D'un espace communn vers une RUE PARTAGEE- Mémoire d'architecture- ENAU- Fatma Ben Abderrahmen

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« L’architecture ne peut pas sauver le monde, mais elle peut donner le bon exemple. » _Alvar Alto

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Introduction

La forme sociale de l’architecture est « un art, mais un art particulier. C’est à la fois un art et une science. Et c’est un art à destination sociale. » 1 L’architecture est le foyer de l’humanité et de l’histoire. Son existence est fondamentale pour la survie de l’Homme et vis vers ça. C’est l’articulation de ses formes qui fait tisser les rapports entre les individus et fait renforcer les notions d’appartenance, de sociabilité et d’identité. La manière avec laquelle s’organise le vide et le plein moule la configuration spatiale et sociétale. Les vides, surtout ceux qui composent « l’espace extérieur » partagé, favorisent la communication et participent à la construction de la société et de l’humanité. Ils sont considérés comme le symbole de l’harmonie et de la cohérence en tant qu’espaces de vie partagée qui structurent la ville. Ce sont les lieux de la sociabilité et de la collectivité où l’individu se détache de sa sphère privée et s’engage dans la sphère publique. Ils ont toujours été présents dans la vie économique, politique et sociale dans toutes les civilisations. L’accès aux espaces communs a été toujours considéré comme un fondement de la citoyenneté. Les lieux partagés engendrent les liens entre les différents acteurs sociaux et entre l’individu et l’espace. Ils sont considérés comme le territoire neutre pour les rencontres informelles et le support de l’interaction sociale nécessaire pour un meilleur fonctionnement de la société et par suite de la ville. La société se développe à travers le temps, l’être humain évolue et les familles grandissent ; Un phénomène qui a engendré la plupart du temps l’étalement de la ville. Ce qui a renvoyé les quartiers « centraux » vers une décroissance et une marginalisation traduite par une dégradation immobilière.

1

Ragon Michel, « L’architecte, le prince et la démocratie »

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Aujourd’hui, avec les changements dans les pratiques des individus, plusieurs ensembles collectifs ont connu un changement. Ce qui était autrefois une plateforme d’activité commune est devenu un simple passage sans aucun signe de vie collective, ni aucune interaction entre les usagers. Ce mémoire cherche à améliorer l’interaction sociale et la notion de l’habitat collectif tout en préservant le bâti existant.

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Problématique

À travers ce travail, nous traiterons de l’habitat et de l’habitant. Notre problématique s’intéresse aux logements et aux espaces de vie collectifs. On aura à déceler les défaillances et les retombées négatives, de la stratégie urbaine, adaptées pendant les années 70 sur le logement collectif ; une stratégie qui est arrivée à sans terme et ne répond plus aux besoins d’aujourd’hui. Devant ce fait une requalification de ces ensembles collectifs s’impose dans l’objectif de répondre aux nouveaux besoins sociaux et d’offrir aux habitants et aux utilisateurs un espace qui favorise et améliore le mode de vie social et sociétal. Les stratégies de standardisation et de production massive et rapide de l’habitat collectif adaptées par plusieurs pays après la guerre ont eu un impact direct sur la pensée architecturale et surtout sur les pratiques. La Tunisie n’a pas été épargnée, en effet une politique de remplacement des logements rudimentaires par des logements plus efficaces et convenables et de construction massive d’ensembles d’habitat collectif sur tout le territoire a été mise en application surtout dans les années 50-70. L’habitat collectif a résolu le problème immédiat de la crise du logement et a introduit un nouveau langage de planification et d’urbanisme des villes. Toutefois, il a généré une profonde crise identitaire. Dans son livre « Les identités meurtrières », l’écrivain Amine Maalouf décrit ce phénomène ainsi : « (...), la modernisation a constamment impliqué l’abandon d’une partie de soi-même. ». L’absence de toute activité communautaire dans les espaces extérieurs qui devaient être des espaces communs supports de vie est visible dans la plupart des opérations ; un constat d’inadaptabilité de ces espaces aux attentes d’agir.

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La relation plein/vide et l’organisation des immeubles dans l’îlot n’ont pas été programmées pour permettre aux habitants de pratiquer leur quotidien et de consolider les rapports sociaux. Ces espaces sont demeurés délaissés, non habités et dépourvus de toute activité : des « non-lieux ». Une des pensées majeures pour réinventer ces « non-lieux » et les identifier est le concept de l’« ilot ouvert » de Christian Portzamparc. Ce concept tourne autour de deux idées essentielles : la revalorisation de ces espaces destinés à être partagés et la réintégration de la rue « traditionnelle ». Pour Portzamparc, la rue, créée pour être un espace de vie et de partage, a été transformée en un tuyau de circulation et de passage. « …. nous oublions que c’est un espace qui fait partie de notre habitat …. La rue se trouve morne. Les riverains la désertent. L’habitat reste figé. »

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a écrit Nicholas Soulier dans son livre «

Reconquérir les rues » Le support de ce mémoire est une opération initiée par la S.N.I.T situées à Sousse, Khzema qui, malgré les potentialités intrinsèques que son contexte urbain peut offrir, on remarque un déficit en matière d’organisation spatiale de l’ilot : un déséquilibre entre le vide et le bâti ainsi qu’une mauvaise transition entre la sphère publique et la sphère privée. A travers une intervention réfléchie, on essaiera de retrouver la qualité spatiale et sociale pour les usagers de cet ensemble.

Comment ces espaces participerons-ils à améliorer et à consolider la vie communautaire adaptée ? Comment revitaliser les espaces partagés des logements collectifs ? Comment la rue peut-elle recréer les liens et réadapter les logements collectifs ?

2

Nicolas Soulier, « Reconquérir les rues »

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Méthodologie

À travers ce travail, nous souhaitons redonner la vie aux espaces communs et aux habitants. Dans le but de remédier à un disfonctionnement des espaces partagés dans l’habitat collectif, et d’aboutir à une conception cohérente du projet, cette recherche s’étalera sur trois grands chapitres : La première étape consistera en une introduction de la notion d’habiter et en une compréhension de son état aujourd’hui. Nous nous intéresserons en particulier à l’habitat collectif. Nous mettrons l’accent sur son histoire dans le monde et en Tunisie. On cherchera à comprendre l’impact des stratégies adoptées dans les années 50-70 sur la société, avec leurs potentialités et leurs défaillances. La deuxième étape sera dédiée à une étude des espaces partagés et ses caractéristiques. Nous nous attarderons sur la notion de l’espace perçu, conçu et vécu, le partage et le troisième lieu. Cette étude nous permettra de comprendre l’importance de ces espaces et de dégager ses différentes formes à travers le temps. Finalement, la troisième étape consistera à la conceptualisation des connaissances précédentes à l’aide d’une analyse de projets référentiels. Dans cette phase nous présenterons une opération établie par la S.N.I.T avec une analyse approfondie dans le but de projeter une intervention adéquate.

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« Être un homme veut dire d’abord habiter » _Gaston Bachelard

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A. L’HABITAT COLLECTIF

1. Essai de définition 1.1.

Qu’est-ce qu’habiter ?

L’équivalent du mot « habiter » dans la langue arabe est le mot « ‫» ﹶسكنﹶ‬. D’après Ibn Al Mandhour3, La première définition est la stabilité, l’opposé du mouvement.

‫سكونا ً إذا‬ ُّ ‫ ال‬:‫"سكن‬ ُ ُ‫س َكنَ الشي ُء يَ ْس ُكن‬ َ .‫ ض ّد الحركة‬: ُ‫س ُكون‬ "‫ذهبت حركته‬ Dans la langue arabe, habiter c’est plutôt être dans

un

espace

d’une

manière

relativement

permanente, calme, tranquille, silencieuse…

Dans la langue française, habiter se définit par « y vivre d’habitude ». Étymologiquement, l’origine de ce mot est du latin « habitare », fréquentatif de « habere » qui signifie « avoir, posséder ». On trouve qu’entre habiter et loger, le sens se diffère. « Se loger » est lié à un abri au sens pur et simplifié qui désigne une protection pour l’Homme répondant à son besoin vital initial. Mais « habiter » c’est plutôt l’acte d’appropriation d’un espace et l’identification de soi. Figure 1 Habiter l'espace

3

Encyclopédiste arabe (tunisien) l’écrivain de ‫لسان العرب‬

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Henri Lefebvre4, prend l’habitat plus loin de sa première définition et l’associe avec les rapports sociaux et l’établissement de la vie sociale. C’est la participation à une communauté. Il écrit : « Avant l’habitat, l’habiter était une pratique millénaire, mal exprimé, mal portée au langage et au concept, plus ou moins vivante ou dégradée, mais qui restait concrète, c’est-à-dire à la fois fonctionnelle, multifonctionnelle, transfonctionnelle ». 5 En conclusion l’habitat dépasse l’abri, le logement est plutôt une inscription et une occupation d’un espace, et le fait d’habiter réellement nécessite une dimension humaine et sociale qui le traduit en acte, un ensemble entier. D’après Norberg Schulz 6 , habiter c’est « rencontrer des êtres humains échanger des produits, des idées et des sentiments. Ensuite, il signifie se mettre d’accord certains d’entre eux c’est-à-dire accepter un certain nombre de valeurs communes. Enfin, il signifie être soi-même c’est-à-dire choisir son petit monde personnel ».

Figure 2 Les différentes dimensions du fait d'haiter 4

Henri Lefebvre : Philosophe français, il s’est consacré à la sociologie, la géographie. Henri Lefebvre, Le droit à la ville 1968, réédition Le Seuil 1974, p.25 6 Norberg Schulz : Architecte, historien et théoricien de l’architecture norvégien, 1925-2000 5

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1.2.

Habiter aujourd’hui

A notre époque, l’habitat n’est plus considéré comme le besoin

fondamental

de

l’être

humain en tant que fournisseur du sentiment d’appartenance à une certaine société ou culture ou soimême, Sa compréhension est devenue limitée et bornée aux conditions biologiques, et a perdu son sens et ses spécificités. Ces plusieurs

dernières concepteurs

années, et

urbanistes ont fait un retour sur la notion d’habiter au sens large. Par conséquent, plusieurs espaces sont inscrits dans le cadre d « habitat » tel que les espaces publics, les jardins, les cafés, les quartiers, les espaces de travail…

Figure 3 Habiter aujourd'hui

Aujourd’hui il y a plusieurs formes d’habitat et l’habitat collectif a certainement fait son chemin et a marqué sa place dans l’architecture et l’urbanisme des villes. Malgré que l’habitat collectif aspire une vie d’ensemble communautaire, elle se trouve face à un échec dans sa pratique. 17 | P a g e


« Qu’en est-il de l’habitation à notre époque qui donne à réfléchir ? Partout on parle, et avec raison, de la crise du logement. On n’en parle pas seulement, on met la main à la tâche. On tente de remédier à la crise en créant de nouveaux logements, en encourageant la construction d’habitation, en organisant l’ensemble de la construction. Si dur et si pénible que soit le manque d’habitations, si sérieux qu’il soit comme entrave et comme menace, la véritable crise de l’habitation, d’ailleurs, remonte dans le passé plus haut que les guerres mondiales et que la destruction, plus haut que l’accroissement de la population terrestre et que la situation de l’ouvrier d’industrie. La véritable crise de l’habitation réside en ceci que les mortels en sont toujours à chercher l’être de l’habitation et qu’il leur faut d’abord apprendre à habiter. » Martin Heidegger, Essais et conférences, p.193

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1.3.

Les Types d’habitat

a. L’habitat individuel C’est où réside une seule famille avec un accès spécifique. Sa morphologie diffère d’un pays à un autre et d’une culture à une autre, en fonction de la température et tradition. Elle présente plus que la moitié des logements.

c. L’habitat semi-collectif C’est

la

forme

entre

l’individuel et le collectif. Ce type d’habitat se caractérise par Le groupement superposés

de avec

individualisés

logements des

et

des

accès espaces

extérieurs privatifs.

b. L’habitat collectif

C’est

l’ensemble

logement

de

généralement

superposés, réunis dans un seul bâtiment.

Il

prend

forme

fréquemment dans un immeuble ou

dans

d’immeubles.

un

ensemble

Figure 4 Habitat individuel (Tunis), Habitat semi-collectif (France), Habitat collectif (Sousse)

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2. L’habitat collectif : Un phénomène universel 2.1.

L’avant-guerre

L’habitat collectif a vu le jour avec la révolution industrielle, et avec l’accroissement des populations ouvrières dans les villes. Vers 1889 en France, avec la loi Siegfried, la société des Habitations à Bon Marché est établie. En résultat, les cités ouvrières et les cités-jardins, deux typologies majeures du XIXe siècle, sont établies.

La

première

comporte

deux

fonctions, une résidentielle et une autre industrielle, et elle est construite hors de la ville. La deuxième est conçue selon une forme circulaire en symbiose avec la ville et la campagne et comportant une mixité d’équipements et de services et en offrant des espaces publics et des jardins. Figure 5 Quartier et centre de la cité-jardin

Figure 6 Des ouvriers sortants de la tuilerie de Montchanin-les-Mines (Saône-et-Loire)

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2.2.

L’après-guerre : La pensée moderne

Face à la crise du logement, L’Etat s’est retrouvé devant une urgente nécessité d’une construction rapide et massive pour abriter le maximum de personnes. Peu à peu, au XXe siècle, le mouvement moderne a émergé et avec Le Corbusier, l’architecture est devenue minimale et plus fonctionnelle. C’est l’ère d’un va-et-vient entre les barres et les tours. Cette pensée a présenté une sorte de rupture avec le passé marqué par un bouleversement fondamental dans l’urbanisme des villes. Les grands ensembles d’habitat collectif de cette époque, sont basés sur l’élimination de la rue, la création d’espaces verts et la densification en hauteur.

Figure 7 Maquette du plan voisin de Paris par Le Corbusier, 1925

L’exemple type est la fameuse Cité Radieuse ou Unité d’Habitation du Corbusier à Marseille, elle représente l’idéologie de l’architecture d’après-guerre et d la pensée corbusienne.

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La cité Radieuse, Le Corbusier

Construite entre 1945 et 1952 à Marseille, la Cité Radieuse est une solution au manque de logements sociaux après la Deuxième Guerre mondiale. Le Corbusier a proposé une nouvelle forme de cité : « la cité-jardin verticale » l’architecture

en

s’opposant

pavillonnaire

et

à en

optimisant l’occupation du sol. La cité est construite sous forme d’une barre, surélevée sur 34 pilotis pour libérer le maximum d’espace.

Figure 8 les 5 principes de la cité-radieuse

Figure 9 Construction en barre et orientation permettant l'ensoleillement permanent

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Le Corbusier a rassemblé quatre fonctions majeures de la ville moderne : habitation, travail, fonction culturelle et sociale, et la circulation en forme de couloir qui représente la rue de la ville. La spécificité de ce projet réside dans le fait qu’il regroupe à la fois des logements, un hôtel de 18 chambres et des espaces en commun comportant des équipements sportifs, scolaires et médicaux.

Figure 10 Les différentes fonctions de la cité radieuse

Le but était de ramener l’espace public et de mettre en valeur la vie sociale. Il a créé une rue intérieure marchande tout au long de laquelle ont été aménagés des boutiques, des libraires, des restaurants… Une véritable « ville dans la ville ». Figure 11 La rue intérieure marchande

« Les rues aussi doivent être réintégrées. Dans l’unité d’habitation de Marseille ; à mi-hauteur, Le Corbusier a établi une série de magasins et réintégré ainsi l’activité commerciale dans le lieu de résidence ; il a appelé « rue ces couloirs, véritables rues intérieures. » Bruno Zevi, le langage moderne de l’architecture P.70

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3. L’expérience tunisienne 3.1.

Avant l’indépendance

Avant

l’indépendance,

la

question de l’habitat en Tunisie n’était pas réellement une affaire d’état, le paysage urbain se caractérisait par un étalement spontané, non planifié. Les villes étaient en mutation fréquente. Avec le protectorat français, le paysage urbain a commencé à changer et de nouveaux styles architecturaux sont apparus.

L’habitat

est

devenu

réglementé dans quelques zones avec Figure 12 Répartition des bidonvilles autour de la médina de Tunis pendant la première l’introduction des HBM7 et CMI8. moitié du vingtième siècle

3.2.

Après l’indépendance

À la veille de l’indépendance, le pays est entré dans une phase de reconstruction avec une demande importante du logement, L’État a pris parti dans l’amélioration des quartiers populaires et a opté pour les logements sociaux comme solution. La production de logements était assurée par une variété d’organisations paraétatiques. La première était la S.N.I.T : Société Nationale Immobilière de Tunisie, établi en 1957. Ses opérations ont inclus plusieurs régions et gouvernorats.

7 8

Habitat à Bon Marché Caisse Mutuelle de Crédit Immobilier

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Néanmoins, la demande était plus grande. De 1962 à 1971 l’Etat a opté pour 184000 logements quoique les besoins étaient estimés à 230000. Donc dès les années 70, la nécessité a amené à l’établissement d’une véritable politique d’habitat en matière de réglementaire été juridique et d’appuis financiers. De là, d’autres organismes ont vu le jour notamment : • l’A.F.H : l’Agence Foncière d’Habitat, 1974 • SPROLS : la Société de Promotion de Logements Sociaux, 1977 Les années 80 ont été caractérisées par une prééminence du secteur privé qui a contribué aux deux tiers de la production de logements. Cela a conduit à la prolifération des périphéries des grandes et moyennes villes comme Tunis, Sfax, Sousse… Dès 1990, le principal promoteur public S.N.I.T ne pouvait plus répondre aux demandes de la population et la situation s’est aggravée, entre 1992 et 2016 la S.N.I.T n’a réalisé que 35696 logements, 1500 logements par an en moyenne.

Figure 13 Prototype des immeubles S.N.I.T

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« Je trouve que la transformation est le mot-clé de notre siècle en architecture par ce que tellement il y a des choses faites trop vite et trop mal qu’il faut travailler sur les territoires déjà vécus et le changer en profondeur. » _Jean Nouvel, 23 Février 2016, Faut-il réinventer l’architecture

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B. LA REQUALIFICATION DES ESPACES PARTAGES DANS L’HABITAT COLLECTIF

1. La requalification : Une nouvelle stratégie Cette nouvelle stratégie est venue comme réponse à la pensée de « tabula rasa », elle porte le nom de « remèdes architecturaux » et fait une sorte de rupture avec les architectes fonctionnalistes de l’époque moderne, il ne s’agit pas nécessairement de restaurer ou de rénover, elle consiste en des opérations de réaménagement et de transformation conservant de la spécificité du tissu urbain originel. En 2002, La C.N.H.E.S : Commission Nationale de l’Habitat Economique et Social recommandait « l’intégration de l’habitat ancien » dans « la stratégie nationale de production de l’habitat dans le cadre de la nouvelle politique de la ville ». 9

Quatre thèmes d’intervention étaient sélectionnés, et le quatrième thème était :

« Lotissement des promoteurs immobiliers publics réalisés avant 1956 (HBM, Meljas, etc…) et réalisés entre 1960 et 1985 par la S.N.I.T. Parmi les conditions établies est d « agir localement en évitant le modèle urbain répétitif et la standardisation architecturale systématique ».

Figure 14 La réappropriation de l'habitat ancien 9

Jellal Abdelkafi, Pour une nouvelle stratégie de l’habitat, Réhabilitation de l’habitat et régénération urbaine des centres historiques

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2. La régénération urbaine

Les volumes dans les logements sociaux ont été organisés de façon à ce que les vides entre eux, demeurent des espaces partagés structurant la vie collective des habitants. Mais leur rôle comme organisateur de la communication et support d’activités du groupe a malheureusement disparu. La régénération urbaine a été pensée pour la première fois aux Etats-Unis dans les années 60, elle s’est développée en 1980 à Londres et Barcelone pour être adaptée les années 90 sur tous les territoires urbanisés. Elle consiste en une reconversion des espaces délaissés, en un réaménagement spatial à caractère durable visant tout d’abord la limitation de l’usage de l’automobile en milieu intra-urbain, l’amélioration sensible de l’habitat aux fins sociales, la protection et la sauvegarde de patrimoine culturel ». Cette démarche a pour objectif de transformer les quartiers dans le cadre d’un projet urbain. Elle permet la restructuration des grands ensembles et l’intervention sur son disfonctionnement social.

Figure 15 Reconversion des espaces délaissés

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C. CONCLUSION

La S.N.I.T a certainement résolu un problème majeur de l’habitat en Tunisie, mais toutefois la dimension humaine et sociale a été négligée. L’implantation des volumes a engendré des espaces extérieurs non exploités, délaissés qui formaient un potentiel certain pour l’amélioration des rapports sociaux entre les habitants. Ces espaces destinés à être partagés sont des espaces collectifs assurant la communication à l’échelle du quartier et à l’échelle de l’opération. Ils jouent un rôle important dans la vie communautaire et dans la redéfinition des relations et des limites entre l’espace public et l’espace privé.

SYNTHÈSE Ces espaces partagés sont des éléments structurants dans les ensembles immobiliers et les quartiers. Donc, comment peut-on qualifier ces espaces partagés ? et que pourront-ils apporter aux utilisateurs ?

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« L’espace, Mais vous ne pouvez concevoir, Cet horrible en dedansEn dehors qu’est le vrai espace » _Henri Michaux, Poème « L’espace aux ombrés »

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A. L’ESPACE PARTAGE

1. Généralité 1.1.

L’espace : Un perçu, un conçu, un vécu

En étymologie, l’origine du mot « espace » vient du latin « spatium » qui possède deux significations. D’une part, c’est l’arène, champs de courses, d’autre part, il désigne une durée, un laps de temps. En quelque sorte, ce mot résume les multiples qualités que la notion d’espace met en jeu. Au-delà de la limite géographique, l’espace présente un caractère sensible et plus complexe dans la psychologie de l’Homme. « L’espace réel est celui de la pratique sociale » _Henri Lefebvre10, Production de l’espace Dans son livre « La production de l’espace », Henri Lefebvre annonce deux formes de l’espace. Un espace social construit, produit et projeté. Un autre mental composé de trois dimensions : l’espace perçu, conçu et vécu.

Figure 16 L'appropriation de l'espace 10

Philosophe, géographe et sociologue français, 1901-1991

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L’espace perçu : Constitue une production et une reproduction des ensembles spatiaux qui caractérisent chaque formation sociale. La pratique spatiale assure la continuité entre l’espace perçu et « la réalité quotidienne (l’emploi du temps) et la réalité urbaine (les parcours et les réseaux reliant les lieux de travail, de la vie privée, des loisirs) … » Ibid.p.48 « C’est à partir du corps que se perçoit et que se vit l’espace, et qu’il se produit » Ibid., p.190 Notre vision d’un espace dépend des caractéristiques personnelles de chacun. Mais souvent la perception d’un espace par un individu peut être influencée par les autres à travers les discours et les écrits. L’espace conçu : C’est l’espace comme on le représente. Il est imaginé et puis représenté par les professionnels à partir d’une analyse du vécu pour une production améliorée de l’espace. C’est celui des « savants, des planificateurs, des urbanistes, des technocrates … » Ibid. p.48 L’espace vécu : Pour Lefebvre, l’espace vécu n’est ni l’espace perçu, ni l’espace vécu. C’est l’espace des habitants et des usagers. Lefebvre dit : « Ce n’est pas simplement l’espace perçu qui contient l’espace empirique et les forces sociales de la production, ni l’espace conçu qui en contient les représentations, c’est l’espace de la vie réelle, l’espace d’échange virtuel entre les humains et leurs mondes spatiaux, construits. »11 Donc, l’espace vécu est l’espace de vie, d’habitude, du présent. Il existe par l’appropriation, par l’identification qu’elle que soit temporaire ou permanente. L’espace vécu désigne les expériences, les mémoires individuelles et collectives, les émotions …

11

Henri Lefebvre, Space and Folklore, Tim B. Rogers

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Conclusion : L’espace est une triplicité qui commence par une perception en

passant par une conception pour arriver à une vie. Cette harmonie est le lien qui relie l’homme à son espace et le permet d’exister.

Figure 17 L'espace perçu, conçu et vécu

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1.2.

Le partage : Pour un bien-être collectif

Pour Charles Maccio12, le partage « est une concrétisation de la solidarité, sans laquelle il n’est pas de société fraternelle, et même de société, tout court. » 13 Le partage est l’utilisation conjointe d’un espace ou d’un produit, c’est le processus de division et de distribution. Le partage est le moteur des économies des sociétés il assure le renfoncement des liens sociaux entre les différents usagers. On peut partager une mémoire, une émotion, un repas, une voiture, un espace … Le partage est considéré l’un des éléments fondamentaux du bien-être collectif qui représente le principe : « le plus grand bonheur du plus grand nombre est la mesure du juste et de l’injuste ». Généralement, le bien-être collectif est associé à l’économie et à la prospérité mais en prenant compte le sens du bien-être par l’OMS 14

qui le définit comme « un état de complet bien-être physique, mental et social … »

il devient un tout, un ensemble. En architecture, les concepteurs ont utilisé cette notion de « CO » à travers l’architecture participative, née 1975 au Royaume-Uni, qui implique les habitants avec les architectes dans la conception de leurs logements. Ce concept permet aux habitants de s’approprier leur environnement et les engagent à établir un lien social dans un « vivre ensemble » plus cohérent et convivial. En urbanisme, le « place-making » sert la même idée de participation et de coconception. C’est une sorte d’appropriation et réappropriation des espaces publics par la communauté et les quartiers et consiste à une planification, une conception et un maintien d’un projet commun. La co-construction est l’idée de construire ensemble pour une meilleure valeur de vie.

12

Membre de l’équipe des édition Chronique sociale (maison d’édition de sciences humaines crée en 1892, elle s’est préoccuper de la sensibilisation aux évolutions de la société et l’amélioration d’une vie collective plus solidaire et respectueuse), et l’auteur d’une quinzaine de livres pour une meilleur compréhension des relations sociales. 13 Solidarité par le partage du travail et des revenus, Charles Maccio éd. Chronique sociale, 158 F 14 Organisation Mondiale de la Santé

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2. L’espace partagé : Un troisième lieu 2.1. La

L’espace partagé notion

d « espace

partagé » ou en anglais « shared space » a été développée par l’ingénieur

néerlandais

Hans

Monderman. Il a aspiré pour une revalorisation et restauration de la dimension

humaine.

C’est

un

concept urbain et un espace à vivre, “I don’t want traffic behavior, I want social behavior “_Hans Monderman Ce sont des espaces à usage commun où la dimension humaine est

prise

en

considération.

L’espace partagé est réellement un concept d’ilot ouvert

où les

espaces extérieurs de l’ilot jouent un rôle dans l’enrichissement des liens sociaux et dans la pratique de

Figure 18 Partager l'espace

« partage d’espace ». Ce sont des espaces non bâtis entre des espace bâtis, elle estompe la limite entre la sphère publique et la sphère privée, et aise la transition de l’une à l’autre et participe, ainsi, à améliorer la qualité de vie et la sécurité communautaire. Ces caractéristiques rendent l’espace partagé un troisième lieu. 38 | P a g e


2.2.

Le troisième lieu

Concept théorisé par le sociologue urbain Ray Oldenburg au début dans les années 1980. Oldenburg a développé le « third place » dans un livre portant le nom « The great Good Place », publié originalement en 1989. Le terme « third place » se traduit en français par le troisième lieu ou le tiers-lieu. Dans son livre, l’auteur critique la politique de l’Etat américaine qui a créé deux types de lieu : lieu de travail et lieu d’habitation. Donc il a insisté sur les besoins des individus d’avoir un troisième lieu, considérant la maison le premier lieu, et le travail le second lieu.

a. Espace « neutre » Oldenburg le décrit comme « un terrain neutre dénué d’obligation », 15qui ouvre le champ pour la vie communautaire informelle. Cet espace permet des rencontres et des

opportunités

professionnelles

ou

outre

celles

familiales.

Cette

neutralité assure l’échange informel en conservant

l’indépendance

de

chaque

individu. Chacun a le droit d’aller et venir sans aucune

obligation, et personne n’est requis

de jouer le rôle de l’hôte. C’est comme un niveleur social qui met tous les individus sur le même pied d’égalité.

Figure 19 Espace neutre assurant l'indépendance de chaque individu

Le troisième lieu est vivant, il stimule l’interaction et la découverte grâce à son accessibilité et sa capacité d’accueillir une multitude de pratiques et d’usages différents.

15

Ray Oldenburg, The Great Good Place, Da Capo Press, Cambridge (Massachusetts) 1989, P.89

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b. Espace d’habitué

« Les individus discutent des problématiques de la journée et de bien

d’autres

sujets

de

manière

régulière et informelle, mais sans désordre. »1 L’espace de troisième lieu permet une sorte de stabilité pour ses usagers. Graduellement,

un

sentiment

de

vitalité s’établit dans une sphère d’habitué. On voit se créer des attitudes spontanées et des habitudes

Figure 20 Mark Reigelman "stair square ", New York 2007

quotidiennes. Il facilite les interactions et l’appropriation et offre des services qui assurent son usage.

c. Home away from home

Oldenburg considère le troisième lieu comme un second chez soi où les usagers se sentent comme au foyer. La convivialité

fournie

rapproche

l’ambiance à celle de la maison et du chez-soi. Ce lieu aussi stimule la volonté de se réunir et renforce un sentiment

Figure 21 Comme au foyer

d’appartenance à travers les pratiques quotidiennes, l’existence sociale, les interactions

et les échanges. 40 | P a g e


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3. L’espace partagé entre hier et aujourd’hui

Le concept d’espace partagé n’est pas nouveau. Depuis la formation des sociétés et la naissance des premières villes, les espaces partagés existaient comme des espaces de sociabilité et de visibilité, des zones où les frontières invisibles qui nous séparent sont temporairement abandonnées. Ces espaces ont vu leur apparition avec l’Agora grecque. C’était une zone centrale dans la ville, elle jouait un rôle important dans la vie politique, économique et sociale. Au départ l’Agora était entourée par des maisons privées et était comptée comme extension des maisons et avec le temps ça développé et elle s’est fait entourer par les temples et les sanctuaires pour se transformer en un espace de rassemblements, de culte et de célébrations. Le Forum romain est le parallèle de l’Agora de forme rectangulaire et il est entouré par des portiques. Comporte un mélange de fonctions religieuses et civiles. Au cours des étapes ultérieures, les Forums sont devenus plus définis et clôturés, formants des espaces séparés. Peu à peu ses espaces se sont développés et se sont multipliés. Au Moyen Age on a connu l’apparition des marchés et des souks ; des espaces publics partagés dont le support était les rues et les placettes. Jusqu’à la renaissance ces espaces ont été soigneusement planifiés et réglementés. La période de modernisation, s’est caractérisée par la pensée fonctionnaliste où « Form Follows Function ». Une notion qui a donné la priorité à la vitesse et aux automobiles. Progressivement elle a sapé la relation entre les espaces ouverts et le bâtiment qui les entourent. La nouvelle vision de la ville consistait à élargir les espaces ouverts où de hauts bâtiments étaient érigés, mais sans un autre lien à la ville. Cela a certainement créé des « espaces perdus » où la sociabilité était impossible. 42 | P a g e


Les espaces partagés dans les villes contemporaines sont sous la pression de privatisation, et leur forme physique et sociale est en transformation graduelle menant à une réduction du domaine communautaire. Ils sont devenus des « nonlieux » qui ne supportent aucune expression symbolique, ils sont dénués d’identité, d’habitude ce sont des espaces de consommation, à l’égard des cafés, des centres commerciaux… De l’Agora grecque de l’antiquité aux centres commerciaux de l’époque contemporaine, quelle que soient ses formes, les espaces partagées ont été toujours présents.

43 | P a g e


44 | P a g e


B. LA RUE COMME ESPACE PARTAGÉ

1. La rue entre hier et aujourd’hui Réellement, la rue pour les historiens n’était

pas le centre d’intérêt de leurs

recherches et études, bien qu’elle soit pratiquement l’essence de la ville et de la vie, bien qu’elle possède une histoire riche de valeurs symboliques, et qu’elle est considérée le

théâtre

des

récits

de

l’humanité.

L’historien Maurice Garden compta parmi les pionniers qui s’était intéressé à la rue et à la ville du point de vue urbain.

1.1.

Aperçu historique

Figure 22 La rue, entre hier et aujourd'hui

Depuis l’antiquité, la rue était vedette de l’urbanité pour les civilisations. Sa naissance est venue avec le fameux plan en damier qui est devenu l’inspiration et la référence. Les rues gréco-romaines étaient hiérarchisées par rapport aux différentes fonctions et classes sociales. Au Moyen Age, les rues restaient étroites, sombres, empotées, mais dans lesquelles se déroulaient les achats et les ventes de nourriture, de vêtements, des animaux… et non pas dans les constructions. L’insalubrité et l’insécurité prédominaient, et pavaient le chemin pour une transformation lente et radicale au XVIIe siècle à Londres et à Paris un siècle plus tard avec Haussmann. Après l’industrialisation, la ville a été caractérisée par l’ouverture des grandes percées, la mise en scène des monuments et les places et l’élargissement des rues avec l’introduction des voitures. Avec les architectes fonctionnalistes au début du XXe siècle, la pensée de Haussmann a été approfondie et mise en application et la ville est devenue réglementée. L’usage de la rue est devenu purement technique. 45 | P a g e


1.2.

La rue : Objet d’expérimentation

Dans un premier lieu, Jean Loup Gourdon définit la rue : « comme une voie circulée dont les bords sont construits. » Cette formule est loin de réduire le vrai sens et usage de cet artefact. La rue fait

l’objet

chercheurs

d’étude

de

(architectes,

plusieurs urbanistes,

sociologues...) en intéressant chacun dans son domaine et selon ses profits. Elle interroge les sciences humaines et les arts en tant qu’élément fondateur des villes et un support de sociabilité. Une alternance

entre

une

configuration

spatiale et une autre emblématique, ce

Figure 23 Entre les bâtiments

qui lui permet d’être un lieu polysémique et polymorphique.

Gourdon continue et dit « Tout espace allongé entre des bâtiments n’est pas une « rue », comme tout vide urbain n’est pas une place ». Dans une même perspective, l’architecte et théoricien Camillo Sitte souligne le fait que « penser la rue, c’est depuis toujours penser deux choses à la fois qui s’opposent et qu’elle associe, les faisant travailler ensemble »16.

16

Sitte Camillo, L’Art de bâtir les villes, Paris 1996

46 | P a g e


La rue deviendrait un amalgame, une combinaison entre deux échelles antagonistes mais complémentaires. Un équilibre qui doit survivre pour l’existence de la rue entre : • Changement et permanence • Public et privé • Mouvement et établissement

Figure 24 L'amalgame de la rue

47 | P a g e


• Deux Pensées opposées sur la rue o Le refus de la rue « corridor »

Mené principalement par Le Corbusier, ce refus de la rue héritée a pour but de créer un nouveau paysage aux villes d’après-guerre et faire une sorte de rupture. En fait vue le contexte historique de cette période, il y

avait

une

volonté

commune

d’imposer un nouvel urbanisme en abandonnant la rue traditionnelle ou « le chemin d’âne » comme l’avait appelé Le Corbusier. De ce point, la rue et remplacée par la voie et les fonctions sont espacés fin d’offrir aux villes

la

verdure,

le

soleil,

respiration…

une Figure 25 Dessin personnel de Le Corbusier, 1929

o Critique du refus de la rue « corridor » En 1961 Jane Jacobs écrit son livre « The Death and Life of Great American Cities 17 » dont il a éventuellement marqué le questionnement sur les villes contemporaines. Jacobs exprime son rejet du mouvement moderne par la description et l’analyse de son quartier et offre une nouvelle vision des rues et la manière qu’elles doivent être. A la fin, elle insiste que les rues doivent être animée, plus habitée « de façon continue »18

17 18

Déclin et Survie des Grandes Villes Américaines Jane Jacobs

48 | P a g e


1.3.

Retour à la rue

a. Le frontage pour reconquérir la rue Le frontage est la surface comprise entre l’alignement des façades et la chaussée. Cette notion a été créée au Québec, puis elle a été développée aux EtatsUnis, Australie et l’Angleterre. Elle a joué un rôle important dans le langage urbain des anglophones. Le mot est emprunté au mot anglais « frontage » qui signifie « façade ».

Figure 26 Le frontage d'après Nicolas Soulier

Son utilisation a été proposée pour la première fois en 2012, par l’architecteurbaniste Nicolas Soulier dans son livre Reconquérir les rues : exemples à travers le monde et pistes d’actions, il soulignait « Il est difficile de se battre pour quelque chose qui n’a pas de nom »19. Il le définit aussi par trois éléments : • Frontage privé • Frontage public • Ligne de frontage

19

Nicolas Soulier, Conférence 15 octobre 2014

49 | P a g e


Soulier considère le frontage comme un outil d’intervention pour la requalification et la revalorisation des rues. Lorsqu’il est bien approprié, il contribue à apporter une ambiance aux usagers de la vie riveraine 20 en leur permettant d’habiter l’espace au sens d’occuper. « Les frontages présentent des avantages non seulement pour les riverains, mais aussi pour les passants, quand ils contribuent à un meilleur équilibre entre les différents usages et renforcent l’attractivité des lieux. Ils peuvent participer au plaisir de se déplacer à pied ou en vélo, car ils offrent aux piétons ou aux cyclistes des parcours riches en détails, rassurants et confortables, et potentiellement des lieux où l’on peut s’arrêter à l’écart du flux. » _Nicolas Soulier, De la voie circulée à la rue habitée, 2015

Figure 27 Appropriation de la rue par les extensions

20

Les gens et les bâtiments qui bordent la rue

50 | P a g e


b. L’ilot ouvert pour repenser la densité

L’ouverture de l’ilot a commencé au début du XXe siècle avec le mouvement moderne. Aux années 80, l’architecte-urbaniste Christian Portzamparc théorisait et formait peu à peu le concept de l’« ilot ouvert ». L’ilot ouvert était une réponse au bloc haussmannien et les cours intérieures, distingué par sa forme qui permet sa traversée. Il se défini par le rassemblement des bâtiments

autonomes

autour

d’une

rue « traditionnelle »,

et

par

une

hiérarchisation entre les espaces publics, semi-publics et privés. Ce concept offre une nouvelle dimension entre l’habitant, l’immeuble et le quartier. Le plan est basé sur l’aménagement fragmenté, détaché des volumes dans l’ilot autour d’une rue intérieure. Cette fragmentation permet une fluidité et un estompage des limites de l’ilot. La rue traditionnelle, multifonctionnelle, découpe l’ilot et conduit à une discontinuité des façades permettant la création des échappées visuelles et de nouveaux espaces partagés à son intérieur. Le concept de l’ilot ouvert est une forme de revalorisation et de réintégration de ses espaces, à travers les rues intérieures, les jardins partagés et l’exploitation des « entre-bâtis ».

Figure 28 Les principes de l'ilot ouvert

51 | P a g e


Figure 29 Les trois types de l'ilot d’après Christian Portzamparc

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53 | P a g e


2. Rue vécue : La configuration emblématique 2.1. La rue : Lieu symbolique Par métonymie, (« c’est une figure de style qui, dans la langue ou son usage, utilise un mot pour signifier une idée distincte mais qui lui est associée. »21), La rue peut signifier l’ensemble des habitants, des commerces et des piétons de la rue. En étymologie, l’origine du mot rue vient du latin « ruga » qui se signifie « ride », en faisant référence au sillon. Par analogie, la ville devient un visage expressif avec des « rides » qui lui associent une identité et une qualité unique.

a) La spatio-temporalité

Figure 30 La relation interdépendante espace-temps

« Un certain mouvement du temps assure l’existence du spatial et le fait bouger alors même qu’il semble le paradigme privilégié du stable ». _Cauquelin Anne, Essai de philosophie urbaine p.63 De ça, on peut constater que par le mouvement du temps s’établit l’espace, la rue, évolue et devient reconnaissable. La rue s’identifie par une succession d’évènements répétitifs, le temps permet à l’homme de célébrer son passé, son présent et son futur. Réciproquement, la rue génère le temps. Le déplacement et le mouvement dans l’espace par les individus nécessite une inscription des expériences, ce qui permet l’identification du temps en des moments dans sa mémoire consciente et non consciente.

21

Wikipédia : La rue

54 | P a g e


b) La rue, lieu de mémoire

Comme la mentionnait Darouich22, la mémoire est intimement liée à l’espace. La mémoire est, en fait, « l’avenir du passé »23, elle est la charnière qui relie l’espace et le temps. La mémoire collective est l’arme de l’humanité pour lutter contre la perte de son identité commune et individuelle. La rue est un lieu de mémoire, c’est un lieu qui historiquement était un instrument urbain pour l’expression symbolique de la puissance du peuple et des empereurs, politiquement, patrimonialement, culturellement, économiquement… C’est là où les individus témoignent leur mémoire collective et créent un ensemble d’autres.

Figure 31 The tank man, Chine 1989 22 23

Un poète palestinien, 1941-2008 Paul VALERY, Cahier, Bibliothèque nationale (France) 1956

55 | P a g e


c) La rue palimpseste

Un palimpseste est un manuscrit sur un parchemin déjà utilisé, et c’est le cas de la rue. Par analogie, la rue, considérée comme un palimpseste urbain, est une réécriture, une reconstruction et une stratification spatiale temporelle et sociale. Néanmoins, « une mémoire urbaine sans projet »24 entraine la muséification de la rue et la rend figée et immobile dans le temps. Donc, une dualité entre permanence et changement 25 doit exister afin d’assurer une lecture continue et fluide du tissu urbain. C’est l’alternance entre l’accumulation historique et le renouvellement qui conduit à l’évolution des rues et de ses usagers. En effet, le présent, avec toutes ses pratiques quotidiennes, est le lien entre l’empreinte du passé et du futur, ce qui rend la rue à la fois éphémère et immortelle. « Les rues doivent être constamment en mouvement, parcourues, utilisées pour que sa morphologie puisse avoir un impact sur les relations sociales. » _ Jane Jacobs

Figure 32 La rue palimpseste, mur de Berlin

24 25

La ville palimpseste, Wahab dans Accueil le 4 Novembre 2016 Devillers, 1998

56 | P a g e


2.2.

La rue : Lieu de vie

a) Plateforme de sociabilité

Hugo a tout mentionné quand il dit : « La rue est le cordon ombilical qui relie l’individu à la société ». La rue était et sera toujours le support des interactions des sociétés, c’est l’espace de rencontre et d’échange culturel et commercial, de la prospérité des rapports sociaux et de l’harmonie. La polyvalence des activités que possède la rue lui donne une qualité sociale. Les activités, l’identité et les relations attribuent à la rue une dimension culturelle et sociale qui, d’après Hugo, fait de nous des citoyens.

Partage Rencontre Echange Détente Flânerie Déambulati on

Figure 33 La dimension socioculturelle de la rue

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b) Plateforme de liberté • Les festivités

La rue, où se rassemblent les gens pour célébrer leurs festivals et fêtes nationales, religieuses, traditionnelles… C’est le théâtre culturel, la rue se fait scène pour les célébrations avec les citoyens comme acteurs.

Figure 34 Festival de parfum,Figure 35 Mardi Gras Parade, Figure 36 Barcelone Vietnam Etats-Unis

Gracia

Festival,

• Les manifestations

La rue, des fois, demeure une

plateforme

pour

les

manifestations et les actes de résistance, elle est devenue l’espace d’expression politique, culturelle, religieuse…

Figure 37 La révolution tunisienne, 2011

58 | P a g e


c) Les galeries d’art Les rues sont des galeries d’art à ciel

ouvert, elles sont les poumons des artistes cherchant à donner la vie aux rues et à ses acteurs. Des musiciens, des danseurs, des peintres colorent les espaces et apportent une ambiance festive, sous le cadre de « street art ».

Figure 40 Street dance

Figure 38 Les sous-ponts, Tunis 2019

Figure 39 Street music

On ne peut pas parler de « street art » sans parler de Djerba, le musée à ciel

ouvert, où ses murs ont été transformés en tableaux pour plusieurs artistes tunisiens et étrangers, et Dream City, prenant place à la médina de Tunis qui accueillent différentes installations d’art contemporain.

Figure 42 Djerba Hood, Artiste: El Seed 2014

Figure 41 Dream city, Tunis

59 | P a g e


2.3.

La rue support d’identité locale a. La symbolique du lieu

La symbolique de l’espace est un élément indispensable pour le bien-être social. En effet l’usage quotidien et habituel développe chez les individus un sentiment d’appartenance qui se traduit par l’appropriation des espaces et des rues.

Ce

processus

d’appropriation

permet une sorte d’identification de la rue, « c’est-à-dire, lui fournissent des significations individuelles et sociales à travers des processus d’interaction. Par cette interaction symbolique, la personne et le groupe se reconnaissent dans l’environnement et s’auto-attribuent ses qualités comme bases de leur identité. » 26.

Les mobiliers urbains, les balcons, le décor, la pratique… font de la rue une base de l’interaction sociale et symbolique, et le vécu lui donne une qualité et un sens. Figure 42 Identification de la rue

26

Enric Pol, Segi Valera_ Symbolisme de l’espace public et identité sociale 1999

60 | P a g e


b. L’identité : une expérience locale « L’avenir d’un pays ne peut pas être le simple prolongement de son histoire » _ Les identités meurtrières, Amine Maalouf

Réellement, l’identité est une seule et chaque personne ou groupe possèdent plusieurs appartenances avec un dosage spécifique à chacun. Elle se compose de deux héritages, « … : l’un, « vertical », lui vient de ses ancêtres, des traditions de son peuple, de sa communauté religieuse ; l’autre, « horizontal », lui vient de son époque, de ses contemporains », et c’est le dernier qui apparait être le plus déterminant. Ici, Maalouf insiste sur l’idée que, nous partageons nos identités avec des étrangers, plus que nous les partageons avec nos ancêtres. Cela en fait, surligne que l’identité sociale est essentiellement reliée à notre vie quotidienne et nos pratiques dans un espace qui est devenu un lieu symbolique en l’appropriant. Donc, la pratique de la rue, en tant que support de sociabilité, joue un rôle important dans la construction de l’identité sociale urbaine, et de ça elle devient une expérience locale.

Figure 43 L'identité et la rue : entre l’héritage vertical et l’héritage horizontal

61 | P a g e


62 | P a g e


3. La rue partagée 3.1.

Amalgame dialectique a. Dehors/Dedans :

« Le dedans, c’est qui est dans son sac de peau. Le dehors, c’est tout le reste » _Jacques Lacan27. Le dedans alors est plus personnel, intime et limité et le dehors est plus partagé, public et vaste. Néanmoins, une liaison est établie entre ces deux pensées à travers la rue en tant qu’espace d’entre-deux.

La

rue,

un

espace

transitionnel entre l’extérieur et l’intérieur, lui permet de vivre le confort du dedans dans le dehors et le confort de dehors dans le dedans par les activités spatiales qu’elle offre et par les extensions de l’intérieur.

Elle

peut

être

à

l’intérieur d’un immeuble ou elle peut avoir des fonctions supposées intérieures.

Figure 44 La transition entre le public et le privé

27

Psychiatre et psychanalyste français (1901-1981)

63 | P a g e


b. Privé/Public :

Privé : « Chez moi : Le lieu sur lequel j’exerce mon emprise, c’est le lieu privé par excellence »28 Public : « Ces lieux n’appartiennent à personne mais ils appartiennent à tous » Cette dualité est certainement plus complexe pour les concepteurs et les urbanistes, où il serait difficile de marquer les limites de chaque élément. Néanmoins depuis les premières civilisations la rue a eu le pouvoir de porter un mélange de ces deux notions, malgré qu’elle soit considérée comme un espace public. En fait le privé n’est pas nécessairement l’opposé de ce qui est public, c’est plutôt plus personnel et intime favorisant la singularité. Les rues sont des espaces de vie, de partage d’expression et de liberté qu’elles soient individuelles ou collectives.

Figure 45 Dualité privé/public

28

Psychologie de l’espace, Abraham A. Moles et Elisabeth Rohmer, 1998

64 | P a g e


3.2.

La rue seuil

La signification de la notion « seuil » dépasse la simple définition : « Dalle ou pièce de bois qui forme la partie inférieure de l’ouverture d’une porte ; entrée d’une maison »29 . Le seuil, dans la ville contemporaine, est en fait une interface de transition, de séparation qui joue le rôle d’une articulation plus que d’une rupture, de « l’expérience mobile du piéton ». Il peut être un simple espace intermédiaire comme il peut offrir une ambiance en donnant une autre perception. La rue, en tant qu’outil de transition, est considérée un seuil habité qui assure une continuité et une fluidité de passage de l’extérieur vers l’intérieur. La rue ouvre aux habitants la possibilité de se déplacer de leurs sphères publiques vers leurs sphères privées.

Figure 46 Vire l'urbain à travers l'urbain

29

Wikipédia

65 | P a g e


3.3.

La rue : un séjour « collectif »

Chez soi ou ailleurs, séjournez est une pratique fondamentale pour l’homme depuis le séjour de l’homme primitif jusqu’à notre séjour actuel. Cependant, la notion de séjour dépasse les limites physiques et domestiques, l’appropriation d’un espace le fait un séjour individuel ou collectif, public ou privé. De ce fait la rue, générateur d’interactions humaines, devient un séjour collectif, un champ de sociabilité. Elle présente un étalement du séjour domestique et assure la continuité entre l’extérieur et l’intérieur des logements en tant que seuil. Les usagers (habitants) peuvent habiter cet espace polyfonctionnel et renforcer leurs relations sociales et d’une manière ou autres, se sentent « chez-soi ». Cet espace estompe les limites entre notre chez-soi et celui des autres, rendre plus fluide les pratiques quotidiennes des habitants, il devient un séjour extériorisé pour tous habitants.

Figure 47 La rue en tant d'un séjour collectif

C. CONCLUSION :

En conclusion la rue partagée est un équilibre entre le privé et le public et le dehors et le dedans. Elle estompe la ligne séparant ces deux sphères et elle demeure un espace de transition et une extension du séjour domestique. Ces qualités présentent une potentialité à réinvestir permettent aux habitants d’établir leurs rapports sociaux et de créer une identité spécifique à eux. 66 | P a g e


67 | P a g e


A. ANALYSE REFERENTIELLE ET CONCEPT

1. Les Hautes Forme de Paris

Dans

la

carde

d’une

réhabilitation d’une grande partie de Paris au milieu des années 1970, la « Régie Immobilière de la Ville de Paris » et le « Plan de Construction »

ont

lancé

un

concours pour une opération de plus de 16 000 logements et 150 000 m² d’activités économiques et un réaménagement du XIIIe arrondissement.

Figure 48 Le site

68 | P a g e


Christian Portzamparc a proposé la conception de 209 logements dans six bâtiments à hanteurs variés, un ensemble d’immeubles, une rue et une placette au lieu d’une projection d’un seul volume. Il représente la première réflexion du concept d « îlot ouvert » que l’architecte développera plus tard dans les années 80. Figure 49 Proposition de portzamparc

Figure 50 Entre l'iolt fermé et l'ilot ouvert

Figure 51 La rue intérieure et la placette

69 | P a g e


Le projet des hautes formes est considéré comme le manifeste d’une

nouvelle

architecture

matérialisant une rupture radicale avec les constructions monotones des années 60, et présente un renouvellement du « vocabulaire urbain ». Le projet est réalisé par le travail sur le vide et l’espace défini entre

les

bâtiments.

L’espace

intérieur est sculpté à travers les échelles variés des immeubles et les « échappées » entre les volumes. Figure 52 Création des échappées entre les volumes

Figure 53 Hauteurs variés

70 | P a g e


L’architecte a intégré des formes « efficaces » pour

rendre

« lisible ».

l’espace

Un

arc

qui

marque l’entrée de l’ilot et des linteaux qui relient les immeubles et délimitent symboliquement

le

quartier. Figure 54 Utilisation des arcs et des linteaux

L’ensemble s’organisent intérieure permet

des

autour

volumes d’une

rue

« traditionnelle »

qui

un

prolongement

du

quartier et une hiérarchisation des espaces. Ce projet offre des « lieux urbains intimes et commun à la fois »30. La rue, les galeries, la placette offrent aux habitants des espaces pour la circulation, la détente, les rencontres. Ils leur permettent de se promener, de jouer, de « vivre ensemble ».

30

Figure 55 Une rue et des galeries pour la détente et la circulation

Christian Portzamparc

71 | P a g e


2. Rénovation urbaine Lormont

Le quartier de Génicart, connait un renouvellement urbain. Il consiste principalement en logements collectifs et sociaux et accueille environ 10 500 personnes et 50 % de la population de Lormont. Les tours du complexe résidentiel ont été initialement conçues par Jean Fayeton et Francisque Perrier et construites entre 1960 et 1975.

Figure 56 Présentation du site

72 | P a g e


Figure 57 plan masse et maquette 3D

« Tirant parti de toutes les opportunités offertes par la nécessité d’intervenir sur les bâtiments, le projet suit une stratégie globale visant à rendre les blocs urbains plus complets grâce à l’architecture, tout en maintenant le paysage ouvert ». 31Ceci est réalisé grâce à la transformation des espaces publics et privés en espaces verts, en installations sportives et en une zone entièrement piétonne.

Les unités de logements se distinguent graduellement les unes des autres ainsi que l’espace public. À travers l’utilisation des allées et la hiérarchisation du public et du privé, les espaces collectifs non exploités sont réduits. Ce programme de rénovation offre, une réhabilitation et une identification

des

bâtiments

existants et un meilleur espace commun équipé. Figure 58 Les trois interventions

31

LAN architecture, Press Release Juin 2015

73 | P a g e


From no-man’s land to urban park Parallèlement au renouvellement des

bâtiments,

Les

architectes

travaillaient sur l’amélioration des espaces publics et les esplanades entre les tours. L’esplanade

Saint-Hilaire

est

définie comme un espace commun extérieur qui offre une amélioration de la circulation et crée un équilibre avec la vaste végétation. Figure 59 Parc urbain

Cette esplanade est définie par une aire de jeux pour enfants, créant ainsi un espace d’interaction et de communication entre la jeune population du quartier.

Figure 60 Avant et après

74 | P a g e


Le

terrain

a

été

développé par BASE à l’aide d’une niveaux,

structure facile

à

trois

d’accès,

intitulé « Quartier général ». Les

deux

premiers

niveaux sont utilisés comme des aires de jeu pour les enfants avec le troisième niveau fonctionnant comme une terrasse publique. Ceci attire les familles et stimule les activités communautaires dans le quartier.

Figure 61 Composantes de la structure ajoutée

Figure 62 La terrasse publique

75 | P a g e


« Grâce au projet, nous prévoyons de remédier aux conséquences

de

la

réhabilitation plus progressive du public vers le privé, ainsi que

la

réduction

mauvaise

et

utilisation

la des

espaces communautaires …. Tous ces aspects sont contraires au

principe

de

base

Figure 63 La vie communautaire du projet

des

lotissements. » Cet établissement unique constitue une source de fierté pour les résidents La structure surélevée sur des pieds inclinés est formée par une ossature en bois avec des panneaux métalliques perforés créant une surface partiellement transparente au centre de l’aire dédiée aux jeux pour enfants.

Figure 64 La structure ajoutée "Quartier général"

76 | P a g e


Figure 65 Dimensions

77 | P a g e


3. DE CITADEL, Almere

Le quartier « De Citadel » est inscrit dans le plan urbain conçu en 2000 par Rem Koolhas de la ville Almere créé dans les années 1970 dont le centre est resté vide pour être aménagé plus tard. Christian Portzamparc était désigné par koolhas pour la conception de l’ilot situé au centre de la ville, où une continuité des rues

commerçantes

piétonnes

a

été

demandé. Figure 66 Présentation du site

Au cœur de la ville, Portzamparc manifeste le concept de l’îlot ouvert et crée quatre blocs traversés par deux rues piétonnes qui entrecroisent sur une place centrale.

78 | P a g e


Le projet se caractérise par une hiérarchisation des espaces sur plusieurs niveaux, comprenant 35 000 m² de surfaces commerciales et 10 000 m² de surfaces résidentielles.

Figure 67 L'implantation du projet

Figure 68 Principe de composition

Les deux rues au niveau du sol, entièrement piétonnes, permettent l’accès aux trois blocs de commerces et de restaurants. Un sous-sol dédié aux voies routières, pistes cyclables et un garage d’accès ouvert au sol.

79 | P a g e


Figure 69 Circulation

Le

projet

exemple

est

de

un

mixité

considérée comme une de ses

forces.

Il

l’équilibre

tient

entre

différentes

à les

pratiques

sociales. La

cohérence

des

quatre blocs ainsi que les rues piétonnes donnent au site une qualité urbaine et lui permet d’être un centre public

en

pratiques

stimulant

les

sociales

et Figure 70 Système de couches

commerciales.

80 | P a g e


Pour Christian Portzamparc la rue est un élément essentiel pour la conception des ilots ouvert et pour le fonctionnement de la société et des fonctions. « La rue qui règle la limite entre le privé et le public ou organise le commerce foncier, est aussi une œuvre collective ouverte à l’aléatoire et l’inconnu de demain, elle peut être rebâtie et transformée par morceaux, elle est la multiplicité tenue dans la plus simple unité. » _Christian Portzamparc, PCA-STREAM interview 2014 Les espaces dédiés au public sont équipés et aménagés afin d’améliorer et faciliter l’usage pour les habitants et le public. Les bancs, les terrasses des restaurants et le grand escalier extérieur situé dans la place, permettent la détente et les interactions des piétons.

Figure 71 Mixité des fonctions

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82 | P a g e


B. CADRE CONTEXTUEL :

1. Sousse : Situation géographique et limites 1.1.

Situation

Sousse, troisième pôle démographique de la Tunisie, est une ville portuaire située au centre-Est du pays. Elle est limitée au Nord par Mehdia et Zaghouan, à l’Est par la mer méditerrannée au Sud par Monastir et Mahdia et à l’Ouest par Kairouan.

Figure 72 Situation

83 | P a g e


1.2.

Évolution du tissu urbain de Sousse

a. La période arabo-islamique

C’est à l’époque antique que revient le premier noyau urbain de la ville de Sousse. Hadrumète, Sousse antique, devient l’une des principales villes de la province romaine d’Afrique. Au VIIe siècle, une médina commence à se développer avec l’arrivée des Arabes et connaît une prospérité avec les Turcs au XVIe siècle. À la fin du XIXe siècle l’espace urbanisé est limité par l’enceinte actuelle de la médina qui a été inscrit en 1988 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco32.

b. La période coloniale

Avant 1881 la médina comptait à peine 8600 habitants. Avec l’installation du protectorat, la population a augmenté et le territoire urbain a dédoublé. « Sousse a acquis des terrains autour de la médina et plus particulièrement dans le centre, autour du port, de la gare et des casernes » 33 . Contrairement à la médina, le nouveau centre, suivant le modèle européen, est plus aéré et ouvert sur son extérieur. En 1950, la ville comptait 48 170 habitants.

c. La période contemporaine

Au lendemain de l’indépendance, la ville coloniale connait une dégradation et perd sa valeur. Les habitants de la médina ont occupé les zones résidentielles parallèlement avec une population d’origine rurale. Dans le cadre d’une stratégie de désengorgement du centre-ville, de nouveaux centres urbains ont vu le jour. On

32

United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization République tunisienne, Commune de Sousse, Plan d’aménagement urbain de la commune de Sousse : rapport de présentation, 2007 P.25 33

84 | P a g e


a remarqué certaines extensions « anarchiques » et d’autres planifiées par différentes acteurs publics ou privés. Pendant les années 1960 et 1970, le secteur touristique en plein essor est venu de contribuer aux extensions territoriales. Dès 1970, de nouveaux centres à des intervalles proches surgissent entre le centre-ville jusqu’à Hammam Sousse. Elles sont généralement destinées à la catégorie plus aisée.

Figure 73 Le tissu urbain de Sousse de 1881 à 2000

85 | P a g e


2. Zone et support d’intervention 2.1.

Quartier Khzema : Situation

Entre les années 1970 et 1987, on a assisté à la création du quartier Khzema dans le cadre d’une politique de décentralisation urbaine entre Sousse et Hammam Sousse ; un nouveau centre qui représente l’un des premiers centres planifiées faisant partie de la zone touristique de Sousse.

Sousse

Figure 74 Situation Khzema

86 | P a g e


2.2.

Choix du support d’intervention : Immeubles SNIT

Khzema a. Justification du choix Après plusieurs recherches, notre choix s’est focalisé sur l’ilot des immeubles S.N.I.T situé à Khzema Est. Le choix de l’îlot est justifié par la présence de caractéristiques urbaines qui rendent la requalification de cet îlot justifié et efficace, citons : • Son emplacement stratégique à proximité de la zone touristique et des différents services, • Son accessibilité et sa bonne desserte par les transports en communs • Sa viabilité : L’îlot construit pendant les années 70 souffre d’une mauvaise organisation et répartition des volumes ce qui a gêné un « vide » urbain, actuellement délaissé, non exploité et dépourvu de toute activité sociale et communautaire.

Figure 75 implantation du site d’intervention

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Le chantier a commencé samedi

24

le Août

1974 sous la tutelle

du ministère des affaires intérieures.

Figure 76 Immeubles S.N.I.T Khzema

88 | P a g e


b. Voies, nœuds et accessibilité L’îlot, support de cadre d’intervention, est délimité par 2 voies véhiculaires : la voie secondaire avenue Marrakech du côté nord-est et la Route Nationale 1 du coté nord-ouest. L’accès se fait seulement par ces deux voies.

Figure 77 hiérarchie des voies

89 | P a g e


c. Les points repères L’emplacement de l’îlot offre une proximité aux différents équipements et services. Il se trouve à proximité de plusieurs équipements culturels, économiques, administratifs… Du côté Ouest, se trouve deux grands équipements commerciaux : Carrefour et Aziza. Du côté Nord se trouve la municipalité du Khzema et le collège Ibn Zied. Du côté Est se trouve une polyclinique, un marché, une mosquée et une école primaire.

Figure 78 Les points de repères du site d'intervention

90 | P a g e


d. Flux L’axe routier RN1 est la route la plus fréquenté par les transports routiers en commun puisqu’il relie les principales agglomérations urbaines et économiques : Tunis, Sousse, Sfax et Gabés. La voie secondaire Avenue de Marrakech est actuellement utilisé par les véhicules d’apprentissage de conduite qui a encombré le flux.

Figure 79 Flux piéton et véhiculaire

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e. Relevé et photos du site

Figure 80 Relevé et croquis

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Figure 81 Etude de la cellule

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L’unité est composée de dix blocs Les bâtiments ont été conçus en bande

Figure 82 Etude de l'unité existante

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96 | P a g e


3. Conceptualisation et concept 3.1.

Parti architectural

a. Les intentions/Objectif En se basant sur les analyses des immeubles existants, notre intervention consiste en : • Une requalification de l’espace extérieur • Une réintégration de la rue « traditionnelle » • Une Création d’un espace de transition qui estompe la limite entre le privé et le public • La reconstruction d’une identité D’après les notions étudiées et exposées dans la première phase de ce travail, nos choix se sont orientés vers la création d’une rue partagée qui sera le support du lieu de vie et de rencontres informelles pour les habitués et qui permettera de revivre l’ensemble et de reconstruire le paysage de la parcelle.

b. Le programme

Figure 83 les entités du programme

97 | P a g e


O

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99 | P a g e Figure 84 La genèse du projet


100 | P a g e Figure 85 les ambiances spatiales


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103 | P a g e


Conclusion générale

La morphologie de l’habitat collectif à travers le temps a entrainé des espaces extérieurs et des vides délaissés, mal appropriés et non adaptés aux usages et aux pratiques des habitants. Dans ce mémoire on a cherché une requalification et une redéfinition de ces vides en des espaces partagés supportant la vie collective et assurant les interactions entre les habitants pour une meilleure qualité de vie et un meilleur environnement social. On va essayer de dépasser les stéréotypes standards de l’habitat collectif comme simple dortoir, dans le but d’interroger la dimension polysémique des espaces extérieurs en tant que lieux de vie et de partage. Dans ce contexte, la rue comme extension des logements, est un outil urbain offrant des qualités favorisant le partage, la rencontre et la sociabilité. La rue comme moyen de transition devient un seuil habité assurant une continuité et une fluidité de passage entre deux univers : le public et le privé. Ce travail a été axé autour de l’exploitation maitrisée des espaces extérieurs et leurs potentialités dans l’objectif d’une mise en valeur des ensembles immobiliers à usage d’habitat collectif.

104 | P a g e


Références bibliographIques

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M

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Table des matières CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

INTRODUCTION PROBLEMATIQUE METHODOLOGIE

CHAPITRE 2 : HABITER AUJOURD’HUI, HABITER AUTREMENT

A.

L’habitat collectif.......................................................................................... 15 1.

2.

3.

Essai de définition ..................................................................................... 15 1.1.

Qu’est-ce qu’habiter ? ....................................................................... 15

1.2.

Habiter aujourd’hui ........................................................................... 17

1.3.

Les Types d’habitat ............................................................................ 19

a.

L’habitat individuel ............................................................................ 19

b.

L’habitat semi-collectif ...................................................................... 19

c.

L’habitat collectif ............................................................................... 19

L’habitat collectif : Un phénomène universel ........................................... 20 2.1.

L’avant-guerre.................................................................................... 20

2.2.

L’après-guerre : La pensée moderne ................................................. 21

L’expérience tunisienne ............................................................................ 24 3.1.

Avant l’indépendance ........................................................................ 24

3.2.

Après l’indépendance ........................................................................ 24

111 | P a g e


B.

La requalification des espaces partagés dans l’habitat collectif ................ 29 1.

La requalification : Une nouvelle stratégie ............................................... 29

2.

La régénération urbaine............................................................................ 30

C.

Conclusion..................................................................................................... 31

CHAPITRE 3 : L'ESPACE PARTAGÉ : UN CATALYSEUR DE LA VIE SOCIALE

A.

L’espace partagé .......................................................................................... 34 1.

2.

3. B.

Généralité.................................................................................................. 34 1.1.

L’espace : Un perçu, un conçu, un vécu ............................................ 34

1.2.

Le partage : Pour un bien-être collectif ............................................. 37

L’espace partagé : Un troisième lieu......................................................... 38 2.1.

L’espace partagé ................................................................................ 38

2.2.

Le troisième lieu ................................................................................ 39

a.

Espace « neutre » .............................................................................. 39

b.

Espace d’habitué................................................................................ 40

c.

Home away from home ..................................................................... 40

L’espace partagé entre hier et aujourd’hui .............................................. 42 La rue comme espace partagé ..................................................................... 45

1.

2.

La rue entre hier et aujourd’hui ................................................................ 45 1.1.

Aperçu historique .............................................................................. 45

1.2.

La rue : Objet d’expérimentation ...................................................... 46

1.3.

Retour à la rue ................................................................................... 49

a.

Le frontage pour reconquérir la rue .................................................. 49

b.

L’ilot ouvert pour repenser la densité ............................................... 51

Rue vécue : La configuration emblématique ............................................ 54 2.1.

La rue : Lieu symbolique .................................................................... 54 112 | P a g e


3.

C.

a.

La spatio-temporalité ........................................................................ 54

b.

La rue, lieu de mémoire ..................................................................... 55

c.

La rue palimpseste ............................................................................. 56

2.2.

La rue : Lieu de vie ............................................................................. 57

a.

Plateforme de sociabilité ................................................................... 57

b.

Plateforme de liberté......................................................................... 58

c.

Les galeries d’art ................................................................................ 59

2.3.

La rue support d’identité locale......................................................... 60

a.

La symbolique du lieu ........................................................................ 60

b.

L’identité : une expérience locale...................................................... 61

La rue partagée ......................................................................................... 63 3.1.

Amalgame dialectique ....................................................................... 63

a.

Dehors/ !dedans ................................................................................ 64

b.

Privé/Public ........................................................................................ 65

3.2.

La rue seuil ......................................................................................... 65

3.3.

La rue : un séjour « collectif »............................................................ 66

Conclusion :................................................................................................... 66

CHAPITRE 4 : COMMENT GÉRER LE PLEIN ET LE VIDE EN ARCHITECTURE

A.

Analyse réferentielle et concept ................................................................. 68 1.

Les Hautes Forme de Paris ........................................................................ 68

2.

Rénovation urbaine Lormont .................................................................... 72

3.

DE CITADEL, Almere .................................................................................. 78

B.

Cadre contextuel : ........................................................................................ 83 1.

Sousse : Situation géographique et limites............................................... 83 1.1.

Situation ............................................................................................. 83 113 | P a g e


2.

3.

1.2.

Évolution du tissu urbain de Sousse .................................................. 84

a.

La période arabo-islamique ............................................................... 84

b.

La période coloniale........................................................................... 84

c.

La période contemporaine ................................................................ 84

Zone et support d’intervention................................................................. 86 2.1.

Quartier Khzema : Situation .............................................................. 86

2.2.

Choix du support d’intervention : Immeubles SNIT Khzema ............ 87

a.

Justification du choix ......................................................................... 87

b.

Voies, nœuds et accessibilité............................................................. 89

c.

Les points repères ............................................................................. 90

d.

Flux ..................................................................................................... 91

e.

Relevé et photos du site .................................................................... 92

Conceptualisation et concept ................................................................... 97 3.1.

Parti architectural .............................................................................. 97

a.

Les intentions/Objectif ...................................................................... 97

b.

Le programme.................................................................................... 97

c.

Les concepts....................................................................................... 98

3.2.

Genèse du projet ............................................................................... 99

CONCLUSION GENERALE REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES TABLE DES MATIERES TABLES DES FIGURES

114 | P a g e


115 | P a g e


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