La Libre Essentielle - La Cambre 2011 - mai 2011 - n°137

Page 1

SUPPLÉMENT GRATUIT DES 07 ET 08/05/2011 © EMMANUEL LAURENT

n° 137

DANS LE SILLAGE DES 8 FINALISTES DES ANCIENS DES PROF’S EXCLUSIVITÉS LES 7 VIES DE KATE MOSS RENÉE ZELLWEGGER MODE ET HUMANITAIRE


www.chanel.com

La Ligne de CHANEL - Belgique Tél. 070 66 55 55 (0,15€/min.,TTC) - Luxembourg Tél. 900 71 519 (0,03€/min.,TTC).


L’équipe qui a œuvré pour La Cambre avec son objet fétiche mode. Découvrez les raisons de leur choix en surfant sur essentielle.be.

SOMMAIRE

©MICHEL DAMANET

4 professeur Caroline Mierop 6 iconique Kate Moss 10 rencontres Finalistes 22 expériences Les ex 32 interview Tony Delcampe 34 ambiance Pas à pas 38 beauté Coiffure Buigine 40 production mode La Cambre 50 beauté Maquillage Dior 54 high-tech Mecs virils 55 voyage La Cappadoce 56 société Renée Zellwegger 60 psy Le cerveau droit 61 concours 2 nuits à Cannes ! 62 mots croisés et horoscope

GAGNEZ UN SÉJOUR EXCLUSIF POUR DEUX PERSONNES PARMI LES STARS DE CANNES ! (voir page 61)

* ENTRE PUDEUR ET LABEUR… « Créer, non posséder ; œuvrer, non retenir ; accroître, non dominer »… Ces quelques mots écrits par Lao Tse me plongent étrangement dans cet univers qu’est La Cambre Mode[s] et son fil d’Ariane. Œuvrer pour le plaisir de l’autre en trouvant un équilibre de lignes et de formes, une harmonie, un tout ! Un sacré défi à relever… La nouvelle équipe de La Libre Essentielle a voulu s’immiscer en toute discrétion dans cette ruche en pleine effervescence, la veille d’un défilé qui clôturera cette année le cycle d’études de huit élèves. Un record ! Partir de perceptions, de souvenirs d’anciens côtoyés depuis leurs débuts, comprendre cette force qui anime cette école particulière. Maître d’œuvre de ce numéro, Marie Hocepied. Des rencontres, elle en a vécues, jusqu’à plus soif, passionnantes. Et n’y a trouvé que du bonheur ! Nous avions décidé de croiser les anciens, de détailler la philosophie des finalistes, de percevoir l’ambiance de La Cambre Mode[s] et de relever les propos de ses principaux animateurs. Nous y avons trouvé une immense rigueur, une somme de travail considérable, un sens du jusqu’au boutisme : une base fondamentale dans une société d’exigence. Celle que connaissent nos deux invitées exclusives : Kate Moss, icône « fashion » depuis 23 ans, qui rebondit dans un monde sans pitié et Renée Zellwegger, associée avec Tommy Hilfiger à la lutte contre le cancer du sein. Ce numéro tricoté avec patience et passion vous annonce le défilé des 3 et 4 juin aux Halles de Schaerbeek. Une nouvelle approche médiatique avec l’intervention de la technologie de pointe, la retransmission en direct du « show », la présence de tous les photographes et d’un cameraman dont les images nourriront immédiatement les pages d’Internet. Ils seront partout pour redonner en « live » ce moment unique, relayé par La Libre Belgique et Paris Match les jours suivants. Sans oublier « Twizz », la radio qui voit la vie en rose ! Le tout coordonné par la rédactrice en chef de www.essentielle.be, Claire Huysegoms. Symbolisé par la couverture d’Emmanuel Laurent, avec la complicité de Tony Delcampe, le « show » prend un nouvel envol ! Claude Muyls - Rédactrice en Chef

Toutes les vidéos La Cambre mode[s] visibles sur

Pour ceux qui n’auront pas la chance d’assister en « live » au défilé La Cambre Mode[s] du 3 et 4 juin aux Halles de Schærbeek à 21h, rendez-vous sur www.essentielle.be qui retransmet l’événement en direct le vendredi 3 juin!

ET AUSSI SUR LES ONDES Ecoutez La Minute Essentielle tous les jeudis à 12h24 sur Twizz Radio (toutes les fréquences sur www.twizz.be)

LA LIBRE ESSENTIELLE 137 Rédactrice en chef Claude Muyls / Secrétaire de rédaction Claire Huysegoms / Rédaction : 79, rue des Francs - 1040 Bruxelles - tél 02 211 27 75 - téléfax : 02 211 29 71 - e-mail : infos@lalibreessentielle.be / Ont collaboré à ce numéro Michel Damanet, Tony Delcampe, Yves Druart, Marie Hocepied, Patricia Le Hardÿ, Nathalie Kuborn, Emmanuel Laurent, Anya Loonen, Cici Olsson, José Louis Romero, René Sépul / Direction artistique et mise en page Michel De Backer (AD), Cécile Deglain, Guillaume Deman, Flore Figuière, mpointproduction.be / Coordination technique José Nervenne / Régie Publicitaire RGP Caroline Grangé – 02 211 30 95 caroline.grange@saipm.com, Dominique Flamant – 02/211 31 55 – dominique.flamant@saipm.com et Marie-Noëlle Raquez (Voyages) - 02/211 31 00 - marie-noelle.raquez@saipm.com/ Marketing et Promotion Delphine Guillaume - 02 211 31 78 - delphine.guillaume@saipm.com / Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d’administration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsable François le Hodey. Essentielle.be pour La Cambre Mode(s) : Photographes : Michel Damanet (défilé), Benoît Deprez (people en salle), Benoît Feaux (entrée VIPS), Cici Olsson (backstage) / Cameraman : Manu Pinto / Web éditrice desk : Valérie Petillon / Journaliste : Olivia Roks / Retransmission en direct du défilé : Claire Huysegoms et Manu Pinto / Montage vidéo et coordination : Claire Huysegoms

PROCHAIN NUMÉRO LE 04 JUIN 2011 : ELIZABETH HURLEY ESTIVALE

—3—


interview

LA VOIE DU MILIEU Au moment de son huitième défilé. Caroline Mierop, directrice de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, parle mission, amabilité, médiatisation et défilé. Sans langue de bois et avec grande sincérité.

— Texte : Marie Hocepied. Photo : Cici Olsson.

Que comporte pour vous, le fait d’être directrice d’une école comme La Cambre ? Il y a deux aspects différents. D’un point de vue du ressenti, je prends cette mission comme un honneur et comme tous les honneurs, c’est une responsabilité très lourde. D’un point de vue du travail, je vais volontiers employer un cliché : « il ne s’agit vraiment pas d’être le meilleur soliste des instruments, il faut que le morceau soit joué du mieux possible par tout le monde, tout en ajoutant une partie de soi-même. ». Les professeurs sont le cœur même de l’école. Le corps professoral la fait, la construit et la pense. Les étudiants et les études sont ce pourquoi La Cambre existe. Il n’y aurait évidemment pas d’établissement sans les élèves. Vous connaissiez bien l’univers de La Cambre pour avoir été l’une de ses élèves. Cela vous a-t-il aidé dans votre tâche ? Pas concrètement. L’école que j’ai suivie dans les années ‘70 était très différente de celle-ci. Elle enseignait l’architecture ; les élèves étaient beaucoup plus nombreux que les artistes. Il s’agissait d’une autre époque, avec des règles différentes; il n’y avait pas de stylisme, d’espace urbain, de rénovation des œuvres d’art. Tout cela fut créé par la suite. Peut-être trouvet-on dans cet établissement un comportement, une attitude que j’avais déjà intégrés étant étudiante ? La Cambre est un endroit d’une incroyable amabilité : l’accueil y est fantastique ; il y règne un grand respect des autres. Cela n’empêche pas les débats ! Au contraire, on l’apprécie ; on débat à égalité, avec les autres. Avais-je déjà adopté cette mentalité ? J’ai retrouvé cet esprit-là : un code de conduite implicite dans lequel je me suis très facilement refondue. La section “Mode” de La Cambre est très médiatisée. Les autres sections se sentent-elles parfois lésées ? Pas aussi radicalement ! Si l’option mode est extrêmement couverte pare la presse, toutes les autres options de l’école ne sont pas méconnues de celle-ci. De nombreuses sections sont réputées et reconnues. Pas dans le même style de médiatisation ! Rares sont les options de l’école dont on parle peu. Un exemple ? La section "Reliure" est suivie, dans une presse plus spécifique. Au final : la mode est à la mode pour tout le monde, la reliure beaucoup moins.

—4—

Cette médiatisation peut-elle engager des effets pervers ? Elle ne vient pas toute seule. Ce sujet intéresse beaucoup de monde et la presse comme la vôtre relaie cette demande et rend le sujet plus accessible à chacun. Ajoutez à cela le travail de la section en elle-même. Il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout une école ; nous ne produisons pas dix génies tous les ans ! La presse demande des nouveautés et il est parfois difficile de la suivre, parce que nous sommes et nous voulons demeurer une école, un lieu où pendant cinq ans, les étudiants se développent et apprennent un maximum de choses. L’apprentissage du métier n’est pas un but en soi : nous prônons le développement d’un projet artistique personnel. Que représente pour vous le show de La Cambre mode[s] ? Un événement qui nous tient particulièrement à cœur. Il s’inscrit dans le cadre d’une proposition pédagogique, et non, d’une obligation administrative. Il sert aux étudiants et à l’école : il nous fait connaître. Il représente une belle occasion d’affronter le public et ce, dès la 1ère année. On n’attend pas d’être mûr, avant d’exposer ses créations à la vue et surtout, au jugement des autres.


Rien ne nous a arrêté dans la conception de la nouvelle Audi A6 afin de la rendre plus légère encore. Nous avons même été jusqu’à imaginer un nouveau procédé pour allier l’aluminium et l’acier. Le châssis est donc plus léger tout en étant plus solide, ce qui rend la voiture encore plus dynamique et jusqu’à 16% plus économe en carburant. Voilà ce que l’on appelle l’efficience selon Audi. La nouvelle Audi A6, avec une structure hybride en aluminium.

4,9 - 8,2 L/100 KM ◆ 129 - 190 g CO2/KM. Informations environnementales (AR 19/03/2004) : www.audi.be Modèle illustré avec options.


personnalité

LES 7 VIES DE

Adulée par les uns, agaçante pour les autres, et décryptée à la loupe, Kate Moss laisse rarement indifférent. Tant est si bien qu’après plus de vingt ans de carrière, on peut parler d’un véritable phénomène. Et pour cause : à 37 ans, la brindille s’affiche toujours au top. Une longévité hors normes dans un milieu plus enclin aux feux de paille. Féline, mystérieuse et paradoxale, la reine des catwalks cultive l’art de rebondir avec un sens inné du style… et du marketing. Elle revient en nouvelle égérie du rouge à lèvres Dior.

— Texte : Nathalie Kuborn – Photos : Pietro Birindelli pour Christian Dior Parfums

—6—

Flash back : ses débuts ressemblent à s’y méprendre à un conte de fées. Découverte à 14 ans par Sarah Doukas, de l’agence Storm, alors qu’elle attendait (sagement ?) avec son père leur envol pour Londres au retour des Bahamas, elle s’affichera d’emblée dans les magazines UK. Elle défile à 15 ans pour Galliano, est choisie comme égérie par Calvin Klein à 18… Il n’en faut pas plus pour que sa carrière explose.

HORS NORMES Diabolisée à plusieurs reprises pour sa maigreur, notamment par les Chiennes de Garde, voire carrément taxée d’anorexie, elle révolutionne les critères alors en vogue en se démarquant dans un paysage de référence où les courbes ont la cote : Cindy Crawford, Claudia Schiffer, Laetitia Casta… L’image de la femme prend des formes inattendues. Exit les icônes sensuelles et ultra glamour, place à la filiformitude et au « Waif look », ou l’air de la petite fille perdue… qui


—7—


personnalité IL Y A UN “AVANT” ET UN “APRÈS” KATE MOSS. ELLE DEVIENT L’ICÔNE D’UNE ÉPOQUE EN PLEINE MUTATION.

sait parfaitement comment tracer son chemin. Bien plus qu’une révélation, le milieu de la mode estimera ensuite qu’il y a eu un « avant » et un « après » Kate Moss. Elle devient l’icône d’une époque en pleine mutation.

contrecoeur, selon certains), preste sa rédemption dans un centre de désintoxication et relance sa carrière de plus belle. Déjà peu loquace dans les médias, le « Cocaïne Kate » la confine dans un mutisme résolument stratégique.

RUPTURE DES CODES

ÉCRAN DE FUMÉE

Surfant sur la vague grunge en vogue, le top affiche un style bien à elle, rebelle et so rock’n roll. Emblème de la « coolitude », son look naturellement désarmant fait pâlir d’envie toutes les modeuses de la planète. Chic et bohème, Kate est toujours classe… Sa capacité de coordonner les looks les plus improbables fait systématiquement mouche là où tant d’autres se prennent des râteaux. À tel point qu’elle fut consacrée « femme la mieux habillée de la planète » par le magazine Glamour en 2005.

Psychologiquement indécryptable, la rebelle barricade son intimité et peaufine son mythe. Pour une fille aux allures d’écorchée vive qui semble défier les convenances et se jouer des provocations tout en s’inscrivant parfaitement dans le système, on peut parler d’une performance. De fait, celle qui a déclaré un jour « Plus je m'expose, plus je deviens invisible » cultive l’art de se dérober. On connaîtra donc la liste de ses amants, souvent terribles, celle de ses amis proches ou le visage de sa fille, Lila Grace, qu’elle a eue en 2002 avec Jefferson Hack, le rédacteur en chef du magazine « Dazed and confused », mais sur sa personnalité, quasi rien. Ange ou démon, fille fragile ou femme d’affaires redoutable ? La vérité se situe peut-être au cœur de ses contradictions et tous les fantasmes sont permis. Luxe ultime, la multimillionnaire affiche la désinvolture de celle qui assure sans avoir l’air d’y toucher.

« UP AND DOWN » La même année sera aussi marquée par le déshonneur. Dans un monde qui a la fâcheuse tendance à brûler ce qu’il a autrefois encensé, Kate passe au collimateur. Un vent de tempête va souffler sur la brindille. Le tabloïd anglais Daily Mirror publie une photo qui provoque le scandale : elle est prise le nez dans la poudre avec son boyfriend du moment, le drôle d’oiseau Pete Doherty, leader des Babyshambles, peu connu pour faire dans la dentelle. C’est le « Cocaïne Kate ». Les passions se déchaînent. Burberry, Chanel et H&M rompent leurs contrats, la moralité s’affole. On s’imagine un instant que le glas a sonné pour sa carrière. Que nenni ! Soutenue par des personnalités influentes comme Marianne Faithfull, Sofia Coppola, Liv Tyler, Alexander Mc Queen, Johnny Depp ou John Galliano, la féline rebondit presque instantanément. Loin de se laisser déstabiliser, du moins en apparence, elle s’abstient d’aller pleurnicher ici et là, comme d’autres l’auraient fait dans des circonstances similaires. On soupçonne un caractère fort, ou la personnification même du « Never explain, never complain » très british. Elle présente ses excuses (à

—8—

L’ART DU REBOND Alors, c’est quoi, le « secret Kate Moss » ? Une photogénie exceptionnelle, d’abord. Un sens inné du style, aussi. Ajoutez à cela un professionnalisme sans faille et une approche marketing qui démentirait toute insinuation que Miss Moss a un pois chiche à la place du cerveau. Ambitieuse, elle gère son business avec une détermination apparemment inébranlable. Qu’elle passe une grande partie de ses nuits à faire la fête, saccage une chambre d’hôtel sur un coup de gueule avec son boyfriend de l’époque, Johnny Depp, picole à tout va et fume clope sur clope… Quand shooting il y a, Kate a décidé d’être la meilleure. Dont acte. Johnny Depp a dit d’elle que « Kate est l’humain qui se rapproche le plus du chat ». Ou l’art de retomber toujours sur ses pattes.

KATE MOSS EN 7 RÉPONSES Rares dans ses contacts, Kate Moss a accepté de se livrer par mail en sept points. Un record… Si vous achetiez la tour Eiffel, à qui vous l’offririez-vous? À ma fille. Quand vous étiez enfant, quel métier auriez-vous souhaité exercer? Hôtesse de l’air. Quels sont les héros ou égéries qui vous parlent? Mes copines. Si vous aviez eu l’occasion de poser une question à Christian Dior de son vivant, laquelle auriez-vous posée? Auriez-vous aimé avoir inventé le jean? Pouvons-nous être de bons amis s’il vous plait? En trois mots comment décrivezvous Dior? Belle féminité, luxe et expertise unique. Votre livre préféré? The Pursuit of Love, de Nancy Mitford. Votre film préféré? Withnail and I.



finalistes

Revivrait-on le cas de figure de l’Académie Anvers dans les années ’80, avec de nombreux candidats surdoués comme Martin Margiela, Dries Van Noten ou Ann Demeulemeester ? Une chose est certaine : c’est le nombre fétiche de huit finalistes qu’atteint le cru de cette dernière année à La Cambre. Fin de parcours, stress, défilé les 3 et 4 juin et bientôt la confrontation à la réalité. Voici un tour de classe en quelques questions, et seulement trois mots pour définir une collection.

— Texte : Marie Hocepied - Photos : Michel Damanet

—10—


JUSTINE DE MORIAMÉ 25 ans, Namur Impressions, Brut, Lisière.

Parle-nous de ta collection. J’y exprime mes souvenirs d’enfance et mon vécu au sein d’une famille dotée d’un petit de. J’aime confronter l’opinion que l’on se fait de la noblesse et sa réalité : finalement, elle n’est représentée que par un de placé devant un nom et d’un blason posé sur une cheminée. Des images de chasse me reviennent également. Avec ces souvenirs, j’ai pensé une collection composée de pièces très lourdes, à l’esprit très barbour. Viennent se greffer des tissus de soie et des imprimés rappelant l’atmosphère intime d’une chambre à

coucher ; une sorte de clin d’œil à mon histoire. Dans quelle démarche tes vêtements s’inscrivent-ils ? J’ai essayé, cette année, de concevoir des vêtements davantage portables, car nous allons être bientôt confrontés à cette demande. Notre cheminement artistique nous aide, aujourd’hui, à penser des choses plus faciles.

moments n’en a été que décuplée : les gens qui croient en nous, ceux qui nous apportent leur soutien autant financier que moral. Aux côtés de quel créateur rêverais-tu de bosser ? Je serais tentée de répondre Marc Jacobs, même si cela peut faire très cliché. L’image qu’il renvoie de lui, donne envie de créer pour lui. J’aime son côté fun et décalé.

Quels ont été les bons moments passés à La Cambre ? Nous avons vécu tellement de moments difficiles que l’intensité des bons

—11—


finalistes

CÉLINE DE SCHEPPER 22 ans, Belsele Graphique, Atmosphère, Texture.

Ton sentiment à l’aube du défilé ? Tout se bouscule, nous sommes sous adrénaline pour tout finir. Le défilé sera très dur sur le plan émotif, car il marque la fin de nos cinq années passées ici. Je suis triste de quitter le groupe. Autre inquiétude : l’angoisse par rapport à mes imprimés, car ils doivent être très justes. De quoi es-tu partie pour concevoir ta collection ? Des autels mexicains, réalisés par les familles, envers les défunts. L’atmosphère y est privée et belle par les couleurs des fleurs et des fruits. Je me suis également inspirée du designer

—12—

Pablo Reinoso qui réalise des meubles qui bougent. J’aime l’idée de quelque chose, figé à la base, se mettant en mouvement. Le tout, inscrit dans l’épure et le lisible. Quelle a été ta plus belle rencontre à La Cambre ? Les personnes de métiers prêtes à collaborer avec moi. Quand je ne sais pas réaliser une technique ou une pièce, j’aime trouver ces gens qualifiés, qui souhaitent m’aider. Je me retrouve parfois à l’autre bout de la Belgique. Je viens, par exemple, de trouver un ébéniste pour réaliser une collection de bracelets. Nous nous

motivons réciproquement. Le vêtement portable te parle-t-il ? Le vêtement exclusivement portable ne me satisfait pas. Créer un vêtement et à la fois un objet représente mon idéal. Quel créateur admires-tu ? Raf Simons pour sa constance et son incroyable épure.



finalistes

SÉRAPHINE D’OULTREMONT 26 ans, Bruxelles Graphique, Matière, Couleur.

La mode a-t-elle toujours été une évidence pour toi ? Oui, sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi. Après deux ans passés à l’Académie d’Anvers, j’ai envisagé de me tourner vers La Cambre qui me convenait mieux au niveau de l’ambiance générale. Grâce à Anvers, j’ai eu une idée plus précise de la mode et de son implication. Parle-nous de ta collection. Je suis partie de l’univers graphique des totems. Je travaille des pièces très allongées pouvant toucher le sol. Je joue sur différents niveaux, avec une taille toujours marquée. Autre source d’inspiration : l’artiste Nick

—14—

Gave, pour ses grandes combinaisons “matiérées”. Je travaille le cuir pour son côté mat ou brillant ; chaque silhouette s’inscrit dans une gamme de couleur et porte des gants. Peut-être ajouterais-je des cannes pour provoquer une certaine démarche et attitude. Petit plus : mes vêtements s’imbriquent les uns dans les autres. Trois pièces ne peuvent n’en former qu’une seule. Quelle a été ta plus belle rencontre à La Cambre ? Notre groupe. Nous sommes très soudés, ce qui n’est pas toujours le cas dans les autres années.

Ton carburant durant ces cinq ans ? La danse. Elle me permet de ne plus penser à la collection et de mieux repartir par la suite. Si tu ne devais citer qu’un et un seul créateur, ce serait... Nicolas Ghesquière pour Balenciaga.


LACAMBRE

MODE/S/ SHOW11

3+4JUIN HALLESDESCHAERBEEK

22ARUEROYALESAINTE-MARIE1030BRUXELLES

DESIGN: MPOINTPRODUCTION.BE

TICKETS 070 252020 - WWW.SHERPA.BE - WWW.LACAMBRE.BE

—15—


finalistes

GERVAISE GOURNAY 24 ans, St-Malo Fun, Chic, Rebelle.

Comment en es-tu venue à la mode ? Je suis issue d’une famille d’artistes ! J’ai baigné dans ce milieu, malgré moi. À 8 ans, j’ai commencé à coudre des robes de princesse pour mes petites sœurs. Dix ans plus tard, j’ai reçu ma première machine à coudre. Lors des portes ouvertes de La Cambre, je me suis rendu compte que tous ces vêtements réalisés auparavant, étaient ma propre façon de m’exprimer. Comment appréhendes-tu le défilé ? Avec beaucoup d’attentes ! Nous le rêvons le plus beau, alors qu’il ne dure que cinq minutes, représentant

—16—

cinq années d’apprentissage intense et difficile. Il est le point d’orgue, dont toute notre vie professionnelle va découler. Les bases de ta collection ? Les Mod’s British des années ‘60. Un groupe ayant adopté des codes vestimentaires communs ; des costumes avec des pantalons courts et des vestes étriquées. Ils se déplaçaient en scooters customisés. J’en suis venue au tuning actuel, pour développer les volumes et les couleurs de ma collection. Mon idée est de détourner quelque chose de kitsch, ringard et limite honteux comme le

tuning, et de le mixer à une allure chic comme celle des Mod’s British. Ta collection est-elle portable ? Il s’agit d’art portable. La Cambre vous permet de partir de l’extrême importable pour arriver, en fin de parcours, à quelque chose de portable comportant votre patte. Penses-tu à l’après ? Les portes restent toutes ouvertes ; je ne me bloque pas. J’ai envie de bouger partout dans le monde et découvrir d’autres cultures mode. Je veux voir l’univers avant de mourir.


ÉLISE VISTE 22 ans, Ath Créature, Intérieur, Éphémère.

Quel est ton sentiment aujourd’hui ? Je suis stressée et excitée, car nous arrivons à un aboutissement ; confiante par rapport aux pièces déjà réalisées, et impatiente de découvrir celles en cours de réalisation. Que représente pour toi le défilé ? Un tremplin, un élan, un aboutissement, une porte ouverte vers l’avenir et aussi, en quelque sorte, une libération. Parle-nous de ta collection. Instinctivement, je suis partie d’une série d’images issues de la biblio-

thèque du créateur Todd Lynn, chez qui j’ai réalisé mon stage cet été. En les assemblant, je me suis rendu compte que le point commun, le fil conducteur de ces clichés, était le corps. J’aime l’idée que l’on ignore ce qui se trouve à l’intérieur de celui-ci. Je souhaitais que ce dernier fasse partie intégrante de la pièce, en dévoilant des doublures par exemple. Des détails particuliers ? Des plumes réalisées à partir de cuir, des dessins de mains multipliées faisant écho à ces dites plumes, des ailes de scarabées pour leurs couleurs naturelles, de la fausse

fourrure et du mohair pour une touche “hérisson”. Tes réalisations sont-elles portables ? Oui, pour des occasions particulières. Quel est le créateur qui t’inspire ? Haider Ackermann. Une notion de l’après ? Bien sûr. J’ai surtout envie que l’on vienne me chercher. Être choisie : quel plaisir !

—17—


finalistes

ERIKA SCHILLEBEECKX 22 ans, Bruxelles Evolution, Equilibre, Inconvenance.

Pourquoi avoir choisi la mode ? Pour la rapidité, la vitesse qui collent au monde d’aujourd’hui. Dans les arts plastiques, tout est plus lent. Je me suis embarquée dans cette section, dans cette optique ; j’ai découvert par la suite le vêtement. Tu crées une mode masculine. Pourquoi ? De manière inconsciente. Je préfère travailler sur le corps de l’homme, car il y a encore beaucoup de choses à expérimenter, même si c’est difficilement accepté.

—18—

Quel a été ton défi cette année ? Proposer une collection qui équilibre mon univers. Ce dernier, relativement extrême, donne au final des collections toujours difficiles à comprendre. Je n’ai jamais été dans une optique esthétique, à la recherche du beau vêtement. C’est ma force jusqu’à présent, mais j’arrive à un stade où je veux travailler dans la mode en proposant des choses portables. Cette collection a été un travail d’équilibre, de balance entre ma personnalité explosive et des pièces que je souhaitais accessibles.

Comment as-tu relevé ce défi ? Je me suis intéressée à l’univers industriel, les années ‘20, les ouvriers avec leur costume de travail, le photographe Irving Penn. En le mettant en parallèle avec le monde très élégant de l’escrime, j’ai travaillé la posture, la découpe, le body, le collant. On est confronté d’une part à un monde très dur et de l’autre, à un monde très délicat. Je souhaite réellement habiller des personnes dans la rue, avoir relevé le défi…


LUCAS SPONCHIADO 23 ans, Bruxelles Graphique, Posture, Anglais.

Comment as-tu débarqué à La Cambre ? J’ai assisté à son show au mois de juin de ma rhétorique ; j’ai tout de suite été convaincu que je devais tenter l’examen d’entrée. En deuxième année, je savais vouloir suivre cette voie. J’ai abordé la première année en essayant de comprendre le style de cursus ; j’ai fait la seconde en ayant compris. Quelles sont tes inspirations pour ta collection de fin d’année ? L’univers des exploratrices et des colons anglais. J’ai pensé à une femme sophistiquée du monde : une petite Anglaise partant à la

découverte d’un monde plus brut que celui pour lequel elle est initialement destinée. Mon défi ? Placer une personne dans un autre lieu que son habitat initial. N’ayant pas envie de rester dans l’histoire, j’ai également structuré mon inspiration vers des artistes plus contemporains. Quelle est ta signature ? Je rejoins toujours le corps en un ou plusieurs points, une ou des parties resserrées sur celui-ci. Un geste naturel. À quoi aspires-tu aujourd’hui ? On court après

une collection pendant un an, sans avoir l’occasion de voir notre travail dans son entièreté. Même lors du défilé, nous sommes en coulisses. À l’heure où je vous parle, je suis stressé et à la fois pressé de voir les choses se mettre en place. Quel a été ton carburant durant ces cinq années ? Un cocktail de café, musique et cigarettes. Quel est le créateur qui t’inspire ? Olivier Theyskens.

—19—


finalistes

ZOË VERMEIRE 23 ans, Gand Intuitif, Distingué, Voilé.

Quel est ton sentiment aujourd’hui ? Difficile de répondre : nous sommes dans une phase délicate. On doit travailler énormément et surtout, ne pas réfléchir. Notre but ? Faire la collection qui ne nous laisse pas vraiment de temps pour les sentiments. Comment définis-tu l’inspiration pour cette dernière collection à La Cambre ? Je travaille sur les reines. Mes vêtements ont une consonance royale, avec des couleurs sombres, comme le gris, et des pointes de rouge. Je

—20—

prends beaucoup de temps pour développer les chaussures, même si la collection est la plus importante. Ton plus beau souvenir à La Cambre ? Elle m’a permis de réaliser mon stage chez Viktor&Rolf à Amsterdam. De manière plus générale, j’ai aimé la façon de travailler : nous avions beaucoup de liberté pour jouer sur buste, pour le faire évoluer et bouger. Les choses ne sont pas figées comme dans d’autres écoles.

Penses-tu à demain ? Oui. J’ai beaucoup de rêves personnels. Ceux-ci m’aident à avancer quand je travaille. Je ne sais pas encore très bien ce qu’il va se passer. J’ai des craintes pour terminer la collection et je ressens des peurs pour l’après… Quel est le créateur qui t’inspire ? Celui qui m’intrigue le plus est Dieu : il a créé tout ce qu’on peut percevoir ou non. Il a pensé un univers, constitué de plusieurs mondes. Dans ma vie personnelle, j’essaie également de découvrir et de m’ouvrir aux milieux différents et nouveaux.


Une sensation d’angoisse? Optez pour la ventilation unique d’Auping

Un lit mal ventilé peut provoquer des sensations d’angoisse dans votre sommeil. C’est pour cette raison que les lits d’Auping sont pourvus de sommiers métalliques ouverts et de matelas AVS. Vous êtes ainsi certain de passer une bonne nuit et de vous réveiller en pleine forme le lendemain matin. Rendez-vous sur auping.be pour plus d’informations. Auping, la ventilation par excellence.


interview

*ACCESSOIRE, LE DÉTAIL QUI TUE

C’est bien connu : l’accessoire est loin d’être accessoire. Il serait même essentiel : gage de notre personnalité et de survie pour des maisons de mode à un moment où la crise fait aïe.

— Texte : Marie Hocepied Portrait : Erik Anthierens Photos : Emmanuel Laurent À y regarder de plus près : aucune école spécialisée dans le domaine ne se profile à l’horizon, hormis quelques superficielles et timides formations parsemées par-ci, par-là. Il n’en fallait pas plus : Caroline Mierop, directrice de La Cambre, convoqua l’année dernière, Didier Vervaeren, ex-Cambrien et ex-directeur artistique de Delvaux, dans son bureau. Deux, trois réflexions, quelques noms et un essai pédagogique plus tard, le CASO -cours artistique de soutien à l’option- Accessoire, fut sur pied. Rencontre avec l’homme aux immenses lunettes noires, se cachant derrière ce projet. À qui s’adresse ce CASO ? Un cursus sur l’accessoire serait très limité s’il ne s’adressait qu’à des futurs stylistes ou des créateurs de mode. Nous avons voulu le scinder de la section stylisme et l’ouvrir aux autres disciplines : celles des designers, des scénographes sont en permanence confrontées à l’approche d’un objet de mode. Il faut essayer de dissocier le point de vue mode de l’accessoire et le penser de manière autonome. Pour vous épauler, vous avez constitué une fine équipe. Je désirais que chaque projet soit développé et suivi par un intervenant actif sur la scène de l’accessoire. Sont vite apparus comme professeurs conférenciers : Benoît Béthume et son attrait pour l’image, Natalia Brilli et son univers rock gansé de cuir et puis, Stephen Jones, chapelier encensé internationalement. Tous ont pris place, chacun à leur tour, à partir du mois de novembre 2010. Ils étaient à la fois inquiets et enthousiastes ; d’un côté, nous allions vers quelque chose de complètement nouveau et de l’autre, nous avions l’occasion de sortir de nos univers respectifs pour entrer dans un champ de création vierge et pure. Comment se sont déroulés les cours ? Normalement, dans le cheminement classique des choses, chaque maison de mode développe son parfum en bout de course. Comme nous voulions bousculer les élèves dans leurs automatismes, nous avons commencé par la fin, en partant du projet de Benoît Béthume : le parfum. Il est l’accessoire ultime qui se porte, mais qui ne se voit pas. Il s’agissait d’une réflexion conceptuelle : un travail autour du display, de l’emballage, de la pub. Nous avons ensuite travaillé la parure avec Natalia Brilli et le chapeau avec Stephen Jones. Le but était à chaque fois, de s’approprier quelque chose de personnel en réfléchissant autrement.

—22—

Vous ne vous êtes pas frotté au sac et à la chaussure. Pourquoi ? La maroquinerie et la chaussure requièrent une connaissance technique et un savoir-faire précis. Leur fonctionnalité est une donnée qu’il ne faut pas tenir à l’écart, même en dehors des limites habituelles du style. En bijouterie, chapeaux, etc, la liberté est plus grande, voire totale, car la fonctionnalité n’est pas en question. L’accessoire fait-il le moine ? Si l’habit non, l’accessoire peut-être. Une dimension très fétichiste l’entoure. Les accessoires en disent long sur la personne : on ne les porte pas par hasard. Ils comportent un message plus fort et plus spectaculaire qu’un total-look créateur. Avez-vous apprécié ce come-back sur les bancs d’école… en tant que professeur ? Absolument. C’était un retour à la maison. Je ne cache pas que le fait que l’on ait pensé à moi pour ce poste, me flatte énormément : La Cambre est loin d’être la pire adresse pour venir donner cours ! Il s’agit d’une expérience enrichissante pour les deux parties : d’une part, je transmets un savoir et une réflexion aux élèves et de l’autre, je me nourris de leur naïveté et de leur ambition. C’est un véritable bol d’air frais. Peut-on parier sur la paire de lunettes, comme étant votre accessoire fétiche ? Exact ! En réalité, il y en a trois sur lesquels je ne transige pas : la paire de lunette, le foulard et la broche. Je suis fan d’accessoires depuis toujours ; cela peut être tout et n’importe quoi. Je peux les porter ou les exposer chez moi en les considérant comme de véritables objets d’art.


expérience

*JEUX DE DUETTISTES Ils sont comme les deux doigts de la main pour une mode unique. Sandrina Fasoli et son comparse Michael Marson, ne démentiront pas que La Cambre mode[s] est - aussi - un joli prétexte pour des unions fortes.

— Texte : Marie Hocepied Portrait : Michel Damanet Une multitude de choses se sont déroulées depuis La Cambre mode[s]. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Sandrina : Nous sommes passés par des difficultés et des moments heureux, qui nous ont permis de faire évoluer les choses. Michael : Nous sommes arrivés à un stade plus mature dans notre réflexion. J’ai l’impression que nous vivons une phase d’évolution, nous permettant de nous resituer. Soit nous nous positionnons comme jeunes créateurs émergents et super conceptuels, soit comme une marque plus accessible. Nous avons connu un chemin de découvertes et d’apprentissages à ce niveau-là. C’est un peu l’école de la vie : on avance petit à petit, en observant comment la marque s’intègre avec les autres labels. Il est important de positionner son produit. Replongez-vous quelques années en arrière. Quel est votre premier souvenir de La Cambre mode[s] ? Michael : Une certaine détermination pour y entrer. J’ai toujours voulu suivre son cursus et ce, depuis l’âge de 15 ans ! Me vient ensuite à l’idée, la rencontre avec Sandrina, ma meilleure amie. Dès l’examen d’entrée, nous sommes devenus très proches : une fusion progressive. Sandrina : Idem pour moi. Je pense immédiatement à ma rencontre avec Michael. Je n’aurais jamais fait une collection sans lui. Les études sont tellement difficiles que, soit on crée des amitiés très fortes qui restent, soit on entretient des relations cordiales qui finissent par passer. À deux, on se sent automatiquement plus fort aussi. Sandrina : Après les cours, nous travaillions ensemble : chacun sur notre propre collection, mais dans le même espace. Nous étions extrêmement proches, même si nos univers étaient, somme toute, très différents. Nous avions constamment un regard sur le travail de l’autre. J’avais psychologiquement besoin de ce soutien. Michael : nous possédions une force incroyable, car à La Cambre, nous sommes tous ensemble et en même temps, tout seul.

Vous avez connu les deux La Cambre mode[s] : celle de Francine Pairon et celle de Tony Delcampe. Si vous deviez les différencier, qu’en diriez-vous ? Michael : Tony a installé une certaine rigueur, un côté beaucoup plus strict. Je ne dis pas que l’on travaillait moins avec Francine, loin de là, mais c’était différent. On retrouve une approche plus analytique aujourd’hui, avec un travail acharné sur un thème en première et deuxième années. La Cambre de Francine était plus artistique, plus rêveuse, plus idéaliste et moins structurée. Sandrina : chacun avait sa richesse ! J’ai adoré avoir Francine en première année, car c’était « La mode, le rêve ! », et j’aurais aimé vivre ma cinquième avec Tony. Il a amené davantage de réalité. Il a un côté plus organisé aussi : peut-être parce qu’il a eu sa propre marque de mode et qu’il connaît les réalités du métier ? Ce n’est pas la même génération. Avec du recul, La Cambre mode[s] vous a-t-elle bien préparés pour l’après ? Michael : oui, sauf au niveau de l’aspect commercial. En même temps, peu de personnes en quittant La Cambre décident de lancer leur collection en nom propre : beaucoup d’élèves partent dans des maisons de mode. Pour eux, l’enseignement que l’on reçoit est suffisant, parce qu’ils sont encadrés pour gérer les démarches commerciales. Je pense qu’il n’existe aucune école de mode dans le monde, qui prend en considération l’aspect de la création ET l’aspect marketing. C’est à nous, à nous débrouiller en fonction de ce que nous décidons de faire. Nous devons apprendre sur le tas ; cela vaut pour chacun. Vous avez toujours créé une mode relativement portable. Est-ce quelque chose qui vous tient particulièrement à cœur ? Sandrina : nos créations étaient “portables” pour La Cambre. Cependant, quand nous revoyons notre première collection, nous nous rendons compte qu’elle était quand même très innocente. Les coupes n’étaient pas faciles et les matières encore moins. Nous avons évolué et aujourd’hui, nous ne voulons pas d’un vêtement éphémère. Celui-ci doit être beau, porté et surtout, avoir une vie.

—23—


expérience

CATHY PILL *LA TALENTUEUSE

Un parcours mode sans faute, un succès à faire pâlir d’envie bien des créateurs et des imprimés colorés encensés, la pétillante Cathy Pill n’a pas fini de faire parler d’elle.

— Texte : Marie Hocepied Portrait : Michel Damanet Photos : Nicolas Kengen Que représente La Cambre à vos yeux ? J’ai adoré ces années ! La Cambre est un tourbillon de choses intenses : le boulot, les rencontres, la fête et une création continue. Elle a également été un chamboulement, car je n’avais jamais fait d’études artistiques auparavant. Je m’étais informée à l’époque sur les différentes écoles de mode belges. J’ai écarté l’Académie d’Anvers, car étant d’origine anversoise, j’avais aussi envie de quitter le cocon familial. De plus, j’appréciais les créateurs qui étaient sortis de La Cambre. Mon choix s’est posé comme ça. Je suis d’avis qu’il faut correspondre à une école. Je m’étais donné une année pour voir ce que cela donnerait : cela m’a plu et je suis restée. Tout s’est très vite enchaîné pour vous. Oui, j’ai seulement mis un an pour monter ma propre marque. J’ai toujours eu une idée de collection que je ne voulais pas laisser passer. Grâce à quelques prix gagnés, j’ai pu amasser un peu d’argent pour me lancer. La presse a commencé à s’intéresser, à apprécier. La suite a été une évidence : j’ai présenté ma première collection à Paris pour la saison printemps été 2006. S’attend-t-on à autant de succès ? Non, même si on bosse pour ! Ma plus belle consécration fut quand la journaliste Suzy Menkes a assisté à mon premier défilé. Son article, paru le lendemain dans l’“International Herald Tribune”, m’a rendue plus heureuse encore. J’étais sur un petit nuage ; cette première fashion week a été pour moi quelque chose d’incroyable. Avez-vous vite trouvé votre style ? Non, j’ai beaucoup cherché et je cherche encore maintenant ! Le style nous accompagne : il évolue avec nous. La première collection qui me ressemblait réellement fut celle de la quatrième année. Les couleurs et les imprimés sont apparus à ce moment-là. Que retenez-vous de votre rencontre avec Tony Delcampe ? Il était le chef d’atelier dont tout le monde avait peur. Tony a donné le ton à La Cambre mode[s]. Au début, nous n’étions que des numéros pour les professeurs ; au fur et à mesure, nous avons commencé à avoir un nom et puis, un style. Il m’a aussi posé les bonnes questions. Je retourne volontiers vers lui, comme lors du styling de mon dernier shooting hiver. Il m’impressionne pourtant, encore énormément. La Cambre Mode[s] a-t-elle répondu à vos attentes ? Elle m’a très bien préparée sur le plan créatif : je m’y suis forgé un style et une personnalité. En ce qui concerne la réalité du business, nettement moins, mais le but de l’école n’est pas celui-là. Nous choisissons avant tout une école artistique, et non commerciale.

—24—

Vous avez décidé aujourd’hui de vous poser. Un besoin de recul ? Oui et non. Je n’ai jamais vraiment arrêté de travailler, mais je profite d’une « pause » pour revoir les choses. J’essaye de me diriger vers quelque chose de différent. Dès mes débuts, je me suis embarquée dans une direction : le haut de gamme, les fashion weeks, etc. Il y a un an, j’ai décidé de réorienter ma collection : diminuer les prix, rendre plus facile et plus accessible. J’aimerais, aujourd’hui, m’inscrire davantage dans cette optique. Cela demande une restructuration et une visualisation importantes des choses. Je préfère mettre sur pause et prendre mon temps. Cathy Pill, ce n’est pas fini ! Beaucoup sous-entendent que la mode ne laisse aucune place à une vie de famille. Vous êtes la preuve du contraire ? Tout est une question d’organisation. Avant d’être maman, je pensais également que porter ces deux casquettes n’était absolument pas gérable. Quand j’ai eu envie d’avoir ma petite fille, je ne me suis pas posée trop de questions. Il ne faut pas oublier de profiter et de vivre sa vie. Quels sont les créateurs, venant de La Cambre mode[s], dont vous appréciez le travail ? Sandrina Fasoli pour sa sensibilité et Laetitia Crahay, car ses accessoires pour Chanel sont simplement magnifiques. Un conseil pour les futurs créateurs : les élèves ? Rester soimême et se faire confiance. Ne pas avoir peur de changer d’idée ou de revoir les choses. Avoir de l’instinct et en même temps, écouter un peu les profs... Parce qu’ils ont souvent raison !


Cathy Pill haute couture

—25—


expérience

BENOÎT BÉTHUME *LE MULTI-CASQUETTES

Benoît Béthume est un personnage authentique. Par son talent à revendre, son palmarès de belles casquettes et son humilité bien placée. Rencontre surprenante.

— Texte : Marie Hocepied Portrait : Michel Damanet

Justement ! Quand vous êtes-vous rendu compte que vous ne vouliez pas devenir créateur ? J’avais seulement 16 ans quand je suis arrivé à La Cambre. Au début faire la mode signifiait devenir créateur. Lors d’un jury en troisième année, j’ai rencontré Jean-Charles de Castelbajac qui m’a déclaré que je perdais mon temps à vouloir être designer. J’avoue : mes vêtements avaient l’air d’avoir été cousus avec les pieds ! Il m’a vivement conseillé de foncer dans le monde de l’image, ou encore celui de la photographie. Je voulais absolument terminer mes études et naturellement, sans vraiment chercher, un stage me fut proposé chez Citizen K. Quelle chance… Comment La Cambre mode[s] est-elle perçue de l’extérieur ? L’école de mode belge, que ce soit Anvers ou La Cambre, est très respectée. Elle apporte une formation complète, génère des postes et des placements précis. Les élèves n’iront pas de stages en stages. Si on engage quelqu’un de La Cambre, on sait où le placer.

—26—

© VENETIA SCOTT

En quoi La Cambre mode[s] vous a-t-elle permis cette ouverture ? La Cambre est un nom, une école à la résonnance internationale importante. Dès que l’on cite son nom, les gens connaissent son niveau. L’enseignement prodigué est très intéressant. Nous avons une formation artistique d’un haut niveau, qui nous permet de développer, d’analyser, de décrypter aussi bien un film que de l’art contemporain. En assimilant cet enseignement et en réalisant des crossovers avec ce que nous apprenons en mode, des portes s’ouvrent forcément. N’importe qui peut entrer dans un magazine comme styliste ou stagiaire, mais La Cambre m’a apporté une formation sur le long terme, qui me permet de tenir sur la longueur, de réfléchir au métier, d’aller plus loin dans une réflexion. Elle a été une porte ouverte vers quelque chose où je me sentais à l’aise : la communication par l’image. Un métier dont je n’avais même pas conscience en réalisant mes études !

© GREGORY DERKENNE

Vous êtes la preuve vivante que La Cambre Mode[s] ne forme pas que des créateurs de mode ! Quel est votre parcours ? Après avoir terminé La Cambre en 2001, je suis parti à Paris comme stagiaire pour le magazine «Citizen K». Je suis passé de l’étiquette de stagiaire à celle de rédacteur accessoire, de rédacteur femme et enfin de rédacteur en chef mode. Parallèlement, je travaille pour plusieurs marques en tant que conseiller : Paule Ka, Carven, Prada et Petit Bateau, entre autres. Je conçois leurs outils de communication : les lookbooks, les silhouettes pour les défilés, les castings, etc. Petit extra : j’ai donné dernièrement à La Cambre un cours, dans le cadre de l’option «Accessoires». Une expérience nouvelle et très enrichissante ! Autre projet : la création de mon propre magazine/bouquin…

Collection Paul Ka

Isabelle Huppert

Vous avez été à cheval sur l’enseignement de Francine Pairon et celui de Tony Delcampe. Comment était-ce ? Tony est devenu un vrai compagnon de route ! (rires) L’enseignement a radicalement changé avec son arrivée. Nous avons été très bousculés, car il imposait une nouvelle vision. Je n’ai jamais véhiculé dans la notion de concept : j’aime plutôt le second degré, en l’abordant finement. Avec Tony, il fallait tout d’un coup conceptualiser. J’ai vécu cette démarche comme violente, mais bénéfique ! Il a également instauré un côté “laborieux” dans le sens positif du terme : il fallait aller jusqu’au bout des choses et ne pas s’en contenter. Francine travaillait plus sur une allure, une femme, une personnalité, une aura d’une collection, tandis que Tony a davantage la volonté de travailler le vêtement et de pousser l’étudiant dans une prouesse technique hallucinante. Si je devais entrer à La Cambre aujourd’hui, je suis sûr que je ne réussirais pas l’examen d’entrée. Auriez-vous un conseil pour les étudiants de 5e année à l’aube du défilé ? On a tellement la tête dans le guidon, qu’à trois semaines du défilé, on pense plus à récupérer une pièce ou à en refaire une, plutôt que de réfléchir à sa collection dans sa globalité. Chose très importante, car les membres du jury ne vont pas spécialement s’arrêter sur un détail. Une critique à émettre envers La Cambre mode[s] ? Je trouve que le côté styling n’est pas assez poussé et surtout, qu’il y a trop peu d’after show party !


Tout ce qui rock et qui pop

S’ÉCOUTE SUR TWIZZ RADIO

SELAH

SUE

-

PUGGY

-

ZAZIE

-

ARID

- THE

VISMETS

- OZARK

HENRY

-

SYD MATTERS

- CALI -

AYO

-

LUCY LUCY

-

OURS

FM : ARLON 101 - BRUXELLES 101.4 - CHARLEROI 101.4 - COMINES 91.7 - DINANT 107.2 FERRIÈRES 106.4 - FLORENVILLE 105.7 - GEMBLOUX 90.1 - HUY 105.6 - JODOIGNE 107.9 LA LOUVIÈRE 95.6 - LIÈGE 103.2 - MARCHE 105.5 - MONS 107.2 - NAMUR 99.7 - NIVELLES 107.1 SPA 107.9 - ST-HUBERT 106 - TOURNAI 106.5 - VERVIERS 107.6 - VIERSET 97.4 - WATERLOO 106.9 WAVRE 95.4 - WWW.TWIZZ.BE - BELGACOM TV : CANAL 866 - VOO : CANAL 436


expérience

*L’ENFANT PRODIGE Belge d’origine italienne, parisien d’adoption, Anthony Vaccarello a le vent en poupe. Signant une mode sexy et nonchalante, le créateur aime habiller les femmes avec un grand F. Comme Lou Doillon. Mais pas que.

— Texte : Marie Hocepied Portrait : Cici Olsson

Comment vous sentez-vous à ce moment de votre vie de créateur ? Confiant ! Les choses commencent à se mettre en place : une équipe se forme, mon réseau de distribution gagne du terrain et la presse semble apprécier. De plus, j’ai la chance d’être entouré d’anges… Quand avez-vous su que vous feriez du vêtement votre métier? Ma réponse est bateau : depuis toujours ! Petit, je dessinais, m’inventais des histoires de femmes sublimes... Aujourd’hui, ce n’est plus du rêve. Ces femmes sont belles et bien là, exigeantes et j’aime ça ! J’ai la chance de toujours avoir été soutenu, que ce soit par mes parents, mes professeurs à La Cambre ou maintenant par certains acheteurs. J’aime l’idée de clan. La Cambre mode[s] était-elle une bonne école ? Très bonne. J’en garde mes meilleurs souvenirs. On y travaille beaucoup, mais on comprend à la fin que c’était indispensable. Lorsque je croise des designers français qui ont étudié à Paris, je suis étonné de leur manque de savoirfaire. Ils ne savent rien réaliser et ne citent qu’Yves Saint Laurent et Coco Chanel. Ils restent dans le fantasme de la mode et dans l’histoire. À La Cambre, on a dépassé cela depuis longtemps. On crée sa propre histoire, en évitant les références. Bien évidemment et heureusement, elles demeurent présentes, mais on apprend à aller de l’avant et à faire quelque chose de neuf. J’ai eu la chance d’avoir eu la confiance des professeurs dès le début. J’ai toujours fait ce dont j’avais envie. Je pense que c’est une des clefs de La Cambre : quand on sait où l’on va, il n’y a aucune difficulté. Les gens qui doutent, en ont beaucoup plus. Quel est votre plus beau souvenir à La Cambre mode[s] ? Les cours de modélisme avec Nadine Depuydt et chaque défilé de fin d’année. En quoi La Cambre mode[s] vous a-t-elle aidé pour l’après ? Elle ne m’a pas aidé et c’est très bien comme ça ! La Cambre est maternelle d’une certaine façon, mais il est important de couper le cordon après la cinquième... Elle doit pousser à avancer. Je trouve pathétique les écoles qui essaient de placer leurs élèves dans des maisons. Pour travailler dans la mode, il faut savoir se débrouiller et être vif. Sinon faire autre chose. Vous avez travaillé pour Fendi. Est-ce inévitable aujourd’hui de s’allier à un grand nom de la mode pour pouvoir faire perdurer sa marque éponyme ? Je ne pense pas. Tous ceux que je connais travaillant dans de grandes maisons n’ont pas l’air heureux et se plaignent. Je n’avais pas envie de ça ; j’ai fait ce qu’il fallait. Je ne regrette absolument pas mon choix, même s’il est vrai qu’au début,

—28—

tout n’est pas facile. Il est important d’envisager des collaborations ponctuelles pour pouvoir faire durer sa marque. Dans ce sens, je viens de dessiner une collection capsule pour Joseph, sortie en décembre dernier. Plus récemment, j’ai été invité par Lou Doillon, elle-même mannequin pour la Redoute, à dessiner trois robes. Comment décririez-vous la femme Vaccarello ? Je n’habille pas une fille, mais une femme que je connais bien. Elle est cool, sexy et masculine. Je l’imagine souvent comme une mystérieuse vénéneuse. Dès que Lou (Doillon), Laetitia (Crahay) ou une autre dame porte mes robes, quelque chose se passe et tout devient évident. Expliquez-nous votre rencontre avec votre “muse” Lou Doillon ? Nous nous sommes croisés lors d’un dîner chez mon amie Laetitia Crahay, responsable des accessoires chez Chanel et directrice artistique de la Maison Michel. Elle est apparue et je ne voyais qu’elle. Elle était tout simplement magique ; elle m’a souri et nous avons discuté. Je lui ai proposé de faire des photos et une semaine plus tard, nous nous sommes retrouvés dans un studio. C’était l’un des plus beaux jours de ma vie : avoir son appui est énorme ! Auriez-vous un conseil à prodiguer aux élèves de 5e année à la vieille du défilé ? Je pense qu’ils savent déjà ce qu’ils ont à faire : donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais à l’heure où je vous parle, s’ils n’ont rien fait, c’est un peu trop tard…


Belga Queen Brussels Rue fossé-aux-loups 32 wolvengracht B-1000 B R U S S E L S T + 32 (0) 2 217 21 87 F + 32 (0) 2 229 31 79 info.brussels@belgaqueen.be

www.belgaqueen.be Photographes © Mireille Roobaert - Louis-Philipe Breydel - Ana Carvalho

#3644&-4 )05 4105 '03 '*/& %*/*/( 3&-"9*/( .&&5*/( "/% $&-&#3"5*/(

BELGIAN WONDERFOOD PLACE

ARCHITECTURAL INTERIOR DESIGN BY PINTO & CO

I

WWW .PINTOANDCO.BE


expérience

*LE SOLITAIRE Parce qu’il conçoit la mode comme une danse, José Enrique Ona Selfa a cette capacité de faire mouvoir un corps humain nonchalamment recouvert. Avec grande sensibilité, le créateur revient sur “une Cambre”, chère à ses yeux.

— Texte : Marie Hocepied Portrait : Cici Olsson Pourquoi avoir jeté votre dévolu sur La Cambre mode[s] ? Il n’y avait pas mieux. Mon choix pouvait soit se porter sur La Cambre, soit sur l’Académie d’Anvers. En vérité, je pense que je ne me suis même pas posé la question ! Un jour, j’ai assisté à une présentation donnée par La Cambre : il s’agissait d’une sorte de happening à mi-chemin entre la mode et l’art. Tout était blanc, dans une salle blanche. Une chose très émouvante se déroulait sous mes yeux et j’avais envie d’en faire partie. Je me suis rapidement plu dans cette mouvance moderne. Vous avez connu La Cambre de Francine Pairon, créatrice de cette section stylisme. Comment était-ce ? Nous étions submergés de travail. Etant dans un cru à fort potentiel, elle nous chargeait encore plus. C’était un peu le principe du serpent qui se mord la queue ! Francine Pairon m’a dit un jour : « Ce qui est formidable avec toi, c’est que tu es comme un champ vierge dans lequel on va pouvoir semer tout ce que l’on veut ! ». Il s’agissait d’une critique positive, car pour ma part, je pouvais y récolter ce que je désirais. Je n’ai jamais lâché l’affaire ; plus on me descendait, plus je m’accrochais, en arrivant le jour suivant avec une proposition encore meilleure. Vous êtes sorti avec la plus grande distinction. Vous y attendiez-vous ? Non, mais on fait tout pour l’avoir. Membres d’une année exceptionnelle, nous étions comme des moteurs les uns pour les autres. Nous désirions tous être le plus performant. Ressentiez-vous de la rivalité ? Non. On nous poussait à devenir le meilleur, mais il n’y avait pas d’animosité pour autant. Le souvenir que j’en garde ? Une ambiance « Chacun pour soi et Dieu pour tous ». Comme nous partagions la même galère, nous étions soudés au début, puis nos voies se sont éloignées, car ce métier est solitaire. Même si nous sommes très entourés, si nous devons bosser ensemble, nous nous retrouvons face à nous-mêmes, à un moment donné. Je ne crois pas à la création de partage : il faut être dictateur dans la mode. Si vous ne l’êtes pas, vous ne pouvez pas sortir quelque chose. Au fil des années, on comprend que si ce n’est pas vous qui réalisez un objectif, une collection, personne ne le fera pour vous. Au final, nous sommes des individualistes : nous voulons montrer ce que nous sommes. Il n’y a pas plus égocentrique qu’un designer. Nous menons notre barque, tout en créant des amitiés cordiales. Quelles étaient vos attentes en arrivant à La Cambre mode[s] ? Je ne viens pas d’une famille d’artistes, ni d’un milieu ayant un accès aisé à l’art. Une forme de virginité ! J’ai été isolé de ce monde-là. Pour moi, La Cambre a été un bol d’air frais dans lequel j’ai sauté à pieds

—30—

joints, afin d’emmagasiner un maximum de choses. Tout était nouveau et j’étais là pour apprendre. Ma formation m’a construit sur le plan intellectuel. Peut-être étais-je prédisposé ? Dans tous les cas, elle seule, m’a permis d’ouvrir toutes les portes. En résumé : l’enseignement reçu est une fenêtre ouverte à la création, à son monde et son histoire. La Cambre mode[s] a également la réputation d’être très dure. Avez-vous ressenti cette fermeté ? Oui. Je la trouve normale : La Cambre a une réputation à tenir. Nous ne sommes pas là pour rigoler. Le monde de la mode est composé d’une petite dose de glamour - avec ses défilés, ses beaux mannequins, ses peoples et ses applaudissements -, et d’une grande poignée d’insomnies, de doutes et de boulot ! Avec des collections créées tous les six mois, une société d’hyper consommation prônant un discours du style « Plus vite, toujours plus vite », nous devons faire face à un encombrement et beaucoup de trafic. Par conséquent, il est juste que l’on vous pousse à donner le meilleur de vous-même et à y croire.


Parfois , vous préférez ne pas être rapatrié par le premier vol

A partir de 20 euros Ainsi, vous ne devez pas sortir du lit en pleine nuit. Parfois, lorsque les circonstances l’exigent, il est important de vous rapatrier le plus vite possible. Mais parfois, lorsqu’il n’y a pas d’urgence et que c’est mieux pour vous, nous préférons vous mettre dans un vol plus tardif, en journée. Avec Europ Assistance, vous avez la garantie d’une solution personnalisée, non pas parfois mais toujours. Nous vous assistons partout dans le monde 24h sur 24. Contactez-nous au 02/541.90.00 ou sur www.europ-assistance.be

Europ Assistance. Personne ne vous aidera mieux.


portrait essentielle

Dans son atelier, entre deux conseils sur buste, rencontre avec le pilier de La Cambre mode[s], Tony Delcampe. Discussion à bâtons rompus sur l’école, la mode, les élèves, le talent et les sentiments. Texte : Marie Hocepied - Photo : Cici Olsson

Vous avez toujours baigné dans le monde de La Cambre. Comment votre parcours s’est-il déroulé ? J’affiche un chemin assez long, puisque, à la base, je suis designer textile. Cela ne me suffisait pas, j’avais besoin de passer au volume. J’ai alors fait cinq ans de mode, ici à La Cambre. Quand je suis sorti en 1994, j’ai eu une série d’expériences professionnelles diverses. Ensuite, ma partenaire Sandrine Rombaux, qui enseigne également à La Cambre, et moi-même avons créé notre propre collection, diffusée à l’international. C’était belge, personne ne comprenait et les Japonais adoraient ! Nous étions les premiers de notre pays à être vendus chez Colette à Paris. C’était une collection qui fonctionnait plutôt bien ; elle n’a pas su se développer par manque de moyens. Francine Pairon, qui dirigeait l’atelier à l’époque, m’a alors appelé pour un poste d’assistant qui se libérait. Deux ans plus tard, elle a démissionné pour créer un nouveau département à Paris. Elle m’a demandé de la remplacer. J’ai un peu hésité car j’étais encore très jeune. Finalement, je me suis lancé dans le pari. Parallèlement, j’ai accepté de devenir le collaborateur d’Annemie Verbeke, qui avait aussi été ma prof’ à l’époque. Succéder à Francine Pairon, la créatrice du département, ne devait pas être aisé. Quel a été votre challenge ? Quand je suis arrivé ici, j’ai essayé de trouver ma place par rapport à Francine qui avait déjà installé quelque chose de très fort, au niveau de l’image. Avec mon expérience d’étudiant, ma petite expérience d’assistant, et mon expérience professionnelle, je me suis dit: « Qu’est ce qui m’a manqué? Pourquoi ? Qu’est ce que l’on pourrait ajouter? Qu’est ce que l’on pourrait améliorer ? À partir de ce moment-là, j’ai décidé de cibler davantage sur l’apprentissage. J’ai essayé de placer des paliers très importants avec des objectifs précis à atteindre entre la 1ère et la 5ème année. Lorsque j’étais étudiant, on réalisait une collection chaque année. En progressant au fur et à mesure. Arrivé en 5ème, je me suis rendu compte que je ne savais pas parfaitement monter une veste. » Enseigner la mode, cela coulait-il de source pour vous ? Oui et non. Je disais souvent à Francine en rigolant : « Quand tu ne seras plus là, c’est moi qui reprendrai tout ça ! ». Finalement, cela m’est tombé dessus ! (rires) Cela ne coule évidemment pas de source. Il y a eu toute une réflexion. J’avais une expérience professionnelle assez courte. Le dilemme était : « Comment moi, professionnel débutant, je peux transmettre des choses aux étudiants ? » C’est pour cela que je me suis entouré de personnes qui avaient de plus longs parcours que le mien, à la fois dans l’enseignement et dans le

—32—

monde professionnel. Je reste persuadé que c’est ce mélange qui fait la qualité et la richesse de notre enseignement. Avez-vous l’impression d’intellectualiser la mode ? Non. Quand les premiers articles de presse de La Cambre sont parus, on pouvait trouver des titres du style : “La Cambre intello” ou “La Cambre poético intello”. Je ne comprenais pas très bien pourquoi. Nous avons essayé de faire des choses intelligentes. Est-ce pour cela que nous devons être qualifié d’intellos ? Nous avons quand même la volonté de nous inscrire dans une école d’art, dotée d’un patrimoine très important. C’est vrai que nous ne faisons pas des choses “futiles” ! Nous ne sommes pas pour une mode premier degré, une mode illustrée ou fantasmée. C’est le côté formel et plastique du vêtement qui nous intéresse. La technique est le tremplin du créatif. À quoi sont confrontés les étudiants au cours des différentes années ? Ce qui nous importe pour la 1ère, la 2ème et un peu la 3ème, c’est l’expérimentation. Des années avec de fortes contraintes techniques. Nous avons remarqué que plus nous imposions ces contraintes, plus les projets explosaient. Les 4ème et 5ème années sont les plus difficiles dans ce sens où les étudiants se trouvent seuls face à un projet personnel. Appréhendez-vous la mode comme un art ? Nous n’avons pas d’à-priori sur la façon de faire. En 1ère et en 2ème années, de part les contraintes, nous avons sous les yeux des pièces maximalistes et extraordinaires, qui sont plus de l’ordre de la sculpture, néanmoins toujours portables. La finalité de l’année pour tout le monde, c’est quand même un défilé avec un mannequin qui porte des vêtements. Pour moi, la notion de portable s’arrête là... Si c’est porté par un corps, c’est portable. Comment faites-vous pour faire la part des choses entre vos goûts personnels et ceux des élèves ? Ce n’est pas facile, mais cela se gagne avec les années. Depuis que je suis là, on essaye d’inviter un maximum d’anciens étudiants lors de jurys. Parfois on prend même des personnes qui viennent seulement de sortir. Souvent il s’avère que ce sont les membres du jury les plus durs. Cela donne du « J’aime, je n’aime pas ». L’objectivité s’acquiert avec le temps. Il y a des choses que je n’aime pas du tout esthétiquement et qui ne correspondent pas du tout à mon goût, comme le kitsch par exemple. En même temps, le kitsch en overdose m’intéresse. Je suis assez ouvert. Certains peuvent vous trouver un côté “tyrannique”. L’assumez-vous ? Ce n’est pas que je

veuille ça, bien au contraire, mais il y a toujours cette image paternelle, une image de « Dieu, je suis le Père ». Les élèves jouent volontiers sur l’affect. Chose que l’on évite particulièrement. Ils ont besoin de mon avis, mais en même temps, ils savent qu’il sera peut-être contraire ou tranché : cela leur fait peur... Je les connais bien, je connais leurs travers. Je sais comment ils fonctionnent. J’ai besoin d’être très direct parce que j’ai très peu de temps à leur consacrer. Quand je les vois, je ne suis pas volontairement méchant, mais cela doit être cinglant. Je ne veux pas leur mentir, parce qu’après on ne les épargnera pas. Existe t-il, malgré tout, un clan « La Cambre » ? Oui, cela se marque d’autant plus que nous sommes une école avec une petite structure. Nous partageons durant cinq années des moments très intenses. J’ai de très bonnes relations avec mes élèves. Ils m’aiment bien, même s’ils ne me le disent pas souvent. Ils se rendent compte, surtout en fin de parcours, que j’ai acquis une certaine vision de leurs quatre années passées ici, que je n’ai pas juste fait le “méchant” pour le plaisir. Je les cerne relativement bien. Cela fait seulement trois ans que je m’occupe de la 5ème et je ne me rendais pas compte à quel point c’était très dur de les quitter. Je suis très triste le dernier jour. Il y a de l’émotion. C’est comme un enfant qui part, j’imagine. Gardez-vous le fil ? Oui. Ils reviennent souvent vers moi. Nous sommes dans un système de connexion. Un réseau s’est créé. Des maisons comme Balenciaga ou Gaultier nous contactent pour dénicher un stagiaire ou pour engager quelqu’un. Nous sommes une grande famille qui commence à devenir une pieuvre... Quelle est votre définition du talent ? Pouvoir faire émerger le potentiel que l’on a en soi. Le talent d’une réussite dans la mode est le talent de deux ou trois personnes ensemble. Le secret ? Pouvoir se rapprocher d’autres personnalités avec d’autres compétences. Quel est la recette pour réussir une carrière exceptionnelle dans la mode ? Il faut beaucoup d’ambition certes, rencontrer la bonne personne au bon moment et ne pas passer à côté. Travailler, travailler, travailler. Ne pas arrêter une seconde. Finalement, c’est pire que de rentrer en religion ! Vous n’en avez jamais ras-le-bol de voir, de penser et de parler vêtements ? Si, absolument ! Parfois je me dis que j’ouvrirais bien un café ! Je serais derrière le comptoir et je recevrais mes amis.


TOP 5 LES CRÉATEURS PRÉFÉRÉS DE TONY Martin Margiela. Il m’a vraiment éclairé pendant mon parcours d’études et bien encore des années plus tard. Il a bouleversé la mode comme elle est vue aujourd’hui. Prada. J’aime ces maisons qui se remettent en question dans des bizarreries et qui essayent d’apporter quelque chose de neuf. Balenciaga. Même si parfois cela peut être anti esthétique, anti portable, on y trouve toujours des pistes très intéressantes. Jill Sander et Raf Simons. J’aime quand on se trouve dans la recherche d’une nouvelle silhouette.

—33—


ambiance

ON S’Y PERD, ON S’Y TROUVE Texte : Marie Hocepied Photos : Michel Damanet Ils sont arrivés frais et insouciants. Tous savaient dans quoi ils s’engageaient, sans vraiment le savoir. Aujourd’hui, ils sont drillés pour travailler la nuit ; ils regrettent qu’une journée ne compte que 24 heures. Ils ont des cernes et des valises sous les yeux ; ils sont critiqués, mais ne baissent pas les bras ; ils sont stressés et pressés de voir le résultat, en espérant au final recevoir des applaudissements. Nous les applaudissons déjà ! Les étudiants de la section Mode[s] de La Cambre ont choisi un nom, un grand. Celui d’une École supérieure, dont il n’est pas question que de mode, même si on s’y attarde particulièrement dans ce numéro. Le briefing fut lancé au mois de mars par notre rédactrice en chef, Claude Muyls, il avait le mérite d’être clair : parler de La Cambre et de sa section Mode[s] en un tour d’horizon complet avec un avant, un pendant et un après. On pourrait se dire fastoche : La Cambre et tous ses talents révélés, La Cambre mode[s] qui fait son show chaque année, La Cambre et ses étudiants florissants. À y regarder de plus près, il fallait s’y plonger pour découvrir le secret de ce lieu de créativité ; celui qui donne à cette école, une aura particulière et délicate. D’un air tout aussi innocent que ces étudiants fraîchement inscrits, je me suis immiscée discrètement. Au fur et à mesure de mes rencontres, d’autres sont venues se greffer. Quand on rentre dans La Cambre – au sens propre, comme au figuré – on est en haleine : la bouche bée et les yeux ronds, on croise une multitude d’abeilles butinant en tous sens, des créations rocambolesques, extrêmes, des tissus, des étoffes, des couleurs qui nous font béatement dire : Waouh ! On aimerait tant capter ce qui fait de cette école un énorme vivier de talents, un univers entier d’idées. Parfois, on regrette de ne pas pouvoir écouter l’histoire que chacun s’est créée, au fil des années. Comme le souligne Caroline Mierop, même si « l’objectif n’est pas de former de grands génies de la création chaque année ». La Cambre mode[s] aurait-elle une recette à succès ? Dans les ingrédients, on listerait : la passion d’une tête pensante comme Tony Delcampe, des rencontres, des forces, des dialogues, de l’instinct, de la cohérence (ou pas), du joli (ou pas). Je conclurai en une exclamation très basique, mais sincèrement ressentie : La Cambre, chapeau !

—34—


PREMIERS PAS…

HÉLÈNE COUDRET 21 ans, Poitiers, France

« La Cambre mode[s] peut être déconcertante comparée à des formations de mode standard, comme on en trouve en France. Tandis qu’ailleurs, nous restons cantonnés à des recherches d’univers, des gammes de couleurs, des photos et des dessins, ici, nous travaillons sur le buste. Plongés dans réalité : nous créons concrètement des vêtements. Nous avions cinq exercices à réaliser cette année, dont le thème transversal était les rayures. Nous devions nous surprendre, aller là où l’on ne nous attendait pas ; ne pas forcément nous rendre dans les magasins de tissus habituels. Je suis partie du bleu local, un bleu turquoise assez lumineux, que j’ai mélangé à du vert pour donner un côté rural. »

Si les élèves appréhendent la première année à tâtons, la seconde est celle où tout peut presque commencer. En respectant une multitude de contraintes, (mal)heureusement. Focus sur deux élèves prometteurs, aux côtés d’une prof’ charmante et passionnée.

— Texte : Marie Hocepied – Photos : Michel Damanet

SANDRINE ROMBAUX

professeur de 2e année à La Cambre mode[s]. e

« En 2 année, les élèves partent de la couleur. C’est un choix émotionnel et personnel, qui ne doit pas forcément être justifié. Les exercices sont à chaque fois des énoncés cernés, avec beaucoup de règles à respecter. On leur enseigne les outils techniques. Acquérir ces derniers est le but des deux premières années à La Cambre Mode[s]. Les étudiants pourront ensuite les digérer et se les réapproprier les années suivantes. »

EDDY ANEMIAN

21 ans, Saint-Etienne, France

« La première année nous plonge dans l’univers de l’harmonie formelle ; nous devons arriver à construire de beaux volumes : une silhouette assez monumentale, constituée de plusieurs pièces. En deuxième année, on installe une mini collection, où l’on travaille autant l’harmonie formelle des vêtements que les harmonies colorées. Le développement de matériaux inédits est important. Des nouvelles matières vont pouvoir venir enrichir un univers coloré et personnel. Il est essentiel d’échanger avec les professeurs et surtout, de présenter chaque semaine une évolution. Tout se fait étape par étape. Si on tient cette progression, on arrive à la fin de l’année avec un projet terminé. J’aime l’idée que nous nous affranchissons de toutes limites : on réalise ce que l’on dessine ou imagine. Je pense que chaque étudiant a dans sa tête, un idéal de collection qu’il aimerait présenter en cinquième année, alors qu’au final, ce ne sera pas forcément ça. »

—35—


©LA CAMBRE WORKSHOP 2011

ambiance

Une île de créativité : pendant cinq jours, des étudiants issus de différentes disciplines de La Cambre se sont réunis dans un workshop en autarcie. Ils ont investi le rez-de-chaussée de l’école pour se laisser porter sur les flots de la création. Une idée bien inspirée du professeur de sculpture Erwan Maheo, entouré de ses invités de marque.

— Texte : Nathalie Kuborn

LA CAMBRE

« Works 1 », demie chaise + magazine (inconnu !!)

“Ocean waves” : un nom évocateur… C’était celui que l’artiste Bas Jan Ader avait donné au petit bateau avec lequel il tenta, en 1975, de traverser l’Atlantique. Le voyage, qualifié de « très longue traversée à voile », s’inscrivait dans un triptyque titré "en quête d’un miracle". Prévue pour durer de 60 à 90 jours, l’épopée se conclut par la découverte du bateau, retrouvé à moitié submergé, six mois plus tard, quelque part le long des côtes irlandaises. Bas Jan Ader avait disparu… Mais notre équipage bruxellois revisite l’histoire à contre-courant et nous offre un épilogue des plus constructifs.

14 MARS 2011 : LA CAMBRE LARGUE LES AMARRES Tous les membres de l’équipage embarquent à bord. Ils ont été choisis sur candidature spontanée, tentés par l’appel du large. Le concept est novateur, comme nous l’explique son initiateur, Erwan Maheo : « L’idée était de proposer un workshop interdisciplinaire, afin de décloisonner les différents ateliers de l’école. Nous avons vécu une semaine ensemble, les dix-sept étudiants issus des ateliers de sculpture, dessin, design, peinture et photo, deux invités : l’écrivain Bruno Di Rosa et le photographe Geert Goiris, ainsi que moi-même. Tout le monde a commencé par s’aménager un espace de logement, par la construction de tentes ou de cabanes. Le radeau était également un de nos thèmes centraux : nous nous sommes tous rassemblés sur un espace commun à la dérive… » À la fois une errance, une station de recherche, un campement, une

—36—


L’improvisation est totale : « Chaque matin, nous discutions des différents projets que nous souhaitions aborder et chacun avait la possibilité de mettre les siens en œuvre durant l’après-midi. Je tenais à ce que les questionnements et contraintes propres à l’école, à savoir : le travail à fournir, les résultats à en attendre, les relations avec les professeurs… puissent être affranchis, ce qui a généré des initiatives que l’on n’attendait pas du tout au départ. De manière générale, l’expérience était assez forte. » D’autres professeurs de l’école ont également rejoint l’aventure : Giampiero Pitisci (design), Céline Gillain (dessin) et Hervé Charles (photographie). Autant d’intervenants capables de susciter la réflexion et surtout, l’inspiration.

©LA CAMBRE WORKSHOP 2011

société, ou tout espace est limité et hétérotopique. Le workshop est l’expérimentation d’une situation d’isolement et d’autarcie. Tous les jours, un point est fait du travail accompli : comme un itinéraire tracé, une carte se dessine au fur et à mesure que le temps passe… Un récit de ce trajet sera rendu à l’issue du parcours, consigné par l’écrivain Bruno di Rosa, qui note : « Être ensemble est quelque chose, ou : comment faire pour qu’être ensemble soit quelque chose ? »

Premier jour : installation du campement.

Dans la pièce principale du campement, un poster représente la Joconde qui nous sourit de son air mystérieux. Une égérie ? « Nous avons choisi Mona Lisa car elle représente pour nous l’emblème du chef-d’œuvre, accepté à l’unanimité ». Ou comme l’exprime Bruno Di Rosa : « J’avais des doutes quant au bienfondé de cet exercice, j’appréhendais une mauvaise réception du tableau lui-même, considéré comme “trop” : “trop” célèbre, “trop” rabattu, etc. Cependant, entre tous les tableaux ou sculptures, si je l’avais choisi, c’était précisément à cause de ce “trop” pariant que, par là, il coupait court à toute subjectivité de choix. J’espérais aussi introduire une réflexion sur le temps des œuvres et la notion de chef-d’œuvre. Et bien, contre toute attente, ce que j’espérais a bien pris, ils ont observé le tableau comme tel et l’ont commenté sans moquerie ni animosité. Il est vrai qu’il suffit de le regarder pour qu’il s’impose à tout préjugé. »

©LA CAMBRE WORKSHOP 2011

UNE ÉGÉRIE : MONA LISA

« Radeau », construction faite par presque tous les étudiants. Un zoom (enregistreur sonore) est fixé sur le radeau. On peut y entendre les bruits de la construction du radeau.

©LA CAMBRE WORKSHOP 2011

Autre figure centrale du séjour : l’ennui. Bruno di Rosa poursuit : « Je suis inquiet du vide qu’ils pourraient ressentir et parallèlement je sais que c’est un moment à traverser, que, comme toujours, après une période ou une étape d’exaltation, d’enthousiasme, suit une langueur, un plat, un découragement. Comme pour tout travail, aucune progression n’est lisse et régulière. (…) Le silence qui nous entoure semble bien accepté. Je ne sais ce qui se passe dans la tête de chacun, mais, vu de mes yeux, je crois que personne n’a l’impression de perdre son temps. Nous avons dû rester bien cinq minutes, cinq minutes entières, vingt autour d’une table, sans que personne ne parle, dans l’attente de personne, dans l’espérance de rien, dans la pure présence autrement dit.»

©LA CAMBRE WORKSHOP 2011

L’esprit créatif prend forme pas à pas.

Le pari est gagnant : « L’après-midi s’est révélée très active, presque jubilatoire. Chacun s’active avec un optimisme déconcertant, enfin, à mes yeux. Est-ce une réaction à l’errance du matin ? Ce moment qui semblait vide n’a-t-il pas eu pour effet de concentrer l’énergie, de complexifier la volonté ? ». De silence en activité, les œuvres se créent, dans des impulsions solitaires ou communes : ici un radeau, là des tabourets, peintures ou cheval de Troie… la création prend le dessus sur le vide… « Après le repas tous se sont remis au travail et l’ardeur s’est encore accrue. Par moment, les voyant tous affairés, par deux, seuls, par quatre ou cinq, tapant, peignant, sciant, dessinant, vissant, etc... il me semble voir une entreprise emportée par l’exaltation. » Une exaltation qui se conclut par un partage. À l’issue de ces cinq jours de questionnements, de doutes et de créativité, La Cambre ouvre ses portes sur une île. L’effervescence est à son comble, le lieu est investi. Ou l’occasion pour le public de découvrir les différentes formes que ce voyage initiatique a pu engendrer. On se balade, on embarque à travers les différentes dimensions abordées par nos jeunes créateurs et on se dit que, décidément, l’appel du large inspire…

« Works 5 », 18 tabourets fait de 10 morceaux de bois identiques (Frederik Delbart)

—37—


coiffure

ET LA

—38—


Comme toutes les histoires d'amour, elles passent par des moments de bonheur, de fête mais aussi d'introspection. Cette année 2011, pour l'école de La Cambre Mode(s), promet d'être celle de la stabilité, de la confirmation et de la continuité. En plus de la passion, il y a également de la volonté et de la sérénité.

— Texte : Anya Loonen Photos : Biguine

Tout a commencé avec Francine Pairon lors des premiers shows de l’école de mode. À l’époque, penser coiffure de façon structurée était nouveau. La maison Jean Claude Biguine, représentée en Belgique par JeanYves Berlemont, travaille depuis plus de quinze ans en parfaite synergie avec l’école et ses élèves afin que le jour du défilé tout se passe de façon constructive. Jean-Yves est un homme heureux et attend avec plaisir le défi de ce show très attendu. « Mon équipe et moi trouvons toujours beaucoup de plaisir à travailler avec de jeunes gens, ayant encore tout à apprendre du métier. Ils débordent de créativité ; cela n’empêche pas de trouver un terrain d’entente. Au départ, Biguine était partout afin de montrer son savoir-faire ; aujourd’hui nous sommes très sélectifs. Nous sommes toujours très heureux de préparer le défilé de La Cambre, même si parfois - pour une douzaine de collaborateurs - cela demande beaucoup de préparations. Mon équipe et moi apportons notre expérience et nous nous dépassons à chaque fois avec beaucoup de plaisir. La Cambre Mode(s) reste une école internationale à la pointe des tendances. Nous aimons, bien entendu, des élèves qui en veulent, avec lesquels nous travaillons pro activement et qui se donnent également à fond afin d’épater tout le monde le jour du défilé. Il y a du talent à profusion : cela se ressent très vite. Nous avons aimé, par exemple, les exigences de Laetitia Crahay. Son but était dès le départ très clair. Aujourd’hui, forte de notre expérience de toutes ces années, le jour même du défilé, le chaos est assez organisé avec des moments intenses qui le sont vraiment. » Tony Delcampe a sans aucun doute contribué à cette organisation rigoureuse. « D’abord se déroule le briefing. Il concerne les deux premières années qui montrent des tableaux collectifs. Nous choisissons une seule coiffure pour tous les modèles. Pour les trois autres années, nous préparons un story-board avec les étudiants, afin de bien savoir ce que les douze modèles présentés vont porter. Une coiffure complète la toilette, la sublime même ; cela se prépare. J’y mets beaucoup de mon temps. Par ailleurs, le jour même tout commence vers 16 heures et se termine très tard. Nous refaisons le même travail le lendemain. Pour les modèles qui ont souvent fait la fête la veille, c’est plus laborieux. Deux jours sont indispensables, les Halles de Schaerbeek ne pouvant accueillir en une fois tous ceux qui souhaitent voir le travail de l’année des étudiants. C’est un vrai spectacle multidisciplinaire qui donne une belle idée de ce qui vit chez les jeunes. Bon nombre de professionnels en tous genres y assistent : une plus-value. »

LA COIFFURE SE PORTE BIEN ? « Depuis la crise, elle a souffert. Mais cette période, avouons-le, a de bons côtés. Elle offre une façon presque naturelle de faire le grand nettoyage ; les amateurs sont éliminés. Biguine -comme toute autre enseigne- a été obligée de se remettre en question et de se débarrasser de tout ce qui ne lui convenait pas. Ce n’est pas tout à fait fini. Un salon de coiffure ne peut tourner autour d’une seule personne. Si celle-ci n’assure pas sa succession, tout s’effondre. C’est la raison pour laquelle nous travaillons en équipe et chacun prend ses responsabilités, aussi le soir du défilé.»

—39—


mode

photographe / Emmanuel Laurent assisté de Ludo Hanton stylisme / Tony Delcampe, Sandrine Rombaux maquillage et coiffure / Sigrid Volders et Florence Samain pour Christian Dior Cosmetics et Jean-Claude Biguine mannequins / Yumie, Femke, Blinkie, Nick M et Max De Mulder @ Dominique vêtements et accessoires / une sélection des étudiants de La Cambre Mode[s] 2011 lieu / Studio 202 —40—


—41—


mode

—42—


—43—


mode

—44—


—45—


mode

—46—


—47—


mode

—48—


Vidéo du shooting

—49—


beauté

AUX COULEURS

La silhouette féminine Dior hésite entre le masculin et le féminin pour une sensualité réinventée: des motifs fleuris, des robes aux imprimés baignés de soleil, des uniformes marins ornés de dentelle, d’imprimés galuchat... En écho à la collection, la traduction “maquillage” est une invitation pour l’embarquement immédiat, destination l’exotisme

— Texte : Anya Loonen – Photos : Dior

regard “ Nude ” sublime et ensoleillé. Soit on joue sur les orangés, soit sur les roses, à la fois sur les ongles, et les lèvres et les yeux, en harmonie. Le contraste se marquera par la différence d’intensité des couleurs ou entre le maquillage et les vêtements. Exemple : une tenue bleue “ flashy ”, contrastée avec un maquillage orangé est éminent ! Le bleu et l’orange étant des couleurs complémentaires, c’est le contraste et l’attraction par excellence. Même “ histoire d’amour ” entre les roses et toutes les déclinaisons du vert ! “ Must have ” de la saison les vernis “ flashy ”, rose néon (Paradise 558) ou orange vibrant (Aloha 638) à utiliser avec le “ top coat ” pour un effet tendance “ miroir ” ! Côté lèvres “ plump & glossy ”, version naturelle acidulée avec les “ gloss ” Crystal Nude, deux teintes translucides (Sirop de pêche 047 et Sirop de rose 087) et deux nuances pétillantes (éclat de pêche 037 et éclat de rose 077) pour un sourire irrésistiblement gourmand, plein de promesses sensuelles.

LE TEINT CET ÉTÉ, BRONZÉ SAINT-TROPEZ ? Fini le bronzage Californien “ sun burned ” excessif des années’80. Place à la tendance bien plus sage pour notre peau du “ healthy bronzed ”, un teint bonne mine moins ambré, plus frais et lumineux ! Pour cela, Dior réinvente encore et toujours le Nude en version été avec le “ Nude Glow ” embelllisseur d’été, un gel abricoté universel pour toutes les carnations. Il est gorgé d’eau minéralisée qui réveille les teints ternes et recrée l’illusion des premiers rayons du soleil. Par ailleurs, il réchauffe les teints plus mats. Ce fluide teinté est disponible en deux nuances, “Rosy Nude” pour les teints clairs ou “Honey Nude” pour les teints hâlés.

QUELLES ERREURS ÉVITER ? La collection maquillage Dior joue la carte de la flamboyance et du raffinement rétro ensoleillé. À l’avant plan, des ongles électriques, “flashy” orange ou rose, ensuite des lèvres pulpeuses aux couleurs de fruits sur fond encore et toujours très “ Nude ”. Le but du maquillage reste la séduction : avoir un teint frais, joyeux, lumineux et transparent. Les textures Dior aujourd’hui sont étudiées de telle façon qu’elles soignent, protègent et illuminent. Elles révèlent, estompent sans jamais masquer. Sylvie Coussement, maquilleuse, experte et conseillère depuis de nombreuses années pour Dior, partage ses secrets de pro.

OSONS LES COULEURS FLUOS : MAIS JUSQU’OÙ ? L’audace est de mise, pas n’importe comment. Sous le soleil, les couleurs fluos prennent un aspect fruité acidulé et donnent bonne mine, à condition d’être utilisées en petites touches !

EN HARMONIE OU EN CONTRASTE ? En “ contraste harmonieux ”, pour surfer sur la tendance ! Appliquer le fluo acidulé sur les ongles et les lèvres et se faire un teint et un

—50—

L’excès ! Dans le choix des couleurs ou dans la quantité de produit appliqué ! Il est tellement plus simple d’appliquer peu de produit et d’en rajouter si nécessaire. Pourquoi “ camoufler ” ? On fait pire que mieux ; les textures ont tellement évolué. Le maquillage du troisième millénaire se formule en des oppositions multiples, avec une constante : “ less is more ”. Montrer une belle peau lumineuse est primordial, sans pour autant la transformer. Faire des choix : si je mets ma bouche et mes ongles en valeur, mes yeux seront plus doux, ou inversement. Tout dépend du résultat recherché. En général en été, c’est le côté bonne mine qui prime.

CONSEILS PRATIQUES POUR S’ÉCLATER SANS RISQUES ? L’été, sous le soleil, c’est avant tout bien protéger et nourrir la peau. Même si c’est “ vacances et farniente ”, j’applique un sérum et une crème pour le contour des yeux avant les produits solaires. Le bronzage n’en sera que plus lumineux, plus résistant, votre peau reconnaissante et votre maquillage plus sublime ! Prendre du recul face au miroir. Le résultat est harmonieux ? Si je me sens séduisante, plus jolie avec mon maquillage, je me sens plus belle et bien dans ma peau, c’est gagné !


Dior Addict Crystal Gloss pour des lèvres encore plus sensuelles

Le vernis rose Paradise, impression des tropiques Le vernis top coat qui fait tenir la couleur encore et encore...

COMMENT APPLIQUER LES POUDRES DE SOLEIL POUR AVOIR UN JOLI RÉSULTAT? S’imaginer que les rayons du soleil se déposent sur le visage et reproduire ce mouvement avec son pinceau : le balayer du haut vers le bas du visage, de cette façon le produit ne s’accrochera que sur les parties saillantes du visage pour reproduire exactement l’effet « léger coup de soleil » (l’arcade sourcilière, pommettes, arête du nez et menton). La poudre n’accusera ni les ombres ni les creux du visage.

Diorskin Nude Glow - Healthy Glow Pour un teint d'été ensoleillé

Le look été Dior met les ongles en avant

Les poudres d’été irisées sont sublimes pour rehausser le bronzage ! Ne pas les appliquer partout sous peine de trop briller. Une touche sur le haut des pommettes, sur le décolleté et les épaules. Et afin de souligner une jolie jambe ou de belles sandales, une touche de poudres irisées sur le coup de pied. Elle fera merveille ! Jouer la tendance « plump glossy » sur les lèvres avec les Crystal Gloss, éclat naturel garanti sous le soleil et surtout aussi protection et confort longue tenue. À mettre dans son sac, même à la plage.

Diorskin Nude Glow Summer Powder, une poudre pour sublimer le teint

La palette des 5 couleurs Dior

—51—


beauté

8 MILLÉSIMES EXTRAORDINAIRES

La beauté en 2011 est très “Nude” et pure. Elle cache pour mieux dévoiler et joue de légèreté. Tous les étudiants nous racontent des histoires fortes de femmes aviatrices, quelles affinités ils éprouvent pour ces héroïnes. “Ils étalent leur talent et leurs créations qui dénotent une belle joie de vivre, sur des modèles à la silhouette longue et fine, au visage soigneusement maquillé mais peu fardé. Entre Geoffrey Beene, Anne-Marie Beretta et Balenciaga, leur cœur balance.”, nous confie Tony Delcampe. Gervaise Gournay présente une collection homme. Elle trouve les hommes Vivienne Westwood au rouge à lèvres très sexy. Pour elle, la beauté est un mixte entre la nature, une vraie gueule sans artifice, un jeune adulte en pleine mutation avec une touche des MODS années ‘60. La personnalité d’Amelia Earhart la séduit.

Séraphine d’Oultremont est fascinée par le monde du cinéma et plus particulièrement par un personnage comme Tilda Swinton, une personnalité forte, étrange et très pure. Même si elle adore la mise en scène à la Castelbajac, révéler la femme peut être très classe et très glamour sans maquillage apparent.

Pour Zoë Vermeire, la beauté est un dos nu, un désert… Elle aime les courbes, mais également les palais, retrouver l’harmonie dans le paradoxe. Ce sont les yeux qui lui parlent et sa plus grande fascination reste pour l’acteur Malcolm Mc Dowell dans “ Orange Mécanique ” de Stanley Kubrick.

L’idéal beauté d'Élise Viste est grand et longiligne, sans fards, aimant la route. Il est mystérieux, aime le cuir et les plumes, de grandes bottes pour mieux marcher, le vernis à ongle rouge sanguin. Toujours partir et tout lâcher pour mieux revenir. Elle pense à Tilda Swinton toute fine et toute pure.

—52—

Les locaux de l’école de mode La Cambre Mode(s), au cinquième étage de l’avenue Louise, baignent dans une ambiance feutrée et en même temps électrique. L’école est très bien cotée au niveau international et livre chaque année quelques directeurs artistiques. Pas une mince attente. Les huit finalistes sont au travail et comme chaque lundi se retrouvent pour faire le point. Nous leur avons demandé ce que la beauté veut dire à leurs yeux ?

— Texte : Anya Loonen – Photos : Michel Damanet

Pour Erika Schillebeeckx, le beau et le laid vont de pair et la beauté se situe à cette frontière. Elle pense tout de suite à Jonathan Rhys Meyers, l’acteur irlandais aux yeux bleus. Elle aime l’extrême dans tout, un peu à la David Bowie, mais trouve la beauté également dans la transformation de la matière dans l’industrie chimique. Quant à Marilyn Monroe, elle la trouve splendide vue par Andy Warhol..

Céline De Schepper est tout à fait absorbée par Iris Apfel, “a rare bird in fashion”, une belle New-Yorkaise d’un âge plus que respectable mais droite comme un “I”, très appréciée pour ses goûts excentriques et qui ne se tient à aucune règle. Elle adore les couleurs pétillantes et me montre des photos d’autels mexicains très colorés ainsi que de visages qui sortent de l’ordinaire et interpellent.

Lucas Sponchiado rêve de Charlotte Rampling ! Une beauté mystérieuse, selon lui. Son idéal beauté peut être blond ou brun, très pâle ou très bronzé, toujours avec un sourcil bien dessiné. Le maquillage ne peut en aucun cas masquer la réalité, il doit révéler la beauté et de préférence en contraste avec le vêtement porté, tout en douceur quand la matière est brute, plus “hard” quand la matière est légère et éthérée. Justine de Moriamé apprécie le mystère, ce qui dérange et interpelle. Elle aime jouer les contrastes : le mousseux mélangé aux tissus lourds. La beauté est juste à côté de ce qui est parfait.

Ces jeunes stylistes, directeurs artistiques en devenir, qui ont déjà fait des stages dans de grandes maisons de couture dans le monde entier aiment vraiment ce qui apostrophe, et considèrent des Lady Gaga ou autres chanteuses du même type comme faisant partie des BDS. Personne ne sait à quoi elles ressemblent vraiment. Pour tous, le maquillage doit révéler et non masquer, à ce détail près que pour certains, il doit être en parfaite harmonie avec le vêtement et pour d’autres souligner un contraste.


AU CŒUR DES ALPES FRANÇAISES, VENEZ PROFITER DES SÉJOURS EN FAMILLE À LA CLUSAZ ENTRE LACS ET MONTAGNES L’Hôtel&Spa « Au Cœur du Village » vient de décrocher sa 5e étoile seulement quelques mois après son ouverture en décembre dernier ! Cet écrin montagnard composé de 50 suites, propose un espace détente comprenant une piscine ludique, un hammam en cristal de roche, un sauna et un spa de 5 cabines de soins.

Offres Spéciales du 25 juin au 4 septembre 2011 © Ludovic di Orio

1/ Pour toute réservation de 6 nuits consécutives, la septième nuit est offerte avec la carte Détente +* *la carte Détente + donne un accès illimité aux activités suivantes : base de loisirs du Bélier Club, espace aquatique (hors fitness), luge d’été, mini-golf des Confins, patinoire (hors locations des patins) remontées mécaniques, tennis (locations des terrains seulement), tir à l’arc, plages aménagées de Talloires et d’Angon.

2/ L’Hôtel&Spa « Au Cœur du Village » invite votre enfant* et lui offre une carte Enfant Roi permettant d’accéder sans limite aux activités proposées dans le village (patinoire, luge d’été, remontées mécaniques, mini golf, espace aquatique, base de loisirs…) *valable pour le premier enfant de moins de 12 ans en demi-pension partageant la chambre des parents pour un séjour minimum de 7 nuits.

3/ Séjour Découverte Gastronomique à partir de 245€ par personne : 1 nuit en Junior Suite avec petit-déjeuner, dîner « Menu du Chef », accord des vins.

© Ludovic di Orio

4/ Séjour Détente à partir de 470€ par personne : 2 nuits en Junior Suite avec petits-déjeuners, dîners, accords des vins et 2 soins au Cristal Spa.

Tél. : +33(0)4 50 01 50 01 – www.hotel-aucoeurduvillage.fr

Offres Spéciales dans les Hôtels Beauregard*** et Alpen Roc*** du 26 juin au 03 Septembre 2011 1/ Séjour « Découverte VTT » comprenant : © Studio Bergoend Annecy

2 nuits d’hébergement, 2 petits-déjeuners, 1 dîner (hors boissons), accès libre à l’espace forme, 2 jours de location VTT, 1 road book offert, 1 dîner dans un restaurant du village, 1 produit du terroir offert à votre départ. Tarifs : - Hôtel Beauregard*** : de 446 à 474 € le séjour pour 2 personnes (base chambre double)

- Hôtel Alpen Roc*** : 436 € le séjour pour 2 personnes (base chambre double)

2/ Séjour « Détente en famille » à l’hôtel Alpen Roc*** : 7 nuits en demi-pension avec apéritif et goûter, 6 dîners (boissons comprises), 1 carte Détente + par personne © Frédéric Ducout

© Frédéric Ducout

(accès illimité aux remontées mécaniques, luges d’été, espace aquatique, base de loisirs pour enfant, tir à l’arc, mini golf…),

1 dîner dans un restaurant du village, 1 visite de la ferme avec dégustation, 1 randonnée pédestre dans les alpages avec un animateur, 1 soin en Duo pour les parents, accès libre à l’espace forme. Tarifs : - 1 090€ le séjour pour 2 personnes (base chambre double) - 2 155 € le séjour pour 4 personnes (base chambre quadruple occupée par 2 adultes et 2 enfants de – de 15 ans)

Hôtel Alpen Roc*** Tél. : 04 50 02 58 96 - www.hotel-alpenroc.fr

Hôtel Beauregard*** © Frédéric Ducout

Hôtel Beauregard***

Tél. : + 33(0)4 50 32 68 00 - www.hotel-beauregard.fr

© Frédéric Ducout

Hôtel Alpen Roc***


high-tech

GOPRO, BE A HERO ! Les amateurs de sports extrêmes et de belles images - souvent des hommes, histoire de taux de testostérone paraît-il - ne jurent que par les caméras de la marque GoPro. Et on comprend ces Ubermen ! Ces caméras que l’on embarque sur sa moto de course ou encore son surf garantissent l’immortalisation tant désirée de ces instants dopés à l’adrénaline. Complètement étanche (jusqu’à 60 mètres) et anti-chocs, les images sont tournées en Full HD

(1920 x 1080 pixels à 30 images par seconde). La caméra typique de GoPro est toute petite (42mm x 60mm x 30mm) et légère (94g) et comporte aussi une fonction appareil photo (5 mégapixels). Deux angles de vue possibles : ultra grand-angle de 170º en mode WVGA, 720p (engendrant une petite distorsion de l’image), ou 960p et grand-angle de 127° en mode 1080p. La qualité audio est pro, elle aussi. Caméras GoPro, à partir de 349 euros

LE JOGGEUR FRIMEUR Avec l’association de Nike et d’Apple, le “mec” peut partager via les réseaux sociaux le nombre impressionnant de kilomètres qu’il vient de tracer à toute allure en jogging. Le système est ingénieux : un capteur placé dans les chaussures de sport est directement relié à l’iPod nano dernière génération, ou à l’iPhone. Ainsi, toute la course du sportive man est analysée. Les données envoyées directement vers le lecteur de musique indiquera le chrono, la distance parcourue, le rythme soutenu et les calories brûlées. Une application gratuite permet aussi d’avoir un vrai coach dans les oreilles conseillant les coureurs, afin d’optimiser leur rendement. Le tout avec la musique du choix du joggeur qui lui donne la pêche ! Sport Kit Nike + iPod, 29 euros

LE GPS TOUT-TERRAIN Voici tout ce qu’une femme ne choisira probablement pas... Le leader mondial en matière de GPS, Garmin, propose un GPS tout-terrain pour vélo, doté d'un écran tactile très pratique. Les cuisses écartées toutes en muscles, les “geekkeneks” en soif d’aventures pourront jouir des plaisirs du VTT, sans se perdre. Un site communautaire, http://connect.garmin.com, permet de partager les bons plans de parcours entre casse-cou. Étanchéité, résistance aux chocs, suivi de la distance, de la vitesse, de la position et de la montée/descente intégré, etc. : rien n’est laissé de côté. Un moniteur cardiaque est aussi de la partie de cuisses à l’air. GARMIN GPS Edge 800, 399 euros.

CLIC-CLAC ET LA MONTRE DEVIENT HIGH-TECH La technologie lumineuse s’invite au poignet grâce à un bracelet élégant en silicone où se loge facilement l’iPod. Le système iWatchz nanoclipz utilise le clip intégré à l’iPod nano pour bien fixer celui-ci au poignet. Et hop ! En un clicclac, voici l’iPod transformé en montre tactile pommée. La classe pour les mordus de musique qui veulent “geeker” en société ! Disponible en 8 couleurs. Bracelet iWatchz série Q pour iPod nano, 24,95 euros

Slasssh ! Sortons notre machette dans la jungle high-tech virile. Mais attention aux excès, de l’homo numericus à l’homo gadgetus, il n’y a qu’un pas…

— Texte : Claire Huysegoms

JOUER EN 3D La tentation de vous parler des caméras pouvant filmer en 3D étant évitée - car avouons-le, personne n’est encore prêt à regarder ses vidéos de vacances avec des lunettes bizarres dans son salon - voici la dernière console de jeu de Nintendo : la 3DS. Ce jouet qui tient dans les mains (13,5 l x 7,4 L x 2,3 cm) était très attendu par les amateurs de jeux vidéo du monde entier. Et surprise, ici on ne vous demande pas de porter ces fichues lunettes ! Pourtant, le rendu visuel est optimal. Double écran, affichage 3D, contrôle des jeux à 360° mais aussi un détecteur de mouvements sensible aux déplacements et inclinaisons et trois objectifs photo, notamment pour restituer des clichés en 3D grâce à deux capteurs extérieurs. Trente jeux sont fournis avec la console qui est compatible avec les autres jeux de l’ancienne version de la DS. Disponible en noir et en bleu. Nintendo 3DS, 250 euros.

LE SON URBAIN Urban Ears propose une gamme d’écouteurs super tendances. La gamme Plattan de cette marque scandinave affiche une bonne restitution sur tout le spectre audible, sans trop de basses, ce qui permettra d’utiliser un système “bass boost” sans saturation du dôme de 40mm de diamètre. Techniquement, le casque est pliable, et le câble (120 cm) recouvert de fibres synthétiques est très souple et peut être enroulé autour des tiges de réglages pour le rangement ou le transport. Petit détail sympa : le cordon est équipé d’un micro et d’une mini-commande pour les principaux smartphones du marché dont l’iPhone, les Blackberry, HTC et Nokia. Disponible en kaki, couleur super “urban-guerrier”, mais aussi dans 13 autres coloris. Casque Urbanears, Plattan, 60 euros .

—54—


DE LA

CAPPADOCE AU Nemrut Dag MERVEILLES ANATOLIENNES

Du 10 au 17 octobre 2011, La Libre Essentielle vous convie à découvrir la Cappadoce, région insolite des troglodytes, située au cœur de la steppe anatolienne : un monde étrange et lunaire qui défie l’imagination… Une roche volcanique tendre sculptée par une lente érosion a donné naissance à une curiosité naturelle et géologique époustouflante. Cheminées de fées, vallées abruptes et sinueuses, paysages ondulants percés de nombreuses habitations anciennes… Au-delà de la beauté d’une nature préservée, les hommes ont réalisé ici des œuvres exceptionnelles: cités souterraines, habitations troglodytiques, fresques superbes, églises et monastères des premiers chrétiens. Vous affronterez ensuite le Nemrut Dag, culminant à 2150 m, où le roi Anthios Ier fit bâtir son impressionnant sanctuaire. Ce voyage inédit à la découverte d’une « Autre Turquie », vous est proposé par La Libre Essentielle et YCARE Art et Culture.

PROGRAMME > Jour 1_Bruxelles / Istanbul / Kayseri – Ürgüp / Jour 2_Ürgüp – la vallée de Göreme – Ürgüp / Jour 3_Ürgüp – la vallée d’Uchisar – Ürgüp / Jour 4_Ürgüp – Sinassos – la vallée de Soganli – Ürgüp / Jour 5_Ürgüp – la vallée d’Ihlara – Derinkuyu – Ürgüp / Jour 6_Ürgüp – Nemrut Dag – Kahta / Jour 7_Kahta – Gaziantep / Jour 8_Gaziantep / Istanbul / Bruxelles POUR TOUTE INFORMATION YCARE Art et Culture – 02 738 74 22 info@ycare.be – www.ycare.be RÉSERVEZ DÈS AUJOURD’HUI ET SOYEZ LES QUELQUES PRIVILÉGIÉS QUI PARTICIPERONT À CE VOYAGE INÉDIT.


exclusif

& TOMMY HILFIGER CONTRE LE CANCER DU SEIN


Renée Zellwegger, la comédienne américaine doublement oscarisée pour son interprétation dans “Le Journal de Bridget Jones” et “Chicago”, prête son nom à Tommy Hilfiger dans le cadre d’une campagne de prévention et de sensibilisation à la lutte contre le cancer du sein. Pour l’occasion, un sac a été réalisé par le créateur américain dont une partie du profit des ventes sera versée à l’association Breast Health International. Pareille opération avait été réalisée les années précédentes avec Helena Christensen, Donatella Versace, Carla Bruni et Milla Jovovich. La Libre Essentielle fut invitée à la présentation du sac et à une rencontre exclusive avec la star et Shelley Schwartz, Américaine à l’origine de l’association.

— Texte : René Sépul Photos : Tommy Hilfiger Au milieu des années '90, vous avez rendu public une expérience quant à vos craintes de souffrir d’un cancer du sein. Vous avez ensuite produit "Living Proof", un film sur ce sujet. Est-ce cela qui a motivé votre participation à cette campagne ? « En partie. J’ai la chance d’évoluer dans un milieu où l’on est très tôt conscientisée à prendre soin de son corps. Au milieu des années nonante, je me suis un jour inquiétée de la présence de nodules qui se sont, Dieu merci, avérés bénins. Entre la visite et la connaissance des résultats, j’ai eu très peur et j’ai pensé aux millions de femmes qui n’avaient pas ma chance. J’en ai parlé. Une prise de conscience ancienne : dès que j’ai perçu quelque chose d’anormal, j’ai pu faire les examens adéquats. J’ai la certitude qu’une femme peut vaincre le cancer s’il est détecté tôt. Elle doit aussi connaître son corps, l’étudier et faire régulièrement une mammographie. Si mon nom peut aider à faire évoluer les mentalités sur ce point, autant en profiter. »

internationales entre chercheurs, experts et praticiens qui peuvent échanger leurs informations sur le sujet. L’échange d’informations est essentiel dans la lutte contre cette maladie. Enfin, la sensibilisation est une de leur priorité. Je pense qu’il est très important de convaincre les jeunes femmes de commencer les contrôles dès quarante ans. » S’associer à une cause fait-il aujourd’hui partie des obligations du star system ? « Ce n’est pas nouveau. De tout temps, certains acteurs et actrices ont aidé les causes les plus diverses. Qu’une personnalité comme Michael Douglas évoque ses problèmes récents de cancer à la gorge et ses difficultés le rapproche du commun des mortels. Le public aime cela. Si ce dernier peut prendre conscience et changer ses comportements grâce à nos actions, c’est bien pour le monde. »

Pourquoi associer votre nom à celui de Tommy Hilfiger ? « J’ai été honorée d’être invitée par Tommy à participer à une campagne qui informe sans dramatiser. Ce créateur a par le passé montré une cohérence et une volonté de s’associer à une cause sérieuse avec dignité et intelligence. On évoque un problème grave, mais on flatte également la féminité. J’avais aussi la garantie qu’une partie importante de la vente de chaque sac (100 € pour un prix de vente de 299 €) irait au soutien d’une fondation réputée et reconnue. »

Il y a quelques mois, Cynthia Nixon, une des actrices de “Sex In The City”, révélait avoir souffert d’un cancer du sein et être rétablie. Elle précisait à cette occasion qu’elle n’aurait pas pu en parler lors du traitement de la maladie. Pensez-vous qu’il soit plus difficile pour une actrice de révéler ce problème ? « Je ne peux me prononcer sur ce cas précis. Chaque personnalité a sa manière de voir les choses. Je pense qu’il importe de partager et de ne pas garder ses difficultés pour soi. Partager avec la famille, notamment. De là à rendre public ce type de problème dépend de chacun et des circonstances. »

En quoi la fondation Breast Health International se distingue-telle d’une autre fondation ? « D’autres fondations ont leur intérêt. Pour celle-ci, je relève trois choses. J’apprécie tout d’abord une attention particulière apportée au quotidien de femmes en difficulté. Cette fondation met à la disposition de celles qui ont traversé le cancer et qui vivent dans une précarité souvent causée par cette épreuve, des sommes les aidant à vivre normalement. Ces montants permettent à une femme, par exemple, de s’offrir une perruque, de pouvoir payer des gardiennes pour s’occuper des enfants, de prendre des taxis pour faire leurs courses et d’autres petits soutiens très concrets du quotidien. Ensuite, j’apprécie au niveau professionnel les consensus meetings qu’elle organise. Il s’agit de conférences

Les aventures de Bridget Jones dont un troisième volet est en préparation vous ont rendue proche et populaire auprès du grand public qui semble partager avec vous certaines réalités. Cette proximité est-elle un atout pour défendre une cause comme la sensibilisation au cancer du sein ? « Bridget Jones est un personnage qui m’a appris beaucoup et dont je me sens proche. Je suis très flattée que le personnage intéresse et plaise à tant de gens. Il y a une certaine identification, mais il y a aussi une distinction entre le personnage et l’acteur. Renée Zellwegger n’a pas créé Bridget même si elle y a mis du sien. Par contre, Renée Zellwegger soutient la Breast Health International. »

—57—


exclusif

Une complicité spontanée entre Tommy et Renée

BREAST HEALTH INTERNATIONAL Présente aux USA, en Italie, au Royaume-Uni et en Allemagne, cette fondation fut créée en 1990 par Shelley Schwartz et son mari, chirurgien spécialisé dans le traitement du cancer du sein au Jefferson Medical College de Philadelphie. Pourquoi avez-vous créé cette Fondation ? « Professeur au Jefferson Medical College de Philadelphie, mon mari est un des pionniers aux USA en matière de sensibilisation au cancer du sein. Dès 1976, il a mené des actions à l’intention des jeunes femmes car il savait combien il est important pour la médecine de pouvoir poser un diagnostic précoce. Autrefois, les actions étaient menées trop tardivement. Nous avons créé la fondation en 1990 afin de sensibiliser le public par nos actions et afin de récolter des fonds pour répondre à cet objectif. À l’époque, les autorités américaines n’accordaient que de très petits budgets limités à l’information, à l’éducation et à la recherche dans ce secteur. Les choses ont un peu évolué même si l’information et la conscientisation varient très fort d’un milieu à l’autre. Nous avons pu récolter en vingt ans plus de 13.000.000 dollars par nos différentes actions. » En quoi le support de personnalités comme Renée Zellwegger peut-il aider à votre cause ? « L’impact est énorme. J’ai entendu vos questions que je trouvais intéressantes. Vous n’imaginez pas à quel point un nom comme le sien fait bouger les choses. C’est d’ailleurs davantage l’association de son nom à notre démarche qui m’intéresse que l’argent rapporté par la campagne elle-même même si cela reste important. Nous avons terriblement besoin de la presse. Grâce aux quelques conférences de presse que nous tenons avec Tommy Hilfiger et Renée, partout dans le monde, on parle au même moment de l’importance d’un dépistage précoce. Cela sauve des vies. » Après les États-Unis, votre fondation s’installe en Europe. La perception du cancer du sein y est-elle différente entre l’Europe et les USA ? « Très différente, notamment au niveau de sa médiatisation. Les USA ont eu la chance d’avoir une Betty Ford, l’épouse de l’ancien président Gerald Ford, qui a souffert d’un cancer en 1974 et l’a rendu public. Cette révélation a eu une influence énorme sur la prise de conscience des gens. Qu’une personnalité de ce niveau évoque sa maladie était autrefois inconcevable ! En Europe, les femmes restent toujours trop discrètes, préférant évoquer leurs problèmes quand il est résolu ou quand il est trop tard. C’est une erreur, mais les mentalités changent. L’Angleterre est d’ailleurs plus proche de la société américaine. Mais nos actions en Europe nous laissent de grands espoirs : la maladie ne connaît pas les frontières ; à nous de la combattre partout et de toutes nos forces. »

Infos : www.fbph.com

—58—


Jeudi 19 mai 2011 Dans le site prestigieux de Tour et Taxis Soirée gastronomique exclusive

au profit de la recherche contre le cancer

s f e h c t 3 , n n o s a i b Ce isiner s ! a r e A u n u e o g c n v a i t t n a t l n a o s sM i eva t i t e h l p G o e e d g c v i x Y R l e d’e n e anc n Fr

,

es etit P s Le

es e

em re f

miè Pre

Ch

eu

ef d

ch me

oil x ét

o i L et

es cièr r o S

is Par

Se les,

oi x ét

eu ef d

f Che

ez e Ch

Soi

mm

, Co

s oile x ét

ill a Gr

deu

Référence en matière de diagnostic, de traitement et de recherche oncologique, l’Institut Jules Bordet est aujourd’hui le seul hôpital en Belgique entièrement et exclusivement consacré à la prise en charge de la pathologie cancéreuse.

Etats-Unis et coordonne de vastes études encore disponibles en routine clinique. cliniques, parmi les plus importantes du Premier donateur privé de l’Institut moment. Bordet, ‘Les Amis’ lui ont apporté, au Cette activité de recherche de premier plan cours des 5 dernières années, près de permet aux malades de bénéficier de soins 10 millions d’euros qui sont allés financer d’avant-garde. Ainsi, en 2009, 130 études des dizaines de programmes de recherche. Centre de renommée internationale, il cliniques menées de front par l’Institut collabore à de nombreux programmes de Bordet ont permis à 1.500 patients d’avoir recherche que ce soit en Europe ou aux accès à des traitements innovants non

En partenariat avec

Information et réservation : 02/541 34 14 Vous pouvez aussi soutenir la recherche par un don sur le compte IBAN BE47 0001 0350 7080 des ‘Amis de l’Institut Bordet’ asbl

asbl


psychologie

OH NON ! JE NE SAIS PAS DESSINER, ELLE DIT. ET DANS VOTRE ENFANCE ? IL DEMANDE.

BRANCHÉ

Oui, devenir artiste implique un savoir-faire qui s’acquiert par un long travail, mais derrière le oh non !, il y a la nostalgie de cette liberté que nous avons plus ou moins perdue en grandissant.

— Texte : Patricia Le Hardÿ – Illustration : Yves Druart

Souvenez-vous : vous étiez dans le courant de la créativité, connecté spontanément avec cet état de conscience qui ne juge pas les résultats, prend plaisir, s’implique totalement dans le processus créatif, n’a pas la notion du beau. Hélas, à l’adolescence, la plupart d’entre nous a cessé de penser que l’art pouvait servir à quoi que ce soit. Quel dommage que notre système éducatif ne valorise notamment pas le dessin, ce formidable moyen d’observer le monde et d’apprendre à l’aimer ! Alors, au fil des années, nous avons privilégié l’esprit pensant, linéaire et rationnel et avons abandonné le rêve de l’artiste : donner forme à l’invisible. Or, nous sommes fondamentalement créatifs et tout est susceptible de devenir de l’art. Prendre des photos, cultiver un jardin, cuisiner, écrire des poèmes, choisir nos vêtements avec goût, concevoir un programme informatique, élever des enfants, devenir thérapeute…

ACCÉLÉRER Les physiciens quantiques ont démontré qu’il existe un niveau d’Intelligence qui influence l’énergie qui nous constitue, nous et l’univers. Créer implique de puiser dans cet océan de pure conscience et de réfléchir au meilleur moyen d’y accéder. Avec le temps, il s’avèrera que l’observation détachée de la qualité de notre propre énergie, de nos pensées, est essentielle. Avec la pratique, nous comprenons que les énergies angoissantes résident dans le mode “cerveau gauche”. Ce sont elles qui nous font nous sentir lourds et entravés. Par contre, lorsque nous vibrons à une fréquence élevée, positive, nous fonctionnons avec le cerveau droit et, sans efforts, nous agissons dans l’instant. Ce qu’il y a de merveilleux avec le dessin, c’est qu’il peut changer totalement notre manière de regarder. Il ouvre notre esprit et nous entraîne, nous sortons du tourbillon des pensées négatives. L’inspiration apparaît quand nous arrêtons de douter. Elle est cet éclair de clairvoyance qui fait battre notre cœur un peu plus vite et nous fait entreprendre un voyage, sans destination finale, à partir du centre de Qui nous sommes vraiment.

L’AUTHENTICITÉ Nous créons quelque chose de nouveau lorsque nous sommes authentiques, lorsque nous intégrons tous les aspects de notre être et nous aimons tels que nous sommes. L’inspiration nous trouve dès lors que nous sommes en paix intérieurement. Sans jamais renoncer à nous, elle attend patiemment que nous lui accordions notre attention. Guérisseuse, elle ne met l’accent sur nos blessures que pour nous rendre à nous-mêmes dans notre intégrité. L’art et la vie elle-

—60—

même de l’artiste en sont alors profondément vivifiés. Jamais destructrice, elle peut faire adopter une position radicale qui amène le spectateur à se regarder, lui ou le monde, sous un angle nouveau. Le plus grand objectif d’un artiste est de contribuer à la conscience collective. À l’heure où de plus en plus de gens s’expriment de manière visuelle, tangible, créative, nous assistons moins à une fin de monde qu’à la naissance d’un monde nouveau. La créativité crée de nouvelles connexions entre des manières de voir établies. L’art transforme. Nous réalisons que nous ne faisons qu’un et comprenons que vivre en paix ensemble peut être vécu lorsque nous vivons ce sentiment en nous-mêmes.

OSER ! Michel-Ange pensa qu’il irait en enfer. Cependant, même à ce prix, il osa faire d’Adam le véritable sujet du plafond de la chapelle Sixtine.

À lire : Créativité, le dessin pour libérer la main et l’esprit, Cat Bennet, Dangles Dessiner grâce au cerveau droit, Betty Edwards, Mardaga Embrasser le ciel immense, Daniel Tammet, Les Arênes Comment avoir des idées créatives, Edward de Bono, Leduc.s Éditions Boostez votre créativité, Sylvie Battle, Jouvence Le Zen de la peinture créative, Jeanne Carbonetti, Oskar Éditions


jeux et concours

CONCOURS La Cambre fait son Show le 3 et le 4 juin avec La Libre Essentielle

ABONNEZ-VOUS

La Libre Essentielle vous offre 5 x 2 places pour vivre le défilé La Cambre en VIP le vendredi 3 juin aux Halles de Schaerbeek. L’occasion une fois de plus de découvrir de jeunes talents et de flairer de nouvelles tendances.

À LA NOUVELLE LIBRE ESSENTIELLE Chaque samedi, recevez chez vous La Libre et tous ses suppléments.

Venez vivre cet événement attendu par tous en compagnie de La Libre Essentielle. Pour gagner 2 places composez avant le 14 mai 2011 le numéro 0905/82 220 suivi du code promo 20.834 et répondez à cette question. Qui a créé l’école de La Cambre ?

Offre abonnement découverte au prix de 67€ pour un an (52 n°). En cadeau de bienvenue, nous vous offrons une bouteille de Champagne 75 cl de la Maison Drappier à Reims (valeur 25€).

Henry van de Velde (tapez 1) Camille Huysmans (tapez 2) Paul-Emile Janson (tapez 3) Les gagnants recevront leurs 2 places par courrier. Bonne chance !

Pour vous abonner à cette offre événementielle, rien de plus simple : rendez-vous sur notre site http://abo.saipm.com/nouvelleessentielle ou par sms au 3209 en tapant le code «essentielle» + vos coordonnées complètes (tarif opérateur). Offre valable jusqu’au 30 juin 2011 dans la limite du stock disponible pour un nouvel abonné en Belgique (nouveau nomnouvelle adresse).

SAVOUREZ PLEINEMENT LE GLAMOUR DU FESTIVAL DU FILM DE CANNES,

GRÂCE À Stella Artois, star des bières de tradition, affiche une authentique passion pour le 7ème art et est présente sur de nombreux festivals en Belgique et à l’étranger. La Croisette ne pouvait échapper à ses ambitions. La marque associée à La Libre Essentielle vous invite à un séjour glam & chic de 2 nuits à l’hôtel Carlton, vol compris. Départ vers le tapis rouge le 17 mai avec la personne de votre choix. Vous y vivrez l’expérience d’un traitement VIP, star parmi les stars ! Petit aperçu du programme concocté par Stella Artois et La Libre Essentielle : Dîner raffiné, tapis rouge lors de la première d’un film, soirée exclusive en présence de stars, soirée sur la plage Stella Artois – Jacques d’Azur et surprises multiples…

Pour tenter votre chance, rendez-vous sur www.essentielle.be, où ces questions vous serons posées : Qui est Jacques d’Azur ? Dans quel film n’a pas tourné Robert De Niro, président de cette édition cannoise ? a) Racing Bull b) Taxi Driver c) Gangs of New York Il est possible de participer au concours jusqu’au 11 mai. Le nom de l’heureux gagnant sera annoncé le même jour sur le site à 15h. Bonne chance !

—61—


horoscope

MOTS CROISÉS À THÈMES Jacques Mercier 10 mots sont cachés dans ces mots croisés et font partie du livre à gagner : « Les jeux de l’amour, du hasard et de la mort » par Paul Galand (Édition Racine). Présent dans l’émission « Le jardin extraordinaire », l’auteur propose un texte empreint d’humour, érudit et simple à la fois. Pour gagner un des 10 exemplaires mis en jeu, appelez le 0905 82 220 (1 €/participation) avant le 22 mai minuit, entrez le code 20834 et répondez à la question suivante : Combien d’ouvrages Paul Galand a-t-il écrit sur ce thème avant la sortie de ce dernier ouvrage ? 5 livres (réponse 1) – 1 livre (réponse 2) – 2 livres (réponse 3). Bonne chance à tous ! Les 10 gagnants, tirés au sort parmi les bonnes réponses, recevront leur livre par courrier.

Par Serge Ducas Une importante dissonance est observée entre Saturne en Balance, Pluton en Capricorne, Uranus et les planètes dites rapides en Bélier. Cette configuration indique des bouleversements majeurs pour les signes précités. Sur le plan mondial, il est encore beaucoup question de conflits, d’une probable catastrophe naturelle, d’une relance de la crise économique.

1

2

Taureau Des idées innovantes, une belle association, il n’en faut pas davantage pour relancer votre carrière. En amour, vous êtes encore un peu trop timide et réservé. Soyez plus franche.

4

Gémeaux Séduction et plaisir s’associent. Vous redécouvrez de belles sensations amoureuses et la légèreté d’aimer. Au travail, vous passez à la vitesse supérieure. Vous prenez l’initiative.

6

Lion Le stress ambiant, la mauvaise foi des gens qui vous entourent et vous voilà extrêmement remontée. Redoublez de diplomatie et ne marchez pas dans le jeu de vos adversaires. Vierge En amour, vous vous laissez complétement aller pour une fois. Vous avez enfin compris qu’il ne sert à rien de contrôler vos sentiments. C’est une véritable révélation. Balance Vous cédez plus volontiers à la tentation. Cela peut vous conduire à vivre dans l’ombre une relation amoureuse. Vous conjuguez au quotidien habilement séduction et ambiguïté. Scorpion Les contacts, les relations aux autres ne sont pas votre fort ce mois-ci. Vous préférez faire cavalier seul. Vous n’avez d’ailleurs pas besoin des autres pour vous réaliser. Sagittaire Plaire et mettre en avant vos propres mérites sans en avoir l’air, sont les ingénieuses manières de faire s’ouvrir devant vous quasiment toutes les portes. Vous avez tout compris. Capricorne Les astres vous poussent à l’action, renforcent vos convictions ou vous donnent les moyens de progresser dans votre secteur d’activité tout comme dans votre vie amoureuse. Verseau Plus épanouie, heureuse et expansive, vous envisagez de quitter l’environnement qui jusqu’ici vous a protégé. Aujourd’hui, vous avez l’impression d’étouffer, de stagner. Poissons Au travail, vous avez besoin de changement. Vos responsabilités ne vous motivent plus. Vous aspirez à prendre une nouvelle direction. Vous entreprenez des démarches en ce sens.

—62—

3

4

5

6

7

8

9

10 11 12

1

Bélier Vous composez avec votre partenaire afin de ne pas créer davantage de tensions dans votre couple. Si vous êtes seule, une rencontre est désormais imminente. Tenez vous prête.

Cancer Un problème professionnel non résolu, et il n’en faut pas d’avantage pour assombrir votre moral. Côté cœur, vous jouez la carte de la franchise. Vous dites ce que vous pensez.

2

3

5

7 8 9 10 11 12

HORIZONTALEMENT 1. Celui de l’animal est étudié ici. 2. Risquer.- Déserte. 3. Négation.Grande puissance.- Intime. 4. Raisonnable.- Démonstratif. 5. Champion.- Dent.- Attrapée. 6. Entraîna.- Obtenus. 7. Action pour le livre de Galand.- Ancienne grande puissance.- Ego. 8. Concerne un stade de la libido.Crie de douleur. 9. Piquant.- Sans ornement.Rempart. 10. Île.- Jardin célèbre.Impôt. 11. Condition.- De naissance. 12. Nom de l’auteur.Dans le titre.

VERTICALEMENT 1. L’auteur l’est auprès de Claudine Brasseur. 2. Audacieuse.- Conjonction.Compara. 3. Personnel.- Irisai.- Lui. 4. Allemande. 5. Réfléchi.- Aide à l’Eglise en Détresse.

6. Ancienne Allemagne.- Prénom de l’auteur.- Fin anglaise. 7. Règle plate.- Petit ici.- Caribou. 8. Classements des animaux.A elle. 9. La fin du titre.- Utilisa. 10. Gratins.- Insecte adulte. 11. Fils du frère.- Dans le titre et amusent. 12. Petit socle.- Belle saison.- Raire. SOLUTIONS DU NUMÉRO PRÉCÉDENT : 1

2

3

4

1

T

A

R

I

2

E

N

T

E A

3

L

E

M

4

E

L

I S

5

T

E

6

O

S

7

U

8

R

A

9

I

L

10

S

E

11

M

12

E

A I

8

9

C

R

I

R

E

N

D

U

A

D

E

N

I

R

E

T

N

B

G

U

U

Y

R

E

E

M

I

I

N

T

7 E

G

D

A S

6 D

5

O

T

I

10 11 12

B

E

A

L

E

D

E

I

P P

H

I

G

I

O

N

E

N

R

E

V

O

U

I

S

N

L

I

S

I

O

I

L

E

E

R

U R

E E

T O

R

S

E

C

S R


aromathérapie Judith Van Glock

PLEIN RÉGIME

AVEC LES HUILES ESSENTIELLES !

Toutes les astuces déstock et détox pour s’alléger avant l’été… COMMENT PERDRE LES KILOS STOCKÉS CET HIVER ? À l’approche des beaux jours, on a toutes des velléités de légèreté. Mais attention aux «beauty faux-pas» ! Avant de gambader en ballerines et short en jean, il faut se débarrasser des deux ou trois kilos emmagasinés cet hiver. Misez sur les huiles essentielles, alliées de taille à elles seules. Tout d’abord, revoir intégralement son hygiène de vie ! Ce qui signifie des menus équilibrés, de l’exercice régulier, suffisamment d’heures de sommeil, moins de stress…

LES HUILES ESSENTIELLES ONT AUSSI UN FORMIDABLE POUVOIR DE PERSUASION OLFACTIF Bergamote, Camomille romaine, Cannelle de Ceylan, clou de Girofle et Mandarine : coupefaim et apaisantes. Respirez-les pour réguler l’appétit et freiner les envies de grignotage sans le stress de la frustration. NOTRE SÉLECTION L’Inhaleur Puressentiel Coupe Faim, qui réunit les 5 huiles essentielles les plus efficaces à respirer contre les fringales. Pratique, prêt à l’emploi, il vous suit où que vous alliez, et son odeur gourmande remplace la frustration par un vrai réflexe « plaisir ». Mince alors ! On peut maintenant suivre un régime dans la bonne humeur.

LE CONSEIL DE LA SPÉCIALISTE Isabelle Pacchioni. Aromathérapeute. Créatrice de la gamme Puressentiel. Auteur d’« Aromathérapie, 150 vrai/faux sur les huiles essentielles » (éditions du Rocher) et de « 50 auto-massages aux huiles essentielles » (éditions Leduc.S). La marche à suivre pour regalber sa silhouette et ses gambettes ? Masser ferme ! Profitez de votre douche pour faire un gommage avec un gant de massage, puis passez un jet d’eau fraîche des pieds jusqu’aux cuisses. Enfin, sur peau sèche, massez les zones critiques doucement et longuement (5 minutes, ce n’est pas si long !) et toujours des pieds vers le haut des cuisses, sans oublier les fesses et les bras. Pour une action «ventre plat», offrez-vous un massage abdominal, vous limiterez ainsi les ballonnements liés à une modification de votre régime habituel. Avec l’Huile sèche Puressentiel Minceur aux 18 huiles essentielles, bien hydratante, le tour est joué. Exit la cellulite !

Spécial ventre plat

© THIERRY DELÉTRAZ

© RICHARD AUJARD

GRÂCE À L’EFFICACITÉ DES HUILES ESSENTIELLES : FINI, LES CAPITONS ! Les huiles essentielles, elles, seront un précieux soutien, au quotidien. Le réflexe anticellulite n°1: le Genévrier ! En massage, Genévrier associé à d’autres huiles essentielles drainantes et raffermissantes : Citron, Pamplemousse, Mandarine, Romarin… le tout dilué, bien sûr, dans une huile végétale. Testé pour vous : Une formule superactive à l’efficacité démontrée : l’Huile sèche Puressentiel Minceur aux 18 huiles essentielles (en pharmacie). Des résultats visibles dès 2 mois d’utilisation ! Délivrés par voie cutanée, ces complexes aromatiques réduisent efficacement l’aspect peau d’orange et tonifient le tissu cutané, stimulent la circulation lymphatique et veineuse pour une action anti-capitons complète.

Pétrissez l’ensemble du ventre avec la pulpe des deux mains pendant 2 ou 3 minutes, puis massez dans le sens des aiguilles d’une montre. Appuyez puis relâchez aux points “3h, 6h, 9h, 12h”.

La gamme Puressentiel, à base d’huiles essentielles 100 % naturelles, 100 % pures, et à l’efficacité 100 % maximale, est disponible en pharmacie (demandez ces produits à votre pharmacien grâce à leur code CNK). www.puressentiel.com, ou 04/285.62.11

—63—


*Être iconique. Le nouveau rouge icône de mode.

T H E N E W FA S H I O N L I P S T I C K

www.dioraddict.com - Dior OnLine 02/620.00.00


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.