Cinematek & citroën

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CINEMATEK ET CITROËN

BLADT Fabrice





PRESENTATION Sujet: Projet de fin d’études de seconde année de Master. Projet: Reconversion d’un ancien site industriel vers une forme muséale. Implantation: Bâtiment Citroën - Place de l’Yser à Bruxelles, Belgique. Date: Semestre 2 - 2016. Etudiant: Fabrice BLADT. Atelier: APA - Architecture, Paysage et Art. Professeurs: Patrice NEIRINCK, Emilio LOPEZ MENCHERO. Faculté: Architecture: Université Libre de Bruxelles / La Cambre - Horta.

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REMERCIEMENTS Je tiens à remercier la Cinematek de m’avoir permis de concevoir un projet à propos de leur institution ainsi que de m’avoir octroyé un accès total à de nombreux documents qui m’ont été d’une aide précieuse à la réalisation de ce projet. Je remercie Kristel Vandenbrande, directrice adjointe de la Cinematek, qui a su se montrer présente et disponible. Son grand enthousiasme et ses précieux conseils m’ont fortement encouragé dans l’élaboration de ce travail. Je tiens à remercier également Patrick Bladt, gestionnaire des bâtiments et sites de la Cinematek, pour son expertise. Ses conseils techniques avisés m’ont été grandement bénéfiques. Je souhaite remercier mes professeurs d’Atelier, Patrice Nerinck et Emilio Lopez Menchero qui m’ont aiguillé quant à la direction à prendre pour mener à bien ce travail de la meilleure manière possible. Enfin, j’adresse un remerciement tout particulier à tous les membres de ma famille, ainsi qu’à mes amis rencontrés à la faculté d’architecture ou à l’extérieur de celle-ci, qui m’ont toujours soutenu durant ces cinq années d’études passionnantes.

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SOMMAIRE La méthodologie de travail opérée au sein de l’Atelier Architecture - Paysage - Art (APA) est divisée en quatre phases consécutives que sont l’Analyse inventive, la Définition, la Programmation et le Projet Architectural. L’objectif pédagogique de cette procédure est de construire une architecture ayant la volonté de produire des transformations qui vont au-delà de l’existence de l’objet construit, une situation active agissant comme déclencheur ou transformateur de notre société. En imposant ses quatre étapes, cela oriente bien évidemment la démarche de la construction d’un projet. Cet isolement en quatre étapes et ensuite fusion met en évidence la reconnaissance d’un apprentissage de sa propre doctrine et conduit selon l’Atelier APA à la construction d’un art de bâtir. 1. ANALYSE INVENTIVE......................................................11 2. DEFINITION.....................................................................65 3. PROGRAMMATION.........................................................79 4. PROJET ARCHITECTURAL.............................................91

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ANALYSE INVENTIVE L’Analyse inventive consiste à dépasser l’ignorance première, en vue d’approcher les questions ou les sites dans leurs singularités et leurs potentialités. Il s’agit pour chaque étudiant de poser un regard, le sien. Il lui appartient de choisir un type d’analyse (sensible, typologique, morphologique, paysagère, structurelle, etc..). Celles‐ci sélectionnées, précisées, testées, isolées peuvent devenir les socles des orientations de la définition à mettre en place dans la zone d’étude. 1.1. USINE ET CINEMA.......................................................12 1.2. AUTOMOBILE ET CINEMA...........................................14 1.3. CINEMATEK.................................................................16 1.4. CINEMATHEQUE FRANCAISE.....................................52 1.5. ART COMME IMAGE ANIMEE......................................56 1.6. SYSTEMES DE PROJECTION......................................60


Quand le cinéma rencontre l’espace industriel. LIEN AVEC L’ESPACE INDUSTRIEL L’usine comme toile de fond. L’espace industriel et le cinéma semble entretenir un lien étroit, que cela se retrouve dans l’intérêt des réalisateurs de filmer l’architecture ou le fonctionnement des usines ou d’asseoir l’intrigue au sein de la stuture du travail en entreprise. Rappellons que la première séance publique payante de l’histoire du cinéma s’est déroulée à Paris, le 19 mars 1895. Il s’agissait d’une vue documentaire nommée «La Sortie de l’Usine Lumière à Lyon». Ce sont les Frères Lumière qui projeteront pour la première fois, face à une assistance composée de 33 personnes, à l’aide d’un Cinématographe qui contrairement au Kinétrographe, ne demandait pas l’utilisation d’un Kinétoscope, inventé par Edison. Nous avons là, une projection d’un espace industriel qui restera à jamais l’image que l’on associe au cinéma. Mais l’espace industriel rappelle aussi et surtout le travail à la chaîne, la succession d’étapes permettant l’élaboration d’un produit fini, qui peut aisément être mis en lien avec l’univers cinématographique. En effet, qu’il s’agisse de la création d’un film ou de sa conservation, le travail est minutieux et passe entre les doigts de plusieurs intervenants afin de construire petit à petit un produit pouvant être accessible au grand public. «Metropolis», «Les Temps Modernes» ont permis d’illustrer l’usine au cinéma au début du 20ème siècle en pleine émergence du taylorisme. Puis les années 90 et années 2000 avec le lot de la dépression au travail, instiguée par l’adaptation de «1984» d’Orwell. Même les films d’animation jouent leur part, on peut présenter le film sorti en 2001: «Monsters & Cie» qui utilise l’usine comme entreprise de cauchemars. L’usine au cinéma. L’usine est un thème récurent dans le 7ème art, en voici une liste non-exhaustive: - «Le Désert rouge» (1964) de Michelangelo Antonioni. 12


USINE ET CINEMA ANALYSE INVENTIVE

1.1

- «Les Temps modernes» (1936) de Charles Chaplier Jr. - «Métropolis» (1927) de Fritz Lang. - «Europe 51» (1953) de Roberto Rossellini. - «L’Aile ou la cuisse» (1976) de Claude Zidi. - «Monsters & Cie» (2001) de Peter Docter, David Silverman et Lee Unkrich. - «Mon oncle» (1958) de Jacques Tati. - «L’Homme à la camera» (1928) de Dziga Vertov. - «Dancer in the Dark» (2000) de Lars von Trier. - «Humain, trop humain» (1974) de Louis Malle et René Vautier. - «Ressources humaines» (1995) de Laurent Cantet. - «La Classe ouvrière va au paradis» (1971) de Elio Petri. - «La Grève» (1924) de Sergei M. Eisenstain. - «Ma petite entreprise» (1999) de Pierre Jolivet. - «La Reprise du travail aux usines Wonder» de Jacques Willemont. - «Qu’elle était verte ma vallée» (1941) de John Ford. - «The Full Monty/Le Grand jeu» (1997) de Peter Cattaneo. - «Le Ds au mur» (1980) de Jean-Pierre Thorn. - «Classe de lutte» (1969) de Chris Marker et René Vautier. - «Roger et moi» (1989) de Michael Moore. - «Entre nos mains» (2010) de Mariana Otero. - «Symphonie industrielle» (1931) de Joris Ivens. - «24 City» (2008) de Jia Zhangke. - «A l’Ouest des rails» (2003) de Wang Bing. - «Passion» (1982) de Jean-Luc Godart. - «L’homme de fer» (1981) de Andrzej Wajda. - «L’homme de marbre» (1976) de Andrzej Wajda. - «The Machinist» (2004) de Brad Anderson. - «Le Fils» (2002) de Jean-Pierre et Luc Dardenne. - «1984» (1984) de Michael Radford. - «Brazil» (1985) de Terry Gilliam. - «Le Placard» (2000) de Francis Veder. - «Louis Michel» (2008) de Gustav Kervern et Benoît Delépine. - «La Tisseuse» (2009) de Wang Quan’an. - « Ma part du gâteau» (2011) de Cédric Klapisch. - «We Want Sex Equality» (2010) de Nigel Cole. - «L’Usine, un jour de plus, un jour de moins» (1998) de Eric Pittard. - «Sortis d’usine» (1999) de Hervé Le Roux. - «Rosetta» (1999) de Jean-Pierre et Luc Dardenne. 13


Quand le 7ème art rencontre l’univers de la voiture. LIEN AVEC LE BATIMENT CITROEN Cinéma et automobile: deux inventions. Si d’une part, les premiers films sont apparus en 1891, il y a d’autre part, une autre invention qui fera son apparition presque au même moment: l’automobile. Le premier véhicule automobile fonctionnel a été inventé en 1769 par Nicolas Joseph Cugnot sous le nom de fardier de Cugnot mais il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle et les progrès liés à la révolution industrielle pour que les véhicules automobiles personnels se développent et prennent finalement leur nom actuel d’automobile. Le substantif « automobile » est attesté vers 1890. L’aventure automobile a commencé dans la vallée d’Aoste (Italie), où les premières expériences réussies ont eu lieu en 1864. Ce fut Innocent Manzetti d’Aoste qui réalisa une voiture à vapeur qui pouvait circuler le long des rues. Très rapidement ce genre de prototypes a connu le succès grâce à d’autres réalisateurs et conduit à ce qu’en 1895 environ 350 automobiles circulaient sur le territoire français, contre 75 en Allemagne et seulement 80 aux États-Unis. C’est donc dans les années 1890 que les premières automobiles sont produites et commercialisées. Moins d’un demi siècle plus tard, André Citroën fonde l’entreprise de son nom et la fait entrée dans une dimension qui se veut avant-garde. Réputée pour ses technologies innovantes, elle a révolutionné le monde de l’industrie de l’automobile. En 1891, c’est sous la direction de l’Américain Thomas Edison, l’inventeur de la fabrication industrielle des ampoules électriques et le concepteur et fabricant du Phonographe, que son principal collaborateur, l’ingénieur électricien William Kennedy Laurie Dickson, réussit des prises de vues photographiques animées. C’est en ayant vu le jour à la même période que le cinéma et l’automobile emprunteront des chemins parrallèles et interféreront sur le domaine de l’un et l’autre. 14


AUTOMOBILE ET CINEMA ANALYSE INVENTIVE

1.2

Image mentale. L’exemple le plus fort est, sans doute, le Drive-In ou Ciné-Parc, il désigne au cinéma un type de salle apparu en 1933 dans laquelle les spectateurs regardent les films assis dans leur voiture. Un centre cinématogaphique au sein du site Citroën ? Le bâtiment Citroën, situé aux abords de la Place de l’Yser à Bruxelles, est en fait implanté sur une zone qui attire l’attention particulière du gouvernement de le Région de Bruxelles-Capitale. En effet, après le lancement d’une Compétition internationale pour le Plan Directeur de la zone du canal, remporté par l’architecte-urbaniste-paysagiste Alexandre Chemetoff, la ville de Bruxelles voit son ‘skyline’ modifié par l’apparition de nouveaux projets tels que la tour de logements UpSite, etc. Mais la Région souhaite surtout inscrire des projets dans l’optique de redynamisation de ce territoire, dont le passé fut ponctué de projets de grandes envergures (Projet Manhattan) et les sièges d’entreprises à caractère industriel. Dans cette logique, ne pouvons-nous pas imaginer l’insertion d’un centre cinématograhique dans l’édifice Citroën qui fait, aujourd’hui l’objet de recherches quant à sa réaffectation ? Comme nous l’avons présenté précèdemment, le cinéma et l’espace industriel, ainsi que l’automobile sont intimmement liés. De plus, le cinéma, qui est un art du spectacle populaire et l’un des plus fréquentés, ne pourrait-il pas jouer le lien de charnière entre un centre-ville dynamique et un quartier séparé par le Canal de Willebroeck ? Devenir une génératrice de concentrations, de rencontres entre populations diverses et variées ? Ne pouvons-nous pas proposer l’intégration d’une institution qui serait en recherche de visibilté et de contacts nationaux et internationaux, telle que la Cinémathèque royale de Belgique ? Elle qui propose, non seulement, une activité de jour comme de nuit, ne pourrait-elle pas faire (re) vivre un quartier en recherche d’identité ?

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Visite de la Cinémathèque royale de Belgique. CONTEXTE La Cinematek. La Cinémathèque royale de Belgique est fondée en 1938 par Henri STORCK, André THIRIFAYS et Pierre VERMEYLEN. Son premier conservateur (de 1948 à 1988), également fondateur du Musée du Cinéma en 1962, est Jacques LEDOUX. De 1989 à 2011, Gabrielle CLAES a pris le relais en tant que conservateur de la Cinémathèque royale, qui a adopté, en 2009, la nouvelle enseigne CINEMATEK. Actuellement, son conservateur est Nicola MAZZANTI. Eric DE KEULENEER est président et Stijn CONINX, vice-président, du Conseil d’Administration. La Cinémathèque a le statut de fondation d’utilité publique. Institution biculturelle, elle s’adresse aux deux communautés linguistiques. Elle est subventionnée par Le SPP de la Politique scientifique fédérale et bénéficie également du soutien permanent de la Loterie nationale. La Cinémathèque royale a pour objet: - de constituer et conserver une collection de films possédant un intérêt esthétique, technique et historique permanent - de réunir une documentation la plus large possible ayant trait à l’art cinématographique et - d’assurer, dans un but d’intérêt esthétique et scientifique, la consultation de ces films et documents. Qu’est-ce qu’une cinémathèque ? Qu’est-ce qu’une cinémathèque ? Que fait une cinémathèque ? De la cinémathèque, le public connaît les écrans, les programmations, le personnel d’accueil. Derrière tout cela, il y a les bobines de films (et, désormais, les fichiers numériques), les laboratoires, les collections de documents papier, des dizaines de personnes invisibles…

Informations recueillies sur le site: «www.cinematek.be» 16


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

1.3

UN MUSEE ET DES DEPOTS Le musée «Cinematek». Au 9 rue Baron Horta, 1000 Bruxelles, au cœur du Palais des Beaux-Arts conçu par Victor Horta et au Studio 5 à FLAGEY, les projecteurs s’allument tous les jours pour montrer les films conservés par la Cinémathèque royale de Belgique. En 3000 séances par an, l’histoire du cinéma s’y découvre à travers rétrospectives, festivals, rencontres, avant-premières, séminaires, conférences… À l’écran, des oeuvres contemporaines ou des premiers temps, des films de tous les genres, de la fiction au documentaire en passant par les séries B, du cinéma muet avec piano live. Dans leur forme cinématographique d’origine, en V.O., généralement sous-titrée bilingue. Les films sont également projetés au sein d’autres institutions. Entrepôts de conservation et laboratoires. À Ixelles et à Namur, se conservent les collections. Au total, 150 000 copies et négatifs de 71.000 titres en 35 mm, 16 mm, 8 mm, 9,5 mm et 28 mm, au Blu-ray DCP, U-Matic, VHS Betacam. Conservés sur 13.000 m2 à 5° / 35 % RH. C’est là que se déroulent identifications, évaluations de l’état des copies, inventaires, restaurations des perforations, préparations des copies pour les projections, ou encore calibrage et réparation de machines. C’est là qu’ont lieu restaurations analogiques & numériques, transferts d’un support vers un autre, de la pellicule nitrate, hautement inflammable, vers une pellicule non inflammable, de la pellicule aux supports numériques. C’est là que naissent les éditions DVD, et les échanges et collaborations avec les cinémathèques et festivals du monde entier. Centre de documentation. Au 3 rue Ravenstein, 1000 Bruxelles, dans la salle de lecture se consultent 5.000 revues internationales, 55.000 livres, 700.000 photos, 3.000.000 coupures de presse, des affiches, catalogues de festivals, scénarios de tournage ou encore des fonds d’archive privés ou institutionnels.

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COLLECTION FILMS Des films. La collection de films de la Cinémathèque royale est l’une des plus importantes au monde. Elle compte à ce jour près de 150.000 éléments film correspondant à 71.000 titres : films de fiction, documentaires, longs métrages, courts métrages, illustrant le cinéma des origines à nos jours. La collection s’accroît chaque année de quelque 2.000 copies en moyenne. Pour la conservation à long terme, la Cinémathèque dispose actuellement de trois entrepôts complètement équipés, sécurisés et climatisés, offrant une surface de stockage de plus de 12.000 m2. L’inventaire des collections est complètement informatisé. Les films des collections font l’objet de projections publiques régulières. Lorsque leur état le permet, ils sont en outre accessibles à la demande, à des fins professionnelles ou de recherche. La consultation se fera dans les locaux de la Cinémathèque, sur table de projection, avec assistance technique. Les films sont également projetés au Ciné Le Parc à Charleroi, au Churchill à Liège, au Plaza Art à Mons, à la Maison de la Culture de la Province de Namur, au Cinéscope à Louvain-la-Neuve, au Cinema Zuid à Anvers, au Film-Plateau et à l’Internationaal Filmfestival van Vlaanderen à Gand. Pour tous les publics.

Informations recueillies sur le site: «www.cinematek.be» 18


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

1.3

COLLECTION NON-FILMS Livres. La collection comprend plus de 57.000 volumes et s’agrandit chaque année d’environ 1.500 titres. La plupart des livres paraissant en français, néerlandais, anglais, allemand, italien, espagnol, portugais, russe, etc.). Ces ouvrages traitent principalement de cinéma, mais aussi des médias, de la télévision, de la photographie et de la vidéo. Il s’agit également de mémoires, thèses et travaux de fin d’études. Revues La collection comprend plus de 3.200 titres différents, dont presque 300 paraissant encore actuellement. Il s’agit de revues spécialisées en cinéma, dans toutes les langues. Catalogues de festivals La collection rassemble des informations sur 1.200 festivals différents. Il s’agit principalement des catalogues officiels de festivals (6200 catalogues). Annuaires La collection comprend 700 titres d’annuaires différents, dont 56 paraissant encore actuellement. Il s’agit, comme son nom l’indique, d’ouvrages paraissant une fois l’an et offrant soit des informations sur l’année cinéma écoulée dans un pays déterminé soit des données professionnelles (adresses, statistiques, etc.). Dossiers et revues de presse. La collection contient plus de 3.000.000 de pages. Dans ces dossiers sont conservés les coupures de presse de quotidiens et hebdomadaires non spécialisés, publiés en français, néerlandais, anglais, allemand et italien, en Belgique et à l’étranger. Photos et affiches. La collection comprend plus de 600.000 photos papier, 100.000 photos digitales, principalement des photos de films et des portraits et 250.000 affiches de films, festivals,... 19


Composition de la Cinémathèque royale de Belgique. SIX SITES A BRUXELLES

Adresse: Rue Ravenstein 3, 1000 Bruxelles. Affectation: Bibliothèque et services administratifs et bureaux. Superficie: Env. 2000 m2.

Adresse: Boulevard Pointcaré 58bis, 1070 Bruxelles. Affectation: Laboratoires de restauration. Superficie: 910 m2.

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Adresse: Rue Gray 178, 1050 Bruxelles. Affectation: Conservation de films et laboratoires. Superficie: Env. 6000 m2.


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

1.3

Adresse: Rue Baron Horta 9, 1000 Bruxelles. Affectation: Foyer et salles de projections. Superficie: Env. 1500 m2.

Adresse: Rue des Sols, 1000 Bruxelles. Affectation: Conservation de documentation. Superficie: 800 m2.

Adresse: Rue du Vicier 100, 1050 Bruxelles. Affectation: Conservation de films et de documentation. Superficie: Env. 6675 m2.

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SITUATION COLLECTION FILMS. Adresse: Rue Gray 178, 1050 Bruxelles. Affectation: Conservation de films et laboratoires. Statut: Propriété de la Cinémathèque. Superficie: Env. 6000 m2. Dont env. 540 m2 pour la zone de laboratoire et env. 4800 m2 pour les différentes zones de stockage.

22

EXTERIEUR


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

PLANS

1.3

INTERIEUR

RDC +4

RDC +3

RDC +2

RDC +1

RDC 23


SITUATION COLLECTION FILMS ET DOCUMENTATION. Adresse: Rue du Vicier 100, 1050 Bruxelles. Affectation: Conservation de films et de documentation. Statut: Propriété de la Cinémathèque. Superficie: Env. 6675 m2.

24

EXTERIEUR


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

PLANS

1.3

INTERIEUR

RDC +3

RDC +2

RDC +1

RDC 25


SITUATION ACTIVITES PUBLIQUES. Adresse: Rue Ravenstein 3, 1000 Bruxelles. Affectation: Bibliothèque et services administratifs et bureaux. Statut: Location à la Ville de Bruxelles. Superficie: Env. 2000 m2. Dont env. 1000 m2 pour la bibliothèque et env. 1000 m2 pour les services administratifs et les bureaux.

26

EXTERIEUR


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

PLANS

1.3

INTERIEUR

RDC +2

RDC +1

RDC

RDC -1 27


SITUATION

PLAN

DOCUMENTATION. Adresse: Rue des Sols, 1000 Bruxelles. Affectation: Conservation de documentation. Statut: En location. Superficie: 800 m2.

RDC -1 28


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

SITUATION

1.3

EXTERIEUR ET INTERIEUR

ACTIVITES PUBLIQUES. Adresse: Rue Baron Horta 9, 1000 Bruxelles. Affectation: Foyer et salles de projections. Statut: Concession de 30 ans avec BOZAR. Superficie: Env. 1500 m2.

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SITUATION COLLECTION FILMS.

PLANS RDC +1

Division

RDC

RDC -1

Adresse: Boulevard Pointcaré 58bis, 1070 Bruxelles. Affectation: Laboratoires de restauration. Statut: Propriété de la Cinémathèque. Superficie: 910 m2.

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CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

SITUATION

1.3

PLAN

COLLECTION FILMS. Adresse: Route Merveilleuse 64, 5000 Namur. Affectation: Conservation de films. Statut: Location à la Citadelle de Namur. Superficie: 400 m2.

RDC 31


Son futur et ses enjeux d’avenir. VISION La Cinémathèque, aujourd’hui. Fondée en 1938, la Cinémathèque royale de Belgique a joué un rôle fondateur dans l’histoire des institutions de patrimoine cinématographique en Europe. Son musée du cinéma, ses collections, installations, laboratoires, expertises, comme ses activités publiques de projection, édition, animation, éducation, formation et recherche ont toujours été à l’avant-garde. Au départ de son ancrage bruxellois, berceau de son implantation géographique et historique, la Cinémathèque développe ses missions avec passion et expertise : conserver et montrer les riches collections film et non film qu’elle a constituées tout au long de ses 78 années d’existence. Annuellement, toutes activités confondues, ce ne sont pas moins de 600.000 personnes qui rencontrent et participent à la vie de cette ‘Maison du Cinéma’, à Bruxelles, en Belgique et à l’étranger. Aujourd’hui, son prestige et son intégration dans les réseaux internationaux (Présidence de l’Association des Cinémathèques Européennes notamment) et sa participation constante aux festivals internationaux, positionnent la Cinémathèque dans le club des institutions les plus renommées au monde, aux côtés de New York, Paris et Londres. Une institution ambitieuse. Actrice des dynamiques muséales et cinématographiques du 21ème siècle, la Cinémathèque veut poursuivre le déploiement de son potentiel, pour Bruxelles et la Belgique, pour les amoureux et professionnels du cinéma comme pour les publics occasionnels et visiteurs de passage...

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Nous allons présenter les nouvelles opportunités que la Cinémathèque voudrait offrir au territoire bruxellois et à la Belgique, ainsi que les nouvelles infrastructures qui le permettraient. Nous analyserons ces opportunités et dessinerons une vision : celle d’une institution d’avantgarde dans le paysage des grands musées dédiés au cinéma, un Phare et repaire artistique et culturel urbain au centre de Bruxelles. Celle d’un musée qui unit une activité publique d’avant-garde à des pratiques de conservation modernes, interagit avec des activités muséales et d’exposition centrées sur l’Art des 20éme et 21éme siècles, dans lesquels les images en mouvement jouent un rôle fondamental. Pour concrétiser cette vision, de nouveaux espaces sont nécessaires : pour accueillir les expositions d’envergure internationale, pour des projections répondant à l’engouement grandissant à l’égard du cinéma de patrimoine, pour la formation, les activités éducatives et de recherche; pour la restauration et la conservation des collections… L’enjeu est pour la Cinémathèque d’aboutir à une implantation urbaine idéale, formant le terreau du déploiement du Phare du cinéma qu’elle souhaite devenir. La cinémathèque est donc consciemment ambitieuse dans le paysage qu’elle dessine, tout en étant réaliste dans la possibilité de baser cette vision sur les collections et le savoir-faire de la Cinémathèque, l’expertise de son équipe, le soutien de ses partenaires et de ses réseaux. À ce stade de la réflexion, elle propose cette vision en vue d’une discussion ouverte avec ces partenaires, sans qu’elle soit spécifiquement profilée en fonction d’un des projets de rénovation urbaine de la Région bruxelloise : ce choix restant au centre de la discussion.


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

1.3

LA FUTURE CINEMATHEQUE

GEOMETRIE VARIABLE

Fragmentation ou regroupement ?

Optique de regroupement.

Classiquement, les activités d’une cinémathèque ou d’un musée du cinéma sont regroupées sous les missions « conserver » (conservation, gestion des collections, laboratoires de numérisation et restauration, etc.) et « montrer » (projections, expositions, publications, éditions de DVDs, cycles et rétrospectives, festivals, ciné-concerts, etc.). Très souvent, ces fonctions de base sont aussi physiquement et géographiquement séparées.

Dans leur phase actuelle, leurs projets et leur vision sont encore, si l’on peut dire, à « géométrie variable » : les différents services et infrastructures qui les soutiennent peuvent être regroupés selon des concepts différents, et certaines fonctions pourraient cohabiter dans les mêmes espaces (expos temporaires et les collections permanentes par exemple).

La situation de la Cinémathèque, dont les bâtiments de conservation et les lieux d’activités publiques (et de bureaux) sont répartis sur sept sites différents, est pour sa part le fruit d’une histoire : celle d’une institution qui s’est construite pas à pas, développant un ancrage multiple en phase avec ses projets, partenaires, ressources, opportunités… apparus au gré de ¾ de siècle d’existence. En cohérence avec sa vision d’avenir et ses missions sociétales enracinées au coeur de la Cité, la Cinémathèque veut aujourd’hui repenser son implantation géographique. Deux solutions sont étudiées : garder une séparation classique et animer deux sites (l’un dédié aux activités publiques et muséales, l’autre à la conservation et à la formation professionnelle), ou regrouper les deux types d’activités dans un même lieu (une nouvelle Maison de la Cinémathèque).

Pour permettre des échanges constructifs en fonction de données concrètes, il semble utile de décrire les activités/espaces séparément, tout en soulignant les interdépendances possibles, dont il faudra tenir compte selon le regroupement des bâtiments et services qui sera finalement choisi. Inévitablement, les surfaces devront être ultérieurement précisées en fonction de ces regroupements, qui s’accompagneront de l’élimination de toutes redondances spatiales et fonctionnelles. Si la Cinémathèque développe de longue date ses activités muséales, elle a le potentiel et la volonté d’en faire beaucoup plus. En effet, leurs espaces dédiés à l’exposition d’objets du pré-cinéma sont aujourd’hui limités et ils ambitionnent d’exposer l’ensemble de leur riche collection. Ces espaces restreignent aussi l’ampleur de leurs expositions temporaires.

Un lieu unique présenterait des avantages opérationnels évidents et renforcerait la portée symbolique d’un nouveau site, tandis qu’un ancrage bicéphale permettrait de choisir une implantation géographique sur base de synergies. À ce stade, les deux options restent ouvertes.

Informations provenant de la publication: «La CINEMATEK de l’avenir, une cinémathèque à l’avantgarde pour Bruxelles et la Belgique.» 33


Sa situation actuelle. ACTIVITES MUSEALES

CENTRE DE DOCUMENTATION

L’impressionnante collection ‘non film’ de la Cinémathèque forme la base de ses activités muséales : 25.000 affiches, 600.000 photos originales portant sur 53.000 films, 155.000 photos en format numérique, ainsi que des centaines d’objets muséaux concernant l’histoire du cinéma et du pré-cinéma.

Le centre de documentation poursuit la mission d’acquérir, de cataloguer et de conserver toute documentation sur le cinéma. La collection ‘non film’ ne se limite donc pas aux milliers d’affiches ou à la vaste collection de photos et objets liés à l’histoire du cinéma : 62.000 livres, 5.400 périodiques de cinéma, 7000 manuscrits et scénarios originaux, 3.000.000 de documents de presse numérisés, font du Centre de Documentation de la Cinémathèque un point de référence européen.

Depuis les années ’60, la Cinémathèque propose au public l’exposition permanente d’une partie de ces objets, pour leurs valeur et intérêt intrinsèques, mais aussi car l’étude et la découverte du cinéma du passé et du présent vont au-delà des ‘simples’ projections de films. L’ouverture d’une zone muséale à côté des salles du Musée du Cinéma (dans le Palais de Beaux-Arts) faisait d’ailleurs à l’époque partie d’un concept révolutionnaire. Des expositions temporaires sont régulièrement proposées pour enrichir rétrospectives, festivals et projections particulières. La Cinémathèque co-organise également des expositions d’ampleur conséquente. Les dernières en date, Stanley Kubrick (avec les Musées Royaux de BeauxArts) et Michelangelo Antonioni (avec le Palais de Beaux-Arts, reprise de la Cinémathèque française), ont reçu une réponse très positive en termes de visiteurs (plus de 40.000 pour Kubrick, au-delà de 25.000 pour Antonioni), ce qui démontre l’intérêt du public. A côté de ces activités classiquement liées au cinéma, s’ajoutent des expositions multidisciplinaires où sont mis en valeur des artistes qui alternent leur activité entre cinéma, vidéo-art, installations, nouvelles technologies, musique… et créent des ponts avec l’Art contemporain. Cette multidisciplinarité permet à la Cinémathèque d’élargir et de diversifier le public cible de ses activités muséales.

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Les chercheurs et les étudiants de notre pays font régulièrement appel au centre de documentation. De nombreux visiteurs étrangers viennent consulter cette collection unique: des journalistes aux réalisateurs, académiciens et autres experts internationaux. Côté films, quatre consoles baptisées MOVIOLA sont à la disposition des visiteurs au sein du Musée: le visiteur a accès à une soixantaine d’heures d’images numérisées puisées exclusivement dans les collections. Des films rarement ou jamais montrés, le plus souvent tournés en Belgique entre 1900 et 1970, témoins de la vie dans notre pays, avant que la télévision ne prenne la relève de ce type d’enregistrements filmés : les événements – grands et petits – qui ont marqué la vie des Belges.


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

1.3

PROGRAMMATION

ACTIVITES EDUCATIVES

Avec ses 75.000 titres, la Cinémathèque dispose d’une des collections cinématographiques les plus amples et les plus riches d’Europe et même du monde (le double de celles de Paris ou Amsterdam, égale à celle du Museum of Modern Art). La quasi entièreté du patrimoine cinématographique belge y est conservée (17.500 titres).

« Montrer » et faire vivre le cinéma signifie aussi, pour la Cinémathèque, initier et éduquer au cinéma, participer à et soutenir la recherche scientifique, collaborer avec les institutions d’enseignement supérieur et centres d’innovation belges et internationaux , et enfin, contribuer à la formation des professionnels oeuvrant dans ce secteur média en pleine mutation technologique.

Ces oeuvres sont projetées lors de séances publiques à CINEMATEK et FLAGEY (3.000 séances par an), promues via l’édition de DVD (12.000 DVD vendus par an), valorisées dans le cadre d’un vaste réseau de diffusion de cinémas art et essai et de lieux culturels, ou encore via leur présence constante dans les festivals belges et mondiaux (de Venise à Lyon, Londres, Pusan, Hong Kong, et Tokyo). Sans compter les activités dans les autres villes de Belgique et à l’étranger, les séances publiques accueillent environ 100.000 bruxellois par an. Si la taille des salles de CINEMATEK (117 et 29 places) est limitée et ne permet pas de répondre adéquatement au regain d’intérêt pour le patrimoine audiovisuel, la cinémathèque abrite l’une des dernières salles où des films en 35 mm et 16 mm peuvent être projetés dans leur format d’origine.

En collaboration avec les asbl Service de Culture Cinématographique (SCC) et Vlaamse Dienst voor Filmcultuur (VDFC), la Cinémathèque organise des activités pédagogiques (éducation au cinéma et à l’image), auxquelles participent annuellement 4.500 écoliers et étudiants de tout le pays. Des séances publiques « Jeunes Fans de Ciné », des séminaires et master class, pour seniors ou passionnés de cinéma, sont également régulièrement proposés, en phase avec la programmation. Côté recherche, outre son appui aux activités des chercheurs et professeurs Belges et internationaux dans la cadre du centre de documentation, ses collaborations avec l’ULB, l’Université d’Anvers et le master inauguré avec l’Université de Lille, la Cinémathèque est à l’initiative de deux projets de recherche européens, qui les relient à une trentaine de partenaires (cinémathèques, universités, centres de nouvelles technologies…). La cinémathèque assure aussi, en l’absence de programme formatif dédié à la conservation, à la restauration et à la numérisation des images en mouvement, la formation de leur personnel comme de professionnels étrangers.

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Ses besoins et ses envies. UN NOUVEAU MUSEE Si la Cinémathèque développe de longue date ses activités muséales, elle a le potentiel et la volonté d’en faire beaucoup plus. En effet, les espaces dédiés à l’exposition d’objets du pré-cinma sont aujourd’hui limités et la cinémathèque ambitionne d’exposer l’ensemble de sa riche collection. Ces espaces restreignent aussi l’ampleur des expositions temporaires. Par ailleurs, elle souhaite donner écho, au coeur de Bruxelles, aux nouvelles dynamiques observées dans le monde ces dernières années, qui ont vu un développement sans précédent des expositions liées au cinéma. Les expos organisées par la Cinémathèque française, le Museum of Modern Art, le Filmmuseum Berlin et d’autres, attirent des centaines de milliers de visiteurs par an. Dès lors, elle ambitionne de : - Créer un Musée permanent dédié à l’histoire de la technologie et au langage cinématographiques: dans le cadre de l’exposition permanente des collections, la Cinémathèque nourrit depuis quelque temps un projet lié à cette histoire, du pré-cinéma jusqu’à nos jours. Aucun musée de ce genre n’existe au monde, et le seul exemple avec lequel on pourra opportunément collaborer (vu les rapports forts entre nos deux institutions), est le nouveau musée édifié par l’Academy des Oscars à Los Angeles, qui doit ouvrir en 2017. - Développer un rythme cohérent et suivi d’expos temporaires afin de structurer une identité et une image qui permette de fidéliser un public bruxellois et belge, tout comme toucher un public international. Aujourd’hui, l’image en mouvement est dans tous les foyers, sur tous les smartphones, dans les rues…, le cinéma est un art populaire, aisé d’accès pour des publics diversifiés. Si l’on considère les 65.000 personnes ayant profité des deux dernières expos d’envergure, alors qu’il s’agissait d’événements isolés sans réelle campagne pour « construire » un public pour ce genre d’expos, les marges de croissance de fréquentation sont plus que conséquentes.

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- Au départ du cinéma, déployer un axe d’expositions multidisciplinaires, à la croisée des arts, créant des ponts entre musique, vidéos, instalations, nouvelles technologies… innovation et créativité. Là encore, la Cinémathèque peut toucher de nouveaux publics. - Activer les réseaux internationaux en vue d’expos à haut potentiel touristique & international : les collections de la Cinémathèque offrent (comme dans le cas des musées traditionnels) l’occasion rare et importante d’identifier des partenariats et des échanges avec d’autres institutions pour la co-production d’expositions. Cela, et le réseau de collaborations que la Cinémathèque entretien avec les autres cinémathèques en Europe et ailleurs, permet de concevoir et réaliser des expositions uniques à Bruxelles, comme de produire des expos d’envergure qui pourront, après Bruxelles, circuler dans le monde. Avec des espaces d’exposition appropriés, organiser à Bruxelles des expos comme celles de Cronenberg, Scorsese, Truffaut, Tim Burton, Chaplin, ou, sur un autre registre Akerman, les installations de Tsai Ming Liang ou de Tacita Dean, serait pour la Cinémathèque extrêmement aisé. En conclusion, pour concrétiser sa vision du développement d’activités muséales et d’expos d’envergure, elle imagine des espaces permettant d’accueillir les collections permanentes, comme des expositions temporaires à haut potentiel de rayonnement.


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

1.3

UNE NOUVELLE BIBLIOMEDIATHEQUE Car une bibliothèque du 21ème siècle s’entend comme un espace dynamique, motivée par les demandes des chercheurs, historiens, producteurs de TV, organisateurs d’exposition…, et par les potentialités liées au monde scolaire, éducatif et à la formation professionnelle, la Cinémathèque ambitionne de créer une BiblioMédiathèque moderne et dynamique. Cette BiblioMédiathèque serait conçue à la fois comme centre d’information accessible à tous et centre d’expertise spécialisé, intégrée au Musée d’avant-garde. Pour développer ce concept, les points de référence sont la Médiathèque du British Film Institute à Londres pour la partie accès aux collections film et l’Academy des Oscars à Los Angeles en ce qui concerne les fonctionnalités des collections de livres/revues et collections spéciales. À l’heure actuelle, seul le Filmmuseum Berlin offre, en version réduite, des fonctionnalités comparables à ce qu’imagine la Cinémathèque.

à long terme, permettraient de créer un nouveau concept d’accès aux collections analogiques et numériques, avec des modalités et des solutions innovantes et à l’avant-garde. - Cette BiblioMédiathèque serait opportunément complétée par une activité de librairie, le cas échéant en partenariat, où nos photos et éditions de DVD, pourraient être proposées au public. Unique en Europe, cette BiblioMediathèque intégrée au Musée d’avant-garde a le potentiel de devenir un point de référence en Belgique et en Europe, attirant aussi des chercheurs et publics étrangers.

- Côté Bibliothèque, l’objectif est d’ouvrir et de faciliter l’accès aux collections documentaires en proposant dans le même lieu (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui) un accès moderne et ouvert aux collections de livres et revues, aux collections spéciales (scénarios, archives de réalisateurs belges), à la photothèque, aux affiches. Cette bibliothèque possèderait aussi le potentiel de développer sa mise en réseau avec les bibliothèques universitaires. - Côté Médiathèque, il s’agit de déployer la consultation des films numérisés à travers des stations de visionnage MOVIOLA reliées aux serveurs de la Cinémathèque. En cohérence avec le programme de numérisation et comme elle posséde les compétences techniques nécessaires et la seule filière de numérisation et restauration numérique complète en Belgique, le nombre et la variété des films qu’elle proposera en consultation publique in situ est appelé à croître. Des programmations spécifiques de consultations des consoles seront conçues en relation avec les projections films et les expos temporaires. - Côté aménagement, des solutions open-shelving (étagères accessibles), la création d’espaces accueillants et modernes, d’espaces ‘privés’ (petits bureaux séparés) pour les chercheurs

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UNE NOUVELLE PROGRAMMATION

DE NOUVELLES FORMATIONS

Comme le révèle notamment l’initiative de Gaumont à Paris (5 salles rénovées dédiées aux classiques du 7ème Art), le cinéma de patrimoine, classique et d’auteur, a le vent en poupe, une place réelle dans les salles, auprès des publics.

Si la dynamique éducative est conséquente, son potentiel de développement est plus que réel: la demande d’activités scolaires et de recherche dans la région bruxelloise augmente, il est difficile d’y répondre en l’absence d’espaces spécifiquement conçus, de taille suffisante et accessibles. C’est en ce sens qu’un projet de rénovation de l’Hôtel de Clèves est en cours avec la Ville de Bruxelles.

Premier dépositaire et animateur de ce type de cinéma en Belgique, la Cinémathèque ambitionne d’être l’acteur qui créera les conditions propices pour répondre à ce regain d’intérêt à Bruxelles. Ceci implique la possibilité de faire rayonner, au coeur du Musée d’avant-garde, des salles d’une taille adéquate permettant une programmation dans laquelle, outre la programmation traditionnelle de CINEMATEK, trouveront leur place : - Une programmation à l’image de la diversité des publics bruxellois et belges, de niveau qualitatif et d’impact grand public, élaborée grâce à ses rapports étroits avec le milieu du cinéma belge (producteurs et distributeurs francophones et néerlandophones) - Une programmation de prestige et d’avantgarde, participant au rayonnement touristique et internationale de la Ville - Des ciné-concerts proposant des films muets accompagnés de musique live, l’une de ses ‘marques de fabrique’ - Une programmation articulée avec les expos temporaires du Musée d’avant-garde de la Cinémathèque et les projets culturels d’autres acteurs proches – ou non - du lieu d’implantation - Une programmation d’avant premières, connectée à la vie cinématographique belge et internationale - L’accueil de festivals qui pourraient retrouver leur ‘Maison’ à la Cinémathèque - Un renforcement du volet événementiel lié aux projections, en collaboration avec d’autres institutions culturelles - Des conférences, colloques, animations, en lien avec les institutions d’éducation et institutions européennes et internationales. 38

Côté formation les enjeux sont criants, notamment car deux métiers liés à l’audiovisuel, dans lesquels la Cinémathèque détient une expertise reconnue, sont aujourd’hui menacés: d’une part, la conservation/numérisation/restauration des films analogiques (numériser l’analogique est un nouveau métier, et une fois le film numérisé, il n’est bien sûr pas question de ‘jeter’ les supports analogiques, au même titre qu’un tableau n’est pas jeté lorsqu’il a été numérisé : il faut donc continuer à le conserver/restaurer). D’autre part, celui de la conservation/restauration numérique des images en mouvement (aucune formation structurée n’existe aujourd’hui en Belgique ou en Europe, alors que grâce à la numérisation de la chaine du film justement, un réel potentiel de nouvelles exploitations d’anciens ou de nouveaux matériaux audiovisuels s’ouvre aujourd’hui). La Cinémathèque est convaincue que ce type d’activités trouverait harmonieusement sa place au départ du nouveau siège de la Cinémathèque, le Phare urbain du cinéma, et en relation avec les institutions d’enseignement supérieur et de formation professionnelle. En outre, nichées au coeur du Musée d’avantgarde, ces activités éducatives garantiraient un flux de public au dehors des horaires classiques d’ouverture des salles de projections, ainsi que des visiteurs pour le musée et les expositions.


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

1.3

UN CENTRE DE CONSERVATION ET DE NOUVEAUX BUREAUX La conservation passive des films analogiques (consistant à conserver des négatifs sur une étagère, dans une armoire réfrigérée) reste fondamentale, mais ne suffit plus. Dans un monde numérique, l’objet analogique -même bien conservé- devient invisible. Par ailleurs, la chaine de production cinématographique étant aujourd’hui entièrement numérique, cela soulève des questions nouvelles (obsolescence des langages techniques, restauration d’oeuvres numériques…).

pé de la seule filière complète en Belgique pour la restauration 4k et la numérisation.

C’est pourquoi la Cinémathèque travaille constamment à déployer une politique de conservation efficace pour restaurer, numériser et montrer ses collections.

En collaboration avec Universités, Hautes écoles, écoles de cinéma, et des partenaires actifs dans la formation professionnelle (ACTIRIS…), la Cinémathèque souhaite partager son expertise et mettre son savoir-faire au service de la collectivité.

Conservation. Les collections film (et une partie importante des collections non film) de la Cinémathèque sont conservées dans deux bâtiments sis à Ixelles. Dans la mesure où ils ne furent pas à l’origine conçus pour la conservation à long terme de collections filmiques (l’un a été bâti comme garage, l’autre comme usine à tabac), ils ont par le passé fait l’objet d’importants travaux de rénovation. Toutefois, ces installations restent limitées dans les conditions de conservation qu’ils peuvent offrir, et notre collection analogique continue à grandir comme notre collection digitale qui nécessite elle aussi de la place. Une structure de type industriel pourrait convenir, le cas échéant en sous-sol pour faciliter une meilleure isolation, tandis qu’une intégration du centre avec l’ensemble des activités de la Cinémathèque contribuerait la dynamique d’ensemble de l’institution.

Le savoir-faire acquis au long des années d’activités a transformé le laboratoire de la Cinémathèque en point de référence mondial. Son expertise est de plus en plus demandée et elle assure occasionnellement la formation initiale d’étudiants et de futurs professionnels, comme l’accueil de stagiaires et la formation continue de professionnels provenant du monde entier.

Les espaces nécessaires pour assurer ce type d’activités (espaces conçus pour les leçons pratiques) pourraient être utilisés aussi pour d’autres activités de formation professionnelle dans d’autres domaines de la technique du cinéma numérique. Ils s’ajouteraient aux espaces nécessaires pour le laboratoire de restauration analogique et numérique, ainsi qu’aux espaces liés à la gestion des collections. Un dernier aspect de la programmation des nouveaux espaces et bâtiments concerne les bureaux des différents services de la Cinémathèque.

Restauration et numérisation. Dans les années ’70, la Cinémathèque a installé un laboratoire permettant la restauration et la sauvegarde de ses collections film. La digitalisation du cinéma, dont la préservation exige des connaissances spéciales, des techniques et de l’équipement particuliers, a impliqué des investissements dans du matériel de pointe, l’installation d’un labo digital (le Digilab) et la formation de son personnel. Depuis 2012, ce laboratoire est équi

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Entretien avec Kistel Vandenbrande, directrice adjointe de la Cinematek. PREMIERE PARTIE Je suis en Architecture à La Cambre, en dernière année. Au second semestre, on travaille seul afin de présenter un projet de fin d’études. Le sujet sur le bâtiment Citroën a déjà fait l’objet de la thématique de l’atelier APA, Architecture-Paysage-Art. C’est un atelier qui travaille sur la question de l’Art et cette année, comme l’année passée, ils ont travaillé sur l’avenir du Bâtiment Citroën. Comment va-t-on insérer au sein de ce bâtiment une nouvelle affectation ou non ? Oui, j’ai vu l’année passée les présentations des étudiants lors d’une soirée sur la question, organisée par Ecolo-Groen. Avec Arnaud Verstraete ?

avec différents pôles : le pôle éducatif, le pôle culturel, le pôle social, le pôle économique et le pôle loisir. Ainsi, favoriser le déploiement de l’activité culturelle au sein de cette zone du canal qui est une charnière entre Molenbeek et le Centre-Ville. Et maintenant, l’objectif est de travailler le bâtiment avec comme toile de fond une collection. Ah oui, super. C’est la raison pour laquelle je me suis tourné vers la Cinémathèque, parce que je trouvais cela intéressant d’aller chercher une collection qui était aussi importante que celle de la cinémathèque, qui contient 150 000 films, si je ne me trompe ?

Oui, tout à fait, avec Freek Persyn qui venait de 51N4E comme orateur. J’ai suivi cela et le travail qui avait été fait fut très intéressant. C’était chouette.

Donc, l’année passée, ils ont travaillé sur l’affectation du bâtiment comme musée, simplement sur la thématique : « Que peuton faire dans ce bâtiment ? Est-ce qu’on doit le destiner à une autre fonction ou non ? Puis, au premier semestre de cette année, nous avons réalisé un travail de groupe dont le sujet était : « Que pourrait-on faire entre aujourd’hui et l’ouverture du Musée, une temporalité de cinq ans ? Nous avons travaillé sur l’affection, basée sur une analyse sociale, sur les demandes du quartier, pour voir comment nous allons répondre avec un bâtiment aussi grand. La place du Musée ne prendra pas la totalité des 45 000 m2. Donc nous avons travaillé sur la manière d’affecter le bâtiment à d’autres fonctions. Nous avons essayé de répondre aux demandes 40

En fait, quand on le compte en boîtes, pour parler de quelque chose de physique, c’est 1 million d’objets. Donc, c’est bien 150 000 films. Mais, vraiment, pour le visualiser physiquement, c’est 1 million de boites et là on ne parle que de la partie ‘film’ qui est la plus importante. Mais vous détenez aussi une bibliothèque et des archives papier ? Oui, une bibliothèque, des archives et une petite collection de ce qu’on appelle les objets ‘nonfilm’. Donc ce sont des objets de projections, d’enregistrement, des lanternes magiques, ce genre prédécesseur du cinéma et aussi les outils qu’on utilisait jusqu’il y a peu, dans le développement de films, la projection de films, etc. Qui, avant, étaient des instruments qu’on utilisait. Aujourd’hui, ils ont aussi un caractère muséal parce que c’est tout un passé très proche mais qu’on ne connaît plus.


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

La Cinémathèque, très tôt, a commencé à conserver toutes ces choses, à partir de 1938. Donc dès le début, on a essayé de conserver le plus possibles d’objets de l’ensemble du patrimoine du cinéma. J’ai eu l’occasion de lire le document «La CINEMATEK de l’avenir, une cinémathèque à l’avant-garde pour Bruxelles et la Belgique. » qui regroupe les enjeux de la cinémathèque. Pouvez-vous m’en dire plus ? C’est quelque chose qu’on a fait très récemment. Notamment, dans le cadre des conversations qu’on a eu avec la Région. Pas seulement dans l’éventuelle piste Citroën parce que nous possédons des bâtiments, nous en louons comme celui-ci (Hôtel de Clèves, 3 Rue Ravenstein, Bruxelles), et ceux que je pense que vous avez vus, les dépôts qui se situent à Bruxelles, qui ne sont pas toujours des bâtiments intéressants mais au moins des surfaces importantes dans des quartiers très denses. De là est parti aussi tout un travail avec la Région, on a travaillé sur la reconversion du site Rue Gray, justement, avec 51N4E qui ont fait un très joli projet. On travaille avec la Région et avec la Commune d’Ixelles sur la reconversion à terme et les premières étapes vont bientôt commencer de ce bâtiment. Et puis, il nous a semblé important de faire un premier document, qui est un document qui laisse encore beaucoup de possibilités parce qu’il faut savoir que pour l’instant, il y a des pistes. Nous sommes encore à ce stade, même s’il y a des pistes où nous avons plus prospecté que d’autres, dans lesquelles on est plus avancé, ça reste des pistes et tout reste possible. Depuis un peu plus d’un an et demi, nous n’avons aucun

1.3

engagement, mais on est en train d’étudier aussi la possibilité d’avoir certaines activités sur le site Reyers qui devient un site dédié aux médias. Notre point de vue de départ était de se dire que c’était intéressant de voir ce qu’il se passe de ce coté-là, surtout pour les aspects professionnels. C’est-à-dire, tout ce qui concerne la collection, les gestions des collections et l’accès aux collections, parce que forcément tous ces films, ou en tout cas une partie d’images d’archives sont très régulièrement réutilisées dans des nouvelles productions et donc cela avait vraiment du sens de se retrouver sur ce site. En plus, il y a des synergies avec les archives films de la VRT, parce que ceux de la RTBF sont déjà placés ailleurs.

Il s’agit donc du projet MédiaPark ? C’est dans le projet MédiaPark, oui. Et il y a le projet MédiaPark sur le site et puis il y a un petit projet qui s’appelle Emeraude qui est aussi physiquement sur le site mais qui est sur le Boulevard Reyers et juste au bord du site mais c’est un projet à part. Et là, il y a aussi un projet FEDER donc un projet européen. C’est ADT qui travaille sur ce projet, l’agence de développement territorial qui coordonne tout ce site. Nous nous sommes déjà rencontré à plusieurs endroits sur le site.

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DEUXIEME PARTIE Dans ce cas, rien n’est encore fait ? Rien n’est fait ! Rien n’est fait ! Vous êtes encore à l’état de proposition ? Oui, tout à fait, à l’état de possibilité. Leur demande était aussi de justement créer plus de visibilité et donc aussi avoir une part de nos activités publiques sur ce site. Ce à quoi on est ouvert mais on ne pense pas, à ce stade-ci, que ce soit un lieu sur lequel on peut parier. Il n’y a quand même rien à cet endroit, il n’y a aucune vie, et donc on n’imagine pas investir complètement sur ce site-là.

Quel est l’avantage pour la cinémathèque de se retrouver sur le site Reyers ? Il y a une question d’accessibilité qui se pose, moins de visibilité à cet endroit-là du grand public. Mais, aller à Reyers n’implique pas de quitter ici. Donc, oui, de toute façon c’est un point de départ assez important, je crois. Pour l’instant, il n’est pas question de quitter ici, je veux dire : Cinematek et salles de projections à Bozar. L’Hôtel de Clèves est un bâtiment qu’on loue, c’est beaucoup plus libre. On a de futurs projets pour ce bâtiment et on va faire en sorte que, si jamais un jour on quitte, on investira avec la ville dans celui-là. Les investissements que l’on veut faire resteront valables parce que l’idée principale est de le valoriser dans un quartier muséal et donc de rendre accessible les espaces, surtout en bas. C’est un bâtiment classé et il y a de jolis espaces et on veut intégrer des espaces d’ateliers, de petits espaces d’expositions car ce n’est pas un énorme bâtiment. Mais, on va le faire même si un jour on décide de déménager une partie ou pas, on peut toujours considérer ceci comme une antenne. Peut-être qu’un jour, on dira « non », mais le point de départ n’est pas de dire : «on veut de toute manière quitter ce lieu». Ce document a aussi été rédigé dans ce sens et les discussions 42

vont aussi dans ce sens-là, on met beaucoup de choses sur la table et on est encore très ouvert. Les négociations sont en cours, nous avons eu deux rencontres avec la Région sur ce sujet-là à ce jour. Tout cela coûte forcément, on investira probablement. Mais on espère bien s’inscrire dans certaines dynamiques, ne fût-ce que parce qu’il y aurait un effet de levier. En effet, on peut essayer de profiter ensemble de fonds européens, etc, de se retrouver dans cette nouvelle dynamique urbaine que ce soit à Reyers ou ailleurs. Et si rien de tout cela ne se fait, il sera toujours temps de penser à un dépôt, quelque part, qu’on construirait dans un zoning où de manière urgente, un jour, on devrait mettre nos collections dans des meilleures conditions et avec une meilleure rentabilité énergétique, etc.

Serait-il intéressant pour la Cinémathèque de condenser l’ensemble de ses activités sur un seul site ? Cela a des avantages, c’est clair !

Lorsque j’ai eu l’occasion de visiter les dépôts, il s’agissait personnellement de la partie la plus frappante, où l’on prend conscience de la conservation des films. Y aurait-il un intérêt à les rendre accessibles au grand public en dehors des portes ouvertes ?


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

C’est la richesse, la richesse de notre savoir-faire, de nos collections et qui sont peu visibles par la force des choses. Idéalement, une réflexion autour d’un nouveau dépôt, et plus qu’une réflexion autour d’un nouveau dépôt, on pense à une vraie Cinémathèque qui comprend tout, où il y a un centre de conservation, où il y a aussi cet aspect de mise en valeur des collections. Comme on le voit d’ailleurs, de plus en plus, dans le monde muséal, avec la différence que, en ce qui concenent les musées qui exposent et conservent des tableaux, cela implique d’ouvrir les coulisses, chez nous, on voit des boîtes, mais, il y a moyen de trouver des chouettes idées; ne fût-ce que avec le volume, les pratiques de travail. Il y aurait moyen de jouer avec tout cela et ce serait génial. Mais aussi, prendre conscience de la place que prend un film, le nombre impressionnant de boîtes ? Oui, tout à fait. L’aspect physique est important. On peut rêver, c’est vraiment dans ce sens-là aussi qu’on voudrait aller, l’alternative dépôt-dépôt, c’est parce qu’il faut bien prendre soin de ces collections et qu’un jour il faudra bien se décider à trancher. Mettons les ambitions de ce côté-là. Il est certain que c’est ce que l’on souhaiterait et par ailleurs, il est vrai aussi, qu’il faudrait voir dans quel projet on s’inscrit et quelles en seraient les possibilités. Une fois que l’on commence à regrouper les choses, cela crée aussi des possibilités, cela réduit certains frais parce qu’il y a quand même toujours certaines surfaces que l’on retrouve dans chaque bâtiment et qui se répètent. La complexité pour certains employés de passer d’un site à l’autre est une question qui vient lorsque que l’on connaît la cinémathèque et qu’on comprend son fonctionnement. Cela doit être compliqué de déplacer les films d’un site à l’autre. Tout à fait, c’est loin d’être idéal. Ici, on a notre salle de lecture, mais ce n’est pas ici que l’on trouve notre collection de livres, qui se trouve dans un autre bâtiment. C’est également le cas pour les affiches qui sont stockées dans un autre édifice.

1.3

Au sujet de la consultation des archives par le grand public, faut-il prendre rendez-vous au préalable pour consulter les documents ? Oui. L’idéal serait d’avoir une cinémathèque où il y a plusieurs salles, une bibliothèque, que ce soit pour les chercheurs les plus pointus ou pour le public général qui peut trouver des salons de lecture où les gens peuvent constamment lire des chouettes magazines de cinéma ou des livres qui ont un rapport avec la programmation. Forcément, le fait d’avoir tout cela sur un endroit avec un accueil, une entrée, cela crée des possibilités. Par ailleurs, j’ai pu lire que vous aviez l’idée d’en faire un phare, une sorte de repère artistique et culturel urbain au centre de Bruxelles.

Oui, pendant un certain temps, on en a parlé avec Nicola Mazzanti, le conservateur, au sein de notre bureau et cela paraissait trop ambitieux à cause des problématiques très terre à terre avec notamment les fuites d’eau présentent dans nos dépôts. Ensuite, quand on voit ce qu’il se passe dans les autres pays, on voit bien qu’on n’utilise qu’une fraction du potentiel que possède une cinémathèque. D’une part, c’est vrai, par manque de moyens, mais si on réfléchit à un bâtiment futur, on peut offrir beaucoup plus de choses parce qu’actuellement on est limité au niveau de l’espace. On dispose de petites salles donc on peut faire un certain type de programmation et pas un autre parce que cela ne sert à rien d’organiser cela pour un grand nombre de personnes. Notre plus grande capacité est de 117 personnes dans la grande salle. On ne peut pas imaginer ce type d’évènements dans lequel on ne peut pas investir ou accueillir plus de public car ce n’est pas du tout rentable. On ne pourra jamais couvrir une grande partie des frais donc c’est impossible de faire des expositions de ce type, on a très peu d’espace. Les ateliers pour les enfants se font ici, dans la salle de réunion, pendant les périodes 43


TROISIEME PARTIE creuses, durant l’été, etc. Mais il est clair que cela ouvrirait beaucoup de possibilités d’aller davantage à la recherche de fonds pour des projets d’éducation, etc. Quand on sait que tout cela est possible et que ces possibilités existent, on avance. La question est de chercher comment agencer ces possibilités, c’est bien ça ? Oui. Pour revenir à l’éventuelle piste Citroën, disons que le plus grand objectif serait que cela devienne le siège, ce qui n’empêcherait pas qu’il y ait des antennes, une programmation à Flagey, on peut aussi considérer les collaborations. A ce moment-là, les collections, même dans un volume tel que celui de Citroën, peuvent aussi représenter architecturalement un volume intéressant. Ce sont des boîtes avec lesquelles on peut jouer et qui donnent aussi un volume dans l’espace. En fait, ça deviendrait une vitrine à la cinémathèque.

Donc dans cette optique, je souhaite souligner dans mon travail la corrélation qui existe entre le cinéma et l’espace industriel. Il y a beaucoup de films qui parlent de cela. Ensuite je voudrais travailler sur l’idée de l’automobile et du cinéma qui sont des inventions apparues au même moment. Il y a une sorte de lien évident avec l’architecture moderne qui, elle aussi, s’est manifestée à ce moment-là. Puisque vous 44

parliez de phare, et on parle souvent du bâtiment Citroën comme étant un phare dans la ville, surtout avec la vitrine arrondie du showroom, celui-ci pourrait devenir un édifice pertinent pour la Cinémathèque. Dans mes premières idées, il s’agirait de placer un musée dans le showroom; toutefois, je sais que dans l’optique où vous n’allez pas quitter les Bozar, j’avais plus l’idée de pouvoir le déplacer pour vraiment insérer la cinémathèque à un endroit comme une synergie, un pôle au centre de la ville. Le showroom pourrait tout à fait jouer le rôle de musée, de phare dans la ville et donc marquer l’accessibilité au public. Juste à côté se trouve le bâtiment des importateurs, c’est un bâtiment qui pourrait faire office d’espace administratif, d’espace de conservation avec tous les laboratoires. Et utiliser les hangars, comme un espace d’entrepôts où l’on pourrait concevoir des salles dans des boites qui pourraient être régulées en fonction des températures, puisqu’il y a différentes températures exigées entre les négatifs et les copies. Il s’agirait, non seulement, de garder l’espace des hangars comme entrepôts, mais, en même temps, de pousser plus loin et de se demander si l’on ne pourrait pas interagir avec ces boites: avoir une percée visuelle, une fenêtre, de manière à ce que le public puisse voir l’entreposage des films et alors ouvrir la possibilité d’avoir des espaces au sein de ces boites où on peut accueillir des activités, que ce soit pour les enfants ou pour des workshops. On pourrait imaginer de travailler sur des thématiques de films, en proposant par exemple: « le film et l’usine ». Il serait intéressant de présenter, trois mois sur l’année, une exposition temporaire sur un sujet dont la cinémathèque possède les films. Il n’y a qu’un seul étage, ce qui est un avantage pour vous, puisque la situation actuelle comporte une complexité avec tous les étages différents et les pertes de temps dans les ascenseurs qu’elle entraîne. Il y a un autre avantage, le bâtiment Citroën a pu supporter le poids de voitures, l’entreposage des films exige une tonne et demie pour le mètre carré. Voici les pistes que je prospecte pour le moment.


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

Oui c’est très important. Ça dépend aussi comment on stocke le tout, ce sera certainement des étagères. Lorsqu’on ira sur un nouveau site, ce sera compacté car cela a beaucoup d’avantages au niveau de la gestion et forcément, ça devient très important. Par rapport au siège, c’est un extrême, l’autre piste dans laquelle on peut tout aussi bien se projeter, reste d’actualité. Au départ on entendait beaucoup parler de musée, maintenant, on entend parler de centre d’art parce que justement le problème des collections se pose avec le fait qu’on n’ait pas de musée contemporain et donc pas de collection cohérente, même si il en existe des privées. Ce n’est pas encore avec cela qu’on obtient un musée. Dans cette idée de centre d’art moderne, le cinéma comme art moderne est très approximatif comme résumé mais nous possédons deux types de collections, des œuvres qui ont un caractère artistique et des œuvres qui ont un aspect plutôt de « l’histoire en image », le patrimoine qui donne accès à un passé, qui sont des documents historiques. Au travers d’une programmation dans ce centre d’art, on peut très bien imaginer qu’ils puissent avoir un rôle, participer à des activités d’expositions muséales qui ne sont pas que du cinéma mais où l’aspect cinéma à sa place, parfois faire une exposition que sur le cinéma, parfois travailler avec des artistes. Il y a beaucoup d’artistes d’art contemporain qui ont fait du cinéma, qui ont un lien avec celui-ci, qui ont des installations ou qui faisaient partie d’un courant dans lequel le cinéma avait une place. Il y a toute cette diversité qui est intéressante. C’est vrai que le site, en lui-même, et les possibilités de développement de ce quartier évoquent beaucoup d’intérêts à l’image phare de ce bâtiment, mais l’idée de centre d’art contemporain a du sens. Il y a beaucoup de centres d’art contemporain ou

1.3

de musées dans le monde dans lesquels le cinéma a sa place. La réflexion ne doit pas forcément être une réflexion hermétique, elle peut être intéressante parce qu’elle montre comment on peut rentrer en contact avec d’autres disciplines et d’autres institutions qui ont une connexion avec l’art moderne. Le volume des hangars est très intéressant comme espace. Je crois que, si l’on commence à réfléchir le volume de nos collections et de l’utiliser dans l’espace, ça peut devenir pertinent. Il y a un potentiel dans les hangars que l’on ne regarde pas en premier lieu quand on imagine le musée, mais je pense personnellement que c’est une partie du bâtiment intéressante. C’est une visibilité qui n’est pas aussi directe que celle du musée mais qui a tout à fait sa place dans la cinémathèque puisqu’elle ne sert pas juste à montrer des films mais aussi à les conserver. Oui, et il y a aussi cet aspect du travail, un peu comme dans l’idée du passé industriel. On a pu voir cela dans certaines présentations et dans les conclusions de cette fameuse soirée qu’il y a eu au KaaiTheater. Ce que 51N4E avait avancé à l’époque c’est de retrouver une certaine productivité, une production qui peut être une production physique. C’est notre cas, il y a un aspect très physique dans le travail autour du film, ça peut avoir sa place. Cela peut être associé à une région qui veut donner de la place à la production visuelle, qui est un des domaines qui représente pas mal de professionnels actifs et qui représente quelque chose comme ce site.

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QUATRIEME PARTIE Donc ça pourrait tout à fait rentrer dans la stratégie de la cinémathèque de se retrouver dans le bâtiment Citroën. Vous avez assisté aux réunions sur le sujet de ce bâtiment, est-ce que c’était déjà dans l’optique d’une éventuelle possibilité d’affecter la cinémathèque dans le bâtiment Citroën ou c’était tout à fait hors contexte ?

lancées mais c’est le même pouvoir politique, le même cabinet, donc on espère garder ce dialogue pour y explorer les possibilités.

Hors contexte. C’était il y a à peu près un an, il y avait le travail d’étudiants qui était présenté. Pour nous, « Citroën », c’est assez récent. Forcément, on regarde sans vraiment y réfléchir, on regarde ce site comme d’autres dans la ville dont on parle. C’est quand on est plus avancé dans certains projets, quand on est amené à rencontrer la région qu’on se dit que de toute façon, ce sont des projets qu’on veut regarder ensemble, avec vous justement parce qu’on croit qu’on utilise qu’une partie du potentiel de la cinémathèque et s’il y a possibilité de se retrouver dans des ambitions respectives mais c’est quelque chose de très récent. On en a parlé que très récemment, cet automne pour la première fois. Publiquement ce n’est pas quelque chose qui est connu et c’est important que cela reste encore comme cela car c’est un dossier très sensible. Entre le fédéral et la région qui veut développer avec de nouvelles compétences certains aspects, on n’est pas en dehors de cette discussion, nous sommes une fondation, pas un établissement fédéral. Néanmoins, depuis que l’état fédéral existe, nos subventions viennent principalement d’eux, on ne peut pas non plus se permettre trop de choses et on doit rester prudent. On ne peut pas faire en sorte que le fédéral dise « alors très bien, faites ». On doit prudemment tâter le terrain. Au niveau de la région, plus concrètement au niveau du cabinet Vervoort, nous leur avons demandé vers novembre si cela les intéresserait de nous insérer dans « Citroën » et nous les avons rencontrés très vite et le directeur avait l’air intéressé. Ils y voient des possibilités, tout comme ils voient des possibilités à Reyers parce que celui-ci manque de contenu, de grand emblème, de grands noms sur ce site média; on sait déjà qu’il y a la RTBF et la VRT. Pour faire un parc média, il faudrait quelques grandes institutions. Il y a des écoles qui ont décidé de s’y implanter, il y en aura encore d’autres mais au niveau professionnel, ils n’ont pas encore trouvé. Ce sont des cartes qu’ils ont

Ah oui mais c’est beaucoup plus avancé aussi. Au départ on regardait également Média Parc et puis, à un certain moment, ils ont établi un document dans lequel ils notaient vraiment les institutions qu’ils prenaient en compte, parce qu’il y avait beaucoup de demandes. Donc ils ont dit «on retient, on trouve que ce sont des possibilités valables». La cinémathèque en faisait partie, c’était rendu public et puis il y a eu pas mal d’interpellations au niveau politique qui se sont retrouvées dans la presse. C’est presque devenu une histoire décidée alors qu’il n’y avait encore rien d’avancé. On n’a pris encore aucun engagement, mais peut-être que la région veut faire un parallèle entre ces deux projets.

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Ce qui est impressionnant c’est que MédiaParc est très médiatisé, le grand public estil beaucoup plus au courant de cette hypothèse-là. Pourquoi ?

Oui, on pourrait très bien avoir des déménagements vers Reyers pour certaines choses et puis avoir des collaborations pour ce qui va être implanté dans le bâtiment Citroën. Oui, oui. Une chose est quand même peu probable, c’est que nous on déménage notre siège central avec toutes les activités publiques sur Reyers. Il faudra déjà vraiment qu’ils nous convainquent avec beaucoup d’éléments pour qu’on y croit. Peut-être que dans 20 ans, ce site sera tout à fait autre chose mais quand même, il va falloir trouver des arguments. Vous êtes en recherche de visibilité puisque c’est quand même un des cinémas qui, quand on regarde les commentaires à propos de la cinémathèque, finalement est le moins connu et pourtant c’est un des plus grands. Quand on entend parler de MédiaParc, on se demande si on ne va pas mettre la cinémathèque dans un projet qui ne lui donnera pas autant d’importance qu’elle a réellement ? Fera-elle partie d’un ensemble ou cherche-t-elle plutôt à se démarquer en tant que institution indépendante?


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

1.3

De notre point de vue, je crois qu’il y a deux choses bien différentes et deux timings. Il y a ce qui concerne notre toute première mission, les collections et la gestion des collections. Il est absolument nécessaire que, d’ici quelques années, on puisse avoir un vrai centre de conservation sinon on va avoir des problèmes et des pertes. Disons que c’est une priorité, on ne peut pas ne pas le faire et si on ne trouve pas un accord avec un partenaire public, si on ne peut pas s’inscrire dans une dynamique plus grande, d’ici peu de temps, on décidera nous-mêmes de construire. Mais ce sera avec les moyens qu’on aura, ce sera loin, ce sera purement de l’aspect de gestion, conservation, ce qui serait dommage mais de toute façon on devra le faire. On pense qu’on a beaucoup de choses dont on ne profite pas assez, qu’on pourrait faire beaucoup plus.

l’objet a profondément changé, on ne travaille plus de la même manière. Avant, on avait notre laboratoire. Maintenant, tout est devenu des objets rares et un film s’abîme par la projection. Les copies qu’on considérait à une époque comme étant de simples copies de projection, maintenant, ont une valeur plus importante. On a les originaux mais on doit autant prendre soin du reste au cas où. Donc concrètement ça veut dire qu’idéalement on devrait garder une plus grande partie de notre collection à basse température et c’est des choses qui n’ont aucun sens dans les bâtiments qu’on occupe actuellement. Il faudrait compacter, concevoir un bâtiment pour, créer une sorte d’enveloppe à l’intérieur d’un autre bâtiment qui parfois n’est pas adapté pour pouvoir le faire facilement, il faut tout à coup tout obstruer.

La première chose sur laquelle vous souhaitez vous concentrer est la conservation et l’amélioration des conditions de travail ?

Peut-être que repartir de zéro serait intéressant. Mais le bâtiment Citroën ne pourrait-il pas apporter un avantage, parce qu’il y a déjà une enveloppe ? Tandis qu’à Reyers, il s’agit d’un projet neuf, c’est-à-dire partir réellement de zéro ?

Oui, non pas que l’on considère les autres aspects moins importants mais il n’y a pas une telle urgence. C’est vraiment dans le sens de l’urgence. On est à l’étroit, on est dans des conditions incroyables, on doit pouvoir grandir, accueillir des nouvelles collections, parce que il y a encore beaucoup de bobines qui arrivent, il y en a des milliers qui arrivent chaque année encore, qui viennent d’autres institutions.

En fait, il y a une certaine limite avec le bâtiment dans lequel vous êtes puisque vous êtes quand même très rempli et puis comment accueille-t-on pendant 10 ans de nouveaux films ? Est-ce qu’il y a suffisamment de place ? Est-ce qu’il faut refaire un nouveau site et donc de nouveau multiplier les laboratoires, etc ? Non, ça on ne va pas faire. Dans ce cas-là, on construit. Depuis que nous avons le bâtiment aménagé dans les années 90, la définition de

Les deux sont possibles. Quand on regarde ce qui se fait à l’étranger, dans les autres cinémathèques, les deux modèles existent : les boites dans les constructions existantes ou des constructions nouvelles qui se font selon l’historique des occasions présentées, une typologie qui fait que l’on va en sous-terrain ou non. Citroën est un immense espace dans lequel on ne va pas creuser tandis que Reyers, on peut creuser, mais cela coûte cher. Dans une grande surface, on peut peut-être voir quelque chose de l’ordre des boites qui, en même temps, créent une structure. Y a-t-il un intérêt de la part de la cinémathèque pour le passé du site Yser ? Puisque sur Reyers on part de zéro et on construit. Est-ce que avec le bâtiment Citroën, son passé et son enveloppe vous intéressent-ils ? On ne connait pas, on n’a jamais été sur place. On a vu, il y a quelques jours, un des bureaux d’architecture qui travaillent sur la première étude. Je suis la seule à avoir vu les maquettes et les présentations mais j’associe Citroën à un 47


CINQUIEME PARTIE phare, surtout le showroom. Je vois bien qu’il y a des surfaces intéressantes et énormes, une grande hauteur,… Mais pour pouvoir se prononcer là-dessus, chose qu’on a prévue de faire, on devrait aller sur place et se rendre compte vraiment de l’ampleur du bâtiment. Peut-être que je pourrais vous aider dans ce sens en vous faisant parvenir les plans, prendre les photos, c’est avec plaisir que je le ferais. Tout à fait oui, donc comme je dis tout ça c’est vraiment très récent et quand je parle de quelques jours, c’est vraiment que quelques jours, je crois que ça ne fait même pas une semaine qu’on s’est vu. Donc oui, c’est vraiment intéressant comme exercice, on a un partage des deux côtés, c’est vrai que c’est d’autant plus intéressant. Nous sommes aussi en questionnement. C’est vrai que peu de gens connaissent l’intérieur du bâtiment. La démarche d’aller visiter le bâtiment est tout à fait différente, puisque on voit très vite le showroom comme l’image très emblématique du bâtiment. Ensuite on découvre les hangars et il y a aussi un autre potentiel, la lumière, l’espace généreux, le passé industriel, le passé de la voiture dans ce bâtiment. Cela parle aussi du travail, le fait d’être dans un espace qui continue d’avoir une fonction d’atelier quelque part, de laboratoire, de recherche comme à la cinémathèque avec ce travail à la chaîne, de restitution, le travail sur les images. Il y a le travail de la digitalisation, il y a tout un passage aussi, un processus qui rappelle le passé industriel, l’un fait ceci et puis l’autre peut ajouter sa pierre à l’édifice donc pour moi c’était simplement une possibilité, la cinémathèque m’intéressait aussi pour cela parce qu’il y a quelque chose de notre patrimoine belge qui est intéressant. On a cette chose-là à Bruxelles et finalement peu de gens la connaisse alors que c’est si important et intéressant. Le monde du cinéma touche tout le monde, c’est un art populaire donc ça c’était une de mes pistes aussi. Pourquoi dans le bâtiment Citroën, c’est parce que c’est un quartier qui a besoin d’une redynamisation, on recherche à 48

redynamiser le canal. La cinémathèque peut devenir génératrice de cela, une sorte de pôle sous forme d’acupuncture. Oui et aussi le soir, par exemple, c’est une donnée importante. Une présence là-bas voudrait aussi dire qu’il y a des salles, même si ce ne sont pas les seules, mais des salles d’une certaine ampleur, d’une certaine importance et des activités en soirée qu’on n’a peut-être pas ailleurs.

Justement, dans un espace où on est en train de se poser la question de redynamiser la zone du canal, on imagine toujours des activités de jour, des logements et puis tout à coup on se dit : « Et le soir qu’est-ce qui peut se passer ? ». Oui, un musée ferme à une certaine heure, à part pour les nocturnes, mais justement ça permettrait d’avoir une certaine continuité. Et du coup, avoir un seul site c’est peut-être intéressant car il vit la journée mais aussi la nuit, ça renforce l’idée du phare actif tout le temps. C’est peut-être un détail mais, les installations de laboratoire numérique qu’on a, ce n’est pas rare dans d’autres pays en Europe mais il n’y en a pas tellement, doivent fonctionner aussi 24h/24h parce que c’est tellement d’investissement et le travail prend du temps. Il y a un travail qui se fait en temps réel mais la plupart des travaux de scan, le deuxième scanner qu’on a pour les restaurations et les films les plus importants, ça se fait à une lenteur incroyable. On lance pour la nuit et le lendemain il y a peut-être un film qui est fait, donc il y a aussi un intérêt de travailler en équipe et d’avoir des longues activités. Avoir ce genre d’activités sur un site qui vit pendant une très longue période la journée et la soirée, c’est bien. Il y a toujours quelqu’un et ça participe à une certaine dynamique.


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ANALYSE INVENTIVE

Et puis même un intérêt pour les employés, de se rencontrer, de se retrouver et de pouvoir avoir une interaction entre les différents postes au sein de la cinémathèque. Oui, tout à fait, oui ! On ressent très fort cela, que ça pèse très fort sur la façon dont on fonctionne, le fait que c’est aussi éparpillé dans les différents bâtiments. Au quotidien, cette séparation physique fait beaucoup. Et puis des installations pour les employés aussi, des cafétérias, des espaces communs, cela peut être intéressant de venir rencontrer les autres collègues. Oui, c’est sûr, de partager avec d’autres. Tout aussi bien sur le site Reyers qu’au site Citroën, ce sont des choses que l’on partage. On parlait, à Reyers, d’auditoires, de choses qui pouvaient se faire dans nos salles et on a aussi des synergies, même si elles sont limitées, parce qu’en général, on a besoin des mêmes endroits en même temps. Mais la plus importante synergie, qu’on imagine au Site Reyers, c’est quelque chose qui est invisible mais qui est important : c’est le débit de réseaux, parce qu’on produit, parce que l’on doit archiver en tant que papier, parce que l’on doit partager avec d’autres professionnels de l’Audio-Visuel, ça demande une telle capacité de débit que sur un site Média, les télévisions ont aussi besoin d’un réseau à haut débit. Cela coûte une fortune d’investir là-dedans, donc on peut y trouver un intérêt. Mais pour le reste, les synergies sont plutôt dans les espaces de cafétérias, etc, ce genre d’espaces qu’on peut imaginer à Citroën.

1.3

Ensuite, parler du « Cinéma et l’Automobile, c’est le lien avec le Bâtiment Citroën. Je vais parler d’Art populaire, de redynamisation de la zone. La Cinematek est une institution qui se veut à la fois, ouverte aux belges, à l’échelle nationale mais également à l’échelle internationale. C’est à ce stade qu’apparaît une image mentale, celle du Drive In, le cinéma en plein air, qui lie directement le cinéma à la voiture. C’est une image qui peut lancer l’idée première du projet, qui serait de lier ce Bâtiment Citroën, ce passé industriel de l’automobile avec l’histoire du Cinéma et l’institution de la Cinémathèque. La troisième partie serait d’analyser l’Art comme image animée. C’est-à-dire, quelle est la question de la monstration du film et de la projection, que cela soit au sein de différentes institutions que j’ai pu visiter comme Argos, avec l’Exposition de Jef Cornelis, où l’on repense la mise en scène des films, à travers deux projections de part et d’autre d’un panneau suspendu, par exemple. On se questionne sur la manière de projeter un film.

Comment allez-vous aborder le sujet de la Cinémathèque en cours ? Le processus de projet est de partir d’une échelle plus grande et, petit à petit, arriver à l’idée de mettre la Cinémathèque dans le Bâtiment Citroën. Je vais commencer par la thématique de « L’usine et le Cinéma », donc ce serait plutôt le lien entre l’espace industriel et la Cinémathèque.

En anglais, on parle souvent de Single Screen et Multi Screens. Nos activités ne concernent pas que les œuvres qui sont prévues pour être 49


SIXIEME PARTIE projetées sur un grand écran. Nous avons, aussi, des collections d’installations, que ce soit d’artistes-vidéos, ou des choses qui ont été produites sur pellicule. On a un terrain aussi en commun avec Argos. Je les vois la semaine prochaine pour parler de projets, de collections, de comment conserver ensemble celles-ci, des choses qu’on veut faire ensemble. Je veux simplement dire qu’il ne faut pas nous associer que au Grand Ecran. C’est, peut-être, ce que l’on voit le plus mais c’est à cause du manque de place. Lorsque l’on fait notre festival de Films Expérimentaux, on met un petit peu en place ce genre d’œuvres mais on voudrait bien avoir plus de possibilités, de pouvoir travailler dans ce sens. Surtout si on réfléchit à un site comme Citroën, où la rencontre entre l’Art moderne et contemporain et l’Audio-Visuel, dont le cinéma est une branche. Il y a énormément d’artistes qui vont de l’un à l’autre, qui font des installations, qui font des expositions où il y a des œuvres audio-visuelles, qui font des court-métrages, qui naviguent entre toutes ces formes, ces domaines. Le cinéma sur Grand Ecran, c’est un produit mais c’est aussi une œuvre et des artistes qui sont derrière ce travail dans différents aspects de l’Audio-Visuel. C’est, également, un autre enjeu de la Cinémathèque de ne pas seulement donner l’image du cinéma mais donner l’image d’une interaction avec d’autres domaines dont les artistes deviennent les liants, ceux qui tirent les ficelles.

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Les artistes mais aussi les courants. Justement c’est ça qui est intéressant sur cette idée de Musée d’Art moderne et contemporain. Quand on parle d’Art moderne et contemporain, c’est la période de la naissance du cinéma, c’est l’époque industrielle/post-industrielle, c’est une période où l’Audio-Visuel a une place. C’est en ce sens que l’on doit essayer de créer des synergies et de se renforcer mutuellement. Si l’apparition du cinéma a été pour les artistes un nouveau moyen, un nouveau support à présenter l’Art, il est évident que le Cinéma n’est pas totalement indépendant, il vient se greffer à plusieurs courants, plusieurs systèmes… comme on le disait plus tôt, cela va du documentaire artistique jusqu’au film artistique, ou les films d’auteurs, ou les grands films à Box Office. Le cinéma ne se limite pas juste à projeter sur un grand écran dans une salle sombre. Ma quatrième partie serait l’Analyse de la Cinémathèque, ses enjeux, ses besoins. Il s’agirait de reportages photographiques, d’analyse de plans, de compréhension de son fonctionnement et ses disfonctionnements (plusieurs dépôts, difficultés de générer des activités groupées, passage d’un bâtiment à l’autre, les limites des espaces au niveau des activités publiques).

Ceci, afin d’arriver à la conclusion que le Bâtiment Citroën ne serait-il pas une alternative à pouvoir insérer la Cinémathèque dans un nouvel espace généreux dans lequel elle pourrait s’ouvrir d’un point de vue national et international, avec des artistes, avec le monde de l’Art.


CINEMATEK

ANALYSE INVENTIVE

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Merci beaucoup pour votre temps et le partage de vos idées. De rien, avec plaisir. A bientôt.

Entretien réalisé le 18 février 2016, à 14h00, à l’Hôtel de Clèves. Rue Ravenstein, 3, 1000 Bruxelles, BELGIQUE. 51


Visite du Musée de la Cinémathèque française de Paris. BATIMENT EXTERIEUR La Cinémathèque française. La Cinémathèque française est un organisme privé français en grande partie financé par l’État. Les missions de la Cinémathèque française sont la préservation, la restauration et la diffusion du patrimoine cinématographique. Elle contient plus de 40 000 films et des milliers de documents et d’objets liés au cinéma. L’origine de la Cinémathèque remonte à 1935 lorsque Henri Langlois et Georges Franju qui, depuis des années, récupéraient et sauvaient de vieilles copies de films, créèrent un ciné-club intitulé le «Cercle du cinéma», pour montrer et faire connaître les œuvres du passé. L’année suivante, le 2 septembre 1936, naissait la Cinémathèque française qui avait pour mission, sous la direction d’Henri Langlois, de conserver les films, de les restaurer, de les montrer et de donner aux générations nouvelles, un enseignement cinématographique. En plus des films, la Cinémathèque se mit à collecter tout ce qui avait trait au cinéma : caméras, affiches, publications, costumes et même décors de films. Le 30 juin 1998, ayant décidé l’abandon du projet de réaménagement du Palais de Tokyo, Catherine Trautmann, ministre de la Culture, annonce sa décision d’installer la « Maison du cinéma » dans l’ancien Centre culturel américain au 51, rue de Bercy, dans le 12e arrondissement. La Cinémathèque française et la Bibliothèque du Film (BiFi) sont les deux institutions qui cohabitent dans le bâtiment de Frank Gehry sous l’appellation « Cinémathèque française ». Informations importantes. Le conservateur de la Cinémathèque française est actuellement Costa-Gravas. La Cinémathèque française propose des visites privées et guidées du Musée et/ou de l’exposition temporaire, des projections de cours métrages, un jour unique de privatisation le mardi, des espaces de réception de 550 m2. Elle possède 3 auditoriums parfaitement équipés: la salle Henri Langlois (410 places, scène de 40 m2), la salle Franju (180 places), et la salle Jean Epstein (90 places). 52


CINEMATHEQUE FRANCAISE ANALYSE INVENTIVE

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ESPACES INTERIEURS La Bibliothèque. La Bibliothèque du film est ouverte à tous : étudiants, enseignants, chercheurs, cinéphiles... Elle propose une grande diversité de documents consultables sur place. Des espaces spécifiques sont réservés à la consultation en accès libre des films, des ouvrages et des revues. Le lecteur peut aussi consulter sur rendez-vous de nombreux fonds de photographies ou d’archives de cinéastes, producteurs, collaborateurs artistiques et techniques. La Vidéothèque. Plus de 12 000 films, des grands classiques aux documentaires, du muet aux sorties les plus récentes, sont disponibles à la Vidéothèque, ainsi qu’une cinquantaine de films numérisés, issus des collections de la Cinémathèque française. Les Salles de lecture. La collection des ouvrages compte plus de 18 500 titres en accès libre, répartis en sept grandes classes : histoire du cinéma, études théoriques, genres et thèmes, scénarios de films édités, biographies, technique, économie et administration. Divers ouvrages de référence (dictionnaires, annuaires professionnels, filmographies nationales...) sont également disponibles, ainsi que de nombreuses thèses. La collection des périodiques regroupe plus de 500 revues de cinéma datant des débuts du cinéma à aujourd’hui. Titres français ou étrangers, revues techniques, critiques, corporatives ou thématiques reflètent la grande diversité qui caractérise ce secteur de l’édition. Des ressources en ligne référencées dans le répertoire Ciné-Web sont également accessibles dans les salles de lecture, dont la FIAF International Film Archive Database qui permet de rechercher des articles de périodiques, ou CBO Box-Office qui fournit des informations chiffrées sur le box-office des films sortis en France. La Bibliothèque propose aussi la consultation de nombreux documents numérisés dans ses salles de lecture. 53


ESPACES INTERIEURS L’Iconothèque. Tirages papier, diapositives, planches contact... plus de 500 000 photographies originales de films français et étrangers, des origines du cinéma à nos jours, sont consultables à l’Iconothèque. La collection comprend des photographies de plateau, tournage, promotion, repérages, des photogrammes, ainsi que des photographies de personnalités, de studios et de salles de cinéma. L’Espace Chercheurs. L’Espace chercheurs permet de consulter l’une des plus vastes collections d’archives écrites retraçant l’histoire du cinématographe et de ses techniques. Plus de 30 000 dossiers répartis dans 180 fonds (fonds de réalisateurs, scénaristes, acteurs, producteurs ou collaborateurs scénaristiques) sont accessibles. La Bibliothèque propose également un Centre d’Informations à distance. La Librairie. Située sur la mezzanine, la librairie de la Cinémathèque française propose un vaste choix de livres, DVD, revues et produits dérivés culturels dans le domaine du Cinéma. Organisée autour de rayons spécifiques (espace jeunesse, cinéma des origines, cinéma bis, musique de film, travail de l’acteur, nouvelles technologies, etc.), la librairie est ouverte à tous les domaines dont le cinéma se nourrit et qui nourrissent le cinéma. Dans cet esprit, un grand rayon réunit les films et les romans qui les ont inspirés et les essais consacrés aux cinéastes; les livres et les DVD sont présentés ensemble. Epousant au plus près l’actualité des expositions et des programmations, la librairie se transfomre également en lieu de rencontre grâces aux séances de signature. Le Restaurant. La Cinémathèque est dotée d’un restaurant au rez-de-chaussée dont la cuisine est à déguster sur place ou à emporter, ce qui augmente son taux de fréquentations. 54


CINEMATHEQUE FRANCAISE ANALYSE INVENTIVE

1.4

MUSEE Collection Non-Films. Espace dédié aux pièces des collections de la Cinémathèque française, le Musée propose de découvrir un patrimoine unique au monde couvrant la préhistoire du cinéma à nos jours. Costumes et accessoires mythiques, luxueux modèles de lanternes magiques, boîtes à images et vues d’optiques du 18ème, caméras et projecteurs, maquettes ou éléments de décors, affiches, photographies, manuscrits et autres archives forment un ensemble exceptionnel, sans doute le plus ancien au monde, acquis par des pionniers de la collection de cinéma tel que Henri Langlois en 1936) et constamment enrichi. La prestigieuse collection des appareils ouvre le parcours avec des pièces introuvables illustrant la naissance du cinématographe . Disques pour Vitaphone, chambre noire “Royal Delineator” aux armes de George III, automates, Rotoreliefs de Marcel Duchamp, documents de tournage et de promotion ou portraits de famille côtoient maquettes de studios en volume de Méliès ou de Pathé, robes de stars hollywoodiennes, dessins d’Eisenstein ou de décorateurs expressionnistes et autres objets insolites devenus cultes, comme le robot de Métropolis, la tête momifiée de Psychose ou l’étoile de Mer de Man Ray : autant de trésors gardés en vie offrant une plongée dans la mémoire du 7ème art. Dans cet ensemble, digne d’un cabinet de curiosités, le visiteur peut expérimenter des appareils du pré cinéma ou mettre en marche les rouages du décor des Temps modernes. Les quelques 600 objets exposés dans le Musée représentent un échantillon infime des collections de la Cinémathèque qui ne cessent de s’enrichir. Régulièrement, des rotations d’oeuvres sont effectuées et de nouvelles pièces présentées aux visiteurs.

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Analyse de la monstration à travers des visites d’institutions. CINEMATEK - BRUXELLES Musée de la Cinematek. L’ancien Musée du Cinéma avait été aménagé par Constantin Brodski et Corneille Hannoset en 1962 dans l’ancienne salle des Arts décoratifs du Palais des Beaux-arts créé par Victor Horta dans les années ‘20. A l’instar du bâtiment tout entier, ce musée a été restauré dans l’architecture de Victor Horta, retrouvant son allure d’origine, caractérisée notamment par des puits de lumière naturelle, trompe l’oeil, plafonds à cassettes et parois vitrées. Le rétablissement des terrasses et des puits de lumière a modifié non seulement la surface et l’atmosphère du lieu, mais également la mise en oeuvre de ses fonctions de foyer et d’exposition. C’est ainsi que les architectes Robbrecht & Daem ont développé le projet de deux nouvelles salles de projection creusées en sous-sol, permettant de dégager un espace précisément conçu par Horta pour l’exposition. CINEMATEK se déploie désormais sur deux niveaux. Le premier, aménagé sur un plateau 500 m2, est occupé principalement par les espaces d’exposition. Au niveau inférieur, deux salles de projection. La Cinematek propose une scénographie simple au sein d’un espace ouvert sur un étage. Les oeuvres audio-visuelles sont présentées soit sur des écrans digitaux suspendus, soit posées sur des boîtes en bois face à des canapés rouges comfortables. La critique qui peut en ressortir porte sur la question de la monstration d’oeuvres cinématographiques. En effet, le cinéma évoque la projection, et l’absence de cette dernière semble choquer dans un musée qui traite de l’évolution et de la compréhension de l’histoire du cinéma. S’il est vrai qu’aujourd’hui, nous arrivons à un stade où les films sont digitalisés pour faciliter leur conservation, la Cinémathèque prône encore et toujours l’importance de restaurer et diffuser les présentations sur bobines. N’est-il pas contradictoire de ne pas retrouver de salles obscures avec projections «à l’ancienne» ? Les salles de cinéma joue déjà ce rôle, mais cette atmosphère ne pourrait-elle pas se retrouver dans la partie ‘exposition’ du musée ? 56


ART COMME IMAGE ANIMEE ANALYSE INVENTIVE

1.5

ARGOS- BRUXELLES Jef Cornelis, Inside the White Tube. Jef Cornelis (1941-Anvers) débuta sa carrière en 1963 au Département des Arts de la BRT, la radio et télévision belge néerlandophone appelée par la suite VRT. Entre 1964 et 1998, il a réalisé plus de deux cens programmes télévisuels. Avec Inside the White Tube. A Retrospective View on the Television Work of Jef Cornelis, ARGOS rend hommage à ce pionnier en présentant une sélection d’oeuvres qui jalonnent sa carrière et qui montrent l’évolution de la télévision belge au cours des quatres dernières décennies du XXe siècle. Investissant tout le bâtiment, l’exposition prend en considération l’impossibilité de donner une vue d’ensemble complète de la carrière de Jef Cornelis et évite l’approche encyclopédique. Il a été plutôt été choisi de mettre en valeur et d’articuler les aspects particuliers de ce corpus d’oeuvres unique. Et ce, en rassemblant des thématiques importantes en relation avec leurs formats télévisuels spécifiques. L’exposition est structurée en quatre sections. «Speaking in Tongues» suit la position engagée de Cornelis vis-à-vis des beaux-arts à travers uen sélection de protraits d’artistes réalisés entre 1969 et 1990. «Arguments» se concentre sur les tactiques du débat, qui est une pratique propre du réalisateur. L’objet des deux dernières sections est d’illustrer avec clareté la disection de la télévision qu’opère Cornelis. Alors que «Decades» compile des films sur l’héritage architectural, l’urbanisme, l’art contemporain, l’histoire sociale et intellectuelle belge, la section «Counterpoints» remet en question des positionnements antérieurs par le biais d’oeuvres qui leur sont opposées. Prise dans sa globalité, l’esposition révèe les stratégies esthétiques expérimentées par Cornelis pour mettre à l’épreuve le medium télévisuel. L’exposition se concentre sur la compréhension de l’oeuvre de Cornelis à travers une mise en scène qui invite à la prospection, au détour des parois obliques, des panneaux à double projections, etc. 57


LA CINEMATHEQUE FRANCAISE - PARIS Musée de la Cinémathèque française. En 1936, Henri Langlois, cinéphile et visionnaire, crée La Cinémathèque française afin de sauver de leur destruction les films, costumes, décors, affiches et autres trésors du cinéma. Il est alors le premier à considérer le cinéma comme un art à conserver, restaurer et montrer. Huit décennies plus tard, dans un bâtiment résolument moderne entièrement dédié au 7ème art, La Cinémathèque française dévoile le cinéma de manière unique grâce à ses nombreuses activités et l’une des plus importantes collections de cinéma au monde. Véritable carrefour des cinéphilies, elle revisite en permanence le cinéma à travers toutes les époques, tous les horizons et tous les genres. Elle permet ainsi aux spectateurs d’y faire de belles découvertes cinématographiques et à la jeune génération d’y côtoyer au quotidien l’histoire du cinéma. Conçu en 1993 par Frank Gehry, célèbre architecte du Musée Guggenheim de Bilbao et de la Fondation Louis Vuitton à Paris, le bâtiment abrite La Cinémathèque française depuis 2005. Organisé autour d’un hall monumental, il offre des volumes simples et élégants, entièrement traversés par la lumière, qui jouent sur une multitude de dispositifs de contemplation : grandes baies, éclairages zénithaux, fenêtres, petits balcons ou subtiles avancées. Dehors, sa façade a deux visages : droite et austère côté rue, ludique et fantasque côté parc. Destiné à accueillir le public le plus large, le bâtiment est décrit par son auteur comme « une ballerine, qui soulève sa robe pour inviter les gens à entrer ». Si l’atmosphère de la Cinémathèque française est si particulière, c’est peut-être parce que l’ambiance du cinéma s’y fait ressentir à travers plusieurs éléments mis en scène dans le bâtiment. Le travail de volumétries, d’ombres et de lumières caractéristiques de l’architecture de Gehry crée une toile de fond à la thématique cinématographique. Au détour de couloirs sombres, on rencontre des projections de logos indiquant les directions des salles, des affiches de films ponctuent les murs de l’édifice, etc. 58


ART COMME IMAGE ANIMEE ANALYSE INVENTIVE

1.5

FONDATION LOUIS VUITTON - PARIS Des artistes chinois, Bentu. Cette exposition réunit douze artistes, de différentes génératons, vivant en Chine continentale. Exploitant un large éventail de techniques et d’outils, issus aussi bien d’une tradition et culture locales que des nouvelles technologies, -n’hésitant pas à les associer ou à les confronter- les artistes révèlent les complexités d’une société en mutation permanente. Les oeuvres répercutent les nouvelles donnes de l’économie, de l’écologie et parmis elles, notable, la transformations des rapports ville/campagne et les questions d’identité. Ce choix ne cherche pas à donner un panorama de la scène artistique chinoise mais à mettre en lumière le caractère protéiforme de sa production soumise à des évolutions extrêmement rapides et qui s’affirme moins à travers des courants que des individualités marquantes. Cette exposition est organisée en collaboration avec le Ullens Center for Contemporary Art (UCCA) de Pékin. Bentu: la terre natale. Dans le champ de l’art contemporain chinois, ce terme ne renvoie pas à un nationalisme mais recouvre un concept dialectique qui concilie le bentu «local» au bentu «global» dans un processus d’universalisme et de redécouverte critique de l’identité propre. Cette expression est au centre des réflexions des artistes, des critiques et des chercheurs en Chine aujourd’hui. Les installations vidéo oniriques et mystèrieuses de Yang Fudong «The Coloured Sky: New Women II» de 2014 ont particulièrement sucité l’intérêt de par leur mise en scène, tantôt présentées verticalement, tantôt horizontalement dans un coin. Les projections sont simultanées et les sons émis se confrontent et se complètent. Le travail de Isaac Julien est aussi à mentionné. Il rend hommage à la culture chinoise, des légendes, son cinéma, sa calligraphie, sa musique, sa poésie, dans une installation immersive d’images et de sons mis en place sur 9 écrans transparents dans la salle du rez-de-chaussée. 59


Analyse du support de l’image animée à travers des exemples scénographiques. PRESENTATION DES PROJECTIONS PROJECTION SUR TOILE: Ten Thousand Waves - Isaac Julien - 2010. Il s’agit d’une installation artistique d’Isaac Julien se composant de 9 écrans digitaux. A travers son travail, il tisse poétiquement les liens entre passé antique et présent de la Chine. Grâce à une installation soigneusement mise en place, il aborde le thème de la circulation des personnes entre les différents pays et les continents et propose une réflexion sur les voyages inachevés. L’œuvre se compose de trois segments principaux qui se suivent généralement les uns les autres de façon séquentielle, mais aussi se reproduisent et se chevauchent les uns avec les autres créant ainsi une multitude de récits possibles. PROJECTION SUR SOL: Nouvelles Histoires de Fantômes - Arno Gisinger - 2014. Accoudé à la balustrade, le spectateur voit, sous ses pieds, des projections sur le sol, venues du plafond. Une vingtaine de films apparaissent sur le parterre de la salle-nef. D’en haut, le spectateur observe la globalité des images. Parfois, en bas, des visiteurs passent devant les films et leurs ombres intègrent les écrans, ils deviennent à leur tour des spectres parmi les fantômes. Naît le vertige, l’écran ne nous fait plus face mais se déroule sous nos pieds. Le trouble crée l’immersion. Les films deviennent matière. PROJECTION SUR OBJET SOLIDE: Dusted - Peter Sarkisian - 1998. Les spectateurs sont répartis tout autour de l’œuvre. Ils entendent une voix de femme qui nomme des noms de personnes disparues. Au centre de la pièce se trouve un cube, posé sur le sol. DUSTED implique 5 projections internes et combinées contre les surfaces d’un cube ayant comme dimensions 33 cm X 33 cm. Dans cette oeuvre, les parois du cube apparaissent transparentes et spatialement proportionnelles aux autres alors les images projetées de l’intérieur peuvent être vues sous différents angles selon la position du spectateur. L’opacité des parois du cube laisse lentement place à une transparence. 60


SYSTEMES DE PROJECTION ANALYSE INVENTIVE

1.6

PROJECTION SUR VITRE: Masks - Kalle Nio - 2013. A travers cette exposition, l’artiste explore les possibilités spatiales du montage vidéo. La structure de l’œuvre se compose de deux pans de verre disposés l’un derrière l’autre. Sur chaque écran sont projetés des visages. La transparence du matériau utilisé permet, lorsque les images sont projetées simultanément, de créer une illusion d’interaction entre les portraits. De cette manière, Kalle Nio aborde et pose des questions sur les thèmes de la distance et de la communication, sujet de recherche antérieur de l’artiste. PROJECTION SUR FILS: This Realm, This England - Barbican - 2015. «This Realm, This England» (du 6 novembre 2015 au 24 janvier 2016) était une installation d’éclairage destinée à accompagner le cycle de pièces de théâtre « King and Country » qui se sont données sur la scène du Barbican cet hiver-là. Les techniques d’éclairage et les projections ont été utilisées pour créer des ambiances différentes et reflètent les émotions des personnages. Le type de fils utilisé est le Tripolina, il contient plusieurs façettes permettant de créer une surface de projection qui devient alors support à l’image, fixe ou en mouvement, projetée. PROJECTION SUR EAU: Jordan Melo M8 - Nike - 2011. Les écrans d’eau pulvérisent vers le haut de l’eau pour créer une surface sur laquelle il est possible de projeter. Le plus souvent, ces installations sont immergées dans un bassin d’eau. Le jet d’eau a une certaine épaisseur ce qui donne un effet 3D aux images, mais elles sont aussi un peu floues. Ces installations sont généralement utilisées pour les événements extérieurs et idéalement dans des environnements à faible vent. Il existe également un autre système qui projete sur l’eau, il s’agit des rideaux d’eau. L’épaisseur du rideau est importante afin de conserver l’effet transparent tout en matérialisant l’image. 61


PRESENTATION DES PROJECTIONS ECRAN DIGITAL: Infinity of Flowers - TeamLab - 2014. Créée pour le magasin Gucci de Shinjuku (Tokyo), Infinity of Flowers est une œuvre interactive. En effet, la projection ne se fait pas via une image pré-enregistrée mais bien grâce à un programme informatique qui génère en permanence différentes nuances de l’œuvre en temps réel. D’abord, les fleurs naissent, elles se développent, deviennent bourgeons, fleurissent et puis se dessèchent et disparaissent. Lorsqu’une personne touche l’écran, les fleurs se mettent à danser à l’unisson, créant ainsi un changement d’apparence continu. PROJECTION SUR FACADE: 555 Kubik - UrbanSreen - 2009. La conception de ce projet découle son architecture sous-jacente, à savoir le motif visuel de la Kunsthalle de Hambourg. L’idée de base de la narration était de dissoudre et de briser l’architecture stricte de la Galerie der Gegenwart d’O. M. Ungers. La perméabilité résultante de la façade délivre des interprétations différentes de la conception, de la géométrie et de l’esthétique exprimées à travers différents mouvements. Une situation de réflexivité évolue, décrivant la constitution et la perception spatiale de l’environnement au moyen du bâtiment luimême. CASQUE AUDIO-VISUEL: Any resemblance, to persons, living or dead, is purely coincidental - Edith Dekyndt - 2004. Produite par le BPS22, l’installation réalisée avec des glasstrons (sorte de « casques vidéo «) donne à voir l’image mouvante d’un cercle vert sur fond noir qui change en fonction des intonations produites par un texte de l’artiste évoquant la disparition d’individus et les traces qu’ils ont laissées, qu’elles soient physiques, chimiques, électroniques ou émotionnelles. Les casques plongent le spectateur dans un monde audio-visuel individuel et intime. La confrontation à l’art se fait seul, la relation à celui-ci est directe et personnelle. 62


SYSTEMES DE PROJECTION ANALYSE INVENTIVE

1.6

PROJECTION SUR MIROIR: La Folla Oceanica - Kit Wise - 2014. Ce nouveau travail explore la foule comme panorama, en utilisant des images de scènes de foule trouvées en temps de catastrophe. La Folla Oceanica utilise archives, images opensource et commerciales en mouvement pour explorer les implications sociales, politiques et culturelles plus larges de l’imagerie de la foule. En utilisant l’histoire sinistre du fascisme et de l’utopie de la technologie numérique contemporaine, le travail tente de tenir compte de la condition complexe, viscérale et euphorique de la foule. HOLOGRAMME: Kate Moss Hologram - Alexander McQueen2006. McQueen présente sa collection Savage Beauty. Pour le final, il présente un hologramme de Kate Moss flottant au cœur d’une pyramide de verre, de manière à donner un caractère dramatique et émotionnel au show. McQueen était connu pour son côté théâtral mais également pour son passion des nouvelles technologies. L’œuvre, réalisée en partenariat avec l’entreprise Glassworks, se base sur une technique connue d’illusion d’optique dénommée « spectre de Pepper » qui fut agrémentée de distorsions supplémentaires afin que celle-ci soit visible de tous les côtés. PROJECTION EN MOUVEMENT: Box - Bot & Dolly - 2013. Box, à travers l’utilisation de deux écrans montés sur bras robotiques et d’un mapping video intelligent permet d’unir le monde virtuel et le monde physique. Les différents mouvements et déplacements des écrans permettent de créer des illusions d’optique impressionnantes, maintenant ainsi une certaine ambiguïté tout au long de l’œuvre. Bot & Dolly’s, l’entreprise à l’origine de cette création s’est au fur et à mesure spécialisée dans le développement de technique mêlant à la fois précision et innovation technologique. 63



DEFINITION La Définition est une opération mentale qui consiste à déterminer le ou les contenus d’un concept architectural ou paysager en énumérant ses caractères à partir de l’analyse inventive. Cette opération mentale est indissociable de l’idée d’engagement et d’attitude envers l’architecture. Le résultat de cette opération s’exprime sous la forme d’une proposition écrite ou verbale énonçant une équivalence entre le ou les contenus définis et l’ensemble des termes connus qui l’explicitent venant de l’analyse proposée. C’est une opération qui identifie un sujet de préoccupation et relève globalement d’une étude de définition d’un sujet. 2.1. LA QUESTION DU MUSEE...........................................66 2.2. STRATEGIE DE REGROUPEMENT...............................68 2.3. CINEMATEK DANS CITROËN......................................70 2.4. TROIS CERCLES DE RAYONNEMENT.........................72 2.5. TIRER PARTI DU BÂTIMENT EXISTANT........................74


Plutôt qu’un Musée, un Centre d’Art ? LA CINEMATHEQUE COMME CENTRE D’ART La remise en question du Musée est apparue au constat suivant : en général, la décision d’implanter un Musée d’Art Moderne et Contemporain apparaît lorsque l’on se retrouve en possession d’une collection assez conséquente permettant de présenter au grand public une partie sélective de l’ensemble bien plus vaste que constitue la collection en elle-même. Mais le cas de figure actuel est tout autre, la Région bruxelloise vient de racheter le Bâtiment Citroën situé à la place de l’Yser, dans le Nord de la capitale. De ce point de départ, une série de propositions ont vu le jour. La première hypothèse apparue est celle du Musée d’Art Moderne et Contemporain. Mais un problème majeur a pointé le bout de son nez: la question de la collection. Bruxelles-Capitale ne détient pas de collection publique permettant l’ouverture d’un Musée d’Art Moderne et Contemporain. Même si cette hypothèse de Musée suscite un intérêt pour un grand nombre de personnes, elle renvoie à une seconde question, le Musée occupera-t-il l’ensemble de la superficie du bâtiment (39 500m2) ? C’est à ce stade qu’une seconde hypothèse a vu le jour, celle d’implanter le Musée dans 10 % de la surface totale et de compléter le programme d’une deuxième fonction répondant aux besoins de la ville (logements, équipements publics, etc.). Une troisième hypothèse vient seulement d’émerger, celle de remettre en question l’idée du Musée. Aujourd’hui, l’envie de construire un Musée s’atténue de plus en pus au profit de l’idée d’aménager un Centre d’Art. Un Centre d’Art est un espace plus dynamique que le Musée, qui se veut plus classique dans son système de préservation de l’étude, de conservation et d’exposition. Le Centre d’Art peut intégrer ce système tout en ajoutant une dimension supplémentaire : une production qui renvoie au concept de laboratoire. C’est ici, que la Cinémathèque entre dans le débat, elle qui allie justement ces deux systèmes, d’une part des activités de monstration et d’autre part des activités de conservation, restauration, entretien et numérisation des films. Le cinéma comme art moderne et contemporain entre parfaitement dans la stratégie d’un Centre 66

d’Art, même s’il s’agit d’un résumé approximatif. Elle possède deux styles de collection, l’une de bobines de films, l’autre d’objets à caractère cinématographique. La collection «Films» est composée de deux types : les œuvres à caractère artistique (œuvres audio-visuelles, installations d’artistes, films d’auteurs, etc.) et les œuvres de l’ordre de « l’Histoire en image », un patrimoine qui donne accès à un passé, des documents historiques (documentaires, films de propagande, etc.). Au travers d’une programmation, la Cinémathèque pourrait proposer des activités muséales où l’aspect du cinéma trouverait sa place, que ce soit au sein d’expositions sur le thème du Cinéma ou au travers d’expositions multidisciplinaires en relation avec la production artistique moderne et contemporaine. Les missions de la Cinémathèque sont la préservation, la restauration et la diffusion du patrimoine cinématographique. L’objet social de la Cinémathèque est mentionné dans l’acte de base « Modification et harmonisation des statuts » du 19 mai 2006 (Voir annexe, p. 104). Le projet souhaite ainsi aider la Cinémathèque à mettre en œuvre son objet social, à savoir : mettre l’accent sur la restauration, la conservation et l’entretien des films de la collection, étendre ses activités muséales, s’ouvrir au monde de l’Art, diversifier sa programmation, se concentrer sur ses activités éducatives et ses formations au travers d’un projet architectural.


LA QUESTION DU MUSEE DEFINITION

2.1

67


Une seule et unique Cinémathèque à Bruxelles. UN NOUVEAU SITE DANS LA VILLE La CINEMATEK est une fondation d’utilité publique basée à Bruxelles. Elle possède sept sites différents regroupant des activités publiques et des activités internes. Cette disposition entraîne un nombre non négligeable de difficultés. - Problèmes de gérance des différents sites pour l’Administration. - Déplacements compliqués pour les employés qui voyagent entre les différents dépôts et laboratoires. - Limites des espaces actuels, étroitesse vis-àvis des collections qui s’accroissent. - Manque de visibilité, difficulté de compréhension globale que représente une Cinémathèque aujourd’hui. - Impact réduit de la Cinémathèque sur son lieu d’implantation. - Perte de cohésion de groupe, du point de vue du grand public mais surtout des employés de la Cinémathèque. - Peu de partage entre les différents services. Regrouper l’ensemble des activités de la Cinémathèque apporte un avantage conséquent et répond aux disfonctionnements énoncés précédemment : - Facilité d’organisation du fonctionnement et des différents services. - Impact plus important dans la ville. - Possibilité de montrer la conservation et la restauration des films qui est l’un des statuts primordiaux de la Cinémathèque. - Dialogue entre la Cinémathèque et son environnement proche. - Création d’une synergie de groupe, d’un espace de rencontre entre les employés et le public. 68

- Création d’un phare, un repère artistique et culturel urbain, une « Maison du Cinéma ». - Déplacement des bobines de films plus fluide pour les projections en salles et dans les espaces d’exposition. - Gain de place pour les collections à venir. - Présence physique et visuelle des collections « films » et « non-films ». C’est dans cette logique que la proposition d’affecter la Cinémathèque dans le Bâtiment Citroën souhaite répondre aux enjeux, aux envies et aux besoins de celle-ci. Il s’agit d’ajouter aux fonctions existantes les fonctions suivantes : un Musée qui combine des expositions permanentes, temporaires et multidisciplinaires, une BiblioMediathèque, une librairie, des salles de projections pouvant accueillir des ciné-concerts, des projections de cinéma international, d’acteurs proches, d’avant-premières, des espaces adaptés pour des festivals, des évènements, des conférences, des colloques, des salles pour les activités éducatives et de formations et une nouvelle implantation du siège administratif. Ce programme est enrichi de nouvelles fonctions en relation avec la nouvelle dimension de rayonnement décrite ci-dessous.


STRATEGIE DE REGROUPEMENT DEFINITION

2.2

69


Insertion de la Cinémathèque dans le bâtiment Citroën. UNE IMPLANTATION PERTINENTE Le bâtiment Citroën se situe dans une zone de Bruxelles qui fait l’objet d’une attention toute particulière : la zone du Canal. C’est en 2011, que la Région de Bruxelles-Capitale lance un concours visant à maîtriser le développement du territoire de la Zone-Canal pour répondre aux enjeux démographiques et urbains auxquels elle est confrontée. Le lauréat du concours est désigné en 2012, il s’agit de l’architecte-urbaniste-paysagiste français Alexandre Chemetoff. Le Plan-Canal est un plan d’action dont le but est d’accompagner la transformation d’une zone sensible de la ville : le Canal. Il s’intéresse aux besoins les plus importants ; besoin de logements accessibles, de lieux de travail, d’ateliers, de chantiers liés au canal, des lieux récréatifs, d’espaces naturels, de lieux d’enseignement, d’espaces culturels, d’espaces publics. Le bassin Béco est promis à la culture et aux loisirs. La ville de Bruxelles voit son skyline modifié par l’apparition de nouveaux projets tels que la tour de logements UpSite et d’autres projets en construction tels que les studios imaginés par le bureau 51N4E au bâtiment actuel du BAD. Si les projets résidentiels sont les premiers à se bâtir sur cette zone, les équipements publics doivent être pris en charge au plus vite afin d’entrer dans la tactique de redynamisation que le Plan-Canal recherche. Citroën est un lieu stratégique qui joue le rôle de charnière entre un centre-ville dynamique et le quartier animé de Molenbeek, il se trouve au croisement entre deux axes majeurs de la ville, le Canal de Willebroeck et l’axe menant à la Basilique de Koekelberg. La Cinémathèque prend la forme d’une génératrice de concentrations, de rencontres entre populations diverses et variées. L’idée d’implanter la Cinémathèque dans le bâtiment Citroën s’associe au concept de productivité énoncé plus haut. En effet, si le bâtiment Citroën a longtemps accueilli une activité produc70

tives, de station service, de réparation et montage de voitures, il semble pertinent de préserver dans sa nouvelle affectation une activité à caractère de production physique. Le passé industriel peut ne plus être de l’ordre du passé mais conserver une activité productive de restauration que l’on retrouve dans le travail et la mission de la Cinémathèque. Elle possède des laboratoires de digitalisation, de numérisation des films, qui renvoient à cette envie de pérenniser et favoriser une fonction productive tout en offrant une accessibilité au public de toute horizon. De plus, la fonction de dépôt retrouve tout son sens, puisque le stockage et l’entreposage des collections de la Cinémathèque Royale de Belgique seraient également intégrés au programme et localiser sur le site de l’ancien garage Citroën, dans la partie dédié anciennement à cette même fonction.


CINEMATEK DANS CITROËN DEFINITION

2.3

71


Trois échelles identifiables. INTERNATIONALE, NATIONALE ET DU QUARTIER

La CINEMATEK souhaite s’ouvrir davantage sur l’extérieur, elle parle d’un rayonnement à l’échelle internationale et nationale. Elle veut attiser la curiosité et l’intérêt d’un large public, de plus en plus diversifié. La décision choisie proportionne les envies de la Cinémathèque, tout en respectant son besoin actuel. S’il est vrai que la Cinémathèque contient l’une des plus riches et vastes collections de films au monde, le double de celle de Paris et Amsterdam, égale à celle du MoMA, il est évident que la question de son rayonnement soit judicieusement adaptée. Nous pourrions imaginer un rayonnement à l’échelle international par le biais de ses nombreuses collaborations et implications dans des expositions d’envergure à l’étranger. Cette dimension peut également se retrouver dans la mobilité de ses expositions thématiques qui feraient le tour du monde après avoir été conçues et montrées à Bruxelles. Mais également grâce à l’organisation d’évènements à portée plus large, tels que des galas, des avant-premières mondiales, des salons du Cinéma et de l’Image animée, des réceptions et conférences sur des sujets attirant un très large public. Pour son échelle nationale, il semble presque évident que son insertion dans le bâtiment Citroën répondrait à l’image souhaitée d’un phare pour la ville de Bruxelles et la Belgique. Un repère artistique et culturel urbain qui deviendrait une sorte de « Maison du Cinéma ». Un lieu qui accueillerait ses voisins de Bruxelles et de Belgique. La collection « films » est d’ailleurs constituée de la presque totalité de la production belge en terme de documents audio-visuels. Elle touche ainsi les bruxellois, mais surtout les belges, le patrimoine belge. Un dernier cercle de rayonnement pourrait compléter les deux précédents : l’échelle du quartier. Comme nous l’avons vu, le site Citroën s’implante sur une zone particulière, en pleine mutation. Une zone qui fait la jonction entre une population éclectique du quartier Molenbeek, une population variée du centre-ville et une population nouvelle de résidents des nouveaux projets. La cinémathèque devient alors un équipement 72

publique de quartier, ouvert à ses voisins. Pour mettre en œuvre cette dernière dimension, la Cinémathèque proposerait des espaces dédiés à de nouvelles fonctions : une salle de cinéma présentant des films orientés vers une fréquentation large, une salle de cinéma digne d’un cinéma de quartier, une programmation variée, axée sur les attractions des habitants, des ateliers de workshops, des ateliers pour enfants proposant des projections de films adaptés, une restauration et un forum généreux pouvant accueillir un grand nombre de personnes lors de projections publiques gratuites, d’évènements organisés par la Cinémathèque ou par les habitants du quartier. Ce nouveau cercle de rayonnement se traduit donc par l’arrivée d’un équipement public qui souhaite générer une dynamique nouvelle dans le quartier, avoir un impact sur son site d’implantation, se tourner vers de nouveaux usagers.


TROIS CERCLES DE RAYONNEMENT DEFINITION

2.4

73


Eléments remarquables. UN SHOWROOM

L’élément le plus remarquable du bâtiment est sans nul doute, le Showroom. Véritable vitrine exposée à la ville, il se caractérise par un squelette structurel rejeté à l’extérieur de l’enveloppe de l’édifice. Ce qui rappelle le concept amorcé par l’architecture de la période gothique, qui voulait prôné le tout à la lumière. La verticalité des structures de cet espace participe à la monumentalité. C’est à partir de l’Exposition Universelle de 1958 que des étages ont été ajoutés à l’intérieur du volume. Ce qui demandait le rajout de nouvelles fondations, une seconde structure, des rampes d’accès, etc. Cette section de l’édifice possède ainsi les atouts pour y implanter des activités dédiées à la monstration et à l’accueil du grand public. Les espaces muséaux y trouvent parfaitement leurs places ainsi que les espaces de restauration, les commerces, les activités éducatives et la réception. La rigidité des Hangars permet d’accueillir des activités de production et les salles de projections. D’une part, les activités productives se retrouvent à nouveau activées par la présence du travail des employés de la Cinémathèque mais l’espace s’enrichit par la présence de fonctions à caractère publique, telles que les salles de cinéma et la biblio-médiathèque. 74


TIRER PARTI DU BÂTIMENT EXISTANT DEFINITION

2.5

DES HANGARS

La stratégie opérée dans le bâtiment Citroën est celle de la conservation des éléments caractéristiques qu’offre l’architecture moderniste initiée par la marque automobile. Ces éléments sont les suivants: - La toiture à versant du Showroom et le bandeau qui rehausse l’édifice. - La toiture à versant des Hangars qui propose une lumière zénithale qui baigne l’ensemble du volume. - La structure en «fermes de toiture» du Showroom qui rythme la façade et caractérise le bâtiment comme un «phare». - La structure en «fermes de toiture» des Hangars qui régularise l’espace et guide les décisions architecturales du projet. - La façade du Showroom est conservée telle quelle, puisque déjà remplacée afin de répondre au normes thermiques (double vitrage). - La façade des Hangars sont gardées dans leur tracé original mais les vitrages sont remplacés par du double vitrage. - Les dalles du Showroom sont préservées dans leur état actuel. 75


Deux typologies. REPARTITION DES FONCTIONS Le bâtiment Citroën possède des qualités spatiales qui peuvent servir à distribuer les fonctions demandées et ajoutées qui créent un programme vaste et diversifié. Le Showroom, réel élément emblématique et reconnaissable semble amener de manière évidente à l’idée d’implanter les activités muséales et publiques. Partie la plus ouverte au public, la plus fréquentée, le Musée se déploie dans un espace scindé d’étages qui permettent la répartition des différentes typologies d’expositions. Le rez-de-chaussée, en contact direct avec le milieu de la rue, de la ville, accueille la réception, la librairie et un espace de restauration à l’image d’une cantine. Le premier étage est dédié à l’espace d’accueil du cinéma, la billetterie, une salle d’attentes des séances, une restauration rapide pour la consommation en salles de projections. Le deuxième étage est réservé aux salles de classes qui permettre d’y organiser des ateliers, des activités éducatives, les colloques, ainsi qu’un salle de conférence. La volumétrie et le caractère iconique du Showroom répondent à l’envie très prononcée de la Cinémathèque de devenir un phare, un repère dans la ville. L’espace des Hangars englobe, grâce à sa hauteur et son volume important, les différentes salles de projections, les dépôts des collections, les bureaux de l’administration, les laboratoires du centre de conservation, la BiblioMédiathèque et le forum. Ce dernier permet la réception des évènements, des festivals et autres occasions spéciales. Les fonctions sélectionnées pour les Hangars répondent au principe de productivité, déjà présente dans son affectation précédente. L’objet social de l’institution est avant tout de conserver et restaurer ses collections, c’est pourquoi le siège est localisé dans cette partie du projet. Le siège de la fondation est placé au centre du projet, faisant la charnière entre les différentes activités. Sa mission est de gérer et organiser le travail qui s’opère dans une Cinémathèque, sa localisation favorise le déroulement de cette tâche. Le rez-de-chaussée des Hangars est dédié aux entrepôts. Cette implantation est importante puisqu’elle réduit les déplacements entre étages et bénéficie de la bonne portance du sol. La stra76

tégie opérée dans cette section de l’édifice est la compacité pour répondre à la question d’inertie. En effet, les fonctions propres à la conservation demandent des régulations de température et d’humidité de l’air. Elles peuvent être différentes en fonction de la nature de l’élément conservé. Les dépôts doivent être distingués afin d’accueillir les collections de films négatifs et copies qui demandent des conditions de conservations différentes (températures, humidité de l’air, etc.).


TIRER PARTI DU BÂTIMENT EXISTANT DEFINITION

La BiblioMédiathèque se loge sur la nappe ainsi créée par les dépôts. Il en résulte une typologie ouverte à la manière d’un plan libre qui investi une superficie importante et généreuse. Le mobilier joue le rôle de séparation des différentes fonctions. Il existe alors une confrontation de typologies: l’une fermée qui englobe l’ensemble du rez-dechaussée dans l’obscurité qui dualise avec l’autre

2.5

qui se veut ouverte et bénéficiant de la lumière abondante qui caractérise le bâtiment Citroën au premier étage. Les salles de projection viennent investir le lieu et créent un dialogue entre le bas et le haut. Elles offrent un paysage architectural ponctué de volumes compacts et s’insèrent dans la nappe formée par les salles de conservation des archives «films».

77



PROGRAMMATION La Programmation est un écrit accompagné de schémas et/ ou d’images de pensée décrivant les diverses parties de la zone étudiée, les constructions, les paysages, les aménagements, les actions ou les conditions à remplir dans l’exécution du projet, c’est donc un ensemble ordonné d’opérations effectuées dans un temps donné. Il appartient donc à l’étudiant d’établir son programme d’intervention en fonction de son analyse et de sa définition / attitude dans le sujet identifié et / ou étudié.

3.1. ORGANIGRAMME........................................................80 3.2. ACCESSIBILITE AUX ACTIVITES..................................82 3.3. PARTI ARCHITECTURAL..............................................84 3.4. AXONOMETRIE GENERALE.........................................88


Organisation des activités. REPERTOIRE DES FONCTIONS Activités publiques. Les activités publiques regroupent les expositions permanentes et les expositions temporaires. Ces dernières proposent des thématiques en lien avec le monde de l’Art, avec la participation d’artistes, mais aussi en lien avec la programmation des salles de cinéma. S’y retrouvent également la BiblioMédiathèque, la librairie, un espace de restauration et l’organisation des projections. Un espace est consacré aux activités éducatives et aux formations des nouveaux métiers que sont la conservation et la restauration des films.

Activités muséales

Centre de documentation

Programmation

Espaces d’accueil général et de circulation verticale:

Accès à la BiblioMédiathèque et sortie des salles de projection:

Accueil, billeterie et espace d’attente, restauration rapide:

BiblioMédiathèque comprennant des fonctionnalités d’accès numérique, des cabinets de chercheurs, des bureaux pour le personnel de la BiblioMédiathèque, les collections et publications sous forme d’étagères:

Accès aux salles de projection et espace évènementiel:

375 m2

Restauration:

700 m2

Services, techniques et toilettes:

1160 m2

Exposition permanente des collections de la Cinémathèque “Musée de la technologie et du langage cinématographique”:

1200 m2

Expositions temporaires partagées avec d’autres partenaires et activités expositives:

1200 m2

Parking:

80

7100 m2

2240 m2

5500 m2

Librairie:

500 m2

Toilettes publiques mutualisées avec celles des salles de projection et l’espace évènementiel:

230 m2

1200 m2

2240 m2

Des salles de cinéma équipées pour la projection analogique et numérique: Salle 218 places: Salle 218 places: Salle 218 places: Salle 83 places: Salle 83 places:

515 m2 515 m2 515 m2 190 m2 190 m2

Un forum pouvant accueillir les évènements, les conférences et projections gratuites:

1000 m2


ORGANIGRAMME PROGRAMMATION

3.1

Activités productives. Les activités de production comprennent le siège administratif, qui gère et organise les activités de la Cinémathèque, mais surtout, supervise la conservation des films. Cette section regroupe également les laboratoires de traitement des films et l’entreposage des collections.

Education et formations

Espaces de travail

Centre de conservation

Des espaces pouvant proposer des activités éducatives et scolaires, des ateliers, des workshops et des espaces de formation aux nouveaux métiers de la conservation, la restauration, l’entretien et la numérisation des films, ces locaux peuvent également accueillir des écoles du Cinéma en recherche de contact avec les films:

Nouveaux espaces de bureaux pour les différents services:

Accès de chargement et déchargement:

- Direction, - Presse, - Communication, - Programmation, - Administration, - Valorisation collections, - Centre de documentation, - Gestion des collections:

Installations pour la conservation à long terme des collections films et nonfilms sous forme de dépôt à étagères Open-Shelving:

Salle de conférences et d’évènements, elle est utilisée pour des présentations en lien avec les expositions et la production des ateliers:

Laboratoires de restauration et de numérisation des films négatifs et copies:

700 m2

1500 m2

580 m2

4750 m2

Locaux techniques:

500 m2

Conditions de conservation (5°C / 30% RH - 12°C / 30% RH - 18°C / 40% RH).

1140 m2

500 m2

81


Types d’accès. CLASSEMENT DES FONCTIONS

ACCES LIBRE Restauration

RE

IB SL

CE

AC

Restauration

ACCES CONTROLE

Billeterie cinéma

Restauration

Salles de cinéma

Ateliers

ACCES PRIVE Archives «films»

SERVICES Acces chargement et déchagement

82


ACCESSIBILITE AUX ACTIVITES PROGRAMMATION

Librairie

BiblioMediathèque

Permanante

Galerie inférieure

Galerie supérieure

Forum

Temporaire

3.2

Laboratoires

Administration

Parking

Toilettes

83


Evolution volumétrique. PREMIERE INTERVENTION Accès et circulations. Les zones d’accès sont placées dans la prolongation de la nef transversale et la nef longitudinale des Hangars, réactivant ainsi l’ancienne entrée donnant sur la Voirie de Bruxelles. Cet accès favorisera les sorties des salles de cinéma et permet une promenade à travers tout le projet afin de rejoindre le Showroom. L’autre axe, connecte le parc Maximilien avec le Canal. Du côté de l’eau est placé un espace évènementiel sous forme d’un forum. L’entrée principale est placée à l’endroit de l’entrée orginelle derrière l’arrondi de la façade qui attire le spectateur. La courbe existante de la vitrine a donné l’envie de créer un escalier en elipse, qui invite à monter dans une promenade ponctuée de points de vues panoramiques sur la Place de l’Yser. L’ascenseur existant est prolongé afin d’atteindre tous les étages.

84


PARTI ARCHITECTURAL PROGRAMMATION

3.3

DEUXIEME INTERVENTION Salles de projection. Les salles de projection viennent investir l’espace gigantesque des Hangars, créant ainsi une connection entre le bas et le haut des structures. Ces salles, de par leur rigidité, presque obligatoire, d’aménagement, se placent entre les colonnes de la structure mais leurs plafonds se confrontent avec l’espace de la toiture à versant et la lumière, permettant ainsi de filter la lumière vers la nef centrale, réelle salle d’immersion de l’image animée, de l’univers du cinéma. Leurs implantations ont permis de distribuer les circulations verticales de manière plus concrète. Elles forment des contractions et dilatations, qui rythment l’axe du rez-de-chaussée.

85


TROISIEME INTERVENTION Dépôts des collections. Les dépots des collections de la cinémathèque sont une surface très importante et ne devaient pas multiplier les déplacements verticaux, c’est pourquoi, ils ont été placés au rez-de-chaussée. Ils engobent l’entièreté de l’espace au sol et créent une nappe compacte qui n’insite pas les usagers à investir la forteresse. Les conditions de conservation varient en fonction de la nature du film conservé. En ce sens, le projet organise de grand dépts similaires qui peuvent à tout moment changer leur contenu. Les collections moins conséquantes, telles que les DVD, objets du cinéma,... sont conservées dans des dépots plus petits du côté du parc Maximilien. La partie le long de l’ancien bâtiment des importateurs est dédiée à l’accueil des bobines, à leur analyse primère et leur état à l’arrivée. L’autre zone du côté du canal accueille les laboratoires de restauration et de digitalisation.

86


PARTI ARCHITECTURAL PROGRAMMATION

3.3

QUATRIEME INTERVENTION Salle d’Immersion et Bibliomédiathèque. Au milieu de la nef centrale se déploie la salle d’immersion. Elle sert d’une part à distribuer les accès aux différentes salles de cinéma mais elle est surtout une salle importante du programme. D’après les constats de l’analyse, la monstration semblait actuellement pauvre au Musée de la Cinémathèque. Il en résultait peu de projection, peu de cinéma. Cette salle tente d’introduire tous spectateurs dans le monde l’image animée. De part et d’autre de cet axe, se retrouvent les services de la Cinémathèque, la direction et la Bibliomédiathèque. Il s’agit d’un plateau libre qui, structuré par les salles de projections et les patios, crée un paysage intérieur par la seule utilisation du mobilier, se qui permet de profiter de la lumière généreuse des Hangars.

87


Vue d’ensemble du projet. REPARTITION DES FONCTIONS Si les éléments remarquables du bâtiment sont conservés, certaines modifications sont nécessaires afin de répondre à la nouvelle affectation qui investira les lieux, à savoir une cinémathèque. La dalle des Hangars est conservée dans sa majeure partie. Elle est dépouillée des rampes d’accès automobiles et percées à de nouveaux endroits afin d’accueillir les salles de cinéma. Les perforations de la dalle au niveau de la nef centrale sont complétées afin de réactiver l’espace par une galerie supérieure et une galerie inférieure. Le mouvement de la façade principale du Showroom justifie l’ajout d’un escalier en élice qui offre une déambulation en panorama sur la Place de l’Yser et le Parc Maximilien. Le bâtiment des Importateurs est détruit et sa situation dans l’îlot a favorisé la création d’un parking à étages. Ceci permet d’accueillir les usagers de la Cinematek et du KaaiTheatre. Le projet se veut créer un pôle du spectacle au sein de cet îlot. En ce sens, le réaménagement du KaaiTheatre est devenu un pretexte pour intégrer une entrée secondaire en connection avec la galerie inférieure de la Cinémathèque. Le projet s’articule comme un corps humain, le Showroom joue le rôle du cerveau qui guide et oriente les usagers à travers l’espace complexe de l’édifice et les Hangars joue le rôle de corps abritant les différentes fonctions. La nef centrale sert de colonne vertébrale qui distribue les diverses activités. La stratégie opérée dans les Hangars suit le concept de plein et de vide. Le rez-de-chaussée est traité de manière compacte, tandis que l’espace sur la dalle est laissé libre pour bénéficier de la lumière naturelle filtrée par la façade et la toiture. La connexion entre l’espace au dessus de la dalle et l’espace sous la dalle est marquée par les salles de cinéma et les patios. On retrouve encore ici, le concept de plein et de vide. 88


AXONOMETRIE GENERALE PROGRAMMATION

3.4

89



PROJET ARCHITECTURAL L’architecture regroupe l’ensemble des propositions de spatialisation des trois opérations précédentes, qu’elles soient cohérentes, inventives et actives, avec un vocabulaire et une grammaire architecturale. Il s’agit donc de la capacité à construire la cohérence d’un projet architectural dans son ensemble. Cette dernière étape s’exprime au travers de documents graphiques (plans, coupes et vues) dont l’esthétique permet la compréhension du projet.

4.1. PLANS.........................................................................92 4.2. COUPES....................................................................100 4.3. VUES.........................................................................102


Développement graphique. REZ-DE-CHAUSSEE

92


PLANS

PROJET ARCHITECTURAL

4.1

93


PREMIER ETAGE

94


PLANS

PROJET ARCHITECTURAL

4.1

95


DEUXIEME ETAGE

96


PLANS

PROJET ARCHITECTURAL

4.1

TROISIEME ETAGE

97


QUATRIEME ETAGE

98


PLANS

PROJET ARCHITECTURAL

4.1

99


COUPES TRANSVERSALE ET LONGITUDINALE

100


COUPES

PROJET ARCHITECTURAL

4.2

101


AMBIANCES INTERIEURES

102


VUES

PROJET ARCHITECTURAL

4.3

103


Annexe. OBJET SOCIAL DE LA CINEMATEK Acte de base « Modification et harmonisation des statuts » du 19 mai 2006 présentant l’objet social de la Cinémathèque. La fondation a pour objet, en dehors de tout esprit de lucre : a) De réunir et de conserver une collection de films de cinéma et de télévision, possédant un intérêt esthétique, technique, social, historique permanent, en vue de permettre l’étude du cinéma et de la télévision considérés comme arts, techniques, moyens de documentations ou documents d’archives reflétant le visage et les événements d’une époque. b) De réunir et conserver la plus large documentation possible relative au cinéma et à la télévision considérés sous leurs aspects esthétiques, sociologiques, économiques et techniques, en ce compris notamment les livres, brochures, périodiques, photographies, affiches, scénarios, maquettes et dessins ayant servi à la production des films. c) D’assurer dans un but artistique, scientifique ou pédagogique la consultation et la diffusion de ces films et documents dans les limites où l’y autorisent les obligations et engagements pris envers les ayants droit ou les cinémathèques étrangères. d) D’une façon générale, de promouvoir la culture, la connaissance et l’amélioration du cinéma et de la télévision, par l’organisation de projections, cours, journées d’études, stages, conférences, expositions ; par l’édition et la distribution d’ouvrages, de périodiques, catalogues, de films ayant une corrélation avec ses activités ; par toute autre voie jugée utile.

104





ATELIER ARCHITECTURE - PAYSAGE - ART Université Libre de Bruxelles / La Cambre - Horta


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