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Vous n’avez encore jamais planté de tomates ?

Eh bien, rassurez-vous, jusqu’à la première fois, MOI NON PLUS. Et quelle ne fut ma surprise de les réussir avec une facilité déconcertante. Dès la première année, elles ont été exactement comme dans les livres de jardinage, mais en bien meilleures. C’est pour cette raison que cet ouvrage est fait, pour que les vôtres soient encore meilleures à leur tour. Ce dont je ne doute pas.

LES TOMATES ?

Xavier Mathias

LES TOMATES ? même moi, j’y arrive !

5,95€

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ORE , C N U E IS V A JAM ÊME !

M ÉLÉ T À LA

Et tout ça dans un seul tout petit livre !

Vive la mécanique moderne !

SUPP LÉM GRAT ENT U INUT IT ILE

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Sommaire

UN P OU LE PR R IX D'UN

Avertissement Chapitre I : de l’émotion à la plantation Chapitre II : une star dans un décor de rêve Chapitre III : des révélations Chapitre IV : du mystère Chapitre V : du suspens Chapitre VI : un triomphe malgré les embûches Résumé du résumé : une success story potagère Avec aussi Une annexe comme dans les vrais livres Une bibliographie inutile mais indispensable Une discographie parfois bruyante Un index super sérieux

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AVERTISSEMENT J’adore les tomates. Ah ! les tomates, incontestablement c’est ma culture fétiche. Mais autant vous le dire tout de suite afin de prévenir toute déception et réclamation ultérieures, hormis dans le sud de la France où le climat le permet, il est quand même un peu DÉRAISONNABLE de vouloir en faire pousser dans son jardin. Sans vouloir vous décourager, sachez qu’avant que nous puissions les planter, elles sont semées au chaud en février1, repiquées une à six semaines après et encore maintenues au chaud jusqu’à ce qu’enfin nous puissions les installer dans nos potagers au prix de 1 000 efforts quand il commence enfin à faire à peine meilleur. Elles occuperont alors sans vergogne une bonne moitié de notre surface cultivable disponible.

Si tout va bien, les premières commenceront à mûrir péniblement la veille de notre départ en vacances. Par contre, dès notre retour, s’ils ne sont pas malades ou anémiés par le manque d’eau, nous pourrons désherber les pieds envahis d’herbes en maudissant les oiseaux (même si vous et moi savons PARFAI-

1. C’est pour cette raison que je ne parlerai pas du semis dans cet ouvrage, ça, croyez-moi sur parole, c’est tout un bazar aussi. Les premières années, il est nettement préférable de les acheter déjà toutes faites, prêtes à planter.

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que ce sont les enfants des voisins) d’avoir dévoré la récolte pendant notre absence. Enfin, pendant le plein boum de la rentrée, entre achats scolaires et reprise du travail, nous n’aurons bien sûr pas le temps de cueillir et transformer celles qui achèvent péniblement de mûrir en grelottant. Mais quel bonheur de voir s’abîmer les dernières en se disant vivement l’année prochaine que je m’y prenne autrement ! est objectivement catastroBref, le BILAN phique. Soit. D’accord.

On peut voir les choses comme ça. Mais pardon quelle saveur ! Qu’elles sont belles et bonnes !

Qu’importe alors de savoir s’il est raisonnable ou non d’en planter comparé au plaisir de les croquer ! Entre souvenirs d’enfance et gourmandise adulte, connaissez-vous fruit plus délicieux au potager ?

TEMENT

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CHAPITRE I

OÙ L’ON APPREND QUE DERRIÈRE L’APPARENTE SIMPLICITÉ DES TOMATES, IL N’Y A FINALEMENT RIEN DE BIEN COMPLIQUÉ.

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Le pied !

Curieusement, les tomates ne poussent pas sur le tomatier, mais sur le pied de tomates. Je sais, c’est idiot mais c’est comme ça, la langue française est parfois injuste. En effet, imaginez le même principe transposé au chêne, ça nous donnerait ‘Pied de glands’. Il y a fort à parier que si on l’avait affublé d’un nom pareil, il ferait moins le majestueux le roi de la forêt.

Des vacancières venues dans votre jardin pour bronzer.

1. Cf. Annexe.

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Les joies du soleil et du grand air

Au moment de déterminer le meilleur emplacement pour installer vos tomates, pensez à ces coulis épais, ces ratatouilles que relève une pointe d’ail, etc.

Bref, pensez au soleil, installez-les comme des vacancières venues dans votre jardin pour bronzer. Attention néanmoins, si certaines variétés sont franchement juillettistes et d’autres plutôt aoûtiennes1, ne les confondez surtout pas avec des plagistes moyennes. Elles, elles détestent la promiscuité, être écrasées les unes contre les autres. Pour une culture classique, avec taille et tuteur, plantez-les à 50 cm en tous sens, pour une culture sans taille, réservez-leur 1 m².

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Passé la Sainte frousse, plantez vos tomates tout schuss

Il ne vous aura pas échappé que c’est bien sûr pour des raisons stylistiques que j’ai contractées saints de glace et lune rousse en sainte frousse : pour être efficace, un dicton météo doit bien sûr rimer, mais aussi être le plus bref possible. C’est la raison pour laquelle Passé la Sainte frousse, plantez vos tomates tout schuss me semble tout simplement excellent et que je ne me lasse pas de le répéter. Je suis très fier de moi.

Pour être efficace un dicton météo doit bien sûr rimer.

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Donc, selon les croyances populaires, les saints de glace (Mamert, Pancrace et Servais)2 ont lieu les 11, 12 et 13 mai, pendant la lune suivant celle de Pâques, celle qui s’achève autour du 20 mai, la fameuse lune rousse3. Pendant toute cette période, des gelées sont encore à craindre, avec un pic de risque pendant ces fameux 3 jours et surtout 3 nuits des saints rayés du calendrier.

Et c’est la raison pour laquelle, je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit : Passé la Sainte frousse, plantez vos tomates tout schuss4!

N’épilez plus vos plants de tomates avant de les planter

Persuadés, dans leur grande ignorance, que leur plante se néglige, nombre d’entre nous pourraient,

2. Les saints ont disparu du calendrier catholique.

3. Lune rousse est blanche, mais ce sont les plantes qui roussissent.

4. Formidable, ce dicton !

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au moment de la plantation, être tentés d’ôter les quelques poils disgracieux poussant le long de la tige de leur plant de tomate. Or, cette caractéristique ne relève pas d’un quelconque laisser-aller, bien au contraire.

Cet étrange duvet a même la particularité de se changer en racines pour peu qu’il soit en contact avec la terre, permettant alors à votre plante de mieux s’alimenter. Un phénomène également assez courant chez les humains adeptes de la barbe, qui comme

moi se servent également de ces poils pour stocker de la nourriture au cours des repas, mais de façon plus aérienne.

Revenons donc à nos tomates au pied velu : c’est pour qu’elles développent encore plus de racines qu’il est conseillé de les planter profondément.

La plantation : le bonheur est au fond du fond du fond du trou

Que doit-on mettre dans le trou de plantation des tomates ? Rien de

N'épilez plus vos plants de tomates !

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plus facile : commencez par disposer une brassée d’orties hachées. Ajoutez bien sûr un soupçon de fumier mûr mêlé à une once de compost bien décomposé. Vous devrez ensuite y mettre un doigt de terreau spécial plantation, sans oublier une pincée de poudre de testicules de bélier déshydratée mélangée à 10 grammes de corne broyée. N’hésitez pas à y adjoindre un doigt d’engrais bio spécial mes-tomatespoussent-mais-à-ce-prix-là-c’est-lamoindre-des-choses renforcé par un fragment de chapelet en matière naturelle enrobé d’une microdose de poudre de sang et d’os. Beurk mais tant pis, il faut ce qu’il faut. Le tout sera ensuite arrosé d’une rasade d’algues dessanilisées et saupoudré d’un rien d’argile verte micronisée.

En résumé, avant de planter vous pouvez y mettre à peu près tous les

amendements naturels que vous voulez, et même de la terre c’est vous dire ! De toute façon, les tomates, elles, ce qu’elles aiment c’est vous voir creuser. Comme ça, au moins elles sont sûres que la terre sera bien meuble pour leurs racines, jusqu’au fond du fond du fond du trou.

Un tuteur

Ramené à l’échelle de la vie humaine, on peut raisonnablement affirmer que les jeunes plants que nous installons correspondent, pour la tomate, au stade de l’adolescence chez l’Homo sapiens. C’est pourquoi, vos plants étant incapables de se tenir correctement eux aussi, piquets ou tuteurs sont indispensables afin d’éviter qu'ils ne s’effondrent pitoyablement en cours de culture.

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Pensez à ficher vos supports dans le sol en même temps que vous plantez vos pieds de tomates. Leur système racinaire superficiel s’étend très vite, si vous attendez quelques semaines, vous transpercerez littéralement leurs racines fraîchement émises. Ce serait pour elles source de grande douleur. Muette certes, à la différence de bien des adolescents poètes, musiciens, voire rappeurs amateurs pour les cas les plus désespérés, mais quand même…

Du simple piquet au moderne et onéreux tuteur à spirales en passant par des créations plus ou moins artistiques et efficaces avec ficelles et fils de fers qui s’emmêlent, vous ne manquerez pas de choix. À mon avis, le plus simple pour les petites quantités reste le piquet d’1,50 m de haut, enfoncé de 30 cm dans le sol.

5. Ou notre femme, ça marche aussi.

6. Ou elle, je ne voudrais surtout vexer personne.

7. Cf. note précédente, je n’ai pas encore changé d’avis.

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Attachez-les en douceur

Les tomates ont un petit côté « Attache-moi » qui n’est pas sans déplaire au jardinier. Voilà notre homme5 persuadé qu’il6 doit apporter cette infinité de petites attentions qu’il7 pense indispensable de porter quotidiennement à ses plantes. Tous ces gestes sans lesquels les adeptes de l’arrosoir et du sécateur se sentent vite aussi inutiles qu’un emballage de désherbant périmé. Attention néanmoins, les tiges fragiles des tomates supportent mal la

Les aventures de « 50 nuances de Grey au Pays des t omates ».

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contention d’attaches trop serrées, ou les matières Nylon par exemple, qui par frottement occasionnent des plaies. Naturels, compostables, raphia, sisal ou mieux encore brins d’osier permettent de faire des liens souples mais fermes à la fois : un vrai plaisir…

« À boire ou j’tue l’chien »

C’est ce que m’a confié le premier pied de tomates que j’ai planté. Je ne l’ai jamais oublié. Toujours je me souviendrai avoir perçu derrière cette apparente rudesse, une vraie terreur existentielle. Lors, depuis ce jour, après avoir mé-

Pensez à attacher vos tomates. Le reste ne nous regarde pas. nagé une petite cuvette au pied, j’octroie 5 l d’eau à chacun. Attentif, attentionné même, je les arrose copieusement sans bien sûr mouiller le feuillage, et en deux passages s’il vous plaît.

Sinon ça déborde de la cuvette, et ça me trempe les pieds. Elles, ce sont les feuilles, moi, ce sont les pieds : j’ai horreur qu’ils soient mouillés. C’est ça l’équilibre naturel au jardin.

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Résumé du chapitre précédent Les tomates qui n’aiment pas geler poussent dans de la bonne terre profonde bien arrosée au départ, avec un joli tuteur et quelques liens pas trop serrés pour les maintenir.

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CHAPITRE II OÙ LES MODESTES JARDINIERS QUE NOUS SOMMES DÉCOUVRENT LES JOIES DE LA BINETTE, SE METTENT ENFIN AU GOULOT, APPRENNENT À SE MONTRER RECONNAISSANTS AVEC LA PERFIDE ALBION, TAILLENT, PINCENT ET 1 000 AUTRES RAFFINEMENTS. Tomate_bat.indd 14

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Binez-éliminez

Îlot perdu dans un océan minéral d’acier et de béton, îlot battu par les vents de la modernité qui chaque jour un peu plus tentent de l’étouffer dans leurs tentacules de pierre, malgré la pression d’un progrès trop souvent aveugle aux joies du jardinage au grand air et sourd à la magie de ces 1 000 plantes enchanteresses qui depuis la nuit des temps ravissent petits et grands, le potager a su rester un des rares espaces de totale liberté. Pour résumer.

La preuve. Vous n’aimez pas désherber ? Pas de souci ! Vous ressentez une terrible aversion pour la binette ? Aucun problème ! La simple idée de vous mettre à quatre pattes une fois par semaine pour retirer quelques plantes indésirables vous révulse ? Libre à vous ! Rien ni personne ne vous obligera ou vous critiquera. Surtout pas moi. Et puis, si vous vous reconnaissez dans les lignes qui précèdent, vous pouvez choisir la collection de timbres ou la photo par exemple. Mais faire

Moi, mon mari, c’est la pétanque qu’il a lyrique.

C’est très pénible aussi.

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pousser des tomates, ça par contre non, ça ne va pas être possible sans un minimum de désherbage.

Donc, pour ceux qui veulent récolter un petit peu, le plus simple pour éviter de longues corvées est de passer biner à peu près une fois par semaine, depuis la plantation jusqu’au début de l’été. Puisque rien ne nous oblige à avoir un petit pota-

Puisque rien ne nous oblige à faire un potager, autant le faire bien.

ger, autant le faire bien, avec un peu d’huile de coude et surtout aucun produit chimique, bâche plastique et autres crapouilleries pleines de synthétique qui n’ont rien à faire dans un jardin.

Arroser en cours de saison

Préférez un bon bain de pied à une douche rapide.

Imaginez que nous ne fassions que des bains de pieds sans jamais prendre de douche, il y a fort à parier que rapidement les ennuis commencent : sensations d’inconfort, puis parasitisme, probablement mycoses, j’en passe et des meilleures.

Curieusement, pour les tomates c’est exactement le contraire.

Maintenez leur feuillage humide et vous allez voir les mêmes signes de mal-être : sensations d’inconfort,

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Engagez-vous, qu’ils disaient.

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