Bilan et perspectives - 2008

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Association Espace Culturel de Chaillol

Président Marc Lourdaux - Directeur Michaël Dian

Bilan et perspectives

Novembre 2008

L’Espace Culturel de Chaillol est l’association support du festival de Chaillol. Elle a été créée à l’automne 1998 pour mettre en œuvre la deuxième édition du festival. Ce document a été rédigé à l’intention des partenaires publics et privés de l’Espace Culturel de Chaillol. Il fait le point sur ses récentes évolutions, comprend un bilan de la dernière édition du festival de Chaillol, et propose quelques documents en annexe dont une brève revue de presse. Ce document est aussi l’occasion de dire le projet de l’association ECC, les objectifs qu’elle s’assigne, les perspectives qui s’offrent à elle.

Renaud Guieu, Église du Hameau de Saint-Michel, août 2008.


Depuis dix-huit mois, l’Espace Culturel de Chaillol a connu d’importantes évolutions qui parachèvent une démarche de professionnalisation amorcée au tournant de la neuvième édition.

Une structuration et une réaffirmation du projet culturel Suivant les préconisations du bureau d’étude Territoire Indigo, l’ECC a réaffirmé son projet, recentré ses activités autour de problématiques et d’enjeux culturels et achevé une démarche de professionnalisation de son outil de gestion initiée dès l’automne 2003. (Cf. note de synthèse de Phi-

lippe Mano en annexe)

Cette démarche au long souffle vise à offrir aux vallées du Champsaur et de Valgaudemar, et au pays gapençais, les garanties d’une pérennisation d’un projet culturel exemplaire. Le projet de l’association Espace Culturel de Chaillol révèle une double ambition : - mettre en œuvre une programmation musicale éclectique et de très haut niveau qui témoigne de la formidable diversité des cultures et des visions du monde dont chacune d’elles est porteuse. - proposer au pays gapençais une démarche réfléchie d’animation et d’action culturelles en direction des publics les plus éloignés de l’offre culturelle, accompagnée par des artistes de niveau international soucieux de leur rapport au public.

Avec la volonté d’une circulation harmonieuse dans le territoire, cette double démarche de programmation et de médiation culturelle, de diffusion et de formation des publics, espère favoriser la rencontre entre différentes populations (locaux et vacanciers, habitants secondaires et gens du pays, de la ville et des vallées, du haut et du bas, familiers des lieux de culture et néophytes curieux de découvrir de nouvelles saveurs,...) L’ECC, une structure culturelle légère et opérationnelle L’Espace Culturel de Chaillol, association de gestion loi 1901, sans but lucratif, est présidée par Marc Lourdaux, par ailleurs directeur de la maison du tourisme du Champsaur et Valgaudemar. Le pianiste argentin Miguel Angel Estrella, ambassadeur de bonne volonté pour l’Argentine auprès de l’Unesco, a accepté d’en être le président d’honneur. Un travail de clarification entrepris auprès de nos partenaires et une reconfiguration de la structure de gestion ont permis de renforcer la légitimité de l’ECC en le dotant du profil attendu par nos interlocuteurs et des compétences indispensables à son bon fonctionnement. L’ECC est désormais reconnu comme un acteur culturel à part entière par les services culturels des collectivités territoriales (Etat, région, département, communauté de communes…) et plus généralement par l’ensemble de ses partenaires publics et privés.


L’ECC, un festival mais aussi... Le festival de Chaillol ne propose pas seulement une programmation musicale: dans les nombreux espaces d’interaction qu’il organise autour des œuvres et des artistes, il invite à l’échange, au débat, à l’éveil de la sensibilité par l’expérience artistique, cherche à stimuler la curiosité et le goût de l’Autre. Son inscription dans le pays gapençais, sa volonté d’aller à la rencontre du territoire et de ses habitants, en organisant la circulation des publics par une politique de diffusion portée en partenariat avec de nombreuses communes, contribuent à une meilleure appropriation du projet.

temps alloués à la durée d’un événement estival. Autour des œuvres et des artistes, le festival de Chaillol invite à l’échange, au débat, à l’éveil de la sensibilité par l’expérience artistique, cherche à stimuler la curiosité et le goût de l’Autre.

C’est pourquoi, comme un déploiement naturel de son projet, l’ECC mettra en place dès 2009 des rencontres autour de la musique et de la création musicale, série de rendez-vous permettant de mieux faire connaître et apprécier les musiques et au-delà, les cultures que le festival de Chaillol programme depuis douze ans.

Enfin une démarche active en direction des publics les plus éloignés de l’offre culturelle reste encore à étoffer pour compléter un dispositif original et efficace. ...un volet d’action culturelle tout au long de l’année Le festival de Chaillol, action emblématique de l’ECC, constitue un élément essentiel d’une démarche d’animation culturelle autant qu’un laboratoire d’idées. Mais une démarche structurante d’animation d’un territoire par la culture ne peut se résumer à l’organisation d’un seul festival. L’ambition et le potentiel du projet culturel de l’ECC, mais aussi les attentes des différents partenaires, dépassent désormais les moyens et le

Le clarinettiste israélien Chen Halevi, août 2008


Une action d’animation territoriale de janvier à juin 2009 Au rythme d’une fois par mois, dans différents lieux du pays gapençais, seront ainsi proposés un concert, la projection d’un film, documentaire ou fiction, une rencontre avec un musicien ou un compositeur. Ainsi, quatre à six rendez-vous permettront d’aborder le répertoire d’écriture de musique de chambre, le jazz, et la musique du continent sud-américain, la musique du Japon…

de Gap ou dans les écoles de musique. Une œuvre d’un jeune compositeur (commande du festival 2009) sera aussi présentée à différentes étapes de son élaboration, faisant découvrir à la fois l’univers du Japon dont elle s’inspire et le travail des musiciens.

Ces rencontres sur l’année cherchent à faciliter l’accès à la culture, aux cultures, faciliter les habitudes culturelles, ce qui ne signifie pas simplifier, mais donner de l’aisance dans l’écoute. Elles permettent aussi à l’équipe du festival de mieux connaître les publics, et de créer des liens plus étroits avec le réseau associatif local. Faciliter l’accès à la culture, aux cultures, faciliter les habitudes culturelles, ce qui ne signifie pas simplifier, mais donner de l’aisance dans l’écoute. Elles seront l’occasion d’un travail plus spécifique en direction des publics les moins familiers de la culture en approfondissant des démarches amorcées en 2008 par exemple auprès de l’association Culture du Cœur, UELAS, le foyer de jeunes travailleurs de Gap, Planète Champsaur… Avec les musiciens de chaque concert, des activités pédagogiques et de sensibilisation seront mises en place et proposées aux collèges et lycées, au conservatoire

Le clarinettiste Mathieu Steffanus, août 2007

Le projet même de l’Espace Culturel de Chaillol et son inscription dans le territoire seront à chaque fois mieux situés, le dernier rendez-vous permettant une présentation du programme du festival. Ces rendez-vous mensuels doivent permettre un meilleur accompagnement des partenaires du festival (collectivités territoriales, associations et ressources locales), en offrant un cadre plus lisible tout au long de l’année pour approfondir les démarches existantes.


Un développement naturel et harmonieux Le déploiement de l’activité de l’ECC dans le territoire continue d’être un élément essentiel de son projet. Les liens avec les châteaux de Tallard et de Montmaur qui accueillent chacun plusieurs concerts seront approfondis, et de nouvelles collaborations lancées vers d’autres partenaires du pays gapençais, tels La Bâtie Neuve ou Chorges, pendant le festival ou tout au long de l’année. Une redéfinition des balades musicales, moments emblématiques du festival, pourra être l’occasion d’une valorisation des pratiques amateurs locales en appui avec le CDMDT 05 qui en a fait un inventaire méthodique. La restructuration du site internet donnera plus de visibilité à ce lien essentiel au territoire du pays gapençais, avec des entrées complémentaires (la ville de Gap, le Parc National des Ecrins, les sites de Montmaur et Tallard, ceux des offices de tourisme partenaires, etc.). L’Espace Culturel de Chaillol accompagnera également un redéploiement des stages de musique dans le pays gapençais pour aller à la rencontre de nouveaux publics, et partager l’expérience acquise depuis 18 années. La durée du festival correspondra par ailleurs aux deux sessions de stage, permettant ainsi une plus grande cohérence du projet musical dans son ensemble.

L’Espace Culturel de Chaillol pourra apporter aussi un soutien de compétences aux projets de coproduction avec différents partenaires étrangers (Japon, Argentine), un appui à la diffusion des œuvres et du travail des artistes. Ces projets peuvent être l’objet d’un parrainage particulier de la part des mécènes. Enfin, s’appuyant sur ses pratiques et son expérience, l’Espace Culturel de Chaillol est capable de se positionner comme opérateur culturel à l’échelle du Pays Gapençais ; il pourra alors répondre à une mission de conseil auprès des collectivités qui ambitionnent de développer un projet musical, en partenariat avec le festival ou pas.

Des collaborations riches

Une synergie forte avec les grands acteurs du territoire

tourisme.

Les effets positifs d’une action culturelle de qualité sur la vie économique locale et l’attractivité d’un territoire sont aujourd’hui bien connus. C’est dans un effort concerté, une synergie dynamique entre l’ECC aux missions désormais précisées et les grands acteurs impliqués dans le pays gapençais que se trouveront réunis les conditions et les moyens d’une meilleure valorisation des effets induits et d’une plus grande efficacité de l’action culturelle.

amateurs, des Hautes-Alpes

de potentiels:

- La promotion d’un tourisme culturel que de nombreux élus et techniciens appellent de leurs vœux : Marc Lourdaux et la maison du tourisme du Champsaur et Valgaudemar, René Borel et le comité départemental de

- La valorisation des pratiques : Alexandre Girardin et le CDMDT 05, Simon Baggio et le CRD de Gap, l’association Espace Musique Montagne qui organise les stages musique… - La recherche d’une implication plus forte des acteurs économiques : lancement d’un club de mécènes en appui avec la chambre d’industrie et du commerce des Hautes-Alpes et autour d’acteurs déjà fortement engagés comme les établissement Gebelin (piano), Laurence Blanchard et l’agence Chaillol Loisirs.


Une structuration attendue et réussie Dès le début de l’année, et en cohérence avec les préconisations du bureau d’étu-

de Territoire Indigo, la direction généra-

le de la structure a été confiée à Michaël

Dian, par ailleurs fondateur du festival de Chaillol, salarié de l’association depuis le 1er avril 2008.

Dans la continuité des échanges menés

par le bureau d’étude, et à sa demande, le directeur général a proposé une redéfi-

nition du fonctionnement de la structure de gestion, plus conforme aux exigences de lisibilité de nos partenaires financiers

et aux pratiques en vigueur dans ce type de structure.

Ce redéploiement des responsabilités et les nécessaires ajustements qui s’en

suivaient (notamment pour permettre le respect des obligations légales définies

par la convention collective des entre-

prise culturelles dite SYNDEAC) n’ont

pas été compris ni acceptés par Chantal Tourneux et Marie Freyssinet, salariées de l’association jusqu’au 31 mars 2008.

Mi-avril, Sandra Bartmann a été re-

crutée à l’essai sur le poste de chargée de production, puis confirmée dans sa

responsabilité peu avant le début du festival sur celui d’administratrice. Mé-

thodique et rigoureuse, elle s’est rapidement approprié les dossiers en cours,

mis au point un certain nombre d’outils de suivi de gestion, notamment en ce

qui concerne la billetterie. Son excellent travail a permis une plus grande maîtrise

du processus de réalisation du festival de Chaillol. Elle est toujours en poste.

Philippe Poulain a été chargé de la

mécènes… permettra de valoriser l’ap-

sur une période de 4 mois à mi-temps.

buent au développement et à l’accompa-

communication du festival de Chaillol, Son travail a permis de faire progresser

assez nettement l’ensemble des outils

de communication (hors site internet) et d’engager pour la première fois, une

port et l’effort de tous ceux qui contrignement des activités de l’ECC, en leur donnant un cadre de réflexion et d’action plus adéquat.

démarche professionnelle en direction

La billetterie a été confiée à Clémen-

Il a été notamment chargé de la rédac-

originaire de Saint-Bonnet, étudiante en

de la presse.

tion des programmes de salles.

Sa grande expérience des milieux culturels et de ses réseaux, mais aussi sa sensibilité au projet, un apport humain et

technique précieux à la jeune équipe du

festival ont été des atouts incontestables pour la réussite de la 12e édition.

Au début du mois d’avril 2008, le directeur général acceptait la demande de stage de Léo Tissier, étudiant en gestion et

management culturel, pour une période de 4 mois. En accord avec la direction

de l’université de Dijon, Michaël Dian et Léo Tissier ont travaillé à une défini-

tion des objectifs du stage qui puisse être

profitable tant au stagiaire qu’à la structure qui acceptait de l’accueillir.

Léo Tissier a été chargé de l’ensemble des relations avec les artistes (organisa-

tion logistique et accueil sur site), et du

suivi des relations avec les communes

tine Reynaud, une jeune champsaurine Histoire.

Placée sous le contrôle quotidien de

Sandra Bartmann, elle a été responsable de la vente des billets à l’office de tou-

risme de Chaillol pendant la permanence du bureau du festival (3 heures par jour,

du 15 juillet au 14 août), puis pendant le festival, une heure avant chaque concert

proposé dans les différentes communes

du pays gapençais qu’elle avait l’avantage de bien connaître.

Après une période d’adaptation aux pro-

cédures et au contact avec le public et ses exigences, elle a rempli sa mission

avec bonne humeur et parfois quelques heureuses initiatives comme la mise en place d’une billetterie sur Saint-Bonnet les jours de marché.

Il lui aura manqué une connaissance plus

fine des propositions du festival pour s’en faire le relais auprès du public.

partenaires.

La direction technique du festival de

surer la coordination de l’équipe des

Gilles Vuillod, appuyé lorsque néces-

Léo Tissier a été également chargé d’as-

bénévoles, qui a apporté une aide pré-

cieuse, et témoigné d’une disponibilité et d’un attachement jamais démenti au projet.

La création prochaine d’une association des amis du festival, regroupant des bé-

névoles, mais aussi des élus, artistes,

Chaillol a continué d’être confiée à saire par Pierrick Fortoul et Frédéric

Garnier, deux techniciens de qualité et de confiance habitués du festival.

Une organisation professionnelle dans

laquelle les responsabilités et champs

d’action de chaque salarié ont été préalablement définis puis coordonnés est


désormais indispensable. Une telle organisation est perfectible et des progrès pourront être faits sur bien des aspects;

mais retenons qu’une nouvelle équipe, sans connaissance préalable de la réa-

grande, permettant d’envisager pour les prochaines éditions un axe de circulation

nouveau entre le haut et le bas, la ville et les vallées…

lité du projet du festival de Chaillol, sans

Des moments d’échange autour de la musique plébiscités

L’ensemble des propositions en direction des publics a été très bien et assidûment

fréquenté, que ce soit l’atelier d’éveil mu-

grande certitude quant à son avenir, a su

sical conduit par Grégory Barrois, nou-

accompagner avec quelques mois de recul

veau venu dans l’équipe pédagogique,

seulement, la réalisation d’un événement

ou celui, emblématique, de chant choral

complexe dans son déploiement et sur le-

désormais dirigé par Jean-Luc Keck, ainsi

quel, légitimement, se portent beaucoup

que celui d’initiation aux percussions

d’attentes.

sud-américaines et africaines animé par Kevin Bohn.

À noter que le recrutement d’un nouvel

Une programmation exception-

enseignant a permis de distinguer la pro-

nelle et une fréquentation en

position d’éveil musical de celle de dé-

très forte hausse

le récital de Miguel Angel Estrella au Cube, Gap

couverte des percussions. Cela a permis

Chaillol, éclectique, a été l’occasion d’ac-

Le festival 2008 c’est aussi le recital du

spécifique auprès des enfants et la partici-

faire découvrir des projets de très grande

de la soprano Chantal Santon, du vio-

La programmation 2008 du festival de cueillir des artistes de très haut niveau, de qualité.

La dimension internationale de la pro-

grammation s’est affirmée un peu plus, et a permis de donner corps à la question de

la diversité des identités culturelles autour

de laquelle tourne le projet artistique du festival de Chaillol.

Miguel Angel Estrella, pianiste, ambassadeur de bonne volonté auprès de l’Unesco pour l’Argentine et président d’honneur

du festival, a ouvert la saison avec un récital d’ouverture donné au Cube, le nou-

vel équipement culturel de la ville de Gap,

clarinettiste israélien Chen Halevi, celui loncelliste Renaud Guieu, de la pianiste Delphine Lizé, le quintette franco-argentin El Despues, le bandoneoniste argentin

Manuel Cedron, le saxophoniste de jazz

Nicolas Dary, les cors des Alpes, Alexandre Sauvaire confrontant Beethoven et la

gapençais trouve ainsi une lisibilité plus

meilleure inscription territoriale, l’atelier d’éveil musical a été proposé à l’école de

musique de Saint-Bonnet, avec la complicité d’Eric Masse, son directeur.

tous les jours permettant au public de ren-

mier long métrage de la réalisatrice argen-

tine Lucia Cedron, grâce à la collabora-

tion avec les associations Cinévadrouille et Centrale Cinéma - association L.A.C. de Saint-Bonnet.

Michel, que sur l’ensemble des sites pro-

et l’inscription du festival dans le pays

Par ailleurs et dans la logique d’une

l’occasion de découvrir Agnus Dei, le pre-

Zadeh, une très belle séance de cinéma,

passant à deux concerts (l’autre étant le grammé dans les Jardins de Providence)

à l’atelier de percussions.

Un nouveau rendez-vous autour des artis-

L’ensemble des concerts a été très fré-

quatuor de cors et cors des Alpes pro-

pation d’un plus grand nombre d’adultes

compositrice d’Azerbadjian Franghiz Ali-

devant une salle comble et heureuse. La

collaboration avec Gap se renforce donc,

un travail de meilleure qualité car plus

quenté, tant à l’église du hameau de Saint posés. Les recettes de billetterie ont ainsi

fait un bond, se hissant à 20500 euros, soit une augmentation de plus de 5000 euros par rapport à l’an passé.

tes et de leur démarche a été mis en place contrer les artistes du concert de la veille.

Animé en alternance par Dina Dian, présidente de l’association organisatrice des stages musique, Philippe Poulain ou

Michaël Dian, ces moments d’échanges ont immédiatement été plébiscité par

un public plus nombreux et plus actifs à

chaque séance. Organisés au bar restaurant La Bagatelle ou au bar l’Embuscade,

ces «apéro philo» ont été également très appréciés par les gérants de ces établissements.


Les balades musicales ont également été

très bien fréquentées. La participation de

nombreux artistes de l’édition, notam-

ment des danseurs du collectif emmené par Thomas Keck, ainsi que les percus-

sionnistes de la Batucada de Kevin Bohn ont permis de proposer de très beaux moments en accord avec les qualités naturelles du territoire.

Par ailleurs, et pour la première fois, une balade musicale a été l’occasion de

diants et de la direction de l’établissement

de redéfinition des objectifs du deuxième

d’autres expériences de ce type.

avec les objectifs reformulés de l’ECC et

qui souhaiterait voir se mettre en place

sonnel, ce projet expose un programme

ration, un exercice maîtrisé et

d’action d’animation territoriale du pays

un budget en excédent

gapençais sur un axe «action culturelle».

Comme celui de nombreuses structures

La validation de ce projet par la préfec-

l’avenir de l’ECC est à la fois prometteur

dernier donne à l’ECC la légitimité pour

culturelles de dimensions comparables, et incertain.

Ses récentes évolutions, le bilan de la

du territoire.

confiance renouvellée de collectivités ter-

Si les balades musicales restent un moment attendu des festivaliers, de nom-

breuses questions restent à traiter et auxquelles il n’a pas été possible de répondre

dernière édition du festival de Chaillol, la

ritoriales rendent possible un nouvel élan et une mise en œuvre de son projet de manière bien plus qualitative, notamment en direction de son territoire d’inscription.

de manière satisfaisante jusqu’à présent:

Mais le contexte économique local et na-

quels efforts pour une organisation mieux

financière plonge tous les acteurs éco-

limitation ou non de la fréquentation, maîtrisée, une circulation plus fluide pendant la balade…

tional, l’incertitude dans laquelle la crise nomiques, et les situations budgétaires complexes des collectivités territoriales rendent difficile la recherche des res-

L’atelier de pratique artistique

sources supplémentaires indispensables à

au LEGTA de Gap (janvier - juin

la stabilité puis au développement de la

2008)

structure.

À la demande de la Drac Paca, l’Espace

Le budget propre de la douzième édition

collaboration avec le lycée d’enseigne-

dre en charge pendant six mois (avril –

Culturel de Chaillol a mis en place, en ment général technique et agricole de la

ville de Gap, un semestre de pratiques artistiques au sein du lycée. Coordonnées

par Christian Ginsberg, professeur d’animation socio-culturelle et animées par

Kevin Bohn, par ailleurs responsable de

l’atelier de percussions pendant le festival, ces séances quasi hebdomadaires ont

suscité l’enthousiasme de nombreux étu-

avec ses compétences en termes de per-

De nombreux projets en prépa-

traverser le hameau de Saint-Michel de

Chaillol, explorant la dimension humaine

volet du contrat de pays. Plus en accord

du festival de Chaillol a permis de prenseptembre 2008) l’ensemble des salaires

et charges du personnel de l’ECC lié à

la préparation de l’édition 2008 (direction, administration, communication et

relations aux publics, logistique, régie et billetterie).

L’ECC a présenté au Pays Gapençais et à

la préfecture des Hautes-Alpes un projet

ture et le Pays Gapençais le 17 novembre l’entreprendre et une partie du financement nécessaire à sa mise en œuvre.


Annexes > Édito de la 12e édition du festival de chaillol par Miguel-Angel Estrella > Musique et montagne, regard sur le projet du festival de chaillol par Michaël Dian > L’ECC et le croisement culture/tourisme, par Philippe Mano, directeur d’étude, Territoire Indigo > Extraits de la revue de presse de l’édition 2008 > Contact


Depuis quelques années, nous nous posons la question suivante : quelle culture et avec quels moyens ? Toute la planète est soumise à un matraquage de sousproduits médiocres, habilement qualifiés de culturels, qui véhiculent la violence, l’hypocrisie, le mauvais goût, le désengagement, la banalité. Aujourd’hui, le risque est grand de voir les industries culturelles de masse balayer, dans un ouragan de non-valeurs, des cultures authentiques amassées tout au long de l’histoire de l’humanité. Ces stratégies de marketing sont l’antithèse des cultures jaillies de racines profondes, de l’histoire d’un peuple, de grands talents classiques et populaires. Elles ont un effet déformant lorsque, pour vendre plus facilement, elles falsifient, en les dénaturant, de grandes figures du monde de l’art. Beaucoup d’artistes de talent se laissent séduire et tombent dans le piège de ces impératifs mercantiles. L’inquiétude de ne pas devenir « riches et célèbres »… C’est contre un semblable système de valeurs qu’en 1982 j’ai fondé Musique Espérance. Lorsque je suis venu jouer au festival de Chaillol pour la première fois en 2007, j’ai senti que Michaël et ceux qui l’accompagnent étaient animés de la même ambition d’offrir, très simplement et avec sincérité, la musique en partage. C’est pour cette raison que j’ai accepté d’y participer à nouveau cet été, et d’en devenir le président d’honneur. Miguel Angel Estrella, pianiste, ambassadeur délégué permanent de l’Argentine, ambassadeur de bonne volonté auprès de l’Unesco, président d’honneur du festival de Chaillol.


de village en hameau, de chapelle en église, au cœur du pays gapenMusique et montagne, çais, des vallées du Champsaur et regards sur le projet du festival de Valgaudemar, c’est une invitation à Chaillol apprécier la richesse d’un territoire préservé, authentique, à l’écart des grands circuits touristiques tradiAfin d’inviter le public par de tionnels. multiples entrées, le festival de Chaillol ne se déploie pas dans Au mélomane, le festival offre ainune dimension unique, mais met si l’occasion de goûter au calme en œuvre deux logiques d’écriture, d’un hameau, d’apprécier le chardistinctes et intimement complé- me d’un village qu’il n’aurait peutmentaires, qui forment la trame de être pas découvert sans cela. À l’événement, sa signature. l’amoureux de la nature, qui goûte la sobriété et la simplicité des petiLa première dimension est musica- tes églises de la vallée, quoi de plus le : en quinze jours est présentée au juste qu’un moment de musique public une vingtaine de concerts. pour prolonger une après-midi de Le programme articule plus de cin- promenade et profiter plus intenséquante œuvres du patrimoine mu- ment de la beauté d’un lieu ? sical qui racontent une histoire et une identité européennes. Dans le Mais suffit-il de présenter ici et là même mouvement, il s’ouvre à des quelques concerts dans un terrihorizons lointains, interroge les toire donné, pour qu’il soit possicultures extrême-orientale, avec ble de parler d’une double logique le cycle « Le Japon-La France, re- de programmation ? Cela mène à gards croisés », ou sud-américaine s’interroger sur ce qui distingue la avec celui proposé autour de l’Ar- démarche du festival d’une stratégentine. gie de diffusion locale classique.

Car la musique et la montagne entretiennent de multiples correspondances, qui facilitent le passage, la circulation de l’une à l’autre : paysages naturels des vallées alpestres ou paysages sonores des grandes œuvres musicales, ils invitent à la contemplation. Face à eux, nulle leçon n’est nécessaire pour en capter la beauté et pour qu’à chaque fois renouvelé s’éveille et s’épanouisse le sentiment de l’exceptionnel. Ce qui nous fascine autant, et que nous scrutons dans le silence de la contemplation, n’est-ce pas nousmêmes ? Une œuvre, un paysage auraient-ils la force de nous renvoyer, avec tendresse ou violence, à la fragilité de notre condition ? Ayant su résister à l’épreuve du temps, à la durée dont ils sont le résultat, ces paysages sont aussi des réalités construites, élaborées. Et ce que le temps et le travail des générations ont créé, notre génération peut apprendre à le déchiffrer, à lui donner sens. Pour se situer. Comme face à un texte, apprendre à déchiffrer, à traduire, à interpréter.

À une ambition clairement affichée, répond une volonté éminemment politique : témoigner de l’universalité et de la permanence des questions qui traversent les sociétés humaines, et donner à entendre l’infinie diversité des réponses que, par la voix de leurs créateurs, elles tentent d’y apporter.

Le projet du festival de Chaillol se trouve à cet endroit : faire entendre au-delà de ce qui est joué, regarder au-delà de ce qui est sous nos yeux, en réintroduisant de la durée, de la perspective, du sens, donc du lien.

La musique à la montagne, c’est intéressant, quoiqu’un peu facile, presque cliché. Et cela fonctionne auprès des citadins venus en quête d’un air pur, à qui un peu de musique est proposé avec le beau paysage…

Mais la musique et la montagne, si l’on écoute ce que la conjonction Michaël Dian L’autre dimension est territoriale : suggère de relation dialectique, en quinze jours, c’est une dizaine cela sonne autrement, plus riche de communes et autant de points d’associations nouvelles, de rede vue sur le paysage qu’il est pos- nouvellement, de déplacement des sible de découvrir. En cheminant cadres.


t er r it o ir e s

i nd i go

u r b a n i s m e a r c h i t e c t u r e aménagement – dév eloppement loc al

Le Festival de Chaillol et le croisement culture / tourisme

Le travail que notre cabinet, « Territoires Indigo » a effectué sur le festival de Chaillol entre le printemps 2007 et l’automne 2008 a posé comme un modèle mathématique les relations entre culture et tourisme à travers une approche « tourisme culturel » .

La rencontre entre un projet culturel (un festival porté par de jeunes musiciens engagés par ailleurs dans une dynamique de stages de musique en montagne) et un territoire rural et de montagne : le Champsaur Valgaudemar. La mobilisation du territoire s’est faite sur une approche touristique. Il s’agissait d’élargir l’offre touristique estivale sur un territoire de tourisme d’hiver. Des stages de musique, un festival de musique, pouvaient correspondre à une recherche d’élargissement de l’offre par l’entrée du tourisme culturel. L’intelligence de la rencontre entre « répertoire » et « territoire » et des hommes qui portaient ces concepts a permis de conforter le jeune festival, et de le développer, en mobilisant des crédits publics sur des lignes tourisme ou aménagement du territoire davantage que sur des lignes culture. Si cette approche a été indispensable pour la poursuite du festival, il nous a semblé dès le début de notre étude, qui faisait suite à une crise nécessitant une remise à plat, qu’il était nécessaire de clarifier l’approche tourisme et l’approche culture quand à ce festival, et que l’avenir du festival pour les dix ans à venir se jouait sur l’affirmation d’un projet culturel et sa reconnaissance par les institutions culturelles en tant que démarche culturelle. La professionnalisation souhaitée passait aussi par là.

Les préconisations issues du diagnostic conduisaient à cette clarification : . séparer les enjeux propres du festival et la démarche de tourisme culturel (qui se croisaient dans la structure Espace Culturel de Chaillol) et orienter la réflexion sur le tourisme culturel vers la Maison du Tourisme . ce qui permettait de se concentrer dans une phase indispensable de mutation sur la réorganisation du festival à travers une véritable structure culturelle : un management identifiant une présidence assumant la dimension territoriale et une direction générale assumant le projet culturel ; une équipe aux profils de poste répondant aux critères du monde culturel et par là même la recherche de ressources humaines idoines ; . et de renouer des contacts avec l’ensemble des partenaires institutionnels sur la nécessité d’asseoir un festival qui avait fait ses preuves mais qui était à un tournant : t e r r i t o i r e s

i n d i g o

Philippe MANO- Consultant 48 rue DEDIEU

69100 VILLEUR BAN NE

t e l + f a x : 04 75 37 73 56

G S M : 06 87 70 44 53


t er r it o ir e s

i nd i go

u r b a n i s m e a r c h i t e c t u r e aménagement – dév eloppement loc al

serait il reconnu comme une structure culturelle naturellement financée sur des lignes culture ?

Cette analyse et ces préconisations validées, les responsables du festival ont en quelques mois effectué une mutation indispensable, autonomisé l’enjeu culturel, constitué une équipe professionnelle, réaffirmé la qualité de la programmation, réalisé une édition 2008 de grande qualité qui permet d’entrevoir le niveau et le profil du festival pour les années à venir . Cette mutation et le dialogue avec les partenaires ont clairement contribué à une reconnaissance de ce festival comme un élément du paysage culturel de la Région. Le Conseil régional PACA et la DRAC ont validé cette reconnaissance.

Il ne peut y avoir de tourisme culturel sans une offre culturelle. Un festival de musique (et l’ensemble des actions qu’il porte ou qui l’entourent) doit être avant tout une réussite d’un projet culturel si l’on veut qu’il ait un impact touristique réel. Le concept de base « répertoire / territoire « reste donc opératoire . Il l’est plus que jamais à partir du moment ou le « répertoire » est reconnu dans son domaine, que la mobilisation du territoire est réelle, et que les acteurs culturels et les acteurs touristiques poursuivent leur dynamique croisée d’autant plus efficace que chaque acteur est reconnu dans son secteur. L’évolution du Festival de Chaillol et sa mutation nous semble conforter les enjeux d’une approche renouvelée du tourisme culturel.

Philippe Mano Directeur d’Etudes Octobre 2008

t e r r i t o i r e s

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Selection presse 2008





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