Tréflévénez…
Le bourg de Tréflévénez (Trelevenez) en 1822 Origine du nom de la commune
Le toponyme « Tréflévénez », « Trelevenez » en breton, est constitué du vieux breton treb, village, et de levenez, joie. Levenez est le nom de la mère de Saint Gwennaël, successeur de Saint Guénolé à l’abbaye de Landévennec. Tréflévénez est une ancienne trève du Tréhou (les trèves), et dépendait de l’ancien évêché du Léon. L’église Saint Pierre date du 15ième siècle. Elle a été restaurée en 1589. La statuaire du 16 ième siècle indique clairement qu’on est dans une paroisse léonarde. Elle a été érigée en paroisse au concordat (loi du 15 Juillet 1801). Tréflévénez est devenue une commune en 1789 (loi du 14 Décembre 1789). La commune est traversée par un grand chemin (ancienne voie antique) reliant Daoulas à Landivisiau (via La Martyre). Elle est bordée à l’ouest, par une autre voie ancienne (dite chemin du comte…, voir histoire de la Bretagne), qui sert de limite entre Saint-Urbain et Tréflévénez. Cette voie est également la limite entre la Cornouaille et le Léon. Ces 2 grands chemins se croisent au lieu-dit « la Croix Rouge ». C’est un toponyme très ancien qui renvoie au moyen-âge, aux templiers, aux croisades… ? L’occupation très ancienne de notre commune est attestée par la découverte d’une sépulture de l’âge du bronze (-2000 ans avant J.C.) à Goarimic, par la découverte de vestiges gallo-romains (morceaux de tuiles et de briques romaines), à Kerlogoden, à Tromelin, et en limite de commune, à Beuzidou (beuz : le buis. Beuzidou : les buis – plante apportée par les romains - commune de St Urbain). Nous aurons l’occasion de revenir sur tous ces siècles d’histoire locale, en visitant les villages de la commune. Passons donc au début du 19ième siècle, puisque c’est en 1822 qu’est établi le premier cadastre de la commune.
Que nous dit le cadastre de 1822 ?
Regardons le plan Le bourg, c’est l’église Saint Pierre, avec son enclos (cimetière, ossuaire, calvaire), le presbytère et quoi d’autre …? L’état des sections nous donne la toponymie suivante : Le centre bourg et la partie nord-ouest 432 : ty ar velly – (maison du bailli) – 110 m2 433 : ty autrou herry – (maison de M. HERRY) – 57 m2 434: jardin an autrou herry – (jardin de M. HERRY) – courtil – 280 m2 435: ty ar curé – (maison du vicaire) – 240 m2 436 : jardin ar curé – 220 m2 437: église – 430 m2 438: cimetière – 1530 m2 439 : liors plaç boulou – (place aux boules) – courtil – 340 m2 440 : l’Elleouet – coat villarec - (bois Villarec) – taillis – 4690 m2 441 : l’Eeouet – goarem ar gollen pella – (goarem ar kelen pella ?) – (garenne au houx, la plus éloignée ?) – lande – 11750 m2 442 : l’Elleouet – goarem an ilis – (garenne de l’église) – taillis – 27660 m2 443 : l’Elleouet – parc an ilis – (champ de l’église) – terre labourable – 9590 m2 444 : l’Elleouet – goarem an ilis – (garenne de l’église) – lande – 13230 m2 Partie Sud du bourg 351 : le bourg - parc ar groas – (champ de la croix) – terre labourable – 4080 m2 352 : Kervezellou – goarem ar vourc’h – (garenne du bourg) – lande – 12933 m2 353 : le bourg – dépendance – ? - 530 m2 354 : le bourg – liors ar melchen – (liors ar melchon ? – trèfle ) – (courtil du trèfle?) – courtil – 480 m2
Commentaires- questions Très peu de personnes vivent au bourg à cette époque… Le calvaire du cimetière était-il là ?
Le bourg en 1822
Toponymie – suite Partie Est du bourg 174 : Treflevenez – jardin ar forn – (jardin du four) – courtil – 310 m2 175 : Treflevenez – an ty forn – (maison du four) – 28 m2 176 : Treflevenez – dépendance – 30 m2 177 : Treflevenez – ms (maison, sol) – maison – 115 m2 178 : Treflevenez – ar jardin – (le jardin) – 128 m2 179 : Treflevenez – jardin dréon an ty – (jardin à l’arrière de la maison ) – courtil – 320 m2 180 : Treflevenez – jardin pella – (jardin éloigné) – courtil – 350 m2 181 : Treflevenez – goarem nicolas – (garenne de Nicolas) – lande – 3260 m2 182 : Kervezellou – goarem ar vourc’h – (garenne du bourg) – lande – 13160 m2
Commentaires- questions Ces bâtiments sont-ils toujours là ? Qu’est devenu le four ? Garenne de Nicolas (n° 181). De quel Nicolas s’agit-il?
Le bourg aujourd’hui (2009)
Que sont devenus les bâtiments qui figurent sur ce cadastre ?
Ty ar vely (reconstruite)
Ty autrou herry ( maison de M. Herry) et ty ar cure ( le presbytère)
An ty forn maison du four ?
Une énigme sur le mur sud de l’église…
Collatéral sud de l’église
Les 2 portes au sud
La petite porte et la pierre datée
Quelle date lisez-vous ?
Façade de l’ancien ossuaire
Détail de la baie pour porte
Commentaires C’est bien le blason des Huon de Kerézellec et la date, que l’on lit, en première lecture, semble être « 1289 ». Cependant, 1589 est sûrement la date la plus probable, car elle correspond à la date de l’agrandissement de l’église, réalisé par la famille Huon de Kerézellec. Le 2 est donc un 5 « retourné ». C’est quelque chose de relativement fréquent sur des pierres sculptées. C.f. « nouveau répertoire des églises et chapelles – René COUFFON et Alfred LE BARS ».
Eventuellement quelques dates. Evolution du bourg aux siècles suivants : quand la ferme du bourg (M. CRENN) à-t-elle été construite ? Quand l’école a-t-elle été construite (sans doute en 1861)? Quand a-t-elle cessé son activité (en 1972)? Quand a été crée le nouveau presbytère ? Quand l’ossuaire a-t-il été transformé en maison d’habitation ? On peut affirmer que la ferme du bourg, le nouveau presbytère datent de la fin du XIXème siècle, l’école : le 1er instituteur connu, Armand Steff apparaît fin 1861. L’ancienne école, devenue la mairie
Le nouveau presbytère
Après ce petit tour au bourg, nous irons visiter les villages, dans l’ordre de proximité : Elléouet, Kerguistin, Kerézellou. Après Tromelin, nous remonterons par Botrévy et filerons, tout droit, jusqu’à Goarimic, Kerfurust, Penn ar Roz, Kernic, Kerscouric, Coat Huel et Kerdidreux. Enfin, une boucle, à l’ouest de la commune, nous emmènera vers Kerézellec, Penn ar Valy, Milinic, Kerlogoden, Park Autret-la Croix Rouge, Kergréven et Kerirfin (avec, peut être aussi, Beuzidou).
Qui vit au bourg dans les années 1800 ? Que nous dit le cadastre ?
- Le noyau central du bourg est très reconnaissable en 1822 : l’église avec le cimetière, l’ossuaire, le vieux presbytère et son jardin. Toutes les constructions ou dépendances se situent à l’est, sud-est. Le presbytère et son jardin se trouvent en mitoyenneté avec une propriété “ty et jardin an aotrou Herry“, apparemment reliée au cimetière ; l’accès, côté est actuel, n’existe pas. Qui est ce “Monsieur Herry“ ? rien ne permet de le dire. Etait-ce une personne extérieure à la commune ? …qui aurait peut-être acquis à la révolution un bien d’église ?…ou un bien appartenant à des nobles ?…Cette propriété fait partie de ce quadrilatère église – cimetière – presbytère… - Il existait un four, sans doute aussi un ou des puits dont on ne parle pas ; apparemment on jouait aux boules…, aucune allusion à une quelconque école… - La parcelle 351 évoque une croix, que serait-elle devenue ?
Qui habitait le bourg vers 1822 ?
En consultant les registres après 1793, et surtout entre 1800 et 1825, on peut avoir une petite idée de la population du bourg. En effet, en 1818, meurt Marie Prigent, 43 ans, veuve Guyader, domestique chez le desservant Huet. Trois familles sont retrouvées : - Celle de Jean Le Goff , laboureur, et Marie Nicolas - Celle de François Velly, cultivateur et bedeau, et Marguerite Gouez tisserande. La maison citée dans la parcelle 432 serait-elle celle de ce couple ? - Celle de Alain Kerbol et Marie Anne Kerbrat, fourniers, qui devaient, sans doute, tenir un petit commerce d’alimentation et de boisson, car cité comme témoin à divers actes d’état-civil, Alain est dit aussi cabaretier. Ces deux dernières familles vont se lier par le mariage, en 1821, de deux de leurs enfants : Joseph Velly et Marie Aimée Kerbol. Joseph sera aussi fournier. Plus tard, au décès de Joseph Velly, Marie Aimée se remariera avec Guillaume Corre. Apparaît également l’existence de François Kerbrat, 38 ans cabaretier au bourg de Tréflévénez. Serait-il apparenté à Marie Anne Kerbrat ? Enfin, autre décès signalé au bourg, celui, en 1806, de Allain Nicolas, cultivateur, 44 ans. A-t-il un lien avec Marie Nicolas, épouse de Jean Le Goff ? Celui-ci serait-il venu s’installer au bourg, dans la ferme de sa femme ? La parcelle 181 “garenne de Nicolas“ tiendrait- elle son nom de cette famille ? Il reste un autre point à élucider : l’endroit de la “salle publique de la maison commune“ où officiaient les membres du conseil général de la commune, sous le mandat du maire de l’époque, Louis Anne René Marie de L’Estang du Rusquec. Aucune parcelle n’y fait allusion. Peut-on imaginer qu’il pourrait s’agir du lot 353 “dépendance“ de 530 m2 situé pratiquement à l’emplacement de l’actuelle mairie ? Nous trouvons également dans les registres : - Jean Marie Hervé Du Penhoat, 45 ans en 1823, demeurant au Château de Kerézellec, Juge de Paix du Canton de Ploudiry - Nicolas Bouroullec, 46 ans en 1823 demeurant à Kergréven, greffier du Juge de Paix du même Canton
La Commission Patrimoine
Les villages de Tréflévénez Après notre première visite du bourg, tel qu’il était en 1822, et détaillée dans la rubrique précédente, nous allons faire « le tour des villages » de la commune. Cependant, avant de le quitter, et pour une meilleure compréhension, nous remettons un plan « regroupé » car dans le cadastre de 1822 il était détaillé en 3 parties, dessinées sur 3 planches différentes. Quittons l’enclos paroissial, passons à côté de la place aux boules (liors plaç boulou – parcelle n° 439) et cheminons vers le village d’Elléouet.
Plan du bourg en 1822.
Quelques informations complémentaires Le cadastre de 1822 n’indique pas les emplacements des puits. Cependant nous pouvons en situer 3 au bourg : le premier, déjà cité, au niveau de la parcelle 177, le second dans la parcelle 435 dans le jardin du vieux presbytère, et le troisième au bord de l’actuelle rue de la Mairie au-dessous de la maison de Jacques et Marguerite Coeffeur-Crenn, maison qui a abrité vers 1850-60 une forge, et plus tard un restaurant de campagne et débit de boissons. La fin du 19ème siècle a vu une certaine activité au niveau du bourg ; peut-être l’évocation de quelques noms de famille ravivera t-elle quelques souvenirs aux plus anciens ? - SALAUN, PENNEC, MARTIN : forgerons. KEROUANTON, BIZIEN : charrons. KERLANN, MADEC : cordonniers. BOLLOCH : tailleur. Certains exerçaient plusieurs professions : BOLLOCH, KERLANN cabaretiers, fourniers… Il n’y avait pas de lavoir à proximité immédiate du bourg, mais nous savons que la fontaine blanche (parc ar feunten ven – parcelle n°626) que nous verrons bientôt apparaître dans la toponymie du village de Kerezellou, a servi de lavoir jusqu’aux années 1970 …?. Le nouveau presbytère, actuel Minihi Levenez, et son puits ne datent que de la fin du 19ème. Nota : si vous avez d’autres informations relatives au bourg, dans ces années, nous les indiquerons dans les rubriques à venir.
Démarrons donc notre randonnée sur la commune, en commençant par le village d’Elléouet. Bonne balade.
Le village d’ELLEOUET (Lelléouet) Situé à moins de 500 m du bourg, le village d’ELLEOUET (endroit planté de saules, dérivé d’Halegid, saule : haleg), est donc le village le plus proche de l’église Saint Pierre. Il est situé sur le plateau, à l’altitude 153m (Nivellement Général de la France). Le chemin antique (Daoulas, Landivisiau), chemin de crête à cet endroit de la commune, passait à proximité. Parcours : la Croix rouge, l’Allée verte (ar Valy C’hlaz), Bellevue, Croix près de l’Elléouet, puis direction Bot Güez, Landiargaz etc. Voir bulletin municipal n°47, article « les vieux chemins de la commune », rubrique «Saveurs d’antan » de J.P. Le Bras. La carte I.G.N. (Institut géographique national)
Que nous dit le cadastre de 1822 ? Commentaires En 1822, Lelléouet existe. C’est un village constitué de 2 métairies. Le chemin d’accès traverse le village et continue vers le ruisseau. Les parcelles relevant du village d’Elléouet sont les parcelles n° 384 à 386, 425 et 426, 440 à 444, 446, 574 à 589 et 591 à 632. Cela représente une superficie totale de 383204m2, soit environ 38,4 hectares de terrain (environ 19,5 hectares de terre labourable, 9,7 hectares de landes, 5,4 hectares de taillis et bruyère, 0,9 hectares de maisons, courtils et dépendances et 0,06 hectares en jardins et semis).
Parmi toutes ces parcelles, certains toponymes retiennent notre attention 385 : foennec plat – (prairie plate) – pré – 4510 m2 425 : parc ar collen pella – (collen, colen, gollen,…petit quadrupède très probablement ?) - terre labourable – 5250 m2 441 : goarem ar gollen pella – (garenne du petit animal, la plus éloignée) – lande – 11750 m2 576 : parc créach ar stang – (champ du haut de l’étang ) – lande – 4100 m2 580 : an tarroz – (tarroz : montée escarpée) – taillis – 9530 m2 582 : parc ar quer du – (champ de l’avoine noire, querc’h, kerc’h ?) – terre labourable – 9860 m2 583 : parc ar léon – (lenn : étang ? – ou bien champ de Léon ?) – terre labourable – 3440 m2 585 : parc an dour – (champ de l’eau) – terre labourable – 10100 m2 586 : goarem ar roz – (champ de la colline) – lande – 7410 m2 594 : foennec ar candi – (prairie du kanndi) – pré – 3930 m2 603 : liors ar c’holo – (kolo : paille - courtil de la paille) – courtil – 220 m2 604 : liors ar guenan – (gwenan : abeilles - courtil des abeilles) – courtil – 1100 m2 605 : prat neud – (neud : fils - pré du fil) – courtil – 1380 m2 610 : parc ar colen bihan – (petit quadrupède, id. 425 et 441)- terre labourable – 3260 m2 617 : prat an neud – (pré du fil) – courtil – 830 m2 612 : parc balan – (balan : genêts – champ des genêts) – terre labourable – 8190 m2 627 : parc ar groas bihan tosta – (champ de la petite croix, le plus proche) – terre labourable – 7840 m2 632 : goarem milisson – (garenne …. ? peut-être un nom de famille ?) – lande – 13150 m2
Approchons nous du village
Que nous dit le cadastre de 1822 ?
Le village de Lelléouet en 1822 Toponymie des parcelles à proximité du village. 587 : foennec parc an dour – (prairie du champ de l’eau) – 800 m2 594 : foennec ar candi – (prairie du kanndi) – 3930 m2 595 : foennec bihan – (petite prairie) – courtil – 1700 m2 596 : jardin izella – (le jardin du bas) – courtil – 490 m2 597 : jardin huella – (le jardin du haut) – courtil – 240 m2 598 : dépendance - ? – 860 m2 599 : ar vagueres – (la nourrice) – semis – 270 m2 600 : liors ar fourn – (jardin du four) – courtil – 84 m2 601 : maison – dépendances – 240 m2 602 : maison – dépendance – 710 m2 603 : liors ar c’holo – (courtil de la paille) – 220 m2 604 : liors ar guenan – (courtil des abeilles) – courtil – 1100 m2 605 : prat neud – (prairie du fil) – courtil – 1380 m2 606 : parc ar feunteun – (champ de la fontaine) – terre labourable – 5110 m2 615 : parc guen tosta – (champ blanc le plus proche) – terre labourable – 5640 m2 616 : liors ar guer all – (courtil du village voisin) ? – terre labourable – 1830 m2 617 : prat ar neud – (prairie du fil) – courtil – 830 m2 618 : ar verges – (le verger) – courtil – 330 m2 619 : jardin an ty – (jardin de la maison) – 210 m2 620 : al leur coz – (la vieille aire) – courtil – 530 m2 621 : jardin ar carden – (litière) – courtil – 160 m2 622 : ar vagueres – (la nourrice) – semis – 150 m2 623 : parc an ty tosta – (champ le plus proche de la maison) – terre labourable – 6510 m2 624 : parc an ty pella – (champ le plus éloigné de la maison) – terre labourable – 8130 m2 Commentaires, questions La prairie du kanndi (n° 594), les prairies du fil (n° 605 et 617), nous indiquent clairement qu’au village de l’Ellouet, comme ailleurs, on travaillait le lin. Notons que les prairies du fil sont très proches des maisons (le fil que l’on fait blanchir sur le pré, a beaucoup de valeur à l’époque). Le village disposait d’une fontaine (parcelle n° 606) et d’un four (parcelle n° 600). L’emplacement du kanndi est parfaitement connu de la famille propriétaire. Il a été détruit et il n’en reste aucune trace. Il était implanté assez haut sur un versant donnant vers la rivière et il était alimenté par une source. Les ruches aussi sont très proches des bâtiments. Qu’est devenue la petite croix, évoquée à la parcelle n°627 ?
Direction Elléouet, en venant du bourg
La croix de la mission érigée en 1933 a été déplacée lors de l’élargissement de la route, en 1973. Elle est bien petite devant les « croix modernes d’Electricité de France ».
Qui vit au village de l’Elléouet au début du 19 ième siècle ? Il y avait deux à trois familles à Elléouet vers 1820 : • Un jeune couple : Joseph MOBIAN époux de Marie-Françoise SALAÜN, l’un et l’autre âgés respectivement de 24 et 21 ans en 1820, ils vivaient dans la maison du grand-père maternel, Jean SALAÜN ; ils y ont eu trois enfants entre 1820 et 1825. • La famille OLLIVIER : les grands-parents, Divy époux de Jeanne BILLANT, (Divy meurt en 1820 à l’âge de 47 ans), et le jeune couple formé par Divy (leur fils) et Marie COULOIGNER, (elle tisserande), âgés de 28 ans tous les deux en 1825. Ils ont eu une fille le 02/01/1825. Le patronyme OLLIVIER va par la suite, dans les registres, se transformer en OLIER. • Une autre famille y a vécu aussi quelques temps ; Yves BOUROULLEC et Marie Jeanne LE MOIGN y étaient en 1815, avant d’aller à Kerfurust où on les retrouve en 1821. Il faut évoquer aussi, puisque ces terres dépendent d’Elléouet, Kerstang, (parc et goarem Créach ar stang – champ et garenne de Créach ar stang – butte de l’étang - parcelles n° 576, 577 et 578), une maison qui a du exister quelque part au bord de la route de Belle-vue vers Landerneau, sans doute du côté gauche près du bois. D’anciens habitants de Belle-vue se souviennent de murets et de vestiges de murs à cet endroit. Des registres mentionnent les naissances de deux enfants à Créach ar stang en 1827, dans une famille CORRE.
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre ? Beaucoup de bâtiments figurant au cadastre de 1822 ont été démolis et remplacés par des constructions plus récentes. Une belle remise et une petite maison en pierre de pays sont toujours présentes. Ces constructions ont aussi, été très remaniées. Le four (parcelle n°600) n’existe plus. Aucun vestige, non plus, de la fontaine (parcelle n°606). Bâtiment des parcelles n° 619 et 620
Petite maison de la parcelle n° 602
Après cette visite du village d’Elléouet, notre cheminement nous conduira vers le village de Kerguistin.
Balade d’Elléouet à Kerguistin. Nous quittons le village de l’Elléouet en regardant à nouveau le « vieux cadastre de 1822 » et l’ensemble des bâtiments anciens, toujours présents, des parcelles n° 600 et 601.
Commentaires Le bâtiment figurant sur la parcelle n° 598 et le four de la parcelle n° 600 n’existent plus. Les autres bâtiments, toujours présents, forment un ensemble très homogène. Le « vieux chemin » qui descendait vers la rivière n’est plus accessible. accessible
Reprenons la route, contournons le bourg et descendons vers Kerguistin. Nous franchissons la « porte de TREFLEVENEZ », empruntons la « rocade sud » et cheminons vers Kerguistin.
Bonne balade.
Le village de Kerguistin (kergestin) Situé à un peu plus d’un kilomètre du bourg, le village de Kerguistin est implanté sur un versant orienté à l’est, à l’altitude 129m (N.G.F.). Existence du toponyme « kerjestin », dès 1516, puis « keriestin » en 1540, « keryestin » en 1600, « kergestin » en 1736 (source « Dictionnaire topographique du Finistère »). Signification : kistin : châtaignes, donc village des châtaignes ? Nous pensons plutôt que le village tirerait son nom de Saint Yestin ou Gestin (le G étant guttural en breton s’est transformé en GU en français). C’est donc le lieu de Jestin, le village de Saint Jestin. J La carte I.G.N.
Parcelles relevant du village de kergestin En 1822, les parcelles qui relèvent du village de Kerguistin sont les suivantes : 124 à 172 ; 185 à 190 ; 382 à 394, 427 à 431. Ce qui représente un total de 377695 m2 (37,8 hectares de terrain), répartis en 17,6 hectares de terre labourable ; 17,2 hectares de landes et taillis ; 1,93 hectares de prairies et 1 hectare hectare de maisons, dépendances, courtils et jardins. Commentaires Nous retrouvons les superficies « habituelles », pour 2 fermes (métairies), avec environ la moitié des surfaces en terre labourable et l’autre moitié en landes, prairies, courtils, maisons, dépendances dépendances et jardins. Parmi toutes ces parcelles, certains toponymes retiennent notre attention 125 : ar tarrosic – (tarr : le ventre - ros ou roz : le tertre – tarros : escarpement, cote abrupte – tarrosic : le petit escarpement) – taillis – 4250 m2 127 : parc pontorvan huella – (champ du pont d’Orvan, le plus haut ?) – terre labourable – 5900 m2 130 : parc ar cloéjou huella – (cloet : claie ?- cloéjou : des claies) – terre labourable – 8400 m2 134 : coat roz ar goff – (bois de la colline du forgeron, ou de Le Goff ?) – taillis – 5630 m2 139 : foennec ar pont mein – (prairie du pont de pierre) – 3230 m2 141bis : ar vagueres – (la nourrice – la pépinière) – semis – 1030 m2 148 : parc an aotrou – (champ du Monsieur – du seigneur ?) – terre labourable – 6730 m2 152 : horn land creis – (korn : coin – coin de la lande du milieu) – terre labourable – 6210 m2 155 : parc ar stumic – (stum: forme – applicable aussi à un coude de rivière – champ du petit coude de rivière ?) – terre labourable – 6630 m2 156 : parc ar hol – (c’hol : choux ?) – terre labourable – 4780 m2 157: parc ar barennou – (baren: branche qui servait de barre ou barrière – champ des barres ?) - terre labourable - 4140 m2 185 : goarem boutin – (garenne commune) – lande 4780 m2 387 : parc toulapors – (toul : le trou – pors : la cour) - champ du trou de la cour – terre labourable – 3790 m2 393 : pragen ar feunteun – (praden ? – champ de la fontaine) – pâture – 1210 m2 394 : jardin bihan – courtil de 165 m2 Commentaires – questions. Il y a-t-il il beaucoup de châtaigniers à Kerguistin Kerg ? Pas de toponyme faisant référence à un kanndi, mais une fontaine sur la parcelle n° 393 et un petit jardin à côté (parcelle n° 394). Les parcelles situées à côté de ce petit jardin sont étonnamment allongées (parcelles n° 395 et 403). Qui est le Monsieur, évoqué dans le toponyme de la parcelle n°148 ? On arrive au village de Kerguistin.
Approchons nous du village
Toponymie des parcelles proches du village 158 : parc al leur pella – (champ le plus éloigné de l’aire à battre) – terre labourable – 5820 m2 159 : parc al leur tosta – (champ le plus proche de l’aire à battre) – terre labourable – 4050 m2 160 : liors bras – (le grand courtil) – courtil – 1280 m2 161 : liors huella – (courtil le plus haut) – courtil – 880 m2 162 : ar jardin – (le jardin) - 260 m2 163 : ar jardin - 270 m2 164 : maison, dépendance – 490 m2 165 : maison, dépendance – 630 m2 166 : ar jardin – 420 m2 167 : maison, dépendance – 1570 m2 170 : liors bras – (le grand courtil) - courtil – 950 m2 171 : liors bihan – (le petit courtil) - courtil – 140 m2 172 : menez bihan – (la petite montagne – le petit mont) - lande – 10310 m2 Partie sud du village.
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre de 1822 ? Bâtiments des parcelles n° 165 et 167
Commentaires Le village comporte un ensemble de bâtiments en pierre, remarquables et dans un très beau cadre boisé. Le village est particulièrement fleuri. C’est un très beau site. Il devait y avoir 1 ou 2 fours (pas de toponyme). Les puits existent-ils existent ils toujours ?
On quitte le village, direction Reunrou.
Bâtiments de la parcelle n° 164.
Une très belle grange (parcelle n°389).
Qui habite au village au début du 19ième siècle …? Kerguistin a abrité au moins trois familles entre 1816 et 1826. - Martin MOAL et Anne MEVEL, cultivateurs, tous deux âgés de 34 ans en 1816, y ont quatre enfants de 1816 à 1824. Ils perdent un enfant en 1823. Et en 1826, Pierre MEVEL, veuf d'Isabelle MORVAN, et beau-père beau de Martin MOAL, meurt à l'âge de 82 ans. - Urbain KERDONCUFF et Isabelle GOURVEZ, ont également deux enfants, en 1817 et 1824. Âgés respectivement ctivement de 35 et 25 ans en 1817, ils sont aussi tous deux cultivateurs et perdent aussi un de leurs enfants en 1823. La grand-mère mère Catherine YEZOU, épouse de Guillaume GOURVEZ, meurt en 1821. - L'année 1826 voit encore, dans le même lieu, le décès, à l'âge l'âge de 50 ans, de François LE DENN, époux de Marie Anne CARIOU. Leur fils, Gabriel LE DENN, âgé de 21 ans, est cité comme témoin; il est dit être du village.
Commentaires - questions La toponymie des parcelles relevant du village de Kerguistin, Kerg , ne nous a pas signalé la présence d’un kanndi. Cependant il en existe un à proximité, sur la parcelle n° 394 (c’est le jardin bihan du cadastre de 1822). Les parcelles n° 395 et 403 ont pu servir au blanchiment du fil de lin. Un second kanndi, situé à proximité pr de la rivière (la rivière du Cann), aurait pu dépendre du village de Kerguistin. Kerg stin. Il est situé sur la parcelle n° 122.
Des restes de mur, encore assez visibles
Des cailloux, de la végétation, on cherche, on s’interroge ! C’est le kanndi de la parcelle n° 122
Vue ponctuelle du « douet du kanndi » de la parcelle n°122. Le « douet » c’est le bassin constitué de grandes dalles de schiste (mein glaz). Ce bassin doit être alimenté par un ruisseau, un ru ou une source. C’est, semble-t-il, semble le cas ici.
Après cette visite du village de Kerguistin nos pas nous conduiront pas très loin, au village de Kerezellou. Bonne balade.
Le village de Kerezellou (kervézélou) Situé à un environ 800m du bourg, le village de Kerezellou (toponyme actuel) est implanté sur un versant orienté à l’est, à l’altitude 110 m (N.G.F.). C’est un village important qui, en 1822, comporte plusieurs métairies (2 ou 3 ?) et de nombreuses maisons et dépendances. Une hypothèse sur l’origine de ce toponyme : Le nom propre guezel : de belle apparence – avec diminutif : guezelou, présent dans Kerguezelou en 1477 – Kerguezelou : le village de guezelou – référence : « Noms de lieux, noms de personnes» d’ Albert Deshayes. La carte I.G.N.
Parcelles relevant du village de kerezellou
En 1822, les parcelles qui relèvent du village de Kervézélou sont les suivantes : 182 à 184 ; 352 ; 355 à 381 ; 395 à 464 ; 582 à 588 ; 626 à 663. Soit un total de 753073 m2 (75,3 hectares de terrain), répartis en 37,8 hectares de terre labourable ; 26,4 hectares de landes et taillis ; 8,5 hectares de prairies et 2,6 hectares de maisons, dépendances, courtils et jardins. Parmi toutes ces parcelles quelques toponymes retiennent notre attention : 359 : parc banan ? - (ban : tertre, donc champ du tertre ou parc balan – champ des genêts ?) – terre labourable – 16620 m2 360 : parc an deniel ? – (champ de Deniel ?) – terre labourable – 3950 m2 361 : parc men – (champ de la pierre ?) – terre labourable – 8100 m2 396 : parc ar feunteun – (champ de la fontaine) – terre labourable – 6470 m2 397 : parc ar handy – (champ du kanndi) – terre labourable – 9070 m2 398 : parc ar handy yan – (champ du kanndi de Yann) – terre labourable – 6880 m2 418 : ar hane pella – (han : ruisseau, canal) – lande – 2890 m2 420 : parc moan – (le champ étroit) – terre labourable – 3520 m2 422 : liors an ae – (hay, hae – la haie? ou courtil de Nae ?) – courtil – 320 m2 435 : ar han – (ar han: ruisseau, canal) – pâture – 2040 m2 440: quemeledic – (..?)– terre labourable – 6420 m2 449: coat kerhalc’hoes – (alc’hoes: clé – bois du village de la clé ?) - semis – 4420 m2 451: an dre soguic – (dresoguic, dres(z) : ronce) donc petit roncier – terre labourable 2480 m2 456: mez menoc – (maeneg – pierreux ? - champ pierreux ?) – lande – 5800 m2 458: parc an traon creis – (champ du milieu, dans le vallon) – terre labourable – 14140 m2 459: hoat ar bleis – (bois du loup) – terre labourable – 8900 m2 586: meziou meur creis – (les grands champs ouverts, du milieu) – terre labourable – 16300 m2 626 : parc ar feunteun ven – (champ de la fontaine blanche – fontaine sacrée) – lande – 12580 m2 628 : parc ar oniclet – (champ des lapins) – terre labourable – 2890 m2 629 : mescléo huella – (………. ?) – terre labourable – 14170 m2 646 : garront goarles – (garront - chemin rural et goarles – nom de personne ou bien goar : mutation de war : chemin en haut, sur la hauteur) – pâture – 1410 m2 654 : ar handy – (le kanndi) – dépendance – 82 m2 655 : parc ar feunteun ven izella – (champ de la fontaine blanche ou sacrée, le plus bas) – lande – 12050 m2 663 : liors ar handy – (courtil du kanndi) – terre labourable – 910 m2
Commentaires On recense 2 kanndis à Kervézélou (parcelles n° 398, 654). A qui appartiennent-ils en 1822 ? En 1737, Louis Le Roux possède une maison buandière (kanndi) à Kervézélou. Celle-ci est estimée à 93 livres. Source : « l’Or Bleu » édité par l’association « Dourdon ».
Approchons nous du village
KervĂŠzĂŠlou en 1822
Toponymie des parcelles proches des maisons 361 : parc men – (champ de la pierre) – terre labourable – 8100 m2 362 : ar park bras – (le grand champ) – courtil – 1910 m2 363 : dépendance – 39 m2 364 : prat bihan – (le petit pré) – courtil – 2010 m2 365 : maison – 130 m2 366 : maison – 24 m2 367 : jardin ar bail – (jardin de le Bail ?) – jardin – 134 m2 368 : jardin yan – (jardin de Yan – Jean) – jardin – 30 m2 369 : jardin yan – 30 m2 370 : liors bras – (la grand courtil) – 970m2 371 : jardin bodenez – (jardin de Bodenez) – courtil – 38 m2 372 : jardin yan – courtil – 77 m2 373 : jardin bodenez – courtil – 140 m2 374 : ty bodenez – (maison Bodenez) – 91 m2 375 : jardin yan – courtil – 121 m2² 376 : ty an ae – (maison de Nae ?) – maison dépendance – 1070 m2 377 : leur bodenez – (aire de Bodenez) – courtil – 250 m2 378 : jardin bodenez – courtil – 140 m2 379 : liors an ae – (courtil de Nae ?) – courtil – 1150 m2 380 : jardin an ae – (jardin de Nae.?) – 99 m2 381 : parc an ty – (champ de la maison) – terre labourable – 9270 m2 421 : parc bras – (le grand champ) – terre labourable – 9520 m2 422 : liors an ae – (courtil de Nae.?) – 320m2 423 : liors bodenez – courtil – 380 m2 424 : liors bodenez – courtil – 160 m2 425 : jardin an ae – jardin – 49 m2 427 : liors al leur – (courtil de l’aire) – 440 m2 428 : dépendance – 950 m2 429 : parc al leur – (champ de l’aire) – terre labourable – 1980 m2 430 : tachen dreuz – (terrain de travers) – terre labourable – 2980 m2 431 : parc bras tosta – (grand champ le plus proche) – terre labourable – 7280 m2 439 : parc bras pella – (grand champ le plus éloigné) – terre labourable – 7420 m2 442 : jardin ar cor – (korn? - jardin du coin? – jardin de Cor ?) – courtil – 195 m2 443 : parc bihan – (le petit champ) – terre labourable – 1600 m2 630 : liors bras – (le grand courtil) – courtil – 260 m2 631 : leur an aotrou – (l’aire de Monsieur ? – seigneur ?) – courtil – 260 m2 632 : ty guiézou – (maison de Guiézou ? – guezel : belle apparence – avec diminutif : guezelou, présent dans Kerguezelou en 1477 – c.f. Deshayes) – maison, dépendance – 1130 m2 633 : maison – 90 m2 634 : al leur coz – (la vieille aire) – maison, dépendance – 700 m2 635 : maison – 141 m2 636 : jardin bras – (le grand jardin) – 840 m2 637 : jardin bras – (le grand jardin) – courtil – 450 m2 638 : jardin bras – courtil – 250 m2 639 : jardin an aotrou – (le jardin de Monsieur) – courtil – 188 m2 640 : jardin bras – (le grand jardin) – courtil – 176 m2 641 : al liorzen – (le courtil… ?) – terre labourable – 4860 m2 642 : jardin bihan – (le petit jardin) – courtil – 103 m2 643 : jardin bihan – courtil – 112 m2 644 : foennec thomas – (prairie de Thomas) – 1270 m2 660 : al leur gueur bras – (guer : maison, village ? – la grande aire de la maison, du village ?) – fûtaie – 4470 m2 661 : al leur bras – (la grande aire) – dépendance – 910 m2 662 : liors bihan – (le petit courtil) – terre labourable – 860 m2 663 : liors ar handy – (le courtil du kanndi) – terre labourable – 910 m2
Commentaires, questions Le kanndi de la parcelle n°394 semblait être rattaché au village de Kergestin. Celui de la parcelle n° 654 a été détruit en 2006 et c’est regrettable ! C’est un patrimoine lié à l’histoire de la commune (parc ar feunteun ven, parcelle n°626 ; fontaine sacrée et ancien an lavoir communal) aujourd’hui disparu ! Les Feunteun Ven ou Fontaines blanches sont des fontaines sacrées « préhistorique », dédiées à la fécondité autrefois, puis christianisées en Feunteun ar Werhez (fontaine de la vierge). A kerézélou cette fontaine alimentait le lavoir communal et le kanndi. Nous rappelons que toute « destruction de bâtiment ou ouvrage construit présentant un intérêt patrimonial» doit être déclarée en mairie…, pour autorisation. Le vieux cadastre nous montre de nombreux petits bâtiments bâtiments (habitations, dépendances diverses). Beaucoup d’entre eux
Quelques bâtiments, toujours présents
Maison à 2 apotheis (2 avancées)
Grange ancienne comportant une « étrange cheminée d’angle ».
La maison à 2 apotheïs en 1970.
Un des vieux bâtiments, aujourd’hui ruiné.
Très belle maison du 18 ième siècle. Une auge de forme étonnante. Un ancien charnier ? Un bâtiment ancien (dépendance). Nota : cette maison a comporté une apoteis autrefois. Le kanndi en 1822 L’ensemble « source », lavoir communal (ar feunteun ven – la fontaine blanche - parcelle n° 626) ( parcelle n° 654). et le kanndi de la parcelle n° 654, aujourd’hui disparu ! C’est dommage…
Quelques images de ce kanndi, prises il n’y a pas si longtemps : le douet (bassin ) du kanndi avec ses pierres bleues pour poser les écheveaux de lin. Les « restes de murs » encore assez hauts et le fond de la cuve en pierre.
Qui vit au village de Kervézélou au début du 19ième siècle ? Kervézéllou était à cette époque certainement l’un des plus gros villages de la commune. Plusieurs familles y résidaient, les unes, familles de cultivateurs, louant et tenant les fermes, d’autres, d’autres, de passage, n’y résidant que quelques mois, ou un à deux ans, voire plus, car en quelque sorte « saisonniers », aides-cultivateurs, cultivateurs, tisserandes, fileuses, dévideuses…, ces derniers rôles surtout tenus par des femmes. Leur distinction n’est pas toujours toujours facile à faire, quand leur fonction n’apparaît pas dans les registres.
La liste de ces familles peut être incomplète car elle est établie exclusivement sur les événements familiaux consignés dans les registres d’état civil sur une période située entre 1815 et 1825-27. De ce fait, peuvent être exclues des familles ou personnes qui y auraient vécu et transité sans y avoir été consignées. En 1816, Guillaume YEZOU et Marie Anne LE GALL, cultivateurs, 38 ans tous les deux, ont une fille Jeanne Françoise, et un garçon, Jean François en 1821. Jean YEZOU, le grand-père, veuf d’Isabelle GOURVES, y meurt en 1825, à 47 ans. Deux mariages nous mentionnent deux familles de cultivateurs et leurs liens de parenté. - Le premier, en février 1821, est celui de Anne PRIGENT, cultivatrice de 25 ans, qui épouse Joseph LE CANN , de Tréveur (ou Trévereur), Anne est la fille de Louis PRIGENT et de Marie Jeanne CARIOU de Kervézéllou. Anne a perdu sa mère en 1815. Parmi les témoins sont cités notamment: Jean GUEGUEN, 35 ans, de Kervézéllou, cousin germain du marié Nicolas BOUROULLEC, 29 ans, de Kervézéllou, beau-frère de la mariée Yves LE BRAS, 65 ans de Tromelin, oncle germain de la mariée Louis PRIGENT, père de la mariée. Nous avons donc aussi à côté des PRIGENT, la famille de Jean GUEGUEN qui avec son épouse Marie Anne MARTIN (32 et 30 ans en 1820), voit naître trois enfants « en sa maison » (sic) : Guillaume en 1820, Jeanne en 1824 et Mathieu en 1825. - Le deuxième mariage, en mai 1822, est celui de Nicolas BOUROULLEC, cultivateur de 31 ans, et de Marie Anne KERNEIS, 20 ans de Kerlogoden. Nicolas, originaire de Kergreven, vivait chez Louis PRIGENT, son beau-père ; sa première épouse Marie Jeanne PRIGENT, épousée en 1814, est, en effet, décédée en décembre 1821 « dans la maison de son père ». Les témoins de cette union sont : Nicolas BOUROULLEC, 45 ans, de Kergreven, greffier du juge de paix de Ploudiry, cousin germain du marié Louis PRIGENT, 59 ans, de Kervézéllou, beau-père du marié François KERBRAT, 38 ans, cabaretier au bourg de Tréflévénez, cousin maternel du marié Yves GALERON, 60 ans, 60 ans de Kerlogoden, cultivateur, oncle maternel de la mariée Le couple quittera Kervézéllou pour aller à Kerlogoden village de la mariée. Nous retrouvons au village encore au moins six à huit autres familles. Hervé ROIGNANT et Marguerite LA HAIE (elle tisserande) ont 38 et 29 ans en 1819 à la naissance de leur enfant Nicolas. Guillaume GRALL , aide cultivateur, et Jeanne LE BAIL, tisserande, ont 26 et 22 ans en 1821 à la naissance de Marie Yvonne « dans la maison de Yves LE BAIL, beau-père » et Louis Marie naît en 1824. Le beau-père Yves LE BAIL meurt en 1818. François LE NAË (ou LA HAYE) et Anne LAGADEC (lui 22 ans et elle 32 ans en 1816) quittent Kerlogoden vers 182122 pour venir à Kervézéllou où leur naît Alain en mars 1822. Mais Anne LAGADEC décède peu de temps après ainsi que son fils âgé de trois mois. François LE NAË se remariera avec une filandière Marie CANN, et perdra en 1825 un autre enfant né de cette nouvelle union. Guillaume KERNAON et Catherine PERON (elle dévideuse) ont 53 et 33 ans en 1822 lorsque naît Joseph Marie. Jean LAURENS et Jeanne GOURIEZEC sont âgés respectivement de 33 et 39 ans en 1823 à la naissance de Isabelle. ( LAURENS, dit BLEIS en 1826 (sic)). Joseph LE GALL, aide cultivateur, et Marie MOYSAN, tisserande, ont également une fille, Marie Françoise, à l’âge de 24 et 22 ans, en 1824. En 1827, meurt au bourg, Ollivier LE MOIGN, 72 ans, aide cultivateur, veuf de Marguerite VOURCH, et domicilié à Kervézéllou. Françoise LE GOFF, tisserande, 49 ans, y réside aussi en 1827, alors que son mari, Yves LE BAIL, est dit domicilié au Spernot. Commentaires On accédait au village par le chemin venant de Kergestin et la densité des constructions est assez étonnante. Le travail du lin est, encore une fois, bien attesté à Kervézélou ; les métiers des femmes du village en témoignent (tisserandes, fileuses, filandière, dévideuse). On peut constater l’importance de cette activité et la grande mobilité des saisonniers qui se louaient selon la demande au point même que maris et femmes avaient des domiciles séparés. Nous le verrons d’ailleurs aussi dans d’autres villages. Une bien étrange coïncidence : hoat ar bleiz (bois du loup – parcelle n° 459) et Jean LAURENS vivant à Kervézélou, dit « BLEIZ ». Il faut aussi faire le « rapprochement entre le nom du village « Kervézélou » à l’époque et la présence de la maison de Guiézou (ty guiézou : maison de Guiézou – guezel : belle apparence – parcelle n° 632). Alors ? Le cadastre napoléonien ne mentionne pas la présence d’un ou plusieurs fours. Pourtant, il devait en exister au moins un. Le moulin de Kerézélou n’existait pas en 1822. Il a été construit dans les années 1836, 1840.
La visite de Kerezellou a été très intéressante. Cependant il faut reprendre notre bâton de marche pour « descendre » à Tromelin où nous attendent un kanndi remarquable et bien d’autres choses encore.
Le village de Tromelin Situé à environ 1,7 kilomètres du bourg, le village de Tromelin est implanté sur un versant orienté au sud, à l’altitude 66m (N.G.F.). Au pied de ce versant serpente la Boissière, affluent de la Mignonne. Le moulin du Launay est situé sur la rivière du Cann, juste avant sa jonction avec la Boissière, légèrement en amont du village de Tromelin. Le site de Tromelin est déjà occupé sous l’époque romaine (on y a trouvé des débris de tuiles, de briques et de vases antiques. Le toponyme « mené veuzet : montagne aux buis» indique, également une occupation romaine).
Le toponyme « Tromelin » signifie le vallon au moulin, issu du vieux breton « tnou » : vallée – et milin : moulin. La carte I.G.N.
Parcelles relevant du village de Tromelin En 1822, les parcelles qui relèvent du village de Tromelin sont les suivantes : 465 à 535 ; 545 à 548 ; 550 et 553 à 565. Ce qui représente un total de 471227 m2 (47,2 hectares de terrain), répartis en 27,4 hectares de terre labourable, 10,1 hectares de landes et taillis, 8,6 hectares de prairies et 0,33 hectares de maisons, dépendances, courtils et jardins. Quelques toponymes ayant retenu notre attention. 468 : parc ar poullin – (champ du rouissoir à lin) - terre labourable – 3770 m2 472 : parc ar balan yaouank – (champ des jeunes genêts) – terre labourable – 8640 m2 477 : foennec ar feunteun – (prairie de la fontaine) – prairie – 5640 m2 480 : parc ar handy – (champ du kanndi) – terre labourable – 10090 m2 482 : taros – (la côte) – pâture – 930 m2 486 : foennec yannic – (prairie de Yannic) – 3980 m2 487 : parc ar mau bihan – (champ de Maubian ou Mobian) – terre labourable – 5040 m2 519 : yun corvé – (Corbé ? – zone humide de Corbé ?) – lande – 9120 m2 521 : yun al léon – (yun de Léon) - lande – 19580 m2 524 : parc an nor – (dor – porte? – champ de la porte?) – terre labourable – 10760 m2 527 : parc pilet – ( pilad – sorte de céréale voisine de l’avoine - pilé : abattis ? champ de l’abattis ?) – lande – 10500 m2 550 : clozic marie ven – (le petit clos de Marie-Blanche ou Marie Le Guen ?) – prairie – 3140 m2 559 : an istillic – (kistillic – petit château ?) – terre labourable – 3320 m2 560 : ar goguen – (kogenn : butte ?- la butte ?) – terre labourable – 15090 m2 562 : mené veuzet – (veuz : voir beuz - veuzit - les buis - montagne aux buis ?) – terre labourable – 4230 m2 565 : terrienou pella – (patûres les plus éloignées) – terre labourable – 10920 m2
Le village de Tromelin et les parcelles proches du village en 1822.
Que nous dit le cadastre de 1822 ? On arrive directement au cœur du village par le chemin qui descend du bourg. Là, une branche descend vers les parcelles proches de la rivière et l’autre branche repart vers Botrévy. Toponymie des parcelles proches du village 522 : parc ar jardin – (champ du jardin) – terre labourable – 12840 m2 523 : ar jardinic – (le petit jardin) – courtil – 530 m2 524 : parc an nor – (champ de la porte ?) – terre labourable – 10760 m2 525 : parc an nor izella – (champ de la porte le plus bas) – terre labourable – 1580 m2 526 : parc an nor – terre labourable – 5400 m2 479 : foennec ar hant – ( prairie du canal - ruisseau ) – prairie – 7240 m2 480 : parc ar handy – (champ du kanndi) – terre labourable – 10090 m2 483 : foennec ar handy – (prairie du kanndi) – prairie – 4590 m2 486 : foennec yannic – (la prairie de Yannic) – 3980 m2 487 : parc ar mau bihan – (champ de Mobian) – terre labourable – 5040 m2 547 : parc ar goarem bras – (champ de la grande garenne) – terre labourable – 7790 m2 Commentaires, questions. A Tromelin, comme dans beaucoup d’autres villages de la commune, on travaille le lin. La parcelle n° 483 nous indique la présence du kanndi, qui, on le verra plus loin, est remarquable. Les parcelles de terre labourable, proches du village, ont des superficies voisines de l’hectare (10000 m2). Qui est le Yannic qui a laissé son prénom pour la parcelle n° 486 ? Le toponyme « an istillic : le petit château » laisse penser qu’une motte féodale a pu exister sur cette parcelle (n°559.) Pour mieux connaître l’histoire de ce village, on relira l’article de J.P. Le Bras, rubrique « Saveurs d’antan », du bulletin municipal d’information n° 46.
Approchons nous du village
Le village et son double-kanndi en 1822 Toponymie 481 : ar prat – (le pré) – courtil – 2930 m2 488 : ar prat – courtil – 1590 m2
490 : ar handy – (le kanndi) – dépendance – 48 m2
482 : taros – (la côte) – pâture – 930 m2 489 : ar prat – courtil – 910 m2
490 bis : ar handy – dépendance – 54 m2
491 : dépendance – 270 m2 492 : dépendance – 700 m2 493 : dépendance – 27 m2 494 : dépendance – 20 m2 495 : dépendance – 36 m2 496 : maison – 54 m2 497 : dépendance – 570 m2 498 : dépendance – 890 m2 499 : maison – dépendance – 70 m2 500 : maison – dépendance – 28 m2 501 : maison – 54 m2 502 : dépendance – 106 m2 503 : dépendance – 24 m2 504 : dépendance – 36 m2 505 : maison – 36 m2 506 : maison – dépendance – 160 m2 507 : dépendance – 42 m2 508 : dépendance – 72 m2 509 : ar prat – (le pré) – courtil – 620 m2 510 : ar prat – courtil – 320 m2 511 : ar jardin nevez – (le nouveau jardin) – 320 m2 512 : ar jardin coz – (le vieux jardin) – 340 m2 513 : ar jardin coz – (le vieux jardin) – 290 m2 514 : ar jardin – 110 m2 515 : ar jardin coz – 200 m2 516: ar jardin coz – 200 m2 517: parc ar forn – (champ du four) – terre labourable – 9440 m2 Commentaires questions Tout d’abord on remarque les 2 « kanndi » mitoyens, puis les nombreuses dépendances, jardins et plusieurs maisons. Un siècle plus tôt, en 1728, Olivier Le Roux produit du fil blanc à Tromelin. Source : « l’Or Bleu » de l’association « Dourdon ».
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre de 1822 ?
Maison de la parcelle n° 506
Maison de la parcelle n° 505.
Une belle auge en granite
Les dépendances des parcelles n° 492. Une jolie grange : maçonnerie sèche et linteau galbé. Photo de droite : l’existence d’une cheminée à l’intérieur de la grange (parcelle n° 507) nous indique qu’il s’agit d’une ancienne maison d’habitation.
Patrimoine - Tromelin 1800 – 1830 En descendant de Kervézélou , après avoir gravi un raidillon, nous arrivons sur une butte ; à l’ouest, des parcelles de terres aux noms évocateurs : Reun (ou) Menez ar veuzit, Parc ar c’histillic. Il s’agit très probablement d’une ancienne occupation gallo-romaine, attestée par la présence de fragments de tuile rouge, de débris de vases, urnes, poteries….
Devant nous, plein sud, s’étale la vallée de la Boissière, grossie de la rivière qui descend de la vallée du Cann. A flanc de coteau, s’accroche le village aujourd’hui éclaté, les bâtiments d’origine situés au niveau le plus bas. Parmi ceux-ci il y avait une vieille maison avec apoteis et escalier extérieur et couverture d’ardoises, maison aujourd’hui disparue…A l’est du village, se trouvent les ruines d’un kanndi double, qui avait à ses côtés une grange sur pilotis disparue aussi, kanndi témoin de l’activité linière des siècles passés. Le village comportait aussi deux puits et un four.
Qui y habitait au début du 19ème siècle ? L’une des particularités de ce village ou ancien « convenant noble de Tromelin », est qu’il appartient, depuis 1671, à deux familles unies par des liens de parenté. En effet, le 1er juillet de cette année, deux couples l’avaient acheté, à parties égales, pour la somme de 9.000 livres au Marquis de Poulpry, de Trébodennic , en Ploudaniel. Il s’agit de François CORBE, époux de Françoise LE ROUX et de Jan LE ROUX, époux de Marie AUTRET ( Françoise cousine germaine de Marie). C’est donc presque exclusivement ces deux familles, leurs descendants et apparentés que nous allons y retrouver. La famille CORBE. Elle y est implantée depuis le 25 juillet 1667, par le mariage de François CORBE et de Françoise LE ROUX, et ce sont leurs arrières petits enfants qui y vivent vers 1800 et 1830. Parmi ceux-ci : - François CORBE, né en 1776, épouse en 1794 Ursule LE ROUX, sa voisine, descendante de la famille LE BRAS.. Le couple aura trois enfants qui vont naître et vivre dans le village. Jeanne CORBE, née en 1796, qui épousera Nicolas LE DENN en 1830 : un garçon, Yves, naît en 1831 et décède quinze jours après. Marie Yvonne CORBE, née en 1799, et décédée à Tromelin en 1857, célibataire. Yves CORBE, né en1801. Il se mariera vers 1828-29, avec Catherine COLOIGNER et leurs huit enfants naîtront au village, dont Jeanne, l’aînée, en 1829. Ursule LE ROUX meurt en 1804, et François CORBE se remarie en 1805, à Tréflévénez, avec Elisabeth LIZIARD, qui lui donnera, à Tromelin, trois autres enfants : François en 1806, Jean François en 1808, Jean Marie en 1811. - Jean CORBE, né en 1773, frère de François, avait quitté Tromelin pour Moulin Launay, avec son épouse Françoise INIZAN et ses six enfants ; mais en 1827, une de leurs filles, Marie Françoise, tisserande, meurt à Tromelin dans la maison de son oncle François CORBE, à l’âge de 21 ans. Une autre famille issue de la souche CORBE se trouve aussi au village. Il s’agit du couple formé par Alain LE HIR et Françoise Josèphe LEON dont l’union a été célébrée en 1809 dans la commune. Alain, né en 1782, est un petit fils de Jeanne Françoise CORBE, née en 1735, (épouse LE HIR). Quatre enfants naîtront à Tromelin, dont Jean et Jeanne, jumeaux, en 1810, Hervé en 1812, et Marie en 1815. Les familles LE BRAS – LE ROUX Louis LE BRAS s’est installé à Tromelin en 1728 en épousant Marie LE ROUX, dernière fille d’Ollivier LE ROUX et de Jeanne PENCREACH, héritière de la ferme achetée par ses grands parents, Jan LE ROUX x Marie AUTRET. Ce sont donc aussi leurs descendants et apparentés que l’on va y retrouver en 1800-30. Deux de leurs enfants, Yves LE BRAS né en 1729, et Jeanne LE BRAS née en 1743, vont épouser, l’un Anne LE ROUX en 1756, et l’autre Jean Tanguy Marie LE ROUX en 1763, sœur et frère, (autres LE ROUX), de Beuzit Conogan. Les deux couples vont habiter au village. Une remarque s’impose : il ne paraît pas exister de lien de parenté évident entre les trois familles LE ROUX évoquées, à savoir LE ROUX (Françoise LE ROUX x François CORBE), LE ROUX (Marie LE ROUX x Louis LE BRAS), et les LE ROUX de Beuzit ; entre les deux premières, des liens existent , mais sont autres que par le nom LE ROUX. Famille Yves LE BRAS x Anne LE ROUX. (1756) Ce couple aura quatre enfants dont : Yves LE BRAS, un de leurs fils et donc petit fils de Louis, né en 1758, va épouser Marie Françoise PRIGENT, en 1785. Quatre de leurs huit enfants vont survivre au-delà de 1800. - Nicolas, l’aîné, né en 1786, marié en 1809 à Marie Jeanne LE CANN, du Tréhou, aura six enfants ; cinq d’entre eux, Marie Françoise 1813, Jeanne 1815, Françoise 1818, Yves Marie 1823, et
Nicolas Marie 1828, seront chez leurs parents au moins jusqu’en 1844. Jean Marie, né en 1826, décèdera un mois plus tard. Nicolas, leur père, sera maire de la commune de 1830 à 1837. - Jeanne LE BRAS, née en 1789, quittera Tromelin en 1810, après son mariage avec Yves CABON. - Marie Jeanne Josèphe, née en 1798, ira à Kergreven, en 1820, lors de son mariage avec Joseph BOUROULLEC. - Pierre LE BRAS, né en 1800, s’installera aussi à Kergreven, en 1826, dans sa belle famille après son union avec Marie Anne BOUROULLEC, sœur de Joseph. Famille Jean Tanguy Marie LE ROUX x Jeanne LE BRAS. (1763) Ce couple aura six enfants dont : Ursule LE ROUX, née en 1770 ; elle a épousé, nous l’avons vu, son voisin François CORBE en 1774. Etienne LE ROUX, né en 1766, leur seul garçon resté vivant, épousera Jeanne PRIGENT, sœur de Marie Françoise (x Yves LE BRAS), ce même jour de 1785 : triple mariage à Tréflévénez, deux cousins épousent deux sœurs, et un frère de celles-ci, Louis PRIGENT convole avec une fille CARIOU. Ces enfants PRIGENT sont d’ailleurs nés à Tromelin et y ont vécu avant d’aller habiter à Kervézélou. Etienne et Jeanne n’auront qu’un seul fils, en 1790, qu’ils vont prénommer Tanguy Marie. Etienne va décéder en 1793, laissant Jeanne veuve avec son fils de trois ans. Tanguy Marie LE ROUX épousera au Tréhou, Marguerite LE CANN, en 1809, la sœur de Marie Jeanne (x Nicolas LE BRAS). Ici aussi nous avons donc un double mariage ! De cette union naîtront neuf enfants à Tromelin : Nicolas en 1810, Marie Yvonne 1812, Hamon 1815, Marie Jeanne 1818, Nicolas Yves 1819, Marie Louise 1822, François 1824, Pierre Marie 1827, et Etienne Yves en 1829. Que de cousins et cousines dans ce village, avec, au moins 27 naissances en trente ans entre 1800 et 1830 ! Outre ces deux grandes familles propriétaires de leurs terres, nous en recensons deux autres qui ne paraissent avoir aucun lien de parenté, ni avec les deux premières, ni entre elles. - Jean Floch et Marie Jeanne Le MOIGN, respectivement âgés de 24 et 34 ans en 1825, ont deux enfants : Marie Jeanne naît en 1825, « dans la maison de Alain LE HIR », et Jean Marie en 1829. - En 1820, meurt à Tromelin, son lieu de domicile, Marie Jeanne GRALL, tisserande, à l’âge de 48 ans, ainsi qu’en 1827, Nicolas HERRY, 15 ans, « dans la maison de son père », fils de Guillaume HERRY et de Marie GRALL. Le kanndi double de Tromelin
C’est un patrimoine qui mériterait d’être sauvé et valorisé car ce « kanndi » double est « unique » dans le pays de Landerneau-Daoulas. Après cette visite de Tromelin, reprenons notre bâton de marche et dirigeons nous vers le village de Botrévy où d’autres « kanndi » nous attendent.
Le village de Botrévy (Botdeffry, Boteuffry puis Botevri). Situé à un peu plus d’un kilomètre du bourg, le village de Botrévy est implanté sur un versant orienté au sud, sud-est, à l’altitude 73m (N.G.F.). Le toponyme « Botrévy - Botdeffry en 1540, Boteuffry en 1598, puis Botevry » signifie : demeure d’Evry. La carte I.G.N.
Parcelles relevant du village de Botrévy En 1822, les parcelles qui relèvent du village de Botrévy sont les suivantes : 77 à 140 ; 240 à 242 ; 245 ; 248 à 276 ; 287, 288 ; 336 à 340 ; 348 à 350 ; 536 à 544 ; 548, 549 ; 551, 52 ; 566 à 581 ; 589 à 623 et 625. Ce qui représente un total de 1022458 m2 (102,3 hectares de terrain), répartis en 47,4 hectares de terre labourable ; 39,5 hectares de landes et taillis ; 13 hectares de prairies et pâtures, 1,8 hectare de jardins et courtils et 0,6 hectares de maisons et dépendances. Parmi toutes ces parcelles, certains toponymes retiennent notre attention 78 : parc ar peron – (champ de Peron?) – terre labourable – 5530 m2 85 : parc ar trempou – (tremp : imbibé – trempou : fumiers – champ au fumier) – terre labourable – 6310 m2 93 : parc ar c’holo – (champ de la paille) – courtil – 510 m2 105 : ar handy – (le kanndi) – dépendance – 49 m2 116 : parc yan ar gof – (champ de jean Le Goff) – terre labourable – 10030 m2 117 : garront parc ar bellec – (garront : chemin rural – bellec : le prêtre – chemin du champ du prêtre) – pâture – 320 m2 124 : ar douar guen – (la terre blanche) – terre labourable – 6940 m2 125 : an olédou huella – ( oaledou : foyer, âtre) – terre labourable – 7740 m2 253 : an tachen dreuz – (tachen : terrain – dreuz : de travers) – terre labourable – 4740 m2 259 : foennec ar handy izella – (prairie du kanndi, la plus basse) – 3760 m2 272 : foennec ar gagu – (prairie de Gagu : nom de famille ?Gag = bègue) – 8770 m2 274 : foennec martin – (prairie de Martin) – 4010 m2 278 : foennec ar handy – (prairie du kanndi) – 6990 m2 280 : goarem ar barennou – (lande des barres) – 7500 m2 283 : parc ar feunteun – (champ de la fontaine) – terre labourable – 7100 m2 285 : goarem lannic ar faou – (garenne de Lannig (petit Alain ar Faou) – lande – 5100 m2 336 : goarem an nen – (viens de hent ?route, chemin ?au nom propre Nen ?) – lande – 28230 m2 340 : parc fall – (fall: mauvais – mauvaise terre) – lande – 4980 m2 536 : goarem pontnevez – (garenne du pont neuf) – lande – 13990 m2 538 : an enezennou – (les îles) – lande – 6760 m2 548 : foennec ar handy – (prairie du kanndi) – 5110 m2 593 : parc an dinet – (champ de la balançoire ?) – terre labourable – 10390 m2 619 : goarem ar feunteun ven – (garenne de la fontaine blanche ? sacrée ?) – lande – 10120 m2 621 : parc ar peren – (champ du poirier) – terre labourable – 7860 m2 625 : goarem ar vezan toul – (garenne de l’arbre percé) – lande – 8370 m2 Commentaires – questions. La toponyme nous indique l’existence de 2 ou 3 kanndis (parcelles n° 105, 259, 278 et 548). Une veine de kaolin (argile blanche) est présente dans des parcelles de Botrévy (parcelle n° 124) ?
L’accès au village En 1822, en venant du bourg, on accède au village soit par le chemin de Kervézélou, soit par le chemin Ouest du « bas du bourg ». L’ancien chemin du Tréhou descendait vers la rivière (la Mignonne). La route actuelle de direction nordsud, passe « au milieu des 2 groupes de maisons ». Sur le cadastre de 1822 ces maisons sont représentées sur 2 feuilles : les maisons côté Ouest sur la première feuille et les maisons côté Est sur la deuxième feuille.
Ensemble des maisons et dépendances de Botrévy en 1822. Ci-dessus la partie Est du village et cicontre, à droite, la partie Ouest. C’est le chemin qui sépare ces 2 groupes de maisons.
Approchons nous du village – partie Est de Botrévy (Botevri) Toponymie des parcelles proches du village 84 : parc ar torguen – (champ de la butte) – terre labourable – 6740 m2 89 : al leur coz – (la vieille aire) – terre labourable – 1650 m2 90 : cloz ar foen – (clos du foin) – courtil – 160 m2 91 : maison – dépendance – 500 m2 92 : maison – dépendance – 960 m2 93 : cloz ar c’holo – (clos de la paille) – courtil – 500 m2 94 : ar jardin – (le jardin) – 580 m2 95 : liors bras – (le grand courtil) – 2030 m2 96 : ar jardin – 170 m2 97 : ar jardin – 305 m2 97 bis : ar jardin – 305 m2 98 : ar jardin – 300 m2 99 : maison – dépendance – 210 m2 100 : maison – dépendance – 200 m2 101 : dépendance 72 m2 102 : ar prat – (le pré) – courtil – 1210 m2 103 : liors coz – (le vieux courtil) – 490 m2 104 : ar prat – (le pré) – courtil – 1860 m2 105 : ar handy – (le kanndi) – dépendance – 49 m2 106 : foennec ar handy – (prairie du kanndi) – 2300 m2 107 : foennec ar handy – 1730 m2 108 : foennec ar handy – 4470 m2 109 : ar jardin – 250 m2 110 : ar prat – (le pré) – courtil – 1510 m2 111 : ar jardin bihan – (le petit jardin) – 105 m2 112 : ar prat – courtil – 1450 m2 113 : parc tosta – (le champ le plus proche) – terre labourable – 3550 m2 114 : parc pella – (le champ le plus éloigné) – terre labourable – 2860 m2 115 : foennec ar handy – (prairie du kanndi) – 3990 m2
Commentaires Le kanndi en ruine, situé dans le taillis en contrebas de la route actuelle (parcelle n° 102 ou 107 ?), ne figure pas sur le cadastre de 1822. Etait-il déjà en ruine ? Un four à pain existe actuellement sur la parcelle n° 90. Aussi le toponyme était-il peut être, cloz ar forn au lieu de cloz ar foen (erreur d’écriture ou de transcription ?). La gueule du four et la voûte en pierre.
Toponymie
Botrévy (Botevri) – partie Est
575 : liors coll – (au chou) – terre labourable – 1820 m2 576 : ar meziou meur izella – (les grands champs du bas) – terre labourable – 6190 m2 577 : liors huella – (le courtil le plus haut) – 210 m2 578 : parc ar forn - (le champ du four) – terre labourable – 12230 m2 593 : parc an dinet – (la balançoire ?) – terre labourable – 10390 m2 594 : dépendance – 700 m2 595 : dépendance – 650 m2 596 : liors al leur – (courtil de l’aire) – terre labourable – 1820 m2 597 : ar jardinic – (le petit jardin) – 48 m2 598 : maison – dépendance – 440 m2 599 : maison – dépendance – 136 m2 600 : maison – dépendance – 650 m2 601 : liors colo – (…) – courtil – 720 m2 602 : parc ar forn – (champ du four) – terre labourable – 6620 m2 603 : parc ar forn izella – (champ du four le plus bas) – terre labourable – 2860 m2 604 : foennec coll – (prairie au chou) – 2880 m2 605 : foennec coll – 3410 m2 606 : parc ar vern – (aulne) – terre labourable – 1330 m2 Commentaires – questions. Il y a eu 2 fours dans cette partie du village (parcelles n° 578 ,602 et 603).
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre de 1822 ? Le patrimoine du village
Le kanndi de la parcelle n° 105 qui a été transformé en « petite maison » et la partie basse de la cuve du second kanndi.
Certaines maisons figurant au cadastre de 1822 et d’autres maisons ou dépendances plus tardives.
Maison de la parcelle n° 600
Maison de la parcelle n° 91
Maison de la parcelle n° 99
Maison sur la parcelle n° 571 (la 572 est en ruine).
Dépendance de la parcelle n° 574
Dépendance de la parcelle n° 595
Des dépendances remarquables (en bon état ou à restaurer). Un linteau en chêne et une belle maçonnerie de moellons.
Qui habite au village entre 1800 et 1830 ? Même si l’activité liée au lin était à cette époque à son déclin, on peut penser qu’elle procurait encore du travail à une bonne partie de la population du village qui comptait de nombreuses familles. Des actes précisent : naissance ou décès « dans sa maison » ou « dans la maison de.. ». Cela veut-il dire que la famille possédait la maison ? ou l’occupait tout simplement ? Ce détail est, en effet, mentionné plusieurs fois, ce qui laisse à penser que ces maisons étaient, de toute façon, bien plus en nombre qu’aujourd’hui. Deux familles, cousines, alliées aux LE ROUX de Tromelin, et descendantes des LEON de Berch’leuz de Ploudiry, possédaient la leur depuis des décennies : - Celle de Jean LEON et de son épouse Marie Jeanne LE HIR, cultivateurs, où naissent cinq enfants entre 1807 et 1820 : François en 1807, Marie Jeanne en 1809, Jean en 1814, Marie Françoise en 1817 et François en 1820. Mais, Marie Jeanne LE HIR décède le 27 décembre 1820, à l’âge de 36 ans, six mois après la naissance de son dernier fils François. - Celle de Guillaume LEON et de Marguerite LEON, autres cultivateurs, qui auront aussi cinq enfants : François Marie en 1813, Anne Marie en 1815, Jean Marie en 1818 ( mort en 1819 à 18 mois), Marie Jeanne en 1821, Marie Olive en 1825. Guillaume était venu de Ploudiry habiter chez son épouse Marguerite après son mariage en 1806 à Tréflévénez. La famille vivait dans la maison de François LEON, le grand-père ; ce dernier, veuf de Anne SANCQUER, et père de Marguerite LEON, décède en février 1822 à l’âge de 58 ans. En 1818, un aide-cultivateur de Beuzidou, Joseph MANACH, âgé de 38 ans, meurt à Botrévy « dans la maison de la veuve de François TOURNELLEC », (de Françoise GOASGUEN). Jean MOAL aide cultivateur, 37 ans, et Marie QUEINNEC, 27 ans, dévideuse, ont deux enfants, Marie en 1819 et Marie Françoise en 1821, « dans la maison de Jean CADIOU ». Et, Jean CADIOU, époux de Marie Anne DENNIEL, meurt en 1821. Chez Yves ANDRE, 40 ans et Marie Françoise MARTIN, 39 ans, tous deux cultivateurs, « dans leur maison », naît Marie Yvonne en 1820. Un autre jeune couple de cultivateurs, Michel DENNIEL 23 ans, et Marie Jeanne BODENES, 20 ans, donne naissance à Jean et à Yves Marie en 1816 et 1818. L’année 1816 voit également dans le village, arriver une fille chez Jean CORRE, 29 ans et Marie Françoise L’ORLEACH, 32 ans, tisserande. Mais ce couple, on le retrouvera plus tard à Kerscouric en 1819, et à Goarimic en 1826. Dans une autre famille, celle de Jacques FITAMANT, 28 ans, et Claudine KERNEÏS, 30 ans, ( leur âge en 1820), naissent encore trois enfants : Marie Anne 1820, Yves Marie 1822, et Marie 1824. Michel PERES naît, en janvier 1822, chez Jean PERES et Marie Jeanne QUINTRIC, âgés de 36 et 30 ans, tous deux cultivateurs. Enfin en avril 1823, un couple de journaliers, âgé aussi de 36 et 30 ans, Guillaume CROGUENNEC et Marie Anne LABOUS, donne le jour à Marie Aimée, leur fille. Encore quelques éléments de patrimoine avant de quitter Botrévy.
Il reste un four à pain à Botrévy et aussi de belles auges en granit. Il y a également un chêne remarquable.
Après cette intéressante visite de Botrévy, il faut reprendre notre bâton de marche et grimper la côte en direction de Goarimic puis Kerfurust.
Bonne balade.
Les villages de Goarimic et Kerfurust. Situé à moins d’un kilomètre du bourg, les villages de Goarimic et de Kerfurust sont implantés sur le plateau, à des altitudes voisines de 140m. Les routes actuelles, les desservant, correspondent aux chemins anciens qui existent en 1822 (voir le bulletin d’information municipale n° 47 – rubrique « saveurs d’antan » de J.P. le Bras). Le toponyme « Goarimic » signifie : « petite garenne », et « Kerfurust - Kerfurus en 1667 » viendrait de Keurus qui signifie petite anguille (terme spécifique au Léon) d’où aussi Queffurus et Kerfurust. La carte I.G.N. (Institut géographique national)
Que nous dit le cadastre de 1822 ? Les parcelles relevant du village de Goarimic sont les parcelles n° 364, 369 à 382 ; 734 ; 740 et 741. Cela représente une superficie totale de 61008 m2, (soit environ 6,1 hectares de terrain), répartis en environ 4,1 hectares de terre labourable, 1,3 hectares de landes et bruyère; 0,5 hectare de pré et 0,16 hectares de maisons, courtils et dépendances. Les parcelles relevant du village de Kerfurust sont les suivantes : 1 à 17 ; 29 ; 392 à 394 ; 399 ; 731 à 737 ; 742 à 744. Cela représente une superficie totale de 146184 m2 (14,6 hectares de terre), répartis en 5,31 hectares de terre labourable, 0,7 hectares de prairies ; 8,5 hectares de landes, taillis, bruyères et 0,17 hectare de maisons, dépendances, jardin et courtils.
Parmi toutes ces parcelles, certains toponymes retiennent notre attention Pour Goarimic. 371 : parc ar forn – (champ du four) – terre labourable – 2700 m2 374 : liors ar guenan – (courtil aux abeilles) – courtil – 154 m2 375 : an ty frodait – (la maison de Frodait ? - peu probable…! donc pas d’interprétation) – ruine – 76 m2 Pour Kerfurust 10 : parc ar ruel – (war uhel : du haut - champ du haut) – terre labourable – 4700 m2 13 : parc ar harden – (karden : litière – champ de la litière) – terre labourable – 5100 m2 15 : parc ar segal – (champ du seigle) – lande – 12550 m2 29 : parc ar croissant – (kroashent : carrefour – champ du carrefour) – terre labourable – 6140 m2 733 : goarem ar feunteun – (garenne de la fontaine) – lande – 9070 m2 737 : goarem ar balan yaouancq – (garenne du jeune genêt) – bruyère – 7720 m2 744 : goarem heré – (Here : cordonnier – et aussi Kere et Quere) - garenne du cordonnier – lande – 14520 m2
Commentaires - questions En 1822, une toute petite ferme exploitant 6,1 hectares de terre, existe à Goarimic. Une famille Frodait a-t-elle habité à Goarimic ? Pas de trace de ce patronyme au début du 19ième siècle. A Kerfurust, on note l’existence d’une fontaine, mais pas de trace de kanndis.
Approchons nous de ces 2 villages.
Que nous dit le cadastre de 1822 ? A la différence des autres villages de la commune, le village de Goarimic ne comporte qu’une petite ferme autonome avec son four, son puits, son lavoir. Toponymie des parcelles de Goarimic 371 : parc ar forn – (champ du four) – terre labourable – 2700 m2 372 : maison – dépendance – 250 m2 373 : liors ar c’holo – (courtil de la paille) – courtil – 88 m2 374 : liors ar guenan – (courtil aux abeilles) – courtil – 154 m2 375 : an ty frodait – (la maison de Frodait ?) – ruine – 76 m2 376 : al liors – (le courtil) – 1050 m2 377 : parc izella – (le champ le plus bas) – terre labourable – 4510 m2 378 : parc al leur – (champ de l’aire à battre) – terre labourable – 6070 m2 381 : goarem bihan tosta – (la petite garenne la plus proche) – terre labourable – 7480 m2 Commentaire - questions. Pas de travail du lin à Goarimic. On élève des abeilles et on fabrique son pain.
Le village de Goarimic en 1822
Et aujourd’hui. La maison, aujourd’hui et la dépendance avec le fournil. A droite, la gueule du four qui devait sans doute être protégé par un auvent.
On remarque la belle maçonnerie de schiste. La pierre a été extraite sur place (existence d’un trou de carrière sur le site).
Le puits de Goarimic avec ses murs en bel appareillage de schiste et son toit réalisé en pierres posées en encorbellement et couronnement en dalles de schiste.
Qui habite à Goarimic au début du 19ième siècle ? Goarimic apparaît dans les registres sous cette appellation ou celle de Guernevez ou sa traduction française de « Ville neuve ». Ce n’était pas un grand village : tout au plus deux, ou peut-être, trois habitations. En effet, en février 1816, nous y trouvons la naissance d’une petite fille, celle de Marie Yvonne PERON : ses parents Divy PERON, 27 ans, et Catherine ROPARS, 23 ans, sont, l’un cultivateur, l’autre, tisserande. Divy PERON décèdera au Kernic Bihan en 1826. On peut donc penser que la famille a pu déménager entre temps, car un autre couple est dit y habiter cette année là. C’est celui de Jean CORRE, journalier, et Marie Françoise (L’)ORLEACH, tisserande : il leur naît, en 1826, à Goarimic, une fille prénommée aussi Marie Françoise. Cette famille était à Botrevy en 1816, et à Kerscouric de 1819 à 1822 (dans ce village ils sont tous deux qualifiés de tisserands). Est-elle alors venue remplacer la famille PERON ? C’est possible ; toujours est-il qu’en avril 1827, meurt, aussi à Goarimic, Marie Yvonne CORRE, une de leurs filles née à Kerscouric en 1819. Enfin, le samedi 27 novembre 1819, François COUCHOURON, journalier, 57 ans, habitant le village, y déclare le décès de Corentine PERON, mendiante âgée de 72 ans, sa voisine, décédée dans la maison de Jean SALAUN. Etait-elle apparentée à Divy PERON ? Et qui était Jean SALAUN ?
Continuons notre route vers Kerfurust Toponymie des parcelles proches du village de Kerfurust. 1 : parc bihan – (le petit champ) – terre labourable – 1670 m2 2 : parc bihan huella – (le petit champ le plus haut) – terre labourable – 1900 m2 3 : goarem an ty – (garenne de la maison) – lande – 1360 m2 4 : maison – 40 m2 5 : ar jardin – (le jardin) – 300 m2 6 : maison – dépendance – 120 m2 7 : jardin – 240 m2 8 : dépendance – 340 m2 9 : liors al leur – (courtil de l’aire à battre) – courtil – 600 m2 10 : parc ar ruel – (war uhel : du haut - champ du haut) – terre labourable – 4700 m2 11 : coat parc ar ruel – (bois du champ du haut) – taillis – 780 m2 12 : parc al leur – (champ de l’aire) – terre labourable – 6510 m2 13 : parc ar harden – (karden : litière – champ de la litière) – terre labourable – 5100 m2 14 : parc ar jardin – (champ du jardin) – terre labourable – 5840 m2 15 : parc ar segal – (champ du seigle) – lande – 12550 m2 16 : parc bras – (le grand champ) – terre labourable – 3890 m2 17 : parc moan – (le champ étroit) – terre labourable – 5560 m2 18 : parc ar verges pella – (champ du verger le plus éloigné) – terre labourable – 7830 m2 Commentaires – questions On note l’existence de 2 maisons au village en 1823. Un four a existé au village. Il a été détruit. Il était situé près de la maison de la parcelle n°4. Cette maison en ruine, a également été détruite. Pas de toponyme indiquant un travail du lin au village.
Le village de Kerfurust en 1822
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre ?
L’ancienne maison à apotheïs de Kerfurust (maison de la parcelle n°4). Le puits était situé très près de la maison (emplacement du chaudron métallique, devant la fenêtre gauche du R.d.C.). Existe également une ancienne dépendance en pierre, qui a aujourd’hui perdu son volume de toiture.
Qui habite à Kerfurust au début du 19 ième siècle ? Situé à quelques centaines de mètres plus à l’est, Kerfurust abritait probablement davantage de familles. Parmi celles-ci deux (peut-être apparentées) avaient le même patronyme : - Jacques LE GOFF et Jeanne CESSOU, 39 et 38 ans en 1816, journalier et cultivatrice, y ont deux enfants : Hervé en 1816 et François en 1821 ; mais François meurt l’année suivante, en 1822, à l’âge de 11 mois. - Jean LE GOFF et Marie NICOLAS, 32 et 30 ans en 1816, aide cultivateur et tisserande, y ont aussi une fille, Marie Jeanne, en mai 1816. Nous les retrouverons à Kergreven en 1825. Ce Jean LE GOFF était né à La Ville Neuve (Goarimic) en 1783. Puis nous avons trois autres familles: étaient-elles aussi voisines ou se sont-elles succédées ? Chez Jean Marie NICOLAS et Marie FLOCH, cultivateur et tisserande, 37 et 30 ans en 1817, naissent deux enfants : Gabriel en mars 1817 et Alain en avril 1819. Un autre couple qui se trouvait à L’Elléouët en 1815, vit à Kerfurust en 1821. Il s’agit de celui de Yves BOUROULLEC et de Marie Jeanne LE MOIGN, 40 ans tous les deux ; Marie Jeanne donnera naissance à un garçon, Joseph Nicolas BOUROULLEC, en février 1821. Malheureusement, Yves, le père, va mourir cette même année et son fils Joseph Nicolas décèdera en 1824 à Kergreven, où s’était sans doute rendue Marie Jeanne à la mort de son mari. Yves était frère de Nicolas BOUROULLEC de Kergreven. Enfin, en avril 1822, est enregistrée la naissance de Marie Louise Nicole KERLIDOU, fille de Alain KERLIDOU et de Marie Yvonne ELLEOUËT. Peut-être, dans ces villages du nord de la commune, peut-on remarquer une plus grande mobilité des familles que l’on verra se confirmer dans certains autres encore, constater aussi l’importance du nombre de tisserandes, bien que cette activité soit sur son déclin. Y avait-il d’ailleurs un kanndi près de ces deux villages ? La question reste posée : il y avait en effet un lavoir au sud, en contre-bas, avec des dalles bleues, mais tout a aujourd’hui disparu.
Voilà notre visite de Goarimic et Kerfurust terminée. Continuons notre balade vers les villages de Penn ar Roz et Kernic.
Les villages de Penn ar Roz et Kernic. Situés à moins d’un kilomètre du bourg, les villages de Penn ar Roz et de Kernic sont implantés sur le plateau, à des altitudes voisines de 140m. Les routes actuelles, les desservant, correspondent aux chemins anciens qui existent en 1822 (voir le bulletin d’information municipale n° 47 – rubrique « saveurs d’antan » de J.P. le Bras). Le toponyme « Penn ar Roz - Penanros en 1675 ; Pennaros en 1735 ; Pennanros en 1822 » signifie : « Bout ou sommet de la colline » - (Roz : colline), et « Kernic » - Kernyc en 1509 ; Quernic en 1678 ; Guernic en 1734, Kernic en 1705 » : « Petit sommet » - (Kern : sommet). La carte I.G.N. (Institut géographique national)
Que nous dit le cadastre de 1822 ? Les parcelles relevant du village de Penn ar Roz sont les parcelles n° 667, 669, 674, 675, 695 à 701 ; 705 à 730 ; 746 ; 752 ; 758 à 828. Cela représente une superficie totale de 883725 m2, (soit environ 88,4 hectares de terrain), répartis en environ 26,1 hectares de terre labourable, 57 hectares de landes, taillis et bruyères, 3,8 hectare de prairies et 1,5 hectares de maisons, jardins, courtils et dépendances. Les parcelles relevant du village de Kernic sont les suivantes : 18 à 28 ; 34 à 36 ; 40 et 41 ; 211 à 217 ; 220 à 232 ; 395 à 398 ; 402 et 403. Cela représente une superficie totale de 191594 m2 (19,2 hectares de terre), répartis en 13,6 hectares de terre labourable, 1,8 hectares de prairies, 2,7 hectares de landes et taillis, 0,8 hectares de jardins, semis et terrain planté et 0,3 hectare de maisons, dépendances et courtils.
Parmi toutes ces parcelles, certains toponymes retiennent notre attention Pour Penn ar Roz. 697 : coat ar feunteun – (bois de la fontaine) – taillis – 4920 m2 701 : coat an avarou – (…… ?) – taillis – 13770 m2 706 : parc ar covec pella –( kov, covec: ventre, ventru, bombé?) – terre labourable – 8170 m2 709: goarem boutis ? (boutin?) – (boutin : commun ?) – lande – 5350 m2 711 : parc an aotrou huella – (champ de Monsieur, le plus haut) – terre labourable – 6820 m2 714 : parc ar brunn tosta – (prun : prune ? – nom propre : BRUNN ? – champ du prunier le plus éloigné ?) – terre labourable – 2550 m2 716 : parc an nanson – (………. ? à rapprocher peut-être de nant : vallon escarpé ?) – terre labourable – 11840 m2 728 : parc ar ruguel huella – (krugell : butte - tumulus ? – champ du tumulus, le plus haut ?) – terre labourable – 5120 m2 729 : parc ruguel al lan – (champ du tumulus de la lande ?) – terre labourable – 6150 m2 752 : menez cuglass – ( ..… ?) – lande – 216870 m2 758 : goarem roc’h ar gad huella – (gad : le lièvre – garenne du rocher au lièvre, le plus haut) – lande – 13760 m2 766 : parc menez ar roc’h guen – (champ de la colline au rocher blanc) – terre labourable – 6770 m2 770 : parc ar quer du – (Kerh : avoine champ de l’avoine noire ?) – lande – 2320 m2 774 : parc ar mengleuz – (mengleuz : carrière - champ de la carrière) – terre labourable – 5710 m2 807 : foennec escopp – (escopp : évêque – prairie de l’évêque ?) - pré – 3970 m2 812 : parc coquin – (champ coquin ? nom propre ?) – terre labourable – 10040 m2 821 : parc al lin – (champ du lin) – terre labourable – 9260 m2 824 : parc ar saïc pella – (champ de Saïc, le plus éloigné ?) – terre labourable – 6920 m2 828 : parc ar saïc ar poul – (champ de Saïc à la marre ?) – terre labourable – 5500 m2
Approchons nous du village de Pennanros.
Que nous dit le cadastre de 1822 ?
Le village de Goarimic en 1822
Le village de Pennanros en 1822 Toponymie des parcelles proches du village de Pennanros 714 : parc ar brunn tosta – (prun : prune ? – champ du prunier le plus éloigné ?) – terre labourable – 2550 m2 778 : parc al leur tosta – (champ de l’aire, le plus proche) – terre labourable – 5790 m2 779 : parc al leur izella - (champ de l’aire, le plus bas) – terre labourable – 5520 m2 780 : goarem nevez bihan – (la nouvelle petite garenne) – terre labourable – 4250 m2 783 : parc yan – (champ de Yan) – terre labourable – 4050 m2 784 : liors bras – (le grand courtil) – terre labourable – 1150 m2 785 : liors al leur – (le courtil de l’aire) – courtil – 190 m2 786 : maison – dépendance – 2600 m2 787 : maison – dépendance –112 m2 788 : maison – dépendance –300 m2 789 : maison – dépendance –230 m2 790 : dépendance – 42 m2 791 : parc ar forn – (champ du four) – terre labourable – 3790 m2 792 : liors ar guenan – (courtil des abeilles) – courtil – 40 m2 793 : placz ar c’hrao coz – (kraou : crèche, de la vieille crèche) – courtil – 39 m2 794 : parc an irvin pella – (irvin : navets - champ des navets le plus éloigné) – terre labourable – 4190 m2 795 : parc an irvin tosta – (champ des navets, le plus proche) – courtil – 1810 m2 796 : jardin huella – (jardin le plus haut) – courtil – 730 m2 797 : jardin bras pen an ty – (grand jardin, au bout de la maison ) – courtil – 780 m2 798 : jardin bras – (grand jardin) – courtil – 1160 m2 799 : liors ar guenan – (courtil des abeilles) – courtil – 1020 m2 800 : jardin bihan – (petit jardin) – courtil – 192 m2 801 : liors coz bihan – (le petit courtil ancien) – courtil – 460 m2 802 : liors coz bras – (le grand courtil ancien) – courtil – 700 m2 803 : liors bihan – (petit courtil) – courtil – 830 m2 Commentaires – questions. Le site de la fontaine est toujours là. Cette fontaine a même alimenté par gravité (conduite gravitaire étanche) le manoir de Poulbroc’h qui est situé « en face » de l’autre côté de la rivière. Un kanndi, actuellement en ruine, existe en contrebas, pas loin de la fontaine. Il n’est pas répertorié en tant que kanndi dans l’état des sections de 1822. Il devait cependant être déjà construit et utilisé par les habitants du village à cette période. Un peu plus bas, près de la rivière, le kanndi de la parcelle n° 689 appartient en 1822 au manoir de Poulbroc’h (voir prochain article). On a donc cultivé le lin (parcelle n° 821) et blanchit le fil au village de Pennanros (parcelle n° 697).
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre de 1822 ?
Les bâtiments de la parcelle n° 787 (la maison blanche est plus tardive).
Un vieux mur (petit bâtiment de la parcelle n° 788 ?).
Une grange ancienne (parcelle n° 786) et un charnier en granit remarquable. Il vient d’une des maisons de la parcelle n° 787.
La butte située sur la parcelle n° 694 (ar yeun Bonilliau) – lieu-dit : Bonilho (Bonilliau). Nota : nous évoquerons ce toponyme dans le prochain article en parlant de Poulbroc’h et de Kerscouric.
Qui habite au village de Pennanros au début du 19ième siècle ? Situé le plus au nord de la commune, le village est incrusté sur l’extrême pointe orientale de l’actuel plateau des « Landes », avec une très belle vue sur les Monts d’Arrée. Ses terres sont séparées de celles de La Martyre par une rivière qui suit le fond du vallon vers le moulin du Can, et l’on peut voir encore, face au château de Poulbroc’h, les restes d’un kanndi de belles dimensions. Elles sont aussi, ou étaient, propriété des châtelains de Poulbroc’h. C’est là que se trouve un tertre boisé, situé au milieu de parcelles portant le toponyme de Bonilho ou Bonnilliau. Il y a quelques années, nous avions pensé trouver là, à tort, les vestiges du vieux village d’où venait un soir de juillet 1759, un tailleur âgé d’environ quatre vingt ans, pour se rendre au Kernic. Le vieil homme était mort « promptement d’une faiblesse de cœur » : mort qui peut faire penser aujourd’hui à un infarctus ! Motte médiévale ? Pigeonnier ? (on peut évoquer une forme circulaire ?) L’origine reste mystérieuse. Quoiqu’il en soit, pour les habitants de Pennanros, ce monticule est appelé « le vieux château » et Joël Abalain se souvient d’avoir entendu que son arrière grand-mère avait participé à des charrois de pierres de ce lieu, jusqu’à l’actuel château, pour sa construction, au milieu du XIXème siècle. Les registres de 1815-1830 font mention de l’existence ou du passage, dans le village de Pennanros, d’au moins quatre ou peut-être cinq familles, les deux premières apparentées. Venant de Quillévénec, du Tréhou, Hervé MORVAN et Jeanne LE REST, cultivateurs, s’y installent entre 1816 et 1818. La famille s’agrandit en effet le 6 mars 1818 d’un garçon, Joseph ; ses parents sont âgés respectivement de 33 et 26 ans. Puis naît Marie le 11 juin 1820 : elle décède en janvier 1821. François KERLANN et Marie Anne LE REST étaient à Kerifin (Kerirvin), où ils ont eu trois enfants, entre 1809 et 1815. Ils sont à Pennanros le 31 mai 1818, 34 ans tous les deux, pour la naissance de Yves Marie, suivie de celles de Nicolas le 18 avril 1822, et de Jean le 7 juin 1823. Nicolas meurt en juillet 1822. Jeanne, née en 1791, et Marie Anne LE REST, en 1785, sont deux sœurs, nées à La Martyre. Pierre TOULLEC et Anne CLOAREC étaient, eux, à Lilyvon, en La Martyre, entre 1811 et 1816, période où ils ont aussi eu trois enfants. Le couple est à Pennanros en 1819. Agés de 47 et 38 ans, ils y accueillent Marie Anne le 14 décembre de cette année, Marguerite le 2 mai 1824 et Joseph le 4 juin 1826. Marie Anne décède début juin 1826. Une autre famille a dû faire un court séjour au village. En décembre 1821, y est signalé le décès de Marie Françoise KERNAON, âgée de quatre ans, fille de Guillaume et de Catherine PERON. Cette petite fille ne semble pas être née dans la commune ; par contre, des naissances de frères et sœurs ont lieu à Kervézellou en 1819 et 1822, à Kerézelec en 1824, et à Kerscourric en 1827 et 1828. C’est dire les déménagements fréquents et la grande mobilité du couple, vraisemblablement de journaliers. Enfin, en septembre 1824, Marguerite Kerriou meurt dans le village. Elle avait vingt trois ans, était tisserande, née au Quillioc à Ploudiry en juin 1801, fille de Jean Marie et de Renée LE BORGNE : sans doute aussi journalière ? Enfin, ne quittons pas Pennanros sans quelques remarques sur le kanndi qui est toujours là, mais en ruine. Le douet (bassin de lavage du fil de lin) est toujours en place. Par contre, la ou les cuves ne sont plus au village. Ce kanndi a servi de lavoir jusque dans les années 1970, années d’arrivée des machines à laver le linge. Le progrès l’a condamné à jamais… ?
Encore une fois, à Pennanros, comme dans presque tous les autres villages de la commune, on a cultivé le lin et produit du fil.
Approchons nous, maintenant, du village de Kernic.
Le village de Kernic en 1822 Que nous dit le cadastre de 1822 ?
Toponymie des parcelles proches du village de Kernic. 19 : parc nevez – (nouveau champ) – terre labourable – 6790 m2 20 : parc ar verges tosta – (champ du verger, le plus proche) – terre labourable – 7120 m2 21 : ar verger – (le verger) – terre labourable – 9440 m2 22 : ar verger ( le verger) – terrain planté – 4900 m2 23 : parquic ar puns – (petit champ du puit) – terre labourable – 2110 m2 24 : dépendance – 1050 m2 25 : parc ar forn – (champ du four) – terre labourable – 1050 m2 …: …: 30 : parc ar kernic – (champ de de Kernic) – terre labourable – 3930 m2 31 : parc ar kernic – (champ de de Kernic) – terre labourable – 2770 m2 …: 214 : parc ar handy – (champ du kanndi) – terre labourable – 3200 m2 214bis : ar parquic – (le petit champ) – terre labourable – 820 m2 215 : parc ar handy – (champ du kanndi) – terre labourable – 3450 m2 220 : parc creis – (champ du milieu) – terre labourable – 5040 m2 221 : parc al leur – (champ de l’aire) – terre labourable – 3450 m2 222 : ar jardin – (le jardin) – 3450 m2 223 : liors ar sant – (courtil du saint) – courtil – 340 m2 224 : maison – dépendance – 210 m2 225 : maison – 51 m2 226 : maison – dépendance – 77 m2 227 : ar jardin – (le jardin) – courtil – 890 m2 228 : jardin – 1650 m2 229 : dépendance – 90 m2 230 : parc bihan – (petit champ) – terre labourable – 2910 m2 231 : parc ar c’hraon – (kraon : noisette – champ des noisettes) – terre labourable – 2920 m2 232 : parc pella – (champ le plus éloigné) – terre labourable – 3910 m2
Autres toponymes de Kernic, ayant retenu notre attention. 213 : parc an dreill – (treill? Petit bois très touffu = aussi filet à poissons) – terre labourable – 12920 m2 217: foennec ar feunteun – (prairie de la fontaine) – pré – 7080 m2 396 : parc an drezec tosta – (drez : roncier – champ du roncier, le plus proche ) – terre labourable – 8890 m2 397 : coat ar candy – (bois du kanndi) – taillis – 470 m2 403 : ar vagueres – (la pépinière) – semis – 460 m2 702 : foennec bonilio – (prairie de Bonilio) – 1780 m2 - Bonilio ? Commentaires – questions. Le site du kanndi de Kernic est assez visible, mais il ne reste pas grand chose du kanndi lui-même. C’est actuellement un taillis. Nota : nous évoquerons plus en détail, le toponyme Bonilio au prochain article. La partie basse du village (Kernic bihan – parcelles n° 22 à 226) a été détruite dans les années 1980 ? Il ne reste plus rien des bâtiments.
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre ?
Les bâtiments de Kernic Bras (parcelle n° 24) forment une cour de belles dimensions. La maison « moderne » a bien sûr, été construite après 1822. Certaines dépendances sont menacées de ruine. C’est un ensemble remarquable par ses proportions et sa disposition.
Le bâtiment situé au sud, sur la parcelle n° 24 est une belle maison ancienne. Elle a toujours sa cheminée avec les corbeaux et le linteau en bois.
Qui habite au village de Kernic au début du 19 ième siècle ? Le village est divisé en deux parties, Kernic bras, et plus en contre bas au sud, à quelques dizaines de mètres, Kernic bihan. En descendant encore, vers le fonds du vallon, l’on accède à une zone boisée, très humide, où se trouvent les restes d’un kanndi. On constate, ici encore, une grande mobilité des occupants du village, où vivent peu de familles. Jacques LE GOFF et Jeanne CESSOU étaient à Kerfurust en 1816 ; ils sont au Kernic en 1818, pour la naissance de Jean Marie le 21 juin. François LE GALL, né en 1763 à Kerlogoden, est au Kernic Bras en 1818, car, le 7 juillet de cette année, meurt chez lui, Françoise LE MOIGN, domestique célibataire de 34 ans, née à Kerbader en Ploudiry. François LE GALL, lui aussi célibataire, va à son tour y décéder, en mai 1831, à l’âge de 69 ans. Divy PERON et Catherine ROPARS étaient à Goarimic en 1816 ; ils ont un fils au Kernic Bihan , Jean Louis, le 29 mars 1819, et deux filles : Marie Nicole, le 14 mars 1823, et Anne Yvonne le 19 mars 1826.
Quittons maintenant Pennanros et Kernic en suivant la rivière, et continuons notre balade vers Kerscouric.
Le village de Kerscouric (Kerscourric). Situé à moins d’un kilomètre du bourg, le village de Kerscouric est implanté sur un versant nord, nord-est, à l’altitude 90m (N.G.F.). Les routes actuelles, le desservant, correspondent aux chemins anciens qui existent en 1822 (voir le bulletin d’information municipale n° 47 – rubrique « saveurs d’antan » de J.P. le Bras). Le toponyme « Kerscouric » (Kerscourric en 1650, Kerscouriq en 1671, Kersçouric en 1714), signifie « le village de la petite branche » (moyen breton, scourr – puis skourr : branche ). La carte I.G.N. (Institut géographique national)
Que nous dit le cadastre de 1822 ? Les parcelles relevant du village de Kerscouric (Kerscourric en 1822), sont les parcelles n° 30 à 33 ; 37 à 39 ; 42 à 50 ; 56 à 80 ; 233 à 263 ; 314 à 316 ; 318 à 323 ; 325 à 346. Cela représente une superficie totale de 263038 m2, (soit environ 26,4 hectares de terrain), répartis en environ 14,3 hectares de terre labourable; 8,5 hectares de landes, taillis et bruyères; 2,7 hectare de pré et 0,8 hectares de maisons, courtils, jardins et dépendances.
Parmi toutes ces parcelles, certains toponymes retiennent notre attention. 32 : parc ar cleun born – (kleuz: fossé avec talus? – born : borgne – champ du fossé, sans issue ?) – terre labourable – 5970 m2 33: parc an ales – (alez: l’allée? – champ de l’allée ?) – terre labourable – 3910 m2 37: parc grallic bihan – (Grall : comte – le champ du petit comte) – terre labourable – 630 m2 42, 43 et 44 : goarem monillo – (garennes Monillo ?) 45: prat monillo – (pré Bonilho….?) – pâture – 154 m2 56 : c’hoat ar roz – (roz : le tertre – bois du tertre) – taillis – 7380 m2 59: parc nevein creis – (nev ou neo : auge et mein : pierre – champ de l’auge de pierre?) – terre labourable – 6460 m2 60: parc tri horn – (champ au 3 coins) – terre labourable – 5760 m2 61: parc ar guen – (champ de Le Guen ?) – terre labourable – 3930 m2 63 : c’hoat nevein – (bois de l’auge en pierre ?) – taillis – 2730 m2 64 : goarem ar hann – (hann : canal - garenne du canal – proximité du moulin du Cann) – lande – 4280 m2 66: coat ar rosland – (bois du tertre de la lande?) – taillis – 2780 m2 69: parc an astach (astgil) – (champ de l’attache ou étage (bizarre) ?) – terre labourable – 5340 m2 233: parc bronot – (champ de M. Bronot ou bronn : mamelle – champ mamelonné ?) – terre labourable – 2850 m2 257: parc terniguel – (Terniguel ou Corniguel dans le cadastre de 1960 – tout petit coin ?) – terre labourable – 3330 m2 262 : goarem ar hos candy – (hos: coz? – champ du vieux kanndi?) – lande – 4900 m2 263: coat ar hos candi – (bois du vieux kanndi?) – taillis – 1000 m2 314: foennec ar hos candi – (prairie du vieux kanndi?) – pré – 3350 m2 316: foennec ar stivel – (stivel : source, eau jaillissante - prairie de la source) – pré – 720 m2 327: parc ar mez gan – (mez gan, mescam dans le cadastre de 1960 : champ tordu) – terre labourable – 3050 m2 340 : liors colo - (c’holo : la paille ? – courtil de la paille ?) – courtil – 120 m2
Approchons nous du village de Kerscourric. Que nous dit le cadastre de 1822 ?
Le village de Kerscourric en 1822 Toponymie des parcelles proches du village Que nous dit le cadastre de 1822 ? 234 : parc al leur guer – (champ de l’aire à battre du village) – terre labourable – 4980 m2 240 : parc an ty – (champ de la maison) – terre labourable – 1865 m2 240bis : parc an ty – (champ de la maison) – terre labourable – 1865 m2 241 : goarem nevein – (garenne de l’auge en pierre ?) – pâture – 440 m2 242 : jardin – 290 m2 243 : dépendance – 510 m2 244 : maison – 130 m2 245 : maison – 116 m2 246 : maison – dépendance – 105 m2 247 : dépendance – 36 m2 248 : dépendance – 51 m2 249 : dépendance – 182 m2 250 : liors ar guenan – (courtil des abeilles) – courtil – 320 m2 251 : liors al leur – (courtil de l’aire) – courtil – 830 m2 252 : liorzic moan – (le petit courtil étroit) – courtil – 230 m2 253 : liors al leur – (courtil de l’aire) – courtil – 340 m2 254 : parc al leur – (champ de l’aire) – terre labourable – 1440 m2 255 : parc bihan – (le petit champ) – terre labourable – 1300 m2 256 : parc an traon – (champ d’en bas – de la vallée) – terre labourable – 1370 m2 257 : parc terniguel – (champ au petit coin ?) – terre labourable – 3330 m2 258 : liors terniguel – (courtil au petit coin ?) – terre labourable – 390 m2 259 : parquic bihan – (le tout petit champ ?) – terre labourable – 900 m2 260 : goarem ar hos candy – (garenne du vieux kanndi ?) – lande – 3500 m2 261 : parc bihan – (le petit champ) – lande – 1770 m2 262 : goarem ar hos candy – (garenne du vieux kanndi) – lande – 4900 m2 263 : coat ar hos candi – (bois du vieux kanndi) – taillis – 1000 m2 318 : ar foennec – (la prairie) – pré – 550 m2 319 : foennec bihan – (la petite prairie) – pré – 174 m2 320 : foennec bihan – (la petite prairie) – pré – 230 m2 321 : foennec bihan – (la petite prairie) – pré – 390 m2
Toponymie – suite 322 : foennec an ty – (prairie de la maison) – pré – 1430 m2 323 : foennec al leur – (prairie de l’aire) – pré – 2000 m2 328 : parc ar foennec – (champ de la prairie) – terre labourable – 1150 m2 329 : liors an ty – (courtil de la maison) – courtil – 520 m2 330 : liors al leur – (courtil de l’aire) – courtil – 220 m2 331 : liors al leur gueur – (courtil de l’aire du village) – courtil – 880 m2 332 : liors coz – (le vieux courtil) – courtil – 630 m2 333 : parc al leur gueur – (champ de l’aire du village) – terre labourable – 7420 m2 334 : parc boutin – (champ commun) – terre labourable – 1870 m2 335 : parc bihan – (le petit champ) – terre labourable – 1450 m2 336 : parc an dour – (champ de l’eau) – terre labourable – 3310 m2 337 : liors al leur – (courtil de l’aire) – courtil – 450 m2 338 : jardin bihan – (le petit jardin) – jardin – 110 m2 339 : jardin ar forn – (jardin du four) – jardin – 290 m2 340 : liors colo – (c’holo : paille ? – courtil de la paille ?) – courtil – 120 m2 341 : maison – 90 m2 342 : maison – dépendance – 470 m2 343 : maison – 48 m2 344 : al leur – (l’aire) – maison – 154 m2 345 : liors dreon an ty – (courtil derrière la maison) – courtil – 198 m2 346 : maison – dépendance – 680 m2 Commentaires. Le cadastre nous indique la présence d’un kanndi (parcelles n° 260, 262, 263 et 314). Il n’en reste rien aujourd’hui. On note la présence « habituelle » des courtils du four (parcelle n° 339), courtil des abeilles (parcelle n° 250), courtil de la paille (parcelle n° 340), mais aussi un champ collectif ( parc boutin – parcelle n° 334) .
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre ?
L’If planté en 1901 et la maison de la parcelle n° 343, refaite cette même année.
Un mur qui nous montre le réemploi fréquent de matériaux (pierre de taille en Logonna) et de belles auges en kersantite.
Qui habite au village au début du 19ième siècle ? En quittant Penaros et Kernic, la route s’infléchit en pente douce vers Kerscourric, village accroché et étiré d’est en ouest sur le bord d’un vallon. Plusieurs familles y sont recensées entre 1815 et 1826. Toutes ne vivaient pas essentiellement de la terre ; il semble même que la plupart ait eu une autre activité. C’est ainsi que chez Jean BALE, couvreur et son épouse Jeanne NICOLAS, tisserande, 42 et 31 ans, naît Marie Josèphe en 1817 ; puis Marie Louise en 1819, Marie Yvonne en 1821, Marie Françoise en 1824 et François en 1825. Jean CORRE et Marie Françoise L’ORLEACH, tisserands tous les deux, étaient à Botrevy en 1816 ; ils sont à Kerscourric en juin 1819, lui aide-cultivateur, 33 ans, et elle toujours tisserande, 34 ans, pour la naissance de Marie Yvonne puis celle de François Yves Marie en août 1822. Le père est dit habiter Kerscourric et la mère, Coathuel ! La famille se retrouve à Goarimic en 1827. Nous avons déjà noté la présence de la famille de Guillaume KERNAON et Catherine PERON à Penaros (1821) et Kervézéllou (1822) ; elle se trouve à Kerscourric en 1824 lors de la venue au monde de Charles en juillet 1824. Guillaume, le père, est aide-cultivateur à Kerézelec. Marie Yvonne naît en mars 1824 chez François BOURRICAUT, 24 ans, et Françoise CANN, 26 ans. La mère de Françoise, Gilette LE ROUX, veuve de Nicolas CANN, meurt aussi cette année-là, en 1824, à l’âge de 64 ans, et dans la même famille, Marguerite LE ROUX, filandière, veuve de Yves CANN, 66 ans, meurt en juin 1827. Autres décès dans le village : Celui de Mathieu QUEINNEC, journalier, époux de Claudine AUTRET, en 1821. Celui de Marie LE GALL, 72 ans, tisserande, veuve d’Etienne KERNEIS, dans la maison de Pierre LE GALL, son frère, en juin 1821. Celui de Marie LABOUS, 11 ans, fille de feu François LABOUS et de Jeanne MEVEL. Chez Charles MAZE, tisserand, 23 ans, et Marie LE VELLY, 18 ans, naît un garçon, Pierre en 1826. Enfin, nous terminons par une dernière famille, celle de Guillaume BARVEC, aide cultivateur, et Françoise QUILLIEN, tisserande, dans laquelle se succèdent cinq naissances d’enfants mort-nés, dont certaines d’enfants prématurés, comme le laissent penser les dates relevées : 1819, mai et décembre 1820, 1822, avril et septembre 1825. Kerscourric était donc, en fait, un village à la population relativement nombreuse, mais de gens qui travaillaient à l’extérieur et de femmes, surtout, qui avaient une activité en rapport avec le lin. Yvonne Brenot nous indique qu’un siècle plus tard, en 1920, il y avait toujours beaucoup de monde à Kerscourric puisqu’en effet on y comptait encore 11 familles. Le village de Kerscouric a possédé une particularité sans doute unique dans la commune, celle d’avoir détenu des biens qui ont été la propriété des « Fabriques » de la paroisse de St-Julien de Landerneau (alors trêve de Ploudiry), et de la paroisse de Dirinon. Il semblerait que d’autres aient également appartenues à la fabrique de Tréflévénez. Ceci est attesté par des documents conservés par la famille de Jean Brenaut. Ces terres ont par la suite été attribuées à l’Aide sociale de la commune, puis vendues aux exploitants.
Traduction. Au terroir de Kerscouric, trêve de Tréflévenez paroisse du Tréhou, une maison nommée An Ti Bras couverte de gled contenant une longueur de 10 pieds et en hauteur 7 pieds, en largeur 6, donnante du midi sur terre de la Fabrice (Fabrique) du Rosaire de Dirinon et du couchant sur terre des dits avouants, autre maison nommée an ti bian couverte de gleds contenant en longueur 8 pieds et en hauteur 6 et en largeur 6, donnant du midi et du couchant sur les franchises nommées leurgueurkerscouric plus un parc terre chaude nommé parc nevez bian avec ses droits de fos et fossés contenant une journée de labeur, donnant du levant sur terres des héritiers d’Allain Kermorgant et sur terre de Pierre Carret et du couchant sur terre des dits héritiers, un petit courtil nommé liors bras, terre chaude contenant un quart journal avec ses fos et fossés donnant du levant sur l’issue des dit avouants et du couchant sur les dites terres et franchises Leurguer, un fenier nommé fouennoc ar stivel ayant ses fossés au levant donnant au dit endroit sur le chemin menant au lieu de Kerscouric, au midi sur terre des sieurs de Coathuel et du couchant sur terre de Louis Guillerm contenant un journal de labeur. Les héritiers etc.
Acte du 9 juin 1760 signé à Landerneau pour 9 sols 6 deniers par Maignan, notaire. Autre acte notarié en date du 28 janvier 1786, signé par Lavau, notaire à Landerneau.
Voir lexique ci-après
Introduction et traduction du texte ci-avant. L’an 1786, le 27 janvier après-midi ont comparu devant le soussigné notaire les personnes François Corre et Yvonne Coulin sa femme, françois Kerdelan de Kergestin, Etienne Kerneis et sa femme Marie Legal de Lesoualek trêve de Pencran, paroisse de Ploudiry, Yves Kerneis domestique chez Jean Legal assisté de François Merseur son curateur qui demeure au lieu dit Eléouet pour vendre avec garantie solidaire à demoiselle Julienne Daniel veuve du sieur Stéphan Maribaude, demeurant en la ville de Landerneau, tous leurs droits et héritages en général sans aucune réservation, situés au lieu dit Kerscouric et consistant entr’autres en un parc terre chaude nommé parc neven tosta (nevein en 1822) et un pré dans le bas dudit parc, une
garenne nommée ruvain huellaf (nevein huella), un autre parc nommé parc neven pella et un bois taillis y étant, une pièce de terre froide nommée roslan bian, un parc terre chaude nommée ruvein izelaf (nevein izella), une garenne nommée roslan bras, et 2 petits courtils donnant sur la franchise et le placitre dudit Kerscouric letout roturier et relevant de cette principauté et envers elle quitté de chéfrente (chef-rente), main chargée de six livres et rente envers la fabrique de l’église tréviale de Saint Julien en cette ville (Landerneau) la présente vente faite et consentie pour et moïennant une somme de sept cent vingt livres, payable ainsi qu’il suit, savoir trois cents soixante livres à François Corre et femme et François Kerdelant le landemain de l’apropriement sans opposition, deux cents quarante livres à la Fabrique de l’église tréviale de Tréflévenez pour le remboursement d’un Constitut lui du sur les héritages d’Yves et Etienne Kerneis frères simieux réaime (si elle préfère) la demoiselle acquereure continuer le payement annuel de la rente constituée de douze livres, soixante livres à Etienne Kerneis aussi le landemain de l’apropriement sans opposition, et pareille somme à Yves Kerneis à sa majorité et pour moitié de la levée courante il est convenu que François Corre qui jouit et jouira jusqu’à la Saint Michel prochaine seulement à titre de fermier dudit héritage payera à la sousdite acquéreure vingt cinq livres à la déduction néanmoins de la moitié des dites charges etc. Signé par Maître Lavau, notaire à Landerneau. Lexique. Gled : roseau servant à la couverture des maisons Journal : environ un demi hectare (superficie qu’un laboureur peut travailler dans une journée de travail). Terre chaude : terre en culture Terre froide : terre en repos, terre de médiocre qualité Franchise et placitre : il s’agit du chemin d’accès et de la place (espace commun) Chef-rente : rente féodale sur une terre Fabrique : conseil qui gère les biens de la paroisse Constitut : somme impayée constituant une dette Saint Michel : 29 septembre, date à laquelle on renouvelle les baux de fermage.
Les vieux bâtiments de Kerscouric.
Ci-dessus, les bâtiments des parcelles n° 341 et 345 et dans un de ces bâtiments une « carrée » en chêne (fenêtre sans vitres). Ci-dessous une belle cheminée avec un linteau en arc, nous rappelant qu’il s’agissait bien de maisons d’habitation.
Pour le lieu-dit Bonnilliau évoqué au village de Penn ar Roz et dans la toponymie de certaines parcelles de Kerscouric, nous y reviendrons un peu plus tard, lors d’un parcours qui nous mènera du côté de Poulbroc’h. Après la visite du village de Kerscouric, notre balade nous conduira aux villages de Coat Huel et Kerdidreux.
Les villages de Coat Huel et Kerdidreux. Situé à moins d’un kilomètre du bourg, les villages de Coat Huel et de Kerdidreux sont implantés sur un versant est, aux altitudes respectives de 116m et 90m (N.G.F.). Les routes actuelles, les desservant, correspondent aux chemins anciens qui existent en 1822 (voir le bulletin d’information municipale n° 47 – rubrique « saveurs d’antan » de J.P. le Bras). Le toponyme « Coat Huel » signifie « Le bois du haut ou la fûtaie» et « Kerdidreux » (Kerdidreu en 1600), le « village de la maison en travers » (didreu : en travers – donc la maison en travers de la route ?). La carte I.G.N. (Institut géographique national)
Que nous dit le cadastre de 1822 ? Les parcelles relevant du village de Coat huel sont les parcelles n°81 et 82 ; 84 à 91 ; 111 à 116 ; 128 et 129 ; 191 à 210 ; 218 et 219 ; 264 à 313 ; 317 ; 324 ; 388 et 389 ; 400 et 401 ; 404 à 420 ; 423 et 424 ; 590. Cela représente une superficie totale de 546990 m2, (soit environ 54,7 hectares de terrain), répartis en environ 21,6 hectares de terre labourable; 27,6 hectares de landes, taillis et bruyères; 4,2 hectares de pré et 1,3 hectare de maisons, courtils, jardins et dépendances. Les parcelles relevant du village de Kerdidreus sont les suivantes : 92 à 110 ; 117 à 122. Cela représente une superficie totale de 56305 m2, (soit environ 5,6 hectares de terrain), répartis en environ 3 hectares de terre labourable; 1,8 hectare de landes, taillis et bruyères; 0,5 hectare de pré et 0,3 hectare de maisons, courtils, jardins et dépendances.
Parmi toutes ces parcelles, certains toponymes retiennent notre attention. Pour Coat huel. 84 : foennec ar handy – (prairie du kanndi) – pré – 3470 m2 86 : ar tarros – (la côte) – lande – 6550 m2 87 : parc clagg – (champ …... ?) – terre labourable – 4150 m2 89 : parc ar hoel – (hoel – c’h- govel: la forge, ?) – terre labourable – 6040 m2 114 : parc ar mes hir – (champ : long champ ouvert ?) – terre labourable – 13470 m2 115 : tachen dreuz – (parcelle de travers) – terre labourable – 4720 m2 191 : menez ar guillarm – (mont de Guillerm ?) – lande – 9616 m2 194 : menez Gabriel – (mont de Gabriel) – lande – 11500 m2 196 : menez boutin – (mont commun) – lande – 13750 m2 197 : parc bihan pen ar garront – (le petit champ au bout de la voie charretière) – semis – 2910 m2 200 : ar prajennou – (les prairies) – lande – 1300 m2 202 : parc ar styvel – (champ de la source) – terre labourable – 5020 m2 219 : parc bihan trefeur – (le petit champ de Trefeur ?) – terre labourable – 1130 m2 309 : parc ar herc’h – (kerc’h, c’herc’h : l’avoine – champ de l’avoine) – terre labourable – 3280 m2 313 : foennec ar hos candi – (prairie du vieux kanndi) – prairie – 2350 m2 324 : foennec ar handi – (prairie du kanndi) – prairie – 2850 m2 404 : reun di bars tosta – (reun : colline – di-ty : maison – colline de la maison de Le Bars, la plus proche ?) – lande – 14060 m2 405 : goarem allanec – (garenne de lande ) – lande – 3960 m2 418 : goarem dorlo – (dorlo : pétrir ?) – lande – 8120 m2 424 : goarem ar collenou huella – (kollen : coudrier = garenne des coudriers ? ou : kollen : coz lenn étang ? – garenne des vieux étangs?) – lande – 10720 m2
Approchons nous du village de Coat huel.
Le village de Coat huel en 1822 Toponymie desdit parcelles proches du village Que nous le cadastre de 1822 ? 90 : parc ar c’hoat – (champ du bois) – terre labourable – 6590 m2 112 : liors bras – (le grand courtil) – terre labourable – 2140 m2 113 : liors bihan – (le petit courtil) – terre labourable – 880 m2 266 : ar jardin bihan – (le petit jardin) – courtil – 1340 m2 267 : jardin Gabriel – (le jardin de Gabriel) – courtil – 180 m2 268 : ar verges – (le verger) – jardin – 540 m2 269 : ar verges – (le verger) – jardin – 84 m2 270 : liors ar Guerat – (courtil de Guerat) – courtil – 880 m2 271 : leur Gabriel – (aire à battre de Gabriel) – courtil – 790 m2 272 : liors linet – (courtil aux orties ?) – courtil – 700 m2 273 : liors linet – (courtil aux orties ?) – courtil – 120 m2 274 : jardin dan anter – (anter : moitié - ?) – jardin – 450 m2 275 : maison – dépendance – 200 m2 276 : jardin bihan – (le petit jardin) – 230 m2 277 : n’existe pas 278 : n’existe pas 279 : ar prat – (le pré) – courtil – 1140 m2 280 : jardin – 157 m2 281 : maison – dépendance – 1390 m2 282 : dépendance – 97 m2 283 : dépendance – 25 m2 284 : dépendance – 30 m2 285 : maison – dépendance – 30 m2 286 : maison – dépendance – 720 m2 287 : liors dreon an ty – (courtil derrière la maison) – courtil – 360 m2 288 : jardin ar guenan – (jardin des abeilles) – jardin – 80 m2 289 : jardin – 380 m2 290 : jardin - 170 m2 291 : jardin – 171 m2 292 : jardin – 171 m2 Commentaires – questions La parcelle n° 84 fait référence à un kanndi qui se situait sur la rivière du Cann, non loin du gué. Les parcelles n° 313 et 324 sont situées près du kanndi de Kerscouric sur le ruisseau coulant entre les villages de Coat huel et Kerscouric. Les ruines d’un ancien lavoir (peut-être un ancien kanndi, parcelle 235… ?) existent encore à proximité du village. Le jardin des abeilles (parcelle n° 288) est près des maisons (parcelle n° 281 à 286). Pas de toponyme faisant référence à un four et pourtant il devait y en avoir au moins un en 1822.
Descendons au village de Kerdidreus, puis au moulin de Kerdidreus
Le village de Kerdidreus en 1822 Toponymie des parcelles de Kerdidreus – que nous dit le cadastre ? 92 : ar tarrosic – (le petit tertre ou petite colline) – lande – 660 m2 93 : ar tarrosic – lande – 1100 m2 94 : maison – dépendance – 150 m2 95 : leur coz – (la vieille aire à battre) – courtil – 300 m2 96 : al leur – (l’aire) – dépendance – 430 m2 97 : jardin – 220 m2 98 : liors an ty – (courtil de la maison) – courtil – 1420 m2 99 : goarem an dour – (garenne de l’eau) – lande – 3330 m2 100 : goarem an dour – (garenne de l’eau) – lande – 2650 m2 101 : ar prat – (le pré) – pré – 1980 m2 102 : prat ar vilin – (pré du moulin) – pré – 1020 m2 103 : dépendance – 45 m2 104 : liors ar guenan – (courtil des abeilles) – courtil – 190 m2 105 : moulin – 105 m2 106 : jardin – 120 m2 107 : dépendance – 195 m2 108 : parc ar vilin – (champ du moulin) – terre labourable – 5020 m2 109 : goarem bihan – (la petite garenne) – terre labourable – 4170 m2 110 : parc an ty – (champ de la maison) – terre labourable – 6770 m2 117 : parc coat huel – (champ de Coat Huel) – terre labourable – 5100 m2 118 : parc ar c’hoat tosta – (champ du bois, le plus proche) – terre labourable – 5900 m2 119 : parc ar c’hoat pella – (champ du bois le plus éloigné) – terre labourable – 3200 m2 120 : parc ar c’hoat – (champ du bois) – taillis – 1840 m2 121 : goarem ar c’hoat – (garenne du bois) – lande – 7890 m2 122 : foennec pont orvan – (prairie du Pont Orvan ?) – pré – 2500 m2 Commentaires – questions. On notera le bief (canal d’amenée de l’eau au moulin) et les garennes de l’eau, parcelles n° 99 et 100. On notera, également la présence des ruches (courtil des abeilles – parcelle n° 104 , près du moulin (parcelle n° 105). L’accès à la ferme de Kerdidreus et au moulin se faisaient par le village du Cann (franchissement à gué de la rivière). On constate qu’il y avait beaucoup de bois au moulin de Kerdidreus.
Qui habite aux villages de Coat huel et Kerdidreus dans les années 1815-1826 ? Au sud de Kescouric, de l’autre côté du vallon et de son ruisseau, se niche le village de Coat huel. Les trois maisons, séparées, et leurs dépendances, se dissimulent dans les bouquets d’arbres. Quatre à cinq familles, tout au plus, paraissent y vivre vers 1815- 1826. Yves BRENAUT, né au Tréhou, a épousé Marguerite COULM en 1810: une fille, Jeanne naît en 1813, puis un garçon, Jean François en 1815. Deux autres naissances surviennent en 1818 et 1821, mais d’enfants mort-nés et Marguerite décède le 30 août 1821, le lendemain de la naissance de son quatrième enfant. En 1822, meurt aussi, à 62 ans, Jeanne LA HAYE, veuve de Jean COULM, et mère de Marguerite. Yves BRENAUT se remarie en juillet 1822 avec Marie-Jeanne LEON, de Kergoat en Ploudiry, et la famille s’agrandit d’un petit garçon prénommé Michel Marie en juillet 1823. Un garçon, Guillaume, naît aussi le 19 avril 1817 chez François YVINEC et Marie Anne MORVAN. Mais François, 30 ans, est retrouvé mort dans un de ses champs le 8 juin 1818. Marie Anne, sa veuve, tisserande, se remarie, en 1820, à l’âge de 30 ans, avec Jean SALAÜN, 33 ans. Ils auront trois enfants : Marie Françoise en 1821, Jean Marie Louis en 1823 , et Philippe en 1825, qui décédera dans la même année. François YVINEC avait, en fait, mis fin à ses jours, et un procès-verbal a été dressé le lendemain de la découverte du corps, avec notamment la description de son habillement : « un bonnet bleu sur la tête, un gilet de toile, une culotte de toile, une paire de guêtres de toile aux jambes et une paire de sabots aux pieds,…. », et aux dires de sa veuve, (dans le rapport), « il était bien joyeusement allé sarcler des pommes de terre, … » et auprès de lui se trouvaient « une marre* et un croc à sarcler ». Chez François PENNEC, 23 ans, et Yvonne CLOAREC, 22 ans, tisserande, naissent deux enfants : Marie Jeanne en février 1822 et Jean Marie en janvier 1824. Et, en 1825, meurt le grand-père, Allain PENNEC, 72 ans, veuf de Marie Anne KERGOAT, témoin : son fils François, 26 ans. Yves QUELVENNEC, cultivateur, et Catherine KERRIOU, tisserande, mariés en 1824, se trouvent dans le village pour la naissance de deux de leurs enfants : Marie Jeanne en 1826, Hervé en 1827, d’autres naîtront en 1828 et années suivantes à Kerézelec. Enfin, le décès de Yves GALERON, 75 ans, veuf de Marguerite BRENAUT, est également noté en 1826, chez son neveu, Hervé KERNEIS, 52 ans, demeurant, lui aussi, à Coat huel. Il semble donc que, dans ce village de Coat huel, nous ayons, à cette époque, une population plus sédentaire, moins « nomade » que celle que nous avons pu voir à Kerscouric. Ici encore, au moins trois mères de famille exercent la profession de tisserande. Kerdidreus et Moulin de Kerdidreus. En descendant vers l’est, à peu de distances, nous trouvons le petit village de Kerdidreus et plus bas sur la rive droite de la rivière du Cann, le moulin qui porte ce même nom. Au village, il ne semble y avoir eu qu’une seule maison avec deux ou trois constructions ; au moulin il n’est pas retrouvé actuellement de traces d’habitation, mais le cadastre évoque cependant aussi deux autres bâtiments…Les meuniers habitaient-ils au village, ou au moulin, comme les registres le laissent penser ? En effet, dans la maison de Joseph GUENOLE, laboureur, et de son épouse Catherine CARIOU, à Kerdidreus, naissent Guillaume en août 1812, et François Marie en décembre 1814. Au moulin, Thomas KERHOAS, meunier, et Isabelle DONARD, meunière, sont tous les deux âgés de 29 ans, à la naissance d’ Hervé le 1er mai 1816. Deux ans plus tard, le 2 avril 1818, leur naît une fille, Marguerite. Celle-ci meurt à Kergoffou en La Martyre, en 1819, où se retrouve le couple , exerçant toujours la profession de meunier, et où naît, en 1821, une autre fille prénommée aussi Marguerite. Plus tard, vers 1829-1830, on y verra d’autres meuniers, Louis et Yves TEURNIER, deux frères mariés respectivement, le premier à Perrine KERMARC, le second à Marie Jeanne FEREC. Tous deux iront ensuite « au moulin neuf de Kervézellou », nouvellement construit, (1832-1833), emmenant avec eux un autre couple, celui de Joseph PENVERN et Marie POT, alors aide-cultivateur ou journalier à Kerdidreus. Ce moulin reste aussi dans nos mémoires sous les appellations de « Milin Brenn » et « de Milin Soul » ; brenn signifiant « son », et soul, « chaume ». Etait-il alors recouvert de chaume ? * Lexique : une marre est une « tranche » (outil de décapage tranchant), qui au lieu d’être rectangulaire est « ronde ». Elle servait également à « découper des mottes d’herbe ronde » (de préférence de la fétuque ovine qui, grâce à son système racinaire crépu, résiste très bien et nécessite peu d’eau) pour réaliser la couverture des fours à pain avec motte de terre enherbée. Pour plus de détail pour une restauration de four, voir revue Tiez Breiz n°29. Commande possible sur le site de l’association : www.tiez-breiz.org
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre ?
Une des maisons reconstruite au début du 20ième siècle en remplacement de la maison de la parcelle n° 275.
Une ancienne écurie, avec sa couverture sans doute également « refaite » dans les années 1900, 1910.
Un très beau four existe encore à Coat huel. C’était le four du village. Il a une voûte en pierre soigneusement appareillée et protégée par une motte en terre, une « gueule de four » en pierre de taille (granit) et une cheminée d’évacuation de la fumée. Un fournil (petit bâtiment avec toiture à l’avant du four) permettait de travailler à l’abri. Ce four ne figure pas sur le cadastre de 1822 et pourtant il devait déjà exister au début du 19ième siècle. Alors… ? Ci-contre, une maison refaite au début du 20ième siècle, avec en premier plan, les vieux murs des dépendances anciennes. Ci-dessous une dépendance avec une maçonnerie très intéressante (existence des 3 niches et d’une fenêtre murée). S’agissait-il d’un bâtiment d’habitation ? (parcelle n° 281 ?).
Autres bâtiments de Coat Huel et de Kerdidreus
L’ensemble des bâtiments des parcelles n° 285 et 286. On remarquera l’enduit décoratif au ciment et devant la maison, un puits de plan carré, récemment refait. A Kerdidreus les bâtiments de la parcelle n° 94 sont actuellement en ruine et envahis par la végétation.
Et au bout du bief longeant la rivière du Cann, le vieux moulin de Kerdidreus, avec quelques détails de conception.
Le pignon permettant l’accès au moulin avec sa porte (le linteau menace de s’effondrer… attention danger !) et le détail de la pierre d’attache du cheval. Ci-contre également, l’avaloir pour l’eau qui faisait tourner la pirouette (roue à axe vertical) située à l’intérieur du moulin. Après cette visite des villages de Coat Huel et Kerdidreux, nous « remonterons » vers Kerlogoden et emprunterons l’allée verte (ar Valy c’hlas) pour visiter les site et village de la Croix Rouge et Parc Autret.
Bonne balade.
Le village de Kerlogoden (village de la souris) Situé à un peu plus d’un kilomètre du bourg, le village de Kerlogoden est implanté sur le plateau, à l’altitude 154m (N.G.F.). Il a fait l’objet d’une occupation très ancienne, puisque l’on a trouvé, sur le site, des fragments de tuiles et de briques romaines. Rappelons également, que le grand chemin reliant Daoulas à Landivisiau, via La Martyre, passe tout près du village (c’est l’actuelle Allée verte). La carte I.G.N.
A la fin du 18ième siècle, 2 métairies existent à Kerlogoden. Quelques années avant, un bail pour une tenue est consenti à Guillaume GOURVEZ le 8 Janvier 1757, un autre bail à Thomas CORNEC le 1O Septembre 1768, et un 3ième bail à Jean LEGALL le 10 Septembre 1768 ( source : chartrier de Kerezellec – archives départementales de Quimper).
Que nous dit le cadastre de 1822 ? Les parcelles qui relèvent du village de Kerlogoden sont les suivantes : n° 352 à 355 ; 358 à 361 ; 545 ; 548 à 573 ; 647 à 664. Ceci représente une superficie totale de 372690 m2 (37,3 hectares de terrain), répartis en 7,23 hectares de marais ; 15 hectares de terre labourable ; 11,2 hectares de landes et taillis ; 2,24 hectares de prairies et 1,56 hectare de maisons, dépendances, jardins, courtils. Parmi ces parcelles, certains toponymes retiennent, tout de suite, notre attention : 553 : parc ar irvin bras – (grand champ du navet ? ?- ou irvi : grand champ de sillons ? ou de grands sillons ?) – terre labourable – 5970 m2 554 : parc ar coz feunteun – (champ de la vieille fontaine) – terre labourable – 4790 m2 555 : foennec ar candi – (prairie du kanndi) – 3180 m2 556 : parc ar candi – (champ du kanndi) – terre labourable – 3860 m2 557 : foennec ar candi – prairie – 2960 m2 571 : croissant daoulas bihan – (petit carrefour de Daoulas) – terre labourable – 9010 m2 572 : croissant daoulas bras – (grand carrefour de Daoulas) – terre labourable – 10970 m2 647 : parc an do guen – (parc an douar guen ? – champ de la terre blanche ? dorguen :monticule – champ du monticule ?) – terre labourable – 9700 m2 648 : parc al liors neud – (champ du courtil au fil) – terre labourable – 9010 m2 Commentaires Un kanndi a existé à Kerlogoden, comme dans beaucoup d’autres villages. Il n’en reste rien aujourd’hui. La vieille fontaine a également été détruite. Le courtil au fil devait être situé près des maisons. Peut être sur la parcelle n° 660, près du four, qui n’existe plus actuellement. Le champ de la terre blanche fait sans doute, référence à la veine de kaolin (argile très blanche qui affleure).
Ci-dessous, à gauche, des bâtiments anciens (appentis, maison d’habitation et étable) et à droite, la maison à apotheis réhabilitée .
Regardons le village d’un peu plus près
Toponymie des parcelles proches du village 648 : parc ar liors neud – (champ
du courtil
au fil) – terre labourable – 9010 m2 556 : parc ar candi – (champ du kanndi) – terre labourable – 3860 m2 557 : foennec ar candi – (prairie du kanndi) – 2960 m2 564 : parc creis – (champ du milieu) – terre labourable – 3370 m2 565 : parc nevez bras – ( grand champ nouveau) – terre labourable – 5220 m2 566 : parc nevez bihan - ( petit champ nouveau) – terre labourable – 2960 m2 650 : parc ar jardin – (champ du jardin) – terre labourable – 4640 m2 651 : parc bihan – (petit champ) – terre labourable – 3200 m2 652 : liors al leur bras - (courtil de la grande aire à battre) – terre labourable – 2920 m2 653 : ar jardin bihan – (le petit jardin) – courtil – 250 m2 654 : maison – dépendance – 210 m2 655 : maison – dépendance – 180 m2 656 : liors al leur bihan – (courtil de la petite aire à battre) – courtil – 820 m2 657 : parc pilate – (pilat – abattre ou pilet – céréale proche de l’avoine ?) – terre labourable – 4700 m2 658 : ar clos bras – (le grand champ clos) – terre labourable – 8890 m2 659 : ar clos bihan – (le petit champ clos) – terre labourable – 6020 m2 660 : liors ar fourn – (courtil du four) – terre la bourable - 1740 m2 661 : liors ar fouen – (courtil du foin) – courtil – 430 m2 (ou peut être, courtil du four – liors ar fourn) 662 : liors an ty bihan – (courtil de la petite maison) – courtil – 12670 m2 663 : ar jardin bras – (le grand jardin) – courtil – 390 m2 664 : dépendance – 930 m2
Le village en 1822
Qui vit à Kerlogoden en 1822 ? Ce village est situé au nord ouest de la commune. Ses terres dépendaient du château tout proche de Kerezellec (le manoir de Kerezellec), gérées et travaillées probablement par au moins deux métayers et des journaliers, ou aide-cultivateurs. Quelles familles y trouve-t-on dans les registres entre 1808 à 1830 ? -
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François PENNEC et son épouse Françoise MARTIN y résident au moins de 1808 à 1828. En effet, onze enfants naissent entre ces deux dates dans cette famille : Marguerite en 1808, Françoise en 1811, Marie Jeanne en 1812 (+ 1813), Marie Françoise en 1814 (+ 1816), Marie Jeanne en 1817 (+1817), Yves en 1818, François en 1820, Marie Yvonne en 1823 (+ 1823), Marie Françoise en 1824, Jean François en 1826 (+ 1827), Marie Françoise en 1828. François LA HAYE ( ou NAË) et Anne LAGADEC, tous deux cultivateurs, ont respectivement 20 et 30 ans lorsque naît leur fils Jean le 29 décembre1814. Marie puis Marie Perrine suivront en 1816 et 1819, mais Marie décède en mai 1818 à l’âge de 19 mois. Guillaume KERNAON aide-cultivateur, 48 ans, et Catherine PERON, dévideuse, 27 ans, y habitent aussi : une fille Marie Jeanne vient au monde le 4 février 1817. La famille se retrouvera à Penaros en 1821 puis à Kerscourric en 1824. Alain KERLIDOU, aide-cultivateur, et Marie Yvonne ELLEOUET, tisserande, étaient à Pen Ar Valy en 1815. ils sont à Kerlogoden en 1822, âgés de 36 et 28 ans, à la naissance de Marie Hélène le 20 décembre 1818 ; Louis Marie, né en février 1821, mourra quelques semaines plus tard, le 18 mars. Nicolas BOUROULLEC, que nous avons vu à Kervézellou avec son épouse Marie Jeanne PRIGENT en 1814, s’est retrouvé veuf en décembre 1821 au décès de Marie Jeanne. A 31 ans, en mai 1822, il épouse en secondes noces, Marie Anne KERNEIS, âgée de 20 ans . Le couple vient alors habiter Kerlogoden, où il aura trois enfants : Louis Marie en août 1823, Marie Anne Angèle en septembre 1824, et Olivier en octobre 1826. Il ira ensuite à Kergoffou (La Martyre) où naîtra Nicolas en 1830. Enfin, arrive dans le village une dernière famille, celle de Jean LE GALL 32 ans et Anne CROZON 27 ans, aide-cultivateurs, qui donne naissance en octobre 1827 à Marie Jacquette.
Il existait un kanndi dans le village, quelle y était l’activité linière à cette époque? Il n’est pas aisé de le savoir, mais il est probable qu’elle était réduite (seulement une dévideuse, une tisserande ?…). La grande majorité des occupants semble composée plutôt de cultivateurs…
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre ?
La maison principale avec son apotheis (parcelle n°654 ?). La porte avec son linteau en schiste (pierre bleue), son arc de décharge et une pierre d’attache pour les animaux, de chaque côté de la porte (ci-dessous à droite).
Ci-dessus, les restes de mur d’une grange aux dimensions importantes (pour l’époque bien sûr… - parcelle n°664). La date de 1938 peinte sur une poutre, dans le bâtiment annexe (photo ci-dessous), qui a servi d’école pendant « la dernière guerre mondiale de 39/45 ».
La petite maison ancienne avec sa cheminée intérieure, a abrité de nombreuses familles qui se sont succédées à Kerlogoden.
Après cette visite de Kerlogoden, nous cheminons par l’allée verte (ar Valy C’hlaz), direction Parc Autret et la Croix Rouge. Bonne balade.
Le village de Park Autret (Parc autret : le champ d’Autret). Situé à environ un kilomètre et demi du bourg, le village de Park Autret est implanté sur un versant ouest du plateau, à l’altitude 130m (N.G.F.). Rappelons également, que le grand chemin reliant Daoulas à Landivisiau, via La Martyre, passe près du village (c’est l’actuelle Allée verte – ar Valy C’hlaz) et croise le chemin du comte (limite de commune et limite entre Léon et Cornouaille) à la Croix Rouge . Nota : la ferme de la Croix Rouge n’existe pas en 1822, elle sera construite vers 1846. La carte I.G.N.
A la fin du 18ième siècle, une métairie, dépendant du manoir de Kerézellec, exploite les terres de Park Autret. Que nous dit le cadastre de 1822 ? Les parcelles qui relèvent du village de Park Autret sont les suivantes : n° 351 ;514 à 518 ; 520 à 541 ; 547 en section A; et les numéros 1 et 2 en section B . Ceci représente une superficie totale de 238730 m2 (23,8 hectares de terrain), répartis en 7,53 hectares de terre labourable, 10,6 hectares de marais ; 4,4 hectares de landes et taillis ; 1,1 hectare de prairies et 0,4 hectare de maisons, dépendances, jardins, courtils. Parmi ces parcelles, certains toponymes retiennent, tout de suite, notre attention : En section A : 351 : yeun park autret – (marais de Parc Autret) – 86840 m2 514 : coat strug ( struj ?? : pousses ? – taillis des pousses ?) – taillis – 7780 m2 515 : goarem ar groas ru – (garenne de la croix rouge) – taillis – 10680 m2 524 : parc balan bras – (grand champ de genêts) – terre labourable – 8320 m2 528 : foennec ar pont – (prairie du pont) – pré – 1260 m2 532 : parc modest – ( Maudez ?, champ de Maudez ?) – terre labourable – 7690 m2 534 : goarem men guy – (Menguy (nom propre ?) garenne de Menguy?) – lande – 10700 m2 539 : foennec ar handy – (prairie du kanndi) – pré – 6180 m2 547 : yun park autret – (marais de Parc Autret) – bruyère – 16480 m2 En section B : 1 : coat ar groas ru – (bois de la croix rouge) – taillis – 2450 m2 2 : coat ar groas ru – terre labourable – 7890 m2 Commentaires. La superficie de marais et de taillis était importante à Parc Autret en 1822. C’était sans doute déjà un bon terrain de chasse. La Croix Rouge, qui est en place à Parc Autret depuis très longtemps, marque la toponymie de certaines parcelles du village. Un kanndi a existé à Park Autret, comme dans beaucoup d’autres villages (parcelle n° 539). Il n’en reste rien.
Regardons le village d’un peu plus près Toponymie des parcelles proches du village 518 : liors ar parc coz – (courtil du vieux champ) – courtil – 60 m2 519 : une parcelle qui relève du village de Kerbaol en St Urbain – coat park Park Autret – (bois du champ de Park Autret) – taillis – 5770 m2 520 : parc coz – (le vieux champ) – terre labourable – 7930 m2 521 : liors izella – (courtil le plus bas) – courtil – 370 m2 522 : maison, dépendance – 500 m2 523 : liors huella – (courtil le plus haut) – courtil – 1370 m2 524 : parc balan braz – (le grand champ du genêt) – terre labourable – 8320 m2 525 : parc al leur – (champ de l’aire à battre) – terre labourable – 4580 m2 526 : dépendance – 490 m2 527 : parc c’hauvell – (c’hovell ?-champ de la forge ?) – terre labourable – 4370 m2 532 : parc modest – (champ de Maudez ?) – terre labourable – 7690 m2 533 : parc huella – (champ le plus haut) – terre labourable – 9150 m2
Commentaires Le chemin d’accés à la métairie de Parc Autret, continuait tout droit, vers les champs , les marais et le kanndi situé au bord de la rivière. Les bâtiments étaient très groupés. Beaucoup de changements sont intervenus depuis 1822.
Le village en 1822 Qui vit à Park Autret au début du 19ième siècle ? Plus à l’ouest et à la limite de la commune avec St-Urbain, se situe le village de Parc Autret. Le cadastre napoléonien, et sa structure actuelle d’ailleurs, ne laissent présager qu’un petit nombre d’habitants , et pourtant, si l’on en croit les registres il en était tout autre… En effet, il y avait tout d’abord : deux familles KERNEIS. (deux frères Hervé et Jacques). Hervé KERNEIS et Marie GALERON : ils ont une fille Françoise en 1810, elle décède en février 1820, deux ans après son père, qui, lui, était décédé en 1818, âgé de 46 ans. Jacques KERNEIS et Jeanne GUIRIEC : ils ont respectivement 22 et 34 ans à la naissance d’Alain en 1819. Il y avait également deux familles DOLLOU. Joseph DOLLOU et MarieYVINEC : lui cultivateur, 42 ans , elle 34 ans à la naissance de Marie Claudine le 24 mai 1822 ; un fils Claude Marie naît aussi en novembre 1825. Louis DOLLOU et Marie Suzanne YVINEC : en 1825, naissance de deux garçons jumeaux mort-nés, et en février 1826, naît Louis Marie qui meurt en avril, six semaines plus tard. Puis il est fait mention d’autres familles : François QUEFELEC, journalier, a 30 ans et Marie Jeanne SALAÜN, 40 ans, couturière tailleuse, en avril 1820, lorsque naît leur fille Jeanne. Serait-elle décédée? Car une autre fille, prénommée encore Jeanne vient au monde en 1822, mais celle-ci meurt un an plus tard, en août 1823. Jean Marie NICOLAS, également journalier, a 31 ans et Marguerite MAOUT, 30 ans, filandière, à la naissance de leur fils prénommé… Nicolas !, en janvier 1825. Mais, là aussi, Nicolas NICOLAS trépasse en avril 1827. Une fille, Véronique naît en décembre 1826. Jacques TRELLU, journalier, époux de Françoise HERROU, meurt en 1819 à l’âge de 54 ans. Dans ce village encore, des parcelles font, par leurs toponymes, allusion à un kanndi qui n’a pas été retrouvé et qui pouvait, d’ailleurs, exister sur la commune de St-Urbain. On peut aussi se demander comment et où vivaient ces familles, même si certaines d’entre elles étaient apparentées et habitaient donc peut-être sous le même toit! Il est vraisemblable également que les journaliers aient été très « mobiles », se louant d’un village à l’autre et se succédant d’une maison ou d’un penn-ti à l’autre, avec des conditions de vie sans doute très difficiles et précaires. Ces facteurs étaient-ils responsables de la mort de nombreux enfants en bas-âge ?
Que sont devenus les bâtiments figurant au cadastre ?
La maison d’habitation (parcelle n° 521) avec son entourage de porte en kersanton, finement mouluré. Cette maison a été remaniée (rajout d’un étage peut être après 1822... ?).
Fenêtre d’étage avec jambages en briques et linteau en bois. Une petite dépendance en pierre, sous toiture en ardoise.
En quittant Parc Autret, nous passons à la Croix Rouge (à la croisée des 2 grands chemins : le grand chemin qui va de Daoulas à La Martyre et le chemin du comte qui est la limite ouest de la commune), direction Kerézellec. C’est un toponyme très ancien qui nous renvoie au moyen-âge, aux croisades et peut être à l’origine du nom de la commune (Treflevenez, Merlevenez, Brelevenez (mont de la joie), Montjoie – cri de ralliement des croisés). Nous évoquerons également¸ cette hypothèse en parlant des armoiries des Huon de Kerézellec.
Bonne balade, prochaine destination : le village de Kerézellec.