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Créer son rucher

Le Lapin

Le Mouton

Les Oies et les Canards

Créer sa basse-cour

Créer et gérer son étang de pêche

Le Pigeon

La Poule

Tout apiculteur en herbe ou professionnel doit régulièrement remplacer les reines de ses ruches.

Le Petit Gibier

Cet ouvrage présente toutes les étapes de leur

Chevaux et Poneys

élevage : le choix de la race, le matériel, les différentes

Créer son élevage de chiens

la commercialisation, la production de gelée royale…

Créer son élevage d’escargots

mais aussi les productions complémentaires comme

L’Âne

méthodes, l’introduction et l’utilisation des reines,

l’élevage de mâles ou la production de paquets d’abeilles.

Gilles Fert

les cahiers de l’élevage

La Chèvre

L’élevage des reines

L’élevage des reines

les cahiers de l’élevage

Dans la collection Les cahiers de l’élevage :

Gilles Fert

Apiculture

L’élevage

des reines

Les méthodes d’élevage La production de gelée royale TTC

25 €

apiculteur, élève et sélectionne des reines depuis près de 30 ans dans les Pyrénées-Atlantiques. Il assure également des formations apicoles en France et à l’étranger et a accompagné de nombreux projets de conservatoires et d’élevages de reines sur tous les continents.

Le choix de la race

ISBN 978-2-84038-817-3

Gilles Fert,


L’élevage des reines

Sommaire PRÉFACE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 AVANT- PROPOS . . . . . . . . . . . . . . 16 CONNAÎ TRE ET CHOISIR SA REINE . . . . . . . . . . . 19 Connaître la reine . . . . . . . . . . . . . 10 Pas de reines sans mâles ! . . . . . . . 12 La reproduction naturelle de la colonie . . . . . . . . . . . . . . 13 Quelle race choisir ? . . . . . . . . . . . 14

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LA PRÉPARATION DES COLONIES . . 21 Le choix des colonies « souches » ou sélection . . . . . . . . . . . . . . 22 La sélection d’abeilles nettoyeuses ou « test de nettoyage » . . . . . 24 La conservation des reines souches 26 La stimulation et la préparation des colonies éleveuses . . . . . . 27 LE MATÉRIEL DE BASE . . . . . . . . . . 33 Les cupules . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Les cadres porte-barrettes . . . . . . 36 L’aiguille de greffage ou « picking » 37 Les autres accessoires . . . . . . . . . . 38 PRODUIRE SES REINES . . . . . . . . . . 39 Choisir la bonne méthode . . . . . . . 40 Produire moins de 20 reines par an 41 Produire de 20 à 200 reines par an 43 Produire plus de 200 reines par an . 45 Les incubateurs et couveuses à reines . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

LA FÉCONDATION DIRIGÉE . . . . . . 163 Les zones de rassemblement de mâles . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 L’élevage des mâles . . . . . . . . . . . 166 Choisir le bon rucher de fécondation 170 Quel modèle de nuclei de fécondation choisir ? . . . . . 172 La conduite des nuclei . . . . . . . . . . 174 Le transport et l’introduction des cellules royales . . . . . . . . . 176 Le système de la double reine . . . . 178 L’ÉVALUATION ET LA RÉCOLTE DES REINES . . . . . . 181 Trouver la reine . . . . . . . . . . . . . . . 182 Contrôler la qualité . . . . . . . . . . . . 183 Le marquage . . . . . . . . . . . . . . . . 184 Le clippage . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 L’expédition des reines . . . . . . . . . 186 DU BON USAGE DES REINES . . . . . . 189 Le développement de l’essaim . . . 190 L’introduction des cellules royales . 192 L’introduction des reines vierges . . 193 L’introduction des reines fécondées 194 L’introduction des reines de valeur 195 Le remérage d’une ruche bourdonneuse . . . . . . . . . . . . 197 Le stockage en banques à reines . . 198 LA PRODUCTION DES PAQUETS D’ABEILLES . . . . . . . 101 Les paquets d’abeilles ou essaims nus . . . . . . . . . . . . 102


S o m m a i r e

Le matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 La préparation des colonies . . . . . 105 La méthode de récolte . . . . . . . . . 105 Les abeilles destinées aux nuclei . . 107 Les abeilles destinées à la vente . . 109 LA COMMERCIALISATION . . . . . . . 111 Le marché international . . . . . . . . . 112 Les obligations administratives . . . 113 Les obligations sanitaires . . . . . . . 113 PRODUIRE DE LA GELÉE ROYALE . . 115 Le matériel nécessaire pour une ruche en production . . . . . 116

Le nourrissement . . . . . . . . . . . . . 118 Les abeilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 La méthode de production . . . . . . 119 La récolte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 L’introduction d’une nouvelle série 124 Le produit final . . . . . . . . . . . . . . . 124 CALENDRIER D’ÉLEVAGE . . . . . . . . 125 GLOSSAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127 ADRESSES UTILES . . . . . . . . . . . . . . 128

© 2008, Éditions Rustica/FLER, Paris Dépôt légal : janvier 2008 ISBN : 978-2-84038-817-3 N° d’éditeur : 48697

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Connaître et choisir sa reine 9

Chaque colonie comporte une seule reine, entourée de dizaines de milliers d’ouvrières auxquelles s’ajoutent, à la belle saison, quelques centaines ou milliers de mâles. Du cercle polaire au cap de Bonne-Espérance, différentes races d’abeilles vivent et sont élevées par les apiculteurs. La plupart de ces races furent introduites sur tous les continents au cours de la période des colonisations.


L’élevage des reines

Connaître la reine ➧ Une anatomie particulière

➧ Une présence indispensable

La reine est plus grosse et plus longue que l’ouvrière. La taille de son thorax l’empêche de passer au travers des grilles à reine utilisées par l’apiculteur. Ses pattes antérieures sont dépourvues de corbeilles à pollen. Contrairement aux ouvrières, son aiguillon recourbé n’a pas d’ardillons et lui interdit de piquer. Elle est dépourvue de glandes cirières, et ne possède pas non plus de glandes productrices de gelée royale.

L’absence de reine cause une importante perturbation parmi les ouvrières, dont le comportement devient rapidement différent. En effet, grâce à ses sécrétions phéromonales qui régulent l’essaimage et empêchent le développement des ouvrières pondeuses, la reine est à l’origine de la cohésion de la colonie. L’ANATOMIE DE LA REINE

➧ La mère

de toute la colonie

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Les apiculteurs attachent une grande importance à la présence de la reine, et ils ont de bonnes raisons pour cela. Mère de chaque individu de la colonie, elle vit plusieurs années quand les ouvrières ne subsistent que quelques semaines en période de récolte. Elle pourvoit au perpétuel remplacement de celles-ci, assurant ainsi la pérennité de la colonie et lui évitant une disparition certaine et rapide. Elle est également porteuse des caractères génétiques de chacune des ouvrières. C’est de la reine (et des mâles qui l’ont fécondée) que dépendent les principaux caractères recherchés par les apiculteurs : production de miel, résistance aux maladies et aux périodes de disette, essaimage réduit, douceur, comportement de butinage, etc.

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● De découvertes en découvertes… Il y a plus de deux mille ans, les premières observations connues sur les abeilles faisaient déjà l’objet de comptes-rendus divergents. Malgré une succession de découvertes, l’apiculture reste encore aujourd’hui assez « primitive », proche de la chasse et de la cueillette : on utilise toujours la fumée comme par le passé, ce dont témoignent les fresques préhistoriques ! 384-322 av. J.C.

Le philosophe grec Aristote décrit la colonie d’abeilles comme dirigée par un « roi », qu’il appelle aussi « dictateur » ou « reine ».

1568Le Silésien Nicol Jacob décrit la faculté étonnante d’une colonie orpheline ayant à sa disposition des œufs ou du jeune couvain d’élever une reine. 1609Charles Butler, apiculteur anglais, met en évidence le fait que la colonie d’abeilles est gérée par une monarchie féminine. 1612Adam Théophile Guillaume Schirach, pasteur et célèbre apiculteur allemand, démontre que la reine est élevée à partir de la même larve que l’ouvrière. C’est également lui qui utilise les premiers nuclei de fécondation. 1745Charles Bonnet, naturaliste suisse, décrit le phénomène de la parthénogenèse chez l’abeille. 1802François Huber, naturaliste suisse, aveugle travaillant avec le concours de sa femme et de son secrétaire, démontre que la reine est fécondée en vol. Il est également le premier à transférer une larve d’ouvrière dans une cellule royale. 1835Johann Dzierzon, célèbre apiculteur polonais, observe deux races d’abeilles, la ligustica (jaune) et la silesia (noire). Il démontre que les mâles sont issus d’œufs non fécondés. Il pense que la reine est fécondée par un seul mâle : ce n’est que cent cinquante ans plus tard que le rôle de plusieurs mâles est prouvé. 1853Lorenzo Lorraine Langstroth vulgarise la méthode du remérage en greffant une cellule royale naturelle dans un essaim orphelin. 1883Henry Alley invente la technique du « starter fermé », encore utilisée aujourd’hui. 1925Apparaissent les premières expéditions de reines d’Italie vers les États-Unis. 1926Adrien Perret-Maisonneuve est certainement le père des méthodes d’élevage artificiel des reines en Europe. Il vulgarise des techniques d’élevage encore partiellement pratiquées aujourd’hui, comme le greffage et le starter-finisseur. 1927Gilbert M. Doolittle développe le transfert d’une jeune larve d’ouvrière âgée de 12 à 24 heures : la méthode dite du « greffage » est née. Nous utilisons presque tous aujourd’hui la méthode qui porte son nom. 1928Robert Evans Snodgrass décrit les éléments qui permettront par la suite de développer l’insémination artificielle. 1929Lloyd R. Watson développe les premières inséminations artificielles sur les reines. 1969Harry Cloake vulgarise la méthode du « starter-finisseur ».

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L’élevage des reines

Pas de reines sans mâles ! ➧ L’anatomie Les mâles sont issus d’œufs non fécondés. Ils sont haploïdes, c’est-à-dire qu’ils n’ont que la moitié du nombre de chromosomes qu’ont les reines. Pesant 230 mg, ils sont plus gros que les ouvrières (100 mg), mais moins que la reine (250 mg). Dépourvue de dard et de corbeilles à pollen, leur anatomie est uniquement adaptée à la fécondation. Les mâles volent vite afin d’atteindre les reines pour s’accoupler. Leur durée de vie varie d’un mois en début de saison à deux mois en fin de saison.

L’ANATOMIE DU MÂLE ADULTE

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➧ Leur rôle : féconder les reines 12

Au nombre de 1 000 à 1 500, les mâles sont tolérés dans la ruche uniquement en période de fécondation. Dès l’automne, ils sont chassés de la ruche par les ouvrières et meurent de faim. Leurs seules activités consistent à se nourrir et à se reproduire. Ils sont fertiles à partir du 15e jour environ, suivant la température extérieure, et cela pendant une période avoisinant trois semaines. À partir du 6e jour, les jeunes mâles sortent quelques minutes pour effectuer un vol d’orientation. Au 10e jour, si la météo le permet, ils font des sorties d’une dizaine de minutes. À partir du 12 e jour, ils s’absentent une demi-heure et vont jusqu’aux congrégations de mâles où ont lieu les fécondations. Les mâles qui ont l’honneur de féconder une reine perdent leurs organes reproducteurs et meurent.

➧ Ne les négligez pas ! Autrefois, les apiculteurs «confirmés» avaient pour habitude de détruire les mâles. On trouvait même

des pièges dans le commerce, à placer à l’entrée des ruches afin de piéger ces bouches « inutiles ». Aujourd’hui, il en va tout autrement. Pour l’éleveur de reines, l’importance de la population de mâles reste l’une de ses principales préoccupations, tout comme le sont les fleurs pour le producteur de miel. La production de reines de qualité doit être accompagnée d’un élevage de mâles. En fait, les mâles n’influent pas négativement sur la récolte car ils contribuent à maintenir le couvain à bonne température au cours des heures les plus fraîches, libérant ainsi des butineuses. Tout


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apiculteur reconnaît maintenant leur utilité, et l’ancienne tradition qui consistait à détruire leur couvain ou à les piéger est abandonnée. La méthode de lutte biologique contre le varroa par destruction systématique du couvain de mâles aurait pu poser à la longue de sérieux problèmes si elle s’était généralisée.

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Plus d’infos A lire : Breeding Super Bees, Steve Taber, éditions Root. A consulter : www.dave-cushman.net/bee/droneraise.html : site en anglais sur l’élevage des mâles.

La reproduction naturelle de la colonie Les abeilles ont plus de 50 millions d’années. Elles vivent et se reproduisent très bien sans l’homme. La multiplication des colonies d’abeilles se fait par l’essaimage. Au printemps, lorsque les conditions sont favorables, une partie de la population suit la reine pour créer une nouvelle colonie. Cet essaim reste bien souvent suspendu à une branche quelques heures avant que les éclaireuses ne trouvent une cavité. C’est là que l’apiculteur débutant intervient ; ainsi commence une longue histoire d’observation et de satisfaction. Les ouvrières restantes devenues orphelines élèveront une nouvelle reine à partir des jeunes larves. Parfois, elles construisent plusieurs cellules royales. Certaines reines vierges quitteront la ruche avec une poignée d’abeilles pour former des essaims dits «essaims secondaires » ou « essaims de misère ». Essaim naturel suspendu à une branche.

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L’élevage des reines

Quelle race choisir ? L’apiculture moderne, soucieuse de produire à un coût toujours moindre, oblige les apiculteurs professionnels à faire des observations sur le comportement de l’abeille et à établir des comparaisons entre différentes races géographiques.

De nos jours, suite à l’intervention de l’homme, Apis mellifera se rencontre du cercle arctique jusqu’au cap de Bonne-Espérance. En Europe, de plus en plus d’apiculteurs pratiquent l’élevage et la sélection des reines, la plupart à partir de races étrangères ou de croisements, mais, depuis quelques années, de plus en plus en sélectionnant les races locales.

À noter Dans les critères de sélection, nous retiendrons par ordre décroissant : la production de miel, la fertilité des reines durant au moins une saison, la résistance aux maladies, la douceur, l’aptitude au bon hivernage, la propension à l’essaimage.

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Abeille caucasienne (A. m. caucasica) sur une fleur de sédum.

● Les principales races utilisées par les apiculteurs professionnels Race

Origine

Apis mellifera mellifera Europe de l’Ouest (l’abeille dite locale en Europe) et du Nord

Longueur de la langue (mm)

Couleur

6,05 à 6,35

Noire

A. mellifera ligustica

Italie

6,50

Jaune

A. mellifera caucasica

Géorgie

7,20

Grise à beige

A. mellifera carnica

Péninsule des Balkans

6,6

Grise

A. mellifera adansonii

Afrique sub-saharienne

5,68

Jaune cuivré

A. mellifera iberiensis

Espagne au sud d’une ligne Barcelone-Burgos

6,44

Noire


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➧ Apis mellifera mellifera (abeille noire, abeille locale, abeille du pays…) C’est certainement l’abeille la plus utilisée en France et en Espagne. Son aire naturelle de répartition s’étend de l’Atlantique à l’Oural, et jusqu’au nord de la Scandinavie. En Russie, elle hiverne jusqu’à – 50 °C. Il existe de nombreux écotypes de l’abeille noire et des différences importantes dans les séquences d’ADN parmi toutes ces mellifera. Lorsqu’elle n’est pas trop « polluée » génétiquement par d’autres races d’importation et que l’environnement n’est pas trop dégradé, elle est remarquablement bien adaptée à sa région. L’une des plus célèbres est peut-être l’abeille «Primorsky Krai». Des colons russes l’ont introduite dans l’extrême sud-est du pays. Isolée, et en contact avec Apis cerana (l’abeille porteuse du varroa) depuis plus de cent cinquante ans, elle a su s’acclimater et développer une résistance aux parasites. Introduite au Canada en 1997, elle fait aujourd’hui l’objet d’un travail de sélection afin d’augmenter sa production de miel tout en diminuant son agressivité.

Abeille noire (A. m. mellifera) butinant une fleur de sarrasin.

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Ses qualités : la rusticité, la résistance aux maladies malgré une sensibilité aux mycoses, une bonne aptitude à l’hivernage, une bonne capacité d’adaptation. Dans certaines régions de l’ouest de la France aux hivers assez longs, et après quelques années d’adaptation, elle peut survivre avec le varroa sans traitement particulier. Idéale pour l’apiculture extensive, elle ne demande à l’apiculteur qu’un minimum de temps de travail à la ruche. ● Ses défauts : une propension à l’essaimage chez certains écotypes, une mauvaise tenue de cadre, une agressivité fréquente, une langue relativement courte (6,05 à 6,35 mm) réduisant ses performances pour la pollinisation des légumineuses et sur miellée d’acacia ou de luzerne, par exemple. Il a été remarqué qu’elle acceptait difficilement les remérages durant les fortes miellées de tournesol ou de lavande. ●

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➧ Apis mellifera ligustica (abeille italienne, abeille jaune) Pure ou croisée, c’est certainement l’abeille la plus répandue aujourd’hui chez les apiculteurs des principaux pays producteurs actuels. Par exemple, elle représente 75 % du cheptel australien contre 11 % de caucasica et 1 % de carnica. En France, seulement 20 % des apiculteurs l’ont choisie, mais elle intervient dans des croisements pour près de 40 %. Introduite en Chine depuis une vingtaine d’années, elle remplace petit à petit l’abeille locale Apis cerana pour atteindre aujourd’hui 60 % du cheptel. Les pays d’Asie du Sud-Est qui produisent beaucoup de gelée royale utilisent également cette race une fois sélectionnée. En 1950, Israël a com-



Du bon usage des reines 89

La reine, élevée avec tous les soins décrits précédemment, demande beaucoup d’attention. Rien de plus décevant pour un apiculteur que de voir une reine détruite au moment de l’introduction dans la ruche. Il reste encore à ce stade quelques précautions à prendre pour la voir à la tête d’une colonie forte.


L’élevage des reines

Le développement de l’essaim

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Nous avons parlé de l’élevage des reines en continu à partir de petits nuclei, mais il est aussi possible d’élever des reines en vue de développer une ruchette et de la transvaser ensuite dans une grande ruche. À partir d’un petit essaim sur cadres, il faut environ deux mois et demi pour obtenir une colonie prête à produire, avec au départ deux cadres de couvain, deux cadres de réserves et une cellule royale prête à naître. Bien entendu, le développement de la colonie dépendra énormément des conditions climatiques, des ressources mellifères et pollinifères du rucher, mais aussi du Réserve de pollen et de miel. travail de l’apiculteur : suivi de la colonie et apports de sirop et de ● Exemples de développement pâte de protéines. Comme souvent avec les abeilles, on observe sans pouvoir l’expliquer un Sur une miellée de colza (avril) : meilleur dynamisme d’un essaim constitué à partir 2 cadres de couvain + jeune reine fécondée de cadres de couvain issus d’une ruche ayant une + nourrissement jeune reine par rapport à des cadres de couvain = 6 semaines plus tard, 8 cadres de couvain venant d’une colonie ayant une vieille reine. et 40 000 abeilles.

➧ Réussir l’introduction

d’une reine

Rien de plus décevant pour un apiculteur que de constater la destruction de la nouvelle reine introduite. Introduire dans un essaim artificiel ou un paquet d’abeilles une reine vierge ou une

Sur une miellée d’été (juin) : 4 cadres de couvain + jeune reine fécondée + nourrissement = 6 semaines plus tard, 7 cadres de couvain et 30 000 abeilles.


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cellule royale âgée de onze jours demande quelques tours de main. Aucune méthode n’est fiable à 100 %, mais quelques précautions permettent d’obtenir un bon taux d’acceptation. Certaines races d’abeilles ou certains croisements acceptent mieux le changement de reine. Cette opération reste difficile avec l’abeille noire d’Europe de l’Ouest (Apis mellifera mellifera) : avec elle, le maximum de précautions au moment de l’introduction est nécessaire. En revanche, vous rencontrerez très peu de difficultés avec l’abeille italienne dite abeille jaune (Apis mellifera ligustica). Enfin, les opérations se déroulent relativement bien avec les abeilles caucasienne et carniolienne et leurs croisements. ● Les phéromones Pour comprendre le phénomène d’acceptation ou de rejet d’une reine, il faut savoir que dans une ruche tout est régi par des signaux chimiques, les phéromones, produites par les abeilles. La reine en émet plusieurs types : les phéromones mandibulaires, les phéromones des glandes tarsales situées au bout des pattes, les phéromones des glandes tergites situées sur le dos de l’abdomen, etc. Grâce à celles-ci, la reine inhibe le développement des ovaires des ouvrières, jouant ainsi son rôle unique dans la colonie. Introduire une nouvelle reine revient, par conséquent, à faire accepter à une population une reine ayant une « odeur » différente. Pour favoriser l’acceptation et prévenir le rejet éventuel de la nouvelle reine, l’apiculteur prendra toutes les précautions qui découlent de ce comportement naturel de la colonie. ● Des conseils avisés Il est généralement plus facile de faire accepter une reine à une colonie en période de miellée, et si cette miellée n’est pas trop violente. En cas d’absence d’apport de nectar, c’est en nourrissant que vous faciliterez l’acceptation. D’autres considérations doivent être prises en compte.

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● Les précautions à prendre pour favoriser l’acceptation – Être sûr de l’état sanitaire de la colonie ; – ne pas faire d’introduction en présence de lanières de traitement contre le varroa ; – choisir si possible une autre abeille que la noire ; – introduire en fin de journée ; – éliminer dans la mesure du possible les vieilles abeilles ; – accompagner l’introduction par un nourrissement (2 verres) ; – réduire l’entrée de la ruche afin d’éviter le pillage.

– Assurez-vous tout d’abord que la ruche est bien orpheline (et bien sûr exempte d’ouvrières pondeuses et de reine vierge). – Si possible, éliminez les vieilles abeilles, car se sont elles qui sont à l’origine du rejet. – Donnez aux abeilles le temps et l’opportunité de « s’habituer » à leur nouvelle reine. Celle-ci sera protégée par un grillage lui permettant d’avoir un contact « physique » avec les ouvrières (assurant ainsi la diffusion des phéromones royales au sein de la colonie). Beaucoup d’apiculteurs introduisent directement les reines sans système de protection lorsque leur ponte n’est pas arrêtée. De même pour les reines vierges écloses en couveuse, confiées directement à un essaim artificiel constitué trois heures auparavant. Mais, pour les reines ayant passé plusieurs jours dans une cagette d’expédition, il en va autrement. En effet, les sécrétions de phéromones de ces reines marquant leur présence sont presque inexistantes. Une cagette spéciale leur permettra de développer une nouvelle ponte à l’abri des vieilles abeilles agressives.

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L’élevage des reines

L’introduction des cellules royales ➧ Les avantages

➧ La méthode

L’introduction des cellules royales comporte plusieurs avantages : – un taux d’acceptation élevé par rapport à l’introduction des reines vierges ; – une perte négligeable en cas d’échec ; – davantage de rapidité.

Introduisez en fin de journée une seule cellule royale par essaim. Placez-la le plus près possible du couvain. Accompagnez cette introduction par un léger nourrissement (2 verres). Manipulez la cellule en la tenant par le support porte-cupule. Afin d’introduire une cellule viable, il est important de contrôler par transparence face à une source de lumière l’état de la jeune reine. Cette opération, appelée «mirage», est identique à celle pratiquée pour les œufs de poule par exemple. ● Exemples d’introduction Pour faciliter les acceptations et travailler rapidement, la plupart des éleveurs de reines préfèrent introduire des cellules royales dans les nuclei de fécondation. Après avoir jugé et récolté la jeune reine qui pond depuis une semaine environ dans le nucleus, on retire celle-ci et, après un orphelinage de 24 heures, une cellule royale âgée de onze jours est introduite. Ce temps d’orphelinage est suffisant lorsque la population est petite. Dans les régions où certains écotypes d’abeilles locales sont particulièrement difficiles, les apiculteurs introduisent des cellules royales âgées de trois jours afin d’augmenter le taux d’acceptation. L’inconvénient est bien sûr une perte de temps, mais dans certains cas il s’agit de l’unique possibilité d’acceptation.

➧ Les inconvénients

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Tenez néanmoins compte du fait que cette technique occasionne : – une perte de temps de l’ordre de quelques jours jusqu’à la fécondation ; – une absence de contrôle possible de l’aspect physique de la reine ; – une manipulation des cellules d’un âge précis (la veille de la naissance, soit le 11e jour après le greffage) ; – une expédition par la poste plus délicate que pour des reines.

Conseil

Introduction d’une cellule royale protégée.

Immergez les cellules royales âgées de dix jours dans un sirop de miel pendant cinq à dix minutes avant leur introduction. La cire s’imbibe de la solution sucrée, facilitant l’acceptation.


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L’introduction des reines vierges ➧ Les avantages Le procédé présente des atouts : – la possibilité de contrôler l’aspect physique de la reine vierge ; – plus de souplesse dans les dates d’introduction par rapport aux cellules royales (six jours pour les reines vierges) ; – la possibilité de marquer les reines vierges avant la fécondation ; – les reines vierges voyagent mieux que les cellules royales ; – un gain de quelques jours par rapport à l’introduction de cellules ; – plus économique que les reines fécondées.

➧ Les inconvénients Toutefois, il existe quelques points négatifs : – un taux d’acceptation moins élevé par rapport aux cellules et aux reines fécondées ; – l’utilisation d’une cagette de protection est nécessaire ; – une logistique plus lourde (candi, cagette, pointe...) ; – la reine vierge peut s’envoler au cours des manipulations ; – l’apiculteur ne dispose que de six jours maximum pour expédier et introduire la reine vierge.

➧ La méthode Faire accepter une reine vierge est certainement l’opération la plus délicate que rencontre l’apiculteur : n’hésitez pas à prendre le maximum de précautions. Plus la population est petite, meilleure

sera l’acceptation. Utilisez de préférence une cage d’introduction sur couvain et non la cage d’expédition. Placez cette cage grillagée sur une portion de couvain naissant. Introduisez la reine seule dans la cage. Libérez cette reine deux jours plus tard, en prenant garde qu’elle ne s’envole pas.

➧ L’introduction

avec une cellule plastique

Les fournisseurs de matériel apicole proposent des cellules royales en plastique qui permettent d’emprisonner la reine vierge et de créer ainsi une seconde naissance. Ce petit cône en plastique imitant parfaitement une cellule royale est obstrué par un opercule de cire suffisamment fin pour que la reine se libère seule. Cette cellule royale artificielle est placée verticalement entre deux cadres, près du couvain. Certains apiculteurs d’Europe de l’Est introduisent directement les reines vierges dans les paquets d’abeilles. Ils enduisent totalement cette jeune reine avec de la gelée royale.

Conseil Si vous utilisez des abeilles noires, l’introduction des reines vierges est fortement déconseillée. C’est en utilisant une population issue de paquets d’abeilles que vous obtiendrez un taux d’acceptation suffisant. En effet, les paquets sont composés de jeunes abeilles issues de plusieurs ruches. Par conséquent, le mélange de phéromones désorganise et perturbe les abeilles qui deviennent ainsi plus tolérantes.

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La production des paquets d’abeilles Depuis de nombreuses années, dans la plupart des grands pays apicoles, les paquets d’abeilles sont couramment utilisés pour peupler ruches, nuclei de fécondation ou tout simplement renforcer des colonies faibles. L’éleveur de reines peut difficilement se passer de cette production qui facilite beaucoup son travail, lui fait gagner du temps et augmente le pourcentage d’acceptation des reines. Les paquets d’abeilles sont en fait le complément indispensable de l’élevage des reines et ceux-ci sont fréquemment commercialisés ensemble. Pour le producteur de miel, c’est une façon d’enrayer une fièvre d’essaimage ou de créer une dynamique dans une colonie devenue trop populeuse.

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L’élevage des reines

Les paquets d’abeilles ou essaims nus

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Rucher destiné à la production de paquets d’abeilles. « Paquet d’abeilles » est la traduction littérale du terme anglais package bees. C’est, dans ce cas, un essaim artificiel, souvent aussi appelé « essaim nu ». Il est constitué d’environ 1,5 kg d’abeilles prélevées dans une ou plusieurs colonies.

➧ Des précautions à prendre Cette technique de création de paquets d’abeilles a parfois l’inconvénient de rendre les abeilles agressives, notamment avec les abeilles de race noire locale (A. m. mellifera). En période de miellée, les risques d’étouffement

ne sont pas à négliger si l’apiculteur ne prend pas garde de répartir rapidement les abeilles récoltées dans de petites caissettes grillagées, ou si le collecteur d’abeilles est insuffisamment aéré. Enfin, en début ou en fin de saison, il peut se produire chez les « noires » quelques mortalités de reines, mais c’est tout de même peu fréquent.

➧ Des avantages non négligeables Cette méthode permet de récolter rapidement un grand nombre d’abeilles jeunes, sans avoir à rechercher les reines.


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Ces paquets d’abeilles sont dépourvus de mâles, un détail qui se révèle important si vous peuplez des nuclei destinés à prendre place dans une station de fécondation où les mâles souhaités doivent être principalement issus de ruches sélectionnées à cet effet. Le « dosage » des abeilles mouillées est très facile lors de la répartition en ruchettes ou en caissettes d’expédition et les paquets d’abeilles, légers, se transportent aisément. L’absence de couvain facilite les traitements sanitaires contre le varroa, l’aethina tumida ainsi que les loques. Les abeilles issues de ces paquets acceptent plus facilement que les autres les cellules royales ou les reines. Le prélèvement rapide d’abeilles dans les ruches peut être une solution pour contrer une fièvre d’essaimage. On constate de meilleurs résultats à partir d’essaims artificiels issus de paquets d’abeilles,

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donc sans couvain, par rapport aux traditionnels « essaims » sur cadres (qui sont en fait des « divisions de colonies »), le couvain étant facteur du ralentissement de développement. La vigueur de ces abeilles est comparable à celle que possèdent généralement les essaims naturels juste après leur mise en ruche. Enfin, ces paquets d’abeilles peuvent être utilisés pour renforcer des colonies en vue de la pollinisation, par exemple.

A savoir Au Canada où les paquets d’abeilles font partie des « traditions apicoles », les apiculteurs introduisent en fin d’hiver environ 1 kg d’abeilles avec une jeune reine dans un corps de ruche vide dix à douze semaines avant les premières miellées. Bien stimulées au nourrissement, ces colonies produisent parfois plus de 100 kg de miel dans la saison.

Le matériel Si, pour réaliser quelques paquets d’abeilles, il est possible de se contenter de secouer quelques cadres pour peupler les « boîtes » en s’aidant d’un « entonnoir » (après, bien entendu, avoir localisé la reine et l’avoir mise de côté), il en va tout autrement lorsqu’il faut faire ce travail sur un plan professionnel et collecter jusqu’à plusieurs dizaines de kilos d’abeilles.

➧ Un collecteur C’est pour cette raison que les éleveurs ont imaginé une méthode beaucoup plus rationnelle

utilisant un collecteur grillagé surmonté d’un cône métallique, le tout devant être très aéré et résistant. Il est parfois utile que l’ensemble, collecteur et cône, soit construit en fonction des ruches utilisées, notamment lorsque l’apiculteur est amené à le transporter fréquemment avec des ruches ; cela facilite l’agencement du chargement. Ainsi, le collecteur pourra correspondre à une ou deux fois la taille d’un corps de ruche et le cône à la taille d’un corps. Le collecteur peut être grillagé sur les quatre faces verticales, mais l’idéal est l’utilisation sur cinq faces de tôle d’aluminium perforée qui offre le maximum d’aération et de

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solidité. Le fond sera fermé par une tôle pleine. Le grillage est à déconseiller, car il est fragile et à la longue les déformations provoquent souvent des fuites d’abeilles. La cage doit être équipée de deux ouvertures. L’une, sur le dessus, correspond exactement à la base du cône. La seconde, placée dans un angle et équipée d’une fermeture à glissière, permet de vider facilement toutes les abeilles lors du transfert en petites caissettes d’expédition. Le cône est fait en tôle, ce qui facilite le glissement des abeilles dans la boîte inférieure. Il doit s’emboîter avec précision sur celle-ci et être construit solidement pour résister aux chocs lorsqu’on secoue les hausses pleines d’abeilles. La surface de contact hausse-cône sera protégée par quatre butées d’angle avec une hauteur suffisante pour éviter tout écrasement d’abeilles.

➧ A prévoir également ● Des hausses avec cadres

En fonction de la quantité d’abeilles à récolter et du nombre de manipulateurs, il faudra prévoir une ou plusieurs hausses. Celles-ci seront garnies de 6 à 7 cadres seulement (bâtis mais « secs », car le miel les alourdirait inutilement, les rendrait plus fragiles aux chocs lors des secouages et risquerait de déclencher un pillage). Avec ce nombre réduit de cadres, les espaces laissés libres permettent de contenir le maximum d’abeilles. Ces cadres seront laissés mobiles ou bien fixés dans la hausse.

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Cône collecteur modèle Matrans pour la récolte des paquets d’abeilles.

À la place de rayons bâtis, vous pouvez aussi utiliser des cadres simplement garnis de grillage n° 7 (communément appelé en quincaillerie « tamis à sable » et dont les mailles mesurent 3,5 mm de côté). Cette « toile » sera agrafée de chaque côté du cadre. De cette façon, les abeilles peuvent bien se fixer lorsqu’elles montent en hausse. Ce type de montage, d’une grande résistance, peut faire un très long usage. ● Une grille à reine Enfin, une grille à reine par hausse utilisée complétera le matériel nécessaire. La nouvelle génération de grilles en plastique de type « Nicot » convient parfaitement. Moins fragiles que les grilles métalliques, elles ne risquent pas de se déformer ni d’entraîner le passage accidentel d’une reine.


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La préparation des colonies Les colonies dans lesquelles vous effectuez la frais au congélateur ou, à défaut, de levure de récolte d’abeilles doivent être très populeuses, bière et de farine de soja afin d’accélérer au mieux voire amenées proche de l’état de fièvre d’essaile développement des colonies (voir pp. 28-31 mage par un nourrissement stimulant, et préaconcernant le nourrissement). lablement traitées contre le varroa. Certaines races se prêtent particulièrement bien à cette production d’abeilles. C’est le cas notamment de l’abeille italienne et de ses hybrides, car elle entretient beaucoup de couvain et cela tôt en saison. Cependant la récolte de paquets d’abeilles reste tout à fait possible avec l’abeille noire française, si vous prenez la précaution de stimuler les ruches cinq à six semaines avant d’y effectuer les prélèvements. À cet effet, utilisez un sirop de sucre concentré à 50 % (moitié sucre, moitié eau) distribué par petites doses régulières. En début de saison, complétez ce nourrissement par un apport de protéines à l’aide de galettes de Il convient de bien préparer le matériel destiné à recevoir candi enrichies de pollen conservé ces paquets d’abeilles.

La méthode de récolte ➧ Opérer au bon moment Pour différentes raisons, il est préférable d’opérer les prélèvements d’abeilles par une belle journée, lorsque la plupart des butineuses sont affairées à l’extérieur. Les paquets composés de jeunes abeilles n’en auront que plus de valeur. Les abeilles seront également moins agressives à l’égard

de l’apiculteur comme de son entourage. Ce détail se justifie surtout dans un rucher d’abeilles « noires », car ces diverses manipulations peuvent rendre les abeilles agressives. Les périodes de disette sont à proscrire, tout comme les journées de fortes miellées car les abeilles peuvent étouffer rapidement en s’engluant dans le nectar.


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➧ Les étapes ● Enfumer

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Après avoir retiré les hausses éventuelles de miel, placez la grille à reine entre le corps de ruche et la hausse spéciale destinée à cette récolte. La toiture retournée laisse une aération de 1 à 2 cm côté entrée. Cette ouverture en avant de la ruche est indispensable pour permettre une parfaite évacuation de la fumée et éviter que les abeilles ne sortent par l’entrée de la ruche au lieu de monter dans la hausse. Enfumez tout d’abord durant environ une demi-minute avec une fumée abondante, mais qui doit rester aussi froide que possible. Faites de même sur les 5 ou 6 ruches suivantes si vous devez y effectuer un prélèvement. ● Tapoter la ruche Ensuite, si les abeilles ne montent pas seules, tout en enfumant, tapotez énergiquement sur le côté de la ruche en vous aidant d’un lève-cadre ou, mieux, avec un morceau de bois ou simplement avec le plat de la main, meilleure manière de procéder si vous ne voulez pas risquer d’endommager les corps de ruche par le tapotement. Après quelques minutes, les abeilles se seront gorgées de miel comme elles le font lorsqu’elles s’apprêtent à quitter la ruche avant d’essaimer. ● Collecter les abeilles Lorsque vous estimez que suffisamment d’abeilles sont montées dans la première hausse, placezla sur le cône métallique du collecteur et secouez vivement afin que toutes les abeilles tombent dans le collecteur. Attention à la reine ! En effet, après cet excès de fumée, elle se trouve bien souvent sous la grille à reine parmi les mâles, eux aussi bloqués. Par précaution, secouez donc cette grille sur la ruche avant de l’utiliser pour une autre manipulation. ● Répartir rapidement les abeilles Les abeilles provenant de colonies différentes vont se retrouver dans cette cage métallique. Le risque

Tapotement des ruches.

Secouage des hausses.


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majeur est alors l’étouffement. Il est donc fortement conseillé pour l’éviter de répartir les abeilles récoltées dans des caisses grillagées ou des cagettes à essaims dès que le niveau atteint la moitié du collecteur, soit 6 à 8 kg d’abeilles. L’étouffement peut être très rapide en période de miellée quand les abeilles sont gorgées de nectar peu concentré. En pleine saison apicole, et sur des ruches suffisamment développées, vous pouvez vous permettre de prélever la moitié de la population, car la plupart des butineuses sont à l’extérieur et seront de retour pour éviter un refroidissement de couvain en fin de journée. Les abeilles ainsi récoltées se sentent rapidement orphelines et acceptent immédiatement la cellule royale ou la jeune reine introduite en même temps que la « casserole » d’abeilles.

Conseil À l’issue de cette opération, il est fortement recommandé de nourrir les colonies de manière à compenser la perte d’abeilles et pallier le stress qu’elles auraient pu subir.

Pesée du collecteur avec les abeilles.

Les abeilles destinées aux nuclei Avant d’ouvrir la trappe d’angle du collecteur et de sortir les abeilles, il est indispensable de pulvériser légèrement sur elles un peu d’eau (et non pas du sirop qui pourrait déclencher un pillage) au travers du grillage afin d’éviter qu’elles ne s’envolent.

Conseil S’il est nécessaire de doser les abeilles, en cas de peuplement de nuclei de fécondation par exemple, transvasez-les au préalable dans une caisse grillagée et arrosez-les d’eau en fin brouillard pour pouvoir les travailler plus aisément.


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