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Focus sur le social

CONCERTATION SOCIALE TOURNÉE VERS L’AVENIR

»LE PLUS GRAND DÉFI POUR LES ENTREPRISES DE L’INDUSTRIE DU TEXTILE, DU BOIS ET DE L’AMEUBLEMENT EST DE TROUVER DE NOUVEAUX COLLABORATEURS.

ACCORDS SOCIAUX EN VUE DE L’AVENIR

Après la mise en œuvre quasi complète du projet d’accord interprofessionnel rejeté pour 2019-2020 par le gouvernement et par le biais des cct du Conseil national du travail, c’était au tour des secteurs de conclure des accords sociaux sectoriels. Cela devait se faire dans le cadre interprofessionnel convenu. Le secteur textile et le secteur du bois et de l’ameublement y sont brillamment parvenus.

Dans le secteur textile, les salaires des ouvriers ont été augmentés de 0,14 euro/heure et ceux des employés de 26 euros/ mois à partir du 1 er septembre 2019. Mais le véritable caractère prospectif de cet accord social réside dans le lancement d’une pension complémentaire sectorielle. Pour les ouvriers, cela se fait grâce à la réorientation d’une partie de la cotisation patronale au Fonds de sécurité d’existence. Pour les employés, un certain nombre d’instruments ont été prévus pour limiter au maximum les surcoûts.

Dans le bois et l’ameublement, une augmentation de salaire de 1,1 % pour les ouvriers a été convenue à partir du 1er juillet 2019, ainsi qu’une augmentation limitée de l’allocation vélo et l’octroi du jour d’ancienneté après 15 ans d’ancienneté chez l’employeur au lieu de 20 ans auparavant. Quelques avantages sociaux sectoriels ont également été légèrement augmentés. Dans ce secteur, il existe une pension complémentaire sectorielle pour les ouvriers depuis 2008/2009. Les employés du secteur du bois et de l’ameublement suivent actuellement les accords au sein de la CP 200. L’augmentation de salaire de 1,1 % a eu lieu le 1 er septembre 2019. Pour les entreprises bénéfi ciant d’une pension complémentaire sectorielle pour les ouvriers, mais dont les salariés ne bénéfi cient pas d’une pension d’entreprise, ou en tout cas d’une pension moins favorable, il était possible d’accorder une prime annuelle temporaire et de la convertir ultérieurement en pension sectorielle pour les employés.

© PASSE PARTOUT

© INDERA

© EUROPEAN SPINNING GROUP (ESG)

COMPÉTENCES D’AVENIR

Avec le New Skills Agenda, l’Europe donne un coup de main à nos secteurs dans la recherche des compétences de demain.

Les secteurs du textile, de l’habillement, du cuir et des chaussures ont mis sur pied un partenariat européen autour de la politique de formation. Huit profi ls de formation ont été retenus pour lesquels des modules d’apprentissage sont élaborés. Le centre de formation textile Cefret crée ces modules pour les profi ls de ‘textile technologist’ et ‘digital marketing professional’.

Pour le bois et l’ameublement, une Sector Skills Alliance a été mise en place pour évaluer l’impact de la transformation numérique dans le secteur de l’ameublement à l’horizon 2020. Le centre de formation sectoriel Woodwize a participé à l’évaluation de cette transition pour onze fonctions pertinentes. Par extension, un nouveau profi l de ‘digital transformation manager’ est en cours d’élaboration.

BIENVENUE AUX JEUNES !

Les secteurs du textile, du bois et de l’ameublement sont des secteurs ‘vieillissants’ car ils emploient de nombreux salariés ayant une longue carrière dans l’entreprise/le secteur. Beaucoup d’entre eux arrivent en fi n de carrière et devront être remplacés à court terme. C’est pourquoi Fedustria, en collaboration avec les centres de formation Cefret (textile) et Woodwize (bois et ameublement), s’est engagée à attirer les jeunes dans les entreprises par le biais, par exemple, de l’apprentissage en alternance, mais aussi en soutenant l’enseignement STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics) et grâce à des projets pour les jeunes avec le soutien du gouvernement fédéral. Le 21 novembre 2019, une vitrine textile a été inaugurée dans les locaux du Cefret à Mouscron, le centre de formation textile en Wallonie, en présence de la bourgmestre de Mouscron, Mme Brigitte Aubert.

Les secteurs du bois misent très fort sur l’apprentissage en alternance. Au cours de l’année scolaire 2018-2019, 140 élèves ont entamé un trajet d’alternance et 132 collaborateurs ont été formés comme mentors. En plus des techniques de menuiserie intérieure et de CNC, le cours de formation en alternance des constructeurs de décors et de stands sera proposé en collaboration avec trois écoles au cours de l’année scolaire 2019-2020.

Dans le secteur textile, la formation en alternance peine à démarrer. Le message ici est la collaboration intersectorielle, car l’enseignement textile n’est actuellement enseigné que dans une école secondaire (PTI Courtrai).

MESURES CONTRE LE CHOC DU BREXIT

Dans la perspective du Brexit, la FEB a procédé, notamment à la demande de Fedustria, à l’élaboration de mesures anticrise en faveur de l’emploi.

Fedustria plaide tout d’abord en faveur d’une interprétation plus souple de la notion de chômage temporaire ‘structurel’ par l’ONEM. Les entreprises confrontées à une baisse d’activité en raison du contexte géopolitique – caractérisé notamment par le Brexit, des menaces de guerres commerciales, … – ont besoin de temps pour se rétablir et chercher des débouchés alternatifs. L’instrument du chômage temporaire doit permettre à ces entreprises de surmonter cette période, sans avoir à licencier des travailleurs. Sinon, elles se voient obligées par la suite de réembaucher des effectifs sur un marché du travail tendu. Notons qu’en 2008 et 2009, le chômage temporaire a largement prouvé sa pertinence en tant que mesure de lutte contre la crise. Dans cette optique, Fedustria plaide également pour une extension du chômage temporaire pour raisons économiques en faveur des employés. Fedustria est en pourparlers avec la ministre fédérale de l’Emploi et de l’Économie compétente à ce sujet. Entre-temps, un projet de loi a été déposé début 2020.

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