La Libre Essentielle - novembre - n°141

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n° 141

JUDITH GODRÈCHE LE TALENT PUDIQUE

SPÉCIAL LES PETITS RIENS

CINÉMA MARIE GILLAIN OLIVIER GOURMET « THE INVADER » EXCLUSIVITÉ JEREMY SCOTT BEAUTÉ HELENA RUBINSTEIN PRÉMICES DE FÊTES CROQUEUSES DE DIAMANTS KATE MOSS POUR FRED, BVLGARI, TIFFANY, CARTIER

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Avec les interviews de Judith Godrèche, magnifique actrice et femme pudique, derrière laquelle se cache un sacré tempérament, de Marie Gillain s’affichant dans son rôle majeur, du fabuleux Olivier Gourmet qui ose afficher ses opinions à l’image d’un Jacques Weber, la visite des coulisses de “The Invaders” de Nicolas Provost, où Annelore Knuts fait des débuts décoiffants, comment résister de se croire au cinéma ? Et nous, journalistes, au générique de l’affiche ? Tout ce numéro sublime la femme. Fourrure: pour ou contre? Quoiqu’il en soit, les plus grandes stars adorent s’y lover. La mode dans sa folie… Jeremy Scott, créateur américain, se confie en toute intimité et exclusivité sur sa vision de la création dans notre Portrait Essentielle. Les diamants? Peu de femmes y résistent! D’ailleurs, la sublime Marilyn Monroe ne chantait-elle pas «Diamonds are a Girl Best Friend?» Investigation dans des maisons de renom: Bvlgari, Tiffany, Cartier et, en exclusivité, les bijoux créés par Kate Moss pour Fred.

UN NUMÉRO

GRAND ECRAN…

« Vous n’êtes pas jolie, vous êtes pire », déclara un jour Victor Hugo à une actrice. Il parlait de la beauté. Celle que nous avons sublimée par une production originale, réalisée par Laurent Evrard, prix de la Meilleure photo de Beauté à Cannes 2011. La Libre Essentielle ne vise que le meilleur. Palme d’Or aux Petits Riens, opération dans l’air du temps, qui retravaille des vêtements usagés pour les transformer en habits neufs. Un large reportage, dirigé par Marie Pok, leur est consacré. Belle leçon dans un monde de gaspillage!

SOMMAIRE 4 littérature Vive la pornographie ! 6 cinéma Olivier Gourmet 8 cinéma Marie Gillain 10 cinéma The Invaders 12 variétés Michel Jonasz 14 couverture Judith Godrèche 18 mode Fourrures 22 mode Jours de neiges 24 beauté Helena Rubinstein 28 beauté Diesel 30 beauté Martin Margiela 34 beauté Dossier parfums 38 beauté Glam’ & glitter 42 joaillerie Maria Felix Cartier 44 joaillerie Bvlgari 46 joaillerie Kate Moss for Fred 48 joaillerie Tiffany 50 joaillerie Swarowski 52 mode Dossier Les Petits Riens 68 portrait essentielle Jeremy Scott 70 voitures De vrais bijoux 72 évasion Hanoï 73 sports extrêmes Le rêve d’Icare 74 psycho Le “Parêtre” 76 arts Vermeiren 78 jeux et concours

LA LIBRE ESSENTIELLE 141

Rédactrice en chef Claude Muyls / Secrétaire de rédaction Claire Huysegoms / Rédaction : 79, rue des Francs - 1040 Bruxelles - tél 02 211 27 75 - téléfax : 02 211 29 71 e-mail : infos@lalibreessentielle.be / Collaborateurs : Raoul Buyle, Gilles Collard, Michel Damanet, Yves Druart, Laurent Evrard, Bruno Godaert, Marie Hocepied, Patricia Le Hardÿ, Nathalie Kuborn, Anya Loonen, Jacques Mercier, Cici Olsson, Marie Pok, René Sépul, Geoffroy d’Ursel, Aurélia Vandermeulen / Direction artistique et mise en page Michel De Backer (AD), Guillaume Deman, Cecile Deglain / Coordination technique José Nervenne / Régie Publicitaire RGP Caroline Grangé - 02 211 30 95 - caroline.grange@saipm.com, Dominique Flamant – 02 211 31 55 – dominique.flamant@saipm.com et Marie-Noëlle Raquez (Voyages) 02 211 31 00 - marie-noelle.raquez@saipm.com / Marketing et Promotion Delphine Guillaume - 02 211 31 78 delphine.guil- laume@saipm.com / Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d’administration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsable François le Hodey

Nous espérons partager avec vous ces instants d’esthétisme qui vous feront oublier la grisaille du temps… Claude Muyls, Rédactrice en chef et son équipe

PROCHAIN NUMÉRO LES 3 ET 4 DÉCEMBRE 2011. INVITÉE : EMMA WATSON

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littérature Couverture réalisée par l’artiste Edouard Levé, faisant partie de sa série « Pornographie ».

Ce dispositif sur lequel s’est appuyé le combat pour la libération sexuelle à l’aune des années soixante a dû faire face à deux ennemis. Le puritanisme, d’un côté, qui voit dans le souci strictement hédoniste la perte d’une cause plus grande. Celle de l’amour, par exemple. La pornographie, de l’autre, lue à cet égard comme une performance gratuite et artificielle de la chose sexuelle. Laurent De Sutter résume très joliment cette perspective : « De même que la pornographie peut être définie comme la gymnastique malsaine du génital, il faut définir le puritanisme comme la gymnastique réglée de l’amour ».

LA LIBÉRATION SEXUELLE EST MORTE, VIVE LA PORNOGRAPHIE En une cinquantaine de paragraphes coupés au cordeau, le jeune essayiste Laurent De Sutter se met en quête d’un nouvel art de jouir qui passe par une extension du domaine de la pornographie.

— Texte : Gilles Collard

C’est entendu : notre époque, plus qu’aucune autre, fait son miel du bavardage sur la sexualité. Pas un endroit de la sphère publique ou privée qui ne soit exposé à la focale du sexe. C’est parmi les plus belles pages du livre de Laurent De Sutter, celles où il pointe la sexualité et le langage qui l’accompagne comme une obsession de notre temps, celles, aussi, les premières du livre, où il formule l’ambition de retrouver un art de jouir et de comprendre la sexualité en ce qu’elle touche à l’éternité. “Contre l’érotisme” est articulé autour de l’idée centrale d’un épuisement du dispositif conceptuel qui était aux commandes de la libération sexuelle. Vivre plus, c’est jouir plus, et l’amour reste comme un horizon qui se dessine au loin. C’est l’idée que le sexuel se réduit à un ensemble de procédés érotiques qui doivent conduire à un orgasme. Hédonisme et évolutionnisme se donnent la main pour reconnaître l’orgasme comme une pierre d’angle. Ce dernier ne peut mentir. Il est du côté d’une intensification de la vie parce que, tout simplement, il indique quelque chose d’une « nature » de l’homme ou, plus précisément, c’est la nature qui parle à travers lui.

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Avec un certain panache, nourri parfois de quelques excès et d’un sens maîtrisé de la provocation, la seconde partie du livre visera à retourner les propositions de la vision érotique du monde, à ne pas arpenter les voies essoufflées du puritanisme et à redéployer une idée de la pornographie qui n’indexera la sexualité sur aucun principe englobant. Si Laurent De Sutter est, dans une autre vie, spécialiste en théorie du droit, il n’est pourtant pas à sa première tentative d’une réhabilitation de la pornographie. Il se sert avec brio des acquis retenus d’un de ses précédents livres “Pornstars, fragments d’une métaphysique du X”. À travers sa redéfinition de la pornographie, il redessine les contours d’une vision métaphysique de la sexualité, de l’être et de l’existence. On peut se demander s’il n’y a pas trop d’artifices, voire de la coquetterie, à vouloir conserver le mot « pornographie ». Somme toute, la description qui en est donnée dans “Contre l’érotisme” est très élégante et généreuse. Mais elle s’éloigne, du coup, terriblement de sa saisie par le sens commun… Car la pornographie, pour Laurent De Sutter, n’est rien de moins qu’une vision de l’être et de la sexualité qui vise à ramener entièrement la jouissance à une affaire de goût, à des expériences, toutes singulières, qui ne peuvent se rabattre sur aucun principe. Partant de l’idée, freudienne, que le sexuel ne se réduit ni aux organes, ni à l’amour, ni spécifiquement à l’orgasme, il pourra s’étendre, sous le nom de pornographie, à un art de l’existence qui se transforme intégralement en un art de jouir. « La vie », dit-il, « se confond avec les jouissances qui s’y éprouvent ». L’intention est belle et le champ théorique ainsi ouvert très prometteur. Il se construit pour abriter la figure de l’esthète, le seul qui puisse assumer sa singularité sexuelle, sa trajectoire et ses opérations en faisant fonctionner des critères de goût qu’il ne cherchera jamais à généraliser. Idée que l’on ressent à la fois comme égotique et généreuse, même si l’on peut se demander si l’exercice n’aboutit pas à ennoblir la mal aimée pornographie, à l’esthétiser, plutôt qu’à rendre notre existence plus « pornographique » et jouissive. Bref, après cet art de jouir, nous avons hâte de lire sous cette plume brillante un « art d’aimer ».


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cinéma

OLIVIER GOURMET LE PLAISIR D’ÊTRE (AVEC) LES AUTRES

Quinze ans après son prix d’interprétation pour “La Promesse”, Olivier Gourmet revenait à Namur en tant que Président d’honneur du Festival International du Film Francophone. Il y défendait le magistral “L’Exercice de l’État”, de Pierre Schoeller, une œuvre rare, pugnace et courageuse, sur les dessous de la politique (Bayard d’Or du scénario). L’occasion de revenir sur la carrière du grand acteur belge et sur la signification, pour lui, du mot “engagement”.

— Texte : Geoffroy d’Ursel - Photo : Michel Damanet Avant le cinéma, vous avez commencé votre carrière au théâtre. Comment avez-vous vécu cette transition ? Même si j’aimais monter sur scène tous les soirs, mon vrai plaisir était dans la création, dans la recherche. Le produit fini, quelque part, est un peu comme une mort pour moi. Le cinéma m’a permis de décupler ce plaisir de recherche vivante. Tout d’un coup, je me suis retrouvé dans des situations et des lieux concrets, à discuter de tout et de rien avec des gens « de la rue » et à être un peu leur porte-parole. Vu que vous avez été révélé en 1996 par les frères Dardenne… Aujourd’hui encore, on me parle de “La Promesse”, quinze ans après. Étonnant : le film est toujours vendu. Depuis, vous jouez dans quatre ou cinq films par an. Avezvous le temps de vous reposer ? Oui, ne vous en faites pas. Je joue un ou deux premiers rôles par an. Les autres sont des apparitions, des « participations amicales » : dans “Le Gamin au vélo” des frères

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Dardenne, on me voit huit secondes, et dans “Rien à déclarer”, deux minutes. Cela représente un jour de tournage par film. Vous voyez : j’ai le temps de me reposer ! Sur un film comme “L’Exercice de l’Etat” par contre, c’est tous les jours ! Là c’est fatigant. Je compare cet exercice à un travail ministériel : les gens pensent souvent que les acteurs n’en fichent pas lourd, mais une journée de tournage, s’avère éreintante. S’il y a de la bonne humeur sur le plateau, on s’amuse, mais on travaille ! À part quelques apparitions dans des films grand public comme “Rien à déclarer” ou “Les Brigades du Tigre”, tous les autres sont des films d’auteurs. Est-ce voulu ? Oui et non. Je ne reçois pas que des films d’auteurs. Quand on commence à lire un scénario, on ne situe pas son genre, sauf si on connaît déjà le réalisateur. C’est peut-être un film grand public vachement bien fait, avec un fond, un propos, un intérêt et qui rejoint le public, qui fera six millions d’entrées. Il se trouve que mon plaisir d’acteur va plus vers des personnages concrets de notre société d’aujourd’hui, non vers des héros for-


CINEART L’EXERCICE DE L’ETAT Bayard d’Or du Meilleur Scénario NAMUR 2011

matés. J’aime incarner les vraies émotions de Monsieur tout-lemonde. Là, j’interprête comme joue un enfant. Je recherche le reflet de la réalité dans la fiction, en tant qu’acteur, mais également en tant que spectateur. Les vrais ressorts humains, la recherche de l’âme humaine m’émeuvent. D’où le fait d’une filmographie comportant plus de films d’auteurs : ce sont eux qui se cognent à l’âme humaine et à la société. Votre carrière comporte bon nombre d’œuvres qui questionnent la société, comme “Le Couperet”, “Sauf le respect que je vous dois” ou “L’Exercice de l’État”, des films qui appuient là où ça fait mal. Les cherchez-vous ? Non, on vient vers moi. J’ai la chance d’être demandé. Il se trouve que cette « représentation » des gens prend un côté engagé, mais mon moteur reste le plaisir. Cet intérêt pour les autres est peut-être dans mes gênes. J’ai un peu peur de paraître prétentieux en disant cela, mais c’est vrai. Vous avez joué un nombre considérable de salauds… Ça m’a collé à la peau. Pendant tout un temps, on ne m’a proposé que des rôles de crapule, de pervers. Cela me navrait un peu. J’avais envie de faire autre chose. Dès qu’un scénario comportait un père alcoolique ou un patron glauque, c’était pour ma pomme, pas toujours à bon escient dans le sens où le personnage n’était pas nécessairement bien écrit. Même le cinéma « d’auteur » véhicule son quota de caricatures. À l’inverse, les personnages peuvent être formidables dans des films « grand public ». Après avoir incarné une bordée de crapules, vous avez glissé dans une zone plus ambigüe, entre gris-clair et gris-foncé. C’est vrai. Mon personnage de ministre des Transports dans “L’Exercice de l’État” est plutôt un bon gars, quelqu’un d’honnête et d’intègre. Il est mû par une ambition citoyenne, républicaine, de bien public. Bien entendu, il doit jouer avec son ambition et faire des compromis avec des directives qu’il désapprouve. Sinon, c’est un bon homme politique. “L’Exercice de l’État” est le troisième film français sur la politique cette année, après “Pater”, d’Alain Cavalier et “La Conquête”, de Xavier Durringer. D’où vient ce soudain intérêt pour un sujet qui, jusqu’ici, n’avait pas l’air de déchaîner les passions au cinéma ? Il couve sans doute chez les réalisateurs et dans les maisons de production un besoin d’interpeller le public avec des sujets politiques ; peut-être parce que l’on sent de plus en plus que le pouvoir change de mains. Sans doute le citoyen a-t-il un réveil soudain de sa participation et sa responsabilité face à l’acte politique. Nous avons beau donner notre voix et déléguer… Il est trop simple de dire : « tout est de leur faute ». Nous sommes aussi responsables. Vous intéressez-vous à la politique ? Comme tout le monde. Ou plutôt comme tout le monde devrait le faire. On me pose souvent des questions sur la politique et je réponds, parfois avec une certaine candeur. Après une interview où je m’exprimais sur des sujets comme Bart De Wever ou la N-VA, j’ai reçu des réponses agressives de lecteurs sur les blogs de certains journaux : « Gourmet est acteur, qu’il s’occupe uniquement de faire de la comédie et qu’il se taise sur la politique. » Je ne suis pas d’accord. Tout se passe comme si la politique était sacrée, comme si on ne pouvait plus adresser la parole aux « professionnels », si on ne faisait pas partie du cercle. Or nous sommes concernés. Nous avons le droit de donner notre avis. Chaque citoyen est responsable face à une décision politique. Ce n’est pas parce que nous avons délégué le pouvoir qu’on doit se laver les mains de tout ce qui se passe autour de nous. Ce serait trop simple.

Des trois films politiques susmentionnés, “L’Exercice de l’État” est le seul à insister sur la perte de pouvoir des États par rapport à l’économie transnationale… Il est vrai que le pouvoir glisse vers des gens qui détiennent la mainmise économique et financière sur le monde. Nos gouvernements vendent le pouvoir au plus offrant : j’exagère à peine ! C’est ce qu’exprime dans le film un dialogue particulièrement cynique entre Didier Bezace et Michel Blanc. Ils incarnent deux directeurs de cabinets. Ils n’ont aucune responsabilité face aux citoyens puisque ce sont des hommes de l’ombre, mais ils sont les « sages » qui discutent face-à-face de l’endroit où se trouve le pouvoir aujourd’hui et du fait de faire allégeance aux multinationales privées plutôt qu’à l’état. C’est une scène que je trouve drôle et en même temps terriblement violente. La question des privatisations des fonctions de l’état est au centre du film… L’argent étant le nerf de la guerre, tous les ministères dépendent du budget, donc de l’économie. Pourquoi sommesnous entrés en crise économique ? Pourquoi tout à coup ? L’état ne peut-il plus allouer assez d’argent aux différents ministères pour assurer un service minimum ? Parce qu’il y a une fuite de l’argent vers des choses qui ne sont plus l’état ni le citoyen. Voulez-vous parler du pouvoir financier ? La bourse n’est même plus un cirque, c’est un casino ! La viabilité de certaines entreprises, donc de dizaines de milliers d’ouvriers, dépend du bon vouloir de traders, de leurs spéculations, de leurs ambitions personnelles, de gens qui font fi de toutes valeurs humaines ou de solidarité. Terrible et effrayant ! C’est presque du virtuel ! De toute façon, la bourse est déjà quelque chose de virtuel. L’économie réelle a été transposée dans un jeu genre « Playstation ». Le pouvoir s’est détaché de la réalité des citoyens. “L’exercice de l’État” est un film courageux. Difficile à monter financièrement ? J’ai failli répondre « oui » d’emblée, parce que le cinéma d’auteurs a du mal à se financer aujourd’hui, mais ce n’est pas vrai. Denis Freyd, le producteur, auquel on posait la question à Namur, a répondu qu’à partir du moment où on a fait circuler le scénario, le financement a été bouclé assez rapidement. Ce dernier était d’une telle précision, d’une telle force que les portes se sont ouvertes très vite. Il est rare de voir un scénario d’une telle maturité. Vous jouez peu de comédies. Est-ce que cela vous manque ? J’en ai interprété au théâtre et j’aimerais en faire au cinéma. Il n’y a pas beaucoup de bonnes comédies. On m’en a proposé quelques-unes que j’ai refusées. La mécanique du rire, l’écriture et la mise en scène comiques sont des choses très difficiles. Ça ne s’est pas encore présenté, mais je ne désespère pas. Et puis, il faut s’entendre sur ce que l’on appelle « comédie ». Pour moi, ce serait dans le genre de “Raining stones” de Ken Loach, film qui, pour d’autres, est un drame social. Cela me fait rire. C’est comme le clown, qui part toujours d’une blessure intérieure réelle ou d’un ressort humain concret : jalousie, cupidité, mesquinerie… Cela doit d’abord se ressentir. Idem pour un peintre : la représentation passe d’abord par le corps. Il faut l’émouvoir pour le retranscrire après. C’est une phase de maturation. La colère, la peur se passent d’abord dans le corps. Ensuite seulement les mots sortent, en criant, en frappant… Trop souvent les acteurs restent dans la tête, commencent par s’imaginer l’émotion alors qu’ils devraient la ressentir.

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cinéma

MARIE GILLAIN LA JEUNE FILLE, LA JUSTICE ET LA MORT Marie Gillain était au Festival de Namur pour présenter “Toutes nos envies”, le très beau film de Philippe Lioret. L’actrice y incarne une jeune juge d’instance menant de front sa vie de famille et une lutte perdue d’avance contre le cancer. Avant de mourir, elle veut gagner un autre combat, juridique celui-là, mené avec un confrère interprété par Vincent Lindon contre les « prêts à la consommation » à taux usuraires qui étranglent les plus démunis. Disons-le tout net, “Toutes nos envies”, œuvre d’une rare intensité, marque l’une des plus belles prestations de Marie Gillain.

— Texte : Geoffroy d’Ursel - Photo : Guy Ferrandis Vous êtes-vous sentie proche de votre personnage ? Je ne me demande jamais si un personnage est proche de moi. Au contraire, on a envie de se retrouver dans des histoires différentes de la sienne, d’être dans un ailleurs, même si on livre une grande part personnelle dans celui-ci. Il y a peut-être une proximité dans la façon de ressentir les émotions, dans le moment où cette histoire se passe dans la vie de cette jeune femme. Elle est mère de deux enfants ; ce qui ne m’est pas étranger. Pourtant, au-delà de cet aspect, j’ai eu un vrai coup de cœur émotionnel, absolu, pour cette histoire et la manière dont elle est racontée. Il naît entre votre personnage et celui de Vincent Lindon une relation intense, à la croisée de toutes les formes d’amour : platonique, amicale, filiale, et pourtant ambiguë… Ils se rencontrent par le biais de leurs relations professionnelles ; ils partagent un sens de la justice et sont tous deux très combattifs. Mais il y a un autre terrain sous-jacent. Elle se sent en paix avec lui, parce qu’elle n’a pas de comptes à lui rendre. Nous avons tous vécu ce genre de parenthèses, des moments où l’on redevient vierge de toutes références de quotidien, de famille, d’appartenance. Avez-vous décroché facilement ce rôle ? Au contraire, cela a été une longue bataille pendant laquelle il a fallu faire preuve de beaucoup de psychologie, mettre mon orgueil de côté. Je n’étais pas souhaitée sur ce film au départ, ni par le réalisateur, ni par les producteurs. Je n’avais comme arme que l’émotion que j’avais à l’intérieur de moi pour ce scénario. Personne ne m’attendait. Vous vous faites un peu plus rare au cinéma ces temps-ci… Un métier fait de hauts et de bas, d’alternances. Il y a également la ques-

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tion des moments de vie. Je suis mère de deux enfants, ce qui prend quand même un certain temps. Il est rare dans le cinéma en général de trouver des rôles intéressants de femmes de trente ans. Sont proposés plus de rôles d’hommes que de femmes. Ensuite, il faut correspondre, être séduite par le projet… “Toutes nos envies” est un film engagé, qui parle d’un combat gagné pour plus de justice. Il invite à ne pas baisser les bras, à redresser la tête. Comment l’avez-vous ressenti ? Cette histoire m’a bouleversée parce qu’elle parle de gens comme vous et moi, qui sont confrontés à cette humiliation, à cet écrasement par le monde financier, totalement broyés par cette machine. J’ai passé des mois dans les tribunaux d’instances pour préparer le rôle. J’étais parfois dans le public, parmi les gens qui se présentent devant les juges, complètement étranglés par le surendettement. J’ai été me balader dans le bureau des juges pour essayer de comprendre ce double regard. Les cinéastes sont les vrais courageux, qui décident : « j’ai envie de protester et je vais écrire une histoire ». Nous, les comédiens, nous racontons des choses sur ce que nous sommes surtout par les choix que nous faisons. “Toutes nos envies” s’inspire d’une histoire vraie… Le film est adapté du roman récit “D’autres vies que la mienne”, d’Emmanuel Carrère. Juliette, la belle-sœur d’Emmanuel Carrère, s’est véritablement battue aux côtés de cet autre juge d’instances, Étienne Rigal, venu sur le tournage à Lyon. Ils ont réussi à changer les contrats des sociétés de crédit ; puis elle est morte d’une tumeur au cerveau. Emmanuel Carrère a dit du film : « une très jolie trahison » de son oeuvre. Quand aurons-nous le plaisir de vous voir jouer dans un film belge ? J’aimerais travailler avec des cinéastes belges. J’en ai vraiment très envie. Bien évidemment les frères Dardenne en font partie. J’aimerais surtout approcher Bouli Lanners ; je suis particulièrement sensible à son univers dans lequel la vérité des personnages déborde d’une poésie terrienne et désespérée.


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cinéma Artiste visuel reconnu des milieux de l’art contemporain, Nicolas Provost vient de réaliser son premier long-métrage, «L’Envahisseur», projeté sur nos écrans à la mi-novembre. Sélectionné à la Mostra de Venise, ce film a été présenté au Festival du film de Gand où il a obtenu plusieurs prix. Prix Georges Delerue de la meilleure musique, prix du meilleur acteur pour Issaka Sawodogo, Award Jo Röpke pour le meilleur réalisateur à Nicolas Provost.

— Texte : René Sépul - Photos : Cici Olsson

Provost n’est pas un inconnu des cinéphiles. Plusieurs de ses courts et moyens-métrages ont été récompensés dans des festivals prestigieux. L’Envahisseur s’inscrit dans une relation commencée, il y a quelques années, entre le metteur en scène et comédien Issaka Sawadogo via Exoticore, moyen-métrage, évoquant les tenta-

DANS LES COULISSES DE

« L’ENVAHISSEUR » tives et difficultés d’intégration d’un immigré burkinabé en Norvège, puis Induction.

L’Envahisseur commence sur une plage du Sud de l’Europe où échouent des Africains candidats à l’exil. Le film démarre par une scène forte où l’on découvre les premiers pas au cinéma de la top modèle Hannelore Knuts, avant de se poursuivre dans les rues de Bruxelles où Amadou, un des naufragés, va connaître le vécu de nombreux clandestins, avant de vivre une histoire bouleversante avec une femme blanche, socialement aisée. L’Envahisseur n’est pas sans faiblesses dans sa construction narrative, mais celles-ci sont d’abord dues à la puissance de quelques scènes marquantes. Un premier film, avec des hauts et des bas. Un opus du début qui, sans donner des leçons de vie, suscite l’émotion et marque les esprits. Une démarche encourageante, chargée d’empathie et du désir d’humanité.

ISSAKA SAWADOGO Acteur et metteur en scène, Issaka Sawadogo a participé à plusieurs films de Nicolas Provost. Il a obtenu à Gand le Prix du Meilleur Acteur. « J’ai rencontré Nicolas, il y a plus de dix ans à Oslo. Nous partagions le fait d’être deux artistes immigrés dans une société dite ouverte et multiculturelle. Si la Norvège n’est pas le pire des pays pour l’accueil de l’étranger, l’intégration n’y est pas pour autant aisée. Nous pouvions partager certaines réflexions. Nicolas m’a proposé de jouer dans son 1er court métrage, Exoticore, abor-

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dant ce sujet. L’Envahisseur, son 1er long, est la suite d’une aventure également partagée dans Induction, un second moyen-métrage sur le même thème. Il est devenu comme mon frère. »

Avez-vous participé à l’écriture ? « Nous sommes restés en contact. Il a écrit le scénario, mais il m’envoyait des mails au fur et à mesure de l’évolution du projet. J’étais à Ouagadougou, et dès que je recevais quelque chose, il fallait que je l’appelle. » Y a-t-il une part de vécu dans la composition du rôle ? « Je me suis retrouvé en Norvège via le théâtre, non comme un réfugié. Je partage ma vie entre Oslo et Ouaga, mais je connais les réalités vécues par des milliers d’Africains qui tentent de rejoindre l’Europe. Je n’ai pas connu la misère et l’humiliation, mais j’ai subi certaines des difficultés d’intégration que rencontre Amadou. » Comment vit-on cela ? « On regarde la vie dans les yeux et l’on se dit : cela ne m’atteindra pas, ne me cassera pas ! Je comprends toutefois que les frustrations récurrentes vécues par beaucoup puissent pousser à la violence. »

STEFANIA ROCCA Peu connue en Belgique, cette actrice a joué dans Talented Mr Replay d’Anthony Minghella et Mary ou Go Go Tales d’Abel Ferrara. Connaissiez-vous Nicolas Provost avant de jouer dans son film ? « Non. Quand j’ai lu le synopsis, j’ai été intéressée par l’histoire. Je

me suis renseignée sur l’auteur et j’ai été séduite par l’univers de cet artiste et ses créations. » Qu’est-ce qui vous a convaincu de participer à ce premier film ? « L’histoire est intéressante, contemporaine ; j’ai senti que le réalisateur allait laisser de l’espace à ses personnages pour s’exprimer. Il proposait une histoire forte, sans poser de jugement(s) de valeur(s) sur ses personnages. Il venait avec de belles idées, peut-être un peu clichées, mais qui rejoignent les fantasmes que connaissent de nombreuses femmes. J’étais curieuse de connaître l’homme derrière ce projet et de voir comment je pourrais répondre à ses attentes. » Qu’entendez-vous par « clichés » et « fantasmes » ? « La femme mûre, belle et riche, mais qui s’ennuie dans la vie. Sa rencontre avec un inconnu, noir, séduisant, puissant, avant d’accepter rapidement ses avances. Une scène de sexe contre les vitres d’un loft chic. L’assassinat d’un mafieux dans un « peep show »… Ces images, qui vous traversent l’imaginaire de nombreuses femmes, sont des défis à relever pour une actrice. » Que pensez-vous du film ? « Je l’aime beaucoup. C’est une histoire forte, un film coup de poing. Nicolas a laissé ses acteurs porter l’histoire, sans accepter les clichés évoqués prendre le dessus. Un cinéma intelligent. Ces personnages principaux ne sont pas bons ou méchants, mais des êtres qui se rencontrent et se cherchent...»


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variétés

JONASZ MICHEL TOUS TALENTS CONFONDUS Chanteur et acteur, l’auteur de “La Boîte de Jazz”, de “Joueurs de Blues” et des “Vacances au bord de la Mer” revient en Belgique pour deux spectacles différents. Les amateurs de théâtre auront l’occasion d’enfin découvrir “Abraham”, comédie musicale qu’il a écrite et interprète, alors que les fans de soul music pourront l’applaudir dans “Les Rois de la Soul”, concert hommage à Aretha Franklin, Ottis Redding et James Brown.

— Texte : René Sépul - Photos : Cici Olsson “Abraham” est la première pièce de théâtre que vous écrivez. Elle évoque la vie de votre grand-père, épicier juif polonais, déporté et mort à Auschwitz. Quelles étaient vos motivations ? « Je fonctionne avec des envies que j’essaie de concrétiser. Je connaissais l’histoire de mon grand-père ; ma mère me l’avait racontée. Cet homme avait quitté sa Pologne natale pour la Hongrie, où il fonda une famille, avant d’être arrêté et déporté. Son histoire m’intéressait ; j’ai demandé à ma mère de m’en parler. Une histoire tristement banale pour l’époque, si touchante. Dans cette épopée familiale, il y avait aussi un lien spirituel : cet homme a été cantor, chanteur à la synagogue. Le texte est né de ses souvenirs d’enfance. Je n’ai pas reconstitué le récit d’un homme au sens strict. Je ne sais d’ailleurs pas précisément si mon grand-père est mort à Auschwitz ou dans un autre camp. J’incarne un personnage qui, à un moment précis, a compris qu’il allait mourir et revoit sa vie. Plus qu’un devoir de mémoire. Le propos est universel : il se veut avant tout un message de fraternité. » Avez-vous été étonné par le succès ? « Le théâtre est différent du music-hall, où vous réservez une salle pour deux, trois, voire dix soirs. Au théâtre, vous allez voir un directeur de salle à qui vous présentez un projet. Lorsque vous l’avez convaincu, vous planifiez un agenda. Les choses se compliquent, car une pièce ne reste à l’affiche que si elle a du succès. Vous dépendez d’autres spectacles et risquez, si le succès vous accompagne, d’être retenu par votre propre réalisation. Ce fut le cas d’“Abraham” et j’en suis fier. Je suis heureux d’avoir pu intéresser par ce propos une audience plus large que la communauté juive au sens strict. » Enfant, à quoi rêviez-vous ? « Je ne sais plus trop… Par contre, je n’ai rien oublié de cette période. Un monde simple, baigné de musique, avec ma mère qui chantait tout le temps et mon père qui jouait du violon. Grâce à lui, j’ai pu voir très jeune des artistes comme Piaf. Mes parents étaient des optimistes, et j’ai gardé d’eux cette qualité ! »

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On qualifie souvent vos projets de « nostalgiques », une affirmation que vous récusez ? « Effectivement, je ne me sens pas nostalgique, plutôt bien dans mon époque. » J’ai lu que votre prochain projet toucherait au blues ? « Oui, cela fait longtemps que j’en parle et j’y viendrai un jour. Entre le moment où vous avez envie d’une chose et le passage à l’acte, laissons mûrir les choses. J’avais l’envie de rendre hommage à la musique tzigane depuis longtemps, ce que je fais indirectement dans “Abraham”, car ces mélodies que j’apprécie accompagne l’histoire de mon grand-père. Avant le spectacle, je ne savais pas trop comment relier les sujets, et puis, tout naturellement, l’hommage s’est associé. » Après 40 ans de carrière, est-il toujours important pour un artiste de surprendre son audience ? « La question de l’audience n’est pas importante. Un artiste est condamné à surprendre ! Il ne peut jamais vivre dans le confort. Votre premier spectateur reste vous-même. Le problème est de ne pas s’ennuyer et ne jamais se mentir à soi-même. J’ai toujours monté des choses, où je trouvais du plaisir : tant à seize ans, au Golf Drouot, lorsque je chantais du rock n’roll , qu’aujourd’hui avec “Abraham” ou à travers l’hommage aux “Rois de la soul”. Après quarante ans de carrière, vous avez bien quelques petites certitudes, mais il faut toujours prendre des risques. Alors je varie les plaisirs : un jour, je monte un spectacle avec un trio piano basse batterie ; un autre je suis seul en scène ; un troisième j’accompagne un big band ou j’écris un album. Demain, aura lieu ce spectacle sur le blues. On verra… Mais c’est moi que je surprendrai le premier. » ABRAHAM

Infos : 29 novembre, au Centre culturel d’Uccle à 20h30. LES ROIS DE LA SOUL : ARETHA, OTTIS & JAMES.

Infos : le 16 décembre à Colfontaine, à l’Espace Magnum : le 17 décembre à Liège, au Forum ; le 18 décembre à Bruxelles au Cirque Royal.


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« LA CRÉATIVITÉ FAIT FORCÉMENT PARTIE DE L’AMOUR. »

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JUDITH GODRÈCHE AMOUR DE L’ART ET ART D’AIMER

Son regard rêveur en a fait planer plus d’un. Actrice dès l’âge de neuf ans, Judith Godrèche est devenue adolescente, puis femme, sous l’œil des caméras, avant de passer à la réalisation. Toujours aussi aérienne et sensuelle, elle nous revient dans le délectable “L’art d’aimer”, d’Emmanuel Mouret.

— Interview : Geoffroy d’Ursel Photo : Louis Decamps - H&K - ImageGlobe.

Vous avez commencé votre carrière de manière particulièrement précoce… Toute petite, je voulais déjà être actrice. Mes parents m’avaient inscrite dans une agence d’enfants acteurs. Mes débuts remontent à 9 ans : j’incarnais la fille de Claudia Cardinale dans “L’été prochain” de Nadine Trintignant. Un petit rôle, que j’ai considéré comme des vacances. Je faisais ça avec beaucoup de légèreté, d’innocence et de gaité.

Étiez-vous impressionnée par le fait de côtoyer des célébrités ? Ce n’est pas une question d’âge, mais de transmission. Si les parents sont impressionnés, les enfants le seront aussi. Les miens m’avaient emmenée au cinéma très tôt et j’avais vu les films de François Truffaut ; j’étais donc très renseignée sur les gens avec lesquels j’allais travailler. Je n’ai jamais considéré les acteurs connus comme des phénomènes. Tout ça était démystifié pour moi. JeanLouis et Marie Trintignant, Fanny Ardant; tout le monde était très gentil avec moi. J’ai adoré travailler avec Philippe Noiret. Avez-vous grandi plus vite du fait de travailler très jeune dans un monde d’adultes ? Cela vous fait affronter la réalité autrement, c’est vrai. La démarche de l’enfant qui a envie d’être acteur comporte déjà une certaine maturité. Je n’étais pas dans une cour de récré ! Avez-vous suivi des cours d’art dramatique ? Non, j’ai tout appris sur le terrain. À quinze ans, vous jouiez dans “Les Saisons du plaisir”, de Jean-Pierre Mocky. Saisissiez-vous les aspects libertins du film ? Tout à fait oui. Avant le film de Mocky, j’avais tourné “Les Mendiants” de Benoît Jacquot…

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e r u t r e v u o c « LA RÉALISATION, COMME L’ÉCRITURE, EST UNE PRISE EN MAIN, UNE PRISE EN CHARGE ACTIVE, QUELQUE CHOSE DE L’ORDRE DE LA MATURITÉ. » QUELQUES ÉTAPES Révélée au public par “La Fille de quinze ans” de Jacques Doillon, Judith Godrèche n’a plus quitté le cinéma. Elle fut nominée trois fois aux Césars, pour le meilleur espoir féminin (“La Désenchantée”), puis pour le meilleur second rôle (“L’Auberge espagnole” et “France boutique”). Son rôle de scientifique un peu garçonne dans “Ridicule” étendit sa renommée jusqu’aux États-Unis et lui ouvrit les portes de Hollywood (“L’Homme au masque de fer”, “La Panthère rose 2”…).

Et vous êtes partie vivre avec ce réalisateur. Ce départ a-t-il été bien pris par vos parents ? Je ne vais pas entrer dans les détails de ma vie privée, mais je ne me suis pas enfuie de chez moi. J’étais une enfant très mûre. Une fille de 15 ans qui part avec un homme de 40 ans est forcément très surprenante. Il émanait de moi une sorte de détermination et d’indépendance qui rassurait mes parents. Laisse-t-on son enfant prendre le métro seul à dix ans ? Tout dépend de quel enfant.

Au début de votre carrière, on vous a beaucoup vue dans des films d’auteurs – de Benoît Jacquot forcément, mais aussi de Jacques Doillon et d’Olivier Assayas… J’ai commencé avec ce qui me ressemblait le plus. Mon agent pensait que, vu ma personnalité, je devais rencontrer Jacques Doillon, ce que j’ai fait, avec sous le bras un scénario de ma plume. Après lecture, il m’a dit : « faisons un film ensemble ». Cela a donné “La Fille de quinze ans”, sur un scénario écrit par lui, mais à l’écriture de laquelle j’ai participé. Les films dans lesquels j’ai joué “Quand j’étais petite” comprenaient une grande partie de moi, de ma personne. Par la suite, le cinéma m’a choisie et je suis devenue une actrice professionnelle, acceptant des rôles dans des films divers et variés. À partir de “Tango” et surtout de “Ridicule”, deux films de Patrice Leconte, vous allez vers plus de légèreté, d’humour. Cela correspond-t-il à votre évolution personnelle ? Cela dépend plutôt d’un concours de circonstances, de hasards, de propositions. “Ridicule” a en effet marqué un tournant : c’était la première fois que je jouais un personnage vraiment différent de ma personnalité. Je suis devenue actrice en m’éloignant de moi. Patrice Leconte et moi, nous connaissions déjà depuis un moment ; on s’était rencontrés à la remise des Césars quand j’avais été nominée pour “La Désenchantée”. Il avait toujours été bienveillant avec moi. Il m’a proposé le rôle de “Ridicule” dans un restaurant à Montparnasse « pour dans plus d’un an ». Quel plaisir d’avoir un projet aussi éloigné; il y avait un côté rendez-vous… Puis le film a eu le succès que l’on sait, même aux ÉtatsUnis. Quand on réussit à provoquer beaucoup d’entrées, les propositions deviennent d’un coup très différentes. La raison de mon tournage dans mon premier film américain, “L’Homme au masque de fer”, l’une des très nombreuses variations sur “Les trois mousquetaires”. Comment analyseriez-vous les différences entre le cinéma français et le cinéma américain ? Dans les deux pays, j’ai tourné dans des réalisations à gros budgets et dans des films d’auteurs. La différence se situe là ! Une méga production américaine peut se comparer à un gros film français, à la différence près que les moyens, mis en œuvre aux États-Unis, ne sont pas “gros”, ils sont “gigantesques”. L’industrie est derrière la machine. Dans le cinéma d’auteur, quand il y a très peu d’argent, on retrouve les mêmes débrouilles dans les deux pays. Avez-vous ressenti un surcroît de pression du fait de jouer dans un blockbuster made in USA ? La pression se situe dans le fait d’être à la hauteur des attentes. Rien n’est définitif. Être choisie

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n’est qu’une partie du chemin. Ensuite, il faut jouer en anglais devant des acteurs qu’on admire et qui vous découvrent, comme John Malkovich et Jeremy Irons. C’est angoissant. Vous arrivez sur un terrain à conquérir, où tout est possible, et en même temps, rien ne l’est. Rien à voir avec le fait de retrouver un copain, avec lequel on a déjà joué dans un film en France, qu’on connaît socialement. Avez-vous également été impressionnée par Leonardo DiCaprio ? Il sortait tout juste de “Titanic”, sa grande période. J’étais intimidée de jouer avec lui, parce que je l’avais vu dans son rôle de frère attardé mental de Johnny Depp dans “Eating Gilbert Grape”. Je ne suis pas impressionnée par le pouvoir, mais par le talent. Vous avez incarné quelques personnages assez inattendus… Souvent, même les réalisateurs ne m’attendaient pas. Philippe Harel se demandait si j’étais capable de jouer dans une comédie, d’être rigolote et désinvolte pour “Tu vas rire, mais je te quitte”. Cédric Klapisch ne pensait pas du tout à moi pour le rôle de l’épouse trop sage de “L’Auberge espagnole” ; c’est le producteur Bruno Lévy qui l’a convaincu de me voir. Tonie Marchall ne m’imaginait pas du tout dans le rôle d’une ex actrice de porno qui fait du téléachat dans “France boutique”… Il existe des metteurs en scène à qui on doit faire oublier son passé cinématographique. Il y a toujours quelque chose à prouver, une nouvelle neutralité à acquérir, une sorte de virginité à réinventer. Vous avez joué pour Sophie Marceau qui vous a choisie pour alter ego dans deux de ses trois films, “L’aube à l’envers” en 1995 et “Parlez-moi d’amour”, datant de 2002. D’où vient cette proximité ? Nous avons travaillé toutes les deux très jeunes, elle dans un cinéma populaire, moi dans un cinéma d’auteurs. Les deux avons vécu très tôt avec des réalisateurs plus âgés que nous. Nous avions des points communs, mais dans un contexte très différent. J’ai pour elle énormément de respect et beaucoup d’affection, même si on ne se voit plus beaucoup. J’ai été extrêmement touchée d’avoir été choisie par elle ; je lui ai d’ailleurs dit « oui » sans même lire le scénario. Il y a quelque chose de très fraternel quand c’est une actrice, une « sœur », qui vous choisit plutôt qu’un metteur en scène. J’avais envie de défendre son projet – et de la défendre – bec et ongles. Je la trouvais courageuse, téméraire, intrépide… Beaucoup de qualités qui me faisaient défaut. La voir passer à la réalisation a joué comme un miroir et m’a donné le courage de m’y mettre également. Vous avez donc réalisé votre premier film, “Toutes les filles pleurent”, en 2010. Qu’est-ce qui vous a poussé à passer à l’action ? Le fait d’avoir des enfants et, finalement, de grandir. J’ai acquis plus de liberté avec la maturité. Je compare cela à un cercle : on part de soi, on s’éloigne puis on revient à soi. J’ai commencé très tôt en me nourrissant de choses très personnelles, puis je me suis éloignée en tournant dans des films qui m’ont plu, pour finalement devenir réalisatrice en parlant de moi à nouveau. Vous interprétiez également le rôle principal. N’est-ce pas trop lourd ? Au contraire, je jouissais d’une flexibilité totale liée au fait que j’étais à la fois devant et derrière la caméra. J’ignore, si j’aurais pu réaliser ce film autrement vu le peu de moyens dont je disposais. Je vivais une relation très fusionnelle avec ma chef opérateur et nous partions à Paris, caméra à l’épaule, voler des plans que je n’avais pas les moyens de payer via les autorisations.


JEAN-MARC HAEDRICH / VISUAL - IMAGEGLOBE

Version cheveux courts pour son dernier film. Un look plus coquin.

Travailler en tant qu’actrice et se laisser porter par le regard des réalisateurs, n’est-ce pas une facilité par rapport au travail d’écriture, quand on se retrouve seul face à la « page blanche » de la création ? Puisque vous parlez de page blanche, j’ai également écrit un roman, “Point de côté”. La réalisation, comme l’écriture, est une prise en main, une prise en charge active, quelque chose de l’ordre de la maturité. Tout d’un coup, je réalise un travail d’adulte. Je suis passée de la muse au pygmalion, sortie de cette angoisse que j’avais dans une forme de neutralité, liée à la dépendance du regard des autres. Comme actrice, les réalisateurs projetaient leurs visions sur moi ; là, c’est moi qui imposais la mienne. Emmanuel Mouret avait fait de vous la fille du Président dans “Fais-moi plaisir”. Vous le retrouvez cette année dans le déli-

cieux “L’Art d’aimer”, qui a remporté le Prix du meilleur scénario au Festival des Films du Monde, à Montréal… Emmanuel Mouret est un garçon absolument charmant, très posé, qui maîtrise absolument tout. Totalement à part, il possède une personnalité déroutante. Il n’est pas quelqu’un qui simule, qui fabrique, plutôt une sorte de prince charmant réalisateur, spontanément gentil et attentif aux autres, avec une forme quasiment désuète de galanterie. Aimer, est-ce un art ? La créativité fait forcément partie de l’amour. En matière d’amour, quelle leçon peut-on retirer du film ? Je ne pense pas qu’on doive en tirer des leçons, mais plutôt des sources d’inspirations.

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mode

Acne, Carlos Miele, Missoni, Iceberg, Murlberry

DE BON OU MAUVAIS Chaque hiver, c’est la même rengaine, la même polémique: vraie ou fausse fourrure? Mauvaise ou bonne conscience ? Un sujet qui déclenche les passions.

— Texte : Marie Hocepied Photos défilés : Pixelformula Entre respect des animaux et développement durable, certains ont choisi leur camp avec fermeté. Néanmoins, les avis sont beaucoup plus sensibles et moins tranchés qu’il n’y paraît, parce que le débat va au-delà des slogans souvent scandés par les deux partis, les pros et les anti fourrures. Bien loin d’un terrorisme militant ou d’une cruauté barbare, des alternatives et des comportements intermédiaires sont proposés. Posément. Un tel sujet est à prendre avec des pincettes. C’est donc sans entrer dans le vif, que dis-je, brûlant cœur du sujet, que nous pouvons nous rassurer : du podium au macadam - à un poil près - cet hiver, il y en aura pour tous les goûts et coûts !

VRAI VS. FAUX

D’un côté de la penderie, nous avons le toucher de saison. Une enveloppe de marmotte, un vison tricoté ou des pompons de renard. La fourrure en détail ou en total look a le don de réchauffer le corps. Avec style. Autrefois outrancière et opulente, très tape-à-l’œil donc, la bête savait se faire remarquer. Aujourd’hui, bye-bye le vison lustré de mamy, les créateurs décoincent la bête à coup de peinture, tandis que d’autres la rendent plus accessible. La matière s’immisce presque l’air de rien dans notre garde-robe. De l’autre côté du dressing, les poils sont plus rêches et uniformes. Cela n’a pas rebuté Karl Lagerfeld, qui en a usé plus que de raison lors de son défilé de l’hiver dernier. La fausse fourrure a la cote et bon nombre de designers ont décidé de bouder le vrai au profit du toc ! Pour une raison éthique évidente et une bourse moins garnie qu’auparavant - la crise aidant -, cette dernière a le poil en poupe. Elle se présente comme une bonne option pour pavaner emmitouflée et de manière responsable. Quoiqu’à l’unanimité, elle protège nettement moins des grands frimas.

Burberry

POUR UN EFFET CHÈVRE, AGNEAU, RATON

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Manteau en fourrure de chèvre, Filippa-K, 1150€ Blouson aviateur avec col en mouton, Gant Woman By Michael Bastian, 1299,95€ Sac en crinière de chèvre, 1290€


Sac blanc, Diesel, 200€

Veste sans manche, Replay, 350€

POUR UN COUP DE BLUFF

Marni

Manteau, Pepe Jeans, 149,90€ Veste bleue en lapin, Pinko, 500€

POIL ? UN PATCHWORK

Sac vert en agneau de Mongolie, Sonia Rykiel, 1150€

CHANGER DE POIL Col jaune en fausse fourrure, River Island, 27€

Sac Patch Poney Cuir, en édition limitée, Longchamp, 650€.

Mariouche Gagné portant une de ses créations.

UNE DEUXIÈME VIE La fourrure recyclée, certains en ont fait leur credo ! Comme Mariouche Gagné, créatrice emblématique canadienne, basée à Montréal. En 1994, elle monte Harricana : une marque de vêtements et d’accessoires luxueux, fabriqués à partir de matières recyclées. « Amoureuse du plein air et de la nature, je n’ai aucune envie de détruire mon terrain de jeu. Faire durer un manteau sur trois générations, cela devient écologique. Je ne suis pas pour la fourrure neuve ; je ne suis pas pour le neuf en général ! » Les plus belles matières retrouvent ainsi une seconde vie et se transforment en pièces uniques, prouvant que la mode aussi peut être durable. « En récupérant d’anciennes fourrures, nous avons ainsi épargné, depuis 17 ans, la vie de plus de 600 000 animaux. Nous avons aussi permis de donner un second souffle à plus de 60 000 manteaux, carrés de soie, cachemires qui n’auraient plus jamais été portés, s’ils n’avaient été réinventés. » www.harricana.qc.ca

JCVD n’hésite pas à tenir un vison dépouillé de sa fourrure pour éveiller les consciences.

LA CAMPAGNE

La célèbre organisation de défense des animaux GAIA incite les consommateurs à ne pas porter de fourrure. Un écran géant de 160 m2 et une affiche de 60 m2 s’est ainsi vu traverser huit de nos villes belges durant le mois d’octobre. À travers cette campagne, GAIA a souhaité attirer l’attention sur la fourrure présente de façon plus discrète, à savoir celle des encolures et des manchettes des vêtements. Dans cette optique, armée du fameux JeanClaude Van Damme, elle réclame une interdiction de l’élevage d’animaux pour la fourrure en Belgique. Et quand JCVD parle fourrure, cela donne : « L’intérêt de se balader avec la peau d’un animal sur le dos m’échappe. Je pense que les animaux seraient d’accord avec moi. » —19—


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mode Chapka, Inverni, 290€, chez Cachemire Coton Soie, www.inverni.it

Silhouette Lavand, www.lavand.es

Pull blanc, Mistral, 99,95€, www.mistral-online.com

JOURS DE NEIGE

Mitaines en cachemire, Eric Bompard, 60€, www.eric-bompard.com

Les hivers passent et ne se ressemblent pas. La catégorie Ski, autrefois réservée aux pistes, passe sa troisième étoile et devient une tendance forte de notre paysage urbain. Zoom sur le souffle de l’hiver et ses quelques options hors-pistes.

— Texte : Marie Hocepied Photos : défilés Pixelformula

Découvrez l’interview des créatrices des Filles à Papa sur

EXTRÊME COUTURE Ont déboulé sur les catwalks cet hiver : des fuseaux (Jil Sander), des chandails ergonomiques (Balenciaga), des sweats contemporains (Céline) et des après-skis nouvelle génération (Marc Jacobs). Une allure très rétro. Photo : Jil Sander

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BROUILLER LES PISTES Tel est le leitmotiv des Filles à Papa. Cette saison, encore plus que jamais avec une collection intitulée “From the Mountain with Love”. Feu de cheminée, plaid en tartan et sexy vibes, voici leur programme hivernal ! www.fillesapapa.com , en vente chez Kelly.

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Taches ? Rides ? Teint terne ?

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beauté

HELENA

RUBINSTEIN

UNE PETITE GRANDE DAME

Cracovie est une beauté particulière. Construite sur des marécages au Moyen Age, une mine de sel qui a contribué à sa richesse, une université où Copernic a étudié, elle prend des couleurs Méditerranéennes. Nous avons marché dans les pas d’Helena Rubinstein et avons découvert derrière ce bout de femme, une visionnaire qui a changé le monde de la beauté comme Copernic a changé la vision du monde. — Texte : Anya Loonen

SON DÉPART Helena est née Chaja Rubinstein en 1872 – et non en 1880 comme elle l’affirme – sous le signe du Capricorne. Elle change son nom à 24 ans quand elle décide de quitter Kazimierz, le quartier Juif de Cracovie. Son père lui interdit les études à l’université, il veut la marier. Elle refuse et part pour Vienne et ensuite pour l’Australie. Dans ses bagages, elle a douze pots de crème, une recette de sa maman fabriquée par un pharmacien. Ce petit bout de femme ne mesurait pas un mètre cinquante, l’ainée d’une fratrie de 8 filles va transformer le visage, la conception et l’approche de la beauté. Elle sera la première à impliquer la science, une tradition qui est toujours d’actualité. Ses propos : « Mon désir permanent d’être à l’avant-garde de la recherche scientifique a convaincu le corps médical que la beauté n’est pas une chose futile » témoignent de sa vision sur la beauté dont elle était convaincue, et qu’à force de travail acharné elle a pu financer. En partant de rien, elle a construit un empire en ouvrant son premier institut de beauté à Paris et collectionné des bijoux et des œuvres d’art. Avec l’aide de la science, elle dresse la classification des types de peaux : grasse, sèche et normale. Elle impose des tests scientifiques rigoureux à tous ses produits, ce qui ne s’était jamais fait auparavant. Dans sa “Maison de Beauté” de la rue Saint-Honoré, elle propose des massages et fait parler d’elle en choquant la société bourgeoise française. Colette est l’une des premières à accepter de se dénuder pour se faire masser et lancera la mode. Si Chanel a libéré les femmes du corset, Helena leur a permis d’utiliser le maquillage comme un atout, pour s’embellir et non plus pour porter un masque.

Portait d’une jeune ‘entrepreneur’ qui construit un “Beauty Empire” de ses propres mains. Une visionnaire hors pair.

Une femme qui connaît sa place dans le monde, collectionne l’art avec passion et les bijoux qu’elle s’offrait à chaque fois que son mari la trompait.

SA GRÂCE Helena innova le monde de la beauté grâce à ses relations avec de nombreux scientifiques d’une part, mais également à l’attention qu’elle prêtait à ses clientes. Déjà à Melbourne, elle convainc ses clientes australiennes, dont la peau est ravagée par le soleil, que son teint pâle et sa belle peau sont le résultat de sa crème ‘Valaze’. Développée avec l’aide d’un pharmacien, Helena l’applique tous les jours, matin et soir à l’aide de gestes bien précis. Une rigueur, un travail acharné et un esprit de famille sans pareil. Lorsqu’elle ouvre sa nouvelle maison de beauté à Londres ou à New York, elle y poste une de ses sœurs ou de ses nièces. La famille Rubinstein se faisait d’ailleurs appeler la mafia Polonaise par la concurrence.

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Puissance globale anti-âge Prodidy, Helena Rubinstein.


Choisissez le lit qui vous convient

Auping Match Quels que soient vos goûts, il y a toujours un Auping Match qui vous convient. Vous aimez le style classique et intemporel ? Dans ce cas, le Match London fera merveille dans votre chambre à coucher. Vous dormirez confortablement en vous réveillant bien reposé(e) dans le décor de votre choix. Trois modèles Match sont proposés, ayant chacun leur propre style : Match Copenhagen, New York et London. Vous avez le choix entre plusieurs coloris et accessoires. Pour que vous obteniez véritablement le Match parfait ! www.auping.be

Match London


beauté Sa maison de beauté où elle applique les techniques de marketing et innove sans cesse..

SES INVENTIONS La liste est longue, mais non exhaustive. Il est bon de rappeler ce que l’on doit à cette grande dame laborieuse, qui a vécu jusque 93 ans et a avoué être une femme comblée dans les affaires, mais pas très heureuse dans son mariage et avoir prix trop peu de temps pour ses deux fils. Elle établit la classification des types de peaux, invente le concept et le rituel dans la cabine de beauté, l’hydratation de la peau à l’aide de lait comme émulsion légère, l’autobronzant, le mascara en tube enrichi de fibres de soie et le waterproof, elle est la première à mettre en avant le lien entre l’alimentation, la nutrition et la beauté, elle invente le marketing événementiel - en lâchant 5000 ballons avec des messages et des échantillons - et crée les Beauty Classes pour enseigner les gestes de soins et de maquillage. Son slogan : « il n’y a pas de femmes laides, il n’y a que des femmes paresseuses ! ». Elle n’a jamais reculé devant le travail, ni les frais de recherche et de fabrication. Après 110 ans, la philosophie de la marque n’a pas changé. « Prodigy », une formule anti-âge globale sort en Belgique en février 2012 (190 euros). Cet anti-âge est actif à tous les niveaux (rides, pigmentation, fermeté, éclat,…) incite la peau à s’auto-réparer. Comme la prévention reste en 2011 le meilleur remède, nous pouvons l’appliquer dès les premiers signes de vieillissements. Cette femme a changé la vision de la beauté à tous les niveaux. Il est bon de s’en souvenir alors que nous considérons toutes les inventions évidentes, au même titre que nous trouvons que la terre tourne autour du soleil. Lecture Helena Rubinstein, La femme qui inventa la beauté, Michèle Fitoussi aux éditions Grasset.

SAGA MASCARA Si en 1939, elle lance un mascara waterproof à l’occasion de l’ouverture d’un ballet aquatique à la Foire Mondiale de New York, elle lancera en 1958 le Mascara Matic qui deviendra en 1964 le Long Lash et donc le premier mascara automatique, soit en cylindre et non pressé en poudre qu’il faut mouiller avec une brosse.

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Sa toute première crème de jour Valaze fera un malheur en Australie, lui permettant de conquérir le monde entier en apprenant aux femmes à se soigner pour être et rester belle.

Prodigy Power Cell dans la tradition de la fondatrice. L’Oréal continue à innover et à mettre la science au service des femmes : avec les cellules souche d’origine végétale en 2010.


Galerie Louise 1-2 • 1050 Bruxelles • Tel: 02 512 67 91


beauté

BREGANZE DIESEL ISLAND « LAND OF THE STUPID, HOME OF THE BRAVE »

Juste avant de prendre l’avion pour rejoindre le QG de Diesel Jeans à Breganze, près de Venise, et Renzo Rosso, dont le sang a probablement la couleur de l’indigo et l’épiderme la texture du denim, nous découvrons sa dernière publicité signée Terry Richardson : La Planète, une île dans un océan d’ignorance ? Le prétexte de notre visite : Diesel Fuel for Life, le denim a son parfum !

— Texte : Anya Loonen

L’immense bâtiment Diesel “vert” est une mini ville dans un paysage verdoyant. Construit de façon écologique, inspiré principalement par Andrea Rosso, il puise son énergie dans le soleil et offre à ses mille habitants un univers paisible, un jardin vertical, de grands bureaux paysagés bien aérés pour tous les créatifs, un grand restaurant, une salle de gymnastique, une crèche, etc. Nous avons la chance d’entrer dans l’antre du denim. La grande famille Diesel travaille sans répit sous le jouc protecteur de Don Renzo, né dans une grande ferme à Brugine. Après un passage à l’école de textile, il tombe amoureux du denim, et cet amour devient toute sa vie.

RENOUVELLEMENT Chaque année, Diesel produit quarante traitements différents de denim, une vingtaine de silhouettes ainsi que des campagnes publicitaires provocantes avec, pour les saisons à venir, un retour au work wear, des impressions camouflage et un denim assez foncé, plus brut, moins traité. « Diesel n’est pas un boulot, mais toute ma vie ». Des propos répétés par Renzo, nous raconte Bruno Collin, Directeur Artistique Diesel (fondateur du magazine WAD (We Are Different qui a déjà plus de dix ans). « Tout comme Ibiza, Diesel est une île, j’y viens et je repars car il ne faut jamais rester sur une île, il fait trop bon y rester. Le cinq poches représente notre métier ; il ne doit pas nous empêcher de faire d’autres choses afin d’enrichir la planète Diesel. Raison pour laquelle, nous avons ajouté des sacs en denim et maintenant le parfum. Suivront la chaussure, le cuir, la déco, la musique… Bob Sinclar est un grand ami (chut) ; il est symbole de liberté comme le jeans. Au-delà des générations, on porte le jeans à tout âge. C’est dans la tête que cela se passe. Sans toucher au cœur de Diesel. Il ne faut pas changer le cartable du postier. Il sera toujours d’actualité, non ? Nous continuons à innover, par exemple, avec le jogjeans en regardant attentivement autour de nous, en descendant dans la rue, dans les boîtes de nuit. »

GENESIS L’ADN de Diesel est le métissage de la 5-pockets jeans tradition et de l’héritage avec une vision bien tranchée de technique futuriste. Selon un grand jeaner belge, Diesel est unique pour sa connaissance passionnée, raffinée de la matière denim ainsi pour son fit sexy, plus que parfait et pour des finitions brutes mais sophistiquées. En Belgique par contre, la clientèle est surtout féminine ! À l’époque où tous les jeans féminins contenaient du stretch, Diesel était le seul à proposer un splendide denim pur et original, sensuel à porter. Si M&F Girbaud ont inventé le Stone Washed, aujourd’hui ils passent au Watt wash (au laser afin d’économiser de l’eau). Diesel lui, invente le jogjean, un mixte entre jogging et jeans, très confortable et cherche -en collaboration étroite avec ses fournisseurs- à économiser et à rendre écologique toute la chaîne de fabrication de la « toile de Nîmes ».

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RENZO ROSSO Paris, un jour d’été, le soir. Sur fond musical et la voix rauque et raffinée d’Ebony Bones, anglaise et musicienne autodidacte très rock funky, Renzo Rosso nous parle. Il est charmant et pas macho du tout, plutôt attendrissant avec sa coiffure de cherubini… Je pense comprendre ce qui fait la différence entre lui et la plus grande partie de la planète. Ce n’est pas uniquement le talent et la persévérance, ni la chance d’être au bon endroit au bon moment, ni de rencontrer les bonnes personnes, mais surtout et avant tout d’avoir cette capacité de vivre ici et maintenant ! Ce qui est finalement un condensé de la philosophie de Bouddha. Renzo pense à maintenant et comment faire progresser sa grande famille (un peu plus de mille employés à Breganze). Retour à aujourd’hui, nous sommes à Paris pour un lancement parfum pour femmes, “Loverdose” ? Il est sucré, mauve, saisi dans un cœur et porté par Ashley Smith. Diesel s’adresse t-il aux femmes ? « Depuis un bon moment, nous planchons sur le denim pour femmes, une collection complète, 100% ADN Diesel pour elles, très élaborée et étonnante. » Comment avez-vous procédé pour le parfum ? « Pour être honnête, j’avoue que je n’y connais pas grand-chose en parfum. Je sais ce que j’aime pour moi-même ; pour une femme je suis perdu. J’ai donc fait confiance aux gens de L’Oréal et des parfumeurs, ainsi qu’à mon équipe et les jeunes femmes qui en font partie. J’ai donné mon approbation, mais Honorine Blanc et Olivier Cresp savent exactement ce qu’ils font ! L’exercice "Loverdose" autour de la nouvelle substance l’absolu de réglisse accompagné de matières qui le rendent encore plus charnel, sensuel qui tient vraiment. » Qu’est-ce qui vous a fasciné dans le créateur Martin Margiela ? « Longtemps avant que je n’aie l’occasion de le rencontrer, j’aimais vraiment ce qu’il faisait. Aujourd’hui, il est vraiment fatigué… Heureusement, son équipe porte bien la Maison ; en 5 ans, j’ai investi beaucoup d’argent dans la MMM pour sa singularité. Depuis peu, nous sommes rentrés dans nos frais. J’aime sa pureté, la simplicité et l’authenticité à la recherche de la perfection dans son travail. Tout comme Diesel, il a toujours essayé d’innover, de dépasser les limites de création par rapport aux vêtements à explorer, au risque de ne plus être compris. Diesel veut toujours innover, tout en préservant les traditions et le savoir-faire de l’être humain, que le système a tendance à oublier. »


STÉPHANIE HAEGELSTEEN La haute joaillerie les yeux dans les yeux

D

Cette façon plus intimiste de faire de la haute joaillerie n’est pas seulement plus sympathique et décontractée. C’est aussi l’occasion d’utiliser des pierres plus belles et plus pures. Stéphanie Haegelsteen ne dispose pas d’un magasin cossu sur une avenue chic. Elle n’a donc pas de loyer à payer, ni de vendeuse ou de garde de sécurité, ni de stock à financer ; bref, pas de coûts fixes. C’est donc la certitude que votre investissement ne servira qu’à une seule chose : créer un bijou exceptionnel.

ans le monde très fermé de la haute joaillerie belge, Stéphanie Haegelsteen occupe une place à part, tant elle exerce son art différemment des joailleries «traditionnelles». Ceux qui ont passé le pas de sa porte deviennent vite des inconditionnels de cette artiste pétillante au talent ravageur et de cette façon plus intimiste de créer des bijoux. Les initiés se transmettent cette adresse de bouche à oreille, un secret précieux que l’on se passe entre bonnes familles.

A 34 ans, Stéphanie Haegelsteen a déjà réussi à se créer une place de premier rang dans le monde de la haute joaillerie belge et sa réputation dépasse déjà largement nos frontières. Une chose est sûre : on n’a pas fini de parler d’elle.

Installée dans un écrin de verdure dans la périphérie bruxelloise, elle ne travaille que sur commande et reçoit ses clients sur rendez-vous, de manière très flexible, comme par exemple le soir vers 20h30 ou pendant le week-end. Sous ses airs décontractés, elle est une grande professionnelle, très perfectionniste, qui n’hésitera pas à refaire complètement une bague si le résultat final n’est pas conforme à ses attentes. Ses créations sont d’un classicisme de bon aloi (« comme mes clients », sourit Stéphanie Haegelsteen), mais elles sont pourtant reconnaissables parmi cent autres, dans un style très sûr, une qualité de fabrication irréprochable et des pierres magnifiques. Elle a le don du beau et du bon goût, une qualité rare qui ne se démode jamais.

GUILLAUME STROOBANTS

Stéphanie Haegelsteen, c’est d’abord une femme. C’est un atout énorme dans le monde de la haute joaillerie, dominé par les hommes. Pour un homme qui cherche à célébrer un moment important, c’est très rassurant de discuter avec une femme qui connaît les goûts et les désirs des autres femmes. C’est aussi le plaisir de travailler entièrement sur mesure, à l’ancienne, tout en bénéficiant des techniques les plus modernes. Le résultat, c’est toujours une pièce unique, un bijou d’une finesse extraordinaire et malgré tout portable au quotidien.

.................................................................. Sur rendez-vous au 0485 085 768 www.stephanie-haegelsteen.com


LES MAISONS BLANCHES À PARIS L’UNIVERS BLANC SIGNÉ MARTIN MARGIELA

Le parcours de Martin Margiela – qui démarre avec son travail de fin d’études à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers en 1980 et l’ouverture de l’hôtel La Maison des Champs Elysées cet été – semble linéaire, parfaitement défini et pourtant bordé de créativité, jamais défaillante et d’une audace sans pareil. Pas de photo de lui : le vêtement reste la star ! Un anti globaliste avant la lettre, un artisan, ayant posé les fondations de la mode et des structures design d’aujourd’hui.

— Texte : Anya Loonen - Photos : Michel Damanet

L’ATELIER DE CRÉATION DANS UNE ÉCOLE L’atelier Maison Martin Margiela (3000m²) de la rue Saint Maur, dans le 11ème arrondissement de Paris, était un couvent, ensuite un orphelinat ; les tableaux y sont encore suspendus aux murs. Aujourd’hui la team créative, soit 18 personnes et les autres équipes, au total 75 personnes y travaillent. L’impressionnante ascension créative de Martin Margiela a commencé en 1953 à Genk, qu’il a quitté pour rejoindre Anvers et l’Académie. Souvent cité comme le 7ème membre du collectif : les Six d’Anvers, il s’est très vite distancié, partant à Paris travailler en tant que créatif freelance. De 1985 à 1987, il travaille pour Jean Paul Gaultier. Deux ans plus tard, il sort sa propre collection bousculant tous les registres, en même temps que les créateurs japonais font fureur à Paris. En 1997, il travaille également pour la maison Hermès ! Il partage avec Monsieur Dumas l’amour et la passion pour la simplicité, les arts et métiers, le savoir-faire d’un tailleur, les belles matières. Pour sa collection, il détourne, réinvente, réinterprète, Personne avant lui ni après lui d’ailleurs n’a décousu le vêtement pour le reconstruire en ne tenant compte d’aucune règle existante. Avant de défaire, il faut savoir faire, et ne rien dire, rien commenter, même ne pas mettre de logos. Le vrai luxe ! En 2002 Renzo Rosso (Diesel, Vivienne Westwood, Marc Jacobs Men) rachète Maison Martin Margiela. Au départ, Martin continue à travailler avec son équipe et élabore un plan de travail de diversification : accessoires, objets insolites, déco, parfum… En 2006, il communique son intention de quitter la maison, officialisé en 2009. Contrairement aux rumeurs, son équipe prend le relais. Depuis un peu plus de deux ans, la communication s’est vraiment ouverte et les ventes ne cessent de croître en pleine crise.

L’HÔTEL LA MAISON CHAMPS ELYSÉES, UN AUTRE EXERCICE DE STYLE Pendant la semaine de la Haute Couture, La Maison Martin Margiela présente ses 13 pièces « Artisanales » dans son hôtel particulier. Derrière une façade Haussmanienne de 22 mètres où se situait la Maison des Centraliens, un hôtel autrefois propriété de la duchesse de Rivoli et ensuite un Sofitel, nous nous retrouvons dans un monde onirique et plein de poésie, signé Maison Martin Margiela en collaboration avec l’architecte Danielle Darmon. Les dix-sept suites reprennent l’essence de l’univers de la maison de couture : du blanc (mais aussi du noir), des contrastes forts entre des matières brutes et des matières lisses et douces, des chaises houssées lévitant et des jeux d’optiques qui font que nos pieds foulent le plafond dans le bar de jour et que nous nous égarons dans le fumoir sombre derrière de splendides boiseries brûlées. La partie Napoléon III de l’hôtel est restaurée dans la tradition la plus pure alors que le corridor entièrement argenté, menant vers les chambres. Ces dernières affichent tout d’un exercice vintage. Du blanc dans toutes ses transmutations, des meubles « customisés » des rideaux en pure laine rayures tennis, une douche à carreaux blancs et joints noirs et un coin presse. Les murs sont tapissés de vraies tranches de magazines.

JEUX DE MIROIRS, TROMPE-L’ŒIL ET FAUSSES PERSPECTIVES SONT LA TRANSCRIPTION DÉCO DE L’ADN MARTIN MARGIELA

LE PARFUM AU SCEAU BLANC

Au départ Martin a travaillé avec Daniela Andrier, philosophe formée parfumeur chez Givaudan. Le [3] représente les parfums dans les codes de la MMM et son premier (untitled) est une explosion verte de galbanum alors que (untitled) l’eau, est un hespéridé. « Le galbanum est une matière première noble et rare, aux nombreuses facettes, riche et un peu mystérieuse. Pour l’eau, il s’agit d’une fusion avec la première fragrance que j’ai nourrie et abreuvée de fraîcheur. Elle est lumineuse, aérienne et plus troublante encore. » Les fragrances sont proposées dans un authentique flacon de parfum aux lignes pures. Ils portent un sceau : un trait de peinture blanche, le blanc emblématique de la Maison Martin Margiela.

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Tout comme la recherche du Graal, la quête du parfum est une histoire en cours. Derrière chaque fragrance, se découvre un parfumeur. Aujourd’hui souvent une femme. Ensemble, plusieurs nez nous livrent leur définition d’une bonne senteur. Comme en musique ou en peinture, ce que certains trouvent génial, est considéré peu intéressant par d’autres.

— Anya Loonen

MON, TON, NOT Le marché du parfum souffre de suralimentation. L’offre en parfumerie est surabondante et va du plus beau jusqu’au plus banal ; les lancements se suivent et se ressemblent. Au risque de s’y perdre ! À force de vouloir plaire à tout le monde, on ne séduit plus personne. Rousseau disait du parfum « l’olfaction est le sens de l’imagination. » L’imagination a-t-elle fait la place au marketing ? Les tendances en parfum anticipent-elles sur la réalité ? D’une part, nous constatons deux courants opposés : les parfums « alcôve » sans support publicitaire et ceux de masse, le résultat d’un briefing marketing ! D’autre part une constante : le grand retour aux ingrédients naturels qui, accompagnés de synthèse intelligente, non synonyme de synthétique, donnent des parfums vibrants, vivants et évoluant avec celle/celui qui le porte.

REBELLE À BRUXELLES

Anne-Pascale Mathy Devalck

Regardez la vidéo de l’Antichambre sur

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Anne-Pascale Mathy Devalck, “traductrice de parfums”, possède un don : un nez pour trouver votre parfum rayonnant. Depuis un peu plus d’un an et des années de préparation et de travail en amont, elle le présente dans son précieux écrin, son atelier de parfum : “L’antichambre”. Sa définition d’un bon parfum ? « Comme une œuvre d’art, il procure un plaisir sensoriel et tel un catalyseur induit la joie, la plénitude… De préférence une construction audacieuse, harmonieuse, assemblant des antipodes et qui plaît, phénomène parfois inexplicable. Le message d’un bon parfum est à facettes, tel un diamant ; celle ou celui qui le porte ajoute une touche personnelle à un parfum naturel, déterminé par l’acidité de la peau et de l’alimentation. » Pour apprécier le parfum ne faut-il pas avoir une certaine maturité ? « Oui, mais celle-ci n’a rien à voir avec l’âge ; un grand nombre de mes clientes sont très jeunes, peu dupes du commerce. À force de vouloir plaire à tout le monde, le parfum n’attire plus personne. J’ai constaté que certaines personnes n’aiment pas se parfumer, alors que


Dahlia Noir, Givenchy.

Baiser Volé, Cartier.

Chanel N°19, Chanel.

RE PARFUM d’autres sont parfaitement allergiques à presque toutes les fragrances. Des solutions existent, telles mes deux compositions “La raison pure” et “La leçon de musique”, exemptes de toute matière allergisante. » Anne-Pascale a réalisé son rêve en faisant le bonheur des autres ! Le parfum est le souvenir le plus intense de notre mémoire. Dans son atelier, place Brugmann, les jolis flacons sont rangés sur des étagères et accompagnés d’un coton imbibé afin de faciliter votre choix ; une entrevue vous mettra déjà sur la bonne voie, la vôtre. Toutes ses compositions sont produites à Grasse et ses bougies en Drôme pour notre plus grand plaisir. Nous ne dévoilerons pas tout ; ses recettes restent secrètes. Un parfum concentré à +/-25% et personnalisé coûte 165 euros pour 50ml. Un investissement, mais d’une qualité impressionnante dont vous ne souhaiterez plus vous passer.

UNE FLEUR EMBLÉMATIQUE Pour Cartier, Mathilde Laurent a imaginé une autre fleur : le lys, comme on peut la sentir dans le temps : de sa feuille via le pistil jusqu’aux pétales. “Baiser Volé” marque une nouvelle ère en parfumerie. Une sculpture olfactive, la sublimation d’une fleur insaisissable, un exercice de style s’inspirant d’une impression, faute de ne pouvoir recueillir son essence. Le lys souverain pour le joaillier des rois, un lys net et magistral, telle une fleur de reine. Un lys poudré, vanillé, capturé depuis la transparence de l’eau, la fraîcheur de la feuille cirée, le soyeux charnel du pétale et l’intensité sensuelle du pistil. Mathilde explore la fleur “in extenso” jusqu’à la matière rendue palpable, presque une incarnation. « Cet opulent parfum de lys ne divise pas, mais séduit hommes et femmes. » raconte Mathilde Laurent, « Il est plus que nature, il tient sans gêner. Le lys est un paradoxe : il symbolise la pureté et la passion, ne laisse personne indifférent. J’y ai travaillé pendant deux ans en tenant compte du fait que le nez sature avant le cœur et pour l’instant ce nez

est trop sollicité. J’ai donc opté pour une certaine douceur et raconté une belle histoire olfactive à multi facettes. »

FLEUR MÉTAPHORIQUE Avec Dahlia Noir, Riccardo Tisci et François Demachy ont donné un parfum à cette fleur mystérieuse pour Givenchy. D’un classique très incurvé et futuriste, ce chypré floral est très sexy et correspond parfaitement au DNA de la marque : stylé, raffiné, aimant entourer la femme de douceur mystérieuse. Sa muse et amie de longue date, Mariacarla Boscono l’a inspiré pour cette fleur noire encre, une mousseline noire et un graphisme aiguisé. Le parfum transpose cette intimité, cette douceur puissante, cette force fragile, poudrée pour un fleuri sombre. Le tout dans un flacon très sobre, au contenu couleur chair. L’eau de parfum est de suite accompagnée d’une gamme de bain de textures sensuelles, donnant envie de superposer les couches pour être encore mieux parfumée toute la journée et baigner dans une enveloppe sensuelle mystérieuse.

Laurent Le Guernec

CLASSIQUE REVISITÉ Jacques Polge, parfumeur attitré de la Maison Chanel donne à Chanel N°19 une variation poudrée qui pourrait – également sans aucun soutien publicitaire comme l’original - sortir de l’ombre de Chanel N°5. Après Mademoiselle, Henri Robert signa le numéro 19, date de son anniversaire, le 19 août. Il fut lancé un an avant sa mort en 1972. Ce floral vert poudré est toujours de couleur verte, mais nettement moins poudré. Chanel N°19 Poudré Eau de Parfum, revu par Polge, est plus voluptueuse, moins acide que l’original, encore plus captivante. Très appréciée par les initiés. Sont toujours présents, le galbanum, résine d’Iran, le néroli, la bergamote, le jasmin, la rose, le vétiver, le bois de santal, le musc. L’accent est mis sur la racine d’iris. Ce rhizome retrouve ici tout son éclat et son mystère. Il demande beaucoup d’attention et de travail :

Françoise Donche

Jacques Polge

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beauté

Regardez la vidéo de l’Antichambre sur

après la cueillette, il passe deux ans en terre avant d’être décortiqué, séché pendant plusieurs années, réduit en poudre pour obtenir finalement le beurre d’iris. 15 tonnes de racines pour 8 tonnes de poudre font 4 kg de beurre et 1,8 kg d’absolu. De l’artisanat pur aujourd’hui encore pratiqué près Florence et également en Chine, mais dont les qualités olfactives sont totalement différentes. À Grasse les derniers champs d’iris allaient disparaître avant que Chanel ne décide de travailler main dans la main avec un cultivateur et de préserver ce métier pour les générations futures. Aujourd’hui la maison maintient la culture artisanale de la rose, du jasmin et de l’iris de Grasse. Un effort tout particulier a été accompli pour sauver la culture de la tubéreuse, une fragrance riche et très particulière uniquement obtenue à l’aide de l’onéreuse technique d’enfleurage. Selon Jacques Polge un bon parfum « est celui que l’on aime, que l’on porte et que l’on n’aime pas quitter. »

AUTRE CLASSIQUE REVU

Initial, Shalimar.

Elisabeth de Feydeau

“Shalimar” (1925), parfum emblématique de Guerlain a sa version “Initial” ! Pas un nouveau parfum, ni une nouvelle version du même, mais une variation un thème identique, signé Thierry Wasser. « Nous souhaitons retourner aux sources et en même temps actualiser ce grand classique. », souligne Thierry, « Pour ce, je me suis plongé dans les manuscrits d’Orfin, là où toutes les formules de la maison Guerlain sont gardées. J’ai analysé “Shalimar”, l’ai détricoté, ai enlevé le sombre, les notes cuir, soit le jasmin et j’ai laissé la rose de Grasse, rafraîchie à l’essence de rose de Bulgarie et l’iris. À cet archétype « oriental », j’ai ajouté du sucré, de la gourmandise, de la lumière. Jade Jagger l’a serti dans un écrin sobre et splendide. L’esprit est gardé et des éléments gourmands un peu caramel rééquilibrent un squelette devenu trop sombre qui plaira d’autant plus à une clientèle plus jeune et contemporaine. » Un bon parfum pour Thierry ? « Une idée avec respect et amour. Il sera de plus en plus difficile pour nous, parfumeurs, de faire de bonnes fragrances, car les beaux classiques dans lesquels se trouvent encore des substances animales doivent être reformulés, pour rester en règle avec la législation. Ils perdent leur âme, de leur essence. Comment respecter des formules et créer avec toutes ces contraintes ? », soupire Thierry avec animosité.

LES EXCEPTIONS DE LA GRANDE DIFFUSION

Mathilde Laurent

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Mon premier est issu de la haute joaillerie, un masculin au cœur d’une autre fleur imaginaire. Depuis 1976, Van Cleef & Arpels s’est inscrit dans l’histoire de la Haute parfumerie avec First, le premier parfum de Joaillerie. Le maître de la Place Vendôme s’inspire aujourd’hui d’une montre éponyme de la Maison, “Midnight In Paris”. Elle reproduit avec exactitude la voûte céleste vue de la Place Vendôme en plein cœur de la nuit. Un mouvement unique, d’une extrême complexité, lie la notion du temps et celle du cosmos. Un hommage éblouissant à cet autre monde mystérieux et fascinant. Composé par Domitille Bertier, avec la collaboration d’Olivier Polge, “Midnight In Paris” conjugue l’élégance au masculin. L’idée d’un cuir luxueux et d’une chair sensuelle sur laquelle serait posée une fleur lumineuse s’impose. Fil conducteur des deux déclinaisons Eau de Toilette facettée et pétillante sur fond de thé vert matcha et Eau de Parfum, au muguet, fleur noire imaginaire à la fois claire et à la sensualité puissante. Le bouquet prend des accents de lapsang souchong et de peau patinée. Un clair-obscur couché sur un socle oriental de baumes, reposant sur de la fève tonka au goût amandé, benjoin fondant et encens. Un cuir « floriental » très racé.

LES BOUGIES D’ELISABETH Parfumer une pièce crée une ambiance pour les autres. Allumer une bougie se présente comme un rituel, une élégie à l’impalpable. Celles d’Elisabeth de Feydeau racontent des histoires de rois, d’écrivains, du château de Versailles… Une historienne amoureuse de parfum ! Son travail de recherche à Versailles l’a amenée à transcrire les odeurs la transportant, lors de ses visites en bougies parfumées. «Allumer une bougie a quelque chose de sacré pour moi ; un geste que l’on dédie à “l’au-d’ici”… Les miennes racontent des histoires en tout genre. »

COMMENT RECONNAÎTRE UNE BONNE BOUGIE ? La cire fait toute la différence… Depuis quelques années, certains prétendent que la naturelle végétale est supérieure ; je ne suis pas tout à fait d’accord. Pas très stable, elle voyage mal et mange les matières premières qu’il faut donc sur doser afin d’obtenir le résultat souhaité. Je préfère un mélange astucieux et stable de cires et de paraffine minérale et végétale, la cire traditionnelle. Dans celle-ci, la mèche est très importante : elle doit être en coton, assemblée à la main et réglée par un cirier. Chaque parfum exige un réglage adapté. Troisièmement, le parfum intégré déterminera la qualité de l’odeur perçue ! Elle ne peut pas uniquement être naturelle, car cela noircit trop et n’est donc pas très saine. Un mélange étudié de synthèse de qualité et de naturel semble idéal. Tout est dans l’équilibre ! Attention : l’huile de palme est controversée : éthique, cancérigène. Je l’ai abandonnée au profit d’un mélange végétal dans les productions en cours. Elle n’est pas encore officiellement interdite, mais le sera rapidement. Astuces afin de profiter un maximum – durée de combustion : entre 50 et 60 heures de bonheur pour une bougie de + /-200gr.) : lors de la première combustion, toujours la laisser brûler au moins une demi-heure, ensuite la tailler et recentrer la mèche pendant que la cire est encore liquide. Une bougie n’aime pas les courants d’air, comme les roses, et déteste la solitude. Elle peut provoquer un incendie.



Découvrez la vidéo du shooting sur

LANCÔME BASE

Hydratant Visionnaire Éclat miracle booster d’éclat universel Effet miracle 01 effet porcelaine

TEINT

Teint miracle Stylo sublimateur 01 rose lumière Teint miracle Beige diaphane 03 Poudre lumière édition limitée 001 (édition limitée)

YEUX

Le crayon khôl 011 strass Ombre absolue palette 4 ombres G10 intemporel smoky Cilbooster Mascara Hypnôse Doll Eyes Black Artliner eyeliner tracé sende Black

BOUCHE

Rouge a lèvres : l’absolu rouge 354

BIJOUX

Collier : Fope Boucles d’oreille : Ponte Vecchio

GLAM & GLITTER Photographe : Laurent Evrard@allan whats Maquillage : Aurélia Vandermeulen Coiffure : Jonathan Dadoun@Ann Ramirez for Wella Modèle : Eveline@Touchemodels Bijoux : Jean-François Langohr

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DIOR TEINT

Diorskin sculpt anticerne liftant lissant 001 Fond de teint Diorskin Nude beige rosé 032 Anti cernes Diorskin nude 001 Ivoire Diorblush brun canelle 639

YEUX

5 couleurs Iridescent 609 Earth reflection 1 couleur Impact couleur fard lissant 486 Bronzy night Mascara Diorshow 360° Noir Crayon khôl noir

BOUCHE

Rouge Dior 961 nocturne (édition limitée)

ONGLES

Dior Vernis 871 Apparat (édition limitée)

BIJOUX

Boucles d’oreille : C&C Bague : C&C

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ESTÉE LAUDER TEINT

Base Estée Lauder Spotlight Skin Tone Perfect Idealist Cooling Eye Illuminateur Sérum Idealist correcteur de teint unifiant illuminateur ANR Eye Le fond de teint Double Wear Stay-in-Place Make up SPF10 03 Advanced Night Repair Double Wear Concealer light medium Lucidity Translucent Loose Powder Light 01 Estée Lauder Signature PowderBlush 02 Pink Kiss Illuminating Powder Gelée (édition limitée)

YEUX

Palettes Cinq Couleurs Pure Color film noir Pure Color EyeShadow Duo’s : 08 Platinums Double Wear Stay-in-Place Eye Pencil 01 Onyx Pure Color Liquid EyeLiner 02 Black Quartz Sumptuous Extreme Mascara Black

BOUCHE

Longue tenue pure color : Beige

BIJOUX

Collier : Ponte Vecchio Boucles d’’oreille : Ponte Vecchio

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CHANEL TEINT

Teint perfection lumiere. numéro 32 Correcteur éclat lumiere Beige clair 20 Blush rose écrin 68 Lumière sculptée de Chanel (édition limitée)

YEUX

OMBRE ESSENTIELLE 407 Blazing Gold (édition limitée) 417 Beige Lamé (édition limitée) OMBRE CONTRASTE DUO 27 Noir-Ivoire (édition limitée) Le crayon Khôl noir 61 Ligne extrême 307 Or (édition limitée)

BOUCHE

Rouge allure 207 Famous (édition limitée) ROUGE ALLURE EXTRAiT DE GLOSS 517 Triomphal (édition limitée) Lèvres scintillante Glossimer 307

ONGLES

LE VERNIS 587 Rouge Carat (édition limitée)

BIJOUX

PLACE XAVIER NEUJEAN, 25 - 4000 LIÈGE - TÉL 042370932 - WWW.BIJOUX-LANGOHR.BE

Carolina Bucci

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joaillerie

Derrière chaque bijou sublime, il y a une femme qui l’est aussi. De Hollywood à la place Vendôme, Maria Félix fut l’égérie de Cartier. Et l’une de ses meilleures clientes. Un style flamboyant qui a laissé des traces. Aussi tenaces que le sillage d’un grand parfum.

— Texte : Raoul Buyle “La plus belle fille du monde”, selon Life Magazine. On dit même que le roi Farouk lui aurait proposé la couronne de Néfertiti si elle acceptait de passer une nuit avec lui. Dans la rue, les gens s’arrêtaient devant sa beauté et sa distinction. C’était au temps où le cinématographe faisait encore de certaines actrices bien plus que les interprètes de drames sur pellicule. Maria Félix (1914-2002) possédait cette beauté

CROQUEUSE

DE DIAMANTS

Portant sa paire de boucles d’oreilles à clip serpent, or gravé, rubis et émail bleu Cartier – 1971.

sombre et hautaine, dispensant les héroïnes de l’écran de s’encombrer de prétexte ambitieux : elle seule suffisait à ce que les foules se précipitent devant ses films et en fassent une déesse à l’égale de Garbo ou de Dietrich. Qui, aujourd’hui, se souvient encore qu’elle fut Lola de Castro dans le « French Cancan » de Jean Renoir ou qu’elle flirta avec Gérard Philippe devant la caméra de Luis Buñuel ?

BIJOUX D’AMOUR La postérité retiendra la démesure et le style de cette brune piquante qui aimait et collectionnait les bijoux fabuleux. Avec une préférence presque capricieuse pour les joyaux créés rien que pour elle par la maison Cartier. En 1968, la star mexicaine reçoit des mains du joaillier son collier "Serpent", aujourd’hui classé œuvre d’art, sublime succession d’écailles de diamants, d’émail rouge, vert et noir monté sur platine. Il a demandé deux années de travail aux petites mains des ateliers de la rue de la Paix. L’actrice aurait fait affréter un avion afin que l’on puisse le lui livrer au Mexique aussitôt terminé. D’autres pièces mythiques viendront compléter sa collection de bijoux au thème animalier singulier : les reptiles. Dont le fameux collier "Crocodiles", en or jaune paré d’un millier de diamants jonquille et autant d’émeraudes, ou cette paire de boucles d’oreilles à clip "Serpent" en or gravé, rubis et émail bleu. Parfois, elle y ajoutait des breloques et des médailles sur lesquelles étaient peints ses yeux, sa bouche ou le nom de son fils. Maria les appelait ses «bijoux d’amour ».

LA DOÑA DE CARTIER Si un diamant est éternel, la valse des tendances et des envies l’est tout autant. Aujourd’hui, le style flamboyant de Maria Félix revient en force et en glamour dans les soirées les plus branchées et dans les pages des magazines. Une

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Le fameux collier articulé Serpent, succession d’écailles de diamants, d’émail rouge, vert et noir monté sur platine signé Cartier pour elle, en 1968.

vraie ruée vers l’or ! Très concrètement, il a inspiré à Cartier la création de la montre La Doña, surnom donné par ses fans à Maria Félix, un de ses best-sellers. Une montre asymétrique, au cadran serti ou non de diamants, au bracelet en or jaune à la maille délicatement articulée façon écailles de crocodile. La publicité faite autour de La Doña est à l’image de feue Maria Félix, dans le poudroiement d’or et de couleurs vives qui l’aura nimbée sa vie durant. À un journaliste venu lui demander quelque confidence sur sa carrière ou sa manière de mener la vie, elle répond cyniquement, de sa voix demeurée profonde : « Je ne suis un exemple en rien ! » Désolé de vous contredire, chère Maria Félix, mais je pense le contraire.

Montre La Doña de Cartier en or jaune. Existe aussi avec cadran serti diamants, créée en 2011.


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La Duomètre à chronographe de JAEGER-LECOULTRE, la montre chronographe abritant 2 mouvements totalement indépendants et un seul balancier. Un sommet dans l’horlogerie d’art.

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LUXE LA LÉGENDE D’UN

Ce qui accroche d’abord le regard dans une boutique Bvlgari, c’est l’extraordinaire floraison des créations, des plus classiques aux plus contemporaines. Histoire d’un joaillier italien qui a séduit la plus indomptable des stars, Liz Taylor.

— Texte : Raoul Buyle

Un grand "classique" de Bvlgari : la montre Serpenti avec double bracelet articulé en or jaune, sertie diamants.

Mars 2011. LVMH annonce le rachat de Bvlgari dans le cadre d’un échange d’actions et d’un rachat des minoritaires du joaillier italien, signant ainsi une nouvelle avancée majeure dans le secteur du luxe. Cette opération - amicale, dit-on - permet au plus important groupe de luxe mondial de se renforcer sur son pôle d’activité le plus faible, à savoir les secteurs de l’horlogerie et de la joaillerie, Bvlgari s’inscrivant au troisième rang mondial de la joaillerie après Cartier et Tiffany. La marque étant également présente dans le secteur des parfums, des cosmétiques, des accessoires, mais aussi dans celui de l’hôtellerie de prestige avec un boutique hôtel, sublimement épuré, ouvert à Milan, un autre bientôt à Knightsbridge à Londres et un resort nirvànesque à Bali. Tout cela ne détourne pas Bvlgari de sa spécialité première, la joaillerie, et surtout la haute joaillerie.

DANS LE SECRET DES ARCHIVES En ce début d’année 2011, Bvlgari crée l’événement en exposant 200 bijoux dans la nef du Grand Palais, à Paris. En vedette, les émeraudes offertes par Richard Burton à Elizabeth Taylor lors du tournage de "Cléopâtre". Une expo absolument fabuleuse qui raconte un style célèbre dans le monde entier et une saga. Celle de cette famille d’orfèvres grecs, les Boulgaris, italianisés en Bulgari, originaires d’un village dans les montagnes de l’Épire, qui s’installent à Rome en 1881. Sotirio Bulgari, premier maillon de la dynastie, ouvre une boutique sur la Via Sistina. En 1905, avec ses deux fils, Giorgio et Constantino, également passionnés par les bijoux et les pierres précieuses, il se déplace au 10 Via dei Condotti, où il inaugure son nouveau magasin, baptisé "Old Curiosity Shop" d’après le titre d’un ouvrage de Dickens. Un nom destiné à attirer la clientèle américaine et britannique de passage. Toutes les légendes de la "Dolce Vita" seront des inconditionnelles de cette adresse romaine. Aujourd’hui, encore, la boutique Via dei Condotti, à deux pas de la Pïazza di Spagna, à côté d’un autre Italien célèbre, Gucci, est le cœur battant de la constellation Bvlgari.

POUR LES BEAUX YEUX DE LIZ

La joaillerie de la Via dei Condotti, à Rome, est encore aujourd’hui le cœur battant de la “constellation” Bvlgari.

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Elle avait les yeux violets pailletés d’or… et adorait des bijoux. À cette époque Liz Taylor vit à Rome où elle tourne Cléopâtre sous la direction de Joseph Mankiewicz. Sur les nombreuses photos qui paraissent alors dans la presse, on la voit beaucoup avec Richard Burton, son


Pochette précieuse brodée au fil d’or avec incrustation de pyrites et de labradorites. Collection Accessoires hiver 2011.

partenaire Marc-Antoine à l’écran. Fou amoureux, Burton la couvrira de joyaux. Bvlgari se démarque de la "Place Vendôme" par un style plus libre, joyeuse combinaison de classicisme, de « bling-bling » et de modernité. Ce qui va définitivement installer Bvlgari parmi les plus grands joailliers de tous les temps, c’est son goût pour la couleur. On aime l’or jaune, les gemmes précieuses aux tonalités profondes, saphirs, rubis, émeraudes, mélangées à d’autres matériaux nobles en contraste, turquoise, corail, tourmaline. Ajoutez à cela un amour du volume et de la symétrie qui rappelle que art et architecture sont depuis toujours la marque distinctive du joaillier romain. Des bijoux qui plairont d’emblée à l’actrice hollywoodienne, sans aucun doute le meilleur ambassadeur que Bvlgari ait jamais eu. Avec humour, Richard Burton résumera leur idylle en une phrase : « J’ai appris à boire de la bière à Liz. Elle m’a appris Bvlgari ! » Autre ambassadrice sublime : Audrey Hepburn. Depuis ce jour de 1953, où on l’a vue assise à l’arrière d’une Vespa piloté par Gregory Peck ; ils découvrent la ville Éternelle lors de "Vacances romaines". Elle a vingt ans et des poussières. Elle reçut l’Oscar de la meilleure actrice. Habillée d’un top et d’une grande jupe de popeline de coton en biais, chaussée de ballerines Ferragamo et avec quelques bijoux discrets Bvlgari, elle était ravissante et moderne. « Rien de tel pour sublimer un bijou qu’une très jolie femme », avoue Francesco Trapani, le neveu des derniers Bulgari. « Aujourd’hui comme hier, la maison Bvlgari compte parmi ses fidèles, actrices, mannequins et femmes du monde les plus en vue. Sharon Stone, Kate Moss, Kirsten Dunst, lady Helen Taylor, Ines Sastre, Isabella Rossellini… prêtent ou ont prêté leur image à la marque. » On a encore en tête celle de Keira Knightley, aux Oscars, avec le collier « Flower » tout en saphirs, cabochons d’émeraudes, rubis et diamants, commandé dans les années ‘60 par le shah d’Iran.

Conçu, dessiné et porté par Isabella Rossellini : le sac Rossellini en cuir ondulé et cuir verni noir, avec fermoir précieux pivotant en or, jade, laque blanche et onyx noir.

Lors d’une soirée à Monaco, Liz Taylor porte une exceptionnelle parure en émeraudes et diamants, offerte par Richard Burton, réalisée avec des pierres extrêmement rares. Bvlgari Haute Joaillerie (1965).

DES BIJOUX ACCESSIBLES Francesco Trapani relève aujourd’hui un défi étonnant : créer des bijoux magnifiques à un prix accessible. Quel est le prix de l’accessible pour un grand joaillier ? « Autour de 1000 euros. La bague B.zero1 trois bandes en or jaune, par exemple, vaut 1100 €. Il y a dans nos collections deux tendances… jour et nuit. Nous créons d’une part des bijoux et des accessoires, abordables, pour lesquels le dessin est plus important que la matière, même si », précise le joaillier, « nous ne travaillons qu’avec des matériaux nobles, dont la ligne Tubogas, un de nos best-sellers, où l’or et l’acier sont façonnés en ressort pour suivre la ligne du cou ou des poignets. À porter de préférence le jour. Et des bijoux plus précieux, très stylisés pour le soir. Bien entendu, à côté de cela, nous continuons la production limitée de pièces exceptionnelles, uniques, réalisées avec des pierres extrêmement rares. » Autres lignes à succès : les “Gemme Nummarie” ; ou les “joyaux numismatiques” qui substituent des pièces de l’Antiquité romaine aux pierres précieuses ; ou encore le motif du serpent, grand classique de Bvlgari, brillamment réinterprété au fil des ans, notamment avec la montre Serpenti, indémodée, indémodable ; ou, enfin, le logo Bvlgari lui-même, inspiré par l’épigraphie de la Rome antique et transformé en élément ornemental, trait essentiel de nombreuses collections couronnées de succès.

Bague en or jaune, pavage diamants et un imposant péridot en cabochon ; collection Bvlgari Mediterranean Eden.

POUR LA BONNE CAUSE Bvlgari annonce que les ventes de sa bague en argent et céramique, spécialement créée pour soutenir l’association Save The Children, ont permis de verser plus de 11 millions d’euros à l’ONG. Ce résultat, très prometteur, laisse à penser que Bvlgari devrait dépasser l’objectif qu’il s’était promis d’atteindre, à savoir 12 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Cette bague, inspirée de la collection B.zero1, a été mise en vente en octobre 2010 dans le “réseau” Bvlgari à travers le monde au prix de 350 €. Sur chaque vente près de 20% est reversé à Save The Children. —45—


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KATE FRED CUSTOMISE

D’accord, les fées se sont plutôt bien penchées sur son berceau, mais Kate Moss n’est pas juste une jolie fille. Elle possède ce petit je-ne-sais-quoi que le joaillier Fred a su saisir au vol. Du chic, du chien, du charme.

— Texte : Raoul Buyle

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Paris, 4 octobre 2011. Fashion Week oblige, cela fait quelques jours que les fashionistas du monde entier ont envahi les rues de la ville. Assurément, ce soir c’est LA soirée à ne pas manquer, le bristol pour lequel on se damnerait. La piscine du Ritz accueille la soirée Kate Moss for Fred. En marge du Bal des Vampires, organisé par Carine Roitfeld chez Raspoutine, le Gotha de la mode est passé saluer la «Brindille », qui lançait sa première collection “capsule” pour le joaillier Fred. Et si la belle est arrivée main dans la main avec son grand ami, Christian Louboutin, un parterre de stars l’attendait sous les ors du palace. Natalia Vodianova, Mario Testino, Anna Wintour, Jared Leto, Valérie Lemercier, Antoine Arnault, Joey Starr, Mélanie Thierry, Alexandra Golovanoff… Une soirée aux accents de hip hop, plutôt très bien mixé par les Belges de 2 Many DJ’s, sous le signe du glamour et de la simplicité. Comme les bijoux de miss Moss.

AUDACE OU GÉNIE ? Quoi, me direz-vous, Kate Moss, officiant pour Fred en tant qu’égérie et mannequin depuis 2005, se targue de savoir aussi dessiner une collection de bijoux ? Des modèles, avouons-le calmement, à la fois délicats et très portables, et qui représentent la part de rêve que les jeunes filles veulent s’approprier en les achetant. Force est de reconnaître que, une fois de plus, le belle ne s’est pas trompée. Pour être very trendy cette saison, il suffit de suivre l’icône de la mode et s’inspirer de ses looks. Du satin très sexy, du masculin très féminin, du rouge très rouge…et un bijou discret - griffé Kate Moss for Fred. Tout simplement.

À FLEUR DE PEAU “Je n’arrive pas à comprendre pourquoi certaines femmes ne portent pas de bijoux. Je trouve ça dommage. Comme s’il leur manquait quelque chose. Ce n’est pas seulement un accessoire, il relève plus du symbole.(...) Un bijou, aussi petit futil, se transmet, il contient un peu de toutes les personnes qui l’ont porté. J’ai l’impression que quand on porte un bijou, on est un peu éternel.” Ces confidences, faites à un journaliste du Vogue anglais, sont à l’origine de la collection de bijoux, créée par Kate Moss pour le joaillier Fred. Des bijoux comme une seconde peau. « Vous ne pensez pas si bien dire », me précise-t-on chez Fred, « le design des bagues, boucles d’oreilles, sautoirs et pampilles de cette collection s’est entièrement articulé autour des motifs des tatouages de Kate Moss. Le top britannique a en effet pris comme source d’inspiration ses propres tatouages pour élaborer avec le joaillier parisien appartenant au groupe LVMH sa première ligne précieuse. Cela faisait longtemps qu’elle avait

envie de s’exprimer dans la joaillerie », expliquet-on chez Fred. « Elle voulait que cela soit une démarche très personnelle avec des pièces qui lui ressemblent, précieuses sans être ostentatoires. L’idée d’utiliser le dessin de ses tatouages s’est imposée naturellement." Les points communs entre un tatouage et un bijou ? Les deux collent à la peau, relèvent de l’intime et sont appelés à durer. Nul ne pourra encore ignorer que la belle arbore une petite ancre de marine dessinée sur son poignet, un cœur dans la paume de la main, une étoile polaire au creux de la cheville droite, un croissant de Lune ailleurs. Tous les tatouages de Kate Moss ont un sens, sont chargés d’un message particulier. Ils demeurent la trace d’un pacte passé entre gens qui s’aiment et partagent avec elle un attachement fort, les mêmes valeurs, des sentiments et des liens indéfectibles.

BIG OU TINY ?

BIJOUX ET TATOUAGES COLLENT À LA PEAU, RELÈVENT DE L’INTIME ET SONT APPELÉS À DURER. COMME UN LIEN INDÉFECTIBLE.

Très impliquée dans la création de la collection, Kate a orienté la gamme selon deux tendances, reflet de ses goûts en matière de bijoux, minuscules, ultra fins, accessibles, tiny, dit-elle ou en format big. Pas de demi-mesure, ni de parti-pris tièdes. On trouve de petits bijoux d’entrée de gamme à partir de 490 euros, comme la mini bague Satellite en or rose avec un quartz rose et une rubellite, jusqu’à ce sautoir "Cœur" en or blanc, diamants et rubis (29,5 carats au total) dont le prix flirte avec les 35.000 euros. Au total, une vingtaine de pièces, jamais tape-à-l’œil, ni « bling bling » pour deux sous, qui se dévoilent à travers les deux tendances voulues par Kate Moss : l’ultra-finesse à porter tous les jours et le plus voyant pour le soir. À mon avis, les pièces fortes sont les plus fines, à l’instar de ces puces d’oreilles minuscules, virgules d’or blanc et de diamants qui se dépareillent à l’envi, ces pendentifs en or rose et brillants conçus comme de véritables tattoo de cou. Ou encore cette ribambelle d’anneaux en or rose et pierres de couleur si minces qu’ils devraient déclencher une boulimie d’achat pour s’incarner sur le doigt. La bague à secret, pavée de diamants sur or blanc ou de rubis sur or rose fait partie du mood big. Là encore, Kate a préféré des diamants taille "rose" plutôt qu’un facetté moderne, afin d’adoucir l’éclat des pierres. Véritable bijou à message, cette bague à secret est personnalisable - prénom à graver au creux de l’anneau - par celui qui vous l’offre. Les sautoirs-écharpes signés Kate & Fred (1,2 mètres), sont des fines chaînes de pierres précieuses, lestées de pampilles, pavées de rubis ou diamants noirs. À enrouler autour du cou comme un accessoire précieux. Sachant que Kate Moss transforme en or tout ce qu’elle touche, cela devrait faire un carton.

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joaillerie

AGNÈS CROMBACK ORFÈVRE EN LA MATIÈRE

Inutile de chercher la faille, Agnès Cromback, présidente de Tiffany & Co France Benelux, est de ces femmes élégantes, impeccablement mise de la tête au pied, ni trop, ni trop peu, qui manie l’art de la proximité chaleureuse avec ce je-ne-sais-quoi de désinvolture pour maintenir la distance. L’image que je me fais de la Parisienne chic.

— Texte : Raoul Buyle

Agnès Cromback : À l’époque de mes grandsparents -Agnès est d’une célèbre lignée de joailliers lyonnais, les Augis-, on ne sortait pas sans bijou. J’ai toujours vu les femmes de ma famille en porter. Sans ostentation. Elles m’ont transmis leur passion. J’en porte également tous les jours. Un accessoire qui m’est propre. Il me différencie des autres et souligne ma personnalité. Le choix d’un bijou n’est jamais anodin. Entre Tiffany et le diamant c’est une longue histoire d’amour… A.C. : Dès l’origine de la marque, Charles Tiffany vouait une passion aux diamants. En 1887, celui qu’on surnomme le “roi des diamants” se rend même à Paris pour acquérir les inestimables joyaux de la couronne de France. Il est aussi à l’origine de la fameuse “monture Tiffany” rendue unique par ses six griffes qui “soulève” le brillant de l’anneau en platine pour maximiser son éclat, toujours bestseller aujourd’hui. Nous sommes restés très pointilleux, quant à la qualité et l’origine de nos diamants, et cela même pour nos nombreux petits bijoux d’entrée de gamme. Existe-t-il une "femme Tiffany" ? A.C. : Moi (rire) ! Plus sérieusement, nous n’avons jamais voulu d’icône, ni d’égérie. La "femme Tiffany" ? Toutes les femmes ! Nous avons toujours eu cette mentalité de l’accessibilité à tous. Ce doit être notre côté très américain ! La demande est-elle sensiblement différente à Bruxelles ou à Paris ? A.C. : Le marché de Tiffany est la planète. Il en a toujours été ainsi. Ce que je peux dire, c’est que les femmes belges apprécient les bijoux qui durent dans le temps, ce qui est un peu notre "marque de

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FONDATION TIFFANY & CO En 2000, le joaillier américain crée la Fondation Tiffany & Co. Son credo : promouvoir des normes pour un approvisionnement responsable en pierres et métaux précieux, et favoriser le développement d’exploitations minières plus soucieuses de leur environnement, tant social qu’écologique. En d’autres mots, tous les diamants entrant dans les collections Tiffany proviennent de pays où l’industrie diamantaire participe à des objectifs plus humains de développement durable. Info : www.tiffanyandcofoundation.org

fabrique". Elles aiment aussi nos bijoux en argent, comme la ligne "1837" estampillée avec le poinçon Tiffany, qui signifie que l’argent utilisé est pur à 92,5 % (Tiffany institua cette norme en 1851). À Paris, la demande va du plus sage jusqu’à l’extravagance des bijoux vintage, dessinés par Jean Schlumberger. Où aller pour faire un petit cadeau à la femme de sa vie ? Ou à l’homme de ses rêves ? A.C. : Chez Tiffany, bien sûr ! C’est chic et très raisonnable. Les gens ne savent pas forcément que notre premier prix est à 35 €. Lorsque j’offre un cadeau à quelqu’un, j’aime que ce soit une chose qui reste, donc je fais toujours graver les objets usuels comme les cadres, les pinces à billets, les timbales en argent. Original : offrir des charms pour customiser un bracelet. Sur sa vie privée, Agnès Cromback en dira peu. « Quand on est heureux », dit-elle, « on a la politesse de ne pas le crier sur tous les toits.» Son temps libre, cette Parisienne “jusqu’au bout des ongles” le passe en famille… loin de Paris. Elle est maman de trois grands garçons, dont deux terminent leurs études à New York. A.C. : Les études ! Là-dessus, je ne les lâche pas, ce qui m’a valu quelques "crises de nerfs". Une bonne note à un contrôle suffit à mon bonheur. Mon secret pour tenir trois enfants à la maison et un job prenant ? Baisser la pression. Si tout n’est pas parfait, eh bien... ça n’est pas si catastrophique. J’ai appris à relativiser. Autre remède miracle : le sport. Je nage et je marche dès que je peux. Un facteur d’équilibre indispensable pour être d’attaque sur tous les fronts.


New winter collection

CHANGE. YOU CAN.


reportage

DES TALENTS INSOUPÇONNÉS

MILLE ET SIX FACETTES

UN MONDE FAIT DE STRASS Des bijoux, des accessoires, des montres, des figurines, des lustres. De la mode et de la déco. La totale. La société tire sa richesse d’expression de son héritage culturel d’Europe centrale et de son talent à tisser des liens entre les arts, la science et l’économie. La marque au cygne symbolise la fabrication inégalée et rigoureuse, une qualité et créativité dans le monde entier.

Texte et photos : Marie Hocepied

L’invitation est tombée il y a trois mois : Swarovski vous convie à venir découvrir son univers, avec un grand U. Au programme : des strass à gogo, une ouverture de boutique, une présentation de la société, une visite de musée et un passage éclair par la boutique souvenir. Du all inclusive. Du miroitant. Ni une, ni deux : invitation acceptée. Arrivée à Innsbruck, dans le Tyrol autrichien : une voiture nous attend. Avec des cristaux incrustés dans les portières et parsemés sur le tableau de bord, c’est certain, nous sommes arrivés à destination. Une bonne dose de “kitsch” certes, mais pas que ! Bien plus que du simple tape-àl’œil, Swarovski est une maison synonyme d’ingéniosité, de poésie et de technologie. Une maison vieille de plus de 100 ans offrant une maîtrise absolue en terme de précision. En premier producteur mondial de cristal taillé, de pierres véritables et de pierres synthétiques, la société familiale est restée indépendante depuis sa fondation en 1895 à Wattens. Depuis lors chez Swarovski, ça brille, ça éblouit, et ça grouille de bonnes idées.

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Déjà à l’époque, le fondateur Daniel Swarovski affirmait: “Le développement n’est jamais statique. Les innovations dans un domaine entraînent inévitablement des innovations dans d’autres domaines. Il faut rester constamment à l’affût, toujours prêt à utiliser au mieux ce qui émerge.” Aujourd’hui plus que jamais, Swarovski est une affaire qui roule et qui voit loin, bien plus loin que le bout de son nez. Ceci est à prendre au pied de la lettre puisqu’elle compte aujourd’hui des produits de sécurité routière d’une part et des instruments optiques de haute précision d’autre part. Des marques devenues indépendantes et ultra pointues d’un point de vue technologique.

UN FLACON PRÉCIEUX En 2010, Swarovski ajoute une corde à son arc en pensant un parfum. “Aura” est un jus olfactif vibrant, créé par les nez Olivier Cresp et Jean-Pierre Bethouat. Conçu d’une manière simpliste, le flacon épouse la forme d’un cylindre de verre et de métal, surplombé … d’un cristal ! Ce bijou de contenant se conserve et se collectionne : la dernière goutte évaporée, il est possible de le recharger à foison en n’achetant que la fragrance. Écologiquement bien vu !


UN CONCEPT STORE QUI FAIT BLING ! Avec un investissement de 10 millions d’euros, normal que la rénovation de la boutique d’Innsbruck vaille le détour. Un modèle de boutique exploitable et déclinable à l’infini. « Nous entreprenons des choses pour aller au-delà de ce qui est nécessaire. Nous offrons du rêve, pas uniquement un produit. Les espaces sont lumineux, spacieux, contemporains et parfaitement intégrés dans un bâtiment historique. Ils permettent d’accueillir les œuvres d’artistes contemporains provenant du monde entier. Entrer dans ces murs est une manière d’intégrer l’expérience Swarovski. » Expérience intégrée, me voilà de retour, les yeux pleins de strass et des clichés qui flashent.

DES COLLABORATIONS QUI EN JETTENT Swarovski collabore régulièrement avec des designers internationaux et les accompagne à exprimer leur talent créatif. Elle a joué pendant de nombreuses années un rôle indispensable dans le monde de la Haute Couture. Ce partenariat créatif de longue date associe Coco Chanel et Christian Dior à de grands noms de défilés actuels – Balenciaga, Yves Saint Laurent, Armani, Prada. Pas un seul ne boude le faux diamant. Plus qu’une tendance, les jolis cristaux font partie intégrante du monde de la mode. Dans le cadre d’ “Atelier Swarovski” plus particulièrement : des créateurs connus et émergents comme Hussein Chalayan, Giles, Matthew Williamson, Christopher Kane, Mary Katrantzou et encore beaucoup d’autres, ont pu laisser libre cours à leur créativité et ingéniosité en jouant avec les précieuses pierres. Hautement exclusives, ces créations trouvent alors place chez Colette à Paris ou encore chez Harrods et Liberty à Londres. Et côté spotlight et design ? Direction le “Crystal Palace”, un projet mis sur pied grâce à la collaboration des designers internationaux les plus en vogue. Toutefois, notre attention s’arrêtera sur deux de nos compatriotes : Arne Quinze et Vincent van Duysen. Le premier crée cinq œuvres d’art uniques pour Swarovski, présentées dans le flagship store de Vienne. Le deuxième, Vincent van Duysen s’est aussi frotté à l’exercice en créant pour la maison une impressionnante cascade de cristal, une commande spéciale présente dans le nouveau point de vente d’Innsbruck. Cette dernière pouvant être réalisée sur mesure et simple demande du client.

UN MUSÉE QUI FAIT WAOUH ! Avec plus de neuf millions de visiteurs, il est l’un des sites les plus célèbres d’Autriche. En 1995, pour le centenaire de la création de l’entreprise, Swarovski charge l’artiste autrichien André Heller de représenter le cristal sous toutes ses incroyables facettes. Il conçoit alors “Kristallwelten” et ses salles des merveilles à Wattens, lieu du siège social de l’entreprise. À l’intérieur ? Des performances techniques et des réalisations rocambolesques qui en mettent plein les yeux !

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s n e i r s t i t e p La neuvième édition du « Défilé des Petits Riens » aura lieu le 18 novembre prochain à Tour & Taxis. Nous comptons bien vous y retrouver aussi nombreux que les années précédentes. Vous savez - ou vous constaterez si vous venez pour la première fois - combien cet évènement est à la fois convivial et solidaire. Il est convivial puisqu’il est l’occasion, non seulement de se retrouver entre amis, mais surtout de découvrir un spectacle unique au cours duquel sont dévoilées les réalisations des créateurs de mode et des designers à partir des vêtements et objets « chinés » dans les importantes réserves des Petits Riens. Ces œuvres sont donc uniques et le plus souvent d’une grande originalité. Elles pourront être acquises après le spectacle. L’événement est aussi l’occasion de se montrer solidaire envers ceux qui sont en grande difficulté. Les bénéfices que nous espérons engranger cette année seront intégralement affectés à la création, en 2012, d’une nouvelle maison d’accueil destinée à héberger des jeunes sans-abri âgés de 18 à 24 ans. Eh oui, il y a bien des jeunes qui sont dans la rue après un séjour dans une institution de protection de la jeunesse ou en raison d’un différend familial. Jusqu’à présent, ces jeunes étaient accueillis dans notre maison destinée principalement aux adultes. Mais il est apparu que cette solution n’en était pas une. Alors qu’un adulte sur deux quitte notre maison d’accueil dans des conditions meilleures que celles qu’il connaissait en y entrant, le bilan est beaucoup moins positif pour les jeunes. Il faut donc impérativement leur offrir un accompagnement spécifique, et plus particulièrement en matière de formation et d’emploi. Le but est de leur permettre d’accéder à une maturité qu’ils n’ont pas. Ils sont dès lors dans l’incapacité de s’intégrer dans la société et de bénéficier d’une autonomie suffisante. Vous le voyez, il s’agit d’un projet qui ne manque pas d’ambition, mais nous sommes convaincus que le professionnalisme de nos collaborateurs permettra de le mener à bien. Merci enfin et félicitations à toutes celles et ceux qui, grâce à leurs talents et à leur motivation permettront, nous n’en doutons pas, que cette neuvième édition soit une neuvième réussite. Philippe De Keyser Président de l’asbl « Les petits riens »

LE MOT DU PRÉSIDENT INFOS PRATIQUES DATE: vendredi 18 novembre dès 19h. LIEU : TOUR & TAXIS, avenue du Port 86C, 1000 Bruxelles. PRIX : 55 € VIP – 30 € ADULTES (Parking inclus). VENTE DES TICKETS à partir du 5 octobre en ligne sur : WWW.PETITSRIENS.BE ou à la boutique Retro Paradise, rue Américaine 105, 1050 Bruxelles. ATTENTION : aucun billet ne sera vendu le soir-même. Infos : defile@petitsriens.be CRÉATEURS Design : Thierry Bataille, Giovanni Bauwens, Damien Bihr, Bike Paradise, Raphaël Charles & Mathias Van de Walle, Tom De Vrieze, Dustdeluxe, Emmanuel Gardin, Sven Goemaere, Zoé Morel, Peyman Nadirzadeh, Pol Quadens, Patrick Reuvis, Inge Van Gheel, Antoine Van Loocke, Dirk Wynants. Mode : Romain Brau, Aurore Brun, Filles à Papa, Anna Heylen, JeanPaulKnott by Greg Van Rijck, Isabelle Lenfant, Marius Pompon, Max & Lola, Monsieur Bul, Nathan-Baume, Niyona, Elvis Pompilio, Kim Stumpf, Team Petits Riens, Izumi Van Hongo, Edouard Vermeulen (Natan). Bijoux : Isabelle Azaïs, Frédérique Coomans, Elke Peeters, Marianne Timperman, Heide Winne.

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M.L.B. La référence depuis 1947

LES PLUS GRANDES MARQUES AUTRICHIENNES, ANGLAISES ET ITALIENNES À PRIX DOUX 89, avenue de Tervueren • 1040 Bruxelles - Tél.: 02/734 50 95 Ouvert de 10h à 18h (sauf le dimanche) - Parking devant le magasin


s n e i r s t i t e p

GUILLAUME JOVENEAU,

MAÎTRE DE LA MISE EN SCÈNE Cette année, le défilé des Petits Riens sera mis en scène par un pro des défilés de mode. Guillaume Joveneau travaille depuis 20 ans dans l’événementiel. Il s’occupe entre autres de la direction artistique de grands défilés à Paris et à Milan. En Belgique, c’est Natan, Chine et d’autres qui ont déjà fait appel à ses talents de producteur, concepteur et directeur artistique. — Texte : Muriel de Crayencour

Suite à son spectaculaire défilé à Berlin pour la marque de jeans Levis, l’agence de communication VO est venue le chercher pour qu’il vienne imprimer sa patte dans le désormais célèbre défilé des Petits Riens. « Je trouve ce projet intéressant, car il ne s’agit pas juste de ramener de l’argent. Il y a cette maison d’accueil, tout le côté social, d’intégration, que je trouve vraiment bien. J’aime aussi le concept de second life, faire revivre des objets et vêtements éteints ou endormis », explique Guillaume Joveneau avec enthousiasme. « Mon travail pour le défilé des Petits Riens démarre dès la conception de l’événement. Je participe à la communication, entre autres, et nous allons

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Défilé Chine

revoir complètement l’espace et la manière dont les gens seront accueillis le jour J à Tour et Taxis. Au niveau scénographique, il s’agit d’appréhender l’espace, son architecture, pour en tirer le meilleur.»

UNE AGORA CENTRALE Ainsi, c’est un grand carré de 20 mètres sur 20 qui est prévu, entouré par quatre estrades avec leurs rangées de chaises, comme une agora. Le défilé et la vente aux enchères auront lieu sur cette agora centrale. D’autre part, l’espace général sera meublé par des chaises, fauteuils et autres armoires en direct des Petits Riens, avec l’idée de créer une déco lounge, chaleureuse. Raisons budgétaires, bien sûr, mais aussi, volonté de mettre en place une ambiance très particulière. Une nouveauté : la soirée se finira par une fête, déployée dans le même espace central. Guillaume Joveneau annonce en primeur la participation d’Elvis Pompilio au défilé. Le chapelier bruxellois sera, avec Natan, participant de toujours, et Jean-Paul Knott, la grosse pointure du défilé. Ils seront entourés d’autres participants, dont des stylistes débutants. « J’aime bien l’idée que ce défilé puisse être aussi une occasion de faire découvrir de jeunes créateurs », plaide encore Guillaume Joveneau. « Il y a une créativité formidable et étonnante à partir de vêtements défraîchis, je suis chaque fois surpris par ce que les créateurs sont capables de faire. C’est même parfois bien plus créatif qu’un défilé classique. Il y a aussi une belle énergie et une émulation entre les différents créateurs. À moi de faire l’équilibre entre les différents stylistes et leurs pièces, de trouver un ordre de présentation pour qu’il y ait un rythme dans le défilé. »

QUE LA FÊTE COMMENCE « Nous faisons aussi, bien sûr, un travail sur la lumière et nous créons une bande son en collaboration avec les créateurs. Certains ont leurs propres idées de musique, d’autres pas. Je m’occupe de mettre cela en commun pour créer une unité », termine le scénographe. Le budget du défilé étant restreint, la plupart des intervenants, dont Guillaume Joveneau, travaillent entièrement gratuitement. La fête se prépare pour environ 2000 spectateurs qui apprécient de participer au financement des différents projets des Petits Riens, mais aussi d’être présents à une soirée mode, hype et glamour.


Exposition >31.01.2012 Prolongation MusĂŠe du Costume et de la Dentelle Rue de la Violette 12- 1000 Bruxelles Informations : 02 213 44 50 | musees.bruxelles.be


Direction artistique : Guillaume Joveneau Photographe : Cici Olsson Stylisme : Valy Bax et Olivier Schmitt Coordination : VO Event Maquillage : avec le soutien de Lancôme Mannequins : Clémence, Erine, Lauren, Ezékiel – Dominique Models Agency Assurance : SA DELHAYE-TORFS Lieu : merci à Bernard Devaux, Tenbosch House Infos : www.petitsriens.be

DÉFILÉ

PREMIERS ESSAIS La femme : Frédérique Coomans, « Queen of Heart », diadème créé à partir d’un gobelet artisanal en bois sculpté et d’une plaque de plexiglas thermoformé. www.frederiquecoomans.com

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Monsieur Bul, « Autumn bloom », manteau bleu pétrole rebrodé de fleurs réalisées à partir de chemises colorées et de vestes en cuir. www.monsieurbul.be La chaise : Tom De Vrieze, « Monocover », une housse en toile cirée pour personnaliser de vieilles chaises de jardin en plastique. www.tovdesign.com

L’homme : Romain Brau, « This is not my sandwich », habit de chasse à la lumière. www.romainbrau.com


SELECTION A/W 2011

www.cachemirecotonsoie.com

Rue Franz Merjay 53 - 1050 Bruxelles - Belgique + 32 (0) 2 647 09 88


La femme : Kim Stumpf, manteau/cardigan à la coupe monumentale, fait en matières naturelles comme la laine pure et bouillie. www.kimstumpf.com La lampe : Zoé Morel, « MissAppropriée », lampe créée en détournant un sommier 128x182 et en lui attribuant 15 ampoules halogènes de 33W, peinture époxy cuite au four. www.zoetises.be

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LIQUIDATION TOTALE à Bruxelles À partir du 12/11/2011

Jusqu’à épuisement des stocks

John GOBY’S PROFITEZ-EN POUR VOS CADEAUX DE FIN D’ANNEE !! E-mail ……………………………………………………………………………………………………………………

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Après 20 ans, nous avons décidé d’arrêter les ventes en boutiques et de continuer les ventes sur le ONLINE SHOP à partir de février 2012. Afin de vous permettre de rester informés de nos collections, veuillez communiquer votre adresse e-mail, soit activez votre adresse e-mail sur www. cashmere-et-plus.be/mail.asp.

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John GOBY’S

Rue Washington 51A • 1050 Brussel • T. 02/534.91.69 Heures d’ouverture 10h30 - 18h30 (lundi à samedi)


La femme : Isabelle Lenfant, « Le contre-temps », veston noir retravaillé avec des montres brisées, pantalon de tailleur noir orné d’une chaîne argentée. www.i-l.be L’homme : JeanPaulKnott by Greg Van Rijck, « Informal Smocking », combinaison/smoking homme loose, peinte au rouleau et cravatée d’un ruban satin noir. www.jeanpaulknott.com

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La table : Pol Quadens, « New Age » , la vieille table ronde était trop petite, alors on a tiré très fort de chaque côté et elle s'est étirée comme un chewing-gum. http://polquadens.com Antoine Van Loocke, « Fromage pour Kasparov », bloc à couteaux composé comme un échiquier avec couteaux surplombés de fous et de cavaliers. www.knifeforging.com

Inge Van Gheel, « La tour de fête » portes-biscuits. www.ingevangheel.com La lampe : Peyman Nadirzadeh, « Teelampe », lampadaire composé d’une tasse, d’une soustasse et de cinq théières. www.peymandesign.com



De g. à dr. : Anna Heylen, “Lollypippa”, robe de soirée jouant sur les plis, créée à partir de tissus noirs de différentes longueurs. www.annaheylen.be Marianne Timperman, « La machine à écrire version Cléopâtre », collier conçu avec des barres de lettres d’une vieille machine à écrire et de billes polies et montées sur un câble. www.mariannetimperman.be

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Aurore Brun, « Colette », robe blanche créée à partir d'une jupe plissée libérée de son élastique, bretelles croisées en chaînes argentées, talisman argenté constitué à partir de floches arrachées sur un canapé abandonné, lavées à haute température et coloriées à la bombe. www.aurorebrun.be

Izumi Van Hongo, « Velours doublure », ensemble comprenant robe, jambières et chapeau créé à partir d’une jupe et de sa doublure combinée à du velours. www.vanhongo.com À l’arrière, Emmanuel Gardin, « Lightning fabrics », luminaire composé de différents textiles collés. www.krizalidstudio.com


07/11 – 17/12

Grande collecte de vêtements chauds avant l’hiver. Donnez une seconde vie à vos vêtements chauds usagés ! Déposez-les chaque jour dans les dressings de LNDP au profit d’Oxfam Solidarité et recevez pour chaque dépôt, un bon de 500 €* à valoir sur un achat dans la gamme de LNDP ! Rendez-vous au 78 rue Defacqz à 1060 Bruxelles ( heures d’ouverture sur www.lndp.be) *voir conditions en magasin


De g. à droite : Team Petits Riens, « L’Effectif », création de bleu de travail sur le fil de la solidarité, avec jupe vichy, cape et diadème. www.petitsriens.be Nathan-Baume, ensemble homme avec veste, bermuda, marcel et sac, constitués à partir d’un bleu de travail. www.nathan-baume.be

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Max et Lola : « Mini Lord Décalé », silhouette complète pour un jeune lord décalé, comprenant bermuda, veste, chemise, bonnet, bottes jaunes et chaussettes vertes. www.maxlola.com Au centre : Mathias Van de Walle & Raphaël Charles, « Ufo », grand lustre composé d'un set de bac à sable en plastique. www.mathiasvandewalle.com www.raphaelcharles.com

Giovanni Bauwens, « Boxe », sac compagnon de voyage formé d’un vieux coffret habillé de stickers anti-drogue et muni d’une bandoulière de cartable. www.beaudoir.be


Tanzanie UNE AUTRE AFRIQUE Du 7 au 15 mars 2012, La Libre Essentielle et YCARE Art et Culture vous invitent à partir à la découverte de cette autre Afrique belle et authentique.. Des terres arides aux vastes plaines, la Tanzanie est un retour aux sources, une immersion totale au cœur d’une nature sauvage, un voyage jusqu’aux origines de l’Homme. Lacs préhistoriques étincelants sur fond de Kilimandjaro, immenses savanes brûlées par le soleil, steppes aux herbes folles et montagnes surgies des entrailles de la terre, la Tanzanie est à couper le souffle ! Sauvage et méconnue, la Tanzanie est aussi la réserve animalière la plus envoûtante de la planète. Elle abrite les ‘Big Nine’ : éléphant, buffle, rhinocéros, lion, guépard, hippopotame, léopard, zèbre et girafe. Une découverte complète du Nord tanzanien et de ses paysages grandioses : le parc du Tarangire, les plaines du Serengeti, le cratère Ngorongoro, le lac Manyara, paradis des oiseaux migrateurs. Un parfait équilibre entre une observation animalière et une agréable détente au cœur de grands espaces. A l’écart du tourisme de masse, vous logerez dans des lodges ou camps de charme choisis avec soin, où l’environnement naturel, la décoration raffinée, le service personnalisé vous séduiront.

PROGRAMME > Jour 1_Bruxelles/Amsterdam/Arusha / Jour 2_Arusha – Tarangire / Jour 3_Tarangire – Manyara / Jour 4_Manyara – Cratère Ngorongoro –Olduvai / Jour 5_Olduvai – Serengeti / Jour 6_Serengeti / Jour 7_Serengeti – la piste des Kopjes – Karatu / Jour 8_Karatu – Arusha / Amsterdam / Jour 9_Amsterdam/Bruxelles

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Démontés et dépouillés de leur fonction initiale les abat-jours de 3 vieux lustres restent encore debout après un bain de teinture fraîche. www.reuvis.be Heide Winne : broche réalisée à partir de matières diverses, et de pièces colorées, délicatement cousues pour mettre vos tenues d'hiver en valeur. http://heidewinne.be


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LES MUSTS HAVE DES

“WORKING GIRLS”

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Voyager maline Une valise intelligente pour les voyageuses d’affaires. Se transforme en tabouret (supporte 150 kilos max) ou en chaîne hifi avec ses 2 baffles de 15W pour se détendre à l’hôtel. La façade frontale de la valise se déplie afin de ranger l’essentiel : ordinateur portable, passeport, téléphone, lecteur mp3… Plus question de s’ennuyer à l’aéroport ! Trip Sound de Tavelteq, 495€. www.travelteq.com

Pour les girls qui turbinent, l’esprit pratique prend le dessus. Tant mieux, car une femme qui réussit, s’organise avant tout. Dès le matin, même l’improvisation est gérable grâce à une panoplie d’outils. Des petites merveilles de la technologie, simplifiant la vie trépidante de ces busy women.

— Texte : Claire Huysegoms.

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t i a r t r po essentielle

JEREMY SCOTT « Enfant

terrible de la mode contemporaine », le créateur américain Jeremy Scott poursuit sa collaboration avec Adidas. Pour le printemps prochain, il continue sa relecture personnelle des modèles emblématiques de l’équipementier. Réinterprétant autant avec les chaussures que les vêtements de la marque aux trois bandes, le créateur continue de surprendre par l’audace, le fun et le décalage de ses créations. Rencontre exclusive pour La Libre Essentielle. Photo : Cici Olsson - Texte : René Sépul Votre parcours impressionne. Né dans une petite ville du Missouri, vous rejoignez jeune le Pratt Institute de Brooklyn, avant de monter sur Paris au milieu des années ‘90 où vous lancez à 21 ans seulement votre propre label. « Tout a été très vite. J’ai grandi dans une ferme à une heure de Kansas City. Enfant, j’étais intéressé par l’art. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée. J’étais différent. Quand je me suis rendu à New York, je ne pensais pas devenir créateur de mode(s). Le Pratt Institute est une école d’art, de design et d’architecture où sont donnés des cours de fashion design. C’est seulement lors de mes études que le vêtement m’a interpellé. Lorsque vous vous intéressez à la mode et que vos résultats scolaires sont bons, Paris devient vite un objectif. Je m’y suis rendu, mais j’ai créé mon label simplement parce les portes des maisons où je voulais travailler restaient fermées... »

Vous n’avez pas été surpris par l’intérêt d’Adidas ? « J’ai toujours été intéressé par la culture populaire. Il n’est pas étonnant qu’une maison dont certaines pièces emblématiques sont profondément ancrées dans l’inconscient collectif soit sensible à mon travail»

Parallèlement à votre ligne, vous menez rapidement des collaborations avec des marques reconnues et grand public comme Adidas. Comment faites-vous pour relier et distinguer les univers ? « Elles naissent au départ d’un besoin d’argent pour financer mes projets personnels. Mais c’est un même sang qui alimente les différents gestes. Les gens font peu de différences, associant indifféremment mes créations ou les vêtements que je crée pour d’autres. Je navigue dans un même univers. Si des marques comme Adidas viennent me chercher, cela signifie d’abord qu’elles apprécient mon monde. Il est important de respecter ce que je suis. »

Karl Lagerfeld a dit un jour qu’il vous voyait comme le seul designer capable de reprendre son héritage à la tête de Chanel. « C’était un honneur d’entendre pareil compliment de la bouche d’un des plus grands créateurs de mode. Karl est une icône. Chanel représente ce qui se fait de mieux en Haute Couture. Ce serait un challenge fantastique. »

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Comment avez-vous abordé la nouvelle collaboration avec Adidas ? « J’ai repris certaines, comme d’habitude, des pièces emblèmes que j’ai confrontées à mes sources d’inspiration favorites : le western, Elvis, l’univers country, les cowboys ou le drapeau US. J’ajoute pour cette collection le nounours et le surf. Je mélange tout cela, je laisse mijoter, ajoutant au final quelques épices. Pour revenir à la question précédente, on comprend au premier coup d’œil que les pièces conçues pour cette collaboration réunissent les univers de Jeremy Scott et d’Adidas. »

On vous présente plutôt comme un artiste qu’un fashion designer ? S’agit-il d’une revendication ? « Le monde de la mode peut être assez fermé. Mon parcours témoigne d’une volonté d’ouverture et d’une envie de dépasser

les frontières qu’elles soient géographiques, artistiques ou autres. L’approche de mon travail est artistique. Je m’intéresse à la photographie, au design, à la vidéo, à toutes sortes d’expression, mais c’est avec le vêtement que je m’exprime le mieux. Je suis d’abord et avant tout un fashion designer. » Vous avez joué en 2006 dans “Wassup Rockers” de Larry Clark, film sur les skaters latino. Que retenez-vous de l’expérience ? « Nous nous connaissions de mon époque newyorkaise. Larry me perçoit justement plutôt comme un artiste qu’un couturier. Quand il m’a invité à participer à ce film, c’était comme s’il me donnait l’occasion de m’exprimer. Il tenait à ce que ce soit moi et personne d’autre pour ce rôle. J’avais beau lui dire que je n’y connaissais rien, peu importe, il n’en démordait pas. J’ai donc joué ce personnage, mais ce fut très difficile. Être et jouer quelqu’un d’autre n’est pas mon truc ! D’autant que je devais incarner un type accro à la drogue, mourant pendant le film… L’expérience fut très perturbante. Ma mère est venue à la première, et s’est mise à pleurer en me voyant décédé… J’ai également craqué. Plus jamais ce genre d’aventure ! » Pourquoi avez-vous décidé de vous installer à Los Angeles ? « Les villes où vous vivez correspondent à des moments de votre vie. Aujourd’hui, j’ai besoin de lumière, d’espace et de chaleur. Je me sens bien ici. Une ville où je peux m’isoler facilement, ce dont j’ai besoin. Je me vois mal vivre ailleurs. »


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voitures

MA VOITURE EST UNBIJOU Qu’on le veuille ou non, une auto n’est jamais un objet « comme les autres ». Lisez : comme un frigo, une TV, voire un ordi. D’abord parce qu’on y passe beaucoup de temps. Ensuite… parce qu’on vous y voit dedans ! Forcément, elle devient un peu le reflet de votre personnalité. Les extraverti(e)s sont très sensibles au choix d’une marque. Les introverti(e)s privilégient le confort intérieur. Les plus riches combinent les deux !

— Texte : Bruno Godaert

LE PARADOXE BELGE Lamborghini, Bentley, Lotus : voilà bien des blasons prestigieux qu’il est rare de croiser sur nos routes. Sait-on pourtant que leurs modèles les plus récents ont été dessinés par des Belges, tout comme les impressionnants X5 et X6 de BMW, de nombreuses Audi, sans oublier les plus communes Skoda Fabia et Octavia, Seat Ibiza ou encore l’élégante Opel Insigna ? Nos compatriotes sont des collaborateurs appréciés et influents de maisons de Haute Couture automobile, telles que Pininfarina (Ferrari, Maserati) et Touring, qui produisent des exemplaires tantôt uniques, tantôt limités à de très petites séries. L’importateur de Bentley en Belgique, le groupe D’Ieteren, dont la tradition en matière de carrosserie remonte à 1805 de manière ininterrompue, nous avait d’ailleurs convié à la présentation en avant-première de la Mulsanne (296.934 €) fin 2009. Dirk Van Braeckel était présent à cette occasion. Si son intégration dans un des fleurons de la tradition britannique n’est pas allée de soi au départ, même la presse spécialisée locale est aujourd’hui unanime pour encenser le design director, qui avoue sans ambages que sa voiture préférée est la Porsche 911. Pour réussir son pari - relancer Bentley, dévolu au groupe Volkswagen, tandis que l’exassocié Rolls Royce tombait dans l’escarcelle de BMW-, il fallait à tout prix s’imprégner de l’ADN de Crewe. Temple du luxe,

Bijou par nature. Certaines marques concoivent tous les produits comme des bijoux. Maserati en fait partie !

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cette usine située dans le Cheshire (on insiste !) en Grande-Bretagne combine avec intelligence artisanat et haute technologie. On y traite le cuir -pas moins de 17 vaches pour une seule voiture…-, le bois, de la ronce de noyer exclusivement issue d’arbres de plus de 80 ans, on y assemble les moteurs (W12 ou V8), on y peint -pas moins de 25 kg de peinture par auto-, dans des ateliers où les ouvriers sont de véritables artistes. Pas étonnant dès lors que chaque Bentley soit un authentique bijou qui inclut au tableau de bord, une montre Breitling, partenaire historique depuis que la marque s’est illustrée aux 24 heures du Mans, fin des années vingt…

L’EXCLUSIVITÉ A LA COTE Il est des endroits dans le monde où les voitures d’exception se côtoient. Sans parler du Moyen Orient, de la Russie ou de la Chine, il suffit de se rendre à Monaco ou dans la City de Londres pour s’en convaincre. Pour s’y distinguer, une seule solution : se faire construire une pièce unique ou presque. Un autre Belge, Louis De Fabribeckers, est directeur du design chez Touring Superleggera, une entreprise milanaise prestigieuse, récemment relancée. Parmi ses esquisses, deux breaks : l’un sur base de la Maserati Quattroporte - le Bellagio - et un autre imaginé à partir de la Bentley


Éternelle Porsche 911. La sixième génération arrive ! Favorite des designers…depuis 1963.

Pas assez exclusive ? Pour ne pas laisser aux seuls carrossiers extérieurs l’habillage de modèles uniques, Ferrari a ouvert un département spécifique…

Le prestige à l’état pur : chez Bentley, on le revendique fermement : on est à l’opposé de la production de masse.

Continental GTC, le Flying Star. Ce dernier a été tellement bien accueilli, qu’il fait l’objet d’une toute petite série : vingt exemplaires seulement, au total ! Le désir d’exclusivité ou d’originalité - allez savoir - est tel que, pour ne pas être en reste, Ferrari a ouvert récemment un département spécialement chargé de la création de modèles uniques. Chez Aston Martin, la One-77 sera réservée à… septante-sept clients, pas un de plus ! Que faire cependant si vous n’avez pas nécessairement l’envie de placer une bonne partie de vos économies dans ces pièces exceptionnelles ? Consolez-vous, les constructeurs ont bien compris le message et n’entendent pas laisser passer l’opportunité d’exploiter un filon ! En ressuscitant l’esprit DS different spirit, il y a trois ans, Citroën a eu un trait de génie. Tout à l’opposé de la mode rétro tentée ailleurs, on propose ici, dans différents segments un « premium compétitif », plus luxueux certes que son équivalent dans la gamme Citroën, mais toujours financièrement abordable. Le succès étant au rendez-vous, voilà maintenant qu’apparaissent des séries spéciales comme la DS 3 Ultra Prestige. Avec entre autres, des sièges en cuir dont la teinte présente un dégradé progressif qui va du blanc en haut des dossiers vers le noir des assises. Du déjà vu dans certaines créations de mode, mais jusqu’ici totalement inédit dans l’industrie automobile à notre connaissance ! L’ensemble de l’habitacle est à l’avenant, avec un bandeau de planche de bord gainé de cuir « blanc alpin », un tapis de sol épais gansé avec une double surpiqûre en fil contrasté et des panneaux de portes soignés.

Créateurs belges : la BMW X6 est issue du talent de dessinateur du belge Pierre Leclercq.

Mon auto est une Gucci ! La Fiat 500 se veut être un bijou… abordable.

POUR TOUTES LES BOURSES La Nuova Fiat 500 connaît un succès évident et pas seulement auprès d’une clientèle féminine. Pour séduire cependant encore plus celle-ci, Frida Giannini (Gucci) et le Centro Stile de Fiat se sont unis pour proposer les 500 et 500C by Gucci. La nouvelle version découvrable est disponible en noir ou en blanc et dans les deux cas, la capote électrique et les flancs de l’auto abordent les lignes caractéristiques rouge et vert de Gucci dans le sens de la longueur. À l’intérieur : des matériaux exclusifs, des coutures parfaites, des éléments satinés et chromés et une finition à effet velours sur des sièges bicolores en cuir Frau avec des impressions Guccissima. Tout cela pour que vous puissiez vous aussi affirmer, Mesdames, que votre voiture… est un bijou !

Le renouveau d’une déesse. La lignée DS chez Citroën exploite le désir d’exclusivité d’une clientèle moderne.

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évasion

Une façade sublime pour un hôtel culte, le Métropole à Hanoï.

À HANOÏ SENTIMENTAL PALACE Une alchimie de rêve, de fantasmes, d’intrigues et d’Histoire. Après des années d’un lifting complet, l’hôtel Métropole ouvre à nouveau ses portes. Partons à la découverte de ce palace indochinois, haut-lieu de charme local et de luxe à la française, avec, en ses flancs les joailliers Cartier, Chopard ou Mont-Blanc. — Texte : Raoul Buyle

Célèbre pour avoir reçu, depuis plus d’un siècle, tous les grands de ce monde, l’hôtel de Graham Green, Somerset Maugham ou Marguerite Duras, à Hanoï, renaît de ses cendres. Après un sérieux lifting, ce palace d’inspiration coloniale a fait peau neuve et retrouve sa place dans la liste du top ten des hôtels mythiques de la planète. Aujourd’hui encore, au seuil même de l’entrée de l’hôtel, des voituriers en livrées et des hôtesses vêtues de longues tuniques en soie fendues jusqu’aux hanches et coiffées du traditionnel khan dong hau (sorte de “couronne” en tissu), semblent échappés du passé. Après d’importants travaux de rénovation, pas mal de choses ici ont changé, excepté l’esprit des lieux. Construit en 1901, le Métropole était LE centre névralgique de la vie mondaine indochinoise. Situé entre le lac Hoan Kiem et le Théâtre Municipal, librement inspiré de l’opéra Garnier à Paris, il était le but de promenades élégantes. Aujourd’hui comme hier, du bar du Métropole, là où jadis se retrouvaient les écrivains célèbres et les correspondants de guerre, on ressort apaisé, porté par cette chaleur doucereuse, ce soleil épais et le tintamarre incessant des klaxons. Avouons-le calmement, il apparaît comme un havre de paix au cœur d’une ville qui bouillonne d’activités à grand renfort de vélos, scooters et cyclo-pousses.

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UN UNIVERS MODERNISÉ Voilà mille ans tout juste que Hanoï, la “ville à l’intérieur du fleuve” a vu le jour. Après de nombreuses mues, elle est plus attirante et mystérieuse que jamais. Fier de sa façade classique blanche aux volets en bois peints en vert, le Métropole s’organise autour d’un vaste patio avec piscine ; il est constitué de deux parties, l’une moderne, hébergeant le tout nouveau spa, sublime, et la partie historique, la plus prisée des Européens, où se trouve la fameuse suite de Graham Greene (la 228). Les trois restaurants français, italien et vietnamien sont épaulés par un bar où il est bon de commander un Vermouth cassis, boisson littéraire s’il en est, le cocktail préféré, dit-on, de Marguerite Duras. Avec de nouvelles ambitions, celle de rejoindre la légende, le Métropole a placé la barre très haut et la franchit régulièrement avec un service remarquable. Derrière, la ville d’Hanoï devenue tentaculaire ne cesse de s’étirer. Mais, au Métropole, la magie continue d’opérer. La mémoire reste intacte.

Le Métropole Hanoï a intégré la nouvelle collection des hôtels mythiques de Sofitel Legend. Ultime distinction de la marque, attribuée à des hôtels de légende, des palaces chargés d'histoire comme le Old Cataract à Assouan, The Winter Palace à Louxor, The Grand à Amsterdam, le Palais Jamaï à Fès ou le Santa Clara à Carthagène (Colombie). Info : www.sofitel-legend.com


sport extrêm e

CARESSER

La plus grande tyrolienne d’Europe est devant nous, longue de 1.870 mètres, reliant le sommet du Drouvet (2.655m) et le lac Long (2.500m) à Orcières, dans les Hautes-Alpes. Cela faisait deux jours que je m’étais promis de le faire. Mais là, tout d’un coup, la peur grandit… —

LE RÊVE D’ICARE

Texte : Claire Huysegoms

Autres activités possibles à Orcières : randonnées en raquettes, balades en chiens de traîneau, motoneige, Winter-X-Bike (vélo des neiges), speed riding (skis chaussés, vous êtes tracté par une mini-aile de parapente), escalade sur cascades de glace, plongée sous glace, ou plus réchauffant, une séance de cocooning au spa. Sans sans oublier... la glisse dans ce domaine skiable de 100 km de pistes à 1850-2725 m d'altitude.

Découvrez notre dossier sports d’hiver sur

INFOS Le Roll’Air Câble en pratique: Accessible à tous, à partir de 8 ans, en hiver comme en été. Départ de la station d’Orcières. Tel.: 00 33 04 92 21 81 74 www.latyrolienne.fr info@latyrolienne.fr

Peu importe, je passe première, je m’installe, en embarquant mon snowboard dans une sorte de civière. C’est donc à l’horizontal, bien harnachée (j’ai vérifié 3 fois !) à un baudrier, que mon court séjour à frissons, intitulé à la cool “Roll’Air Câble”, commence. Quelques derniers conseils de Régis, notre moniteur bienveillant, et me voilà partie, tête en avant, pour atteindre une vitesse de 140 km/h ! Tout autour de moi, la beauté de cette nature blanche m’émeut. Tout paraît si petit depuis ce filin d’acier qui me tracte. Je me surprends à crier, seule, si loin de tout, personne ne m’entend. Quel bonheur ! Arrivée à bon port, on me détache. La minute 30 m’a semblé une éternité. J’affiche un large sourire d’enfant. Je saute sur le talkie walkie et contacte ma collègue pour lui donner l’ultime argument qui la fera me rejoindre « Marie, tu devrais essayer. Vraiment. Ca fait moins peur que la motoneige ! » À découvrir !

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psycho

PARÊTRE Bijoux fantaisie ou bijoux de prix. Notre préférence est liée à notre relation au temps. Légers et fragiles, les premiers sont associés à l’idée d’inconstance et davantage de jeunes filles les portent. Les autres sont destinés à cristalliser l’identité de la personne et ce qu’elle doit à celle de ses ascendants.

— Texte : Patricia Le Hardÿ - Illustration : Yves Druart « Paradoxalement, certaines parures sont qualifiées de vraies. Commence alors la mobilisation d’un imaginaire de la marque qui garantit à l’acquéreur la qualité du produit et des savoir-faire nécessaires à sa fabrication. L’éclat du bijou authentique fait référence à un statut social élevé et rejaillit sur celle qui le porte. » Le philosophe et sociologue George Simmel a étudié le secret mais aussi son contraire : la manière de se parer. « Si l’on se pare pour plaire et faire plaisir », remarque-t-il, « entre aussi en jeu la volonté d’être reconnu et estimé pour que notre personne soit créditée de ce plaisir qu’elle donne comme d’une valeur. » La parure aiguise aussi la vanité. « La vanité a besoin d’objets à partir desquels elle tire un sentiment de supériorité. Elle mobilise à la fois la distance et la connivence. J’ai ce que tu n’as pas et J’ai besoin que tu me regardes. » Même lorsque la parure est un objet d’envie, cela signifie seulement que l’envieux désire obtenir pour son propre compte la même reconnaissance et la même admiration. « L’envie prouve jusqu’à quel point il associe ces valeurs à la parure. »

UN MOI ÉLARGI Objet égoïste par excellence, le bijou est désiré pour les regards qu’il attire à la personne qui les porte. L’admiration souligne la richesse de la personne, de l’ordre de l’avoir, et sa prestance, de l’ordre de l’être. Inconsciemment, nous rapprochons richesse matérielle et morale. La parure permet à l’individu d’accroître son rayonnement. Elle devient expression d’un moi élargi auquel il aspire. Elle permet un tel accroissement de l’être, car elle est de l’ordre du superflu et révèle une liberté extraordinaire. Quand le seuil est-il franchi entre le rayonnement et la vulgarité ? Que donnent en fait à voir et à entendre celles qui en rajoutent, si ce n’est une blessure d’âme, un appel au secours ? Hélas, la honte qu’on voulait cacher ne suscite guère la compassion, tout au plus la moquerie qui confirmera l’humiliation initiale, celle qu’on voulait justement cacher sous une débauche de « bling bling.» Dans une étude publiée en 1995, la philosophe et ethnologue Marlène Albert-Llorca évoque les « pacotilles » que nous mettons au gré de notre humeur et perdons sans émotion. « Les vrais », souligne-t-elle, « doivent durer autant que nous, et même nous survivre ».

TOUTE UNE HISTOIRE Leur valeur marchande explique ceci, mais il faut aussi beaucoup compter avec la valeur sentimentale. Souvent offerts lors des rituels religieux qui marquent l’intégration d’un individu à la société, ils inscrivent par ail-

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leurs l’identité personnelle dans le concret. « Les bijoux ont un rôle dans le « marquage » des âges mais, dans la mesure où ils sont conservés, ils sont aussi un témoignage de l’histoire de leur propriétaire et de son identité personnelle. » L’apprentissage du port des bijoux commence dès l’enfance, avec les bijoux en verroterie ou en plastique. Au temps des jeunes filles, bagues, broches, bracelets, boucles d’oreilles, colliers sont destinés à mettre en valeur le corps. Le toc et le léger sont appréciés par une génération qui entend bien se distinguer de ses aînées. Les parures des femmes-femmes sont en or massif et ornées de vraies pierres. « Une jeune fille sait qu’elle n’est plus une enfant lorsqu’elle commence à recevoir de beaux bijoux. Une femme sait qu’elle est reconnue dans sa féminité quand son mari ou son amant lui en offre. Lorsqu’elle en perd un, c’est comme si elle perdait son histoire. »

MYTHIQUES Aussi la volonté de rompre avec une période de sa vie peut-elle se traduire par la « perte » des bijoux acquis à ce moment-là. Quant au bijou hérité ou, plus fréquemment, transmis de génération en génération, il appartient, non à celui qui le reçoit, mais à la lignée paternelle ou maternelle. « Les bijoux d’une femme sont destinés à lui survivre et doivent revenir en priorité à des femmes ayant avec elle un lien. Transmis, ils sont des « mémoires » et pas seulement des souvenirs. » Ils peuvent fort bien avoir appartenu à des ascendants que l’on n’a pas connu soi-même et être, au demeurant, valorisés à ce titre. Ce sont des objets mythiques appartenant au temps des ancêtres, élevés – du simple fait qu’ils ont initié la circulation du bijou – au rang de premiers de la lignée. Les conditions dans lesquelles s’effectue parfois leur transmission montrent qu’elle vise aussi à transmettre une identité. Les Florentins de la Renaissance « refaisaient », selon leurs propres termes, les morts récents de leur famille en donnant leur prénom et leurs bijoux au premier enfant qui naissait après leur décès.

DANS LE TEMPS Souvent, c’est l’aïeule qui initie la fillette au « savoir » des bijoux. Une mère peut en effet souffrir de voir sa fille devenir une femme. Ce faisant, elle impose un devoir être et signifie à la jeune fille qu’elle va à son tour perpétuer sa lignée. On le voit, une des principales significations des bijoux féminins est de cristalliser les différents rapports possibles d’un sujet au temps. Temps lui-même pluriel, dont la profondeur et les rythmes correspondent aux différentes dimensions de l’identité personnelle et du jeu social.


Ouzbékistan TERRE MAGIQUE DE GENGIS KHAN ET DE TAMERLAN

Du 20 avril au 1er mai 2012, La Libre Essentielle et YCARE Art et Culture vous invitent en Ouzbékistan, un pays étonnant au cœur de l’Asie Centrale, si longtemps fermé au monde occidental et pourtant berceau de la culture humaine... Vous y découvrirez un peuple attachant, des monuments prestigieux et des cités au passé glorieux : architectures aux mosaïques éblouissantes et sites archéologiques témoins d’un passé où se succédèrent à travers les siècles conquérants implacables et bâtisseurs de génie ! Vous vibrerez aussi à la magie de cette « route de la soie » qu’empruntèrent autrefois les grandes caravanes chargées d’épices et de parfums. C’est avec émotion que vous découvrirez Tachkent, capitale du pays, Khiva dont l’architecture unique n’a pas d’équivalent en Asie centrale, Boukhara, célèbre pour ses 360 mosquées et enfin Samarcande, le « seuil du paradis » et l’un des plus anciens foyers culturels du monde ! Vols assurés par la compagnie aérienne régulière Uzbekistan Airways, hôtels 3 et 4* (normes locales), guide local francophone et accompagnement de Bruxelles à Bruxelles.

PROGRAMME > Jour 1_Vol Bruxelles – Paris CDG/Ourgentch / Jour 2_Ourgentch – Khiva / Jour 3_Khiva – Ourgentch – Boukhara / Jour 4_Boukhara / Jour 5_Boukhara / Jour 6_Boukhara – Gijduvan – Samarcande / Jour 7_Samarcande / Jour 8_Samarcande – Chakh I Sabz – Samarcande / Jour 9_Samarcande / Jour 10_Samarcande – Tachkent / Jour 11_Tachkent / Jour 12_Tachkent/Bruxelles-Paris CDG – Bruxelles

YCART Art et Culture 02 738 74 22 – 02 736 44 11 info@ycare.be – Consultez notre site www.ycare.be

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art

Transparences, installation en 2009 dans la chapelle de Saint Pholien près de Forcalquier, en Provence, à la demande des éditions Argos.

LA FÉE NOUEUSE

« Ça commence quand ? » « Je ne sais pas. Par ma mère, sans doute, qui avait une maison de couture. » Arlette Vermeiren, créatrice textile, file, tisse et noue, sans fin, des papiers récupérés, du tulle, mais aussi du lien entre les gens. C’est beau à voir, ce pétillement dans ses yeux quand elle raconte.

— Texte : Muriel de Crayencour

Née en 1937 et formée en sérigraphie textile à La Cambre, Arlette Vermeiren sera professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai durant 32 ans. En parallèle, comme styliste, elle conseille des industriels belges et italiens, spécialisés en tissage jacquard. Depuis 1998, elle est directrice artistique à la Recherche Textile du Centre de la Tapisserie, des Arts du Textile et Muraux de la Communauté française de Belgique. Elle y suit et conseille des boursiers, avec une passion du textile et de la transmission de ses connaissances. Elle vit entre Bruxelles et Milan.

LA MAISON ATELIER En entrant chez elle, c’est le choc ! Voilà un nid, un cocon qui est comme un doux chaos : le long des murs et autour des meubles s’entassent des dizaines de caisses de livres et de documents concernant les textiles. Arlette Vermeiren explique : « J’ai toujours été une accumulatrice… ». Aujourd’hui elle possède près de 6000 volumes sur le sujet. Dans son atelier, d’autres boîtes contenant des papiers d’orange, des papiers de soie, d’emballages de melon, des pétales découpés dans les bouteilles d’eau en PET, des papiers argentés de chocolat et de bonbons… Matériaux que la fée Arlette transforme en colliers, voiles, pans de tissus, sculptures et boléros. En filigrane de la carrière de professeur pointe une vision d’artiste qu’Arlette Vermeiren a mise en œuvre depuis 25 ans, presque par jeu, filant et nouant des papiers d’orange durant les longs voyages en train qui la mènent de Bruxelles à Milan et retour.

UN PARCOURS D’ARTISTE Elle propose sa première œuvre issue de cette technique au prix Betonac 1996, où elle se voit sélectionnée. Depuis, les longs voiles évanescents et translucides ont été exposés dans de nombreux endroits : New York, Montréal, Milan… ainsi qu’au Mudam, au Luxembourg, où elle a montré un anneau d’acier de 9 mètres sur 6, entièrement rempli de nouages délicats et voluptueux de papiers d’oranges. La pièce a été acquise par l’institution. Le musée de la dentelle à Calais, comme le théâtre Rafaele d’Urbino, ont présenté une cascade délicate de papiers de soie. Trieste en 2006, Côme en 2007, Milan en 2010 chez Baleri Cerruti… En janvier 2011, un boléro composé des récupérations diverses : emballages de Whiskas, lamelles des PET, cartons d’emballage et plumes pour le défilé de Haute Couture du styliste Maurizio Galante à Paris. À la Villa Empain, on a pu voir un long voile de mariée, surmonté d’une couronne de fils barbelés entrelacés. Toujours chez Boghossian, une grande pièce en papier rouge est exposée depuis octobre. La créativité d’Arlette Vermeiren se déploie en cascade comme les longs pans de tissus qu’elle crée, dévoilant transparence et

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Installation M.A.T.008 d’Arlette Vermeiren au MUDAM, Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean de Luxembourg, 2008.

Voile ayant figuré dans l’exposition « Colères et pudeurs de Femmes » à la Villa Empain.

jeux de lumière. Sous ces œuvres spectaculaires par leur dimension et cette technique si particulière, se dit un monde de résilles, de maillages, d’entortillements de petites choses, subtiles matières, menues douceurs. De cet écartement entre la majesté d’une pièce qui tombe en flots sur plusieurs mètres et des fragments fragiles qui la composent, viennent la délicatesse du propos, une humanité profonde, une joie, un pétillement. Toute la personnalité vive, solaire, rayonnante comme une pâquerette dans les champs de la créatrice. Une merveille !


TOUT CE QUI ROCK ET QUI POP S’ÉCOUTE SUR TWIZZ RADIO

NOVEMBRE

Par Serge Ducas

L’indépendance est recherchée chez les natives de signe de feu et d’air, tant sur le plan affectif que professionnel. Le 11, l’entrée de Mars dans le signe de la Vierge, apporte aux natives de terre et d’eau, enthousiasme, spontanéité ainsi qu’une grande capacité d’action. Les entreprises de quelque nature que ce soit sont favorisées. Bélier Les bonnes influences de Vénus et de Mercure mettent en avant affinité et complicité dans le couple. Au travail, vous êtes curieuse, entreprenante. Vous proposez un projet innovant. Taureau Au travail, vous prenez des initiatives, vous anticipez, prenez des risques. Côté cœur, une déception est possible. Vous êtes en proie au doute. Vous prenez du recul, vous vous protégez. Gémeaux Depuis votre secteur relationnel, les planètes rapides permettent un engagement amoureux. Vous recherchez la sécurité, la stabilité en amour. Au travail, vous faites preuve de diplomatie. Cancer C’est le moment de vous affirmer, de vous imposer dans votre vie professionnelle. Un joli succès est à votre portée. En amour, de tendres et belles émotions vous rassurent. Vous êtes sereine. Lion Le plaisir et la séduction s’invitent au quotidien. Vous faites de belles rencontres si vous êtes seule. En couple, votre complicité se renforce. Au travail, vous vous faites des illusions. Vierge Vous ressentez le besoin de pimenter votre vie amoureuse devenue trop monotone. Vous recherchez le prince charmant. Professionnellement, votre audace est payante. Foncez ! Balance Vous vous ouvrez ou découvrez de nouvelles et belles émotions avec un partenaire aimant, affectueux et rassurant. Au travail, vous changez votre fusil d’épaule. Vous êtes plus franche. Scorpion Au travail, vous avez de lourdes responsabilités que vous assumez sans faillir. Vous n’êtes cependant pas à l’abri d’une désillusion. En amour, vous êtes épanouie dans votre relation.

SELAH SUE - PUGGY - ZAZIE - ARID - THE VISMETS OZARK HENRY - SYD MATTERS - CALI - AYO - LUCY LUCY - OURS

Sagittaire Le passage de Mercure et de Vénus dans votre signe dynamise, intensifie vos projets. En amour comme au travail, novembre vous promet une belle réussite. La chance frappe à votre porte. Capricorne Votre vie amoureuse vous procure de belles émotions, voire de nouvelles sensations. Sur le plan professionnel, vous saisissez chaque occasion qui vous est donnée pour évoluer, progresser.

FM: ARLON 101 - BRUXELLES 101.4 - CHARLEROI 101.4 COMINES 91.7 - DINANT 107.2 - FERRIÈRES 106.4 FLORENVILLE 105.7 - GEMBLOUX 90.1 - HUY 105.6 JODOIGNE 107.9 - LA LOUVIÈRE 95.6 - LIÈGE 103.2 MARCHE 105.5 - MONS 107.2 - NAMUR 99.7 NIVELLES 107.1 - SPA 107.9 - ST-HUBERT 106 TOURNAI 106.5 - VERVIERS 107.6 - VIERSET 97.4 WATERLOO 106.9 - WAVRE 95.4 - WWW.TWIZZ.BE BELGACOM TV : CANAL 866 - VOO : CANAL 436

Verseau Un environnement plaisant, de jolies marques d’affection ou d’amitié et vous voilà comblée. Vous avez réellement envie et besoin de vous faire aimer de tous. Au travail, vous réfléchissez. Poissons Misez tout sur l’harmonie, le dialogue, la communication. La dissonance de Mercure et de Vénus augmente votre susceptibilité. Vous ne vous sentez pas toujours comprise des autres.

Bullez de plaisir avec notre numéro fêtes du 3 décembre 2011

EMMA WATSON

©BARWERD VAN DER PLAS

Joie de vivre avec en couverture exclusive l’interview d’Emma Watson, interprète d’Hermione dans la série Harry Potter. Confidences sans langue de bois sur la nouvelle vie de cette actrice de 20 ans à la fois artiste et intellectuelle.


s r u o c n o c jeux et CONCOURS La Libre Essentielle vous emmène en week-end

MOTS CROISÉS À THÈMES Jacques Mercier

Nous avons 5 week-ends à vous offrir. Les gagnants recevront chacun un bon d’achat de 150€ à déduire du montant du week-end de leur choix. Pour gagner un des 5 bons d’achat, composez le 0905/82 220 (1€/participation) avant le 20 novembre minuit, entrez le code 20843 et répondez à la question suivante : Dans combien de pays vous est-il possible de partir avec weekendesk.be ? 10 (réponse 1) – 16 (réponse 2) – 12 (réponse 3). Bonne chance à tous ! Les gagnants, tirés au sort parmi les bonnes réponses, recevront un code promotionnel personnel à faire valoir sur le site weekendesk.be. Envie de prendre l’air le temps d’un week-end bien mérité loin du stress et de la routine du quotidien ? Évadez-vous grâce à Weekendesk, fournisseur en ligne de week-ends et courts séjours thématiques. Weekendesk se charge de tout pour vous et organise votre séjour de A à Z : de l’hébergement aux activités qui ponctueront votre week-end. Laissezvous entraîner dans une balade gourmande ou détendezvous dans une des nombreuses structures proposées dans les thèmes « bien-être » ou « thalasso ». Rendez-vous dès maintenant sur

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Antillais. 7. Aire.- Prénom-Nom de l'auteur. 8. Petite Egypte.- Baie rouge du Canada.- Cela. 9. A nous.- Grand chorégraphe. 10. Vallée.- Largeur.Conjonction. 11. Discret.- Ville biblique. 12. Coordination.- Chevalier servant.

1. Une des villes chères à Béjart.- La sienne fut consacrée à la danse. 2. Insérant dans un texte. 3. Les Îles Vierges.- Ajouté à un texte.- Ovation de stade. 4. Le nom prénom de l'auteur.- Champion.- Sous la missive. 5. Choisi.- Entre autres.- Unité roumaine. 6. Télévision allemande.Dramaturge suédois. 7. Son prénom.Peut-être suivi de gît. 8. C'était la SOLUTIONS Perse.- Arbres au bois rougeâtre. DU NUMÉRO PRÉCÉDENT : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 9. Interjection.- Souverain de Perse. 10. Double voyelle.- Entreprises 1 L I L L E A R T O I S Individuelles. 11. Il faut qu'elle soit 2 A U P E N I E N N E 3 P E C H E bien souple pour la danse. G A N G N 4

VERTICALEMENT 1. Celui-ci est un journal.- Infini et dans le titre. 2. En Afrique australe.Eau-de-vie. 3. Note.- Inspecteur célèbre. 4. Laxatif.- Leurs chorégraphies ont rempli sa vie. 5. Il a un tronc et des branches.- Problème. 6. Plaque hollandaise.- A toi.- Réunion des Auteurs

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A R R I E R M E L F E N S O R S A T O U O B I T L A S I L E C A M U V A L E N C E P M Y

E L I Q U E

O U P A N E R L N O U E T S O B O N M E R D I E N N E D R I A S

S N E Z E S E


aromathérapie Judith Van Glock

SOLUTIONS ANTIVIRUS Cet hiver, grâce aux huiles essentielles, votre organisme ne se laissera pas gripper…

COMMENT ENRAYER LES ÉPIDÉMIES ? L’hiver est là, et avec lui son cortège de virus et bactéries, vecteurs de rhumes, otites, angines, grippes, etc. Pour se protéger de la contagion, les huiles essentielles offrent une réponse 100% naturelle qui a fait la preuve de son efficacité. Elles agissent en prévention des épidémies pour les enrayer tout net ! Naturellement composées de nombreuses molécules différentes, les huiles essentielles peuvent agir simultanément sur plusieurs terrains. Elles peuvent être tout à la fois antibactériennes et antivirales, comme le Pin sylvestre ou le Thym à linalol, et encore avoir une action immunitaire. Bon à savoir : certaines huiles essentielles sont actives même sur des souches de bactéries résistantes aux antibiotiques.

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elles stimulent également le système immunitaire pour aider l’organisme à mieux se défendre. En dispersion aérienne, toutes ces huiles essentielles aseptisent l'air ambiant dans lequel "se promènent en liberté" tous les germes pathogènes particulièrement actifs pendant la saison hivernale. Utilisées en synergie, vous aurez le cocktail de choc anticontamination qui vous aidera à passer au travers de toutes les épidémies. NOTRE SÉLECTION : pratique, le Spray Puressentiel Assainissant (en pharmacie) réunit pas moins de 41 huiles essentielles : les plus antivirales et antibactériennes. Ce spray, prêt à l’emploi, purifie radicalement l’air ambiant en une ou deux pulvérisations. Son efficacité naturelle est prouvée par 6 études. Sans gaz propulseur ni produit chimique, il n’est pas néfaste pour les bronches et convient aux enfants (dès 1 an). A vaporiser aux 4 coins de la maison, au bureau, en voiture…

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LE CONSEIL DE LA SPÉCIALISTE

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