Intervention de François CLAVAIROLY, Président de la Fédération Protestante de France "Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président, merci pour cette invitation à votre assemblée générale et à cette rencontre. J'ai été très heureux d'y participer et pour introduire mon propos, je pourrais dire que nous vivons les uns et les autres un moment important, que je qualifierai de charnière, un moment de mutation, je ne parle pas des mutations de la famille et de ses recompositions mais des mutations et changements dans les relations que nous vivons les uns et les autres au sein du protestantisme français. Ma présence ici ainsi que celle du Secrétaire général de la Fédération en atteste. C'est avec un peu de solennité et d'émotion que je voulais commencer ce propos parce que je le sais, vous avez commencé votre journée avec cet homme à PPK qui a été pour vous et pour nous tous quelqu'un qui aura compté dans la façon de porter la question de la famille au sein de nos églises et de nos associations. Quelqu'un qui aura aussi porté la parole protestante dans la société française, bien au-delà des cercles de l'église. Après ce premier moment où je veux donc lester mon propos de cet indice que nous vivons un moment particulier dans nos relations au sein du protestantisme, je veux aussi dire quelque chose qui reprendra en écho ce que vous venez d'entendre. J'étais hier aux Assises de la fédération de l'entraide protestante qui réunit tous les délégués des entraides des églises protestantes et j'ai été frappé en arrivant ce matin par la concordance des temps et des lieux, par le croisement des préoccupations, par le même empressement à témoigner, à évangéliser par l'acte et la parole dans des lieux d'église qui ressemblent étrangement à ce que vous vivez dans vos AFP et ici-même. Et je voulais témoigner de cela pour dire au fond que, autant dans le monde réformé, luthérien, baptiste, évangélique, pentecôtiste qui compose la Fédération Protestante de France, que dans le milieu des églises qui ne sont pas à la FPF, ce sujet-là de la transmission est au cœur des préoccupations. C'est à partir de cette thématique de la transmission que j'aimerais introduire ce moment, bref, mais à mes yeux très important. Vous avez entendu ce matin Deutéronome 6 qu'Olivier Raoul-Duval vous a remis en mémoire, l'enjeu de la transmission est un enjeu majeur dans une société qui peine précisément à maintenir vive la capacité de transmettre les valeurs à la fois républicaines mais aussi les valeurs spirituelles que nous portons. Cet enjeu de la transmission, c'est le premier à mes yeux que vous portez dans les AFP au sein même de la famille et auprès des familles qui vous sont confiées. Le deuxième enjeu, c'est celui un peu plus complexe encore, de l'analyse et de la réflexion. Au fond, pour dire les choses rapidement, comment en sommes-nous arrivés là ? Qu'arrive-t-il à notre société, à nos sociétés pour que la question de la transmission soit à ce point problématique ? Et ici il faut faire une pause, il faut s'asseoir comme vous l'avez fait, dans des colloques à Fontevraud ou ailleurs, il faut prendre le temps de l'analyse et de la réflexion ; et nous ne sommes pas trop pour cette réflexion, ce que je veux dire c'est que nos AFP et tous les membres des églises du protestantisme français doivent se tenir les uns les autres dans cette réflexion et cette analyse. Et c'est pourquoi j'encouragerai les AFP à promouvoir ce genre de réflexion et de colloque en ouvrant à d'autres encore. Les nouvelles configurations familiales, les nouvelles modifications législatives, les mutations que nous connaissons nous obligent à cette réflexion pour éviter de tenir un discours binaire sur le thème hier c'était mieux, demain ce sera moins bien. Cette vision-là n'est plus satisfaisante pour nos associations et pour nos églises. Le troisième enjeu, c'est celui de la solidarité. Cette solidarité vous la vivez au quotidien, nous avons eu des exemples tout à l'heure tout à fait remarquables, notamment Mayotte en raison du côté un peu exotique, on est loin mais en plein cœur de Paris, de nos cités, de nos ruralités, se trouvent des familles en détresse. Il y a là un enjeu majeur qui est le vôtre au sein des ces associations. Et puis dernier enjeu, celui qui me tient peut-être le plus à cœur, c'est celui d'un témoignage commun. Cette expression qui signifie que nous sommes les uns et les autres requis pour agir au sein de la société, non pas dans l'association en elle-même seulement, ou non pas dans l'église qui porte ou qui nourrit les membres de l'association, mais dans la société et le président de l'UNAF nous a rappelé tout à l'heure combien le travail législatif était à suivre de près, combien le suivi administratif aussi était important et donc ce témoignage commun au sein de la société, l'inscription dans le réel de nos actions solidaires est nécessaire. Il y a ici je crois dans ce uatrième enjeu, quelque chose qui concerne tous les protestants de quelque dénomination qui soit
et comme je suis engagé dans cette fédération protestante, à un moment là aussi un peu charnière, je pense que nous pouvons les uns et les autres nous retrouver autour de cette thématique d'un témoignage commun, de sorte que les AFP avec tout le protestantisme de ce pays prennent leur part pour le bien de l'évangile et pour le bien des familles". ****