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TARBES

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ECHIROLLES

ECHIROLLES

du style archives

1. Anneau twisté. “Idole”, pour Christofle (2000). 2. Damier cinétique dans les salles de bains de l’hôtel Morgans à New York (1984). 3. Au service des œuvres. Dessins pour réaménager le musée des Beaux-Arts de Rouen. 4. Géométrie douce. Bureau “Segreto”, pour Poltrona Frau. 5. Fil rouge. Table d’appoint, Prisunic, 1998. 1

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De l’abbaye au loft

“C’est là que j’ai appris bien des choses sur le vide.” De ses étés à l’abbaye cistercienne de Fontenay, propriété familiale, raconte sa biographe Sylvie Santini (1), Andrée Putman gardera l’obsession de la géométrie, le goût de l’épure, le sens de la lumière dans l’espace… Et dira-t-elle, “la plus grande méfiance à l’égard des affreux excès de surenchère” (2) . Pionnière, elle rend désirable la vie en loft à la fin des années 70, en emménageant dans une ancienne imprimerie à Saint-Germain. Cette sobriété imprégnée d’architecture spiritualiste transparaît dans ses aménagements et le mobilier créé au CAPC, le musée d’art contemporain de Bordeaux, un ancien entrepôt de 1824 aux allures de cathédrale. Du beau au prix du laid

Styliste en 1958 pour Prisunic, Andrée Putman fait sien le mantra de Denise Fayolle – à la tête de la direction artistique des magasins, et qui l’engagera à l’agence Mafia. De sa belle voix grave comme sa mère, Olivia confie : “Raconteuse d’histoires, curieuse des autres, visionnaire, elle « twiste » les formes et redonne un supplément d’âme aux classiques.” Andrée réinterprète des lampes Bauhaus chinées aux puces – “comme les verres bleus qu’elle collectionne” – et imagine les suites Prisunic : des lithographies, tirées à 300 exemplaires de Bram Van Velde, à 100 francs ! Aux côtés de son ami Didier Grumbach, qui rêve que les jeunes créateurs de mode soient reconnus au même titre que les couturiers, elle lance Mugler, Alaïa… et, ajoute Olivia, “un fabuleux concept-store de 800 m2 avant l’heure, rue de Rennes, en 1973”.

Dame de carreaux

New York, 1984. Sa première rénovation d’hôtel, le Morgans, en boutique-hôtel avant la lettre, fait le buzz. Son damier noir et blanc – du carrelage métro bon marché – lance sa carrière internationale. 1993, back to New York en vol supersonique : pour relooker le “Concorde”, Andrée Putman imagine une enveloppe protectrice coiffant les sièges et une moquette géométrique. Pied de nez au luxe ostentatoire, le plateau- repas est habillé d’un carton au plissé délicat et d’une simple ficelle pour les couverts en argent ! Le goût du grand Ecart

Outre sa société Ecart International créée en 1978, pour rééditer des designers des années 30 (Eileen Gray, Jean-Michel Frank…) qu’elle vénère, cette “archéologue de la modernité”, comme elle se définit, a touché à tout : bijoux, vaisselle, résidences privées, mobilier néo-Art déco, bureaux… En 1993, elle redonne ses volumes d’origine au musée des Beaux-Arts de Rouen et sa splendide verrière abritant le jardin des sculptures. “Éclairage indirect, sol en granito… ses interventions, discrètes mais intemporelles, n’ont pas vieilli”, apprécie Sylvain Amic, son directeur. “J’aime le beau et l’utile, disait Andrée Putman, et plus encore, le beau dans l’utile.” (1) “Andrée Putman, la diva du design” de Sylvie Santini, éd. Tallandier.(2) “Air France, l’envol de la modernité” de Dominique Baqué, éd. du Regard.

©Christofle©DeidivonSchaewen©AgenceLaBelleVie/RéuniondesmuséesmétropolitainsRouenNormandie©StudioPutmanPhotosD.R.

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