Un chantier selon quatre axes Ces travaux sont organisés en quatre projets distincts. Chacun d’eux comprend une direction, un groupe de pilotage et un groupe de coordination. Les cantons sont représentés dans chacun de ces groupes. Le premier projet, centré sur l’actualisation du Plan d’études cadre pour les écoles de maturité (PEC), planche sur les objectifs généraux de formation, sur les compétences transversales et sur les contenus et compétences par branche. Les réflexions portent notamment sur l’opportunité et les modalités d’intégration dans les programmes d’études de matières telles que la propédeutique scientifique et du savoir, l’éducation au développement durable, la citoyenneté ou encore l’éducation numérique. Le deuxième projet, qui a pour objectif la vérification de l’adéquation des dispositions du RRM et de l’ORM aux connaissances nécessaires à l’entrée dans les hautes écoles, se concentre sur les disciplines enseignées, la pondération des différents domaines d’études dans les plans d’études, les disciplines d’examen, les critères de réussite, le travail de maturité et l’interdisciplinarité. Le troisième projet a pour mission de clarifier les responsabilités et les compétences incombant aux différent·e·s acteur·trice·s impliqué·e·s dans la mise en œuvre de la maturité gymnasiale. Les travaux s’orientent sur la perspective de fixer des exigences en termes de qualité et de définir des moyens de s’assurer qu’elles seront atteintes.
Le grand enjeu pour le canton de Vaud, qui dispense une école de maturité en trois ans, se situe autour des missions du quatrième projet. Celui-ci vise, en effet, à l’unification de la durée de la formation en maturité gymnasiale à quatre ans. Vaud n’est pas le seul canton directement concerné par ce chantier dont les enjeux non seulement pédagogiques, mais aussi en termes d’infrastructures et d’investissements, sont très importants. Berne pour ses élèves francophones, ainsi que le Jura et Neuchâtel sont aussi dans ce cas. Ce chantier a conduit le DFJC et la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP) à ouvrir des réflexions en prévision de cet allongement programmé de la durée des études gymnasiales. Il est à relever que la durée de quatre ans devrait permettre, ad minima, de donner de l’air aux grilles horaires de nos élèves en voie maturité qui comptent actuellement parmi les plus chargées de Suisse. En revanche, cette évolution accentuerait le besoin de locaux, qui pose déjà aujourd’hui des problèmes aigus. La phase finale du chantier national de la nouvelle maturité est prévue pour le 1er semestre 2022, et la mise en œuvre des nouvelles bases légales et du nouveau PEC est fixée au 1er août 2023, sous réserve de l’avancée des travaux en temps de crise sanitaire. Une phase de transition importante sera négociée pour que les cantons puissent répondre aux nouvelles exigences fédérales, ne fut-ce qu’en termes de locaux indispensables à la création de ces nouvelles classes.
PRÉVENTION INTERDISCIPLINAIRE DE TOUTES LES FORMES DE RADICALISATION L e
34
DFJC participe à la plateforme cantonale « Prévention de la radicalisation » avec deux représentants : la déléguée à la protection du climat scolaire et le responsable de l’unité de pilotage de la prévention au sein de la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ). C’est, pour eux, l’occasion d’aborder des situations d’élèves et d’étudiant·e·s qui seraient impliqué·e·s dans un processus de radicalisation. Les signalements à la plateforme s’effectuent par différents canaux : police, justice, directions des établissements scolaires et de formation, DGEJ, hotline, etc. Au contact quotidien avec les enfants et les jeunes en formation, les enseignant·e·s et les professionnel·le·s impliqué·e·s dans l’école et la formation ont un rôle à jouer dans la détection de jeunes qui pourraient être impliqué·e·s dans un processus de radicalisation. La plateforme, dans son groupe opérationnel, analyse les situations de manière interdisciplinaire. Elle peut mandater Rhizome pour mener des suivis individuels. Cette association constitue un pôle de compétences sur les questions religieuses et idéologiques. Elle offre un service confidentiel d’informations, de conseils et d’accompagnement sur les questions religieuses et idéologiques.
Le dispositif mis en place par le Conseil d’État – un objectif de son programme de législature 2017-2022 - a pour but le maintien d’un lien avec les personnes impliquées dans des processus de radicalisation vers des idéologies menant à la violence. Il est envisagé comme un moyen de prévenir la rupture familiale, scolaire ou de formation professionnelle. L’expression de l’extrémisme violent ne se limite pas uniquement au djihadisme. Les actions violentes de groupes radicalisés de droite comme de gauche sont en augmentation, selon le Service de renseignement de la Confédération.