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éritière d’une longue tradition liée à l’art du jardin, la France recèle un nombre incalculable de jardins d’une grande richesse esthétique et végétale, de tous les styles et de toutes les tailles. Certains sont renommés, d’autres gagnent à l’être, mais tous ont leur propre personnalité, source inépuisable d’inspiration pour le visiteur. Bénédicte Boudassou vous invite dans cet ouvrage à une promenade intimiste dans plus de 70 jardins illustrés de magnifiques photos : parc du château de Courances, potager de Bosmelet, jardins de Viels-Maisons, parc oriental de Maulévrier, jardin médiéval de Bois Richeux, jardins de Kerdalo, arboretum de Balaine, jardin de la Noria…
29,50 € TTC
En suivant les pas de l’auteur à travers les allées, les chemins et les recoins verdoyants, vous découvrirez de sublimes et inoubliables paysages, d’étonnantes mises en scène, des plantes rares, des sculptures inattendues... Car chaque jardin est unique et extraordinaire.
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AVANT-PROPOS
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JARDINS CLASSIQUES Jardins du manoir d’Eyrignac Jardins du château de Villandry Jardins du Grand Courtoiseau Jardins du château de Breteuil Jardins du château du Champ de Bataille Parc du château de Vandrimare Jardins de La Ballue Jardins du château du Pin Jardins du château de Chenonceau Parc du château de Courances Parc du château de Corbeil-Cerf Jardins du château de Cormatin Jardins suspendus de Marqueyssac
10 12 15 18 22 25 28 31 34 36 38 40 42
JARDINS ROMANTIQUES Jardins de Viels-Maisons Jardin François Jardin de Claude Monet Jardins de Verderonne Jardin d’Anne-Marie Vendangeoir d’Orgeval Jardin de la Tribonnerie Jardin des Lianes Jardins de Roquelin
JARDINS POTAGERS 46 49 52 54 56 58 60 64 66
Potager de Saint-Jeande-Beauregard Potager de Bosmelet Potager des Princes Jardin floral de Digeon Jardins du château de La Bourdaisière Potager du château de La Bussière Potager du château de Miromesnil Jardin du château de Val Joanis Jardins du château de Valmer
70 72 75 78 80 82 84 86 89
JARDINS D’AILLEURS Jardin zen d’Erik Borja Domaine du Rayol Parc oriental de Maulévrier Jardins Albert-Kahn Serre de la Madone Jardin exotique de Roscoff
94 96 99 102 104 106
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JARDINS À THÈMES Jardin de Berchigranges Jardin en hommage à Jacques Prévert Herbarium des Remparts Jardin médiéval de Bois Richeux Jardins de Castillon Jardins de La Chatonnière Jardins du manoir du Botrain Jardins de Maizicourt Jardin médiéval d’Uzès Jardin Plume Jardin Bourbacane Jardins du château du Rivau Jardins du manoir d’Argences Jardin de La Roche Jagu Jardins de Sonja Jardins du prieuré Notre-Dame d’Orsan Jardins de Kerdalo Jardins Agapanthe
JARDINS BOTANIQUES 110 113 116 118 121 124 126 129 132 134 137 140 144 147 150
Arboretum des Grandes Bruyères Arboretum de Balaine Parc floral de Haute-Bretagne Arboretum de la Sédelle Jardins du Clos du Coudray Jardins de Valloires Arboretum des Prés des Culands Jardin botanique de La Presle Jardin Shamrock Jardin botanique du château de Vauville Jardins du Bois des Moutiers Parc floral de La Source Parc botanique de Cornouaille La Bambouseraie
JARDINS CONTEMPORAINS 162 164 166 168 171 174 177 180 182 184 186 189 192 194
Jardins de l’Imaginaire Jardins de Séricourt Jardin Autrement Jardins des Prairiales Jardin de la Noria Jardin de l’Alchimiste Domaine de Chaumont-sur-Loire
200 203 206 210 212 216 218
INDEX ALPHABÉTIQUE DES JARDINS
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INDEX DES JARDINS PAR DÉPARTEMENT
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Sommaire
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JARDINS
CLASSIQUES Jardins du manoir d’Eyrignac.
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Jardins classiques
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Jardins du manoir d’
EYRIGNAC
Salignac, Dordogne (24)
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élèbre pour ses topiaires taillées de main de maître, le domaine d’Eyrignac est situé au cœur du Périgord et résiste au temps depuis le XVIIIe siècle. Tracés à cette époque, les jardins ont subi quelques transformations au cours du siècle suivant. Mais comme la même famille a présidé à leur destinée au fil des décennies, le retour aux sources s’avère facile si l’on cherche dans les archives du domaine. C’est dans les années 1960 que ce retour au style XVIIIe siècle s’est effectué, grâce à la volonté d’un homme passionné par les jardins. Sur les 4 hectares recomposés à l’identique, trois laissent place à une pelouse sans défauts, parfaitement entretenue, mettant ainsi en valeur les différentes haies taillées. Essentiellement composées d’ifs, de charmes, de buis et de cyprès, ces immenses topiaires se déclinent en spirales, boules, cônes et arabesques stylisées qui laissent imaginer contes et histoires sans fin. Elles bénéficient de toute l’attention de l’actuel propriétaire, Patrick Sermadiras, qui souhaite faire découvrir l’art topiaire au plus grand nombre d’amateurs ou de néophytes.
Informations pratiques Adresse : manoir d’Eyrignac, 24590 Salignac. Tél. : 05 53 28 99 71. Site Internet : www.eyrignac.com Ouverture : toute l’année, tous les jours. Visites libres ou audioguidées, animations chaque mois sur un thème différent. En juillet-août, ouverture jusqu’à la tombée de la nuit. Petit plus : restaurant, salon de thé, boutique.
Ce genre si particulier de l’art paysagé rend le jardin à la fois ordonné et presque irréel. Les murs de la propriété, recouverts de guirlandes de lierre cachant en leur cœur des chaînes, sont comme happés par le monde végétal. Mais, au printemps, les pommiers taillés en boule resplendissent d’une somptueuse blancheur qui préfigure celle du jardin blanc à découvrir pendant l’été. Apportant une touche de poésie à cet univers aux camaïeux verts, ce jardin est entièrement planté de rosiers à fleurs blanches. Il illumine l’ensemble avec la complicité des jeux d’eau des bassins. On peut parcourir seul ou en famille ces lieux aux perspectives élégantes et raffinées, tôt dans la journée ou à la lumière rasante du soleil couchant pour mieux apprécier les architectures de verdure. u
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L’art topiaire L’art topiaire utilise des végétaux persistants à petites feuilles comme le buis et l’if, ainsi que le charme qui accepte très bien les tailles répétées et qui repousse rapidement. Les charmilles obtenues doivent être taillées entre trois et cinq fois par an pour garder des formes nettes. L’if se taille deux fois par an, et les espèces de buis à croissance lente, tel le Buxus suffruticosa, seulement une fois. En région douce et sur les terrasses abritées, le pittosporum, le myrte, le teucrium et le laurier-sauce forment aussi de jolies topiaires.
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Jardins du château de
VILLANDRY
Villandry, Indre-et-Loire (37)
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e domaine fait figure de proue sur notre territoire, attirant chaque année un grand nombre de visiteurs. Cette renommée est bien sûr en partie due au château, à son architecture et à ses décors intérieurs, mais aussi à ses jardins extraordinaires établis sur une succession de terrasses depuis le début du XXe siècle.
À l’achat du domaine en 1906, Joachim Carvallo et sa femme Ann Coleman souhaitent sauver ce joyau de la Renaissance laissé à l’abandon. S’investissant totalement dans le projet, ils commencent alors la restauration du château et veulent recréer des jardins pour entourer dignement cette bâtisse. Les travaux nécessaires pour mener à bien cette entreprise durent près de 15 ans. Les Carvallo sont passionnés d’art, d’histoire et de patrimoine.
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Informations pratiques Adresse : château de Villandry, 3, rue Principale, 37510 Villandry. Tél. : 02 47 50 02 09. Site Internet : www. chateauvillandry.com Ouverture : toute l’année, tous les jours. Petit plus : audioguides pour la visite du château et des jardins, restaurant.
Ils imaginent un parcours sur plusieurs niveaux, reprenant la trame des jardins d’Éden comme autant de niveaux de l’évolution de l’être humain : ce parcours initiatique doit conduire le visiteur du potager aux cieux, de la terre aux étoiles, donc du corps à la libération de l’âme. L’homme s’élève physiquement au fur et à mesure qu’il franchit les terrasses, et la beauté de ce qu’il voit permet à son âme de s’élever à son tour. La visite suit aujourd’hui encore ce fil directeur. Au premier niveau, le potager de près d’1 hectare présente tous les délices apportant force et énergie au corps humain. L’agencement géométrique de ses plates-bandes est dessiné selon un plan en damier. Légumes et fleurs s’y mêlent par couleurs, jouant sur les contrastes autant que sur les formes et les hauteurs des plantes. Bien ordonnée, chaque culture est entourée de bordures de buis. Les rangs et leurs écrins finissent par former un dessin chatoyant qui prend tout son sens quand on le regarde depuis la terrasse supérieure. Au fil des saisons, ce tableau végétal passe de la jeunesse à la maturité, puis vient le temps des récoltes qui précède le repos jusqu’au renouveau suivant. Ce jardin propose à sa façon le cycle de la vie. Comme dans tout potager bien géré, les légumes changent de place chaque année, ce qui engendre un nouveau tableau à chaque fois.
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Au-dessus, le jardin d’ornement offre à son tour des motifs en parterres. C’est l’un des préférés des visiteurs, toujours pimpant et réconfortant. Ce jardin à la française met le monde de l’art et de l’amour à la portée de chacun. Cœurs, volutes, papillons et symboles musicaux dessinés en buis y sont garnis de fleurs et de vivaces aux feuillages colorés. De grandes topiaires d’ifs plantés dans des bacs à orangers encadrent la composition. Dans le jardin des simples, la promenade se poursuit parmi les plantes médicinales et aromatiques, toutes odorantes. Vient ensuite le jardin d’eau, comprenant un grand bassin entouré de glacis engazonnés dont le calme est joliment perturbé par le murmure des fontaines. Cette partie majestueuse repose les sens après les deux premiers niveaux riches en couleurs et en stimulations diverses. Sur la plus haute terrasse, on accède enfin au « jardin du soleil », récemment créé par les paysagistes Alix de Saint-Venant et Louis Benech d’après les notes laissées par Joachim Carvallo. Ce jardin de l’esprit se veut l’aboutissement de l’intelligence du cœur et du corps. Il se divise en trois chambres de verdure, dont une dédiée aux enfants et ponctuée de pommiers décoratifs. Au centre, un bassin en forme d’étoile animée d’une fontaine de pierre blanche symbolise l’arrivée aux cieux.
Ce jardin à la française met le monde de l’art et de l’amour à la portée de chacun.
Mais on peut aussi le plus simplement du monde se promener dans ce jardin selon ses envies, en profitant des mariages de couleurs, des plantes potagères et ornementales, du labyrinthe de charmilles et de la composition soignée de cet ensemble unique en France ! Aujourd’hui, Henri Carvallo, arrière-petit-fils de Joachim, poursuit l’œuvre de son aïeul avec autant de passion et de volonté. Avec la création du nouveau « jardin du soleil », il a permis qu’aboutissent enfin les projets initiaux et il prend à cœur de pérenniser de façon dynamique ce patrimoine jardin. u
Visite festive Beaucoup de jardins organisent des animations à la belle saison afin de captiver davantage encore leurs visiteurs. Parmi les plus conviviales, les Journées du Potager de Villandry, en septembre, proposent des ateliers avec les jardiniers du domaine. Début juillet, la Nuit des 1 000 Feux offre aussi un moment inoubliable sur les terrasses éclairées de 2 000 bougies puis d’un grand feu d’artifice qui se reflète sur la pièce d’eau.
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Jardins du
GRAND COURTOISEAU
Triguières, Loiret (45)
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es jardins entourant le manoir du XVIIIe siècle ont vu le jour grâce à la passion d’une famille cherchant à y traduire son goût pour les arts. Il faut dire que la demeure a appartenu à nombre de personnalités, dont Hervé Bazin qui y installa quelque temps le siège de l’académie Goncourt. Le plaisir de recevoir, qui faisait déjà partie des traditions instituées dans ces lieux, est aujourd’hui tourné vers le grand public puisque les propriétaires actuels n’ont d’autres buts que d’ouvrir les jardins au plus grand nombre et de partager leur expérience. Le plus souvent présents dans le jardin, ils répondent volontiers aux questions des visiteurs.
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Référence en matière de composition végétale réussie, le lieu est pourtant de création récente. Mais il a réussi l’alliance entre l’élégance ordonnée des structures persistantes taillées à la française et le mixed-border à l’anglaise, tant jalousé par les amateurs d’opulence végétale colorée. Commencée en 1991, la restauration du domaine a permis de repenser les espaces et de réaliser plusieurs jardins de styles différents. Le paysagiste Alain Richert en a dessiné les structures et la trame générale, et les propriétaires ont planté au fur et à mesure de leurs envies et de leurs nouvelles connaissances en botanique. Peu à peu le jardin s’est construit, rempli et a mûri pour offrir un des plus beaux spectacles, du printemps aux gelées, puis durant l’hiver lorsque le givre forme des dentelles autour des vivaces persistantes et que la neige souligne de sa blancheur les haies et les bordures. Les jardins à thèmes que l’on parcourt ont pour fil directeur les bordures de buis et les ifs taillés en topiaires ; on se déplace sur un tapis vert tondu au plus ras qui procure une agréable sensation de douceur. L’alternance des floraisons entre les vivaces et les arbustes a été très étudiée afi n que les
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Informations pratiques Adresse : Le Grand Courtoiseau, 45220 Triguières. Tél. : 06 80 24 10 83. Site Internet : www.grandcourtoiseau.com Ouverture : du 15 avril au 15 octobre, du jeudi au lundi. Visites libres ; visites guidées uniquement pour les groupes, toute l’année, tous les jours, sur rendezvous.
massifs soient intéressants en toutes saisons. Les espèces choisies sont en majorité odorantes, et l’on se laisse guider par les fragrances diverses qui embaument l’atmosphère. Toutes les compositions sont élaborées dans des tons bleus, roses ou jaunes, mis en valeur sur le fond bien vert des haies et du gazon. Autre fil directeur, l’eau poursuit son chemin à travers chaque jardin, sous forme de bassins, rigoles, fontaines ou canaux. Sur les 6 hectares restaurés, la palette végétale se répartit selon les thèmes des jardins. De magnifiques roses anciennes, des pivoines et des gerbes d’asters ornent par exemple le « jardin du faune », tandis que les hostas, fougères et hellébores se pressent autour des fontaines du « jardin italien » situé dans les anciennes douves. Le « jardin exotique » qui prend place dans la suite des douves, de l’autre côté de la bâtisse, apporte une tout autre ambiance. Le « jardin du sous-bois » révèle une collection d’arbustes aux troncs décoratifs ainsi que des buissons de camélias et d’hydrangéas. L’ensemble, très soigné et entretenu de façon écologique, force l’admiration et l’on repart ravi de cette incursion sur les terres de Triguières, situées entre Courtenay et Montargis. u
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ROMANTIQUES Jardins de Viels-Maisons.
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Jardins
VIELS-MAISONS
de
Viels-Maisons, Aisne (02)
L
e
église du XI siècle dominait le jardin de curé depuis très longtemps. ’ Celui-ci devint le potager du château. Le château disparut à la
Révolution, mais la maison du jardinier resta en place. En 1803, Jean-Charles de Ladoucette acheta la propriété et le temps passa jusqu’à ce que Bertrande de Ladoucette voie dans ce potager et dans le parc attenant une merveilleuse chance d’animer les lieux. Souhaitant faire revivre l’église et l’ouvrir à la visite, elle a eu l’idée également d’ouvrir son jardin au public pour que les visiteurs viennent plus nombreux à Viels-Maisons. En réalité, le jardin ressemble encore à un simple potager, mais il s’est bien vite transformé avec l’aide de la paysagiste Sonja Gauron.
Informations pratiques Adresse : jardins de Viels-Maisons, 11, place du Marché, 02540 Viels-Maisons. Tél. : 03 23 82 62 53. Site internet : www. jardins-vielsmaisons.net Ouverture : du 6 juin au 20 septembre, tous les jours sauf le mercredi et le jeudi. Petit plus : boutique. Journées des antiquités et ornements de jardin le premier week-end de juin.
Le lieu est à nouveau appelé jardin de curé, et ses carrés ont été retracés en trente-deux rectangles répartis en quatre grands carrés disposés autour d’un puits central et de deux allées en croix. Ce dessin traditionnel conserve l’esprit du jardin d’origine, mais adopte maintenant un style romantique où les fleurs prédominent. Les sept éléments classiques nécessaires à la cure s’y retrouvent pourtant, sublimés par la magie des couleurs et des associations de rosiers et de vivaces : « les fleurs pour l’église » prennent la forme de roses anciennes opulentes et parfumées ; « les fruits et légumes pour nourrir le curé » vont des poirées à la rhubarbe et s’entourent de fraisiers, de lavandes ou de santolines ; « les plantes officinales pour soigner » offrent aussi leurs fleurs en été ; « le buis, symbole d’éternité » borde ou ponctue les plantations ; « la vigne pour le vin de messe » grimpe sur le puits et remplit la serre ; « l’eau pour arroser et pour les oiseaux du ciel » arrive du puits ; enfin « la statue de la Vierge pour la prière de Monsieur le curé » veille sur l’ensemble du jardin. Les nombreux visiteurs apprécient le ton si particulier de ce jardin orné de bordures raffinées et de délicats coloris pastel.
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Bons mariages Les rosiers de Viels-Maisons ne sont pas traités, mais les ravageurs ne les attaquent que rarement. La raison en est la présence de bordures de lavandes, de santoline, de fraisiers et de thym qui se déploient à leurs pieds. Ces plantes agissent comme des répulsifs ! Les lavandes ont de plus l’avantage de mettre en valeur les rosiers buissons. Les couvre-sols, tels les népétas, les géraniums vivaces, les lamiers et les symphytums empêchent aussi les mauvaises herbes de pousser et le sol de s’éroder sous l’action des intempéries.
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Depuis 1989, Bertrande de Ladoucette a créé plus de dix jardins thématiques, avec des camaïeux de couleurs dans chaque massif, dont un élément se retrouve dans le suivant. Les différentes parties ont également les roses en commun, particulièrement les variétés anciennes aux floraisons spectaculaires, tardives ou continues. De ‘Neige d’Avril’ à ‘William Loebb’, ‘Blush Noisette’ ou ‘Sir Cedric Morris’, diverses corolles s’épanouissent du printemps à l’automne, avec l’aide de rosiers modernes, tels ‘Lavander Dream’ et ‘Fée des Neiges’. Jardin blanc, anglais, romantique, sauvage, jardin des hydrangéas ou des petits-enfants, les espaces paysagés se succèdent dans un tourbillon de senteurs, de feuillages et de fleurs. Le jardin a fêté ses vingt ans d’ouverture au public, et Bertrande de Ladoucette n’a cessé d’agir également en faveur des jardins de la région. Elle a, au fil du temps, réussi à convaincre d’autres propriétaires de domaines de s’investir dans leurs jardins pour les ouvrir à la visite. Ce dynamisme contagieux sert la cause de tous les jardins de France !u
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Jardin FRANÇOIS Préaux-du-Perche, Orne (61) Informations pratiques Adresse : jardin François, Le Clos, 61340 Préaux-du-Perche. Tél. : 02 37 49 64 19. Site Internet : www.jardin-francois.com Ouverture : toute l’année, tous les jours. Visite libre. Petit plus : chambres d’hôtes, « Soirées concerts » du printemps à l’automne.
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ntouré de la belle campagne du Perche, ce jardin atypique offre une moisson de fleurs au milieu des herbes hautes, des gerbes de roses entourées d’un fouillis de vivaces, et un parcours au bord de l’eau cerné de graminées dressées. C’est un foisonnement végétal luxuriant et coloré qui mêle les espèces naturalisées aux plantes ornementales heureuses de cet environnement débridé ! L’allée d’accès, droite et bien structurée, ne laisse rien présager. Quand on arrive au bout, déjà plusieurs chemins se sont présentés. Indécis, on a emprunté un passage entre les arbustes qui aboutit à un point haut d’où l’on aperçoit une succession de bassins et un petit ruisseau serpentant à travers les plantes. Au loin, un pont rouge vif se détache sur une mer de graminées, sur la droite un pignon ocre se couvre presque entièrement d’un somptueux rosier grimpant, aux corolles ocrées également. Mais le chemin semble se perdre dans la végétation, et l’on revient dans l’allée principale, impatient d’atteindre les merveilles aperçues au loin.
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On débouche ainsi sur un amphithéâtre aux gradins couverts de bruyères et de vivaces tapissantes. Au printemps, c’est ici un festival de bulbes qui ensuite disparaissent sous les feuillages. La promenade fleurie qui borde la maison s’offre aussi aux regards, et cette ancienne ferme restaurée et typique de la région s’orne d’une pergola contemporaine plantant ses piliers de métal dans les massifs. Le contraste est saisissant sans être choquant : la structure forte rend au contraire la scène encore plus intéressante, le mariage du moderne et de l’architecture traditionnelle étant ici adoucie par la végétation. En juin, cette partie du jardin s’agrémente de dizaines de boules violacées d’ail d’ornement émergeant d’une végétation touffue. Pour discipliner les axes de vue et donner des repères visuels, quelques pots et boules décoratives en faïence bleue parsèment les plantations. En suivant les chemins qui sillonnent le jardin, on a ensuite le choix entre découvrir l’étang et ses collections de plantes sauvages, parcourir à petits pas le jardin de vivaces devant la maison ou découvrir, à l’arrière du bâtiment, la roseraie. D’allure rebelle et croulant sous la vigueur des rosiers plantés, elle rassemble toutes les plus jolies variétés anciennes et modernes. Leurs charmes se dévoilent tour à tour aux visiteurs qui s’attardent devant une myriade d’associations. Certains n’aimeront pas les pergolas et tuteurs trop voyants, d’autres adoreront le style peu ordonné des massifs au fond de la roseraie. Mais que l’on soit pour la rigueur ou pour la démesure, le parcours recèle tant de découvertes qu’il fait germer l’envie de revenir souvent afin de suivre le jardin saison après saison, du printemps, où l’on voit encore les champs s’étendre dans la perspective, à l’automne, où l’on se sent comme le Petit Poucet au milieu d’une forêt vierge. u
Si vous avez un peu de temps... Créé par Gérard François, un horticulteur passionné, ce jardin résonne aussi de notes de musique lors des « Soirées concerts » organisées du printemps à l’automne. C’est l’occasion de visiter les lieux dans l’après-midi puis à la tombée de la nuit, et de profiter de plusieurs ambiances et des jeux de lumières sur les massifs colorés. La jardinière des lieux donne aussi ses conseils quand on la rencontre au détour d’un chemin, et des chambres d’hôtes sont proposées dans une annexe du jardin pour le plaisir de continuer la visite le lendemain.
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À THÈMES Jardin de Berchigranges.
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Jardin de
BERCHIGRANGES
Granges-sur-Vologne, Vosges (88)
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éritable défi, ce jardin a nécessité 15 ans de travaux considérables avant de resplendir d’une multitude de collections végétales. Il a été aménagé là où le roc était maître des lieux depuis longtemps. À 650 mètres d’altitude, l’ancienne carrière s’est peu à peu transformée en paradis vert et coloré, en théâtre végétal que tout amateur est heureux de découvrir au cœur des Vosges. Le climat rude n’a pas facilité la tâche de Monique et Thierry Dronet, passionnés depuis de longues années par l’univers des plantes. Dans ce lieu créé de toutes pièces, chaque brin d’herbe a son importance, chaque oiseau est convié à nidifier, chaque insecte trouve sa place dans la chaîne qui relie le jardin à la nature. Toutes les espèces poussant dans les Vosges à l’état naturel ont ici leur place, de même que les épicéas qui
Informations pratiques Adresse : jardin de Berchigranges, 9, route du Tholy, 88640 Granges-sur-Vologne. Tél. : 03 29 51 47 19. Site Internet : www.berchigranges.com Ouverture : tous les jours en avril, mai, septembre, octobre de 14 h 30 à 19 h ; en juin, juillet et août de 10 h à 19 h. Petit plus : manifestation « Narcisses en scène » pendant 15 jours de fin avril à début mai avec visites guidées deux samedis de suite pour découvrir la collection de 450 variétés de narcisses. Autres animations au fil des mois, avec visites guidées du jardin.
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forment tout autour un océan boisé. Cette oasis jardinée offre un contraste entre l’aspect sauvage des plantations et les allées en gazon soigné, entre les massifs et talus accueillant toutes les espèces botaniques régionales et les collections de méconopsis, de 450 variétés de narcisses et d’autres espèces venues du monde entier : plantes de l’Himalaya, d’Irlande, des jardins de cottages anglais ou des dunes de la mer du Nord se côtoient, gardant chacune leur caractère. Ce mélange cosmopolite recomposé dans une vingtaine d’ambiances différentes laisse rêveur. Mais pas seulement. C’est aussi une magnifique leçon d’art paysager. Tout a été pensé et mis en place minutieusement, même les étangs et les ruisseaux qui apportent un biotope différent du reste du jardin. Des compositions originales aux formes graphiques en creux et en volume, les cachettes et rideaux de feuillages étonnent le visiteur. Des jeux de couleurs vives se succèdent à chaque saison, dans la grande rocaille, le « jardin clos des senteurs », la « chaussée des géants », ou encore dans le « jardin de plantes épineuses » appelé avec humour « ail et ouille ». Même le bleu particulier de la maison s’associe aux plantations et se retrouve un peu partout dans les massifs et sur les chemins. Le parcours s’achève par une pépinière qui propose des végétaux découverts lors de la visite. Et l’on se laisse tenter par des merveilles que l’on aimerait apprivoiser ! u
Des narcisses à foison Ce bulbe sauvage qui a donné de très nombreuses variétés cultivées se plante en septembre en terre légère et bien drainée. Peu exigeant, il accepte toutes les natures de sol en préférant les milieux un peu frais, à mi-ombre ou au soleil. Pour un meilleur effet, on les organise en groupes de 3, 5 ou 7 en les espaçant chacun de 10 à 15 cm, dans les rocailles, les sous-bois, les prairies fleuries et les massifs de vivaces. Ils résistent aux hivers des régions froides quand on les plante assez profondément et – avantage non négligeable dans un jardin de campagne – n’attirent ni les souris ni les mulots.
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Jardin en hommage à
JACQUES PRÉVERT
Saint-Germain-des-Vaux, Manche (50)
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typique et original, ce jardin témoigne de l’hommage rendu au poète par le propriétaire des lieux. On l’aime beaucoup ou pas du tout… les avis ne peuvent être mitigés ! Il faut déjà trouver le lieu situé au fin fond du Cotentin, à la pointe de la Hague, puis s’avancer à pied sur un chemin empierré. Le promeneur aura peut-être l’impression de s’enfoncer dans un bois, loin de toute civilisation, surtout lorsqu’il parvient enfin à la porte du jardin : une simple cabane indique que quelqu’un est venu, un jour, aménager un
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tant soit peu les lieux, mais est-il encore ici ? Une petite cloche attire le regard. On sonne, et Gérard Fusberti apparaît, souriant. C’est ici qu’il s’est lui-même installé il y quelques années déjà, au cœur de ce sous-bois traversé par un ruisseau. Et c’est ici qu’il a songé à perpétuer le souvenir de son ami poète dès 1980, trois ans après le décès de ce dernier. Ami de longue date, Jacques Prévert aimait la nature sauvage de ce petit coin du Cotentin. À la fin de sa vie, il s’était retiré dans sa maison d’Omonville-la-Petite, village situé à proximité du jardin. Aujourd’hui, ce jardin se veut le reflet de son univers imaginaire. Gérard Fusberti invite chacun à se promener librement, et surtout à prendre son temps. Le sous-bois s’ouvre par endroits à la lumière du soleil ; les plantes en profitent pour s’épanouir, et gagner du terrain. Puis le couvert forestier se referme et c’est dans le jeu des ombres et des lumières passagères que l’on poursuit la visite. Ici, pas de trame dessinée ni de massifs bien ordonnés, mais plutôt un morceau de nature accompagné de fleurs et d’espèces ornementales cultivées pour être en harmonie avec cet environnement. Les fougères et les mousses abondent, habillant chaque pierre ou anfractuosité du terrain. Elles se mélangent aux hydrangéas, aux crocosmias et à d’autres vivaces dont les floraisons éclairent les masses de verdure. On remarque certains arbres aux couleurs originales ou aux feuillages particuliers : ils ont été offerts par les amis de Jacques Prévert dont on retrouve les noms discrètement indiqués sur les troncs.
Informations pratiques Adresse : vallée des Moulins, 50440 Saint-Germain-des-Vaux. Tél. : 02 33 52 11 00. Ouverture : de Pâques à fin septembre, tous les jours (sauf le vendredi) de 14 h à 19 h. De juillet à août, tous les jours de 11 h à 19 h. Visite libre, sur rendez-vous pour les groupes.
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Le long du ruisseau, la chanson de l’eau accompagne les pas, qui se perdent sous les feuilles géantes des gunneras si chères à Jacques Prévert, et se retrouvent au cœur des fleurs. Au fil des cascades, le chemin se poursuit. On rencontre tour à tour des objets insolites, des sculptures et un mobilier en bois brut, d’un rouge vif, qui semble émaner directement de ce sousbois enchanteur. C’est un « Inventaire » à la Prévert, émaillé de-ci, de-là de citations écrites sur des ardoises ou des planches de bois qui changent au fil des mois et invitent à la réflexion. Le promeneur fait ainsi des pauses, ralentit le rythme de sa visite et se laisse porter par son imagination. Une baleine prend même la pose dans l’eau, et l’on se rappelle alors les mots de cette pêche peu ordinaire : « “Et pourquoi donc que j’irai pêcher une bête qui ne m’a rien fait ?” disait le fils à son père baleinier. » On peut aussi se poser la question… et rêver ici à une nature préservée. u
À voir absolument Les gunneras (Gunnera manicata) prennent d’imposantes dimensions dans ce sous-bois jardiné. Comme ils se reproduisent par leurs rhizomes traçants, ils ont tendance à envahir les lieux. Cette vivace est une championne de la croissance rapide, puisqu’elle disparaît chaque hiver en laissant flétrir son feuillage, pour renaître de sa souche au printemps et atteindre en quelques mois plus de 3 m de haut ! Les feuilles arrondies s’ouvrent progressivement pour dévoiler leur diamètre d’1 à 2 m ! Ce feuillage, flétri en automne, sert à protéger la souche du froid hivernal. Cherchez la fleur dès le mois de mai, elle se cache en début de saison sous les feuillages et ressemble à un gros hérisson. Puis elle grandit, et l’on découvre un épi qui peut lui aussi atteindre facilement 1,50 m. Cette plante qui aime avoir les pieds au frais s’installe de préférence au bord des plans d’eau et dans les endroits humides du jardin.
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