Habiter la ruralité - PFE - Fabien BOSTYN

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HABITER LA RURALITÉ RÉPONSES À UN TERRITOIRE EN MUTATION

PROJET DE FIN D’ÉTUDES - ATELIER ARCHITECTURE ET PAYSAGE FABIEN BOSTYN PROFESSEUR ENCADRANT : ANNE PORTNOÏ ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE NORMANDIE 2016 - 2017

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SOMMAIRE INTRODUCTION

UNE PROBLÉMATIQUE COMMUNE AUX TERRITOIRES RURAUX FRANÇAIS

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I - NOMMER, SITUER ET DÉCRIRE LE TERRITOIRE D’INTERVENTION

ENTRE FÉCAMP ET LE HAVRE, LE PAYS DE CAUX MARITIME

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ENTITÉS REPRÉSENTATIVES DU TERRITOIRE

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DES ANNÉES 50 À NOS JOURS

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UN TERRITOIRE AUX MULTIPLES ENJEUX

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II - APPLICATION D’UNE STRATÉGIE D’INTERVENTION GLOBALE

LE TILLEUL COMME EXEMPLE D’UNE CROISSANCE MAÎTRISÉE

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LA DENSIFICATION

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L’EXTENSION DES ENTITÉS CLOS MASURE

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LA LISIÈRE HABITÉE

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III - L’ÉCHELLE DU PROJET ARCHITECTURAL

REPENSER LE CLOS MASURE

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INTRODUCTION

UNE PROBLÉMATIQUE COMMUNE AUX TERRITOIRES RURAUX FRANÇAIS

Les territoires ruraux connaissent depuis une

quarantaine d’années de profondes mutations dues à la présence d’une nouvelle population à la recherche d’un meilleur cadre de vie. Cette migration de la population des pôles urbains vers les campagnes se vérifie encore aujourd’hui et s’explique par la présence d’un réseau routier efficace et par l’accessibilité du foncier en zone rurale. Ce phénomène spontané nommé «rurbanisation» engendre cependant des formes urbaines non adaptées, consommatrices en espace et non insérées dans le paysage existant. Cette transformation engendre la perte de terres agricoles, la destruction et le cloisonnement des espaces naturels et des habitats. Cette mutation est aussi responsable de l’imperméabilisation des sols. Sur une période de 10 ans et à l’échelle de la France, les surfaces nouvellement artificialisées sont évaluées en moyenne à 137 000 hectares, soit le quart de la superficie de la Seine-Maritime. Les élus locaux peinent à prendre conscience de l’importance de la préservation des paysages, des terres agricoles et des enjeux économiques que cela engendre. Ces différents enjeux sont la base de la réflexion menée au sein de ce projet et permettent de mettre en application des outils urbanistiques, architecturaux et paysagers pour répondre à la problématique de la rurabanisation sur le territoire du Pays-de-Caux.

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Emplois / Mouvements pendulaires [1 : 250 000e]

Migrations / Rurbanisation

Zone commerciale FÉCAMP

Zone industrielle ETRETAT

Mouvement pendulaire Axe de circulation GODERVILLE

LE HAVRE

Arrivée de population Départ de population

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I - NOMMER, SITUER ET DÉCRIRE LE TERRITOIRE D’INTERVENTION

ENTRE FÉCAMP ET LE HAVRE, LE PAYS DE CAUX MARITIME

Dans le cadre du Projet de Fin d’Études Architec-

ture et Paysage, nous nous intéressons au phénomène de rurbanisation appliqué à un territoire singulier, celui du Pays de Caux. Situé dans le département de la Seine-Maritime en Normandie, cette zone constitue un plateau délimité par la Seine au Sud et par la Manche au Nord et à l’Ouest (la limite Est étant géographiquement discutée). Ce territoire révèle une forte identité paysagère caractérisée par de grands plateaux agricoles, limités par des falaises et entrecoupés par des valleuses creusées par d’anciens fleuves. L’étude de ces composantes nous révèle en premier lieu l’existence de formes urbaines et paysagères uniques, celles des clos-masures. Les différentes particularités du Pays de Caux permettent la mise en pratique de l’architecture liée à son milieu, ce projet soulignant en effet l’importance de la prise en considération du paysage afin d’éviter, sur le long-terme, sa banalisation. LONDRES

NEWHEAVEN PORTSMOUTH

PLYMOUTH

SAINT-VALERY-EN-CAUX

FÉCAMP

DIEPPE

ETRETAT

DIEPPE

FECAMP

ETRETAT

CÔTE D'ALBÂTRE

LE HAVRE ROUEN

PLAGES DU DEBARQUEMENT

CAEN

DEAUVILLE

HONFLEUR

GIVERNY

ST-LÔ MONT SAINT-MICHEL

PARIS

LE HAVRE ROUEN

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ENTITÉS REPRÉSENTATIVES DU TERRITOIRE

Nous retrouvons sur le territoire d’étude diffé-

rentes entités qui composent le paysage telles que ; 1 - Le bourg dense : Le tissu du bourg est ancien et est le résultat de l’agglomération de clos masure. Il concentre la totalité des services au sein d’une même commune et s’organise autour d’une église ou le long d’un grand axe de circulation. 2 - Le clos masure : L’originalité du paysage repose sur la présence des clos masures. En effet cette forme d’organisation est typique et regroupe, dans une cours protégée d’arbres de hauts jets, habitations, bâtiments agricoles, potager, verger et mare. L’enceinte arborée permet de se protéger du climat et ainsi améliore la qualité du cadre de vie. 3 - Le plateau agricole : L’espace agricole cauchois peut être qualifié d’openfield et laisse voir des horizons lointains. Cependant le paysage du plateau est entrecoupé par les masses végétales des clos masures, ceux-ci permettent d’abriter une biodiversité qui ne trouve pas sa place dans les champs cultivés.

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DES ANNÉES 50 À NOS JOURS En nous intéressant au développement des communes rurales composant le tissu urbain de la zone nous mettons en exergue une problématique importante, celle de l’extension de l’urbain sur des territoires naturels et agricoles. Ce constat naît d’une étude menée sur un ensemble de trois communes montrant leurs évolutions, des années 1950 jusqu’à aujourd’hui. Nous nous apercevons dès lors que l’extension des zones urbanisées n’est pas proportionnelle à l’augmentation de la population, mais plutôt exponentielle. En effet la population augmente constamment mais avec elle disparaît un foncier agricole non renouvelable. Nous notons également l’apparition de nouvelles formes urbaines issues du phénomène de rurbanisation : le lotissement et la zone artisanale. Ces tissus viennent s’implanter sur des terres agricoles et rompent les continuités écologiques existantes. En parallèle, les alignements d’arbres diminuent et le clos masure perd son usage premier d’exploitation agricole.

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1955

LE TILLEUL

Alignement d’arbres de hauts jets Espace agricole

Espace bâti

2016

476

Bâti ancien

Espace nouvellement bâti

2025 - 2050

700

Zone potentiellement urbanisée en 2050

Zone potentiellement urbanisée en 2025

Zone à urbaniser inscrite au PLU

+ 0.7% par an

1253 1472

2,35 hbts/ménage 19 logements 55 logements

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UN TERRITOIRE AUX MULTIPLES ENJEUX La bande littorale du Pays de Caux entre Fécamp et Saint-Jouin-Bruneval, territoire d’étude, est en passe d’être classée Grand Site de France. Ce facteur ajoute un nouvel enjeu au projet global, celui du tourisme. En effet, en plus de la maîtrise de la rurbanisation et de la création de nouveaux logements, viennent se greffer de nouveaux enjeux afin de faire de ce territoire un lieu attractif et en cohérence avec les problématiques actuelles. De ce fait le tourisme se doit d’être étroitement lié avec le cadre de vie, les déplacements doux sont à mettre en valeur, l’accent doit être mis sur l’agriculture locale afin de concilier tourisme, cadre de vie et patrimoine naturel et historique.

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valorisation du patrimoine naturel

développement d’un agrotourisme

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II - APPLICATION D’UNE STRATÉGIE D’INTERVENTION GLOBALE

LE TILLEUL COMME EXEMPLE D’UNE CROISSANCE MAÎTRISÉE Le Tilleul est une commune de 700 habitants traversée par l’axe reliant Fécamp au Havre. Elle est en lien étroit avec le site touristique d’Etretat et est donc fortement soumis aux problématiques d’accueil du tourisme. Nous retrouvons ici, comme sur l’ensemble du territoire rural, un phénomène de rurbanisation du à l’arrivée d’une jeune population, souvent sans enfant. Le tissu urbain est donc principalement résidentiel et mêle des structures anciennes avec des zones pavillonaires implantées en bordure de village. Ces nouvelles zones bâties sont en contradiction avec la ceinture verte qui entoure le village et pose la question de l’insertion paysagère de l’habitat en milieu rural.

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2

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Ceinture verte composée de couches successives

Ceinture verte

Perméabilité de la ceinture verte

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En établissant une stratégie globale d’interven-

tion sur le territoire de la commune, nous proposons une nouvelle manière de bâtir en adéquation avec le contexte paysager et en évitant au maximum de mordre sur le territoire agricole. Nous proposons dès lors cinq méthodes d’implantation : - la densification du tissu bourg - la densification du tissu hameau - l’extension des entités clos masures existantes - la requalification des entités clos masures - la lisère habitée DENSIFICATION DU CENTRE-BOURG

EXTENSION DES ENTITÉS CLOS MASURES

DENSIFICATION DU TISSUS HAMEAU

REQUALIFICATION DU CLOS MASURE

LISIÈRE

RETRAVAILLER LES ENTRÉES DE VILLAGE

extension du clos masure

clos masure existant

Insertion paysagère des zones d’implantation

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champs

extension du clos masure

clos masure existant

champs

lisière

Plan de stratégie d’implantation Intervention sur la commune

tissu pavillonnaire


LA DENSIFICATION

La densification du centre bourg permet d’implan-

ter de petits logements individuels et collectifs, essentiellement en faveur de la population viellissante. Les personnes agées se trouvent alors à proximité des services et des activités proposées par la commune. En parallèle sont mis en place de nouveaux locaux communaux permettant le rassemblement des populations. Un nouveau commerce est mis en place ainsi qu’un cabinet médical, l’ensemble de ce programme permet de redynamiser la commune et évite certains déplacements inutiles. L’objectif est ici d’apporter une nouvelle densité tout en offrant une mixité fonctionnelle. Ces nouveaux espaces d’habitations sont également en lien avec un parc boisé et une nouvelle bande de jardins partagés favorisant le rapport au cadre de vie et à l’agriculture.

L’EXTENSION DES ENTITÉS CLOS MASURE

Cette stratégie d’implantation impose de travail-

ler en lien étroit avec la structure du clos masure existant. Afin de garder une cohérence paysagère, les talus doivent être prolongés, des arbres de hauts-jets doivent être plantés. Il s’agit là de créer un nouvel écrin dans lequel se trouvent de nouveaux logements. Les logements ici sont plus grands et ont pour visée les familles avec enfants. Les espaces extérieurs privés sont réduits pour favoriser les jardins partagés et le verger central. Sont également insérer dans cette stratégie des gîtes afin d’accueillir les touristes en nombre. Cette implantation liée au tourisme permet de sensibiliser le grand public à la question du paysage et du clos masure.

bourg

densification bourg

extension du bourg en hameau

lisière

Insertion paysagère

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III - L’ÉCHELLE DU PROJET ARCHITECTURAL

REPENSER LE CLOS MASURE

Une autre stratégie d’implantation consiste en la

réinterprétation d’un clos existant en prenant en considération un tissu bâti en état de délabrement. L’objectif est de travailler en cohabitation avec l’existant et de trouver une cohérence entre les éléments présents et ceux nouvellement apportés. Il s’agit alors de réutiliser un patrimoine en désuétude et d’y ajouter un ensemble programmatique cohérent pour faire de cette parcelle un parfait exemple de mixité sociale. Pour ce faire, le bâtiment de la grange est transformé en espace d’accueil touristique. Nous retrouvons dans cet enveloppe existante un ensemble de trois gîtes et une auberge liée à des espaces communs de détente. Cette réinterprétation de l’architecture locale permet de sensibiliser directement les locaux et les touristes à la conservation du patrimoine agricole ancien. La forme dite «classique» du clos masure a été respectée avec en son centre un verger, ici espace commun, et en son pourtour l’ensemble du programme de logements . Les espaces communs partagés et équipements proposés favorisent le lien social et l’entre-aide.

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Plan masse

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En parallèle a été mise en place une bande de

grands logements en accession à la propriété avec deux déclinaisons de types T4 et T5. Les espaces extérieurs sont réduits favorisant l’utilisation des espaces communs, les logements se tournant majoritairement vers l’espace du verger. Ces logements sont orientés Est-Ouest et sont protégés des vents par un système de «jardin-patio» permettant également de gérer la limite parcellaire entre les logements et ainsi éviter l’apparition d’un système de séparation non maîtrisé. Un ensemble de logements intermédiaires de types T3 et T2 a été mis en place en bordure Sud de parcelle et s’ouvre largement sur le grand paysage. L’orientation est ici Nord-Sud, permettant un grand apport énergétique et un bien être dans les jardins d’hiver communs. L’ensemble des espaces extérieurs est commun, nous retrouvons un grand espace de verger mêlé à un espace de pature pour le petit bétail qui permet à chacun de posséder un animal de basse-cours. De larges bandes de jardins partagés sont prévues et deux serres permettent de stocker les plantes en hiver mais également de produire ses propres légumes. Une mare existante est perservée et favorise l’existence d’une bio-diversité au sein même de la parcelle. L’implantation de chaque équipement et chaque habitation a été décidée en fonction de l’usage et de l’ensoleillement nécessaire à son bon fonctionnement. De plus le sens naturel d’écoulement des eaux n’est pas entravé et l’imperméabilisation des sols est réduite au maximum. Le vocabulaire architectural vernaculaire a été ici réinterprété de manière contemporaine tout en permettant d’identifier des éléments de base tel que le colombage, le remplissage en brique et le sous-bassement en béton.

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Ensemble du projet

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