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Projet de fin d'études

Le Semoir

Vers une nouvelle cohabitation entre agriculture,ville et habitat Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba

Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble Architecture et Cultures Constructives - juin 2014


Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble

Architecture et Cultures Constructives

Projet de fin d'études - juin 2014

-

Le Semoir

-

Vers une nouvelle cohabitation entre agriculture, ville et habitat.

-

Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba

Membres du jury : Directeur d'études : Nicolas Dubus, Architecte, Maître assistant ENSA Grenoble. Enseignant de la thématique de master : Guillaume Pradelle, Architecte, Enseignant contractuel ENSA Grenoble. Enseignant d'une autre thématique de master : Philippe Liveneau, Architecte, Docteur en Architecture, Maître assistant ENSA Grenoble. Enseignant d'une autre thématique de master : Anne Coste, Architecte, Docteur en Histoire, HDR, Professeur ENSA Grenoble. Enseignant d'une autre école : Xavier Guillot, Architecte, Docteur en architecture, Professeur ENSA Saint Etienne. Personnalité extérieure : Gérard Mai, Adjoint à l’urbanisme, Mairie d’Ambert.


Equipe pédagogique / ENSA grenoble, ENSA lyon

Equipe pédagogique Grenoble :

ENSA

Equipe Lyon :

pédagogique

ENSA

Master A&CC (Architecture et Cultures Constructives)

Master AA&CC (Architecture Ambiances et Cultures Constructives)

Enseignant porteur : Nicolas (Architecte, Ma. TPCAU)

Dubus

Enseignants porteurs : Olivier Balaÿ (Architecte, Prof. TPCAU, HDR), Rémy Mouterde (Ingénieur, Ma STA, Docteur en Mécanique des structures)

Anne-Monique Bardagot (Ethnologue, Ma. SHS), Stéphane Sadoux (Urbaniste, Ma. SHS), Thomas Juselme (Ingénieur, Thermique, Maa. STA), Jean-Christophe Grosso (Architecte, Mécanique des Structures, Ma. STA), Guillaume Pradelle (Architecte), Paul-Emmanuel Loiret (Architecte).

Vincent Dubreuil (Economiste), Nicolas Dubus (Architecte), Thomas Juselme (Ingénieur, Thermique), Karine Lapray (Ingénieur, Approche environnementale), Joël Latouche (Acousticien), Jacques Scrittori (Architecte d'intérieure).

Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Remerciements

Nos remerciements s’adressent en premier lieu aux enseignants qui nous ont suivi et soutenu tout au long de cette année, et qui ont contribué par leur présence et leurs nombreux conseils à l’élaboration de ce travail de PFE.

Enfin nous tenons à remercier nos proches, pour leurs encouragements et leur soutien, tout au long de ces neuf mois de projet de fin d’études.

Les architectes, Nicolas Dubus, Guillaume Pradelle, Olivier Balaÿ, Jean-Christophe Grosso, Paul-Emmanuel Loiret, Jacques Scrittori, et Xavier Guillot, les ingénieurs Thomas Jusselme et Guillaume Lafont, l’économiste Vincent Dubreuil et l’acousticien Serge Latouche nous ont permis d’appréhender la grande diversité des domaines de compétences mis en jeu par le projet architectural, et nous ont aiguillé sur les aspects fonctionnels, esthétiques, constructifs, environnementaux ou encore énergétiques. Nous tenons également à remercier Anne-Monique Bardagot, qui nous a aidé dans la structuration de notre discours et l’élaboration progressive du mémoire. Nous souhaitons remercier la mairie d’Ambert, pour nous avoir offert le cadre d’intervention nécessaire au travail de cette année, et tout particulièrement Gérard Mai qui a su se montrer disponible pour répondre à nos questions. Nos remerciements vont également à Maxime Fleurance et Florent Dalus du Gaec de la Poule Rouge, à Jean Serret, maire de la commune d’Eurre, à Karen Serre des Vergers de la Tour à Eurre, et à l’ensemble des intervenants extérieurs rencontrés au fil de cette année, qui ont su enrichir notre connaissance de l’agriculture et du monde agricole, et permis d’ancrer le projet dans une réalité concrète. Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Résumé

Français

Anglais

Le projet de fin d’études Le Semoir entremêle un programme de développement agricole et un programme de logements sur le site des Prairies à Ambert. Ce projet s’inscrit dans une plus vaste stratégie visant à rendre à l’agriculture un rôle structurant dans le développement de la ville d’Ambert et de son territoire.

This end-of-studies project mixes an agricultural program of development with a program of new housing located in the site of Les Prairies, in Ambert. This project also develops a strategy on a larger scale which tries to returns its major role to agriculture in the sustainable development of Ambert and its territory.

L’agriculture en tant qu’élément fondamental dans la construction de l’identité de ce territoire et porteur d’enjeux sociaux, alimentaires, économiques, environnementaux et énergétiques, mérite d’être interrogée. Elle constitue une ressource à même de nourrir les Hommes, d’entretenir les écosystèmes, de favoriser l’essor de pratiques agricoles éco-responsables, de développer des filières économiques fondées sur la solidarité et la mutualisation des moyens, de produire l’énergie nécessaire aux établissements humains et d’améliorer la qualité du cadre de vie. En ce sens elle s’inscrit pleinement dans les enjeux de développement durable, et représente pour la ville d’Ambert et le territoire du Livradois-Forez un formidable potentiel.

As a fundamental element in the construction of the territory’s identity that carries social, food, economical, ecological, and energy issues, agriculture deserves to be questioned. It represents a reliable resource for feeding human beings, preserving the ecosystems, facilitating the growing of sustainable farming practices, developing industries based on solidarity and the sharing of means, for producing energy and improving the quality of the living environment. As a result agriculture remains for us a way to develop a sustainable dynamic and potentially galvanize the town of Ambert and its territory.

C’est donc à partir de l’agriculture que nous avons développé un mode d’habiter durablement le territoire, dont Le Semoir propose une spatialisation sur le site des Prairies, emplacement clé du développement de la ville, localisé en périphérie du centre-bourg et à proximité directe des paysages ruraux. Ce projet de fin d’études est le fruit de la rencontre entre les invariants d’un territoire, les dynamiques et les acteurs locaux, et les problématiques de la ville d’Ambert. Il est également le fruit de la démarche collective de trois étudiants en dernière année de master d’architecture.

Agriculture is the starting point of the development of a sustainable way of inhabiting the territory that Le Semoir is spatializing into the site of Les Prairies. This site is a key point in the future development of the city, and is located nearby the old city centre and close by the farmland. This end-of-studies project is the result of an encounter of a territory, local dynamics, local players and the issues that faces the city of Ambert. It is also the result of the close collaboration of three students in their last year of studies in architecture.

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Sommaire -

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Sommaire

Introduction

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1. L'agriculture, une ressource inexploitée

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1.01.

Le Livradois-Forez, un territoire façonné par les terres agricoles

1.01.1. Un territoire structuré par trois invariants 1.01.2. Un type d’agriculture spécifique 1.01.3. Réserve foncière, identité et cadre de vie

1.02. Un modèle agricole en question 1.02.1. Un secteur économique en perte de vitesse 1.02.2. La transmission des terres agricoles 1.02.3. La nécessité de jeunes agriculteurs sur le territoire 1.02.4. Des pratiques agricoles non soutenables 1.02.5. Un lien entre agriculture et ville à retrouver

15 15 16 18

19 19 19 21 22 24

1.03. Un territoire et une ville engagés dans des démarches locales de qualité 26 1.03.1. Des politiques territoriales locales engagées en faveur d’une agriculture de proximité qualitative 26 1.03.2. Des producteurs en filières courtes 28 1.03.3. Ambert: des démarches locales innovantes 30

2. Vers un projet de société : Cohabiter

33

2.01. Une hypothèse pour répondre aux problématiques de la ville d’Ambert 34 2.02.

CO-HABITER : vers un projet de société éco-responsable

35

2.03. Un projet à l’échelle de la ville et sur le site des Prairies

37

2.03.1. Un site à proximité d’éléments structurants de la ville d’Ambert 2.03.2. Un site en lien avec la gare et le réseau ferroviaire 2.03.3. Un site entre ville et paysage rural

2.04. Une pépinière d’agriculteurs 2.04.1. Politique d’accès au foncier agricole 2.04.2. Favoriser l’installation de jeunes agriculteurs 2.04.3. Répondre au problème de la succession des terres agricoles 2.04.4. Vers de nouvelles pratiques soutenables

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37 39 40

42 42 44 45 46

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2.05. Un magasin des producteurs et une plateforme de distribution 49 2.05.1. Une demande réelle 2.05.2. Structurer un réseau de producteurs et asseoir une filière locale 2.05.3. Favoriser le lien consommateurs/producteurs 2.05.4. Stratégie alimentaire: Collecter / Distribuer 2.05.5. Le train comme atout prospectif

49 50 51 53 53

2.06. Un parcours pédestre à l’échelle de la ville

55

2.07.

56

Habiter les faubourgs ambertois

2.07.1. Une réponse à la problématique du logement d’Ambert 56 2.07.2. Cibles agricoles : producteurs, seniors agricoles et jeunes en formation 57 2.07.3. Une démarche de mixité au travers d’une démarche sociale 59

2.08. Stratégie constructive

61

2.08.1. La paille et le bois: ressources naturelles du territoire 61 2.08.2. Le choix de matériaux soutenables 63 2.08.3. Développer une filière locale 64 2.08.4. Inscrire la matérialité de l'architecture dans la charte paysagère du Livradois-Forez 65

2.09. Stratégie énergétique 2.09.1. Une unité de méthanisation 2.09.2. Valoriser des ressources naturelles sous-exploitées du territoire 2.09.3. Le train comme atout prospectif

3. Le Semoir

67 67 70 71

72

3.01.

Programme

73

3.02.

(Co)Habiter sur le site des Prairies

74

3.02.1. Créer un 'îlot 3.02.2. Retrouver des liaisons avec la base de loisirs et la ville 3.02.3. Vivre dans un environnement calme aux ambiances variées 3.02.4. Une chaufferie bois à l’échelle du site

3.03.

La place du végétal

3.03.1. Le jardin de dépollution 3.03.2. Une parcelle en permaculture

75 78 80 81

82 83 85

3.04. Le magasin des producteurs et la plateforme de stockage et de distribution 92 3.04.1. Concept architectural 3.04.2. Abords et relations avec l’extérieur 3.04.3. Un point de rencontre entre agriculteurs et habitants Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

93 95 98 8


3.04.4. Une logique professionnels

3.05.

constructive

en

adéquation

avec

des

besoins 100

Habiter le front bâti

3.05.1. Concept architectural 3.05.2. Abords et relations avec l’extérieur 3.05.3. Des espaces de transition 3.05.4. Un habitat collectif entre ruralité et urbanité 3.05.5. Un système constructif flexible et modulable 3.05.6. Des espaces extérieurs: loggias et balcons 3.05.7. Habiter au fil des saisons

3.06.

Habiter le coeur d’îlot

3.06.1. Concept architectural 3.06.2. Abords et relations avec l'extérieur 3.06.3. Des espaces de transition 3.06.4. Vivre au contact des terres cultivées 3.06.5. Habiter l’épaisseur des parois 3.06.6. Les jardins d’hiver 3.06.7. Habiter au fil des saisons 3.06.8. Une stratégie énergétique au service de la qualité des espaces.

3.07. Un habitat minimal pour des hébergements saisonniers 3.07.1. Une référence architecturale 3.07.2. Une posture du moindre impact 3.07.3. Une ouverture sur le territoire

102 103 104 106 108 112 115 117

121 122 123 125 126 130 134 136 140

144 144 145 148

Conclusion

149

Bibliographie

162

Annexes

166

Annexe 1. Phasage du projet

167

Annexe 2. Détails constructifs / Habiter le coeur d'îlot

169

Annexe 3. Acoustique / Habiter le coeur d'îlot

172

Annexe 4. Hygrométrie / Habiter le coeur d' îlot

173

Annexe 5. Etude thermique / Habiter le coeur d'îlot

174

Annexe 6. Bilan carbone - Energie Grise / Habiter le coeur d'îlot

178

Annexe 7. Economie / Habiter le coeur d'îlot

181

Annexe 8. Détails constructifs / Habiter le front bâti

188

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Annexe 9. Plan T1Bis et T2 / Habiter le front bâti

192

Annexe 10. Stratégie active / Habiter le front bâti

193

Annexe 11. Economie / Magasin des producteurs

194

Annexe 12. Financement de la pépinière d'agriculteurs

195

Annexe 13. Production pépinière / Permaculture

196

Annexe 14. Chaufferie bois collective

197

Annexe 15. Méthanisation

200

Annexe 16. Climat ambertois

203

Annexe 17. Références architecturales

204

Annexe 18. Éléments architecturaux ambertois

206

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Introduction -

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Introduction

Ce projet de fin d’études entremêle un programme de développement agricole éco-responsable, à travers la réalisation d’une pépinière d’agriculteurs à l’échelle des parcelles communales de la ville et d’un magasin des producteurs, et un programme d’habitat regroupant deux opérations de logements et des hébergements temporaires, sur le site des Prairies à Ambert. Ce projet est le fruit d’une étroite collaboration entre la ville d’Ambert et les écoles d’architecture de Grenoble et Lyon, lancée en 2011. Le travail de cette année de master s’inscrit dans la continuité des réflexions sur les possibilités d’évolution de la ville d’Ambert et de son territoire, amorcées par les étudiants des deux années précédentes. Ce travail s’inscrit également dans le projet de recherche « Spatialiser la transition énergétique » proposé par Anne Coste et Xavier Guillot, qui engage le laboratoire Cultures Constructives (A&CC) auquel le master est affilié, et les écoles d’architecture de Saint-Etienne, ClermontFerrand, Nancy et Lyon à travers le réseau d’enseignement et de recherche « Espace Rural Projet Spatial ». La participation à ce projet permet aux étudiants d’ouvrir leur champ de réflexion à la question du devenir énergétique des territoires ruraux. Lors de notre première rencontre avec la municipalité d’Ambert en Septembre 2013, la demande de la ville nous a été transmise. Il s’agit pour les étudiants de poursuivre une réflexion prospective sur les enjeux auxquels sont confrontés Ambert et son territoire : développer le dynamisme

et l’attractivité de la ville pour enrayer une démographie alarmante et adopter des stratégies de développement durable basées sur l’utilisation des ressources locales. Sur le site des Prairies cette demande s’est matérialisée sous la forme d’un écoquartier, envisagé par les élus pour attirer une population extérieure (des cadres et des agents de maîtrise) travaillant dans les industries de pointes de la ville. Il nous a semblé pertinent d’interroger cette volonté et d’ancrer le projet dans une réflexion plus large incluant les aspects sociaux, économiques, culturels, environnementaux et énergétiques au sein d’une stratégie de diversification des activités économiques et sociales. Nous avons alors amorcé un processus d’analyse et de compréhension de la ville et du territoire ambertois qui nous a mené à identifier l’agriculture comme possible ressource pour le développement durable d’Ambert. Sujet peu interrogé par les élus, pourtant porteurs de projets innovants en faveur de pratiques agricoles de proximité qualitatives, l’agriculture apparaît comme un structurant majeur du territoire et de la ville sur lequel nous a semblé essentiel de fonder le projet. De notre analyse du contexte et des rencontres avec les acteurs du monde agricole a donc émergé une problématique à laquelle nous avons tenté de répondre : comment l’agriculture peut-elle contribuer au développement durable d’Ambert et de son territoire ?

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L’émergence de cette problématique nous a mené à élaborer une stratégie qui redonne à l’agriculture un rôle structurant dans le développement d’Ambert comme de son territoire. Cette stratégie propose une nouvelle cohabitation entre l’agriculture et les Hommes qui la font vivre, la ville, le territoire et les Hommes qui l’habitent. Dans cette démarche l’agriculture devient le support d’un projet qui favorise l ‘émergence de synergies – humaines, sociales, économiques, constructives, environnementales ou encore énergétiques – qui dépassent le cadre du domaine agricole pour bénéficier au territoire comme à la société dans son ensemble. Cette pensée globale du projet nous semble être un moyen, en articulant les échelles et les acteurs territoriaux de répondre efficacement à des besoins collectifs interdépendants les uns des autres (alimentation, qualité du cadre de vie, diversification des activités économiques, biodiversité, mobilité, production d’énergie, etc.). A travers ce processus l’agriculture devient le support d’un mode d’habiter durablement la ville et le territoire ambertois - qui s’enracine dans l’identité et la culture des lieux, tout en intégrant les préoccupations contemporaines les plus actuelles- dont le Semoir, à travers le site des Prairies, propose une concrétisation spatiale. Le projet architectural qui en découle, engage une réflexion sur les modes d’habiter au contact des terres cultivées et les nombreuses interactions qu’entretiennent le monde agricole, l’habitat et plus

largement la ville. Il prend également soin de développer une architecture qui adopte une visée sociale, intègre l’utilisation des ressources locales pour la construction et l’énergie des bâtiments, et cherche à s’inscrire avec justesse dans son contexte environnemental et paysager, éléments fondamentaux d’une architecture soutenable. A l’image de l’outil manuel servant à réaliser des semis de graines, le Semoir cherche à essaimer par le projet une dynamique à l’échelle de la ville et du territoire, placée sous l’égide du bon sens et de la simplicité qui caractérisent le monde agricole, et tient à cœur de placer l’Homme au centre de la démarche. Ce mémoire retranscrit l’ensemble de la démarche qui nous a mené au projet du Semoir. La première partie est consacrée à l’analyse du contexte agricole ambertois et des liens qu’il entretient avec les problématiques de la ville d’Ambert et de son territoire. La seconde partie expose quant à elle l’ensemble des stratégies mises en œuvre par le projet, à l’échelle de la ville, et plus largement du territoire. Enfin la troisième partie présente en détail le projet architectural qui prend place sur le site des Prairies.

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1. L'agriculture, une ressource inexploitée -

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1.01. Le Livradois-Forez, un territoire façonné par les terres agricoles

L’agriculture a contribué, à travers les établissements humains, à façonner le territoire Ambertois.

1.01.1. Un territoire structuré par trois invariants Les monts du Livradois et du Forez, la Dore et les plaines agricoles Le pays ambertois1, situé au coeur du parc naturel régional du Livradois-Forez, s’est développé dans une vallée enclavée à l’Est par les monts du Forez, et à l’Ouest par les monts du Livradois, selon un axe Nord-Sud de 20km de long et de 4km de large. Cette situation géographique est marquée très fortement par la présence de la Dore et de ses nombreux affluents. La Dore a joué un rôle important dans le développement de l’agriculture et par voie de fait dans l’émergence même des hameaux, puis des villes2.

Thiers

LA DORE

MONTS DU FOREZ

PLAINES AGRICOLES FERTILES

Olliergues

Ambert

MONTS DU LIVRADOIS

Arlanc

C’est à partir de ses deux entités territoriales que se sont développés les établissements humains, par déboisement et exploitation des ressources forestières depuis la Dore vers les pentes des massifs, et le dégagement d’espaces propices aux activités agricoles. 1. Communauté de Communes d’Ambert 2 . «Peu industrieuse (presque aucun moulin ne s’accroche à ses rives), non flottable ni navigable (elle ne le devient qu'en aval de la Coupière), la Dore n’a joué dans le paysage économique ambertois qu’un rôle secondaire, limité à l’irrigation agricole et à la pêche », BOITHIAS, Jean-Louis, Le pays d'Ambert aux siècles passés, Tome 1, Saint-Etienne, Edition MontMarie, Collection "Mémoire Vive", 2008, 403p, p.13.

Réseau ferroviaire

Parc Naturel du Livradois-Forez

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1.01.2. Un type d’agriculture spécifique Élevage, céréales, prairies et haies bocagères Ces activités agricoles se sont essentiellement tournées vers l’élevage, la culture de plantes fourragères et enfin les cultures céréalières (pommes de terre, avoine, seigle, blé, colza, orge, froment...). Le développement de ce type d’agriculture s’expliquant par trois facteurs : la nature même des sols, essentiellement granitiques donc peu fertiles, un climat rude et contrasté, et enfin un morcellement des parcelles1 rendant délicat l’émergence d’une agriculture diversifiée.

Avec notamment la promotion de la fourme d’Ambert, l’inscription du pays dans la route touristique des fromages d’Auvergne, le patrimoine bâti des «jasseries»4, ou encore la protection de la race locale de vache dite «ferrandaise». Ce système agro-pastoral prédominant à Ambert produit donc un paysage de prairies, qui sont de formidables réservoirs de bio-diversité, notamment avec les haies bocagères qui les structurent, en même temps qu’elles constituent des puits de carbone en emprisonnant durablement celui-ci dans des sols peu travaillés (puisque non labourés).

Le type d’agriculture qui en résulte compose le territoire de la manière suivante: Les terres labourables, dont la qualité décroît à mesure que l’on s’éloigne de la Dore, supportent les cultures céréalières et les cultures fourragères. Lesquelles n’occupent que 5,2% de la SAU2 totale du pays d’Ambert. Le territoire reste marqué par l’élevage, notamment bovin, ce qui se traduit par une prédominance des prairies permanentes et temporaires3 qui s’étendent jusque sur les pentes des massifs du Livradois et du Forez. Le type d’élevage est principalement tourné vers le «bovin lait» et la fabrication de produits fromagers. Les pratiques étant majoritairement extensives avec la mise en pâture des troupeaux sur les prairies. Le système agro-pastoral est par ailleurs un élément fondateur de l’identité culturelle ambertoise, largement mis en avant par la ville.

Ville d'Ambert 1 . «l’une des problématiques du canton d’Ambert au cours du second XIXe siècle était son extrême morcellement, sa division entre de très petites parcelles agricoles dont le nombre avoisinait les 83000 sur les 24000h qu’il recouvrait, soit une superficie moyenne inférieure à 3ares». BOITHIAS, Jean-Louis, Le pays d'Ambert aux siècles passés, Tome 1, Saint-Etienne, Edition MontMarie, Collection "Mémoire Vive", 2008, 403p, p.18 2. Agreste, Recensement agricole 2010, page interactive sur agreste.agriculture.gouv.fr 3. Occupent 86,2% de la SAU. Agreste, Recensement agricole 2010, page interactive sur agreste.agriculture. gouv.fr 4. Bâtiment agricole d’élevage bovin caractéristique de la région ambertoise.

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Les haies qui délimitent les prairies sont parties intégrantes du patrimoine rural ambertois. Leur densité et leur interconnexion permet de parler de réseau bocager. Le type de haie prédominant à Ambert reste les grandes haies pluristratifiées. Lesquelles «sont constituées d’un mélange intime d’arbres et arbustes en croissance libre. S’y mêlent les noisetiers, viornes, aubépines, prunelliers, sorbiers, érables champêtres ou planes, merisiers, alisiers blancs, pruniers sauvages, chênes, frênes, peupliers noirs, Saules, etc...Ces haies avoisinent les 10 mètres de haut. Elles s’organisent en réseau bocager. Leur grande taille limite la visibilité à l’échelle de la parcelle, créant un paysage « intime » 1. Traditionnellement, ces haies servaient principalement de ressource de bois de chauffage et remplissaient la fonction de brise-vent. Fonctions qu’elles assurent encore aujourd’hui. De surcroit leur position sur les terrains pentus prévient l’érosion des sols et leur proximité avec les nappes phréatiques limite l’eutrophisation. Enfin la nature des espèces végétales qui la composent et leur étagement en font des réserves de biodiversité à préserver.

1. Conseil Général du Puy-de-Dôme, Typologie des haies du Puy de Dôme, www.puydedome.com Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

Ambert et alentours

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1.01.3. Réserve foncière, identité et cadre de vie Ce paysage de prairies bordées de haies bocagères, qui découle du système sociotechnique agricole1 qui s’est développé sur le territoire ambertois, lui donne son entière spécificité, forge l’identité culturelle et historique des lieux, en même temps qu’il participe à la qualité et à l’attractivité du cadre de vie.

Aujourd’hui, les terres agricoles occupent les 2/5 du de la commune d’Ambert. On peut donc mesurer l’importance de leur présence physique sur le territoire, en même temps que se dessinent les enjeux de la préservation de ce foncier dans le maintien du caractère rural du paysage ambertois.

Commune d'Ambert Terres agricoles 2/5 du territoire 1.« Certains systèmes agricoles décrivent des pratiques agronomiques, d’autres sont de nature socioéconomiques. Le croisement d’un système agronomique et d’un système socio-économique décrit un système socio-technique. ». Solagro, scénario Afterres 2050, Un scénario soutenables pour l'agriculture et l'utilisation des terres en France à l'horizon 2050, janvier 2014, 63p, téléchargeable sur www.solagro.org Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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1.02. Un modèle agricole en question

Le système socio-technique agricole ambertois est confronté à des problèmes et également des enjeux qui peuvent se rattacher aux problématiques de développement que connaît la ville d’Ambert.

agricoles insuffisants. Enfin on mesure le paradoxe qui existe entre le poids économique du secteur agricole -largement sous-représenté par rapport à l’industrie ou au tertiaire- et son emprise foncière sur le territoire.

1.02.1. Un secteur économique en perte de vitesse

1.02.2. La transmission des terres agricoles

On observe au niveau de la commune d’Ambert une forte décroissance du nombre d’exploitations puisque leur nombre est passé de 77 à 59 entre 2000 et 2010. Tendance que l’on peut mesurer dans les mêmes proportions à l’échelle de la communauté de communes ambertoise et à l’échelle du Puy de Dôme.

Le secteur agricole ambertois se caractérise par la prédominance foncière d’une minorité de grandes et moyennes exploitations qui concentrent près de 70,2% de la SAU. Celles-ci augmentent leur surface de production, non par l’acquisition de nouvelles emprises foncières hors de la SAU, mais par rachat de parcelles agricoles existantes appartenant à des petites exploitations. Ce phénomène est également observable à l’échelle du Canton d’Ambert, comme sur l’ensemble du département du Puy de Dôme. Les conséquences de ce mode de développement sont d’abord une uniformisation des cultures, puis la disparition progressive des petites exploitations et donc une diminution du nombre d’exploitants. Enfin, croisé aux phénomènes de reboisement et d’artificialisation des sols au profit de la fonction résidentielle, ce mode d’expansion des exploitations explique que la part des terres agricoles ne progresse pas sur le territoire, voire décroît.

De plus, le fonctionnement en individuel de la grande majorité des exploitants (83,6% à Ambert) ne génère pas d’emploi puisqu’aucune des exploitations recensées n’emploie de salariés ni ne fait appel à des saisonniers1. Cette observation du manque de poste de salarié supplémentaire s’explique en partie par le fait que les capacités de production des exploitations n’augmentent pas au même rythme que les coûts de production, lesquels sont dépendants de facteurs exogènes liés aux coûts des intrants (dérivés du pétrole) et que les revenus des exploitants décrochent par rapport à l’inflation. Ainsi on observe qu’une majorité d’exploitants ambertois sont pluri-actifs, et ce afin de compenser des revenus

1. 0% de salariés et 0,5% d’emploi saisonnier. Agreste, Recensement agricole 2010, page interactive sur agreste. agriculture.gouv.fr

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Démographie Ce modèle trouve également une limite par la démographie d’un secteur agricole ambertois fortement vieillissant. Puisque moins d’1/5 des agriculteurs ont moins de 40 ans et près de 3/5 sont sans successeur connu1. Si la perspective d’un départ massif des agriculteurs à la retraite dans les dix prochaines années soulève les enjeux du devenir du secteur agricole ambertois, elle permet également d’aborder la question des seniors agricoles.

Précarité et isolement des seniors agricoles Ces derniers sont la plupart du temps relégués hors la ville, vivent dans un grand isolement, et dans des conditions précaires. La moyenne de leur retraite est très inférieure à celles des autres secteurs d’activité. Leur logement est inadapté à leur mobilité, et souffre d’une grande précarité énergétique au regard des standards de confort actuels. La déconstruction progressive des structures familiales ou collectives propres à l’agriculture d’avant la révolution verte les isole, et les rend vulnérables à une grande détresse, qu’elle soit physique ou émotionnelle; que retraduit le fait que cette population soit particulièrement sujette aux maladies, à la dépression ou au suicide2. Même si la grande majorité de seniors est éligible aux aides, notamment de l’ANAH3, elle ne les mobilise pas pour autant, la plupart du temps par volonté de maintenir une indépendance caractéristique des valeurs du monde agricole. C’est pourquoi leur intégration à une dynamique agricole collective, une offre de logement adaptée et leur implication dans la transmission de leur patrimoine

matériel (foncier, bâti...) et immatériel (savoir-faire, culture), nous paraissent être des enjeux majeurs.

Diagnostic La question de la succession des exploitations et de la transmission des terres devient centrale dans le maintien de l’agriculture à Ambert. Elle implique de penser non seulement le devenir du foncier, mais aussi du patrimoine bâti agricole, du matériel autant que des savoir-faire détenus par les agriculteurs du territoire, dans un contexte où la succession au sein de la structure familiale n’est plus la norme. Penser cette transmission doit également permettre de répondre en partie aux enjeux de préservation du foncier agricole, laquelle dépend aussi de l’inscription et de la protection de ces terrains dans les documents d’aménagement (PLU, SCOT) sous la forme par exemple de ZAP4, ou de PAEN5.

Manifestation retraités agricoles, SMIC 85% Limousin, , Septembre 2012, www.lamontagne.fr 1. 17,1% ont moins 40 ans et 59,3% sont sans successeur connu. Agreste, Recensement agricole 2010, page interactive sur agreste.agriculture.gouv.fr 2. MSA, statisques sur la précarité des seniors agricoles, 2012, www.msa.fr 3. Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat. 4. Zone Agricole Prioritaire 5. Périmètre de protection et de mise en valeur des espaces Agricoles et Périurbains.

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1.02.3. La nécessité de jeunes agriculteurs sur le territoire Si la démographie actuelle du secteur agricole ambertois ne permet pas d’envisager le renouvellement des exploitations, alors la nécessité de jeunes agriculteurs sur le territoire s’impose. Toutefois l’installation de jeunes agriculteurs soulève des enjeux, notamment fonciers et économiques. La superficie des exploitations et l’augmentation du prix du foncier agricole (+31% entre 1999 et 2010 et +18% entre 2011 et 2012. Agreste) sur l’ensemble du territoire du Livradois-Forez, ne permettent pas à ces jeunes agriculteurs -dont le salaire de départ avoisine le/ou est inférieur au smicd’accéder à ce foncier agricole. De même, il leur est difficile de réaliser l’investissement relatif au matériel et au bâti agricole -patrimoine traditionnellement transmis au sein de la structure familiale- sans se placer dans une situation économiquement très précaire. A l’échelle du territoire, on observe un désintérêt des jeunes pour le métier d’agriculteur, et les formations agricoles, malgré «un réseau d’enseignement structuré et des organismes de formations bien répartis sur l’ensemble du territoire»1 et «des centres de recherche bien implantés et en pleine expansion»1 (INRA Clermont Ferrand...). L’offre de formation est donc peu mobilisée. Les jeunes, au sortir de leur formation ont par ailleurs un niveau de qualification assez faible et il leur est difficile par la suite de mobiliser le temps nécessaire à une formation complémentaire. Le projet régional de développement de

l’enseignement agricole soutenu par la DRAAF, préconise cependant d’améliorer la sensibilisation des jeunes agriculteurs aux enjeux environnementaux et énergétiques. Enfin la DRAAF Auvergne constate également qu’ils rencontrent des difficultés lors de leur installation compte tenu de leur méconnaissance du territoire et des pratiques agricoles locales.

Diagnostic La nécessité d’une politique de facilitation d’accès au foncier nous semble être un enjeu majeur qui se dégage de l’analyse du contexte. Elle doit s’accompagner d’un appui public, technique et matériel lors de l’installation des jeunes agriculteurs. Elle doit permettre de leur apporter une formation pratique complémentaire, une sensibilisation aux enjeux environnementaux et énergétiques, en même temps qu’une connaissance du territoire et des savoir-faire agricoles locaux. Cette connaissance peut être le fruit de l’implication des seniors agricoles déjà présents et des jeunes agriculteurs, pour assurer la transmission de bonnes pratiques dépositaires de l’identité agricole du lieu.

Pépinière d'installation agricole et fermière, Eurre,

lescompagnonsdelaterre.fr

1. Rapport de la DRAAF, Auvergne, Mars 2012, Plan local pour une agriculture durable, téléchargeable sur draaf. auvergne.agriculture.gouv.fr

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1.02.4. Des pratiques agricoles non soutenables Dans son ensemble le système sociotechnique agricole qui s’est développé à Ambert et sur son territoire n’est plus soutenable. Ce système prend naissance avec la Révolution Verte1, une politique de transformation de l’agriculture qui commence dans les années 1960 et vise à améliorer la productivité des exploitations agricoles des pays développés et des pays en voie de développement. Cette volonté politique et industrielle, appuyée par le progrès technique et scientifique, démocratise les intrants (engrais et produits phytosanitaires), généralise les variétés de cultures à haut rendement et induit la mécanisation du travail des agriculteurs. Cette “modernisation” de l’agriculture a fait basculer les sociétés agraires, fondées sur la paysannerie, marquées par la polyculture et les cultures vivrières, ancrées dans leur territoire vers une agriculture globalisée, caractérisée par la monoculture, la mise en concurrence des denrées sur les marchés mondiaux, et la rupture progressive avec le territoire. Le paysan «celui qui habite la campagne et cultive la terre»2 et entretient un lien profond avec un territoire qu’il cultive, façonne et entretient, devient exploitant agricole, pour qui le sol devient une ressource aux enjeux principalement économiques. Les effets observables de cette mutation sur le territoire ambertois concernent ici deux domaines : - le fonctionnement et la structuration des exploitations agricoles ; - les pratiques agronomiques à proprement parler et les liens qu’elles entretiennent avec leur environnement.

Un fonctionnement et une structuration des exploitations agricoles en individuel, tournés vers l’exportation. Autrefois structurées autour de la cellule familiale et la culture vivrière, les exploitations agricoles ambertoises sont caractérisées aujourd’hui par un fonctionnement individuel qui ne génère pas d’emploi salarié, puisque la mécanisation a remplacé une main d’oeuvre autrefois nombreuse. Ce basculement marque également le passage d’un travail collectif riche d’interactions sociales vers un travail solitaire. D’autre part, d’une logique de production vivrière ou destinée à une consommation locale, les exploitations se sont tournées vers une logique intensive et concurrentielle destinée à l’exportation.

Exploitation individuelle / mécanisation

www.rts.ch

1. HERVIEU, Bertrand, Purseigle, François, Sociologie des mondes agricoles, Paris, Armand Colin, Collection U, 2013, 229p. 2. Définition extraite du Larousse.

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Des pratiques agronomiques non soutenables Le fonctionnement en individuel des exploitations induit une forte mécanisation, et le recours à des engrais et produits phytosanitaires nécessaires à une agriculture mono-orientée. Cet effet se traduit sur le territoire ambertois par la prédominance de la monoculture céréalière sur les terres arables, et sa dépendance à des intrants extérieurs. Ce système appauvrit la qualité et la fertilité des sols : diminution de la matière organique, pollution par les pesticides, érosion, eutrophisation...en même temps qu’il bouleverse l’équilibre environnemental qui a longtemps caractérisé les écosystèmes ruraux, notamment par la diminution de la biodiversité et de la diversité des cultures, éléments clés de la résilience des milieux.

3. « Ils se distinguent par un engagement fort dans différentes instances de la vie sociale : associations, syndicats, partis, etc., et par un plus grand bénévolat (de 7 points supérieur à la moyenne en 2002). (...) Cette sur- représentation tient pour beaucoup à leur engagement dans les associations à caractère syndical ou professionnel : 54,5 % des agriculteurs étaient syndiqués en 1996, alors que ce n’était plus le cas que de 23 % des ouvriers. On peut aussi y voir une tentative de compenser l’individualisation du travail et la solitude qu’elle entraîne : il y a un changement dans les sociabilités, dans les rapports des gens entre eux, qui renforce le rôle des lieux et des dynamiques professionnels où ces hommes isolés se rencontrent – en particulier les coopératives, la Mutualité sociale agricole, les syndicats, les conseils municipaux, la caisse de crédit... Ces institutions sont, en somme, leurs maisons communes, d’autant plus que très souvent les paysans ne fréquentent guère les cafés et les espaces de loisirs. ». LAISLEY, Céline, Les agriculteurs dans la société française, ministère de l’agriculture et de la pêche, centre d’études et de prospectives, Rapport n°14, Avril 2010, téléchargeable sur www.agriculture. gouv.fr

Diagnostic Le constat d’une agriculture ambertoise majoritairement non soutenable nous permet d’affirmer qu’il est nécessaire qu’elle évolue vers un modèle de fonctionnement plus sociétaire, qui mette l’accent sur la mutualisation des moyens et des équipements. Ce mode de fonctionnement plus collectif correspond aux aspirations d’agriculteurs qui déplorent l’individualisation de leur travail et se déclarent prêts à s’investir dans des dynamiques collectives, lorsqu’elles concernent le milieu professionnel agricole3. Enfin, ce constat nous permet de soulever l’enjeu que soulève l’évolution vers des pratiques agronomiques respectueuses des sols, de la biodiversité et qui participent à l’entretien de l’écosystème rural ambertois.

Produits phytosanitaires Maladies professionnelles

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www.lesserresdebutry.fr

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1.02.5. Un lien entre agriculture et ville à retrouver La ville d’Ambert a perdu le lien physique et social qui l’unissait autrefois à ses terres agricoles. Ce phénomène s’explique par le changement de nature de l’agriculture qui fonctionne aujourd’hui selon une logique de marché et produit une taille des parcelles qui rend incompatible sa proximité directe avec la ville. Ce changement de nature s’est également accompagné d’un remembrement du parcellaire agricole ambertois, alors très morcelé, vers une uniformisation au profit soit de grandes exploitations, soit de l’étalement urbain.

L’étalement urbain vers les faubourgs et audelà, au profit de la fonction résidentielle, qu’a connu la ville d’Ambert, est un autre facteur expliquant la perte progressive de ce lien. «Autour de chaque bourg, de chaque petite ville, on peut observer simultanément une diffusion périurbaine des habitants anciennement urbains- commerçants, médecins, artisans, cadres et employés...et un resserrement des fermes à moins d’une heure de la ville centre grâce à la rapidité des communications. La densité des diversités avoisinantes qui faisait hier la

Ferme et exploitation agricole aux alentours d'Ambert

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ville, sa créativité et son ambiance, se dilue dans un territoire beaucoup plus vaste (...).Ni la petite ville, ni le village ne sortent inchangés de ces évolutions. On appartient de fait à la même société urbaine diffuse, comme jamais auparavant, mais sans se côtoyer vraiment chaque jour.»1 Le paysan qui habitait physiquement les faubourgs et destinait sa production à la ville, où il se rendait pour vendre ses produits directement aux habitants et participait de fait à la vie sociale comme à l’animation du bourg (marchés, foire aux

1. HERVIEU, Bertrand, L'archipel paysan, la fin de la république agricole, La Tour d'Aigues, L'Aube, 2011, 141p.

bestiaux...) s’est transformé en exploitant agricole. Ce dernier, en destinant sa production à l’exportation creuse le fossé entre une agriculture, son territoire et des consommateurs.

Diagnostic

Le secteur agricole ambertois doit retrouver une spatialité et un rôle par rapport à la ville, et gagner en visibilité auprès du public et des consommateurs. Ce faisant il doit réaffirmer les liens qui unissent agriculteurs, territoire, ville et habitants.

Ferme et exploitation agricole aux alentours d'Ambert

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1.03. Un territoire et une ville engagés dans des démarches locales de qualité

Cette partie dresse l’état des lieux des leviers sur lesquels peut s’appuyer le développement d’une nouvelle agriculture sur le territoire ambertois: de proximité, qualitative, respectueuse de l’environnement, et qui réactive le lien entre les agriculteurs les consommateurs et le territoire.

1.03.1. Des politiques territoriales locales engagées en faveur d’une agriculture de proximité qualitative Depuis 1999, le conseil général du Puy de Dôme, mène une politique agricole innovante, relayée par la Chambre d’agriculture et depuis 2011 par le PNR du Livradois-Forez. Cette politique repose sur trois objectifs qui concourent à favoriser le développement d’une agriculture de proximité ancrée dans le territoire, qualitative et respectueuse de l’environnement.

Développer des filières de qualité «créatrices de valeur ajoutée locale et respectueuses de l’environnement»1 (agriculture biologique, productions fermières, filières courtes...) L’ensemble des politiques est en faveur du développement de l’agriculture biologique, et de la production fermière ou en circuits courts. Ainsi le Conseil général et la chambre d’agriculture «participent

à l’accompagnement financier des conversions, à la prise en charge des coûts de certification, à l’émergence de projets collectifs et à la promotion des produits»2. Cette démarche est relayée par deux outils: -l’association BIO 633 qui fédère la grande majorité des exploitations biologiques du Puy de Dôme -la création de la plateforme Agrilocal 634, qui permet aux petits exploitants d’avoir accès à la demande publique et de vendre leur production à destination des collectivités (repas bio dans la majorité des restaurants scolaires, EPHAD, municipalités...)

Sensibiliser et former les agriculteurs aux enjeux énergétiques Les politiques favorisent la réalisation d’économies énergétiques pour alléger les charges des exploitants et les rendre moins dépendants aux facteurs extérieurs. En même temps qu’elles favorisent les initiatives locales de production d’énergie, pour réduire le phénomène de dépendance énergétique des territoires. 1. www.puydedome.com 2. Ibid 3. «L’Association BIO 63, créée en 1994, regroupe 110 producteurs, ainsi qu’une trentaine de membres associés, et représente 85% des producteurs bio du département. Les missions de l’association sont la formation et l’information des agriculteurs bio, l’accompagnement des conversions, l’organisation des débouchés et la promotion de l’Agriculture Biologique dans le département.», Auvergne Biologique 2008 4. «Le concept Agrilocal63.fr a été créé et développé par le Département de la Drôme et mutualisé avec le Conseil général du Puy-de-Dôme.» www.agrilocal63.fr

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Ces politiques se concrétisent par un soutien apporté dans la réalisation de bilans énergétiques, l’aide aux investissements matériels et une association de la chambre d’agriculture avec l’Adhume pour informer et conseiller des projets dans le domaine des énergies. Toutefois, ces mesures restent de l’ordre du conseil ou de l’information, et les actions concrètes de mise en oeuvre de stratégies ou de filières énergétiques à l’échelle territoriales sont rares voire inexistantes.

Optimiser la gestion du foncier agricole et maintenir les campagnes vivantes Conscientes que l’identité et l’attractivité des territoires repose sur le maintien de l’agriculture et de son ancrage foncier, les politiques incitent à une gestion prospective du foncier agricole. Pour ce faire des outils de gestion ont été mis en place par le conseil général, et figurent dans la charte du LivradoisForez1. Notamment, l’aide au diagnostic foncier pour les communes, qui «permet de déterminer les mouvements de foncier pour les 5 à 10 ans à venir. Cela passe par l’identification des candidats à l’installation des exploitations agricoles sans repreneur, une analyse qualitative des exploitations (terrain, bâtiments, droits à produire) et la réalisation de scénarios d’utilisation des parcelles (installation, renforcements...)»2.

1. « Développer un urbanisme frugal en espace et en énergie. / Arrêter la perte de Surface Agricole Utile sur ce territoire (principalement due à l’extension de la forêt et de l’urbanisation) / Doter toutes les communes et les communautés de communes de documents d’urbanisme. L’objectif est de montrer aux acteurs du territoire qu’un document d’urbanisme est un outil d’aide à la décision permettant de se projeter dans l’avenir.». CAUE63, Carnets découverte, 2012, vile et agriculture quelle proximité?, charte du Livradois-Forez, téléchargeable sur www.caue63.com. 2. www.puydedome.com

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1.03.2. Des producteurs en filières courtes De nombreux producteurs en filières courtes1 sont présents sur l’ensemble du territoire du Pays d’Ambert, comme sur le territoire du Puy-de-Dôme, même si leur nombre reste inférieur aux moyennes nationales. Ces exploitations se caractérisent par de petites surfaces (dont la superficie de terres productives n’excède pas 1,5ha) et par une production diversifiée et à forte valeur ajoutée (fromages, fruit et légumes, miel, champignons...). Elles pratiquent majoritairement la vente directe à la ferme et sur les marchés de producteurs.

Atouts

Ce mode de commercialisation présente un atout pour répondre aux attentes des consommateurs, en proposant des «produits valorisant la notion de terroir, de tradition et d’authenticité»2, traçables et de meilleure qualité nutritive et gustative. Il présente également des atouts considérables pour les producteurs euxmêmes en améliorant leurs revenus par suppression des intermédiaires, ou pour le secteur agricole en générant plus d’emploi que dans l’agriculture conventionnelle. Dans ce sens ils participent au maintien des petites exploitations et au maintien d’une agriculture diversifiée. Les exploitations qui pratiquent ce mode de commercialisation s’inscrivent la plupart du temps dans des démarches innovantes sur le plan environnemental, caractère largement mis en avant par les producteurs eux-mêmes. Enfin les circuits courts restent un moyen de restaurer le lien entre producteurs et consommateurs, tout en valorisant une production et des savoir-faire locaux bien ancrés dans le territoire.

La Ferme des Supeyres, vente à la ferme www.supeyres.fr 1. Ministère de l’Agriculture et de la pêche, Collectif, Rapport du groupe de travail «circuits courts de commercialisation», mars 2009, p4, téléchargeable sur agriculture.gouv.fr 2. Ministère de l’Agriculture et de la pêche, Collectif, Rapport du groupe de travail «circuits courts de commercialisation», mars 2009, p4, téléchargeable sur agriculture.gouv.fr

Les producteurs du Pays d’Ambert n’étant pas à l’heure actuelle structurés en réseau, ils souffrent d’un manque de visibilité à l’échelle du territoire et ce malgré un marché des producteurs hebdomadaire. Mais ce marché est le seul point de vente hors de la vente directe à la ferme.

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Freins

Les difficultés que rencontrent les producteurs en filières courtes tiennent dans la nature même de leur activité, qui combine trois métiers: produire, vendre et parfois transformer. Cette combinaison, au-delà du fait d’être “chronophage” et de constituer une charge de travail plus importante, implique de multiplier les investissements (véhicule adapté, chaine du froid, locaux de vente voire de transformation...). De plus compte tenu de leur faible taille, les exploitations ne dégagent pas de marges suffisantes pour acquérir du foncier nouveau, en particulier lorsque ce dernier se trouve en espace péri-urbain. Ceci explique en partie leur éloignement des villes de la communauté de communes et le fait que les transports pèsent lourdement sur leur économie comme sur leur temps de travail. D’autre part cette distance qui les sépare de la ville est perçue par la majorité des consommateurs comme trop importante pour s’y rendre.

Diagnostic

Marché d'Ambert

www.ambert-tourisme.fr

Ferme de Fontaneix, vente à la ferme www.auberge-ferme-auvergne.com

Cette analyse des freins et atouts de l’agriculture en filières courtes sur le Pays d’Ambert nous permet d’affirmer qu’elle peut contribuer à son échelle au développement durable de ce territoire, à condition que les producteurs existants se structurent en réseau. Et également qu'ils basculent d’un mode de commercialisation individuel vers un mode collectif, qui puisse diminuer leur transport, alléger leur temps de travail tout en améliorant durablement leur visibilité à l’échelle du territoire.

Ferme pédagogique, Combrailles www.bienvenue-a-la-ferme.com

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1.03.3. Ambert: des démarches locales innovantes La ville d’Ambert est une commune précurseur en terme de politique de gestion du foncier agricole. Elle soutient en effet une agriculture proche de la vile et de ses habitants, comme support de la préservation du foncier agricole et comme outil de sensibilisation du public aux pratiques et savoir-faire locaux. Cette volonté se traduit par l’installation en 2009 du GAEC de la Poule Rouge, la création de jardins familiaux et les sentiers pédestres de l’Ane Bleu et de la Poule Rouge.

Enfin le GAEC travaille en collaboration avec de nombreux acteurs communaux et territoriaux. Avec la mairie, par la réutilisation des déchets végétaux de la commune pour son paillage. Ou encore avec les producteurs en filières courtes de la communauté de commune, avec lesquels elle a amorcé une structuration en réseau et la création d’un magasin des producteurs, pour asseoir leur visibilité.

Le Gaec de la Poule Rouge En 2009 la ville d’Ambert permet l’installation de deux ingénieurs agronomes qui soutiennent le projet d’une ferme pédagogique, hors cadre familial et avec un très faible apport financier, en leur attribuant des parcelles proches du centre-ville. Cette exploitation pratique une agriculture biologique et développe des principes agronomiques respectueux de l’environnement et des sols (cultures sur buttes, permaculture...). Elle destine sa production à la population locale au travers du marché des producteurs. Et participe à la sensibilisation du public aux pratiques agricoles soutenables, en développant un programme pédagogique à destinations des écoles, des adultes, et bientôt des formations post-diplôme pour les agronomes, et techniques pour les lycéens et étudiants.

Gaec de la Poule Rouge

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Les jardins familiaux Dans la continuité du GAEC, la ville d’Ambert a mis en place trois jardins familiaux -les Fayettes, Sous le midi, et Pellegrolle- situés à proximité de la Dore ou de ses biefs. Ils permettent à 56 familles ou ménages de profiter de terres arables. Cette initiative réactive une culture vivrière populaire qui avait disparu depuis les années 1950.

Les sentiers de la Poule Rouge et de l’Âne Bleu La ville d’Ambert a aménagé le long de biefs, deux sentiers pédestres. Le premier segment, celui de la Poule Rouge, situé entre le boulevard Emmanuel Chabrier et l’avenue du Dr Chassaing, longe les jardins familiaux et le GAEC de la Poule Rouge. Tandis que le sentier de l’Âne Bleu, le poursuit à partir du refuge de l’Association Nationale des Amis des Ânes (ADADA). Ces cheminements pédestres conservent le caractère naturel des lieux. Leur présence dans l’ensemble des documents touristiques de la mairie, et les panonceaux qui animent ces parcours traduisent l’attachement de la ville au caractère rural de son territoire, et sa volonté de le valoriser auprès du public. Ces parcours pédestres mériteraient cependant de trouver une continuité sur l’ensemble de la ville et particulièrement le long de la Dore. En qualifiant notamment des sentiers existants peu valorisés, qui pourtant serpentent entre cours d’eau, pâturages et terres agricoles. Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

Jardin Pellegrolle

Jardin Sous le Midi

Jardin Fayettes 31


Jardin Fayettes

Jardin Sous-Midi

GAEC de la Poule Rouge Jardin Pellegrolles

Sentier Poule Rouge

Sentier Âne Bleu

Terres agricoles et espaces verts de la ville d'Ambert Jardins potagers familiaux, Gaec de la Poule rouge et sentiers pédestres

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2. Vers un projet de société : Cohabiter -

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2.01. Une hypothèse pour répondre aux problématiques de la ville d’Ambert

Au terme de notre analyse de contexte, nous défendons l’hypothèse suivante : L’agriculture peut contribuer développement durable de la d’Ambert et de son territoire.

C’est à cette question que nous tentons de répondre par le concept de CO-HABITER.

au ville

La ville d’Ambert est en effet confrontée à un phénomène d’étalement urbain et de mitage de son territoire au profit de la fonction résidentielle. Cette expansion de la ville exclue progressivement les fonctions pré-existantes, et notamment les terres agricoles, pourtant fondamentales dans la structuration spatiale, sociale, environnementale et paysagère du territoire. L’agriculture, et les paysans qui la pratiquent, ont «dans la longue durée, œuvré à la construction de l’espace rural par leur attachement au travail de la terre»1, par leur «savoir-faire locaux en terme d’entretien, et de “soin” apporté au territoire»2. Repenser le mode de développement d’Ambert implique donc de s’interroger sur le devenir de ces terres agricoles, et de leur rôle dans la société et sur le territoire ambertois. En même temps qu’il implique de penser le nécessaire changement de pratiques agricoles devenues non-soutenables, vers des pratiques respectueuses des hommes et de l’environnement.

1. GUILLOT, Xavier (dir), Espace rural & Projet Spatial, vol.3, Saint-Etienne, Publications de l’université de SaintEtienne, 2012, 267p, p15. 2. POLI, Daniela, La dimension locale dans le projet du parc agricole de la Toscane centrale, dans GUILLOT, Xavier (dir), Espace rural & Projet Spatial, vol.3, SaintEtienne, Publications Université de Saint-Etienne, 2012, 267p, p43.

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2.02. CO-HABITER : vers un projet de société éco-responsable

Le concept de projet CO-HABITER vise à redonner à l’agriculture un rôle structurant dans le développement de la ville d’Ambert et de son territoire. Il désigne la cohabitation de l’agriculture et de ceux qui la font vivre, avec la ville, le territoire (et ses invariants) et les hommes qui l’habitent. Le but de cette cohabitation est de produire des synergies -humaines, sociales, économiques, environnementales ou encore énergétiques- qui génèrent du bien commun et bénéficient donc au territoire comme à la société dans son ensemble. La notion de bien-commun - en tant «qu’objet considéré comme bénéfique pour tous pour la personne rencontrée et envers lequel elle se sent responsable et évoque l’intérêt collectif»1 -doit être «une manière d’agencer et de solidariser, par le projet, des fonctions autrement que par le

1. définition extraite du Larousse. 2. MICOUD André, Pourquoi des architectures dans les campagnes?, dans GUILLOT Xavier (dir), Espace rural & Projet Spatial, vol.1, Saint-Etienne, Publications de l’université de Saint-Etienne, 2012, 267p, p226.

principe de densité inspirés des villes»2. Dans ce schéma, l’agriculture devient le support d’un mode d’habiter durablement le territoire, qui s’enracine dans la culture et l’identité des lieux, construites dans la longue durée, tout en intégrant les enjeux et les préoccupations actuelles de la société contemporaine. Ce schéma implique également d’articuler les différentes échelles spatiales -du site des Prairies au Livradois-Forez- et les différents acteurs territoriaux et ce pour répondre à des besoins collectifs interdépendants (diversification des activités économiques, habitat, alimentation, biodiversité, cadre de vie, emploi, mobilité, production d’énergie...). Enfin CO-HABITER implique d’adopter une vision holistique du projet, dans laquelle «le tout et ses parties sont en interaction constante et dans laquelle le tout est supérieur à la somme de ses parties»3.

3. Solagro, scénario Afterres 2050, Un scénario soutenables pour l'agriculture et l'utilisation des terres en France à l'horizon 2050, janvier 2014, 63p, téléchargeable sur www. solagro.org

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Méthanisation

Déchets verts

Digestat

Jeunes en formation

Pratiques agricoles soutenables

Déchets Agricoles

Electricité

Biogaz

Particuliers Sociabilité

Arboriculture

Maraîchage

Apiculture

Permaculture

Partage Mutualisation

Agroécologie

Stages Emploi Saisonnier

Pépinière agriculteurs

Tremplin

Faune et flore / Biodiversité

Mairie / Politique d’accès au foncier

Jeunes agriculteurs

Mixité inter-générationnelle

Foncier agricole

Mutualisation

Mixité socio-professionnelle

Déchets alimentaire

Cadre de vie Paille

Déchets Agricoles

Succession exploitations

Statut social agriculteurs

Magasin des Producteurs Economie locale

Précarité énergétique / économique

Alimentaire

Ressources locales

Le Semoir / Cohabiter

Logements sociaux / libres

Cadre de vie

Bioclimatisme Chaudière bois collective Chauffage

Construction

Production locales

Effluents élevage

Systèmes constructifs

Logements économiques

Seniors agricoles

Seniors agricoles Producteurs filières courtes

Jeunes agriculteurs

Jeunes en formation

Artisans Savoir-faire locaux

Confort d’usage et énergétique

Structuration réseau

Agriculteurs sur le territoire

Bois

Jeunes actifs et familles

Economie locale

Jeunes retraités

Producteurs de paille

Schéma système COHABITER

Energétique

Constructif

Sociétal

Agriculture

Environnement

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Habitat

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2.03. Un projet à l’échelle de la ville et sur le site des Prairies 2.03.1. Un site à proximité d’éléments structurants de la ville d’Ambert La proximité du site des Prairies avec le centre-ville, la gare et la base de loisirs du Val-Dore explique qu’il soit au cœur des enjeux de développement envisagés par la mairie. Celle-ci y envisage d’ailleurs la création d’un écoquartier qui soit la “vitrine” des orientations de la ville vers un développement éco-responsable. Le centre-ville concentre une grande majorité des services (éducation, soins, service à la personne...) mais aussi des équipements culturels, des associations, ou des commerces. Le site se trouve à moins de cinq minutes à pied du centre historique et présente donc un intérêt certain pour un programme de logement comme d’équipement. Toutefois, les seuls accès piétons au site, depuis le centre-bourg, se font par l’avenue du 11 Novembre, peu agréable du fait de l’étroitesse des trottoirs et de la circulation, ou la rue des prairies, allée piétonne peu valorisée au caractère minéral. Au sud du site des Prairies, l’impasse Emmanuel Chabrier présente de nombreuses qualités paysagères, avec en particulier un traitement des frontières par la végétation. La base de loisirs du Val Dore constitue pour la ville et le site un formidable potentiel d’atractivité. L’été particulièrement, cet espace est investi par des activités nautiques, des jeux pour enfants et des

animations (feu d’artifice, concerts...). Ce lieu draine non seulement les habitants ambertois mais aussi une population de touristes. D’ailleurs l’esplanade Robert Lacroix, qui s’étend de la gare jusqu’au boulodrome et fait office de frontière entre la base de Loisirs et la ville, est investie l’été par des camping-cars, et remplit des fonctions de stationnement le reste de l’année. Cet espace, souvent désert en automne et en hiver, mériterait d’être requalifié. La proximité du site avec ces deux entités lui offre de réels potentiels en terme de visibilité. Néanmoins des liaisons, notamment piétonnes, sont à retrouver pour connecter la base de loisirs au site, et le site à la ville.

Base de Loisirs du Val Dore

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Esplanade, vue depuis la Gare

Esplanade, vue depuis le Boulodrome

Proximité du site des Prairies avec la Base de Loisirs du Val Dore, la Gare et le Centre Ville Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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2.03.2. Un site en lien avec la gare et le réseau ferroviaire Le quartier est également marqué fortement par la présence de la gare et du réseau ferroviaire. Et témoigne d’une activité passée riche, que traduisent les nombreux hangars, halle de chalandise, les entrepôts industriels, ou encore les anciens wagons présents sur les rails. Le réseau ferroviaire assure aujourd’hui, par l’intermédiaire de l’association Agrivap1, principalement la fonction de fret à l’échelle du territoire du Livradois-Forez. En période estivale, il retrouve une fonction de transport de voyageurs dans le cadre de circuits touristiques organisés par cette même association. Vecteur de lien à l’échelle du territoire, et porteur d’un fort potentiel de transport énergétiquement soutenable des denrées, ce réseau constitue un atout pour le site des Prairies. Et pourrait être amené à prendre encore plus d’importance dans un futur proche, avec la requalification vers le transport de voyageurs souhaitée par la majorité des communautés de communes du territoire.

Thiers

LA DORE

Olliergues

1. AGRIVAP est une association ambertoise de loi 1901, qui œuvre à la préservation du patrimoine ferroviaire du Livradois-Forez et propose des circuits touristiques.

Ambert

Arlanc

Réseau ferroviaire

Réseau ferroviaire Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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2.03.3. Un site entre ville et paysage rural Le site des Prairies totalise une superficie de 2,3 hectares. Il est composé de trois parcelles dont la plus centrale appartient à la Mairie. Cette parcelle, est actuellement occupée par des moutons et des volailles, qui paissent au milieu de grands arbres. Au nord se trouve la deuxième parcelle, que souhaite acquérir la mairie. Elle est occupée par un garagiste (M. Chanoine). Son atelier se situe au centre et de nombreuses épaves et pièces automobiles sont entreposées sur le terrain. Ce dernier a fait l’état d’un diagnostic de pollution des sols aux hydrocarbures (carburant, fioul, essence et acétylène) et aux métaux lourds. C’est pourquoi nous envisageons une stratégie de dépollution par les plantes. Enfin la troisième parcelle est occupée par un fabricant de semi-remorques (ets Fournier) installé depuis 1947. Le sol de cette parcelle ne fait pas état d’une pollution, et le sol du site des Prairies dans son ensemble, présente un sol perméable favorable à l’agriculture.

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La présence des monts du Livradois dont les contreforts bordent la base de loisirs, de la Dore et des prairies sur lesquelles paissent les élevages bovins confèrent au site des Prairies une proximité directe avec le paysage rural Ambertois. Ces éléments participent de l’attractivité du lieu, qui bénéficie d’un cadre paysager remarquable et d’un environnement calme. Néanmoins l’esplanade de la gare, et la présence de la voie ferrée, marquent une frontière minérale très nette entre la ville et le paysage rural. Aussi, la requalification de cette frontière nous parait être un enjeu important pour reconnecter le site aux terres agricoles, et les terres agricoles à la ville.

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2.04. Une pépinière d’agriculteurs

Pour répondre aux enjeux de préservation du foncier agricole, de l’accès à ce foncier pour de jeunes agriculteurs, mais aussi de la transmission des savoir-faire et de la diversification des activités économiques, nous proposons la création d’une pépinière de jeunes agriculteurs à l’échelle de la ville.

Ces parcelles sont l’opportunité pour la Mairie de sauvegarder ces terrains en les caractérisant comme ZAP dans les plans d’urbanisme. De fait elles constituent indirectement un outil pour lutter contre l’étalement urbain et la résidentialisation du territoire.

2.04.1. Politique d’accès au foncier agricole

Mais surtout ces parcelles seraient le support de la pépinière de jeunes agriculteurs. L’objectif de la pépinière est de contribuer à l’installation de nouveaux agriculteurs sur le territoire, en permettant à des agriculteurs sortant des CFA de la région, ou en reconversion, d’avoir accès à un foncier agricole proche du centre-ville pour une durée déterminée. La pépinière sert de tremplin et s’inscrit dans une démarche de long terme visant à l’installation pérenne de nouveaux agriculteurs sur le territoire. En ce sens elle contribue la diversification des activités économiques à Ambert.

Nos échanges avec la mairie nous ont permis d’identifier les terrains communaux, proches du centre-ville ou en contact direct avec les faubourgs, susceptibles de par leur situation et leur orientation d’accueillir une activité agricole. Elles totalisent une surface de 12ha de terres arables (site des Prairies inclus).

1

2 Parcelle 7 8à 9 la 3 4 5 6face 13 12 11 10

Base de Loisirs du Val Dore

1

2 3 Parcelle 4 5 6 7face 8 9à

la Base de Loisirs du Val Dore

13 12 11 10

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1

2 3 4 5 6Parcelle 7 8 9

9 1 2 3 4 5 6 7 8Parcelle à proximité du Jardin Pellegrolle située au dessus du cimetière 13 12 11 10

13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

Parcelles municipales

Jardins potagers familiaux GAEC de la Poule Rouge

Parcelles boisées Parcelles de la pépinière

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2.04.2. Favoriser l’installation de jeunes agriculteurs La mairie, propriétaire de terrains agricoles, pourrait louer à de jeunes agriculteurs des parcelles selon le principe de baux ruraux de 3 à 5 ans. Ces parcelles, louées à des coûts inférieurs à ceux du marché, donneraient accès à du matériel mutualisé par l’ensemble des agriculteurs de la pépinière. Cette démarche permet aux agriculteurs sortant de formation, porteurs de projet,

et sans patrimoine agricole familial, de tester leur pratique sur le territoire tout en dégageant des marges suffisantes pour réaliser les investissements nécessaires à leur installation définitive. Investissements qui leur sont impossible au sortir de leur formation compte tenu de leurs revenus (proche du smic dans le meilleur des cas). L’achat du matériel et la viabilisation (irrigation, arbres fruitiers, ruches, amendement des sols...) des terrains seront en partie subventionnés par la Chambre d’Agriculture et le Conseil général. Nous avons réalisé un estimatif de financement1 qui envisage un retour sur investissement sur dix ans pour la mairie. 1. Voir Annexes.

Les Prairies: un site au centre de la pépinière d'agriculteurs Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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2.04.3. Répondre au problème de la succession des terres agricoles Au terme de leurs baux ruraux les agriculteurs pourront remplacer les exploitants à la retraite très majoritairement sans successeur connu. Déjà familiarisés à un mode de fonctionnement collectif où les équipements sont mutualisés et les échanges nombreux, ils pourront collectivement racheter ces exploitations

de grande superficie en se structurant soit en GAEC, soit sous des formes coopératives (CUMA, Scic...). Ce mode de transmission a pour objectif une meilleure redistribution du foncier agricole, une diversification des productions et la création de plus d’emplois. Autrement formulé : mieux vaut 20 exploitants avec 5 ha chacun qu’un seul avec 100 ha.

Pépinière d’agriculteurs 3/5 ans

Tremplin pour les agriculteurs

Transmission des exploitations et des terres agricoles

Association x 3 productreurs

Seniors agricoles Sans successeur connu

Schéma succession et transmission des exploitations et des terres agricoles

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2.04.4. Vers de nouvelles pratiques soutenables l’ensemble des parcelles de la pépinière et sur certains terrains communaux, participant à la fertilisation de l’ensemble • 3 maraîchers en permaculture sur le site des prairies.

Les baux ruraux engagent ici les agriculteurs à pratiquer une agriculture soutenable, en interdisant l’utilisation d’intrants et en privilégiant les démarches biologiques ou agro-écologiques. En ce sens la pépinière contribue au maintien de l’écosystème rural ambertois en préservant les sols et la biodiversité.

Ce scénario permet d’entrevoir le potentiel de diversité des cultures pouvant se développer sur les terrains de la pépinière. Elle pourrait ainsi contribuer, à l’échelle de la ville, à l’amélioration du cadre de vie paysager. Notamment en vivant au rythme des saisons et en valorisant des ambiances visuelles, sonores ou olfactives riches et variées.

Nous avons élaboré un scénario d’occupation de ces parcelles dans lequel on retrouve: • 4 maraîchers occupant chacun 1,5ha de terres, et pratiquant l’agriculture biologique • 1 arboriculteur cultivant des variétés locales et anciennes de fruits (cerisiers, pêchers, pommiers, poiriers...) sur 5ha • 1 apiculteur qui disposerait ses ruches sur

Enfin elle pourrait être le support d’une diversification de produits et de savoirs locaux à forte valeur ajoutée.

Mairie Tremplin x9 producteurs

Agroécolgie Mutualisation matériel

Arboriculture Pratiques agricoles soutenables

Apiculture

Maraîchage Permaculture

Pépinière d'agriculteur Vers de nouvelles pratiques agricoles soutenables

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Permaculture et maraîchage, www.fermedubec.com

Tournesols,

chezlafeedesbois.blogspot.com

Vergers,

www.pepival.com

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Fruits rouges,

www.crdp-strasbourg.fr

Ruches,

www.mielnature.fr

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L'agroécologie «L’agroécologie recherche une optimisation de l’ensemble de l’agroécosystème. Elle permet de mettre sur pied des systèmes agricoles très diversifiés qui favorisent la conservation des terres, la restitution de la matière organique et des nutriments au sol, la création endogène de moyens de contrôle biologique contre les ravageurs, l’utilisation multiple du paysage.» ALTIERI, Miguel, Agroécologie, Les bases scientifiques d’une agriculture alternative, Paris, Debard, 1983, 237p. Principe de stratification végétale, tcpermaculture.blogspot.com Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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2.05. Un magasin des producteurs et une plateforme de distribution Pour tenter d’enrayer un fonctionnement et un mode de commercialisation individuels qui pèsent lourdement sur l’économie comme le temps de travail des exploitants en filière courtes, et pour asseoir leur visibilité à l’échelle de la ville, nous proposons la création d’un point de vente collectif et d’une plateforme de distribution, sur le site des Prairies. Le point de vente collectif permettra aux producteurs en filière courte de commercialiser collectivement leur production sur la ville d’Ambert. Et la plateforme de distribution permettra le stockage et la redistribution d’une partie de cette production vers les collectivités.

2.05.1. Une réelle

demande

Nos échanges avec le GAEC de la Poule Rouge, nous ont renseignés sur la mise en route d’un projet de magasin des producteurs. Cette démarche encore à l’état de projet en septembre, s’est concrétisée depuis à travers un partenariat avec le PNR du Livradois-Forez (Lucien Compte) qui encadre une quinzaine de producteurs dans leur structuration en réseau et la création d’un point de vente collectif. Ces producteurs sont répartis sur la communauté de communes et regroupent une grande diversité de pratiques : Fruits et légumes • Gaec de la Poule Rouge, Ambert • Trapon Champignons, Ambert • Producteurs biologiques, Grandif • La Jasserie de la Tuile, Saint-Anthème

• Producteurs biologiques, Chantemerle • Gaec du Bois Doré, Fournols Miel • Chaudron du Fournioux, La Chapelle Agnon • Miellerie le Béal, Beurière Produits laitiers et fromages • Jeremy Peghon, d'Ambert • La ferme des Supeyres, Valcivières • La ferme des Hautes Chaumes, Valcivières • Quaglino-Blanchard, Valcivières • La ferme d'en Haut, Grandif • Ferme Chalissoux, Saint-Just • Chevrerie Romeyer, Saint-Roman • Boithias, Champetières • Ferme Liorangues, Tholières Viandes • Peghon Cleurettes • Producteur bovins, Grandif

Job

Tholières

Valcivières

La Forie

Ambert Saint-Ferréol des Côtes

Saint-Martin des Olmes

Champetières

Marsac

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Communauté de Communes 49


2.05.2. Structurer un réseau de producteurs et asseoir une filière locale Afin de se structurer en réseau nous proposons une structuration des producteurs selon un mode coopératif à travers le statut de CUMA1. «La CUMA permet de mutualiser du matériel et de la main d’œuvre au service du développement de ses adhérents, que ce soit au niveau de la production, de la transformation, de la commercialisation ou de la logistique»2. Cette forme d’organisation collective permet de diminuer le temps de commercialisation des exploitants, qui représente en moyenne 20%3 de leur temps de travail. Ce temps, en plus, permet aux producteurs de diversifier leurs activités existantes voire d’en développer de nouvelles4 (accueil à la ferme, agrotourisme...). Cette organisation est un moyen de sécuriser les revenus des exploitants, en créant un point de vente permanent (augmentation du chiffre d’affaire par heure de vente, rentabilisation du temps de vente, investissements collectifs...), qui n’entrera pas en concurrence avec

1. Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole. Définition extraite du Larousse. 2. FnCuma, Coopérer pour développer les circuits courts, téléchargeable sur www.cuma.fr Mai 2012. 3.FNAB, développer une activité de valorisation de légumes et de petits fruits en circuits courts, rapport 2012, téléchargeable sur www.fnab.org 4. 59,6% des agriculteurs ayant adopté un mode de commercialisation déclarent avoir créer une nouvelle activité supplémentaire. DELEVERS. Leslie, Les ATC un outil pour la diversification des activités agricoles, mémoire d’étudiant, 2013, Enquête réalisée dans le cadre du projet CASDAR.

les commerces ambertois existants. Ce point de vente s’inscrit plutôt dans la complémentarité en proposant une offre de produits qui n’existe pas à l’heure actuelle à Ambert. D’autre part la mutualisation de moyens logistiques permettra, en mutualisant les tournées de diminuer les coûts et les temps de transports du fonctionnement de la plateforme de distribution. La même logique est partagée pour le stockage des denrées au sein d’un même bâtiment, et permet de diminuer les dépenses énergétiques. Enfin, le mode coopératif de la CUMA permettra sur le plan humain, le partage d’expériences et l’acquisition de savoirfaire collectifs.

Valoriser la production locale

Mutualiser un espace de vente

Renforcer une économie locale

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2.05.3. Favoriser le lien consommateurs/ producteurs L’emplacement du magasin des producteurs sur le site des Prairies favorise la visibilité de leur production auprès du public. Situé à proximité directe du centre ville, et de la base de loisir du Val Dore, son emplacement concilie proximité et practicité (accès piéton, facilité de stationnement...).En même temps qu’il permet de sensibiliser aussi bien les consommateurs ambertois que les touristes, à la qualité des productions et des savoirfaire locaux. D’autre part sa situation en face de l’esplanade de la gare lui permettra d’être le support d’événements saisonniers en lien avec l’agriculture (marchés nocturnes, foires, marchés des producteurs...) renouant avec l’esprit des évènements agricoles qui animaient autrefois la ville d’Ambert. Ce point de vente collectif permettra également de répondre aux attentes actuelles des consommateurs. En proposant une gamme de produits adaptés, en diversité et en régularité, répondant à leurs attentes sociétales en terme de traçabilité et de qualité environnementale. Enfin par la présence même des agriculteurs pour assurer la vente des produits, le magasin assure le maintien du lien producteurconsommateur, trait caractéristique des filières courtes.

Magasin des producteurs Coeur de Ferme, Lucenay, www.coeurdeferme.com

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Magasin des producteurs et plateforme de distribution sur le site des Prairies Approvisionnement par les producteurs du territoire (voie ferrée et routes) Approvisionnement par les producteurs d'Ambert et de la pépnière d'agriculteurs

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2.05.4. Stratégie alimentaire: Collecter / Distribuer

2.05.5. Le train atout prospectif

L’intégration de la production des agriculteurs de la pépinière à celle des producteurs de la CUMA, au sein du point de vente collectif, permettrait de couvrir les besoins annuels en fruits et légumes de 515 familles (3-4 personnes) ambertoises1.

Enfin, la proximité du magasin et de la plateforme avec le réseau ferroviaire pourrait dans le futur constituer un atout, dans l’optique où le modèle de développement agricole social et agronomique soutenable que nous proposons venait à se développer à l’échelle du territoire du Livradois-Forez, selon les spécificités de chaque bassin de vie. Il parait alors envisageable que le chemin de fer retrouve un usage de fret alimentaire à l’échelle du PNR, en connectant l’ensemble des productions agricoles du territoire aux nécessités des différents bassins de vie.

Dans la continuité de l’action entreprise par le conseil général avec Agrilocal 632, la plateforme de distribution permettra aux producteurs d’avoir accès et de pouvoir répondre aux appels d’offres publics, tant en quantité (par la mutualisation des productions) qu’en terme logistique (stockage et livraison). La redistribution d’une partie de leur production3 vers les collectivités permettrait d’étendre la démarche de repas bio hebdomadaire des écoles primaires, aux collèges, lycées et autres établissements publics (EPHAD, services municipaux...).

comme

Thiers

De la même manière cette production pourrait trouver une autre finalité vers les restaurants et établissements touristiques, permettant de valoriser la qualité des produits locaux.

Courpière

Olliergues

Ambert

Marsac

Arlanc

Réseau ferroviaire

1. Voir annexes n°12 2. Voir partie 1, www.agrilocal63.fr 3. Voir annexes n°12

Livradois-Forez Fret alimentaire

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Stratégie alimentaire / Distibuer

ECOLES

Hôpital Apport régulier

Collectivité Sur demande

Ecoles 1 repars/ semaine

EPHAD

EPHAD 1 repas/ semaine

Habitants x515 familles

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Associations Sur demande

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2.06. Un parcours pédestre à l’échelle de la ville Dans la continuité de la pépinière et du magasin des producteurs, nous proposons la création d’un parcours éco-touristique pédestre, qui vient prolonger les sentiers existants de la Poule-Rouge et de L’Ane Bleu. Ce parcours permet la requalification des sentiers existants qui bordent la Dore et ses biefs, et relient les parcelles cultivées de la pépinière au paysage rural ambertois. L’ensemble du parcours est pensé comme

une promenade mettant en valeur la démarche agro-écologique de la ville, le rôle des terres agricoles sur le territoire autant que la qualité du cadre de vie et des ambiances paysagères. A cet effet, le parcours sera ponctué de panonceaux renseignant le promeneur sur les types d’agriculture pratiqués, les produits locaux ou encore l’histoire du secteur agricole ambertois. Il se veut enfin être le support de rencontres et d’échanges entre agriculteurs et promeneurs.

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2.07. Habiter les faubourgs ambertois

2.07.1. Une réponse à la problématique du logement d’Ambert L’offre de logements que nous proposons prend en compte les problématiques actuelles de la ville d’Ambert : une vacance du centre-bourg ancien, un étalement urbain et un manque de logements adaptés. On observe en effet une forte vacance du centre-bourg1 et de ses alentours. Les logements y sont pour la plupart vétustes, en très mauvais état, énergivores (chauffage) et ne correspondent plus aux attentes des ambertois comme des nouveaux arrivants. Ils sont principalement occupés par des seniors isolés et apparaissent inadaptés à leur mobilité. Les coûts nécessaires à leur réhabilitation, le manque voire l’absence d’espaces extérieurs, et le faible coût du foncier, poussent les ménages à s’installer dans des maisons pavillonnaires et produisent un étalement de la ville qui nuit aux paysages ruraux et aux terres agricoles. De plus, cet étalement s’accompagne d’un accroissement de la dépendance à l’automobile pour avoir accès aux services de la ville et représente un coût supplémentaire pour les collectivités (infrastructures, équipements, entretien des réseaux et des voiries, services publics...).

1. 13,5% de vacances en 2009, www.insee.fr

Enfin, on observe du fait du desserrement des ménages (divorce, la famille nucléaire n’est plus la norme, taux de natalité...), de l’accroissement de l’espérance de vie, ou encore de l’évolution des modes de vie (mobilité du travail notamment) la nécessité de petits logements de type T1 ou T2, qui font aujourd’hui défaut à la ville d’Ambert. C’est pourquoi nous proposons sur le site des Prairies, par une offre de logements majoritairement de petites tailles, de densifier cette frange de la ville à proximité du centre-bourg, avec une densité qui tienne compte du potentiel que représentent les logements vacants du centre-bourg et des faubourgs. Cette stratégie se présente également comme une alternative à l’habitat pavillonnaire et propose de retrouver les qualités des maisons individuelles dans des logements plus économes en espaces.

Mauvais état Vacance

Etalement urbain

Etalement urbain / Mauvais état et vacance

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2.07.2. Cibles agricoles : producteurs, seniors agricoles et jeunes en formation Le programme de logement que nous mettons en place s’adresse en premier lieu aux cibles identifiées dans notre analyse de l’agriculture : les agriculteurs de la pépinière, les seniors agricoles, les saisonniers et les stagiaires en formation. Les producteurs de la pépinière bénéficient d’un logement directement sur le site des Prairies. Cet emplacement, leur permet une proximité directe avec leur lieu de production, puisque l’ensemble des parcelles de la pépinière se situent à moins de 17 minutes à pied du site des Prairies. De plus ils bénéficient d’une proximité avec la ville et ses nombreux services; Ainsi ils pourront faire partie intégrante de la vie et de l’animation de la ville. Contrairement aux idées reçues, cette proximité du logement avec la ville n’entre pas en rupture avec les modes de vie des agriculteurs. «Si le groupe « agriculteurs » présente encore des caractéristiques frappantes, notamment en ce qui concerne les loisirs, la vie familiale, les valeurs ou l’engagement politique, on observe un fort mouvement de rapprochement du reste de la population, particulièrement en termes de consommation et de modes de vie»1. En ramenant les agriculteurs en ville nous soutenons enfin une nouvelle définition du paysan, c’est à dire celui qui habite le territoire et cultive la terre, et partage, comme il l’a fait par le passé, les mêmes préoccupations et les mêmes enjeux.

Les seniors agricoles, dont les logements sont inadaptés au regard des standards actuels de confort et de consommation énergétique, qui vivent seul sur leur exploitation bénéficient quant à eux de logements en RDC sur le site des Prairies. Leur proximité piétonne avec le centre-bourg leur permettra d’avoir plus facilement accès aux services de la ville (notamment les soins à la personne). Ainsi ils pourront assurer plus longtemps leur maintien à domicile. Enfin la proximité de leur logement avec l’activité agricole présente sur le site (parcelles cultivées de la pépinière et magasin des producteurs) leur permet de maintenir un lien avec le monde agricole. «Pour les personnes ayant toujours vécu sur place, la retraite, prise tardivement, ne marque pas une rupture nette ; elle consiste à « faire la même chose, mais plus doucement » De même, leurs relations demeurent organisées par un système d’échanges locaux, à la fois professionnels et familiaux, qui les amène à fréquenter les différentes générations d’autochtones bien plus que les retraités nouvellement installés. Ils continuent « à donner la main » aux anciens collègues qui le demandent.»2 1. LAISLEY, Céline, Les agriculteurs dans la société française, ministère de l’agriculture et de la pêche, centre d’études et de prospectives, Rapport n°14, Avril 2010 2. MALLON, L, « Demeurer au pays ou vivre sa retraite à la campagne : comment cohabitent les personnes âgées en milieu rural isolé ? », Métropolitiques, 9 janvier 2013. URL : http://www.metropolitiques.eu/Demeurer-au-paysou-vivre-sa.html

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En participant à cette dynamique collective, par leurs conseils, leurs “coups de main”, ils sortent de leur isolement et diffusent des savoirs acquis au terme d’une longue expérience.

Producteurs Producteurs

Producteurs

Compte tenu des revenus très faibles et de la composition des ménages Jeunes Retraités (majoritairement des personnes seules et quelques couples ou jeunes familles) Jeunes Jeunes Retraités de de ces deux cibles nous proposons Retraités Jeunes développer un programme de logements Retraités locatifs sociaux. Majoritairement en PLAI, pour répondre à la précarité des seniors (dont la retraite Jeunes en Jeunes actifs moyenne est de 680€ par mois1) comme formations et familles des jeunes agriculteurs au sortir de leur Jeunes en Jeunes actifs formation (majoritairement au RSA2). Jeunes actifs formations et familles et familles

Enfin les saisonniers et jeunes des CFA en formation, bénéficient d’hébergements sur le site, sous forme de modules de chambre individuelle, regroupées autour d’espaces partagés. La centralité du site des Prairies par rapport à l’ensemble des parcelles de la pépinière rend leurs déplacements plus faciles. 10 hébergements seront proposés sur le site et si les saisonniers venaient à dépasser ce nombre, ces derniers pourront bénéficier des autres pôles d’hébergement offerts par la ville.

Jeunes Retraités

Jeunes actifs et familles

Producteurs

Agriculteurs Seniors Agricoles

SeniorsSeniors AgricolesAgricoles

Seniors Agricoles

Seniors Agrico

Jeunes en formation Producteurs Actifs, cadres Jeunes en et familles formations

Jeunes en formations

Jeunes retraités

Se A

Cibles visées pour l'ensembke du programme d'habitat Jeunes actifs et familles

Jeunes en formations

1. MSA, statisques sur la précarité des seniors agricoles, www.msa.fr, 2012 2: ibid. Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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2.07.3. Une démarche de mixité au travers d’une démarche sociale La ville d’Ambert souhaite enrayer ses pertes démographiques en attirant une nouvelle population souhaitant vivre à la campagne, dans un cadre de vie préservé. Elle mise pour cela sur le développement de son attractivité, et sur la présence d’un secteur industriel de pointe1 pour attirer des salariés (cadres et agents de maîtrise), des retraités, et de jeunes ménages. Ces mesures se traduisent dans le PLH par un objectif de restructuration de l’offre de logement existante et la création de nouveaux logements, notamment sur le site des Prairies. C’est vers ces populations que nous souhaitons étendre notre programme de logements. D’abord à travers l’opération de logements locatifs sociaux (type PLAI et PLUS) que nous destinons à de jeunes actifs (seul ou en ménage) ou de jeunes familles aux revenus modestes. Cette offre permettra de diversifier les parcours résidentiels et répondra à l’objectif du PLH de création de 25 logements sociaux. Ensuite en favorisant la mixité socioprofessionnelle et intergénérationnelle au

sein du site des prairies, en proposant une opération de 17 logements en location ou en accession libre, dont 20% seront en accession sociale. Cette opération menée par un promoteur, est destinée à un public de cadres, de professions intermédiaires et de retraités. Tous recherchent la qualité du cadre paysager comme du cadre de vie, plus que la possibilité d’espaces extérieurs2. Les cadres, pourront bénéficier de logements temporaires de qualité, et également la possibilité d’accéder à des logements de meilleur standing dans l’optique de s’installer avec leur famille. Ces logements sont situés à proximité directe du centre-ville et des services, mais aussi des axes routiers qui relient Ambert au territoire. Ces logements seront de plus grande taille et seront majoritairement de type T3 ou T4. Les retraités «ont choisi le milieu rural isolé pour profiter des aménités de la campagne, du calme, de la solitude, du contact avec la nature»3. La proximité du site avec la ville, mais aussi avec les espaces naturels répond à leur attente que ce soit en terme de services ou d’activité de loisirs (activités culturelles, promenade...).

1. Notamment l’industrie pharmaceutique et l’industrie de la tresse. 2. Entretien avec Gérard Mai. 3. MALLON, L, « Demeurer au pays ou vivre sa retraite à la campagne : comment cohabitent les personnes âgées en milieu rural isolé ? », Métropolitiques, 9 janvier 2013. URL : http://www.metropolitiques.eu/Demeurer-au-paysou-vivre-sa.html

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Cibles et logements sur le site des Prairies

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2.08. Stratégie constructive

2.08.1. La paille et le bois: ressources naturelles du territoire Afin de tirer parti des matériaux naturels présents sur le territoire ambertois, tout en valorisant les filières et savoir-faire locaux, nous faisons le choix de l’utilisation du bois et de la paille. Ces matériaux, par ailleurs, entretiennent un lien étroit avec le monde agricole.

observe le développement de chaudières collectives, voire de réseau de chaleur à l’échelle des villes (Ambert) alimentées par des plaquettes ou des granulés bois transformés localement.

Le bois : une ressource et une filière locales très développées Les monts du Livradois et du Forez, qui enclavent l’ensemble du territoire Ambertois, constituent de formidables ressources forestières, par ailleurs en expansion (les prélèvements n’excèdent pas le tiers de la progression annuelle de la forêt).1 La filière bois est très développée à l’échelle du territoire du Livradois-Forez. Elle regroupe aussi bien des entreprises de première transformation (scieries), qu’un réseau d’entreprises de seconde transformation (charpentiers, ébénistes, menuisiers...), qui se présente sous la forme de petites et moyennes structures majoritairement artisanales, bien ancrées dans paysage économique ambertois. D’autre part la filière “Bois énergie”, désignant l’utilisation du bois pour le chauffage, est en plein essor. Ainsi on Scierie Veyrière, Arlanc 1. Source : http://auvergne.ademe.fr Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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La paille, une ressource locale inexploitée dans le domaine de la construction Nos recherches nous ont permis d’identifier les producteurs céréaliers1, qui commercialisent et/ou stockent de la paille excédentaire, situés dans un rayon de moins de 20km de la ville d’Ambert. D’autre part, la Limagne, plaine agricole située à l’Ouest des monts du Livradois qui s’étend sur 90km du Nord de ClermontFerrand jusqu’au Sud du Val d’Allier, est une des régions céréalières les plus productives de France2. Sa production céréalière (blé, seigle, orge...) et sa proximité avec Ambert (moins de 50km) en font une ressource de matériau paille, compatible avec une utilisation soutenable pour le projet. Précisons également que type de culture céréalière qui s’est développé sur le territoire ambertois (blé, seigle, orge) est compatible avec la production de bottes de pailles pour la construction3. Seule l’avoine, présente également sur le territoire, produit une paille trop souple pour être utilisée à des fins constructives. Enfin si on dénote sur le territoire quelques réalisations de maisons en paille, elles s’inscrivent très majoritairement dans une logique d’auto-construction. Aussi sur l’ensemble du territoire ambertois il n’existe pas à l’heure actuelle de réseau de constructeurs. Une démarche de structuration est naissante à l’échelle nationale avec le RFCP4.

Thiers

Pôle bois Haut Forez Noiretable Vollore - Montagne Scierie du Forez

Courpière Augerolles

Goutesollard bois

Olliergues

Ambert Marcel André Olivier Gros

Scierie Brigolle

Marsac Scierie Veyrière

Baffie

Arlanc

Jacques Force

Guy Freyteyre

Réseau ferroviaire

1. Force.J et Freyteyre.G à Arlanc, Gros.O et André.M à Marsac en Livradois 2. www.puydedome.com 3. FOISSAC, Luc, La construction en paille, principes fondamentaux, techniques de mise en oeuvre, exemples de réalisation, Mens, Terres vivantes, 2012, 384p. 4. Le Réseau Français de la Construction en Paille», aussi appelé «Les Compaillons» est une association loi 1901 qui a pour but de réunir les différents acteurs et actrices de la construction en paille en France. Ses adhérents sont des artisans, architectes, maîtres d’ouvrage, autoconstructeurs, formateurs, et associations. Le but de leur travail est de stimuler le développement de la construction en paille. Aussi bien pour des particuliers que pour les professionnels, http://www.compaillons.eu

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2.08.2. Le choix de matériaux soutenables Le choix des matériaux bois et paille pour le projet s’explique également par leur soutenabilité ; qu’elle soit environnementale, énergétique ou économique. Le bois présente de nombreux atouts. Il représente un faible coût énergétique sur l’ensemble de son cycle de vie, et peut faire l’objet d’une démarche de valorisation en recyclant ses déchets en matériaux de construction ou en combustibles. D’autre part en emprisonnant durablement le CO21 il permet de lutter efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre. Enfin nous faisons le choix d’utiliser le Douglas, une essence locale qui se prête naturellement à une utilisation en extérieur comme en structure, et ce sans traitement chimique. La paille quant à elle « n’est pas produite pour elle-même. C’est un sous-produit de l’agriculture céréalière à des fins alimentaires (humaines ou animales). Pendant les moissons, le grain est recueilli. Selon les cas, la paille est broyée immédiatement ou laissée en andains afin d’être conditionnée en bottes»2. Lorsque la paille est broyée immédiatement par la moissonneuse-batteuse (40%)3 des exploitants à l’échelle nationale), elle est laissée à même le sol et participe alors à l’augmentation du taux de matières organiques présent dans les sols, préparant ensuite la nouvelle récolte. Dans l’autre cas (60% des exploitations) la paille est conditionnée en bottes, et utilisée ensuite pour les litières d’élevage et pour fournir de l’énergie dans les centrales à biomasse. Le 1/3 de cette paille, soit 20% de la

production totale française, n’est pas utilisée4. L’utilisation de cette paille pour la construction permet la revalorisation d’un déchet de l’agriculture en un matériau bon marché, sain, performant thermiquement et soutenable sur le plan environnemental. Sur un plan économique, la vente des excédents de paille représente une source de revenus supplémentaire et stable5 pour les agriculteurs (son prix n’étant pas comme le grain sujet aux variations des cours financiers). La paille s’inscrit dans un cycle de vie vertueux, à l’échelle duquel la part d’énergie primaire renouvelable est de 98%6. La fin de vie du matériau permet en outre de valoriser ses déchets par amendements, compost, ou énergétiquement par utilisation de sa biomasse. Enfin, la balance d’émissions de GES de la paille est négative7. Le matériau paille, en emprisonnant le carbone durant sa vie en œuvre, puis en le restituant au sol par amendement lors de sa fin de vie, permet de lutter contre ces émissions. 1. A titre indicatif 1m3 de bois permet le stockage d’une tonne de CO2, Source:www.cndb.org /?p=emissions 2. FOISSAC, Luc, La construction en paille, principes fondamentaux, techniques de mise en oeuvre, exemples de réalisation, Mens , Terres vivantes, 2012, 384p. 3. ibid 4. ibid 5. «La plus-value sur chiffre d’affaire liée à la commercialisation de la paille est d’environ 30% du produit de la vente du grain.» ibid 6. FOISSAC, Luc, Impacts environnementaux de la construction en paille, RFCP, téléchargeable sur http://www.compaillons.eu 7. -9,63kg eqCO2 par m de mur en paille. ibid

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2.08.3. Développer filière locale

une

Le choix des matériaux bois et paille répond également d’une intention de favoriser les savoir-faire locaux en matière de construction. En effet, l’association de ces deux matériaux permet de développer des solutions constructives induisant soit une mise en œuvre artisanale (ossature bois remplissage paille) faisant travailler de petites structures, soit une préfabrication en atelier faisant appel à des entreprises plus importantes (caissons paille, structure lamellée/contre -collée). La paille, utilisée en remplissage de structure bois est par ailleurs parfaitement compatible avec les savoir-faire locaux qui se sont développés autour du bois. Enfin, ce soutien à l’économie locale s’accompagne de la mise en place d’une démarche de formation des artisans locaux sur le chantier. Cette formation assurée par un organisme de formation agrée par le RFCP, permettra de mettre les ouvrages en conformité avec les Règles Professionnelles de la Construction Paille1. Et les artisans pourront ensuite bénéficier de ces savoir-faire pour des commandes ultérieures. Cette démarche a pour optique de diffuser les savoirs nécessaires à une mise en œuvre correcte du matériau paille et envisage l’éventualité du développement d’une filière de construction paille sur le territoire ambertois. Eventualité que laisse entrevoir les ressources céréalières présentes sur le territoire et la présence d’une main d’œuvre très qualifiée dans le domaine du bois (corollaire de l’utilisation de la paille en construction).

Ressources naturelles locales

Formation chantier

Bois

Paille

Economie locale Savoir-faire artisanaux

1. Les règles professionnelles de construction en paille CP 2012 - ont été approuvées le 28 juin 2011 par la C2P (Commission Prévention Produit) qui appartient à l’AQC (Agence Qualité Construction). Dans ce cadre, les ouvrages isolés en paille conçus et construits conformément à ces règles appartiennent aux «techniques courantes» de construction. A ce titre les concepteurs (architectes, bureaux d’études) et les entreprises de construction de bâtiments isolés en paille qui le demandent peuvent bénéficier de barèmes d’assurance (décennale notamment) standard à condition: de respecter les règles de conception et de mise en œuvre préconisées, d’utiliser les fiches de contrôle de qualité des matériaux et de qualité de mise en œuvre disponibles en annexe des règles CP 2012, et enfin d’envoyer au RFCP (et au maitre d’ouvrage) les fiches de contrôle de qualité renseignées à chaque fin de chantier. Collectif RFCP, Règles professionnels de construction en paille, Paris, éditions du Moniteur, 2011, 165p.

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2.08.4. Inscrire la matérialité de l'architecture dans la charte paysagère du Livradois-Forez Les deux systèmes constructifs que nous mettons en œuvre dans le projet répondent aux exigences soulevées dans la charte paysagère relative aux bâtiments, du PNR du Livradois-Forez. Cette charte recommande aux bâtiments neufs de s’inscrire dans la continuité des cultures constructives locales. «Les constructions étaient bâties à l’aide des matériaux disponibles sur place: essentiellement la pierre, mais aussi le gneiss...assemblés par un mortier composé de chaux liée à du sable (...), ou encore la terre (pisé). Le bois est présent dans la construction, visible sous forme de bardage sur les dépendances agricoles. Il est également utilisé en structure porteuse: charpente, pilier des auvents...mais aussi pour les encadrements d’ouvertures (lindage). (...) La maison “tout en bois” ne correspond pas à une identité locale. Le bois était autrefois utilisé en association avec d’autres matériaux et il est aujourd’hui compatible avec la pierre, le béton, la brique, le pisé...Il est également particulièrement adapté à la réalisation d’éléments porteurs, et d’éléments de détails (balcon, galerie, pare-soleil, barrière, escalier...)»1. En ce sens elle incite à s’inscrire harmonieusement dans le paysage en développant une architecture de masse dont les extensions peuvent être construites en bois.

Maison à Ferran, Aude, maîtrise d'ouvrage: Fereydoun Mohtashami, 2011, remplissage paille d'ossature porteuse bois,

www.lemoniteur.fr, bet-gaujard.com

1. PNR du Livradois-Forez, Construire et Rénover entre Dore et Montagne. 2010 Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Cette charte recommande l’usage de la maçonnerie pierre, du pisé, du béton ou la brique, pour la matérialité des édifices. La paille étant un excellent support d’enduit, nous proposons pour chacun de nos modes constructif, un revêtement intérieur et extérieur en enduit terre et/ ou chaux. Ce choix permet d’inscrire la matérialité du projet dans la continuité des constructions existantes, tout en proposant une alternative environnementale au béton ou à la brique, et économique, au pisé ou à la maçonnerie de pierres.

Herbier du Diois, Chatillon-en-Diois, Maîtrise d'oeuvre: Vincent Rigassi, maîtrise d'ouvrage: SARL Touret, 2010, Caissons bois remplissage paille, www.scop-btp.eu

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2.09. Stratégie énergétique

Afin d’inscrire le projet dans les enjeux de la transition énergétique du territoire, nous proposons la création d’une unité de méthanisation à l’échelle de la ville d’Ambert et la mise en place d’une stratégie d’exploitation des ressources agro-forestières des haies bocagères. Cette stratégie vise à définir l’exploitation d’un substrat énergétique tiré de l’utilisation des déchets locaux -qu’ils soient ceux de l’agriculture, des particuliers ou des collectivités- et de l’utilisation des ressources que constituent les prairies (surfaces fourragères et herbacées, bois des haies) qui caractérisent le territoire ambertois.

2.09.1. Une méthanisation

unité

de

Sur une des parcelles communales, située à proximité des abattoirs, des grands axes routiers et du chemin de fer, nous proposons la création d’une unité de méthanisation. Brièvement, la méthanisation désigne le procédé biologique selon lequel la matière organique se décompose et se transforme en biogaz sous l’action des bactéries. Techniquement une unité de méthanisation se compose d’un digesteur, chauffé et brassé en permanence, alimenté par pompage et/ou trémie, dans lequel se produit la méthanisation. Cette dernière produit du biogaz1 composé de 60% de méthane et de 40% de CO2 qui permet soit de produire directement de la chaleur, de l’électricité par cogénération ou de réinjecter le biogaz dans le réseau. Le résidu des matières organiques non digérées - le digestat- constitue un fertilisant sans odeurs permettant d’amender les sols. En ce sens le digestat constitue une alternative aux engrais minéraux issus de l’exploitation des ressources fossiles.

1. Solagro, scénario Afterres 2050, Un scénario soutenables pour l'agriculture et l'utilisation des terres en France à l'horizon 2050, janvier 2014, 63p, téléchargeable sur www. solagro.org Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Nous avons identifié les possibles gisements organiques de biomasse présents à Ambert et sur son territoire, pouvant alimenter l’unité de méthanisation : -les déchets végétaux de l’agriculture ; -les déchets des collectivités (déchets verts, déchets d’assainissement, déchets de restauration) ; -les déchets de GMS1 ; -les effluents d’élevage bovin ; -les déchets agro-industriels (notamment les abattoirs d’Ambert).

Nous avons également fait une estimation2 du potentiel énergétique théorique des gisements quantifiables (déchets verts des collectivités, effluents et déchets agricoles de la pépinière). Ce potentiel théorique de production est de 11MWh. Soit la consommation énergétique de 9300 véhicules parcourant 20 000km chacun ou encore 1,5 x la consommation énergétique totale actuelle de l’îlot Foch3. 1. Grandes et Moyennes Surfaces 2. Voir annexe n°13 3. NICOUD, Mélody, VAUCHEL, Morgane, Noosphère, un îlot à énergies positives à Ambert, Projet de fin d'étude, Grenoble, Ecole Nationale d'Architecture de Grenoble, Juin 2013, 108p.

Ville Particuliers

Biogaz Naturel

Producteurs pépinière

Producteurs locaux

Producteurs du territoire

Electricité

Digestat

Déchets agricoles

Effluents animaux

Revenu complémentaire

Déchets verts

Déchets alimentaire

Centre méthanisation

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Fonctionnement de l'unité de méthanisation

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Unité de méthanisation Collecter

Unité de méthanisation Distribuer Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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2.09.2. Valoriser des ressources naturelles sous-exploitées du territoire A l’échelle du territoire nous proposons une stratégie d’exploitation des ressources que constituent les prairies : le bois des haies bocagères qui les structurent et le réservoir de biomasse des surfaces en herbe. Les haies bocagères, caractéristiques des paysages du territoire ambertois, constituent une formidable ressource de biomasse bois. Leur entretien s’avère indispensable pour le maintien de l’identité du territoire, autant que pour le maintien des fonctions éco-systémiques qu’elles remplissent; réserve de biodiversité, lutte contre l’érosion des sols, brise-vent... De type pluri-stratifié1, elles représentent en moyenne une production de 15 MAP2/ km/an soit un pouvoir calorifique d’environ 13 000kWh. A titre d’exemple il suffirait de 9km de haies entretenues pour fournir la matière nécessaire aux besoins d’ECS et de chauffage des 25 logements sociaux que nous projetons sur le site des Prairies. Leur entretien permettrait en outre de générer de l’emploi, en confiant cet entretien à des entreprises spécialisées. Tout en constituant pour les agriculteurs une source de revenus complémentaires. Le rôle des prairies, s’inscrit dans le changement d’agriculture envisagé par le scénario Afterres 2050. Ce scénario considère en effet comme nécessaire la diminution des protéines d’origine animale dans nos assiettes au profit de protéines végétales, et ce en raison de leur empreinte carbone3. Aussi se pose la question de

l’entretien de ces prairies et du rôle qu’elles seront amenées à prendre. En tirant parti du potentiel énergétique que représente leur biomasse pour alimenter l’unité de méthanisation -surface en herbe et cultures fourragères confondues- le projet entend répondre à ces questions en renouant « avec la vocation de production de force motrice autrefois dévolue aux prairies – plus qu’aux terres arables - avec les chevaux et les bœufs- tout en conservant leurs fonctions agroécologiques»4. Cette exploitation énergétique des prairies présente l’intérêt de valoriser des cultures herbacées dites pérennes ou vivaces, ensemencées une seule fois sur des cycles de 10 à 20 ans selon les espèces, déjà présentes sur le territoire. Cultures qui ne nécessitent pas de labour, et préservent ainsi la fonction de stockage du carbone dans le sol des prairies. Enfin, nous avons estimé leur potentiel énergétique théorique à l’échelle du canton d’Ambert à 27 MWh5. 1. Voir partie 1. 2. Le volume des plaquettes est exprimé en Mètre cube Apparent Plaquettes, en MAP.1 tonne de plaquettes sèches correspond à 4 MAP et équivaut à 360 litres de fuel. Son contenu énergétique est en moyenne de 3 500kWh. La consommation moyenne annuelle d’une maison de 120 m² est de 30 MAP, ce qui représente 100 à 200 mètres linéaires de bois bocager valorisé et de haie entretenue. Ministère de l’agriculture et de la pêche, SOLAGRO, Impacts environnementaux et paysagers des nouvelles productions énergétiques sur les parcelles et les bâtiments agricoles, Rapport 2009. 3. Solagro, scénario Afterres 2050, Un scénario soutenables pour l'agriculture et l'utilisation des terres en France à l'horizon 2050, janvier 2014, 63p, téléchargeable sur www. solagro.org 4. ibid. 5. voir annexes.

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Courpière Courpière

2.09.3. Le train atout prospectif

8 8 351 351 habitants habitants

comme

Olliergues Olliergues

3 3 027 027 habitants habitants

de méthanisation réparties sur le territoire en fonction des bassins de vie.Ambert Le réseau Ambert 10 000 10 000alors Le projet à l échelle ferroviaire apparaît comme un du habitants habitants moyen d’équilibrer les capacités 1- Créerspatiales des gares énergétique ( méthanisation et biomasse b de production de biomasse des territoires 2- Soutenir la création d’ unités Marsac avec les besoins des populations. Marsac individuelles permettant l‘auto

Enfin, ce projet vers une transition énergétique du territoire ambertois pourrait bénéficier du réseau ferroviaire pour asseoir un développement cohérent à l’échelle territoriale. Notamment en permettant un transport de la biomasse vers des unités

grandes exploitations agricole fessionnels du territoire

3 3 832 832 habitants habitants 15 600 habitants

Objectif :

Arlanc Permettre Arlanc une dynamique éné diversifiée, valorisant des secte miques locaux en accord ave gement du territoire, et favorise nomie énergétique de sites pro

Thiers

Réseau Réseau ferrovia ferrovia

Courpière

8 351 habitants

Olliergues

3 027 habitants

10 000 habitants

Ambert

Marsac

Equipementscollectifs collectifs Equipements Equipements collectifs //

3 832 habitants

Arlanc

Chaudière collectives Chaudières collectives ( privé et publique ) Chaudières collectives ( privé et publique ) BIOMASSE BOIS Biomasse BIOMASSE BOIS Bois Installation collectives publiques Installation publiques Centrecollectives méthanisation METHANISATION ( élec injecter sur réseaux EDF ) METHANISATION ( élec injecter sur réseaux EDF )

Réseau ferroviaire

Equipements individuels /

Equipements individuels / Equipements individuels / Exploitants agricoles

Expolitants agricoles ou forestières autonomes Expolitants agricoles/ou forestières autonomes ou forestiers Biomasse BIOMASSE BOIS ou METHANISATION BIOMASSE BOIS ou METHANISATION

bois ou méthanisation

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Equipements collectifs /

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3. Le Semoir -

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3.01. Programme

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3.02. (Co)Habiter sur le site des Prairies

1

2 3 4 5 6 7 8 9 1 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 91

2 3 4 5 6 7 8 9

13 12 11 10

13 12 11 10

13 12 11 10

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

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1

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13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

8 9 de Loisirs 1 2 3 4 5 6 7 Base 2Magasin 7 8 Producteurs 9 3 4 5 6 des 11 7 12 8 Jardin 9 10 de dépollution 1 2 3 4 5 6 13 11 4 5 6 13 7 12 8 bois 9 10 collective 1 2 3 Chaufferie 10 Unités 7 12 8 11 9 Petites 1 2 3 4 5 6 13 5 6 13 7 12 8 11 9 10 1 2 3 4 Serres 7 12 8 11 9 10 Parcelle en permaculture 1 2 3 4 5 6 13 10 2 3 4 5 Grands 7 12 8 11 9collectifs 6 13 13 12 11 10 Hébergements saisonniers 13 7 12 8 11 9 10 3 4 5 6 Esplanade

Plan masse

N

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3.02.1. Créer un 'îlot Afin de requalifier un espace aujourd’hui investi par des activités professionnelles -non accessible au public- et de le connecter à la ville nous proposons la création d’un îlot. Le prolongement du front bâti de l’avenue du 11 novembre vers l’avenue de la Gare, qualifie la limite Ouest du site, tout en permettant de caractériser les activités qui prendront place en coeur d’îlot. Ce front bâti ne se présente pas comme une frontière, et prend soin de ménager ponctuellement des continuités physiques et/ou visuelles qui participent à l’ouverture du site vers la ville et la base de loisirs du Val-Dore. Au Nord, la halle du magasin des producteurs assure une continuité physique et visuelle entre la ville, l’espace public de la Gare et l’esplanade Robert Lacroix. Elle marque également l’entrée du Jardin de dépollution et participe à l’animation des espaces alentours en permettant la tenue d’événements saisonniers (marchés, foires, événements culturels...). Enfin, elle facilite la continuité des cheminements piétons entre la ville et la base de loisirs.

Le bâtiment accueillant la chaufferie collective et le stockage du matériel agricole de la pépinière, et une serre, prolongent le magasin des producteurs et contribuent à limiter les vis à vis entre la rue et les petites unités de logements. Les logements collectifs s’implantent dans la continuité et participent à la qualification du front bâti.

Nord

Sud Magasin des producteurs Plateforme de distribution Halle couverte

Esplanade minérale

Espace Public

Gare

Petites unités de logements

Accès logements

Architectures mobiles

Logements collectifs

Serres agricoles de la pépinière

Bâtiment agricole de mutualisation

Logements collectifs

Petites unités de logements

0

Coupe élévation front bâti

10

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20

30

40

50

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Leur orientation Est-Ouest, permet d’une part de protéger les cultures de la pépinière des vents dominants (vents d’Ouest), et d’autre part d’inscrire les logements dans une relation directe avec le grand paysage. Tous les logements sont ainsi orientés vers les monts du Forez et les monts du Livradois, et les habitants bénéficient de vues sur un cadre paysager proche et lointain agréable. L’implantation et le gabarit des bâtiments permet en outre de ne pas exposer les agriculteurs au vis à vis direct des passants, et seules les venelles d’accès aux logements dégagent des percées visuelles depuis la rue. Le coeur d’îlot est quant à lui structuré du Nord au Sud par trois entités: le jardin de dépollution, les petites unités de logements, et la parcelle en permaculture de la pépinière. Ces trois entités communiquent par des cheminements piétons ponctuels et sont séparés par des filtres végétaux. Cette organisation permet de caractériser les différentes fonctions présentes -publique, privée et professionnelle- et de les faire cohabiter en ménageant l’intimité des logements et la tranquillité des agriculteurs. Magasin des producteurs Plateforme de distribution Halle couverte

Petites unités de logements

Esplanade minérale

Espace Public

Gare

Voie férrée

Gare

Accès logements

Esplanade minérale

Logements collectifs

Voirie

Logements collectifs

Serres agricoles de la pépinière

Bâtiment agricole de mutualisation

Architectures mobiles

N

Les petites unités s’implantent entre un espace public et un espace professionnel largement marqués par la présence du végétal, et profitent d’un cadre paysager proche agréable. Elles bénéficient d’une orientation Nord-Sud et profitent des apports solaires passifs. Petites unités de logements

Promenade

Percée centrale

Sud

Nord Logements collectifs

Serres agricoles de la pépinière

Venelle

Petites unités de logements

Magasin des producteurs Plateforme de distribution Halle couverte

Accès logements

Espace Public

Jardin de dépollution

Coupe élévation coeur de l'îlot 0

10

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40

50

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Magasin des producteurs Plateforme de distribution Halle couverte

Petites unités de logements

Logements collectifs

Serres agricoles de la pépinière

Plan RDC

N Esplanade minérale

Ouest

Espace Public

Gare

Voie férrée

Gare

Accès logements

Architectures mobiles

Esplanade minérale

Logements collectifs

Voirie

Est

Bâtiment agricole de mutualisation

Petites unités de logements

Promenade

Percée centrale

Coupe élévation Sud Logements collectifs

Serres agricoles de la pépinière

Petites unités de logements

Magasin des producteurs Plateforme de distribution Halle couverte

0

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3.02.2. Retrouver des liaisons avec la base de loisirs et la ville L’organisation du site participe à reconnecter la ville à la base de loisirs, en requalifiant la rue des Prairies, en créant une place publique à l’entrée du jardin de dépollution, et en aménageant une promenade piétonne le long de l’avenue de la Gare. La requalification de la rue des Prairies, seul accès piéton à la ville de puis le site, se prolonge à travers les cheminements piétons du jardin de dépollution. Ce parcours mène le passant jusqu’à l’entrée du jardin située en face de la gare, où se trouve une place publique en lien avec la halle du magasin des producteurs. Depuis cette place, les piétons ont la possibilité de se rendre vers la base de loisirs ou d’emprunter la promenade qui longe le front bâti.

Cette promenade conserve les grands arbres existants et on retrouve des assises sur tout son long. Le caractère végétal et ombragé du cheminement est quant à lui renforcé par un traitement paysager complémentaire, qui participe également à créer un filtre végétal entre la voirie et les logements. La requalification de l’esplanade permet la tenue d’événements saisonniers en face du magasin des producteurs, en même temps qu’il marque par un traitement des revêtements de sol la continuité des cheminements piétons depuis le jardin de dépollution. Par ailleurs, les venelles d’accès principales aux logements du site se prolongent jusque vers la base de loisirs.

Rue des Prairies

Esplanade

Accès voiture Impasse Emmanuel Chabrier

Promenade

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Enfin la transformation de l’impasse Emmanuel Chabrier en chemin piéton doit permettre de relier la ville à la base de loisirs et offre aux riverains une proximité plus directe avec l’espace de permaculture de la pépinière. L’ensemble des cheminements est ponctué d’aménités paysagères et/ou d’usages, qui se présentent sous la forme d’une

grande variété de séquences paysagères, d’espaces de rencontres et de sociabilités, ou encore de mobiliers urbains (bacs de cultures et assises) constitués à partir de pallox recyclés. Ces aménagements concourent à renforcer l’attractivité des cheminements, et invitent les passants à réinvestir les lieux.

Vue sur le front bâti et la promenade Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.02.3. Vivre dans un environnement calme aux ambiances variées Sur le plan acoustique le site des Prairies est déjà un site calme, sans nuisances sonores majeures. Les mesures prises indiquent que les seules nuisances proviennent du passage des véhicules sur l’avenue de la Gare, par ailleurs peu empruntée. Le Semoir, à travers notamment l’espace en permaculture de la pépinière et le jardin de dépollution, concoure à renforcer le caractère calme du site. Ces aménagements sont de formidables réservoirs de biodiversité et constituent des sources sonores agréables sur le plan du ressenti (chant des oiseaux, bruissement des feuilles, ruissellement de l’eau...). Par ailleurs la présence du réseau ferroviaire et son possible développement futur ne représentent pas de nuisances sonores préoccupantes. D’autant plus que cette source sonore est généralement ressentie comme un marqueur du temps, et donc perçue de manière positive. Le caractère calme du site de projet est renforcé par la priorité donnée aux mobilités douces. En effet, aucune voiture ne circule dans le Semoir, hormis ponctuellement pour des usages bien spécifiques (déménagements, encombrants, mobilité de la personne...). On retrouve cette même prédominance souhaitée des mobilités douces dans le traitement des abords du site, avec notamment la promenade qui longe le front bâti, le caractère piéton du chemin Emmanuel Chabrier ou encore la rue des Prairies.

N

En terme d’ambiances, le site du Semoir est marqué par la présence très forte du végétal. La diversité des espèces fait varier les ambiances sonores, visuelles, olfactives...au fil des saisons. Ces ambiances s’accordent avec les variations du paysage ambertois, avec lequel le site entretient une proximité directe, par ailleurs renforcée par le traitement des limites.

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3.02.4. Une chaufferie bois à l’échelle du site Pour répondre aux besoins de chauffage de l’ensemble des bâtiments du site, nous avons fait le choix d’une chaufferie bois collective. Son implantation, à la croisée du magasin des producteurs, des logements collectifs et des petites unités, répond à une logique visant à minimiser la longueur des réseaux. De la même manière cet emplacement offre un accès direct pour l’approvisionnement de la chaudière, et reste une manière de mettre la fonction et le rôle de cet équipement en avant. Enfin, alimentée par des granulés bois produit localement (scierie Veyrière d’Arlanc), cette chaufferie participe à la valorisation de l’économie locale. Chaufferie bois collective

Réseau secondaire

Réseau primaire

Sous-Station

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3.03. La place du végétal

Au sein du Semoir, le végétal tient une place prépondérante et joue un rôle important dans l’organisation des espaces entre eux, les usages du site ou encore la diversité des ambiances.

Jardin de dépollution

Jardin de permaculture

Jardin thématique

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3.03.1. Le dépollution

jardin

de

Comme vu dans la partie d’analyse (cf §2.03.03) le sol de la parcelle occupée actuellement par le garage Chanoine fait l’état d’une pollution des sols aux hydrocarbures et métaux lourds. Pour remédier à cette pollution nous proposons la mise en place d’une démarche de dépollution par les plantes ou phyto-rémédiation. Cette démarche consiste à associer des espèces végétales aux propriétés dépolluantes, complémentaires. Ainsi cette stratégie met en oeuvre trois processus: • La phyto-stabilisation: réduction de la mobilité des éléments polluants, et donc de la migration de ces éléments en profondeur ou vers d’autres terrains; • La phyto-extraction: absorption et concentration des éléments contaminants (notamment les métaux lourds) dans les parties récoltables de la plante; • La phyto-transformation: absorption et dégradation des polluants, puis transformation en substances nontoxiques.

Shangai Houtan Park, www.turenscape.com

Shangai Houtan Park, www.turenscape.com

Le choix de la phyto-rémédiation pour dépolluer la parcelle s’explique par ses avantages économiques1 et environnementaux par rapport aux alternatives existantes (excavation et incinération de la terre notamment). 1. 30€/m2. RUDOLPHE Juliane La reconversion de friches industrielles et la dépollution des sols contaminés. La phytoremédiation, une technique «écologique» alternative aux techniques conventionnelles?, Lyon, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, 2010/2011. Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

Source Biology online

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La durée nécessaire au processus -en moyenne de dix à quinze ans- implique également de penser les usages de cette parcelle dans le temps. C’est pourquoi nous mettons en place un jardin public, en connexion avec la ville, le magasin des producteurs et la base de loisirs. Cet espace public, permet de relier entre elles ces entités, et facilite l’accès piéton des habitants du site vers le centre ville. Le jardin s’organise selon des parcelles

thématisées. Il présente une végétation étagée sur les abords, créant ainsi des filtres physiques et visuels avec les logements de la parcelle. La largeur des circulations et la diversité des espèces- graminées, brassicacées, arbres (saules, peupliers), astéracées (tournesol)...- concourent à faire vivre cet espace comme un jardin, que l’on découvre au fil de son cheminement. Des assises en pallox recyclées ponctuent ces chemins et rappellent l’univers agricole du magasin des producteurs.

Jardin de dépollution, vue Nord-Est Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.03.2. Une parcelle permaculture

en

Afin de répondre aux enjeux de l’installation de jeunes agriculteurs et de la préservation du foncier agricole, nous mettons en place au sein de la pépinière, un espace en permaculture sur 1ha, pouvant accueillir 3 agriculteurs et deux stagiaires en formation. Cet espace s’adresse à des jeunes au sortir des CFA ou de lycées agricoles, ayant suivi des modules de formation en agroécologie, matière récemment entrée dans les programmes depuis 2010 - date de l’inscription de l’agro-écologie dans les priorités de recherche de l’INRA1. La permaculture repose sur des principes agro-écologiques selon lesquels le paysan tire parti des fonctions naturellement remplie par les écosystèmes (protection contre les ravageurs, fertilisation des sols, micro-organismes présents dans le sol, apports solaires...) pour créer un espace de cultures résilient et diversifié. L’association des cultures, et la biodiversité qu’accueillent ces espaces produisent sur le long terme un agro-écosystème durable - qui n’utilise ni intrants, ni pesticides, permet une gestion économe des ressources en eau, réduit les émissions de gaz à effet de serre etc. Défendre ce mode d’agriculture c’est donc adopter une vision holistique, et chercher « à concevoir des installations humaines harmonieuses, durables, résilientes, économes en travail comme en énergie, à l’instar des écosystèmes naturels. Ses concepts (...) reposent sur un principe essentiel : positionner au mieux chaque élément de manière à ce qu’il puisse interagir positivement avec les autres.» 2 Au delà d’être une méthode agronomique efficace, c’est également une éthique

qui repose sur trois piliers: prendre soin de la terre, prendre soin des Hommes et partager équitablement les ressources. Le travail de la main de l’Homme retrouve une place prépondérante dans ce type d’agriculture, qui privilégie l’intensité des soins sur de petites surfaces pour produire d’avantage. L’organisation des cultures sur ces petites surfaces, et l’absence de labour rendent le recours à la mécanisation inutile. Choisir la permaculture c’est donc porter dans la projet des valeurs humaines et sociales, en privilégiant une pratique qui génère plus d’emploi3, de la coopération et de l’entraide.

Illustration Marie Bilodeau dans, FORTIER, Jean-Martin, Le jardinier-Maraîcher, Montréal, écosociété, 2012, 199p. 1. «Dès 2010, l’Inra a identifié, dans son document d’orientation, l’agro-écologie comme l’un de ses deux chantiers scientifiques prioritaires. Ces travaux doivent participer à déployer une recherche qui anticipe et accompagne les mutations de l’agriculture et contribue à une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable au 21ème siècle». www.inra.fr/agroecologie 2. RABBI, Pierre, Terre et Humanisme, Le manuel des jardins agroécologiques, Arles, Actes Sud , 2012, 185p, p14. 3. INRA, Guégan Sacha, Léger François, Chapelle Gauthier, Hervé-Gruyer Charles, Maraîchage biologique permacultuel et performance économique, Rapport d'étape n°2, Juillet 2013, téléchargeable sur www.inra. fr. Etude mené sur une parcelle de 1500m2 pour un producteur en travail à temps plein.

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Cultures La parcelle en permaculture bénéficie d’une surface de pleine terre de 1ha sur le site du Semoir. Cette surface est suffisante pour fournir du travail à 3 maraîchers et éventuellement deux personnes supplémentaires (stagiaires, conjoint(e)s...). Plusieurs entités composent cette parcelle et participent au bon fonctionnement agroécosystémique de l’ensemble.

1

13 2 3 Jardin 4 5 6 Mandala 7 12 8 11 9 10

1 1 1 1 1 1

2Cultures 7 buttes 8 9 3 4 5 6sur

2 3 4 Vergers 5 6 13 7 12 8 11 9 10

2 3 4 5 Ruches 7 12 8 11 9 10 6 13

13 2 3 4 5 6 Serres 7 12 8 11 9 10

12 2 3 4 5 6 13 7 Haies 8 11 9 10

11 2 3 4 5 6 13 7 12 8 Bassins 9 10 13 12 11 10

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10 2 3 4 5 6 7 8 9

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 13 12 11 10

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N 0

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Systèmes étagés et arbres fruitiers L’ensemble des limites de la parcelle, et des zones de cultures sur buttes, est planté de systèmes pluri-stratifiés composés d’arbres, de haies et de végétation basse. Ce système, au delà du fait qu’il ne nécessite pas ou peu de soin (ni intrants, ni irrigation), permet de protéger les espaces de cultures des vents dominants. En outre, il offre un abri pour la faune et favorise la présence d’aides précieux pour lutter contre les ravageurs. Les haies sont constituées pour une part de mûriers, de framboisiers, arbousiers, amandiers... qui participent à l’animation saisonnière des abords immédiats du site. Enfin, en apportant de l’ombrage, ces systèmes participent à la création de micro-climats bénéfiques pour le reste des cultures. La présence de ces systèmes étagés participe à la gestion des vis à vis entre les logements et l’activité agricole, en

même temps qu’il apporte de la fraîcheur en été, sans constituer des masques trop importants en hiver.

Vergers,

Framboisiers

Des arbres fruitiers sont plantés au Sud de la parcelle et à l’Est, et bénéficient d’un ensoleillement optimal, sans déranger les cultures nécessitant des apports solaires conséquents. Leur ombrage permet en outre de ménager des zones d’herbage, propices au maintien des moutons déjà présents sur le site et qui pourront participer à l’entretien des abords de la parcelle. Ces zones permettent de cultiver une grande variété d’espèces (pruniers, pommiers, pêchers, cerisiers, poiriers, abricotiers...), et d’offrir une production de fruits sur une grande partie de l’année. Dans le même temps, les arbres participent à générer des ambiances variées au fil des saisons (couleurs, ombrages, senteurs, floraisons..).

www.des-clics-fermiers.com

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www.crdp-strasbourg.fr

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Cultures sur buttes La majeure partie en pleine terre de la parcelle est composée de zones de cultures sur buttes. Ce principe de culture pratiqué depuis l’antiquité consiste à stimuler la fertilité du sol en augmentant la quantité de terre, en favorisant la présence des micro organismes, et en fournissant une meilleure aération du sol.

Associé à des arbres et des haies, ce système de buttes en participe à la perception des lieux comme un jardin, lui confère une échelle plus humaine et favorise son acceptation par les riverains comme les habitants.

La hauteur et l’orientation de ces buttes génèrent des niches écologiques différentes, et sont le support d’une grande variété de légumes, plantes aromatiques... cultivés en polyculture (plusieurs espèces sur une même butte). Les circulations qui les structurent sont à l’échelle de l’homme et de ses cheminements.

Illustration Marie Bilodeau dans, FORTIER, Jean-Martin, Le jardinier-Maraîcher, Montréal, écosociété, 2012, 199p.

www.fermedubec.com Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Serres Deux grandes serres sont présentes sur le site du semoir et représentent 10% de la surface totale. Ces serres, qui fonctionnent selon un fonctionnement mutualisé, permettent de cultiver des légumes en hiver. Leur orientation (grands pignons à l’Est et à l’Ouest), permet de réchauffer les cultures plus tôt dans la journée, et de bénéficier d’apports solaires plus tardifs, contrairement à l’idée reçue selon laquelle les serres devraient être exposées plein Sud. Des serres tunnels, des tunnels nantais, et des paillages viennent renforcer le dispositif, permettent de générer des zones de moins forte amplitude thermique à l’intérieur des serres, et donc de cultiver des légumes en saison froide sans avoir recours à un chauffage complémentaire1.

Gaec de la Poule Rouge

Ruches Conscients de l’importance du rôle des abeilles dans l’équilibre des cycles des cultures, et dans le maintien des espèces végétales par pollinisation, nous mettons en place des ruches sur le site du Semoir. Ces ruches, appartenant à un apiculteur de la pépinière ne seront pas implantées à proximité directe des logements mais au Sud de la parcelle Ruches,

www.jeanlouislemoigne;com 1. COLEMAN, Eliot, The winter Harvest Handbook, Year round vegetable production using deep-organic techniques and unheated green houses, Chelsea Green publishing company, White river Junction, 2009, 245p Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Bassins et irrigation grâce à la récupération des EP des toitures des bâtiments -qui couvrent 80% des besoins- d’autre part avec le ruissellement des eaux pluviales au sein d’un réseau de noues.

Bien que la permaculture diminue les besoins en eau comparativement à des pratiques plus conventionnelles nous avons évalué les besoins de la parcelle cultivée à 2000m3 par an. Les besoins en eau des plantes varient selon les espèces et la saison. La pluie étant une donnée soumise aux aléas climatiques, nous mettons en place deux cuves de récupération et de stockage des eaux de pluie, pour ensuite les rediriger au moment opportun vers les zones de cultures. Ces cuves sont alimentées d’une part

Des bassins sont implantés au sud des zones de cultures et participent à la création de micro-climats en réfléchissant les rayons du soleil. Les roseaux qui poussent sur leur rives servent de fourrage pour les moutons et de mulch (paillis servant à protéger les cultures des aléas climatiques) pour les buttes.

Plan d'irrigation

N 0

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Parcelle en permaculture

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3.04. Le magasin des producteurs et la plateforme de stockage et de distribution

Le programme que nous mettons en place pour répondre aux besoins des producteurs en filières courtes du Pays d’Ambert consiste en la création d’un équipement professionnel, regroupant au sein d’un même bâtiment:

Est

Ouest

• Un point de vente collectif (120m2); • Une plateforme de stockage et de distribution de leur production (110m2); • Un espace de détente pour les producteurs (35m2); • Une halle couverte pour la tenue d’événements saisonniers en extérieur (200m2).

agricoles préfabriqués pratiqués sur le marché (inférieurs à 600€/m2 .SHON).

Le faible revenu des producteurs, implique la mise en place d’une logique de conception privilégiant l’économie du projet, puisque les coûts de construction ne doivent pas excéder les prix des bâtiments

Cet équipement se situe à l’entrée du jardin de dépollution, en face de la Gare et de l’esplanade Robert Lacroix. Il entretient donc un lien très fort avec la qualification des espaces publics qui le bordent.

Coupe élévation Nord

Nord

Sud

Coupe élévation front bâti 0

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3.04.1. Concept architectural Le bâtiment se présente sous la forme d’une grande structure dimensionnée pour répondre aux besoins de stockage de la plateforme de distribution. Cette structure abrite une enveloppe thermique compacte dans laquelle sont situées les principales fonctions du bâtiment.

Enveloppe thermique Ossature bois remplissage paille

L’architecture du bâtiment s’inspire également du langage des halles de marchandises qui caractérisent l’univers ferroviaire et qu’on retrouve à proximité du site des Prairies. Ce langage se retrouve notamment dans le gabarit et la forme unitaire du bâtiment, mais également dans la réinterprétation des espaces abrités générés par les avancées de toiture. Conçus traditionnellement pour abriter les voyageurs et les quais de déchargement ces espaces structurent l’ensemble des circulations du projet et deviennent le support d’usages spécifiques.

Quai de la gare Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

Structure porteuse bois

Boulodrome 93


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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

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1 N

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2Gare 3 4 5 6 7 8 9

2 3 4 3 4 5

13 121311121011 10 0

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Plan RDC

2 3 4 5 6 7 Promenade 8 9

11 7 12 8 Entrée 9 10 1 2 3 4 5 6 13 jardin de dépollution Lacroix 10 13 12 11 10 7 12 8 11 9 Jardin 1 2 3 4 5 6 13 de dépollution Installations événements saisonniers 4 Base 5 6 de 7 8 Loisirs 9 7 12 8 11 9 10Magasin des producteurs / 1 2 3 4 5 6 13 10 7 11 8 10 9 Plateforme de distribution 5 Wagon 7 12 8 11 9existants 1 2 3 4 5 13 6 12 6 13 13 12 11 10 Chaufferie bois collective 13 7 12 8 11 9 10 6 Voirie

11 2 3 Esplanade 4 5 6 13 7 12 8 Robert 9 10

2 3

2 1 3 2 4 3 5 4 6 5 7 68 7 9 8 9

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3.04.2. Abords et relations avec l’extérieur Les abords Est et Ouest du magasin sont organisés selon deux allées -ménagées sous l’avancée de toiture et continues sur l’ensemble du bâtiment- qui marquent une relation différente aux espaces extérieurs. Côté rue cette allée rappelle les auvents 1 présents dans la gare et les halles de 1 2 marchandise qui se trouve à proximité 1 2 3 du site des Prairies, et offre un espace ombragé à l’usage du public.

1

1 1 1 1 1

2Jardin 7 8 9 3 4 5 de 6 dépollution

12 2 3 Passage 4 5 6 13 7 couvert 8 11 9 10

2 3 4 Halle 5 6 13 7 8 11 9 10 12 couverte

2 3 4 5 Promenade 7 12 8 11 9 10 6 13

13 2 3 4 5 6 Voirie 7 12 8 11 9 10

12 2 3 4 5 6 13 7 Espace 8 11 9 10 3 4 5 4 5 6

de vente 11 7 12 8 Espace 9 10 6 13 professionnel 13 10 7 12 8 11 9 Quai de déchargement

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

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2 3 4 5 6 7 8 19 2 3 4 5 6 7 18 29 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10 13 12 11 10 13 12 11 10

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

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Plan RDC N

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Côté jardin par contre, l’allée est destinée aux producteurs et répond à des usages professionnels; stockage, espace de détente, circulation... La halle couverte du magasin articule l’entrée du jardin de dépollution, les cheminements piétons qui mènent au centre ville et la promenade sur rue. Elle accueille sous son couvert des événements saisonniers qui animent ces

espaces et permet d’étendre le point de vente du magasin vers l’extérieur lorsque la saison s’y prête. Cette position confère à cet espace un caractère public très marqué. La continuité du revêtement de sol minéral entre la place publique à l’entrée du jardin de dépollution et la halle participe à la lecture d’un espace unitaire.

Plan RDC, installations saisonnières sous la halle couverte N

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Installations saisonnières sous la halle couverte, vue Nord-Est

Des bacs de cultures et des assises réalisés à partir de pallox recyclés, qu’on remplit de terre ou dont on referme la partie supérieure (à 45cm du sol), sont disposés sur l’ensemble des abords du magasin. Ces éléments de mobiliers rappellent l’univers agricole, et unifient le traitement des abords du magasins et des espaces publics alentours.

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3.04.3. Un point de rencontre entre agriculteurs et habitants Mettre en valeur la qualité des savoir-faire et des produits locaux La partie centrale du magasin est occupée par le point de vente collectif. On pénètre dans cet espace par une entrée située sur l’avenue de la Gare. L’espace de vente se présente comme un grand volume libre qui permet d’adapter la mise en scène de la production des agriculteurs selon les saisons, les quantités des récoltes ou la disponibilité des produits. La hauteur sous plafond, l’épaisseur des murs et la matérialité de l’enduit terre

N

des parois intérieures valorisent la lumière qui pénètre à travers les embrasures des fenêtres. Ces dernières sont conçues comme des niches creusées dans l’épaisseur des parois, et dans lesquelles sont mises en valeur les productions locales. Le vitrage placé au nu extérieur des murs et les pré-cadres bois qui soulignent les menuiseries, participent à la mise en avant de ces éléments qui animent les façades du magasin. Placée proche de l’entrée du magasin, une menuiserie fixe de la largeur des racks métalliques sur lesquels sont conservés les pallox de fruits et légumes de la partie de stockage, permet de mettre en scène l’activité professionnelle des producteurs et d’animer la cloison qui sépare ces deux fonctions du bâtiment.

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Plan espace de vente 98


Une organisation fonctionnelle Enfin, une chambre froide complète ce dispositif avec un volume de stockage de 60m3.

La plateforme de stockage et de distribution du magasin est dimensionnée et organisée de manière à privilégier une logique fonctionnelle des espaces.

Le programme intègre un espace dédié aux producteurs qui concentre des vestiaires, des sanitaires, une douche, une cuisine et un espace de détente. Cet espace est situé à l’Est pour bénéficier d’une lumière naturelle aux heures où les agriculteurs se retrouvent pour travailler.

Ainsi les murs intérieurs Ouest et Sud accueillent des racks métalliques de cinq mètres sur lesquels sont rangés les pallox de fruits et légumes. Une bande de retrait de trois mètres garantit une marge suffisante pour les manoeuvres des chariots élévateurs.

N

0

1

2

3

4

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Plan espace professionnel

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3.04.4. Une logique constructive en adéquation avec des besoins professionnels

la chaux en partie basse et la paille est laissée apparente en partie supérieure. Ce choix constructif permet la mise en oeuvre d’une trame rationnelle à l’échelle du bâtiment, induite par la largeur des bottes de paille. Il permet en outre de réaliser des gains de temps au niveau de la mise en oeuvre de l’isolant, et des économies sur le projet en standardisant la taille des menuiseries. Les enduits intérieurs et extérieurs peuvent être réalisés en autofinition.

Une structure bois en contrecollé supportant une charpente traditionnelle assure les fonctions structurelles du bâtiment. Une ossature bois secondaire plus légère en remplissage de bottes de paille sur chant et fixée sur les montants principaux, garantit la continuité de l’isolation sur l’ensemble des parois et la toiture. Des voliges posées en diagonales assurent quant à elle le contreventement de cette ossature secondaire. Les parois sont recouvertes d’un enduit à

Le choix de la paille s’explique également par ses qualités thermiques et la nature du programme. En effet, compte tenu du climat contrasté d’Ambert, il est important de minimiser les surchauffes en été pour éviter la dégradation des denrées alimentaires.

Est

Ouest

0

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2

3

4

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Coupe sur espace professionnel

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Le matériau paille possède une masse volumique plus élevée que des isolants plus conventionnels (entre 100 et 120kg/m3) et une très faible conductivité thermique (0,052W/m.K). Ces caractéristiques produisent un déphasage thermique important et une atténuation des ondes de chaleur. Une ventilation naturelle en sousface de la toiture, complète ce dispositif. Enfin, la structure principale et l’ossature secondaire reposent sur des semelles en béton volontairement surdimensionnées

pour ne pas exposer les murs en paille à la détérioration causée par le nettoyage des espaces, qu’induisent les usages du bâtiment (marché, aller et venues des chariots élévateurs...). Ces semelles deviennent le support d’usages spécifiques puisque des assises en bois sont ménagées sur ces semelles. Elles permettent au public comme aux producteurs de profiter d’espaces abrités des rayons du soleil par l’avancée de la toiture et un bardage à lame verticale.

Passage couvert, vitrines d'exposition des produits Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.05. Habiter le front bâti

Les logements collectifs se situent entre l’espace de maraîchage en permaculture de la pépinière et l’avenue de la gare. Cette implantation selon un axe Est-Ouest, et le gabarit du bâtiment central (R+4) permet d’offrir aux habitants des vues et des cadrages privilégiés sur les monts du Livradois et du Forez, tout en densifiant le front bâti de l’îlot. Producteurs

Le programme est composé de 17 logements, dont deux T1Bis (50m2), six T2 (66m2), cinq T3 (85m2) et quatre T4 en duplex (102m2) destinés à un public de cadres, de jeunes retraités et de professions intermédiaires attiré par la qualité du cadre de vie en milieu rural et la proximité avec les services qu’offre le centre-ville, plus que par la possibilité d’espaces extérieurs. 20% des logements sont en accession sociale et favorisent la mixité socioprofessionnelle de l’ensemble.

Seniors Agricoles

Jeunes Retraités

N Producteurs

Actifs, cadres et familles

Jeunes en formations

Jeunes actifs et familles

Jeunes retraités

Jeunes Retraités

Seniors Agricole

Nord

Sud

Jeunes actifs et familles

0

10

20

Jeunes en formations

Coupe élévation front bâti

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3.05.1. Concept architectural L’ensemble du bâtiment se compose de trois blocs compacts dont l’enveloppe thermique est continue. Ils concentrent les principales fonctions des logements, et sont recouverts par une structure bois continue et commune aux trois blocs. Cette structure désolidarisée de l’enveloppe thermique accueille les circulations desservant les logements et sert également de support à des espaces extérieurs appropriables par les habitants (balcons et loggias).

Enveloppe thermique Caisson bois / remplissage paille

Ces espaces prolongent les pièces de séjour à l’Est par des balcons privatifs et des loggias. En façade Ouest des sas d’entrée individualisés permettent d’accéder aux logements tout en ménageant un espace supplémentaire appropriable, en retrait des circulations (terrasse, rangement, jardinage, bricolage...).

Structure bois désolidarisée

"Remplissage" Escalier, coursives, SAS d'entrée, loggia et balcons Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.05.2. Abords et relations avec l’extérieur On accède aux bâtiments de logements depuis l’avenue de la Gare, en empruntant la promenade piétonne qui longe le front bâti.

des parties communes (caves, local vélo...) et des locaux techniques (sousstations) qui occupent l’ensemble des rezde-chaussée.

Les grands arbres de la promenade, créent des masques visuels naturels et protègent les logements des deux premiers niveaux des vis à vis directs des rayons rasants de l’Ouest.

La matérialité des murs en pisé qui recouvrent les éléments structurels du RDC participe à marquer une frontière entre la rue et le bâtiment. Dans le même temps ces murs guident les cheminements et les regards vers les venelles puis le maraîchage.

Deux venelles accessibles depuis la promenade accueillent les escaliers permettant de desservir les niveaux supérieurs réservés aux logements. Ces percées accueillent également les entrées

A l’Est, la noue et les haies pluri-stratrifiées des abords du maraîchage démarquent une limite physique entre le bâtiment et les espaces de cultures.

Ouest

Est Le train Un marqueur du temps régulateur journalier des activités sociales en milieu rural.

Filtres végétaux permettent de réduire le ressentit des sources sonores en masquant leur provenance.

Caissons bois + paille Ce systéme constructif permet l’affaiblissement acoustique de 45dB.

Menuiseries Type double vitrage avec affaiblissement acoustique de 24 à 42 dB.

Balcon, Loggia, coursives et sas Ce parti pris architectural dans la conception permet de ménager un retrait entre l’intérieur des logements et l’environnement sonore extérieur direct.

Jardin de permaculture Favorise et valorise des ambiances sonores et olfactives agréables et caractéritiques du milieu rurale

-30 dB (A)

70 - 80 dB (A)

-30 dB (A)

35 - 45 dB (A)

Coupe acoustique Est/Ouest Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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2 13 24 35 46 57 68 79 8 9 13 1213 1112 1011 10

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9

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2 3 4 5 6 7 8 9

13 12 11 10

1

13 12 11 10

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1 1

2 3 4 5 6 7 8 9

13 12 11 10 2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

Plan RDC

N 0

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2Voirie 3 4 5 6 7 8 9

2 3 Promenade 4 5 6 13 7 12 8 11 9 10

1 1

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30

40

50

2 3 4 5 Chemin 6 7 8 9piéton

2 3 4 5

11 2 3 4 Parcelle 5 6 13 7 12 8 en 9 10 permaculture 1 2 3 4 5 6 13 12 11 10

10

Emmanuel Chabrier 13 communs (cave, sous-station, espace partagés) 7 12 8 11 9 10 6 Espace 13 12 7 Venelles 8 11 9 10 et passages

13 12 11 10 Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.05.3. Des transition

espaces

de Des sas d’entrées individualisés démarquent chaque appartement et animent les coursives. Ces sas génèrent des espaces en retrait appropriables par les habitants.

On accède aux logement par des escaliers qui distribuent deux bâtiment. Ces escaliers trouvent une continuité, à chaque niveau, à travers de grandes coursives situées à l’Ouest des logements.

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1 2 3 4 5 6 7 8 9

2 3 4 5 6 7 8 9 1

2 3 4 5 6 7 8 9

13 12 11 10 2 3 4 5 6 7 8 9

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

13 12 11 10 1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

Plan R+1 N

1

1

1

2Voirie 3 4 5 6 7 8 9

2 3 Promenade 4 5 6 13 7 12 8 11 9 10

11 2 3 4 Chemin 5 6 13 7 12 8 piéton 9 10

2 3 4

1 1

5

10

2 3 4 5 6 Noue 7 8 9paysagère

12 2 3 4 5 6 13 7 Escalier 8 11 9 10

1 2 3 Emmanuel Chabrier 10 permaculture 1 2 3 4 5 parcelle 7 12 8 11 9 de 6 13 13 12 11 10

0

4 5 5 6

/ distribution 11 7 12 8 Coursives 9 10 6 13 7 12 8 11 9 SAS 13 10 d'entrée individualisé

13 12 11 10

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Cette configuration des sas et la largeur des coursives en font des espaces de rencontres et de sociabilités, en même temps qu’ils permettent à chacun de personnaliser les abords de son appartement.

Enfin, au niveau de la liaison entre les sas et les logements, un caisson paille intégrant un châssis menuisé avec une porte d’entrée et une fenêtre oscillo-battante, remplace le judas et permet aux habitants (PMR ou non) de voir qui sonne à la porte.

Coursives et sas d'entrée individualisé

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3.05.4. Un habitat collectif entre ruralité et urbanité L'ensemble des logements sont traversant afin de bénéficier d'ouvertures sur l'espace de la rue et de la parcelle en permaculture. Cette configuration permet de faire varier les ambiances lumineuses au cours de la journée et des saisons. Ouest

Est

Coupe Est/Ouest 0

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L’ensemble des logements partage une même configuration spatiale des entrées. Les sanitaires séparés et une salle de bain sont positionnés de part et d’autre de l’entrée. Ces pièces permettent de bénéficier d’une lumière naturelle dans les salles d’eau, et remplissent une fonction d’espaces tampon sur les plans thermiques et acoustiques. Un vitrage dépoli, évite les vis à vis depuis la coursive extérieure. Dans la continuité de cette entrée les espaces de jour sont tournés vers l’Est et le

maraîchage. Cette orientation leur permet de bénéficier de la lumière du matin et du calme du coeur d’îlot. Les espaces de jour se prolongent vers le dehors à travers des espaces extérieurs soutenus par la structure bois désolidarisée. Les chambres sont placées soit à l’Est, soit à l’Ouest, pour éviter les vis à vis au niveau des circulations du bâtiment, et favoriser l’intimité et le calme

Plan R+1 / T3 85m2 N

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Dans le T4, on retrouve une organisation des espaces du RDC autour d’une loggia. L’escalier qui mène à l’étage articule la cuisine et le salon, et intègre des rangements qui permettent indirectement d’optimiser les espaces. Le salon quant à lui peut s’ouvrir complètement vers la loggia, au Sud et dispose d’un apport de lumière complémentaire à travers une menuiserie placée en façade Est.

Le linéaire de cuisine se prolonge vers un ouvrant donnant sur la loggia et permet d’investir ce rebord avec des usages spécifiques (bacs de plantes aromatiques, rangement d’ustensiles...). Le T3 dispose quant à lui d’un double accès vers des espaces extérieurs; une terrasse orientée Sud-Est et un balcon qui fait face au maraîchage.

Plan R+2-R+3 / T4 duplex 102m2 N

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T4 en duplex, vue intérieure sur la loggia

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3.05.5. Un constructif modulable

système flexible et

En terme constructif, des portiques en contrecollé reposent sur une dalle béton soutenue par les murs en béton armé du RDC. Un dépassé du nez de dalle permet d’asseoir les caissons paille autoportants qui forment l’enveloppe du bâtiment, et sont fixés mécaniquement dans les poutres des portiques.

Système constructif liaison dalle béton armé/caissons bois autoportants Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Six types de caissons composent ainsi les façades et les ambiances des logements. Ces éléments sont composés d’un cadre en bois massif remplie avec de la paille compressée, et reçoivent un parement intérieur en plaques de plâtres et extérieur en voliges recouvertes d’un enduit à la chaux. Ce mode constructif permet de réaliser une opération immobilière de logement utilisant un matériau soutenable et économe (rapidité de mise en oeuvre d’éléments préfabriqués en ateliers). Ce système permet en outre une grande modularité des ouvertures en offrant aux usagers la possibilité de composer partiellement leur façade -une liberté d’appropriation qui rappelle les qualités de la maison individuelle. D’autre part, la régularité de la trame de la structure bois permet une évolutivité du bâtiment dans le temps. Notamment par l’agrandissement des terrasses et des balcons sur une trame supplémentaire.

Cette structure accueille enfin d’autres usages comme une cuve de récupération des eaux de pluie, facilement accessible par la toiture ou un pigeonnier. La présence de pigeonniers, réinterprète les colombiers caractéristiques du patrimoine bâti agricole ambertois. Il conserve la même fonction et permet aux agriculteurs de la pépinière de profiter d’une matière d’épandage, en même temps qu’il favorise la biodiversité du site. Enfin l’épaisseur des murs permet de moduler les ambiances intérieures, en ménageant notamment l’intimité des espaces de nuit, ou en valorisant les entrées de lumière à travers les parois.

Plan 1/20

Enduit terre 50mm

Enduit terre Voliges ép 5 cmen sapin bois brut Support d'enduit

Volige brut Placéeen ensapin diagonale support en diagonale 115cm, enduit/posée ép.20mm l 15cm ép 20mm

Coupe 1/20

Élévation 1/20

Caisson bois type M04 Caisson bois + remplissage paille 315x200x50cm 315*200*50cm Type M04

Bottes de paille

Bottes de paille 36cm*40cm*80cm 36*40*80cm et Laine de bois ép100mm Menuiseries bois Double vitrage Menuiserie bois double vitrage de bois 3 Laine vantaux de ép.100mm 95cm*210cm

Plan 1/20

Montant Montantbois bois massif massif 460mm*50mm 480*50mm Panneau OSB Panneaux OSB 3150mm*4000mm ép 20mm 3150*400mm.ép.0,18mm

Rails Railsmétallique métalliques Plaque de platre Plaques ép 18mmde plaques ép.18mm

93cm x 215cm

Caisson bois type M05 315*400*50cm

Coupe 1/20

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Élévation 1/20

Caisson Caisson boisboistype M02 + remplissage paille 315x200x50cm Type M02 315*200*50cm 113


Vue de printemps depuis l'espace en permaculture

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3.05.6. Des espaces extérieurs: loggias et balcons Des balcons et loggias prolongent les espaces de jours vers l’extérieur. Les loggias représentent une pièce supplémentaire, appropriable à la belle saison, et leur exposition (S-E) favorise les apports lumineux vers le logement.

L’ensemble de ces espaces extérieurs témoigne d’une relation d’agrément au dehors, où la vue sur le paysage prend tout son sens.

Les balcons intègrent des tablettes en bois qui deviennent le support d’usages en lien avec le dehors (petit-déjeuner, jardinières, travail...).

Nord

Sud

Coupe élévation Nord/Sud 0

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Vue Sud-Est sur les loggia et balcons

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3.05.7. Habiter au fil des saisons Stratégies bioclimatiques Stratégie d’été: protéger, rafraîchir et ventiler L’été les logements se prolongent vers l’extérieur et les habitants profitent des loggias et des balcons donnant sur les espaces de maraîchage pour agrandir leurs pièces de séjour. Les arbres dispensent une ombre rafraîchissante qui profite aux usages qui prennent place aux abords des bâtiments et le pisé participe à dispenser une certaine fraicheur dans les espaces abrités du RDC.

Feuillus caduques et persistants ( brise- vents )

Bottes de paille et enduit à la chaux ( Déphasage sous 19h conservation du frais )

Protéger Le dépassé de toiture qui couvre l’ensemble des bâtiments prémunit les logement du rayonnement direct du soleil. Des stores textiles, qui se fixent dans les montants de la structure désolidarisée complètent ce dispositif et protègent notamment les appartements des rayons rasants de l’Ouest. La présence des grands arbres de la promenade participe au rafraîchissement des logements situés dans les deux premiers niveaux en même temps qu’elle constitue des masques solaires naturels. Enfin, la désolidarisation de la toiture de l’enveloppe thermique freine les transferts de chaleur dans les planchers hauts et favorise une ventilation naturelle en sousface.

Protection estivale ( Surélévation et Dépassé de toiture + loggia et balcon)

Feuillus caduques ( protection estivale )

EST

OUEST

RAYONS SOLAIRES ESTIVAUX

Stratégie Été

PROTÉGER

RAFRAICHIR

VENTILER

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Rafraîchir, ventiler Les logements sont traversants et peuvent être naturellement ventilés la nuit. L’inertie de la paille permet de conserver cette fraîcheur pour la distribuer aux espaces intérieurs durant la journée.

la nuit sous l’effet d’un déphasage très important. L’emploi du matériau paille et des enduits chaux permet donc de limiter la chute de température entre intérieur et extérieur.

L’hiver, les usages se concentrent à l’intérieur des logements et les espaces extérieurs sont naturellement moins investis.

Distribuer L’apport calorifique des rayons du soleil qui pénètre par les ouvertures des façades Est, Sud et Ouest, est ensuite transmis par convection au reste du logement, et notamment aux espaces ne bénéficiant pas d’un apport solaire direct.

Capter, stocker La façade Est laisse pénétrer la lumière rasante des rayons du soleil, et les espaces des loggias favorisent les apports solaires passifs au Sud. La paille des caissons emmagasine la chaleur durant la journée et la restitue

Conserver La continuité et la compacité de l’enveloppe thermique en paille, auxquelles ne nuit pas la structure désolidarisée, permettent de lutter efficacement contre les déperditions thermiques et de conserver les apports calorifiques du chauffage.

Stratégie d’hiver: capter, stocker, distribuer, conserver

Feuillus caduques et persistants ( brise- vents )

OUEST

Bottes de paille et enduit à la chaux ( Déphasage sous 19h conservation de la chaleur )

Inertie thermique ( Dalle béton + isolation )

Feuillus caduques ( filtre poreux hivernal )

EST

RAYONS SOLAIRES HIVERNAUX

Stratégie Hiver

CAPTER

STOCKER

DISTRIBUER

CONSERVER

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Ouest

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Coupe Est-Ouest, vue d'hiver

Ouest

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Coupe Est-Ouest, vue d'été

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3.06. Habiter le coeur d’îlot

Le deuxième groupe de logements est situé entre le jardin de dépollution et la parcelle en permaculture de la pépinière. Le gabarit des logements, en R+2, et leur orientation Nord-Sud, les inscrivent dans une relation de proximité avec ces deux entités, et ils entretiennent donc une relation très forte avec leur environnement proche. Ce groupe totalise 26 logements locatifs sociaux, type PLAI et PLUS, quatre T3 (87m2), onze T1bis (37m2) et onze T2 (50m2). Ces logements s’adressent en priorité aux agriculteurs de la pépinière et aux seniors agricoles, seuls ou en couple, et aux jeunes familles souhaitant s‘installer à Ambert et Producteurs disposant de peu de moyens.

Producteurs

S A

Jeunes Retraités

Producteurs

Jeunes actifs et familles

Agriculteurs Jeunes Retraités

Nord

Seniors Agricoles

Seniors Agricoles

Jeunes Retraités

Jardin de dépollution

Jeunes Retraités Seniors Agricoles

Jeunes actifs et familles

Jeunes en formations

Jeunes retraités

Espace en permaculture

Jeunes actifs et familles

Jeunes en formations Jeunes actifs et familles

N

Producteurs

Jeunes en formations

Sud

Jeunes en formations

Jeunes actifs et familles

Coupe Nord-Sud 0

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3.06.1. C o n c e p t architectural Le concept architectural de ces logements tire son essence de l’implantation même des logements, entre jardin de dépollution et espace de permaculture, et la relation qu’entretiennent les habitants avec l’extérieur. Ils sont composés d’une enveloppe thermique compacte qui accueille les espaces intérieurs des logements. Une structure désolidarisée en bois vient ensuite abriter cette enveloppe des intempéries et devient le support des autres fonctions du bâtiment (circulation, espaces extérieurs, espaces en prolongement des pièces de séjour...).

Enveloppe thermique compacte Ossature bois, remplissage paille

La désolidarisation de la structure permet de garantir la continuité de l’isolation, de limiter les ponts thermiques, et ce afin d’alléger les besoins, donc les charges, liés aux consommations de chauffage. En terme d’usage, l’enveloppe s’ouvre très largement vers le Sud, et les pièces de séjour se prolongent vers des jardins d’hiver -supportés par la structure désolidariséequi permettent d’étendre la saisonnalité des usages extérieurs.

Structure et toiture désolidarisée bois

Au nord par contre la façade se referme pour éviter les déperditions thermiques et les vis à vis avec le jardin public de dépollution. La structure extérieure y accueille les espaces de circulation -coursives et escaliers- desservant les logements, auxquels on accède par des sas d’entrée individualisés situés sur les façade Est et Ouest. "Remplissage" de la strucure Escaliers, coursives, SAS et jardin d'hiver Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.06.2. Abords et relations avec l'extérieur

aux logements lorsque les conditions climatiques sont défavorables. Les cheminements depuis jardin de dépollution sont volontairement restreints et la végétation de hautes graminées et d’arbres qui compose sa limite Sud limite les vis à vis. Des garages à vélos et des locaux poubelles s’adossent à cette limite et se fondent dans la végétation. Leur emplacement permet de limiter les nuisances sonores et/ ou olfactives liées à ces usages, tout en identifiant clairement ces fonctions.

On accède aux bâtiments de logements soit depuis le jardin de dépollution, au Nord, soit par une voie d’accès piétonne dont l’entrée se situe sur l’avenue de la Gare. Cette voie est dimensionnée pour permettre occasionnellement le passage de véhicules (cf §3.02.03). Un cheminement minéral borde cette voie et facilite l’accès

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10 1

2 3 4 5 6 7 13 12

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2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

N 0

1

1 1

2Jardin 7 8 9 3 4 5 de 6 dépollution

10 2 3 Voie 4 5 d'accès 7 12 8 11 9 (voiture) 6 13

11 2 3 4 Chemin 5 6 13 7 12 8piéton 9 10 13 12 11 10

1 1

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Plan RDC

2 3 4 5 Local 9 6 7 8poubelles

2 3 4 5

1 2 3 4 + accès aux logements

5 6

et garage à vélos 13 10 7 12 8 11 9paysagère 6 Noue 13 12 7 Parcelle 8 11 9 10 de permaculture

13 12 11 10 Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Entre les bâtiments, à l’Est et à l’Ouest, des venelles permettent d’accéder ponctuellement à l’espace de maraîchage en permaculture. Ces venelles sont des espaces partagés par les habitants et sont librement appropriables. Elles se prêtent à différents usages; jeux d’enfants, jardinage, potager pour les seniors agricoles, grillades... et se présentent comme des lieux de rencontres et d’échanges. Au Sud, une noue paysagère marque une limite physique entre les espaces extérieurs

privés des logements en RDC et l’espace professionnel de la pépinière. Cette limite est renforcée par la présence des haies pluri-stratifiées qui structurent les abords du maraîchage. Sans pour autant constituer un masque visuel, ce dispositif végétal filtre les regards et garantit l’intimité des habitants et la tranquillité des agriculteurs. Sur cette même façade Sud, en RDC, des espaces extérieurs prolongent les jardins d’hiver et permettent des usages en lien avec les saisons.

Vue depuis la parcelle en permaculture, Sud-Ouest Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.06.3. Des transition

espaces

de

On accède ensuite aux logements depuis un escalier central, en façade Nord, abrité par un dépassé de toiture. Cet escalier dessert ensuite deux coursives privatives menant aux entrées des logements. La largeur de ces espaces de circulation les rend appropriables par les habitants et permet certains usages extérieurs: bricolage, étendage du linge, rangements, jardinières... En RDC, ces coursives prennent la forme de rampes accessibles aux PMR (personnes à mobilité réduite) et tentent de répondre à l’évolution des besoins du public visé

-essentiellement des seniors agricoles. On pénètre dans les logements par un espace de transition supplémentaire qui se présente sous la forme d’un sas qui intègre des rangements, une assise et un lavabo. Cet espace a pour fonction de répondre aux besoins d’habitants dont l’activité -professionnelle ou non- en extérieur, les amène à se changer avant de rentrer dans leur logement. Ainsi l’agriculteur de retour du travail pourra ôter ses vêtements, décrotter ses bottes, l’enfant ayant joué sous la pluie pourra enlever ses chaussures.. D’autre part cet espace fait office de zone tampon et limite les déperditions thermiques dues au contact direct de la porte d’entrée avec l’extérieur.

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3.06.4. Vivre au contact des terres cultivées L’ensemble des logements est organisé de manière à augmenter la surface des espaces de séjour bénéficiant d’une pleine exposition Sud. Nord

Sud

Coupe Nord-Sud 0

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Les chambres, salles de bain et sanitaires sont donc organisés en bande, et sont situés au Nord. L’emplacement des salles de bain, des sanitaires et des cuisines répond d’une logique visant à centraliser les gaines de descentes de fluides et les réseaux de chauffage. Les salles de bain, bénéficient

toutes d’un éclairage et d’une possibilité de ventilation naturels. Le verre dépoli des ouvrants permet de conserver l’intimité des usages de ces pièces. La liaison entre les pièces d’eau et les espaces de séjour est caractérisée par un retrait et une porte coulissante démarque un petit espace de rangement.

N

Plan RDC / T1Bis 37m2+ T2 50m2 0

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L’ensemble des logements intègre par ailleurs une grande quantité de rangements, qui permet indirectement d’optimiser les espaces de chaque pièce. Les chambres dans les T1bis et T2 et T3 bénéficient d’une double orientation

Nord-Ouest, ou Nord-Est. Ainsi leurs ouvertures donnent sur la partie privative des coursives, ce qui limite les vis à vis avec le voisinage. Seul le T3 possède une chambre supplémentaire orientée Sud-Est et disposant d’un accès vers un balcon privatif.

Plan R+1 / T3 87m2

N 0

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Les espaces de séjour s’ouvrent largement vers l’extérieur et se prolongent vers des jardins d’hivers. Leur disposition permet une appropriation différente selon les besoins des habitants, et permet de diversifier les usages: salle à manger, espace bureau, salon... Enfin, concernant les particularités propres à chaque type de logement, les T1 bis incluent une cloison séparative entre la pièce de séjour et la chambre. Cet aménagement répond aux usages du

public visé. Par exemple le senior agricole retrouve une séparation des espaces qu’il a précédemment connu et peut recevoir de la visite sans exposer son espace de nuit. Concernant le T3, l’espace de cuisine bénéficie d’une séparation coulissante permettant de séparer cette pièce du séjour et les deux ouvrants de la pièce lui assurent un apport de lumière naturelle de qualité.

Vue intérieure T3, salon et jardin d'hiver Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.06.5. Habiter l’épaisseur des parois Le choix d’un mode constructif en lien avec les ressources du territoire a eu une influence prépondérante sur la conception, l’organisation des espaces, les usages et les ambiances des logements. C’est pourquoi il nous semble important de le détailler. Le mode constructif se présente sous la forme d’une ossature bois remplie avec des bottes de paille posées sur chant. Chaque lit de paille est compressé par un liteau fixé dans les montants verticaux. Les parois sont ensuite contreventées par l’extérieur à l’aide de voliges posées en diagonales. Une couche de barbotine de terre recouvre enfin les bottes de paille sur les parois extérieure et intérieure, et devient le support d’enduits à la chaux, préférables aux enduits terre pour leur comportement hygrométrique et leur temps de séchage sur le chantier.

issage paille

Détail Jonction mur

Cette solution technique à très faible intensité technologique privilégie une mise en oeuvre artisanale. Les montants sont disposés selon un entraxe correspondant à la largeur des bottes de paille produites localement (cf § 2.08.01). La conception de cette trame en amont permet de faciliter le calepinage des bottes sur l’ensemble des façades et raccourcit considérablement le temps de mise en oeuvre des matériaux. EnduitEnduit à la chaux hydraulique à la chaux hydraulique Type NH5 Type ép NH25cm ép. 50mm VoligeBottes en sapin brut 36*40*80cm de pailles support enduit/posée en diagonale l 15cmMontant ép 20mm bois massif 300*70mm

Menuiserie bois double vitrage 1 vantail de 95cm*110cm Menuiseries bois, double vitrage Laine de bois ep.50mm

Montant bois massif Voliges bois 300mm*70mm

Support enduit en diagonale BottesPosée de paille 36cm*40cm*80cm 115cm. ép.20mm et

Laine de bois ép 50mm

Enduit à la chaux hydraulique Type NH5 ép. 50mm

Enduit à la chaux hydraulique Type NH2 ép 5 cm

Mur ossature bois porteuse Remplissage bottes de paille, ép. 46cm Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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A l’échelle des logements on décèle la lecture de cette trame dans la continuités des ouvertures par niveaux (pour faciliter les descentes de charges) et la standardisation des menuiseries qui occupent respectivement une, deux, ou trois largeur d’entraxe. Ce mode constructif produit une épaisseur de parois conséquente (45cm) qui permet de mettre en oeuvre des jeux de percements pour moduler les ambiances lumineuses des logements. Dans les espaces de nuit, les percements sont ainsi moins importants et apportent une lumière diffuse mise en valeur par son reflet sur les embrasures des pré-cadres en bois qui soutiennent les menuiseries. Dans les espaces de jour par contre, de plus larges ouvertures, toute hauteur, permettent d’exposer ces espaces à une lumière plus généreuse. Le mode constructif, à travers l’épaisseur des parois, la rugosité de leur revêtement en enduit chaux et le traitement naturel des bois participe donc à moduler les ambiances tout en évoquant l’univers du monde agricole.

Détail plan menuiserie

Nord

Sud

Séquences lumineuses, T3, vue d'hiver Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Il permet surtout de concilier la sensation d’intériorité des espaces qui caractérise les habitats agricoles -et correspond à des habitants dont le rapport à l’extérieur est particulier, dans la mesure où leur activité professionnelle les amènent à travailler dehors la majeure partie du temps- à des espaces plus ouverts correspondant à des attentes et des usages plus contemporains. L’épaisseur des parois est également le support d’usages spécifiques. En effet, les habitants peuvent s’approprier l’ensemble des rebords de fenêtres et y disposer

des objets. Les menuiseries s’ouvrent vers l’extérieur et la profondeur des pré-cadres bois qui les supportent est suffisante pour s’approprier librement ces espaces. On retrouve également des continuités entre le plan de travail de la cuisine et le rebord des menuiseries. Par ailleurs les pré-cadres sont dimensionnés pour arriver à fleur de l’enduit intérieur, pour ne pas accentuer l’impression d’épaisseur des parois.

Vue intérieure cuisine T2 Précadres menuiseries et continuités du plan de travail Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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L’épaisseur et le comportement acoustique de la paille produisent des logements calmes. L’indice d’affaiblissement acoustique d’une paroi composée d’une épaisseur de 36cm de paille et d’enduits intérieurs et extérieurs, est de 45dB(A). Aussi les seules nuisances auxquelles peuvent être exposés les logements proviennent de la propagation des bruits dans les cloisons séparatives et les planchers intermédiaires.

Le projet prévoit à cet effet de mettre en oeuvre des chapes de béton de 7cm sur résilient en surface des planchers, et une couche de plénum amorti de 20cm composé de laine de chanvre en sousface ACOUSTIQUE (dans les faux plafonds). Au niveau - Mise en oeuvre dans le porojet ACOUSTIQUE en oeuvre dans porojet des cloisons entre- Mise logements, des leparois acoustiques en placostyl remplies avec de la laine de bois de faible densité, fixées dans les planchers intermédiaires, assure une atténuation des bruits suffisante.

COUPE PLANCHER INTERMÉDIAIRE COUPE PLANCHER INTERMÉDIAIRE

CLOISON SÉPARATIVE ENTRE DEUX LOGEMENTS CLOISON SÉPARATIVE ENTRE DEUX LOGEMENTS

Chape flottante Chape flottante + résilient / + résilient / INT 1 45 dB 45 dB INT71cm

EXT EXT

7 cm

EXT EXT INT 1 INT 1

R de la R de/ la paille 45paille dB / 45 +dB 36 cm enduits

INT 2 INT 2

INT 2 INT 2

R de la laine de R de la dB laine de bois / 60 175bois mm / 60 dB 175 mm

36 cm + enduits

Relation entre intérieurDétail et éxtérieur du batiment / plancher intermédiaire Relation entre intérieur et éxtérieur du batiment /

RelationDétail entre deux logements / cloisons séparatives entre logements Relation entre deux logements /

- mise en oeuvre de cloisons séparatives entre logements - mise oeuvre de cloisons séparatives entre logements - mise en en oeuvre cloison acoustique entre SdB et chambre - mise oeuvre cloison acoustique SdB et chambre - mise en en oeuvre d’une chape flottanteentre + résilient contre les Sud - mise en oeuvre chape flottante + résilient contre les bruits d’impacts oud’une d’équipements bruits d’impacts ou d’équipements - mise en oeuvre de faux plafond afin d’améliorer l’acoustique en oeuvre de faux plafond afin d’améliorer l’acoustique de- mise la piéce Menuiseries Jardin d’hiver, sas et coursives Plancher intermédiaire Jardin de permaculture de la piéce

-mise en oeuvre ossature bois et paille en systeme constructif -mise oeuvre bois et paille en (systeme -mise en en oeuvre de ossature menuiserie triple vitrage entre 34constructif et 42 dB ) -mise en oeuvre de menuiserie vitrage ( entre 34 et 42 dB ) - orientation des pieces de vies autriple calme Nord - orientation des pieces de vies au calme Filtres végétaux et jardin de dépollution permettent de diminuer le ressentit des sources sonores en masquant leurs provenance.

Mur ossature bois +paille Ce systéme constructif permet l’affaiblissement acoustique de 45dB.

OBJECTIF 30 dB (A) dans les logements atteint OBJECTIF 30 dB (A) dans les logements atteint

Type double vitrage avec affaiblissement acoustique de 24 à 42 dB.

Ce parti pris architectural dans la conception permet de ménager un retrait entre l’intérieur des logements et l’environnement sonore extérieur direct.

Mise en oeuvre d’une chape béton + résilient permettant de diminuer les nuisances sonores (types bruits d’impact), de plus 200mm de laine de bois à faible densité seront disposé dans le plénum ménagé entre panne. Ce plénum participe quand a lui à la qualité sonore intérieur des logements

Favorise et valorise des ambiances sonores et olfactives agréables et caractéritique du milieu rurale

-30 dB (A) 70 - 80 dB (A)

35 - 45 dB (A)

35 - 45 dB (A)

Coupe acoustique Nord-Sud Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.06.6. Les jardins d’hiver Les espaces de séjours se prolongent et s’ouvrent complètement, en façade Sud, sur des jardins d’hiver. Ces espaces, sont pensés comme de véritables pièces supplémentaires permettant d’étendre la saisonnalité d’usages en extérieur. Leur dimensionnement permet une appropriation variée et les usages possibles y sont nombreux: bricolage, jardinage, semis, repas, détente... Leur façade, composée de grandes menuiseries industrielles en accordéon, peut s’ouvrir complètement durant les saisons chaudes et les jardins d’hiver se transforment alors en terrasses. En hiver et en automne, les rayons du soleil réchauffent l’air de ces jardins sous l’action du verre et les habitants bénéficient d’espaces de

vie supplémentaires en lien direct avec l’extérieur. Sur le plan constructif, les jardins d’hiver reposent sur la structure en bois désolidarisée qui enveloppe le bâtiment. La conception de leurs parois est pensée pour prolonger l’habitabilité de ces espaces plus que pour réchauffer l’intérieur des logements. Ainsi le sol de ces jardins est composé d’un plancher collaborant en béton de terre qui emmagasine de la chaleur et la restitue dans le jardin. Les parois quant à elle sont isolés avec des copeaux de bois et ont pour vocation de maintenir la chaleur accumulée par le plancher et le réchauffement de l’air sous l’effet du rayonnement solaire.

Ouest

Est

Coupe élévation Sud 0

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Jardin d'hiver, T3

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3.06.7. Habiter au fil des saisons Stratégie bioclimatiques Stratégie d’été: protéger, rafraîchir et ventiler L’été les logements s’ouvrent très largement vers l’extérieur et les habitants profitent des jardins d’hiver et d’une relation privilégiée avec le cadre paysager environnant. Les arbres dispensent une ombre rafraîchissante qui profite aux usages en extérieurs qui prennent place aux abords du bâtiment. Protéger Le dépassé de toiture et sa désolidarisation du plancher haut prémunissent les

Feuillus caduques et persistants ( brise- vents )

Bottes de paille et enduit à la chaux ( Déphasage sous 19h conservation du frais )

logements des surchauffes et limitent les transferts de chaleur dans le plancher haut. Les jardins d’hiver quant à eux, permettent de prolonger le séjour tout en protégeant cet espace du rayonnement direct du soleil. Les feuillus existants qui bordent les logements participent également à la protection solaire du bâti. Rafraîchir, ventiler Les logements étant traversants, il est possible de les ventiler naturellement la nuit et de conserver cette fraîcheur durant la journée. La paille, dont l’enduit intérieur augmente considérablement l’inertie, participe au rafraîchissement des logements par déphasage de la fraîcheur emmagasinée la nuit.

Protection estivale ( Surélévation et Dépassé de toiture + jardin d’hiver)

Feuillus caduques ( protection estivale )

NORD

SUD RAYONS SOLAIRES ESTIVAUX

Stratégie Été

PROTÉGER

RAFRAICHIR

VENTILER

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Stratégie d’hiver: capter, stocker, distribuer, conserver L’hiver, les logements adoptent un mode de fonctionnement plus intériorisé et les jardins d’hiver sont moins investis, du moins durant les périodes les plus froides. Capter, stocker Les espaces de vie se situant au Sud, bénéficient en hiver d’un apport de lumière naturelle prolongé. Les jardins d’hiver laissent filtrer la lumière et la hauteur des menuiseries permet aux rayons du soleil de pénétrer jusqu’au coeur du séjour. Ces jardins jouent également un rôle d’espace tampon entre le séjour et l’extérieur en réchauffant partiellement l’air sous l’effet du vitrage et par transmission des calories emmagasinées par le plancher collaborant.

Feuillus caduques et persistants ( brise- vents )

Bottes de paille et enduit à la chaux ( Déphasage sous 19h conservation de la chaleur )

La paille emmagasine la chaleur durant la journée et la restitue la nuit sous l’effet d’un déphasage très important. Distribuer L’apport calorifique des rayons du soleil qui pénètre par les ouvertures des façades Sud et Ouest, est ensuite transmis par convection au reste du logement, et notamment aux espaces ne bénéficiant pas d’un apport solaire direct. Conserver La continuité et la compacité de l’enveloppe thermique en paille, auxquelles ne nuit pas la structure désolidarisée, permettent de lutter efficacement contre les déperditions thermiques (cf annexes : ponts thermiques), et de conserver les apports calorifiques du chauffage.

Inertie thermique ( Chape béton et Béton de terre )

Feuillus caduques ( filtre poreux hivernal )

NORD

SUD RAYONS SOLAIRES HIVERNAUX

Stratégie Hiver

CAPTER

STOCKER

DISTRIBUER

CONSERVER

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Nord

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Coupe Nord-Sud, vue d'hiver

Nord

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Coupe Nord-Sud, vue d'été

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Vue d'automne, Sud-Ouest

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3.06.8. Une stratégie énergétique au service de la qualité des espaces. La stratégie thermique et énergétique développée pour le projet privilégie la qualité des usages et la surface des logements. C’est pourquoi nous avons fait le choix d’adopter une démarche privilégiant les stratégies passives et le bio-climatisme, et de mettre en oeuvre une stratégie active à faible intensité technologique, d’une part pour améliorer le bilan carbone et les dépenses en énergie grise, d’autre part pour limiter les dépenses liées à la construction et l’entretien de ces équipements. Soutenant un programme social, il nous a paru plus judicieux de privilégier la qualité des espaces et de chercher à augmenter les surfaces disponibles pour chaque logement, et notamment les surfaces hors SDO, n’entrant pas dans le calcul des loyers. L’objectif recherché est de parvenir à des performances supérieures à la RT 2012, sans chercher à obtenir de labels. Cette stratégie s’accorde avec l’emploi de matériaux naturels (bois et paille) dont l’empreinte carbone et les dépenses en énergie grise sont faibles. L’ensemble des données et des calculs relatifs à la thermique, au bilan carbone et à l’énergie grise figure en annexes.

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Stratégie passive La stratégie passive que met en oeuvre le projet porte principalement sur quatre points: la compacité, la porosité, l’isolation et la sur-ventilation.

Inertie 3 Isolation

4

Porosité 2

Compacité

En proposant une continuité de l’enveloppe thermique et en désolidarisant la structure accueillant les circulations et les jardins d’hiver le projet favorise la compacité du bâti. Ainsi, les ponts thermiques les plus préjudiciables se situent au niveau des menuiseries et impliquent un traitement spécifique détaillé en annexes.

4

3 Surventilation

3

Compacité

Protection Solaire

Porosité

Compte tenu du mode constructif et de l’épaisseur des parois, la porosité apparait comme un des enjeux majeurs de la stratégie passive. L’orientation Nord-Sud des bâtiments induit de placer les surfaces vitrées au Sud, et ce afin de bénéficier au maximum des apports solaires. Selon cette même logique, la façade Nord présente peu d’ouvertures. Néanmoins, l’épaisseur des parois implique de garantir un degré d’ouverture suffisant pour apporter un éclairage naturel dans les espaces. La quantité de fenêtres du bâtiment résulte donc d’un compromis entre un éclairage suffisant et la diminution des déperditions thermiques liées aux vitrages. D’autant plus que dans un souci d’améliorer le bilan carbone et l’énergie grise du bâtiment nous avons fait le choix de menuiseries bois à lames d’air, plutôt que de solutions techniques plus performantes mais plus émissives et plus énergivores. Cet équilibre, et la qualité de l’isolation mise en oeuvre, expliquent que le vitrage soit malgré tout responsable de plus de 70% des déperditions thermiques.

Isolation

L’isolation du bâtiment est dite répartie. La constitution des murs et le positionnement des montants au nu extérieur garantie une continuité de l’isolant paille. L’ensemble des parois déperditives est isolé avec de la paille et permet d’atteindre de très bonnes performances thermiques. Ainsi on obtient un coefficient de transmission surfacique (Ubât) des parois moyen égal à 0,14 W/ m2.°C.

Sur-ventilation

La sur ventilation devient intéressante lorsqu’un bâtiment possède une forte inertie qui lui permet d’emmagasiner de la chaleur la journée, qu’il faut pouvoir évacuer la nuit pour amener de la fraîcheur. La paille possède en elle même une inertie assez faible, mais l’enduit intérieur augmente considérablement cette inertie. C’est pourquoi les logements sont traversants et permettent de ventiler naturellement les espaces l’été.

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Stratégie active Une chaudière bois collective

tampon et un échangeur thermique est située pour dans un local hors d’eau, hors d’air, et mis hors gel par une isolation en copeaux de bois, est placée sous les coursives d’un des bâtiments. Son emplacement facilite l’entretien et permet de ne pas impacter le sol en ménageant un sous-sol. Enfin, cet emplacement permet indirectement d’identifier la fonction qu’elle remplit et permet une lisibilité du système de chaudière collective sur l’ensemble du site.

Afin de répondre aux besoins de chauffage et d’ECS des logements nous avons fait le choix d’une chaudière bois collective. Ce choix s’explique par les rendements élevés de ce type de chaudière et sa facilité d’entretien. D’autre part la proximité de la scierie d’Arlanc qui produit et transforme des déchets de l’industrie du bois en granulés, nous a paru être un choix à même de favoriser l’économie locale. D’autant plus que les granulés présentent un bilan carbone nul. Le choix d’une chaudière collective (réduisant le rendement global du fait de la longueur des réseaux) plutôt que des chaudières individuelles pour chaque bâtiment s’explique par le poids trop important que représentaient ces équipements dans l’économie du projet. Une sous-station comprenant un ballon

VMC simple flux

Pour la ventilation nous avons fait le choix d’une VMC simple flux, avec une entrée d’air située dans les jardins d’hiver. Cet emplacement permet à l’air entrant de pénétrer dans le logement après s’être préchauffé légèrement dans les jardins d’hiver.

Récupération des EP

CHAUDIÈRE BOIS COLLECTIVE SUR SITE

ECHANGEUR THERMIQUE

air neuf air vicié ECHANGEUR THERMIQUE

VMC Simple flux

EP

Coupe active Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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3.07. Un habitat minimal pour des hébergements saisonniers Afin d’accueillir des saisonniers et les jeunes des CFA agricoles en formation nous proposons la création sur le site du Semoir de dix hébergements temporaires. Ces habitats se présentent sous la forme de modules de chambres individuelles organisés autour d’espaces partagés (sanitaires, cuisine, douche, vestiaires etc.) situés dans le hangar qui marque l’angle Sud-Est du site et ferait l’objet d’une réhabilitation.

3.07.1. Une architecturale

référence N

Le concept architectural développé pour les hébergements saisonniers s’inspire du projet « Nid Vu Nid Connu », de l’atelier d’architecture et d’urbanisme Studio 19841. Ce projet est issu de sa participation au concours Archi<20 à Muttersholtz en 2012, dans le Bas-Rhin, en Alsace, sur le thème de l’habitat modeste. Pour ce concours les architectes ont développé une architecture s’inspirant de l’imaginaire agro-pastoral, réinterprétant le langage de la grange et des bâtiments agricoles vernaculaires. Ce faisant ils conçoivent un habitat léger, en utilisant des matériaux renouvelables (bois et paille) selon une logique d’économie de moyens. Cette référence nous a séduit par sa simplicité de moyens, sa facilité de mise en œuvre, mais également pour ces qualités d’ambiances et son implantation délicate sur le site. Elle nous a permis d’amorcer une recherche sur un habitat minimum, du moindre impact. 1. Romain Gié, Jordi Pimas, Marina Ramirez, Jean Réhault, Maria Sarié. Studio 1984 .Paris. Source internet : http:// nidvunidconnu.files.wordpress.com

Projet "Nid Vu Nid Connu", Studio 1984

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3.07.2. Une posture moindre impact

du jeunes en formation à investir les espaces collectifs, lieux de rencontres, d’échanges et de sociabilités. Les modules sont pensés pour avoir le moins d’impact possible sur l’environnement, tant dans leur manière de se poser avec légèreté sur le sol qu’à travers le choix des matériaux qui les composent.

Les hébergements se présentent sous la forme de chambres individuelles, implantées à proximité direct des espaces de maraîchage en permaculture de la pépinière. Les espaces intérieurs de ces chambres sont réduits au maximum, et concentrent un lit et un espace de travail. Cette configuration incite les saisonniers ou

Elévation, façade enduite et paille apparente

N

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Plan chambre/espace personnel

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Vue extérieure des hébergements saisonniers depuis la parcelle en permaculture

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Ces habitats sont donc conçus de manière à utiliser uniquement des matériaux renouvelables : bois douglas non traité, paille, et enduit à la chaux). Les plots sur lesquels ils reposent et la toiture (en tôle ondulée) peuvent faire l’objet, en fin de vie, d’une démarche de revalorisation ou de réutilisation dans le domaine de la construction. Le choix de leur mode constructif s’explique également par la très faible intensité technologique et la facilité de mise en œuvre qu’il permet.

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Coupe Nord-Sud

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3.07.3. Une ouverture sur le territoire La facilité de mise en œuvre des modules rend leur construction accessible à un très large public. Ils sont pensés pour pouvoir être réalisés en auto-construction et sur des délais relativement courts. Cette caractéristique permet d’envisager une utilisation de ces modules par les agriculteurs. Ainsi on peut imaginer que ces habitats minimum puissent trouver leur

place à proximité des parcelles agricoles de la pépinière, ou en dehors, et servir d’hébergement à des saisonniers ou à des touristes attirés par le caractère et l’emplacement singuliers de ces habitats. Indirectement, ils permettraient à des agriculteurs de bénéficier d’un revenu complémentaire en saison touristique.

Hébergements saisonniers sur l'une des parcelles de la pépinière d'agriculteurs

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Conclusion -

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Conclusion

Le projet le Semoir s’implante sur le site des Prairies, à la croisée de la ville et des paysages ruraux, pour spatialiser un mode d’habiter durablement le territoire dont l’agriculture est le support.

se nourrit de la proximité du lieu avec les paysages ruraux d’Ambert pour réaffirmer la présence d’une agriculture éco-responsable, support d’interactions sociales, dans les faubourgs de la ville.

L’agriculture a joué un rôle premier dans les établissements humains comme dans la construction progressive de l’identité et de la structuration des villes et des territoires, notamment ruraux. Par le travail de la terre et les soins apportés à celle-ci, les Hommes ont patiemment façonné le territoire ambertois et contribués à l’émergence de savoir-faire locaux. En même temps qu’on reconnaît dans l’agriculture un rôle nourricier et premier, on la sait aujourd’hui investie par les enjeux les plus actuels. Ces enjeux portent sur la nécessité de pratiques agricoles écoresponsables, socialement soutenables et soucieuses de l’environnement et des Hommes. De la même manière l’agriculture trouve aujourd’hui un rôle à jouer dans la transition énergétique des territoires ruraux, à travers son potentiel à produire une énergie renouvelable et respectueuse des établissements humains. Le projet le Semoir s’enracine dans ce terreau fertile pour insuffler une dynamique nouvelle à la ville d’Ambert et à son territoire. Cette démarche vise à renouer les liens profonds qui unissent l’agriculture et les Hommes de la terre, à la ville et au territoire, en même temps qu’elle participe à leur rendre un rôle structurant dans le développement durable du territoire. Cette dynamique se matérialise spatialement sur le site des Prairies, et

Nous avons tenu à ce que le projet porte en lui une visée humaine, sociale, économique, environnementale, paysagère, constructive et énergétique, interscalaire et soutenable. C’est vers cette pensée globale que le projet souhaite tendre, et c’est à travers cette pensée que peut se lire la définition d’un mode d’habiter durablement le territoire qui considère l’habitat comme indissociable de son contexte. Cette pensée s’illustre également par le programme développé sur le site du Semoir, au sein duquel cohabitent bâtiments agricoles, espaces de cultures, jardin public et habitat. Le but de cette cohabitation est de favoriser les interactions et les synergies entre ces différentes entités, à l’image d’un agroécosystème où le tout est supérieur à la somme des parties. Le socle sur lequel repose l’articulation de ces différentes fonctions demeure la création de bien commun, que l’on retrouve à travers l’amélioration du cadre de vie et du cadre paysager, la résilience d’un agroécosystème qui favorise la biodiversité, l’attention portée aux hommes de la terre, la diversification des activités économiques agricoles, la revitalisation des faubourgs ambertois, ou encore le développement des filières -agricoles, constructives et énergétiques- locales.

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Nous sommes convaincus que cette notion de bien commun, qui a parcourue et nourrit l’ensemble de notre démarche, constitue une « manière d’agencer et de solidariser, par le projet, des fonctions autrement que par le principe de densité inspirés des villes»1, pour répondre aux problématiques de la ville d’Ambert et de son territoire.

1. MICOUD André, Pourquoi des architectures dans les campagnes?, dans GUILLOT Xavier (dir), Espace rural & Projet Spatial, vol.1, Saint-Etienne, Publications de l’université de Saint-Etienne, 2012, 267p, p226. Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Amélie Baudois Un projet de groupe

Notre projet de fin d’études, Le Semoir, est l’aboutissement d’un travail mené sur neuf mois, sur la ville d’Ambert et son territoire et plus particulièrement sur le site des Prairies. Notre groupe de travail s’est constitué dès le début de l’année autour de discussions portant sur le projet que nous souhaitions développer au cours de l’année à venir. Certains d’entre nous avaient déjà travaillé ensemble au cours des années précédentes, et nous partagions une vision commune de cette dernière année de master ; celle de s’investir dans un projet auquel nous croyons, de le mener à bien ensemble et de poursuivre notre apprentissage en tant que futurs architectes, autour des dynamiques et des thématiques éco-responsables que soulèvent le master Architecture et Cultures Constructives.

Un projet en milieu rural

Dès le début de notre analyse, nous nous sommes intéressés aux projets, études et recherches menées en milieu rural car jusqu’à présent nous n’avions encore jamais été confrontés à cette thématique. Cela m’a permis de découvrir les nombreux enjeux qui la caractérisent (identitaire, culturel, territorial, économique, énergétique, savoirs et savoir-faire locaux, acteurs du territoire et hommes qui y vivent) et de mesurer l’importance du travail à mener sur les territoires ruraux à l’avenir. Il s’agit aujourd’hui d’une thématique que j’aimerais approfondir dans la suite de mes études ou de ma vie professionnelle.

dans cette thématique de travail tout au long de l’année. Bien que venant d’un milieu rural, mes connaissances sur l’agriculture ont très vite été dépassées. Il m’a alors semblé essentiel de partir à la rencontre de cet univers et de nombreuses lectures y ont été associées. L’étude que nous avons mené, nous a permis de comprendre l’étendue des possibilités que draine l’agriculture et les enjeux qu’elle soulève, qu’ils soient alimentaires, environnementaux, sociétaux, sociaux, identitaire, constructif, énergétique ou encore paysager. C’est pourquoi il nous a paru évident que l’agriculture était l’un des leviers qui pouvait contribuer au développement soutenable de la ville d’Ambert et de son territoire. Au cours de notre travail, nous avons eu l’opportunité de rencontrer différents acteurs du monde agricole qui nous ont éclairé sur les dynamiques actuelles et sur les leviers sur lesquels repose l’agriculture aujourd’hui. Notre entretien avec Jean Serret, le maire de la commune de Eurre, qui nous a présenté la mise en place d’une pépinière d’agriculteurs sur cette même commune, nos discussions avec le GAEC de la Poule Rouge ou encore la journée de conférence au PNR du Livradois-Forez m’ont semblé particulièrement bénéfiques à notre projet. Rencontrer des acteurs ancrés dans cette réalité nous a permis de donner une approche plus concrète au projet. Dans un autre registre, j’ai été particulièrement sensible au côté social et humain du monde agricole avec notamment la pièce de théâtre « Il y a un os… »1 que nous sommes allés voir et qui

L’agriculture dans le projet

Concernant le travail mené sur l’agriculture, nous nous sommes entièrement investis

1. Pièce de théâtre produite par la MSA Nord-Pas-Calais et mise en scène par « La Compagnie des Oliviers ».

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traitait de la vie, de la santé, du quotidien des agriculteurs et de leurs relations au travail et à la terre. L’ensemble de ces rencontres m’ont permis de m’immerger et de commencer à comprendre un peu mieux le monde agricole.

Agriculture et architecture

L’agriculture, transversale à l’ensemble de notre projet, a été essentielle. Cependant, ce qui m’a paru être d’autant plus enrichissant, a été de relier agriculture et architecture au sein d’un même projet. En effet, notre projet d’architecture est née de notre analyse, puis de nos stratégies mises en place au sein du Semoir. Et nous avons porté une réelle attention – autant que possible - aux usagers, aux usages et espaces conçus, aux questions constructives (et de cultures constructives), énergétiques ou encore économiques du projet. Le concept de Cohabiter que nous avons mis en place très tôt dans le projet, s’est enrichi tout au long de l’année. Les enjeux soulevés se sont révélés être plus interdépendants, complexes et riches que nous l’envisagions au départ. La conception des logements et d’un mode d’habiter a été fortement influencée par les cibles agricoles visées par le projet ou encore par leur proximité directe avec l’espace en permaculture présent sur le site des Prairies. Ce mode d’habiter s’est traduit architecturalement par un traitement particulier des relations à l’extérieur, des seuils ou encore des relations entre espace privé et professionnel. Le choix de matériaux locaux (bois) et issus de l’agriculture (paille) a été essentiel à la conception de nos bâtiments. Le rôle de ces matériaux est devenu plus important encore après avoir mené une première étude sur l’économie, l’énergie grise et le bilan carbone de l’un de nos bâtiments. Cependant, j’aurais

aimé pouvoir approfondir certains sujets traités durant l’année en relation avec ces thématiques. Ainsi, l’énergétique du projet (méthanisation, bilan carbone, énergie grise ou encore coût global du projet) aurait mérité un peu plus de temps pour pouvoir apporter des réponses plus complètes, et enrichir la pertinence du projet.

L’architecture dans le projet

Nous avons accordé une grande importance à la conception de nos bâtiments ainsi qu’aux espaces et usages intérieurs. J’ai beaucoup appris en travaillant sur la conception des logements, car il s’agit d’un travail très complexe. Bien qu’il me reste encore beaucoup à apprendre, ce travail constitue pour moi une première approche des espaces et usages conçus et m’a permis de prendre conscience de l’importance de l’usager dans le projet architectural. Au cours de nos recherches sur l’agriculture, nous avons été amenés à nous intéresser à ce qu’elle produit ainsi qu’à certains de ses « déchets » comme le représente la paille pour 20% de la production. L’emploi du matériau paille s’est imposé comme une évidence dès la phase d’esquisse. Durant l’année, j’ai pu me familiariser avec les caractéristiques de ce matériau en terme constructif mais aussi à travers ce qu’il nous a apporté dans la conception de nos bâtiments, en terme d’espaces et d’ambiances. Les questions économique, thermique, acoustique et constructive, relatives à l’étude de l’un de nos bâtiments, nous ont permis d’entrevoir la complexité de la conception d’une architecture dans sa globalité. Je pense qu’il serait difficile pour moi à présent, de penser un bâtiment sans faire rentrer en ligne de compte l’ensemble de ces aspects. C’est pourquoi, il me paraît aujourd’hui essentiel de travailler

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avec l’ensemble des corps de métiers que recouvre un projet d’architecture et ce, au sein d’une équipe pluridisciplinaire.

Enseignement

Je pense qu’il est très pertinent de faire travailler des étudiants sur un projet depuis l’analyse du contexte jusqu’aux dessins de détails techniques au 1/10e, tout en ouvrant le projet à d’autres enjeux (économie du projet, thermique, bilan carbone, énergie grise). J’ai trouvé cette approche très complète bien qu’il soit parfois difficile pour nous de mener l’ensemble de front et que cela nécessite de donner des ordres de priorité au sein même du projet. Il est vrai qu’à certains moments de l’année, nous avions l’impression de nous « noyer » sous l’ensemble des thématiques abordées et pour lesquelles nos domaines de compétences étaient parfois très limités (financement du projet). Cependant, cette globalité du projet, nous a permis de nous ouvrir à de nouveaux domaines et à de nouvelles perspectives.

Positionnement

Le travail que nous avons mené, nous a demandé un positionnement fort dès le départ et qu’il a fallu tenir jusqu’à la fin de l’année. La richesse et la complexité de notre projet résident pour moi dans les différentes échelles et le contexte dans lequel s’est inscrit le projet. En effet, le fait de mêler ces échelles (Prairies, ville, territoire), nous a donné l’impression à de nombreuses reprises de nous sentir dépassés par le projet et de ne pas toujours savoir où nous situer. Et je pense que nous sommes parvenus à nous positionner sur ce point car nous avons arrêté de vouloir maîtriser entièrement l’ensemble des échelles du projet, mais plutôt à les penser en interrelation dans un ensemble cohérent. Je comprend aussi aujourd’hui que cette

année de projet de fin d’étude n’est pas l’occasion pour nous de montrer que nous « maîtrisons » entièrement tout ce que requiert le métier d’architecte mais qu’il s’agit avant tout d’une expérience supplémentaire, d’une remise en cause permanente de ce que nous croyons savoir et d’un apprentissage permanent. Nous avons essayé, du mieux possible, à travers ce mémoire, de donner à voir l’ensemble du travail accompli. Notre groupe a cru dès le début en ce projet car les enjeux soulevés dépassaient le cadre même de celui-ci. Il relevait d’une part d’intérêt personnels mais aussi de problématiques essentielles dans lesquels s’inscrivent les territoires ruraux et l’architecture de demain.

Travail de groupe

Le travail en groupe m’a semblé essentiel à la réalisation de ce travail. L’effusion d’idées, les débats, les connaissances ou encore les domaines de compétences de chacun ont permis, petit à petit, de construire et d’enrichir le projet. J’ai énormément appris aux côtés de David et Fabien, que ce soit sur la communication, le partage d’idées, l’ouverture aux savoirs et savoir-faire de chacun.

Ouverture

Il me semble important pour moi aujourd’hui de pouvoir prendre du recul au terme de ces cinq années d’architecture, avant d’envisager de poursuivre une HMONP ou toute autre formation. C’est pourquoi j’envisage de prendre un temps de réflexion sur mon parcours. Durant ce temps, je souhaite donner de nouvelles perspectives à mes connaissances sur l’architecture, à travers un projet de voyage que je nourris depuis longtemps, puis en poursuivant ma formation au sein d’agences d’architecture.

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David Bouanich Ce projet de fin d’études est le fruit de la collaboration entre trois étudiants de l’école d’architecture de Grenoble, se connaissant et partageant le souhait de travailler ensemble une année durant. Sans cette collaboration, l’élaboration de ce projet eut été impossible. Le projet de fin d’études nous a mené à intervenir dans le cadre d’une demande réelle émise par la mairie d’Ambert. Ce travail nous a donc confronté à un contexte particulier qui est celui de la ville d’Ambert, située dans le Puy de Dôme, au sein du territoire du Livradois-Forez. Très tôt dans l’année, le choix du site de projet a déclenché un processus d’analyse et de compréhension du contexte général dans lequel il s’inscrit. Ce processus m’apparait aujourd’hui indispensable à la compréhension des facteurs globaux (exogènes) et locaux (endogènes) interdépendants qui influent sur les problématiques actuelles de la ville d’Ambert et de son territoire, en même temps qu’il permet de déceler les leviers sur lesquels fonder une stratégie de développement durable. A ce propos, il me semble important de souligner que la capitalisation des travaux d’analyse des années précédentes a été d’une grande aide et nous a permis de recentrer nos recherches sur les éléments de contexte spécifiques au projet ; en l’occurrence le secteur agricole ambertois. Le projet de fin d’étude a également représenté une opportunité de se confronter pour la première fois à la pratique du projet architectural en milieu rural. Ce caractère partagé par le territoire ambertois nous a mené à développer des outils, et plus

encore une attitude particulière dans la programmation, la spatialisation, et la pensée du projet, qui ne soit pas celle communément enseigné dans le programme des écoles d’architecture. Le travail d’analyse mené pour ce projet de fin d’études nous a conduit à identifier l’agriculture comme élément structurant de la ville d’Ambert et du territoire ambertois sur le plan social, économique, environnemental, paysager, identitaire ou encore culturel, et sur lequel fonder le projet. Ce travail constitue une réelle découverte de la complexité que sous-tend une telle analyse du monde agricole ; auquel les trois membres du groupe étaient pourtant familiers. Ce processus a permis d’appréhender la difficulté et l’intérêt d’une analyse croisant les facteurs humains, sociaux, économiques, culturels, politiques ou encore environnementaux, pour saisir les enjeux auxquels sont confrontés les agriculteurs, et plus largement l’agriculture. Parmi l’ensemble de ces facteurs, c’est probablement les aspects humains et sociaux qui m’auront le plus marqué. Peutêtre parce qu’ils sont plus à même de générer une relation “affective” avec le monde agricole, ou parce qu’ils ont trait à des réalités humaines plus facilement appréhendables. C’est d’ailleurs la construction progressive de cette affinité avec le monde agricole partagée par l’ensemble du groupe, qui nous a poussé à multiplier les rencontres avec des agriculteurs Ambertois, Drômois et Isérois, mais aussi avec des institutions comme la MSA (mutualité sociale agricole), ou encore Jean Serret (maire de Eurre dans

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la Drôme et initiateur de la Biovallée). Ces rencontres ont très largement participé à enrichir le projet en nous permettant de mieux saisir les besoins des agriculteurs, mais aussi les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, le poids des politiques européennes et de la mise en concurrence sur des marchés mondiaux sur leur activité économique, mais aussi leurs savoir-faire, leur mode de vie, leurs valeurs, ou leur histoire… Au terme de notre analyse je mesure combien ces échanges sont primordiaux dans la conception d’un projet architectural. Je partage également la conviction que le dialogue entre l’architecte et ses interlocuteurs – qu’ils se présentent sous la forme d’institutions, de politiques, d’habitants, de professionnels ou encore de spécialistes – reste un outil indispensable à tout projet soucieux de s’inscrire avec justesse dans son contexte. Le fait de choisir l’agriculture comme support d’une stratégie de développement durable à l‘échelle de la ville et du territoire nous a conduit à adopter une pensée globale du projet. La globalité à laquelle est sensé tendre le projet apparaît comme une des thématiques principales défendues par le master Architecture et Cultures Constructives. Elle conduit à intégrer dans la conception du projet les aspects socio-économiques, constructifs, énergétiques, environnementaux, culturels etc. Elle conduit également à inscrire le projet dans une réflexion interscalaire, du site vers le territoire dans son ensemble. Au cours de l’élaboration de la problématique, de sa réponse programmatique puis de sa concrétisation à travers le projet, nous avons donc mis en œuvre des domaines de compétences variés, pour lesquels un suivi hebdomadaire

puis un workshop (thermique, acoustique et économie) ont été mis en place. A ce propos je ne peux que mesurer combien il est difficile d’intégrer l’ensemble de ces aspects à travers le projet. Si la richesse des domaines de compétences abordés représente un enseignement et des acquis précieux, je regrette cependant de n’avoir pu faute de temps et d’un niveau de compétence suffisant approfondir plus certains aspects du projet. Comme par exemple la question de l’énergie à l’échelle de l’ensemble des bâtiments, ou encore du territoire avec la mise en place d’une stratégie de méthanisation. Si je suis aujourd’hui convaincu par le bien-fondé d’une pensée globale du projet, cette dernière pose néanmoins la question des limites du rôle de l’architecte. Par exemple il me semble que les aspects énergétiques notamment, ne doivent pas prendre le pas sur la qualité des espaces et des usages, notions qui relèvent des domaines de compétences propres à l’architecte. Ainsi la diversité des enjeux que soulève aujourd’hui tout projet me laisse à penser qu’une des qualités les plus essentielles de l’architecte, réside dans sa capacité à synthétiser par le projet l’ensemble de ces enjeux - plus que dans la maîtrise de compétences qui ne sont pas à proprement parler les siennes. Cette année aura également été une formidable occasion d’aborder très concrètement par le projet les questions liées à l’énergie, l’économie et l’acoustique du bâtiment. En ce qui concerne l’énergie, qui apparaît aujourd’hui comme un des enjeux majeurs auxquels sont confrontés les bâtiments, le travail entrepris cette année aura permis –plus encore que l’acquisition de connaissances- d’aiguiser notre

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positionnement critique. Il ne s’agissait pas de tendre vers une course à la performance mais plutôt d’adopter l’attitude la plus juste par rapport au programme élaboré. Ainsi nous avons privilégié à travers le projet une stratégie à très faible intensité technologique, que nous souhaitions abordable et économe. Ce positionnement rejoint le questionnement sur la production d’énergie à l’échelle des territoires. Il me semble en effet qu’un des pièges auxquels sont confrontés les territoires ruraux réside dans l’industrialisation des filières et des procédés de production. Ainsi, dans le nouveau pacte ville-campagne envisagé par le projet de recherche « Spatialiser la transition énergétique » il ne faudrait pas que les campagnes fassent l’objet d’une exploitation de leurs ressources à destination des industries, et plus largement des villes, comme il ne faudrait pas non plus que la mise en place de procédés à haute intensité technologique prive les habitants de la possibilité d’un accès à des ressources abordables et peu cher. En ce qui concerne l’économie, le fait de se confronter pour la première fois à des impératifs budgétaires a considérablement réduit nos ambitions premières à la baisse. Cet aspect du projet a pris une grande importance au sein du Semoir compte tenu du programme social développé. Concilier économie du projet et qualités des espaces reste un des enjeux principaux auxquels nous nous sommes confrontés. La recherche d’une architecture respectueuse de son environnement et utilisant des ressources locales nous a mené à privilégier l’emploi de matériaux soutenables, réinterprétant les cultures constructives locales et favorisant le développement des filières locales. C’est principalement vers la paille que le choix

du groupe s’est porté. La découverte de ce matériau, à travers ces qualités thermiques, économiques et acoustiques, mais également sa mise en œuvre dans la construction (gestion de l’hygrométrie, aspects mécaniques, isolation etc.) a été riche d’enseignements. Jamais auparavant je n’avais eu l’opportunité d’aller aussi loin dans la compréhension d’un mode constructif et la spatialité comme les ambiances qu’il génère. Cette expérience me laisse convaincu de la pertinence d’une approche constructive basée sur l’utilisation de matériaux écoresponsables, et du bien-fondé des modes constructifs qui répondent à une logique de faible intensité technologique (lowtech). A travers le projet du Semoir, nous avons cherché à défendre une certaine idée de l’habitat et proposé un mode d’habiter en lien étroit avec son milieu. Ce mode d’habiter place l’Homme au centre de la démarche pour développer une stratégie de développement éco-responsable à l’échelle du territoire, qui a pour support l’agriculture. Cette recherche s’inscrit dans la continuité des enseignements dispensés durant les deux années de master, et témoigne des valeurs partagées par l’ensemble de notre groupe. Au risque de paraître trivial, j’aimerais simplement souligner l’importance de défendre des valeurs humanistes à travers le projet, et combien ces valeurs nous ont souvent permis de résoudre les nécessaires arbitrages auxquels nous avons été confrontés. Tout comme elles nous confrontent personnellement aux nombreuses limites du projet que nous avons élaboré.

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Le projet du Semoir, est le fruit d’un travail collectif mené neuf mois durant avec Amélie et Fabien. L’émulation d’idées, les échanges, les nombreuses discussions autour du projet, mais aussi l’apprentissage d’une organisation dans le travail, la construction d’une identité collective, la connaissance progressive de l’autre et les négociations parfois musclées constituent pour moi une expérience intense et passionnante. Aujourd’hui et après une telle année il me semble difficilement concevable d’appréhender la pratique de l’architecture autrement qu’en équipe, et selon une approche pluridisciplinaire. Cette année marque également la fin d’un cycle d’études en architecture, débuté cinq ans plus tôt. Il me parait difficile à ce stade de mesurer les nombreux acquis que représentent ces cinq années. A titre personnel je sais ma formation forcément incomplète, et envisage de parfaire mon apprentissage en agence avant même de concevoir la possibilité d’une HMONP. Toutefois, cette année a éveillé chez moi un intérêt tout particulier pour les questions relatives au devenir des territoires ruraux et à la pratique du projet en milieu rural. Aussi, à mesure que se dessine cette fin d’année, j’envisage progressivement de trouver une continuité à ces questionnements même si sa forme reste encore à déterminer. Pour conclure, je dirais que dans l’immédiat il me semble essentiel de prendre le recul nécessaire pour envisager posément une continuité à ma formation.

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Fabien Cibba Mon intégration au master Architecture et culture constructive suite à un échange international à La Paz en Bolivie, a été l'opportunité de concrétiser mes années de formation en abordant des thématiques actuelles et incontournables à une pratique éthique et responsable du métier d'architecte. Cette posture éthique, se traduit par la confrontation obligatoire aux enjeux du développement durable que sont : la prise de contexte, l'identité d'un territoire, ses ressources naturelles et savoirs faire locaux, les matériaux renouvelables disponibles, les cultures constructives locales, les stratégies énergétiques ou encore l’économie du projet. Tout au long de l'année, j'ai pu me confronter à ces thématiques au cours des différentes phases du Projet de Fin d’ Etudes où, chaque étape de notre travail, nous a mené vers des champs d'exploration divers et variés, mais toujours pertinents et complémentaires dans la dynamique d'élaboration du projet architectural. Le projet Le Semoir, que j'ai mené aux cotés de Amélie BAUDOIS et de David BOUANICH est une réponse éco – responsable, questionnant les modes d' habiter sur les territoires ruraux en accord avec ses ressources, et principalement l' agriculture structurant supports paysager, social, économique, environnemental, identitaire et énergétique de notre territoire d' intervention.

"bon sens" qui nous est apparu comme caractéristique du milieu agricole et de sa manière de <<penser les choses>> .Je suis convaincu et je soutiens, que l' architecture vernaculaire et agricole, est un exemple d' architecture à étudier pour tous jeunes architectes qui interrogent les fondements de l'acte même de bâtir ( pourquoi? comment ? Pour quels usages ? À quel prix?).Les différents exemples de bâtisses agricoles que j'ai pu étudier montre toujours une réflexion et une logique de bon sens dans les choix mis en œuvre : orientation du bâti , disposition des pièces de vie intérieur ,gestion des espaces entre intérieur et extérieur, choix et mise en œuvre de matériaux en fonction des besoins et des usages auxquels ils répondent.... L'agriculteur , le paysan, est un homme qui habite un territoire au sens noble du terme, il vit avec le paysage et ce paysage le fait vivre. Après avoir fait cette étude j'ai essayé tout au long du projet de m' imprégner de cette attitude relatant du bon sens ou chaque intervention dans le projet devait être justifié de sa bienvenue et de la plus value qu' elle apportait ou non au projet dans sa globalité. Cette démarche a pour moi été très bénéfique au projet durant toute sa phase de recherche et c' est une attitude que je n' hésiterai pas à employer dans mes prochaines réflexions. Le bon sens est un garde fou de l' intérêt général.

Pour une architecture habitée de "bon sens" et contextualisée

Vers des territoires ruraux efficients et éco - responsables

Tout le travail de conception que nous avons mené au cours de ce projet s' est sans cesse raccroché à la notion de

Au cours de cette dernière année l’approche globale soutenue par la pédagogie du studio m'a permis de

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prendre la mesure des échelles qui compose un territoire rural et d'en intégrer les complexités. L’ensemble du travail d'analyse que nous avons mené sur le PNR Livradois Forez a été pour moi très formateur et enrichissant d'un point de vue politique, économique et sociologique. J'ai découvert au fil de nos investigations le potentiel et l' intérêt que nous devons porter à ces territoire en qualité d 'architecte car ils sont des terreaux fertiles à l'émergence de projets novateurs , éco -responsable et pérennes favorisant des savoirs- faire et matériaux locaux, souvent délaissés de nos jours ( murs pisé, construction bois + paille,...) et dont l' intérêt architectural n' est plus à démontrer, ( qualité des ambiances, qualités environnementales, qualités énergétiques).

L' architecture au cœur de " La Transition énergétique " Face aux enjeux de demain, l' énergie est au cœur de tous les débats actuels et devient une composante indissociable à toute réflexion architecturale. L' architecture se trouve aujourd' hui au cœur de cette préoccupation énergétique étant un des secteurs les plus énergivores . La rencontre avec Thomas Jusselme, ingénieur thermicien au sein de l'agence EXNDO, m' a permis tout au long de l'année de me forger une réflexion et un avis critique sur les attitudes et dispositifs mis en œuvre actuellement dans le domaine de la construction ( chasse au label, panneau solaire photovoltaïque, panneau solaire thermique, ECS, VMC simple flux ou double flux, le fameux kwh/m2/an ou encore énergie primaire/ énergie finale....). Au début de l'année les premières interventions de Thomas ont

été pour moi très déstabilisantes. J’avais conscience de l' intérêt de son propos mais le vocabulaire technique m'était si étranger que le doute s'instaurait très vite dans mon propos et mes intentions. Puis, au fil du temps, il m'est apparu naturel de m'interroger à chaque prise de décision sur la pertinence de nos choix de stratégie énergétique, au regard du contexte social, économique et environnemental qui compose la ville d' Ambert et son territoire. A présent je n' envisage plus de pratiquer la profession d' architecte sans m' inscrire dans le sillon des politiques actuelles ( Grenelle de l' environnement, Transition énergétique) et/ou scénarios éco - responsables proposés et discuter aujourd' hui ( Négawatt, Afterres2050...).

Le travail de groupe : une mutualisation des compétences L' expérience que j 'ai pu partager au sein de mon groupe de travail cette année a été pour moi d' une grande richesse. Nos profils différents mais complémentaires nous ont permis de concrétiser notre projet dans son ensemble et sur tous les points que l'on souhaitait soulever et traiter durant ce diplôme. Fruit de cette expérience positive, le travail de groupe conserve à mes yeux toute sa raison d'être aujourd' hui au cœur de notre profession et je m' encourage à intégrer une agence ou une équipe pluridisciplinaire dans un futur professionnel proche. Enfin je souhaite remercier Les enseignants et les intervenants que j 'ai côtoyé durant les séances de travail de cette année qui m' ont fait prendre conscience des enjeux auxquels sont confrontés les territoires ruraux. Au vu des politiques engagées, ces territoires vont très prochainement

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voir naître des projets novateurs, éco responsable et porteurs de biens communs, où les élus locaux et l'ensemble des acteurs de la construction seront au premier plan. Originaire de Crest dans le Val de Drôme, je souhaite à moyen terme pratiquer la profession d' architecte sur ce territoire et m' inscrire au cœur des démarches engagées actuellement sur celui-ci : BIOvallée ( projet d' éco - territoire rural référence ) ou DORéMI ( programme de réhabilitation énergétique par des collectifs d'artisants locaux ) Mes perspectives à court terme s'inscrivent quant à elles dans le cadre de la HMONP. Je souhaite réaliser celleci dès l' année prochaine au sein d'une agence concernée par les thématiques du développement durable et continuer mon apprentissage pluridisciplinaire de la profession en appuyant ma réflexion personnelle sur les thématiques socioéconomique et énergétique.

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Bibliographie -

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Bibliographie

Livres BOITHIAS, Jean-Louis, Le pays d'Ambert aux siècles passés, Ses terroirs - Ses activités - Ses hommes, Tome 1, Saint-Etienne, Edition MontMarie, Collection "Mémoire Vive", 2008, 403p.

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TARDIEU, Vincent, Vive l'agro-révolution française!, Paris, Belin, 2012, 463p.

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Travaux étudiants DELEVERS. Leslie, Les ATC un outil pour la diversification des activités agricoles, mémoire d’étudiant, 2013, Enquête réalisée dans le cadre du projet CASDAR.

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• www.parc-livradois-forez.org

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• www.batiprix.com

• www.sivom.com

• www.phytorestore.com

• www.auvergneBio.fr

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• www.chambres-d'agriculture.fr

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• www.puydedome.com

• http://nidvunidconnu.files.wordpress.com

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Annexes -

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Annexe 1. Phasage du projet

Si le site des Prairies apparaît comme un emplacement clé du développement futur de la ville d'Ambert, sur lequel la mairie prévoit à juste titre d'intervenir, la complexité de son parcellaire (plusieurs propriétaires privés), implique de penser le projet en trois phases. Ce phasage correspond à l'ordre d'acquisition envisagé par la mairie.

Av du 11 Novembre

Av du 11 Novembre

Route

des Pra

iries

Esplanade Robert LACROIX

Rue des Prairies stationnement

Base de loisirs

Av de la Gare

stationnement

Chemin

Emmanue

l CHABR IER

0 10

10

Rue des Prairies

0

50m

50m

N

Existant

Site des Prairies / Parcelles existantes - Parcelle du Garage Chanoine, 7 170m2 - Parcelle appartenant à la municipalité, 6 041m2 - Parcelle de l'entreprise Fournier, 10 139m2

Phase 1: Magasin des producteurs / Habiter le coeur d'îlot Phase 1 Parcelle appartenant à la municipalité - Magasin des producteurs, - Habiter le coeur d'îlot (petites unités)

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Av du 11 Novembre

Av du 11 Novembre

Route

Route

des Pra

iries

iries

Esplanade Robert LACROIX

Esplanade Robert LACROIX stationnement

stationnement

Av de la Gare

Av de la Gare stationnement

stationnement

Chemin

Chemin

Emmanue

l CHABR IER

Emmanue

l CHABR IER

0

0

10

10

50m

50m

Phase

des Pra

2:

Parcelle de la pépinière en permaculture/ Habiter le front bâti

N

Phase 3: Jardin de dépollution

Phase 2 Parcelle de l'entreprise Fournier

Phase 3 Parcelle du Garage Chanoine

-Démolition du hangar présent sur la parcelle de l'entreprise Fournier

-Démolition du garage Chanoine

- Parcelle en permaculture de la pépinière d'agriculteur: amendement des sols, mise en place du réseau d'irrigation - Habiter le front bâti (grands collectifs) - Hébergements saisonniers

- Mise en place du jardin de dépollution par phytoremédiation (10/15ans) - Au terme du processus de dépollution, possibilité de densification

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Annexe 2. Détails constructifs / Habiter le coeur d'îlot

Détail plancher bas / jardin d'hiver

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EnduitEnduit à la chaux hydraulique à la chaux hydraulique Type NH5 Type ép NH25cm ép. 50mm VoligeBottes en sapin brut 36*40*80cm de pailles support enduit/posée en diagonale l 15cmMontant ép 20mm bois massif 300*70mm

Menuiserie bois double vitrage 1 vantail de 95cm*110cm Menuiseries bois, double vitrage Laine de bois ep.50mm

Montant bois massif Voliges bois 300mm*70mm

Support enduit en diagonale BottesPosée de paille 36cm*40cm*80cm 115cm. ép.20mm et

Laine de bois ép 50mm

Enduit à la chaux hydraulique Type NH5 ép. 50mm

Enduit à la chaux hydraulique Type NH2 ép 5 cm

sage paille

entraxe 90 cm entre montants bois verticaux

Mur ossature bois porteuse Remplissage bottes de paille, ép. 46cm

Détail jonction mur

Détail cloison entre deux logements

Détail coupe menuiseries

Détail plan menuiseries

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1 1

2 13 24 35 46 5 7 6 8 7 9 8 9

2 3 4 5 6 7 8 9

1

2 3 4

13 12 11 10

13 12 13 11 12 10 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

Détail plancher haut / Intermédiaire et bas

1

1

2 3 4 5

2 3 4 5 6 13

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ACOUSTIQUE - Mise en oeuvre da

Annexe 3. Acoustique / Habiter le coeur d'îlot

ante

Coupe plancher intermédiaire COUPE PLANCHER INTERMÉDIAIRE

INT 1

Chape flottante + résilient / 45 dB

EXT

7 cm

EXT INT 1

R de la paille / 45 dB

INT 2

INT 2

R de la laine de bois / 60 dB

36 cm + enduits ACOUSTIQUE - Mise en oeuvre dans le porojet

175 mm

Relation entre intérieur et éxtérieur du batiment /

Relation entre deux logements /

-mise en oeuvre ossature bois et paille en systeme constructif -mise en oeuvre de menuiserie triple vitrage ( entre 34 et 42 dB ) - orientation des pieces de vies au calme

- mise en oeuvre de cloisons séparatives entre lo - mise en oeuvre cloison acoustique entre SdB e Objectif 30 dB (A) flottante atteint+ résilien - mise en oeuvre d’une chape dans lesou logements bruits d’impacts d’équipements - mise en oeuvre de faux plafond afin d’amélior de la piéce

CLOISON SÉPARATIVE ENTRE DEUX LOGEMENTS

Cloison séparative entre deux logements OBJECTIF 30 dB (A) dans les logements atteint EXT

INT 1

INT 2

R de la laine de bois / 60 dB 175 mm

/

Relation entre deux logements /

uctif 42 dB )

- mise en oeuvre de cloisons séparatives entre logements - mise en oeuvre cloison acoustique entre SdB et chambre - mise en oeuvre d’une chape flottante + résilient contre les bruits d’impacts ou d’équipements - mise en oeuvre de faux plafond afin d’améliorer l’acoustique de la piéce

s atteint

CLOISON SÉPARATIVE ENTRE DEUX LOG

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Annexe 4. Hygrométrie / Habiter le coeur d' îlot

Gestion de la vapeur d’eau et de l’hygr

Régles á observer en construction paille / extrait du C

Gestion de la vapeur d'eau et de Sd ext < Sd int l'hygrométrie ou Sd ext =< á 1 m

Règles observer en construction paille / Notreàcas / Extrait duvapeur CP la 2012 Gestion de la d’eau d’eau et de l’hygrométrie Gestion de vapeur et de l’hygrom

Sd = (coeff diffusion vapeur d’eau) x e ( épaisseur du Régles áRégles observer en construction paille / extrait CP 2012 á observer en construction pailledu / extrait du CP 2 moyen enduit 6 x 0.04 = sd int = 0.24 m Sd ext < Sd intterre : 6 Sd ext <Sd Sd int x 0.04 Sd =int : 14 ext6 < sd ext = 0.56 m ou Sdmoyen ext enduit <= àchaux 1m NHL5 ou ou D’oú Sd ext 1m Sd <ext =< á 1 m Sd ext =< á 1 m Notre cas/ Notre cas / cas / Notre Sd =

(coeff vapeur d’eau) x e ( épaisseur matériau) Sd =diffusion (coeff diffusion vapeur d’eau) x e (du épaisseur du mat

moyen enduit terreenduit :6 = 0.24 mint = 0.24 m moyen terre : 6 6 x 0.04 = sd6 int x 0.04 = sd

0.56 0.56 m Gestion de la vapeur d’eau et de l’hygrométrie moyen enduit chaux NHL5chaux : 14 NHL5 6 x 0.04 = = sd extm= moyen enduit : 14 = sd6 ext x 0.04

D’oú

Sd ext < Sd 1m D’oú ext < 1 m

Régles á observer en construction paille / extrait du CP 2012 Sd ext < Sd int ou Sd ext =< á 1 m Notre cas / Sd =

(coeff diffusion vapeur d’eau)

x e ( épaisseur du matériau)

moyen enduit terre : 6

6 x 0.04 = sd int = 0.24 m

moyen enduit chaux NHL5 : 14

6 x 0.04 = sd ext =

D’oú

0.56 m

Sd ext < 1 m

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Annexe 5. Etude thermique / Habiter le coeur d'îlot Etudes des ponts thermiques 1

1

2 3 4 5 6 7 8 9

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

13 12 11 10 1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10 1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

Détail 2: Plancher Int. = 0,066W/(m.K) Ref / O5p Pi léger avec Mpe

Détail 1: Plancher haut = 0,048W/(m.K) Ref / OB6p PH1 avec Mpe

1

2 3 4 5 6 7 8 9

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

13 12 11 10

Détail 3: Plancher Bas = 0,05W/(m.K) Ref / OB.4.3

Détail 4: Jonction mur = 0,04W/(m.K) Ref / OB2 psb

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Etudes des ponts thermiques

1 1

1

2 3 4 5 6 7 8 9

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

13 12 11 10 2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

Détail 5: Menuiseries ext. = 0,13W/(m.K) Ref / OB8p Mpe ML4 1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

1

2 3 4 5 6 7 8 9 13 12 11 10

Détail 6: Menuiseries ext. = 0,106W/(m.K) Ref / OB8p Mpe MA3

Plancher Haut Plancher Intermédiaire Plancher bas Jonction mur Menuiserie (coupe haut) Menuiserie (coupe bas) Menuiserie (plan) Déperditions totales S Enveloppe

linéaire en m 39,6 79,2 39,6 31,2 51,06 51,06 90,8 499,56

Détail 7: Menuiseries ext. = 0,139W/(m.K) Ref / OB8p Mpe MT

projet en W/(m.k) 0,048 0,066 0,05 0,04 0,13 0,106 0,139 Ubat

déperdition projet 1,9 5,23 1,98 1,25 6,64 5,41 12,62 35,03 W/K 0,07 W/m2.K

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Compostion des parois

Total surface parois déperditives: 499,56m2 UMe1= 0,147 W/m2.K Mur ossature bois, remplissage paille UPlh= 0,139 W/m2.K Plancher haut UPb= 0,142 W/m2.K Plancher bas UMen= 1,3 W/m2.K Double vitrage Coefficient b Sur local non chauffé SAS + jardin d'hiver

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Bilan thermique

Récapitulatif Surface du bâtiment étudié SHON 421m2 SDO 270m2 Vol (sdo) 701m3 Ubat 0,07W/m2.K Ubât 0,4W/m2.K Isol 0,75W/m2SDO.K

BECH 26 kWh/m2SDO.an Consommations chauffage Energie Finale 46kWh.EF/m2SDO.an Cep RT2005/Ex Estimation 65 kWh.EP/m2SHON.an Consommation globale en EP 106 kWh.EP/m2SDO.an

RT2012 / Réglementation adaptée à Ambert < 75 kWhepRT/m2SHON/an < 120 kWhep/m2SHON.an

> Objectifs RT2012 atteints 65 kWhep/m2SHON.an 106 kWhep/m2SDO.an Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Annexe 6. Bilan carbone - Energie Grise / Habiter le coeur d'îlot Energie Energie Emissions de primaire primaire non gaz à effet de globale renouvelable serre Durée de vie du Durée de vie du Durée de vie bâtiment bâtiment du bâtiment Total

Total

Total

MJ

MJ

kg

Energie primaire globale construction Nombre de renouvellements

Energie primaire non renouvelable construction

Emissions de gaz à effet de serre construction Quantité

Durée de vie Années

Total

Total

Total

MJ

MJ

kg

Masse volumique

Désignation des postes Dimension

GROS OEUVRE

111 005,16

104 692,8

0

100

3 m3

Béton de propreté

0

100

48 m3

Fondations semelle filante

0

100

7,15 m3

0

100

6 m3

11 931,9

111 005,16

104 692,8

11 931,9

153 960 kg

2400kg/m3

64,15 m3

Béton JH+SAS Plots isolés TOTAL (béton C30/37) CHARPENTE BOIS Précadres bois

0

100

1,6 m3

0

100

2,59 m3

0

100

10 m3

Montant bois, Douglas

0

100

0,4 m3

Liteaux 18x27, Douglas

0

100

1,14 m3

Montant bois, Sapin

Mur ossature (Me) Voliges 18x105, Douglas

Plancher bas (Plb) 0

50

0,44 m3

Panneau trois-plis

0

50

3,83 m3

OSB 18

0

50

6,47 m3

0

100

1,84 m3

Lisses intermédiaires, bois massif, Douglas

0

100

5,43 m3

Montant bois, Douglas

0

100

2,71 m3

Montant bois, Douglas

0

50

3,23 m3

OSB 18

0

50

0,57 m3

Liteaux 40x40, Sapin

0

60

6,72 m3

Treillis bois

0

50

1,5 m3

Chevrons 60x60mm

Planchers intermédiaires (Pli) OSB 18

Toiture (Plh)

Charpente

Jardin d'hiver 0,91m3

Montant bois massif, Douglas

2,8m3

Contreplaqué, panneaux trois plis SAS

0,55 m3

Montant bois massif, Douglas

2,4 m3

Contreplaqué, panneaux trois plis Poteaux bois extérieur

25,62 m3

Poteaux bois /Jonction poteaux18x18cm Sous-Station

0,5 m3

Montant bois massif, Douglas

1,9 m3

Contreplaqué, panneaux trois plis

0,5 m3

Solives

Coursives bois 0,62 m3

Liteau

1

30

1 m3

0

50

0,25 m3

Solives

0

50

0,26 m3

Liteaux

1

30

0,45 m3

Planches bois

1

30

1

30

Planche bois Rampe d'accès

19 044,3

2507,340

105,2700

957 kg

Tot: 1,45 m3

Escalier / Garde-corps bois 29 551,5

1 099 288,8

3 890,7

250 862,28

163,3500

11 904,54

1,5 m3

Marche bois / Paliers Gardes-Corps

1485kg

Tot: 3,3 m3

1,8 m3

325 044

123 231,24

5724,0000

8929,8 kg

660 kg/m3

13,53 m3

613 059,3

80 714,34

3 388,77

30 807kg

450kg/m3

68,46 m3

131 634

43 026

2628,4200

4260kg

600kg/m3

7,1 m3

1 069 737,3

246 971,58

11 741,19

84,06m3

Total OSB x 0,641 / x 13,8 / x 36,4 Total bois massif, Douglas x0,11 / x2,62 / x19,9 Total trois plis contreventement x0,617/x10,1/X30,9 TOTAL Lot Charpente (bois) METALLERIE Structure métallique extérieure

183 520

177 940

11 408

200 kg

Platines métalliques

4 000 kg

Bac acier

2 000 kg

Structure escalier métallique TOTAL METALLERIE

0

100

183 520

177 940

11 408

6 200 kg

7 850 kg/m3

6 200kg

0

80-100

4340,620

34,720

(-)4514,25

17362,5 kg

75kg/m3

231,5 m3

0

50

64 436

5019,600

(-)356

3560 kg

100 kg/m3

35,6m3

Copeaux de bois x(-0,1)/x1,41/x18,1

0

50

26 605,8

12 507

90,960

1137 kg

30 kg/m3

37,9 m3

Laine de chanvre x0,08/x11/x23,4

0

50

5 967

2 805

110,160

255 kg

150kg/m3

1,7m3

101 349,42

20 366,32

(-)4 669,13

22 314,5 kg

ISOLATION

101 349,42

20 366,32

(-)4 669,13

306,7 m3

Paille x(-0,26)/x0,002/x0,257

Panneaux fibres de bois x0,432/x11/x23,4 TOTAL ISOLATION Revêtement de façade/ Etanchéité/ Couverture Revêtements de façade

100 26 640 23 760 1David 229,76 14 400 kg 1200kg/m3 m3 Enduit chaux hydraulique naturelle NH5 /x1,39/x15/x15,7 Le Semoir - Amélie Baudois, Bouanich, Fabien12Cibba 1 30 53 730 7 074 297,000 2 700 kg 450kg/m3 6 m3 Bardage Bois Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014 178 0

53 730

7 074

297,000


183 520

177 940

11 408

2 000 kg

Structure escalier métallique TOTAL METALLERIE

0

100

183 520

177 940

11 408

6 200 kg

7 850 kg/m3

6 200kg

0

80-100

4340,620

34,720

(-)4514,25

17362,5 kg

75kg/m3

231,5 m3

0

50

64 436

5019,600

(-)356

3560 kg

100 kg/m3

35,6m3

Copeaux de bois x(-0,1)/x1,41/x18,1

0

50

1137 kg

30 kg/m3

37,9 m3

Laine de chanvre x0,08/x11/x23,4

0

50

255 kg

150kg/m3

1,7m3

Nombre de renouvellements

Durée de vie

Quantité

Masse volumique

Dimension

ISOLATION Energie Energie Emissions de primaire primaire non gaz à effet de globale renouvelable serre Durée de vie du Durée de vie du Durée de vie bâtiment bâtiment du bâtiment

101Total 349,42

20 Total 366,32

(-)4Total 669,13

MJ

MJ

kg

53 730

7 074

297,000

111 005,16 134 100

104 692,8 37 908

11 931,9 1 823,76

Années

0

100

0 0 0 1 0

100 100 100 30 100

0

25080,000

62 646

24390,000

56 875

1635,0000

3 667,9

Energie Energie Emissions de primaire primaire non gaz à effet de globale renouvelable serre Durée de vie du Durée de vie du Durée de vie 3150,000 2865,000 139,0000 bâtiment bâtiment du bâtiment Total

Total

Total

MJ

MJ

kg

207 988

201 263

6 044

404 734

296 046

11 535,66

100 60 100 25 100 60

0

100

0

50

0

50

Nombre de 0 renouvellements 0

0

globale 5 967 construction

Energie primaire 12 507non renouvelable 2 805 construction

Emissions de gaz90,960 à effet de serre 110,160 construction

101Total 349,42

20 Total 366,32

(-)4Total 669,13

MJ

MJ

kg

22 314,5 kg

50 45 100 Durée60de vie 100 ? Années

100

0

50

0

50

306,7 m3

3 m3 26 640

23 760

1 229,76

14 400 kg

1200kg/m3

53 730

7 074

297,000

2 700 kg

450kg/m3

111 005,16 80 370

104 692,8 30 834

11 931,9 1 526,76

153 960 kg

2400kg/m3

100

0 0 0 1 0 0

0 1 0 0

Energie

primaire 26 605,8

4 278

4 135

253,9000

46 kg

920kg/m3

25 080

24 390

1635,0000

300kg

1000kg/m3

8 208

3 960

144,000

360

180kg/m3

37 566

32 485

2 032,9

Energie primaire globale 3 150 construction

Energie primaire non renouvelable 2 865 construction

Emissions de gaz à effet de serre 139,0000 construction

214 kg

7150kg/m3

199 800

193 725

5 670

6750kg Quantité

1Total 888

1Total 808

Total 88,0000

8000kg

Masse 7850kg/m3 volumique

MJ

MJ

kg

204 838

198 398

5 905

322 774

261 717

9 463,9

48 m3 12 m3 7,15 m3 6 m3 6 m3 64,15 m3

Paille x(-0,26)/x0,002/x0,257

Panneaux fibres de bois x0,432/x11/x23,4 Désignation des postes TOTAL ISOLATION GROS OEUVRE Revêtement de façade/ Etanchéité/ Couverture Béton de propreté Revêtements de façade Fondations semelle filante Enduit chaux hydraulique naturelle NH5 /x1,39/x15/x15,7 Béton JH+SAS Bardage Bois Plots isolés TOTAL (béton C30/37) TOTAL Revêtements CHARPENTE BOIS de façade

1,6 m3

Précadres bois

2,59 m3 0,05 m3 10 m3 0,3 m3 0,4 m3 2 m3

Mur ossature (Me) Etanchéité Voliges 18x105, Douglas Pare-vapeur (Plb,Pli,Plh) Montant bois, Douglas Lé d'étanchéité FPO (Toiture et Plb) Liteaux 18x27, Douglas Pavatherm avec pare-plui intégré (Toiture) Plancher bas (Plb)

1,14 m3 0,44 m3 3,83 m3

Montant bois, Sapin TOTAL étanchéité Panneau trois-plis OSB 18 Planchers intermédiaires (Pli) Couverture

2000kg/m3

6,47 m3 0,03m3 1,84 m3 0,86m3

Dimension

OSB 18 Couvertine enDésignation Zinc (acrotère) des postes Lisses intermédiaires, massif, Douglas Tôle ondulé acier galvabois (toiture)

5,43 m3 4m3

Montant bois, Douglas Graviers ronds Toiture (Plh)

2,71 m3

Montant bois, Douglas TOTAL Couverture OSB 18

3,23 m3 0,57 m3

Liteaux 40x40, Sapin Total Lot Revêtement façade/Etanchéité/Couverture Charpente

0

60

6,72 m3

Treillis bois

0

50

1,5 m3

0

50

53 730

7 074

297,0000

2 700kg

450kg/m3

297,000

1

30

53 730

7 074

297,000

2 700

450kg/m3

Chevrons 60x60mm Menuiseries extérieures Jardin d'hiver Précadres bois Sapin non traité Montant bois massif, Douglas Menuiseries Contreplaqué, panneaux trois plis Cadres menuiseries bois x0,502/x9,02/x30,3 SAS Vitrage 2-IV Montant bois massif, Douglas

6 m3 0,91m3 2,8m3 6 m3

53 730

7 074

63 964,88

61 008,52

4 407,7

1

30

63 964,88

61 008,52

4 407,7

20 928

14 061

990,8100

1

30

20 928

14 061

990,8100

134,38 m2 0,55 m3 10,9 m2 2,4 m3

330 975,76

171 361,04

11 687

192 352,88

89 217,52

5 991,8

25,62 m3

Portes extérieurs bois Contreplaqué, panneaux trois plis Poteaux bois extérieur

0,5 m3 11 403

19 044,3

10551,5 494 29 4 7952 23 364,25

4 939,2

2507,340

950 39890,7 46 494 21 014

278,4600

105,2700

607,000 163,3500 2 980 1 437,8

1

25

1

30

0

50

0

50

1

30

1 1 1

30 30 30

1 1

30 25

11 403

4 939,2

1,9 m3 6,3 m2

278,4600

1 190 kg

957 kg 192,5 kg 10 494

9 950

607,000

47 952 23 364,25 325 044

46 494 21 014 123 231,24

2 980 1 437,8 5724,0000

80 714,34 82 397,2 43 026

3 388,77 5 303,26 2628,4200

70kg/m3

Tot: 1,45 m3 70kg/m3

1650 kg 1485kg 1620 kg

850kg/m3 Tot: 3,3 m3 22kg/m2

8929,8 kg

0,5 m3 1 310 kg 0,62 m3 1 284 kg 1 m3 17 m3 0,25 m3 340 kg 0,26 m3 336 m3 kg 0,45 2,75 m3 1,5 m3 11,8 650m3 kg

660 kg/m3

1 619 kg 1 382,5 kg 13,53 m3

30 807kg

450kg/m3

68,46 m3

4260kg

600kg/m3

7,1 m3

186 426,5

164 794,4

10 606,52

613 059,3 93 213,25 131 634

1 099 288,8

250 862,28

11 904,54

1 069 737,3

246 971,58

11 741,19

0

100

32652,640

30795,840

3487,1700

4 5288 kg

2 400kg/m3

18,87 m3

86 400

84 000

7050,000

2

20

43 200

42 000

2350,000

1000 kg

2000kg/m3

0,5 m2

82 264

30 576

1 461,46

1

30

82 264

30 576

1 461,46

0

50

26 640

23 760

1 229,76

84,06m3

182 m2 200 kg

Poteauxmenuiseries bois /Jonctionextérieures poteaux18x18cm TOTAL Sous-Station Montant bois massif, Douglas Cloisonnements et menuiseries intérieures Contreplaqué, panneaux trois plis Portes de distribution bois Coursives bois Cloisons placo-plâtre Accoustiques 98mm Solives Plaques plâtre Liteau 0ssature acier galvanisé Planche bois Panneau Laine de bois x1,04/x15,2/x16,9 Rampe d'accès Cloisons séparatives logements acoustiques 200mm Solives Plaques plâtre Liteaux 0ssature Planchesacier bois galvanisé Panneau /Laine de bois bois Escalier Garde-corps Total bois / Paliers Marche Plaques plâtre Gardes-Corps Ossature acier galvanisé Panneau laine de bois Total OSB x 0,641 / x 13,8 / x 36,4 Total bois massif, Douglas x0,11 / x2,62 / x19,9 TOTAL Clois et Men int Total trois plis contreventement x0,617/x10,1/X30,9 Revêtements intérieurs TOTAL Lot Charpente (bois) Sols Chape béton 70mm C25/30 (Pli,Plb) METALLERIE Carrelage Structure métallique extérieure Parquet 2 plis 11mm Platines métalliques Plafonds et murs Bac acier Enduit Chaux intérieur Structure escalier métallique Placo-plâtre (faux-plafonds Pli,Plh) Peinture (Pli, Plh) 2 couches TOTAL METALLERIE Carrelage mural SDB

14 596

13 840

1689,000

1

25

14 596

13 840

844,500

2295 kg

850kg/m3

4 000 kg 12 m3 2 000 kg 2,7 m3

10 315,6 183 520 86 400

10 064 177 940 84 000

567,000 11 408 7 000

2 0 2

20 100 20

5 157,8 183 520 43 200

5 032 177 940 42 000

283,050 11 408 2 350

81,77 kg 6 200 kg 1000 kg

0,13kg/m2 7 850 kg/m3 2000kg/m3

629 m2 6 200kg 0,5m3

527 686,04

410 483,84

29 773,4

0

80-100

247 710,44 4340,620

188 003,84 34,720

12 005,94 (-)4514,25

17362,5 kg

75kg/m3

231,5 m3

0

50

64 436

5019,600

(-)356

3560 kg

100 kg/m3

35,6m3

0

50

26 605,8

12 507

90,960

1137 kg

30 kg/m3

37,9 m3

150kg/m3 SDO

1,7m3 269,67 m2

Copeaux de bois x(-0,1)/x1,41/x18,1 Equipements Laine de chanvre x0,08/x11/x23,4 Plomberie sanitaire Panneaux fibres de bois x0,432/x11/x23,4 Sanitaires logement (appareils et conduites compris)

SDO

306,7 m3 269,67 m2

Electricité TOTAL ISOLATION Installations électriques (ensemble du bâtiment)

SDO

269,67 m2

1200kg/m3 SDO 450kg/m3 SDO

12 m3 269,67 m2 6 m3 269,67 m2

14 400 kg

39911,160

37753,800

2402,7500

0 1

50 30

5 967 39911,160

2 805 37753,800

110,160 2402,7500

255 kg

101 349,42 62024,100

20 366,32 53664,330

(-)4 669,13 3424,8000

1

30

101 349,42 62024,100

20 366,32 53664,330

(-)4 669,13 3424,8000

22 314,5 kg

37484,130

35326,770

2208,590

1

30

37484,130

35326,770

2208,590

7631,660 53 730 41529,000

7119,280 7 074 40180,830

431,4700 297,000 2427,030

0 1 1 1

100 30 30 30

26 640 7631,660 53 730 41529,000

23 760 7119,280 7 074 40180,830

1 229,76 431,4700 297,000 2427,030

134 100 377160,100

37 908 348084,020

1 823,76 21797,2800

30

80 370 188 580,05

30 834 174 042,01

1 526,76 1 0898,64

Total 3 25080,000 322 146 MJ 1 24390,000 944 630 MJ 922 818 Kwh 540 175 KWh

0

115 975 kg 1635,0000

60

Total 4 278 4 135 2 510 25 242 080 MJ 1 345 24 348 390 MJ

253,9000 74 075 kg 1635,0000

14 400 kg 2 700 kg

1 200kg/m3

ISOLATION TOTAL Revêtements intérieurs Paille x(-0,26)/x0,002/x0,257

Ventilation Revêtement de façade/ Etanchéité/ Couverture VMC simple flux Revêtements de façade Chauffage Enduit chaux hydraulique naturelle NH5 /x1,39/x15/x15,7 Production Bardage Bois Distribution TOTAL Revêtements de façade TOTAL Equipements

46 kg

920kg/m3

421m2 0,05 m3

Etanchéité SHON Pare-vapeur (Plb,Pli,Plh)

Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien0,3Cibba 25 300kg 1000kg/m3 m3 Lé d'étanchéité FPO (Toiture et Plb) 60 8 208 3 960 144,000 360 180kg/m3 2 m3 Pavatherm Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble juin 2014avec pare-plui intégré (Toiture) 697 289 Kwh 373 708 KWh 1

0

179


Plomberie sanitaire 39911,160

37753,800

2402,7500

1

39911,160

30

37753,800

2402,7500

SDO

269,67 m2

Sanitaires logement (appareils et conduites compris) Electricité

62024,100

53664,330

3424,8000

1

62024,100

30

53664,330

3424,8000

SDO

269,67 m2

Installations électriques (ensemble du bâtiment) Ventilation

37484,130

35326,770

2208,590

Energie Energie Emissions de primaire primaire non gaz à effet de 7631,660 7119,280 431,4700 globale renouvelable serre de vie Durée de vie du Durée de vie du Durée 41529,000 40180,830 2427,030 bâtiment bâtiment du bâtiment Total 377160,100

Total 348084,020

Total 21797,2800

MJ

MJ

kg

1 1

30

1

30

Nombre de renouvellements

Durée de vie

Total 3 322 146 MJ 1 944 630 MJ

115 975 kg

922 818 Kwh 540 175 KWh 192 1112 005,16 104 692,8 11275 931,9 1 283 KWh/m2/Sho kg.éq.CO2/ KWh/M2/Shon n m2.Shon 5,5 44 KWh/m2/ kg.éq.CO2/ Shon.an m2.Shon.an

37484,130

30

Energie

primaire 7631,660

globale 41529,000 construction

35326,770

2208,590

Quantité

30

188Total 580,05

174Total 042,01

Total 1 0898,64

MJ

MJ

kg

100

0

100

0

100

0

100

269,67 m2

SDO

269,67 m2

Production

SDO

269,67 m2

Distribution

Masse volumique

Dimension

74 075 kg

697 289 Kwh 373 708 KWh

GROS OEUVRE SHON Béton de propreté

48 m3

Fondations semelle filante Béton JH+SAS

6 m3 153 960 kg

2400kg/m3

Plots isolés

64,15 m3

TOTAL (béton C30/37) CHARPENTE BOIS Précadres bois

1,6 m3

0

100

0

100

2,59 m3

0

100

10 m3

Montant bois, Douglas

0

100

0,4 m3

Liteaux 18x27, Douglas

1,14 m3

Montant bois, Sapin

0,44 m3

Panneau trois-plis

Mur ossature (Me)

Energie Primaire globale (50ans) Gros 0 Œuvre 0 3%

Equipements 11%

421m2 3 m3 7,15 m3

1111 005,16 104888 692,8 176kg.éq.CO2 11 931,9 656 KWh/m2/Sho KWh/M2/Shon /m2 n

Désignation des postes

TOTAL Equipements

Total 2 510 242 MJ 1 345 348 MJ

VMC simple flux Chauffage

Emissions de gaz à effet de 431,4700 serre 2427,030 construction

Energie primaire non 7119,280 renouvelable 40180,830 construction

Années

0

SDO

50

0

100

Revêtements Intérieurs 0 16% 0

Menuiseries Extérieurs 10%

Charpente Bois 100 33% 100

0

50

0

3,83 m3 Equipements 19% 6,47 m3

50

0 0 Couverture 6% 0

Emissions Plancher de GESbas (50ans) (Plb)

Isolation 100 3% 50

0

Voliges 18x105, Douglas

1,84 m3

Lisses intermédiaires, bois massif, Douglas

5,43 m3

Montant bois, Douglas

2,71 m3

Montant bois, Douglas

3,23 m3

OSB 18

60

0,57 m3 Liteaux 40x40, Sapin Cloisonnements Charpente 9% bois 6,72 m3 Treillis

50

1,5 m3

50

Cloisonnements 6% Revêtement Etanchéité façade 2% 4%

0,91m3 2,8m3

Energie primaire globale (50ans) 922 818 kWh 2 192 kWh/m2.SHON 44 kWh/m2/SHON.an

Energie primaire globale (50ans) 922 818 KWh 2 192 KWh/m2/SHON 44 KWh/m2/SHON/an

30

0

50

0

50

1

30

Revêtement façade 2%

Menuiseries Extérieures 10%

Isolation 0%

Chevrons 60x60mm Jardin d'hiver

Métalellerie 6%

1

Métallerie 10%

Toiture (Plh)

Revêtements Intérieurs 26%

Charpente Bois 10%

OSB 18 Gros œuvre Planchers11% intermédiaires (Pli) OSB 18

Montant bois massif, Douglas Etanchéité Contreplaqué, panneaux trois3% plis SAS

Emissions de gaz à effet de serre (50ans) 115 975 kg 275 kg.éq/C02/m2.SHON 5,5 kg.éq.C02/m2.SHON.an 0,55 m3

2,4 m3 Emissions de gaz à effets de serre 115 975 kh.éq.CO2 25,62 m3 275 kg.éq.CO2/m2/SHON 5,5 kg.éq.CO2/m2/SHON/an

Montant bois massif, Douglas

Contreplaqué, panneaux trois plis Poteaux bois extérieur

Poteaux bois /Jonction poteaux18x18cm Sous-Station

0,5 m3

Montant bois massif, Douglas

1,9 m3

Contreplaqué, panneaux trois plis Coursives bois

0,5 m3

Solives

0,62 m3

Liteau

1 m3

Planche bois Rampe d'accès

19 044,3

2507,340

105,2700

ICEB 3 890,7 : LECERF, Christine (dir.), Les Guides 163,3500 1 30 BIOTECH, L'énergie grise des matériaux et 325 044 123 231,24 des ouvrages,613 2012, 130p, 059,3 80 714,34 131 634 43 026 téléchargeable sur www.areneidf.org 1

30

29 551,5

1 099 288,8 250 862,28 11 904,54 1 069 737,3 246 971,58 p.7. " Ordres de grandeur sur l’ensemble des bâtiments : • énergie grise sur toute la durée de vie = de 1 500 à 3 500 kWh/m2SHON, • énergie grise ramenée à l’année = 2 de 183 20520à 75177kWh/m SHON.an ; 100 940 11 408 0 183 520 177 940

Ordres de grandeur pour des bâtiments opti0 80-100 4340,620 34,720 0 50 64 436 5019,600 misés : 0 50 26 605,8 12 507 • énergie grise sur toute la durée de vie = d 2 805 0 50 5 967 e 1 200 à 2 200 kWh/m2SHON, 101 349,42 20 366,32 (-)4 669,13 • énergie grise ramenée à l’année =101 349,42 20 366,32 de 20 à 30 kWh/m2SHON.an " 53 730

7 074

297,000

134 100

37 908

1 823,76

24390,000

1635,0000

3 388,77 2628,4200 11 741,19

41,5

Tot: 1,45 m3

0,25 m3

Solives

0,26 m3

Liteaux

0,45 m3

Planches bois

71,8

Escalier / Garde-corps bois

1,5 m3

Tot: 3,3 m3

58,5

1,8 m3

660 kg/m3

13,53 m3

450kg/m3

68,46 m3

600kg/m3

7,1 m3

77,2

Marche bois / Paliers

Gardes-Corps

99,2

Total OSB x 0,641 / x 13,8 / x 36,4 Total bois massif, Douglas x0,11 / x2,62 / x19,9 28,2

22,8

Total trois plis contreventement x0,617/x10,1/X30,9

0,8

84,06m3

TOTAL Lot Charpente (bois) Charpente Isolation Paille Bois

Energie primaire globale

METALLERIE

Revêtements Facades

Structure métallique extérieure 200 R kgenouvelables Platines métalliquesRenouvelables Non

11 408

100 6 200 kg 5,7 90 80 (-)4514,25 70 17362,5 kg 60 3560 kg (-)356 50 1137 94,3 90,960 kg 40 255 kg 110,160 30 20 (-)4 669,13 22 314,5 kg 10 0

4 000 kg

Bac acier

2 000 kg

Structure escalier métallique

7 850 kg/m33,1 6 200kg 75kg/m3

77,2

231,5 m3

79,9

2,8 TOTAL METALLERIE 9,2

ISOLATION

Paille 71,8 x(-0,26)/x0,002/x0,257

48,2

100 kg/m3

35,6m3

Copeaux de bois x(-0,1)/x1,41/x18,1

30 kg/m3

37,9 m3

90,8 x0,08/x11/x23,4 Laine de chanvre

150kg/m3

96,9

22,8

1,7m3 306,7 m3

20,1

97,2

11,6

88,4

Panneaux fibres de bois x0,432/x11/x23,4

28,2 ISOLATION TOTAL

51,8

22,2

77,8

26 640

23 760

1 229,76

14 400 kg

1200kg/m3

12 m3

Enduit chaux hydraulique naturelle NH5 /x1,39/x15/x15,7

1

30

53 730

7 074

297,000

2 700 kg

450kg/m3

6 m3

Bardage Bois

80 370

30 834

1 526,76

4 278

4 135

253,9000

92,3

TOTAL Revêtements de façade

46 kg

920kg/m3

Non renouvelables Etanchéité

0,05 m3

Renouvelables

Pare-vapeur (Plb,Pli,Plh)

25 25 080 24 390 1635,0000 300kg 1000kg/m3 m3 Lé d'étanchéité FPO (Toiture et Plb) Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien0,3Cibba 0 60 8 208 3 960 144,000 360 180kg/m3 2 m3 Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juinPavatherm 2014avec pare-plui intégré (Toiture) 1

7,7

Revêtements de façade

100

60

Revêtement de façade/ Etanchéité/ Couverture

0

0

25080,000

5724,0000

100 90 80 957 kg 70 60 50 1485kg 40 8929,8 kg 30 30 807kg 20 10 4260kg 0

180


ESTIMATION SOMMAIRE PRE

Annexe 7. Economie / Habiter le coeur d'îlot Nom du client type de projet

Projet Le Semoir

date :

Le bilan économique a été mené sur un des bâtiments de nités (5 logements) SHON lieu : logements, en délimitantPetites unUpérimètre d'étude supplémentaire T1Bis/Shon (avec afin d'intégrer l'ensemble des lots. SAS + Jardin

surface du projet : 26 SHON logements

sociaux PLAI Loyer (4,38€/m2) PLUS Loyer (4,94€/m2)

d'hiver) T1Bis/SDO: 37,9m2

64,00 T2 (50m2/ T1 bis T2/Shon (avec 2 (37m SDO) SAS et jardin /SDO) d'hiver) T2/SDO: 8 50,6m2 78,00 8 T1BIS/Shon 64,00 219€/mois 162€/mois 78,00 3T2/Shon 3 T3/Shon SDO:89,9m2 137,00 183€/mois 247€/mois

T3 (87m2/ SDO) 2 381€/mois 2 430€/mois

TERRASSEMENT

Ambert

421,00 32 204,85

Terrassement Débroussaillage exécuté manuellement Décapage mécanique terre végétale de classe A ou B

Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

€/m2

ép. 30cm

€/m2

505,00 505,00

2,72 €

505m2

2,29 €

1 373,60 1 156,45

115,5m2

ép. 0,85m

€/m3

98,17

29,86 €

2 931,35

Récupération des eaux pluviales Regard de collecte EP €/U Réseau d'acheminement EP, tube PVC 110mm €/ml Filtre sur descente EP U Cuve 10 000L, récupération EP arrosage, filière complète:regard filtants, pompe, boîte collecte… €/U

2,00 100,00 2,00 1,00

115,84 €

231,68 343,60 563,14 7 528,03

Réalisation fouilles Fouille mécanique en rigole terre de classe A ou B

505m2

Réseau Réseau EU/EV Canalisation PVC 150mm Réseau EDF/GDF/FT/EP Raccordement réseau EDF/GDF/FT/EP (forfait)

€/ml €/ml €/U

30,00 40,00 1,00

34,36 € 281,57 € 7 528,03 €

109,00 € 150,00 € 2 000,00 €

3 270,00 6 000,00 2 000,00

Evacuation / Remblai Evacuation terre excavée ( coeff foisonnement 0,3) Remblai mécanique Noue paysagère

€/m3 €/m3 €/m3

127,62 116,85 31,50

5,97 € 17,90 € 50,00 €

761,89 2 091,61 1 575,00

Revêtement de voirie (accès voiture) Concassé 0,8 sur 20cm Concassé 0,315 sur 10cm

67m2

€/m3

67m2

Revêtement de voirie / Chaussée engazonnée

67,00

35,00 €

€/m3

13,40 6,70

35,00 €

469,00 234,50

€/m2

67,00

25,00 €

1 675,00

INSTALLATION DE CHANTIER

15 507,31 Unité

Clôture de chantier Implantation bâtiment 4 axes Réseau eau/électricité Bennes de chantier Panneau de chantier Installation + repliement de baraquement de chantier Bungalows de chantier: 2 vestiaires, 2 bureaux, 2 réfect 2 WC de chantier

€/ml U €/u €/u €/u €/u €/j €/j

Quantité

Prix Unitaire

70,00 1,00 1,00 3,00 1,00 3,00 180,00 180,00

20,00 € 200,34 € 600,00 € 300,00 € 800,00 € 388,99 € 42,00 € 16,00 €

Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba ESPACES VERTS -­‐ MINERAUX

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014 Unité

Quantité

Total €.HT

1 400,00 200,34 600,00 900,00 800,00 1 166,97 7 560,00 2 880,00

6 280,91 Prix Unitaire

Total €.HT

181


2 WC de chantier

€/j

180,00

16,00 €

ESPACES VERTS -­‐ MINERAUX Pavage zone piétonne Remise en place de terre végétale Préparation terrain pour engazonnement

2 880,00

6 280,91 Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

60,00 37,18 123,94

66,24 €

€/m3

3 974,40 185,90 649,44

123,94 123,94

1,87 €

60m2 123,94m2

€/m²

Semis de pelouse Espaces verts et arborés

€/m² €/m²

5,00 € 5,24 € 10,00 €

GROS ŒUVRE

231,77 1 239,40

29 650,53 Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

€/ml

128,22 48,00 7,15 71,55 6,03

86,08 €

11 037,18 12 584,16 1 744,17 2 814,06 1 470,96

Maçonnerie Semelle filante (compris béton de propreté ep.5cm + coffrage bois + ferraillage acier HA) Béton armé pour semelle filante Béton JH + SAS Coffrage bois Plots isolés BA

€/m3 €/m3 €/m2 €/m3

262,17 € 243,94 € 39,33 € 243,94 €

CHARPENTE BOIS

139 291,86

Poteaux bois structure désolidarisée Poteaux bois 18x18cm / Douglas Jonction Poteaux Platines métalliques/Fixé aux plots BA Murs ossature/structure Voliges non jointives, 18x105mm

Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

€/m3

12,06 13,56 26,00

800,00 € 83,11 €

9 648,00 € 10 848,00 € 2 160,00 €

€/m2

144,33

12,13 €

1 750,72

€/m3

9,00

800,00 €

7 200,00

1,00

800,00 €

800,00

€/m3 €/u

(surface de murs vide pour plein)

Montant bois massif, 70x300mm, Douglas Montants bois massif / Linteaux, 40x300mm, Douglas

800,00 €

Remplissage paille / Botte 360x460x830mm

€/m²

393,00

60,00 €

23 580,00

Liteau, 18x27mm, Sapin, Entre chaque bottes pailles

€/ml

819,60

2,08 €

1 704,76

Précadre bois, 150x500mm, Douglas

€/m3

1,60

800,00 €

1 280,00

Montant bois 80x70mm, Douglas Panneau contreplaqué, 18mm OSB 18 mm Remplissage paille / Botte 360x460x800mm / Fourni posé Etanchéité, écran pare-­‐vapeur Etanchéité, écran pare vapeur Isolation/ panneau fibre de bois/80mm

€/m3

1,14 24,58 213,00 89,90 89,90 89,90 21,34

800,00 €

912,00 709,13 3 195,00 5 394,00 1 074,30 1 573,25 758,42

359,60 5,43 1,84 179,80

15,00 €

Plancher bas

€/m² €/m² €/m² €/m² €/m² €/m²

28,85 € 15,00 € 60,00 € 11,95 € 17,50 € 35,54 €

2 Planchers intermédiaires OSB 18mm

€/m²

Montant bois 70mmx400mm Lisses intermédiaires, 70x300mm Isolation Laine de Chanvre, ép.180mm

€/m3

Toiture 1 Montant bois 40mmx400mm OSB 18mm Remplissage paille / Botte 36x46cm Liteau 40mmx40mm Isolation Laine de Chanvre / 140mm

€/m3 €/m²

800,00 € 800,00 € 28,76 €

2,71 179,80 90,00 357,00 30,63

800,00 €

€/m3 6,72 Treillis bois préfabriqués Le Semoir Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Chevrons bois 60x60mm sur chant €/ml 409,20

800,00 €

€/m3 €/m² €/m² €/ml

€/m²

15,00 € 60,00 € 3,34 € 24,40 €

5 394,00 4 344,00 1 472,00 5 171,05

2 168,00 2 697,00 5 400,00 1 192,38 747,37

Charpente Bois

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

3,44 €

5 376,00 1 407,65

182


Remplissage paille / Botte 36x46cm Liteau 40mmx40mm Isolation Laine de Chanvre / 140mm

€/m² €/ml

€/m²

90,00 357,00 30,63

60,00 €

6,72 409,20

800,00 €

0,55 95,22 86,20 86,20 86,20

800,00 €

0,91 112,21 121,00 121,00 121,00

800,00 €

0,50 76,20 89,60 89,60 89,60

800,00 €

0,50 223,70 253,50

800,00 €

0,25 93,00 111,60

800,00 €

5 400,00 1 192,38 747,37

3,34 € 24,40 €

Charpente Bois Treillis bois préfabriqués Chevrons bois 60x60mm sur chant SAS Montant bois massif, Douglas Panneau Contreplaqué, 25mm Isolant copeaux bois Etanchéité, écran pare pluie Etanchéité, écran pare-­‐vapeur Jardin d'hiver Montant bois massif, Douglas Panneau Contreplaqué, 25mm Isolant copeaux bois Etanchéité, pare vapeur Etanchéité, écran pare pluie Sous-­‐Station Montant bois massif, Douglas Panneau Contrepaqué, 25mm Isolant Copeaux Bois Etanchéité, pare vapeur Etanchéité, pare pluie Coursives bois / Balcons Solives, 60x120mm Liteau, 40x70mm Planche bois, 18x225mm Rampe d'accès 2 T1 + Terrasse bois extérieure 2 T1 Solives, 60x120mm Liteau, 40x70mm Planches bois, 18x225mm

€/m3 €/ml

€/m3 €/m2 €/m2 €/m2 €/m2

€/m3 €/m2 €/m2 €/m2 €/m2

€/m3 €/m2 €/m2 €/m2 €/m2

€/m3 €/ml €/ml

€/m3 €/ml €/ml

5 376,00 1 407,65

3,44 €

440,00 4 761,00 860,00 1 508,50 1 030,09

50,00 € 10,00 € 17,50 € 11,95 €

728,00 5 610,50 1 210,00 1 445,95 2 117,50

50,00 € 20,00 € 11,95 € 17,50 €

400,00 3 810,00 1 792,00 1 070,72 1 568,00

50,00 € 20,00 € 11,95 € 17,50 €

400,00 530,17 1 133,14

2,37 € 4,47 €

200,00 220,41 498,85

2,37 € 4,47 €

Couverture Etanchéité toiture Pavatherm / Avec pare-­‐pluie / 20mm Platines métalliques Etanchéité terrasse technique / Accessible maintenance Couvertine en zinc, travée 0,85mm Gravier sur étanchéité Couverture charpente bois Brise soleil fixe Tôle ondulé galvanisée toiture Accessoires de finitions

25 232,09 Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

€/m²

89,90 8,00 120,00 29,40 6,30

31,09 €

2 794,99 664,88 5 317,20 3 399,30 325,00

€/u €/m² €/m² €/m3

€/m² €/m² €/m²

15,00 257,80 257,80

83,11 € 44,31 € 115,62 € 50,00 €

1 800,00 10 415,12 515,60

120,00 € 40,40 € 2,00 €

BARDAGE Revêtement extérieur Enduit chaux extérieur/chaux hydrolique naturelle/NHL5 Fournitures Bardage Bois, Couvre-­‐joint, Sapin classe 3, Jardin d'hiver (surface de murs vide pour plein) Bardage Bois, Profil à Clin, SAS + Sous-­‐Station (surface de murs vide pour plein)

28 267,74 Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €/HT

€/m²

432,00 1,00 56,10 86,24

40,00 €

17 280,00 700,00 4 344,95 5 942,80

€/U €/m2 €/m²

700,00 € 77,45 € 68,91 €

MENUISERIES EXTERIEURES

97 127,49

Quantité Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich,Unité Fabien Cibba Prix Unitaire Menuiseries extérieures/Vitrage Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

Précadre bois Fenêtres

€/m3

5,85

800,00 €

Total €.HT

4 680,00

183


Fournitures Bardage Bois, Couvre-­‐joint, Sapin classe 3, Jardin d'hiver Bardage Bois, Profil à Clin, SAS + Sous-­‐Station

1,00 56,10 86,24

€/U (surface de murs vide pour plein)

€/m2

(surface de murs vide pour plein)

€/m²

700,00 4 344,95 5 942,80

700,00 € 77,45 € 68,91 €

MENUISERIES EXTERIEURES

97 127,49 Unité Quantité

Menuiseries extérieures/Vitrage Précadre bois Fenêtres Menuiseries bois / Double vitrage Fournitures

€/m3 (surface de verre)

€/m²

(surface de verre)

€/m²

Volets coulissants bois / Stores Volet intérieur bois Stores extérieurs manuel, toile acrylique + coffrets, balcons

€/u

Portes d'entrée Portes 1 vantail / Porte d'entrée Portes à 1 vantail / Porte SAS / Balcons Sous-­‐Station

Bois / Métal

€/u

Bois/Métal

€/u

Prix Unitaire

5,85 134,38 1,00

800,00 €

26,00 3,00

250,00 €

5,00 9,00

1 750,00 €

490,00 € 700,00 €

550,43 €

1 000,00 €

METALLERIE

Total €.HT

4 680,00 65 846,20 700,00

6 500,00 1 651,29

8 750,00 9 000,00

23 953,24

Serrurerie Serrure à larder ou à mortaiser avec coffre / à pêne haut et bas et fouillot Serrure à larder ou à mortaiser verticale / type bec de cane

Escalier extérieur Escalier droit bois Palier escalier droit bois Structure Escalier métallique Structure métallique / Bac acier Garde corps bois

A la marche, 1,2m

Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

€/u

14,00 12,00

79,50 € 50,02 €

1 113,00 600,24

39,00 4,00 2 500,00 5 000,00 1,80

120,00 €

4 680,00 1 120,00 5 000,00 10 000,00 1 440,00

€/u

€/u €/u €/kg €/kg €/m3

280,00 € 2,00 € 2,00 € 800,00 €

AMENAGEMENTS INTERIEURES

74 801,52 Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

€/m² €/m² €/m²

305,40 629,00 75,00

40,00 €

12 216,00 15 725,00 3 750,00

Revêtement intérieur sol Chape flottante sur résilients béton, 7cm, Plancher bas + 2 planchers intermédiaires Carrelage au sol (surface de plancher) Parquet stratifié

€/m² €/m² €/m²

269,70 44,00 182,00

27,48 €

Portes de distribution Portes coulissantes intégrées dans cloisons Cloisons ép.98mm, montants simples 48, 49 dB Faux plafond, plaque de plâtre Cloison sépative de logements acoustique, 200mm

€/u €/u €/m² €/m² €/m²

8,00 8,00 345,56 251,40 18,30

270,00 €

Revêtement intérieur mur Enduit Chaux intérieur Peinture Carrelage murale SDB/Cuisine

(surface de murs vide pour plein) ( 2xfois cloisons + FPlafond)

(surface de cloisons vide pour plein) 13mm T1/T1

25,00 € 50,00 €

50,00 € 50,00 €

106,15 € 36,00 € 26,00 € 131,88 €

PLOMBERIE SANITAIRE

2 160,00 849,20 12 440,16 6 536,40 2 413,40 11 070,00

Unité

Appareils sanitaires

7 411,36 2 200,00 9 100,00

Quantité

Prix Unitaire

5,00 WC handicapés €/U 5,00 Lavabos sur colonnes €/U 5,00 Lave-­‐mains €/U 6,00 Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Eviers €/U 5,00 Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble juin 2014 Portes de douches €/U 5,00 Bac à douches

€/U

450 € 420 € 250 € 220 € 380 € 450 €

Total €.HT

2 250,00 2 100,00 1 250,00 1 320,00 1 900,00 2 250,00

184


Faux plafond, plaque de plâtre Cloison sépative de logements acoustique, 200mm

13mm T1/T1

€/m² €/m²

251,40 18,30

6 536,40 2 413,40

26,00 € 131,88 €

PLOMBERIE SANITAIRE

11 070,00

Appareils sanitaires

Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

Bac à douches

€/U

450 €

WC handicapés

€/U

Lavabos sur colonnes

€/U

Lave-­‐mains

€/U

Eviers

€/U

Portes de douches

€/U

5,00 5,00 5,00 6,00 5,00 5,00

2 250,00 2 100,00 1 250,00 1 320,00 1 900,00 2 250,00

420 € 250 € 220 € 380 € 450 €

CHAUFFAGE

39 642,50 Unité

Quantité

Prix Unitaire

Total €.HT

Chauffage bois pour 30 à 60 KW et 1500 m3 maxi

€/u

1,00

18 000,00 €

18 000,00

pour -­‐60 KW prévoir 9T

€/T

1,00

1 750,00 €

1 750,00

Puissance chauffage

€/u

450,00 €

Nb sdb

€/u

650,00 €

9 900,00 3 250,00

25,00 €

6 742,50

Sillo (1T environ 1,42 m3)

Réseau de chauffage Radiateur Sèche-­‐serviette eau chaude

VMC simple flux

€/m²

22 5 269,70

ELECTRICITE

20 612,81

Décomposition installation électrique selon la norme NFC15-­‐100 Courant Fort Tableau électrique (TGBT) / T1Bis/T2 Mise ax normes et protection complémentaires Tableau électrique (TGBT) / T3 Mise à la terre 1 Terre équipotentielle Dijoncteur Prises 16A Prises 20A Prises 32A Prise communication RJ45 Interrupteurs Simple Alumage Détecteur de présence Coup de poing d'URGENCE Courant Faible Système de sécurité incendie Détecteur automatique de fumée Report d'alarme incendie Téléphonie Tableau de réseau intérieur Fourreaux pour réseau intérieur Fourreaux alimentation Informatique RJ 45 Terre informatique

€/u

4,00 1,00 1,00 5,00 5,00 75,00 5,00 5,00 11,00 37,00 5,00 1,00

€/u

17,00

€/u

€/u €/u €/u €/u €/u €/u

€/u €/u

Sous Total

20 612,81

800,00 €

450,00 €

3 200,00 1 200,00 600,00 2 000,00 102,75 4 875,00 360,00 600,00 1 105,06 1 665,00 525,00 450,00

90,00 €

1 530,00

€/u €/u €/u €/u

600,00 € 400,00 € 20,55 € 65,00 € 72,00 € 120,00 € 100,46 € 45,00 € 105,00 €

230,00 €

€/u

€/u

1 200,00 €

1,00 1,00 5,00 11,00 1,00

Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

720,00 € 135,00 € 90,00 € 75,00 € 270,00 €

720,00 135,00 450,00 825,00 270,00

185


543 642,65 €

<1150€

Maison individuelle RT 2012 (BBC)

<1200€

Maison individuelle bois (RT 2012)

<1300€

Maison passive Maisons passives Maison positive

Maison rénovation passive Maisons BBC Immeuble collectif neuf RT 2005 à 75kWh/m2/an selon altitude Immeuble 45 collectif neuf RT 2012

<1300€

Immeuble rénové collectifrénové RT 2005 Immeuble 64 ràénové 120kWh/m2/an Immeuble RT 2012 selon altitude

45 à 75kWh/m2/an selon altitude Immeuble rénové collectif 64 à 120kWh/m2/an selon altitude

<800€ Maison positive <15kWh/m2/an en chauffage

<1000€

1 291,31

<1300€

1

<50kWh/m²/an en énergie totale

MONTANT DES <800€ TRAVAUX HT

543 642,65 €

<1000€

Bâtiment tertiaire RT 2005 RATIO StUR SHON Maison positiveBâtiment ertiaire RT 2012

1 291€/m2.HT.SHON

547300

<1000€ <1300€

ratio HT <600€ constaté

<15kWh/m2/an Bâtiment industriel RT 2005 en chauffage <50kWh/m²/an en énergie totale Bâtiment industriel RT 2012 Maison individuelle RT2005 Bâtiment tertiaire positif Maison individuelle bois (RT 2005) Bâtiment tertiaire HQE Maison individuelle RT 2012 (BBC)

<900€ <900€ <3000€ <1150€ <2000€ <1200€

Maison individuelle bois (RT 2012)

1

Maisons BBC

<1900€ <600€

1

<50kWh/m²/an en énergie totale

<1500€

<15kWh/m2/an Maison rénovation RT 2005 en chauffage <50kWh/m²/an en énergie totale Maison rénovation RT 2012

1

05

Maison individuelle bois (RT 2005)

FRAIS ANNEXES TECHNIQUES Maison passive

<1300€

Maison positive MAITRISE D'ŒUVRE

<1900€

Maison rénovation RT 2005

BET STRUCTURE BETON

Maison rénovation passive Immeuble collectif neuf RT 2005

71 154,19

ECONOMISTE

Immeuble collectif neuf RT 2012

Maisons passives <15kWh/m2/an en chauffage <50kWh/m²/an en énergie totale Maisons BBC Immeuble rénové collectif

<600€

43 491,41

8,0%

<800€ 3,0% <1300€

<1000€ 1,5%

1 291,31

<1300€

1

8 154,64

BBIO pour PC

0,8% <800€

4 349,14

Immeuble rénové RT 2012 43 491,41

BET ACOUSTIQUE

<1000€ 0,6%

3 261,85

889,51 Bâtiment tertiaire RT 2012

BET FLUIDES

4,0% <1300€

Bâtiment industriel RT 2005 8 154,64

OPC

Bâtiment industriel RT 2012

<1000€

<15kWh/m2/an en chauffage <50kWh/m²/an en énergie totale

2 853,00

Sur lots techniques

1

<600€ 1,5%

8 154,64

<900€

4 349,14 Bâtiment tertiaire positif

<3000€

3 261,85

<2000€

FRAIS ANNEXES ADMINISTRATIFS Bâtiment tertiaire HQE

CONTRÔLE SPS

2 853,00

FRAIS ATECHNIQUE NNEXES TECHNIQUES CONTRÔLE

8 154,64 ETUDE SOL D'ŒUVRE MAITRISE 1

64 à 120kWh/m2/an selon altitude

Maison 889,51 positive

Sur le lot Gros œuvre

Immeuble rénové RT 2005 Bâtiment tertiaire RT 2005

71 154,19

45 à 75kWh/m2/an selon altitude

<1500€

ARCHITECTE

Maison rénovation RT 2012

1

Ratio de l'affaire

1,0%

5 436,42

1,2%

6 523,71

For

Frais Notaires sur terrain 6 523,71 Achat propriété immobilière

selon taille du projet

43 491,41

8,0%

BET STRUCTURE BETON

€/m² 3,0%

ECONOMISTE

8,0% 1,5%

6 1054,64 60,00 8

BBIO pour PC

0,8%

4 349,14

MONT

0,6%

3 261,85

TRAVAU

2 853,00

MAITRI

8 154,64

FONCIE

TLE : Formule de calcul : TLE = (VF/m² x SHON n m²) x taux BET AeCOUSTIQUE 75 750,00 Raccordement ERDF

BET FLUIDES

4,0%

6 060,00 Raccordement GRDF

OPC

1,5%

505

Sur le lot G150,00 ros œuvre

Sur lots techniques

Raccordement FT

MONTANT TOTAL INVESTISSEMENT

Raccordement AEP

TRAVAUX

Taxe de raccordement EU

MAITRISE D'ŒUVRE

FRAIS ANNEXES ADMINISTRATIFS

CONTRÔLE SPS

CONTRÔLE TECHNIQUE ETUDE SOL

71 154,19

ARCHITECTE

93 770,13

Achat terrain 5 436,42

93 770,13

543 642,65 €

1,0%

71 154,19 €

1,2%

FONCIER

For

selon taille du projet

TOTAL HT TVA

Achat terrain

€/m²

Frais Notaires sur terrain

8,0%

20,0%

TOTAL TTC

93 770,13 €

75 889,51 750,00

93 770,13 5 436,42 6 523,71

708 566,97 € 150,00

141 713,39 € 505 850 280,37 €

75 750,00 6 060,00

Achat propriété immobilière

MONT

TLE : Formule de calcul : TLE = (VF/m² x SHON en m²) x taux

TRAVA

Raccordement ERDF

MAITR

Raccordement GRDF

FONCIE

Raccordement FT Raccordement AEP

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Plomberie Sanitaire 2%

Terrassement 6% Installation Electricité Chantier 4% 3%

Chauffage 7%

Aménagements Int. 14% Métallerie 4%

Charpente bois 26%

Menuiseries Ext 18%

Montant des travaux

Espaces Verts 1% Gros Œuvre 5%

Bardage 5%

Couverture 5%

Montant de l'investissement

Foncier 11%

TVA 20% 17%

Maîtrise d'œuvre 8%

Montant des travaux 64%

Coût construction HT 1 291€/m2.HT. SHON Bailleur social

SHON

1 petite unité (5 logements) 5 petites unités (5/6 logements

421m2 2 105m2

Coût investissement TTC 2 020€/m2.TTC. SHON Montant construction HT 543 643€/m2.HT. SHON 2 718 213€/m2.HT. SHON

Montant investissement TTC 850 280€/m2.TTC 4 251 402€/m2.TTC

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Annexe 8. Détails constructifs / Habiter le front bâti

Etape 1 / Structure

Etape 3 / Remplissage bottes de pailles + isolant fibre de bois

Etape 2 / Menuiserie bois double vitrage

Plan 1/20

Etape 4 / Enduit chaux et platre

Plan 1/20

Plan 1/20

93cm x 135cm

93cm x 215cm

Coupe 1/20

Élévation 1/20

Coupe 1/20

Élévation 1/20

Coupe 1/20

Caisson bois + remplissage paille 315x200x50cm Type M01

Caisson bois + remplissage paille 315x200x50cm Type M06

Plan 1/20

Élévation 1/20

Caisson bois + remplissage paille 315x200x50cm Type M02

Plan 1/20

Plan 1/20

190cm x 215cm

Coupe 1/20

315cm x 215cm

Élévation 1/20

Caisson bois + remplissage paille 315x200x50cm Type M03

Coupe 1/20

Élévation 1/20

Coupe 1/20

Caisson bois + remplissage paille 315x200x50cm Type M04

Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

Élévation 1/20

Caisson bois + remplissage paille 315x400x50cm Type M05

188


75cm x 125cm

190cm x 215cm

110cm x 215cm

93cm x 135cm

93cm x 215cm

315cm x 215cm

End ép 5

Enduit Enduit terreterre ép 5ép cm 5 cm

Voli sup l 15c

Volige Volige en sapin en sapin brutbrut support support enduit/posée enduit/posée en diagonale en diagonale l 15cm l 15cm ép 20mm ép 20mm

Bott et Lain

Bottes Bottes de paille de paille 36cm*40cm*80cm 36cm*40cm*80cm et et Laine Laine de bois de bois ép100mm ép100mm Menuiserie Menuiserie boisbois double double vitrage vitrage 3 vantaux 3 vantaux de 95cm*210cm de 95cm*210cm

Mon 460m

Montant Montant boisbois massif massif 460mm*50mm 460mm*50mm

Pan 3150

Panneau Panneau OSBOSB 3150mm*4000mm 3150mm*4000mm ép 20mm ép 20mm

Rails

RailsRails métallique métallique Principe

Plaq ép 1

constructif Plaque Plaque de platre deCAISSON platre type M04

ctif M05

ép 18mm ép 18mmDim 315cm*200cm*50cm

m 50cm Caisson paille Type M05 315*400*50cm

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Caisson paille Type M04 315*400*50cm

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S y s t è m e constructif R+3/R+4 Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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S y s t è m e constructif RDC/R+1 Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Annexe 9. Plan T1Bis et T2 / Habiter le front bâti

Plan R+2 / T1Bis 50m2 + T2 66m2 N

0

1

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2

3

4

5

192


Annexe 10. Stratégie active / Habiter le front bâti

air neuf air vicié

VMC Simple flux CHAUDIÈRE BOIS COLLECTIVE SUR SITE

ECHANGEUR THERMIQUE

EP

Coupe active sur le bâtiment des grands collectifs VMC simple flux Sous-station avec échangeur thermique à plaques Ballons ECS individuels

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Annexe 11. Economie / Magasin des producteurs Montant travaux HT. Magasin des Producteurs/Espace de distribution Surface bâti Magasin / Espace professionnel / Stockage et semis 414m2

Halle couverte

Surface construite totale

Coût construction HT.m2

Montant des travaux HT

651m2

1 065m2

400€/m2

425 600€

Frais Annexes Maîtrise d’œuvre

Frais Annexes Adminitratifs

Architecte / 8% BET Structure Béton / 3% (gros œuvre) Economiste / 1,5% BBIO pour PC / 0,8%

34 050€ 600€

BET Acoustique / 0,6% BET Fluides / 4% (lots techniques) OPC / 1,5% Montant Maîtrise d’œuvre

2 553€ 1 400€

Montant total Investissement Travaux Maîtrise d’oeuvre Terrain Total HT. TVA. 20% Total TTC.

425 600€ 54 776€ 276 663€ 757 039€ 151 407€ 908 446€

Montant total Investissement Coût construction HT 425 600€

Coût investissement TTC 908 446€

400€/m2.HT

853€/m2.TTC

6 384€ 3 405€

Contrôle SPS Contrôle technique / 1,2% Achat terrain (150€/ m2) Frais notaires sur terrain / 8% Montant Administratifs

4 256€ 5 107€ 247 500€ (1 650m2) 19 800€ 276 663€

6 384€ 54 776€ Financement Coût investissement TTC Subventions Conseil Général + Chambre d’agriculture Montant investissement restant CUMA / 20 Producteurs Salaire Taux d’endettement acceptable Rembousement/ an Rembousement

908 446€ 50%

454 223€ 22 711€ 1445,38€/brut/mois 2116,66€/brut/mois 10% Entre 1 400€/an et 2 000€/an Entre 16 ans et 11 an

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Annexe 12. Financement de la pépinière d'agriculteurs Montant total Investissement / Permaculture et maraîchage / 7 hectares Tunnels fixes Serre amovibles Tunnels nantais Irrigation/ Forage Outillage manuel Semis / Plants / Engrais

8€/m2

800m2

6 400€

5€/m2

1 500m2

7 500€

1,4€/m2

1 500m2

2 100€

0,75€/m

2

10 000m

2

7 500€ 1 500€ 2 000€

Total 1 hectare Total 7 hectares

27€ 189 000€

Montant total Investissement / Apriculture / Disséminé sur 12 hectares Essaims d’abeilles Ruches Matériel / Outillage Total Apiculture

150€ / Essaims 70€ / U

400

60 000€

400

28 000€ 1 500€ 89 500€

Montant total Investissement / Arboriculture / 5 hectares Arbres 600 arbres/ha Tracteur (70cv) Cultivateur Matériel/ Outillage Total Arboriculture

Moyenne 30€/arbres

Financement Total permaculture/ maraîchage Total Arboriculture Total Apiculture Montant Investissement Conseil général Chambre d’agriculture FEADER Montant investissement après subventions Revenu moyen

Loyer terrain/ matériel Rembousement

189 000€ 129 200€ 89 500€ 407 700€ 12% 8% 18% 154 926€

Entrée: 476 à 1 000€/brut/mois 1 an: 1 133,82€/ brut/mois 1 000€/an 13 ans

90 0000€ 28 700€ 9 000€ 1 500€ 129 200€

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Annexe 13. Production pépinière / Permaculture Production légumes sur un hectare en permacuture par an1 Légumes Tomate Mesclun Laitue Concombre Ail Carottes en bottes Oignon Poivron Brocoli Pois mangetout Courgette Oignon vert Haricot Epinard Betteraves en botte Navet Radis Tomate cerise Cerise Cardon Chou frisé Chou-fleur Basilic Aubergine Céleri-rave Poireau Chou-rave Poireau d’été Roquette Total 1 hectare Total 7 hectares

Production kg/an/ha 2 736kg 1 190kg 675kg 1 000kg 314kg 651kg 1 840kg 500kg 260kg 290kg 1 118kg 140kg 397kg 227kg 350kg 140kg 190kg 175kg 125kg 400kg 400kg 266kg 32kg 204kg 139kg 105kg 263kg 98kg 60kg 14 285kg/ an/ha 99 995kg/an

Production pépinière d'agriculteurs Production 7 hectares Recommandation annuelle Production / personnes Production / familles (3-4 personnes)

99 995kg/an 146kg/an/personne2 685 personnes 200 familles

Production 25 producteurs Pépinière d’agriculteurs (3x en permaculture + 4 maraîchers sur 7 hectares)

200 familles

3 maraîchers locaux (11 hectares) 3 apiculteurs (2 producteurs locaux + 1 dans pépinière) 7 producteurs de fromage

315 familles

2 producteurs de viandes 3 arboriculteurs (2 producteurs locaux + 1 dans pépinière) Production totale

-

515 familles

Lieux de ventes Vente marché Vente à la ferme Magasin des producteurs

35% 20% 45%

1. Tableau réalisé à partir de l'étude mené dans FORTIER Jean-Martin, Le Jardinier-Maraîcher, Manuel d’agriculture biologique sur petite surface, Ecosociété, Montréal, 2012, 199p, p.24. 2. Informations extraite de Revue Eufic 01/2012, Consommation de fruits et de légumes en Europe - Les Européen en mangent-ils assez?, www.eufic.org/article/fr/page/RARCHIVE/Expid/Consommation-fruits-legumes-Europe/ Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Annexe 14. Chaufferie bois collective Chaufferie bois collective

Réseau secondaire

1 UNE CHAUFFERIE BOIS COLLECTIVE pour le Semoir / Le projet /

Au sein du programme du Semoir il est prévu la mise en place d’une Chaudière bois collective permettant à l’échelle de l’ilot de couvrir les besoins énergétiques en chauffage et ECS des 46 logements du projet. La chaufferie bois collective se compose de cinq entités : la chaudière bois principale et 4 sous-stations ( 1 pour chaque ensemble de logements ). Cette stratégie permet une maîtrise complète du réseau et sa bonne utilisation compte tenu des orientations différentes des logements et de leurs apports solaires respectifs.

Réseau primaire

Sous-Station

Déscriptif du projet /

Le projet se compose de 26 logements orientés N/S et 17 logements orientés E/O dont la SDO s’élève à 2634 m2. Granulomètrie du projet : Orientés N/S - 4 x t3 soit 12 personnes - 11 x t2 soit 22 personnes - 11 x t1 bis soit 11 personnes TOTAL SDO / 1305 m2 Orientés E/O - 5 x t3 soit 15 personnes - 4 x t4 duplex soit 18 personnes - 6 x t2 soit 12 personnes - 2 x t1 bis soit 2 personnes TOTAL SDO / 1329 m2 Total SDO 2 634m2

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Autres donnés spécifiques/

Ambert (63) , se situe en Auvergne au coeur de Livradois-Forez. Altitude : 514 m Système costructif BOIS + PAILLE

2. Hypotèse et Méthode de calcul adoptée / "1. Déterminer la puissance en fonction des besoins de chauffage pour une chaudière bois collective/ La puissance P est le produit de quatre variables P = C x (TV + ITE) x V x DP C, le coefficient de consommation d’énergie (2 pour une maison mal isolée, 1,5 pour une maison bien isolée, 1,6 dans les autres cas) ITE, indice de température extérieure (15 pour la montagne, 12 pour le nord de la France, 9 pour le centre de la France, 7 pour le sud de la France) TV: température voulue dans les pièces de la maison V, le volume de la maison (surface X hauteur) DP: déperditions d’énergie (1,3) 2. Calculer les besoins en eau chaude sanitaire ECS = 7kw x nombre d’habitants du logement 3. Prendre le chiffre le plus élevé parmi les deux premiers"1

1. Tiré de www.24pm energie et environnement.

com et l’ADEME

4. Mise en application dans le projet / P = C x (TV + ITE) x V x DP C = 1,5 ITE indice de température extérieure = 9 Ambert (63) Puy de Dome TV température voulue = 21 V =2634 m2 x 2,50ht ss plafond DP déperditions d’énergie (1,3) P= 1,5 x ( 21+9 )x ( 2634 x 2,50 ) x 1,3 P= 385 222 w soit 385 Kw Besoins en ECS : -92 hab -7kw / hab Calcul : 92 x 7 = 644 Kw Au vue des besoins en ECS nécéssaires, la puissance de la chaudière bois collective devra etre de 650 Kw.

3. Estimatif de combustible MAP nécéssaire pour le fonctionnement de la chaufferie collective bois/ Combustible:

"Les plaquettes, combustibles locaux, sont obtenues à partir du déchiquetage de rémanents forestiers (houppiers, branches, ...) ou de sous produits de l’industrie du bois. Elles se présentent sous forme rectangulaire, plus ou moins régulière (3 cm x 1cm x 0,5cm). L’humidité des plaquettes varie entre 20 et 30%. L’unité de mesure utilisée pour le bois déchiqueté est le MAP : Mètre cube Apparent de Plaquettes (1 MAP = 95 litres de fioul ou 75 kg de propane). Les plaquettes forestières offrent plusieurs avantages : - Un coût au kWh plus intéressant que les

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combustibles fossiles. - Des facilités d’utilisation proches des combustibles fossiles. Cependant, le bois déchiqueté étant volumineux (1 stère de bois génère 1,5 MAP), il requiert un espace de stockage suffisamment important. Pour cette raison, ce combustible est principalement utilisé en milieu rural. Le contenu énergétique de la plaquette forestière est en moyenne de 3500 kWh par tonne. Le prix moyen est généralement compris entre 15 € à 20 € par m3, soit 0,02 à 0,03 €/kWh."1

Estimatif projet /

Les données : Le projet se compose de 46 logements (26 orientés N/S et 17 orientés E/O), dont la SDO s’élève à 2634 m2 avec une chaudière d’une puissance de 650 Kw assurant la production de chauffage et ECS. La consommation des logements est évaluée à 97 kwh/m2/an ( Chauffage et ECS).

Hypothèse et calcul /

2634m2 X 97 = 255 498 kwh/an 255 498 / 13 000 = 19,7 km 19,7 X 15 = 295 MAP La quantité de haies bocagères nécéssaire sur le canton pour alimenter la chaudière est de 19,8km soit l’équivalent de 295 MAP. Estimatif du cout annuel d’utilisation / 255 498 X 0.03 = 7664,94 euros Le cout global en combustible nécéssaire pour l’alimentation de la chaudière est de 7664,94 euros Soit par m2 / 7664,94 / 2634 = 2,91 euros / m2 Exemple pour un T2 d’une surface de 50 m2, dans les petites unités d’habitation : 50 x 2,91 = 145,5 euros Ainsi pour un T2 de 50 m2, les locataires paierons 145,5 euros de charges pour le chauffage et l’ECS .

1km de haies bocagères produit environ 15 MPA / an ( 1 MAP= 1.5 stère de bois = 1.5m3 ) = 13 000 kw/h. 1m3 de bois = 1.25 stère à 1.30 stère = 500kg à 600kg en function de son taux d’humidité. Le contenu énergétique de la plaquette forestière est en moyenne de 3500 kWh par tonne. Le prix moyen est généralement compris entre 15 € à 20 € par m3, soit 0,02 à 0,03 €/kWh

1. Tiré de http://www.crer.info/energies-renouvelables/ bois-energie/le-bois-dechiquete.htm Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Annexe 15. Méthanisation

1. Potentiel théorique Effluents vaches

1 tonne = 100m3 biogaz

1m3 biogaz = 6KWh

1 vache

600m3/biogaz/an

3 600kWh

2 832 vaches Canton d’Ambert (Agreste)

1 699 200m3/biogaz/an

10 195 200KWh

Déchets verts ville

1 tonne = 100m3 biogaz

1m3 biogaz = 6KWh

1 845 tonnes/an (SIVOM)

184 500m3/an

1 107 000KWh

Prairies Commune d’Ambert / 1840ha (Agreste) Canton d’Ambert / 5 495ha (Agreste)

8,5 tonnes matière sèche/ha/an 15 640 tonnes

1m3 biogaz = 6KWh

1m3= 6 KWh

1 564 000 m3

9 384 000KWh

46 707,5 tonnes

4 670 750m3

28 024 500KWh

Sources: Agreste, Recensement agricole 2010, page interactive sur agreste.agricukture. gouv.fr www.sivom.com Solagro, scénario Afterres 2050, Un scénario soutenables pour l'agriculture et l'utilisation des terres en France à l'horizon 2050, janvier 2014, 63p, téléchargeable sur www.solagro.org Entreprise Valogreen, www.valogreen.fr, constructeur de centre de méthanisation Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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2. Prospective d’une unité de méthanisation à Ambert, au coeur du PNR Livradois Forez Contexte / Le PNR Livradois Forez – Un potentiel territorial énergétique Le PNR du Livradois Forez est un territoire marqué par la présence de deux ressources naturelles principales: les plaines agricoles et les massifs forestiers. Ces deux invariants structurants du territoire sont structurés par la Dore, rivière qui parcourt ce territoire sur tout son long (140 km) et dont le rôle fut important par le passé ; de nombreux moulins parsèment ses affluents. Les types d’agricultures pratiqués au coeur du PNR sont essentiellement tournés vers l’élevage ( bovins et ovins), la production laitière et fromagère ( Fourme d’Ambert ), les cultures céréalières et fouragères (prairies). Au vue de ces caractéristiques, le territoire ambertois parait être un terreau fertile pour le développement de projets pérennes orientés vers l'utilisation de nouvelles énergies renouvelables, telles que la biomasse.

Le Semoir / Une unité de méthanisation à Ambert La démarche: L’objectif de cette prospection ne vise pas l’autonomie énergétique du Pays d’Ambert par l'utilisation de la biomasse mais envisage la possibilité de coupler ce type d’EnR avec d’autres filières déjà présentes sur le territoire. Le but de cette démarche est d’offrir un bouquet énergétique diversifié. Les calculs présentés présentent des limites et restent ouverts au débat. La diversité des solutions pouvant être envisagées ne permet pas de figer

une proposition. Le scénario: La ville d’Ambert souhaite entreprendre (à l'échelle de la communauté de communes) un projet de méthanisation sur le même montage financier et administratif que la commune de St Gilles le Méné1. Le PNR Livradois Forez regroupe 6 communautés de communes représentant un bassin de population d’environ 42 817 habitants. Le pays d’Ambert en compte 10 000 et possède une surface foncière agricole conséquente qui pèse favorablement dans la viabilité d’un projet de méthanisation collective. Choix du site: Le site choisi pour la prospection de ce projet se situe à proximité des abattoirs, du réseau ferroviaire et du Semoir. Cette position stratégique lui confère une visibilité et une centralité qui favorisent son utilisation de manière collective. Dans le même temps cette position participe à sensibiliser les habitants d'Ambert à la question énergétique. Sa proximité avec la Dore permet d’envisager une alimentation hydro-éléctrique future. Les démarches de déforestations sélectives engagées sur ce territoire, permettent d'envisager un accroissement de son débit et un écoulement favorable des eaux de pluies, ou de la fonte des neiges vers la vallée. Dans la perspective d’une stratégie territoriale, la proximité du réseau ferroviaire permettrait la création de gares énergétiques alimentées par un fret de matière biomasse. Ces gares permettraient d'équilibrer les besoins de chaque bassin de population aux capacités de production qui caractérisent les différentes aires géographiques du territoire.

1. energies.ccmene.fr

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Etude de cas prospective: Les données prises en compte: Consommation moyenne éléctrique d’un francais en 2013 : 4847 KW/h1 ( extrait de l’ADHUME ) Une unité de méthanisation avec un moteur de cogénération d’une capacité de production de 13 millions de KW/h électrique et de 14 000 KW/h thermique permettant l’autonomie d’une partie de l’usine. Un apport de 75 000 tonnes de substrats divers mais à 65% composés de lisiers et effluents bovins.2 Hypotèses : 1- La consommation électrique d’un français moyen ne change pas d’ici 20 ans , au vue de la place que prend cette énergie pour remplacer les énergies fossiles ( ex : l’automobile / voitures électriques). 2- Les types d’agricultures sur Ambert se diversifient mais pas au point de radicalement changer son caractère premier: l’élevage.Le lisier comopose ainsi 65% du substrat nécessaire. 3- Une augmentation non pas des déchets de la collectivité mais de la part des déchets triés et ainsi ré-exploitables.

L'unité de méthanisation envisagée, équipée d'un moteur de cogénération pourrait ainsi couvrir 25% de la consommation électrique de la ville d'Ambert. Conclusion – Critique: Au vu de ce résultat il semble intéressant de développer ce type d’infrastructure sur les territoires qui le permettent. Néanmoins il semble pertinent de penser que la démarche de diversification du bouquet énergétique -favorisant le fait de coupler différentes EnR sur un même territoirereste la plus pertinente. Et ce dans l'optique de tendre vers une démarche cohérente. Ainsi il ne faudrait pas tomber dans le piége du <<tout biomasse>> en favorisant par exemple l'essor de cultures énergétiques dédiéés comme les Nouvelles Cultures Énérgétiques -pratiques qui émergent en Allemagne mais dont les consommations d’eau sont excessives- ou encore démocratiser l’idée que produire des déchets serait positif et vecteur de production énergétique. Auquel cas nous ne ferions qu’entrer dans un cercle vicieux et non plus vertueux.

Mise en équation: 10 000 hab x 4847 KW/h = 48 470 000 KW/h ( sous entendu autonomie 100%) 48 470 000 / 13 000 000 = 3,72 soit la nécéssité de 4 moteurs de cogénération.

1. Informations extraites du site de l'Adhume sur www.adhume.org 2. Informations extraites de ADEME, Unité de traitement de la matière organique par méthanisation à Saint-Gilles-du-Mené, février 2012, téléchargeable sur www2.ademe.fr Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Annexe 16. Climat ambertois Diagramme direction du vent

Moyennes températures calculées sur trois années consécutives (2010/2011/2012) Moyennes températures maximales Moyennes températures minimales 30 25 20 15 10 5 0 -5 Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Carte vent fr.windfinder.com

Moyenne heures d’ensoleillement calculées sur trois années consécutives (2010/2011/2012) Moyenne annuelle: 2022h/soleil/an 900 600

605

698 328

391

300

0

Printemps

Automne

Été

Hiver

Moyenne hauteur précipitations sur trois années consécutives: 2010/2011/2012 Moyenne annuelle: 579mm 197

188 134

200

58

100 Informations climatiques restituées à partir du site internet www.linternaute.com

0

Printemps

Été

Automne

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Hiver

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Annexe 17. Références architecturales

Bâtiment maraîcher et logement individuel, Sassenage, maîtrise d'oeuvre: Thomas Jay Caracol, maîtrise d'ouvrage: Xavier Moget, 2011, Remplissage paille d'ossature porteuse bois, www.eco-caracol.com

Pôle Musique, Danse & Arts Plastiques, Brignais (69), maîtrise d'oeuvre: atelier Philippe Madec, maîtrise d'ouvrage: ville de Brignais, 2009 / 2012, www.atelierphilippemadec.fr

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Ferme à l'arbre de Liège, Magasin de produits bio, Lantin, Belgique, maîtrise d'oeuvre: atelier d'architecture Alain Richard, maîtrise d'oeuvre: Famille Pâque, 2011, www.ar-aa.be, www.pailletech.be

23 logements sociaux à Trignac, Maîtrise d'oeuvre: Lacaton et Vassal, mâitruse d'oeuvre: Silene Saint-Nazaire, 2010, www.lacatonvassal.com

39 logements sociaux, Nantes, maîtrise d'oeuvre: Tetrarc Architectes, maîtrise d'ouvrage: Habitat 44, 2009-2011, www.tetrarc.fr Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

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Annexe 18. Éléments architecturaux ambertois

Escalier extérieur, centre ville d'Ambert Venelles et passges, centre ville d'Ambert

Structure rangement bois, environs d'Ambert

Site des Prairies Le Semoir - Amélie Baudois, David Bouanich, Fabien Cibba Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2014

Centre ville d'Ambert

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