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UNE PÉRIODE DE TURBULENCES
by Febetra
L’an dernier, un nombre record de faillites a été enregistré dans le secteur des transports. Avec 65 entreprises de transport ayant déposé le bilan au premier trimestre de cette année, la tendance se poursuit.
La baisse de la demande de transport en raison d’entrepôts saturés et de consommateurs qui limitent leurs dépenses, combinée à une forte augmentation des coûts, constitue un cocktail empoisonné qui s’avère fatal, en particulier pour les petits acteurs qui n’ont pas le pouvoir de xer les prix.
Le secteur des transports traverse une période de turbulences. L’explosion des coûts salariaux, conséquence de l’indexation automatique des salaires au 1er janvier, érode encore davantage notre position concurrentielle, qui n’était déjà pas très orissante. Dans le domaine du transport international, nous avons perdu plus de la moitié de nos activités de transport depuis l’élargissement de l’Union européenne. Non pas parce que nos transporteurs sont trop maladroits pour acheminer un chargement vers l’Italie ou l’Espagne. Mais parce qu’ils sont trop chers par rapport à la concurrence étrangère.
Le paquet Mobilité était censé rééquilibrer quelque peu les relations concurrentielles entre les transporteurs de la vieille Europe et leurs concurrents des nouveaux États membres. C’est du moins ce que l’on espérait. Les nouvelles règles en matière de détachement et le retour obligatoire des véhicules au siège étaient, sur papier, des mesures censées pro ter à nos transporteurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces attentes n’ont jusqu’ici pas été rencontrées. On ne distingue aucun signe d’une refonte du paysage du transport. En l’absence de contrôles des nouvelles dispositions, ce Paquet Mobilité reste pour l’instant un coup dans l’eau. Quand les roues sont trop nombreuses, la tentation peut être grande de casser les prix. Ce n’est cependant jamais une bonne idée. Même dans les périodes plus dif ciles d’un point de vue économique, l’accent doit rester mis sur la marge. D’autant que, dans le cadre de « Fit for 55 », le secteur des transports est à la veille d’un dé particulièrement capitalistique. Sans marge nancière, la transition énergétique qui s’annonce – chacun doit progressivement prendre conscience qu’elle est non seulement inéluctable, mais surtout qu’elle coûtera cher –devient mission impossible.
Philippe DEGRAEF Directeur FEBETRA