B comme Blaine

Page 1

communiqué de presse

B comme Blaine exposition Julien Blaine, Fables & auto-défait, chez Suzette Ricciotti du 21 juin au 14 juillet 2012 vernissage et autodafé public à partir de 19 h Galerie esSeRe, Cour du Bel Air, 56, rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris


e

La 2 exposition de Suzette Ricciotti dans sa nouvelle galerie de Paris présente Julien e B. − B comme Blaine −, 2 lettre de l’abécédaire programmatique de la galerie, inauguré en janvier dernier avec lettre A comme Abdi Abdelkader . e

Pour l’occasion, Julien Blaine déploie un diptyque : Autodafé–auto-défait et Fables (pour le XXI ). Le premier volet de l’exposition s’inscrit dans la série plus ou moins lointaine des auto-défaits voire des auto-défaites du poète. Grâce à l’Inventaire des destructions d’Eric Watier par exemple, on sait que « Julien Blaine a noyé les manuscrits de la revue Les carnets de l’Octéor dans le Canal Saint-Martin à Paris » dès 1962, soit l’année même qui inaugure sa carrière de performer en poésie élémentaire dite aussi poésieaction, visuelle ou encore visive, etc. C’est ainsi qu’il fera le deuil de la performance en 2004, en la plaçant sous le vocable de Bye-bye la perf. Huit ans plus tard, c’est au tour de ses archives – notamment celles des innombrables revues qu’il a crées et/ou auxquelles il a contribué pendant un demi-siècle : il s’en défait le 3 mars dernier auprès de l’IMEC (Institut mémoire de l’édition contemporaine) sis en l’Abbaye d’Ardenne près de Caen. Dans le même temps, le CIRVA (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques) lui livrait les premières des 40 briques en verre qu’il a conçues et dont il écrit : « Sortir de ce monde opiniâtrement clos. / 1/2 siècle de notes dans mes carnets de toute sorte, / de toute reliure, de tout format, de toute couleur, / disparus, réduits en cendres » lors de la cuisson desdites briques. Bref, c’est là une manière pour Blaine, de reconduire la terrible question de celui qui fut un ami, le poète Gherasim Luca : comment s’en sortir sans sortir… C’est la première exposition publique des Autodafé–auto-défaits en France. L’ensemble réuni pour l’occasion comporte 6 briques dont : 3 sur portique en métal + 1 sur piédestal + 2 ébauches sur socle. Enfermant ou contenant tant bien que mal ces carnets défunts qui ont plus ou moins résisté à leur implosion, chaque brique est unique.


De même que ces carnets de notes n’existent désormais plus que par leur absence, de même les Fables présentent quelque... défection : « l'image est pire ou mieux que virtuelle : elle est absente. / C'est en fonction de la fable que le lecteur verra / l'image, / devra, devrait voir réellement l'illustration. / C’est selon... » Et le fabuliste des temps futurs de poursuivre : « Comme suite, et pour prouver la vérité et la force de cette proposition, en tout cas de mon intention, j’ai "réécrit" quelques fables au texte absent, mais dont l’image est cette fois présente, affirmée. / Disparus les strophes et la morale de ces petits récits à précepte : ne reste que l’illustration. Ainsi, le public passe d’inventeur à victime / (c’est du moins mon souhait). / Pour aider mon lecteur précédent, je préciserai que j’ai "pris" toutes ces images dans la réserve du Tavo West National Park, du côté de la Wildlife Lodge. Malgré cette aide, chacun vérifiera que, s’il peut décider des images évanouies dans le sens de la fable, il ne peut soumettre, exécuter la fable dont le texte est parti, à moins de favoriser les contresens ou de développer les non-sens. / Et ce fut ma série originelle, réalisée pour la première biennale de Malindi (Kenya) à la fin de l’année 2006. » Bref, comme l’entérine une fois de plus l’exposition, Julien Blaine n’aura jamais cessé, coûte que coûte, de faire renaître des cendres du mot et/ou de l’image, des idées et/ou des objets, la flamme improbable et imperceptible du souffle poétique –pneuma, spiritus ou qi en grec, latin et chinois.

Julien BLAiNE est né en 1942, à Rognac, au bord de l’Étang de Berre, flaque de mer jadis bleuazur, aujourd’hui marron glacé et a grandi au bord de l’Arc jadis rivière aujourd’hui égout. Il vit à …, Ventabren et Marseille et nomadise le plus possible.


« L’ABÉCÉDAIRE se veut être forcément le reflet de ma vie – de mes rencontres – de mes passions, mais Sud oblige, à partir d’un trait (le 45e Parallèle ?) qui relierait Bordeaux au lac Léman et cap vers le Sud tous azimuts. » Suzette Ricciotti (http://www.suzettericciotti.com/) contact@suzettericciotti.com + 33 673 674 939 / + 33 175 504 761

L’ART A LA RENCONTRE DU DESIGN Il y a beau temps déjà que l’art et le design ont opéré leur rencontre. Les galeries de design ouvrent au même rythme que les galeries d’art et jouent des mêmes codes. Les galeries d’art se font un look design et même, parfois, en exposent. Les musées et les centres d’art confient leurs espaces publics (accueil, accès, cafeteria, espace enfants…) aux designers et même, dorénavant, constituent des collections et présentent de considérables expositions, monographiques ou thématiques, où les designers jouent le rôle principal. Plus une seule grande foire d’art (FIAC, Frieze, Art Basel Miami, Hong Kong…) qui ne compte sa section design… Bref, l’un dans l’autre et l’autre dans l’un, c’est une marche en avant au même pas, avec des objectifs et des collectionneurs communs. Et avec, de plus en plus fréquemment, des incursions des uns sur le territoire des autres, et réciproquement, avec des manières, des écritures, des expressions si proches qu’il est, parfois, souvent, difficile de démêler le tien du mien… Abdi n’échappe pas à la rencontre lui qui revisite, à sa façon propre, un certain pointillisme et qui – peintures, dessins et objets conjugués – s’attache à son tour à traduire l’espace, la matière et la couleur par la juxtaposition de petites touches qui créent la sensation, l’émotion, la profondeur, la densité. Sans pour autant occulter la légèreté, l’esprit, l’humour. Légèreté formalisée par des verreries aériennes, humour accentué avec une variation sur le mouton, esprit exalté par le recul et la mise en perspective. Gilles de Bure (janvier 2012).


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.