Mémoire Architecture : Habiter un quartier populaire Requalification de l’espace intermédiaire

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Ministère de l'enseignement supérieur Université de Carthage Ecole Nationale d'Architecture et d'Urbanisme

Mémoire d'architecture

VIS-à-VIS

Habiter un quartier populaire Requalification de l’espace intermédiaire

Élaboré par : Farah Ali

Encadré par: Mme Fatma Chaffai

Juillet 2022

Remerciments

Je tiens à exprimer mes profonds respects et mes reconnaissances à ma directrice de mémoire madame Fatma Chaffai pour ses judicieux conseils, son écoute et son intérêt porté à mon travail, qui m'ont incité à donner le mieux de moi même.

Je dédie ce mémoire à mes parents, pour leurs sacrifices et leur soutien inconditionnel

A mes sœurs et mon frère pour leurs encouragements et leur présence

A mes meilleures amies .

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Mise en contexte

Ce mémoire est élaboré dans le cadre du studio ‘Green Thinking’ qui combine l’architecture avec l’aspect entrepreneurial d’une part, et l’approche de la construction écologique et durable d’autre part. La réflexion sur le projet ‘vis-à-vis’ sera donc appuyée sur la méthode de construction du savoir par couches à travers différentes formations effectuées au sein de l'atelier, principalement "le Design Thinking"; un processus de création pouvant s’appliquer dans plusieurs domaines, qui se focalise sur « l’usager » et prend en compte son besoin et retour dans le processus de conception.

Cette "pensée design" vise a être pluridisciplinaire pour renforcer et optimiser les solutions et créations élaborées. Ce projet de mémoire sera donc axé sur les besoins et pratiques des usagers, à travers des études sociales où on définit l’habitant et ses pratiques, par l’observation et l’investigation sur terrain à différentes échelles, pour arriver à la phase d’expérimentation, qui consiste à proposer des prototypes et modèles comme réponse aux problématiques et besoins constatés, en premier lieu pour les usagers et habitants en question et en deuxième lieu pour engager les collectivités locales et les associations régionales dans le cadre de l'élaboration et l'expérimentation d'un projet de vie.

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01 02 03 04 Quartiers populaires en Tunisie Habiter Hay Mohamed Ali Mutualisation
Le projet
Un vivre ensemble chacun chez soi Developement et caractéristiques p16 p34 De se loger à Habiter; le spatial et le social en complémentarité p78 Empathie Define Ideation Prototype Le prototypage, en constante évolution p54 9 VIS-à-VIS
Vis-à-Vis:
intégré
Table de matières Introduction 11 Problématique 12 Méthodologie 15 Quartiers populaires en Tunisie 16 I Le quartier populaire 18 II Développement de l'informel en Tunisie 20 1 Étape d’éradication des quartiers informels et de relogement 21 2 Étape d’adoption de la réhabilitation urbaine 21 dans les politiques de logement 21 3 Dysfonctionnement du controle apres la révolution de 2011 22 III Caractéristiques des quartiers populaires 23 1 Caractéristiques Urbaines et architecturales 23 1 1 Tissu Urbain 1 2 Les logements a Un chantier permanent b L'extraversion de l'habitat 2 Caractéristiques Sociales 27 2 1 Hiérarchie sociale La famille Elargie et la communauté d'origine Le voisinage 2 2 Pratiques sociales Habiter Hay Mohamed Ali 32 I Cadre géographique et Historique 35 II Composition spatiale 36 1 Organisation Urbaine 36 2 Typologies et caractéristiques du bâti 38 2 1 Au niveau du quartier a Rues Principales b Rues Secondaires 10
2 2 Au niveau de l'habitation a Phénomènes des maisons inachevées b Phénomène d'escaliers extérieur c Absence d'espace vert 3 Etude de Cas 3 1 Differentes transformations du logement: 3 2 Etat actuel: extensions verticales et nouvelles fonctions II Appropriation et sociabilité 48 Observations et Enquête 49 1 L'espace public 50 1.2 La rue principale 1.2 Les ruelles 2. L'appropriation selon les temporalités Mutualisation 54 I L'homme et l'espace: Une quête d'identité 56 1 Le chez-soi entre le privé et le public 57 1.1.L'espace privé et intimité a. L’intimité par l’appropriation b. L’intimité par le contrôle 1.2L'espace Public et sociabilité 1.3 L'espace transitionnel et intermediaire II L'espace Intermédiaire: Quête d'équilibre 60 1 L'entre deux 60 2 Le seuil: Spatialités diverses 2 1 Seuils dans la maison traditionnelle à patio 2 2 Seuils dans les immeubles collectifs: a Les seuils de circulation et seuils privatifs b La réhabilitation comme alternative III Mutualisation 66 Mutualisation et vivre ensemble 66 1 Les Oukelas 67 2 Copper Lane 69 1. Co-Housing au milieu de l'urbain 2.Espaces Mutualisés Extérieurs 2.3 Espaces Mutualisés Intérieurs 3 Villeray 74 Habiter le vis-à-vis 76 11 VIS-à-VIS
Vis-à-Vis :Le projet intégré 78 I Ancrage Spatial 80 Hay El Foll 80 1 Terrain et construction d'intervention 81 II Ancrage Socio-économique 84 III Le projet intégré 85 L’émergence du programme fonctionnel 85 Les seuils partagés Esquisses et intentions du prototype 86 1 Les espaces intermédiares partagés 2 Le seuil “Interieur-exterieur” Habité 3 Le toit- terasse Habité Conclusion générale 89 Bibliographie 93 Annexe 95 Table de figures 96 12
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Quand les historiens et géographes s’intéressant à un peuple, ils commencent par étudier son logement, et bien qu’aujourd’hui on néglige l’impact important que l’habitat a sur notre quotidien et la qualité de vie qu’on mène, il reste révélateur d’une culture entière d’un pays Une société construit l’espace qu’elle occupe en fonction de sa propre image, l’espace domestique apparaît donc comme une manifestation ou une expression du mode de vie de celle-ci, sur une échelle architecturale et urbaine, ainsi que sur l’échelle sociale à travers des liens entretenus dans la communauté Le modèle socio-culturel maghrébin, et tunisien en particulier, a produit un modèle de logement qualifié et approprié par la pratique de ses habitants, cette architecture reflétant les valeurs sociales et culturelles sont dans une transformation continue suivant les mutations et évènements de recomposition de la société et de la ville

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Introduction

Problématique

L’habitat constitue l’une des principales préoccupations de toute société, cet espace, en mutation continue, est l'expression et le reflet de des différentes représentations des communautés qui les occupent Aujourd’hui, en Tunisie, comme dans d’autres coins du monde, on voit surgir de multiples quartiers informels, créant une densité étouffant le tissu urbain des villes, et malgré les efforts fournis pour résister à cette pression démographique et à l’étalement urbain, l’état reste dans l’incapacité de répondre aux besoins croissants des citoyens, et avec une surproduction de logement qui, accompagnée d’une hausse des prix, laisse les ménage incapable de se procurer de logement Ce qui entraine ainsi la prolifération de ces quartiers informels

En adoptant une approche anthropo-spatiale, « Habiter » se définit comme vivre en rapport à l’environnement saisi en tant que système de milieux, en tant qu’organisation de l’espace et en tant que paysage culturel Ceci nous amène à réfléchir sur la qualité de logement de ces quartiers mal-lotis, et le taux d’adéquation des structures et formes d’habitat avec les besoins de ses habitants

Ces quartiers dits “populaires” ont une structure spatiale et sociale spécifique, avec une multiplication d’autoconstructions qui restent souvent inachevées, reflétant des pratiques et des hiérarchies sociales particulières, des échelles de sociabilité ; incluant la famille élargie, la communauté d’origine et le voisinage, ou chacune représente une partie de l’identité de l’habitant et de la communauté entière

Les liens sociaux dans ces communautés qui se distinguent par un vivre-ensemble omniprésent, mais qui, évoluant sous la lumière d’un monde individualiste, commencent à se dissiper

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La cohabitation apparue dans les années 60 comme notion relativement nouvelle dans les pays de l’occident, a toujours été présente dans notre culture arabe et africaine, le vivre ensemble ne se limitait pas à l'espace public éxterieur, mais aussi dans les mi-lieux domestiques Ces seuils, articulation entre l'espace de la rue -public et l’intérieur -privé, sont habités et adaptés selon les besoins de ses usagers mais d’une manière irrégulière, manque d’organisation et d’ordonnance et de qualité spatiale

Aujourd’hui les expérimentations autour de la mutualisation comme concept et processus peut « réguler » ces entredeux prouvent de plus en plus que ces principes permettent d'améliorer la qualité de vie sur plusieurs niveaux: rationaliser l’utilisation du foncier, optimiser le coût de ses aménagements et renforcer les dynamiques sociales qui sont en train de s’affaiblir, tout en introduisant de plus en plus les principes de développement durable dans notre société et inciter à la rendre une partie du quotidien Elles peuvent cependant être porteuses de limites et être complexes à mettre en œuvre, de ce fait il est essentiel, dans le cadre de ce projet d’investiguer d’une manière plus approfondie ces notions pour pouvoir les adapter au cadre social et économique spécifique Tout au long de ce mémoire, nous allons essayer de répondre à ces questionnements

Quels enjeux présente l’habitat dans les quartiers populaires sur le plan spatial, social et économique ?

Comment requalifier les seuils dans les logements des quartiers populaires et les rendre adéquats aux besoins de leurs usagers ?

Comment garantir la sociabilité et le vivre ensemble des habitants sans compromettre leur intimité ?

Quelles méthodes à instaurer pour rendre l’habitat plus durable et les habitants écologiquement plus conscients ?

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Méthodologie

Pour mener à bien cette étape de recherche dans ce mémoire, on s’appuie sur une méthodologie spécifique se référant au processus du Design Thinking se basant sur l'identification, le diagnostic et la conceptualisation :

Dans un premier lieu, une phase d’observation et d’analyse qualifiée d’emphatique, permet de relever les différents enjeux présents dans l'habitat en Tunisie, particulièrement dans les quartiers populaires Dans une deuxième phase "Define" un deuxième chapitre nous permettra d’identifier le problème réel dans notre zone d'étude, les dysfonctionnements entre l'espace urbain et architectural et le vécu d'une cible particulière qui sont les personas de notre environnement d’ancrage , effectuer par la suite une analyse des phénomènes observés dans le quartier «Hay Mohamed Ali » lors de son exploitation à travers les investigations, et enquêtes entretenues avec les usagers

Le troisième chapitre permettra de se pencher sur des concepts qui identifient l’idéation dans ce projet On s’attarde sur les notions d'Habitat sur un volet anthropologique et sociologique ainsi qu'architectural, où on définit les concept du chez- soi et de mutualisation d'espace, par le biais de l'analyse de références à l’échelle nationale et internationale, et à travers les études de l’état de l’art et les concepts Ceci nous permettra d'étendre davantage la compréhension et l'élaboration des solutions lors du quatrième chapitre , ces réflexions seront génératrices des choix effectués dans la phase de prototypage par rapport à un ancrage spatial ,social mais aussi écologique et entrepreneurial

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Quartiers populaires en Tunisie

Développement et caractéristiques des quartiers populaires

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20 Chapitre1 :Quartiers populaires en Tunisie

Introduction

Tel était l'exclamation d'une femme habitant un quartier à Carthage Mohamed Ali, Carthage qu'on associe d'habitude au joyau archéologique de la Tunisie, elle attire les visiteurs des quatre coins du monde, toutefois, il y existe un paysage urbain caché difficile à associer à cette zone touristique. Ce paysage étranger à notre mémoire collective est celui d'un quartier populaire.

"Changez nos maisons" était une réponse rapide et spontanée déclarée par cette jeune femme quand on l'a interrogée sur l'état de son quartier, ceci a éveillé notre intérêt de comprendre ce qui se cachait derrière ces deux simples mots, pourquoi changer, et que changer?

Ainsi la réflexion s'oriente vers le thème de l'habitat dans les quartiers populaires, et à l'aide de l'approche du Design Thinking, dans ce premier chapitre on entame la première étape de notre raisonnement; la phase "empathie". Nous allons essayer de comprendre le phénomène des quartiers populaires et informels en Tunisie, en s'attardant en premier lieu sur leur genèse et développement pour ensuite relever les différents enjeux de l'Habitat, sur le plan urbain, architectural et socio-économique.

" "
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I. Le quartier populaire

d'un informel à un reconnu

Dans le monde entier un regard inquiet est porté sur les quartiers dits populaires, devenus synonyme de pauvreté, désordre et toutes sortes de menaces, cette urbanisation est essentiellement apparue sur les périphéries des grandes villes des Pays en développement, dans des zones à faible valeur urbaine et souvent insalubres

Selon Pierre Signoles, l'urbanisation non réglementaire « se caractérise par le fait qu'elle ne respecte pas les règles édictées par la législation et la réglementation en vigueur, soit qu'elle s'effectue sur des terres dont l'usage est interdit à la construction, soit que, se produisant dans des zones où l'urbanisation est autorisée, elle ne respecte pas les règlements de lotissements et/ou les règlements de construction » (Signoles, 1999)

Fig.1. Ghetto Comuna 13,, medellin, colombia Karl Groendal
22 Chapitre1 :Quartiers populaires en Tunisie

Le terme spontané qui définit ce type d’urbanisation est révélateur d’un phénomène qui émerge comme une réponse à une situation sociale, politique et économique compliquée, son injustice en matière de logement met en valeur les compétences des habitants dans l’organisation de leur propre lieu de vie, ces lieux sont particulièrement susceptible à développer de nouvelles normes, pratiques sociales et politiques propres à leurs habitants

Au milieu des années 1990, entre 20 % et 70 % de la population des métropoles des pays en développement résident dans les quartiers irréguliers.

(Alain Durand-Lasserve (1996))

Fig 2 Favelas Rocinha- Brazil (wordtravel.com)
Amérique du nord Europe Japon Corée du sud Australie Nouvelle zélande Amérique latine caraibe Asie Occidentale Europe centrale Asie orientale Afrique du nord Afrique Subsaharienne Oceanie Asie du sud-est Asie du sud Population urbaine totale Population urbaine des bidonvilles 775 300 100 50 10 2 opulation Urbaine (million)
Fig 3 Quartier populaire en inde Rapport ONU-Habitat Observatoire Urbain Mondial 2005
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Fig 4 Rapport ONU-Habitat Observatoire Urbain Mondial 2005

II. Développement de l'informel en Tunisie

Vers la fin des années 50, la majorité de la population tunisienne vivait dans la compagne, aujourd'hui le rapport s'est inversé, avec environ 70% des tunisiens habitent en ville Une nouvelle forme de production de logements s'est instaurée, reposant sur les compétences des habitants en construction, ainsi les quartiers populaires se sont propagés

Cette forme d’habitat précaire est apparue à partir de 1940 à Tunis, Dénommés « gourbivilles » par le sociologue Paul Sébag, ils représentaient "des îlots de misère et de marginalité", que l’Etat indépendant, porteur de valeurs de modernité et de progrès, ne pouvait tolérer (H Kahloun 2014)

Vers la fin du "protectorat français" la Medina et la ville moderne coloniale ont été " enveloppées l'une et l'autre d'une ceinture de nouveaux faubourgs qui ont fini par constituer une troisième ville, en marge des deux autres » (Sebag, 1998)

Fig 5 Bidonville djbal lahber
24 Chapitre1 :Quartiers populaires en Tunisie

1.Étape d’éradication des quartiers informels et de relogement

Vers les années 60, l’État tunisien a refusé d'admettre l'existence des gourbivilles1, insistant à changer et valoriser l'image du pays , Des opérations de refoulement ont été alors organisées pour renvoyer ces habitants à la campagne vers leurs régions d'origine mettant au point un certain nombre de décrets officialisant sa démarche qualifiée de « dégourbification » Cependant, la prolifération des logements informels s’est poursuivie avec l’incapacité du secteur public de répondre aux besoins de ces catégories sociales à faibles revenus, et les habitants ne tardent pas à retourner en ville

2.Étape d’adoption de la réhabilitation urbaine dans les politiques de logement

Suite à la grève générale du 26 janvier 1978 qui a entraîné d’importantes manifestations parmi lesquelles les habitants des gourbivilles ont réclamé les conditions de leurs quartiers insalubres, le gouvernement décide donc d'intervenir, et l’Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine (ARRU) fut créée, elle a entrepris l'élaboration d'un programme de réhabilitation des quartiers en infrastructure et en équipements sociaux, qui s’est traduit à partir des années 1990 par les programmes de réhabilitation et d’intégration des quartiers populaires

1 L'emploi du néologisme « gourbiville » se justifie par le fait que les bâtisseurs emploient des matériaux de construction spécifiques de l'habitat rural, à savoir la pierre et la terre (torchis) (Sebag, 1960),

Fig 6 Gourbi Sousse
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Le système de production n’est pas adapté aux ressources des ménages, autant l’habitat des pauvres reste négligé par rapport aux autres classes sociales.

3. Dysfonctionnement du controle apres la révolution de 2011

Actuellement, la politique du logement social est confrontée à de nouveaux défis en matière de production et de gestion, avec un étalement urbain au détriment des terres agricoles d'une part, et d'autre part sur des zones insalubres, et même sur des zones archéologiques classées

Tout en augmentant en nombre, l’habitation a augmenté en taille, donc malgré ces performances, les réalisations ont été inférieures aux besoins, les politiques de logement n’ont pas abouti à une maîtrise de l’urbanisation L'urbanisation spontanée reste aujourd'hui très dynamique sur les marges de la capitale tunisienne

Cout de logement et foncier élevé Rareté du foncier Absence de système de logement formel accessible Habitat Informel Étalement périurbain incontrôlé Ségrégation sociale Grignotage des zones agricoles Cout élevé de réhabilitation
1956 1970 1981 2011 Indépendance Grève et manifestations 1978 Révolution Tunisienne Création de l'ARRU Dégourbification et relogement Absence de politique de logement Réhabilitation Nombre de quartier informels s’élève de nouveau 0 10 20 30 40 50 60 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Fig 7 Synthèse des causes et conséquences de l'Habitat informel (Illustration Personnelle) Fig 8 Evolution du poid du logement informel dans le parc général des logement (Source MEHAT) Fig 9 Chronologie des politiques d'habitat en Tunisie. (Illustration Personnelle)
26 Chapitre1 :Quartiers populaires en Tunisie

III. Caractéristiques des quartiers populaires

1.Caractéristiques Urbaines et architecturales

Aujourd'hui, la plus-part des gourbivilles au grand Tunis ont disparus, avec de nouveaux quartiers résidentiels qui ont émergée dans les périphéries, mais certains anciens gourbivilles ont été maintenus et viabilisé, comme Jebel Lahmer et Saida manoubia, deux des quartiers populaires les plus importants du point de vue démographique

Il existe donc en Tunisie deux types d’habitat spontané et informel :

-les gourbivilles, édifiés dès 1940 au sein des grandes villes

-les quartiers informels périurbains édifiés à partir de 1970 à la périphérie des villes

Si les gourbivilles ont été par excellence le produit de l’exode rural, l’habitat spontané et informel n’est que partiellement le résultat de ce phénomène En effet, ce 2ème type d’habitat s’est développé à Tunis principalement à la faveur de mécanismes de migrations résidentielles des zones centrales (médina) et péri-centrales vers la périphérie

Dans les quartiers informels périurbains, , les habitants n'occupent pas le sol d'une manière gratuite comme connu dans les gourbivilles, mais ils doivent acquérir des parcelles à travers des lotisseurs clandestins

Fig 10 Étalement urbain et prolifération des constructions anarchiques au grand Tunis (Source: rapport national de l’état de l'environnement)
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Fig 11 Vue aérienne sidi Hassine

1.1 Tissu Urbain

une consommation excessive de l'espace est un des effets les plus marquants de l'apparition des quartiers informels, dans les zones périurbaines principalement

1.2 Les logements

Les opérations de dégoubification et de réhabilitation visant la résorption de l'habitat insalubre et rudimentaire ont été efficace puisque la part de ces logements passe de 25,8% en 1975 à 2,7% en 1994

Les quartiers sont maintenant exclusivement constitué de logements individuels, faisant un effet de sous-densification du tissu et un gaspillage du sol urbain, en effet; Tunis dont la

à l’hectare était de 120 habitants en 1975, a connu une baisse de sa densité moyenne qui s’établissait en 1990 à 95 habitants à l’hectare (H Kahloun 2014)

densité Fig 12 Quartier Sijoumi Fig 13 Restitution de la morphologie du « bidonville » de Djebel Lahmar 1978 (source Kammoun.S, 2018)
28 Chapitre1 :Quartiers populaires en Tunisie
Fig 14 Principe de construction d'un gourbi (Source: Chabbi.M)

La répartition de la typologie des logements a connu des transformations significatives, Les catégories "Dar" et "Houch"1, sont les typologie les plus répandus dans les quartiers informels, représentent 41%, ainsi que les logements individuels groupés, une autre typologie caractéristique des quartiers informels, occupe 34,5% du parc

Cependant, la forme d'habitation moderne "villa" représente seulement 16% et les extensions horizontales qui sont essentiellement des studios sont peu répandus, correspondant à 3% (H Kahloun 2014)

a.Un chantier permanent

Malgré leurs recours à l'habitat non reglementaire qui leur est plus accessible, leurs niveau socioéconomique ne leurs garanti toujours pas un logement décent La majorité des habitants ont recours processus d’auto construction de leurs propres maisons

1 -Le houch est définit par une cour centrale jouant le rôle d'espace de circulation reliant les différentes pièces de la maison On peut retrouver diverses typologies, comme les houchs en forme de L et ceux en forme de U

Fig 15 :Typologie des logements informels (MEHAT 2014) Fig 16 Fig :Evolution dy type de logement en tunisie entre 1975 et 1994(INS)
Type Effectif %Valide Individuel Groupé 586 34,5 Dar Arbi 446 26,2 Houch 250 14,7 Villa 271 15,9 Etage de villa 42 2,5 Appartement 54 3 2 Studio 51 3 Total 1700 100 Dar Villa/etage Dar Gourbi 1200 200 0 1000 800 600 400
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Fig 17 Une maison inachevé habitée

L'entassement de l'espace domestique et le chantier permanent hérité d'une génération à une autre influencent la qualité architecturale et urbaine, avec ces extensions horizontales dans un état délabré une nouvelle forme de bidonvilles est en train de surgir

b. L'extraversion de l'habitat

L'habitat traditionnel en Tunisie est totalement introverti, avec les façades extérieures aveugle des maisons à patio contrastant avec les façades intérieures autour du patio Aujourd'hui, un processus inverse « retourne » progressivement l'espace domestique vers l'extérieur Une réouverture vers l’extérieur, l'espace urbain[publique] est devenu de plus en plus connecté à l'espace domestique [intime]

Avec une diversité des matériaux utilisés et des formes de décoration mises en œuvre, Le balcon devient généralisé dans les édifices au point de contourner l'ensemble du volume des constructions, ceci est un moyen de personnaliser la maison et améliorer l'espace domestique

Les "Mal-lotis" tel que Olivier Legros a qualifié les habitants des quartiers populaires, choisissent de s'aventurer dans les marchés marginaux de logement pour acquérir à leur droit de logement qui ne leur a pas été garanti, ils on tissé leurs propres quartiers à travers le temps et l'ont adapté d'une part selon leurs besoins et d'autre part selon les contraintes qui leurs ont été imposés Les caractéristiques qui les uni se résument en:

-Un tissu urbain dense

-Un niveau socio-économique faible

-des auto-constructions en chantier permanent

Fig 18 Les extensions informelles: Une nouvelle forme de bidonville Fig 19 Paysage d'un quartier informel (film de Trabelsi M et Abbasi A Fig 20 Illustration de façade introvertie et extravertie
30 Chapitre1 :Quartiers populaires en Tunisie

2. Caractéristiques Sociales

Les habitants des quartiers populaires en Tunisie ont développé une composition sociale particulière, à travers leur évolution pendant la dernière décennie, une morphologie qui renferme des caractéristiques et des pratiques propre à eux

Au grand Tunis, 70% des populations de ces quartiers périurbains sont issus des anciens quartiers non réglementaires du centre et des gourbivilles, dont la majorité ont été éradiqué (District de Tunis 1999)

Avec des ménages de taille 4 8 légèrement supérieures à la taille moyenne nationale estimée à 4 05 personnes (INS 2014), ils forment des regroupements communautaires ou familiaux originaires des mêmes régions, dont la plupart sont du nord-ouest du pays

La cause majeure du recours des citadins au logements non réglementaires est le besoin d’accéder au logement et à leurs droit à la ville, malgré leurs faible capacité financière Avec des niveaux socioéconomiques très proches, la majorité des ménages travaillent dans les secteurs précaires, tel la construction, les métiers artisanaux et le commerce informel Il leur est difficile de fournir des sources régulière pour accéder au financement des logements formels, et avec l'absence d'une politique d'habitat adéquate, leur seul issu est le système parallèle

Il s’avère que ces circonstances socio-économiques ont contribué à fortifier les relations sociales au sein de ces populations, à différents degrés, dans les communautés d'origines, les familles élargies et le voisinage

Fig 21 Dernière résidence des ménages provenant de Tunis dans quartiers non réglementaires debut 1980 (chabbi 1986)
31 VIS-à-VIS

2.1 Hiérarchie sociale

« l’Habitat Spontané Périurbain est plus qu’une filière de production de logement, il s’agira de montrer que cette nouvelle forme d’urbanisation est aussi un système social complexe où les relations de sociabilité et le sentiment d’appartenance collective favorisent l’émergence d’une dynamique revendicative » (Chabbi, 1986)

La famille Elargie et la communauté d'origine

Provenant de la même région, les habitants éprouvent un sentiment d'appartenance et chez soi envers leurs quartiers En effet multiples quartiers non réglementaire sont marqués par des groupements communautaires et familiaux Les premières relations de sociabilité sont apparus grâce à ces deux types de regroupement, favorisant les échanges et l'entraide entre eux

La communauté d'origine se manifeste surtout sur le plan économique Legros affirme l'existence de solidarités fortes au sein des communautés d'origine se manifestant tant au niveau de l'information sur l'existence de terrains à construire qu'au niveau du financement du logement et de sa construction, avec des zones où "plus de 30 % des voisins ont des relations de parenté" (Chabbi, 1997)

Le voisinage

« ce n'est pas en général la proximité géographique de résidence qui construit le groupe, mais une proximité de goûts, de pratiques communes » Xavier Piolle

Bien que dans certains quartiers les habitants ne forment pas un regroupement communautaire ou familial, ces derniers bénéficient d’une relation basée sur la sociabilité grâce au voisinage qui met en place des liens très forts entre ces différents ménages

Les habitants des quartiers populaires maintiennent une forte relation basée sur le voisinage EN effet, Olivier Legros dévoile que "Pour cette raison les quartiers non réglementaires sont des lieux favorables à l'émergence de la « société d'interconnaissance » " (Legros 2003 p130)

32 Chapitre1 :Quartiers populaires en Tunisie

2.2 Pratiques sociales

Bien que ces quartiers ne soient pas bien équipés par des espaces verts et des équipements de loisir qui peuvent assurer des lieux de rencontre et des espaces publics dédiés à la convivialité, ces habitants développent des relations de sociabilité et d’échange entre eux devant leurs habitats ou bien dans la rue Pour les femmes, leur espace de sociabilité est représenté par la rue et les alentours de leurs maisons tandis que pour les hommes les cafétérias représentent un lieu de rencontre par excellence où ils peuvent échanger des nouvelles et des

discussions

33 VIS-à-VIS
Fig 22 Activités quotidiennes des differents profils des habitant des quartiers populaires

Synthèse

L’urbanisation non-réglementaire qui continue jusqu'aujourd'hui de s’étaler autour des grandes villes tunisienne est une répercussion d'une politique d'habitat qui, depuis l'indépendance, s'est orienté vers les couches les plus solvables, laissant la partie de la population à faible capacité financière incapable d’acquérir un logement décent, et avec la rareté du foncier et la montée excessive de son prix, ceci les a poussé à revendiquer leur droit à la ville à travers le secteur informel

Ces quartiers polpulaires ont évolués à travers les decennies en établissant des caractéristiques spatiales et sociales propre à eux:

Caractéristiques spatiales

Un tissu urbain très dense

Une infrastructure défavorable

Un grignotage des zones agricoles

Un chanter permanent des constructions

Un empiétement sur l'espace public

Absence d'espaces vert entretenus

Caractéristiques sociales

Les ménages sont

-des recasés des anciennes gourbivlles et centre de la ville

-des immigrant des zones rurales

Les communautés d'origine et les proximité familiales en déclin, et le voisinage de plus en plus important dans le relations sociales

La rue est un lue important de pratiques sociales

34 Chapitre1 :Quartiers populaires en Tunisie
35 VIS-à-VIS

2Habiter Hay Mohamed Ali

De se loger à Habiter; le spatial et le social en complémentarité

36 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali

Introduction

Les quartiers populaires sont une forme d'urbanisation que les habitants aux niveaux socioéconomique faible ont construit pour réclamer leurs droit au logement et à la ville. Et bien qu'ils sont dotés de caractéristiques similaires, chaque quartier a ses propres spécificités, dépendant de divers facteurs géographiques, historiques et culturels. Dans ce chapitre, nous développeront la 2eme phase du raisonnement du Design Thinking; "Define", ou nous nous attarderons sur le quartier Hay Mohamed Ali en particulier pour relever ses caractéristiques , et cela à travers les observations et les enquêtes faites insitu, pour mettre en lumière les pratiques spatiales et sociales de ses habitants par une approche descriptive et analytique.

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Centre Culturel

Ecole primaire

Mosquée

Monument archéologique

Carthage Mohamed Ali

Yasmina et carthage Mohamed Ali

Commune de carthage

N
Fig 23 Plan de la commune de carthage
38 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali

I. Cadre géographique et Historique

Hay Mohamed Ali est un quartier populaire situé au nord-est de Tunis, appartenant à la délégation de Carthage, et il est souvent associé au quartier qui lui est mitoyen El yasmina El hay, comme ses habitants le nomment, se trouve dans une zone archéologique riche en vestiges et monuments puniques, carthaginoises et romaines, qui attirent des visiteurs du monde entier, mais l'ecart entre l'etat de ce quartier basé sur les constructions informelles, et celui des autres quartiers "aisés" reste marquant

"Si Abd Alkader" qu'on a enquêté, est l'un des premiers habitants de Hay Mohamed Ali, , dépassant l'age de 70 ans il nous raconte:

"Je suis venu avec mon père quand j’étais jeune. On habitait a la Maalaga, quand l’état nous a -ordonné- de céder notre maison et aller habiter dans ce nouveau quartier, qui est une zone agricole. On était quelques familles seulement mais après le quartier a grandis petit à petit"

Initialement une zone Agricole Le quartier Mohamed Ali a pris forme depuis les années 70 après la relocalisation des habitants du malaga, afin de protéger l'héritage patrimonial Ensuite des immigrants d'autres villes tunisiennes s'installent à Hay Mohamed Ali, venus essentiellement de Beja, Kasserine et Kef avec 46% venant de Tunis, et le reste de leurs villes d'origine

Fig 24 Carthage Mohamed Ali aujourd'hui Fig 25 Habitants squatteurs aux citernes de la Maalga
39 VIS-à-VIS

II. Composition spatiale

1. Organisation Urbaine

Cet ensemble de quartiers d'habitat hétérogène, a connu une dynamique importante après les années 80, avec moins de 24% des chefs de ménages se sont installés avant les années 70 L’expansion a continué, les années suivant la révolution de 2011, de nouvelles constructions sont apparus, grignotant du site archéologique, tel que le site du cirque romain

1953 1985 Aujourd'hui
Fig 26 Évolution du tissu urbain de Carthage Mohamed Ali et Yasmina (source Commune carthage, interprestation personelle)
N
Fig 27 vestiges du cirque romain (https:// histoire-et-civilisations-anciennes.com)
40 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali
Fig 28 Construction anarchique qui s'empiète sur le cirque romain

L’accès au quartier se fait a partir de la route R23 qui sépare la zone de Carthage et le quartier Jardins de Carthage vers le nord ouest La rue de l'oasis nous mène ensuite vers El Hay, en le traverse jusqu’à arriver à El Yasmina

Le tissu urbain et de deux typologies différentes, une orthogonales avec des parcelles presque régulière, et l'autre organique

Fig 29 Grignotage du site archéologique Fig 30 Routes principales d’accès et routes secondaires Fig 31 Structures urbaine Le tissu urbain envisagé par le PAU
N N N 41 VIS-à-VIS
Le tissu urbain actuel

2. Typologies et caractéristiques du bâti

Les habitations sont de divers types , les premiers logements effectués par l’état étaient des habitations de type individuelles groupées Ensuite d'autres habitations se sont rapidement répandus, ces constructions informelles ont grignoté du site archéologique, avec une forte densité, poussant l'état à prendre de nouvelles mesures pour cerner cette expansion spontanée

Zone d'habitat individuel isolé (R+2)

Zone d'habitat individuel en bande(R+2)

Zone d'habitat individuel groupé (R+2)

Répartition des typologie de l'habitat selon le PAU

Zones d'assez forte densité d'habitat Les constructions sont généralement de type individuel isolé ou jumelé

Zones résidentielles ou les constructions sont de type traditionnel obéissant à l'ordre groupé, avec quelque constructions de type continu, jumelé et isolé

zones résidentielles à constructions généralement de type isolé, il peu contenir quelques constructions jumelé ou en bande

Site archéologique classé Equipement Public
N 42 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali
Fig 32 Typologies de logement carthage Mohamed AliYasmina , (source PAU Carthage , interprétation personnelle)

2.1 Au niveau du quartier

Les façades urbaines a hay mohamed ali sont hétérogènes Le cahier de charge de cette zone indique depuis les années 1980 que les habitations a carthage mohamed ali peuvent atteindre R+2 Malgré cela, on trouve souvent des constructions atteignant les R+3 et même les R+4 Ce phénomène nous pousse encore une fois a réfléchir à la potentielle nécessité de revoir ces anciennes règles

a. Rues Principales

Sur la rue principale on trouve une multitude de commerces, de différents types, beaucoup de locaux pour les travaux artisanaux comme les charpentiers, mais on trouve aussi des commerces informels qui s'installent sur les trottoirs pour quelques heures de la journée

Fig 33 Coupe sur Rue principale l'oasis Fig 34 Images prise au cours de la journée (source auteur)
2 3 1 1 2 3
Fig 35 Façade urbaine de la rue Farhat Hached montrant les hauteurs hétérogènes du bati
N
43 VIS-à-VIS

b. Rues Secondaires

Les ruelles des différentes zones d'habitation sont étroites, que souvent ne laissent guère l'espace pour deux voitures passer, ce qui laisse garer devant chez-soi difficile pour les habitants Les trottoirs quasi-inexistants force les piétons a utiliser la même voie que les véhicules

Le paysage urbain des ruelles peut être distingué par les façades "grises", des habitations en cours de construction qui dépassent les réglementations de la zone, des dépassements à la verticale pour les extensions en étages, mais aussi à l'horizontale avec des façades et des escaliers extérieurs empiétant sur les trottoirs

Extesion
Habitat aux etages Habitat et commerce
non reglementaire
Fig 36 Coupe sur deux rues secondaires Fig 37 facade en cours de construction (auteur)
2 1 1 2
Fig 38 Escalier empiétant sur l'espace public(auteur)
N 2 1
44 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali

2.2

Au niveau de l'habitation

a. Phénomènes des maisons inachevées

L'un des phénomènes les plus remarquable dans ce quartier, comme dans la majorité des quartiers populaires, est le phénomène des constructions inachevés

Les habitants ne planifient pas toujours ces extensions, et elles s'effectuent généralement en petites étapes s'étalant sur plusieurs années Certains sont contraint de s'installer dans des espaces quand ils sont en cours de construction

Dans certains cas, on peut observer des poteaux naissants sur certaines toitures, qui sont la depuis des années, ceci est une manière de prévoir une extension future, pour le fils ou la fille qui vont fonder leur propre famille par la suite La pénurie de logement pousse les ménage à trouver des solutions pour contourner les difficultés financière tout en étant solidaire avec les membres de leurs famille et leur communauté

Ces espace constructions incomplètes sont rarement laissé sans usage même, il sont souvent exploités soit comme local pour une activité commerciale artisanale, (certaines femmes se construisent une "Tabouna" pour vendre du pain) soit comme une petite ferme pour moutons et poules, d'ailleurs on trouve ce type de pratique dans plusieurs toits des habitations

b. Phénomène d'escaliers extérieur

les cages d'escaliers greffés à la façade: Ce dispositif de passage qui relie le RDC aux étages plus hauts, comme ces étages sont souvent des extensions qui n’ont pas été planifiés , donc l'escalier se retrouve essentiellement comme un "ajout" sur la façade "exposé" et sans intimité Des fois privatisant une partie de la rue Ce phénomène est récurrent dans tout le Hay mais il se concentre dans une de ses parties; le quartier 'el Foll'

Fig 39 Habitations inachevées attestant d’un souci d’extension verticale (auteur) Fig 40 Poteaux laissés pour futures extensions d'une habitation (auteur)
45 VIS-à-VIS
Fig 41 Toit exploité en tant que mini ferme (auteur)

Quand interrogé sur l'intimité dans le voisinage, les habitants admettent que même si le degré d’intimité& est réduit de cette manière, tout le monde respecte les autres, et "chacun pour soi"

c. Absence d'espace vert

Bien que cette zone est initialement dédiée à l'agriculture, elle est aujourd'hui saturée de constructions, sans espaces verts, et si celui ci existe, il serait soit délaissé et mal-entretenu de manière qu'il devienne insalubre et lieu de délinquance, ou bien l'un des habitants se le privatise et le rend inaccessible au public, le transformant en un potager privé ou un poulailler

-Les quelques arbres repérés débordent sur les ruelles étroites

-des espaces verts publics privatisés pour l'usage d'un ou quelques ménages seulement

-usage des lieux pour élever des animaux domestiques (poules, moutons )

Fig 42 Vue sur l'axe de la rue farhat Hached - El Foll Fig 43 Rue farhat Hached Fig 44 Escalier exterieur type, récurrent dans Hay El foll Fig 45 Espaces vert malentretenu au quartier Fig 46 Un espace vert transformé en un garage
N 46 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali
Fig 47 Un olivier dévordant de la facade

3. Etude de Cas

Cette étude vise à analyser une typologie d'habitat qui était répandu et à passé par des transformations variées à travers le temps Les informations sont le fruit de l'observation insitu et d'un entretien effectué avec le chef de ménage "Si Abd Alkader", qu'on a déjà mentionné a travers ses témoignages, de cette habitation témoin Il est nécessaire de mentionner que le caractère introverti des habitants nous a donné quelques difficultés à acquérir des informations plus précises

Les premières maisons a Carthage Mohamed Ali étaient généralement de type "Houch", elles comptaient dans les années 1980 plus que 80% des typologies existantes, avec d'autres typologies comme les villas et les gourbis Avec une taille moyenne de parcelle de 150m², ces parcelles étaient considérés par certains comme trop petits pour leur mode de vie

Les logements construits pour les habitants relocalisés de la Maalga étaient dans des petites parcelles , 2 chambres et un espace cuisine et un espace de toilettes couvert en tolle, le reste est un espace extérieur découvert

Fig 49 Localisation du logement témoin École primaire Mosquée N Fig 48 Plan type du logement de recasement habitants Maalga- archive Municipalité Carthage (Photo personelle)
47 VIS-à-VIS

Si Abd Alkader"nous révèle cette fois: "Quand on a quitté nos maisons de la Maalga, on a cédé des parcelles allant jusqu’à 800m²" pour nous retrouver dans des petites maisons de 80m², on n’avait plus de terre pour l'agriculture, notre première source de revenu"

3.1 Differentes transformations du logement:

Etat initial Années 70: Plan logement économique "houch" comme planifié par l’état pour le recasement des habitants de la maalga

1 ère transformation: Quelques années après l'installation Extension horizontale

Ajout d'une autre chambre avec l'extension de la famille

Tolle en acier Voisin Voisin Voisin Fig 50 Plan et élévation RDC en état initial Fig 51 Plan et élévation RDC 1ere transformation horizontale
48 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali
Fig 52 Facade Nord-ouest actuelle habitat temoin

Etat actuel

Des modifications intérieures de la configuration de la maison est faite Une nouvelle fonction a été attribue au RDC, il abrite un local commercial apportant ainsi une nouvelle source de revenu à la famille Local commercial

3.2 Etat actuel: extensions verticales et nouvelles fonctions

La composition de la famille change: Les descendants fondent leurs propres familles et s'installent dans les extension du logement en étages

Si Abd Alkader nous raconte:

"J'ai décidé de construire une maison pour ma fille en extension de la mienne, il est difficile de pouvoir acquérir un foncier, donc j'aide mes enfants avec mes moyens possibles, aujourd'hui ma fille vit au dessus de moi avec son mari et ses deux enfants, et au 2eme étage, mon fils a aussi construit sa maison."

Voisin Voisin
Fig 53 plan et elevation RDC à l'etat actuel Fig 54 Etat actuel des extensions verticales de la maison de Si Mohsen et ses descendants
49 VIS-à-VIS

Les transformations ne se limitent pas aux transformations intérieures de l'espace de l'habitation, en effet, une autre forme d'appropriation a lieu à l’extérieur au seuil de l'habitation, entre l’intérieur et l’extérieur Des petits murs en béton sont élevés pour marquer l'espace d'entrée et délimiter la partie commerce et la partie habitation Le local commercial loué s’étend aussi vers l’extérieur a travers des éléments pour exposer les produit, puisque l'espace est insuffisant à l'intérieur

La maison de Si Abd Alkader est un modèle temoin des transformations qui mérite d'être enrichi par d'autres exemples mais qui est révélateur des phénomènes qu'on trouve dans le quartier.

-Des transformations horizontales au niveau du dispatching spatial pour répondre au besoins de la famille qui s'agrandit

-Des transformations Verticales pour les descendants

-Des dépassement les règlements de la zone au niveau des extensions verticales et l’empiétement sur le trottoir.

-Des transformations sans architecte

-Attribution une nouvelle fonction [commerce] à une pièce de l'habitation pour avoir un nouvelle source de revenu

Fig 56 Schema de l'aménagement de la facade Nord Table Amovible pour exposer les produits Petit mur pour délimiter les espaces Fig 55 Occupation et aménagement de la facade actuelle
50 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali

Quartier Mohamed Ali

Un quartier populaire dense, Une ancienne Zone agricole

Rue principale l'Oasis pleine de vie, de commerces formels et informels,

un flux vehiculaire et piétton important Ruelles secondaires étroites

Constructions inachevées, des extensions verticales envisagées

Un niveau économique faible +

Penurie de logements

Nouvelle fonction attribué au RDC

Phénomène récurrent d'escaliers exterieurs

Un besoin rentabiliser tout l'espace

51 VIS-à-VIS

II. Appropriation et sociabilité

Il suffit de faire un tour a pied dans les ruelles étroites de Hay Mohamed Ali pour remarquer « des scènes de vie », de différentes manières d’habiter La rue n’est qu’une extension du logement, ou l’habitat, elle fait partie du quotidiens des usagers Les escaliers découverts qui portent sur l’extérieur, on se sent en même temps a l’extérieur qu’a l’intérieur, des petits enfants qui jouent, des vieilles femmes voisines qui s’assoient devant les portes pour papoter, cette appropriation il est issue d’un besoin de sociabilité et d’un manque d’espace adéquats a ce besoin Avec des coûts de construction élevées et inaccessibles a ces classes sociales moyennes et une rigidité des loi qui restent malgré cela détournée

Malgré les conditions désavantageuses, les habitants de la cité Mohamed Ali ont pu s’approprier leurs ‘habitat’ de différentes manières, les liens sociaux crées sont solides, se connaissant tous depuis des années, ils ont tissé un ‘vivre ensemble’ propre à eux, qui respecte en même temps leur vie intime mais laissant un sens de communauté et de solidarité

52 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali
Fig 57 Représentation d'une scene obsérvé devant l'habitat de si Abd Akader- (source: auteur)

Observations et Enquête

Pour mener à bien notre analyse et afin de mieux définir nos choix conceptuels par la suite dans la partie du prototypage et expérimentations, nous présentons cette démarche empathique effectué dans le quartier Mohamed Ali et Hay el Foll faits grâce à des observations, dans des temporalités différentes durant les mois de Novembre 2021 à Avril 2022 Complétée par une enquête qualitative sur un échantillon de résidents de la zone présentant de différents profils

En complément aux observations et la prise de photos faits dans le site, une enquête1 se base sur un entretien direct, qui a été ensuite récupérée essentiellement a travers des enregistrements vocaux

Principaux axes de l'enquête:

Identification

Etat de l'habitat actuel

Etat initial et changements effectués

Changements envisagés

Activités quotidiennes

Relations avec le voisinage

Partage et mutualisation

1 - Les techniques et les méthodes d'entretiens ont été initiés par madame Imen Oueslati au cours d'une intervention qu'elle a effectué au sein de l'atelier Green Thinking

53 VIS-à-VIS

1. L'espace public

Nous entendons par espace public à Hay Moahmed Ali les espaces de proximité et annexes à l'habitation, tel que rues, trottoirs etc Le type d'occupation de l'espace public varie d'une manière remarquable selon le type de rue et sa vocation (commercial, résidentiel )

1.2 La rue principale

En effet, la rue principale du quartier Hay Mohamed Ali "Rue l'Oasis" est équipé de plusieurs commerces et équipements de proximité, dont certains sont informels Souvent la rue devient une extension pour les commerçants d'exposer leur produits, et ce type de transformation est temporaire, il disparaît avec la fermeture du local

Fig 58 Commerces marginaux dans l'axe de la rue principale (auteur) Fig 59 Commerces dans un état ouvert et fermé (auteur) Fig 60 Des jeunes hommes jouant au baby foot prés d'un "Kochk" commerce (auteur) Fig 61 Des hommes qui s'assoient dans l'espace que le café s'est approprié (auteur)
54 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali

1.2 Les ruelles

Espaces plus calmes et en lien direct avec les habitations, sont considérés et appropriés comme des extensions des logement, La rue est habité a travers les liens sociaux et les usages physique; architectural et architectonique

lorsqu’on marche dans les ruelles du quartier Hay Mohamed Ali , le premier degré d'observation nous révèle plusieurs usagers pratiquants la rue, la majorité sont à pieds ou sur des bicyclettes, d'ailleurs l'une des spécificités de ce quartier est l'usage fréquents du transport doux, mais aussi des mobylettes et "vespas"

Dans les heures du matins pas celle du matin, le mouvement est rapides, les habitants sont pressés, des mamans accompagnent leurs enfants à l'école, des commerçants ouvrant leurs portes etc

Les personnes âgées installées à l'ombre de la mosquée ou à celle des oliviers proches, souvent à même le sol Certains expriment qu'il est important de surveiller leurs petits enfants pendants qu'ils jouent dans ces rues

L’après midi, les ruelles sont d'une différente dynamique, c'est l'heure de se reposer, après les longues heures de travail, de ménage ou d'études, beaucoup s'installent dans les ruelles de 'el houma' pour changer d'air

Des voisines s'assoient devant les portes, sur les "atba"de leurs maisons et observent ensemble les passant

Elles ne sont pas les seules à le faire, les hommes âgées se réunissent sur les trottoirs , et boivent du café

Les ruelles: espace tampon de rencontre et de divertissement

Fig 62 Fig : femmes se divertissants sur les trottoirs(source -Film de félix vighé ) Fig 63 Hommes se divertissants sur les trottoirs(source -Film de félix vighé ) Fig 64 Enfants rentrant de l’école (auteur)
55 VIS-à-VIS

A une heure plus avancée dans la nuit, la sociabilité change de forme pour principalement concerner la sociabilité masculine , ou elle s'exprime à travers de petits groupes d'amis qui boivent en cachette de l'alcool acheté clandestinement Des adolescents se regroupent volontiers pour boire ou fumer dans la rue, ou à l'intérieur des boutiques tenues par l'un de leurs amis, lors de nos entretiens ,ces pratiques sont la délinquance que les adultes déclarent être la source d'insécurité dans le quartier, mais les jeunes nous ont assuré que personne de leur quartier ne courait aucun risque, tant qu'ils se connaissaient tous

2. L'appropriation selon les temporalités

Habiter Hay Mohamed Ali

Fig 65 Utulisation des ruelles pour les deuils(auteur) Fig 66 Café pendants les grands matchs de football l'auteur)
espace intime La Rue, espace public approprié
espace pour occasions particulières
de s Sociabilité avec le Voisinage avec la famille élargie 56 Chapitre 2: Habiter Hay Mohamed Ali
Pour usage domestique Comme extension de l'habitation Son
Comme
Lieu

Synthèse

Hay Mohamed Ali est né dans un contexte politique et géographique particulier des autres quartiers informels de Tunisie, Il a passé par plusieurs transformations au niveau du paysage urbain et du logement dans un premier lieu et au niveau social en deuxième lieu, en effet le sentiment de "chez soi" de l'habitant de El Hay s’étend de la sphère de la simple cellule du logement bâti pour inclure la rue désormais habitée.

Bien qu'il vénère son espace intime, l'habitant reste aussi attaché aux ruelles de son quartier, le vis-à-vis avec l'intérieur-extérieur est très important dans son quotidien, il représente un lieu de sociabilité de fête, de deuil, un lieu où il a tissé un réseau interpersonnel à l'extérieur de sa famille et de sa communauté d'origine pour inclure le voisinage, désormais le cadre d’interaction sociale le plus important. Cette relation avec l'autre et l’extérieur est importante malgré la rupture que représente le seuil des habitions qui relie ces deux espaces.

Avec ses observations et analyse de ce quartier conclure que l'expression " changez nos maisons" qu'a exclamé l'habitant de el Hay de notre enquête chapitre n'émane pas d'un refus de leur logement ou d'une envie de reconstruire un nouveau, mais c'est une expression d'un besoin d'adapter le bâti avec le vécu en perpétuelle évolution.

57 VIS-à-VIS

3Mutualisation

Un vivre ensemble Chacun chez soi

58 Chapitre 3: Mutualisation

Introduction

Monotones et aliénantes, les villes denses sont un espoir de confort et de modernité souhaité par les citadins Une modernité qui ne cesse de se prouver isolante pour ses habitants, et qui est de plus en plus contesté de son aspect "individualiste" avec le besoin humain d'un vivre ensemble La mutualisation est une approche qui resurgit dans espoir d'acquérir cette sociabilité tout en répondant à d'autres enjeux contemporains de notre société et environnement Dans ce chapitre, nous essayerons de comprendre les notions de chez soi pour mieux comprendre la mutualisation dans ses dimensions sociale ainsi que spatiale, et ceci à travers des exemples de mutualisation en Tunisie et dans le monde

59 VIS-à-VIS

I. L'homme et l'espace: Une quête d'identité

L'anthropologue américain Edward Hall dévoile dans ses analyses que notre être-au-monde et que notre rapport à l’espace est déterminé par le fait que nous ayons un corps qui, certes, occupe un espace objectif, mais habite toujours aussi l’espace ou une portion d'espace

Ce rapport corps-espace s'exprime selon une hiérarchie sensorielle que l’individu délimite autour de lui pour se protéger Hall établit que ces distances varient selon la culture et également selon les lieux où l'interaction se déroule, il détermine expérimentalement l'existence de quatre distances chez l'individu, avec le passage de l'une à l'autre marqué par des modifications sensorielles:

La distance intime : jusqu’à quarante centimètres ; elle signifie une relation

d’engagement avec un autre corps

La distance personnelle : elle correspond à une petite bulle (jusqu’à un peu plus d’un mètre) qu’un individu crée autour de lui

La distance sociale : de 1,20 à 3,6 mètres ; c’est la " limite du pouvoir sur autrui "

La distance publique : au delà de 3,6 mètres

En créant son Habitat, 'homme cherche donc d'une part "la construction de soi" et d'autre part de se protéger dans l'espace , de l'environnement extérieur, du regard de l'autre et du jugement de la société, le poussant a créer des limites rigides entre lui et cet 'extérieur' Ainsi des questions se soulèvent en rapport à cette limite entre l'espace qu'occupe l'individu et son environnement ainsi que les modalités d'effectuer la transition intérieur- extérieur

60 Chapitre 3: Mutualisation
Fig 67 Diagramme des sphères proxémiques selon E.Hall, interpretation personelle

1.Le chez-soi entre le privé et le public

Le chez soi nous fait revenir a la notion de l’identité, puisque cet espace reflète le ‘soi’ évoqué, il devient une prise de conscience et de connaissance de l’identité, dans un premier lieu cette identité est retrouvé dans l’habiter, ou L’intimité est un besoin fondamental, mais ce besoin n'est pas suffisant en soi, car "L’être humain est un être sociable qui a un besoin primaire d’échanger et d’être avec les autres "(Thibault, 2009), il faut ainsi acquérir l'équilibre complexe entre le besoin de communiquer avec les autres et le besoin de s’en protéger La sociabilité et l'intimité, tous deux font partie intégrante des comportements de et l'identité chaque individu

Le chez-soi dépasse la bulle du logement, pour englober d’autres espaces matériels et immatériel, ou l’identité de l’usager n’est pas en danger de l’aliénation, par les autres Cette identité est retrouvé dans l’habiter, mais elle réside aussi dans les espaces que l’individu peut s’approprier

Le chez soi n’est donc pas un objet séparé de la ville, mais un espace intégré dans un espace plus vaste, correspondant à une pratique de l’habitation ou l'homme s'identifie et se reconnait

Public -----------------------Privé
61 VIS-à-VIS
Fig 68 le rapport entre le privé et le public

1.1.L'espace privé et intimité

Pour avoir l'intimité dont il a besoin, l'habitant tisse un lien entre lui et l'espace qu'il occupe, c'est en s'appropriant cet espace que le "chez-soi" est atteint, le besoin d’intimité se trouve autant dans la sphère publique qu’à l’intérieur de l’habitat lui-même Altman (1975) définit l’intimité comme étant le contrôle sélectif de l’accès à l’individu ou à un petit groupe permettant ainsi d’organiser, selon les désirs de chacun, les interactions avec les autres

A travers ces dimensions de l'intimité, on peut identifier deux axes pour l'intimité: L'intimité par l'appropriation et l'intimité par le contrôle

a. L’intimité par l’appropriation

Au niveau de l'habitat l'appropriation signifie "être maître de l’espace, libre d’agir et de modifier celui-ci, avoir la maîtrise de l’ouverture et de la fermeture de sa maison aux

autres" (Serfaty-Garzon, 1999)

Segaud (2010 :68) défini l’appropriation comme l’action de « rendre propre (sien) l’espace, c’est le singulariser pour le construire selon mes sentiments et ma culture »

Selon Bernard (1993) l’appropriation est d’abord physique par la reconnaissance des repères, des bâtiments, des commerces et d’autres indices subtils Elle peut être également de nature symbolique soit par le développement d’un sentiment d’appartenance à une identité collective dans laquelle les individus s’inscrivent

b. L’intimité par le contrôle

La notion de contrôle est une dimension importante qui permet de lier l’architecture et l’intimité , différents éléments de l’environnement bâti, interviennent, es éléments architecturaux tels que le mur, la porte ou la fenêtre ou le mur, ces barrières physique transforment l’habitation en une limite en soi

Fig 69 Espace privé et intimité
62 Chapitre 3: Mutualisation
Fig 70 Le contrôle de l'intimité

1.2L'espace Public et sociabilité

Le public est tout ce qui parait et peut être vu et entendu par tous l'espace public est ce qui appartient à tout le monde et à personne en même temps, il est pratiqué par ces usagers et leur sert de lieu de rencontre , de passage et de réunion

Le langage de l’espace, exploré par Lawson (2001), permet à la fois d’exprimer notre solidarité et notre individualité, l’architecture ayant le pouvoir de créer des occasions, pour les occupants d’un lieu, de rencontrer, d’interagir et d’échanger Ce sont ces échanges qui viennent créer, selon lui, un sentiment de communauté, d’appropriation à un groupe La sociabilité ne venant jamais seule sans l’intimité, cet équilibre peut donc être développé sous divers angles à travers l’aménagement urbain et l’architecture

1.3 L'espace transitionnel et intermediaire

Afin de trouver son équilibre entre sociabilité et intimité, l’individu doit pouvoir traiter les frontières entre le privé et le public

L’espace architectural a donc un caractère transitionnel qui permet d’aller d’une étape à une autre C’est le passage obligé de l’espace personnel à l’espace social (David, 2003 : 143)

Ainsi des questions se soulèvent en rapport à cette limite et les modalités de transition intérieur- extérieur

Comment rendre moins sévère le passage entre les parois de la coquille 'appartement' -ou règne la vie privé- et celle de l’extérieur tout en conservant son caractère sécurisant?

Fig 71 Espace public et sociabilité
63 VIS-à-VIS
Fig 72 Espace Intermédiaire(auteur)

II. L'espace Intermediaire: Quête d'équilibre

Vers un « chez-soi » flexible et appropriable : l'espace intermédiaire

"C’est un espace où l'on s’arrête un peu pour s’acclimater aux conditions nouvelles auxquelles on va être confronté dans l’univers où l’on se dispose à pénétrer " (David, 2003 : 199)

L’espace intermédiaire naît de l’inévitable dualité entre l’intérieur et l’extérieur, engendrés par n’importe quel point de rencontre ou limite entre deux environnements (Ballesteros 2003)

1.L'entre deux

L'espace intermédiaire consiste en un environnement statique ne favorisant aucun déplacement À cet endroit, il y a état d’équilibre entre les forces

Ces espaces de transition sont un lieu de passage entre deux espaces, ils permettent de changer de statut, entre intérieur-extérieur ou privépublic Ces états de transitions s'effectuent avec différents degrés et types de progression, les uns plus directs que d'autres, se présentant comme un lieu de reconciliation

L’espace de transition est une zone se situant entre un volume intérieur et un autre extérieur à celui ci Il permet de faciliter le déplacement de l’homme à travers ces espaces aux caractères distincts

Dans un cadre domestique, cet espace peut être perçu comme un espace intérieur autant qu'un espace extérieur de l'habitation, dépendant du point de vue de l'usager de l'espace Il ne semble appartenir à aucun des bulles privé ou public, n'ayant pas une épaisseur particulière entre les deux sphères opposées de l'environnement, la transition devenant ainsi un espace indépendant en soi

Fig 73 Rapport du privé au public (source auteur)
64 Chapitre 3: Mutualisation

2.Le seuil: Spatialités diverses

Le seuil exprime la transition et la liaison entre des domaines à caractères différents

Dans la conception de l’espace architecturé, le seuil correspond d’abord à cet espace de l’entre-deux qui environne l’entrée principale de l'habitation Il présente la limite entre la sphère du public et celle du privé

Le seuil existe lorsqu'on veut séparer un lieu du reste de son environnement, pour garantir une qualité spatiale choisie et controlée, dans cette dimension introverti de l'espace, l'identité de ce dernier et de son usager est construite, tout en assurant sa protection et sa sécurité

Pour Pierre Boudon (2013), le seuil se décrit topologiquement comme un trou dans une surface située entre deux régions, qui prend la forme d’un passage permettant de traverser l’épaisseur du bord Ce passage du privé au public dans l'habitat s'effectue de différentes formes et niveaux dépendant de la typologie de l'habitat:

− Dès le seuil du logement[porte d’entrée, palier, couloirs intérieurs et coursives] Premiers espaces intermédiaires que l’on rencontre

− les cages d’escaliers et ascenseurs

− À la frontière avec la rue, quand l’immeuble n’est pas entouré d’espaces verts, le hall d’entrée de l’immeuble, accueille souvent les boîtes aux lettres

− Marquant la frontière, les portes d’entrée et plus généralement les dispositifs d’entrée des immeubles, toujours plus sécurisés (clé, code, interphone), se présentent comme de l’interface entre privé et public Ici, rien n’est " commun " puisque même les boîtes aux lettres sont en façade

− A l’extérieur des immeubles, mais compris dans l’enceinte de l’ensemble résidentiel, cours, passages et impasses s’offrent comme des espaces de circulation et d’appropriation

− En dernier lieu, on trouve grilles, portails, barrières, qui ferment un ensemble résidentiel, pavillon ou immeuble, marquant la distinction entre le privé, le commun et le public de manière plus ou moins rigide

65 VIS-à-VIS

2.1 Seuils dans la maison traditionnelle à patio

Sous l'influence du culte et des pratiques sociales, la médina de Tunis a formulé un aspect de dualité joignant privé et public On peut retrouver cette notion en prenant le chemin des rues des souks jusqu'aux impasses menant aux demeures à patio les plus richement décorées

"Nous parlons d'une succession de filtres depuis l'espace public jusqu’au plus profond de l'espace privé, pour un étranger qui veut visiter la zone résidentielle, il faut franchir un certain nombre de filtres Longer une longue rue étroite et tortueuse, puis s'engager dans une impasse L'impasse est un espace de transit par lequel on accède aux habitations Outre sa fonction distributive, il représente un prolongement de la maision, un véritable écran qui précède l’accès à l’intérieur des lieux domestiques " (S Ammar 2019)

La chicane :Un dispositif de passages décalés suggérant un changement de situation: Le passage de l'extérieur à l'intérieur

Les différents degrés d'intimité recherchés sont visibles dans l'exemple de la maison à Patio de la médina , ce seuil présente une configuration spatiale filtrant les degrés d'intimité depuis la rue jusqu'au patio ou "wost eddar"

Fig 74 Plan Type d'une maison à patio Fig 75 Dispositif d'entrée vers la 1ere skifa Fig 76 Hiérarchie des seuils et degres d'intimités de l'entres jusaqu'au patio Fig 77 Tissu urbain de la médina
66 Chapitre 3: Mutualisation

2.2 Seuils dans les immeubles collectifs:

Cas de la transformation d'immeubles de logements sociaux

Prix Mies Van Der Rohe 2019

Dans Le cadre de la réhabilitation de l'Office public de l'habitat de Bordeaux Métropole s logements de bordeaux, fait appel aux différents intervenants pour trouver des solutions à l’etat de ces quartiers, une fois la question de leur démolition écartée, les trois bâtiment g h et I , hauts de 10 a 15 etages, regroupant 530 logements, exigeant donc une une rénovation, le groupe de trois architectes Lacaton & Vassal, Frédéric Druot et Christophe Hutin, avec Vincent Puyoô prennent en charge cette commande,

« Ne jamais démolir, ne jamais enlever ou remplacer, toujours ajouter, transformer et réutiliser  »

Transformation Principale:

Extension des espaces interieures et ajout de balcons

Transformations secondaires: Remplacement des fenêtre Isolation des murs exterieurs

Remplacement des equipements des salles de bains

Ajout d’ascenseurs

Les lotissements du grand parc de bordeaux est une zone d’habitat social dense, à dix minutes du tramway du centre de la ville

Les 4 000 logements de « La Cité du Grand Parc » s’organisent autour d’une grande zone de verdure centrale de près de 8ha qui accueille la majorité des équipements associés

67 VIS-à-VIS

a. Les seuils de circulation et seuils privatifs

L’ajout de jardins d’hiver et de balcons en extension offre à chaque logement le bénéfice de plus de lumière plus de fluidité de confort et de vue. Depuis l’intérieur la vue sur Bordeaux est panoramique et unique, compte tenu du profil général très bas de la ville C'est une situation d'habiter exceptionnelle

1. Seuil commun de circulation

horizontale

2. Seuil commun de circulation

verticale: Escalier

Ces deux espaces communs sont essentiellement pour desservir aux différents étages et habitations Dans les immeubles collectifs les seuils sont de nature purement fonctionnelle

3 2. Seuil Privatif, permet le vis-àvis intérieur-éxterieur en gardant

l'intimité: Le balcon

Voir sans être vu

Fig 78 Extension de balcon(www. beta-architecture.com/)w<
3
Fig 79 Exemple de transformations effectué: Ajout de jardin d'hiver(www.beta-architecture.com/)
1 2
68 Chapitre 3: Mutualisation
Fig 80 Expace salon avant et après l'extension

b. La réhabilitation comme alternative

L’objectif de ce projet était d'augmenter la liberté et les possibilités de vie des familles qui n'ont pas forcément beaucoup d'argent A environ 50 000 € par logement, la rénovation a coûté environ la moitié du prix d'une construction neuve. Et seulement la moitié du budget a été dépensée pour les façades ; le reste était consacré à une mise à niveau plus générale Les appartements revitalisés non seulement offrent une meilleure paysage sur la ville, mais ils sont mieux perçus par le public après la transformation radicale de la façade

Cette transformation cherche a être économe permettant de produire des logements généreux, confortables et performant énergétiquement tout en conservant au maximum le bâtiment existant sans y effectuer de travaux lourds portant sur la structure, les escaliers, les planchers

A travers la réhabilitation de ce projet, le logement social, patrimoine immobilier souvent décrié, a subi une transformation pertinente et économe qui produit, à partir d'existants jugés a priori sans qualités et perçus négativement, des logements généreux, confortables, performants énergétiquement, qui renouvellent les typologies et les conditions d'habiter, de confort et de plaisir, et tirent vers le haut l'habitat urbain d'aujourd'hui

1 2 3 4 5 6 69 VIS-à-VIS
Fig 81 Les différentes étapes d'installations des jardins d'hiver

III.Mutualisation

Mutualisation et vivre ensemble

La mutualisation et le partage des espaces, biens et services sont des notions que l'on voit apparaître de manière croissante dans les projets urbains et architecturaux contemporains mais aussi dans les domaines de la mobilité et de l'énergie Si ces notions se réclament d'une certaine innovation sociale, sociétale, économique et environnementale, elles n'en sont pas moins des tendances de fond qui structurent depuis toujours la question de la relation entre l'individu et la communauté dans l'organisation des espaces urbains, de l'habitat et des activités tertiaires et l'articulation entre la sphère privative, le collectif et le commun

Dans la préface consacrée à l’ouvrage « vivre ensemble autrement», P Rabhi note que « le « chacun pour soi », ( ) peut être remplacé, entre autres alternatives, par des lieux d’« oasis solidaires », basées notamment sur la mutualisation des savoirfaire, pour vivre ensemble, mieux et avec moins d’argent »

70 Chapitre 3: Mutualisation

1. Les Oukelas

Exemples de mutualisation en Tunisie Mutualisation imposée :

Après l'indépendance, la habitants de la médina on quitté leurs demeures pour s'installer dans les quartiers européens, ils ont alors été remplacés par les immigrants des zones rurales, d’où la genèse du processus dit "Oukalisation" 1 concerné, au début, principalement par les maisons arabes à patio, il s'est développé ensuite pour désigner "la transformation des demeures de notables des médersas, des tourbas, des zaouïas en résidence pour populations défavorisées" (A El Ghali 2010)

A la fin des années 1980 il y avait plus de 600 oukalas dans la Medina, hébergeant 3 000 ménages (environ 15 000 personnes) (ASM) Avec la typologie des demeures à plusieurs vestibules s'ouvrant sur une cour centrale, elles étaient favorable à la location, à la pièce

1l qualifié d’ « oukalisation » par l’ASM et la mairie de Tunis, dans les études de 1967 à 1972 -Oukala, issu de l’arabe dialectal tunisien et qui désignait originellement une pension louée pour une courte période à des hommes célibataires venant chercher du travail à Tunis

Fig 82 Karamed Rue Karamed, ancienne bagne transformé en Oukela (Source ASM) Fig 83 Etat actuel de l'école primaire de la rue du Tribunal Oukalisée
71 VIS-à-VIS

La location se faisait pour plus de 4 ménages sans relations de parenté, des fois une pièce recevant une famille entière, ce qui a entraîné une sur-densification de ces habitations, accélérant ainsi leur dégradation Les autorités n'ont effectué un programme de relogement et de réhabilitation qu'après l’effondrement d’une de ces oukalas

Les oukalas n'ont pas gardé leur spécificité d'origine, et ont été transformés d'un habitat temporaire réservé, aux hommes, à un habitat résidentiel de famille Cette nouvelle forme de logement familial, est devenu un nouveau mode d’habitation, une cohabitation de différentes familles d'origine sociales différentes Chaque famille dispose d’une pièce privée tandis que les sanitaires, les points d’eau et les cuisines sont communs, à tous les habitants

Les familles étaient d'un niveau économique très faible, que leur seul issu était de cohabiter avec des "étrangers" et partager des espaces commun, un "vivre ensemble" leur a été infligé dans des conditions particulières, mais ceci ne les a pas empêché d'adopter des pratiques et des coutumes propre à eux pour s'adapter à l'espace inadéquat à cette mutualisation imposé, avec une évolution continue des modes de structuration de l’espace et des usages, à différentes échelles

L’histoire récente a vu ce phénomène, augmenter de nouveau, d’une manière exponentielle, après la révolution Tunisienne de 2011, qui a engendré la repoussée de nouvelles oukalas, dans la médina de Tunis "

Oukela Mutualisation imposé Cellules intimes trop petites Nombre de ménages trop elevé Construction en dégradation 72 Chapitre 3: Mutualisation
Fig 84 Etat actuel de l'école primaire de la rue du Tribunal Oukalisée

2. Copper Lane

Exemples de mutualisation dans le monde: Londres

Mutualisation intentionnelle :

Architectes: Henley Halebrown

Rorrison Architects

Année: 2014

Surface: 795m2

Client: Six Familles

Prix

Hackney Design Awards, 2016

Civic Trust Awards, 2015

Housing Design Awards, Custom Build, 2015

Blueprint Awards, Best Non-Public Project, 2014

Ce projet est la première expérimentation de co-habitation à Londres

Ce projet se base sur une communauté "intentionnelle" avec des équipements partagés Ce projet est une réponse à un nouveau besoin social né de l'évolution des modes de vie et de l'économie au Royaume

Uni, rendant l’accès à la propriété plus abordable et façonnant des quartiers plus conviviaux et durables

Fig 85 Maquette de l'implantation du projet Fig.86. Ambiances du projet Copper Lane
73 VIS-à-VIS

1. Co-Housing au milieu de l'urbain

Cohousing Danois, Genese d'un neo urbanisme durable

Le co housing ou l'habitat partagé est un type de quartier intentionnel ou de lotissement composé d'espaces privés et communs, où l'accent est mis sur la communauté Les membres exploiter et développer la communauté par consensus et font partie de la conception de l'espace

Depuis les années 50 au Danemark et en Europe en général, Ils ont été conçus pour fournir un équilibre entre la vie privée et la vie-commune, avec des usagers qui se connaissent, se partagent les mêmes idées et principes, et se soucient les uns des autres Ces communes sont né dans les zones périurbaines, mais qui apparaissent de plus en plus dans le milieu urbain

Plan du RDC : les six logements sont planifiés autour d'une salle commune, d'un atelier et d'une buanderie communs

Plan du 1er etage: les maions s'ouvrent vers l'extérieur sur les jardins, plutôt que vers l'intérieur autour de la cour

Fig 87 Plan RDC -1 Fig 88 Plan 1er Etage
74 Chapitre 3: Mutualisation

2.Espaces Mutualisés Extérieurs

Le concept recherché était de développer un type de bâtiment qui manifeste l'idée de «communauté» et de maximiser l'espace extérieur,

Le plan offre un périmètre continu de jardins communaux qui offrent des conditions de croissance et des atmosphères variées En conséquence, il y a un fort sentiment que le projet est intrinsèquement lié à son territoire

2.3 Espaces Mutualisés Intérieurs

Chaque maison a été conçue pour bénéficier d'un apport généreux en lumière naturelle tout en veillant autant que possible à ce que les habitations ne se regardent pas

La stratégie de conception était de développer un type de bâtiment qui manifeste l'idée de «communauté» et de maximiser l'espace extérieur Par rapport aux maisons mitoyennes typiques où la sphère publique se termine à la porte d'entrée, les frontières entre l'espace public et privé ont été étendues au-delà de la norme

75 VIS-à-VIS

des espaces de buanderies et ateliers multifonctionnels sont mis au services des habitants, ils permettent d'optimiser les ressources et les dépenses versés par toute la communauté

Ceci implique que une organisation gestion de l'usage des équipements partagés est mise en place pour les habitants afin de s’assurer du bon fonctionnement intérieur de ces espaces

Une construction saine

Les quatre maisons de 3 étages sont revêtues de planches de bois verticales non traitées, les deux maisons de 2 étages en brique Les murs intérieurs et les plafonds sont en plâtre blanc naturel non peint, les étages supérieurs et les escaliers sont en bois de sapin de Douglas huilé à la chaux et le rez-de-chaussée est recouvert d'une chape w

76 Chapitre 3: Mutualisation

La performance de la structure du bâtiment - isolation, étanchéité à l'air et ventilation à récupération de chaleur - joue un rôle essentiel au lieu d'une technologie coûteuse et non éprouvée Perspective nord-est : l'énergie grise de la construction a été prise en compte dans tous ses aspects : recyclage des déchets de démolition ; superstructure en bois; bardage en bois; fenestration en bois et toits verts partiels

La philosophie réduit l'impact collectif des ménages sur l'environnement dans la construction de leurs maisons et dans leur vie quotidienne en formant une comité intentionnelle

Co habitat Économie

Équipements et coûts partagés

Copper Lane

Durabilité

Matériaux locaux saints

Moins d’énergie consommée

Vie commune et entraide

Mutualisation Intentionnelle Sociabilité
77 VIS-à-VIS

3. Villeray

Mutualisation dans le Village Urbain

La manière dont les groupes sociaux s'approprient le territoire urbain a toujours été le centre d’intérêt des sociologues, anthropologues, urbanistes et architectes, des quartiers riches aux quartiers informels, mais la ségrégation spatiale dans l'habitat reste indissociable au developpement de la villle

La démonstration a déjà été faite du « village urbain » dans une forme archétypale du quartier Les quartiers ouvriers se prêtent effectivement à une analyse des spécificités des modes de vie au regard de leur localisation dans la ville et de leurs conditions d’habitat Ils sont les vestiges de la société industrielle dans des villes en pleine mutation

Le concept de village urbain suit l'approche du nouvel urbanisme, qui s'inspire de l'urbanisme ancien et qui de plus s’intéresse au développement durable et la mixité sociale d’une ville :

• Ville des courtes distances favorisant la marche à pied et le vélo,

• Densité d’habitation suffisante pour permettre la viabilité d’activités commerciales,

• Mixité sociale et spatiale des habitants et des activités économiques afin de limiter les déplacements et brasser les différentes catégories de population

Fig 89 Illustration village urbain https:// villageurbain.org/cohabitat
78 Chapitre 3: Mutualisation

Ce nouvel urbanisme favorise l’émergence de nouvelles formes architecturales, avec un résolument moderne ou par la réhabilitation de l'ancien, et vise de nouvelles formes d’organisation sociale qui ne s'attache plus à l’urbanisme moderne qui se base sur l'anonymat t mono-fonctionnalisme Mais il se concentre sur une approche citoyenne et participative

Caractéristiques Principales:

-la proximité géographique

-La sociabilité

-la capacité de rétention du quartier

Villeray est considéré un village urbain grâce à sa taille, sa densité, sa morphologie et sa diversité fonctionnelle, C'est un espace de vie commune à échelle plus large que les exemples de mutualisation qu'on a élaboré au cours de ce chapitre, les interactions sociales y sont favorisées ce qui donne une identité particulière à ce quartier d’où le sentiment d'attachement qu'éprouvent les habitants envers leurs espaces

Fig 90 Les principes du village urbain
79 VIS-à-VIS

Habiter le vis-à-vis

Le quartier populaire aujourd'hui dans la dualité de la densité et l'isolation sociale Un conflit entre le vécu et le conçu Privé Privé

Une mutualisation de l'espaces intermédiaire pour Modéle intégré de l'habitat: Inclusif Durable Economique

Public Privé Privé

le rapport extérieur - intérieur n'est plus une rupture mais une succession fluide La ruelle une extension du chez-soi et un lieu de sociabilité

seuil rigide Public
80 Chapitre 3: Mutualisation

Synthèse

Le sentiment de bien-être et le confort dans l'espace où l'on vie n'a jamais été une fourmule standardiser qu'on peut appliquer dans tous les milieux. Certes, cette dimension subjective dépend des différents individus, sociétés et cultures, mais l'être humain a éprouvé depuis la nuit des temps, le besoin de sociabilité pour survivre. Ses aspects changent de formes et de degrés mais il reste toujours présent.

Dans notre aire de plus en plus caractérisée par l'individualisme et le repli sur soi on voit resurgir de nouvelles formes de vie communautaire intentionnelles, qui découlent du modèle primitif de communauté. Le modèle danois de co housing et le "village urbain" sont des exemples parmi plusieurs qui ont prouvé à réussir à réconcilier l'individu avec sa communauté.

Ce concept non seulement répond à un besoin social mais il est aussi une solution efficace aux enjeux moderne de l'environnement en péril, ainsi jouant avec des paramètres économiques, anthropologique et environnementaux, le concept de mutualisation est une "idéation" qu'on peut adapter a différents contextes et échelles, et les modèles étudiés de nos références , de la mutualisation imposé et intentionnelles nous mènent à réfléchir à un autre modèle adapté au contexte social et spatial: le modèle intégré

81 VIS-à-VIS

4Vis-à-Vis Le projet intégré

Le prototypage constante évolution

82 Chapitre 4: Le Projet intégré
83 VIS-à-VIS

I. Ancrage Spatial

Hay El Foll

Le terrain se situ dans une zone résidentielle, Quartier Hay El Foll, detype de constructions en bande On l’accède depuis la rue secondaire, rue Farhat Hached émanant de la rue principale Rue l'oasis Ce quartier est mitoyen à la zone archéologique classé, séparés par la route principale

Principale
secondaire Equipement public
Rue
Rue
Mosquée Poste
Ecole primaire
84 Chapitre 4: Le Projet intégré
Jardin d'enfants

1. Terrain et construction d'intervention

La rue Farhat Hached est une ruelle étroite d'environ 6m de largeur, les habitants dont la majorité n'ont pas de place de parking dans leurs logements n'ont guère de place ou mettre leurs véhicules à l’extérieur

A l’extrémité de la rue la plus proche de la rue principale, on trouve deux commerces de détails, proches des flux véhiculaires et piétons importants

Fig 91 Plan et emplacement du terrain et Logement existent Fig 92 Coupe sur la rue Farhat Hached 6 m
85 VIS-à-VIS

L'une des caractéristiques les plus marquante : le phénomène d'escalier ajouté à la façade Des cages d'escaliers greffés aux façades, un espace de circulation devenu élément important dans l'habitation ainsi que dans le quartier

Ces trois entités de typologies différentes sont un échantillon des habitations qu'on trouve au quartier Mohamed Ali en particulier et qui peuvent être un éxemple général des habitations dans les quariers populaires

Etat Actuel du bâti
Fig 93 Facade Urbaine de la rue Farhat Hached. - Collage (source auteur) Fig 94 Façade actuelle du bâti (source auteur)
86 Chapitre 4: Le Projet intégré

Un R+4 habité par une famille au RDC avec les autres étages vides qui selon le voisinage, ces étages sont interdits d'être Habités

Un terrain vide maintenant occupé par des "barbéchas Vide depuis longtemps, les constructions voisines ont pris la liberté de s'ouvrir sur ce terrain

Un R+3 habité par des familles (locataires) différentes

87 VIS-à-VIS

II. Ancrage Socio-économique

Vis-à-vis est un prototype né grâce à une approche qui s'appuie sur l'immersion avec les usagers et leur espace conçu et vécu, le résultat découle d'un croisement entre les expériences des usagers et la faisabilité des solutions, et vise à être présenté aux décideurs comme solution viable à un nombre de problèmes étudiés Cette approche entrepreneuriale offre la possibilité d’interaction avec plusieurs disciplines, pour assurer une meilleur adéquation des idées Ainsi, de potentiels intervenants de différents domaines peuvent faire part de l'élaboration du projet, dans le but de:

-Améliorer les conditions de vie dans les quartiers populaires d'un pont de vue social et économique

-Développer et populariser une approche durable dans le secteur de l'habitat

-Sensibiliser les habitants aux pratiques d'habiter ecoresponsable

Organisation gouvernementale Commune de carthage Société nationale Immobilière de Tunisie (SNIT )

Organisation nongouvernementale Associations

Sur le plan National : -Lab'ess

-Afkar

Sur le plan International : Agence Foncière de développement(AFD)

-ONU-Habitat

Collectivités locales Les habitants de Carthage

Mohamed Ali des volontaires

Ce prototype vise non seulement à être adéquat dans le contexte socio-spatial ponctuel de Hay Mohamed Ali, mais il cherche aussi à être "scalable", ou capable d’être reproduit comme réponse à une problématique selon des différents paramétres et contextes

88 Chapitre 4: Le Projet intégré

III. Le projet intégré

L’émergence du programme fonctionnel

Réhabiliter au lieu de proposer un nouveau modèle de construction est une manière de revaloriser et re-viabiliser ce qui est perçu négativement, par l’état ou par les habitants eux même Non seulement ce prototype offre une nouvelle approche à l'architecture existence dans ce cas spécifique mais il sert de guide aux décideurs pour viabiliser les quartiers populaires en général, en économisant les coûts de reconstruction et en donnant aux habitants un meilleur cadre de vie social et architectural

Ce prototype est tout d'abord né de l'empathie envers les usagers des quartiers populaires, et à travers les observations, investigations et les recherches et analyses des références, le programme du prototype est formulé, dans un modèle intégré selon les paramètres sociaux, économiques et environnementaux Le projet se concentre sur les seuils des habitations, qui à travers leur mutualisation on atteint une optimisation de la qualité de vie de ses habitants, dans les dimensions sociale, économique et durable Terasses

Fig 95 Illustration des volumes existants
terrasses
Commerce
89 VIS-à-VIS
et coursives Ateliers et espaces de mutualisation d'équipements Toits
Partagés Potagers Urbains
Vis-à-vis

Les seuils partagés

Ce projet se base sur trois dimensions du seuil dans l'habitat:

1 Les espaces intermédiares partagés

2 Le seuil “Interieur-exterieur” Habité

3 Le toit- terasse Habité

Esquisses et intentions du prototype

1.Les espaces intermédiares partagés

Les espaces partagés au RDC sont des espaces qui combinent le ludique et l'utilitaire, bien qu'ils garantissent la sécurité des habitants et leurs enfants jouant avec aisance, ils offrent des espaces de partage d'équipements et d'utilités comme les machines électriques et les espaces buanderie, qui réduiront ainsi les dépenses et la consommation d’énergie

Fig 96 les types de seuils partagés dans le projet (auteur)
1 2 3
90 Chapitre 4: Le Projet intégré

2.Le seuil “Interieur-exterieur” Habité

Les axes de Circulations verticales sont extériorises, en connexion avec la rue

L'escalier n'est plus un espace statique de circulation seulement mais il est au cœur de la façade , la dynamisant et générant un espace de rencontre

Les axes de Circulations Horizontales sont interconnectés par des plateformes et coursives, à différents degrés d’intimité, Contrôlés par des dispositifs amovibles, selon le besoin Les coursives tantôt ouvertes à l’extérieur tantôt privatives, sont un moyen de réguler les températures ambiantes à l'intérieur

91 VIS-à-VIS

3.Le toit- terasse Habité

Les toits terrasse offrent un espace ou on "voit sans se voir", le rapport avec la rue est filtré, garantissant la privacité dont on a besoin, les habitants auront donc un espace de partage et de convivialité d'une part et un espace utile d'autres part

Impact

Social Ecologique Economique
IMPACT
92 Chapitre 4: Le Projet intégré

Conclusion générale

Les quartiers populaires en Tunisie sont en constante mutations et évolutions, leur cadre urbain et architectural en péril est une source d'inquiétude à ses habitants et à l'état Ce mémoire est une recherche d'alternative pour garantir aux habitants négligés par les politiques de logement une qualité de vie décente dans un espace urbain et architectural qui est adéquat avec leurs cultures et pratiques d'habiter Vis-à-vis est une initiative qui cherche à être inclusive et viable répondant aux enjeux modernes d'un habitant d'un niveau socioéconomique faible, entre une ergonomie, économie et durabilité Ce prototype est une étape précédant l’étape de test, ou le retour des usagers et des décideurs est primordial pour garantir son succès

93 VIS-à-VIS
"Même l'organisation la plus parfaite a besoin d’évoluer tous les 10 ans "
94 Chapitre 4: Le Projet intégré
Bernard Calvet.

Bibliographie

Ouvrages

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Ghali A el (2010)Les fondouks de tunis genèse et logique urbaine des caravansérails d'afrique du nord éditions universitaires européennes

Melliti I (2014) Seuils, passages et transitions la liminarité dans la culture maghrébine in: kerrou m, ed public et privé en islam : espaces, autorités et libertés

Bourdieu P (1979) Critique sociale du jugement

Theses

Legros O (2003) Le gouvernement des quartiers populaires production de l’espace et régulation politique dans les quartiers non réglementaires de dakar (sénégal) et de tunis (tunisie) université françois rabelaistours;

A Babos – J Szabó – A Orbán – M Benkő(2020) Sharing-based co-housing categorization a structural overview of the terms and characteristics used in urban co-housing

Chaffai F (2016) Du public au privé configuration et pratique de l’espace d’échange contemporain

sidi hassine, le droit au logement by - accessed may 26, 2022

publications

Derbel K (2017) L’« oukalisation » de l’école primaire de la rue du tribunal : une question d’appropriation de l’espace – al-sabîl (https://www al-sabil tn/?p=2929)

Chabbi M (1986) Politiques d’habitat et modèles de dèveloppement le cas de tunis 1960-1984

Kahloun H (2014) Pour une nouvelle stratégie de l’habitat habitat informel (rapport intermédiaire provisoire)

95 VIS-à-VIS

Kammoun S(2017) Le bidonville de djebel lahmar, séquelle de l’ère coloniale – al-sabîl (https://www al-sabil tn/?p=5150)

Chaffai F , Hbaieb B Le design thinking comme approche d’innovation au coeur des entreprises

Abdelkafi J(2014) Rehabilitation de l’habitat ancien et regeneration urbaine des centres historiques

Le quartier villeray: un village urbain| http://actualites uqam ca/2017/lequartier-villeray-un-village-urbain

Memoires

Abdelkefi A (2022) Sidi hassine, le droit au logement

Sriha H (2016) hay hlel le droit à la réforme

Vidéos

Construire la Tunisie (https://www vimeo com/232001268)

Webographie

https://issuu com

www vimeo com

https://www al-sabil tn

96

Fiche d'entretiens

Profil :

Age:

Occupation:

Statut d'occupation d'habitat: [Propriétaire/locataire]

Région d'Origine:

Véhicule de transport:

Etat de l'habitat:

Type: [isolé/jumelé/en bande/houch]

Nombre d’étage:

Nombre de pièces:

Etat des lieux: sécurité

Espace extérieur/jardin

Aération et ensoleillement(ouvertures/ pièces)

Espace pour véhicule/garage

-Quand êtes vous installés ici et pourquoi?

-Avez vous acheté(/loué) un terrain ou un logement déjà construit?

Si vous avez construit,

-Combien la construction a duré et quand y êtes vous installé? (pendant/ après construction)

-Auto-construit ou avec l'aide d'architecte?

-Est ce que vous avez évolué/changé votre logement après être installés?

-Avez vous fait des extensions? Avez vous projeté d'en faire dans le futur?

-Est ce que vous avez de l'espace extérieur/jardin? Combien?

-Exploitez vous les terrasses du toit?

-Quels problèmes avez vous dans votre logements?

-Avez vous recours des activités commerciales dans votre logement?

-Quel est votre rapport avec vos voisins (famille/famille élargie/étrangers)?

-Entretenez vous des activités communes avec eux? où(extérieur ou intérieur?)

-Utilisez vous des espaces communs?

-Est ce que vos relations de voisinage ont changé après la pandémie?

-Les enfants du voisinage, ou jouent-ils ensemble?

Annexe 97 VIS-à-VIS
Le Bâti Le Social

Table de Figures

Fig 1 Ghetto Comuna 13,, medellin, colombia Karl Groendal

Fig 2 Favelas Rocinha- Brazil (word-travel com)

Fig 3 Quartier populaire en inde

Fig 4 Rapport ONU-Habitat Observatoire Urbain Mondial 2005

Fig 5 Bidonville djbal lahber

Fig 6 Gourbi Sousse (https://www delcampe net/)

Fig 7 Synthèse des causes et conséquences de l'Habitat informel (Illustration Personnelle)

Fig 8 Evolution du poid du logement informel dans le parc général des logement (Source MEHAT)

Fig 9 Chronologie des politiques d'habitat en Tunisie (Illustration Personnelle)

Fig 10 Étalement urbain et prolifération des constructions anarchiques au grand Tunis (Source: rapport national de l’état de l'environnement)

Fig 11 Vue aérienne sidi Hassine- Photo google

Fig 12 Quartier Sijoumi- Photo google

Fig 13 Restitution de la morphologie du « bidonville » de Djebel Lahmar 1978 (source Kammoun S, 2018)

Fig 14 Principe de construction d'un gourbi (Source: Chabbi M)

Fig 15 :Typologie des logements informels (MEHAT 2014)

Fig 16 Fig :Evolution dy type de logement en tunisie entre 1975 et 1994(INS)

Fig 17 Une maison inachevé habitée

Fig 18 Les extensions informelles: Une nouvelle forme de bidonville

Fig 19 Paysage d'un quartier informel (film de Trabelsi M et Abbasi A

Fig 20 Illustration de façade introvertie et extravertie

Fig 21 Dernière résidence des ménages provenant de Tunis dans quartiers non réglementaires debut 1980 (chabbi 1986)

Fig 22 Activités quotidiennes des differents profils des habitant des quartiers populaires

Fig 23 Plan de la commune de carthage

Fig 24 Carthage Mohamed Ali aujourd'hui

Fig 25 Habitants squatteurs aux citernes de la Maalga

Fig 26 Évolution du tissu urbain de Carthage Mohamed Ali et Yasmina (source Commune carthage, interprestation personelle)

Fig 27 vestiges du cirque romain (https://histoire-et-civilisations-anciennes com)

Fig 28 Construction anarchique qui s'empiète sur le cirque romain

Fig 29 Grignotage du site archéologique

Fig 30 Routes principales d’accès et routes secondaires

Fig 31 Structures urbaine

Fig 32 Typologies de logement carthage Mohamed Ali- Yasmina , (source PAU Carthage , interprétation personnelle)

Fig 33 Coupe sur Rue principale l'oasis

Fig 34 Images prise au cours de la journée (source auteur)

98

Fig 35 Façade urbaine de la rue Farhat Hached montrant les hauteurs hétérogènes du bati

Fig 36 Coupe sur deux rues secondaires

Fig 37 facade en cours de construction (auteur)

Fig 39 Habitations inachevées attestant d’un souci d’extension verticale (auteur)

Fig 38 Escalier empiétant sur l'espace public(auteur)

Fig 40 Poteaux laissés pour futures extensions d'une habitation (auteur)

Fig 41 Toit exploité en tant que mini ferme (auteur)

Fig 42 Vue sur l'axe de la rue farhat Hached - El Foll

Fig 43 Rue farhat Hached

Fig 44 Escalier exterieur type, récurrent dans Hay El foll

Fig 45 Espaces vert mal-entretenu au quartier Mohamed Ali

Fig 46 Un espace vert transformé en un garage

Fig 47 Un olivier dévordant de la facade d'une habittion

Fig 48 Plan type du logement de recasement habitants Maalga- archive Municipalité Carthage (Photo personelle)

Fig 49 Localisation du logement témoin

Fig 50 Plan et élévation RDC en état initial

Fig 51 Plan et élévation RDC 1ere transformation horizontale

Fig 52 Facade Nord-ouest actuelle habitat temoin

Fig 53 plan et elevation RDC à l'etat actuel

Fig 54 Etat actuel des extensions verticales de la maison de Si Mohsen et ses descendants

Fig 55 Occupation et aménagement de la facade actuelle

Fig 56 Schema de l'aménagement de la facade Nord

Fig 57 Représentation d'une scene obsérvé devant l'habitat de si Abd Akader- (source: auteur)

Fig 58 Commerces marginaux dans l'axe de la rue principale (auteur)

Fig 59 Commerces dans un état ouvert et fermé (auteur)

Fig 60 Des jeunes hommes jouant au baby foot prés d'un "Kochk" commerce (auteur)

Fig 61 Des hommes qui s'assoient dans l'espace que le café s'est approprié (auteur)

Fig 62 Fig : femmes se divertissants sur les trottoirs(source -Film de félix vighé )

Fig 63 Hommes se divertissants sur les trottoirs(source -Film de félix vighé )

Fig 64 Enfants rentrant de l’école (auteur)

Fig 65 Utulisation des ruelles pour les deuils(auteur)

Fig 66 Café pendants les grands matchs de football l'auteur)

Fig 67 Diagramme des sphères proxémiques selon E Hall, interpretation personelle

Fig 68 le rapport entre le privé et le public

Fig 69 Espace privé et intimité

Fig 70 Le contrôle de l'intimité

Fig 71 Espace public et sociabilité

Fig 72 Espace Intermédiaire(auteur)

Fig 73 Rapport du privé au public (source auteur)

Fig 74 Plan Type d'une maison à patio

Fig 75 Dispositif d'entrée vers la 1ere skifa

99 VIS-à-VIS

Fig 76 Hiérarchie des seuils et degres d'intimités de l'entres jusaqu'au patio (auteur)

Fig 77 Tissu urbain de la médina

Fig 78 Extension de balcon(www beta-architecture com/)

Fig 79 Exemple de transformations effectué: Ajout de jardin d'hiver(www betaarchitecture com/)

Fig 80 Expace salon avant et après l'extension

Fig 81 Les différentes étapes d'installations des jardins d'hiver

Fig 82 Karamed Rue Karamed, ancienne bagne transformé en Oukela (Source ASM)

Fig 83 Etat actuel de l'école primaire de la rue du Tribunal Oukalisée

Fig 84 Etat actuel de l'école primaire de la rue du Tribunal Oukalisée

Fig 85 Maquette de l'implantation du projet

Fig 86 Ambiances du projet Copper Lane

Fig 87 Plan RDC -1

Fig 88 Plan 1er Etage

Fig 89 Illustration village urbain https://villageurbain org/cohabitat

Fig 90 Les principes du village urbain

Fig 91 Plan et emplacement du terrain et Logement existent

Fig 92 Coupe sur la rue Farhat Hached

Fig 93 Facade Urbaine de la rue Farhat Hached - Collage (source auteur)

Fig 94 Façade actuelle du bâti (source auteur)

Fig 95 Illustration des volumes existants

Fig 96 les types de seuils partagés dans le projet (auteur)

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