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L’INTERVIEW DU MOIS
from femmes 228
Nancy Thomas
POUR UNE PLANÈTE DURABLE
À la tête d’IMS Luxembourg et membre du Conseil d’Administration de CSR Europe, Nancy Thomas est une fervente adepte du développement durable. Cette jeune quadra, communicante de formation, passionnée d’art et de mode, qui aime la diversité et la rigueur de son travail, se raconte librement. Celle qui se dit très active, hyper positive et un peu geek, a de la bonne humeur à partager, ce fut le cas lors de notre rencontre.
TEXTE : KARINE SITARZ | PHOTOGRAPHIE : EMMANUEL CLAUDE
Nancy Thomas
Directrice d’Inspiring More Sustainability Luxembourg, le grand public vous connaît peu. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre jeunesse?
Originaire de Nancy, j’ai un parcours plutôt classique. Je suis depuis toujours attirée par l’art, le dessin, la mosaïque, la peinture, le collage et même la fabrication de bijoux. Et si je me suis orientée vers la communication, c’est que mes parents m’ont découragée de faire des études artistiques (ndlr: son père, informaticien, lui a donné le goût de l’IT). Mais mes passions ont continué d’exister.
Ce sont vos hobbys aujourd’hui?
Oui, notamment le collage et la mosaïque, même si cette dernière est un peu compliquée à travailler au quotidien. J’ai en effet toujours fait attention à maintenir un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, même si j’ai la chance de faire un métier passion. Il y a aussi la lecture de BD, d’auteurs comme Lewis Trondheim ou Riad Sattouf. Et puis, il y a la cuisine et la mode. Depuis toute petite, je suis une vraie fashion addict.
Quand avez-vous découvert la Responsabilité Sociale des Entreprises?
Diplômée en communication d’entreprise (ISCOM Paris) et en entrepreneuriat pour PME (CNAM), les stages professionnels m’ont amenée dès le début des années
2000 vers le développement durable, avec une volonté forte de changer l’économie pour plus de durabilité. J’ai travaillé pour IMS-Entreprendre pour la Cité qui a un ancrage sociétal fort avant de rejoindre la Fédération Envie, réseau national français d’entreprises d’insertion. Là, il était déjà question d’économie circulaire, on essayait de ramener vers un emploi des personnes qui s’étaient éloignées du monde du travail, via le recyclage d’équipements électriques et électroniques.
Pourquoi avoir posé vos bagages au Luxembourg?
J’ai vécu sept ans en région parisienne, à Levallois-Perret puis à Saint-Denis dont j’aimais le côté multiculturel, mais après la naissance de ma fille en 2006, j’ai voulu revenir en Lorraine. Mon mari et moi avons toujours travaillé à tour de rôle et, de retour à Nancy, j’ai été freelance pour des projets de stratégie en développement durable et graphiste. Quand mon fils est né en 2010, j’ai souhaité passer entrepreneure mais, lors de recherches, je suis tombée par hasard sur IMS et le Luxembourg. J’ai donc contacté l’Institut, découvert qu’il cherchait une coordinatrice, décroché le job et nous avons quitté Nancy pour nous rapprocher du pays.
Quel est votre regard sur vos 10 ans passés chez IMS Luxembourg?
Je n’ai pas l’habitude de regarder derrière moi, j’ai plutôt tendance à aller de l’avant et surtout à vivre le moment présent (comme le suggèrent les moines Shaolin auprès desquels j’ai suivi un atelier). Je suis contente d’avoir un travail varié, d’en embrasser toutes les facettes et d’avoir pu faire les choses conformément à mes convictions personnelles. J’ai réussi à développer une relation de confiance et de proximité avec l’équipe - on était 3 au départ, on est désormais 16 - et à fédérer et mobiliser les entreprises. IMS représente quelque 180 membres, 300 si on compte les signataires de la Charte de la Diversité, sans compter les ONG, associations, communes… Dans un petit pays, il faut créer des synergies, je crois à la collaboration !
Parmi les projets d’IMS, y en a-t-il un qui vous a plus particulièrement intéressée?
Celui de la Troisième Révolution Industrielle, développé à partir de l’étude de Jeremy Rifkin et que nous avons présenté en 2016 en présence de 800 participants. Cela a été un moment très fort, la confiance et le partage étaient au rendez-vous. Et cela a débouché sur une stratégie nationale en vue de la mise en place d’un modèle économique plus durable et mieux connecté. C’est une première, cela n’avait été fait nulle part ailleurs dans le monde.
Comment voyez-vous le futur?
Il faudra continuer à plancher sur la perte de la biodiversité, un des sujets de notre forum 2021, et changer notre façon de faire du business. IMS Luxembourg continuera à apporter les outils nécessaires et à proposer des solutions pour essayer d’aller plus loin et d’aborder les changements stratégiques, politiques, entrepreneuriaux nécessaires.
Quelle est la rencontre qui, au fil de votre parcours, vous a le plus marquée?
Vincent Stanley, auteur et cofondateur de Patagonia (ndlr: célèbre marque américaine écoresponsable de vêtements et d’équipements de plein air) que nous avons fait venir comme speaker en 2014 pour le Club des CEO. Sa simplicité, sa passion et la puissance de son discours m’ont impressionnée.
Si vous deviez changer de métier…
Je me tournerais vers l’éducation, pour expliquer le développement durable aux enfants, sinon vers quelque chose en lien avec la nature. ●
UN FILM FÉTICHE : « Snatch » de Guy Ritchie, avec Brad Pitt, pour son côté fou !
Questions à la volée
UN STYLISTE :
Une marque plutôt, Kookaï, qui avait son entrepôt là où je vivais et qui y organisait deux braderies annuelles que je n’aurais ratées pour rien au monde !
UN RÊVE :
Changer le monde, aider à faire prendre conscience de tout ce qui arrive et participer à le changer vraiment.
UN ARTISTE :
Jackson Pollock pour le dynamisme et le mouvement… le mouvement, c’est ce qui me caractérise.