Mémoire d’Architecture: Une approche de valorisation du patrimoine de l’île de Djerba

Page 1

­001

RÉPUBLIQUE TUNISIENNE

Agrément du Ministère de L’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique No. 01-2004 ÉCOLE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE D’AUDIOVISUEL ET DE DESIGN

MÉMOIRE D’ARCHITECTURE

UNE APPROCHE DE VALORISATION DU PATRIMOINE DE L’ÎLE DE DJERBA

L’écotourisme comme approche alternative

ELABORÉ PAR : BERHOUMA Farah SOUS LA DIRECTION DE : M. BEN NEJMA Adnène M. CHAABENI Mouldi

NOVEMBRE 2020


­002


­003

REMERCIMENTS Je voudrais tout d'abord adresser toute ma gratitude à mon directeur de mémoire, BEN NEJMA Adnène, et mon Co-directeur, CHAABENI Mouldi, pour leur patience, leur disponibilité et surtout leurs judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion. Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance à mes chers parents, Adel et Olfa, qui ont tout sacrifié pour moi. Leur confiance et leur support inestimable m'ont été réconfortants jusqu'au bout. Je voudrais exprimer ma gratitude envers mes chères soeurs, Sarra et Nour, pour leurs encouragements et leur soutien inconditionnel. Enfin, je remercie tous mes ami(e)s pour leur sincère amitié et confiance.


­004 INTRODUCTION PROBLÉMATIQUE MÉTHODOLOGIE D’APPROCHE

A. APPROCHE THÉORIQUE

Sommaire

INTRODUCTION

CHAPITRE I: Cadre général de l’île de djerba: I - 1. Aspect historique et social I - 2. Influence de l'Ibadisme sur l'architecture et le mode d'occupation de l'espace à Djerba I - 3. Situation et environnement I - 4. Le mode d’occupation au sol singulier Synthèse CHAPITRE II: Paysage Architectural de l’île : Introduction II - 1. Les Caractéristiques Urbaines II - 2. Les Caractéristiques architecturales II - 3. Les caractéristiques paysagères II - 4. Le système constructif Synthèse CHAPITRE III: Mutations paysagères, urbaine et architecturale : Introduction III - 1. Changements urbanistiques des pratiques et des modes de vie au sein du menzel et du houch depuis les années 1960. III - 2. Les raisons de ces mutations Synthèse CHAPITRE IV: Djerba, un Patrimoine en Péril : Introduction IV - 1. L’état des lieux IV - 2. Les transformations urbaines de l’ile IV - 3. Les transformations architecturales IV - 4. Le danger et les conséquences IV - 5. Le dossier d'inscription de Djerba IV - 6. Les actions (Tentatives de sauvegarde) IV - 7. Les recommandations et mise en valeur Synthèse


­005 CHAPITRE V: Les projets de référence : Introduction Projet 1. Ksar Ouled Debbab Projet 2. Dar dhiafa Projet 3. Dar Bibine Projet 4. Dar El Hana Projet 5. Houch Nana Saloua Synthèse générale des projets de référence

B. APPROCHE CONCEPTUELLE

INTRODUCTION AU DOMAINES D'INTERVENTION CHAPITRE I: Le site du projet : I - 1. Menzel Bayahia I - 2. État des lieux: Relevé de l'existant CHAPITRE II: Le projet : II - 1. L'inervention sur Menzel Bayahia II - 2. Parti architectural II - 3. Esquisses du projet II - 4. Le projet

CONCLUSION GÉNÉRALE RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES TABLE DES MATIÈRES TABLE DES FIGURES


­006

Introduction

« il faut être fier d’avoir hérité de tout ce que le passé avait de meilleur et de plus noble. Il ne faut pas souiller son patrimoine en multipliant les erreurs passées » Gandhi La Tunisie, bénéfice d'une richesse sans égale quant à son Patrimoine, autant matériel qu'immatériel, pittoresque et unique dans son genre ; ce dernier étant riche et varié naturel et bâtis, change du Nord au sud allant des forêts verdoyantes et des Médinas du Nord au grand désert du Sahara et des ksour du sud aussi bien sur le plan architecture paysager, culturel ou historique. Cependant, ces richesses inestimables restent méconnues aussi bien par les touristes que par une grande majorité des Tunisiens. Il me semble aujourd’hui plus que nécessaire d’agir pour faire connaître ce potentiel architectural, paysager, culturel et historique qui reste aujourd’hui oublié et mal exploité. En effet, Djerba a connu depuis les années 1970 une nouvelle approche de son passé, elle le considère comme un Patrimoine qui mérite d’être préservé, valorisé et transmis aux générations futurs qui toujours contribuent à la résistance de sa communauté par le savoir-faire. Cet héritage couvre des domaines très variés; le patrimoine archéologique, les formes de mise en valeur, le paysage rural, la biodiversité, l’architecture sacrée et profane, la culture et la tradition considérées comme richesses exceptionnelles. « Une véritable micro-civilisation s'était épanouie. en effet, sur cette terre bénie des dieux et s'exprimait aussi bien dans une architecture djerbienne caractéristique, unique en Afrique du nord, avec ses Menzels, ses ateliers de tissage et de poterie, ses innombrables mosquées, véritables chefs d'oeuvres de l'âme populaire, l'archaïsme des métiers à tisser, les procédés de travail de la terre et de la pêche, dans tout le mode de vie et jusque dans les valeurs morales et familiales de cette population qui avait su préserver sa puissante personnalité. » (S.TLATLI2, 1975, p°7)

En 1992, l'Association pour la Sauvegarde de l'Île de Djerba (Assidje) tenta d'inscrire Djerba sur la liste du patrimoine mondial. En 2012 elle s'affiche dans une liste indicative du patrimoine mondial . Le critère à partir du quel Djerba à été choisie est la spécificité du mode d'occupation du sol du Menzel et du houch ainsi que d'autres éléments associés à la production agricole, artisanale et à la dimension religieuse. L'exode, les modes de vie modernes, le coût des restaurations, manque d'intérêt pour l'ancien bâtiment. Tous ces facteurs conjugués aboutissent à la ruine de cette architecture laissée à l'abandon. Les monuments en ruine, représentent un trésor humain caractérisant un cachet à l'ile et à son identité particulière. Dans ce cadre de prise de conscience de l'urgence d'intervenir sur le patrimoine s'inscrit ce mémoire qui envisage de formuler une stratégie d'action visant à protéger et à revitaliser le patrimoine humain.


­007

Problématique

« tout devient patrimoine: l’architecture, les villes, le paysage, les bâtiments industriels, les équilibres écologiques, le code génétique. » MARC GUILLAUME

l'ile de Djerba a été toujours différente par rapport aux autres agglomérations médiévales, au niveau de son système morphologique et du mode d'occupation du territoire. En effet, l'organisation territoriale de la société djerbienne se caractérise par une « décentralisation urbaine », pour assurer la sécurité et l'existence. Ceci a généré le Menzel comme composante essentielle des productions architecturales. En fait, plusieurs Menzels éparpillés occupent le territoire Djerbien. La base de cette organisation est la multifonctionnalité. Elle est à la fois cellule d'habitation et de production. Le Menzel se manifeste comme un système sous forme d'une petite société autonome, auto productive. Chaque Menzel est ainsi bordé de "tabias" (talus) de cactus et d'aloès, formant à la fois des voies de passage et des limites de propriété. De nos jours, il est possible de remarquer que le menzel, une exploitation agricole, tend à disparaitre du paysage rural ; et que le houch, ce qui était « traditionnellement » l’habitat de la famille élargie, se voit remplacé par des habitations plus « modernes », spacieuses, et ne voyant plus les différentes générations de la famille cohabiter ensembles. Cependant, même si le houch, change d’aspect architectural et n’est plus construit avec les matériaux utilisés de façon « traditionnelle », chez certaines familles le mode d’occupation de l’espace que représente le menzel est toujours respecté. Les techniques et savoir-faire relatif à ce mode de vie sont perpétués. De facon, la civilisation Djerbienne a dû faire face à ce danger provoqué par plusieurs facteurs de dégradation à savoir : + L’action de l'homme est destructrice; + Absence d'entretien des monuments; + Démolition pour de nouvelles constructions; + La transformation du mode de vie; + La mutation sociale.

Il est certain qu'au rythme actuel des démolitions et des transformations, les types traditionnels risquent de disparaître rapidement si aucune mesure n'est prise. De même, si on ne limite pas cette afflux de nouvelles constructions importantes (hôtels, édifices publics, complexes résidentiels et commerciaux) ou moyennes


­008

(maisons, villas, magasins, dépôts, bureaux, etc.) ou de nouveaux aménagements urbanistiques s'intégrant très mal dans le tissu traditionnel sans exiger une vraie qualité architecturale, le patrimoine Djerbien tombera dans l’oubli. Cest tout l'environnement Djerbien qui risque ainsi de perdre à jamais son identité et sa spécificité. Face à toutes ces agressions, quelles sont les solutions qu’on peut proposer afin de redonner vie à ce patrimoine menacé et protéger cette richesse culturelle et architecturale tout en répondant aux besoins de confort de la vie moderne et des exigences de la vie comtemporaine ? L’ingéniosité, l’intelligence et conscience de l’espace qui caractérisent la région avec lesquels ils ont réussi à s’adapter à cette nature reste à ce jour considéré comme un tour de force. Dans mon étude, je me penche sur cet aspect et je pense que nous pouvons aujourd’hui réconcilier notre identité et notre modernité en toute harmonie. On se base sur l'idée; classer et que faire ? et comment peut-on développer une réflexion pour instaurer un mécanisme qui contribue à sauvegarder ce patrimoine culturel et architectural ?


­009

Méthodologie

• Dans ce cadre de ce travail de mémoire d'architecture, nous proposons une réflexion autour du patrimoine de l’île, voir l'ancien mode de vie qui présente des richesses à la fois historiques, spatiales, socio-culturelles et économiques. Une telle réflexion nous permet de penser à la valorisation du patrimoine de l’île qui se trouve aujourd'hui totalement abandonnée. • Toute réflexion visant à sauvegarder/protéger l’architecture et l’environnement, doit suivre une certaine approche, pour y arriver, nous adopterons une méthodologie de travail fondée sur deux parties : Partie I : • Pour donner à cette étude une démarche correcte, je vais : - En premier lieu, présenter le cadre général de l’île de Djerba qui est consacré sur la symbiose entre l’architecture et l’Homme. C'est un contexte très riche et particulier qui se trouve aujourd'hui sérieusement menacé. - En second lieu, faire une analyse critique de la ville actuelle de Djerba et de son habitat, pour montrer les atteintes au paysage et les dégradations des bâtiments qui risquent de disparaître définitivement. - En troisième lieu, procéder à une analyse approfondie des alternatives existantes pour la sauvegarde de ce patrimoine en péril. Cette analyse a pour objectif de dégager les concepts de référence pour la conservation du patrimoine. Partie II : • Enfin, les concepts dégagés des analyses du patrimoine architectural et des projets de références me permettra: - de dégager mon programme d’intervention - de développer une proposition d’approche pour la sauvegarde du patrimoine culturel et architectural dont : CONSERVER, VALORISER, PRÉSERVER. Il faudrait trouver une alternative qui associer une approche de sauvegarde intégrer associant une approche durable à toute intervention.


­010

Chapitre I: Cadre général


­011

I - 1. ASPECT HISTORIQUE ET SOCIAL «C’est vers la fin de la période romaine qu’on rencontre pour la première fois le nom de Gerba, donné a une ville située sur l’emplacement actuel de Houet soug. Auparavant, au-second siècle apr. J.-C, Ptolémée avait déjà mentionné le nom de Gerra, sans doute lapsus calami de Gerba. Jusque-là, l’ile avait connu bien d’autres noms au cours de l’Antiquité.Mais c’est Aurelius Victor qui, le premier, nous parle de Girba lorsqu’il nous apprend que cette ville, située sur l’emplacement de Houmt souk, eut l’honneur de donner le jour à deux empereurs romains, Vibius Gallus et son fils Volusianus, qui eurent, il est vrai, un règne assez éphémère en 251 et 253 ap.J.C» Slaheddine Taltli1

I - 1.1- Une chronologie de l’ile de djerba Djerba connut plusieurs appellations et pseudonymes tout au long de son histoire mouvementée. Elle fut l’ile des hauts- fons du périple de Scylax, L’ile des Lotophages d’Homère et d’autre auteurs grecs et a été appelée Pharis par Théophraste, Méninx par Polybe et peut-être aussi Phla par Hérodote. La période préhistorique Nous ignorons presque toute la préhistoire de la Djerbie, car aucun vestige du monde antique ne nous est parvenu. Cependant, depuis la civilisation capsienne diffusée de Gafsa à Cap-bon à la fin du Paléolithique, on peut supposer que Djerba y était incluse. LA période punique: IXe siècle av.J.C. - 146 av.J.C. Il semble que l’Île était a cette époque, sous Scylax,vers le milieu du IVe siècle. av. J.C., on y faisait beaucoup d’huile, qu’on tirait de l’olivier sauvage. Djerba produisait aussi beaucoup de fruits, de blé et d’orge. Les principales cités étaient Tipasa, Haribus et, enfin, la ville la plus importance, Méninx, qui gardait le passage Sud du coté de l’actuel détroit d’El Kantara. De la céramique carthaginoise et des nécropoles lybico-puniques,y ont également été retrouvées. LA période romaine : 146 av. J.CJ - 429 apr. J.C. Avec Rome, la prospérité et la richesse de Djerba étaient telles que les Romainsimaginaient de relier l’île au continent. Ils ont ensuite entrepris la construction d’un pont colossal, preuve indéniable de l’importance commerciale de Djerba. El Kantara, cette structure cyclopéenne entièrement construite en pierre s’étend sur plus de six kilomètres. Elle prouve à elle seule à la fois l’ingéniosité et la puissance colonisatrice des Romains, ainsi que l’importance du commerce que Djerba avait avec le continent. Deux villes ont émergé et fleuri aux limites de cette gigantesque voie romaine: Zita, sur le continent, et Méninx, sur l’île de Djerba. Ces deux villes étaient indispensables pour tout ce qui entrait et sortait de l’île.

Djerba, vue du port, 1964. 1 Slaheddine TAltli, Djerba, l'île des Lotophages, Tunis, Cérès Productions, 1967,p.53


­012 Les périodes vandales et byzantines : 429 apr. J.C. - 665 apr. J.C. Ces deux périodes restent peu connues de Djerba, faute de documents littéraires ou archéologiques. Cependant, comme le reste de l'Afrique, l'île ne connaîtra pas beaucoup de prospérité pendant ces siècles d'agitation. La conquête arabe : 665 apr. J.C. La conquête arabe de Djerba a eu lieu en l'an 665 après JC. J.C., par l'un des compagnons du prophète Roueif-ibn-Thabit. Bien que les historiens disent peu de choses sur l'histoire de l'île, on peut dire qu'au cours des siècles suivants, elle appartenait aux dirigeants de Kairouan puis à ceux de Mahdia. Le schisme kharedjite : VIIIe siècle-XIe siècle apr. J.C. «Djerba resta entre les mains des vrais croyants, jusqu’à l’époque où le Kharédjisme fut introduit parmi les berbères».²

L’ibadhisme, dont il sera longuement question plus loin, connut au Maghreb, entre le VIIIe siècle apr. J.C. et le début du Xe siècle, un succès fulgurant. Il fut introduit à cette époque à Djerba où il se maintint jusqu’au début du XVIIIe siècle. Ce rite Essentiellement puritain a contribué à isoler Djerba au cours des siècles plus encore que son insularité.Mais, il a participé également à renforcer le caractère indocile de ses habitants. Au milieu du IXe siècle apr. J.C.; le malékisme, qui constitue le rite officiel, fit une timide incursion dans l’île. Mais l y rencontra une résistance farouche de la part des habitants. Du XIIe siècle jusqu’à nos jours Dés le XIIe siècles, et en raison de sa prospérité et surtout de sa position stratégique, Djerba commença à intéresser les princes chrétiens, normands et espagnols. Elle a connu, à partir de cette date, une longue période de troubles qui fit régner dans l’île un grande insécurité ayant, selon de nombreux auteurs, conditionné la vie des djerbiens. Au XVIe siècle, les grandes pirates turcs Dragut et Barberousse, soutenus par les souverains ottomanes, chassèrent les espagnols qui commencèrent à Djerba l’abandon de tous les ports Maghrébins. Apres indépendance de la Tunisie, Djerba devient peu à peu une des meilleurs destination touristiques de la Méditerranée.

2 Ibn Khaldoun A, Histoire des berbéres, trad. De Slane, t. III, Paris, 1949, p.64. Photo : La mosquée Ibadhite d’Abu Miswar - El Djemaa El Kébir - situé à Houmet Hachan sur la route de Mellita


­013 I - 1.2- La population « En effet, il s’y trouve des Sedouikch et des Cedriane, peuple d’origine Kétamiens. On y trouve aussi des Nefza, des Haw’warra et quelques fractions d’autres tribus berbères » Ibn Khaldoun1

• L’origine ethnique La population de l’île a connue plusieurs civilisations depuis des siècles, elle fut occupée par les Phéniciens, les Berbères, les Turcs et des peuples de l’Afrique noir subsaharienne…

Fig.1: Les origines des Djerbiens, source google

• La dimension spirituelle Les trois religions monothéistes, Judaïsme, Christianisme et l’Islam ont existé dans l’île depuis le moyen âge. La communauté juive est encore présente et active dans quelques régions dans l’île, on les trouve à EL-Hara sghira et El-Hara kbira. Les musulmans formant la population majoritaire, partout dans l’île, dont on trouvait : -Les musulmans Malékites -Les musulmans Ibadites

Fig.2: Mosquée Fadhloun, Midoun, Djerba, source auteur

Fig.3: L’église à Houmt-Soug, Djerba, source auteur

Fig.4: synagogue, Erriadh, Djerba, source google

I - 1.3- La structure sociale Un système communautaire est basé sur la structure des familles (enfants et parents). C’est une société patriarcale. • Le mode de vie La rude nature de l’île oblige le Djerbien à s’adapter à son environnement et à apprendre à vivre par ces propre moyens. C’est le savoir-faire qui oriente les habitants vers un mode de vie particulier. L’homme et la femme partagent les activités selon leurs compétences physiques. Chacun a son espace intime qu’il partage avec les membres de la famille. 1 Ibn Khaldoun, Ibid, p. 63.

Fig.5: Djerbiennes, Oula, source auteur


­014

I- 2. INFLUENCE DE L'IBADISME SUR L'ARCHITECTURE ET LE MODE D'OCCUPATION DE L'ESPACE À DJERBA Alors qu'aujourd'hui cette notion religieuse n'est qu'à peine revendiquée, l'ibadisme a pendant longtemps régler la vie des djerbiens et reste malgré tout à la base de leur identité avec la culture berbère. Le degré d'intimité et la relation avec l'environnement naturel sont évidents dans l'architecture locale ibadite, indépendamment de son emplacement important d’architecture religieuse ibadite subsistent dans le Mzab algérien, dans le djebel Nafûsa libyen et sur l’île tunisienne de Djerba. Toujours elle préserve l'image de ce culte conservateur. La simplicité, la pureté et le minimalisme de l'architecture ibadite sont des témoins de l'influence du rite ibadite. S'il est conservé jusqu'aux temps modernes, cette période équivaut à la maturité de l'architecture djerbienne. Avant tout, il faut : - avoir été suffisamment opérationnel. - Intégré dans l'environnement naturel, écologique et économique. - Respect des normes sociales et comportementales. Quant au djebel Nafûsa et à Djerba, ils présentent des mosquées assez semblables, très modestes et parfois souterraines, dont le minaret, s’il existe, adoptent des styles très diversifiés. Certaines salles de prière portent le traditionnel décor géométrique berbère. Les mosquées djerbiennes, dont l’architecture est intrinsèquement liée à l’insularité, sont spécialement intéressantes par leur intégration au système défensif de l’île, par la diversité des décors ajoutés tardivement et surtout par la fréquence du minaret-escalier qui a été conservé au travers des siècles.

Fig.6: Exemples de mosquées Ibadite, source auteur


­015

I - 3. SITUATION ET ENVIRONNEMENT I - 3.1- Situation : L’île de Djerba est située au sud-est de la Tunisie, une île de Méditerranée. C’est la plus grande île tunisienne de 514 Km² de surface et de 120 Km de rivage. Elle est classée comme dixième plus grande Île de Méditerranée (par sa surface). Elle est accessible par deux entrées: - Le bac qui relie Jorf et Ajim sur une distance de 2,5km et la route longue de 7km qui relie Djerba (El Kantara) à la presqu’île de Zarzis.

• L'histoire de Djerba a été influencée par sa situation géographique qui a fait d'elle un point stratégique de la méditarranée. • Djerba est divisée en trois communes : Ajim, Houmet Fig.7: Carte de la Tunisie, source ASSIDJE

Souk, Midoun, L'ile est connue pour son paysages architectural et urbain unique, son agriculture dont deux tiers de ses terres sont encore argricoles pour des activités quotidienne ( olivier, dattes, pommes,...), son activité artisanale ( tissage, poterie, laine, ...). II - 3.2 La géomorphologie :

55m 45m 20m 10m 5m 1m

Fig.8: Relief topographique, Djerba, source auteur

+ La topographie Sa topographie présente une variante faible d’altitude qui culmine à 54m à Adloune aux environs de Guellala au sud-ouest pour descendre en pente douce vers le nord-est à Robana. Une altitude moyenne de 20m.


­016 I - 3.3- Données climatiques : • Précipitations Une pluviométrie très faible, et sans source, ni rivière donnent un mode de vie particulier pour une communauté spéciale dans cette Île. Courbe de l’isohyète 200mm par an 230mm par an

Fig.9: Carte de pluviométrie, Djerba, Source Gausse et Vernet, source auteur

• Les vents +El-Gharbi : de Novembre à Mars, ce sont les vents d’Ouest qui prédominent. Ils ont humidifié après le passage sur la mer de Boughrara +El-Bahri : de mars octobre, ce sont les vents dominants de l’Est et de Nord-Est Hauteur de la “Tabia” 0.8m à 1.2m Hauteur de la “Tabia” 1.8m à 3m

Fig.10: Carte de Djerba, les hauteurs des Tabias, dessin ASSIDJE, source auteur

+El Guebli : de Mars à Juin, ce sont les vents chauds de sud-est et Sud-Ouest plus des 20 jours de sirocco et de grands tourbillons de poussière.

I - 3.3- Faune et flore : • La faune : La faune de Djerba peut être classée en deux catégories : espèces sauvages et espèces domestiques. • La flore : Il y a trois types de végétations sur l'ile: + la flore cultivée qui comprend principalement les palmeraies, les oliveraies, les pommiers, les figuiers et céréales. + La flore spontanée qui joue un rôle essentiel pour la vie économique et quotidienne: les troncs servaient pour la construction, les palmes servaient pour la pêcherie fixe etc... + La flore introduite comprenant des espèces forestières elles que les arbres d'alignement : l'eucalyptus, l'acacia, le tamarix et le ficus et celles ornementales comme les rosiers, le jasmin etc. On retrouve aussi les aloès, Cactus et agaves qui constituent une barrière végétale naturelle comme le montre la photo ci-dessous, qui viennent fixer et ornementer les limites foncières ou "Tabia". 1 Grevin E., Djerba l’ile heureuse et le Sud tunisien, Paris, Delamain, 1937, p.14.


­017

Palmeraie

Cactus

Agave Domaine privé

El' Tabia El' Jedda

Fig.11: Photo explicative d'une parcelle agricole et d'une Jedda, source auteur

SYNTHÉSE

La proximité de Djerba avec le désert lui a conféré un climat semi-aride, et l'a soumise à un stress hydrique endémique, aggravé par l'absence d'oueds permanents et de plans d'eau douce. Son insularité et sa position stratégique en Méditerranée, sa topographie plutôt plate, la facilité d'accès ont largement contribué à façonner son paysage. Tous ces facteurs historiques et naturels réunis ont constitué un défi pour la survie des habitants qui ont dû faire preuve de créativité et d'ingéniosité dans la conception de leur mode de vie, de gestion et d'occupation l'espace produit par un découpage original et ingénieux et une gestion rationnelle des ressources qui ont suffi pour apporter des réponses fonctionnelles à leur à de vie, aux besoins de subsistance et d'adaptation a ce milieu hostile ainsi qu'à l'impératif de défense.


­018

I - 4. LE MODE D’OCCUPATION AU SOL SINGULIER Intoduction Depuis de longs siècles, sur cette île qui a été abandonnée à l'origine, en raison des dommages causés par la nature, les habitants de cette île ont utilisé avec succès cet environnement naturel impopulaire, et ils ont habilement utilisé et mis en valeur sans pour autant l'appauvrir, ni en épuiser les ressources. au fil des siècles, un établissement humain particulier et un certain mode d'utilisation de l'intérieur des terres, du littoral et de la mer a dessiné peu à peu le système urbain exceptionnel qui a assuré un équilibre harmonieux entre le milieu naturel et les activités humaines, finalement doté l'île de Djerba de sa propre identité et se sont traduites d'un paysage culturel unique avec une richesse esthétique unique, constituée d'une suite de lieux que les habitants ont façonnée selon leurs convenances... MODE D’OCCUPATION DU TERRITOIREDE L’ILE DE DJERBA Cette carte est inspirée d’un inventaire établi par une équipe d’experts de l’association pour la sauvegarde de l’ile de Djerba. Elle établit les deux modes principaux d'occupation du sol à Djerba d'une manière évidente : • Mode rural • Mode urbain

Fig. 12: Carte du mode d’occupation du territoire De l’ile de djerba, source google

Il n’y a pas à Djerba de centre de population bien important ni de village proprement dit. Les habitations étant dispersées, le groupement en village tel qu’il existe aujourd’hui est plutôt administratif que réel comme le cas des deux centres commerciaux et administratifs : Houmt Essoug et Midoun. "Ici il n’y a ni ville ni compagne séparées. C’est l’interpénétration de ces deux types de peuplement : une sorte de banlieue diluée". [S.E.Tlatli, L’île des Lotophages].


­019 I - 4.1- Mode rural Aujourd'hui, ce mode d'occupation au sol, où le bâti sciemment et tactiquement dispersé s'efface au profit du vegetal, s'organise en une subdivision de "hwoum" quartiers.

Fig.13: Zone rural à Temlel, source dossier d'insription

Djerba Houma Menzel

Houch

Makhzen étibin

(habitation)

(réserve de foin) Makhzen édiaf

(espace de réception)

Système d’arrosage

Le mjar (course du chameau puiseur)

Puits

La jebia

Ateliers

(réserve d’eau)

Fig. 14: Schéma explicatif de territoire de l'île "Houma" , source auteur


­020 Quartier

La Houma

Le Menzel

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION Olivier Palmier Puit

Sarrout

Houch

Systéme d'irrégation

Fig.15: Réseau viaire, source auteur

g

1 s d

m

d

s 1

d m

m

g

1

s

d

g

4

5

g

4

3

g

4

1

s

s 1

d

m

d

m d

m

2

m

d 1

s

s 1

g

4

3

4

g

4

g

1s g

s

4 4

4

3 g

g 1s

2 d

m

s 1 d

4

g

m

5

s 1d

m

g

g 2

1

1 s

s d m

4

d m

4

5

3 4

La voie secondaire

6

g s 1

d

3

m

N 2

m

d

4

s 1

g

6

g

1 s

4

m

d

g 2

5

N

s1 d m

3

d

m

s 1

g g

d

m

1 s

g

g

1

m

s 1

g

m

d

d

2

s

g N

1

s

2

N

1s

d m

g 3

d

4

m 5

3

4

g

1

4

g

3

1

d m

s

g

d

s1

m

2

m

g

1s

d

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

m

s

m

g

d

g

1 s

s 1

m

d 1

5

d

d

d

4

m

g

m

1 s

2

d

m

g

3

d

m

1 s

6

1 4

5

g

4

3

g

4

1

s

s 1

d

m

d

m d

m

2

m

d 1

s

s 1

g

4

3

4

g

4

g

1s g

3

d

m

2 1 s 4 d m m

s

g

s

5

d

s

4

m

1

s

g

N

2

1

1

d

g

g

4

d 1

5

3

5

1 s

d

m g

d

g 2

N

6 4

1

1 s

d

1

s

g

d m

g

1s

5

g

N 2

m

m

d

m d

s

g

s

2

1 s

d

1

d

4

1

s1

s

g g

6

2 4 4

s1

4

g

5

1

d m

4 3 4

m d

1

s

g

4

4

3 g

g 1s

2 d

m

s 1 d

4

g

m

5

s 1d

m

g

g 2

1

1 s

s d m

4

d m

5

3 4

3

d

m

g

d

4

1s

g

6

6

g s 1 m

N

m

3

2

N

1 s

2

d

s 1

4

5

m

d

4

g

5

1s

d

m

g

6

g

1 s

4

m

d

g 2

2

s1 d m

3

d

m

s 1

g g

d

m

1 s

g

g

1

m

s 1

g

m

d

d

2

s

g N

1

s

2

N

1s

d m

g 3

d

4

m 5

3

4

4

g

s

5

s

d

m

1

1

s

4

g

g

N

2

4

1

d

N

3

5

3

5

1 s

d

m g

d

g 2

1

N

6 s

g

4

1

s

2

1 s

d

1

s

g

d m

5

g

N 2

m

1

m d

d

4

s

g

s1 6

4 4

4

1

5

4

1

s

g

6

m d

4

d

5

1s

d

m

4

5

m

d

N

1 s

2

3

g

m

1s

g

2

g

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

m

1 s

m

C'est donc l'incarnation de la dimension autonomiste à l'échelle d'un microcosme de la société.

La voie principale g

6

Elle constituait à la fois une unité territoire aux confins prédéfinis, une unité sociologique avec de fort liens de voisinage, une unité administrative et un espace économique cherchant à garantir l'autosuffisance.

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

• La Houma :

2 2

2

Houma

Mosquée Makhzen Dhiaf Atelier de tissage Huilerie 0m

100 m

200 m

300 m

400 m

500 m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION 0m

100 m

200 m

300 m

400 m

500 m

Fig.16: les réseaux de voies dans une Houma , source dossier d'inscription PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

• Le Menzel : Le Menzel est une notion typique de l’île se définit comme un mode d’implantation des masses exprimant l’originalité de l’habitat traditionnel Djerbien et qui occupent des parcelles de 2 à 4 hectares, forment une unité de base de la "Houma". Il s’organise en différentes composantes dont les principales sont la maison ou ‘le houch’, le lieu de travail ou l’atelier, le lieu de culte et de culture que sont la mosquée et ‘la medressa’, le jardin ou le ‘jenen’, et la maison des invités isolée ou mekhzen eddiyaf.

Fig.17: Croquis explicatif des composantes d'un Menzel, source dossier d'inscription


­021

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

• Le Houch : BY AN AUTODESK STUDENT VERSION PRODUCED

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

04

03

05

04

03

06

03

04

02

Plan Houch 05

01 Skifa

05 Dokanna

02 Bortal

06 West Eddar

03 Ghorfa

07 Dar Dhief

Facade Ouest

PRODUCED BY AN AUTODESK STU 01

Le "Houch" commence tout d'abord par une unité de vie Facade Ouest basique qui est le "bit" constitué par un espace qui enveloppe, isolé et protège dans tous les sens Les facades et les coupes : du terme, les activités du noyau PRODUCED AN AUTODESK STUDENT VERSION social encore restreint auBY couple 07

05

04 Mostham

0

2m

0 1m

4m

2m 3m

1m

4m 5m

3m

5m

Facade EST

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

marié avec l'enfant en bas âge.

0

Facade Ouest

1m

3m

0

5m

2m

1m

4m

3m

5m

Mais toute la distribution des composantes du "Houch" se fait selon le système d'orientation préférentiel.

2m

1m

1m

4m

3m

FAÇADE NORD

5m

4m

3m

5m

5m

0

2m

1m 4m

2m

1m

FAÇADE NORD

3m

2m

0

3m

0

4m

3m

5m

5m

2m

1m

4m

3m

5m

Fig.18: Plan, coupes, facades du Houch, source auteur

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

FAÇADE SUD

4m

0

FAÇADE SUD

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

2m

1m 0

4m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT

BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

0

2m

TODESK STUDENT VERSION

FAÇADE SUD

El "Dar" n'est cependant Facade pas EST isolée de son contexte qui est l'ensemble du "Houch". elle constitue la base à partir de laquelle le reste des entités spatiales nécessaires à la vie de Facade EST toute la famille vont se conformer à leur tours. El "Dar" va se positionner relativement à la cour, se multiplier en d'autres el "Dar" pour les besoins des autres couples de la famille élargie et s'organiser spatialement vis-à-vis d'autres lieux spécifiques.

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

05

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

comme le reste des équipements présents dans le "Menzel" le "Houch" semble apporter de par son organisation spatiale et les configurations des entités qui le composent, des réponses fonctionnelles, techniques et spirituelles à ses habitants. Une fois admises et inscrites dans le registre des traditions.

0

2m

1m

4m

3m

5m


­022 PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

I - 4.2- Mode urbain Golf de Gabés Mellita EL MSAIDIA

M E D I T E R R A N

E E

Houmet Souk

HOUMT SOUK

PORT

CHATT KHANFOUS

TAGHLISSA L

AEROPORT INTERNATIONAL DE DJERBA - ZARZIS

Z

I

E

SID

I MAH

RE

EL OUEDI

Z

Riadh

U

TABGHIZEL

R

EL GARAA

CHAT SIDI JMOUR

Sedghiane

GUACHEAINE TAGHDIMES OUALEGH

Hara Sghira

HOUMET MEJMEJ

DE

Q

I

U

RAS TAGUERMES

NADHOUR TAGUERMES

MIDOUN

Midoun

BAHBAH

TEZDAINE

EL MAY

MAHBOUBINE TIMLAL M

HOUMET ARBAH

E

L

M

A

Y

A

H

B

O

U

B

I

N

Mahboubine

E

ARKOU

BEDOUIN

MAZRAN

ROBBANA

EL HDADA RAS ROUGA

ESSRANDI

A

R

K

O

U

HOUMET ADLOUNE

B

DHAHRET ADLOUNE

HOUMET BOU HACHEM

E

N

I

M

A

G

U

E

ECHBABIA

L

HOUMET ARBAH

M

GU ELL ELA

O

U

I

K

C

H

OUARSIGHEN

Jorf HASSI GHEDIR

EL GUETTAYA EL GUEBLIA

Golf de Bou Grara G

O

D

B

O

U

G

L

F

R

A

R

AG

PL

SOUK EL GUEBLI

CHEIKH ETTAB

MENNIX

OULED CHAKHBAR

A

M E R M E D I T E R R A N

El Kantara

EL QANTARA

BORJ EL ASSA RAS EL ABID EJOUAFER

SIDI MAKHLOUF

AU

CH INE

MA

VERS MEDEN

RO

INE

EE

SS

DAR EL KARNIT

BORJ EL AMRI

HENCHIR EL HARES

HENCHIR EZRAYEB

EL QSIBA

S

VER

BORJ AKREB

Délégation/commerce Centre local

ANCIEN PORT

IS

RZ

ZA

CARTE DE L'ILE DE DJERBA

U

G

LA

E

E

E L HENCHIR GHARDAYEN

MENDEL

E

H

IA

S A B K H E T

DHAHRAT MZAZ EDHAHEB

HOUMET EL FAHMINE

EL MARSA

E

Aghir

O D

U

SE

N

T

RE

E

BAC

HENCHIR DAMOUSI

BES S GA

S

GUELLELA

ETRIFA

NADHOUR EL MARSA

IQ

D

Sedouikech

DHAHRET BZEN ISSA

Ajim

BORJ AGHIR NADHOUR AGHIR

HOUMET TERBELLA

STATION DE DESSALEMENT DE GUELLELA

LOUBIRET SALSALET

RAS EL JORF

T

IS

Z PORT

SEDOUIKCH

HOUMET EL GUEBLIIN

HENCHIR CHALLAKHI

OGLET TMASSINTE

AJIM

R

U

O

Q A S T I L

I

TILOUIN EL GUETTAYA EL BAHRIA

VER

AGHIR

HOUMET EL KRANIA

HOUMET KRACHOUA

J

Guallela TLET

HOUMET BOU SMAIL

PORT

T

E

HOUMET TOUAJENE

EL KHENANSA SIDI BOU SMAIL

A

E

GOL

F

EL MGARSA

KHAZROUN

TIANESTE

ُEl May

HOUMET JABIRA

AIN

HENCHIR BOURGOU

FOUGANIN

EL GHRIBA

T TERR

INSTITUE SUPERIEUR DES ETUDES TECHNOLOGIQUE

ERRIADH

EL GROUA

S TRIFA

SEDEGHIANE

BEZIM

HENCHIR EL MEDINA

I

OULED AMOR

EL GROUS

DHAHRET BEZIM

RAS TERBELLA

OGLET AMOR

Délégation/commerce Centre local Hotels

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Ce qui constitue une pollution visuelle et participe à l’altération du paysage authentique de l’île.

N ALJAZIRA

S

AH

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

D

E E

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

I

O

N

MEZRAYA

T

E

MOVINPIQUE

GHIZENE

EL BESSATINE

HACHENE B

O

RADISSON

FATOU

PROTECTION CIVILE

MELLITA

DE

Hara Kbira

H

CHIR

L

SABKHET MELLITA

DH

Mais aujourd’hui, de sa côte surtout zone midoun est irréversiblement figée, transformée en l’espace d’une décade en une véritable station touristique. De plus, nous assistons à une invasion de nouvelles constructions, de nouveaux aménagements qui défigurent le site et désorientent l’habitat.

M E R

EL GALA

NADHOUR BORJ JILIJ

E AG PL

Midoun est une petite ville sur l’ile de Djerba, la deuxième après Houmt Souk. Ses habitants sont au nombre de 63 528 en 2014. Certes, Djerba, jusqu’à une époque récente est restée intacte.


­023

SYNTHÈSE

- Ayant prévalu durant des siècles, ce mode traditionnel exceptionnel d'utilisation du territoire insulaire garde aujourd'hui une valeur d'exemple et d'enseignement. - Cette particularité est le résultat de leurs adaptations à un besoin purement fonctionnel. + Activité agricole + Habitation : La grande échelle du Menzel + Centre commercial : Midoun

L'empreinte de cette puissante personnalité de Djerba, partout présente, est aujourd'hui sérieusement menacée, l'équilibre millénaire sur lequel elle se fondait s'est trouvé brutalement rompu : l'harmonieuse adaptation du Djerbien à son milieu naturel s'est vue fragilisée et menacée. Exemple de "Midoun" illustre bien cette menace vu que typologie architecturale a connu diverses mutations avec des extensions hétérogènes et de nouvelles constructions parfois démesurées avec l'existante des anciens Menzel en ruine. Raisons pour lesquelles elle était intégrée dans le bien en série proposée pour inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et on a cherché à valoriser la zone Khazroun... qui ici qualifie d'ensemble historique et culturel qui devrait être doté d'un plan de gestion approprié.


­024

Chapitre II:

Paysage architectural de l’île


­025

II - 1. LES CARATERISTIQUES URBAINES II - 1.1- Le territoire : Le territoire Djerbien a gardé toute son authenticité jusqu'à l'essor du tourisme et la forte urbanisation qui va s'en suivre. C'est ainsi que dans cette ile, nous retrouvons une organisation territoriale "unique dans le monde musulman où l'habitat ne se groupe pas autour de l'édifice religieux."1 PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION En effet, il n'y a ni ville ni campagne à Djerba. Les bâtiments sont dispersés. Nous parlons parfois d'isolement du bâti. On prend par exemple la zone de Khazroun :

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Fig. 19: Zone rural à Khazroun, source dossier d'insription

Dans la globalité de l'île, il existe une hiérarchie du réseau viaire qui vient structurer le territoire selon un maille définit comme suit : Jedda principale

Menzels Jedda secondaire Impasse Houma

Fig.20: Les composantes de la zone rural à Khazroun, source auteur


­026 II - 1.2- Le paysage : En parcourant l'île nous retrouvons des paysages différents. Nous pouvons ainsi savoir si nous sommes en zone aride. ou plutôt en zone d'eau. C'est le couvert végétal qui nous informe sur cette nature avec la présence des oliviers. palmiers et arbres fruitiers. Ce paysage avec ses différentes couleurs change au gré des saisons.

Zone des Tabias Zone absent

Zone lâche Zone assez dense Zone isolé Zone absent

oliviers ZoneZone sans sans oliviers presque exclusivement ZoneZone presque exclusivement d’oliviers d’oliviers absent ZoneZone absent


­027

Zone des eaux douces Zone absent

Zone des arbres fruitiers Zone absent

Belles plantations encore

Belles plantations encore irriguées irriguées

Plantations peu ou plus

Plantations peu ou plus irriguées irriguées Zoneabsent absent Zone


­028

II - 2. LES CARACTÉRISTIQUES ARCHITECTURALES II - 2.1- L’architecture domestique ( Menzel Djerbien ) Chaque famille s’identifie à un Menzel ce qui représente une projection spatiale de cette dernière élargie, c’est-à-dire la famille patriarcale. La famille se prolifère dans l’enceinte de ce Menzel et les habitations s’y multiplient. A ce titre, S. Tlatli a dit : ‘ Toute la vie Djerbienne s’est trouvée conditionnée par cette structure familiale, aussi bien la vie économique du pays que l’architecture, l’habitat, la vie spirituelle ou sociale.’ Sans elle, on ne pourrait comprendre ni le morcellement foncier qui a pulvérisé la propriété au fur et à mesure de la progression démographique, ni la conception autarcique de l’économie : chacun tendant à vivre en vase clos en se suffisant à lui-même aussi bien pour les ressources agricoles qu’artisanales, ni la structure et l’agencement du Menzel avec ses réserves d’eau, de provision de pailles et de nourriture, ni l’architecture défensive faisant de chaque demeure un véritable fortin capable de soutenir un siège en règle, ni la présence des ghorfas qui permettent une émigration estivale en hauteur sans quitter le même logement. Chaque composante s’est organisée comme un tout pour ainsi dire autonome. Chaque élément de l’ensemble qui forme le Menzel occupe une place et une fonction bien déterminée. Le tout se complétant judicieusement. On y trouve : - Le Houche, maison d’habitation qui trône au milieu du domaine, jamais en bordure. - Les puits dont l’eau est nécessaire à l’irrigation. - L’aire de Battage des récoltes. - Les maisons des invités. - Différentes huttes qui peuvent être utilisées selon les cas ; soit comme grange, étable, lieu de réunion de femmes etc...

Fig.21: Photo d'un Houch, source auteur


­029 • Le Menzel : Le Menzel est une notion typique de l’île se définit comme un mode d’implantation exprimant l’originalité de l’habitat traditionnel Djerbien et qui occupent des parcelles de 2 à 4 hectares, forment une unité de base de la "Houma". Le Menzel est l'espace de demeure de la famille Djerbienne. C'est un cadre de vie bien délimité dans l'espace par les Tabias avec un grande étendu de terre plantée de palmiers, d'oliviers, d'autres... au milieu de laquelle s’élève un ou plusieurs Houchs entourés des éléments nécessaires à un une vie autonome. Il exprime d'une façon synthétique les particularités socio-économiques de la vie insulaire menée au rythme des besoins et des possibilités de l'île.

Menzel

Houch

La voie principale

La voie secondaire

- Les composantes du Menzel : Le Menzel est fondé sur la solidarité familiale et sur la complémentarité de plusieurs activités qui s'adaptent avec les conditions climatiques et socio-économiques de l'île. Il comprend plusieurs composantes: - L'habitation : le Houch, où un ou plusieurs chefs de familles apparentées partagent le même espace . - Les annexes : ce sont d'autres constructions qui se trouvent dans le Menzel et qui seront souvent éloignés les unes des autres suivant leur fonctionnalité. Ce sont des accessoires qui sont :

Puits Tissage Houch Makhzen tben Rayeh Makhzen Dhiaf Fig.22: Croquis explicatif des composantes d'un Menzel, sources dossier d'inscription


­030 PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Une pièce pour les invités PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Une aire de battage " Rayeh" Tabia Puit + mjar Fella Citerne

Système d’agriculture le “sarrout” Khouss

03

05

0

Fig.23: Menzel Ba-yahya, à Khazroun, source auteur

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

+ Tabia : C’est la clôture définissant les limites de la propriété, couronnée de Cactus, d’Aloé Vera ou des deux à la fois.

Fig.24: Tabia

+ Fella : C’est une ouverture dans la Tabia d’une moyenne de 3 m permettant l’accès au Menzel de la Jedda.

Fig.25: Fella

Fig.26: Coupe sur un Majen + Fesquia

+ Les citernes : • Le manque d’eau à Djerba nécessite d’implanter une ou deux sortes de réserves: « Majen » ou « Fesguia » : à proximité du Houch et servent à recueillir et stocker les eaux pluviale. C’est un réservoir sous la forme d’une chambre souterraine.


PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

+ Puits avec leurs accessoires : PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

a b -15 m²

Mida, petit bassin de réception des eaux; Jabia, bassin d'accumulation des eaux; Sarrout, sorte de caniveaux en terre ou maconnée permettant l'irrigation des parcelles situées en contre bas, où l'eau est acheminée par gravité.

A

Coupe A-A

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Fig.27: Plan et Coupe d'un puit, source auteur

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION COMPOSANTES :

1 2

3 6

5 4

Fig.28: Plan système d’irrigation,source Workshop Djerba 2019

Fig.29: Système d’irrigation, source auteur

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

1. SAROUTE 2. CITERNE 3. MJAR 4. JEBIA 5. PUITS 6. SBILE

+ Système d’agriculture: le “sarrout” Il est composé : d’une étable et une écurie toujours éloignées du Houch par mesure d’hygiène et de sécurité et placées sous les vents pour se mettre à l’abri des mauvaises odeurs. Une aire de battage «Rayah» où l’action de battre se fait par foulage au pied des bêtes (âne, mulet, chameau) et des roues de la «Jaroucha» qui est une petite charrette à roues métalliques multiples. Un lieu d’ensilage «Makhzen» qui s’enfonce souvent d’un mètre dans le sous-sol en vue de garder la fraîcheur émanant du sol pendant l’été et sa chaleur pendant l’hiver. Une ou deux huttes (Khouss) qui servent soit de cuisine ou de lieu de cardage, de peignage et de filature de la laine pour les femmes (Mesguef), soit enfin, d’abri (Achoucha) pour la charrette et d’autres accessoires pour lespratiques agricoles.

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

­031


­032

Fig.30: Système d’irrigation, source dossier d'inscription

+ Une étable et une écurie : éloignées du Houch par mesure d'hygiène et de sécurité et placées sous les vents pour se mettre à l'abri des mauvaises odeurs.

Fig.31: Plan + Facade sur étable PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

AA

A A

+ Une aire de battage " Rayeh" : placée dans l'endroit le plus exposé aux vents. C'est une plate forme circulaire de 10m de diamètre environ, où s'effectue le battage des céréales. PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

CoupeA-A A-A Coupe

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BYBY ANAN AUTODESK STUDENT VERSION PRODUCED AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Fig.32: Plan / coupe sur Rayeh

+ Un lieu d'ensilage "Makhzen" : construit à un mètre en dessous du sol afin de préserver la fraicheur qui émane du sol en été et la chaleur en hiver. CoupeA- A CoupeA- A

CoupeA- A

CoupeB- B

Coupeauteur B- B Fig.33: Makhazen, source CoupeB- B


­033 + Une pièce pour les invités "Makhzen Edhiaf" : qui se trouve généralement à proximité immédiate de l'accès du Menzel. Mais parfois il fait partie du Houch avec une entrée indépendante.

Fig.34: makhzen dhiaf

+ Un ou deux huttes "Khouss" : qui servent soit de cuisine ou de lieu de cardage, de peignage et de filature de la laine pour les femmes (mesguef), soit d'abri (achoucha) pour la charrette et d'autres accessoires pour les pratiques agricoles. PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

HSP 3m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

+ Un ou plusieurs ateliers de tissage : ce sont des locaux appropriés à certaines activités artisanales comme le tissage d'habillement familial (kadroun, kebaya, kachabia pour les hommes et hrem et fouta pour les femmes) et de couvertures (ferrachia) de différentes couleurs.

HSP 3m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Ils ont une architecture singulière avec leurs toits en demi voûte surmontés d'un fronton triangulaire de style grec aux extrémités. PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Fig.36: Plan / Coupes sur Atelier de tissage


­034 PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

• Le Houch :

04

03

03

03

06

3

03

02 04

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

04

01

07

05

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PlanHouch Houch Plan 01Skifa Skifa 01

05Matbakh Dokanna 05

02Bortal Bortal 02

06West WestEddar Eddar 06

03Ghorfa 07Dar Ghorfa 07 DarDhief Dhief 03 04Mostham Mostham 04

2m 2m

1m 1m

4m 4m

3m 3m

5m 5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

04

Fig.37: Exemple d'un Houch, source auteur

El "Dar" n'est cependant pas isolée de son contexte qui est l'ensemble du "Houch". elle constitue la base à partir de laquelle le reste des entités spatiales nécessaires à la vie de toute la famille vont se conformer à leur tours. El "Dar" va se positionner relativement à la cour, se multiplier en d'autres el "Dar" pour les besoins des autres couples de la famille élargie et s'organiser spatialement vis-à-vis d'autres lieux spécifiques.Mais toute la distribution des composantes du "Houch" se fait selon le système d'orientation préférentiel - Les composantes du Houch : + La sguifa "vestibule" : La sguifa est un espace qui relie le patio et l’extérieur. C’est un accès en chicane qui préserve l’intimité du Houch. C’est un lieu privilégié des femmes, dans lequel elles reçoivent leurs voisines pour bavarder tout en travaillant la laine.

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Le "Houch" commence tout d'abord par une unité de vie basique qui est le "bit" constitué par un espace qui enveloppe, isolé et protège dans tous les sens du terme, les activités du noyau social encore restreint au couple marié avec l'enfant en bas âge.

04

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Comme le reste des équipements présents dans le "Menzel" le "Houch" semble apporter de par son organisation spatiale et les configurations des entités qui le composent, des réponses fonctionnelles, techniques et spirituelles à ses habitants. Une fois admises et inscrites dans le registre des traditions.


­035 PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

0

Coupe-Facade

2m

1m

4m

3m

5m

Fig.38: Coupe A-A qui montre la création de zones ombragées, le patio assure le rafraichissement des espaces.

L'ouverture élevée assure l'évacuation de l'air chaude suite à l'effet pression d'ou la fraicheur de la piéce.

NORD

SUD 92

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Coupe-Facade

0

2m

1m

4m

3m

5m

Fig.39: Coupe B-B montrant la circulation du vent qui permet une ventilation naturelle des espaces

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

29

Contrairement aux toitures plates, les coupoles et les voutes recoivent les rayons solaires d'un seul coté ce qui assure la fraicheur de la piéce en été.

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

+ West El Houch «Patio» : C’est un espace qui groupe tous les unités du Houch. C’est un patio carré ou légèrement rectangulaire. Ce qui le distingue avec sa forme fermé des quatre cotes et l’ombre tournante qu’il génère, il crée un patio bioclimatique. C’est un élément architectural bioclimatique en plus qu’il est le résultat de sécurité et d’intimité familiale: il est renfermé sur lui-même et n’ouvre sur l’extérieur que par une seule porte qui, elle aussi, n’ouvre pas directement sur la maison.


­036 + Makhzen "dépôt" : C’est un espace où le Djerbien stock leurs récoltes des jardins d’El Menzel et les stock alimentaires. Il se situe à côté de la sguifa et ouvre sur l’ouest d’el Houch. On peut y accéder de l’extérieur ou directement de Fig.40: Makhzen, Menzel Azzabi, Photo l’intérieur de le patio. personnelle.

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

+ Matbakh "cuisine" : recouverte de voutes et possédé un foyer où l'on effectue la cuisson des aliments. Cet espace est reconnaissable par sa cheminée. Il se trouve soit à l'intérieur du houch, soit accolé ou indépendant au bâtiment.

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Fig.41: Matbakh, Menzel Ben Yahia, Photo personnelle.

+ Eddar "L"unité d'habitation" : El Dar est unité d’habitation, formé d'un rectangle appartenat soit au chef de faille avec sa femme, soit à l'un de ses fils avec sa femme et ses enfants. La surface du Dar atteint plus de 30 m². La lageur de 2.5 m est presque constante. Elle renforme de quatres espaces :

Fig.42: Plan mezzanine d'un dar

Fig.43: Plan RDC d'un dar

Fig.44: Coupe d'un dar

1- El ouestia, Espace de réception et de séjour central qui est un espace polyvalent. 2- La Doukkana, qui représente la chambre à coucher d’hiver du couple conjugal, elle est surélevée d’environ 50 cm et couverte d’une coupole, des rideaux pendus à un arc cachant le lit. 3- La Ghorfa ou ‘Khazna’ c’est une chambre à l’étage à laquelle mène un escalier en maçonnerie qui commence juste à côté de l’entrée. La Ghorfa est la chambre à coucher d’été du couple conjugal, car elle reçoit par ses ouvertures, la brise de mer très agréable. Elle constitue aussi un observatoire idéal. La Ghorfa a généralement une toiture plate en sannour ainsi que l’espace central, et dans certaines régions de l’île, elle est surmontée d’une voute, en berceau ou croisée. 4- La salle d’eau, ‘Mesthan’ se trouve juste sous la ghorfa à laquelle elle apporte fraicheur et humidité.


­037 a- Les Types des Dars:

Fig.45: Plan d’une dar avec Ghorfa

Fig.46: Coupe d’une dar avec Ghorfa

- Dar avec ghorfa : • À l’extrême gauche on trouve parfois une Doukkana, banquette en maçonnerie surplombée d’une coupole. Elle sert pour le repos. La partie centrale de la chambre est voutée ou couverte d’un plafond en demi-tronc de palmiers et sert de séjour. A l’extrême droite, en demi étage, séparée du sol par une dizaine de marches, se trouve la Ghorfa. La toiture est plate, parfois en voute et rarement en voute croisée.

• Des niches sont aménagées dans les murs en maçonnerie pour le rangement. • Les murs sont percés de fenêtres permettant à la brise maritime de pénétrer directement dans la Ghorfa. Enfin, juste en dessous de la Ghorfa se trouve la salle d’eau, Mesthan.

Fig.47: Coupe d’un autre type de Dar avec Ghorfa

Fig.48: Plan d’une dar sans Ghorfa

• La surface du Dar atteint plus de 30 m². La largeur de 2.50 m est presque constante.

- Dar sans Ghorfa : • De même typologie que les dars avec la ghorfa mais sans Mezzanine, on les trouve dans certaines maisons juives. Une sedda peut être aménagée comme Khzana, lieu de rangement au-dessus du Mesthan.

Fig.49: Coupe d’une dar sans Ghorfa

Fig.50: Coupe d’une dar sans Ghorfa

Fig.51: Coupe d’une dar sans Ghorfa

- Dar avec Maksoura type Médina : • On y trouve le même principe d’espace central épaulé de deux Maksoura, et de deux sous espaces latéraux mais les proportions et le vocabulaire sont ceux de l’architecture Djerbienne.


­038 b- Les Types des Houchs : M.Augustin Bernard a établi un enquete sur l'habitat rural des indigènes en Tunisie sur ordre du résident général de France en Tunisie, Mr Saint Lucien en 1921. Les plans représentant les types de Houchs dans différentes zones de Djerba sont réalisés d'aprés cette enquete :

Dar avec Maksoura Dar sans Ghorfa

1

1

6

2

3

1 2 3 4 5 6

1

4

5

1

1

Dar West dar "Patio" Matbakh "cuisine" Sguifa Makhzen Fesguia

Dar avec Ghorfa (toit en voute) Dar sans Ghorfa

2

1 6

1 2 4 6

Dar West dar "Patio" Sguifa Fesguia

1 2 4 5 6

Dar avec Ghorfa (toit plat) Dar West dar "Patio" Sguifa Makhzen Fesguia

1 2 4 6

Dar avec Ghorfa (toit plat) Dar West dar "Patio" Sguifa Fesguia

- Houch à Houmet Souk : • avec une dar de type maksoura et deux autres dites dar sans ghorfa.

- Houch à Guellala : • avec une dar sans ghorfa et deux autres avec des ghorfas ayant un toit en voutes.

4

1

1

2

1 6

5

4

- Houch à Midoun, Mahboubine : • avec des dars avec ghorfa ayant un toit plat.

1

1

2

1

6

- Houch à Ajim : • avec deux dars ayant des ghorfa à toit plat et une dar sans ghorfa.

4

1 Dar avec Ghorfa (toit plat) 1

2

1 Dar 2 West dar "Patio" 6 Fesguia 6

- Houch à Béni maaguel: • avec deux ghorfas ayant des toits plat.


­039 c- Le principe d'évolution du Houch : Lorsq'un Djerbien pense bâtir sa demeure, il ne construit jamais un Houch en entier. Il commence par une seule entité Dar qui contient les éléments essentiels de la vie quotidienne. Puis au fur et à mesure du développement de la famille, des annexes et des extensions seront construites. Ces extension se font soit indépendamment du noyau initial construit, donc par multiplication, c'est à dire que l'on construit et on refait de la même manière un deuxième Houch. Ce processus s'arrête généralement à 4 ou 5 Houchs. Ces nouvelles constructions seront généralement collées au houch initial ou bien elles seront construites à proximité. Soit, par extension adjacente au premier Houch. A l'intérieur du Menzel, les Houchs peuvent donc se développer en fonction de la grandeur de la famille et des fils mariés. L'entrée extérieur El Fella reste commune, mais les entrées des Houchs seront indépendantes tout en gardant une possibilité de communication discrète.

02

04 A

B

C

A

B

C

03

B

A

A

01

D Fig.52: Schéma du principe de l'évolution d'un Houch, Source auteur


­040 Houch à l'état intial : Typologie traditionnelle Houch isolé situé dans le quartier d'el Haddad C

B

F D

Fig.54: Coupe A-A B

D

D

A

A E

Fig.55: Coupe B-B

A

C A Skifa C Makhzen B West dar "Patio" D Dar

B E Matbakh F Makhzen Dhiaf

Fig.53: Plan d'un Houch isolé

Fig.56: Coupe C-C

Houch avec l'extension d'un dar : Typologie d'un Houch isolé avec une extension situé dans le quartier d'Arkou: B

Fig.58: Facade principale

A

A

B

A Skifa D Dar B West dar "Patio" E Makhzen Dhiaf C Matbakh

Fig.59: Facade latérale

Fig.60: Coupe A-A

Fig.57: Plan d'un Houch avec une extension

Fig.61: Coupe B-B


­041 Houch groupé avec plusieurs extensions : Typologie traditionenlle d un Houch groupé situé dans le quartier d'Arkou:

Fig.Coupe-Facade

Fig.Coupe A-A

A Skifa B West dar "Patio" C Makhzen

D Dar E Makhzen Dhiaf

Fig.Plan d'un Houch groupé

Fig.Facade principale

Fig.Coupe B-B

Fig.62: Les élèments graphiques sont extraits du mémoire de Mariem satouri

- L'évolution de l'habitat à Djerba: Dans cette partie, nous allons traiter des différentes productions d'habitat dans l'île afin de comprendre l'évolution de l'habitat Djerbien dans le temps. Le modèle de l'habitat traditionnel a connu ses premières transformations lors de la période coloniale avec l'apparition de l'habitat colonial principalement à Houmt Souk et à El Hata Sghira et El Kebira². Le logement dit colonial rompt complètement avec l'architecture locale, que ce soit au niveau de l'organisation spatiale ou du vocabulaire architectural utilisé. Néanmoins, les colons ont introduit une nouvelle typologie sur l'île, à savoir la villa. Ils sont aussi à l'origine de l'introduction de l'habitat collectif avec l'apparition de l'immeuble à étages (R+1). ² La pratique architecturale a elle aussi été bouleversée durant cette période, avec la constitution des règlements de constructions et de voiries. La conception des bâtiments revient à un spécialiste qui est l'architecte, et la construction revient à un maçon ou un entrepreneur. L'habitat traditionnel qui se trouve principalement à l'intérieur de l'île ne subira pas de


­042 changement à cette époque. L'événement qui déclenchera sa transformation est apparu au début de l'indépendance avec l'adoption d'une nouvelle orientation économique, celle du développement du secteur touristique. Ce dernier, provoque une urbanisation accélérée de l'île qui aura des conséquences sur l'espace, sur la répartition de la population, et sur le plan social. Les activités qui se pratiquait au sein d'un Menzel disparaissent peu à peu. C'est ainsi que les nouvelles constructions se sont retrouvées avec un parcellaire plus petit. Le Houch quant à lui subira des changements au niveau des Dars. Le Mesthan est remplacé par une salle de bain, la dokkana devient la chambre à coucher et Ouest El Dar devient un séjour. À ce moment on voit apparaître El Ouestia, le hall d'entrée qui remplacera El Sguifa. L'autre grande nouveauté apparue est celle des ouvertures sur l'extérieur. De plus, les techniques et les matériaux de constructions ont évolué. Les coupoles et les voûtes laisseront place aux toits plats en béton armé ce qui permet d'augmenter les portées et d'avoir des espaces plus grands. La production privée d'habitations subit alors des changements fonctionnels, esthétiques mais la typologie de l'habitat traditionnel est maintenue. C'est à partir des années 1970, que l'habitat Djerbien connaîtra sa plus grande évolution. En effet nous verrons apparaître des houchs dit modernes, des villas comme celle que l'on cornait ou encore des logements mixtes. Les premiers reprennent la typologie de la maison à patio mais avec une nouvelle organisation spatiale. La cellule du dar disparaît pour laisser place à des espaces comprenant une seule activité telle que la cuisine, le séjour, la salle de bain, la salle à manger, la buanderie etc... Les vérandas et les terrasses font aussi leur apparition. L'autre nouveauté est l'introduction des baies vitrées comme système d'ouvertures. Les seconds sont des villas avec la disparition du patio et l'organisation des espaces en un seul volume. Ils seront desservis par des couloirs. Ce type de productions sera greffé au Houch traditionnel pour nous donner un logement mixte. En parallèle, avec cette production privée nous verrons apparaître les logement réalisés par les sociétés immobilières nationales³ Ces productions publiques bouleversent la typologie ainsi que la morphologie de l'habitat Djerbien. Nous verrons l'apparition des logement en bande continu ainsi que des logements jumelés. L'habitat a évolué de cette manière sur l'île en bouleversant peu à peu son paysage.

Fig.63: Anciennes photos de Djerba, source Google 1 Thèse ITAUUT Pour une nouvelle production de l'habitat à Jerba ,ticipation des usagers + Annexe, BOUSSOFFA-RA Faouzi , 1984 2 Ces endroit étaient le bastion de la population européenne composée principalement de Français, Maltais, et Italiens. 3 S.N.I.T (société immobilière nationale de la tunisie), S.O.N.M.I.V.A.S (société nationale de mise en valeur du sud), S.T.I.M. (société touristique et immobilière de Medenine)


­043

Fig.64: Schéma explicatif qui montre les différentes composantes de l'architecture bioclimatique, source auteur

éco-systéme

Climat

Géologie

Biologie - Ecologie Rencontre Entre-Deux

L'Homme

Nature

Actions humaines

économie

Religion

Politique


­044 II - 2.2- L’architecture religieuse : L'île de Djerba regorge d'équipements qui façonne, son paysage. Ayant un langage architectural unique au monde, ils ont été construits d'après les besoins défensifs mais aussi climatiques afin de permettre aux Djerbiens d'effectuer leurs activités économiques et spirituelles. "Le résultat est beau parce qu'il est bien appliqué"¹

On dit qu'à Djerba. il y a autant de mosquées que le nombre de jours d'une année, soit 365. Ce chiffre important est expliqué par les principes fondamentaux qui régissent le mode de vie des Djerbiens. En effet, l'organisation du territoire mais aussi son architecture reposent sur des préceptes religieux².

Houmet Souk

Mellita

Hara Kbira Riadh

ُEl May

Sedghiane Hara Sghira

Midoun

Mahboubine Guallela

Sedouikech

Aghir

Ajim La plupart de ces équipements ont été bâtis lorsque les Djerbiens pratiquaient Jorf El Kantara le rite lbadite³ où un islam égalitaire, rigoureux et austère est prêché. Celui-ci influe sur l'architecture de ces lieux, Délégation/commerce Centre local composée de formes monolithes qui Fig.65: Les emplacements des mosquées comportent les lieux traditionnels de la prière, les lieux deréunions ainsi que les plateformes délimitant l'espace sacré extérieur. Ces mosquées jouent différents rôles selon leurs emplacements et leurs surfaces.

• Le rôle des mosquées : Les mosquées de Djerba sont des espaces pluridisciplinaires (culturel. religieux et économique...) ouvert à tous. Elles jouent plusieurs rôles : • Rôle défensif • Rôle spirituel • Rôle éducatif • Rôle social

Fig.66: Photo de la mosquée El Mouhechi, source auteur 1 DERRICK. Axel 2 Djerbi. Ali, l'architecture vernaculaire de Djerba, R.M.R.éditions, Tunis, 2011, p.I83 3 La manifestation de l'Ibadisme en Afrique du Nord remonte à la fin du 8ème siècle à Tahert en Algérie. Les lbadites s'installeront dans 3 régions Djebel nafoussa et le Mzab en Algérie et à Djerba en Tunisie.


­045 • Les types de mosquées : D'après les différents rôles qu'effectuent les mosquées. nous retrouvons cinq types qui sont : + Les mosquées souterraines ; + Mosquée de guet côtières ; + Mosquée fortifiées ; + Mosquée de campagne ; + Mosquee Madrassas • Les mosquées souterraines : Ces mosquées ont un rôle bioclimatique important. Le fait qu'elles soient souterraines permettent d'optimiser le gain de fraîcheur. Celles-ci permettent aux fidèles de se recueillir, se protéger, et se ressourcer dans un espace intime grâce à sa petite surface et son rapport à la nature. Ce genre de mosquées est détecté à travers la cour qui la recouvre et qui fait office d'impluvium. Mais aussi à travers les deux grosses coupoles qui se trouvent au niveau de la salle de prière et l'accès qui se fait par un escalier couvert par une voûte inclinée. Ces mosquées ne possèdent pas de portes. La mosquée souterraine la plus connu est celle de Sedwikech nommée jemmàa Louta.

Fig.67: Photos de la mosquée jemmàa Louta, source auteur

Fig.68: Plan et coupe de la mosquée, Source rapport 2éme année 2016/2017

• Les mosquées de guet côtières : Ces mosquées placées en première ligne au niveau des côtes de l'île assurent un rôle défensif. Elles sont comme des tours de contrôle. Elles permettent de détecter toutes intrusion sur l'île et assurent la défense de cette dernières. La mosquée de guet côtières à Graa nommée Sidi Jmour. Fig.69: Photos de la mosquée, source google


­046 • Mosquée fortifiées : Ces mosquées assurent la seconde surveillance de l'île. Elles ont une forme trapus avec des hautes terrasses permettant une vision à 360 degrés de la mer et de la campagne. La mosquée fortifiées à Fatou nommée Jemmâa Tajdid.

Fig.70: Plan et coupe de la mosquée, Source rapport 2éme année 2016/2017

• Mosquée de campagne : Ces mosquées disséminées sur toute la surface de l'île, sont les plus nombreuses. Elles sont généralement de petite taille car le plus souvent ce sont des mosquées de quartier. Elles permettent la prière de tous les jours. Elles sont composées d'une salle de prière, d'un minaret escalier, d'un Impluvium, d'un portique (riwak) permettant de faire la prière en été et une salle d'ablutions. 1. Salle de prière 2. mihrab 3. Sanitaires 4. Minaret

4 1 2

3

1

2

Fig.71: 3D, Plan et coupe de la mosquée, Source workshop 2020

• Mosquee Madrassas : Ces mosquees pourraient etre appelées mosquées universités puisque c'est dans ce genre de lieux que s'effectue l'éducation religieuse. Elles sont aussi le centre culturel des lbadites venus d'Algérie, de la Libye, ou d'Oman. A part les espaces que nous retrouvons habituellement dans une mosquée (la salle de prière. la salle d'ablutions et l'impluvium), on trouve des chambres pour les étudiants et les professeurs avec une bibliothèque. La mosquée Madrassas se situe entre Midoun et Houmet Souk nommée Fadhloun. 153


­047

Fig.72: Plan masse

Fig.73: Façade de la mosquée dans son paysage

B

II - 2.3- Les équipements À Djerba on peut distinguer comme équipements économiques Hanout, l’Huilerie, l’atelier de tissage,l’atelier de poterie et les Fondouks. • Hanout : Hanout c’est un lieu de rencontre de la communauté masculine c’est a dire une boutique, café qui appartient a un Menzel.

D

C

A

B’

A

C’

B

A

B

Fig.Coupe B-B

Fig.74: Plan d’El Hanout, Meriem Satouri

Fig.Coupe A-A Légende : A- Boutique B- Cour B’-Doukkana

C- Café C’-Cuisine «Matbakh» D- Dépôt

• Huilerie : La plupart des anciennes huileries, qui étaient relativement nombreuses et couvraient les besoins de l’île entière, étaient enterrées. Seule une coupole de deux mètres cinquante de haut et quelques ondulations des extrados des voutes qui l’accompagnaient émergeaient du sol pour signaler discrètement leur présence. Pourquoi les Djerbiens avaient-ils recours à une telle configuration pour réaliser les espaces nécessaires à la production de leur huile d’olive ? En nous référant aux données rationnelles qui régissaient les différents modes d’intéractions de cette population avec son territoire, nous pouvons observer au moins deux causes pouvant être à l’origine d’une telle caractéristique. La première serait d’ordre climatique et la seconde serait inhérente au système défensif que la communauté avait mis au point pour garantir la mise en sécurité de ses ressources,


­048 vis-à-vis de toute tentative de rapine de la part des éventuels agresseurs. Mais, avant d’observer les signes qui nous permettent de lire ces phénomènes à travers l’architecture de cette catégorie de construction, nous devons rappeler les caractéristiques du système de production de l’huile d’olive à Djerba. A Djerba, il ya deux types de huileries : - Huilerie souterraine - Huilerie apparente - Huilerie souterraine : Huilerie El Fsili se situe à Midoun. Elle témoigne du génie de ses batisseurs et de l'importance accordé à la production d'huile d'olive. Pour des raisons d'ordre climatique, cet édifice est construit en sous sol dans les couches rocheuses afin de permettre de décantation de l'huile à une température supérieur à 15°C, obtenu en Hiver uniquement en sous-sol. De l’extérieur on perçoit une grande coupole prenant naissance au niveau du sol. De part et d’autre de la coupole s’aligne deux voûtes .L’accès se fait par un couloir creusé dans la terre. Dans quelques huileries, la porte d’entrée est surmontée d’un fronton triangulaire. A

B

Fig.75: Photos de l’Huilerie, Photos personnelle.

2 5

2 2

4

C

2

2

3

2

2

2

2

2

2

2

5

A

Plan de masse de L’Huilerie.

4

1

C

2 2

2

B

Légende : 1- Niche de la “chaudière 2- Logettes 3- Salle de broyage 4- Salles de pressurage 5- Pièces de services

Plan de L’Huilerie

Coupe A-A

Coupe C-C

Coupe B-B

Fig.76: Huilerie souterraine, Source Meriem Satouri


­049 - Huilerie apparente :

D

Situation : La présente huilerie se situe à Temlel. Ce type de huilerie sont abandonnés portent le nom de «Machina». Ils ont hérité des usines pétrolières souterraines appartenant à chaque grande famille. Ils représentent la première étape de la fabrication et sont maintenant presque touchés. Leur réutilisation serait souhaitable.

A

A

Implantation : Ce type de huilerie est construit a partir de niveau du sol. De l’extérieur on perçoit une grande coupole prenant naissance au niveau des murs. La coupole est plus haute que la voûte. L’accès se fait normal par l’espace qui est couvert par la coupole.

C

B

A

Légende : A- Cour B- Presse C- Broyeur D- Ayge à olives

Plan de L’Huilerie apparente

Façade Sud de L’Huilerie

Coupe A-A

Croquis de L’huilerie

Croquis vue extérieur de l’Huilerie

Façade Nord de l’Huilerie Fig.77: Plan de L’Huilerie apparente, source Meriem Satouri


­050 • L’atelier de tissage :

C’est un espace où se pratique le tissage de la laine. C’est une pièce unique qui peut contenir jusqu'à huit métiers. La façade principale de cet édifice ouvre sur le sud. Elle contient de part et d’autre de la porte une fenêtre au niveau du sol. La forme de ce pignon est particulière ; elle symbolise l’activité du tissage à Djerba. Cet atelier est une pièce longue divisée en cinq travées de 2m, chaque travée est couverte de deux voûtes inclinées opposées par le sommet. Ces voûtes sont supportées par des arcs de 4.5m de portées, renforcées de chaque extrémité par des contreforts. Les murs ont une épaisseur de 75cm.

Ce système de couverture en voûtes inclinées n’est pas général. En effet, on peut trouver des ateliers couverts par une seule voûte en tronc de palmier avec le même système de travée et d’arcs. Cet édifice est creusé à 50 cm dans le sol. Cet enterrement a un double rôle : -Structural : aide les contreforts à encaisser les forces des arcs et des voûtes. -Fonctionnel vue que la température du sous-sol est constante ; l’ouvrier éprouve une sensation de fraîcheur en été et de douceur en hiver. + Analyse d’un Atelier de Tissage : Situation : Le tissage de la laine existe depuis longtemps et a toujours sa place dans l’économie de Djerba. Ils sont également distribués dans des centres d’échange comme Houmt-Souk et des zones agricoles Huma comme Cédghiane. Notre exemple de recherche est situé à Taorit près de Houmt-Souk. Implantation : De l’extérieur on perçoit une forme triangulaire qui porte des voutes inclinés. sa façade principale de cet édifice ouvre sur le Sud, reconnaissable à son ronton triangulaire, est composé d’une grande salle au plafond voûté. De part et d’autre la forme est se-tenu par des contreforts.

Fig.80: Atelier de tissage, Photos personelle.

Fig.81: Plan de l’atelier de tissage


­051

Fig.82: Croquis de l’atelier de tissage

Fig.83: Direction des charges/module

- Perception : L’atelier est formé par une seule masse. Celle-ci est le résultat de la reproduction d’un même élément à savoir des voutelettes obliques, elles sont délimitées par deux frontons triangulaires marquant le début et la fin de la composition. - Masses: L’atelier de tissage se présente comme un parallélépipède allongé surmonté de voutelettes obliques s’appuyant deux par deux les unes sur les autres dont les deux extrémités se terminent par un fronton triangulaire. La répétition des éléments détermine un axe de composition auquel se greffent des axes de pénétration déterminés par l’élément même.

• Qualités spatiales :

Fig.84: Coupe perspective

- Agencement de Nouls : Les métiers à tisser s’agencent deux par deux le long de l’atelier. Chaque voutelettes reçoit un ’Noul’ ce qui contribue à la définition de chaque espace de travail. L’intersection des deux voutelettes obliques détermine la circulation de l’entrée jusqu’au fond de l’atelier. - Eclairage : L’absence d’ouverture sur la paroi longitudinale, et la dimension réduite des ouvertures de la paroi transversale contribuent à la fermeture de l’espace intérieur.

Fig.85: L’éclairage de l’atelier

- Ensoleillement : Le fait d’enterrer l’atelier permet aux rayons solaires d’y pénétrer d’avantage, chose recherchée surtout pendant Fig.86: Coupe montrant l’ensoleillement l’hiver. de l’atelier

Fig.87: climatisation naturelle de l’atelier

Fig.88: Champ visuel

- Perception : Le fait d’enterrer l’atelier permet de percevoir la toiture tout en gardant une hauteur sous plafond importantegrâce à la succession des arcs et des voutelettes.


­052 • L’atelier de poterie : Le groupe important des potiers de Guellala constitue la corporation la plus nombreuse de l’île de Djerba, après celle des tisserands. La poterie est une activité très ancienne à Guellala. Il peut être retracé à l’époque romaine. ils existent depuis longtemps et a toujours sa place dans l’économie de Djerba. Cette activité nécessite : Espace de séchage des pièces de poterie

1° La matière première : C‘est une argile spéciale, poreuse ou réfractaire qui se trouve à quelque distance de Guellala. La terre est transportée devant l’atelier où elle subit la préparation destinée à la rendre utilisable (mouillage, pétrissage au x pieds). Une fois prête, elle est stockée dans l’atelier.

Four pour cuisson

Fosse de délayage Espace de Tournage des pièces de poterie

Fig.89: Schéma d’ensemble d’un atelier de poterie 2° L’atelier : Il comprend essentiellement l’atelier proprement dit où se trouvent les tours, la réserve de terre et le séchoir. Les instruments de travail du potier de Guellala sont très rudimentaires : un morceau de roseau pour donner à la terre une égale épaisseur, une ficelle fine pour séparer du socle de terre les pièces terminées, un tournem ain, pièce de fer destinée à nettoyer et à polir les poteries après séchage, enfin une sorte de long clou qui sert à couper la terre dans la masse de réserve.

3° Les fours : Fours pour cuisson de la poterie. A Fig.91: Coupe montrant l’ensoleillement à l’intérieur de poterie Fig.90: Articulation des fours autour d’une galerie

Légende du Plan : A : Accée B1 : Tour B3: Medlek B : Atelier B2 : Nasba B : Galgal

Fig.92: climatisation naturelle de poterie

C : séchoir C2 :Arcs C1: Piliers

A Fig.94: Plan, coupe de l’atelier de poterie, Meriem Satouri

Fig.93: Croquis du séchoir de poterie


­053

II - 3. LES CARACTÉRISTIQUES PAYSAGÈRES II - 3.1- La volumétrie : Procédé d'analyse quantitative qui consiste à verser un réactif de concentration connue dans un volume connu d'une solution de concentration inconnue.

Maison “Houch”

Le Makhzen Dhief

Matbakh “Cuisine”

Makhzen “Depot”

Mosquée “Jemaa”

Huilerie “ Maasra”

L’atelier de tissage


­054 II - 3.2- Les éléments architectoniques : • Les couvertures : - La coupole : La coupole est un système de couverture d'un espace généralement circulaire ou proche de ce plan. Elle est obtenue par la rotation d'un arc. Elle peut être en plein-cintre, surbaissée, ogivale, conique, etc..1 A Djerba, la coupole est utilisée sur des pièces de plan carré grâce à l'utilisation de pendentifs ou de trompes. Elle joue un rôle symbolique lorsqu'elle couvre la Dokkana d'une Dar dans les maisons traditionnelles, mais joue aussi un rôle bioclimatique lorsqu'elle couvre des constructions enterrées ou semi enterrés comme par exemple la coupole des huileries. - La voûte : Il existe plusieurs formes de Voûtes Les plus simples sont les voûtes en berceau qui sont une succession d'arcs qui peuvent adopter différentes courbures: plein-cintre, surbaissée, parabolique etc... La combinaison de deux voûtes offre une autre variété telle que la voûte en arc de cloitre, voûte d'arête, ou voùte en auge2. Il y'a tois types de voute : 1

2

3

1 2 3

Voute en plein cintre Voute surbaissée 2/3 de croissant Voute surbaissée 1/3 de croissant

- Le toit plat : Le toit plat ou en terrasse est le système de couverture le plus utilisé à Djerba. Il est fait en tronc de palmiers appelés Sannour. Ce type de couverture est généralement utilisé au niveau des Ghorfas et des Ouest El Dar du Houch Djerbien. Ce dispositif provoque la linéarité des formes architecturales.

1 GIJILLAUD. Hubert JOFFROY, Thierry, Éléments de base sur la construction en arcs. voit tes et coupoles. Saint Galien SKAT 1994, p.10 2 GIJILLAUD. Hubert JOFFROY, Thierry, Éléments de base sur la construction en arcs. voit tes et coupoles. Saint Galien SKAT 1994, p.9


­055 • Les ouvertures : - Les portes : Les portes marquent la séparation entre l'espace intérieur et extérieur, entre l'espace public et privée et parfois entre deux espaces intérieurs distincts. A Djerba, il existe deux catégorie de portes les portes rectangulaires et les portes en plein cintre. La première catégorie est celle utilisée dans les habitations. Dans le Houch, nous remarquons l'utilisation de portes différentes En effet, les portes d'entrée possèdent une taille imposante avec des vantaux à deux échelles alors que, les portes du Dar possèdent un encadrement plus simple avec deux vantaux symétriques et étroits. L'encadrement de ces portes dites rectangulaire se fait à travers trois éléments en pierre taillés. Il y a les deux pieds droits d'une hauteur de deux mètres environs sur lesquels est posé un linteau. Et la porte est scellé directement dans le mur sans cadre.

- Les fenêtres : Dans les constructions Djerbiennes, les fenêtres étaient inexistantes. La ventilation était assurée par des trous circulaires ou triangulaires percés dans les murs en haut des pièces. Les fenêtres de petites dimensions sont apparues dans les habitations plus récentes Ces dispositifs jouent le rôle de régulateur thermique en assurant les échanges des flux d'airs. Ils assurent aussi la visibilité des alntours d la construction pour ceux qui se treouvent à l'intérieur.

- Les arcs : Les arcs sont utilisés à Djerba dans des espaces aménagés en plein air. Nous les retrouvons dans les portiques, riwak, des mosquées, ou bien dans les espaces de franchissement tels que les ruelles. Ces dispositifs servent pour l'aménagement urbain comme pour l'aménagement extérieur d'un édifice.


­056 - Les niches : Les niches sont des dispositifs aménagés dans l'épaisseur du mur. Elles servent comme des rangements. On y place différents objets : dans les Houchs ces ouvertures permmettent d'y placer des éléments décoratifs alors que dans les mosquées elles servent pour y placer les livres du Coran ou les cahiers d'études. Elles sont de tailles différentes selon les besoins des usagers.

• Les autres : - Les contreforts : Les contreforts jouent un rôle structurel très important dans les constructions Djerbiennes. Ces éléments constituent l'une des spécificités de l'architecture Djerbienne. Ils sont de formes et proportions différentes.v Ils sont utilisés dans les mosquées et les ateliers de tissage.

- Les cheminées : Dans les habitations traditionnelles, la cuisine était aménagée avec un four à pain avec cheminée, appelée Tabouna. La cuisson des aliments se faisait à travers cet équipement. Une des caractéristiques du Matbakh est la cheminée du four qui dépasse le toit Grâce à cet élément nous pouvions reconnaître la fonction de l'espace et ainsi deviner que c'est une cuisine. Aujourd'hui le four traditionnel n'est plus utilisé. Il est soit condamné soit détruit pour laisser place à une cuisinière moderne.


­057 - Les banquettes : Les banquettes sont des éléments construits à faible hauteur et généralement de faible largeur au niveau d'un mur qui jouera le rôle de dossier pour ce meuble fait en maçonnerie. La plupart du temps, il sera construit en extérieur au niveau des patios ou bien en dehors du Houch prés de l'entrée. Nous le retrouvons aussi à l'intérieur dans les lieux d'attente comme la skifa par exemple.

- Les escaliers : Les escaliers permettent la circulation verticale entre deux niveaux. Dans l'architecture traditionnelle de Djerba, ces éléments permettent d'accéder aux mezzanines que l'on retrouve dans les chambres du Houch, la Ghorfa. Et parfois, ils permettent d'accéder aux annexes qui se trouvent à l'étage des maisons. Ces derniers se trouvent à l'extérieur au niveau du patio. Ils sont faits en maçonnerie avec de haute contre marches d'environ 20cm. Leur construction n'est jamais régulières et sont connus pour être de faible largeur.

• Les textures et les couleurs : L'architecture de Djerba est reconnaissable par l'uniformité de sa couleur et la texture des bâtiments. Ces derniers sont peindre à la chaux, ce qui leur donne un effet lisse et une couleur blanche intense. De cette manière, la réflexion des rayons de soleil sera optimisée et jouera un rôle dans le confort thermique des constructions. Il existe aussi une autre couleur très présente, le bleu. Elle est utilisée pour les menuiseries. Ainsi, nous la retrouverons sur les portes et les fenêtres.


­058

II - 4. LE SYSTÈME CONSTRUCTIF

Les djerbiens ont, avant tout, cherché à utiliser au maximum les matériaux divers que leur offre la nature de l’île. Ces matériaux sont divisés en deux catégories complémentaires. Ceux minéraux ; comme les pierres, l’argile, le sables, les liants, la chaux, le plâtre ou jibs.... Aujourd'hui, la vague de «modernisme» qui a envahi l’île a apporté de nouvelles technologies aux fabricants, utilisant des matériaux jusque-là inconnus comme le béton et l’acier, Verre, aluminium,... Nous ne traiterons 2 3 pas des matériaux et des techniques modernes qui ne sont pas courants dans ces arts architecturaux 5 6 traditionnels. Fondamentalement, cela 6 utilise deux types de matériaux: les minéraux et les plantes. Légende: 1• El Hjarr ou la pierre 2• Ettine ou l’argile 3• Errmal ou le sable 4• Ejjebess ou le plâtre 5• Ejjir ou le chaux 6• Les troncs d’arbre

4 1

Fig.95: Matériaux, source auteur et google

+ Les matériaux : - Les matériux minéraux : • El Hjarr ou la pierre : Il existe des pierres molles appelées “chekch” ou “tafezza”. Les pierres dures sont utilisées pour les ouvrages de structure. • Ettine ou l’argile : Elle est utilisée de deux façons : premièrement, comme mortier lorsqu’elle est mélangée à du sable; deuxièmement, comme matière pour la fabrication de certains éléments constructifs en poterie, tels la brique ou les éléments cylindriques d’évacuation. • Errmal ou le sable : Il existe un peu partout à Djerba, Le sable utilisé dans la construction provient des plages de l’île. • Ejjebess ou le plâtre : Le plâtre, il est obtenu en faisant cuire le gypse, provenant surtout de Guellala et de Béni-Diss très utilisés dans la confection des voûtes et coupoles pour donner un liant utilisé comme mortier à prise rapide dans certains ouvrages spéciaux des toitures. • Ejjir ou le chaux : La chaux est utilisée comme liant principal pour les travaux de maçonnerie ainsi que pour le battage des murs et le revêtement des murs extérieurs. - Les matériaux végétaux : • El Ennakhla ou palmier : Les troncs d’arbre, qui servent de poteaux et de piliers, les palmes, utilisées soit entières pour la couverture et le remplissage des parois, soit écrasées pour la fabrication des cordages de différentes grosseurs nécessaires aux liaisons des éléments en bois ou le tressage des nattes de remplissage.


­059 • Ethria ou l’algue sèche : Le djerbien a aussi recourt à l’algue sèche, qui offre un isolant efficace et permet de fortifier les troncs de palmiers utilisés en couverture terrasse. Ainsi qu’au fer et au bois, matériaux d’importation, utilisés seulement pour les accessoires, grillage, tirant… pour le fer et dans les portes, fenêtres et coffrages pour le bois. • Ezzitouna ou l'olivier : Le bois des arbres fruitiers, comme les oliviers, est utilisé pour la fixation des poulies ou la fabrication des portes, fenetres en raison de sa rigidité.

Fig.96: Détailles, source auteur

II - 4.1- Techniques de construction :

1- Mémoire d’Architecture, Académie des bâtisseurs Ecole de formation en techniques de construction à Djerba, Maher BEN YOUNES


­060

1- Mémoire d’Architecture, Académie des bâtisseurs Ecole de formation en techniques de construction à Djerba, Maher BEN YOUNES


­061

1- Mémoire d’Architecture, Académie des bâtisseurs Ecole de formation en techniques de construction à Djerba, Maher BEN YOUNES


­062

Systéme naturel

Systéme urbain Les ateliers de tissage Les Menzels

Systéme social Les ateliers de poterie

Systéme économique

Les mosquées

Systéme littorial Les huilerie

Systéme spirituel

Fig. Les systèmes sous-jacents gênerait l'objet architectural, Source auteur


­063

CHAPITRE II SYNTHÉSE

L’analyse des différents volets de l’étude effectuée nous a permis de dégager et de découvrir les concepts architecturaux et fondamentaux tels que : - Rapport, proportion, échelles, matériaux, textures, lumières séquences, effet et expression architecturale. - Organisation spatiale tels que : • Une flexibilité des espaces de travail et d’expression d’où un espace non figé. • Une interprétation des espaces permettant une communication fluide entre les différentes activités (inter activité). • Le dégagement des espaces totalement appropriés et à la fois constituant une unité globale. • Gestion de qualité d’espace aide mieux les utilisateurs à se côtoyer.


­064

Chapitre III: MUTATIONS

PAYSAGÈRES, ARCHITECTURALE ET URBAINE


­065

INTRODUCTION: Le menzel considéré comme objet patrimonial culturel traditionnel. Cette morphologie spécifique ne concerne plus aujourd’hui la majorité des menzels et très peu de familles vivent comme décrit précédemment. Ce mode de vie touche encore la localité sud-ouest de l’île et plus particulièrement les villages berbères de Guellala et de Sedouikech ainsi que quelques menzels aux abords d’Adjim, d’El May-Mahboubine et aux abords de Midoun. Dans les autres espaces, les mutations ont été plus radicales, c’est le cas des localités de Houmt Souk et de Midoun, et le mode de vie décrit auparavant ainsi que le mode d’occupation du territoire n’est plus d’actualité. Dans le cas où le mode de vie a été conservé, le bâti a subi des transformations à travers son architecture et ses matériaux de construction , et l’agriculture a été mécanisée (Saghroun, 1982).

Fig.97: Carte de File de Djerba dispersion des houmas , Source sellem cherif

Un site archéologique d'ancienne capital de l'île, fondée par les Phéniciens vers le Xème siècle avJC


­066

III - 1. CHANGEMENTS URBANISTIQUES DES PRATIQUES ET DES MODES DE VIE AU SEIN DU MENZEL ET DU HOUCH DEPUIS LES ANNÉES 1960 Dans le cas de la famille guellalienne a gardé le mode d’occupation du sol dit « traditionnel » mais des mutations sont observables dans les techniques et savoir-faire touchant l’agriculture et le bâti. Tous les éléments décrits dans la partie précédente sont présents, mais ceux-ci ne ressemblent pas, au niveau architectural, à ce qui était d’usage avant les années 1960. La chaux, même si elle est encore présente, a fait place au ciment et à l’enduit. Par ailleurs, le bois de palmiers n’est plus utilisé comme toiture, l’acier est entré dans la conception des habitations, et les briques sont arrivées dans le façonnement des murs. L’agriculture est toujours présente, mais est pratiquée avec moins d’intensité dans le cas de cette famille. Oliviers, orge, palmiers dattiers, amandiers, figuiers, citronniers et autres font toujours partie du paysage agricole djerbien mais dans une moindre mesure. A ces transformations s’ajoute l’apparition d’outils agricoles mécanisés si bien que, même si des installations comme la rayah ont toujours leur utilité, dromadaires, chevaux ou bœufs ont été remplacés par le tracteur chez les personnes rencontrées. Le système de traction du puits a disparu au profit d’une pompe électrique tandis que d’autres ont totalement abandonné les systèmes de citerne au profit de l’eau en bouteille. Le makhzen, lieu de stockage de nourriture, subsiste encore chez quelques familles qui ont gardé pour certaines denrées comme l’huile d’olive, les mêmes techniques de conservation qu’auparavant; réfrigérateurs et congélateurs ont pris place dans ces espaces. Les abris des animaux sont aujourd’hui construits en briques et en béton. La dépendance qu’est le makhzen eddiaf, est transformée en un salon secondaire où l’on reçoit les invités, mais la plupart du temps, ce lieu sert de débarras ou n’existe plus du tout. La matbakh, c’est-à-dire la cuisine a pris place intégralement dans le lieu d’habitation. Ateliers de tissages et de poterie disparaissent petit à petit du paysage. Ces activités, qui se transmettaient de père en fils sont aujourd’hui en berne, les plus jeunes ne désirant plus reprendre l’activité familiale. Même si l’espace du menzel reste le lieu de la famille élargie, les houchs ne voient plus grands-parents, parents et enfants cohabiter. Il devient le lieu d’habitation de la famille nucléaire, où chacun se voit octroyer sa propre chambre et son propre espace. C’est cette nouvelle organisation sociale et des modes d’habiter qui conduisent au réaménagement de l’espace bâti. Dans la plupart des cas, le fils qui se marie construit sa nouvelle habitation auprès des autres dans le menzel familial.

Houch Cellule d'habitation

Mjar Makhzen tben

Mutation Systèle d'irrigaion

Rayeh Makhzen Dhiaf

= Des nouvelles constructions modernes

Fig.98: Schéma explique la mutation d'El Menzel Djerbien, Source auteur Deux représentations contradictoires d’un mode de vie insulaire. Patrimoine ou habitat sur l’île de Djerba en Tunisie ?, Belgeo


­067 III - 1.1- Le Menzel : d'un système autonome a un groupement d'habitat III - 1.1.1- Le Menzel

Les changements des systèmes qu'on a situé ont provoqué : • Le délaissement des terres agricoles • L'orientation vers les investissements dans la construction

Menzel: un système de production

• La densification progressive des quartiers environnants ceci a été rendu possible par le partage de l'héritage entre les cousins, puis entre frères ensuite entre neveux. Et chacun construit un logement sur la parcelle qui lui revient. La propriété familiale des biens a cédé la place à la propriété individuelle.

Une telle parcellisation de l'espace implique l'adoption d'un habitat individuel encouragé d'ailleurs par la déstructuration de la famille élargie.

Menzel en friche: prolifération de l'habitat

Ce morcellement des terres se faisait par entente directe entre les intéressés selon des conventions admises par tous d'une façon implicite.

Mêmes les Houchs sont partagés entre héritiers. Chaque famille hérite une dar et un morceau de terre derrière. Dans la plupart des cas cette dar sera intégrée par la suite au nouveau logement ou alors démolie et reconstruite selon l'organisation de cette nouvelle maison.

Partage de l'héritage: en petites parcelles Fig.99: Transformation du Menzel


­068 Exemple : Menzel à Taourit Houmet Souk A- Menzel Boussafara: propriété commune de la famille

Fig.101: Plan du Menzel avant la mutation relevé de Faouzi Boussaffara, Source Amira Ben Hassen 1- Houch de la premiere famille: le chef de la famille exploitait lui-mem le Menzel avec ses fils. 2- Houch de la deuxieme famille: le chef de la famille s'adonnait plutot à l'artisanat et au commerce qu'à l'agriculture. 3- Exploitation agricole.

Ancienne construction Nouvelle construction Fig.102: Plan du Menzel après la mutation, Source Amira Ben Hassen

Au début, la famille exploitait elle-même sa (exploitation directe), mais à la suite du changement d'activité du chef de ménage ou de ses fils héritiers, la terre est donnée en métayage, première étape de dégradation de l'exploitation agricole. Par la suite, le Menzel a été partagé entre héritiers, chacun a construit un logement ou a vendu carrément sa parcelle. 3 ateliers de tissage transformé en 2 maisons d'habitation, moyennant un ajout d'autres espaces, c'est la propriété d'un architecte italien (calpini). Ce Menzel a eu le même sort que celui de dar jamaiel, après sa désaffectation. Il a été partagé entre héritiers. Ces derniers ont, petit à petit, construit des logements suivant l'agrandissement et la ramification de leur famille respective, jusqu'à la saturation totale du Menzel.


­069 PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Exemple : Menzel à Mgarsa Midoun B- Menzel Ben Jemia : M E R

EL GALA

NADHOUR BORJ JILIJ

EL MSAIDIA

M E D I T E R R A N

Le Menzel Ben Jemia se situe dans le quartier Mgarsa à Midoun.

Houmet Souk

HOUMT SOUK

PORT

CHATT KHANFOUS

E E

TAGHLISSA L

PL

AEROPORT INTERNATIONAL DE DJERBA - ZARZIS

E AG

Z

O

RADISSON

MOVINPIQUE

H

SABKHET MELLITA

FATOU

PROTECTION CIVILE

MELLITA

N

DE

CHIR

L

E

ALJAZIRA

SID

I

GHIZENE

I

HR

EZ

S

EL OUEDI

U

TABGHIZEL

R

EL GARAA

I

OULED AMOR

CHAT SIDI JMOUR

EL GROUS

DHAHRET BEZIM

S

GUACHEAINE OUALEGH

Midoun

SEDEGHIANE

BEZIM

HENCHIR EL MEDINA

T

TRIFA

TAGHDIMES

INSTITUE SUPERIEUR DES ETUDES TECHNOLOGIQUE

ERRIADH

HENCHIR BOURGOU

FOUGANIN TIANESTE

EL GHRIBA

Q

I

AIN

DE

E RAS TAGUERMES

GOLF

NADHOUR TAGUERMES

MIDOUN

BAHBAH

HOUMET MEJMEJ

EL GROUA

U

TERR

EL MGARSA

KHAZROUN

TEZDAINE

EL MAY MAHBOUBINE

HOUMET JABIRA

TIMLAL M

A

H

B

O

U

B

I

N

E

HOUMET ARBAH

E

L

M

A

Y

ARKOU BEDOUIN MAZRAN

EL HDADA

ROBBANA

RAS ROUGA

ESSRANDI

A

R

K

O

U

HOUMET ADLOUNE

B

DHAHRET ADLOUNE

HOUMET BOU HACHEM

E

N

I

M

A

G

U

E

ECHBABIA

L

HOUMET ARBAH

T

AGHIR

J

I

RE T

LLE

GUE LA

HOUMET TERBELLA

S

E

D

O

U

I

K

C

Q A S T I L

DHAHRET BZEN ISSA

H

OUARSIGHEN

E L

ETRIFA

HOUMET EL FAHMINE

S A B K H E T

DHAHRAT MZAZ EDHAHEB

HENCHIR GHARDAYEN

BAC RAS EL JORF

NADHOUR EL MARSA

ES

EL MARSA

S GAB

VER

OGLET TMASSINTE

Jorf HASSI GHEDIR

G

O

L

F

SOUK EL GUEBLI

MENDEL

CHEIKH ETTAB

D B

O

U

G

MENNIX

E H

R

A

R

U

G

E

E

STATION DE DESSALEMENT DE GUELLELA

HOUMET EL GUEBLIIN

HENCHIR DAMOUSI

IA

D A PL

GUELLELA

EL GUETTAYA EL GUEBLIA

E

G

LOUBIRET SALSALET

Ajim

U

LA

BORJ AGHIR NADHOUR AGHIR

SEDOUIKCH

AH

AJIM

IQ

SE

O PORT

M

TILOUIN EL GUETTAYA EL BAHRIA

HENCHIR CHALLAKHI

T

IS

Z

HOUMET KRACHOUA

TLET

HOUMET BOU SMAIL

PORT

R

U

N

HOUMET EL KRANIA

O

E

HOUMET TOUAJENE

EL KHENANSA SIDI BOU SMAIL

A

DH

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

D

OULED CHAKHBAR

A

M E R M E D I T E R R A N

El Kantara

EL QANTARA

BORJ EL ASSA RAS EL ABID

E E

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

I

O

N

T

E

MA

EL BESSATINE

HACHENE B

MEZRAYA

EJOUAFER

SIDI MAKHLOUF

CH AU INE

MA

RO

VERS MEDENI NE

EE

SS

DAR EL KARNIT

BORJ EL AMRI

HENCHIR EL HARES

HENCHIR EZRAYEB

EL QSIBA

RS

VE

BORJ AKREB

ANCIEN PORT

IS

RZ

ZA

RAS TERBELLA

CARTE DE L'ILE DE DJERBA

OGLET AMOR

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Vers Teguermes Vers Midoun

Vers Teguermes Vers Midoun

500m Voie principale Voie secondaire Pistes Tabia Menzel Ben Jemia

Mosquée Ancien Houch

Fig.103: Plan de la zone avant la mutation, Source auteur

500m Voie principale Voie secondaire Pistes Tabia Menzel Ben Jemia

Mosquée Ancien Houch Nouvelle construction contemporaine

Fig.104: Plan de la zone après la mutation, Source auteur


­070 - Le Menzel à l'état initial :

N

Puit

Ancien Houch Puit Rayeh "Aire de battage" écurie

Houch

Rayeh

100m écurie

- Transformations du Menzel n°1: Avant

N

Aprés

Puit

Houch

Rayeh

Mesthan transformé en salle de bain Le four traditionnel est démoli par une banquette

100m

écurie

- Transformations du Menzel n°2: N

Ancien "puit"

Nouveau "puit"

Bassin

Ecurie transformé en garage Puit Puit

Houch

Puit en ruine écurie transformé en garage Nouveau puit Mise en place de bassins d'irrigation

Rayeh

100m

Garage


­071 - Transformations du Menzel n°3: N

Différentes vues de la cloture

Puit

Tabia Rayeh Piste Voie secondaire Disparition du Rayeh "Aire de battage" Construction d'une cloture en pierre

Puit

Houch

100m Garage

- Transformations du Menzel n°4: N

Différentes vues de la villa

Puit Puit

Villa n°1

Houch

Construction d'une villa collée au ancien Houch + intégration d'une Dar dar dans cette derniére. 100m

Garage

- Transformations du Menzel n°5: N

Puit Puit

Villa n°1

Houch

Construction d'une villa en face de la fella.

Villa n°4

Villa n°2

100m Garage


­072 - Transformations du Menzel n°6: N

Puit Puit

Villa n°1

Houch

Construction d'une villa en face de l'entrée du Houch + construction d'un mur qui l'entoure

Villa n°3 Villa n°2

100m Garage

- Transformations du Menzel n°7: N

Puit

Puit Puit

Villa n°1

Houch

Rayeh

Construction d'une villa en face du l'ancien Houch + construction d'un mur qui l'entoure. 100m

Villa n°4

Villa n°3

Villa n°2

Garage

D'aprés les schémas explicatifs de l'évolution des plans du Menzel Ben Jemia, voici un schéma de principe de l'évolution du partage des biens:

Menzel à l'état initial

Partage des composantes du Houch

Partage du terrain

Morcellement du terrain

Fig.105: Schéma du principe d'évolution du partage des biens héritiers, Source auteur


­073

A retenir: • La construction anarchique due aux morcellemnt des terrains. • Il n'y a pas de limites séparatives entre les anciennes et les nouvelles constructions. • L'intégration de salles de bain dans les Dars. • L'introduction d'un nouveau langage architectural dans les nouvelles constructions et l'abandon de la typologie traditionnel (patio).

III - 2. LES RAISONS DE CES MUTATIONS

III - 2.1- Enclavement et désenclavement Les principales raisons de ces mutations peuvent être mises en lien avec le désenclavement physique et immatériel vécu dans les années 60. L’île est géographiquement très proche du continent africain, de deux kilomètres par le canal d’Ajim et de six kilomètres par le sud. De par cette proximité géographique, elle a été plus ou moins éloignée du continent selon son enclavement (et désenclavement) économique. Lors de la nouvelle politique économique menée par le gouvernement de Bourguiba, c’est un phénomène « d’hypo-insularité » qui est engendré (Nicolas, 2004). En effet, avec l’avènement du tourisme de masse, d’autres secteurs d’activités se sont développés telles les prestations de service. Les pratiques de la vie quotidienne ont subi une homogénéisation avec celle du continent, et plus largement avec de nouveaux codes économiques. Il ne faut plus considérer l’isolement « sur des critères strictement physiques mais sur des critères de désenclavement » (Nicolas, 2004, p. 331). L’île en relation avec l’extérieur ne l’est plus seulement avec des infrastructures matérielles mais également avec des infrastructures immatérielles (ibid.)14. Ce phénomène englobant, a


­074 eu et a encore des impacts sur l’habitat, que ce soit d’un point de vue architectural ou social, non sans modifications du mode de vie.

Le mode de vie Menzel

Le système social L'exode

Logements

Le Malékisme

L'émigration

L'Ibadisme

Le système économique

Le système Urbain Rural Urbain

Le système spirituel

Le système Littoral

Le tourisme L'artisanat

Ouvert Fermer

Fig.106: Schéma explique la relation des mutations des systèmes, Source auteur

III - 2.2- Les problèmes de l’héritage et le morcellement des houchs L’organisation de la vie sociale a été impactée par toutes ces mutations économiques, urbanistiques et architecturales. Beaucoup d’habitants cherchent à se rapprocher des prestations de services se trouvant dans les grands pôles urbains que sont Houmt Souk et Midoun. On assiste à la dispersion de la famille élargie pour laisser place à la famille nucléaire. Le menzel qui faisait un, est découpé en plusieurs parcelles lors des héritages afin que chacun puisse récupérer l’espace qui lui est dû. Par la suite chacun construit sa propre habitation sur le modèle du confort « moderne » et à son propre goût. C’est la fin de l’homogénéisation urbanistique et architecturale. L’espace, dans le menzel, devient de plus en plus restreint et nous assistons au rapprochement des habitations et à la disparition de l’espace agricole qui ne trouve plus son utilité. Seulement, cette parcellisation n’est pas sans conséquences car elle entraîne des problèmes d’héritage notamment lorsque la question de la scission du houch est abordée. Chacun réclame sa part et les houchs se trouvent parfois scindés en plusieurs morceaux, si ce n’est totalement détruits afin de mieux se partager l’espace du menzel. Deux représentations contradictoires d’un mode de vie insulaire. Patrimoine ou habitat sur l’île de Djerba en Tunisie ?, Belgeo


­075 A l’heure actuelle, le problème de la succession et de l’héritage est encore à régler sur la quasi-totalité des menzels. Les houchs tombent en ruines par manque d’entretien à cause de ces litiges entre héritiers qui vivent, pour la plupart, à l’étranger ou dans les grandes villes du pays. Bien souvent, le membre de la famille qui vit encore sur place, par manque de moyens, ne peut s’occuper du menzel et du houch dans son intégralité. De plus, même s’il le souhaite, il ne peut entamer des travaux par peur d’être accusé d’avoir touché à une partie de l’héritage qui ne lui appartient pas. A cela s’ajoutent les lenteurs administratives dans le traitement des permis de construire et dans la gestion des plans d’aménagement. Fig.107: Photos montrant la cohabitation d’un houch « moderne » à gauche et d'un houch considéré comme « traditionnel » à droite, source auteur

CONCLUSION:

À la suite de cette analyse à djerba où nous avons analysé les différentes types de batimets, nous avons établi un diagnostic de l'état des lieux afin de détecter les anomalies et les besoins contemporains des habitants de l'ile.

INT

EXT

Sanitaires " Mestham" La cuisine "Matbakh"

INTROVERTI

INT

INT

Le module du Dar

EXT

EXT

La composition des maisons "ancien Houch" vers le nouveau

INT

• Anomalies formelles : L'existant Les besoins comptemporains

EXT

EXTRAVERTI INT

INT

• Anomalies bioclimatiques :

OU

INT

INT

EXT

EXT

EXT

INT

EXT

Climatisation naturel

Le patio

La circulation

• Anomalies fonctionnelles : L'existant Les besoins comptemporains


­076


­077

CHAPITRE III SYNTHÉSE

L’analyse des différents volets de l’étude effectuée nous a permis de dégager et de découvrir les concepts architecturaux et fondamentaux tels que : - Rapport, proportion, échelles, matériaux, textures, lumières séquences, effet et expression architecturale. - Organisation spatiale tels que : • Une flexibilité des espaces de travail et d’expression d’où un espace non figé. • Une interprétation des espaces permettant une communication fluide entre les différentes activités (inter activité). • Le dégagement des espaces totalement appropriés et à la fois constituant une unité globale. • Gestion de qualité d’espace aide mieux les utilisateurs à se côtoyer.


­078

Chapitre III:

Djerba un patrimoine en pĂŠril


­079

INTRODUCTION : Jusqu'à un certain temps, la population djerbienne a su préserver son patrimoine architectural, son mode de vie et son histoire. Malheureusement, aujourd'hui toutes ces richesses physiques et culturelles risquent de disparaître définitivement car elles se dégradent. chaque jour davantage au nom d'un modernisme aveugle, à cause de l'absence d'une prise de conscience et d'un délaissement de la part de la population. Ce phénomène est devenu plus important récemment en raison de l'introduction à grande échelle du tourisme dans l'île. A aucun moment de son histoire pourtant riche et variée, la civilisation Djerbienne n’a dû faire face à un tel danger provoqué par plusieurs facteurs de dégradation à savoir :

- Mutation sociale;

- Modernisme aveugle;

- Changement de mode de vie;

- Manque d'entretien, ...

« Sauvegarder » signifie « en péril » :

َAbondonée

- Mais quels sont les dangers qui menacent l’expansion du tourisme culturel sur l’île de Djerba ? Transformation

- S’agit-il d’une dégradation du patrimoine architectural Djerbien (antique, religieux, traditionnel…) ou de la perte de son patrimoine immatériel (valeurs, coutume…) ?

Rupture totale entre le nouveau et l'ancien

Oubliés

ÉTAT ACTUEL

Dégradation

Discontinuité avec le nouveau


­080

IV - 1. L’ÉTAT DES LIEUX Malheureusement, aujourd'hui on remarque l’existence d’un nombre remarquable de Mosquées, de Menzels, Huilerie, d’ateliers de tissage qui sont abandonnés, délaissés, et en ruine. Si on continue à les laisser dans cet état, elles pourront très bientôt disparaître à jamais. 1

C'est avec regret qu'on constate en effet : • Nombre important de menzels, de mosquées, d'ateliers de tissage qui sont délaissés et qui se trouvent délabrés, vétustes et en ruine.

2

• Des transformations de certains monuments par des techniciens non qualifiés, ce qui défigure complètement le caractère du bâtiment, exemple : extension de mosquées sans aucune intégration et harmonie avec l'ancienne.

3

5

4

• Transformation de menzels en villas modernes.

Légende : 1-Mosquée El Moghzel 4-Atelier de tissage

2-3- Houch 5-Huilerie

Aujourd'hui 1

2

3

4

Fig.108: Photos personnelle

• Démolition de constructions traditionnelles de valeur et leur remplacement par d'autres sans originalité. • Monuments de grande richesse menaçant ruine. • Apparition d'une nouvelle architecture internationale. En effet, la plupart de ces nouvelles constructions dites "modernes" et de style international ne s'intègrent pas ou s'intégrent difficilement dans le paysage djerbien, défigurant ainsi à jamais l'harmonie de l'environnement. a) hôtels parachutés remplaçant les caravanserails et les fondouks b) villas de style colonial se substituant aux menzels traditionnels c) centres commerciaux appelés "drugstores" s'édifiant à la place des marchés et des souks d) nouveaux quartiers résidentiels sans âme conçus d'une façon tout à fait différente de celle des quartiers anciens. Légende : 1- une première mutation du Houch avec un nouveau vocabulaire 2- Nouvelle construction moderne dans les Menzels 3- Les nouveaux quartiers résidentiels 4- Une nouvelle architecture de style moderne à Djerba

Source : http://www.international.icomos.org/publications/wash16.pdf


­081

IV - 2. LES TRANSFORMATIONS URBAINES DE L’ILE DE DJERBA : Actuellement, le tissu urbain à Djerba a subi une forte densification autour des centres déjà constitués ou le long des routes après goudronnage des artères reliant les divers Houma de l’île. Ce phénomène est tellement important qu’une Houma comme Midoun est devenue une commune. Les décideurs et les gérants des outils de planification urbaine ont essayé de gérer cette évolution et de garder la spécificité urbanistique de l’île. La pression sociale, les problèmes fonciers, le retour de l’argent des émigrés et l’influence du tourisme ont rendu inefficaces ces outils qui ont fait l’objet de plusieurs révisions, sans constituer pour autant un véritable outil dans l’amélioration de l’urbanisation de l’île.

Zone de l’ancien centre Zone centrale polyfonctionnelle Zone résidentielle en bande Zone résidentielle jumelée Zone résidentielle isolée Zone verte aménagée Zone d’activités artisanales

Fig.109: Photo aérienne de la ville de Midoun en 1975

Fig.110: Image du centre de Midoun en 1975

Fig.111: Pau Midoun, Source pau_tunisie_public

ArcGIS Web Map

ArcGIS Web Map L’intersection des voies (centre Midoun ) Voies principale Périphérie de centre Midoun M Les sens M Les anciens Menzels La zone touristique

M

M M M

M M

M M M

M M

M

M

M M

M

M

M

M M

M

M

M

M

M

M

M

M M

M

M

M

M

M

M

M

M

M

M M

Fig.112: L’interaction entre le systeme urbain et le Fig.113: La croissance urbaine, Source auteur 1:36,112 systeme économique, Source auteur 05/08/2020 à 11:23:02 0 0.25 0.5 1 mi

05/08/2020 à 11:23:02

0

0.4

0.8

1.6 km

© OpenStreetMap (and) contributors, CC-BY-SA

Source : Les spécificités architecturales du sud tunisien, Regaya Kioua et Ridha Rekik https://geopau.gov.tn/app_sig_pau_tunisie_public/

Web AppBuilder for ArcGIS Map data © OpenStreetMap contributors, CC-BY-SA |


­082

IV - 3. LES TRANSFORMATIONS ARCHITECTURALES : IV - 3.1. Le Menzel traditionnel en ruine :

Fig.114: Menzel Bouzid-1981 densification sans morcellement Menzel arrivé à saturation

Fig.115: 3D, Interprétation personnelle

Fig.116: Menzel Bouzid-2001 densification extrême changement typologique morcellement avec clôture en dur

Fig.117: 3D, Interprétation personnelle

Les nombreuses villas remplaçant les menzels dégradent le paysage par leurs formes, leurs proportions, et leur style pseudo-oriental ou pseudo-occidental. Toutes ces nouvelles constructions instrument d'une politique générale de modernisation de l'île ne sont d'ailleurs pas les seuls à altérer le patrimoine architectural et urbain de l'île, les transformations opérées par les habitants eux-mêmes avec ou sans l'aide de maîtres d'oeuvres contribuent de manière ponctuelle mais répétitive à modifier, voir défigurer les typologies traditionnelles. En effet, les djerbiens faute de pouvoir abandonner leurs maisons pour vivre dans une villa décident de la transformer pour la moderniser : des vérandas, des loggias ou des balcons sont réalisés sur les fa-çades existantes, des fenêtres sont ouvertes sur la rue (alors que le menzel traditionnel était ouvert sur un patio intérieur), des pièces sont démolies pour être agrandies ou morcelées, des arcades et des motifs décoratifs d'un vocabulaire pseudo-traditionnel sont rajoutés aux façades, des éléments traditionnels sont démolis : soupente, lits d'al-côve, banquettes, escaliers, etc... de belles portes anciennes en bois sont remplacées par des portes métalliques de mauvais goût et d'autres encore. Les maisons traditionnelles ou menzels sont ainsi progressivement remplacées par des villas au décor arabo-mauresque type moderne auquel se refèrent les constructeurs, extério-risant de manière spectaculaire en l'inversant l'ornementation introvertie des patios traditionnels.

Fig.118: une villa avec un style pseudo traditionnel

Fig.119: une villa moderne à Djerba

Source : Pour la sauvegarde du Patrimoine et de l’environnement d’une ile Méditerranéenne : L’île de Djerba par Mimita Ajmi


­083

Menzel à l'état initial

Partage des composantes du Houch

Partage du terrain

Morcellement du terrain

Fig.120: Schéma du principe d'évolution du partage des biens héritiers, Source auteur

IV - 3.2. Les monuments • Les mosquées :

Fig.121: Mosquée Ejdid

Fig.122: Mosquée Mourou

Fig.123: Mosquée Sidi Youssef

Malgré que les mosquées soient très importantes dans la culture djerbienne, ce type de richesse architecturale souffre d'une détérioration progressive due à une grande partie des ruines et à une mauvaise conservation.

• Les huileries :

Fig.124: Une huilerie aérienne abandonnée à Midoun

Fig.125: Une vue intérieure de l’huilerie

Les édifices de l’île tels que les mosquées, les huileries, les ateliers de tissage et les ateliers de poterie représentent un patrimoine menacé, dont la plupart sont en ruine. Par ailleurs d’autres sont abandonnées et aujourd’hui, il ne reste que quelques traces de ces constructions.


­084 IV - 3.3. Le vocabulaire architectural : Sur le plan du vocabulaire architectural, on constate deux tendances : • La première essaye d’utiliser le vocabulaire architectural de l’île même si le modèle typologique en est différent car il est utilisé dans une architecture verticale hors de l’échelle et il est fait par de nouveaux matériaux qui réduisent l’épaisseur des murs. Fig.126: Utilisation d'un nouveau style

• La deuxième rompt totalement avec le vocabulaire de l’île et utilise d’autres types de matériaux (tuiles, pierre de Gabès, éléments sculptés de Dar Chabannes et même la brique de Tozeur ou la faïence) malgré que la réglementation locale l’interdit. • On note aussi l’usage de nouvelles couleurs (rouge brique, jaune ocre, vert…) ou de textures nouvelles comme le crépi, le talochage à la main…

Fig.127: Utilisation de la brique de Tozeur à Djerba

Fig.128: Utilisation de nouvelles couleurs et textures à Djerba

Si l’espace traditionnel est abandonné au profit d’un espace moderne au décor douteux et éclectique, il en est de même des systèmes de construction et de mise en œuvre traditionnels qui sont progressivement remplacés par des techniques récentes ; Ainsi, ces transformations touchent aussi les éléments du second œuvre tel que les belles portes et les fenêtres qui étaient en bois et se trouvent actuellement réalisés en aluminium, ou en métal. Les revêtements en faïence importée qui se trouvent plaqués et rajoutés au décor ancien qui était simple et sobre.

IV - 3.4. Les Matériaux de construction • Les matériaux utilisés dans l’architecture traditionnelle sont d’origine locale (la pierre, la chaux, le bois de palmier…) • Actuellement, ces matériaux restent disponibles mais en faibles quantités, comme la pierre suite à la fermeture des carrières après leur épuisement. • Les matériaux les plus utilisés actuellement sont les matériaux industrialisés et standards (acier, ciment, produit rouge, gravier). • La main-d’œuvre provient de Gafsa, Kasserine, Gabes, Béni Khédach. La main-d’œuvre locale est pratiquement inexistante. • Le coût de la construction est un peu élevé, en grande partie à cause de la rareté de la


­085 main d’œuvre suite à la demande de plus en plus accrue des maçons et des ouvriers par l’hôtellerie. • Les matériaux traditionnels sont de moins en moins disponibles vu la fermeture des carrières et la raréfaction du bois de palmier. • Il y a une disparition progressive du savoir-faire traditionnel dans ce domaine.

IV - 4. LE DANGER ET LES CONSÉQUENCES Il est certain qu’au rythme actuel des démolitions et des transformations, les types traditionnels risquent de disparaître rapidement si aucune mesure n’est prise de même si on laisse continuer à réaliser à cette échelle des nouvelles constructions importantes (hôtels, édifices publics, complexes résidentiels et commerciaux) ou moyennes (maisons, villas, magasins, dépôts, bureaux) , et de nouveaux aménagements urbanistiques s’intégrant très mal dans le tissu traditionnel, sans exiger une vraie qualité architecturale. C’est tout l’environnement Djerbien qui risque ainsi de perdre à jamais son identité et sa spécificité. Mais face à toutes ces agressions que faut-il faire ?

IV - 5. LE DOSSIER D'INSCRIPTION DE DJERBA:

D'aprés le rapport de l' L’Assidje, en date de Mai 2017, celle-ci recommande: "Que le bien culturel proposé par le pays concerné soit inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial au titre des critéres IV et V." .

A savoir : Par sa situation géographique et par la place qu'elle a occupée dans l'histoire tant régionale que méditerranéenne, l'île de Djerba peut être considérée comme le carrefour de la Méditerranée antique et médiévale. Critères remplis : • Pour le critère (v) : « Le type d’occupation du sol à Djerba constitue un exemple éminent d’une utilisation traditionnelle d’un territoire et d’une interaction de l’homme avec son environnement. L’île de Djerba constitue l’exemple même d’un paysage culturel tel qu’il est défini par la Convention du patrimoine mondial culturel et naturel. » • Pour le critère (vi) : « Chantée par Homère, associée à de grands évènements qui ont marqué l’histoire du monde méditerranéen antique et médiéval, l’île de Djerba constitue un exemple éminent d’établissement humain et d’une occupation du territoire représentatifs rendus vulnérables sous l’effet de mutations irréversibles. Son impact sur l’imaginaire universel est très grand depuis l’époque de l’Odyssée jusqu’à nos jours. » Pour la sauvegarde du Patrimoine et de l’environnement d’une ile Méditerranéenne : L’île de Djerba par Mimita Ajmi


­086 PRÉSENTATION DE L'ÉQUIPE L’ATELIER TECHNIQUE : L’équipe technique est formée des membres suivants : • Adnène Ben Nejma, Architecte en chef, directeur de département, Coordinateur du projet. • Amal Kortoba, Architecte ENAU. • Ghada Ayari, Architecte ENAU. • Asma Haddouk, Architecte ENAU.

Parcours de la candidature Août -Sept 2013

Réunion de concertation et de réflexion autour du dossier d’inscription. 19 Avril 2014

Campagne de sensibilisation au projet d’inscription auprès de la population et des municipalités de l’île à travers une exposition itinérante de photos, des conférences, rencontres et débats . 11 Novembre 2013 1er atelier local destiné à définir la Valeur Universelle Exceptionnelle à mettre en exergue dans le dossier.

2ème atelier de réflexion destiné à approfondir la réflexion pour valider la VUE

https://www.reseau-lieu.archi.fr/Le-menzel-et-le-houch#nb1

31 Mai 2014


­087

Mars 2016 Février 2017 Visite de travail de Mme Léticia Leitao, experte UNESCO. 24 Mai 2017 Réunion avec Patrice Bergamine, ambassadeur de l'UE, en visite à Djerba. 11-15 Septembre 2017 Signature de convention de partenariat entre le ministère des affaires culturelles et l'ASSIDJE 03 Octobre 2019 Dépôt final et officiel du dossier intitulé «Djerba, Témoignage d'une île-jardin au système urbain éclaté et refuge de minorités» au Centre du patrimoine mondial à Paris.

Réunion de l'INP

5/9 Avril 2017 Réunion de travail avec M. Adnéne Ben Nejma Désigné par l'INP en qualité de coordinateur national du projet. 8 Aout 2017 Atelier régional sur le processus de propositions d'inscription de sites sur la liste du patrimoine mondial. 09 Septembre 2019 Dépôt de la première ébauche du projet à l'Unesco par son Excellence Monsieur Ghazi Gherairi 27 Janvier 2020


­088

IV - 7. RECOMMANDATION ET MISE EN VALEUR

Certes plusieurs actions devraient être menées parmi lesquelles :

A) arrêter les destructions, en effectuant le recensement des édifices à restaurer et à conserver. B) réduire les causes de destruction ou de dégradation. C) garantir l'existence future par la réhabilitation , la réaffectation et l'animation des édifices anciens. D) arrêter l'urbanisation sauvage. E) maintenir l'équilibre humain, maîtriser les mutations sociales. F) pratiquer une politique interventionniste consciente : - informer, sensibiliser et faire participer la population (enfants et adultes) et les responsables par : . les expositions . les conférences . les mass-médias : télévision, radio, journaux.. .afin qu'ils apprennent à regarder et à reconnaître la valeur culturelle et artistique du patrimoine et de l'environnement. G) planifier le tourisme : certes le tourisme est nécessaire pour le développement économique de l'île, mais il ne peut être positif que s'il est intelligemment organisé : - choix judicieux des sites. - élaboration et respect des plans détaillés de protection des monuments et des sites. - élaboration de cahiers de charges : normes, hauteurs, respect de l'environnement et de l'architecture locaux. H) assurer un contrôle sérieux de tout ce qui va se réaliser. I) faire participer les personnes ayant les moyens matériels (directeurs de banques, de sociétés, industriels, commerçants, etc...) ainsi que les organismes nationaux : Association de Sauvegarde de Djerba, Institut Nationale d' Archéologie, Ministère de la Culture, Municipalités, etc... ainsi que les organismes internationaux : UNESCO, ICOMOS, pour aider efficacement à restaurer et protéger ces pré-cieux monuments et sites de l'île : véritables chef-d'oeuvres en péril. IV - 7.1- quels sont les enjeux : - L’intérêt de vouloir retrouver, conserver et exposer ce patrimoine est avant tout d’enrichir nos connaissances sur l’histoire universelle. Si les enjeux sont différents selon nos origines, nos ambitions, le patrimoine et la culture restent au cœur de la notion d’identité. - Il faut préserver en premier lieu ce qui est susceptible de mobiliser l’opinion publique, ce qu’elle ne souhaite pas voir disparaître. Sans cet investissement des populations, le patrimoine s’apparente davantage au folklore, ayant surtout un intérêt économique. - Le Patrimoine permet ainsi aux peuples de se situer dans une époque. Il confère alors aux territoires des particularités distinctives, au fondement de la constitution des identités collectives.


­089 • Pourquoi protéger le patrimoine ? Le patrimoine possède une valeur pour ses caractéristiques propres et aussi pour ce qu'il évoque et représente. Si nous souhaitons le conserver, il a besoin d'être protégé, car la perte du patrimoine est la perte d'une part de notre identité. Notre regard sur le passé et sur l’avenir détermine les choix de transmission que nous faisons aux générations futures. • Conservation et protection du patrimoine : La culture et le Patrimoine jouent un rôle fondamental en contribuant à la conservation de la mémoire, audéveloppement du sentiment d’appartenance et au renforcement de l’identité et de l’image d’une localité ou d’une région tout en étant des facteurs d’attractivité indéniables. Mais au-delà de ces constats, il est aussi reconnu que la culture, en général, et la protection du patrimoine,en particulier, constituent désormais des facteurs non négligeables de développement durable viable des communautés. Le patrimoine est souvent fragile, vulnérable et parfois même menacé de disparaître, pour différentes raisons :son âge, les phénomènes de mode, le mauvais état des structures ou des bâtiments, le nombre élevé de touristes qui visitent un site.L’ignorance, l’indifférence, les guerres et les conflits, les interventions humaines, les incendies, les catastrophes naturelles sont aussi des menaces pour le patrimoine. • La mise en valeur : Le patrimoine culturel est un domaine complexe, intégré et lié à l’environnement naturel, économique, social et culturel et plus important que jamais car il affecte la qualité de vie des citoyens et leur devoir de protéger, de mise en valeur et de transmettre aux générations futures. - Valorisation du patrimoine : - Promotion, La valorisation du patrimoine répond à de multiples enjeux d’ordres culturels, pédagogiques, économiques, touristiques et sociaux. La mise en valeur du patrimoine repose sur l’action d’accueil, d’encadrement et d’animation par divers agents du patrimoine tant institutionnels que bénévoles. - Diffusion, Faire connaître le patrimoine fait appel à de multiples outils et canaux de diffusion, que facilite le recours aux nouvelles technologies. Il trouve sa traduction à travers la constitution outil d’inventaire, de consultation (portails et banques de données), d’études (publications), de produits multimédias et surtout le projet de numération du patrimoine avec notamment la réalisation de l’Atlas du patrimoine et de la carte d’archéologie. Relevant à la fois du privé et du public, de l’individu et de la collectivité, la culture et le patrimoine demeurent des objets de reproduction, de représentation et d’intérêts les plus divers. Les formes de représentation, les symboles culturels, la protection des patrimoines culturels et naturels, obligent des stratégies de concertation, de leur mise en valeur intrinsèque afin de faire de la ville, de la localité, de la région, un milieu de vie agréable et prospère conscient de ses héritages ainsi que préoccupé par leur transmission et tourné vers l’avenir.


­090


­091

CHAPITRE III SYNTHÉSE Peu de gens en réalité aujourd’hui encore se rendent compte de la relation importante et profonde qui existe entre l’homme et le monde qui l’environne particulièrement du point de vue psychologique et social. Certes le patrimoine physique et social de l’île de Djerba est en péril et il est très urgent de prendre les mesures adéquates pour conserver notre paysage particulier et nos monuments authentique et originaux. Il faut que notre patrimoine soit non seulement conservé mais réanimé pour les hommes de demain. Car la réaffectation de certains monuments dont la fonction la fonction a changé de manière irréversible est le meilleur garant de leur conservation. Nos enfants, à travers l’étude des précieux témoignages de notre patrimoine pourront préserver cet équilibre qui existe encore entre l’homme et son environnement et qui procure sérénité et harmonie et c’est ainsi qu’on pourrait alors garantir un avenir pour notre passé. La vrai manière de promouvoir la culture et de valoriser le patrimoine serait que les autorités compétentes parviennent à relever plusieurs défis qui sont les suivant : préserver et valoriser les ressources culturelles héritées du passé, encourager la créativité, produire les artistes et assurer l’accès des publics les plus large possibles aux expressions artistiques et culturelles, sur toute l’étendue du territoire.


­092

Chapitre IV: Les projets de références


­093 Introduction Transformer l'existant nécessite un regard tout autour pour dégager de ceux qui ont précédé les concepts clé et les différentes approches de cas pouvant coïncider avec celui de Menzel Bayahiya. La prise en compte du contexte est l'élément clé de la conception. La relation de l'ancien avec son environnement conditionne la nouvelle écriture architecturale. Après la mise en place d'un programme qui s'adapte avec l'ancien et qui constitue un lien entre l'existant et son environnement, il faut réfléchir à la question formelle. L'expérience tunisienne dans les maisons d'hôtes est timide, méme si on récupère une vieille bâtisse traditionnelle pour la transformer en une maison d'hôtes, un gïte rural ou un hôtel de charme, les interventions sont souvent limitées à une simple restauration et à une décoration parfois contemporaine contrastant avec l'ancien, parfois dans un tout traditionnel. Comment faut-il aborder le lieu dans le but de le mettre en valeur et d'exposer son passé et son histoire avec l'empreinte de notre ère ?


­094

I- Approche formelle

PROJET 1 : KSAR OULED DEBBAB

Nom : KSAR OULED DEBBAB Lieu : Tataouine – Tunisie Catégorie : restauration Propriétaire : Privé Date d'achèvement : 2010 Fondateur: Kamel Laroussi

Le ksar suit la conformation de la colline sur laquelle il repose, il en résulte un complexe architectonique qui a la forme d’un amphithéâtre, une forme allongée et étroite, qui s’oriente vers le nord-est. L’accès au ksar advient de nord-est et ne présente ni porte, ni traces de fermetures. Il y a environ 400 ghorfa qui sont distribuées sur deux niveaux, tandis qu’au centre de la cour on a été construit successivement, .

Fig.131: Axonometrie

Fig.129: Plan


­095

L’évolution du Ksar Ouled Debbab se fait de deux sortes : une évolution qui se manifeste par des constructions dans le cour du ksar, et une autre qui se fait à l’ extérieur d’une manière linéaire et qui suit généralement la topographie et la direction du site.

Mémoire / histoire Le ksar sont peu profondes mais divisées en plusieurs espaces séparés : Une forme allongée et étroite Fig.130: Coupe

Il en résulte un complexe architectonique qui a la forme d’un amphithéâtre,


­096

II- Approche fonctionnelle

PROJET 2 : DAR DHIAFA Nom : DAR DHIAFA Lieu : Erriadh – Hara Sghira, village du centre de l’île de Djerba Catégorie : rénovation Propriétaire : Privé Date du projet : 1990 Date d'achèvement : 2000 Architectes: Slah Allani - Marie Claude Allani - Hakim Darragi

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Golf de

M E R

EL GALA

Gabés NADHOUR BORJ JILIJ

EL MSAIDIA

M E D I T E R R A N

E E

Houmet Souk

HOUMT SOUK

PORT

CHATT KHANFOUS

TAGHLISSA L

Z

I

O

N

E

ALJAZIRA

SI

D

I MA

HR

EZ

S

EL OUEDI

Riadh

U

TABGHIZEL

R

EL GARAA

CHAT SIDI JMOUR

Sedghiane

GUACHEAINE TAGHDIMES OUALEGH

Hara Sghira

ُEl May

DE

Q

I

U

RAS TAGUERMES

NADHOUR TAGUERMES

MIDOUN

Midoun

BAHBAH

TEZDAINE

EL MAY

MAHBOUBINE TIMLAL M

HOUMET ARBAH

E

L

M

A

Y

A

H

B

O

U

B

I

N

Mahboubine

E

ARKOU

BEDOUIN

MAZRAN

ROBBANA

EL HDADA RAS ROUGA

ESSRANDI

A

R

K

O

U

HOUMET ADLOUNE

B

DHAHRET ADLOUNE

HOUMET BOU HACHEM

E

N

I

M

A

G

U

E

ECHBABIA

L

HOUMET ARBAH

I

M

RET LLEL

GUE

Sedouikech

A

S

E

D

O

U

I

K

C

H

OUARSIGHEN

Ajim

GUELLELA

HENCHIR GHARDAYEN

BAC RAS EL JORF

HENCHIR CHALLAKHI

Golf de

NADHOUR EL MARSA

ES

S GAB

VER

OGLET TMASSINTE

EL GUETTAYA EL GUEBLIA

EL MARSA

Jorf

G

O

BORJ EL ASSA

L

F

O

U

G

SOUK EL GUEBLI

MENDEL

CHEIKH ETTAB

Bou Grara D

B

HASSI GHEDIR

MENNIX

E

H

R

A

R

E

E

AG

S A B K H E T

DHAHRAT MZAZ EDHAHEB

HOUMET EL FAHMINE

HENCHIR DAMOUSI

Aghir

E L

HOUMET EL GUEBLIIN

ETRIFA

BORJ AGHIR NADHOUR AGHIR

IA

U

G

PL

HOUMET TERBELLA

DHAHRET BZEN ISSA

E

LA

D

SEDOUIKCH

STATION DE DESSALEMENT DE GUELLELA

LOUBIRET SALSALET

U

SE

N

PORT

TILOUIN

AJIM

IQ

Q A S T I L

J

Guallela TLET

HOUMET BOU SMAIL

A

T

IS

Z

HOUMET KRACHOUA

EL GUETTAYA EL BAHRIA

R

U

O

O

SIDI BOU SMAIL

PORT

T

AGHIR

HOUMET EL KRANIA

E

HOUMET TOUAJENE

EL KHENANSA

E

GOLF

EL MGARSA

KHAZROUN

TIANESTE

HOUMET MEJMEJ

HOUMET JABIRA

IN

HENCHIR BOURGOU

FOUGANIN

EL GHRIBA

T TERRA

INSTITUE SUPERIEUR DES ETUDES TECHNOLOGIQUE

ERRIADH

EL GROUA

S TRIFA

SEDEGHIANE

BEZIM

HENCHIR EL MEDINA

I

OULED AMOR

EL GROUS

DHAHRET BEZIM

AH

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

D

OULED CHAKHBAR

A

RAS EL ABID

M E R M E D I T E R R A N

El Kantara

EL QANTARA

E E

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

I

O

N

MEZRAYA

T

E

MOVINPIQUE

GHIZENE

EL BESSATINE

HACHENE B

RADISSON

FATOU

PROTECTION CIVILE

DE

Hara Kbira

H

CHIR

L

MELLITA

EJOUAFER

SIDI MAKHLOUF

USS

CHA

DAR EL KARNIT

E

AIN

ROM

VERS MEDENIN

E

EE

BORJ EL AMRI

HENCHIR EL HARES

HENCHIR EZRAYEB

EL QSIBA

RS

VE

BORJ AKREB

ANCIEN PORT

IS

RZ

ZA

RAS TERBELLA

CARTE DE L'ILE DE DJERBA

OGLET AMOR

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Houch 1 Houch 2 Houch 3 Houch 4 Houch 5

E AG PL

AEROPORT INTERNATIONAL DE DJERBA - ZARZIS

SABKHET MELLITA

DH

Dar Dhiafa se situe à El Riadh, à proximité de la célèbre synagogue de la Ghriba, à 30 minutes de la zone touristique et de ses plages publiques et à 6 km de la capitale de l'île, Houmt Souk. Dar Dhiafa, qui signifie la «Maison des invités» est un lieu magique au charme envoutant composé de cinqanciennes habitations typiques réunies entre elles et décorées sans ostentation avec du mobilier ancien chiné. Son architecture noble, dépouillée mêle harmonieusement coupoles, patios et toits en terrasses.

Patios Passages couvert Chambres Espaces communs

5

4 2

3

1

Fig.133: Organisation des 5 Houchs du Plan de Dar dhiafa, Source auteur

Fig.134: Plan de Dar dhiafa, Source auteur


­097 Les patios : Les patios au nombre de cinq, sont des parenthèse extérieure pour cette maison d'hôtes. les chambres et les suites sont disposées autour de ces espaces. Ils créent des microclimats dans ce tissu dense dans lequel se situe Dar Dhiafa. Deux piscines avec des proportions humaines invitent à la détente . Ces patios créent des expériences sensitives différentes selon l'orientation, le vent, la végetation, présence ou non de l'eau, ou encore les aménagements. La fonction de ces espaces a été revisité tout en préservant leurs âmes.

unes des autres. Elles ont été aménagées grâce à l'apport de la créativité artisanale locale. Le mobilier qui les compose est d'époque, les carrelages sont anciens, les portes et les fenêtres sont issues de la récupération. La composition des pièces elle même sont différentes. Nous retrouvons des chambres aménagées dans des Dars de type maksoura, dars avec ou sans Ghorfa. Dans chacune d'elle, nous retrouvons une salle de bain, un espace de détente, et l'espace de sommeil avec soit un lit en fer forgé ou sur une dokkana recouverte d'une coupole.

Les passages couverts : Les passages couverts permettent de créer une liaison entre l'intérieur et l'extérieur. Ces derniers sont particuliers par le jeu d'ombres et de lumières qu'ils provoquent. De plus, ils favorisent les courants d'airs afin de rafraîchir les pièces.

Les espaces communs : L'hôtel Dar Dhiafa dispose de plusieurs espaces communs qui offrent aux clients les services nécessaires pour rendre agréable leurs séjours: • Un espace de réception • Un hammam • Un restaurant, Un Bar Les chambres : Au nombre de quinze avec 9 • Des espaces de détente chambres et 5 suites, elles sont différentes les

5

• Patio

4

• Patio avec une piscine

3

• Dans ce patio on trouve, la salle du restaurant présente une décoration soignée : Murs de couleur ocre, éclairage subtil, mobilier en bois blanc finement sculpté et des assiettes de présentation en cuivre martelé.

2

• Dans ce patio on trouve, les suites cheval d’ébène.

1

• Dans ce patio on trouve, les neuf chambres et les cinq suites sont toutes uniques et disposent d’une salle de bains à part. Elles sont toutes équipées d’un grand lit en fer forgé ou en « Doukkana » , installé sous une coupole.


­098 1/ La suite Shahrazade : La Doukkana et le séjour

2/ La suite Cheval d’Ebène:

La salle de bain en Mezzanine

Coté séjour avec les escaliers vers le S.D.B

Le séjour

La Doukkana sous la coupole

L’entrée de Dar Dhiyafa Acceuil Houch 1: Chambres Houch 2: Chambres et suites Salon commun Houch 3: Restaurant Houch 4 Houch 5

Fig.139: Restaurant

Fig.140: Le salon dans la réception

Fig.135:Plan de Dar dhiafa, Source auteur

Fig.136: Le salon avec la cheminée

Lit en fer forgé

Fig.141: Le porche d’entrée de Dar Dhiyafa

coté séjour

Fig.137: La suites cheval d’ébène.

L’immobilier style Djerbien


­099

2003

2003 2011

2019

Cette demeure, qui date des années 40, a été minutieusement restaurée. Les divers équipements modernes du confort introduits ici (chauffage, climatisation, parabole…) n'ont point bouleversé l'équilibre de la maison : aucun câble n'est visible à l'œil nu. Comme il manquait à ce Houch une pièce pour l'hiver, les propriétaires ont fait l'acquisition d'un petit atelier voisin appartenant à un teinturier. Une cheminée trône dans ce lieu qui sert aussi de salon. Elle a pris la place d'un banc incrusté dans les murs de l'ancien artisan. Dar Dhiyafa renferme un charme envoûtant qui émane de cette composition harmonieuse faite d’habitations typiques du vieux village. Le tout est restauré et aménagé d’une manière à conserver le caractère typique de l’architecture Djerbienne originaire. Reconversion Mettre en valeur les formes et les configurations spatiales lors de la restauration une restauration respectueuse des codes architecturaux autochtones. des méthodes de construction locales et des matériaux et produits insulaires.


­100

III- Approche contextuelle Projet 3 : Dar Bibine

Nom : DAR BIBINE Lieu : Erriadh – Hara Sghira, village du centre de l’île de Djerba Catégorie : Réhabilitation Propriétaire : Privé Date du projet : 2006 Date d'achèvement : 2008 Architectes: Isabelle, avocate, et Gérard, architecte

Ce Houch qui conserve son architecture originelle sera remit aux goût du jour, notamment avec ses aménagements intérieurs. Il sera inauguré le 1er juin 2008. Suite à cette première intervention, le couple décide de faire une extension de ce premier. Ils font alors l'acquisition d'un Houch collé au premier. Celui ci sera différent du premier car il a subi différentes transformations. Le mariage de ces deux bâtiments se fera sans soucis esthétique car ils sont dans la continuité de la démarche de restauration entreprise par les propriétaires.


­101

Fig.141: Photos d'ambiance interieure, source google

Les nouveaux maîtres des lieux ont restauré les lieux sans dénaturer l'architecture originelle. Le traditionnel avec son aspect monumental et le contemporain avec son aspect minimaliste ont su s'adapter ensemble.

Réhabilitation d'un houch ancien en maison d'hotes. Aménagements interieur et exterieur avec un mobilier contemporain. Utilisation des materiaux locaux et naturels; chaux, bois,... Création des toits terrasses Abondance de la couleur blanche et bleue


­102

I- Approche formelle • Reprendre le geste de la géométrie existante: Projection de l'ancien dans un nouvel esprit. • Une forme allongée et étroite. • Diverses unités: La liaison par les circulations et les niveaux. • Il en résulte un complexe architectonique qui a la forme d’un amphithéâtre • Les matériaux utilisés sont intemporels: chaux, bois, la pierre, ...

II- Approche fonctionnelle

• La fonction fond dans les espaces existants. • Une maison d'hôtes qui propose des activités sur lieu et à l'extérieur.

III- Approche contextuelle • Dialogue entre nouveau et ancien: Par un cadrage de vues et de perspectives. • Utilisation des materiaux locaux et naturels; chaux, bois,.


­103

Site Terre Climat Paysage

Pratique Relations Savoir-faire Traditions

Batir Adapter Intégrer Reviver

Une approche durable NATURE

HOMME

-Dimension envirommentale. -Construire avec la terre et les matériaux locaux.

Architecture

-Dimension sociale. -Construire pour une population pauvre.

-Dimension technique/ économique -Techniques de constructions locaux -Main d'oeuvre locale


­104

B. partie


­105

conceptuelle


­106

Chapitre I:

Le site du projet


­107

I - 1. MENZEL BAYAHIA

I - 1.1. Justification du choix du site : Djerba est un site sensible, riche historiquement, culturellement et architecturalement. Elle présente des potentialités spécifiques et uniques. Malgré toute cette richesse, l’île souffre d’une négligence aussi bien de la part de l’Etat que de la population elle-même. Et que la décision de démolir certains espaces dans le Menzel peut entrainer la perte d'un patrimoine culturel riche qui présente l'indentité de l'ile et la mémoire collective des activités humaines. Se sont des lieux indentitaires urbains qu'il faut réunvestir, régénérer leur mémoire et leurs redonner une vraie valeur. Il est donc nécessaire de trouver une solution plus efficace que les celles existantes pour mettre en valeur ce patrimoine matériel et immatériel. Dans notre choix de site, on a essayé de restaurer des menzels qui ressusciterait le patrimoine djerbien tout en profitant des potentialités du site. Ainsi, le projet doit être en harmonie avec l’environnement, d’autant plus il comportera tous les types d’activités et pratiques qui permettront aux visiteurs de remonter le temps et expérimenter la vie Djerbienne authentique. Délaissé

Démolis

CHOIX DU SITE

Rénovation

Restauration

REPÉRER

RECONVERTIS

VALORISER L'IDENTITÉ

LIEU EN COURS DE CLASSEMENTS


­108 I - 1.2. Présentation : Notre conception détaillée sur l’un de ces Menzel située dans la région de Midoun. Il s'agit des anciens Houchs de Menzel Bayahia qui est abandonné depuis des années par ses propriétaires. C'est un ancien Menzel composé de 6 Houchs, 2 atelier de tissage, dar dhiaf, puits,... . Les Houchs ont été fermés depuis des années, suite à les changements de mode de vie des habitants qui les cherchent aujourd'hui. N

Fig.142: Menzel Bayahia à Khazroun Auteur


­109 I - 1.3. Le potentiel du site : L'ensemble est situé dans la zone de Khazroun à coté du centre Bourgou Mall et à 3Km de la centre de Midoun. Actuellement, Le Menzel est accessible de 2 cotés, de centre de midoun qui mène directement vers Houmt Souk et de centre PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION de Midoun aussi qui mène vers mahboubine. L'ensemble du Menzel est contourné par 2 voies secondaires. Le site fera 14 hectares.

ZONE

TOURISTIQUE

Houmet souk

MGARSA

ISET Djerba

OULED AMOR

Centre de Midoun

A 4,8km

Centre commercial

A 1,4km

A 3,2km

Terrain

im

KHAZROUN

Aj

Houmet souk

Fig.144: Potentiel du site, Auteur

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

N

Fig.143: Type des voiries, Auteur

KHAZROUN NOTRE SITE

CENTRE DE MIDOUN

TEMLEL


­110

I - 2. ÉTAT DES LIEUX: RELEVÉ DE L'EXISTANT Pour le relevé du Menzel, nous nous sommes basés en premier lieu, sur les travaux ce qu'on a fait pendant le workshop " Patrimoine mondial de L’UNESCO de l'ile de Djerba Atelier d’été Djerba patrimoine mondial " Juillet 2019.

N

Le plan fourni par L'ASSIDJE (Association pour la sauvegarde de l'ile de Djerba) étaient seulement le plan de la zone de Khazroun qui montrent l'emprise des terrains, l'implantation des masses avec les différentes composantes. Ensuite, de l'analyse de la zone on a continué à compléter la prise du relevé de ce Menzel qui a était fait en groupe avec un bon travail bien fini tel que ( plans, coupes, façades, 3D, ...) pendant le voyage d'études- Mars 2020.

Atelier de tissage Puit

Puit Houch N°6 Atelier de tissage

Puit

Puit

212

186

212


­111

Houch N°5

Houch N°1

Rayeh

Puit Houch N°4

Puit Achoucha

Rayeh Rayeh Houch N°2

Houch N°3 Atelier de tissage

Puit


PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

­112

HOUCH N°1 NORD

PLANS :

Plan masse du Houch 2m

1m

4m

3m

5m

NORD

NORD

A 04

C

A

05

09

04

03

03

09

C

C

C

B

B

B

02

05

B 01 04

05

03

09

08

08

05

05

03

09

04

03

02

06

04

D

05

03

A

04

09

Plan Houch 07

D 0

01 Skifa

05 Dokanna

02 West Eddar

06 Makhzen

03 Dar

07 Dar Dhief

04 Mostham

08 Matbakh

2m

1m

4m

3m

5m

D

09

D

Plan Ghorfa ( Mezzanine)

A

09 Ghorfa 2m

1m

4m

3m

5m


­113 COUPES ET FACADES :

Fig.145: état des lieux, Auteur


­114

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

LE DIAGNOSTIC ÉTAT DES LIEUX : NORD

N AUTODESK STUDENT VERSION

0

2m

1m

4m

3m

5m NORD

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

D

L'état d Moy Mau trés En

L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

L'état d Moy Mau trés En


PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION ­115

HOUCH N°2 PLANS :

0

Plan masse du Houch Plan masse du Houch 2m

0 1m

1m

COUPES ET FACADES :

B B

A A

C C

04

05

4m5m

3m

5m

B B

04

03

04

04

4m

2m 3m

03 05

03

E E

03

E E

03 03

05

05 06

05

06

05

D D

05

05

03

D D

03

03

03

02

04

04

02

04

07

01

C C

Plan Houch

08

07

01

Plan Houch

04

01 Skifa

A A

05 Dokanna

02 Bortal 06 West Eddar 01 Skifa 05 Dokanna 03 Ghorfa 07 Dar Dhief 02 Bortal 06 West Eddar 04 Mostham 08 Matbakh 03 Ghorfa 07 Dar Dhief

08

0

2m

4m

04 Mostham 08 Matbakh

0 1m

2m 3m

1m

4m5m

3m

L'état des toitures L'état des toitures Moyenne Mauvaise Moyenne trés mauvaise Mauvaise En ruine trés mauvaise En ruine L'état des murs L'état des murs Moyenne Mauvaise Moyenne trés mauvaise Mauvaise En ruine trés mauvaise En ruine 0

5m

0 1m

5m

2m 5m

1m

4m

2m 3m

4m5m

3m

5m


AUTODESK STUDENT VERSION

5 Dokanna

6 West Eddar

7 Dar Dhief

Plan masse du Houch 0

2m

1m

4m

3m

5m

LE DIAGNOSTIC ÉTAT DES LIEUX :

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

8 Matbakh

m

0

5m

1m

2m

4m

3m

5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

h

­116


­117


PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

­118

HOUCH N°3 PLANS :

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Plan masse du Houch 0

2m

1m

4m

3m

5m

NORD

06

05

B

03

NORD

COUPES ET FACADES :

06

05

A

C

B

04

04

03

03 05

01

E

03

03

03

05

E

04

05

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

06

06

05

02

01

06

05

Plan Houch

0

01 Skifa

05 Dokanna

02 Bortal

06 West Eddar

03 Ghorfa

07 Dar Dhief

04 Mostham

D

03

D

03

02

04

04

Plan Houch 07

01

08

01 Skifa

05 Dokanna

02 Bortal

06 West Eddar

03 Ghorfa

07 Dar Dhief

04 Mostham 08 Matbakh 0

A

C

2m

1m

Extension Houch 0

2m

1m

4m

3m

4m

3m

L'état des toitures Moyenne L'état des murs Mauvaise Moyenne trés mauvaise Mauvaise mauvaise Entrés ruine En ruine

L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine 2m

1m

0

5m

5m

0

5m

2m

1m

4m

3m

5m

4m

3m

5m


­119

AUTODESK STUDENT VERSION

NORD

NORD

ouch 05 Dokanna 06 West Eddar 07 Dar Dhief

m

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine 0

2m

1m

4m

3m

5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

LE DIAGNOSTIC ÉTAT DES LIEUX :


­120

40

43


­121

HOUCH N°4 PLANS :

AUTODESK PRODUCED STUDENT VERSION BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

N AUTODESK PRODUCED STUDENTBY VERSION AN AUTODESK STUDENT VERSION

Plan masse du Houch

0

2m

1m

B

04

04 03 05

03 03

E 05

06

05

05

03

Plan Planhouch masseRDC du Houch

D

03

0

2m

1m

4m

3m

5m

02

COUPES ET FACADES : Plan Houch

04

04

08

07

01

04

05 Dokanna 06 West Eddar

03 Ghorfa

07 Dar Dhief

04 Mostham 08 Matbakh

A A

C C

01 Skifa 02 Bortal

0

2m

B

1m

04

03 05

4m

3m

5m

Plan masse du Houch 0

2m

1m

4m

3m

5m

03 03

E 05

06

05

A

C B

03

03 05

02 03

2m

1m

04

04

03

Plan masse du Houch L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise B En ruine 0

05

D 03

4m

3m

Coupe 2

5m

L'état des murs

PRODUCED PRODUCED BY AN AUTODESK BY AN AUTODESK STUDENT V PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

A

C

4m

3m

5m

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise Plan ghorfa Plan masse du Houch En ruine 0

2m

1m

4m

3m

5m

L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine 0

5m

2m

1m

4m

3m

5m

Plan masse du Houch 0

2m

1m

4m

3m

5m

Plan des masse du Houch L'état toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

0

2m

1m

4m

3m

5m

L'état des murs

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT PRODUCED VERSION BY AN AUTODESK PRODUCED STUDENT BY VERSION AN AUTODESK

N AUTODESK STUDENT PRODUCED VERSION BY AN AUTODESK STUDENT VERSION


­122 NORD

NORD

Plan Houch 01 Skifa

05 Dokanna

02 Bortal

06 West Eddar

03 Ghorfa

07 Dar Dhief

04 Mostham

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine Plan masse du Houch

ension Houch 2m

4m

3m

0

0

5m

1m

2m

1m

2m

3m

4m

4m

3m5m

5m

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

PRODUCED BY AN AUTODESK ST

a

dar

ef

L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

0

5m

1m

2m

4m

3m

5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

0

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

LE DIAGNOSTIC ÉTAT DES LIEUX :

PRODUCED BY AN AUTODES


­123

HOUCH N°6 PLAN :

07

07

A

NORD

B

B

PRODUCED PRODUCED BY AN BY AUTODESK AN AUTODESK STUDENT STUDENT VERSION VERSION

NORD

07

07

A

A 06

D

05

B D

02

02

04

B

04

A

06 05

01

04

01 03

07

03

03

02

04 02

03

07 03

C

06

03

06 02

05

04

04

02

03 02

03

03 02

02

C

COUPES - FACADES : 04

03

0

0

02

03 04

03

02

03

02

02

C

04

D

C

08 05

D

08

NORD

04

L'état de Moy Mau trés En r

03

02

Plan Houch Plan Houch 04

04

01 Skifa

0105 Skifa Séjour 05 Séjour

02 Dar

0206 06 West Eddar West Eddar Dar

L'état de Moy Mau trés En r

Matbakh07 Matbakh Dokanna 03 Dokanna0307 Fesguia 08 Fesguia 04 Mostham0408 Mostham 2m

1m

2m

4m

3m

5m 1m

4m

3m

0 5m

2m

1m

4m 0

3m

5m


­124

AUTODESK STUDENT VERSION LE DIAGNOSTIC ÉTAT DES LIEUX : NORD

L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine 0

2m

1m

4m

3m

5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine


­125

AUTRES LE DIAGNOSTIC ÉTAT DES LIEUX : NORD

L'état des toitures L'état des toitures Moyenne Moyenne Mauvaise Mauvaise trés mauvaise trés mauvaise En ruine En ruine

B

B

A

NORD

A

A

A

Plan Dar dhief 0

2m

Plan Dar dhief

4m

0

2m

B

B

1m

L'état des murs L'état des murs Moyenne Moyenne Mauvaise Mauvaise trés mauvaise trés mauvaise En ruine En ruine

3m

5m

1m

4m

0

3m

5m

2m

1m

4m

3m

0

5m

2m

1m

4m

3m

5m

COUPES - FACADES :

FAÇADE NORD

0

2m

4m

0

FAÇADE NORD 1m

3m

2m

5m

1m

4m

3m

FAÇADE SUD

0

5m

2m

FAÇADE SUD 1m

4m

3m

0

5m

2m

1m

4m

3m

5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Coupe A-A

0

2m

Coupe A-A 1m

4m

3m

0

5m

2m

1m

4m

3m

Coupe B-B 5m

0

2m

Coupe B-B 1m

PLAN PUIT :

3m

4m

0

5m

2m

1m

4m

3m

5m

PLAN ACHOUCHA (ETABLE) : NORD

RODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

a

b

-15 m²

Plan Achoucha + Makhzen (etables) 2m

1m

4m

3m

5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Coupe A-A

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

A

PRODUCED PRODUCED BY AN BY AUTODESK AN AUTODESK STUDENT STUDENT VERSION VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PLAN MAKHZEN :


­126

PARCOURS S

Houch N°

N

Séquence

4

Atelier de tissage

Houch

Houch N°6

Séquence

5

Houch N°

a Puit Séquence

6

Séquence

a

Séquence

b


­127

SÉQUENTIEL Houch N°1

°5

Séquence

1

Séquence

2

h N°4

Houch N°2

°3

Séquence

Séquence

c

Séquence

d

Séquence

2’

3


­128

Synthése de l'état des lieux :

LES ÉLÉMENETS EXISTANT Houch n°3

Houch n°1

Houch n°5

Houch n°4

Houch N°1

Houch n°6

Houch N°5

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Houch N°4

Houch N°6

Houch N°3 NORD

02

05

B

B 01 04

05

03

08

08

05

05

03

04

02

06

04

D

05

03

04

07

D

01 Skifa

05 Dokanna

02 West Eddar 03 Dar 2m

1m

05

04

B

B

06

02

5m

Restauration Reconversion

Plan Houch

01

0

06

09

01 Skifa

05 Dokanna

02 Bortal

06 West Eddar

03 Ghorfa

07 Dar Dhief

04 Mostham

09

09

D

D

09

06 Makhzen 08 Matbakh

4m

3m

03

C

Plan Ghorfa ( Mezzanine)

A

09 Ghorfa 2m

1m

4m

3m

5m

Extension Houch 0

2m

1m

4m

3m

Restauration Reconversion

L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine 0

5m

2m

1m

4m

3m

5m

Restauration

B

B

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

A

NORD

A

A 06

A

06 05

02 04

05

D

03

07 Dar Dhief

04 Mostham 0

09

01

Plan Houch

A

05

09

C

NORD

07

07

02

04

01

04

01 03

07

03

03

02

04 02

03

07 03

08

C

08

C

06

05

03

06 02

05

04

04

02

03 02

03 02

C

04

03

0

0

02

03 04

03

02

03

02

02

C

04

03

D

C

07

07

B D

04

03

06

05

B

05

03

03

06

D

04

C

NORD

A

PRODUCED PRODUCED BY AN BY A

NORD

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

NORD

A

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

NORD

03

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

04

03

02

02

04

04

Plan Houch Plan Houch 01 Skifa 02 Dar

0105 Skifa Séjour 05 Séjour

0206 06 West E West Eddar Dar

Matbakh07 Matbak Dokanna 03 Dokanna0307

Fesguia 08 Fesguia 04 Mostham0408 Mostham 2m

1m

Restauration Reconversion

2m

4m

3m

5m 1m

4m

3m

5m

Restauration Reconversion

Murs :

- Moyenne/Mauvaise état - Dégradation de la partie inférieure des murs extérieurs - Apparition des moisissures - Des fissures aux niveaux des murs extérieurs

Toiture :

- Mauvaise état - Troué - Des parties en ruine

Sols :

- les sols argileux sous les constructions peuvent contenir de l’humidité (Influence de la végétation sur les sols) - Les déchets …

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

ÉTAT DE CONSERVATION

5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

4m

3m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

2m

1m

ENT TUDENT VERSION VERSION

Plan masse du Houch

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

ENTITÉ

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

70

Décision : Garder les parties en bonne etat et Remplacer les autres par d’autres matériaux plus rigide.


PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Houch n°2

Ateliers de tissages

Residence

Expositions vente des produits de l'artisanat et des cadeaux de souvenirs

Atelier de tissage

Houch N°2

Atelier de tissage Atelier de tissage

Plan masse du Houch 0

2m

1m

4m

3m

5m

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

A

C B

B

04

04 03 05

03 03

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

E

E 05

06

05

D

HSP 3m

05

03

D

03

02

04

04

Plan Houch 07

01

08

01 Skifa

05 Dokanna

02 Bortal

06 West Eddar

03 Ghorfa

07 Dar Dhief

L'état des toitures Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine L'état des murs Moyenne Mauvaise trés mauvaise En ruine

04 Mostham 08 Matbakh

C

A

0

2m

1m

0

4m

3m

5m

5m

1m

À conserver Houch musée vivant

2m

4m

3m

5m

À réaménager

Murs :

- Bonne état - Quelques fissures aux niveaux des murs extérieurs

Toiture :

-Bonne état

Sols :

-Bonne état

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

Décision : Garder l'existant + quelque transformaion

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

LES NOUVEAUX ÉLÉMENTS

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

n n

­129

À CONCEVOIR

À CONCEVOIR


­130

Chapitre II: Le projet


­131

II - 1. L'INERVENTION SUR MENZEL BAYAHIA

II- 1.1. Approche méthodologique : Un projet ayant à la base un rôle de valorisation et de sauvegarde du patrimoine culturel et architectural nécessite une intervention sur un ensemble de Menzels abandonnés et dégradés éparpillés sur l’île. Cet acte vise à redonner vie à cette richesse oubliée et mettre en valeur les potentialités de cette architecture et de cette culture tout en préservant son caractère typique. De ce fait, on est face à un défi important : comment intervenir sur l’ensemble de ces Menzels au caractère spécifique, comment peut-on exploiter ces Menzels pour implanter notre intevention éco-tourisme, et quel est le programme nécessaire à ce projet ? Notre intention se base sur la création d’un menzel touristique regroupant des espace typiques qui permet la lecture et la démonstration du patrimoine culturel et architectural de l’île, une rénovation et reconversion d’un ensemble de Menzels abandonnés à travers lesquels on redonne vie à ce patrimoine dans sa plénitude et son intégralité : vivre dans un Houche typiquement djerbien, manger la nourriture Djerbienne, , pratiquer les activités Djerbiennes : l’agriculture, le tissage. Touriste Axe historique

Culture

Temps

Les périodes Promoteur

II- 1.2. Objectifs de l'intervention : L'objectif du l'intervention est entre gastronomie, patrimoine et paysages, Djerba regorge de mille trésors à explorer pendant un séjour culturel. D'où les butes de ce projet sont : - L'innovation, L'exprimentation, favoriser la transversalité et le partage d'experience entre eux. - Dynamiser le menzel et réactiver son systéme autonome par la production de ces différentes besoins. - Fournir des outils et méthodes pour optimiser l'expérience client lors d'une visite culturelle. - Espace d'échange et de rencontre de différents usagers de l'ile. - Satisfaction physique et psychique. - La comtemplation et la lecture. ique

istor

Champ visuel

h Axe

Axe culturel

Le touriste

L'objet naturel

Axe

SYMBOISE Homme/Nature

pays

ager

Fig.146 : L'objectif de la visite des touristes à la découverte du patrimoine de Djerba, Auteur


­132

Fig.147: Le Menzel Djerbien selon la pyramide de Maslow, Auteur

II- 1.3. Valorisation du patrimoine L'objectif de la valorisation est d'aboutir à une réponse consiste à faire connaitre et à mettre un patrimoine local ( architectural, artistique, naturel… ) en valeur afin de favoriser l’attractivité du territoire. Le but est ainsi d’augmenter les flux touristiques et de jouer le rôle de levier de développement. Enjeu social et culturel, la valorisation, mais aussi la protection et la gestion du patrimoine constituent également des atouts majeurs pour l’identité et la cohésion ainsi que pour l’équilibre économique. VALORISATION DU PATRIMOINE

HISTOIRE DE L'ILE

LES TOURISTES

TOURISMES

LES CITOYENS

VALORISER

DÉVELOPPEMENTS

LES TRAVAILLEURS

VALORISATION, URBAIN ET ARCHITECTURAL Fig.148: Valorisation, urbain et architectural, Auteur


­133 Le programme se compose de 4 unités différentes :

1- Unité d'interaction et d'échange social - Espace commun - Restaurant / café

2- Unité de travail et de partage - Atelier de tissage - Espaces de travail ouvert - Ateliers collaboratifs et participatives

3- Unité d'hébergement ( touristes ) - Houch de la famille guide - Houchs pour les touristes -Houch à l'état intial -Houch avec l'extension d'un dar -Houch groupé avec plusieurs extensions

4- Unité d'aménagement extérieure - Jardin potager - Ecurie / Étable

II - 1.4. Programme quantitatif Le complexe touristique doit adopter un programme qui engndrera une prise de conscience du patrimoine architectural et culturel de l’île de Djerba.Par ailleurs, il doit contribuer à sensibiliser les habitants et les touristes visiteurs sur l’importance de cette richesse mal entretenue. Par conséquent, ce programme comportera : • Cinqs groupements de Menzels : chaque groupement comportera des espaces d’hébergement (les dars distribués autour du patio), un espace de détente (hammam typiquement Djerbien) avec des espaces communs (Salon, Salle à manger, cuisine) et un patio commun (espace de vie et de rencontre à l’intérieur du groupement). • Un Houche réservé à une famille guide. • Des ateliers de tissage qui permettra aux visiteurs de découvrir les étapes.


­134 II- 1.5. Programme qualitatif ESPACE ESPACE

QTE QTE

SURFACE SURFACE UTILE UTILE (M²) (M²)

TOTAL TOTAL (M²) (M²)

1- Unité d'interaction et d'échange social Hall Hall d’accueil d’accueil avec avec réception réception Une Une administration administration

__ __

__ __

50 50 30 30

Cafeteria Cafeteria Restaurant Restaurant

__ __

__ __

20 20 100 100

Sanitaires Sanitaires

22

15 15

30 30 230m² 230m²

Total Total

2- Unité de travail et de partage Atelier Atelier de de tissage tissage ESPACE Espaces Espaces de de travail travail ouvert ouvert Ateliers Ateliers collaboratifs collaboratifs et et participatives participatives Hall d’accueil avec réception Espace de lecture Espace de lecture Une administration Infirmerie Infirmerie Cafeteria Sanitaires Sanitaires Restaurant

33 QTE __ 22 2_2 ___ 2_2 _

Sanitaires

4- Unité d'hébergement ( touristes2)

Houch Houch de de la la famille famille guide guide Dar Dar Atelier de tissage Salon Salon Espaces de travail ouvert Matbakh Matbakh

Ateliers collaboratifs et participatives Houchs les Houchs pour pour les touristes touristes Espace de lecture Le patio commun Le patio commun Infirmerie Dar Dar Sanitaires Salon Salon commun commun Salle Salle àà manger manger Matbakh Matbakh commun commun

Total

75 75 (M²) TOTAL 100 100 160 160 50 90 90 30 10 10 20 30 30 100 465m² 465m² 30 230m²

22 3_ _ __ _ 2

15 15 25 __ __ _ 80

30 30 75 15 15 100 10 10 160

2_ _ _2 2 2_ _ __

45 __ _ 15 15 15 __ __

90 35 35 10 30 30 30 30 30 465m² 25 25

__

20 20 140m² 140m²

15

30

Total

__

Houch de la famille guide Dar 5- Unité d'aménagement extérieure2

Salon Jardin Jardin potager potager Matbakh Étable Étable Houchs pour les touristes Parking Parking Le patio commun

SURFACE 25 25 UTILE (M²) __ 80 80 _ 45 45 __ _ _ 15 15 _ Total Total 15

_2 2 _ 33 __ _

Total Total _ 200 200 _ 40 40 __ _ Total Total

15 400 400 10 120 120 200 200 35 720m² 720m²

SURFACE TOTAL UTILE

1555m²

SURFACE D'APPOINT (murs et circulation) 45%

669,75m²

SURFACE TOTAL H.O

2254,75m²


­135 II - 2. Parti architectural Pour aboutir à l'image du projet, nous avons essayé de classifier les concepts sous 3 familles différentes : La première famille de concepts est liée à la spécificité du site et son potentiel, la deuxième est liée à la nouvelle reconversion que nous allons faire, et la troisième concerne les concepts issus de l'analyse des références; cette dernière famille serra un appui pour le développement de la réponse architecturale. Cette partie se divise en deux volets : - Volet urbain - Volet architectural

URBAIN

DÉVELOPPEMENT DURABLE

VOLET

-Durabilité -Eco-tourisme -Developpement urbain

REVIVIALITÉ

-Vivre dans le passé /Mémoire -Ecologique -Animation et mise en scène

VOLET ARCHITECTURAL

RECONNEXION

-Menzel / Menzel -Paysage /Paysage -Usagers

FLEXIBILITÉ -Plan libre / espace ouvert -Aménagement libre -Impact environnemental

INT

EXT

EXTRAVERTI

INT INTROVERTI

EXT

RECONNEXION URBAINE -Relier le Menzel avec la zone -Passages urbains / Nouveaux accés -Espace public / espace privé

DUALITÉ

-Passé / Présent -Paysage / architecture existante -Aménagement paysager

MARQUAGE

-Piste / Jedda / Masse -Limites / visuels / virtuelles -Une zone plus verte plus de touristes

AXIALITÉ -Axe de cheminement / animation -Dégagement visuel -Volume éparpillé


­136 II - 3. Esquisses du projet Type 1 :

-

Plan 1er

/10/2020 7:28:30 PM

Plan RDC


­137 Coupe explicative :

11/10/2020 7:57:00 PM

Axonometrie :

11/10/2020 7:57:00 PM

Vue de l'ensemble :


­138 Type 2 :

Plan RDC

Plan 1er


­139 Axonometrie :

Vue de l'ensemble :

Coupe explicative :


­140

L'INTERVENTION


­141


­142

HOUCH N°1 ET RESTAURANT 2 A108 2 A108

N

1 A108 1 A108

1

RDC 1 : 200

1

1er étage 1 : 200


­143

HOUCH N°2 N Coupe A-A A-A 1 Coupe 1 11 :: 200 200

REF.

2

REF.

Coupe B-B 2 Coupe B-B 2 11 :: 200 200

RDC RDC 2 1 : 200 1 : 200

1

1er étage 1er étage 1 1 : 200 1 : 200

HOUCH N°3 3 3

A109

A109

Coupe A-A

3

1

RDC

1 : 200

2 A109

1

1 : 200

2

1er étage 1 : 200

Coupe B-B 1 : 200

2 A109


­144

HOUCH N°4 N

1

RDC 1 : 200

1

1

A112

A112

2

2

A112

A112

2

1er étage 1 : 200

HOUCH N°6 N

1 1

RDC RDC 1 1 : 200 1 : 200

RDC 1 : 200

1

RDC 1 : 200

2 2

1er étage 1er étage 2 1 : 200 1 : 200

1er étage1er étage 2 1 : 200 1 : 200


­145

ESPACE DE VENTE ET D’EXPOSITION

2

2

A105

A105

2

2

A105

A105

N

1

1

A105

A105

1

1

1

A105

A105

RDC

2

1 : 200

1

1er étage 1 : 200

RDC

1er étage

2

1 : 200

1 : 200

TYPE 1 N

2

RDC 1 : 200

1

1

A106

A106

2

2

A106

A106

1

1er étage 1 : 200


­146

TYPE 2 N

1

2

2

A112

A112

1

1

A112

A112

Type 2, RDC 1 : 200

2 A112

1

Type 2,1er étage Type 2,1er étage 1 1 : 200

1 : 200

1 A112


­147

HUILERIE N

1

1

sous terrain 1 : 200

Coupe A_A 1 : 200


­148

N


­149


­150


­151

CONCLUSION GÉNÉRALE

L'approche de valorisation du patrimoine architectural et culturel installée dans les Menzels en ruine de l’île de Djerba, d’une part, permettra certes de préserver ces ruines, d’autre part, permettra d’illustrer tout un patrimoine matériel de l’île et d’expliquer d’une manière vivante tous les détails s’y rapportant à l'intérieur d'un Menzel Le projet sera un pôle d’attraction et de reconnexion tant à l’échelle nationale qu’à celle internationale, il sera un repère dans tout circuit visite de l’île .Son animation et sa vivacité lui attribueront toujours un air authentique et exceptionnel. Le rôle de cette intervention s'était encore plus loin. Elle sera la première et indispensable pas dans tout un processus de préservation du patrimoine de l'ile. Elle sera une source d’inspiration pour toute tentative de développement local ou même national. Cette approche sera enfin une des solutions de sauvegarde d’un patrimoine menacé qui risque de disparaitre définitivement si aucune tentative n’est prise en garde.


­152

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

LIVRES ET DOUCUMENTS :

- Slah Eddine Tlatli, Djerba et le Djerbiens, 1942. - Slah Eddine Tlatli, Pour la sauvegarde de l’architecture et de l’environnement de Djerba, (Janvier1975). - Ali Djerbi, L’architecture vernaculaire, 2000. - Ali Djerbi, Traces de Mutations culturelles dans le paysage Djerbiens, septembre1989. - Slah Eddine Tlatli, Djerba l’ile des Lotophage, CERES, 1967. - Foued Rais, Si Djerba m’était conté, 2009 - Mathilde Bielawski, Le menzel et le houch. Un mode d’occupation du sol et d’habitat patrimoine culturel matériel ou patrimoine culturel immatériel. - Associatonn de sauvegarde du patrimoine djerba, Djerba Mariage, 1996. - ASSIDJE, Eternelle de Djerba, STAG, 1998. - Hichem Yacoub, Habiter Djerba -Djerba Patrimoine Mondial : Ateliers D’été du 16 au 25 juillet 2018, Du 15 au 31 juillet 2019

MÉMOIRE :

- Thèse de Doctorat (Ali Djerbi) : L’architecture de l’ile de Djerbaprincipe du langage de l’architecture vernaculaire. - Alya Ben Bouzid, memoire d’Architecture : Habiter Djerba entre Tradition et Contemporaneite : Vers une nourelle occupation du sol - Sara Jrad, memoire d’Architecture :Vers la Requalification d’un lieu: Revivification urbaine Et Architecturale Du Centre Ancien De La « Hara Sghira » - Mariem Satouri, memoire d’Architecture :Pour une Approche de Sauvegarde du Patrimoine Architectural et Culturel de Djerba : Le musée vivant

SITOGRAPHIE :

- whc.unesco.org/fr/etatsparties/tn - www.djerba-island.com - www.issuu.com - www.calameo.com - www.assidje.tn - www.archidaily.com - www.journal-du-design.fr - www.architizer.com - www.and-re.pt


­153

TABLE DES MATIÉRES INTRODUCTION PROBLÉMATIQUE MÉTHODOLOGIE D’APPROCHE

A. APPROCHE THÉORIQUE

INTRODUCTION CHAPITRE I: Cadre général de l’île de djerba: I - 1. Aspect historique et social I - 1.1- Une chronologie de l’ile de djerba I - 1.2- La population I - 1.3- La structure sociale I 2. Influence de l'Ibadisme sur l'architecture et le mode d'occupation de l'espace à Djerba I - 3. Situation et environnement I - 4. Le mode d’occupation au sol singulier I - 4.1- Mode rural I - 4.2- Mode urbain Synthèse CHAPITRE II: Paysage Architectural de l’île : Introduction II - 1. Les Caractéristiques Urbaines II - 1.1- Le territoire II - 1.2- Le paysage II - 2. Les Caractéristiques architecturales II - 2.1- L’architecture domestique ( Menzel Djerbien ) II - 2.2- L’architecture religieuse II - 2.3- Les équipements II - 3. Les caractéristiques paysagères II - 3.1- La volumétrie II - 3.2- Les éléments architectoniques : II - 4. Le système constructif Synthèse CHAPITRE III: Mutations paysagères, urbaine et architecturale : Introduction III - 1. Changements urbanistiques des pratiques et des modes de vie au sein du menzel et du houch depuis les années 1960. III - 1.1- Le Menzel : d'un système autonome a un groupement d'habitat. III - 2. Les raisons de ces mutations III - 2.1- Enclavement et désenclavement III - 2.2- Les problèmes de l’héritage et le morcellement des houchs Synthèse


­154 CHAPITRE IV: Djerba, un Patrimoine en Péril : Introduction IV - 1. L’état des lieux IV - 2. Les transformations urbaines de l’ile IV - 3. Les transformations architecturales IV - 4. Le danger et les conséquences IV - 5. Le dossier d'inscription de Djerba IV - 6. Les actions (Tentatives de sauvegarde) IV - 7. Les recommandations et mise en valeur IV - 7.1- quels sont les enjeux : IV - 7.2- L'indentification IV - 7.3- La conservation IV - 7.4- La sensibilisation Synthèse CHAPITRE V: Les projets de référence : Introduction Projet 1. Ksar Ouled Dabbeb Projet 2. Dar dhiafa Projet 3. Dar Bibine Synthèse générale des projets de référence

B. APPROCHE CONCEPTUELLE

INTRODUCTION AU DOMAINES D'INTERVENTION CHAPITRE I: Le site du projet : I - 1. Menzel Bayahia I - 1.1. Justification du choix du site I - 1.2. Présentation I - 1.3. Le potentiel du site I - 2. État des lieux: Relevé de l'existant CHAPITRE II: Le projet : II - 1. L'inervention sur Menzel Bayahia II - 1.1. Approche méthodologique II - 1.2. Objectifs de l'intervention II - 1.3. Valorisation du patrimoine II - 1.4. Programme quantitatif II - 1.5. Programme qualitatif II - 2. Parti architectural II - 3. Esquisses du projet II - 4. Le projet CONCLUSION GÉNÉRALE RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES TABLE DES MATIÈRES TABLE DES FIGURES


­155

TABLE DES FIGURES

Fig.1:Les origines des Djerbiens, source google......................................................................015 Fig.2: Mosquée Fadhloun, Midoun, Djerba, source auteur......................................................015 Fig.3: L’église à Houmt-Soug, Djerba, source auteur..............................................................015 Fig.5: Djerbiennes, Oula, source auteur...................................................................................015 Fig.4: synagogue, Erriadh, Djerba, source google..................................................................015 Fig.6: Exemples de mosquées Ibadite, source auteur...............................................................016 Fig.7: Carte de la Tunisie, source ASSIDJE.............................................................................017 Fig.8: Relief topographique, Djerba, source auteur.................................................................017 Fig.9: Carte de pluviométrie, Djerba, Source Gausse et Vernet, source auteur.......................018 Fig.10: Carte de Djerba, les hauteurs des Tabias, dessin ASSIDJE, source auteur.................018 Fig.11: Photo explicative d'une parcelle agricole et d'une Jedda, source auteur.....................019 Fig.12: Carte du mode d’occupation du territoire De l’ile de djerba, source google..............020 Fig.13: Zone rural à Temlel, source dossier d'insription..........................................................021 Fig.14: Schéma explicatif de territoire de l'île "Houma", source auteur..................................021 Fig.16: les réseaux de voies dans une Houma , source dossier d'inscription...........................022 Fig.15: Réseau viaire, source auteur........................................................................................022 Fig.17: Croquis explicatif des composantes d'un Menzel, source dossier d'inscription..........022 Fig.18: Plan, coupes, facades du Houch, source auteur...........................................................023 Fig.19: Zone rural à Khazroun, source dossier d'insription....................................................027 Fig.20: Les composantes de la zone rural à Khazroun, source auteur.....................................027 Fig.21: Photo d'un Houch, source auteur..................................................................................030 Fig.22: Croquis explicatif des composantes d'un Menzel, sources dossier d'inscription........031 Fig.23: Menzel Ba-yahya, à Khazroun, source auteur.............................................................032 Fig.24: Tabia, source auteur......................................................................................................032 Fig.25: Fella, source auteur......................................................................................................032 Fig.26: Coupe sur un Majen + Fesquia....................................................................................032 Fig.27: Plan et Coupe d'un puit, source auteur........................................................................033 Fig.28: Plan système d’irrigation,source Workshop Djerba 2019...........................................033 Fig.29: Système d’irrigation, source auteur............................................................................033 Fig.30: Système d’irrigation, source dossier d'inscription.......................................................034 Fig.31: Plan + Facade sur étable..............................................................................................034 Fig.32: Plan / coupe sur Rayeh................................................................................................034 Fig.33: Makhazen, source auteur..............................................................................................034 Fig.34:......................................................................................................................................035 Fig.35: ......................................................................................................................................035 Fig.36: Plan / Coupes sur Atelier de tissage.............................................................................035 Fig.37: Exemple d'un Houch, source auteur............................................................................036 Fig.38: Coupe A-A qui montre la création de zones ombragées, le patio assure le rafraichissement des espaces....................................................................................................037 Fig.39: Coupe B-B montrant la circulation du vent qui permet une ventilation naturelle des espaces..................................................................................................................................037 Fig.40: Makhzen, Menzel Azzabi, Photo personnelle.............................................................038 Fig.41: Matbakh, Menzel Ben Yahia, Photo personnelle.........................................................038


­156 Fig.42: Plan mezzanine d'un dar...............................................................................................038 Fig.43: Plan RDC d'un dar........................................................................................................038 Fig.44: Coupe d'un dar..............................................................................................................038 Fig.45: Plan d’une dar avec Ghorfa..........................................................................................039 Fig.46: Coupe d’une dar avec Ghorfa......................................................................................039 Fig.47: Coupe d’un autre type de Dar avec Ghorfa.................................................................039 Fig.48: Plan d’une dar sans Ghorfa..........................................................................................039 Fig.49: Coupe d’une dar sans Ghorfa.......................................................................................039 Fig.50: Coupe d’une dar sans Ghorfa......................................................................................039 Fig.51: Coupe d’une dar sans Ghorfa.......................................................................................039 Fig.52: Schéma du principe de l'évolution d'un Houch, Source auteur....................................041 Fig.53: Plan d'un Houch isolé..................................................................................................042 Fig.57: Plan d'un Houch avec une extension............................................................................042 Fig.54: Coupe A-A....................................................................................................................042 Fig.55: Coupe B-B....................................................................................................................042 Fig.56: Coupe C-C...................................................................................................................042 Fig.58: Facade principale.........................................................................................................042 Fig.59: Facade latérale.............................................................................................................042 Fig.60: Coupe A-A...................................................................................................................042 Fig.61: Coupe B-B...................................................................................................................042 Fig.Plan d'un Houch groupé.....................................................................................................043 Fig.62: Les élèments graphiques sont extraits du mémoire de Mariem satouri.......................043 Fig.Coupe-Facade.....................................................................................................................043 Fig.Coupe A-A.........................................................................................................................043 Fig.Facade principale...............................................................................................................043 Fig.Coupe B-B..........................................................................................................................043 Fig.63: Anciennes photos de Djerba, source Google...............................................................044 Fig.64: Schéma explicatif qui montre les différentes composantes de l'architecture bioclimatique, source auteur....................................................................................................045 Fig.66: Photo de la mosquée El Mouhechi, source auteur.......................................................046 Fig.65: Les emplacements des mosquées.................................................................................046 Fig.67: Photos de la mosquée jemmàa Louta, source auteur...................................................047 Fig.68: Plan et coupe de la mosquée, Source rapport 2éme année 2016/2017........................047 Fig.69: Photos de la mosquée, source google.........................................................................047 Fig.70: Plan et coupe de la mosquée, Source rapport 2éme année 2016/2017........................048 Fig.71: 3D, Plan et coupe de la mosquée, Source workshop 2020..........................................048 Fig.72: Plan masse....................................................................................................................049 Fig.74: Plan d’El Hanout, Meriem Satouri..............................................................................049 Fig.73: Façade de la mosquée dans son paysage.....................................................................049 Fig.Coupe B-B.........................................................................................................................049 Fig.Coupe A-A.........................................................................................................................049 Fig.75: Photos de l’Huilerie, Photos personnelle.....................................................................050 Fig.76: Huilerie souterraine, Source Meriem Satouri..............................................................050 Fig.77: Plan de L’Huilerie apparente, source Meriem Satouri.................................................051


­157 Fig.78: Un Atelier de Tissage à une voûte................................................................................052 Fig.79: Atelier de tissage, Photos personelle............................................................................052 Fig.80: Un atelier de Tissage à deux voûtes inclinées opposées par le sommet......................052 Fig.81: Plan de l’atelier de tissage............................................................................................052 Fig.82: Croquis de l’atelier de tissage......................................................................................053 Fig.83: Direction des charges/module......................................................................................053 Fig.84: Coupe perspective........................................................................................................053 Fig.85: L’éclairage de l’atelier..................................................................................................053 Fig.86: Coupe montrant l’ensoleillement de l’atelier...............................................................053 Fig.87: climatisation naturelle de l’atelier................................................................................053 Fig.88: Champ visuel................................................................................................................053 Fig.94: Plan, coupe de l’atelier de poterie, Meriem Satouri.....................................................054 Fig.90: Articulation des fours autour d’une galerie..................................................................054 Fig.89: Schéma d’ensemble d’un atelier de poterie.................................................................054 Fig.91: Coupe montrant l’ensoleillement à l’intérieur de poterie............................................054 Fig.92: climatisation naturelle de poterie.................................................................................054 Fig.93: Croquis du séchoir de poterie......................................................................................054 Fig.95: Matériaux, source auteur et google..............................................................................060 Fig.96: Détailles, source auteur................................................................................................061 Fig.97: Carte de File de Djerba dispersion des houmas , Source sellem cherif ......................067 Fig.98: Schéma explique la mutation d'El Menzel Djerbien, Source auteur............................068 Fig.99: Transformation du Menzel .........................................................................................069 Fig.101: Plan du Menzel avant la mutation relevé de Faouzi Boussaffara, Source Amira Ben H assen......................................................................................................................................070 Fig.102: Plan du Menzel après la mutation, Source Amira Ben Hassen.................................070 Fig.103: Plan de la zone avant la mutation, Source auteur.......................................................071 Fig.104: Plan de la zone après la mutation, Source auteur.......................................................071 Fig.105: Schéma du principe d'évolution du partage des biens héritiers, Source auteur.........074 Fig.106: Schéma explique la relation des mutations des systèmes, Source auteur..................076 Fig.107: Photos montrant la cohabitation d’un houch « moderne » à gauche et d'un houch considéré comme « traditionnel » à droite, source auteur.......................................................077 Fig.108: Photos personnelle.....................................................................................................084 Fig.109: Photo aérienne de la ville de Midoun en 1975..........................................................085 Fig.112: L’interaction entre le systeme urbain et le systeme économique, Source auteur.......085 Fig.110: Image du centre de Midoun en 1975.........................................................................085 Fig.111: Pau Midoun, Source pau_tunisie_public...................................................................085 Fig.113: La croissance urbaine, Source auteur.........................................................................085 Fig.114: Menzel Bouzid-1981 densification sans morcellement Menzel arrivé à saturation..086 Fig.115: 3D, Interprétation personnelle....................................................................................086 Fig.116: Menzel Bouzid-2001 densification extrême changement typologique morcellement avec clôture en dur...................................................................................................................086 Fig.117: 3D, Interprétation personnelle...................................................................................086 Fig.118: une villa avec un style pseudo traditionnel................................................................086 Fig.119: une villa moderne à Djerba........................................................................................086


­158 Fig.120: Schéma du principe d'évolution du partage des biens héritiers, Source auteur.........087 Fig.121: Mosquée Ejdid...........................................................................................................087 Fig.124: Une huilerie aérienne abandonnée à Midoun.............................................................087 Fig.122: Mosquée Mourou.......................................................................................................087 Fig.125: Une vue intérieure de l’huilerie.................................................................................087 Fig.123: Mosquée Sidi Youssef................................................................................................087 Fig.126: Utilisation d'un nouveau style...................................................................................088 Fig.127: Utilisation de la brique de Tozeur à Djerba...............................................................088 Fig.128: Utilisation de nouvelles couleurs et textures à Djerba...............................................088 Fig.129: Plan ...........................................................................................................................098 Fig.130: Coupe.........................................................................................................................098 Fig.131: Coupe.........................................................................................................................098 Fig.132: Plan de masse.............................................................................................................098 Fig.133: Organisation des 5 Houchs du Plan de Dar dhiafa, Source auteur............................100 Fig.134: Plan de Dar dhiafa, Source auteur..............................................................................100 Fig.136: Le salon avec la cheminée.........................................................................................102 Fig.137: La suites cheval d’ébène............................................................................................102 Fig.138: Restaurant..................................................................................................................102 Fig.139: Le salon dans la réception.........................................................................................102 Fig.140: Le porche d’entrée de Dar Dhiyafa............................................................................102 Fig.141: Perspective et cadrage de vue: Un dialogue entre nouveau et ancien est établi. ......105 Fig.142: Menzel Bayahia à Khazroun Auteur...........................................................................108 Fig.143 : Types de voiries, Auteur............................................................................................109 Fig.144: Potentiel du site, Auteur..............................................................................................109 Fig. 145: état des lieux, Auteur..................................................................................................113 Fig. 146: L'objectif de la visite des touristes à la découverte du patrimoine de Djerba, Auteur..131 Fig.147: Le Menzel Djerbien selon la pyramide de Maslow, Auteur ....................................132 Fig.148: Valorisation, urbain et architectural, Auteur .............................................................132


­159


­160


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.