CARDIOLOGIE CARDINALE
Revue didactique et pratique en cardiologie
Hors Serie Sport • Juin 2013
Santé, sédentarité et écrans état des lieux des publications scientifiques
Introduction De nombreuses études en attestent : la sédentarité est un facteur de risque pour de nombreuses maladies et provoquerait plus de 5,3 millions de décès prématurés, dans le monde, chaque année. Obésité, maladies cardiaques, diabète, cancers : la liste est longue. Or, l’homme moderne est de plus en plus inactif. Ainsi, une équipe internationale de chercheurs s’est penchée sur le sujet (1). Elle a réalisé une étude pour mesurer cette inactivité dans plus d’une centaine de pays, auprès des adultes et des adolescents. Les résultats parlent d’eux-mêmes. >> 1 adulte sur 3 ne respecte pas la recommandation de 150 minutes d’activité modérée par semaine et 4 adolescents sur 5 ne pratiquent pas l’heure d’activité modérée recommandée au quotidien. >> Plus on vieillit, plus on est inactif. >> Les femmes sont plus inactives que les hommes. >> Les pays les plus riches (Etats-Unis notamment) sont davantage touchés que les pays les plus pauvres.
Plusieurs facteurs semblent expliquer cette sédentarité croissante, au premier rang desquels les écrans en tous genres. Ordinateurs à la maison, à l’école, télévisions dans toutes les pièces, tablettes, smartphones... En 20 ans, le nombre d’écrans par foyer s’est démultiplié : impossible d’y échapper, notamment pour les plus jeunes, qui sont réellement “nés avec”. >> En cause notamment : le temps d’écran lié à l’activité professionnelle. Alors que les emplois de nos ancêtres comportaient souvent une grande part d’activité physique, le développement du secteur tertiaire a sédentarisé une bonne partie des travailleurs. Ainsi, 42% de la population active passe plus de 4 h par jour assise au travail. >> La consommation de télévision joue également un rôle et ne cesse d’augmenter. Ainsi, en 2012, à l’échelle mondiale, les téléspectateurs ont regardé la télévisions par moins de 3h17 par jour, soit 21 minutes de plus qu’en 2001. (2) >> Des moyens de transports toujours plus développés (voiture, transports publics…) et accessibles nous incitent de moins en moins à marcher ou pédaler d’un lieu de rendezvous à un autre. Il y a urgence : prévenir la sédentarité aujourd’hui peut aider à réduire le nombre de morts prématurées demain.
Sources (1) Physical activity – The Lancer – Juillet 2012 : http://www.thelancet.com/series/physical-activity (2) Etude Eurodata TV Worldwide : http://www.mediametrie.fr/eurodatatv/communiques/l-annee-tv-dans-le-monde-2012-ou-l-experiencetv-multiple.php?id=831 (3) http://www.who.int/dietphysicalactivity/factsheet_inactivity/fr/
Méthodologie >>
La recherche bibliographique a été réalisée pour les articles publiés entre 2006 et juin 2013.
>>
La liste des articles a été référencée sur la base de données du National Center for Biotechnology Information (NCBI) : PubMed*, avec les mots-clés suivants : - Screen-time and obesity - Screen-time - Television and obesity - Sedendary and obesity
>>
Seuls les articles les plus pertinents par rapport à l’angle de notre sujet ont été retenus. Ils ont été classés en trois catégories - l’impact du temps passé devant des écrans sur l’obésité - Les liens entre sédentarité et obésité - Les conséquences du temps passé devant des écrans sur la santé
Une recherche a également été effectuée dans la presse grand public et dans diverses publications, pour laquelle nous avons retenu les articles les plus pertinents et les plus documentés.
PUBMED *Pubmed est le principal moteur de recherche de données bibliographiques sur l’ensemble des domaines de spécialisation de la biologie et surtout de la médecine scientifique. il a été developpé par le NCBI et est hébergé par la bibliothèque nationale de médecine américaine du National Institutes of Health. Ce moteur de recherche donne accès à la base de données bibliographique Medline, rassemblant les citations et les résumés d’articles de recherche biomédicale. Lien Internet : www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed
Santé, sédentarité et écrans
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Résultats 38 études pertinentes ont ainsi été relevées dans Pubmed. >> 13 concernaient les effets du temps d’écran sur le poids >> 14 traitaient des effets de la sédentarité sur le poids >> 11 abordaient les effets du temps d’écran sur la santé en général >> A noter : l’immense majorité des études concerne les enfants, peu de données sont disponibles pour les adultes. Les études suggèrent d’ailleurs que le comportement dans l’enfance influe largement le comportement et l’état de santé à l’âge adulte. >> Le phénomène est mondial puisque des études ont été réalisées sur presque tous les continents (sauf Amérique du Sud).
à retenir n 1/ Le temps passé devant les écrans influe sur la prise de poids, même chez les personnes ayant une activité physique. Il semble donc que le temps d’écran influe sur le métabolisme. d Etudes 1 à 12 d Etudes 28 à 33 n 2/ Les conséquences sur la santé d’un temps d’écran important sont multiples. • Prise de poids (plutôt associée à la télévision), troubles du sommeil et de la concentration (autres écrans). d Etudes 13 et 14, études 34 à 38 • Troubles cardiovasculaires, diabète, asthme. d Etudes 28 à 34 • Ces conséquences semblent aggravées dans les milieux sociaux défavorisés et en fonction des habitudes alimentaires et d’absence d’activité physique. d Etudes 14 à 38
>>
Conclusion générale • La consommation d’écran des enfants et des adolescents augmente irrémédiablement. • L’expérience montre qu’un temps d’écran trop important induit une prise de poids et une augmentation des facteurs de risques cardio-métaboliques, dès le plus jeune âge. • Parallèlement, un temps d’écran important est souvent associé à une activité physique faible et à une alimentation déséquilibrée. • Une piste pour lutter contre l’obésité : instaurer une politique de prévention, mettant en exergue l’influence des écrans sur la santé. Cette campagne devrait viser les enfants et adolescents mais aussi les parents, dont qui doivent apprendre à leurs enfants à s’autoréguler en termes de consommation d’écran.
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Santé, sédentarité et écrans
Ecrans et obésité >>
Ces études suggèrent un véritable lien entre le temps passé devant des écrans et le surpoids des enfants. Elles montrent que c’est en réalité le mode de vie sédentaire, associé à une alimentation moins saine, qui provoque la prise de poids. Le mode de vie inculqué par les parents semble jouer ici un rôle primordial.
/ Temps devant la télé et obésité chez les enfants norvégiens : de l’importance de l’éducation parentale
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Cette étude visait à analyser l’effet du style de vie sur la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les 6-15 ans. 2 281 enfants ont été inclus dans cette étude. Résultat : ceux qui passaient le plus de temps devant un écran avaient un risque de surpoids augmenté. La présence d’une télé dans la chambre de l’enfant constituait également un facteur aggravant. Un niveau d’éducation plus important chez les parents était associé à moins de temps de télé, moins de télés dans la chambre des enfants et plus d’activité physique, de même qu’à une alimentation plus saine et régulière.
Ici encore, les plus hauts temps de visionnage de la télévision sont corrélés à la graisse corporelle. A l’inverse, un fort taux de graisse corporelle n’est pas forcément lié à une consommation de télévision accrue.
bbTV viewing and obesity among Norwegian children: the importance of parental education. Kristiansen H, Júlíusson PB, Eide GE, Roelants M, Bjerknes R. Acta Paediatr. 2013 Feb;102(2):199-205. doi: 10.1111/ apa.12066. Epub 2012 Nov 27.
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/ Un temps d’écran accru est associé à l’obésité chez les adolescents : étude longitudinale de la distribution de l’IMC entre 14 et 18 ans
Des associations entre le temps d’écran et les changements dans l’IMC parmi la frange la plus haute des IMC sont observées. Ainsi, diminuer le temps d’écran, notamment parmi les adolescents en surpoids ou obèses, pourrait contribuer à réduire la prévalence de l’obésité adolescente. bbGreater screen time is associated with adolescent obesity: a longitudinal study of the BMI distribution from Ages 14 to 18. Mitchell JA, Rodriguez D, Schmitz KH, Audrain-McGovern J.
Santé, sédentarité et écrans
/ Association entre le taux de graisse et le temps d’écran chez les adolescents néerlandais
bbDirection of the association between body fatness and self reported screen time in Deutch adolescents. Altenburg et al. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity 2012 ; 9 : 4.
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/ Lien entre le temps devant des écrans et les indices d’adiposité chez les enfants portugais Le lien entre le temps devant des écrans et l’adiposité change selon le type d’écran et le marqueur de la graisse. Seule la télévision semble toujours liée à l’adiposité. Des études qui estimeraient seulement le temps global devant des écrans ou le temps de sédentarité pourraient rater les spécificités selon les écrans. bbAssociations between indicators of screen time and adiposity indices in Portuguese children. Stamatakis E, Coombs N, Jago R, Gama A, Mourão I, Nogueira H, Rosado V, Padez C.
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/ Regarder la télévision est associé avec l’obésité infantile : mais est-ce cliniquement important ? Ce travail réalisé chez 1 037 participants montre que le temps passé à regarder la télévision est
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corrélé à l’obésité durant l’enfance, les auteurs concluent qu’elle constitue donc un facteur très important pour un impact de prévention.
bbScreen-time, obesity, ageing and disability: findings from 91 266 participants in the 45 and Up Study. Banks E, Jorm L, Rogers K, Clements M, Bauman A. Public Health Nutr. 2011 Jan;14(1):34-43. doi: 10.1017/
bbWatching television is associated with childhood obesity:
S1368980010000674. Epub 2010 Apr 22.
but is it clinically important. Hancox RJ et al. Int J Obes 2006 ; 30 : 171-5.
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/ Le temps d’écran est davantage associé avec le surpoids que l’activité physique chez les Australiens de 9 à 16 ans
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/ Surpoids chez les enfants et adolescents associé au temps d’écran et au poids parental : projet Heartbeat !
Ce travail conclut que le surpoids et l’obésité sont plus fortement associés au temps passé devant un écran que le temps passé à pratiquer une activité physique.
Les résultats de cette étude corroborent l’hypothèse d’une contribution génétique des parents. Cependant, des parents en surpoids ou obèses pourraient aussi inculquer à leurs enfants des comportements tels qu’un temps d’écran accru, qui aurait lui-même un impact sur le poids de l’enfant. L’IMC du parent et de l’enfant pourraient donc à la fois avoir un lien génétique et environnemental.
bbScreen time is more strongly associated than physical acti-
bbOverweight in children and adolescents associated with
vity with overweight in 9- to 16-year-old Australians.
TV viewing and parental weight: Project HeartBeat!
Maher C et al.
Steffen LM, Dai S, Fulton JE, Labarthe DR.
Acta Paediatrics 2012 ; 101 : 1170-4.
Am J Prev Med. 2009 Jul;37(1 Suppl):S50-5. doi: 10.1016/j. amepre.2009.04.017.
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/ Ados et écrans : l’influence du temps d’écran sur l’adiposité des adolescents Le temps passé devant des écrans semble relié à un taux de graisse plus élevé chez les garçons adolescents. L’étude n’a pas permis de démontrer la même chose chez les filles.
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/ Temps d’écran et adiposité chez les adolescents au Mexique
Le temps d’écran est associé au taux de graisse chez les adolescents garçons au Mexique. A la puberté, garçons et filles semblent concernés par ce lien entre temps d’écran et taux de graisse.
bbTeens and screens: the influence of screen time on adipo-
bbScreen time and adiposity in adolescents in Mexico.
sity in adolescents.
Lajous M, Chavarro J, Peterson KE, Hernández-Prado B, Cruz-
Barnett TA, O’Loughlin J, Sabiston CM, Karp I, Bélanger M, Van
Valdéz A, Hernández-Avila M, Lazcano-Ponce E.
Hulst A, Lambert M.
Public Health Nutr. 2009 Oct;12(10):1938-45. doi: 10.1017/
Am J Epidemiol. 2010 Aug 1;172(3):255-62. doi: 10.1093/aje/
S1368980009004881. Epub 2009 Feb 23.
kwq125. Epub 2010 Jul 8.
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/ Temps d’écran, obésité, vieillissement et handicap : conclusions d’une étude incluant 91 266 participants de plus de 45 ans L’obésité s’accroît avec le temps d’écran, indépendamment de l’activité physique. Phénomène observé dans tous les groupes de population, mais atténué chez les travailleurs à temps plein et les personnes handicapées.
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/ Obésité, surpoids, temps d’écran et activité physique chez les adolescents mexicains Le temps d’écran est associé avec le surpoids et l’obésité chez les adolescents mexicains.
bbObesity, overweight, screen time and physical activity in Mexican adolescents. Morales-Ruán Mdel C, Hernández-Prado B, Gómez-Acosta LM, Shamah-Levy T, Cuevas-Nasu L. Salud Publica Mex. 2009;51 Suppl 4:S613-20.
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Santé, sédentarité et écrans
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Ces études montrent qu’une consommation accrue d’écran de télévision est associée à une pression artérielle plus importante que la moyenne ainsi qu’à des taux de triglycérides et de cholestérol élevés. Ces mauvais chiffres semblent pouvoir s’expliquer par le fait que les personnes qui regardent davantage la télé ont un IMC élevé et des habitudes alimentaires malsaines. L’usage de l’écran d’ordinateur ne semble pas, en revanche, associé à l’augmentation de ces facteurs de risque. Plus que le manque d’activité physique, il semble que les habitudes de vie liées à la consommation importante de télévision soient les premières en cause dans l’augmentation des facteurs de risque cardiovasculaires des personnes participant à l’étude.
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/ Le temps de télévision, mais pas d’ordinateur ou de lecture, est associé à des marqueurs cardio-métaboliques dans une population asiatique multiethnique. Dans cette population asiatique urbaine, le temps de télévision est associé avec des niveaux élevés pour les facteurs de risques cardio-métaboliques. Il se peut que cela reflète l’effet délétère de la télévision sur les habitudes alimentaires.
bbTelevision screen time, but not computer use and reading
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/ Comportements sédentaires chez les adolescents : les résultats diffèrent entre télévision et ordinateur Ces résultats suggèrent que le temps passé devant la télé et celui passé devant un ordinateur n’ont pas les mêmes conséquences. Réduire le temps d’écran est une stratégie potentiellement gagnante pour lutter contre l’obésité infantile. Comprendre ces différences entre les types d’écran peut aider à développer des stratégies plus efficaces pour réduire le temps de sédentarité.
time, is associated with cardio-metabolic biomarkers in a multiethnic Asian population: a cross-sectional study.
bbAdolescent sedentary behaviors: correlates differ for tele-
Nang EE, Salim A, Wu Y, Tai ES, Lee J, Van Dam RM.
vision viewing and computer use.
Int J Behav Nutr Phys Act. 2013 May 30;10:70. doi:
Babey SH, Hastert TA, Wolstein J.
10.1186/1479-5868-10-70.
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Sédentarité et obésité >>
Ces études mettent l’accent sur l’impact de la sédentarité sur le surpoids : moins l’activité physique est importante, plus le risque de surpoids est élevé. Un temps d’écran important est souvent associé à une faible activité physique, ces facteurs se renforçant l’un l’autre.
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/ Conséquences des comportements sédentaires sur la santé chez les adultes : revue systématique des études longitudinales de 1996 à 2011 Le comportement sédentaire semble constituer à lui seul, indépendamment de l’activité physique, un facteur de risque pour de multiples problèmes de santé chez les adultes.
bbSedentary behaviors and subsequent health outcomes
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/ Le manque d’activité physique souvent lié à un temps d’écran
Bien que l’activité physique, le temps de télévision et le régime ne soient pas directement associés au risque cardiovasculaire dans cet échantillon, des niveaux d’activité plus élevés que la moyenne étaient associés à un régime plus sain et à un temps d’écran plus faible, indiquant dans l’ensemble un mode de vie plus sain.
in adults a systematic review of longitudinal studies, 19962011.
bbJoint association of physical activity/screen time and diet
Thorp AA, Owen N, Neuhaus M, Dunstan DW.
on CVD risk factors in 10-year-old children.
Am J Prev Med. 2011 Aug;41(2):207-15. doi: 10.1016/j.
Drenowatz C, Carlson JJ, Pfeiffer KA, Eisenmann JC.
amepre.2011.05.004.
Front Med. 2012 Dec;6(4):428-35. doi: 10.1007/s11684-0120232-4. Epub 2012 Dec 7.
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/ Le risque métabolique diminue avec un niveau élevé d’activité physique Un niveau élevé d’activité physique est associé avec un risque métabolique réduit chez ces enfants, indépendamment de leurs comportements sédentaires. Le type de comportement sédentaire (par exemple temps devant les écrans) pourrait s’avérer plus important que le temps de sédentarité global en ce qui concerne le risque métabolique, c’est-à-dire le risque de développer des pathologies liées au métabolisme, comme le diabète par exemple.
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/ Relations entre le temps d’écran, l’activité physique, le surpoids et l’obésité Là encore, les auteurs concluent à la nécessité de faire augmenter les niveaux globaux d’activité physique et de faire diminuer les comportements sédentaires, incluant le temps passé devant les écrans.
bbTemporal trends in and relationships between screen time, physical activity, overweight and obesity. Duncan et al. BMC Public Health 2012 ; 12 : 1060.
bbCombined associations between moderate to vigorous physical activity and sedentary behaviour with cardiometabolic risk factors in children. Chaput JP, Saunders TJ, Mathieu MÈ, Henderson M, Tremblay MS, O’Loughlin J, Tremblay A. Appl Physiol Nutr Metab. 2013 May;38(5):477-83. doi: 10.1139/apnm-2012-0382. Epub 2013 Jan 21.
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/ Une activité physique insuffisante et un temps d’écran important accroissent le surpoids chez les adultes japonais L’activité physique insuffisante et le temps d’écran prolongé contribuent au surpoids et à l’obésité chez les adultes japonais.
bbJoint associations of physical activity and screen time with overweight among japanese adults. Liao Y, Harada K, Shibata A, Ishii K, Oka K, Nakamura Y, Sugiya-
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/ Essai randomisé de l’influence de la danse et de la réduction du temps d’écran pour prévenir la prise de poids chez les fille afro-américaines des familles à bas revenus : Stanford GEMS La mise en place d’ateliers de danse et la réduction du temps d’écran n’ont pas permis de diminuer l’IMC de façon significative par rapport à l’éducation à la santé mais ont démontré une réduction des niveaux de lipides, de l’insulinémie et des syndromes dépressifs.
ma T, Inoue S, Shimomitsu T. Int J Behav Nutr Phys Act. 2011 Nov 30;8:131. doi:
bbA randomized controlled trial of culturally tailored dance
10.1186/1479-5868-8-131.
and reducing screen time to prevent weight gain in low-income African American girls: Stanford GEMS.
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/ Activité physique, temps d’écran et poids de 6 à 14 ans : l’étude Raine
Un comportement sédentaire (temps d’écran) dans la petite enfance s’avère prédictif d’une obésité quelques années plus tard, alors que la quantité d’activité physique était plutôt prédictive de l’activité à l’adolescence
bbThe associations between physical activity, screen time and weight from 6 to 14 yrs: the Raine Study. Hands BP, Chivers PT, Parker HE, Beilin L, Kendall G, Larkin D. J Sci Med Sport. 2011 Sep;14(5):397-403. doi: 10.1016/j. jsams.2011.03.011. Epub 2011 May 4.
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/ Activité, inactivité et temps d’écran par rapport au poids et aux taux de graisse chez les adolescentes
Les résultats suggèrent que les filles dont l’histoire familiale fait d’elles des cibles potentielles pour le surpoids devraient être prioritaires dans les programmes liées à l’activité physique. bbActivity, inactivity, and screen time in relation to weight and fatness over adolescence in girls. Must A, Bandini LG, Tybor DJ, Phillips SM, Naumova EN, Dietz WH. Obesity (Silver Spring). 2007 Jul;15(7):1774-81.
Robinson TN, Matheson DM, Kraemer HC, Wilson DM, Obarzanek E, Thompson NS, Alhassan S, Spencer TR, Haydel KF, Fujimoto M, Varady A, Killen JD. Arch Pediatr Adolesc Med. 2010 Nov;164(11):995-1004. doi: 10.1001/archpediatrics.2010.197.
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/ Comportement sédentaire et régime alimentaire chez les enfants, les adolescents et les adultes. Revue systématique Un comportement sédentaire, généralement décrit comme du temps d’écran, notamment la télévision, est souvent associé avec un comportement alimentaire malsain chez les enfants, les adolescents et les adultes. bbSedentary behavior and dietary intake in children, adolescents, and adults. A systematic review. Pearson N, Biddle SJ. // Am J Prev Med. 2011 Aug;41(2):17888. doi: 10.1016/j.amepre.2011.05.002.
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/ Temps d’écran et activité physique pendant l’adolescence : effets sur l’obésité chez le jeune adulte Réduire le temps d’écran pendant l’adolescence et à l’âge adulte pourrait être une stratégie prometteuse pour réduire l’incidence de l’obésité, notamment chez les femmes. bbScreen time and physical activity during adolescence: longitudinal effects on obesity in young adulthood. Boone JE, Gordon-Larsen P, Adair LS, Popkin BM. Int J Behav Nutr Phys Act. 2007 Jun 8;4:26.
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L’environnement familial joue un rôle très important sur la sédentarité et le temps d’écran. Par ailleurs, les recommandations sanitaires sont suivies par moins de la moitié des enfants.
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Selon cet article, moins de 4 enfants sur 10 suivent les recommandations concernant l’activité physique et le temps passé devant les écrans. Les enfants les plus vieux ont tendance à être plus sédentaires et un faible temps passé devant l’écran est corrélé à une plus grande activité physique.
Les enfants qui ne respectent pas les recommandations liées à l’activité physique ou au temps d’écran sont 3 à 4 fois plus susceptibles d’être en surpoids que ceux respectant les recommandations.
/ Moins de la moitié des enfants suivent les recommandations liées à l’activité physique
/ Influence combinée des recommandations sur l’activité physique et le temps d’écran sur le surpoids dans l’enfance
bbCombined influence of physical activity and screen time bbPhysical activity and screen time viewing among elemen-
recommendations on childhood overweight.
tary school-aged children in the United States from 2009 to
Laurson KR, Eisenmann JC, Welk GJ, Wickel EE, Gentile DA,
2010.
Walsh DA.
Fakhouri TH et al.
J Pediatr. 2008 Aug;153(2):209-14. doi: 10.1016/j.
JMA Pediatrics 2013 ; 167 : 223-9.
jpeds.2008.02.042. Epub 2008 Apr 16.
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/ Comportements diététiques, activité physique et temps d’écran rapportés par les parents et les enfants Cette étude met en avant l’importance des habitudes des parents dans le comportement des enfants, surtout dans les milieux où le risque d’obésité est élevé. Parmi ces habitudes, le temps passé devant la télévision. bbParent and child self-reports of dietary behaviours, physical activity and screen time.
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/ Influence de l’environnement familial sur l’activité physique des enfants, leur sédentarité et le temps d’écran, selon le statut socio-économique Les milieux socio-économiques les plus faibles favorisent les comportements sédentaires, contrairement à l’activité physique. Retirer les équipements électroniques des chambres des enfants peut réduire les disparités dans le risque de développer une maladie chronique.
Thorn JE et al. Journal of Prediatrics 2013 ; 162 : 557-61.
bbHome environment relationships with children’s physical activity, sedentary time, and screen time by socioeconomic status. Tandon PS, Zhou C, Sallis JF, Cain KL, Frank LD, Saelens BE. Int J Behav Nutr Phys Act. 2012 Jul 26;9:88. doi: 10.1186/1479-5868-9-88.
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Influence du temps d’écran sur la santé en général >>
Le temps d’écran constitue un véritable facteur de risque cardio-métabolique : diabète, hypertension, risque d’AVC… Les études montrent que les dangers sont multiples.
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Le temps d’écran est associé à un risque accru de syndrome métabolique (qui regroupe différentes pathologies liées au métabolisme, dont le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires), indépendamment de l’activité physique.
Les résultats indiquent que le temps d’écran est un facteur important relié à l’obésité et au risque cardio-métabolique chez les enfants.
/ Relation entre le temps d’écran et le syndrome métabolique chez les adolescents
/ Relation entre le mode de vie et les indicateurs de risque métabolique chez les enfants : de l’importance du temps d’écran
bbThe relationship between life-style and cardio-metabolic bbRelationship between screen time and metabolic syn-
risk indicators in children: the importance of screen time.
drome in adolescents.
Danielsen YS, Júlíusson PB, Nordhus IH, Kleiven M, Meltzer HM,
Mark AE, Janssen I.
Olsson SJ, Pallesen S.
J Public Health (Oxf). 2008 Jun;30(2):153-60. doi: 10.1093/
Acta Paediatr. 2011 Feb;100(2):253-9. doi: 10.1111/j.1651-
pubmed/fdn022. Epub 2008 Mar 28.
2227.2010.02098.x. Epub 2010 Dec 15.
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/ Temps d’écran et risque métabolique parmi les adolescents
Les garçons adolescents avec un temps d’écran de 2 h ou plus par jour en semaine ont deux fois plus de risque d’avoir un taux anormal d’insuline comparé aux autres garçons consommant moins de 2 h d’écran.
bbScreen time and metabolic risk factors among adolescents. Hardy LL, Denney-Wilson E, Thrift AP, Okely AD, Baur LA. Arch Pediatr Adolesc Med. 2010 Jul;164(7):643-9. doi:
/ Liens entre la position assise, le temps d’écran “loisir” et le risque cardio-métabolique chez les adultes. Résultats de l’étude norvégienne Hunt
Le temps assis, le temps de télévision et le temps d’ordinateur dans le cadre du loisir sont associés à des profils cardio-métaboliques moins bons. Réduire le temps de sédentarité pendant la journée et limiter le temps de télévision et d’utilisation de l’ordinateur pour le loisir pourraient avec des effets bénéfiques sur la santé
10.1001/archpediatrics.2010.88. bbCross-sectional associations of total sitting and leisure screen time with cardiometabolic risk in adults. Results from the HUNT Study, Norway. Chau JY, Grunseit A, Midthjell K, Holmen J, Holmen TL, Bauman AE, van der Ploeg HP. J Sci Med Sport. 2013 Apr 22. pii: S1440-2440(13)00052-2. doi: 10.1016/j.jsams.2013.03.004.
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/ Télévision et augmentation du risque de diabète chez les adolescents en surpoids et obèses
Regarder la télévision peut être associé avec une augmentation des facteurs de risque du diabète parmi 307 adolescents en surpoids ou obèses à risque. Ces résultats étayent la thèse selon laquelle réduire le temps de télévision pourrait atténuer le risque de développer un diabète pour les populations à haut risque.
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/ Les jeux vidéo associés l’augmentation de la pression artérielle et des lipides chez les adolescents en surpoids et obèses
Les jeux vidéo sont le seul comportement sédentaire qui a été associé avec une pression artérielle et un taux de lipides plus élevés. bbVideo game playing is independently associated with blood pressure and lipids in overweight and obese adolescents. Goldfield GS, Kenny GP, Hadjiyannakis S, Phillips P, Alberga AS,
bbScreen viewing and diabetes risk factors in overweight and
Saunders TJ, Tremblay MS, Malcolm J, Prud’homme D, Gougeon R,
obese adolescents.
Sigal RJ.
Goldfield GS, Saunders TJ, Kenny GP, Hadjiyannakis S, Phillips P,
PLoS One. 2011;6(11):e26643. doi: 10.1371/journal.
Alberga AS, Tremblay MS, Sigal RJ.
pone.0026643. Epub 2011 Nov 1.
Copyright © 2013 American Journal of Preventive Medicine. Published by Elsevier Inc. All rights reserved.
>>
Difficultés de concentration, perte de la sensation de satiété, asthme… Un temps d’écran important a des conséquences sur la santé en général, pas seulement sur le poids.
/ Facteurs associés avec l’usage des medias parmi les adolescents : une approche multiple
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La prévalence d’un usage excessif des écrans chez les adolescents est grande, particulièrement chez les étudiants des écoles de zones défavorisées. Des interventions pour réduire le temps d’écran parmi les adolescents pourraient être nécessaires pour réduire les risques métaboliques.
Une faible activité physique et un comportement très sédentaire sont associé à divers problèmes de santé, notamment l’asthme.
/ Un temps d’écran important est associé à de l’asthme chez les jeunes en surpoids au Manitoba
bbHigh screen time is associated with asthma in overweight Manitoba youth. Protudjer J, Kozyrskyj AL, McGavock JM, Ramsey CD, Becker AB.
bbFactors associated with media use among adolescents: a
J Asthma. 2012 Nov;49(9):935-41. doi:
multilevel approach.
10.3109/02770903.2012.724753. Epub 2012 Oct 4.
Garcia-Continente X, Pérez-Giménez A, Espelt A, Nebot Adell M. Eur J Public Health. 2013 Feb 8. [Epub ahead of print]
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Santé, sédentarité et écrans
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/ Regarder la télévision dans la petite enfance impacterait la force musculaire des jambes et le tour des taille au milieu de l’enfance
Cette étude démontre que regarder la télévision de manière excessive peut impacter la puissance musculaire au niveau des jambes ainsi que le tour de taille chez les pré-adolescents.
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/ Jouer sur l’ordinateur pendant le déjeuner affecte la satiété, la mémoire du déjeuner et la prise d’encas
Etre distrait pendant un repas influence la prise de nourriture post-repas. Cela pourrait également expliquer l’association entre le temps d’écran et le surpoids. bbPlaying a computer game during lunch affects fullness,
bbEarly childhood television viewing predicts explosive leg
memory for lunch, and later snack intake.
strength and waist circumference by middle childwood.
Oldham-Cooper RE, Hardman CA, Nicoll CE, Rogers PJ, Brunstrom JM.
Fitzpatrick et al.
Am J Clin Nutr. 2011 Feb;93(2):308-13. doi: 10.3945/
International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity
ajcn.110.004580. Epub 2010 Dec 8.
2012 ; 9 : 87.
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Le temps d’écran dans l’enfance a un impact sur la qualité de vie à l’âge adulte.
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/ Le temps d’écran dans l’enfance en lien avec le risque cardiovasculaire chez le jeune adulte : l’étude European Youth Heart
Des temps de télévision prolongés et un temps d’écran important pendant les loisirs à l’adolescence sont associés à des niveaux défavorables pour plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires chez les jeunes adultes.
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/ Liens entre activité physique, temps d’écran et la qualité de vie liée à la santé à l’âge adulte
Les résultats suggèrent que la combinaison d’une absence d’activité physique et d’un fort temps d’écran a un impact très négatif sur la qualité de vie liée à la santé. bbAssociations of physical activity and screen-time on health related quality of life in adults.
bbYouth screen-time behaviour is associated with cardio-
Davies CA, Vandelanotte C, Duncan MJ, van Uffelen JG
vascular risk in young adulthood: the European Youth Heart
Prev Med. 2012 Jul;55(1):46-9. doi: 10.1016/j.yp-
Study.
med.2012.05.003. Epub 2012 May 14.
Grøntved A, Ried-Larsen M, Møller NC, Kristensen PL, Wedderkopp N, Froberg K, Hu FB, Ekelund U, Andersen LB. Eur J Prev Cardiol. 2012 Jul 5. [Epub ahead of print]
Santé, sédentarité et écrans
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Autres publications Hors Pubmed 40
/ L’enfant et les écrans – Un avis de l’Académie des sciences – 17 Janvier 2013
Jean-François Bach, Olivier Houdé, Pierre Léna, Serge Tisseron Les écrans font depuis longtemps partie de notre vie, même si leur usage s’est intensifié récemment. Ils font partie de la vie moderne et il serait préjudiciable d’en priver les enfants. Pour autant, il faut leur apprendre à s’autoréguler et à en user de façon modérée, selon leur âge. d Avant 2 ans, les écrans passifs (TV, etc.) n’ont prouvé aucun effet positif et pourraient même s’avérer négatifs, tandis que les tablettes tactiles pourraient aider au développement sensoriel de l’enfant. d Entre 2 et 6 ans, la situation est variable. Jusqu’à 3 ans, la télévision passive n’est vraiment pas conseillée. Après 4 ans, les consoles de jeu et ordinateurs peuvent être un support d’apprentissage. d Entre 6 et 12 ans, l’usage pédagogique des écrans peut avoir un véritable intérêt, notamment à l’école. Il est essentiel d’apprendre à l’enfant à s’autoréguler. d Après 12 ans, les outils numériques, internet notamment, permettent de développer le raisonnement hypothético-déductif et peuvent donc être intéressants. Mais un usage trop exclusif d’internet peut au contraire développer une pensée « zapping ». Le cerveau n’étant pas encore arrivé à maturité, il est indispensable que les parents contrôlent la « consommation numérique » de leurs enfants. d Les conséquences d’une exposition prolon-
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gée aux écrans varient, notamment selon l’âge de l’enfant. Avant 7 ans, une exposition de plus de 2 heures par jour peut avoir des effets négatifs à long terme sur les performances scolaires. En revanche, plus tard, les effets de cette consommation excessive (repli sur soi, défaut de concentration, etc.) se dissipent généralement rapidement si la consommation d’écrans cesse. En résumé, la culture de l’écran est aujourd’hui ancrée dans nos vies et ce serait une erreur d’en priver les enfants, mais elle ne doit pas se substituer à la culture du livre, qui demeure cruciale pour la bonne construction des enfants. Toute la question est de trouver le juste équilibre et d’apprendre à l’enfant à restreindre sa consommation d’écran.
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/ Infoselec.net – Novembre 2009
Les écrans ont de multiples effets néfastes sur la santé des enfants s’ils sont utilisés trop longtemps. d Ils provoquent des troubles du sommeil, notamment lorsque la télévision ou l’ordinateur se trouvent dans la chambre de l’enfant. d Ils pourraient indirectement favoriser la dépression, s’ils sont la cause d’un coucher tardif chez les ados. d Le fait de consommer du temps d’écran façon « zapping » augmenterait les difficultés de concentration chez les enfants. Recommandation de l’expert Serge Tisseron : pas de télé avant 3 ans, pas de console avant 6 ans, pas d’internet accompagné avant 9 ans et pas d’internet seul avant 12 ans.
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/ Ecrans : les risques pour la santé des enfants – Le Figaro – 10 octobre 2012
Marielle Court Une étude britannique montre que les jeunes passent plus de temps à regarder la télévision que sur les bancs de l’école. Conséquence : plus d’obésité, de diabète mais aussi de troubles de l’attention. http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/10/ 1 0 / 1 9 2 7 6 - e c r a n s - r i s q u e s - p o u r- s a n t e enfants
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/ Sédentarité : le temps d’écran en cause dans l’infertilité – British Journal of Sport Medicine – Février 2013 Pratiquer régulièrement une activité physique et ne pas rester trop longtemps devant l’écran pourrait préserver la qualité du sperme, une qualité « en baisse » régulière durant ces dernières décennies. Cette équipe internationale montre en effet avec cette étude publiée dans l’édition du 4 février du British Journal of Sports Medicine et menée chez des hommes jeunes, l’importance de la relation entre sédentarité et baisse de fertilité. http://www.santelog.com/news/urologie/ sedentarite-le-temps-d-ecran-en-cause-dansl-infertilite_9868.htm
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