, la ferronnerie, les boiseries, les mosaïques et les plafonds japonisants sont heureusement relativement épargnés et offrent un décor exquis aux œuvres exposées.
TROIS THÈMES Pour son exposition inaugurale, Flore a mis à profit des relations privilégiées avec le designer Hervé van der Straeten. Les pièces réservées pour la galerie sont exceptionnelles : pièces uniques, dernières de série ou éditions limitées à quelques exemplaires, elles sont de véritables trésors pour les collectionneurs. Lors de l’ouverture, on remarquait ainsi le cabinet « Particules » en ébène et placage de bois de violette et bronze ou le lustre en poirier noirci, bronze et globes de cristal de roche. Autre figure de proue de cet accrochage, Ian Davenport fait partie des Young British Artists, rendus célèbres par l’ex-
position Freeze orchestrée par Damien Hirst en 1988, et plus tard par la galerie Saatchi. Il est aujourd’hui exposé dans le monde entier et présent dans de nombreuses collections publiques en Grande Bretagne et aux Etats-Unis. Dès le début de ses études, il s’en prend aux règles de la peinture et décide de détourner les pratiques traditionnelles. Sa dernière série, les Puddle Paintings, se situe dans la continuité de cette petite rébellion : la couleur est appliquée à la seringue, en longues lignes verticales régulières et précises dont la fin, en bas de la toile, se relâche et part de travers. La galerie en présente quelques exemplaires, ainsi que plusieurs « Circle paintings », autre série un peu plus ancienne. Flore de Brantes présentera aussi son duo préféré, Todd+Fitch, deux Français dont les œuvres lumineuses figurent des objets ou des architectures emblématiques. Un équilibre que l’on retrouvera sur le stand de Flore à la BRAFA. Galerie Flore, rue de la Vallée 40, 1050 Bruxelles. Infos www.galerieflore.com - +32 479 26 90 90
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Bureau victorien en noyer
Série de 4 chaises suédoises en cerisier
Ouvert du mercredi au samedi de 11h à 18h30 Avenue des Casernes 61 1040 Bruxelles Tel. 02/640 29 16 info@frantzhemeleers.com
Théière Chine Qianlong
Buffet avec vitrine Gustavien vers 1800
portrait
© NOB RUIJGROK
Piet Hein Eek, composition de vieux abat-jours.
Piet Hein Eek
L’orfèvre du recyclage Au Sablon, au milieu d’objets précieux, se détachent des tables et des fauteuils en bois rugueux, aux formes simples et puissantes. Un mélange parfaitement réussi d’ancien et de contemporain. Une belle collaboration entre un designer, Piet Hein Eek, et un antiquaire épris de beauté, Francis Janssens van der Maelen.
— Muriel de Crayencour
La galerie d’antiquités Francis Janssens van der Maelen existe depuis 1978, d’abord au boulevard de Waterloo, et depuis 12 ans au Sablon. Spécialisée en orfèvrerie et objets d’art, elle propose une très belle sélection d’argenteries européennes des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que de la période Art Nouveau et Art Déco. Ses objets portent les poinçons de France, de Belgique, de Russie… Mais depuis deux ans, Francis Janssens van der Maelen représente également un créateur contemporain, le Hollandais Piet Hein Eek. C’est suite à un coup de cœur pour le mobilier créé par ce designer que cette surprenante collaboration a démarré. Piet Hein Eek, ancien élève de la prestigieuse Design Academy d’Eindhoven, est un maître du « scrapwood », une technique de collage de morceaux de planches de bois de récupération qu’il pratique comme une nouvelle marqueterie. Pour lui, rien n’est plus beau que les vieux bois rejetés par la nature ou l’industrie. A l’heure où d’autres les négligent, il les récupère pour en faire des meubles en édition limitée. Aux finitions impeccables de la production de masse, il préfère les imperfections de ses pièces en bois de rebut. Car pour lui, c’est précisément ces imperfections qui suscitent le désir, créent une âme, mais permettent aussi à chacun d’être harmonie avec son milieu…
PUZZLES DE BOIS RÉCUPÉRÉ Piet Hein Eek trie des planches de bois qui ont été jetées puis imagine ensuite comment elles vont s’assembler. Cette démarche est fondamentale :
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Piet Hein Eek, armoire classique en « scrapwood ».
Piet Hein Eek, chaise en « scrapwood ».
la disponibilité des matériaux, et le potentiel de ses machines de production (dans lesquelles il a investi très tôt pour être autonome) déterminent le design. Pour autant, il ne vise pas le marché de l’art avec des pièces uniques, il produit des petites séries avec une préoccupation : économiser les matériaux. Il fabrique « local », à Geldrop, près d’Eindhoven, dans un énorme hangar qu’il a investi il y a un an. Il y crée, produit et stocke ses objets, avec les 40 personnes qui travaillent pour lui. Mobilier d’intérieur, d’extérieur, pour enfants, céramique, luminaires… Tout est créé selon cette même philosophie. On pointe aussi ses bancs composés de tubes de métal récupérés, étonnants. A voir à la galerie : sièges, commodes et tables composés d’un puzzle précieux de morceaux de bois patinés, peints, laqués, écaillés, dans un camaïeu de bleus et de bruns. Une grande table occupe tout l’espace central. Celle-ci est peinte puis recouverte de nombreuses couches de vernis bateau, pour un aspect laque de Chine. Les sublimes vitrines en polycarbonate, aux charnières et verrous en métal ou en chêne et verre, font le lien entre les argenteries présentées par Francis van der Maelen et l’univers du designer. Objets précieux, geste précis du créateur et maîtrise artisanale des matériaux constituent leurs préoccupations communes. Galerie Francis Janssens van der Maelen, rue Ernest Allard, 23, 1000 Bruxelles. Ouvert les mardi, mercredi de 13h à 18h et du jeudi au samedi de 10h à18h. Infos : www.pietheineek.nl
Léon DE SMET (Gent 1881 - Deurle 1966) – “La lecture” (1913) © sabam belgium
FRANCIS MAERE FINE ARTS BVBA | tableaux 19e - 20e siècles | achat & vente – courtage OOIDONK FINE ARTS Ooidonkdreef 12 9800 Deinze / Bachte-Maria-Leerne sam. - dim. 15:00 - 18:00 et sur rendez-vous www.ooidonkfinearts.be
Francis Maere Fine Arts Gallery Hotel Falligan – 1e étage Kouter 172 – 9000 Gand mar. – ven.: 10:00 – 12:30 et 14:00 – 18:00 dim.: 10:00 – 13:00 et sur rendez-vous www.francismaerefinearts.be
tél. + 32 (0)475 69 23 05 | e-mail: ofa@skynet.be
Stand N° 55
événement
Gustav Klimt, “Die Erfüllung & Fulfillment”. Cartons pour la frise de mosaique du Palais Stoclet. Gustav Klimt, Marie Henneberg, 1901/02 Stiftung Moritzburg, Halle an der Saale
En 2012, Vienne fêtera le 150e anniversaire de la naissance de l’un de ses principaux génies, le peintre Gustav Klimt (1862–1918). Une année commémorative démarre dans la capitale autrichienne.
— Texte : Max Borka Rehaussés d’orfèvrerie, ses tableaux -et surtout son plus célèbre, Le Baiser, aujourd’hui exposé au Belvédère de Vienne- n’ont pas seulement révolutionné la peinture, mais aussi transformé le monde, témoins de l’ascension de la grande bourgeoisie et symboles du Jugendstil qui, vers 1900, fut le héraut de l’abstraction et de l’époque moderne. Avec ses deux millions d’habitants, la capitale autrichienne était en 1900 la cinquième ville du monde et le centre incontesté de l’Europe central, vers lequel convergaient les formes les plus raffinées de la culture avec une intensité et une vitesse encore jamais égalées. Gustav Klimt passa la plus grande partie de sa vie à Vienne. Il n’avait pas son pareil pour capter cette ère de mutation et de gestation permante, s’exprimant à travers des mouvements comme la Sécession viennoise ou la Wiener Werkstätte. Si ses œuvres suscitaient d’intenses critiques en Autriche, il fut fort célébré à l’étranger, et notamment en Belgique, où il réalisa, en collaboration avec son alter ego, l’architecte et décorateur
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© KLAUS GÖLTZ, HALLE. A L'EXPOSITION DU BELVÉDÈRE
© MAK/GEORG MAYER
Le monde en boule d’or
Josef Hoffmann (1870 – 1956), le Palais Stoclet, seule Gesamtkunstwerk, œuvre totale, et le plus grand chef-d’oeuvre de la Wiener Werkstätte. Klimt décéda en 1918 à Vienne d’une attaque d’apoplexie. Aujourd’hui, son oeuvre est considéré comme l’apogée de l’esprit autrichien. Une documentation encore inédite sur le Palais Stoclet se trouve au cœur de toute une série d’expositions que pas moins de huit musées organisent à l’occasion de cet anniversaire. Le Belvédère, qui possède la plus grande collection au monde de toiles de Klimt, prépare une exposition qui mettra l’accent sur le phénomène encore rarement pris en compte de la réception de l’œuvre de Klimt au cours du temps. Tout juste ouverte au public, l’exposition “Gustav Klimt/Josef Hoffmann, pionniers de la modernité” se penche sur l’intense coopération qui s’instaura entre ces deux personnalités dès la fondation de la Sécession viennoise en 1897, et qui ne s’achèvera qu’à la mort de Klimt. L’essentiel y est consacré au Palais Stoclet: développements des façades reconstituées dans le détail, maquettes d’architecture, nombreux plans et ébauches de la frise murale réalisée par Klimt, illustrent la genèse de ce chef-d’œuvre du Jugendstil. C’est la première fois que cet édifice hors norme et sa magnifique décoration intérieure sont présentés de manière aussi complète. De son côté, le Musée des Arts appliqués et d’Art contemporain MAK consacre une exposition aux esquisses récemment rénovées que Klimt exécuta pour la mosaïque de la salle-àmanger. Le Kunsthistorisches Museum (Musée de
l’histoire de l’art) programme une manifestation qui se concentre surtout sur les treize peintures majeures réalisées par l’artiste pour les escaliers d’apparat du musée, accompagnées de leurs dessins préparatoires. Tandis que L’Albertina, qui a établi le catalogue complet des dessins de Gustav Klimt, montre l’exposition “Klimt – Dessins”, le Musée Leopold, à l’aide de tableaux et de la correspondance de voyage de Gustav Klimt, jette un regard sur l’homme, pour en finir avec ses clichés et mythes... une mission impossible. Mais visiter Vienne, c’est avant tout découvrir à (presque) chaque coin de rue les traces du tournant du siècle dernier, le Jugendstil et le style sécessionniste. On y admirera notamment le bâtiment de la Sécession même, bâti en 1898 par Joseph Maria Olbrich, le premier hall d’exposition d’Europe centrale à se vouer à l’art moderne. Il est décoré par la fameuse frise Beethoven de Klimt, et couronné par une boule d’or qui exprime parfaitement la quintessence de Vienne dans un simple geste, tout naturel. Pour plus d’informations sur L’Année Klimt : www.wien.info
GAO X INGJIAN Pr i x N o b e l d e Li t té r a t u re 2 0 0 0
Vision Intérieure BrAfA 2012 - Stand 38 21 - 01 > 2 9 - 01 - 2 012 Rue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles - Belgium T : +32 (0)2 513 25 63 - F : +32 (0)2 512 48 38 info@jbastien-art.be - www.jbastien-art.be - www.jbbis.be
Galerie Francis noël Négoce et passioN Francis Noël est un liégeois discret qui habite entre Liège et Banneux. Depuis trente ans il est négociant en œuvres d’art et a toujours été collectionneur d’art moderne et contemporain. Depuis dix ans il ne travaille plus que dans ce monde là, entre tableaux, sculptures et art décoratif. Le meuble ancien régional n’a plus trop de succès il faut en convenir. Ses intérêts sont multiples et dépassent largement la sphère locale, quoique Liège fut très intéressante au XXe siècle, tant pour ses créateurs que pour ses collectionneurs. Mais Francis Noël est belge avant tout. Son stand est tapissé d’œuvres importantes d’artistes de renommée internationale comme Le Brocquy, Vasconcelos, Lhote, Cremonini, Rodgers, Wesselmann, Csaky, Richter. Du côté des belges il y aura Lacasse, Brusselmans, Baugniet, Collignon, Heleweegen, Rets, Delahaut, Wybaux, Caron, Mambour, Schirren. C’est sa première participation à la Brafa dont l’organisation se montre accueillante. Rue Thier Des Forges, 68 B-4140 Gomzé - Sprimont - Sur RDV 0475.89.14.08 galeriefrancisnoel@skynet.be www. galeriefrancisnoel.be
DROITE : Jean Rets ( Paris 1910 - 1998 Liège ) Relief en bois sur panneau : ossun 1977 Collection Baron Graindorge Liège GAUCHE : Willy Helleweegn ( Maastricht 1914 - 1991 Liège) Tableaux - relief assemblage d’ampoules incolores : pièges à lumiere 1981 Expo : avec Walter LEBLANC en 1982 au Musée des Beaux - Arts de Verviers
GAUCHE : Joana Vanconcelos ( Paris 1971 - Active à Lisbonne ) Crochet en laine fait main, ornement, polyester, sur toile en aluminium : Material Girl 2011 - Artiste invitée au château de VERSAILLES en 2012 pour 4 mois DROITE : Louis Le Brocquy (Dublin 1916 - TJRS actif ) Aquarelle sur papier : Samuel Beckett 1979 Collection galerie Jeanne Bucher Paris EXPO : State Museum Albany, New-York 1981
auto
Un carrosse pour les grands de ce monde
A partir d’un certain montant, on ne compte plus. Voilà un adage qui sied parfaitement au constructeur Maybach, label haut de gamme du groupe Daimler. En effet, comptez un demi million d’euros pour vous offrir un exemplaire bien équipé !
— Pierre-Benoît Sepulchre
Avec 630 ch sous le capot et une longueur de 6,16 mètres, la Maybach 62 S est incontestablement la limousine de tous les excès. Une nouvelle mouture a été dévoilée en 2010 au salon de Pékin, pour le plus grand plaisir des nababs de l’Empire du Milieu. Esthétiquement, les nouveautés sont très discrètes, puisqu’à l’exception d’une nouvelle calandre chromée, d’un capot plus profilé, d’une nouvelle garniture de pare-choc rehaussée de LED, de nouveaux feux arrière, de teintes inédites et de jantes plus contemporaines, le vaisseau amiral du groupe Daimler reste égal à lui même, à savoir opulent !
la plus haute qualité. Trois nouveaux agencements de l’habitacle sont proposés, à choisir entre différentes peausseries, moquettes et garnitures de toit. Le nouveau garnissage en érable piqué brun foncé soigneusement sélectionné, combinable au laqué piano porcelaine brillante, accentue l’ambiance royale de ce prestigieux salon. Et désormais, le chaland peut aussi opter pour des éléments en fibre de carbone, apportant une touche sportive grâce aux différents coloris proposés, tels que l’argent ou le rouge.
C’est surtout l’habitacle qui jouit d’attributs rarement rencontrés à l’intérieur d’une automobile, comme des sièges-couchettes à l’arrière, des passepoils cousus main agrémentés de cristaux Swarovski, un vaporisateur de parfum ou encore l’internet sans fil embarqué. Proposé en option, un large écran de cinéma peut être installé au centre de la cloison de séparation des modèles Maybach 62. Et si besoin est, vous pouvez également équiper le véhicule d’une caméra permettant aux passagers arrière de garder un œil sur le trafic, et cela sans être vus ! Plus que jamais, les convives de la limousine sont traités comme des princes, au détriment du chauffeur qui, dans le modèle muni d’une paroi de séparation, n’a quasiment aucune possibilité de reculer son siège.
Les ingénieurs de chez Maybach ont certes augmenté la puissance des modèles Maybach 57 S (la petite sœur) et 62 S de 18 ch, les faisant ainsi passer à 630 ch, mais ils n’en ont pas pour autant oublié les chiffres de la consommation, qu’ils ont réussi à faire baisser (de 16,4 à 15,8 l/100 km), au même titre que les émissions de CO2 (de 390 à 368 g/km). La puissance des véhicules 57 et 62 reste inchangée (550 ch), mais ici aussi la consommation (15,0 par rapport à 15,9 l/100 km) et les émissions de CO2 (350 par rapport à 383 g/km) ont été réduites. De plus, tous les moteurs répondent désormais aux normes Euro 5.
Sans surprise, les artisans de la “Maybach Manufaktur” font la part belle au travail artisanal, refusant tout compromis au profit de matériaux de
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PLUS PUISSANTE MAIS PLUS FRUGALE
Le ticket d’entrée au “paradis” automobile est affiché à 396.759 € (Maybach 57 “de base”). Le modèle que nous avons pu essayer (une Maybach 62 S full option) pointait quant à lui largement au-delà des 700.000 € ! Infos : www.maybach-manufaktur.com
Exhibites at
57TH BRUSSELS ANTIQUES AND FINE ARTS FAIR STAND 82 21st - 29th January 2012 TOUR & TAXIS, BRUSSELS - BELGIUM
ABBEMA Louise Etampes (Seine-et-Oise) 1858 Paris 1927 - French School
FRIANT Emile Dieuze (Moselle) 1863 Paris 1932 - French School
«SARAH BERNHARDT HUNTING WITH HOUNDS» Oil on canvas: 85 x 61,5 cm / 33.5 x 24.2 in Signed upper left
«THE FAMILIAR BIRDS» Oil on canvas: 165 x 118 cm / 65 x 46.4 in Signed and dated ‘1921’ lower right
BEHM Karl Güstrow 1858 Munich 1905 - German School
BRUIJN Jacob The Hague 1906 1989 - Dutch School
«THE PAPER LANTERN PARTY» Oil on canvas: 100 x 130 cm / 39.4 x 51.2 in Signed lower middle
«THE ORCHESTRA» Oil on panel: 50 x 60 cm / 19.7 x 23.6 in Signed and dated ‘40’ lower right
BERKO FINE PAINTINGS Kustlaan 163 - 8300 Knokke-Heist, BELGIUM - Tel. +32 (0)50 60 57 90 - Fax. +32 (0)50 61 53 81 www.berkofinepaintings.com BUND 18 1 / F, N° 18 Zhongshan East Road - 200002 Shanghai - PEOPLE’S REPUBLIC OF CHINA Tel. +86 21 63 23 00 81 - www.finepaintings.cn
pêle-mêle
L’incontournable TEFAF se tiendra à Maastricht du 16 au 25 mars. Le ticket d’entrée à 55 € (catalogue compris) a certes de quoi susciter quelque protestation, mais on oublie bien vite le prix du sésame car on y trouve le nec plus ultra du marché des antiquités, toutes époques confondues. La foire célèbre cette année son 25e anniversaire. Pour marquer le coup, l’entrée sera rehaussée d’une installation lumineuse qui s’annonce impressionnante. En outre, un symposium sur l’évolution du marché se tiendra le vendredi 16. Un peu plus tard, c’est à Bruxelles que se retrouveront les amateurs d’arts et d’antiquités. Le Heysel accueillera les 120 galeries et marchands d’Eurantica, du 23 mars au 1er avril. Hommage au XXe siècle avec une exposition sur le design d’après-guerre. TEFAF, 16 au 25 mars, MECC, Forum 100, 6229 GV Maastricht. Infos : www.tefaf.com Eurantica, du 23 mars au 1er avril, Brussels Expo. Infos : www.eurantica.com
Hans Arp, “Mirr”, 1936, coll. MRBAB-KMSKB
DALI, MAGRITTE, MIRÓ. SURRÉALISME À PARIS Des multiples mouvements d’avant-garde de la première moitié du XXe siècle, le surréalisme est le seul qui compte dans ses rangs des artistes belges dont l’influence dépassa largement nos frontières : Magritte, mais aussi Delvaux et, dans une moindre mesure, E.L.T. Mesens et Louis Scutenaire. Mais c’est pourtant sur le groupe de Paris que se concentre cette exposition, réalisée en partenariat avec la Fondation Beyeleer. Elle rassemble une série de grandes figures (Hans Arp, Hans Bellmer, Salvador Dalí, Giorgio De Chiríco, Marcel Duchamp, Max Ernst, Alberto Giacometti, René Magritte, Man Ray, André Masson, Joan Miró, Meret Oppenheim, Francis Picabia, Pablo Picasso et Yves Tanguy) dont on nous livre peintures, sculptures, œuvres sur papier, assemblages, photos et objets composites. Du 16 mars au 15 juillet. Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, rue de la Régence 3, 1000 Bruxelles. Infos : www.fine-arts-museum.be
CY TWOMBLY : LES PHOTOGRAPHIES
GLOIRE AU XXE SIÈCLE Les meubles d’architectes et de designers du XXe siècle (notamment des années 40 aux années 60) sont devenus de véritables objets de collections. Le quartier de la place Brugmann semble devenir le nouveau pôle pour ce marché en pleine explosion. Une toute nouvelle adresse y accueille une sélection de meubles signés Jules Wabbes, Poul Kjaerholm, Franco Albini, Jean Prouvé, Charlotte Perriand, Poul Henningsen, Alvar Aalto, Fabricius et Kasthölm... Des classiques et must have aux curiosités et aux exceptions, on craque pour un système d’étagères de Kai Kristiansen, le fauteuil « Crinolette » de Tapiovaara ou un banc d’écolier de Jean Prouvé. Re-use, rue Franz Merjay, 56, 1050 Ixelles. Ouvert du mercredi au dimanche de 12h à 19h. Infos : 0494 91 17 61www.re-use.be
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Cy Twombly, Tulips, 1985
Toutes les collections publiques et privées d’envergure possèdent plusieurs toiles de l’artiste américain Cy Twombly, Edwin Parker de son vrai nom comme le rappelle le documentaire de l’artiste Tacita Dean. Celui-ci sera projeté dans le cadre d’une exposition que Bozar consacre à une partie méconnue de la production de ce plasticien : les photographies prises entre 1951 et 2010. Les sujets très divers capturés par l’objectif de son polaroid ont été agrandis et imprimés selon un procédé développé par l’artiste lui-même, qui confère aux clichés un aspect voilé et un grain épais. L’effet de flou est renforcé par un jeu d’ombres et de lumière, la surexposition et la saturation des images. Très picturales, ses photos acquièrent une dimension poétique aussi indéfinissable que son écriture sauvage et ses craboutchas reconnaissables entre mille. Pour le plus grand bonheur du visiteur, bon nombre de peintures de Twombly provenant de collections privées belges seront également exposées pour l’occasion. On se réjouit. Du 1er février au 29 avril, Palais des BeauxArts, rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles. Infos : www.bozar.be
© SCHIRMER/MOSEL VERLAG - NICOLA DEL ROSCIO FOUNDATION)
Futur Antérieur
PATRIMOINE BRUXELLOIS Est-elle la plus belle place du monde ? Pour la plupart des Bruxellois, mais aussi pour nombre d’observateurs extérieurs, la réponse est « oui ». Isabelle de Pange nous la fait découvrir de façon intime et … sentimentale. Le texte s’enrichit de nombreuses anecdotes, mêlant la grande histoire et les légendes populaires, sans jamais se départir du regard critique de l’historienne d’art. Avec 600 documents, l’aspect visuel est prioritaire, avec un bon équilibre de détails et plans larges, de photographies et de documents historiques souvent inédits. La mise en page actuelle et dynamique met en exergue ces détails oubliés et les petites histoires qu’on a envie de se raconter au détour d’une balade à vivre en live ! La Grand Place de Bruxelles, Isabelle de Pange, éditions Aparté (www.aparte-editions.be). Prix : 28,50 €. ISBN : 978-2-9303-2729-7
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