Revue de presse Entrevues 2022

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ENTREVUES BELFORT - FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM

1 Boulevard du Cardinal Richelieu 90 000 Belfort - France - 03 70 04 80 90

· Attachée de Presse ·

Catherine Giraud catgiraud@gmail.com

· Chargée de Communication ·

Audrey Planchet communication@festival-entrevues.com

SOMMAIRE

PRESSE INTERNATIONALE 3

Cineuropa pages 4-5 Flux 4 pages 6-12

PRESSE NATIONALE 13

AOC Analyse Opinion Critique pages 14-17

Bref Cinéma pages 18-21

Chaos Reigns pages 22-23

Culturopoing.com pages 24-25

France Culture pages 26-31

Le Film Français page 32

Le Mag Cinéma.fr pages 33-34

Le Monde pages 35-39

Les Cahiers du Cinéma pages 40-42

Les Inrockuptibles pages 43-44

Libération page 45

Racines Nomades pages 46-50

Télérama pages 51-52

Toute la Culture pages 53-58

Trois Couleurs pages 59-64

PRESSE LOCALE 65

Belfort Mag pages 66-67

L’Est Républicain pages 68-78

Novo pages 79-91

Poly page 92

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PRESSE INTERNATIONALE

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Lizzie Borden, films de flammes

Born in Flames, Working Girls (restauré l’année dernière) et Regrouping (numérisé cette année et donc enfin visible) sont désormais appelés « la trilogie des féminismes new-yorkais ». Cette formulation vous semble-t-elle juste ? Oui, parce que depuis des décennies, je trouve problématique l’idée du « féminisme » au singulier. Je n’ai jamais parlé publiquement de ces trois films avant 2016, quand Born in Flames a été restauré par Anthology Film Archives et que j’ai décidé de sortir de mon placard la seule copie 16 mm de Regrouping , pour une poignée de séances.

Avant cela, il n’avait jamais été montré depuis son achèvement en 1976. Les trois abordent le travail, le collectif, et les femmes qui en raison de leur sexualité ou de leur métier sont la cible d’une répression. C’est pendant que je réalisais Regrouping que j’ai développé le style visuel de Born in Flames – dans les deux, son et image fonctionnent à plusieurs niveaux, et parfois, se contredisent.

Pourquoi aviez-vous laissé Regrouping au placard ? Je voulais être peintre, j’ai étudié

l’histoire de l’art à la fac et ai lu beaucoup (trop) de philosophie et de théorie. Dès que je tentais de peindre, je me sentais entravée par la théorie et je trouvais mon travail peu original. Via Kathryn Bigelow, je me suis trouvée associée à un groupe d’artistes conceptuels, Art & Language, et j’ai écrit brièvement dans leur revue. Puis je suis devenue critique par accident. Un de mes professeurs m’a présentée à John Coplans, le rédacteur en chef iconoclaste d’Artforum, qui m’a immédiatement autorisée à

écrire des comptes rendus, ce qui m’a donné accès aux artistes les plus influents de l’époque : pour une jeune personne, c’est enivrant. Très tôt, Coplans m’a mise dans un avion pour que je séjourne avec Agnes Martin au Nouveau-Mexique et que j’écrive un essai sur les peintures figuratives de ses débuts. Je me suis liée d’amitié et ai travaillé avec Richard Serra et Sol Lewitt, mais ma préférence allait aux artistes femmes – Yvonne Rainer, Trisha Brown, Joan Jonas, Carolee Schneemann, Simone Forti, Hannah Wilke –, qui s’impliquaient souvent physiquement, et même nues. C’est dans ce contexte que j’ai réalisé Regrouping. La performeuse Joan Jonas m’a présentée à un groupe de quatre femmes artistes de mon âge, un collectif féministe qui montait à la tribune dans

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ENTRETIEN. Invitée au festival Entrevues de Belfort, l’autrice de Born in Flames revient sur l’ensemble de son œuvre.
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Working Girls (1986), photographie de plateau de Nan Goldin.

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différents lieux, sur des questions liées au genre. J’ai pensé qu’il serait intéressant de faire un film sur elles. Comme moi, elles étaient ébranlées par la « deuxième vague de la Deuxième Vague » du féminisme ; comme moi, certaines remettaient en question leur sexualité. Mais le film ne fonctionnait pas, parce que je n’arrivais pas à dire vraiment ce qu’ était ce groupe. À leur grande consternation, j’ai pris la main, et notre lutte est devenue une grande part du récit.

Comment avez-vous envisagé le tournage avec ce groupe ? Nous avions convenu que nous déciderions ensemble ce qui serait gardé ou coupé. Mais quand je leur ai montré un premier montage, elles se sont opposées de manière véhémente à ce qui me semblait être le fil le plus intéressant du film : une femme qui était leur mentor et, pour certaines d’entre elles, leur amante, était morte pendant le tournage. Alors je leur ai dit que je comptais utiliser ce qui me paraissait intéressant, quitte à ce qu’elles me considèrent comme une ennemie. J’ai demandé à un autre groupe de femmes, de dix ans plus âgées, des artistes comme Barbara Kruger, d’analyser le premier groupe et de discuter de ce que pouvait être un groupe féministe « réussi ». Quand j’ai commencé à travailler

ces deux matériaux en y ajoutant encore autre chose (de brefs plans d’autres femmes montant dans l’ascenseur, des artistes Joan Jonas et de Pat Steir nues sous la douche au gymnase, du found footage), le film est devenu plus expérimental, plus influencé par l’art vidéo que je visionnais dans les galeries que par le documentaire. Sa densité et sa force plastique venaient aussi des deux ans pris à le monter.

Que s’est-il passé quand vous l’avez montré pour la première fois ?

Le groupe de départ a manifesté devant Anthology à New York, puis a envoyé l’une de nos amies mutuelles, qui apparaît très furtivement dans le film, au festival d’Édimbourg, pour qu’elle lise une déclaration hostile avant la séance. Je ne voulais pas nuire à ces femmes, alors je l’ai mis au placard. Je ne l’ai ressorti qu’en 2016, quand j’ai été réinvitée à Édimbourg

Vous êtes passée de ce groupe féministe qui a choisi de se marginaliser à Born in Flames, portrait fictif d’une multitude de femmes d’orientation sexuelles, couleurs de peau et classes sociales différentes, qui parlent d’elles mais aussi de l’organisation de la société américaine.

L’expérience de Regrouping m’avait fait tourner le dos au monde de l’art. Ce n’était pas seulement le groupe, mais la

nature blanche, bourgeoise et patriarcale de ce monde en général. Malgré tout, un aspect des r é unions avec Art & Language continuait de m’obséder : l’idée marxiste de « la question de la femme ». Elle me fichait en rogne ! En cas de révolution, les femmes continueraient donc à être traitées comme des citoyennes de seconde classe ? Mon idée de départ était de situer l’action dix ans après une révolution culturelle et sociale aux ÉtatsUnis. Qui, parmi les femmes d’une société soi-disant libérale, seraient les plus reléguées ? Les lesbiennes noires. Il y avait quelques artistes noires à New York, comme Adrian Piper, qui commençaient à être un peu reconnues, mais je ne les connaissais pas. J’ai écumé les bars lesbiens et les auberges de jeunesse, à Manhattan, Harlem et Brownsville. Je voulais faire un film intersectionnel, avant que ce mot n’existe. À l’époque, les femmes de couleur rejetaient le mot « féminisme » comme

trop blanc, et lui préféraient womanism (« femminisme »). Je voulais que chaque femme crée son personnage, qu’elle parle de sa propre voix. Les Godard des années 70 m’avaient aussi appris qu’en brisant le quatrième mur on pouvait réaliser un essai à la fois narratif et militant. Born in Flames se pensait comme de l’agit-prop – un commentaire politique direct sur l’oppression des femmes dans une société patriarcale.

Comment vos méthodes de travail avec ces femmes ont-elles facilité la multiplicité des voix ?

Le film est composé de séquences fictionnelles, de segments documentaires et d’extraits de journaux télévisés, qui, mêlés, créent une « chorale » de voix, constituée sur cinq ans. Les deux premières années, je recevais surtout ces femmes dans mon loft pour discuter de leurs préoccupations. L’étincelle de « l’histoire » a eu lieu quand une amie est revenue du Sahara avec la vidéo de femmes qui

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Lizzie Borden portant des bobines de son film Born In Flames, New York, circa 1982. COURTESY LIZZIE BORDEN
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Born in Flames (1983).

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s’entraînaient à manier des armes dans le désert, ce qui a inspiré l’un des portraits fictifs, Adelaide, arrêtée pour avoir importé des armes, et tuée en prison. Je pense que c’est Flo Kennedy, avocate célèbre des droits civiques qui avait représenté des clients aussi différents que les Black Panthers et Valerie Solanas, qui a suggéré de faire sauter la tour de transmission du World Trade Center. C’était un bâtiment du centre-ville que nous haïssions autant que nous l’aimions, un gros symbole phallique. Cela a pris un an de trouver une artiste capable de créer l’effet de l’explosion pour moins de 500 dollars.

Comment vos deux autres films répondaient-ils aux questions et conflits propres au féminisme anglo-américain de leur époque ? En simplifiant, Regrouping se fait l’écho d’un des facteurs les plus décisifs du mouvement : la sexualité. Le groupe débat constamment sur qui est gay

ou hétéro, si la bisexualité a un sens, si le commerce avec des hommes vous transforme en « ennemie ». Working Girls est une r é action très consciente à la deuxième grande bataille du féminisme, les guerres du sexe : les féministes anti-porno, comme Andrea Dworkin et Catherine McKinnon, opposées aux féministes sex-positive, dont je faisais partie. Nous n’avions rien contre Playboy, par exemple.

On voulait créer une industrie qui fasse de la pornographie pour les femmes, on aimait Annie Sprinkle, Veronica Vera et d’autres stars et cinéastes du porno comme Candida Royalle.

Le film montre frontalement le travail du sexe plutôt que d’aborder des questions plus symboliques de violence et de pouvoir que les féministes anti-sexe continuent de brandir.

Je voulais montrer le quotidien de femmes qui travaillent – pas analyser pourquoi elles travaillent. Je l’ai fait en limitant

l’action à un jour dans la vie d’une mère lesbienne, Molly, employée dans un bordel, et en me concentrant sur sa relation avec les femmes qui travaillent de jour et de nuit, les rituels de ce boulot particulier – laver le client, se laver après son départ, jeter les préservatifs usagés, bavarder dans le hall entre les passes, commander à déjeuner, etc. C’est un film sur le travail. La « méchante » du film, c’est la patronne, qui demande à Molly d’enchaîner deux créneaux de huit heures à la suite, pas les clients. Je voulais qu’il soit clair que cette exploitation a cours dans la plupart des métiers.

Working Girls évite le voyeurisme, mais montre la « performance » en détail. En 2020, avec Bette Gordon, vous avez signé une lettre ouverte en soutien à Maïmouna Doucouré, dont Mignonnes a été accusé en Amérique d’« inviter » au male gaze Oui, nous avons également obtenu les signatures d’Anna

Biller, Julie Dash ou Nan Goldin, artistes qui en leur temps ont été attaquées pour leur approche de la sexualité et du genre. Je me demande souvent comment Working Girls serait reçu aujourd’hui, vu certaines prescriptions récentes sur le female gaze. Je n’aimerais pas qu’on lui applique des règles strictes. À l’époque, la directrice de la photographie Judy Irola et moi pensions en termes de point de vue, pas de gaze. Il nous semblait aussi important d’embaucher principalement des femmes derrière la caméra, justement parce qu’il y avait beaucoup de nudité – le regard, gaze, c’est plus que l’angle de l’objectif. Je ne crois pas qu’il puisse être régi par des lois. Cela étoufferait notre créativité de cinéastes féministes.

Entretien réalisé par Daniella Shreir le 31 octobre, entre Belgrade et Los Angeles, et traduit de l’anglais par Charlotte Garson.

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Regrouping (1976).
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dimanche 20 novembre 2022

dimanche 20 novembre 2022 Édition(s) : Edition de Besançon, Edition de Montbéliard, Edition de Vesoul, Edition de Belfort Pages 57-57 113 mots - < 1 min

Édition(s) : Edition de Besançon, Edition de Montbéliard, Edition de Vesoul, Edition de Belfort Pages 57-57 113 mots - < 1 min

CULTUR | E—À L’AGENDA

37 e édition du festival EntreVues du 20 au 27 novembre à Belfort

e

L a 37 édition du festival international du film de Belfort, EntreVues, s’installe du 20 au 27 novembre au ciné‐ma Pathé. Au-delà de la compé‐tition internationale (courts et longs métrages), le festival propose une série d’avant-pre‐mières, se penche sur l’œuvre de la réalisatrice Emmanuelle Cuau et du réalisateur Rabah Ameur-Zaïmeche en leur pré‐sence, ou décline le thème des désobéissances. Les plus

jeunes pourront profiter d’une sélection de films autour du thème de la peur. On y croisera aussi les acteurs Gilbert Melki ou Karim Leklou. ■

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La 37 édition du festival international du film de Belfort, EntreVues, s’installe du 20 au 27 novembre au ciné‐ma Pathé. Au-delà de la compé‐tition internationale (courts et longs métrages), le festival propose une série d’avant-pre‐mières, se penche sur l’œuvre de la réalisatrice Emmanuelle Cuau et du réalisateur Rabah Ameur-Zaïmeche en leur pré‐sence, ou décline le thème des désobéissances. Les plus

jeunes pourront profiter d’une sélection de films autour du thème de la peur. On y croisera aussi les acteurs Gilbert Melki ou Karim Leklou. ■

DR

37 e édition du festival EntreVues du 20 au 27 novembre à Belfort

Parution : Quotidienne

Diffusion : 106791 ex. (Diff. payée Fr.) - © ACPM DSH 2020-2021

Audience : 497000 lect. (LNM) - © ACPM One 2021

Du 20 au 27 novembre, au ci‐néma Pathé de Belfort. www.festival-entrevues.com

Photo DR

Du 20 au 27 novembre, au ci‐néma Pathé de Belfort. www.festival-entrevues.com

Tous droits réservés L'Est Républicain 2022 c29750bemb20dd0360ca0ac57309b1d2063985XafQ02D3ba9 96a196

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dimanche 20 novembre 2022

Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 2-3 512 mots - 2 min

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Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 2-3 512 mots - 2 min

Le festival EntreVues à la (re)conquête des publics

La 37e édition d’EntreVues, le festival international du film de Belfort, s’ouvre ce dimanche pour une semaine de films, de rencontres et d’avant-premières. Et sur‐tout avec le désir de reconquérir un public qui s’éloigne de plus en plus des salles de cinéma.

Le festival EntreVues à la (re)conquête des publics

La 37e édition d’EntreVues, le festival international du film de Belfort, s’ouvre ce dimanche pour une semaine de films, de rencontres et d’avant-premières. Et sur‐tout avec le désir de reconquérir un public qui s’éloigne de plus en plus des salles de cinéma.

Hasard du calendrier, l’édition 2022 d’EntreVues s’ouvre ce di‐manche alors que viennent de sortir deux films qui emballent la critique et qui font écho au festival belfortain. D’abord,Ar‐mageddon Time de James Gray, grand (oui, oui) film sur la désobéissance, thème décliné en trente films dans la verti‐cale d’EntreVues. Ensuite,  Pa‐cifiction-Tourment sur les îles d’Albert Serra, réalisateur qui obtint le Grand Prix du festival en 2006 et en 2008.

Hasard du calendrier, l’édition 2022 d’EntreVues s’ouvre ce di‐manche alors que viennent de sortir deux films qui emballent la critique et qui font écho au festival belfortain. D’abord,Ar‐mageddon Time de James Gray, grand (oui, oui) film sur la désobéissance, thème décliné en trente films dans la verti‐cale d’EntreVues. Ensuite,  Pa‐cifiction-Tourment sur les îles d’Albert Serra, réalisateur qui obtint le Grand Prix du festival en 2006 et en 2008.

Nul doute qu’on évoquera ces deux films durant cette se‐maine de festival . En tous les cas, ces coïncidences de calen‐driers montrent qu’EntreVues est bien ancré dans son temps dans un contexte où le cinéma doit faire face à une désaffec‐tion du public. Le questionne‐ment sera au cœur des discus‐sions sur l’éducation à l’image ou sur l’expérience cinéma pour le jeune public proposées dans le cadre du festival.

Désobéissances

Nul doute qu’on évoquera ces deux films durant cette se‐maine de festival . En tous les cas, ces coïncidences de calen‐driers montrent qu’EntreVues est bien ancré dans son temps dans un contexte où le cinéma doit faire face à une désaffec‐tion du public. Le questionne‐ment sera au cœur des discus‐sions sur l’éducation à l’image ou sur l’expérience cinéma pour le jeune public proposées dans le cadre du festival.

tème de cinémas ». Pas un ci‐néma mais des cinémas, et la nuance est importante. « En‐treVues, c’est un festival qui a deux pieds : d’un côté un ciné‐ma grand public, de l’autre un cinéma de films rares », ré‐sume Delphine Mentré, ad‐jointe à la culture de la Ville de Belfort.

tème de cinémas ». Pas un ci‐néma mais des cinémas, et la nuance est importante. « En‐treVues, c’est un festival qui a deux pieds : d’un côté un ciné‐ma grand public, de l’autre un cinéma de films rares », ré‐sume Delphine Mentré, ad‐jointe à la culture de la Ville de Belfort.

Alors on verra le choix du thème des désobéissances comme une invitation à se libé‐rer des idées cinématogra‐phiques reçues. De Zéro de conduite de Jean Vigo au duo féminin de Thelma et Louise de Ridley Scott, en passant par les films de Lizzie Borden qui illus‐trent la thématique « Amérique 80 : contre-culture générale » de la section Cinéma & His‐toire, EntreVues fait infuser l’idée que le pas de côté doit aussi se faire dans les salles de cinéma.

Liberté

Alors on verra le choix du thème des désobéissances comme une invitation à se libé‐rer des idées cinématogra‐phiques reçues. De Zéro de conduite de Jean Vigo au duo féminin de Thelma et Louise de Ridley Scott, en passant par les films de Lizzie Borden qui illus‐trent la thématique « Amérique 80 : contre-culture générale » de la section Cinéma & His‐toire, EntreVues fait infuser l’idée que le pas de côté doit aussi se faire dans les salles de cinéma.

tion) dans la production de ses films ou celle – formelle ou technique — prise par les jeunes réalisateurs de la com‐pétition.

tion) dans la production de ses films ou celle – formelle ou technique — prise par les jeunes réalisateurs de la com‐pétition.

Voilà donc l’heure de rouvrir grand les yeux et les oreilles, de profiter d’avant-première, de croiser les comédiens Gil‐bert Melki, Karim Leklou (Ar‐ben dans la série Hippocrate) ou Laurence Côte, ou la réali‐satrice Emmanuelle Cuau. ■

Voilà donc l’heure de rouvrir grand les yeux et les oreilles, de profiter d’avant-première, de croiser les comédiens Gil‐bert Melki, Karim Leklou (Ar‐ben dans la série Hippocrate) ou Laurence Côte, ou la réali‐satrice Emmanuelle Cuau. ■

Dans un contexte compliqué où la fréquentation des cinémas est en baisse, le festival EntreVues en‐tame une 37e édition en invitant à inverser la tendance.  Photo d’illustration ER /Pascal BROCARD

Liberté

Et si la forme d’EntreVues était une réponse à cette crise ? Car comme le reconnaît sa secré‐taire générale Elsa Lançon , le festival est « un cas d’école qui fait fonctionner tout un écosys‐

Désobéissances

Et si la forme d’EntreVues était une réponse à cette crise ? Car comme le reconnaît sa secré‐taire générale Elsa Lançon , le festival est « un cas d’école qui fait fonctionner tout un écosys‐

Un pas de côté qui ne veut pas dire de passer son chemin aux abords des salles mais bien d’y revenir sans y subir le diktat des blockbusters américains et en retrouvant l’écran avec un œil libre. À l’image de la liber‐té que s’est donnée le réalisa‐teur Rabah Ameur-Zaïmeche (il est à l’honneur pour cette édi‐

Un pas de côté qui ne veut pas dire de passer son chemin aux abords des salles mais bien d’y revenir sans y subir le diktat des blockbusters américains et en retrouvant l’écran avec un œil libre. À l’image de la liber‐té que s’est donnée le réalisa‐teur Rabah Ameur-Zaïmeche (il est à l’honneur pour cette édi‐

Festival EntreVues, du di‐manche 20 au dimanche 27 novembre, au cinéma Pa‐thé de Belfort. Plus d’informations sur www.festival-entrevues.com.

Dans un contexte compliqué où la fréquentation des cinémas est en baisse, le festival EntreVues en‐tame une 37e édition en invitant à inverser la tendance.  Photo d’illustration ER /Pascal BROCARD par  Laurent Arnold

par  Laurent Arnold

Festival EntreVues, du di‐manche 20 au dimanche 27 novembre, au cinéma Pa‐thé de Belfort. Plus d’informations sur www.festival-entrevues.com.

ENTREVUES 2022 - REVUE DE PRESSE PAGE 69 PRESSE LOCALE
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dimanche 20 novembre 2022

Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 2-3 512 mots - 2 min

dimanche 20 novembre 2022 Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 2-2 383 mots - 2 min

Le festival EntreVues à la (re)conquête des publics

Toujours plus de propositions pour le jeune public

La 37e édition d’EntreVues, le festival international du film de Belfort, s’ouvre ce dimanche pour une semaine de films, de rencontres et d’avant-premières. Et sur‐tout avec le désir de reconquérir un public qui s’éloigne de plus en plus des salles de cinéma.

Vendredi dernier, c’est un défilé constant d’enfants portant chasubles jaunes qu’on a pu observer du côté du ciné‐ma Pathé de Belfort. Quelque 13 000 élèves ont profité en ef‐fet d’une séance de cinéma dans le cadre du festival Entre‐Vues. Au total, ce sont 4 600 élèves de la maternelle à l’université qui viendront faire un tour à EntreVues. « Cent cinquante classes sont ins‐crites dont 90 maternelles et primaires de Belfort », compte Elsa Lançon, secrétaire géné‐rale du festival.

Hasard du calendrier, l’édition 2022 d’EntreVues s’ouvre ce di‐manche alors que viennent de sortir deux films qui emballent la critique et qui font écho au festival belfortain. D’abord,Ar‐mageddon Time de James Gray, grand (oui, oui) film sur la désobéissance, thème décliné en trente films dans la verti‐cale d’EntreVues. Ensuite,  Pa‐cifiction-Tourment sur les îles d’Albert Serra, réalisateur qui obtint le Grand Prix du festival en 2006 et en 2008.

« C’est une habitude qui se prend de plus en plus dans les écoles de Belfort », apprécie Delphine Mentré, adjointe en charge de la culture à Belfort. « EntreVues est une belle op‐portunité pour découvrir le ci‐néma. »

très important pour que les en‐fants n’aient pas d’appréhension », remarque Elsa Lançon. Un partenariat avec les personnes en service civique à Unis-Cité permet de personnaliser ce premier contact : « On présente la salle, le film. On explique com‐ment cela fonctionne. On laisse un éclairage suffisant pour que les enfants se voient tout en pouvant profiter au mieux de la projection. »

tème de cinémas ». Pas un ci‐néma mais des cinémas, et la nuance est importante. « En‐treVues, c’est un festival qui a deux pieds : d’un côté un ciné‐ma grand public, de l’autre un cinéma de films rares », ré‐sume Delphine Mentré, ad‐jointe à la culture de la Ville de Belfort.

Mais les plus grands pourront aussi découvrir Les Noces fu‐nèbres de Tim Burton (dès 6 ans) ou Princesse Mononoké d’Hayao Miyazaki (dès 10 ans).

tion) dans la production de ses films ou celle – formelle ou technique — prise par les jeunes réalisateurs de la com‐pétition.

« EntreVues se doit d’être adapté aux enfants, d’accompagner la diffusion d’œuvres qui leur sont desti‐nés », résume encore la secré‐taire générale. « Il faut leur donner envie de revenir encore et encore. Ce sont les ciné‐philes de demain. » ■

Pour cette édition, le festival décline d’ailleurs le thème de la trouille dans les Petites En‐treVues, le programme destiné aux plus jeunes. Un écho à la table ronde prévue mercredi autour du thème « Comment la peur au cinéma construit-elle l’enfant ? ».

Voilà donc l’heure de rouvrir grand les yeux et les oreilles, de profiter d’avant-première, de croiser les comédiens Gil‐bert Melki, Karim Leklou (Ar‐ben dans la série Hippocrate) ou Laurence Côte, ou la réali‐satrice Emmanuelle Cuau.

Pour les tout-petits

Première

expérience

de ci‐néma

Il n’est d’ailleurs pas rare que ce soit la première expérience du genre pour de nombreux enfants. « L’accueil est donc

Nul doute qu’on évoquera ces deux films durant cette se‐maine de festival . En tous les cas, ces coïncidences de calen‐driers montrent qu’EntreVues est bien ancré dans son temps dans un contexte où le cinéma doit faire face à une désaffec‐tion du public. Le questionne‐ment sera au cœur des discus‐sions sur l’éducation à l’image ou sur l’expérience cinéma pour le jeune public proposées dans le cadre du festival.

Désobéissances

Et si la forme d’EntreVues était une réponse à cette crise ? Car comme le reconnaît sa secré‐taire générale Elsa Lançon , le festival est « un cas d’école qui fait fonctionner tout un écosys‐

Alors on verra le choix du thème des désobéissances comme une invitation à se libé‐rer des idées cinématogra‐phiques reçues. De Zéro de conduite de Jean Vigo au duo féminin de Thelma et Louise de Ridley Scott, en passant par les films de Lizzie Borden qui illus‐trent la thématique « Amérique 80 : contre-culture générale » de la section Cinéma & His‐toire, EntreVues fait infuser l’idée que le pas de côté doit aussi se faire dans les salles de cinéma.

Dans cette programmation des Petites EntreVues, on relèvera aussi une séance ciné-conte ce dimanche à 11 h pour les tout jeunes spectateurs dès 2 ans, histoire de leur faire vivre une première émotion de cinéma.

Liberté

Un pas de côté qui ne veut pas dire de passer son chemin aux abords des salles mais bien d’y revenir sans y subir le diktat des blockbusters américains et en retrouvant l’écran avec un œil libre. À l’image de la liber‐té que s’est donnée le réalisa‐teur Rabah Ameur-Zaïmeche (il est à l’honneur pour cette édi‐

Dans un contexte compliqué où la fréquentation des cinémas est en baisse, le festival EntreVues en‐tame une 37e édition en invitant à inverser la tendance.  Photo d’illustration ER /Pascal BROCARD par  Laurent Arnold

par  L.a.

Festival EntreVues, du di‐manche 20 au dimanche 27 novembre, au cinéma Pa‐thé de Belfort. Plus d’informations sur www.festival-entrevues.com.

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Le festival EntreVues programme notamment une séance pour les tout-petits ce dimanche à 11 h avec la projection de quatre courts métrages, dont Lune et le Loup de Toma Leroux et Patrick Delage.
Tous droits réservés L'Est Républicain 2022 e59ef004mc90840130980ab5ba014178087997X7bQefDe5ea Parution : Quotidienne Diffusion : 106791 ex. (Diff. payée Fr.) - © ACPM
Photo Dwarf Animation Studio/ LELL Anima

dimanche 20 novembre 2022

Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 2-3 512 mots - 2 min

Une direction artistique collective

Le festival EntreVues à la (re)conquête des publics

La 37e édition d’EntreVues, le festival international du film de Belfort, s’ouvre ce dimanche pour une semaine de films, de rencontres et d’avant-premières. Et sur‐tout avec le désir de reconquérir un public qui s’éloigne de plus en plus des salles de cinéma.

Hasard du calendrier, l’édition 2022 d’EntreVues s’ouvre ce di‐manche alors que viennent de sortir deux films qui emballent

Avec le départ de sa directrice artistique Elsa Charbit en mai dernier, le festival international du film de Belfort EntreVues avait fait le choix d’une « direction artistique assumée de façon collégiale ». Anna Tarassachvili, responsable des pro‐grammations hors compétition, et Cécile Cadoux, responsable du bu‐reau des films, mènent depuis ce col‐lectif qui s’articule toujours entre un bureau parisien, qui a accueilli de nouveaux collaborateurs, et le bu‐reau belfortain, que pilote l’association Cinémas d’aujourd’hui. Et rien ne dit que cette direction col‐

tème de cinémas ». Pas un ci‐néma mais des cinémas, et la nuance est importante. « En‐treVues, c’est un festival qui a deux pieds : d’un côté un ciné‐

tion) dans la production de ses films ou celle – formelle ou technique — prise par les jeunes réalisateurs de la com‐pétition.

Voilà donc l’heure de rouvrir grand les yeux et les oreilles, de profiter d’avant-première, de croiser les comédiens Gil‐bert Melki, Karim Leklou (Ar‐ben dans la série Hippocrate) ou Laurence Côte, ou la réali‐satrice Emmanuelle Cuau. ■

dimanche 20 novembre 2022 Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 2-3 512 mots - 2 min

Le festival EntreVues à la (re)conquête des publics

La 37e édition d’EntreVues, le festival international du film de Belfort, s’ouvre ce dimanche pour une semaine de films, de rencontres et d’avant-premières. Et sur‐tout avec le désir de reconquérir un public qui s’éloigne de plus en plus des salles de cinéma.

Hasard du calendrier, l’édition 2022 d’EntreVues s’ouvre ce di‐manche alors que viennent de sortir deux films qui emballent la critique et qui font écho au festival belfortain. D’abord,Ar‐mageddon Time de James Gray, grand (oui, oui) film sur la désobéissance, thème décliné en trente films dans la verti‐cale d’EntreVues. Ensuite,  Pa‐cifiction-Tourment sur les îles

tème de cinémas ». Pas un ci‐néma mais des cinémas, et la nuance est importante. « En‐treVues, c’est un festival qui a deux pieds : d’un côté un ciné‐ma grand public, de l’autre un cinéma de films rares », ré‐sume Delphine Mentré, ad‐jointe à la culture de la Ville de Belfort.

Alors on verra le choix du thème des désobéissances

Dans un contexte compliqué où la fréquentation des cinémas est en baisse, le festival EntreVues en‐tame une 37e édition en invitant à inverser la tendance.  Photo d’illustration ER /Pascal BROCARD par  Laurent Arnold

tion) dans la production de ses films ou celle – formelle ou technique — prise par les jeunes réalisateurs de la com‐pétition.

Tous droits réservés L'Est Républicain 2022 999bc0b8mf70ec0450c00a858f0a717c0be9a4X17Q7cD7f7a7

Festival EntreVues, du di‐manche 20 au dimanche 27 novembre, au cinéma Pa‐thé de Belfort. Plus d’informations sur www.festival-entrevues.com.

Voilà donc l’heure de rouvrir grand les yeux et les oreilles, de profiter d’avant-première, de croiser les comédiens Gil‐bert Melki, Karim Leklou (Ar‐ben dans la série Hippocrate) ou Laurence Côte, ou la réali‐

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lundi 21 novembre 2022 Édition(s) : Edition de Belfort Page 14 322 mots - 1 min

lundi 21 novembre 2022 Édition(s) : Edition de Belfort Page 14 322 mots - 1 min

EntreVues s’ouvre devant une salle comble

EntreVues s’ouvre devant une salle comble

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C’est devant une salle pleine que la 37 édition d’EntreVues, le festival internatio‐nal du film de Belfort, s’est ouverte dimanche après-midi. « C’est réconfortant » a notamment souligné le réalisateur Nicolas Pariser dont le dernier film Le Parfum vert était projeté en avant-première.

C’est devant une salle pleine que la 37 édition d’EntreVues, le festival internatio‐nal du film de Belfort, s’est ouverte dimanche après-midi. « C’est réconfortant » a notamment souligné le réalisateur Nicolas Pariser dont le dernier film Le Parfum vert était projeté en avant-première.

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C’est parti pour le 37 En‐treVues , festival interna‐tional du film de Belfort, qui promet par la voix du président de Cinémas d’aujourd’hui Gilles Lévy, « une semaine d’évasion cinéphilique ».

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C’est parti pour le 37 En‐treVues , festival interna‐tional du film de Belfort, qui promet par la voix du président de Cinémas d’aujourd’hui Gilles Lévy, « une semaine d’évasion cinéphilique ».

Placée sous le signe des déso‐béissances, cette édition rap‐pelle que le cinéma est aussi « un art de la provocation même sans parole », comme le résumait Gilles Lévy. Entre‐Vues reste un festival attaché à l’audace, à l’inventivité et à l’innovation, trinité que cultive dorénavant une direction collé‐giale. Rien d’étonnant donc qu’il propose de se pencher sur les désobéissances et autres dissidences.

Placée sous le signe des déso‐béissances, cette édition rap‐pelle que le cinéma est aussi « un art de la provocation même sans parole », comme le résumait Gilles Lévy. Entre‐Vues reste un festival attaché à l’audace, à l’inventivité et à l’innovation, trinité que cultive dorénavant une direction collé‐giale. Rien d’étonnant donc qu’il propose de se pencher sur les désobéissances et autres dissidences.

La place du festival

La place du festival

« Émancipation, révolte, trans‐gression. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous em‐barquer dans cette aventure de cinéma », relevait le maire de Belfort Damien Meslot qui a promis qu’« EntreVues pourra toujours compter sur le soutien de la Ville. Dans le cadre cultu‐rel belfortain, le festival a toute sa place ».

« Émancipation, révolte, trans‐gression. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous em‐barquer dans cette aventure de cinéma », relevait le maire de Belfort Damien Meslot qui a promis qu’« EntreVues pourra toujours compter sur le soutien de la Ville. Dans le cadre cultu‐rel belfortain, le festival a toute sa place ».

Quant à la conseillère régio‐nale Muriel Ternant, elle a re‐levé que « dans une ville moyenne et populaire comme Belfort, le festival prouve qu’on peut attirer différents publics vers un cinéma indépendant ».

Quant à la conseillère régio‐nale Muriel Ternant, elle a re‐levé que « dans une ville moyenne et populaire comme Belfort, le festival prouve qu’on peut attirer différents publics vers un cinéma indépendant ».

La conclusion de cette cérémo‐nie d’ouverture est revenue au réalisateur Nicolas Pariser dont le dernier film Le Parfum vert a été projeté. Sa comédie d’espionnage fantaisiste, inspi‐

La conclusion de cette cérémo‐nie d’ouverture est revenue au réalisateur Nicolas Pariser dont le dernier film Le Parfum vert a été projeté. Sa comédie d’espionnage fantaisiste, inspi‐

rée autant des albums de Tin‐tin des années 30 que des films de la même période d’Alfred Hitchcock est « un film sur l’état actuel de l’Europe. J’espère qu’il suscitera des dis‐cussions européennes ». Discu‐ter et débattre, autre objectif d’EntreVues. ■

rée autant des albums de Tin‐tin des années 30 que des films de la même période d’Alfred Hitchcock est « un film sur l’état actuel de l’Europe. J’espère qu’il suscitera des dis‐cussions européennes ». Discu‐ter et débattre, autre objectif d’EntreVues. ■

Nicolas Pariser

heureux »

devant

par  Laurent Arnold

droits

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BELFORT—BELFORT
Le réalisateur Nicolas Pariser s’est dit « très heureux » de présenter son film devant une salle comble « Le fait que les gens retournent au cinéma est réconfortant. » Pho‐to ER /Christine DUMAS
Tous
réservés L'Est Républicain 2022 9d9af041m5402b0390ed0c358009d1d90c29e5X1bQ30Cd454 365e94 Parution : Quotidienne Diffusion : 106791 ex. (Diff. payée Fr.) - © ACPM
Le réalisateur Tous droits réservés L'Est Républicain 2022 Parution : Quotidienne
s’est dit « très de présenter son film une salle comble « Le fait que les gens retournent au cinéma est réconfortant. » Pho‐to ER /Christine DUMAS par  Laurent Arnold

SORTIR—BELFORT

lundi 21 novembre 2022

lundi 21 novembre 2022 Édition(s) : Edition de Belfort Page 14 322 mots - 1 min

Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 23-23 133 mots - 1 min

Festival EntreVues : les cinq séances à ne pas manquer ce lundi

EntreVues s’ouvre devant une salle comble

C’est devant une salle pleine que la 37 édition d’EntreVues, le festival internatio‐nal du film de Belfort, s’est ouverte dimanche après-midi. « C’est réconfortant » a notamment souligné le réalisateur Nicolas Pariser dont le dernier film Le Parfum vert était projeté en avant-première.

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C’est parti pour le 37 En‐treVues , festival interna‐tional du film de Belfort, qui promet par la voix du président de Cinémas d’aujourd’hui Gilles Lévy, « une semaine d’évasion cinéphilique ».

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haque jour de la 37 édi‐tion d’Entrevues, le festi‐val international du film de Bel‐fort, l’équipe d’organisation partage ses cinq coups de cœur. À 16 h, dans le cadre de Cinéma & Histoire, Regrou‐ping de Lizzie Borden (int -12 ans) en présence de la réalisa‐trice. À 20 h 15, avant-pre‐mière de Falcon Lake de Char‐lotte Le Bon. À 20 h 15, dans lecadre de la Fabbrica, Très bien, Merci d’Emmanuelle Cuau en présence de la réalisa‐trice et de Gilbert Melki. À 20 h 30, en clôture du mois du doc, avant-première de His‐toire d’A de Charles Belmont et Marielle Issartel en présence de cette dernière. À 22 h 15, Supergrave de Greg Mottola. ■

« Émancipation, révolte, trans‐gression. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous em‐barquer dans cette aventure de cinéma », relevait le maire de Belfort Damien Meslot qui a promis qu’« EntreVues pourra toujours compter sur le soutien de la Ville. Dans le cadre cultu‐rel belfortain, le festival a toute sa place ».

rée autant des albums de Tin‐tin des années 30 que des films de la même période d’Alfred Hitchcock est « un film sur l’état actuel de l’Europe. J’espère qu’il suscitera des dis‐cussions européennes ». Discu‐ter et débattre, autre objectif d’EntreVues. ■

mardi 22 novembre 2022 Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 31-31 137 mots - 1 min

SORTIR—BELFORT

SORTIR—BELFORT

Quant à la conseillère régio‐nale Muriel Ternant, elle a re‐levé que « dans une ville moyenne et populaire comme Belfort, le festival prouve qu’on peut attirer différents publics vers un cinéma indépendant ».

Festival EntreVues : les cinq séances à ne pas manquer ce mardi

Placée sous le signe des déso‐béissances, cette édition rap‐pelle que le cinéma est aussi « un art de la provocation même sans parole », comme le résumait Gilles Lévy. Entre‐Vues reste un festival attaché à l’audace, à l’inventivité et à l’innovation, trinité que cultive dorénavant une direction collé‐giale. Rien d’étonnant donc qu’il propose de se pencher sur les désobéissances et autres dissidences.

La place du festival

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Festival EntreVues : les cinq séances à ne pas manquer ce mardi

La conclusion de cette cérémo‐nie d’ouverture est revenue au réalisateur Nicolas Pariser dont le dernier film Le Parfum vert a été projeté. Sa comédie d’espionnage fantaisiste, inspi‐

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va bien, de Jean-Luc Godard, dans le cadre de la verticale Désobéissances. À 20 h 15, avant-première de Goutte d’or, de Clément Cogitore en pré‐sence du comédien Karim Lek‐lou. À 22 h 15, The Appointe‐ment, de Lindsey C. Vickers (inédit en France). ■va bien, de Jean-Luc Godard, dans le cadre de la verticale Désobéissances. À 20 h 15, avant-première de Goutte d’or, de Clément Cogitore en pré‐sence du comédien Karim Lek‐lou. À 22 h 15, The Appointe‐ment, de Lindsey C. Vickers (inédit en France). ■Goutte

d’or,

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Goutte d’or, le dernier film de Clé‐ment Cogitore avec Karim Leklou est projeté en avant-première ce mardi. Photo Laurent LE CRABE/ Kazak Productions

« Très bien, Merci », le dernier film d’Emmanuelle Cuau, est projeté à 20 h 15. Photo DR Tous droits réservés L'Est Républicain 2022 609cb032mb105e01605708657b0bf13f0a79b0X06QbcC915c0 Parution : Quotidienne Diffusion : 106791 ex. (Diff. payée Fr.) - © ACPM

ENTREVUES 2022 - REVUE DE PRESSE PAGE 73 PRESSE LOCALE
BELFORT—BELFORT
Le réalisateur Nicolas Pariser s’est dit « très heureux » de présenter son film devant une salle comble « Le fait que les gens retournent Tous droits réservés L'Est Républicain 2022 Parution : Quotidienne
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le dernier film de ment Cogitore avec Karim Leklou est projeté en avant-première ce mardi. Photo Laurent LE CRABE/ Kazak Productions mardi 22 novembre 2022 Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 31-31 137 mots - 1 min haque jour de la 37e édi‐tion d’Entrevues, le festi‐val international du film de Bel‐fort, l’équipe d’organisation partage ses cinq coups de cœur. À 13 h 30,Lenny, de Bob Fosse, dans le cadre de la ver‐ticale Désobéissances. À 14 h, Les Galons du Sergent et Pris de court, d’Emmanuelle Cuau, en présence de cette dernière et de la cheffe opératrice Sa‐bine Lancelin. À 16 h 15, Tout

mardi 22 novembre 2022

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Karim Leklou, « heureux » de retrouver le festival EntreVues

Festival EntreVues : les cinq séances à ne pas manquer ce mardi

Le comédien Karim Leklou, vu dans la série Hippocrate ou le film Bac Nord, est à Belfort ce mardi. Au festival EntreVues, il vient présenter le film de Clément Co‐gitore Goutte d’or, pour lequel il ne tarit pas d’éloges.

KCarim Leklou, c’est Arben Bascha dans la sérieHip‐pocrate . Un rôle qui l’a fait connaître du plus grand nombre. Mais il ne faudra pas passer à côté du personnage de Ramsès qu’il incarne dans Goutte d’or, « polar mystique » de Clément Cogitore qu’il vien‐dra présenter ce mardi au fes‐tival d’ EntreVues .

haque jour de la 37e édi‐tion d’Entrevues, le festi‐val international du film de Bel‐fort, l’équipe d’organisation partage ses cinq coups de cœur. À 13 h 30,Lenny, de Bob Fosse, dans le cadre de la ver‐ticale Désobéissances. À 14 h, Les Galons du Sergent et Pris de court, d’Emmanuelle Cuau, en présence de cette dernière et de la cheffe opératrice Sa‐bine Lancelin. À 16 h 15, Tout

Connaissiez-vous le festival En‐treVues ?

« J’avais eu le plaisir d’y venir en 2012 pour le court-métrage Marseille la Nuit qui me tenait déjà à cœur. Je suis très content d’y revenir avec  Goutte d’or, un film qui compte pour moi. Et n’y voyez pas un sens promotionnel. C’est un film que je vois comme une proposition artis‐tique forte. »

Comment avez-vous abordé le personnage de Ramsès, héros complexe de Goutte d’or  ?

« On a eu la chance avec Clé‐ment Cogitore d’avoir un temps de préparation qui nous a permis de beaucoup dialo‐guer sur ce personnage. On a bougé les lignes sur ce qui était prévu. Il était d’abord flamboyant, comme un prince du quartier. On en est venu à la

conclusion qu’il fallait tra‐vailler contre une image exoti‐sante qu’on voit quand on parle de voyance et contre une imagerie américaine qui fait la part belle au spectaculaire. On en a fait un personnage com‐plexe, qui a plusieurs couches de profondeur. »

va bien, de Jean-Luc Godard, dans le cadre de la verticale Désobéissances. À 20 h 15, avant-première de Goutte d’or, de Clément Cogitore en pré‐sence du comédien Karim Lek‐lou. À 22 h 15, The Appointe‐ment, de Lindsey C. Vickers (inédit en France). ■

Il colle complètement à notre société où beaucoup de per‐sonnes cherchent du réconfort.

« Il y a quelque chose autour de la consolation. Il est censé parler aux morts mais il parle surtout aux vivants. Il essaie de consoler, d’être à l’écoute. C’est presque comme une séance chez le psy. Mais c’est un personnage très carté‐sien. C’est surtout un type de personnage que je n’ai pas vu dans le cinéma ces dernières années et c’est une chance d’avoir pu l’interpréter. »

Le film montre aussi un Paris qu’on voit peu.

« Il faut déjà saluer le travail du chef opérateur, cette sensa‐tion d’immersion. J’étais content de voir Paris filmé ain‐si. Ce vrai Paris qui est trop ab‐sent quand on le filme. Un Pa‐ris des travaux, un Paris vi‐vant. »

On a l’impression que votre rythme de tournage ne fait que s’accélérer. Est-ce le cas ?

« Il y a l’effet Covid qui rap‐proche les dates de sortie des films. Cela n’a rien à voir avec moi. »

Y aura-t-il une nouvelle saison d’Hippocrate ?

Goutte d’or, le dernier film de Clé‐ment Cogitore avec Karim Leklou est projeté en avant-première ce mardi. Photo Laurent LE CRABE/ Kazak Productions

« Oui. C’est prévu. On devrait rentrer logiquement tournage en mars prochain. C’est avec plaisir que je retrouve le réali‐sateur Thomas Lilti. » ■

Dans Goutte d’or de Clément Co‐gitore, Karim Leklou incarne Ram‐sès, voyant manipulateur qui se retrouve confronté à une vraie vi‐sion.  Photo Kazak Productions

Propos recueillis par Laurent ARNOLD

Projection ce mardi 22 no‐vembre, à 20 h 15, au ciné‐ma Pathé de Belfort.

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AIRE URBAINE—BELFORT
L'Est
2022 1999400dm840450d400a0305bb0bb1090169cbXfcR75Nb714 0ce649
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mercredi 23 novembre 2022

Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 31-31

mercredi 23 novembre 2022

Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 31-31 137 mots - 1 min

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Festival EntreVues : les cinq séances à ne pas manquer ce mercredi

Festival EntreVues : les cinq séances à ne pas manquer ce mercredi

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Chaque jour de la 37  édi‐tion d’Entrevues, le festi‐val international du film de Bel‐fort, l’équipe d’organisation partage ses cinq coups de cœur. De 9 h 15 à 12 h, table ronde Comment la peur au ci‐néma construit-elle l’enfant ? (entrée libre sur inscription www.festival-entrevues.com). À 15 h, ciné-goûter dès 6 ans avec Nocturna, la Nuit ma‐gique de Victor Maldonado &

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Chaque jour de la 37  édi‐tion d’Entrevues, le festi‐val international du film de Bel‐fort, l’équipe d’organisation partage ses cinq coups de cœur. De 9 h 15 à 12 h, table ronde Comment la peur au ci‐néma construit-elle l’enfant ? (entrée libre sur inscription www.festival-entrevues.com). À 15 h, ciné-goûter dès 6 ans avec Nocturna, la Nuit ma‐gique de Victor Maldonado &

Adriàn Garcia. À 20 h 15, Mean Streets de Martin Scorsese. À 22 h, Incidents de parcours de George A. Romero, suivie d’un after au Shelby’s bar à partir de 23 h, dans le cadre de la transversale La Nuit. À 22 h 30, Smithereens de Susan Seidelman dans le cadre de Ci‐néma & Histoire. ■

Adriàn Garcia. À 20 h 15, Mean Streets de Martin Scorsese. À 22 h, Incidents de parcours de George A. Romero, suivie d’un after au Shelby’s bar à partir de 23 h, dans le cadre de la transversale La Nuit. À 22 h 30, Smithereens de Susan Seidelman dans le cadre de Ci‐néma & Histoire. ■

Incidents de parcours, film mécon‐nu de George A. Romero, est pro‐jeté à 22 h.  Photo DR

Incidents de parcours, film mécon‐nu de George A. Romero, est pro‐jeté à 22 h.  Photo DR

Parution : Quotidienne

Diffusion : 106791 ex. (Diff. payée Fr.) - © ACPM

Parution : Quotidienne

Tous droits réservés L'Est Républicain 2022

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ENTREVUES 2022 - REVUE DE PRESSE PAGE 75 PRESSE LOCALE
SORTIR—BELFORT

jeudi 24 novembre 2022

Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 33-33

137 mots - 1 min

jeudi 24 novembre 2022

Édition(s) : Edition de Montbéliard, Edition de Belfort Pages 33-33

137 mots - 1 min

Festival EntreVues : les cinq séances à ne pas manquer ce jeudi

Chaque jour de la 37e édi‐tion d’Entrevues, l’équipe d’organisation partage ses cinq coups de cœur. À 11 h 15, séance films en région avec une sélection de courts-mé‐trages tournés en Bourgogne Franche-Comté. À 14,Offre

Chaque jour de la 37e édi‐tion d’Entrevues, l’équipe d’organisation partage ses cinq

Festival EntreVues : les cinq séances à ne pas manquer ce jeudi

lents avec les courts-métrages de six cinéastes de la région. À 20 h 30, avant-première d’ As‐

lents avec les courts-métrages de six cinéastes de la région. À 20 h 30, avant-première d’ As‐trakan de David Depesseville en présence du réalisateur et du monteur Martial Salomon. À 22 h 30, Blue Spring de Toshia‐ki Toyoda suivie d’un after à La Poudrière dès 23 h avec DJ Set

vendredi 25 novembre 2022

Blue Spring de Toshiaki Toyoda est projeté à 22 h 30 dans le cadre de la verticale La Nuit.  Photo DR

PRESSE LOCALE ENTREVUES 2022 - REVUE DE PRESSE
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PRESSE LOCALE ENTREVUES 2022 - REVUE DE PRESSE PAGE 77
samedi 26 novembre 2022

lundi 28 novembre 2022

lundi 28 novembre 2022

Édition(s) : Edition de Besançon, Edition de Montbéliard, Edition de Vesoul, Edition de Belfort Pages 7-7 361 mots - 1 min

Édition(s) : Edition de Besançon, Edition de Montbéliard, Edition de Vesoul, Edition de Belfort Pages 7-7 361 mots - 1 min

RÉGION

Festival EntreVues : deux récompenses pour É noite na américa

Festival EntreVues : deux récompenses pour É noite na américa

Ce film brésilien capté sur une pellicule périmée met en scène une faune fugitive qui demande sa place en ville. Récompensé du prix One + One et du grand prix Janine Bazin, il a marqué le jury par sa puissance sensorielle.

Ce film brésilien capté sur une pellicule périmée met en scène une faune fugitive qui demande sa place en ville. Récompensé du prix One + One et du grand prix Janine Bazin, il a marqué le jury par sa puissance sensorielle.

alle comble et succès qui ne se dément pas. Le ciné‐ma d’auteur garde ses aficiona‐dos. L’innovation cinématogra‐phique, l’audace et la disrup‐tion ont su se tailler un chemin bouleversant vers le cœur du public et des jurys.

SSalle comble et succès qui ne se dément pas. Le ciné‐ma d’auteur garde ses aficiona‐dos. L’innovation cinématogra‐phique, l’audace et la disrup‐tion ont su se tailler un chemin bouleversant vers le cœur du public et des jurys.

Une machine à mitrailler les émotions, EntreVues ? Certes oui, dans les salles obscures où piégé dans son fauteuil, face à ce bombardement sonore et vi‐déo, le bouton pause n’a pas sa place. Un cinéma dont on res‐sort groggy ou vital, mais tou‐jours différent du moment où on était entré.

Une machine à mitrailler les émotions, EntreVues ? Certes oui, dans les salles obscures où piégé dans son fauteuil, face à ce bombardement sonore et vi‐déo, le bouton pause n’a pas sa place. Un cinéma dont on res‐sort groggy ou vital, mais tou‐jours différent du moment où on était entré.

Toute l’équipe du festival était présente pour recevoir les ap‐plaudissements d’un public jeune ou moins jeune mais un public de passionnés exigeant. Le prix Gérard Frot-Coutaz re‐

Toute l’équipe du festival était présente pour recevoir les ap‐plaudissements d’un public jeune ou moins jeune mais un public de passionnés exigeant. Le prix Gérard Frot-Coutaz re‐

vient à Pascal Tagnati pour I comete.

vient à Pascal Tagnati pour I comete.

Le parcours nouveaux talents récompense deux productions parmi les six en lice, Lisa Mo‐rel avec Ève et Gautier Paille et Louis Husson pour Homard Shériff. Le prix Film en cours revient à David Yon pour Ne me guéris jamais, qui préférera exécuter une acrobatie plutôt que de réciter un discours de remerciements, brisant ainsi la glace des petites phrases pas toujours drôles, des traduc‐tions en anglais scolaire. Diffi‐cile exercice qu’une remise de prix.

Le parcours nouveaux talents récompense deux productions parmi les six en lice, Lisa Mo‐rel avec Ève et Gautier Paille et Louis Husson pour Homard Shériff. Le prix Film en cours revient à David Yon pour Ne me guéris jamais, qui préférera exécuter une acrobatie plutôt que de réciter un discours de remerciements, brisant ainsi la glace des petites phrases pas toujours drôles, des traduc‐tions en anglais scolaire. Diffi‐cile exercice qu’une remise de prix.

Le prix du public revient à Chloé Lecci Lopez pour Tutto apposto gioia mia catégorie court-métrage et à Wissam Charaf pour Dirty difficult dan‐gerous, tous deux absents.

Le prix du public revient à Chloé Lecci Lopez pour Tutto apposto gioia mia catégorie court-métrage et à Wissam Charaf pour Dirty difficult dan‐gerous, tous deux absents.

Le grand prix du court revient à Brieuc Schieb pour Koban Louzou. Le grand prix Janine Bazin et le prix One + One sont décernés au même opus, é noite na américa d’Ana Vaz. « 66 minutes dans un autre monde, notre monde », expli‐quera la réalisatrice dans son message vidéo. ■

Le grand prix du court revient à Brieuc Schieb pour Koban Louzou. Le grand prix Janine Bazin et le prix One + One sont décernés au même opus, é noite na américa d’Ana Vaz. « 66 minutes dans un autre monde, notre monde », expli‐quera la réalisatrice dans son message vidéo. ■

Le Prix One + One a été décerné à É noite na américa d’Ana Vaz, en l’absence de la réalisatrice, en‐ceinte, qui avait néanmoins enre‐gistré un message vidéo de remer‐ciement. Photo ER /Véronique OLI‐VIER

Le Prix One + One a été décerné à É noite na américa d’Ana Vaz, en l’absence de la réalisatrice, en‐ceinte, qui avait néanmoins enre‐gistré un message vidéo de remer‐ciement. Photo ER /Véronique OLI‐VIER

par  Véronique Olivier

Tous droits réservés L'Est Républicain 2022

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Parution : Quotidienne
Tous droits réservés L'Est Républicain 2022 Parution : Quotidienne
ENTREVUES 2022 - REVUE DE PRESSE PAGE 79 PRESSE LOCALE N° 66

DÉSOBÉISSANCE COLLECTIVE

POUR LA PREMIÈRE FOIS EN 36 ANNÉES D’EXISTENCE, ENTREVUES, LE FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE BELFORT, TENTE L’AVENTURE D’UNE DIRECTION ARTISTIQUE COLLÉGIALE. ÉCHANGE SUR CETTE ÉVOLUTION ET TOUR D’HORIZON DE L’ÉDITION À VENIR AVEC ANNA TARASSACHVILI, CÉCILE CADOUX ET CHARLES HERBY-FUNFSCHILLING, MEMBRES DE LA NOUVELLE ÉQUIPE ÉLARGIE.

La direction artistique d’Entrevues est désormais incarnée par un collectif. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Anna Tarassachvili : Nous avons appris assez soudainement qu’Elsa Charbit quittait son poste de directrice artistique du festival. Nous devions rebondir vite, et l’idée d’une direction collective s’est naturellement imposée. En soi, il ne s’agit pas d’un bouleversement radical. Les personnes en place depuis longtemps comme Cécile Cadoux et moi-même gardons nos domaines d’expertise,

mais nous avons eu envie d’intégrer et de mettre en avant d’autres visages, familiers ou non du festival, tout en veillant à conserver l’identité propre à Entrevues. Pour ce qui concerne la compétition, Victor Bournérias, qui faisait partie de l’équipe en 2018, intègre le comité de sélection, et nous accueillons trois nouvelles personnes : Paola Raiman, Claire-Emmanuelle Blot et Vincent Poli qui ont déjà une expérience de la programmation dans d’autres festivals. Dans le cas du volet hors compétition, outre Charles Herby-Funfschilling qui travaille sur la programmation ainsi que sur les questions de coordination, nous avons fait appel à des programmateurs associés tels que Mathieu Macheret, critique de cinéma et ancien collaborateur d’Entrevues, ou Laurence Reymond, productrice et programmatrice qui pilotera la section Cinéma & Histoire consacrée aux femmes cinéastes dans la contre-culture américaine des années 1980.

La particularité du festival est d’associer deux équipes, l’une basée à Paris et l’autre à Belfort. A. T. : Il faut mettre en lumière le travail que le bureau belfortain fait à l’année avec Cinémas d’Aujourd’hui, auprès d’un public plus local incluant les scolaires. Mais j’insiste sur le fait que nous sommes une seule et même équipe dont les membres se répartissent dans deux endroits différents. À Paris ou à Belfort, tout le monde a son mot à dire sur les choix de programmation.

Ce principe d’une direction collégiale est-il amené à durer dans le temps ?

A. T. : L’avenir le dira. Cette année est une sorte de laboratoire. Nous allons expérimenter ce nouveau fonctionnement en nous laissant la possibilité de le réajuster dans le futur. Mais pour le moment, tout se passe de façon fluide et évidente.

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Par Nicolas Bézard ~ Photo de l’équipe artistique : Léa Rener
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Justement, qu’est-ce qui change lorsqu’il n’y a plus une unique personne pour statuer ?

Cécile Cadoux : La responsabilité devient multiple. Personne n’a un droit supérieur sur quelqu’un d’autre. Parce que le temps était compté suite au départ d’Elsa, nous nous sommes vus dans l’obligation d’agir rapidement, de façon collégiale, et à notre grande surprise, le processus de décision s’en est trouvé facilité alors même qu’il y a plus de personnes à consulter.

A. T. : Ce nouveau fonctionnement nous responsabilise toutes et tous dans nos fonctions et nos champs de compétences, mais au fond, je me demande si le collectif n’assouplit et ne libère pas davantage la parole. Il y a une véritable émulation au sein de l’équipe. Par exemple, nous nous sommes toutes et tous retrouvés sur le choix de nos invités d’honneur, Emmanuelle Cuau et Rabah Ameur-Zaïmeche. Cette ligne artistique que nous avons en partage facilite grandement le travail, comme une boussole qui nous indiquerait toujours la bonne direction.

Cette ligne, peut-on la rappeler ?

C. C. : Entrevues a eu et aura toujours deux jambes, la compétition internationale avec des premiers,

deuxièmes et troisièmes films et une programmation hors compétition mêlant cinéma contemporain et films du patrimoine. Depuis qu’il existe, le festival œuvre à créer des ponts entre réalisateurs confirmés et débutants, à encourager des formes cinématographiques innovantes, marquées par l’audace.

L’audace, premier critère de sélection des films ? C. C. : Pas forcément. Nous ne sommes pas dogmatiques. Nous avons la chance de pouvoir sélectionner des choses très variées, et s’il est vrai que nous défendons les écritures novatrices, des films plus classiques ont également toute leur place à Belfort. C’est un équilibre à trouver au sein de la sélection, qui fait d’ailleurs la beauté de ce travail de programmation. Une sélection, cela se construit avec les films disponibles à un moment donné, selon les subjectivités de chacun, dans le respect d’un esprit présent depuis la création du festival en 1986. J’aime bien l’idée que cet esprit dépasse le cadre même des comités responsables du choix des films, et qu’à la fin demeurent des œuvres, des palmarès, des cinéastes aujourd’hui consacrés et que Belfort a contribué à faire connaître.

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C’est le cas de Rabah Ameur-Zaïmeche et d’Emmanuelle Cuau, qui cette année feront l’objet de deux rétrospectives.

Charles Herby-Funfschilling : Absolument. Ce sont deux cinéastes qui comptent pour nous car leurs premiers films ont été sélectionnés à Belfort. Rabah Ameur-Zaïmeche s’est intéressé à la question du collectif, à la possibilité de faire du cinéma avec très peu de moyens, en dehors des circuits de production habituels. Son cinéma envisage une utopie du collectif contre certaines formes d’oppression, dans différents territoires et à différentes époques, sur un fond politique assez prononcé.

A. T. : Emmanuelle Cuau n’a réalisé que trois longs métrages, mais c’est une artiste prolifique qui a beaucoup écrit pour les autres. Sur le scénario de Secret Défense de Jacques Rivette par exemple, où sur celui de L’Homme des foules de John Lvoff.

C. H-F. : En regard du travail de Rabah qui a produit son premier film avec trois fois rien, et qui continue de développer une manière contrebandière de faire du cinéma, Emmanuelle s’inscrit dans une économie plus traditionnelle, mais avec une vraie exigence artistique. Elle vient d’un paysage qui nous est cher. Elle était proche de Robert Bresson, qui l’avait d’ailleurs fait tourner dans son dernier film, L’Argent

La dimension politique du cinéma de Rabah Ameur-Zaïmeche entre en résonance avec la thématique choisie pour votre transversale : la désobéissance.

C. H-F. : Nous proposons une histoire subjective de cette notion de désobéissance au cinéma, dans laquelle Rabah a toute sa place en effet. L’idée est celle d’une trajectoire qui partirait de la sphère intime, des récits d’émancipation personnelle, pour aller vers quelque chose de l’émulation collective. En présentant des œuvres censurées ou des films collectifs, nous voulons montrer qu’il est possible d’inventer d’autres façons de faire du cinéma dans des contextes hostiles, comme c’est le cas actuellement de Jafar Panahi en Iran. Nous montrerons Zéro de conduite de Jean Vigo, un grand classique de la désobéissance scolaire, mais également des manières plus pop d’être désobéissant comme But I’m a Cheerleader de Jamie Babbit. Le public pourra découvrir des raretés, notamment un long métrage de Joaquim Lopes Barbosa, Laissez-moi au moins grimper aux palmiers, tourné au Mozambique en 1972, époque où ce territoire était encore une colonie portugaise. Le réalisateur a tourné avec l’aide des locaux, mettant en scène la tentative de révolte d’un esclave, mais le film a été interdit par la censure, puis jeté aux oubliettes pendant des décennies.

A. T. : La désobéissance est en quelque sorte le fil conducteur de cette 37e édition. On la retrouve dans la section Cinéma & Histoire qui propose un voyage à travers les États-Unis raconté du point de vue de femmes qui ont filmé les marges. Nous présenterons neuf films dont la trilogie de Lizzie Borden, cinéaste américaine et figure majeure de la contre-culture new-yorkaise dans les années 70 et 80.

Nous apprenons ce jour même la disparition de Jean-Luc Godard, dont les films sont régulièrement programmés à Belfort. N’est-il pas celui qui a questionné et incarné le mieux cette idée de désobéissance ?

A. T. : Sans aucun doute. Jean-Luc Godard était le plus libre et le plus désobéissant de tous les cinéastes. L’annonce de son décès nous plonge dans une grande tristesse.

C. H-F. : Il avait une histoire particulière avec Entrevues. André S. Labarthe et lui étaient proches, Labarthe l’ayant filmé dans un entretien très beau avec Fritz Lang intitulé Le Dinosaure et le Bébé Comme vous le dites, il incarne la désobéissance et c’est ce qui rend complexe la manière de lui rendre hommage, parce que l’entièreté de sa filmographie est désobéissante. Il n’a jamais cessé de déconstruire ce qu’il avait précédemment édifié. Grand artisan de la Nouvelle Vague, il l’abandonne pour filmer mai 68, et au moment où il sent que mai 68 va péricliter, il part pour inventer quelque chose de totalement nouveau au côté d’AnneMarie Miéville, s’intéressant à la question de la Palestine, pensant de nouvelles façons de faire du cinéma collectivement. Dans les années 1980, après un détour iconoclaste par l’Art Vidéo, il revient à des fictions de grande ampleur picturale pour terminer récemment par Le Livre d’image qui est le chef-d’œuvre que l’on connaît, et c’est absolument extraordinaire de constater à quel point il restait le plus jeune des réalisateurs. Jean-Pierre Léaud a dit de lui qu’il était un génie au sens kantien du terme, et il a raison : Godard a su avant tout le monde ce que pouvait devenir le cinéma politiquement, et c’est ce qui en fait le plus grand désobéissant de l’histoire du cinéma.

— ENTREVUES BELFORT, festival du 20 au 27 novembre, à Belfort www.festival-entrevues.com

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DÉS[OBÉ]IR

UNE BELLE PROGRAMMATION DE FICTIONS ET DOCUMENTAIRES S’ATTACHE À LA QUESTION DE LA DÉSOBÉISSANCE AU CINÉMA : SALUTAIRE !

Dès le plus jeune âge, la désobéissance est un acte de foi. Elle forge l’esprit contre l’adversité, elle interroge la limite et exclut toute rémission possible. Elle est un passage à l’acte, ponctuel ou plus récurrent, qui dit non à la norme, non à la règle, non à la préciosité de l’injonction. Elle est également un refus de la convenance, des veules satisfactions et des sourires complices du devoir accompli. Qui s’y adonne finit au mieux au coin – dos à la société bien-pensante –, au pire au pilori voire au peloton d’exécution. Le désobéissant est désigné, écarté, puis puni. Je me souviendrai à jamais de cette image d’un gamin sous le préau qui martelait le mur face à lui de son seul bras valide, laissant flotter dans le vide la manche inutile de sa chemise blanche  : avait-il désobéi, lui aussi ? Avec des sanglots déchirants, il criait à l’injustice ! Peut-être aurait-on dû lui organiser sur le champ une projection privée de Zéro de conduite de l’inestimable Jean Vigo. S’en serait-il senti soulagé ? Il y a de fortes chances, dans la mesure où ce drôle de film s’attache à tous les désobéissants de la Terre, volontaires ou involontaires qui, un jour, ont enfreint les satanées lois du monde. Il aurait compris dès lors que la désobéissance est un dépassement, un pas de côté, ce cheminement à la marge qui ouvre tant de perspectives à celui qui s’y livre.

Dans Zéro de conduite, qui demeure une étrangeté encore irrecevable aujourd’hui pour la société – Dieu qu’on aurait besoin d’un coup de pied dans la fourmilière !  – , la subversion est poussée à son paroxysme, y compris formel : montage saccadé, réalisme exacerbé, scénario débridé, rythme effréné avec des gamins qui se prennent au jeu et n’en font qu’à leur tête au grand désarroi d’une équipe technique déboussolée. Jean Vigo, l’anarchisme en héritage, Jean Vigo l’enchanteur, Jean Vigo le sublime, obtient réparation pour tous ceux qu’on aura tenté d’écraser un jour. « Monsieur le professeur, je vous dis merde ! », comme parade à toute forme d’emprise. Ce « merde », comme un écho qui traverse les générations pour nous parvenir avec sa force inaltérable.

Mais Jean Vigo fait mieux que cela encore : il inscrit le désir au plus profond de nos âmes. Une pulsion de vie irradiante qui traverse chacune de ses images et dont on trouvera une résonance, là aussi, dans une filmographie de la désobéissance. Avec en vrac Le Petit Fugitif de Morris Engel et Ruth Orkin en 1953, À bout de souffle du déjà regretté Jean-Luc Godard ou Les 400 Coups de François Truffaut, mais aussi la plupart des films de John Cassavetes qui semble faire du cinéma de Vigo l’une de ses entrées les plus

insoupçonnées. Jusqu’aux tentatives aventureuses de Vanishing Point de Charles Robert Carner – hymne à la vie motorisé  – ou plus récemment de cette autre étrangeté, But I’m a Cheerleader de Jamie Babbit, dans lequel désobéissance rime avec résistance dans le cadre d’un camp de reconditionnement d’une jeune femme soupçonnée d’être homosexuelle. À la fin, c’est la vie qui l’emporte. La mort parfois aussi, mais qu’importe ! Dans tous ces exemples, désobéir c’est vivre, désobéir c’est jouir. Nulle désobéissance sans désir.

C’est peut-être là le message le plus vibrant de Jean Vigo : libérer la pensée et l’acte à chaque instant, ne pas s’appesantir sur les conséquences ; rien n’empêche jamais d’aller au bout d’une intention. C’est en cela que Vigo est à rapprocher de Marcel Duchamp ou des surréalistes, et par la suite des avant-gardes qui visaient à la destruction de l’establishment, non sans une dose de candeur et de romantisme : fluxus, le pop ou le punk. Il est leur figure tutélaire, celui qui assène cette vérité sans fin : désobéir à en mourir.

LA DÉSOBÉISSANCE AU CINÉMA :

Zéro de conduite de Jean Vigo Vanishing Point de Richard Sarafian  Afrique 50 de René Vautier

At Least Let Me Climb the Palm Trees de Lopes Barbosa

I Don’t Want to Be a Man de Ernst Lubitsh But I’m a Cheerleader de Jamie Babbit  Night Moves de Kelly Reichardt…

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Zéro de conduite

DU RÉEL

Né en 1966 à Beni Zid en Algérie, Rabah AmeurZaïmeche arrive en France deux ans plus tard. C’est en 2001 qu’il réalise Wesh Wesh, qu’est-ce qui se passe ? Primé au festival Entrevues et prenant pour cadre la cité des Bosquets à Montfermeil (où le réalisateur a grandi), ce premier film raconte l’histoire de Kamel, condamné à une double peine. À travers le récit de son impossible réinsertion se dessine le portrait d’une petite communauté, comme est mise au jour la violence née du racisme latent et de la relégation perpétuelle subis par les habitants des banlieues. Fait avec les moyens du bord, mettant en scène la famille du réalisateur (comme luimême), ce film puise pour partie dans ses études en anthropologie. Dans ce cinéma au scalpel et à hauteur d’hommes, qui explore souvent toute la complexité de l’appartenance à une double culture, l’économie de moyens n’empêche pas la puissance. Autant de qualités que Rabah Ameur-Zaïmèche a déplié au fil de ses œuvres : Bled Number One (2006), Dernier maquis (2008), Les Chants de Mandrin (2012), Histoire de Judas (2015), Terminal Sud (2019). Ayant

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CINÉMAS
LES
POUR CETTE ÉDITION 2022, ENTREVUES DÉDIE SES FABBRICAS À RABAH AMEUR-ZAÏMÈCHE ET EMMANUELLE CUAU. DEUX CINÉASTES QUI TRAVAILLENT UNE ŒUVRE EXIGEANTE, CAPTANT AU PLUS JUSTE LES MOUVEMENTS INTIMES DE LEURS PERSONNAGES – COMME LES TERRITOIRES DANS LESQUELS ILS S’INSCRIVENT.
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Christmas In July - Ad Vitam, Ramzy Bedia

fondé en 1999 la société Sarrazink Productions, c’est au sein de cette dernière qu’il a produit et réalisé les six films précités, ainsi que son septième, Le Gang des bois du temple. Ce dernier, qui sortira en salles en 2023 (et sera projeté en avant-première à Belfort), se déroule dans une cité de Clichy-sousBois et promet de travailler avec les codes du film noir. Pour citer Rabah Ameur-Zaïmèche, «  Quand les brigands ne sont pas forcément ceux que l’on croit, il arrive qu’un ange fasse sauter un rouage des rapports de domination où l’argent est roi, et libère un espace poétique dans l’engrenage fermé des déterminismes et des destins. »

Emmanuelle Cuau, quant à elle, est née en 1964 à Roubaix d’une mère comédienne et d’un père (entre autres) réalisateur de films documentaires, enseignant en cinéma et membre du comité de rédaction de la revue Les Temps modernes. Sœur de la comédienne Marianne Denicourt, Emmanuelle Cuau s’oriente vers la réalisation et entre à l’âge de dix-neuf ans à l’IDHEC (école ancêtre de la FEMIS). Elle qui a fait ses débuts au cinéma très jeune – adolescente elle se retrouve, en effet, sur le tournage de L’Argent de Robert Bresson et y fait même une figuration – réalise son premier court métrage, Offre d’emploi en 1993. Deux années plus tard suit son premier long, Circuit Carole (avec Bulle Ogier et Laurence Côte). Aussi émouvant qu’implacable, ce récit de l’éloignement progressif d’une jeune femme d’avec sa mère met à nu l’intrication possible entre solitude et bascule dans la folie. Suivront deux téléfilms (De mère inconnue en 1999, Tu seras un homme, mon fils en 2000), un court métrage (Les Galons du sergent en 2015) et deux autres longs (Très bien, merci en 2007, Pris de court en 2015, réunissant notamment Virginie Efira, Gilbert Melki et Marilyne Canto). Il se déploie à travers cette filmographie en pointillés une façon d’observer des mécaniques sociales et intimes. Dans des cercles restreints (souvent familiaux), dans des espaces souvent privés (des appartements), des hommes et des femmes se retrouvent enferrés involontairement dans des situations inextricables, où se creuse leur solitude. Avec précision et sensibilité, Emmanuelle Cuau –qui a également travaillé comme scénariste – capte tous les soubresauts, mouvements intérieurs et contradictions humaines de ses personnages.

La Fabbrica voit double

En quelques années, le dispositif de la Fabbrica est devenu incontournable. Car en permettant de se plonger dans l’univers d’un cinéaste par ses films, par des échanges avec ses collaborateurs comme par les œuvres qui ont pu l’influencer, ce rendez-vous ouvre le champ et permet d’initier des dialogues

inattendus. Gageons qu’avec le doublement de cette programmation, les échanges se révèlent encore plus stimulants. Autour de ces Fabbricas consacrées à deux cinéastes précédemment primés et régulièrement revenus à Entrevues, rencontre avec le chargé de programmation et de coordination Charles Herby-Funfschilling.

Comment leurs deux œuvres dialoguent-elles ? Qu’est-ce qui fait, d’une part, leur singularité respective et existe-t-il, d’autre part, des points de jonction ?

Dire qu’il y a des points de jonction me semble difficile. Néanmoins, je dirais qu’il y a chez l’un et chez l’autre une volonté de travailler du côté du réel. Pour Emmanuelle Cuau, cela passe par un travail de recherche très fourni. Sa mère Denise Zigante était comédienne et son père Bernard Cuau était philosophe et collaborait aux Temps modernes. Je trouve cela beau, car l’on retrouve dans son cinéma le goût de la littérature. Par ailleurs, elle a collaboré avec les réalisateurs Jacques Rivette (en tant que scénariste) et Robert Bresson qui sont tous deux des cinéastes ancrés dans un territoire. On sent qu’elle vient de cette tradition-là, il y a quelque chose d’écrit dans la manière de construire avec des comédiens un réalisme relié à une époque et un espace. Rabah Ameur-Zaïmeche, lui, travaille du côté du réel en collaborant notamment avec des comédiens non professionnels. Il travaille également avec des comédiens professionnels venant du théâtre ou du cinéma – par exemple Ramzy Bedia, Slimane Dazi, Régis Laroche dans Terminal Sud (2019). Mais il y a sa « bande » de

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Terminal Sud, Rabah Ameur-Zaïmeche © Sarrazink productions

cinéma, une équipe avec laquelle il a grandi et construit ses premiers films. Un autre point de jonction entre leur cinéma pourrait être que ce sont deux cinéastes qui, s’ils n’ont pas rejoint les mêmes systèmes de production, font tous les deux un cinéma dans une économie assez réduite.

Dans un entretien donné à la revue Vertigo en 2010, Rabah Ameur-Zaïmèche déclare : « Le cinéma, pour moi, c’est quelque chose de scientifique ; pas en tant que démarche savante et prétentieuse, mais comme recherche empirique, expérimentale. (…) La caméra est comme un microscope : on place des êtres devant, on observe leurs rapports, et on les expose. » Sans vouloir rabattre le cinéma de Rabah Ameur-Zaïmeche sur celui d’Emmanuelle Cuau (ou l’inverse), cette démarche d’entomologiste n’est-elle pas commune à tous deux ?

C’est intéressant, car Rabah Ameur-Zaïmeche vient quand même de la sociologie, il a fait des études en sciences humaines et dit lui-même être touché par le cinéma documentaire de Robert Flaherty. Il y a dans son travail quelque chose de ce cinéma d’analyse. Mais il cherche, aussi, à construire une fiction avec ses personnages, ce n’est pas qu’un cinéma de la distance. Emmanuelle Cuau se situe peut-être dans une tradition plus romanesque – sur la construction de l’identité, de soi, sur l’élaboration des rapports de pouvoir dans les relations de travail, ou des liens au sein d’une famille. Si Rabah Ameur-Zaïmeche s’attache à révéler ces rapports,

il les inscrit dans des territoires plus vastes où peuvent se croiser des personnages antagonistes, ne partageant pas forcément les mêmes croyances ni le même domaine de travail.

Vous évoquez les territoires. Quid de la façon dont ces deux réalisateurs saisissent les paysages – intimes comme géographiques – dans lesquels évoluent leurs personnages ?

Ce sont deux cinéastes avec une grande puissance plastique et qui proposent en même temps une vision assez métaphorique d’un endroit (qu’ils le connaissent au préalable ou qu’ils l’aient traversé en repérages). Dans Circuit Carole – film au titre parlant –, tout est construit autour de cet endroit [circuit de motos et de karts situé à Tremblay-en-France, ndlr]. Le reste des lieux se réduit à l’appartement où vit Bulle Ogier, qui interprète la mère de Marie. Le circuit devient une image mentale, celle qui poussera Bulle Ogier dans la folie. À travers ce lieu est développée l’idée de tourner en rond, de prendre le risque et tout le film se construit autour de cela. Quant à Rabah Ameur-Zaïmèche, si je prends l’exemple de Dernier maquis (2008), il se déroule dans cet atelier envahi de palettes rouges. Cela produit des images extrêmement fortes. À partir de cet espace en chantier, Rabah Ameur-Zaïmeche parvient à construire tout un territoire. En se limitant à quelques plans, avec parfois quelques plans d’ensemble, le film nous fait entrer dans un univers très puissant.

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Virginie Efira, Pris de court, Emmanuelle Cuau © Carole Bethuel

WORKING CLASS HEROES JORDAN

Le travail vecteur d’emprise et d’aliénation dans le moyen métrage étonnant de Brieuc Schieb Koban Louzoù (Grand Prix S. Labarthe). Le travail cynique instrument de contrôle du patronat sur les mouvements anarchistes du XIXe siècle dans le fascinant Unrueh de Cyril Schäublin (Prix de l’aide à la distribution). Le travail parfois dirty, difficult and dangerous, comme est là pour nous le rappeler le titre du beau long métrage de Wissam Charaf (Prix du public). La rétrospective consacrée à la trop rare Emmanuelle Cuau ( Offre d’emploi, Circuit Carole, Très bien, merci, Pris de court) a mis en lumière un regard perçant et subtil sur les mécanismes pouvant mener incidemment du « monde du travail » vers la violence et la folie.

Mais qu’est-ce qu’est censé être un travail acceptable, au fond, si ce n’est cette distance juste à trouver entre soi et ses rêves, entre soi et les autres ?

C’est une des pistes ouvertes par Hannah Ha Ha, un film de la compétition internationale signé Jordan Tetewsky et Joshua Pikovsky, et l’une des fictions les plus attachantes qu’il nous ait été permis de voir cette année à Belfort, toutes sections confondues.

Hannah vit chez son père dans une bourgade paisible du Massachusetts (Sharon, d’où sont originaires les deux cinéastes). Ses journées sont rythmées par son travail chez un maraîcher local, quelques cours de guitare qu’elle dispense dans son voisinage et des soirées au coin du feu avec ses amis. Mais son vingt-sixième anniversaire approche à grands pas, ce qui légalement aux ÉtatsUnis signifie la fin du rattachement à la couverture sociale de ses parents. De passage à la maison, son frère aîné Paul – le prototype du startuper aux dents longues – exhorte sa sœur à trouver un emploi plus rémunérateur et stable. Cette pression exercée par ce frère omnipotent va bouleverser l’équilibre sur lequel était fondé le quotidien de Hannah et de son père, sonnant pour eux le glas d’une période d’insouciance et de tranquillité.

Le long métrage de ce duo prometteur assume de prendre son temps pour approfondir son portrait de la classe moyenne américaine. Derrière l’apparente ligne claire de sa proposition formelle, ce film attentif et doux déploie une riche palette d’émotions. Il pointe discrètement cette tendance du marché du travail à verser dans l’illusion et les faux-semblants, sans pour autant nous dire que « c’était mieux avant ». Hannah Ha Ha s’apprécie comme un contrepoison salutaire au diktat de l’efficacité et à la recherche de réussite sociale à tout prix.

Rencontre avec son co-réalisateur Jordan Tetewsky.

ENTREVUES 2022 - REVUE DE PRESSE PAGE 87 PRESSE LOCALE N° 67 LA QUESTION DU TRAVAIL S’EST SOUVENT POSÉE LORS DE LA 37e ÉDITION DU FESTIVAL ENTREVUES QUI S’ACHEVAIT À BELFORT LE 27 NOVEMBRE DERNIER.
TETEWSKY Texte et
par Nicolas Bézard ~ Traduction : Vincent
photo
Poli
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Quel a été le point de départ de Hannah Ha Ha ? Joshua et moi avions déjà écrit plusieurs scénarios et réalisé des courts métrages. Mais la réalisation d’un film long exigeait un budget qui était hors de notre portée. En 2021, nous avons tout de même réussi à sortir trois courts, dont un en mars avec l’actrice qui interprète Hannah dans Hannah Ha Ha . Ce dernier film était d’ailleurs une sorte de prototype du long métrage à venir. L’été est arrivé et Josh était libre. Moi-même, je venais de terminer un boulot sur un film. Cela faisait cinq ou six ans que l’on avait cette idée du long métrage en tête et on s’est dit que c’était le moment de tenter l’aventure, même si nous n’avions que très peu d’argent.

Comment vous répartissez-vous les rôles avec Joshua Pikovsky ?

Au tournage, je m’occupe essentiellement de la caméra là où Josh s’occupe plutôt du son. Il regarde aussi beaucoup les acteurs puisque c’est lui qui supervise les essais puis les répétitions, pendant que je réfléchis davantage au travail de l’image, à la préparation des angles, des cadrages. Le manque de moyens a fait que nous n’avons utilisé que peu de lumière additionnelle, et nous ne tournions

qu’un faible nombre de scènes par jour. Au final, il y a quelques moments d’improvisation dans le film, mais l’essentiel de ce que l’on y voit a été déjà scrupuleusement écrit en amont.

Votre actrice Hannah Lee Thompson est musicienne, son frère dans le film est joué par le producteur Roger Mancusi, et leur père est incarné par votre propre père, Avram Tetewsky, absolument brillant dans son rôle. Pourquoi avezvous choisi de travailler avec des comédiens nonprofessionnels ?

Parce qu’on aime bien travailler avec les amis et la famille (rires). Et dans le film, même s’ils ne sont pas comédiens de métier, je pense qu’ils s’en sortent très bien. Mon père a déjà joué dans quatre de mes films, et en ce qui concerne Hannah Lee Thompson, j’avais envie de travailler avec elle depuis dix ans, d’où ce court métrage que j’ai réalisé en 2021. Je dois préciser qu’elle est différente dans la vie que dans ce que donne à voir d’elle Hannah Ha Ha. Certes, nos interprètes n’ont jamais reçu de formation d’acteur, mais ils ont effectué un véritable travail de composition et ont su nous proposer quelque chose d’éloigné de ce qu’ils sont au quotidien.

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Hannah Ha Ha, Jordan Tetewsky & Joshua Pikovsky, 2022

Il y a des films d’action et il y a des films d’observation. Dans Hannah Ha Ha , beaucoup de choses se jouent dans ce qui est simplement perçu à travers le regard de votre héroïne. Et le film possède lui-même une grande qualité d’observation, en s’attachant à des détails qui associés contribuent à donner au film son authenticité et sa profondeur. En effet, la question de l’observation et du regard est très importante dans ce film. Mais je pense qu’elle n’est pas uniquement dévolue au regard de Hannah. Les spectateurs voient aussi beaucoup de choses que Hannah ne voit pas. Le déclin de santé de son père, par exemple, lorsque ce dernier se promène en forêt et se retrouve soudain complètement désorienté au milieu d’un terrain de golf pour gens fortunés. C’est quelque chose qui échappe à Hannah. De cette manière, le regard du film est plus élargi et tend vers une certaine vision objective du réel, à partir non plus seulement du point de vue des personnages, mais de la caméra.

On apprend à connaître vos protagonistes à travers leurs actions, leurs mots, mais aussi et surtout leurs silences. L’écriture du film n’entre jamais dans une forme de psychologie. On reste à l’extérieur et chacun peut ainsi à sa manière imaginer les pensées et motivations intimes des personnages.

Le film ne penche pas vraiment vers ce côté psychologique, vous avez raison. Il nous importait de ne pas dicter au public ce qu’il doit voir ou comprendre, de ne pas le prendre par la main. Et pour le moment, j’ai l’impression qu’il nous en est plutôt reconnaissant.

Ce béhaviorisme, cette absence de psychologisation, cela me rappelle beaucoup le roman américain de la middle class américaine : Richard Ford, Richard Yates, Raymond Carver. Cette littérature a-t-elle constitué une source d’inspiration pour l’écriture de ce film ?

Oui, nous avons pensé à des écrivains, mais notre inspiration première, ce sont les problèmes économiques auxquels sont confrontés la plupart de nos proches, un sujet que l’on rencontre beaucoup dans la littérature américaine. Nous voulions montrer comment cette classe moyenne qui se débrouille en travaillant doit faire face à une instabilité de plus en plus prégnante. Le fait que notre film part d’un regard individuel pour finalement s’élargir à toute une communauté le rapproche certainement des livres des auteurs que vous citez. Du côté du cinéma, nous nous sommes référés à des grands auteurs américains indépendants des années 1970 comme Bob Rafelson

et son film Five Easy Pieces, mais également à des œuvres plus récentes, je pense à Old Joy de Kelly Reichardt, ou au cinéma d’Andrew Bujalski.

Pour revenir à la fabrication du film, ce dernier bénéficie d’une photographie singulière qui restitue avec finesse la douceur des couleurs et la lumière chaude, presque ouatée, de la NouvelleAngleterre en été. Vous avez recours à des focales longues qui réduisent la profondeur de champ et donnent une forme de rondeur à l’image. On pense parfois à Edward Hopper, qui a d’ailleurs beaucoup peint cette région des États-Unis. Je constate effectivement que cet aspect légèrement vaporeux de l’image a été remarqué par beaucoup de gens, c’est d’ailleurs quelque chose qui divise. Personnellement, j’ai un faible pour ces couleurs un peu lavées. Un long métrage qui nous a visuellement inspiré, c’est The Long Goodbye de Robert Altman. Certes, dans ce film, vous avez une caméra erratique et ce n’est pas du tout le cas dans Hannah Ha Ha, mais il s’en dégage une atmosphère de rêve éveillé assez fascinante, et c’est cela que nous voulions reproduire avec les teintes adoucies de Hannah Ha Ha . Les tableaux d’Edward Hopper n’étaient pas une référence consciente mais maintenant que vous le dites, je comprends l’analogie. En fait, ce que j’utilise et ce que j’ai déjà utilisé plusieurs fois sur d’autres films, ce sont des collants que je place devant la lentille de la caméra afin d’obtenir cet effet assez étrange où les couleurs donnent l’impression de se mélanger.

La bande originale du film, très folk, est composée et interprétée par Arden Yonkers. Quelle place vouliez-vous lui donner par rapport aux images et aux émotions des personnages ? D’une certaine façon, elle était là pour souligner le ton des scènes, pour donner un caractère presque confortable au film. Nous avions été impressionnés

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Hannah Ha Ha, Jordan Tetewsky & Joshua Pikovsky, 2022

par la collaboration entre le groupe Yo La Tengo et Kelly Reichardt pour Old Joy, c’était un exemple à suivre. Nous avons donc demandé à Arden Yonkers de composer toutes les musiques, y compris la chanson que l’on entend dans la séquence chez le glacier. Néanmoins, les scènes n’ont pas été pensées avec de la musique dès le départ. À l’exception de la séquence du golf, nous avons écrit, tourné et même monté le film sans nous soucier des musiques additionnelles, qui ne sont arrivées qu’à la toute fin.

Le film donne le sentiment d’une approche lente et douce des personnages. Beaucoup de choses sont tues ou suggérées plutôt que montrées : la vie sentimentale de Hannah par exemple dont on ne connaît pas grand-chose, ou la santé possiblement fragile de son père.

C’est vrai qu’il y avait cette envie de ménager de l’espace entre les récits, entre les personnages, entre les spectateurs et les personnages. Mais nous avons quand même laissé quelques indices pouvant permettre au public de combler ces interstices. Par exemple, il est question à deux endroits de l’excompagne de Hannah, mais je me demande si cela est réellement perçu par tout le monde, je n’en suis pas certain.

Face à ce frère qui la somme de trouver un emploi, Hannah pourrait avoir le vertige et s’effondrer, mais il n’en est rien : elle endure, persévère, et fait preuve d’abnégation. Le seul moment du film où l’on sent une réelle perte de repère, c’est lorsque son père sort de chez lui et finit par se perdre sur un terrain de golf.

Le fait que son frère lui mette la pression pour qu’elle trouve ce qu’il appelle un vrai travail est presque périphérique par rapport à l’arrièreplan familial compliqué que le spectateur devine. Hannah est très active là où son père perd légèrement pied, mais je vois cet homme comme quelqu’un qui n’a pas capitulé, et qui continue de mener la bataille. C’est vrai que mentalement, c’est difficile pour lui, mais il a encore l’esprit vif et il est présent avec son entourage. Dans cette scène du terrain de golf, le père de Hannah sort de chez lui dans l’espoir de briser sa solitude, car il vit le même ennui que sa fille dans son nouveau travail. Leurs deux trajectoires se rejoignent. Et lorsqu’il pénètre sur le green et se retrouve insulté par un golfeur, c’est quelque chose qui nous est arrivé à Josh et moi alors qu’on se baladait dans notre ville. On s’est égarés et un golfeur nous a menacés de mort. On tenait donc à utiliser cette anecdote, car on trouvait qu’elle fonctionnait bien à cet endroit du film, même si elle ne fait pas avancer directement l’intrigue. Elle montre aussi comment

la ville se transforme, avec des rues supprimées et de nombreux arbres coupés pour construire ce genre d’endroits pour populations nanties.

Votre film réfléchit sur le sens de ce que signifie réussir.

C’est la question centrale du film, et elle est directement connectée à celle du travail. Si vous prenez Hannah au début de l’intrigue, c’est quelqu’un qui mène une vie simple mais très utile, car orientée vers la communauté, avec les cours de guitare qu’elle donne, son travail chez le maraîcher. Cela contraste avec son frère dont on ignore à quel point ses activités contribuent à la société. Il exerce un métier qui semble en réalité entretenir beaucoup d’artifices et de faussetés. Avec Josh, nous avons remarqué que de plus en plus de boulots isolent et séparent les gens. Avant que son frère intervienne, Hannah ne gagnait pas beaucoup d’argent, mais elle travaillait, elle s’en sortait. La mélancolie du film vient en partie du fait qu’un grand nombre de vies sont aujourd’hui gâchées par des emplois tel celui que Paul veut imposer à sa sœur.

Face à cela, la vérité ne vient-elle pas de la bouche de l’oncle de Hannah, animateur dans une radio locale, lorsqu’il dit : « What do you need a real job for ? »

C’est sans doute un peu plus compliqué que ça. À mon avis, la question serait plutôt : pourquoi Hannah ne peut pas continuer à vivre sa vie telle qu’elle a existé pendant des années ? Une vie où elle travaillait beaucoup – et cette précision est importante pour moi. Quels sont les critères pour juger du sérieux d’un emploi ? On sait pertinemment que pour tout un chacun, la vie est une lutte, une bataille de tous les jours, donc pourquoi décréter que certains emplois sont valables et que d’autres ne le sont pas ? Nous espérons que Hannah Ha Ha invite à réfléchir à ces questions.

— HANNAH HA HA, Jordan Tetewsky et Joshua Pikovsky instagram.com/hannahhahamovie

Cet entretien est disponible en podcast parmi d'autres sur le site de Flux4, la radio partenaire du Festival Entrevues : www.flux4.com/index.php/entrevues

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Emmanuelle ou les Ambiguïtés

Emmanuelle Cuau est l’invitée d’honneur de la 37 e édition d’Entrevues, festival international du cinéma indépendant. Rencontre avec une cinéaste à l’œuvre rare, captant au plus juste les déchirures de la vie.

la faute du réalisateur ! Parce qu’ in fine , les financements dépendent surtout des chaînes de télévision. Ce sont elles qui décident… et c’est assez aseptisé. À moins de faire des longs-métrages vraiment fauchés, on n’a pas grande liberté.

Vous disiez aussi que «  le cinéma est une affaire de morale ». Qu’entendiez-vous par là ?

Il faut être vigilant sur la justesse de ce qu’on raconte. Il s’agit de ne pas trahir le réel, de porter une attention soutenue aux personnages et de s’efforcer de rester le plus droit possible : ne pas céder à la facilité, à une belle image, etc.

Circuit Carole explorait les rapports entre une mère et sa fille, quand Pris de court (2017) plonge une femme – magnifiquement interprétée par Virginie Efira – et ses fils dans un terrifiant engrenage…

Les liens unissant une mère à son enfant me fascinent. Circuit Carole est l’histoire d’une mère qui n’a que l’amour de sa fille pour la faire vivre. Tout le reste la fait mourir : le temps qui passe, la fatigue, le chagrin… Le sentiment maternel est, pour moi, tellement impossible à dire ! Un absolu, qui peut aussi être culpabilisant pour l’enfant.

Annie Ernaux, lauréate du Nobel de littérature, a loué la justesse avec laquelle vous retranscrivez la complexité des rapports familiaux. Quelle est la place de l’ambiguïté dans votre cinéma ?

En 1995, Circuit Carole remportait le premier prix à Belfort. Vous voilà de retour au festival, en invitée d’honneur cette fois… J’ai été la première surprise de cette proposition, moi qui ai si peu tourné. Trois longs-métrages en trente ans ! Je suis très lente. Il me faut du temps pour écrire. Et quand on voit la durée de vie des films en salles de nos jours – deux semaines d’exploitation pour des années de travail –, c’est désolant.

Dès vos débuts, vous déclariez dans les pages de Libération vouloir « prendre le temps. Je sais que je resterai toujours d’un certain côté. » De quel « côté » parliez-vous ?

Je ne veux pas tourner pour tourner. Aujourd’hui, les films français se ressemblent : la même histoire, déclinée en diverses variantes, les mêmes interprètes – ce qui n’est pas seulement

J’aime énormément Herman Melville, grand écrivain de l’ambivalence – d’ailleurs auteur d’un splendide Pierre ou les Ambiguïtés –, et me remémore souvent un chapitre de Moby Dick au sujet de la blancheur de la baleine. Il y avance l’idée que le blanc est la couleur la plus équivoque qui soit, à la fois celle de la robe de la mariée et celle du linceul dans lequel on enveloppe les morts. Rien n’est jamais d’un seul tenant en ce monde. On passe sa vie à jongler avec les situations, les circonstances… Retranscrire cela dans mes histoires, c’est tout ce qui m’intéresse. J’aime le ténu, toutes ces choses apparemment insignifiantes, mais qui en disent le plus.

Au cinéma Pathé (Belfort) du 20 au 27 novembre festival-entrevues.com

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Par Suzi Vieira – Photo de Jean-Baptiste Le Mercier
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