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RICHARD WALLNER

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MANUEL DE CULTURE SUR BUTTE

Il développe et met en pratique ses connaissances dans sa ferme expérimentale de Charente : Au Petit Colibri. Ses résultats intéressent de plus en plus les candidats à l’installation agricole qui veulent créer de petites fermes écologiques autofertiles, diversifiées et non mécanisées.

AU PETIT COLIBRI

LA CULTURE SUR BUTTE EST UNE MÉTHODE INNOVANTE. Richard Wallner, spécialiste de cette technique, vous guide pas à pas pour créer, planter et entretenir vos buttes, à l’aide de schémas de culture détaillés. La culture sur butte présente de nombreux avantages : ni labour, ni pesticide, ni herbicide, ni apport d’engrais, ni mal de dos… et des légumes bons, sains et bio. Optez pour le potager du futur : durable, biologique et facile d’entretien !

Développée au travers d’une démarche permaculturelle, démarche globale et écologique, la culture sur butte est aussi une solution pour ceux qui souhaitent mettre en œuvre au quotidien le développement durable.

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Richard Wallner est un fervent défenseur de la biodiversité et spécialiste d’une méthode naturelle de culture sur butte.

FERME EXPÉRIMENTALE

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L’AUTEUR

MANUEL DE CULTURE SUR BUTTE

RICHARD WALLNER

MANUEL DE CULTURE SUR BUTTE

SOMMAIRE Une philosophie globale du vivant Le choix de la culture sur butte Construire des buttes de 1,70 m L’intégration du potager au jardin Les principes de la culture sur butte Schémas de culture Conseils pratiques

PAS DE LABOUR, PAS DE PRODUITS CHIMIQUES, DES LÉGUMES BONS, SAINS ET BIOS !

29,95 € TTC

Une marque de Fleurus Éditions www.fleuruseditions.com www.rustica.fr

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Sommaire Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 La démarche permaculturelle. . . . . . . . . . . . .12 L’application de la démarche à la culture sur butte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Quelques principes de conception permaculturels . . . . . . . . . . . . 13 Quelques méthodologies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 La rentabilité économique d’une ferme permaculturelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Chassez le naturel… pour mieux le trouver . . . . . . . . . . . . . . . . . .16 Les buttes de la nature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Transformer son environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Le mot naturel ne perd-il pas alors de sa valeur ? . . . . . . . . . . . . . 17 Qu’est-ce qu’une agriculture « naturelle » ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

L’arbre, pilier de la vie sur Terre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 L’arbre constructeur de sol avec les vers de terre

31

L’arbre acteur du cycle de l’eau et de l’apport d’énergie sur Terre

32

a forêt comme modèle agricole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32

LE CHOIX DE LA CULTURE SUR BUTTE . . . . 35 Pourquoi cultiver sur butte ? . . . . . . . . . . . . 36 Les avantages de ma pratique sur butte de 1,70 m de large . . . . 36 Choisir la butte la plus adaptée à vos besoins . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Quelques critères de choix

38

Les critères qui ont déterminé mon choix

42

La surface pour se nourrir . . . . . . . . . . . . . 44

Les transformations dans le monde vivant . . . 22

La surface pour débuter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 La surface d’autonomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 La surface pour une petite ferme diversifiée. . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Commencer petit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Quelques transformateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22 Des besoins et des ressources complémentaires . . . . . . . . . . . . . . 22

CONSTRUIRE DES BUTTES DE 1,70 m . . . . . .47

UNE PHILOSOPHIE GLOBALE DU VIVANT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

Les grandes ressources naturelles

22

Forme et dimensions d’une butte de 1,70 m . . . . . . . .48

Comment accéder à ces ressources ?

23

Améliorer sa terre ou compenser le manque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

23

Où trouve-t-on la terre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Les ressources difficiles d’accès pour les plantes

L’approche globale de Masanobu Fukuoka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25 La voie des engrais chimiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 Le principe des engrais chimiques

26

Dans les allées, si on le peut !

49

Que faire des cailloux ?

49

Différentes stratégies pour compenser le manque . . . . . . . . . . . 49

Les conséquences sur l’environnement

26

Rapporter de la terre végétale d’ailleurs

49

Pourquoi le sol meurt-il ?

26

Rapporter du compost, du fumier ou du sable

49

Élargir les allées

49

Le jardinier au sein de la cocréation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Trouver sa place…

27

Insérer des pierres

49

… en harmonie avec la nature

27

Insérer du bois au cœur de la butte

50

L’arbre, outil de la fertilité . . . . . . . . . . . . . 29 Constitution et origine du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29

Améliorer sa terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Dépôt en surface d’une couche

Les éléments constitutifs du sol

29

de 3 à 5 cm de compost

Les différentes couches du sol

29

Mélange de compost à l’intérieur de la butte

51

À l’origine, la roche

30

Mélange de fumier à l’intérieur de la butte

52

Créer et conserver le sol

30

Apport de bois au cœur de la butte

52

Apport de sable ou d’argile

52

50

(4)

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SOMMAIRE

1

1

Dessin d’ensemble d’un potager écologique . . . . . 76

Apport de champignons mycorhiziens

53

La ferme « Au petit colibri » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

En sol excessivement basique et calcaire

53

Aménager les différentes zones . . . . . . . . 80

En sol très acide

54

L’orientation sur sol plat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 80

Les rebords de la butte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Orientation de la butte dans un axe nord-sud

80

Quantité

55

Orientation intermédiaire

80

Types de matériaux

55

Utilisation de structures grillagées

81

Les piquets de maintien des rebords . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Quantité

57

Types de matériaux

57

Les repose-pieds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

6 7

8

L’INTÉGRATION DU POTAGER AU JARDIN . . . . 75

52

Orientation de la butte dans un axe est-ouest

5 6

52

Introduction de vers de terre

Les matériaux de construction . . . . . . . . . . 55

2

2

Le marnage

Quantité

57

Types de matériaux

57

Les planchettes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

L’orientation dans une pente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 La distance par rapport à la maison et aux ombres . . . . . . . . . . . . 81 Par rapport à la maison

81

Par rapport aux jeux d’ombres

81

Les grandes allées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 La réserve d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 Les zones de production de matière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

2

Quantité

58

Renforcer l’équilibre biologique . . . . . . . . . . 86

4

Types de matériaux

58

Favoriser l’installation des prédateurs naturels . . . . . . . . . . . . . . 86

4 4 4 5

Les étapes de construction . . . . . . . . . . . . . 59 Les périodes favorables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Les phases préparatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

8

87

Des bandes ou zones d’enherbement spontané

87

Divers refuges

87

Une mare

89

Les étapes pour construire une butte . . . . . . . . . . . 62

Des plantes aromatiques et médicinales

90

Construire une première section

64

Le renard et les autres prédateurs

L’effort de pelletage

64

Déterminer la profondeur et la largeur des allées

7

Une haie et des arbres isolés

59

Quelques astuces pour le chantier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

de lapins et de mulots

9

Travailler par sections

64

Des canards et des poules pour limiter

9

Commencer plusieurs chantiers en parallèle

65

les populations de limaces

9

Travailler avec une mini-pelleteuse

65

Des chats pour éviter la prolifération

9

Les étapes du chantier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

90

Introduire des « mégaprédateurs » domestiques . . . . . . . . . . . . . . 91

des petits rongeurs

91 92

9

Étape 1 – Désherber ou faucher la parcelle

65

Renforcer le microclimat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

9

Étape 2 – Délimiter les zones

67

Les haies et arbres isolés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

9

Étape 3 – Décaper la première épaisseur

Types de haie

93

9

de terre

67

Localisation sur le site

94

9

Étape 4 – Creuser la première allée

68

Hauteur

94

0

Étape 5 – Poser les rebords de l’allée

69

Choix d’essences

96

0

Étapes 6 et 7 – Creuser la seconde allée et mettre en forme la butte

70

0

Étape 8 – Placer les repose-pieds,

1

les planchettes et les tuyaux goutte à goutte

71

2

Étape 9 – Ajouter des structures grillagées

73

2

Schéma d’implantation

97

Acheter les arbres et arbustes

97

Protéger votre jeune plantation

97

Transformer une haie en haie fruitière

98

Les murs et murets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 Les pentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98

2

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SOMMAIRE

LES PRINCIPES DE LA CULTURE SUR BUTTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 Trois méthodes de culture . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Méthode 1 : les mélanges diversifiés et dispersés . . . . . . . . . . . 102 Description

102

Quelques repères simples pour maintenir la fertilité

103

Méthode 2 : le déplacement successif de lignes ou placettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

Repère 6 : favoriser l’accès au soleil et à la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 Le besoin de soleil

129

Le besoin de chaleur

129

Repère 7 : rechercher la qualité plutôt que la quantité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Des résultats pas toujours au rendez-vous

130

Une qualité gustative et nutritionnelle discutable

130

104

Accepter une croissance douce

131

Des besoins différents

105

Faire les bons choix

132

Associations et successions de culture

105

Prendre du recul sur les sols « pauvres »

132

Quelques repères simples pour maintenir la fertilité

106

Un sol et des plantes en bonne santé . . . . 134

Méthode 3 : l’alternance de mélanges entre deux buttes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

Repère 1 : faire de la nature une alliée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

Description

L’équilibre en action

134

Principes

107

Un nouveau caractère de jardinier

135

De la complexité à la simplicité

109

Comment se mettre en phase avec la nature ?

135

La fertilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 Repère 1 : protéger la butte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

Repère 2 : respecter une double rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138 La rotation entre les buttes

138

Les bonnes pratiques

111

Rotation au sein de chaque mélange

140

Les éléments de protection de la butte

114

Rotation à trois buttes

141

Rotation à deux fois deux buttes

141

Repère 2 : limiter les exportations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 Limiter l’arrachage des racines

117

Laisser les déchets de récolte

117

Remettre les déchets de cuisine

117

Repère 3 : composter en surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 Ne rien enfouir

118

Choisir les matériaux de couverture

118

Disposer d’un matériau pratique

122

Avant l’hiver et au printemps : permettre au sol de respirer et de se réchauffer

123

Durant la belle saison : recharger régulièrement

Repère 3 : associer les légumes entre eux et choisir leur emplacement sur la butte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 Quelques principes

141

Les associations appliquées à la butte de 1,70 m

142

Relativiser l’utilisation des associations

145

Repère 4 : faire de bonnes successions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 Repère 5 : renforcer la prévention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 Sélectionner des variétés résistantes

146

Ne pas tailler les tomates

146

S’appuyer sur l’environnement extérieur

147

la couverture

124

Arroser et irriguer à bon escient . . . . . . . . . . 148

Couvrir le sol des allées et y cultiver

125

Se passer d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

Repère 4 : maintenir la butte humide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 Repère 5 : faire un apport diversifié et régulier d’azote naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

Stratégies de mise en culture

148

Techniques de culture sans eau

149

Irriguer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149

Stocker l’azote sous une forme disponible

127

Systèmes d’arrosage

150

Les entrées de l’azote dans le « système sol »

127

Quantités d’eau

151

Limiter les apports de compost

127

Mettre en culture au bon moment

128

(6)

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SOMMAIRE

SCHÉMAS DE CULTURE

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153

Les points clefs pour réussir ses cultures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154 Cycle simple – tous niveaux . . . . . . . . . . . . 156 Dispositif de culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 Schémas de culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

Les positions pour la bande extérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195 Dos penché, jambes droites

195

Un bras en appui sur le genou

195

Avec une planche en travers de l’allée

196

Avec un tabouret

196

À genoux dans l’allée

196

Les positions pour le grillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196

Mélanges cultivés

157

Première année du cycle

158

À genoux dans l’allée

196

Deuxième année du cycle

162

Debout dans l’allée

196

Troisième année

162

Alternatives aux vesces, fèves et pois . . . . . 197

Créer vos propres variations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164

Pour la vesce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198

Cycle amélioré en extérieur . . . . . . . . . . . . 165 Dispositif de culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 Longueur de la butte

165

Schéma d’installation

166

Schémas de culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 Mélanges cultivés

167

Période septembre-octobre de la première année

La gesse

199

La phacélie

199

La moutarde blanche

199

Le seigle

199

Pour les fèves et pois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199 Phacélie, moutarde blanche et seigle

199

Le lupin

200

de culture

168

La féverole

200

Périodes suivantes sur deux années complètes

169

Le cas du trèfle blanc

200

Troisième année et années suivantes

177

Remèdes aux problèmes rencontrés . . . . . . . 201

Schéma d’une butte vierge à reproduire . . . . . . . 179

Semer en sol non labouré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201

Cycle amélioré sous abri . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180 Différents niveaux de protection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180 Le voile, une protection minimale

180

Les serres

180

Schémas de culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182 Mélanges cultivés

182

Première année du cycle

183

Deuxième année

188

Troisième année et années suivantes

188

CONSEILS PRATIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 Huit étapes pour concevoir son potager . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .192 Les positions ergonomiques de travail . . . . . 194 Les positions pour la bande de sommet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194 En appui sur le repose-pieds

194

En appui sur le bord de la butte

194

Les positions pour la bande intermédiaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194 Avec une planche en travers de l’allée

195

À genoux dans l’allée

195

En appui sur le repose-pieds

195

Semis avec préparation d’un lit de terre

201

Semis sous couche de compost

202

Semis de surface sous couvert végétal

202

Trop faible croissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 Cas particulier des choux

202

Causes de pertes réelles ou apparentes de fertilité 203 Remèdes

203

Compactage de la butte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 Causes

204

Remèdes

205

Présence de maladies et ravageurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205 La première année

206

Régulation des limaces et des escargots

206

Régulation des pucerons sur les fèves

208

Régulation des mulots et autres rongeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209 Ne jamais intervenir sur les cloportes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210 Le cas des courgettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210 Envahissement de certaines cultures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211

ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212 (7)

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AVANT-PROPOS Il existe de nombreuses pratiques de culture sur butte. Celle que je présente dans ce livre est le fruit de dix années d’expérimentations personnelles et d’apprentissages auprès d’autres personnes via des lectures, des rencontres… Ce travail débuta en 2003, d’abord en tant que jardinier, puis, depuis 2005, en tant que maraîcher au sein de ma ferme expérimentale Au Petit Colibri (http://aupetitcolibri.free.fr). La pratique des cultures associées convient aussi bien aux jardins classiques sur sol plat qu’aux jardins avec buttes. Mais le fait de cultiver sur butte apporte des avantages supplémentaires que vous trouverez décrits dans cet ouvrage. Ce livre s’adresse aux jardiniers, expérimentés et débutants. Pour la culture professionnelle, il me faudra écrire un second ouvrage afin d’approfondir tout ce qu’implique ce niveau de compétence. En attendant, ce livre pose déjà les repères de ma pratique actuelle qui peuvent, me semble-t-il, intéresser des personnes souhaitant démarrer une culture professionnelle non mécanisée de légumes « au naturel » sur 1 000 à 4 000 m².

Objectifs de recherche Au fil des ans, la forme, les dimensions de la butte, et ma façon de cultiver ont beaucoup évolué pour mieux correspondre à mes besoins et à mon contexte. Les résultats ont atteint aujourd’hui un niveau qui me satisfait. Il s’agissait alors notamment de : • gagner du temps : pas de labour, pas de traitement ou purin, désherbage réduit, semer rapidement pour les grandes surfaces, réduire les déplacements ; • améliorer le confort du dos et des genoux ; • gagner en espace de culture par rapport aux largeurs classiques de 1,20 m ; • simplifier ma pratique au quotidien tout en conservant l’utilisation des associations de cultures, la rotation des cultures, la diversité des récoltes et l’accompagnement de processus biologiques complexes propres aux sols vivants ; • réduire les coûts et les dépendances : pas ou peu de machine, pas ou peu de compost, produire facilement tout ou partie de la fertilité sur site sans fumier (absence d’animaux) ; • être le moins en conflit possible avec l’environnement naturel du site, le rejoindre, l’accompagner, vivre avec, tout en affirmant ma présence, mes besoins ; • être davantage autonome, tout en excluant une démarche d’autarcie. Bien que la culture sur butte et les différentes techniques associées exigent un nouvel apprentissage du fait qu’elles bousculent les repères habituels, leur ergonomie, leur efficacité et la beauté qui s’en dégagent offrent de nouvelles perspectives enthousiasmantes capables de transformer notre rapport à la nature et d’amener davantage de personnes à jardiner.

Les guides sur le chemin Au fil de mes lectures, rencontres et expérimentations, j’alimente et remets en question régulièrement l’image que je me fais du fonctionnement de la

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AVANT-PROPOS nature. Les explications de ce livre ne sont donc pas « la vérité » mais un « concept personnel » qui tente de s’en approcher. À chacun de poursuivre sa propre compréhension, j’espère que la mienne vous sera bénéfique. Voici des chercheurs et agriculteurs qui m’ont inspiré et que je vous recommande : Masanobu Fukuoka, Claude Bourguignon, Gilles Lemieux, Emilia Hazelip, Marc Bonfils, Bill Mollison, Sepp Holzer, Robert Hart, Patrick Whitefield, Gertrud Franck, Jean Pain, Jean-Marie Lespinasse, Magda Haase, Jean-Paul Thorez, Gérard Ducerf. Ce sont autant de mots clefs pour vos recherches sur Internet ! Nous devons aussi devenir nos propres guides. Nous avons tant de choses à apprendre pour réellement fonctionner avec la nature et non contre elle. Cela demandera également du temps pour réparer les dégâts de l’ère chimique. Alors devenons nos propres chercheurs, patients et généreux, au lieu d’être de simples consommateurs exigeant des solutions immédiates sans prendre la mesure des lourdes conséquences de ce qui s’est passé pendant les 60 dernières années. Toutefois, j’ai, pour ma part, eu tort de blâmer les anciennes générations lorsque j’ai découvert la réalité de la situation, car c’est l’humanité elle-même qui est en cause. Nous aurions sans doute fait les mêmes erreurs à leur place, notre conscience d’aujourd’hui repose sur leurs erreurs passées. Ainsi, l’humanité devait, semble-t-il, passer par l’impasse destructrice de la culture chimique, de la consommation à outrance des ressources non renouvelables des forêts, de l’eau douce, de la mer… sa propre mise en danger pour voir en face l’inutilité de son combat contre la nature. Refusions-nous de prendre conscience de notre lien d’interdépendance avec la Terre ? Aujourd’hui, loin d’opposer les générations, je rêve qu’elles s’épaulent pour sortir tout le monde de l’impasse. La première des choses est d’assumer tous ensemble ce qui a été fait et d’en voir le positif : l’humanité grandit, ses erreurs lui servent de guide. Alors suivons-le !

Au Petit Colibri Vous êtes nombreux à vouloir venir visiter ma ferme. Hélas, elle est aujourd’hui mise en danger, les cultures commerciales et le développement du site ont été stoppés après deux années seulement, du fait de l’opposition de la municipalité qui ne souhaite pas la voir se développer. La situation s’est même aggravée lorsque la municipalité, qui n’a jamais accepté de venir me visiter, a fini par déclasser mon site en 2008 par le biais de son document d’urbanisme (PLU), le passant de zone agricole à zone naturelle pour y interdire toute construction. Rien ne l’y obligeait et cette décision fut prise contre les avis officiels de la chambre d’agriculture, du commissaire enquêteur en charge de l’enquête publique du PLU, de la Direction régionale de l’environnement (DIREN), de l’association charentaise de protection de la nature et d’éducation à l’environnement (Charente Nature), et ce, malgré le soutien de politiques, du conseil général, du conseil régional et de nombreux citoyens, tous reconnaissant l’intérêt du projet et la compatibilité avec les projets de la commune. Même la préfecture, pourtant aujourd’hui muselée par la loi de décentralisation qui lui interdit d’intervenir dans les affaires d’une commune, tenta de son propre chef une médiation. En vain.

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AVANT-PROPOS Aujourd’hui encore, je ne connais pas les vraies raisons de cette opposition sourde et, après avoir usé de toutes les voies de la médiation, j’ai dû me résigner en 2009 à engager une démarche juridique afin que soit reconnu l’abus de pouvoir. Mais ceci est un chemin particulièrement long et si peu courtois. J’entrevois encore quelques possibilités de médiations futures pour éviter un résultat de justice qui, bien qu’en ma faveur, n’en sera pas moins un échec d’un point de vue humain. Cela me désole profondément. Si vous souhaitez mieux comprendre ce conflit, lire les avis des officiels, les nombreux articles de presse et me soutenir, je vous invite à vous rendre sur mon site Internet (http://aupetitcolibri.free.fr). Ma ferme est donc en friche, ce qui, visuellement, est catastrophique ; mais on peut aussi le considérer positivement, cela rend service à la biodiversité et améliore l’état de mon sol d’année en année. Il faut juste éviter le départ en forêt, du moins l’encadrer pour qu’il soit positif. Par ailleurs, c’est en quelque sorte le conflit avec la mairie qui m’a donné le temps de mener différentes expérimentations pour approfondir mes méthodes de culture et pour rédiger ce livre : une autre façon de voir et d’accepter positivement la situation !

Aujourd’hui En parallèle de mes recherches agricoles et en attendant de pouvoir reprendre la construction de ma ferme, je me rémunère en témoignant de mes résultats à la demande d’organismes de formation, en aidant à la création de fermes ou de projets de culture de particuliers et en éditant au sein de mon association Imagine Un Colibri des livres dans le domaine du jardinage et de l’agriculture. Vous les trouverez en vente sur mon site Internet. J’ai accepté l’invitation des éditions Rustica, qui avait envie d’intégrer un livre sur la culture sur butte à leur catalogue, en espérant faire connaître à un plus grand nombre cette façon de cultiver. De plus, même si mon site Internet se fait déjà l’écho de mes résultats agricoles, ce livre m’offre la possibilité de mieux répondre aux nombreuses questions que je reçois. Alors, bonne lecture !

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LA DÉMARCHE PERMACULTURELLE

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UNE PHILOSOPHIE GLOBALE DU VIVANT Un sol est vivant ! Comment fonctionne-t-il ? Quelles sont les implications pour nous, jardiniers, agriculteurs ?

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LES TRANSFORMATIONS DANS LE MONDE VIVANT Chaque être vivant est un transformateur : c’est l’un des points fondamentaux dans mon approche du fonctionnement de la fertilité naturelle. J’en déduis qu’il est possible, comme en forêt, de n’apporter aucune fertilité de l’extérieur si l’on sait jouer avec la nature du lieu.

Quelques transformateurs Les œufs contiennent des protéines diversifiées qui ne sont pourtant pas présentes dans l’alimentation de la poule. Cette dernière les fabrique. Le corps même de l’oiseau ainsi que ses déjections contiennent des molécules qui ne sont pas présentes dans son alimentation. La poule est un merveilleux transformateur. Dans le monde végétal, une plante aromatique élaborera des molécules médicinales que ne produira pas une salade. Des molécules nouvelles sont ainsi créées par tous les êtres vivants, de la bactérie

à l’éléphant, y compris par nous-mêmes : le corps de chaque individu est porteur de molécules qui ne seront disponibles qu’à sa mort, lors du processus de biodégradation.

Des besoins et des ressources complémentaires Les grandes ressources naturelles • Le soleil, notre principale source d’énergie. • La roche, principale réserve de minéraux et oligoéléments (cuivre, magnésium, fer, calcium, potassium, phosphore, etc.).

>> Le cloporte est un atout dans la chaîne alimentaire puisqu’il est l’un des rares organismes – avec les champignons, les termites… – capables de transformer le bois. Grâce à ses déjections, à ses restes de repas ou à son corps après sa mort, d’autres organismes pourront s’alimenter. Il est présent dans mes buttes où il décompose les débris végétaux grossiers de la couverture.

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LES TRANSFORMATIONS DANS LE MONDE VIVANT • L’atmosphère, principale source d’azote, apportant aussi du carbone et de l’oxygène, constituants du gaz carbonique (CO2) absorbé par les plantes, et de l’hydrogène qui, avec l’oxygène, constitue l’humidité dans l’atmosphère (H2O). • Les océans et autres étendues d’eau, à ciel ouvert ou souterraines, principales ressources en eau qui constitue de 70 à 90 % de la majorité des êtres vivants. C’est donc aussi la principale réserve en oxygène et hydrogène sur Terre.

Comment accéder à ces ressources ? Chaque être vivant a développé des « compétences » différentes de celles de son voisin pour se procurer l’énergie du soleil : le lion l’obtient en mangeant la gazelle, qui a obtenu cette énergie de l’herbe, laquelle l’a obtenue directement du soleil. De même pour les minéraux : il y a ceux qui parviennent à les prélever directement de la roche (des bactéries, par exemple) et ceux qui ont besoin d’une chaîne d’acteurs intermédiaires pour pouvoir en profiter. Il y a donc une interdépendance : en consommant les produits de l’un et en les restituant à un autre, chaque être vivant complète ses besoins en même temps que ceux d’un autre. Tous participent à une chaîne de transformations qui soutient l’existence d’innombrables formes de vie. Voyons pour nos légumes : ils captent leur énergie du soleil grâce à la photosynthèse qui leur permet également de récupérer le carbone et l’oxygène contenus dans les molécules de gaz carbonique (CO2) et qui, selon Claude Bourguignon, constituent près de 88 % de leur masse sèche. L’eau (H2O) du sol leur est facilement accessible par leur propre moyen tant qu’elle ne vient pas à manquer et constitue d’ailleurs la plus grande partie de leur masse totale avant séchage, comme pour la majorité des êtres vivants. Les végétaux utilisent le processus de la photosynthèse pour retirer l’hydrogène

de l’eau, ce qui, en même temps, libère de l’oxygène dans l’atmosphère. L’hydrogène est un constituant essentiel pour la création de leurs molécules et constitue près de 6 % de leur masse sèche. Ainsi, carbone, oxygène, hydrogène représentent à eux seuls environ 94 % de leur masse sèche et sont facilement accessibles aux plantes.

Les ressources difficiles d’accès pour les plantes Le reste des éléments, dont l’azote de l’atmosphère et les minéraux du sol, ne constitue qu’une infime partie des plantes. La plupart d’entre eux leur sont inaccessibles par leurs propres moyens. Nos légumes ne savent généralement pas attaquer la roche ni capter directement l’azote de l’air. Leurs capacités sont aussi réduites par la faible profondeur de leurs racines. Ces minéraux peuvent leur parvenir de différentes façons, par exemple : • Par les bactéries et les arbres : c’est grâce à certaines bactéries du soussol qui vivent à l’abri de l’oxygène de l’air et au contact de la roche que des minéraux vont être extraits de celle-ci. Ils sont ensuite remontés vers la surface en direction des racines des plantes, soit directement, via le sol, soit indirectement, par l’intermédiaire des arbres dont les racines profondes atteignent la roche du sous-sol pour consommer les minéraux libérés par les bactéries. Ainsi, l’arbre peut « consommer » la roche qu’il va restituer à la surface du sol sous forme de feuilles, de fruits, de branches, d’écorce, de racines superficielles mortes, etc. Leur biodégradation par des macro- et microorganismes du sol (rongeurs, cloportes, vers de terre, champignons, bactéries de surface…) restituera les minéraux au sol. Puis des micro-organismes spécifiques de la rhizosphère des plantes,(environnement entourant leurs racines),les transformeront en minéraux organiques assimilables en échange de sucres (énergie) exsudés

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UNE PHILOSOPHIE GLOBALE DU VIVANT par les racines des plantes. L’arbre intercepte aussi les minéraux de la couche superficielle du sol qui sont emportés vers les profondeurs par les pluies, et les restitue de la même façon. L’ALIMENTATION DE LA PLANTE PAR LA VIE DU SOL La plante prépare des substances lors du processus de photosynthèse, dont certaines vont être transmises aux organismes du sol afin de les stimuler et les nourrir.

La rhizosphère est le lieu d’échanges intenses entre la vie du sol et les racines.

En retour, la plante obtient une protection contre ses parasites et les nutriments qu’elle ne peut obtenir seule.

C’est là, en présence d’humidité, que les bactéries solubilisent les minéraux pour les rendre assimilables par la plante.

• Par des plantes aux puissantes racines : véritable « pompe », la consoude est ainsi capable d’extraire en profondeur, toujours par l’intermédiaire de bactéries, une bonne quantité de potassium (et d’autres minéraux) inaccessible à de nombreux autres végétaux. Épandre des feuilles de consoude à la surface du sol achève le processus de remontée et rend le potassium disponible pour la création d’un substrat fertile pour nos légumes dont les racines sont moins profondes ou moins efficaces.

POUR APPROFONDIR Voir le tableau p. 115 qui présente quelques autres plantes aux racines très profondes.

• Par les déchets des autres plantes : racines, feuilles, graines… seront recyclées de la même façon que ceux de l’arbre. Il ne s’agit pas ici d’un apport supplémentaire de minéraux, mais d’une restitution.

• Par des organismes spécifiques, en particulier dans le cas de l’azote, abondant dans l’atmosphère (80 %) et rare dans le sol. Transformateurs essentiels, plusieurs groupes de bactéries sont en effet capables de capter l’azote de l’air circulant dans les microporosités du sol, d’où la nécessité d’avoir un sol microaéré. Elles s’en servent alors pour ellesmêmes (l’azote constitue la base des protéines) ou le transmettent à d’autres. Cette transmission d’un azote devenu assimilable se fait involontairement (la bactérie arrive en fin de cycle de vie ou se fait manger) ou volontairement au travers d’échanges symbiotiques avec certaines plantes. Ces plantes appartiennent notamment à la famille des légumineuses : fève, pois, haricot, luzerne, trèfle, mélilot, etc. En échange, elles apportent aux bactéries de l’énergie. À leur mort, mais déjà lors de leur cycle de vie, l’azote sera restitué directement dans le sol ou sous forme de produits dérivés : feuilles, graines, racines, etc. Par le jeu de la biodégradation et de transformations successives, cet azote deviendra accessible à nos légumes qui ne savent pas créer de telles symbioses.

POUR APPROFONDIR Voir la partie La fertilité, p. 110.

Ainsi, la culture de plantes de la famille des légumineuses parmi les autres légumes est l’une des façons d’enrichir le sol en captant un azote atmosphérique présent en abondance mais initialement inassimilable. Nous-mêmes respirons cet azote sans en profiter. Certaines symbioses apportent davantage de bénéfices, puisque dans le cas des champignons par exemple, ces derniers sont capables de transmettre aux plantes de l’eau et des molécules « médicinales ».

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LES TRANSFORMATIONS DANS LE MONDE VIVANT SE TRANSFORMER ENSEMBLE Les « transformations » se succèdent dans le monde vivant pour créer la vie à partir de l’atmosphère, d’une roche, d’un rayon de soleil et d’une goutte d’eau ! La chaîne alimentaire ne se résume donc pas à la formule « manger et être mangé », il s’agit aussi et surtout de « se transformer ensemble ». ÉLÉMENTS CLEFS DU CYCLE DES VÉGÉTAUX Azote (N) À 80 % dans l’atmosphère, il constitue 2,5 % environ de la masse sèche des plantes. ÉNERGIE Hydrogène (H2O)

Carbone et Oxygène (CO2)

94 % de la masse sèche des plantes

Une chaîne alimentaire pour se transformer ensemble.

ROCHE

EAU

Minéraux autres que l’azote, soit 2,5 % environ de la masse sèche des plantes.

Constitue souvent plus de 70 % d’une masse vivante.

L’approche globale de Masanobu Fukuoka Nous pourrions parler des heures des interconnexions favorables, ou défavorables, du monde vivant. Mais cela ne suffirait pas à en dresser une liste exhaustive tant elles semblent en nombre infini et pour certaines insondables et si subtiles. C’est là, me semble-t-il, l’une des prises de conscience du microbiologiste et agriculteur japonais Masanobu Fukuoka. Ainsi, tout en cherchant à toujours mieux connaître cet univers complexe, il semble difficile de prétendre en saisir la totalité, et vain de penser le recréer par nos seuls moyens. Or, pour Masanobu Fukuoka, la nature sait déjà fonctionner parfaitement toute seule ! Il suffirait

simplement à l’agriculteur et au jardinier de respecter et de favoriser les conditions d’exercice des êtres vivants autour de nos cultures, sans avoir besoin d’en maîtriser le moindre aspect, puisque la nature « sait faire ». S’ajoute une autre attitude fondamentale : avant d’agir, rechercher en premier lieu ce que l’on peut arrêter de faire. C’est ce que Masanobu Fukuoka nomme l’agriculture du « non agir ». À ne pas confondre avec « rester chez soi en attendant que ça pousse ». Il s’agit de cultiver aussi simplement que possible dans l’environnement naturel en coopérant avec lui, plutôt que d’appliquer des techniques toujours plus complexes qui remplacent la nature et créent le désordre.

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UNE PHILOSOPHIE GLOBALE DU VIVANT

La voie des engrais chimiques Le principe des engrais chimiques Par la voie des engrais chimiques, du labour, des pesticides, des fongicides… et aujourd’hui des OGM, nous cherchons à créer « une autre nature ». Avec les engrais chimiques, nous sommes parvenus à fournir aux plantes les trois minéraux qu’elles consomment le plus (azote, phosphore et potasse – N, P et K). Ils arrivent aux plantes sous une forme directement assimilable, remplaçant ainsi les « compétences » des différents organismes du sol. Du fait de l’action des engrais, la plante est « obligée » d’assimiler en grande quantité les minéraux apportés, parfois sans commune mesure avec ses besoins. Alors, afin de ne pas en mourir, elle absorbe de grandes quantités d’eau, donnant ainsi tous les signes d’une croissance rapide (une salade à maturité en à peine un mois n’ayant pas nécessité un sol pleinement vivant).

Les conséquences sur l’environnement Mais ce beau résultat devient de plus en plus difficile à maintenir au fil des

années. Les rendements stagnent, voire régressent, les plantes sont de plus en plus malades. On doit alors faire appel à des pesticides et à des fongicides pour tuer les « envahisseurs » qui apparaissent. Car la biologie des plantes est très affaiblie. D’année en année, la terre s’épuise en certains minéraux puisqu’elle ne reçoit rien d’autres que N, P et K, ce qui crée notamment des carences pour les plantes. Le sol est tout simplement en train de mourir et les plantes avec (serons-nous les prochains sur la liste ?) : les « compétences » des micro-organismes disparaissent, les plantes ne peuvent que s’en remettre aux seuls soins de leur cultivateur…

Pourquoi le sol meurt-il ? ➜ Par l’absence de coopération L’agriculteur « chimique » choisit souvent d’exploiter une parcelle en monoculture (éradication de la moindre herbe et semis d’une seule variété de plante). De plus, il pratique peu, mal ou pas du tout la diversification des cultures d’une année sur l’autre. Si bien qu’il cultive par exemple exclusivement du blé, sans la présence d’aucune autre plante (sauvage

COMPARAISON ENTRE ALIMENTATION NATURELLE ET CHIMIQUE

Apports d’engrais chimiques.

Apports d’azote par la culture de plantes fixatrices.

N P

Apports par la litière. K

Alimentation « naturelle », au rythme et selon les spécificités du sol. Structuration du sol par les organismes et les racines.

Les substances sont déjà assimilables, forcent le rythme de la plante et gênent la collaboration avec les organismes. Perte de la structure naturelle du sol, obligation de labourer. Pollution des sous-sols et apprauvissement de la terre.

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LES TRANSFORMATIONS DANS LE MONDE VIVANT ou cultivée). En conséquence, les populations d’organismes du sol qui ne rencontrent plus de plantes avec lesquelles entretenir des échanges symbiotiques ne peuvent maintenir leur présence ni, par conséquent, participer à d’autres échanges ou à une chaîne de transformations qui auraient pu bénéficier au blé. C’est donc tout l’univers du vivant qui s’écroule d’année en année, du simple fait d’un appauvrissement relationnel.

Une grande majorité des êtres vivants du sol sont tués par les produits déversés (même les engrais chimiques azotés tuent les vers de terre), par le labour, leur exposition aux UV du soleil lors de la mise à nu du sol, etc. D’après Claude Bourguignon, 90 % des champignons microscopiques du sol seraient bénéfiques aux plantes. Or, les fongicides, biologiques ou non, ne font guère de différence entre les bons et les mauvais champignons…

Le jardinier au sein de la cocréation La vie, c’est une histoire à plusieurs.

Trouver sa place… Il s’agit simplement d’entrer dans la chaîne des transformateurs, de faire sa place sans prendre toute la place, en comprenant l’interdépendance qui nous relie aux autres acteurs. Le jardinier n’est pas inutile ! Il peut aider le développement et l’expression de nombreuses formes de vie qui, en retour, lui rendront service. Disposer d’un nid solide et bien placé permettra aux mésanges de rester à demeure, protégées des chats. De leur côté, elles mangeront les chenilles dans vos arbres et vos choux. L’installation d’une haie produira des feuilles que vous pourrez épandre au pied de vos cultures pour rendre service aux vers de terre qui en ont besoin pour se nourrir. En retour, ceux-ci « laboureront » le sol, le rendant

perméable à l’air et à l’eau, et enclencheront une chaîne de transformations qui aboutira à la transmission de minéraux aux légumes.

… en harmonie avec la nature Grâce à sa force, à son agilité, à son intelligence, le jardinier peut agir au bénéfice des acteurs naturels déjà en place. Ensemble, ils peuvent complexifier le monde et ainsi éviter le recours au labour, aux traitements, biologiques ou chimiques, aux engrais préparés provenant de l’extérieur de la parcelle, etc. L’art du jardinier écologique est sans aucun doute pour moi l’art de cocréer avec les acteurs déjà en place. Nous pouvons tous constater l’énorme créativité qui émerge de la nature. Les formes et les rythmes de vie sont étonnamment variés. Ainsi, à moins d’en limiter les possibilités en continuant à stériliser nos champs et en réduisant la diversité de nos semences au profit de quelques sélections, sans même parler de celles « trafiquées », nous ne pouvons maîtriser tout ce qui s’y passe.

>>

➜ Par une mise à mort directe

Les araignées tiennent une place importante dans l’environnement naturel. Leur présence peut être associée au retour de la diversité dans la chaîne alimentaire.

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LE CHOIX DE LA CULTURE SUR BUTTE L’expression « culture sur butte » a un sens très général. Elle ne précise ni la forme de la butte, ni sa constitution interne, ni la façon d’y cultiver les légumes. Tout au plus nous indique-t-elle qu’il s’agit d’utiliser une surface volontairement surélevée par rapport au niveau habituel du sol.

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POURQUOI CULTIVER SUR BUTTE ? Les avantages et inconvénients de ce mode de culture dépendent tout autant de la forme de la butte que de la pratique culturale qu’on lui applique.

Les avantages de ma pratique sur butte de 1,70 m de large

>>

En choisissant de développer une pratique de culture propre à mes besoins et en l’adaptant à une butte ergonomique de 1,70 m de large, j’ai trouvé plusieurs avantages spécifiques :

• Pas ou peu de travail du sol (arrêt du labour grâce notamment à l’activité biologique intense du sol stimulée par le système de culture). • Nette diminution du désherbage dès la deuxième année de culture, grâce notamment au non-retournement du sol, à une couverture permanente (par les cultures et un paillis) et grâce à des successions rapides de cultures. Il n’est pas nécessaire de sarcler, l’arrachage est simple à faire. Par ailleurs, le désherbage est facilité par la surélévation qui met les herbes à notre portée. De plus, grâce aux bords droits de la butte, les herbes sont acceptées dans les allées et deviennent un avantage pour les cultures (matériau pour alimenter le paillis, biodiversité). • Amélioration d’année en année de la fertilité et de la santé du sol, sans utilisation permanente de fumier, compost ou autres engrais préparés, chimiques ou bio. La butte devient un

Butte à bords droits. Deuxième année de culture.

LES AVANTAGES COMMUNS À TOUTES LES BUTTES Lorsque votre choix de butte est bien adapté à votre situation, la culture sur butte peut être le moyen d’améliorer les conditions de culture avec : • Plus de hauteur de terre pour les racines et pour y stocker davantage de fertilité (voir action des vers de terre représentée par le dessin p. 31). • Un système de drainage efficace en conditions trop humides (moins de maladies). • Une meilleure ergonomie de travail (toutes les buttes ne se valent pas). • Une meilleure captation des rayons solaires (réchauffement au printemps). • Une plus grande capacité du sol à respirer (échanges gazeux avec l’atmosphère). • Moins de concurrence des systèmes racinaires des arbres à proximité (niveau de sol différent). • La possibilité de changer la nature de votre sol à la construction de la butte. • La culture sur butte, c’est aussi un atout esthétique dans le paysage, d’autant qu’on peut donner aux buttes des formes très originales vues du ciel.

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POURQUOI CULTIVER SUR BUTTE ? système autofertile qui « digère » les matériaux sous terre (racines mortes des cultures) ou déposés à sa surface (déchets de culture, paille, feuilles, rameaux de bois, etc.) Les populations de microorganismes se diversifient et augmentent leurs interactions entre elles et avec les cultures qu’elles alimentent et protègent. On fait alors appel massivement aux cultures fertilisatrices comme la fève, la luzerne, la vesce, la consoude et on cherche à limiter toute déperdition de fertilité de la butte. • Disparition des produits de traitement, biologiques ou chimiques, même si quelques actions de régulation restent nécessaires. Le système de culture soutient l’action du sol en utilisant des associations de plantes et un système de rotation. • Diminution de l’irrigation d’année en année, grâce au paillis, mais aussi à l’action des organismes du sol et des racines des plantes, qui incorporent la matière organique (elle aide à retenir l’eau) et structurent le sol (l’arrêt du labour leur permet de travailler). Même dans le cas des sols sableux où, initialement, la butte crée

un drainage non souhaité, le sol améliore significativement sa capacité de rétention en eau au fil des années. • Plus de surface de culture par rapport aux bandes classiques de 1,20 m de large.

Choisir la butte la plus adaptée à vos besoins Il est possible que la butte de 1,70 m de large ne vous convienne pas. Ne refermez pas le livre ! La méthode de culture est adaptable à différentes formes et largeurs de butte, et peut même se pratiquer sans butte ! Le choix de votre butte peut dépendre pour certains potagers du niveau de la nappe d’eau souterraine. Il dépendra aussi de l’épaisseur de terre disponible ou souhaitée, de votre énergie à collecter et mettre en forme cette terre, de la disponibilité de matériaux pour ajouter des rebords à la butte, de la forme de votre terrain, etc. Le niveau d’ergonomie que vous souhaitez atteindre entre également en ligne de compte.

DIFFÉRENTES FORMES DE BUTTES SUR SOL PLAT BUTTES SANS REBORDS

N

S

1m 50

30 1mà 1,20 m

1mà 1,20 m

1mà 1,20 m

Bombée

Plate surélevée

Cuvette

Talus

À micro-climat renforcé

BUTTES À BORDS MAINTENUS

Repose-pieds 60 10

50

> 40

40

≈65

40

70

1mà 1,20 m

1mà 1,20 m

1mà 1,20 m

1,70 m

Bombée à petit rebord

Plan de travail

Trapèze

1,70 m à deux pentes douces

70 à 90 2m Plan de travail large

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LE CHOIX DE LA CULTURE SUR BUTTE FORMES DE BUTTES ADAPTÉES AUX PENTES >> Un modèle de butte pour terrain très pentu.

Butte

Point repère Allée

L

Repose-pieds (rondin de bois) H = 45 cm

Butte A1

Allée L

Pen te

L =1m A = 50 cm minimum

2

Butte A1

Allée L L

te

A1 D1

D1

A2

Pe n

H

L 1

A2

D1

D2

D2

Cette forme de butte revient à une demi-butte de 1,70 m de large. Construisez la butte en remontant la pente : on descend la terre de l’allée supérieure pour construire la butte en cours de fabrication.

Repose-pieds

70 cm 45 cm

<< Un modèle de butte pour terrain faiblement pentu.

1m

Quelques critères de choix Il n’y a pas de butte parfaite qui puisse répondre à tous les contextes. En prenant le temps de réfléchir, vous devrez parvenir à un compromis. Pour vous aider à comprendre les enjeux qui sous-tendent le choix de chaque butte, voici quelques schémas

de situation proposés suivant différents critères. Pour chacun d’eux, entourez par exemple une ou deux buttes qui vous paraissent les plus indiquées à votre contexte et à vos objectifs, puis procédez aux ajustements nécessaires !

LA SURFACE DE CULTURE

La largeur et la forme (plate, arrondie, triangulaire…) influent sur la surface de culture disponible. 1mà 1,20 m

1mà 1,20 m

1mà 1,20 m

1,70 m

2m

0%

+ 15 à 20 %

+ 20 %

+ 40 à 50 %

+ 60 %

0 1mà 1,20 m Largeur de référence des jardins classiques.

+

Plus la butte est large, moins vous avez de buttes au potager, d’allées, de matériaux pour faire les rebords... Toutefois, les largeurs des allées ne peuvent pas faire moins de 50 cm du fait des rebords, contrairement aux jardins classiques qui peuvent parfois se contenter de 30 cm.

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POURQUOI CULTIVER SUR BUTTE ? LA GESTION DES HERBES DES ALLÉES

Les herbes extérieures à la butte n’ont qu’une envie… coloniser la butte. Les buttes aux bords droits suffisamment hauts nécessitent peu ou pas de contrôle des herbes dans les allées. Celles-ci deviennent alors un atout pour le jardinier en permettant davantage de biodiversité à proximité des buttes et en fournissant de la matière fraîche pour les couvrir.

CHOISIR SA BUTTE Huit critères pour choisir son type de butte : • La surface de culture • La gestion des herbes des allées • La protection contre l’assèchement • La profondeur de terre pour les racines et la fertilité • L’ergonomie • Le réchauffement au printemps • L’oxygénation • La protection contre l’humidité

Luzerne = Barrière face aux herbes

80

40

0

+ Les herbes ne sont pas assez hautes pour grainer sur la butte.

LA COLLECTE DE L’EAU DE PLUIE

L’apport des pluies est fonction de la forme de la butte et de la couverture choisie. L’humidité remonte par capillarité. Le type de terre (argileuse, sableuse…) joue sur la capacité de stockage de l’eau.

0

+ Paillis épais effet de « toit de chaume »

Pente raide

Forme plate ou peu pentue

Forme creuse

LA PROFONDEUR DE TERRE POUR LES RACINES ET LA FERTILITÉ

L’épaisseur totale de terre offre plus ou moins de place aux racines et plus ou moins de capacité de stockage des éléments nutritifs dans le sol. Allées creusées

+ 20 cm

+ 30 cm

Terre rapportée de l’extérieur

70 cm

70 cm

80 cm Sol initial +

Pas de changement

Ici, la terre des allées sert à augmenter la hauteur de la butte et donc la profondeur pour les racines.

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LE CHOIX DE LA CULTURE SUR BUTTE L’ERGONOMIE

L’importance de ce critère dépend du temps consacré au potager et de l’état de votre dos et de vos genoux. Le résultat sera aussi bien sûr fonction de l’effort que vous êtes prêt à consacrer à la construction de votre butte… Plus vous voulez favoriser l’ergonomie, plus il y a d’efforts à fournir ! Repose-pieds spécifique à cette forme de butte.

30 cm

> 40 cm

50 cm

70 cm 0

45 cm

1,70 m

90 cm + 2m Hauteur : 70 cm minimum 90 cm dans l’idéal

Largeur limitée à 1 m (voire 1,20 m)

Le gain d’ergonomie permet d’augmenter la largeur de la butte.

LE RÉCHAUFFEMENT AU PRINTEMPS

La terre doit se réchauffer au printemps pour faciliter la reprise de l’activité biologique du sol. L’exposition au soleil et l’épaisseur de la couverture jouent un grand rôle. Le réchauffement a aussi lieu de l’intérieur par l’activité des organismes. On les maintient en activité, par exemple en leur donnant des matières biodégradables qu’ils viennent chercher en surface de la butte lors de sa création. D’où l’importance d’avoir aussi une bonne surface d’échanges gazeux avec l’atmosphère. Augmentation de la surface exposée. Les rebords participent aussi au réchauffement.

Grande surface orientée plein sud sud

sud Couverture < 2 cm et si possible de couleur foncée

Microclimat pour culture dans les allées sud

0 Rebord étanche à l’air et trop épais (trop long à réchauffer par le soleil printanier) et couverture (paillis) trop épaisse (> 2 cm) faisant office d’isolant empêchant le réchauffement.

Variante pour accueillir des semis +

Sans doute la meilleure si l’on peut prendre le temps d’enlever la couverture (paillis) en avril le temps du réchauffement de la masse de terre.

Allées creusées Surfaces relevées au soleil, mieux réchauffées qu’une surface horizontale.

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POURQUOI CULTIVER SUR BUTTE ? L’OXYGÉNATION

La surface d’échange gazeux avec l’atmosphère varie selon la forme et les matériaux (étanches, respirants) utilisés pour les bords et la couverture. 0

Maçonnerie

Pierres sèches

Bambous

Planche (1 seule)

Planches (plusieurs)

Branches

+

Plus la surface de contact de la butte avec l’air est importante, plus la terre et les micro-organismes sont oxygénés. Par exemple, deux petites buttes ont plus de surface d’échange qu’une grosse butte de volume équivalent. LA PROTECTION CONTRE L’HUMIDITÉ

L’humidité peut résulter de la remontée d’une nappe ou de la présence d’un sous-sol étanche ou d’une terre trop argileuse qui ne permet pas un drainage suffisant. Ici, c’est surtout le niveau de la butte par rapport au sol initial qui compte. Mais cela peut influencer votre choix quant à la forme de la butte, car, par exemple, si vous ne creusez pas d’allée, vous ne pouvez pas en réutiliser la terre pour constituer votre butte. Allée creusée sous le niveau de la nappe

1 Nappe moyennement haute au plus fort de sa remontée

Allée creusée au-dessus de la nappe + 25 cm

Sol initial 25 cm

Allée non creusée

40 cm

70 cm

0

+

Asphyxie partielle

Allée creusée sous le niveau de la nappe

2 Nappe affleurante

Allée creusée au-dessus de la nappe

Allée non creusée

+ 25 cm 0 à 25 cm

40 cm

70 cm

0

+

Asphyxie dangereuse

Allée creusée sous le niveau de la nappe

3 Inondation

Allée creusée au-dessus de la nappe

Allée non creusée

+ 25 cm 40 cm 0

70 cm +

Asphyxie à éviter absolument

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LE CHOIX DE LA CULTURE SUR BUTTE Les critères qui ont déterminé mon choix Après avoir essayé les buttes bombées (sans bords) de 1,20 m pendant deux ans, j’ai compris la nécessité pour moi d’en améliorer l’ergonomie pour soulager mon dos, mes genoux et augmenter la rapidité des mises en culture dans le cadre de mon métier. Malgré une terre très sableuse (trop séchante), la butte ergonomique de 1,70 m de large m’est apparue comme un bon compromis entre quantité de terre à trouver (le pelletage d’une seule allée de 50 cm de large me suffit pour faire une butte), effort de pelletage, surface de culture disponible sur la butte, niveau d’ergonomie et coût de fabrication.

Elle correspond bien à mon contexte : une terre profonde facile à pelleter, la possibilité de faire pousser des bambous à proximité pour maintenir, à terme, les côtés des buttes, la nécessité de rationaliser et diversifier mon espace de culture (possibilité d’associations de culture plus nombreuses en passant de 1,20 m à 1,70 m) et d’y travailler quotidiennement sans avoir recours, si possible, à des engins pour les mises en culture. Ainsi, à terme, la surface consacrée à la culture de légumes sur ce type de butte atteindra environ 4 000 m². Une autre partie sera réalisée sur les buttes à microclimat renforcé, et le reste sur sol plat ou légèrement creusé en forme de bassine (légumes vivaces, légumes non vivaces faciles à installer avec peu d’entretien).

COMPARAISON ENTRE UNE BANDE DE CULTURE CLASSIQUE ET UNE BUTTE ERGONOMIQUE DE 1,70 M Comparatif SANS BUTTE

AVEC BUTTE

Surface augmentée (air, soleil)

Repos des genoux et du dos

Drainage

Profondeur de bonne terre

Argile ou pierre Remontée capillaire 1,20 m

Jusqu’à 1,70 m

POUR APPROFONDIR Voir les solutions proposées pour Renforcer le microclimat autour des buttes, p. 93.

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LA SURFACE POUR SE NOURRIR Il n’est pas simple de la calculer puisque deux personnes du même âge peuvent consommer des quantités bien différentes de légumes… Par ailleurs, le nombre de repas pris à la maison varie d’une famille à l’autre : vos enfants peuvent manger le midi à la cantine et votre conjoint(e) au restaurant de l’entreprise, ou bien tout ce beau monde rentre chaque midi à la maison…

La surface pour débuter Pour une famille de trois personnes, deux buttes de 3 m de long pour commencer peuvent suffire aux moins gourmands. Mais il vaut mieux prévoir pour la suite une surface d’environ 40 m², soit par exemple deux buttes de 1,70 m de large, d’environ 10 à 12 m de long. Si les deux buttes sont construites l’une à côté de l’autre, on peut y inclure deux à trois structures grillagées passant de l’une à l’autre au-dessus de l’allée pour les légumes grimpants. Les allées peuvent servir à la culture de pommes de terre et de vivaces aux systèmes racinaires puissants telles que artichaut, blette, cassis, oseille, rhubarbe…

La surface d’autonomie Ceux qui souhaitent tenter l’autonomie sur l’année auront probablement besoin d’une surface avoisinant les 100 m². Cela

correspond à environ 60 m de butte de 1,70 m de large. On peut s’organiser par exemple avec six buttes de 12,40 m de long (chacune possédant trois structures grillagées). Cinq buttes auraient suffi pour atteindre la surface, mais il est préférable d’en avoir un nombre paire si vous voulez appliquer une alternance de culture entre deux buttes A et B, comme cela vous sera présenté dans la suite du livre. En comptant les petites allées de 50 cm de large entre les buttes et les grandes allées de 1,50 m de large aux extrémités, cela demandera à peu près 200 m² de surface d’installation.

La surface pour une petite ferme diversifiée Un maraîcher soucieux de fournir une base alimentaire à 20-30 familles pourra évaluer autour de 1 000 à 4 000 m² la surface de buttes nécessaire. Mais cela dépendra beaucoup de la technique

>> Votre surface sera d’autant plus réduite et facile à gérer avec des légumes qui repoussent après récolte. Il suffit de couper suffisamment audessus des racines : ici une blette. Même chose avec le poireau.

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LA SURFACE POUR SE NOURRIR de culture utilisée et des objectifs visés. Car en réalité, « nourrir » 20 familles exige davantage que des légumes : des fruits, des œufs, de la farine, du pain… Ainsi, il semble judicieux d’associer à une petite surface de buttes, une surface consacrée aux fruits et petits fruits de 3 000 à 10 000 m² (1 ha), une surface de pâture pour 20 à 30 poules pondeuses (elles peuvent pâturer sous tout ou partie des fruitiers), une surface de céréales de 5 000 à 20 000 m² (2 ha), une surface de tournesol en rotation avec une partie des céréales, par exemple… Puis, à cela, on peut ajouter la transformation des productions en farine, pain, huile, confiture, sauces cuisinées, tisanes d’herbes aromatiques récoltées sur les buttes ou ailleurs sur la ferme… Tout ceci peut alors constituer le travail d’une petite ferme de 2 à 10 ha, tenue par un couple, fournissant une base alimentaire assez diversifiée

pour 20 à 30 familles fidèles chaque semaine. Le revenu serait alors complété par la vente au détail des cultures et produits transformés à d’autres clients de passage comme on le fait au marché. C’est à peu près le projet de ma ferme expérimentale Au Petit Colibri.

Commencer petit En dehors de ces repères, je conseille aux personnes inexpérimentées de se contenter les deux premières années de deux buttes de 3 m de long,soit environ 10 m² de culture. Les schémas de culture du cycle simple, p. 156, sont faits pour cela. Cela vous permettra dans un premier temps de vous former, et dans un second temps de mieux juger de la surface correspondant à vos besoins. « Commencer petit » permet de ne pas être débordé, et de s’assurer de bien meilleures chances de réussir, de prendre plaisir et d’apprendre. << Délimitation du chantier de construction des buttes : buttes, allées entre les buttes, allées parallèles aux extrémités.

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