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L’épopée du 22ème BCA de 1887 à 1997

6. Révisons nos classiques. "L'éPoPée" du 22ème BCA de 1887 à 1997

Le général de division Philippe Chatenoud, membre de notre amicale, avait en son temps retracé dans le NNC n°64 de mars 1977 les épisodes du 22ème BCA d'active et de réserve, dissous pour la cinquième fois à Nice, sur la colline du château, le 22 février 1977. Pour ceux qui n'étaient pas encore amicalistes, il a paru intéressant à la rédaction de leur faire connaître cette belle et longue page de l'histoire de ce bataillon.

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Mais laissons la plume du général Chatenoud nous la conter...

Le 22eme Bataillon de chasseurs à pied a été créé à Grenoble le 28 septembre 1855 par décret de !'Empereur Napoléon Ill. Son existence sera éphémère puisqu'il est dissous des 1856, après la guerre de Crimée. Recréé en 1870, il doit participer à la répression des émeutes à Paris et devient le 22eme bataillon de marche. C'est de 1887 que date la vocation alpine du bataillon. Il tiendra garnison à Chambéry puis à Albertville jusqu'à la grande guerre. Dès août 1914, le 22eme B.C.A. est engagé. Au cours de la première partie du conflit, il se distingue dans les combats des Vosges, où il obtient trois citations et le port de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre. A partir de 1915, il combat successivement sur la Somme, en Alsace, au Chemin des Dames, sur le front italien avant de participer aux derniers combats en Belgique, en Champagne, en Picardie et sur la Sambre. En quatre années, le bataillon a perdu 49 officiers dont 2 chefs de corps, 109 sous-officiers et 1266 caporaux et chasseurs. L'héroïsme de ses chasseurs lui vaut l'attribution de la Fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire. Après une période d'occupation en Allemagne, il prend garnison au quartier Saint Jean d'Angely à Nice. Il y restera jusqu'en 1940 ; il est alors engagé sur l'Aisne et sur la Marne où il résiste héroïquement à la poussée allemande. Dissous le 1er août 1940, le bataillon est recréé en 1944 pour participer aux opérations sur le front des Alpes. A nouveau dissous en 1945, il est reformé à Nice en 1951 et participe à partir de 1955 à la campagne d'Algérie. Il retrouve Nice

en 1964, prend l'appellation de 22eme groupe de chasseurs alpins et entame une période d'instruction etd'entraînement. Intégré à la 17eme brigade alpine en 1969, il reprend son appellation traditionnelle de 22eme Bataillon. Dissous pour la quatrième fois en 1976, la garde de son fanion est confiée au 11eme B.C.A. de Barcelonnette. En 1983, il devient bataillon de réserve. En ce jour où le bataillon de Nice va être dissous pour la cinquième fois, je tiens à rappeler le sacrifice de ses officiers, sous-officiers, caporaux et chasseurs tombés au champd'honneur. Fier de son prestigieux et glorieux passé, le 22eme bataillon de chasseurs alpins n'a jamais fait mentir sa devise : NUL NE CRAINS."

A l'issue de la lecture de cet ordre du jour, la Protestation des chasseurs devait être cette fois chantée par le 22 de réserve. Elle était aussitôt reprise à pleins poumons par tous les anciens et les plus jeunes de notre nombreuse assistance !

La garde du fanion du 22eme B.C.A. de réserve, constituée de trois chasseurs en tenues blanches, s'avance et remet son emblème au Colonel Auzias qui, à son tour, le confie au Général Chatenoud. Notre fanion est ensuite replié et roulé, ce qui signifie la dissolution définitive de notre unité Cette étoffe précieuse passe en d'autres mains, curieusement nous le remarquons en direction de l'ouest, là où ce soir le soleil atteindra l'horizon pour une nouvelle nuit !

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