Pharma112 flip pharmagest

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édito

De l’intérêt des « inter »

O

n entend souvent dire que les périodes de crise créent des tensions et dressent les gens les uns contre les autres. Mais les difficultés peuvent aussi parfois les rapprocher.

Face à l’annonce de nouvelles mesures d’économies touchant le médicament, les trois syndicats – FSPF, UNPF et USPO –, dont l’intersyndicale née l’été

Par Amélie BaumannThiriez, rédactrice en chef

dernier avait fait long feu, ont aussitôt reformé les rangs. Mieux, ils ont été rejoints par le CNGPO et l’UDGPO, deux collectifs qui fédèrent vingt-huit groupements d’officines. On ne peut que se féliciter d’une telle union. Surtout quand on sait à quel point les opinions peuvent diverger entre les trois syndicats représentatifs de la pharmacie – les participants aux dernières Rencontres de l’officine se souviennent certainement de débats pour le moins animés. Savoir que ces cinq structures sont capables de joindre leurs efforts, avec l’objectif de « pérenniser le réseau et assurer l’avenir des pharmacies d’officine », c’est une lueur d’espoir dans un contexte économique incertain. L’union ferat-elle la force ? On ne peut que le souhaiter, et œuvrer dans ce sens. Si l’intersyndicale porte l’espoir de la pharmacie de ville, notre sentiment est aussi que l’interprofessionnalité porte le germe d’un nouveau système de soins en ville (et dans les campagnes). Car il faut élargir le champ : si la pharmacie va mal, que dire de la médecine générale ? Des professionnels de santé libéraux ? Et à quoi bon sauver les officines si, à terme, il n’y a plus aucun prescripteur alentour ? C’est pourquoi nous avons choisi, ce mois-ci d’axer notre dossier (voir p. 18) sur l’interprofessionnalité, qui représente à nos yeux une planche de salut indiscutable. Sisa, maisons pluridisciplinaires… les initiatives fleurissent à travers la France et les retours d’expérience abondent, positifs, inspirants. Plus que jamais, le pharmacien ne peut exister seul. Comptez sur nous pour créer de l’interaction !

mai 2014 • Pharma N°112 • 3


N° 112 • mai 2014 • cahier 1

qualité

22 Qualité Le financement des formations pour les titulaires d’officine 26 Back-office Blouse au comptoir, élément dépassé ou vrai signe distinctif ? 28 Conseil financier Six astuces faciles à mettre en œuvre pour faire mieux sans investir

©© rapid eye – istockphoto

30 Merchandising Un réagencement à base d’automatisation en Ille-et-Vilaine

le financement des formations pour les titulaires actualité Directeur de la publication : Antoine Lolivier Directrice du développement et de la publicité : Valérie Belbenoit Directeur de la rédaction : Antoine Lolivier Rédactrice en chef : Amélie Baumann-Thiriez Rédacteur en chef adjoint : Olivier Valcke Conception graphique : Laurent Flin et Antoine Orry Secrétaire de rédaction : Vincent Béclin Rédacteurs pour ce numéro : Julien Boyer, Anne Champy, Anne Fellmann, Laetitia Leclercq, Marie Simonot Directrice de production et de fabrication : Gracia Bejjani Assistante de production : Cécile Jeannin Publicité : Emmanuelle Annasse, Aurélie Barnier, Valérie Belbenoit, Catherine Colsenet, Philippe Fuzellier Service abonnements : Claire Lesaint Photogravure et impression : Imprimerie de Compiègne, 2 Av Berthelot, ZAC de Mercières BP 60524, 60205 Compiègne cedex Pharma est une publication © Expressions Pharma 2, rue de la Roquette - Passage du Cheval-Blanc Cour de Mai - 75011 Paris Pour nous joindre : courrierpharma@expressiongroupe.fr Tél. : 01 49 29 29 29 - Fax : 01 49 29 29 19 RCS Paris B481 690 105 Commission paritaire : 0317 T 86202 ISSN : 2101-4752 - Mensuel Comité de rédaction et de lecture : Claude Arnoldi : pharmacien ; Irène Bakal : pharmacienne ; Anne Baron : pharmacienne ; Françoise Beaunier-Daligault : pharmacienne ; Catherine Boyer : pharmacienne ; Patricia Daligault : pharmacienne ; Damien Galtier : diététicien ; Emilie Lecorps : pharmacienne ; Aude Lepoutre : gastro-entérologue ; Philippe Lesieur : psychiatre ; Mme Maury : pharmacienne ; Marguerite Mouilleseaux : pharmacienne ; Elizabeth Muller : pharmacienne ; Pascal Poncelet : cardiologue ; Sylvie Rosenzweig : pharmacienne (réseau douleur-soins palliatifs) ; Gilles Traisnel : cardiologue ; Mr Vanpoulle : pharmacien.

4 • Pharma N°112 • mai 2014

50 Cabinet de curiosité La balle magique du docteur Ehrlich

thérapeutique 32 Lu pour vous Sélection d’articles parus dans la presse scientifique internationale

6 Actus Les derniers faits marquants du monde officinal

34 Dossier Infections urinaires du bébé et de l’enfant, traitements et objectifs

12 E ntretien Charles Ronlez, président de l’Association pharmaceutique belge : « Stimuler les nouvelles compétences officinales »

38 Cas de comptoir Bien accompagner le patient cancéreux

14 L’observatoire des pharmaciens Blouse à l’officine, ce que vous en pensez 16 Reportage Visite d’une pharmacie de l’Essonne qui mise sur la formation

socio-pro 18 Dossier L’interprofessionnalité à travers les maisons et pôles de santé

Gammes 42 Dermo Gros plan sur la dermotoxicité des produits anticancéreux 45 Matériel et soins Pansements : des lignes génériques mais pas de substitution 48 Nouveaux produits Médicaments, conseil et parapharmacie, zoom sur les dernières innovations des laboratoires

Retrouvez le bulletin d’abonnement en page 44 Cette publication comporte deux cahiers : cahier 1 (52 pages), cahier 2 « Spécial transactions » (4 pages). Assemblés à cette publication : deux bulletins d’abonnement (2 et 4 pages). En couverture : © Fotolia – ­ Istockphoto


Actualité profession

télex

Industrie pharmaceutique

L’heure est aux grandes manœuvres La « Big Pharma » est en ébullition ! Face à l’érosion de leurs résultats, les géants de l’industrie pharmaceutique sont entrés dans une phase de restructuration. L’annonce ces dernières semaines d’une série de fusions et d’acquisitions fait émerger une stratégie commune : la concentration sur un domaine d’expertise. C’est Novartis qui a dégainé le premier en achetant l’activité oncologie de GSK pour 10,7 milliards d’euros. Novartis, dont le médicament phare contre le cancer est le Glivec, pourra ajouter à sa gamme deux médicaments récemment autorisés de GSK contre le mélanome, Tafinlar et Mekinist. En contrepartie, le laboratoire suisse céderait à son confrère britannique ses vaccins (hors grippe) pour 5 milliards d’euros. Dans le cadre de cet accord, les deux groupes vont créer, dans la santé grand public, une coentreprise pesant 7,9 milliards d’euros de revenus dont GSK détiendra 63,5 %. Novartis va plus loin dans la restructuration de son activité

et prévoit la vente de ses activités santé animale au laboratoire Eli Lilly pour 4 milliards d’euros. Une transaction susceptible d’aboutir au premier semestre de 2015. Autre grande manœuvre en cours, le laboratoire canadien Valeant a fait part de son intérêt pour Allergan. La fusion de ces groupes donnerait naissance à un géant de la dermatologie, notamment grâce au Botox, qui représente l’une des principales sources de revenus d’Allergan (1,8 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2012). Enfin, Pfizer aurait approché AstraZeneca avec une offre à plus de 73 milliards d’euros, repoussée pour l’instant. Cette fièvre touche aussi les laboratoires génériques. Selon le Wall Street Journal, l’américain Mylan aurait des vues sur le suédois Meda, propriétaire de l’antiseptique Betadine. Si Meda a annoncé avoir rejeté une offre de 7 milliards de dollars, une chose est sûre, la fièvre des grandes manœuvres n’est pas près de retomber. •

5 800

C’est, en euros, le montant de la prime à la performance versée aux médecins généralistes qui ont atteint les objectifs fixés en matière de prévention ou de suivi de maladies chroniques. Selon le journal Les Échos, cette prime représentera en 2014 une dépense globale de 267 millions d’euros.

Médicament

La baisse de confiance des Français s’accentue Les années passent et se ressemblent… Les résultats du dernier Observatoire sociétal du médicament du Leem (Les entreprises du médicament) témoignent, comme les années précédentes, d’une profonde défiance des Français à l’égard du médicament. Selon ce sondage réalisé par l’Ipsos pour le Leem, les Français ne sont plus que 75 % à accorder leur confiance aux médicaments, soit une chute de 12 points par rapport à 2013 (87 %) ! La cote de popularité des entreprises du médicament perd également des points. Le niveau de confiance des Français à l’égard des industriels du secteur baisse, lui, de 5 points par rapport à 2013 (57 % contre 62 %), quand la grande distribution

6 • Pharma N°112 • mai 2014

plonge de 13 points (39 %) et l’agro-alimentaire de 15 points (38 %). Le sondage témoigne également d’une certaine appréhension des sondés autour de la sécurité des médicaments. 23 % estiment ainsi que le niveau de sécurité a baissé et 76 % s’estiment mal informés sur cet aspect. Pour les Français, la sécurité du médicament est une responsabilité partagée entre les laboratoires (89 %), les autorités de santé et pouvoirs publics (83 %), les médecins (83 %) et les pharmaciens (75 %). Principal sujet d’inquiétude : les effets secondaires. 47 % des Français seulement considèrent qu’ils sont mieux maîtrisés, soit une perte de 11 points par rapport à 2013. •

Le « grand entretien » de l’Anepf L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) lance une enquête socio-économique pour mieux connaître les conditions de vie des étudiants et leur impact sur les études. Le questionnaire est disponible sur le site www.anepf.org. Norgestimate en première intention Suite à une réévaluation du risque thrombo-embolique des contraceptifs oraux combinés (COC) de 3e et 4e générations, les pilules contenant du norgestimate et de l’éthinylestradiol sont considérées comme ayant un risque de thrombo-embolie veineuse le plus faible et peuvent être prescrites en première intention. Par ailleurs, cette association (Triafemi) est également indiquée dans l’acné légère à modérée. Cannabis en pharmacie 1 dollar le gramme (20 pesos, ou 0,72 €), c’est le tarif dévoilé par le gouvernement uruguayen, qui prévoit une vente en pharmacie dès décembre, sur présentation d’une carte d’identité. La vente sera réservée aux citoyens de plus de 18 ans résidant en Uruguay, avec un maximum de 10 grammes par semaine. Leader Santé voit grand… Partant à la conquête du marché de l’optique, Leader Santé Optique vient d’inaugurer sa première boutique à Aubervilliers (93), en face de la pharmacie Moderne, affiliée au groupement. Objectif ? Créer une synergie d’enseigne entre la pharmacie et l’opticien. Examen de la vue, atelier de montage des lunettes, offre de prix compétitive… la nouvelle enseigne mise sur le service et l’accompagnement. Prix et conseil chez Pharmavie Le test de grossesse continue d’agiter la pharmacie. C’est au tour de Pharmavie de communiquer sur le sujet, avec une campagne mettant en avant le conseil du pharmacien… et les petits prix pratiqués dans les 800 officines du réseau. Quel success ! Lors du congrès PharmaSuccess de mars, Janssen et Pharmagest ont reçu l’award Officine pour leur projet de campagne de sensibilisation et de prévention du VIH à l’officine. 492 pharmacies ont sensibilisé les patients via l’enquête intégrée au LGPI.


Actualité syndicat

Plan d’austérité

La FSPF déclenche l’alerte rouge… Alors qu’elle assiste, impuissante, à la dégradation des indicateurs économiques des pharmacies d’officine, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) s’inquiète du plan d’économies de 50 milliards d’euros annoncé par le Premier ministre, Manuel Valls. « Ce plan apporte un élément nouveau par rapport aux projections économiques réalisées par l’Assurance maladie. Pour quelles raisons la contribution des entreprises officinales excéderait-elle l’effort consenti par chacun ? », s’interroge le syndicat.

Au premier trimestre 2014, la perte de marge s’élevait à 3,7 % par rapport au premier trimestre de 2013, soit la plus forte baisse dans l’histoire du réseau officinal, rappelle le syndicat, pour qui, « seule l’évolution du mode de rémunération des pharmaciens, par l’introduction d’un honoraire de dispensation, permettra d’amortir les effets sur la marge des baisses de prix industriel des médicaments et aux pharmaciens de s’acquitter pleinement de leurs missions de santé publique ». •

… l’USPO en appelle au rassemblement… « C’est la première fois en vingt-cinq ans que je sens un tel mépris pour la profession. Cela ne peut plus durer. De qui se moque-t-on ? » Le plan d’économies de 3,5 milliards d’euros sur le médicament a du mal à passer pour Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), qui ne compte plus les mesures vexatoires prises à l’encontre des pharmaciens : suppression de la vignette, baisse des prix, dispensation à l’unité des antibiotiques, attaques sur le monopole… Le syndicat appelle donc à une mobilisation sans

précédent de la profession. « Étudiants, groupements, syndicats, adjoints, mais aussi préparateurs, salariés de l’officine… j’invite l’ensemble de la profession à faire front contre ce plan d’austérité qui met en péril le réseau ». L’ensemble des acteurs devrait se rassembler début juin pour définir les actions à mener. Une intersyndicale élargie ? « Cela dépasse les intérêts syndicaux. 120 000 emplois sont directement menacés par ces mesures d’économies. Face à ce cataclysme, soit on est résigné, soit on est combatif. Je vous laisse deviner notre position ». •

… et l’UNPF souhaite une autre réforme On connaissait les positions du syndicat sur la réforme en cours. Avec l’annonce des 3,5 milliards d’économies sur le médicament, elles n’ont pas évolué. Bien au contraire. Dans un communiqué, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) réaffirme son opposition à la réforme de la rémunération contresignée par l’Assurance maladie et entérinée par les autorités de tutelle. « Réformer le système de rémunération d’une profession en temps de crise était déjà

économiquement dangereux, mais avec un plan d’économies d’une telle ampleur, cela devient suicidaire pour les officines », indique le syndicat, qui est persuadé qu’« une autre réforme est possible. » Une réforme qui reposerait sur la mise en place d’un honoraire à l’ordonnance, financé par une partie des sommes liées aux contrats de coopération. L’UNPF considère qu’il est vital de sauvegarder l’économie du générique, qui représente 30 % de la marge actuelle des pharmaciens. •

Il a dit…

La rémunération officinale mérite une adhésion massive de la profession. Or, force est de constater que nos trois syndicats n’ont pas réussi à trouver de consensus. Nous attendons un nouveau pacte pour l’officine, porteur d’avenir pour les pharmaciens et les groupements. Pascal Louis, président du CNGPO, à propos du nouveau mode de rémunération

8 • Pharma N°112 • mai 2014

97

C’est, en pourcentage, le nombre de Français qui pratiquent l’automédication selon un sondage Ifop/Pharmarket réalisé auprès de 1 002 personnes. 47 % pratiquent l’automédication car ils n’estiment pas nécessaire de consulter un médecin. 15 % le font pour éviter des dépenses inutiles à l’Assurance maladie.

6,1

C’est, sur 10, la note qu’attribuent les Français à la sécurité des vaccins selon l’Observatoire du Leem 2014. La note est de 6,4/10 pour la sécurité des médicaments en général. télex Cormedal au secours des professionnels

Face à la recrudescence des actes de violence contre les professionnels de santé, l’URPS médecins libéraux du 
Languedoc-Roussillon a décidé de créer un système d’alerte par smartphone. Baptisée Cormedal, cette application permet de prévenir, en cas de danger, les services de gendarmerie et de police depuis son portable. L’outil donne aussi accès à un système d’alertes sanitaires. Téléchargeable sur www. cormedal.org à partir du mois de juin.


Actualité profession

nomination

Génériques

Un marché qui stagne à leur prix ni à la substitution, qui est effectuée quotidiennement dans des conditions difficiles par les pharmaciens, mais à la prescription pour laquelle le Gemme appelle Madame la ministre à des mesures structurantes dans les meilleurs délais ». Dans un communiqué de presse daté du 4 mai, le Gemme plaide pour la prescription en DCI, « seule mesure qui permettra des économies supplémentaires ». • Un taux de substitution qui repart à la hausse suite à la mesure TPCG 80

72

70

70 60

78

76

58

60

70

68

71

63

31

50 40

C’est, en pourcentage, selon le Gemme, la part du médicament générique dans le marché pharmaceutique remboursable en France, contre 75 % en Allemagne ou au Royaume-Uni.

30 20

2013

2011

2012

2010

2009

2007

2008

2005

0

2006

10

2004

L’année 2013, même si elle a bénéficié d’un effet levier grâce à la mesure tiers-payant contre générique (TPCG), aura été une année atone pour le médicament générique. La croissance de ce marché a en effet été de + 12,7 % en valeur et de + 16 % en volume, soit des données proches de celles des années 2006 et 2007. Toutefois cette croissance s’est concentrée au premier trimestre et, dès le mois de juillet, la tendance s’est inversée avec un net ralentissement : entre le premier et le second semestre, le marché a progressé de 1,81 % en volume et de 0,18 % en valeur. Les échéances brevetaires survenues au cours de l’année 2013 (irbésartan, hydrochlorothiazide, zoledronate, lopinavir, telmisartan, capecitabine, lamivudine, sildenafil…) n’ont pas permis d’infléchir cette tendance. Le premier trimestre de 2014 aura, quant à lui, montré un coup d’arrêt pour le marché du générique, avec une baisse en volume de 2 %, et de 8 % en valeur. La part des médicaments génériques recule de 1 % dans le marché pharmaceutique remboursé en volume. Le retard constaté de la France par rapport à certains de ses voisins européens en matière de substitution (voir chiffre ci-contre) pose la question des mesures gouvernementales et de leur efficacité. Pour le Gemme, « la sous-utilisation des médicaments génériques ne tient ni

– 86,5

agenda

Journée mondiale de lutte contre le tabac Samedi 31 mai Si le but global de cette journée est la protection des générations actuelles et futures des conséquences sanitaires, sociales, environnementales et économiques liées à l’usage du tabac, l’objectif de cette nouvelle édition initiée par l’Organisation mondiale de

Olivier Laureau, nouveau président de Servier Jusque-là directeur financier des laboratoires Servier, Olivier Laureau a été nommé président du groupe pharmaceutique français suite au décès de son fondateur, Jacques Servier. Olivier Laureau, qui a fait sa carrière chez Servier, avait été chargé en février d’une mission de « coordination et prévalidation des projets stratégiques et opérationnels » au sein du comité de direction.

la santé (OMS) est que les gouvernements portent les taxes à un niveau qui réduise la consommation de tabac. Cette journée sera également l’occasion de communiquer autour du sevrage tabagique et d’encourager vos patients fumeurs à envisager un sevrage.

C’est, en pourcentage, la baisse de prix de la simvastatine entre avril 2005 (Zocor, 37,24 €) et mars 2014 (générique à 5 €).

Plus d’infos sur www.who.int/campaigns/ no-tobacco-day/2014/event/fr/

Le sondage pharma/Celtipharm Le dépistage de la BPCO
et vous… La Mutualité française vient de lancer une expérimentation de dépistage de la BPCO dans certaines officines françaises.
 •Ê tes-vous favorable à cette initiative ? OUI ........................ 83 % NON ...................... 17 %

• Doit-elle être étendue à d’autres pathologies ?

OUI ........................ 85 % NON ...................... 15 %

• Selon vous, les mutuelles doiventelles être davantage impliquées dans la rémunération des nouvelles missions des pharmaciens ?

OUI ........................ 77 % NON ...................... 23 %

Étude réalisée par le département gestion de call center de Celtipharm, sur un échantillon représentatif stratifié de 400 officines françaises sélectionnées dans sa base de données (du 4 au 17 avril 2014).

10 • Pharma N°112 • mai 2014


télex

remises génériques

Réactions mitigées sur le nouveau plafond La FSPF et l’USPO ont pris acte du nouveau plafond de remises et des conditions commerciales sur les génériques fixé à 40 % par le gouvernement. Une bonne nouvelle pour la FSPF, pour qui ce taux va « assurer aux pharmaciens d’officine d’effectuer leur tâche de référencement en toute sécurité juridique ». L’USPO se montre, elle, plus sceptique et regrette que « le taux fixé ne soit pas à la hauteur de ses souhaits et que le réseau officinal perd environ 5 % de remises sur le marché sachant que la baisse des prix fabricants des génériques aura un impact supplémentaire sur le montant des remises ». Les regards se tournent désormais vers la suite

des négociations avec l’Assurance maladie. Si la FSPF demande la signature dans les plus brefs délais des avenants conventionnels instaurant l’honoraire de dispensation, l’USPO plaide pour une renégociation permettant de « trouver une solution plus rapide et plus adaptée à la dégradation économique des officines ». Dans un communiqué, l’USPO rappelle que « la majorité de la profession est défavorable à la mise en œuvre d’honoraires de 1 € par boîte et, conformément au courrier adressé à la Cnam et au ministère de la Santé le 10 janvier, demande que ces honoraires à la boîte ne soient pas mis en place ». La suite des négociations s’annonce mouvementée… •

elle a dit…

Les patients ne seront ni moins bien soignés ni moins bien remboursés. Il n’y aura ni déremboursements ni nouvelles franchises. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé,

France Côlon enquête… L’association France Côlon lance une enquête nationale pour mieux appréhender le vécu et les attentes des malades qui ont ou ont eu un cancer colorectal. Prise en charge, traitements, essais cliniques, vie sociale ou familiale sont autant de points abordés dans le questionnaire diffusé dans les services de gastro-entérologie ou sur le site www.association-france-colon.fr

5

C’est, en pourcentage, le nombre de pharmacies françaises qui commercialisent des cigarettes électroniques selon une étude Smokio. En France, le marché est estimé à 250 millions d’euros en 2013 et il devrait atteindre les 400 millions cette année.

à propos du plan d’économies pour l’Assurance maladie de 10 milliards d’euros

mai 2014 • Pharma N°112 • 11


l’observatoire des pharmaciens

>> La blouse a-t-elle le blues ? Signe d’un autre temps pour certains, nécessité professionnelle pour d’autres, la blouse divise la profession. Et vous, qu’en pensez-vous ? Pharma et Pharmagest ont mené l’enquête. Par Olivier Valcke

• Êtes-vous favorable au port de la blouse en pharmacie ?

78 % des pharmaciens favorables à la blouse On la croyait désuète, la blouse fait pourtant l’unanimité au sein de la profession. Ils sont ainsi 93 % chez les préparateurs, 87 % chez les adjoints et 95 % chez les étudiants en stage à la porter régulièrement. Seuls 42 % des titulaires déclarent en mettre une. Malgré un large choix de couleurs (voir notre sujet back-office pp. 26-27), les pharmaciens interrogés font dans le classique puisque, dans plus de 60 % des cas, la blouse est blanche.

1% 21% Oui Non Ne se prononcent pas

78%

• En mettez-vous une ? Oui

1%

4% 54%

ADJOINTS

TITULAIRES

PRÉPARATEURS

42% 87%

Ne se prononcent pas

5%

7%

12%

Non

93%

ÉTUDIANTS

95%

Témoignages « La blouse, tu l’aimes ou tu la quittes ! » Adjoint en Vendée (85) « Merci la blouse. Grâce à toi, plus besoin de repasser mes chemises. » Titulaire dans le Calvados (14) « En pharmacie, les blouses sont portées une semaine, voire plus. Pour la propreté, on repassera… » Préparateur en Charente-Maritime (17)

14 • Pharma N°112 • Mai 2014

« La blouse est un repère visuel, comme la croix verte. Grâce à elle, le patient sait qu’il se trouve dans un espace de santé avec du personnel qualifié. » Préparateur dans l’Allier (03) « Seul dans le désert, vous êtes malade. Deux personnes arrivent : l’une avec une blouse blanche, l’autre en civil. Par réflexe, vers qui aller pour être soigné ? » Titulaire en Gironde (33)

« Franchement, la blouse ça évite de se salir et les poches c’est pratique, mais ça gâche un peu une tenue… À quoi ça sert de faire de efforts vestimentaires si on ne voit plus rien ? Si je pouvais, je m’en passerais volontiers. » Adjointe dans les Hauts-de-Seine (92) « La blouse ne sert à rien. Elle nous différencie juste du titulaire. » Adjoint dans le Val-d’Oise (95)


• Est-elle obligatoire dans votre officine ?

4%

17%

• Le port de la blouse s’accompagne-t-il d’un badge précisant votre fonction ?

33%

8% 17%

TITULAIRES

TITULAIRES ADJOINTS

ADJOINTS PRÉPARATEURS

46%

PRÉPARATEURS

75% Oui, pour tous

Oui

Oui, pour les employés uniquement

Non

Non, c’est au choix

Ne se prononcent pas

Ne se prononcent pas

Blouse et badge incontournables Sans que cela soit une obligation légale, l’employeur peut imposer à ses salariés, notamment par l’effet du contrat de travail, voire du règlement intérieur de l’entreprise, le port d’une blouse. Cela semble être le cas

pour 79 % de nos sondés, qui déclarent que la blouse est obligatoire au sein de leur officine (33 % pour tous et 46 % pour les employés). Dans 75 % des cas, cela s’accompagne d’un badge précisant la fonction de la personne. Badge qui, rappelons-le, est obligatoire !

• Que représente la blouse pour vous ?

4%

4% 42%

10%

L’expertise médicale La distanciation avec le patient L’hygiène, la propreté

TITULAIRES

26

ADJOINTS

%

Le pouvoir du soignant Autres

PRÉPARATEURS

Ne se prononcent pas

14%

L’expression de l’expertise médicale Lorsque le pharmacien revêt sa blouse, c’est l’expertise médicale qu’il endosse. 42 % des pharmaciens interrogés ont ainsi une représentation médicale de la blouse. 26 % y voient un outil de propreté et 14 % estiment qu’elle sert à mettre de la distance avec le patient.

Méthodologie : 74 titulaires, 91 adjoints, 118 préparateurs et 20 étudiants interrogés entre le 25 mars et le 1er avril 2014.

En partenariat avec



nouveaux produits

>> Zoom sur… L’info des génériques

Mirvaso

• Brimonidine • Agoniste des récepteurs alpha-2adrénergiques hautement sélectif • Traitement local symptomatique de l’érythème facial associé à la rosacée de l’adulte • Gel dosé à 3 mg de brimonidine par gramme • Tube de 30 g • Liste I • Non remboursable Laboratoire Galderma international

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Nouveau topique dans la rosacée de l’adulte Ce gel dont le principe actif est la brimonidine

L’application ne doit pas avoir lieu sur une peau

est indiqué dans le traitement symptomatique de

lésée, irritée ou sur des plaies ouvertes.

l’érythème facial associé à la rosacée chez

Pensez à rappeler que le lavage des mains

l’adulte. Il agit localement en réduisant l’érythème :

juste après l’application est recommandé.

la brimonidine, agoniste des récepteurs alpha-2-

Mirvaso peut être utilisé concomitamment avec

adrénergiques, induit une vasoconstriction

d’autres médicaments topiques destinés à traiter

cutanée directe.

les lésions associées à la rosacée ou avec des

Mirvaso doit être appliqué une fois par jour. Le

cosmétiques. Dans ce cas, il est nécessaire

moment est choisi par le patient, en fonction de ce

de respecter un temps de latence entre

qui lui est le plus pratique.

l’application des différents produits. Les autres

La dose maximale recommandée est de 1 g de gel

produits seront appliqués après absorption de

au total, divisé en l’équivalent de cinq petits pois

Mirvaso par la peau.

de gel, chacun étant destiné à l’une des zones

Au rang des effets indésirables, on peut citer

suivantes : front, nez, menton, joues. L’application

érythème, prurit, rougissement et sensations

ne doit avoir lieu que sur le visage, et doit être

de brûlures cutanées. Généralement d’intensité

uniforme, en fine couche, en évitant les yeux, les

légère à modérée, ils ne nécessitent habituellement

paupières, la bouche et la muqueuse nasale.

pas l’arrêt du traitement.

˕˕Biogaran Alginate de sodium/ bicarbonate de sodium 0,5 g/0,267 g suspension buvable Boîte de 24 sachets-dose de 10 ml Princeps : Gaviscon Capécitabine 150 mg Boîte de 60 comprimés pelliculés Princeps : Xeloda Capécitabine 500 mg Boîte de 120 comprimés pelliculés. Princeps : Xeloda Lorazépam 1 mg, 2,5 mg Boîtes de 30 comprimés sécables Princeps : Temesta ˕˕Cristers Galantamine LP 8 mg, LP 16 mg, LP 24 mg Boîtes de 28 gélules Princeps : Reminyl LP

en bref…

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48 • Pharma N°112 • Mai 2014


Dodie

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Pour avoir les lentes à l’œil

Parce que les mamans plébiscitent la pharmacie pour leurs achats de petite puériculture, Dodie se développe sur de nouveaux segments afin de donner à l’officine des opportunités de croissance. En plus de la biberonnerie ou des sucettes (avec des innovations et de nouveaux modèles), la marque propose des aides à l’allaitement (tire-lait, soin crevasses…), des produits d’hygiène (brosse, peigne, ciseaux à ongles, bâtonnets oreille) et des aides astucieuses telles qu’un chauffe-biberon, une boîte pour doses de lait en poudre ou un égouttoir à biberons pliant.

Mis au point par des experts de la nutrition, les programmes Edel proposent d’accompagner la perte de poids, sans perte de plaisir gustatif. Pas de substitut hyperprotéiné ici, mais des plats, collations, desserts ou préparations pour petit déjeuner à teneur glucidique et lipidique réduite, et contenant assez de protéines pour maintenir la masse musculaire. Colombo de poulet, soupe de pois chiches à l’orientale… les saveurs sont mises en avant, en box ou produits à l’unité.

Dans la lutte contre les poux, la palme de l’originalité revient à Détect lentes, qui permet, après application sur le cuir chevelu, de colorer les lentes en bleu. Il est ainsi plus facile de les repérer et de les ôter, pour éviter les rechutes. Le flacon est fourni avec deux paires de gants et un peigne fin. Le temps de pose est de 2 minutes, avant rinçage et shampooing. Le produit ne tache pas les matériaux (baignoire, douche, serviette…), la formule colorant uniquement les bandes de protéines composant l’enveloppe de la lente.

Kerium doux extrême

Mag 2 marin

Dermobiane solaire

Apaise le cuir chevelu

Magnésium breton

Photoprotection interne

Cooper mise sur un concentré d’eau de mer riche en chlorure et sulfate de magnésium puisé au large des côtes bretonnes. Sans sucre et sans parabène, ce produit d’origine naturelle est obtenu par évaporation solaire des eaux salines. Une ampoule contient 300 mg de magnésium et 2 mg de vitamine B6, couvrant l’intégralité de la dose journalière recommandée. à conseiller à raison de 1 ampoule par jour, à diluer dans un grand verre d’eau, de préférence au cours d’un repas. En cure d’un mois, à renouveler si nécessaire.

Favoriser l’apparition d’un hâle progressif, faciliter le bronzage, et ainsi diminuer le risque de lucite estivale et de coups de soleil, est l’objectif de la photoprotection interne, qui repose le plus souvent sur les bêta-carotènes et la vitamine E. Dermobiane mise ici sur un extrait de Polypodium leucotomos, associé aux vitamines C et E. Conseiller la prise de 1 comprimé par jour, à avaler. Ne dispense pas d’une protection solaire efficace. Déconseillé chez la femme enceinte ou allaitante, ne pas administrer chez les patients cardiaques.

Dodie

Eau thermale de la Roche-Posay et polysorbate-21 sont ici associés dans deux shampooings. Le polysorbate-21, tensio-actif non ionique, interagit avec les agents lavants et moussants de la formule pour en optimiser la tolérance et la douceur. Deux textures sont disponibles avec l’arrivée du shampooing-crème relipidant (cheveux secs), en complément du shampooing-gel physiologique (cheveux normaux). En cas de picotements, échauffements, démangeaisons du cuir chevelu, dès 3 ans.

Flacons de 400 ml PPC : NC La Roche-Posay

Edel Week : menus pour 7 jours, 89,90 € Edel Week Lunch : 7 déjeuners, 49,99 € Nutrisens

30 ampoules de 10 ml PVC : 11 à 13 € Cooper

PPC : 9,80 € Merck

Boîte de 30 comprimés sécables PPI : 21,20 € Pileje

mai 2014 • Pharma N°112 • 49



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