Rapport De Synthese De La Recherche Action Sur Le Tuseme

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RAPPORT DE SYNTHESE DE LA RECHERCHE-

ACTION SUR LE TUSEME

Burkina Faso, Tchad et Sao Tomé et Principe

Dr Amado KABORÉ

Chercheur Principal, Institut des Sciences des Sociétés (INSS)/CNRST, Burkina Faso

Février, 2024

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2.1.Évaluationdes activitésetlefonctionnementdes Clubsdans lestroispaysdela rechercheaction....................................................................................................................................................21

2.2Évaluationduniveaud’atteintesdesobjectifsauBurkinaFaso,auTchadetàSTM...24

2.3Approche eteffetsdedel’approche TUSEMEsurl’éducation desfillesetlapromotion delamasculinitépositiveauBurkinaFaso,auTchadet STP

2.3.1Approchedelamasculinité

2.3.2.Analysedeseffetsdelamiseenœuvredel’approcheTUSEME...................................29

2.4.PrincipauxobstaclesdesClubsetlamiseenœuvredel’approche.....................................31

3.1.Lesprincipalesleçonset

3.2.Conditionsdemiseàl’echelle

3.2.1.Pland’actionsopérationnellespourleBurkinaFaso Error! Bookmark not defined.

3.2.1.1PlanactionsopérationnelpourleTchad ............................................................38

3.2.1.2

ii TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS iii RÉSUMÉEXÉCUTIF................................................................................................................1 LISTEDESFIGURESETTABLEAUX ........................................Error! Bookmark not defined. LISTEDESACRONYMESETABRÉVIATIONS 5 INTRODUCTION 7 CHAPITREI:OBJECTIFS,MÉTHODOLOGIEETREVUEDOCUMENTAIRE...........................11
Objectifsdelarecherche............................................................................................................................11 1.2Méthodologie 12 2.Revuedocumentaire 15 2.1
filles........15 CHAPITREII
DESPRINCIPAUXRÉSULTATSDELARECHERCHE-ACTION 21
1.1
Delamiseenœuvredesclubspourlapromotiondelascolarisationdes
:RÉSUMÉ
27
positive............................................................................................28
CHAPITREIII:LEÇONSAPPRISESCONDITIONSDEMISEAL’ECHELLE 34
lesbonnespratiques..............................................................................34
.................................................................................................................35
propose
etPrincipe.................................43 CONCLUSION 47 BIBLIOGRAPHIE...................................................................................................................48 ANNEXES.............................................................................................................................51
Pland’actionopérationnel
pourSaoTomé

REMERCIEMENTS

La présente étude a bénéficié du soutien financier du CRD et du KIX-GPE.Néanmoins, les idées et les opinions présentées dans ce document ne représentent pas nécessairement cellesdecesorganisations.

L’étude aétémenée dans lecadredupartenariat entre leForumdes Éducatrices Africaines (Souslasupervision deBityDIENE)etleLaboratoire deRecherche surlesTransformations Économiques et Sociales (LARTES-IFAN) pour le projet «Les normes de genre et les résistances auchangement dans l’éducation enAfrique».

La production de cerapport synthèse a été possible grâce à la mobilisation de nombreux acteursdans cestrois(03)paysàsavoirleBurkina Faso,leTchadetleSaoToméetPrincipe (STP).

Dans un premier temps, nous adressons nos remerciements au Forum des éducatrices africaines (FAWE)/WASROnotammentàDrBityDIENE,coordinatriceduFAWE-WASROet FatimataKANE,chargéedesProgrammespourleurprofessionnalisme etleurdétermination àvoirceprojetarriver àsontermeetdansles délaisimpartis.

Ensuite, nos remerciements vontàl’endroit des chercheurs Payspour leur engagement et leurdisponibilité. Jevousremerciepourlaconfiance,l’appui technique etscientifique pour labonneconduite decetteétude transnationale.

Aussi, nous exprimons notre reconnaissance aux responsables des antennes nationales du FAWEduBurkina Faso,duTchadetdeSaoToméetPrincipepourleurassistance etl’appui technique etlogistique.

Enfin, nous adressons nos remerciements aux autorités administratives, coutumières et religieuses, aux responsables des établissements scolaires enquêtés et tous les acteurs de l’éducation qui ont participé à cette étude, pour le soutien technique, l’accueil et la contribution inestimable

Nous n’oublions pas de remercier les élèves surtout les membres des clubs, les parents d’élèves, les communautés locales, les acteurs scolaires et les acteurs institutionnels pour leuradhésion auxobjectifsdel’étude pours’être prêtés ànosquestions

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RÉSUMÉ EXÉCUTIF

Cette recherche-action aétéréalisée dans uncontextedefacteurspersistants desinégalités degenre dans etpar l’éducation auBurkina Faso, auTchadetauSaoToméetPrincipe.Elle s’inscrit dans lamiseenœuvredel’approche TUSUME1,unprocessus d’autonomisation des fillesetdesgarçons,pour leurpermettredecomprendreetdesurmonter lesproblèmesqui freinent leurdéveloppement académique etsocial.

L’objectif général de larecherche est deproduire des données nouvelles sur lesrésistances et/ou les facteurs etles dynamiques favorables au changement pour l’équité etl’égalité de genre dans l’éducation.

Dans les trois pays concernés, l’objectif dela recherche est de conduire un changement de comportement durable en faveur de l’éducation des filles et l’égalité de genre en vue de permettre auxfilles d’aller àl’écoleetd’y rester etderéussir. Aceteffet,une méthodologie alliantlarecherchequalitativeetl'analysedecontenusontétéutilisées danslecadredecette recherche-action. Lesdonnées obtenues àpartirdel'analyse documentaireetdutravailsur le terrain ont apporté des informations qui contribuent à l'élaboration du présent rapport final.Lapremière phase comprendlesanalyses documentaires desinformations relatives à l'étude sur les pratiques novatrices qui favorisent la persévérance scolaire et la transition des filles vers les établissements d'enseignement secondaire et supérieur en Afrique subsaharienne. Ladeuxième phase comprend lepilotage, lacollectededonnées primaires etlarédaction d'unrapport concernantletravailsurleterrain. La démarche utilisée a consisté en une recherche documentaire et à la réalisation d’une enquête qualitative auprès desacteurs/trices clésdelapromotion del’éducation des filles, particulièrement de la mise en œuvre de l’approche TUSEME (clubs, chef-fe-s

1 TUSEME signifie « exprimons-nous sans gêne » en langue Swahili

1

d’établissements scolaires, parents d’élèves, ONG/associations, délégation spéciale, direction encharge del’éducation desfilles,etc.).

Au Burkina Faso, les principaux résultats de l’étude indiquent que la mise en œuvre de l’approche TUSEMEdonne desrésultats notables.

- Tousles clubsinstallés ontétémisen placedans huit établissements scolaires de la région duCentre (Ouagadougou) etduCentre Sud(MangaetGuiba).Seulement deux sur leshuitclubs ontpuorganiser des activitésjusque-là. Lesactivitésontporté sur uneconférenceetunthéâtre forum.

- Onnoteaussi unfortengagement delacommunautéscolairedans lamiseenœuvre del’approche etlabonne appropriation decelle-cipar lesmembresdesclubs.

- L’existence d’un mécanisme de suivi et d’évaluation des activités des clubs permettant unemeilleureréorientation desactionssurleterrainenvuedemeilleurs résultats.

- Unchangement observable chezlesbénéficiaires àtravers l’amélioration delaprise de parole, prise de conscience de la nécessité de transformations des rapports inégalitaires de genre, développement du leadership et de la capacité à pouvoir négocier, développement de l’esprit de cohésion, d’entraide, de solidarité et de persévérance, plus de connaissance pour faire face à certains fléaux sociaux (grossesses précoces ou non désirées, mariage d’enfants, etc.) entravant la scolarisation delajeune fille,etc.

AuTchad,lesrésultats del’étude montrent despoints desatisfaction:

- L’outilTUSEMEesttrès bienadopté, apprécié parlesacteurs.

- Des changements positifs de comportements ont été observés bien que la mise en œuvrenefassequecommencer.

- Les effets de l’action sur la masculinité positive sont appréciables. Pour les bénéficiaires, TUSEMEaouvertl’esprit desenfants etatransformélesparents etleur permetd’avoirconfianceenleursfilles.

AuSaoToméetprincipe, lesprincipaux résultats relevéssont:

- la mise en œuvre du modèle Tuseme connait des évolutions non négligeables en termes de mobilisations des acteurs scolaires et de changements de comportement

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des acteurs scolaires (enseignants, filles et garçons) en matière de la promotion d’égalité desexeetlascolarisation desfilles.

- lesécolesenquêtées sontglobalement bienéquipées avecdestoilettes séparées pour les filles et les garçons (100%), un accès à l’eau (80%), à l’électricité (100,0%).

Malheureusement, les écoles secondaires à São Toméne disposent pas de cantines scolaires.

- Sur l’évaluation de l’impact des clubs TUSEME, l’étude met en évidence des appréciations positivesavec100%desélèvesquiconsidèrent quelemodèleauneffet positif sur l’amélioration de l’estime de soi chez les filles à l’école tandis que globalement, 100% des enseignants interrogés l’apprécient positivement. Toutefois, ilressort des données qu’une grande partie des parents 85% ne sontpas encoreau courantdel’existence desclubsTUSEMEainsi queleursfondements.

- Les données qualitatives montrent que la mise ál’échelle et la continuité des clubs TUSEMEàtravers les écoles, devrapasser par lacapitalisation des connaissances et des expériences, son appropriation par les acteurs institutionnels et éducatifs, le renforcement du financement, ainsi que l’implication des acteurs communautaires (ONG,associations deparents d’élèves, l’association desétudiants) dans lesactivités développées.

En somme dans les trois pays, l’impact de la mise en œuvre de l’approche TUSEME sur l’éducation des filles et la promotion de la masculinité positive commenceà être visible.

TUSEMEcommenceàimpacterlecadre scolaire. Pour ce qui est des défis et difficultés relevés, on note de nombreux qui sont d’ordre socioculturel,institutionnels, économiquesetsontdesvéritables freinsàlascolarisation des filles.

Dans les trois pays, il faut noter qu’il existe quelques défis et enjeux de mise en œuvre de l’approche TUSEME.Ils’agit entre autres de laprise encomptedu plan d’actions des clubs

TUSEMEdansleplanning desétablissements etlespolitiques etstratégies del’éducation. Le financement des plans d’actions des clubs ainsi que l’extension de TUSEMEdans d’autres établissements etvilles restent des défis majeurs. Les enjeux sont la non appropriation et adhésion des acteursainsi quelanonimplicationdetoutesles parties prenantes.

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- Ces différents éléments mettent en évidence une dynamique positive en faveur de l’approche TUSEME comme une stratégie très efficace pour la promotion de l’éducation des filles, même si des barrières persistent encore. Les améliorations observées doivent être imputées à une prise de conscience des filles et des autres acteurs du fait de leur participation active dans les clubs (TUSEME) et l’apport significatif des programmesetinitiatives depromotiondel’éducation desfilles.

- Inversement, la persistance de barrières appelle à un engagement plus fort de la communauté et des autorités politiques en faveur de l’éducation des filles, le renforcementdescapacitésdesacteursàlamiseenœuvredeTUSEME,sonextension ainsi qu’une mobilisation des ressources importantes aideront àbriser cesbarrières etàatteindre lesobjectifs.

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LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS

AME Associations desMères Educatrices

APD AidePublique auDéveloppement

APE Associations desParents d’Elève

Azly Association Zak-La-Yilguemdé

BEP Brevetd'EtudesProfessionnelles

BEPC Brevetd'EtudesduPremierCycle

COGES ComitédeGestiondes Etablissements Scolaires

CP1 Cours Préparatoire PremièreAnnée

DGESS DirectionGénérale des EtudesetdesStatistiques Sectorielles

DPEIEFG Direction de la Promotion de l’Éducation inclusive, de l’Éducationdes fillesetdugenre

EADE EnfantsetAdolescents enDehors del’École

EAE ÉcoleAmiedesEnfants

EAGLE Analyse de l’éducation pour l’apprentissage et l’équité à l’échelle mondialeutilisant lesdonnées delaMICS

EG ÉgalitédeGenre

EGI EgalitedeGenre etInclusion

EQAmE ÉcoledeQualitéAmiedesEnfants

FAWE Forumdes éducatrices africaines

GHM Gestion hygiénique des menstrues

INPG Institut dePromotiondeGenre

IST InfectionsSexuellement Transmissibles

IVG Interruption VolontairedeGrossesses

LARTES-IFAN Laboratoire de Recherche sur les Transformation

EconomiquesetSociales-Institutfondamentald’Afrique noire

MECC Ministère del’ÉducationCulture etScience

MENAPLN Ministère de l’Education Nationale, del’Alphabétisation etde laPromotiondesLangues Nationales

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MENPC ministère del’Éducationnationale etdelapromotioncivique

MICS Enquêtepar grappes àindicateurs multiples

OCHA Office for the Coordination of Humanitarian Affairs

ODD ObjectifsdeDéveloppement durables

ONG Organisation NonGouvernementale

PASTOR Programmed'Appui Structurant deDéveloppement Pastoral

PDSEB Programmede développement stratégique de l’éducation de base

PIET ProgrammeIntérimaire del’EducationauTchad

PIET ProgrammeIntérimaire del’EducationauTchad

PND PlanNationaldeDéveloppement

PSDEBS PlanStratégique de développement del’éducation de base et del’enseignement secondaire

PTF Partenaires Techniques etFinanciers

RESEN Rapport d’EtatduSystèmeÉducatifNational

SSEZDS Stratégie nationale de scolarisation des élèves des zones à fortsdéfissécuritaires auBurkina Faso

STP SãoToméetPrincipe

SWEED Sahel WomenEmpowermentandDemographic Dividend

UNFPA Fondsdes Nations UniespourlaPopulation

UNICEF Fondsdes Nations unies pourl'enfance

VIH/SIDA Virus de l’immunodéficience humaine/ syndrome d’immunodéficienceacquise

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INTRODUCTION

La transformation socio-économique du continent exige de garantir qu’aussi-bien les filles que les garçons, les femmes que les hommes participent à une éducation les habilitant àdevenir un nouveau citoyenafricain, agent de changement efficacepour le développement durable de l’Afrique. Le droit des filles à l’éducation est réaffirmédans lesengagements internationaux etrégionaux telquelesODD4et5,éducation2030,CESA 16-25 et sa stratégie égalité de genre, l’agenda 2063. Ces engagements sont pris en compte dans les plans sectoriels nationaux de l’éducation. Toutefois, après plusieurs années d’interventions (2015-2020), les statistiques montrentles réalisations en demiteinte.LesdonnéesDMEdel’UNESCOrévèlentquelesdisparités persistent danspresque touslespaysafricainsetilaétéconstatéquelapauvretéetl’extrêmepauvretéenmatière d’éducation estplus prononcée chezlesfillesquechezlesgarçons. Ilaétéaussi souligné que les disparités entre les sexes s’accentuent au furet à mesure qu’on avance dans le système éducatif ce qui se traduit par la diminution du nombre des filles passant d’un niveauàunautreainsi queletauxd’achèvement.

Par ailleurs, le Tchad, un pays de l’Afrique centrale qui compte environ 16 millions d’habitants, dont52%sontdesfemmesn’estpasdureste.Lepaysfaitfaceàdenombreux défis en matière de développement humain, de sécurité, de stabilité politique et de changement climatique.

L’éducation est un secteur clé pour le développement du pays, mais il souffre d’un manque de ressources, d’infrastructures, de personnel qualifié et de gouvernance. Le pays affichedes indicateurs éducatifs parmiles plus faibles aumonde, avecuntaux net descolarisation de46% auprimaire, 32%ausecondaire et2%ausupérieur en2018.

Lesfillesetlesfemmessontparticulièrement désavantagées dans lesystèmeéducatif,en raison de facteurs socio-culturels, économiques et environnementaux qui limitent leur accès,leurmaintienetleurréussite àl’école.

Ces facteurssetraduisent pardes disparités degenre importantes àtouslesniveaux du système éducatif. Selon l’annuaire statistique scolaire 2021-2022 du ministère de l’Éducation nationale et de lapromotion civique(MENPC),letaux brut de scolarisation desfillesauprimaireestde82,1%, contre100,9%pourlesgarçons.L’indicedeparitéest de 0,81 au primaire, 0,60 au moyen et 0,40 au secondaire. Le taux d’achèvement du primaire est de 40,0% pour les filles, contre 54,1% pour les garçons. Le taux

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d’alphabétisation des femmesâgées de 15ans et plus est de 28,1%, contre 57,6% pour leshommes.

Cesdisparités varientégalement selonlesprovinces, leszonesrurales ouurbaines etles groupes ethniques oureligieux. Les provinces dela bande sahélienne affichentles taux de scolarisation des filles les plus faibles, tandis que celles du sud du pays sont plus favorablesàl’éducation desfilles.Leszonesrurales sontmoinsdotées eninfrastructures et en personnel éducatif que les zones urbaines. Les groupes minoritaires ou marginalisés, commelesnomades,lesréfugiés oulespersonnes vivantavecunhandicap, sontplus exposés àl’exclusion scolaire.

Faceàcesdéfis,leTchads’est engagé àpromouvoirl’égalité degenredans l’éducationen ratifiant des conventions internationales comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ou l’Agenda 2030 pour le développement durable éducatif. Le pays aégalement adopté des politiques nationales commelePlan intérimaire del’éducation (2018-2020) prorogé en2024. Ces politiques visentàrenforcerl’accès,laqualité, lapertinence etlagouvernance dusystèmeéducatif, entenant comptedesspécificités degenre.

Par ailleurs, le Tchad bénéficie du soutien de plusieurs partenaires techniques et financiers, commel’UNESCO, l’UNICEF,la Banque mondiale oul’Union européenne, qui appuient lamiseenœuvred’actions enfaveurdel’éducation sensible augenre.

Malgré cesefforts,ilreste encorebeaucoupàfairepourgarantir ledroitàune éducation dequalité pourtoutes les filles etlesfemmesauTchad. Ilest nécessaire de renforcer le cadre juridique et institutionnel, de mobiliser davantage de ressources financières, de développer desstratégies innovantes etadaptées aucontextelocal,derenforcerlesuiviévaluationdesactionsmenéesetdefavoriserlaparticipation desfillesetdesfemmesaux processus décisionnels.

La promotionde l’éducation des filles est partie intégrante des agendas internationaux etrégionaux notammentles ObjectifsdeDéveloppement Durable (ODD)4et5,l’Agenda del’éducation 2030 etl’Agenda 2063 de l’Unionafricaine oùles engagements en faveur dudroitdel’éducation desfillesontétéréaffirmés.

Ces engagements sematérialisent auBurkina Faso parlapriorité delascolarisation des filles inscrite dans les plans décennaux de développement de l’éducation des deux dernières décennies. En effet, le Programme de développement stratégique de l’éducation debase (PDSEB)réalisé de2012à2021 avaitpourobjectifmajeurd’assurer

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lascolarisation primaireuniverselle àl’horizon2021.Ellevisaitparallèlement àgarantir latransition entre leprimaire et lemoyenàl’horizon 2025 ;cequipermettrait defaire de l’enseignement de base une obligatoire pendant dix (10) pour toutes les couches sociales. Pour parachever cette mouvance, le pays s’est doté, en 2022, d’un Plan stratégique de développement de l’éducation de base et de l’enseignement secondaire (PSDEBS,2021-2025). Ils’agit d’unnouveau référentiel quiapourambitionlapoursuite des efforts en matière de réduction des inégalités de sexe dans l’enseignement secondaire en prenant en compte l’éducation en situation d’urgence définie dans la Stratégie nationale de scolarisation des élèves des zones à forts défis sécuritaires au Burkina Faso (SSEZDS)pour la période de2019-20242 Enoutre, la Stratégie nationale d’accélération de l’éducation des filles pour la période 2011-2021 et la création d’une

Direction delapromotionde l’inclusion scolaire, de l’éducation des filleset dugenre en 20163 au sein du Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotiondes Langues Nationales (MENAPLN)traduisent manifestement cettevolonté politique depromouvoirl’éducation des filles.

Malgré cesefforts,le taux d’achèvement scolaire des filles en 2023 au Burkina Faso est caractérisé par des contrastes entre les cycles,passant de 59,8 %au primaire à 33,1 % au post-primaire et seulement 18,2 % au secondaire (DGESS/MENAPLN, 2023). Ces données montrent queles engagements etleseffortsfournis peinent àse traduire dans lesfaits.

Á São Tomé par exemple, le paysage éducatif s’est beaucoup amélioré ces dernières années grâce à plusieurs facteurs: les engagements de l’État santoméen auprès des compromis internationaux, notamment avec la ratification du protocole de Maputo en 2019,laConvention desdroitsdel'enfanten1991etlaCharte AfricainesurLeBien-Etre en2019. Ensuite, cecontexteestégalement marquépar uneaugmentation considérable des dépenses publiques en d’éducation quisont passés de65,9 milliards en2002, á325 milliards de dollars en 2010. En 2020, 63% des dépenses courantes sont allouées à l’éducation (selonlesiteduministère desFinances).

2 https://cneptbf.org/spip.php?article54 consulté le 23 novembre 2023

3 Décretn°2016 -435/PRES/PM/MENAdu31mai2016 portant organisation du Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation

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En outre, le contexte du paysage éducatif santoméen est marqué par une forte augmentation del’accèsdesfillesàl’éducation. Parexemple,letauxbrutdescolarisation desfillesau1ercycledusecondaireaaugmenté de48,3%en2014à67%en2017etreste élevé à plus de 105%. Au contraire, le taux d'abandon scolaire au niveau du deuxième cycle du secondaire a connu une légère baisse de 24% en 2014 à 5% en 2017. Ces résultats pour le moindre encourageants reflètent les efforts des gouvernements santoméens pour l’amélioration dusecteurdel’éducation.

Cependant, malgrélespointspositifssoulignés ici,ilestimportantdenoterqueSãoTomé etPrincipedemeuretoujoursunpaysdépendant despartenaires techniques etfinanciers (LaBanque Mondiale, le FMI,l’UNICEF),cequilimitelaréalisation des plusieurs projets liés ál’éducation, dans la mesure oùlepays connaitdes restrictions financières. Cela se traduit entre autres par des limitations en termes d’amélioration des infrastructures scolaires (eau potable, accès á l’électricité, écoles clôturées, disponibilité des cantines scolaires). Par ailleurs, malgré les points positifs du système éducatif santoméen soulignés antérieurement, laquestion dumaintien et delaréussite des filles àl’écolese heurte encore àdes difficultés relevant de plusieurs ordres :social, culturel, matériel et psychologique. Dans le contexte santoméen, les filles sont les plus susceptibles d’abandonner l’école en raison des grossesses précoces :selon l’enquête MICS en 2016, 85,7% desfillesmèresde12à17ans ontabandonné l’école.

FAWEsouhaite intégrer le modèledes écoles sensibles au genre. A travers laformation des élèves et autres acteurs sur le TUSEME au Burkina Faso pour promouvoir l’autonomisation àtravers l’égalité desgenres etlesuccèsdes fillesàl’école. Ils’agit de:

- créerunleadership transformationnel chezlesfillesetderenforcerleur confiance etleurestimedesoiafindeleurpermettredesemaintenirdans lesystèmeéducatif etd’acheverleurcursus scolaireavecsuccès; - organiser des théâtres forum etautres projets artistiques pour leur permettre de développer leurtalentcachéetdeparticiperàladéfensedeleurs droits(éducation, santé sexuelle etreproductive, prévention delaviolence,etc.); - créer des clubs dans ces écoles où les enfants peuvent organiser des activités de sensibilisation et de plaidoyers afin de changer les attitudes et les mentalités en véhiculantplus d’images positives desfillesauxbénéfices deleurautonomisation.

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Lamobilisationdesconnaissances sefaitàtraversuneapprocheparticipative,innovante etadaptative, reposant surdes méthodesdecollectededonnées, departage derésultats etderenforcementdecapacités.

Les enseignements tirés de la recherche-action serviront de base pour avoir une vue d’ensemble sur les enjeux de l’éducation des filles et les bonnes pratiques en matière d’égalité degenreenmilieuscolaire auBurkinaFaso,auTchadetàSTP

CHAPITRE I : OBJECTIFS, MÉTHODOLOGIE ET REVUE DOCUMENTAIRE

1.1 Objectifs de la recherche

La recherche-action sera réalisée avec des acteurs de l’éducation, des parents, des apprenants etdela communautédemanière générale. Ellevised’une manière générale àproduire desdonnées nouvellessurlesrésistances et/oulesfacteursetlesdynamiques favorables au changement pour l’équité et l’égalité de genre dans l’éducation dans les troispays.

Plusspécifiquement, larecherche-action poursuit lesobjectifsci-dessous :

- accompagner la mise enœuvre du TUSEMEet voirtoutce que celaapporte aux élèves

- voircommentleTUSEMEpeut jouersurlamasculinitépositive ;

- suivre et étudier la mise en œuvre des plans d’action des clubs pour tirer des enseignements ;

- faire un diagnostic sur la masculinité toxique et identifier les facteurs de résistance auchangement ;

- identifier lesfacteursfavorablesàlamasculinitépositive.

- Faire une analyse de la mise en place d’un TUSEME pour les garçons et de sa faisabilité.

- Étudierlaquestion delacontinuitédansl’application desacquisissusduTUSEME, autant dans la pédagogie que lors de l’absence définitive des enseignant(e)s marraines/parrains desclubsTUSEME.

Lesquestions derecherchesontlessuivantes :

- Est-ceque le TUSEMEajoué un rôlesur les résistances (opposition) de certains enseignants (surtouthommes)auchangement decomportement?

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- Est-cequeFAWEaatteint sonobjectif derenforcerlaconfianceetl’estimedesoi des filles afin de leur permettre de se maintenir dans le système éducatif et d’achever leurcursusscolaire avecsuccès. ?

- En ce qui concerne le modèle et son enseignement, que faudrait-il faire différemment?

1.2 Méthodologie

L’étude sebase surlarecherchedocumentaire etune enquête qualitative. Larecherche documentaireaconsistéàl’exploitation desdocumentsenlienaveclamise en place des clubs TUSUME et la scolarisation des filles. Elle s’appuie sur les analyses documentaires des informations relatives à l'étude sur les pratiques novatrices qui favorisent la persévérance scolaire et la transition des filles vers les établissements d'enseignement secondaire etsupérieur au Burkina, auTchadetàSTP

L’enquête qualitativeaétéréalisée auprèsdesacteursclésdelapromotiondel’éducation des filles etdes clubs TUSUME.Des entretiens individuels ont été doncréalisés auprès des acteurs scolaires, des acteurs institutionnels, les communautés locales et les ONG/associations. Desdiscussions degroupeontétéconduiteségalement aveclesélèves (garçons etfilles)membresdesclubs TUSEME.Enoutre, labiographie (viades récitsde vie)des marraines/parrains ou enseignant-e-s, des enfants scolarisés et déscolarisés a été retracé. Letableau 1 ci-dessous donne les détails des cibles concernés par l’enquête qualitative.

Les entretiens ont été enregistrés et transcrits. La synthèse de ces transcriptions a été élaborée etleurcontenuafaitl’objetd’analyse.

Au Burkina Faso, l’enquête qualitative a été réalisée auprès des acteurs clés de la promotionde l’éducation des fillesetdes clubs TUSUME.Desentretiens individuels ont été donc réalisés auprès des acteurs scolaires, des acteurs institutionnels, les communautés locales et les ONG/associations. Des discussions de groupe ont été conduites également avecles élèves (garçons etfilles) membres des clubs TUSEME.En outre,labiographie (viadesrécitsdevie)desmarraines/parrains ouenseignant-e-s, des enfants scolarisés etdéscolarisés aétéretracé. Letableau 1ci-dessous donne lesdétails descibles concernésparl’enquête qualitative.

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Tableau 1 : Acteurs interviewés selon les modes de collecte au Burkina Faso

Groupes de cibles

Marraines/parrains

(enseignants/enseignantes) si enseignants (4 femmeset4hommes)

Filles scolarisées (1filleàidentifier lorsduFG ouGD)

Filles

devie

devie

devie Chefs.f.es d’établissements secondaires

provinciale de l’enseignement secondaire duZoundweogo

Association desparentsd’élèves ausecondaire

Notes : EI=Entretien individuel ; FG=Focus group

Au Tchad, nous avons travaillé avec 62 filles/femmes et 19 hommes dont des enseignants.es, des élèves filles et garçons, des chefs d’établissement, des parents d’élèves etmèresd’élèves ainsique desfillesdéscolarisées.

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Nombre Techniques de collecte
filles 4 FG Élèves
4 FG
Élèves
garçons
8 Récit
8 Récit
déscolarisées 8 Récit
8 EI DPIEFG 1 EI Direction
1 EI
8 EI Délégation spéciale (mairies) 2 EI ChefscoutumiersManga 1 EI FAWE 1 EI Azly 1 EI

Tableau 2 : Acteurs interviewés selon les modes de collecte au Tchad

Groupes cibles

Autorités éducatives

Chefs d’établissement

Enseignants.es, parents d’élèves,

Total

Notes : EI=Entretien individuel ; FG=Focus group

A STP, la collecte a concerné des données discursives et pertinentes à travers des entretiens semi-structurés, desfocusgroups dediscussion etdes récitsdevie.Desoutils adaptés ont été administrés à une diversité d’acteurs en vue de recueillir des informations approfondies sur leurs expériences, leurs appréciations et leurs perceptions sur les interactions entre normes sociales de genre et l’éducation des filles. Àceteffet,unguide d’entretien aétéélaborépourchaque catégorie decible.

Tableau 3 : Effectifs d’élèves et des enseignants enquêtés par sexe à STM

Groupes cibles

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Nombreréalisé Techniques
decollecte
OSC PTF
en
31 EI Clubs TUSEME. 20
Association
20 EI Fillesbénéficiaires Enseignantes 10 FG
Partenaires demise
œuvre
Associations deparents d’élèves
des mèresd’élèves
81
Nombreréalisé Techniques decollecte Garçons 24 Focusgroup Filles 40 Focusgroup Enseignantes 16 EI Enseignantes 16 Récitdevie Ensemble 108

Notes : EI=Entretien individuel ; FG=Focus group

2. Revue documentaire

2.1 De la mise en œuvre des clubs pour la promotion de la scolarisation des filles

Dans les trois pays touchés par la recherche action, des initiatives ont été développées dans lamiseenœuvredel’approche TUSEME.

Au Burkina Faso, on note l’amélioration du maintien et de la réussite des élèves, particulièrement les filles. Ainsi, « dans les établissements scolaires, les enfants sont organisés en clubs où les capacités, les connaissances etles compétences surles thématiques de l’éducation sexuelle, du mariage d’enfants, des droits et des devoirs de l’enfant, des mutilations génitales féminines et du genre sont renforcées afin qu’ils puissent s’exprimer, sensibiliser leurs pairs et ainsi défendre leurs droits » (IBCR,2023 :34).

Les clubs « deen-kan » (« la voix des enfants ») mis en place depuis 2014 avec l’accompagnement de l’UNICEF dans tous les ordres d’enseignement participent à ces initiatives. Ils sont fortement impliqués dans les actions de sensibilisation dans les établissements scolaires. Ces clubs animés par les élèves eux-mêmes connaissent la participation à lafoisdes filles etdes garçons (Educo,2017) Toutefois, «une personne adulte deréférence, généralement une enseignante ouun enseignant deprofession, est affectéeauprès dechaqueclubpour encadrer lesenfants danslamiseenœuvredeleurs activités.Au seinde l’établissement, leclubdeen-kan agit commelafaîtière desclubs, et en fonction des problèmes que l’on souhaite résoudre, des sous-clubs sont créés. Ces sous-clubs peuvent porter sur desthématiques, telles que lesviolences oul’excellence à l’école,oualorssurdes questions environnementales. Laconstitution etlamiseenplace decesclubssontlaissées aulibrechoixdesétablissements, etdesmesures sontmisesen œuvre en fonction des problèmes identifiés » (IBCR, 2023 : 34). Les clubs Deen Kan jouent un rôle dans (i)la socialisation de l’élève, (ii)leur participation communautaire, (iii)l’amélioration deleurs apprentissages, (iv)l’exercicedu droitàleurparticipation et (v)lalibération deleurexpression. Ensomme,ilspréparent lesfutursleaders.

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Au Tchad, on relève une diversité aux plans ethniques, religieux et culturels. Cette diversité affecteles relations de genre. Le faible statut des femmesetdes filles est une caractéristique communedanslepaysaupointoùlesinégalités degenre sontancréesen profondeur dans la société. Ces inégalités sont présentes dans tous les domaines et représentent un défi quant au respect des droits des filles et des femmes et au développement dupays (DAI, Rapport Tchad 2021).L’index des inégalités genre utilisés auniveau international aidentifié leniveau alarmant des inégalités entre lesfemmeset les hommesmais aussi d’autres analyses. Selon l’Écart Global de Genre (Gender Global Gap Index, 2021) du Forum Économique Mondial qui considère quatre domaines : la participation et les opportunités au niveau économique, les résultats en éducation, la santé etlasurvie etl’autonomisation politique, leTchadestclassé 148e sur156pays. Pourl’Index del’Inégalité deGenre duPNUD(IIG, 2021),quicombinedes indicateurs de santé sexuelle et reproductive, l’éducation, la participation politique et économique, le paysoccupela160ème position sur162.

L’index SIGI (Social Institution Gender Index, 2020)del'UNESCOclasse leTchad dans la catégorie des pays avec un niveau élevé d’inégalités de genre. Le SIGI considère cinq aspects :la discrimination des femmeset des filles au niveau du droit de la famille,de l’intégrité physique, la préférence pour les garçons (la discrimination des filles dans l’éducation, le travail des mineurs et ledroit à la naissance) et le droit àla terre etaux autres biens.

Selon lerapportde l’étude surles normessociales etéducation desfilles(UNGEI,2021), lePIET(2021),leProfilgenre (2021),MICS EAGLE(2022),leTchadprésente lestauxles plus alarmants d’inégalités de genre malgré une légère amélioration en 2022 susmentionnées. 27% de taux d’achèvement de l’école primaire, dont 30% pour les garçons et 23% pour les filles; 10% de taux d’achèvement du premier cycle du secondaire pourles filleset18%pour lesgarçonsen2021. L’accèsausecondcycledufondamental(ouenseignement moyen)resteassez faibleavec de fortes discriminations entre les filles et les garçons et de fortes disparités entre les régions. Les indicateurs pour le secondaire deuxième cycle sont encore plus préoccupants. 6% des enfants fréquentent le secondaire deuxième cycle(9% pour les garçonset5%pourlesfilles),5%desélèvesachèventledeuxièmecycledusecondaire en 2021.

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Aussi, faut-il noter que les normes sociales et d’autres facteurs font obstacle à la scolarisation desfilles.67%detauxdemariage desenfantspourlesfilleset8%pourles garçons ;51 %des fillesont unegrossesse précoce. 66%des filles nonscolarisées sont mariéesavantl’âgede18ans,dont27%avant15ans ;8adolescentes sur10nedisposent pas d’installations ou de connaissances adéquates pour gérer efficacement leurs menstruations ;69% des jeunes de 15 à24 ans ne savent ni lire niécrire. Avecun taux d’analphabétisme de 78% chez les hommeset 89% chez les femmes.48% (seulement) desécolesprimaires ontuncyclecomplet.

Le Tchad fait partie d’un ensemble restreint de pays qui n’ont atteint aucun des trois objectifsmesurables :l’éducation primaireuniverselle, l’égalité dessexes etlaréduction demoitiédes tauxd’analphabétisme ; L’écart entre lessexes augmente àpartir de12ans, démontrant lepoids des pesanteurs socioculturelles (mariage précoce, grossesses, etc.) en défaveur des adolescentes en matière descolarisation. Ainsi, 54 %des adolescents de12 à15ans nonscolarisés sont de sexe féminin, cette proportion varappe à 57 % pour les filles de 16 à 18 ans, MICS

EAGLE(2022).

Letauxnetdefréquentation scolairealargement diminuéaucoursdesdernières années. Ilestpasséde54%(2015)à45%(2019)pourlesgarçonsetde48%(2015)à40%(2019) pour les filles, cequi montre les impacts de la crise budgétaire et la disparité entre les sexes. 49% des enfants inscrits au primaire commencent deux ans plus tard que l’âge officield’aller àl’école(50%pourlesgarçons et47%pourlesfilles),EDS-MICS(2019).

Detoutcequiprécède, lecontexteglobaldel’éducation desfillesn’estpastrès favorable. Il y a trop d’écarts entre les filles et les garçons créant un déséquilibre dans la scolarisation des filles.

ASTPl’analyse delasituation delascolarisation desfillesàSaoToméetPrincipe,esttrès pertinente pourcomprendrelecontextedecetravail.LeregarddupaysageéducatifàSão Tomé, fait ressortir trois indicateurs clés d’appréciation. Il s’agit du cadre juridicoinstitutionnel encadrant l’éducation d’unemanière générale, del’accèsdesfillesàl’école parrapportauxgarçonsetdeleurmaintienetachèvementscolaire.L’appréciation deces indicateurs met en évidence un contexte favorable à l’éducation des filles comparativementà certains paysde l’Afrique subsaharienne. Eneffet,dès 2015, lepays a atteint les objectifs du Millénaire pour le développement quant à la garantie de l’éducation universelle avec un taux net de scolarisation primaire de 99%. De même,

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l’égalité dessexes estdevenue une réalité dans presque touslesordres d’enseignement. Cesscoresobtenus aufildesannées s’expliquent principalement parleseffortsconsentis parl’Étatsantoméen, l’apport significatif des partenaires techniques etfinanciers.

Cependant, force est de reconnaitre que l’éducation des filles est encore confrontée à plusieurs défis liés notamment à la prise en compte du genre dans les manuels et programmes scolaires, la problématique des grossesses précoces et la question de la féminisationducorpsenseignant. Decefait,danscetravail,l’accentsera missurlecadre institutionnel del’éducation,lescontraintes liées àlascolarisation des fillesetlapriseen comptedugenre, etlesenjeux etdéfisdelascolarisation desfilles.

2.3 Des facteurs de la rétention et de la réussite des filles

Plusieurs facteurs influencent lascolarisation et le maintien des filles à l’école. Ils sont liés (i) aux contextes historiques et politiques, (ii) à l’environnement familial et (iii) à l’environnement scolaire.

L’analyse croiséedestroisrapports delarecherche –actionissue destravauxréalisés au Burkina Faso, au Tchad et à STM laisse retenir quatre (04) facteurs qui influencent la rétention etlaréussite des fillesàl’écoleàsavoir:

- Facteurs Institutionnels

Danslecontexted’unmanquegénéral d’infrastructures scolaires, leslongues distances à parcourir jusqu’à un collège ouun lycée,surtout en milieurural, l’insécurité sur lelong chemindel’écoleetl’absence d’infrastructures d’hygiène menstruelle n’encouragent pas lascolarisation des fillesàpartirdeleur adolescence. Àcela,ilfautajouterlemanquede programme adéquat pour l’éducation sexuelle auxfilles, l’influence des médias sociaux, lerefusdeprendre lesfillesengrossesse etlesfillesmèresàl’école.

Ilexisteégalement plusieurs problèmes auniveauinstitutionnel telsquelafaiblemiseen œuvre des textes juridiques et des décisions judiciaires relatifs à la protection de l’enfance, l’insuffisance du cadre légal caractérisé par l’incompatibilité avec les instruments juridiques internationaux ratifiés, l’existence de vides juridiques et de dispositions discriminatoires àl’égard desfillesdans certains textes.

Il a aussi été constaté une insuffisance des ressources allouées à la promotion et à la protection des droits de la fille (manque de protection policière/force de l’ordre), une

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faiblevulgarisation desinstruments juridiques depromotiondesdroitsdelafille(Guetty N.&al:2021).

Cependant, ilestimportant designaler quedes avancées remarquables ontété fournies parl’État tchadien cesdernières années avecdes loisetcadres deprévention etdelutte contrelesviolencesbasées sur legenre.

- Facteurs liés à l’environnement familial

La pauvreté des parents et la cherté des dépenses liées à la scolarité des enfants expliquent dans une certaine mesure la non-scolarisation et/ou la déscolarisation des filles.Puisque lesfillesconstituent des aides familialesprécieuses etquelapauvreté des parents (surtout en milieu rural) les amène à inscrire de préférence les garçons qui perpétuent lafamille.Enoutre,lapauvretépousse lesjeunes fillesàallerdanslescentres urbains pour travailler dans des ménages comme domestiques ; ce qui contribue à compromettreleur chancedescolarisation.

Ainsi, la pauvreté reste un obstacle majeur à l’accès des enfants à l’éducation, en particulierlesfilles.Bienquel’éducation debasesoitgratuite,ungrandnombred’enfants ne sont pas scolarisés en raison de l’incapacité des parents à acheter des uniformes scolaires, du matériel d’apprentissage etdes frais de scolarité exigés indirectement par les écoles (Kazianga, 2012). La crise sécuritaire avecson lot important de déplacement interne de populations a mis en évidence la contribution des enfants, particulièrement des filles à la survie des ménages déplacés, totalement démunis. Les jeunes filles, contraintes à réaliser des activités économiques pour subvenir aux besoins de leur familletrès vulnérable (Boly,2023), sont ainsi déscolarisées pourcontribuer àprendre en charge leur ménage et soutenir leurs parents. Dans certains cas, la situation de vulnérabilité etd’extrême pauvreté conduitcertaines fillesàlaprostitution4 .

Lestravauxréalisés surlafamilleetlascolarisation ontégalementmontréquelesexe du chefdeménageetleniveaud’instruction desparents jouentsurlascolarisationdesfilles.

4 Cetteinformationaétéfournielorsd’unreportagedela radiovoixdel’Amériquedansuncampdedéplacés cs dans le Centre Nord. E titre du reportage est intitulé « sexe contre la nourriture ».

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Ilaétéobservé queles chancesde scolarisation desfilles sontplus importantes lorsque le ménage est dirigé par une femme (Wakam, 2003; Bambara et Wayack, 2019). Également, plus les parents sont instruits moins il y a une discrimination des filles en matière de scolarisation (Kobiané, 2006; Pilon & Wayack, 2003, Gnoumou et Kaboré, 2017).

- Facteurs liés au système scolaire

Les stéréotypes sexistes, l’inadaptation des infrastructures, l’absence d’un cadre d’apprentissage adéquat sont,entreautres,facteurspédagogiques constituantégalement des entraves à la scolarisation des filles (Kaboré, 2015). De manière consciente ou inconsciente, les enseignants véhiculent et/ou reproduisent des préjugés sur le genre. Dans leurs relations avec les élèves, ils n’adoptent pas la même attitude vis-à-vis des garçons et des filles. Cette façon de procéder décourage les filles ou réduit leurs performancesdanslesécolesburkinabè. Acela,s’ajoutelescontenusdecertainsmanuels pédagogiques (confère le livre de lecture classe de CP1: Gogo va au marigot; Ramata prépare duriz;Naniestnue…)quidonnent desimagesquinevalorisent pastoujoursles positions occupées par les femmes et les filles, ou qui prônent une supériorité de l’homme.D’ailleurs commelerappelle Kaboré (2015)etàjustetitre, généralement dans lescontesissus des livresdelectureoud’histoire, leshéros sontdeshommes.

- Impacts des normes sociales sur la scolarisation des filles

Les normes sociales de genre désignent un ensemble de conventions et pratiques qui placent souvent les filles dans un second rang et leur attribuent un rôle qu’elles sont censées jouer dans la société. Fortement ancrées dans certaines communautés burkinabè, particulièrement enmilieurural, cespratiques fontquecertains parents sont toujours réticents quant à la scolariser leurs filles ce, malgré les multiples efforts de sensibilisations en cours. En effet dans certaines localités, il existe des poches de résistances quidénient ledroitàlascolarisation desfilles.Cescommunautésnetrouvent aucunintérêtpourlascolarisation desfilles.Pourelles,l’écolen’estpasuneprioritépour lesfillesquisontplusdestinées auxtravauxdomestiques quileur servirontdans leurvie d’épouses. Danslaplupartdecescommunautésladivisiondutravailsefaitselonlegenre. Les travaux affectés à l’un ou l’autre sexe sont clairement délimités. Les filles se

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retrouvent généralement dans des tâches «invisibles » telles que la reproduction et la main-d’œuvre. Ainsi, ces communautés réservent une attitude passive, voire attentiste aux actions éducatives avec pour corollaire, la faible appropriation des retombés des projets etprogrammesexécutés parlespartenaires audéveloppement. Très souventles communautéss’engagent peu danslesprojets quileursontdestinés ;cequientraîne des fois une faible capitalisation des acquis et affecte l’efficacité et la durabilité des programmes et innovations à la faveur de la scolarisation et au maintien des filles à l’école. Le poids des traditions (mariages précoces, mariages forcés) fait que dans certaines localités les filles sont données en mariage dès leur naissance ou bien abandonnent l’écolepoursemarier.

CHAPITRE II : RÉSUMÉ DES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE

LA RECHERCHE

-ACTION

2.1. Évaluation des activités et le fonctionnement des Clubs dans les trois pays de la recherche action

Ilfautrappeler qu’en langue Swahili,leTUSEMEsignifie«exprimons-nous sans gêne ».Il a été initié par le Département des Beaux-Arts de l’Université de Dar Es Salam en Tanzanie. Il est un processus d’autonomisation des filles et des garçons, pour leur permettre de comprendre et de surmonter les problèmes qui freinent leur développement académique et social. C’est un cadre crée pour donner aux filles et aux garçons un cadre d’échanges sur les questions qui affectent leurs études ou leur développement social. Son objectif est d’autonomiser les jeunes (filles et garçons) afin qu’ils soient capables de (d’) :(i) identifier et analyser les problèmes qui freinent leur développement académique et social; (ii) prendre la parole et s’exprimer sur ces problèmes ;ettrouverles solutions etprendre lesactionsnécessaires pourrésoudre ces problèmes.

S’agissant duClubTUSEME,ilest unlieudeconscientisation etdediscussion entre filles et garçons autour de questions de genre en vue d’améliorer l’estime de soi et les compétences sociales. Pour rendre cela possible, il faut développer le théâtre, les chansons, les spectacles etc.oùonapprend ànégocier. Lerôleduclubest defavoriserla participation communautaire,l’améliorationdesapprentissages etlalibertéd’expression des apprenants/tes. Sa mise en place requiert une consultation avec le chef de

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l’établissement qui sera le portevoix auprès des enseignants, du personnel nonenseignant, de l’APE, de tous les élèves, de la communauté, pour l’introduction de TUSEMEdans sonétablissement.

Quelqu’en soitle pays,le bureau du clubTUSEMEcomprend:(i)président-e ;(ii)viceprésident-e ; (iii) secrétaire ; (iv) Trésorier-ère ; (v) rapporteur-trice et (vi) marraine/parraine.

Au Burkina Faso, huit (08) clubs TUSEME ont été mis dans huit (08) établissements scolaires dans les régions du Centre et du Centre Sud. Au centre, les établissements concernés sont :LycéeNelson Mandela, LycéeNational Technique Aboubacar Sangoulé Lamizana, LycéeProfessionnel Régional du Centre, LycéeMixte deGounghin etleLycée Marien N’Gouabi. Dansla région duCentre Sud, les établissements bénéficiant desclubs TUSEME sontle Lycée Municipal de Manga et le Lycée Départemental de Guiba. Seulement les clubs du LycéeNelson Mandela et du Lycée Municipal de Paspanga ont réalisé desactivitésàcejour.LeclubduLycéeNelsonaréaliséuneconférenceetceluidu LycéeMunicipaldePaspanga,uneanimationthéâtrale. L’annexe 1donnelecompterendu des activités réalisées par le clubdu LycéeNelson Mandela. Les autres clubs n’ont pas encoreputeniraucuneactivitéenraisondeleurinstallation tardive,desmultiplesgrèves etaussi descongésdefindupremiertrimestre.

AuTchad,l’évaluation duniveau d’atteintes des objectifsindique quel’outilTUSEMEest misenplace par FAWEau Tchaden 2022. Leprocessus deTUSEMEimpliqueles élèves dans l’identification de leurs problèmes, l’analyse des causes fondamentales afin qu’ils soient capables de s’exprimer franchement sous différentes formes artistiques, de trouverdessolutions etprendre des actionspourrésoudre leursproblèmes. Entantque partieduprocessus, lesclubsTUSEMEontétécréésdanslesécolesoùlesélèvesprennent desactions pourrésoudre leurs problèmes.

A STP, il ressort des données collectées que l’approche a été bien adopté par tous les bénéficiaires, desenseignants auxélèves.L’ensembledespersonnes interrogées arrivent àdéfinirTUSEME,ilsconnaissent lesobjectifsetlesprincipales activités.Ilsontparticipé aux formations et aux rencontres organisées par FAWE dans le cadre du projet. Cependant, la mise en œuvre dans les établissements a pris du retard. Il vient juste de

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commencerdans lagrande majoritédes écolesaveclamiseen placedes clubsetleplan d’actions. Beaucoup ontenvisagé detravailler pour l’année encoursmaisles grèves ont encoreperturbé lamiseenœuvre.

Parlantduniveaud’atteinte desobjectifs,ilestencoretrèstôtpourlemesurer.L’outilest approprié etapprécié parlesbénéficiaires. Ilcommenceàchangerlescomportementset les mentalités. Malgré qu’il soit àses débuts au Tchad, pourson objectif de renforcer la confiance et l’estime de soi des filles afin de leur permettre de se maintenir dans le système éducatif etd’achever leur cursus scolaire avecsuccès, tous les bénéficiaires en sontconscients.

A STP,les clubs ontété créés à l’issue de la formation sur l’implémentation du modèle TUSEMEpendant lesmoisdenovembrede2023.

Pendant nos observations de terrain, nous avons pu remarquer que les clubs sont globalement dirigés par des filles (présidentes et vice-présidentes), élues parmi les membres des clubs sous la supervision des enseignantes/enseignants, avec une participation etcollaboration deplusieurs garçons.

Danslaglobalité, nousavonspuremarquer unfortenthousiasme auniveaudesactivités desclubsainsi quel’intégration denouveaux participants. Parailleurs,lesobservations reçuesauprès desécolesontpermisdevérifierquelesclubs au cours de cesdeux derniers moisont eu des activités centrées sur lemodèle de plan d'action appris lors de la formation TUSEME. La première activité des clubs a été l'électiondubureau,lesprésidentes etlesvice-présidentes. Lesdirigeantes desclubssont dans laglobalité (100%)desfillesde14à16ans, caractérisées paruncertainleadership etcapacitéd'actionauniveaudesécoles.Lesséancesd'observationquionteulieuauprès des clubs, ont permis de vérifier que les décisions sont en général prises après des vifs débats, tout le monde a droit à la parole, peut s'exprimer librement et à la fin les consensus sontvalidéeparlaplénière.

Au niveau du fonctionnement, les clubs ont initialement commencépar 8 élèves, dont troisgarçons etcinqfilles. Toutefois,aufuretàmesure quenous noussommesavancés dansnosobservations, nousavonspuremarqueruneinsertionprogressive desnouveaux membres,convaincusparlesidées etlesactionsprônées par lesclubs. Encequiconcernel’aspectstatutaire, nousavonspuconstaterquelesclubsnedisposent pas encoredes statuts, selon l'unedes fillesenquêtées cettesituation estdueau faitque

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''les clubs viennentd'être créées au niveau des écoles, nous avons malheureusement presque deux mois d'existence, donc nous n'avons pas encore eu le temps d'élaborer nos statuts, en plus il paraît que ce n'est pas facile l'élaboration de ces documents, nous compterons sur l'aide de nos professeurs pour atteindre ces objectifs. Je suis convaincue que d'ici janvier nous aurons réglé ça. D'ailleurs comme vous devez le savoir, nous sommes en ce moment en plein moment de réalisation des évaluations du premier trimestre, donc mes collègues et moi sommes tous concentrées sur ça''.

Cette analyse est également corroborée par un intégrant du club de l'écolede Patrice Lumumbaqui nous dit ''nous avons déjà notre plan d'activité, nous avons aussi le bureau qui vient d'être constitué, maintenant il est temps de penser à élaboration du statut. Avec l'aide de nos encadreurs (enseignants ayant participé à la formation TUSEME), nous avons déjà pu élaborer un draft sur lequel reposerontnos statuts, mais on verra ça en décembre, après la rentrée des vacances de noël, carmaintenant c'estle moment des évaluations c'est difficile de penser à quoi que ce soit''. L'organisation des clubs est marquée par l'identification des membres à travers des Teeshirt, chaque club ayant une couleur différentedeteeshirt.

2.2 Évaluation du niveau d’atteintes des objectifs au Burkina Faso, au Tchad et à STM

Aumomentdelarechercheaction,lesobjectifsfixésparleTUSEMEneserontpasatteints à cause de la mise en place tardive des clubs. Les extraits issus des entretiens réalisés aveclesmembresdeclubsont assezillustratifs :

« […] le club TUSEME estmis en place pour aider les jeunes filles et aussi les jeunes garçons à s’exprimer librementsans difficulté eten public »(fille,18ans,2ansdansl’établissement, membreclubTUSEME).

« Ces activités [parlant du TUSEME] visent plus à améliorer les conditions de vie des élèves notamment leur capacité à pouvoir se prendre en charge, à éviter les maux sociaux et le banditisme en milieu scolaire » (fille, 18 ans, 3 ans dans l’établissement, membre club TUSEME).

« Oui, je connais le TUSEME. Le TUSEME veut dire exprimons-nous, parlons sans gêne. Les principales activités sont la sensibilisation c’est-à-dire qu’on sensibilise les camarades à travers des théâtres »(filles,19ans, membreduclubTUSEME).

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« Oui, oui je connais TUSEME. Le TUSEME c’est en langue swahili qui signifie exprimonsnous sans gêne, et j’espère qu’on peut dire que c’est une création qui aide les filles à bien s’améliorer et à éviter les problèmes qui peuvent s’engranger sur leur développement académique ou social »(garçons,18ans, membreduclubTUSEME).

Cette appropriation s’est traduite aussi par l’élaboration du plan d’actions par les membresdesclubseux-mêmes dansune démarcheparticipative. Ceplan d’actionestun outil pour conduire la mise en œuvre des activités spécifiques proposées dans la résolution des problèmes identifiés commeobstacle au développement académique et socialdesfillesetdesgarçons. Sonélaboration asuivilesétapes suivantes :

- lapréparation delaliste desproblèmes identifiés ;

- laconstitution desgroupes etassigner àchaquegroupe unproblème;

- ledéveloppement duplan d’action dugroupe en se servant dutableau d’analyse desdonnées ;

- la mise en place d’un groupe composé d’un représentant de chaque partie prenante pour la synthèse des plans d’action des groupes en un plan d’action TUSEMEpourl’école;

- l’organisation d’une rencontre de restitution de la synthèse à l’ensemble des parties ;

- lapriseencomptedesamendements etlafinalisation duplan;

- etlepartage dupland’action avectouteslesparties prenantes.

AuTchad,Selonlespersonnes enquêtées, danslesdomicileségalement, ilyaundébutde prise de conscience. Les garçons commencent à participer aux tâches domestiques réservées aux filles.

Moi à montour je veux conseillerles autres. Toutce qu’onfait est bon et j’aide ma sœurà la cuisine. Ça fonctionne bien caron a des organisateurs et il y a une entente entre nous. Selon moi TUSEME n’a pas complètement atteint son objectif car il reste encore la sensibilisation des autres. T.E., 17 ans, 3ème, garçon.

Les parents ont pris conscience et envoient non seulement les filles à l'école mais contribuent également à l'allègement des tâches domestiques. Elles disent qu’avec TUSEME,ellesneviennent plus enretardenclasse.

Selon toujours les personnes enquêtées, les élèves ainsi que les enseignants.es ont des bonnes relations. Les élèves développent l'esprit deconcurrence entre filleset garçons.

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Les filles ont confiance en elle et rêvent d'aller plus loin et d'embrasser telle ou telle profession.

Les filles ont le courage d’aller à l’école pour être des avocates, des présidentes. A.R.S, 16 ans, 3ème, fille.

Aussi, commencent-ellesàs’exprimer, àprendre laparolesans segêner.

Ce qui m’intéresse dans le club ce que la fille arrive à s’exprimer librement devant les gens alors qu’avant elle ne peut pas. I.G., 15 ans, 4ème, fille.

Beaucoup defillessont intéressées etmotivéesmêmelesfillesduquartier.

Les activités sont bonnes car on nous apprend à dénoncer la violence que nos parents, nos enseignants nous font et même les garçons aussi. On nous donne des conseils pour rester longtemps à l’école car souvent on n’arrive pas à finir nos études. L.M., 13 ans, CM2, fille.

L’enquête arelevéquecertainsétablissements ontdemandé l’introduction del’outilchez eux. Par ailleurs, la plupart des enquêtés ont fait clairement remarquer que l’outil a permis d’avoirune bonne collaboration entre les élèves, entre les enseignants, entre les élèvesetenseignants, entre enfantsetparents.

Ce qu’on nous a appris durant la formation de TUSEME c’est de respecterla femme comme on respecte l’homme car les femmes et les hommes sont égaux. Je suis content de ce qu’on nous enseigne, réplique un élève. O.G.,11ans,CM2, Garçon.

Enfin, la majorité des filles ont confiance en elle et l’estime de soi. Pour tous les bénéficiaires, TUSEME a ouvert l'esprit des enfants et a transformé les parents et leur permetd'avoirconfianceenleurs filles.

ASTM,lesclubsTUSEMEauprès desécolesnousontpermisdeconstaterplusieurs points pertinents :

– lacréationdesclubsauniveaudesécolesaétéapplaudie partoutelacommunauté éducative, car il y a une attente très grande dans la capacité des élèves de concrétiser leurs objectifs;commelesouligne un chefd'établissement, '' je félicite ces élèves pour la création des clubs, on voit que les choses commencentà bouger, on voit clairement que les élèves sont emballés et très déterminés. Moi sincèrement, j'aime les voir comme ça, j'aime les voir discuter sur les gros problèmes qui les affectent, j'aime les regarder réfléchir sur un plan d'action pouvant impacter notre école. Je crois qu'ils ont bien commencé et comme je leur ai dit lors de la cérémonie d'ouverture, tantque je serai là comme directeur, ils pourront toujours compter sur moi''.

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– uneforteintégration desélèvesn'ayantpasparticipéàlaformationTUSEMEainsi que les enseignants dans les différentes activités ; c'estnotamment cequi souligne un élèvede17 ans; ''malheureusementje n'ai pas pu être sélectionnée afin de participer à la formation TUSEME. Toutefois, je suis contente que nous ayons créé un club comme ça pouvant fédérer la jeunesse autour des grands problèmes qui nous affectent notamment les questions liées au genre, c'est pourquoi je participe à toutes les activités, je trouve ça vraiment important.

– unemotivationetdisponibilité desmembresdesclubsàdéfendreetàpromouvoir les idées obtenues lors de la formation TUSEME,une attente soulignée notamment par un garçon membredu club du Lycée National qui affirmait lors d’une activité que « je crois que nous avons eu la chance d’avoir été sélectionnés pour faire partie de ce club, surtout parce que c’est la première fois que nous avons le programme TUSEME dans notre pays, donc nous allons tout faire pour mettre en place les enseignements acquis et pour convaincre les autres étudiants á intégrer notre club ».

Ceconstatestégalement souligné notammentparunautremembredeclubquiestimeà propos de l’importance des clubs « oui, parce que c’est un projet intéressant qui vise à changer les mentalités, les attitudes et les comportements envers les garçons et les filles et les rôles qu’ils jouent.

Pour ce qui de la formation des membres des clubs est aussi un gage de réussite des activités des clubs etdonc de l’atteinte des objectifs. Dans les trois pays, laformation à l’approche TUSEMEa pour objectif général d’autonomiser les élèves pour une prise en compte effective de la dimension genre dans leurs environnements scolaires. Plus spécifiquement, ils’estagi de/d’ :

- amener les élèves, les responsables d’établissement, les enseignant(e)s, les Associations des Parents d’Elève (APE),les Associations des Mères Educatrices (AME)et les COGES à s’approprier du modèle TUSEMEpour une intégration du voletEgalite deGenreetInclusion(EGI)dans leurscomportements;

- habiliter etautonomiser lesélèvesnotammentlesfilles;

- mettre en place au sein des établissements scolaires des clubs TUSEME et les appuyer (accompagnement technique et financier) dans l’élaboration et la mise enœuvredeleursplans d’action.

2.3 Approche et effets de de l’approche TUSEME sur l’éducation des filles et la promotion de la masculinité positive au Burkina Faso, au Tchad et STP

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Avant de nous attarder sur les effets, il convient de mettre un point d’honneur à la masculinité positive.

2.3.1

Approche de la masculinité positive

La masculinité positive est une approche orientée vers les hommespour obtenir d'eux unengagement àluttercontrelesviolencesfaitesauxfemmesetauxfilles.C’est doncune perspective par laquelle l'engagement des hommes et des garçons a été utilisé pour soutenir le mouvement le plus large pour l'égalité entre les hommes et les femmes et l'autonomisation desfemmes.

Cet engagement des hommespeut entrainer des «coûts delamasculinité »pour Jobert (2020 : 5) citant la sociologue Caroline New qui selon « laquelle la domination des hommessurlesfemmes,porteuse debénéfices etde privilèges pour leshommes,induit également des contraintes pour les hommes, ressenties ou réelles, du fait de leur conformationàuncomportementidentifiécommemasculin».SelonJacquemarttoujours cité par Jobert (2020 :3), « les hommesne tirent aucun bénéfice à s’engager dans une mobilisationféministe,etontmêmeàperdrepuisqu’il s’agit deremettreenquestion leur position privilégiée ausein dusystèmepatriarcal».

Toutefois,lebesoindedéconstruire etd’éradiquer des aspectsnégatifs delamasculinité enintégrant leshommesetlesgarçonsdansdesprogrammesdeluttecontrelesviolences faitesauxfemmesestuneréalité dansplusieurs programmesdenosjours(Jobert,2020).

AuRwanda,parexemple,l’approche MenEngage proposediverses stratégies discursives d’incitation àl’engagement deshommesdans laluttecontrelesinégalités liéesaugenre. Portéeparleréseau MenEngage crééen2008,elleapourbutd’engager leshommesdans laluttecontrelaviolencebasée surlegenre dans lepays.

AuBurkinaFaso,leministère enchargedel'Éducationaélaboréetadopté unguidepour la promotion de la masculinité positive en milieu scolaire avec l’appui technique de l’UNFPA.Leguide définit lesorientations nationales pour unengagement des garçons et deshommespourdesactionsdeprévention etdegestiondelasexualité précoce,des cas de grossesses en milieu scolaire, de l’Interruption Volontaire de Grossesses (IVG), des IST-VIH/Sida, del’hygiène menstruelle, dumariaged’enfants, delaviolencedegenre en milieuscolaireetdelapromotiondel’éducation des filles.

D’ailleurs cette masculinité toxique peut être cause de déscolarisation de nombreuses jeunes filles comme l’illustre bien ce témoignage dans cet acteur interviewé. Ce

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témoignage d’une autorité éducative au Burkina Faso donne une idée de la place de la masculinité positivepourlemaintienetlaréussite des fillesàl’école.

Moi je me souviens de mon cas au CE1 où on n’a giflé une fille qui venait d’ailleurs. Au 1er trimestre, elle était 1ère de la classe. Elle est venue donc bouleverser l’ordre et nous mettre derrières. Nous n’avons pas pu supporter cela. Le jour on n'a fait le classement et que la fille est classée 1ère, après le cours, on n’a récupéré la fille-là et la fouetter correctement. La fille là a grandi, elle estmaman aujourd’hui. […] À chaque fois quand elle me voit, elle dit que vous avez gâté mon école là. Chaque fois que je suis 1ère, vous me frappez. La masculinité en son temps était vraiment toxique. On la frappait et on la disait gare à elle si elle fait partie des 10 premiers. Elle aura chaud. La fille a donc reculé dans le classement. […] C’est au lycée que moi personnellement j’ai commencé à comprendre qu’une fille pouvait être classée première en classe devant un homme à l’école [..] » (Témoignage, homme, responsable d’établissement scolaire, centre).

2.3.2. Analyse des effets de la mise en œuvre de l’approche TUSEME

Au Burkina Faso, l’approche TUSEMEprésente des effets sur l’éducation des filles mais aussi dans lapromotionde lamasculinitépositive àencroireles acteurs rencontrés sur leterrain. Laphilosophie duTUSEMEestdedonner lapossibilité auxjeunes fillesetaux jeunes garçons de s’exprimer librement sans gêne et dans le respect. Ce mécanisme permetaux élèvesdeprendre laparole enpublic etdoncdevaincreleurtimidité. Illeur permetégalement detravailler en groupe etde créerl’esprit d’entraide etde solidarité.

D’ailleurs, les propos de cet acteur interviewé sur le terrain traduisent les biens faits potentiels ou réels de l’approche TUSEME sur le changement de comportement des jeunes filles « Ok prenons l’exemple, si nous libérons la parole aux filles, elles seront ouvertes, elles seront méfiantes. Quand je dis méfiante, elles vont tout surveiller en ellesmêmes. Elles serontrespectueuses. Elles aurontune complicité avec les parents. Elles auront

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une vie saine et seront bien intégrées dans la société. Elles connaitrontla rationalisation du temps.Elles maitriseront les valeurs sociales.[…] » (responsableinstitutionnel,homme, 48 ans).

« Je peux dire oui, parce que maintenant nous les filles du Nelson [Parlant de son établissement scolaire], on n’a confiance à nous-même. Nous sommes conscientes que l’éducation qu’on nous donne au lycée sera pour nous les filles une porte pour pouvoir achever notre cursus scolaire, pourquoi pas une porte pour nous de s’intégrer dans la vie professionnelle » (fille, membre de club TUSEME, 21 ans).

AuTchad,les principaux effetsde l’actionsur l’éducation des fillesetlapromotionde la masculinité positive recensés lors de la collecte des données sur le terrain sont nombreux.

Dans les établissements visités, les effets retenus sont le respect entre les filles et les garçons à l’école. Les provocations, des insultes et moqueries des garçons sur les filles ontdiminué à causedes actions de sensibilisation et lesformations reçues. Les garçons etlesfillesparticipent auxmêmestravaux pratiques del’écoleetsontdésignés àtourde rôleparlesenseignants.es formésdans lessalles declasse.

A STP, l’approche TUSEME est mise en place par FAWE depuis 2023. En effet, « Le processus de TUSEME implique les élèves dans l’identification de leurs problèmes, l’analyse des causes fondamentales afin qu’ils soient capables de s’exprimer franchement sous différentes formes artistiques, de trouver des solutions et prendre des actions pour résoudre leurs problèmes. En tant que partie du processus, les clubs TUSEME ont été créés dans les écoles où les élèves prennent des actions pour résoudre leurs problèmes” . FAWE(2005), habilitation delajeunesse àtravers«TUSEME», Manueldel’Enseignant.

L’outilaétébienadoptépartouslesbénéficiaires, desenseignants auxélèves.L’ensemble des personnes interrogées arrivent à définir TUSEME,ils connaissent les objectifsetles principales activités. Ils ont participé aux formations et aux rencontres organisées par FAWEdans lecadreduprojet.

Selon lesacteurs, TUSEMEaatteintses objectifs. TUSEME a atteint son objectif car cela a changé les garçons qui considèrent les filles désormais comme égales à eux, ils font les mêmes travaux ménagers ensemble. TUSEME estégalemententrain de formerles filles pour leur permettre de se maintenir à l’école et d’achever leur cursus scolaire avec succès. L.N., 35 ans, enseignante.

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Une fille a encore renforcé en disant : TUSEME a atteint son objectif de renforcer la confiance et l’estime de soi pour nous les filles de rester à l’école pour finir les études dans les bonnes conditions G.P., 12 ans, CMI, fille.

2.4. Principaux obstacles des Clubs et la mise en œuvre de l’approche

Les clubssont confrontes ades difficultesdans la realisation deleurs activites.L’un des defis mentionnes est l’absenteisme de certains membres de clubs lors des activites, particulierement auxrencontres dugroupe

Dans les trois pays, dans certains clubs TUSEME, il a ete releve des acteurs (parrains, marraines, membres debureaudeClub,…)quinesontpasdesmodelesasuivreauregard de leurs comportements Des retards aux reunions, des absences injustifiees, etc.sont autant degriefscitesparlesacteurs interroges.

Lafaibleimplication de l’administration scolaire dabslaviedes Clubs TUSEME.Eneffet, endepitduplaidoyer aupres del’administration, certains clubstrouventqu’elle n’estpas suffisamment impliquee dans lamise en œuvredes activitesdes clubsTUSEMEau sein desetablissements. Parexemple,desclubsn’arriventpastoujoursaobtenirl’autorisation delapartdel’administration pourpasser les informations dans lesclasses parrapport a latenuedeleursactivites.Lesproposdecemembre declubsillustrent lesfaits:« Souvent aussi on a des problèmes avec l’administration pour avoir l’autorisation de passerdans les classes donner les informations » (Garçon, 18 ans, membre de club TUSEME, STP).

Enplusdecesdifficultésliées aufonctionnementdesclubs,ledéfidelapérennisation de l’approche au sein des établissements se pose. La fin des financements du FAWE constituerait une limite dans la continuité des activités du club. En l’absence de financementspérennes auseindesétablissements scolaires, certaines activitésdesclubs nepourront pas continuer. Certains acteurs rencontrés surleterrain partagent cetavis commel’illustrent cespropos:

« Le club peut continuer à vivre si et seulement si dès le début on essaie de mettre dans la tête de tout un chacun que les financements et les apports des parrains des partenaires ont une fin et qu’à un certain moment, il va falloir que vous-même vous vous preniez en charge

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pour mettre en place les différentes activités » (responsable collectivité territoriale, homme, 45 ans).

Un autre défi aussi est la mobilité des membres des clubs. Ainsi, il se pourrait que les années suivantes, les élèves, les parrains ou les marraines ne soient plus dans le même établissement.

D’autres interrogations peuvent aussi se poser même dans le choix des élèves pour participer auxformations desclubs. C’est parmi cesélèves formésqueles membresdes clubs sont constitués. Ces élèves ne sont-ils pas les plus dynamiques déjà au sein des établissements scolaires ?Sic’estlecas,iln’était pasplusintéressant demixeretprendre en compteégalement des élèves moinsdynamiques en vuedeleur donner lachancede renforcerleurleadership.

AuTchad,lesobstacles relevéssontlestravauxdomestiques etchampêtresquiréduisent aumaximumletempsd’études desfilles.Selon MICSAEGLE2022, parmilesenfants âgés de12à14ans,41 %des filleset21%des garçons ontparticipé aux tâchesménagères à hauteurde28heuresouplus.Lesmaladiesetleshandicaps, laviolenceenmilieuscolaire, latimiditéde lafillequil’empêche departiciper activementen classeetde réclamerses droits, lamaltraitance de certaines filles dans les familles et lenon suivi de la scolarité desenfants parlesparents fontpartie desobstacles citésparlesacteurs.

Lamenstruation aétérelevéeparlesbénéficiaires. Lesfillesnepeuventpasêtreàl’école pendant lapériodedemenstruation. Selon leGCI,8adolescentes sur10nedisposent pas des installations ou d’informations adéquates pour gérer sa menstruation en 2018 au Tchad.Aussi,32% desfemmesdéclarent avoirétéexclues d’activitéssociales àl’écoleou au travail en raison de leurs menstruations au cours des 12 derniers mois et cette proportion estplus élevéepourlesfillesetlesjeunes femmes(35%pourles15-19 anset 33%pourles20-24 ans)selon MICS2019.

Au Burkina Faso, la mise en place des clubs TUSEME doit s’ajuster à l’agenda scolaire surtout aux activités pédagogiques Ainsi, leministère ainstruit tousles établissements scolaires d’interdire laperturbation des coursdesélèvesparles activitésdesONGetdes associations. Pourcefaire,lamiseenplacedesclubsTUSEMEs’est déroulée les samedis et les dimanches. Les activités devraient aussi se dérouler dans un temps relativement courtentre novembre etdécembre. Tousces éléments ontentravé le bondéroulement de la réalisation des activités de formationet de mise en place des clubs TUSEME.Par exemple,letempsconsacréàlaformationétaitprévupoursedéroulersurtroisjours.En

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raison descontraintes calendaires, ilaétéramenéàdeux jours.Lespropos decetacteur illustrent lescontraintes decalendrier rencontrées dans ledéroulement desactivités du TUSEME.

« […] le TUSEME s'exécute en milieu scolaire et nous devons s'adapter à l'agenda scolaire.

Cela peut avoirun impactsur les délais de mise en œuvre.[…] le chronogramme de TUSEME doit s’adapter à l'agenda scolaire avec des restrictions. […], Je vais parler de la fois passée du ministre qui a pris des restrictions pour dire que personne ne peut intervenir en milieu scolaire surtout les ONG et les OSC en période des activités pédagogiques. C’est pour cette raison que même les ateliers TUSEME sontrestreints. Nous sommes obligés de les organiser les samedis etdimanches.Ce n’est pas convenable les deux jours puisque c'estun module qui doit se dérouler en trois jours. On était donc obligé de réviser le contenu des modules pour pouvoir dispenser la formation en deux jours en raison de la restriction. Le fait donc de devoir s'adapter à l'agenda scolaire peut impacter négativement la mise en œuvre du processus »(homme, responsable d’ONG).

L’autrelimiteestlamiseenplacedesclubsdansuniquement huit(08)établissements du pays. Pour un meilleur développement de l’approche voireson institutionnalisation au sein du système éducatif burkinabè, il est important de l’expérimenter dans plusieurs autres établissements envuedetirerlesenseignements nécessaires.

En somme, on relève dans les trois pays, des obstacles sont liés surtout aux normes sociales, aux facteurs institutionnels et économiques qui militent en défaveur de la scolarisation desfillesetsontdésignés commelesprincipales barrières aumaintien età la réussite scolaire des filles. Pour déconstruire ces croyances et pratiques, il est primordial d’améliorer l’accès, lemaintien et laréussite des filles àl’école, derenforcer les capacités des acteurs, d’étendre TUSEME, de briser les barrières qui freinent la scolarisation desfillesetluttercontrelesviolencesbasées surlegenreenmilieuscolaire. Cette prise de conscience est également observée au niveau des acteurs scolaires et institutionnels quiprennent des initiatives enfaveurdel’éducation des filles.

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CHAPITRE III : LEÇONS APPRISES ET CONDITIONS DE

MISE A L’ECHELLE DU TUSEME

3.1. Les principales leçons et les bonnes pratiques

Lesprincipales leçonsetlesbonnes pratiques tirées delarecherchesont: lamiseenplaceeffectivedesclubsdans tousleshuit(08)établissements prévus dans chaque payspourledéroulement duprojet. Toutefois, àpartlaformation,seuls deux établissements scolaires ontpuorganiser jusque-là desactivités; l’élaboration d’unplan d’actions parchaqueclub; l’adhésion etl’implication effectivede tous les acteurs depremiers plans au sein des établissements scolaires dans les activités des clubs TUSEME: les chefs/cheffes d’établissement, les responsables de vie scolaire, les marraines/parrains, les Associations desparentsd’élèves (APE)etdesacteursdescollectivitésterritoriales (la délégation spéciale auniveau communal); l’appropriation de l’approche TUSEME par les premiers bénéficiaires que sont les clubs et les marraines/parrains à travers l’identification des priorités d’actions et l’élaboration d’un plan d’actions budgétisé. En outre, les membres de clubs sont les acteurs de premiers plans de séances de sensibilisation : animation des théâtres forums,des conférences,etc.

l’existence demécanismedesuivietévaluation desactivitésdesclubsTUSEMEenvue d’une meilleureatteinte des résultats escomptés ; débutperceptibledechangementsobservés chezlesbénéficiaires enraisondelamise en œuvre de l’approche TUSEME: amélioration de la prise de parole, prise de conscience de la nécessité de transformations des rapports inégalitaires de genre, développement duleadership etdelacapacité àpouvoirnégocier, développement de l’esprit decohésion,d’entraide, desolidarité etdepersévérance, plusdeconnaissance pourfairefaceàcertains fléauxsociaux(grossesses précocesounondésirées, mariage d’enfants, etc.) entravant lascolarisation delajeune fille,etc.

La promotion de la solidarité et d’entraide

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Ilressort desanalyses quelaculturedesolidarité etdel’entraide estmoyenimportante d’aide dans la lutte contre la masculinité toxique. Ceci est témoigné par les propos suivants d’un acteurinterviewésurleterrain auTchad:

« […] TUSEME s’intéresse aussi bien à l’éducation des filles que des garçons. Pour ce faire, les familles seront étonnées de voir que le garçon qui ne faisait rien va commencer à aider sa sœur ou sa mère à faire les travaux. Le changement c’est aussi ça. Un enfant peut venir suivre des activités de TUSEME et une fois arriver à la maison, il va dire à sa grande sœur toi tu savonnes et moije rince.C’est déjà quelque chose de bon.[…]. On va voir que peut-être que dans certaines familles les garçons ne faisaient rien comme activités domestiques. Ils vonts’intéresser aux activités de la fille. Ils vont accorderplus de respectà leur sœuret aussi même à la maman car dans des familles, la masculinité négative (toxique) est tellement installée que même l’enfant ne respecte pas sa maman parce qu’il est garçon, voilà. […] Il y’a des sociétés qui ne respectent pas la femme. Il y’en a qui vous dit que la femme est étrangère » (homme, responsable d’établissement scolaire, centre).

3.2. Conditions de mise à l’échelle

Ausein dessystèmeséducatifs desÉtatsbénéficiaires divers facteursinfluencent le succèsdeseffortsdesparties prenantes del’éducation enmatière d’intégration de l’égalité des genres etlesconditions deleurmiseàl’échelle efficaceetréussie. Pourcequiest duTuseme,l’analyse del’étude qualitative montrequ’il faut:

a) Une améliorationduclimat de la classe et de l’école : Laluttepourlemaintien et la réussite des filles à l’école soit être faite de concert avecla lutte contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire. Pour cela, il faut des efforts concertés de la part de différents partenaires de l’école notamment les parents d’élèves, lecorpsenseignant, etc.,

b) Programme de plaidoyer auprès des autorités éducatives : pour la réussite des activités de mise à l’échelle de l’approche TUSEME, il convient de mettre l’accent sur des activités de plaidoyers et de sensibilisation à l’endroit des autorités éducatives despaysconcernés

c) Mettre l’accent sur les points forts de l’approche notamment

Points de force

Moyens /Méthodes

Laformationdesmembres des clubs Finemaîtrise desactivitesdes Clubs

Lafortemobilisation deseleveslorsdesdeux activites Motivationdes eleves

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Mettrel'accentsurlesuivietl’evaluation des activitesTUSEME

Miseenplaced’unprogramme desuivi etd’evaluation desactivites

Lerenforcementduleadership desmembres Formation et sensibilistaion : voyages d’etudes

La mobilisation des parents d'eleves autour desactivitesdes Clubs Sensibilisation etplaidoyer

d) Insister sur un meilleur choix des activités à mener dans les Clubs TUSEME

Ausein meme del’approche, ilconvient,pourune mise al’echelle reussie decentrer les activitessurcellesquisont lesplusadaptees auxrealites etauxbesoins des eleves:

• les causeries débats orientées vers sur lasensibilisationet l’éducation :elles ont de nombreux avantages. Elles permettent l’echanges, la prise de parole et l’expression desidees. Ellesnemonopolisent donclesmembres deClubs TUSEME quedurant unecourteperiode. Enfin,les causeries sontainsi peucouteuses.

• lethéâtre forum :Ilal’avantage derelaterlessituations conflictuellesdesrealites sociales etscolaires. Ilpermet defairesortir lespectateur deson rolepassif pour letransformer enacteurtantsur lascene quedans lavie.

• les conseils et orientations des marraines : ces seances sont essentielles pour un meilleure adhesion des membres surtout si les echanges sont bases sur des temoignages personnels. Parmicesactivites,certainesfocalisentsurlessujetsqui ont trait au VIH/SIDA, au harcelement sexuel, aux grossesses precoces et non desirees, al’importance dessciences etdelatechnologie.

e) Relever le défi de l’absentéisme des membres de clubs lors des activités ; Unemeilleure communicationetsensibilisation auseindesmembres desClubspeutune solution pourfaciliterlaparticipation surtout enmilieu rural (casdu BurkinaFaso etdu Tchad) ou certaines eleves ne disposent pas de moyens de communication comme le telephone etInternet.

f) Trouverdesmoyens financierspourperenniser lesactivitesdesclubsenles appuyant dans l’execution deleursplans d’action.

3.2.1 Exemples de Plans d’action

Les travaux auprès des écoles, intégrant les acteurs scolaires et les membresdes clubs, nous ont permis de souligner quelques priorités qui devraient être prises en charge au niveau des politiques publiques du pays dans ledomaine de l’éducation afinde faciliter

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lamiseàl’échelleduTuseme,commel’indiquent lestableaux desplansd’actionauTchad etàSaoTomeci-dessous.

3.2.1.1 Plan d’actions opérationnel pour le Burkina

À l’endroit des décideurs politiques et associations des parents d’élèves : institutionnaliser l’approche TUSEMEdans lesystèmeéducatif burkinabè ; pérenniser le financement des clubs TUSUMEviale budget des associations des parents d’élèves (APE); réaliser les infrastructures nécessaires (clôtures, latrines, dispositif de gestion hygiénique demenstrues, …)envued’améliorer les conditionsd’apprentissage ; inviter les parents à faire effectivement le suivi scolaire de leurs enfants en rencontrant souvent les responsables de la vie scolaire pour mieux s’imprégner ducomportementdeleurs enfants.

À l’endroit de FAWE : planifier très tôt les activités de formation des clubs TUSEMEafin que tous les participants soientinforméssuffisammentàtemps; définir des critères clairs pour choisirles élèves devant participer àlaformation desclubsTUSEME.Cescritèresdoiventêtreécritsettenir compteentre autres du temps restant à l’élève dans l’établissement etdu niveau de sondynamisme. Ces critères dechoixpourraient s’étendre auxautres participants des établissements scolaires (enseignants, administration, …) ; mener des plaidoyers auprès des autorités politiques pour l’intégration de l’approche TUSEMEdans lesystèmeéducatif ; mobiliser plus des ressources financières pour étendre l’approche à d’autres établissements du pays mais aussi en vue d’intensifier les activités dans les établissements scolaires déjàbénéficiaires del’intervention ; penser à une stratégie de formation des formateurs où les participants aux formations peuvent prendre le relais pour renforcer les capacités des autres acteurs au sein des établissements scolaires. Ceci aura l'avantage d’étendre le renforcement des capacités à plus d’acteurs au sein des établissements et contribuer àrésoudre lesproblèmesderenouvellement des membresdesclubs; À l’endroit des éducateurs :

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organiser desséances derencontreentrelesassociations desparents etlesélèves pour discuter directement despriorités quilesconcernent ; inviter les encadreurs (parrains/marraines) à s’impliquer activement dans les activitésdesclubs.Parexemple,lesencadreurs peuvent discuteraveclesclubs au moinsunefoispar semaine ; éviterlafamiliaritéaveclesélèvessurtout pourlesenseignants ; réaliser des plaidoyers auprès del’association des parents d’élèves pour la prise encomptedesactivités desclubsTUSEMEdansleur budget.

À l’endroit des bénéficiaires :

s’impliquer activement aux activités des clubs TUSEME, par exemple en participant àtoutesles rencontres décidées ; trouverd’autres mécanismesd’informations desmembresdesclubsnedisposant pasdecontactstéléphoniques ; cultiverledébat contradictoire lorsdesrencontres detravaildesclubsTUSEME; réaliser des plaidoyers auprès des responsables d’établissement pour leur meilleure implicationdanslamiseenœuvredesactivitésdes clubsTUSEME; rencontrer régulièrement les encadreurs (marraine/parrain) pour les tenir au courantdes progrès etdes difficultésrencontrées ; respecter le calendrier prévisionnel de la réalisation des activités des clubs TUSEME.

3.2.1.2 Plan d’actions opérationnel pour le Tchad

Objectifs Principales actions Stratégies Indicateurs Responsables Améliorer l’accès le maintien et la réussite des filles

Créer des jardins scolaires dans les établissements

Ouvrir des bibliothèques pourles membresdesclubs

Mettre les moyens didactiques à la disposition desfilles, Formation, vulgarisation des textes, émissions radio, conférencesdébats, plaidoyer, appuis

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Renforcement des capacités des acteurs

Organiser lescoursde soutien pour les filles quiontdesdifficultés

Motiver et primer les meilleures enseignantes

Alphabétiser les parents

Multiplier les clubs dans d'autres établissements et les réunions des clubs

Organiser les concours Miss Etablissement, Donner des bourses auxfillesmères,

Inscrire gratuitement lesorphelines,

Organiser lesjournées d'excellence pour les filles

Plaidoyer auprès du gouvernement, des leaders, des PTF.

Réduction des fraisde scolaritédes filles matériels, causeries éducatives, spots, message téléphonique Taux d’accès, taux d’achèvement, Taux de réussite, Nombre des filles dans les séries scientifiques, Nombre des établissements qui ont des toilettes séparées, nombre des filles primées par an; nombre de parents alphabétisés par an,nombre des filles inscrites gratuitement, nombre des établissements

Sensibilisation des communautés sur l’égalité de genre et l’éducation des filles

Gouvernement à travers le ministère, les services déconcentrés de l’état, ONG, OSC, PTF

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Etendre

TUSEME au plan national

Lutter contre la pauvreté en formant dans le domaine de l'entrepreneuriat les filles,

Sensibiliser les communautés par le théâtre sur l’éducation des filles

Former les filles

mèressurlesAGR

Mettre en place les moyensspécifiques

Soutenir les filles qui sont avec les parents adoptifs

Responsabiliser les femmes dans les instances de prises de décision

Introduire TUSEME dans d'autres établissements

Organiser des rencontres et des compétitions qui réunissent les clubs

TUSEME

Former les relais communautaires

accueillant

TUSEMEetc.

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Briser les barrières qui freinent la scolarisation des filles et lutter contre les violences basées sur le genre en milieu scolaire.

Lutter contre les mariages et les grossesses précoces

Remettre la puériculture dans le programmescolaire

Inscrire les filles à l’école, les maintenir

jusqu’à leurréussite

Faciliter les tâches

domestiques ;

Suivre la scolarité de leurs filles

Formation des parents et mères d'élèves sur les normes sociales qui freinent la scolarisation des filles;

Doter les filles des fournitures scolaires, leskitsdedignité

Vulgarisation des textes oudes lois

Formation des élèves et la chaîne d'encadrement en santé sexuelle

Sensibiliser les filles et des parents;

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formation des enseignants

3.2.1.3 Plan d’action opérationnel proposé pour Sao Tomé et Principe

Priorités Justification -Solutions Stratégies Qui Quand

1- Création de cellule de genre -Absence totale des cellules de genre auprès desécoles -Absence des dispositifs de VBGMS - Faible sensibilité des acteurs scolaires face à la question degenre

2- Révision des manuels scolaire Les manuels en utilisation reproduisent des stéréotypes liés au genre à travers des images et des textes ; Ces manuels ne sont pas

- Création des cellules de genre auprès des écoles; -Implication des acteurs spécialistes engenre

Création de cellules de gestions de VBGMS au niveau décentraliséImplications des autres acteurs dans la mise en place de ces dispositifs -MECC -UNICEFAssociations d’élèves -INPG - Avant la rentrée scolair e

Mis à jour des manuels en intégrant la dimension genre

Création de partenariat pour le financement des manuels ; Inclusion des spécialistes de genre dans l’élaboration des manuels -MECC -UNICEF -INPG Dans deux ans

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adaptés à la réalitéactuelle

Création d’une équipe multisectori elle

3- Suivi permane nt des clubs - Les clubs d’autonomisat ion des femmes ont besoin d’être encadré et soutenu - inclusion des activités duclubdans le programme scolaire -intégrer les activités du club l’emploi dutemps - aider les élèves dans lacréation et le financement desactivités -Lesacteurs scolaires - Les directions de l’enseignem ent De manièr e réguliè re

4- Formatio n des professeu rs en pédagogi e sensible au genre Une grande partie d’enseignants ne sont pas formé en pédagogie sensible au genre. En outre, les professeurs rencontrent des difficultés à comprendre certaines questions

Formations régulières des enseignants -suivi et évaluation des enseignants en matière de pédagogie sensible au genre -Réalisations de workshops et ateliers sur la question - intégrer la problématiq ue de genre dans l’agenda des politiques sectorielles en matière d’éducation -MECC -UNICEF -INPG De manièr e réguliè re (à long terme)

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5- Améliora tion des condition s d’hygiène dans les écoloes

spécifiques auxfilles.

Absence d’eau courante dans lesécoles; -absence de toilettes fonctionnelles à100%, cequi met en cause le processus d’apprentissa ge

Garantir de façon permanente l’accès à l’eau toutes lesécolesdu pays -améliorer les infrastructu res sanitaires à - Création d’équipes de maintenance Auprès des écolesPartenariat avec l’entreprise de l’eau (EMAE)sensibilisati on permanente des apprenants quant à l’usage adéquat des toilettes -MECC -EMAE -APAE Avant la rentrée scolair e

6- Promouv oir l’implicat ion des garçons dans les clubs Les garçons sont en minorité dans lesclubs Il faut encourager et promouvoir la participatio n des garçons

Diffuser les avantages et les fondements desclubs; -Les écoles bénéficiaire s -Membres desclubs Avant la rentrée scolair e

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dans les clubs

CONCLUSION

L’approche TUSEMEestmiseenœuvrerécemmentauBurkinaFaso,auTchadetà STPdans l’objectif de contribuer àla transformation des rapports inégalitaires de genre dans et par l’éducation envuededonnerplusd’opportunités auxélèves,particulièrement lesfillesdese maintenir leplus longtemps possible dans lesystèmeéducatif.

Cette approche qui s’appuie sur des activités de changement de comportements et de plaidoyers est largement soutenue par les acteurs clés de la promotionde l’éducation des filles (la DPEIEFG, les parents d’élèves, les établissements scolaires, les collectivités territoriales, etc.).Enoutre,lesbénéficiaires directs,lesmembresdeclubssesontapproprié de l’outil et donc sont en mesure de réaliser les activités. Le dispositif existant de suivi évaluation permettra aussi d’ajuster lesactivités envued’atteindre les objectifsescomptés de l’approche. En outre, un changement est déjà perceptible chez certaines jeunes filles membres des clubs. Ces dernières arrivent às’exprimer librement et sont mieux outillées pourcomprendrelesfléauxsociaux(grossesses précoces/ nondésirées, mariages précoces, insécurité en milieu scolaire, …) qui minent l’éducation des enfants, particulièrement celle delajeunefille.

Toutefois, l’approche est confrontée à un défi de pérennisation des acquis en raison de l’insuffisance etde l'instabilité des ressources financières. AuBurkina Faso, cettesituation aggravée par la crise sécuritaire qui contraint les politiques publiques au changement de prioriténationale. Eneffet,leministèredeladéfense etdelasécurité occupelepremierrang enmatièredepart(29%)dubudgetdel’Étatexercice2024.Cequin’était paslecasdansles années précédentes où l’éducation a toujours occupé le premier rang sur le plan des allocations budgétaires.

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49

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50

ANNEXES

Annexe 1 :compte rendu de la conferenceorganisee par leclubTUSEMEdu LyceeNelson Mandela

Rapport de la conférence du Club TUSEME

• Date:06Décembre2023

• Lieu:LycéeNelsonMandela

• Heure :9h

• Salle:Salledesprofesseurs duLycéeNelsonMandela

THÈME : L’Insécurité en Milieu scolaire.

Contexte général

C’est en 2021 que l’ONG FAWEBurkina acommencéàtravailler au sein du LycéeNelson Mandela de Ouagadougou, sur les grossesses précoces, la santé reproductiveet sexuelle, toutes violences liées au genre età l’encontre des jeunes fillesen milieuscolaire.FAWEa mobilisé l’implantation des clubs TUSEMEle 17 Août 2023, dont le Lycée Nelson en n ’ a bénéficié d’ un club mixte composé de 5 filles et de 2 garçons. Ces membres sont prêts à animer le club TUSEMEavec leurs camarades au sein de l’établissement et accompagner

FAWEdans laréalisationdel’ un decesobjectifsquiestl’égalité degenre, plusprécisément enmilieuscolaire

51

Définition de TUSEME.

TUSEME, c ’est un terme en langue swahili qui signifie exprimons-nous sans gêne etavec responsabilité. C’est une approche qui donne l’opportunité aux jeunes fillescommeles jeunes garçons, et aux élèves vivant avec un handicap, de s ’exprimerlibrement sur les problèmes qu ’ils rencontrent en milieu scolaire. C’est aussi uneapproche quiprônesur l’épanouissement des élèves,particulièrementlesfilles.Elle prône aussi sur le comment faire pour que ces élèves en bénéficient d’ une éducation depluséquitable. Les différents thèmes abordés.

Le Club TUSEME du lycée Nelson Mandela de Ouagadougou, avec l’appui et l’accompagnement deFAWEBurkina, lorsde leur première conférencedu 06 Décembre 2023 au sein de l’établissement. A permis au club et ses différents membres d’aborder desthèmessensibles quisontentreautres :

➢ L’indiscipline ;

➢ Latoxicomanie ;

➢ L’incivisme ;

➢ L’insécurité.

Réponses aux préoccupations des participants.

➢ L’insécurité :l’écolecommeun cadred’éducation etd’épanouissement estdevenue un lieu de toutes sortes de violences et de maux, commeles viols, la prostitution et les agressions des élèves avec des armes blanches. Cesfléaux influencent négativement le cursus scolaire des élèves et l’inégalité de genre, notamment chez les filles et les élèvesvivantavec unhandicap.

➢ La toxicomanie : l’école comme un cadre d’apprentissage est devenue un lieu de consommation de toutes sortes de stupéfiants, commeladrogue et l’alcool ayant des conséquences sur lecursus scolaire desélèves.

52

➢ L’incivisme : l’école qui était un lieu propice de savoir est devenue un lieu où règne toute sortede désordre. Parexemple, lemanque derespect envers lesenseignants, le manque de respect envers le personnels administratif, la mauvaise compagnie entre lesélèves, lamauvaise éducation etladélinquance.

Quelques conséquences de l’insécurité en milieu scolaire

➢ Les troubles de conduite : la peur de de s ’exprimer ;

➢ Ledéficitsécuritaire;

➢ Lacrainted’êtrevictimedeviole;

➢ Lacolèreetl’irritabilité;

➢ L’inquiétudedel’avenir;

➢ Lescomportementsdestructeurs;

➢ Lesmauvaisrésultats.

Solutions

➢ Organiser desséances desensibilisations ;

➢ Animerdes forumsthéâtres ;

➢ Eviterlesmauvaises compagnies ;

➢ Luttercontrel’insécurité ;

➢ Luttercontrelesviolencesfaites surlegenre

Réalisation du club TUSEME

Laprésidente du ClubTUSEMEduLycéeNelson Mandela deOuagadougou aannoncéque dans leur plan d’actions, les dates suivantes sont prévues pour la réalisation des activités auseindel’établissement :

53

✓ 1ere activité,20-11-2023 :journée desalubrité.

✓ 2eme activité,06-12-2023 :uneconférencel’insécurité auseindulycée.

✓ 3eme activité,dateàidentifier endécembre2023 :unplaidoyerauprêt d’ une ONG.

Annexe 2 :Outils decollectededonnees

Guide d’entretien adressé aux autorités éducatives, chefs d’établissements, enseignants.es, Responsables des associations de parents d’élèves, OSC et PTF partenaires de mise en œuvre

I. Identification intégrale de l’enquêté.e

1. Prénomsetnom(facultatif):

2. Âge:

3. Sexe :

4. Profession(ordred’enseignement) :

5. Ancienneté :

6. Niveaud’étude :

7. Situation matrimoniale:

8. Pays:

9. Région :

10. Département :

11. Typedestructure :

12. Téléphone.

II. Identificationdescroyances, lesconvictionset lesnormes implicitesfaisant obstacle ou facilitant la mise en œuvre des mesures pour l’égalité de genre

1. Qu’est cequel’égalité degenre ?

2. Quellessontlescroyances,lesconvictionsetnormesimplicitesquimilitentenfaveur del’égalité ?(Citez-en3croyances,3convictionset3normessociales).

3. Qu’est quelamasculinité toxique ?

54

4. Quellessontlescroyances,lesconvictionsetnormesimplicitesquimilitentfaveurde lamasculinitétoxique ?(Citez-en3croyances,3convictionset3normessociales).

5. Qu’est-ceque lamasculinité positive?

6. Quellessontlescroyances,lesconvictionsetnormesimplicitesquimilitentfaveurde lamasculinitépositive ?(Citez-en 3croyances,3convictionset3normessociales).

III. Identification des moyens endogènes de changement

7. Quels sont les obstacles/résistances à la mise en œuvre des mesures en faveur de l’égalité degenre dans lesystèmeéducatif ?

8. Quels sont les moyens endogènes appropriés (au niveau institutionnel, communautaire,et.)pourtraiter lesquestions degenre dans systèmeéducatif ?

IV. Analyse situationnelle de l’éducation des filles et de la prise en compte du genre en milieu scolaire

9. Quelleanalyse faites–vousdesituation del’éducation des fillesdansvotrepays?

10.Quelestleniveaudelapriseencomptedugenre enmilieuscolaire dans votrepays?

11.Quelles sontlesinnovations pourpromouvoirl’éducation des fillesdansvotrepays ?

12.Quelle analyse faites-vous du niveau d'efficacitédupotentiel de cesinnovations sur l’égalité desgenres, del’accès, dumaintien etdelaréussite des apprenants àl’école, notammentdesfillesdans votrepays?

13.Quelle analyse faites-vous du niveau d'efficience et l'impact potentiel de ces innovations sur l’égalité des genres, de l’accès, du maintien et de la réussite des apprenants àl’école,notammentdesfilles?

14. Quelle analyse faites-vous du niveau d'impactpotentiel des innovations ciblées sur l’égalité de genre, de l’accès, du maintien et de la réussite des apprenants à l’école, notammentdesfilles?

V. Les innovations de l’approches TUSEME

15.Qu’est-ceque leTUSEME?

16.Avotreavis,quelspourraient êtrelesimpactsduTUSEMEsurl’intériorisation parles apprenantes desattitudes liéesaugenre oudelaprise encomptedeleurvoixetleur amélioration deleurcapacitédenégociation dans leurespace socialpatriarcal ?

55

17.Avotreavis,quels pourraient êtrelesimpactsduTUSEMEsurleurintériorisation par les apprenantes de leurs attentes liées au genre ou de leur voix et leur capacité de négociation dans leurespace socialpatriarcal?

18.Parmi les approches TUSEME, quelles sont les approches efficaces qui peuvent contribuer à modifier la dynamique des sexes et à promouvoir des relations plus positives et plus respectueuses entre les filles et les garçons, les femmes et les hommesdans l’écosystèmeéducatif ?

19.Quels sont lesimpacts potentiels duTUSEMEsur les résultats pourles parents et la communauté;notammentnormesdegenre etvaleuraccordéeàl’éducationdesfilles ?

20.Parmi les approches TUSEME, quelles sont les principales composantes des innovations ciblées par leprojetTUSEMEquicontribuent àlaréalisation de l'égalité desgenres etlesuccèsdes fillesdans l'éducation ?

21.Parmi les approches TUSEME, quelles sont les principales composantes des innovations ciblées par le projet TUSEME qui ne favorisent pas la réalisation de l'égalité desgenres etlesuccèsdesfillesdans l'éducation?

22.Quels sont les facteurs contextuels (localou national) qui influencent le succès des effortsdes parties prenantes del’éducation enmatière d’intégration de l’égalité des genres etlesconditions deleurmiseàl’échelle efficaceetréussie ?

23.Selon vous, est-ce que TUSEME a atteint son objectif de renforcer la confiance et l’estime de soi des filles afin de leur permettre de se maintenir dans le système éducatif etd’acheverleurcursus scolaireavecsuccès. ?OUI/NON

24.Ditespourquoi ?

25.Avotre connaissance, y-a-t-il unmécanisme de suivi dela mise enœuvre des plans d’actionduTUSEME?OUI/NON

26.SiOUI,lequel?

27.Qu’est ce qui montre que l’application des acquis du TUSEME continuera après l’absence définitive desenseignant(e)s marraines/parrains desclubsTUSEME

VI. Suggestions et commentaires

56

28.Selon vous, quelles sont les mesures à prendre pour améliorer le maintien et la réussite desfillesenmilieuscolaire?

29.Qu’aimerez-vous ajouterd’autres àcetéchange?

Lieu de l’enquête

Date de l'entretien

Nom de l'enquêteur

Signature

Guide d'entretien de groupe adressé aux élèves et apprenants.es bénéficiaires de l’approche TUSEME

I. Identification intégrale de l’enquêté.e

1. Prénomsetnomfacultatif):

2. Âge:

3. Sexe :

4. Profession(ordred’enseignement) :

5. Ancienneté :

6. Niveaud’étude :

7. Situation matrimoniale:

8. Pays:

9. Région :

10.Département :

11.Typedestructure :

12.Téléphone.

II. Connaissances du projet et de ses activités

1. Connaissez-vous TUSEME? SiOUI,qu’est-ce que faitTUSEME(principales activités) ?

2. Quepensez-vous decesactivités ?

3. Qu’est-cequ’on vousapprend dans votreClubTUSEME?

57

4. Que penses-tu des activités Club TUSEME ? (les contenus enseignés, les langues d’enseignement etc.)?

5. Es-tu content-e de ce qu’on t’apprend dans le Club TUSEME ? Oui Non Pourquoi?

6. Êtes-vousmembresduClubTUSEMEdevotreétablissement ?OUI/NON

7. VotreClubdispose-t-il unprogrammed’activités?Oui,NON,Pourquoi?Justifiezquel qu’en soitlaréponse :…………………………….

8. Expliquez-nous commentsedéroulent lesactivités devotreclub?

9. Qu’est-cequivousintéresse leplusparmilesactivitésdevotreclub ?Pourquoi?

10.Qu’est-ceque tuaurais aiméapprendre d’autres danstonClubTUSEME?:

11.Qu’est-ceque tun’aimes pasdans cequ’on vousapprend dans tonClub TUSEME?

12.Pourquoi?

13.Qu’est-cequifaitlesuccèsdevotreclub(causesdubonfonctionnementdevotreclub ?)

14.Quelles sontlesdifficultésquevousrencontrez dans votreclub ?

III. Les innovations de l’approches TUSEME

15.Selon vous le TUSEME peut-il jouer un rôle sur la masculinité positive dans votre établissement ?Oui/Non;siOui,comment?

16.Est-cequeFAWEaatteintsonobjectifderenforcerlaconfianceetl’estimedesoides fillesafindeleurpermettredesemaintenirdanslesystèmeéducatifetd’acheverleur cursus scolaireavecsuccès.?

IV. Identificationdescroyances, lesconvictionset lesnormes implicitesfaisant obstacle ou facilitant la mise en œuvre des mesures pour l’égalité de genre

17.Dans votre établissement commentdécrivez-vous les relations entreles filleset les garçons ?Entretiennent-ils desbonnes oudesmauvaises relations ?Justifiez?

18.Pensez-vous quelesfilles ontlesmêmeschancesdemaintien etderéussite àl’école quelesgarçons ?OUI/NON,Ditespourquoi.

19.Selonvous,lesfillesont-t-elles besoindeplussoutiensspécifiques pourleurmaintien etleurréussite àl’écolequelesgarçons ? OUI/NON,Justifiez.

58

20.Dansvotreétablissement commentdécrivez-vouslesrelations entre lesenseignants etlesenseignantes desrelations ?Justifiez-vous.

21.Dansvotreétablissement commentdécrivez-vouslesrelations entre surveillantes et surveillants ?Justifiez-vous.

22.Pensez-vousquelesfillesrencontrent plusdedifficultés(voiredesrésistances) pour leurmaintien etderéussite àl’école?OUI/NON,Ditespourquoi.

Si OUI,au niveau du maintien, citez-en quelques-unes sur les plans social/familial, culturel/coutumes, politique, psychologiques, pédagogiques, etc.

Si OUI,auniveau de laréussite, citez-enquelques-unes surles plans social/familial, culturel/coutumes, politique, psychologiques, pédagogiques, etc.

23.Pensez-vous que cesdifficultés peuvent être des facteurs qui résistent à lamise en œuvre de mesures pour la réalisation de l'égalité des genres et le succès des filles dans l'éducation?OUI/NON,Justifiez.

V. Identification des moyens endogènes de changement

24.Face aux difficultés/obstacles/résistances à la mise en œuvre des mesures pour l’égalité de genre, quels sontles moyens endogènes appropriés pour traiter les questions degenredans l’administration del'éducation (danslesystèmescolaire) ?

au niveau du maintien, citez-en quelques-unes sur les plans social/familial, culturel/coutumes, politique, psychologiques, pédagogiques, etc.

au niveau de la réussite, citez-en quelques-unes sur les plans social/familial, culturel/coutumes, politique, psychologiques, pédagogiques, etc.

25.Votreétablissement a-t-ilprisdesmesures pourlemaintienetlaréussite scolairedes filles?Ou/Non,Sioui,quelles sontcesmesures ?

VI. Analyse situationnelle de l’éducation des filles et de la prise en compte du genre en milieu scolaire

26.Quelle analyse faites –vous de la situation de l’éducation des filles dans votre établissement, dans votrepays?

27.Quelestleniveaudelaprise encomptedugenre dansvotreétablissement (latrines, rampesd’accès, tablesettableaux adaptés, ….)?

59

28.Quelleanalyse faites-vous duniveaud'efficacitédupotentiel desinnovations ciblées surl’égalité desgenres etlaréussite desapprenants, notammentdesfillesdans votre pays?

29.Quelleanalysefaites-vousduniveaud'efficienceetl'impactpotentieldesinnovations cibléessur l’égalité desgenres etlaréussite desapprenants, notammentdes filles?

30. Quelle analyse faites-vous duniveau d'impactpotentiel des innovations ciblées sur l’égalité des genres etlaréussite desapprenants, notammentlesfilles?

VII. Suggestions et commentaires

31.Selon vous, quelles sont les mesures à prendre pour améliorer le maintien et la réussite desfillesenmilieuscolaire?

32.Qu’aimerais-tu ajouterd’autreàcetéchange ?/As-tuquelque autrechoseàajouter ?:-

Lieu de l’enquête

Date de l'entretien

Nom de l'enquêteur

Signature

Guide de récit de vie des enseignantes

1.Pouvez-vousvousprésenter? (prénomsetnom,âge,sexe, situation matrimoniale, niveau d’étude, région, département téléphone) ;

2.Pouvez–vousdécrirevotretrajectoire (parcours)scolaire? .

- votreparcours scolaire

- Vosdifficultésrencontrées aucoursdevotreparcours

- Quelles sont les bonnes leçons que vous avez apprises au cours de votre parcours etque voulezque lesautres fillesfasse pourse maintenir etréussir àl’école

3.Quelles sontles comportements, attitudes etpratiques àéviter parles acteurs del’école (enseignants.es, administration, garçons,filles,…)pourfaciliterlemaintienetlaréussite des fillesàl’école?

60

4. Êtes-vous marraine du Club TUSEMEouavez-vous l’information de son existence dans l’école?

- Qu’aapporté leClubTUSEMEauxfilles?–

- Comment les activités du Club TUSEME améliorent-elle les comportements des garçons/enseignants avec les filles? –depuis le début des activités, avez-vous constatéunchangement ?

- Qu’est-ceque leClub n’apasréussi achangé chezlesgarçons/hommes ?

- Au regard des activitésde TUSEMEdans votreécole, pensez-vous qu’il vaatteindre ses objectifs?Pourquoi?

5.Pourréussir qu’est-ce qu’il fautfaire ouneplus faire dans les activitésduClub TUSEME devotreécole?

Lieu:

Datedel'entretien

Nomdel'enquêteur

Guide de récit de vie des filles déscolarisées

1. Pouvez-vous vous présenter? ( prénoms et nom, âge, sexe, situation matrimoniale,niveau d’étude, région, département téléphone)

2. Pouvez–vousdécrirevotretrajectoire(parcours)scolaire?

- (Commentavez-vousété inscrite àl’école?Avez-vousfaitlepréscolaire ?avez-vous redoublé?SiOuiquelles sontlesclassesdoubles? Avez-vousrenvoyée?Quelleclasse?

Etpourquoi avezétéquittél’école? Qu’enpensez –vousdevotreabandon ?)

- Avez-vousrencontré des dfficultés aucours devotreparcours scolaire? Sioui,dites –nousadvantage sur cesdifficultés:

o au plan pédagogique (pratiques d’enseignement des enseignants.es (décourageant, degradant, insultant, infériorisant, …): Cesdifficultésont-elles été du fait ou aggravées par les enseignants et les attitudes, manières de façon,…?

61

o au plan des disciplines (matières) enseignées en classe (matières littéraires, matières scientifiques, sport) : Dites ce fut une difficulté pour vous en tant fille?

o au plan des infrastructures (manqué de toilettes ou toilettes impropres et inadaptées, tables bancs etmatériels indaptés, ….), Dites cefutune difficulté pourvousentantfille?

o insécurité ausein del’écoleetsurlaroutedel’école?Ditescefutunedifficulté pourvousentantfille?

o au plan des rapports avec les autres élèves garçons (comportement de masculinité toxique,harcellements, bagarres, ….),Justifiez-vous.

o Grossesse précoceounon désirée (quelle classe? parqui? commentlecasa étégéré parlafamille,l’école,l’auteur, …).

- Quelles sontlesbonnes leçonsquevousapprises aucoursdevotreparcours scolaire et que vous voulez par avecles autres filles surtout les plus jeunes se maintenir et réussir àl’école?

- Quelles sont les comportements, attitudes et pratiques à éviter par les acteurs de l’école(enseignants.es, administration, garçons, filles,…)pour faciliterlemaintien et laréussite des fillesàl’école?

3. Avez-vous eu connaissance l’existence de l’approche TUSEME (dans votre ancienne établissement)? Si Ouiqu’en-pensez-vous de son apport au changement de comportement desgarçons, deshommesetlaréussite desfillesàl’école?

4.Auregard decequevoussavezdesactivitésdeTUSEMEdans votrelocalité,pensez-vous qu’ilvaatteindre ses objectifs?Pourquoi?

Lieu:

Datedel'entretien

Nomdel'enquêteur

Guide de récit de vie des filles scolarisées

1.Pouvez-vousvousprésenter? ?(prénomsetnom,âge,sexe, situationmatrimoniale,niveau d’étude, région, département téléphone) ;

62

2.Pouvez–vousdécrirevotretrajectoire (parcours)scolaire?

- (Comment avez-vous été inscrite à l’école? Avez-vous fait le préscolaire ? avez-vous redoublé ? Si Oui quelles sont les classes doubles? Pourquoi selon vous avez –vous redoublé ?)

- Avez-vousrencontré des dfficultés au coursde votre parcours scolaire? Si oui,dites –nousadvantage surcesdifficultés:

o au plan pédagogique (pratiques d’enseignement des enseignants.es (décourageant, degradant, insultant, infériorisant, …) : Ces difficultés ont-elles été du fait ou aggravées parlesenseignants etlesattitudes, manières defaçon,…?

o auplandes disciplines (matières)enseignées enclasse(matières littéraires, matières scientifiques, sport) :Ditescefutune difficultépourvousentantfille?

o auplandesinfrastructures (manquédetoilettes outoilettes impropresetinadaptées, tables bancs et matériels indaptés, ….), Dites ce fut une difficulté pour vous en tant fille?

o insécurité ausein del’école etsur laroute de l’école?Dites cefutune difficultépour vousentantfille?

o au plan des rapports avec les autres élèves garçons (comportement de masculinité toxique, harcellements, bagarres, ….),Justifiez-vous.

o Grossesse précoce ou non désirée (quelle classe? par qui? comment le cas a été géré parlafamille,l’école,l’auteur, …).

4. Êtes-vous membredu Club TUSEME?Que vousa apporté le Club TUSEMEen tant que filles? Comment les activités du Club TUSEMEaméliorent-elle les comportements des garçons avec les filles? Y-t-il un changement? Qu’est-ce que le Club n’a pas réussi a changé chezlesgarçons ?

- Au regard des activités deTUSEMEdans votreécole, pensez-vous qu’il vaatteindre ses objectifs?Pourquoi?

5. Pourréussir qu’est-ce qu’il fautfaireoune plusfairedans les activitésduClub TUSEME devotreécole?

Lieu :

Datedel'entretien

63

Nomdel'enquêteur

Guide de récit de vie des filles désolarisées

3. Pouvez-vousvous présenter? (prénoms et nom,âge, sexe, situation matrimoniale, niveau d’étude, région, département téléphone)

4. Pouvez–vousdécrirevotretrajectoire(parcours)scolaire?

- (Comment avez-vous été inscrite à l’école ? Avez-vous fait le préscolaire ? avez-vous redoublé ? Si Oui quelles sont les classes doubles? Avez-vous renvoyée? Quelle classe? Et pourquoi avezétéquittél’école? Qu’enpensez –vousdevotreabandon ?)

- Avez-vousrencontré des dfficultésau coursdevotreparcours scolaire? Sioui,dites – nous advantage sur cesdifficultés:

o au plan pédagogique (pratiques d’enseignement des enseignants.es (décourageant, degradant, insultant, infériorisant, …): Ces difficultésont-elles été dufaitouaggravées par lesenseignants etlesattitudes, manières defaçon,…?

o au plan des disciplines (matières) enseignées en classe (matières littéraires, matières scientifiques, sport) :Ditescefutune difficultépourvousentantfille?

o auplandesinfrastructures (manquédetoilettes outoilettes impropresetinadaptées, tables bancsetmatériels indaptés, ….),Ditescefutunedifficultépourvousentantfille?

o insécurité auseindel’écoleetsurlaroutedel’école?Ditescefutune difficultépourvousen tantfille?

o auplan desrapports aveclesautres élèvesgarçons (comportementde masculinitétoxique, harcèlements, bagarres, ….),Justifiez-vous.

o Grossesse précoceounondésirée (quelleclasse ?parqui?commentlecasaétégéré parla famille,l’école,l’auteur, …).

- Quelles sontlesbonnes leçons quevousapprises au coursde votreparcours scolaireetque vousvoulezparaveclesautres fillessurtout lesplusjeunes semainteniretréussir àl’école ?

- Quelles sont les comportements, attitudes et pratiques à éviter par les acteurs de l’école (enseignants.es, administration, garçons, filles,…)pourfaciliterlemaintienetlaréussite des fillesàl’école?

64

3. Avez-vous eu connaissance l’existence de l’approche TUSEME (dans votre ancienne établissement)? Si Ouiqu’en-pensez-vous de son apport au changement de comportement desgarçons, deshommesetlaréussite desfillesàl’école?

4.Auregard decequevoussavezdesactivitésdeTUSEMEdans votrelocalité,pensez-vous qu’ilvaatteindre ses objectifs?Pourquoi?

Lieu:

Datedel'entretien

Nomdel'enquêteur

65

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