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CINEMA

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HEADLIGHTS

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LUXFILMFEST BETTER, STRONGER

Comme pour conjurer le sort de la pandémie, le LuxFilmFest a proposé un retour dans un format hybride, mêlant présentiel et digital... avec une programmation solide et copieuse, à base de masterclass de géants (Friedkin, Gilliam) et d'avant-premières très attendues.

La carte blanche Kinepolis a été attribuée cette année à Wendy de Benh Zeitlin

À faire baver d'envie tous les cinéphiles de la planète. La onzième édition du LuxFilmFest a déroulé, jusqu'au 14 mars, une programmation éclectique à base de poids lourds et propositions plus confidentielles de tous genres et de tous formats. Un ton donné dès l'ouverture de la manifestation, avec la découverte du très attendu Nomadland, de Chloé Zao, tout auréolé du Lion d'or qui lui a été décerné lors de la dernière Mostra de Venise et qui enchaîne les récompenses depuis (lire ci-contre). Le dernier Lee Daniels (Precious, Le Majordome), The United Stades vs Billie Holiday était aussi de la fête. Soit le biopic non conventionnel de la chanteuse de jazz, militante pour l'égalité des droits civiques, qui s'est retrouvée ciblée par une enquête du Federal Department of Narcotics aux États-Unis.

On notait aussi la présence dans la sélection de De nos frères blessés, premier film de l'acteur français Hélier Cisterne, qui se penche sur le destin d'Hélène, compagne de Fernand, ouvrier indépendantiste dans l'Algérie de 1956, qui risque la peine capitale. Mais également du long-métrage Teddy, récemment remarqué au Festival du film fantastique de Gérardmer. Une carte blanche accordée au Kinepolis braquait, quant à elle, les projecteurs sur Wendy, autre grande attente, et dernière réalisation de Benh Zeitlin qui avait émerveillé avec Les Bêtes du sud sauvage. On s'arrête là, et pourtant, on est loin du terme.

Ajoutons à cela huit long métrages qui ont rejoint la compétition et le même nombre d'appelés côté documentaires. Le LuxFilmFest fait également parler les cinéastes les plus confirmés. Cette année, c'est l'occasion pour les festivaliers de (re)découvrir sur grand écran des monuments signés William Friedkin, comme L'Exorciste, qu'on ne présente plus, ou l'immense Sorcerer, aventure sous tension inspirée du Salaire de la peur de HenriGeorges Clouzot. Une filmographie à apprécier jusqu'à fin mars à la Cinémathèque... tout comme celle de Terry Gilliam, à travers Brazil, Las Vegas Parano ou L'Armée des 12 singes... Lequel raisonne étrangement avec l'actualité.

NOMADLAND WONDER WOMAN DÉSIGNÉ COUPABLE BOUC-ÉMISSAIRE

PIONNIÈRE : CHLOÉ ZHAO

ITINÉRANTS ET VOYAGEURS DE PASSAGE :

FRANCES MCDORMAND, DAVID STRATHAIRN, LINDA MAY...

Voici venir Nomadland, vibrant road trip, dans les pas d'une sexagénaire qui quitte sa ville, rongée par le chômage, pour aller là où l'herbe est plus verte. Et un drame empreint d'humanité, à découvrir avant que Zao n'aille faire un passage du côté de chez Marvel, pour réaliser le blockbuster Eternals. L'occasion pour Frances McDormand, qui incarne cette héroïne des temps modernes, de livrer une prestation encore plus sidérante que dans 3 Billboards ?

.SORTIE LE 24 MARS.

BIO-MAN : KEVIN MACDONALD LE PRISONNIER : TAHAR RAHIM

Aficionado de la forme documentaire, quitte à y mêler des éléments de fiction, Kevin Macdonald (Le Dernier Roi d'Écosse) revient avec un portrait bigger than life, celui d'un Mauritanien livré par son pays à une Amérique en pleine paranoïa post 11 septembre. Emprisonné sans jamais être inculpé, il sera libéré des années plus tard. Si on craint le biopic un peu ampoulé, on est impatient de découvrir la prestation du frenchie Tahar Rahim, qui continue d'impressionner de rôle en rôle.

.SORTIE LE 7 AVRIL.

CINELUX

CRONENBERG, GRAND PRIX À GÉRARDMER

On ne peut pas dire que Brandon Cronenberg, fils de David, ne marche pas dans les pas de son père. Dans Possessor, son deuxième long métrage (après Antiviral, remarqué à Cannes en 2012), il décrit une technologie utilisée pour habiter les corps de tout un chacun et pousser les individus possédés à commettre des meurtres. Techno qui va évidemment dérailler... Un pitch qui rappelle ExistenZ, de Cronenberg père... avec la même Jennifer Jason Leigh. Une filiation évidente, saluée par le jury du dernier Festival du film fantastique de Gérardmer, qui lui a décerné son Grand Prix.

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