La Libre Essentielle - avril 2012 - n°145

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SUPPLÉMENT GRATUIT DES 7 ET 8/04/2012 © M. DAMANET

n° 145

JÉRÉMIE RENIER

TANT QU’IL Y AURA DES HOMMES — DESIGN BOULI LANNERS EN EXCLU

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www.chanel.com

La Ligne de CHANEL - Belgique Tél. 070 66 55 55 (0,15€/min., TTC) - Luxembourg Tél. 900 71 519 (0,03€/min., TTC)


Jeremie Renier et Ana Girardot dans le film Cloclo. Photo Inédite.

LES HOMMES EN MOUVEMENT ? Après mai ’68 qui détrôna les rôles classiques révolus au sexe fort, celui-ci a dû se remettre en question. Pas facile avec un Mister Freud qui explique les réflexes par notre inconscient historique. Jamais, je n’aurais voulu être féministe, car les dames revendicatrices refusaient de donner la parole aux hommes. Je dis non au saucissonage du monde sexuellement entre ceux qui viennent de Mars et celles qui nous arrivent de Vénus. Comment créer un projet sociétal sans tenir compte de la moitié de la population ? Au fil des années, les hommes ont modifié leur réflexes conditionnés, à part quelques irréversibles, se faisant violence. Sont-il plus heureux pour autant ? Nous sommes-nous suffisamment posées la vraie question : où trouvent-ils leur place dans notre modèle modifié. Ne ressentent-ils pas des frustrations aussi infimes soient-elles ? Alors que ce numéro présente les dernières tendances au masculin, nous avons approché des mâles, biberonnés à la « fashion » attitude. Et la mini révolte gronde parmi leurs rangs. Pourquoi les femmes auraient-elles le monopole des matières sensuelles ou confortables, comme les soies nocturnes et les tissus stretch ? Pourquoi celui qui en aurait envie ne sortirait-il pas les orteils peints de vernis ? Car le préjugé règne fortement même parmi le sexe fort. Si un homme assume la couleur à ses pieds, il est étiqueté par le chaland. A tort peut-être. Pourquoi ne pas respecter sa liberté de choix qu’il se voit fustigée ? Futilités me direz-vous ? Intolérance pour un détail qui en dit long sur l’obligation d’une virilité sans faille. Jean Paul Gaultier avait proposé une ligne de maquillage avec un teint soleil et un vernis foncé. Même ce trublion de la mode ne réussit pas à imposer cette idée sous-jacente. Claude François, magnifiquement incarné par Jérémie Renier, ne fut-il pas le plus grand défenseur de l’image masculine, avec ses vêtements à paillettes, ses costumes réalisés sur mesure, cintrés à même le corps, ses chaussures siglées à son nom, sa crainte de vieillir et la constante préoccupation de son image ? En ce, il reste porteur d’un message qui rattrape bien des hommes aujourd’hui, sans son côté dangereusement mégalomane ! Son aspect sombre se révèlera notamment par sa tyrannie envers ceux qui l’entouraient et celles qu’il aima. Aucune d’entres elles ne pouvaient rivaliser avec la star absolue qui osait penser être un Dieu sur Terre. Foutaises ! Rassurons-nous, les hommes ont bien changé depuis et tout cela les rend infiniment plus humains. Hommes, je vous aime…

— Claude Muyls rédactrice en chef

SOMMAIRE 4 littérature Trois Guinées 6 cinéma Bouli Lanners 10 cinéma Belge 12 cinéma Jérémie Renier 16 art Miroslav Tichý 18 mode Masculine 26 bien-être Sisley 28 montres Des montres et des hommes 30 mode Hommes 36 portrait essentielle Christophe 38 gastro Design 40 déco Immaculée conception 41 déco Belgium is Design 42 pêle-mêle Design 44 auto En séduction 46 jeux et concours

PROCHAIN NUMÉRO LE 5 MAI 2012. INVITÉ : LA CAMBRE MODE[S]. LA LIBRE ESSENTIELLE 145 Rédactrice en chef Claude Muyls / Secrétaire de rédaction Claire Huysegoms / Rédaction : 79, rue des Francs - 1040 Bruxelles - tél 02 211 27 75 - téléfax : 02 211 29 71 e-mail : infos@lalibrees- sentielle.be / Collaborateurs : Gilda Benjamin, Raoul Buyle, Gilles Collard, Michel Damanet, Tony Delcampe, Bruno Godaert, Marie Hocepied, Nathalie Kuborn, Emmanuel Laurent, Anya Loonen, Jacques Mercier, Cici Olsson, René Sépul, Geoffroy d’Ursel / Direction artistique et mise en page mpointproduction.be ; Michel De Backer, Cécile Deglain, Julie Joseph / Coordination technique Luc Deknudt / Régie Publicitaire RGP Caroline Grangé - 02 211 30 95 - caroline.grange@saipm.com, Dominique Flamant – 02 211 31 55 –dominique.flamant@saipm.com, Marie-Noëlle Raquez (Voyages) - 02 211 31 00 - marienoelle.raquez@saipm.com / Marketing et Promotion Delphine Guillaume - 02 211 31 78 delphine.guillaume@saipm.com / Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d’administration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsable François le Hodey

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Alors que Gallimard fait paraître en Pléiade les œuvres romanesques de Virginia Woolf, Blackjack éditions réédite “Trois Guinnées”, dans une nouvelle traduction. Fiction épistolaire qui tourne autour de la condition des femmes et de la guerre, ce texte de la fin des années trente, depuis longtemps épuisé, reste d’une troublante actualité

— Texte : Gilles Collard – Photos : droits réservés

Virginia Woolf et Clyde Bell.

TROIS GUINEES A partir des années ’30, les écrits sur la guerre deviennent un genre en soi. Toute personnalité intellectuelle se doit de se prononcer sur le cours du monde et de prendre parti sur les événements annonciateurs du grand massacre de la seconde guerre mondiale. De la beauté tragique et sans nuance de l’engagement d’un Klaus Mann à l’encontre de tous les fascismes dès 1932, à la lucidité coupable d’un Ernst Jünger, dont les éditions de la Table ronde viennent de republier son texte de 1942, La paix, c’est tout le spectre de l’attitude face la guerre qui se concentre en une décennie. Entre un pacifisme généreux, souvent aveugle, et un bellicisme aux mains sales, certains n’ont pas choisi au profit d’un déplacement de la question. Virginia Woolf s’y emploie dans l’un de ses derniers livres, Trois Guinées, publié en 1938 à Londres. Il existait une traduction bancale, aujourd’hui épuisée, de Viviane Forrester. Blackjack éditions fait paraître ce texte singulier et d’une troublante actualité dans une nouvelle traduction de Léa Gauthier.

QU’EST-CE QU’UNE GUINÉE ? C’est une ancienne pièce d’or au royaume de GrandeBretagne. Dans le livre de Woolf, elle devient une monnaie d’échange pour souscrire, ou non, à un corpus d’idées, entre la dîme, le prêt et le gage. Trois Guinées est un texte qui se construit autour d’un dispositif épistolaire. Le livre est une réponse, en trois parties, à la question posée par un « gentleman », dans une lettre envoyée à une femme, qui se résume comme suit : « Comment pouvons-nous empêcher la guerre et protéger la culture et la liberté intellectuelle ? ». Remarquons d’abord que Virginia Woolf ne répond pas aux questions « comment combattre le nazisme ? » ou encore « comment préserver la paix ? » ; non, elle construit son livre autour de cette autre question, qui se transforme peu à peu en prétexte : « comment empêcher la guerre ? ». Car celleci est posée par un homme à une femme, c’est-à-dire, dans l’esprit de Woolf, avant tout à une représentante des femmes et des filles des hommes éduqués. Partant de ce principe, le livre déploie, au sens propre, le prétexte de la question et remet en perspective, par une impressionnante rhétorique, une lucidité froide, un phrasé sec et lumineux, le sous-entendu idéologique patriarcal qu’une telle interrogation soulève.

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Soulignons ensuite le sens du détail, du document, du fait et de l’histoire que Virginia Woolf illustre par ce livre. En s’appuyant sur ce qu’elle appelle les biographies du passé et sur la presse de l’époque, le livre témoigne d’une singularité autant au sein de l’œuvre de l’auteur de Mrs Dalloway, qu’au cœur des études féministes. Il s’agit de revenir sur les conditions de l’éducation des femmes, sur leur emploi et leur salaire, sur leur place à l’intérieur de la société, parmi les structures familiales qui sont autant d’interrogations, de sujets d’étonnements qu’il faut analyser, décortiquer et, pour la plupart du temps, combattre, avant de mesurer la réponse qu’une femme, en 1938, à Londres, peut apporter au sujet de la guerre et de la liberté intellectuelle. Si notre époque offre bien souvent le visage d’un féminisme rétrograde et en bout de course, lire Trois Guinées donne au lecteur l’occasion de rentrer dans le cheminement d’une pensée qui préserve, avec rage et violence, le souci de l’universalité du genre humain. Penser la question des femmes ne vaut que si cette expérience débouche sur une nouvelle vision globale de la société, du rapport entre les sexes et des nations. Proposant une nouvelle communauté des outsiders qui n’afficherait qu’indifférence aux valeurs masculines de la guerre, du drapeau, de la nation et du territoire, Virginia Woolf n’hésite pas à déclarer les notions de « féminisme » ou « d’émancipation des femmes » obsolètes et inopérantes pour reconfigurer les schémas de pensée qui conduisent à la guerre entre les peuples et entre les sexes. Il faut selon elle ne plus avoir peur de maintenir l’interaction entre la sphère publique et privée afin de combattre tous les fascismes. « Le monstre des années ’30 a pris de l’envergure. Il interfère à présent avec votre liberté ; il vous dicte maintenant votre façon de vivre ; il établit des distinctions non seulement entre les sexes, mais entre les races. Et vous ressentez dans vos propres personnes ce que nos mères ont ressenti lorsqu’elles étaient exclues, lorsqu’elles étaient enfermées, parce qu’elles étaient des femmes. Maintenant, c’est vous qui êtes exclus qui êtes enfermés, parce que vous êtes juifs, par ce que vous êtes démocrates, à cause de votre race, à cause de votre religion. »

Virginia Woolf, Trois guinées, préfacé et traduit par Léa Gauthier, Blackjack éditions. 235 pages. 19€.



BOULI LANNERS

Bouli Lanners est devenu, en trois films, l’un des cinéastes francophones parmi les plus importants de Belgique. Avec “Les Géants”, il a récolté pas moins de 5 Magritte qui sont venus s’ajouter aux nombreux prix récoltés à l’étranger. Pour autant, son plaisir à passer devant la caméra est resté intact, comme le démontre “Des vents contraires”, un drame sensible de Jalil Lespert dont il est l’interprète aux côtés de Benoît Magimel.

L’homme dégage une vraie chaleur communicative, une écoute de l’autre qui transparaît dans ses films et que l’on peut immédiatement vérifier à son contact. Bouli Lanners fait du cinéma pour comprendre l’humain et jalonner son chemin de belles rencontres - un chemin qu’il trace à pas de géant.

Vous avez commencé l’écriture de votre prochain film. Ressentezvous une pression particulière ? La pression est venue après mon deuxième film, “Eldorado”, qui a bénéficié d’une jolie reconnaissance. C’est sans doute pour cette raison que j’ai voulu prendre le contrepied de ce qu’on attendait de moi, tout en perpétuant une sorte de ligne éditoriale. Alors oui, la pression existe, mais les années passant, j’ai compris que d’autres pressions de la vie prennent vite le pas sur les angoisses professionnelles. Pour le moment, mon scénario ne représente que quelques mots sur le papier, autant dire rien, mais j’y pense toute la journée. Dès que j’aurai fait le tri dans mon vécu, mes émotions, j’arriverai à exprimer quelque chose de personnel puisque mes films témoignent toujours de mon ressenti.

Vous êtes-vous remis de cette pluie de récompenses ? J’ai été plus ému de recevoir les Magritte que mon prix au Festival de Cannes. En regardant la salle, j’ai vu tous les gens avec qui je travaille depuis 25 ans, à une époque où je ne pensais pas devenir réalisateur. C’était aussi le moment, par rapport à mon âge, d’établir une sorte de bilan. L’émotion m’a submergé d’un coup. Par la suite, je me suis rendu compte de l’impact que la cérémonie avait eu dans la presse, car cette

Il y a, dans tous vos films, un grand amour de l’autre. Je le témoigne depuis que je suis en âge d’avoir une réflexion sur la vie. Je suis un fan de l’homme, un passionné de l’humain. J’aime voir son évolution et son rapport aux autres. Je suis passionné d’histoire. J’adore mes comédiens. La partie la plus laborieuse et excitante d’un film est le casting. Tant que je n’ai pas trouvé mes acteurs, je suis malheureux. Une fois mon choix fait, je ne regrette jamais. Diriger des acteurs est ce que je préfère faire.

— Texte : Gilda Benjamin - Photo : D Houcmant

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année les Magritte ont acquis une importance que je ne soupçonnais pas. La surprise a succédé à l’émotion. Aujourd’hui, mon chef électricien, Alain Peeters, nous a quittés brutalement. Il a été de tous mes films, je me sens comme amputé d’un bras. On parle peu des techniciens mais sans mon équipe, cette famille qui me suit, je n’aurais jamais pu arriver jusqu’ici. Je commence doucement à digérer tout cela, en ayant conscience qu’une page se tourne.



quoi faire. J’avais l’impression de trahir mes rêves d’enfant. J’ai alors décidé de faire mes films et de me diriger vers une création personnelle. J’ai joué dans beaucoup de téléfilms, ce qui m’a permis d’apprendre la réalisation. La même année, en 1999, j’ai tourné mon premier court métrage, j’ai joué dans “Les Convoyeurs attendent” et mon père est mort. Je me suis retrouvé à une période charnière de ma vie. A partir de là, tout a basculé et je me suis lâché.

Avec vos films, très typés localement, vous prouvez qu’une histoire tournée dans la campagne belge peut toucher tout le monde. Si vous développez une idée sincère en parlant de l’homme, vous touchez à l’universel. Le jour où un type, un jour sur la terre, a découvert le feu, il y en avait sûrement un autre, plus loin, qui découvrait la même chose ! J’aime cette idée de communauté inconsciente. Aujourd’hui, avec les technologies ultra-rapides, on est au courant de tout. Dans les grandes lignes, nous évoluons de la même façon. Ce qui nous touche, touche les autres. Et la famille, sorte de pilier central de mes films, représente une structure primordiale et universelle. Parler du clan ou de l’absence de clan comme dans “Les Géants”, raconte le vécu de chacun. La magie du cinéma permet de réaliser des films qui, tournés dans tel ou tel endroit, pourraient se passer aussi n’importe où ailleurs. Je tourne en Wallonie mais j’essaye toutefois de créer un univers à la fois précis et indéfini. On me dit souvent que mon cinéma ressemble à un certain cinéma américain. Les héros des “Géants” sont trois enfants. Y a-t-il une part d’enfance qui sommeille toujours en vous ? J’ai été longtemps un vieil adolescent, et j’ai un très bon souvenir de ma propre enfance, la période la plus insouciante de ma vie. J’avoue, je suis empreint d’une certaine nostalgie. Je n’ai pas d’enfants mais j’adore le contact avec les plus jeunes, je suis entouré de neveux, de filleuls, d’enfants de mes amis… Côtoyer des ados permet de devenir moins vite un vieux con ! Bien sûr, ne pas être père me met dans une situation très confortable. J’aurais été un papa très énervant car très angoissé. Cet amour des jeunes s’exprime via vos cours donnés à l’INSAS. Je donne un cours sur la direction d’acteurs et je supervise les films de fin d’année. Je ne suis pas un grand théoricien du cinéma mais je connais le métier et j’aime transmettre. Lorsqu’on explique quelque chose aux autres, on se le réexplique aussi à soi-même et on remet de l’ordre dans ses idées. Mon travail avec les étudiants m’aide à ranger mes petites pensées dans mes tiroirs. Avez-vous toujours autant de plaisir à être acteur ? J’adore me retrouver sur un plateau. J’ai fait tous les métiers dans le cinéma, depuis que j’ai l’âge de 19 ans. C’est mon monde. Le temps d’un film, les relations humaines se trouvent exacerbées. J’ai l’impression de partir au front ou en pleine mer. A la fin d’un tournage, j’erre pendant deux ou trois jours, je me sens un peu perdu, avant de repartir sur autre chose et dans la vie. Oui, c’est ça, en jouant la comédie, je me sens vivant tout en échappant à ma réalité quotidienne. Je me laisse totalement aller dans chaque rôle. Comme pour le film de Jalil Lespert “Des Vents contraires”, dont j’ai beaucoup aimé le scénario. J’affectionne les seconds rôles qui me permettent de ne pas être totalement accaparé et de continuer à réaliser. J’ai trouvé mon équilibre entre ces deux fonctions. Après la fameuse période des Snuls, je ne savais vraiment pas

Bouli Lanners (à gauche) lors du tournage de “Des vents contraires” de Jalil Lespert.

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Vous avez longtemps habité sur une péniche à Liège mais vous avez déménagé. J’ai vendu ma péniche l’année passée, après y avoir habité 18 ans. Après le film “Les Géants”, qui parle de l’absence de parents et de famille, j’ai réfléchi à ma situation. Je suis marié depuis des années, il était temps de prendre mes responsabilités, de grandir et d’assumer. Nous avons donc acheté une maison avec une chambre d’amis. J’ai récupéré des tas de choses disséminées à droite à gauche, je possède un bureau, un atelier où je me suis remis à peindre, un jardin et même un chien. Avec l’âge, j’ai eu envie de me « rassembler ». C’est super de découvrir à 46 ans des trucs que tout le monde connaît, aussi bêtes qu’accrocher un tableau sur un mur, ranger des affaires dans une armoire ou se réjouir de ne pas avoir l’eau gelée en hiver. L’idée de découvrir encore des choses à tout âge est tout bonnement jouissif. J’en ai aussi profité pour regarder le chemin parcouru. Quand on observe certains tableaux peints par moi, on regarde des autoroutes lugubres, des paysages désolés. Cette fichue nostalgie ne me lâche pas. Cependant, je peux dire que le Bouli d’aujourd’hui va mieux que le Bouli d’il y a quinze ans. Je suis dans une autre vie. Je me sens super bien, serein, avide d’exprimer plein de choses. Je suis sûr que mon existence me réserve encore plein de belles découvertes. Comment s’annonce l’avenir de Bouli Lanners ? Le public me verra à la rentrée dans « Un goût de rouille et d’os » de Jacques Audiard, avec Matthias Schoenaerts, et dans le nouvel Astérix. En septembre, je tournerai dans le nouveau film de Solveig Anspach, puis dans celui de Fabrice du Welz avec Jeanne Balibar. Rien que des belles choses.

« JE CROIS QUE SI VOUS DÉVELOPPEZ UNE IDÉE SINCÈRE EN PARLANT DE L’HOMME, VOUS TOUCHEZ À L’UNIVERSEL »


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« LA MORT DU MONDE RURAL SIGNIFIERAIT NOTRE MORT À TOUS. »

JOHN SHANK OU LA MORT D’UN LIEN AU MONDE Un nouveau réalisateur belge est né. Il se nomme John Shank et, s’il tient les promesses de son premier longmétrage, il trouvera sans aucun doute sa place parmi ceux qui comptent. Son premier opus, “L’hiver dernier” nous raconte la lutte d’un jeune fermier (Vincent Rottiers) pour conserver sa tradition, héritage physique et spirituel. Avec une esthétique dans la lignée de Robert Bresson et Stephen Malik, ce très beau poème cinématographique se double d’une méditation sur les liens qui nous rattachent à la nature, sur la dissolution des rapports dans la société…

— Texte : Geoffroy d’Ursel. Il est rare de rencontrer un Belge d’origine américaine. On imagine plus facilement le contraire. Je suis arrivé en Belgique à quatre ans avec mes parents. A 18 ans, après avoir terminé mes secondaires ici, je suis retourné aux Etats-Unis et y ai travaillé comme apprenti charpentier et aide soignant. Je suis revenu en Belgique par envie et pour y faire du théâtre. Par hasard, je me suis retrouvé à passer le concours de l’IAD pour les études de réalisation. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai découvert le langage, la grammaire du cinéma et que j’en suis tombé amoureux. Ce langage me convenait, j’aimais le parler. Un monde s’ouvrait à moi. Pourquoi une personne dont les racines sont écartelées des deux côtés de l’Atlantique raconte-t-il une histoire de perte de racines ? Je n’ai pas de foyer. Je n’ai pas réellement de maison. Par ailleurs je suis bruxellois depuis dix ans… La question des origines est pour moi très concrète, elle a traversé toute ma vie. Il est important de savoir que l’on vient de quelque part. Quelqu’un qui a un passé s’imagine plus facilement un futur : il n’est pas un individu isolé, sans lien. J’ai besoin de me raconter que j’appartiens à un monde bien plus grand et important que moi. Or le système dont je fais partie a tendance à défaire les liens, à nous dire « tu n’es que toi ». Personne ne va nulle part avec ce genre d’affirmation.

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On a qualifié “L’hiver dernier” de western. L’envisagez-vous sous cet angle ? Pas du tout, même si beaucoup de composantes de ce genre sont présentes : un homme seul contre tous, une terre à défendre, un cheval, une carabine… Ces références au western sont très douces et jamais je n’ai cherché à les exacerber. J’ai plutôt cherché à faire un poème. Un autre sujet du film est le rapport au sacré, au sens le plus large du terme. Ce qui est sacré pour mon personnage, ce sont ses liens à la terre, les gestes qu’il pose pour soigner ses bêtes, le monde qu’on lui a transmis et qu’il porte comme un poids qui le nourrit en l’emprisonnant. Il est prêt à renoncer à sa terre plutôt que de trahir son amour pour elle. Si vous voulez, les actions et gestes des moines de Tibhirine dans le film de Xavier Beauvois (“Des hommes et des Dieux”) ne sont pas autre chose que ceux de mon personnage. Tous ont déclaré leur loyauté à une manière d’être au monde à laquelle ils ne peuvent pas renoncer. Le personnage antagoniste, le fermier cynique enrichi par « la mondialisation », meurt d’un cancer. Est-ce une métaphore ? J’avais en effet besoin que l’ « autre monde », celui que le protagoniste refuse, soit également rongé de l’intérieur par une maladie contre laquelle on ne peut pas grand chose. Je voulais que soient prononcées ces trois répliques énormes : « Je vais mourir et je n’y avais jamais pensé ». Si notre système pouvait parler, peut-être dirait-il cela. Puis « Où sont mes fils ? », ce qui signifie « j’ai besoin d’enfants, de gens après moi ». Et enfin : « Comment fais-tu pour continuer à croire que ça va aller », ce qui veut dire : « est-ce que tu crois en quelque chose ? ». Si ces trois phrases font réfléchir le spectateur, je n’aurai pas perdu mon temps. “L’hiver dernier” s’intègre dans une série de films de tous horizons qui parlent de la déréliction de notre société sous divers aspects : “Les virtuoses”, “L’exercice de l’Etat”, certains films de Ken Loach… Cet aspect n’est apparu que tard dans le projet, mais il est devenu le fil conducteur de la narration. Si le film raconte la mort du monde rural, il faut se réveiller parce que cela signifierait notre mort à tous. Nous ne parlons pas d’événements qui se passent au bout du monde, mais de la disparition de ceux qui nous fournissent de quoi nous nourrir. Ce n’est pas un problème séparé : nous sommes tous dans le même monde.



JÉRÉMIE RENIER Souvenez-vous, Jérémie Renier n’avait que quinze ans quand il fut catapulté dans le cinéma par “La Promesse” des frères Dardenne. Une quinzaine d’années plus tard, il a participé à quelque 41 longs métrages (dont certains en Anglais et même en Espagnol). Promesse tenue, donc. Son époustouflante prestation en Claude François pourrait bien être le tournant décisif de sa carrière, un nouveau départ. Discussion à bâtons rompus sur “Cloclo”, les rapports entre l’acteur et le personnage, la célébrité…

— Interview : Geoffroy d’Ursel Photos : Michel Damanet – assistant, Benoît Féaux Mise en beauté et coiffure : Paul Elsen pour Dior Make up et Maison Roger Apparemment, le rôle de Claude François vous poursuit depuis longtemps… En 2002, un autre réalisateur avait déjà pensé à moi pour incarner Cloclo. Suite à cela, ma mère m’avait offert un album de photos de Claude François et il est vrai que j’avais été frappé par la ressemblance physique. J’avais gardé en tête d’incarner ce personnage. Le film est sans concession pour le personnage du chanteur. Ses deux fils, qui sont aussi producteurs du film, n’ont-ils pas eu peur de ternir l’image de leur père ? Oui, bien sûr. J’en ai discuté avec Claude Junior que je connaissais un peu ; si l’on parlait de son père, il fallait aborder ses parts d’ombre, sans quoi le personnage resterait plat. Claude François est un homme comme les autres, forcément imparfait. L’homme est intéressant dans sa globalité, avec ses difficultés, son énergie… A la lecture du scénario, Claude François pouvait apparaître comme un maniaque limite psychopathe ; c’est votre interprétation qui le rend humain, attachant… Il m’est apparu touchant à travers les multiples discussions avec les gens qui l’ont fréquenté et ont travaillé avec lui. Exigeant envers lui-même, il ne l’était pas moins avec les autres. Par ailleurs, il agissait comme un prince dans le partage. Colérique, il pouvait renvoyer l’un de ses musiciens, puis le réengager le lendemain en s’excusant. Son énergie débordait comme elle pouvait. Il se remettait constamment en question, manquait de confiance en lui, ne se trouvait pas beau, demandait en permanence d’être rassuré au niveau de son public, de l’amour qu’on lui portait… Du point de vue psychanalytique, le portrait de son père, exigeant au point de renier son fils à cause de son métier de « saltimbanque », explique sans doute ce besoin d’amour… De la part de son père, Claude François n’a jamais entendu « c’est bien ce que tu fais » ou « j’ai confiance en toi », d’où ce besoin éperdu de reconnaissance. L’époque était très différente de la nôtre : aujourd’hui, au contraire, les parents poussent les enfants vers des métiers artistiques, que ce soit dans la Star Academy ou dans des castings de pubs à l’âge de quatre ans. A ce propos, vous êtes entré dans le cinéma très jeune. Avez-vous été poussé par vos parents ? Mes parents m’ont soutenu, jamais poussé. J’ai eu

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« CLOCLO N’AURAIT PAS DÉTESTÉ ÊTRE UN DIEU. »

“LA PROMESSE” TENUE? —13—


« QUAND JE MONTAIS SUR SCÈNE, JE DEVAIS JUSTE ME LAISSER PORTER PAR L’ÉNERGIE DES FIGURANTS. » énormément de chance, en participant par exemple très jeune, à neuf ans, à un casting. J’étais poussé par la curiosité, certainement pas par l’envie de devenir acteur, une profession dont je n’avais aucune notion. J’ai participé à différents petits projets jusqu’à ce que les frères Dardenne me mettent le pied à l’étrier avec “La Promesse”. A partir de là, vous êtes parti au galop. Cela a été un peu plus difficile. “La Promesse” fut une sublime expérience dont je suis très fier, mais c’était également un film difficile à réaliser, avec un petit budget, tourné essentiellement en extérieurs pendant un hiver atroce. Nous étions loin de l’image que l’on se fait du cinéma quand on est gamin. Ensuite, je voulais terminer mes études ; je vous rappelle que j’avais quinze ans lors du tournage de ce film. A 17 ans, François Ozon m’a proposé un rôle dans “Les Amants criminels”. Ce tournage-là s’est déroulé en été, de façon idyllique. J’ai pensé que ce n’était pas si mal d’être payé pour se sentir en vacances. Avez-vous suivi une école ? Pas du tout, j’ai appris le métier d’acteur sur le tas, de film en film. Depuis, vous participez à pratiquement tous les films des frères Dardenne… Je tiens à faire passer un mot aux Dardenne qui ont fait “Rosetta” et “Le Fils” sans moi ! (rires) Je suis très honoré qu’ils pensent à moi si souvent. Leur méthode de travail est exceptionnelle et, avec eux, on se sent englobé dans un projet au lieu de ressentir cette sensation assez frustrante de n’être, en tant qu’acteur, qu’un outil. Comment ressentez-vous la différence de travail entre les cinémas français et belge ? La France a un patrimoine cinématographique nettement plus important que la Belgique. La référence constante à une image venue du passé peut être un handicap en générant une peur de faire ce dont on a envie. Peut-être que le cinéma belge, n’ayant pas une histoire aussi longue, se sent plus libre d’explorer des terrains nouveaux. Cette liberté de ton est encore plus marquée en Flandre qu’en Wallonie : les Flamands n’ont pas peur d’être rudes, graveleux. Une partie de “Cloclo” a été tournée en Belgique. Avez-vous eu le sentiment d’être à la maison ? Nous avons tourné parfois à trois rues de chez moi, ce qui était des plus agréable. Toutes les scènes de grands concerts ont été tournées chez nous. Tous les figurants étaient belges et ils ont donné aux scènes une pêche hallucinante ! Quand je montais sur scène, je n’avais pratiquement pas besoin de jouer : je devais juste me laisser porter par leur énergie et leur motivation. Je tiens à les remercier au passage. Avez-vous ressenti une forte sensation de Cloclo-itude dans ces moments-là ? En plus petit, mais je me suis vraiment pris au jeu. Claude François n’est-il pas un personnage lourd à porter quand on figure sur pratiquement chaque plan du film ? Comment se passe le rapport entre l’acteur et le personnage ? Ce travail s’effectue en bonne partie en amont du film à travers une préparation mentale, psychique, mais également physique. J’ai dû apprendre la danse et le chant. Sur le plateau, surtout porté par le public, je me sentais « Claude François », mais dès que la scène était finie, je redevenais Jérémie Renier. Même si j’aime déconner avant et après les scènes, le personnage déteint forcément un peu sur ma personnalité. Je ne m’en rends pas compte, mais les gens autour de moi me disaient : « Qu’est-ce que tu es chiant ! » (rires) Je me protégeais en disant : « C’est à cause de Cloclo, l’autre moi ! » Vous avez joué dans “Demain dès l’aube”, un film sur les jeux de rôles dans lequel votre personnage perd justement de vue la frontière entre la fiction et la réalité. Il est amusant pour un acteur de jouer un personnage qui lui-même joue un rôle. Cela pousse à se demander où l’on se situe. Claude François était-il mégalomane ? Comme tout artiste, mais de manière exponentielle. Après tout, il portait une chaîne marquée

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« Claude François », ainsi qu’une bague, des chemises, des pompes marquées « CF ». « Claude François » partout ! Dans le film, on lui soumet un portrait de lui auréolé d’un halo quasi divin… Il râle parce que, sur cette icône, des pattes d’oie le vieillissent, pense-t-il. Le dieu Cloclo ! Ca ne lui aurait pas déplu. Il souffrait d’une peur panique du vieillissement et de la mort. Pourtant il n’était pas que mégalo, tout ce cirque était orchestré dans un but précis : il voulait rester numéro un ! Pour ce faire, il devait afficher des images de lui partout. Voilà pourquoi il a racheté “Podium”, l’équivalent à l’époque de “Voici” ou “Gala”. En gérant ce magazine, non seulement il assurait sa visibilité, mais aussi il contrôlait ceux qui deviendraient les peoples de son temps. Il s’est créé un personnage de manière extrêmement intelligente. A propos de “Podium”, le film du même nom a été la confirmation de Benoît Poelvoorde (qui y jouait un sosie de Claude François) comme star du cinéma français. Pensez-vous que “Cloclo” pourrait jouer le même rôle pour vous ? Nous verrons après la sortie du film. Ce n’est pas, dans mon esprit, une question très intéressante. “Cloclo” est avant tout un film dans lequel moi, le réalisateur, les producteurs et l’équipe technique avons mis tout notre cœur. Est-ce que devenir une star est pour vous une envie, une peur ou un mélange des deux ? Parmi les gens que j’ai rencontrés dans ce métier, ceux qui sont les plus « stars » sont souvent les plus simples. Pour ne pas dévier dans ce côté « star » comme on l’imagine, avec une difficulté de rapport à la réalité, il est important de bien s’entourer. Voilà pourquoi j’aime revoir mes amis d’enfance et vivre à Bruxelles où le cinéma a moins d’importance mythologique qu’à Paris. Mes enfants m’aident également beaucoup à relativiser, à ne pas me prendre trop au sérieux. Vous venez de tourner en Argentine “Elefante blanco” avec Ricardo Darin qui est dans son pays une très grande star… Il y est un véritable dieu vivant ! Les gens pleurent sur son passage, c’est assez surprenant. Lui se comporte face à cette situation avec une simplicité extraordinaire, tout en étant respectueux de ce qu’il représente aux yeux du public. Il parvient même à éviter l’écueil du déni. Je lui demandais s’il n’en avait pas marre que 150 personnes par jour lui demandent des autographes ; ce à quoi il me répondait que « cela fait partie du jeu ». Bien des acteurs et actrices devraient faire un stage chez lui pour se remettre les idées en place. Comment avez-vous été intégré dans ce projet ? Le réalisateur Pablo Trapero, un habitué de Cannes, avait parlé de moi avec les Dardenne. Il m’a proposé de jouer en Espagnol, une langue dont je ne connais pas un mot. J’incarne un prêtre qui s’occupe des enfants des bidonvilles camés au paco, « la drogue des pauvres » (moins de 50 cents la dose). Un film très puissant touchant à la révolte contre les milieux ecclésiastiques, le pouvoir et les barons de la drogue. Vous jouez donc, une fois n’est pas coutume, un personnage héroïque… Oui, mais pas un super héros, juste quelqu’un de bien, de réel, qui défend au jour le jour de vraies valeurs. Vous avez également joué en Anglais dans “In Bruge” et dans “Atonement”. Commencez-vous une carrière internationale ? Rien n’est calculé. Je ne pensais pas tourner en Espagnol, ni faire ce film en Nouvelle-Zélande qui n’est jamais sorti, “The vintner’s luck” de Niky Caro. J’avais la prétention de me dire « j’ai déjà un rôle principal en Anglais ». Nous sommes arrivés au Festival de Toronto comme des princes et nous nous sommes fait descendre à un point… Certains acteurs jouent dans le même registre toute leur vie. Quand on voit votre filmographie, vous changez de style pratiquement à chaque film. J’adore ça ! Mon envie d’acteur n’est absolument pas de jouer toujours le même personnage. Le problème est peut-être que le public ne me reconnaît pas, ne m’identifie pas à un style. Tant mieux ! Cela me laisse une palette, une ouverture.


Pull Chauncey, veste et baskets Louis Vuitton, jeans Martin Margiela, montre Cartier. Œuvre de Renaud Delorme, titre : “Brigitte Bardot”

Remerciements à la Galerie « WE are different » où s’est déroulée la prise de vues de Jérémie Renier. Ce vaste espace mêle l’art et le design suivant un concept inédit en Belgique. Autrement dit : vous pouvez en repartir avec un tableau (de Delphine Boel, Cathy Coëz, Christian Denzler…) mais aussi avec un fauteuil ou la fameuse aqua-table de Zaha Hadid. « Le visiteur peut s’imaginer chez lui, dans son appartement en choisissant l’ambiance qui le séduit le plus. » Chloé Michel de WE are different, chaussée de Charleroi 15, 1060 Bruxelles - (www.wearedifferent.be)

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© ROMAN BUXBAUM

UN CERTAIN REGARD… Révélé tardivement comme l'un des plus grands photographes du XXè siècle, Miroslav Tichý est une figure pour le moins originale, un outsider. Présentée pour la première fois en Belgique, son œuvre nous emmène dans un univers intimement féminin, où l'érotisme et la sensualité sont sublimés dans un processus instinctif et inconscient.

Texte : Nathalie Kuborn

Initialement peintre au talent reconnu, Miroslav Tichý (1926-2011, Tchéquie) quittera l’académie des arts de Prague en 1958, lorsque les modèles féminins sont remplacés par des bons petits patriotes agitant leur drapeau à la gloire du communisme. Pour Tichý, c’est la rupture. Ecarté du système par de nombreux séjours en institutions psychiatriques et en prison (il fut étiqueté « psychotique »), il mettra terme à sa relation avec la peinture pour se tourner vers la photographie, lorsqu’il est placé dans son village d’enfance. Il a accès à toutes sortes d’appareils photos, mais choisit pourtant de bricoler les siens avec des objets de fortune et polit ses lentilles avec du dentifrice. A l’image de ses vêtements qu’il raccommode inlassablement, l’artiste refuse la volonté de perfection. Ses photos sont souvent floues, les tirages sont abandonnés aux aléas du destin : une tache de café, la crasse... Dans la ville, l’homme « camouflé » passe pour un original, on ne le prend pas au sérieux et on le laisse volontiers à ses activités qui pourraient passer pour du voyeurisme mais dont on se méfie peu, tant son appareillage semble improbable. Chaque jour, il prend trois pellicules et poursuit inlassablement sa quête de l’instant : une posture sensuelle, un moment d’intimité… De ces milliers d’épreuves, il n’en subsiste pourtant que quelques centaines, Tichý accordant peu d’importance à la finalité d’une photo, dont seul comptait pour lui l’instant de la prise, qu’il guettait, tel un Samouraï, prêt à bondir. L’artiste construit son œuvre à l’écart de tout système, de tout cadre, si ce n’est celui qui lui est propre. On y reconnaîtra néanmoins ses références, dont celle de Rodin, avec qui il partage la passion des couples qui s’embrassent. Dans une volonté thématique, Tichý a compilé plus de 150 photographies sur le sujet. Aux abords des

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piscines, dans les rues de la ville, ses parcs, Tichý immortalise des moments d’intimité, de complicité. Un couple qui s’enlace, deux femmes qui rigolent, une jeune fille prenant son bain de soleil… Il fige les corps, ses détails : le galbe d’une hanche, des jambes qui se croisent, une poitrine sensuelle… « Les femmes ne sont qu’un motif à mes yeux. La figure – debout, penchée, ou assise. Le mouvement, marcher. L’érotisme ? De la fantaisie. Un rêve. Je rejette les sentiments aussi courts que le plaisir. Lorsque je photographie, je ne pense à rien. Je ne prends plus ce que je pense ou sens au sérieux. Je ne crois rien ni personne, surtout pas moi-même . » Parce qu’il refusait de s’inscrire dans tout système, Tichý n’a jamais eu la volonté de rendre son travail public. Il vivait en ermite, se définissant lui-même comme un « Tarzan à la retraite ». Il faudra attendre l’œil avisé du psychiatre Roman Buxbaum pour que son œuvre soit enfin révélé au monde à la biennale de Séville en 2004, grâce à Harald Szeemann. Pour Pascal Polar, « Tichý, sans le précieux travail de Roman Buxbaum, n’aurait peut-être jamais été révélé et sa mémoire serait restée à Kyjov, sa ville natale, pour disparaitre rapidement des souvenirs des habitants qui le considéraient comme le «mauvais exemple» : ce paria aux cheveux longs et aux vêtements noirs et déchirés, cet archétype de l’autre et du ridicule… ». Tichý, qui dépasse l’étiquette de l’art brut, nous prouve, s’il le fallait encore, toute la richesse potentielle de certains « fous » dont nos sociétés se passeraient bien volontiers, mais que nos sensibilités rendent si nécessaires… MIROSLAV TICHÝ Galerie Pascal Polar - Chaussée de Charleroi, 108 - 1060 Saint-Gilles - www.pascalpolar.be

PHOTO © ROMAN BUXBAUM, 1980

«MIROSLAV TICHÝ, INVENTORY NUMBER, COURTESY OF FOUNDATION TICHY OCEAN»

MIROSLAV TICH TICHÝ


www.caroline-biss.com


Le vestiaire masculin est bien loin d’être une pâle copie de son pendant féminin. C’est plutôt bien comme ça. Un tour express des pièces et tendances fortes de cette saison pour hommes de passion. Sexe fort ennuyeux s’abstenir.

— Texte : Marie Hocepied Photos défilés : Pixelformula

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Bottega Veneta

Etro

Emporio Armani Lanvin

Paul Smith

Dior Roberto Cavalli

LE BLEU EST ROI Mais aussi le bleu pastel, marine et Klein. Pour ne pas faire les choses à moitié, autant miser sur le monochrome pour se forger une silhouette d’aplomb.

Versace

Ceinture, Pepe Jeans, 45 €

Nœud papillon, Hackett, 75 €

Tee-shirt, Filippa K, 75 € Martin Margiela

Vivienne Westwood

DÉGRADÉ C’est tout l’univers graphique du groupe français Herman Dune qui se retrouve dans une collection exclusive pour Petit Bateau. Beaucoup de bleu donc, au travers, entre autres, de tee-shirts et de marinières pour bébés, enfants et adultes. Sans oublier, leur mascotte, le yéti ! www.petit-bateau.be Montre Play, CK, 295 €

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LES MOTIFS RESTENT SUR LE CARREAU Point de nouveauté. Chaque année, nous avons droit à la panoplie du gentleman un brin bûcheron. Mais cet été, plus que jamais, les carreaux, carrés, damiers sont les invités d’honneur. À noter que cette fois l’accumulation ne semble pas faire peur.

BONNE CAUSE

Tommy Hilfiger présente une nouvelle collection limitée « Millenium Promise », en vue de soutenir le développement de certaines communes à travers L’Afrique. Une belle action puisque 100 % des recettes seront versées directement à l’organisation. Et sur ce coup-là, c’est Katie Holmes qui se colle au jeu des égéries. Bravo Tommy !

www.tommy.com Etro

Raf Simons

Polo bleu, Fred Perry, 89,95 €

Chemise, Plectrum by Ben Sherman, 89,95 €

OUT OF AFRICA Le défilé de mode Hommes de la célèbre marque de luxe Louis Vuitton, a été directement inspiré par l'enfance au Kenya de Kim Jones, nouveau directeur de studio de la marque. Pour preuve, les nouvelles écharpes et baskets embrassent des teintes Masaï et couleurs vives.

Basket, Louis Vuitton, 570 €

Sac, Fred Perry Laurel Wreath Collection, 144,95 €

Louis Vuitton

Bottega Veneta

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Neil Barrett

Jean-Paul Gaultier

Pringle of Scotland


Vous habiller, notre passion depuis 3 générations !

Avenue de Tervuren 2 - 1040 BXL Parking privé Tél.: 02/735.78.00 Fax: 02/734.59.95 www.roseetvangeluwe.be Email: vangeluwe@skynet.be Du mardi au vendredi de 9h30 à 18h30 non-stop et le samedi jusquà 17h30


Viktor&Rolf Dolce & Gabbana Burberry

John Galliano

Versace

OLÉ !OLÉ !

Des effets de tapisseries façon mamy aux autres nappes en tout genre, les messieurs n’auront pas froid aux yeux. Au programme des joyeusetés estivales, une grande dose de fantaisie et un léger soupçon de n’importe quoi.

Givenchy

LA CHAUSSURE DINGUE

Toute droite sortie de l’imaginaire de Bernhard Willhelm pour Camper. Basket, Camper To&ether, 225 €

John Galliano

Kenzo Tommy Hilfinger

BAS LE SLIP !

Alexis Mabille, jeune garde de la création française et roi du nœud pap’, a plus d’un tour dans son sac. Il déshabille l’homme en l’habillant de slip, caleçon et cie, autour d’une collection capsule en collaboration avec la marque de sous-vêtements masculins HOM. Rencontre culottée.

D’entrée de jeu, soyons cash : Vous êtes plutôt slip, boxer ou caleçon ? Slip. Et pour dormir, nu ou en pyjama ? Pyjama en hiver et nu en été. Pourquoi de la lingerie masculine ? Parce que j’aime ça depuis toujours et que je ne trouvais pas forcément sur le marché des choses à mon goût, classiques, mais avec un twist, avec un coupe flatteuse, de jolies matières et des faux unis. Etait-ce facile de travailler des pièces si intimes ? Oui, comme je suis un garçon, j’ai le point de vue du client.

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Le slip est-il aussi important que le nœud papillon ? Oui bien sûr, surtout quand le slip est couvert de nœuds papillons et puis le matin, c’est le premier geste de la journée d’un homme. Les collaborations sont dans l’air du temps. En quoi celle-ci n’est-elle pas comme les autres ? Il s’agit d’une collaboration sur le long terme que je considère comme ma ligne de sousvêtements faite avec un leader et spécialiste qui maîtrise sa distribution et sa clientèle. C’est très important. C’est la première fois qu’Hom le fait et je suis aux anges que l’on travaille ensemble. Vous avez également pensé des maillots de bain. Cet été, lequel porterez-vous et où irezvous le faire bronzer ? Le slip de bain noir et bleu à découpes en pointe ou la combinaison à bretelle, certainement en Grèce.

www.hom.com, T. 03 205 91 30


AVOIR LE SENS DU DÉTAIL

Lunettes de soleil, Persol, 174 €

La mode se dégage par d’infinis détails à noter d’urgence. On ne choisit pas ses accessoires au hasard, que ce soit le sac de préférence XXL, le chapeau de paille hyper tendance, la paire de solaire…

Chapeau paille, Fred Perry, 69,95 €

Espadrille, Replay, 49,99 €

1, 2, 3 SAFARI ! Des tons chauds, une allure décontractée. En chaque homme, sommeille une âme baroudeuse. Et forcément chic.

Hermès

ÇA VA CRÂNER !

Boutons de manchette, Degand, 85 € La lanière porte-clé, must des surfeurs, est l’accessoire clé (et c’est le cas de le dire) de la saison chez Givenchy. Pensée par le génie Riccardo Tisci. The key ring, Givenchy, prix sur demande.

Ferragamo

XXL

Vu aux défilés Dries van Noten et Hermès, le sac maxi.

Sac brun, Louis Vuitton, 2.700 €

LA CHAISE MUSICAL

Sac en croco, Ermenegildo Zegna, prix sur demande. Sac noir, Givenchy chez Hunting and Collecting, 1.340 €

Chaque saison, sa saga. Les directeurs artistiques sautent, se recasent et remplacent. Dans les nouveautés, on notera que Raf Simons est remercié chez Jil Sander qui elle-même revient au devant de la scène après huit années d’absence. Et rumeur… notre Raf national serait soidisant bientôt catapulté chez Dior. Suspens !. Tandis que chez Yves Saint Laurent, on peut dire au revoir à Stefano Pilati et bonjour à Hedi Slimane. Hedi Slimane qui lui-même, enfant chéri de la mode, avait dessiné Dior Homme de 2000 à 2007. Vous me suivez ?

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NOUS CROISONS, VOUS CROISEZ, ILS CROISENT…

Yves Saint Laurent

Prada

… la veste ! Les modèles à double boutonnage, beaucoup portés dans les années 80’ et 90’, semblent être sur le retour. Encore un cran plus chic que le simple costume.

Versace

HOMME SUCRÉ

Il se prénomme Léopold et provient du Royaume de Belgique. Il est chic, tendre et bon. Deux options : soit on le croque et il dégouline, soit on le mange tout rond. Dans tous les cas, il est cuit ce cuberdon ! Cuberdons Léopold, 24,50 € / boîte de 25 cuberdons, www.cuberdonsleopold.com

Dior

SOUS LA VESTE

Lanvin Burberry

Dolce&Gabbana

Cerruti

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Giorgio Armani

Le tee-shirt ! La plus basique des pièces homme peut s’avérer être la plus audacieuse. « The world is my playground’ » : tel est le slogan du jeune entrepreneur Geoffrey De Schepper Bruggeman. Après des études de Fashion Management à Londres, Geoffrey fonde le label World Wide Wealth, une marque belge tournée vers le monde, avec humour. En vente sur www.worldwidewealth.eu , entre 50 et 80€.

SOUS LES TROPIQUES

Café Costume, spécialisé dans le tailoring à la carte, a pensé à tout. Cet été, les anversois se sont penchés sur un tissu ultra léger. La matière Tropical Smoking sélectionnée pèse 50 grammes de moins qu’un tissu classique et est teintée selon un procédé naturel. Ses propriétés « respirantes » vous aideront à supporter des températures élevées et à garder un look impeccable lors de vos chaudes soirées d’été. www.cafecostume.com



SISLEY

UN SOIN ZEN À LA RECHERCHE DE LA PARFAITE HARMONIE

AU MAJESTIC À CANNES

La promenade sur la Croisette et la mythique vision du célèbre Majestic de Cannes sont les références au fabuleux Festival du cinéma. Tant de stars ont défilé sur cette allée, monté les marches, le tapis rouge et profité des nombreuses facilités « first class » de cet hôtel légendaire. Aujourd’hui, l’établissement ajoute une étoile à son firmament : un Spa Sisley. Rien que du bonheur !

Texte : Anya Loonen

A LA CARTE

Le rituel des soins évolue selon un principe : d’abord la détox avec des produits haute performance, constituée de massages selon des techniques de pointe en travaillant sur 4 niveaux : la peau, le muscle ainsi que la circulation sanguine, la lymphe et finalement l’énergétique. Résultat ? La peau et les muscles sont détendus, les traces de fatigue disparaissent, les rides s’atténuent, la peau rayonne, les volumes se restaurent et le centre de gravité est rehaussé. L’effet liftant est immédiat certes, mais le soin agit également en profondeur à long terme. Il est clair que la peau est nourrie et bien hydratée.

EN PROFONDEUR

Le soin se fait en trois étapes : nettoyage, détente et hydratation. Entre les phases, un voyage olfactif. En proposant les huiles essentielles de grande qualité au choix : lavande, menthe, camomille… Le soin ne s’effectue pas uniquement par la peau et par le nez, rien que pour votre plaisir et votre détente, mais opère sur votre cerveau limbique – notre mémoire primaire – pour une détente en profondeur en parlant à nos cellules qui pourront plus facilement se régénérer. Je prends ici un raccourci pour ne pas vous saouler avec des détails techniques, mais le résultat est là, l’essence des précieuses plantes procure un bien-être profond. D’abord la lavande, le romarin et ensuite le lychee... pour terminer avec une brume de fleurs composée de camomille, de lavande et de romarin... pour vous faire décoller instantanément.

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Le Soin Sisley Suprême «anti-aging treatment»

Les textures des crèmes et des baumes sont uniques, les odeurs aussi, le nettoyage profond à l’aide du gommage qui s’élimine à sec avec un pinceau, le massage travaillant sur les muscles du visage les détend et les retend. Au final, le visage est totalement détendu mais la peau comme reconnectée, tout comme l’expression.

AU FINAL

Le teint est clair, frais et transparent comme une peau bien irriguée et bien oxygénée après une longue marche au bord de l’eau. Si en plus Hydra Flash lui apporte l’eau nécessaire, vous obtenez une peau parfaite... Le soin du corps, “ Zen Harmony ” de Sisley détend chaque muscle et harmonise la personne entièrement. Sur une base de massage Californien se greffe une connaissance approfondie de l’aromathérapie. Les odeurs vous emportent malgré vous, détente garantie. L’huile de massage au colza – riche en acides gras – régénère la peau et est enrichie de phytosqualane (dérivé d’huile d’olives) pour une hydratation optimale. Vous ressortez avec une peau de bébé ! Rien au Majestic n’est laissé au hasard, surtout pas les sens et tout est mis en place pour vous procurer une heure entière de pur bonheur. Spa Barrière, 10, La Croisette BP 163 - F-06407 Cannes T. +33 (0)4 92 98 77 49 majestic-spa@cannesbarriere.com


Laos Cambodge du 13 au 24 novembre 2012

PAGODES D’OR ET JOYAUX KHMERS Contrées magiques, oasis de douceur et de simplicité, le Laos et le Cambodge se complètent à merveille par leur authenticité autant que par leurs richesses culturelles et archéologiques. De la cité royale de Luang Prabang au fascinant site d’Angkor, La Libre Essentielle vous invite avec YCARE Art et Culture à plonger dans le monde des somptueuses civilisations khmères qui ont fixé leur empreinte dans l’âme et la vie quotidienne de leurs peuples. Hôtels 4 et 5*, pension complète, guides locaux qualifiés, accompagnement de Bruxelles à Bruxelles. Un combiné idéal pour découvrir l’essentiel de deux pays, Trésors de l’Unesco, aux multiples facettes !

DES VOYAGES CULTURELS EXCLUSIFS ET HAUT DE GAMME UN CHOIX DE DESTINATIONS VARIÉ DANS UN ESPRIT DE RENCONTRE ET DE DÉCOUVERTE

Jordanie du 6 au 13 octobre 2012

MÉMOIRE D’ORIENT C’est en automne, période climatique idéale, que La LIBRE ESSENTIELLE vous invite à découvrir la Jordanie : une terre chargée de Mémoire et d’Histoire au patrimoine unique. Un circuit haut de gamme : vols assurés par la compagnie Austrian Airlines, la garantie de services personnalisés, hôtels d’excellent confort 4* et 5*, guide francophone de très haut niveau. Accompagnement professionnel et technique YCARE Art et Culture de Bruxelles à Bruxelles.

RÉSERVEZ DÈS AUJOURD’HUI ET SOYEZ LES QUELQUES PRIVILÉGIÉS QUI PARTICIPERONT À CES VOYAGES INÉDITS.

Évasion Canadienne du 2 au 14 septembre 2012

BEAUTÉS SAUVAGES, RYTHMES URBAINS ET GRANDS ESPACES Généreux et fier, le Canada, vous révèlera son héritage amérindien, ses villes vibrantes et ses villages pittoresques aux traditions encore bien présentes. Le Canada vous dévoilera ses forêts luxuriantes, ses lacs aux eaux azurs, ses glaciers, et sa faune sauvage… Sur le littoral, les orques viennent narguer les navires, tandis que les baleines croisent vers l'Alaska. C’est avec vous que La Libre Essentielle a décidé d’emprunter la route de cet autre « Far West » où se dresse, éternelle, la barrière enneigée des montagnes Rocheuses. De Vancouver à Calgary, un voyage sur les traces des pionniers où l’homme s’incline devant la nature, véritable beauté sauvage qui séduit par son immensité.

POUR TOUTE INFORMATION YCARE Art et Culture – 02 738 74 22 info@ycare.be – www.ycare.be


Aux Oscars 2012, Jean Dujardin porte une Jaeger-LeCoultre Memovox Tribute To Deep Sea © PASCAL LE SEGRETAIN WIREIMAGE

Le milliardaire écolo, David de Rothschild, porte une IWC Ingenieur Automatic Mission Earth (édition Adventure Ecology)

Le jeune espoir de la F1, Sébastien Buemi, porte une Audemars Piguet Royal Oak Offshore

DES HOMMES

La légende horlogère est intimement liée à celle des aventuriers, des artistes et autres mâles (heureux) boostés à la testostérone. Pour une fois, les “stars” ne sont pas celles que l’on croit…

— Texte : Raoul Buyle On se souvient de l’aviateur Alberto Santos-Dumont, portant moustache, cols durs et gants beurre frais. Ce dandy volant fit les beaux jours des gazettes de la Belle époque. Pour lui, fut créée une montre devenue mythique, raffinée mais fonctionnelle, la Santos de Cartier, reconnaissable entre mille par sa lunette aux vis (en or) apparentes. La planète se souvient aussi du 21 juillet 1969 : le jour où Neil Armstrong a marché sur la Lune. A son poignet : une montre Omega Speedmaster Professional qui s’est forgée une réputation historique et interplanétaire. Des montres et des hommes entrés dans la légende du fait de leur courage et de leur performance. Aujourd'hui ce sont les acteurs et les grands sportifs qui véhiculent le mieux une image de marque. Panerai a par exemple fabriqué (en série limitée) une montre Sly-Tech en hommage à Sylvester Stallone qui portait une Panerai Submersible dans le film Daylight. Quant à son compère bodybuildé, Arnold Schwarzenegger, il est fan d’Audemars Piguet qui le lui rend bien. Après les chronographes Royal Oak Offshore créés pour deux de ses films (End of Days et Terminator 3), la manufacture suisse lui a dédié une interprétation ultra sportive de ce modèle “gros calibre” cher à la star : le chronographe Royal Oak Offshore Arnold Schwarzenegger en titane. Particulièrement viril.

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Daniel Craig et OMEGA soutiennent l'association ORBIS International. L’acteur porte une Omega DeVille Hour Vision Blue (en édition limitée)

Après la Tank française et la Tank américaine, Rupert Everett (photographié par David Bailey) présente la nouvelle Tank Anglaise de Cartier


MONTÉNÉGRO Perle de l’Adriatique Du 1 au 5 octobre 2012 Monténégro... ou la « montagne noire », libéré d’une domination vénitienne, ottomane, austro-hongroise, puis, rescapé d’une guerre fratricide, ce petit pays des Balkans a enfin trouvé son indépendance en 2006. Massifs montagneux plongeant dans une mer turquoise, impressionnantes bouches de Kotor et superbes fjords, villages assoupis sous le soleil méditerranéen, palais aux allures vénitiennes, monastères séculaires surplombant des canyons profonds : voilà les trésors que vous offre le Monténégro. Contraste des couleurs, douceur du climat et variété des paysages ont séduit La Libre Essentielle qui vous invite à découvrir cette destination méconnue, hors des sentiers battus. Un voyage inédit !

PROGRAMME > Jour 1_Bruxelles/Vienne/Podgorica – Budva / Jour 2_Budva – Cetinje – Parc Lovcen – Budva / Jour 3_Budva – Dubrovnik – Cavtat – Budva / Jour 4_Budva – Kotor – Tivat – Budva Jour 5_Budva – Podgorica/Vienne/Bruxelles

POUR TOUTE INFORMATION YCARE Art et Culture – 02 738 74 22 info@ycare.be – www.ycare.be RÉSERVEZ DÈS AUJOURD’HUI ET SOYEZ LES QUELQUES PRIVILÉGIÉS QUI PARTICIPERONT À CE VOYAGE INÉDIT.


Ward porte une parka trench multipoches zippée et un pantalon de jogging en soie et lycra lavée couleur tabac LANVIN.

— Photographe : Emmanuel Laurent Stylisme : Tony Delcampe assisté par Sandrine Rombaux Coiffure et maquillage : Vera Dierckx pour Kevin Murphy et Laura Mercier Mannequin : Ward@Keen Remerciements : Delphine Dumoulin

Regardez la vidéo des coulisses du shooting sur

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Ward porte un trench à rayures en nylon sur une chemise en baptiste de coton et un blazer en satin de coton imprimés rayures tricolores, un pantalon de jogging en soie et nylon marine, le tout DRIES VAN NOTEN, chaussures Richelieu marine en cuir à contrefort élastique LOUIS VUITTON.

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Ward porte un short de plage et une chemise-pyjama en piqué de coton argile gansé blanc, un pull à col bateau en cachemire ocre, au cou un carré de soie vintage Court Circuit, des sandales en veau velours bleu hussard et en main un sac fourre-tout en toile marine et veau ébène, le tout HERMES.

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Ward porte une chemise en coton et un plaid-écharpe en laine et coton tissés motifs carreaux Masaï red & blue, un pantalon en catin de coton bleu et des sandales technoMasaï, le tout LOUIS VUITTON.

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Ward porte un blazer à plastron en nylon à carreaux orange et noir, un pantalon droit en laine froide noir et des derbies en veau noir serties de chaînes, le tout RAF SIMONS.

SHOPPING LIST LANVIN chez PH store tél. 02 5483979 - www.lanvin.com DRIES VAN NOTEN chez Stijl 02 5120313 - www.driesvannoten.com HERMÈS tél. 02 5112062 www.hermes.com LOUIS VUITTON tél. 02 5511010 www.louisvuitton.com RAF SIMONS chez Stijl tél. 02 5120313 www.rafsimons.com GIVENCHY chez Francis Ferent Homme tél. 02 5457830 et HuntingandCollecting tél. 02 512 74 77 - www.givenchy.com

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Ward porte un costume en satin de coton vert mousse, une chemise en popeline de coton écrue, un sweat-caraco en coton écru, une cravate en coton, au cou un pendentifporte clefs en nylon et laiton, aux pieds des sandales techno en cuir blanc avec semelle incrustée d’un zip injecté, le tout GIVENCHY.

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“J’aime l’imprévu, l’instant, l’émotion. La vie, sur le fil du rasoir, avec le risque et les blessures. Surtout, ne jamais trahir.”

— Texte : René Sépul – Photos : Cici Olsson

CHRISTOPHE Daniel Bevilacqua, dit Christophe, est un chanteur français né en 1945. Fasciné très jeune par l’Amérique, il a les bluesman comme premiers héros. Il rencontre le succès avec “Aline”, en 1965, dont il a écrit les paroles et la musique. Ses premiers succès en font une figure du yéyé ; il brise cette image dans les années ’70 avec un album magnifique, “Les Paradis Perdus” (1973), puis “Les Mots Bleus” (74) et “Petite Fille du Soleil” (76). Sensible aux chemins de traverse, cinéphile et collectionneur, Christophe est un artiste hors pair, inclassable, réapparaissant de temps à autre avec des albums aussi inattendus que brillants. “Le Beau Bizarre” (78) fut sélectionné par Libération parmi les 100 meilleurs albums de l'histoire du rock, puis il y eut ce titre, “Succès Fou”, chanson pour midinettes pour certains, pied de nez magnifique pour d’autres. “Comm’ si la terre Penchait” reste un des plus beaux albums des années 2000, lien entre les premiers pas et les interrogations contemporaines d’une âme à jamais rebelle. Il prépare actuellement son autobiographie, avant de revenir, et toujours surprendre.

Hier soir, j’ai réécouté “Les Paradis perdus”. J’étais seul, la chanson m’a touché et m’a donné l’envie de réécouter d’anciens titres que j’ai trouvés très actuels. « Merci. C’est sans doute parce que cette chanson ne s’adressait à personne en particulier. Elle est née dans un petit appartement du 16ème où j’habitais à l’époque, près de la porte d’Auteuil. J’avais acheté un synthétiseur. Je bidouillais des sons. La musique précède les mots. Cette chanson représente ma rencontre avec Jarre, avec qui j’ai également fait les “Mots bleus”. Dire : « lui, les paroles, moi, la musique », c’est faux. On a collaboré, partagé des émotions, du sentiment et des idées. Cela dépassait le monde de la chanson. Il y avait aussi l’esthétique, les beaux-arts, la mode, la création au sens large. Il n’y a pas de mensonge, juste deux intelligences qui se rejoignent et donnent. Moi, je suis un passeur. J’ai une idée, je donne. »

Vous avez toujours été fan de blues. Quand on écoute les premiers textes, on sent un lien avec l’univers du blues. « J’aime cette remarque. Dans le blues, il y a l’enracinement, comme dans ces chansons, mais à leur manière. C’est brut, primitif. La critique ne l’a pas compris. Si vous ne correspondez pas à ce qu’elle attend, elle ne comprend rien et vous enferme dans un genre. Moi, justement, je n’ai jamais voulu appartenir à quelque chose… » Ce côté rebelle que vous appréciez ? « Rebelle, je ne sais pas ce que cela veut dire. J’ai toujours été un type un peu anar et décalé. J’aime l’imprévu, l’instant, l’émotion. La vie, sur le fil du rasoir, avec le risque, les blessures. Jamais trahir. Je n’aurais rien pu faire d’autre que cette vie. Je montais dans ma voiture, et je roulais. Amsterdam. Bruxelles. Gand. Barcelone. Peu importe. J’adorais cela, rouler la nuit. Aller ailleurs. Voir et rencontrer. »

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On vous dit inclassable. Quand on parle de vous, j’ai remarqué que l’on accole souvent deux mots, comme le dandy-poète ou l’aristo-voyou. « Oui ! Ce que j’aime, c’est le trait d’union. C’est ce qui a entre, et n’est pas trop clair. Ou les trois petits points. Ils racontent beaucoup les trois petits points. En chanson, ce sont les silences, mais il faut savoir les placer. Parler pour parler…»

Et cette phrase : « Quand dans la vie on est l’acteur de son film, c’est foutu », lâchée sur France Inter, que veut-elle dire ? « Il ne faut pas trop s’attacher à ce que je dis. Mes mots sont le reflet de l’état d’un moment. La phrase sonne juste bien. » Quel rapport entretenez-vous à l’écriture ? « Je n’ai jamais été un écrivain à la Souchon. Je ne cherchais pas la belle phrase. Je cherche l’émotion. Le verbal esthétique. Je propose des choses qui me parlent et résonnent en moi. Peu importe ce que cela veut dire. Je me réveille, je suis un peu dans le coma, je prends un petit-déjeuner avec du miel, du pain, un thé, et les phrases viennent comme les images. Un peu comme chez les surréalistes. » Ce matin, je lisais celle-ci de Bukowski : « le monde est insupportable, et les gens font comme si de rien n’était. » « Cela sonne bien aussi. Je l’ai beaucoup lu. Un écrivain entier et réaliste. Vous avez lu “Je T’aime Albert”. Des phrases limpides. L’essentiel. La vie n’est pas tendre, mais moi je suis plutôt optimiste. » Optimiste ? « Enfin, non, épicurien. Je profite du moment, je vis. A mon âge, 66 ans, c’est un peu chiant, mais je continue à voir la vie ainsi. Je ne pense pas à la mort, ni à la maladie. Non, vivre, simplement vivre. »


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LA COHÉRENCE

ET RIEN D’AUTRE

Design, architecture et gastronomie : un trio attendu, mais rarement à son avantage. Les chefs comprennent l’importance d’ouvrir leur cuisine et de réfléchir à l’aménagement de leur espace de travail. La cohérence entre l’esprit d’un lieu et d’une cuisine reste la première règle à suivre.

Texte : René Sepul. Photos : Cici Olsson Il y a quelques années, on aurait pu intituler cet article “Mauvais ménage” tant architecture, design et gastronomie se sont longtemps ignorés. Certes, il y a toujours eu de beaux restaurants. Malheureusement, ils laissaient souvent l’impression que le propriétaire avait mis son budget dans les murs plutôt que dans l’assiette. Citez-moi à Bruxelles ou en Belgique l’exemple d’un “restaurant design” (ou ce que suppose ce terme) réussi ? Le Belga Queen ? Lieu superbe, impressionnant, mais une cuisine au ras des pâquerettes ! Le bar à champagne est magnifique et les huîtres sont parfaitement servies. Pour le reste, que dire ? Dans le même genre, le Kwint dont les fenêtres offrent sur le bas de la ville une des vues les plus spectaculaires qui soient. Allez-y un soir, vous serez dans l’ambiance the place to be, certes bien entourés, mais vous n’en retiendrez guère d’émotions, si ce n’est celle apportée par la sculpture d’Arne Quinze que l’on a connu en meilleure forme. On pourrait continuer le massacre en évoquant le Midi Station, projet mégalo en train de revoir ses ambitions à la baisse ou cet autre méga projet lounge du haut de la ville baptisé un temps la Mana, et qui n’a duré qu’un été. Etrange cette idée qu’impressionner par les murs suffirait à séduire une clientèle de gourmets et gourmands. Même une personnalité comme Serge Litvine, pourtant pas né de la dernière pluie et que nous soutenons, à la barre de La Villa Lorraine, a entamé son projet en rénovant l’ensemble du bâtiment, sauf les cuisines, pour enfin engager un chef capable de porter ses ambitions.

EQUILIBRE ET COHÉRENCE

Tout projet gastronomique ne réclame pas nécessairement le concours d’un architecte ou d’un designer. Orphyse Chaussette, au Sablon, est un restaurant sympathique,

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joliment décoré, proposant une cuisine de bistrot gourmand en adéquation à l’espace. Dans le même quartier, on peut citer Lola, L’Idiot du village ou les Brigittines. Dans le bas d’Uccle, Bouchéry, le restaurant du délicat Damien et de la délicieuse Bénédicte est superbe. Décoration dépouillée sans être froide, en cohérence avec une cuisine aussi créative que maîtrisée. Hors de Bruxelles, relevons le Dôme du Français Julien Burlat, un macaron. Ce Dôme est à compter parmi les plus beaux restaurants du pays. Lieu majestueux où ce chef passé chez Gagnaire et Pacaud, à l’Ambroisie, a pu imposer une cuisine vive, émotive, capable de se mesurer à la grandeur du lieu tout en le respectant. On peut en dire autant du magnifique Pastorale de Bart De Pooter, relooké par Arne Quinze, il y a deux ans. Voici un exemple d’une réelle complicité et complémentarité entre un chef et un artiste. Dans ce cas, l’un comme l’autre s’exprime à sa manière, se respecte tout en nouant un dialogue constructif.

Cuisine ouverte et rencontres

Depuis quelques années, du côté des aménagements intérieurs, le bon sens privilégie l’ouverture de la cuisine sur la salle. La tendance restera car elle traduit la reconnaissance sociale du chef, appelé à jouer sur la transparence et la rencontre. Sur Bruxelles, Evan Triantopoulos du Gril aux Herbes fut un des premiers à l’adopter, une manière d’encourager cette proximité. Parmi les maisons réputées ayant choisi pareil aménagement, citons celle de David Martin (La Paix) ou de Christophe Hardiquest (Bon-Bon), un chef qui aime le partage et la rencontre. Du côté d’autres étoilés, Couvert Couvert à Héverlée vient également d’être rénové. Ce superbe restaurant a été revu avec l’élégance qui caractérise Laurent et Vincent Folmer, d’anciens pâtissiers natifs de Metz, formés l’un chez Meneau à Vézelay, l’autre chez Oberweiss à Luxembourg. La salle est moderne, minimaliste, épurée, ouverte par une baie vitrée sur la campagne flamande. C’est simple, beau, juste. Seule folie, un mobilier japonais d’une sensualité étonnante. Transformation réussie d’autant que le pari de l’élégance et de la sobriété rappelle une cuisine faite dans l’instant que je place dans mon top cinq du pays. En Wallonie, deux autres restaurants reconnus viennent d’être

ou sont en travaux : le Coq aux Champs, à Soheit-Tinlot et le Cor de Chasse, à Barvaux. Cocorico pour le premier où Christophe Pauly travaille enfin dans une cuisine à son image, ouverte et rock & roll. « J’en avais assez de l’image de l’étoilé classique : sérieuse, un rien ennuyeuse. L’objectif était de ramener un peu de convivialité dans le restaurant. Cela dépassait la question d’ouvrir simplement ma cuisine. L’intérêt d’une cuisine ouverte est non seulement de montrer notre travail, mais cela permet aussi de croiser le regard du client : il est présent en cuisine ; je suis dans la salle. Cette ouverture s’accompagne d’autres changements : au lieu de faire le tour des tables en fin de service comme autrefois, je vais de temps à autre apporter un plat et l’expliquer en salle, à une table. L’ensemble est plus convivial. Nous avons d’ailleurs supprimé le nappage pour nous concentrer sur des matériaux naturels, vrais et bruts. C’est plus direct et épuré, à l’image de ma cuisine. » Quant au sympathique Mario Elias, auteur d’une assiette plus sophistiquée au Cor de Chasse, il quitte Barvaux pour s’installer dans le village de Wéris, où l’architecte Jacques Constant transforme une ferme du 17ème en un hôtel restaurant haut de gamme dont on reparlera. Les investissements sont importants, avec, de nouveau, une cuisine ouverte sur une salle d’une quarantaine de couverts et de petits salons adjacents pour accueillir les familles ou les groupes. L’endroit promet, même si l’on peut regretter l’absence d’un geste architectural dans l’esprit de ce qu’ont fait Michel Bras à Laguiole ou Michel Troisgros et Alexandre Gauthier avec l’architecte Patrick Bouchain. Cela dit, est-ce possible en Belgique ?

Ecoute et dialogue

El Pica Pica, maison espagnole au centre de Liège, a également réussi une mue profonde en quelques années au point de devenir le meilleur ambassadeur de la cuisine espagnole dans le pays. A l’origine des transformations, une amitié entre le patron, Ramon Rodriguez, et un ami architecte d’intérieur, Sabino Rodriguez. « Je suis un amoureux des cuisines car j’ai travaillé autrefois comme chef. Cela aide comme l’amitié que j’entretiens avec Ramon. Ma première attitude fut d’écouter ses attentes plutôt que de poser un geste architectural pour me faire plaisir. Le beau geste, souvent gratuit, ne dure pas. Il fallait donner une âme et une viabilité au lieu, le transformer en respectant une identité et un budget. Nous sommes partis à San Sebastian pour comprendre ce qui s’y passait. On y a perçu l’importance du bois, de la pierre et l’envie de convivialité ! On n’a pas gardé une “brutalité” appréciée des Basques. Là, on mange debout, attitude impossible à Liège dans un gastro. Nous voulions une cuisine ouverte, mais il fallait attirer le regard vers celle-ci, au fond de l’espace. C’est pour cela que nous avons repris le rouge, couleur de l’Espagne. »

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Mine de rien le 21ème siècle est déjà bien ancré dans notre quotidien… même s’il s’inspire souvent des années ’70. Petit tour d’horizon en blanc majeur des tendances déco de la saison.

ALEXANDRE VAN BATTEL

Texte : Raoul Buyle

2012 l’odyssée de l’espace ! En vogue : la géométrie d’un vaisseau spatial (en beaucoup plus cosy) et un décor en blanc majeur adouci par un clin d’œil fluo aux 70’s : un décor sur mesure signé par le Belge Renaud Dejeneffe ; www.renauddejeneffe.com

57 ans et pas une ride ! Chaises « Série 7 » créées en 1955 par Arne Jacobsen. Elles restent un best-seller absolu ; rééditées par Republic of Fritz Hansen en matériau composite ; www. fritzhansen.com

IMMACULÉE Une fois n’est pas coutume, cet été, les imprimés font forte impression. Le gris, le beige et le ton sur ton filent à l’anglaise et laissent la place aux pastels acidulés, aux rayures bayadères et aux effets d’aquarelle en tons fleuris. Pourquoi s’en priver ? Tissus Collection Trinitad de Camengo ; www. camengo.com

CONCEPTION

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LOUIS-PHILIPPE BREYDEL

Un intérieur arty superbement épuré : tables et chaises créées par le designer (belge) Emile Veranneman dans les années ’60 ; aux murs, des œuvres de Bram Bogart. What else ?

Lignes claires, meubles bien dessinés, matériaux nobles, l’architecte d’intérieur (bruxelloise) Isabelle Reynders nous donne l’envie de vivre dans les intérieurs qu’elle conçoit sur mesure (Oak s.a.). Elle est aussi l’agent exclusif du mobilier Christian Liaigre ; www.isabellereynders.com

Quoi de neuf ? Du blanc de toutes les couleurs ! « Blanc : couleur résultant de la combinaison de toutes les tonalités du spectre solaire », indique le Petit Larousse. Le blanc, c’est aussi LA couleur de cet été, sur fond de style néo-country, de vintage boosté à la vitamine C et de normes écolos. Less is more, oui, mais pas trop ! Pas de diktats, mais des idées piochées à Milan, Londres et Bruxelles : dans le design, aussi, on mixe et remixe les inspirations post-ceci et néo-cela qui donnent naissance à des genres nouveaux. Le blanc, disait Le Corbusier, c’est un espace vierge mais pas vide, riche d’un potentiel de manifestations, comme la promesse d’un début où tout est possible. Nos coups de cœur.


Un vue magnifique sur les rives du lac de Côme. Dans chacune des villas, une décoration sobre et moderniste, signée par les grands noms du design made in Belgium, sous l’impulsion d’Alain Berteau.

Chacune des 3 résidences fut construite en 1939 par l’architecte rationaliste Pietro Lingeri.

BELGIUM IS DESIGN Comme la République Française a sa Villa Médicis (devenue depuis 1803 l’Académie de France) sur le Mont Pincio à Rome, le Royaume de Belgique fut propriétaire, en son temps, d’une petite île sur le lac de Côme. L’Isola Comacina, 500 m de long, fut offerte en 1919 à Albert Ier par sympathie, suite à l’effort de guerre belge au cours de la première Guerre mondiale. Très vite, la Belgique rendra cet îlot à l’Etat Italien en conservant la volonté que ce lieu serve d’échange culturel à nos deux pays. En 1939 on y bâtit trois petites “villas” destinées aux artistes selon le projet de l’architecte rationaliste Pietro Lingeri. Après des années d’abandon, ces villas ont été restaurées, en 2011, grâce à la Fondazione Comacina et à l’effort du Consul général de Belgique à Milan, François Cornet d’Elzius. Aujourd’hui, sous l’impulsion du designer (belge) Alain Berteau, ces petits bijoux d’architecture moderniste font l’objet d’un projet exceptionnel, rassemblant les forces de Bruxelles, de Flandre et de Wallonie, qui contribue à la renaissance de cette institution culturelle belgo-italienne.

L’ESPRIT “CRÉATEURS”

Au lac de Côme, la Belgique renoue avec une présence culturelle in situ en Italie. Et réinvestit l’Isola Comacina dédiée à l’accueil de créateurs (belges) en gestation.

Texte : Raoul Buyle

Meublées et sponsorisées par des entreprises de design belges (JNL, Bulo, Obumex, Delvaux, BIC Carpets, Aluci, Vitra, Olivier Strelli pour Beka, Royal Boch, Pierre Bleue Belge, etc.), les résidences accueillent de jeunes créateurs boursiers (un artiste par villa), qu’ils soient designer, architecte, plasticien, musicien ou écrivain. Ils y sont nourris, logés, blanchis, pendant 3 semaines, par leur “Communauté” respective. Ces villas servent également d’écrin (le mot n’est pas trop fort tant le paysage alentour est sublime) pour présenter leurs créations. L’occasion aussi de dévoiler des grands “classiques” du design made-in-belgium comme Jules Wabbes, Marteen Van Severen, Vincent Van Duysen. Du 8 au 22 avril 2012, notamment durant le Salone del Mobile à Milan, Alain Berteau organise deux “workshops” sur l’Isola Comacina (sponsorisés par la marque Objekten) en synergie avec la Villa Noailles (centre d’Art et de Design) à Hyères. Son credo : présenter le travail de deux “résidents”, Julien Renault (27 ans) révélé par 101% Designed in Brussels et Sébastien Cordoleani, un designer français vivant à Barcelone qui travaille presqu’essentiellement en Belgique. Visite uniquement sur rendez-vous.

Infos : www.isolacomacina.be - www.julienrenaultobjects.com www.sebastiencordoleani.com

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UNE LUMIÈRE DE GRAND-MÈRE

Elle est en coton, entièrement réalisée à la main et faite de vrai crochet. Un processus long et fastidieux que peu de personnes acceptent encore de réaliser. Une fois crocheté, l’ouvrage est tendu sur un moule et ensuite rigidifié par de la résine. Lampe Goa Collection, Muno, 159€, www.muno.be

AU JARDIN La collection Tropicalia de Moroso comprend une chaise longue, un fauteuil, un fauteuil avec accoudoirs, une chaise, un outdoor bed, un swinging nest. Les versions colorées prévoient l’utilisation de trois fils en associant des couleurs différentes et en créant des jeux chromatiques. Joyeux ! Collection Tropicalia, Moroso chez Tradix, www.tradix.be

DEUX TRUCS EN CROCHET

Un esprit récup’ pour ces vases signés Serge Bensimon pour la maison. Vase Bidon crocheté recyclé, Home autour du monde, 65€ et 125€, www.bensimon.com

Découvrez l’interview de Serge Bensimon sur POUR REGARDER, PAS ROULER

« Nous ne vendons pas des skateboards, mais de l’art » : telle est la devise de thesk8room, la première plateforme online d’art sur skateboard. Une belle sélection de la collection illustrée par des artistes contemporains et internationaux, tels que Damien Hirst, Takashi Murakami, Andy Warhol et Jeff Koons est présentée au Bozarshop. Collection Sk8troom, entre 350 € et 1750 €, disponible de mars à juin 2012, www.thesk8room.com et www.bozarshop.com

Et hop ! Des couleurs pop dans notre espace de vie ! On injecte une dose survitaminée pour palier à la grisaille générale.

LE GUÉRIDON MAJORDOME Ou le Wallpaper Design Award de 2008. Collection Majordome, Roche Bobois, entre 450 € et 1010 €, www.roche-bobois.com

Texte : Marie Hocepied

TUTTI FRUTTI Pour son 10ème anniversaire, la marque de mobilier d’extérieur Manutti a choisi d’offrir à Jean-Luc Moerman un terrain d’expression permettant d’élargir son univers artistique. Innovante et extensible, au piètement rétroéclairé, la table Luna est élue support de création pour l’artiste qui explore ainsi une nouvelle surface d’expression. Jean-Luc Moerman envahit l’espace et signe une création en mouvement qui dépasse les limites de la table et déborde sur le mur, le sol,… une prolifération multiple de formes hybrides, organiques et évolutives. Bien vu, l’artiste ! www.manutti.com Et de deux. Cette fois-ci, Jean-Luc Moerman colore la ville en collaboration avec la banque ING. Une gigantesque œuvre digitale d’art urbain réalisée sur bâche par l’artiste recouvre la dernière phase des travaux de rénovation du siège social d’ING situé avenue Marnix. Visible jusqu’à fin juin, cette bâche interpelle le passant

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BAIN COUTURE En collaboration avec Jean-Pol Piron d’Aquamass, le fils de Ted Lapidus a créé une collection exclusive de baignoires très «fashion». On y retrouve les motifs emblématiques de l’histoire de la mode tels que le pied-de-poule, les pois, le nid d’abeille ou encore les anneaux. The Black Tears Collection, Olivier Lapidus pour Aquamass, à partir de 9 990€, www.aquamass.com

et, comme toute œuvre d’art urbain, suscite un échange avec le quartier, la ville et ses habitants. Un concours, organisé pendant toute la durée de l’accrochage de l’œuvre, permet aux internautes et aux membres du personnel de gagner un sac bandoulière créé à partir de l’œuvre, un véritable collector item. Pour découvrir le making of de l’œuvre, filez visionner la vidéo sur www.ing.be.


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UP… ET ON CHANGE DE LOOK Pour sa nouvelle petite citadine, Volkswagen a renoncé à la calandre typique.

FAIRE DU BELGE… C’EST TRÈS CHINOIS La Volvo V40 construite à Gand est commanditée par les Chinois de Geely : prometteuse !

RIEN À VOIR AVEC UNE BICYCLETTE Malgré un prénom malheureux, l’Hyundai Veloster est une voiture très originale.

Avez-vous déjà réfléchi à ce qui vous a vraiment fait « craquer » lors du choix d’une nouvelle voiture ? Est-ce son prix (il est vrai que les remises sont parfois âprement négociées !), ses performances, ses aspects pratiques voire même écologiques ? Un peu de tout cela, sans aucun doute, mais qu’en est-il de son aspect extérieur, de son look ? Avouez-le : elle « en jette » et, à cela aussi vous n’avez pas été insensible…

— Texte : Bruno Godaert Il a fallu bien longtemps pourtant pour que les constructeurs finissent par admettre qu’une belle carrosserie est un argument de poids pour nombre de consommateurs. Ceux-ci sont, il est vrai, de plus en plus convaincus que les mécaniques se valent et que la fiabilité n’est plus l’apanage de quelques marques allemandes ou suédoises…

LA REVANCHE DES DESIGNERS Il est exact que les moteurs actuels (essence ou diesel) sont souvent conçus pour tourner sans pépin majeur quelques centaines de milliers de kilomètres : ce qui n’est pas le moindre des paradoxes à l’heure où l’automobiliste moyen parcourt à peine plus de 10.000 km par an ! Ceci porte la durée de vie normale d’une voiture à largement plus de trente ans… Si on conserve actuellement son auto un peu plus long-

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temps qu’hier (à notre humble avis, pas encore assez si on raisonne sur un plan purement économique dans le cadre d’un budget familial), l’envie - ou la nécessité - d’en changer se fait généralement ressentir bien avant qu’elle soit à bout de souffle. Et certaines marques ne ménagent pas leurs efforts pour vous faire succomber à la tentation. Les stylistes pouvant enfin donner libre cours à leur fantaisie, l’auto de demain promet d’être infiniment plus inspirée que les générations qui l’ont précédée : on ne peut que s’en réjouir. Ce qui ne signifie pas que les nouveaux modèles seront à l’abri d’un échec, chacun étant conscient qu’en matière d’automobiles, les goûts peuvent changer au gré des taxations qui les frappent.

L’AVIS DU PLUS GRAND NOMBRE Il suffit de visiter n’importe quel « Salon de l’auto » pour s’en convaincre : les concepts-cars pullulent ! On en voit même à Bruxelles qui pourtant les avait longtemps dédaignés, sous prétexte qu’ils prenaient la place de modèles directement vendables… En réalité, ces épures plus ou moins réalistes sont là pour tester les réactions du grand public, un progrès immense par rapport à l’époque pas tellement lointaine où un aréopage de dirigeants en costume-cravate tranchait souverainement. D’autant que de nos jours, il est beaucoup plus facile que naguère d’adapter des carrosseries visuellement très éloignées à des plateformes communes à tout un groupe. L’audace paie et l’exemple le plus récent est sans doute celui de la lignée DS chez Citroën. Une petite équipe, désireuse de positionner la marque aux chevrons dans la récente catégorie premium (lire : plus chic, plus chère… mais aussi plus profitable !) a eu, pour commencer, l’idée de génie de ressusciter


IL Y A DE L’ÉLECTRICITÉ DANS L’AIR Les concepts i3 et i8 de BMW démontrent qu’évolution technique et esthétique peuvent aller de pair !

PAS FACILE DE DURER La dernière Renault Twingo a perdu les yeux de grenouille de la première génération et rentre donc dans le rang.

RESSUSCITER LA DS ! BONNE ID… La DS 5 est dans la nouvelle gamme premium de Citroën celle qui se rapproche le plus de la berline mythique.

ATTENTION À LA TÊTE ! Une Audi A7 Sportback, c’est moins pratique qu’une A8 mais beaucoup plus joli.

une appellation remontant à 1955, qui avait fait rêver toute la génération des baby-boomers. Première de cordée en novembre 2009, la DS 3 n’avait pourtant rien à voir avec l’aérodynamique berline 4 portes d’antan, qui avait relégué toute la production contemporaine au rang d’ancêtres, du moins d’un point de vue purement esthétique. Succès immédiat : on frise les 150.000 ventes aujourd’hui ! La DS 4, sortie l’an dernier à même époque, connaît un succès plus mitigé, mais est sans doute trop proche, visuellement de la C4 tout en étant plus onéreuse. La confirmation du succès de la formule devrait cependant venir de la toute fraîche DS 5, un engin à la fois futuriste et abouti qui apporte une véritable alternative dans son créneau à ceux et celles qui aiment « rouler autrement » que leur voisin.

PARFUM D’ORIENT Signe de l’évolution des temps, beaucoup de constructeurs deviennent moins frileux et n’hésitent pas à bousculer les idées préconçues de leurs clients quant à l’aspect extérieur supposé convenir à leur gamme. Même les Allemands s’y mettent, profitant généralement de la commercialisation d’un tout nouveau modèle pour modifier un design pérenne. A priori moins accessible aux passagers arrières qu’une berline conventionnelle, la mode des « coupés quatre portes » flambe comme une traînée de poudre : Volkswagen CC, Mercedes CLS, Audi A5 et A7

Sportback, Porsche Panamera et maintenant BMW série 6 Grand Coupé ! La marque munichoise compte aller beaucoup plus loin encore dans son évolution sculpturale et profitera de l’aboutissement de ses concepts « i » (électriques) pour s’offrir rapidement une image en rapport avec ses ambitions dans le domaine du développement durable. Mais, que tous les modèles, des plus petits aux plus encombrants, seront frappés par la révolution esthétique est attesté par le changement radical de cap des pays asiatiques qui paraissaient jusqu’ici peu sensibles à la beauté automobile, à l’exception peut-être de Nissan et de Mazda, mais avec des résultats en dents de scie. On se souvient d’une très mignonne Micra ou de la « boule » 121, même si dans nos contrées ces modèles n’ont jamais provoqué le choc émotionnel ressenti lors de la présentation de la première Renault Twingo ! Aujourd’hui, c’est le consortium coréen Hyundai-Kia qui donne le ton. Le Veloster, un coupé compact avec une seule porte à gauche et deux à droite et la berline i40 valent le détour chez Hyundai, tandis qu’après la Picanto, la Rio et l’Optima chez Kia prouvent que le groupe n’a en rien renoncé à devenir un acteur mondial majeur. Côté chinois, rien à craindre pour Volvo qui a été racheté par Geely : les actionnaires n’entendent pas brider la nette évolution vers des lignes plus agréables à l’œil, perceptible depuis quelque temps. Idem pour le conglomérat industriel Tata, propriétaire de Jaguar et de Land Rover depuis 2008 ; là aussi le mot d’ordre est clair, il faut faire du beau et être inventif pour durer. Voilà qui nous change du discours low-cost tenu ailleurs…

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MOTS CROISÉS À THÈMES Jacques Mercier

9 mots sont cachés dans ces mots croisés et font partie du livre à gagner : « Toute la déco – b.a,ba, pièce par pièce » par Marie-France Adnet et Mireille Roobaert (Édition Racine). 150 trucs et astuces pour redécorer votre maison vous sont livrés dans cet ouvrage. Pour gagner un des 10 exemplaires mis en jeu, appelez le 0905/82 220 (1 €/participation) avant le 22 avril minuit, entrez le code 20851 et répondez à la question suivante : Pour quelle émission télévisée, Marie-France Adnet réalise t’elle des sujets ? Sans Chichis (réponse 1) – Le Jardin Extraordinaire (réponse 2) – Une brique dans le ventre (réponse 3). Bonne chance à tous ! Les 10 gagnants, tirés au sort parmi les bonnes réponses, recevront leur livre par courrier.

CONCOURS La Libre Essentielle vous offre le DVD EVENEMENT “The Artist” : Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur musique, meilleurs costumes ; The Artist a triomphé lors de la 84ème cérémonie des Oscars, décrochant pas moins de 5 statuettes ! Au total, le film cumule plus de 80 récompenses dans de nombreux pays du monde. Hollywood entre 1927 et 1931. George Valentin (Jean Dujardin) est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L’arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l’oubli, l’alcool et la misère. Peppy Miller (Bérénice Béjo), une jeune figurante, va au contraire être propulsée au firmament des étoiles. Le film est l’histoire de leurs destins croisés.

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Découvrez ce film avec La Libre Essentielle. Pour gagner un des 25 dvd mis en jeu, appelez le 0905/82 220 (1€/participation) avant le 22 avril minuit, entrez le code 20850 et répondez à la question suivante : Qui a réalisé ce film ? : Woody Allen (réponse 1) – Pedro Almodovar (réponse 2) – Michel Hazanavicius (réponse 3). Bonne chance à tous ! Les 25 gagnants, tirés au sort parmi les bonnes réponses, recevront leur cadeau par courrier.

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Les DIVAS DU JAZZ BEST OF: BILLIE HOLIDAY, DINAH WASHINGTON, ELLA FITZGERALD, NINA SIMONE, SARAH VAUGHAN !

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déco.- Les ours en sont friands.1. Le livre vous aide à les décorer. Parcouru. 7. Suivi de 117.- Citroën 2. Parfois froide.- Monnaie danoise. de luxe.- Vent. 8. Élisabeth qui 3. Réfléchi.- Pas proche.- Dans le chante « Drôle d'oiseau ».coup. 4. Existe.- Jumeau. 5. Circonstance. 9. Inondé.- Dessus Entière.- Manière de traiter les féminin. 10. Théâtre japonais.formes. 6. Personnel.- Région La Hollande.- Historien du 2e siècle. Militaire.- Île.- Disque. 7. Épopée de 11. Sélection.- Naissent. 12. Drogue.- Le livre vous aide Virgile.- Bière anglaise. 8. à cette action... Fondements.- Échange. 9. InterTeam.- Grand fleuve.- Défilé de chars. 10. Une pièce à décorer.SOLUTIONS DU NUMÉRO PRÉCÉDENT : Peint dans le cadre du livre. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 11. Comme les voûtes gothiques.Cardinaux. 12. Masse de neige.1 P A T R I M O I N E T Vieille note.- Préposition sans finale. 2 A P E U R A N T E L E 3

VERTICALEMENT 1. Nom de l'auteure.- Objet de la décoration. 2. Fleuve italien.Personnel.- Période de formation. 3. Sur le dos des crapauds.Prénom de Tyler, actrice américaine. 4. Coup gagnant.- Arrivée du Tour des Flandres. 5. Rhésus.- Bataille de 1812. 6. L’auteur y traite de la

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Y S A G E S

A R R L E O V E E M R I C O R E N A E S T

D E T F E L A I N E R

L U V E I C L O L E A N E C R E G

I M N O I R G O N U A I V G P R E A S A I S A R D S

B I E N S

R T B F

A U T E L


aromathérapie Judith Van Glock

PROBLÈMES RESPIRATOIRES, ALLERGIES : CHASSEZ LES ENNEMIS !

Avec les huiles essentielles, supprimez directement les allergènes. ATTENTION AUX IDÉES REÇUES

Quand on pense asthme et allergies, les premiers responsables qui viennent à l’esprit sont les pollens ou les poils d’animaux. Erreur ! Car 70% des enfants asthmatiques de 0 à 18 ans sont allergiques aux acariens, 20 à 25% seulement aux pollens et aux poils ! Il faut donc commencer à « dépolluer » l’air ambiant.

DES PREUVES SCIENTIFIQUES

Il est largement prouvé que les huiles essentielles anéantissent les virus, les bactéries et les moisissures. Certaines d’entre elles sont particulièrement efficaces pour détruire les acariens. Une étude, menée en 2003 avec les huiles essentielles de Fenouil, Anis et clou de Girofle, a même montré que ces extraits parfaitement naturels avaient une activité contre les acariens deux fois supérieure à celle des acaricides de synthèse et sans effets nocifs pour les bronches !

EN PRATIQUE

Le complément idéal : l’Inhaleur Respiratoire Puressentiel aux 19 huiles essentielles, en cas de rhinite, nez qui coule, yeux qui pleurent… Son petit format permet de l’avoir toujours à portée de main pour décongestionner et dégager les voies respiratoires. Il aide à mieux respirer tout de suite. Il suffit de porter l’inhaleur à l’entrée de la narine et de respirer profondément, en prenant 3 grandes inspirations.

LE CONSEIL DE LA SPÉCIALISTE Isabelle Pacchioni. Experte en aromathérapie - Créatrice de la gamme Puressentiel. Auteur du tout nouvel ouvrage de référence : « Aromathérapia - Tout sur les huiles essentielles » (éditions Aroma Thera, 352 pages). Info + : www.aromatherapia.fr De nombreuses huiles essentielles purifient l’air ambiant, chacune avec son efficacité particulière sur tel ou tel micro-organisme. C’est pourquoi j’ai voulu créer un produit qui associe les plus performantes d’entre elles et c’est ainsi qu’est né Puressentiel Assainissant, Spray aux 41 huiles essentielles. Facile à utiliser puisqu’il suffit de le vaporiser aux 4 coins de vos lieux de vie, il a été testé avec succès par 8 études* : 30 minutes après l’utilisation de ce spray, 100% des acariens, bactéries et moisissures sont détruits. Et tout ceci avec un produit 100% naturel et sans gaz propulseur, idéal pour nos bronches !

© THIERRY DELÉTRAZ

© RICHARD AUJARD

Pour purifier l’air de votre intérieur, rien de plus simple : utilisez une formule « prête à l’emploi » à pulvériser quotidiennement sous forme de spray associant 41 huile s e s sentielle s super actives : Puressentiel Arbre à thé Assainissant, Spray aux 41 huiles essentielles (en pharmacie).

*Etudes Puressentiel.

La gamme Puressentiel, à base d’huiles essentielles 100 % naturelles, 100 % pures, et à l’efficacité 100 % maximale, est disponible en pharmacie (demandez ces produits à votre pharmacien grâce à leur code CNK). www.puressentiel.com, ou 04/285.62.11

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Un seul voyage peut changer le cours d’une vie. Cambodge, mai 2011. Retrouvez Angelina Jolie sur louisvuitton.com


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