JARDINER BIO
la vie en vert La collection Une fenêtre ouverte sur la campagne : jardin, champignons, animaux, nature, cuisine… Des auteurs spécialistes qui proposent tous un vrai savoir-faire.
Le sol La fertilisation Les méthodes de culture La défense du jardin
Des conseils personnalisés fondés sur le bon sens et l’expérience.
Michel Beauvais
Les plantes du jardin
7,50 € TTC
Rustica Éditions une marque de Fleurus Éditions www.fleuruseditions.com www.rustica.fr
la vie en vert
JARDINER BIO Jardiner «bio», c’est jardiner simplement en utilisant des méthodes naturelles et en respectant l’écosystème. C’est travailler le sol de manière à lui donner les moyens de produire sans s’épuiser, l’amender et le fertiliser de façon raisonnée pour développer ses ressources de façon durable. Ce livre vous aidera à faire de la nature votre alliée pour jardiner dans les meilleures conditions et produire sans soucis.
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SOMMAIRE
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L’essentiel à connaître sur chaque sujet.
Michel Beauvais est auteur et traducteur spécialisé dans le domaine du jardinage. Il rédige chaque année L’agenda Rustica.
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La coccinelle (ici à sept points) est un précieux auxiliaire dans la lutte contre les pucerons. D’ailleurs, selon la légende, elle vient directement du Paradis !
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SOMMAIRE Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Le sol
8 Connaître le sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Le travail du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Les amendements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
La fertilisation
17 Le compost, un ingrédient essentiel . . . . . . . . . . . . . . . 18 Les matériaux du compost . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 La préparation du compost . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 La fertilisation du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Les engrais verts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
Les méthodes de culture
31 Les rotations et les associations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 L’occupation du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 L’arrosage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Le paillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
La défense du jardin
43 Les pesticides et les produits bio . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Les auxiliaires animaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Accueillir les oiseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Favoriser les coccinelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Les insecticides bio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 Les produits maison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Les autres produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Se défendre contre les mollusques . . . . . . . . . . . . . . . . 65
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Les plantes du jardin
67 Les plantes aromatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Le jardin d’ornement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Les potagères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Carnet d’adresses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
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AVANT-PROPOS
Comment, vous ne cultivez pas encore bio ? C’est ainsi que se pose aujourd’hui la question, tant cette forme de jardinage a gagné de terrain. Même s’il reste beaucoup à faire – et beaucoup à convaincre –, le succès est aujourd’hui indéniable. Pour des raisons parfaitement louables et hautement justifiées, de plus en plus de possesseurs de jardin potager ou d’agrément se préoccupent en effet de cultiver les plantes sans polluer l’environnement. Mais si le jardinage biologique rencontre une telle popularité, s’il gagne des adeptes tous les jours, c’est tout simplement parce qu’il a fait ses preuves sur le terrain, comme la forme de culture la plus rationnelle, la plus intelligente et, dirons-nous, la plus maligne ! Ses principes, hérités d’une fort ancienne tradition, sont frappés au coin du bon sens : les plantes sont issues du sol et c’est en soignant celui-ci, en le ménageant et en favorisant la vie des organismes qui l’habitent, que l’on obtient des légumes sains et savoureux, des fruits débordant d’arômes, des fleurs belles et odorantes. Que vous ayez un grand ou un petit potager, ou que vous entreteniez amoureusement un charmant jardin où se mêlent fleurs, aromates et quelques légumes, passez dès aujourd’hui à la culture bio. Vous allez vite constater que c’est en fin de compte plus facile, plus satisfaisant pour l’esprit et que vous prenez davantage de plaisir. Michel Beauvais
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Pour le jardinier biologique, le sol n’est pas un milieu neutre, qu’il s’agit de forcer à produire : c’est l’alpha et l’oméga ! Il faut le soigner, et même le cajoler, et le faire vivre. 9
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CONNAÎTRE LE SOL Le jardinage biologique respecte le sol, non par idéologie, mais parce qu’il s’agit d’un milieu fragile, qu’il faut savoir apprivoiser pour en tirer le meilleur parti. Le sol cultivable Sans végétaux, il n’y a pas de terre. En effet, cette couche de sol friable, plus ou moins brune, fertile, que travaille le jardinier est le produit de l’érosion des roches et de la décomposition des matières organiques – la poussière ensemencée par les plantes, en quelque sorte. Pour simplifier, disons que le sol cultivable est un mélange de roche émiettée et d’humus – composé de débris et d’acides organiques et résultant de la décomposition des végétaux par des bactéries et des champignons. Cette matière noirâtre est la clé de l’agriculture en général, mais le jardinage biologique lui permet de jouer pleinement son rôle.
Les différents types de terre Une fourche-bêche est un bon outil bio parce qu’elle permet d’ameublir le sol sans détruire les vers de terre. 10
Selon la formation géologique d’une région et l’histoire particulière d’un jardin donné, la terre a des caracté-
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ristiques qui ne sont pas sans conséquences pour le choix des plantes et les méthodes de culture. ■ Terre franche : équilibrée par ses composants physiques, propice à la culture. ■ Terre silicieuse (sableuse) : friable – elle coule entre les doigts – et poreuse, de couleur grise. Elle est facile à travailler mais a tendance à se dessécher, tout en se réchauffant rapidement. ■ Terre calcaire : blanchâtre, elle se dessèche elle aussi rapidement mais se réchauffe tardivement. Elle est généralement peu profonde (et évidemment alcaline). ■ Terre argileuse : la « glaise », on le sait, est collante quand il pleut. Elle retient l’eau, se réchauffe lentement et se révèle difficile à travailler ; souvent humide, elle se crevasse en séchant. ■ Terre humifère : riche en humus et de couleur noirâtre, elle retient l’eau et se montre facile à travailler. Elle se réchauffe vite et elle est généralement acide. Beaucoup de terres sont intermédiaires – argilocalcaire, par exemple, ou silico-argileuses. Par ailleurs, elles peuvent présenter d’autres traits, telles les terres graveleuses qui contiennent une forte proportion de cailloux.
mémo Du point de vue chimique, une terre est plus ou moins alcaline (calcaire) ou acide. Cette caractéristique est mesurée par le pH. La valeur égale à 7 correspond à la terre neutre, les chiffres inférieurs à une tendance acide et les chiffres supérieurs à une tendance calcaire.
Une végétation spécifique Pour identifier la terre, il suffit de prendre un certain nombre d’échantillons dans différentes parties du jardin et de les faire analyser par un laboratoire spécialisé. Une méthode plus immédiate consiste à examiner la végétation spontanée. ■ Terre siliceuse : ravenelle, chiendent, mouron, digitale, bruyère. ■ Terre calcaire : coquelicot, sauge, chicorée sauvage, trèfle blanc, moutarde, chardon, bleuet, mélilot. ■ Terre argileuse : prêle, plantain, bouton-d’or, liseron, oseille sauvage, pâquerette, gesse, chicorée sauvage. ■ Terre argilo-calcaire : laiteron, tussilage. ■ Terre humifère : ortie, grande oseille, genêt, fougère, digitale, prêle, matricaire, roseau, bruyère, ajonc, carex. 11
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La griffe, comme le r창teau, ameublit le sol superficiellement en ramassant les pierres. 12
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LE TRAVAIL DU SOL
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La préparation du sol est l’une des originalités les plus marquantes du jardinage biologique. En effet, le labour est abandonné au profit d’un simple ameublissement. Un milieu bien structuré Dans le sol, la vie est intense et distribuée de manière bien ordonnée. Les micro-organismes aérobies et les petits invertébrés, qui se nourrissent de matières organiques en assurant leur décomposition, vivent près de la surface dans une couche de 10 à 15 cm. Les habitants qui sont établis plus profondément, et qui jouent un rôle dans la nutrition des plantes, sont adaptés à un milieu très différent.
Aérobie : qualifie un organisme ayant besoin de l’oxygène de l’air pour vivre. Il s’oppose à « anaérobie », qui vit sans oxygène.
Respecter l’écosystème En retournant la terre sur une profondeur de 25 cm, la bêche bouleverse complètement la vie souterraine et entraîne une destruction massive des micro-organismes, par manque d’oxygène pour ceux de la couche superficielle qui se retrouvent enfouis, et par excès pour les autres. Il faut ensuite de nombreux mois pour que le sol retrouve son équilibre. C’est ce qui explique que des labourages réguliers entraînent une stérilisation du milieu. L’ameublissement du sol a pour but d’émietter le sol sans le retourner, de manière à permettre la pénétration de l’eau et de l’oxygène, tout en favorisant la croissance des racines.
Les outils classiques La fourche-bêche est l’outil privilégié du jardinier bio. Il l’enfonce verticalement avec le pied, et imprime ensuite des coups secs au manche, de manière à fractionner la terre. Le travail se fait par bande d’une quinzaine de centimètres, comme dans le labourage classique. 13
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Le croc à dents, utilisé depuis la nuit des temps, est également approprié : les dents s’enfoncent à la verticale et il suffit de pousser sur le manche pour émietter. Il convient par exemple pour préparer un nouveau semis sur une planche qui vient d’être récoltée.
Les outils bio La Grelinette et l’Actibêche (de Glaser) ameublissent rapidement et efficacement, en économisant les efforts du jardinier. Ils sont dotés de deux manches et d’un fer à dents. L’outil s’enfonce à la verticale, à l’aide du pied, mais il suffit de le lancer lorsque la terre est meuble. Il faut ensuite le tirer en arrière et relever alternativement les deux côtés, afin de briser les mottes. Le travail se fait à reculons.
La Grelinette (ici à quatre dents) est idéale pour ameublir sans retourner – et sans trop d’effort ! 14
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Le sol
LES AMENDEMENTS L’amélioration d’un sol est une œuvre de longue haleine. C’est peu à peu, par l’ameublissement, les apports d’humus et d’autres matières (amendements), et aussi par les cultures, qu’une terre gagne en fertilité. Un bon compost Que votre terre soit calcaire, argileuse ou sableuse, vous l’améliorerez en lui apportant de l’humus. En effet, la matière organique décomposée apporte souplesse et légèreté à une terre argileuse, tandis qu’elle donne davantage de corps aux sols sablonneux et calcaires, et favorise leur rétention d’eau. Dans un jardin, les principales sources d’humus sont le compost préparé sur place ainsi que le paillage. On peut y ajouter des fumiers animaux, à condition qu’ils soient parfaitement décomposés – c’est-à-dire « compostés ». La préparation régulière d’un bon compost est donc l’une des marques distinctives et incontournables du jardin biologique.
Les autres amendements Un certain nombre de produits permettent d’améliorer le sol en modifiant ses caractéristiques physiques et chimiques, en favorisant ses capacités de rétention d’eau et le développement des micro-organismes. L’apport de chaux (ou chaulage), en revanche, est déconseillé.
Les poudres de roches Les poudres de roches contiennent en particulier de la chaux, de la potasse et du magnésium. Toutefois, ces éléments n’agissent pas directement, comme dans le cas d’un engrais. Pour que les substances minérales soient utilisées par les plantes, la poudre doit être « traitée » par l’action des micro-organismes du sol. Ces amendements
Amendement : substance incorporée au sol pour améliorer ses caractéristiques, en particulier physiques, sans qu’elle joue en tant que telle un rôle fertilisant.
mémo Le chaulage est une pratique visant à corriger l’acidité excessive des sols. Toutefois, il a pour défaut de provoquer une « surconsommation » de l’humus par les plantes, entraînant un appauvrissement des réserves du sol. Mieux vaut donc utiliser de la poudre d’algue calcaire (lithothamne), qui diminue l’acidité sans dommage pour la terre. 15
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ne sont donc efficaces que si la terre est suffisamment riche en humus. Par ailleurs, les poudres de roches allègent les sols, surtout quand elles sont riches en silice, et améliorent leur capacité à retenir l’eau. Il s’agit notamment de phosphates, de basaltes, de micas et même de feldspaths et de granits.
La tourbe La tourbe a été largement utilisée dans les jardins, en particulier pour modifier le pH des terres excessivement alcalines (calcaires) ou pour cultiver des végétaux acidophiles (dits « de terre de bruyère ») ou pour donner du corps aux terres sablonneuses ou argileuses. Elle améliore en effet la structure des sols aussi bien trop légers que trop lourds : dans une terre excessivement drainée, elle retient l’humidité, alors qu’elle l’aspire et la régule dans une terre peu perméable. Par elle-même, elle n’est pas nutritive et n’est en rien un terreau. Mais les menaces pesant sur les tourbières sont telles, du fait de l’extraction excessive, que le jardinier bio doit aujourd’hui s’en passer. Un certain nombre de producteurs de terreaux proposent d’ailleurs actuellement des produits sans tourbe.
Le sable de rivière et l’argile
Le sable allège les terres lourdes, mais il faut en même temps apporter de l’humus. 16
Le sable permet d’alléger les terres argileuses. Cependant, il convient de l’épandre dans une terre suffisamment riche en humus, faute de quoi l’argile forme une sorte de béton ! L’argile, au contraire, améliore les terres trop légères et sablonneuses.
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Rappel chapitre
LA FERTILISATION Ce terme, pour le jardinage biologique, désigne essentiellement la production et l’ajout d’humus, que ce soit sous forme de compost ou d’engrais verts. 17
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LE COMPOST, UN INGRÉDIENT ESSENTIEL La production d’un bon compost est une activité centrale du jardinage biologique. Elle permet d’obtenir le fertilisant et l’amendement indispensables à la culture des plantes et à la bonne santé du jardin. Le « vrai » compost
mémo Le processus de décomposition totale du tas de compost est similaire à celui des matières végétales dans la nature. Il implique de nombreux organismes animaux, des microorganismes, bien entendu, mais aussi de petits invertébrés et surtout des vers de terre. Il se produit une modification de la nature chimique des matériaux entassés.
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Le tas de compost n’est pas un simple « pourrissoir », un simple empilement, dans un coin, de tous les déchets du jardin. En effet, une telle accumulation ne permet d’obtenir qu’une décomposition imparfaite de ces déchets. Elle devient en outre rapidement le repère de nombreux nuisibles, en particulier de rongeurs, et une source d’odeurs nauséabondes. Une préparation correcte doit aboutir à une décomposition totale et à la production d’une matière noire homogène, sans odeur, qui est le véritable compost. Elle passe par la montée du tas à une certaine température, indispensable au processus.
Le bon endroit Le compost est généralement préparé dans un coin discret. Au jardin d’ornement, on peut l’entourer d’arbustes à fleurs ou même d’une haie d’arbustes traditionnels du bocage, en particulier de noisetiers. Un écran de grands soleils ou de pois de senteur, élevés sur tuteurs, est également approprié. La compostière doit être à l’abri des vents forts et modérément ombragée, au moins dans les régions ensoleillées ; dans les zones fraîches et pluvieuses, en revanche, préférez un endroit bénéficiant de quelques heures d’ensoleillement quotidien. Par ailleurs, la compostière doit
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La préparation du compost commence par le collectage du matériel végétal.
être facilement accessible à la brouette, de préférence par une allée non boueuse.
Les différents types de compostage Le compostage est une sorte de combustion douce des matières organiques, produites par les micro-organismes aérobies, sur un laps de temps de quelques mois. Il faut donc prévoir un système d’aération du tas, en évitant le dessèchement par des apports d’eau modérés. Le compostage « sur aire » convient aux jardins suffisamment grands. Il consiste à élaborer des tas, directement sur le sol. Toutefois, lorsque la place manque, il faut pratiquer le compostage en silos ou en bacs spéciaux. Les silos peuvent être réalisés par le jardinier à l’aide de briques, de parpaings, de grillage ou de rondins de bois, en ménageant des jours. Les jardineries proposent de nombreux modèles de bacs à compost, généralement en tôle métallique, en bois ou en matières plastiques. Dans les deux cas, la méthode de préparation est la même.
mémo La brique, pleine ou creuse, est un matériau pratique pour construire un tas de compost. Il suffit de disposer les éléments par rangées, en ménageant des jours de quelques centimètres de large et en décalant les joints d’une rangée sur l’autre. Les dimensions varient, mais un cube de 1 m de côté convient fort bien. Il faut prévoir un couvercle.
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LES MATÉRIAUX DU COMPOST Avant de constituer le tas de compost, il faut en réunir les matériaux, ce qui prend en général quelques semaines. Idéalement, pour donner un produit de qualité, les sources doivent être très diversifiées.
Je conseille
«
La taille des haies et des arbustes d’ornement donne du feuillage avec une certaine proportion de bois vert. On incorpore cette matière au compost en quantité modérée, après l’avoir soigneusement broyée. Pour ma part, j’y ajoute des tiges de maïs, cultivé au jardin.
»
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■ Les tontes de gazon sont largement disponibles. Il est souvent possible d’en récupérer chez les voisins, à condition que les pelouses ne soient pas massivement traitées à l’engrais. Toutefois, elles ne doivent pas être majoritaires. ■ Les mauvaises herbes constituent une importante source de matière végétale. Il est préférable de les utiliser avant leur montée à graine et il faut les laisser faner avant de les incorporer. Les orties, abondantes dans certaines régions, sont très appropriées. ■ Les fanes de plantes potagères : feuillages d’asperges, de pois, de haricots, de tomates, de pommes de terre, de betteraves… ■ Les déchets du jardin d’agrément : déchets de taille, feuillage des plantes annuelles et vivaces, en particulier le pois de senteur, le haricot d’Espagne, la capucine, le souci… ■ Les épluchures et les déchets de la cuisine sont une autre source importante, qui implique l’utilisation d’une poubelle spécifique pour les biodégradables : épluchures de fruits et de légumes, notamment de pommes de terre, fruits et légumes gâtés, restes de préparations culinaires, feuilles de thé et marc de café, coquilles d’œufs… ■ Les algues brunes et les goémons pour les régions côtières – bien que certaines algues d’eau douce soient également utilisables.
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mémo ■ Les sciures et les copeaux de bois blanc, les Le compost de feuilles a papiers et cartons se décomposent lentement mais ils souvent le défaut d’être apportent du corps au compost, grâce à leur richesse en acide, surtout s’il contient cellulose. Ils doivent constituer au maximum 20 % de la une quantité importante masse. ■ Les produits animaux : os calcinés, plumes, chifde feuilles de noyer ou de chêne. On a donc fons de laine… ■ La paille est vendue dans de nombreuses jardiintérêt à associer des feuillages d’origine neries, en particulier en automne pour la protection hivervariée. Pour favoriser nale des plantes, chez les revendeurs de produits pour la décomposition, animaux ou directement chez les agriculteurs. Elle donne saupoudrer une bonne du corps au compost et permet de l’aérer. Elle peut quantité de poudre d’os entrer dans le compost pour une proportion d’un tiers ou du sang séché. environ. ■ Les feuilles mortes constituent une bonne source de matières organiques, mais leur décomposition est assez lente. On peut les incorporer aux autres matériaux ou préparer un compost de feuilles, destiné au compostage de surface (paillage de compost). Il est toujours préférable de mélanger des feuilles provenant de diverses espèces d’arbres. N’utilisez qu’en petite quantité les feuilles de noyer et de chêne car elles sont très tanniques et plutôt lentes à se Après les premières gelées, récupérez les déchets décomposer. des annuelles sur les planches de culture.
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