Eau et filtration commando

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Eau et Filtration Nous savons tous que le corps est constitué en grande partie d’eau, 65% pour être précis, soit environs 42 litres d’eau (pour un adulte de 70kg) qu’il nous est impossible de stocker. En effet, notre organisme élimine constamment l’eau chargée de toxines par l’urine, la transpiration et la respiration. Nous comprenons donc aisément qu’il est nécessaire de compenser les pertes par un apport quotidien d’eau potable. En conditions de survie, le manque d’eau est une préoccupation qui doit primer sur le manque de nourriture. En effet, nous ne pouvons pas survivre trois jours sans eau (dans des conditions climatiques tempérées) alors que nous pouvons tenir plus de trois semaines sans nourriture si l’apport hydrique est assuré. (Voir « La règle des trois » de Ron HOOD) Nous allons donc approfondir trois points essentiels dans ce chapitre sur l’eau : dans un premier temps la prévention de la déshydratation, dans un second temps les procédés de récupération d’eau et enfin l’obtention d’une eau potable. La prévention de la déshydratation Conserver au mieux l’eau de notre corps est essentiel lorsque nous nous trouvons dans des conditions extérieures, sans eau potable « à portée de main ». En effet, l’eau des rivières n’est pas une eau dite potable (sans risque sanitaire) sauf si vous vous trouvez au dessus de 2800m d’altitude ! Mais nous y reviendrons dans la troisième partie de notre développement. Lorsque nous nous trouvons en zone tempérée, sans activité physique particulière, deux litres d’eau par jour, espacés dans le temps (réduction de la transpiration) suffisent à satisfaire notre besoin journalier. Dans des conditions de survie, deux litres par jours peuvent être denrée rare, de ce fait nous devons appliquer quelques règles afin de minimiser la perte d’eau, occasionnée par la marche, le poids du sac, la transpiration etc. - Se couvrir la peau (bras, nuque, tête) afin que le soleil ne sèche pas notre peau. De plus, sous un vêtement, la sueur absorbée par les tissus restera contre la peau et pourra même générer une agréable fraicheur avec le vent. - Limiter la perte due à la respiration buccale, préférez respirer par le nez et surtout, évitez de parler trop !


- Ne pas rester en contact avec des surfaces chaudes (sable, pierre, goudron, joli spot en plein soleil). S’asseoir sur son sac permet de ne pas perdre d’eau inutilement par conduction.

- Il est fortement conseillé de ne pas trop manger si l’eau se fait rare, la digestion est un processus gourmand en eau. Les aliments « stars » à éviter : alcool, aliments gras, aliments sucrés (ça devient moins drôle !) Même en suivant ces quelques conseils, vous pouvez souffrir de déshydratation si votre apport est trop faible. Les premiers symptômes sont de la diarrhée et des vomissements. Le stade suivant s’accompagne d’une peau pâle, froide et moite, des pulsations cardiaques faibles et rapides, une respiration profonde et accélérée, une pression artérielle dangereusement basse. Afin de vous éviter les joies de la déshydratation, nous allons poursuivre avec les procédés vous permettant de récolter de l’eau. •

· Les procédés de récupération d’eau

Nous avons à notre disposition plusieurs techniques afin de récupérer de l’eau (dans le but de la filtrer et de la purifier bien évidemment) Tout d’abord il vous faut un contenant ! (Gourde, bouteille, quart, préservatif, boite de conserve etc.) - Le matin, marchez une petite heure avec votre tee-shirt ou un morceau de tissu noué autour de vos chaussures. La rosée s’imprègnera dans le tissu qu’il vous suffira d’essorer. - S’il pleut, tendez une bâche à l’aide de quatre pieux en bois (deux plus grands pour créer un dénivelé). Positionnez un contenant au sol, là où l’eau s’écoulera. - En bordure d’eau stagnante creusez un trou à un petit mètre du bord, l’eau sera clarifiée par la filtration du sol. - Pour récupérer l’eau de la condensation de la terre, commencez par creuser un trou. Mettez un contenant au fond et recouvrez d’une bâche dont le centre sera lesté d’une pierre (visez le


contenant !). Placez des pierres tout autour de la bâche afin qu’elle soit bien tendue et surtout que le vent ne l’emmène pas au loin. Au matin, vous aurez de l’eau. - Afin de puiser l’eau d’un élément solide (feuilles, boue) ou d’un liquide impropre à la consommation (eau de mer, urine) il vous suffit de mettre l’élément dans un sac plastique hermétique que vous laisserez au soleil. Placez le sac dans une pente afin qu’une poche se créée spontanément en bas. Ici coulera l’eau que vous pourrez ainsi récupérer. - Vous pouvez également récupérer de l’eau via les animaux ! En récupérant le liquide synovial se trouvant dans les articulations (genou, coude) ou l’humeur vitrée dans les yeux. Avis aux amateurs ! Une fois votre eau récoltée, vous devez absolument l’assainir, car ne vous y trompez pas, une eau claire n’est pas synonyme de potabilité.

· Obtention d’une eau potable L’eau est un milieu de vie très riche, et s’il y a vie, il y a des éléments qui peuvent aussi nuire à notre santé. En effet, elle peut véhiculer : • • •

des bactéries : ex : salmonelle, shigelle, légionnelle des protistes : ex : amibe des virus

Traiter l’eau que nous allons boire est donc essentiel, voici quelques solutions : - Nous avons vu tout à l’heure la récolte de l’eau de pluie, seule cette eau ci ne nécessite pas de traitement (attention tout de même à l’eau de pluie des zones industrielles et urbaine qui peut-être fortement polluée). - L’ébullition : il est ainsi possible de boire l’eau des lacs, des rivières, des flaques. Si l’eau est trouble, il peut être intéressant de la filtrer (au pire avec du tissu) mais cela n’empêche pas la propagation des éléments toxiques. Recueillir la vapeur d’eau assure par ailleurs l’obtention d’une eau pure.


- Le filtrage par le charbon de bois : pensez à récupérer du charbon de vos feux ! En effet, si vous avez à disposition une bouteille en plastique, retournez la, placez un morceau de tissu sortant du bouchon (au trois quart dedans) qui servira de compte goutte, puis disposez dans votre bouteille (en partant du fond) : du charbon, du sable fin jusqu’au plus «épais » que vous ayez, une bonne couche de sphaigne et laissez filtrer. Les différentes couches vous assurent un traitement naturel efficace. L’eau peut ressortir trouble mais elle sera potable l’ébullition est tout de même conseillée. Il existe également un aspect plus chimique de la stérilisation : - L’eau de javel : Deux gouttes pour un litre d’eau. Nous pouvons soit l’utiliser sous forme liquide, soit sous forme de pastilles javellisées que nous trouverons en pharmacie. Résulte un petit goût de chlore. - Le permanganate de potassium : quatre gouttes pour un litre d’eau. Votre eau deviendra violette mais cet effet s’estompe sous trente minutes. - Les sels d’argent : distribués sous forme de comprimés. Ils protège l’eau de la réinfection sur plusieurs mois et ont l’avantage de ne communiquer aucun goût l’eau. Notez qu’existe le principe des « pailles filtrantes » qui vous permettent de boire absolument tout ce que vous voulez (hormis les flaques de boues trop épaisses qui bouchent le filtre). Leur avantage est leur taille, leur fonctionnalité, leur rapidité d’exécution, hop la paille pas besoin de faire un feu ou d’attendre que le filtre à charbon ne s’écoule. Elles sont à jeter au bout de 50 à 90 litres d’eau consommées, faire donc attention à sa consommation surtout si on partage la paille. Avant de clore ce chapitre, il est important de spécifier que Mère Nature est généreuse. Dans un autre topique nous parlerons des plantes que nous pouvons glaner et celles qui apportent de par leur consommation une grande part d’eau ! Partir avertit est donc une bonne manière d’élever le confort en milieu naturel.

Article Erwann Héry


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