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CITY TRIP

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La mise à l'arrêt de la plupart des activités lors des différents confinements décrétés en dans le monde en 2020 a suscité une effervescence inédite avec une accélération des appels à engager la transformation écologique de différents pays, mieux reconnaître certains métiers ou réguler la mondialisation. Alors que le réchauffement climatique semble de plus en plus lié à la diffusion du virus, où en sont les bonnes résolutions amorcées depuis le début de la crise sanitaire ? La pandémie aura-t-elle permis une prise de conscience plus rapide ? Petit tour d’horizon des changements écoresponsables apparus depuis l’arrivée de la crise sanitaire et de ce qu’il nous reste à accomplir pour construire un monde d’après plus durable.

Une pandémie accélérée par le réchauffement climatique ?

Si la pandémie aura permis à la planète de souffler quelques mois, le réchauffement climatique pourrait quant à lui avoir joué un rôle dans le passage à l'homme du Covid-19, en offrant de nouveaux habitats aux chauve-souris, espèce d'origine présumée du virus, selon une étude publiée en février dernier. Ainsi, des chercheurs de l'université de Cambridge ont modélisé la présence de populations de différents types de chauve-souris, en utilisant des données de température et de pluviométrie pour déterminer la localisation du type de végétation constituant leur habitat.

La chaîne de transmission exacte du SARS-CoV-2 reste à déterminer, mais le changement climatique et les destructions d'écosystèmes mettent en contact plus fréquent humains et animaux, a souligné l'auteur principal Robert Meyer. « Ce sont les deux faces d'une même pièce, nous pénétrons plus profondément leur habitat et dans le même temps le changement climatique peut pousser les pathogènes vers nous ». Plusieurs scientifiques qui n'ont pas participé à l'étude ont souligné que l'apparition de la pandémie avait des ressorts multiples. « Le passage (de l'animal à l'homme) est le résultat de mécanismes complexes. Le changement climatique a certainement un rôle en modifiant la localisation des espèces. Mais il se pourrait que l'accroissement de la population humaine et la dégradation des habitats via l'agriculture jouent un rôle plus important », a ainsi commenté Kate Jones, professeure d'écologie et biodiversité à l'University College de Londres.

Les GAFAM enfin réellement engagées ?

Amazon, Facebook, Google… Ces derniers mois, les GAFAM ont multiplié les annonces visant à s'engager dans la lutte contre le réchauffement climatique. Véritable volonté d'opérer une transition écologique de la part de ces géants du numérique ou simple « green-washing » ? En fin d’année dernière, le géant Amazon a fait parler de lui avec le lancement européen de « Climate Pledge Friendly », un label regroupant des objets certifiés « écoresponsables » vendus sur sa plateforme. Le site propose des produits divers et variés (shampoings solides, vêtements biologiques pour enfants, cosmétiques bios, etc). Au total, plus de 40 000 articles estampillés des certificats provenant de programmes, tels que Fairtrade International ou Carbon Trust, y sont recensés. Une volonté de la part d'Amazon de guider les consommateurs et de les inciter à réaliser des achats plus respectueux de l'environnement. Un bel effort en apparence, qui représente toutefois une goutte d'eau dans la mer selon des militants britanniques de l'ONG Greenpeace, ces derniers rappelant que la plateforme Amazon expédie entre 4 et 5 milliards de colis par an dans le monde entier.

« Amazon admet implicitement que le reste de son modèle commercial n'est pas à la hauteur. Les crises environnementales et climatiques auxquelles nous sommes confrontés exigent plus que des gestes symboliques et des actions au coup par coup », estime Will McCallum, responsable de la campagne de Greenpeace UK, sollicité par le journal anglais The Guardian. Point de vue partagé par Frédéric Bordage, fondateur du collectif d'experts GreenIT : « Amazon détruit les produits retournés par les clients quand cela coûte moins cher. Donc, vendre des produits écoresponsables et perdurer ces pratiques pose problème. Vous pouvez faire ce que vous voulez à côté, mais à partir du moment où on détruit du neuf, la portée de l'action est moindre », considère ce spécialiste français du numérique responsable.

Objectif « zéro carbone » pour Google, Apple et Microsoft

Amazon n'est pas la seule entreprise issue des GAFAM à avoir récemment pris une initiative en faveur de l'environnement. En septembre, Facebook avait lancé un « centre d'informations » entièrement dédié au climat. Une nouvelle fonctionnalité propose également aux utilisateurs du réseau social de se lancer des défis pour adopter une démarche écoresponsable. À la même période, et ce en prévision de la semaine mondiale du climat qui s'est tenue début octobre, le moteur de recherche Google

Apple Park à Cupertino

affichait son ambition de « devenir la première grande entreprise mondiale à fonctionner avec une énergie sans carbone » d'ici 2030. Des objectifs également visés par Facebook, Apple et Microsoft.

Frédéric Bordage souligne également une ambiguïté dans le discours des GAFAM, qui vont à la fois mener des actions concrètes en faveur de l'environnement, toutefois anecdotiques par rapport à leur volume d'activité. À l'instar d'Amazon donc qui lance son label « écolo », tout en continuant de détruire ses produits invendus. « Ce qui serait vraiment responsable de la part des GAFAM, estime le fondateur de Green IT, c'est de revoir leur modèle économique. Ce qui n'est pas facile, bien sûr, ne leur jetons pas la pierre trop facilement. Mais peutêtre que la première chose à faire serait d'arrêter de nous parler uniquement du climat, mais bien de toutes les crises environnementales, qui sont interdépendantes. Y compris celles du numérique et de l'utilisation des métaux rares pour fabriquer nos appareils », insiste Frédéric Bordage.

La jeunesse plus que jamais mobilisée

Crise sanitaire, loi climat, précarité étudiante... Plus d’une année après l'arrivée de la pandémie, les jeunes du monde entier sont redescendus dans les rues pour protester contre l'inaction climatique. #NoMoreEmptyPromises (« Plus de promesses en l'air »). C'est le slogan brandi sur de nombreuses pancartes à travers le monde le 19 mars dernier, date de la grève mondiale du climat. Depuis 2018, les jeunes du monde entier se réunissent chaque vendredi pour faire l'école buissonnière et manifester pour le climat. Un combat qui a donné naissance au mouvement Fridays for Future, lui-même initié par la désormais très célèbre militante Greta Thunberg, mais malheureusement interrompu par la pandémie.

Un an plus tard, collégiens, lycéens et étudiants reviennent dans la rue, plus déterminés que jamais. « Ce dont nous avons besoin, ce ne sont pas des objectifs insignifiants pour 2050 ou de cibles "zéro émission" pleines de lacunes, mais d'actions concrètes et immédiates conformes à la science. Notre budget carbone s'épuise. La crise climatique est déjà là et ne fera qu'empirer. Si nous voulons éviter les pires scénarios, les responsables doivent donner la priorité à des objectifs annuels contraignants à court terme qui tiennent compte de la justice et de l'équité », écrivaient les porte-paroles de Fridays for Future dans un communiqué diffusé en janvier dernier.

Une prise de conscience accélérée par la pandémie ?

Les confinements mondiaux et leurs conséquences sur le commerce ou l'industrie ont entraîné une chute brutale de 7% des émissions de CO2 en 2020, selon l'ONU. Insuffisant, prévient-elle : il faudrait les réduire de 7,6% par an jusqu'à 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. De l'avis de nombreux économistes, la réduction des voyages, en particulier d'affaires, constitue un acquis durable du « monde d'après », et peut-être le seul. Pour Claudia Sénik, professeur à la Paris School of Economics, « tous ces trucs absurdes, comme de voyager pour aller à une conférence qui ne dure qu'un jour, je crois que c'est fini ».

Dans une consultation citoyenne menée par Sciences-Po en France entre avril et juillet auprès de 5 700 personnes, 46% des répondants évoquaient la priorité à une consommation « raisonnée », privilégiant circuits courts et production locale. « L'écologie post-Covid 19 est devenue l'affaire de chacun », relevaient les auteurs de cette enquête. Mais aussitôt le confinement levé, la consommation des ménages a rebondi, permettant à la France d'afficher une croissance de 18,5% au troisième trimestre. Idem en décembre, où Amazon a enregistré des ventes historiques pendant la période promotionnelle du Black Friday. Et cette demande a notamment profité à la Chine, à l'égard de laquelle le déficit commercial français s'est encore creusé en 2020. De son côté, la prix Nobel d'économie Esther Duflo juge « normal » ce phénomène de « rattrapage » de la croissance, et pas « forcément » incompatible avec des arbitrages en faveur de l'écologie et de moindres inégalités.

Le télétravail enfin reconnu à sa juste valeur ?

La demande de télétravail « est la véritable révélation de la crise sanitaire et des revendications citoyennes post-Covid 19 », soulignent les auteurs de l'enquête de Sciences-Po évoquée précédemment. Travail à distance et visioconférence permettent un « nouvel équilibre entre vie privée et vie professionnelle », mais aussi de limiter les déplacements, illustrant la « recherche d'une nouvelle sobriété ». La crise sanitaire aura ainsi permis à de très nombreux salariés de découvrir et d'apprécier le télétravail. Si nombre d'entre eux ne veulent pas retourner au bureau en présentiel à 100 %, ils ne souhaitent pas non plus s'isoler en télétravail. Comment concilier ces attentes contradictoires ? En inventant un nouveau mode de travail, hybride et nomade.

Cette pandémie a révélé notre grande capacité à travailler depuis chez nous, grâce aux outils numériques, et a démocratisé une sorte de nomadisme digital jusqu'ici réservé aux travailleurs indépendants. En 2021, les modèles d'organisation d'entreprises changeront dans ce sens, en mélangeant le travail du monde d'avant et celui du monde présent pour façonner celui du monde d'après : les travailleurs ne réintégreront que partiellement les bureaux, ils développeront plusieurs espaces de travail et les bureaux n'auront plus les mêmes usages. Forbes constate ainsi que l'environnement de travail va rapidement passer en mode hybride. L'activité du salarié se partagera entre le bureau, le domicile et d'autres lieux comme les cafés ou encore les tiers-lieux, analyse de son côté le média américain Fast Company. Aux États-Unis, près de 42% des travailleurs travaillent depuis chez eux à temps plein d'après une étude du Stanford Institute for Economic Policy Research. Et selon cette même étude, le télétravail généralisé baissera à deux jours par semaine après la pandémie et imposera un mode de travail hybride.

Un mode de consommation chamboulé

Écoresponsables, locaux, bons pour la santé, positifs pour la société... Les consommateurs se montrent de plus en plus attentifs lorsqu'il s'agit de sélectionner des produits alimentaires. Et ces nouvelles exigences sont loin de correspondre à un simple « effet de mode », souligne le baromètre de l'entreprise Dunnhumby chez nos voisins français. Ils sont ainsi de plus en plus attentifs à la provenance et la qualité des produits. L'étude nous apprend par exemple que 71% consomment bio au moins une fois par mois et au moins une fois par semaine pour 47% d'entre eux. Mais le bio n'est pas l'unique critère des consommateurs : ces derniers exigent également des produits locaux, durables, de qualité et bons pour la santé.

Si la crise sanitaire y est pour quelque chose, elle semble avoir simplement amplifié une prise de conscience déjà présente avant la pandémie. Seulement 20% d'entre eux expliquent par exemple accorder davantage d'intérêt aux produits de « meilleure qualité » depuis l'arrivée de la Covid-19. Si les prix et l'expérience en magasin restent encore les critères les plus importants lorsqu'ils réalisent leurs courses alimentaires, les auteurs du rapport sont toutefois catégoriques : « Nous ne sommes plus dans l'effet de mode et la considération écologique des marques est en passe de devenir le critère numéro 1 des consommateurs.

Donner accès à une offre de produits naturels, bios, locaux, durables et de qualité n'est plus une option pour les enseignes », estiment-ils. Des attentes qui incitent en effet les entreprises à revoir leur copie, certaines ayant déjà entamé une transition vers une démarche plus écoresponsable. Outre leurs efforts pour proposer des produits frais et de saison, ces marques sont saluées pour leur capacité à diversifier leurs offres, ainsi que pour leur démarche.

La ville du futur se dessine aujourd’hui

Les architectes mettent en tête de leurs préoccupations le dérèglement climatique, illustrant leur prise de conscience croissante de l'impact de leurs constructions sur l'environnement, selon l'étude annuelle « Archigraphie 2020 » publiée chez nos voisins français par l'Ordre des architectes. « Le premier défi cité par les architectes est celui des enjeux liés au dérèglement climatique (78 % d'entre eux) alors qu'il était cité par 50 % des répondants en 2018 », souligne cette étude réalisée par le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation

des conditions de vie) pour l'Ordre des architectes. Ils devaient prioriser six types de défis : nouveaux modes de management, nouvelles clientèles, diversification du métier, impact du numérique, place de l'architecte dans la maîtrise d'œuvre, enjeux liés au dérèglement climatique. Le taux de renouvellement des bâtiments anciens par des bâtiments neufs étant trop lent, c'est la rénovation thermique que l'Ordre des architectes voudrait accélérer avec comme objectifs la réduction de la consommation d'énergie finale de 50% (par rapport à 2012) et la division par 4 des émissions de gaz à effet de serre en 2050.

Selon l’étude, les architectes se regroupent de plus en plus en organismes et associations pour répondre à ces défis écologiques : gestion des déchets sur les chantiers, utilisation de matériaux biosourcés et locaux, meilleure gestion de la consommation du bâtiment. Le secteur du bâtiment et de la construction représente 35 % de la consommation d'énergie finale mondiale et près de 40 % des émissions de CO2 liées à l'énergie.

Le « tout métropole » et la densification urbaine sont des concepts remis en question par urbanistes et architectes qui cherchent, utopie ou non, à dessiner la « ville du futur ». Architectes, urbanistes, maires, mouvements citoyens se mobilisaient depuis une dizaine d'années, sans être beaucoup écoutés, pour une ville où vivrait un « homo qualitus » respectueux de l'environnement dans des espaces dilatés. Ils se sentent désormais mieux épaulés par des citoyens, qui ont pris goût au télétravail dans un environnement silencieux et vert.

INFOS

• Les confinements mondiaux et leurs conséquences sur le commerce ou l'industrie ont entraîné une chute brutale de 7% des émissions de CO2 en 2020

• Il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an jusqu'à 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C

• Le secteur du bâtiment et de la construction représente 35 % de la consommation d'énergie finale mondiale et près de 40 % des émissions de

CO2 liées à l'énergie

ROULEZ ZEN EN ÉLECTRIQUE AVEC ENODRIVE

Un pique-nique au lac d’Esch-sur-Sûre avec les enfants, une session shopping en Allemagne entre copines, un déplacement pro à Bruxelles ou un weekend en amoureux dans les Vosges ? Et tout ça en toute relaxation en voiture électrique, sans crainte de manquer d’énergie ? C’est désormais possible grâce au service enodrive d’Enovos. Alors, on part où ?

Ces dernières années, l’électromobilité connaît un véritable boom au Luxembourg. Lors du premier trimestre 2021, les voitures électriques ont, et c’est une grande première, dépassé les véhicules diesel avec 32,4 % des nouvelles immatriculations. Les aides étatiques allant jusqu’à 8 000 € y sont sûrement pour beaucoup, d’autant plus que dans le cadre d'une reprise économique durable, le gouvernement a décidé de renforcer le régime d’aides pour véhicules à zéro ou à faibles émissions, et ce, jusqu'au 31 mars 2022. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers une conduite plus respectueuse de la nature.

Malgré tout, certains hésitent encore à passer le cap par crainte de tomber en panne, de ne pas trouver de bornes de recharge ou de ne pas pouvoir quitter sans stress le pays. Mais ça, c’était avant. Enovos, en tant que fournisseur d’énergie leader du marché et acteur motivé de la transition énergétique, propose l’application mobile enodrive zen, disponible gratuitement sur iOS et Android, qui répertorie plus de 180 000 bornes pour recharger votre voiture électrique ou hybride. Il est ainsi possible de profi ter de tout le réseau national Chargy, Chargy OK et de toutes nouvelles bornes SuperChargy qui rechargent votre auto en un claquement de doigts, ainsi qu’aux 180 000 bornes des partenaires Enovos partout en Europe.

VOS AVANTAGES EN UN CLIN D’OEIL :

Enodrive zen permet de visualiser au préalable la disponibilité, la puissance, les connecteurs disponibles et le tarif de charge des bornes depuis un smartphone. Une fois le choix effectué, l’application peut alors localiser et guider le conducteur jusqu’à la borne concernée. Petit plus : enodrive zen permet aussi d’actionner et d’arrêter la recharge à distance, si la technologie de la borne le permet. Alors, elle est pas belle la vie en voiture électrique avec enodrive zen ?

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