Tréflévénez…
Saveurs d’antan En consultant les registres… Septième épisode
LISTE DES MAIRES DE TREFLEVENEZ DE LA REVOLUTION A NOS JOURS
1. Le 11 messidor An second de la république française était élu le premier maire de la commune de Tréflévénez. C’était le dimanche 29 juin 1794 : élection de Yves ABGRALL. Il restera en fonction jusqu’en 1801. 2. Le second maire sera Joseph CLOAREC de 1802 à 1806. 3. Yves ABGRALL, alors adjoint, redeviendra maire de 1806 à 1807. 4. Le quatrième élu sera Louis Anne René Marie de L’ESTANG du RUSQUEC. Agé de 26 ans, il restera à la mairie jusqu’en 1826. Il deviendra par la suite juge de paix du canton de Ploudiry. 5. Lui succède, de 1826 à 1830, son frère Jean Louis Anne Marie de L’ESTANG du RUSQUEC. 6. En 1830, le sixième maire viendra de Tromelin : Nicolas LE BRAS, né en 1786, il terminera son mandat en 1837. 7. Son beau-frère, Joseph BOUROULLEC, de Kervézéllou, sera le septième, jusqu’à l’été 1846. 8. Louis Anne René Marie de L’ESTANG du RUSQUEC revient de 1846 jusqu’à son décès en janvier 1852, à l’âge de 70 ans. 9. Joseph BOUROULLEC, qui était son adjoint, redevient maire de 1852 à 1870.
Nous retrouvons à nouveau la famille de L’ESTANG du RUSQUEC avec : 10. François, dixième maire, de 1870 à 1896. 11. Hilarion, onzième élu, né en 1848, maire de 1896 à 1907, année de son décès. 12. René, le douzième, d’avril 1907 jusqu’à sa mort en octobre1917.
13. Charles CRENN, adjoint faisant fonction de maire de 1917 à 1919, sera élu le 10 décembre 1919 et restera à la mairie jusqu’en mai 1925. 14. Joseph de L’ESTANG du RUSQUEC reprend le poste le 17 mai 1925, quatorzième maire de la commune, jusqu’en 1935. 15. Jean BOUROULLEC en sera le quinzième de mai 1925 à sa démission le 1er avril 1937. 16. Le seizième sera Charles Marie CRENN du 25 avril 1937 à 1945. 17. Puis, mai 1945 voit l’arrivée du dix septième élu, Louis GUEGUEN, jusqu’en mars 1965. 18. Henri DENNIEL, dix huitième maire, lui succèdera de 1965 à 1971. 19. Louis GUEGUEN revient à la mairie de mars 1971 à juillet 1972. 20. En février 1973, Joseph LE BRAS, vingtième maire, est élu et restera à son poste jusqu’en 2001. 21. Mars 2001, élection du vingt et unième maire, et pour la première fois, à Tréflévénez, une femme, Anne Marie EMILY, est portée à ce poste. Elle est réélue en 2008.
Recherche effectuée par Mr Jean Pierre LE BRAS.
Saveurs d’antan En consultant les registres… Huitième épisode. A propos de Bonnilliau, ou Bonilho, rendons à César….. Dans le bulletin n° 39, j’ai, peut-être, prématurément situé les vestiges de Bonilho. En effet, la lettre du procureur fiscal de Landerneau, datée du 8 juillet 1759 et adressée au sénéchal de Lesneven, spécifiait bien : « Bonnilliau trêve de La Martyre ». Or le tertre décrit se trouve en Tréflévénez, et ne doit donc pas être les restes de Bonilho. Plusieurs parcelles sur les cadastres de Tréflévénez portent bien l’appellation de Bonilho, mais je n’en ai pas trouvé sur ceux de La Martyre, pas plus que la localisation de ce village. Par contre, on y retrouve le vieux manoir et le moulin de Poulbroc’h, dont les ruines ne sauraient être confondues avec celles du village qui nous intéresse. La discussion reste donc ouverte. Où se situait Bonilho ? en reste t’il des ruines ? Autres questions : qu’y avait il alors sous ce tertre, situé en Tréflévénez, et de quand date t’il, s’il ne s’agit pas de Bonilho ?
A propos du moulin de Kervézellou. Dans les registres, aucun acte d’état civil n’apparaît avant 1833. Le premier meunier, dont il est fait mention, est Louis TURNIER ou TEURNIER, âgé de 40 ans, qui vient déclarer, le 15 août 1833, la naissance de sa fille Françoise, enfant qu’il a eu de son épouse Perrine KERMARC ou KERMAREC. De leur union naît aussi, le 6 novembre 1835, Yves Marie ; Perrine KERMARC est dite âgée de 29 ans à la naissance de son fils. Détail qui a son importance : « domicilié au moulin neuf…. »
D’autres naissances surviennent, toujours au moulin neuf de Kervézellou : - le 07/10/1834, Marie Guillemette Penvern (ou Benvern), de Joseph et Marie Pot. - le 20/11/1834, Marie Julienne Grall de Guillaume, journalier, 39 ans, et de Jeanne Le Bail, tisserande, 36 ans ; témoin :François Couchouron, journalier, 70 ans, domicilié aussi au moulin neuf. - le 28/03/1835, Catherine Le Meur, de Guilleaume, cultivateur, 41 ans, et de Marie Couchouron, 38 ans. Louis Turnier, meunier, vient du moulin de Kerdidreux : on l’y retrouve, en effet, avec un frère cadet, Yves, également marié et meunier. Des enfants leur naissent, à tous deux, de 1827 à 1831. Louis y déclare, notamment, la naissance d’une fille Françoise , le 12/07/1831. Il est donc probable que ce soit lui qui ait fait construire, ou qui ait construit ce moulin, à moins qu’il n’ait été construit par un noble et (ou) riche propriétaire, possédant les terres de Kervézellou. Apparemment il semble en avoir été le premier occupant, amenant à sa suite Joseph Penvern qui était aide-cultivateur ou journalier à Kerdidreux, en 1827 et 1831, comme l’attestent les naissances qu’il déclare à ces dates. Guilleaume Le Meur, tisserand, et son épouse Marie Anne Couchouron venaient également de Kerdidreux, où leur naît un enfant en 1830. Par contre, le couple Guillaume Grall - Jeanne Le Bail venait du village de Kervézellou où leur était aussi né un garçon en 1827. S’il n’est pas possible, de façon précise, de fixer la date de construction du moulin, il paraît logique de la situer entre 1830 et 1832, car il était occupé en 1833, et qualifié de moulin neuf. D’autre part, c’est à la date du 15/08/1833, qu’il apparaît pour la première fois, dans les registres. Il existe, sans doute, d’autres possibilités d’investigations, et peut-être aussi des passionnés par l’histoire de la commune ; qu’ils soient les bienvenus ! Ceci n’est qu’une modeste contribution. J.P.Le Bras.
Saveurs d’antan Dixième épisode. L’Or Bleu, le Lin dans le Pays de Landerneau-Daoulas Le Pays de Landerneau-Daoulas va bientôt se colorer en bleu, couleur de l’une des variétés de lin. L’Association Dourdon a voulu ainsi montrer l’importance de ce textile au cours des siècles passés et son rôle dans l’histoire de notre région. Il a en effet contribué à la richesse du Léon, dès les XVè et XVIè siècles. Les édifices religieux, les enclos paroissiaux, les calvaires…, doivent en grande partie leur construction et leur embellissement à l’industrie toilière de ces époques. Le courageux travail de bénédictin de quelques bénévoles sur les Inventaires après décès de la fin du XVIIè et du XVIIIè siècles, nous confirme l’activité et les héritages laissés par les fabricants et marchands de toiles de nos campagnes. Il nous renseigne aussi sur l’activité du port de Landerneau, et le commerce résultant de cette industrie, les armateurs, les négociants, les navires,… Les graines de lin étaient importées par tonneaux des ports de la Baltique ; les toiles partaient vers l’Espagne, le Portugal, l’Amérique, l’Europe du Nord, l’Angleterre. En 1794, Cambry, chargé de faire un état des lieux du Finistère, parle de Landerneau en ces termes : « le principal commerce du pays se fait en toiles ; elles sont tissées par une infinité d’ouvriers répandus dans les compagnes, sans qu’on y voie une seule manufacture en grand ; les deux tiers de ces toiles étaient portées à Morlaix, le reste allait en Espagne, à Lisbonne, à Bilbao,… le commerce des toiles est très considérable ». Un autre témoignage se trouve dans l’existence des « maisons buandières » ou « kanndi », disséminés auprès ou dans nos villages, car la plupart en possédaient un, voire deux. Ils sont oubliés, souvent très délabrés, ou détruits, ont aussi servi de lavoirs, avant l’apparition des machines à laver. Un recensement est en cours, soit sur le terrain, les inventaires après décès, ou le cadastre ; celui-ci permet de les retrouver par les noms de parcelles : « parc ou foennec ar c’handy… ». Il sera ainsi possible de vérifier, s’il en était besoin, l’importance de cette industrie toilière, et dans tous les cas, de la mettre en évidence. A Tréflévénez, la plupart d’entre eux ont été recensés : 1 et 2 3 et 4 5 6 7 8 9 10 et 11
Botrévy Kergréven Kerjestin Kerdidreux Kerézellec Kerifin Kerlogoden Kervezellou
12 13 14 15 16 17 et 18 19
Le Cann Milinic Parc Autret Pennaros Pen ar Valy Tromelin Kerifin ?
Il est possible qu’il y en ait eu deux à Kerifin. Ce qui ferait un total de 18 ou 19. La localisation de certains d’entre eux peut ne pas être précise ! Afin de compléter cet inventaire, nous vous invitons à nous indiquer si vous connaissez un lavoir, avec un reste de construction qui pourrait évoquer la présence d’une de ces maisons buandières. D’avance merci. Jean-Pierre Le Bras Andrée Le Gall-Sanquer
Saveurs d’antan En consultant cartes et cadastres… Outre l’implantation des villages et kanndis, le vieux cadastre nous donne de précieux renseignements sur les anciennes voies de circulation. Il n’est, bien sûr, pas question de les recenser pour essayer de les remettre en fonction, tant certaines d’entre elles sont impraticables, inondables,… Certaines portions même ont complètement disparu au fil du temps ! Mais il est très intéressant et instructif de comparer leurs tracés avec ceux d’aujourd’hui. La carte, établie à la page précédente, est très éloquente à ce sujet. Une première constatation s’impose : le carrefour de deux axes, l’un vertical, nord-sud, reliant Landerneau et Le Tréhou, et l’autre, horizontal, d’ouest en est, reliant Daoulas à Carhaix. Ils se croisent au Croissant, ou Croas-Hent Daoulas (Belle-Vue). L’axe nord-sud est resté à l’identique, sauf à la traversée de Botrévy ; par contre, la route venant de Daoulas, passant par St-Urbain, débouchait à la Croix Rouge, évitait Kerlogoden, arrivait au-dessous de L’Elléouet, et filait tout droit entre Coat-Huel et Kergestin, pour atteindre Botguez et Landiargaz. Un tronçon après L’Elléouet a totalement disparu. Il est à remarquer qu’aucune de ces deux voies ne touchait directement le bourg de Tréflévénez.
Liaisons bourg-villages Contrairement à ce qui existe aujourd’hui, l’accès au château de Kerézellec se faisait par le bas bourg et par Kergreven . L’allée du château partait pratiquement de Milinic. Plus étonnant, la route pour accéder à kerirfin passait par Botrévy ; puis plus bas, il fallait obliquer à droite, vers la Mignonne et le Moulin du Cosquer, et remonter ensuite vers le village. Il ne semblait pas exister de route entre Kergreven et Kerirfin comme aujourd’hui.
Liaisons entre villages On pouvait aller de Kergreven à Kergestin sans passer par le bourg, ainsi que de Botrévy à Kervézellou. Ces deux chemins paraissent actuellement délaissés, en tout cas, pas entretenus. Il est à constater aussi qu’il existait au moins cinq ou six passages entre les villages de Tréflévénez et ceux de La Martyre, gués ou ponts, sur le cours d’eau qui descend de Poulbroch au Moulin du Launay.
Ce sont, à grands traits, les principaux éléments que l’on peut remarquer sur notre commune avec son bourg bien au centre, à l’image d’une « toile d’araignée ». Il est probable que cette paroisse d’autrefois n’était pas tout à fait isolée, du fait de la présence de ce carrefour et de ces deux routes non négligeables.
J.P.LE BRAS. Remerciements au P. Job AN IRIEN pour son concours.
SAVEURS D’ANTAN
SES ORIGINES Trois grandes familles sont concernées, toutes du canton de Ploudiry.
Sébastien LE ROUX x Janne TROADEC
Yvon LE GUEN x Françoise LE ROUX
Jean GUILLERM x Françoise ABGRALL
Jean louis DUBRETON, ses origines, sa carrière. (Du kanndi à l’Etoile) La généalogie nous gratifie parfois de découvertes surprenantes et inattendues. J’étais loin de me douter, lorsque je me suis engagé dans cette aventure, armé d’une loupe, d’un crayon, de patience et d’une curiosité toujours en éveil, que j’allais découvrir l’ascendance d’un personnage d’une certaine célébrité lié à la famille et à Tromelin : un Général d’Empire, Jean Louis DUBRETON (1773- 1855). Tel un spéléologue pénétrant dans un labyrinthe de galeries, j’ai, peu à peu, identifié quelques unes de nos racines. Je savais que nous étions à Tromelin depuis longtemps, propriétaires de nos terres. J’avais d’autres atouts : un parchemin en notre possession, puis d’autres, nombreux, trouvés auprès d’une branche collatérale, relatant la plupart des actes notariés jalonnant l’histoire de la famille depuis la moitié du XVIIème à nos jours. Enfin, le recours à l’ordinateur et aux liaisons internet, indispensable de nos jours, a été déterminant.
Il faut se replacer au début de ce XVIIème siècle, où la quasi totalité des terres était la propriété des nobles. Plusieurs villages possédaient des petits manoirs, des fermiers louaient les terres et les "manoeuvraient". Certains d’entre eux sont devenus régisseurs, se sont enrichis, ont formé une classe sociale particulière, au point d’exercer peu à peu des activités de commerce. Cette période, surtout dans le Léon où chaque village avait son ou ses kanndis, a vu prospérer la culture et l’industrie du lin : fils et toiles*. C’est ainsi que s’est constituée la caste des Juloded, paysans-marchands, caste de familles qui se sont enrichies avec le lin, la tannerie ou la papeterie. Les mariages se faisaient entre elles, souvent au gré de leurs intérêts, dans leur secteur d’activité, tissant de véritables "toiles d’araignées". Celles qui vont nous intéresser principalement ici sont les LE ROUX, AUTRET, GUILLERM, LE GUEN, LE BRAS. Leur histoire est très liée au lin, à sa culture, à son commerce. Le lin a joué un rôle décisif dans l’émigration de plusieurs de leurs enfants dans les villes de Josselin pour certains, de Saint-Brieuc et Plélo pour d’autres.
Ascendances léonardes de Jean Louis DUBRETON La première grande racine se trouve être le couple Sébastien LE ROUX x Janne TROADEC. Leur mariage doit dater de 1612 ou 1613, à Ploudiry ou Loc Eguiner, car Janne est de Kerouallon ; (pour situer cette période : 1610, assassinat d’Henri IV). De cette union naîtront neuf enfants, sept à Ploudiry et deux à La Martyre. Au moins quatre d’entre eux auront une descendance importante avec des filiations connues de nos jours. Deux nous intéressent particulièrement : Sébastien LE ROUX, né en 1622 à Ploudiry, qui épousera Marie SOUBIGOU vers 1648-49 Françoise LE ROUX, née en1623 à Ploudiry, qui épousera Yvon LE GUEN vers 1646. L’un des fils de Sébastien LE ROUX et de Marie SOUBIGOU, Jan, né à Kerom au Tréhou en 1652, où la famille est déjà (ou sera) propriétaire de terres, (car il sera héritier de terres à Kerom), vient épouser à Tréflévénez, en mai 1671, Marie AUTRET, de Tromelin, veuve avec deux enfants. Le couple y achète ses terres le 1er juillet*, un mois et demi après son union. Ils sont qualifiés tous les deux d’Honorables Marchands. La famille AUTRET, notre origine à Tromelin, est dans le village depuis au moins 1636. En effet, le 28 janvier de cette année, il y eut un triple mariage à Tréflévénez, dont celui du père de Marie, Guillaume AUTRET (x Janne GUENNOU), et celui de Marguerite AUTRET (x François MOBIAN). Jan LE ROUX et Marie AUTRET auront trois garçons : Ollivier, Guillaume et Jean. Ollivier, né à Tromelin en 1672, épousera Jeanne PENCREACH de Moulin Launay, en La Martyre, sa voisine, dont il aura sept enfants. Marie LE ROUX, la benjamine, née en 1708, en s’unissant en 1728 à Louis LE BRAS, va lier notre patronyme à Tromelin. Si Guillaume, né en 1675, s’installe à Lilyvon, en La Martyre, avec Jeanne MAUBIAN, leur frère Jean LE ROUX, dont nous ne connaissons actuellement ni la date ni le lieu de naissance, se retrouve à Josselin (commerce du lin oblige). Dans tous les actes familiaux où il est présent, dès 1708, il est dit "Jean LE ROUX de Josselin". Et nous avons la preuve de sa filiation car, en 1735, un parchemin décrit le partage des terres nobles de Tromelin, et celles roturières de Kerom entre les enfants de Ollivier de Tromelin, et ceux de Jean de Josselin. Jean LE ROUX, sur les registres de Josselin est qualifié de "Maître". Il y avait fondé une famille avec Julienne BRUNEL ; ils avaient eu dix enfants. Le second, une fille, Marie Joseph, née en 1705, épousera en 1732, à Josselin, un autre léonard, un cousin issu de germain, Jan Louis LE GUEN, dont nous connaissons l’une des grand-mères, Françoise LE ROUX, née en 1623, autre fille de Sébastien LE ROUX et de Janne TROADEC. La seconde racine est donc celle des LE GUEN du Can en La Martyre ; Yvon LE GUEN va épouser Françoise LE ROUX, vers 1646. Ils auront neuf enfants entre 1647 et 1671; Un de leur fils, Michel, né vers 1663, épousera , en 1688, à Ploudiry, Françoise GUILLERM, née en 1671. C’est de cette union que naîtra Jan Louis LE GUEN en 1705. Il ira lui aussi s’établir à Josselin. La troisième racine importante est celle de Jean GUILLERM x Françoise ABGRALL, de Kergoat, en Ploudiry. Leur aîné, Louis GUILLERM, né en 1642, aîné de dix enfants, (les familles étaient souvent nombreuses à l’époque), épousera Françoise LE SCANFF. Cette union donnera, là aussi, naissance à dix enfants, dont Françoise et Magdeleine GUILLERM. Si Françoise GUILLERM, née, nous l’avons vu, en 1671, est la mère de Jean Louis LE GUEN, sa sœur, Magdeleine sera la mère de Louis LE BRAS (né en 1706), celui-là même qui viendra à Tromelin en 1728. En effet, elle épousera en juillet 1700, à Ploudiry, Yves LE BRAS (né vers 1675), Yves né à Quillivaron, en St-Sauveur, où résidaient ses parents, Allain LE BRAS et Marie LE ROUX. Nous avons, de ce fait, notre famille LE BRAS, deux origines communes avec Jean Louis DUBRETON, par les LE ROUX, et par les GUILLERM, les deux racines léonardes connues du futur général.
La famille DUBRETON
Mais revenons à Josselin, où existe une bonne colonie de Léonards ou "Léonais" en la paroisse de Notre Dame du Roncier. Nous avons vu le mariage en 1732 de Maître Jan Louis LE GUEN et Marie Joseph LE ROUX. Ils auront deux filles, dont Marie Jeanne, née en 1735. Elle épouse en 1754, à Josselin, Paul Julien DUBRETON, fils de Pierre DUBRETON et de Perrine LE SANCQUER, autre léonarde sans doute, si l’on s’en tient au patronyme. Ils auront sept enfants ; certains naissent à Josselin, les autres à Ploërmel où le couple va s’établir vers 1758. Paul Julien y devient alors avocat à la Cour, lieutenant du Maire. C’est à l’un de ses fils, Emmanuel Olivier Pierre, que son père, Paul Julien, (sic parchemin du 26 mars 1795*), "procureur de droit de Marie Jeanne LE GUEN mon épouse..…, demeurant ville close de Ploërmel…" donne " pouvoir et procuration …pour recevoir de nos fermiers de Kerom et de Tromelin en Basse Bretagne, le prix de leurs fermes, de leur donner quittance…comme aussi de renouveler les fermes, ainsi qu’il verra bon être et même de vendre les dites terres de Tromelin et de Kerom au prix qu’il trouvera le plus avantageux….enregistré à Landerneau le 6 germinal an 3è de la République .. " Un autre fils, Jacques Toussaint Paul, né en 1758 à Ploërmel, sera Commissaire des guerres… Un autre, Louis Aimé, né à Ploërmel ou à Josselin (les sources divergent) en 1760. Il prendra part à la guerre d’indépendance américaine (1778-83), servira en Martinique (1784-91), puis à l’armée du Rhin (siège de Mayence en juin 1793). Il sera colonel et commandant de l’île de Ré … Le dernier garçon, Jean Louis, né le 18 janvier 1773 à Ploërmel, aura un destin plus glorieux, participera aux campagnes napoléoniennes : il deviendra général de division et baron d’empire.
Sa carrière Jean Louis entre à 16 ans dans l’armée. Soldat au bataillon auxiliaire du régiment des colonies au 1er mars 1790, il devient, le 10 avril 1790, un mois plus tard, lieutenant de la compagnie de Plougasnou dans la division de canonniers garde-côtes de Lanmeur. Puis il sert dans l’armée du Nord et de la Vendée, est capitaine de grenadiers en mars 1793, fait toutes les campagnes jusqu’en 1800. Nous le retrouvons en Italie en 1800-01, est blessé…Il est envoyé à Saint-Domingue en 1802 où il se distingue,…Chef de brigade en mars 1803, blessé à nouveau, fait prisonnier par les Anglais en décembre 1803, il s’évade, rentre en France en juillet 1804,… Nommé colonel en septembre 1804, il sert à l’armée du Nord en 1806, puis à la Grande Armée en 1807, et l’armée d’Allemagne en 1809, se fait remarquer en Hollande et en Allemagne. Il reçoit le grade de général de brigade en 1811. En Espagne en 1811, il devient Commandant de la province de Santander, combat avec honneur contre les Espagnols et les Anglais, il est vainqueur à Sidias, le 7 novembre1811. Puis, Commandant supérieur de Burgos, il en défend avec succès le château, du 19 septembre au 23 octobre 1812, repoussant les Anglo-Portugais commandés par Wellington : 35 jours de siège où son intrépidité et celle de sa garnison font échouer tous les efforts de l’ennemi. Il a 600 hommes hors de combat, mais ses adversaires en perdent 2500. Après ce fait d’armes mis à l’ordre du jour de l’armée, l’Empereur le nomme général de division le 23 décembre 1812.
Jean louis DUBRETON
Il est rappelé à Paris en janvier 1813, prend le commandement de la 4ème division d’infanterie dans le 2ème Corps de la Grande Armée sous le maréchal Victor, sert en Saxe, se distingue une nouvelle fois "de la manière la plus éclatante" à la bataille de Hanau, le 30 octobre 1813. Il sert en Champagne en 1814.
A la première Restauration, il est nommé chevalier de SaintLouis en juillet 1814 et commandant supérieur de Valenciennes en novembre de cette même année. Après la seconde Restauration, il reçoit, en juillet 1815, le commandement de la 5ème division militaire à Strasbourg. Le roi Louis XVIII le crée Baron le 23 décembre 1815, Commandeur de Saint-Louis, le 3 mai 1816. Le 3 septembre 1817, il devient commandant de la 13ème division militaire à Rennes. Il est créé Pair de France le 5 mars 1819, mis en disponibilité sur sa demande en 1821; retraité par ordonnance du 10 juillet 1831 ; Grand Officier de la Légion d’honneur en avril 1837. Il meurt à Versailles en 1855, à l’âge de 82 ans. Son nom est inscrit au côté Ouest de l’Arc de Triomphe de l’Etoile. Jean Louis DUBRETON, aura une descendance en la personne de son fils Jean Louis Félix, militaire lui aussi, qui deviendra général de brigade. Ses petits enfants s’allieront à de grandes familles ; et la généalogie continue !…
Sources : * Les Juloded , de Louis ELEGOET * Parchemins famille Jean Louis DUBRETON, Google Wikipedia Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l’Empire (17921814), de Georges SIX Dictionnaire des colonels de Napoléon, de Danielle et Bernard QUINTIN.
1600
1650
LE ROUX Sébastien X ~ 1610 ? TROADEC Janne
LE ROUX Sébastien X ~ 1648 ? SOUBIGOU Marie
TABLEAU SYNAPTIQUE LE GUEN Yvon X? GUILLERM Jean X ~ 1641 ? ABGRALL Françoise
LE ROUX Françoise X ~ 1646 ? LE GUEN Yvon
GUILLERM Louis X ~ 1664 ? LE SCANFF Françoise
LE ROUX Jan X 1671 AUTRET Marie
1700
LE ROUX Ollivier X 1693 PENCREACH Jeanne LE ROUX Marie X 1728 LE BRAS Louis
1750
LE ROUX Jean X ~ 1703 ? BRUNEL Julienne
LE GUEN Michel X 1688 GUILLERM Françoise
LE BRAS Yves X 1700 GUILLERM Magdeleine
LE ROUX Marie-Joseph X LE GUEN Jean-Louis ~ 1734 ? id
id LE GUEN Marie-Jeanne X 1754 DUBRETON Paul-Julien
LE BRAS Yves X 1756 LE ROUX Anne
Emmanuel Olivier Pierre
LE BRAS Allain X LE ROUX Marie
Perrine Jeanne Armelle
Hyacinthe Marie Jacques Toussaint Paul Louis Aimé
LE BRAS Louis X 1728 LE ROUX Marie LE BRAS Yves X 1756 LE ROUX Anne
Paule Thérèse Jean-Louis
CONFERENCE DUBRETON le 20 juin 2010 à TREFLEVENEZ Evènement à Tréflévénez ce 20 juin, une conférence sur les origines Tréflévénéziennes d’un général d’Empire de l’époque Napoléonienne, faite par l’un des enfants du pays, très attaché à sa commune d’origine : Jean-Pierre LE BRAS. Intitulée : « les origines léonardes d’un Général d’Empire » avec en exergue « du kanndi à l’Etoile », elle s’inscrivait dans le cadre de la journée des personnages célèbres en rapport avec le lin.
Des recherches généalogiques ont mis en lumière une famille remarquable de Ploërmel, la famille Dubreton ; de ses nombreux enfants, quatre au moins se sont distingués au cours des guerres de la période révolutionnaire, puis napoléonienne. Parmi eux, l’un a participé à la guerre d’indépendance américaine, un autre, Jean Louis Dubreton, s’est illustré en Espagne, au cours du siège de Burgos en 1812 : général de division, baron d’empire, Pair de France, son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile.
La généalogie nous apprend qu’ils ont, dans leurs ascendances, trois familles du canton de Ploudiry : celle de François Le Sancquer, de Ploudiry, qui a émigré à Ploërmel vers 1670, celle de Jean Louis Le Guen, de Kergoat, aussi de Ploudiry, et celle de Jean Le Roux, de Tromelin en Tréflévénez qui ont émigré, eux, à Josselin, quelques années plus tard. Ces deux dernières, cousines, reliées à des Autret, Brest… alliées à des Guillerm, Le Scanff… Ce sont toutes des familles exclusivement de Ploudiry, La Martyre, Tréflévénez, Le Tréhou ; elles envoyaient quelques uns de leurs enfants vers ces régions pour parfaire leur instruction et commercer. Plusieurs d’entre eux y ont fait souche. L’industrie du lin était importante dans le Léon dans ces années 1670 …Le commerce du fil et des toiles ou « crées » était florissant. Jean-Pierre LE BRAS
Conférence très intéressante, les nombreux participants ont apprécié la présentation de Jean-Pierre LE BRAS, qui, pour capter l’attention de son auditoire, a projeté sur écran les points clés de son intervention et de superbes photos sur le lin. Marie-Claire FOUILLARD (BM 07/2010)