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Un jardin (presque)

sanseau n beau jardin ne nécessite pas forcément des apports d’eau importants – ce que nous prouvent Michèle et Jean-Claude Lamontagne, photos à l’appui. Sans que cela rime avec austérité, ces derniers nous invitent à concevoir un jardin sobre, économe en eau. Cela présente le double avantage de limiter les coûts d’arrosage et de préserver cette ressource de notre planète que l’on nomme « l’or bleu ». Du travail du sol au choix des végétaux adaptés à la région en passant par des méthodes culturales raisonnées, qui vont de pair avec des arrosages réalisés à bon escient, les auteurs de ce livre nous donnent ici une mine de conseils pour éviter de gaspiller l’eau. Ils nous amènent à penser le jardin autrement, à découvrir la diversité des jardins « secs », à nous laisser séduire par leur beauté.

U

Michèle et Jean-Claude Lamontagne sont auteurs et photographes spécialisés dans le domaine du jardin. Ils ont publié de nombreux ouvrages aux Éditions Rustica, notamment Plantes et jardins d’ombre.

Michèle et Jean-Claude Lamontagne

2/06/09

Un jardin ( presque ) sans eau

Couv-JardinSansEau:CouveJardinEco

Notre planète est un jardin à préserver

15€ TTC

www.rustica.fr

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Sommaire Pourquoi un jardin sec ?

............................. 7

Quelques notions techniques .............. 13 Le sol, réservoir n°1 du jardinier .......... 14 Bien traiter son sol ........................................... 17 Un jardin sec en sol argileux .................. 18 Les responsables du dessèchement .......................................... 20 Préparer son sol pour retenir l’eau ............................................. 23 Couvrir le sol d’un paillis ............................ 27 L’art de bien arroser ...................................... 32 Les bonnes techniques d’arrosage . 37 Récupérer l’eau du ciel ............................. 43 Des idées fausses sur la sécheresse ............................................. 45 Pour un bon entretien ................................. 48 Quelques cas particuliers ........................ 50 Le monde des plantes ............................... 55 Les ruses des plantes ................................... 56 Les fleurs .................................................................. 62 Les graminées de plein soleil ............... 68 De grandes vedettes : les feuillages gris .............................................. 70 Nos colonisatrices préférées .................. 74

Les bulbes .............................................................. 77 Les arbres et arbustes .................................. 78 Des grimpants, pour une autre dimension .................................... 82 Pour le bord de mer et les zones ventées ...................................... 85 Un peu d’exotisme ......................................... 86 Les meilleurs arbres pour jardin sec .................................................. 88 Clore son jardin : les haies ....................... 91 Le jardin gourmand ...................................... 94 Un autre gazon ................................................. 96 Les plantes couvre-sol ................................. 99 Les styles de jardins sobres ................. 103 Penser autrement le jardin .................... 104 Un modèle d’avenir : le jardin de graviers .................................... 108 L’eau et les pots, un mariage à surveiller ............................ 114

Carnet d’adresses

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Index ......................................................................... 117

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Quelques

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notions

techniques Pour mieux comprendre la démarche qu’il faut conduire afin de créer un jardin sobre, il est nécessaire de bien appréhender un certain nombre de critères et de questions dont on tiendra compte avec soin.

)

Pourquoi constatez-vous un déficit en eau dans le sol, comme dans l’atmosphère qui baigne votre jardin ? Comment diminuer voire arrêter totalement l’arrosage durant les mois de chaleur et de sécheresse ? Comment retenir l’eau qui est à votre disposition (pluie, brouillard, rosée, capillarité du sol, arrosage bien contrôlé…) ? Il s’agit avant tout de rechercher les plantes qui seront susceptibles d’accepter vos nouvelles exigences, connaître leurs réactions pour se protéger du manque d’eau, apprendre à les implanter dans vos massifs… Vous découvrirez que la nature est riche de possibilités et souvent pleine d’astuces.

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Le sol réservoir n°1 du jardinier Cette fine pellicule de terre cultivable représente le lieu d’exploitation du jardinier et son plus grand capital. Les plantes s’y ancreront, y puiseront leur nourriture qui sera véhiculée par la sève dans les tiges et les feuilles et, bien sûr, y trouveront l’eau indispensable à la vie. Devant un manque bien apparent d’humidité qui se traduit vite par des feuilles sèches et des tiges flasques, la première réaction est d’arroser davantage. Ce livre vous incite à une réflexion nouvelle : anticiper les besoins en eau par un choix judicieux des plantations et l’utilisation de techniques simples, afin de limiter voire d’éviter totalement les arrosages. Pour cela, il est important de bien connaître son sol : son épaisseur, son pH, ses composants, sa réaction aux intempéries, sa capacité de rétention d’eau, sa configuration physique (pente qui peut s’éroder sans retenir l’eau, murs qui « boivent », présence de grands arbres…).

Qu’est-ce que le

pH

En préalable à tout jardinage, une bonne connaissance de votre sol est nécessaire. Elle permettra de choisir les espèces bien adaptées et limitera les risques d’échecs. La partie cultivée, superficielle, active, vivante varie de quelques centimètres à 2 m dans de rares situations. Outre de nombreux micro-organismes, elle renferme en proportions variables de l’argile, du sable, du calcaire et de l’humus.

Le sol sableux ou siliceux Cette terre acide issue de roches primaires se reconnaît à sa couleur claire et à sa texture poreuse retenant faiblement l’eau. Le

)

?

Ce symbole désigne le potentiel (p) du sol en hydrogène (H) permettant de mesurer le caractère acide ou alcalin d’un sol. Sa notation est exprimée par un chiffre, le 7 indiquant la neutralité. Un pH de 7 à 0 va de cette neutralité vers une acidité de plus en plus forte, et de 7 à 14 de la neutralité vers une alcalinité de plus en plus marquée. Si certains préfèrent des sols acides ou alcalins, la majorité des végétaux se développent bien dans un pH neutre.

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Tous les sols ne sont pas égaux

Un test rapide du pH du sol évite bien des erreurs de plantation. Il permet d’adapter le choix de plantes à la nature du sol.

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Le sol calcaire Toujours de couleur claire, cette terre alcaline limite le choix des espèces. Elle se travaille facilement mais retient mal les éléments nutritifs. Sa flore sauvage : genévrier, thym, hellébore fétide, buis, viorne, silène enflé, campanule, carotte sauvage, orme, chêne vert. Bêchez au printemps et apportez un amendement acide comme des aiguilles de conifère (en surface) ou du compost. Inconvénient : dans ce sol, nombre de plantes sont sujettes à la chlorose (jaunissement des feuilles) provoquée par une mauvaise assimilation du fer dans un milieu riche en calcaire. Rétablissez le bon équilibre du sol par des apports de chélates de fer (séquestrène).

Quelques notions techniques

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Une fois les plantes installées, aérez doucement la croûte du sol entre les touffes.

bêchage est facile et le sol, plutôt pauvre en éléments nutritifs, se réchauffe vite au printemps. Il se dessèche vite, se réhydrate difficilement en profondeur et se refroidit beaucoup en hiver. Sa flore sauvage : bruyères, genêts, ajoncs, fougère-aigle, petite oseille. Des apports réguliers d’humus, de calcaire, de compost, d’algues calcaires, vous donneront en quelques années un sol d’excellente qualité et des récoltes hâtives. En hiver, n’oubliez pas de couvrir la terre nue d’une épaisse couche de mulch qui évitera érosion et dessèchement. Inconvénient : le pH légèrement acide de ce sol limite le choix de la palette végétale. Des apports d’eau très réguliers sont indispensables sur les jeunes plantes. Pour rééquilibrer ce type de terre, il faut apporter des amendements en quantité.

Un sol plutôt calcaire limite considérablement le choix végétal. Incorporez des chélates de fer au moment de la plantation puis faites des binages superficiels afin d’éviter la chlorose.

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Le sol argileux ou argilo-calcaire Il est constitué de fines particules qui s’agglomèrent, se tassent, empêchant une bonne circulation de l’air et de l’eau. En été, ce sol sèche, se fendille et retient mal l’eau apportée lors des arrosages ou des pluies. En hiver, au contraire, l’eau stagne et la terre colle en lourdes mottes aux outils et aux chaussures. Cette terre dite froide, drainant mal, se réchauffe très lentement au printemps. Il sera très bénéfique de la pailler après réchauffement et bonne humidification. Sa flore sauvage : tussilage, mauve, potentille ansérine, pissenlit, renoncule. Il faut beaucoup de temps, de patience et d’apports d’humus (compost, fumier, terreau de feuilles…) pour améliorer ce type de sol et lui donner matière et souplesse. Mais une fois longuement travaillé et amendé, il vous offrira d’excellentes récoltes. Pensez à bêcher par temps sec en automne en formant de grosses mottes qui subiront les froids et pluies de l’hiver, ou encore au printemps, aux premiers jours ensoleillés.

Bêchez à l’automne. Dans une terre lourde, incorporez sable et gravier pour améliorer texture et souplesse.

Inconvénient : après l’avoir bêché, ne piétinez pas un sol argileux car il se compacterait. Assurez des arrosages pas trop fréquents mais abondants.

La terre franche C’est le rêve, la terre idéale du jardinier. Facile à travailler, retenant bien l’eau et les éléments nutritifs, elle offre une composition optimale de 60 à 70 % de sable, 20 à 30 % d’argile limoneuse, 2 à 5 % d’humus et 2 à 5 % de calcaire. Plus elle renferme d’humus, plus sa couleur est sombre. Sa flore sauvage : lamier pourpre, séneçon, mouron des oiseaux, ortie, morelle noire.

Une terre lourde, argileuse, forme une boule dans le creux de la main quand on la presse.

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Cette terre idéale est généralement un intermédiaire entre les différents types de sol. La plupart du temps, elle sera obtenue par une amélioration régulière, fruit du travail du jardinier.

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Bien traiter son sol Pour vos gestes courants de jardinage, sachez respecter quelques conseils de base pour permettre aux plantes de trouver dans le sol les éléments nécessaires à leur croissance. Éviter le tassement

Protéger le sol en hiver

• Lorsqu’on arrose par aspersion (arrosoir, jet, tourniquet…), l’eau en tombant tasse peu à peu la terre. Ce tassement naturel tend à asphyxier les plantes car une croûte superficielle bloque la bonne circulation de l’air et de l’eau autour des racines des végétaux.

Une bonne solution consiste à étaler un amendement (compost, fumier…) dont les éléments pénétreront dans la terre sous l’action des pluies et neiges de l’hiver. Au printemps, un bêchage superficiel aura vite fait d’enfouir cette matière en partie décomposée.

Binez cette croûte régulièrement et, si vous devez circuler sur la terre fraîchement arrosée, formez un chemin de planches que vous retirerez après usage. Dans un massif de fleurs, quelques dalles plates judicieusement disposées vous permettront de vous déplacer pour opérer les soins nécessaires (taille, palissage, désherbage…).

Quelques notions techniques

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Pas de culture trop hâtive Au printemps, ne travaillez pas votre sol trop tôt, surtout s’il est encore gorgé d’eau. Laissez la terre se réchauffer sous l’action des premiers rayons du soleil avant de semer ou planter.

• Dans certains sols très argileux, une autre couche dure, quasi imperméable, peut se former en profondeur. L’eau stagne et les racines pourrissent. Bêchez la terre et incorporez des éléments organiques qui lui apporteront souplesse et élasticité tout en retenant l’eau comme une éponge.

Favoriser la faune des micro-organismes Les vers de terre et de nombreux microorganismes décomposent les matières organiques que vous apportez à votre sol. Encouragez leur présence par des apports réguliers de compost ou de fumier, car ils font un travail essentiel.

Un geste bénéfique : briser la croûte superficielle, cela évite à l’eau du sol de s’évaporer et élimine les mauvaises herbes. Épandez ensuite une couche de compost ou de fumier pour ne pas laisser le sol nu.

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Un jardin sec en sol argileux C’est le cas le plus difficile à régler. Une des caractéristiques de ce type de sol est de retenir fortement l’eau entre l’automne et le printemps, moment où les racines de la plupart des végétaux bien adaptés à la sécheresse ont besoin d’un milieu où l’humidité soit la plus faible possible. Par contre en été, ce sol craquelle, se fissure, a les plus grandes difficultés à se réhumidifier, l’eau semblant disparaître dans des profondeurs insondables sans apporter ses bienfaits à la couche arable. Il vous faudra donc créer une zone sèche pour ces plantes qui redoutent l’asphyxie quand la terre devient collante, compacte et gorgée d’eau stagnante.

D’abord, drainer Ne cherchez pas à changer la nature de votre sol, il vaut mieux ruser en surélevant

légèrement, par exemple, la zone de plantation. Une hauteur de 20 à 30 cm est suffisante. Cette terre rapportée sera améliorée par un apport de 25 à 50 % de sable de rivière grossier qui ne pourra que l’alléger en facilitant un bon drainage. • Pour circuler autour des massifs sans tasser le sol, prévoyez des cheminements gravillonnés de 60 cm de large (permettant le passage d’une brouette) en contrebas. Vous installerez auparavant un film géotextile ou un plastique afin d’éviter le développement des mauvaises herbes et

Dans un sol argileux, très lourd, rusez en surélevant légèrement vos plates-bandes. Un petit muret retiendra une terre de meilleure qualité et plus facilement drainée. L’eau en excès s’écoulera dans l’allée gravillonnée.

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Quelques notions techniques

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Les murets sont prétextes à de jolis décors. La corbeille d’or (Alyssum saxatile), la corbeille d’argent (Iberis sempervirens), l’aubriète servent ici d’écrin à quelques touffes de bulbes.

l’enfouissement progressif des gravillons dans le sol. Cette allée jouera aussi un rôle très utile pour évacuer les eaux de drainage des massifs. Si votre sol est vraiment très lourd, il sera bon de prévoir au centre de l’allée et sous le film plastique un drain collecteur qui conduira les eaux en excès vers un point bas.

teur afin que la moindre pluie vienne mouiller toutes les strates de la végétation. De nombreuses plantes apprécieront une telle situation : notamment sedum, sempervivum, iris nain, céraiste, campanule des murs, valériane, ciste, romarin, euphorbe (Euphorbia myrsinites)…

Créer un muret Autre solution, construisez un petit muret de 20 à 60 cm de haut, en pierre locale si possible. Comblez l’arrière de cet ouvrage, monté à la terre, d’une bonne épaisseur de graviers, cailloux, briques ou tuiles cassées, puis de terre enrichie de sable de rivière. Installez ensuite vos différentes plantes, racines à plat dans les interstices du muret où elles vont trouver le support bien drainant qui leur convient. Attention à bien donner du « fruit » à votre muret en l’inclinant légèrement sur sa hau-

Cette silène rose garnit au fil du temps un muret de pierre. Décalez légèrement les rangées de pierres pour que tous les interstices reçoivent et captent les pluies bienfaisantes.

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Le monde

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des plantes Au jardin comme à l’école, il y a de bons et de mauvais élèves. Il y a ceux qui comprennent vite et s’adaptent, et ceux qu’il faut protéger, entourer, surveiller, soutenir sans relâche pour obtenir quelques résultats. Les bons élèves du jardin sobre sont des plantes choisies, sélectionnées après de longues expériences jardinières et qui vous éviteront échecs et déceptions. Nous vous en proposons un choix non limitatif qui peut s’élargir de vos propres essais. Si l’on doit respecter un certain nombre de données, un jardin ne se plante pas en suivant à la lettre des indications précises, comme on le ferait pour une recette de pâtisserie. Éléments vivants, les plantes ont parfois des réactions déroutantes. N’hésitez pas à expérimenter, sans craindre les échecs.

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ruses des plantes

Pour survivre et se développer dans un milieu hostile, les végétaux ont élaboré des stratégies et des caractères qui leur permettent de supporter sans trop en pâtir des périodes plus ou moins longues d’intense sécheresse. En premier lieu, elles doivent réduire leur transpiration sans bloquer les échanges nécessaires à la photosynthèse. Le jardinier saura s’inspirer de ces « ruses » pour établir ses plantations.

Les feuilles, tiges et fleurs Une vie courte mais intense Plantes annuelles ou bisannuelles germent avec les pluies d’automne ou de printemps, fleurissent, répandent leurs graines avant de disparaître (nigelle, bleuet, coquelicot, eschscholzia…). Les coloris de leurs pétales sont généralement très vifs, afin d’attirer au plus vite les insectes pollinisateurs.

La partie aérienne disparaît ou se met au repos Certaines plantes disposent d’une racine épaisse, riche en eau et en éléments nutritifs, qui se cache sous terre dans l’attente de jours meilleurs. C’est le cas des espèces à bulbe (tulipes botaniques, petits narcisses, scilles, glaïeuls sauvages, cyclamens, ails décoratifs…) ou à rhizome (iris, asphodèles…). Autant de végétaux qui illuminent le printemps par l’éclat de leurs floraisons. Aux premières fortes chaleurs, les feuilles sèchent et la plante se met en repos estival pour mieux vous enchanter à nouveau l’année suivante.

Des pétales aux couleurs très vives attirent les insectes (eschscholzia de Californie et coquelicot).

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La surface d’exposition aérienne diminue En développant des feuilles filiformes (graminées, aiguilles des conifères, genêts, œillets…), les plantes réduisent considérablement les pertes d’eau par évaporation naturelle aux heures chaudes. Un phénomène analogue s’observe chez celles qui portent des feuilles très petites comme le thym, le romarin, les genévriers, Teucrium… Dans le même esprit, certaines espèces détournent spontanément leurs feuilles du soleil en les plaçant à la verticale, afin d’offrir moins de prise à l’ardeur des rayons solaires (yucca, eucalyptus…).

Les graminées ont réduit leur feuillage au maximum jusqu’à en faire de véritables aiguilles.

Des poils protecteurs et des feuillages grisés Pour s’abriter du soleil, les feuilles se couvrent de cils ou de poils blancs et gris, qui réfléchissent la lumière violente. Sous ces poils, le limbe reste bien vert, ce que l’on peut découvrir après une pluie violente (notamment chez Senecio cineraria, Sempervivum ciliosum, Tanacetum, Stachys byzantina, ou les sauges…). Le jardinier dispose ainsi de toute une gamme d’espèces d’un grand intérêt qui vont lui permettre de jouer avec de subtiles nuances de vert-blanc, de gris, et des matières soyeuses, duveteuses ou encore feutrées.

Les feuilles gris argenté des Dudleya se couvrent de petits poils qui réfléchissent la lumière violente.

Profiter de la moindre humidité de l’air Les mêmes poils de ces plantes deviennent autant de capteurs de l’humidité ambiante présente dans la rosée ou le brouillard : prise au piège, cette humidité se transforme en fines gouttelettes qui en s’évaporant lentement vont entretenir la fraîcheur de l’épiderme.

Les aromatiques (notamment les thyms) dégagent des huiles essentielles protectrices du feuillage.

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Les huiles essentielles des aromatiques Nombre d’espèces bien adaptées à la sécheresse ont aussi un parfum de garrigue. Ces aromatiques bien connues comme le thym, la sauge, la sarriette, l’origan, le calament, la lavande, n’ont pas comme but premier de charmer nos narines ni nos palais, mais de se protéger contre les prédateurs. Leurs huiles essentielles ont aussi une action rafraîchissante sur le feuillage en évitant les brûlures de l’épiderme. De plus, en se décomposant dans le sol, elles libèrent des substances qui limitent ou empêchent la germination d’espèces concurrentes.

Les feuilles, réservoirs des plantes grasses On les nomme aussi « succulentes » car elles renferment des sucs contenus dans de grandes cellules qui donnent aux tiges et aux feuilles la structure d’une éponge.

OGM

Classiquement, les plantes ouvrent leurs stomates (équivalents des pores de notre peau) le jour et les ferment la nuit. Chez les succulentes, le phénomène est inversé, ce qui limite considérablement la transpiration. À noter que nombre de ces espèces adoptent un port en boule ou forment des coussins, une manière habile de diriger toute humidité captée vers le cœur de la plante, de la touffe et de ses racines.

Une pellicule cireuse ou vernissée Un autre type de protection consiste à développer des feuilles épaisses, très coriaces et recouvertes d’une grosse pellicule cireuse, vernissée, imperméable, donnant parfois une nuance bleutée à la plante (laurier-rose, yucca, chêne vert, arbousier, eucalyptus, myrte, eryngium…). Les stomates situés au revers des feuilles sont aussi mieux protégés.

contre la sécheresse

Un laboratoire de recherche de l’université de Toronto a constaté qu’en éliminant un gène particulier, une plante devenait très vulnérable à l’acide abscisique (ABA), une hormone végétale produite en conditions de sécheresse. Ainsi un sujet qui ne possède pas ce gène détecte plus tôt les premiers signes d’un manque d’eau et réagit en fermant les stomates qui se trouvent à la surface des feuilles. Le végétal déclenche alors un processus lui permettant de conserver plus longuement son humidité. Les recherches se poursuivent notamment sur le colza.

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Les feuilles charnues d’Echeveria sont recouvertes d’une pellicule cireuse et vernissée particulièrement efficace en période de fortes chaleurs.

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Des espèces à

Les racines Toutes les plantes résistantes à la sécheresse s’ancrent très solidement dans le sol par un double réseau de racines. Le premier s’enfonce très profondément pour capter les réserves d’eau du sous-sol, le second se développe parallèlement dans les couches superficielles de la terre afin de bénéficier de la moindre trace d’humidité venue du ciel. (Voir dessin.) Favorisez un arrosage en profondeur pour que les racines ne s’installent pas uniquement en surface.

oublier

Soleil brûlant, air sec, terre aride, forte exposition aux ultraviolets, pluies rares et peu abondantes, vents asséchants, violentes bourrasques… font mauvais ménage avec nombre de végétaux qu’il sera préférable d’oublier lors de la plantation dans votre jardin. Curieusement, c’est en Grande-Bretagne, où l’humidité de l’atmosphère et des sols est rarement un problème majeur, qu’une réflexion sur les jardins économes en eau a pris corps ces dernières années. Plusieurs réalisations exemplaires, ouvertes au public et prodiguant des conseils, ont vu le jour dans un esprit de respect de l’environnement et d’une bonne gestion des ressources.

Le monde des plantes

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Cependant le jardin dit « anglais » avec ses plates-bandes herbacées aux vivaces colorées, le jardin de curé, les massifs de terre de bruyère, les rocailles aux plantes alpines rares et précieuses… sont autant de conceptions aux antipodes du jardin sobre. Aussi, ne vous laissez pas tenter par les plantes suivantes.

Cette quête de l’eau peut conduire les racines à explorer loin de la souche les moindres recoins du sol. Parfois, l’eau récoltée est stockée dans des racines épaisses et charnues comme c’est le cas chez les iris, agapanthes ou yuccas.

Les plantes à caudex Sans aucun doute, ces plantes très particulières sont les championnes de la survie. Les pires conditions ne leur font pas peur : écarts violents de température, sécheresse prolongée, sol aride, prédateurs affamés… Pour se défendre, ces espèces accumulent

• Les espèces pour terre de bruyère : azalée, rhododendron, érable du Japon, hortensia, cornouiller, andromède, magnolia, kalmia, sarcococca… • Les vivaces gourmandes en eau : pivoine, arum, fougère, primevère, anémone du Japon, impatience, hosta… • Les plantes bulbeuses qui boivent beaucoup : bégonias tubéreux, dahlias, lis, glaïeuls, iris d’eau… • Les arbustes et plantes à larges feuilles et hautes tiges qui cumulent fortes évapotranspiration et sensibilité au vent : gunnera, bananier, hosta, rodgersia, fougère arborescente…

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Les plantes à caudex, qui possèdent leurs propres réserves d’eau accumulées dans leurs tiges, prennent souvent des formes surprenantes. Il est indispensable de les protéger du gel.

des réserves d’eau et de nourriture dans un tronc ou des tiges renflées que protège une épaisse carapace nommée « caudex ». Ces végétaux prennent souvent des apparences étranges, développant un large pied d’éléphant surmonté d’un plumet de feuilles rubanées (Beaucarnea recurvata) ou une sorte de carapace de tortue (Dioscorea elephantipes), formant une boule presque parfaite pour s’abriter du soleil (Fockea edulis, Pachypodium bispinosum) ou des rameaux mi-fougère, mi-palmier (Zamia furfuracea, Zamioculcas zamiifolia).

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Originaires pour la plupart de zones inhospitalières d’Afrique et de Madagascar, ces plantes ne supportent pas le froid, mais peuvent devenir d’élégantes et faciles plantes d’intérieur. Leur seule exigence est de disposer d’un sol très, très léger, bien drainant, de type terre à cactées. Laissez sécher complètement le substrat entre deux arrosages parcimonieux et supprimez tout apport d’eau en période de repos. Leur croissance est lente mais avec un peu de patience, vous obtiendrez de gros sujets aux formes surprenantes.

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Les plantes qui se jouent de la sécheresse Par la forme et la texture de leur feuillage

Aiguilles Armeria, Berberis stenophylla, Dianthus, Graminées, Hippophae, Libertia, Pinus, Rosmarinus, Spartium junceum, Taxus

Écailles Cupressus, Erica, Hebe, Juniperus, Thuja occidentalis

Poilues Artemisia, Ballota, Brachyglottis, Convolvulus cneorum, Helianthemum, Helichrysum, Lychnis, Nepeta, Perovskia, Santolina, Senecio cineraria, Stachys

Coriaces Arbutus, Aucuba, Elaeagnus, Euonymus, Hedera, Ilex, Mahonia, Pittosporum

Cireuses Buxus, Cotoneaster, Elaeagnus, Eucalyptus, Hedera, Ruta, Yucca

Filiformes Achillea, Artemisia absinthium, Eschscholzia, Romneya, Rosmarinus

Le monde des plantes

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Charnues Agave, Aloe, Mesembryanthemum, Opuntia, Portulacca, Sedum Sempervivum

Par la forme et la texture de leurs racines Plantes lentes à s’installer puis difficiles voire impossibles à déplacer par la suite

Racines profondes Alcea, Cerastium, Cistus, Coronilla, Cytisus, Eryngium, Foeniculum, Gleditsia, Indigofera, Lavandula, Lupinus, Papaver, Robinia, Romneya, Spartium, Vitis

Racines sinueuses Centranthus, Cistus, Lavandula, Phlox subulata, Rosmarinus, Ruta, Salvia, Sambucus, Tamarix

Racines charnues Acanthus, Agapanthus, Allium, Crocosmia, Dipladenia, Eremurus, Hemerocallis, Iris, Kniphofia, Liriope, Tulbaghia

Un cas particulier intéressant Les légumineuses extraient l’azote de l’air et le stockent dans leurs racines. Elles produisent ainsi leur propre engrais et acceptent de pousser dans les sols pauvres. Acacia, Albizzia, Cercis siliquastrum, Cytisus, Gleditsia, Indigofera, Lupinus arboreus, Robinia, Spartium, Ulex

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Les

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fleurs

Annuelles, vivaces, bulbeuses, ces plantes apportent couleur, volume, parfum, élégance et charme au jardin. Tout l’art consiste à les choisir judicieusement, puis à les associer au gré de ses propres goûts, désirs et fantaisies. Commencez par tester pendant une ou deux saisons quelques plants d’une espèce ou variété qui a su vous séduire. Celles qui s’adaptent sans mal et prospèrent seront retenues. Rien ne vaut cette sélection personnelle basée sur l’expérience du terrain.

connaissent les sols et les aléas climatiques et sauront vous conseiller utilement.

Les vivaces : des valeurs sûres

Les centaurées (Centaurea montana, C. pulcherrima, C. simplicicaulis) portent des fleurs bleues, rose lilas ou blanches, aux allures de grands bleuets (30 à 60 cm de haut) de mai à juillet. Elles montrent une bonne adaptation aux sols calcaires.

Nous vous proposons une sélection de plantes particulièrement robustes, capables de s’adapter aux sécheresses les plus sévères. Vous pouvez aussi faire vos propres expériences en y associant des sujets remarqués dans votre région. Un bon conseil : faire confiance aux pépiniéristes locaux qui

La cupidone (Catananche caerulea) se joue des sols lourds, calcaires, secs, voire caillouteux. Ses capitules de fleurs bleues à cœur noir, avec des variétés roses ou blanches, se relayent de juin à septembre. Un sol pauvre et léger lui assure une vie plus longue.

Des plantes

robustes et faciles à cultiver

• Choisissez le plus possible des plantes indigènes que vous allez marier dans vos massifs comme la nature sait le faire dans les fossés, garrigues ou lisières des bosquets. • Évitez les variétés largement hybridées qui donneront, certes, des fleurs plus denses, plus grosses, mais seront souvent moins résistantes aux à-coups de végétation et aux maladies. Privilégiez la rusticité, la robustesse de celles qui se ressèment seules d’année en année ou poussent sur les talus d’autoroute. • Vous pourrez retenir avec succès un grand nombre d’espèces : céraiste, corbeille d’or, souci, nigelle, rose trémière, capucine, julienne des jardins, lunaire (monnaie du pape), coquelicot, eschscholzie, pavot annuel, bleuet, cosmos, giroflée, marguerite, bourrache, tournesol, myosotis, fenouil, vipérine… Inspirezvous des plantes que l’on sème actuellement dans les friches fleuries. • Pour une bordure de massif, vous aurez le choix parmi ces plantes robustes et faciles : sauge, armoise, buis, origan, mélisse, romarin, thym, lavande.

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Echinacea fait penser à un rudbeckia aux fleurs rose pourpré et capitules brun orangé de juillet à septembre. Une superbe plante, appréciée des abeilles, très robuste, que vous placerez en milieu de massif car elle monte jusqu’à 1 m de haut. L’épervière (Hieracium pilosella) aime les sols caillouteux, secs et pauvres. Elle forme une large rosette de feuilles laineuses, blanchâtres au revers, sur lesquelles se dressent à 25-30 cm de haut des fleurs jaunes à orangées faisant penser à un élégant pissenlit. Une excellente colonisatrice de l’espace.

Erigeron karvinskianus est une petite plante tapissante (20 cm) souvent utilisée en couvre-sol dans le Midi. Elle se pare de juin à novembre de petites fleurs blanc rosé aux apparences de pâquerettes et s’étale en se ressemant seule assez vite. Cette espèce craint les grands froids. Erysimum linifolium ‘Bowles Mauve’ est une giroflée vivace, bien rustique, formant une boule de feuilles persistantes d’où jaillissent entre mai et juillet de hautes (70 cm) grappes de fleurs violacées. La floraison est plus longue et quasi continue sous climat doux. Cette plante craint les grands froids.

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jolies verticales pouvant dépasser 1,50 m au milieu ou en fond de massif. Les tiges raides, robustes, portent un feuillage léger et aromatique, vert-brun. Les fleurs jaunes sont regroupées en ombelles plates entre juillet et septembre. La plante se ressème seule très facilement.

Gaura est à la mode depuis quelques années. La plante forme des touffes opulentes, gracieuses et légères de fleurs blanches ou roses de juin à novembre. Pouvant atteindre 1 m de haut, elle se ressème facilement.

Le monde des plantes

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L’iris des jardins offre des milliers de variétés hautes de 20 cm à plus de 1 m dans tous les coloris sauf le rouge. Plantez son rhizome à fleur de terre : on doit le voir ramper sur le sol. Au bout de 3 ou 4 ans, en aoûtseptembre, divisez les touffes qui se dégarnissent au centre, pour replanter les éclats de la partie extérieure.

Les euphorbes trompent leur monde avec des fleurs qui sont en réalité des bractées jaune clair à vert absinthe ou cuivré. Les véritables fleurs sont minuscules et insignifiantes. Cette vaste famille offre des espèces basses (15 à 20 cm) comme Euphorbia cyparissias ou E. myrsinites, et d’autres plus imposantes (1,20 m et plus) pour E. characias, E. palustris… Le feuillage très élégant, persistant, très robuste, va du vert clair au brun. La « floraison » de longue durée s’épanouit d’avril à juillet. Le fenouil bronze (Foeniculum vulgare ‘Purpureum’) est bien utile pour créer de

Les bractées des euphorbes durent de mars-avril à juillet-août, ce qui les rend indispensables au décor du jardin sobre.

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Knautia macedonica, une proche parente des scabieuses, dresse à 60-80 cm de haut ses capitules de fleurs pourpres entre juillet et octobre. Elle apprécie les sols pauvres dans lesquels elle se ressème naturellement. Kniphofia (syn. Tritoma) est parfois nommé tison du diable : son épi solide d’un bon mètre de haut garni en été de fleurs jaunes à orange-rouge, introduit une note exotique dans les massifs. Abritez les souches sous un lit de paille dans les régions froides. Libertia formosa est une parente des iris au joli feuillage persistant vert-bronze et à la floraison blanche à trois pétales (chose assez rare) de juin à août. Le décor se poursuivra par des fruits orangés à l’automne.

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Limonium latifolium aime particulièrement les sols sableux légers des bords de mer. De ses rosettes de feuilles émergent de mai à août des inflorescences très ramifiées, formant une sorte de voile léger de petites fleurettes bleu violacé. Les molènes (Verbascum sp.) sont intéressantes pour leurs hautes silhouettes (1 m à 1,50 m) estivales quand les hampes florales se couvrent de fleurs jaune vif, saumon ou roses selon les variétés. Les semis naturels peuvent devenir envahissants, surtout chez V. olympicum et V. bombyciferum. Les sauges aiment toutes les sols perméables, le plein soleil et supportent le calcaire. Parmi les plus résistantes aux fleurs bleu violacé, roses ou lilas, figurent Salvia chamaedryoides (60 cm), S. nemorosa (60 à 80 cm), S. officinalis (60 à 80 cm), notre bien connue sauge officinale, et S. pratensis haematodes (80 cm). Coupez dès que possible les inflorescences fanées pour stimuler une nouvelle floraison. La scabieuse (Scabiosa caucasica) forme des touffes légères, gracieuses et naturelles qui portent de juin à septembre des fleurs bleu clair à violet, parfois blanches. Elle supporte bien les sols pauvres, même calcaires, et si l’on supprime les fleurs fanées, saura rester décorative jusqu’aux premiers gels.

Sisyrinchium striatum développe des touffes dressées de feuilles semblables à celles des iris et des hampes couvertes de fleurs blanc-crème à jaune pâle de mai à juillet. La plante se ressème naturellement avec vigueur.

Crocosmia (ex Montbretia), Verbascum, Kniphofia et amarantes sont des valeurs sûres pour la fin de l’été.

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La valériane (Centranthus ruber) est capable de s’installer entre deux grosses pierres ou sur un talus sec et se ressème seule pour apparaître en des points souvent insolites. Elle s’élève et s’étale sur 50 à 60 cm et fleu-

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Camaïeu de mauve : les grosses têtes d’artichaut répondent aux aériennes verveines de Buenos Aires.

rit en épis rouges ou blancs de mai à août. Rabattez bien les tiges fanées pour favoriser de nouvelles floraisons. La verveine de Buenos Aires (Verbena bonariensis) dresse à plus de 1 m ses tiges raides et ramifiées. Son port diffus donne de la légèreté aux massifs, une multitude de petites fleurs lavande s’épanouissant de juin jusqu’aux gels. Ne coupez pas les inflorescences qui semblent souvent fanées au cœur de l’été, car de nouvelles fleurettes sont en formation. Le yucca apporte une note exotique avec ses feuilles en glaive formant une grosse rosette raide d’où naîtra un jour d’été une solide inflorescence blanc pur. Yucca filamentosa (1,20 m) à tige souterraine et Y. gloriosa (1,50 m à 2 m) qui forme un tronc court avec l’âge sont à recommander.

À choisir pour la mi-ombre Certaines plantes peuvent se développer au pied des arbres ou dans des emplacements ne recevant pas le soleil toute la journée. C’est le cas notamment des espèces suivantes. L’acanthe (Acanthus mollis) produit un feuillage très graphique qui disparaît en fin d’été après la floraison pour renaître durant l’automne. De grands épis fleuris de blanc et de rose s’épanouissent en juin-juillet. La plante se ressème facilement. L’ancolie (Aquilegia sp.) illumine le printemps de ses nuances roses, blanches, violettes. Elle se ressème en abondance et colonise les alentours de ses floraisons tendres et gracieuses. Pensez à couper sa végétation au ras du sol en fin d’automne.

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Les opunties rustiques et Stipa tenuifolia créent un petit coin de désert sablonneux.

Bergenia cordifolia est une excellente plante pour ses grosses feuilles persistantes rougissant en hiver et sa floraison rose vif qui s’échelonne de mars à octobre.

Liriope muscari est original avec ses feuilles persistantes linéaires vert sombre et ses fleurs violettes en fin d’été, auxquelles succèdent des fruits noirs globuleux. On l’associe souvent avec l’herbe aux turquoises (Ophiopogon japonicus).

Souvent nommées « plantes grasses », elles constituent des réserves d’eau dans leurs feuilles transformées et gonflées qui leur permettent de supporter les pires conditions de sécheresse. Crassula sedifolia forme de petits coussins plats de rosettes de feuilles charnues. Les fleurs s’épanouissent en juin-juillet. Delosperma tapisse rapidement un talus, un muret ou peut constituer une bordure dans un sol même pauvre. Les fleurs se succèdent tout l’été dans des coloris très variés : rose, carmin, jaune…

Les pervenches (Vinca major et V. minor) forment vite un dense couvre-sol persistant qui se pare de corolles bleues en mars-avril.

Le figuier de Barbarie (Opuntia) sait résister au froid en situation abritée et sol bien drainant.

Geranium sanguineum se montre aussi décoratif par son feuillage persistant qui rougit en hiver que par sa floraison rose violacé d’avril à septembre.

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Quelques succulentes rustiques

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Un choix bien

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ciblé

Des vivaces couvre-sol

Marrubium (marrube), Oenothera rosea (œnothère), Origanum vulgare ‘ Thumble’s Variety’ (origan doré), Pulmonaria (pulmonaire), Symphytum (consoude), Vinca (pervenche) Des « chardons » bien sympathiques Carline (carline), Cirsium (cirse des champs), Cynara (artichaut), Echinops (boule azurée), Eryngium (panicaut), Morina, Onopordon (chardon d’Écosse) Des épis de haute taille Eremurus (lis des steppes), Kniphofia (tison du diable), Linaria (linaire), Sisyrinchium, Verbascum (molène) Des aromatiques décoratives Calamintha (calament), Laurus nobilis (lauriersauce), Melissa (mélisse), Origanum (origan), Rosmarinus (romarin), Salvia officinalis (sauge officinale), Thymus (thym) De délicats parfums (vivaces et arbustes) Choisya (oranger du Mexique), Cytisus (genêt), Dianthus (œillet), Elaeagnus (chalef), Hesperis (julienne des dames), Lantana (lantanier), Lavandula (lavande), Osmanthus, Phillyrea (filaria), Trachelospermum (jasmin étoilé) Sobres mais plus exigeantes Ces plantes demanderont quelques arrosages pour donner le meilleur d’elles-mêmes, mais peuvent se passer de votre présence. Anaphalis triplinervis (immortelle de Virginie), Anchusa azurea (buglosse), Crocosmia (montbrésie), Heuchera (heuchère), Romneya (pavot en arbre), Rudbeckia (rudbeckia), Solidaster À protéger en hiver ou à cultiver en pots Agapanthus (lis du Nil), Anthemis, Asteriscus, Convolvulus (liseron de Mauritanie), Diascia, Euryops, Felicia syn. Agathaea (aster du Cap), Lantana (lantanier), Leonitis (queue-de-lion), Melianthus (grande mélianthe), Osteospermum (marguerite africaine), Phlomis (sauge de Jérusalem), Phygelius (fuchsia du Cap), Salvia leucantha (sauge du Mexique), Salvia microphylla (sauge de Graham), Salvia patens (sauge gentiane), Stokesia laevis (bleuet d’Amérique)

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Les sedums comptent de nombreuses espèces qui fleurissent en été, le plus souvent dans des coloris jaunes ou blancs. Ils s’étalent largement pour une hauteur qui peut varier de 3 cm (Sedum acre) à 70 cm (S. matrona). Les sempervivums (10 à 15 cm) sont charmants avec leurs petites rosettes de feuilles diversement colorées et leur floraison jaune ou rose en juin-juillet. Après la floraison, la rosette disparaît mais d’autres se forment pour assurer la pérennité de la plante. Placez une couche de graviers à la surface du sol pour éviter aux feuilles de la base d’être en contact avec l’humidité.

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Ces touffes de vivaces (achillée, graminées, Crocosmia) jaillissent au cœur d’un lit de galets couvre-sol.

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