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éditorial

Bon à savoir

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haque année, l’American Heart Association publie une mise à jour des données épidémiologiques concernant les maladies cardiovasculaires aux États-Unis. Certes nous ne sommes pas américains, certes on ne peut n Serge pas assimiler la population Kownator française et sa santé à celles des États-Unis, il est cependant intéressant d’observer les tendances d’outre-Atlantique car souvent elles sont l’expression de ce qui nous guette. Ainsi, les parts attribuables du risque de mortalité cardiovasculaire se répartissent en 40,6 % pour l’HTA, 13,7 % pour le tabagisme, 13,2 % pour la diététique inadaptée, 11,9 % pour la sédentarité et 8,8 % pour les intolérances au glucose. Aux États-

si l’on peut dire privilégiée, 1 décès sur 6 leur est consécutif, soit 379 559 en 2010. Les AVC ne sont pas en reste, puisqu’il en survient 1 toutes les 40 secondes avec un décès toutes les 4 minutes, pour un total de 795 000 chaque année. Tout en restant important, il faut noter la réduction du taux de mortalité liée aux AVC qui a diminué de 22,8 % entre 2000 et 2010. Cette analyse épidémiologique ne serait pas complète si elle ne faisait pas un parallèle avec l’impact économique et on estime ainsi le coût annuel, direct et indirect, des maladies cardiovasculaires à 315,4 milliards de dollars, le coût du cancer étant lui de 205 milliards en 2008. Par comparaison, les maladies cardiovasculaires coûteraient environ 30 milliards d’euros en France. Bien sûr, il s’agit là d’une déclinaison de chiffres, sorte d’inventaire à la Prévert, mais n’estce pas le cas de la plupart des rapports épidémio-

On estime le coût annuel des maladies cardiovasculaires à 315,4 milliards de dollars aux états-Unis. Unis, 20,5 % des hommes, 15,9 % des femmes de plus de 18 ans continuent à fumer. Globalement, un tiers des adultes sont sédentaires et moins d’1 % adopte les mesures diététiques recommandées. Plus marquant encore, 35 % des adultes sont obèses et 68,2 % des plus de 20 ans sont en surpoids ou souffrent d’obésité. Si près de 32 millions d’américains ont un cholestérol augmenté, c’est le nombre d’hypertendus qui paraît impressionnant puisqu’il s’agit de 78 millions de sujets, soit un tiers de la population et, comme en France, seule une grosse moitié (53 %) des sujets traités sont équilibrés à la cible. Quant au diabète, il progresse de manière inquiétante touchant près de 20 millions de personnes. Globalement, 235,5 décès pour 100 000 habitants sont imputables aux maladies cardiovasculaires avec une réduction de 31 % entre 2000 et 2010. Il faut noter encore un décès par maladie cardiovasculaire toutes les 40 secondes ! Parmi ces maladies cardiovasculaires, les coronaropathies se taillent une place

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logiques ? Il faut pourtant en tirer les leçons. Bien sûr encore, les États-Unis ne sont pas la France, mais à beaucoup d’égards, on voit qu’il existe des similitudes et l’impact des maladies cardiovasculaires sur la “santé” reste important des deux côtés de l’Atlantique. Ici, comme aux États-Unis, les progrès à réaliser sur la prise en charge de l’HTA sont indiscutables. Ici, comme aux États-Unis, les besoins de modifications comportementales arrivent au premier plan. Le sevrage tabagique, la lutte contre le surpoids et l’obésité, l’éducation alimentaire et la pratique de l’exercice physique sont essentiels. N’oublions pas cependant qu’il s’agit plus d’un enjeu de société que d’un enjeu purement médical, nos politiques devraient s’en souvenir plus souvent. n

Bibliographie • Go AS, Mozaffarian D, Roger VL et al. Heart disease and stroke statistics--2014 update: a report from the american heart association. Circulation 2014 ; 129 : e28-e292.

Cardiologie - Cardinale • Février 2014 • vol. 8 • numéro 61


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