Les animaux préhistoriques

Page 1

LES ANIMAUX PRÉHISTORIQUES


Remerciements Nous remercions pour leurs précieux conseils : Dr Delphine Angst, Nathalie Bardet (directrice de recherche au CNRS, CR2P, MNHN, Paris), Gaël Clément (professeur en paléontologie, MNHN, Paris), Damien Germain (maître de conférences au MNHN, Paris), Sandrine Ladevèze (chercheur au CNRS, au centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements CR2P, Paris), Marylène Patou-Mathis (directrice de recherche au CNRS) et Romain Vullo (paléontologue, CNRS Géosciences, Rennes).


LES ANIMAUX PRÉHISTORIQUES T E X T E S A G N È S VA N D E W I E L E I L LU S T R AT I O N S F R A N C O T E M P E S TA


LES PREMIERS POISSONS Les premiers poissons, apparus il y a 530 millions d’années environ, n’avaient ni mâchoires ni nageoires paires. Pour se nourrir, ils filtraient dans l’eau de minuscules particules et se déplaçaient en remuant la queue. Les poissons cuirassés,

Le leedsichthys

couverts de plaques osseuses, furent les premiers à posséder des mâchoires sans dents. Pouvant alors se nourrir d’aliments plus gros, ils devinrent plus grands et plus mobiles. Après la disparition des poissons cuirassés, les poissons munis de mâchoires et de dents se diversifièrent.

Le dunkleosteus

Couvert d’un bouclier d’os qui protégeait toute la partie avant de son corps, ce redoutable prédateur marin de 8 m de long, vivant il y a 415 à 360 millions d’années, était pratiquement invulnérable. Pour déchiqueter ses proies, il ouvrait ses terribles mâchoires constituées de plaques osseuses tranchantes comme des lames de rasoir. Sa morsure était très puissante. Et, si l’occasion se présentait, il n’hésitait pas à dévorer ses semblables.

Le sacabambaspis

Avec sa grosse tête protégée par un bouclier osseux, ses deux petits yeux situés à l’avant de la tête et son corps sans nageoires latérales, cet étrange poisson de 25 cm de long ressemblait à un gros têtard. Il n’avait ni mâchoires ni dents et gardait toujours la bouche ouverte pour aspirer de petits organismes (plancton, algues). Il naviguait dans des eaux peu profondes, et des terminaisons nerveuses sur ses côtés lui permettaient de se repérer et de sentir d’où venaient les remous d’eau trahissant la présence possible de prédateurs. Le sacabambaspis vivait il y a 470 millions d’années. 2

Le dunkleosteus


Le leedsichthys

D’une longueur estimée à 17 m, c’est certainement le plus grand poisson osseux ayant jamais existé ! Vivant il y a 155 millions d’années dans les océans, ce géant filtrait l’eau de mer pour capturer le plancton dont il se nourrissait. Le cœlacanthe

Les cœlacanthes

Ces animaux marins au corps massif étaient en réalité plus proches des vertébrés terrestres que des poissons, car ils avaient des os articulés dans leurs nageoires paires, faisant d’elles des sortes de petits bras et de petites jambes. Les plus petits cœlacanthes mesuraient 40 cm, les plus grands pouvaient dépasser les 4 m. Alors que l’on croyait les cœlacanthes disparus, un pêcheur en captura un vivant en 1938, au large de l’Afrique du Sud. Mais le cœlacanthe actuel, connu sous le nom de latimeria, ne ressemble pas exactement à ses ancêtres.

LE TIKTAALIK Avec son long museau, ce poisson aux allures de crocodile vivait il y a 375 millions d’années dans les fonds vaseux d’environnements côtiers. Ses nageoires terminées par un court voile en éventail étaient soutenues par des os si solides que le tiktaalik devait pouvoir se hisser temporairement sur les rives pour chasser de petits animaux terrestres. Ainsi, ce poisson « à pattes » serait le plus proche parent des amphibiens, dont font partie les grenouilles.

Le cladoselache

Le cladoselache

Ce rapide nageur au corps fuselé est l’un des premiers requins connus. Il chassait, il y a 360 millions d’années, de petits poissons osseux et des arthropodes marins (voir pages 4-5). Sa mâchoire était munie de dents de 2 cm de haut, qui se renouvelaient régulièrement. Mais ses nageoires, moins mobiles que celles des requins actuels, ne lui donnaient guère de chances d’échapper au dunkleosteus, car elles ne lui permettaient pas de changer de direction brusquement. 3


ORIGINES DES REPTILES ET DES MAMMIFÈRES Il y a 315 millions d’années environ

sont apparus des animaux qui n’avaient pas besoin de retourner dans l’eau pour pondre leurs œufs comme les amphibiens. L’œuf, fait d’une coquille étanche, dure ou souple, contenait une poche où le petit baignait dans un liquide reproduisant le milieu aquatique. Aussi, grâce à cet œuf, ces vertébrés purent conquérir la terre. Parmi eux, deux grands groupes : les sauropsides, qui donnèrent naissance aux reptiles actuels, et les synapsides, qui sont à l’origine de la lignée des mammifères.

Le sarcosuchus

Aussi long qu’un bus avec ses 10 à 14 m, c’est l’un des plus grands crocodiliens de tous les temps. Amphibie, il partageait son temps entre l’eau des rivières et leurs rives. Au tableau de chasse de ce sauropside figuraient poissons, tortues, ptérosaures, crocodiles, lézards et même d’imprudents dinosaures herbivores venus s’abreuver. Il avalait ses proies sans les mâcher grâce à son énorme mâchoire garnie de 138 dents coupantes et pointues, toutes identiques. Dès qu’une dent tombait, aussitôt une autre repoussait ! Une solide armure, faite d’écailles de 30 cm, protégeait son cou, son dos et sa queue contre les prédateurs. Il vivait il y a 112 millions d’années. 8

Le postosuchus

Tel un chasseur à l’affût, le postosuchus, un sauropside qui vivait il y a 230 à 200 millions d’années, guettait le passage de grands herbivores comme le placerias. Avec ses puissantes mâchoires en forme de poignards, ce grand carnivore de 4,50 m de long arrachait de grands lambeaux de chair à ses victimes. Lui-même était protégé par une cuirasse constituée de plaques osseuses qui recouvrait son dos.


Le dimétrodon

Ce grand synapside carnivore de 3,50 m, qui vivait il y a 280 à 265 millions d’années, arborait sur son dos une spectaculaire voile tendue sur de longues épines et parcourue de vaisseaux sanguins. Peut-être servait-elle aux dimétrodons à se reconnaître entre eux ou bien faisait-elle office de radiateur et de climatiseur pour réguler leur température corporelle.

L’OLIGOKYPHUS Ce petit herbivore de 45 cm était probablement couvert de poils comme les mammifères, dont il est l’un des plus proches parents. Il vivait il y a 206 à 175 millions d’années.

Le placerias Ressemblant à un hippopotame, le placerias, synapside long de 3,50 m, était un gros herbivore. Il y a 220 à 215 millions d’années, il se déplaçait en troupeau pour chercher plantes et racines, qu’il déterrait avec ses courtes défenses et coupait avec son bec corné. Les placerias se déplaçaient lentement et étaient des proies faciles pour de grands prédateurs comme le postosuchus ou des dinosaures carnivores. Comme les hippopotames, ils devaient prendre des bains dans les rivières. Une bonne façon aussi d’échapper aux prédateurs !

9


LES PREMIERS OISEAUX Les oiseaux descendent de petits dinosaures couverts de plumes et munis d’ailes qui planaient d’arbre en arbre. Les premiers oiseaux étaient encore armés de griffes et de dents, qu’ils perdirent peu à peu. Plusieurs oiseaux primitifs disparurent en même temps que les dinosaures, il y a 66 millions d’années ; d’autres survécurent. Des oiseaux géants dépassèrent alors en taille les mammifères de l’époque. Puis les oiseaux évoluèrent pour donner naissance aux oiseaux actuels.

L’archéoptéryx

De la taille d’une poule, il est l’un des tout premiers oiseaux connus. Vivant il y a 150 millions d’années, il avait encore une longue queue, des dents coniques et des doigts griffus, comme les petits dinosaures carnivores à griffes. Mais, tel un oiseau, il possédait déjà des ailes avec des plumes lui permettant de voler sur de courtes distances. Il devait chasser des insectes et de petites proies et grimpait facilement dans les arbres.

Le gargantuavis

Un oiseau géant vivant au milieu des dinosaures ? C’est la découverte stupéfiante que firent des paléontologues en mettant au jour des fossiles dans le sud de la France et le nord de l’Espagne. Ils le surnommèrent « oiseau Gargantua amateur de vin », car ses restes avaient été découverts sous des vignobles. Cet oiseau géant côtoyait les dinosaures il y a 72 millions d’années environ. À partir du fémur retrouvé, les paléontologues évaluèrent le poids de l’animal à 140 kg. Il devait être aussi grand qu’un homme (1,70 m). En revanche, il était probablement trop lourd pour voler. 14


Le confuciusornis

Grand comme un pigeon, il vivait il y a 130 à 120 millions d’années et était plus évolué que l’archéoptéryx. Il n’avait plus de dents, mais un bec. Il portait encore des griffes. Le mâle confuciusornis était reconnaissable à sa paire de plumes allongées à l’arrière du corps, tandis que la femelle n’en portait pas. Peut-être ces plumes servaient-elles au mâle à faire la cour à sa belle.

LE PELAGORNIS Cet oiseau de mer géant est probablement le plus grand oiseau à avoir jamais volé. Avec ses gigantesques ailes longues de 7 m, il ne devait pas décoller facilement. Peut-être se servait-il, tel un planeur, des courants d’air ascendants qui s’élevaient au-dessus de l’océan ou bien décollait-il depuis une falaise, nez au vent. Il vivait il y a 28 millions d’années.

Le confuciusornis

Le gastornis Le phorusrhacos

Le phorusrhacos

Cet oiseau de terreur, mesurant 2,50 m de haut, faisait partie des grands oiseaux prédateurs qui régnaient en maîtres en Amérique du Sud il y a 23 millions d’années. Sa tête, presque aussi grande que celle d’un cheval, était équipée d’un bec crochu pour arracher des lambeaux de chair à ses proies. Ses ailes étaient trop courtes pour qu’il puisse voler. En revanche, avec ses pattes arrière longues et robustes, il pouvait pourchasser les mammifères herbivores, qu’il tuait à coups de bec et de griffes.

Ce gigantesque oiseau marcheur de plus de 1,50 m de haut ne volait pas. Si on le considérait autrefois comme un prédateur de petits mammifères, les scientifiques pensent désormais qu’il était plutôt herbivore : son bec était dépourvu de crochet pour déchiqueter la viande, ses griffes n’étaient pas aiguisées et ses mâchoires avaient suffisamment de force pour broyer des tiges de plantes coriaces. Il vivait en Europe, en Amérique du Nord et en Chine, il y a 60 à 45 millions d’années.


TA B L E D E S M AT I È R E S

LES PREMIERS POISSONS 2 LES ARTHROPODES 4 LES PREMIERS AMPHIBIENS 6 ORIGINES DES REPTILES ET DES MAMMIFÈRES 8 LES REPTILES MARINS 10 LES REPTILES VOLANTS 12 LES PREMIERS OISEAUX 14 LE RÈGNE DES MAMMIFÈRES 16 LES MAMMOUTHS 22

© 2020, FLEURUS ÉDITIONS 57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19 www.fleuruseditions.com Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Emmanuelle Braine Bonnaire Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche Édition : Amandine Doubre Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création de Élisabeth Hébert Direction artistique : Bleuenn Auffret, assistée de Julien Di Giorgio Mise en page : Graph’M Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Sabine Marioni Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la Loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. Dépôt légal : mars 2020 3e édition – N° d’édition : J20015 ISBN : 978-2-2151-5807-3 • MDS : 660004N2 Achevé d’imprimer en février 2020 en Italie Par LEGO S.p.A par l’intermédiaire d’Ercom


Crédits photographiques Fonds des pages 4-5, 6-7, 8-9, 12-13, 14-15, 16-17, 18-19, 20-21 et 22-23 : pixabay.com. Illustrations des fonds des pages 2-3 et 10-11 : Franco Tempesta. Couverture et vignettes : illustrations réalisées par Franco Tempesta. Les images à découper sont des reprises d’images des pages intérieures.

Avertissement : Les animaux présentés dans cet ouvrage ne vivaient pas tous à la même époque ni au même endroit. Les diaporamas proposés illustrent des « vedettes » qui ne se sont pas forcément côtoyées. De même, les représentations et les couleurs des animaux ont été laissées à la libre interprétation de l’illustrateur. Les informations données sur chaque espèce reflètent l’état des connaissances et suppositions actuelles, et sont susceptibles d’être remises en cause lors de nouvelles découvertes.

25


MDS : 660004N2

7,95 € (France)


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.