L'INSPIRATION EN PRATIQUE
SOMMAIRE
Utilisation des setpoints Les contrôles avant le départ Les contrôles en plongée L'Entretien du recycleur Les piles d'alimentation Le lestage Le bailout et ses accessoires La décompression Le gonflage des bouteilles L'analyseur d'oxygène Remèdes à quelques problèmes
Utilisation des setpoints
Introduction Lors des cours nitrox, on apprend qu'une exposition prolongée à un fort taux d'oxygène peut engendrer une toxicité pulmonaire et que pour éviter une crise hyperoxyque, la limite maximale de 1,6 bars ne doit pas être dépasser. Dans le cadre des plongées loisir, la valeur de 1,4 bars est cependant recommandée par beaucoup d'agences spécialisées. En temps normal les plongeurs ne sont pas soumis à cette toxicité et seule la limite maximale de 1,6 bars est à contrôler. Cependant, avec les recycleurs, les conditions de toxicité deviennent possibles. Pour les plongées réalisées avec un mélange nitrox, le pourcentage d'oxygène est constant et la PpO2 varie en fonction de la pression absolue et donc de la profondeur. Le tableau ci-dessous décrit l'évolution de la PpO2, pour un nitrox 32%, en fonction de la profondeur. Profondeur PpO2 (mètres) (bars) 10 0,64
% O2 32
20
0,96
32
30
1,28
32
40
1,60
32
Un CCR comme le recycleur Inspiration fonctionne par maintien d'une pression partielle d'oxygène constante. Ce qui veut dire, à l'inverse d'un mélange nitrox, que c'est le pourcentage d'oxygène qui varie en fonction de la pression ambiante. Le tableau cidessous décrit l'évolution du taux d'oxygène dans un mélange avec un recycleur réglé sur une PpO2 de 1,3 bars. Profondeur PpO2 % O2 (mètres) (bars) 10
1,30
65
20
1,30
43
30
1,30
32
40
1,30
26
50
1,30
21
60
1,30
18
Afin d'éviter une exposition trop forte à l'O2 et en accord avec les limites établies par le NOAA, la valeur de PpO2 recommandée pour un CCR est de 1,3 voir moins. Le tableau NOAA ci-dessous donne, pour une valeur de 1,3 bars de PpO2, un temps maximum de 180 minutes pour une plongée simple et 210 minutes pour la durée cumulée en 24 heures.
Durée pour Durée une PpO2 cumulée plongée (bars) sur 24 heures simple (minutes) (minutes) 1,6
45
150
1,5
120
180
1,4
150
180
1,3
180
210
1,2
210
240
1,1
240
270
1,0
300
300
0, 9
360
360
0, 8
450
450
0, 7
570
570
0, 6
720
720
Les ordinateurs du recycleur Inspiration permettent de régler 2 valeurs de PpO2, une haute et une basse appelés respectivement "High Setpoint" et "Low Setpoint". En Français, cela pourrait se traduire par valeur de consigne haute et valeur de consigne basse. Ces 2 consignes correspondent aux valeurs de PpO2 que l'appareil utilisera respectivement, au fond et en surface. Par défaut sur le recycleur Inspiration, les valeurs sont de : 1,3 bars pour le high setpoint et 0,7 pour le low setpoint. Ces 2 valeurs peuvent être modifiées à tous moments. Le low setpoint peut être réglé dans la tranche 0,5 à 0,9 bar et le high setpoint de 0,9 à 1,5 bars. L'utilisateur pourra, par un appui long sur un bouton, commuter d'une valeur de PpO2 à l'autre. Le recycleur dispose de 2 consignes car il serait impossible d'atteindre une PpO2 de 1,3 bars en surface. Celle-ci ne pouvant, en aucun, cas dépasser la pression absolue qui est de 1 bar en surface. La compréhension du fonctionnement des setpoints est importante afin de savoir correctement les utiliser. En effet, une mauvaise utilisation des setpoints peut rapidement amener la PpO2 dans des limites dangereuses pour son utilisateur.
Le low setpoint En surface, et après allumage des ordinateurs de contrôle, l'Inspiration démarre sur la consigne basse de 0,7 bar (correspond à un mélange à 70% d'O2 à la surface). Avec la profondeur, la pression augmente rapidement et la PpO2 suit dans les mêmes proportions. Tous les plongeurs aux mélanges prennent la précaution de rester en deçà de la limite maximale de 1,6 bars. Avec un circuit ouvert la PpO2 augmente proportionnellement avec la profondeur. On sait donc, qu'il ne faut, en aucun cas, dépasser la profondeur limite d'utilisation du mélange. Avec un mélange nitrox à 32% un plongeur atteindrait la limite hyperoxique (effet Paul Bert) à 40 mètres (PpO2 = 5 bars x 0,32 = 1,6 bars). Un plongeur CCR pourrait se dire qu'il n'a pas à se soucier de la profondeur car son appareil règle, en permanence, la PpO2 sur la valeur de consigne enregistré dans l'ordinateur. Ceci est vrai si la PpO2 dans le circuit est inférieur à la consigne. Dans ce cas, l'ordinateur commandera l'ajout d'oxygène dans le mélange jusqu'à atteindre la pression partielle de consigne demandée. Cependant lors de la descente, c'est le phénomène inverse qui se produit. A cause de l'augmentation rapide de pression, il y a excès d'O2 (en terme de pression partielle) dans la boucle de respiration, et le système ne sait pas réduire, tout seul, un excès d'O2. Le tableau ci-dessous nous donne un aperçu de l'élévation de la PpO2 dans le circuit respiratoire d'un plongeur équipé d'un recycleur (avec un low setpoint de 0,7b) et d'un autre avec un circuit ouvert au nitrox 32%. Surface 10m 20m 30m 40m 50m 60m Plongeur CCR
0,70
0,91 1,12 1,33 1,54 1,71 1,92
Plongeur OC Nx32
0,32
0,64 0,96 1,28 1,60 1,92 2,24
Pour un plongeur en circuit ouvert qui respire un mélange à 32% d'O2, la PpO2 est calculée à partir de la loi de Dalton (Pp02 = Pres absolue x %O2 dans le mélange). Pour un plongeur recycleur la règle est différente car il
Réglage du low setpoint
respire dans une boucle fermée ou le volume de gaz total doit rester constant. Lors de la descente, la pression augmente et le volume du gaz dans la boucle respiratoire diminue en conséquence (loi de Mariotte, P x V = P' x V'). Afin de maintenir le volume de gaz constant, le plongeur doit injecter du gaz frais dans la boucle. Ce gaz provient de la bouteille de diluant qui est généralement de l'air. Les gaz, O2 et N2, dans le circuit fermé évoluent de la façon suivante (avec un setpoint de départ de 0,7) : surface = 0,7b.O2 + 0,3b.N2 (avec b = bars) 10m = (0,7b.O2 + 0,3b.N2) + (0,21b.O2 + 0,79b.N2) = 0,91b.O2 + 1,09b.N2 20m = (0,7b.O2 + 0,3b.N2) + (0,21b.O2 + 0,79b.N2) + (0,21b.O2 + 0,79b.N2) = 1,12b.O2 + 1,88b.N2 etc... Explication à 10m : nous avons 0,7 bar d'O2 + 0,3 bar de N2 (soit 1 bar pour le mélange) auquel il faut ajouter, pour garder le même volume de gaz dans la boucle qu'au départ, 1 bar d'air provenant de la bouteille de diluant. Soit : 0,21 bar d'O2 + 0,79 bar de N2. Soit au total : (0,7b.O2 + 0,3b.N2) + (0,21b.O2 + 0,79b.N2) Cette méthode de calcul ne prend pas en compte la consommation d'O2 du plongeur. Ce qui veut dire que les valeurs de PpO2 indiquées pour le plongeur CCR sont légèrement surévaluées.
Comment éviter d'atteindre la limite hyperoxique avec un CCR Pour éviter la limite hyperoxique, le plongeur aura plusieurs solutions à sa disposition. - La première solution consistera, tout simplement, en une descente lente jusqu'à la profondeur voulue. La descente lente ne convient cependant pas à toutes les plongées, particulièrement lorsqu'il s'agit d'une profonde avec descente en pleine eau. Le second problème de la descente lente apparaîtrait surtout si elle était exagérément lente. Le plongeur CCR risquerait alors d'effectuer toute sa descente avec une valeur de PpO2 ne dépassant pas 0,7 bar. Le risque serait de se retrouver, passé 23,3 mètres, avec un équivalent narcose supérieur à celui d'un plongeur à l'air. 0,7 bar correspond à la PpO2 qu'un plongeur à l'air aurait à 23,3 mètres (0,7 / 0,21 = 3,33 bars => 23,3 mètres). Le mélange s'en trouverait, non pas suroxygéné mais surazoté. La descente lente, sur le low setpoint, n'est donc pas une solution recommandable dans ce cas. - La deuxième solution est de réaliser une purge complète du circuit respiratoire (diluent flush en anglais) à une profondeur intermédiaire. Le diluent flush est réalisé par un appui, pendant plusieurs secondes, sur le bouton d'injection manuel de diluant et en actionnant, en même temps, la purge du faux poumon expiratoire. Le mélange présent dans la boucle respiratoire sera ainsi remplacé par du diluant. Avec un diluant air, la PpO2 chutera brusquement à une valeur égale à : Pression ambiante x 0,21. On avait vu précédemment, que lors de la descente, la PpO2 atteignait sa valeur critique à une profondeur légèrement supérieure à 40 mètres. Le tableau suivant montre l'effet d'une purge du circuit réalisée à 20 puis à 30 mètres (toujours avec un CCR avec un setpoint de 0,7).
Sans purge
Surface 10m 20m 30m 40m 50m 60m 0,70 0,91 1,12 1,33 1,54 1,71 1,92
Purge à 20m
0,70
Purge à 30m
0,70
0,91 0,70 0,91 1,12 1,33 1,54 0,91 1,12 0,84 1,05 1,26 1,47
Le diluent flush réalisé à 20m amènera la PpO2 à une valeur de 3 fois 0,21b, ce qui donne 0,63b. Il ne faut cependant pas oublier que la consigne basse est réglée sur 0,7b. L'électrovanne d'injection d'oxygène sera donc commandée pour ramener la PpO2 à cette dernière valeur. Avec un diluant flush à 30m, l'ordinateur ne commandera pas l'injection d'oxygène car la PpO2 sera, après le diluent flush, supérieure à la valeur de consigne (4 x 0,21 = 0,84b). Les quelques exemples d'évolution de la PpO2 cités ci-dessus nous démontrent donc qu'il est préférable de garder le low setpoint durant toute la descente et de faire un diluent flush en court de route. Le high setpoint sera sélectionné uniquement une fois arrivé au fond. Bien que ces quelques éléments de théorie permettent de bien comprendre l'évolution de la PpO2, dans la pratique, il suffira, tout simplement, d'expirer un peu de gaz par le nez (vidage du masque que l'on peut apparenter à un petit diluent flush) et compenser par un ajout de diluant, pour arriver avec une PpO2 convenable au fond. Dans le cas d'une
descente lente, le plongeur peut passer sur le high setpoint entre 10 et 20 mètres et continuent tranquillement sa descente. Avec cette dernière méthode, il est tout de même conseillé de garder l'oeil sur les afficheurs des cellules O2. J'ai pratiqué les deux méthodes, lors de plongées sur le TOGO, avec une descente sur le low setpoint et une autre en passant sur le high setpoint entre 10 et 20 mètres. Avec une descente sur le low setpoint et un bon vidage de masque vers les 10 ou 15 mètres, je suis arrivé sur les superstructures du TOGO, à 45 mètres avec une PpO2 de 1,2 bars. Ma vitesse de descente était d'environ 25 mètres par minute. Avec un passage sur le high setpoint (1,3) entre 10 et 20 mètres, j'ai dû ralentir ma descente pour éviter de déclencher l'alarme (PpO2 trop élevée) et arriver avec une PpO2 de 1,55 bars. Le mieux est de guetter en permanence les afficheurs et expirer un peu par le nez dès que la PpO2 s'approche des 1,5 bars. Le gaz expiré sera rapidement remplacé par du diluant qui fera baisser la PpO2.
Le high setpoint La consigne haute sera déterminée en fonction : des limites établies par le NOAA, et de la profondeur plancher. Nous avons déjà vu précédemment que la valeur préconisée se situait à 1,3 bars. La profondeur max d'évolution avec une PpO2 de 1,3b devra cependant être
limitée à 51,9 mètres (1,3 / 0,21). Ceci afin de ne pas dépasser l'équivalent narcose d'un plongeur à l'air. Par précaution et en fonction de la tolérance des cellules O2 (0,05 bar), la limite inférieure ne devrait pas dépasser la profondeur de 49,5 mètres (1,25 / 0,21). Pour les profondeurs entre 50 et 60, il faudra, bien sûr, ajuster le high setpoint pour garder un équivalent narcose inférieur ou égale à une plongée à l'air . Pour les paliers, j'ai gardé mes habitudes de plongeur nitrox, pour lesquelles je limite mes mélanges de déco à 80%. J'effectue donc ma remontée sur le high setpoint (généralement 1,3) jusque vers 9 mètres et je passe ensuite à un setpoint de 1,15 pour le palier de 3 mètres. Avec une tolérance des cellules O2 de 0,05 bar, à soustraire, un setpoint de 1,15 (1,10 est la valeur prise en compte) correspond à un mélange 74% à 4 mètres et 84% à 3 mètres (1,10 / 1,3).
Réglage du high setpoint
L'autre solution (plus simple et qui évite les injections d'O2 permanentes et énervantes dans la zone des paliers) consiste à passer sur le low setpoint (0,7) vers les 9 mètres et ensuite de fonctionner en mode manuel par injection d'O2 avec le bouton d'inflateur. Une fois à 6 mètres il suffit de purger la boucle avec de l'O2 pur et de faire tous les paliers avec un mélange proche du 100% d'O2 sans être constamment gêné par une injection d'O2 pilotée par l'ordinateur.
Les contrôles avant le départ En lisant les chapitres précédents, vous avez eu le temps de comprendre que l'on ne plonge pas avec un Inspiration comme on le fait avec un simple bloc équipé d'un détendeur. Une partie des accidents mortels recensés sur recycleur Inspiration, le sont, à cause d'une non observation de quelques consignes élémentaires de prudence. Et la première des consignes de sécurité avec un appareil de ce type est de s'assurer, avant de plonger... Qu'il est en état de fonctionner !!! La check list des contrôles pour un Inspiration est, en effet, (un peu) plus longue que celle d'un circuit ouvert, mais le jeu en vaut largement la chandelle. Voici donc quelques éléments à contrôler ou à tester, en surface, avant de se lancer dans la grande bleue mais également une fois dans et sous l'eau. A terre ou sur le bateau - Contrôle de la durée d'utilisation de la cartouche de chaux. La première façon est de
noter, après la plongée et sur l'étiquette de la cartouche, le temps d'utilisation de la chaux. Le carnet de plongée peut également servir de mémoire pour cette fonction. Il ne faut pas oublier, avant de plonger, d'ajouter au temps d'utilisation passé, le temps prévu pour notre future plongée. Le total doit être inférieur à 3 heures (recommandations APD). - Contrôle des pressions dans les bouteilles d'O2, de diluant et du bail-out. La bouteille de diluant doit, par précaution, toujours être pleine. Il ne faut d'ailleurs pas hésiter à la gonfler au maximum, c'est à dire 230 bars. Idem pour le bail-out qui sera votre secours pour remonter à la surface en cas de défaillance du recycleur. La bouteille d'oxygène est moins sensible car une faible quantité est consommée. La consommation varie de 25 à 30 bars pour une plongée. Je ne pars généralement pas avec moins de 50 bars dans la bouteille d'O2. - Test d'étanchéité en pression du circuit. Embout fermé, valve de surpression du poumon expiratoire vissée à fond, vous soufflez jusqu'à déclencher la valve. Il faut ensuite laisser mijoter l'ensemble pendant 5 minutes. Si vous ne notez aucune perte de pression dans les faux poumons, le test est OK. Dans le cas contraire il faut partir à la chasse aux fuites et contrôler tous les joints. Il faut d'ailleurs penser à enduire régulièrement de graisse (compatible O2) les nombreux joints. Je procède de la sorte environ une fois par semaine pour les joints des tuyaux annelés et toutes les 4 à 5 plongées pour le joint du scubber/canister. - Test d'étanchéité en dépression du circuit. Idem que le précédent (valve de surpression dévissée à fond) mais en inspirant pour mettre le circuit en dépression. Il faut écraser les tuyaux annelés lors de l'inspiration et refermer l'embout pour maintenir la dépression. Les tuyaux annelés doivent rester écrasés pendant, au moins, 5 minutes. Même punition que précédemment si de l'air est entrer dans le circuit. - Ouverture lente de la bouteille d'O2. Vérifier la pression au manomètre et rester à l'écoute d'une éventuelle fuite. Contrôler le bon fonctionnement du bouton d'injection manuelle d'O2. - Ouverture lente de la bouteille de diluant. Vérifier la pression au manomètre et rester à l'écoute d'une éventuelle fuite. Contrôler le bon fonctionnement du bouton d'injection manuelle de diluant. - Contrôler le bon fonctionnement de l'inflateur de la bouée et de la source d'air de secours (octopus ou auto-air). - Allumer l'ordinateur maître puis écouter le double beep et le claquement du solénoïde. - Allumer l'ordinateur esclave puis écouter le double beep et le claquement du solénoïde. Il ne doit pas y avoir de "battery warning" affiché sur les ordinateurs. - Réaliser la calibration des cellules O2. La calibration doit être faite au moins une fois par jour. Durant le test vous devez vérifier la vitesse de réaction des sondes à oxygène et la valeur max atteinte par chaque cellule (comparaison avec les tests précédents pour voir l'usure des sondes O2). Les 3 sondes doivent avoir des vitesses de variation identiques.
Dans le cas contraire, un "cell warning" pourrait apparaître. - Test de fonctionnement de la boucle respiratoire. Une fois la calibration effectuée vous aller respirer pendant, au moins, trois minutes dans le circuit. Sur le low setpoint, vous aller contrôler les variations des sondes O2. La PpO2 doit se stabiliser autour de 0,7 bar. Les 3 sondes fonctionnent de concert et il ne doit pas y avoir de "cell warning". Le contrôle des cellules doit être réalisé sur les deux ordinateurs. - Eteindre l'ordinateur maître. Un double beep retentit et l'esclave devient le maître. En surface Après avoir sauté à l'eau, il faut contrôler les afficheurs et s'assurer que la PpO2 se maintien autour du low setpoint (0,7 bar). Cette précaution est d'autant plus recommandée si vous avez un parcours à effectuer en surface, comme rejoindre une bouée. Si tout est OK, vous pouvez alors descendre. Je vous ferais grâce des contrôles habituels de l'équipement et de son accessibilité avant la descente. Sous l'eau à faible profondeur - Contrôle d'une éventuelle fuite (détection des chapelets de bulles continues). - Vérifier le bon fonctionnement de l'ordinateur maître et l'affichage de l'esclave. - Contrôle des pressions bouteilles. une fois en plongée, il faudra contrôler fréquemment la PpO2. La consommation des gaz (diluant et O2) est beaucoup plus lente qu'avec un circuit ouvert, mais le volume disponible (2 fois 3 litres) est largement inférieur. Il faudra donc contrôler régulièrement les pressions bouteilles.
Les contrôles en plongée
Voici un schéma qui récapitule bien tous les contrôles qu'un plongeur Inspiration devra faire durant sa plongée. Ce schéma est tiré du manuel d'utilisation de l'inspiration (ambientpressurediving.com).
Entretien On peut diviser l'entretien d'un recycleur en deux catégories. D'une part, les opérations courantes que l'on effectue après chaque plongée et d'autre part, les interventions plus espacées mais que l'on fait généralement à intervalle régulier. L'entretien courant passe principalement par un nettoyage du circuit respiratoire après chaque plongée et par un contrôle régulier des différents éléments. Les autres opérations font souvent appelle à un démontage afin d'atteindre chaque élément pour un éventuel changement ou un nettoyage suivi d'un graissage. Juste après la plongée Rincer les faux poumons à grandes eaux. Surtout l'expiratoire, car il fait office de piège à eau et est donc le plus exposé à tous les rejets divers en provenance de l'embout. Attention au repas bien assaisonnés car il ne faut pas oublier que nous sommes en présence d'une boucle fermée !!! En profiter, dans le même temps, pour rincer l'ensemble des tuyaux annelés. Ouvrir le canister, sortir la cartouche de chaux et laisser sécher l'intérieur. Une attention toute particulière devra être apportée à la tête du canister qui contient les cellules O2. C'est le point le plus chaud du circuit et la condensation y est plus importante car il est
situé juste à la sortie de la cartouche de chaux. Pour accélérer le séchage je procède généralement à un essuyage avec du papier absorbant (genre essuie tout). Pendant la phase de séchage, il est fortement conseillé de protéger la cartouche en l'isolant afin d'éviter une usure prématurée et non prévue de la chaux dans votre calcul du temps d'utilisation. Une solution consiste, tout simplement, à l'enrouler dans un sac plastique. Si vous n'avez pas suffisamment de temps entre 2 plongées (successives), il est tout à fait possible de laisser le recycleur en l'état et de ne procéder aux opérations de nettoyage qu'en fin de journée. A intervalles réguliers Certaines pièces demandent un nettoyage plus en profondeur et un démontage pour en contrôler tous les éléments. L'intervalle d'entretien est alors fonction de la fréquence et du type d'utilisation que chacun peut avoir de son recycleur. Effectuer un rinçage complet du circuit respiratoire avec un produit nettoyant bactéricide et fongicide (du même type que celui employé pour désinfecter les détendeurs) au moins une fois par semaine ou toutes les 5 à 10 plongées. Graisser les joints du canister et des tuyaux annelés avec de la graisse compatible O2. Je graisse également les joints de l'embout, après démontage, avant chaque période longue de stockage du recycleur. Contrôler, de façon plus approfondie, l'état et le fonctionnement général du recycleur (purges, stab, boutons d'injection manuelle, source d'air de secours, embout, etc.). Si besoin est, il faut démonter pour nettoyer et graisser les pièces. Procéder au changement des cellules O2, en fonction de son utilisation personnelle, mais également tous les 2 ans au plus. Une sonde O2 fonctionnent en permanence, et s'use donc, même si l'appareil n'est pas sous tension. L'usure peut être contrôlée régulièrement en vérifiant la rapidité des variations de PpO2 affichées. En général, il y a souvent une des cellules qui montre des signes de faiblesse avant les autres. Cela se traduit par des "Cells Warning" sur l'afficheur.
Les piles d'alimentation Le recycleur Inspiration (ou évolution) utilise 2 piles lithium au format CR2P 6v. La durée de vie des piles dépend fortement de l'utilisation qui est faite du recycleur. Il est donc difficile d'en déduire une durée de vie de référence. Chaque pile alimente un ordinateur. L'ordinateur maître commande l'électrovanne et consomme donc le plus. Le deuxième ordinateur fait les mêmes mesures sur les sondes O2, mais ne commande aucun actionneur. La durée de vie de sa pile sera donc supérieure. Pour le changement des piles, une règle de bonne utilisation communément admise, veut que lorsque la pile du maître devient mauvaise, ce soit celle du deuxième ordinateur qui vient remplacer la première. On met alors une pile neuve pour commander le deuxième ordinateur (secours). Ce fonctionnement ne permet cependant pas d'évaluer la durée de vie des piles de chacun des ordinateurs, car la pile de l'ordinateur maître est toujours (ou très souvent) usagée et celle du second ordinateur ne va jamais en fin de vie dans le même
ordinateur. Ce mode de fonctionnement est vivement conseillé, car c'est le seul qui vous permettra d'être sûr que l'ordinateur de secours sera opérationnel (en terme d'alimentation) au moment ou vous en aurez le plus besoin. Tout autre utilisation est franchement déconseillée. Il va s'en dire, qu'avant de mettre une pile neuve vous l'aurez, au préalable, testé afin de vous assurer qu'elle est effectivement neuve. La durée de vie dépend aussi du nombre de plongées effectuées dans une période donnée. Je veux dire par là, que j'effectue souvent plusieurs plongées et que, pendant une période allant de quelques jours à plusieurs semaines, je n'utilise plus le recycleur. Ceci veut dire qu'il faut stocker les piles (ce qui implique une légère décharge) avant une nouvelle utilisation. Il est donc recommandé, lorsque vous n'utilisez plus votre recycleur, de penserà retirer les piles du compartiment et à les stocker dans un endroit sec pour éviter une auto décharge trop rapide. D'autres éléments non négligeables jouent également sur la durée de vie des piles, comme la température d'utilisation et particulièrement celle de l'eau. En eau froide la tension de la pile sera plus faible et l'alarme (batterie faible) se déclenchera plus tôt. Il y a aussi l'utilisation du rétro éclairage des ordinateurs qui influera beaucoup sur la durée de vie. Malgré de nombreux paramètres influents sur la durée de vie, il m'arrive quelquefois de remettre des piles neuves dans les 2 ordinateurs et de noter la durée d'utilisation avant de changer la pile du maître. Cette durée varie approximativement entre 15 et 20 heures. Soit en moyenne en eau tempérée de 15 à 20 plongées avant de changer la pile du maître.
Le lestage Comme en plongée bouteille le lestage est important avec un recycleur. Avec le poids que pèse un Inspiration, on aurait tendance à croire qu'il est inutile d'emmener quelques plombs avec soit. Que nenni ! C'est sans compter sur les nombreux volumes aériens que comporte un recycleur. Avec les faux poumons le volume de gaz est constant et toujours présent que l'on soit sur une inspiration ou une expiration. En gros, cela reviendrait, avec un circuit ouvert, à évaluer son lestage avec les poumons gonflés. Le lestage utile pour annuler la flottabilité naturelle de l'appareil devra être estimé avec un volume de gaz dans les faux poumons juste suffisant pour prendre une inspiration complète. Personnellement, avec une semi-étanche de 7mm, il me faut 4 kilos. Deux kilos quand j'emmène mon bail-out (6 litres, 200 bars) avec moi. Le lestage peut être réparti sur les côtés (des poches à lest adaptées au harnais de l'Inspiration sont en vente sur le site web APD) ainsi que sur la partie supérieure de la boîte du recycleur. Une pochette à velcro, fixée en haut de la boîte est d'ailleurs spécialement prévue à cet effet. Plusieurs poids peuvent s'y loger pour compenser l'effet de tangage (léger basculement avant/arrière) quand les faux poumons (placés devant et sur les épaules) se remplissent et se vident. J'ai principalement utilisé cette pochette dans mes débuts. Aujourd'hui je place généralement peu de poids sur le haut de la boîte, car
j'apprécie cet effet de tangage qui plus est, remplace (à moindre effet et de manière inversée) avantageusement l'effet de poumon ballast. A l'inverse d'un plongeur bouteille, la consommation de gaz limitée (02 et diluant) ne fait pas varier la flottabilité entre le début et la fin de la plongée. De même qu'il n'y a pas de variation de la flottabilité entre une inspiration et une expiration. Le phénomène du poumon ballast est inexistant avec un recycleur. Par contre, avec un recycleur lors de la remontée, il faudra expulser, en plus de l'air en excès dans la stab, les gaz se trouvant dans les faux poumons (expiration par le nez).
Le bailout et ses accessoires Tant que tout fonctionne parfaitement, l'autonomie d'un recycleur est sans commune mesure comparée à un circuit ouvert. Paradoxalement, quand tout va mal, elle se se réduit alors comme peau de chagrin. Le plongeur recycleur devra donc prévoir le pire des cas de figure possible. C'est à dire une inondation complète du circuit respiratoire, qui aurait pour conséquence de rendre le recycleur totalement inutilisable. La seule solution envisageable dans un tel cas est de passer sur le détendeur de secours monté en circuit ouvert. Cependant, pour une plongée profonde et si votre octopus est branché sur la bouteille de diluant (3 litres pour un Inspiration), cette solution vous permettra, tout au plus, de rejoindre (rapidement) la surface mais certainement pas d'effectuer l'ensemble de vos paliers. Si vous avez également équipé la bouteille d'oxygène du recycleur avec un octopus, le surplus de gaz vous donnera une autonomie supplémentaire sans pour autant être suffisante. Nous pouvons effectuer un calcul rapide pour évaluer la quantité minimale de gaz pour remontée à la surface. Dans notre exemple nous prendrons les paramètres de plongée suivants : Bailout 6 litres nitrox Aqualung, - 15 mn à 60 mètres, détendeur legend LX DIN - la consommation de notre plongeur est de 15 litres par minute, - la vitesse de remontée est de 10 mètres par minute. - Palier à 12m (air), 2mn. - Palier à 9m (air), 5mn. - Palier à 6m (air), 9mn. Palier à 6m (O2), 5mn
- Palier à 3m (air), 21mn. Palier à 3m (O2), 9mn Les calculs des paliers ont été réalisés avec le logiciel de déco ZPLAN qui est un modèle Buhlmann. Avec des tables MN90 la déco serait moindre (1' à 9m, 4' à 6m, 19' à 3m). L'écart de temps reste cependant minime en regard de nos besoins présents. Volume de gaz pour rejoindre la surface : Pression (4 bars) à la profondeur moyenne (60/2 = 30m) pour rejoindre la surface x conso du plongeur x temps de remontée (en mn) jusqu'à la surface = [4x15] x [6mn] = 60 x 6 = 360 litres de gaz Volume de gaz pour effectuer les paliers (à l'air) : 12m : conso à 12m x temps de palier = 2,2x15x2 = 66 litres 9m : conso à 9m x temps de palier = 1,9x15x5 = 142,5 litres 6m : conso à 6m x temps de palier = 1,6x15x9 = 216 litres 3m : conso à 3m x temps de palier = 1,3x15x21 = 409,5 litres Soit un total de 1194 litres d'air pour effectuer la remontée avec les paliers. Nous allons prendre comme hypothèse que la bouteille de 3 litres de diluant (air) du recycleur est remplie, au départ du fond, à 150 bars (ce qui reste habituellement en fin de plongée) et idem pour la bouteille d'oxygène. On dispose donc de 3x150 = 450 litres d'air. On se rend immédiatement compte que notre plongeur va rapidement tomber en panne d'air. En fait notre plongeur a tout juste de quoi remonter à la surface, sans faire les paliers (aïe !!!). De plus, vous remarquerez que je n'ai pris aucune marge de sécurité dans mon exemple (généralement un minimum de 30%). Reprenons nos calculs mais cette fois-ci avec des paliers effectués à l'oxygène, ce qui laissera plus d'air disponible pour la remontée. Nous gardons les mêmes paramètres que précédemment. Volume d'air pour rejoindre le palier à 6m : Pression (4,3 bars) à la profondeur moyenne ([60-6/2]+6 = 33m) pour rejoindre le palier de 6m x conso du plongeur x temps de remontée (en mn) à 6m = [4,3x15] x [5mn24s] = 64,5 x 5,4 = 348,3 litres de gaz Volume d'O2 pour aller du palier de 6m à 3m puis ensuite à la surface : Pression (1,3 bars) à la profondeur moyenne (6/2 = 3m) pour rejoindre la surface x conso du plongeur x temps de remontée (en mn) = [1,3x15] x [36s] = 19,5 x 0,6 = 11,7 litres de gaz Volume de gaz pour effectuer les paliers (avec paliers de 6 et 3m à l'O2) : 12m (air) : conso à 12m x temps de palier = 2,2x15x2 = 66 litres 9m (air) : conso à 9m x temps de palier = 1,9x15x5 = 142,5 litres 6m (O2) : conso à 6m x temps de palier = 1,6x15x5 = 120 litres
3m (O2) : conso à 3m x temps de palier = 1,3x15x9 = 175,5 litres Soit au total : 556,8 litres d'air et 307,2 litres d'O2. Là encore, on se rend compte que la quantité d'air va être limite. C'est moins pire que pour le calcul précédent mais tout de même insuffisant. Tout ces calculs nous ont permis de mettre en évidence le manque d'autonomie qu'aura un plongeur Inspiration avec le seul volume de gaz embarqué dans son recycleur. La seule solution valable consiste donc à emporter, avec soit, une réserve supplémentaire de gaz qui ne servira qu'en cas de défaillance du recycleur ou de panne d'air de votre binôme. Cette réserve de gaz porte le nom de "bailout". En anglais l'expression "bail out" est utilisée quand on veut s'échapper d'une situation difficile (to bail out). En Français, le bailout sera tout simplement traduit par : bouteille de secours. Il ne faudra pas oublier de dimensionner correctement le bailout en fonction du profil de plongée souhaité. En prenant comme exemple les calculs précédents, une bouteille d'air de 6 litres gonflée à 200 bars devrait suffire pour remonter et effectuer l'ensemble des paliers. Les paliers de 6 et 3 mètres pourront même être effectués à l'oxygène si la bouteille d'O2 du recycleur a été correctement gonflée au départ (une demi bouteille suffira). Un des points important est de ne pas oublier que le bailout doit toujours être rempli avec un mélange respirable à la profondeur maximale atteinte. Sur des profondeurs n'excédent pas 40 mètres le bailout pourra être rempli avec du nitrox. Pour le choix du volume de gaz à emporter, il ne faudra pas oublier que le bailout peut également servir pour assister un binôme en panne d'air, et qui de plus, pourrait avoir une forte tendance à tirer sur la tétine (si vous voyez ce que je veux dire !). Dans mes exemples de consommation, je me suis basé sur une valeur de 15 L/mn. Beaucoup de plongeurs ont des consommations largement supérieures, plus près des 20 que des 15 litres. En terme d'autonomie, il ne faudra donc pas oublier de prendre une marge de sécurité minimale d'au moins 30% calculée pour soit, mais également pour un éventuel joyeux glouton. Il faut également être conscient qu'en cas de gros problème, le stress peux monter très rapidement et la consommation de même. Dans le cas de plongées profondes avec des grosses décos, il n'est peut-être pas inutile de prévoir une
Déco ou bailout Aluminium Luxfer 7 litres, détendeur DIN nitrox Calypso
consommation multipliée par deux (voir trois). Le bailout est généralement fixé sur le côté droit ou gauche du plongeur grâce aux anneaux en "D" dont le harnais de l'Inspiration est largement pourvu. Pour ma part, j'ai choisi de mettre le bailout (mélange fond) du côté gauche et la déco du côté droit. Ce choix correspond tout simplement à l'emplacement des bouteilles qui alimentent le recycleur. Côté gauche pour le diluant et droit pour l'oxygène . Ceci me permet de rester cohérent avec l'équipement d'origine du recycleur. La bouteille de secours ou de déco sera équipée d'un détendeur et d'un manomètre qui seront maintenus en place par un ou 2 élastiques. Le robinet sera tourné vers l'avant et le détendeur facilement accessible. Ne pas oublier de mettre la pression et de refermer le bailout avant de partir. En pression pour éviter que l'eau ne rentre dans le détendeur et fermer pour éviter que la bouteille ne se vide suite à un détendeur qui se mettrait à fuser tout seul sans que l'on s'en rende compte. Dans tous les cas, il est bon de jeter un petit coup d'oeil sur tous les manos de temps en temps. Ce qui veut dire 3 mano à contrôler avec un recycleur + un bailout (sans parler des contrôeleurs de PpO2). Avec un bailout, le lestage devra peut-être être revu. Une bouteille additionnelle sur un côté pourrait présenter un déséquilibre variable en fonction du modèle emporté (bloc acier 200 ou 230 bars ou bloc alu). Avec un 6 litres acier 200 bars positionné sur le côté gauche, je place 1 à 2 kilos sur le côté opposé pour compenser. Avec cet ensemble, je suis correctement équilibré dans l'eau et le lestage globale est impeccable. Une bouteille alu a l'avantage de ne pas (ou peu) participer au lestage globale du plongeur car sa flottabilité est généralement proche de la neutralité. Ce qui permet aussi de garder son lestage initial que ce soit avec ou sans bloc alu. L'autre avantage, toujours lié à sa flottabilité neutre, est qu'il est plus confortable en plongée car il tire moins sur le harnais et déséquilibre donc moins. En contrepartie, la flottabilité du bloc risque de passer de légèrement négative à positive, en cours de consommation. A chacun de déterminer quel sera le bloc (et le lestage) le plus adapté à son usage (bloc à poste sur le harnais durant toute la plongée, bloc prévu pour être largué en cours de plongée, plongée loisir ou profonde, etc.). Pour conclure, la bouteille de diluant du recycleur devrait être suffisante pour rejoindre la surface pour des plongées dans la courbe de sécurité et à des profondeurs n'excédent pas l'espace lointain (40 mètres). Pour les plongées profondes (zone des 40-60) ou avec décompression, un bailout deviendra obligatoire.
Les accessoires Avec les blocs additionnels il faudra également penser aux détendeurs mais aussi à un certain nombre d'accessoires obligatoires pour accrocher l'ensemble au harnais, à la stab et au bloc principal. Dans l'ordre nous aurons besoin : - d'un ou plusieurs détendeurs adaptés à l'usage désiré (bailout, déco), - d'un petit harnais ou de quelques sangles pour le bailout, - de divers mousquetons pour accrocher le ou les blocs additionnels au stab, - des élastiques ou sandows pour maintenir les tuyaux. Le détendeur sera choisi en fonction de l'utilité que l'on en aura. Si le détendeur est prévu pour être monté sur un bailout qui lui-même sera potentiellement utilisé à la profondeur max atteinte (défaillance du recycleur), alors il ne faudra pas hésiter à choisir du matériel haut de gamme et en bonne état de fonctionnement. Ne surtout pas faire, comme on peut malheureusement le voir Petit harnais de fixation pour le occasionnellement, certains plongeurs monter leur vieux bloc additionel détendeur bas de gamme sur le bailout. C'est également un peu le cas des octopus de certains moniteurs. Imaginez-vous avec une panne de recycleur par 60 mètres de fond, avec un niveau de stress non négligeable et en secours un vieux détendeur genre "Spiro Club" des années 80 et de plus, qui a une fâcheuse tendance à vous donnez autant d'eau que d'air. Je vous laisse imaginer le tableau ! Le détendeur d'un bailout devra donc être souple et performant. Par contre le détendeur monté sur un bloc de déco n'aura pas besoin d'avoir des performances de haut niveau. Sauf, si peut-être, vous compter faire des décompressions de longue durée. Dans ce dernier cas un détendeur souple sera certainement le bienvenue. Anneaux D pour disposer Pour un usage loisir (ou sportif) un détendeur de bailout d'attaches supplémentaires sur la pourra être, par exemple, un modèle legend LX suprême stab ou le bloc principal d'Aqualung et celui utilisé pour la déco un simple Calypso nitrox. Par précaution tout mes détendeurs sont compatibles O2 et idem pour mes blocs de déco et de bailout. Afin de pouvoir accrocher vos blocs additionnels à votre stab, le plus simple sera d'acheter un petit harnais
de fixation (voir photo à droite en haut et ci-dessous), ou tout simplement d'en confectionner un avec un collier inox et une petite longe (corde ou sangle nylon) équipée de 2 mousquetons inox ou laiton.
Quelques anneaux D seront bien utiles pour créer des points d'attache supplémentaires sur la stab ou sur le bloc principal afin d'y fixer notre bailout ou déco. Les derniers éléments à se procurer sont les mousquetons pour raccorder tout ce petit monde. Les plus utiles sont certainement les mousquetons doubles avec 2 têtes de fixation et ouverture longitudinale (les deux en position centrale sur la photo de droite). Les mousquetons classiques avec un doigt qui pivote pour l'ouverture (celui du haut sur la photo de droite) ne sont pas très appréciés des vrais plongeurs TEK. Ils les appellent d'ailleurs les mousquetons de la mort, car ils auraient la fâcheuse tendance à s'ouvrir tout seul et seraient plus difficiles à retirer ou installer que ceux équipés d'un doigt à déplacement dans l'axe du corps. Vous pouvez observer un autre modèle, avec doigt à déplacement longitudinal, et qui est assez pratique car il permet sa fixation sans avoir à manipuler le doigt d'ouverture (le dernier en bas sur la photo de droite). Il est, en effet, capable de s'encliqueter tout seul grâce à son ouverture en V et une légère pression pour l'insérer. Le retirer est également aisé grâce à la taille du doigt qui est très facile à attraper même avec des gants. Dernière recommandation concernant les accessoires, est de proscrire les mousquetons en aluminium utilisés pour la montagne. J'ai, à quelques reprises, vu des plongeurs se servir de ce type de matériel pour accrocher un bloc de déco. Ces mousquetons ne sont pas du tout prévus pour être utilisés en milieu salin et au bout de quelques plongées le linguet métallique qui retient le doigt de fermeture rouille et ce dernier ne reste plus en position fermé. Sans compter que le doigt de fermeture de ces mousquetons a souvent des arrêtes vives qui font mal aux doigts une fois détrempés après une heure de plongée.
Différents types de mousquetons
La décompression Avec un recycleur, plusieurs méthodes de décompression peuvent être adoptées. Cela va de l'utilisation d'un simple ordinateur air, pour une plongée (très) conservatrice, à un appareil plus complexe comme le VR3 qui sait gérer les systèmes fonctionnant à pression partielle d'oxygène. Sans oublier, bien sûr, les tables de décompression et le Run Time sur lequel on a inscrit toutes les étapes de sa décompression calculée avec un logiciel adapté.
Dans ce chapitre nous allons passer en revue l'ensemble des moyens disponibles. Ceci n'est pas un cours sur la décompression et je ne rentrerais pas dans le détail du fonctionnement de tel ou tel système. Pour de plus amples informations sur les moyens énoncés, je laisserais le lecteur se reporter à la notice d'utilisation ou aller faire un petit tour sur le site web du fabricant (ou concepteur). Voici une liste, non exhaustive, des moyens de décompression disponibles pour les plongeurs recycleur : - ordinateur classique air et nitrox, - ordinateur avec gestion multigaz, - ordinateur avec gestion par pression partielle constante d'oxygène, - logiciel de décompression. Le moyen de décompression sera généralement choisi en fonction du type de plongée habituellement réalisé par le plongeur recycleur. Les moyens mis en oeuvre ne seront, en effet, pas les mêmes pour un spécialiste de la plongée carré sur épave à 100 mètres et pour un habitué de la simple promenade multiniveaux dans 40 ou même soixante mètres d'eau. Ordinateur classique air ou nitrox Tous les plongeurs niveau 3 ou plus, possèdent généralement un ordinateur air ou nitrox. C'est donc certainement un des premiers moyens de décompression que l'on utilisera après l'achat d'un recycleur. Avec un ordi air, il n'y a pas à se prendre la tête, car dans tous les cas de figure on plongera avec une marge de sécurité colossale, particulièrement avec un CCR. Avec un SCR cela revient à plonger au nitrox et la marge de sécurité sera moindre mais restera tout de même intéressante. Avec un ordinateur nitrox on pourra enfin commencer à profiter des bienfaits du recycleur sans toutefois optimiser sa décompression dans le cas de l'utilisation d'un CCR. Avec un SCR, le taux d'O2 dans le mélange est presque constant et il suffira de régler l’ordinateur comme on le ferait avec un bloc nitrox. Par exemple, avec la bouteille d'un Dolphin gonflée avec du Nx32% et après calcul du mélange résultant respiré par le plongeur, on obtient un Nx26,8% (voir abaque Draeger ci-dessous). Par sécurité on réglera notre ordinateur nitrox pour un mélange 26%. Taux d'O2 Consommation dans la du plongeur bouteille (%) (L/min)
Taux d'oxygène dans le mélange (%)
60%
0,3 1,0 1,5 2,5
57,4 49,9 42,6 19,2
50%
0,3 1,0 1,5 2,5
47,5 41,0 35,1 19,1
40%
0,3 1,0 1,5
38 32,9 28,8
32%
2,5
18,6
0,3 1,0 1,5 2,5
30,5 26,8 23,9 17,4
Abaque Draeger pour recycleurs Dolphin/Ray Avec un CCR on se basera sur la valeur de la consigne haute (high setpoint) qui est généralement réglée sur 1,3. L'inconvénient est qu'il faut connaître sa profondeur max d'évolution. En prenant comme exemple un plongeur qui désire descendre à 40 mètres (soit 5 bars) avec le high setpoint positionné à 1,3, l'ordinateur devra être réglé sur une valeur de nitrox de 1,3/5=0,26 (26%). Pour les puristes et si on tient compte de la marge d'erreur des cellules O2 du recycleur nous utiliserons la valeur de 1,3-0,05 = 1,25. Soit une valeur de nitrox de 1,25/5=0,25 (25%). En résumé, l'ordinateur air associé à un recycleur sera tout à fait adapté pour les personnes à risque (d'ADD) et le modèle nitrox conviendra parfaitement à l'utilisation d'un SCR de type Dolphin. Un des avantages de cette solution est principalement le coût négligeable de l'ordinateur vis à vis du recycleur. Ordinateur à gestion multigaz Ce type d'ordinateur aura l'avantage de permettre une première exploitation du recycleur Inspiration. Un des ordinateurs multigaz le plus vendu actuellement est certainement le SUUNTO VYTEC. Il sait gérer 3 gaz nitrox avec des taux d'O2 allant de 21 à 99%. Le VYTEC est la première solution que j'ai adoptée avec mon recycleur Inspiration. Elle me semble être en adéquation avec le type de plongée que j'ai l'habitude de faire et s'adapte parfaitement aux binômes que je fréquente et qui plongent principalement à l'air ou au nitrox et occasionnellement avec une bouteille avec forte concentration d'O2 (pur ou 80%) pour la déco. Le réglage du VYTEC se fera en fonction des gaz emportés. Prenons un équipement composé d'un recycleur inspiration et d'un bloc de 7 litres alu 200 bars gonflé à l'air ou au nitrox. Le bloc additionnel est un bail-out et servira donc uniquement en secours, soit pour le plongeur recycleur si ce dernier devenait inutilisable, soit pour alimenter le binôme en cas de panne d'air. Le bail-out doit donc toujours être rempli avec un mélange respirable à la profondeur max d'évolution. Par habitude et pour simplifier les choses, j'ai décidé de toujours le remplir avec de l'air pour les plongées dans la limite des 55/60m. Sur un ordinateur multigaz, il faut régler, pour chaque mélange utilisé, le taux d'oxygène (21 à 99%) et la PpO2 max autorisée (0,5 à 1,6 bars). Au vue de ma configuration, je paramètre le VYTEC avec un mélange fond (air), un mélange intermédiaire (nitrox 40 à 50%) et un mélange de déco, généralement du nitrox 80%. Si, par exemple, je désire faire une plongée à 50 mètres (high setpoint sur 1,35), je réglerais le mélange fond sur 21%, le mélange intermédiaire à 45%, utilisable à partir de 20 mètres (1,35/0,45=3 bars soit 20m), et le mélange de déco sur 80%. Ce dernier réglage m'obligera cependant soit, à modifier près de la surface, le high setpoint du recycleur pour obtenir un mélange 80% jusqu'à 3 mètres, soit à passer sur le low setpoint et atteindre
manuellement la PpO2 désirée. Cette dernière méthode étant certainement la plus pratique et facile à mettre en oeuvre. A cet effet, je me suis construit un petit tableau, au format carte de crédit, avec les différentes PpO2 , en fonction de la profondeur, pour obtenir un nitrox 80%. Avec un high setpoint à 1,35, j'obtient un mélange 80% vers 7 mètres (1,35/0,8=1,68 bars soit 6,80 mètres). Pour obtenir un mélange 80% à 3 mètres il faudra soit passer sur le low setpoint (0,7) et injecter manuellement pour obtenir une PpO2 de 1,04b (1,3 x 0,80 => Nx80 à 3m) soit modifier la valeur du high setpoint pour obtenir un Nx80. Le high setpoint devra donc être réglé sur 1,04. Dans le cas d'une plongée carré, l'utilisation d'un ordinateur multimélanges, pour un plongeur recycleur, ne permettra pas de réduire beaucoup plus les paliers que pour un plongeur bouteille équipé d'un bloc de déco. Lors d'une remontée verticale, l'utilisation d'un mélange intermédiaire à partir de 20m n'apportera que peu de gain. Par contre, dans le cas d'une plongée multiniveaux (du genre : un beau tombant de 0 à 50 mètres) le passage sur un mélange intermédiaire dans la zone des 20 mètres (un mélange 45% à 20m à une profondeur équivalente air -PEA- de 10 mètres), tout en continuant sont exploration, permettrait une première désaturation efficace et limiterait certainement d'éventuels paliers dans les zones des 9 et 6 mètres. Le couple recycleur Inspiration / ordinateur multigaz commence donc à devenir particulièrement efficace pour des plongées d'exploration ou l'on peut remonter tranquillement et par paliers (multiniveaux) vers la surface. Cette configuration a aussi l'avantage d'être compatible, en terme de déco affiché sur l'ordinateur, avec celle des plongeurs bouteilles et donc de savoir à tout moments où en sont nos camarades de plongée. Pour clore ce chapitre, le prix d'un ordinateur à gestion multigaz, reste tout à fait raisonnable en regard des avantages acquis. Environ 600 euros pour un VYTEC seul et 1000 euros équipés de sa sonde pour la mesure de la pression bouteille. Ce dernier élément étant optionnel.
Ordinateur à gestion par pression partielle constante d'oxygène Ces ordinateurs sont le nec plus ultra de la décompression pour l'utilisateur d'un recycleur Inspiration. Ils s'appellent, pour les plus connus : VR2 ou VR3 de la société Delta P Technology et Nexus de la société AP Valves. Tous ces ordinateurs permettent une utilisation en circuit ouvert et/ou fermé. Le summum étant le VR3 qui a une gestion multigaz (10 gaz, air, nitrox, hélium, héliox) ainsi qu'un fonctionnement en PpO2 constante pour les recycleurs. Le VR3 (seconde solution que j'ai adopté) possède comme le recycleur, 2 réglages de la PpO2 qui seront déterminés avant la plongée et l'on peut passer de l'un à l'autre en appuyant sur un bouton comme avec le recycleur. L'avantage du VR3 est qu'une fois réglé en mode CCR, vous n'avez plus à toucher à votre ordinateur de la plongée sauf si vous venez à passer sur bailout. Le VR3 peut également être accouplé à une sonde O2 qui mesurera le mélange respiré par le plongeur et calculera la décompression en temps réel. Autre point non négligeable du VR3 est la possibilité de modifier les choix faits même sous l'eau. Cette possibilité est cependant déconseillé car sous l'eau on n'a pas toujours la tête aussi claire qu'à la surface et cela demande de bien
maîtriser l'utilisation du VR3 qui n'est, soit dit en passant, pas vraiment intuitif. En fait il demande une bonne période d'apdaptation comme le recycleur. Le Nexus et le VR2 n'ont, quant à eux, qu'une gestion air et nitrox et ne possèdent pas la connection à une sonde O2. Autre petit plus des VR2 et VR3, est la possibilité d'une mise à jour de leur soft interne. Quelque soit le modèle choisi, vous pourrez optimiser votre décompression à son maximum. Il y a cependant un petit bémol, car malgré tous les avantages potentiels de ces appareils et les bienfaits reconnus de la décompression par PpO2 constante, il faut être conscient, qu'aucune organisation ne possède une expérience significative réalisée avec ce type d'ordinateur. Autant dire que les propriétaires actuels font un peu office de Bêta testeurs. Le seul reproche que je ferais au VR3 est sa taille et son poids (boîtier en métal), mais on s'y fait avec le temps. En contrepartie, il a un grand écran qui permet d'afficher un grand nombre d'informations (peut-être un peu trop) et la possibilité de passer en mode gros caratères (BG comme Big Graphic). Ce dernier mode n'est pas complètement inutile car l'affichage du VR3 n'est pas aussi lisible que celui d'un SUUNTO ou d'un UWATEC. Cependant, son avantage principal, par rapport à ses petits copains, est de pouvoir évoluer au gré des progrès et des avancées réalisés en matière de décompression (trimix ou autres mélanges, dernièrement un modèle de décompression VPM, etc.). Le dernier point, et non des moindres, est le prix de ces petits bijoux. Il faut compter plus de 1000 euros pour un VR3 C4 (version CCR et trimix sans sonde O2 et hors options), 800 euros pour un VR2 et enfin 500 euros pour un Nexus. Si vous désirez tout connaître de ces appareils, vous pouvez vous rendre sur les sites de leurs fabricants respectifs (www.vr3.co.uk, www.apvalves.com).
Logiciel de décompression Actuellement très utilisé dans le cadre des plongée profondes au trimix, les logiciels de décompression sont les seuls à pouvoir s'adapter à tous les types de profils et ceci quelque soit les mélanges embarqués ou le type de machine employée (CCR, SCR, OC). Cette flexibilité peut aussi être à double tranchant et demande de la part de leurs utilisateurs, une bonne connaissance et compréhension des modèles mathématiques utilisés. Une fois dans l'eau les procédures résultantes des logiciels se retrouvent sous forme de tables (run time) et ne peuvent être utilisées que pour des immersions dont le profil sera défini au préalable et suivi à la minute près. L'utilisation d'un logiciel revient souvent à se construire sa propre table (run time) en fonction du profil de plongée souhaité. Cette méthode de décompression est donc adaptée à des profils carrés mais ne se prête pas ou peu à des plongées multiniveaux. N'étant pas un plongeur profond, je n'emploie pas de logiciels pour une utilisation réelle.
Par contre ils deviennent intéressants pour effectuer des simulations et définir, à l'avance, quel sera le meilleur profil de décompression. Cet aspect des logiciels est d'ailleurs très ludique et formateur. Il existe toujours un logiciel qui utilise un modèle équivalent ou proche de celui de votre ordinateur. Il ne reste plus, par la suite, qu'à paramétrer votre ordinateur (multigaz) et de vérifier avec le mode simulation de celui-ci ce qui a été précédemment testé avec le logiciel. Voici quelques logiciels de planification : - GAP-RGBM (basé sur les modèles RGBM et Buhlmann GF - Gradient Factor), http://www.gap-software.com/ - Pro-Planner (basé sur le modèle Buhlmann ZHL 16) - V-Planner (basé sur le modèle VPM-B), http://www.hhssoftware.com/v-planner-fr/ - HLPlanner (basé sur le modèle VPM-B), http://www.hlplanner.com - Decoplanner (basé sur le modèle Buhlmann ZHL 16 GF) http://www.gue.com/
Le gonflage des bouteilles Pour le gonflage des bouteilles du recycleur (également bailout et déco), il faudra penser à s'équiper de quelques accessoires utiles et même indispensables. Pour remplir la bouteille d'oxygène, une lyre de transvasement compatible O2 est obligatoire. Le remplissage pourra s'effectuer soit par transvasement à partir d'une bouteille industrielle, soit avec un surpresseur. L'avantage du surpresseur est de pouvoir monter la pression à 200 bars. Malheureusement cet équipement est encore rare dans les structures d'accueil. De plus, attention, car avec un surpresseur la température finale du bloc est assez élevée. Et à priori, température et O2 à haute pression ne font pas bon ménage. Le gonflage à partir d'une bouteille industrielle est quant à lui plus doux si le transfert se fait lentement (ce qui est d'ailleurs la règle). Avec une montée en pression lente (environ 20 bars/mn) vous éviterez une montée en température excessive de la bouteille réceptrice. Par précaution, la bouteille peut être baignée dans un bac rempli d'eau froide pendant le remplissage. On trouve deux types de lyres dans le commerce. Les plus courantes (et les plus chères) sont équipées d'un tuyaux d'un à deux mètres, d'un manomètre de précision (1%), d'une vanne de laminage (permet un réglage précis du débit) et d'un clapet anti-retour. Les lyres sont montées avec une connection DIN 232 bars G5/8 (M26 si équipée pour la nouvelle norme compatible O2) d'un côté et conique industrielle de l'autre. Ce modèle de lyre est plus généralement destiné au remplissage des bouteilles nitrox par la méthode des pressions partielles. Des lyres, plus simples (et moins chères), dépourvues de manomètre et de clapet anti-retour peuvent être utilisées pour les transvasements entre bouteilles d'oxygène. Sur ces lyres, la vanne de laminage est remplacée par un simple robinet beaucoup moins cher. L'inconvénient est, que ce dernier ne permet pas de régler finement le débit. L'absence de manomètre ne pose, quant à lui, aucun problème car l'objectif est de transférer le contenu d'une bouteille dans une autre jusqu'à égalisation des pressions. Là, est justement l'inconvénient du transvasement, car il sera impossible d'atteindre une pression finale de 200 bars. Vous partirez, dans tous les cas, avec une bouteille partiellement remplie. Dans le cadre de plongées loisirs, cela a peu d'importance. Avec une consommation d'environ 25 á 30 bars, sur une bouteille de 3 litres pour une heure de plongée, une pression de départ de 50 bars permet encore de se faire
Lyre de transfert
Les éléments d'une bonne lyre
plaisir. Pour des plongées extrêmes (profondes) la réponse est certainement tout autre. La seconde bouteille (diluant) du recycleur sera gonflée, comme pour le nitrox, avec un compresseur équipé d'un étage de surfiltration. Le diluant injecté dans la boucle respiratoire ne devra pas contaminer les circuits qui seront amenés à fonctionner dans une ambiance composée de 100% d'oxygène. Toute trace d'huile est donc à proscrire. N'importe quelle structure équipée d'une station nitrox pourra effectuer cette opération. Le tout est de ne pas oublier de le préciser au technicien chargé du gonflage. Par prudence, j'emmène toujours avec moi un filtre personnel que je fournis monté sur la bouteille de diluant. De cette manière, je suis sûr du résultat car certains compresseurs ne sont pas toujours recommandables. Mon filtre est équipé d'une connection DIN 232 bars mâle d'un côté, pour la bouteille du recycleur, et d'un adaptateur DIN femelle + embout DIN/INT (étrier) de l'autre. Cette configuration me permet ainsi de m'adapter rapidement à tous les cas de figure. La connection étrier étant, bien sûr, toujours la plus courante.
Le filtre personnel avec une cartouche de rechange
L'analyseur à oxygène L'oxymètre est un petit instrument particulièrement utile pour contrôler l'oxygène que vous mettez dans votre bouteille de recycleur mais aussi celui qui pourrait composer votre bailout nitrox.
L'analyse de l'O2 en provenance d'une B50 n'est pas une nécessité absolue en France, car la qualité est généralement au rendez-vous. Certains plongeurs recycleur (CCR) contrôlent cependant systématiquement leur bouteille de 3 litre d'O2. La prudence voudrait, en effet, que nous fassions systématiquement ce contrôle. Il faut également savoir qu'avec les remplissages successifs de la bouteille d'O2 du recycleur, la pureté du gaz peutêtre amenée à baisser légèrement car à chaque remplissage, l'air contenu dans la lyre de transfert est envoyé dans la bouteille d'O2. C'est aussi pour cette raison qu'il est recommandé, de temps à autre, de vider complètement la bouteille d'O2 afin d'en refaire le remplissage. Pour limiter l'introduction d'air vous pouvez, bien sûr, penser à purger la lyre avec l'O2 avant chaque branchement sur la bouteille du recycleur.
L 'analyseur à oxygène complet
Les plongeurs Inspiration (ou avec n'importe quel CCR) ont tout avantage à se construire eux-même leur analyseur. En effet, tous les 2 ans les cellules sont à changer. La durée de vie des cellules peut largement durer encore une bonne année. Alors pourquoi ne pas s'en servir ? Il existe plusieurs plans d'oxymètre sur le net. Je peux vous proposer celui que j'ai moi-même utilisé (http://members.cox.net/bee2). Les organes principaux de l'analyseur peuvent être achetés dans n'importe quel magasin d'électronique. Le reste, comme dans mon cas, est de la récupération que j'ai obtenu à droite et à gauche. Le nouveau module LCD PM128 est légèrement différent de celui du plan mais le numéro de la résistance à changer est le même. Donc pas de souci pour savoir où souder la nouvelle résistance. Voici les références des pièces à commander chez Selectronic (magasin d'électronique par correspondance): - module LCD PM128 (réf. 70.9625): 5,90 euros, - coffret plastique (réf. 70.7568.6): 6,50 euros, - bouton noir avec capuchon vert (réf. 70.0023): 1,80 euros. Au total cet oxymètre m'a coûté 14,2 euros (+ frais d'envoi). Le reste est de la récup (potentiomètre, fils électrique, tuyaux PVC électrique, vieille cellule O2 de recycleur Inspiration, résistances 1/4w, interrupteur).
Vue du montage interne
Pour quelqu'un qui doit tout acheter, c'est principalement la cellule O2 qui fera le prix de l'appareil (de 70 à 90 euros).
Remèdes à quelques problèmes Dans ce chapitre j'ai établi, sous forme de tableau, les principaux problèmes (non exhaustifs) que l'on peut rencontrer avec un Inspiration ainsi que les réactions puis les remèdes que le plongeur pourra apporter sous l'eau. La principale recommandation que j'aurais à formuler à la survenue d'un problème, est que, si le moindre doute subsiste quand à la bonne réaction à adopter, c'est certainement de passer sur bailout. Une fois passé sur la source d'air de secours, vous pourrez prendre le temps de réfléchir et d'analyser le problème afin d'y apporter le bon remède. L'autre point important est que, dans beaucoup de cas de figure, un problème en plongée CCR marque souvent le signal de retour vers la surface. Mieux vaut écourter une plongée (voir annuler) que de continuer avec un problème. Cause possible
Problème
Réaction
Remède
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PpO2 haute > 1,6 bars (alarme buzzer + high oxygen sur l'afficheur)
- Purger la boucle respiratoire (diluent flush) avec le diluant ou : - Passer sur circuit ouvert (octopus ou bailout)
Solénoïde bloqué en position ouverte
- Fermer le robinet Retour surface avec de la bouteille O2 contrôle fréquent de la - Purger la boucle PpO2 respiratoire (diluent flush) avec le diluant - Ouvrir lentement le robinet de la bouteille d'O2 - Contrôler l'injection d'O2 avec le robinet de la bouteille
PpO2 basse < 0,4 bar (alarme buzzer + low oxygen sur l'afficheur)
- Contrôler la pression O2 bouteille (OK) - Injecter de l'O2 en manuel avec l'inflateur
Solénoïde bloqué en position fermée
Contrôler la PpO2, Retour surface avec en mode manuel, contrôle fréquent de la avec l'inflateur O2 PpO2
- Contrôler la Bouteille O2 Bailout ou pression O2 vide fonctionnement en bouteille mode semi-fermé (vide) - Passer en mode SCR (circuit semifermé) ou sur circuit ouvert
- Retour surface - Attention à la chute de PPO2 si mode semi fermé (contrôle de la PpO2)
PpO2 basse - Purger la < setpoint boucle respiratoire (diluent flush) avec le diluant - Contrôler la pression O2 bouteille (OK)
Cellules O2 Bailout ou périmées fonctionnement en (tension de mode semi-fermé sortie faible)
- Retour surface - Attention à la chute de PPO2 si mode semi fermé (contrôle de la PpO2) - Changez les cellules tous les un à deux ans au maximum - Contrôlez les variations de PpO2 lors du calibrage
Afficheurs bloqués ou éteints
- Purger la boucle respiratoire (diluent flush) avec le diluant ou : - Passer sur circuit ouvert (octopus ou bailout)
Ordinateur planté
- Couper les 2 ordinateurs et rallumer - Calibration cellules : NON
Si les ordinateurs ne s'allument pas, passer en mode semi-fermé (attention à la chute de PpO2 rapide lors de la remontée) ou sur bailout
Ordinateur HS
Passer en mode circuit semi-fermé ou sur circuit ouvert (octopus ou bailout)
Retour surface (attention à la chute de PpO2 si circuit semi-fermé)
Purger la boucle respiratoire (diluent flush) avec le diluant
Défaillance sur une des cellules (problème d'humidité ou d'usure)
- Purger la boucle respiratoire (diluent flush) avec le diluant - Contrôler la réaction des cellules : * si 2 cellules réagissent correctement, remontée possible en mode CCR * si une seule cellule réagie
- Retour surface avec contrôle fréquent de la PpO2 - Pour contrôler les cellules après le diluent flush, vérifier si la PpO2 affichée est proche de celle de la PpO2 air à la pression ambiante
Ecart de valeur trop important sur une des cellules (cell warning)
correctement, passer sur bailout * si doute, passer sur bailout Une des valeurs des cellules est à zéro (cell warning)
Nettoyer la boucle respiratoire (diluent flush) avec le diluant
Afficheur "Low battery"
- Eteindre Tension pile l'ordinateur faible maître - L'ordinateur esclave devient le maître - Réallumer le premier ordinateur qui devient alors l'esclave
Problème
Réaction
Défaillance sur une des cellules ou problème de connection
Cause
Purger la boucle respiratoire (diluent flush) avec le diluant (les 2 autres cellules doivent réagir correctement)
Retour surface avec contrôle fréquent de la PpO2 (mode CCR possible avec 2 cellules en ordre de marche)
Passer sur le second ordinateur
- Retour surface avec contrôle fréquent de la PpO2 - Penser à contrôler régulièrement les piles - Changer si tension inférieure à 5,7 volts
Remède
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