Histoire et évolution architecturale de la rue au Beurre et de la Petite rue au Beurre à Bruxelles

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Histoire et ĂŠvolution architecturale de la rue au Beurre et de la Petite rue au Beurre Ă Bruxelles



Introduction page 4

1 Voiries

Eglise Saint-Nicolas page 6

Bombardement et reconstruction page 10

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Historique de la Rue au Beurre page 18

Maisons de la Rue au Beurre page 22

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Historique de la Petite Rue au Beurre page 94

Maisons de la Petite Rue au Beurre page 96

Classement des éléments architecturaux page 140

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Enquête auprès des commerçants page 152

Interview à propos du nouveau piétonnier page 156

Conclusion

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Introduction

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Dans le cadre du cours d’option « Histoire de l’architecture » encadré par Madame Marianne Puttemans au sein de l’Université Libre de Bruxelles, des étudiants en Master d’Architecture et d’Histoire de l’art, ont été amené à collaborer afin de réaliser une étude concernant l’histoire et l’évolution architecturale des maisons de la rue au Beurre et de la Petite rue au Beurre. Le choix s’est porté sur cette rue reliant la Grand Place de Bruxelles au parvis de l’église Saint Nicolas pour son intérêt historique ainsi que pour la particularité de ses constructions. Inscrite dans le tissu médiéval de la ville, la rue au Beurre possède une architecture caractéristique de Bruxelles empreinte d’authenticité. C’est au travers d’une analyse historique et morphologique de ce contexte urbain et social, mais également par l’observation des métamorphoses architecturales, que cette étude a souhaité raconter l’histoire de la rue au Beurre. Chacune des maisons et monuments ont été étudiés et analysés spécifiquement dans le but d’illustrer les enjeux des transformations subies par la rue et son architecture. 5


Eglise Saint-Nicolas

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L’église de Saint-Nicolas, si typique par les maisonnettes qui l’entourent, fut érigée en église paroissiale en 1618. Le bombardement de Bruxelles par les troupes françaises en 1695 lui causa de graves dégâts ; elle fut cependant très rapidement remise en état. A l’extrême gauche de l’église, à l’emplacement du grand mur nu qui servait encore naguère de façade provisoire et qui est remplacé aujourd’hui par une façade pseudo-ancienne, se trouvait jadis une grande tour qui servit de beffroi communal ; elle s’écroula en 1714 et ne fut pas rebâtie. En 1799, l’église fut vendue comme bien national et divisée en 21 lots. Un ancien marguillier acheta tout le mobilier et le sauva ainsi de la dispersion. Quelques paroissiens rachetèrent les lots alors que la démolition était déjà entamée. L’église fut alors restaurée, garnie de son ancien mobilier, et rendue au culte en 1804. Parce qu’elle gêne la circulation, il sera souvent question de la supprimer ou de la déplacer, mais elle sera finalement maintenue à cause de son enracinement dans l’histoire de Bruxelles. Elle fut classée comme monument le 5 mars 1936. 7


Interview Nous avons interrogé les personnes responsables de l’entretien de l’église et participant à son fonctionnement. Leurs réponses nous ont donné une meilleure vision du statut contemporain de l’église située dans le centre touristique de Bruxelles, à l’égard de sa fonction publique. D’abord nous avons discuté avec le pasteur qui célèbre les messes à l’église Saint Nicolas. Il est en charge des offices depuis deux ans. Le responsable pasteur est le père Blanpain qui habite au Sablon mais celui-ci est absent la plupart du temps. Personne n’est amené à rester en permanence à l’église, sauf le gardien, qui est présent chaque jour jusqu’à 18 heures. La résidence du pasteur se trouve en dehors de Bruxelles. Concernant le public qui vient visiter l’église, il s’agit plutôt d’un mélange entre des touristes et des habitants de Bruxelles. La fréquentation de l’église lui convient parfaitement, elle en a toujours été de la sorte. Le pasteur nous a raconté qu’il existait une librairie rattachée à l’église, située dans la fabrique de l’église, nommée « La porte ouverte ». Y travaillait une femme, Marie-Paule Moreau. Celle-ci nous expliqua que l’église était propriétaire de 7 magasins de la fabrique. Cela a été rendu possible grâce aux donations faites à l’église. Les autres magasins autour sont donc des entreprises privées Le petit magasin de « La porte ouverte », qui est la seule entreprise de Bruxelles à vendre des livres religieux, n’est pas vraiment détachée de celleci. Bien que ce soit un commerce « autonome ». Il n’y a qu’un petit mur qui crée la séparation entre l’église et le magasin. La librairie étant une organisation culturelle, celle-ci ne devait à l’origine pas payer de loyer à l’église, cela grâce aux subsides, mais ce n’est plus le cas depuis plusieurs années. 8

Marie-Paule Moreau a ressenti une évolution dans le quartier au travers de la transformation des commerces. Elle nous indiqua qu’il y avait auparavant dans la rue au beurre, presque uniquement des bijoutiers. Autour de l’église se trouvaient des petits ateliers artisanaux, fréquentés par des Bruxelloises. Tout cela a disparu, les commerces ne sont plus transmis d’une génération à l’autre malgré quelques exceptions. Les magasins d’aujourd’hui sont plutôt liés à la fréquentation touristique très importante de la rue au beurre. On y trouve beaucoup de boutiques de nourriture typiquement Belge, comme des magasins de chocolat, de biscuits etc. Marie Paule trouve dommage que ce quartier ait été si intensément commercialisé, car celui-ci a perdu de son charme. Elle n’a pas assisté à une quelconque rénovation du bâtiment qui abrite la librairie, mais elle a été témoin des difficultés qu’ont connu les boutiques lors de leurs travaux. Elle mentionna « L’artisanal » qui souhaitait placer une enseigne lumineuse avec le nom du magasin au-dessus de l’entrée, mais ils ont seulement pu accrocher une enseigne classique. Le bijoutier « De Witte », lui, a fait rénover ces fenêtres il y a quelques années, mais celles-ci n’étant pas conformes aux normes, ont dû être remplacées. Marie-Paule a également expliqué que nous nous trouvions dans une zone de l’Unesco. Ainsi, les propriétaires doivent maintenir leurs façades en pierre française et en général répondre aux règles imposées. Cependant, quelques-uns essaient toujours de contourner ces règles. Ensuite, nous avons discuté avec le gardien de l’église qui travaille là depuis quatre ans. Ce qui l’inquiète à propos de la rue au beurre, c’est la forte présence de criminalité, pas seulement autour de l’église, mais aussi à l’intérieur. Pour cette raison plusieurs caméras ont été placé autour de l’édifice.


Il s’agit surtout de vols, dont les personnes âgées et les touristes sont les principales victimes. En cas de forte affluence durant la messe, il existe des risques de criminalité au sein même de l’église. C’est pourquoi le gardien est aussi en contact avec les policiers et les services de sécurité du centre-ville. Ces actes de criminalité sont quotidiens mais ils ont diminué depuis que des mesures ont été prises à cause des menaces terroristes. L’affluence a quelque peu diminué, mais le marché de noël a rétablit l’afflux habituel. Durant toute l’année, pas moins de 7000 personnes passent par ce quartier chaque jour. Selon Mme Moreau, le nombre important de visite de l’église tient aussi de sa particularité spatiale. Le fait de ne pas être symétrique, de posséder une peinture de Rubens, un vieux boulet de canon dans un des piliers et la relique des martyrs de Gorkum, font également les raisons de son succès.

En haut: gravure de l’effondrement du beffroi. Ci-contre: photographie actuelle de l’église Saint Nicolas.

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Bombardement et reconstruction

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Bruxelles, et particulièrement la rue au Beurre, furent sévèrement touchées par le bombardement de 1695 ordonné par Villeroy. L’incendie a engendré la destruction de plusieurs milliers de maisons et grands monuments. Cependant, Bruxelles se relève à une vitesse remarquable. Dès 1698, de nombreuses mesures sont prises. Ce qui nous intéresse particulièrement dans ce cas-ci, ce sont les nouvelles mesures architecturales mises en œuvre. Avant le bombardement, les maisons du centre de Bruxelles étaient principalement faites en bois et étroitement serrées les unes aux autres dans des rues peu larges. Les façades hautes se terminaient souvent par un pignon en escalier. Il ne reste que de très rares exemples de ces maisons d’époque. Après la destruction du centre de Bruxelles, les au11


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torités interdirent la construction d’édifices en bois et de saillies surplombant la chaussée. Les rues furent élargies et rehaussées. Les toits durent être construits parallèlement à la chaussée pour éviter les problèmes d’infiltration d’eau aux chéneaux à partir de 1703. Les maisons de de la Grand-Place et des rues environnantes ont conservé le type de toit existant avant le bombardement. Les maisons se standardisent suivant un même modèle : un premier bâtiment côté rue, séparé de l’annexe par une cour intérieure, possédant un escalier central menant aux logements privés. Le rez-de-chaussée aura une fonction commerciale. L’architecture se modernise également. Dans un contexte d’embellissement de la ville, les maisons furent reconstruites selon une architecture de style baroque, classique ou encore néogothique. Le choix du style est lié à quelques tensions. Les gens de l’époque voulaient affirmer certaines valeurs au travers du style architecturale

choisit. Il en résulte une mixité de styles architecturaux dans le centre de Bruxelles qui est unique en son genre. On voit donc apparaitre certaines caractéristiques baroques (pignons chantournés, dorures et fioritures de tout genre), classique (murs de refend, pilastres, frontons) ou néogothique (principalement pour l’Hôtel de Ville et la Maison du Roi à la GrandPlace). Les maisons sont également enduites afin de masquer les éléments de remplois. En quelques années, Bruxelles renait de ses cendres et offre aux visiteurs un ensemble architectural éclectique.

A gauche: gravure de la Grand Place d’après un dessin d’Augustin Coppens. Ci-dessous: dessin d’Augustin Coppens, vue depuis l’église Saint-Nicolas vers le marché au Poisson.

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Voiries

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La voirie désigne l’ensemble des voies de circulation avec leurs dépendances, ainsi que leur nature et leur structure.

Les voies de circulation En 1980, la rue au Beurre est devenue piétonne. Il est alors rajouté le long des façades de larges dalles qui contrastent avec les pavés de grès qui jonchent le milieu de la rue. Cela est dû à Dominique du Roy de Blicquy, échevine de l’Urbanisme, qui voulait permettre aux dames de s’adonner aux joies du lèchevitrine sans se coincer les talons dans les interstices de pierre. Jusqu’au 15 septembre 1990, la Grand-Place de Bruxelles était un véritable parking, le plus beau du monde selon certain. Après cette date, la circulation fut interdite sur la place, d’abord pour une période 15


d’essai de trois mois, puis définitivement en 1991. Seuls les piétons, cyclistes et touristes pourront désormais y passer. La circulation et le stationnement y sont désormais interdits (sauf exceptions : mariages, livraisons (entre 6 heures et 11 heures du matin), …). Cela avait suscité un certain mécontentement dans les secteurs du commerce et de l’Horeca (hôteliers – restaurateurs – cafetiers). Beaucoup pensait en effet que le quartier allait péricliter et être sujet à de plus en plus d’insécurité. Actuellement, il n’est même pas envisageable d’imaginer cette place non piétonnière de par le nombre de touristes que l’on y retrouve ! En 2009, un important projet d’extension de la zone piétonne, dite zone « confort », autour de la GrandPlace, et concernant ainsi la Petite rue au Beurre, est proposé. Celui-ci a débuté dans le courant du mois d’avril 2011 pour s’achever un an plus tard, en avril 2012. Ces travaux consistent à réaménager 14 voiries situées dans le périmètre délimité par la rue de l’Ecuyer, le boulevard Anspach, la rue du Lombard et la rue Duquesnoy. Christian Ceux (cdH), échevin en charge du projet, fermera alors la rue au Beurre durant les heures de travail (entre 7 heures et 16 heures) en raison de sa largeur réduite. L’objectif de ce plan est d’améliorer la qualité de vie en ville en faveur de ses habitants par la diminution des nuisances liées à la voiture, d’augmenter l’attractivité touristique en mettant en valeur le patrimoine historique de la ville et de sécuriser la promenade des chalands dans les axes commerciaux. Au sein même de la zone piétonne, qui sera cernée de bornes automatiques, toutes les places de stationnement en surface disparaîtront étant donné que la circulation et le stationnement y sont désormais interdits. Seuls les résidents disposant d’un 16

parking privé, les personnes à mobilité réduite, la police, les services médicaux, de secours et d’entretien, les entreprises ayant un chantier sur la zone, les transporteurs de fonds et les familles des riverains qui remplissent un service social ou médical pourront entrer dans la zone avec leur voiture. Les taxis pourront y pénétrer, en roulant au pas, pour débarquer ou embarquer un client, mais ils ne pourront plus y stationner et attendre d’être hélé, ni y transiter. Quant aux commerçants, cafetiers et restaurateurs, ils devront désormais se faire livrer entre 4 heures et 11 heures du matin. À la fin des travaux, on totalise 28 hectares de piétonnier dans la zone. 22 hectares supplémentaires seront par après rajoutés le 29 juin 2015 sous l’égide d’Yvan Mayeur (PS), bourgmestre de Bruxelles. La capitale dispose ainsi de la plus grande zone piétonne d’Europe.

Les dépendances Au niveau des « dépendances », on distingue deux statues, à la croisée de la rue au Beurre et de la Petite rue au Beurre. On retrouve une fontaine-abreuvoir en fonte de 1982 du sculpteur J. De Decker-Roÿ représentant la Parabole des Aveugles et une réplique en pierre de la statue de La Laitière, sculptée en 1687 par Marc de Vos qui surplombait jadis une pompe.


En haut: photographie de la Grand Place avant 1990. Ci-contre: photographie actuelle de la Grand Place.

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Historique de la Rue au Beurre

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Nommée « Santstraete » au XIIème siècle, la rue au Beurre fut construite à la même époque que la Grand-Place (en 1911, eut lieu la découverte d’un pavement à moellons datant de cette époque). Grâce à son emplacement et son architecture, la rue au Beurre est encore très visitée aujourd’hui par les touristes du monde entier. C’est d’ailleurs pour cela que plusieurs magasins « de luxe » s’y sont installés. Au XIIème siècle, cette zone très marécageuse était composée de nombreux bancs de sable sur tout son long. En 1125, on fit construire l’église Saint-Nicolas en contrebas de la rue. C’est au XIIIème siècle, sous Henri Ier de Brabant, que l’on verra apparaître les premières fortifications de Bruxelles, notamment dans un coin de la rue au Beurre. La rue au Beurre fut malheureusement bombardée par les Français en 1695, ce qui endommagea de nombreuses maisons. Quelques dizaines d’années plus tard, la décision de la reconstruire fut prise, non sans en modifier l’alignement et la largeur de la rue d’un bon mètre. On décida de construire des habitations de type traditionnel avec une toiture perpendiculaire et une cour intérieure («achterhuis»). La division parcellaire et les caves ont néanmoins été conservées. Pour la petite histoire, la rue comprenait la petite rue au Beurre ainsi que la rue de Tabora et se prolongeait jusqu’au Marché aux Herbes pour se fermer sur l’église Saint-Nicolas. Cette dernière abritait un marché (« Nedermerkt » ou « Marché inférieur ») placé sous la protection du saint patron. Le nom de ce marché ne cessa de changer jusqu’au jour où on n’y trouva plus que du beurre. Les drapiers avaient pour obligation de n’utiliser que du beurre pour graisser la laine. Le 28 novembre 1798, on décida de déplacer le marché sur l’emplacement actuel de la Bourse, ancien emplacement du couvent des Récollets détruit lors du bombardement français. 19


La rue fut appelée « Grande rue au Beurre » à partir du XVIIIème siècle, afin de la différencier de la plus petite qui fut construite au XVIème siècle, après la disparition du cimetière de l’église Saint-Nicolas. La séparation entre la rue de Tabora (maisons 1 à 13 et 2 à 20) et la rue au Beurre n’eut lieu qu’en 1920 afin de commémorer un fait militaire. La rue au Beurre conserva néanmoins l’ancienne numérotation, c’est d’ailleurs pour cela que nous ne trouvons pas de numéro 1 dans la rue. Celle-ci fut inscrite dans l’ensemble de l’Ilot Sacré en 1968 et devint piétonne en 1980. On ajoutera alors des dalles le long des façades des maisons sous l’impulsion de Dominique du Roy de Blicquy, échevin de l’Urbanisme. Celui-ci désirait faciliter les activités de lèchevitrine des passantes en évitant qu’elles se coincent le talon dans de petits interstices. Dès 1998, la rue au Beurre sera comprise dans la zone protégée de la Grand-Place grâce à son inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO (acceptée en 2001). Les maisons aux numéros pairs sont des maisons traditionnelles à pignon, typique du XVII et du XVIIIème siècle, leur donnant un cachet historique auprès des touristes, tandis que les numéros impairs sont de style plus classique (XIXème siècle). Certaines d’entre elles seront modifiées afin de convenir à l’autre style. Comme dit précédemment, les activités touristiques ont à présent pris le dessus dans la rue au Beurre. Patrimoine protégé - numéros pairs: 22 : n’est pas classées 24-26 : classées comme monument : bijouterie De 20

Greef (protection définitive : 22 décembre 2005) 28-46 : classées comme ensemble de maisons traditionnelles ( classées en même temps que l’impasse des métiers) (protection définitive : 20 septembre 2001) - numéros impairs: 17: classée comme monument: maison traditionnelle (20 janvier 2001) 19: classée comme monument: maison traditionnelle (19 mai 2005) 21: classée comme monument: maison traditionnelle (20 janvier 2005) 23: classée comme monument: maison traditionnelle (20 janvier 2005) 25-27: classée comme monument: maison traditionnelle (20 janvier 2005) 29-33: classées comme ensemble de trois maisons traditionnelles (20 janvier 2005) 35-37: classées comme monument: maison traditionnelle (20 janvier 2005) 39-41: classées comme ensemble de deux maisons traditionnelles (19 mai 2005) le numéro 43 n’est pas classé L’ensemble de la zone détaillée graphiquement est consultable en format A1 en annexe (voir pochette, 2ème de couverture).


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Maisons de la Rue au Beurre

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Dans ce chapitre, seront présentés les maisons n°17, n°19, n°22, n°23, n°24-26, n°27, n°28, n°29, n°30, n°31, n°32, n°33, n°34-36, n°38, n°42, n°43, n°44 et n°46 de la Rue au Beurre.

En bas: élévation des numéros impairs de la rue au Beurre. Ci-dessous: élévation des numéros pairs de la rue au Beurre

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Le n°17 de la Grande rue au Beurre est l’une des premières maisons située côté impair de cette voie guidant à la Grand Place. Sa mince façade néo- classique symétrique, sobre et lisse, est recouverte d’un enduit «blanc cassé» et finit en toît raide à croupe frontale. Elle est également soulignée d’une corniche en bois blanc et est structurée par la présence de fenêtres à linteaux droits à appuis légèrement en saillie. Ces derniers sont continus sur les deuxième et troisième étages tandis qu’ils sont séparés entre les baies du premier étage, sous une niche accueillant une statuette. Les trois premiers étages disposent chacun de deux fenêtres en châssis de bois brun donnant sur la rue au Beurre. Celles du premier étage sont plus hautes, ce qui suppose la plus grande hauteur de la pièce en arrière. Aujourd’hui, en 2015, les fenêtres de la façade sur rue sont doublées par l’intérieur de châssis vitrés blancs, venant sans doute isoler les logements. En comparant des photos de 2013 et 2015, on remarque l’ajout d’un garde corps en métal à chaque fenêtre des étages, résultant sûrement d’une norme sécuritaire mise en place entre ces années. La maison possède aussi une lucarne en pierre dont le fronton triangulaire est le seul élément disposant d’ornements sculptés. Ceux-ci ont été réalisés en 1891. Certains éléments structuraux sont visibles en façade, notamment les neufs ancres en I qui ne possèdent pas d’aspect décoratif particulier. Celles-ci servent à maintenir un écartement entre les murs de la maison. Trois trous de forme carrée se trouvent également sur la façade, sous la corniche. Il peut s’agir de vides

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pour accueillir des boulins, pièces servant à soutenir des échafaudages. Cet élément architectural, courant en Belgique, semble ici être une décoration. Ils étaient autrefois comblés par des pièces lisses en saillies.

des maisons. Toutes apportent la protection aux habitants de la maison et aux passants des ruelles qu’elles surplombent.

Ornements de la Lucarne

Le propriétaire souhaite la restructuration de l’entrée avec création d’une cuisine sur l’avant du restaurant en ajoutant une grille et une hotte.

Comme nous l’avons évoqué avant, en plus de ce décor au sommet de la façade, une potale est intégrée dans le mur au niveau du premier étage entre les deux fenêtres. Son socle en larmier dépasse du mur et une statuette à l’effigie d’un évêque vient s’y loger. En réalité, il semblerait qu’il s’agisse de St Nicolas, dont l’Eglise du même nom se trouve face à la maison. En plus de ses habits d’évêque, sa mitre et ses gants, sa main, dont les doigts sont cassés, aurait pu tenir autrefois une crosse (elle est d’ailleurs représentée sur une élévation dessinée en 1981). Il ne serait pas surprenant qu’il s’agisse de ce personnage, celui-ci étant le saint patron des commerçants (très présents dans la rue au Beurre). Egalement, on sait grâce aux différentes informations données par les archives de la rue, qu’un Café St Nicolas prenait place à cette adresse entre 1946 et 1969 ce qui leur permettait peut-être de se faire reconnaître parmi les autres commerces, grâce à cette statuette. Au fond de ce renfoncement, trois étoiles légèrement excavées entourent la tête de la statuette et apportent un aspect décoratif à cette potale. Cette statuette nichée dans le mur de la maison n°17, est l’une des seules de la rue au Beurre, ce qui la démarque d’autant plus. Elle n’est pourtant pas unique en son genre dans le quartier puisqu’à quelques pas de là, rue du Marché aux Herbes, d’autres petites figures se logent elles aussi dans les creux de façade. Vierges à l’enfant à l’entrée des maisons ou encore St Nicolas au dessus de l’entrée de l’impasse du même nom, viennent habiller le mur

Plan d’aménagement du restaurant sur rue

Cependant, un officier des services des travaux publics craint une vente directe sur la rue. Les plans ont donc été modifiés en précisant qu’il n’y aura pas de vente directe sur la rue à travers le châssis. Une photographie de 1990, jointe au dossier d’archive, nous renseigne pourtant sur la réalisation de ces changements avec un plan de travail donnant sur l’extérieur et une baie vitrée en arrière plan. La vitrine du commerce n’est donc plus la même qu’en 1981 (2), où elle se trouvait fermée sur la rue. La partie basse de la façade est surélevée et est percée en comptoir. Le bas de la porte est également comblé par un panneau de bois qui ne s’y trouvait pas auparavant. L’enseigne a également été modifiée avec l’ajout d’un store manuel. Elle est également bien différente de la vitrine de la fin du XIXème siècle et du début XXème siècle où la partie droite était largement vitrée et dont la porte d’entrée se trouvait à gauche. Commerces remarquables Distillerie du Centre (+/- 1895-1911) La Distillerie du centre était présente au rez-dechaussée de la maison n°17 vers la fin du XIXème siècle jusqu’au début du XXème siècle. Cette 25


boutique vendait des liqueurs, en plus des bières et du vin. Comme nous l’avons vu précédemment, son accès y était différent et sa façade était décorée autrement que celle que nous connaissons actuellement. L’immeuble à sa droite a disparu et est maintenant remplacé par un pignon fermé. Il est également curieux de voir que sur cette photographie d’époque présentée ci-contre, rien n’explique l’absence de la statuette dans la niche de la façade. Le restaurant grec Olympe est resté plus de trente ans dans la rue au Beurre. La façade a été transformée de nombreuses fois, ainsi que l’intérieur avec les différents changements d’emplacement de la cuisine. Alors qu’elle se trouvait au fond du restaurant depuis son ouverture en 1981, le projet de démolition et d’extension de 1985 révèle une inten-

tion de la déplacer deux étages au dessus dans la nouvelle annexe construite. Sur la photographie de 1990, la cuisine est placée en avant du commerce, avec une ouverture sur la rue. D’autres travaux ont dû être effectués par la suite puisque les photographies extérieures et intérieures du restaurant en 2010 nous informent de la nouvelle fermeture de la façade sur la rue et de la suppression du plan de travail. Une cheminée, peut-être celle à l’ancien emplacement des « Grillade et Hotte » sur le plan, est à côté des tables. Un espace de préparation est au rez-de-chaussée, au fond du restaurant, séparé par deux fausses arcades. Les murs sont recouverts d’un enduit rouge ou par des fresques selon les années. Des briques sont laissées apparentes à certains endroits. En 2013, le restaurant Olympe est remplacé par Cap Sud, spécialisé dans les plats méditerranéens. Durant cette période (1981-2013), différents spots lumineux ont été mis sur la façade. L’enseigne d’Olympe disposait de deux spots de part et d’autre tandis que celle du restaurant Cap Sud possédait des appliques au dessus du nom du commerce. Le rez-de-chaussée est de nos jours occupé par Le Comptoir de Mathilde, une boutique vendant des chocolats, babas au rhum et liqueurs. Le décor intérieur y est différent de celui vu précédemment, mais les murs laissent encore apparaître les briques. Il se pourrait que cet élément, en plus de son aspect esthétique, parte d’une volonté de préservation du bâtiment d’origine. Le fond de la boutique est une réserve séparée par un rideau, tout comme la cave par laquelle on y accède par une douzaine de marches. Celle-ci n’est

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pas indiquée sur les plans ou coupes de 1985. Des transformations minimes d’aménagement ont eu lieu entre octobre et novembre 2015, notamment le changement d’emplacement de la caisse qui se trouvait à l’entrée et qui est maintenant au fond du magasin.

La façade de la boutique du rez-de-chaussée est maintenant complètement ouverte. Un stand pour acheter des chocolats chauds donne sur la rue, mais il semble que l’interdiction de vente directe comme il était indiqué sur les plans de 1990 semble toujours en vigueur puisque aucun produit n’est vendu à travers le châssis de l’entrée.

Entre 2013 et 2014, le porte drapeau qui se trouvait à gauche de la façade a été supprimé. Les spots éclairant l’enseigne ont disparu tandis que la statuette est maintenant éclairée. Les différentes vendeuses expliquent que le propriétaire de la maison loue chaque appartement de l’étage à ses connaissances et que cette partie étant privée, on ne peut y accéder. Chaque habitant doit donc entrer du côté rue au Beurre, dans la boutique, pour accéder à son logement.

A gauche: photographie 1981, restaurant «Olympe».

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Au centre: photographie prise entre 1891 et 1906. Ci-dessous: photographie actuelle de la niche.

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Les façades et les deux murs mitoyens définissent un volume rectangulaire et très étroit, conditionné par la division parcellaire qui caractérise le centre historique de la ville.

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La construction de l’immeuble date de la fin du XVIIe s. (durant 15 ans elle sera démolie). Au fil des années et de la succession des propriétaires, l’immeuble subira une série de transformations internes (restructuration des pièces ; ajout ou suppression d’annexes en fond de parcelle jusqu’à faire disparaitre totalement la cour arrière). Mais également, un ensemble de permis seront déposés pour apporter des modifications de façades ; ceuxci devant respecter scrupuleusement les arrêtés dus tout d’abord aux contraintes d’une rue exclusivement commerciale au rez-de-chaussée, puis par la suite dus à la conservation patrimoniale. L’immeuble comporte un rez-de-chaussée commercial, deux étages de vie ainsi qu’un étage sous comble. Au niveau de la composition de façade, on observe la définition de deux travées par des fenêtres allongées rectangulaires. Le pignon en deux parties est orné de bandeaux de pierres blanches ; dans le bas une fenêtre centrale cintrée, à imposte et clé, encadrée de cartouches géométriques ; au-dessus, un disque flanqué d’ailerons en volute et surmonté d’un fronton triangulaire. Le revêtement de façade était un enduit de mortier à la chaux peint, avec des encadrements de fenêtre en pierres blanches. Puis à la suite d’une restauration de façade dans son entièreté, le revêtement a été réalisé en briques rouges.

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Sous la maison s’étend une cave perpendiculaire à la rue et voûtée en berceau surbaissé continu de briques, élément « standard » caractérisant les maisons datant de la campagne de reconstruction entamée au lendemain du bombardement de 1695.

taire de 2.00m entre cette cuisine et le mur du fond de la propriété, destinée aux besoins du commerçant-locataire principal. La cour est déplacée plus dans le fond et devient plus petite.

Evolution au cours du temps 1906/1907/1911 Le propriétaire, Jean Leemans tient un commerce d’opticien. Il souhaite «Modifier la façade de sa maison, sise rue au Beurre, n°19». Il fait transformer la vitrine de la devanture commerciale et en profite pour relever le trottoir au niveau définitif (selon l’arrêté royal d’alignement des façades, du 29 décembre 1852). A l’intérieur de l’immeuble, il n’y a eu aucun travail de consolidation. 1937 Le rez-de-chaussée est occupé par le commerce Bourguignon G, opticien spécialiste. Le propriétaire Jean Lambo, veut « Transformer l’intérieur à tous les étages ». [Avant 1937, la production du magasin, se travaille dans l’atelier. On remarque sur les plans un fonctionnement étrange : l’appartement domestique commence au rez-de-chaussée en fond de parcelle, avec la salle de bain au-dessus. Cette partie habitable est coupée des chambres par la cour. Egalement, les chambres sont accessibles depuis la partie de service du commerce, entre l’atelier et le magasin ! ] A l’extérieur, une annexe à l’arrière est démolie et remplacée par un local contenant une petite cuisine sans étage, tout en ne laissant pas la cour réglemen-

A l’intérieur, des installations sanitaires sont établies au rez-de-chaussée et aux étages. Le rez-de-chaussée devient exclusivement réservé à l’activité commerciale. L’atelier est en communication directe avec le magasin qui devient 3 fois plus grand ! Seul un escalier dans l’atelier permet d’accéder à l’appartement. Au 1er, la cuisine s’ouvre côté cour intérieur sur une petite terrasse (celle-ci loge les wc). La chambre n°1 donne sur la rue avec 2 fenêtres. Pour accéder aux escaliers menant au 2ième étage, il faut passer par une 2nd chambre totalement opaque, au centre de l’immeuble. Au 2ième étage, on retrouve la salle de bain (et une annexe pour la lingerie) côté cour, qui donne sur les différents niveaux de toitures des différents volumes inférieurs. 1938 Sous le même propriétaire (Jean Lambo), un autre commerce s’installe à la place de l’opticien : Hoeberechts A. et Cle, une agence de change. Cette année-là, les transformations se font uniquement à l’extérieur : «Placement d’un nouveau revêtement en bois au rez-de-chaussée de la façade et transformation de la vitrine». L’entrée est transformée. La porte vient se positionner à front de rue. Il n’y a plus de recul. 29


Le propriétaire obtient l’autorisation par la ville de Bruxelles à ne pas établir de volet roulant ni de grille rétractile à la devanture ! Cette demande est importante car elle implique des responsabilités. Ce choix oblige le propriétaire à signer un engagement auprès de la ville reconnaissant l’impact en cas d’infraction. Le revêtement en façade de la vitrine a été exécuté en «masonite» et peint en ton chêne. 1962 Une succession s’opère, c’est dorénavant Henri Lambo qui devient propriétaire de l’immeuble. Le commerce est alors un café : Le petit café, tenu par Debecker L.Les modifications n’affectent également que l’extérieur côté rue : « Restaurer une partie de la façade, à l’exclusion du rez-de-chaussée » Description du ravalement de façade Le ravalement de façade se matérialise par une application d’un parement de briques rouges au format espagnol pour les étages domestiques en remplacement de l’enduit, avec une redéfinition des châssis en chêne à vernir avec petits bois. La pierre blanche pour le rez-de-chaussée commercial se démarquera. 28 février 1961, une demande est déposée pour une participation financière de l’administration communale afin de restaurer la façade qui « présente un danger pour les passants » (montant : 60 000 Frs). Les derniers documents d’archives disponibles remontent à 1962, alors que des modifications ont été constatées en 1968 et 1974 sans traces de plans. 1968 Lorsque qu’Henri Lambo est toujours propriétaire, 30

c’est la Brasserie Healterman qui prend place dans le rez-de-chaussée commercial. 2009 Le propriétaire a changé, c’est actuellement Pierre Ledent, fabriquant de chocolat qui a racheté l’immeuble. Il souhaite : «Transformer le bâtiment et la façade pour implanter un point de vente de chocolats au rez-de-chaussée; un salon dégustation au 1er ; ainsi qu’un appartement duplex aux étages 2-3 » Le 19 mai 2005, est classé comme monument historique :»La façade avant ; la façade pignon arrière ; les murs mitoyens ; la cave ; la structure portante du 2ième étage et des combles ; la toiture (charpente)». La devanture commerciale est transformée par une nouvelle en métal. Une adaptation de la hauteur de la baie permet ainsi de cacher le chant de la dalle de sol du 1er étage. Une imposte, inspirée de la situation de 1937, est mise en place. Celle-ci semble plus en rapport avec l’esprit du bâtiment par son orthogonalité et ses proportions plus élégantes que l’arc surbaissé de 1962, et en intégrant l’allège au droit du châssis fixe. La valeur de 1937 de parement des briques entre le seuil du 1er étage et le dessus du linteau du parement de façade en pierre blanche est également conservée. L’allège et les soubassements latéraux, volontairement placés dans le même plan, seront réalisés en pierre de Vinalmont proche par son aspect de la pierre calcaire de Meuse actuellement utilisée au niveau des seuils des baies. Les trumeaux et linteaux seront recouverts d’une pierre blanche française de Savonnière très proche de la pierre d’origine visible aux étages supérieurs.


Pour le reste de la façade, une intervention de nettoyage et de restauration sera opérée. À l’intérieur, le rez-de-chaussée est dégagé en faveur de la fonction commerciale et le déplacement des sanitaires à l’étage. Les étages 2 et 3 n’envisagent pas de logements privés, car une seconde porte n’est pas réalisable en façade. C’est donc uniquement un logement de fonction.

Ci-dessous: modification de façade en 2009.

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RUE AU BEURRE, N°22

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La maison n° 22 rue au beurre, qui fait l’angle de la rue au beurre et la petite rue au beurre, date du XIXe siècle. Elle a été la propriété vers les années 1833 en premier lieu de M. J. Louette Funnier, puis de M. Félix Colin vers les années 1925.

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Rue au Beurre, n° 22

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Actuellement, le bâtiment est composé d’une façade d’allure néo-classique sous bâtières combinées. Autrefois, elle était dotée de quatre niveaux et cinq travées datant du XIXe siècle. Aujourd’hui, les deux niveaux à pan coupé ont été modifiés en une devanture commerciale occupée par l’horlogerie The Witte. D’après les documents collectés provenant soit des anciens journaux ou des archives, les informations indiquent que la maison a connu plusieurs transformations: 1833 Propriétaire: M. J. Louette Funnier Architecte: Adolphe Stassin Commerce: X Changement de plan des vitrines existantes de la maison de la petite rue au beurre et la rue au beurre. 1871 Renouvèlement des boiseries, des seuils des vitrines et des fenêtres du sous-terrain. 1883 Etablissement d’une corniche sur la façade.

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1890

Commerce: The Witte

Le propriétaire n’a pas rempli les conditions à respecter pour effectuer ses travaux, il a négligé de refaire le trottoir.

Locataire Principale: Paul The Witte

1899

Transformation de la façade et de l’intérieur de l’immeuble :

Intitulé des transformations :

Démolition et reconstruction de la façade du rez-dechaussée et du premier étage et renouvèlement du hourdis du premier étage et aménagement de l’intérieur

Etablissement de latrines et d’une toiture vitrée à l’intérieur.

Etablissement d’une marquise auvent en béton armé pour la façade principale

Constat: le propriétaire n’a pas rempli toutes les obligations.

2015

Commerce : Coiffeur J. GOETHALS-POOT.

Placement d’une marquise aux façades de la maison. Placement de plinthes en pierre au sous-bassement de la maison. 1925 Renouvèlement de l’enduit de façade et cimentage et peinture de la façade

Rien n’a changé, sauf que la façade et les étages inoccupés de la maison sont mal entretenus, les murs et la peinture sont défraîchis, les vitraux des fenêtres dégradés, etc. L’installation de différents éléments d’éclairages et d’évacuation des eaux de pluie sont inappropriés sur la façade principale. Il y a aussi la dégradation des différents composants de la façade.

1935 Revêtement de la façade au rez-de-chaussée, revêtement en dalles en pierre bleue de France et remise en état des façades (peintes en blanc)

Ci-dessous: extrait de journal, nature de l’occupation du magasin le 22 octobre 1893 , coiffeur J. Goethals - Poot.

1938 Transformation de la porte d’entrée du magasin, au niveau du rez-de-chaussée et installation sanitaire 1952 Propriétaire: M. COLIN FELIX Architecte: Adolphe Stassin 33


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RUE AU BEURRE, N°23

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Rue au Beurre, n° 23

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Le numéro 23 de la rue au beurre se trouve au carrefour entre la rue au beurre et la petite rue au beurre. Juste en face se trouve la fontaine ‘La Parabole des Aveugles’ et l’église Saint-Nicolas. Aujourd’hui le numéro 23 est connu comme la maison abritant le Western Union. C’est une maison de style traditionnel construite sur 3 niveaux et composée de 3 travées. Le toit est en bâtière de tuiles en S, c’està-dire que la maison a un toit à deux versants et à pignons ouverts. La façade date du 17ème siècle et a été modifiée durant les siècles suivants. La façade est enduite et divisée par des cordons. Au premier étage, les fenêtres sont rectangulaires et à appui saillant. Le deuxième étage est caractérisé par un pigeon en relief. La façade est également composée d’un pignon à rampants inégaux surmonté d’un épi. Le pignon, lui, est éclairé par une fenêtre cintrée à impostes et à clé saillante sous larmier. La maison a une très longue histoire comme celle de la rue qui date de 12ème siècle. La maison a tenu un commerce aussi loin qu’on s’en souvienne. La maison a été détruite, comme d’autres maisons attenantes, au cours du 19ème siècle. Elle fût reconstruite en 1891 et devint un magasin de literie. Durant le 20ème siècle, la famille Dings acquiert le bien et en sera propriétaire jusqu’à la fin du siècle. Durant cette période, la maison connut plusieurs transformations au fil des commerces qui se sont succédés. Aujourd’hui, l’emplacement de la maison est idéal pour les commerces, car elle se trouve au carrefour des deux rues fort touristiques et à proximité de la Grand Place.

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Chronologie des transformations que la maison a subi depuis 1830 En 1835, Guillaume Clymans, propriétaire du 23 rue au beurre, mais résidant boulevard d’Anvers n°11, envoie une pétition au Gouvernement de la Province du Brabant et plus particulièrement à la Ville de Bruxelles, dans le but d’obtenir l’autorisation de faire des changements à la façade d’une maison de la Grande Rue au beurre. Cette transformation sera autorisée à plusieurs conditions: - Se conformer exactement au plan proposé qui restera déposé aux archives de la Régence de Bruxelles afin d’y recourir au besoin - Suivre le niveau et l’alignement qui seront donnés et de ne former aucune saillie ou anticipation sur la voie publique - De placer la vitrine absolument plate, sans saillie - D’établir le montant indiqué par A dans le plan en pierre bleue - De voûter l’ouverture de la porte et de la vitrine

y est expliqué que d’après des explications fournies par Mr. Van Herlo, ingénieur des travaux de la Senne, il résulte qu’il faut élever de 0,3m le pavage rue du Midi en face de la grande rue au Beurre pour aboutir au pavage à l’angle de cette rue et de la Grand Place. Le numéro 23 se trouvant au carrefour de ces rues, il subira ces transformations. M. Appelmand, architecte, fait une demande le 24 juin 1871 dans le but de créer une vitrine au rezde-chaussée de la maison. Vu le plan présenté, le soussigné, le Collège, estime que cette autorisation peut être accordée aux conditions suivantes: - D’établir devant la construction projetée une cloison en planches de 4,40m de longueur et de 2m de hauteur sans éclairer, placée entre le filet d’eau du pavage - De poser sur le seuil de porte, conformément au niveau de pente qui sera tracé par les soins de l’administration des ponts et chaussées et de l’administration communale - De ne pouvoir donner aux saillies plus de : plinthe 0,07m, seuil 0,1m, base des pilastres 0,05m

- De construire un trottoir en pierres des Ecaussinnes ou briquettes grises de Boom avec bordure en pierre des Ecaussinnes d’après les indications qui lui seront données ; de l’entretenir en bon état et de se conformer enfin au règlement locaux sur les bâtisses

- De se conformer aux horaires pour la fermeture du magasin

- De ne pas se prévaloir de la présente autorisation pour faire exécuter d’autres ouvrages

- De reconstruire le trottoir d’après les recommandations qui sera donné par les soins des agents des autorités compétentes

Ceci a été approuvé par M. l’ingénieur en chef des ponts et chaussées et la Régence de Bruxelles qui surveilleront par la suite également les travaux.

- De supprimer la saillie formée dans le trottoir par la trappe de la cave

- Le nez de la 1ère ne pourra dépasser de plus de 5cm le nu de la plinthe

De nouveaux plans apparaissent le 14 juillet 1870. Il 35


- De se conformer en outre aux prescriptions imposées dans le rapport ci-joint signé par M. l’ingénieur en chef - De respecter le niveau à donner au seuil. Vous assurer si le niveau ne subit pas de modification par suite des travaux de la Senne (12/07/1871) Le 8 août 1871 un rapport de la construction apparait : contrairement aux prescriptions du SS 4 de l’acte d’autorisation, les pilastres de la vitrine en construction sont établis à 15 cm de saillie à la plinthe et de 18cm de saillie aux seuils qui sont placés à 1m de hauteur seulement. La réponse au rapport appuis l’argument de la façade comme contribuant à l’embellissement de la ville. En outre, cette propriété faisant face à la petite rue au beurre forme en cet endroit un carrefour assez grand, la saillie ne gênera en rien la libre circulation des piétons sur le trottoir. Pour ces motifs, l’architecte estime qu’il y a lieu d’autoriser l’excédant de saillie. Trois jours plus tard une nouvelle lettre les informe que pendant la reconstruction du trottoir, a été établie une ouverture pour l’introduction de provisions de chauffage, faisant saillie dans ce trottoir (H.J. Denayee). Mais la teneur de l’article 29 du règlement sur les trottoirs ne s’appliquant qu’à la grande voirie, il n’y eu donc pas de rectification d’alignement.

tapisseries, en 1921, le dernier Smets J. ferme ses portes. Vient à la place le magasin de chaussures St. Michel. Celui-ci fermera ses portes en 1923 pour faire place à la charcuterie Garnade. Une nouvelle proposition de plan émerge le 19 mars 1930, alors que Mr. Dings est propriétaire et que la maison Garnade (comestibles toutes spécialité étrangères) occupe les lieux. Le 1er avril la maison Garnade envoie aux Echevins de la ville de Bruxelles et au Bourgmestre une lettre demandant de transformer l’arrière de l’immeuble qu’ils occupent au 23 rue au beurre. Ils demandent également de prendre la demande en considération assez rapidement, car il est urgent pour eux de commencer les travaux. En réponse à cette dernière, une autre lettre est émise le 16 avril, une autorisation leur est accordée sous plusieurs conditions: - Démolir un bâtiment annexe ainsi qu’une toiture au-dessus de la cour - Construire un bâtiment annexe sans étage - Etablir une cage d’escalier sur la cour - Etablir des installations sanitaires au premier étage

Les travaux termineront conformes le 21 janvier 1872.

- De donner aux montants, colonnes, armatures en fer, ouvrages en béton armé, etc. les dimensions suffisantes pour leur permettre de supporter le poids qu’ils ont à recevoir.

En 1917, la façade est dessinée par Fr. Malfrait et sera transformée en une devanture commerciale du style de la néo-renaissance.

- De ventiler réglementairement les lavabos vidoirs établis aux étages.

Après une longue tradition de magasins de literies et

Pour clore le dossier, le 7 avril 1931, si la direction de l’hygiène publique n’a pas d’observation à présen-

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ter au sujet des installations sanitaires, l’Inspecteur Général voudrait qu’elle traite la maison au point de vue de la salubrité Entretemps, une nouvelle modification a été exigée par la ville de Bruxelles, notamment le placement d’un volet roulant à la devanture de la propriété. Le 12 décembre 1930, le propriétaire, Mr. Dings, reconnaît les dommages graves (des dégâts causés à l’immeuble, aux marchandises et au mobilier, le chômage s’en suivant, etc.) auxquels pourrait l’exposer l’absence du dit volet roulant. Il insiste sur sa responsabilité même en cas d’émeutes ou des manifestations. Dans cet engagement il dégage formellement la responsabilité que la Ville de Bruxelles pourrait encourir dans l’avenir. Ceci garanti également qu’aucune plainte ou réclamation ne sera portée contre la Ville de Bruxelles par les locataires de l’immeuble. Un nouveau commerce s’installe à la place de la charcuterie, le Comptoir International d’alimentation. Peu après, en avril de l’année 1931, une querelle éclate entre la ville de Bruxelles et Mme Dings relative à la saillie du revêtement du rez-de-chaussée de la façade qui n’est pas dans l’alignement de la rue. Mr. Dings reçoit alors une lettre lui demandant de satisfaire à la demande de la ville de Bruxelles en s’alignant aux autres maisons et de commencer les travaux dans les huit jours. S celui-ci ne se résout pas à le faire, la ville prendra les mesures nécessaires de sauvegarde prévues par le règlement. Mr. Dings répond avoir discuté avec l’architecte de

la devanture et que celui-ci défend sa création avec plusieurs points de défense : La saillie des pilastres relevée par les services de la ville, a certainement été prise par erreur depuis le nu de la maçonnerie à côté du pilastre. Or cette maçonnerie a été découverte par suite de la transformation, mais logiquement c’est l’enduit de la façade qui devrait compter comme alignement, et c’est depuis cet enduit que la saillie des pilastres devrait être prise. A remarquer, également que cet enduit avait certainement 3 cm d’épaisseur à cet endroit ; il suffit pour s’en assurer de voir l’aplomb de l’enduit au 1er étage. De telle sorte, que le pilastre a été placé sur l’enduit avec l’épaisseur nécessité par sa construction soit ¾ en bois plus de 15 m/m de marbrite. Ceci a d’ailleurs été dessiné de cette manière sur les plans faisant l’objet de la demande d’autorisation et n’a prêté à aucune observation. De plus, l’alignement des pilastres a été vérifié officieusement par un agent de l’administration au moment de la construction et qu’aucune observation n’a été faite à l’achèvement des pilastres. Madame Dings sollicite dans une lettre suivante datée du 12 juin le maintien des pilastres en marbrite du magasin. Elle soutient que l’alignement de la façade doit être pris au nu de la pierre blanche du bâtiment voisin d’un côté et de la pierre bleue de l’autre côté. C’est donc bien sur cet alignement que les pilastres ont une saillie de 6 cm. Après maintes explications et mesures de différents types de revêtement, elle en conclut que la saillie n’est supérieure que de 2 cm ce qui logiquement pourrait lui être accordé. De plus, elle incite les services publics à comprendre que l’er37


reur s’est produite car il est difficile de prendre l’alignement de la maçonnerie du 23 en compte étant fort en recul sur celui-ci.

Alignements et Niveaux, et attendu qu’il ne s’agit pas d’un revêtement de vitrine, le service estime que la demande de l’intéressé doit être repoussé.

De plus, d’après elle, le revêtement est destiné à être modifié car à ce moment-là, les nécessités du commerce imposent des transformations périodiques.

Finalement, le 3 mars 1932, l’affaire est conclue, effectivement la Direction administrative des Travaux Publics et des Régies autorise à maintenir la saillie de 0,06m sur l’alignement aux risques et périls de la propriétaire.

D’autre part, le recul des pilastres l’entrainerait à des frais considérables alors que l’amortissement du coût de la transformation est déjà élevé comparativement au bail concédé. En regard: - A la faible saillie (2 cm) donné en plus que la saillie pouvant être autorisée

Entretemps une autre affaire est en cours, le 4 avril 1931, Madame Dings commence de nouveaux travaux sur la maison. Elle veut construire une toiture au dessus de la cour de la propriété. Elle reçoit l’autorisation de la ville de Bruxelles à condition que la cour à ciel ouvert mesure au moins le huitième de la superficie totale de propriété, dans le cas où les locaux viendraient à changer de destination.

- Au caractère de précarité du revêtement - Au frais disproportionnés d’un recul de l’ouvrage A la suite de ces arguments, Mme Dings sollicite le maintien exceptionnel des pilastres tels qu’ils sont établis. Malheureusement, le débat ne s’arrête pas là, le 23 février 1932 un rapport est établi de la part du locataire de l’immeuble, Monsieur Mee, toujours dans le même but ; maintenir la façade en saillie de 0,06m sur l’alignement. Dans la note il y a des avis des services: Le Service des Alignements et Niveaux: la vérification de l’alignement, fait par ce service, a fait constater que la saillie était de 6cm sur l’alignement des constructions attenantes qui doit être conservée (c’est à dire qui n’est sujet à aucun changement) Le Service des Bâtisses: vu l’avis défavorable des 38

Dans la même lettre, elle autorise la Ville de Bruxelles à procéder aux travaux, à ses frais naturellement, au cas où ils n’auraient pas été effectués par ses soins au plus tard dans les trois mois qui suivront la désaffectation des locaux. Elle s’engage en outre à ne pas affecter à l’occupation, de jour ou de nuit, aucune pièce du soussol ou du rez-de-chaussée tant que la cour restera supprimée. Le 26 novembre 1954 à 12h30, les locataires de la maison, propriétaire de la bijouterie et horlogerie Richard S.A., et Monsieur l’Echevin de Bruxelles ont eu un entretien en ce qui concerne des modifications à la devanture du magasin. Celles-ci ont été autorisées par le Collège Echevinal le mardi 23 novembre à certaines conditions: - Le bord supérieur de l’encadrement en pierre blanche du magasin sera situé à 0,3m du seuil en


pierre bleue des fenêtres du premier étage, ceci comme prévu au plan de façade annexé à leur demande, et contrairement à la correction manuscrite à 0,8m qui avait été apportée in extremis dans le dossier par un des services compétents de la Ville. - Le panneau de fond derrière l’enseigne sera constitué par 8 profils légèrement galbés en métal anticorodal de ton or pâle mat de 0,42m noirs de 0,025m de largeur, au lieu de la pierre neutre recommandée par vos services. Ils garantissent que l’ensemble sera distingué et nullement criard. Dans tous les cas, ce sera une amélioration considérable par rapport à la situation actuelle par rapport à la situation telle qu’elle ressort de la photo ci-jointe. Ils sont dans l’urgence de commencer les travaux, donc ils n’attendent pas l’autorisation officielle pour commencer les travaux. Ils considèrent la lettre décrite comme document valable pour l’introduction d’une modification d’autorisation au vue du prochain Collège Echevinal qui devait se tenir le mardi en huit. Le 9 décembre 1954, la ville de Bruxelles autorise officiellement les travaux qui sont approuvés par M. l’ingénieur en chef des travaux publics. En 1969, Richard, l’horlogerie et bijouterie, ferme ses portes. A la fin de l’année 1987, début de l’année 1988, de nouveaux sont créés. D’une part pour rafraichir l’intérieur de la maison, mais d’autre part et de manière plus importante pour changer la façade qui est celle que l’on peut observer actuellement. La façade étant défraichie à ce moment-là, ils n’ont eu aucun problème à avoir une autorisation. Les travaux se sont passés sans problèmes apparents. 39


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Les maisons portant des numéros 24 et 26 de la rue au beurre, non loin du croisement avec la petite rue au beurre, étaient initialement deux bâtiments bien distincts datant du début du 19 ème siècle. Elles comportaient toutes deux un commerce à leur rez-de-chaussée.Aujourd’hui ces maisons ont été assemblées et forment la façade de la bijouterie De Greef. Historique de la maison n° 24 Le numéro 24 est la maison la plus étroite, formée de 2 travées et de 3 niveaux en plus du rez commercial. La façade d’origine n’a été que très sommairement représentée sur les documents trouvés aux archives. On peut tout de même imaginer qu’elle s’intégrait tout à fait au rythme des façades de la rue au beurre Concernant le n°24 de la rue au beurre, on ne retrouve de traces qu’à partir de 1914. Elle appartenait à cette époque à Monsieur Christophe, celui-ci engagea des démarches afin de remplacer la vitrine de son commerce et déplacer la porte d’entrée. On établit devant la construction une cloison en planches de 4,50m de long avec alignement sur la rue, de 2m de haut et placée dans le trottoir à 0,70m de la bordure longeant le pavage. Au-dessus de la vitrine se trouve une armature formée de deux poutrelles en fer de 30cm de haut et de 55kg par mètre. Cette armature reposera sur des montants en pierre de taille d’une pièce. Le montant fait 20cm de large et 28cm d’épaisseur. Le seuil de porte est placé au niveau de la chaussée. Les saillies des soupiraux de la cave ne peuvent pas excéder celles des plinthes y attenants. Le proprié-

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taire munie également sa vitrine d’un volet roulant. Historique de la maison n° 26 En ce qui concerne la maison n°26, il semble que la demande de bâtir date de l’année 1800. Cette maison présentait 4 travées et également 3 niveaux en plus du rez commercial. En 1872, le n°26 appartenait à Monsieur Fericot., les archives rescenssent des documents relatifs au changement de sa façade afin de: - Installer des vitrines sur 6,75m long et 2m de haut placé entre le filet d’eau du pavage, - Poser un seuil de porte, - Construire au-dessus des vitrines et de la porte trois voûtes de décharges et placer sous la retombée de ces voûtes des colonnettes. - Supprimer la saillie - Remplacer les dalles du trottoir défectueuses. L’administration accède à la requête de Monsieur Fericot. Il supprime la saillie formée dans le trottoir par l’entrée de la cave. On remplace les dalles du trottoir et on conserve l’alignement de la maison. Audessus des vitres et de la porte, on construit trois arcs de décharges en briques (de 0.36m d’épaisseur). Les voûtes reposent sur trois poutrelles de fers forgés de 0,22 m de haut, et s’appuient à chacune de leur extrémité contre des coussinets en pierre de taille d’une seule pièce et sur des montants en pierre bleue large de 0,16m sur 0,46m. Dans la retombée des voûtes il est établi des colonnettes accouplées au fer forgé de 0,09m de diamètre reliées entre elles à la moitié de la hauteur.

Les travaux se terminent en mai 1873. Toutefois, il y a un problème, la saillie formée est trop grande, elle mesure 0,20m au lieu des 0,12m réglementaire. Elle sera changée plus tard. Le n°26 change de propriétaire en 1879, elle devient la propriété de Monsieur Michiels. Celui-ci introduit une demande pour changer la porte de sa maison et la remplacer par une vitrine primitive. Ce changement est opéré, et on ne fera aucune autre modification. La maison n°26 change encore de propriétaire en 1909 et passe aux mains de Monsieur Vitry. Il va apporter des modifications à la vitrine. Il conservera les arcades et les poutrelles, seules la vitrine et le seuil seront modifiés. On porte la vitrine à 2m50 de haut et on aligne le seuil au niveau de la pente dans l’axe de la chaussée. Les appuis intermédiaires placés sous la vitrine sont fermés par deux colonnettes accouplées au fer forgé (0,100cm de diamètre) reliées à mi-hauteur au moyen d’un collier en fer forgé en ayant une section minimum de 80X10mm. Ils reposent au milieu d’un socle en pierre de taille (0,30m de large) et prenant l’épaisseur du mur. Quinze ans plus tard, la maison n°26 appartient à Madame Vitry. Elle souhaite renouveler les boiseries et les marbres. On veut poser une arcade en acier pour renforcer les poutrelles existantes. Cette arcade est établie et formée de six poutrelles dont trois de 0,18m de haut et 34kg par mètre; et trois de 0,25m de haut et 58kg par mètre. Cette armature en acier repose sur des pilastres en fer de 0,10m de large et 0,40m d’épaisseur.

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Historique des maisons n° 24 et n° 26 En 1953, les deux maisons sont rassemblées pour n’en faire qu’une. Le propriétaire Withermann semble en être à l’origine. Le projet est réalisé par l’architecte Dupuis, qui propose dans un premier temps, de supprimer les 17 fenêtres que comportaient les deux façades pour en faire une seule et unique baie vitrée de 5m sur 3m. Cette proposition sera rejetée. Le nouveau projet propose alors de maintenir 13 des 17 fenêtres d’origine mais celles-ci seront tout de même modifiées et déplacées. C’est ainsi que l’on connaît la façade actuelle, qui fera beaucoup parler d’elle à l’époque. Les services de l’urbanisme avaient pourtant préconisé de conserver la typologie de 2 façades anciennes. L’idée de surmonter les deux façades d’un seul et même élément architectural fera scandale. Il sera demandé à l’architecte de réviser sa façade, ce qui provoquera la suspension des travaux en 1953. Cet assemblage des deux façades traduit évidement des modifications intérieures. Les archives ne recensaient rien à ce sujet.

L’assemblement de ces deux maisons fut la cause de nombreux désaccords et critiques, du fait de la rupture qu’il crée au sein de l’harmonie de la rue au beurre.

Il s’en suivra alors, plusieurs propositions pour répondre au problème de l’absence de pignon sur la façade. En 1955, il sera proposé la restitution de pignons avec lucarnes (premier document). L’architecte Dupuis, dessinera un projet d’ajout de galbes pour terminer la façade (deuxième document).

En 1987, l’architecte B.Dirk sera en charge de la rénovation de la façade. Au vu des façades qui sont ici dessinées, il semble qu’aucune solution n’est été réalisée en ce qui concerne la terminaison de la façade en toiture. Elle est déjà dans les années 80, telle .que l’on peut la voir actuellement (documents 1-2).

L’ingénieur en chef Mr Schoojans, en 1961, fera également une proposition visant à conserver le rythme des façades de la rue au beurre, et dessinera la perspective ci-contre présentant les deux façades surmontées de pignons. Il propose même de restituer les deux fenêtres d’origine qui ont été supprimées, au premier étage du n°24.

La même année, une modification intérieure a été opérée. Il semble que cela concerne une pièce à l’arrière de la maison n°26, et que la transformation concerne une modification d’un apport de lumière. Une ancienne lucarne, type puits de lumière, sera remplacée par une dalle en pavés de verre Toutefois, lors des rénovations, on a retrouvé dans les sous-

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sols du n°24, en 1986-1987, les traces d’une installation d’un pelletier-fourreur actif au XVème siècle. La pelleterie est attestée par la découverte de restes osseux d’écureuils (qui servaient très certainement à faire des peignes et des plaquettes…). Il semblerait, au vu de la quantité de restes retrouvés, que la production qui sortait de la maison de la rue au Beurre attirait une clientèle de luxe. Au n°24, des restes de poterie ont également été mis à jour dans les années 80. Il semblerait qu’il s’agisse de produits ratés. Mais on a retrouvé trop peu de ces morceaux de poterie pour pouvoir affirmer qu’il y avait un potier en activité à cet endroit.

Aucune modification n’a été apportée à la façade depuis le scandale de 1953. Le bijoutier pense que grâce à cela, on remarque la façade, elle ressort parmi les autres.

A gauche: perspective de 1957. Ci-dessous: façade datant de 1998.

En 1998, une demande de transformation fut engagée concernant l’entrée et la vitrine du magasin. Le projet fut réalisé par l’architecte Marc Lust Cela cherchait à répondre à de nouvelles normes de sécurité Enfin, en 2000, une nouvelle demande de transformation figurait aux archives, relative une fois de plus à la vitrine du rez commercial. Il était question d’augmenter la taille des caissons qui servent de présentoirs pour les bijoux, l’objectif étant de gagner deux vitrines latérales. Suite à l’entretien avec le bijoutier du magasin De Greef, il y a peu, nous avons appris que la bijouterie est présente à cet endroit depuis 1848. Le propriétaire a donc sans doute racheté la maison d’à côté afin d’agrandir le commerce. Le magasin étant alors présent au moment du passage de la rue au beurre en piétonnier, la personne que nous avons interrogée nous a comparé l’évènement avec le piétonnier du boulevard Anspach. En expliquant que ce fut dérangeant au début, surtout pour les riverains parce que cela bouscule leurs habitudes, mais que finalement, cela devint bénéfique pour les commerces. Le nouveau piétonnier n’a cependant eu aucune influence sur la bijouterie, d’après le bijoutier, car elle n’est pas située à l’abord direct. 43


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La maison n° 25-27 de la rue au beurre était initialement composée de deux maisons à pignon, qui ont été réunies en 1872. L’immeuble, tel qui se présente aujourd’hui, est le résultat d’un réaménagement derrière une façade de style néoclassique. Au fil du temps, la maison a subit une vague de transformations, de reconstructions.Voici les changements suivant leur ordre chronologique: 1872 Projet de la reconstruction de la façade: C’est en 1872 que les deux maisons ont été réunies. On voit clairement, ci-dessus, ce grand changement se projeter sur la façade. À gauche, on voit deux anciennes maisons bourgeoises traditionnelles avec deux pignons séparés.À droite, après la réunification, il n’y a plus qu’un seul immeuble qui présente une façade enduite, reconstruite en style néoclassique. L’axe de composition de la façade est très symétrique. Il y a quatre niveaux et quatre travées bien définies. Les fenêtres sont toutes rectangulaires et identiques selon les niveaux. Un entablement (corniche, frise, architrave) apparait en façade. 1916 Plans du bâtiment :Les plus anciens plans trouvés datent de 1916, et proviennent de la propriété des héritiers de Blondel. On voit encore en plan qu’il s’agissait auparavant de deux maisons séparées. À part le rez-de-chaussée où il n’y a plus que des colonnes, le mur central séparant les deux maisons est très présent à tous les étages. Il y a quelques ouvertures aux étages pour passer d’un côté à l’autre.Aux étages, il y a la présence de salle de bain et toilette, donc il y a des gens qui y habitaient.

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1920 Au début des années 1920, l’immeuble accueille une agence bancaire et subit à l’occasion d’importantes transformations.Selon, l’acte d’autorisation datant du 28 août 1922 et les élévations et plans trouvés, voici les changements : - Etablissement dans les sous-sols d’une salle de coffres-forts. - Démolition au rez-de-chaussée des murs intérieurs, des cages d’escalier et d’un cabinet, de manière à former une grande salle avec bureaux et vestiaire. - Construction des murs intérieurs aux différents étages. - Démolition et reconstruction d’une partie de la façade postérieure. - Au niveau de la facade, on peut voir que le rez-dechaussée a subit des changements aussi. La forme, la taille des ouvertures, châssis et porte ont changé. Il y a aussi un ornement qui apparait au-dessus de la porte.

des chambres et une salle de bain (des personne y habitent) 1976 En 1967, il n’y eu uniquement des modifications dans le sous-sol et rez-de-chaussée suite à leur occupation par un restaurant « Le Grand Escalier »: suppression de mur intérieur dans le sous-sol, ajout d’un espace sanitaire à l’avant du rez-de-chaussée. 1981 En 1981, nouveau restaurant « Restaurant Hamburger Wendy ». Il occupe le bâtiment, et cette fois-ci pas uniquement le rez-de-chaussée et sous-sol mais également le 1er étage. Au rez-de-chaussée, il y a des modifications des murs intérieurs dus au changement de la place de l’espace sanitaire et ajout d’un escalier qui mène directement au 1er étage.

- L’élévation de la façade arrière prouve que les anciens pignons des deux maisons sont encore conservés. 1944 Le rez-de-chaussée et le sous-sol sont occupéspar une brasserie : « Brasserie Caulier. » L’ancien coffrefort est transformé en cave à bière, il y a eu des ajouts de mur intérieur pour séparer les emplacements de vin, de la réserve, cave à bière et de caveaux Au rezde-chaussée, la grande salle devient une salle de café, la position de l’escalier de la grande salle, de l’escalier arrière, des toilettes et de la cour est modifiée. Aux étages, il y a eu beaucoup de modifications aussi, avec un réaménagement complet, il y encore 45


2002 Depuis 2002 à aujourd’hui, le bâtiment est occupé par un GB express. Après quelques modifications de mur intérieur, il n’y a qu’une partie du 3ème étage qui est habitée. Tout le reste est employé par le GB express.Concernant la façade actuelle, il s’agit d’une façade enduite, reconstruite en style néoclassique avec un entablement qui décore la maison. Au-dessus de la porte d’entrée on aperçoit un occulus avec son contour décoré. On peut voir un axe de composition de la façade symétrique pour tous les niveaux supérieurs sauf le rez-de-chaussée. Il y a au total quatre niveaux et quatre travées. Au rez-de-chaussée, les coins de fenêtre sont arrondis tandis que ceux des autres niveaux sont rectilignes. La taille des fenêtres rétrécit au fur et à mesuredes niveaux. D’après une coupe datant de 1970 et des écrits, on sait également que dans la façade arrière de la maison les pignons des deux anciennes maisons sont conservés.

En haut: photographie du restaurant «Le Grand Escalier», 1967. Ci-contre: 2002.

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Les documents retrouvés nous permettent de retracer l’histoire de la maison seulement depuis la deuxième moitié du XIXème siècle car aucune information graphique, datant de la période antérieure, n’a été découverte. Seul un ouvrage de Mahauden et Vanwelkenhuyzen nous renseigne sur les différents noms de propriétaires et d’habitants qui ont occupé la maison aux environs de 1767. La maison, nommée « De belle », anciennement numérotée 56, aurait accueilli messieurs Roch et Dominique De Mol dont ce dernier travaillait à la guilde des Archers. Sur base des différents plans parcellaires et cadastraux, l’implantation de la maison a très clairement évolué au cours du temps. Sur le plan parcellaire d’Archambault de 1769, la maison possède une grande cour extérieure à l’arrière. Celle-ci équivaut à plus de la moitié de la superficie intérieure bâtie, alors que sur le plan cadastral de 1821 et 1830, la cour extérieure a sérieusement rapetissé. Elle ne correspond plus qu’à un quart de celle de 1769 et se voit même annexée d’une « achterhuis », une construction isolée en fond de parcelle. Le croquis du registre cadastral, présentant la situation entre 1865 et 1936, montre que la mini cour a encore été réduite, ne laissant plus qu’une superficie d’environ 4m² à l’air libre. Et enfin, sur le dernier plan cadastral de 2010, les reliquats de cour ont totalement disparu. La parcelle a donc subi une modification progressive depuis les environs de 1769. Elle est donc passée d’un état bâti en avant de parcelle et cour ouverte en fond de parcelle, à une parcelle entièrement bâtie dont la partie arrière est une annexe du rez-dechaussée commercial.

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Descriptions chronologiques des modifications Dans le dossier n° 789, on apprend qu’en 1866, M. Vanhamme (parfois écrit Vanham), le propriétaire de l’actuel n°28 de la rue au beurre, anciennement le n°38 et habitant du n°42, demande l’autorisation de modifier la double porte vitrée de la devanture. Sur l’un des plans, reprenant la situation existante de l’époque et la situation projetée, il est proposé de faire une inversion de la porte d’entrée dans la travée. Cela se concrétiserait par la placer dans la moitié gauche de la travée plutôt que dans la moitié droite de la travée. L’ensemble de la façade est composé de deux travées. Les deux baies de la devanture sont surmontées d’arc en plein-cintre. Malheureusement, ce plan ne montre pas l’entièreté de la façade. Dans le dossier n°790, on apprend qu’en 1868, M. Vanham domicilié cette fois au n°19, rue de la Source à Saint-Gilles, demande une autorisation d’établir une vitrine à l’édifice dont il est toujours propriétaire. Dans l’élévation de l’époque, la vitrine proposée est très décorée par rapport à celle de la situation existante et de multiples moulures viennent donner du relief à la façade. La situation en 1868 n’est pas identique à celle projetée deux ans auparavant. À partir du premier étage les travées et la devanture ne correspondent pas. Le nombre de travées est de deux en 1866, et seront au nombre de trois en 1868. Quant à la vitrine, en 1866 elle est composée de deux travées, surmontées d’arc, alors qu’en 1868, c’est une vitrine rectangulaire d’une seule travée. Une énigme concernant les travaux de 1866 reste cependant en suspens. Aucune indication ne permet de nous prouver si c’est une erreur de dessin, de classement de dossier, ou si les travaux n’ont tout bonnement pas été réalisés. Le dossier n°791, révèle qu’en 1873, M. Van Campenhout aimerait faire placer six seuils de fenêtre sur la

façade. Aucune information n’est précisée à propos de son statut (locataire, propriétaire,…) par contre, nous savons que M. Vanham habite dans la maison. Il est également écrit qu’une opération de plâtrage ainsi qu’une réparation d’une partie du trottoir ont été effectuées. Dans son étude, Emmanuelle Job émet l’hypothèse qu’un remplacement des châssis a été opté lors de cette période. Malheureusement, aucun élément graphique n’apparaît dans ce dossier qui aurait pu nous informer quant à l’état de la façade. Dans le dossier n°4092, introduit en 1910, une demande écrite par M. Vankeerbergen, relate le souhait de remplacer les boiseries extérieures, qui selon lui, sont en mauvais état. Il aimerait également apporter une modification au volet. Au lieu d’avoir un volet trainant, il désirerait poser un volet store mécanique qui serait stocké dans un caisson extérieur. Sur l’élévation jointe à la demande, deux constatations peuvent être faites. La première est que la situation existante est bien plus épurée que celle projetée en 1873. Ce qui amènerait à en déduire que soit les travaux demandés en 1873 n’ont pas été achevés, soit qu’entre 1873 et 1910 des travaux auraient été réalisés sans en aviser la ville ou encore, que l’élévation de la situation de 1910 n’est pas complète. En 1917, une élévation globale de la rue permet de voir que la façade n’a pas été fortement modifiée depuis la situation de 1910. Ce document fait parti d’un projet de restauration de la ville de Bruxelles concernant les façades de la rue. Dans le dossier n°27045, introduit en juin 1921, une demande écrite par M. Delvaux fait acte d’un mauvais état de la façade et pour cette raison, il désire réparer l’enduit de la façade du n°28 et n°32 de la rue. Il semblerait que cet homme soit le propriétaire des deux maisons. Il précise qu’ « un échafaudage est placé et que les peintres attendent le feu 49


vert pour commencer ». Malheureusement, à la fin du même mois, la demande est jugée irrecevable sans les plans de façade annexés à la demande. M. Delvaux s’empresse de délivrer l’élément manquant dans lequel il colorise les parties critiques des bâtiments à réparer. Le pignon à redents ainsi qu’une partie sous le seuil de fenêtre, à l’extrême gauche du n°28, sont colorisés. Le n°32 est vraisemblablement peu abîmé puisqu’aucune partie de la façade n’est mise en couleur. Ce n’est qu’à partir du 19 août que les travaux purent continuer grâce à la délivrance de l’autorisation « de réparer l’enduit de la façade du n°28 » mais dans lequel on ne mentionne plus la mise en peinture. Il convient de faire remarquer, qu’entre 1917 et 1921, les fenêtres se sont vues amputées de leurs petits fers. Est-ce alors le dessin de la situation de 1921 qui n’est pas complet ou est-ce le fruit de travaux faits entre ces dates ? Dans son étude, Emmanuelle Job mentionne qu’un dossier, daté de 1932, - dans lequel M. Aurez demandait une autorisation - aurait disparu. Seul le récapitulatif permet de préciser l’ampleur des travaux, duquel une autorisation pour un renouvellement des châssis de fenêtre ainsi que leur mise en peinture a été demandée. Dans le dossier n°56032, un avertissement du service technique des travaux publics est envoyé le 18 octobre 1945 à M. Aurez (probablement le locataire du magasin). Il lui ait reproché de réaliser des travaux sans autorisation. Aussitôt alerté par cette lettre, deux jours plus tard, il introduit une demande stipulant qu’il aimerait transformer le revêtement bois de la façade du magasin en revêtement marbre et modifier la caisse à volet. L’élévation dessinée à une échelle de 2%, par l’architecte G. Dewamme, présente l’ensemble de la façade et les modifications que M. Aurez désire apporter. Ce n’est qu’en janvier 50

1946 qu’un acte d’autorisation lui est délivré pour qu’il puisse faire poser des montants en marbre ainsi que pour modifier la caisse à volet en lui appliquant également un revêtement en marbre. Dans le dossier n°85724, M. Jean De Raemaker, le locataire du magasin domicilié à Brugge, demande en août 1977 de pouvoir faire une modification de la façade. M. Georges Delvaux est visiblement toujours propriétaire selon les documents que le propriétaire devait signer pour s’engager dans les demandes. C’est l’architecte M. Gilbert Joseph Maene qui est le concepteur des modifications de la devanture du magasin. Pour la première fois, les documents graphiques des dossiers d’archives présentent un plan de l’intérieur. En effet, la situation projetée montre un plan du rez-de-chaussée modifié par rapport à l’état actuel. La vitrine projetée est divisée en deux parties par une entrée qui se fait en arrière-plan de la façade, laissant un espace abrité, destiné à contempler les marchandises depuis une plus grande surface. On peut également voir qu’une paroi, anciennement située entre la vitrine et l’escalier, est supprimée dans la situation projetée. Un cliché, avant les travaux demandés en 1977, existe dans l’iconothèque de l’IRPA. On peut y reconnaître l’enseigne « Dalmotte » commune à celle de la photo et à celle dessinée sur l’élévation actuelle dans le dossier introduit par M. De Raemaker. En 1989, une description de la maison apparaît dans « Le patrimoine monumental de Belgique » . Il y est écrit : « Le n°28. Datant du XVIIème s., maison traditionnelle à pignon, de trois niveaux et trois travées, sous bâtière perpendiculaire de tuiles. Aujourd’hui, façade cimentée, éclairée de fenêtres rectangulaires modifiées, à appui saillant. Pignon à sept gradins, ajouré d’une fenêtre cintrée d’origine, à imposte et clé saillante et doublée d’un larmier ; à gauche et à droite, petite ouverture rectangulaire. Ancres en I.


En 1999, les archives de l’Urbanisme de Bruxelles mentionnent que la façade du magasin aurait subi des travaux de rénovation et de transformation. D’après Emmanuelle Job, ce serait le moment où « Oliviers & Co. » établissaient leur boutique dans la maison. Elle fait également la supposition que la façade a été repeinte à ce moment-là, soit, entre 1979 et 1999. L’information ne peut malheureusement pas être vérifiée car le dossier intitulé 32B/1999 est introuvable.

Depuis le début de la prise en charge du dossier, des collaborations ont vu le jour afin de mener à bien l’étude complète de ces maisons. Les études historiques et stratigraphiques ont été réalisées par Emmanuelle JOB. Des études sanitaires en rapport à la structure ont été réalisées par Pierre STOFFEL, les cartes pathologiques et le Permis Unique ont été réalisés par le bureau d’architecture.Suite à toutes ces études, la maison n°28, a subi une série de travaux qui s’est achevée en cette fin d’année 2015.

Un arrêté de classement du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 14 septembre 2000, mentionne l’actuelle maison sise 28 rue au Beurre comme faisant partie d’un ensemble classé « en raison de leur intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique et folklorique ». Cet arrêté nous renseigne également sur des éléments à l’intérieur du bâti. « La cave voûtée en brique est relativement basse et présente une division assez complexe, révélant différentes transformations » ; « la charpente d’origine a été rénovée à certains endroits. »

Et enfin, bien que la vitrine du magasin ait été modifiée à de multiples reprises, la façade a gardé en grande partie ses caractéristiques de la construction. En effet, après 1695, année du bombardement, les maisons reconstruites, très rapidement, à l’identique sont reconnaissables grâce à leurs pignons (à gradins) en brique, enduits et peints.

M. Giuseppe Santamaria, domicilié au 242-244, rue de Lindhout à 1040 Bruxelles introduit une demande en 2001 à l’Urbanisme, afin de pouvoir installer une annexe du magasin, au premier étage, dans le but de faire déguster les produits aux clients. Les zones privées destinées au personnel, comme la cuisine, les toilettes et leur local, sont déplacées au 2ème étage. Dans ce dossier, il est également précisé qu’un monte-charge doit être placé à l’arrière du bâtiment. En 2011 M. Berquin de la société Patrilex SA, propriétaire du n°28 et 32 ainsi que M. Philip Martin propriétaire du n°30 de la rue au Beurre demandent au bureau « Architectures Parallèles » de réaliser la restauration des façades et des toitures de leurs maisons respectives.

En haut: photographie 1910. Ci-contre: élévation datant de 1921.

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En 2005, les maisons 29, 31 et 33 de la Rue au Beurre ont été classées grâce à leurs richesses historique, esthétique et folklorique (Annexe 1). Elles sont également protégées par le patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998. La maison n°29 a une grande valeur historique dûe à la sauvegarde des vestiges archéologiques antérieurs au bombardement de 1695. Ces trois maisons témoignent de l’esthétique des habitations bourgeoises de classe moyenne du 17e et du 18e siècle, des édifices sobres, étroits et possédant un pignon à rampant chantourné, typiques de ces périodes. Cette maison présente aujourd’hui quatre niveaux dégressifs . La façade du rez-de-chaussée, ajoutée au 18e siècle, est maçonnée en pierre bleue selon le style Louis XVI. Cet ensemble est travaillé avec des lignes de refends sur les deux murs mitoyens aux maisons voisines. La porte est centrée et timbrée d’une clé . Les deux fenêtres de part et d’autre de la porte, composant la vitrine, furent rajoutées en 1888. Au-dessus de l’entrée, l’entablement est constitué d’une corniche denticulée sous laquelle se trouve une chute de feuillage. De part et d’autre, des triglyphes occupent l’entablement. Au bas de ce rezde-chaussée, quatre consoles ont été conservées. Les niveaux supérieurs présentent trois travées. À partir du premier étage, la maison est recouverte d’un enduit blanc. Le deuxième niveau compte trois grandes baies rectangulaires dépourvues de leur encadrement saillant d’époque. Le deuxième étage possède également trois fenêtres mais de taille réduite. Enfin, la maison comporte un pignon chantourné composant depuis son centre trois baies. Un cordon profilé prenant la forme d’un larmier, courant au-dessus de ces fenêtres, divise le pignon en deux. La bâtière est faite de tuile et est surmontée d’un fronton circulaire du 18e siècle. Les

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toitures en pignon, comme celle de cette maison, ont été interdites en 1703 afin d’éviter les problèmes d’infiltration d’eau aux chéneaux et la propagation des incendies. La Grand-Place et ses rues environnantes représentent donc les rares exemples de ce qu’auraient dû être les toitures de l’époque . À tous les étages, des poutres et des solives constituent la structure initiale du bâtiment. Chacune des poutres du premier, du deuxième et du troisième étage, se rapporte à une ferme qui compose la charpente des combles de l’édifice. Les étages étaient constitués de deux pièces et d’un escalier central, mais cela fut modifié lors de travaux ultérieurs. Le pignon de la façade arrière est à rampant droit. La parcelle contient aussi une annexe séparée du bâtiment par une cour intérieure. Sa toiture en bâtière est encadrée par deux pignons latéraux. Les vestiges du mur de l‘annexe initiale ont été conservés. L’ensemble des éléments architecturaux de cet édifice représente la demeure caractéristique du centre historique bruxellois. Cette maison ainsi que la rue au Beurre, ne se sont pas toujours présentées sous cet angle. L’histoire de la rue remonterait aussi loin que celle de la GrandPlace. Au 12e siècle la rue devait probablement compter quelques « Stenen » ; maisons fortifiées, habitées par des nobles et protégeaient la ville. À cette époque, la rue se dénommait Santstraete (rue au Sable) par le fait qu’elle longeait un banc de sable provenant des marais bruxellois. Déjà à cette période, le Nedermerk occupait le parvis de l’Eglise Saint Nicolas au bas de la rue au Beurre actuelle. Ce marché serait à l’origine du nom donné à la rue. Les drapiers avaient exigé le 7 novembre 1541 que le beurre soit la seule substance utilisée pour graisser la laine. On ne vendait donc essentiellement que du beurre à partir de cette époque au Nedermerk.

L’activité commerciale du beurre s’est étendue à l’ensemble de la rue. Et dès lors la Santstraete se nomma « rue au Beurre ». Ce commerce corporatif perdurera jusqu’en 1796, date à laquelle le marché au Beurre fut muté à l’emplacement de l’Eglise des Ricollets . Des fouilles archéologiques, menées par Monsieur Des Marez en 1913, ont dévoilé des fondations en moellon et en brique se situant à 2 mètres des maisons actuelles vers le centre de la rue. Ces fondations datent d’avant les travaux d’élargissement des rues de 1698. Ces fondations en moellon correspondent à la largeur de la rue et la disposition des maisons avant le bombardement de 1695. Un pavement en moellon de grès équarris, directement posé sur le sol naturel de l’époque et enfuit à 1,40 mètre de profondeur, a également été retrouvé. La reconstruction du centre en 1698 est associée à certains changements architecturaux ; les maisons en bois ainsi que leur recouvrement en chaume furent interdits. Quant aux enduits, ils furent utilisés afin de masquer les éléments disgracieux de la façade. Des ornements divers tels que les pilastres, les dorures et boiseries furent leurs apparitions. Les maisons furent construites selon un même modèle; structure étriquée comprenant un escalier en son centre menant aux logements des étages supérieurs, attribuant un rez-de-chaussée au commerce ainsi qu’une arrière-cour. Au 18e siècle, la rue au Beurre change de nom et devient la Grande rue au Beurre en réaction à la création de la Petite rue au Beurre. La rue perd au 19e siècle ses maisons numérotées de 1à 13 et 2 à 20. Cette section deviendra la rue Tabora. La numérotation de la Grande rue au Beurre est conservée . La maison a subi plusieurs petites modifications internes. Avant le bombardement de 1695, la maison était probablement avancée de 2 mètres vers le 53


centre de la rue et aurait possédée la même orientation qu’aujourd’hui. Lors de travaux de terrassement du sous-sol en 1954, des ouvriers ont découvert un fragment de mur en moellon de trente centimètres d’épaisseur. Ce reste de mur, parallèle à la chaussée, se situait à septante centimètres de la façade actuelle en direction du centre de la rue. En 1888, la façade a connu une première modification. Les deux fenêtres sont transformées en porte sous l’ordre du propriétaire Tielemans. Il détruira également l’annexe initiale qui était insalubre, pour en reconstruire une neuve en 1900. L’annexe a été entièrement rebâtie, exceptés les murs mitoyens d’origine qui ont été préservés ainsi qu’un morceau de la façade côté rue. Tielemans entreprend de nouveaux travaux en 1923, consistant en la transformation des boiseries des fenêtres de la façade du rez-de-chaussée, la modification de l’escalier qui sera remplacé par un nouvel escalier à vis et la création d’un sas d’entrée devant la porte gauche de la façade. Certains murs intérieurs ont été transformés et des cloisons ont été rajoutées au sous-sol, rez-de-chaussée et au 1er étage. Des installations sanitaires ainsi qu’un recouvrement de la cour intérieure ont été effectués. En 1929, ce même propriétaire entreprend des travaux pour surélever la cheminée de l’annexe afin que la fumée ne gêne pas les habitations voisines . L’escalier est une nouvelle fois modifié en 1954. Le carrelage devant l’entrée principale sera également refait ultérieurement. La même année, la façade subit quelques changements ainsi que l’intérieur de l’établissement. À cette époque, une salle de billard occupait le premier étage et le café «à la cigogne» s’octroyait le rez-de-chaussée . Enfin, des travaux sont entamés au commencement de l’année 1978 et l’établissement «à la Cigogne » 54

sera fermé. Une extension de l’habitation sera effectuée au premier étage en 1995. Cette pièce mesurera 3,7 mètre de hauteur avec une surface de 79,341m². L’annexion suivra donc la première pièce qui à l’époque mesurait 3,3 m de haut et 56,7m² de surface. Actuellement, les gérants de l’établissement « Eurosouvenir » ont pour objectif la création d’un deuxième escalier qui débuterait en face de la vitrine gauche de la façade. Les combles n’ont jamais été aménagés et l’établissement n’a été que peu habité. De nos jours les étages supérieurs ne sont plus habités. Plusieurs commerces se sont succédés au n°29 rue au Beurre. En 1830, le mercier Loos-Boey occupait les lieux mais déménagera en 1833 Place Saint Nicolas. La même année, M. Vermeulen s’y installe et ouvre son magasin de toiles peintes imprimées et d’articles d’aunages. C’est en 1840 qu’ouvre le cabaret « A La Cigogne » qui perdurera jusqu’en 1978. De nombreux gérants s’y sont relayés tels que Brieven, Colson, Thielemans, Schoonsjans et Teugbels. L’Association mutuelle d’anciens militaires du 11e régiment de ligne ainsi que le comité de l’Association belge des électriciens se réunissaient dans cet estaminet en 1914. En 1990, un nouvel établissement remplaça ce commerce. Il s’agit, cette fois-ci, du restaurant grec Parnassos qui fermera en 2010. Enfin, il y a cinq ans l’échoppe « Eurosouvenir » ouvrait ses portes et est encore ouverte actuellement.

Ci-contre: photographie du commerce «La Cigogne» et élévation de 1923.


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Le numéro 30 partage sa façade avec le numéro 32. C’est une façade à pignon de type traditionnelle qui comporte trois niveaux et quatre travées. Le pignon, en briques à dix gradins, est enduit. La façade à pignon est caractéristique de la période de reconstruction après le bombardement de 1695. Actuellement, le rez-de-chaussée abrite un commerce de chocolat belge. On observe que l’ensemble de la maison a, au cours du temps, subi des rétrécissements de la cour arrière, qui disparaitra complètement au profit d’une annexe aux environs de 1936. En 1842, M.E Rambelberg introduit une demande d’autorisation pour pouvoir placer deux vitrines dans la façade sans toucher à la maçonnerie. A cette époque le numéro 30 est occupé par M. Vergote Van Campenhout qui est fabricant de pain d’épices et de chocolat. En 1889, E. Vander Meerschen, domicilié avenue Louise au n°225, introduit une demande d’autorisation pour une modification de la façade. Celle-ci doit répondre à plusieurs conditions : - Effectuer le travail conformément aux prescriptions du règlement sur le bâtiment. - De se conformer aux conditions insérées dans le rapport de monsieur l’ingénieur en chef des ponts et chaussées. - De placer une barrière sur toute la largeur du trottoir pendant l’exécution des travaux. - De reconstruire le trottoir en pavé conformément aux prescriptions du règlement sur la matière. - De se conformer, pour la fermeture du magasin, à l’article 3 de l’ordonnance sur la police de la voirie.

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- De poser la marche à l’entrée selon le niveau de pente qui a été tracé sur le plan par les agents de l’administration. En 1897, M. Vander Meerschen, dans un souci de bien être pour son locataire M. Janssens, introduit une demande d’autorisation pour déplacer le cabinet se trouvant dans la pièce servant également de cuisine. La demande est refusée car l’article 79 du règlement sur les bâtisses stipule que le cabinet doit pouvoir s’ouvrir sur l’air libre par une porte ou par une fenêtre. En 1933, M. H. Vender Meerschen, domicilié au 42, Boulevard Brand Whitlock , reçoit une lettre de la ville de Bruxelles (service technique des travaux publiques & bâtisses) lui informant qu’il est en infraction de l’article 4 du règlement sur les bâtisses. En effet, après avoir, sans autorisation préalable, appliqué un revêtement en chevron et marbrite de couleur rouge, il se voit dans l’obligation de l’enlever. Dès lors, H. Vender Meerschen rentre en contacte avec l’architecte de la ville pour choisir une teinte grise rétablissant l’harmonie esthétique de la rue. M. Bonnet (horloger) est le locataire de la boutique du rez-de-chaussée. En 1969, M. R. Schepens, domicilié avenue Madoux au n°40 à Woluwé Saint-Pierre, introduit une demande de permis pour démolir la verrière vétuste recouvrant la cour de l’immeuble et d’y aménager des nouvelles installations sanitaires. Les travaux sont réalisés avec l’avis favorable du service d’hygiène.

remise en place d’un escalier, sur la suppression du volet et l’enlèvement de l’habillage en bois aggloméré, de la modification de l’enseigne et du nettoyage des pierres bleues existantes. Un courrier de la Commission royale donne des indications quant aux matériaux à employer pour les devantures du magasins et des façades fin XVIIème du centre de Bruxelles : « la vitrine réduite à un trou béant constitue le rez-de-chaussée d’une maison classée datant du XVIIème siècle appartenant à un ensemble caractéristique du tissus urbain ancien. L’absence d’une devanture est donc inacceptable ». En 2009, M.F. Martin introduit une demande d’autorisation en vue de modifier la façade à rue au niveau du rez-de-chaussée (avec l’ajout d’une enseigne). La demande sera refusée. Actuellement un projet de restauration des façades et de la toiture, introduit par Philip Martin et réalisé par De Four sprl & Architectures Parallèles sprl, est en cours.

Ci-dessous: demande de modification de façade en 2009.

En 2002, Kahn Zahid introduit une demande de permis pour améliorer la devanture du commerce aménagée sans autorisation dans le courant de l’année. L’architecte est Bernard Delwarde (24 rue Paul Emile Janson à Saint-Gilles). La demande porte sur la diminution de l’allège et la 57


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Rue au Beurre, n° 31

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Le bâtiment se situe sur une parcelle assez étroite typique du centre historique de la ville. Cette maison qui remplace une ancienne maison en bois incendiée lors d’un bombardement, date de 1696 et portait le nom de «L’Ecusson Vert » ou «De Peerle ». En effet à cette époque, on différenciait les maisons selon leur nom car elles ne possédaient pas de numéro. Au XVIIe siècle, elle devient la propriété de Jean de Cachiopin qui est un riche amateur d’art anversois. Finalement elle sera acquise en 1858 par Jean-Baptiste Dandoy pour la somme de 21.OOO francs, et est toujours aujourd’hui aux mains de la même famille de boulangers-biscuitiers. Au fil du temps, plusieurs transformations, tant au niveau de l’intérieur que de l’extérieur, seront faîtes au bâti. La façade de l’immeuble, qui se compose d’un rez-de-chaussée commercial et de trois niveaux au total, est répartie symétriquement en deux travées de fenêtres et est surmontée d’un pignon chantourné et couronné d’un fronton triangulaire. Elle est faite de briques et de pierres blanches. 1882 Architecte : ? Travaux de renouvèlement des boiseries de la vitrine et le soubassement de la maison en vue d’aménager un rez-de-chaussée commercial. La devanture en bois néo-renaissance est composée d’une vitrine et d’une porte accostée de pilastres avec cannelures, qui soutiennent un entablement panneauté, sous une corniche à mutules portée par deux consoles. 1900 Architecte : ? Travaux de démolition de la façade sur la cour pour la construction d’un toit vitré amenant de la lumière

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dans cette arrière-cour, démolition de cloisons intérieures, modification du WC et remplacement du four au bois par un four au charbon (bâtiment du fond de la cour de la propriété). 1921-22 Architecte : A. Lener. Travaux de restauration de la façade (décapage) : Modification des fenêtres rectangulaires à appui et larmier en pierre bleue de la façade avant, ajout d’un cartouche à enroulements, sculpté d’un moulin et ajout de vases à gauche, à droite et au-dessus de celui-ci. Dans le pignon, une fenêtre cintrée à encadrement, impostes et clef surmontée d’un blason. Arrêtés appliqués : -La saillie tolérée, sur une hauteur de 2,5m mesurée au-dessus du niveau du trottoir, ne devra pas dépasser 5cm. -La saillie des soupiraux de cave ne pourra excéder celle des plinthes y attenantes. -La devanture devra être munie d’un volet roulant, conformément à l’article 45 du règlement sur les bâtisses.

chaussée. Aménagement des locaux de toilettes et de cantine au 4e étage. Aménagement des caves pour stockage. Arrêtés appliqués : -L’engagement de réserver à partir du niveau du rez-de-chaussée de l’immeuble, une cour à ciel ouvert mesurant au moins le huitième de la superficie totale de la propriété.

Ci-dessous: 1920.

photographie

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1951 Architecte : Paul Calame-Rosset. Travaux d’aménagement de toilettes pour dames au sous-sol afin de se conformer aux exigences ministérielles. Arrêtés appliqués : -D’établir les égouts à un niveau tel qu’aucun reflux ne soit à craindre en temps de crue dans l’égout public. -De ne faire servir en aucun temps à l’habitation les pièces de l’annexe qui n’auraient pas la hauteur réglementaire. 1953 Architecte : Paul Calame-Rosset. Travaux pour construire un four moderne de boulangerie dans la cour intérieure, au niveau du RDC de l’immeuble sur une nouvelle parcelle (n° 348 e) attenant à la boulangerie existante. L’emplacement du four change sur la parcelle (cf plan de 1900) au niveau du rez-de59


1979 Architecte : Jacques Marchand. Travaux pour renouveler les toitures du RDC couvert à l’arrière de l’immeuble. Toitures en verre remplacées par des toitures en béton (architecte : Jacques Marchand). Arrêtés appliqués : -L’arrêté royal du 6 février 1971 sur l’instruction et la publicité des demandes de permis de bâtir -L’arrêté royal du 24 août 1960 sur un plan particulier d’aménagement pour le territoire dans lequel est situé l’immeuble. -La saillie tolérée, sur une hauteur de 2,5m mesurée au-dessus du niveau du trottoir, ne devra pas dépasser 10cm.

En haut : photographie de 1900. Ci-contre: élévations de 1921, état actuel et état nouveau.

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RUE AU BEURRE, N°32

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Le numéro 32 de la rue au Beurre se situe entre la Grand Place et le croisement avec la petite rue au Beurre. La rue au Beurre est une très ancienne rue, elle date du XIIe siècle et le numéro 32 quant à lui date du XVIIe siècle.

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Rue au Beurre, n° 32

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Cet immeuble forme avec le numéro 30 une habitation double qui se compose de trois niveaux et quatre travées. L’habitation est surmontée d’un pignon composé de dix gradins, le tout enduit et d’une bâtière perpendiculaire de tuiles. Les fenêtres sont rectangulaires à appui saillant, les deux de droite ont été modifiées par un allongement vers le bas et ne sont donc plus symétriques avec celles du numéro 30. La façade présente des ancres ouvragées sur chaque niveau. Le pignon est ajouré d’ouvertures qui ont été murées : deux baies centrales jumelées en anse de panier avec impostes et clé. On peut également constater, de part et d’autre de ces ouvertures murées, deux petites baies. Il est difficile de retracer l’histoire de cet immeuble au XVIIe et au XVIIIe siècle car les documents sont très rares pour ces périodes. On pense néanmoins que le rez de chaussée a toujours été consacré au commerce. En effet, la première fonction qu’on lui connaisse officiellement date de 1767, le propriétaire de l’époque est Jaques Brems, et occupait la fonction de maître boutiquier. Durant tout le XXe siècle cet immeuble fera l’objet de la propriété de la famille Delvaux, il connaitra une série de locataires et succéderont de ce fait diverses activités commerciales, l’immeuble subira donc différentes transformations en rapport avec ces activités. En 2000 un arrêté du gouvernement classe, comme un ensemble, le numéro 32 de la rue au Beurre ainsi qu’une série d’autres numéros en raison de leur intérêt historique, culturel et esthétique.

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Ensuite, en 2001, un arrêté du gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale classe en totalité le numéro 30/32 de la rue au Beurre.

niveaux et fait également l’objet d’une demande au service d’architecture. Les réponses de ces services sont favorables.

Au niveau de l’évolution de la parcelle à proprement parler, on peut voir à l’aide du plan parcellaire de Bruxelles, par Lefebvre d’Archambault (1769) que la cour arrière avait une superficie assez importante. La parcelle sera très vite privée de ce cette cour arrière, on voit déjà que celle-ci est rétrécie sur le plan cadastral qui montre la situation entre 1821 et 1830. Le plan parcellaire de Popp datant de 1866, montre que la cour a totalement disparu.

Le 28 décembre 1984, Julien Friedler, locataire à cette époque, souhaite une autorisation afin de transformer la façade de la vitrine du magasin au rez de chaussée et de faire une série de transformations internes dans l’immeuble. Les architectes en charge des plans et du contrôle de l’exécution des travaux sont Catherine Nele Huisman et Paul Slternfeld.

La structure de la parcelle ne connaitra pas de réels changements entre 1866 et aujourd’hui, sa situation est restée constante. Le 2 août 1920, le propriétaire du numéro 32 rue au Beurre, Monsieur Delvaux, introduit une demande pour faire un nouveau revêtement de boiserie des vitrines et pour remplacer le parement de granit du soubassement par du marbre. Cette demande sera transmise à l’architecte Français Malfait et sera finalement acceptée. L’autorisation sera accordée, à Monsieur Delvaux, le 26 novembre 1920, sous réserve que les travaux soient exécutés conformément aux plans annexés à cette demande. Cependant nous ne savons pas si cette transformation a été réalisée car les plans postérieurs présentent une façade plutôt sobre, plus proche de celle d’origine. Le 9 juin 1921, le propriétaire introduit une nouvelle demande d’autorisation afin de repeindre la façade de son bien. Par conséquent, le Bourgmestre demande les plans de modification de la façade, le dossier passe ensuite au service des alignements et

Au niveau de la façade le projet est assez simple, il s’agit d’une grande vitrine en verre entourée de pierre bleue travaillée de différentes manières. On trouve également, au dessus de la vitrine, des grilles en bronze et un emplacement dans la pierre bleue pour l’enseigne de la boutique. Enfin, le projet concerne également l’installation d’un volet à front de rue qui permettra plus de sécurité et protégera la vitrine quand le commerce sera fermé. En ce qui concerne les transformations intérieures, les architectes ont le projet de changer le système d’écoulement des eaux usées afin de le relier au réseau d’égouts existant. Ils veulent placer un système de chauffage électrique, abattre les murs non-porteurs de l’ancien escalier mais ils ne touchent pas à la façade arrière qui reste telle quelle. Le service qui s’occupe de cette démarche va demander quelques précisions et modifications notamment quant à l’alignement de cette nouvelle façade. Les plans vont ensuite passer au service d’architecture afin qu’il contrôle les matérialités et l’esthétique de cette façade. Cet immeuble fait partie d’un ensemble, ainsi que les autres numéros de 28 à 42 de la rue au Beurre, faisant partie de l’inventaire Sint Lukasarchief, il est donc important que l’esthétique de la façade soit étudiée afin de garder une continuité dans cet ensemble. 63


La demande est finalement acceptée le 25 janvier 1985, sous réserve de certaines conditions émises par le service des incendies. Mais, suite a un changement imprévu de locataires, Monsieur Delvaux renonce au projet de transformations. Le 22 mars 1985 Jean-Claude Fauchet, nouveau locataire du numéro 32 rue au Beurre dont Monsieur Delvaux est toujours propriétaire, fait une demande pour obtenir l’autorisation de repeindre le rez de chaussée de l’immeuble en couleur « pierre de France ». Il voudrait également appliquer un panneau de bois, peint de la même couleur, sur le socle de la devanture du magasin, constituée actuellement de briques peintes en vert.

nime favorable en ce qui concerne cette demande de transformations. Ce projet de modifications ne sera finalement pas réalisé car l’architecte Nicolas de Smedt s’est déchargé de la mission de contrôle de l’exécution des travaux de l immeuble.

Le 30 décembre 1991 Jean-Claude Fauchet, locataire du numéro 32 rue au Beurre appartenant à Monsieur Delvaux, tient la joaillerie Nicolas et introduit une demande dans l’optique de transformer la façade de la vitrine du magasin au rez de chaussée. L’architecte qui s’occupe de cette transformation est Nicolas de Smedt du bureau Archi Project. Le service de l’urbanisme soulève la question de l’alignement de cette nouvelle façade par rapport à la rue mais celle-ci répond aux exigences et s’aligne aux immeubles voisins. Le service de l’architecture ne soumet aucune remarque et le service d’hygiène donne son accord à condition d’installer un système de ventilation dans le magasin.

Enfin, le 31 juillet 2014, une dernière demande est introduite à la Commission des monuments et sites afin de restaurer les façades ainsi que les toitures des numéros 28, 30 et 32 de la rue au Beurre. Cette demande est introduite par les propriétaires de ces immeubles, la société Patrilex S.P.R.L. - dont Monsieur Hans Berquin est à la tête - et c’est le bureau « Architecture Parallèle » qui est en charge du projet.

La demande passera ensuite devant une Commission de Concertation, en effet selon l’arrêté royal du 5 novembre 1979 chaque commune de la région bruxelloise se verra attribuer une Commission de Concertation en matière d’aménagement local. Dans ce cas-ci on se trouve dans une zone définie au plan de secteur comme étant d’intérêt culturel, historique et/ ou esthétique, l’objet des transformations doit donc être soumis à cette Commission. Le 7 avril 1992, La Commission rend un avis una64

Le 22 mars 1999, Marie Brons est désormais locataire de l’édifice, dont Monsieur Delvaux est toujours le propriétaire, et demande également une autorisation pour transformer la façade du rez de chaussée et faire des travaux intérieurs. Cette demande se fait suite au changement d’affectation de la bijouterie en une confiserie. L’architecte qui est en charge de ce projet est J. Fellemans.

Cette restauration vise le démontage et remontage d’une grande partie des façades car celles-ci ont été affectées de pathologies lourdes au niveau de la maçonnerie et des finitions, suite à des problèmes d’infiltration, de condensation interne et de gel/dégel. Le bureau d’architecture propose également une réflexion sur les menuiseries, ainsi des vestiges des châssis anciens vont leur permettre de reconstituer les châssis d’origine. Quand ce sera possible et nécessaire les enduits au ciment seront remplacés par des enduits traditionnels à la chaux, afin de rester le plus proche de l’aspect originel de la construction. Un lanterneau est actuellement présent en toiture dans l’axe de l’escalier, celui-ci a été placé tardivement et la poutraison d’origine à donc dû être modifiée. Les architectes prévoient de reconstituer la


charpente d’origine, ce qui entrainerait donc l’interruption de ce lanterneau en deux parties nouvelles. De plus, des éléments de stabilité vont être mis en place afin d’assurer la pérennité de cet ensemble classé au patrimoine. La restauration respectera donc l’aspect extérieur des volumes existants. Cette demande sera acceptée par la Commission Royale des Monuments et Sites le 18 décembre 2014, sous réserve de certaines conditions quant au respect et à la préservation du bâtiment.

A droite: demande de transformation de la façade en 1191.

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Cette maison attestée aux environs du début 18e siècle, n’est en rien extraordinaire quant à son architecture ou à son ornementation extérieure comparée aux autres maisons environnantes. Probablement abandonnée et non utilisée aujourd’hui, on ne peut malheureusement pas constater l’état actuel de l’intérieur. Son apparence date depuis 1969, année durant laquelle sa propriétaire Mme Van de Velde demanda une autorisation pour refaire la façade. Elle fut accordée et les travaux furent entrepris par l’architecte J. Bauwens. La maison est en brique, possédant une résille de cordon, de couleur blanche, qui court entre les fenêtres sur les trois niveaux, jusque sur la partie basse du pignon, compartimentant ainsi la façade. Le rez-de-chaussée commercial se compose d’une vitrine qui s’inscrit dans la totalité de l’espace; pas totalement rectangulaire. Elle pourrait nous faire penser à un arc surbaissé du fait de ses coins supérieurs légèrement arrondis. La vitrine descend aussi jusqu’au sol. Les deux niveaux supérieurs sont très simples en façade : chaque niveau est marqué par deux fenêtres à battants, rectangulaires, à linteau droit et par une résille en cordon qui, entre les fenêtres supérieures et inférieures, crée un motif géométrique. Le troisième niveau est séparé du pignon chantourné par un larmier. Ce haut pignon est luimême séparé en deux horizontalement, et est surmonté par un fronton triangulaire. La partie basse se compose d’une fenêtre centrale, ayant les mêmes caractéristiques que celle des niveaux précédents, c’est à dire également cernée par cette résille, et flanquée par deux œil-de-bœuf ovales. La partie supérieure se compose d’un seul jour circulaire.

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Historique En 1836 le propriétaire était P. Vermandele et demanda l’autorisation de faire des transformations sur la vitrine. Elle sera accordée mais seulement sous certaines conditions. Premièrement, il devait construire une vitrine absolument plate, puis y placer des voûtes de décharge, audessus de la porte et de la vitrine. Deuxièmement, un montant en fer rouge de huit centimètres de diamètre devait être placé à l’endroit indiqué sur les plans (de couleur rouge). D’autres indications furent données par l’administration telles que la suppression de la saillie d’un soupirail de cave sur le trottoir, puis de dôter ou réparer le trottoir en pierre d’Ecaussines ou en briquette grise de Boom avec une bordure en pierre d’Ecaussines. On peut remarquer sur le plan que la façade était bien différente de son état actuel: elle semble d’abord plus étroite, la vitrine est rectangulaire, ne descend pas jusqu’au sol, et est séparée de la porte. Les fenêtres des deux niveaux médians sont des arcs en anse de panier. Le pignon aussi est différent, il est ajouré d’une seule fenêtre de ce type. Le fronton triangulaire est quant à lui déjà présent. En 1895, J.-F. Van den Bossche (menuiser-mécanicien de profession) demanda l’autorisation de renouveler la corniche de la vitrine ainsi que les volets qui lui sont associés. L’autorisation fut accordée sous certaines conditions, notamment celle qu’aucune saillie ne pouvait dépasser de plus de dix centimètres sur le nu du mur de face, si celle-ci se trouvait à moins de deux mètres cinquante du sol. Dans le cas contraire elle ne pouvait pas dépasser les limites communales. L’impétrant se voyait dans l’obligation d’établir aux extrémités de la façade une barrière en planche de bois de minimum deux mètres avec un retour sur l’alignement de la rue. Les dalles usées du trottoir devaient être remplacées par d’autres sciées sur leurs deux faces. Des notes de l’adminis-

tration attestaient que l’impétrant n’avait pas rempli ses obligations quant au remplacement des dalles. Un dernier rapport fait finalement état de la fin des travaux. M. Seghers fut le propriétaire en 1903 et introduisit la demande d’autorisation pour construire une cave sous son magasin. Pour cela les conditions concernant la structure - à savoir les colonnes, les différents soutiens en fonte ou en fer, les poutrelles et armatures en fer – devaient respecter les dimensions suffisantes pour soutenir le poids à supporter, tout en permettant l’accès aux travaux pour les agents de l’administration. Également les plans devaient être envoyés en double exemplaires à l’administration. M. Seghers formula une autre demande cette même année: pouvoir construire un nouvel étage au-dessus de son annexe au fond de la cour de sa propriété, elle fut accordée avec les mêmes conditions. Une demande d’autorisation pour construire un réduit au-dessus du couloir fut ambitionnée pour relier sa propriété (le numéro 33) au numéro 35 de la même rue. L’autorisation fut acceptée, toujours sous les mêmes conditions. En 1946, ce même propriétaire souhaita rénover la façade et le rez-de-chaussée, et en fit la demande. Elle fut accordée pour transformer la façade au niveau du rez-de-chaussée, pour modifier la disposition intérieure des locaux de ce même niveau (à usage exclusivement commercial) ainsi que la construction de deux nouveaux WC. C’est l’architecte A. Cornut qui s’en chargera. Il s’engagera à restaurer la façade sur toute sa hauteur à partir du cordon du premier étage. Un document note que le propriétaire a commencé les travaux sans attendre l’autorisation sollicitée.

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En 1969, Mme Van de Velde, nouvelle propriétaire, demanda l’autorisation de décaper l’enduit qui recouvre la façade avant de pouvoir transformer cette dernière. Autorisation accordée. Quelque mois plus tard, une nouvelle demande est parvenue pour reconstruire la façade, à l’aide des plans de J. Bauwens, l’autorisation fut également accordée. Les travaux ont duré quelques temps puisque le document qui atteste la fin du chantier a été émis en 1973. C’est cette transformation majeure qui donnera l’aspect définitif de la façade. En 1973 : Mme Van Ramme et Mme Van de Velde sollicitent une nouvelle fois l’administration dans l’optique d’obtenir un permis de bâtir concernant des travaux d’aménagement au rez-de-chaussée et au sous-sol, pour la suppression d’une cloison , pour le remplacement et la modification du châssis de la vitrine en façade. Elles devront respecter des alignements pour la nouvelle façade notés en rouge sur les plans du rez-dechaussée. Le service incendie a observé que les conditions de sécurité imposées par les plans joints au permis de bâtir n’ont pas été respéctées, ce qui constitue une infraction. Plusieurs lettres de rappels seront envoyées. A la fin des travaux, aucune poursuite ne ne sera entamée quant à cette dernière infraction.

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Ces immeubles sont actuellement rassemblés par un rez-de-chaussée commercial commun occupé par le confiseur Léonidas. Les étages des deux maisons sont consacrés à des appartements. Il est néanmoins intéressant de comprendre l’histoire de ces maisons pour comprendre leurs évolution. Étant donnée l’ancienneté de la rue et des maisons, il est malheureusement très difficile de trouver des informations concernant les époques plus anciennes que le 19e siècle. Nous nous en tiendrons donc à cette période. À l’origine, les deux numéros constituaient des maisons individuelles. Lors de leur réunion, les murs transversaux ont été percés d’ouvertures. Les structures portantes, la distribution de pièces aux étages ainsi que les charpentes d’origine ont néanmoins été conservées. Portons-nous d’abord sur l’immeuble 34. Cette maison du 17e siècle présente trois niveaux et deux travées sous bâtière perpendiculaire. La façade donnant sur la rue au Beurre, cimentée et ancrée, est percée de cinq fenêtres rectangulaires et coiffées d’un pignon à simples rampants droits de hauteur dégressive qui est percé d’une baie. La façade arrière est également ancrée et percée de larges baies modernes. Malgré diverses transformations, le noyau ancien de la maison a été conservé, ce qui n’est pas le cas du rez-de-chaussée qui a été modernisé, à des fins commerciales, et agrandi par le percement mitoyen de la maison 36. Le bâtiment 36 offre sensiblement la même structure que le 34, si ce n’est qu’il se caractérise par des pignons à gradins et des balustres sous ses fenêtres au niveau de la travée du milieu. La maison date ici du 18e siècle. Comme la maison mitoyenne n°34, on y retrouve trois niveaux et deux travées sous bâtière perpendiculaire de tuiles. La façade arrière, comme pour l’immeuble 34, est ancrée et percée de larges baies modernes. Elle se distingue néanmoins du bâtiment 34 par son pignon


à gradins, qui a été reconstruit en 1925 en brique et en pierre blanche, dans un style baroque tardif, avec un décor en bandeau, cartouches et balustres. Les deux maisons possèdent des annexes à l’arrière et une « achterhuis » authentique qui donne sur une cour et sur l’impasse des Métiers. Accessible par le Marché-aux-Herbes, aux numéros 29-31, c’est une des impasses les plus anciennes de la ville. Depuis 1930, l’impasse est fermée par une porte pour des raisons de sécurité, bien qu’il s’agisse d’un espace public. Elles possèdent aussi toutes les deux une cave voûtée commune et continue qui sert aujourd’hui d’entrepôt à la confiserie Léonidas. Evolution des immeubles depuis le 19es La première grande étape que l’on connaisse concerne l’immeuble 36, en 1860. Le propriétaire, Monsieur Demiesse, modifie la vitrine en s’inscrivant dans l’ère de son temps. Cette étape se présente grossièrement ainsi : la vitrine est à gauche et la porte d’entrée est à droite. Les détails que nous connaissons permettent de savoir qu’il y avait des éléments tels qu’un soupirail dans le soubassement (c’est par cette ouverture que le charbon était acheminé dans les maisons pour le chauffage) et des boiseries autour de la vitrine et de la porte d’entrée. Le propriétaire du numéro 34, Monsieur Mahillon construit ensuite, à son tour, une vitrine en 1867. Le permis lui sera accordé tout en respectant diverses conditions (aucun soupirail, entre autres). Cette vitrine occupe toute la largeur du bâtiment. À gauche, la porte d’entrée légèrement surélevée jouxte une grande baie vitrée reposant sur un soubassement. La vitrine et la porte d‘entrée sont entourées de lambris sculptés en bois. En 1882, le propriétaire du 36, Emile Massart, élargit la porte pour en faire « une porte jumelle » qui occupera ainsi presque la moitié de la largeur de la façade. Ensuite, en 1883, le propriétaire du numéro 34, Mon-

sieur Mahillon, envisage de construire un soupirail de 40 centimètres de large, une « entrée de charbon », entouré d’un châssis en pierre bleue à retenue intérieure. Cette demande lui sera accordée à condition de poser une plinthe en pierre bleue. Cela sera effectué. On sait qu’en 1901, Jules Lonfils, propriétaire du 36, modifie la façade et remplace également les sanitaires. Le soupirail de la façade est rétréci de sa moitié, tout comme la porte qui redevient simple. Il renouvelle les boiseries afin de pouvoir installer une enseigne « BIJOUTERIE » sur la façade. Treize ans plus tard, en 1914, il la modifie à nouveau en y ajoutant un châssis guillotine, un soubassement en bois (qui bouche le soupirail) et un volet roulant. Ce volet roulant, condition de l’obtention du permis émis le 24 mars en vertu de l’article 45 du règlement sur les bâtisses, ne sera pas installé tout de suite, ce qui vaudra au propriétaire une amende dès le mois de mai de la même année. Le 13 avril 1925, alors qu’Edouard Raymaekers est le propriétaire de l’immeuble 36, le Commissariat de Police constate un souci au niveau de la façade. Le trumeau reliant le second étage à la partie supérieure de la façade antérieure présentait une saillie sérieuse vers la voie publique. À hauteur de l’ouvrage, l’aplomb en venait à quitter la verticale. La circulation de véhicules devant l’immeuble fut alors suspendue jusqu’à nouvel ordre, sur demande de Monsieur van Geertruiden, ingénieur de la Ville, et de Monsieur Crockaert, inspecteur général des travaux. Du côté du propriétaire, Monsieur Raymaekers prit d’urgence les mesures nécessaires en effectuant un travail de soutènement à l’intérieur de l’immeuble à l’aide de l’entrepreneur Marien. Suite à l’inspection de la façade et des pignons, Messieurs van Geertruiden et Crockaert témoignent qu’aucun danger d’écroulement n’est à craindre mais par mesure de sécurité, la chambre occupée au second étage par la famille Marcipont fut tout de même évacuée. Leur seul impératif était de 71


contacter la Ville si des morceaux de plâtre venaient à tomber de la façade. Le lendemain, une nouvelle inspection eut lieu et l’on découvrit un décollement de la façade provoquant une poussée vers l’extérieur ainsi que des crevasses. Monsieur Crockaert a alors estimé qu’il fallait détruire cette partie de la façade et un procès-verbal à destination du Collège a été établi. En ce qui concerne le service de protection, il a été maintenu.

Un an plus tard, en 1954, elle envisage des transformations en façade. Elle désire en effet renouveler le revêtement de la vitrine en passant d’un soubassement en pierre bleue à un soubassement en pierre blanche. Cette même année, Edouard Raymaekers fait une demande de transformations en façade et à l’intérieur du rez-de-chaussée. Il place en façade des montants et un linteau en pierre de Bourgogne, uniquement au rez-de-chaussée.

Avec l’aide de l’entrepreneur De Smet, le 36 subit au plus vite des modifications extérieures dès qu’Edouard Raymaekers eut reçu le permis, le 24 juin. On retrouve alors désormais une façade à pignon à gradins en brique et en pierre blanche, dans un style baroque tardif (éléments torsadés, … ). La vitrine reste néanmoins inchangée. Il profitera de ces rénovations pour reconstruire une partie des gîtages à chaque étage.

En 1961, Georges Speeckaert, un joaillier, désire percer le mur mitoyen du 34 qu’il loue à Anne-Marie Goovaerts et du 36, loué à Edouard Raymaekers et modifier la façade ainsi que le rez-de-chaussée du 34 pour répondre à ses besoins commerciaux. C’est l’architecte Igor Favichevitch qui est en charge des travaux.

Trois ans plus tard, en 1928, Edouard Raymakers, propriétaire du 36, introduit un projet de reconstruction en octobre. Il désire renouveler les boiseries de la façade et placer un soubassement en pierre bleue, ciselée à douze coups, à la vitrine. L’article 45 du règlement sur les bâtisses impose dans ce cas un volet roulant à la vitrine. Le propriétaire y déroge, moyennant un engagement d’usage, pour y mettre une grille rétractile. En 1953, Anne-Marie Goovaerts, une veuve propriétaire du 34 rue au Beurre, introduit en octobre une demande d’autorisation de renouvellement de l’enduit de la façade aux étages. Elle désire en effet décaper l’enduit de la façade et le refaire à l’identique. Le 12 décembre, sa demande de permis est acceptée et c’est l’architecte Henri Leemans qui s’occupera de la façade. Lors de cette demande de permis, elle demande également la permission d’effectuer de légères transformations au premier étage. 72

Au 34, la porte d’entrée est retirée pour obtenir une unique vitrine traversée par un châssis horizontal. Elle repose sur un soubassement en pierre bleue ciselée à douze coups qui bouche le soupirail et est entourée de montants en pierre, pour retrouver les motifs du numéro 36. Georges Speeckaert envisageait à la base une devanture en bois apparent. Cela n’a pas été admis. En effet, le Conseil demande de rester dans une veine « XVIIème siècle ». À partir de ce moment, l’évolution des deux immeubles sera liée. Six ans plus tard, il désire effectuer des transformations aux vitrines des deux immeubles. Il reçoit les permis le 30 juin 1967. Le but est désormais d’installer l’entrée du magasin au numéro 34 et non plus au 36, comme précédemment. L’entrée en question se trouverait au bout d’un couloir longé par deux vitrines sur socle en pierre blanche massengis, reposant sur un nivellement en pierre bleue et surplombée d’une enseigne « SPEECKAERT» en ébène se trouvant en-dessous d’un linteau en pierre. La tente


solaire est conservée. Le numéro 36 accueillerait quant à lui uniquement une vitrine. Cette dernière se présente de la façon suivante: le nivellement en pierre bleue, le soubassement en pierre blanche massengis taillée à l’ancienne, la partie vitrine avec un châssis horizontal en bronze surplombée d’une enseigne « SPEECKAERT» et la partie haute de la vitrine divisée par cinq châssis verticaux en bronze. En 1983, cette même personne alors locataire des immeubles 34-36-38, désire transformer les vitrines des rez-de-chaussée des trois maisons. Il veut rajouter des enseignes en bronze foncé où il est inscrit « SPEECKAERT» en lettres capitales dorées et illuminées par des néons sur les trois façades. Les permis seront obtenus le 13 septembre de la même année. En 1992, Georges Speeckaert met « la clé sous la porte ». En effet, les joailliers, pourtant très nombreux, quittent la rue au Beurre. Les immeubles se retrouvent alors en vente chez Jones Lang Wootton (JLL), une compagnie immobilière. Le 12 janvier 1993, la confiserie Léonidas (LEONIDAS NV) devient propriétaire du rez-de-chaussée des bâtiments 3436 et des appartements A1/LOT3 et A2/LOT5. Des modifications intérieures et extérieures sont alors effectuées. À l’extérieur, seuls les montants en pierre des deux façades sont conservés. Ceux du milieu sont couverts par un miroir sur leurs côtés latéraux et ceux des extrémités, sur les bords intérieurs affichent un panneau jaune de l’enseigne. C’est sur le linteau les surplombant que l’on retrouvait l’enseigne de la confiserie. Les vitrines sont en arrière de l’alignement (plus ou moins 85 centimètres) et seront aussi surplombées des enseignes Léonidas. L’entrée se fera à la hauteur des montants mitoyens des bâtiments 34-36. La vitrine de droite sera équipée d’une fenêtre à guillotine. Pour ce qui est de l’intérieur, les deux rez-de-chaus-

sée sont réaménagés pour accueillir une surface commerciale de ce type, on ne distingue cependant aucun changement majeur. Le 12 janvier 2001, Monsieur Thiery, siégeant au service des Monuments et des Sites de la Région de Bruxelles-Capitale a émis le souhait de faire classer comme ensemble les biens 34-36 de la rue au Beurre (et également les numéros 28, 30-32, 38, 40, 42, 44, 46 ainsi que l’impasse des Métiers). Les façades avants et arrières des bâtiments principaux, les charpentes, les toitures, les caves voûtées, les murs mitoyens et les structures portantes (y compris le plancher) seraient ainsi protégés. Le confiseur Léonidas va dès le 16 janvier de la même année demander l’annulation de cette procédure de classement avec l’aide de l’avocat Tangui Vandeput (cabinet Leurquin, Verriest, Van Hout, Vandeput). Un avis favorable du Collège des Bourgmestre et Echevins a néanmoins été émis le 5 mars 2001 en faveur de Monsieur Thiery. En 2007, Dirk Jacxsens, directeur général de Léonidas, voudrait rénover le magasin et les vitrines (devantures commerciales) ainsi que remplacer les enseignes des bâtiments 34-36 avec l’aide du bureau d’architecture BOFA. Cela s’inscrit dans une nouvelle démarche commerciale visant à abandonner les comptoirs ouverts sur la rue, en optant pour un magasin plus luxueux et facilement accessible. Au niveau de la façade, le tenancier de la confiserie veut passer de devantures largement ouvertes et entièrement vitrées en retrait de l’alignement, à deux vitrines à caractère plus fermé et posées dans le plan de la façade. Ces dernières reposeraient dès lors sur un soubassement en pierre bleue. Chacune des maisons sera alors équipée d’une vitrine sur toute la hauteur de sa baie et d‘une porte latérale (l’une étant utilisée comme entrée, l’autre comme sortie) afin de 73


garder le « rythme répétitif de la rue au Beurre ». Pour ce qui est des logos, ceux-ci seront disposés de manière simple. Le directeur de Léonidas opte donc pour quelque chose de sobre. Cela ne changera rien au niveau des piédroits des façades, qui seront habillés de pierre bleue et de travertin, comme c’est le cas au jour présent. Au niveau de l’enseigne, cette dernière serait constituée de lettrages en forme de caissons en aluminium d’environ 10 centimètres d’épaisseur, détachés sur un support bleu foncé (dans le respect des « réflexions qualitatives sur les enseignes de la zone UNESCO »). Les demandes de permis concernant ces modifications sont demandées en mai 2006 par Léonidas et passent alors devant la Commission Royale des Monuments et Sites mais aussi devant des inspecteurs qui vérifient que le bien est repris à l’inventaire du patrimoine immobilier (application du Code Bruxellois de l’Aménagement du Territoire). L’édifice est inscrit sur la liste de sauvegarde, en cours d’inscription, classé ou en cours de classement (application du Code Bruxellois de l’Aménagement du Territoire). Un avis favorable sous réserve leur est attribué le 4 juillet de la même année. En ce qui concerne la rénovation intérieure, la Commission Royale des Monuments et Sites ne mentionne aucune remarque particulière. Pour ce qui est de l’extérieur, cette même commission demande des devantures commerciales situées dans le plan de la toiture, des vitrines équipées d’une allège réalisée en dur (de préférence en pierre bleue) et la division des menuiseries en fonction de la nouvelle façade. Elle émet aussi quelques injectives par rapport aux lettrages et à l’éclairage des enseignes. Ce dernier doit se faire par l’arrière et les lettrages doivent être inférieurs à ceux proposés dans la demande de permis. 74

L’historique des modifications de ces immeubles s’arrête, pour l’instant, sur cette date: 2007. Seulement, étant donné l’attrait touristique de la rue, il est peu probable que cette date soit la dernière.


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La construction de la maison est antérieure au XIXème siècle, il est cependant certain que le bâtiment existait déjà avant le bombardement français. La façade en pierre blanche est constituée de trois parties distinctes, séparées par une corniche moulurée. Elle fut reconstruite en 1698 dans un style baroque tardif. On peut observer sur la façade la présence de trois travées surmontées d’un pignon. L’architecture reste homogène avec la Grand-Place, sans doute dans le but de ne pas provoquer un choc visuel avec les autres bâtiments. La maison possède aussi une cour intérieure. La maison a conservé plusieurs éléments d’époque, notamment les voûtes de la cave, les poutraisons, ainsi que sa charpente. En 2001, le classement de la maison au Patrimoine Mondial de l’Unesco fut évoqué ainsi que celui de quelques autres bâtiments de la rue au Beurre. Cette demande concernait la totalité du bâtiment principal ainsi que les quelques éléments d’époque des annexes extérieures. Le but était de placer tous les bâtiments « rattachés » à la Grand-Place et possédant un pignon, dont la restauration fut postérieure aux bombardements de Bruxelles. Les maisons concernées possédaient une valeur « historique », « folklorique », « artistique » et « esthétique ». En 2006, la biscuiterie « La Cure Gourmande » fut l’objet d’un procès suite à des travaux normalement interdits sans l’autorisation de la Commission royale des Monuments et Sites et de celle de la Commission de Concertation. En effet, une charte interdisait la moindre restauration ou modification sans avoir demandé l’accord au préalable des personnes concernées. En 1900, les premières transformations de la maison concernaient la façade du rez-de-chaussée. Le propriétaire du nom de L. Wartel souhaitait transformer l’entrée de sa boutique pour suivre la mode esthétique de l’architecture de l’époque. Cette façade basse mesurait 5,12 m de haut et était constituée d’une porte


centrale légèrement surélevée. De chaque côté, on y trouvait une vitrine flanquée d’une colonne en fer à ses extrémités. Monsieur Wartel souhaitait ajouter deux poutrelles en fer et ne se limiter qu’à une seule grande vitrine pour le magasin, tandis que la porte d’entrée se retrouverait du côté gauche, comme la plupart des maisons à cette époque. Le soubassement fut réalisé en granit belge avec des césures (raisons esthétiques) et un grillage. L’enseigne « A la Bergère » restera la même qu’avant le début des travaux. Les décorations des vitrines rappelaient légèrement le style « art nouveau ». L.Wartel introduisit une nouvelle demande en 1908 afin de transformer les boiseries de la devanture du magasin et de refaire le soubassement du bâtiment en granit bleu poli. Il est fort possible qu’aux alentours de 1956, les rez-de-chaussée des maisons 36 et 38 étaient communs. Un plan de la façade indique qu’ils appartenaient tous deux à la bijouterie « Speeckaert », dont la propriétaire demanda de transformer la vitrine pour la moderniser. En 1976, l’architecte J.Rombeaux fut appelé pour la restauration des pierres blanches et des fenêtres rectangulaires constituant la façade de la maison lorsqu’on voulut remettre à neuf les environs de la Grand-Place. Chaque fenêtre fut placée entre des pilastres doriques au premier étage et ioniques au second. Rombeaux ajouta également un oculus sous un larmier en haut de la façade. Le rez-de-chaussée était encore commun avec celui du n°36. Le pignon, lui, comprenait une fenêtre rectangulaire entourée de pilastres et de deux petites fenêtres. C’est entre 1996 et 1997, que l’on présenta le projet d’un restaurant au sein de la maison. Le principal problème fut que plusieurs habitations devaient se trouver à l’étage. L’agitation risquait de gêner les habitants, même si une entrée était possible depuis l’Impasse des Métiers. A titre d’anecdote, cette impasse menait à la bijouterie Speeckaert et à la

charcuterie voisine jusqu’en 1920 (c’était une sortie secondaire pour les commerçants). Il fallait aussi garder accessible l’entrée aux caves datées du XVème siècle par l’escalier d’origine. Les appartements devaient s’organiser autour de la cour intérieure de la maison et l’entrée via l’Impasse des Métiers, à laquelle les habitants auraient accès en voiture. Le projet du restaurant se solda par un refus de la Ville de Bruxelles. Une porte transparente fut installée et deux fenêtres fixes au niveau des trois baies vitrées, ainsi que trois impostes vitrées. La reconstitution du parapet d’origine au premier étage fut exigée, à l’instar de celui de 1976 qui ne s’accordait pas assez à la façade. En 2006, La « Cure Gourmande » (une biscuiterie/ confiserie) fut à l’origine d’une série de travaux qui allaient à l’encontre de la charte imposée par la Commission royale des Monuments et Sites. Le placement de la maison depuis 2001 interdisait la pose de panneaux publicitaires ainsi que le moindre changement de la façade du bâtiment. Des enseignes cachaient les impostes vitrées et la porte battante fut remplacée par une coulissante, des inscriptions avaient également été ajoutées au niveau des traverses. On remarqua aussi la présence de barres métalliques sur les côtés. Plusieurs spots éclairant la publicité du magasin avaient été placés illégalement sur la façade d’en face. Afin de récupérer au mieux les pots cassés, on décida de remplacer le parement des pieds droits par des panneaux peints en pierre de jaumont, et la porte coulissante automatique par une autre battante. Les publicités furent placées à d’autres endroits plus discrets. Un chantier de logements au troisième et au quatrième étage fut entamé, avec un accès via l’Impasse des Métiers (accessible depuis la rue du Marché aux Herbes mais non ouverte au public).

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Description de la façade actuelle La façade inférieure – correspondant à la biscuiterie la Cure Gourmande – est constituée de trois parties verticales séparées par de simples piliers. On y entre par une porte centrale à battant et les côtés donnent une vue interne sur le magasin grâce à deux vitrines. Vu de l’extérieur, on se rend compte que les meubles et la marchandises sont positionnés de façon à donner une illusion de symétrie, ce qui n’est pas du tout le cas une fois à l’intérieur du magasin. Deux panneaux publicitaires ont été placés sur les deux piliers «d’entrée» et trois autres au-dessus, tout en suivant la division (plus large sur les côtés) du niveau inférieur. Ce niveau de la façade a été réalisé de façon à coller avec la décoration à l’ancienne de la Cure Gourmande, avec des tons jaunes, ocres et orangés.

grande et à nouveau de forme rectangulaire. Elles sont toutes les deux surmontées d’une décoration dorée. La division verticale se fait à nouveau à l’aide de deux pilastres d’aucun ordre particulier. Ensuite, le pignon se termine avec l’oculus de J.Rombeaux. Le gâble a un couronnement doré sur lequel repose une statuette dont je n’ai su déterminer l’origine ni ce qu’elle représente. En conclusion, la façade inférieure semble avoir subi plusieurs transformations suite aux désirs des divers magasins qui se succédèrent dans cette maison. Les seuls travaux réalisés au niveau de la façade supérieure tiennent plus de la restauration malgré quelques petits changements.

Ci-dessous: élévation de 1976.

Au-dessus, la façade en pierre blanche est elle aussi constituée de trois niveaux séparés par une corniche moulurée. Le premier étage est flanqué de 4 pilastres d’ordre dorique dont les chapiteaux et les bases sont couverts de dorures. Une petite décoration (ou des spots) orne la partie supérieure de chacun de ces pilastres. Les fenêtres sont hautes, simples, rectangulaires, et à battants. Le second étage, bien que moins important, est tout à fait semblable. La seule différence remarquable est la disparition de l’ordre dorique au profit de l’ordre ionique. Le troisième niveau correspond au pignon, lui aussi pouvant être divisé en trois parties. La première correspond à la base du gable, dont les côtés inférieurs partent en spirales. Deux fenêtres beaucoup plus petites et de forme arrondie encadrent une autre plus 78


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Le numéro 42 est une maison située plus ou moins au centre de la rue au Beurre et a depuis longtemps abrité des commerces liés à l’alimentation et plus précisément aux plaisirs sucrés. C’est l’une des plus remarquables de la rue au Beurre. La maison était à l’origine connue sous l’appellation «De Keyser» et était occupée par la corporation des cordonniers et des tanneurs, ce qui explique ces proportions monumentales. Démolie lors du bombardement de 1965, elle fut reconstruite au même emplacement. Composition de la façade et description du bâtiment Elle possède 3 niveaux ainsi que 3 travées sous bâtière perpendiculaire de tuiles. Elle a une façade cimentée à pignon chantourné sous un fronton triangulaire (datant d’environ 1700). La façade était autrefois rythmée de pilastres ioniques sous entablement, d’allèges ornées de balustres ou de cartouches, le pignon très était richement décoré. Aujourd’hui, les étages sont marqués par des lésènes à gauche et à droite, et par le ressaut de la travée médiane. Il y a des fenêtres rectangulaires, et la fenêtre centrale est sous larmier. Le pignon est ajouré d’une fenêtre cintrée entre 2 baies à coins supérieurs coupés. Le rez-de-chaussée commercial a été partiellement reconstruit mais a conservé la porte du milieu du XVIIIe, avec un encadrement en pierre bleue, chantournée, et à impostes et clé saillante s’épanouissant dans le larmier. Au bâtiment principal, s’ajoutent des annexes qui s’étendent jusqu’à l’arrière du n° 44. Les caves

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du bâtiment, construites en pierres et en briques, sont très relativement volumineuses. Côté rue, les caves sont couvertes de voûtes d’arêtes en briques qui rappellent celles des caves de la Grand-Place. Côté arrière, les caves sont constituées de voussettes caractéristiques du XIXe siècle. Le bâtiment principal est particulièrement bien conservé par rapport à la structure et à la décoration. Le plafond, entre autres, possède encore des décorations géométriques en stuc du XVIIIe siècle. Le grenier, la charpente, et les structures portantes sont aussi particulièrement intéressants.

Le 20 Mai 1920, la ville de Bruxelles crée un acte de constitution de servitude pour cause d’utilité publique pour garder l’aspect architectural des abords de la Grand’Place. La ville de Bruxelles s’engage à restaurer à ses frais, dans l’état primitif, les façades. En 1927, on peut trouver un dossier concernant la construction d’un four à pain, pour la pâtisserie-

Chronologie des commerces De 1889 à 1893, le numéro 42 abritait le commerce de E. Denucé, fabricant de chocolat, confiserie, etc. et appartenait à M. Martin. A partir de 1894, on retrouve la boulangerie de Wielmans et G. Duflot. Puis en 1897 et ce jusqu’en 1927, le commerce reste une boulangerie mais appartient désormais à L. Moulart. De 1928 à 1934, H. Questroey devient le propriétaire du commerce et en fait une pâtisserie. En 1935, il y rajoute la fonction boulangerie. Le grand salon de consommation était « toujours plein de dames à l’heure aimable du goûter. » La fonction « restaurant » y sera aussi ajoutée, et ce lieu deviendra une référence pour les touristes. En 2012, on y trouvait la taverne du nom de « Manneken ». Depuis 2014, le groupe Swatch est locataire de l’emplacement. Chronologie des travaux Les premiers travaux inscrits datent de 1893 et concernent la demande d’installation de volets mécaniques à la façade de la maison (propriétaire M. Martin). En 1901, les travaux concernent la construction d’une cave sous la cour de la maison (propriétaire Mr Moulart).

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boulangerie de Mr Quetstroey, qui aurait eu lieu sans autorisation, et qui devrait donc être détruit puis éventuellement reconstruit après le dépôt d’une demande et acceptation officielle. Finalement l’affaire sera classée sans suite.

de servitude. 2000, Décrochage de la façade sans autorisation.

En 1929, on trouve la demande d’une construction de 2 toitures vitrées, en partie au-dessus de la cour intérieure pour permettre aux clients du restaurant du 1er étage, d’accéder aux toilettes situées à l’arrière de la cour. À cette époque on trouve donc le salon de pâtisseries au rez-de-chaussée, puis le restaurant au 1er étage ainsi que les chambres de réserve et le bureau de la direction au 2e étage. Il semble dans ce cas là, qu’il y ait eu un problème dans les documents introduits. 1931, mise en état du galbe de la façade. 1939, mise en état provisoire de la façade et renouvellement des enduits. En 1940, la ville de Bruxelles effectue une restauration en pierres blanches de toute la façade du numéro 42. En 1949, on trouve une demande de modification de la façade, introduite par le propriétaire Mr Defize-Martin pour la firme de Mr Questroey. L’architecte est J. Van Den Eng. A l’époque, nous avons du commerce et de l’habitation. En 1957, nouveaux propriétaires de la maison : Mr et Mme Boey-Malfroot et une demande de transformation de la façade ainsi que du cloisonnement intérieur. En 1972, transformation de la devanture (propriétaire J. Werly). En 1979, on trouve un dossier sur la restauration de la façade. Le 8 Mars 1978, Jacques Werly envoie une lettre pour une demande de restauration aux frais de la ville. Le dossier met en avant un problème de compréhension de l’acte de servitude mis en place en 1920. Le propriétaire considère que la ville est responsable, la ville joue sur les mots et affirme que le cas de figure n’entre pas dans l’acte 82

Ci-contre : élévation datant de 1940.


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Lors de la vaste campagne de reconstruction qui suivit le bombardement du centre de Bruxelles en 1695, des incendies ravagèrent la Grand-Place et les quartiers environnants ; les maisons de la rue au Beurre furent, pour la plupart, détruites jusqu’au sol. On reprit l’implantation parcellaire définie au MoyenAge de manière à réédifier le bâtiment originel en question, à savoir une parcelle étroite et rectangulaire, s’étirant irrégulièrement jusqu’à l’arrière d’un immeuble situé à la Grand-Place (n°2-3). Cet édifice a donc été construit fin 17e- début 18e, dans un style néoclassique, vouant son architecture au commerce depuis bien des années, voir même des siècles. Initialement, celui-ci se greva du numéro 55 (rue au beurre), puis changea en 1890 lors de l’émancipation de la rue Tabora. Lorsque la Belgique faisait encore partie du royaume des Pays-Bas, on trouvait, dans cette bâtisse, un détaillant en fils et cotons du nom de Loos-Bory. A partir de 1875, l’établissement abrita Bonneterie puis, en 1885, une épicerie. Dès lors, elle évolua en charcuterie et garda cette fonction jusqu’à 1939 au moins, tributaire de divers charcutiers tels que messieurs Vanbruystegen G., Dejoncker E. et finalement Pobuda V. On ne sait pas exactement quel type de commerce a abrité cette maison entre 1939 et 1946 mais une chose est sûre, ce fut une période de grands travaux. Henry Slosse et Charles Eliat ont introduit, le 28 juin 1942, aux bourgmestres et Echevins de la ville de Bruxelles, la demande d’apporter à leur bien des transformations suivants les plans joints à leur lettre. Ces transformations comprenaient la façade et également l’intérieur du bâtiment, à savoir le rezde-chaussée ainsi que le premier et deuxième étage et l’ajout d’une annexe. Les modifications comportaient un empiètement supplémentaire sur la cour de moins d’1,2 mètre dû à la nouvelle disposition de

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l’escalier. En effet, le précèdent était peu praticable, dangereux et ne desservait pas l’annexe, c’est suivant cette optique que 4 plans ont été dressés par Monsieur François Engels, architecte, demeurant à Ixelles, rue de la folle chanson. Le retour émis par les différents services d’urbanisme de la ville de Bruxelles concernant les services de l’alignement, du gaz, des ponts et chaussée, ne constate aucune observation particulière, mais, paradoxalement, cela n’en sera pas de même pour le service d’architecture. Effectivement, l’architecte de la ville n’admettait pas le projet de façade car, selon lui, celui-ci ne suivait pas le caractère commun des façades aux abords de la Grand-Place. En octobre 1941, le collège envoya un contre récépissé à Messieurs H. Slosse et C. Eliat faisant part de son refus face à la requête de transformation causé par le projet du plan de façade. Il les prie de lui faire parvenir, le cas échéant, un nouveau projet de façade. François Engels contacte alors le collège, en demandant d’autoriser les travaux qui ne concernent pas la façade, et mentionne le fait qu’il travaille sur un nouveau projet pour cette dernière. Le Collège répond par la négative, aucun travail ne pouvant être effectué avant l’approbation des plans définitifs. Le 24 décembre, de nouveaux plans de façade, dessinés par l’architecte R. Lang, sont transmis aux services techniques des travaux publics qui demandent l’approbation de l’architecte de la ville. Le 2 février 1942, ils reçoivent l’autorisation de démolir puis de reconstruire ultérieurement la façade et de transformer l’intérieur des RDC, 1e et 2e étage. Cette autorisation, valable un an, doit être renouvelée, s’il n’en est pas fait usage dans ce délai. Le changement de projet de façade fut plus complexe et coûteux que celui prévu originellement et ils durent, de ce fait, demander un renouvellement de leur autorisation, en avril 42. Les travaux ralentis-

sèrent pendant plusieurs années et ne furent achevés qu’à la fin de l’année 1945. Cette intervention réalisée selon les plans de l’architecte R. Lang donna à la façade un style baroque tardif, style inspiré par l’architecture traditionnelle bruxelloise de l’Ancien Régime. La façade reconstruite est en brique apparente et pierre blanche. Des bandeaux de même type de pierre soulignent notamment les éléments horizontaux de la façade. Le rez-de chaussée de la façade comporte une large ouverture sous arc en anse de panier, encadrée de pierre blanche adoptant une disposition en harpages sur les montants. La baie comporte deux vitrines sur allèges en pierre blanche et une porte centrale, surmontée d’une large baie d’imposte. Un larmier courbe, étiré aux extrémités, court au-dessus de la baie. Un cartouche, également en pierre blanche, flanqué de deux ancres à volutes déborde du larmier. Les fenêtres à traverses des étages sont rectangulaires et de hauteur dégressive comportant des montants chainés. Les appuis saillants, traverses et linteaux en pierre blanche sont pris en bandeaux continus. Les allèges, au deuxième étage, sont ornées de balustres. Les fenêtres du deuxième étage sont surmontées d’une rangée d’ancres à volutes. La façade est couronnée d’un pignon à gradins, percé d’une fenêtre axiale sous arc en plein ceintre. La baie est encadrée de pierre blanche et surmontée d’un larmier à clé. Le pignon est ponctué d’ancres. Au rez-de-chaussée, entre 1946 et 1969, on trouvera une bijouterie du nom de madame Arthau. En janvier 1973, Monsieur Stéphane Lutz, locataire du commerce se trouvant au rez-de-chaussée, introduisit une demande de permis de bâtir aux services techniques des travaux publics. L’architecte engagé pour le projet fût P.A. Vanbeginne qui était aussi géomètre expert. La demande d’autorisation concernait l’aménagement des vitrines et des trans85


formations intérieures du rez-de-chaussée de cette maison commerciale. L’avis sur cette transformation fut d’abord défavorable car le projet ne permettait pas la sécurité des occupants des étages en cas d’incendie. En effet, il n’y avait pas d’entrée particulière pour desservir les étages, l’escalier permettant de les atteindre se situait dans le fond du magasin. De plus, les dimensions de la cour, trop petite, ne permettait pas la protection et l’évacuation des occupants en cas d’incendie. Un avis favorable fut émis quelque temps après ce communiqué à la condition que la porte coupe-feu indiquée sur le plan présente une résistance au feu d’au moins une demi-heure et soit munie d’un dispositif de fermeture automatique. En mai 1973, une vérification commanditée par le collège a révélé que la porte coupe-feu demandée n’était toujours pas installée et que celle qui était présente ne correspondait pas aux critères demandés. Cette porte ne fut installée qu’en juillet, les autres travaux prévus pour la transformation du rez-de-chaussée étant déjà terminés depuis avril. Pour ce qui est de la façade, la seule transformation qu’ont occasionnés ces travaux concerne l’entrée. Celle-ci était auparavant composée d’une porte légèrement renfoncée par rapport à la façade, entourée de deux vitrines reposant sur des soubassements (qui se trouvent au niveau de la rue). Le tout est surmonté d’un linteau et d’une autre baie vitrée comblant l’arc en anse de panier. Elle fut, lors des travaux, modernisée tant au niveau des vitrines que de la porte qui est, à présent, à doubles battants et sécurisée. Mise à part cette transformation, l’ensemble de la façade reste inchangé depuis 1942. En juin 2003, fut entamée la procédure de classement aux monuments historiques, de la façade avant et des murs mitoyens de l’immeuble en raison de son intérêt historique, artistique, esthétique et folklorique. Ces trois premiers interêts furent justifiés 86

d’une part, par la façade dans la mesure où elle constitue un exemple d’architectures de substitution, s’intègrant dans une démarche historique. Elle fait partie et s’assimile parfaitement à un ensemble d’immeubles (des numéros 17 à 53) présentant un intérêt indéniable et qui se situe dans la prolongation des maisons de la Grand Place, en cohérence avec celle-ci. Elle est également intéressante en tant qu’architectures complémentaires ou comme témoin de l’histoire constructive de la rue. De par son style, cette architecture s’insère, en effet, parfaitement aux immeubles datant pour la plupart d’entre eux du début 18 e siècle. D’autre part, l’édifice conserve également des murs mitoyens anciens – et très certainement des fondations- témoignant de l’implantation parcellaire étroite et rectangulaire du centre historique de Bruxelles. Il constitue donc un témoin historique incontestable de l’évolution du bâti dans un parcellaire ancien. Pour ce qui est de l’intérêt folklorique, il tient du fait que la rue au Beurre est l’une des rues piétonnières les plus populaires de la ville basse. Donnant directement accès à la Grand Place, cette artère ancienne servit très tôt de décors à plusieurs éléments historiques et folkloriques dont l’Ommegang. La procédure de classement fût cependant abandonnée peu après, la façade des années 40 reconstruite dans le style des maisons bordant la Grand Place ne constituant pas une raison suffisante au classement complet au parcellaire de celle-ci.

Ci-contre : élévation datant de 1942.


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Évolution de la maison de 1695 à nos jours es

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La maison n°44 de la rue au Beurre a été quasiment rasée par le bombardement du centre-ville de 1695, rebâtie en style baroque, selon le parcellaire ancien. Elle a conservé une cave voûtée, sans doute bien antérieure, au vu des grandes dimensions de ses briques. Cave qui n’excédait cependant pas la moitié de la longueur de la bâtisse. La maison est constituée de trois niveaux d’élévation surmontés d’un pignon chantourné. Les fenêtres, au nombre de trois par étage, sont de forme rectangulaire, celles du deuxième étage sont de plus grande dimension. Le dernier étage est surmonté d’un «fronton triangulaire». La façade est scandée d’éléments horizontaux qui créent aussi une subdivision en 3 travées et le rez-de-chaussée, probablement destiné au commerce, comporte une porte au centre et deux fenêtres dotées de barreaux sur les côtés. La décoration de la façade montre un motif en damier pour le rez-de-chaussée et des décorations sous les fenêtres du premier étage. Les n° 44 et 46 ont ensuite troqué leur parure baroque pour un néoclassicisme sévère. Hormis quelques adaptations au rez-de-chaussée commercial le n°44 n’a guère changé depuis 1856: enduit blanc, mêmes châssis à petit-bois aux étages et corniche à modillons. A partir de 1929 maison présente 5 étages. La façade est subdivisée en deux travées, plutôt que trois, et présente des fenêtres plus grandes au premier étage. Celles du deuxième étage se réduisent et aux deux derniers niveaux deviennent presque carrées. Au rez de chaussée on voit la vitrine avec une décoration en bois.

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Le premier document officiel conservé dans les Archives de la Ville de Bruxelles concerne l’agrandissement d’une baie de la cave en 1884. Le propriétaire à l’époque est Mons Sédaine. Dans ce document on peut voir l’esquisse d’une vitrine qui occupe pratiquement toute la largeur de la façade. Seule la porte d’entrée, large environ 1 mètre, est située sur la droite. Par la suite, en 1893, est introduite une demande d’agrandissement de la vitrine par le propriétaire de l’immeuble, G. Martin. Vitrine qui présente une ancienne devanture en bois de style néoclassique. L’architecte en charge du dossier est Jean Howaert. Un des documents les plus importants dans les Archives de la Ville de Bruxelles concerne un dossier de 1895. Il comporte une description de l’état de la maison avant les bombardements, un état du relief actuel et une proposition pour la reconstruction de la façade en style néobaroque. On a des cartes postales de 1900 qui attestent de l’état de la maison présenté dans le dossier. L’un des clichés montre l’angle nord-ouest de la Grand Place presque entièrement recouverte d’un habit baroque, sauf les numéros 44 et 46. Le dossier cité plus haut présente aussi un dessin et une coupe de la façade, ainsi que la description de tous les travaux nécessaires pour sa transformation en style néobaroque. Dans ce projet de restauration est reprise la scission en trois parties de la façade qui était devenue bipartite dans la transformation en style néoclassique. Les décorations sont semblables au dessin original (y compris le pignon). Aucune modification de l’agencement du rez-de-chaussée n’est proposée. Dans ces années là, la Ville de Bruxelles entreprend les négociations pour la restauration en style néobaroque de toutes les maisons à proximité de la Grand Place mes ces négociations n’ont pas abouti à un

accord favorable pour la maison n°44 et la façade n’a pas changé. Des lettres mentionnent que l’ingénieur Paul Defize, beau fils de Mme Vve Martin, ne s’oppose pas aux travaux de restauration, mais que la propriétaire Mme Martin ne peut prendre d’engagement quant à une participation dans les frais des travaux. Dans ces lettres, est aussi citée la demande d’autorisation de transformation de la vitrine, où la propriétaire consent à établir la façade du rez-dechaussée conformément au plan de restauration. Dans une lettre écrite en 1921 par l’architecte à l’échevin, il lui explique qu’il est en attente d’un document de l’archiviste Mr Des Marez à soumettre au Collège et Comité d’étude du vieux Bruxelles: un long rapport dans lequel il fait son interprétation architecturale des dessins de De Rons. A cette période, on relève que les baies des fenêtres supérieures de la façade sont munies de grilles, depuis 1920-1921 sans doute, à l’occasion de l’aménagement de la boutique en bijouterie que l’on retrouve sur une photo de 1957. Un nouveau projet de transformation de la devanture du rez de chaussée, consistant en une nouvelle boiserie et un revêtement en marbre pour soubassement est ensuite introduit et accompagné de plan du rez-de-chaussée en l’état. La transformation réellement réalisée prévoit l’encadrement actuel en pierre de Gobertange avec une nouvelle vitrine. Ce projet est accompagné de quelques documents de 1935 relatifs à la Mise en état de la façade. Cette demande est introduite par les propriétaires, Mme Martin et et son fils Paul Defize mais aussi par le locataire G. Aurez. Dans une lettre écrite par l’architecte à l’échevin on peut lire qu’il y a constatation du fait qu’elle est effectivement en très mauvais état. La façade sera décapée de ses enduits à base de chaux et couverte de ciment blanc.

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En 1957 la Ville de Bruxelles reprend l’intention d’entreprendre la restauration de la façade de l’immeuble, en démolissant complètement la façade existante. Dans le document intitulé «Restauration de la facade de l’immeuble Rue au Beurre, 42 et 44» sont décrits en détail tous les travaux nécessaires pour sa réalisation : démolitions diverses, reconstruction de la façade à rue, la fourniture et la pose de toutes les menuiseries extérieures, exécution des ouvrage de zinguerie et autres travaux. Le document est signé par l’arch. G. Luyckx et l’ingénieur en Chef Directeur E. Schoonjans. On trouve pour accompagner ce document un dessin technique très semblable au précédent (1895), mais plus détaillé ; sont dessinées toutes les pierres de revêtement de la façade ainsi que l’ajout d’une balustrade décorative sous les fenêtres du premier étage.

grande partie conservé. La transformation intérieure a consisté en l’ajout d’un niveau à hauteur du 2e étage et le remplacement de la cage d’escalier en bois présentant un superbe départ d’escalier style Louis XVI. A signaler également, au dernier étage se trouve une ancienne porte à ferronnerie datant probablement de l’époque de la transformation. Le grenier est particulièrement intéressant car il possède encore un réduit en planches pouvant également dater de cette époque. Remarquons encore l’escalier en pierre bleue et dalles menant à la cave voutée de briques. Finalement, en 2015, les propriétaires du magasin “Galler Chocolatier” ont repeint la façade, qui était trop en mauvais état, en couleur blanche.

Dans la même année est demandé l’Aménagement de la devanture de magasin pour réaliser une nouvelle vitrine en métal. On peut remarquer que la propriété a été transférée à Paul Defize, fils de la propriétaire précédente. En qui concerne la vitrine, elle a par la suite été remplacée par une vitrine en bois à la fin du XXe siècle. En 2001 les biens rue au Beurre 28, 30/32, 34/36, 38, 40, 42, 44, 46 comme «Ensemble de maisons traditionnelles» ainsi que l’Impasse des Métiers, en raison de leur intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique et folklorique. La description que l’on trouve de la maison n°44 dans le cadre de la procédure de classement est la suivante: Cette Maison présente cinq niveaux et deux travées sous toiture à croupe frontale, résultat d’une transformation effectuée vraisemblablement au cours du 18e siècle. Un dessin de FJ. De Rons du milieu du 18e siècle montre que la façade d’origine présentait trois niveaux et trois travées surmontée d’un pignon chantourné. Le noyau ancien est en 90

Ci-contre: dessin de F. J. De Rons et détail du fronton.


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La maison numéro 46 se situe à l’extrémité de la Rue au Beurre. Elle est la première en arrivant de la Grand place.

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L’information la plus ancienne répertoriée nous informe qu’en 1620 le bâtiment était occupé par des alchimistes. (Cette information nous a été donnée lors de la visite du bâtiment par le manager du magasin mais il n’a pas été possible de pouvoir la vérifier. Malheureusement la propriétaire ne nous a jamais reçus). Le dossier TP 812 (1875) présente des esquisses prévues pour la vitrine. Bien que la maison ait connu un passage néobaroque, cette esquisse exprime une forte volonté néoclassique, notamment avec des éléments tels que des colonnes en faux dorique, des sortes des triglyphes au-dessus et la présence d’une corniche. En réalité cette esquisse ne sera jamais réalisée. Un projet plus sobre sera préféré, où les uniques éléments rythmiques seront les fenêtres. Au niveau des triglyphes on préfèrera encore des fenêtres mais cette fois avec des forme en demi-lune et décorées par leurs propre grilles. Ce qui renforce l’ensemble néobaroque de la maison et en consolide le style. En 1953 un autre dossier nous révèle la demande de la commune de repeindre les éléments dorés de la façade pour s’intégrer au reste de la rue. Ces éléments renforcent en quelque sorte des formes déjà présentes en façade appartennant au style néobaroque.« Alignement de la façade et de la bordure du trottoir ainsi que le niveau de seuil et du trottoir de la propriété ci-dessus indiqué, ont été vérifiés. Etablissement conforme aux indications données. » 27/9/1972: Requête pour vérifier le trottoir car celuici pourrait représenter un danger pour les piétons Le dossier déposé en 1965 est le dernier qui té-

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moigne de changements architecturaux significatifs. Les documents montrent le changement de l’entrée au rez-de-chaussée et ils nous fournissent aussi l’état actuel. En effet, on peut penser que c’est cette année que la maison 46 accueille la « commercialité » de la rue au beurre. On souhaite alors ouvrir deux entrées distinctes, l’une publique qui donne accès au magasin, l’autre privée pour pouvoir accéder aux étages supérieurs. La photo trouvée dans un dossier de 1965 des archives montre que depuis 1875 très peu de changements ont été effectués au niveau de la vitrine. Aujourd’hui celle-ci semble très similaire. Toutefois des différences sont visibles, à l’époque de la photo, au rez-de-chaussée il n’y avait pas l’enseigne du magasin. Une autre différence est la présence d’un trottoir pavé, le long de la façade. Ce qui suggère qu’à l’époque la Rue au Beurre n’était pas encore piétonne. Depuis le changement de la vitrine en façade en 1875, le bâtiment a été consolidé. Sa façade est la moins compréhensible de la rue, d’un point de vue stylistique. L’influence néoclassique est palpable, cependant la volonté d’avoir le même langage néobaroque que les autres maisons de la rue se fait sentir. Le résultat est un mélange de styles, d’époques, fruit des architectes qui lui ont donné un caractère très particulier et originel.

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Historique de la Petite Rue au Beurre

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La Petite rue au Beurre tient son nom de son implantation dans ce qui était autrefois un quartier commerçant et animé où se tenait jusqu’en 1798, le marché au beurre. Située dans l’ « îlot sacré » (ensemble de 23 îlots qui reflètent, par leur architecture, les changements de goût en matière architecturale), pavée et piétonne depuis 1980, elle relie la rue Marché aux Herbes à la rue au Beurre et longe l’église SaintNicolas. Cette ancienne rue date probablement du XVIe siècle lors de la suppression du cimetière contigu à l’église. La plus grande partie de la rue (Numéros 1 à 15) est occupée par un ensemble de petites maisons de style classique à façades scandées de pilastres, construites dans la 2e moitié du XVIIIe siècle, en pendant à l’ensemble semblable de la rue de Tabora. Actuellement, au-dessus de r.d.ch. commerciaux en bois et sans doute de la fin du XXe siècle, l’étage est décapé aux numéros 3 et 5, cimenté aux numéros 9 à 15 ; les fenêtres sont à linteau droit sous panneau, souvent disparu, et comprises deux par deux entre des pilastres. La toiture est d’ardoises, mansardée plus tard aux numéros 1 à 5, et en terrasse au-dessus de l’étage ajouté en 1845 aux numéros 9 et 15. 95


Patrimoine protégé Toutes les maisons impaires de la rue, du n°1 au n°17, sont classées comme ensemble de maisons traditionnelles adossées à l’Eglise Saint Nicolas. La protection définitive a eu lieu le 20 septembre 2001. Cette protection a eu lieu en même temps que les autres maisons adossées à l’église (rue du Marché aux herbes n°1-5 et rue de Tabora n°2-16). Les autres maisons de la petite rue au beurre ne sont pas classées.

Ci-dessous: photographie de la Petite rue au Beurre, 1903. A droite: photographie actuelle de la Petite rue au Beurre.

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Maisons de la Petite Rue au Beurre

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Dans ce chapitre, seront présentés les maisons n°1, n°2, n°3, n°4, n°5-7, n°6, n°8, n°9, n°10, n°11, n°15 et n°17 de la Petite Rue au Beurre. Ci-dessous: élévation des numéros pairs de la Petite rue au Beurre. En bas: élévation des numéros impairs de la Petite rue au Beurre.

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Située dans l’Ilot sacré, pavé et piétonne, la petite rue au Beurre part du Marché aux Herbes pour s’élargir vers la rue au Beurre, et nommée jusqu’en 1861 rue du Curé, et sous le régime français rue du Capitole. Son nom vient de l’ancien marché au beurre qui s’y tenait autrefois. Le côté impair est composé de petites maisons adossées sur le flanc de l’église, elles sont traditionnelles, contrairement au côté pair qui ont subi une restauration excessive. La maison du numéro 1 a été construite au XVIIIe siècle, contre l’église St-Nicolas, en pendant de la rue Tabora. Son style est dénominé comme classique. Elle était à la base originellement enduite et sur deux niveaux, avec une sous-bâtière éclairée de lucarnes, avec un pignon triangulaire. Actuellement cette maison est un rez-de-chaussée commercial, avec une façade comportant des éléments en bois, datant de la fin du XXe siècle. Sa toiture, à l’origine, était composée d’ardoises, mais a été mansardée à une date postérieure. Aux archives de Bruxelles, des demandes d’autorisations de modifications ont été conservées. La première date de 1924 : un certain monsieur Bosquet, propriétaire industriel et de la maison numéro 1, souhaite placer deux montants en béton armé, de nouvelles boiseries au rez-de-chaussée, et également placer une caisse de volet roulant en saillie sur la façade, demande qui a été acceptée. En 1953, une nouvelle demande de modifications est faite par la même personne. Afin de mener des activités commerciales, il souhaite transformer la façade du rez-de-chaussée, et établir un nouvel escalier, ainsi qu’une cloison dans les combles. La demande a bénéficié d’un avis favorable par l’organisme gestionnaire responsable, le service technique des travaux publics de la ville de Bruxelles.

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En août 1999, la Région de Bruxelles-Capitale, sous l’avis du Collège des Bourgmestre et Échevins de la ville de Bruxelles, met en place un arrêté stipulant comme effectif le classement de plusieurs maisons. La maison numéro 1 petite rue au Beurre appartient à celles-ci, et se voit classer les éléments constitutifs de son architecture, à savoir les façades, les toitures, les structures portantes et les espaces originaux intérieurs. Dans l’annexe de ce document, on y trouve plusieurs explications historiques, qui concernent les maisons de la rue, mais également la maison numéro 1. On y explique notamment que les maisons entourant l’église (dont la numéro 1), ont été reconstruites à la fin du 17e siècle ou au début du 18e, juste après le bombardement effectué par le roi de France en 1695, bombardement qui a détérioré l’église et quelques maisons. A l’origine, ces façades étaient de style classicisant, caractérisées par la présence de pilastres colossaux, enduites et peintes, et ne comptaient que deux niveaux sous la corniche. Les toitures étaient percées de lucarnes. Dans l’état actuel, tous les rez-de-chaussée ont subi (dont la numéro 1), de fortes transformations, mais en revanche les aspects d’origine des parties supérieures ont été bien conservés. Le bâtiment n°1 est également un témoignage important de la reconstruction bruxelloise après 1695. Avec les autres maisons de la rue, il s’agit du seul et unique ensemble qui reste des anciennes boutiques entourant autrefois l’église St Nicolas, les autres ayant été démolies car jugées sans intérêt sur le plan architectural, patrimonial ou historique.

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La maison se situe dans la Petite rue au Beurre, une rue d’une longueur d’à peine cinquante mètres qui date visiblement du XVIème siècle.

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L’immeuble a subi plusieurs transformations que se soit à l’intérieur ou au niveau de la façade. Il s’agit d’une maison assez simple qui comprend trois étages, une devanture en menuiserie sur tout le rezde-chaussée et des fenêtres aux étages. Entre 1890 et 1986, des premières modifications ont été effectuées en remplaçant la boiserie de la vitrine de la maison et en transformant la baie de la porte en fenêtre et vice versa. Un léger changement a également eu lieu à l’intérieur, l’installation d’un simple auvent sur la cour permettant la libre circulation de l’air. En 1911, de nombreuses transformations ont été effectuées : les châssis guillotines des portes existantes sur les façades, ainsi que le déplacement et le renouvellement de l’escalier intérieur. Une nouvelle installation sanitaire a également été mise en place. Suite à ces transformations, une nouvelle intervention a eu lieu sur la façade en installant au-dessus de la vitrine une armature formée de poutrelles en fer laminé. Cette dernière repose sur des montant en pierres taillées. En 1945, a tout d’abord eu lieu une transformation des plans du sous-sol pour des raisons fonctionnelles. Par la suite le rez-de-chaussée a été modifié en couvrant la cour, entrainant de nombreux dégâts. Au cours de ces travaux, il a été constaté que les cloisons intérieures du deuxième et troisième étage composé de briques en plâtre avaient été démolies. Ce qui imposa leur remplacement par de nouvelles cloisons en briques cendrées plus légères. Le charme de la façade réside dans l’harmonieuse

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combinaison des matériaux de couleurs différentes passant par la brique rouge, le montant en pierres taillées, la verrière, l’armature en fer ainsi que les appuis des portes et fenêtres.

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Maison de quatre travées et de trois niveaux. La façade est entièrement enduite et peinte. Le rez-dechaussée de la façade est percé par une porte à gauche, une vitrine centrale et une grande baie rectangulaire à droite. Le rez-de-chaussée est séparé des étages par un larmier. Les fenêtres au premier étage sont rectangulaires et munies d’appuis légèrement saillants. La façade est couronnée d’une corniche sur modillons, au-dessus deux lucarnes sous bâtière éclairent les combles aménagés à la Mansart. Modifications apportées à la maison 1906 Propriétaire : M. Copette - Architecte : / - Commerce : Tabacs et cigares - Demande du déplacement de la porte. Accordé sous conditions suivantes : 1. Établir une barrière aux extrémités de la propriété sur toute la largeur du trottoir. 2. Déporter le seuil de la porte conformément au niveau de la pente tracé par les soins de l’architecte. 3. Ne pas faire excéder la saillie des soupiraux de cave à celles des plinthes attenantes. 4. Rétablir le trottoir actuel immédiatement après l’achèvement des travaux. 5. Ne faire servir les locaux à l’exploitation d’une industrie dangereuse. En outre, nécessité de permettre l’accès à la propriété aux agents de la ville durant toute la durée des

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travaux. - Demande du remplacement de 3 fenêtres en une seule glace.

3. Le dit entablement a une saillie de 0,32 m au lieu de 0,15 m. 4. Les vitrines ne sont pas munies d’un volet roulant.

Accordé sous conditions suivantes :

- Demande d’être exempté d’un placement de volet

1. Établir une barrière aux extrémités de la propriété sur toute la largeur du trottoir.

Refusé car la question de la transformation de la façade effectuée sans autorisation n’a pas encore été régularisée. w

2. Se conformer aux prescriptions du règlement sur les bâtisses. 1933 Propriétaire : Mme De Jace - Architecte : / - Commerce : Disco-Bourse Procès-verbal pour des travaux d’établissement d’un revêtement en bois sur la façade exécutés sans autorisation. « Il y a lieu, conformément à l’article 122 du règlement, de demande au Collège de bien vouloir prononcer la suspension des travaux, et décider , conformément à l’article 123, que l’Administration conclura à ce que le Tribunal prononce la démolition des ouvrages constituant la contravention, le tout aux frais du contrevenant » . - Demande de transformation de la façade pour le magasin « Disco-Bourse » Refusé car : 1. Les transformations figurant au croquis accompagnant la demande ne concourent pas à conserver aux environs de la Grand’ Place, le caractère et la beauté requise. 2. L’entablement des vitrines ne se trouve pas à la hauteur minimum de 2,50 m.

1934 Propriétaire : Mme De Jace - Architecte : M. Malfait - Commerce : Disco-Bourse Proposition de l’architecte de restaurer les petits magasins qui entourent l’église St-Nicolas petit à petit de façon à les rétablir dans leur état primitif. Rappel de la Ville concernant la situation qui n’est toujours pas régularisé. Si cela n’est pas fait endéans les 5 jours, des poursuites judiciaires seront entamées. Une demande de régularisation a été introduite via l’architecte. Accordé à condition de changer la teinte du revêtement. Exceptionnellement, le Collège tolère que l’entablement de vitrine peut être maintenu à moins de 2,50 m de hauteur et avec une saille de 0,32 m au lieu de 0,15 m. Il est demandé : 1. Un permis de bâtir. 2. Des plans réglementaires. Tous deux signés par la propriétaire. Il est également demandé de se mettre en contact avec l’architecte pour décider de la couleur exacte de la teinte qui 105


sera utilisée.

merce : Bureau de change

- Demande d’utiliser une teinte ton crème (pierre de France) :

- Demande de placer une descente d’eau avec gargouille dans le trottoir pour éviter les inondations lors de fortes pluies

Accordé - Demande d’être exempté d’un placement de volet Accordé mais la Ville de Bruxelles se décharge de toute responsabilité concernant les dommages pouvant être occasionnés notamment en cas de manifestations ou d’émeutes. 1957-58 Propriétaire : M. Hoebrechts - Architecte : M. Bergmans - Commerce : Bureau de change - Demande de transformation de la façade + aménagements intérieurs + non-imposition de volets Accordé sous conditions suivantes :

Accordé sous conditions suivantes : 1. Se conformer aux prescriptions de l’art. 18 du règlement sur les trottoirs et de l’art. 102 du règlement sur les bâtisses. 2. Ajuster à la gargouille un tuyau en fer de 2 mètres de hauteur, mesure prise, à partir du niveau du trottoir. 3. Appliquer le tuyau en métal contre le mur de façade et ne pas lui donner une saillie de plus de 0,12 en dehors de l’alignement. 4. Prendre toutes les précautions nécessaires pour sauvegarder la sécurité publique.

1. Le revêtement devra former l’alignement de la voie publique.

5. Remettre le trottoir en bon état immédiatement après l’achèvement des travaux.

2. Supporter tous les frais à résulter du déplacement éventuel des bouches d’incendie, bouches à clé, avaloirs, arbres, réverbères, canalisations et appareils quelconques pouvant se trouver dans le trottoir.

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3. Supporter tous les frais résultant des dégradations qui pourraient survenir aux bordures et aux arbres, par suite de l’exécution des travaux. Finalement, plans annulés car l’immeuble est repris dans la nomenclature de ceux qui forment l’îlot sacré. 1958 Propriétaire : Mme De Biolley - Architecte : / - Com106

Propriétaire : M. Yernaux - Architecte : M. Sibenaler - Commerce : Bureau de change - Transformation du bureau de change : modifications de la façade et aménagements intérieurs. Refusé car projet inacceptable dans sa forme actuelle (façade à revoir). Actuellement, les maisons n° 3 (dont la surface totale est de 16 m² au sol) et 5-7 ont fusionné de manière à ne former qu’un bâtiment dans lequel le rez-dechaussée est occupé par une boutique touristique « Tip-Top Souvenir ». Le locataire de ce commerce vit au-dessus de celui-ci.


En haut, à gauche: Proposition de transformation de façade pour le commerce «Disco Bourse» en 1934.

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PETITE RUE AU BEURRE, N° 4

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Petite Rue au Beurre, n° 4

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La maison située au numéro 4 de la petite rue au Beurre est constituée de trois niveaux et quatre travées. L’état de la façade actuelle est réalisé en 1918 par l’architecte De Vleeschouwer sous la commande du propriétaire Desimpelaere. Elle est de type baroque tardif, en brique, pierre blanche et bleue. Elle est ajourée d’une porte néobaroque sous baie d’imposte très travaillée. Des bandeaux marquent la division des étages et dessinent les cartouches. Le pignon est chantourné, sommé d’un fronton triangulaire et d’une sphère. Le rez du numéro quatre communique depuis 1925 avec celui du numéro 6 par l’ouverture d’une baie. Ils sont finalement rendus communs depuis 1952. 1867 Propriétaire Moortgart-IdiersMars Transformation d’une fenêtre en porte pour servir d’entrée particulière à la maison par le propriétaire Moortgart : pose d’un seuil de porte, conformément au niveau de pente qui sera tracé par les soins de l’administration communale; établissement d’une pierre de taille pour les montants de la porte; remplacement des dalles usées du trottoir; suppression de la saillie formée par le soupirail de cave. 1885 Propriétaire Moortgaart-Idiers Construction d’une cave dans la cour arrière du n°4 par le propriétaire Moortgat. 1918 Propriétaire Desimplaere Juin: proposition de transformation de façade par

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l’architecte De Vleeschouwer pour le propriétaire Desimplaere dans le style de la Grand Place. Juillet: début de la transformation de la façade par le propriétaire De Simplaere par le biais de l’architecte De Vleeschouwer. La façade est copiée d’une ancienne façade démolie d’une maison de la rue au Beurre suivant d’anciennes photographies. Etat toujours actuel de type baroque tardif; façade traditionnelle de briques, pierre blanche et bleue; décor typique de bandeaux marquant la division en étages et dessinant des cartouches; pignon redessiné par l’architecte : pignon chantourné, sommé d’un fronton triangulaire et d’une sphère. Transformation et agrandissement de l’immeuble au niveau de la cour intérieure. Disparition de la cour à ciel ouvert par la création d’une annexe pour un restaurant au rez-de-chaussée (restaurant Cordemans). Août: Un expert rapporte que les travaux de la façade ont débuté sans attendre l’accord du bourgmestre. Sept: Le 04 septembre: rapport du propriétaire du 17 rue du marché au herbes disant que la présence d’une cour obligatoire n’est pas respectée. - le 05, avertissement et demande de suspension des travaux de façade commencés sans attendre la conclusion d’un accord. Le 19 septembre: dressement d’un procès verbal de la contravention suite à la poursuite des travaux sans autorisation. 1919 Propriétaire Desimplaere Mai: le propriétaire De Simplaere s’engage à changer et/ou ré-établir, à tout moment, une cour, si demandé ou s’il change l’affectation de son rez-dechaussée.

1925 Propriétaire Desimplaere Aout: le propriétaire entame les travaux d’une baie de communication entre les immeubles du n°4 et du n°6. Cette demande est finalement acceptée en octobre 1926. 1952 Propriétaire Union professionnelle de la presse Belge Mai: demande du nouveau propriétaire, ‘Union professionnelle de la presse Belge’ de raccorder par leurs cours intérieures, les immeubles 4 et 6 de la Petite rue au Beurre et les immeubles 25 et 27 de la rue du Marché aux Herbes. Août: les changements sont autorisés. L’absence de cour créée est encore une fois soumise à responsabilité du propriétaire, en sachant qu’elle est révocable à tout moment, qui s’engage à rétablir une cour à ciel ouvert mesurant au moins un huitième de la superficie de la propriété, dans le cas où les locaux viendraient à changer de destination. Les façades de la rue du marché aux herbes sont soumises à alignement, aucun changement pour celles de la petite rue au beurre. 1987 Propriétaire Ministère de la communauté Française. Transformation des immeubles 4-6 de la petite rue au Beurre et 25-27 de la rue du marché aux herbes afin d’y aménager la Maison du Livre, par le ministère de la communauté Française.Les modifications prévoient : travaux sur l’alignement rue du Marché aux Herbes; façades de la petite rue au Beurre à conserver et à restaurer;légère augmentation du volume bâti avec la construction d’un escalier en béton à 109


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de briques qui s’appuient sur des poutrelles métalliques. C’est aujourd’hui la belle entrée baroque du numéro 4 de la petite rue au Beurre qui donne accès à cet estaminet convivial situé dans les sous-sols de l’espace Wallonie de Bruxelles.

Propriétaire La Région Wallonne

2003

Organisation d’un concours confié à la Fondation pour l’Architecture en vue d’édifier une vitrine de la Wallonie incarnant les richesses culturelles, sociales et économiques de la région. C’est le bureau d’architecture Atlante qui gagne le concours accompagné de l’agence de design Axia et du bureau d’étude Bagon. Le choix du jury est motivé par la fluidité des espaces intérieurs, ainsi que par l’originalité du hall d’exposition dont la mezzanine est supportée par huit colonnes revêtues de bois de forme tronconique, symbolisant la nature et la grande forêt Wallonne. Deux fontaines disposées dans la cour intérieure très lumineuse évoquent l’eau, une des richesses naturelles de la Wallonie.

Propriétaire La région Wallonne

marches balancées à l’arrière, ainsi que l’aménagement d’un ascenseur; Au rez-de-chaussée se trouvera le musée du Coeur et aux étages, les bureaux.

Enfin, une cave est aménagée en estaminet : nom populaire désignant un débit de boisson convivial, le caveau à bières Wallon. Les matériaux illustrent les multiples possibilités offertes par les produits naturels et industriels wallons comme la pierre et le marbre pour les dalles et marqueteries, les résilles de métal utilisées ici comme revêtements muraux acoustiques, les parois de bois planes et courbes, le verre feuilleté, imprimé,... Les lourdes glaces de la vitrine centrale du hall d’exposition peuvent être déplacées à l’aide d’un pont roulant escamotable dont les rails sont situés sous la grande verrière. L’estaminet, quant à lui a été conçu pour rappeler le caractère des débits de boissons du XIXème siècle notamment par son plafond en voussettes 110

Ouverture de l’Espace Wallonie Bruxelles. Le bâtiment demeure inchangé depuis.

Ci-dessous: élévation des maisons n°4 et n°6, 1918.


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PETITE RUE AU BEURRE, N° 5

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Petite Rue au Beurre, n° 5

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La maison au n° 5, de quatre travées et de trois niveaux, est délimitée à gauche par un angle de l’église Saint-Nicolas. Le rez-de-chaussée de la façade est percé par deux vitrines rectangulaires sur allèges, de part et d’autre d’une porte axiale. La façade au premier étage est actuellement en brique apparente. Elle est percée de fenêtres rectangulaires à appuis légèrement saillants. La toiture mansardée comporte deux lucarnes sous bâtière. Demande d’utilisation d’une teinte ton crème : « Pierre de France » Année : 1934 Propriétaire : Mme. DE JACE Entrepreneur : M. MALFAIT Demande : 16/08/1934 Mme DE JACE s’adresse au Service de l’Architecture afin de demander l’autorisation de repeindre en ton crème (Pierre de France) les façades des immeubles 3, 5 et 7 de la Petite rue au Beurre. Positionnement d’une gargouille dans le trottoir Année : 1958 Propriétaire : M. DE BIOLLEY Entrepreneur : Raymond JOCKMANS Demande : 07/08/1958 Suite aux nombreuses inondations en cas de fortes pluies, Monsieur DE BIOLLEY adresse une lettre à l’Administration communale – Service de la Voirie de la ville de Bruxelles demandant l’autorisation de construire une descente par la rue contre la façade,

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avec une gargouille qui traverserait le trottoir. Rapport d’autorisation : 14/08/1958 Demande accordée sous conditions suivantes : 1. De se conformer aux prescriptions de l’art. 18 du règlement sur les trottoirs et de l’art. 102 du règlement sur les bâtisses ; 2. D’ajuster à la gargouille un tuyau en fer de 2 mètres de hauteur, mesure prise, à partir du niveau du trottoir ; 3. D’appliquer le tuyau en métal contre le mur de façade et de ne pas lui donner une saillie de plus de 0,12 en dehors de l’alignement ; 4. De prendre toutes les précautions nécessaires pour sauvegarder la sécurité publique ; 5. De remettre le trottoir en bon état immédiatement après l’achèvement des travaux. Décision du Collège : Autorisé le 21/08/1958 Acte d’autorisation : 21/08/1958 La Direction Administrative des Travaux Publics et de Régies rappelle les conditions précédentes et demande l’accès aux agents de la Ville à la propriété.

Les travaux sont terminés et effectués conformément aux conditions de l’acte d’autorisation. Le trottoir est en bon état. Placement d’un grillage métallique au rez-dechaussée Année : 1962 Propriétaire : M. DE BIOLLEY Architecte : P. DE VRIENDT Formule de demande en permis de bâtir : 10/10/1962 Sollicitation d’autorisation pour modifier la vitrine du magasin et d’y placer un volet à enroulement intérieur. Monsieur et madame DE BIOLLEY déclarent avoir pris connaissance du règlement communal sur les bâtisses en vigueur, et ils s’engagent à s’y conformer strictement. Demande : 11/10/1962 M. DE BIOLLEY demande le placement d’un grillage métallique et joint à la lettre 2 formulaires de demande d’autorisation et 3 croquis. Demande de réglementation au Service d’Hygiène : 16/10/1962

Mode de surveillance : 19/08/1958

Le Service Technique des Travaux Publics prie le Service de l’Hygiène de faire connaître leurs observations et corrections (en rouge sur les plans) pour que les plans répondent aux prescriptions réglementaires. Signatures du Médecin en Chef-Directeur et de l’Inspecteur.

Inspecteur principal: Monsieur RICHARD. Les travaux sont en cours.

Demande de réglementation au Service d’Architecture : 16/10/1962

Note de surveillance : 07/06/1960

Le Service Technique des Travaux Publics prie le Service d’Architecture de faire connaître leurs obser

Autorisation de bâtir : 26/08/1958 Demande de retrait de l’autorisation de bâtir au propriétaire.

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vations et corrections (en rouge sur les plans) pour que les plans répondent aux prescriptions réglementaires.

Renouvèlement de l’enduit de la façade, du zinc des corniches et couverture de la toiture. Année : 1965

Note de l’architecte principal : « Sans opposition au point de vue esthétique. » + Signature.

Propriétaire : M. DE BIOLLEY

Rapport d’autorisation : 18/10/1962

Architecte: -

Décision du Collège : Autorisé le 03/11/1962

Formule de demande en permis de bâtir : 16/07/1965

Accusé de réception de la demande de permis de bâtir : 26/10/1962

Demande pour renouveler l’enduit de la façade, le zinc des corniches et la couverture de la toiture en ardoises naturelles.

Signature du Directeur J. BOONE + copie du document. Permis de bâtir : 09/11/1962

Demande de réglementation au Service d’Hygiène : 16/07/1965

Autorisation de bâtir : 21/11/1962

Le Service Technique des Travaux Publics prie le Service de l’Hygiène de faire connaître leurs observations et corrections (en rouge sur les plans) pour que les plans répondent aux prescriptions réglementaires. Signature de l’Inspecteur.

Demande de retrait de l’autorisation de bâtir au propriétaire.

Demande de réglementation au Service d’Architecture : 16/07/1965

Mode de surveillance : 18/04/1963

Le Service Technique des Travaux Publics prie le Service de l’Architecture de faire connaître leurs observations et corrections (en rouge sur les plans) pour que les plans répondent aux prescriptions réglementaires.

Permis de bâtir délivré à Mme DE BIOLLEY par le Collège.

Inspecteur principal : Monsieur RICHARD. Les travaux de modification de la vitrine du magasin sont terminés. Sans observations. Note de surveillance : 23/04/1963 Nous ne relevons pas d’infractions aux prescriptions de l’autorisation de bâtir ni à celles du règlement sur les bâtisses. Signature du Médecin en Chef-Directeur général et de l’Inspecteur principal.

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Note de l’architecte principal: « Sans opposition au point de vue esthétique pour autant que la corniche épouse le même profil et soit située au même niveau que celle de la propriété sise à droite de l’immeuble (vers la rue du Marché aux Herbes), et que les profils des chapiteaux à exécuter en pierre blanche soient en tout point semblable à celui existant, le dessin présenté étant très approximatif. » + Signature.


Situation actuelle Suite à la visite sur place, les maisons n° 3, 5 et 7 semblent former un seul et même bâtiment, du moins pour ce qui est du rez-de-chaussée, qui accueille actuellement un commerce de souvenirs dénommé « Tip-Top Souvenir ». Nous avons tenté de communiquer avec le gérant-locataire qui nous a seulement informé qu’il occupait également les étages supérieurs en tant que logement.

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PETITE RUE AU BEURRE, N° 6

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Petite Rue au Beurre, n° 6

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Le n°6 petite rue au Beurre est une maison traditionnelle de trois niveaux datant probablement du XVIIème siècle transformée au XXème siècle en magasin puis en musée. Le bâtiment fait, aujourd’hui, partie d’un ensemble plus grand accueillant l’espace Wallonie. L’entrée se situe au n° 27 rue du Marché aux Herbes (anciennement Info Jeune) et englobe aussi le n°4 de la petite rue au Beurre. La façade de la petite rue au beurre est donc aujourd’hui devenue une façade « arrière » et les accès ont été transformés en sortie de secours. La seule chose encore historique est la façade, l’organisation intérieure (et donc la structure) n’a pas été conservée. La façade actuelle est une façade à pignon à six gradins pourvue d’ancres et ajourée d’une fenêtre cintrée et d’un élément terminal. L’élévation est décorée typiquement de bandeaux marquant les étages et dessinant des cartouches. Les matériaux utilisés sont traditionnels : briques, pierre blanche et bleue (à noter que la façade est rénovée en 1953 et est probablement modifiée drastiquement en comparaison aux dessins datant de 1919). Transformations : La première transformation documentée a lieu en 1898. Le propriétaire de l’époque Mr Dartienne transforme le bâtiment en restaurant et désire donc une large vitrine, encadrée de piliers en fonte. Aux étages supérieurs la fonction d’habitation est conservée mais l’organisation interne est modifiée et adaptée à un style de vie plus moderne (point d’eau transformé en salle d’eau, chambres plus importantes...) 1898: Mr. Dartienne, Transformation en restaurant. 1919: un nouveau changement de façade s’opère au niveau du rez-de-chaussée. Mr de Simpeleare charge l’architecte De Vleeschauwer de dessiner un

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nouveau portail d’entrée de style Louis XV, encadré de deux grandes fenêtres ; des stores à rouleaux sont aussi intégrés dans la façade. À noter que le restant de la façade est similaire à la façade de 1898, seule la vitrine est modifiée. 1953: Restauration de la façade Il est connu qu’une rénovation de la façade s’est déroulée en 1953 sous la direction de l’architecte A. Raes mais cette intervention n’est pas archivée. Pourtant lorsque l’on compare la façade dessinée par De Vleeschauwer en 1919 et celle dessinée par Bauwens en 1987 on peut distinguer de nombreuses différences. 1987: Transformation en maison du livre et musée du cœur. En 1987, la communauté française acquiert le n°4 et le n°6, et décide d’y créer tout d’abord le musée du cœur puis la maison du livre. Les deux bâtiments fusionnent, la structure est profondément altérée et l’organisation spatiale complètement effacée et reconstruite nouvellement. La façade arrière notamment qui jusque-là n’avait pas été modifiée de manière significative est ici complètement détruite (besoin d’un escalier de secours et destruction des liens qui existaient avec la cours intérieure) 1998: Transformation en espace de la Wallonie.

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PETITE RUE AU BEURRE, N° 8

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Petite Rue au Beurre, n° 8

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En août 1695, pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, la plupart des maisons, dont certaines sont encore construites en bois, sont détruites lors du bombardement de la ville par les troupes françaises commandées par le Maréchal de Villeroy. Maison traditionnelle bruxelloise XVIIème siècle: construction. Août 1965: destruction pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Avril 1817: reconstitution et changement de la façade. Reconstruite juste après la guerre. 1961: reconstitution et réaménagement de l’intérieur de la maison par l’architecte : J. ROMBEAUX. 1962-1963: reconstitution et restauration de la façade par l’architecte : R. Verheyen. Description de la maison Maison traditionnelle bruxelloise de trois niveaux et trois travées sous bâtière de tuiles en S. Il s’agit d’une maison du XVIIème siècle restaurée en 1961 (Plans) et 1962 (Façade). Le pignon chantourné sous fronton triangulaire est ajouré d’une fenêtre cintrée flanquée d’un œil-de-bœuf souligné par une frise de cartouches en bandeaux.

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PETITE RUE AU BEURRE, N° 9

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Dans cette rue nous trouvons ce qu’on appelle des « Maisons de Lune ». Au moyen-âge tous les commerçants venaient ici à la fin de la messe y vendre leurs produits. Il y avait beaucoup de disputes car certaines places sont plus prisées que d’autres. On leur permit d’avoir un emplacement fixe, à condition d’y construire une maison « du levé de lune ou du coucher de lune ». On peut remarquer toute ces maisons sont contre le mur de l’église. Dans cette maison il y a les contreforts et à côté, les fonds baptismaux, où ont simplement été mis la façade et un toit. En 1695, l’Espagne a tout bombardé et ces maisons ont étés reconstruites dans un style espagnol. Il n’y a plus de façade authentique d’époque. La seule façade authentique, se trouve au coin, il s’agit de la bijouterie de Huyve dont la façade a été récupérée de l’église Sainte Catherine. Un autre exemple est la maison du Café la Réserve. C’est une façade reconstruite après le bombardement de 1695, mais dans un style ancien. Ici, il s’agit du style espagnol. Toutes ces maisons ont la particularité, unique en Europe, d’être accolées à l’église. On peut voir que les murs sont encore vraiment ceux de l’église. Dans cette maison une ancienne locataire a simplement mis du « Gyproc » pour cacher ce mur. La fenêtre de l’église a été murée. Au début il y avait vraisemblablement une fenêtre mais qui a été murée. La façade est simplement peinte en blanc. L’édifice possède une façade de style espagnol de pierres de taille, mais il s’agit de fausses pierres. La façade est enduite d’un plâtre dans lequel ont été scellées quelques lignes identiques mais qui n’arrivent pas à jusqu’aux extrémités. Ce plâtre s’est fardé et actuellement la peinture est abîmée.

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Le baptistère est plus discret à l’extérieur qu’à l’intérieur. Dehors, nous trouvons différentes maçonneries de couleur identique à celle de l’édifice, et à l’intérieur des matériaux plus nobles comme le marbre. Dans le baptistère on peut voir une préparation de différentes maçonneries. Ces préparations contrastent avec les «pierres de taille» du reste de l’édifice. Le baptistère ressort de la façade Luis Gustavo Franco Garrido 2015-2016 de l’édifice en compliquant le système de descentes pluviales, en fait, le baptistère possède une autre descente pluviale différente. La fenêtre du baptistère est entourée d’un cadre de pierre grise. Le local, une bijouterie très petite, est fait de marbre, rompant avec le reste de l’édifice. L’édifice a encore deux étages. On note une différence entre le premier étage et le deuxième. Dans les deux cas il y a une succession de fenêtres séparées par la même distance et de dimensions similaires, à l’exception de celle qui se situe au-dessus du baptistère, et dont la dimension est réduite. Au premier étage se trouvent plusieurs pilastres toscans qui n’ont pas de base. Il s’appuie sur une corniche qui sépare le local du premier étage. Aucun type d’ornement n’est présent au deuxième étage. Il présente une autre corniche de séparation et est d’une hauteur différente du premier étage, mais dispose de l’avantage de l’espace de la toiture.

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Le bâtiment n°10 rue au beurre se situe dans un des 23 îlots bordant la Grand-Place, un tissu urbain à forte prédominance patrimoniale, dénommé îlot sacré (défini en 1960 par le P.P.A 30 /10).

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La particularité concernant cette habitation ne réside pas dans le bâti, mais plutôt dans le cadre des recherches historiques la concernant. La n°10 est une des maisons pour laquelle les documents se font rares, ne facilitant pas la recherche et donc n’ayant pas de larges sources exploitables explicitant ses transformations et les origines de sa construction. De plus le bâtiment ne recèle que très peu de typologies architecturales riches. À l’heure actuelle celui-ci n’est pas classé par la région. C’est un immeuble néo-classique et enduit, totalisant trois niveaux de travées, sous un niveau d’entablement postérieur. Les baies d’étage sont à linteau droit et les appuis sont formés par un cordon saillant. Le rez-de-chaussée est récent, ayant une fonction de commerce, rythmé par des piliers en pierre bleue. Nous n’avons donc pas la connaissance précise de la construction originale du bâtiment, et n’avons pas pu prendreconnaissance des documents administratifs, prescriptions, et autorisations concernant le permis de bâtir, à cause de l’absence de ceux-ci. Cependant nous pouvons retracer une chronologie sommaire avec les documents collectés aux archives de Bruxelles, ainsi qu’à l’aide de l’inventaire du patrimoine bruxellois. Nous savons qu’en 1819, Monsieur B.H. Boyenens était le propriétaire de la maison déjà construite et prévoyait de changer la façade, en entamant une démolition et une reconstruction d’une façade à

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pignon. En effet le 15 Mai 1819, Monsieur Boeynens, demeurant au nouveau marché au grain secteur 3, n°1423, soumet par une requête le plan pour changer le soubassement de l’entrée de la cave de cette maison dont il a obtenu une approbation du Bourgmestre et des Echevins de Bruxelles. Mais suite à diverses réflexions ultérieures, il était dans l’intention de démolir entièrement cette façade pour la reconstruire selon le plan annexé. Ne pouvant exécuter ses intentions sans avoir au préalable une nouvelle autorisation de ceux-ci, il en avait fait la demande. Suite à une inspection faite sur les lieux, concernant le changement total de la façade, et d’après le projet du plan annexé pour la reconstruction, ils ont considéré que la façade existante ne présentait aucune symétrie régulière. De plus étant surmontée d’un pignon d’ancien goût, le projet pour la reconstruction offrait une symétrie parfaitement régulière, en conséquence il eut lieu, selon le directeur des travaux, de lui autoriser l’objet de cette demande. Ce rapport précité n°168 mentionne également une restriction lui imposant de déplacer son entrée de cave, de manière à ce qu’il n’empiète sur la rue que de trente deux centimètres. La maison initiale reposait sur un soubassement de 1,14m en pierre, où se dessinait une porte d’entrée de cave, s’alignant sur l’axe des fenêtres centrales. Ce rez-de-chaussée était caractérisé par une entrée et deux ouvertures de nobles hauteurs (2,83m). De façon traditionnelle, l’entrée est placée sur le coté droit de la maison, ce qui permet une desserte plus aisée pour la distribution des pièces en enfilade dans les habitations du même ordre.

Cette porte d’entrée devait, selon l’esquisse de la façade, contenir une imposte, permettant la pénétration plus aisée de lumière dans le bâtiment. Comme mentionné précédemment, le premier étage est dissocié du rez-de-chaussée par une simple corniche rectiligne en saillie. La composition de la façade est donc classique, majoritairement dû à la mise en place de fenêtres à linteau droit sous panneaux rectangulaires. Ni meneaux, ni arcs en anse de panier ne préfigurent dans cette conception. La 3ème travée est dessinée de la même manière que le reste, à l’exception des hauteurs des fenêtres qui sont largement moins élancées. Il y a une digression quant aux proportions allant d’ouvertures très généreuses, jusqu’à des espaces plus confinés marqués par des ouvertures moins importantes. La partie se démarquant du reste est celle de la toiture qui est soulignée par une corniche. Le toit d’ardoise, mansardé, est largement visible, et prône une indépendance par rapport à la façade du fait de l’absence de pignon à gradins, contrairement à ses voisines. Le lien entre le toit et la façade est tissé par une lucarne sous pignon triangulaire. En 1847, Mme Piron devient propriétaire de la bâtisse. Les principales modifications de cet immeuble étaient de l’élever (également le n°12), et permettre ainsi d’exhausser d’un demi-étage les façades des deux immeubles, tout en restant dans le même esprit de gradation, en y logeant des fenêtres de plus petites dimensions. Cet agrandissement, et ce nouvel alignement d’ouvertures procurent un nouvel élancement du bâtiment, lui permettant de jouir d’une certaine prestance malgré sa façade épurée et dénuée de tout « artifice ». 123


C’est à partir de ces extensions et une transformation drastique du n°12 - tel que le remplacement de la façade de deux niveaux sous pignon par une façade de trois niveaux sous un entablement élevé aveugle - que les deux bâtiments se sont liés sous une bâtière commune. Les façades, enduites à la manière de cette période, sont trouées de simples fenêtres rectangulaires, comme en 1819 en assumant à sa juste mesure le rôle d’ouverture. Elles sont désormais dotées d’un appui permettant de lire une continuité horizontale de la façade. Le 8 Mai 1906, Monsieur D. Michiels, nouveau taulier de cette construction, sollicite l’administration Communale de Bruxelles dans l’optique d’obtenir une autorisation pour pouvoir y entreprendre de multiples changements à l’intérieur. De surcroit, une transformation de la façade est ambitionnée d’après les plans annexés. C’est donc sous la régie de Mr Michiels que l’essentiel des transformations est visible aujourd’hui, transformations exécutées sous la responsabilité de l’entreprise Deroy frères. Le 16 Mai 1906, l’autorisation peut-être accordée selon l’administration communale, bien que les prescriptions ordinaires du règlement sur les bâtisses soient à observer, notamment celles au titre XV pour ce qui concerne les égouts, wc, trop plein de citerne etc. C’est le 21 mai 1906 qu’un rapport décrit les prescriptions et règlements approuvés par l’ingénieur en chef et Monsieur l’Echevin. Ce sont les conditions auxquelles le propriétaire doit se soumettre pour que l’autorisation soit accordée aux risques et périls de l’intéressé et sous réserve du droit des tiers.

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En voici les caractéristiques principales : - Se conformer aux prescriptions du règlement sur les bâtisses. - De poser le seuil des portes conformément au niveau de pente qui sera tracé par les soins de l’administration communale - Construire en pierre de taille les montants des portes d’entrée. - Établir au dessus des portes une armature formée de 3 poutrelles en fer laminé de 18 centimètres de hauteur, pesant au minimum 25 kilos par mètre courant. Cette armature reposera sur des montants en pierre de taille d’une pièce, aux formes d’assises régulières coulées suivant le lit de carrière, ces montants doivent correspondre aux dimensions du plan soit 25 centimètres de largeur et 30 centimètres d’épaisseur. - De donner deux colonnes et soutiens, en fer ou en fonte, ainsi qu’aux poutrelles et armatures en fer à l’intérieur de la propriété, les dimensions suffisantes pour leurs permettre de recevoir les poids qu’ils sont destinés à supporter. - Se conformer pour la fermeture du magasin à l’art. 85 de l’ordonnance sur la police de la voierie. La devanture devra être munie d’un volet roulant. - Se conformer pour les saillies aux prescriptions du titre IX ou règlement sur les bâtisses. - La saillie des soupiraux de cave ne pourra excéder celle des plinthes attenantes. - De reconstruire au pied de la façade, immédiatement après l’achèvement des travaux et conformé-


ment aux prescriptions du règlement sur la matière, un trottoir en pavé à tête plate et équarris.

même, outre le fait qu’elle a été ré-enduite, repeinte, et que les châssis ont été changés.

Le 25 Mai 1906, un acte d’autorisation du collège des Bourgmestre et Echevins de la ville de Bruxelles, est préconisé au vu de la demande formulée par Mr Michiels.

Ils diffèrent à chaque étage, selon leur utilisation. En effet les châssis du commerce (café) sont d’une autre couleur, d’une typologie légèrement différente, laissant se former de grandes baies vitrées et de larges impostes. C’est une réelle vitrine qui nous est proposée, composée par les doubles châssis. Ceux-ci sont conséquents dans la mesure où ils descendent jusqu’au socle de pierre bleue, et jouent ainsi le rôle de soubassement entre les pilastres mais également d’allège pour les fenêtres.

Une autorisation pour couvrir la cour du fond n’est accordée qu’a titre essentiellement précaire et à condition que la toiture vitrée ne consiste qu’en un simple auvent avec un espace vide de 0,80m au moins, au dessus de la plate forme de l’annexe. Le rez-de-chaussée, comme la plupart des habitations environnantes, a été entièrement modifié. Il est caractérisé par de la pierre bleue, et non plus par un soubassement suivi d’enduit, léguant son piédestal à une activité de consommation. Il est formé par 4 piliers (3,80m) de pierre bleue également, équidistants (1,21m) procurant une séquence rythmique où sont sculptées des colonnes engagées. On y distingue une base de grande hauteur par rapport à sa largeur, les éléments décoratifs caractéristiques d’un fût de colonne jusqu’à son chapiteau. Ces chapiteaux supportent directement une poutre en I métallique permettant le support de la façade. La composition et l’esthétique des matériaux correspondent à l’aspect attractif du commerce, se situant à hauteur des yeux du public, il se doit d’être noble et séduisant, tandis que les étages peuvent se contenter d’une sobriété apaisante. De plus cette partie se démarque de la rue, par la mise en place d’un petit socle en pierre bleue, plaçant le rez commercial en légère surélévation. Actuellement la façade est restée sensiblement la

À l’étage on retrouve cet aspect, mais laissant apparaître des vitraux de différentes couleurs. Toujours dans cette travée on y aperçoit une alternance entre l’enduit et des pierres de couleurs ocre/ gris, procurant un rythme et une importance pour cet étage à vivre. Les châssis du dessus, sont à petits bois traditionnels, à double battant possédant une imposte. Concernant la toiture, conditionnée par le rehaussement de la façade, elle n’est plus aussi apparente qu’auparavant. Il n’est pas négligeable de remarquer qu’à la même manière des ouvertures, il y a une nouvelle fois la volonté d’une gradation dans la façade, renforcée par la présence de matériaux différents : une importance est donné au rez-de-chaussée par la pierre de taille, une moindre au premier étage par la mise en place de pierres, alternées à de l’enduit, puis dans le reste de la bâtisse où seul l’enduit s’étale. D’après le plan initial, l’entrée se faisait par un portail à droite du bâtiment où une longue pièce d’environ 11,70m servait de café, et où la circulation s’effectuait par ce même côté débouchant sur une cour 125


vitrée 1,06m de large, desservant les WC. En continuant cet axe, un accès à la cuisine était possible et une circulation verticale permettait d’accéder au premier étage.

taires avant de classer le dossier.

À l’étage une première desserte était possible pour une chambrée, puis toujours sur ce même axe, on aboutissait vers une grande salle de 9,14m.

Aujourd’hui, l’observation concernant la modification des plans a été limitée, par le fait que l’accès dans tout le bâtiment n’est pas aisé. La transformation évidente que nous avons pu observer est l’entrée du café qui ne se fait plus dans l’axe central par un portail.

Nous pouvons constater que la verrière au centre du bâtiment fait office d’articulation entre les pièces de vie et de service, permettant la procuration de lumière naturelle pour la chambre et le salon à l’étage, ainsi que pour la cuisine / WC et le café au rez-dechaussée. Le plan après transformation offre des espaces plus généreux pour le public. En effet après la mise en place des pilastres en façade, le portail adopte une position centrale, offrant un vaste espace de 14,87m de long (suite à la création d’une annexe pour le déplacement de la cuisine à l’étage) menant toujours à une lumière naturelle possible par de nouveaux lanterneaux. Cette zone lumineuse est moins dense que précédemment, dans la mesure où la cour vitrée se retrouve en fin de parcelle suite à la destruction de l’ancien bâti. Nous aboutissons donc dans une cour vitrée où les latrines bénéficient d’un espace plus ample. La circulation verticale se fait en font de parcours. Depuis celle-ci nous accédons au premier étage où la première desserte sert la cuisine et également un refuge, puis à la salle à vivre, toujours articulée par un puits de lumière. Le 2 Août 1906 les travaux étant terminés l’inspecteur des bâtisses demande l’intervention du service d’hygiène pour confirmer s’il n’y a pas d’observations à présenter concernant les installations sani126

Le 10 Août 1906, aucune infraction aux prescriptions n’a été relevée par le service d’hygiène.

En effet cette entrée a retrouvé sa position initiale, c’est à dire dans la partie inférieure droite du bâtiment, adoptant un rôle de sas.


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PETITE RUE AU BEURRE, N° 11

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Petite Rue au Beurre, n° 11

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Le numéro 11 est la propriété de la Fabrique de L’église Saint-Nicolas, organisme à but non lucratif dont le but est d’assurer la pérennité de l’église. Les loyers perçus servent à entretenir l’édifice religieux. Cette maison de style classique, ainsi que les autres numéros impairs de la rue sont adossés à la façade méridionale de l’édifice. Les n°11 et 13 sont symétriques et forment un ensemble de deux petites maisons jumelées de trois niveaux dont un sous les combles mansardés et six travées en tout. Les paires de travées sont séparées par des pilastres doriques. Les deux devantures sont composées de vastes vitrines rectangulaires sur allèges. Les fenêtres aux étages sont rectangulaires et soulignées par des appuis formant un bandeau continu commun à toutes les façades. La toiture est percée par des lucarnes en bâtière. Autrefois, le n°11 était séparé du n°9 par le portail latéral sud de l’église, obturé depuis, et qui constituait une sortie pour les fidèles. Les documents d’archive font état de deux modifications. La première en 1851, consiste en la transformation de la vitrine; et la deuxième en 1954, menée par l’architecte bruxellois A.J. Boigelot consiste essentiellement en une transformation de la façade du rez-de-chaussée commercial de l’immeuble et à l’ajout d’un soupirail de cave avec placement de dalles d’éclairage dans le trottoir. La maison est alors occupée par une bijouterie tenue par M. Mornard. L’église a également connu une rénovation cette même année 1954. La maison comporte 2 étages et est enduite en blanc. La toiture est en ardoise et percée de deux lucarnes, dont une sur la limite de mitoyenneté. Les fenêtres au rez-de-chaussée possèdent des châssis

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à croisillons de bois (qui n’apparaissent pas dans les dessins de l’architecte). Les autres maisons de la rue possèdent également ce type de châssis. Les fenêtres, les lucarnes et la porte ne sont pas alignées, il règne une dissymétrie intrigante. Le premier niveau comporte sur sa façade deux colonnes engagées ou pilastres pourvus d’un chapiteau dorique mais sans base. Les fenêtres sont ornées de balustres torses ou colonnettes torsadées engagées en bas relief. La rénovation met l’accent sur la décoration du rez-dechaussée commercial censé attirer le consommateur. L’élévation du rez-de-chaussée montre d’ailleurs tout l’effort de cette entreprise. La baie est agrandie, afin d’obtenir une surface de vitrine plus importante. L’allège est rabaissée et un linteau droit composé de plusieurs tores est ajouté au-dessus de la baie pour l’encadrer. L’architecte prend également soin de préciser quels matériaux seront utilisés : les vitres doivent être d’un verre clair, la porte, les colonnettes et le linteau en chêne foncé vernis, le soupirail en briques rouges, le socle des colonnettes en grès de l’Ourthe et le soubassement en pierre bleue. Il s’agit de matériaux nobles redonnant du prestige au magasin. L’appareillage des briques du soubassement, initialement irrégulier, sera simplifié en une bande de briques verticales en-dessous de l’allège et des briques horizontales au niveau du soupirail. Le premier niveau et la toiture n’ont quant à eux pas subi de modification lors de cette rénovation de 1954. On constate que l’effort d’architecture est essentiellement porté sur la façade. Les plans sont extrêmement simples et très peu détaillés. L’étroitesse de la bâtisse ne permet en réalité que la superposition de 3 pièces simples, de petite taille et très étroites.

Modifications du n°11 de la Petite rue au Beurre 1851: Transformation de la vitrine 25/01/1954: Demande de Monsieur Van Dyck pour la construction d’un soupirail de cave selon les conditions suivantes : - de ne faire dépasser cet empiètement de plus de 50cm à partir de l’alignement de la plinthe - de prendre toutes les mesures de précaution pour garantir la sécurité publique pen- dant l’exécution des travaux ; à cet effet, une barrière avec retour, occupant toute la largeur du trottoir, sera placée aux deux extrémités de la façade ; - de fermer entièrement l’ouverture au moyen de dalles lumineuses placées dans un châssis fixe dont les divisions auront au maximum 11cm de côté. Ce châssis ne pourra faire aucune saillie sur le niveau du trottoir et sera suffisamment solide pour donner toute garantie du point de vue de la sécurité publique ; - de rétablir le trottoir en bon état, immédiatement après l’achèvement des travaux 25/01/1954: Demande de Monsieur Van Dyck, trésorier au nom de la Fabrique d’Eglise Saint-Nicolas de transformer le rez-de-chaussée de la façade « Je soussigné Van Dyck, trésorier de la Fabrique d’Eglise Saint Nicolas et mandant autorité demeurant à Bruxelles, rue de la Caserne, n°39, propriétaire de l’immeuble sis Petite rue au beurre n°11 déclare solliciter l’autorisation de transformer la façade rez-de-chaussée et demander dérogation pour maintenir la hauteur existante de 2,66m au rez-dechaussée du magasin. Je joins à la présente cinq plans dressés par M. Ghinet architecte, demeurant à Bruxelles, rue Etienne Dansaert, n°85, téléphone n° 12.10.32 matricule 1355. » 129


08/02/1954: Note pour les services (d’Hygiène, Techniques, d’Alignement) - Avis du service d’hygiène(10/02/1954): « Avis favorable. - Avis du service d’architecture (17/02/1954): « Prière de réclamer un géométral de la façade à l’échelle de 5cm par mètre. V.O. au point de vue esthétique. » - Avis du service des Alignements et Niveaux (10/02/1954): «Sans changement d’alignement et de niveau. » 10/02/1954: Rapport de la direction de l’Hygiène publique, service technique + nouveau plan. Décision de l’inspecteur principal : « J’estime qu’il convient d’émettre un avis favorable à la demande présentée, à condition de rendre mobile l’imposte au-dessus de la porte d’entrée du magasin. » 19/02/1954: Rapport d’autorisation – Rapport d’autorisation de dalles d’éclairage. Décision de l’inspecteur et de l’inspecteur général : « Vu le plan présenté, et l’avis favorable des services consultés, vu l’avis favorable de l’Administration de l’Urbanisme ; Le soussigné estime que cette autorisation peut être accordée aux conditions suivantes et sous réserve du droit des tiers » (mêmes conditions que pour l’Acte d’autorisation du 08/06/1954) 14/06/1954: Note pour le Service des Alignements et Niveaux « Les travaux étant terminés, il y a lieu, avant de classer le dossier, de demander au service des alignements et niveaux s’il n’y a pas d’observations à présenter au sujet de la construction. » Décision de l’inspecteur et du conducteur (07/07/1954): «L’alignement de la façade et de la bordure du trottoir ainsi que le niveau du seuil et du trottoir de la propriété ci-dessous indiquée ont été vérifiés ; l’établissement en a été reconnu conforme aux indica130

tions données sur place. » 07/07/1954: Note pour la Direction de l’Hygiène publique « Les travaux étant terminés, il y a lieu, avant de classer le dossier, de demander si la direction de l’Hygiène publique n’a pas d’observations à présenter au sujet des installations sanitaires. » Décision du médecin en chef directeur et de l’inspecteur: « sans observations ». Classement par arrêté gouvernemental 08/05/2002: « Par arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale du 20 septembre 2001, sont classées comme ensemble, en raison de leur intérêt historique et artistique, les façades, et toitures, ainsi que les structures portantes et les espaces intérieurs d’origine des maisons sises 1,3 et 5 rue Marché aux Herbes ; 1,3,5,9,11,13,15 et 17 Petite rue au Beurre ; 2,4,6,8,10,12,14 et 16 rue Tabora à Bruxelles ; connues au cadastre de Bruxelles, 1ère division, section A, 2è feuille, parcelles n° 324, 325, 326a, 326b, 327a, 327d, 328, 329, 330, 331, 3324c, 324, 323, 322, 321, 320, 319, 318, 317a, 317a2. » Aujourd’hui, la Fabrique de l’église Saint-Nicolas essaie de convaincre l’ensemble de ses locataires du bien-fondé de la mise en conformité des façades suite au classement de 2001. Ceci n’est pas chose aisée, en effet, les commerçants refusent de payer une part des travaux (si infime soit-elle), et refusent surtout de fermer leur boutique le temps des travaux. Concernant le coût de la rénovation, d’usage les travaux sont à la charge du propriétaire mais les finalités d’usages sont à la charge du locataire. Par exemple, cette maison occupée par un bijoutier nécessite la mise oeuvre de vitres blindées, celles-ci sont à la charge du locataire. Le bureau d’architecture a déjà effectué la rénovation des n°13, 15 et 17 et est en train de finaliser les projets de transforma-


tion des n°9 et 11. Un autre projet est en phase de commencement pour le n°22. Historiquement, la façade de la maison était flanquée de grands et beaux pilastres de haut en bas. C’est vraisemblablement au XIXe siècle que l’usage du rez-de-chaussée commercial a nécessité l’amputation de ces pilastres au profit d’une vitrine intégrée dans un soubassement boisé. D’après les travaux d’études des bureaux d’architecture en charge de la réhabilitation de cet édifice, il semblerait que l’intention du projet de rénovation soit un retour à cet état initial.

En haut: situation actuelle. Ci-contre: situation projetée idéale.

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PETITE RUE AU BEURRE, N° 15

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Petite Rue au Beurre, n° 15

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La maison numéro 15 se situe dans la petite rue au beurre, rue commerçante à deux pas de la GrandPlace et de la Bourse dans le centre de Bruxelles, ou plus précisément dans l’ilot sacré. Les maisons des rues se veulent dans un style classique, aux façades unitaires. L’effondrement de la tour de l’église SaintNicolas en 1714 crée une rupture dans la représentation unitaire des façades. La maison fût construite lors de la deuxième moitié du 18e siècle et est adossée sur le flanc de l’église Saint-Nicolas. Elle est dans un style plutôt classique, initialement toute enduite, s’étirant sur un ou deux étages, sous bâtières éclairées de lucarnes qui sont composées depuis le pignon triangulaire. Très rapidement, la maison numéro 15 s’est vue ajouter un 3e étage. À partir du 20e siècle tout le rez-de-chaussée est commercial et l’étage cimenté. Les fenêtres à linteau droit sous panneau rectangulaire ont souvent disparu. Les fenêtres sont comprises deux par deux entre deux pilastres. La toiture est en ardoise et mansardée. Listing détaillé des changements 1833: modification de la façade Le propriétaire de l’immeuble en 1833 était Monsieur Berghmans. Il soumet une demande de changement de baie. En effet une des baies du rez-de-chaussée est différente des autres, il souhaiterait les uniformiser. C’est l’architecte de la Ville qui est chargé des transformations à conditions de respecter certaines conditions: Tout d’abord de se conformer aux plans joints lors de la demande et de bien respecter les alignements.

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Ensuite de réaliser aucunes saillies ou empiétements sur la voie piétonne. Et enfin qu’il sera établi au pied de l’immeuble un trottoir en briquettes grises avec un rebord en pierre. 1912: ajout d’un volet mécanique

terie. M.E. Van Stalle fut donc prié d’entreprendre les modifications au plus vite. Ce n’est que le 7 juillet 1934, quelques mois après la demande, qu’il accepte de peindre sa façade conformément aux autres maisons de la rue. Le rouge sera remplacé par une teinte gris foncé.

Le propriétaire et commerçant Van Stalle introduit la demande d’installer un volet mécanique en tôle d’acier dans le but de remplacer les volets pliants qui subsistent encore en cette année 1912. La demande est acceptée tout en respectant également certaines conditions.

Cette tonalité de gris rentre dans la catégorie des tons neutres, décision qui avait été adoptée auparavant, et permet de donner ainsi une cohérence aux façades se trouvant aux abords de la Grand-Place.

Premièrement il devra respecter et être conforme à l’article 93 concernant la fermeture de la vitrine. Puis de reconstruire directement après la fin des travaux, au pied de la façade, le trottoir en pavés à tête plate et équarris.

Le propriétaire est toujours M. Van Stalle. L’objet de la demande concerne la couverture du soupirail qui venait d’être renouvelée. En effet, initialement les services des Bâtisses avaient prévu des dalles de 10x10cm.

Dans un deuxième temps, il ne pourra faire usage de ses locaux si l’exploitation est destinée à une industrie dangereuse.

Mais au cours des travaux de transformations effectués au rez-de-chaussée de l’immeuble n°15, l’architecte Monsieur Du Croix a opté pour l’emploi de dalles lumineuses de 15x15cm.

Et enfin les agents de la ville doivent, à tout moment du chantier, pouvoir avoir accès au bâtiment. 1934: revêtement de façade Le nouveau propriétaire de la maison est alors un certain M.E. Van Stalle. La façade de l’immeuble a été revêtue d’une peinture rouge, chose jugée regrettable par le service d’architecture, en raison du caractère esthétique commun à conserver aux abords de la Grand-Place et de l’église Saint Nicolas. Le service des Bâtisses essaye dès lors de convaincre l’Echevin qu’il faut demander au propriétaire de repeindre sa façade dans les couleurs conformes à la petite rue au Beurre. C’est le colocataire de M. Van Stalle qui l’avait peinte en rouge car cela concordait, selon lui, avec son commerce qui était une charcu-

1937: modification de la façade

C’est pourquoi l’architecte fut la demande pour que cette situation soit maintenue. Ainsi, les services des Bâtisses ont accepté la requête à titre exceptionnel. 1963: recimentage de la façade Le propriétaire et mandataire, Monsieur Charles Defays, agit en qualité de mandataire de Mme Hélène Isaac. Une demande de recimentage de la maison est soumise à la ville de Bruxelles. Un permis de bâtir est délivré pour le renouvellement de l’enduit, destiné à la façade principale de l’immeuble, au moyen de matière minérale telle que la chaux à peindre. Il fallait donc d’abord pour cela soumettre une demande de permis de décapage avant de la repeindre. Il y a pa 133


rallèlement une demande d’élargissement des baies vitrées du rez-de-chaussée commercial. L’architecte attribué à ce chantier est monsieur J.M. Gilson. 1995: remodelage de la façade de bijoux Madame Dewitte devient à son tour propriétaire du bien. Elle entreprend une demande de permis dans l’optique de réaménager l’intérieur du bâtiment (première fois depuis 1845) ainsi que d’agir pour un embellissement de la façade. Le choix de baies vitrées plus petites fut retenu dans ce cas.

pour l’économie du quartier, et le bureau d’architecture en charge du projet de rénovations de la façade est « Lhoas et Lhoas ». Le projet consiste en une nouvelle décoration de chaque baie vitrée et à la peinture de la façade. Il y a également un réaménagement complet de l’intérieur.

La demande lui a été accordée et sera prise en charge par l’architecte Bart Vanooteghem. 2013: modification de la façade Actuellement la propriétaire du bâtiment reste Madame Dewitte, où son commerce participe toujours

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Ci-dessous: plans et élévations avant et après rénovation en 2003, architectes: «Lhoas & Lhoas».


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PETITE RUE AU BEURRE, N° 17

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Petite Rue au Beurre, n° 17

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La maison n°17 de la Petite rue au Beurre a été initialement construite rue de l’Étuve au n°13, où elle portait le nom « Au Chien d’Or », mais celle-ci fût endommagée par le bombardement de Bruxelles en 1695. Elle a été reconstruite par François Malfait, architecte de la ville de Bruxelles, à l’intersection de la Petite rue au Beurre et de la rue au Beurre où se situait antérieurement une maison en bois qui a été incendiée lors du bombardement. Suite au bombardement qui a détruit une grande partie du centre ville, un règlement interdisant les façades en bois fut prescrit. Certaines maisons en bois ont été conservées, mais la plupart durent être reconstruites, ce qui explique le nombre important de façades datant de la fin du XVIIe - début XVIIIème siècle. C’est le cas pour la maison n°17, qui possède une façade datant du XVIIème siècle. À l’heure actuelle, l’immeuble abrite un commerce au rez-de-chaussée. Évolution de l’immeuble depuis le 19esiècle D’après Jean Claessens-Bafroey l’immeuble abritait un café avec des billards lorsqu’il était situé rue de l’Étuve. Une photographie de la maison encore située dans la rue de l’Étuve en 1905 se trouve dans l’Inventaire photographique du Comité d’Études du Vieux Bruxelles (crée le 15 janvier 1903). On sait également que dès 1906, ce bâtiment a abrité un coiffeur. Par la suite il a été tenu par un cordonnier, et durant l’été 1929 il s’agissait d’un magasin d’horlogerie. Le 8 juillet 1929, un crédit extraordinaire de 150 000 francs est accordé pour la réédification de la façade de la maison « Goude Huyve », au coin de la rue au Beurre et de la petite rue au Beurre. Ce crédit extraordinaire a été voté lors de l’élaboration du budget

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initial au début de l’année 1929, la dépense de ces 150 000 francs n’a pas été prévue. Lors de ce rassemblement, le conseiller Fernand Brunfaut déclare que l›église est « de médiocre valeur artistique » et souhaite la voir disparaître. Il propose également d›améliorer la voirie à cet endroit car c›est un lieu où la circulation est intense et les embouteillages fréquents, et selon lui l›établissement de la maison « Goude Huyve » n’a pas lieu d’être. Le bourgmestre Max et l’échevin Van de Meulebroeck rejetèrent ces propositions. On sait finalement que c’est Mr. Brunfaut qui a proposé d’adosser la maison à l’église, même si celui-ci a voté contre. En 1939, le propriétaire de l’immeuble est Mr. Pobuda. Le 28 janvier de la même année, il demande l’autorisation à la ville de Bruxelles de construire une entrée à charbon de 40x50 cm dans le trottoir. Cette autorisation est un supplément à la demande du 29/11/87, dont il ne figure aucune trace. Toujours en 1939, le 11 janvier, un engagement atteste que Mr. Poduba n’est pas autorisé par la ville de Bruxelles à établir de volet roulant ni de grille rétractile à la devanture de la propriété. Cela pourrait présenter de graves dommages, tant matériels que corporels, notamment en cas de manifestation ou d’émeute. Mr. Poduba s’engagera donc à imposer les dites obligations aux acquéreurs futurs de l’immeuble. Néanmoins, on remarque de nos jours des grilles aux fenêtres du rez-de-chaussée du bâtiment. Une requête de Monsieur Christopher a été déposée auprès de la ville de Bruxelles pour une autorisation de modification de la façade de sa maison, 17 rue au Beurre, le long de la voirie. La façade de la maison dont il s’agit se trouve dans l’alignement prescrit par l’arrêté du 29 décembre 1953, correspondant à la limite de la route. Mais les modifications projetées seront effectuées conformément à la requête.

Et depuis le 20 septembre 2001, la maison fait partie d’un classement au titre des monuments historiques sous la référence 2043-0004/0. Analyse de la façade La maison est implantée de biais par rapport à l’église et est épaulée à gauche, par un large mur-contrefort. Il s’agit d’une maison construite en différents matériaux : briques orange, pierre bleue (porte et appuis de fenêtres) et pierre blanche (soubassement, encadrements latéraux des fenêtres et bandeaux horizontaux de pierre). La façade était plus large et sans niveau intermédiaire lorsqu’elle se trouvait à la rue de l’Étuve, mais l’architecte François Malfait a modifié la façade de façon à pouvoir la placer dans l’espace qui lui était consacré aux abords de l’Église Saint Nicolas.

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Aujourd’hui on compte deux étages en plus, un entresol et trois travées sous toiture d’ardoises. La façade est traversée horizontalement de bandeaux de pierre de taille : pierre bleue au niveau des appuis et des sommets de fenêtre, pierre blanche pour le reste. La maison est également traversée d’ancres, mais celles-ci sont verticales. À gauche, au rez-de-chaussée, se trouve une porte cintrée en pierre bleue dont l’encadrement baroque, à impostes, possède des clés d’arcs saillantes et larmier. Cette porte est ornée de volutes baroques et de grappes de fruits sculptés. Elle est également surmontée d’une fenêtre à encadrement trilobé en pierre bleue, à hauteur de l’entresol. Le premier étage est orné de grandes fenêtres à croisillons de bois. Les allèges sont décorées : la travée centrale de balustres torsadées et de car-

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touches pour les travées latérales. Ces cartouches sont encadrées de pierre de taille, et porte le nom de la maison en lettres d’or sur un fond bleu turquoise: « De Govde Huyve »: on sait qu’à Bruxelles durant le Moyen-Âge chaque maison avait un nom qui servait à l’identifier. Il en fut ainsi jusqu’à la révolution française. Ce sont les Jacobin (désireux de créer une société uniforme) qui ont fait détruire les blasons des façades mais également supprimer les noms des maisons. On appelle cela des domonymes (en grec, domos = maison et onoma = nom). Peut-être que le nom de cette maison daterait de cette époque. Pour en revenir à l’étude de la façade, la fenêtre de la travée médiane est surmontée d’un petit fronton courbé, lui-même orné d’une haute lucarne passante à fenêtre cintrée sous larmier. Cette plus haute fenêtre est ornée d’un fronton triangulaire lui-même surmonté d’une boule en pierre.


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Classement des ĂŠlĂŠments architecturaux

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Dans ce chapitre nous classerons chronologiquement l’apparition des différents éléments architecturaux sur les façades des maisons étudiées de la rue au Beurre et de la Petite rue au Beurre. Afin d’en faciliter la compréhension, l’étude est agrémentée de photographies actuelles, ainsi qu’un tableau récapitulatif constitué de définitions et d’illustrations des typologies architecturales rencontrées (voir annexe, 3ème de couverture). 141


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Nous cloturons cette partie par deux lignes du temps reprenant les diverses restaurations opérées sur ces bâtisses, premièrement pour celles de la Petite rue Beurre et deuxièmement pour celles de la rue au Beurre. 149


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Enquête auprès des commerçants

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Dans le cadre de l’étude des maisons de la rue au Beurre et de la petite rue au Beurre, un questionnaire a été réalisé concernant directement les commerçants présents aux rez-de-chaussée et, dans certains cas, aux premiers étages. 153


La rue au Beurre comprend les types de magasins suivants chocolateries, souvenirs/cadeaux, boulangerie, bières belges, confiserie traditionnelle, restaurants, gaufres à emporter, bijoutiers/horlogers, alimentation de proximité. La petite rue au Beurre comprend les types de magasins suivants bars et restaurants, espace Wallonie, souvenirs/cadeaux, bijoutiers/horlogers Le questionnaire proposé était le suivant Depuis quand votre commerce existe-t-il ? Quelle est la fréquentation quotidienne de votre établissement ? Quelle est la tranche horaire la plus fréquentée ? A quelle tranche d’âge votre clientèle type appartient-elle ? Cette clientèle est-elle majoritairement touristique ou locale? Avez-vous remarqué une évolution ? Votre stock donne-t-il sur la (petite) Rue au beurre ? Comment se passe la livraison depuis la (petite) Rue au Beurre ? Est ce qu’il existe une association des travailleurs indépendants dans cette rue ? Ou tout autre régulation inter-commerçants (décoration de la rue,…..) Avez-vous connus la Rue au Beurre avant qu’elle devienne piétonnière ? Y a-t-il eu des répercussions sur votre commerce ? Êtes-vous favorable au nouveau piétonnier Boulevard Anspach ? Qu’est ce qui, selon vous, pourrait être amélioré dans l’aire proche aux deux rues ? 154


Sur 30 propriétaires auditionnées, 11 d’entre eux ont bien voulu répondre, la majorité des commerçants étant réticente et fermée à toute communication. Les commerces appréhendés sont arrivés essentiellement dans les années 1990 et 2000. Le plus récent étant l’horloger Swatch datant de 2014 au 42, rue au Beurre. Le plus ancien, la bijouterie De Greef, occupant les numéros 24 et 26 de la rue au Beurre, date, quant à lui, de 1848. En ce qui concerne la fréquentation des magasins de ces rues, elle est majoritairement située entre 100 et 300 personnes par jour et par commerce. L’alimentation de proximité bénéficie, elle, d’une fréquentation plus élevée, de l’ordre de 2000 à 3000 personnes par jour. L’espace Wallonie connaît, quant à lui, une fréquentation annuelle de 21000 visiteurs environ. Il sera retenu, et ce pour l’entièreté des commerces, que les heures les plus fréquentées sont situées en fin de journée, entre 18 heures et 22 heures. Cette fréquentation comprend toutes les tranches d’âge, suivant le type de magasin. L’horloger Swatch a une clientèle d’une vingtaine d’année alors que la majorité des autres commerces connaît une cible d’âge supérieure à 40 ans. En effet, les chocolatiers et magasins de souvenirs sont très souvent assiégés par une clientèle touristique plus âgée. Mais aussi et suivant l’effet inverse, par des groupes scolaires d’une dizaine d’années en recherche de cadeaux à ramener à leur famille. L’espace Wallonie de Bruxelles, quant à lui ne connaît pas de tendance notoire, sa clientèle variant fortement suivant le type d’exposition qu’il accueille. Comme dit précédemment, la clientèle des rues au Beurre et petite rue au Beurre sont majoritairement touristique. Le magasin Carrefour Express connaît, lui aussi, la même tendance. Le magasin Swatch attire également une clientèle belge, étant seul représentant de la marque sur l’entièreté du pays. L’espace Wallonie est très

fréquenté par une population néerlandophone demandeuse de renseignement. L’espace prenant le rôle d’office du tourisme de la Wallonie depuis la disparition de ce dernier. Les commerçants ont majoritairement répondu que leurs commerces possèdent un stock avec accès sur la rue au Beurre (et petite rue au Beurre). Les livraisons sont organisées, et donc permises, chaque matin de 4h à 11h. Ces rues étant piétonnes, un réapprovisionnement en cours de journée, parfois nécessaire aux chocolatiers par exemple, sont presque impossibles. Certains commerçants optent, alors, quand leurs produits le permettent, pour la livraison par vélos équipés de cabinets. La rue au Beurre bénéficie d’une association de commerçants dont les restaurants et chocolatiers sont les principaux acteurs. La majorité des commerçants actuels de la rue au Beurre l’ont connue avant qu’elle ne devienne piétonnière et pense que ce changement a eu pour cause une baisse de la fréquentation de leur établissement. Il en découle un avis défavorable regardant le nouveau piétonnier du boulevard Anspach qui semble déjà avoir des répercussions négatives sur certains commerces. Il apparaît que les commerçants ne soient pas les seuls à s’en plaindre, en effet, la clientèle témoigne être de plus en plus réticente à venir jusqu’au centre-ville en voiture, et pour cause l’absence de parking rend l’accès aux boutiques de plus en plus difficile. Il semblerait aussi que certains regrettent un manque de diversité au niveau de magasins de ce piétonnier essentiellement composé de chocolatiers et de magasins de souvenirs.

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Interview Ă propos du nouveau piĂŠtonnier

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Réponses apportées par Peter Gorlé, attaché de presse de l’échevine de Els Ampa, conseillère communale à la ville de Bruxelles -Pourquoi avez-vous décidé de faire un piétonnier ? Premièrement pour améliorer la qualité au quotidien au centre de Bruxelles, pour offrir plus de place à la mobilité douce et aux piétons mais aussi pour donner un nouvel élan au commerce dans le centre du Pentagone car il attirait moins de monde. L’autre idée était aussi de freiner le trafic de transit dans le Pentagone car en réalité, 1/3 du trafic dans le centre-ville sont seulement des voitures qui traversent le centre. -Depuis quand l’idée du piétonnier était-elle en place ? Les premières idées de piétonnier doivent dater d’une dizaine d’années en arrière, avec de vraies discussions depuis les élections communales de 2012 pour enfin une mise en place le 29 Juin 2015. -Etait-ce une continuité du piétonnier des rues partant de la Grand Place ? Oui dans un certain sens mais pas une obligation de continuité. L’idée était vraiment de bloquer le trafic de traversée mais surtout pas de bloquer l’accès de centre. 157


-Quelle est a été la réaction face à cette proposition ? Globalement l’idée a très bien été accueillie par les habitants. D’après une étude faite par Atrium (agence de la région de Bruxelles Capitale qui a pour but de stimuler le développement commercial des quartiers et d’améliorer l’environnement urbain), 70% des personnes interrogées trouvent une amélioration à la situation mais il ne faut pas nier une proportion de critiques de la part des commerçants dont une partie des clients ont plus de mal à accéder. Les plus gros problèmes au début étaient la propreté et l’insécurité qui influençaient un gros changement dans l’attitude de la municipalité en ajoutant plus de policiers (notamment à vélo) et plus d’agents d’entretien plus fréquemment. Globalement ¾ des passants sont satisfait de la situation actuelle. -Quel est le premier retour 5 mois après le début ? Pour l’instant, le projet complet n’est pas terminé et le projet est trop neuf pour donner un retour. Les travaux de la phase suivante commenceront au printemps 2016, actuellement des travaux pour les impétrants sont en cours. Actuellement c’est toujours une phase de test permettant des aménagements fréquents (changement de sens dans une rue, etc). Aujourd’hui c’est « un boulevard pour voitures sans voitures ». Actuellement environ 50% des commerçants sont satisfaits et pour les habitants c’est différent : certains estiment que l’espace piétonnier n’est pas assez grand et d’autres pensent que c’est trop contraignant et ne voient aucun aspect positif. Certains aimeraient même voir tout le Pentagone piétonnier. -Quel est selon vous l’impact d’un tel changement au cœur de la ville ? 158

Le principal impact et objectif du projet étaient le nouvel essor du centre-ville et pas seulement un espace supplémentaire dans le centre-ville. -Les bruxellois vous ont-ils sollicités pour avoir plus d’espace en ville ? En effet c’était une vraie demande des habitants avec entre autres des évènements comme des pique-niques urbains à la Bourse par exemple. -La création du piétonnier a-t-elle une vocation d’apporter une réponse à caractère écologique à la ville de Bruxelles ? Evidemment, en supprimant les voitures, on diminue forcément la pollution. Et les 1ères estimations le confirment. -Combien de temps vous êtes-vous fixé pour évaluer ce changement de parcours dans la ville ? Mise en place de la phase test depuis le 29 Juin 2015, en place jusqu’en Février 2016. Les travaux auront lieux à partir du printemps 2016 et ce jusqu’en 2018. L’idée d’une si longue phase de test était de pouvoir vraiment évaluer un tel projet et pas seulement en été ou en hiver. Ici ils ont pu observer la situation en plein été mais actuellement en plein hiver avec le marché de Noël, tout ça dans le but de faire de potentielles adaptations.

Ci-contre: Proposition d’aménagement pour le nouveau piétonnier de Bruxelles, Sum Project et Bgroup Greisch.


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Conclusion

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La rue au Beurre et la Petite rue au Beurre localisées au cœur de Bruxelles, se démarquent tant par leur implantation, que du fait de leur intérêt économique et surtout patrimonial. Cette analyse urbaine et architecturale, par le biais de la juxtaposition d’archives, d’images et de témoignages, a souhaité rendre compte de la métamorphose du quartier. L’activité commerciale de la rue a toujours existé. Toutefois, la vie qui y règne aujourd’hui est bien différente de ce qu’elle fut autrefois. En effet, la transformation des commerces situés aux rez-de-chaussée des maisons marque aujourd’hui la course à la démesure et à la globalisation où chaque ville ne devient que la synthèse des clichés auxquels elle se rapporte. Ceci eut pour conséquence de la convertir lentement mais sûrement, en une rue à caractère principalement touristique où les vrais produits de fabrication traditionnelle de la capitale belge ne sont pas nécessairement les plus faciles à trouver. En fin de compte, c’est à la fois l’évolution globale d’un contexte historique riche, économique et social mais également une multitude de particularités qui font de la rue au Beurre et de la Petite rue au Beurre ce qu’elles sont aujourd’hui. 161


Reybroeck, J. (dir), Le patrimoine monumental de la Belgique 1A, pentagone AD. Liège : Pierre Mardaga, 1989 Cabuy, Y., Demeter, S., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles 10.2, Bruxelles pentagone. Bruxelles : Services des monuments et des sites de la Région Bruxelles Capitale, 1997 Loir, C., Bruxelles néoclassique, mutation d’un espace urbain 1775-1840. Bruxelles : C.F.C. Edition, 2009 Osta, J., Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Bruxelles. Belgique : Le Livre, 1995 Demey, T., Bruxelles, des remparts aux boulevards, sur les traces de dix siècles de mutations. Bruxelles: Guide Badeau histoire et patrimoine, 2013 Almanach du commerce du Royaume des Pays-Bas et des principales villes du monde, première partie, Bruxelles et ses environs, ed : Grignon 1830, Bruxelles Henne, A., Wauters, A., Histoire de la ville de Bruxelles. Bruxelles: Librairie Encyclopédique de Perichon, 1845 Billen, C, De Waha, M., Le centre des Pays-Bas méridionaux. In: Bruxelles patrimoine. Bruxelles : C.F.C. Edition, 2009 Service des Archives de la ville de Bruxelles Rue des Tanneurs, 65 1000 Bruxelles Service public régional de Bruxelles Centre des Communications Nord Rue du Progrès, 80 1030 Bruxelles Services du Département Urbanisme Boulevard Anspach, 6 1000 Bruxelles

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Professeur en charge: PUTTEMANS Marianne

Plan A1: BERRY Amandine, CALCAGNO Francesca

Analyse des maisons: tous les étudiants cités ci-dessous.

Plans de situation: GABERT Pauline

Rédaction introduction et conclusion: ANDRIEU Malcy

Photographies Petite rue au Beurre: BLADT Fabrice

Eglise Saint-Nicolas: BEKAERT Emma, PEPIN PAISAN Diego, VAN COM Lisa

Photographies rue au Beurre: FALASCA Giulia, DUBOIS Romain, GUSTAVO Luis

Bombardement et reconstruction: AYATI Meryam, ROUSEREZ Céline

Elevations et patrimoine: VANHUYSSE Marie, DEPRE Victoria, COUFOPANDELIS Iolie, PANE Aleandro

Voiries: TERLINDEN Victoire

Typologies: DUCOULOMBIER Marie, HEUCHON Morgane

Historique de la rue au Beurre: NEVES Mélissa, ESCHENHORN Line

Classement photographique des éléments architecturaux: AOUNALLAH Mohamed Anis, SALHI Kahina

Enquête auprès des commerçants: THOMAS Sylvain, SUER Zuleyha

Mise en page générale: VAN NIEUWERBURGH Joyce, VANDENBERG Guillaume, BLADT Fabrice

Interview à propos du nouveau piétonnier: Constance, STAQUET Marine, GABERT Pauline

ROMAN

Mise en page typologies: PEPIN PAISAN, Diego Impression et reliure: DOUCET Matthieu

Relecture et correction: ANDRIEU Malcy, LOOF Margot, CASTRES Pierre-Alain, HEUSCHLING Marie 163




Illustration première de couverture: Jacques Carabain - L’église Saint-Nicolas et la Petite rue au Beurre (1897).


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